Revue Terre d'Architecture n°9 Au-delà de la seule gestion ...

Christian Michel
Atelier 9 – Carré d’A
L’université fait barrage au bruit
IUT A Lille 1 à Villeneuve d’Ascq
En haut.
Plan du rez de
chaussée haut.
Adossé à une voie
rapide dont il se
protège par un long
mur courbe doublé
d’une circulation, l’IUT
organise en peigne
ses différents
secteurs qui prennent
jour sur trois jardins
intérieurs.
Les concepteurs avaient assez peu
de latitude quant à l’implantation
du nouvel ensemble puisque les
bâtiments préexistants devaient
continuer à fonctionner pendant la durée
du chantier et que l’est du terrain est
dédié à une très vaste aire de stationnement
arborée.
Le partage des responsabilités entre les
deux équipes d’architectes, l’une marseillaise
l’autre nordiste, s’est effectué
dans d’excellentes conditions. Si Atelier 9
était le meneur de la phase de conception,
il n’empêche que le vocabulaire
architectural a été marqué par la volonté
de d’inscrire le projet dans un contexte
régional et non de produire une architecture
internationale.
Bouclier fédérateur et enseigne
Cette volonté s’est traduite, en particulier
dans le choix de travailler avec un matériau
produit localement et emblématique
de la région. Il est probable que dans
aucune autre région de France la brique
n’aurait pu être mise en œuvre, dans le
respect de l’exigeante définition de l’ouvrage
par les architectes.
L’idée d’un immense mur qui ceinture la
parcelle du côté du périphérique est
venue assez tôt puisqu’elle présentait le
triple avantage de protéger efficacement
les salles de cour des nuisances
sonores de la voie rapide, de fédérer les
différents départements et de constituer
une vaste enseigne de la Cité scientifique
qui en était dépourvue de ce côté. Mais
Les différents départements de l’Institut universitaire
de technologie A étaient jusqu’alors installés dans
un assemblage de bâtiments préfabriqués datant
des années 1960. Distincts, mais indifférenciés.
Vétustes et amiantés. Pour leur relogement,
le Rectorat de Lille a élaboré un programme
qui soulignait la volonté de fédérer l’ensemble
des départements dans une entité qui soit
perceptible comme un tout et non comme
le voisinage d’unités indépendantes.
c’est incontestablement le caractère
monolithique que le mur confère au projet
qui a emporté l’adhésion du jury du
concours. L’IUT s’adosse à ce mur qui est
traité en véritable bouclier phonique et
dont l’efficacité est renforcée par le couloir
qui le double et constitue un espace
tampon.
Quand la brique s’est imposée à eux
comme matériau incontournable de ce
mur, les architectes nordistes ont tenu
absolument à ce qu’elle soit structurelle,
qu’elle soit employée à ce pourquoi elle
est faite : construire des murs porteurs. Le
mur a été monté en brique pleine en
appareillage dit français ou « de bout ». Un
rang de boutisses succédant à un rang de
panneresses. L’épaisseur du mur courant
Derrière la passerelle
d’accès qui franchit
une sorte de douve
se profile le volume
en saillie des quatre
amphis. Entièrement
capoté de cuivre,
il contraste fortement
avec les enduits
blancs de la façade
principale.
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