Info Elsene 86 - Elsene - Région de Bruxelles-Capitale
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R.D. Tyron a fait un tabac à Pékin et à Kinshasa, en 2000 et en 2006. Mais à <strong>Bruxelles</strong>, le chanteur peine à se faire un nom. Cet ancien<br />
automate ixellois ne baisse toutefois pas les bras. Il compte un jour ouvrir son propre cabaret.<br />
Ronald Dapremée, R.D. Tyron <strong>de</strong> son nom <strong>de</strong> scène, pose sur le toit <strong>de</strong><br />
son immeuble. L’église Saint-Boniface apparaît en arrière plan. Sur la<br />
photo, l’homme ressemble à un pantin <strong>de</strong> cire. Un maquillage rosâtre<br />
couvre ses joues lisses. Un costume noir enserre sa mince silhouette<br />
coiffée d’un feutre.<br />
A la fin <strong>de</strong>s années nonante Tyron a endossé ce déguisement d’automate<br />
<strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> fois. A l’époque, la Grand Place <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong><br />
et l’avenue <strong>de</strong> la Toison d’Or servaient <strong>de</strong> décor à ses spectacles <strong>de</strong><br />
mimes. Ses mouvements mécaniques s’inspiraient du break dance, un<br />
style popularisé dans les années quatre-vingt par Michael Jackson, son<br />
idole <strong>de</strong> toujours.<br />
La maîtrise <strong>de</strong> cette danse a permis à ce gamin issu d’une famille tournaisienne<br />
<strong>de</strong> neuf enfants <strong>de</strong> s’illustrer dans les boîtes <strong>de</strong> nuit <strong>de</strong> sa<br />
région. Il se classe même en bonne place dans <strong>de</strong>s concours. Le jeune<br />
Ronald se met aussi à la chanson. Avi<strong>de</strong> d’aventures et <strong>de</strong> liberté, il<br />
n’hésite pas à prendre le train pour Paris ou <strong>Bruxelles</strong> où <strong>de</strong>s copains<br />
l’introduisent dans <strong>de</strong>s cabarets. "Il m’arrivait <strong>de</strong> disparaître une ou<br />
<strong>de</strong>ux semaines <strong>de</strong> chez moi, sans donner <strong>de</strong> nouvelles, relate Tyron.<br />
J’ai donné pas mal <strong>de</strong> cheveux blancs à mon père à l’époque".<br />
Moon walk<br />
R.D. Tyron<br />
De Pékin à Matonge<br />
Il enchaîne ensuite les petits boulots, comme figurant dans <strong>de</strong>s publicités,<br />
tout en tentant <strong>de</strong> percer dans la chanson. Mais la concurrence est<br />
ru<strong>de</strong> et le métier peu rémunérateur. Si le chanteur a<strong>de</strong>pte <strong>de</strong>s vibratos<br />
ne parvient pas à séduire le public belge, il conquiert néanmoins une<br />
audience africaine. Au Congo, Tyron fait d’ailleurs un tabac. En 2000,<br />
il chante même en première partie du concert du célèbre Papa Wemba,<br />
à l’hôtel Intercontinental <strong>de</strong> Kinshasa.<br />
De retour en Belgique, il remporte le premier prix d’un concours<br />
<strong>de</strong> karaoké organisé en 2006 à <strong>Bruxelles</strong>. Cette récompense le propulse<br />
en Chine, sur les scènes <strong>de</strong> Pékin ou Shangaï, dans le cadre<br />
d’un festival organisé par l’Office du tourisme international <strong>de</strong> Chine.<br />
R.D. Tyron apparaît alors <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s foules drainant jusqu’à 15.000<br />
personnes.<br />
Mais ce succès asiatique fut <strong>de</strong> courte durée. "Sans attaché <strong>de</strong> presse<br />
ni manageur, c’est difficile <strong>de</strong> s’affirmer", regrette R.D. Tyron. Posés<br />
sur ses étagères, entre les cassettes vidéo <strong>de</strong> thrillers et les appareils <strong>de</strong><br />
sonorisation, <strong>de</strong>s bibelots africains et chinois lui rappellent sa gloire<br />
passée sur d’autres continents.<br />
A qui il conte son histoire, Tyron exhibe encore un pas <strong>de</strong> moon walk.<br />
L’homme croit toujours à ses rêves. Il a d’ailleurs passé les premières<br />
sélections du concours télévisé X Factor où tout chanteur amateur à<br />
droit à sa chance <strong>de</strong> célébrité.<br />
Faute <strong>de</strong> plateau télé, Tyron s’accroche aux possibilités <strong>de</strong> concerts.<br />
Mais à <strong>Bruxelles</strong>, les patrons <strong>de</strong> bars sont plus frileux qu’à Kinshasa.<br />
Qu’importe, le chanteur a décidé <strong>de</strong> créer son propre resto-bar à thèmes.<br />
Il espère en ouvrir les portes en 2011.