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culture Cinéma Agnès Varda, le retour « J’ai dit autrefois et je le crois encore : si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvre, on trouvera des plages. » Agnès Varda Sète, septembre 2007. Sur la plage des trois digues, Agnès Varda filme et interprète des scènes de son prochain film, Les plages d’Agnès ou Aventures d’un autoportrait. Le décor est planté: une baleine évoquant le Mont Saint-Clair, des filets de pêche. Agnès Varda est assise sur le sable dans la lumière du couchant. Silence, on tourne. Les journalistes et photographes, venus nombreux à la rencontre de cette grande dame du cinéma français, reculent d’un pas, suspendent leurs conversations. La scène à peine finie, l’actrice réalisatrice se dirige vers les trapèzes des voltigeurs, tout en racontant son film: «Un peu documentaire, un peu rêveur, peuplé de souvenirs imagés.» Pourquoi des acrobates ? « J’aime la voltige, parce qu’on se promène dans les airs», répond Varda en souriant. Elle avait envie de ce moment magique sur fond de mer, alliance « entre la splendeur de l’oiseau et la profondeur de la mer ». Car, Courts et longsmétrages,documentaires… Depuis plus de cinquante ans, Agnès Varda filme sans relâche le monde qui l’entoure. Sans toit ni loi, tourné dans l’Hérault, reçut le Lion d’Or à Venise en 1985. En 2002, l’ensemble de son œuvre cinématographique a été récompensée par le Prix René Clair de l’Académie française. Extraits choisis : La Pointe Courte, 1955; Cléo de 5 à 7, 1962 ; Salut les Cubains, 1963 (court-métrage) ; Black Panthers, 1968 (documentaire) ; Lions Love, 1969 ; Réponses des femmes, 1975 (documentaire); L’une chante, l’autre pas, 1977 ; Daguerréotypes, Octobre Le journal 24 2007 du Conseil régional pour Agnès Varda, le cinéma, « c’est se donner le droit d’avoir des images mentales, de rêverie». C’est ainsi qu’avance cette cinéaste atypique, en racontant aujourd’hui ses souvenirs de manière onirique. À Sète, où elle tourna son premier film, La Pointe Courte, en 1955, avec le tout jeune Philippe Noiret, elle fait revivre les lieux de son enfance: la Pointe Courte, lieu magique au bord de l’étang de Thau, le quai de Lorient, le palais consulaire, le Théâtre de la Mer… Elle filme les joutes mythiques de la Saint-Louis, les gens qu’elle a rencontrés, les amis qu’elle retrouve. Elle reconnaît avoir «énormément d’accointances avec Sète », où elle a vécu avec sa famille, exilée de Belgique, entre 1940 et 1943. Sète où elle est revenue, tous les étés, pendant quinze ans. Clin d’œil: Agnès Varda a sollicité l’association sétoise Voile latine dont la barquette «Hébé» a participé au film en naviguant sur… la Seine! Mais dans ce film, « davantage guidé par l’imagination que par la mémoire», Varda raconte aussi «les plages de Agnès Varda en images 1978 (documentaire) ; Murs, murs, 1981 (documentaire) ; Documenteur, 1981 ; Sans toit, ni loi, 1985 ; Jane B. par Agnès V., 1987; Jacquot de Nantes, 1991 ; Les Demoiselles ont eu 25 ans, 1993 (documentaire) ; L’Univers de Jacques Demy, 1995 (documentaire) ; Les Glaneurs et la glaneuse, 2000 (documentaire); Les Glaneurs et la glaneuse… deux ans après, 2002 (documentaire) ; Le Lion volatil, 2003 (court-métrage) ; Ydessa, les ours et etc., 2004 (documentaire); Cinévardaphoto, 2004 (documentaire); Quelques veuves de Noirmoutier, 2005. Agnès Varda à Sète sur le tournage de son film Les plages d’Agnès ou Aventures d’un autoportrait. toute ma vie», celles de Belgique où elle est née, de Noirmoutier et de Californie, où elle vécut avec Jacques Demy. Et une plage reconstituée à Paris, rue Daguerre, où elle Aide à l’audiovisuel ` Le Languedoc-Roussillon s Truffaut, Varda, Beineix, Berri, Altman, Chabrol, Jugnot, Nicole Garcia… De nombreux réalisateurs choisissent de tourner en Languedoc-Roussillon, attirés par la diversité des décors naturels et bâtis. Depuis deux ans, le septième art y bénéficie enfin d’aides efficaces, financières et/ou logistiques. En 2005, un Fonds régional d’aide à la création cinéma, audiovisuel et multimédia a été mis en place après la signature d’une convention de développement cinématographique entre l’État, le Centre national de la cinématographie et la Région. Ce fonds grossit chaque année: il a soutenu 29 projets en 2005, pour un mon- vit et qu’elle a recouverte de sable… Arrêt sur images sur des lieux marquants de sa vie, mais aussiœuvre où Varda rappelle «tous mes combats», dont le Dans la région, le cinéma et l’audiovisuel bénéficient depuis 2005 d’un d’aide à la création et à l’association Languedoc-Roussillon Cinéma. tant de 232800 euros (sur un budget total de 406500 euros); 43 en 2006, pour un montant de 394500 euros (sur un budget de 415000 euros). En 2007, environ 20 projets télé et 10 cinéma – dont 3 ou 4 longs métrages – seront aidés. La convention 2007 prévoit de soutenir la production de longs métrages et de téléfilms. Le montant du fonds a donc augmenté : 1,085 million d’euros pour le cinéma et l’audiovisuel, 55000 euros pour le multimédia. CINÉMA ET PROMOTION DE LA RÉGION. L’association Languedoc-Roussillon Cinéma, créée en 2006 avec le soutien de la Région, a pour vocation de promouvoir et de favoriser le développement du cinéma. Elle conduit deux activités complémentaires: coordonner féminisme. Pour ce film «sans vedettes», Agnès Varda «remercie la municipalité et la Région pour leur soutien, indispensable à la réalisation». La Commission régionale du des actions relatives à l’éducation artistique à l’image; attirer et accompagner les tournages via la Commission régionale du film. Laurent Joyeux, directeur de Languedoc-Roussillon Cinéma, en résume les missions: «Apporter un autre type de regard sur l’image en mouvement, à tous les âges et accompagner les réalisateurs, faciliter la création cinématographique et la promouvoir.» L’association œuvre aussi à la valorisation de la région, à travers ses décors, et par le tissu artistique, de techniciens et d’acteurs. Objectif: montrer aux cinéastes qu’ici la logistique est simple, l’offre concentrée, l’accès aisé. Bref, «qu’ils vont faire des économies », précise Marin Rosenstiehl, responsable de la Commission ré-
à Sète film (lire ci-dessous) a en effet apporté son aide au tournage, pour lequel des artistes et des techniciens de la région ont été engagés. Sortie prévue en 2008. ous les feux des projecteurs soutien efficace, financier et/ou logistique, grâce au Fonds régional gionale du film. L’équipe informe aussi sur le fonds d’aide régional et facilite les relations avec autorités locales et particuliers. Car le cinéma a des retombées économiques non négligeables: directes, en termes d’emplois et de dépenses liées au tournage; indirectes, en termes de fréquentation des salles, de pics d’audience et d’impact touristique. Aujourd’hui, souligne Marin Rosenstiehl, «on ne se contente plus de mettre l’accent sur un grand film ou de valoriser un beau patrimoine, on mesure les coulisses d’un tournage.» +D’INFOS www.languedocroussillon-cinema.fr À VOIR PROCHAINEMENT Quelques films tournés en Languedoc- Roussillon en 2007, ayant bénéficié du soutien financier de la Région et de l’appui logistique de la Commission régionale du film : Les enfants d’Orion, mini série de 2 x 90 minutes pour France 2 réalisée par Philippe Venault et produite par Mascaret Films, avec Clémentine Poidatz, Clément Sibony et Clémentine Célarié. En compétition au Festival de la Fiction TV de La Rochelle (12 au 12 septembre 2007). Diffusion sur France 2 le dernier trimestre 2007. Avant-première à Ganges mi-octobre. 1947 - L’été de l’Exodus, film documentaire de 90 minutes réalisé par Jean- Michel Vecchiet et tourné à Sète en juillet. Le film retrace l'histoire des 4 500 passagers survivants de la Shoah à l'été 1947, qui embarquèrent sur le bateau l’Exodus depuis le port de Sète. Diffusion le 29 novembre sur France 2. Les guerriers du vin, d’Emmanuel Laborie, film documentaire de 52 minutes. Diffusion sur France 5 le 16 et le 22 octobre. Tel père telle fille, court-métrage tourné à Montpellier en 2006 et présenté en compétition officielle à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2007. Avant-première le 31 octobre, à la Villa Rouge, dans le cadre du Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier. L’étang de Bages- Sigean à la rame, film documentaire de Pierre Carles et Philippe Lespinasse, diffusé sur France 3 Sud le 29 septembre, sera présenté au Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier le 31 octobre. Clémentine Célarié et Clémentine Poidatz sur le tournage du téléfilm “Les enfants d’Orion”, réalisé par Philippe Venault pour France 2, tourné pendant quatre semaines dans l’Hérault, autour de Ganges, et dans le Gard. culture Copyright France 2 Gilles Schrempp. Dans les rayons Agde et Béziers Les Éditions du Mont proposent deux guides touristiques des villes d’Agde et de Béziers, dans l’Hérault. Promenades à travers les rues des centres historiques à la découverte des hôtels particuliers, églises ou cathédrales et, un peu plus loin, le canal du Midi, ses ponts et ses moulins. Hélène Pascual, Agde, de pierre et d’eau, Éditions du Mont, 2007, 12,50€. Michel Fournier, Guide de Béziers. Escapades en Biterrois, Éditions du Mont, 2007, 15€. Portraits cévenols Poétique et vive, l’écriture de Gilbert Léautier évoque avec humour et tendresse la sensibilité, la beauté, mais aussi la rudesse du territoire cévenol. Créées pour la Radio Suisse Romande et lues par de grands comédiens pour France Culture, ces nouvelles sont publiées pour la première fois en France. Auteur de pièces à succès traduites en 18 langues, Gilbert Léautier vit en Cévennes où il se consacre à la restauration du château d’Aujac. Gilbert Léautier, Pour planter des arbres au jardin des autres, Éditions Alcide, 2007, 10€. Destins sétois Gilberte Deboisvieux, avocate au barreau de Paris, qui fut aussi secrétaire générale adjointe à la Fédération internationale des droits de l’Homme, a choisi Sète comme décor - et personnage - de son roman. On suit les aventures de femmes et d’hommes qui y sont nés, y vivent, se croisent, partent et reviennent… tous marqués par un destin hors du commun. Gilberte Deboisvieux, Une île au bord de la terre, Éditions Singulières, 2007, 15€. Carnets Bagouet Pour la première fois dans l’histoire de la danse contemporaine en France sont publiées des archives de danseurs au travail, réunies au sein des Carnets Bagouet depuis 1993. Ces lettres, entretiens, réunions, rendent compte d’une réflexion qui s’élabore en actes dans le studio, entre des sujets qui dansent. Bien au-delà de l’œuvre de Dominique Bagouet, le lecteur est convié à une réflexion sur l’histoire d’un geste, de son émergence passée et à venir, de son oubli, comme de ses transformations et disséminations. Isabelle Launay, dir., Les Carnets Bagouet. La passe d’une œuvre, Éditions Les Solitaires Intempestifs, 2007, 19€. Le journal du Conseil régional Octobre 2007 25
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