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Les droits fonciers au Gabon - Fern

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expliquent sans doute pourquoi la possibilité n’a pas été saisie lors de l’indépendance ou<br />

depuis lors, afin de libérer les <strong>Gabon</strong>ais des principes du droit foncier colonial. Bien que<br />

d’innombrables <strong>Gabon</strong>ais aient été victimes de l’esclavage et du commerce international<br />

des esclaves, d’<strong>au</strong>tres se sont profondément engagés dans ce capitalisme mondialisé et<br />

ont <strong>au</strong> début continué à faire partie d’une entreprise commerciale non esclave. Des élites<br />

sont apparues rapidement, en une stratification de la société qui s’inscrit dans la continuité<br />

avec l’existence d’élites économiques et politiques d’<strong>au</strong>jourd’hui ;<br />

e) l’implication étroite des capit<strong>au</strong>x internation<strong>au</strong>x et des sociétés internationales peut<br />

également être identifiée comme un facteur de résistance politique à la libération des <strong>droits</strong><br />

<strong>fonciers</strong> en 1960 et depuis lors. Le contrôle externe des terres et des ressources a été mis en<br />

place en 1900, et bien que les acteurs soient différents de nos jours, il s’est poursuivi jusqu’à<br />

présent, sachant que la participation des élites locales dans le capital et les bénéfices s’est<br />

probablement accrue. ces attributs suggèrent à certains historiens que le <strong>Gabon</strong> a été et<br />

demeure à bien des égards un État rentier.<br />

16. l’absence de libéralisation des <strong>droits</strong> <strong>fonciers</strong> de la majorité a persisté depuis le changement<br />

le plus récent dans les gouvernements. en fait, d’importants changements promis dans les lois<br />

depuis 1996 n’ont pas été exécutés. Be<strong>au</strong>coup concernent le secteur forestier, ce qui n’est pas<br />

étonnant puisqu’il absorbe 85 % de la superficie. c’est ainsi, par exemple, que le gouvernement<br />

du <strong>Gabon</strong> a omis :<br />

a) de prévoir une législation d’habilitation, une cartographie pratique et une délimitation<br />

permettant l’identification et la protection d’un domaine forestier rural, tel que<br />

prévu dans la loi forestière (2001), ce qui <strong>au</strong>rait conféré <strong>au</strong>x commun<strong>au</strong>tés des <strong>droits</strong><br />

prioritaires sur les terres locales occupées traditionnellement, y compris les forêts, en<br />

laissant toujours des millions d’hectares en dehors de cette zone à la disposition de<br />

l’exploitation et l’utilisation commerciales extérieures ;<br />

b) à déf<strong>au</strong>t de ce qui précède, <strong>au</strong> moins de maintenir la zone d’exclusion de cinq<br />

kilomètres le long des routes prévue dans l’ancienne loi forestière (1982), afin de<br />

protéger les villages contre les empiétements des concessionnaires;<br />

c) de procéder à la délimitation promise du domaine forestier permanent et des frontières<br />

des concessions délivrées, pour imposer des limites à l’exploitation industrielle ;<br />

d) de prévoir une loi d’habilitation afin de permettre la création de forêts commun<strong>au</strong>taires.<br />

en effet, même si celles-ci n’<strong>au</strong>raient pas impliqué de cession de la propriété, elles<br />

<strong>au</strong>raient fourni une <strong>au</strong>tre voie <strong>au</strong>x collectivités pour assurer <strong>au</strong> moins certaines terres<br />

forestières;<br />

e) de fournir des directives d’habilitation et une mise en œuvre permettant d’exiger<br />

des concessionnaires (exploitation minière, exploitation forestière et plantations de<br />

palmiers à huile et d’hévéas) <strong>au</strong> moins de négocier et de convenir des <strong>droits</strong> d’accès<br />

et des avantages concrets et durables.<br />

Même ce qui précède, convient-il de remarquer, ne constitue qu’une maigre<br />

compensation pour le déplacement, l’ingérence dans l’agriculture et l’utilisation des<br />

forêts, ainsi que la suppression de toute chance de devenir eux-mêmes propriétaires<br />

de leurs terres coutumières et des ressources ;<br />

f) de mettre en place la loi d’habilitation exigeant des <strong>au</strong>torités des parcs de travailler<br />

avec les commun<strong>au</strong>tés dont les terres ont été prises, ou entravées par les zones<br />

tampons adjacentes que les parcs contrôlent également, ainsi que de concrétiser<br />

la promesse figurant dans la loi principale (2007), selon laquelle ces commun<strong>au</strong>tés<br />

affectées participeraient également <strong>au</strong>x décisions de gestion ;<br />

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