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Soma Skateboard Medecine

Il y a un petit skatepark à côté de chez moi, une authentique merde en métal estampillée France Rampe, ou Rhino, ou je ne sais quel escroc du genre. Les modules, pensés, construits puis installés par une colonie de manchots décérébrés font le bonheur d’une bande de BMX en slim et chaussures fluos, et d’une autre moitié de skateboarders contraints, faute de mieux, de skater là. Sa situation géographique idéale, au beau milieu d’un carrefour (et donc des pots d’échappements) et des regards des gens arrêtés aux feux rouges, en fait un véritable petit coin de paradis… Bref, j’essaye d’y aller le moins possible, mais il arrive encore que de soit-disant amis m’y donnent rendez-vous, alors hein, bon.

Il y a un petit skatepark à côté de chez moi, une authentique merde en métal estampillée France Rampe, ou Rhino, ou je ne sais quel escroc du genre. Les modules, pensés, construits puis installés par une colonie de manchots décérébrés font le bonheur d’une bande de BMX en slim et chaussures fluos, et d’une
autre moitié de skateboarders contraints, faute de mieux, de skater là. Sa situation géographique idéale, au beau milieu d’un carrefour (et donc des pots d’échappements) et des regards des gens arrêtés aux feux rouges, en fait un véritable petit coin de paradis… Bref, j’essaye d’y aller le moins possible, mais il arrive encore que de soit-disant amis m’y donnent rendez-vous, alors hein, bon.

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Num é r o Dix / Ha m m e r s & Pa s s i o N


JULIEN BACHELIER<br />

Feeble Grind in Paris, France.


©2009 Vans, Inc.


ANDREW ALLEN - VANS APPAREL<br />

Daily Grind Short / Work Hard Cuffed Beanie / vansapparel.com


a v r i l & m a i 2009<br />

12 LE JEUNE<br />

Si tout va bien, il fera un bon vieux !<br />

14 LE VIEUX<br />

Celui-là a 34 ans. Dans la moyenne des Vieux !<br />

20 ORGY PORGY<br />

Scott va à l’opéra. Manquait plus que ça.<br />

22 SHUT UP AND SKATE<br />

Cette fois pas de séquences !<br />

28 PHIL ZwIJSEN<br />

Champion européen et belge pistonné.<br />

38 HAmmER PASSION<br />

En v’là des séquences !<br />

52 mUNE DE LIEL AU cOSTA RIcA<br />

Une carte postale de Monsieur et Madame Liard.<br />

58 BILBAO<br />

Barcelone n’a qu’à bien se tenir !<br />

66 FRANçOIS ANDRIES<br />

A ne pas confondre avec François Martin.<br />

70 TcHI TcHA !<br />

Cinéma cinéma ciné ciné cinéma, tchi tcha !<br />

82 mATOS<br />

Joyeuses Pâques.<br />

86 LE FAmEUX VRAc<br />

Ethan Fowler a toujours la classe.<br />

Couverture<br />

On avait une photo incroyable de Tony Hawk mais on s’est dit<br />

qu’on allait putôt mettre Steve Forstner parce que... parce<br />

que rien du tout ! Pourquoi est-ce qu’il vous faut toujours des<br />

explications ? La photo est d’Alex Irvine cette fois.<br />

10 soma<br />

www.SOmASKATE.cOm<br />

<strong>Soma</strong> est édité par le s éDitioNs D u g a r a g e<br />

SARL au capital de 8000 euros<br />

ISSN : 1959-2450<br />

i n f o@s o m a s k a t e.c o m<br />

Impression Tuerlinckx, Belgique. Imprimé sur papier recyclé.<br />

Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite. Faut<br />

pas déconner !


10<br />

#<br />

La grande classe : JB Gillet, feeble transfert to<br />

fakie dans sa bonne ville de Lyon. Il ne manque<br />

plus qu’un petit air de Flamenco (ou de techtonik<br />

pour les mecs dans le fond) et on y est ! Une<br />

photo de notre sommairiste Olivier chassignole.<br />

Directeur de la publication Fred Demard<br />

Rédaction David Turakiewicz [tura@somaskate.com] / Fred Demard [fred@somaskate.com]<br />

Graphistes/Illustrations David Lanaspa (Da) / Nicolas malinowsky / Tura<br />

Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com]<br />

Rédacteurs Scott Bourne / Oli Tielsch / Bertrand Trichet / cédric crouzy / Hugo Liard<br />

Photographes Pierre Dutilleux / Bertrand Trichet / Loïc Benoît / Alexandre Pires / David manaud / Scott Bourne<br />

marc Gérard /Leo Sharp / Jean Feil / Olivier chassignole / Alex Irvine / Jelle Keppens / Davy Van Laere / Olmen Torres<br />

cédric crouzy / Anthony Acosta / Alberto Polo / Patrik wallner<br />

soma 11


INTRO<br />

Par f r e d d<br />

OBStACLES & ChIFOUMI<br />

Il y a un petit skatepark à côté de chez moi, une authentique merde en métal estampillée<br />

France Rampe, ou Rhino, ou je ne sais quel escroc du genre. Les modules, pensés, construits puis installés par<br />

une colonie de manchots décérébrés font le bonheur d’une bande de BmX en slim et chaussures fluos, et d’une<br />

autre moitié de skateboarders contraints, faute de mieux, de skater là. Sa situation géographique idéale, au<br />

beau milieu d’un carrefour (et donc des pots d’échappements) et des regards des gens arrêtés aux feux rouges,<br />

en fait un véritable petit coin de paradis… Bref, j’essaye d’y aller le moins possible, mais il arrive encore que de<br />

soit-disant amis m’y donnent rendez-vous, alors hein, bon. J’y étais donc l’autre jour et j’ai été frappé de voir les<br />

jeunes faire des O.U.T. en commençant par un « Papier – cailloux – ciseaux » comme dans les « Battle at the<br />

Berrics » (Roshaaambo !). Je vous préviens tout de suite, j’ai jamais aimé les O.U.T. (certainement parce que je<br />

suis catastrophiquement nul en flat), mais j’ai suivi avec ferveur les battles sur theberrics.com. J’étais à fond.<br />

Je voulais qu’Arto gagne, mais ça n’a pas pu se faire finalement, je crois qu’il s’en foutait (lui, pour de vrai). Et<br />

donc, où voulais-je en venir ? Ah oui, j’ai donc réalisé l’autre jour dans « mon » skatepark métallique, l’incroyable<br />

impact de « the berrics » sur le skate d’aujourd’hui. En y réfléchissant un peu, je pense que c’est vraiment le truc<br />

le plus important du moment, à l’instar des vidéos Powell qui ont modelé leur époque, puis les H-Street, puis les<br />

Plan B, puis aujourd’hui, theberrics.com. Je suis peut-être complètement à côté de la plaque, ce ne serait pas la<br />

première fois, mais j’ai bien l’impression qu’on a affaire ici à la naissance d’un vrai petit phénomène dont les jeunes<br />

d’aujourd’hui se rappelleront dans dix ou quinze ans en se disant que quand même, c’était mieux avant !<br />

comme quoi, bizarrement, un skatepark pensé et exploité par deux skateboarders de constitution<br />

normale (faisont fi de l’épisode scientologique de Berra s’il vous plait) fait beaucoup plus pour le skateboard que<br />

n’importe quelle fédération le ferait, n’importe quel X-Games et n’importe quelle bouse métallique comme celle<br />

qui est au bout de ma rue…<br />

12 soma<br />

P.S. : La prochaine fois je ferai un édito sans parler de moi, promis, là j’ai encore loupé.


LE JEUNE<br />

© Alex PIRES<br />

14 soma<br />

OSCAR<br />

CANDON<br />

Date de naissance<br />

3 juin 1992<br />

Lieu de naissance<br />

montpellier (34)<br />

Lieu de résidence actuel<br />

meudon (92)<br />

Première board<br />

Une Zero que j’avais squatté à<br />

un pote, je lui avais rendue toute<br />

défoncée...<br />

Gap to tail slide, Paris / © Alexandre PIRES<br />

Années de Skate<br />

6<br />

Skateur de référence<br />

Arto Saari<br />

Vidéos de référence<br />

Flip « sorry »<br />

Où seras-tu et que feras-tu dans<br />

15 ans ?<br />

J’mangerai des écorces dans une forêt<br />

suèdoise avec Rémy Taveira !


THE VAIDER LOW<br />

RAMIRO “FURBY” SALCEDO SWITCH HEEL BERCY, PARIS<br />

SUPRAFOOTWEAR.COM


LE VIEUX<br />

16 soma<br />

© m. GERARD<br />

Feeble, Narbonne<br />

© marc GERARD<br />

JéRôme<br />

BeRthOmieu<br />

Date de naissance<br />

24 mai 1975<br />

Lieu de naissance<br />

Narbonne<br />

Lieu de résidence actuel<br />

Narbonne<br />

Skateur de référence<br />

matt Hensley<br />

Années de skate<br />

20<br />

Vidéo de référence<br />

H-street « Hokus Pokus »<br />

Où étais-tu et que faisaistu<br />

il y à 15 ans ?<br />

Lycéen à Narbonne, j’essayais<br />

d’avoir mon bac et je skatais.<br />

Première board<br />

Vision Psycho Stick, achetée<br />

d’occasion à un pote,<br />

100 francs. Je l’ai payée en<br />

rouleaux de centimes, c’était<br />

toutes mes économies.


Why do you think<br />

it’s called a party?<br />

Contact: WeSC@templar.fr<br />

Because deep down every human knows<br />

that the best thing about us hairless<br />

monkeys is our will to team up and do<br />

things together. Gathering a crowd might<br />

not always make things easier but it’s a<br />

water proof guarantee for more fun and<br />

a better show. A simple and stimulating<br />

truth, celebrated here by Weactivists<br />

Jussi Oksanen, Rory Herrman, Mercedes<br />

Helnwein, Sage Vaughn, Chris Pastras,<br />

Nicole Lemoine and Clint Peterson.<br />

– Go team, Go!


PJLADD<br />

BLABAC PHOTO.


PJ’s wearing the match s + cross tee<br />

dcskateboarding.tv


LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE<br />

(Traduction en page 92)<br />

The Orchestra again! Fine red seats, golden ornaments, the colorful brush<br />

stroke of Marc Chagall overhead, and on my arm... a beautiful woman.<br />

As the music starts I am once again thrown into the fantasy that the surrounding<br />

architecture creates simply by sitting beneath its roof. From the 5th row I<br />

watch the violence and splendor of our conductor as he raises his hands and begins<br />

the battle. A dark room filled with human forms from floor to ceiling and a single<br />

light to shine down on this man as he conducts and commands the evening at hand.<br />

This particular event has always fascinated me. The stillness before the curtain<br />

lifts and how in doing so, it reveals the dance. Young bodies twisting and turning<br />

at the tip of a toe, as Noreev begins his tale. I cannot help but be amazed, transformed,<br />

lifted, by the mere force and beauty of a live performance and when seen<br />

22 soma


at this distance one is easily allowed<br />

the privilege of admiring every inch<br />

of the human form. I watch their legs,<br />

backs, and the elegance of fingertips.<br />

A glimpse of a crotch or the soft sweet<br />

turn of a neck that emits the tune of<br />

sex! The high jumps of the men or their<br />

thick legs that turn to powerful wings<br />

as they take flight in the fantasy. All<br />

live, no cuts, a reality show without<br />

broadcast.<br />

A gypsy tent rises out of<br />

the darkness as Abderam makes his<br />

appearance. It flies upward from<br />

the stage in a beautiful pattern of<br />

color, while out from under, springs<br />

the next scene, a battle with dancing<br />

gypsies. It deflates and drops with his<br />

inevitable defeat, only to be replaced<br />

by rejoicing. Chandeliers rise from the<br />

floor in a darkened stage as the music<br />

of Alexandre Glazounov fills the air.<br />

Wonderful red and gold costumes flood<br />

the stage as these men and women dance<br />

out the final scene. The curtain goes up<br />

and down as the audience claps and the<br />

dancers bow. When it drops for its final<br />

fall, the woman sitting directly to my<br />

right shares a few words with me about<br />

the performance, then says in a slow but<br />

perfect English ; “Want to see something<br />

great?” When I say “yes” she says ;<br />

“follow me !” then rises and begins to<br />

make her way to the left side of the<br />

stage. I grab Caroline and tell her to<br />

follow the woman. We pass through a<br />

narrow hall and up a small set of steps,<br />

she punches a code, we pass through a<br />

door and less than a minute after the<br />

curtain has fallen, we are walking<br />

across the Opera House stage on the left<br />

hand side !<br />

February 10th 2009 Paris<br />

S.H. Bourne<br />

Ballerinas scattering in Tutu’s,<br />

the stage and wings filled with<br />

dancers as well as the men that pull<br />

the strings. Four young girls scurry by<br />

us as we make our way behind this woman<br />

who has yet to introduce herself. We<br />

pass through a door and into a hall,<br />

where we then cram into an elevator.<br />

Tutu’s scrunch, crunch and wrap around<br />

us as we squeeze into the small space<br />

and rise up through the building’s<br />

veins.<br />

We are lead to a small lobby<br />

area that is evidently between the<br />

dancers dressing rooms. It is here<br />

that the woman introduces herself as<br />

Anne Deniau, a photographer that has<br />

just finished a book on the ballet’s<br />

star Nicolas Le Riche. During the<br />

applause she had evidently seen me<br />

pull out my camera, raise it to the<br />

audience and shoot. We immediately<br />

began a conversation about film and<br />

its importance to history. We go into<br />

dance, and then movement. Soon Nicolas<br />

arrives in full costume dress. We are<br />

introduced and as excited as I am to<br />

meet this man, I am more interested<br />

in Anne.... her will, her way, why<br />

she has drug us backstage ? This idea<br />

of sharing as well as being chosen is<br />

wonderful to me !!! When Nicolas goes<br />

to his dressing room the three of us<br />

continue to talk. We soon exchange<br />

information, thank her and Caroline and<br />

I make our way out of the building. A<br />

young dancer descends with us and we<br />

follow her to the exit... in through<br />

the front... out through the back, what<br />

a wonderful way to end our ballet. At<br />

home I think of what it cost me to<br />

shoot film... a price I am not willing<br />

to compromise.<br />

soma 23


24 soma


i c a r d o fo n s e c a BS lipslide<br />

li s b o N N e © le o SHARP<br />

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ke v i n ro d r i g u e s Gap to five-o / st r a s b o u r g © Je a N FEIL<br />

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va l e n t i n Ba u e r Nose bonk / st r a s b o u r g © Je a N FEIL<br />

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fe r i t Ba t i r BS wall ride / Pa y s ba s q u e es P a g N o l © TURA<br />

28 soma


sé B a s t i e n da u r e l Ollie / bo r D e a u x © Da v i D mANAUD<br />

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Photo : Davy Van Laere<br />

soma 31


Phil Zwijsen est le Belge qui nose-grindait un handrail dans la neige sur<br />

la couverture de notre précédent numéro. c’est aussi le gars qui depuis l’été dernier<br />

est champion d’Europe de <strong>Skateboard</strong>. Un gars sympathique et sans histoire qui en<br />

l’espace d’un contest (ESc Bâle) s’est retrouvé propulsé tout en haut de l’affiche.<br />

Bref, qu’il le veuille ou non, c’est un peu lui la nouvelle star. mais comme nous le<br />

signalait un photographe qui tient à garder l’anonymat, toute la carrière de Phil<br />

s’est faite par piston. D’abord chez carhartt via l’entremise d’un autre skateur belge,<br />

Julian Dykmans… Puis chez Element Europe, une marque qui n’emploie pratiquement<br />

que des belges, flamands de surcroît. mais surtout grâce à deux photographes<br />

qui ont inondé les magazines européens de photo de Phil, Jelle Keppens et Davy<br />

Van Laere, tous deux curieusement belges et qui signent la quasi-totalité des<br />

photos de cet article. Nous avons donc demandé à ces gens, tout belges qu’ils sont,<br />

de s’expliquer sur leur choix. c’est vrai, pourquoi lui et pas n’importe quel autre<br />

Belge ? Un chapeau, des one foot à foison, une bonne dose de balargue et n’importe<br />

qui peut être champion d’Europe de nos jours. Non ? - FD<br />

Boneless. Photo : Davy Van Laere<br />

32 soma<br />

Ollie one foot. Photo : Bertrand Trichet >


" Ce qui me faisaiT Le PLus De sOuCis,<br />

C’esT que La mOiTié Du LeDge éTaiT<br />

COuVerT De gLaCe… "<br />

-Jelle Keppens<br />

Jelle Keppens, photographe.<br />

« Phil est probablement la personne avec qui il est le plus simple de faire des photos. Il est toujours motivé,<br />

et parfois même trop… Je me souviens de cette fois, il y a trois ans, en plein hiver. Il voulait faire 50-50 sur<br />

un énorme ledge kinké à Anvers, un truc gigantesque. La 2 è partie du ledge avait déjà été skatée, mais Phil<br />

voulait tout grinder. Il m’avait donc appelé la veille pour me dire qu’il voulait faire cette photo le lendemain<br />

matin, un dimanche, à 9h. J’étais donc là le lendemain, à moitié endormi, à me geler les doigts parce qu’il<br />

devait faire autour de –10°. Phil était en haut, à se chauffer pour skater un truc sur lequel il pouvait mourir<br />

s’il tombait de l’autre côté du ledge. ce qui me faisait le plus de soucis, c’est que la moitié du ledge était couverte<br />

de glace, ce qui aurait pu le faire glisser du mauvais côté en cas de ratage. Après une dizaine d’essais, à<br />

grinder jusqu’à la moitié, il a finalement décidé de mettre un terme à sa mission parce qu’il était impossible<br />

de passer le plat à mach 10 en raison d’une légère inclinaison du ledge… Une mission pareille par –10°, à<br />

9h du matin, je ne pense pas qu’on puisse trouver meilleur exemple pour vous prouver sa motivation. »<br />

soma 33


Ollie. Photo : alberto Polo<br />

Julian Dykmans, lui-même.<br />

« Phil est quand même un des gars les plus motivés que je connaisse. On s’est connu par l’intermédiaire de Jelle<br />

Keppens. Il me disait qu’il fallait que je rencontre ce gars, qu’il était incroyable. ce qui est somme toute assez<br />

typique. J’ai commencé à être en contact avec lui par e-mail et au fur et à mesure, j’ai commencé à comprendre... En<br />

cinq e-mails, j’avais déjà reçu trois liens vers des vidéos part. Une en skate park, une bleue car la caméra de son pote<br />

était cassée et une de street. Elles étaient toutes vraiment bien alors j’ai commencé à en parler à Lars, chef suprême<br />

de la division skate de chez carhartt. Je lui disais que ce serait cool un petit jeune en Belgique... Lui, il tue...<br />

34 soma


Le team étant full de chez full, Lars déclina à ma grande déception. Phil, lui, n’était pas du tout découragé et peu de<br />

temps après, débarquait à Barcelone avec un petit crew de ses potes Flamands, lui-même est Anversois. J’ai été skater<br />

avec eux ce jour-là, de 12h à 20h, en plein été Barcelonais. Le cagnard ! mais bon, je ne voulais pas montrer de signes de<br />

fatigue, j’allais pas montrer à ces gamins que je souffrais du soleil. Non mais... Bref, on a skaté, et Phil a tout tué. J’en ai<br />

reparlé à Lars en insistant à fond comme je sais bien le faire. Il est entré dans le team et un an après il était champion !<br />

Enfin un champion carhartt à la compète carhartt (le ESc à Bâle) ! wEI ! Quoi ? Tout le monde s’en fout ? »<br />

soma 35


melon to fakie avec le nose qui cogne. Photo : Davy Van Laere<br />

36 soma


Cinq quesTiOns à L’inTéressé :<br />

" Bref, On a sKaTé,<br />

eT PhiL a TOuT Tué "<br />

-Julian Dykmans<br />

Salut Phil, quel âge as-tu et d’où viens-tu ?<br />

J’ai 22 ans et je viens de mortsel, une petite ville à dix<br />

minutes d’Anvers, en Belgique.<br />

tu as été littéralement projeté en haut de la scène<br />

européenne en l’espace d’un week-end. Comment<br />

est-ce que tu gères cette soudaine notoriété ?<br />

c’est parfois un peu stressant je dois dire, mais ça va.<br />

J’essaye de positiver en toute situation, ce n’est pas<br />

toujours facile, mais je pense que c’est la meilleure chose<br />

à faire.<br />

Je sais que tu avais un boulot tout ce qu’il y a de plus<br />

classique, qu’est ce que c’était et est-ce tu travailles<br />

toujours ?<br />

Je me déplaçais chez des clients avec mon mini van pour<br />

réparer leurs systèmes de climatisation. J’ai fait ça pendant<br />

trois ans et demi. J’ai aussi bossé dans un skatepark<br />

pendant six mois, jusqu’à ce qu’il fasse faillite, malheureusement.<br />

maintenant je fais du skate pratiquement<br />

tout le temps, mais je travaille encore occasionnellement<br />

pour une société qui fabrique des boîtes de rangement en<br />

plastique.<br />

D’après ce que tout le monde dit de toi, tu es le gendre<br />

idéal, tu ne bois pas, tu ne fumes plus, tu es poli et tu<br />

présentes bien… Soit, mais on aimerait savoir quelle<br />

est ta face cachée, le côté obscur de Phil Zwijsen.<br />

Est-ce que tu as pour projet secret de devenir le<br />

nouveau Martelleur ?<br />

mon côté obscur, c’est mon addiction aux jeux de hasard.<br />

Je suis complètement accro et ça me coûte pas mal…<br />

mais non, je n’ai pas pour projet de devenir le nouveau<br />

martelleur parce qu’il est tout simplement impossible de<br />

le remplacer…<br />

Quels sont tes projets pour le futur ?<br />

Subvenir à mes besoins, essayer de skater à temps plein<br />

et découvrir le monde.<br />

soma 37


" Dan sLaag iK au is<br />

gOe OP au muLLe "<br />

- Christian Vankelst<br />

38 soma<br />

Wallie. Photo : Jelle Keppens


Tré-flip to fakie. Photo : Davy Van Laere<br />

Christian Vankelst, Team manager element europe.<br />

« Pourquoi avoir pris Phil Zwijsen dans notre team ? Tout d’abord, il était primordial pour nous de<br />

poursuivre l’invasion Belge chez Element Europe. Il nous fallait un rider masculin pour que la boucle soit<br />

bouclée, vous savez sûrement que nous avons déjà un élément féminin dans le team, Evelien Bouilliart,<br />

mais ce que vous savez peut-être moins, c’est que notre graphiste (Brecht cuppens), notre directeur<br />

marketing, « the Boss » Philippe Lalemant et moi même, le Tm, sommes tous citoyens belges. Après un<br />

long meeting, nous avons donc établi une liste d’exigences vis-à-vis du futur membre de notre famille. Le<br />

candidat devait :<br />

- être belge ;<br />

- être plutôt beau gosse (un moyen pratique et économique de trouver de nouveaux mannequins pour les<br />

catalogues) ;<br />

- être un excellent skateur, capable de s’adapter à n’importe quel type de terrain, capable de skater plus<br />

vite que tout le monde avec le style le plus smooth qui soit ;<br />

- être un bon gars, ce qui ne doit pas poser problème étant donné que les Belges sont réputés pour leur<br />

gentillesse et leur sympathie ;<br />

- ne pas fumer et ne pas boire. ceci afin de limiter les situations de stress pendant les tours ;<br />

- bien sûr, je plaisante.<br />

ce qui s’est vraiment passé, c’est qu’après avoir été sermonné des dizaines de fois par Jelle et Davy par<br />

rapport à ce jeune, absolument incroyable, qui selon eux méritait de bénéficier de notre soutien, j’ai décidé<br />

de regarder à deux fois son parcours et je suis venu à la conclusion qu’il avait fait d’immenses progrès<br />

dans son skate… Et qu’il répondait à toutes nos exigences ci-dessus ! Pour tout dire, nous sommes allés<br />

en mission pour filmer en Belgique, on l’a invité dans le tour et le reste appartient à l’histoire. Phil est<br />

le rêve de n’importe quel Tm… On est super contents de l’avoir dans le team et j’espère qu’il pense la<br />

même chose de nous, sinon dan slaag ik au is goe op au mulle (ndlr : hein ?) »<br />

soma 39


40 soma<br />

Photos et légendes par tura<br />

Portraits selon les dires de Lizard King


un e t o u r n é e kr3W à Pa r i s e t ma d r i d<br />

C’était intense. Souvent complètement fou, parfois très embarrassant,<br />

incontrôlable, amusant, choquant, mais enrichissant. Plutôt que de<br />

s’attarder sur les spots et le voyage en lui-même, j’ai pensé qu’il pouvait<br />

être intéressant de discuter des fortes têtes qui composaient cette tournée<br />

Kr3w à Paris et Madrid. Alors j’ai demandé à Lizard King de me dresser le<br />

portrait de chacun, à lui en particulier parce que c’est celui qui avait le plus<br />

de “passion”. Dans le civil, il s’appelle Michael Plumb et c’est un ultrahyperactif<br />

aussi ingérable que sympathique. - Dt<br />

soma 41


42 soma


Lorsque nous avons quitté l’hôtel, la pluie venait de cesser, il<br />

était environ 18h, le jour commençait à faiblir et le froid s’installait<br />

tranquillement. Alors quand vous êtes originaire de Californie et<br />

que la température tombe sous 10 degrés, difficile de vous faire<br />

sortir du van pour skater un spot humide et sombre après 45<br />

minutes d’embouteillages… Mais Lizard a de l’energie à revendre,<br />

à peine sorti de la voiture et il était déjà à se jeter contre ce pilier,<br />

l’un des seuls spots couverts de Paris et sa banlieue proche.<br />

“c’est un truc que j’ai commencé<br />

à dire et j’ai remarqué qu’au<br />

fil des jours tout le monde a<br />

commencé à le dire aussi. The<br />

Passion ! c’est juste quand tu<br />

t’amuses, que tu réalises que tu<br />

vis des moments uniques, c’est<br />

ça The Passion. ca peut être<br />

tout, si tu fais un flip avec un<br />

gros pop, avec toute ta volonté, c’est avec The<br />

Passion ! Tu dois donner pour recevoir, moi je donne The<br />

Passion pour en recevoir. c’est mon nouveau truc, je viens<br />

de me le faire tatouer, juste avant de venir. c’est ça qui<br />

nous unit sur ce tour, The Passion ! Et si tu ne l’as pas,<br />

qu’est-ce que tu fous là ? J’ai The Passion pour le skate,<br />

c’est ce que j’aime faire le plus, avec faire la fête ! c’est<br />

ma première fois en Europe, et ça met encore plus de<br />

Passion ! J’ai vraiment envie de revenir, tout seul, surtout<br />

à Paris… cette semaine était vraiment géniale, même si<br />

on était dans un endroit un peu chiant, du côté de Bercy.<br />

Alors que quand on sortait c’était super cool, avec les<br />

locaux, c’était une super expérience. J’ai remarqué que<br />

plus le restaurant était chic, plus on te traitait comme<br />

une merde ! Les français sont très fiers, ils n’aiment pas<br />

qu’on leur dise que Paris c’est pourri, même pour rigoler.<br />

c’est dommage qu’il ait autant plu… Et tu sais quoi,<br />

j’ai préféré les spots là-bas qu’à madrid. A Paris c’était<br />

“c’EST çA QUI NOUS UNIT SUR cE TOUR,<br />

THE PASSION ! ET SI TU NE L’AS PAS,<br />

QU’EST-cE QUE TU FOUS Là ?”<br />

Hammer<br />

Time tout le temps, alors qu’à madrid<br />

c’est plus classique, un peu chiant, les spots me<br />

correspondaient plus en France. L’Espagne c’est cool,<br />

mais j’en ai un peu marre de skater des ledges… A Paris,<br />

on s’est bien marré, on s’est battu avec un taxi parce que<br />

Jim l’avait énervé, et tous les gens que j’ai rencontré<br />

là-bas seront toujours mes potes, Titi, Ben… mais on<br />

s’est fait des bonnes soirées ici aussi, à madrid, on est<br />

rentré à 6h l’autre soir, ça faisait un moment que j’avais<br />

pas fait une soirée comme ça… Les gens sont cools, ils<br />

s’occupent bien de nous. Les locaux sont toujours en<br />

train de me demander si j’ai besoin de quelque chose,<br />

c’est fou ! manuel [Palacios, Team manager Europe -<br />

ndlr] aussi, c’est notre capitaine, il est à bloc, surtout ici,<br />

c’est sa ville, il nous montre ses spots, ses bars, et c’est<br />

un tueur en skate, il est comme chad [muska], il veut<br />

skater tout le temps ! He’s got The Passion !”<br />

soma 43


Muska adore Paris, alors il était à fond. Mais à peine 24h après son arrivée, il s’est cassé un truc dans le<br />

genou en essayant sal-flip en haut de la sculpture en V à La Défense. Il a juste eu le temps de faire ce tré<br />

flip sur le plan incliné, avant de se faire embarquer par les pompiers. Ca faisait mal au coeur de le voir<br />

partir comme ça, c’est quand même the Muska !<br />

44 soma


“c’EST UN TRUc QUE J’AI cOmmENcé à DIRE ET J’AI<br />

REmARQUé QU’AU FIL DES JOURS TOUT LE mONDE A<br />

cOmmENcé à LE DIRE AUSSI. THE PASSION ! “<br />

“chad est le mec le plus cool<br />

du monde ! Quand il skate, il<br />

est à fond, il trouve un spot, le skate une minute et<br />

puis repart en poussant à fond dans la rue. […] c’est triste qu’il se soit blessé sur ce trip,<br />

il était tellement excité de venir à Paris, de voir les gens qu’il connaît et skater à fond…<br />

c’est quelqu’un de très actif, il est toujours en train de faire un truc, il est DJ, il fait de<br />

la musique, il fait des photos, il connait des tas de gens super célèbres, il va toujours dans<br />

des soirées où personne d’autre ne peut aller, il est toujours en train de bouger, il ne tient<br />

pas en place. c’est l’opposé de Furby à 100% ! Sa blessure va avoir beaucoup d’impact<br />

sur sa vie, ça me fait chier pour lui… He’s got a lot of Passion too !”<br />

soma 45


46 soma


Je sais ce que vous pensez : “la main, là !”. Or<br />

vous avez tort de penser ça, d’une parce que lorsque<br />

vous verrez la vidéo, vous changerez d’avis, et de<br />

deux parce que de toute façon, on s’en fout de cette<br />

main qui traîne. C’est écrit où qu’on n'a pas le droit<br />

de mettre les mains ?<br />

Switch heel flip.<br />

"c’EST UN BON, FURBY !<br />

IL mE FAIT FERmER mA GUEULE !"<br />

“Furby ne dit jamais rien. Il aime bien chiller… c’est la première fois que je<br />

partage une chambre d’hôtel avec lui… Et… Ah ah ah, il se fait un gros joint<br />

et une fois qu’il est bien défoncé, il chille encore plus ! Ah ah ah ! Et puis<br />

quand il skate, c’est super smooth… c’est un bon, Furby ! Je l’aime bien… Il<br />

me détend, il me fait fermer ma gueule !”<br />

soma 47


48 soma<br />

Partir en tournée avec l’inventeur du hammer en personne, c’est assez intense. très surréaliste même. Jim vit<br />

dans un monde où il est le héros, et où la seule personne respectable s’appelle Andrew Reynolds, les autres ne<br />

sont là que pour le servir. Mais en terme de rendement, il est plutôt efficace.<br />

Sw flip tail drop du côté de la Porte des Lilas.


"POURQUOI FAIRE DU FLAT QUAND TU PEUX<br />

ALLER FAIRE UN HAmmER ?"<br />

“Le commisionneur pense que tout devrait<br />

être commisionné par le commisionneur. Le<br />

fait que les gens qui ne sont pas américains ne<br />

parlent pas forcément anglais est la pire chose au monde pour lui. Il porte aussi toujours<br />

des vêtements bizarres, et il faut que les choses se passent comme lui le veut. Jim n’a qu’une<br />

seule idée en tête : les hammers ! Il ne pense qu’à ça, comme les 5 blocs, il est allé les voir<br />

des dizaines de fois, il s’est rendu fou avec ça. Il hurlait sur les gens dans l’hôtel pour rien, il<br />

était comme un dingue juste à cause de ça. c’est un skateur incroyable, avec un super style…<br />

Il ne skate que des trucs énormes, le flat n’a aucun intérêt pour lui. Pourquoi faire du flat<br />

quand tu peux aller faire un hammer ?!”<br />

soma 49


“man, he’s so tight ! c’est quelqu’un de vraiment<br />

cool, c’est agréable de partir en tournée avec<br />

lui. Si tu as besoin de parler ou quoi que ce soit,<br />

il t’écoutera. c’est un père de famille, il a deux<br />

enfants, et puis il gère son business… c’est<br />

un de ceux avec qui j’aime le plus passer du<br />

temps. c’est un type pur, bien-sûr il lui arrive<br />

de s’énerver, mais quand il monte sur sa board,<br />

c’est une bête ! Quand je vais chez lui, il est<br />

toujours en train de sourire, il s’occupe bien de<br />

ses enfants, sa femme est super cool… Il vit<br />

dans un autre monde que Jim, Erik est dans la<br />

réalité, lui ! Il n’a pas eu de chance en venant à<br />

Paris, il a eu du mal à se remettre du décalage<br />

horaire, et quand finalement il était en forme<br />

il n’a fait que pleuvoir. Il s’est senti un peu<br />

inutile…”<br />

A côté de Greco, c’est le jour et la nuit. Erik dégage un truc particulier, une sorte de classe<br />

discrète. Mais la météo parisienne n’aura pas joué en sa faveur, ça l’a un peu déprimé. Il<br />

a fini par se sentir inutile, alors il a décidé de rentrer chez lui un peu plus tôt. Ce hardflip<br />

est le seul trick qu’il a pu faire, entre deux averses…<br />

50 soma


Jim, Ollie. (Quoi ? Joseph Biais<br />

l'avait fait avant lui ? Ah bon.)<br />

"IL N’EN A RIEN à<br />

FOUTRE DE RIEN ! "<br />

“Antwuan is fucking hi-jynx ! Hi-jynx, c’est le chaos à chaque<br />

instant, il n’en a rien à foutre de rien ! Et je me dois de respecter ça ! Si tu lui dis un<br />

truc qui ne lui plaît pas, il t’en mettra une, mais si tu es cool avec lui, il sera cool avec<br />

toi. c’est un peu un gangster, la notion de respect a beaucoup d’importance, si tu lui<br />

fais preuve de respect, alors il te respectera. mais il aime les gens, quand on va faire des<br />

démos, il y en a qui hurlent son nom et deviennent fou rien qu’en le voyant, et ça lui plaît,<br />

il peut passer des heures à chiller avec les kids… Il est conscient de la chance qu’il a je<br />

crois. Et puis c’est un skateur incroyable, rien que le voir faire du flat, c’est dingue, alors<br />

quand il skate des vrais trucs c’est encore plus fou…”<br />

soma 51


52 soma<br />

“TK, c’est de la rigolade toute la journée, il fait beaucoup de bruit à lui tout seul,<br />

mais c’est juste qu’il est tout le temps à bloc ! Je ne le connais pas super bien, on<br />

se croise souvent mais c’est seulement mon premier voyage avec lui. Il est vraiment<br />

marrant, il fait toujours en sorte que tout le monde s’amuse et c’est ça qui l’intéresse<br />

le plus j’ai l’impression. c’est quelqu’un de vrai, on rigole bien avec TK !”


Ce qui est fou avec tK, c’est qu’il peut passer des heures à essayer<br />

de filmer un truc en curb, et puis quand il s’agit d’envoyer la purée sur<br />

un gros spot, ça ne lui prend que 5 minutes. Prenez ce ledge, il a fait<br />

50-50 du premier coup, five-o en deux, et ce nose grind en trois…<br />

“c’EST JUSTE QUAND TU RéALISES<br />

QUE TU VIS DES mOmENTS UNIQUES,<br />

c’EST çA THE PASSION.”<br />

Je sais ce que vous allez me dire. “Pourquoi n’y a t-il pratiquement que des séquences dans cet article ?”<br />

Sur cette tournée, j’avais une vraie excuse (parce que bon, j’avoue que parfois, j’ai un peu tendance<br />

à faire la feignasse pour sortir les flashes…) sauf que là, je n’avais pas vraiment le choix. Lorsque<br />

l’Amérique débarque en Europe, elle emporte toujours dans ses bagages au moins un photographe qui<br />

s’octroie automatiquemant la priorité sur tous les tricks, les meilleurs angles, et vous fait jurer que vous<br />

ne publierez pas vos photos avant les siennes. Forcément, ça limite pas mal votre liberté d’action. Difficile<br />

aussi de jouer sur les cadrages avec trois de ses flashes et un ou deux fllmeurs dans le champ. Alors vous<br />

jouez la sécurité : la séquence, quoi… Et puis ça leur parle aux américains les séquences, ils voient tout<br />

de suite que vous êtes là, comme eux, pour travailler. c’est qu’ils sont méfiants, alors mieux vaut faire<br />

son possible pour acquérir leur confiance, surtout quand vous savez que vous allez passer deux semaines<br />

en leur compagnie…<br />

soma 53


Salut les lecteurs, les gars de<br />

<strong>Soma</strong> m’ont demandé de vous<br />

raconter mes vacances au Costa<br />

Rica. Ils ont su rester polis et<br />

courtois, alors je m’exécute !<br />

54 soma


Photos par Olmen tORRES & Texte par hugo LIARD<br />

On a donc décidé de partir avec<br />

ma copine au costa Rica, parce que<br />

ça fait deux ans qu’on n’est pas parti<br />

en vacances et comme en plus on<br />

n’habite pas ensemble, elle me met<br />

un peu la pression, si vous voyez ce<br />

que je veux dire. c’est sensé être une<br />

espèce de lune de miel (sans mariage<br />

ou autre truc officiel religieux), un<br />

vrai « plan love », quoi. Elle m’a<br />

parlé d’un pote qui avait une baraque<br />

là-bas, alors j’ai dit « banco ! ».<br />

soma 55


56 soma<br />

merCi POur Le squaT’ Dans Ta ChamBre migueL. (faKie WaLL riDe)<br />

En fait, je suis à fond du costa<br />

Rica, parce que mes potes y sont allés en<br />

tour de skate et ont vraiment passé deux<br />

semaines de fou. Ils ont vu des serpents, des<br />

bowls en béton au milieu de la jungle et bref,<br />

je veux aussi faire du skate dans la jungle !<br />

Arrivé là-bas, je me rends compte que<br />

ma copine est avec moi. Ah merde, c’est vrai !<br />

En fait ce sont des « vacances avec sa copine »<br />

(j’ai pas l’habitude, je pars jamais en vacances,<br />

je fais que des tours de skate). Bon, deux ou<br />

trois bisous et elle est persuadée que je ne suis<br />

là que pour elle…<br />

S’en suivent des visites de<br />

forêts et de villages Rasta<br />

des caraïbes, des plages<br />

vierges paradisiaques<br />

de type carte postale et<br />

bref, je commençe à m’ennuyer : je suis en<br />

manque de béton. c’est là que je commence à<br />

demander toutes les dix minutes à ma copine<br />

(vu qu’elle parle super bien espagnol) de<br />

téléphoner au skateur (dont j’ai eu le contact<br />

avant de partir) de San Jose (la capitale, en<br />

béton).<br />

ma copine qui veut être tranquille<br />

avec moi se retrouve donc traductrice/<br />

organisatrice de sessions de skate avec les<br />

gars de là-bas, genre des kids de 16 à 30<br />

ans, ambiance colonie de vacances…


Y’a ma COPine Là, sur La PhOTO.<br />

« C’esT sensé êTre une<br />

esPèCe De lune de miel,<br />

un Vrai PLan LOVe , quOi. »<br />

WaLL riDe Dans une PisCine à La mOnTagne, PerDue Dans La JungLe.<br />

soma 57


58 soma<br />

WaLLie CuL sLiDe surLe LeDge TrOP COnnu De san JOse.


Au final, j’ai skaté réellement un seul<br />

jour avec les gars (d’où les photos), le reste du<br />

temps, il a plu (saison des pluies, billets d’avion<br />

moins chers). Sinon c’était juste des skateparks<br />

où j’étais tout seul. Avec ma copine, on est même<br />

passé sur un skatepark de catholiques avec des<br />

enceintes qui chantaient alleluya, alleluya… moi<br />

j’avais un t-shirt cradle of Filth avec écrit « à<br />

« J’aVais un T-shirT aVeC éCriT<br />

à mort dieu, signé satan<br />

Dessus »<br />

mort dieu, signé Satan » dessus ! Et la fille du<br />

skatepark qui me servait du thé en me disant que<br />

je skatais bien, pfff…<br />

Bref, pour finir je dirais que ma copine est<br />

trop cool, que je l’adore et qu’on prépare un autre<br />

tour de skate en Afrique tous les deux… heu… je<br />

veux dire un autre voyage en amoureux…<br />

hé sammY, fume Pas TrOP De PéTarDs, T’es TrOP Jeune. (sammY mOnTanO – nOsesLiDe).<br />

soma 59


60 soma<br />

Texte et photos par tura<br />

Photos du Guggenheim<br />

par Pierre Dutilleux


Bilbao est vraiment différente de Barcelone.<br />

Si le métro dessert facilement tous les spots de cette<br />

dernière, c’est un peu plus compliqué dans la capitale<br />

Basque et malheureusement, parfois l’usage d’une<br />

voiture s’avère utile. Les spots sont aussi différents<br />

mais pratiquement aussi nombreux : moins de plansinclinés,<br />

mais plus de marches, et plus de skateparks…<br />

Enfin, on n’y a passé qu’une semaine, vu comment<br />

s’étale la ville, une exploration approfondie prendrait<br />

des mois. Ce qui est sûr, c’est que niveau culturel,<br />

Bilbao n’a rien à envier à sa demi-soeur. Rien que<br />

la présence du musée Guggenheim mérite le détour,<br />

même si on n’y est pas allé, mais le simple fait de<br />

voir le bâtiment briller au loin donne envie d’y<br />

passer un plus long moment. L’architecture y est<br />

tout aussi innovatrice et démesurée, et même si<br />

rien n'égalera jamais Gaudi, l’ancien cotoie le<br />

moderne sans que cela soit vraiment choquant.<br />

Certaines idées comme celle de faire arriver les<br />

autoroutes en centre ville sont contestables,<br />

certes, mais c’est bien pratique… Sauf quand<br />

vous habitez au 12è étage avec une 4 voies<br />

pour balcon...<br />

L'autre Mecque<br />

du skateboard ?<br />

Voici une semaine au QG skate de Volcom au<br />

Pays Basque en compagnie des fraîchement<br />

recrutés hugo Maillard, Anthony Rousse<br />

ainsi que de Peter Molec, le tout chapeauté<br />

par hans Claessens.<br />

soma 61


Anthony, kickflip<br />

62 soma


Anthony vient de la Réunion. Il habite cependant à Paris depuis deux ans où il a fini<br />

par s’habituer au froid, au traffic, et aux sales gueules de gens dans l’métro. Dans le<br />

civil, c’est un type discret, tout ce qu’il y a de plus normal. mais mettez-le devant des<br />

marches, des blocs ou n’importe quel gap et là, tout de suite, il<br />

sait se faire remarquer. Il aime vraiment se ballarguer, quitte à ne<br />

pas pouvoir marcher le lendemain. Anthony a fait tout un tas de<br />

bons tricks au cours de cette semaine, dont un en particulier que je<br />

n’ai même pas réussi à prendre en photo tellement c’était… euh…<br />

imprenable. Une longue pyramide naturelle, celle-là même qu’Arto<br />

Saari fait en BS flip dans les bonus de mind Field, eh bien figurezvous<br />

qu’il a fait FS flip au même endroit. Je pense d’ailleurs que<br />

l’on peut sans aucun risque qualifier ça de “hammer”. mais<br />

Anthony sait tout aussi bien faire autre chose que des gaps,<br />

n’allez pas croire ce que je ne vous ai pas dit non-plus !<br />

membre du très select team Zero<br />

Europe, Peter vient de Slovaquie, il parle<br />

parfaitement anglais, est végétarien, et à<br />

part le fait de porter des pantalons de type<br />

slims, rien ne laisse deviner qu’il n’écoute que de heavy metal. D’un calme à<br />

toute épreuve, il rentre tous ses tricks en peu d’essais, avec le bon pop. Il possède<br />

des qualités en switch incroyables, et a une certaine propension à skater des rails<br />

avec facilité, dans les deux sens. mais ce que l’on a pu voir de lui et qui figure<br />

dans ces pages n’est que la partie immergée de l’iceberg, Peter ne prenait pas<br />

vraiment de risque, vu qu’il s’envolait pour un mois aux US la semaine suivante,<br />

officiellement invité par Jamie Thomas…<br />

Peter, smith grind - Anglet<br />

soma 63


Team manager pour la marque au diamant depuis 2007,<br />

Hans s’est installé à Algorta il y a un peu plus d’un an dans la<br />

maison que loue Volcom juste au-dessus de La Kantera. Si vous<br />

avez pris le train en marche, Hans est originaire des Flandres,<br />

en Belgique, et possède une classe indescriptible lorsqu’il monte<br />

sur un skateboard. Loin de moi l’idée de faire le lèche-cul, mais<br />

Hans fait partie de mon top 3. c’est comme ça et ça l’a toujours<br />

été, au moins depuis Glissexpo 1996 à Paris. Enfin bref, il s’est remis de sa blessure<br />

d’il y a quelques années à Nantes et qui en aura traumatisé plus d’un, et il a gardé son<br />

sourire légendaire. mais attention, Hans est un type sérieux, limite hyper-actif. Il se<br />

lève tous les jours à 7h, voire avant,<br />

peu importe l’heure à laquelle il<br />

s’est couché. Il conduit le van,<br />

skate, filme, décide, et passe le<br />

reste du temps au téléphone.<br />

Par contre, il déteste être<br />

obligé de réveiller les<br />

gens à 10h. Parce qu’une<br />

journée de skate avec<br />

Hans commence à 11h et<br />

ne s’arrête pas avant la<br />

tombée de la nuit, sauf<br />

si le générateur soit en<br />

panne, comme ce fut le<br />

cas lors de notre petit<br />

séjour. c’était pas plus<br />

mal d’ailleurs !<br />

Hans, feeble grind to fakie - Leioa<br />

64 soma


Peter, nollie BS big spin<br />

soma soma 65<br />

65


Ne me demandez pas pourquoi le célèbre skatepark<br />

d’Algorta s’appelle La Kantera je n’en sais rien.<br />

Surplombant la plage, c’est l’endroit idéal où finir la<br />

journée sous les derniers rayons du soleil. chaque année,<br />

les locaux bétonnent un peu plus, et avec le temps ce qui<br />

n’était qu’un petit skatepark comme il en existe des centaines<br />

en Espagne est devenu un spot incontournable, en grande<br />

partie grâce à son pool qu’on a vu dans tous les magazines. A<br />

ce propos, toutes les photos que vous avez pu voir n’ont jamais<br />

rendu justice au spot. En réalité, c’est 10 fois plus rad ! A<br />

part les touristes qui s’obligent à essayer d’y faire un trick,<br />

personne ne le skate vraiment… ca n’empêche pas les<br />

locaux d’être super-forts, mais néammoins sympathiques,<br />

si vous l’êtes aussi. Echangez trois mots en Espagnol,<br />

partagez l’apéro, et vous aurez toutes les chances de<br />

faire partie du paysage rapidement.<br />

Hugo, kickflip FS nose grind to nose manual 180 out - Basauri<br />

66 soma


Hugo n’a que 16 ans et s’est déjà<br />

fait connaître grâce à quelques petits<br />

montages circulant sur internet,<br />

ajoutés à quelques parutions, dans<br />

Sugar notamment, aux côtés d’Alex<br />

Van Hoecke, ou encore au Battle<br />

Of Normandy en 2008. Hugo skate<br />

“tech” : il a le nose wheeling facile, le<br />

flip “gachette”, le style qui va avec et<br />

un répertoire solide en courbe. Pour un<br />

vieil aigri comme moi, cette dernière<br />

option joue largement en sa faveur.<br />

Si tout ça ne lui monte pas à la tête, il y a toutes les chances pour<br />

qu’on entende longtemps parler de lui…<br />

soma 67


Anthony, varial heelflip<br />

686 soma<br />

Et puis s‘il y a un truc flagrant à Bilbao,<br />

c’est bien l’inexistence de ce sentiment<br />

d’être toujours sur ses gardes, de toujours<br />

s’obliger à garder un oeil sur son sac ou sa<br />

veste comme à Barcelone. c’est peut-être<br />

une erreur mais bon, les gens ont l’air plus<br />

détendu... En 5 jours de skate intensifs,<br />

aucun policier ou autre justicier local n’est<br />

venu interrompre la session.


Le seul point négatif marquant, c’est la façon dont on vous traîte<br />

dans les restaurants. Si possible, surveillez la façon dont on<br />

élaborre votre pizza, pas qu’un ingrédient de type salivaire vienne<br />

s’y ajouter inopinément…<br />

Allez donc y faire un tour,<br />

mais soyez discret, evitez aux<br />

skateurs locaux d’attraper<br />

le syndrôme barcelonais qui<br />

les fait détester les touristes<br />

venus ruiner leurs spots.<br />

merci pour eux.<br />

Hugo, FS nose grind 180<br />

soma 69


Florian Cordier fait bon usage de son poste de télévision en flip BS tail slide, immortalisé par son collègue par marc Gérard.<br />

70 soma


mi s e e N P a g e & l é g e N D e s : ni c o l a s ma l i n oW s k y<br />

LES VIDéOS Et LES MAGAZInES ont toujours eu<br />

une place importante dans le skate, mais il semblerait<br />

que, grâce à Internet, la vidéo ait pris le dessus. Ce<br />

qui est indéniable, c’est que les gens lisent moins de<br />

magazines, mais achètent aussi moins de vidéos...<br />

On est tous dans le même bateau finalement ! Malgré<br />

tout, ça reste assez productif et créatif, il y aura<br />

toujours des gens pour vous parler de skate, que ce<br />

soit à travers une vidéo ou un magazine.<br />

Etant donné que vous avez probablement déjà vu toutes<br />

les vidéos dont on s’apprête à vous parler, on s’est dit<br />

qu’on allait poser quelques questions aux types qui les<br />

ont réalisées, histoire de creuser un peu, et surtout,<br />

d’éviter de donner notre avis ! Ah ah ah ! -Dt<br />

soma 71


À part peut-être dans la première et la dernière Alien, jamais la musique n’avait occupé une telle importance<br />

dans une vidéo de skate. Les groupes se mettent donc à avoir de vrais part’, comme les skateurs.<br />

C’est loin d’être con, et c’est dans Clé. Interview de celui qui a « masterisé » cette nouvelle vidéo Cliché,<br />

le p’tit frère, VInCEnt ChASSIGnOLE. - FD<br />

Ça fait combien de temps que tu filmes pour cliché ?<br />

Houla ! Depuis 2003 ou 2004 je sais plus...<br />

tu connais donc très bien le team, et j’imagine que<br />

les filmer doit t’être naturel, mais c’était pas un peu<br />

stressant de passer derrière Mortagne ?<br />

Un petit peu oui ! c’est qu’il est super fort Fred, les vidéos<br />

qu’il a fait pour cliché et les autres sont incroyables,<br />

donc tu vois… mais après, je le connais très bien, depuis<br />

longtemps alors c’était pas comme si je passais derrière<br />

un inconnu. c’est clair que si ça n’avait pas été un pote,<br />

j’aurais pas pu, en tout cas j’aurais eu du mal. mais je le<br />

voyais régulièrement pendant le montage, il m’a beaucoup<br />

aidé, Jérémie [Daclin] aussi a été vraiment présent et de<br />

bon conseil tout au long du montage. Et puis en même<br />

temps, comme sur cette vidéo on était parti sur une idée<br />

bien précise, je n’avais pas à me poser trop de questions. On<br />

a vraiment travaillé en équipe sur tout le projet : Jérémie,<br />

Fred, Al [Boglio] et Rico [le graphiste]. Donc la pression<br />

était plus commune que vraiment uniquement sur moi...<br />

Cette idée de donner autant d’importance à la musique<br />

dans la vidéo elle est venue comment, de qui ?<br />

c’est assez vieux en fait, je me souviens qu’on avait fait<br />

une réunion avec Fred et Jérémie. Et Fred nous avait montré<br />

ce truc de la Blogothèque et des « concerts à Emporter<br />

», avec ce principe des musiciens filmés dans la rue, un<br />

peu à la volée loin des clips léchés. ca collait parfaitement<br />

avec le skate dans le principe et aussi dans la forme : la<br />

même énergie. Et quand Fred nous a proposé d’essayer de<br />

retrouver cet esprit pour la nouvelle video, Jérémie et moi<br />

on a tout de suite accroché.<br />

Quels ont été les retours des musiciens et des skateurs<br />

dans la vidéo ?<br />

Les musiciens sont contents, vraiment. ce qui est<br />

marrant c’est que quand on les a contactés pour bosser<br />

sur le projet, comme c’est pas vraiment leur monde,<br />

le skate, ils avaient un peu du mal à se rendre compte<br />

du rendu et puis des images que l’on tournait avec eux.<br />

mais une fois la vidéo montée, ils ont vraiment apprécié.<br />

J’ai eu de bon échos du team aussi. Des e-mails, des<br />

textos… mais je n’ai encore revu personne depuis<br />

72 soma<br />

l’avant première. J’ai hâte de me poser et de regarder<br />

leur part’ avec eux pour savoir ce qu’ils en pensent.<br />

Qui sont les plus difficiles et plus simples à filmer ?<br />

Ha ha, tu veux que je balance c’est ça ? Oui. Non, je ne<br />

sais pas, honnêtement. ça dépend de plein de choses…<br />

du spot, de l’humeur… Parfois y’a rien qui rentre et ça<br />

termine en pétage de plombs puis le lendemain avec le<br />

même gars tu filmes un truc de dingue en deux minutes...<br />

c’est clair que filmer avec JB et Lucas, pour moi c’est<br />

magique ! Quand je filme une ligne d’eux je peux dire que<br />

je prends vraiment du plaisir, mais bon, ça c’est par rapport<br />

à mes goûts personnels… Je peux te dire le truc le plus<br />

fou que j’ai filmé par contre, c’était le 50-50 de charles<br />

à Grenoble (le handrail géant dans une pub Volcom). Tu<br />

vois, lui il peut galérer mille ans sur un kickflip de merde<br />

comme il peut sortir ce genre de truc un lendemain de<br />

soirée avec Brophy, alors que je les ai réveillés le matin à<br />

10h pour aller skater… Brophy le même jour a fait le ollie<br />

des marches par dessus le rail à la mairie de Grenoble...<br />

Alors que vraiment, les deux s’étaient couchés très tard…<br />

Qu’est ce que tu changerais si tu le pouvais ?<br />

... L’intro. Quand la caméra revient sur Jesus Fernandez et<br />

Daniel Lebron, j’aurais aimé qu’ils soient toujours en mouvement.<br />

Là ils sont trop statiques, j’aime pas du tout. mais<br />

bon, on a fait ça un dimanche matin, personne n’a voulu se<br />

lever pour nous aider, on a eu des soucis de son, on n'était pas<br />

assez et bref... Je crois que je l’ai trop vue aussi cette intro.<br />

C’est quoi ce fond d’écran de merde (dans l’intro de<br />

Brezinski on voit une photo de Benzema (je crois) sur<br />

l’ordinateur de Junior) ?<br />

Ha ha, alors ça, c’est un truc que j’ai fait tout à la fin, il<br />

devait être quatre heures du mat’, il fallait faire ce truc<br />

avec Joey parce qu’il partait le lendemain je ne sais où, et<br />

bref, j’ai mis ce fond d’écran pour faire un clin d’oeil aux<br />

gars chez cliché. On est tous à fond de foot, et ça m’a<br />

fait marrer de faire cette bidouille d’ordi avec une pelouse<br />

en fond plutôt que de laisser le fond Apple. ca reste bien<br />

dans l’esprit de l’intro de Joey. Une Boombox de 1986,<br />

Finalcut et du foot, de la bonne musique et du skate... un<br />

bon mélange... c’est bien les mélanges !<br />

© O. chassignole


GREG hUnt a été pro pour Stereo, puis il a bossé sur les meilleures vidéos transworld, fait « the DC<br />

video » et là, il vient de réaliser Mind Field, la dernière vidéo Alien Workshop qui est au moins aussi<br />

bonne que les précédentes. On appelle ça un parcours exemplaire. – FD (interview par Oli tielsch)<br />

Qu’est ce qui est le plus agréable aujourd’hui ?<br />

Recevoir tout le bon feedback à propos de la vidéo ou<br />

se lever le matin en se disant que tu n’as pas grandchose<br />

à faire de la journée ?<br />

Ha, bonne question. Se lever le matin et ne rien avoir<br />

à faire est plutôt cool après trois ans à stresser sur la<br />

vidéo… Et trois mois sans sommeil. mais là, j’ai envie<br />

de me remettre au boulot, donc je dirais que les retours<br />

positifs sont ce que j’apprécie le plus en ce moment.<br />

Quelles sont les principales différences entre ton<br />

travail sur la vidéo DC et celui que tu as produit sur<br />

Mind Field ?<br />

Il y a beaucoup de différences, mind Field est un projet<br />

beaucoup plus gros, sous bien des aspects. Il y a plus de<br />

monde dans le team, et il y a beaucoup plus d’éléments<br />

visuels qui ont demandé beaucoup de boulot. Le montage<br />

de mind Field m’a pris le double du temps de la video Dc.<br />

L’approche créative sur les deux vidéos était évidemment<br />

différente… La workshop était bien plus « complexe ».<br />

Savais-tu avant d’attaquer le montage à quoi allait<br />

ressembler la vidéo ?<br />

Oui. Je voulais qu’elle soit très « visuelle » mais pas<br />

simplement « jolie ». Je voulais que mind Field soit brut<br />

de décoffrage, aussi bien au niveau du filmage que du<br />

montage. Pour les portraits, j’ai essayé de capturer les<br />

riders tels qu’ils sont, de ne jamais leur demander de<br />

se poster à tel endroit ou de faire telle chose, je voulais<br />

qu’ils soient eux-mêmes. Pour ce qui est des autres images<br />

« d’ambiance », je me suis toujours demandé en regardant<br />

les vieilles vidéos Alien comment ils faisaient pour avoir<br />

autant de footage incroyable… Je savais qu’il fallait que je<br />

filme un maximum, tout le temps…<br />

Comment est ce que les riders et toi avez fait pour gérer<br />

© A. Acosta<br />

© A. Acosta<br />

Dylan Reider prêt à replaquer son BS<br />

heelflip, et Greg hunt, juste prêt.<br />

la pression, notamment à l’approche de la deadline ?<br />

Je ne sais pas, personnellement j’essaye simplement de<br />

passer en force… mais c’est facile pour moi parce que je<br />

n’ai pas de tricks à rentrer ! Pour les riders c’est une autre<br />

histoire, c’est carrément un autre niveau de pression. Ils<br />

ont géré la chose chacun à leur manière. Sous la pression,<br />

les gens montrent leur vrai visage.<br />

Est-ce que tu ressentais de la pression à devoir te<br />

mesurer aux autres vidéos comme la Fully Flared ?<br />

J’avais surtout beaucoup de pression à me mesurer aux<br />

anciennes vidéos Alien…<br />

Quel est le souvenir de trip le plus drôle que tu<br />

gardes ?<br />

Le plus drôle c’est sans hésitation ce tour qu’on a fait à<br />

travers les U.S. et où tout le monde s’était acheté des<br />

pointeurs laser. J’en assume l’entière responsabilité… On<br />

était dans un magasin « tout à 99 cents », et j’ai acheté<br />

deux pointeurs laser, un pour moi et un pour Omar parce<br />

qu’il adore les gadgets. Puis tout le monde dans le Van en<br />

a voulu un et à partir de là, ça a été la guerre laser nonstop…<br />

On pointait nos lasers sur tout ce qui bougeait, les<br />

gens dans leurs voitures, les chiens, les familles au restaurant.<br />

c’était complètement con mais en même temps<br />

tellement drôle parce que ça n’arrêtait jamais. Regardez<br />

la jaquette de la vidéo, ce sont les lasers !<br />

soma 73


David Couliau, en plein boulot. La chasse au chadourne s’avère<br />

parfois prolifique, surtout lorsqu’il est chassé dans son milieu<br />

naturel bordelais.<br />

Presque 4 ans de filming pour aboutir à une première version qui a finalement été complètement remaniée,<br />

des mois de négociations de droits musicaux et au final, 11 films sur le DVD. DAVID COULIAU nous a<br />

fourni 6 pages d’explications, en voici une partie, on mettra la suite sur le site un de ces jours ! - Dt<br />

Pourquoi est-ce que ça a été aussi long ?<br />

Le projet a été lancé par Lars (Team manager chez carhartt<br />

Europe) et Henrik Edelbo, le cerveau du vidéomag danois<br />

codeRed et du mag wunderbaum, également rider carhartt.<br />

Henrik avait une idée très précise de ce qu’il voulait faire.<br />

c’est un cinéaste dans l’âme et cinéphile averti, il voulait donc<br />

créer quelque chose de très cinématographique, à la limite<br />

du documentaire. Etant moi aussi dans le team et ayant déjà<br />

réalisé quelques petits projets vidéos pour carhartt, Lars et<br />

Henrik m’ont proposé de le seconder sur ce projet. Il m’a donc<br />

expliqué ce qu’il souhaitait faire en détail et je suis parti vivre<br />

à Barcelone pour bosser sur ce projet. Au moment de finir le<br />

montage de la 1 ère version, il y a avait tellement de matière que<br />

l’on avait dû jeter beaucoup de choses, même bonnes et on<br />

arrivait encore à une vidéo de plus de 50 minutes. Avec Lars,<br />

on a donc décidé de changer toute la structure de la vidéo,<br />

de peur qu’elle n’en devienne chiante. On a donc repoussé la<br />

deadline, ne permettant aux riders de refilmer que quelques<br />

tricks, pour réfléchir à comment redonner de l’intérêt à tout<br />

ça et pouvoir mieux présenter tout le monde et mettre tous<br />

ces “leftovers” en valeur. Le processus de production d’un tel<br />

projet est très différent de celui que l’on peut suivre quand<br />

on fait une vidéo de skate totallement indépendante, entre<br />

potes ou pour une diffusion uniquement dans le milieu du<br />

skate. cette fois, il s’agissait de produire une vidéo pour une<br />

marque de renommée internationale, ce qui engage une toute<br />

autre responsabilité. Il a fallu déclarer et payer les droits de<br />

tous les morceaux utilisés dans toutes les part’, c’est à dire<br />

qu’il a fallu trouver tous les contacts des Labels et artistes<br />

des musiques que l’on a utilisé, et négocier ces droits au<br />

minimum pour tout faire rentrer dans la mince enveloppe que<br />

l’on pouvait attribuer à ce poste de dépenses. Les envois et<br />

retours de mails et des contrats de synchronisation ont rendu<br />

tout le monde fou. Du coup, pour le montage des dernières<br />

parties de la vidéo, on a tous demandé à des potes musiciens<br />

des morceaux à eux. ca nous a énormément simplifié la<br />

tâche et permis de faire découvrir des artistes par la même<br />

occasion. La sortie de la vidéo, après un peu moins d’une<br />

trentaine d’avant-premières, a été vécue comme un véritable<br />

accouchement par tous les gens impliqués dans le projet. Les<br />

riders nous demandaient depuis près de 2 ans quand la vidéo<br />

allait sortir et cette question commençait à devenir taboue.<br />

Au bout d’un moment, ils ne croyaient même plus qu’elle<br />

allait sortir et ils n’imaginaient pas que l’on puisse sortir une<br />

74 soma<br />

vidéo avec des images “aussi vieilles”… J’espère qu’ils auront<br />

compris que cette vidéo s’intéresse à eux et pas uniquement à<br />

leurs performances skateboardistiques !<br />

Vous aviez combien d’heures de footage ?<br />

Impossible de chiffrer la chose. Disons qu’on avait 2<br />

disques dur de 500 Go pratiquement pleins et pour info 1<br />

Go équivaut à 5 minutes de vidéo en DV.<br />

Meilleur souvenir lié à cette vidéo ?<br />

Il y a eu pour moi pas mal de bons souvenirs, notamment<br />

des voyages. Le meilleur reste pour moi les 5 jours que<br />

j’ai passés chez Pontus à malmö pour filmer sa part’ en<br />

hiver 2006. c’était Henrik à la base qui devait y aller, vu<br />

qu’habitant à copenhague, il n’avait que 40km à faire. Les<br />

deux ne partageant pas vraiment la même vision des choses,<br />

c’est moi qui m’y suis collé, et connaissant Pontus, j’étais plus<br />

ou moins sûr de récolter quelque chose de bien. Et ce sont<br />

les 5 jours les plus fous que j’ai passés sur tout ce projet je<br />

pense. Je suis arrivé là-bas en janvier, il faisait vraiment froid<br />

mais encore beau. Pontus était à fond de skate, bien que pas<br />

certain de réussir à filmer assez de choses intéressantes en si<br />

peu de temps, mais il était surtout dans une phase hyperactive<br />

(comme toujours) et hyper-créative, prêt à s’occuper pour<br />

l’hiver. J’ai donc voulu le laisser le plus libre possible, sachant<br />

qu’il me surprendrait et ai donc laissé tourner mes caméras<br />

au maximum, un peu à la façon Strip Tease. J’ai donc eu droit<br />

à un bel échantillon de son quotidien déjanté ! Deux jours<br />

après mon arrivée, il y avait plus de 50 cm de neige et là j’ai<br />

compris que ça allait être quelque chose de vraiment spécial.<br />

Pontus m’a fait goûter aux joies de la marche dans la neige<br />

et au skatepark couvert Bryggeriet. J’ai passé énormément<br />

de temps avec lui à refaire le monde, parler de sa vision du<br />

skate et de son parcours depuis son départ à San Francisco à<br />

16 ans. J’ai aussi eu droit à moultes explications sur sa vidéo<br />

“Strongest of the Strange”. Là, j’ai pu saisir plusieurs facettes<br />

du personnage et ai compris que cette vidéo était bien plus<br />

qu’une vidéo de skate tellement elle contenait de morceaux de<br />

lui, même au-delà de ce qu’il voulait bien laisser paraître. Un<br />

trip de skate qui s’est transformé en une véritable expérience<br />

et dont je me souviendrai très longtemps !<br />

Le plus mauvais ?<br />

L’obtention des droits musicaux, l’attente entre mai 2007<br />

et aujourd’hui, avant que le DVD ne sorte enfin, avec le<br />

sentiment que tout le boulot qu’on a fait perd petit à petit de<br />

son intérêt, avant même que la vidéo ne soit sortie !<br />

© D. manaud


ty Evans te collera une bonne pèche dans la poire si tu « fuck » avec son matériel cinématographique.<br />

tYROnE EVAnS préfère qu’on l’appelle plutôt que de faire des interviews par e-mail. J’ai dû me<br />

lever à 5h du mat’ pour le joindre, j’faisais pas l’malin au téléphone ! Enfin, rassurez-vous, je me<br />

suis recouché après. - Dt<br />

Est-ce que tu as eu beaucoup de critiques de Final Flare ?<br />

Attends, on parle de Fully Flared ou de Final Flare ?<br />

Fully Flared, pardon !<br />

Ok… Eh bien oui, tu as toujours des critiques, et j’ai pris<br />

ça personnellement parce que pour une vidéo comme ça,<br />

tu mets ta vie privée de côté… On a critiqué le fait d’avoir<br />

utilisé beaucoup de caméras HD, certains ralentis… moi<br />

j’ai essayé de faire ça un peu différemment et c’était sûr<br />

qu’il y aurait des gens qui apprécieraient et d’autres non.<br />

Avec n’importe quel projet tu as des critiques comme ça,<br />

mais pour celui-là, le positif était bien au-delà du négatif.<br />

tu as une idée du nombre de copies de Fully Flared<br />

vendues ?<br />

Je n’ai pas de chiffre précis mais on est arrivé à un point<br />

où tout est maintenant différent avec les téléchargements,<br />

et pas seulement pour les vidéos de skate, les blockbusters<br />

aussi qui sont téléchargés sur des ordinateurs, des PS3,<br />

des Xbox 360… Des gens essayent de réfléchir à rendre<br />

tout ça légal… Enfin, je pense que Fully Flared est l’une<br />

des dernières vidéos qui se sera bien vendue. On a mis<br />

beaucoup d’argent dedans et je pense qu’on en a vendu<br />

assez pour compenser tous les frais...<br />

Selon toi, quel est l’avenir de la vidéo de skate ?<br />

Je ne sais pas… J’espère qu’il y en a un, d’avenir ! J’avoue<br />

que ça me fait peur !<br />

tu as vu la pub Snickers ?<br />

Ah oui ! J’ai trouvé ça génial ! c’est marrant…<br />

Mais est-ce qu’ils ont demandé la permission pour<br />

reprendre l’idée ?<br />

Non, mais tu sais, tout le monde pique les idées de tout le<br />

monde. Je m’en fous un peu, c’est juste génial qu’on ait<br />

inspiré des gens.<br />

tu travailles sur quoi en ce moment ?<br />

Là je travaille sur la prochaine vidéo chocolate, dans laquelle<br />

certains riders Girl seront impliqués. Donc je filme<br />

pour ça, et ça se passe plutôt bien.<br />

Vous avez une deadline ?<br />

Non, pas encore, on en est encore à essayer de s’amuser à<br />

faire ça, on n’a pas tout de suite envie de se remettre dans<br />

le boulot comme on a fait pour Fully Flared. Donc on ne<br />

s’est pas encore donné de date ni d’emploi du temps.<br />

J’ai vu des images sur Youtube où tu prépares un truc<br />

avec Bob Burnquist…<br />

Ah oui, on a fait une pub avec Bob qui skate au milieu<br />

de ballons dans un bowl, comme matt Beach avait fait il<br />

y a quelques temps. On a mis 50 000 ballons dans ce<br />

gros bowl avec des gros ventilateurs pour les faire voler<br />

dans tous les sens… ca a duré deux jours et on s’est bien<br />

amusé !<br />

soma 75


Certes, cette vidéo est sponsorisée par quelques marques, cela n’empêche qu’on peut la qualifier d’indépendante,<br />

puisqu’elle est réalisée dans aucun but promotionnel, par un type affilié à aucune marque.<br />

Il s’appelle PAtRIK WALLnER, il est allemand et il a juste décidé de faire son truc, avec les différents<br />

skateurs qui ont croisé son chemin. - Dt<br />

J’aime bien l’idée d’une vidéo à vocation mondiale.<br />

Comment tu as eu cette idée ?<br />

J’aimerais bien pouvoir te donner une réponse compliquée<br />

mais pour être honnête, ça s’est fait plus ou moins tout seul.<br />

Je voulais faire une vidéo, ma première, et j’ai commencé<br />

à réfléchir à qui pourrait figurer dedans… Par exemple j’ai<br />

filmé avec michael, max et Samuel, et Nolan à New York, un<br />

peu avec malcolm et Patrick à Barcelone et un peu avec Daniel<br />

en chine. c’est parti de là, je leur ai ensuite demandé s’ils<br />

étaient intéressés pour faire une part’ pour ma vidéo, et donc<br />

continuer à filmer, et tout le monde était à bloc… Et puis en<br />

janvier 2008, j’ai décidé d’aller passer un moment en Asie, où<br />

j’ai pu faire venir certains et continuer à filmer. c’était déjà<br />

chaud à ce moment-là, vu que j’avais fixé la dead-line à août<br />

2008, et je n’avais qu’une semaine ou deux avec chacun d’entre<br />

eux… Je me serais bien accordé six mois de plus, le résultat<br />

aurait sûrement été meilleur mais je n’aurais plus eu assez<br />

d’argent pour voyager, et je savais qu’il me faudrait encore<br />

quelques mois pour le montage. Alors avec le peu de temps<br />

qu’il me restait je me suis activé pour faire de Translations<br />

un vidéo indépendante un peu différente des autres.<br />

Quels sont les ingrédients indispensables pour<br />

pouvoir sortir une vidéo indépendante ?<br />

En premier, je dirais une idée, ou un thème, des skateurs<br />

motivés et capables de performer dans toutes les conditions,<br />

76 soma<br />

Danny hamard glisse son truck contre ce muret, dans un style<br />

très Jean Pierre marrielle... surtout dans la position des mains.<br />

Quant à Patrik Wallner, il hésite entre faire un remake de<br />

« Aguirre la colère des dieux », de werner Herzog, avec Soy<br />

Panday dans le role d’Aguirre, ou sinon prendre un bain.<br />

un budget, et des billets d’avion.<br />

Peut-on encore gagner de l’argent avec une vidéo de<br />

skate ?<br />

Je suis sûr que les grosses marques peuvent, mais pour les<br />

petits projets comme le mien, pas vraiment.<br />

Quelles sont tes influences en matière de filming ?<br />

D’un certain point de vue, les gens qui ont influencé ma<br />

façon de filmer sont French Fred et Josh Stewart. “Bon<br />

appétit” a sûrement été ma plus grosse influence. mais<br />

je trouve de l’inspiration à travers différents supports,<br />

beaucoup de photographes ou d’artistes n’ayant aucun lien<br />

avec le skate ont développé ma façon de filmer.<br />

Quelle est la dernière vidéo que tu as achetée ?<br />

merde ! J’aimerais bien dire mind Field, surtout que j’ai<br />

beaucoup apprécié le travail de Greg Hunt, mais je suis un<br />

peu à sec en ce moment… Je pense que la dernière que j’ai<br />

acheté était Static III.<br />

Sur quoi tu bosses en ce moment ?<br />

Là je suis à Londres, je filme avec les locaux pour la vidéo<br />

“Hold Tight London” et pour le projet de chris mulhern<br />

“This time tomorrow”. En même temps je suis en train<br />

d’organiser un voyage en Trans Sibérien avec des potes,<br />

pour cet été. Je voudrais faire un documentaire là-dessus,<br />

un truc différent de “Translations”, avec des interviews, du<br />

skate en Russie, en chine et en mongolie !<br />

© P. wallner


Fallait oser un titre pareil. Sauf que PAUL LABADIE, c’est un dingue ! A tel point qu’il a décidé de s’occuper<br />

de la partie vidéo du site somaskate.com. - Dt<br />

Comment est né le projet ?<br />

c’est monsieur Alexandre Deron qui est à la base du<br />

projet. En tant que Team manager Vans France, et comme<br />

il est super intelligent, il a eu la bonne idée de proposer à<br />

Vans de faire une vidéo avec le team Vans France, et non<br />

pas avec le team Vans Pologne. Ensuite il a fallu trouver<br />

un filmeur/monteur, et là il m’a choisi moi, sans doute<br />

parce que je suis le meilleur, ou bien peut être parce qu’on<br />

est potes depuis des années...<br />

Il y a des extraits de films entre les part’, combien<br />

exactement ?<br />

Il doit y avoir des extraits de 6 ou 7 films différents. On<br />

est loin d’être les premiers à le faire, c’est un truc qu’on<br />

retrouve dans bon nombre de vieilles vidéos de skate, moi<br />

ça m’a toujours plu, car je suis un grand fan de cinéma.<br />

Il n’y a pas de raison précise pour le choix de tel ou tel<br />

extrait, j’ai juste voulu habiller la vidéo avec des images<br />

un peu loufoques, qui je l’espère interpellent le spectateur.<br />

Le skate m’a ouvert à un grand nombre d’autres cultures<br />

© Tura<br />

Bastien Duverdier glisse son tail contre ce mur un petit peu<br />

courbé en bas, dans un style très Jean Paul Rouves... surtout<br />

dans la position des mains.<br />

à droite, Alexandre Deron boude après que Joseph, Ben, et<br />

Paul Labadie aient exigé un bus standing 5 étoiles intérieur<br />

cuir, du champagne, des filles de joie, et une révision à la hausse<br />

de leur cachet par heure de tournage, sous peine de faire grève<br />

générale à durée indeterminée.<br />

(musique, cinéma...) par le biais des vidéos, et grâce à<br />

ce genre de démarche, pas en me montrant un type qui<br />

pousse au ralenti devant un coucher de soleil.<br />

tu sais combien de DVD ont été produits ?<br />

Alex à du me le dire mais je ne me rapelle plus. Il doit y<br />

en avoir un paquet...<br />

Pourquoi « Summer of hate » ?<br />

Une fois de plus c’est au génie de monsieur Deron qu’on doit<br />

ce titre, mais que j’ai moi même approuvé sans hésitation.<br />

En gros la vidéo s’est faite sur un été, et pour Alex comme<br />

pour moi, l’évènement marquant de cet été 2008 a été le<br />

Hell Fest, le festival Heavy metal qui ouvre la vidéo. L’été<br />

du festival de woodstock avait été appelé « Summer Of<br />

Love », sauf que nous on n'est pas des hippies...<br />

© Tura<br />

soma 77


Je vous aurais bien parlé de la brochette de<br />

"kaïras" qui se tenait de l'autre côté du mur,<br />

à gauche, mais non, finalement, je ne vais<br />

pas en parler. Smith grind.


*<br />

Texte et photos par tura<br />

Je ne connais pas super bien François mais on a un truc en commun tous les deux. On connaît<br />

tous les deux Maître Grilladin, vidéaste aussi célèbre que méconnu à qui l’on doit, entre autres,<br />

“La vie en carton” (la vidéo trauma) et “the Johnny spirit” (la vidéo du feu-skateshop Kamas)<br />

qui rendait un hommage chaleureux aux habitants du nord, et dans laquelle, justement, François<br />

apparaissait. Enfin, lui le connaît sûrement mieux que moi, le Maître, puisqu’ils habitent tous les<br />

deux à Dunkerque, mais ça nous fait quand même un sacré point commun et un sujet<br />

quasi-inépuisable de conversation et de franche rigolade.<br />

*


80 soma<br />

*<br />

A Dunkerque, aussi, il y a un autre François (enfin, y’en a sûrement plus que deux, mais ceux-là méritent<br />

qu’on s’intéresse à eux) sauf que celui-ci s’appelle martin. François martin. c’est un peu son petit frère, à<br />

François, au moins physiquement, à la différence près que ce dernier a été surnommé à juste titre “P’tit<br />

reulou”, alors que François (le grand) n’a hérité que du sobriquet de “Boulet”. A ne pas confondre, donc.<br />

Et puis l’aut’jour (lisez avec l’accent ch’ti s’il vous plaît), François a débarqué à Paris pour les vacances<br />

de février (il est en Terminale STI si ça vous intéresse), chez les jumeaux Renaux. Eux, leur surnom c’est<br />

“Jumo”. ca évite d’avoir à faire l’effort de les dépareiller. cela dit, ce sont de sacrés petits rigolos, et avec<br />

François au milieu, parfois ça dérape un peu. Par exemple, à Bâle, l’année dernière, à la fameuse soirée au<br />

Black cross Bowl, les trois compères avaient instauré un “péage de l’amour” qui avait pour but de pièger<br />

les filles qui avaient le malheur de passer par là. Rien de sexuel là-dedans, non, juste un bon moyen de<br />

voler quelques bisous, ou, éventuellement, de se prendre une tarte. En y repensant, François n’était pas<br />

super efficace ce soir-là. En tous cas vachement moins que lorsqu’il est venu à Paris l’autre fois. Surtout<br />

qu’au départ, c’était avec Jumo que je devais faire des photos. Et deux jours de suite, François lui a piqué<br />

la vedette. c’est qu’à force de se balarguer n’importe où et n’importe comment (parce qu’il faut bien<br />

avouer qu’il n’y a pas si longtemps, il nous faisait peur le François), il a fini par maîtriser l’engin, si bien<br />

qu’on s’est dit qu’il avait mérité quelques pages de plus qu’un “Le Jeune” classique. Et voilà.<br />

*


Non seulement c'est long, mais en plus il faut<br />

prendre soin de passer entre la plaque blanche et<br />

le poteau (à gauche) et de replaquer entre deux<br />

autres poteaux (à droite). Kickflip.<br />

Nose wheeling nollie heelflip wheeling 180 out !<br />

nollie big spin, à deux<br />

minutes de chez moi !


82 soma


Photo : Guillaume Anselin / conception : tmn<br />

flip back<br />

NEW WEBSITE l www.zeropolis.fr<br />

soma 83


JOyeuses Pâques<br />

11<br />

13<br />

5<br />

4<br />

1 Une veste Analog zippée de haut en bas / 2 Une chaussure Dc Fighter S, assortie / 3 Un pantalon Dc, pro-model<br />

Devine calloway / 4 Une board Element michael mackrodt en 7,75 pouces de large / 5 Un T-shirt noir Ambiguous<br />

à poche et col V 6 Un autre T-shirt Ambuguous, vert cette fois, à col rond et sans poche / 7 Une chaussure droite<br />

Filter de marque Gravis / 8 Un bermuda Insight écossais / 9 Une gousse d’ail / 10 Une casquette Vans à sticker / 11<br />

Un oignon / 12 Un T-shirt Dc rayé de manière irrégulière / 13 Un sweat à capuche Insight psychédélique / 14 Une<br />

board Ambiguous-<strong>Soma</strong> dessinée par Steve Burke (www.stevenburke.com) / 15 Un navet / 16 Un sweat à capuche de<br />

marque Fuct, comme à l’époque / 17 un morceau d’échalotte, qui traînait là, pas tout à fait par hasard.<br />

86 soma<br />

7<br />

14<br />

17<br />

16<br />

6<br />

2<br />

12<br />

10<br />

15<br />

1<br />

9<br />

3<br />

8


DAN DREHOBL. ROCK FAKIE. PHOTO DOMINICK.<br />

THE DREHOBL 1.5 IS SHOWN IN BLACK/WHITE, BLACK/WESTERN, AND BLUE COLLAR.<br />

AVAILABLE THROUGH EXCEL DISTRIBUTION. EXCEL-DISTIRBUTION.COM


1 La Natas d’Olive qui refuse de me la vendre / 2 Des Vox Oyola pour la chasse / 3 Les JT Aultz de chez Vox /<br />

4 Un T-shirt weSc, c’est marqué dessus / 5 Un T-shirt carhartt, par Toutatis ! / 6 Un T-shirt Hixsept de type Inca<br />

ou Aztèque, on sait pas trop / 7 Un casque audio weSc qui cartonne / 8 Une collab’ Etnies et les meilleurs trucks au<br />

monde / 9 Un T-shirt Volcom-Valient Thorr / 10 Un T-shirt cell Dvsn avec une photo du docteur Solinas / 11 Une<br />

chemise verte griffée Volcom / 12 Une Vans AVE de malade / 13 Un short velour Kr3w de toute beauté / 14 Un<br />

short Volcom à carreau pour faire du golf / 15 Un T-shirt emERIcA / 16 Un chapeau de beau gosse Brixton / 17<br />

Une chemisette Element.<br />

6<br />

5<br />

4<br />

88 soma<br />

2<br />

7<br />

9<br />

1<br />

8<br />

12<br />

13<br />

3<br />

17<br />

15<br />

11<br />

16<br />

14


lionel dominoni - fakie kickflip - photo : david t.<br />

jo chaboud • akim cherif • martin keller • lisa jacob<br />

mathieu lebail • jon monié • kevin rodriguez • jj rousseau<br />

le magasin en ligne<br />

nozbone.com<br />

295, rue du faubourg st antoine 75011 Paris - metro nation - 01 43 67 59 67 - nozbone.com


E N N V RV A R c A c<br />

L E B O U Q U I N I N D I S P E N S A B L E<br />

“ma d e fo r sk a t e”<br />

de Daniel Schmid et Juergen Blümlein<br />

Daniel et Juergen sont deux illuminés qui ont déjà à leur actif<br />

le fameux musée du <strong>Skateboard</strong>, à Stuttgart dont on vous<br />

parlait dans le #3. c’est le genre de types à skater avec<br />

des NikeSB (qu’on leur file) qui s’arrachent pour une<br />

fortune sur Ebay juste pour faire chier les « sneakers<br />

addicts ». Des bons p’tits gars qui viennent<br />

de publier le pavé de l’année, celui qui éclabousse<br />

jusqu’aux Etats Unis et dont tout le<br />

monde rêvait. Il a fallu que ce soit deux<br />

petits allemands qui le fassent et le<br />

meilleur dans tout ça, c’est que<br />

c’est quasiment irréprochable.<br />

De la naissance du skate à<br />

aujoud’hui, tout ce que<br />

vous avez toujours<br />

voulu savoir sur<br />

les chaussures<br />

de skate. Un<br />

second tome<br />

est même en<br />

préparation.<br />

- Dt<br />

400 pages,<br />

40 euros env.<br />

L E S S U R N O m S Q U I N O U S<br />

F O N T O U B L I E R L E U R S N O m S<br />

90 soma<br />

Screech (Josh Sandoval)<br />

willow (christoph wildgrube)<br />

Jutix (Julien Viallet)<br />

Ragdoll (Anthony Scalamere)<br />

Slash (Brian Hansen)<br />

Boulbi (Tibault Lenaerts)<br />

Red (mark Scott)<br />

Sluggo (Rob Boyce)<br />

Peabody (Ryan mcwhirter)<br />

Pete the Ox (Pete colpitts)<br />

Jimmy the Greek (Jimmy marcus)<br />

Furby (Ramiro Salcedo)<br />

Gator (mark Rogowski)<br />

Spanky (Kevin Long)<br />

Lizard King (mickael Plumb)<br />

Trainwreck (Alex Gall)<br />

Fouine (Stéphane Giret)<br />

Tino (Etienne Ballet)


E N V R A c<br />

L E Q U E S T I O N N A I R E A L é A T O I R E<br />

© Bertrand Trichet Ethan Fowler<br />

A quand remonte ta dernière cuite ? c’était il n’y a pas<br />

longtemps, deux jours avant que je ne vienne ici, donc<br />

mercredi matin, le 19 janvier. On a juste répété avec mon<br />

groupe, bu quelques bières, un peu trop… Quel plat estu<br />

capable de cuisiner ? Je sais faire pas mal de trucs !<br />

Mais est-ce tu as une spécialité ? Le Goulash ! Quelle<br />

est la rumeur la plus folle qui soit remontée jusqu’à<br />

tes oreilles ? A propos de moi ou de quelqu’un d’autre ?<br />

De toi. J’ai entendu dire que j’étais dans le film “mallrats”.<br />

Je ne sais pas comment on a pu inventer ça, il n’y a<br />

même pas un type dans le film qui me ressemble ! Dans<br />

combien d’accidents de voiture as-tu été impliqué ?<br />

Deux, dont un était assez violent. J’arrivais dans un<br />

virage, avec quelques potes… J’étais un peu bourré… Et<br />

en appuyant sur le frein, la pédale s’est coincée, j’ai fait un<br />

tête-à-queue, et j’ai mis ma Thunderbird 1964 en dessous<br />

d’un van ! T’imagines ? J’avais un van sur le capot !<br />

Heureusement, personne n’a été blessé, les caisses des<br />

années 60 étaient bien plus solides ! Quel est le dernier<br />

CD que tu as acheté ? Hmmm… Je n’ai pas acheté de<br />

cD depuis 1995. mais je peux te dire lequel c’était : Nick<br />

Drake “pink moon”. Qu’est-ce qu’il faudrait pour que<br />

tu droppes la mega-ramp de Danny Way ? waow !<br />

Beaucoup d’entrainement, qu’on m’en construise une plus<br />

petite, peut-être des genouillères, mais vu que je ne sais pas<br />

faire les knee-slides… peut-être aussi des chaussures avec<br />

des sortes de ballons que je pourrais déclencher en cas de<br />

chute… Ou alors qu’on me drogue ! Un excitant ! mais en<br />

fait, ça ne m’aiderait qu’à dropper, j’aurais aussi besoin de<br />

ces chaussures de sécurité pour le saut ! Le truc le plus<br />

fou sur lequel tu as signé un autographe ? Sûrement<br />

une poitrine féminine ! c’est toujours drôle ! Sinon, je<br />

trouve ça toujours bizarre quand on me demande de signer<br />

sur un de ces gadgets électroniques, des téléphones ou<br />

des Ipod… c’est pas fou, mais c’est vraiment stupide.<br />

Peux-tu nommer 5 riders dans “Animal Chin” ? Oui,<br />

je pense : caballero, Tony Hawk, mike mcGill, Lance<br />

moutain, Ray Barbee… Tommy Guerrero… Il n’y avait<br />

pas christian Hosoi à un moment ? Je ne sais plus<br />

trop… Quel livre tu conseillerais de lire ? J’en aurais<br />

plusieurs, en fait : “walden” de Henry David Thoreau,<br />

c’est vraiment bien, et “the origin of consciousness in<br />

the breakdown of the bicameral mind” de Julian Jaynes,<br />

c’est une théorie sur la façon dont l’homme a développé<br />

le fait de se placer dans des situations sans s’y trouver,<br />

d’un manière métaphysique… enfin, tu vois… Euh… de<br />

se différencier des animaux, quoi… Oui, voilà. c’est un<br />

super bouquin ! Un autre ? Oui, mais c’est beaucoup plus<br />

léger, c’est un best-seller qui s’appelle “Don’t know much<br />

about the Bible”, de Kenneth c. David, c’est vraiment bien<br />

aussi. ca raconte un peu tout depuis les premiers écrits<br />

jusqu’à maintenant, en donnant une sorte de chapître en<br />

plus. c’est chronologique et historique, vraiment bien<br />

foutu. tu as vu le film “Zeitgeist” ? Tout le monde m’en<br />

parle depuis des années, mais non, je ne l’ai pas vu ! C’est<br />

un film en trois parties, dont la première raconte<br />

comment sont apparues les grandes religions… C’est<br />

vraiment intéressant… Oui, il faut que je le voie ! mais<br />

en ce moment, quand je regarde un film, j’aime bien que<br />

ce soit un truc complètement fictif, vraiment fantastique !<br />

Sauf ce truc “Planet Earth”, tu vois ce que c’est ? Oui,<br />

les documentaires de la BBC ? Ca tue ! J’ai regardé<br />

ça plein de fois ! Quel cliché tu avais sur les français,<br />

et qui s’est avéré vrai ? Ah ah ! J’en ai un bon : si je ne<br />

parle pas français, on me regarde de travers. Si j’essaye de<br />

parler français, on me regarde encore plus mal ! Toujours !<br />

c’EST SOIT TU PARLES PARFAITEmENT<br />

FRANçAIS, SOIT TU FERmES TA GUEULE !<br />

La mode la plus stupide dans le skate ? Toutes ! Les<br />

modes en général sont stupides… Quelle est la première<br />

chose que tu vas faire en rentrant chez toi ? comme<br />

j’arrive le matin, je vais essayer de ne pas trop dormir, et j’ai<br />

ce gros tas de gravats à dégager de mon allée ! Quel est le<br />

pire job que tu ais fait ? Aucun d’entre eux n’ont vraiment<br />

été difficiles, et je n’en ai eu que deux… Le premier était de<br />

faire le ménage dans une librairie, ce qui était plutôt cool vu<br />

que j’avais des livres gratuits et que j’étais payé ! Et je suis<br />

toujours en train de faire le second, donc ça va !<br />

soma 91


E N N V RV A R c A c<br />

L ’ E N c A R T “ P H I L O S O P H I Q U E ”<br />

Snakeurs<br />

Julien Bachelier<br />

Seb Daurel<br />

Bénoliel-mocquin<br />

Fausses half Cab<br />

Dc Ryan Smith<br />

Vox Peter Hewitt<br />

Emerica Jerry Hsu<br />

Merci<br />

Etienne Lobelson<br />

Jelle Keppens<br />

David Tchaghatzbanian<br />

Body artists<br />

Jereme Rogers<br />

Jay Adams<br />

Antwuan Dixon<br />

Marques qui ont de l’humour<br />

Enjoi<br />

Skate mental<br />

Roger<br />

Films cultes<br />

Thrashin’<br />

Police Academy 4<br />

Retour vers le futur<br />

http://www.potatoes.net<br />

Le gars sur la photo, c’est Serge De Freitas. Pour effectuer ce wall<br />

ride, il disposait son skateboard de façon convenable, juste après la petite cassure<br />

du mur, et prenait ensuite son élan en sautillant, pour s’élancer et effectuer la-dite<br />

« figure »... Voilà pour les explications techniques.<br />

maintenant, si l’on y regarde d’un peu plus près, on remarque qu’en<br />

haut à droite de la photo se dessine un logo « Play » (oui, il est dans l’autre sens<br />

normalement…) ; et sur la gauche, des fenêtres qui à leur tour, dessinent le logo<br />

«Pause». Si l’on avait envie de se prendre un peu la tête, on pourrait dire que c’est<br />

un peut ça l’histoire du skateboard : ce sentiment de vivre l’instant présent. On<br />

appuye sur play, et on (ça) joue. Pas « d’avance rapide » pour voir où cela va nous<br />

mener ou pour accéder plus rapidement à la célébrité. (Oui, je fais allusion à ceux<br />

T H E w O R L D F A m O U S<br />

qui veulent devenir des « stars<br />

du skateboard », alors qu’ils<br />

viennent à peine de poser les<br />

pieds dessus...) Il n’y a pas non<br />

plus de «retour en arrière» qui<br />

ferait en sorte que l’on retrouve<br />

l’innocence et l’amusement de<br />

nos débuts. Tout ça ne tient<br />

qu’à nous, et qu’il en soit ainsi<br />

à chaque nouvelle session. En<br />

revanche, il me semble qu’il<br />

peut parfois être bon de savoir<br />

appuyer sur pause. Pour prendre<br />

le temps d’apprécier ou pour<br />

aller se soulager un peu, avant<br />

de revenir savourer de plus belle<br />

(si je vous dis Guy mariano ?).<br />

Serge lui, a 32 ans,<br />

et a commencé à s’amuser avec<br />

son skate à l’âge de 7. Il n’a<br />

jamais souhaité en l’existence<br />

d’un bouton « avance rapide ». Il<br />

serait passé à côté de bien trop<br />

de bons moments. Et appuyer<br />

sur la touche « retour rapide »<br />

ne lui a jamais non-plus effleuré<br />

l’esprit. Et il n’a même jamais<br />

eu besoin d’appuyer sur pause<br />

pour savourer. Depuis toujours,<br />

il est en mode « Play ».<br />

- Cédric Crouzy<br />

3’s<br />

A la mode de chez nous<br />

Les rails contre les murs<br />

Les poteaux tordus AKA pole jam<br />

Les Jersey Barriers<br />

Mardi gras<br />

corey Duffel<br />

Richie Jackson<br />

Jim Greco<br />

T R E I Z E ( + 1 ) E X - c L I c H é S<br />

On avait presque oublié qu’ils ont été, plus ou moins rapidement, sponsorisés par Cliché :<br />

Pontus Alv / Sébastien Daurel / Stéphane Giret / Akim chérif / Rolland Gueissaz / J.J. Rousseau / Abdoulaye m’Baye<br />

manuel Palacios / wieger Van w / Thibaud Fradin / Vincent Bressol / Philip Schuster / mehmet Aydin / Nico caron<br />

92 soma


E N N V RV A R c A c<br />

LES PARUS<br />

Si vous vous demandiez qui a eu<br />

le plus de photos (de skate) dans<br />

<strong>Soma</strong> au jour d’aujourd’hui, eh<br />

bien voilà :<br />

1 Phil Zwijsen (11 photos)<br />

2 Sylvain Tognelli (10 photos)<br />

3 Jérôme chevallier (9 photos)<br />

4 Bastien Duverdier / Ben Delaboulaye<br />

/ Léo Valls / Gauthier<br />

Rouger (7 photos)<br />

5 Julien mérour / Fredrik Gustafsson<br />

/ Bastien Salabanzi (6 photos)<br />

6 Pontus Alv / Florent mirtain<br />

Julien Bachelier / mickey mahut<br />

(5 photos)<br />

7 michael mackrodt / Bastien<br />

marlin / mark Frölich / charles<br />

collet / Samuel Partaix / Peter<br />

molec / Julien Viallet (Jutix)<br />

Akim chérif / Stéphane Larance<br />

(4 photos)<br />

8 Adrien Bullard / Jimmy mcDonald<br />

/ Philipp Schuster / Jean-<br />

Philippe Dahmani (Popi) / Damien<br />

marzocca / Dany Hamard / Jon<br />

monié / Karim chérif / Steve<br />

Forstner / Tom Derichs / David<br />

martelleur / Enis Fazliov / Ferit<br />

Batir / François Andries / mathieu<br />

Dubost / Arthur Derrien / max<br />

Génin / Hugo maillard / Guillaume<br />

mocquin (3 photos)<br />

NB : certains ont effectivement eu toutes<br />

ces parutions sur un seul numéro grâce à<br />

une interview, mais bon…<br />

Les photographes a avoir eu la<br />

couverture :<br />

Davy Van Laere (#7, #8, #9)<br />

Bertrand Trichet (#1, #2)<br />

Jelle Keppens (#4, #5)<br />

Eric Antoine (#6)<br />

Alex Irvine (#10)<br />

Nicolas Huynh (#3)<br />

Les couv’ internationales :<br />

#1 un norvégien en France<br />

#2 un espagnol en Suède<br />

#3 un français en France<br />

#4 un français en Espagne<br />

#5 un allemand en Hollande<br />

#6 un français en Espagne<br />

#7 un français en Belgique<br />

#8 un belge en Belgique<br />

#9 un belge en Belgique<br />

#10 un autrichien en Espagne<br />

94 soma<br />

LE PARAGRAPHE SANS TITRE<br />

Loin de moi l’idée de faire des généralités sur « les skateurs », je ne<br />

raffole pas trop de me retrouver moi-même « réduit » à cette catégorie<br />

d’énergumènes (j’aime pas être mis dans le même sac que certaines<br />

personnes, vous voyez où je veux en venir, Non ? Tant pis.), mais il faut bien<br />

reconnaître qu’il y a quelque chose qui est commun à tous les pratiquants de<br />

skateboard, à savoir la capacité à voir du skate de partout. Des spots bien<br />

sûr, un skateur, à l’évidence, ne regarde pas la ville comme le passant lambda,<br />

mais ce n’est pas tout, notre quotidien est rempli d’évocations plus ou moins<br />

directes au skateboard. On double un camion avec « Jessup » marqué dessus,<br />

et on ne peut s’empêcher de le voir rempli de rouleaux de grip... Une boîte<br />

de pilule du lendemain du nom de Plan B traîne par terre, et on ne peut que<br />

regretter que ça n’ai pas suffit à éviter les naissances d’une petite moitié de<br />

l’actuel team Plan B. Voilà, c’était juste pour dire un peu de mal, comme ça,<br />

gratuitement… merci à my man carayol pour la majorité des photos, et pour<br />

l’idée de ce paragraphe. - FD


E N N V RV A R c A c<br />

De nouveau l’orchestre ! Les beaux fauteuils rouges, les ornements<br />

dorés, le coup de pinceau coloré de marc chagall au-dessus<br />

de ma tête et à mon bras… une femme ravissante.<br />

Alors que la musique commence, je suis à nouveau<br />

projeté dans ce monde fantastique que l’architecture environnante<br />

éveille comme par magie lorsqu’on se retrouve assis sous<br />

son toit. Depuis le 5e rang, j’observe la violence et la splendeur<br />

de notre chef d’orchestre alors qu’il lève sa main et lance l’assaut.<br />

Une pièce sombre remplie de formes humaines du sol au plafond<br />

avec un simple faisceau de lumière qui illumine cet homme alors<br />

qu’il mène et ordonne la soirée sur le point de se dérouler. ce<br />

moment particulier m’a toujours fasciné. Le calme juste avant<br />

la levée du rideau et l’apparition des danseurs. De jeunes corps<br />

se courbent et tournoient sur les pointes des pieds, et Noreev<br />

commence sa narration. Je ne peux pas m’empêcher d’être émerveillé,<br />

transformé, transporté par la simple force et la beauté<br />

d’une représentation sur scène. D’autant qu’à cette distance, on<br />

a le privilège de pouvoir admirer la forme humaine sous tous ses<br />

angles. J’observe les jambes, les dos et l’élégance jusqu’au bout<br />

des doigts. Un entrejambe qui surgit furtivement ou la délicate<br />

rotation d’un cou qui ne répond plus à la mélodie du sexe ! Les<br />

sauts des hommes sont très aériens, leurs jambes musclées qui<br />

deviennent des ailes puissantes alors qu’ils s’élancent dans l’imaginaire.<br />

Tout se déroule sous nos yeux, sans coupure, telle une<br />

émission de téléréalité non diffusée.<br />

Une tente tzigane surgit de l’obscurité alors qu’Abderam<br />

fait son apparition. Elle s’envole dans les airs dans un<br />

magnifique ensemble de couleurs tandis que du bas de la scène<br />

surgit le prochain tableau : une bataille de Tziganes qui dansent.<br />

La tente se dégonfle et chute avec la défaite, inévitable, mais<br />

seulement pour laisser place aux réjouissances. Des chandeliers<br />

s’élèvent depuis le sol dans un décor assombri alors que la musique<br />

d’Alexandre Glaznourov envahit l’espace. De magnifiques<br />

costumes rouge et or inondent la scène alors que les danseurs<br />

exécutent leurs mouvements dans la scène finale. Le rideau se<br />

lève et tombe alors que le public applaudit et que les danseurs<br />

saluent la salle. Quand il tombe pour la dernière fois, la femme<br />

immédiatement assise à ma droite échange quelques mots avec<br />

moi à propos de la représentation, puis me demande lentement<br />

96 soma<br />

© K. cappello<br />

LE LIVRE POUR LES VIEUX<br />

“ac i d dr o P ” de Kenneth Capello<br />

Là encore, il s’agit de skateboard, de photos et une fois de plus, de nostalgie.<br />

Kenneth capello est un photographe professionnel qui aujourd’hui est bien loin de<br />

la photo de skateboard. Pourtant, à la fin des années 80, quand le jeune Kenneth<br />

reçoit son premier appareil, il photographie surtout ses amis de session. Pas de<br />

star en devenir dans ses fréquentations, juste les gars du quartier. c’est justement<br />

là que ce livre est intéressant à mon goût : de belles photos de sessions habituelles<br />

et des tricks standards de cette époque. Des photos que nous ne voyons pas habituellement,<br />

puisqu’elles ne méritent normalement pas d’être portées à l’attention<br />

du public, ni pour le trick, ni pour le skater, ni pour la photo en elle-même.<br />

Dans la préface, Aaron Rose explique brièvement que même s’il ne vivait pas dans<br />

la même région que Kenneth, ces photos montrent ce qu’ils ont partagé à cette<br />

période, et ce que nous avons partagé avec eux, outre-atlantique : les banks de<br />

saut, les acid drop, la rampe du voisin, le premier ollie, les boneless, les pogos…<br />

Les images de capello me rappellent ces moments où je découvrais le skate en<br />

m’amusant avec les gars de mon quartier. Bref, un livre de photos sur les bonnes<br />

sessions au coin de la rue… avec son lot de nostalgie. - Bertrand trichet<br />

96 pages,<br />

30 euros env.<br />

NB : notez bien qu’il n’existe malheureusement<br />

aucun lien de parenté entre l’auteur et notre bon<br />

maître capelo des jeux de 20 heures sur FR3.<br />

LA CHRONIQUE DE SCOTT BOURNE<br />

Traduction : Aurélia Ruetsch<br />

fairplay.translation@gmail.com<br />

dans un anglais impeccable : « want to see something great ? » Je<br />

lui réponds oui et elle me demande de la suivre. Aussitôt, elle se<br />

lève et commence à se diriger vers la gauche de la scène. J’attrape<br />

caroline et lui dis de suivre cette femme. Nous traversons un<br />

couloir étroit, puis une petite série de marches. Elle tape un code,<br />

nous traversons une porte et moins d’une minute après la tombée<br />

du rideau, voici que nous foulons la scène de l’Opéra !<br />

Des ballerines en tutu sont éparpillées partout ; la<br />

scène et les coulisses fourmillent de danseurs ainsi que d’hommes<br />

qui actionnent les ficelles. Quatre jeunes filles se précipitent à<br />

côté de nous alors que nous nous frayons un chemin derrière<br />

cette femme qui ne s’est toujours pas présentée. Nous traversons<br />

une nouvelle porte et nous retrouvons dans un hall avant de<br />

nous entasser dans un ascenseur. Les tutus craquent, crissent et<br />

s’enroulent autour de nous alors que nous nous serrons dans ce<br />

petit espace et que nous remontons une des veines de l’édifice.<br />

Nous sommes menés jusqu’à un petit vestibule qui,<br />

à l’évidence, donne sur les loges des danseurs. c’est là que la<br />

femme se présente comme étant Anne Deniau, photographe.<br />

Elle vient juste de terminer un livre sur le danseur étoile du<br />

ballet : Nicolas Le Riche. Pendant les applaudissements, elle<br />

m’avait manifestement vu sortir mon appareil, le soulever face au<br />

public et prendre des photos. Très vite, Nicolas est arrivé encore<br />

entièrement habillé dans son costume. Les présentations se font,<br />

mais je ne suis pas aussi excité de rencontrer cet homme que<br />

d’en savoir plus sur Anne… ce qui l’a poussée à nous entraîner<br />

dans les coulisses, sa façon et sa raison de le faire. J’adore le<br />

sens du partage et le sentiment d’être l’heureux élu !!! Nicolas<br />

retourne dans sa loge et nous continuons à bavarder tous les trois.<br />

Très vite nous échangeons nos coordonnées, nous la remercions<br />

et caroline et moi nous dirigeons vers la sortie de l’édifice. Une<br />

jeune danseuse nous accompagne en descendant. Nous la suivons<br />

jusqu’à la sortie… Nous étions rentrés par l’avant et voici que<br />

nous sortons par l’arrière, quelle merveilleuse façon de terminer<br />

notre soirée au ballet. De retour à la maison, je pense au prix<br />

de ces clichés… leur valeur est telle que je ne suis pas prêt à la<br />

compromettre.<br />

Le 10 février 2009, Paris<br />

S.H.Bourne


pontus alv - bodyjar • photo: nils svensson


« Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l’histoire<br />

est la leçon la plus importante que l’histoire nous enseigne. »<br />

- Aldous Huxley

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