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spécial couples
préférable de se dire qu'on sera probablement
ensemble pour un bout seulement, ou jusqu'à
la fin des temps? On devrait s'aimer pour toujours,
mais «un seul jour à la fois». Bref, pas
un jour ne doit s'écouler sans qu'on investisse
dans cette relation-là, sauf qu'on doit impérativement
le faire à deux: s'il n'y en a qu'un
seul qui rame ou qui fait des compromis, la relation
va vite finir par tourner en rond.
L'important, ce n'est pas de croire ou non en
l'amour éternel, mais de bâtir ensemble. Si on
évolue dans la même direction et qu'on sait
entretenir des intérêts communs, notre relation
devrait pouvoir durer tout naturellement.
Pour Robert, 31 ans, qui est avec Luis depuis
bientôt dix ans, «l'amour est un sentiment qui
est fait pour durer tant qu'on maintient certaines
conditions. On n'est pas ensemble pour
avoir un autre boss ou pour partager son quotidien
avec quelqu’un qui ne pense qu’à lui.
On est ensemble pour partager en multipliant
les petites attentions, les approches douces et
les surprises.» Nommer nos attentes est aussi
primordial.
«J’ai l’impression que trop souvent, à cause
d'un manque de communication — je n’ai
qu’à regarder autour de moi, dans mon
groupe d’amis —, la relation de certain couples
se bâtit sur un échange de frustrations au
lieu de se bâtir sur un échange de satisfactions.»
Plus on se sent compris, plus l'intimité
et la magie s'installent.
Évidemment, l'amour s'entretient chaque jour de votre vie de couple, pas seulement le jour de la Saint-Valentin.
Cela se fait avec de petites attentions : préparer le petit déjeuner au lit, faire un petit souper au resto en tête à
tête, prévoir une surprise inattendue, changer la routine… bref, plein de petites choses qui font plaisir à l’être
cher. q Yves LAFONTAINE
REGARD LUDIQUE SUR LA SAINT-VALENTIN
Voir la Saint-Valentin avec des lunettes roses
Au regard de tous, la Saint-Valentin est la fête traditionnelle des amoureux. D’origine religieuse et nommée
selon le martyr éponyme, cette fête trouve ses premières associations dans l’antiquité avec les Lupercales
romaines. Or, vues avec les lunettes roses de l’homosexualité, les icônes de l’Amour, et autres figures
mythologies du genre, prennent un tout autre sens. Essayez donc d’aller porter votre petit mot doux à votre
Valentin du même sexe, en cours de troisième secondaire, et ce, sans «représailles»…La Saint-Valentin et
toutes ses conventions, vues par l’homo ostracisé, peuvent dangereusement taper sur les nerfs, au même
titre que le chocolat aux cerises et la consommation excessive d’images «cupidonesques» bon marché.
Que vous soyez célibataire, en couple, ou tout simplement blasé et cynique face à la Saint-Valentin, un regard
ludique sur ces cupidons de l’Histoire risque de vous faire le plus grand bien, thérapeutiquement parlant…Et
le regard se fera avec le port de lunettes roses, question de bien déformer la réalité…une réalité
qui tient davantage aux histoires socialement inculquées. Remontons à l’origine du Livre, à la Genèse.
Prenons, Adam et Ève, on présuppose qu’ils sont hétéros, n’est-ce pas? Or, admettons qu’Adam aurait été
gai…que serait-il advenu de ce fruit défendu? Le péché originel n’aurait pas été commis, et donc, l’origine
du mal anéantie? Si le serpent représente le démon, celui qui «pique» par le mal, qu’en est-il de cette flèche
piquante lancée par Cupidon, Dieu de l’amour? Et si Éros et lui avaient été gais? Leurs flèches se seraient
certainement rencontrées…
Et Jésus qui, selon saint Paul, serait le nouvel Adam… je n’ose même pas associer «Jésus» et «gai» dans la
même phrase, par peur de me faire lapider de récriminations, mais il me semble nécessaire de souligner
l’importance de s’interroger les conventions, les croyances, les écrits. Sans oublier une célébration comme la
Saint-Valentin, aussi rose soit-elle! Vivre avec des lunettes roses, c’est nécessairement remettre en question
cette vie quotidienne que l’on nous présente avec des lunettes noires. Mais tout n’est pas noir ou rose, bien
sûr! Le juste milieu est bien réel: il n’y a qu’à enlever ses lunettes, peu importe la couleur, et regarder autour
de soi. Au contraire des mythologies et religions «saint-valentines», Cupidon l’a compris lui! Il lance sa
flèche et unit les cœurs, sans discrimination. Il prodigue l’amour et vous fait entrer dans l’histoire…
Et si Aphrodite et Vénus avaient été lesbiennes? Ça, c’est une autre histoire... q Julie VAILLANCOURT
78 Fugues.com février 2011
ù PHOTO Perry Sénécal