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RENCONTRE_AFFAIRES ET BÉNÉVOLAT<br />
Portrait<br />
L’IMPLICATION<br />
LE PARCOURS SOLIDAIRE DE<br />
LOUIS CHARRON<br />
Prix Ronald-Poiré au dernier gala Phenicia, Louis Charron<br />
œuvre dans, et pour, la communauté LGBT (mais pas seu<strong>le</strong>ment)<br />
depuis une vingtaine d’années. Retour sur un parcours<br />
solidaire aussi sympathique qu’éc<strong>le</strong>ctique, à l’image de celui<br />
qui l’a vécu…<br />
« Ce prix Phenicia, je m’y attendais un petit peu puisqu’on n’avait<br />
pas renouvelé ma participation au jury Phenicia », admet timidement<br />
Louis Charron. « Mais ç’aurait pu ne pas être moi… »<br />
« Mon parcours de bénévo<strong>le</strong> a commencé au début des années<br />
1990 auprès de la fondation Farha pour l’événement Ça marche,<br />
où je m’occupais sans grand succès des produits dérivés. C’était<br />
un copain dont <strong>le</strong> frère était décédé du sida qui m’y avait emmené.<br />
À l’époque, j’étais avocat depuis 1989, et je préparais un MBA<br />
pour étoffer ma formation. »<br />
« Le cabinet qui m’employait nous invitait à faire du démarchage<br />
de clientè<strong>le</strong> et <strong>le</strong> bénévolat était une manière de se créer un réseau.<br />
Je ne te cache pas que préparer un MBA en travaillant à temps<br />
p<strong>le</strong>in, c’est métro-boulot-dodo, c’est une vie extrêmement monastique.<br />
La fin du MBA, c’est là que j’ai émergé, je dirais. »<br />
« Je cherchais une plus grande implication. Je me suis manifesté<br />
chez Action Séro-Zéro et je me suis impliqué au conseil d’administration,<br />
où j’étais <strong>le</strong> seul avocat, et ce, pendant environ trois ou<br />
quatre ans vers la fin des années 90. C’est un événement conjoint,<br />
///////////// 130 FUGUES.COM AVRIL 2013<br />
un cocktail-bénéfice avec la CCGQ, qui m'a permis de faire une<br />
rencontre importante, cel<strong>le</strong> de Patrick Desmarais, à l’époque<br />
président de la Chambre de commerce gaie du Québec. On<br />
m’avait mandaté pour prendre la paro<strong>le</strong> lors de cet événement.»<br />
La bel<strong>le</strong> aventure de la CCGQ<br />
«Quand j’ai mentionné au travail qu’il existait une chambre de<br />
commerce gaie, mon patron de l’époque a pratiquement exigé<br />
que je m'y implique. C’est presque une commande du bureau,<br />
à l’origine, qui m’a amené là», sourit Louis Charron.<br />
«Avant <strong>le</strong> MBA, je me suis impliqué au Montréal Bord of<br />
Trade», se souvient Louis Charron. «Je suis arrivé à la Chambre<br />
de commerce gaie du Québec avec ce bagage-là. J’ai tout<br />
de suite vu son potentiel, et qu’il y avait du travail à faire pour<br />
la mettre au bon niveau. Au début, c’était très centré sur <strong>le</strong> Village,<br />
sur <strong>le</strong>s entreprises qui s’y réunissaient. Et il y avait de la<br />
place pour qui voulait s’impliquer au CA. »<br />
«Avec ce qu’on appelait à l’époque, la Tab<strong>le</strong> de concertation<br />
des gais et <strong>le</strong>sbiennes, l’ancêtre du Conseil québécois LGBT,<br />
nous avons mis en place la reprise du Gala des prix Arc-en-<br />
Ciel, en 2002 et 2003.»<br />
«Je me suis impliqué à la présidence pendant trois ans. Peu de<br />
gens voulait prendre ce dossier qui demande beaucoup<br />
d’heures et d’énergie. Au début, il n'y avait pas d'employés;<br />
c’était <strong>le</strong> C.A. qui gérait tout. J’étais essoufflé. Avec <strong>le</strong> recul, je<br />
pense qu’il est sain de changer de présidence au bout de deux<br />
à trois ans parce qu’avec <strong>le</strong> temps, on ose moins changer <strong>le</strong><br />
monde qu’aux débuts d’un mandat.»<br />
«C’est grâce au soutien financier de l'arrondissement Vil<strong>le</strong>-<br />
Marie que nous avons pu commencer à développer la chambre. Et<br />
lancer <strong>le</strong> premier Gala Phenicia», ajoute Louis, fier d’avoir amené<br />
l’idée des phéniciens lors du ''brainstorm'' de ces nouveaux prix.»<br />
Hors de la communauté, quoique…<br />
Louis Charron est impliqué au Comité Égalité du Barreau canadien<br />
depuis <strong>le</strong>s années 2000, et président fondateur, avec Marie-Laure<br />
Lec<strong>le</strong>rcq, du CORIS (Conférence sur l’orientation et l’identité<br />
sexuel<strong>le</strong>) de l’Association du Barreau Canadien, en 2008, dont<br />
il est toujours membre.<br />
Dans un domaine qui n’a pas de lien direct avec la communauté<br />
LGBT, Louis Charron est aussi membre du comité exécutif de la<br />
Fondation Grace Dart où il agit comme secrétaire corporatif. Il y<br />
assume entre autres la présidence du comité des communications<br />
et du marketing en cette année du 150e anniversaire de cette Fondation,<br />
qui veil<strong>le</strong> au mieux-être des personnes âgées résidentes du<br />
Centre hospitalier Grace Dart.<br />
« J'avais envie d'une expérience hors milieu dans un C.A. anglophone<br />
et mon courtier m'a fait part de l'existence de la Fondation<br />
Grace Dart. J’en suis membre depuis 2007. J’ai passé deux ans<br />
comme administrateur avant d'entrer au conseil d'administration. »<br />
« Une autre implication dont je suis plutôt fier, c’est mon travail de<br />
professeur dans <strong>le</strong> cadre d'un programme de formation en droit<br />
des affaires des avocats du Cambodge! Et c’est tout à fait par<br />
hasard que s’est faite cette rencontre. En p<strong>le</strong>ine crise du SRAS, un<br />
confrère avait annulé sa participation et je l’ai remplacé au pied<br />
<strong>le</strong>vé. L’expérience s’est poursuivie chaque année de 2003 à 2007.»