La parenthèse du baby-boom - Insee

➃ Age moyen à la maternité
Sources : Statistiques de l’état civil, Enquête Famille, Insee
Même en tenant compte de la mortalité,
les femmes nées de 1922 à 1943
se sont reproduites à plus de 100 %
(voire à 110 % pour celles nées de
1928 à 1937). Pour les femmes nées
de 1944 à 1960, ce pourcentage
oscille entre 95 et 98 %.
Plus que le niveau moyen de la fécondité,
c’est la composition des familles
qui a profondément changé au cours
du XX e siècle. La proportion de couples
sans enfant a baissé : 15 % des
femmes nées en 1925-1929 sont restées
sans descendance et 10 % seulement
de celles nées en 1940-1944.
Cependant, une légère remontée se
dessine pour les générations récentes.
La norme de deux enfants s’est
répandue : elle a été observée par
28 % des mères nées en 1925-1929 et
par 38 % de celles nées en 1940-
1944. Cet accroissement s’est effectué
au détriment des familles
nombreuses, tandis que la part des
mères d’enfant unique se maintenait à
21 %.
L’un des pays
les plus féconds d’Europe
Pendant tout le XIX e siècle, la France
a eu la natalité la plus faible du monde.
Depuis la Libération, elle est l’un des
pays les plus féconds d’Europe occidentale.
Le baby-boom y a été l’un des
plus accentués. La fécondité s’y maintient
mieux depuis 1980 : si elle a
remonté sensiblement en Scandinavie,
elle a chuté dans les pays méditerranéens.
La fécondité française s’est
située en dessous de la moyenne
européenne de 1975 à 1978 seulement.
La descendance des générations
nées vers 1930, les plus fécondes du
siècle, n’a atteint un niveau supérieur
à celui de la France qu’en Irlande, en
Islande, aux Pays-Bas et en Espagne.
C’est dans ces mêmes pays que la
génération 1950 a aussi eu la descendance
la plus élevée, mais la France,
avec 2,1 enfants par femme, a dépassé
les Pays-Bas.
Pour comprendre
ces résultats
Indicateur conjoncturel de fécondité :
somme des taux de fécondité des femmes de
15 à 50 ans une année donnée. C’est le
nombre moyen d’enfants qu’une femme mettrait
au monde si elle avait tout au long de sa
vie la fécondité par âge observée l’année
considérée, et si elle n’était pas soumise à la
mortalité de la naissance à 50 ans. Il dépend
des conditions du moment, de l’intensité de
la fécondité des générations et du rythme
avec lequel elles constituent leur descendance.
Descendance finale : nombre moyen d’enfants
mis au monde par une génération de
femmes ayant atteint au moins 50 ans, non
soumises à la mortalité depuis leur naissance
jusqu’à la fin de leur vie féconde.
Remplacement des générations : une
génération assure son remplacement si elle
engendre le même nombre d’individus
qu’elle-même comptait à la naissance. En
l’absence de mortalité, une fille par femme
en moyenne, soit une descendance finale
de 2,05 enfants par femme serait suffisant
(2,05 et non 2 parce qu’il naît 105 garçons
pour 100 filles).
Pour en savoir plus
Annuaire rétrospectif de la France,
séries longues 1948-1988, Insee.
"La fécondité en Europe, évolutions passées,
perspectives d’avenir, Les actions
possibles et leur efficacité", G. Calot,
Colloque "capital humain en Europe",
Eurostat, 1991.
"Un siècle de difficulté à assurer le
remplacement des générations",
G. Desplanques, Données sociales
1993, Insee.
Un siècle de démographie française.
Structure et évolution de la population
de 1901 à 1993, F. Daguet, Insee Résultats,
série Démographie-Société, n°47-
48, 1995.
La Situation démographique en 19.. -
Mouvement de la population, Insee
Résultats, série Démographie-Société
(publication annuelle).
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© INSEE 1996