05.01.2014 Views

MOBILISATION POUR LES 5 CUBAINS! - Haiti Liberte

MOBILISATION POUR LES 5 CUBAINS! - Haiti Liberte

MOBILISATION POUR LES 5 CUBAINS! - Haiti Liberte

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

HAÏTI LIBERTÉ<br />

<br />

<br />

MANIFESTATION DES<br />

<br />

Voir page 19<br />

Pike pikèt<br />

sinistre 12<br />

janvye yo<br />

devan Primati a<br />

Page 6<br />

SINISTRÉS!<br />

Election<br />

présidentielle<br />

: des<br />

rencontres<br />

inopportunes<br />

Page 7<br />

Les manifestants dénonçant les conditions infrahumaines de saleté et de misère régnant dans les centres<br />

d’hébergement, ils ont profité pour lancer des messages virulents au président Préval et au Premier<br />

ministre Jean Max Bellerive, leur réclamant de leur pourvoir des logements décents<br />

Discours<br />

d'Obama sur<br />

l'Irak : un<br />

exemple de<br />

lâcheté et de<br />

malhonnêteté<br />

Page 10<br />

<strong>MOBILISATION</strong> <strong>POUR</strong><br />

<strong>LES</strong> 5 <strong>CUBAINS</strong>!<br />

Voir page 4<br />

Le vendredi 10 septembre 2010, a été célébré en <strong>Haiti</strong>, la journée de solidarité avec les cinq (5) patriotes<br />

t<br />

cubains, arbitrairement arrêtés, jugés et condamnés illégalement par les autorités étasuniennes<br />

Enjeux des<br />

élections<br />

législatives du<br />

26 septembre<br />

2010 au<br />

Venezuela<br />

Page 16


Editorial<br />

HAITI<br />

LIBERTÉ<br />

Vers quels horizons ?<br />

Par Berthony Dupont<br />

Un monde meilleur est il possible en <strong>Haiti</strong>, quand ce sont<br />

des dirigeants, des hommes de l’acabit de Préval que<br />

nous avons à la tête du pays ? Des citoyens qui ont déjà<br />

oublié les propos de ce dernier au sujet du chef de la Police,<br />

Mario Andrésol : «c’est l’internationale qui me l’avait suggéré».<br />

La stratégie du président était dès le départ cousue de<br />

fil blanc, ainsi, au cours d’un entretien avec certains médias<br />

français, il vient de récidiver cette semaine en affirmant<br />

que «Les experts internationaux m’ont garanti que tout sera<br />

en place pour le 28 novembre». Dans un sens, il exprime<br />

la domination directe des puissances internationales sur le<br />

pays et également son incapacité à faire quoique se soit sans<br />

l’inspiration téléguidée de l’impérialisme.<br />

A ce stade, on est en droit de se demander jusqu’à quand<br />

le peuple haïtien continuera a être dupé par ce manfouben ?<br />

Pour combien de temps encore tolérerons-nous ce système<br />

désastreux de corruption sans justice ?<br />

Il est extrêmement difficile de le croire, mais c’est de la<br />

vérité pure et simple, il n’y a rien qui marche dans le pays<br />

pouvant aider à déboucher sur quelque chose de sérieux.<br />

Même la méthode cubaine de lecture-écriture « Yo, sí puedo »<br />

« Oui, nous pouvons » « Wi nou kapab », qui a permis à près<br />

de 4 millions de personnes dans le monde d’apprendre à lire<br />

et á écrire et d’être à même de comprendre et de réaffirmer<br />

leur propre identité, a fait échec en <strong>Haiti</strong>.<br />

L’ironie, c’est à partir de l’expérience haïtienne que la<br />

méthode cubaine a été mise en application dans de nombreux<br />

coins du monde où elle s’est soldée par un succès<br />

éclatant. Et pourtant, en <strong>Haiti</strong>, c’est le contraire. En effet,<br />

c’est au cours de la célébration de la journée internationale<br />

de l’alphabétisation, le mercredi 8 septembre dernier, que le<br />

Secrétaire d’Etat à l’alphabétisation, Carol Joseph, sans rougir<br />

a fait cette fracassante et humiliante déclaration « La<br />

campagne a échoué. Je dois l’admettre en toute humilité.<br />

Mais cet échec doit être aussi considéré comme mon échec,<br />

celui du peuple haïtien et celui du gouvernement. » Comme<br />

l’a justement souligné, le secrétaire d’Etat, ce n’est pas la<br />

méthode qui a échoué en <strong>Haiti</strong>, mais bien nos dirigeants inconséquents<br />

à l’instar de lui-même qui sont incapables de<br />

mettre la moindre des choses sur de bons rails pour le bonheur<br />

du peuple et du pays. Car un projet qui est en train<br />

d’avoir du succès à travers le monde, comment se fait –il<br />

qu’en <strong>Haiti</strong>, il n’ait pas atteint l’objectif visé à savoir réduire<br />

le taux élevé d’analphabétisme qui existe dans le pays ?<br />

Dans ce contexte, l’autre question à se poser, pourquoi,<br />

Joseph attendait-il la fin du mandat de son gouvernement<br />

pour nous flanquer une telle gifle car <strong>Haiti</strong> est le seul pays<br />

jusqu’à présent où ce programme n’a pas abouti de manière<br />

satisfaisante. Et ce n’est pas pour la première fois, qu’on fait<br />

face à pareille situation, rappelons pour l’histoire la défunte<br />

mission Alpha qui a dépensé une fortune sans n’avoir rien<br />

résolu au sujet de l’alphabétisation.<br />

Dans ce climat de chaos, certains évidemment en profitent<br />

pour se renforcer dans le pays, il s’agit des tenants<br />

colonialistes et impérialistes. Cette nouvelle ère s’annonce<br />

déjà avec un présage tout à fait burlesque avec la présence<br />

d’un Bill Clinton travaillant dans le pays pour le compte de<br />

l’impérialisme américain. Maintenant, c’est au tour de la<br />

France, d’avancer ses pions en envoyant, leur propre homme<br />

sur le terrain, l’ex-Premier ministre social-démocrate<br />

français, Lionel Jospin. Il est à la tête d’une délégation composée<br />

de Juan Gabriel Valdez ancien ministre des Affaires<br />

étrangères du Chili et premier chef civil des forces occupantes<br />

du pays, la Minustah. Cette délégation est flanquée<br />

de deux fonctionnaires du Club de Madrid. Et pour couronner<br />

le tout, l’Agence France Presse a indiqué que « M. Jospin<br />

entame une mission d’une semaine en Haïti spécifiquement<br />

focalisée sur les élections. Il rencontrera les acteurs politiques<br />

du pays avec qui il partagera son expérience afin<br />

d’aider au renforcement de la démocratie et des institutions<br />

politiques ».<br />

La signification de cette visite sous la couverture du<br />

Club de<br />

Madrid reste cependant importante, dans le cadre de la<br />

compétition inter-impérialiste, surtout que la délégation se<br />

prépare à rencontrer des partis politiques, des candidats à la<br />

présidence, le Conseil électoral provisoire. Comme elle s’est<br />

déjà entretenue avec Colin Granderson le chef de délégation<br />

de la mission électorale OAS-CARICOM, une rencontre avec<br />

le représentant de l’Organisation des États américains (OEA)<br />

Ricardo Seitenfus est également prévue.<br />

Dans cette perspective, le peuple lui-même n’a qu’un<br />

seul choix c’est de se mobiliser afin que la têtue vérité révolutionnaire<br />

finisse par s’imposer comme nous n’avons jamais<br />

cessé de le dire dans les colonnes de ce journal. C’est bel<br />

et bien dans ce sens, que nous apportons notre ferme support<br />

aux organisations populaires du Nord, qui manifestaient<br />

contre la Minustah, réclamant justice pour le jeune Gérald<br />

Jean Gilles (trouvé pendu dans un camp de la Minustah au<br />

Cap-Haïtien) et le départ des forces onusiennes du pays.<br />

Alors, vers quels horizons ? Justice pour les masses haïtiennes,<br />

départ des forces d’occupation, reconstruction dans<br />

la dignité des zones détruites du pays, pas seulement le centre<br />

commercial de la capitale. Ce sont là les horizons auxquels<br />

nous devons résolument tendre.<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 718-421-0162<br />

Fax: 718-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

DIRECTEUR<br />

Berthony Dupont<br />

EDITEUR<br />

Dr. Frantz Latour<br />

RÉDACTION<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

COLLABORATEURS<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Morisseau Lazarre<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

Claudel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

ADMINISTRATION<br />

Marie Laurette Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBUTION: CANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(514)727-6996<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

COMPOSITION ET ARTS<br />

GRAPHIQUES<br />

Mevlana Media Solutions Inc.<br />

416-789-9933 * fmelani@rogers.com<br />

WEBMASTER<br />

Frantz Merise<br />

frantzmerise.com<br />

Bulletin d'Abonnment B Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010<br />

A remplir et à retourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210<br />

Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471<br />

Etats-Unis<br />

Tarifs d’abonnements<br />

Canada<br />

Nom: _________________________<br />

Prénom: ______________________<br />

Adresse: ______________________<br />

Ville: _________________________<br />

Etat/Pays: ____________________<br />

Zip Code/Code Postal: ___________<br />

Tél: __________________________<br />

E-mail: _______________________<br />

Modalités de paiement<br />

Montant : $ ___________<br />

Chèque<br />

Carte de crédit<br />

Mandat bancaire<br />

Numéro : ________________________<br />

Date d’expiration : ________ /_______<br />

Code de sécurité : _________________<br />

Première Classe<br />

$80 pour un an<br />

$42 pour six mois<br />

$125 pour un an<br />

$65 pour six mois<br />

Europe<br />

Amerique<br />

$150 pour un an<br />

Centrale,<br />

$80 pour six mois<br />

Amerique du<br />

Sud et Caraïbes<br />

Afrique<br />

$140 pour un an<br />

$80 pour six mois $150 pour un an<br />

$85 pour six mois<br />

2<br />

Haïti Liberté


A travers <strong>Haiti</strong><br />

Le peuple doit se dresser contre<br />

l’imposture<br />

Adieu Lola Jeanty !<br />

Par J. Fatal Piard<br />

Par Morisseau Lazarre<br />

Des leaders qui auraient un<br />

minimum de déférence pour<br />

leur pays et leurs concitoyens<br />

n’auraient pas osé rêver d’élection<br />

en ce moment, parce que l’ampleur<br />

de la catastrophe du 12 janvier<br />

dans les villes frappées, reste encore<br />

ce qu’elle a été durant les<br />

tous premiers jours et est toujours<br />

palpable sur tous les visages, non<br />

seulement des victimes mais aussi<br />

de tous les citoyens concernés. Et<br />

même la ville de Port-au-Prince,<br />

centre névralgique du pays, qui est<br />

à soixante-dix pourcent détruit, gît<br />

encore sous les décombres.<br />

Haïti grouille de déplacés<br />

et les camps de fortune avec des<br />

tentes qui ne devraient pas servir<br />

même pour des bêtes, pullulent<br />

dans la capitale et ses contrées<br />

dans un désordre des plus ahurissants<br />

et des plus révoltants. Et pour<br />

comble, nos soi-disant leaders, au<br />

lieu d’avoir une pensée spéciale<br />

pour les victimes en canalisant les<br />

ressources du pays pour permettre<br />

à celles-ci de récupérer un peu de<br />

leur dignité, préfèrent regarder<br />

leurs compatriotes en contrebas et<br />

cautionner les actions inhumaines<br />

et antipatriotiques auxquelles sont<br />

en butte les masses du pays de la<br />

part des sans foi ni loi de la bourgeoisie<br />

honnie haïtienne aussi bien<br />

que des criminels du lumpen.<br />

Pourtant, toutes ces victimes<br />

que les leaders et leurs complices<br />

sont entrain de contraindre à vivre<br />

dans la fange, sont des filles et fils<br />

du peuple qui, malgré l’ingratitude<br />

et les coups bas de l’élite, ont toujours<br />

sué sang et eau pour que le<br />

pays ne meure pas.<br />

Toutes les âmes sensées<br />

sont d’avis que Haïti qui peine à<br />

se remettre du cataclysme du janvier,<br />

ne soupire pas après des élections.<br />

Loin de là. Ce sont nos soidisant<br />

leaders sans vision et sans<br />

colonne vertébrale, les néocolons<br />

qui veulent, de gré ou de force,<br />

perpétuer leur domination sur le<br />

Avis<br />

Le sieur François Wilbert, identifié<br />

au No: 001-165-269-0,<br />

propriétaire, demeurant et<br />

domicilié à Delmas 65, avise le<br />

public en général, que depuis Avril<br />

2010, il reçoit constamment des<br />

menaces de mort de la part d’un<br />

groupe d’individus non identifiés.<br />

On arrive même à écrire sur les<br />

murs de sa résidence: « Wilbert<br />

restavèk, ou nan lis priyorite nou,<br />

pou nou manje w. r Rezon?<br />

Ou menm avèk tout akolit ou yo<br />

nan palè a, te arete nou, touye<br />

patizan nou, fè nou pase pliske 5<br />

lane nan prizon. N ap toujou vizite<br />

w, lè w pa kwè, fòk nou pran w<br />

kan menm ».<br />

En ce sens, une déclaration a été<br />

faite au bureau des investigations<br />

du Commissariat de Delmas pour<br />

toutes fins utiles.<br />

pays et qui, pour faire diversion<br />

demande au peuple de prendre le<br />

chemin des urnes pour que, comme<br />

par magie, le bonheur frappe<br />

enfin à ses portes. Or, si l’élite<br />

haïtienne en tant que telle était à<br />

la hauteur de ses tâches et comprenait<br />

bien son rôle historique<br />

dans le devenir de la Nation, ne<br />

devrait-elle pas s’opposer catégoriquement<br />

à ce non-sens ? Hélas !<br />

Jean Price-Mars, dans son ouvrage<br />

La Vocation de l’Élite, a raison<br />

de s’interroger ainsi : « Mais,<br />

objectera-t-on, toute notre élite<br />

est-elle frappée de malformation,<br />

n’est-elle composée que de spécimens<br />

de bavards impuissants et<br />

de faux esprits ? » Et, dans le cas<br />

de notre présente élite, il ne serait<br />

pas un péché de dire qu’elle est<br />

aussi composée de spécimens de<br />

vils vendus.<br />

Qui ne sait pas que ces joutes<br />

électorales ne seront rien moins<br />

qu’une mascarade d’où le premier<br />

des plus bas coquins de la politicaillerie<br />

haïtienne, choisira – s’il<br />

ne l’a pas déjà fait – son dauphin<br />

pour la continuité de la domination<br />

étrangère quasi totale du pays.<br />

Le sous-sol d’Haïti cache des<br />

ressources inestimables convoitées<br />

depuis toujours par les vautours<br />

étrangers. C’est la raison<br />

pour laquelle, avec la complicité de<br />

notre chienne d’élite, ils ont soigneusement<br />

miné le terrain haïtien<br />

en provoquant des troubles sociopolitiques<br />

à n’en plus finir, pour<br />

que le pays sombre enfin dans la<br />

déroute et l’abjection. Alors, la Nation,<br />

dans son composé, n’aurait<br />

pas d’autre issue que d’ingurgiter<br />

sans rechigner la pilule du néocolonialisme<br />

maquillé d’un humanisme<br />

pourtant sans vertu. Et ces<br />

éternels ennemis d’Haïti auront<br />

enfin le champ libre pour continuer<br />

à piller « légalement » les richesses<br />

du pays.<br />

D’ailleurs, l’on se rappelle<br />

qu’au lendemain du séisme destructeur,<br />

des informations circulaient<br />

déjà sur la nature suspecte<br />

et surnaturelle de la catastrophe,<br />

Papeterie &<br />

Imprimerie<br />

Nouvelle adresse:<br />

101 Lalue,<br />

Port-au-Prince, HAITI<br />

Tels: 2512-5371<br />

Cell: 3561-0616<br />

IMPRIMERIE &<br />

Papeterie Imprimerie<br />

commerciale<br />

Furnitures de bureau,<br />

fournitures scolaires<br />

à savoir que c’est la bête impériale<br />

même qui, avec son arme<br />

de destruction massive baptisée<br />

HARPP, l’avait provoquée. Comme<br />

nous disons dans notre vernaculaire<br />

« lafimen pa janm soti<br />

san dife », surtout si cette fumée<br />

concerne une bête qui s’appelle :<br />

Impérialisme américain. D’aucuns<br />

traitent ces informations comme<br />

étant banales, obsessionnelles,<br />

méchantes même. Mais un fait est<br />

certain : la bête impériale ne résistera<br />

jamais devant aucune tentation<br />

de perpétrer quel que soit le<br />

crime quand il s’agit de défendre<br />

ses intérêts. Elle vit du crime et<br />

pour le crime. !<br />

D’après la bête impériale, les<br />

Haïtiens sont un peuple trop fier,<br />

trop combatif et trop résistant.<br />

Alors, il faut utiliser n’importe<br />

quelle arme à fin de nous forcer à<br />

nous soumettre.<br />

Une fois de plus, ces<br />

prochaines mascarades électorales<br />

que nos ennemis nous présentent<br />

comme une sorte d’exercice démocratique,<br />

cachent pourtant leurs<br />

vraies intentions, à savoir, continuer<br />

d’utiliser les indigènes de<br />

service qui sont à leur accorder des<br />

moyens légaux pour faire ce que<br />

bon leur semble de la première république<br />

nègre libre dans le monde.<br />

(Et nous savons que ces minables,<br />

pour un misérable plat de lentilles,<br />

sont prêts à vendre non seulement<br />

leur droit d’ainesse, mais surtout<br />

celui de notre chère Nation.)<br />

Il n’en pas moins vrai que la<br />

bête impériale a tout mis en oeuvre<br />

pour épuiser, miner la force et la<br />

combativité du peuple haïtien afin<br />

qu’il accepte l’inacceptable comme<br />

l’occupation du pays et le pillage<br />

de ses ressources, l’acculturation<br />

de la jeunesse, la vassalisation<br />

de la classe dirigeante, la prise<br />

en charge des institutions étatiques,<br />

et le génocide en douceur<br />

déjà commencé dans le pays. Et,<br />

on peut bien constater que la bête<br />

a réussi en partie car l’on entend<br />

beaucoup de compatriotes, juste<br />

après la catastrophe du 12 janvier,<br />

répéter que nous devons laisser<br />

le pays aux étrangers pour qu’ils<br />

le rebâtissent pour nous puisque<br />

nous sommes impuissants et incapables<br />

de prendre en charge nos<br />

destinées. Naïveté ! Défaitisme !<br />

Insultes à la mémoire des pères<br />

fondateurs de la Patrie ! Nous<br />

savons qu’un jour ces compatriotes<br />

se rendront compte qu’ils se<br />

sont fait prendre dans un attrapenigaud<br />

et qu’ils finiront par se ressaisir.<br />

Car ils comprendront que<br />

la bête impériale ne fait jamais de<br />

cadeau, même à ceux qu’elle appelle<br />

ses amis. Quand elle donne<br />

deux sous, elle entend recevoir le<br />

centuple en retour, de gré ou de<br />

force et sous quelque forme que<br />

ce soit.<br />

Rebâtir Haïti est tout simplement<br />

un leurre, pour ne pas dire<br />

un mensonge. Voilà qu’on est déjà<br />

à 8 mois depuis le séisme du 12<br />

janvier. Quelles sont les mesures<br />

concrètes qu’on a déjà prises, sinon<br />

que des palabres à tribord<br />

et à bâbord dans des multiples<br />

conférences, pour faire renaitre<br />

l’espoir au sein de la multitude<br />

C<br />

’est ce jeudi 9 septembre dernier<br />

que les funérailles de la très regrettée<br />

Lola Jeanty ont été célébrées sur<br />

les ruines de l’église du Sacré Cœur à<br />

Turgeau, neuf jours après s’être vue<br />

fauchée par une insuffisance rénale.<br />

Dès 6:30 heures, en ce triste matin<br />

du jeudi 9 septembre, les membres<br />

de la famille plongée dans une profonde<br />

affliction par ce deuil fortuit, se<br />

sont réunis au salon funéraire l’Ange<br />

Bleu.<br />

Juste à proximité de cette<br />

bâtisse religieuse dont les ruines<br />

témoignent de la sauvagerie inénarrable<br />

de ce séisme hautement<br />

destructeur du 12 janvier, défilaient<br />

ses collègues de l’Office National de<br />

l’Artisanat (ONART), des employés<br />

du Ministère des Affaires Sociales du<br />

Travail et des amis venus faire part<br />

de leurs sincères sympathies aux<br />

parents et proches de la disparue et<br />

aussi lui faire un ultime adieu.<br />

Lola, en dépit de cette brûlante<br />

envie de vivre qui l’animait, s’est vue<br />

emportée, au moment où elle s’y attendait<br />

le moins, sur les ailes de la<br />

mort jusqu’aux confins inaccessibles<br />

de l’Orient éternel, après une Odyssée<br />

qui n’a duré que 46 ans seulement.<br />

Ont aussi assisté à ces obsèques Madame<br />

Mathilde Flambert Lamothe<br />

ex-Ministre des Affaires Sociales et<br />

du Travail, le Directeur du MAST Me.<br />

Louis Pierre Joseph.<br />

Après que le jeune officiant<br />

eut encensé la dépouille, celle-ci fut<br />

embarquée vers la Petite Rivière de<br />

Nippes, commune natale de Lola.<br />

Là, entourée des membres de sa<br />

famille pour un dernier hommage,<br />

notre inoubliable amie qui sera toujours<br />

dans notre cœur s’est vue dans<br />

l’obligation de retourner là d’où elle<br />

était venue : la Terre, car elle n’était<br />

que poussière.<br />

L’on se souvient, il y a deux<br />

ans, Lola a été atteinte de cette insuffisance<br />

qui lui a fait la vie dure.<br />

de victimes qui ne savent plus à<br />

quel saint se vouer ? Ces compatriotes<br />

doivent s’informer de ce<br />

qui est advenu au peuple iraquien.<br />

La méchanceté de la bête impériale<br />

n’a pas de limites. Après avoir<br />

envahi ce pays sous de fallacieux<br />

prétextes, ce pays qui fut le joyau<br />

du Proche-Orient et l’Alexandrie<br />

du monde moderne, se trouve<br />

relégué aujourd’hui presqu’à l’âge<br />

de la pierre taillée. Et, comme<br />

en Haïti, les pillageurs parlaient<br />

beaucoup de construction et patati<br />

et patata. Pourtant, ce pays où ils<br />

ont érigé leur plus vaste ambassade<br />

dans le monde, au lieu d’être<br />

reconstruit, se voit abandonné à<br />

son triste sort et laissé en ruines.<br />

Les Iraquiens, en sus de la<br />

destruction de leur pays, sont<br />

victimes d’un génocide sans pareil<br />

dans l’histoire du monde ; et<br />

les séquelles de cette guerre cruelle<br />

avec des armes chimiques et<br />

même biologiques qu’on leur a<br />

imposée continuera à causer des<br />

dégâts et d’innombrables victimes<br />

au sein de la population pendant<br />

des générations à venir. Le tissu<br />

social de cette nation est en lambeaux<br />

tant la division alimentée<br />

par les colonialistes américains,<br />

britanniques et israéliens –qui agissent<br />

dans l’ombre – fait rage.<br />

Les mêmes formules sont<br />

Lola Jeanty<br />

Alitée pendant plus d’un mois, Lola<br />

est parvenue à déjouer les plans macabres<br />

de cette rude épreuve qui ne<br />

lui avait pas pourtant accordé le gain.<br />

Le mardi 31 août, Lola s’est rendue<br />

normalement à son travail. C’est<br />

subitement qu’elle a senti un malaise<br />

le mercredi 1 er septembre. Emmenée<br />

d’urgence à l’Hôpital Saint Esprit à<br />

la Rue Capois, là elle y rendit l’âme,<br />

sans même avoir le temps de nous<br />

dire Adieu.<br />

Lola, notre sœur, notre<br />

amie, notre collègue à l'Onart,<br />

tu es partie certes. Mais, nous<br />

ne saurions oublier cette énergie<br />

mêlée d'un dynamisme particulier<br />

qui t'animait. En attendant<br />

de te rejoindre sous peu, nous te<br />

disons que Tu seras toujours dans<br />

nos cœurs. Ton unique fille Pénélope,<br />

ta mère chérie Marie Ange,<br />

ton père Célireste, tes sœurs,<br />

Phirine, Natacha et Kéthia, tes<br />

frères Adler et Charlemagne, tes<br />

collaborateurs à l'Onart et tous<br />

tes amis, d'un seul cœur te disent<br />

: Bonne Traversée et souhaitent<br />

: Que la terre te soit légère.<br />

appliquées en Haïti, seulement ces<br />

ennemis de l’humanité n’ont pas<br />

encore utilisé jusque là la guerre<br />

conventionnelle pour détruire le<br />

pays et forcer les Haïtiens à se<br />

soumettre. Alors, c’est à ces monstres-là<br />

que certains compatriotes<br />

ont prêté la bonne et saine pensée<br />

de vouloir reconstruire notre pays<br />

pour nos beaux yeux, un pays<br />

qu’ils ont commencé eux-mêmes<br />

à détruire depuis avant 1915.<br />

Donc ces mascarades électorales<br />

que ces méchants entendent<br />

coûte que coûte organiser au détriment<br />

de la nation haïtienne, ils en<br />

ont besoin à tout prix pour faire<br />

diversion et jeter de la poudre aux<br />

yeux, puisque tous les chemins de<br />

leurs intérêts mènent à Rome. Il<br />

ne reste maintenant aux 1.5 millions<br />

de victimes du cataclysme<br />

du 12 janvier et à tous ceux qui<br />

sont conscients de la situation inacceptable<br />

du pays, de bouder ces<br />

mascarades électorales conçues<br />

et cuisinées dans les officines des<br />

ambassades néocoloniales, offertes<br />

comme un analgésique au<br />

peuple haïtien mais en fait qui<br />

nous accableront de leurs conséquences<br />

négatives.<br />

Volons donc au secours<br />

d’Haïti et disons non à l’imposture,<br />

une fois pour toutes car nous méritons<br />

beaucoup mieux que ça.<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 3


Vendredi 10 septembre :<br />

Mobilisation pour la libération des cinq!<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

La journée du vendredi 10 septembre<br />

2010 écoulée, a été célébrée,<br />

journée de solidarité avec les cinq (5)<br />

patriotes cubains, arbitrairement arrêtés,<br />

jugés et condamnés par les autorités<br />

étasuniennes.<br />

Depuis l'année 1998, les cubains:<br />

Fernando Gonzalez, Ramon<br />

Labañino, Antonio Guerrero, Gérardo<br />

Hernandez et René Gonzalez ont été<br />

emprisonnés aux Etats-Unis, sous le<br />

fallacieux prétexte d'être des espions<br />

pour le compte de l'Etat cubain, venus<br />

arracher des secrets étasuniens.<br />

En réalité, ces Cubains étaient venus<br />

aux Etats-Unis dans le but déterminé<br />

d'infiltrer des terroristes cubains, préparant<br />

toujours des attentats, à partir<br />

du territoire étasunien, leur espace<br />

privilégié. Ces groupes terroristes<br />

représentent de sérieuses menaces<br />

pour la nation cubaine.<br />

Ce sont plutôt des contre-espions,<br />

se livrant au contre-espionnage,<br />

étant donné que le territoire cubain<br />

a toujours été la cible de terroristes,<br />

au vu et au su des autorités étasuniennes,<br />

qui ont été arrêtés, jugés<br />

et condamnés. La condamnation<br />

des cinq (5) cubains sous le chef<br />

d'accusation d'espionnage, est un<br />

mensonge fabriqué de toutes pièces<br />

par l'Etat étasunien, ennemi mortel<br />

de la révolution cubaine. Les cinq (5)<br />

sont condamnés pour avoir informé<br />

les autorités cubaines sur de grands<br />

malheurs que se préparaient à causer<br />

des actes terroristes sur le territoire<br />

cubain.<br />

La journée du vendredi 10 septembre,<br />

a vu se réunir au Centre hospitalier<br />

de la Renaissance, à Port-au-<br />

Prince, de nombreux Cubains évalués<br />

à plus d'une centaine, venus revendiquer<br />

la libération de leurs compatriotes,<br />

injustement condamnés par les<br />

autorités étasuniennes. Arborant des<br />

T-shirts à l'effigie de, Che Guevara, le<br />

compagnon de lutte de, Fidel Castro,<br />

et des casquettes de la couleur du<br />

drapeau sur lesquelles est écrit Cuba.<br />

Les T-shirts portaient aussi au dos<br />

les inscriptions : « Brigada medical<br />

internacionalista Cubana en<br />

Haïti ».<br />

Le programme consacré à cette<br />

journée de solidarité, était très riche,<br />

en dépit du fait que les intervenants<br />

haïtiens, de la PAPDA et de l'UNNOH,<br />

respectivement, Franck Saint-Jean et<br />

Josué Mérilien, devaient faire une<br />

profonde auto-critique avant de se<br />

présenter comme militants de défense<br />

des droits de l'homme. Ils sont coupables<br />

pour avoir participé au coup<br />

d'Etat du 29 février 2004, contre le<br />

gouvernement du président Aristide,<br />

lequel coup d'Etat a entraîné<br />

l'occupation d'Haïti. Aujourd'hui<br />

Aristide est emprisonné en Afrique<br />

du Sud par la faute des impérialistes<br />

et de leurs laquais, dont Franck Saint-<br />

Jean de la PAPDA et Josué Mérilien de<br />

l'UNNOH.<br />

Malgré tout, dans ce texte consacré<br />

aux cinq (5) par <strong>Haiti</strong>-Liberté,<br />

l'objectivité sera de rigueur eu égard<br />

à l'intervention de ces deux intervenants.<br />

Le directeur général de<br />

programme la PAPDA a condamné<br />

le traitement inhumain infligé aux<br />

cinq (5) cubains. « Nous sommes<br />

indignés, face à ce flagrant déni de<br />

droit. En 1998 ces 5 héros ont été<br />

jetés en prison et les dirigeants des<br />

Etats-Unis semblent avoir concentré<br />

sur les épaules de ces jeunes la<br />

haine féroce nourrie contre le peuple<br />

cubain et contre tout un projet authentique<br />

de libération. »<br />

Il a aussi dégagé la qualité de<br />

révolutionnaires véritables qu'il reconnaît<br />

à ces Cubains condamnés et<br />

privés de tous droits. « Le traitement<br />

inhumain imposé (long séjour au cachot<br />

privé de toute communication,<br />

interdiction de visite des épouses,<br />

choix inacceptable des juridictions<br />

Depuis l’année 1998, les cubains: Fernando Gonzalez, Ramon Labañino,<br />

Antonio Guerrero, Gérardo Hernandez et René Gonzalez ont été<br />

emprisonnés aux Etats-Unis<br />

devant instruire l'affaire, etc.) à ces<br />

trois héros depuis 12 ans ne saurait<br />

vaincre la détermination inébranlable<br />

de ces camarades qui continuent<br />

à être des révolutionnaires disposés<br />

sans réserve pour le triomphe de<br />

la justice. » Josué Mérilien a abondé<br />

dans le même sens d'une condamnation<br />

des autorités étasuniennes pour<br />

avoir illégalement arrêté et mis en<br />

prison les cinq. « Un régime politique<br />

véritablement démocratique, peut-il<br />

se permettre ainsi de s'enliser dans<br />

une telle politique de violations des<br />

droits et des libertés ? » Evoquant<br />

la « démocratie étasunienne »,<br />

Mérilien s'étonne que les droits des<br />

Cubains soient violés d'une manière<br />

si brutale, si grave. « Pourtant, en<br />

pleine démocratie américaine, les<br />

droits de ces cinq (5) citoyens cubains<br />

ont été bafoués, retirés.» Et le<br />

coordonnateur général de l'UNNOH<br />

s'insurge : « Aujourd'hui, face à cette<br />

situation inacceptable nous avons<br />

pour devoir de renforcer partout, à<br />

travers tous les continents, la mobilisation<br />

en faveur de la libération des<br />

5 héros cubains, illégalement et injustement<br />

incarcérés aux Etats-Unis<br />

depuis 12 longues années. »<br />

Espérons que Franck Saint-<br />

Jean et Josué Mérilien se désillusionnent<br />

des idées préconçues qu'ils ont<br />

accumulées en leur créance afin de<br />

pouvoir devenir de véritables militants<br />

politiques, de véritables défenseurs<br />

des droits humains, privilégiant<br />

ceux des damnés du Tiers-Monde et<br />

d'Haïti<br />

Cette journée de solidarité a<br />

vu se déclamer des poèmes de Antonio<br />

Guerrero, écrits en juin et juillet<br />

1999, des poèmes d'espoir et de<br />

fidélité, d'amour et de courage qui,<br />

aujourd'hui, peuplent la solitude et<br />

les privations de ces Cubains qui y<br />

voient l'expression d'un grand amour<br />

patriotique plus fort que la mort et les<br />

condamnations étasuniennes.<br />

L'attachée diplomatique à<br />

l'ambassade de Cuba en Haïti, Carmen<br />

Maury Toledo, a apporté des<br />

précisions sur cette activité qui consiste<br />

à demander au gouvernement<br />

étasunien de libérer les cinq (5) Cubains,<br />

qui n'ont commis que le crime<br />

de défendre la population cubaine<br />

contre le terrorisme. L'attachée diplomatique<br />

a remercié le peuple haïtien<br />

et les organisations qui se sont solidarisées<br />

avec cette noble cause de la<br />

libération des cinq (5) Cubains. A son<br />

avis, il y a des protestations un peu<br />

partout dans le monde entier pour<br />

exiger des autorités étasuniennes la<br />

libération de ces Cubains.<br />

Elle a expliqué la nature des activités<br />

à travers le monde.<br />

« Il y a des activités comme<br />

des déclarations, l'envoie des lettres<br />

pour demander au gouvernement<br />

d'Obama de libérer les cinq (5). Il y<br />

a des réactions de différentes organisations,<br />

les épouses, les mères, les<br />

enfants des cinq s'activent énormément<br />

pour demander leur libération.<br />

C'est un objectif très important pour<br />

Cuba la libération des cinq héros cubains.<br />

»<br />

A la question à savoir que des<br />

éclaircies s'annoncent pour un dégel<br />

des relations cubano-étasuniennes,<br />

Carmen Maury, a déclaré : « Monsieur<br />

Obama doit écouter les revendications<br />

de toute la communauté<br />

internationale. Il doit obéir à ce que<br />

demande la communauté internationale<br />

et doit aussi faire ce que le<br />

prix Nobel de la paix qu'il a gagné,<br />

exige. »<br />

Par souci de détruire, l'Empire<br />

condamne les cinq (5) pour avoir<br />

aimé leur patrie. Les Etats-Unis<br />

veulent faire comprendre, par<br />

l'arrestation et la détention arbitraires<br />

des Cubains, que les patriotes doivent<br />

mourir ou abandonner leur patriotisme<br />

au profit du néocolonialisme,<br />

du néolibéralisme, le seul credo qui<br />

compte aujourd'hui, tuant du coup le<br />

patriotisme.<br />

Voilà, comment agissent les<br />

Etats-Unis d'Amérique, qui se vantent<br />

d'être la plus grande démocratie<br />

au monde, avec le droit pour cette<br />

démocratie de violer ses propres lois,<br />

de commettre les pires injustices,<br />

dans le seul but de se venger parce<br />

qu'un pays refuse de s'agenouiller, de<br />

ramper sous la férule d'une dictature<br />

brutale, inhumaine et monstrueuse,<br />

de conquérir, de piller, de tuer, etc.<br />

L'arrestation et la condamnation<br />

des 5 Cubains font l'objet d'une<br />

grande mobilisation à travers le<br />

monde. Chaque semaine de nombreuses<br />

lettres sont envoyées à<br />

l'administration étasunienne, particulièrement<br />

au président Obama,<br />

qui aujourd'hui, arrivé au timon des<br />

affaires étasuniennes n'a cure de la<br />

justice et de la paix qui étaient son<br />

cheval de bataille quand il a voulu acquérir<br />

le vote massif des Etasuniens.<br />

Il leur a promis qu'il n'allait pas les<br />

faire souffrir en les jetant dans des<br />

sales guerres de conquêtes et de rapines,<br />

qui leur enlèvent ce qu'ils ont de<br />

plus précieux : la vie, ce grand bien<br />

qu'on ne possède qu'une seule fois,<br />

ce bien irrécupérable, la plus grande<br />

de toutes les valeurs.<br />

Les Etats-Unis ont toujours<br />

tendance à mentir sur la détention<br />

dans leurs geôles des prisonniers<br />

politiques. Or que sont : Fernando<br />

Gonzalez, Ramon Labañino, Antonio<br />

Guerrero, Gérardo Hernandez et<br />

René Gonzalez ? Ne sont-ils pas des<br />

prisonniers politiques, jetés en prison<br />

par la justice injuste des Etats-Unis<br />

d'Amérique, cette justice qui veut<br />

s'ériger en modèle pour l'humanité.<br />

Le président des Etats-Unis,<br />

précisément le système étatique étasunien<br />

est comme un dieu, ce dieu<br />

qu'on doit passer toute sa vie à prier,<br />

sans pouvoir obtenir sa grâce, parce<br />

que justement celui qui se trouve dans<br />

la situation d'un prieur n'a jamais eu<br />

la foi et n'aura jamais la foi.<br />

Huit mois après le séisme :<br />

Préval parle aux<br />

étrangers, pour les<br />

étrangers !<br />

Par Hervé Jean Michel<br />

De sa résidence privée à Laboule, le<br />

12 Septembre dernier, huit mois<br />

après le séisme, René Préval, le président<br />

de la République d’Haïti a accordé<br />

une interview à la presse française<br />

représentée par RFI, TV5 et le journal<br />

Le Monde<br />

Cet entretien s’est déroulé autour<br />

des questions telles: la reconstruction<br />

d’Haïti, la corruption, les problèmes<br />

de sécurité et les élections en novembre<br />

prochain. Malheureusement, le<br />

président d’Haïti n’a pas eu, comme il<br />

l’aurait voulu une large publicité. Les<br />

médias français ont d’autres chats à<br />

fouetter et ne peuvent se contenter de<br />

diffuser, très largement, une interview<br />

accordée à un chef de l’Etat haïtien.<br />

Bien sûr, malgré la flatterie dont<br />

les medias haïtiens ont fait preuve,<br />

depuis l’arrivée de Préval au pouvoir<br />

où il piétine la dignité du peuple haïtien,<br />

il eut été plus convenable que le<br />

président parle dans une conférence de<br />

presse qui aurait eu une large diffusion.<br />

Tout ceci démontre clairement que ce<br />

sont les étrangers qui l’intéressent et<br />

non les Haïtiens.<br />

Dans cette interview, Préval a<br />

glorifié « la communauté internationale<br />

». « Dans la phase d’urgence,<br />

l’aide internationale a été extraordinairement<br />

efficace et bénéfique ».<br />

Cette attitude s’explique, par le fait que<br />

le chef de l’Etat ne se considère pas<br />

comme le président élu par la majorité<br />

de son peuple, mais un administrateur<br />

nommé par les puissances étrangères<br />

pour gérer une colonie. Montrant son<br />

incapacité de le faire, avouant son impuissance,<br />

Préval a dit avoir appelé<br />

l’ambassadeur de France pour lui faire<br />

part de l’impuissance d’Haïti, face à<br />

l’ampleur du tremblement de terre du<br />

12 janvier.<br />

Des paroles semblables à celles<br />

qu’aurait proféré un enfant qui a peur<br />

du noir, du tonnerre et qui se cache<br />

sous son oreiller.<br />

Cette attitude peut se comprendre,<br />

car Préval n’a jamais rien dit de<br />

sérieux au peuple, écrasé sous les<br />

décombres. Quand enfin il a ouvre la<br />

bouche, ce sont toujours des banalités<br />

qui en sortaient, de nature à exaspérer<br />

les esprits endoloris. Le président a<br />

brandi le drapeau de la dépendance,<br />

de la mise sous tutelle, de la colonisation<br />

d’Haïti avec tant d’ardeur, tant de<br />

bonheur, qu’il s’en réjoui chaque fois<br />

que l’occasion se présente.<br />

Quelle idée originale pourraitil<br />

dégager quant à la reconstruction<br />

du pays ? Un président toujours à la<br />

traîne ne peut dégager des idées nouvelles,<br />

des idées originales.<br />

Regardez, comment Préval<br />

s’enlise dans le déblayage et le ramassage<br />

des détritus accumulés après le<br />

passage du séisme. Tandis que l’Etat<br />

possède d’importants matériels, capables<br />

d’exécuter ces travaux, le<br />

gouvernement n’arrive même pas à<br />

mobiliser toutes ces ressources pour<br />

lancer le pays dans la reconstruction<br />

véritable. C’est écœurant d’entendre<br />

à longueur de journée des discours<br />

creux sur la quantité de mètres cubes<br />

de décombres amoncelés partout dans<br />

les départements gravement endommagés<br />

par la catastrophe.<br />

Le président a eu à dire au cours<br />

de cette interview : « Ce qu’on ne voit<br />

pas ce sont les trains qui arrivent à<br />

l’heure, il n’a pas eu d’épidémies, il<br />

n’y a pas eu de désordre et tout cela<br />

c’est grâce à l’aide internationale et<br />

aux ONG ». Se targuant des félicitations<br />

d’un George W. Bush et d’un<br />

Leonel Fernandez, qui le considèrent<br />

comme, démocrate, grand rassembleur<br />

et grand gestionnaire, Préval croit que<br />

ces mensonges sont des vérités. Il ne<br />

voit même pas que c’est sa catastrophique<br />

gestion du pays accélérant le processus<br />

de marginalisation, d’exclusion<br />

et de paupérisation des masses citadines<br />

et paysannes, tellement bien<br />

appréciée par l’impérialisme, qui le<br />

pousse à liquider la vie de son peuple<br />

pour faire le bonheur du néolibéralisme.<br />

Le président Préval attend<br />

impatiemment les 11 milliards de<br />

promesses faites par ses amis de la<br />

communauté internationale. C’est la<br />

raison pour laquelle il a mis tous ses<br />

œufs dans ce seul panier contenant<br />

les 11 milliards de dollars. A sa connaissance<br />

seulement 985 millions<br />

ont été décaissés, dans le cadre des<br />

projets de la CIRH. Il a annoncé que<br />

la Banque de la République d’Haïti<br />

(BRH) est disposée à investir 200 millions<br />

de dollars dans la reconstruction<br />

de l’administration publique. Nul ne<br />

sait s’il s’agit d’une injection de dollars<br />

pour reconstruire les infrastructures<br />

ou si ces dollars seront dépensés pour<br />

réformer l’administration. Le président<br />

de la République d’Haïti n’ayant pas<br />

parlé aux Haïtiens pour les Haïtiens,<br />

mais aux étrangers. Nul souci que<br />

le peuple soit informé sur les faits et<br />

gestes des institutions étatiques.<br />

Aucune véritable politique de<br />

reconstruction n’a été précisée par<br />

le président qui parle à tout bout de<br />

champ de « refondation » sans arriver<br />

à définir ce concept pour lui donner<br />

vie. Il n’a jamais dit ce qu’il comptait<br />

faire des sinistrés-déplacés éparpillés<br />

partout.<br />

Pour les élections qui devraient<br />

se dérouler dans trois mois, Préval<br />

s’est contenté de dire « que le 28<br />

novembre est une date constitutionnelle.<br />

C’est le dernier dimanche de la<br />

cinquième année de la présidence.<br />

L’essentiel est que plus de gens aillent<br />

voter. J’ai demandé aux Nations Unies,<br />

à M. Ban Ki-Moon d’envoyer une<br />

équipe d’experts pour évaluer la faisabilité<br />

des élections. Je ne suis pas un<br />

expert en élections. J’ai demandé des<br />

experts internationaux qui m’ont dit<br />

que tout sera prêt le 28 novembre ».<br />

Cette interview était aussi une<br />

opportunité pour le chef de l’Etat de<br />

présenter, Jude Célestin, le candidat de<br />

l’INITE aux élections présidentielles. La<br />

grande question qu’il faut lui poser est<br />

la suivante : La présentation de Jude<br />

Célestin par son père spirituel et aussi<br />

le fait par lui de profiter des ressources<br />

de l’Etat ainsi que de « l’aide » nécessaire<br />

du CEP de Dorsainvil inféodé au<br />

pouvoir, suffisent-ils à faire gagner le<br />

candidat officiel, Jude Célestin ? Préval<br />

a vécu les glorieux moments pendant<br />

lesquels le peuple a combattu le CEP<br />

de Max Mathurin, pour faire échec au<br />

complot électoral. Le chef d’Etat sait<br />

fort bien que sa gestion d’exclusion<br />

sociale, l’entraîne dans l’absolue impopularité,<br />

que rien du tout ne peut<br />

sauver son candidat qui ne récoltera<br />

que des miettes, si des élections viennent<br />

à avoir lieu.<br />

Le secrétaire général de l’OEA,<br />

Ricardo Seitenfus, qui était venu à la<br />

rescousse du CEP de Gaillot, se voit<br />

aujourd’hui acculé à parler la parole de<br />

la modération, une parole proverbiale.<br />

N’a-t-il pas dit : « C’est un processus<br />

pour moi inédit, d’abord il y a toujours<br />

des revendications, lorsqu’il y a<br />

des élections partout. » N’est-ce pas<br />

que son optimisme commence à se<br />

dénaturer en scepticisme ! Pourtant,<br />

le président du CEP, Gaillot Dorsainvil,<br />

au fur et mesure que le jour J approche,<br />

devient de plus en plus optimiste. Le<br />

lundi 13 septembre, il s’est expliqué<br />

ainsi dans une conférence de presse<br />

« Actuellement plusieurs missions<br />

sont dans les différents départements<br />

afin de procéder au tirage au sort permettant<br />

de nommer les 10.000 membres<br />

des bureaux de vote ».<br />

4<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Twa fèy Twa rasin O!<br />

Les couilles trop molles du président Obama<br />

Par Fanfan Latulipe<br />

« C’est un esprit eunuque, la couille<br />

lui manque, il n’a jamais pissé que<br />

de l’eau claire »<br />

(Gustave Flaubert, Correspondance)<br />

Le dimanche 1 er octobre de cette<br />

année, l'extravagante et peu save<br />

Sarah Palin lançait sur Fox News<br />

une couillante et couillonante petite<br />

phrase qui fera date dans l'histoire<br />

de la couillologie: le problème de Barack<br />

Obama sur l'immigration, c'est<br />

« qu'il n'a pas de couilles » a-t-elle<br />

lancé. De façon plus précise, elle a eu<br />

à dire: « Jan Brewer a les cojones que<br />

notre président n'a pas pour protéger<br />

tous les Américains, pas seulement<br />

les Arizoniens ». Jan Brewer<br />

est cette gouverneure républicaine<br />

d’Arizona bien couillue, et bien<br />

poilue qui défend une loi très controversée<br />

permettant aux policiers<br />

d’intensifier les contrôles des immigrés<br />

soupçonnés d’être clandestins.<br />

Fort à propos, puisque l’essentiel des<br />

clandestins en Arizona provenant du<br />

Mexique, Sarah Palin a utilisé là le<br />

mot espagnol, cojones, qui désigne<br />

les testicules. C’était d’autant plus<br />

smart, d'autant plus «habile» de sa<br />

part que nombre de Latinos pourront<br />

convenir, sans être d'accord pour<br />

autant avec Brewer, du fait que Barack<br />

Obama n’a pas (encore) tenu sa<br />

promesse d’une réforme fondamentale<br />

de l’immigration.<br />

Je ne sais si Sarah Palin court<br />

encore après ce qui lui manque pour<br />

la rendre heureuse - je le dis sans<br />

arrière pensée - mais il me semble<br />

qu'avec son président elle n'y est<br />

pas allée de main morte, ou plutôt de<br />

couille morte. Je serais plutôt porté à<br />

penser que M. Obama porte bien des<br />

boules sauf qu'il les a politiquement<br />

trop molles. Du moins qu'il s'est<br />

laissé ramollir les roustons par cette<br />

oligarchie aristo de la politique étatsunienne<br />

qui l'a poussé sur le devant<br />

de la scène pour donner le change<br />

après la catastrophique gestion du<br />

sinistre tandem Bush-Cheney, pour<br />

porter le fardeau de la déconfiture<br />

économique boulshito-bushiste,<br />

booster l'ego des Noirs et créer une<br />

illusion d'«espoir» et de «changement».<br />

Un vrai tour de prestidigitation<br />

!<br />

Une fois Obama assermenté,<br />

Paul J. Jourdan<br />

Attorney at Law<br />

1 Hillel Place, Suite 3C<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Phone:<br />

(718) 859-5725<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Luis Posadas Carriles,<br />

ex-agent de CIA assassin granrak<br />

Les parents politiques proches et éloignés de<br />

Barack Obama<br />

et indépendamment de ses qualités<br />

intrinsèques, il lui a été rappelé<br />

par l'establishment pro-guerre, proisraélien,<br />

pro-banques, pro-culs<br />

riches, pro-zuzu-zizi-zaza-zèzè qu'il<br />

allait devoir jouer une partition au<br />

goût de Wall Street et du Pentagone.<br />

Dès lors, avait commencé le processus<br />

de ramollissement des roupettes<br />

d'Obama. Face à la fureur testiculoramollissante<br />

des mafieux cubanoaméricains<br />

de Miami et du lobby pro-<br />

Israël, Obama n'a eu d'autre choix que<br />

de se laisser masser, rouler, pétrir et<br />

ramollir les roubignolles. Après avoir<br />

rempli le bol des Noirs en général, la<br />

calebasse des électeurs démocrates<br />

et la soupière d'une Europe quasiment<br />

médusée - les Allemands surtout<br />

- par ce Noir éduqué, beau parleur,<br />

plus beau charmeur que rossignol,<br />

Obama a été soumis à un processus<br />

soutenu de «ball softening», de ramollissement<br />

des couilles. Au fur et<br />

à mesure les signes de mollification<br />

se manifestaient au grand dam des<br />

«liberals», surtout des libéraux plus<br />

Le visage repoussant d’Orlando<br />

Bosch. Affreux terroriste.<br />

Lawrence Summers (à gauche) et Timothy Geithner,<br />

les deux mimi miaw d’Obama<br />

Susan Rice (à droite): aussi perverse et « fauconne» que<br />

Condoleeza Rice.<br />

à gauche, des «gauchers», m'avait<br />

dit une fois une charmante dame à<br />

l'humour un peu gauche.<br />

D'abord, tournant le dos aux<br />

propriétaires de maisons happés par<br />

la machine infernale des subprimes,<br />

ces crédits à risque, à taux plus élevé<br />

pour l’emprunteur, Obama a ouvert<br />

grands les bras aux banquiers de<br />

Wall Street, qui en ont reçu à se péter<br />

le zizi. Il s'est même entouré des<br />

même mimi miaw responsables de<br />

la débâcle financière, les Lawrence<br />

Summers, Timothy Geithner et autres<br />

culs dollarés qui ont eu pour<br />

tâche de faire le sere-grese nécessaire<br />

aux fins de renflouer la barque<br />

des Freddie Mac, Fannie Mae et autres<br />

chenapans financiers en fauxcol.<br />

Surtout, il ne fallait pas déplaire<br />

au complexe militaro-industriel, au<br />

monde de la politique, des affaires,<br />

et du lucre.<br />

C’est bien l’administration<br />

d’Obama qui a décidé, en 2009,<br />

de mettre en application le plan de<br />

l’administration Bush de développer<br />

à grande jèd la présence militaire<br />

directe des Etats-Unis sur le terrain<br />

en Colombie avec la construction de<br />

sept bases militaires, et de réactiver<br />

la Quatrième Flotte au large des eaux<br />

territoriales de l’Amérique Latine.<br />

Cette Flotte avait été mise au rancart,<br />

dissoute, depuis une bonne soixantaine<br />

d’années. Ces deux mesures<br />

ont été justifiées par la «lutte contre<br />

la drogue». Les presse-couilles du<br />

Pentagone s'activent à ramollir le<br />

président par le bas, par son bout<br />

délicat, car au bout du compte il<br />

faut bien resserrer le nœud coulant<br />

autour du cou des empêcheurs de<br />

tourner en rond que sont les frères<br />

Castro, leur cousin du Venezuela,<br />

leur filleul de Bolivie et leur neveu<br />

de l'Equateur.<br />

Pour un Obama qui en tant que<br />

sénateur avait voté contre la guerre<br />

d'Irak, on est surpris de voir que son<br />

programme militaire a cherché à élargir<br />

la guerre [«contre le terrorisme»]<br />

à de nouvelles frontières. Avec une<br />

nouvelle équipe de conseillers militaires<br />

et de conseillers en politique<br />

étrangère, le programme de guerre<br />

d'Obama a été bien plus efficace<br />

dans la promotion de l'escalade militaire<br />

que ne l'a été celui des néoconservateurs.<br />

«Depuis les débuts de la<br />

présidence d'Obama ce projet militaire<br />

mondial est devenu de plus en<br />

plus omniprésent, avec le renforcement<br />

de la présence militaire étatsunienne<br />

dans toutes les grandes<br />

régions du monde ainsi que le développement<br />

de systèmes d'armement<br />

perfectionné dans des proportions<br />

sans précédent», écrivait Michel<br />

Chossudovsky (L’aut’Journal 15 octobre<br />

2009). Les ramollissements de<br />

couille ont justement forcé Obama<br />

à capituler devant l'ogre militaroindustriel.<br />

On se souvient assurément du<br />

coup d’état de juin 2009 au Honduras.<br />

Dès l'annonce de la salopritude<br />

entreprise par les militaires, Obama<br />

se déclarait «préoccupé » par la situation,<br />

mais le système presse-couille<br />

bien rodé allait indiquer au président<br />

la bonne voie à suivre. Les manœuvres<br />

et intrigues diplomatiques<br />

étaient déjà en train pour d'une part<br />

ramollir davantage les parties nobles<br />

du «Commander in Chief» et d'autre<br />

part pour fausser de la façon la plus<br />

conservatrice et démobilisatrice possible<br />

tout processus visant à restituer<br />

le président Manuel Zelaya dans ses<br />

fonctions. On sait ce qu'il advint :<br />

le 30 octobre 2010, un accord grotesque<br />

bouyivide fut présenté comme<br />

le moyen de «faciliter» le retour<br />

du président renversé. Washington<br />

et son régime «de facto’» écartèrent<br />

Zelaya sans ménagement, soutinrent<br />

les résultats des élections du 29<br />

novembre 2009 tenues sous l’égide<br />

du régime putschiste, et « facilitèrent»<br />

ainsi la voie à un dyòl bòkyèr<br />

des leurs, un certain aloufa de<br />

l’aristocratie terrienne hondurienne,<br />

du nom de Porfirio Lobo Sosa, papa<br />

Lobo, papa Loco, papa bobo, papa<br />

bocolobobo.<br />

Des pourparlers entre Washington<br />

et la Havane sur les lois<br />

et les procédures qui régissent<br />

l’immigration avaient été programmés<br />

pour décembre 2009 et par la<br />

suite interrompues unilatéralement<br />

par l’administration Bush. Ils ont<br />

été repoussés par l’administration<br />

d’Obama lors d’une première rencontre<br />

en juillet 2009. Jusqu’à<br />

aujourd’hui, Washington a ignoré<br />

l’offre de Cuba de développer des négociations<br />

bilatérales pour parvenir à<br />

des accords sur des questions comme<br />

la lutte contre le trafic de drogue et<br />

le terrorisme, ainsi que de collaborer<br />

et de coopérer à l’état d’alerte et aux<br />

secours d’urgence en cas de violences<br />

de Mère Nature. Les couilles un<br />

peu plus ramollies, Obama n'a pas<br />

pu crier haro sur le Baudet israélien<br />

quand la juiverie de Tel Aviv s'est offerte<br />

en un hideux spectacle lors de<br />

l'attaque nocturne d'une flottille humanitaire<br />

turque qui s'est soldée par<br />

quelque dix-neuf morts.<br />

A l'égard de Cuba, Obama a<br />

sans doute tenu sa promesse de<br />

campagne de supprimer les restrictions<br />

de voyages pour les Américains<br />

originaires de Cuba, il a facilité (au<br />

compte-gouttes) l’entrée aux Etats-<br />

Unis d’universitaires, d’artistes et<br />

de scientifiques cubains et a permis<br />

à leurs homologues américains et<br />

aux particuliers de se rendre à Cuba<br />

à l’invitation de Cuba, mais ce n'était<br />

que poudre aux yeux du grand public,<br />

poud Parami, poud lanmidon,<br />

poud santi bon. C'était une parade<br />

pour donner l'impression qu'un<br />

«changement» était en cours mais<br />

qu'en contrepartie Cuba allait devoir<br />

changer aussi, toutefois dans le sens<br />

de Madame Susan Rice, ambassadrice<br />

des US aux Nations Unies, dans<br />

le sens de Madame Hillary, dans le<br />

sens de terroristes cubains tels Orlando<br />

Bosch et Luis Posadas Carriles<br />

- tous deux d’anciens employés de<br />

la CIA. Soumis à des séances continues<br />

de presse-couilles, Obama n'est<br />

même plus une coucouille capable<br />

de s'éclairer de sa propre phosphorescence<br />

et il ne lui reste plus qu'une<br />

boubouille de graine, une chose en<br />

labouyi.<br />

On sait alors pourquoi les Cinq<br />

Cubains victimes d'un ignoble jugement<br />

à Miami pourrissent encore<br />

en taule puisque «l'opinion des jurés<br />

lors du procès de ces Cinq a été<br />

influencée par les reportages de<br />

journalistes corrompus, et le verdict<br />

en a été faussé, ce qui était le<br />

but recherché ! L'opinion publique<br />

sest forgée sur des renseignements<br />

intentionnellement erronés, et les<br />

juges de la cour d'appel d'Atlanta<br />

n'ont probablement pas échappé à<br />

cette désinformation» (Jacqueline<br />

Roussie, Libération des cinq cubains<br />

: Lettre de juillet [2010] au Président<br />

Obama). Obama le sait, d'autant que<br />

son Procureur général Eric Holder<br />

a été mis au courant du «travail<br />

d'investigation de dix huit mois du<br />

Comité National nord-américain<br />

pour la Libération des Cinq [relatif<br />

à] une grave histoire de corruption<br />

de journalistes de Floride […] lors<br />

du procès des membres du réseau<br />

Avispa* à Miami [ils avaient été]<br />

achetés par le gouvernement fédéral<br />

de Floride» (Roussie, ibid).<br />

Il suffirait d'un trait de plume<br />

d'Obama, d'une signature au bas<br />

d'une clémence présidentielle pour<br />

que les Cinq soient libérés. Mais<br />

Obama a la trouille d'autant qu'il ne<br />

lui reste plus que deux petites misérables<br />

citrouilles en lieu et place<br />

de ses deux couilles, deux douilles<br />

testiculaires que lui ont laissées ces<br />

andouilles, ratatouilles et grenouilles<br />

de Miami. O saint André papa !patron<br />

des ramollis, des ramollitudes,<br />

des labouyitudes, et de toutes les<br />

boulchitudes, ayez pitié de lui !<br />

Ndlr. *Réseau « Avispa» (Réseau<br />

«Guêpe»). Les Cinq étaient des<br />

agents cubains qui faisaient partie de<br />

ce réseau. Ils avaient été envoyés dans<br />

les années quatre-vingt-dix à Miami<br />

par leur gouvernement pour infiltrer les<br />

groupes terroristes de Floride et prévenir<br />

les attentats contre leur pays.<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 5


Kwonik Kreyòl<br />

Sitin Fanmi Lavalas devan KEP la Pike pikèt sinistre 12<br />

Mèkredi 8 Septanm 2010 la,<br />

Komisyon pèmanan mobilizasyon<br />

Fanmi Lavalas te òganize<br />

yon pikèt devan lokal Konsèy elektoral<br />

pwovizwa a (KEP) koupyon<br />

Gaillot Dorsainvil ap dirije a, ki chita<br />

Petyonvil, pou mande revokasyon<br />

tout manm konsèy sa a, k ap prepare<br />

yon konplo kont demokrasi,<br />

kont volonte popilè a nan peyi<br />

Dayiti. Pandan anviwon 2 zèd tan,<br />

plizyè santèn manm, patizan ak<br />

senpatizan pati politik Fanmi Lavalas<br />

t ap chante, voye anpil pawòl<br />

piman bouk kont Rene Preval, KEP<br />

Dorsainvil la, reprezantan fòs okipasyon<br />

an, Edmond Mulet, reprezantan<br />

OEA, Ricardo Seitenfus ak chèf<br />

delegasyon OEA/Karikom lan, Colin<br />

Granderson.<br />

Manm Fanmi Lavalas yo te<br />

revandike byen fò retou fizik lidè<br />

yo ansyen prezidan Jean Bertrand<br />

Aristide ak entegrasyon yo nan zafè<br />

politik peyi a, ak yon lòt KEP pèp la<br />

fè konfyans. Sou tout miray devan<br />

lokal KEP la, manifestan yo te ekri : «<br />

Aba KEP restavèk Gaillot Dorsainvil<br />

la, Aba Rene Preval, Viv retou Aristide,<br />

Aba tout eleksyon/seleksyon”.<br />

Manifestan yo t ap chante konsa :<br />

« Fò eleksyon tounen maklouklou<br />

nan dèyè Preval ».<br />

Pòtpawòl komisyon pèmanan<br />

mobilizasyon Fanmi Lavalas, Ansyto<br />

Felix te deklare: “ Komisyon<br />

mobilizasyon an kwè, jodi a li enpòtan<br />

pou tout gason ak fanm vanyan<br />

peyi Dayiti, militan politik ki pa<br />

Manm Fanmi Lavalas yo te revandike byen fò retou fizik lidè yo ansyen<br />

prezidan Jean Bertrand Aristide ak entegrasyon yo nan zafè politik peyi a,<br />

ak yon lòt KEP pèp la fè konfyans<br />

vann tèt yo ak plan lanmò Preval la<br />

; manman, papa pitit k ap sibi tout<br />

kalte imilyasyon ak tribilasyon anba<br />

tant ak moso twal sal, kote pitit yo<br />

pa ka al lekòl, yo pa jwenn swen lasante<br />

pa kite Rene Preval itilize yo<br />

kòm ouvriye politik yon fason pou l<br />

kontinye piye richès peyi a, sou do<br />

pèp ayisyen an. »<br />

N ap raple w, komisyon pèmanan<br />

mobilizasyon Fanmi Lavalas,<br />

ki genyen nan tèt li yon seri<br />

militan, ki pa abolotcho, ki rete sou<br />

lide, doktè Jean Bertrand Aristide<br />

atravè komite egzekitif, Maryse<br />

Narcisse ap dirije a, deja òganize<br />

plizyè sitin devan anbasad Etazini,<br />

biwo OEA an Ayiti, anbasad Lafrans<br />

ak devan lokal KEP la pou egzije revokasyon<br />

KEP desklizyon Gaillot<br />

Dorsainvil ap dirije a, mande kominote<br />

entènasyonal la pa finanse<br />

okenn maskarad elektoral nan peyi<br />

Dayiti, reklame bonjan eleksyon san<br />

esklizyon, ak patisipasyon tout Ayisyen,<br />

Mobilizasyon komisyon an ap<br />

rapouswiv pou fòse tout manm KEP<br />

la k ap naje nan kòripsyon, vyolasyon<br />

konstitisyon 1987 la, lwa<br />

elektoral la, k ap resevwa lòd nan<br />

men Rene Preval pou prepare yon<br />

eleksyon bouyivide, remèt demisyon<br />

yo pou pita pa pi tris.<br />

Yves Pierre-Louis<br />

11 Septanm 1988: Pèp la pap janm bliye l<br />

11 septanm 2010 la, sa fè<br />

22 lane depi brasawouj, kriminèl<br />

Franck Romain yo, te fè yon masak<br />

sou fidèl legliz Saint-Jean Bosco yo,<br />

kote pè Jean Bertrand Aristide t ap<br />

preche yon levanjil liberasyon ak<br />

Tewoloji liberasyon an. Nan moman<br />

sa a, pè Jean Bertrand Aristide<br />

te koupe fache ak mòd levanjil<br />

ki t ap preche reziyasyon, ki t ap<br />

sipòte yon sistèm gwo vale piti.<br />

Fòs fènwa, reyaksyonè yo ki pa t<br />

vle pèp la pran sewòm liberasyon<br />

sa a, yo te voye touye l, pou yo<br />

te ka toufe lit pèp ayisyen an t ap<br />

mennen kont diktati, kont dominasyon,<br />

kont enjistis e anfavè dwa<br />

alapawòl, libète pou tout moun<br />

Yon moniman pou Antoine ak George Izmery<br />

janvye yo devan Primati a<br />

Manifestan yo fè konnen y ap kontinye mobilizasyon an<br />

jiskaske gouvènman<br />

Vandredi 10 septanm 2010 la,<br />

plizyè santèn viktim tranblemanntè<br />

12 janvye pase a, te patisipe<br />

nan sitin komite inisyativ rezistans<br />

kont espilsyon fòse deplase<br />

entèn yo, te òganize devan lokal<br />

Biwo Premye minis lan, Jean Max<br />

Bellerive, ki chita Bisantnè, nan ansyen<br />

lokal anbasad Etazini an. Objektif<br />

pike pikèt sa a, se te pou fòse<br />

gouvènman manfouben Preval/Bellerive<br />

la fè kay pou moun deplase<br />

yo, denonse menas k ap fèt sou<br />

deplase entèn yo, fòse Leta pran responsabilite<br />

konstitisyon 1987 la ba<br />

li, selon atik 22 ak 32 manman lwa<br />

peyi a. Plizyè delegasyon te sòti nan<br />

divès kan, kote sinistre yo ap trennen<br />

lajounen kou lannwit, kouwè :<br />

kan Babankou 2, ki chita sou wout<br />

ayewopò, kan Mezyan, Sant ebèjeman<br />

Teran Nway, nan Site solèy,<br />

Imakile deplase, kwadèboukè, karade,<br />

kafou, Delma, Petyonvil, kafoufèy,<br />

Ayewopò elatriye, te pase<br />

anviwon 2 zèd tan ap plenyen sò yo<br />

bay dirijan yo nan peyi a.<br />

Sou pankat manifestan kan I<br />

Duval 33, ki chita zòn Kwadèboukè,<br />

tout moun t ap li : « Si nou pa leve<br />

kanpe pou n defann dwa nou pa<br />

gen pèsonn k ap fè l pou nou. » Sou<br />

plizyè lòt pankat, pwotestatè yo te<br />

ekri : « Nou pa pral nan seleksyon,<br />

nou pa pral nan eleksyon anba<br />

prela, anba moso dra sal, kay pou<br />

tout viktim 12 janvye yo, travay<br />

pou sinistre yo, lekòl pou timoun,<br />

ONG yo ak gouvènman Preval/Bellerive<br />

la sispann fè lajan sou do sinistre<br />

yo »<br />

Suite à la page (15)<br />

BOUKAN<br />

101.9 FM • SCA<br />

Radyo Pa Nou<br />

Emisyon KAKOLA<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti<br />

• Nouvèl •<br />

• Analiz •<br />

• Kòmantè •<br />

• Deba •<br />

Pou yon Ayiti Libere<br />

(917) 251-6057<br />

www.RadyoPaNou.com<br />

Mèkredi 9-10 pm<br />

pale libelibè.<br />

22 lane aprè enpinite a toujou<br />

ap reye, viktim 11 septanm<br />

1988 yo pa janm jwenn timoso lajistis,<br />

pandan asasen yo kontinye<br />

ap mache lib anba 2 grenn je otorite<br />

yo. Nan okazyon 11 septanm<br />

2010 la, yon gwoup fidèl Saint-<br />

Jean Bosco t al depose yon jèb flè<br />

nan pye moniman Antoine Izmery<br />

ki chita anfas legliz Sakrekè a, nan<br />

Tijo. Kèk nan fidèl sa yo te deklare:<br />

« 11 septanm sa a se yon jou<br />

madichon, nou pap janm bliye<br />

nan lavi nou, se yon jou nou pa<br />

ka bliye, se yonn nan rezon ki fè<br />

n toujou chwazi jou madichon sa<br />

a pou n komemore l, pou tout sa<br />

nou te viktim 11 septanm, 11 septanm<br />

se te yon jou dife, se te yon<br />

jou madichon, ki te mete tout pèp<br />

la nan soufrans. Lè pè Titid t ap<br />

preche tewoloji liberasyon n, nou<br />

te genyen yon revandikasyon, ki<br />

te manje pou tout moun, kay pou<br />

tout moun, travay pou tout moun,<br />

sante pou tout moun, lekòl pou<br />

tout timoun, genyen anpil zòrèy<br />

ki pa t vle tande mo sa yo.<br />

Ebyen, mo sa yo te fè anpil<br />

moun mal, alepòk, yo vini masakre<br />

nou, anndan legliz la, menm yon<br />

fi ki te ansent pa t epanye, li te<br />

oblije fè yon akouchman avan lè l,<br />

paske kout frenn lan te travèse fi<br />

an, travèse timoun lan anndan l.<br />

Anpil moun te mouri, anpil moun<br />

te viktim jou 11 septanm sa a »<br />

Selon fidèl Saint-Jean Bosco<br />

yo, sa k te vin fè yo pi mal, se dat<br />

11 septanm 1993, menm atoufè<br />

san manman sa yo te touye yon<br />

gwo sipòtè lit pèp ayisyen an, Antoine<br />

Izmery devan legliz Sakrekè<br />

a, aprè yo te fin rale l nan legliz<br />

la, trennen l nan lari a krible l ak<br />

bal. Fidèl yo di yo pap janm bliye<br />

dat madichon sa a, e yo kontinye<br />

ap mande jistis pou tout viktim yo.<br />

Men daprè anpil moun k ap reflechi,<br />

Leta sa a ki la a pap janm<br />

bay viktim yo jistis, se batay pou<br />

mete yon lòt Leta kanpe pou bay<br />

tout viktim Leta boujwa sa a jistis,<br />

jan sa fèt nan anpil lòt peyi sou<br />

late.<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lakay (KAKOLA) ak International Support <strong>Haiti</strong> Network<br />

ap envite nou nan yon fowòm sou koudeta an Ayiti, dimanch 26 septanm 2010 a<br />

6 è nan lapremidi, nan lokal Ayiti Libète.<br />

<br />

1991 la. Poukisa meriken te poze zak sa a pa lentèmedyè militè yo; kijan pèp la<br />

<br />

an 2004 pou abouti sou twazyèm okipasyon peyi Dayiti.<br />

<br />

novanm yo?<br />

Vini an foul fè tande vwa nou!<br />

Dimanch 26 septanm 2010, 6 è p.m.<br />

Nan lokal Haïti Liberté<br />

1583 Albany Ave ( kwen Gleenwood Road)<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Antre Gratis!<br />

Pou plis enfòmasyon rele<br />

<br />

Osnon E-mail konbitla@yahoo.com<br />

6<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Perspectives<br />

Election présidentielle :<br />

des rencontres inopportunes<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

Certains, et pas des moindres,<br />

s'interrogent sur l'initiative du<br />

Président René Préval de rencontrer<br />

tous les 19 candidats à la présidence<br />

de la République avant le scrutin du<br />

28 novembre prochain. D'autres ne<br />

vont pas par quatre chemins et se<br />

demandent même quel plan machiavélique<br />

le chef de l'Etat a derrière<br />

la tête en tentant de recevoir un à<br />

un, et de manière très informelle,<br />

ces prétendants à la magistrature<br />

suprême. Comme d'habitude, son<br />

initiative ne laisse pas la société<br />

indifférente. Quant aux intéressés<br />

eux-mêmes, les candidats, c'est la<br />

grande déchirure.<br />

Puisque une partie d'entre<br />

eux avait répondu favorablement à<br />

l'invitation du Président de la République,<br />

dont Mme. Mirlande Manigat,<br />

et l'autre partie, ce qu'on appelle<br />

le « camp du refus» conduit par<br />

Jean Henri Céant, le premier à s'être<br />

opposé à ce qu'il considère comme<br />

une « mascarade et un piège » y voit<br />

une tentative de manipulation de la<br />

part du chef de l'Etat. Entre temps,<br />

dans les médias, le débat entre les<br />

pour et les contre s'intensifie au<br />

fur et à mesure que les candidats<br />

déclinent ou acceptent l'offre de<br />

venir dialoguer avec le Président.<br />

Certains candidats, ceux ayant accepté<br />

de s'asseoir, comme avait fait<br />

l'ex-candidat Wyclef Jean, autour<br />

d'une tasse de café avec le chef de<br />

l'Etat, estiment ne voir aucun inconvénient<br />

à prendre connaissance des<br />

grands dossiers de l'Etat bien avant<br />

qu'ils ne soient élus Président de la<br />

République.<br />

Aspirant à en devenir, ils trouvent<br />

normal, voire une obligation, et<br />

pour d'autres, un honneur de commencer<br />

à parler d'égal à égal avec<br />

celui qui détient jusqu'au 7 février<br />

prochain le pouvoir exécutif dans<br />

ce pays. Mais à écouter Mme. Mirlande<br />

Manigat, on a du mal à croire<br />

que de grandes choses ont été discutées.<br />

D'abord, jouant sur la confidentialité<br />

de la rencontre qui s'est<br />

déroulée dans sa résidence de Marin<br />

en Plaine, la candidate Manigat refuse<br />

de révéler la teneur de la conversation,<br />

prétextant qu'il s'agissait<br />

d'une rencontre privée et se contentant<br />

de dire qu'elle et le Président<br />

Préval n'ont abordé que les grands<br />

dossiers de l'Etat. Il faut dire tout de<br />

suite que ces fausses explications de<br />

Mme. Manigat n'ont convaincu personne,<br />

à commencer par l'homme<br />

de la rue.<br />

Justement, la rencontre avec<br />

un autre prétendant, en l'occurrence,<br />

Charles Henri Baker, semble s'être<br />

déroulée dans une autre ambiance,<br />

une toute autre atmosphère. Et pour<br />

cause, dès sa sortie de chez le Président,<br />

Baker s'est précipité pour tout<br />

raconter dans la presse. Et l'on peut<br />

croire que ce qu'a révélé ce candidat<br />

est plus proche de la motivation du<br />

Palais National. L'invité du chef de<br />

l'Etat a révélé que le premier souci<br />

du Président de la République demeure<br />

l'après 7 février 2011. Selon<br />

Charles Henri Baker, le Président<br />

René Préval a peur de la rumeur<br />

qui commence à circuler à travers le<br />

pays. Il a peur de l'une des quatre<br />

options qui l'attendent au cas où il<br />

tenterait de manipuler le résultat du<br />

scrutin de novembre en faveur du<br />

Jean Henri Céant<br />

candidat de son parti Inité.<br />

Quelles sont ces options ?<br />

Selon un secret de polichinelle, le<br />

Président a toutes les clés entre ses<br />

mains: retourner vivre tranquillement<br />

dans son village de Marmelade,<br />

la prison, l'exil et au pire, la<br />

mort dans la mesure où c'est lui qui<br />

en décidera la suite. Selon Baker, il<br />

n'y a pas eu vraiment évocation de<br />

grands dossiers de l'Etat. L'entrevue<br />

qui s'est déroulée de manière cordiale<br />

et courtoise n'a débouché sur<br />

rien de concret et l'appréhension<br />

qu'il avait avant la rencontre ne s'est<br />

pas dissipée. Au final, le doute et les<br />

craintes du candidat Charles Henri<br />

Baker sur l'attitude du Conseil Electoral<br />

Provisoire vis-à-vis du processus<br />

électoral demeurent inchangés.<br />

Bref, des déclarations qui renforcent<br />

la position des partisans de ceux qui<br />

refusent d'aller rencontrer le Président<br />

avant le scrutin du 28 novembre.<br />

En effet, le « camp du refus »<br />

trouve inopportuns ces genres de<br />

rencontres, estimant que cela aurait<br />

un sens après les élections, pas<br />

avant.<br />

Le candidat Jean Henri Céant<br />

ne voit pas du tout de bon - il des<br />

rencontres en catimini, en tête à<br />

tête avec un Président qui tente, par<br />

tous les moyens, de fausser le jeu<br />

avant même qu'il n'ait commencé.<br />

Néanmoins, se posant en chef de fil<br />

des contestataires, Céant pose ses<br />

conditions. Pour lui, si le chef de<br />

l'Etat souhaite vraiment engager un<br />

dialogue avec tous les candidats à<br />

la présidence de la République dans<br />

le cadre la présidentielle de novembre,<br />

il doit les inviter collectivement<br />

à une rencontre publique. Ces têteà-têtes<br />

purement démagogiques<br />

ne déboucheraient sur rien, sinon<br />

qu'à semer davantage de confusion<br />

dans l'esprit de la population et de<br />

permettre au Président de jouer au<br />

grand démocrate pendant qu'il bafoue<br />

et piétine le principe élémentaire<br />

de la pluralité, en excluant des<br />

partis politiques aux compétitions<br />

électorales.<br />

Si certains posent les questions<br />

de fond pour ces rencontres,<br />

d'autres reviennent sur la forme et<br />

sur la manière dont ces rencontres<br />

sont organisées. On a appris, en effet,<br />

qu'aucun candidat invité à venir<br />

parler avec le chef de l'Etat, n'a<br />

été sollicité de manière formelle et<br />

comme le veut le protocole. Sur la<br />

forme, les candidats ont été tous invités<br />

comme « amis » par une tierce<br />

personne proche du Président. Et de<br />

quelle manière ! C'est par un simple<br />

appel téléphonique que le candidat<br />

s'est vu invité par quelqu'un à venir<br />

voir le chef de l'Etat, soit dans<br />

sa résidence privée sur la route de<br />

Kenskoff ou bien celui-ci se propose<br />

de passer le rencontrer chez lui.<br />

L’ex-candidat Wyclef Jean et le chef de l’Etat, René Garcia Préval<br />

Pour d'autres, c'est encore plus<br />

rigolo. Et là nous avons carrément<br />

affaire avec des collégiens. La nouvelle<br />

technologie aidant, c'est par<br />

SMS, ou texto que des candidats à<br />

la présidence reçoivent un message<br />

d'un téléphone portable inconnu,<br />

leur disant que le Président de la<br />

République souhaiterait les rencontrer<br />

à telle date, à telle heure et à tel<br />

endroit. On comprend maintenant<br />

pourquoi l'ancien Président américain<br />

Bill Clinton, à la fois co-Président<br />

de la Commission Intérimaire pour<br />

la Reconstruction d'Haïti (CIRH),<br />

voulait couvrir le territoire haïtien de<br />

bornes Wifi dans le cadre des actions<br />

urgentes, entrant dans la reconstruction<br />

d'Haïti.<br />

Pas de bol, certains candidats<br />

obscurs qui voulaient faire de cette<br />

rencontre présidentielle un point<br />

fort de leur campagne électorale,<br />

n'ont jamais reçu ce message, faute<br />

de signal relais. Enfin, les critiques<br />

portent aussi sur les lieux où se sont<br />

déroulées les premières rencontres.<br />

L'on se rappelle que le Président René<br />

Préval s'était rendu dans la soirée à<br />

la résidence des Manigat pour les<br />

rencontrer. Ensuite, c'est chez lui ou<br />

au Palais National que la plupart des<br />

autres entretiens ont eu lieu. Or, une<br />

vaste polémique s'est engagée depuis<br />

entre les concurrents sur les différents<br />

endroits, accueillant ces conciliabules.<br />

Pour certains candidats, surtout ceux<br />

ayant participé à ces pourparlers, cela<br />

n'a aucune importance que ces rencontres<br />

aient lieu dans une résidence<br />

privée ou au Palais National.<br />

D'autres, au contraire, soutiennent<br />

qu'il ne s'agit nullement<br />

Le président Correa en<br />

Haïti pour officialiser un<br />

secrétariat de l’Unasur<br />

Le président équatorien Raphael Correa et René Préval<br />

titre de chef d’État équatorien et<br />

À président par intérim de l’Union<br />

des nations sud-américaines (Unasur),<br />

Raphael Correa s’est rendu<br />

le lundi soir 30 aout 2010 à Portau-Prince,<br />

Haïti pour officialiser un<br />

secrétariat technique et politique de<br />

l’Unasur.<br />

Cette structure, dont le siège<br />

sera à l’ambassade argentine, coordonnera<br />

avec le gouvernement haïtien<br />

le plan d’aide de l’Unasur à la<br />

reconstruction du pays, dévasté en<br />

janvier dernier par un fort séisme.<br />

Lors de son deuxième voyage<br />

dans la capitale haïtienne<br />

depuis la catastrophe, le président<br />

de l’Équateur a parlé de la nécessité<br />

de passer « de la parole aux actes<br />

», tout en soulignant l’exemple<br />

que l’Unasur a donné en matière<br />

d’accomplissement des engagements<br />

contractés.<br />

Après avoir tenu une réunion<br />

avec le secrétariat technique de<br />

l’Unasur, Rafael Correa s’est entretenu<br />

avec son homologue haïtien,<br />

René Préval, pour évaluer le<br />

programme d’appui post-séisme de<br />

l’organisme régional. Les deux mandataires<br />

ont parafé l’acte établissant<br />

le secrétariat technique et politique<br />

et le plan d’action qui soutiendra des<br />

projets portant sur l’agriculture, la<br />

sécurité alimentaire, les infrastructures<br />

et la réduction des risques en<br />

cas d’inondations. Avant de quitter<br />

d'affaires personnelles. Si le Président<br />

prenait au sérieux ces rencontres,<br />

il devrait les organiser au Palais<br />

National, lieu par excellence où l'on<br />

discute, décide et prend toutes les<br />

grandes décisions de l'Etat. Dans le<br />

cas d'un scrutin présidentiel, il n'y a<br />

rien de plus sérieux et important que<br />

cela pour le pays. Surtout dans cette<br />

conjoncture politico-économique et<br />

dans le climat de suspicion vis-à-vis<br />

de ce CEP qui va organiser ces joutes<br />

électorales. Ces rencontres ne sont<br />

pas des rencontres entre amis, elles<br />

n'ont rien de privé.<br />

Alors, tout doit se faire dans la<br />

plus grande transparence et de ce fait,<br />

s'organiser en public. Surtout que rien<br />

de concret, paraît-il, n'a été discuté lors<br />

de ces rencontres purement informelles,<br />

sans protocole ni décorum. Une<br />

fois encore, le Président René Préval<br />

trouve un autre moyen pour continuer<br />

à semer la discorde et la confusion<br />

entre les candidats de même qu'au<br />

sein de la population avec des entrevues<br />

dont lui seul pourra être le bénéficiaire.<br />

Sinon, personne, à part lui, ne<br />

voit l'intérêt d'une telle initiative.<br />

Haïti, le président équatorien a visité<br />

des projets soutenus par les efforts<br />

de coopération entre l’Unasur et le<br />

gouvernement haïtien.<br />

Le secrétariat technique et<br />

politique aura à sa tête l’Argentin<br />

Rodolfo Mattarollo, avec le Chilien<br />

Marcel Young comme secrétaire adjoint.<br />

Le nouvel organe accueillera<br />

des fonctionnaires du Brésil, de<br />

l’Argentine, du Venezuela, du Chili<br />

et de l’Équateur.<br />

Le président Correa a promis le<br />

versement de 100 millions $US d’ici<br />

la fin de l’année, qui seront destinés<br />

à la reconstruction. Il a aussi engagé<br />

l’Unasur à offrir une enveloppe<br />

de 200 millions $US à plus long<br />

terme.<br />

Sources:<br />

« Presidente de Ecuador evalúa<br />

ayuda de UNASUR a Haití », Pueblo en<br />

línea, 1 septembre 2010<br />

« Cinco países integrarán Secretaría<br />

Técnica de UNASUR en Haití »,<br />

Prensa latina, 31 août 2010.<br />

« Correa, a Haití por secretaría<br />

de la Unasur », El Universo, 30 août<br />

2010.<br />

« Correa instalará este martes<br />

Secretaría Técnica de la Unasur en Haití<br />

», Telesur, 31 août 2010.<br />

« Correa revisa avance de ayuda<br />

en Haití », La Hora, 31 août 2010.<br />

CEI Canada, 1er septembre 2010<br />

El Correo 8 septembre 2010<br />

NEW HOUSE<br />

IN HAITI IN<br />

90 DAYS!<br />

"Housing Made Simple"<br />

1 Bedroom: $6,000<br />

2 Bedroom: $14,000<br />

3 Bedroom: $19,000<br />

Ready to Move In<br />

Includes plumbing,<br />

electric, septic.<br />

(Land not included)<br />

www.technichomesales.com<br />

Tél: 646-733-7068<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 7


Perspectives<br />

Salvador Allende,<br />

exemple de fidélité<br />

au peuple<br />

Salvador Allende, certain de sa mort prématurée, l’embrassa avec<br />

sérénité et tranquillité tout en exprimant son allégeance à son peuple<br />

Par Joël Léon<br />

Depuis neuf ans, l’humanité commémore<br />

deux dates fatidiques.<br />

La dernière en date est celle du 11<br />

septembre 2001, lorsque des terroristes<br />

avaient transformé quatre<br />

avions civils en missiles pour détruire<br />

les deux plus grands symboles<br />

économiques et militaires des Etats-<br />

Unis d’Amérique, le « World Trade<br />

Center » et le « Pentagone », pour<br />

ainsi dire le monde occidental. La<br />

première date de trente sept ans et<br />

ce fut au Chili le 11 septembre 1973,<br />

quand l’oligarchie locale chilienne,<br />

alliée aux forces impérialistes, téléguidées<br />

par Washington, mit fin à<br />

l’expérience progressiste et sociale<br />

unique de ce pays andin. Je me rappelle<br />

cette première fois quand j’ai<br />

assisté à la projection du film « Il<br />

pleut sur Santiago » et qu’on débattait<br />

du coup d’état chilien en Haïti en<br />

1986, après le départ forcé de Jean-<br />

Claude Duvalier du pouvoir. C’était<br />

fascinant, et déjà la perspective de la<br />

répétition de ce qui s’était passé au<br />

Chili me hantait l’esprit.<br />

Très jeune, je répondis à<br />

l’invitation, soit de la « Fédération<br />

nationale des étudiants haïtiens »<br />

(FENEH), soit de l’ « institut mobile<br />

d’éducation démocratique » IMED,<br />

que dirigeaient les militants d’alors,<br />

Victor Benoît, Michel Soukar etc.<br />

pour participer à la projection d’un<br />

film sur le coup d’état militaire chilien,<br />

suivi d’un débat. Des centaines<br />

de jeunes répondirent à l’appel, au<br />

sein du collège Jean Price Mars. Les<br />

voix des résistants pour la nouvelle<br />

Haïti résonnaient en nombres suffisants,<br />

forçant la réaction au bavardage.<br />

Il s’agissait du film « Il pleut sur<br />

Santiago », je n’oublierai jamais ce<br />

jour-là, ni le titre de ce film. Venceremos,<br />

venceremos, venceremos !<br />

Nous vaincrons, était sur toutes les<br />

lèvres, pendant que l’armée d’Haïti<br />

patrouillait les rues adjacentes.<br />

Après le départ des Duvalier,<br />

le département d’Etat avait remis le<br />

pouvoir aux forces armées d’Haïti,<br />

sous prétexte qu’elles étaient la seule<br />

force institutionnalisée du pays, en<br />

fait la seule capable de garantir la<br />

continuité du statu quo. Les masses,<br />

sous la direction des organisations<br />

populaires et de certains intellectuels<br />

de gauche, rejetaient le « duvaliérisme<br />

sans Duvalier » imposé par<br />

Washington. La situation d’Haïti<br />

était semblable à celle du Chili de<br />

Salvador Allende sur beaucoup de<br />

points. Les militaires parachutés au<br />

pouvoir s’étaient vite transformés<br />

en bourreaux du peuple haïtien. Ils<br />

véhiculaient un message réactionnaire<br />

axé, sur un anticommunisme<br />

primaire, défendant ouvertement les<br />

intérêts de l’oligarchie rétrograde.<br />

Ils installèrent un régime de terreur<br />

dans le pays où la persécution<br />

politique était permanente, la torture<br />

pratiquée sur grande échelle,<br />

des cas de disparitions enregistrés,<br />

des massacres, ajouter à cela, les<br />

attaques répétées contre la presse<br />

indépendante et qui se multipliaient<br />

quotidiennement. Donc, le film « Il<br />

pleut sur Santiago » projetait notre<br />

présent et futur en tant que fer de<br />

lance du mouvement revendicatif<br />

d’avant et d’après 1986.<br />

Au collège Jean Price Mars, les<br />

jeunes étudiants que nous étions,<br />

allaient prendre conscience de ce<br />

qui nous attendait à partir de notre<br />

choix politique. La répression qui<br />

s’abattait sur le Chili après le coup<br />

d’état était effrayante, arrestations<br />

et tortures dans le stade, exécutions<br />

sommaires, disparitions…tous<br />

ces actes fascistes raffermissaient<br />

d’avantage notre foi patriotique.<br />

Nous étions des romantiques, nous<br />

rêvions de révolution, de la fin de<br />

l’exploitation de par l’homme, et<br />

surtout de la naissance d’une société<br />

équitable. Nous entendions nous<br />

battre pour la matérialisation de ces<br />

idées. Jeunes que nous étions, ce<br />

furent nos tribulations du 11 septembre<br />

1973 à nous en Haïti.<br />

Ce jour-là, j’écoutais parler le<br />

grand poète chilien Pablo Neruda,<br />

expliquant à sa femme son mariage<br />

d’amour avec le peuple chilien et<br />

comment la lutte des classes avait<br />

atteint son paroxysme au Chili, un<br />

mariage sans divorce. Je me suis<br />

marié depuis lors avec la lutte des<br />

pauvres sur tous les coins de la<br />

terre. 24 ans après, je suis toujours<br />

resté fidèle à cet engagement de<br />

militant, je m’en sens fier et m’en<br />

enorgueillis.<br />

On dirait que c’était hier ! Quand<br />

le président Allende s’adressait pour<br />

la dernière fois avant que commença<br />

l’attaque du palais national par les<br />

putschistes, ce fut l’hystérie parmi<br />

nous. Avec une voix posée, aux accents<br />

prémonitoires, Allende jetait<br />

Peuple haïtien : soyez vigilants !<br />

Par Jacques Elie Leblanc<br />

Ces jours derniers, l'attention publique<br />

a été retenue par les élections<br />

générales qui s'approchent.<br />

Pendant ce temps, un spectre hante<br />

l'horizon: la crise économique nordaméricaine<br />

qui se développe et qui<br />

changera le visage politique du Continent<br />

en un tour de main. Alors, fini<br />

le temps des cerises. Les pommes<br />

blettes tomberont d'elles-mêmes. Et<br />

le peuple s'engagera pour de bon sur<br />

la route de la liberté.<br />

Une grande majorité d'haïtiens<br />

pensent que la démocratie vraie<br />

n'est pas possible en <strong>Haiti</strong>. Cette façon<br />

pessimiste de penser est basée<br />

sur certains faits qui se renouvellent<br />

et qui semblent vouloir demeurer à<br />

l'état chronique dans notre milieu.<br />

D'un côté nous ne leur donnons pas<br />

tort, mais à un autre point de vue,<br />

nous leur faisons le reproche de ne<br />

pas comprendre que ces faits sont<br />

toujours provoqués par les mêmes<br />

hommes dont la conception démocratique<br />

a toujours été liée à une<br />

formule purement autocratique. Les<br />

choses assurément méritent d'être<br />

changées. Mais quand nous le disons,<br />

certains esprits obtus et mal<br />

intentionnés croient que les socialistes<br />

sont des utopistes, des gens qui<br />

voudraient implanter en <strong>Haiti</strong> des<br />

idées dont les blancs ont les monopoles,<br />

parait-il comme ils auraient le<br />

monopole d'une table de multiplication.<br />

De plus, ces esprits rabougris<br />

développent une sorte de complexe<br />

d'infériorité à rebours. Ils estiment<br />

que les masses haïtiennes sont inférieures<br />

aux masses blanches, de<br />

sorte qu'il est impossible au socialisme<br />

de défendre nos masses.<br />

Qu'il suffise de dire que les idées<br />

que nous préconisons ne sauraient<br />

en aucune manière être le monopole<br />

d'un pays ou d'une race, de même<br />

que les idées de 1789 n'ont pas fait<br />

seulement la Révolution Française<br />

de 89 mais, dans une large mesure,<br />

l'Indépendance Nationale en 1804.<br />

Il existe une hypocrisie qui saute<br />

aux yeux. Le système capitaliste,<br />

responsable des maux qui nous accablent,<br />

a été aussi inventé par des<br />

blancs. Lancé à travers le globe, le<br />

socialisme en fera infailliblement le<br />

tour au profit de la grande humanité<br />

souffrante dans tous les coins de la<br />

terre et sans doute en <strong>Haiti</strong> aussi,<br />

où l'injustice sociale règne en souveraine<br />

maîtresse, où elle abêtit, humilie<br />

les gens de la "plèbe".<br />

Et à tous ceux qui disent que<br />

nous sommes des rêveurs, nous répondrons<br />

simplement ceci: comme<br />

rêver c'est chercher les contours du<br />

les bases de la lutte des peuples du<br />

continent par ces mots : « L’Histoire<br />

ne s’arrête pas, ni avec la répression,<br />

ni avec le crime. C’est une<br />

étape à franchir, un moment difficile.<br />

Il est possible qu’ils nous<br />

écrasent, mais l’avenir appartiendra<br />

au Peuple, aux travailleurs.<br />

L’humanité avance vers la conquête<br />

d’une vie meilleure ». Dix sept ans<br />

après, cette même génération qui<br />

l’écoutait parler du futur a réédité<br />

son exploit à travers les élections du<br />

16 décembre 1990. Pendant toute la<br />

campagne électorale de cette année,<br />

l’expérience chilienne ne cessait de<br />

me hanter l’esprit, je savais pertinemment<br />

que l’oligarchie, repliée<br />

pendant les élections, allait rebondir<br />

plus tard pour récupérer l’espace<br />

Gare à la trahison! Gare! Peuple unissez-vous ! »<br />

possible, nous savons que les possibilités<br />

pour la réalisation de notre<br />

rêve sont réelles. « Bien utopistes<br />

ceux-là qui croient que nous sommes<br />

des utopistes »!<br />

Un fait demeure, c'est le discrédit<br />

dont sont frappés tous les<br />

candidats. Et ils subissent ce discrédit<br />

parce qu'ils ont accepté de<br />

faire la politique de la majorité des<br />

gouvernements qui se sont succédés<br />

au pouvoir de Borno à Préval.<br />

C'est donc la réprobation de cette<br />

politique par toutes les consciences<br />

honnêtes de ce pays, et il n'est<br />

point besoin de la définir.<br />

Et cependant, ces candidats,<br />

tout discrédités qu'ils sont, n'ont<br />

pas honte d'affronter les prochaines<br />

«élections». C'est que les élections<br />

dépendent des masses paysannes.<br />

Et les masses paysannes sont encadrées<br />

par leurs notables, les grands<br />

propriétaires terriens. Les cyniques<br />

ont raison, les candidats n'ont que<br />

faire de la popularité. Il leur suffit<br />

d'être officiels, d'avoir l'appareil<br />

d'Etat avec eux et l'appui de l'impérialisme<br />

international.<br />

L'effort doit être porté pour un<br />

ralliement à notre journal et aux<br />

autres forces progressistes qui dans<br />

leur majorité, condamnent sans appel<br />

la politique du gouvernement,<br />

opprimant les masses paysannes<br />

pauvres, la classe ouvrière et la<br />

jeunesse, si faibles, si inorganisées<br />

actuellement. Cet effort n'est possible<br />

que par l'union contre les forces<br />

impérialistes.<br />

Où va notre patrie? Elle ira là<br />

où le voudront les masses. L'oeuvre<br />

de relèvement d'<strong>Haiti</strong> sera entreprise<br />

non par des fonctionnaires démagogues,<br />

incompétents et anti-patriotes,<br />

mais par la jeunesse consciente,<br />

politique perdu. Comme prévu, après<br />

tant de tergiversations et complots<br />

en permanence, ils fonçaient sur le<br />

jeune pouvoir. Nationalement nous<br />

avons résisté de notre mieux, particulièrement<br />

à Carrefour-Feuilles,<br />

la dernière poche de résistance aux<br />

fascistes de la capitale.<br />

Je pense à mon camarade<br />

militant Ely Laroque<br />

Comme le 11 septembre 1973<br />

chilien, le 30 septembre 1991 haïtien<br />

endeuillait la nation. Nous<br />

avons perdu plus de 5000 âmes<br />

pendant les trois ans de répression<br />

brutale. Je pense à mon ami de lutte<br />

Ely Laroque, disparu sans laisser de<br />

traces, sinon ses quatre enfants qui<br />

l’aimaient follement. Il était le plus<br />

par les citoyens conscients d'<strong>Haiti</strong>.<br />

La jeunesse doit être à l'avant garde<br />

de tout mouvement de reconstruction<br />

et de restauration du pays qui,<br />

depuis des décennies, est dirigé par<br />

une oligarchie anti-progressiste.<br />

Que ceux qui veulent le faire sortir<br />

des cendres d'un passé de honte<br />

et de désunion comprennent cette<br />

pressante nécessité et forment le<br />

front tout en se dressant comme<br />

une citadelle pour faire échec aux<br />

infâmes plans d'individus rétrogrades<br />

et réactionnaires.<br />

Un jour nouveau, nous en<br />

avons l'inébranlable conviction,<br />

resplendira à l'horizon de notre patrie<br />

que nous chérissons par dessus<br />

tout. Sur les débris du passé, que le<br />

séisme de janvier a mis à nu, nous<br />

bâtirons une société nouvelle au<br />

frontispice de laquelle s'inscriront<br />

en lettres de feu la fierté, la dignité<br />

de la cité nouvelle.<br />

Nous est venu à la mémoire<br />

ce cri lancé dans les années 46 par<br />

la gauche haïtienne et que nous<br />

jugeons extrêmement à propos:<br />

« Peuple haïtien, ne vous laissez<br />

pas tromper encore une fois. Peuple<br />

haïtien, réfléchissez, regardez<br />

bien autour de vous: la trahison<br />

vous enveloppe. Peuple haïtien,<br />

nous connaissons vos misères et<br />

votre calvaire. Nous sommes avec<br />

vous! Nous luttons pour vous, soyez<br />

calme, soyez froid, mais soyez vigilant.<br />

L'heure qui sonne n'est pas<br />

votre heure. Peuple haïtien, écoutez<br />

la voix [du journal Haïti Liberté]<br />

qui est votre sentinelle avancée, votre<br />

drapeau et qui doit vous donner<br />

la route correcte à suivre dans les<br />

moments les plus difficiles.<br />

Gare à la trahison! Gare! Peuple<br />

unissez-vous ! »<br />

âgé du groupe des résistants, il symbolisait<br />

la voix de la raison contre la<br />

folie qui nous tentait, il était l’élan<br />

sage qui équilibrait nos discussions<br />

passionnées et le ciment qui collait<br />

ensemble nos divergences stratégiques.<br />

Sa disparition allait créer une<br />

fissure que nul d’entre nous n’avait<br />

pu combler.<br />

En lisant le discours de Salvador<br />

Allende sur « grand soir info », je<br />

ne pouvais m’empêcher de penser à<br />

ce distingué combattant brutalement<br />

disparu. On n’a pas érigé de bustes<br />

accompagnées de pompeux discours<br />

prononcés par des officiels pour rendre<br />

hommage à son sacrifice ultime.<br />

Ses enfants et sa courageuse femme<br />

n’ont rien reçu des gouvernements<br />

Suite à la page (19)<br />

8<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

How to Make the Most of<br />

Your TPS Status<br />

A Police Dragnet in Northern <strong>Haiti</strong><br />

Nets Gang Leader Willy Etienne<br />

By Kadraj Audate<br />

When the Obama administration<br />

granted Temporarily<br />

Protected Status (TPS) to undocumented<br />

<strong>Haiti</strong>ans residing in the US<br />

prior to the January 12 earthquake,<br />

it brought relief and hope, but also<br />

confusion.<br />

TPS applicants are protected<br />

from deportation for 18 months<br />

and may apply for work authorization.<br />

Yet many <strong>Haiti</strong>ans have<br />

questions: “What happens after<br />

18 months? What if I can’t find a<br />

job? Will I be deported when my<br />

TPS expires?”<br />

The key to maximizing your<br />

TPS status is to put yourself in a<br />

position to become sponsored or<br />

at least “in higher demand” after<br />

<strong>Haiti</strong>ans’ TPS runs out. Being<br />

sponsored means that a US company<br />

will write a letter to US Citizenship<br />

and Immigration Services<br />

(USCIS) saying that they need or<br />

want to employ you specifically for<br />

your skills and services. This letter<br />

can facilitate your finding a visa to<br />

remain living and working in the<br />

US after TPS expires (Most immigration<br />

experts expect that TPS for<br />

<strong>Haiti</strong>ans will be renewed after 18<br />

months, as it has been for other<br />

nationalities benefitting from it.)<br />

Finding suitable employment<br />

is very important since some job<br />

opportunities don’t help your longterm<br />

prospects for post -TPS residency<br />

and employment. Temporary<br />

employment agencies (temp agencies)<br />

are a good example. These<br />

establishments may offer decentpaying<br />

positions in advanced office<br />

work, administration, word<br />

processing, accounting, design, or<br />

even manual labor. However, you<br />

lack benefits and are usually employed<br />

only part-time, for a limited<br />

time, or sporadically.<br />

It is better to look for something<br />

else. Below are a few researched<br />

tips and suggestions.<br />

Enroll in a University-<br />

Many universities have sponsorship<br />

programs for individuals<br />

taking up a highly needed field of<br />

study. The medical profession has<br />

several such programs in various<br />

fields of concentration. In some<br />

cases, a student may be sponsored,<br />

during or after a particular course of<br />

study in exchange for working at a<br />

specific medical establishment.<br />

Do IT ( Internet Technology)<br />

Consulting- IT consultants<br />

are hard to find and retain these<br />

days, and some companies may be<br />

willing to sponsor an individual on<br />

TPS in exchange for their expertise<br />

in this demanding field.<br />

Become a Translator- Competent<br />

translation and interpretation<br />

of Kreyòl and French is another<br />

marketable skill. Companies<br />

all over the US need translators as<br />

do police departments, USCIS, US<br />

Customs, and most hospitals,<br />

Contact Non-profit Outreach<br />

Organizations - Let them<br />

know who you are and what your<br />

skills are. Ask them for any help<br />

or information they can provide on<br />

getting sponsorship in the US. The<br />

Jan. 12 earthquake has brought<br />

global awareness of <strong>Haiti</strong>’s problems<br />

and sparked sympathy and<br />

goodwill. Many organizations are<br />

ready to reach out to and help<br />

<strong>Haiti</strong>ans with TPS status. Here<br />

are some suggestions of where to<br />

start.<br />

The Legal Aid Society has<br />

a TPS hotline for <strong>Haiti</strong>an nationals.<br />

Call 1-888-282-2772. You<br />

can find out about upcoming TPS<br />

workshops, and gain advice and<br />

referrals from the Legal Aid Society’s<br />

Immigration Law Unit.<br />

The New York Legal Assistance<br />

Group (NYLAG) has a<br />

TPS hotline for <strong>Haiti</strong>an nationals<br />

at 212-946-0351 or email <strong>Haiti</strong>antps@nylag.org.<br />

Camba Legal Services<br />

also offers TPS counseling. They<br />

are located in the heart of Brooklyn’s<br />

<strong>Haiti</strong>an community at 2211<br />

Church Avenue (corner of Flatbush<br />

Ave.). Tel: (718) 940-6311 or<br />

email Madeline1@camba.org<br />

African Services Committee<br />

is a Board of Immigration<br />

Appeals recognized agency. It is<br />

located at 429 West 127 th St.,<br />

New York, NY 10027. Contact:<br />

Getachew Fikremariam at (212)<br />

222-3882 or email at getachewf@<br />

africanservices.org.<br />

CUNY Citizen and Immigration<br />

Project, with attorneys<br />

on staff, has lawyer Midori Hills<br />

as Director of Legal Services. Her<br />

email is Midori.Hills@mail.cuny.<br />

edu.<br />

Prior to having TPS, many<br />

<strong>Haiti</strong>ans lived and worked with<br />

the anxiety and limitations of being<br />

undocumented. Now <strong>Haiti</strong>ans<br />

with TPS have a window of opportunity<br />

to advance their skill set and<br />

increase their chances of winning<br />

long-term residency in the U.S.<br />

By Ernest Saintilus<br />

<strong>Haiti</strong>an National Police (PNH)<br />

authorities in the Northern Department<br />

say they captured a dozen<br />

criminals during operations conducted<br />

in early September. Those<br />

arrested are accused of murder, kidnapping,<br />

criminal conspiracy, and<br />

other crimes.<br />

On Sep. 6, the police presented<br />

five of seven alleged kidnappers<br />

to the press. Some of the accused<br />

were arrested in Limbé, about six<br />

miles west of Cap Haïtien, while<br />

they were on their way to pick up<br />

a ransom package in the Artibonite<br />

Department. They were traveling in<br />

a Toyota Corolla when PNH officers<br />

arrested them en route, confiscating<br />

at least four firearms, dozens of<br />

Six Die in Northeast Traffic Accident<br />

By Ernest Saintilus<br />

On the afternoon of Sep. 6 in the<br />

northeastern town of Terrier<br />

Rouge, six people were killed and<br />

twenty others injured, some seriously,<br />

in a terrible traffic accident<br />

on the highway that connects Cap<br />

Haïtien and the Dominican border<br />

town of Dajabon. A bus called God’s<br />

Health (Santé de Dieu), transporting<br />

passengers from the border town of<br />

Ouanaminthe to Port-au-Prince,<br />

struck a motorcycle that was running<br />

at full speed and overturned,<br />

witnesses said.<br />

The dead included the two<br />

bullets, and some cell phones.<br />

These men were allegedly involved<br />

in most of the kidnappings<br />

around Pont-Blanc, a town near<br />

Quartier-Morin, considered a kidnappers’<br />

bastion, according to the<br />

PNH departmental director, Commissioner<br />

Joany Canéus.<br />

The next day, Sep. 7, the PNH<br />

brought Willy Etienne, a powerful<br />

gang leader in the North, to Cap<br />

Haïtien from Port-au-Prince aboard<br />

a UN helicopter. He had been arrested<br />

the previous day at the Finance<br />

Ministry in the capital.<br />

Willy Etienne was the subject<br />

of several arrest warrants for<br />

crimes including the June 2010<br />

kidnapping of Hugues Célestin, a<br />

former deputy from Limonade in<br />

<strong>Haiti</strong>’s 48th Legislature. Etienne<br />

had escaped from Cap Haïtien’s civilian<br />

prison in April 2008 following<br />

his arrest in February 2008 by<br />

police in the northeastern town of<br />

Ouanaminthe.<br />

Etienne was brought to Cap<br />

Haïtien under heavy PNH guard.<br />

Commissioner Canéus said that information<br />

gleaned from Etienne in<br />

questioning had helped police arrest<br />

four members of his network<br />

including Amogène Joseph, who<br />

the PNH also transported to Cap on<br />

Sep. 7.<br />

Canéus said that the operations<br />

to round-up these gangs was<br />

spurred by the Aug. 29 kidnapping<br />

of Télémarque Joseph on the road to<br />

the SOS Children's Village and that<br />

of the banker Wallas Jean-Louis in<br />

Pont-Blanc while he was returning<br />

from a religious celebration in the<br />

town of Grande Rivière du Nord.<br />

people who were on the motorcycle<br />

and four bus passengers.<br />

The injured were rushed to<br />

various regional hospitals with the<br />

aid of the <strong>Haiti</strong>an Red Cross, police,<br />

local municipal authorities, and the<br />

people of Terrier Rouge. There are<br />

reports that at least two of the injured<br />

died in hospitals.<br />

GIVE THE AID TO THE HAITIAN PEOPLE NOW!<br />

SATURDAY,<br />

SEPTEMBER 25, 2010<br />

Place:<br />

New York’s <strong>Haiti</strong>an Consulate<br />

271 Madison Avenue, Manhattan<br />

(between 39th and 40th Streets)<br />

Time:<br />

10 a.m. to 12:30 p.m.<br />

At about 11 a.m., we will march from the <strong>Haiti</strong>an Consulate to the United Nations<br />

IT HAS BEEN SEVEN MONTHS since the earthquake devastated <strong>Haiti</strong>, yet l.3 million people are still homeless<br />

living in tent cities with rats, no sanitation, no water, little or no food aid, no security and no refuge from the<br />

intense daily heat or the hurricane storms to come. Despite an estimated $11 billion that was pledged by<br />

nations and charities to aid these victims, only 3% has been disbursed and there is no comprehensive plan to<br />

create housing, sanitation or a safe drinking water supply.<br />

WE DEMAND Permanent housing for the homeless earthquake victims; Elimination of tent cities; Immediate<br />

moratorium on forced evictions of IDP’s; Safe water; Resumption of food aid; Security for people living in tents;<br />

Employment of jobless <strong>Haiti</strong>ans in the rebuilding and reconstruction; Elimination of customs charges and delays<br />

on donated materials and medicine; Prosecution for black market sales of donated aid materials, price gouging<br />

and diversion of Aid money; Accountability and transparency from government officials, NGO’s and UN agencies<br />

with regard to receipt and expenditures of Aid money; Competency and responsibility from government leaders<br />

to create the housing to shelter the homeless earthquake victims NOW!<br />

WE ARE The <strong>Haiti</strong> Solidarity Network of the North East (HSNNE), Center for Constitutional Rights (CCR), December<br />

12 Movement, Friday <strong>Haiti</strong> Relief Coalition, <strong>Haiti</strong> Corps, <strong>Haiti</strong>an Women for <strong>Haiti</strong>an Refugees, <strong>Haiti</strong> Liberté,<br />

<strong>Haiti</strong>ans Unified for Development and Education (HUDE), Institute for Justice and Democracy in <strong>Haiti</strong> (IJDH),<br />

International Association Against Torture, International Support <strong>Haiti</strong> Network (ISHN), Pax Christi Metro New<br />

York, Pax Christi New Jersey, Peoples’ Organization for Progress, Service Employees International Union Local<br />

1199 (SEIU 1199), Sisters of St. Joseph of Chestnut Hill, Philadelphia, Sustainable Orphanages for <strong>Haiti</strong>an Youth,<br />

The Catholic Worker, The Code Foundation<br />

For more information or to co-sponsor, contact: Judy Reilly 201-784-0008,<br />

Fr. Gene Squeo 201-207-0112, Clauvice St.Hilaire 732-646-1671 or hsnne99@yahoo.com<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 9


DISCOURS D'OBAMA SUR L'IRAK : UN EXEM<br />

Par Bill Van Auken<br />

Le discours à la nation du président<br />

Barack Obama, télédiffusé<br />

mardi soir du Bureau ovale de la<br />

Maison-Blanche, était un exemple<br />

de lâcheté et de malhonnêteté. Il<br />

était malhonnête pour le peuple des<br />

Etats-Unis et le monde entier dans<br />

sa caractérisation de la guerre criminelle<br />

contre l’Irak. Et il était lâche<br />

par sa prosternation devant l’armée<br />

américaine. Ce discours ne pouvait<br />

susciter que dégoût et mépris chez<br />

ceux qui l’ont visionné. Obama,<br />

qui doit sa présidence en grande<br />

partie aux sentiments anti-guerre<br />

de masse du peuple américain, s’en<br />

est servi pour glorifier la guerre à<br />

laquelle on croyait, par erreur, qu’il<br />

s’était opposé.<br />

C’est la fin du discours de<br />

19 minutes qui a donné le plus<br />

froid dans le dos, quand Obama a<br />

déclaré : « Nos soldats constituent<br />

l’acier du navire de l’Etat »,<br />

ajoutant ensuite « et bien que notre<br />

nation navigue en eaux tumultueuses,<br />

ils nous donnent confiance<br />

dans la justesse de notre trajectoire<br />

». C’est pour cette déclaration,<br />

et non pour tous ses propos ambigus<br />

sur le retrait des troupes, que<br />

l’abject discours d’Obama mérite de<br />

ne pas être oublié. Cette rhétorique<br />

convenait à une république bananière<br />

sous contrôle militaire ou à un<br />

Etat fasciste. L’armée, et non la<br />

Constitution, la volonté du peuple<br />

ni les institutions apparemment<br />

démocratiques du pays, constitue<br />

l’ « acier » du « navire de l’Etat ».<br />

Les droits démocratiques du peuple<br />

sont donc vraisemblablement autant<br />

de lest qui puisse être jeté par<br />

dessus bord au besoin.<br />

Le discours prenait place au<br />

terme de l’échéancier artificiel établi<br />

par l’administration Obama et décrit<br />

par le président comme la « fin de<br />

notre mission de combat en Irak<br />

». Ce n’est qu’un des innombrables<br />

mensonges dont étaient bourrées<br />

ses brèves remarques. Quelque<br />

50 000 soldats combattants demeurent<br />

déployés en Irak. Bien que<br />

leur titre ait été changé pour forces<br />

« de transition », qui vont supposément<br />

se consacrer à un rôle de «<br />

formation » et de « conseil » auprès<br />

des forces de sécurité irakiennes,<br />

leur mission demeure la même.<br />

En effet, une semaine à peine<br />

après que les médias ont fait du redéploiement<br />

à l’extérieur de l’Irak<br />

d’un seul bataillon Stryker un «<br />

événement décisif » indiquant le<br />

retrait des dernières troupes de<br />

combat, 5000 membres de la 3rd<br />

Armored Cavalry Regiment, une<br />

unité de combat, étaient renvoyés<br />

dans le pays occupé depuis Fort<br />

Hood au Texas. Washington n’a<br />

pas l’intention de mettre un terme<br />

à sa présence militaire en Irak. Les<br />

Etats-Unis continuent de construire<br />

des bases permanentes et sont déterminés<br />

à poursuivre le programme<br />

initial derrière le déclenchement<br />

de la guerre par l’administration<br />

Bush en mars 2003 : l’imposition<br />

de l’hégémonie américaine dans<br />

la région riche en pétrole du golfe<br />

Persique.<br />

Le discours d'Obama était incohérent<br />

et rampant. Le président a<br />

cherché, de manière malhonnête, a<br />

prendre le crédit pour avoir rempli<br />

ses promesses électorales sur l'Irak.<br />

Comme candidat, il avait promis de<br />

retirer toutes les troupes de combat<br />

américaines hors du pays dans les<br />

16 mois suivant son élection. Finalement,<br />

il a simplement adopté le<br />

calendrier et le plan conçu par le<br />

Pentagone et l'administration Bush<br />

pour un retrait partiel, laissant<br />

50 000 soldats dans des troupes<br />

de combat en place. Le président<br />

démocrate s'est senti obligé, prétextant<br />

rendre hommage à « nos<br />

troupes », de fondamentalement<br />

déformer et masquer la véritable<br />

nature de la guerre, décrivant un<br />

des chapitres les plus sombres de<br />

l'histoire américaine comme une<br />

sorte d'effort héroïque. « Beaucoup<br />

de choses ont changé » depuis que<br />

Bush a lancé la guerre il y a sept<br />

ans et demi, a déclaré Obama. «<br />

Une guerre pour désarmer un État<br />

est devenu une lutte contre une<br />

insurrection » dans laquelle les<br />

troupes américaines se sont battues<br />

« pâté par pâté pour aider l'Irak à<br />

saisir l'opportunité pour un meilleur<br />

avenir ».<br />

Le discours a été conçu comme<br />

si le président s'adressait à une<br />

nation d'amnésiques. Pense-t-on<br />

vraiment que personne ne se souvient<br />

que ce fût une guerre lancée<br />

sur une base mensongère ? La<br />

population américaine s'est fait dire<br />

que l'invasion de l'Irak était nécessaire<br />

parce que le gouvernement de<br />

Saddam Hussein avait développé<br />

des « armes de destruction massive<br />

» et qu'il se préparait à les remettre<br />

à al-Qaïda qui lancerait des « nuages<br />

en forme de champignon »<br />

sur des villes américaines.<br />

Il n'y avait ni « armes de destruction<br />

massive », ni liens entre<br />

le régime irakien et al-Qaïda. C'était<br />

des inventions d'un gouvernement<br />

qui était déterminé à mener une<br />

guerre d'agression afin de défendre<br />

les intérêts capitalistes américains.<br />

Ces mensonges ont été complètement<br />

exposés pour être des<br />

mensonges et ont contribué à la<br />

croissance d'une hostilité accablante<br />

dans la population américaine<br />

face à la guerre. Tout cela doit être<br />

oublié, rejeté comme des détails<br />

sans importance.<br />

Le peuple irakien est présenté<br />

par Obama comme l'heureux bénéficiaire<br />

de l'abnégation et de<br />

l'héroïsme des Américains, lesquels<br />

leur accordent l'opportunité d'avoir<br />

une nouvelle destinée ».<br />

A écouter Obama, on pourrait<br />

difficilement imaginer que plus d'un<br />

million d'Irakiens ont perdu leur vie<br />

suite à cette guerre non provoquée<br />

des Etats-Unis; que quelque 4 millions<br />

d'Irakiens ont été chassés de<br />

leur maison par la violence, que<br />

ce soit pour avoir été forcés de<br />

s'exiler ou pour avoir été déplacés<br />

à l'intérieur de leur pays ravagé par<br />

la guerre. Toutes les institutions<br />

et les composantes essentielles de<br />

l'infrastructure sociale ont été ravagées<br />

par l'invasion américaine, qui<br />

a déchaîné ce qu'on pourrait décrire<br />

plus précisément comme étant un<br />

sociocide, le meurtre d'une société<br />

entière. La dévastation engendrée<br />

par le militarisme américain a<br />

amené une nation anéantie de<br />

veuves, de sans-abris, de chômeurs<br />

et de blessés.<br />

Alors qu'on a pu arrivé à réduire<br />

temporairement la résistance armée<br />

à l'occupation américaine en<br />

saignant le peuple irakien à blanc,<br />

ce qui reste est une société et un<br />

système politique non viable, dominé<br />

par des divisions sectaires et<br />

supervisé par une présence américaine<br />

continue. Parmi les parties<br />

les plus dégueulasses du discours<br />

d'Obama se trouve son hommage<br />

sans fondement à son prédécesseur,<br />

George W. Bush. Alors qu'il<br />

reconnaît qu'ils n'ont pas été «<br />

d'accord sur la guerre » - un désaccord<br />

qu'il n'avait aucune intention<br />

d'expliquer - Obama a insisté<br />

que « personne ne pouvait douter<br />

du soutien du président Bush pour<br />

nos troupes, ou son amour pour le<br />

pays et son dévouement à notre<br />

sécurité. » Il a continué en disant<br />

que cela prouve qu'« il y a des patriotes<br />

qui soutiennent la guerre<br />

et des patriotes qui s'y opposent.<br />

Et nous sommes tous unis dans<br />

l'appréciation de nos hommes et<br />

de nos femmes militaires. »<br />

Bush a lancé une guerre qui<br />

était illégale sous la loi internationale.<br />

Lui et d'autres chefs de file de<br />

son gouvernement - Dick Cheney,<br />

Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice<br />

- ont entraîné le peuple américain<br />

vers la voie du crime de guerre, essentiellement<br />

le même acte pour<br />

lequel les nazis furent jugés et reconnus<br />

coupables à Nuremberg : la<br />

planification et le lancement d'une<br />

guerre d'agression. Obama a dit<br />

à son auditoire qu'il avait parlé à<br />

Bush pendant l'après-midi, exprimant<br />

apparemment sa solidarité avec<br />

un criminel de guerre qui à sa place<br />

au tribunal de La Haye. Inévitablement,<br />

de ce crime fondamental découle<br />

une série d'autres crimes. Les<br />

« hommes et les femmes militaires<br />

» américains, dont l'honneur est<br />

constamment invoqué pour justifier<br />

des tueries de masse, sont devenus<br />

des participants de ces crimes<br />

monstrueux.<br />

Le peuple américain et les<br />

peuples du monde entier ont été<br />

révoltés par les images d'Abou<br />

Graïb. Mais, l'administration<br />

Obama est intervenue en justice<br />

pour empêcher le dévoilement<br />

de preuves d'autres actes criminels<br />

encore plus inimaginables.<br />

Les soldats furent eux-mêmes des<br />

victimes de cette guerre. Près de<br />

4500 d'entre eux ont perdu leurs<br />

vies dans l'agression lancée par<br />

l'administration Bush, et 35 000<br />

de plus ont été blessés. Des centaines<br />

de milliers, étant jetés dans<br />

une guerre coloniale sale, ont subi<br />

des traumatismes psychologiques.<br />

« La grandeur de notre démocratie<br />

est notre habileté à aller au-delà<br />

de nos différences et d'apprendre<br />

de nos expériences en même temps<br />

que nous confrontons les défis qui<br />

sont devant nous, » a poursuivi<br />

Obama. Quelle falsification!<br />

La réputation de la démocratie<br />

américaine a été bâtie sur des<br />

principes et des droits constitutionnels<br />

qui ont été mis en lambeaux<br />

par l'administration Bush au nom<br />

de la « guerre globale contre le terrorisme.<br />

» L'administration Obama<br />

a adhéré pleinement à ces attaques<br />

sur les droits démocratiques, défendant<br />

la surveillance domestique,<br />

les déportations, l'emprisonnement<br />

sans accusation ou poursuite et a<br />

même donné à l'exécutif le droit de<br />

désigner des citoyens américains<br />

comme des suspects terroristes et<br />

a ordonné leur exécution extrajudiciaire.<br />

Le parcours sinueux du discours<br />

d'Obama l'a ensuite amené<br />

à passer de l'Irak à l'Afghanistan.<br />

Cette guerre, dit-il, pouvait être<br />

soutenue par « les Américains de<br />

toutes les tendances politiques »,<br />

parce qu'elle était prétendument<br />

menée contre al-Qaïda qui « continue<br />

à comploter contre nous ».<br />

Il a déclaré que la diminution de<br />

la présence militaire en Irak a permis<br />

d'attribuer plus de ressources<br />

à cette guerre, ce qui a donné<br />

comme résultat que « presque une<br />

douzaine de dirigeants d'al-Qaïda<br />

» avaient été « tués ou capturés<br />

sur toute la surface du globe ». Le<br />

lien entre cela et la multiplication<br />

par trois du nombre des soldats<br />

déployés en Afghanistan depuis<br />

l'arrivée d'Obama à la Maison-<br />

Le président Barack Obama au Bu<br />

Obama avait promis de retirer toutes les troupes de combat américaines hors du<br />

pays dans les 16 mois suivant son élection<br />

Les décisions en Irak et en Afghanistan ont été dictées par l’état-major de<br />

l’armée et docilement acceptées par l’administration d’Obama<br />

10<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


PLE DE LÂCHETÉ ET DE MALHONNÊTETÉ<br />

50 000 soldats combattants demeurent déployés en Irak<br />

enfants l'éducation qu'ils méritent<br />

et à tous nos travailleurs les<br />

compétences dont ils ont besoin<br />

pour être concurrentiels dans une<br />

économie mondiale. » Une autre<br />

phrase, un autre mensonge. Alors<br />

que l'administration avait des billions<br />

de dollars pour le sauvetage<br />

de Wall Street, elle a à maintes<br />

reprises affirmé clairement qu'elle<br />

ne créerait pas d'emplois pour les<br />

chômeurs. Quant à l'éducation, le<br />

gouvernement fédéral continue à<br />

couper dans son financement, ce<br />

qui se traduit par plus de congédiements<br />

d'enseignants et plus de fermetures<br />

d'écoles.<br />

Un fait ressort du discours<br />

d'Obama avec sa rhétorique à double<br />

sens : les décisions en Irak et<br />

en Afghanistan ont été dictées par<br />

l'état-major de l'armée et docilement<br />

acceptées par l'administration<br />

Obama. Ce gouvernement n'a pas<br />

de politique indépendante et encore<br />

moins de convictions. Il met en œuvre<br />

des politiques qui sont implantées<br />

ailleurs - à Wall Street et au<br />

Pentagone - et se consacre entièrement<br />

à la défense de l'aristocratie<br />

financière aux dépens du peuple<br />

américain.<br />

Wsws 10 septembre 2010<br />

reau ovale de la Maison-Blanche<br />

4 millions d’Irakiens ont été chassés de leur maison par la violence, que ce soit<br />

pour avoir été forcés de s’exiler ou pour avoir été déplacés à l’intérieur de leur<br />

pays ravagé par la guerre<br />

Blanche n'est pas expliqué. Selon de<br />

hauts responsables de l'armée américaine<br />

et des services d'espionnage, il y<br />

a moins de 100 membres d'al-Qaïda<br />

dans tout l'Afghanistan. Ce pays subit<br />

l'occupation de presque 100.000 soldats<br />

américains auxquels il faut ajouter<br />

40.000 soldats de l'OTAN et d'autres<br />

pays.<br />

Obama a continué en reconnaissant<br />

que les forces américaines « luttent<br />

pour briser l'élan des talibans »<br />

sans même tenter de lier cela et la «<br />

confrontation » avec des membres d'al-<br />

Qaïda sur tout le globe. La vérité est<br />

qu'en Afghanistan, les forces américaines<br />

se battent contre des Afghans<br />

résistants à une occupation étrangère.<br />

L'objectif n'est pas de défaire « les terroristes<br />

», mais d'établir la domination<br />

des Etats-Unis sur l'Asie centrale étant<br />

donné son importance géostratégique<br />

et ses grandes ressources énergétiques.<br />

Finalement, après avoir reconnu<br />

que la guerre en Irak avait contribué<br />

à amener le pays au bord de la faillite,<br />

Obama a suggéré que le changement<br />

qu'il a ordonné quant au déploiement<br />

en Irak est en quelque sorte<br />

lié à la détermination de son administration<br />

à se concentrer sur la crise<br />

que confrontent plus de 26 millions<br />

de travailleurs américains sans emplois<br />

ou dans l'incapacité d'obtenir un<br />

emploi à temps plein. « Aujourd'hui,<br />

notre tâche la plus urgente est restaurer<br />

notre économie et redonner<br />

du travail aux millions d'Américains<br />

qui ont perdu leur emploi », a-t-il dit.<br />

« Pour renforcer notre classe moyenne,<br />

nous devons offrir à tous nos<br />

Le peuple américain et les peuples du monde entier ont été révoltés par les images d’Abou Graïb<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 11


Remontons le cours de l'histoire!<br />

Salvador Allende, un exemple qui restera<br />

Par Fidel Castro<br />

Le 26 juin 2008, dans l’une de ses Réflexions,<br />

Fidel Castro rendait hommage<br />

à Salvador Allende à l’occasion du<br />

centième anniversaire de sa naissance.<br />

Dans une présentation à caractère biographique,<br />

Fidel traçait la trajectoire de<br />

ce patriote de grande rectitude morale et<br />

politique, de sa naissance à Valparaiso<br />

au sud du Chili jusqu’à son accession<br />

à la présidence du Chili le 3 novembre<br />

1970, «en toute légalité et dignité» et<br />

sa mort durant le coup d’Etat fasciste<br />

de Pinochet. Le propos de la rubrique<br />

de cette semaine est plutôt de présenter<br />

six lettres de Fidel écrites à Allende de<br />

1971 à 1973 : «six lettres manuscrites<br />

confidentielles, en tout petits caractères et<br />

avec un stylo à plume fine, où j’ai abordé<br />

dans la plus grande discrétion des questions<br />

que je jugeais intéressantes». Entre<br />

deux de ces lettres, Fidel relate un épisode<br />

fort intéressant au cours duquel il a<br />

«échappé à la mort par miracle».<br />

[F. Latour]<br />

21 mai 1971 :<br />

« Nous sommes émerveillés des<br />

efforts extraordinaires que tu consens et<br />

de l'énergie illimitée que tu déploies pour<br />

confirmer et consolider la victoire.<br />

« On peut constater d'ici que le<br />

pouvoir populaire gagne du terrain malgré<br />

votre mission difficile et complexe.<br />

« Les élections du 4 avril ont constitué<br />

une victoire splendide et encourageante.<br />

« Ton courage et ta fermeté, ton<br />

énergie mentale et physique ont été essentiels<br />

pour mener la Révolution de l'avant.<br />

« De grandes difficultés de toutes<br />

sortes vous attendent assurément et auxquelles<br />

vous devrez faire face dans des<br />

conditions qui ne sont pas précisément<br />

idéales, mais une politique juste, soutenue<br />

par les masses et appliquée avec décision,<br />

ne peut être battue. »<br />

11 septembre 1971<br />

« Le porteur vient traiter avec toi<br />

des détails de la visite.<br />

« Envisageant un vol direct éventuel<br />

de Cubana de Aviación, nous avons<br />

analysé au départ l'utilité d'atterrir à Arica<br />

et de commencer la visite par le Nord.<br />

Deux faits nouveaux sont alors apparus:<br />

l'intérêt dont Velazco Alvarado* t'a fait<br />

part d'un contact éventuel durant mon<br />

voyage chez toi ; la possibilité de disposer<br />

d'un avion soviétique IL-62 à plus grande<br />

autonomie de vol qui permet, si l'on veut,<br />

de gagner directement Santiago du Chili.<br />

« Je t'envoie un schéma de la<br />

tournée et des activités pour que tu<br />

Menez Jean-Jerome<br />

Attorney at Law<br />

Real Estate<br />

Immigration-Divorce<br />

io<br />

4512<br />

Church h Avenue<br />

Brooklyn, NY<br />

11203<br />

1203<br />

Nou pale kreyòl!<br />

(718) 462-2600<br />

(914) 643-1226 cell<br />

Photo historique des dernières heures de Salvador Allende au moment de<br />

l’attaque du Palais La Moneda<br />

ajoutes, supprimes ou introduises les<br />

modifications que tu jugeras pertinentes.<br />

« Je me suis efforcé de penser<br />

uniquement à ce qui peut présenter un intérêt<br />

politique, sans beaucoup m'inquiéter<br />

du rythme ou de l'intensité du travail,<br />

mais tout dépend absolument de tes<br />

critères et appréciations.<br />

« Nous nous sommes beaucoup<br />

réjoui des succès extraordinaires de ton<br />

voyage en Equateur, en Colombie et au<br />

Pérou. Quand aurons-nous à Cuba la<br />

possibilité de rivaliser avec les Equatoriens,<br />

les Colombiens et les Péruviens et<br />

de te t'entourer d'autant d'affection et de<br />

chaleur ?<br />

Au cours de ce voyage, dont<br />

j’avais proposé le plan à Allende, j’ai<br />

échappé à la mort par miracle. J’y ai fait<br />

des dizaines de kilomètres devant des<br />

foules énormes situées de chaque côté<br />

de la route. La CIA étasunienne avait organisé<br />

trois attentats pour m’assassiner<br />

durant ce voyage. Lors d’une conférence<br />

de presse annoncée d’avance, l’une des<br />

caméras de télévision vénézuélienne<br />

était équipée d’armes automatiques et<br />

manœuvré par des mercenaires cubains<br />

entrés dans le pays avec des passeports<br />

vénézuéliens. Mais ils n’ont pas eu le<br />

courage d’appuyer sur la gâchette tout le<br />

temps qu’a duré la longue conférence de<br />

presse et que leur caméra me visait. Ils ne<br />

voulaient pas courir le risque de mourir.<br />

Ils m’avaient en plus poursuivi à travers<br />

tout le Chili, mais l’occasion de m’avoir<br />

si près et si vulnérable ne s’est jamais<br />

plus présentée. Je n’ai pu connaître les<br />

détails de cette action lâche que bien des<br />

années plus tard. Les services spéciaux<br />

des Etats-Unis étaient allés plus loin que<br />

ce que nous pouvions imaginer.<br />

4 février 1972 :<br />

« Tout le monde a accueilli ici la délégation<br />

militaire du mieux possible. Les<br />

Forces armées révolutionnaires leur ont<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

consacré pratiquement tout leur temps.<br />

Les rencontres ont été amicales et humaines.<br />

Le programme, intense et varié.<br />

J'ai l'impression que ce voyage a été positif<br />

et utile, qu'il est possible de continuer ces<br />

échanges et que ça en vaut la peine.<br />

« J'ai parlé avec Ariel de ton idée de<br />

voyage. Je comprends parfaitement que le<br />

travail intense et le ton du combat politique<br />

de ces dernières semaines ne t'ont pas permis<br />

de l'envisager à la date approximative<br />

que nous avions évoquée là-bas. Il est incontestable<br />

que nous n'avions pas pris en<br />

considération ces éventualités. Ce jour-là,<br />

à la veille de mon retour, alors que nous<br />

dînions en pleine nuit chez toi et que j'ai<br />

constaté que le temps nous manquait et<br />

que les heures défilaient, je me suis rassuré<br />

en pensant que nous nous retrouverions<br />

à relativement brève échéance à Cuba où<br />

nous aurions la possibilité de converser<br />

longuement. J'espère toutefois que tu<br />

pourras envisager ta visite avant mai. Je<br />

signale ce mois-là, parce qu'au plus tard<br />

à la mi-mai, je dois me rendre, toutes affaires<br />

cessantes, en Algérie, en Guinée, en<br />

Bulgarie, dans d'autres pays et en URSS.<br />

Ce long voyage me prendra un temps considérable.<br />

« Je te remercie beaucoup des impressions<br />

dont tu me fais part sur la situation.<br />

Ici, nous sommes tous toujours plus<br />

familiarisés avec le processus chilien, intéressés<br />

et émus ; nous suivons avec beaucoup<br />

d'attention les nouvelles qui en proviennent.<br />

Nous pouvons mieux comprendre<br />

maintenant la chaleur et la passion que la<br />

Révolution cubaine a dû susciter dans les<br />

premiers temps. On pourrait dire que nous<br />

vivons notre propre expérience à l'inverse.<br />

« Je peux apprécier dans ta lettre le<br />

magnifique état d'esprit, la sérénité et le<br />

courage avec lesquels tu es disposé à faire<br />

face aux difficultés. Et c'est fondamental<br />

dans toute Révolution, surtout quand elle<br />

se déroule dans les conditions extrêmement<br />

complexes et difficiles du Chili. Je suis<br />

rentré extraordinairement impressionné<br />

par les qualités morales, culturelles et humaines<br />

du peuple chilien et par son notable<br />

vocation patriotique et révolutionnaire.<br />

Il t'est échu le privilège singulier d'être son<br />

guide à ce moment décisif de l'histoire du<br />

Chili et de l'Amérique, en tant que couronnement<br />

de toute une vie de lutte, comme<br />

tu l'as dit au stade, consacrée à la cause<br />

de la révolution et du socialisme. Aucun<br />

Fidel à Santiago de Chile avec Allende<br />

obstacle n'est invincible. Quelqu'un a dit<br />

que dans une révolution, il faut avoir de<br />

l'audace, encore de l'audace et toujours de<br />

l'audace. Je suis convaincu de la profonde<br />

vérité de cette maxime. »<br />

6 septembre 1972 :<br />

« Je t'ai adressé un message sur différentes<br />

questions à travers Beatriz. Après<br />

son départ, et à l'occasion des nouvelles<br />

de la semaine dernière, nous avons décidé<br />

d'envoyer le compañero Osmany pour te<br />

ratifier notre disposition à collaborer à<br />

tout, et tu peux donc nous faire connaître<br />

par son intermédiaire la façon dont tu<br />

juges la situation et tes idées au sujet du<br />

voyage prévu ici et dans d'autres pays. Le<br />

prétexte du voyage d'Osmany sera une<br />

inspection de l'ambassade cubaine, mais<br />

sans la moindre publicité. Nous voulons<br />

que son séjour soit le plus bref et le plus<br />

discret possible.<br />

« Les points que tu as soulevés à<br />

travers Beatriz sont déjà en marche<br />

« Bien que nous comprenions les<br />

difficultés actuelles du processus chilien,<br />

nous avons confiance que vous trouverez<br />

la manière de les surmonter.<br />

« Tu peux absolument compter sur<br />

notre coopération. Reçois un salut fraternel<br />

et révolutionnaire de nous tous. »<br />

30 juin 1973<br />

« Salvador<br />

« Il s'agit d'une invitation officielle,<br />

formelle, aux commémorations du<br />

vingtième anniversaire. Ce serait formidable<br />

que tu puisses faire un saut à Cuba<br />

à cette date. Tu peux imaginer la joie, la<br />

satisfaction et l'honneur que ce serait pour<br />

les Cubains. Je sais toutefois que ça dépend<br />

plus que tout de ton travail et de la situation<br />

là-bas. Nous le laissons donc à ton<br />

jugement.<br />

« Nous vibrons encore de la grande<br />

victoire révolutionnaire du 29 et du rôle<br />

brillant que tu y as personnellement joué.<br />

De nombreux obstacles et difficultés persisteront,<br />

c'est logique, mais je suis sûr que<br />

cette première épreuve réussie stimulera<br />

et consolidera la confiance du peuple. A<br />

l'échelle internationale, les événements ont<br />

eu beaucoup de répercussion et on les juge<br />

comme une grande victoire.<br />

« En agissant comme tu l'as fait le<br />

29, la révolution chilienne sortira victorieuse<br />

de n'importe quelle épreuve, si dure<br />

qu'elle soit.<br />

« Je te répète que les Cubains sont<br />

à tes côtés et que tu peux compter sur tes<br />

fidèles amis de toujours. »<br />

29 juillet 1973 (dernière lettre)<br />

« Cher Salvador<br />

« Carlos et Piñeiro se rendent làbas<br />

sous prétexte de discuter avec toi<br />

de questions relatives à la réunion des<br />

pays non alignés. Leur objectif réel est de<br />

s'informer auprès de toi de la situation, et<br />

de t'offrir comme toujours notre disposition<br />

à coopérer face aux difficultés et aux<br />

dangers qui entravent et menacent le processus.<br />

Leur séjour sera très bref, car ils<br />

ont ici beaucoup de choses à faire et nous<br />

avons décidé de ce voyage malgré les sacrifices<br />

qu'il implique à cet égard.<br />

« Je constate que vous en êtes à la<br />

question délicate du dialogue avec la démocratie-chrétienne<br />

au milieu de graves<br />

événements, comme le brutal assassinat<br />

de ton aide de camp naval et la nouvelle<br />

grève des camionneurs. J'imagine donc<br />

la grande tension qui existe et ton désir<br />

de gagner du temps, d'améliorer le rapport<br />

de force au cas où la lutte éclaterait<br />

et, si possible, de trouver une voie qui<br />

permette la poursuite du processus révolutionnaire<br />

sans guerre civile, tout en<br />

préservant ta responsabilité historique<br />

face à ce qui pourrait arriver. Ce sont là<br />

des objectifs louables. Mais au cas où<br />

l'autre partie, dont nous ne sommes pas<br />

en mesure d'ici d'évaluer les intentions<br />

réelles, s'obstinerait dans une politique<br />

perfide et irresponsable et exigerait un<br />

prix impossible à payer pour l'Unité populaire<br />

et la Révolution, ce qui est d'ailleurs<br />

assez probable, n'oublie pas une seconde<br />

la formidable force de la classe ouvrière<br />

chilienne et le soutien énergique qu'elle<br />

t'a apporté à tous les moments difficiles :<br />

elle peut, à ton appel face à la Révolution<br />

en danger, paralyser les putschistes, conserver<br />

l'adhésion des indécis, imposer ses<br />

conditions et décider une fois pour toutes,<br />

le cas échéant, de la destinée du Chili.<br />

L'ennemi doit savoir qu'elle est sur ses<br />

gardes et prête à entrer en action. Sa force<br />

et sa combativité peuvent faire pencher<br />

la balane dans la capitale en ta faveur,<br />

même si d'autres circonstances étaient<br />

défavorables.<br />

« Ta décision de défendre la révolution<br />

en faisant preuve de fermeté et<br />

d'honneur jusqu'au prix de ta vie, ce dont<br />

tout le monde sait que tu es capable, entraîneront<br />

à tes côtés toutes les forces capables<br />

de combattre et tous les hommes<br />

et toutes les femmes digne du Chili. Ton<br />

courage, ta sérénité et ton audace à cette<br />

heure historique de ta patrie et surtout,<br />

ta direction exercée d'une manière ferme,<br />

résolue et héroïque, sont la clef de la situation.<br />

« Fais savoir à Carlos et à Manuel<br />

ce à quoi nous, tes loyaux amis cubains,<br />

nous pouvons coopérer.<br />

« Je te réitère l'affection et la confiance<br />

illimitée de notre peuple. »<br />

Il meurt en héros le 11 septembre<br />

1973, en défendant le palais de la Monnaie,<br />

se battant comme un lion jusqu'à son<br />

dernier souffle.<br />

Les révolutionnaires qui résistèrent<br />

sur place à l'assaut des fascistes ont raconté<br />

des choses fabuleuses sur ces derniers<br />

moments. Les versions ne coïncident pas<br />

forcément, parce que chacun luttait d'un<br />

endroit différent du palais. Par ailleurs,<br />

certains de ses plus proches collaborateurs<br />

moururent ou furent assassinés à la fin<br />

d'un dur combat livré dans des conditions<br />

désavantageuses.<br />

La différence entre les témoignages<br />

consiste en ce que les uns affirment<br />

qu'Allende a réservé ses dernières balles<br />

pour lui-même pour ne pas tomber prisonnier,<br />

tandis que, pour d'autres, il a été abattu<br />

par les balles ennemies. Le palais était<br />

en flammes à cause des tirs des chars et<br />

des avions, alors que les auteurs du putsch<br />

avaient pensé que ce serait une besogne<br />

facile qui ne se heurterait à aucune résistance.<br />

Il n'y a pas de contradiction entre<br />

ces deux manières de faire son devoir.<br />

Nos guerres d'indépendance offrent plus<br />

d'un exemple de combattants illustres qui,<br />

se retrouvant sans la moindre possibilité<br />

de défense, s'ôtèrent la vie plutôt que de<br />

tomber prisonniers.<br />

Il reste encore bien des choses à dire<br />

sur ce que nous étions prêts à faire pour Allende.<br />

Certains ont écrit à ce sujet. Mais ce<br />

n'est pas là l'objectif que je poursuis dans<br />

ces lignes.<br />

Il était né voilà cent ans, jour pour<br />

jour. Son exemple restera.<br />

Ndlr. *Velazco Alvarado, militaire<br />

péruvien d'orientation nationaliste-progressiste,<br />

Président du Gouvernement révolutionnaire<br />

de 1968 à 1975 date à laquelle il<br />

a été renversé. En juin 1969, il entreprend<br />

une ambitieuse réforme agraire jamais réalisée<br />

jusque là en Amérique latine.<br />

12<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Perspectives<br />

Entretien avec Pedro Casaldáliga, théologien de la libération !<br />

Par Pedro Ramiro, María et Luis<br />

González Reyes<br />

À 81 ans, l’évêque émérite du diocèse<br />

de São Félix do Araguaia est<br />

l’un des plus éminents représentants<br />

de la théologie de la libération<br />

et il est devenu une référence<br />

pour la gauche latino-américaine.<br />

Depuis qu’il y a quarante ans il est<br />

arrivé au Brésil pour y rester, son<br />

travail pour la défense des droits<br />

des peuples indiens et des groupes<br />

sociaux les plus opprimés ainsi que<br />

son appui aux mouvements brésiliens<br />

de paysans sans terre et à la<br />

révolution sandiniste au Nicaragua<br />

dans les années 80, font de Pedro<br />

Casaldáliga un élément fondamental<br />

de la mémoire vivante de la lutte<br />

pour la dignité et pour la libération<br />

des peuples en Amérique latine.<br />

Cette année à la mi-août [2009],<br />

Pedro Casaldáliga recevait un<br />

groupe de militants de mouvements<br />

sociaux espagnols dans son humble<br />

maison de São Félix, dans l’État<br />

brésilien du Mato Grosso, pour réfléchir<br />

sur la « mondialisation qui<br />

a été pour nous la chance de reconnaître<br />

que nous sommes une<br />

seule humanité. Nous sommes tous<br />

égaux, nous devons l’être en dignité<br />

et en égalité des chances ». C’était<br />

le début d’une conversation où il fut<br />

question aussi bien de la situation<br />

politique du Brésil que des perspectives<br />

actuelles de la théologie de la<br />

libération en passant par le modèle<br />

de consommation et les défis de la<br />

gauche latino-américaine.<br />

Pedro Ramiro est chercheur à<br />

l’Observatoire des multinationales<br />

en Amérique latine (OMAL). María<br />

González Reyes et Luis González<br />

Reyes sont membres d’« Écologistes<br />

en action ». En août 2009,<br />

ils ont séjourné, avec d’autres militants<br />

de mouvements sociaux espagnols,<br />

dans la maison de Pedro<br />

Casaldáliga, à São Félix do Araguaia.<br />

Cet entretien a été réalisé<br />

à cette occasion, puis publié dans<br />

le numéro 39 de la revue Pueblos<br />

(septembre 2009).<br />

Dans la perspective que<br />

donnent les nombreuses années<br />

d’engagement avec les personnes<br />

les plus défavorisées de la<br />

planète, que signifie pour toi<br />

aujourd’hui la solidarité ?<br />

- Le premier monde se pose<br />

la question : et nous, que pouvonsnous<br />

faire ? Eh bien, renoncer enfin,<br />

et c’est déjà beaucoup demander, au<br />

privilège d’être le premier monde ;<br />

renoncer à cette condition exceptionnelle,<br />

alors que nous sommes une<br />

minorité de l’humanité si nous nous<br />

comparons à l’immense majorité que<br />

représente le tiers monde. Nous nous<br />

efforçons toujours de souligner que<br />

la solidarité n’est plus cette solidarité<br />

paternaliste qui envoie des vêtements,<br />

des médicaments ou d’autres<br />

biens… Elle doit être une solidarité<br />

qui va et qui vient, beaucoup plus<br />

concrète et beaucoup plus exigeante<br />

: nous donnons et nous recevons<br />

pour que la véritable solidarité, en<br />

plus de nourrir des personnes et<br />

de soigner des malades, facilite et<br />

stimule la vitalité de leur propre culture.<br />

Parce que nous, nous aidons<br />

des personnes qui ont une culture,<br />

qui ne sont pas seulement un estomac<br />

et des veines, mais qui sont<br />

des peuples. Pour cela, nous devons<br />

faire en sorte que la solidarité soit<br />

constante, consciente, autocritique,<br />

locale et globale : un aller-retour.<br />

Quand tu as rencontré Fidel<br />

Castro il y a vingt ans, il a affirmé<br />

que « la théologie de la libération<br />

aidait la transformation de<br />

L’évêque émérite du diocèse de São Félix do Araguaia, Pedro Casaldáliga,<br />

est l’un des plus éminents représentants de la théologie de la libération…<br />

l’Amérique latine beaucoup plus<br />

que des millions de livres sur le<br />

marxisme ». Sur quoi se base<br />

actuellement la théologie de la<br />

libération ?<br />

- Aujourd’hui, il y a différentes<br />

théologies de la libération. Ce<br />

qui a été fait, c’est d’incorporer plus<br />

explicitement des thèmes, des secteurs<br />

de la société, de la vie, auxquels<br />

auparavant on n’accordait<br />

pas autant d’importance. Sont apparues<br />

les questions concernant les<br />

Indiens, les femmes, l’écologie, les<br />

enfants de la rue …. Il s’agit maintenant<br />

d’une théologie enrichie par<br />

les revendications de ces groupes<br />

émergents et en conséquence, la<br />

théologie de la libération est davantage<br />

plurielle dans ses objectifs,<br />

toujours à l’intérieur d’une revendication<br />

de libération. Quand nous<br />

demandons la libération pour le<br />

peuple noir, nous demandons qu’il<br />

puisse ressentir l’orgueil d’être noir,<br />

qu’il ne se voit pas privé d’accès à<br />

l’université, à la fonction publique,<br />

au gouvernement, que disparaisse<br />

la ségrégation qui existe encore.<br />

Quand je suis arrivé en Amérique<br />

latine il y a 41 ans, il est vrai que les<br />

noirs dans leur immense majorité ne<br />

se reconnaissaient pas comme tels.<br />

Ils allaient même jusqu’à étirer leurs<br />

cheveux pour qu’ils n’aient pas l’air<br />

d’une chevelure de noirs. Maintenant<br />

ils sont en train de récupérer<br />

leur orgueil, leur identité. Quelque<br />

chose de semblable s’est produit<br />

avec la population indienne. Quand<br />

je suis arrivé au Brésil, on disait<br />

qu’il y avait 150 000 Indiens, alors<br />

qu’aujourd’hui il y en a 1 million.<br />

Dans cette région par exemple, les<br />

Indiens tapirapé ont reconquis leur<br />

territoire, de la même manière les<br />

Karaja en ont reconquis une partie,<br />

les Xavante aussi. Et tout ceci<br />

répond à l’esprit de la théologie de<br />

la libération.<br />

Une des critiques que les conservateurs<br />

adressent à la théologie<br />

de la libération porte sur le fait que<br />

c’est une théologie très matérialiste,<br />

qui se préoccupe beaucoup d’intérêts<br />

matériels, de besoins physiques et<br />

oublie l’esprit, la prière. Devant cela,<br />

je revendiquerais trois ou quatre orientations,<br />

indispensables à l’Église<br />

du Christ : la première, l’option pour<br />

les pauvres ; la deuxième, conjuguer<br />

foi et vie ; la troisième, mettre la<br />

bible entre les mains du peuple ; la<br />

quatrième, une solidarité authentiquement<br />

fraternelle.<br />

Qu’est-ce qui a permis à la théologie<br />

de la libération de si bien prendre en<br />

Amérique latine ?<br />

- En Amérique latine, la théologie<br />

de la libération s’est développée<br />

à un moment très favorable : le concile<br />

Vatican II venait d’avoir lieu ;<br />

quand je suis arrivé ici en 1968, des<br />

vents de changement soufflaient,<br />

c’était l’époque des dictatures militaires,<br />

le contexte était propice<br />

pour s’implanter et se lancer dans<br />

la libération. De plus, en Amérique<br />

latine, il existe une certaine unité de<br />

continent. C’est l’unique continent<br />

qui peut s’appeler la grande patrie<br />

: notre Amérique, comme disaient<br />

les libertadores [1] Cela a facilité<br />

l’émergence d’une théologie spécifiquement<br />

latino-américaine.<br />

Je n’oublie jamais comment<br />

les persécutions, les exils, les tortures,<br />

les martyrs, ont mieux encore<br />

rassemblé toute la réalité<br />

Suite à la page (15)<br />

Le Parti Communiste du Vénézuela (PCV) dénonce !<br />

Elections du 26 septembre: Le Parti<br />

Communiste du Vénézuela (PCV)<br />

dénonce la campagne anti-communiste<br />

de l’opposition qui prépare les<br />

conditions de l’établissement d’une<br />

dictature fasciste.<br />

Le Bureau politique du Parti<br />

communiste du Vénézuela (PCV)<br />

a accusé l’opposition d’extrêmedroite<br />

de lancer une campagne<br />

anti-communiste, dont l’objectif<br />

est de s’attaquer à la démocratie<br />

et d’acheminer le pays vers une<br />

dictature fasciste qui permette<br />

l’élimination de ceux qui luttent et<br />

des révolutionnaires.<br />

Voici les termes de Carolus<br />

Wimmer, membre de la direction<br />

nationale du Parti et candidat à<br />

sa réélection au Parlement latinoaméricain<br />

(Parlatino) dans le cadre<br />

de l’Alliance socialiste-communiste.<br />

Wimmer a rappelé qu’il y a<br />

80 ans, sous la dictature de Juan<br />

Vicente Gomez, régnait un féroce<br />

anti-communisme légal qui a permis<br />

l’emprisonnement, la torture,<br />

l’assassinat et l’exil de milliers de<br />

militants ouvriers et communistes<br />

impliqués dans les luttes, par le biais<br />

de l’article 32, paragraphe 6, qui<br />

interdisait toute activité communiste<br />

dans le pays.<br />

Le PCV a appelé le peuple à<br />

ne pas se laisser tromper et a mis<br />

Carolus Wimmer<br />

en garde sur le fait que ce que cherche<br />

la Table de l’Ultra-Droite (MUD<br />

– détournement du sigle officiel du<br />

parti de l’opposition droite, la Table<br />

de l’Unité Démocratique) et ses candidats<br />

à l’Assemblée nationale et le<br />

Parlatino, c’est de créer les conditions<br />

du coup d’Etat fasciste qui en<br />

termine avec toutes les avancées et<br />

les acquis gagnés par le gouvernement<br />

révolutionnaire, « Ces projets<br />

obscurantistes continuent à exister<br />

au 21ème siècle et nous rappellent<br />

que l’anti-communisme a précédé le<br />

nazisme allemand le siècle dernier »,<br />

a déclaré Wimmer.<br />

En tant que Parti communiste,<br />

nous rappelons que dans l’histoire<br />

contemporaine, l’impérialisme et les<br />

oligarchies ont utilisé l’anti-communisme<br />

pour commettre les plus<br />

grandes horreurs de l’humanité, lors<br />

desquelles on ne s’en est pas seulement<br />

pris aux communistes, mais<br />

aussi aux mouvements populaires<br />

et à tous ceux qui s’opposent à ses<br />

intérêts sinistres de domination.<br />

Wimmer a rappelé ainsi le<br />

poème du dramaturge et poète allemand,<br />

Bertolt Brecht [attribué désormais<br />

au pasteur allemand Martin<br />

Niemoller], qui dans une de ses<br />

œuvres a fait remarquer:« Quand<br />

ils sont venus chercher les communistes,<br />

Je n’ai rien dit, Je n’étais<br />

pas communiste. Quand ils sont<br />

venus chercher les syndicalistes,<br />

Je n’ai rien dit, Je n’ai rien dit, je<br />

n’étais pas syndicaliste. Quand<br />

ils sont venus chercher les juifs, Je<br />

n’ai pas protesté, Je n’étais pas juif.<br />

Quand ils sont venus chercher les<br />

catholiques, Je n’ai pas protesté, Je<br />

n’étais pas catholique. Puis ils sont<br />

venus me chercher Et il ne restait<br />

personne pour protester. »<br />

Détournement mal intentionné<br />

des symboles du parti<br />

Le PCV a annoncé qu’il va<br />

maintenant prendre des actions<br />

politiques et judiciaires contre le<br />

détournement mal intentionné que<br />

l’on est en train de faire des symboles<br />

du Parti communiste du Venezuela<br />

« La faucille et le marteau,<br />

symboles historiques du Parti communiste,<br />

expriment l’union de la<br />

classe ouvrière et des paysans, qui<br />

marquent l’unité du peuple dans la<br />

lutte pour le socialisme », a affirmé<br />

le dirigeant du parti. Et il a dénoncé<br />

le fait que ces symboles ont été<br />

utilisés par l’opposition « pour salir<br />

les murs et terroriser le peuple,<br />

certaines organisations et mouvements<br />

de droite ont même attaqué<br />

la mémoire du grand leader révolutionnaire<br />

que fut Gustavo Machado,<br />

et on a même cherché à utiliser<br />

la mémoire de Miguel Otero Silva,<br />

militant et fondateur du PCV, qui<br />

a dû s’exiler à cause de l’attitude<br />

anti-communiste de certains », a<br />

rappelé Wimmer.<br />

Hommage aux prisonniersdisparus<br />

Le Parti communiste du Vénézuela,<br />

s’est joint également à la<br />

commémoration du Jour international<br />

des prisonniers-disparus, rappelant<br />

la triste époque des gouvernements<br />

de l’AD (Action démocratique<br />

– sociaux démocrates) et du COPEI<br />

(chrétien-social) du Puntofijismo<br />

[de l’accord de Punto Fijo signé en<br />

1958 entre les sociaux-démocrates<br />

et les chrétiens-sociaux visant à<br />

construire un système bi-partisan<br />

Suite à la page (19)<br />

BG L’Auberge Créole<br />

Restaurant & Bakery<br />

1366 Flatbush Avenue, Brooklyn,<br />

NY 112101211<br />

(between Farragut Road & E. 26th Street)<br />

718-484-3784<br />

718-484-3785<br />

Déjeuner<br />

e<br />

<br />

<br />

<br />

Dinner<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Salades<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Boissons<br />

<br />

<br />

We cater for all occasions<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 13


Perspectives<br />

Douze ans d’ignominie Fin de l’injustice !<br />

Par Maury Toledo Carmen<br />

Liberté tout de suite !<br />

Le 11 Septembre 2001, le World<br />

Trade Center est devenu une légende<br />

tragique. Des milliers d'êtres<br />

humains, la grande majorité des<br />

immigrants latinos, ont embrassé<br />

leurs familles une dernière fois. Les<br />

imposantes tours jumelles en train<br />

de s'effondrer, le feu, la fumée, le<br />

symbole de la puissance commerciale<br />

démantelé, autant de souvenirs<br />

douloureux et indélébiles pour<br />

les survivants, les veuves et les<br />

orphelins, pour le peuple américain.<br />

Aussi indélébile est l'explosion<br />

du 6 Octobre 1972 de l’avion de<br />

la ligne Cubana de Aviación, qui a<br />

coûté la vie à 73 jeunes qui revenaient<br />

de représenter avec très<br />

grand talent la plus grande des<br />

Antilles lors d’un concours sportif*.<br />

Les auteurs de ce crime, des monstres,<br />

n'arrêtent pas de se vanter<br />

d’une atrocité d'une telle ampleur<br />

et déambulent dans les rues de Miami<br />

sans même s’en inquiéter.<br />

Le monde pullule d’êtres<br />

méprisables, de mercenaires assoiffés<br />

de haine face à un projet<br />

social humain et véritable Doués<br />

d’instincts meurtriers et d’idées<br />

macabres ils trouvent refuge au<br />

sein de ceux qui utilisent leurs services<br />

sanguinaires. Mais il existe<br />

aussi des gens à la fermeté inébranlable<br />

, à l'audace sans limite,<br />

amants de la paix, d’ engagement<br />

élevé à l’endroit de leur peuple et<br />

de leurs idéaux, disposés à arracher<br />

la mauvaise herbe du terrorisme<br />

à la racine et ses séquelles de souffrance<br />

et d’irréparable perte. Antonio<br />

Guerrero, Fernando Gonzalez,<br />

Gerardo Hernandez, Ramon Labañino<br />

et René González sont des<br />

hommes de cette catégorie. Ce ne<br />

Les Cinq souffrent des<br />

conséquences d'un jugement<br />

dans lequel le juge et le jury ont<br />

été intoxiqués à fond par les<br />

mensonges divulgués par une<br />

presse mafieuse.<br />

sont pas des êtres mythologiques,<br />

dotés de pouvoirs surnaturels,<br />

impeccables et parfaits. Leur nature<br />

mortelle se voit dans leur rire,<br />

leurs pleurs, leur amour pour leur<br />

famille, pour leurs dirigeants, pour<br />

cette auguste mère qu’est Cuba ;<br />

dans leur stoïque détermination,<br />

dans leur sens de la fraternité pour<br />

une cause qui les rend frères.<br />

Victimes d'une campagne de<br />

dénigrement orchestrée et financée<br />

par le gouvernement des États-<br />

Unis à la hauteur de 74.000 $,<br />

qui ont alimenté les comptes personnels<br />

de journalistes indignes et<br />

serviles, tels que Wilfredo Cancio<br />

Isla du Nuevo Herald ou Ariel Ramos<br />

et Helen Terré Ariel Ramos de<br />

El diario de Las Américas, les Cinq<br />

souffrent des conséquences d'un<br />

jugement dans lequel le juge et le<br />

jury ont été intoxiqués à fond par<br />

les mensonges divulgués par une<br />

presse mafieuse. Ainsi, ce 12 Septembre,<br />

ils auront purgé 12 ans<br />

d’une peine imméritée<br />

Courbé sous le poids d’une<br />

invraisemblable condamnation de<br />

deux peines à perpétuité et de15<br />

Ils n’ont commis aucun crime !<br />

Danny Glover, Edward Asner,<br />

Susan Sarandon, Oliver Stone,<br />

Martin Sheen, Pete Seeger, Ry Cooder,<br />

Bonnie Raitt, Chrissie Hynde,<br />

Haskell Wexler, Graham Nash et<br />

Jackson Browne, entre autres, enverront<br />

une lettre au président Barack<br />

Obama pour lui demander de<br />

libérer les cinq Cubains emprisonnés.<br />

Glover et Asner, chargés de<br />

l’organisation « Acteurs et Artistes<br />

Unis pour la Liberté des Cinq Cubanos<br />

», ont lancé un appel à leurs<br />

collègues aux Etats-Unis pour<br />

qu’ils ajoutent leurs noms à la missive<br />

pour demander à Obama qu’il<br />

émette un pardon exécutif pour les<br />

cinq citoyens de Cuba.<br />

Dans la lettre, les acteurs et<br />

les artistes affirment: « Nous sommes<br />

profondément consternés parce<br />

que les cinq Cubains, qui n’ont<br />

commis aucun crime contre les<br />

Etats-Unis ni ne représentent une<br />

menace contre la sécurité nationale<br />

de ce pays, sont emprisonnés<br />

depuis 12 ans. Ils s’informaient<br />

des activités violentes d’exilés cubains<br />

à Miami qui ont provoqué<br />

la mort de milliers de cubains. Ils<br />

protégeaient simplement leur pays<br />

d’actions terroristes futures ».<br />

D’autres acteurs et artistes<br />

ont ajouté leurs noms au document<br />

comme : James Cromwell,<br />

Mike Farrell, Bruria Finkel, Richard<br />

Foos, Elliott Gould, Greg Landau,<br />

Francisco Letelier, Esai Morales,<br />

Betty et Stanley K. Sheinbaum et<br />

Andy Spahn.<br />

La missive sera envoyée à<br />

ans additionnels de prison, relégué<br />

dans l'abominable "trou" une<br />

fois encore sans aucun fondement,<br />

empêché de voir sa femme Adriana<br />

Perez, jouissant de mauvaise santé,<br />

Gerardo Hernandez ne flanche pas.<br />

Reconnaissant, il tend la main au<br />

monde qui revendique à plusieurs<br />

reprises sa libération. René lui non<br />

plus n'a pas vu sa femme durant<br />

toutes ces années de détention. Ils<br />

[les Cinq] sont généralement dans<br />

l’impossibilité d’avoir des échanges<br />

normaux avec leurs avocats,<br />

ils sont punis pour des crimes qui<br />

n’existent pas, résultat d'un jugement<br />

partial en marge des lois du<br />

pays qui prône la démocratie.<br />

Mais les honnêtes gens ne<br />

se taisent pas devant l'injustice.<br />

Le monde continue et continuera<br />

de rester debout, dans un esprit<br />

de lutte, pour les voir de retour à<br />

Cuba, libres, comme ils auraient dû<br />

toujours le demeurer. La solidarité<br />

internationale est une avalanche<br />

irrépressible de loyaux alliés, qui<br />

de tous les coins du globe pressent<br />

Obama de mériter véritablement du<br />

Prix Nobel de la paix et de signer la<br />

décision de libérer nos Cinq Frères.<br />

Cuba et les gens avisés ont confiance<br />

dans la perfectibilité humaine,<br />

dans la vérité qui, même encore<br />

ligotée et bâillonnée, derrière de<br />

froids barreaux, finira par briser<br />

tout silence et jaillir à la lumière.<br />

Maury Carmen Toledo : Fonctionnaire<br />

de l'ambassade de Cuba<br />

en Haïti<br />

*Ndlr. Parmi les 73 victimes<br />

il y avait les 24 membres de<br />

l'équipe nationale junior d'escrime,<br />

qui venait de remporter toutes les<br />

médailles d'or aux Rencontres<br />

d'Athlétisme des Caraïbes et de<br />

l'Amérique centrale.<br />

Obama le 12 septembre.<br />

La Jornada12 septembre 2010<br />

Traduction: ASC-Ge<br />

Cuba si Lorraine 13 septembre<br />

2010<br />

A & P Shipping<br />

THE BEST CARGO FOR HAITI<br />

Machines, Camions<br />

Nou bay bon sèvis<br />

Nou delivre pòt an pòt<br />

Pri piyay chak jou<br />

Ayiti chak mwa<br />

Nou rapid epi nou garanti<br />

TEL: 347-599-8068<br />

718-421-0101<br />

4001 AVE H<br />

(CORNER OF EAST 40TH)<br />

BROOKLYN, NY 11210<br />

TEL: 347-599-8068<br />

718-421-0101<br />

Door To Door In <strong>Haiti</strong><br />

Port-au-Prince And<br />

Countrysides<br />

Good Prices<br />

We Deliver Barrels, Boxes,<br />

Trucks, And Cars… Etc.<br />

Every Month In <strong>Haiti</strong><br />

Gerardo Hernández, Ramón Labañino, René González, Antonio Guerrero<br />

et Fernando González, ont été injustement arrêtés pour avoir lutté contre<br />

le terrorisme.<br />

Par le Comité International pour la<br />

Liberté des 5 Cubains<br />

Le 12 septembre prochain, cela<br />

fera 12 ans que nos cinq frères<br />

cubains prisonniers politiques aux<br />

États-unis : Gerardo Hernández,<br />

Ramón Labañino, René González,<br />

Antonio Guerrero et Fernando<br />

González, ont été injustement arrêtés<br />

pour avoir lutté contre le terrorisme.<br />

Douze ans pendant lesquels<br />

Gerardo, Ramón et Antonio ont<br />

passé plus de 10 ans enfermés dans<br />

des prisons de très haute sécurité.<br />

Douze ans que Gerardo et René<br />

n’ont pas été autorisés à voir leur<br />

épouse. Douze ans pendant lesquels<br />

les Cinq ont été envoyés en cellule<br />

d’isolement total pendant plus de<br />

635 jours.<br />

Douze ans de souffrance pour<br />

cinq familles cubaines qui ont vu<br />

grandir leurs enfants sans la protection<br />

de leurs deux parents, qui<br />

ont perdu des êtres aimés sans la<br />

consolation de leurs fils. Douze<br />

ans d’octroi de visas au comptegouttes,<br />

sans savoir quand arriverait<br />

« l’autorisation tant attendue<br />

» pour aller les voir une nouvelle<br />

fois. Douze ans de honte pour la<br />

justice du pays qui prétend donner<br />

des leçons en matière de droits de<br />

l’Homme au monde entier.<br />

Le Comité international pour la<br />

liberté des cinq Cubains se joint à la<br />

Journée internationale qui débutera<br />

le 12 septembre et se poursuivra<br />

symboliquement jusqu’au 8 octobre,<br />

Venus<br />

RESTAURANT<br />

Specializing in<br />

Caribbean &<br />

American Cuisine<br />

We do Catering<br />

Available for all<br />

Occasions<br />

Fritaille etc..<br />

670 Rogers Avenue<br />

(Corner of Clarkson Ave)<br />

Brooklyn, NY 11226<br />

“Venus, l’entroit idéal”<br />

718-287-4949<br />

date de la tombée au combat du Che,<br />

dans le cadre de la bataille permanente<br />

pour la vérité, la justice et la<br />

liberté des Cinq.<br />

Cette journée rappellera au<br />

monde que le 21 septembre 1976,<br />

à Washington DC, l’ancien ministre<br />

des Affaires étrangères Orlando<br />

Letelier et sa secrétaire, la jeune<br />

nord-américaine Ronnie Moffitt,<br />

étaient assassinés. Une fois de plus,<br />

nous dénoncerons l’explosion en<br />

plein vol, voilà 34 ans au-dessus<br />

des côtes de la Barbade, d’un avion<br />

civil de Cubana de aviación. Un attentat<br />

qui provoqua la mort de 73<br />

personnes et dont les auteurs avérés,<br />

Orlando Bosch et Posada Carriles<br />

jouissent des privilèges attribués par<br />

les différentes administrations des<br />

États-Unis, se promènent en toute<br />

liberté dans les rues de Miami et<br />

sont considérés comme des « citoyens<br />

honorables », au lieu de criminels<br />

internationaux. Aujourd’hui, 4<br />

septembre, date du 13e anniversaire<br />

de la mort, à 32 ans seulement, de<br />

Fabio di Celmo, le jeune italien, tué<br />

dans l’explosion d’une bombe posée<br />

pendant la vague d’attentats,<br />

commanditée par Luis Posada Carriles,<br />

dans les hôtels de La Havane<br />

en 1997, nous nous joignons aux<br />

actions des amis solidaires dans le<br />

monde entier.<br />

En mémoire de Fabio, des victimes<br />

de la Barbade, de tous ceux qui<br />

sont morts, des personnes mutilées<br />

à la suite d’attentats perpétrés par<br />

des groupes terroristes installés à<br />

Miami. Au nom du droit des peuples<br />

à vivre en paix, élevons nos voix<br />

avec tous les hommes et toutes les<br />

femmes honnêtes du monde, en réaffirmant<br />

notre engagement à multiplier<br />

nos efforts, jour après jour,<br />

pas à pas, pour qu’ensemble, nous<br />

obtenions le prompt retour des Cinq<br />

Cubains dans leur foyer, dans leur<br />

famille et dans leur Patrie.<br />

Exigeons du président Obama<br />

qu’il mette un terme à l’injustice et<br />

qu’il ordonne la libération immédiate<br />

des Cinq patriotes cubains.<br />

Cuba si Lorraine 8 septembre 2010<br />

Emisyon pa nou pou nou defann dwa nou:<br />

FOWOM OUVRIYE<br />

info@fowomouvriye.org<br />

646-829-9519<br />

Chak Samdi, 2zè pou 3zè nan<br />

Radyo Pa Nou<br />

Kapte Fowòm Ouvriye nan entènèt:<br />

www.radyopanou.com<br />

Rele nan liy ouvè:<br />

718-469-8511<br />

718-462-0992<br />

14<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Entretien avec Pedro Casaldáliga, théologien de la libération !<br />

Suite de la page (13)<br />

latino-américaine. Ici au Brésil,<br />

nous nous sentions parfois un peu<br />

distants de l’Amérique latine hispanophone<br />

: un pays trop grand<br />

avec une autre langue… Mais après<br />

toutes ces dictatures militaires où<br />

se mêlèrent les chants mais aussi le<br />

sang, l’Amérique latine est encore<br />

plus une, en incluant aussi les Caraïbes.<br />

Je préfère moi l’expression «<br />

notre Amérique » parce que les libertadores,<br />

Bolívar, Martí [2], Sandino<br />

[3], Fidel (Castro)…, utilisent<br />

davantage cette dénomination.<br />

Dans l’Agenda latinoaméricain<br />

que vous élaborez<br />

chaque année et qui sert de<br />

base de travail à beaucoup de<br />

militants du continent, vous<br />

avez mis comme titre en 2009<br />

« Vers un socialisme nouveau<br />

». Que veut dire ce « socialisme<br />

nouveau » ?<br />

- Qui le sait ? (Rires.) On<br />

pourrait dire aussi « gauche », ou<br />

« socialisme », mais en tous cas un<br />

certain nombre d’exigences sont indispensables<br />

: la première, le lucre<br />

ne peut être un objectif ; la seconde,<br />

il faut une certaine égalité, des<br />

niveaux suffisamment égalitaires,<br />

par exemple entre les salaires d’un<br />

ministre et d’un paysan ; on doit<br />

revendiquer un échange d’égal à<br />

égal entre les pays et enfin on ne<br />

peut pas accepter que le capital<br />

s’approprie le travail, l’économie et<br />

la démocratie elle-même.<br />

Comme nous le voyons en<br />

ce moment avec le Honduras, le<br />

temps des coups d’État peut-il<br />

revenir en Amérique latine ?<br />

- Qui sait ? Au moins au Nicaragua<br />

et en El Salvador, il ne pourra<br />

plus jamais y avoir ce qu’il y a eu :<br />

il y aura des injustices, il y aura des<br />

situations compliquées, mais une<br />

révolution vraiment populaire n’est<br />

jamais complètement perdue.<br />

Certes, le fait qu’un pays<br />

puisse être constamment massacré<br />

et que personne ne puisse<br />

intervenir, prouve que l’humanité<br />

va mal. Le socialisme ne peut pas<br />

accepter l’idée du colonialisme, de<br />

l’impérialisme. En ce sens, nous<br />

devons être reconnaissants à Cuba<br />

parce que, avec tous ses péchés<br />

et ses excès, le fait de contester<br />

l’empire avec obstination est un<br />

grand service pour l’Amérique<br />

latine et pour le monde. En ce sens,<br />

une politique mondialisée pourrait<br />

représenter une chance au niveau<br />

global.<br />

Tu as aussi mis beaucoup<br />

GET YOUR TAX REFUND FAST<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Phone: 718.693.8229 Fax: 718.693.8269<br />

1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226<br />

(between Clarendon Rd & Avenue D)<br />

Chery’s Brokerage, Inc.<br />

1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226<br />

Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269<br />

l’accent sur le problème du consumérisme.<br />

Jusqu’à présent le consumérisme<br />

a été vu comme un<br />

excès de vanités : faut-il vraiment<br />

avoir quarante paires de<br />

chaussures, deux télévisions, etc. ?<br />

Mais c’est beaucoup plus sérieux :<br />

on consomme des droits, on consomme<br />

des besoins. Si 20% des<br />

personnes et des familles sont bien<br />

nantis et vivent dans la civilisation<br />

du bien-être, 80% n’ont pas le minimum.<br />

Le consumérisme est capitaliste<br />

et tout le mal que contient<br />

le capitalisme, le consumérisme le<br />

contient aussi. Si tu compares ce<br />

qui se passe au Japon et au Honduras<br />

quand il y a un tremblement<br />

de terre, tu vois que d’un côté trois<br />

personnes meurent et de l’autre<br />

2000. Les pays du premier monde<br />

se permettent de progresser toujours,<br />

et après nous, disent-ils, le<br />

déluge. Parce que la première chose<br />

que l’on regarde n’est pas le monde,<br />

mais sa propre maison.<br />

Pour l’agenda de l’année<br />

prochaine, vous proposez la devise<br />

: « Sauvons-nous en sauvant<br />

la planète ».<br />

Dans cette vision globalisée,<br />

j’ai découvert enfin que la planète<br />

est notre unique maison. Nous ne<br />

pouvons pas nous sauver nousmêmes<br />

si nous ne sauvons pas la<br />

planète. Mieux encore : il est bon<br />

de nous souvenir que nous pouvons<br />

supprimer complètement les<br />

hommes, mais la planète continuera.<br />

Ne serait-ce que par égoïsme,<br />

pourrait-on dire, nous ne nous sauvons<br />

nous-mêmes que si c’est avec<br />

la planète.<br />

Une conscience s’est créée qui<br />

n’existait pas avant : l’Amazonie a<br />

été pratiquement découverte pour<br />

ainsi dire ces derniers temps. Pour<br />

l’Église, l’Amazonie n’existait pas.<br />

Il y a bien eu quelques esprits «<br />

avancés » considérés comme des<br />

Don Quichottes sympathiques,<br />

avec des idées bucoliques plus que<br />

politiques, mais cela n’allait pas<br />

plus loin. Dernièrement, avec la<br />

globalisation, des techniciens et<br />

des scientifiques rappellent que<br />

les choses sont sérieuses. Et on<br />

en est arrivé à une posture plus<br />

politique.<br />

Devant tout cela, que<br />

peut-on faire ?<br />

Ce doit être tout un processus<br />

de conversion, un changement de<br />

mentalité. Tant que nous croirons<br />

que nous pouvons posséder tout<br />

ce que nous voulons, il n’y aura<br />

pas de solution. Précisément parce<br />

CHERY’S BROKERAGE<br />

que la situation est globale, il faut<br />

que toutes les bases acquièrent une<br />

conscience critique sur la situation<br />

réelle. Chaque famille a le droit et le<br />

devoir de s’imposer un certain plafond<br />

: si d’un côté, le père est dans<br />

une ONG de solidarité et si de l’autre<br />

le fils consomme en toute tranquillité,<br />

ces conduites contradictoires<br />

rendent immoral ce que nous sommes<br />

en train de construire.<br />

Il est bon que la presse alternative<br />

publie autant d’informations<br />

pour que nous nous rendions<br />

compte de ce qui se passe. Comme<br />

disent beaucoup de spécialistes, il<br />

ne va pas y avoir de problèmes, il<br />

y en a déjà et nous arrivons tard,<br />

il fallait les résoudre avant-hier.<br />

D’autres, plus encourageants, disent<br />

qu’il est encore temps, qu’on<br />

peut encore résoudre les problèmes.<br />

Sauf que pour cela on a besoin de<br />

politiques officielles. C’est déjà bien<br />

qu’une famille ait une voiture au<br />

lieu d’en avoir trois, mais cela ne<br />

résout pas le problème du pétrole.<br />

Quelle place reste-t-il alors<br />

à la politique ?<br />

Le problème ne peut se résoudre<br />

que s’il y a simultanément<br />

des politiques officielles et<br />

des politiques domestiques, des<br />

politiques de groupes, de partis,<br />

d’associations, d’ONG. Comme on<br />

le dit beaucoup en ce moment, le<br />

travail doit être local et global. Il<br />

faut valoriser davantage la politique.<br />

Il faut s’engager en politique,<br />

il faut assumer la vocation<br />

politique. Sinon nous en restons<br />

à des chants de protestations. La<br />

politique a perdu sa morale, elle est<br />

toujours entre les mains de gens irresponsables<br />

et sans conscience sociale.<br />

Les partis aussi bien que les<br />

syndicats ont causé beaucoup de<br />

déceptions, mais ils sont toujours<br />

valides, bien qu’ils soient moins<br />

hégémoniques, car il existe aussi<br />

beaucoup de mouvements sociaux<br />

Suite de la page (6)<br />

Kòlè te pran manifestan yo<br />

jouk yo te kouche atè, nan antre<br />

Primati a, ap rele « anmwey nou<br />

bouke ! Nou fout bouke pase mizè<br />

anba tant, prela ak moso twal sal.<br />

Prizon pou Preval, prizon pou Bellerive<br />

? Prizon pou Clinton ! » Manifestan<br />

yo fè konnen y ap kontinye<br />

ak mobilizasyon an jiskaske gouvènman<br />

Preval/Bellerive la fè kay<br />

bay tout sinistre 12 janvye yo, ki ta<br />

dwe pi gwo priyorite pou gouvènman<br />

an, men tout moun k ap reflechi,<br />

konstate se yo li pi meprize,<br />

pandan l ap fè magouy pou nonmen<br />

yon lòt ekip nan tèt peyi a, pou al<br />

satisfè enterè gwo peyi enperyalis<br />

yo ak tyoul li yo nan peyi Dayiti.<br />

Nan yon konferans pou laprès<br />

komite inisyativ la te bay madi 7<br />

septanm pase pou l te fikse pozisyon<br />

l kont espilsyon ak move sitiyasyon<br />

deplase entèn yo ap viv nan kan<br />

yo. Reyneld Samson te pale konsa.<br />

« Nou konstate viktim katastwòf 12<br />

janvye yo, 8 mwa aprè, yo kontinye<br />

viktim anba men otorite Leta<br />

yo, otorite Legliz ak grannèg ki ranmase<br />

tout richès ak tout byen peyi a.<br />

Alòske, deplase entèn yo kontinye<br />

ap viv nan move kondisyon pi mal<br />

pase bèt. Nou revòlte, lè n konstate<br />

jan gouvènman an meprize, maltrete<br />

sitwayen ki viktim katastwòf<br />

12 janvye yo. Alòske gouvènman<br />

an mete ansanm avèk kominote entènasyonal<br />

la pou gagote 2.6 milya<br />

dola vèt, daprè delegasyon palmantè<br />

ewopeyen ki te vizite peyi a semèn<br />

pase a.<br />

Tout moun konnen, 8 mwa<br />

aprè, nan ki kondisyon malouk,<br />

san parèy, san respè pou dwa<br />

moun, san respè pou prensip epi gid<br />

Nasyonzini an sou kesyon deplase<br />

et d’ONG très valables.<br />

Les meilleures ONG sont les<br />

plus politisées : elles se préoccupent<br />

d’aider en stimulant, d’aider<br />

en favorisant l’action et la formation.<br />

On devrait demander aux<br />

ONG de faire un examen de conscience<br />

politique parce qu’elles aident<br />

certes, mais… et les structures<br />

? L’Église catholique a toujours fait<br />

beaucoup la charité, mais si nous<br />

ne nous attaquons pas aux structures,<br />

nous en aurons toujours de<br />

néfastes.<br />

Au Brésil, un an avant les<br />

élections générales [4], quel<br />

jugement portes-tu sur le gouvernement<br />

de Lula ?<br />

- Lula, même s’il le voulait, ne<br />

pourrait faire un Brésil socialiste. Et<br />

pourtant, il pourrait prendre beaucoup<br />

de mesures qui iraient vers<br />

le socialisme : baisser les salaires<br />

des plus riches et augmenter ceux<br />

des plus défavorisés ; proposer des<br />

opportunités aux groupes humains<br />

qui n’en ont pas eues ; mettre le<br />

travail au dessus du capital ; ne pas<br />

se jeter corps et âme dans l’agronégoce<br />

mais dans l’agriculture familiale.<br />

Peut-on exporter ? Bien sûr<br />

que oui, mais sans donner priorité<br />

à ce qui n’est pas prioritaire. La devise<br />

de son mandat a été : que tous<br />

les brésiliens mangent une fois par<br />

jour. C’est un pas de proto-socialisme,<br />

c’est la moindre des choses,<br />

n’est-ce pas ? Mais malgré tout,<br />

des millions de personnes ne mangent<br />

pas tous les jours. Et quel chef<br />

d’État a eu les 80 % de popularité<br />

que Lula a maintenant ?<br />

Comment juges-tu le rôle<br />

des mouvements antimondialisation,<br />

les rencontres du Forum<br />

social mondial et les organisations<br />

qui prônent : « un autre<br />

monde est possible » ?<br />

- Cette conscience mondialisée<br />

nous aide à comprendre que nous<br />

entèn yo. Mete sou sa, deplase entèn<br />

yo kontinye ap resevwa anpil<br />

presyon, menas ak ekspilsyon fòse.<br />

Gen kote nou jwenn pastè ak mè ki<br />

pran tout mezi pou mete moun yo<br />

deyò. Konsa tou, nou jwenn nan<br />

yon seri kan, se otorite lameri yo ki<br />

mete bandi pou fè presyon ak menas<br />

sou viktim yo. Gen lòt kote, grannèg<br />

ki swadizan mèt tè ap itilize jijdepè<br />

magouyè, polisye restavèk pou fòse<br />

moun yo pran lari de bra balanse.<br />

Alòske, nou konnen se pa sa ni lwa<br />

nasyonal ak lwa entènasyonal yo di<br />

sou sitiyasyon deplase entèn yo, lè<br />

devons transformer le monde. Rien<br />

ne sert de s’occuper seulement de<br />

sa propre maison et de son propre<br />

pays. L’utopie devient ainsi plus réaliste<br />

parce que c’est une utopie qui<br />

a déjà une vision politique, solidaire,<br />

avec des attitudes concrètes. Il y a<br />

quelques années, qui aurait pu demander<br />

un gouvernement mondial<br />

? Aujourd’hui en parler n’est déjà<br />

plus aussi utopique. L’utopie est<br />

fille de l’espérance. Et l’espérance<br />

est l’ADN de la race humaine. On<br />

peut tout nous retirer, mais pas la<br />

fidèle espérance comme je le dis<br />

dans un poème. Cependant, ce doit<br />

être une espérance crédible, active,<br />

qui peut se justifier et qui agit. C’est<br />

pourquoi la théologie de la libération<br />

a tant insisté sur la praxis. Si<br />

nous disons que Dieu est amour, il<br />

faut mettre cela en pratique ; s’il est<br />

vie, il faut donner du prix à la vie.<br />

On nous dit : la religion n’est pas<br />

praxis, elle est foi. Mais la foi sans<br />

praxis est une chimère et aussi une<br />

imposture. En théorie c’est clair<br />

; maintenant, dans la pratique, il<br />

faut voir.<br />

Notes<br />

[1] Le vénézuélien Simón Bolívar<br />

et l’argentin José de San Martín, héros<br />

des luttes pour l’indépendance des pays<br />

du continent – note DIAL.<br />

[2] José Martí, héros national cubain<br />

(1853-1895) – note DIAL.<br />

[3] Augusto César Sandino<br />

(1895-1934), révolutionnaire nicaraguayen<br />

et leader de la lutte contre<br />

l’occupation militaire du pays par les<br />

États-Unis entre 1927 et 1933 – note<br />

DIAL.<br />

[4] Les élections auront lieu le 3<br />

octobre 2010 – note DIAL.<br />

Source (espagnol) : revue Pueblos<br />

n° 39, septembre 2009, p. 24-27<br />

Traduction de Bernard &<br />

Jacqueline Blanchy pour Dial.<br />

Dial – Diffusion d’information sur<br />

l’Amérique latine – D 3119.<br />

Dial 2 septembre 2010<br />

gen gwo katastwòf. Sa montre nou<br />

aklè, nan demokrasi boujwa sistèm<br />

kapitalis la, lalwa pa ka aplike, lè li<br />

anfavè malere ak malerèz. Lalwa<br />

fèt pou boujwa, pou moun ki kapab<br />

achte jistis. »<br />

Yon lòt kote, viktim 12 janvye<br />

yo, nan Fò-Mèkredi, yon zòn ki<br />

chita nan Avni Bòlòs, nan Sid kapital<br />

la, denonse otorite yo ak ONG<br />

yo ki pa fè anyen pou wete sinistre<br />

yo nan move sitiyasyon y ap viv<br />

nan kan yo. Sinistre yo mande kay,<br />

travay, lekòl pou pitit yo.<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 15


A Travers le monde<br />

Enjeux des élections législatives du<br />

26 septembre 2010 au Venezuela<br />

Par Ignacio Ramonet<br />

Dans la dispute pour l'hégémonie<br />

idéologique en Amérique latine,<br />

deux épreuves décisives se déroulent<br />

les prochaines semaines : élections<br />

législatives au Venezuela, le 26<br />

septembre, et scrutin présidentiel au<br />

Brésil, le 3 octobre. Si la gauche démocratique<br />

ne venait pas à l'emporter<br />

dans ce pays-géant, le pendule politique<br />

s'inclinerait, à l'échelle continentale,<br />

vers la droite qui gouverne déjà<br />

dans sept pays : Chili, Colombie, Costa<br />

Rica, Honduras, Mexique, Panama et<br />

Pérou. Mais une telle éventualité semble<br />

peu probable ; José Serra, candidat<br />

du Parti du mouvement démocratique<br />

brésilien (PMDB, centre-droit), pourra<br />

difficilement s'imposer à Dilma Rousseff,<br />

du Parti des travailleurs (PT),<br />

candidate soutenue par le très populaire<br />

président sortant Luiz Inacio Lula<br />

da Silva, qui, si la Constitution l'avait<br />

permis, eût été facilement réélu pour<br />

un troisième mandat.<br />

L'affaire étant pour ainsi dire réglée<br />

au Brésil, les forces conservatrices<br />

internationales concentrent leurs<br />

attaques sur l'autre front, le Venezuela,<br />

dans l'espoir d'affaiblir le président<br />

Hugo Chavez et la révolution bolivarienne.<br />

Ce qui s'y joue c'est la désignation<br />

des 165 députés à l'Assemblée<br />

nationale (il n'y a pas de Sénat).<br />

Avec une particularité : les élus sortants<br />

sont presque tous chavistes,<br />

l'opposition ayant refusé de participer<br />

au précédent scrutin de 2005. Cette<br />

fois, elle n'a pas commis la même erreur<br />

; un assemblage hétéroclite de<br />

partis et d'organisation [1], agrégés<br />

par la haine anti-Chavez, se présente<br />

sous le sigle commun du MUD (Mesa<br />

de la Unidad Democrática, Table de<br />

l'unité démocratique) contre le Parti<br />

socialiste unifié du Venezuela (PSUV)<br />

[2] du président.<br />

Inévitablement, la majorité bolivarienne<br />

verra ses rangs diminuer<br />

dans la nouvelle Assemblée. De combien<br />

de députés ? Le gouvernement<br />

pourra-t-il poursuivre son programme<br />

de grandes réformes ? L'opposition<br />

aura-t-elle les moyens de freiner la<br />

révolution ?<br />

Tels sont les enjeux. En sachant<br />

que 60% des parlementaires (soit 99<br />

sièges) sont élus au scrutin nominal,<br />

et les autres 40% (soit 66 sièges) à<br />

Top Enterprise<br />

Group, Inc<br />

TOP<br />

Léon Mondésir<br />

Income Tax<br />

Insurance<br />

Security School<br />

Traffic School<br />

2 LOCATIONS<br />

90 NE 54th Street, Miami,<br />

FL 33137<br />

385 -756-7587<br />

17639 S. Dixie Hwy<br />

Miami, FL 33157<br />

305-255-1717<br />

www.cckacademytrafficschool.com<br />

Des membres du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) en<br />

campagne pour les élections législatives<br />

la proportionnelle. La liste qui dépasse<br />

les 50% des suffrages obtient<br />

automatiquement 75% des sièges<br />

réservés au scrutin proportionnel. Ceci<br />

est fort important, car la Constitution<br />

prévoit que les lois organiques [3]<br />

doivent être votées par les deux tiers<br />

des députés et que les grandes lois<br />

qui habilitent le président à légiférer<br />

par décret, doivent l'être par les trois<br />

cinquièmes des députés.<br />

Cela signifie que si l'opposition<br />

obtenait 56 sièges (sur 165), elle<br />

pourrait empêcher l'adoption de toute<br />

loi organique ; avec 67 sièges, elle<br />

rendrait impossible le vote de lois habilitantes.<br />

Or jusqu'à présent, ce sont<br />

précisément les lois habilitantes qui<br />

ont permis la réalisation des principales<br />

réformes.<br />

Voilà pourquoi la bataille Venezuela<br />

mobilise tant d'énergies et de<br />

ressources au sein des droites internationales.<br />

Cela explique aussi la<br />

hargne et l'agressivité des nouvelles<br />

campagnes de diffamation lancées, à<br />

l'échelle mondiale, contre le président<br />

Hugo Chavez. Ces derniers mois, les<br />

accusations les plus malveillantes se<br />

sont succédées. Les médias de haine<br />

ont d'abord fait grand bruit autour des<br />

problèmes de restrictions d'eau et de<br />

coupures d'électricité (aujourd'hui résolus)<br />

dont ils rendaient coupable le<br />

gouvernement, sans mentionner la<br />

seule et vraie cause : le changement<br />

climatique responsable de la sécheresse<br />

du siècle qui a frappé l'hiver<br />

dernier le pays.<br />

Ils ont ensuite répété à satiété les<br />

accusations sans preuve avancées par<br />

l'ancien président de Colombie, Alvaro<br />

Uribe, à propos d'un supposé «Venezuela,<br />

sanctuaire des terroristes».<br />

Dénonciations aujourd'hui abandonnées<br />

par le nouveau président Juan<br />

Manuel Santos après sa rencontre du<br />

10 août avec Hugo Chavez. Celui-ci<br />

avait, une fois encore, redit que les<br />

guérillas doivent abandonner la lutte<br />

armée : «Le monde actuel n'est pas<br />

celui des années 1960. Les conditions<br />

ne se prêtent plus, en Colombie,<br />

à une prise du pouvoir. En revanche,<br />

la lutte armée est devenue le prétexte<br />

principal de l'empire pour pénétrer à<br />

fond en Colombie et, à partir de là,<br />

agresser le Venezuela, l'Equateur, le<br />

Nicaragua et Cuba [4].»<br />

Puis il y a eu les affolantes<br />

campagnes sur l'insécurité. Comme<br />

si le problème - auquel les autorités<br />

s'attaquent avec des moyens redoublés<br />

[5] - était nouveau. Voici, par<br />

exemple, ce qu'on pouvait lire - déjà<br />

en juillet 1995 ! - dans un reportage<br />

sur la saga de l'insécurité dans capitale<br />

vénézuélienne : «Une véritable<br />

psychose de peur hante Caracas.(...)<br />

La violence a atteint un tel degré de<br />

folie que les délinquants ne se contentent<br />

plus de voler.(...) On frappe<br />

pour le plaisir de frapper, on tue pour<br />

le plaisir de tuer. On s'acharne, on se<br />

saoule de cruauté. En une semaine,<br />

plusieurs personnalités - dont un célèbre<br />

joueur de base-ball (Gustavo<br />

Polidor), un chirurgien et un avocat<br />

Immaculeé Bakery<br />

& Restaurant<br />

2 Locations en Brooklyn<br />

Spécialités<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

1227 Nostrand Avenue<br />

(entre Hawthorne & Winthrop)<br />

Tél: 718.778.7188<br />

1411 Nostrand Avenue<br />

(entre Linden & Martense)<br />

Tél: 718.941.2644<br />

- ont été assassinées sous les yeux<br />

de leur famille. L'insécurité est partout.<br />

Une cinquantaine de chauffeurs<br />

d'autobus de la capitale ont été tués<br />

depuis le début de l'année... [6]»<br />

Contre toute évidence, les médias<br />

de haine répètent également que<br />

les libertés politiques seraient amputées<br />

et que la censure empêcherait<br />

toute liberté d'expression. Ils oublient<br />

de signaler que 80% des stations de<br />

radio et des chaînes de télévision appartiennent<br />

au secteur privé, alors<br />

qu'à peine 9% sont publiques [7]. Ou<br />

que, depuis 1999, quinze élections<br />

démocratiques se sont tenues qui<br />

n'ont jamais été contestées par aucun<br />

organisme international de supervision.<br />

Comme le souligne le journaliste<br />

José Vicente Rangel : «Chaque citoyen<br />

peut adhérer à n'importe lequel des<br />

milliers de partis politiques, syndicats,<br />

organisations sociales ou associations,<br />

et se déplacer sur l'ensemble<br />

du territoire national pour débattre<br />

de ses idées et opinions sans limitation<br />

d'aucune sorte [8].»<br />

Depuis la première élection<br />

d'Hugo Chavez, en 1999,<br />

l'investissement social a quintuplé par<br />

rapport à la moyenne de celui réalisé<br />

entre 1988 et 1998. Cela a permis<br />

d'atteindre, avec cinq ans d'avance,<br />

presque tous les Objectifs du millénaire<br />

fixés par l'ONU pour 2015 [9].<br />

Le taux de pauvreté a chuté de 49,4%<br />

en 1999 à 30,2% en 2006, et celui de<br />

misère de 21,7% à 7,2% [10].<br />

De résultats si prometteurs,<br />

méritent-ils vraiment tant de haine ?<br />

Notes<br />

[1] Acción Democrática (sociodémocrate),<br />

Alianza Bravo Pueblo<br />

(droite), Copei (démocrate chrétien),<br />

Fuerza Liberal (ultralibéral), La Causa R<br />

(ex-communistes), MAS (Mouvement<br />

au socialisme, gauche conservatrice),<br />

Movimiento Republicano (néolibéral),<br />

PPT (Patrie pour tous, droite), Podemos<br />

(Pour la démocratie sociale, gauche conservatrice),<br />

Primero Justicia (ultralibéral)<br />

et Un Nuevo Tiempo (social-libéral).<br />

[2] Fondé en 2007, le PSUV<br />

réunit presque toutes les forces politique<br />

qui soutiennent la révolution bolivarienne<br />

(Movimiento Quinta República,<br />

Movimiento Electoral del Pueblo,<br />

Movimiento Independiente Ganamos<br />

Todos, Liga Socialista, Unidad Popular<br />

Venezolana, etc.). Le Parti Communiste<br />

du Venezuela (PCV) n'a pas intégré le<br />

PSUV mais il soutient la plupart de ses<br />

options et a signé avec lui un accord<br />

d'alliance pour ces élections.<br />

[3] Une loi organique complète<br />

la Constitution et précise l'organisation<br />

des pouvoirs. Dans la hiérarchie des<br />

lois, elle vient en dessous de la Constitution<br />

mais au-dessus des lois ordinaires.<br />

[4] Clarín, Buenos Aires, 25 juillet<br />

2010.<br />

[5] Cf. Maurice Lemoine, «En<br />

proie à l'insécurité, Caracas brûle-t-elle<br />

?», Le Monde diplomatique, Paris, août<br />

2010.<br />

[6] Ignacio Ramonet, «Le Venezuela,<br />

vers la guerre sociale ?», Le<br />

Monde diplomatique, juillet 1995.<br />

[7] Ils «oublient» également<br />

de diffuser que, au Honduras, par exemple,<br />

pendant le premier semestre de<br />

cette année, neuf journalistes ont été<br />

assassinés...<br />

[8] www.abn.info.ve/<br />

node/12781<br />

[9] http://news.bbc.co.uk/hi/<br />

spanish/specials/2009/chavez_10/<br />

newsid_7837000/7837964.stm<br />

[10] www.radiomundial.com.<br />

ve/yvke/noticia.php ?45387<br />

Mémoire des luttes Septembre<br />

2010<br />

Le président<br />

Garcia invite<br />

les bases<br />

militaires<br />

étasuniennes<br />

Le président péruvien Alan García<br />

Le président péruvien Alan García<br />

a déclaré que les Etats-Unis pouvaient<br />

venir installer des bases militaires<br />

et des troupes dans son pays<br />

dans le cadre de la lutte contre les<br />

narco-trafiquants. Il a aussi critiqué<br />

le fait que la Colombie disposait de<br />

davantage d’aide que son pays, qui<br />

lui ne recevait que 37 millions de<br />

dollars par an pour la lutte contre les<br />

narco-trafiquants.<br />

Quelques jours avant son bras<br />

droit avait déclaré qu’il faudrait un<br />

équivalent de Plan Colombie pour le<br />

Pérou. Évidemment ces déclarations<br />

ont généré un torrent de réactions.<br />

Il y a quelques semaines, la sociologue,<br />

Alcira Argumedo, avait confirmé<br />

la présence de bases militaires<br />

étasuniennes au Pérou, notamment<br />

ce qui correspondait à l’ex-base de<br />

La Manta en Equateur qui avait été<br />

transférée.<br />

Pour l’ancien parlementaire<br />

socialiste Javier Díaz Canseco le<br />

président péruvien veut étendre au<br />

pays le Plan Colombia, en permettant<br />

l’installation de bases militaires<br />

étasuniennes en Amazonie dans la<br />

partie la du pays la plus proche du<br />

pays. Une façon d’abdiquer sa propre<br />

souveraineté.<br />

El Correo d’après Pulsar et Pagina<br />

12, 8 septembre 2010<br />

Le Flambeau<br />

Restaurant<br />

1832 Schenectady Avenue<br />

(entre Ave. J & K)<br />

Brooklyn, NY 11234<br />

Loubing, General Manager<br />

Breakfast - Lunch - Dinner<br />

7 days a week, 9 am - 10 pm<br />

Samedi Bouyon<br />

Dimanche<br />

Soup Giromon, Pintad, diri djondjon<br />

Free Delivery<br />

Catering for all occasions<br />

347-462-9029<br />

16<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Arts et Culture<br />

Fenêtre Culturelle<br />

Par Prince Guetjens<br />

Dans la démarche entreprise par<br />

l'hebdomadaire haïtien Haïti<br />

Liberté en vue de valoriser la culture<br />

haïtienne, fenêtre culturelle<br />

vient à point nommé pour renforcer<br />

la promotion en mettant le cap sur la<br />

production artistique et littéraire. En<br />

ce sens Clin d'œil sur l'actualité<br />

Artistique et Littéraire, De la<br />

Prose aux Vers, L’Art et son<br />

Histoire, et Regards Critiques,<br />

en sont les canaux de communication.<br />

Au cours de notre randonnée<br />

sur le territoire de l'esthétique, considérée<br />

depuis Baumgarten (1850) comme<br />

l'outil privilégié pour appréhender<br />

le réel représenté, suggéré, synthétisé<br />

ou rendu, nous avions montré<br />

le bien-fondé de trois des principaux<br />

aspects de l'expérience esthétique<br />

à savoir : la Poiésis, l’Aistesis et la<br />

Catharsis. Ces balises étant posées,<br />

nous pouvons à présent entamer le<br />

processus de questionnement du<br />

statut de la production artistique et<br />

littéraire et celui en particulier, de<br />

l'esthétique elle-même.<br />

Les attaques plus ou moins récentes<br />

contre l'esthétique présentent<br />

certaines analogies avec les attaques<br />

contre le Vodou en Haïti (campagne<br />

Rejete1941-42) conduite par l'Église<br />

catholique et les attaques les plus<br />

anciennes contre la théologie. Ce<br />

qui semble confirmer la thèse selon<br />

laquelle, lorsqu'on est sur la défensive,<br />

on répugne à reconnaître que<br />

l'on se trouve, de ce fait même, en<br />

posture d'accusé. C'est pourquoi il est<br />

recommandé de passer aussi vite que<br />

possible d'une défensive peu efficace<br />

à l'attaque contre les fausses vérités<br />

de toutes sortes 1.<br />

L'esthétique n'est pas seulement<br />

remise en question en raison<br />

de son dogmatisme, c'est son existence<br />

même, son utilité, a fortiori<br />

sa nécessité que l'on ne veut plus<br />

prendre au sérieux, au point d'aller<br />

parfois jusqu'à prophétiser qu'elle va<br />

mourir, voire - avec plus d'efficacité<br />

publicitaire encore - à constater<br />

qu'elle est déjà morte. On peut certes<br />

accueillir avec placidité les annonces<br />

nécrologiques de ce genre : depuis la<br />

phrase souvent citée de Hegel sur la<br />

fin de l’art jusqu'à la fin de la critique<br />

bourgeoise naguère proclamée,<br />

en passant par cette mort plus ou<br />

moins douce à laquelle la littérature<br />

a été périodiquement vouée 2. Heureusement,<br />

toutes ces disciplines<br />

coupables ont défié jusqu'ici le trépas<br />

qui leur était promis.<br />

Ci-dessous Monvelyno et son orchestre, ci-dessus dedicaçant son dernier CD<br />

New York.<br />

---------------------------------<br />

L'écrivaine Lydie Bruno vit à<br />

Montréal. Elle sort bientôt son premier<br />

recueil de poésie intitulé Saison<br />

du Cœur, elle nous fait l’honneur<br />

d’en publier un extrait dans notre<br />

rubrique.<br />

---------------------------------<br />

Fidèle à sa renommée, le célèbre<br />

plasticien anglais Damian Hirst<br />

continue à faire des vagues. Espérant<br />

attirer plus de 400.000 visiteurs à<br />

l'exposition Cornucopia de Damian<br />

Hirst, le Musée océanographique de<br />

Monaco a assuré pour 118 millions<br />

de livres (133 millions d'Euros) les<br />

œuvres retenues pour l'exposition.<br />

---------------------------------<br />

de la poursuite des publications obscènes,<br />

à la suite d'une visite dans<br />

la célèbre galerie, selon le quotidien<br />

anglais Guardian.<br />

---------------------------------<br />

Le célèbre cinéaste français<br />

Claude Chabrol nous a quittés ce dimanche<br />

12 Septembre à 9 heures du<br />

La poétesse Lydie Bruno<br />

Est le premier recueil de poésie écrit<br />

par<br />

Lydie Bruno<br />

Un extrait<br />

Je suis à l'automne de mon cœur<br />

Les feuilles éparpillées sur le sol<br />

humide<br />

Comme les pages de notre histoire<br />

S'envolent dans une brise à la tombée<br />

du soir<br />

Frissonnante de peur et de solitude<br />

Le vent glacé sur mon visage expose<br />

dans mes yeux sensibles<br />

Étend sur mes joues<br />

Tout le froid de mon âme<br />

Comme un torrent tiède d'amertume<br />

et de révolte<br />

Je ne te vois pas<br />

Je ne vois point<br />

Mes yeux sont clos de douleur<br />

Pourtant je voudrais voir ton ombre<br />

Qui se perd à l'horizon<br />

Je pleure mes plus beaux souvenirs<br />

Hantant mon cœur mon corps<br />

De désirs impossibles<br />

Je reste là immobile sans raison<br />

engloutie de passion<br />

Sans raison pendant que se déroule<br />

mon destin<br />

Et l’hiver m’envahit<br />

J’ai froid, j’ai faim, j’ai soif<br />

Je meurs du silence rien ne m’atteint<br />

Pas même le temps je n'ai pas<br />

d'espace<br />

Ma vie semble s'arrêter dans un lieu<br />

indéfini<br />

---<br />

Quand le chagrin se meurt à<br />

l'horizon<br />

Dans des jours sans couleur<br />

Sans parfum<br />

J'ai la nostalgie du délire<br />

Quand la tristesse se disperse<br />

M'empêchant de te voir<br />

Je veux ramasser<br />

Chaque bribe de souvenir<br />

Quand le destin tourne en dérision<br />

La meilleure saison de mon cœur<br />

J'oublie jusqu'à mon nom.<br />

---------------------------------<br />

Icône Urbaine<br />

Lauren Ekué<br />

Un extrait<br />

Je suis arrivée ici par piston.<br />

Mes beaux yeux et mon culot ont<br />

fait sensation auprès du patron. Je<br />

suis donc chargée de noircir ce feuillet<br />

de 1403 signes - pas un de plus -<br />

et de justifier ma présence illégitime<br />

et non avenue aux goûts de mes<br />

collègues de la rédaction. Grossière<br />

erreur !<br />

L'exemplaire que vous tenez<br />

entre vos mains est le huitième numéro.<br />

Je suis l'heureuse nouvelle<br />

chroniqueuse. Le salaire n'est pas<br />

mirifique, mais j'apprécie le titre de<br />

ma fonction. Rédactrice, le bonheur<br />

tient parfois en dix lettres.<br />

Vous êtes MES lectrices, MON<br />

public. JE VOUS ADORE. Femme<br />

d'expérience du haut de mes vingtcinq<br />

piges, J'ai pleinement confiance<br />

que vous me haïrez au fil des mots,<br />

au fil des pages. L'exaspération que<br />

suscite mon impertinence me convient<br />

à présent.<br />

Suite à la page (18)<br />

Notes<br />

Tübingen G. La Religion à<br />

travers l'histoire et de nos jours, 1957,<br />

art « Apologetik »,col 490.<br />

voir K.H. Bohrer., Sur le dernier<br />

acte de décès de la littérature et<br />

l'autodafé de la critique littéraire bourgeoise<br />

chez Karl Markus Michel, Hans<br />

Magnus Enzensberger et Walter Boehlich,<br />

Munich 1970.<br />

---------------------------------<br />

Clin d'œil sur l'actualité artistique<br />

et littéraire<br />

La Vente/signature/concert<br />

du premier Compact Disque solo de<br />

l'artiste Monvelyno Alexis a eu lieu,<br />

ce Samedi à la salle culturelle de Haïti<br />

Liberté, en présence d'une cinquantaine<br />

de personnes. L'animation<br />

musicale a été assurée par Monvelyno,<br />

accompagné de musiciens très<br />

respectés dans le milieu musical de<br />

Le Musée de Londres a refusé<br />

d'exposer une photo de l'actrice<br />

Brook Shields, ainsi ont décidé les<br />

policiers anglais de l'Unité chargée<br />

Shields Brook<br />

Claude Chabrol<br />

matin à Paris, dans sa résidence, à<br />

l'âge de 80 ans. Chabrol était un immense<br />

cinéaste, libre, pertinent, politique<br />

et prolixe. Il a participé en tant<br />

que critique de cinéma au lancement<br />

de la nouvelle vague, en publiant des<br />

textes dans Les Cahiers du Cinéma.<br />

C’est son film Le Beau Serge, sorti<br />

en 1958 qui lui a permis de percer<br />

le marché. Il a marqué son passage<br />

dans l'histoire du cinéma avec<br />

des films comme : Madame Bovary<br />

(1991), Violette Nozière et Merci<br />

pour le Chocolat (2000), Et en 2009<br />

il avait reçu La Caméra de la Berlinale<br />

pour l'ensemble de sa carrière.<br />

---------------------------------<br />

De la Prose aux Vers<br />

Saison du cœur<br />

Est le premier roman écrit par<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 17


Yon kozman ak John Steve Brunache!<br />

Suite de la page (20)<br />

M ap ensiste toujou pou m di,<br />

premye kesyon nou dwe reponn, kote<br />

n prale, ki kote n vle rive. Tout echèk<br />

nan tout tantativ revolisyon nou fè esplike<br />

paske nou pa gen destinasyon final.<br />

Kapab gen yon bezwen oubyen yon<br />

ijans ki deklannche yon mouvman espontane,<br />

men, pa janm gen yon vizyon<br />

klè, byen defini toutbonvre.<br />

Antouka, menmsi ta gen yon<br />

lidè ki konprann tout sa n eksplike la<br />

a, li pral kapote sou yon lòt dilèm ki<br />

se sistèm nan. Sistèm peyi Dayiti a se<br />

tankou yon moulen ki la pou l bwaye<br />

nenpòt moun si l pa dakò kraze l pou<br />

ranplase l pa yon lòt. Definitivman, tout<br />

sa k pou fèt nan kad chanjman pou peyi<br />

sa a dwe fèt sou baz yon revolisyon,<br />

sètadi repati a zewo.<br />

JR – Nan lane 1915, kolon enperyalis<br />

meriken foule sòl peyi Dayiti, se te<br />

yon epòk vrèman difisil, yon epòk kote<br />

peyi a te konnen yon gwo imilyasyon<br />

aprè endepandans li. Sòti 1994 rive<br />

2004, menm kolon sa yo sal moso tè a,<br />

yo foule anba pye dwa grandèt majè nasyon<br />

an, 2 fwa nan 10 lane. Ou menm<br />

k ap reflechi sou sitiyasyon peyi an, kòman<br />

ou konprann okipasyon sa yo?<br />

JSB – M kwè okipasyon sa yo se<br />

pa yon bagay ki fèt komkwa yo te deside<br />

pou y al poze grape yo sou peyi a.<br />

Se petèt opinyon pèsonèl mwen, men,<br />

lojikman, si se te sa vre, yo t ap bonbade<br />

peyi a depi sou lanmè. Mwen plis<br />

kwè se kèk moun ki pwofite okazyon<br />

pou yo vin konsolide enterè yo nan peyi<br />

a. Pandanstan sa a tou, nan yon lespri<br />

vanjans, yo fè chanbadman, e se lè sa<br />

a ou pral jwenn tout koulè imilyasyon.<br />

Konsa tou ou pral wè anpil moun ki te<br />

twò cho devan bann nan, okipan an<br />

depoze yo. Fòk nou onèt pou n di okipasyon<br />

sa yo pa fèt san kout plim ou kout<br />

dwèt pwòp moun anndan lakay nou,<br />

menmsi pafwa yo sou presyon zam, se<br />

petèt yon eskiz tou. Eske nou rann nou<br />

kont konkeran an pi entèlijan oubyen<br />

li pi fò pase nou? Repons lan se wi.<br />

Kounye a, nou menm, se ki reyaksyon<br />

pa nou devan fòs yo ak entèlijans yo?<br />

Anmajè pati, reyaksyon dirijan nou yo<br />

se kouche plat devan fòs okipan yo, san<br />

yo pa janm oze leve tèt yo pou yo pale<br />

ak yo tankou gason ki pote pantalon.<br />

Menm si souvan, okipan yo se zafè piye<br />

peyi a y ap regle, men fòk nou dakò<br />

nou menm ayisyen nou gen twòp trèt<br />

nan mitan nou. E, tout dirijan nou yo<br />

ki toujou trete ak okipan yo se trèt yo<br />

ye. Tretriz la, li ekziste anndan yon klas<br />

moun, yon gwoup moun ki idantifye tèt<br />

yo ak konkeran an. Jodi a, kolon an vini<br />

sou yon fòm dous. Li mikse tèt li ak tout<br />

kalite moun, tout koulè, tout klas, nwa,<br />

jòn, albinos, blan mannan. Se jis yon<br />

madigra, yon lamayòt, men se figi yo ki<br />

anndan mas la.<br />

Pandan 3 okipasyon sa yo, nou<br />

pèdi anpil, men si gen moun ki pèdi, se<br />

ayisyen, se pa trèt yo, se pa konze yo,<br />

paske yo menm, yo pa ayisyen, e yo<br />

konnen yo pa ayisyen.<br />

JR – 12 janvye, èske w te frape<br />

dirèkteman?<br />

JSB – Tout ayisyen, moun lòt nasyon,<br />

lemonn antye t ap suiv evènman<br />

an nan televizyon. Lè m te resevwa nouvèl<br />

a, m te nan telefòn ak yon zanmi m,<br />

yon jakmelyèn. Li t ap envite m pou m<br />

ale vizite Jakmèl. Yon sèl kou, konvèsasyon<br />

an te chanje. Li di m “Steve, pran<br />

CNN”. Mwen mande l sa k genyen. Li di<br />

m “Peyi a kraze”. Mwen met 2 men nan<br />

tèt. M santi m ta rele anmwe.<br />

Lè dezas la te rive, tout anndan<br />

zantray mwen tresayi. Men, kanmenm,<br />

sa rive, se tè a ki tranble. Kit lasyans<br />

rele l ‘Fay’, kit se teyori lòt moun k ap<br />

veye kòmando nan Sid la ki ta dige<br />

fay la, kit se teyori ansyen yo ki ta di<br />

peyi a twò lou avèk tout kalite peche,<br />

move panse, kit tou se lòt teyori ki di<br />

tan an te rive pou sa te refèt ankò, yon<br />

sèl bagay nou konnen, nan moman tè a<br />

te tranble a, se zantray tout ayisyen ki<br />

t ap rache. Kit dezas la te pase Jakmèl,<br />

Tigwav, Leyogàn, Pòtoprens, nou tout t<br />

ap soufri, paske tout peyi a se yon sèl<br />

peyi, se peyi nou. Ayiti se yon ti peyi<br />

tou piti. Lè nou gade fanmi nou anba<br />

mas beton, nou menm, nou depeyize<br />

byen lwen; gen moun ki pa menm gen<br />

papye, madanm yo, pitit yo, manman<br />

yo anba beton. Lè sa a nou vin rive yon<br />

John Steve Brunache Promo<br />

kote doulè a tounen yon glas nan Siberi<br />

oubyen nan Alaska, tout moun friz, tout<br />

moun tounen glas. Ou pa gen mo, ou<br />

pa gen rèl, ou pa gen dlo. Gen moun ki<br />

te gen tan di l, gen sa k te gen tan wè l,<br />

gen sa k te tande l. Etait il inscrit que<br />

cette ville allait devenir la proie des<br />

anophèles?<br />

Anthony Phelps ta di tankou<br />

vizyon ane 60 yo li te relate nan zèv<br />

li a “Mon pays que voici”. Il parle de<br />

“ce caillot de sang dans la gorge de<br />

mon pays (boul san sa a nan gòj peyi<br />

m)”. Men mwen menm, m ta prefere<br />

Phelps kite l kote l ye a, kòmkwa li ta<br />

fè yon “métaphore allégorique à la<br />

dictature”. Se pa t 12 janvye 2010<br />

li t ap pale anreyalite. Men, si se te sa<br />

tou, wi se te yon boul san nan gòj peyi<br />

a. Nou menm nou konnen Pòtoprens,<br />

avèk tout sa l genyen kòm mès, oubyen<br />

eleman poul nwa, bagay konsa,<br />

se te yon kote definitivman anofèl yo<br />

ta pral plonje. Nou konnen tou peyi sa<br />

a gen rekò nan istwa tranblemanntè.<br />

Se te yon neglijans otorite responsab<br />

yo depi lontan ki pa janm genyen yon<br />

plan ibanis, tankou, teknikman, oryante<br />

konstriksyon kay anndan peyi a,<br />

“en terme de prévision sysmique”<br />

parapò ak tranblemanntè lontan yo ki te<br />

konn kraze peyi a deja, yon fason nou<br />

ta ka sove anpil moun.<br />

Antouka, kòm nou tande tout<br />

gwo tèt ak kad teknik k ap panse sou<br />

kesyon an reyini, nou swete yo travay<br />

ankonsekans, pou yon fwa ankò nan<br />

lavi l, Ayiti pa peye gwo pri sa a ankò,<br />

yon pri l peye ak anpil san pitit li.<br />

JR –Gen anpil jèn atis ayisyen<br />

ki bandonnen tout bagay, pafwa se<br />

dekourajman ak fristasyon ki konn<br />

fòse yo kouri kite sèn lan. Eske se pa<br />

yon gwo kriz kiltirèl? Kòman nou konte<br />

remedye pwoblèm sa yo nan mizik<br />

oubyen nan nenpòt lòt domèn nan kilti<br />

ayisyen an?<br />

JSB – Pwoblèm nan pa touche<br />

mizik la limenm pou kont li tankou<br />

yon ramifikasyon anndan yon gwo<br />

estrikti yo rele lakilti. Men si n ta vle<br />

pale de mizik la sèlman, n ap konsidere<br />

tankou fòk mizik la jwe nan radyo, fòk<br />

yo pale de li nan jounal, alòske sektè<br />

medya a chaje pwoblèm. Gen jounal ki<br />

paka menm siviv. Fòk atis la monte sou<br />

“stage” ki yomenm chaje ak pwoblèm<br />

teknik tankou son, limyè, randevou k<br />

paka kenbe, elt. Dapre mwenmenm, fòk<br />

mesyedam pwomotè yo kòmanse konprann<br />

tankou atis k ap evolye nan peyi<br />

etranje yo, se la yo travay, se la yo fè<br />

lavi yo. Se ayisyen nou ye, lè Ayiti gen<br />

pwoblèm nou soufri avè l, men nou pa<br />

oblije paralize tout aktivite nou. Apwòch<br />

sa a pa konsène tranblemanntè a ki se<br />

yon gwo katastwòf. Men gen lòt twoub<br />

sosyal kòm koudeta, prezidan tonbe, lòt<br />

monte, pa di m mwen paka chante, se<br />

yon absidite. Ki fè tout tan, pwomotè yo<br />

pa separe travay atis ayisyen yo k ap<br />

viv aletranje ak sa yo k ap viv Ayiti, yo<br />

poko janm ap fè biznis. Mwen toujou<br />

rete yon atis ayisyen, men, mwen pa<br />

vle biznis mwen depann de Pòtoprens<br />

ki se yon vil ki toujou nan latwoublay.<br />

M panse tou, fòk pwomotè yo ta<br />

mete sou pye yon platfòm ki ta pèmèt<br />

yo òganize pibyen atis ayisyen yo k ap<br />

evolye nan peyi etranje. Fòk tou ta gen<br />

demach ki fèt pou zèv atis yo pwoteje<br />

nan konpayi etranje ki okipe travay<br />

kouvri atis, yon fason dwa atis yo respekte<br />

nan sektè medya ayisyen an,<br />

ki limenm dwe konprann responsablite<br />

l pou l enplike sektè kòmèsyal ayisyen<br />

an nan travay li ak atis yo. Paske<br />

si kòmès la peye radyo a, fòk radyo a<br />

dakò pou l peye m tou ak yon pati nan<br />

sa l pran nan men kòmès la, paske san<br />

mizik pa gen radyo. Si gen bon estrikti<br />

kon sa ki kanpe pou ankadre atis yo,<br />

yo kapab travay, viv san fristrasyon;<br />

konsa, menm jan ak tout lòt atis yo sou<br />

tè a, atis pa nou yo kapab genyen yon<br />

demen miyò.<br />

JR – Mwen te gen chans tande<br />

mizik ou, kit se lè w t ap jwe nan Tonmtonm<br />

oubyen lè w ap jwe ansolo. Fòk<br />

mwen di w mwen te admire videyo klip<br />

Tonmtonm lan. Mwen vin konprann<br />

tou, ou te vle denonse yon pakèt bagay<br />

ki revolte konsyans ou, pwoblèm ki<br />

gangrennen sosyete a. Eske w ka esplike<br />

nou nivo patriyotis ou, sètadi nivo<br />

angajman ou?<br />

JSB – Nivo patriyotis mwen, m<br />

pa oblije tounen dèyè pou m al defini l,<br />

paske tout sa m chante yo deja esplike<br />

l. Konpòtman m, entegrite m anndan<br />

sosyete ayisyen nan esplike l tou. Patriyotis<br />

mwen kilmine nan yon nivo ki<br />

ban m konfyans nan mwen menm ak<br />

sa m ap fè. Mwen se sa m rele yon neyo<br />

ayisyen, kidonk yon ayisyen nouvo.<br />

Mwen ta renmen entegre gwoup moun<br />

sa a anndan sosyete ayisyen an ki kreye<br />

sa n rele neyo ayisyen oubyen ayisyen<br />

nouvo. Nou poko ka pale de nouvèl<br />

Ayiti, paske pap janm ka gen yon nouvèl<br />

Ayiti si pa gen neyo Ayisyen, sa n<br />

ta defini kòm ayisyen konvèti, ayisyen<br />

chanje.<br />

Nou ka konprann jan pwovèb la<br />

di sa “bwa kwochi paka drese”, yon seri<br />

moun ki dòmi, leve nan vèdegri, moun<br />

sa yo pa pral pran yon beny pou yo<br />

chanje. Menmsi, kòm yon figi anblematik,<br />

ou ta ka mete labou a nan je yo,<br />

men yo pa pral lave l nan fontèn siloye<br />

a, y ap rete avèg.<br />

Nivo patriyotis mwen, li toujou<br />

nan kè m, m pote l sou mwen kote m<br />

pase.<br />

Sa n rele nouvo ayisyen an nap<br />

pale a, m vle fè yon figi avè l nan yon<br />

nouvo redaksyon ak endepandans nou<br />

an. Sa n ta rele « l’acte de la nouvelle<br />

indépendance d’<strong>Haiti</strong> :il nous faut la<br />

peau de l’amour pour parchemin, le<br />

crane de la liberté pour écritoire, le<br />

sang de l’union pour encre et la justice<br />

pour plume ». Sa ta dwe esplike kòmsi<br />

Ayiti se yon peyi ki ta dwe ekri sou yon<br />

lòt papye. « Moi John Steve Brunache,<br />

avec toute la force des dieux de ma race<br />

et ceux de mes ancetres, je marche le<br />

front altier, la tête droite, d’un pas décidé,<br />

je vais mon chemin avec devant<br />

moi : Toussaint Louverture sur les lieux<br />

de l’Est, Alexandre Pétion à l’Ouest,<br />

Jean Jacques Dessalines au Sud et Henri<br />

Christophe au Nord ».<br />

JR – Ou anplaye yon mo nouvo<br />

« neyo ayisyen ». Kijan ou defini yon<br />

neyo ayisyen?<br />

JSB – Neyo ayisyen se ayisyen<br />

nouvo. Se menm jan an tou, si m t ap<br />

pale sou relijyon, m t ap di neyo vodou<br />

oubyen nouvo vodou. Si nou pa janm<br />

rann nou kont tan n ap viv ladan l<br />

nan se yon tan nouvo, nou pap janm<br />

konprann sa k ap pase. Si jounen jodi a,<br />

blan yo oubyen lòt pèp yo ki se moun<br />

ki pa t janm dakò mache kòtakòt ak<br />

moun nwa, noumenm ayisyen anpatikilye,<br />

nou wè jounen jodi a moun<br />

sa yo ap kouri sòti toupatou sou latè<br />

pou vin ede nou, pote n konkou apre<br />

dezas tranblemanntè a. Sa vle di konkrètman,<br />

noumenm, an tèm vwazinaj,<br />

nou ta dwe wè, konprann anviwonman<br />

nou yon lòt jan. 12 janvye pèmèt nou<br />

konprann tout moun sou latè se frè ak<br />

sè, e gen yon sèl kòd ki mare nou tout<br />

ansanm, se lanmou. Jan m konsevwa<br />

nouvo ayisyen an, se pa yon moun ki<br />

toujou pè epòk Divalye a (papa ak pitit),<br />

yon epòk ki pase deja, l ale fè wout li.<br />

Sa vle di pou nou, nouvo ayisyen an se<br />

yon moun ki dwe soup, yon moun dyalòg,<br />

toleran, ouvè. Men tou, yon moun<br />

pratik, ki pa pral dòmi nan vèdegri. Se<br />

yon moun ki chase lakay li laperèz,<br />

lavyolans ak entranzijans pou l kapab<br />

vanse, enpi konprann peyi a, nasyon<br />

an tout antye. Se konsa nou konprann e<br />

defini neyo ayisyen an oubyen ayisyen<br />

nouvo, tankou yon moun ki gen yon vizyon<br />

global, mondyal; ki pre pou l chita<br />

ak lòt pèp ki genyen lòt teknoloji ak lòt<br />

mwayen ki ka ede nou konstwi peyi a.<br />

JR - Yon dènye mo pou Lektè<br />

Ayiti Libète yo.<br />

JSB – Ayiti Libète se yon enstiti-<br />

L’Art et son Histoire<br />

L’Art des Chasseurs<br />

Aujourd'hui nous abordons un moment<br />

important de l'histoire de<br />

l'humanité. Il s'agit d'une période où<br />

l'homme ne vivait que de la chasse<br />

et de la cueillette, parce qu'il n'avait<br />

pas encore découvert l'agriculture.<br />

Comme nous l'avions dit au début,<br />

chaque période de l'histoire de l'homme<br />

s'accompagne d'une forme d'art.<br />

L'époque des Chasseurs connue<br />

comme telle dans l'histoire, va de paire<br />

avec celle de la cueillette. La plus remarquable<br />

et la plus célèbre de la première<br />

manifestation de l'art au cours de<br />

cette période est une figurine féminine,<br />

découverte à Willendorf en Autriche,<br />

il y a 30.000 à 27.000 ans avant J.C.<br />

Cette pièce mesure 11cm de haut.<br />

L'œuvre est taillée en calcaire et<br />

semble à l'origine avoir été couverte de<br />

pigments, dont il reste des traces. La<br />

rondeur exagérée du corps donne une<br />

impression d'obésité molle aussi sensible<br />

que visible. Les mains reposent sur<br />

les seins, les bras et le bas des jambes<br />

ne sont que sommairement esquissés.<br />

Cette femme n'a pas de visage. Sa tête<br />

Suite de la page (17)<br />

J'ai du talent, plus qu'il n'en faut.<br />

Je me refuse à vous convaincre. Bon gré,<br />

mal gré, vous finirez par vous en apercevoir.<br />

Ma suffisance et mon aplomb<br />

vous agacent ? Quel dommage !<br />

Tout le monde se reconnaît,<br />

mais personne ne se connaît. Tous les<br />

mardis, tous les mercredis, sur la piste,<br />

je te vois comme tu me vois. Ma redoutable<br />

mémoire intervient et ne me<br />

trahit pas. Tenez, par exemple, lui, à<br />

ma droite. Hier matin, il bossait à la<br />

station-service de Villiers-le-Bel. Je le<br />

sais. J'y ai fait mon plein. Ce soir, il se<br />

cache derrière ses coûteuses lunettes<br />

Cartier. La semaine dernière, il me jurait<br />

ses grands dieux d'être rappeurs et producteur<br />

de la Mafia K1'Fry.<br />

Je viens de le crâner. Il le constate.<br />

Le pauvre s'étouffe alors en tirant<br />

nerveusement une bouffée de son Cohiba.<br />

Un peu plus loin, encerclée par un<br />

nuage de fumée, une jolie fille accoudée<br />

au bar sirote à la paille un onctueux<br />

milkshake à la fraise de ses lèvres<br />

humides. Elle met les hommes à ses<br />

pieds pour mieux les détrousser. Cette<br />

fille est l'employée du mois chez Quick.<br />

syon, yon jounal ki reflete Ayiti, k ap<br />

chante libète sou tout fòm. Men, anmenmtan<br />

tou, nan potansyalite l, se<br />

yon Ayiti libere. Kòm nou te di l, se noumenm<br />

ki anchennen pwòp tèt nou nan<br />

yon pakèt bagay, menm jan an tou, se<br />

noumenm ki pou libere tèt nou. Mo sa a<br />

nou gen pou n di pou lektè Ayiti Libète<br />

yo, li pa lòt bagay, yon mo lanmou, yon<br />

kout rèl pou chanjman ki ale nan sans<br />

batay la, yon kout rèl pou pwogrè ak<br />

moun ki vle vanse, yon kout rèl pou<br />

evolisyon moun k ap travay.<br />

Kèlkeswa moun nan ki konn li<br />

jounal la, kèlkeswa moun nan tou ki<br />

konn tande y ap pale sou Ayiti Libète, kit<br />

se nan jounal la li li l, kit se nan bouch<br />

moun li tande l, l ap toujou fè yo sonje<br />

yo pa dwe pè. Apre tout gwo fraka sa<br />

yo, tout terib trajedi sa yo sou peyi a, ki<br />

depacha l an miyèt moso, pèp la limenm<br />

toujou nan lari, l ap rele, l ap mande pou<br />

moun sispann foule dwa l anba pye. N<br />

ap di yo jounen jodi a, pandan y ap kiltive<br />

lanmou, se pou yo kiltive kouray ak<br />

bravou, pou yo pa pè pale. Pale, voye<br />

revandikasyon yo ale pou yo antre<br />

est entièrement recouverte de petites<br />

boucles courtes. Elle représente sans<br />

doute une image de la fertilité.<br />

Il s'agit probablement d'une espèce<br />

d'amulette destinée à être tenue<br />

dans la main. La Venus de Willendorf<br />

se retrouve actuellement au Musée<br />

d'histoire naturelle à Vienne.<br />

La deuxième manifestation tout<br />

aussi remarquable au cours de cette<br />

période, une autre statuette connue<br />

sous le nom de l'homme de Brno, est<br />

retracée vers 30.000 à 25.000 ans<br />

avant notre ère, en Tchécoslovaquie.<br />

C'est une statuette de 20 cm de haut,<br />

faite en ivoire.<br />

La statuette représente un homme,<br />

mais elle est sérieusement endommagée.<br />

Elle date de la même période<br />

que La Venus de Willendorf . Elle a été<br />

retrouvée dans la tombe d'un homme<br />

de haut rang. Le corps est schématiquement<br />

représenté. L'attention du créateur<br />

a été portée sur la tête, qui est réalisée<br />

dans un rendu naturaliste, avec des cheveux<br />

courts. Les yeux sont profondément<br />

enfoncés dans l'orbite. La pièce se<br />

retrouve aujourd'hui au Musée Morave,<br />

à Brno en Tchécoslovaquie.<br />

Ses lentilles bleues, son visage protéiforme<br />

et son épais maquillage la rendent<br />

méconnaissable. Fiez-vous à mon<br />

expérience. Regardez, elle détourne la<br />

tête en m'apercevant. Au royaume de<br />

l'esbroufe, les noctambules sont rois.<br />

La mythomanie légende leurs contes.<br />

Stuc, toc et strass annihilent toute vérité<br />

dans un abîme pailleté.<br />

Le DJ est tout excité. La salle<br />

vibre, ses platines s'échauffent. Les vinyles<br />

passent et repassent sans fin, une<br />

boucle de tubes rap, ragga, dancehall,<br />

débauche de morceaux choisis hip-hop.<br />

Throw your hands up. Au son de cette<br />

phrase, les habitués lèvent les bras,<br />

la salle toute entière saute dès qu'elle<br />

entend un jump. On danse comme des<br />

cinglés. La fête est là, réussie. Je suis<br />

dans le carré VIP, retranchée près de<br />

l'open bar. À quelques mètres de moi,<br />

des yeux verts me scrutent. Leurs assauts<br />

prolongés sont à deux doigts de<br />

gâcher ma soirée lorsque enfin, je retrouve<br />

quelques rappeurs, authentiques<br />

Stars du ghetto qui incarnent les nouveaux<br />

héros d'une intégration qui avait<br />

mal commencé.<br />

nan tout zòrèy yo dwe antre. Voye bon<br />

jan koze ki pou pèmèt yo libere tèt yo<br />

ak konsyans ayisyen an. Voye pawòl<br />

monte ki pou libere tout zonbi yo, zonbi<br />

k ap dòmi nan vèdegri ak kleren, zonbi<br />

nan palè, zonbi nan ministè, zonbi toupatou.<br />

Menmjan Ayiti Libète ap ekri,<br />

mwen menm m ap chante, yomenm fòk<br />

yo pale, paske se dwa yo pou yo pale,<br />

men pale nan sans lajistis ak libète. Pale<br />

pou yo fè tout moun konnen yo se yon<br />

pèp ki anndan yon sivilizasyon; valè<br />

yo, bèlte yo, syans yo, eritaj kiltirèl yo,<br />

se sa k fè nasyon an. E kèlkeswa syans<br />

ki nan men yo a, kit li se vodou, maji,<br />

tanbou, mizik, sèvi avè l pou fè peyi a<br />

vanse. Se toujou menm kesyon an: ki<br />

kote nou vle ale? Ki kote nou vle rive?<br />

Repons la, se yon Ayiti tou<br />

nèf kote tout moun va jwenn jistis,<br />

edikasyon, sante. Yon Ayiti kote pèp<br />

ayisyen va rive viv ak yon nouvo mantalite.<br />

JR – Nan non Ayiti Libète, mwen<br />

di w mèsi, bòn chans!<br />

JSB – Mèsi Jackson!<br />

18<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010


Un livreur de Pizza assassiné à Boston<br />

Par Jackson Rateau<br />

« Le mercredi 8 septembre<br />

dernier, dans la localité<br />

de Dorchester, Boston,<br />

Etat de Massachusetts,<br />

un ouvrier au nom de Richel<br />

Nova, travaillant à livrer<br />

des pizzas, a été poignardé<br />

par 3 jeunes bostoniens<br />

dont Alexander Emmanuel<br />

Gallet, 18 ans, Michel André<br />

Saint Jean, 20 ans (haïtiens)<br />

et Yamiley Mathurin,<br />

Suite de la page (8)<br />

qui se sont succédés au pouvoir,<br />

elles ont été oubliées parce<br />

qu’elles n’étaient filles de<br />

personne. Survivant de cette<br />

période macabre de la vie nationale,<br />

je suis la mémoire de<br />

cette génération, celle d’après<br />

1986 qui affrontait les fusils<br />

avec les mains nues, celle<br />

qui ne reculait devant rien<br />

pour empêcher ce que nous<br />

sommes en train de vivre<br />

aujourd’hui, l’occupation du<br />

territoire national. C’est une<br />

génération désintéressée qui<br />

marchait des kilomètres pour<br />

publier des notes de protestation<br />

à travers la presse,<br />

une génération qui rêvait au<br />

grand jour. Je suis fier d’avoir<br />

appartenu à ce groupe de<br />

femmes et d’hommes qui ont<br />

contribué à faire de moi ce<br />

que je suis. En ce moment de<br />

grand souvenir, j’ai une pensée<br />

spéciale pour les martyrs<br />

de ma génération, plus particulièrement<br />

Ely Laroque,<br />

victime des dérives dictatoriales<br />

des militaires en furie.<br />

Salvador Allende, un<br />

symbole vivant<br />

Je lisais que Socrate et<br />

Jésus-Christ représentent les<br />

deux plus grands sages que<br />

même la mort n’arriva pas à<br />

effrayer. Socrate a bu du poison<br />

de sa propre main, Jésus<br />

17 ans, haïtienne. Selon ce<br />

qu’a indiqué le commissaire<br />

de police de Dorchester Edwards<br />

Davis, les meurtriers<br />

avaient précédemment appelé<br />

une pizzeria pour placer<br />

une commande à livrer.<br />

Armés d’un long couteau,<br />

ils ont poignardé mortellement<br />

l’ouvrier Richel Nova,<br />

volé une petite valeur qu’il<br />

avait en sa possession,<br />

puis se sont enfuis avec<br />

sa voiture. « Richel Nova<br />

était un rude travailleur<br />

Christ, même sur la croix,<br />

implorait le pardon pour les<br />

soldats romains qui perçaient<br />

ses entrailles « car ils ne savent<br />

pas ce qu’ils font ». Salvador<br />

Allende, certain de sa<br />

mort prématurée, l’embrassa<br />

avec sérénité et tranquillité<br />

tout en exprimant son allégeance<br />

à son peuple que :<br />

« Dans cette étape historique,<br />

je paierai par ma vie ma<br />

loyauté au peuple ». Il affrontait<br />

la mort avec un courage<br />

exemplaire, ce qui fait de lui<br />

le héros latino-américain. Lui,<br />

le premier qui a ouvert la voie<br />

des élections au peuple, de la<br />

même façon que Fidel Castro<br />

l’avait révélé 13 ans avant,<br />

que la révolution est possible<br />

dans le continent américain.<br />

Allende a démontré que<br />

les peuples peuvent gagner<br />

à travers les urnes quoique<br />

suscitant l’empire à de scandaleuses<br />

barbaries humaines.<br />

Depuis lors, les expériences<br />

se poursuivent, Jean B. Aristide,<br />

avait repris le flambeau<br />

en 1991, puis ce fut le tour<br />

d’Hugo Chavez en 1994 au<br />

Venezuela, d’Evo Morales en<br />

Bolivie, de Raphaël Correa en<br />

Equateur, de Daniel Ortega au<br />

Nicaragua… Les peuples sont<br />

en ébullition, ils décident de<br />

prendre leur destin en main et<br />

sont conscients du risque que<br />

PRIME TIME DRIVING SCHOOL, Inc.<br />

Licensed Driving Instructors<br />

Learn to Drive<br />

Car * Bus * Truck<br />

• 5 Hour Class<br />

• Road Test Appointment<br />

• Point/Insurance Reduction Class<br />

• All classes for bus drivers and attendants<br />

Free CDL Training Program<br />

Having your CDL is like having your BA<br />

1 Hillel Place, Suite 3A<br />

(Junction of Nostrand & Flatbush)<br />

Brooklyn, NY (718) 859-8526<br />

Chery’s Brokerage, www.primetimedrivingschool.com<br />

Inc.<br />

1786 Nostrand Ave., Brooklyn, NY 11226<br />

Driving instructors NEEDED! We will train you!<br />

Tel: 718-693-8229 * Fax: 718-693-8269<br />

qui menait une vie honnête<br />

pour s’occuper de sa<br />

famille. Il a été attaqué<br />

par 3 voyous. Pour une<br />

petite somme d’argent,<br />

ces suspects ont commis<br />

des actes ineffables de<br />

violence, n’ayant aucune<br />

pitié pour le travailleur.<br />

Le système de justice pénale<br />

de Massachusetts ne<br />

devrait également montrer<br />

aucune pitié dans sa détermination<br />

de les punir », a<br />

déclaré l’officier Davis.<br />

cela comporte.<br />

Désormais, du nord au<br />

sud, le système d’exploitation<br />

mangeur d’hommes est<br />

contesté dans le continent.<br />

Les luttes sociales sont de plus<br />

en plus régulières, sur fonds<br />

de crise économique où les<br />

gouvernements occidentaux<br />

affichent leurs misérables limites<br />

à redresser la situation.<br />

Ici aux Etats-Unis, les choses<br />

s’empirent. Dans une petite<br />

ville de l’état de Géorgie,<br />

Clayton County, les autorités<br />

sont obligées de stopper tout<br />

le système de transport public,<br />

utilisant l’autobus, abandonnant<br />

ainsi à leur sort plus<br />

de 8400 passagers qui l’utilisaient<br />

tous les jours.<br />

Dans Colorado Springs,<br />

les autorités municipales sont<br />

obligées d’éteindre un tiers de<br />

l’électrification des rues, soit<br />

24512 de pylônes d’éclairage<br />

électriques pour pouvoir<br />

balancer le budget de la ville,<br />

plongeant ainsi dans l’obscurité<br />

une bonne partie. En<br />

même temps, le gouvernement<br />

distribue de l’argent aux<br />

plus riches sous toutes les formes<br />

possibles et imaginables.<br />

Je lisais un petit journal<br />

édité dans la ville de Bucks<br />

County de l’état de Pennsylvanie.<br />

L’auteur a révélé<br />

que 9.1 milliards de dollars<br />

ont disparu en<br />

Irak et personne<br />

n’arrive encore<br />

à justifier cette<br />

forte somme.<br />

Le responsable<br />

du ministère de<br />

la défense, au<br />

Pentagone, estime<br />

que l’argent<br />

a été bel et bien<br />

dépensé, mais<br />

qu’il n’y a pas de<br />

factures disponibles.<br />

N’est ce pas<br />

risible ! En ces<br />

temps de grandes<br />

difficultés,<br />

je me réfère encore<br />

à Salvador<br />

Allende, pour<br />

dire : « Allez<br />

de l’avant, sachez<br />

que bientôt<br />

s’ouvriront de<br />

grandes avenues<br />

où passera<br />

l’homme libre<br />

pour construire<br />

une société<br />

meilleure ».<br />

Sit-in et<br />

manifestation des<br />

sinistrés<br />

Par Jackson Rateau<br />

Le vendredi 10 septembre<br />

dernier, dans le but<br />

de revendiquer de meilleures<br />

conditions de vie, des<br />

dizaines de sinistrés vivant<br />

dans différents camps de<br />

la périphérie métropolitaine<br />

ont observé un sit-in<br />

à l’entrée du siège du gouvernement<br />

au Bicentenaire.<br />

Bien que maintenus<br />

à distance par les policiers,<br />

assurant la sécurité des locaux<br />

logeant la primature,<br />

les manifestants, chapeautés<br />

par l’organisation Force<br />

de Réflexion et l’Action sur<br />

la Problématique du Logement<br />

(FRAKKA), ont lancé<br />

des messages virulents au<br />

président Préval et au Premier<br />

ministre Jean Max Bellerive,<br />

leur réclamant de leur<br />

pourvoir des logements décents.<br />

Ils en ont profité pour<br />

dénoncer les conditions infrahumaines<br />

de saleté et de<br />

misère régnant dans les centres<br />

d’hébergement. Ils ont<br />

aussi dénoncé les menaces<br />

d’expulsion dont ils sont<br />

victimes de la part des mairies<br />

et des propriétaires des<br />

domaines privés.<br />

Par ailleurs, le lundi 13<br />

septembre 2010, des centaines<br />

de sinistrés issus des centres<br />

d’hébergement dont Camp<br />

Corail, Jérusalem et Canaan II,<br />

ont manifesté devant les locaux<br />

du Palais national où ils ont<br />

exposé leur piteuse condition<br />

de vie dans les camps. Ils ont<br />

déclaré avoir été placés dans<br />

ces zones désertiques seulement<br />

pour 3 mois, alors qu’ils<br />

encourent 6 mois. Ils sont tous<br />

dans l’impossibilité d’envoyer<br />

leurs enfants à l’école.« Nous<br />

sommes de la commune de<br />

Delmas. Des ONG comme ARS,<br />

OIM et World Vision nous ont<br />

tout bonnement délogés des<br />

camps de Delmas et nous ont<br />

placés à Camp Corail, seulement<br />

pour 3 mois. Maintenant<br />

nous vivons plus que 6<br />

mois dans ce camp d’enfer où<br />

nous avons connu 4 cyclones.<br />

Jusqu’à présent, elles ne nous<br />

ont rien dit, ces ONG. Donc,<br />

aujourd’hui, nous sommes en<br />

protestation contre tous ces<br />

mensonges, ces tromperies du<br />

gouvernement et des ONG », a<br />

déclaré un des manifestants du<br />

Camp Corail. « Nous venons de<br />

3 camps : Corail, Jérusalem et<br />

Canaan II. Nous commençons<br />

à enregistrer des morts dans<br />

nos rangs. Les vieillards, les<br />

enfants, les femmes qui ne<br />

peuvent pas résister à la faim<br />

et aux maladies sont morts »,<br />

a indiqué un jeune homme.<br />

« Je vis au Canaan II.<br />

J’ai 8 enfants. Je n’ai aucune<br />

demeure où poser ma tête<br />

avec mes enfants. Les grandes<br />

bourrasques et les violentes<br />

averses nous ont fouettés »<br />

s’est plainte une femme.<br />

Suite de la page (13)<br />

écartant le Parti communiste<br />

et aboutissant de fait à la constitution<br />

d’une dictature oligarchique],<br />

qui ont le sombre<br />

record d’avoir fait découvrir<br />

en Amérique latine l’image du<br />

prisonnier-disparu, avec plus de<br />

5 000 vénézueliens qui ont été<br />

prisonniers, torturés et ensuite<br />

disparus. « Ils ont été assassinés<br />

– a souligné Wimmer –<br />

par les mêmes qui aujourd’hui<br />

raniment l’anti-communisme<br />

et se présentent, certains<br />

d’entre eux, comme candidats<br />

à l’Assemblée nationale et au<br />

Parlatino », a-t-il dit.<br />

Le PCV a rappelé que la<br />

totalité des disparus vénézueliens<br />

proviennent de la « fausse<br />

démocratie » de l’époque des<br />

40 ans du Pacte du Punto Fijo,<br />

où veut nous ramener cette<br />

opposition apatride. Le PCV a<br />

évoqué le souvenir de Donato<br />

Carmona et Alberto Lovera,<br />

comme exemple de ce qui s’est<br />

produit au Vénézuela sous les<br />

gouvernements de ceux qui se<br />

présentent aujourd’hui comme<br />

démocrates et qui ont été prisonniers<br />

et ensuite disparus.<br />

Pour ce qui est de Carmona,<br />

son corps n’est jamais réapparu<br />

et pour Lovera, c’est à la mer<br />

qu’ils jetèrent ses restes, après<br />

l’avoir torturé et assassiné.<br />

Les communistes se<br />

sont déclarés disposés à apporter<br />

tout leur soutien au<br />

Projet de Loi vérité, mémoire<br />

et réparation qu’a présenté<br />

l’organisation « Capitaine de<br />

navire Manuel Ponce Rodriguez<br />

» à l’Assemblée nationale.<br />

Traduction JC pour solidarite-internationale<br />

Cuba si Lorraine 7<br />

septembre 2010<br />

The President of Metropolitain College of New York, Dr. VINTON THOMPSON and<br />

Councilmember MATHIEU EUGENE invite you to attend the RECEPTION CEREMONY<br />

Welcoming the MCNY <strong>Haiti</strong>an citizen Scholarship recipients.<br />

September 16, 2010 4:00 – 6 pm<br />

Place : Brooklyn Borough Hall 2nd Floor Rotonda<br />

Light refreshment will be served.<br />

Please contact the office of Councilmember MATHIEU EUGENE at (718) 287-8762<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010 Haïti Liberté 19


Yon kozman ak John Steve Brunache!<br />

Jackson Rateau - Chak fwa<br />

yon moun di John Steve Brunache,<br />

non sa a sonnen fò, li frape zòrèy<br />

ak lespri avèk yon pakèt bèl souvni.<br />

Konsa tou gen anpil moun ki tande<br />

non an, men ki pa konnen ou, èske<br />

ou kapab di nou ki moun, ki John<br />

Steve Brunache?<br />

John Steve Brunache – Mwen<br />

se yon chantè, nonsèlman sa, mwen<br />

gen yon lòt talan petèt ou ka pa konnen,<br />

mwen se yon powèt. Anpil<br />

moun pa konnen si m se yon evanj<br />

limyè tou, sètadi yon moun k ap<br />

pale pou yon nouvèl konsyans. Gen<br />

moun ki rele l pastè, pè, predikatè,<br />

antouka, yon moun k ap pale pou<br />

yon nouvèl konsyans, pou yon nouvo<br />

mantalite, se yon moun k ap pale<br />

sou chanjman. Mwen se yon papa,<br />

yon sitwayen inivèsèl ki gen yon fòmasyon<br />

nan Ar dramatik. Mwen se<br />

yon animatè radyo, mwen te travay<br />

nan radyo Metwopòl an Ayiti, Ozetazini<br />

espesyalman nan Nouyòk mwen<br />

te travay nan radyo Twopikal, Radyo<br />

Verite ak nan Radyo Solèy kote m<br />

te direktè pwogramasyon. Pou tout<br />

moun ki pat konnen m yo, m se John<br />

Steve Brunache, yon ayisyen inivèsèl.<br />

JR – Lakilti se yon zam, se yon<br />

fòs nan tout batay pou liberasyon<br />

yon pèp. Se nan sans sa a, ou jwenn<br />

atis k ap goumen ak plim yo, gita<br />

yo, tanbou yo, mikwo yo, penso yo<br />

elatriye. Ou menm John Steve Brunache<br />

k ap goumen avèk yon bwa<br />

gita anba bra ou ak yon mikwo nan<br />

bouch ou. Eske ou panse konbatan<br />

tankou w yo kab sèvi ak lakilti kòm<br />

zam pou yo goumen, èske w kwè<br />

nou ka rive?<br />

JSB – M ap di l kareman, wi<br />

nou ka rive. Ak yon sèl diferans, gen<br />

moun ki pran plis tan, gen sa ki pran<br />

mwens tan, depann chemen yo pase,<br />

zam yo sèvi, oubyen kouraj yo nan<br />

lit la. Ou itilizeyon yon mo « rive »,<br />

se byen di. Men rive ki kote? Se vre<br />

depi lontan, n ap sèvi ak plim, gita,<br />

mikwo, lakilti anjeneral, pou n goumen<br />

kont tout sistèm fachis, reyaksyonè<br />

gwo peyi enperyalis, krazezo,<br />

diktatè tout fòm tout koulè yo met<br />

sou pye. Men, anmenmtan tou, èske<br />

n janm chita ansanm pou n defini<br />

klè kou dlo kòk objektif nou, sa vle<br />

di, kote n vle ale. M panse, se mank<br />

sa n ta rele règ ak prensip anndan<br />

dyalòg la ki ba nou reta sa a. Men,<br />

nou ka toujou rekipere tan nou pèdi<br />

si n sèvi ak zam lapanse, paske, se pi<br />

gwo zam ki ekziste nou te konn itilize<br />

depi lontan. Nan tout engredyan<br />

n ap reyini pou n fè lit la vanse, pou<br />

n reyisi, gen youn nou toujou neglije,<br />

se dyalòg. Nou pa janm vrèman chita<br />

ansanm pou n defini ki kote nou prale,<br />

ki kote n vle rive. Konsa, jan m te<br />

reponn kesyon an pi wo a: wi nou ka<br />

rive; men, ki kote?<br />

Depi kèk tan deja, n ap voye<br />

kout rèl, kònen lanbi rasanbleman<br />

pou yon konsòsyòm ak yon dyalòg.<br />

Yon dyalòg detèmine, dirije, disipline<br />

pou n di klè kote n vle rive. Vwa nou<br />

rete initil, tankou moun k ap rele<br />

nan dezè. Non sèlman sa, anplis nou<br />

pa janm gen repons, menm sa nou<br />

te kòmanse fè, tout pèdi. Se gade n<br />

gade nou wè opòtinis tout plimaj, tout<br />

koulè anvayi nou. Gen kèk moun se<br />

opòtinis pwofesyonèl yo ye, kote<br />

tanbou a bat, yo pral danse l, kote<br />

tab la drese, yo pral manje, san yo<br />

pa t janm fè anyen nan preparasyon<br />

ni fèt la ni manje a. Opòtinis yo se<br />

konsa yo ye, se konsome l konsome<br />

san travay. Kidonk, moun sa yo k<br />

ap travay ak plim, mikwo, tanbou<br />

elatriye, nan lit la, travay yo a gate,<br />

paske, yo nik rete toudenkou, yo wè<br />

lòt moun ki pat patisipe nan preparasyon<br />

travay la pote boure pou yo vin<br />

pran woulib, vin jwi. Kidonk, kòm<br />

yo pat konnen anyen nan sa k te fèt<br />

deja sou preparasyon travay la, tout<br />

bagay vin gate nan men yo.<br />

JR – Eske gen lespwa pou pèp<br />

Ayisyen an jwenn yon delivrans,<br />

oubyen sa n ta rele yon dezyèm<br />

endepandans?<br />

JSB – An n pran dabò dezyèm<br />

endepandans lan, se limenm m ap<br />

preche tout tan. Se chimen lavi, chimen<br />

lanmou, chimen limyè. Nou pa<br />

pale l menmjan ak zansèt nou yo ki<br />

te kase gwo chenn asye pou yo te<br />

pran epi ba nou yon endepandans<br />

fizik. Nou ka pran yon endepandans<br />

tout bon, lè n kase chenn ki nan<br />

mantalite nou. Si nou goumen kont<br />

yon sistèm, nou genyen, epi apre<br />

viktwa a, nou youn leve kont lòt,<br />

pa gen endepandans, pa gen viktwa,<br />

paske li enposib pou w ta konsome<br />

endepandans lan nan chen manje<br />

chen. Jan m wè endepandans lan, se<br />

kòm yon endepandans ideyal, yon<br />

endepandans ki nan tèt nou, nan kè<br />

nou ak nan nanm nou. Kòman m wè<br />

w, kòman w wè m. Eske w vle ralanti<br />

m nan travay mwen, èske m vle ralanti<br />

w nan travay ou. Sa pa t ap gen<br />

okenn sans dayè, piske travay pa m<br />

ta dwe pou avansman pa w e travay<br />

pa w pou avansman pa m. Paske<br />

n ap viv nan yon sosyete kote tout<br />

sa w fè anndan kolektif la ki bon,<br />

enben, li bon pou tout moun. Kòm<br />

ekzanp, nan koup dimonn foutbòl ki<br />

sòt pase a, nou wè jwè yo reflete sou<br />

nasyon yo. Ayisyen konprann lojik<br />

sa a byen, men yo jis pa vle pratike<br />

l. Kidonk, kòm pèp ayisyen an nan<br />

peyi Dayiti se yon pèp yo « chozifye<br />

», si w pèmèt mwen di tèm nan<br />

konsa. Li pa konprann sa k ap pase,<br />

kòm otè Alphonse Daudet te di: “Lè<br />

w se yon moun ki tounen yon choz,<br />

fòk ou travay 2 fwa pi plis pou w vin<br />

tounen menm moun ou te ye anvan<br />

an, oubyen moun menm jan ak<br />

tout moun”. Kidonk, politisyen tout<br />

koulè, tout plimaj chozifye pèp la, fè<br />

l fè jiwèt, mete l nan lari lè yo vle, lè<br />

yo bezwen regle zafè yo, jete prezidan,<br />

monte prezidan.<br />

Mwen menm, mwen panse<br />

moun ki chozifye nan nivo sa a pa<br />

ka rekonèt yo lib, yo endepandan,<br />

paske, an reyalite, moun nan pa depann<br />

de pwòp tèt li tout bon vre. Kèk<br />

kote, sou yon fòm ou yon lòt, li gen<br />

yon moun k ap deside pou li.<br />

Anndan endepandans lan tou,<br />

gen sa yo rele libète, kote ni mwen ni<br />

ou, fòk nou youn respekte libète lòt.<br />

Tout bagay sa yo, se yon travay nan<br />

pwosesis mantal, kolektif yon pèp,<br />

gwo mesye yo ki pran pòz mèt pèp la<br />

pa janm vle fè, e yo pap janm fè tou.<br />

Nou wè nèg tout kalite, tout<br />

koulè, lè yo bezwen pèp la pou l al<br />

vote, yo mache chèche l nan tout<br />

twou kote l kache kò l, nan tout tèt<br />

mòn, nan tout plenn, nan tout ti<br />

kayit kote l ap trennen madoulè mizè<br />

l ak lapenn li. Apre yo fin vote, tout<br />

bagay fini nan biwo vòt la. Yo pa<br />

janm, omwen, chèche fè limyè pou<br />

yo ta ba li yon ti klète nan kalbas tèt<br />

li. Sa k pi lèd ankò, ki menm santi<br />

nan nen nou, nou jwenn lòt moun<br />

ki sòti nan lòt peyi, moun ki pa fèt<br />

oubyen leve an Ayiti, yo aprann yo<br />

avèk bonjan teknik kòman pou yo<br />

John Steve Brunache<br />

pratike operasyon chozifikasyon an<br />

sou pèp la. Moun sa yo, pèp la pale,<br />

yo pale, men youn pa tande lòt, youn<br />

pa konprann lòt.<br />

Pou mwen menm, endepandans<br />

enplike yon pakèt bagay tankou<br />

sans libète, responsablite ak moral. M<br />

ap fini repons lan ak pawòl sa a pou<br />

m di: endepandans se edikasyon, enstriksyon<br />

ak lajistis.<br />

JR – Eske se pa yon revolisyon<br />

tout bon vre ki pou ta fèt?<br />

JSB – Si gen yon lidè ki kache<br />

yon kote, k ap prepare l, k ap travay<br />

pou l sezi tout mouvman anndan<br />

peyi a ak tout ajitasyon deyò peyi a,<br />

pote yo nan yon kanal, enpi sonnen<br />

lanbi rasanbleman, rele konbatan<br />

mache kontre pou demare revolisyion<br />

an, se pou l parèt tèt li. Si l kache<br />

nan yon bwat oubyen nan matris<br />

manman l, ke l sòti, paske li lè li tan<br />

pou gen yon zak konkrè ki akonpli<br />

nan enterè mas pèp sa a. Sepandan,<br />

tout sa n ap di la a, nou konnen gen<br />

anpil barikad sou wout ki pou mennen<br />

nou nan revolisyon an.<br />

Suite à la page (18)<br />

Regards Critiques<br />

Markus Schwartz : une autre approche du tambour<br />

Le tambourineur américain Markus Schwartz vient de signer son deuxième<br />

Compact Disque (Markus Schwartz & Lakou Brooklyn). C’est un CD de six<br />

titres, dont cinq chants traditionnels haïtiens (Yanvaloux, Seremoni Tiga, Cecia,<br />

Gade Drum n Bass) et une reprise d’(Equinox) de John Coltrane. Les arrangements<br />

et l’enregistrement sont réalisés par Markus lui-même et les musiciens<br />

qui l’accompagnent sur le disque. Il s’agit de Jean Caze (trompette, flugelhorn,<br />

voix, conch shell), Monvelyno Alexis (guitare électrique, voix, percussion) et<br />

Paul Beaudry (basse acoustique, percussion).<br />

Le CD est soumis dans un cachet peu discret. Présenté sur un fond<br />

noir, servant de socle au symbole fort de résistance du peuple haïtien, le Marron<br />

Inconnu, drapé du bicolore bleu et rouge, Markus Schwartz & Lakou Brooklyn<br />

revendique du haut de ces six pistes une place sur l’échiquier musical à<br />

tendance world beat, ancré dans la musique haïtienne. C’est l’une des deux<br />

meilleures livraisons artistiques depuis le début de l’année dans la communauté<br />

des haïtiens vivant à New York. En cela je ne fais pas de différence entre un CD,<br />

un tableau, une sculpture, un film ou un ballet, sans pour autant essayer d’en<br />

établir la moindre comparaison.<br />

Les musiques que comporte le CD de Markus font partie du<br />

patrimoine musical haïtien. Ce qui sous-entend qu’avant lui, d’autres musiciens<br />

les ont interprétées sur des arrangements différents. Pourtant on croirait les<br />

entendre pour la première fois en auditionnant le travail réalisé par la bande à<br />

Markus. C’est l’une des rares fois où, elles sont parées de manière aussi légère<br />

et aussi belle.Une bonne musique est avant tout légère.<br />

À côté de Markus, l’enregistrement de ce CD a bénéficié du<br />

savoir-faire de trois musiciens exceptionnels. Il s’agit de Jean Caze, le trompettiste<br />

haïtien dont la renommée n’est plus à faire, de Monvelyno Alexis, chanteur<br />

guitariste qui vient de sortir son premier disque et de Paul Beaudry à la basse<br />

acoustique, qui a fait preuve sur ce travail d’un doigté exceptionnel.<br />

À l’opposé de la plupart des percussionnistes de ce courant musical, Markus<br />

Schwartz joue sans faire de bruit ni de tapage. Sous ses doigts, le tambour<br />

change de tempérament en fonction de la personnalité des arrangements. Il ne<br />

se comporte pas comme un instrumentiste installé au milieu d’un désert qui<br />

tente de se faire entendre par les gens de la ville la plus proche. Il opère à la<br />

manière d’un musicien avisé, qui tient compte des autres instruments dans<br />

l’orchestre et du rôle assigné à chacun d’entre eux dans l’architecture musicale.<br />

Sous ses paumes, on ne voit pas de différence entre cet instrument considéré<br />

comme exotique et n’importe quel autre dans l’organisation rythmique de cette<br />

musique. Conscient du rôle fondamental d’un tambour dans la musique et<br />

particulièrement dans une musique dont il a pour mission de charrier tout un<br />

héritage ancestral, il n’hésite pas à briser le linéaire du rythme traditionnel pour<br />

en enrichir la trame au besoin.<br />

Placé au milieu d’une musique produite par quatre ou cinq<br />

instruments jouant simultanément, où la redondance n’a aucune prise, le<br />

tambour émerge comme un astre et laisse suffisamment de place à chaque<br />

autre instrument d’en faire autant. Il devient alors tout à fait évident de pouvoir<br />

identifier chaque instrument ainsi<br />

que la tâche qui lui a été assignée<br />

dans chaque morceau.<br />

Le jeu de Markus<br />

Schwartz est fluide et dépouillé des<br />

fatrasies qui alourdissent généralement<br />

la musique (Vodou) populaire<br />

haïtienne. Sa touche simple qui<br />

témoigne d’un bout à l’autre d’une<br />

dextérité accomplie en voie<br />

d’aboutissement, rappelle un peu<br />

celle de Jean Raymond Giglio, l’un<br />

des meilleurs tambourineurs<br />

haïtiens au cours de ces vingt<br />

dernières années. De son séjour en<br />

Haïti pour étudier le tambour et les<br />

chants traditionnels, Markus<br />

Schwartz a gardé l’essentiel de<br />

l’enseignement reçu des musiciens,<br />

qui ont été eux-mêmes à l’école des<br />

maîtres dans les Lakou Vodou<br />

(Souvnans, Sukri, Badjo) des<br />

Gonaïves.<br />

La musique dite «<br />

racine » produite par des musiciens<br />

haïtiens dans la communauté de<br />

New York, connaît depuis nombre<br />

d’années une traversée du désert,<br />

dont la fin ne s’annonce pas. Ce qui<br />

n’est pas différent dans la tendance<br />

Konpa Dirèk. Cette longue période<br />

de vache maigre due en grande<br />

partie à l’incapacité de la plupart de<br />

ces musiciens à intégrer un milieu<br />

où la compétition musicale est de<br />

plus en plus brutale s’impose<br />

comme une évidence. Au lieu de<br />

pratiquer leur instrument pour<br />

affronter un marché où les virtuoses<br />

sont au prix de « buy one get one<br />

free », ils préfèrent se terrer dans un<br />

passé révolu, qui n’était pas très<br />

brillant, pour tenter de mystifier les<br />

autres avec des discours châtiés<br />

sur un certain « mouvement racine<br />

» en s’enfonçant de plus en plus à<br />

chaque fois.<br />

Markus Schwartz &<br />

Lakou Brooklyn constitue à notre<br />

avis l’un des plus beaux<br />

hommages, qu’on pourrait adresser<br />

à la mémoire du compositeur,<br />

arrangeur haïtien Antalcidas Murat,<br />

considéré comme le père de cette<br />

musique indigéniste créée par le<br />

Jazz des Jeunes au milieu de la<br />

décennie ’40, dont la poussée<br />

libératrice a engendré la musique «<br />

racine » des années ’80-’90.<br />

Markus Schwartz &<br />

Lakou Brooklyn est un CD qu’il faut<br />

absolument avoir dans sa discographie.<br />

Prince Guetjens<br />

Critique<br />

TRUCKING, LLC<br />

<br />

VM TRUCKING LLC.<br />

IS YOUR CONNECTION TO HAITI<br />

VM TRUCKING Specializing In Shipping Full Container Loads With Personal<br />

Effects, Household Goods & Commercial Cargo, Relief Goods Etc...<br />

In addition to PORT-AU-PRINCE,<br />

VM TRUCKING now ships FULL CONTAINER LOADS and<br />

CARS to CAP HAITIEN & GONAIVES<br />

<br />

BOOKING, TRUCKING & SHIPPING TO PORT-AU-PRINCE, CAP HAITIEN & GONAIVES<br />

WE WILL BEAT THE COMPETITION<br />

PLEASE CALL GABRIEL or ROBERT<br />

(973) 690-5363<br />

Fax: (973) 690-5364<br />

Email: solutions@vmtrucking.com<br />

www.vmtrucking.com<br />

20<br />

Haïti Liberté<br />

Vol. 4 No. 9 • Du 15 au 21 Septembre 2010

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!