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18 Mai, jour du drapeau et de l'université ! - Haiti Liberte

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Vol. 5 • No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> 20 g<strong>de</strong>s/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 7<strong>18</strong>-421-0162<br />

Email: editor@haitiliberte.com<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

<strong>18</strong> <strong>Mai</strong>, <strong>jour</strong> <strong>du</strong><br />

Drapeau <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’Université !<br />

Bilan òganizasyon<br />

popilè yo sou yon lane<br />

Martelly sou pouvwa<br />

a!<br />

Page 6<br />

Voir page 4<br />

Pour un plat <strong>de</strong><br />

lentilles<br />

Page 7<br />

Ce beau <strong>drapeau</strong> <strong>de</strong> l’Université que nous créons, par ce message, à côté <strong>de</strong> l’autre, <strong>drapeau</strong> que nos pères forgèrent à<br />

l’Arcahaie, ce Bicolore glorieux que nous célébrons au<strong>jour</strong>d’hui. Qu’unis dans les combats comme dans les triomphes,<br />

la gloire passée <strong>de</strong> l’Ainé galvanisant le courage <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier venu, ces <strong>drapeau</strong>x puissent compléter la libération totale <strong>de</strong><br />

l’Etudiant <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Homme en Haïti.<br />

Lamothe achète le poste <strong>de</strong><br />

Premier ministre !<br />

Insurgeons-nous !<br />

Page 10<br />

Voir page 4<br />

Et pour que le crime soit parfait, selon quelques sénateurs <strong>et</strong> députés honnêtes, Laurent Lamothe a carrément ach<strong>et</strong>é le poste <strong>de</strong> Premier<br />

ministre par la distribution massive d’enveloppes <strong>de</strong> 100 milles dollars US tant aux sénateurs qu’aux députés à la<br />

vue <strong>et</strong> aux sus <strong>de</strong> la Nation<br />

Les bombar<strong>de</strong>ments<br />

terroristes <strong>de</strong> Damas:<br />

« Ma<strong>de</strong> in USA »<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

Liberté<br />

Un bilan désastreux assorti <strong>de</strong><br />

flagrantes illégalités!<br />

1583 Albany Ave<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

Tel: 7<strong>18</strong>-421-0162<br />

Fax: 7<strong>18</strong>-421-3471<br />

3, 2ème Impasse Lavaud<br />

Port-au-Prince, <strong>Haiti</strong><br />

Tél: 509-3407-0761<br />

Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

Par Berthony Dupont<br />

C<br />

’était déjà vraiment regr<strong>et</strong>table, écœurant <strong>et</strong> scandaleux, une injure<br />

même à la Nation, le parachutage par Washington <strong>de</strong> Michel<br />

Martelly à la tête <strong>de</strong> l’Etat haïtien à travers <strong>de</strong>s élections truquées,<br />

frau<strong>du</strong>leuses. Voilà que un an plus tard, malgré gaffes, comportements<br />

indécents, mépris <strong>de</strong>s revendications populaires, mensonges<br />

fieffés, attitu<strong>de</strong>s désinvoltes vis-à-vis <strong>de</strong> la presse, accrochages outranciers<br />

avec <strong>de</strong>s parlementaires, Martelly a le toup<strong>et</strong> <strong>de</strong> vouloir revendiquer<br />

un bilan. D’une audace à nulle autre pareille, il s’est plu à<br />

déclarer : « Je suis très, très content <strong>de</strong> mon bilan ». Hélas !<br />

Même quand Martelly ne se respecte pas, ce qui est bien connu,<br />

il <strong>de</strong>vrait savoir qu’il y a plein <strong>de</strong> patriotes, plein d’intellectuels honnêtes,<br />

plein <strong>de</strong> <strong>jour</strong>nalistes conséquents, plein <strong>de</strong> citoyens responsables,<br />

<strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> femmes politiques encore honnêtes en mesure<br />

<strong>de</strong> le regar<strong>de</strong>r droit dans les yeux, bref <strong>de</strong>s haïtiens authentiques qui<br />

au risque même <strong>de</strong> leur vie peuvent lui j<strong>et</strong>er à la face: monsieur le<br />

prési<strong>de</strong>nt, arrêtez vos mensonges éhontés, arrêtez <strong>de</strong> travestir la vérité.<br />

Pourtant les réactions auxquelles on <strong>de</strong>vrait s’attendre <strong>de</strong> la part<br />

<strong>de</strong> la société civile, <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> presse, <strong>de</strong>s partis politiques, restent<br />

molles, timi<strong>de</strong>s, à la limite complices.<br />

C’est vrai qu’on n’en est pas encore au chaos politique, mais<br />

au moins on s’attendait à un minimum <strong>de</strong> décence administrative,<br />

<strong>de</strong> moralité publique, <strong>de</strong> ce régime. C’est un pouvoir basé uniquement<br />

sur le bluff, les gestes démagogiques pour épater la galerie,<br />

l’imposture, les coups bas, la démagogie <strong>et</strong> autres scandales propres<br />

à causer <strong>de</strong>s dommages irréversibles au pays. Un pouvoir qui ne<br />

fait qu’institutionnaliser l’improvisation. En vérité, il ne s’agit pas<br />

seulement <strong>de</strong> viser Martelly, mais il faut aussi dénoncer ceux qui le<br />

laissent faire, encouragent ses dérives <strong>et</strong> applaudissent presque ses<br />

outrances langagières, son comportement égocentrique, suffisant,<br />

souvent grossier <strong>et</strong> caricatural.<br />

On s’attendait certes, à certains dérapages mais pas en aussi<br />

grand nombre. Pas un seul <strong>de</strong>s Premiers ministres désignés par Martelly<br />

n’était pleinement éligible au poste: Rouzier, Gousse Conille <strong>et</strong><br />

Lamothe, tous affublés d’un ou <strong>de</strong> plusieurs handicaps, heurtant les<br />

prescrits constitutionnels ou, dans le cas <strong>de</strong> Gousse, le respect <strong>de</strong>s<br />

droits <strong>de</strong> la personne. Malheureusement, nous avons un parlement<br />

croupion, dont la majorité <strong>de</strong>s membres sont <strong>de</strong>s sous-hommes sans<br />

colonne vertébrale, <strong>de</strong>s simiens prêts à marcher à quatre pattes, à se<br />

laisser aller aux actes les plus vils dès qu’ils voient se briller <strong>de</strong>vant<br />

eux le soleil <strong>de</strong>s liasses <strong>de</strong> bill<strong>et</strong>s verts.<br />

Sur le plan <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’Etat, <strong>et</strong> tout le mon<strong>de</strong> le sait, c’est<br />

la catastrophe totale, capitale, un phénomène s’apparentant au <strong>du</strong>valiérisme<br />

<strong>et</strong> au jeanclaudisme s’agissant <strong>du</strong> pillage <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong><br />

l’Etat <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s richesses <strong>du</strong> pays à leur avantage<br />

exclusif. De ce point <strong>de</strong> vue, il faut dire que l’une <strong>de</strong>s réalisations<br />

concrètes <strong>de</strong> ce régime, c’est d’avoir ouvert le ventre <strong>du</strong> pays aux investisseurs<br />

étrangers, afin que les multinationales viennent accroître<br />

leur fortune au détriment <strong>de</strong>s masses haïtiennes. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scente aux<br />

enfers, a fait que bon nombre <strong>de</strong> paysans ont déjà liquidé leurs terres<br />

à vil prix à ces étrangers, <strong>du</strong> fait qu’aucune tentative d’améliorer leur<br />

quotidien n’a jamais été tentée par le pouvoir en place. L’exploitation<br />

<strong>de</strong> nos ressources par <strong>de</strong>s nouveaux colons a atteint un tel niveau<br />

qu’il est maintenant quasiment impossible <strong>de</strong> stopper le processus<br />

voire le renverser.<br />

Alors, le moment actuel semble comme avoir été tracé d’avance,<br />

presqu’une fatalité. Aucune perspective <strong>de</strong> révolte ne point à<br />

l’horizon, même pas <strong>de</strong>s velléités <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s comptes à quiconque<br />

<strong>de</strong> ce gouvernement. A un moment, où <strong>de</strong> tous les coins <strong>du</strong><br />

globe, le besoin se fait pressant pour secouer le joug <strong>du</strong> capitalisme,<br />

<strong>du</strong> néolibéralisme, le régime <strong>de</strong> Martelly mérite que le peuple conjugue<br />

ses efforts pour s’en débarrasser avant qu’il ne soit trop tard.<br />

Personne n’a encore osé <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Martelly <strong>et</strong> à Lamothe,<br />

<strong>de</strong>ux actionnaires <strong>de</strong> la compagnie Global Voice, ce qui est advenu<br />

<strong>de</strong> l’argent kidnappé <strong>de</strong>s transferts <strong>et</strong> appels téléphoniques. Le Parlement-j’approuve<br />

qui en fait <strong>de</strong>vrait veiller au bon comportement<br />

<strong>de</strong> l’Exécutif, n’en dit rien vu que dans c<strong>et</strong>te atmosphère <strong>de</strong> corruption,<br />

nombre <strong>de</strong> parlementaires profitent pour s’enrichir <strong>et</strong> marchan<strong>de</strong>r<br />

leurs votes.<br />

Il est opportun <strong>de</strong> faire remarquer qu’à l’approche <strong>de</strong>s élections<br />

en République dominicaine aucun <strong>de</strong> leurs candidats n’est venu faire<br />

un tour en Haïti, alors que nos candidats, eux, à chaque élection se<br />

faufilent dans la République voisine, c’est pour faire quoi ? C’est à la<br />

lumière <strong>de</strong> ces observations, qu’il faut comprendre les raisons pour<br />

lesquelles jusqu’à présent, aucune enquête n’est en cours en <strong>Haiti</strong>,<br />

pour établir la vérité sur les 2.5 millions <strong>de</strong> dollars que Martelly aurait<br />

reçus <strong>de</strong> l’agent corrupteur <strong>de</strong> Fernan<strong>de</strong>z, le sénateur Félix Bautista.<br />

Comme on le voit, la corruption, si fatale à la vie économique<br />

<strong>et</strong> politique <strong>du</strong> pays est loin d’avoir cessé. Il ne fait pas <strong>de</strong> doute que<br />

le chaos actuel n’est autre que l’œuvre non seulement <strong>de</strong> l’infâme<br />

René Préval <strong>et</strong> <strong>du</strong> ténébreux pro-consul Bill Clinton, mais également<br />

<strong>de</strong> la bourgeoisie haïtienne qui n’a cessé <strong>de</strong> tout faire pour gar<strong>de</strong>r sa<br />

réputation <strong>de</strong> marionn<strong>et</strong>te manipulée <strong>et</strong> profiter <strong>de</strong> la situation pourrissante<br />

pour assurer à elle-même, <strong>et</strong> à ses proches les scandaleux<br />

privilèges auxquels elle a tou<strong>jour</strong>s été intéressée.<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> préten<strong>du</strong> bilan positif <strong>de</strong> Martelly, il faut rappeler<br />

le sort fait aux victimes <strong>du</strong> tremblement <strong>de</strong> terre. Oui, nombre<br />

d’entre elles ont été déplacées mais comment ? Certaines l’ont été<br />

manu militari, d’autres ont eu leurs abris détruits pour se r<strong>et</strong>rouver<br />

abandonnées à leur sort. D’autres encore, une minorité, ont été relogées<br />

dans <strong>de</strong>s camps pour être abandonnées à elles-mêmes, sans<br />

aucune assistance <strong>de</strong> l’Etat <strong>et</strong> <strong>de</strong>s organisations non-gouvermentales<br />

qui en majeure partie vivent <strong>de</strong>s ressources financières mises à la<br />

disposition <strong>de</strong>s déshérités <strong>du</strong> sort.<br />

C’est triste <strong>et</strong> même honteux <strong>de</strong> voir certains médias féliciter<br />

le tan<strong>de</strong>m Martelly-Lamothe, préférant interviewer Swe<strong>et</strong> Micky, lui<br />

donnant ainsi l’opportunité <strong>de</strong> véhiculer ses mensonges <strong>et</strong> ses lubies<br />

qui ne peuvent qu’agacer les gens honnêtes <strong>et</strong> blesser les revendications<br />

<strong>de</strong>s masses qui aspirent à une vie meilleure.<br />

S’il y a bilan, il est tout à fait négatif, il est même désastreux<br />

<strong>et</strong> Martelly n’a pas <strong>de</strong> quoi se montrer «très content». Un bilan qui<br />

n’arrête pas <strong>de</strong> s’alourdir <strong>de</strong> mensonges, d’accrocs à la démocratie,<br />

<strong>de</strong> violences langagières <strong>et</strong> d’enrichissement d’une clique honteusement<br />

<strong>et</strong> servilement agglutinée aux basques <strong>du</strong> chef.<br />

Email :<br />

editor@haitiliberte.com<br />

Website :<br />

www.haitiliberte.com<br />

Directeur<br />

Berthony Dupont<br />

Editeur<br />

Dr. Frantz Latour<br />

Rédaction<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

Collaborateurs<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Cajou<br />

Didier Leblanc<br />

Jacques Elie Leblanc<br />

Roger Le<strong>du</strong>c<br />

Joël Léon<br />

Clau<strong>de</strong>l C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

Ray Laforest<br />

Administration<br />

Marie Laur<strong>et</strong>te Numa<br />

Jean Bertrand Laurent<br />

DISTRIBUTION: CANADA<br />

Pierre Jeudy<br />

(514)727-6996<br />

DISTRIBUTION: MIAMI<br />

Pierre Baptiste<br />

(786) 262-4457<br />

Composition Et Arts<br />

Graphiques<br />

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WEBMASTER<br />

Frantz Merise<br />

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Bull<strong>et</strong>in d'Abonnment B Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012<br />

A remplir <strong>et</strong> à r<strong>et</strong>ourner à <strong>Haiti</strong> Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210<br />

Tel : 7<strong>18</strong>-421-0162, Fax 7<strong>18</strong>-421-3471<br />

Etats-Unis<br />

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2<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


A travers <strong>Haiti</strong><br />

Sit-in <strong>du</strong> MOLEGHAF <strong>de</strong>vant le Parlement<br />

contre la corruption<br />

Plusieurs dizaines <strong>de</strong> militants <strong>du</strong><br />

Mouvement <strong>de</strong> Liberté, Egalité<br />

pour la Fraternité <strong>de</strong>s Haïtiens (MO-<br />

LEGHAF) ont participé à un sit-in<br />

<strong>de</strong>vant les locaux <strong>du</strong> Parlement<br />

haïtien pour dénoncer la corruption<br />

qui gangrène les grands pouvoirs<br />

<strong>de</strong> l’Etat : l’Exécutif, le Législatif <strong>et</strong><br />

le Judiciaire, ce lundi 14 mai 2012,<br />

à l’occasion <strong>de</strong> la première année <strong>de</strong><br />

Martelly au pouvoir <strong>et</strong> <strong>de</strong> la clôture<br />

<strong>de</strong> la première session ordinaire <strong>de</strong><br />

la 49e législature. Selon les dirigeants<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te organisation population<br />

<strong>du</strong> Fort-National, un quartier populaire<br />

qui se trouve dans la première<br />

circonscription <strong>de</strong> Port-au-Prince, les<br />

parlementaires ne sont plus les élus<br />

<strong>du</strong> peuple, ils sont <strong>de</strong>s parasites <strong>du</strong><br />

peuple. Ils s’arrangent avec l’Exécutif<br />

dans toutes sortes <strong>de</strong> combines <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> compromissions, <strong>de</strong> corruption<br />

au détriment <strong>de</strong> la population. Ces<br />

<strong>de</strong>rniers <strong>jour</strong>s la corruption dans les<br />

espaces <strong>de</strong>s pouvoirs interpelle la<br />

conscience citoyenne <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong>s<br />

quartiers populaires, parce qu’elle<br />

empêche aux gouvernés d’avoir accès<br />

à <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> bases, tels : la<br />

Santé ; l’é<strong>du</strong>cation, l’eau-potable, le<br />

logement, l’emploi <strong>et</strong> autres.<br />

Au micro <strong>de</strong>s médias qui<br />

étaient présents, le coordonnateur <strong>du</strong><br />

MOLEGHAF, Oxygène David s’était<br />

exprimé ainsi : « Nous sommes ici<br />

<strong>de</strong>vant le Parlement pour dénoncer<br />

la malédiction <strong>de</strong> corruption qui sévit<br />

Sit-in <strong>de</strong>vant le Parlement haïtien pour dénoncer la corruption qui<br />

gangrène les grands pouvoirs <strong>de</strong> l’Etat : l’Exécutif, le Législatif <strong>et</strong> le<br />

Judiciaire, ce lundi 14 mai 2012<br />

dans les institutions étatiques <strong>de</strong>puis<br />

l’arrivée <strong>de</strong> l’équipe au pouvoir. La<br />

corruption est un obstacle majeur au<br />

développement <strong>du</strong> pays. Il y a trop <strong>de</strong><br />

parlementaires corrompus. Et s’il y a<br />

<strong>de</strong>s corrompus, il y a également <strong>de</strong>s<br />

corrupteurs au niveau <strong>de</strong> l’Exécutif.<br />

Nous exigeons le départ <strong>de</strong> tous ces<br />

gens. » D’autres manifestants criaient<br />

haut <strong>et</strong> fort, au moment <strong>de</strong> l’arrivée<br />

<strong>de</strong>s parlementaires <strong>et</strong> le Premier ministre<br />

contesté, Laurent Lamothe : « A<br />

bas Premier ministre 3.5 millions <strong>de</strong><br />

gour<strong>de</strong>s ! A bas député corrompus. A<br />

bas Premier ministre corrupteur ! A<br />

bas sénateurs 75 mille dollars ! »<br />

D’autres militants <strong>de</strong>s organisations<br />

populaires <strong>et</strong> progressistes<br />

<strong>de</strong>s Forces Patriotiques pour<br />

le Respect <strong>de</strong> la Constitution <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

la Collective Mobilisation pour Dédommager<br />

les Victimes <strong>de</strong> Choléra<br />

ont apporté leur support à c<strong>et</strong>te mobilisation<br />

contre la corruption <strong>et</strong> appellent<br />

la population à se réveiller<br />

pour combattre ce phénomène qui<br />

tend à s’institutionnaliser au fur <strong>et</strong><br />

à mesure. Ils dénoncent également<br />

la communauté internationale qui a<br />

tou<strong>jour</strong>s supporté tous les régimes<br />

corrompus qui se sont succédés à la<br />

tête <strong>du</strong> pays, parce qu’elle en a tou<strong>jour</strong>s<br />

profité pour ses bénéfices. Certains<br />

observateurs estiment qu’aucun<br />

Etat <strong>de</strong> droit ne peut être établi dans<br />

ce pays tant que la corruption continue<br />

<strong>de</strong> régner en maître <strong>et</strong> seigneur.<br />

Découverte <strong>de</strong><br />

2 cadavres à<br />

Carrefour-Feuilles<br />

Les habitants <strong>de</strong> Carrefour-Feuilles,<br />

Est <strong>de</strong> la capitale ont découvert les<br />

cadavres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jeunes garçons,<br />

criblés <strong>de</strong> balles à l’angle <strong>de</strong>s rues<br />

Magloire Ambroise <strong>et</strong> Muller<br />

C<br />

e lundi matin 14 mai 2012, les habitants<br />

<strong>du</strong> quartier <strong>de</strong> Carrefour-Feuilles, Est <strong>de</strong> la<br />

capitale ont découvert les cadavres <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

(2) jeunes garçons, criblés <strong>de</strong> balles à l’angle<br />

<strong>de</strong>s rues Magloire Ambroise <strong>et</strong> Muller. On<br />

ignore la cause <strong>de</strong> ces meurtres. Les curieux<br />

qui se trouvaient sur les lieux n’étaient pas<br />

en mesures <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s informations sur<br />

les victimes. La police <strong>et</strong> la justice sont arrivées<br />

sur les lieux pour le constat légal.<br />

Le vendredi 11 mai 2012, un autre<br />

indivi<strong>du</strong> est mort par balles à la rue Cad<strong>et</strong><br />

Jérémie, Carrefour-feuilles. On n’arrive pas<br />

tou<strong>jour</strong>s à relever l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> ces indivi<strong>du</strong>s<br />

assassinés, la cause <strong>et</strong> l’origine <strong>de</strong> ces meurtres.<br />

Tous les soirs, on entend <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />

feu partout à la capitale. Des indivi<strong>du</strong>s armés<br />

qui se réclament <strong>de</strong> l’ancienne armée<br />

démobilisée refusent <strong>de</strong> déposer leurs armes<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> rentrer chez eux. C<strong>et</strong>te situation qui inquiète<br />

la population pourrait déboucher sur<br />

n’importe quoi dans les <strong>jour</strong>s à venir.<br />

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Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3


<strong>18</strong> <strong>Mai</strong>, <strong>jour</strong> <strong>du</strong> Drapeau <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> l’Université !<br />

Lamothe achète le poste <strong>de</strong><br />

Premier ministre !<br />

Jeunes d’<strong>Haiti</strong>, l’avenir <strong>de</strong> la patrie dépend <strong>de</strong> vous. C’est vous qui<br />

<strong>de</strong>main serez appelés à assumer le gouvernement <strong>de</strong> ce pays. Vous <strong>de</strong>vez<br />

vous unir <strong>et</strong> prendre conscience <strong>de</strong> votre mission historique.<br />

Par Jacques E. Leblanc<br />

Double anniversaire, celui <strong>du</strong><br />

<strong>drapeau</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Université. C’est ce<br />

que représente le <strong>18</strong> <strong>Mai</strong> pour le peuple<br />

Haïtien. Chaque année nous le voyons<br />

revenir <strong>et</strong> c’est avec la même ferveur<br />

que nous le célébrons.<br />

Nous vivons au<strong>jour</strong>d’hui <strong>de</strong>s<br />

moments douloureux <strong>et</strong> nous aimerions<br />

donner à c<strong>et</strong>te date historique <strong>du</strong><br />

<strong>18</strong> <strong>Mai</strong> un sens nouveau <strong>et</strong> une portée<br />

nouvelle en nous adressant à la jeunesse<br />

Universitaire pour lui signaler la<br />

mission <strong>de</strong> l’Universitaire haïtien, le but<br />

<strong>de</strong> l’Université Haïtienne, sa signification<br />

au regard <strong>du</strong> <strong>drapeau</strong> <strong>et</strong> autant que<br />

son culte sacré pour c<strong>et</strong>te plus haute<br />

fonction <strong>de</strong> l’homme libre : la LIBERTE.<br />

S’il est un but suprême digne<br />

<strong>de</strong> tous nos efforts, digne <strong>de</strong> toute la<br />

sollicitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> toute la jeunesse qui croit<br />

en sa Mission, c’est notre culture. Il<br />

est tout à fait inacceptable, après 1946<br />

<strong>et</strong> 1986 <strong>de</strong> continuer à adm<strong>et</strong>te <strong>et</strong> à<br />

répéter que nos forces spirituelles surtout<br />

celles <strong>de</strong> l’intelligence <strong>et</strong> celles <strong>de</strong><br />

la personnalité humaine <strong>de</strong> l’haïtien<br />

soient <strong>de</strong>s forces d’emprunt avec une<br />

origine étrangère <strong>et</strong> par conséquent<br />

sous l’angle <strong>de</strong> l’intégration suffisante<br />

ni assimilation parfaite. Une culture<br />

étrangère, donc mercenaire, vestige<br />

d’un passé colonial sans attrait <strong>et</strong> qui<br />

n’avait d’haïtien que le nom, ressemblant<br />

à ces chaussures « pépé » (1) qui<br />

envahissent nos trottoirs sur la route<br />

<strong>de</strong> Delmas, trop amples, que le pied<br />

quitte, prend, traîne <strong>et</strong> déforme, est un<br />

crime <strong>et</strong> une faute.<br />

Toute culture vraie doit être nationale<br />

d’abord, le fruit <strong>de</strong> longs <strong>et</strong> méthodiques<br />

efforts <strong>de</strong> l’Intellectuel, <strong>de</strong> l’Université<br />

affranchie <strong>du</strong> labeur <strong>du</strong> terrain<br />

haïtien. Vous êtes donc, Messieurs les<br />

Etudiants à cause <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te impérieuse<br />

mission qui est dans ce pays où tout<br />

ce qui n’est pas la jeunesse a tendance<br />

à dégénérer- dévolue à la jeunesse<br />

actuelle <strong>de</strong> notre Université, <strong>de</strong>stinée à<br />

<strong>de</strong>venir, que dire à être le centre <strong>de</strong> la<br />

culture haïtienne, obligée <strong>de</strong> lutter pour<br />

une culture nouvelle <strong>et</strong> libre, laquelle<br />

dans ses données immuables doit- être<br />

afro-américaine <strong>et</strong> Latine.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui nous avons donc <strong>de</strong>vant<br />

nous une lutte : libérer la culture<br />

haïtienne <strong>de</strong> toute emprise absolue,<br />

par conséquent exclusive, lui donner<br />

son équilibre psychologique <strong>et</strong> vital<br />

<strong>et</strong> la replacer sur son terrain d’élection<br />

qui est afro-américano-latin. Pour<br />

y parvenir il faut d’abord accé<strong>de</strong>r à<br />

l’autonomie Universitaire réelle, grâce<br />

à laquelle l’Université sera libérée <strong>de</strong><br />

toute influence politique militante pour<br />

<strong>de</strong>venir un Patrimoine National large,<br />

le vrai centre indépendant <strong>de</strong> formation<br />

d’une âme essentiellement haïtienne,<br />

dégagée <strong>de</strong> toute servitu<strong>de</strong> Politique,<br />

Economique, Intellectuelle <strong>et</strong> Culturelle,<br />

prête à assumer sa tâche historique, sa<br />

grandiose mission patriotique : celle<br />

<strong>de</strong> rallier toutes les forces spirituelles<br />

anticoloniales n<strong>et</strong>tement hostiles aux<br />

servitu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> passé <strong>et</strong> au triste héritage<br />

<strong>de</strong> soumission <strong>et</strong> <strong>de</strong> domination <strong>de</strong> nos<br />

Intelligences <strong>et</strong> <strong>de</strong> nos Consciences .<br />

Nous plaçons donc <strong>de</strong>vant vous<br />

un nouveau <strong>drapeau</strong> : l’Université<br />

autonome pour <strong>et</strong> par une culture affranchie<br />

<strong>et</strong> non partisane : telle est <strong>et</strong><br />

doit être au<strong>jour</strong>d’hui, la position doctrinale<br />

<strong>de</strong> l’Université<br />

Vous hisserez désormais, Messieurs<br />

<strong>et</strong> dames les étudiants ; ce<br />

beau <strong>drapeau</strong> <strong>de</strong> l’Université que<br />

nous créons, par ce message, à côté<br />

<strong>de</strong> l’autre, <strong>drapeau</strong> que nos pères forgèrent<br />

à l’Arcahaie, ce Bicolore glorieux<br />

que nous célébrons au<strong>jour</strong>d’hui.<br />

Qu’unis dans les combats comme dans<br />

les triomphes, la gloire passée <strong>de</strong> l’Ainé<br />

galvanisant le courage <strong>du</strong> <strong>de</strong>rnier<br />

venu, ces <strong>drapeau</strong>x puissent compléter<br />

la libération totale <strong>de</strong> l’Etudiant <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’Homme en Haïti.<br />

Et pour qu’ils restent désormais<br />

étroitement élancés que dans leurs plis<br />

glorieux, ils abritent les mêmes résolutions<br />

<strong>de</strong> vaincre ou <strong>de</strong> mourir qui nous<br />

rendirent célèbres. Nous les plaçons<br />

tous les <strong>de</strong>ux sous le même vocable :<br />

La Liberté !<br />

Afin qu’ils restent tous les <strong>de</strong>ux<br />

le signal <strong>de</strong> l’émancipation totale <strong>de</strong><br />

l’haïtien contre toute colonisation<br />

étrangère, le signe <strong>de</strong> Ralliement <strong>de</strong><br />

toutes les consciences sous une seule<br />

bannière glorieuse <strong>et</strong> immortelle, <strong>et</strong><br />

que pour tou<strong>jour</strong>s ils indiquent nos<br />

Drapeaux au passant qui les interrogera<br />

avec émotion. Que désormais il y ait<br />

une nation distincte <strong>de</strong>s autres nations,<br />

<strong>et</strong> une culture nationale autonome<br />

distincte <strong>de</strong>s autres cultures, grâce à<br />

laquelle nous pouvons reprendre dans<br />

le mon<strong>de</strong> la place altière que nos ancêtres<br />

nous ont léguée, la seule, Messieurs<br />

<strong>et</strong> dames les étudiants, qui soit<br />

digne <strong>de</strong> nous <strong>et</strong> <strong>de</strong> la gloire <strong>de</strong> notre<br />

passé, celle qui marquera la fin d’une<br />

longue lutte vers la liberté, la place <strong>de</strong>s<br />

vainqueurs : la première.<br />

Jeunes <strong>de</strong> mon pays, l’avenir <strong>de</strong><br />

la patrie dépend <strong>de</strong> vous. C’est vous<br />

qui <strong>de</strong>main serez appelés à assumer<br />

le gouvernement <strong>de</strong> ce pays. Vous <strong>de</strong>vez<br />

vous unir <strong>et</strong> prendre conscience <strong>de</strong><br />

votre mission historique. A l’occasion<br />

<strong>du</strong> dix-huit mai, le <strong>jour</strong>nal Haïti Liberté<br />

vous parle. Il vous lance un appel pour<br />

que vous commenciez à forger vousmêmes<br />

votre avenir <strong>et</strong> vous préparer<br />

<strong>de</strong>s len<strong>de</strong>mains meilleurs.<br />

Par Thomas Péralte<br />

Trois événements politiques ont marqué<br />

la date <strong>du</strong> 14 mai 2012 : la ratification<br />

<strong>de</strong> l’énoncé <strong>de</strong> politique générale<br />

<strong>du</strong> Premier ministre contesté, Laurent<br />

Lamothe à la Chambre <strong>de</strong>s députés, la<br />

clôture <strong>de</strong> la première session ordinaire<br />

<strong>de</strong> la 49e législature <strong>et</strong> le bilan <strong>de</strong>s premiers<br />

365 <strong>jour</strong>s <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt Martelly à<br />

la tête <strong>du</strong> pays.<br />

D’abord à la Chambre <strong>de</strong>s députés,<br />

le Premier ministre, Laurent Lamothe<br />

s’était présenté avec son très gros cabin<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> 22 ministres. Après sa présentation<br />

<strong>et</strong> un court débat, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong><br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés,<br />

Levaillant Louis-Jeune, 70 députés ont<br />

voté pour, 6 contre <strong>et</strong> 3 se sont abstenus<br />

sur un total <strong>de</strong> 79 députés présents dans<br />

l’assemblée. Le vote est intervenu suite à<br />

une brusque coupure <strong>de</strong> l’électricité dans<br />

la salle.<br />

Après lecture <strong>et</strong> présentation <strong>de</strong> la<br />

liste <strong>de</strong>s ministres faisant partir <strong>du</strong> cabin<strong>et</strong><br />

Ministériel <strong>du</strong> nouveau Gouvernement<br />

Martelly-Lamothe, les députés ont<br />

pris tour à tour la parole <strong>et</strong> posé <strong>de</strong>s questions<br />

au Premier Ministre. Pour éviter <strong>de</strong><br />

finir trop tard, Levaillant Louis-Jeune, le<br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Chambre basse a décidé<br />

<strong>de</strong> passer au vote, malgré que <strong>de</strong> nombreux<br />

députés n’aient pas pu s’exprimer.<br />

Une autre séance pourrait être organisée<br />

avec le Premier Ministre pour qu'ils puissent<br />

lui adresser leurs questions.<br />

Voici donc la composition <strong>du</strong> nouveau<br />

cabin<strong>et</strong> ministériel :<br />

Ministre <strong>de</strong>s Affaires Sociales <strong>et</strong> <strong>du</strong> Travail<br />

- Ronsard St-Cyr<br />

Ministre <strong>de</strong> l'Agriculture <strong>de</strong>s ressources<br />

naturelles <strong>et</strong> <strong>du</strong> Développement Rural -<br />

Thomas Jacques<br />

Ministre <strong>de</strong>s Affaires Étrangères <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

Cultes - Laurent Lamothe<br />

Ministre délégué auprès <strong>du</strong> Premier Ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s relations avec le Parlement<br />

- Ralph Théano<br />

Ministre délégué auprès <strong>du</strong> Premier Ministre<br />

chargé <strong>de</strong>s Droit <strong>de</strong> l'Homme <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é extrême - Marie<br />

Carmelle Rose Anne Auguste<br />

Ministre à la Condition Féminine <strong>et</strong> aux<br />

Droits <strong>de</strong>s Femmes - Yanick Mézil<br />

Ministre <strong>de</strong> la Culture - Jean Mario Dupuy<br />

Ministre <strong>de</strong> la Communication - Ady Jean<br />

Gardy<br />

Ministre <strong>de</strong> l'É<strong>du</strong>cation nationale <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

la Formation professionnelle - Réginald<br />

Paul<br />

Ministre <strong>de</strong> l'Économie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Finances -<br />

Marie Carmelle Jean Marie<br />

Ministre <strong>de</strong> l'Intérieur <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Collectivités<br />

Territoriales - Thierry Mayard-Paul<br />

Ministre <strong>de</strong> la Justice <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Sécurité<br />

Publique - Jean Renel Sanon<br />

Ministre <strong>de</strong> la Santé Publique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

Population - Florence Duperval Guillaume<br />

Ministre <strong>du</strong> Tourisme - Stéphanie Balmir<br />

De l’or à profusion dans l’île<br />

Par Jackson Rateau<br />

Dans un article paru en Novembre<br />

2009, l’hebdomadaire Haïti<br />

Liberté avait publié un recensement<br />

<strong>de</strong>s mines disponibles dans le<br />

sous-sol d’Haïti telles l’or, l’argent,<br />

l’alluminium, le cuivre <strong>et</strong>c.<br />

Quelques 2 ans <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi plus<br />

tard, mai 2012, l’agence américaine<br />

Huffington Post (HP) publiait<br />

l’existence <strong>de</strong> mines d’or dans le<br />

sous-sol haïtien. Selon la <strong>jour</strong>naliste<br />

Martha Mendoza auteure <strong>de</strong><br />

l’article pour HP, les forages exploratoires<br />

entrepris au cours <strong>de</strong> l’année<br />

2011, ont permis <strong>de</strong> déceler dans le<br />

sous-sol d’Haïti <strong>de</strong>s quantités importantes<br />

<strong>de</strong> ce métal précieux, estimées<br />

à 20 milliards <strong>de</strong> dollars US.<br />

Une société <strong>de</strong> forage <strong>de</strong> mine<br />

non i<strong>de</strong>ntifiée jusqu’à présent, qui<br />

opérait dans les montagnes <strong>du</strong><br />

Nord-est, <strong>de</strong> façon à d<strong>et</strong>erminer la<br />

meilleure formule d’extration dans<br />

c<strong>et</strong>te montagne, persiste encore<br />

dans ses travaux <strong>de</strong> forage. Toutefois,<br />

il n’y a aucune précision concernant<br />

une quelconque compagnie<br />

haïtienne qui aurait la tâche <strong>de</strong> supervision<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s recherches<br />

pour l’Etat haïtien.<br />

Les informations communiquées<br />

dans la dépêche ont aussi fait<br />

savoir qu’en République Dominicaine,<br />

les travaux d’extraction <strong>de</strong><br />

l’une <strong>de</strong>s plus grands mines d’or<br />

dans le mon<strong>de</strong> éstimé à 23 millions<br />

d’once, doivent être lancés l’année<br />

prochaine (2013). C<strong>et</strong>te quantité<br />

importante équivalant à 40 milliards<br />

<strong>de</strong> dollars US doit être partagée<br />

à égale valeur (50%) à chacune<br />

<strong>de</strong>s 2 républiques <strong>de</strong> l’île (Haïti <strong>et</strong> la<br />

République Dominicaine).<br />

La <strong>jour</strong>naliste Mendoza,<br />

rappelant que le budg<strong>et</strong> annuel<br />

d’Haïti est d’un milliard <strong>de</strong> dollars<br />

US pour l’exercice 2011 – 2012<br />

Les députés votant pour ratifier Lamothe<br />

Villedrouin<br />

Ministre <strong>de</strong>s Travaux Public, Transports,<br />

Énergie <strong>et</strong> Communications - Jacques<br />

Rousseau<br />

Ministre <strong>de</strong> la Planification <strong>et</strong> <strong>de</strong> la coopération<br />

externe - Josépha Raymond<br />

Ministre <strong>de</strong> la Défense - Jean Rodolphe<br />

Joazile<br />

Ministre <strong>du</strong> Commerce <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'In<strong>du</strong>strie -<br />

Wilson Laleau<br />

Ministre <strong>de</strong> la Jeunesse, <strong>de</strong>s Sports <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l'Action Civique - Jean Roosevelt René<br />

Ministre <strong>de</strong> l'Environnement - Joseph<br />

Ronald Toussaint<br />

Ministre <strong>de</strong>s Haïtiens vivant à l’étranger<br />

- Daniel Supplice<br />

Ministre délégué auprès <strong>du</strong> Premier Ministre<br />

chargé <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> la paysannerie<br />

- Marie Mimose Félix<br />

Avant la présentation <strong>de</strong> l'énoncé<br />

<strong>de</strong> Politique Générale <strong>du</strong> Premier Ministre<br />

ratifié, Laurent Lamothe, l’Assemblée<br />

<strong>de</strong>s députés a approuvé par 39 voix<br />

pour, 1 voix contre <strong>et</strong> 13 abstentions,<br />

le rapport <strong>de</strong> la Commission spéciale<br />

chargée d’enquêter sur les irrégularités<br />

qui avaient entaché les élections <strong>de</strong><br />

Novembre 2010 <strong>et</strong> Avril 2011 dans 4<br />

circonscriptions. Le rapport <strong>de</strong> la Commission<br />

reconnaît finalement la victoire<br />

<strong>de</strong>s 4 députés visés par c<strong>et</strong>te enquête.<br />

Il s’agit <strong>de</strong>s Députés : Amos Durboirant<br />

[Belladère] ; Jean Bertold Bastien [Carice<br />

Le cabin<strong>et</strong> ministériel <strong>de</strong> Lamothe Martelly<br />

Debout le Ministre délégué auprès <strong>du</strong> Premier Ministre chargé <strong>de</strong>s Droit<br />

<strong>de</strong> l'Homme <strong>et</strong> <strong>de</strong> la lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é extrême - Marie Carmelle<br />

Rose Anne Auguste<br />

/ Monbien Crochu] ; Patrick Domond<br />

[Jacmel] <strong>et</strong> Jean Rigaud Bélisaire [Abricot/Bonbon],<br />

qui siègeront à la Chambre<br />

basse, à la rentrée <strong>de</strong> la 2e session <strong>de</strong><br />

l’année législative, le <strong>de</strong>uxième lundi <strong>de</strong><br />

juin 2012.<br />

Ce lundi 14 mai, le prési<strong>de</strong>nt Martelly<br />

a participé à <strong>de</strong>ux cérémonies au<br />

Champ <strong>de</strong> mars <strong>et</strong> au Gymnasium Vincent.<br />

Au Parlement haïtien les députés<br />

<strong>et</strong> sénateurs se réunissent en Assemblée<br />

nationale pour clôturer la première Session<br />

<strong>de</strong> l’année. L’installation <strong>du</strong> nouveau<br />

gouvernement Martelly/Lamothe<br />

aura lieu <strong>de</strong>main mercredi 15 <strong>Mai</strong> 2012.<br />

Et pour que le crime soit parfait,<br />

selon quelques sénateurs <strong>et</strong> députés<br />

honnêtes, Laurent Lamothe a carrément<br />

ach<strong>et</strong>é le poste <strong>de</strong> Premier ministre par<br />

la distribution massive d’enveloppes <strong>de</strong><br />

100 milles dollars US tant aux sénateurs<br />

qu’aux députés à la vue <strong>et</strong> aux sus <strong>de</strong><br />

la Nation.<br />

Quelle honte pour le pays ! Quel<br />

accroc à la démocratie !<br />

<strong>et</strong> que ce montant est financé à<br />

plus <strong>de</strong> 60% par l’international, a<br />

soutenu dans son article que c<strong>et</strong>te<br />

richesse qui <strong>de</strong>vra être obtenue à<br />

partir <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s mines<br />

d’or <strong>du</strong> pays, pourrait bien servir à<br />

financer la construction <strong>de</strong>s écoles,<br />

<strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> drainage<br />

; elle pourrait aussi servir à<br />

l’alimentation <strong>de</strong> la population en<br />

eau potable.<br />

Selon ce qu’a informé Dieusseul<br />

Angla<strong>de</strong>, directeur <strong>du</strong> Bureau<br />

<strong>de</strong>s Mines <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Energie, les compagnies<br />

d’exploitation minière sur<br />

le terrain en Haïti sont parvenues à<br />

<strong>de</strong> nouvelles découvertes <strong>et</strong> se sont<br />

avancées à grands pas vers la phase<br />

d’exploitation. Il a ajouté qu’il y a<br />

lieu <strong>de</strong> renforcer l’autorité minière<br />

afin <strong>de</strong> protéger les intérêts <strong>du</strong><br />

pays dans le cadre <strong>de</strong>s opérations<br />

d’exploitation. « Oui, nous avançons<br />

vers l’exploitation. Nous avons<br />

3 compagnies minières qui travaillent<br />

aux chantiers d’exploitation.<br />

Elles doivent pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> faisabilité bientôt sur <strong>de</strong>s sites<br />

miniers pour lesquels nous avions<br />

signé <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong>puis 1997. Ces<br />

contrats ont été publiés en 2005<br />

dans le <strong>jour</strong>nal officiel ‘Le Moniteur’.<br />

C<strong>et</strong>te compagnie exécute actuellement<br />

ses travaux. Nous attendons<br />

les rapports <strong>de</strong> faisabilité.<br />

De manière très certaine, nous attendons<br />

<strong>de</strong>s conclusions positives<br />

<strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s pour avoir <strong>de</strong>s exploitations<br />

minières certaines en Haïti<br />

dans les années à venir...Il y a <strong>de</strong>s<br />

découvertes à partir <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong><br />

surface...Nous attendons les décisions<br />

<strong>du</strong> gouvernement <strong>de</strong>vant<br />

nous perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> forer les sites<br />

prospectés...L’Etat haïtien doit disposer<br />

<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> surveillance,<br />

avec un pouvoir <strong>de</strong> contrôle sur les<br />

compagnies d’exploitation, car il est<br />

d’une importance capitale <strong>de</strong> protéger<br />

ces richesses... ».<br />

4<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


Twa fèy, Twa rasin O<br />

Aventures <strong>et</strong> mésaventures <strong>de</strong> coquins <strong>et</strong> <strong>de</strong> fripons<br />

Par Fanfan la Tulipe<br />

Trois p<strong>et</strong>its mots percutants <strong>et</strong><br />

sonores lâchés par le sénateur<br />

Jean Hector Anacacis ces <strong>de</strong>rniers<br />

<strong>jour</strong>s continuent <strong>de</strong> faire l’actualité.<br />

A propos <strong>de</strong>s tractations entre la<br />

prési<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> les parlementaires<br />

pour forcer la ratification <strong>de</strong> Laurent<br />

Lamothe comme Premier ministre,<br />

«l’honorable» parlementaire<br />

<strong>de</strong> l’Ouest a eu à dire :«tout mounn<br />

jwenn». Comment l’a-t-il su ? Qui<br />

sont-ils ceux-là qui ont trouvé, ki<br />

jwenn ? Qui a facilité ces «trouvailles»?<br />

Pour parler avec tant <strong>de</strong><br />

trouvante précision, Anacacis luimême,<br />

a-t-il déjà «trouvé» ? C’est<br />

un secr<strong>et</strong> <strong>de</strong> coquins circonscrit aux<br />

pères conscrits. Secr<strong>et</strong> d’aventures<br />

friponnes.<br />

Toutefois, la semaine <strong>de</strong>rnière,<br />

sur les antennes <strong>de</strong> Radio Kiskeya,<br />

aux Nouvèl 4 trè, le sénateur <strong>et</strong> pasteur<br />

Andris Riché <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Anse<br />

a fait quelques confi<strong>de</strong>nces <strong>et</strong> commentaires<br />

qui n’ont pas fait honneur<br />

au «grand corps», <strong>du</strong> moins à ceuxlà<br />

qui ont «trouvé». Kisa yo jwenn ?<br />

Selon Riché les «trouvailles»<br />

auraient été <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 400.000 à<br />

600.000 gour<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> quoi «ach<strong>et</strong>er<br />

quelques lots <strong>de</strong> patate» a renchéri,<br />

sur un ton méprisant, «l’honorable»<br />

parlementaire grand anselois.<br />

Pourtant, malgré la vénalité,<br />

avouée, <strong>de</strong> ses collègues, Riché «pa<br />

m<strong>et</strong>e pèsonalite moun nan en jeu».<br />

Coquin ? Oui. Fripon ? Oui. <strong>Mai</strong>s il<br />

ne faut pas m<strong>et</strong>tre la «personnalité»<br />

d’un «digne» élu <strong>du</strong> peuple en<br />

question. Ce qui n’empêche pas<br />

non plus le pasteur <strong>et</strong> sénateur<br />

<strong>de</strong> commenter :«dans toute l’histoire<br />

d’Haïti, il y a tou<strong>jour</strong>s eu <strong>de</strong>s<br />

Conzé». Fripouille, traître, vénal, autant<br />

<strong>de</strong> qualités qui siéent à nombre<br />

<strong>de</strong> pères conscrits, toutefois il ne<br />

faut pas toucher à leur «personnalité»,<br />

kidonk à leur «honnêt<strong>et</strong>é». Les<br />

noms <strong>de</strong> ces fripons qui ont «trouvé»<br />

? Les «trouveurs»? Ce ne sont<br />

ni Anacacis ni Riché qui vont nous<br />

les dévoiler. Question <strong>de</strong> solidarité<br />

coquino-fripono-parlementaire.<br />

Qui sait ? L’occasion faisant le larron,<br />

un <strong>jour</strong> nèg ka jwenn tou. En<br />

attendant, motus, on travaille pour<br />

la patrie. Rat konnen, chat konnen,<br />

la barrique <strong>de</strong> maïs restera là, entre<br />

fripons.<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 7<strong>18</strong>-434-5345<br />

Le docteur <strong>de</strong> la<br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

Joel H. Poliard<br />

M.D., M.P.H.<br />

Family and Community<br />

Medicine<br />

Public health and Pediatrics<br />

5000 N.E. Second Ave,<br />

Miami FL, 33137<br />

tel. (305) 751-1105<br />

Entre coquins, l’atmosphère<br />

est souvent faite <strong>de</strong> déblosailles,<br />

bwouyay, chamailles, pagailles <strong>et</strong><br />

batailles. Ce qui explique le r<strong>et</strong>entissant<br />

souflèt marasa, l’humiliant<br />

coup bas porté au docteur <strong>et</strong> sénateur<br />

Kély Bastien qui, selon le prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la Chambre basse, Levaillant<br />

Louis-Jeune, était allé quéman<strong>de</strong>r<br />

un portefeuille ministériel. Alors que<br />

le nom <strong>de</strong> monsieur le docteur avait<br />

été r<strong>et</strong>enu pour le poste <strong>de</strong> ministre<br />

<strong>de</strong> l’Environnement dans le nouveau<br />

gouvernement Martelly/Lamothe<br />

<strong>et</strong> que même notre Dòc avait<br />

commencé à dévoiler ses gran<strong>de</strong>s<br />

priorités face à la dégradation accélérée<br />

<strong>de</strong> l’écosystème, le mec a subi<br />

une manman rebuffa<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnière<br />

minute. Rancune Swe<strong>et</strong>mickyste ?<br />

P<strong>et</strong>ite vengeance prési<strong>de</strong>ntielle mesquine<br />

?<br />

L’air indigné <strong>du</strong> rej<strong>et</strong>, Levaillant<br />

Louis-Jeune, stigmatisant le<br />

manque <strong>de</strong> rectitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> son ancien<br />

collègue issu comme lui <strong>de</strong> la plateforme<br />

INITE a eu à déclarer : «il l’a<br />

cherché… Cela doit servir d’exemple<br />

aux jeunes comme Kély qui font <strong>de</strong><br />

la politique, car, Dieu vous a donné<br />

une colonne vertébrale pour que<br />

vous puissiez vous tenir droit. Il faut<br />

éviter les trahisons, être cohérent<br />

avec soi-même <strong>et</strong> gar<strong>de</strong>r une ligne<br />

politique stable ». Toutefois, malgré<br />

l’absence <strong>de</strong> verticalité <strong>de</strong> Bastien,<br />

Louis-Jeune a quand même affirmé<br />

avoir «<strong>du</strong> respect» (sic) pour lui<br />

<strong>et</strong> ses métho<strong>de</strong>s institutionnelles.<br />

Comprenne qui pourra. Entre coquins<br />

il faut bien se ménager.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s tractations<br />

pour forcer la ratification <strong>du</strong> PM<br />

désigné, une réunion semble s’être<br />

tenue à la rési<strong>de</strong>nce privée <strong>de</strong> Martelly.<br />

C’est au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te rencontre<br />

que le secrétaire général adjoint<br />

d’INITE, le docteur Jean Joseph<br />

Molière a eu à déclarer tout <strong>de</strong> go<br />

que le parti ne comptait pas voter en<br />

faveur <strong>de</strong> la ratification <strong>de</strong> Lamothe.<br />

Alors que le prési<strong>de</strong>nt Michel Martelly<br />

<strong>et</strong> Lamothe s’étaient montrés<br />

– semble-t-il – ouverts à vouloir<br />

partager les responsabilités avec<br />

l’ancienne plateforme <strong>de</strong> Préval, la<br />

coordination nationale d’INITE opposa<br />

une fin <strong>de</strong> non-recevoir à c<strong>et</strong>te<br />

plotonna<strong>de</strong> contre nature. « Nous<br />

n’entendons pas participer au nouveau<br />

gouvernement, car le Premier<br />

ministre ne satisfait pas aux exi-<br />

Jean Hector Anacacis<br />

gences <strong>de</strong> l’article 157 <strong>de</strong> la Constitution.<br />

Laurent Lamothe ne répond<br />

qu’au critère ayant rapport à l’âge »,<br />

Le sénateur <strong>et</strong> pasteur Andris<br />

Riché <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Anse<br />

a eu à préciser le docteur Jean Joseph<br />

Molière. Ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>vra s’en souvenir<br />

<strong>et</strong> faire attention parce que<br />

<strong>de</strong>s tuipa<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s koulangui<strong>et</strong>ta<strong>de</strong>s,<br />

Martelly en a à revendre.<br />

Or il se trouve qu’il n’y avait<br />

pas eu <strong>de</strong> communication entre le<br />

directoire <strong>de</strong> la plateforme <strong>et</strong> sa base,<br />

c’est-à-dire ses parlementaires. La<br />

prési<strong>de</strong>nce, cercle <strong>de</strong> fripons, profitant<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te poussée adrénalinique<br />

<strong>de</strong> Molière aurait alors <strong>de</strong>mandé à<br />

l’intrigant coquin qu’est le sénateur<br />

Lambert <strong>de</strong> j<strong>et</strong>er son poids dans la<br />

balance, ce qui fut fait. N’ayant pas<br />

été informés <strong>de</strong> la décision officielle<br />

<strong>de</strong> la coordination nationale, les<br />

sénateurs d’INITE, manifestement<br />

manipulés par Lambert, trouvèrent<br />

que c’était « une insulte qu’une telle<br />

décision soit prise sans l’avis <strong>de</strong> tous<br />

les parlementaires qui représentent<br />

le bras armé d’INITE. À c<strong>et</strong>te décision<br />

nous ne sommes pas tenus »,<br />

réagit un parlementaire outré. Est-ce<br />

que tout mounn jwenn ce soir là ?<br />

Un député d’INITE qui compte<br />

voter en faveur <strong>du</strong> Premier ministre<br />

ratifié a même déclaré que « Lamothe<br />

est un homme dynamique qui<br />

a déjà fait ses preuves aux Affaires<br />

étrangères. Il mérite notre confiance<br />

comme Premier ministre ». On ne<br />

peut sûrement pas dire que lui li<br />

pa jwenn tou. L’INITE en désagrégation<br />

? Distribution <strong>de</strong> «quelques<br />

lots <strong>de</strong> patate» à quelques sénateurs<br />

pour arracher leur vote ? On ne le<br />

saura jamais d’autant que selon la<br />

formule <strong>du</strong> pasteur-sénateur Riché,<br />

il ne faut m<strong>et</strong>tre en jeu la «personnalité»<br />

<strong>de</strong> quiconque <strong>et</strong> surtout il<br />

faut laisser le jeu <strong>de</strong>s aventures <strong>et</strong><br />

mésaventures <strong>de</strong>s coquins faire son<br />

cours.<br />

Tou<strong>jour</strong>s dans le cadre <strong>de</strong> la<br />

ratification à marche forcée <strong>du</strong> sieur<br />

Lamothe, une eskonbrit a éclaté<br />

entre le professeur Sauveur Pierre<br />

Etienne, coordonnateur général <strong>de</strong><br />

l’Organisation <strong>du</strong> Peuple en Lutte<br />

(OPL) <strong>et</strong> l’ex-Sénatrice Edmon<strong>de</strong><br />

Supplice Beauzile, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la<br />

Fusion <strong>de</strong>s Démocrates. Le premier,<br />

en démon contre les « ambivalences<br />

politiques » <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>, a annoncé<br />

sur les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Radio Magik 9 que<br />

son parti se r<strong>et</strong>irait <strong>de</strong> la plateforme<br />

Alternative (OPL, KID <strong>et</strong> Fusion), à<br />

cause <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s divergences avec<br />

L’ex-Sénatrice Edmon<strong>de</strong> Supplice<br />

Beauzile, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fusion<br />

<strong>de</strong>s Démocrates<br />

Sauveur Pierre Etienne,<br />

coordonnateur général <strong>de</strong><br />

l’Organisation <strong>du</strong> Peuple<br />

en Lutte (OPL)<br />

les sociaux-démocrates. A l’origine<br />

<strong>de</strong>s désaccords avec la Fusion il y<br />

aurait le vote en faveur <strong>de</strong> Lamothe.<br />

La Plateforme est constituée désormais<br />

<strong>du</strong> KID <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Fusion <strong>de</strong>s sociaux<br />

démocrates en attendant que<br />

ces <strong>de</strong>ux coquins pètent une lòbèy<br />

s’ils ne peuvent pas s’entendre sur<br />

le choix d’un candidat unique aux<br />

prochaines prési<strong>de</strong>ntielles.<br />

Apparemment, Beauzile en<br />

voyage en Colombie aurait laissé<br />

au sénateur Mélius Hyppolite <strong>de</strong><br />

l’OPL le soin <strong>de</strong> voter pour elle, en<br />

faveur <strong>de</strong> Lamothe. Hyppolite agissant<br />

comme un grand naïf ou un<br />

grand niais aurait cru que toute la<br />

plateforme Alternative était d’accord<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce fait il aurait donc voté<br />

pour Lamothe. Une histoire qui ne<br />

tient pas <strong>de</strong>bout. Mélius peut-il prétendre<br />

qu’il n’avait pas eu le temps<br />

<strong>de</strong> vérifier avec son coordonnateur<br />

le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> fusion <strong>de</strong> Beauzile, au<br />

point <strong>de</strong> s’être brûlé <strong>et</strong> <strong>de</strong> voter<br />

pour Lamothe ? Ce melimelo sent le<br />

tout mounn jwenn à cent lieux à la<br />

ron<strong>de</strong>. Qui a «trouvé» quoi ? Combien<br />

? Quand ? <strong>Mai</strong>s Pierre Etienne<br />

a préféré assumer que Beauzile avait<br />

piégé Hyppolite. P<strong>et</strong>it truc <strong>de</strong> coquin<br />

pour dédouaner un autre coquin.<br />

Ce qui surtout avait ren<strong>du</strong><br />

Pierre Etienne furieux, c’est le fait<br />

que Dame Beauzile porterait ces<br />

<strong>jour</strong>s-ci un bracel<strong>et</strong> rose d’où le<br />

vote en faveur <strong>de</strong> la déclaration<br />

<strong>de</strong> l’énoncé <strong>de</strong> politique générale<br />

<strong>du</strong> Premier ministre Laurent Salvador<br />

Lamothe. Rompu aux pratiques<br />

coquines <strong>et</strong> friponnes, Pierre<br />

Etienne a vite compris que Beauzile<br />

voulait «<strong>et</strong> le beurre <strong>et</strong> l’argent<br />

<strong>du</strong> beurre». Selon Sauveur, pas<br />

plus tard que le 2 avril <strong>de</strong>rnier,<br />

lors d’une réunion, les membres <strong>de</strong><br />

l’Alternative dont sont membres la<br />

friponne <strong>et</strong> le fripon étaient d’accord<br />

pour «nou r<strong>et</strong>e dan lopozisyon».<br />

Voilà que la friponnar<strong>de</strong> a<br />

choisi <strong>de</strong> voter en faveur <strong>de</strong> la politique<br />

générale <strong>du</strong> Premier ministre<br />

Laurent Lamothe. Aussi aux yeux<br />

<strong>du</strong> friponnard dépité :« se yon dam<br />

sa k enterese l se pa enterè Ayiti,<br />

se pa enterè pati yo, se ki jan pou<br />

l jwenn finansman pou eleksyion<br />

l nan Plato Santral, ki jan pou l<br />

gen pouvwa a». Hier, aventure<br />

pour une Alternative. Au<strong>jour</strong>d’hui,<br />

mésaventure lors d’une brûlante <strong>et</strong><br />

flirtante Fusion avec le pouvoir.<br />

<strong>Mai</strong>s vye manman te pare<br />

pou zepina. Selon la Beauzile, les<br />

problèmes au sein d’une plateforme<br />

ne peuvent pas se discuter<br />

sur les on<strong>de</strong>s. Réagissant avec furie<br />

aux critiques fielleux <strong>de</strong> Pierre-<br />

Etienne, la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fusion<br />

a dit haut <strong>et</strong> fort que son parti<br />

n’est sous la tutelle ni <strong>de</strong> l’OPL<br />

ni <strong>de</strong> la Konvansyon Inite Demokratik<br />

(KID) d’Evans Paul au sein<br />

<strong>de</strong> l’Alternative <strong>et</strong> qu’elle n’avait<br />

<strong>de</strong> leçons à recevoir <strong>de</strong> personne.<br />

Men pa w, Sauveur. Elle a rappelé<br />

à Monsieur l’Epinard que lorsque<br />

tous les députés OPL avaient ratifié<br />

Conille, la Fusion avait choisi<br />

<strong>de</strong> s’abstenir <strong>et</strong> lui n’avait alors<br />

rien trouvé à redire. Pourquoi<br />

au<strong>jour</strong>d’hui prendre le mors aux<br />

<strong>de</strong>nts?<br />

Auparavant, la Fusion fidèle<br />

à ses principes, au dire <strong>de</strong> la sénatrice,<br />

était restée jusqu’au bout<br />

fidèle à son mot d’ordre <strong>de</strong> boycott<br />

<strong>de</strong>s élections prési<strong>de</strong>ntielles<br />

<strong>et</strong> législatives en 2010/2011, ce<br />

qui n’avait pas été le cas pour<br />

l’OPL. Pourtant, les <strong>de</strong>ux partis<br />

«te chita, nou konsète» <strong>et</strong> puis <strong>et</strong><br />

puis anyen. Alors pourquoi c<strong>et</strong>te<br />

poussée d’adrénaline dans les<br />

veines surdisten<strong>du</strong>es <strong>de</strong> Sauveur ?<br />

Pourquoi c<strong>et</strong>te réaction <strong>de</strong> ti kòk<br />

batay, alors qu’entre fripons on se<br />

connaît bien, même trop bien ?<br />

De façon pertinente, le site<br />

intern<strong>et</strong> <strong>de</strong> Radio Kiskeya a commenté<br />

:« Mardi soir, lors <strong>de</strong> l’avant<strong>de</strong>rnière<br />

étape <strong>du</strong> processus <strong>de</strong><br />

ratification en cours au Parlement,<br />

Edmon<strong>de</strong> Supplice Beauzile <strong>et</strong> ses<br />

neuf collègues arrivés en fin <strong>de</strong><br />

mandat avaient largement contribué<br />

au vote massif, sans débats<br />

réels, -mais sur fond <strong>de</strong> soupçons<br />

persistants <strong>de</strong> corruption- qu’avait<br />

obtenu Laurent Lamothe». De<br />

toute façon tout moun dwe te<br />

jwenn, pour assurer un vote aussi<br />

massif. On aurait alors besoin<br />

<strong>de</strong>s lumières <strong>du</strong> sénateur-pasteur<br />

Andris Riché pour savoir avec précision<br />

<strong>de</strong> combien <strong>de</strong> «lots <strong>de</strong> patates»,<br />

Dame Fusionnante avait dû<br />

bénéficier. Le voisinage <strong>de</strong> Youri le<br />

ténébreux, l’homme <strong>de</strong>s 30%, lui<br />

avait été sans doute très utile.<br />

Il faut s’attendre à d’autres<br />

mésaventures. Les stations <strong>de</strong><br />

radio très critiques <strong>de</strong> Martelly<br />

bruissent déjà <strong>de</strong> zen, tripotages,<br />

colportages, radotages <strong>et</strong> bavardages.<br />

Ne raconte-t-on pas que le<br />

doc Bastien avait déjà enfilé son<br />

compl<strong>et</strong> neuf pour se rendre au palais<br />

national <strong>et</strong> <strong>de</strong> là au Parlement<br />

lorsqu’un ultime appel téléphonique<br />

d’un membre <strong>de</strong> l’entourage<br />

<strong>du</strong> chef <strong>de</strong> l’Etat l’aurait informé,<br />

en catastrophe, que son nom venait<br />

juste d’être rayé <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s<br />

ministres confirmés. Or un coup <strong>de</strong><br />

fil provenant <strong>du</strong> cabin<strong>et</strong> <strong>du</strong> Premier<br />

ministre avait auparavant invité<br />

l’intéressé à se m<strong>et</strong>tre en plume<br />

<strong>de</strong> paon pour aller faire le grand<br />

panpan avec lui à la Chambre<br />

basse. On peut seulement souhaiter<br />

que c<strong>et</strong>te giflante déception ne<br />

soit à l’origine d’une…embolie pulmonaire<br />

pour Bastien.<br />

Un proverbe <strong>de</strong> chez nous dit<br />

que nan batèm frize nèg manje<br />

kaka chwal. Bon appétit messieurs,<br />

mesdames les ministres !<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5


Kwonik Kreyòl<br />

Bilan òganizasyon popilè yo sou yon lane<br />

Martelly sou pouvwa a!<br />

Nan bilan yon lane Michel Joseph<br />

Martelly sou pouvwa a se yon<br />

katastwòf pou dirijan òganizasyon<br />

popilè yo. Nan konferans pou laprès,<br />

responsab òganizasyon yo fè konnen<br />

pouvwa tèt kale, kale tèt la pa ateri<br />

nan katye popilè yo, se plis diskou,<br />

pawòl anlè y ap pale chak jou, se eskandal<br />

sou eskandal y ap tan<strong>de</strong> chak<br />

jou, k ap eklate ant pouvwa L<strong>et</strong>a yo,<br />

eskandal kòripsyon ki menm <strong>de</strong>pase<br />

fwontyè a, yo tan<strong>de</strong>. Pa genyen anyen<br />

ki fèt pou amelyore kondisyon lavi mas<br />

pèp la. Okenn nan priyorite prezidan<br />

Martelly a, ki se 4 E li yo : Edikasyon,<br />

Eta<strong>de</strong>dwa, Amplwa ak Anviwonnman<br />

pa rive touche mas pèp la, nan katye<br />

popilè yo.Tout bagay sa yo se blòf. Se<br />

grangou, lamizè, chomaj, ensekirite,<br />

enpinite, vyolasyon dwa moun k ap<br />

taye banda nan katye popilè yo, kote<br />

Minustah pa janm sispann touye moun<br />

ak Kolera. Oganizasyon popilè yo pa<br />

kache <strong>de</strong>sepsyon yo fas ak rejim tèt<br />

kale, kale tèt la, ki t ap pale sou chanjman<br />

nan kanpay li, yon lane aprè yo<br />

konstate peyi a ap plonje pi plis nan<br />

twou san fon.<br />

Nou menm nan mouvman pou<br />

libète, Egalite ak Fratènite tout Ayisyen<br />

(MOLEGHAF) rele laprès la se pou fè<br />

bilan pouvwa tèt kale, kale tèt la, ki<br />

genyen mesye Michel Joseph Martelly<br />

nan tèt li. Pouvwa sa a te di li chita sou<br />

4 gran priyote li te rele 4 E: Edikasyon,<br />

Eta<strong>de</strong>dwa, Anviwonnman ak anplwa.<br />

Pou nou menm nan katye popile ak rès<br />

mas pèp la, nou konstate pa gen anyen<br />

ki fèt pou w<strong>et</strong>e mas pèp la nan mizè,<br />

povr<strong>et</strong>e ak grangou. Se menm bagay la<br />

k ap kontinye, kèk ti pwojè kachfòwèk,<br />

blòf, mansonj, koripsyon, dil dwòg, vòl<br />

sou do mas yo.<br />

Pa gen youn nan prioyorite yo ki<br />

ateri nan mas yo, y ap pale sou lekòl<br />

gratis, nou wè se menm pwojè sibvansyon<br />

kèk lekòl k ap kontinye e yo pa<br />

menm ka peye pwofesè yo, se chif y ap<br />

bay ak pwogram <strong>de</strong>magoji k ap fèt tout<br />

lasentjounen, pa gen anyen ki chanje.<br />

Pou kesyon Eta<strong>de</strong>dwa a, pa gen<br />

sa pyès, nou konstate se yon L<strong>et</strong>a<br />

vwayou, yon L<strong>et</strong>a diktatoryal ki la a, k<br />

ap kraze enstitisyon yo, tolere enpinite<br />

a, fè arestasyon gwo ponyèt sou <strong>de</strong>pite<br />

an fonksyon, konwonpi <strong>de</strong>pite ak senatè,<br />

gagòt nan administrasyon piblik<br />

yo. Lajistis ap vann kou pate cho nan<br />

tout tribinal, mas pèp la pa ka jwenn<br />

jistis, se abi, enjistis ak enpinite k ap<br />

fèt sou li chak jou. Se fòs <strong>et</strong>ranje yo ki<br />

nan MINISTA k ap vyole dwa pèp la epi<br />

touye l ak Kolera, vyole jèn gason ak<br />

jèn fi.<br />

Anviwonnman peyi a ap fin <strong>de</strong>gra<strong>de</strong><br />

chak jou, pa gen okenn dispozisyon<br />

ki pran pou anpeche peyizan yo<br />

koupe pye bwa epi ankouraje rebwazman<br />

fèt, pa gen okenn dispozisyon ki<br />

pran pou anpeche kay konstwi nenpòt<br />

ki kote, kanalize dlo, pwoteje anviwonnman,<br />

pwoteje forè, tèt mòn yo. Se sak<br />

fè <strong>de</strong>pi yon ti lapli tonbe tout moun se<br />

rèl kay makorèl e se toujou mas pèp la<br />

ki viktim epi ONG ak responsab L<strong>et</strong>a yo<br />

ap fè lajan sou do viktim yo.<br />

Zafè anplwa, kreye travay la,<br />

nou paka pale sou sa menm, se menm<br />

Oganizasyon popilè yo pa kache<br />

<strong>de</strong>sepsyon yo fas ak rejim tèt<br />

kale, kale tèt la, ki t ap pale sou<br />

chanjman nan kanpay li. Yon lane<br />

aprè yo konstate peyi a ap plonje<br />

pi plis nan twou san fon<br />

politik neyoliberal-privatizasyon,<br />

kreyasyon zòn franch, eksplwatasyon<br />

fewòs pouvwa tèt kale, kale tèt la ap<br />

aplike. Se revokasyon sou revokasyon<br />

k ap fèt nan antrepriz piblik yo ak enstitisyon<br />

L<strong>et</strong>a yo. Pouvwa Martelly a pa<br />

janm fè anyen pou plis 10 mil manman<br />

ak papa pitit yo te revoke nan TELEKO,<br />

APN, ONA, SMCRS elatriye, ki lage nan<br />

lari a <strong>de</strong> bra pandye, se manti sèlman l<br />

ap ba yo, pou fè yo dòmi. Pouvwa Martelly<br />

a pa fè anyen pou fè patwon yo respekte<br />

salè minimom 250 goud ak bon<br />

jan kondisyon travay nan faktori yo ak<br />

zòn franch yo, okontrè se revokasyon<br />

ouvriye yo ap sibi chak jou, se dwa yo<br />

patwon yo ap vyole, kote yo anpeche<br />

yo fè sendika pou <strong>de</strong>fann enterè e fè<br />

respekte dwa yo. Agrikilti peyi a ki se pi<br />

gwo sous kreyasyon anplwa pou kreye<br />

richès, konbat grangou, mizè, povr<strong>et</strong>e<br />

pa t nan lis priyorite yo, peyizan yo<br />

bandone pou kont yo, yo oblije abandone<br />

tè yo pou y ap pran imilisyon lòt<br />

bò fwontyè a.<br />

Devan sitiyasyon malouk sa<br />

a mas pèp la ap fè fas chak jou, kote<br />

grangou, mizè, chomaj, povr<strong>et</strong>e ap fè<br />

moun nan katye popilè yo monte lesyèlpado<br />

chak segonn, pandan pouvwa<br />

tèt kale, kale tèt ap plonje peyi a nan<br />

twou san fon. Se sak fè nou menm nan<br />

katye popilè nou di men rezilta yon<br />

lane ekip tèt kale, kale tèt la nan tèt<br />

peyi a.<br />

Rasambleman Militan Sensè<br />

« RAMIS » bo kote pa l fè konnen : «<br />

14 me 2011-14 me 2012, sa fè yon<br />

lane <strong>de</strong>pi prezidan Martelly ap banbile<br />

nan tèt peyi a, li te fè yon pakèt<br />

bann pwomès, kòmkwa l ap fè lekòl<br />

gratis, l ap konstwi 20.000 kay chak<br />

ane, yo te fè l kado 30.000 kay, lè sa<br />

L<strong>et</strong>a, ki te la a, pa t ba li tè pou l m<strong>et</strong>e<br />

yo, li te di lavichè a pral bese. Angwo,<br />

li te di gouvènman pa l la se<br />

pou koupe fache ak sistèm ki la a.<br />

Yon lane aprè, kontinite a la pi red,<br />

paske pa gen lekòl gratis vre, sinon<br />

se pwogram k ap fèt, pa gen okenn<br />

kay ki konstwi, mizè a <strong>de</strong>bò<strong>de</strong> nèt<br />

nan pwogram viv grangou a, viv<br />

chomaj la. Pouvwa ki anplas la toujou<br />

ap pale sou 4 gran E, epi gen yon<br />

senkyèm E ki pa janm <strong>de</strong>vwale, se<br />

E sa a ekip la renmen, epi se sa k ap<br />

tiye pèp la.<br />

Anviwonnman 0 sou 10<br />

Eta<strong>de</strong>dwa 0 sou 10<br />

Jistis 0 sou 10<br />

Edikasyon 2 sou 10<br />

Anplwa 0 sou 10<br />

Sante 0 sou 10<br />

Ensekirite 100%<br />

dilè dwòg 100%<br />

Koripsyon 100%<br />

mansonj 100%<br />

vyolasyon dwa moun 100%<br />

Yo fò anpil nan achte gwo mak<br />

machin, pou fè bèl kòtèj, nan achte palmantè<br />

pou ratifye Premye minis. Sa fè n<br />

konprann byen, ou ka sòti nan nenpòt<br />

ki peyi, epi ou vin okipe nenpòt gwo<br />

fonksyon an Ayiti, <strong>de</strong>pi w gen lajan.<br />

Paske palmantè yo gen yon kwi ak yon<br />

valiz ki rele : pa janm plen. Chak lè kwi<br />

sa plen, yo vi<strong>de</strong> l nan valiz la. Depi se<br />

pou yo ratifye yon premye minis, nan<br />

kèlkeswa kondisyon an, yo la non sèlman<br />

pou yo bay kowòm, epi pou yo<br />

vote tou san <strong>de</strong>ba, tèt bese. Aprè y ap di<br />

se vòt politik, epi verite a se gwo enterè<br />

pèsonèl, se pa enterè peyi a, palmantè<br />

sa yo pa konn zafè peyi menm.<br />

Gouvènman tonbe, gouvènman<br />

monte, se menm penpenp la, Sa k pi<br />

rèd la, yo jwenn nan minis yo ki gen<br />

doub nasyonalite, yo vote gouvènman<br />

ak menm minis lan. Se la a tout moun<br />

wè pa gen afè peyi k ap regle.<br />

Yon nouvo<br />

batiman pou<br />

ONA<br />

Martelly limen flanm <strong>et</strong>ènèl ou<br />

flanm avi Divalye a<br />

Vandredi 11 Me 2012 ki sot pase a,<br />

Michel Martelly inogire yon nouvo<br />

batiman tounèf pou Ofis Nasyonal<br />

Asirans Vyeyès (ONA) nan kwen ri<br />

Rigaud ak ri Lama nan P<strong>et</strong>yonvil. Prezidan<br />

Martelly te gen ak li direktè jeneral<br />

ONA a Bernard Degraff.<br />

ONA se kote anpil lajan ap jere<br />

sitou lajan travayè ak ouvriye men<br />

malerezman se pa janm yomenm ki jwi<br />

lajan sa yo. Se toujou ant grannèg, gwo<br />

zotobre yo, lajan ONA separe. Nou pa<br />

Immaculeé Bakery<br />

& Restaurant<br />

2 Locations en Brooklyn<br />

Nouvo batiman Ofis Nasyonal Asirans Vyeyès (ONA) nan kwen ri<br />

Rigaud ak ri Lama nan P<strong>et</strong>yonvil<br />

Venus<br />

RESTAURANT<br />

Specializing in<br />

Caribbean &<br />

American Cuisine<br />

kapab konte konbyen senatè, <strong>de</strong>pite,<br />

direktè jeneral ki pr<strong>et</strong>e yon pakèt lajan<br />

nan ONA pou 30, 40, 50 lane. Se ak<br />

lajan sa yo yo achte kay, monte biznis<br />

al<strong>et</strong>ranje. Nou pap site non yo jodia<br />

men se pou yo Martelly ak Degraff inogire<br />

nouvo batiman sa a, se pa pou vye<br />

malere nan faktori yo.<br />

Lendi 14 Me, Martelly telman ozanj li pote yon bouke flè nan pye nèg mawon<br />

epi li tou pwofite limen flanm <strong>et</strong>ènèl ou flanm avi Divalye a. Manman pitit se<br />

mare ren. Mare ren nou sere fanm kou gason pou n fout <strong>de</strong>chouke tout pitit<br />

ak pitit pitit makout divalyeris yo.<br />

Maggie Flambeau<br />

Restaurant<br />

KATOU<br />

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5012 Ave M<br />

(Entre E. 51 <strong>et</strong> Utica)<br />

10h am – 10h pm<br />

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Samedi Bouyon<br />

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lâcherez pas Katou Restaurant<br />

6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


Pour un plat <strong>de</strong> lentilles*<br />

Perspectives<br />

Par Edner Paillère<br />

NDLR. Le texte qui suit est une sorte<br />

<strong>de</strong> saisissante fresque <strong>de</strong> la corruption<br />

sans vergogne qui gangrène Haïti <strong>et</strong><br />

dont nombre <strong>de</strong> parlementaires ainsi<br />

que le Premier ministre Lamothe, «un<br />

homme dissimulé, un affairiste combinard<br />

<strong>et</strong> madré, un corrupteur <strong>de</strong> première<br />

classe» se sont faits <strong>de</strong>s champions<br />

attitrés.<br />

Que vous soyez un allié défenseur<br />

ou un adversaire déclaré <strong>de</strong> Laurent<br />

Lamothe, il vous sera très difficile<br />

<strong>de</strong> faire l’impasse sur les graves accusations<br />

<strong>de</strong> corruption portées par certains<br />

députés qui, en pleine séance, ont affirmé<br />

avoir assisté avec certains <strong>de</strong> leurs<br />

collègues à <strong>de</strong>s rencontres où <strong>de</strong>ux millions<br />

<strong>de</strong> gour<strong>de</strong>s (USD 50.000 dollars)<br />

étaient proposés à chacun d’eux pour<br />

leur vote en faveur <strong>de</strong> la ratification <strong>du</strong><br />

premier ministre désigné. Un sénateur<br />

avait, lui aussi, déclaré publiquement<br />

que pour les inciter à voter en sa faveur,<br />

plusieurs parmis ses pairs avaient été<br />

grassement monnayés par Laurent Lamothe.<br />

Ce qui, paraît-il, avait bien réussi<br />

au premier ministre désigné lors <strong>de</strong><br />

son passage <strong>de</strong>vant la chambre haute.<br />

Alors pourquoi pas avec les députés ?<br />

Haïti n’a certes pas le monopole<br />

<strong>de</strong> la corruption. C’est un phénomène<br />

mondial. <strong>Mai</strong>s il y a un barème <strong>de</strong> la<br />

corruption. Il y a <strong>de</strong>s niveaux. Un<br />

pays où la corruption règne à tous les<br />

paliers <strong>de</strong> l’administration, où la justice<br />

est gangrenée par la corruption, où les<br />

parlementaires sont perçus comme <strong>de</strong>s<br />

corrompus, où un premier ministre est,<br />

sur le plan international, associé à <strong>de</strong>s<br />

pratiques entachées <strong>de</strong> corruption <strong>et</strong><br />

d’escroquerie, où le chef <strong>de</strong> l’État est<br />

englué dans <strong>de</strong>s scandales <strong>de</strong> corruption<br />

qui débor<strong>de</strong> les frontières nationales,<br />

où les contrats <strong>de</strong> l’État passés<br />

avec <strong>de</strong>s entreprises privées sont entachés<br />

<strong>de</strong> corruption : un tel pays perd<br />

toute crédibilité, toute respectabilité.<br />

Son développement économique est<br />

compromis. Car, ainsi que pour le développement<br />

démocratique, la corruption<br />

généralisée à ce point <strong>et</strong> le développement<br />

économique s’excluent mutuellement.<br />

Qu’il s’agisse <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ctions<br />

universitaires, <strong>de</strong> rapports<br />

d’organisations politiques internationales<br />

ou d'institutions financières,<br />

d’organisations non gouvernementales<br />

ou d’agences gouvernementales, <strong>de</strong><br />

chercheurs indépendants, le constat<br />

est accablant : les étu<strong>de</strong>s économétriques<br />

démontrent que lorsqu’on croise<br />

l’indice <strong>de</strong> perception <strong>de</strong> la corruption<br />

établi par Transparency International<br />

avec l’indice <strong>de</strong> développement humain<br />

établi par le Programme pour le développement<br />

<strong>de</strong>s Nations unies (PNUD),<br />

il apparaît que les pays présentant un<br />

faible niveau <strong>de</strong> corruption sont les<br />

pays ayant les niveaux <strong>de</strong> développement<br />

humain les plus élevés, <strong>et</strong> où les<br />

structures démocratiques sont soli<strong>de</strong>s<br />

<strong>et</strong> fonctionnelles. Tandis que les pays<br />

qui affichent <strong>de</strong> hauts niveaux <strong>de</strong> corruption<br />

sont <strong>de</strong>s pays où les niveaux<br />

<strong>de</strong> développement humain sont les plus<br />

bas <strong>et</strong> où les institutions démocratiques<br />

sont instables <strong>et</strong> défaillantes.<br />

La corruption est donc effectivement<br />

un fléau. Elle exerce une influence<br />

néfaste sur le développement démocratique,<br />

le développement économique <strong>et</strong><br />

le développement humain. Elle sape les<br />

institutions, <strong>de</strong>sservit l’investissement<br />

privé, amplifie les déficits budgétaires,<br />

freine la croissance économique <strong>et</strong><br />

con<strong>du</strong>it à la diminution <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> publique<br />

au développement. La corruption<br />

élimine la transparence <strong>de</strong>s marchés<br />

publics. Et sans c<strong>et</strong>te dimension, on ne<br />

saurait parler <strong>de</strong> bonne gouvernance<br />

économique. Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Transparency<br />

International a décrit le phénomène<br />

en ces termes : « la corruption<br />

est une cause majeure <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é<br />

ainsi qu’un obstacle pour la contrer.... Il<br />

Laurent Lamothe :« le bicolore<br />

tou<strong>jour</strong>s en arrière-plan dans ses<br />

photos», comme pour se rassurer<br />

<strong>de</strong> son haïtianité<br />

ajoute que ces <strong>de</strong>ux fléaux s’alimentent<br />

réciproquement en enfermant les populations<br />

dans le cycle <strong>de</strong> la misère». Résultats<br />

: <strong>de</strong>s crises <strong>et</strong> <strong>de</strong>s convulsions<br />

politiques <strong>et</strong> sociales à n’en plus finir.<br />

R<strong>et</strong>our sur une ratification<br />

Entre le rej<strong>et</strong> radical <strong>et</strong> l’acceptation<br />

inconditionnelle <strong>de</strong> M. Lamothe au<br />

poste <strong>de</strong> premier ministre, il existe une<br />

troisième voie : celle <strong>de</strong> l’éthique qui<br />

répugne <strong>de</strong> souscrire à l’idée même <strong>de</strong><br />

trafiquer une aussi haute fonction contre<br />

espèces sonnantes <strong>et</strong> trébuchantes,<br />

voire cargaisons <strong>de</strong> riz, caissons <strong>de</strong> lait<br />

<strong>et</strong> boîtes <strong>de</strong> spagh<strong>et</strong>tis. Écœurant ! Tout<br />

simplement. Il y a <strong>de</strong>s choses qui n’ont<br />

pas <strong>de</strong> valeur marchan<strong>de</strong>, qui ne se<br />

ven<strong>de</strong>nt ni ne s’achètent.<br />

Un premier fait attirait déjà fortement<br />

la suspicion avant la séance <strong>de</strong><br />

ratification <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>s députés:<br />

les membres <strong>de</strong> la commission chargée<br />

d’étudier le dossier <strong>du</strong> premier ministre<br />

désigné, n’avaient mis que 48 heures<br />

pour analyser les cinquante-huit<br />

pièces déposées, rédiger leur rapport<br />

<strong>et</strong> le rem<strong>et</strong>tre au secrétariat <strong>du</strong> bureau<br />

<strong>de</strong> la Chambre basse. Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

la chambre basse M. Levaillant Louis<br />

Jeune, flairant le coup fourré en préparation,<br />

avait tenté <strong>de</strong> dénoncer le méfait.<br />

Il avait prévenu que cela n'allait «<br />

pas favoriser le Parlement dans la quête<br />

d’une meilleure image dans l’opinion<br />

publique <strong>Mai</strong>s selon un député membre<br />

<strong>de</strong> ladite commission <strong>de</strong> ratification,<br />

celle-ci « s’était fait ai<strong>de</strong>r par un groupe<br />

d’experts ».<br />

Bien qu’il ne soit pas interdit à<br />

une commission parlementaire <strong>de</strong> faire<br />

appel à <strong>de</strong>s experts, ici, il ne serait peutêtre<br />

pas inutile <strong>de</strong> s’interroger d’une<br />

part sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> ces experts : qui<br />

étaient-ils ? Étaient-ils <strong>de</strong>s bénévoles ?<br />

S’agissait-il d’experts indépendants ou<br />

d’hommes <strong>de</strong> paille à la sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> ? Quid<br />

<strong>de</strong> la provenance <strong>de</strong>s moyens financiers<br />

servant à payer la facture d’autre part ?<br />

Qui les avait engagés ? Qui a réglé leurs<br />

honoraires ? S’il s’avère que c’était un<br />

rapport préparé par <strong>de</strong>s experts proches<br />

<strong>de</strong> M.Laurent Lamothe, alors ce document<br />

serait vicié à la base.<br />

Au fond, la commission <strong>de</strong> ratification<br />

<strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés<br />

n’a, semble-t-il, fait que régurgiter les<br />

arguties juridiques <strong>de</strong> la commission<br />

sénatoriale qui seront reprises tout au<br />

long <strong>de</strong>s débats par les députés pro-<br />

Lamothe. Ces arguties se résument<br />

ainsi: « La commission a certainement<br />

observé <strong>de</strong>s irrégularités dans le dossier<br />

<strong>du</strong> premier ministre désigné. Cependant<br />

elle n’est pas en mesure d’imputer les<br />

erreurs constatées à l’intéressé luimême<br />

ni <strong>de</strong> se prononcer sur la validité<br />

<strong>de</strong>s pièces versées à son dossier. Ceci<br />

est d’autant plus fondamental que leur<br />

authenticité fut confirmée par les autorités<br />

qui les ont émises suite à la vérification<br />

<strong>de</strong>s sous-commissions formées<br />

à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Il en ressort donc que sur<br />

le plan strictement juridique la commission<br />

ne peut que les considérer comme<br />

vali<strong>de</strong>s pour être émises soit par <strong>de</strong>s<br />

autorités administratives compétentes<br />

soit par <strong>de</strong>s officiers ministériels assermentés<br />

dont les mentions insérées<br />

dans les actes font foi jusqu’à inscription<br />

<strong>de</strong> faux. <strong>Mai</strong>s à chaque fois que<br />

la partie adverse tentait d’intro<strong>du</strong>ire<br />

une procé<strong>du</strong>re d'inscription <strong>de</strong> faux,<br />

elle se heurtait à un mur <strong>de</strong> barrage<br />

<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la commission qui ne<br />

voulaient en aucune façon prendre en<br />

considération les faits contradictoires<br />

qui étaient exposés arguant que leur<br />

mission consistait seulement à vérifier<br />

l’authenticité <strong>de</strong>s pièces déposées.<br />

Quant aux accusations <strong>de</strong> corruption<br />

publiquement dénoncée, elles étaient<br />

tout bonnement ignorées. Et les conclusions<br />

<strong>du</strong> rapport favorable à la ratification<br />

<strong>de</strong> M. Lamothe ont finalement<br />

été adoptées par une écrasante majorité<br />

<strong>de</strong>s députés présents.<br />

Ainsi donc, à la cécité complaisante<br />

<strong>du</strong> Sénat se sera rajoutée la surdité<br />

<strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés dont<br />

certains attendaient sans grand espoir,<br />

il faut l’avouer, un sursaut <strong>de</strong> dignité.<br />

Si ces accusations <strong>de</strong> corruption<br />

s’avéraient exactes, pour accé<strong>de</strong>r à la<br />

primature M. Lamothe aurait utilisé<br />

une arme qui avait déjà fait ses preuves<br />

<strong>et</strong> qui lui avait donné <strong>de</strong> bons résultats<br />

dans ses affaires en Afrique : la corruption.<br />

En eff<strong>et</strong>, sur le continent africain,<br />

<strong>jour</strong>nalistes, syndicalistes, hommes<br />

politiques <strong>et</strong> hommes <strong>de</strong> loi le dépeignent<br />

comme étant «l'escroc parfait<br />

»,d'autres comme le corrupteur par excellence.<br />

« Il a corrompu <strong>de</strong>s autorités<br />

avec <strong>de</strong>s sommes d'argent, <strong>de</strong>s voyages<br />

en Afrique <strong>du</strong> Sud pris en charge<br />

par lui Plusieurs personnes dont un<br />

ministre, un conseiller <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt,<br />

une femme sénatrice, un directeur général<br />

<strong>de</strong>vaient gagner 29 millions <strong>de</strong><br />

dollars sur le dos <strong>du</strong> contribuable sénégalais.»<br />

Jusqu'au prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Sénégal<br />

M. Adoulaye Wa<strong>de</strong>, lui-même, qui a<br />

avoué s’être laissé corrompre pour une<br />

somme <strong>de</strong> 2 milliards <strong>de</strong> francs CFA.<br />

(Le GRIOT <strong>du</strong> 11 novembre 2010, Steven<br />

Addamah)<br />

Il en aura donc fallu beaucoup<br />

moins pour ach<strong>et</strong>er le vote <strong>de</strong> ratification<br />

<strong>de</strong>s sénateurs <strong>et</strong> députés haïtiens.<br />

Deux millions <strong>de</strong> gour<strong>de</strong>s, tel est le<br />

prix <strong>du</strong> vote négocié en réunion privée<br />

<strong>et</strong> dénoncé en pleine séance <strong>de</strong> ratification<br />

par <strong>de</strong>s députés qui se balançaient<br />

les accusations <strong>de</strong> corruption.<br />

Une broutille, nous dira-t-on, en comparaison<br />

<strong>de</strong>s millions que rapportent<br />

à sa société les pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> la surtaxe<br />

sur les appels entrants en Haïti, suite<br />

au contrat passé avec le Conatel <strong>et</strong> qui<br />

s’exécute dans la plus parfaite opacité<br />

(1). Oui <strong>et</strong> cela semble donner raison<br />

à certains <strong>jour</strong>naux, dont Haïti Observateur,<br />

qui avaient annoncé, <strong>de</strong>s semaines<br />

à l’avance, que pour accé<strong>de</strong>r<br />

à la primature M. Lamothe disposait<br />

d’une p<strong>et</strong>ite enveloppe <strong>de</strong> USD 10 millions<br />

<strong>de</strong> dollars pour passer les étapes<br />

<strong>de</strong> la ratification.<br />

Un immigré clan<strong>de</strong>stin à Cape<br />

Town en Afrique <strong>du</strong> Sud<br />

Sans être grand clerc, une simple p<strong>et</strong>ite<br />

enquête aurait con<strong>du</strong>it rapi<strong>de</strong>ment<br />

à l’évi<strong>de</strong>nce que M. Lamothe ne peut<br />

pas satisfaire aux exigences d’éligibilité<br />

au terme <strong>de</strong> l’article 157 <strong>de</strong> la constitution<br />

<strong>de</strong> 1987. Car, comme chacun<br />

sait, Laurent Lamothe était, jusqu’à sa<br />

nomination au poste <strong>de</strong> ministre <strong>de</strong>s<br />

Affaires étrangères au mois d’octobre<br />

2011, le patron <strong>de</strong> la société Global<br />

Voice Group. Si l’on se fie à l’historique<br />

<strong>de</strong> sa société que n’importe qui pourra<br />

vérifier sur leur site « C<strong>et</strong>te société a été<br />

fondée en 1998 le Centre administratif<br />

est situé à Cape Town, en Afrique <strong>du</strong><br />

Sud, y proclame-t-on. » (http://www.<br />

globalvoicegroup.com/historique/)<br />

C’est effectivement <strong>de</strong> là que<br />

Laurent Lamothe dirigeait ses affaires<br />

jusqu’en 2010. C'est sans nul doute un<br />

élément qui aurait dû être versé dans<br />

l’examen <strong>du</strong> dossier <strong>du</strong> premier ministre<br />

désigné. Nous sommes quasiment<br />

persuadés qu’aucune mention <strong>de</strong> ce fait<br />

n'apparaît dans les 58 ou 59 pièces qu'il<br />

a remises à la Chambre <strong>de</strong>s Députés.<br />

Depuis la circulation sur Intern<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre basse<br />

M. Levaillant Louis Jeune<br />

l'intéressant reportage <strong>du</strong> magazine «<br />

Top Billing » <strong>de</strong> mars 2008 sur la villa<br />

<strong>de</strong> Laurent Lamothe à Cape Town nul<br />

ne peut prétendre au<strong>jour</strong>d’hui ignorer<br />

que Laurent Lamothe a vécu au moins<br />

pendant trois ans consécutifs en Afrique<br />

<strong>du</strong> Sud, plus particulièrement à<br />

Cape Town, <strong>de</strong> 2007 à 2010.<br />

Ainsi, quand on sait que l’Afrique <strong>du</strong> Sud<br />

est la première puissance économique<br />

<strong>du</strong> continent africain, qu’elle fait partie<br />

<strong>de</strong>s pays émergents, <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong>s<br />

Basic qui rassemble le Brésil, l’Afrique<br />

<strong>du</strong> Sud, l’In<strong>de</strong> <strong>et</strong> la Chine <strong>et</strong> <strong>du</strong> groupe<br />

<strong>de</strong>s BRICs qui réunit le Brésil, la Russie,<br />

l’In<strong>de</strong>, la Chine <strong>et</strong> l’Afrique <strong>du</strong> Sud autour<br />

<strong>de</strong> certaines causes communes sur<br />

le plan international <strong>et</strong> qu’en raison <strong>de</strong><br />

sa position <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r dans son espace<br />

économique régional elle apparaît comme<br />

un eldorado, un pôle d’attraction<br />

pour les habitants <strong>de</strong>s pays les plus<br />

pauvres alentours cherchant un meilleur<br />

niveau <strong>de</strong> vie, on comprend qu'elle<br />

se <strong>de</strong>vait <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place une politique<br />

d’immigration établissant <strong>de</strong>s<br />

règles très strictes . (Loi mise à <strong>jour</strong> le<br />

25 mai 2009) http://www.acts.co.za/<br />

immigration_act_2002.htm<br />

« Pour <strong>de</strong>s sé<strong>jour</strong>s supérieurs<br />

à 90 <strong>jour</strong>s, même les titulaires d’un<br />

passeport diplomatique ou <strong>de</strong> service<br />

sont dans l’obligation d’obtenir un visa<br />

délivré par une ambassa<strong>de</strong> d’Afrique<br />

<strong>du</strong> Sud avec l’autorisation préalable <strong>du</strong><br />

ministère <strong>de</strong>s Affaires étrangères à Pr<strong>et</strong>oria.<br />

Tout voyageur qui quitte le pays<br />

après la date d’expiration <strong>de</strong> son visa,<br />

encourt arrestation <strong>et</strong> détention puis<br />

comparution <strong>de</strong>vant le juge <strong>et</strong> paiement<br />

d’une forte amen<strong>de</strong>. »<br />

Donc, comment Laurent Lamothe<br />

a-t-il pu s’établir à Cape Town pendant<br />

plus <strong>de</strong> trois ans consécutifs sans avoir<br />

régularisé son statut. Était-il un immigré<br />

clan<strong>de</strong>stin? Non. Laurent Lamothe<br />

était assurément détenteur d’un permis<br />

<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce permanente délivré par<br />

le ministère <strong>de</strong>s Affaires intérieures<br />

(Home Affairs) auquel d'ailleurs, en<br />

tant que créateur d’entreprise, il avait<br />

d’emblée droit, lui <strong>et</strong> sa famille, au<br />

terme <strong>de</strong> la loi sur l’immigration. Aussi,<br />

la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> sé<strong>jour</strong> <strong>de</strong> M. Lamothe en<br />

Afrique <strong>du</strong> Sud <strong>de</strong>vait être entre autres<br />

choses un <strong>de</strong>s points sur lequel auraient<br />

dû se pencher les commissions<br />

<strong>de</strong> ratification <strong>du</strong> Sénat <strong>et</strong> <strong>de</strong> la chambre<br />

<strong>de</strong>s députés si vraiment ils avaient<br />

l’intention <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire un rapport objectif,<br />

les faits rapportés par le magazine<br />

Top Billing établissant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

tout doute raisonnable, que Laurent<br />

Lamothe a vécu <strong>de</strong> 2007 à 2010 en<br />

Afrique <strong>du</strong> Sud <strong>et</strong> qu’il n’a pas cinq ans<br />

<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce en Haïti. Laurent Lamothe<br />

n’a pas le don d’ubiquité. Il ne pourrait<br />

pas être en même temps en Afrique <strong>du</strong><br />

Sud <strong>et</strong> en Haïti.<br />

Difficile donc d’adm<strong>et</strong>tre dans<br />

ce cas que les critères d’éligibilité au<br />

regard <strong>de</strong> la constitution soient respectés.<br />

Aussi, utiliser comme argument en<br />

sa faveur <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce<br />

fournis par <strong>de</strong>s mairies ou <strong>de</strong>s procèsverbaux<br />

délivrés par un juge <strong>de</strong> paix<br />

(section est <strong>de</strong> Port-au-Prince) ou un<br />

autre <strong>de</strong> Pétion-Ville pour prouver qu’il<br />

ait effectivement résidé dans le pays<br />

relève <strong>de</strong> l’imposture <strong>et</strong> n'est que la<br />

face cachée <strong>de</strong> la vérité. Enfin, <strong>de</strong> quels<br />

moyens dispose une municipalité pour<br />

déterminer que quelqu’un a effectivement<br />

vécu dans la commune pendant<br />

un certain nombre <strong>de</strong> temps ?<br />

A la vérité, Laurent Lamothe n’a<br />

pas ach<strong>et</strong>é ces parlementaires, ces <strong>de</strong>rniers<br />

se seront ven<strong>du</strong>s, eux <strong>et</strong> le prestige<br />

<strong>de</strong> leurs fonctions, pour un plat <strong>de</strong><br />

lentilles. Il en va <strong>de</strong> même pour certains<br />

<strong>jour</strong>nalistes-mercenaires <strong>et</strong> certains<br />

pseudo-intellectuels à qui Laurent Lamothe<br />

laisse tomber quelques mi<strong>et</strong>tes.<br />

On peut comprendre sans pour autant<br />

la partager la démarche cynique, mais<br />

pragmatique aux yeux <strong>de</strong>s sénateurs<br />

sortants <strong>de</strong> s’aligner sur l’exécutif sachant<br />

que, pour être sélectionnés lors<br />

<strong>de</strong>s prochaines élections frau<strong>du</strong>leuses,<br />

qui d’ailleurs auraient dû déjà avoir<br />

lieu, il faudra d’abord faire preuve <strong>de</strong><br />

loyauté <strong>et</strong> <strong>de</strong> fidélité envers le pouvoir<br />

en place. Cependant, l'on comprendrait<br />

moins bien le vote <strong>de</strong>s députés s’il<br />

y avait défaillance <strong>de</strong> contrepartie. La<br />

présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ex-sénateurs (anciens<br />

prési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> Sénat <strong>et</strong> membres<br />

<strong>de</strong> la commission spéciale chargée<br />

d’analyser les pièces <strong>du</strong> premier ministre<br />

désigné) passant, sans transition<br />

aucune, au gouvernement <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

est très éloquente en ce qu’elle confirme<br />

qu'il y a bien eu <strong>de</strong>s prix pour certains<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s primes versées à d’autres pour<br />

services ren<strong>du</strong>s. Et cela nous perm<strong>et</strong><br />

AVIS DE DIVORCE<br />

Suite à la page (15)<br />

PAR CES MOTIFS, le Tribunal, après examen <strong>et</strong> sur les conclusions<br />

conformes <strong>du</strong> Ministère Public, accueille l’action <strong>de</strong> la requérante pour être<br />

juste <strong>et</strong> fondée ; <strong>Mai</strong>ntenant le défaut octroyé contre la partie défen<strong>de</strong>resse<br />

à l’audience susdite ; pour le profit <strong>du</strong> défaut, déclare fondée ladite action ;<br />

Adm<strong>et</strong> en conséquence le divorce <strong>de</strong> la dame née Marie Hélène Philias<br />

d’avec son époux Innocent Lucien pour injures graves <strong>et</strong> publiques ;<br />

Prononce la dissolution <strong>de</strong>s liens matrimoniaux existant entre lesdits époux<br />

; Ordonne à l’Officier <strong>de</strong> l’Etat Civil <strong>de</strong> la Section Sud <strong>de</strong> Port-au-Prince <strong>de</strong><br />

transcrire sur les registres à ce <strong>de</strong>stinés le dispositif <strong>du</strong> présent jugement<br />

dont un extrait sera publié dans l’un <strong>de</strong>s quotidiens s’éditant à la capitale<br />

sous peine <strong>de</strong> dommages intérêts envers les tiers, s’il y éch<strong>et</strong> ; Comm<strong>et</strong><br />

l’huissier Clerbrun Faure <strong>de</strong> ce Tribunal pour la signification <strong>du</strong> présent<br />

jugement ; Compense les dépens en raison <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s parties.<br />

RENDU DE NOUS, Jacques Hermon Constant, juge en audience Civile,<br />

ordinaire <strong>et</strong> publique <strong>du</strong> mercredi vingt-huit mars <strong>de</strong>ux mille douze, en<br />

présence <strong>de</strong> Me. Jean Clau<strong>de</strong> Dabrézil, Substitut <strong>du</strong> Commissaire <strong>du</strong><br />

gouvernement <strong>de</strong> ce ressort, avec l’assistance <strong>du</strong> sieur Homère Raymond,<br />

Greffier <strong>de</strong> siège.<br />

Il est ordonné <strong>et</strong>c.<br />

En foi <strong>de</strong> quoi <strong>et</strong>c.<br />

Jean Lunès DABIA - Avocat<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7


Perspectives<br />

Haïti: Flambée <strong>du</strong> Choléra<br />

De gauche à droite: Stephan Grosse Ruesckamp, coordonnateur <strong>de</strong> CRUO,<br />

Oliver Schulz, chef <strong>de</strong> mission, Rodnie Senat-Delva, directrice médicale.<br />

Le chef <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> MSF-Hollan<strong>de</strong>, Olivier Schulz a déploré l’absence <strong>de</strong><br />

lea<strong>de</strong>rship <strong>de</strong> l’Etat haïtien dans le contrôle <strong>de</strong> l’épidémie <strong>du</strong> Choléra en Haïti<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

L<br />

’épidémie <strong>de</strong> choléra importée<br />

en Haïti par les soldats <strong>de</strong>s forces<br />

d’occupation <strong>de</strong>s Nations Unies, découverte<br />

<strong>de</strong>puis Octobre 2010, continue<br />

<strong>de</strong> semer le <strong>de</strong>uil <strong>et</strong> la douleur dans<br />

les familles haïtiennes. Depuis environ<br />

<strong>de</strong>ux (2) mois, on a constaté une recru<strong>de</strong>scence<br />

<strong>du</strong> Choléra à travers le pays.<br />

L’organisation humanitaire, Mé<strong>de</strong>cins<br />

Sans Frontières a fait savoir que ses<br />

Centres <strong>de</strong> Traitement <strong>du</strong> Choléra (CTC)<br />

regorgent <strong>de</strong> patients, en moyenne 600<br />

par semaine.<br />

Les autorités sanitaires <strong>du</strong> pouvoir<br />

en place ne font rien pour juguler<br />

ce fléau qui tend à prendre une<br />

dimension endémique. La lutte pour<br />

le pouvoir dans une situation très<br />

confuse, caractérisée par la corruption,<br />

le népotisme, le clientélisme ou<br />

« mounpayisme» se place au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> la population. Aucune<br />

information n’a filtré <strong>du</strong> côté <strong>du</strong><br />

pouvoir sur la flambée <strong>du</strong> Choléra ces<br />

<strong>de</strong>rniers temps. On a tou<strong>jour</strong>s constaté<br />

que les Mé<strong>de</strong>cins Sans frontières<br />

remplacent régulièrement l’Etat haïtien<br />

dans ce domaine tant dans la prise en<br />

charge <strong>de</strong>s personnes infectées que<br />

dans la divulgation <strong>de</strong>s informations.<br />

Le chef <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> MSF-Hollan<strong>de</strong>,<br />

Olivier Schulz a déploré l’absence<br />

<strong>de</strong> lea<strong>de</strong>rship <strong>de</strong> l’Etat haïtien dans<br />

le contrôle <strong>de</strong> l’épidémie <strong>du</strong> Choléra<br />

en Haïti. « Mé<strong>de</strong>cins Sans Frontières<br />

DÉCÈS DE MME<br />

SUZY COULANGES<br />

Nous annonçons avec infiniment <strong>de</strong> peine, la triste nouvelle <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Mme<br />

Suzy Coulanges survenue le samedi 28 avril 2012, suite à une hémorragie<br />

cérébrale. En c<strong>et</strong>te pénible circonstance, nous présentons nos sincères condoléances<br />

: A son fils Pascal Coulanges. Ses frères <strong>et</strong> soeurs: Monsieur <strong>et</strong> Mme Frantz<br />

Coulanges, Mme née Myrlene Désir <strong>et</strong> famille, sa jumelle, Mme Vve Mytal<br />

Célestin, née Gerty Coulanges <strong>et</strong> famille, Mme Clau<strong>de</strong> Angèle Coulanges <strong>et</strong><br />

famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme Jacques Emeran, Mme née Marie Alberte Coulanges <strong>et</strong><br />

famille, Dr. <strong>et</strong> Mme Carl Saint-Preux, Mme née Maryse Coulanges <strong>et</strong> famille,<br />

Monsieur <strong>et</strong> Mme Fred Coulanges, Mme née Michelle Perigord <strong>et</strong> famille, Veuve<br />

Guy Coulanges née Paule Marguerite Verdier <strong>et</strong> famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme<br />

Jacques Aubry <strong>et</strong> famille.<br />

Ses nombreux neveux <strong>et</strong> nièces: Monsieur Patrick Célestin, Monsieur Stanley<br />

Wolff <strong>et</strong> famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme Troy Smith, Mme née Elizab<strong>et</strong>h Wolff, Monsieur<br />

Patrice Coulanges <strong>et</strong> famille, Monsieur Sébastien Coulanges <strong>et</strong> famille, Monsieur<br />

Bernard Coulanges, Monsieur Didier Coulanges, Monsieur Clau<strong>de</strong> Coulanges,<br />

Monsieur Licoy Coulanges, Monsieur Luc Albert Foucard Jr. , Monsieur <strong>et</strong> Mme<br />

François Jean-Baptiste, Mme née Déborah Paris <strong>et</strong> famille, Mlle Carla<br />

Saint-Preux, Monsieur <strong>et</strong> Mme Marcel Bujong, Mme née, Geneviève Coulanges <strong>et</strong><br />

famille, Melle Linefred Coulanges, Melle Michelle Coulanges, Mlle Johanna<br />

Labatte. A ses nombreux filleuls.<br />

Ses nombreux cousins <strong>et</strong> cousines: Mme Veuve Jacques Siméon, née Michelle<br />

Riv<strong>et</strong>te <strong>et</strong> famille, Famille Jean Lamotte, Monsieur <strong>et</strong> Mme Henri Robert Marcel <strong>et</strong><br />

famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme Raymond Marcel <strong>et</strong> famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme Raymond<br />

Bazile <strong>et</strong> famille, Mme Gilberte Joseph <strong>et</strong> famille, Mme Fréda Joseph <strong>et</strong> famille,<br />

Monsieur <strong>et</strong> Mme Victor Choute <strong>et</strong> famille, Mme A<strong>de</strong>line Choute <strong>et</strong> famille, Mme<br />

Hans Choute <strong>et</strong> famille, Mme Juli<strong>et</strong>te Baptiste <strong>et</strong> famille, Mme Claire Baptiste <strong>et</strong><br />

famille, Mme Myrtha Baptiste <strong>et</strong> famille, Monsieur Baize Coulanges <strong>et</strong> famille,<br />

Monsieur Jean Coulanges <strong>et</strong> famille, Monsieur <strong>et</strong> Mme Amos Coulanges <strong>et</strong> famille,<br />

Monsieur <strong>et</strong> Mme Nito Coulanges <strong>et</strong> famille, Mme Ninon Coulanges Désouvrais <strong>et</strong><br />

famille, Mme Favre Coulanges François <strong>et</strong> famille, Mme Esther Coulanges <strong>et</strong><br />

famille, Mme Edna Coulanges <strong>et</strong> famille, Mme Marie Lour<strong>de</strong>s Elgirus <strong>et</strong> famille,<br />

Mme Yvrose Jean <strong>et</strong> famille, Mme Mon<strong>et</strong>te Victor Rimpel <strong>et</strong> famille, Mme Ida<br />

Toussaint <strong>et</strong> famille, Mme Gin<strong>et</strong>te Beauvais <strong>et</strong> famille, Mme Mimose Jean <strong>et</strong><br />

famille. A ses soeurs <strong>et</strong> frères <strong>du</strong> CASEGHA, ses soeurs <strong>de</strong> l’Amicale <strong>de</strong>s<br />

anciennes <strong>du</strong> Lycée <strong>de</strong>s Jeunes filles.<br />

Aux familles: Coulanges, Désir, Célestin, Emeran, Saint-Preux, Périgord, Verdier,<br />

Aubry, Wolff, Smith, Foucard, Paris, Jean-Baptiste, Bujong, Riv<strong>et</strong>te, Siméon,<br />

Lamotte, Marcel, Bazile, Joseph, Choute, Baptiste, François, Elgirus, Victor-<br />

Rimpel, Labatte, Toussaint, Delille, Hyppolite, Beauvais <strong>et</strong> à tous les parents <strong>et</strong><br />

amis que ce <strong>de</strong>uil afflige.<br />

L’exposition a eu lieu le dimanche 13 mai 2012 <strong>de</strong> 5:00 pm à 9:00 pm à la <strong>Mai</strong>son<br />

Funéraire Bernard Dowd, 165-20 Hillsi<strong>de</strong> Ave (corner Merrick <strong>et</strong> 165 St) Jamaica,<br />

Queens, NY.<br />

Les funérailles <strong>de</strong> la très regr<strong>et</strong>tée Madame Suzy Coulanges ont été chantées le<br />

lundi 14 mai 2012 à 10:00 am à l’église Immaculée Conception, 86-45 Edgerton<br />

Blvd (179 St), Jamaica NY.<br />

La famille a été reçue au local <strong>du</strong> CASEGHA: 2<strong>18</strong>-46 Hempstead Ave, Queens<br />

Village, NY 11429.<br />

Que son âme, repose en paix!<br />

qui se présentent comme le premier<br />

acteur intervenant dans le traitement<br />

<strong>du</strong> Choléra en Haïti, croient cependant<br />

qu’il est important que les autres<br />

acteurs prennent leurs responsabilités.<br />

Il est inquiétant que les autorités ne<br />

soient pas mieux préparées pour faire<br />

face à ce problème. Il y a beaucoup<br />

<strong>de</strong> réunions entre le gouvernement,<br />

les Nations Unies <strong>et</strong> leurs partenaires<br />

humanitaires, mais peu <strong>de</strong> solutions<br />

concrètes », a-t-il indiqué.<br />

Le chef <strong>de</strong> Mission <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cins<br />

Sans Frontière a fait savoir qu’on est<br />

obligé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à la réouverture <strong>de</strong>s<br />

autres CTC qui se trouvent aux environs<br />

<strong>de</strong> la capitale en vue <strong>de</strong> faire face<br />

à c<strong>et</strong>te recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> la Choléra. «<br />

Nous sommes au milieu d’une flambée,<br />

il faut agir vite pour sauver <strong>de</strong>s<br />

vies. Le nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s soignés<br />

a quadruplé <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la saison<br />

pluvieuse vu que <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong><br />

personnes ont été reçues dans les CTC.<br />

De fin <strong>de</strong> mois <strong>de</strong> mars à ce <strong>jour</strong>, on<br />

accueille entre 350 à 600 personnes<br />

par semaine», a-t-il indiqué<br />

Le nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s soignés<br />

par MSF dans la capitale a quadruplé en<br />

moins d’un mois pour atteindre 1,600<br />

cas en avril <strong>de</strong>rnier. Les centres <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cins Sans Frontières à<br />

Léogâne <strong>et</strong> à Port-au-Prince ont déjà<br />

accru leur capacité <strong>de</strong> prise en charge<br />

tandis que d’autres sites s’apprêtent à<br />

rouvrir. L’an <strong>de</strong>rnier, près <strong>de</strong> 200,000<br />

cas <strong>de</strong> choléra s’étaient déclarés dans le<br />

pays pendant la saison <strong>de</strong>s pluies, entre<br />

mai <strong>et</strong> octobre. On peut également noter<br />

que le taux <strong>de</strong> létalité est en hausse : il<br />

était <strong>de</strong> 2,23 pour 100 cas en 2010,<br />

pour <strong>de</strong>venir supérieur à 3 c<strong>et</strong>te année,<br />

a souligné Thierry Goffeau, chef <strong>de</strong><br />

mission <strong>de</strong> MSF- France en Haïti.<br />

Dans plusieurs régions, les structures<br />

<strong>de</strong> santé <strong>du</strong> Ministère <strong>de</strong> la Santé<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Populations (MSPP) sont incapables<br />

<strong>de</strong> répondre aux fluctuations<br />

saisonnières <strong>de</strong> l’épidémie. Pour Gaëtan<br />

Drossart, Chef <strong>de</strong> mission MSF : « Trop<br />

peu a été fait dans le domaine <strong>de</strong> l’eau<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’assainissement pour croire que<br />

cela n’allait pas pouvoir recommencer<br />

en 2012. Il est inquiétant que les autorités<br />

ne soient pas mieux préparées<br />

alors qu’ils tiennent <strong>de</strong>s discours rassurants<br />

qui ne correspon<strong>de</strong>nt pas à la<br />

réalité. Il y a beaucoup <strong>de</strong> réunions entre<br />

le gouvernement, les Nations Unies<br />

<strong>et</strong> leurs partenaires humanitaires mais<br />

peu <strong>de</strong> solutions concrètes. »<br />

Une étu<strong>de</strong> menée par MSF dans<br />

le département <strong>de</strong> l’Artibonite, où environ<br />

20% <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> choléra <strong>du</strong> pays<br />

ont été répertoriés, révèle en outre une<br />

n<strong>et</strong>te diminution <strong>de</strong>s actions susceptibles<br />

d’enrayer l’épidémie <strong>de</strong>puis la<br />

fin 2011. Plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s intervenants<br />

présents l’an <strong>de</strong>rnier ne sont<br />

plus là. Dans certains centres <strong>de</strong> santé,<br />

les stocks <strong>de</strong> médicaments sont vi<strong>de</strong>s<br />

<strong>et</strong> une partie <strong>du</strong> personnel n’a pas reçu<br />

<strong>de</strong> salaires <strong>de</strong>puis janvier. Selon Maya<br />

Allan, épidémiologiste <strong>de</strong> MSF : « La<br />

pluviométrie n’est qu’un <strong>de</strong>s facteurs<br />

aggravant le risque <strong>de</strong> contamination.<br />

<strong>Mai</strong>s dès qu’il cesse <strong>de</strong> pleuvoir,<br />

le choléra recule, les financements<br />

s’arrêtent <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s sont interrompus<br />

jusqu’à la prochaine saison <strong>de</strong>s<br />

pluies au lieu d’être réorientés vers<br />

la prévention. Résultat : la population<br />

r<strong>et</strong>ourne à la vulnérabilité lorsque<br />

l’épidémie redémarre. »<br />

D’après une enquête réalisée en<br />

avril 2012 par la Direction nationale<br />

<strong>de</strong> l’eau potable <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’assainissement<br />

(Dinepa) à l’intérieur <strong>de</strong>s camps où vit<br />

tou<strong>jour</strong>s près d’un <strong>de</strong>mi-million <strong>de</strong> personnes<br />

déplacées suite au séisme <strong>de</strong><br />

janvier 2010, moins <strong>du</strong> tiers est encore<br />

approvisionné en eau potable <strong>et</strong> 1% a<br />

récemment reçu <strong>du</strong> savon. « A quoi bon<br />

faire <strong>de</strong>s recommandations d’hygiène<br />

à la population, si elle n’est pas en<br />

mesure <strong>de</strong> les appliquer ?, s’interroge<br />

Gaëtan Drossart. Il est urgent <strong>de</strong> donner<br />

aux gens les moyens matériels <strong>de</strong><br />

se prémunir contre le choléra.» La vaccination<br />

peut contribuer au contrôle<br />

Controverse autour <strong>du</strong><br />

vote <strong>du</strong> 8 mai<br />

Le sénateur Moïse Jean Charles prom<strong>et</strong> que le rapport final sur le dossier<br />

<strong>de</strong> nationalité sera bientôt soumis à l’appréciation <strong>de</strong> l’assemblée <strong>de</strong>s<br />

sénateurs<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Le vote scandaleux au Sénat <strong>de</strong> la<br />

République, le mardi 8 mai <strong>de</strong>rnier<br />

en faveur <strong>du</strong>dit énoncé <strong>de</strong> politique<br />

générale <strong>du</strong> Premier ministre, Laurent<br />

Lamothe a suscité <strong>de</strong>s remous <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

divisions au sein <strong>de</strong> la classe politique<br />

traditionnelle <strong>du</strong> pays. Il était évi<strong>de</strong>nt<br />

aux yeux <strong>de</strong> plus d’un que ce n’était<br />

pas le contenu <strong>et</strong> les débats qui se<br />

déroulaient autour <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong><br />

politique générale <strong>de</strong> Laurent Lamothe<br />

qui ont motivé les 20 sénateurs, c’était<br />

plutôt les pots-<strong>de</strong>-vin <strong>et</strong> d’autres faveurs.<br />

Le len<strong>de</strong>main <strong>du</strong> vote éhonté,<br />

huit (8) sénateurs ont donné un point<br />

<strong>de</strong> presse pour dénoncer les agissements<br />

intéressés <strong>de</strong> leurs collègues. Il<br />

s’agissait <strong>de</strong> : Jean William Jeanty, Nippes<br />

; François Anick Joseph, Artibonite<br />

; Steven Irvenson Benoit, Ouest ; Jean-<br />

Baptiste Bien-Aimé, Nord-Est ; Moïse<br />

Jean Charles <strong>et</strong> Westner Polycard, Nord<br />

; Francky Exius, Sud ; Andris Riché,<br />

Grand’Anse. Ils ont estimé illégale la<br />

ratification <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong> politique<br />

générale <strong>du</strong> Premier ministre Lamothe<br />

qui ne reflète ni la constitution<br />

haïtienne en vigueur ni les règlements<br />

intérieurs <strong>du</strong> Sénat. Tout comme le prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>du</strong> Sénat, Desras Simon Dieuseul<br />

qui est là pour les faire respecter n’était<br />

pas à la hauteur <strong>de</strong> sa tâche.<br />

De l’avis <strong>de</strong>s sénateurs protestataires,<br />

Laurent Salvador Lamothe, autre<br />

que son âge <strong>et</strong> son origine familiale, il<br />

n’a pas répon<strong>du</strong> aux exigences <strong>de</strong> la<br />

constitution pour être admis au poste<br />

<strong>du</strong> chef <strong>du</strong> gouvernement haïtien. Ils<br />

<strong>de</strong> la maladie, notamment dans les<br />

zones les plus exposées, mais ce n’est<br />

pas une solution miracle. L’immunité<br />

conférée par le vaccin existant est<br />

limitée à 3 ans avec une efficacité estimée<br />

à 70%. Seules <strong>de</strong>s réalisations<br />

<strong>du</strong>rables dans les domaines <strong>de</strong> l’eau<br />

dénoncent également le comportement<br />

<strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Sénat, Desras Simon<br />

Dieuseul qui s’est fait complice <strong>de</strong>s 20<br />

sénateurs qui ont voté sans scrupule<br />

l’énoncé <strong>de</strong> politique générale <strong>de</strong> Laurent<br />

Lamothe : « En ratifiant Laurent<br />

Lamothe, comme Premier ministre, ces<br />

sénateurs prouvent clairement, que<br />

l’institution à laquelle ils appartiennent<br />

n’est pas encore prête à jouer le rôle <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong> l’Exécutif que lui confère<br />

la constitution <strong>de</strong> 1987 », a indiqué le<br />

sénateur, Jean William Jeanty, lisant la<br />

position commune <strong>de</strong>s 8 sénateurs opposés<br />

au scandale <strong>du</strong> 8 mai.<br />

Deux anciens atouts <strong>de</strong> Martelly au Parlemnt, l’intrigant coquin qu’est<br />

le sénateur Joseph Lambert <strong>et</strong> le sénateur Youri Latortue le ténébreux,<br />

l’homme <strong>de</strong>s 30%<br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Sénat, Desras<br />

Simon Dieuseul<br />

Le vote <strong>de</strong> la honte <strong>du</strong> 8 mai a<br />

suscité également l’éclatement <strong>de</strong>s partis<br />

politiques au sein <strong>de</strong> la Plateforme<br />

politique « Alternative ». Le coordonnateur<br />

général <strong>de</strong> l’Organisation <strong>du</strong><br />

Suite à la page (19)<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’assainissement, longues à<br />

m<strong>et</strong>tre en place, perm<strong>et</strong>tront <strong>de</strong> vaincre<br />

l’épidémie. « Au<strong>jour</strong>d’hui la priorité<br />

est d’abord <strong>de</strong> sauver <strong>de</strong>s vies, poursuit<br />

Gaëtan Drossart, tous les acteurs <strong>de</strong><br />

santé doivent se mobiliser dans ce sens<br />

dès maintenant. »<br />

8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

For a Plate of Beans:<br />

How Laurent Lamothe Became<br />

(The first of two parts)<br />

Prime Minister<br />

Laurent Lamothe<br />

Ratified in the Dark<br />

By Thomas Péralte<br />

By Edner Paillère<br />

Wh<strong>et</strong>her you are a staunch ally or<br />

an outspoken adversary of Laurent<br />

Lamothe, it will be very difficult<br />

for you to dismiss the serious charges<br />

of corruption ma<strong>de</strong> by some <strong>de</strong>puties<br />

who, in full session, claim to have<br />

witnessed some of their colleagues in<br />

me<strong>et</strong>ings where two million gour<strong>de</strong>s<br />

(USD $50,000) was offered to each of<br />

them for their vote in favor of ratifying<br />

the <strong>de</strong>signated Prime Minister. A senator<br />

has also publicly <strong>de</strong>clared that, to<br />

encourage them to vote favorably, several<br />

of his peers were handsomely paid<br />

off by Laurent Lamothe. This strategy,<br />

apparently, worked for the Prime<br />

Minister-<strong>de</strong>signate <strong>du</strong>ring his passage<br />

through the upper house. So why not<br />

use it for the <strong>de</strong>puties also?<br />

<strong>Haiti</strong> certainly has no monopoly<br />

on corruption. It is a global phenomenon.<br />

But there are different scales, different<br />

<strong>de</strong>grees, of corruption. A country<br />

where corruption is rife at all levels of<br />

government, where justice is riddled<br />

with corruption, where parliamentarians<br />

are perceived as corrupt, where a Prime<br />

Minister is, internationally, associated<br />

with practices tainted with corruption<br />

and fraud, where the Head of State is<br />

mired in corruption scandals that transcend<br />

national boundaries, where government<br />

contracts signed with private<br />

companies are tainted by corruption:<br />

such a country loses all credibility, all<br />

respectability. Its economic <strong>de</strong>velopment<br />

is compromised. Because, just as<br />

for <strong>de</strong>mocratic <strong>de</strong>velopment, wi<strong>de</strong>spread<br />

corruption and economic <strong>de</strong>velopment<br />

are mutually exclusive.<br />

Wh<strong>et</strong>her it’s university pro<strong>du</strong>ctions,<br />

reports of international political<br />

organizations or financial institutions,<br />

non-governmental organizations or<br />

government agencies, in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt researchers,<br />

the findings are damning:<br />

econom<strong>et</strong>ric studies show that when<br />

we cross in<strong>de</strong>x perceived corruption<br />

(as established by Transparency International)<br />

with the human <strong>de</strong>velopment<br />

in<strong>de</strong>x established by the United Nations<br />

Development Program (UNDP), it appears<br />

that countries with low levels of<br />

corruption are the countries with the<br />

highest levels of human <strong>de</strong>velopment,<br />

with <strong>de</strong>mocratic structures that are solid<br />

and functional. Meanwhile, countries<br />

with high levels of corruption have the<br />

lowest human <strong>de</strong>velopment levels and<br />

<strong>de</strong>mocratic institutions that are unstable<br />

and failing.<br />

Corruption is in<strong>de</strong>ed a scourge. It<br />

exerts a negative influence on <strong>de</strong>mocratic<br />

<strong>de</strong>velopment, economic <strong>de</strong>velopment,<br />

and human <strong>de</strong>velopment. It un<strong>de</strong>rmines<br />

institutions, does a disservice to private<br />

investment, increases budg<strong>et</strong> <strong>de</strong>ficits,<br />

hin<strong>de</strong>rs economic growth, and leads to<br />

the <strong>de</strong>cline of public aid for <strong>de</strong>velopment.<br />

Corruption eliminates transparency<br />

in government procurement, and<br />

without this, we cannot speak of good<br />

economic governance. The chairman<br />

of Transparency International <strong>de</strong>scribed<br />

the phenomenon in these terms: “Corruption<br />

is a major cause of poverty and<br />

is an obstacle to combat...” He ad<strong>de</strong>d<br />

that “these two scourges feed off each<br />

other, trapping populations in a cycle<br />

of poverty.” The result: unending crises<br />

and political and social convulsions.<br />

Back to the Ratification<br />

B<strong>et</strong>ween the radical rejection and unconditional<br />

acceptance of Mr. Lamothe<br />

as Prime Minister, there is a third option:<br />

that of the <strong>et</strong>hic which refuses to<br />

subscribe to the i<strong>de</strong>a of selling such a<br />

high office for hard cash, or shipments<br />

of rice, cartons of milk, and boxes of<br />

spagh<strong>et</strong>ti. Simply disgusting! There are<br />

some things that have no mark<strong>et</strong> value,<br />

which one should not be able to buy or<br />

sell.<br />

One thing immediately raised<br />

strong suspicions even before the ratification<br />

session in the Chamber of Deputies:<br />

the members of the commission<br />

tasked with reviewing the record of<br />

the Prime Minister-<strong>de</strong>signate had only<br />

48 hours to analyze the 58 documents<br />

Lamothe presented, and to prepare and<br />

submit their report to the secr<strong>et</strong>ariat’s<br />

office of the Lower House. Presi<strong>de</strong>nt<br />

Levaillant Louis-Jeune, sensing foul<br />

play in the report’s preparation, tried to<br />

<strong>de</strong>nounce the wrongdoing. He warned<br />

that this stunt would “not help the Parliament<br />

in it quest for a b<strong>et</strong>ter image<br />

before public opinion.” But according to<br />

a <strong>de</strong>puty who was a member of the ratification<br />

commission, it “had been helped<br />

by a group of experts.”<br />

Although it is not forbid<strong>de</strong>n for a<br />

parliamentary committee to hire experts,<br />

here, wouldn’t it be worthwhile to know<br />

the i<strong>de</strong>ntity of these experts: Who were<br />

they? Were they volunteers? Were they<br />

in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt experts or front men in the<br />

pay of ...? What about the source of<br />

funds used to pay the bill? Who was<br />

involved? Who s<strong>et</strong> their fees? If it turns<br />

out that this was a report prepared by<br />

experts close to Mr. Laurent Lamothe,<br />

then this document is fundamentally<br />

flawed.<br />

Basically, the ratification commission<br />

of the Chamber of Deputies has, it<br />

seems, just regurgitated the legal gibberish<br />

of the Senate Committee which was<br />

repeated throughout the <strong>de</strong>bates by pro-<br />

Lamothe <strong>de</strong>puties. These quibbles go<br />

as follows: “The commission certainly<br />

found irregularities in the case of the<br />

Prime Minister-<strong>de</strong>signate. However it is<br />

not able to attribute the errors found to<br />

the concerned person himself [Lamothe]<br />

or to rule on the validity of the documents<br />

placed in the file.” Never mind<br />

that their authenticity was confirmed<br />

by the authorities that issued them according<br />

to the audit of sub-committees<br />

formed for this purpose. As a result, in<br />

strictly legal terms, the Committee can<br />

only consi<strong>de</strong>r them as valid since they<br />

were issued either by comp<strong>et</strong>ent administrative<br />

authorities or by sworn ministerial<br />

officers whose seals on the documents<br />

are taken in good faith until there<br />

is an allegation of forgery. But whenever<br />

an opponent tried to raise the question<br />

of forgery, that <strong>de</strong>puty ran into a brick<br />

wall of committee members who did not<br />

want to consi<strong>de</strong>r in any way any contradictory<br />

facts presented, arguing that<br />

their mission was only to verify the authenticity<br />

of the documents filed. As for<br />

the publicly ma<strong>de</strong> charges of corruption,<br />

they were simply ignored. And the report’s<br />

findings in favor of ratification of<br />

Mr. Lamothe were eventually adopted<br />

by an overwhelming majority of <strong>de</strong>puties<br />

present.<br />

So the complacent blindness of<br />

the Senate will be ad<strong>de</strong>d to the <strong>de</strong>afness<br />

of the Chamber of Deputies, some<br />

of whom were waiting, without much<br />

hope admittedly, for a small victory for<br />

dignity.<br />

If the accusations of corruption<br />

are found to be true, to attain the post<br />

of prime minister Mr. Lamothe has used<br />

a weapon which has already served him<br />

well in his business <strong>de</strong>alings in Africa:<br />

corruption. In<strong>de</strong>ed, on the African continent,<br />

<strong>jour</strong>nalists, tra<strong>de</strong> unionists, politicians<br />

and lawyers portray him as “the<br />

perfect con man,” others as a master<br />

corrupter. “He bribed authorities with<br />

money, trips to South Africa paid for by<br />

him... Many people, including a minister,<br />

a presi<strong>de</strong>ntial adviser, a woman<br />

senator, a CEO earned $29 million on<br />

the back of the Senegalese taxpayers.”<br />

Even the Senegalese Presi<strong>de</strong>nt Abdoulaye<br />

Wa<strong>de</strong> himself admitted to taking<br />

bribes for a 2 billion CFA francs. (The<br />

GRIOT of November 11, 2010, Steven<br />

Addamah).<br />

It will have taken much less to<br />

buy the ratification vote of <strong>Haiti</strong>an senators<br />

and <strong>de</strong>puties. Two million gour<strong>de</strong>s<br />

[$50,000], that was the price of the<br />

vote, negotiated in private me<strong>et</strong>ings<br />

and <strong>de</strong>nounced <strong>du</strong>ring in the middle of<br />

the ratification session. A trifle, some<br />

might tell us, compared with the millions<br />

that his company is making from<br />

a surcharge on incoming calls into <strong>Haiti</strong><br />

thanks to a contract with [the <strong>Haiti</strong>an<br />

telecommunications agency] Conatel<br />

which was signed in compl<strong>et</strong>e secrecy.<br />

Yes and this seems to give cre<strong>de</strong>nce to<br />

the reports of some newspapers, including<br />

<strong>Haiti</strong> Observateur, which announced<br />

weeks before the vote that to achieve<br />

the prime ministerial ratification Mr. Lamothe<br />

had a small envelope of $10 million<br />

at his disposal.<br />

(To be continued)<br />

(Translated from the original French<br />

by Kim Ives)<br />

Three political events took place on<br />

May 14, 2012: <strong>Haiti</strong>’s Chamber<br />

of Deputies ratified the policy statement<br />

of Prime Minister-<strong>de</strong>signate<br />

Laurent Lamothe; <strong>Haiti</strong>’s 49 th Legislature<br />

closed its first ordinary session;<br />

and Presi<strong>de</strong>nt Joseph Michel Martelly<br />

marked his first anniversary at <strong>Haiti</strong>’s<br />

helm.<br />

In the Chamber of Deputies,<br />

Prime Minister Laurent Lamothe presented<br />

a giant cabin<strong>et</strong> composed of 22<br />

ministers. After presenting the list of<br />

ministers, <strong>de</strong>puties began taking turns<br />

speaking and asking Lamothe questions.<br />

But to avoid ending too late,<br />

Presi<strong>de</strong>nt of the Lower House Levaillant<br />

Louis-Jeune called for a vote, even<br />

though many <strong>de</strong>puties had not y<strong>et</strong><br />

been able to speak. Louis-Jeune said<br />

another session with the Prime Minister<br />

would be arranged.<br />

Amidst charges of flagrant vote<br />

buying, <strong>de</strong>puties had accepted Lamothe’s<br />

technical qualifications to be<br />

Prime Minister on May 3 in a vote<br />

of 62 for, three against, and two abstentions.<br />

In the May 14 vote on Lamothe’s<br />

policy statement, 70 <strong>de</strong>puties<br />

voted in favor, six against, and three<br />

abstained out of the 79 <strong>de</strong>puties attending<br />

the session. The vote came<br />

after a sud<strong>de</strong>n cut-off of electricity in<br />

the room.<br />

Here is the composition of the<br />

new cabin<strong>et</strong>:<br />

Minister of Social Affairs and Labor:<br />

Ronsard St. Cyr<br />

Minister of Agriculture Natural<br />

Resources and Rural Development:<br />

Thomas Jacques<br />

Minister of Foreign Affairs and<br />

Cults: Laurent Lamothe<br />

Minister <strong>de</strong>legated by the Prime<br />

Minister as responsible for relations<br />

with the Parliament: Ralph<br />

Théano<br />

Minister <strong>de</strong>legated by the Prime<br />

Minister for Human Right and the<br />

Fight Against Extreme Poverty:<br />

Marie Carmelle Rose-Anne Auguste<br />

Minister for Women’s Affairs and<br />

Women’s Rights: Yanick Mézil<br />

Minister of Culture: Jean Mario Dupuy<br />

Communications Minister: Ady Jean<br />

Gardy<br />

Minister of E<strong>du</strong>cation and Training:<br />

Reginald Paul<br />

Minister of Economy and Finance:<br />

Marie Carmelle Jean-Marie<br />

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Prime Minister Laurent Lamothe:<br />

amidst charges of flagrant vote<br />

buying, <strong>de</strong>puties had accepted<br />

Lamothe’s technical qualifications<br />

to be Prime Minister on May 3 in<br />

a vote of 62 for, three against, and<br />

two abstentions<br />

Minister of the Interior and Local<br />

Authorities: Thierry Mayard-Paul<br />

Minister of Justice and Public Security:<br />

Jean Renel Sanon<br />

Minister of Public Health and Population:<br />

Florence Guillaume Duperval<br />

Minister of Tourism: Stephanie<br />

Balmir Villedrouin<br />

Minister of Public Works, Transport,<br />

Energy and Communications:<br />

Jacques Rousseau<br />

Minister of Planning and External<br />

Cooperation: Josepha Raymond<br />

Defense Minister: Jean Rodolphe<br />

Joazile<br />

Minister of Tra<strong>de</strong> and In<strong>du</strong>stry:<br />

Wilson Laleau<br />

Minister of Youth, Sports and Civic<br />

Action: Jean Roosevelt René<br />

Environment Minister: Joseph Ronald<br />

Toussaint<br />

Minister of <strong>Haiti</strong>ans Living<br />

Abroad: Daniel Supplice<br />

Minister <strong>de</strong>legated by the Prime<br />

Minister in charge of promoting<br />

the peasantry: Marie Mimose Félix<br />

Before Lamothe presented his<br />

policy statement, the Deputies approved<br />

by 39 votes to 1 vote against<br />

and 13 abstentions the report of the<br />

Special Commission to investigate the<br />

irregularities that marred the elections<br />

of November 2010 and April 2011 in<br />

four districts. The Commission’s report<br />

finally recognized the victory of four<br />

<strong>de</strong>puties: Amos Durboirant [Belladère]<br />

Jean Bertold Bastien [Carice / Monbien<br />

Crochu]; Patrick Domond [Jacmel]<br />

and Jean Rigaud Bélisaire [Abricot /<br />

Bonbon]. They will sit in the lower<br />

house at the start of the legislative<br />

year’s second session beginning<br />

Mon, Jun. 11, 2012.<br />

On May 14, Presi<strong>de</strong>nt Martelly<br />

atten<strong>de</strong>d two ceremonies, one on the<br />

Champ <strong>de</strong> Mars and the other at the<br />

Gymnasium Vincent. Meanwhile,<br />

<strong>Haiti</strong>’s <strong>de</strong>puties and senators jointly<br />

m<strong>et</strong> as the National Assembly to<br />

close the year’s first legislative session.<br />

Laurent Lamothe and his ministers<br />

will be sworn in on May 16,<br />

2012.<br />

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Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9


Insurgeo<br />

Santé, é<strong>du</strong>cation, logement, travail<br />

: ils sélectionnent, ils confisquent,<br />

ils rentabilisent, ils concurrencent, ils<br />

privatisent, ils pillent, ils exploitent, ils<br />

cassent, ils brisent. De là, ils sélectionnent,<br />

confisquent, rentabilisent, concurrencent,<br />

privatisent, pillent, exploitent,<br />

cassent, brisent, nos propres vies.<br />

La crise pour ceux qui la subissent est<br />

une mise à mort sociale, la crise pour<br />

ceux qui la décrètent est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

fonctionnement financier.<br />

S’indigner indivi<strong>du</strong>ellement,<br />

c’est bien. Se révolter collectivement,<br />

c’est mieux.<br />

La crise ? Le capitalisme.<br />

Un système régit le mon<strong>de</strong>, le capitalisme.<br />

Un système dont la crise est le<br />

principe <strong>de</strong> fonctionnement, le capitalisme.<br />

« Crise <strong>du</strong> chômage », « crise<br />

<strong>du</strong> logement », « crise <strong>de</strong> la consommation<br />

», « crise <strong>du</strong> plein-emploi »,<br />

« crise <strong>du</strong> pétrole », « crise alimentaire<br />

», « crise humanitaire », « crise<br />

financière », « crise boursière », « crise<br />

sociale », « crise économique », « crise<br />

Le capitalisme détruit le mon<strong>de</strong>…<br />

La grève générale illimitée reste la première arme révolutionnaire <strong>de</strong><br />

notre classe. C’est la seule arme qui peut faire changer la peur <strong>de</strong> camp<br />

: par le blocage <strong>de</strong> leur économie, l’expropriation <strong>de</strong>s richesses <strong>et</strong> la<br />

réappropriation <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> travail, alors c’est la bourgeoisie qui a peur<br />

<strong>et</strong> nous envoie toutes leurs polices<br />

pouvoir, <strong>de</strong> la maximisation <strong>de</strong> la rentabilité<br />

; <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> la stabilité<br />

à se nourrir <strong>et</strong> se loger, <strong>de</strong> la maximisation<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la nature, <strong>de</strong>s nécessités<br />

humaines.<br />

Le capitalisme détruit le mon<strong>de</strong>.<br />

L’économie <strong>de</strong> profit <strong>et</strong> la logique <strong>de</strong> la<br />

puissance financière saccagent écosystème<br />

<strong>et</strong> vies humaines. Le capitalisme<br />

soum<strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> aux lois <strong>du</strong> Capital, <strong>et</strong><br />

l’assassine. Le capitalisme est un système<br />

<strong>de</strong> mort. Où il faut mourir pour lui<br />

: la nature, l’indivi<strong>du</strong>, <strong>de</strong>s écosystèmes<br />

entiers, <strong>de</strong>s peuples entiers.<br />

Les <strong>de</strong>rnières « gran<strong>de</strong>s crises<br />

planétaires », pério<strong>de</strong>s nommées<br />

comme telles, celles <strong>du</strong> krash boursier<br />

politique », « crise culturelle », « crise<br />

énergétique », « crise écologique », tel<br />

est le mo<strong>de</strong> même <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong> capitalisme à travers l’histoire.<br />

Le capitalisme régit le mon<strong>de</strong>,<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux siècles. Le capitalisme<br />

n’est autre que la loi <strong>du</strong> Capital. C’està-dire<br />

<strong>de</strong> la puissance financière, <strong>et</strong> le<br />

pouvoir <strong>de</strong> ceux qui la détiennent. Le<br />

capitalisme est un système qui divise<br />

le mon<strong>de</strong> entre ceux qui détiennent la<br />

puissance financière, <strong>et</strong> ceux qui y sont<br />

soumis. Ils nous parlent maintenant<br />

<strong>de</strong> «crise planétaire», <strong>de</strong> son urgence,<br />

<strong>de</strong> sa menace, <strong>de</strong> son irréversibilité, <strong>de</strong><br />

sa fatalité. Spectaculaire, foudroyante,<br />

implacable. Ce n’est pas la première,<br />

ce n’est pas la <strong>de</strong>rnière. Davantage,<br />

la crise planétaire est le mo<strong>de</strong> continu<br />

<strong>du</strong> capitalisme. Le capitalisme régit le<br />

mon<strong>de</strong>, divisé entre ceux qui détiennent<br />

la puissance financière <strong>et</strong> ceux qui<br />

y sont soumis. Deux langages, <strong>de</strong>ux<br />

logiques <strong>de</strong> nécessités, <strong>de</strong>ux classes.<br />

Le capitalisme divise le mon<strong>de</strong> en <strong>de</strong>ux<br />

logiques : celle <strong>du</strong> profit, <strong>de</strong> la stabilité<br />

<strong>de</strong> la puissance, <strong>de</strong> l’accroissement <strong>du</strong><br />

<strong>de</strong> 1929 <strong>et</strong> <strong>du</strong> krash pétrolier <strong>de</strong> 1973<br />

ont ren<strong>du</strong> possibles <strong>et</strong> justifiées les pires<br />

dictatures <strong>et</strong> les plus monstrueuses <strong>de</strong>s<br />

guerres. C<strong>et</strong>te nouvelle «gran<strong>de</strong> crise<br />

planétaire» <strong>de</strong>puis le semi-krash boursier<br />

<strong>de</strong> 2008 est en train actuellement <strong>de</strong><br />

rendre possibles <strong>et</strong> <strong>de</strong> justifier les pires<br />

dictatures <strong>et</strong> les plus monstrueuses <strong>de</strong>s<br />

guerres. <strong>Mai</strong>s <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux siècles <strong>de</strong><br />

capitalisme, <strong>de</strong> crise continue, il n’y<br />

a finalement qu’une seule dictature <strong>et</strong><br />

une seule guerre : la dictature <strong>du</strong> profit,<br />

<strong>du</strong> pouvoir, <strong>de</strong> la puissance financière,<br />

<strong>du</strong> Capital ; <strong>et</strong> la guerre entre les nécessités<br />

financières <strong>et</strong> les nécessités<br />

humaines, entre la classe <strong>de</strong>s puissants<br />

<strong>et</strong> la classe <strong>de</strong> ceux qui travaillent pour<br />

eux, entre la classe qui détient le pouvoir<br />

financier <strong>et</strong> la classe <strong>de</strong> la masse<br />

populaire qui lui est soumise.<br />

Depuis <strong>de</strong>ux siècles, la seule réalité<br />

planétaire est celle d’une guerre <strong>de</strong><br />

classe. Une guerre entre la vie <strong>et</strong> la finance,<br />

entre l’humain <strong>et</strong> le profit, entre<br />

la nature <strong>et</strong> la statistique. La situation<br />

actuelle, en 2012, pour chaque quartier,<br />

chaque ville, chaque pays, chaque<br />

continent n’est qu’un écho plus r<strong>et</strong>entissant<br />

encore <strong>de</strong> la réalité sociale mondiale,<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux siècles <strong>de</strong> crise continue<br />

planétaire : un mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ux classes,<br />

une guerre.<br />

Leur crise. Notre austérité.<br />

D<strong>et</strong>tes bancaires, bourses déstabilisées,<br />

déroute économique, toutes les<br />

formules officielles sont bonnes pour<br />

amener la nécessité financière d’une<br />

« restructuration générale », qui n’est<br />

autre qu’une offensive violente <strong>du</strong> capitalisme<br />

pour se régénérer. Le capitalisme<br />

ne se régénère que par la casse sociale<br />

<strong>et</strong> l’écrasement <strong>de</strong> vies humaines.<br />

Comme il l’a tou<strong>jour</strong>s fait.<br />

Tout commence par <strong>de</strong>s licenciements,<br />

<strong>de</strong>s augmentations <strong>et</strong> créations<br />

<strong>de</strong> taxes, <strong>de</strong>s coupes budgétaires, <strong>de</strong>s<br />

pertes <strong>de</strong> subventions, <strong>de</strong>s privatisations,<br />

<strong>de</strong>s délocalisations, <strong>de</strong> manière<br />

gra<strong>du</strong>elle avec l’apparence <strong>de</strong> phénomènes<br />

isolés. Puis on se rend compte<br />

<strong>de</strong> la cohérence précise <strong>et</strong> calculée <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te casse sociale qui va jusqu’au<br />

génoci<strong>de</strong> social. C’est ce qui se passe<br />

actuellement en Grèce, où les offensives<br />

<strong>du</strong> Capital se sont multipliées <strong>et</strong><br />

violemment <strong>du</strong>rcies <strong>de</strong>puis 2008. La<br />

d<strong>et</strong>te <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s banques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pertes<br />

boursières ont affamé tout un peuple<br />

qui meurt lentement <strong>de</strong> notre passivité<br />

internationale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la répression d’Etat<br />

locale. L’Etat a effectivement une souverain<strong>et</strong>é,<br />

qui n’est pas une souverain<strong>et</strong>é<br />

populaire mais une souverain<strong>et</strong>é<br />

policière. L’Etat a pour seule fonction <strong>de</strong><br />

maintenir l’ordre, par tous les moyens<br />

qu’il jugera nécessaire, pour perm<strong>et</strong>tre<br />

les mesures d’austérité <strong>de</strong> s’implanter<br />

sans discussion contre l’ensemble <strong>de</strong><br />

la population. Ces mesures d’austérité<br />

obéissent aux nécessités <strong>du</strong> Capital.<br />

En c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> décisive se joue<br />

en Grèce un basculement. Un basculement<br />

irréversible <strong>et</strong> irrémédiable. Un<br />

basculement politique. Les puissants <strong>de</strong><br />

ce mon<strong>de</strong>, <strong>et</strong> en particulier <strong>de</strong> l’Europe,<br />

la Troïka, qui ne sont pas les gouvernements<br />

ou les partis mais l’appareil<br />

d’Etat en lui-même <strong>et</strong> le pouvoir<br />

financier, prétextent la « crise » pour<br />

déployer <strong>de</strong>s « mesures d’austérité » <strong>et</strong><br />

autres « plans <strong>de</strong> rigueur » pour se «<br />

serrer la ceinture » <strong>et</strong> en sortir. La crise<br />

est un fait. C’est le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement<br />

<strong>de</strong> leur système <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur régime,<br />

le capitalisme. Un capitalisme qui n’est<br />

ni « sauvage » ni « ultra », ni « virtuel<br />

» ni « inhumain », ni « néo-libéral » ni<br />

« démocrate ». C’est le capitalisme, c’est<br />

tout. Régime <strong>et</strong> système <strong>de</strong>s puissants,<br />

<strong>de</strong> la finance <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marchés, <strong>de</strong>s patrons<br />

<strong>de</strong> multinationale <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bourses.<br />

Ce mon<strong>de</strong>-là n’est pas le nôtre. Ce qui<br />

nous importe à nous est <strong>de</strong> nourrir nos<br />

familles <strong>et</strong> <strong>de</strong> vivre avec décence <strong>et</strong><br />

dignité, d’avoir <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> <strong>de</strong> pouvoir<br />

se loger, se vêtir, <strong>et</strong> se subvenir. Ce<br />

mon<strong>de</strong> nous le perm<strong>et</strong> par mérite <strong>et</strong> par<br />

chantage, par menaces <strong>et</strong> par compétition,<br />

par isolement <strong>et</strong> par sélection.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, leurs finances sont<br />

en « crise ». Ce mon<strong>de</strong>-là n’est pas le<br />

nôtre. C<strong>et</strong>te crise n’est pas la nôtre.<br />

C’est la crise <strong>de</strong> leur régime, <strong>de</strong> leur<br />

système, <strong>de</strong> leurs finances <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs<br />

multinationales. Ces riches <strong>et</strong> patrons si<br />

puissants, invisibles <strong>de</strong> notre quotidien,<br />

ont bâti leur pouvoir sur notre labeur<br />

<strong>et</strong> sur la spéculation virtuelle <strong>de</strong> leurs<br />

bourses folles à partir <strong>de</strong> notre travail.<br />

Ces riches <strong>et</strong> patrons si puissants voient<br />

leur pouvoir vaciller dans les rouages<br />

qui sont les leurs, <strong>et</strong> nous imposent<br />

à nous d’accroître notre labeur, <strong>de</strong> se<br />

plier davantage à leurs chantages <strong>et</strong><br />

menaces. Ces riches <strong>et</strong> patrons, ces<br />

bourses <strong>et</strong> marchés, veulent sauver leur<br />

puissance sur nos vies, nos enfants,<br />

nos toits. Pour sauver leur puissance<br />

en déroute, ils nous écrasent, nous<br />

affament, nous exterminent. Et si nous<br />

…Un appel à <strong>de</strong>scendre dans la rue, occuper les lieux <strong>de</strong> travail, faire<br />

grève <strong>de</strong>s loyers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s factures, occuper <strong>et</strong> paralyser les lieux <strong>de</strong> pouvoir,<br />

constituer <strong>de</strong>s Comités <strong>de</strong> Quartiers, envahir <strong>et</strong> occuper les ministères…<br />

En Grèce, les gens meurent. De faim. De froid. De drogue. De solitu<strong>de</strong>. De<br />

répression. De désespoir. De misère<br />

L’insurrection ne sera ni « civique » ni « citoyenne », elle est confrontation<br />

<strong>de</strong> classe. Nous sommes non-violents avec ceux qui sont non-violents<br />

avec nous, mais nous revendiquons l’autodéfense par tous les moyens<br />

nécessaires contre toute violence à notre encontre<br />

ripostons avec tant soit peu <strong>de</strong> force,<br />

ils nous répriment, nous fichent, nous<br />

matraquent, nous emprisonnent.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui plus que jamais, ils<br />

font <strong>de</strong>s premiers exclus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s premiers<br />

écrasés <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te logique <strong>et</strong> <strong>de</strong> ce<br />

régime l’alimentation fondamentale <strong>de</strong><br />

nos peurs. Ils fabriquent <strong>de</strong>s ennemis.<br />

Ils inventent <strong>de</strong>s boucs-émissaires.<br />

Ils façonnent la préten<strong>du</strong>e « cause »<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te situation. Auparavant, cela<br />

a été « le juif », « le bolchevique », «<br />

l’homosexuel », « le fou », « l’inutile »,<br />

façonnés en ennemis intérieurs <strong>et</strong> extérieurs,<br />

<strong>et</strong> finalement en « sous-homme<br />

». Tout génoci<strong>de</strong> est un génoci<strong>de</strong> social.<br />

Toute extermination est une extermination<br />

sociale. La « crise » <strong>de</strong> 1929 a<br />

amené au nazisme, au franquisme, au<br />

fascisme. Au<strong>jour</strong>d’hui, <strong>de</strong> nouveau,<br />

plus <strong>de</strong> 80 ans après la « gran<strong>de</strong> crise<br />

» <strong>de</strong> 1929, voici <strong>de</strong> nouveau une dite «<br />

gran<strong>de</strong> crise ». Européenne, mondiale,<br />

planétaire. Et au<strong>jour</strong>d’hui, <strong>de</strong> nouveau,<br />

plus que jamais, ils font <strong>de</strong>s premiers<br />

exclus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s premiers écrasés <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

logique l’alimentation fondamentale <strong>de</strong><br />

nos peurs. Ils fabriquent <strong>de</strong>s ennemis.<br />

Ils inventent <strong>de</strong>s boucs-émissaires. Ils<br />

façonnent la préten<strong>du</strong>e « cause » <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te situation. A présent, ils parlent<br />

<strong>de</strong> « l’immigré », <strong>de</strong> « l’arabe », <strong>de</strong> «<br />

l’islamiste », <strong>du</strong> « chômeur fainéant »,<br />

<strong>de</strong> la « racaille <strong>de</strong> banlieue », <strong>du</strong> « profiteur<br />

étranger », <strong>du</strong> « terroriste », <strong>de</strong> «<br />

l’inutile », <strong>du</strong> « peuple grec fainéant »,<br />

<strong>du</strong> « peuple grec lâche », façonnés en<br />

ennemis intérieurs <strong>et</strong> extérieurs, <strong>et</strong> progressivement<br />

en « sous-homme ». Justifiant<br />

progressivement les prochaines<br />

exterminations. Et toute extermination<br />

est sociale. Justifiant progressivement<br />

l’avènement déjà en cours <strong>de</strong> « l’Occi<strong>de</strong>ntisme<br />

», <strong>de</strong> « l’Européanisme », <strong>du</strong><br />

fascisme.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, « c’est la crise »,<br />

disent-ils. C’est l’heure à nouveau<br />

d’une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> violente régénération<br />

<strong>du</strong> capitalisme. La crise, le mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> développement <strong>du</strong> capitalisme. Sur<br />

l’écrasement <strong>de</strong> nos vies.<br />

Pour sauver leur pouvoir, les<br />

puissants doivent écraser la réalité humaine<br />

<strong>et</strong> la réalité <strong>de</strong> la vie. Pour sauver<br />

sa puissance, le capitalisme doit écraser<br />

l’humain <strong>et</strong> le vivant. Au début, c’est<br />

l’augmentation <strong>du</strong> chômage, jusqu’à<br />

être la réalité <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> la moitié d’une<br />

population entière. C’est l’augmentation<br />

<strong>de</strong>s taxes, <strong>de</strong>s impôts <strong>et</strong> <strong>de</strong>s factures.<br />

C’est l’augmentation <strong>de</strong>s ressources<br />

d’énergie, <strong>de</strong>s loyers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées<br />

alimentaires. Simultanément ou par<br />

la suite, c’est la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> toute<br />

10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


ns-nous !<br />

S’indigner indivi<strong>du</strong>ellement, c’est bien. Se révolter collectivement, c’est<br />

mieux. Il y a nous, la classe <strong>de</strong>s exploités. Il y a eux, la classe <strong>de</strong>s exploiteurs.<br />

Et il n’y a <strong>de</strong> rapport entre ces <strong>de</strong>ux classes qu’un rapport <strong>de</strong> guerre<br />

… Nous sommes notre propre nécessité, notre propre ambition <strong>et</strong> notre<br />

propre pouvoir<br />

protection sociale. C’est les coupures<br />

budgétaires puis la ferm<strong>et</strong>ure stricte<br />

<strong>de</strong>s hôpitaux, <strong>de</strong>s écoles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s foyers<br />

d’accueil. C’est l’abolition <strong>de</strong> notre droit<br />

à la r<strong>et</strong>raite, <strong>de</strong> notre droit à un toit, <strong>de</strong><br />

notre droit à nous vêtir <strong>et</strong> nous nourrir.<br />

De notre droit à avoir <strong>de</strong>s enfants<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> vivre. Dans ce mon<strong>de</strong>, cela relève<br />

effectivement <strong>de</strong> notre « droit ». <strong>Mai</strong>s ce<br />

mon<strong>de</strong> détruit ces « droits » <strong>et</strong> les transforme<br />

en « <strong>de</strong>voirs », par la menace <strong>et</strong><br />

le chantage, par la peur <strong>et</strong> l’isolement.<br />

« Devoir » <strong>de</strong> travailler davantage pour<br />

moins <strong>de</strong> revenus, « <strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> payer<br />

soi-même ses médicaments si l’on en<br />

a les moyens, « <strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> payer plus<br />

cher notre nourriture <strong>et</strong> notre loyer, «<br />

<strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> dénoncer « l’immigré clan<strong>de</strong>stin<br />

» ou le « terroriste islamiste », «<br />

<strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> ne pas faire grève <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

dénoncer en « prise d’otage », « <strong>de</strong>voir »<br />

<strong>de</strong> consentir voire d’applaudir la répression<br />

menée en guerre intérieure contre<br />

les affamés s’ils osent se défendre dans<br />

la rue, « <strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> respecter avec<br />

silence le déploiement d’hélicoptères<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s familles <strong>de</strong> banlieues, «<br />

<strong>de</strong>voir » <strong>de</strong> se résigner à la diminution<br />

<strong>de</strong>s professeurs <strong>et</strong> instituteurs, « <strong>de</strong>voir<br />

» se résoudre aux contrats précaires <strong>et</strong><br />

à la baisse voire l’abolition <strong>du</strong> salaire<br />

minimum. Au final, « <strong>de</strong>voir » accepter<br />

le diktat <strong>de</strong>s riches <strong>et</strong> <strong>de</strong>s puissants, ce<br />

mon<strong>de</strong> en « crise », c<strong>et</strong>te « crise » <strong>de</strong><br />

leur régime, <strong>de</strong> leur système, <strong>de</strong> leurs<br />

finances <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs multinationales. Du<br />

capitalisme.<br />

Et si l’on refuse ce chantage,<br />

c<strong>et</strong>te peur, c<strong>et</strong>te menace, c<strong>et</strong>te crise, ce<br />

mon<strong>de</strong>, ce capitalisme ; si l’on refuse<br />

<strong>de</strong> travailler dans l’espoir strict <strong>de</strong> ne<br />

pas mourir <strong>de</strong> faim ou <strong>de</strong> froid ; si l’on<br />

refuse c<strong>et</strong>te urgence <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te angoisse<br />

permanentes <strong>et</strong> écrasantes comme nouvelles<br />

règles <strong>de</strong> vie, comme équilibre <strong>de</strong><br />

survie : celle <strong>de</strong> nos familles, <strong>de</strong> nos<br />

enfants, <strong>de</strong> nous-mêmes, alors c’est le<br />

fichage, le contrôle, la surveillance, la<br />

police, la prison, l’armée. Alors c’est le<br />

fascisme.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, voilà ce qui se passe<br />

en Grèce. En Grèce, les mères abandonnent<br />

leurs enfants parce qu’elles<br />

n’arrivent plus à les nourrir. En Grèce,<br />

les migrants sont arrêtés par milliers<br />

dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s rafles <strong>de</strong> rue <strong>et</strong> emmenés<br />

dans <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> rétention<br />

d’où ils sont renvoyés sans un sou<br />

dans <strong>de</strong>s pays en guerre. En Grèce, la<br />

police se militarise <strong>et</strong> occupe toutes les<br />

gran<strong>de</strong>s avenues <strong>et</strong> rues <strong>de</strong> la capitale<br />

athénienne, équipés <strong>de</strong> boucliers <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

casques, parfois <strong>de</strong> fusils-mitrailleurs,<br />

à grands renforts <strong>de</strong> bus blindés <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

patrouilles <strong>de</strong> motos « voltigeurs ». En<br />

Grèce, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> personnes abandonnent<br />

leurs appartements ou maisons<br />

aux loyers maintenant trop élevés<br />

<strong>et</strong> vivent dans <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> « campements<br />

<strong>de</strong> pauvres » autour d’Athènes.<br />

En Grèce, <strong>de</strong>s enfants affamés livrés à<br />

eux-mêmes sillonnent par trois ou cinq<br />

les gran<strong>de</strong>s rues hostiles <strong>de</strong> la capitale,<br />

quémandant pièces ou bouts <strong>de</strong> pain en<br />

échange d’un paqu<strong>et</strong> <strong>de</strong> mouchoir ou<br />

d’une mélodie à l’accordéon. En Grèce,<br />

<strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> foyers ont<br />

leur électricité coupée, faute <strong>de</strong> ne pas<br />

avoir payé <strong>de</strong>s factures exorbitantes.<br />

En Grèce, 52% <strong>de</strong> la population ne<br />

trouvent pas <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> sont condamnées<br />

au chômage forcé, tandis que 1<br />

270 000 travailleurs (en février 2012)<br />

qui ont pu gar<strong>de</strong>r leur poste ne sont<br />

tout bonnement plus rémunérés <strong>du</strong><br />

tout <strong>de</strong>puis cinq mois. En Grèce, il n’y<br />

a plus ni médicaments dans les hôpitaux,<br />

ni livres d’étu<strong>de</strong> dans les écoles ;<br />

ni personnels dans les foyers d’accueil,<br />

ni nourritures abordables dans les supermarchés.<br />

En Grèce, la police tolère<br />

<strong>et</strong> protège le marché noir d’héroïne qui<br />

isole <strong>et</strong> tue <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> personnes<br />

se shootant <strong>de</strong> désespoir sur les trottoirs<br />

; <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> « nouveaux<br />

» chômeurs expulsés <strong>de</strong> leurs foyers<br />

occupent <strong>de</strong>s places entières <strong>de</strong>venues<br />

campements <strong>de</strong> la misère. En Grèce,<br />

les gens meurent. De faim. De froid. De<br />

drogue. De solitu<strong>de</strong>. De répression. De<br />

désespoir. De misère.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, ce qui <strong>de</strong>vient un<br />

<strong>de</strong>rnier point d’arrivée en Grèce est le<br />

nouveau point <strong>de</strong> départ ailleurs. En<br />

Nous sommes leurs esclaves-salariés. Les lois <strong>du</strong> Capital <strong>et</strong> <strong>de</strong> ceux qui le<br />

détiennent, la bourgeoisie, ont fait <strong>de</strong> nous <strong>de</strong>puis plusieurs siècles leur<br />

main d’oeuvre, un prolétariat<br />

Espagne. Au Portugal. En Italie. En Islan<strong>de</strong>.<br />

En France. Et va suivre la même<br />

chute infernale pour tous <strong>et</strong> chacun,<br />

étape par étape, gra<strong>du</strong>ellement ou en<br />

accéléré, imposée par les nécessités<br />

propres <strong>de</strong>s puissants, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te crise, <strong>de</strong><br />

ce mon<strong>de</strong> en crise, <strong>du</strong> capitalisme.<br />

<strong>Mai</strong>s au<strong>jour</strong>d’hui, en Grèce, le<br />

peuple refuse. Familles, pères, mères,<br />

frères, sœurs, parents, proches, amis,<br />

voisins, collègues, travailleurs, précaires,<br />

chômeurs, étudiants, lycéens,<br />

exploités, humiliés, tentent une nouvelle<br />

fois <strong>de</strong> résister. De se lever. De<br />

se solidariser. De s’organiser par euxmêmes.<br />

De se confronter à la police.<br />

De faire grève. D’occuper leurs lieux <strong>de</strong><br />

travail. D’occuper <strong>et</strong> paralyser mairies,<br />

hôtels <strong>de</strong> ville <strong>et</strong> préfectures. De tenir.<br />

De vaincre. Contre les nécessités propres<br />

<strong>de</strong>s puissants, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te crise, <strong>de</strong> ce<br />

mon<strong>de</strong> en crise, <strong>du</strong> capitalisme.<br />

En ces <strong>jour</strong>nées décisives se joue<br />

en Grèce un basculement. Un basculement<br />

irréversible <strong>et</strong> irrémédiable. Un<br />

Le capitalisme soum<strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> aux lois <strong>du</strong> Capital, <strong>et</strong> l’assassine<br />

basculement politique. Le peuple grec,<br />

dans la réalité humaine <strong>et</strong> vivante <strong>de</strong><br />

notre mon<strong>de</strong>, qui n’est pas statistique<br />

ou équilibre financier, mais réel. Le réel.<br />

Notre réel. A tous. A chacun. De notre<br />

classe. Celui <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir se nourrir, nourrir<br />

ses proches, nourrir ses enfants. Celui<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>voir se loger, loger ses proches,<br />

loger ses enfants. Celui <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir se soigner,<br />

soigner ses proches, soigner ses<br />

enfants. Celui <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir se vêtir, vêtir<br />

ses proches, vêtir ses enfants. Celui <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>voir s’é<strong>du</strong>quer, é<strong>du</strong>quer ses proches,<br />

é<strong>du</strong>quer ses enfants. Celui <strong>de</strong> vivre <strong>et</strong><br />

non survivre, pour soi, ses proches, ses<br />

enfants. Ce « <strong>de</strong>voir » là n’est imposé<br />

par personne d’autre que nous-mêmes.<br />

Ce « <strong>de</strong>voir » là n’est autre que c<strong>et</strong>te nécessité<br />

qui est nôtre, humaine, vivante,<br />

d’être <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>meurer humains, vivants.<br />

La nécessité humaine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vie n’est<br />

pas celle <strong>de</strong> la puissance financière. La<br />

nécessité humaine <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vie n’est pas<br />

celle <strong>du</strong> capitalisme. Notre nécessité à<br />

nous, hommes, femmes, simples, anonymes,<br />

sans autre ambition <strong>de</strong> n’être<br />

que ces hommes, ces femmes, simples,<br />

anonymes, sans autre pouvoir que celui<br />

<strong>de</strong> pouvoir avoir <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> les<br />

chérir, les nourrir, les loger, les é<strong>du</strong>quer<br />

; c<strong>et</strong>te nécessité <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te volonté, c<strong>et</strong>te<br />

création <strong>et</strong> ce partage, n’appartiennent<br />

qu’à nous. Notre nécessité d’hommes<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> femmes simples <strong>et</strong> anonymes est<br />

celle obéissant à notre réalité humaine<br />

<strong>et</strong> vivante.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, en Grèce, <strong>de</strong>s hommes,<br />

<strong>de</strong>s femmes, simples, anonymes,<br />

veulent défendre leur humanité <strong>et</strong> leurs<br />

vies. Au<strong>jour</strong>d’hui, en Grèce, <strong>de</strong>s hommes,<br />

<strong>de</strong>s femmes, se battent pour cela.<br />

Un homme, une femme, qui veut vivre<br />

au<strong>jour</strong>d’hui en Grèce, est un homme<br />

combattant, une femme combattante.<br />

Pour soi, ses proches, ses enfants.<br />

En c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> décisive se joue<br />

en Grèce un basculement. Un basculement<br />

irréversible <strong>et</strong> irrémédiable. Un<br />

basculement politique. Des hommes,<br />

<strong>de</strong>s femmes, simples, anonymes, se<br />

battent, par centaines, par milliers, par<br />

centaines <strong>de</strong> milliers. Descen<strong>de</strong>nt dans<br />

la rue. Affrontent la police. Occupent<br />

leurs lieux <strong>de</strong> travail. Font grève <strong>de</strong>s<br />

loyers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s factures. Pillent les supermarchés.<br />

Occupent <strong>et</strong> paralysent<br />

les lieux <strong>de</strong> pouvoir. Constituent <strong>de</strong>s<br />

Comités <strong>de</strong> Quartiers. Envahissent <strong>et</strong><br />

occupent <strong>de</strong>s immeubles vi<strong>de</strong>s. Occupent<br />

les ministères. Occupent les hôtels<br />

Suite à la page (16)<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


Perspectives<br />

François Hollan<strong>de</strong> <strong>et</strong> la Françafrique: l'espérance<br />

illusoire <strong>de</strong>s Africains !<br />

Par Komla KPOGLI<br />

« La France, économiquement,<br />

n’a pas besoin <strong>de</strong> l’Afrique. Les flux<br />

entre la France <strong>et</strong> l’Afrique représentent<br />

2% <strong>de</strong> notre économie ». <strong>18</strong> mai 2006<br />

à Bamako au Mali.<br />

« Il nous faut construire une relation<br />

nouvelle, assainie, décomplexée,<br />

équilibrée, débarrassée <strong>de</strong>s scories <strong>du</strong><br />

passé <strong>et</strong> <strong>de</strong>s obsolescences qui per<strong>du</strong>rent<br />

<strong>de</strong> part <strong>et</strong> d'autres <strong>de</strong> la Méditerranée.<br />

Cela implique plusieurs changements<br />

<strong>de</strong> fond…<br />

D'abord, c<strong>et</strong>te relation doit<br />

être plus transparente. Il nous faut la<br />

débarrasser <strong>de</strong>s réseaux d'un autre<br />

temps, <strong>de</strong>s émissaires officieux qui<br />

n'ont d'autre mandat que celui qu'ils<br />

s'inventent. Le fonctionnement normal<br />

<strong>de</strong>s institutions politiques <strong>et</strong> diplomatiques<br />

doit prévaloir sur les circuits officieux<br />

qui ont fait tant <strong>de</strong> mal par le<br />

passé. Il faut définitivement tourner la<br />

page <strong>de</strong>s complaisances, <strong>de</strong>s secr<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s ambiguïtés.<br />

Il nous faut aussi ne pas nous<br />

contenter <strong>de</strong> la seule personnalisation<br />

<strong>de</strong> nos relations. Les relations entre<br />

<strong>de</strong>s Etats mo<strong>de</strong>rnes ne doivent pas<br />

seulement dépendre <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s<br />

relations personnelles entre les chefs<br />

d'Etat, mais d'un dialogue franc <strong>et</strong> objectif,<br />

d'une confrontation <strong>de</strong>s intérêts<br />

respectifs, <strong>du</strong> respect <strong>de</strong>s engagements<br />

pris.<br />

… Notre relation doit être décomplexée,<br />

sans sentiment <strong>de</strong> supériorité<br />

ni d'infériorité, sans sentiment <strong>de</strong> culpabilité<br />

d'un coté ni soupçon d'en jouer<br />

<strong>de</strong> l'autre, sans tentation <strong>de</strong> rendre<br />

l'autre responsable <strong>de</strong> ses erreurs. A<br />

nous Français <strong>de</strong> renier tout paternalisme,<br />

d'exclure toute con<strong>de</strong>scendance à<br />

l'endroit <strong>de</strong>s Africains. Et surtout plus<br />

<strong>de</strong> respect. Nous ne savons pas mieux<br />

que vous quel est le bon chemin. Je refuse<br />

la posture d'une France donneuse<br />

<strong>de</strong> leçon. » 19 mai 2006 à Cotonou au<br />

Bénin.<br />

L’auteur <strong>de</strong> ces propos cités est<br />

Nicolas Sarkozy, ministre <strong>de</strong> l’intérieur<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’immigration, candidat <strong>de</strong> l’UMP<br />

à la prési<strong>de</strong>ntielle <strong>de</strong> 2007. Sarkozy<br />

sera élu prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la France un an<br />

après avoir tenu ces propos en terre<br />

africaine. On aurait donc atten<strong>du</strong> que<br />

les relations entre la France <strong>et</strong> ses territoires<br />

africains sous sa prési<strong>de</strong>nce se<br />

déroulent autrement. Erreur ! Les mots<br />

sont les mots. Les actes sont autre<br />

chose. La françafrique, ces relations<br />

mafieuses que la France entr<strong>et</strong>ient avec<br />

l’Afrique <strong>de</strong>puis les années De Gaulle<br />

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Beaucoup d’africains se réjouir<br />

<strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> François Hollan<strong>de</strong><br />

à l’Elysée en remplacement <strong>de</strong><br />

Nicolas Sarkozy. Ces réjouissances<br />

ont quelque chose <strong>de</strong> triste <strong>et</strong><br />

d’aberrant<br />

s’est renforcée à la gran<strong>de</strong> déception<br />

<strong>de</strong>s optimistes béats qui avaient vu<br />

dans l’avènement <strong>de</strong> Sarkozy au pouvoir<br />

une nouvelle donne.<br />

Pourtant, les choses<br />

s’annonçaient bien pour ces optimistes.<br />

Jean-Marie Bockel, transfuge <strong>du</strong> parti<br />

socialiste a rejoint Sarkozy qui lui attribua<br />

le secrétariat d’Etat chargé <strong>de</strong> la<br />

coopération <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Francophonie. Le<br />

ton se voulait volontariste <strong>et</strong> en rupture<br />

avec le passé fait <strong>de</strong> vols <strong>et</strong> <strong>de</strong> pillages<br />

en faveur <strong>de</strong> la France <strong>et</strong> les satrapes<br />

qu’elle a placés à la tête <strong>de</strong>s territoires<br />

africains. Dans une interview publiée<br />

dans Le Mon<strong>de</strong> <strong>du</strong> 16 janvier 2008,<br />

Bockel déclarait : « j’ai adhéré au discours<br />

<strong>de</strong> Nicolas Sarkozy sur l’Afrique.<br />

Je souhaite que les choses changent.<br />

Or la rupture tar<strong>de</strong> à venir. Il y a encore<br />

trop <strong>de</strong> rentes <strong>de</strong> situation, trop<br />

d’intermédiaires sans utilité claire, trop<br />

<strong>de</strong> réseaux parallèles pour perm<strong>et</strong>tre<br />

un partenariat assaini, décomplexé,<br />

d’égal à égal. La "Françafrique" est<br />

moribon<strong>de</strong>. Je veux signer son acte <strong>de</strong><br />

décès. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> faire la morale,<br />

mais d’ai<strong>de</strong>r au développement. »<br />

Le <strong>18</strong> mars 2008, Bockel est mis <strong>de</strong>hors,<br />

renvoyé au dossier <strong>de</strong>s Anciens<br />

combattants <strong>et</strong> remplacé à la coopération<br />

par Alain Joyand<strong>et</strong>, un françafricain<br />

bon teint que Clau<strong>de</strong> Guéant<br />

s’empressa <strong>de</strong> présenter à Omar Bongo<br />

Ondimba. Reçu sur France24, Alain<br />

Joyand<strong>et</strong> asséna : "le détournement<br />

d’argent public en Afrique ? Ce sont<br />

vraiment <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s qui ne me semblent<br />

pas <strong>de</strong>voir être au cœur <strong>de</strong> notre expression"<br />


", le pillage <strong>de</strong>s cerveaux africains<br />

? C’est nous qui allons envoyer<br />

<strong>de</strong>s cerveaux en Afrique",
 "je souhaite<br />

plus d’influence française, j’ose le mot,<br />

plus d’influence française" 
ou encore<br />

"si nous ne sommes pas les partenaires<br />

économiques privilégiés, alors on ne<br />

pourra plus défendre nos valeurs". La<br />

p<strong>et</strong>ite tempête dans le Bockel prit fin <strong>et</strong><br />

tout est re<strong>de</strong>venu normal dans la continuité<br />

affairiste comme au temps <strong>de</strong><br />

De Gaulle, <strong>de</strong> Pompidou, <strong>de</strong> Giscard, <strong>de</strong><br />

Mitterrand <strong>et</strong> <strong>de</strong> Chirac.<br />

Parmi tous ces prési<strong>de</strong>nts français,<br />

l’arrivée <strong>de</strong> Mitterrand à l’Elysée<br />

est celle qui avait le plus suscité chez <strong>de</strong><br />

nombreux tiers-mondistes l’espérance<br />

d’une rupture avec la Françafrique. Erreur<br />

là aussi. Puisque Jean-Pierre Cot,<br />

ministre délégué à la Coopération <strong>et</strong> au<br />

Développement, qui en « faisait trop<br />

» pour que le pillage <strong>de</strong> l’Afrique soit<br />

ré<strong>du</strong>it –ré<strong>du</strong>it, pas supprimé - fut démis<br />

<strong>de</strong> ses fonctions le 7 décembre 1982<br />

<strong>et</strong> remplacé par Christian Nucci. A<br />

l’époque, Lionel Jospin, Premier secrétaire<br />

<strong>du</strong> PS <strong>et</strong> très proche <strong>de</strong> Mitterrand,<br />

justifia le remplacement <strong>de</strong> Jean-Pierre<br />

Cot par Christian Nucci en affirmant<br />

qu’il" n'est pas lié au fait qu'un homme<br />

incarne la lutte pour les droits <strong>de</strong><br />

l'homme, les autres se situant sur le terrain<br />

<strong>du</strong> réalisme ". La suite est connue<br />

: assassinat <strong>de</strong> Thomas Sankara, coups<br />

d’état, tartufferie discursive <strong>de</strong> la Baule,<br />

sabotage <strong>de</strong>s soulèvements populaires<br />

<strong>de</strong>s années 90 court-circuités puis<br />

déviés vers les fameuses conférences<br />

nationales souveraines, appui à la répression<br />

sanglante <strong>de</strong>s tyrans africains,<br />

scandales politico-économiques (affaire<br />

Elf)…génoci<strong>de</strong> au Rwanda en 1994.<br />

Le bilan <strong>de</strong> la Gauche française en Afrique<br />

est tout autant lourd que celui <strong>de</strong><br />

la Droite. Aucun <strong>de</strong>s dirigeants français<br />

n’a désobéi aux lois qui gouvernent<br />

les relations avec l’Afrique définie par<br />

Foccart comme « l’arrière-cour » <strong>de</strong><br />

la France. Ces pratiques s’inscrivent<br />

d’ailleurs dans la logique coloniale qui<br />

déclara la France une puissance africaine.<br />

Aussi, faut-il rappeler que les<br />

initiateurs <strong>de</strong> la colonisation française<br />

que furent Gamb<strong>et</strong>ta, Jules Ferry, Jean<br />

Jaurès, Léon Blum étaient <strong>de</strong>s Républicains<br />

<strong>de</strong> gauche ?<br />

Curieusement, on voit<br />

au<strong>jour</strong>d’hui beaucoup d’africains se<br />

réjouir <strong>de</strong> l’arrivée <strong>de</strong> François Hollan<strong>de</strong><br />

à l’Elysée en remplacement <strong>de</strong><br />

Nicolas Sarkozy. Ces réjouissances ont<br />

quelque chose <strong>de</strong> triste <strong>et</strong> d’aberrant.<br />

Car c’est à croire que le changement <strong>de</strong><br />

maître change soudainement le statut<br />

<strong>de</strong> l’esclave. Au lieu d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

sa situation dans son exactitu<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

se battre pour s’affranchir <strong>de</strong> ses<br />

chaînes, l’esclave préfère compter sur<br />

l’humanité <strong>du</strong> nouveau maître, la bonté<br />

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<strong>de</strong> son coeur, sa gentillesse <strong>et</strong> sa bonne<br />

mine. L’esclave attend <strong>de</strong>s réformes.<br />

Des africains espèrent un soulagement<br />

opéré par décr<strong>et</strong> <strong>de</strong>puis l’Elysée. Quelle<br />

luci<strong>de</strong> appréciation <strong>de</strong>s réalités <strong>de</strong>s relations<br />

entre la France <strong>et</strong> l’Afrique ? C’est<br />

désespérant ! C<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> d’espérance<br />

fondée sur le sourire <strong>et</strong> les mots <strong>du</strong> nouveau<br />

locataire <strong>de</strong> l’Elysée confirme ce<br />

qu’a dit Thomas Sankara : « l’esclave<br />

qui n’est pas capable d’assumer sa révolte<br />

ne mérite pas que l’on s’apitoie<br />

sur son sort ». Oui, l’esclave qui confie<br />

sa libération à la bonne volonté <strong>de</strong> son<br />

maître a fait le choix <strong>de</strong> ses chaînes. Il<br />

ne mérite donc pas d’être pleuré.<br />

Nos prédécesseurs Samory Touré,<br />

Béhanzin, Chaka, Lumumba, Biko,<br />

Sankara, Olympio, Um Nyobè, Moumié<br />

<strong>et</strong> les millions d’africains assassinés<br />

par le colonialisme sont-ils morts pour<br />

rien ? Ces martyrs se sont-ils sacrifiés<br />

pour voir leurs <strong>de</strong>scendants se complaire<br />

dans une espérance réformatrice<br />

indiquée par Paris, Londres, Washington,<br />

Bruxelles…Pékin ? Ces dignes fils<br />

d’Afrique auraient-ils espéré une amélioration<br />

<strong>de</strong>s choses <strong>de</strong> ces capitales que<br />

leurs noms n’auraient même pas figuré<br />

dans notre patrimoine. En ayant les<br />

yeux rivés sur un éventuel « geste », «<br />

quelque chose » <strong>de</strong> ces capitales, nous<br />

leurs successeurs nous nous montrons<br />

indignes <strong>de</strong> nos prédécesseurs <strong>et</strong> dignes<br />

<strong>de</strong> nos fers.<br />

Au fond qu’a promis François<br />

Hollan<strong>de</strong> ? La fin <strong>de</strong> la françafrique.<br />

Au point 58 <strong>de</strong> ses 60 engagements il<br />

prom<strong>et</strong> : « Je développerai la relation <strong>de</strong><br />

la France avec les pays <strong>de</strong> la rive sud <strong>de</strong><br />

la Méditerranée sur la base d’un proj<strong>et</strong><br />

économique, démocratique <strong>et</strong> culturel.<br />

Je romprai avec la « Françafrique »,<br />

en proposant une relation fondée sur<br />

l’égalité, la confiance <strong>et</strong> la solidarité. Je<br />

relancerai la francophonie. » Rompre<br />

avec la Françafrique <strong>et</strong> construire <strong>de</strong><br />

nouveaux rapports basés sur l’égalité <strong>et</strong><br />

la solidarité. Voilà la promesse que certains<br />

font semblant <strong>de</strong> n’avoir jamais<br />

enten<strong>du</strong>. C’est nouveau chez beaucoup<br />

d’africains incapables <strong>de</strong> saisir la place<br />

qu’occupe l’Afrique dans ce qui est appelé<br />

les relations internationales. Même<br />

si en pleine campagne électorale en<br />

février 2012 on avait vu Laurent Fabius,<br />

pressenti au ministère <strong>de</strong>s affaires<br />

étrangères sous Hollan<strong>de</strong> chez l’héritier<br />

Ali Bongo au Gabon, un <strong>de</strong>s plus<br />

grands financeurs <strong>de</strong> la vie politique<br />

française, pour beaucoup d’Africains, «<br />

le changement c’est maintenant ».<br />

Sarkozy avait-t-il promis <strong>et</strong> dit<br />

autre chose à propos <strong>de</strong> la Françafrique<br />

? Et Chirac ? Et Mitterrand ? Et Giscard<br />

? Et Pompidou ? Et De Gaulle ?<br />

Qu’ont-ils [fait]<strong>de</strong> leur promesse ? Les<br />

peuples qui ignorent les faits <strong>du</strong> passé<br />

sont condamnés à les revivre. En faisant<br />

comme si les dirigeants français<br />

n’avaient jamais parlé <strong>de</strong> la fin <strong>du</strong><br />

pillage françafricain, les africains qui<br />

sautent <strong>de</strong> joie au<strong>jour</strong>d’hui pour la<br />

promesse Hollandaise vont vers une<br />

immense désillusion. Le Franc CFA sera<br />

maintenu, l'agriculture coloniale sera<br />

conservée, les bases militaires françaises<br />

aussi, la coopération franco-africaine<br />

<strong>et</strong> les ai<strong>de</strong>s au développement, véritable<br />

drain <strong>de</strong>s richesses africaines vers les<br />

donateurs, vont continuer, la francophonie<br />

<strong>et</strong> ses rituels seront maintenus,<br />

les coups d’état nécessaires seront<br />

réalisés, les tyrans stabilisateurs seront<br />

confirmés <strong>et</strong> renforcés, les immigrés<br />

africains « inutiles » <strong>et</strong> j<strong>et</strong>ables seront<br />

tou<strong>jour</strong>s renvoyés, les multinationales<br />

françaises seront tou<strong>jour</strong>s reines sur<br />

nos terres.<br />

L'Alliance Française, les centres<br />

culturels français, Radio France internationale<br />

<strong>et</strong> France 24 seront tou<strong>jour</strong>s<br />

là pour labourer la tête aux africains.<br />

Les bourses accordées aux étudiants<br />

"méritants" <strong>et</strong> qui font partie d’un vaste<br />

programme d’asservissement culturel<br />

seront tou<strong>jour</strong>s disponibles: arrivés au<br />

pouvoir d’une manière ou d’une autre,<br />

ces "méritants" gar<strong>de</strong>ront une grille<br />

<strong>de</strong> lecture qui leur aura été inculquée.<br />

Et les pseudo-ordres constitutionnels<br />

seront tou<strong>jour</strong>s là pour verrouiller les<br />

choses avec l'appui d'un dispositif militaro-policier<br />

terroriste. Peut-être que<br />

tout ceci se fera avec moins <strong>de</strong> bruits<br />

<strong>et</strong> moins d’ostentation que par le passé,<br />

mais ça se fera. Car, plus que tout ce<br />

sont la logique <strong>de</strong> puissance <strong>et</strong> celle<br />

<strong>de</strong>s intérêts qui gui<strong>de</strong>nt les puissances<br />

mondiales parmi lesquelles se trouve la<br />

France. Il n’y a pas eu Révolution en<br />

France. C’est l’alternance démocratique<br />

avec tout ce qu’elle implique y compris<br />

dans le principe <strong>de</strong> continuité <strong>de</strong> l’Etat,<br />

notamment sur le plan international.<br />

Il n’est pas non plus débuté une<br />

Révolution dans les territoires africains<br />

pour rem<strong>et</strong>tre la main sur ce qui appartient<br />

au peuple africain. De plus, la<br />

parole d’un socialiste français ne vaut<br />

pas plus que celle d’un libéral français.<br />

Les intérêts nationaux priment sur les<br />

promesses électorales en direction <strong>de</strong><br />

l’Afrique. La logique déclarative aurait<br />

voulu que Sarkozy qui était allé jusqu’à<br />

dire en terre africaine que la France<br />

n’a pas besoin <strong>de</strong> l’Afrique sorte son<br />

pays <strong>du</strong> continent dès son arrivée à<br />

l’Elysée. Que nenni ! La France a renforcé<br />

sa présence <strong>et</strong> a fait <strong>de</strong> multiples<br />

interventions armées directes, soit pour<br />

sauver ses satrapes comme au Tchad,<br />

soit en détruisant <strong>de</strong>s dirigeants insoumis<br />

comme en Libye <strong>et</strong> en Côte<br />

d’Ivoire montrant effectivement que<br />

la France est une puissance africaine.<br />

Les réseaux, promis à la <strong>de</strong>struction par<br />

Sarkozy dans son discours à Cotonou<br />

en mai 2006, ont plutôt prospéré avec<br />

Robert Bourgi, Bruno Joubert, Clau<strong>de</strong><br />

Guéant <strong>et</strong> leurs différents référents tapis<br />

dans l’ombre.<br />

Dans les milieux africains où<br />

la confiance dans la volonté <strong>du</strong> maître<br />

est plus forte que tout, on dit que<br />

Hollan<strong>de</strong> sera « moins pire que Sarkozy».<br />

Oui, Sarkozy a été brutal. Qui<br />

peut le nier ? Il a parlé aux africains<br />

qu’il déteste avec arrogance, mépris <strong>et</strong><br />

con<strong>de</strong>scendance <strong>du</strong> haut <strong>de</strong> ses 155<br />

centimètres talonn<strong>et</strong>tes comprises. Il<br />

est raciste. Par ses discours, Nicolas<br />

Sarkozy a injurié ouvertement les africains<br />

à <strong>de</strong> nombreuses reprises. Par<br />

les guerres qu’il a menées ouvertement<br />

en Afrique, Sarkozy est vu comme le<br />

plus mauvais <strong>de</strong>s dirigeants français<br />

Suite à la page (15)<br />

12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


Perspectives<br />

Un printemps arabe pour Cuba ? Ce<br />

qui se cache sous le tapis<br />

Par Percy Francisco Alvarado Godoy<br />

Palestine, ces prisonniers<br />

ignorés en grève<br />

<strong>de</strong> la faim<br />

La nouvelle ne surprend personne.<br />

Des représentants <strong>du</strong> Conseil National<br />

Syrien (CNS), le principal regroupement<br />

antigouvernemental en Syrie, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s membres<br />

<strong>de</strong> l’anti-cubaine Assemblée <strong>de</strong> la<br />

Résistance Cubaine (ARC), basée à Miami,<br />

ont souscrit un "accord <strong>de</strong> collaboration",<br />

le 8 mai <strong>de</strong>rnier, à l’hôtel Biltmore,<br />

à Coral Gables, Miami, dont l’intention est<br />

<strong>de</strong> "coordonner <strong>de</strong>s actions" pour tenter le<br />

renversement inconstitutionnel <strong>de</strong>s gouvernements<br />

syriens <strong>et</strong> cubains. "Nous luttons<br />

pour un même idéal qui n’est autre<br />

que le respect <strong>de</strong>s droits fondamentaux <strong>de</strong>s<br />

peuples <strong>de</strong> Syrie <strong>et</strong> <strong>de</strong> Cuba", souligna la<br />

provocatrice Sylvia Iriondo, dont le père fut<br />

un remarquable agent <strong>de</strong> la CIA <strong>et</strong> membre<br />

<strong>de</strong> la défaite invasion mercenaire <strong>de</strong><br />

Playa Giron. C<strong>et</strong>te dame, à la tête <strong>du</strong> groupuscule<br />

Mères <strong>et</strong> Femmes Anti-répression<br />

pour Cuba (MAR), s’est mise en valeur en<br />

promouvant <strong>de</strong>s activités subversives à<br />

l’intérieur <strong>de</strong> l’île, finançant la contre-révolution<br />

interne <strong>et</strong> envoyant <strong>de</strong>s émissaires<br />

pour financer ses activités déstabilisatrices.<br />

Le CNS <strong>et</strong> l’ARC se rencontrèrent<br />

ils par hasard ? La vérité est que non.<br />

C<strong>et</strong> accord est le résultat <strong>de</strong> la création<br />

d’un groupe <strong>de</strong> travail (Task Force) interagences<br />

<strong>et</strong> intergouvernemental, dans<br />

lequel participent conjointement la CIA, le<br />

Mossad, le M16, les sections ou Bureaux<br />

Cuba <strong>et</strong> Syrie <strong>du</strong> Département d’Etat, le<br />

renseignement militaire <strong>du</strong> Pentagone, <strong>de</strong>s<br />

groupes d’influence juifs <strong>et</strong> anticubains au<br />

sein <strong>du</strong> Congrès <strong>et</strong> divers représentants <strong>de</strong><br />

l’extrême droite, particulièrement Ileana<br />

Ros-Lehtinen. Il a été constitué avec la<br />

permission <strong>de</strong> divers gouvernements, qui<br />

ont pleinement connaissance <strong>de</strong> l’activité<br />

<strong>de</strong> ce groupe <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses plans futurs, <strong>et</strong><br />

parmi eux se distinguent les Etats-Unis,<br />

Israël, l’Arabie Saoudite, le Royaume Uni<br />

<strong>et</strong> d’autres pays <strong>de</strong> l’Union Européenne <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> la Ligue Arabe. Trois gouvernements<br />

latino-américains ont été, vraisemblablement,<br />

consultés à ce suj<strong>et</strong>.<br />

Ce groupe <strong>de</strong> travail fonctionne<br />

<strong>de</strong>puis quelques mois <strong>et</strong> s’est posé les objectifs<br />

suivants :<br />

1) Coordonner <strong>de</strong>s actions d’appui<br />

commun sur le plan international, développant<br />

une guerre médiatique <strong>de</strong> haute<br />

intensité, comptant sur <strong>de</strong> vastes ressources<br />

mises à sa disposition. En ce sens,<br />

ils envisagent l’emploi <strong>de</strong>s réseaux sociaux<br />

pour les inon<strong>de</strong>r par une attaque continue<br />

<strong>de</strong> distorsions <strong>de</strong> la réalité interne <strong>de</strong> Cuba<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la Syrie, s’appuyant sur <strong>de</strong>s groupuscules<br />

contre-révolutionnaires internes,<br />

Director: Florence Comeau<br />

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Tel: 7<strong>18</strong>-363-1585<br />

899 Franklin Avenue,<br />

Brooklyn, NY 11225<br />

Des membres <strong>de</strong> l’anti-cubaine Assemblée <strong>de</strong> la Résistance Cubaine (ARC),<br />

basée à Miami, <strong>de</strong> gauche à droite : Luis González Infante, Sylvia Iriondo,<br />

Raúl García, Bertha Antúnez, Orlando Gutiérrez Boronat, Laida Carro <strong>et</strong><br />

Horacio García<br />

auxquels on a clairement défini leur rôle en<br />

vendant une image distorsionnée <strong>de</strong> leurs<br />

réalités nationales.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> Cuba, la SINA joue<br />

un rôle déterminant dans la coordination<br />

<strong>de</strong>s actions provocatrices <strong>et</strong> déstabilisatrices.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> la Syrie, divers centres<br />

opérationnels situés à Paris, Istanbul, Bagdad,<br />

Londres, <strong>et</strong> d’autres capitales européennes<br />

<strong>et</strong> arabes, accomplissent c<strong>et</strong>te tâche<br />

inscrite dans la guerre idéologique.<br />

2) Création d’un front uni <strong>et</strong><br />

l’échange <strong>de</strong> stratégies communes, ayant<br />

comme base les expériences atteintes par<br />

les groupes contre-révolutionnaires dans<br />

leurs nations respectives. Pour cela, la force<br />

<strong>de</strong> travail étudie les possibilités, ambitionnées<br />

inutilement <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies,<br />

<strong>de</strong> promouvoir une fracture entre les FAR<br />

[1] <strong>et</strong> le MININT [2] <strong>de</strong> Cuba au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

la direction <strong>du</strong> pays, prenant comme base<br />

l’expérience obtenue en Syrie.<br />

Devant l’impossibilité <strong>de</strong> promouvoir<br />

l’inclusion <strong>de</strong> mercenaires étrangers<br />

à l’intérieur <strong>de</strong> Cuba, comme ce fut le cas<br />

en Syrie, le groupe <strong>de</strong> travail tient bien<br />

clairement la création <strong>de</strong> conditions pour<br />

réactiver les actions terroristes développées<br />

contre Cuba dans les <strong>de</strong>rnières décennies,<br />

réalisant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> profils <strong>de</strong> la masse<br />

contre-révolutionnaire interne pour déterminer<br />

qui on pourra employer potentiellement<br />

à c<strong>et</strong>te fin. Dans ce sens, on étudie<br />

l’envoi <strong>de</strong> quelques instructeurs provenant<br />

d’Europe <strong>et</strong> <strong>de</strong> nations latino-américaines<br />

pour préparer, subrepticement, quelques<br />

contre-révolutionnaires dans le maniement<br />

d’explosifs, les techniques <strong>de</strong> subversion,<br />

<strong>et</strong> d’autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> guerre sale.<br />

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La force <strong>de</strong> travail a évalué l’incorporation<br />

<strong>de</strong> quelques citoyens latino-américains,<br />

certains d’entre eux ayant servi en Irak <strong>et</strong><br />

en Afghanistan, pour préparer <strong>de</strong>s groupes<br />

d’infiltration afin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s sabotages<br />

à Cuba. On a aussi contacté <strong>de</strong>s terroristes<br />

d’origine cubaine <strong>et</strong> <strong>de</strong>s groupes comme<br />

Alpha 66, Comandos F4, entre autres, pour<br />

recruter <strong>de</strong>s personnes qui s’entraîneraient<br />

dans <strong>de</strong>s camps situés aux Etats-Unis ou<br />

dans l’un <strong>de</strong>s pays latino-américains contactés.<br />

3) Le groupe <strong>de</strong> travail s’est engagé<br />

à utiliser tous les canaux diplomatiques<br />

possibles pour sataniser internationalement<br />

les gouvernements <strong>de</strong> Bashar Al-<br />

Assad <strong>et</strong> <strong>de</strong> Raul Castro, fondamentalement<br />

au sein <strong>de</strong>s Nations Unies, <strong>de</strong> l’OEA,<br />

<strong>de</strong> la Ligue Arabe, employant pour cela un<br />

vaste réseau d’ONG, dans l’intention <strong>de</strong> déformer<br />

délibérément la situation <strong>de</strong>s droits<br />

humains dans ces nations.<br />

4) Le groupe <strong>de</strong> travail dispose<br />

<strong>de</strong> sources <strong>de</strong> financement à travers <strong>de</strong>s<br />

comptes secr<strong>et</strong>s déjà engagés pour les gouvernements<br />

impliqués, fondamentalement<br />

au moyen <strong>de</strong> comptes fantômes <strong>de</strong> la CIA,<br />

<strong>du</strong> Mossad, <strong>et</strong> d’autres agences, déguisés<br />

en contribution à <strong>de</strong>s ONG.<br />

5) On réalise <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pour pouvoir<br />

habiliter les canaux logistiques nécessaires<br />

pour faire venir les impliqués à Cuba<br />

<strong>et</strong> en Syrie, <strong>et</strong> toutes les ressources logistiques<br />

nécessaires pour remplir leurs missions.<br />

En résumé, l’accord signé par la<br />

partie cubaine (Berta Antunez, Orlando<br />

Gutierrez, Silvia Iriondo, Laida Carro, Horacio<br />

Garcia, Raul Garcia <strong>et</strong> Luis Gonzalez<br />

Infante) <strong>et</strong> par la partie syrienne (l’Unité<br />

pour une Syrie Libre, la Commission Générale<br />

<strong>de</strong> la Révolution, le Groupe <strong>de</strong><br />

Travail <strong>de</strong> l’Urgence Syrienne, l’American<br />

Syrian PAC, le Conseil Syrio-Americain<br />

<strong>et</strong> l’Organisation <strong>de</strong>s Syriens Expatriés,<br />

parmi eux se trouvant Niman Shukairy<br />

<strong>et</strong> Mohamed Kawam) est seulement une<br />

couverture <strong>de</strong> quelque chose <strong>de</strong> plus grand.<br />

Beaucoup pourraient taxer ce travail<br />

<strong>de</strong> spéculatif <strong>et</strong> sans fon<strong>de</strong>ment, mais ceux<br />

qui connaissent comment fonctionnent les<br />

services ennemis, savent que l’on ne fait<br />

pas un pas public sans avoir avant créé<br />

l’infrastructure secrète pour l’articuler ou,<br />

au moins, le Groupe <strong>de</strong> Travail chargé <strong>de</strong><br />

l’exécuter. L’important est <strong>de</strong> rester vigilants<br />

<strong>et</strong> d’avoir à l’esprit que l’ennemi se<br />

déplace dans l’ombre. Cela il faut le faire,<br />

bien qu’on sache, d’avance, qu’un "printemps<br />

arabe" à Cuba est une simple masturbation<br />

d’un ennemi entêté, rêveur, mais<br />

dangereux.<br />

Notes<br />

[1] Forces Armées Révolutionnaires<br />

<strong>de</strong> Cuba<br />

[2] Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur <strong>de</strong> Cuba<br />

Tra<strong>du</strong>it <strong>de</strong> l’espagnol par Gérard<br />

Jugant<br />

Rouge Midi 14 mai 2012<br />

Thaer Halahla, âgé <strong>de</strong> 33 ans <strong>et</strong> originaire <strong>de</strong> Hébron <strong>et</strong> Bilal Diab, âgé <strong>de</strong><br />

27 ans, est originaire <strong>de</strong> Jénine<br />

Par Alain Gresh<br />

Imaginons un instant <strong>de</strong>ux mille prisonniers<br />

politiques en Chine engagés dans<br />

une grève <strong>de</strong> la faim <strong>de</strong>puis plusieurs semaines<br />

; ou bien <strong>de</strong>ux mille autres, mobilisés<br />

dans un mouvement similaire en<br />

Russie. Il y a peu <strong>de</strong> doute que les télévisions<br />

<strong>et</strong> les radios, si promptes à se mobiliser<br />

sur les atteintes aux droits humains<br />

dans <strong>de</strong> lointains pays, ouvriraient leurs<br />

bull<strong>et</strong>ins d’information sur c<strong>et</strong>te nouvelle,<br />

s’indigneraient <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te violation <strong>de</strong>s droits<br />

élémentaires, appelleraient nos autorités à<br />

réagir <strong>et</strong> même à intervenir, à imposer <strong>de</strong>s<br />

sanctions à Pékin ou à Moscou.<br />

Il y a bien <strong>de</strong>ux mille prisonniers<br />

politiques qui font la grève <strong>de</strong> la faim, mais<br />

en Palestine. Et l’information ne semble<br />

pas intéresser grand mon<strong>de</strong>. <strong>Mai</strong>s nous le<br />

savons <strong>de</strong>puis longtemps, les Palestiniens,<br />

les Arabes, les musulmans ne sont pas<br />

vraiment <strong>de</strong>s êtres humains comme les<br />

autres.<br />

Revenons d’abord sur les faits,<br />

rapportés par le correspondant <strong>du</strong> Mon<strong>de</strong><br />

(« Le mou vement <strong>de</strong> grève <strong>de</strong> la faim<br />

<strong>de</strong>s prisonniers palestiniens en Israël<br />

s’étendrait à 2 000 détenus », Lemon<strong>de</strong>.<br />

fr, 6 mai) : « Israël éprouve <strong>de</strong>s difficultés<br />

croissantes à contrôler le mou vement <strong>de</strong><br />

grève <strong>de</strong> la faim <strong>de</strong>s prisonniers palestiniens,<br />

qui ne cesse <strong>de</strong> s’étendre. Com mencée<br />

le 17 avril pour protester contre la pratique<br />

<strong>de</strong> la détention administrative (qui perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> maintenir un suspect en prison sans<br />

jugement, pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> six mois<br />

renouvelable), c<strong>et</strong>te action regrouperait<br />

au<strong>jour</strong>d’hui quelque 2 000 détenus, selon<br />

Addameer, l’association palestinienne <strong>de</strong><br />

défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s prisonniers. » (...)<br />

« Deux prisonniers au moins sont<br />

dans un état cri tique : Bilal Diab, âgé <strong>de</strong><br />

27 ans, est originaire <strong>de</strong> Jénine, <strong>et</strong> Thaer<br />

Halahla, âgé <strong>de</strong> 33 ans, originaire <strong>de</strong> Hébron<br />

(tous <strong>de</strong>ux membres <strong>du</strong> Djihad islamique),<br />

ont com mencé leur grève <strong>de</strong> la<br />

faim le 29 février. Après soixante-six <strong>jour</strong>s<br />

sans alimentation, ils sont entrés dans ce<br />

que les mé<strong>de</strong>cins appellent “une phase<br />

aléatoire <strong>de</strong> survie”. Les <strong>de</strong>ux hommes<br />

ont comparu, jeudi 3 mai, sur une chaise<br />

rou lante, <strong>de</strong>vant la Cour suprême d’Israël,<br />

mais celle-ci a renvoyé sa décision sur une<br />

éventuelle remise en liberté à une date ultérieure.<br />

»<br />

« Au moins six autres prisonniers<br />

sont dans un état <strong>de</strong> santé jugé alarmant.<br />

Ce mouvement <strong>de</strong> grève s’est éten<strong>du</strong> aux<br />

principaux centres <strong>de</strong> détention en Israël,<br />

<strong>et</strong> plu sieurs chefs <strong>de</strong> file <strong>de</strong> la résistance<br />

palestinienne, comme Ahmad Saadat, chef<br />

<strong>du</strong> Front popu laire pour la libé ration <strong>de</strong> la<br />

Palestine (FPLP), l’ont rejoint. Alors que<br />

les manifestations <strong>de</strong> solidarité se multiplient<br />

dans plusieurs villes palestiniennes,<br />

le gou ver nement <strong>du</strong> premier ministre israélien,<br />

Benyamin Nétanyahou, hésite sur<br />

la con<strong>du</strong>ite à adopter. »<br />

C<strong>et</strong>te grève pose d’abord la question<br />

<strong>de</strong>s détentions administratives (c’est-à-dire<br />

sans preuve <strong>et</strong> sans jugement), une pratique<br />

héritée <strong>de</strong> l’époque <strong>du</strong> mandat britannique,<br />

quand Londres luttait (1944-1948)<br />

contre le « terrorisme sioniste ». Comme je<br />

le rappelle dans De quoi la Palestine estelle<br />

le nom ?, ces lois d’exception avaient<br />

été dénoncées par nombre <strong>de</strong> juristes, dont<br />

le docteur Moshe Dunkelblum, qui <strong>de</strong>vait<br />

siéger plus tard à la Cour suprême d’Israël.<br />

Le 7 février 1946, il déclarait : « Ces ordonnances<br />

constituent une menace constante<br />

contre les citoyens. Nous, juristes, voyons<br />

en elles une violation flagrante <strong>de</strong>s principes<br />

fondamentaux <strong>de</strong> la légalité, <strong>de</strong> la justice,<br />

<strong>de</strong> la discipline. Elles légalisent le plus<br />

parfait arbitraire <strong>de</strong>s autorités militaires <strong>et</strong><br />

administratives. (…) Elles dépouillent les<br />

citoyens <strong>de</strong> leurs droits <strong>et</strong> confèrent aux<br />

autorités <strong>de</strong>s pouvoirs illimités. » <strong>Mai</strong>s,<br />

une fois arrivés au pouvoir, les sionistes<br />

oublièrent ces critiques <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ournèrent ces<br />

lois contre les Arabes.<br />

La Cour suprême d’Israël, que certains<br />

présentent comme le garant <strong>de</strong> la<br />

démocratie dans ce pays, a rej<strong>et</strong>é l’appel <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux prisonniers administratifs en grève<br />

<strong>de</strong> la faim <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux mois (« Court rejects<br />

p<strong>et</strong>ition by Palestinian hunger strikers<br />

against d<strong>et</strong>ention », Haar<strong>et</strong>z, 8 mai 2012).<br />

En toute hypocrisie, elle a noté que c<strong>et</strong>te<br />

pratique <strong>de</strong> la détention administrative<br />

était « une aberration dans le domaine juridique<br />

» <strong>et</strong> <strong>de</strong>vait donc être utilisée « aussi<br />

peu que possible », mais les prisonniers qui<br />

avaient fait appel étaient déboutés. Il fut<br />

un temps où Israël autorisait officiellement<br />

<strong>de</strong>s « pressions physiques modérées »<br />

contre les détenus palestiniens : un peu <strong>de</strong><br />

torture, pas trop... Une décision que c<strong>et</strong>te<br />

Cour suprême « humaniste » a soutenue<br />

jusqu’en 1999 (on était, à l’époque, en<br />

pleines « négociations <strong>de</strong> paix » entre Israël<br />

<strong>et</strong> l’OLP !).<br />

La grève <strong>de</strong>s prisonniers palestiniens<br />

a été relayée par les déclarations<br />

<strong>de</strong> Richard Falk, le rapporteur spécial <strong>de</strong><br />

l’ONU pour les droits <strong>de</strong> l’homme dans les<br />

territoires pales ti niens occupés, qui s’est<br />

déclaré « écœuré par les violations continues<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme dans les prisons<br />

israéliennes. Depuis 1967, 750 000<br />

Palestiniens, dont 23 000 femmes <strong>et</strong> 25<br />

000 enfants, ont été en détention dans les<br />

prisons israéliennes, soit près <strong>de</strong> 20% <strong>du</strong><br />

total <strong>de</strong> la popu lation palestinienne <strong>de</strong>s territoires<br />

occupés », a-t-il rappelé (cité dans<br />

Armin Arefi, « Israël : la <strong>de</strong>rnière arme <strong>de</strong>s<br />

prisonniers palestiniens », AFPS).<br />

Conclusions : silence radio dans la<br />

plupart <strong>de</strong>s médias ; aucune pression sur<br />

le gouvernement israélien ; aucune indignation<br />

morale <strong>de</strong> tous ces grands intellectuels...<br />

La terre continue <strong>de</strong> tourner <strong>et</strong><br />

certains s’étonnent que les discours européens<br />

sur la démocratie <strong>et</strong> les droits humains<br />

suscitent surtout <strong>de</strong>s ricanements<br />

dans le mon<strong>de</strong> arabe.<br />

Le Mon<strong>de</strong> Diplomatique 8 mai 2012<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13


Obama, Give me Five ! Rends moi les Cinq !<br />

Par Ricardo Alarcon <strong>de</strong> Quesada<br />

Allocution <strong>de</strong> Ricardo Alarcon, Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l’Assemblée Nationale <strong>du</strong><br />

Pouvoir Populaire à la Xème Rencontre<br />

Internationale <strong>de</strong> Solidarité<br />

avec Cuba qui s’est tenue à La Havane,<br />

le 2 mai 2012.<br />

Je remercie les organisateurs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

rencontre internationale <strong>de</strong> solidarité<br />

<strong>de</strong> m’avoir donné l’occasion <strong>de</strong><br />

parler <strong>de</strong>s cinq Cubains qui auront bientôt<br />

accompli quatorze ans <strong>de</strong> peine<br />

cruelle <strong>et</strong> injuste pour la lutte contre<br />

le terrorisme que les États-Unis ont<br />

pratiqué contre Cuba <strong>de</strong>puis plus d’un<br />

<strong>de</strong>mi-siècle.<br />

Ils sont source d’inspiration <strong>et</strong><br />

d’orientation pour les travailleurs <strong>et</strong><br />

le peuple cubains d’au<strong>jour</strong>d’hui engagés<br />

dans <strong>de</strong>s tâches multiples <strong>et</strong><br />

complexes pour apporter les changements<br />

nécessaires à notre modèle <strong>de</strong><br />

développement afin d’améliorer notre<br />

société <strong>et</strong> la rendre plus efficace <strong>et</strong><br />

socialiste. Gerardo, Ramón, Antonio,<br />

Fernando <strong>et</strong> René, les fils <strong>de</strong> ce peuple,<br />

é<strong>du</strong>qué <strong>et</strong> formé par la Révolution,<br />

ont été en mesure <strong>de</strong> tenir fermes <strong>et</strong><br />

inflexibles en dépit <strong>de</strong> leur isolement,<br />

montrant, dans la solitu<strong>de</strong>, la force<br />

in<strong>de</strong>structible <strong>de</strong> leurs idéaux, proclamant<br />

<strong>jour</strong> <strong>et</strong> nuit, qu’il est possible<br />

que le pays <strong>et</strong> le socialisme puissent<br />

résister <strong>et</strong> vaincre. D’où la lutte pour<br />

les libérer <strong>et</strong> qu’ils puissent rentrer<br />

chez eux immédiatement <strong>et</strong> sans conditions.<br />

C’est une priorité pour nous<br />

les cubains, une tâche pour laquelle<br />

nous multiplierons les initiatives sans<br />

répit jusqu’à la victoire complète.<br />

<strong>Mai</strong>s c<strong>et</strong>te cause est d’une<br />

importance stratégique pour tous,<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te île. Elle<br />

l’est en particulier pour les peuples<br />

d’Amérique latine <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Caraïbes qui<br />

ont également été victimes <strong>du</strong> terrorisme<br />

orchestré par le Nord <strong>et</strong> pour<br />

le peuple américain lui-même qui a<br />

le droit <strong>et</strong> pour qui il est nécessaire<br />

d’avoir un gouvernement apprenant<br />

à vivre en paix avec ses voisins. <strong>Mai</strong>s<br />

c<strong>et</strong>te cause est également importante<br />

pour les personnes à travers le mon<strong>de</strong><br />

confrontées à <strong>de</strong>s menaces graves <strong>de</strong><br />

violence <strong>et</strong> à l’irrationalité d’une politique<br />

impériale arrogante <strong>et</strong> stupi<strong>de</strong>.<br />

Ayant épuisé tous les appels<br />

ordinaires, les Cinq atten<strong>de</strong>nt la décision<br />

<strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> Miami en procé<strong>du</strong>re<br />

extraordinaire ou en habeas corpus,<br />

la <strong>de</strong>rnière chance offerte par le système<br />

judiciaire américain. Le juge doit<br />

aussi répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qui lui a<br />

été faite <strong>de</strong> convoquer <strong>de</strong>s audiences<br />

dans lesquelles pourront être examinés<br />

<strong>de</strong> nouvelles preuves <strong>et</strong> les arguments<br />

qui leurs perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre<br />

une décision équitable.<br />

Au centre <strong>de</strong> la question gît la<br />

nécessité <strong>de</strong> clarifier les nombreux<br />

aspects <strong>de</strong> ce processus resté occulte.<br />

Pour une part, il faut découvrir<br />

la portée <strong>de</strong> la conjuration entre<br />

le gouvernement <strong>et</strong> les médias<br />

locaux <strong>de</strong> Miami qui ont reçu un financement<br />

<strong>du</strong> gouvernement pour<br />

déclencher une violente campagne <strong>de</strong><br />

propagan<strong>de</strong>, réaliser <strong>de</strong>s provocations<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s menaces pour faire pression<br />

<strong>et</strong> intimi<strong>de</strong>r les jurés <strong>et</strong> rendre absolument<br />

impossibles les délibérations<br />

<strong>du</strong> Conseil. Ces actions ont justifié,<br />

à l’époque, les protestations même<br />

<strong>de</strong> la juge ; <strong>de</strong>s années après le jugement<br />

les provocateurs ont reconnu<br />

publiquement avoir reçu en paiement<br />

<strong>de</strong>s sommes importantes <strong>du</strong> gouvernement<br />

fédéral. Voici déjà six ans que<br />

plusieurs organisations <strong>de</strong> la société<br />

civile réclament <strong>de</strong>s tribunaux tant judiciaires<br />

qu’administratifs que le gouvernement<br />

révèle ce qu’il cache sur<br />

c<strong>et</strong>te conspiration. C<strong>et</strong>te même <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

est une partie substantielle <strong>de</strong><br />

l’Habeas Corpus <strong>de</strong> nos compagnons.<br />

Il y a en outre une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

supplémentaire <strong>de</strong> réouverture relative<br />

au cas particulier <strong>de</strong> Gerardo<br />

Hernán<strong>de</strong>z, condamné à la peine<br />

extraordinaire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux emprisonnements<br />

à perpétuité <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quinze<br />

années pour un crime inventé qu’il<br />

n’a pas commis, pour un crime qui<br />

n’a pas même existé <strong>et</strong> Gerardo purge<br />

c<strong>et</strong>te peine dans une prison <strong>de</strong> sécurité<br />

maximale dans <strong>de</strong>s conditions<br />

particulièrement <strong>du</strong>res.<br />

On a accusé Gerardo d’une<br />

participation fausse <strong>et</strong> irréaliste dans<br />

l’inci<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> 24 février 1996 quand<br />

ont été abattus dans <strong>de</strong>s eaux cubaines<br />

<strong>de</strong>ux aéronefs d’un groupe terroriste<br />

qui violait systématiquement<br />

l’espace aérien cubain, quelque chose<br />

que ce groupe avait fait <strong>de</strong>s douzaines<br />

<strong>de</strong> fois malgré les protestations<br />

réitérées <strong>du</strong> gouvernement cubain. Si<br />

faible était c<strong>et</strong>te accusation que le propre<br />

Ministère public <strong>de</strong>s États-Unis l’a<br />

reconnu dans une Motion d’Urgence<br />

par laquelle il a essayé <strong>de</strong> la r<strong>et</strong>irer en<br />

mai 2001.<br />

Gerardo n’avait absolument<br />

rien à voir avec c<strong>et</strong> inci<strong>de</strong>nt, ce que<br />

Washington a admis par ce document<br />

même. <strong>Mai</strong>s il y a plus. Les événements<br />

malheureux <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>jour</strong>née<br />

ont eu lieu sur le territoire <strong>de</strong> Cuba <strong>et</strong>,<br />

par conséquent aucun tribunal américain<br />

n’avait compétence à c<strong>et</strong> égard.<br />

Du jugement <strong>de</strong> Miami à la<br />

<strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gerardo nous<br />

réclamons <strong>de</strong> Washington que soient<br />

montrés les images prises par<br />

ses satellites <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nt. La même<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été déposée <strong>de</strong>vant les<br />

tribunaux <strong>et</strong> au gouvernement par<br />

d’importantes institutions civiles <strong>de</strong><br />

ce pays. Avec une obstination égale,<br />

tant l’administration <strong>de</strong> W. Bush que<br />

celle d’Obama refusent <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre<br />

à quiconque <strong>de</strong> les voir. Il y a quatorze<br />

années <strong>de</strong> dissimulation qui ne<br />

peuvent être expliquées parce que<br />

le gouvernement <strong>de</strong>s États-Unis est<br />

convaincu que toute substance réelle<br />

manquait à la calomnie vulgaire contre<br />

Gerardo <strong>et</strong> aux accusations portées<br />

contre lui ou qui ont été soulevées<br />

contre ses pairs.<br />

La dissimulation <strong>de</strong>s preuves <strong>et</strong><br />

l’hostilité effrénée contre les accusés<br />

ainsi que l’exigence que le procès se<br />

tienne à Miami <strong>et</strong> non ailleurs démontrent<br />

la transgression grossière<br />

<strong>du</strong> Ministère public. En 2005, dans<br />

un arrêt <strong>de</strong> principe, la Cour d’appel<br />

a unanimement décidé <strong>de</strong> déclarer la<br />

nullité <strong>du</strong> procès <strong>de</strong> Miami <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses<br />

eff<strong>et</strong>s. A tout le moins le tribunal doit<br />

maintenant savoir les nouveaux éléments<br />

qui renforcent c<strong>et</strong>te décision<br />

juste. Même au<strong>jour</strong>d’hui, il serait impossible<br />

<strong>de</strong> juger avec quelque équité<br />

les cinq Cubains à Miami. Passons<br />

brièvement en revue ce qui s’est passé<br />

dans ce lieu en Avril 2012, le mois<br />

qui vient <strong>de</strong> s’achever.<br />

Une annonce en faveur <strong>de</strong> la<br />

liberté <strong>de</strong>s Cinq affichée quelques<br />

heures a dû être enlevée <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s<br />

menaces <strong>de</strong> mort. Dans le même<br />

temps le directeur d’une équipe sportive<br />

qui avait osé balbutier quelques<br />

mots non agréables pour la mafia terroriste<br />

a été puni dans son travail <strong>et</strong><br />

obligé <strong>de</strong> donner un triste spectacle<br />

<strong>de</strong> contrition publique. Il y a quelques<br />

<strong>jour</strong>s une bombe incendiaire a complètement<br />

détruit les bureaux d’une<br />

agence qui organise les voyages à<br />

Cuba, <strong>et</strong> qui avait été chargée <strong>de</strong> faire<br />

venir ici ceux qui auraient voulu accompagner<br />

le pape Benoît XVI. Dans<br />

le même temps les médias locaux<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ville ont lancé une série<br />

d’insultes irrespectueuses <strong>et</strong> assassines<br />

contre le cardinal Jaime Ortega,<br />

archevêque <strong>de</strong> La Havane, parce que<br />

Son Eminence a dit quelques vérités<br />

sereines <strong>et</strong> pondérées.<br />

Si cela est le cas maintenant<br />

à Miami, en mai 2012, il est facile<br />

d’imaginer ce qu’était l’atmosphère il<br />

y a quatorze ans quand la séquestration<br />

impunie d’un enfant <strong>de</strong> six ans a<br />

scandalisé le mon<strong>de</strong> <strong>et</strong> le sauv<strong>et</strong>age<br />

d’Elián provoqué la frustration <strong>et</strong> la<br />

rage effrénée <strong>de</strong> la maffia terroriste <strong>de</strong><br />

Batista. C’est dans c<strong>et</strong>te atmosphère<br />

<strong>de</strong> haine <strong>et</strong> <strong>de</strong> violence que les Cinq<br />

ont été arrêtés <strong>et</strong> tra<strong>du</strong>its en justice.<br />

Il y a eu <strong>de</strong>s changements significatifs<br />

dans l’émigration cubaine.<br />

<strong>Mai</strong>s Miami est encore Miami, <strong>et</strong> reste<br />

le fief <strong>de</strong> la mafia qui contrôle ses autorités<br />

<strong>et</strong> les médias.<br />

Il est urgent <strong>de</strong> dénoncer le blocus<br />

<strong>de</strong>s sociétés qui contrôlent, manipulent<br />

l’information <strong>et</strong> empêchent<br />

le peuple américain <strong>de</strong> connaître la<br />

vérité. Levons la solidarité internationale<br />

pour en faire une vague irrésistible<br />

qui renverse le mur <strong>du</strong> silence <strong>et</strong><br />

fasse que le peuple américain, avec le<br />

soutien <strong>de</strong> tous dans le mon<strong>de</strong>, oblige<br />

le prési<strong>de</strong>nt Obama à faire ce qu’il<br />

peut <strong>et</strong> doit faire : perm<strong>et</strong>tre la libération<br />

immédiate <strong>et</strong> inconditionnelle <strong>de</strong>s<br />

Cinq, <strong>de</strong> tous <strong>et</strong> <strong>de</strong> chacun d’eux. Alors,<br />

pour que nous nous comprenions<br />

mieux : Obama Give me five.<br />

Note <strong>de</strong> Marc Harpon : en anglais<br />

l’expression “Give me five” sert<br />

à inviter un ami à vous taper dans la<br />

main.Le titre <strong>du</strong> discours repose ainsi<br />

sur un jeu <strong>de</strong> mot intra<strong>du</strong>isible.<br />

Cuba<strong>de</strong>bate 2 mai 2012<br />

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adrès Newark Public Schools, 2 Cedar Stre<strong>et</strong>, Room 910, Newark, NJ 07102. Nou kapab ba ou sèvis<br />

tradiksyon si ou bezwen. Si ou bezwen TTY/TDD, tanpri kontate Carol Ukstins nan Bruce Stre<strong>et</strong><br />

School, nimewo telefòn (973) 705 3819.<br />

Si ou vle e<strong>de</strong> timoun ki genyen bezwen espesyal, ou kapab sèvi kòm volontè paran nourisye.<br />

Kontakte Biwo Edikasyon Espesyal nan (973) 733-7313<br />

Lekòl Piblik Newark<br />

Seksyon 504<br />

Piblikasyon Avètisman Anyèl pou Paran ak Gadyen yo<br />

Chè Paran ou Gadyen:<br />

1. Seksyon 504 Lwa Reyabilitasyon 1973 lan se yon lejislasyon fe<strong>de</strong>ral sou dwa sivil pou moun ki genyen <strong>de</strong>zabilite. Yo<br />

kreye lejislasyon sa pou evite diskriminasyon baze sou <strong>de</strong>zabilite.<br />

Sou Seksyon 504, yo konsi<strong>de</strong>re yon moun genyen <strong>de</strong>zabilite si moun nan:<br />

1) genyen pwoblèm fizik ou mantal ki LIMITE NAN MANYÈ LESANSYEL fason moun nan fonksyone avèk AKTIVITE MAJÈ<br />

NAN LAVI.<br />

2) genyen dosye pwoblèm fizik ou mantal, oubyen<br />

3) moun pwofesyonèl dokimante moun sa genyen pwoblèm fizik ou mantal<br />

Lwa 1973 sa <strong>de</strong>kri AKTIVITE MAJÈ NAN LAVI tankou fonksyon sou swen tèt ou, fè travay manyèl, mache, wè, tan<strong>de</strong>, pale,<br />

respire, aprann epi travay.<br />

Pou konnen si pitit ou elijib pou sèvis Seksyon 504:<br />

1) Kontakte direktè/direktris lekòl la pou ou man<strong>de</strong> konkou pou pitit ou.<br />

Prepare tèt ou pou diskite bezwen espesyal pitit ou genyen, e kòman li afekte aktivite majè nan lavi l, oubyen kontakte<br />

kòwòdinatè pou Seksyon 504 nan distrik Lekòl Piblik Newark, Louisa Wuebbens (973-733-6517) pou resevwa ransèyman<br />

ak konsèy sou pwose<strong>de</strong> pou Seksyon 504.<br />

2. Lè ou bay enfòmasyon nesesè, epi aprè plis envèstigasyon ak evalyasyon, yo ap pran yon <strong>de</strong>sizyon ki d<strong>et</strong>èmine si pitit<br />

ou elijib pou sèvis Seksyon 504. Yo ap man<strong>de</strong> pou ou patisipe nan evalyasyon pitit ou ak nan d<strong>et</strong>èminasyon pou elijibilite<br />

pitit ou.<br />

3. Si pitit ou elijib pou sèvis Seksyon 504, yo ap <strong>de</strong>vlope yon Plan pou asire reyalizasyon ak dokimantasyon sèvis Seksyon<br />

504.<br />

4. Si paran/gadyen pa dakò avèk d<strong>et</strong>èminasyon distrik la, yo genyen dwa, sou Seksyon 504 pwose<strong>de</strong> ki garanti.<br />

Regilasyon Seksyon 504 <strong>de</strong>kri dwa sa yo pou paran ak elèv yo :<br />

• Dwa pou distrik la bay paran/gadyen yo rensèyman espesifik sou proteksyon garanti<br />

• Dwa pou timoun nan resevwa aktivite aka<strong>de</strong>mik ak lòt aktivite nan yon fason ki pa diskrimine<br />

• Dwa pou timoun resevwa yon bon edikasyon nan milye ki mwens restriktif, e ki genyen aranjman, modifikasyon ak lòt<br />

sèvis<br />

• Dwa pou paran resevwa avètisman sou rekòmandasyon, evalyasyon, ak plasman<br />

• Dwa pou timoun merite yon evalyasyon jis pa yon moun pwofesyonèl<br />

• Dwa pou fè apèl <strong>de</strong>sizyon sou pwose<strong>de</strong> administratif<br />

• Dwa pou ekzamine epi resevwa kopi tout dosye lekòl.<br />

14<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


Suite <strong>de</strong> la page (7)<br />

d'entrevoir comment la corruption<br />

peut parvenir à neutraliser le travail<br />

parlementaire, finira probablement<br />

jusqu’à dompter le parlement luimême<br />

<strong>et</strong> à le transformer en un Parlement<br />

Croupion « pour assis - contre<br />

<strong>de</strong>bout, adopté ». La corruption<br />

affaiblit certainement les institutions<br />

politiques, il n’y a pas <strong>de</strong> doute.<br />

Requiem pour la démocratie<br />

M. Lamothe a certes <strong>de</strong>s qualités pour<br />

être premier ministre. C’est un homme<br />

intelligent, mo<strong>de</strong>rne, méthodique, appliqué,<br />

habile, fonceur, déterminé.<br />

Ce n’est pas non plus un pédant, un<br />

m’as-tu-vu, un imbu <strong>de</strong> lui-même,<br />

un arriviste dédaigneux. <strong>Mai</strong>s, à première<br />

vue, ce ne sont certainement<br />

pas ces qualités qui ont mis à genoux<br />

le parlement. Il y avait, dans le temps,<br />

d’autres premiers ministres désignés,<br />

hommes <strong>de</strong> talents, hommes <strong>de</strong> dossiers<br />

qui sont passés <strong>de</strong>vant le parlement<br />

<strong>et</strong> qui ont pourtant échoué. M.<br />

Laurent Lamothe a les défauts <strong>de</strong> ses<br />

qualités : c’est un homme dissimulé,<br />

un affairiste combinard <strong>et</strong> madré, un<br />

corrupteur <strong>de</strong> première classe. Son<br />

plus grave défaut, à nos yeux, c’est<br />

c<strong>et</strong>te fascination pour l’argent. Le pouvoir<br />

pour lui n’est pas une fin mais un<br />

moyen pour engranger plus d’argent.<br />

C’est sa réputation en tout cas, c’est<br />

ce que révèle son vécu, son passage<br />

en Afrique <strong>et</strong> c’est ce que révèle les<br />

premières actions qu’il a posées un<br />

mois seulement après l’accession <strong>de</strong><br />

M. Martelly à la prési<strong>de</strong>nce avec la<br />

mise sur pied <strong>de</strong> la surtaxe sur les<br />

appels internationaux entrants qui a<br />

déjà rapporté a son entreprise un joli<br />

pactole <strong>de</strong> plusieurs millions <strong>de</strong> dollars<br />

réalisés en Haïti en moins <strong>de</strong> dix<br />

mois <strong>et</strong> dont il se sert pour « arroser<br />

» certains parlementaires comme l’ont<br />

laissé entendre publiquement sénateurs<br />

<strong>et</strong> députés. Gagner honnêtement<br />

<strong>de</strong> l’argent n’est pas un mal en<br />

soi. <strong>Mai</strong>s dans un pays aux maigres<br />

ressources comme Haïti, vouloir gagner<br />

<strong>de</strong>s millions en utilisant l’appareil<br />

étatique à son profit, ce n’est plus un<br />

défaut, c’est un crime Nous avions<br />

déjà fait l’expérience <strong>de</strong> ces sordi<strong>de</strong>s<br />

aigrefins au pouvoir.<br />

N’est pas corrupteur qui veut.<br />

Pour l'être, il faut disposer <strong>de</strong> moyens.<br />

Est-ce pourquoi la corruption profite<br />

davantage au corrupteur qu'au corrompu.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier certes en profite,<br />

car il participe <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ombées <strong>de</strong> la corruption.<br />

Toutefois, il ne peut bénéficier<br />

que dans les limites <strong>et</strong> les conditions<br />

imposées par le corrupteur, lequel est<br />

le principal bénéficiaire. Quand la corruption<br />

atteint <strong>de</strong>s grands corps <strong>de</strong><br />

l’État, Parlement, Conseil électoral par<br />

exemple, elle modifie certainement les<br />

règles <strong>du</strong> jeu démocratique, ne profite<br />

qu’au seul corrupteur <strong>et</strong> m<strong>et</strong> acquis <strong>et</strong><br />

institutions démocratiques en péril.<br />

Il y a eu une accumulation <strong>de</strong><br />

faits curieux, vérifiés <strong>et</strong> vérifiables<br />

qui suscitent une suspicion légitime.<br />

Nous r<strong>et</strong>iendrons les plus importants.<br />

En plus <strong>de</strong> l’empressement mis par la<br />

commission <strong>de</strong> ratification <strong>de</strong> la chambre<br />

<strong>de</strong>s députés, les accusations <strong>de</strong><br />

corruption venant <strong>de</strong> parlementaires<br />

eux-mêmes, c'est ce fait ahurissant<br />

où le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Sénat M. Simon<br />

Dieuseul Desras incite ses collègues à<br />

violer la constitution en leur soum<strong>et</strong>tant<br />

une proposition visant à prolonger<br />

le mandat <strong>de</strong>s sénateurs sortants,<br />

au mépris <strong>de</strong> l’article 111 - 8 <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

Constitution stipulant qu' « en aucun<br />

cas la chambre <strong>de</strong>s députés ou le Sé-<br />

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nat ne peut être dissous, ni le mandat<br />

<strong>de</strong> leurs membres prorogé.. » Ce, dans<br />

le but évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre à ces <strong>de</strong>rniers,<br />

sachant qu’ils étaient acquis à<br />

la cause <strong>du</strong> premier ministre, <strong>de</strong> pouvoir<br />

m<strong>et</strong>tre tout leur poids dans la balance<br />

au moment <strong>du</strong> vote. C<strong>et</strong>te proposition<br />

ayant été rej<strong>et</strong>ée <strong>et</strong> le mandat <strong>de</strong><br />

ces sénateurs prenant fin en ce <strong>jour</strong> <strong>du</strong><br />

8 mai, il y a eu alors, tou<strong>jour</strong>s avec<br />

les mêmes motivations à la base, c<strong>et</strong>te<br />

précipitation <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’examen<br />

<strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong> politique générale<br />

quitte c<strong>et</strong>te fois-ci à violer les règlements<br />

intérieurs <strong>du</strong> Sénat prévoyant<br />

le dépôt <strong>du</strong> document 48 heures<br />

avant la séance. Là encore, <strong>du</strong> cirque,<br />

mais peu cocasse. Il y a <strong>de</strong>s limites<br />

qu’on s’impose lorsqu’on occupe ou<br />

lorsqu’on est appelé à exercer une<br />

haute fonction officielle. Le pays a<br />

besoin, pour s’en sortir, d'institutions<br />

démocratiques soli<strong>de</strong>s.<br />

En eff<strong>et</strong>, que sert-il à une population<br />

d’élire un parlement s'il ne parvient<br />

plus à remplir son rôle principal<br />

qui est <strong>de</strong> contrôler l’activité gouvernementale<br />

; que lui sert-il d’aller voter,<br />

si en bout <strong>de</strong> piste, la majorité <strong>de</strong><br />

ceux qu'elle a contribués à faire élire<br />

ne veille que sur leurs propres p<strong>et</strong>its<br />

intérêts mesquins, changent sans vergogne<br />

leur fusil d’épaule <strong>et</strong> s'alignent<br />

sur les <strong>de</strong>si<strong>de</strong>rata <strong>de</strong> l'exécutif. Ne disposant<br />

alors plus <strong>de</strong> choix véritables,<br />

on assistera à une désaffection <strong>de</strong> la<br />

participation populaire pour tout ce<br />

qui concerne les affaires politiques <strong>de</strong><br />

son pays (groupements, associations,<br />

organisations politiques) une démobilisation<br />

apparente qui se manifeste<br />

surtout lors <strong>de</strong>s joutes électorales.<br />

L’existence <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> pression<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> partis politiques structurés, la<br />

compétition entre ces <strong>de</strong>rniers <strong>et</strong> la<br />

participation populaire sont <strong>de</strong>s éléments<br />

indissociables <strong>de</strong> la construction<br />

démocratique. Dès lors qu’ils<br />

disparaissent <strong>du</strong> paysage politique, la<br />

tentation est alors gran<strong>de</strong> pour le pouvoir<br />

<strong>de</strong> combler ce vi<strong>de</strong>, en constituant<br />

un parti unique <strong>et</strong> en en profitant<br />

pour éliminer toute forme <strong>de</strong> concurrence<br />

politique qui justement aurait<br />

pu servir à limiter les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

corruption. Ce n’est pas compliqué :<br />

tout parti ou tout homme politique<br />

qui a <strong>de</strong>s adversaires en face <strong>de</strong> lui<br />

est continuellement sur ses gar<strong>de</strong>s sachant<br />

qu’il peut se faire pincer pour<br />

n’importe quel p<strong>et</strong>it écart, verbal ou<br />

autre. Il sait que les erreurs, tôt ou<br />

tard, se payent en politique. Donc<br />

qu'il risque d’être pénalisé soit par un<br />

échec aux urnes, soit par la prison,<br />

l’exil ou la mort. Tout dépend <strong>du</strong> pays<br />

dans lequel il se trouve. Si c’est un<br />

pays aux structures démocratiques,<br />

soli<strong>de</strong>s, ce sera comme dans bien <strong>de</strong>s<br />

cas un échec aux urnes, rarement la<br />

prison, mais cela arrive. Si c’est dans<br />

un pays où les structures démocratiques<br />

sont faibles, le choix est difficile<br />

: c’est souvent la prison, l’exil ou<br />

la mort. <strong>Mai</strong>s ce qui est certain, c'est<br />

que la perte <strong>du</strong> pouvoir dans ces conditions<br />

est souvent définitive. Alors<br />

que dans un système démocratique<br />

structuré, non seulement le r<strong>et</strong>our aux<br />

affaires est possible (pas obligatoirement<br />

en la personne <strong>du</strong> seul <strong>et</strong> unique<br />

chef), mais on y travaille, dans les<br />

limites <strong>de</strong>s prescrits constitutionnels,<br />

que dans ce but. C'est l'alternance<br />

politique: un ferment pour la construction<br />

d'un état <strong>de</strong> droit, un levain<br />

pour le développement économique <strong>et</strong><br />

humain.<br />

Nous conclurons en reprenant<br />

ce que nous avions déjà dit dans un<br />

article précé<strong>de</strong>nt à son suj<strong>et</strong>: « Derrière<br />

un dirigeant corrompu, ce sont<br />

les règles <strong>de</strong> passation <strong>de</strong>s marchés<br />

publics, les conditions <strong>de</strong> négociation<br />

<strong>de</strong>s contrats publics, ou encore<br />

l'octroi <strong>de</strong>s concessions d'exploitation<br />

<strong>de</strong>s sous-sols qui sont corrompus, au<br />

sens premier <strong>du</strong> terme. Ces actes <strong>de</strong><br />

corruption annihilent toute possibilité<br />

<strong>de</strong> développement démocratique <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> construction d'un État <strong>de</strong> droit.<br />

Les régimes ayant pratiqué la corruption<br />

<strong>et</strong> les détournements à gran<strong>de</strong><br />

échelle ont bâti leur domination sur<br />

le clientélisme, l'achat <strong>du</strong> silence,<br />

l'asservissement <strong>du</strong> système judiciaire<br />

<strong>et</strong>/ou l'oppression <strong>de</strong>s opposants <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s médias, ré<strong>du</strong>isant à néant l'espace<br />

<strong>du</strong> débat public. »<br />

Si le paysage politique haïtien<br />

<strong>de</strong>vait épouser ces nouveaux contours,<br />

alors il faudrait se préparer à<br />

entamer un requiem pour la démocratie<br />

en Haïti. Dans c<strong>et</strong>te nouvelle conjoncture,<br />

une chose r<strong>et</strong>ient pourtant<br />

notre attention, c’est l’inertie, peutêtre<br />

<strong>du</strong>e à la morosité ambiante (traumatismes<br />

post séisme, insécurité,<br />

averses, inondations, glissements <strong>de</strong><br />

terrain, maisons éventrées, insalubrité,<br />

<strong>et</strong>c.) avec laquelle les secteurs<br />

dynamiques <strong>de</strong> la société réagissent<br />

face à c<strong>et</strong>te nouvelle donne.<br />

Les lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong>s organisations<br />

<strong>de</strong> la société civile, les lea<strong>de</strong>rs <strong>de</strong>s<br />

partis politiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s organisations<br />

religieuses gagneraient pourtant à se<br />

réveiller. Si nous étions dépourvus<br />

d'informations relatives aux exploits<br />

<strong>de</strong> M. Lamothe en Afrique, nous serions<br />

quittes <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> ne pas<br />

être vigilants, mais puisque nous en<br />

disposons, nous sommes bien obligés<br />

d’être sur nos gar<strong>de</strong>s... Quel homme<br />

d’affaires investit à fonds per<strong>du</strong> ?<br />

Tous ces millions décaissés, tous ces<br />

efforts déployés avec une si féroce<br />

détermination pour forcer les portes<br />

<strong>du</strong> <strong>de</strong>stin visent peut-être un objectif<br />

supérieur dont on ne peut <strong>de</strong>viner les<br />

contours <strong>et</strong> que, pour le moment, seul<br />

connaît M. Lamothe.<br />

Une chose est sûre. Aucun prési<strong>de</strong>nt<br />

ne pourrait accepter trop longtemps<br />

que son premier ministre lui<br />

fasse <strong>de</strong> l’ombre. Or M. Lamothe, le<br />

bicolore tou<strong>jour</strong>s en arrière-plan dans<br />

ses photos, est en train <strong>de</strong> voler la ved<strong>et</strong>te<br />

au prési<strong>de</strong>nt Martelly. Pendant<br />

combien <strong>de</strong> temps celui-ci, avec son<br />

ego surdimensionné, pourra-t-il encore<br />

fermer les yeux ?<br />

9 <strong>Mai</strong> 2012<br />

* Texte <strong>de</strong> Edner Paillère paru<br />

sur le Blog d’Ella Perrard le 10 mai<br />

2012, <strong>et</strong> repro<strong>du</strong>it dans Haïti Reconstruction.<br />

RADIO<br />

PA NOU<br />

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Suite <strong>de</strong> la page (12)<br />

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vis-à-vis <strong>de</strong> l’Afrique. Ce jugement, au<br />

fond, n’est qu’une mauvaise appréciation<br />

<strong>de</strong>s réalités. Aucun locataire <strong>de</strong><br />

l’Elysée n’est disposé, compte tenu <strong>de</strong><br />

l’importance <strong>de</strong> l’Afrique dans la politique<br />

française, à lever la main. Tous<br />

ont eu <strong>et</strong> auront une politique ouvertement<br />

ou secrètement d’exploitation <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> mépris à l’égard <strong>de</strong> l’Afrique tant<br />

que les africains ne déci<strong>de</strong>ront pas d’y<br />

m<strong>et</strong>tre fin.<br />

Qu’elle soit ouverte ou discrète,<br />

la domination c’est la domination. Le<br />

Hard Power (puissance militaire) qu’on<br />

peut attribuer à Sarkozy ou le Soft<br />

Power (diplomatie d’influence) qu’on<br />

peut attribuer à Hollan<strong>de</strong> sont appelés<br />

à pro<strong>du</strong>ire le même résultat : le<br />

renforcement d’une Afrique au service<br />

<strong>de</strong> la France. Il faut souligner que le<br />

Soft Power, grâce à sa discrétion <strong>et</strong> ses<br />

pratiques <strong>de</strong> réseaux, avançant un discours<br />

apaisant <strong>et</strong> visiblement pacifique<br />

<strong>et</strong> humanitaire à la bouche, se révèle<br />

très souvent plus efficace <strong>et</strong> moins<br />

saisissable que le bruit <strong>et</strong> les canons<br />

déployés par le Hard Power. Ce serait<br />

donc une grave erreur <strong>de</strong> penser que<br />

parce que le nouveau prési<strong>de</strong>nt français<br />

a un style différent, une métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> travail différent il serait porteur <strong>de</strong><br />

la rupture. La France, puissance nucléaire,<br />

qu’elle soit dirigée par la Gauche<br />

ou la Droite, le Centre ou les Extrêmes<br />

utilise <strong>et</strong> utilisera les <strong>de</strong>ux pratiques alternativement<br />

ou simultanément si les<br />

circonstances le comman<strong>de</strong>nt. Elle ne<br />

se débarrassera pas <strong>de</strong> ses attributs <strong>de</strong><br />

puissance pour faire plaisir à on ne sait<br />

quel peuple.<br />

Toutes les sociétés qui se sont affranchies<br />

<strong>de</strong> la tutelle extérieure l’ont<br />

fait par leurs propres actions. Des actions<br />

endogènes qui, peut-être, finissent<br />

par la conclusion d’un accord ou<br />

un traité autour d’une table <strong>et</strong> endiguant<br />

ou paralysant ainsi la capacité <strong>de</strong><br />

nuisance <strong>de</strong>s attributs <strong>de</strong> puissance que<br />

déploient jusque-là leurs détenteurs.<br />

Visiblement, nous autres Africains<br />

aimons la liberté donnée, <strong>de</strong>s indépendances<br />

octroyées <strong>et</strong> pas conquises <strong>de</strong><br />

hautes luttes. En voulant la liberté<br />

sans en payer le prix, nous faisons le<br />

choix <strong>de</strong> la servitu<strong>de</strong> pour tou<strong>jour</strong>s.<br />

Car, quiconque confie la décision <strong>de</strong> sa<br />

libération à son maître est condamné<br />

pour tou<strong>jour</strong>s à la servitu<strong>de</strong>. Il en est<br />

ainsi aussi bien <strong>de</strong>s indivi<strong>du</strong>s que <strong>de</strong>s<br />

peuples.<br />

Nous voulons tou<strong>jour</strong>s ramer<br />

à contre courant <strong>de</strong>s lois <strong>de</strong> l'histoire.<br />

Nous offrons le visage d’un peuple qui<br />

n'a rien compris <strong>et</strong> qui ne veut rien<br />

comprendre dans un mon<strong>de</strong> où être<br />

faible signifie disparaître <strong>et</strong> avoir <strong>de</strong>s<br />

maîtres signifie misère, appauvrissement,<br />

sous-développement éternel. En<br />

nous présentant en agneaux dans un<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> loups, nous faisons <strong>de</strong> la<br />

provocation en direction <strong>de</strong>s loups.<br />

Les peuples qui trouvent <strong>de</strong>s solutions<br />

à leurs problèmes ne sont pas<br />

ceux qui atten<strong>de</strong>nt qu’une puissance<br />

ouvertement coloniale leur ouvre les<br />

portes <strong>du</strong> paradis. Ce ne sont pas ceux<br />

qui espèrent que <strong>de</strong> bons esprits finiront<br />

par surgir dans la métropole pour m<strong>et</strong>tre<br />

définitivement fin à leur exploitation ou<br />

leur apportent un « léger mieux ». Au<br />

contraire, ce sont les peuples qui se rassemblent,<br />

qui font leur unité <strong>et</strong> se battent<br />

pour refaire leur unité territoriale.<br />

Ce sont les peuples qui maîtrisent leur<br />

espace, qui l’occupent effectivement<br />

<strong>et</strong> le protègent par <strong>de</strong>s dispositifs aussi<br />

bien juridiques que militaires. Ce n’est<br />

qu’à ce prix que ces peuples peuvent<br />

constituer <strong>de</strong>s entités vivantes, soli<strong>de</strong>s,<br />

autonomes, respectées <strong>et</strong> peuvent<br />

échanger avec les autres sur la base <strong>de</strong><br />

l’égalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> confiance. Le reste n’est<br />

qu’ignorance suicidaire. En espérant la<br />

natte <strong>de</strong>s autres, on finit par dormir à<br />

même le sol.<br />

Nous avons affaire à un système<br />

avec <strong>de</strong>s ramifications diverses <strong>et</strong> non<br />

à un indivi<strong>du</strong>, tout puissant prési<strong>de</strong>nt<br />

fut-il. Et ce système françafricain ne<br />

bougera pas tant que nous, africains,<br />

resterons immobiles. La mission libératrice<br />

nous revient. Ou bien nous sommes<br />

capables <strong>de</strong> la mener <strong>et</strong> nous serons<br />

maîtres <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>stin collectif,<br />

ou bien nous en sommes incapables <strong>et</strong><br />

dans ce cas nous serons condamnés à<br />

espérer vainement <strong>de</strong>s réformes promises<br />

par nos dominateurs.<br />

RAPPEL: Hollan<strong>de</strong> a dirigé le<br />

Parti Socialiste français en tant que<br />

Premier Secrétaire <strong>de</strong> 1997 à 2008. Il<br />

n'a pas opposé <strong>de</strong> résistance à la politique<br />

française en Afrique. Le parti socialiste<br />

n'ém<strong>et</strong> jusqu'ici que <strong>de</strong> molles<br />

critiques contre la Françafrique faite<br />

<strong>de</strong> hold-up électoraux, <strong>de</strong> coups d'état,<br />

<strong>de</strong> corruption, <strong>de</strong> pillage <strong>de</strong>s richesses<br />

africaines par les entreprises françaises<br />

avec la complicité <strong>de</strong>s tyrans au pouvoir.<br />

Récemment, François Hollan<strong>de</strong> a<br />

soutenu les guerres <strong>de</strong> la France contre<br />

la Libye <strong>et</strong> la Côte d'Ivoire. Pour<br />

François Hollan<strong>de</strong>, le prési<strong>de</strong>nt Laurent<br />

Gbagbo est infréquentable <strong>et</strong> se comporte<br />

comme un "dictateur, il n’y a pas<br />

d’autres mots, il n'a aucune place dans<br />

les réunions socialistes au plan international".<br />

Les intérêts français avant tout!<br />

C'est normal.<br />

La JUDA 10 mai 2012<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15


Insurgeons-nous !<br />

Suite <strong>de</strong> la page (11)<br />

<strong>de</strong> ville. Occupent les mairies. Laissent<br />

les banques s’effondrer. Assiègent le<br />

Parlement. Tentent <strong>de</strong> s’auto-organiser,<br />

<strong>de</strong> se réapproprier <strong>de</strong> manière autogestionnaire<br />

leur outil <strong>de</strong> travail. Pour<br />

soi, ses proches, ses enfants. Et <strong>de</strong>s<br />

personnes meurent. Des jeunes meurent.<br />

Des mères meurent. Des chômeurs<br />

meurent. Des migrants meurent. Des<br />

enfants meurent. Le peuple meurt. De<br />

faim. De matraques. De froid. De grena<strong>de</strong>s<br />

explosives. De solitu<strong>de</strong>. De lacrymogènes<br />

asphyxiants. De désespoir.<br />

De voltigeurs.<br />

La « crise » <strong>de</strong> 1929 a amené au<br />

nazisme, au franquisme, au fascisme.<br />

Qui ont vaincu <strong>et</strong> régné sur la répression<br />

<strong>de</strong> révolutions <strong>et</strong> la mort <strong>de</strong> peuples<br />

entiers. Et un premier régime fasciste<br />

vainqueur <strong>de</strong> la mort d’une révolution<br />

<strong>et</strong> d’un peuple entier justifie la victoire<br />

<strong>et</strong> le règne <strong>de</strong> tous les régimes fascistes.<br />

Franco a vaincu <strong>et</strong> régné sur la mort <strong>de</strong><br />

la vague révolutionnaire <strong>de</strong> 1936 en<br />

Espagne. Hitler, Pétain, Mussolini, Staline<br />

ont vaincu <strong>et</strong> régné par la victoire<br />

<strong>et</strong> le règne <strong>de</strong> Franco. Le fascisme européen<br />

a vaincu <strong>et</strong> régné sur le fascisme<br />

espagnol, qui fut le <strong>de</strong>rnier à mourir.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, <strong>de</strong> nouveau, plus<br />

<strong>de</strong> 80 ans après la « gran<strong>de</strong> crise » <strong>de</strong><br />

1929, voici <strong>de</strong> nouveau la « gran<strong>de</strong><br />

crise ». Européenne, mondiale, planétaire.<br />

Et au<strong>jour</strong>d’hui, <strong>de</strong> nouveau, plus<br />

que jamais, ils font <strong>de</strong> l’écrasement <strong>de</strong><br />

la révolte <strong>et</strong> la mort <strong>du</strong> peuple grec la<br />

condition nécessaire pour la victoire <strong>et</strong><br />

le règne <strong>du</strong> fascisme en Grèce. Et un<br />

premier régime fasciste vainqueur <strong>de</strong> la<br />

mort d’une révolution <strong>et</strong> d’un peuple<br />

entier justifie la victoire <strong>et</strong> le règne <strong>de</strong><br />

tous les régimes fascistes. Si le fascisme<br />

vainc <strong>et</strong> règne en Grèce, les régimes<br />

fascistes vont vaincre <strong>et</strong> régner dans<br />

toute l’Europe.<br />

Le combat <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s<br />

femmes, simples, anonymes, grecques<br />

est le combat <strong>de</strong> tous les hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

toutes les femmes, simples, anonymes,<br />

d’Europe <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là. Le combat <strong>du</strong><br />

peuple grec est le combat <strong>de</strong> tous les<br />

peuples d’Europe <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là. Laisser<br />

écraser la révolte <strong>du</strong> peuple grec <strong>et</strong> sa<br />

mort est laisser écraser toute possibilité<br />

<strong>de</strong> révolte <strong>de</strong>s peuples d’Europe <strong>et</strong> au<strong>de</strong>là,<br />

<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre leur mort. Laisser la<br />

victoire <strong>du</strong> fascisme en Grèce, c’est laisser<br />

la victoire <strong>du</strong> fascisme dans toute<br />

l’Europe. Ce fut le cas avec la « crise<br />

» <strong>de</strong> 1929 <strong>et</strong> la victoire <strong>de</strong> Franco sur<br />

la révolution espagnole. Ce sera le cas<br />

avec la « crise » actuelle <strong>et</strong> la victoire<br />

<strong>du</strong> fascisme sur la révolte grecque. Et la<br />

révolte grecque, seule, isolée, abandonnée,<br />

comme le fut la révolution espagnole<br />

en 1936, sera réprimée, écrasée,<br />

exterminée. Être solidaire <strong>et</strong> combattre<br />

pour le peuple grec, c’est être solidaire<br />

<strong>et</strong> combattre pour tous les peuples<br />

d’Europe, pour tous les hommes <strong>et</strong><br />

toutes les femmes, simples, anonymes,<br />

d’Europe. Pour soi, ses proches, ses enfants.<br />

De leur crise à notre austérité. De<br />

Integrated Technology Center<br />

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notre austérité à notre résistance.<br />

Nous nous adressons à tous <strong>et</strong> à chacun,<br />

<strong>de</strong> ceux qui cherchent <strong>du</strong> travail<br />

ou en ont un, <strong>de</strong> ceux qui veulent s’en<br />

sortir ou qui croient s’en être sortis, <strong>de</strong><br />

ceux qui craquent dans les Pôle Emploi<br />

ou craquent <strong>de</strong> leurs conditions <strong>de</strong><br />

boulot, <strong>de</strong> ceux qui n’ont pas le temps<br />

<strong>de</strong> rêver ou <strong>de</strong> ceux qui n’en peuvent<br />

plus <strong>du</strong> rêve marchandisé, <strong>de</strong> ceux qui<br />

galèrent déjà à nourrir leur famille ou<br />

<strong>de</strong> ceux qui n’osent pas avoir d’enfants<br />

en ayant déjà <strong>du</strong> mal à se nourrir euxmêmes,<br />

<strong>de</strong> ceux pris dans la routine<br />

sans fin <strong>du</strong> travail ou <strong>de</strong> ceux pris dans<br />

la routine sans fin <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong><br />

travail, <strong>de</strong> ceux à qui on reproche <strong>de</strong><br />

vivre au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> leurs moyens ou <strong>de</strong><br />

ceux qui n’ont pas <strong>du</strong> tout <strong>de</strong> moyens<br />

ni <strong>de</strong> vie, <strong>de</strong> ceux qui n’ont pas <strong>de</strong> travail<br />

en étant surdiplômés ou <strong>de</strong> ceux<br />

qui n’ont pas <strong>de</strong> travail sans aucun<br />

diplôme, à tous <strong>et</strong> à chacun donc qui<br />

veulent s’en sortir <strong>et</strong> vivre avec le minimum<br />

<strong>de</strong> décence.<br />

Nous nous adressons à tous<br />

<strong>et</strong> à chacun, effrayés ou ignorants<br />

<strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> qui s’embrase, sympathisants<br />

ou fuyants <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong><br />

qui s’effondre, assommés <strong>de</strong> mots<br />

quotidiens martelés par <strong>de</strong>s gens<br />

inconnus <strong>de</strong>rrière l’écran <strong>de</strong> la télé<br />

d’Etat, tels « crise », « sécurité »,<br />

« stabilité », « catastrophe », « chômage<br />

», « insécurité », « urgence »,<br />

« désastre », « économie », « bourses<br />

», « marchés », qui s’alternent<br />

dans l’indifférence médiatique avec<br />

« football », « stars », « people »,<br />

« nouvel écran plat ». A tous ceux<br />

qui n’ont pas le temps <strong>de</strong> parler<br />

avant qu’on parle à leur place. A<br />

tous ceux qui n’ont pas le temps<br />

<strong>de</strong> vivre avant qu’on les détermine<br />

à leur place. A tous ceux qui<br />

craquent <strong>et</strong> à qui on parle comme<br />

<strong>de</strong>s enfants attardés. Depuis 2008<br />

<strong>et</strong> les nouvelles offensives, tou<strong>jour</strong>s<br />

plus violentes, <strong>du</strong> Capital à travers<br />

le mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> nouveaux élans <strong>de</strong> résistance<br />

populaire se confrontent à<br />

la bourgeoisie régnante <strong>et</strong> à l’Etat<br />

répressif. La spirale <strong>de</strong>s troubles<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te guerre <strong>de</strong> classe a commencé<br />

dans le «mon<strong>de</strong> arabe» avec<br />

les révolutions en Tunisie, Egypte,<br />

Lybie, Bahrein, Syrie, qui continuent<br />

encore. Pour balayer tous leurs<br />

ennemis. Elle a touché les Etats-<br />

Unis <strong>de</strong> « Occupy Wall Stre<strong>et</strong> » à<br />

« Occupy Oakland » <strong>et</strong> l’Europe où<br />

le massacre capitaliste <strong>de</strong>s peuples<br />

a commencé en Grèce. A mesure<br />

que la crise <strong>et</strong> la casse sociale<br />

s’aggravent, <strong>de</strong>s villes s’embrasent<br />

<strong>et</strong> la révolte s’étend. En huit mois,<br />

<strong>de</strong> l’été 2011 au printemps 2012,<br />

les capitales européennes <strong>de</strong>s pays<br />

les plus touchés socialement ont<br />

brûlé : Londres <strong>du</strong> 6 au 11 août<br />

2011, Rome le 15 octobre 2011,<br />

Athènes le 12 février 2012, Barcelone<br />

<strong>et</strong> Madrid le 29 mars 2012.<br />

La grève générale illimitée reste la<br />

première arme révolutionnaire <strong>de</strong><br />

notre classe. C’est la seule arme qui<br />

peut faire changer la peur <strong>de</strong> camp<br />

: par le blocage <strong>de</strong> leur économie,<br />

l’expropriation <strong>de</strong>s richesses <strong>et</strong> la<br />

réappropriation <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> travail,<br />

alors c’est la bourgeoisie qui a peur<br />

<strong>et</strong> nous envoie toutes leurs polices.<br />

Un mon<strong>de</strong>. Deux classes.<br />

Une guerre.<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> « vous », il n’y a pas<br />

« les autres », il n’y a pas « c’est la<br />

vie », il n’y a pas « là-bas », il n’y a pas<br />

« <strong>de</strong> toute façon », il n’y a qu’un nous.<br />

Nous. Nous qui travaillons <strong>et</strong> galérons,<br />

nous à qui « les fins <strong>de</strong> mois » est une<br />

question quasi-existentielle, nous qui<br />

sommes <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s femmes,<br />

simples, anonymes, qui voulons avant<br />

tout nous en sortir. Nous qui voulons<br />

avant tout nous nourrir, nous loger,<br />

nous vêtir, avoir <strong>de</strong>s enfants sans nous<br />

sacrifier ni les sacrifier. Et nous sommes<br />

ces hommes, ces femmes, simples,<br />

anonymes, avant d’être <strong>de</strong>s « clients »,<br />

<strong>de</strong>s « élèves », <strong>de</strong>s « ménages », <strong>de</strong>s<br />

« citoyens », <strong>de</strong>s « consommateurs »,<br />

<strong>de</strong>s « actifs », <strong>de</strong>s « inactifs », <strong>et</strong> nous<br />

avons <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie communes.<br />

Pour combler nos nécessités humaines,<br />

pour nous vêtir, nous loger, nous nourrir,<br />

subvenir à nos enfants, nous <strong>de</strong>vons<br />

travailler ou chercher <strong>du</strong> travail.<br />

Notre quotidien, nos conditions <strong>de</strong> vie<br />

sont communs : locataires pour nous<br />

loger, consommateurs pour nous nourrir<br />

<strong>et</strong> nous vêtir, salariés pour pouvoir<br />

être locataires <strong>et</strong> consommateurs. Ceux<br />

sans travail n’ont droit ni à se loger, ni<br />

à se vêtir, ni à se nourrir, ni à subvenir<br />

leurs enfants.<br />

Nous, c’est tous ceux qui se sont<br />

posés au moins une fois la question<br />

« comment s’en sortir ? ». Dans chaque<br />

quartier, dans chaque ville, dans<br />

chaque pays, sur chaque continent,<br />

nous sommes la masse innombrable<br />

qui nous posons au moins une fois la<br />

question « comment s’en sortir ? ».<br />

Et dans chaque ville, dans chaque<br />

pays, sur chaque continent, il y a une<br />

poignée <strong>de</strong> personnes qui ne se sont jamais<br />

posées c<strong>et</strong>te question. Une caste.<br />

Une oligarchie. Une classe séparée. Ils<br />

sont riches, l’ont tou<strong>jour</strong>s été <strong>et</strong> ne se<br />

posent que leur seule question possible<br />

: « comment être encore plus riche ? ».<br />

C<strong>et</strong>te poignée <strong>de</strong> personnes, nous ne les<br />

croisons jamais dans notre quotidien,<br />

ils ne font pas partie <strong>de</strong> nos vies. Pourtant<br />

ce sont elles qui déterminent selon<br />

leurs nécessités propres <strong>et</strong> leur seule<br />

question toute la réalité quotidienne<br />

<strong>de</strong> nos vies. Ce sont les grands propriétaires,<br />

les PDG, les grands patrons,<br />

les multinationales, les directeurs banquiers,<br />

les chefs d’Etat, les ministres,<br />

les députés, les sénateurs, les préf<strong>et</strong>s.<br />

Les puissants. Tous ceux-ci étant au<br />

service exclusif <strong>de</strong> ceux plus riches <strong>et</strong><br />

plus puissants encore, les déci<strong>de</strong>urs <strong>du</strong><br />

mon<strong>de</strong>, les déci<strong>de</strong>urs <strong>du</strong> sort <strong>de</strong> la planète<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> peuples entiers, <strong>et</strong> <strong>de</strong> nos vies<br />

particulières. Ces déci<strong>de</strong>urs sont encore<br />

plus invisibles, n’ont ni nom ni visage,<br />

<strong>et</strong> ont créé toutes sortes d’instance en<br />

abréviation pour augmenter leur puissance<br />

<strong>et</strong> leur richesse, ces instances qui<br />

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n’ont <strong>de</strong> sens réel pour nous que comme<br />

abréviation : FMI, OMC, UE, G8,<br />

S&P, BCE, CEE, ALENA, ONU, OCDE...<br />

Il y a nous, la classe <strong>de</strong>s exploités.<br />

Il y a eux, la classe <strong>de</strong>s exploiteurs. Et il<br />

n’y a <strong>de</strong> rapport entre ces <strong>de</strong>ux classes<br />

qu’un rapport <strong>de</strong> guerre.<br />

Nous sommes ceux qui dès<br />

l’enfance parfois se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt «comment<br />

s’en sortir», <strong>et</strong> ils sont ceux qui<br />

déci<strong>de</strong>nt à notre place comment nous<br />

<strong>de</strong>vons vivre <strong>et</strong> déterminent comment,<br />

à notre place, «s’en sortir». Selon leurs<br />

critères, leurs nécessités, leurs exigences<br />

: <strong>de</strong>venir plus puissant encore,<br />

<strong>de</strong>venir plus riche encore. Et à partir<br />

<strong>de</strong> là calculer, investir, écraser. Ces<br />

critères, ces nécessités, ces exigences,<br />

ne sont pas les nôtres. Les nôtres sont :<br />

se nourrir, se vêtir, se loger, subvenir à<br />

nos enfants. Et à partir <strong>de</strong> là rencontrer,<br />

voyager, aimer.<br />

Nous sommes ceux qui «sont<br />

payés», ils sont ceux qui «payent» ;<br />

nous sommes ceux qui construisent,<br />

ils sont ceux qui se pavanent ; nous<br />

sommes ceux qui pro<strong>du</strong>isent, ils sont<br />

ceux qui se goinfrent ; nous sommes<br />

ceux qui travaillent, ils sont ceux qui<br />

se dorlotent ; nous sommes ceux qui<br />

tiennent le plateau, ils sont ceux qui se<br />

servent ; nous sommes ceux qui cirent<br />

leurs chaussures, érigent leurs palaces,<br />

gèrent leurs dossiers, récurent leurs chiottes,<br />

administrent leurs ren<strong>de</strong>z-vous,<br />

rédigent leurs mémoires, médiatisent<br />

leurs débats, assurent leur sécurité,<br />

pro<strong>du</strong>isent leurs intérêts, suent leurs<br />

richesses, votent leurs puissances, applaudissent<br />

leurs discours, remercient<br />

leurs promesses, atten<strong>de</strong>nt leurs patiences,<br />

craignent leurs décisions, espèrent<br />

leurs clémences, louent leurs<br />

propriétés.<br />

Nous sommes ceux qui travaillent,<br />

ils sont ceux qui déci<strong>de</strong>nt.<br />

Nous sommes ceux qui «acceptent»<br />

l’austérité, ils sont ceux qui la décrètent.<br />

Nous sommes ceux qui sommes licenciés,<br />

ils sont ceux qui le déci<strong>de</strong>nt. Nous<br />

sommes ceux qui créent la richesse, ils<br />

sont ceux qui nous la confisquent. Nous<br />

sommes ceux qui construisent <strong>de</strong>s maisons<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s appartements, ils sont ceux<br />

qui les achètent. Nous sommes ceux<br />

qui payent <strong>de</strong>s loyers, ils sont ceux qui<br />

déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur montant. Nous sommes<br />

ceux qui travaillent la terre <strong>et</strong> le<br />

pain, ils sont ceux qui les détiennent.<br />

Nous sommes ceux qui payent la nourriture,<br />

ils sont ceux qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

tarifs. Nous sommes ceux qui ren<strong>de</strong>nt<br />

possible la gran<strong>de</strong> distribution, ils sont<br />

ceux qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s prix. Nous sommes<br />

ceux qui utilisent les transports en<br />

commun, ils sont ceux qui les ren<strong>de</strong>nt<br />

payants.<br />

Nous sommes ceux qui étudient,<br />

ils sont ceux qui déci<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> contenu <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Nous sommes<br />

ceux qui vont à l’école, ils sont ceux<br />

qui déci<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> contenu <strong>et</strong> <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation. Nous sommes ceux qui<br />

vont dans les hôpitaux, ils sont ceux<br />

qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s moyens <strong>et</strong> <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>de</strong> la santé. Nous leur appartenons.<br />

Nous sommes leurs esclaves-salariés.<br />

Les lois <strong>du</strong> Capital <strong>et</strong> <strong>de</strong> ceux qui le<br />

détiennent, la bourgeoisie, ont fait <strong>de</strong><br />

nous <strong>de</strong>puis plusieurs siècles leur main<br />

d’oeuvre, un prolétariat.<br />

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CHERY’S BROKERAGE<br />

Ils sont ceux qui détiennent les<br />

armes, nous sommes ceux qui les appréhen<strong>de</strong>nt.<br />

Ils sont ceux qui construisent<br />

les prisons, nous sommes ceux<br />

qui les remplissent. Ils sont ceux qui<br />

créent les frontières, nous sommes<br />

ceux qui les subissent. Ils sont ceux qui<br />

licencient, nous sommes ceux qui nous<br />

prennent <strong>de</strong>s lacrymos pour oser l’avoir<br />

refusé. Ils sont ceux qui décrètent les<br />

guerres, nous sommes ceux qui y<br />

meurent.<br />

Ils ont le monopôle <strong>de</strong> la violence<br />

<strong>et</strong> <strong>du</strong> jugement, nous n’avons<br />

que le droit d’être violentés <strong>et</strong> jugés. Ils<br />

nous divisent entre «violents» <strong>et</strong> «nonviolents»<br />

alors que ce sont eux qui ont<br />

matraques <strong>et</strong> gaz pour nous réprimer<br />

tous. Leur violence est légale, la nôtre<br />

est légitime. Leur justice emprisonne,<br />

notre justice sou<strong>de</strong> <strong>et</strong> libère. Leurs polices<br />

servent <strong>de</strong> justice, leur justice sert<br />

<strong>de</strong> paix. Si telle est leur justice, il n’y a<br />

pas <strong>de</strong> paix, mais une terreur policière<br />

qui protège les riches. Si telle est leur<br />

paix, la police est partout <strong>et</strong> la justice<br />

nulle part.<br />

Toute révolte est juste si elle ne<br />

se trompe pas d’ennemis. L’ennemi<br />

n’est pas le « pauvre », « l’arabe » ou la<br />

« banlieue » mais le riche <strong>et</strong> le puissant<br />

qui ont créé la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> le gh<strong>et</strong>tobanlieue<br />

<strong>et</strong> qui ont choisi d’y enfermer<br />

toute personne <strong>de</strong> couleur <strong>et</strong> anciens<br />

colonisés pour maintenir la division.<br />

Avant d’être arabe, noir, blanc,<br />

nous sommes <strong>de</strong>s gens qui veulent<br />

nous en sortir, soumis au même système<br />

qui crée <strong>de</strong> la peur entre nous<br />

pour se faire oublier. Le racisme est<br />

une arme <strong>de</strong>s puissants, <strong>de</strong>s riches <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> l’Etat. Eux qui construisent les murs<br />

qui nous divisent <strong>et</strong> les impasses qui<br />

nous bloquent, les barbelés périphériques<br />

qui nous séparent <strong>et</strong> les polices<br />

qui nous sélectionnent.<br />

La seule violence est celle <strong>de</strong> la<br />

puissance financière qui déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos<br />

vies. La seule violence est celle <strong>de</strong> l’Etat<br />

qui déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre valeur. La seule violence<br />

est celle <strong>de</strong> la police qui déci<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

notre « paix ». Face à cela, toute notre<br />

résistance ne sera que défense <strong>et</strong> autodéfense.<br />

Seuls l’Etat <strong>et</strong> le Capital anticipent<br />

notre colère, nous qui avons <strong>du</strong> mal à<br />

anticiper notre propre misère. Ils se dotent<br />

<strong>de</strong> toutes les armes possibles, qui<br />

tuent <strong>et</strong> assassinent <strong>de</strong> manière «non<br />

létale». Des lycéens per<strong>de</strong>nt leurs yeux<br />

sous les balles en caoutchouc pour<br />

défendre leurs étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s «banlieusards»<br />

per<strong>de</strong>nt leurs vies accusés d’être<br />

pauvres <strong>de</strong> couleur <strong>et</strong> «ex»-colonisés,<br />

<strong>de</strong>s sidérurgistes per<strong>de</strong>nt leur dignité<br />

par les coups <strong>de</strong> matraque pour défendre<br />

leur emploi, <strong>de</strong>s personnes âgées <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong>s enfants se font gazer pour défendre<br />

le droit à la r<strong>et</strong>raite.<br />

Guerre <strong>de</strong> classes, <strong>et</strong> nécessité<br />

font loi. Nécessités humaines <strong>et</strong> naturelles<br />

contre nécessités économiques<br />

<strong>de</strong> profit <strong>et</strong> <strong>de</strong> puissance.<br />

Appel au combat, appel à<br />

l’insurrection.<br />

La « démocratie représentative » est le<br />

nom donné par les puissants à un système<br />

où les règles <strong>du</strong> jeu <strong>et</strong> ses cartes<br />

sont détenues par les riches <strong>et</strong> les puissants.<br />

Et nous qui cherchons à nous en<br />

sortir nous dépendons <strong>de</strong>s cartes sociales<br />

que les riches veulent bien nous<br />

distribuer. <strong>Mai</strong>s ce sont tou<strong>jour</strong>s eux<br />

qui les distribuent. Ce ne sont pas les<br />

cartes qu’il faut changer, mais le jeu luimême.<br />

Parce que nos vies <strong>et</strong> celles <strong>de</strong><br />

nos enfants ne sont pas un jeu. A nous<br />

<strong>de</strong> faire en sorte que les riches ne jouent<br />

plus avec nos vies selon leurs propres<br />

joker <strong>et</strong> leurs propres bonus. C’est eux<br />

qui déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la case <strong>de</strong> départ <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

case d’arrivée <strong>de</strong> chacun d’entre nous,<br />

<strong>et</strong> nous sommes condamnés à respecter<br />

les parcours qu’ils nous distribuent.<br />

Soyons notre propre case <strong>de</strong> départ <strong>et</strong><br />

notre propre case d’arrivée à la fois,<br />

soyons notre propre parcours, éjectons<br />

les riches <strong>et</strong> les puissants <strong>du</strong> jeu. Notre<br />

mon<strong>de</strong> n’est pas le leur, nos nécessités<br />

ne sont pas les leurs, nos envies<br />

<strong>et</strong> nos besoins ne sont pas les leurs.<br />

Déterminons nous-mêmes nos propres<br />

vies. Les « élections démocratiques <strong>et</strong><br />

représentatives » sont l’illusion à nous<br />

faire croire que c’est nous qui maîtrisons<br />

le jeu, alors qu’en réalité les<br />

cartes ne font que changer <strong>de</strong> couleur.<br />

Le « pic » peut <strong>de</strong>venir « carreau » ou<br />

« trèfle », les cartes restent les mêmes,<br />

<strong>et</strong> ce sont tou<strong>jour</strong>s les mêmes qui les<br />

détiennent. Et nous sommes leur mise,<br />

Suite à la page (<strong>18</strong>)<br />

16<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012


A Travers le mon<strong>de</strong><br />

Les bombar<strong>de</strong>ments terroristes <strong>de</strong><br />

Damas: « Ma<strong>de</strong> in USA »<br />

Par Bill Van Auken<br />

« Notre politique est d’essayer<br />

d’accélérer l’arrivée à un point <strong>de</strong><br />

basculement » où le régime syrien <strong>de</strong><br />

Bachar al-Assad est renversé, avait<br />

expliqué en mars <strong>de</strong>rnier le sous-secrétaire<br />

d’Etat américain pour les Affaires<br />

<strong>du</strong> Proche-Orient, Jeffrey Feltman.<br />

On a pu voir jeudi la <strong>de</strong>rnière incarnation<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te politique. Les bombes<br />

dévastatrices placées dans <strong>de</strong>s voitures<br />

<strong>et</strong> qui ont tué 55 personnes <strong>et</strong> fait près<br />

<strong>de</strong> 400 blessés à Damas marquent une<br />

nouvelle étape <strong>de</strong> la campagne impérialiste<br />

criminelle pour un changement<br />

<strong>de</strong> régime en Syrie.<br />

Washington, après avoir détourné<br />

le mouvement <strong>de</strong> protestation,<br />

Les bombes qui ont explosé presque simultanément ont déchiqu<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s<br />

enfants sur le chemin <strong>de</strong> l'école <strong>et</strong> carbonisé <strong>de</strong>s gens dans leur voiture,<br />

qui se rendaient à leur travail dans la capitale syrienne<br />

Des protestations <strong>de</strong><br />

masse en Espagne pour<br />

marquer l’anniversaire<br />

<strong>de</strong>s indignados<br />

Le défilé samedi <strong>de</strong>rnier à Grena<strong>de</strong> [Photo: Alejandro Garcia Montoro]<br />

Jeffrey Feltman, sous-secrétaire<br />

d’Etat américain pour les Affaires<br />

<strong>du</strong> Proche-Orient<br />

qui avait débuté en Syrie en mars <strong>de</strong><br />

l’année <strong>de</strong>rnière, en une tentative pour<br />

en faire un appareil pour l’installation<br />

d’un régime client à Damas, a ensuite<br />

soutenu la formation <strong>de</strong>s « Amis <strong>de</strong> la<br />

Syrie », inspirée d’un groupe international<br />

similaire à celui utilisé lors <strong>de</strong> la<br />

préparation <strong>de</strong> la guerre en Libye.<br />

Washington a déclaré que le Conseil<br />

national syrien (CNS), assortiment<br />

<strong>de</strong> politiciens islamistes issus <strong>de</strong>s Frères<br />

musulmans <strong>et</strong> d’agents vieillissants en<br />

exil, originaires <strong>de</strong> diverses agences<br />

<strong>de</strong> renseignement occi<strong>de</strong>ntales, était<br />

le « représentant légitime » <strong>du</strong> peuple<br />

syrien. Washington a aussi soutenu la<br />

formation <strong>de</strong> la soi-disant Armée syrienne<br />

libre (ASL) pour perpétrer <strong>de</strong>s attaques<br />

armées contre les forces <strong>de</strong> sécurité<br />

syriennes.<br />

Les alliés les plus proches <strong>de</strong><br />

Washington dans le mon<strong>de</strong> arabe, en<br />

l’occurrence les monarchies féodales<br />

dictatoriales <strong>de</strong> l’Arabie saoudite <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

Qatar, ont mis en place un fonds <strong>de</strong> 100<br />

millions <strong>de</strong> dollars dans le but <strong>de</strong> faire<br />

figurer directement sur leur registre <strong>de</strong><br />

personnel à rémunérer les membres <strong>de</strong><br />

Paul J. Jourdan<br />

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Les bombes dévastatrices placées dans <strong>de</strong>s voitures <strong>et</strong> qui ont tué 55<br />

personnes <strong>et</strong> fait près <strong>de</strong> 400 blessés à Damas marquent une nouvelle<br />

étape <strong>de</strong> la campagne impérialiste criminelle pour un changement <strong>de</strong><br />

régime en Syrie<br />

l’ASL tandis que les Etats-Unis annonçaient<br />

l’envoi d’une assistance « non<br />

létale » à ces mêmes forces, comprenant<br />

<strong>de</strong> l’équipement <strong>de</strong> communication<br />

sophistiqué, <strong>de</strong>s lun<strong>et</strong>tes <strong>de</strong> vision<br />

nocturne <strong>et</strong> <strong>du</strong> renseignement américain.<br />

Rien <strong>de</strong> tout cela n’a eu le résultat<br />

souhaité. Dans la plupart <strong>de</strong>s<br />

régions, l’ASL a à peine opposé un<br />

semblant <strong>de</strong> résistance à l’armée syrienne<br />

<strong>et</strong> il n’existe pas le moindre signe<br />

d’un soutien populaire <strong>de</strong> masse pour le<br />

Conseil national syrien.<br />

Alors maintenant on en vient<br />

aux bombar<strong>de</strong>ments terroristes. Les explosions<br />

<strong>de</strong> jeudi à Damas ne sont que<br />

Menez Jean-Jerome<br />

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les <strong>de</strong>rnières en date <strong>et</strong> les plus mortelles<br />

d’une série d’attaques à la bombe<br />

<strong>de</strong> ces quelques <strong>de</strong>rnières semaines.<br />

Vendredi, le gouvernement syrien a<br />

rapporté avoir déjoué un autre attentat<br />

suici<strong>de</strong>, c<strong>et</strong>te fois-ci dans la capitale<br />

commerciale d’Alep, <strong>et</strong> qui impliquait<br />

un véhicule chargé d’une tonne <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi<br />

d’explosifs.<br />

L’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te campagne est<br />

<strong>de</strong> terroriser le peuple syrien <strong>et</strong>, avec<br />

en plus <strong>de</strong>s sanctions unilatérales <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Union européenne,<br />

<strong>de</strong> paralyser l’économie <strong>du</strong> pays afin<br />

<strong>de</strong> créer les conditions d’une implosion<br />

sociale <strong>et</strong> politique. Dans le même<br />

temps, ceci est conçu pour prouver que<br />

l’accord <strong>de</strong> cessez-le-feu <strong>de</strong>s Nations<br />

unies, négocié par l’ancien secrétaire<br />

général <strong>de</strong>s Nations unies Kofi Annan,<br />

ne peut pas marcher.<br />

Deux <strong>jour</strong>s seulement avant les<br />

attaques <strong>de</strong> Damas, Susan Rice, ambassadrice<br />

américaine aux Nations<br />

unies, avait rej<strong>et</strong>é comme étant une «<br />

diversion » les avertissements syriens<br />

concernant <strong>de</strong>s terroristes étrangers arrivant<br />

en Syrie. Elle soulignait dans le<br />

même temps que Washington restait<br />

concentré sur un changement <strong>de</strong> régime<br />

<strong>et</strong> augmenterait son assistance «<br />

non létale » à c<strong>et</strong>te fin.<br />

Comme l’a dit Rice en se référant<br />

au plan d’Annan, Washington ne « m<strong>et</strong><br />

pas tous ses oeufs dans le même panier.<br />

» Il semble à présent que certains <strong>de</strong> ces<br />

«oeufs » aient été en fait <strong>de</strong>s voitures<br />

piégées.<br />

Après le bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

Damas, les médias avaient initialement<br />

accordé une certaine crédibilité<br />

aux déclarations absur<strong>de</strong>s <strong>du</strong> Conseil<br />

national syrien selon lequel le régime<br />

d’Assad avait organisé l’attaque luimême<br />

en tuant un nombre considérable<br />

<strong>de</strong> ses propres forces <strong>de</strong> sécurité.<br />

Le Département d’Etat<br />

s’est trouvé obligé <strong>de</strong> publier une<br />

Suite à la page (<strong>18</strong>)<br />

Par Alejandro López<br />

Des centaines <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> personnes<br />

ont participé samedi dans<br />

<strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> masse dans<br />

plus <strong>de</strong> 80 villes partout en Espagne<br />

pour marquer le premier anniversaire<br />

<strong>du</strong> mouvement <strong>du</strong> 15-M ou <strong>de</strong>s indignados<br />

(indignés).<br />

Il y a un an, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />

jeunes avaient occupé les places<br />

publiques <strong>de</strong> 162 villes partout en<br />

Espagne pour protester contre le chômage,<br />

la corruption <strong>du</strong> système politique<br />

<strong>et</strong> les mesures d’austérité <strong>du</strong><br />

gouvernement, imposées par le Parti<br />

socialiste espagnol (PSOE). Depuis<br />

c<strong>et</strong>te date, les conditions <strong>de</strong> vie n’ont<br />

fait qu’empirer.<br />

Durant les trois premiers mois<br />

<strong>de</strong> l’année, 365.900 personnes ont<br />

per<strong>du</strong> leur emploi. Le chômage est à<br />

présent à 24,4 pour cent <strong>de</strong> la population<br />

active. Le chômage <strong>de</strong>s jeunes<br />

a atteint 50 pour cent, chiffre le plus<br />

élevé <strong>de</strong>s 17 pays <strong>de</strong> la zone euro.<br />

L’actuel gouvernement droitier<br />

<strong>du</strong> Parti populaire (Partido Popular,<br />

PP) a jusqu'ici imposé <strong>de</strong>s mesures<br />

d’austérité totalisant 50 milliards<br />

d’euros (64 milliards <strong>de</strong> dollars), une<br />

« réforme » <strong>du</strong> travail facilitant les licenciements<br />

<strong>et</strong> une augmentation <strong>de</strong><br />

la TVA. Les gouvernements régionaux<br />

ont poursuivi l’offensive contre les<br />

soins <strong>de</strong> santé <strong>et</strong> l’é<strong>du</strong>cation.<br />

La semaine passée le gouvernement<br />

a annoncé la nationalisation<br />

partielle <strong>de</strong> la quatrième plus gran<strong>de</strong><br />

banque <strong>du</strong> pays qui détient 32 milliards<br />

d’euros en actifs immobiliers<br />

dépréciés. Il a aussi déclaré vouloir réaliser<br />

<strong>de</strong>s audits <strong>de</strong> toutes les banques<br />

d’Espagne dans une tentative <strong>de</strong> rétablir<br />

la confiance <strong>et</strong> d’éviter un éventuel<br />

effondrement.<br />

Dans ces conditions, le gouvernement<br />

a mobilisé 2.000 policiers<br />

anti-émeute rien qu’à Madrid<br />

pour empêcher que les manifestants<br />

n’installent <strong>de</strong>s campements comme<br />

ils l’avaient fait l’année <strong>de</strong>rnière.<br />

A Madrid, <strong>de</strong>s dizaines <strong>de</strong> milliers<br />

<strong>de</strong> personnes ont défilé en provenance<br />

<strong>de</strong> différents quartiers pour<br />

converger vers le centre ville. Certains<br />

contingents <strong>de</strong> manifestants avaient<br />

commencé à défiler la veille à partir<br />

<strong>de</strong>s banlieues <strong>de</strong> la capitale. Aucun<br />

chiffre exact n’est connu. Le gouvernement<br />

régional a parlé <strong>de</strong> 30.000<br />

manifestants, mais la place principale,<br />

la Puerta <strong>de</strong>l Sol, qui peut en contenir<br />

40.000 était pleine à craquer. Les rues<br />

adjacentes étaient bondées aussi.<br />

Selon le <strong>jour</strong>nal Diagonal: Les<br />

quatre blocs [<strong>de</strong> manifestants] <strong>de</strong><br />

la manifestation <strong>de</strong> Madrid ont dû<br />

avancer d’une heure l’heure d’arrivée<br />

à la Puerta <strong>de</strong>l Sol afin <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la<br />

place pour les gens qui attendaient sur<br />

les places d’Atocha, San Bernardo, Cibeles<br />

<strong>et</strong> Ópera. La manifestation à la<br />

Puerta <strong>de</strong>l Sol a <strong>du</strong>ré jusqu’aux premières<br />

heures <strong>de</strong> la matinée. »<br />

Les protestataires ont occupé<br />

la Puerta <strong>de</strong>l Sol <strong>et</strong> ont ignoré l’heure<br />

limite fixée à minuit pour se disperser<br />

en scandant « Non, non, non, ils ne<br />

nous représentent pas. »<br />

Ce n'est que vers 5 heures <strong>du</strong><br />

matin dimanche, une fois la gran<strong>de</strong><br />

majorité partie, que la police a violemment<br />

dispersé les manifestants restants,<br />

en interpellant <strong>18</strong> personnes.<br />

On pouvait entendre <strong>de</strong>s cris contre<br />

la police disant, « <strong>Mai</strong>ntenant ils sont<br />

bleus, avant ils étaient gris. » En faisant<br />

référence à la Police nationale<br />

armée créée par le régime fasciste <strong>du</strong><br />

général Francisco Franco.<br />

A Barcelone, la police régionale<br />

a estimé à 45.000 le nombre <strong>de</strong> participants<br />

à la manifestation. Toutefois,<br />

selon Directa il y en avait au moins<br />

136.000 <strong>et</strong> un maximum <strong>de</strong> 155.000<br />

manifestants.<br />

Les slogans enten<strong>du</strong>s le plus<br />

fréquemment étaient dirigés contre les<br />

banques, la monarchie, la répression<br />

policière <strong>et</strong> les coupes dans les soins<br />

<strong>de</strong> santé <strong>et</strong> l’é<strong>du</strong>cation. Il y avait aussi<br />

<strong>de</strong>s slogans pour la libération <strong>de</strong> la<br />

syndicaliste Laura Gómez, emprisonnée<br />

pour avoir organisé un mouvement<br />

<strong>de</strong> grève <strong>du</strong>rant la <strong>de</strong>rnière<br />

grève générale.<br />

On n'a pas vu les <strong>drapeau</strong>x habituels<br />

<strong>de</strong>s syndicats, <strong>de</strong>s partis politiques<br />

<strong>et</strong> le <strong>drapeau</strong> national <strong>de</strong> Catalogne.<br />

De nombreux manifestants<br />

brandissaient <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>roles faites à<br />

la main telles, « M<strong>et</strong>tons fin à c<strong>et</strong>te<br />

dictature, » « Sauv<strong>et</strong>age <strong>de</strong> Bankia ?<br />

Pas avec mon argent, » « Ils ne nous<br />

représentent pas, » <strong>et</strong> « Les banquiers<br />

sur le banc <strong>de</strong> touche ».<br />

A Valence, où la maire, Rita<br />

Barberá, avait donné l’ordre à la police<br />

<strong>de</strong> boucler la place principale <strong>de</strong>vant<br />

la mairie pour empêcher qu’elle soit<br />

prise par les manifestants, 20.000<br />

personnes sont <strong>de</strong>scen<strong>du</strong>es dans la<br />

rue. Des protestations i<strong>de</strong>ntiques ont<br />

eu lieu à Séville, à Malaga, Cordoue,<br />

Alicante <strong>et</strong> à Valladolid où <strong>de</strong>s milliers<br />

ont manifesté.<br />

Wsws 14 mai 2012<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17


Anniversaire <strong>de</strong> l’Indépendance <strong>de</strong> Cuba<br />

Par Jacques Elie Leblanc<br />

L’Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> Cuba à Port-au-<br />

Prince, Mr Ricardo Garcia Napoles<br />

Dimanche vingt mai (20), Cuba<br />

fêtera l’anniversaire <strong>de</strong> son indépendance.<br />

En c<strong>et</strong>te circonstance<br />

nous renouvelons au glorieux peuple<br />

cubain le témoignage <strong>de</strong> notre admiration<br />

<strong>et</strong> présentons nos sympathies<br />

à l’Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> Cuba à Port-au-<br />

Prince, Mr Ricardo Garcia Napoles,<br />

qui dès le début <strong>de</strong> sa mission n’a<br />

cessé <strong>de</strong> prodiguer au peuple Haïtien<br />

les marques d une amitié fervente,<br />

sincère <strong>et</strong> compréhensive.<br />

Dans les moments difficiles que<br />

nous traversons, l’exemple <strong>de</strong> Cuba<br />

doit être pour nous un stimulant.<br />

C<strong>et</strong>te République Sœur, la gran<strong>de</strong><br />

Œuvre <strong>de</strong> Marti, <strong>de</strong> Maceo, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

Gomez a connu <strong>de</strong>puis son indépendance<br />

<strong>de</strong>s <strong>jour</strong>s noirs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dictatures<br />

aussi brutales que les nôtres. La<br />

foi <strong>du</strong> peuple Cubain dans le triomphe<br />

<strong>de</strong> la démocratie <strong>et</strong> <strong>du</strong> socialisme<br />

n’a jamais été ébranlée. Il a lutté <strong>de</strong><br />

toutes ses forces pour la chute <strong>de</strong>s<br />

dictatures, pour la conquête <strong>de</strong>s libertés<br />

démocratiques <strong>et</strong> la réalisation<br />

<strong>de</strong> la justice sociale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la dignité<br />

humaine. Au<strong>jour</strong>d’hui, avec la prési<strong>de</strong>nce<br />

<strong>de</strong> Son Excellence Raul Castro,<br />

successeur <strong>du</strong> Commandant Fi<strong>de</strong>l<br />

Castro symbole <strong>de</strong> la révolution Socialiste,<br />

Cuba est le premier pays <strong>du</strong><br />

sous- continent à se libérer <strong>du</strong> capitalisme.<br />

Avec la plus gran<strong>de</strong> clairvoyance,<br />

le peuple Cubain se prépare à<br />

répondre aux aspirations <strong>de</strong> tous les<br />

peuples <strong>du</strong> sous- continent.<br />

Au peuple Cubain, à<br />

l’Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> Cuba à Port-au-<br />

Prince Mr Ricardo Garcia Napoles, à<br />

l’Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> Cuba auprès <strong>de</strong>s<br />

Nations-Unis Mr Pedro J. Nuñez <strong>et</strong><br />

leur dévoué staff, nous envoyons<br />

notre salut le plus cordial.<br />

Au<strong>jour</strong>d’hui, avec la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> Son Excellence Raul Castro, successeur<br />

<strong>du</strong> Commandant Fi<strong>de</strong>l Castro symbole <strong>de</strong> la révolution Socialiste, Cuba est<br />

le premier pays <strong>du</strong> sous- continent à se libérer <strong>du</strong> capitalisme<br />

Suite <strong>de</strong> la page (16)<br />

Suite <strong>de</strong> la page (17)<br />

leur gain, leur enjeu. Soyons notre propre<br />

enjeu.<br />

Leurs principales armes pour<br />

nous faire accepter leur diktat financier<br />

sont la peur <strong>et</strong> le chantage. Peur <strong>de</strong> la<br />

banlieue, peur <strong>de</strong> l’autre, peur d’être<br />

solidaire, peur <strong>de</strong> se défendre, peur <strong>de</strong><br />

faire grève, peur d’étudier sans travail<br />

au bout, peur <strong>du</strong> chômage, peur <strong>de</strong><br />

son patron, peur d’avoir peur. La crise<br />

créée <strong>de</strong> la peur, elle est la peur, se veut<br />

notre peur pour avancer <strong>et</strong> imposer ses<br />

mesures. La question s’est posée en Tunisie,<br />

en Egypte, en Lybie, en Syrie, elle<br />

se pose au<strong>jour</strong>d’hui en Grèce, en Espagne,<br />

au Portugal, en Italie, commence<br />

à se poser en France <strong>et</strong> aux Etats-Unis,<br />

<strong>et</strong> finalement est la question que nous<br />

nous posons tous : jusqu’à quand ?<br />

Jusqu’ici, «tout va bien», mais jusqu’à<br />

quand ? Pour ne plus avoir peur, il faut<br />

que la peur change <strong>de</strong> camp. A la finance<br />

d’avoir peur <strong>de</strong> notre colère, aux<br />

puissants d’avoir peur <strong>de</strong>s sans-travail,<br />

aux policiers d’avoir peur <strong>de</strong> notre solidarité.<br />

Nous avons l’impression d’être<br />

dépassés, <strong>de</strong> ne plus comprendre ce<br />

qui se passe dans nos vies, <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir<br />

se fier <strong>et</strong> avoir confiance en ceux qui<br />

détruisent nos vies pour qu’ils la protègent,<br />

mais la seule réponse à nos angoisses<br />

<strong>et</strong> notre urgence est le rapport<br />

à notre histoire, notre propre histoire,<br />

notre histoire <strong>de</strong> classe qui est une histoire<br />

<strong>de</strong> lutte <strong>et</strong> <strong>de</strong> combat. L’histoire<br />

n’est pas celle <strong>de</strong>s chefs d’Etat ou <strong>de</strong>s<br />

«grands noms», <strong>de</strong>s «grands hommes»,<br />

l’histoire n’est pas celle <strong>de</strong>s dominants<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s puissants, elle est faite <strong>et</strong> se fait<br />

tou<strong>jour</strong>s par les p<strong>et</strong>ites gens, les anonymes<br />

que nous sommes, les hommes<br />

<strong>et</strong> femmes simples que nous sommes<br />

fiers d’être. Les Tunisiens <strong>et</strong> les Egyptiens<br />

nous l’ont montré, <strong>et</strong> au<strong>jour</strong>d’hui<br />

ce sont les puissants qui ont peur «<strong>de</strong>s<br />

gens», <strong>de</strong> ces gens qui font leur propre<br />

histoire, qui veulent leur propre victoire.<br />

Et ils ont peur que nous soyons<br />

l’écho, l’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> choc en Europe <strong>de</strong>s<br />

secousses tunisiennes, égyptiennes,<br />

libyennes <strong>et</strong> syriennes.<br />

A vous, à nous, camara<strong>de</strong>s,<br />

frères, sœurs, parents, proches, amis,<br />

voisins, collègues, travailleurs, précaires,<br />

chômeurs, étudiants, lycéens,<br />

exploités, humiliés ; De France,<br />

d’Espagne, d’Italie, <strong>du</strong> Portugal,<br />

d’Allemagne, d’Europe <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là ; ceci<br />

est un appel. Un appel <strong>de</strong> solidarité internationale.<br />

Entre les peuples. Entre<br />

les hommes, les femmes, simples, anonymes.<br />

Ceci est un appel au combat.<br />

Avec <strong>et</strong> pour le peuple grec assassiné.<br />

Avec <strong>et</strong> pour tous les peuples.<br />

Un appel à <strong>de</strong>scendre dans la<br />

rue, occuper les lieux <strong>de</strong> travail, faire<br />

grève <strong>de</strong>s loyers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s factures, occuper<br />

<strong>et</strong> paralyser les lieux <strong>de</strong> pouvoir,<br />

constituer <strong>de</strong>s Comités <strong>de</strong> Quartiers, envahir<br />

<strong>et</strong> occuper les immeubles vi<strong>de</strong>s,<br />

occuper les ministères, les hôtels <strong>de</strong><br />

ville, les mairies, laisser les banques<br />

s’effondrer, assiéger le Parlement. Par<br />

dizaines, par centaines, par milliers,<br />

par centaines <strong>de</strong> milliers. Pour soi, ses<br />

proches, ses enfants. Les nôtres, ceux<br />

<strong>de</strong> chacun, ceux <strong>de</strong> tous.<br />

Pour tous les hommes, toutes les<br />

femmes, simples, anonymes, <strong>et</strong> contre<br />

leurs patrons, leurs polices, leurs menaces,<br />

leurs chantages, leurs puissances,<br />

nos seules armes sont la solidarité, la<br />

détermination, l’auto-organisation par<br />

<strong>et</strong> pour nous-mêmes. Nous sommes<br />

notre propre nécessité, notre propre<br />

ambition, notre propre pouvoir.<br />

Alors, alors seulement, ce sont<br />

eux qui auront peur. De l’indignation<br />

à la révolte, <strong>de</strong> la révolte à l’émeute,<br />

<strong>de</strong> l’émeute à la grève sauvage émeutière,<br />

<strong>de</strong> la grève sauvage émeutière à<br />

l’insurrection. Désormais nous avons<br />

compris, <strong>et</strong> nous n’avons plus peur :<br />

nous sommes notre propre solution,<br />

notre propre ambition, notre propre<br />

pouvoir. Nous ne comptons que sur<br />

notre propre force, sur notre propre<br />

capacité à organiser nous-mêmes<br />

nos vies, sur notre propre solidarité.<br />

L’insurrection ne sera ni «civique» ni<br />

«citoyenne», elle est confrontation <strong>de</strong><br />

classe. Nous sommes non-violents avec<br />

ceux qui sont non-violents avec nous,<br />

mais nous revendiquons l’autodéfense<br />

par tous les moyens nécessaires contre<br />

toute violence à notre encontre. C<strong>et</strong>te<br />

violence est permanente, quotidienne,<br />

omniprésente, c’est la violence capitaliste.<br />

Se confronter à la police ou bloquer<br />

une entreprise relève <strong>de</strong> l’autodéfense<br />

contre la violence <strong>de</strong> licenciements<br />

<strong>de</strong> masse ou <strong>de</strong> hausse <strong>de</strong>s factures.<br />

Bloquons leur économie <strong>et</strong> que la<br />

peur change <strong>de</strong> camp, comme lors <strong>du</strong><br />

blocage <strong>de</strong>s raffineries à l’automne<br />

2010. Réapproprions-nous nos outils<br />

<strong>de</strong> travail quand ils veulent les fermer,<br />

créons <strong>de</strong>s Assemblées <strong>de</strong> Quartiers <strong>et</strong><br />

développons la démocratie directe, la<br />

seule à laquelle nous aspirons. Pour reprendre<br />

nos vies en main, ici, maintenant,<br />

nous-mêmes. Là où nous vivons<br />

<strong>et</strong> travaillons. Exproprions les richesses<br />

qu’ils nous ont volés, créons <strong>de</strong>s Comités<br />

d’Autodéfense <strong>de</strong> Précaires <strong>et</strong><br />

Chômeurs. N’attendons pas d’être pris<br />

dans l’urgence comme le sont les peuples<br />

grecs <strong>et</strong> espagnols au<strong>jour</strong>d’hui. Le<br />

désastre, nous y sommes déjà <strong>et</strong> il ne<br />

fera que s’aggraver, <strong>et</strong> nous entraîner<br />

dans sa spirale infernale. C<strong>et</strong>te impression<br />

commune que le capitalisme, la<br />

crise, le désastre, vont arriver. Alors que<br />

capitalisme, crise <strong>et</strong> désastre sont déjà<br />

là. C<strong>et</strong>te impression commune que le<br />

ras-le-bol, la révolte, l’explosion, vont<br />

arriver. Alors que ras-le-bol, révolte <strong>et</strong><br />

explosion sont déjà là. S’indigner ou<br />

prendre acte. Prenons acte.<br />

Tout <strong>de</strong> nous, rien <strong>de</strong> eux. Des<br />

hommes, <strong>de</strong>s femmes, simples, anonymes.<br />

Bellaciao 13 mai 2012<br />

condamnation <strong>de</strong> pure forme <strong>du</strong> terrorisme,<br />

reconnaissant que <strong>de</strong>s « saboteurs<br />

» avaient pu être impliqués dans<br />

l’attaque <strong>et</strong> en insistant pour dire que<br />

« la responsabilité [<strong>du</strong> bombar<strong>de</strong>ment]<br />

incombait fermement » à sa cible, le régime<br />

syrien.<br />

Le secrétaire américain à la<br />

Défense, Leon Pan<strong>et</strong>ta, a confirmé jeudi<br />

la « présence d’al Qaïda en Syrie »<br />

tout en réitérant que le Pentagone est<br />

chargé « <strong>de</strong> faire toutes sortes <strong>de</strong> plans<br />

en ce qui concerne d’éventuelles approches<br />

en Syrie. Et, si le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> réagir <strong>de</strong><br />

manières particulières, nous sommes<br />

prêts à le faire. »<br />

Selon le Washington Post, ses<br />

plans comprennent « une protection<br />

militaire <strong>de</strong>s couloirs humanitaires<br />

pour ai<strong>de</strong>r les civils syriens ou bien une<br />

‘zone <strong>de</strong> sécurité’ où l’opposition pourrait<br />

s’organiser, ainsi qu’une frappe<br />

aérienne contre la Syrie. »<br />

Si <strong>de</strong>s éléments d’al Qaïda sont en<br />

train <strong>de</strong> collaborer avec l’impérialisme<br />

américain pour mener une campagne<br />

terroriste en Syrie, ce ne serait pas la<br />

première fois. Ab<strong>de</strong>l Hakim Belhadj,<br />

haut commandant <strong>de</strong>s milices qui furent<br />

soutenues par les Etats-Unis <strong>et</strong> l’OTAN<br />

<strong>du</strong>rant la guerre pour le changement<br />

<strong>de</strong> régime en Libye, avait auparavant<br />

été enlevé, restitué (« renditioned ») <strong>et</strong><br />

torturé par la CIA en raison <strong>de</strong> son rôle<br />

joué dans le groupe terroriste islamiste.<br />

Ces mêmes éléments libyens<br />

jouent à présent un rôle majeur dans<br />

l’armement <strong>et</strong> la formation <strong>de</strong> l’« opposition<br />

» armée soutenue par les Etats-<br />

Unis en Syrie tout comme dans l’envoi<br />

direct <strong>de</strong> combattants dans le pays.<br />

Le cliché cynique <strong>de</strong> la guerre<br />

froi<strong>de</strong> selon lequel «un terroriste pour<br />

l’un est un combattant <strong>de</strong> la liberté<br />

pour l’autre » est loin <strong>de</strong> faire le tour<br />

<strong>du</strong> rôle <strong>de</strong>s Etats-Unis en Syrie, où ces<br />

éléments remplissent les <strong>de</strong>ux rôles à<br />

la fois. D’un côté, dans une campagne<br />

en vue <strong>de</strong> renverser le régime d’Assad,<br />

Washington soutient <strong>de</strong>s forces liées à<br />

al Qaïda tandis que <strong>de</strong> l’autre, il planifie<br />

<strong>de</strong> recourir à leur présence dans le pays<br />

comme prétexte pour une intervention<br />

militaire américaine.<br />

Ceci a été exprimé le plus clairement<br />

par Anne-Marie Slaughter, ancienne<br />

directrice <strong>de</strong> la prospective <strong>du</strong><br />

département d’Etat <strong>de</strong>s Etats-Unis <strong>et</strong><br />

proche conseillère d’Obama, <strong>et</strong> qui est<br />

une ar<strong>de</strong>nte partisane <strong>de</strong>s interventions<br />

« humanitaires » impérialistes.<br />

La radio National Public Radio l’a citée<br />

pour avoir dit que « la présence <strong>de</strong><br />

groupes jihadistes en Syrie ne <strong>de</strong>vrait<br />

pas dissua<strong>de</strong>r les Etats-Unis <strong>et</strong> leurs alliés<br />

d’intervenir, » au contraire, « elle<br />

<strong>de</strong>vrait les réveiller aux dangers que<br />

pourrait engendrer un conflit prolongé<br />

en Syrie. » Elle a poursuivi en avertissant<br />

qu’une « menace grave » pesait<br />

sur la Syrie, à savoir que <strong>de</strong>s armes chimiques<br />

puissent tomber entre les mains<br />

d’al Qaïda.<br />

Et donc, les prétextes qui avaient<br />

servi pour une invasion américaine<br />

en Irak sont repris sous une nouvelle<br />

forme perverse. La présence d’al<br />

Qaïda, soutenue par Washington, <strong>et</strong><br />

l’existence supposée d’« armes <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction<br />

massive » en Syrie doivent<br />

avoir pour riposte une intervention<br />

militaire américaine.<br />

La campagne pour le renversement<br />

d’Assad, principal allié<br />

<strong>de</strong> Téhéran dans la région, signifie<br />

l’isolement <strong>de</strong> l’Iran qui est considérée<br />

par Washington comme le principal obstacle<br />

à sa revendication d'hégémonie<br />

dans les régions riches en pétrole <strong>et</strong><br />

stratégiquement vitales <strong>du</strong> Golfe persique<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Asie centrale. Derrière tous<br />

ces prétextes concernant al Qaïda, les<br />

armes chimiques, la « démocratie » <strong>et</strong><br />

l’humanitarisme, l’impérialisme américain<br />

est en train <strong>de</strong> planifier <strong>de</strong> nouvelles<br />

guerres d’agression qui risquent<br />

d’avoir <strong>de</strong>s conséquences atroces dans<br />

tout le Moyen-Orient <strong>et</strong> au-<strong>de</strong>là.<br />

Wsws 12 mai 2012<br />

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Avec Yéyé Boul<br />

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Suite <strong>de</strong> la page (8)<br />

Peuple en Lutte (OPL), Sauveur Pierre<br />

Etienne a annoncé dans les médias<br />

le r<strong>et</strong>rait <strong>du</strong> parti qu’il dirige <strong>de</strong> ce<br />

regroupement politique. Il a dénoncé<br />

ce qu’il appelle les «ambivalences politiques»<br />

<strong>de</strong> la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la Fusion<br />

<strong>de</strong>s Sociaux-Démocrates, l’ex-sénatrice,<br />

Edmon<strong>de</strong> Supplice Beauzile qui<br />

se veut être à la fois dans l’opposition<br />

<strong>et</strong> au pouvoir. Elle se veut être<br />

une alliée voilée <strong>du</strong> pouvoir « Tèt Kale<br />

». «Ce qui intéresse Mme Beauzile,<br />

c’est le financement <strong>de</strong> sa prochaine<br />

campagne électorale dans le Plateau<br />

Centrale, <strong>de</strong>s véhicules <strong>et</strong> le pouvoir »,<br />

a déploré le coordonnateur <strong>de</strong> l’OPL.<br />

En dépit <strong>de</strong> la position très ferme <strong>du</strong><br />

coordonnateur <strong>de</strong> l’OPL, certains <strong>de</strong><br />

ses représentants au Parlement, dont<br />

le sénateur <strong>du</strong> Nord-Ouest, Mélius<br />

Hyppolite étaient parmi ceux qui ont<br />

voté la déclaration <strong>de</strong> politique générale<br />

<strong>de</strong> Laurent Lamothe.<br />

Et dans la perspective, certains<br />

députés <strong>de</strong> l’OPL seraient prêts à faire<br />

la même chose. Que dira Sauveur<br />

Pierre Etienne ? On a souvent constaté<br />

que les candidats ou les élus d’un parti<br />

politique ne suivent pas les directives<br />

<strong>du</strong> parti, lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> concourir<br />

à un poste politique. L’opportunisme<br />

politique a souvent triomphé sur les<br />

principes pour satisfaire les ambitions<br />

personnelles. On a observé ce cas <strong>de</strong><br />

figure sous la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> René Préval<br />

(2006-2011), <strong>de</strong>s représentants<br />

<strong>de</strong> toutes tendances politiques se sont<br />

transformés en vert <strong>et</strong> jaune dans l’<br />

« INITE », puis ont adopté le rose <strong>du</strong><br />

pouvoir « Tèt Kale ». Ce qui représente<br />

une déception totale.<br />

Dans la foulée, le sénateur Moïse<br />

Jean Charles qui s’est réjoui <strong>du</strong> départ<br />

<strong>de</strong> ses dix (10) collègues <strong>du</strong> Sénat <strong>de</strong><br />

la République, dont certains ont été<br />

qualifiés <strong>de</strong> « Satan » qui ont empêché<br />

l’aboutissement <strong>du</strong> dossier <strong>de</strong> nationalité<br />

étrangère <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt Martelly<br />

<strong>et</strong> les membres <strong>de</strong> son gouvernement.<br />

Il a en outre annoncé que le nouveau<br />

gouvernement que dirigera Laurent<br />

Lamothe sera dans le collimateur <strong>de</strong><br />

la commission d’enquête chargée<br />

<strong>de</strong> faire la lumière sur la nationalité<br />

<strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> gouvernement <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, Michel<br />

Joseph Martelly. « Nous envisageons<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que tous les membres<br />

<strong>du</strong> cabin<strong>et</strong> ministériel replâtré déposent<br />

leurs documents <strong>de</strong> manière<br />

à ce que nous puissions faire le <strong>jour</strong><br />

sur leur nationalité », a-t-il suggéré. Il<br />

regr<strong>et</strong>te <strong>du</strong> même coup, à l’assemblée<br />

<strong>de</strong>s sénateurs, l’empressement avec<br />

lequel, le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Sénat, Desras<br />

Simon Dieuseul a mis fin aux<br />

débats <strong>et</strong> passé au vote. Les sénateurs<br />

n’avaient pas eu assez <strong>de</strong> temps<br />

pour débattre les dossiers <strong>de</strong> chaque<br />

membre <strong>de</strong> l’équipe gouvernementale.<br />

Selon lui <strong>de</strong>s ministres recon<strong>du</strong>its<br />

sont déjà soupçonnés d’avoir <strong>de</strong><br />

la nationalité étrangère. Le sénateur<br />

Moïse Jean Charles prom<strong>et</strong> que le rapport<br />

final sur le dossier <strong>de</strong> nationalité<br />

sera bientôt soumis à l’appréciation<br />

Ne raconte-t-on pas que le doc<br />

Kelly C Bastien avait déjà enfilé<br />

son compl<strong>et</strong> neuf pour se rendre<br />

au palais national <strong>et</strong> <strong>de</strong> là au<br />

Parlement lorsqu’un ultime appel<br />

téléphonique d’un membre <strong>de</strong><br />

l’entourage <strong>du</strong> chef <strong>de</strong> l'Etat lui<br />

aurait informé, en catastrophe, que<br />

son nom venait juste d’être rayé <strong>de</strong><br />

la liste <strong>de</strong>s ministres confirmés<br />

<strong>de</strong> l’assemblée <strong>de</strong>s sénateurs. Il maintient<br />

sa position selon laquelle, plusieurs<br />

membres <strong>de</strong> l’équipe sortant <strong>et</strong><br />

entrant ont la nationalité étrangère ce<br />

qui est contraire aux prescrits <strong>de</strong> la loi<br />

mère <strong>du</strong> pays.<br />

La question <strong>de</strong> nationalité<br />

étrangère <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt Martelly <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> certains membres <strong>de</strong> son gouvernement<br />

avait été soulevée après<br />

l’arrestation illégale <strong>et</strong> arbitraire <strong>du</strong><br />

député Arnel Belizaire, en fonction,<br />

sur ordre <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt Martelly. La<br />

première année <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt Martelly<br />

au pouvoir s’est soldé en scandale<br />

après scandale, outre l’affaire d’arrestation<br />

d’un député, la question <strong>de</strong><br />

nationalité étrangère, <strong>de</strong> la corruption<br />

qui dépasse les bornes <strong>et</strong> qui n’a pas<br />

arrêté <strong>de</strong> défrayer la chronique <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>rniers <strong>jour</strong>s.<br />

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Une fête à vivre <strong>et</strong> à revivre en<br />

l’honneur <strong>de</strong> Charlemagne<br />

Péralte<br />

Avec le groupe Rétro Band<br />

Samedi 28 juill<strong>et</strong> 2012<br />

9hrs PM – 3hrs AM<br />

Dans le cadre enchanteur <strong>de</strong><br />

Reception House<br />

Sis au 161-17 Northern Blvd,<br />

Flushing, NY 11358<br />

Admission $75.00 par personne<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 19


A l’occasion <strong>du</strong> 5ème anniversaire <strong>du</strong> <strong>jour</strong>nal<br />

HAITI LIBERTÉ<br />

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Ce sera la fête <strong>du</strong> Patriotisme, <strong>de</strong> la Liberté <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Solidarité<br />

Une fête à vivre <strong>et</strong> à revivre en l’honneur <strong>de</strong> Charlemagne Péralte<br />

Avec<br />

CELEBRATION OF HAITIAN FLAG DAY<br />

Friday, May <strong>18</strong>, 2012<br />

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Venezuelan Consulate in New York<br />

7 East 51st Stre<strong>et</strong>, New York, NY<br />

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Le groupe musical Rétro Band - Et d’autres artistes<br />

Samedi 28 juill<strong>et</strong> 2012<br />

9hrs PM – 3hrs AM<br />

Admission $75.00 par personne<br />

Information : 7<strong>18</strong>-421-0162<br />

Because of <strong>Haiti</strong>ʼs contribution to their liberation, Venezuela, Colombia and Ecuador<br />

incorporated the <strong>Haiti</strong>an bicolor into their flags. In honor of the solidarity that <strong>Haiti</strong><br />

provi<strong>de</strong>d Latin Americaʼs liberators Miranda and Bolivar, the Venezuelan Consulate will<br />

host an evening of wine, hors dʼoeuvres, music, and patriotic presentations to honor the<br />

<strong>Haiti</strong>an flagʼs 209th anniversary.<br />

Dans le cadre enchanteur <strong>de</strong><br />

Reception House<br />

Sis au 161-17 Northern Blvd,<br />

Flushing, NY 11358<br />

A $10 door fee will be collected to support the work of Haïti Liberté newspaper.<br />

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<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 44 • Du 16 au 22 <strong>Mai</strong> 2012

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