Les fiancés de la couronne - Harlequin

à préparer leur future habitation. Mais rien ne s’était passé
ainsi. Et puis, un jour, elle l’avait trouvé couché avec Ketti.
La défense de Warin — qu’il essayait juste de réconforter
la veuve éplorée — n’avait pas été convaincante. L’outrage
de sa trahison, juste après deux autres tragédies, avait brisé
le cœur de Rhoese. Il n’y avait pas eu d’explication tumultueuse,
pas de confrontation. Elle s’était simplement retirée
en silence dans sa maison de Toft Green. Elle avait perdu
toute énergie pour se battre pour ce qui avait été presque à
elle, et avec son énergie avaient disparu son bonheur, son
bien-être et ses aspirations.
A peine Eric et elle avaient‐ils transporté le reste de leurs
affaires à Toft Green, que Warin était venu s’installer avec
Ketti. Il avait amené son père âgé, qui s’était joint à l’acariâtre
mère de Ketti et au fils de douze ans qu’elle avait eu d’un
premier mariage, Thorn. Le changement était total. Rhoese
avait réorienté les loyers et les dîmes de ses propriétés du
Yorkshire vers elle et Eric, afin d’entretenir un autre foyer
indépendant.
Immédiatement, les espoirs de Ketti concernant un veuvage
confortable avaient diminué avec la suppression de ces
ressources. Elle avait protesté. Mais Rhoese ne voyait aucune
raison de contribuer à ses profits quand Warin avait repris
le commerce de son père, ses larges entrepôts le long de la
jetée, ses deux navires, sa femme et la maison de Bootham,
près de la nouvelle abbaye de St Mary.
Dans les dix mois agités qui avaient suivi la mort de son
père, Rhoese avait édifié une coque de glace autour de son
cœur lacéré. Elle l’avait gardé au froid par des pensées de
vengeance qui, pour l’heure, n’avaient rien fait pour atténuer les
profondes blessures du rejet qu’elle avait essuyé. Maintenant,
le seul homme auquel elle pouvait accorder son amour était
son frère, dont la cécité à la naissance ne semblait pas compter
tant il avait d’autres rares qualités.
Eric avait déjà exprimé le souhait de rejoindre les moines
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