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Africa 2009<br />

Africa 2009<br />

Chronique<br />

CHDA<br />

8<br />

N O V E M B R E 2 0 0 8<br />

Patrimoine architectural africain


2<br />

Africa 2009<br />

Avant propos……<br />

du comité de pilotage<br />

e nouveau numéro de la Chronique Africa<br />

2009 offre une fois de plus une plate-forme<br />

d'échanges d'informations et de nouvelles Centre les membres du réseau Africa 2009, et<br />

présente les résultats du programme.<br />

En 2007, le Programme Africa 2009 s'est<br />

concentré, entre autres activités, sur le<br />

renforcement du transfert des responsabilités aux<br />

institutions africaines. C'est ainsi que les<br />

institutions régionales telles que le CHDA et l'EPA,<br />

mais aussi les institutions nationales, ont pris en<br />

main l'organisation de plusieurs activités. Dans ce<br />

cadre, les partenaires opérationnels tels que le<br />

CRATerre, l'ICCROM et le CPM de l'UNESCO, ont<br />

essentiellement eut un rôle d'accompagnateur et<br />

de soutien.<br />

La réussite de ce transfert, garantira une<br />

durabilité des résultats du programme Africa<br />

2009. Si cet exercice est complexe, il a été facilité<br />

par un très bon esprit de collaboration entre les<br />

partenaires portés par « l'esprit Africa 2009 »,<br />

une très bonne connaissance des réalités<br />

africaines, et une ténacité dans la volonté<br />

d'atteindre un objectif commun. C'est ainsi, que<br />

même si de nombreux efforts sont encore à faire,<br />

les objectifs de chaque activité ont été atteints<br />

avec succès, et le transfert très bien engagé.<br />

Le transfert doit permettre une collaboration<br />

inter-régionale plus engagée. C'est ainsi que<br />

plusieurs professionnels, formés à travers les<br />

activités du programme, contribuent à de<br />

nombreuses autres initiatives. Les professionnels<br />

sont de plus en plus proactifs. Plusieurs initiatives<br />

individuelles ont été engagées, comme l'illustre le<br />

lancement d'actions envers la conservation des<br />

fourneaux de réduction de fer au Burkina Faso.<br />

L'équipe du CHDA a été renforcée par une<br />

professionnelle du patrimoine, du Nigeria, qui<br />

s'est vue attribuer le rôle de coordinatrice des<br />

programmes du patrimoine immobilier. A ce sujet,<br />

l'EPA est aussi en cours de recrutement. Le<br />

transfert de la gestion de la Chronique Africa 2009<br />

au CHDA est désormais achevé.<br />

Les cours régionaux et techniques ont eu déjà des<br />

répercutions au niveau national et international.<br />

Ainsi, inspiré par les résultats positifs du cours<br />

technique francophone qui s'est tenu au Rwanda<br />

sur la préparation des dossiers d'inscription des<br />

biens culturels sur la Liste du patrimoine mondial,<br />

le Comité du Patrimoine Mondial a soutenu<br />

l'organisation d'un cours similaire pour les biens<br />

du patrimoine naturel et culturel, en direction des<br />

anglophones d'Afrique Subsaharienne. Il se<br />

tiendra au Lesotho, et bénéficiera, entre autres,<br />

du soutien du Fonds Africain du Patrimoine<br />

Mondial (FAPM). Ce dernier a d'ailleurs pris sa<br />

vitesse de croisière, et ceci a pu être observé lors<br />

de la réunion de plaidoyer, qui s'est tenue au<br />

Nigeria en mars 2008. La collaboration entre le<br />

Programme Africa 2009 et le FAPM est en bonne<br />

voie. Nous espérons que ce partenariat, ainsi que<br />

d'autres, continueront au delà de 2009. A ce<br />

propos, nous invitons les institutions africaines à<br />

saisir les opportunités offertes par le Fonds pour<br />

améliorer la situation du continent vis-à-vis de la<br />

Liste du patrimoine mondial.<br />

L'article sur le séminaire régional qui s'est tenu en<br />

Mauritanie, nous éclaire sur les résultats du<br />

programme Africa 2009. Nous pouvons observer à<br />

travers ce rapport, un développement positif qui<br />

prouve que nos actions ne sont pas vaines.<br />

Le séminaire spécial, qui s'est tenu en Zambie, sur<br />

le thème du HIV/SIDA et la gestion du patrimoine<br />

africain, a amené les professionnels du patrimoine<br />

à réfléchir intensément sur comment leurs actions<br />

peuvent être mises à profit pour réduire<br />

l'expansion de cette pandémie au niveau des<br />

communautés détentrices de ce patrimoine que<br />

nous chérissons.<br />

Enfin, le Programme a aussi veillé à un meilleur<br />

équilibre géographique de ses actions. En 2007,<br />

plus d'activités en Afrique Centrale ont été<br />

réalisées, et des réflexions sur la situation des<br />

pays lusophones ont été engagées.<br />

Outre le point que cette édition propose de faire<br />

sur les activités du programme, elle nous invite<br />

aussi à réfléchir sur les défis auxquels les<br />

professionnels font face dans la conservation de<br />

l'architecture africaine, et ceci dans les diverses<br />

formes qu'elle peut prendre, qu'elle soit<br />

traditionnelle ou résultante des influences<br />

coloniales. La richesse du patrimoine africain est<br />

appréhendée dans les quelques pages de cette<br />

chronique. Les articles abordent non seulement la<br />

conservation de ces architectures, mais mettent<br />

aussi l'accent sur l'intérêt de sa conservation.<br />

En prévision de 2009, je voudrais appeler les<br />

pays participants qui ont contribué à une ou<br />

plusieurs activités du programme Africa 2009, et<br />

desquels nous recevons rarement des nouvelles,<br />

à faire parvenir des articles sur l'état des lieux du<br />

patrimoine dans leurs pays.<br />

Même si Africa 2009 touche à sa fin, j'espère et<br />

souhaite que ce soit le début de la floraison d'une<br />

pousse qui a rehaussé encore plus la valeur, l'éclat<br />

et la richesse du patrimoine culturel africain.<br />

Je tiens aussi à remercier tous les membres du<br />

comité de pilotage pour leur appui constant, ainsi<br />

qu'au Secrétariat du Programme et tous ses<br />

partenaires pour leur soutien continu et leur<br />

dévouement pour que ce programme soit un<br />

succès.<br />

EMELINE RAHARIMANANA<br />

DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />

MADAGASCAR<br />

PRESIDENTE DU COMITE DE PILOTAGE<br />

Sékou Kobani<br />

Les membres du Comité de<br />

pilotage d'Africa<br />

2009 en juin 2008 sont:<br />

1. Habitat Mousgoum, Cameroun<br />

2. Réparation de toiture, Ouganda<br />

3. Habitat Basotho, Lesotho<br />

4. Habitat Ha-Kome, Lesotho<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

Cover photograph: Ham Monastery, Eritrea<br />

Emeline Raharimanana<br />

Donald Chikumbi<br />

Idriss Hassan<br />

Momodou Joof<br />

Alfred Lambert Bonezoui<br />

Hamady Bocoum<br />

Bako Rakotomamonjy<br />

Lazare Eloundou<br />

Baba Keita<br />

Gerard Tognimassou<br />

Mubiana Luhila<br />

Madagascar<br />

(Chairperson)<br />

Zambie<br />

Soudan<br />

Le Gambie<br />

République Centrafricaine<br />

Sénégal<br />

CRATerre-ENSAG<br />

UNESCO-WHC<br />

ICCROM<br />

EPA<br />

CHDA


o<br />

Newsletter N 8<br />

3<br />

Africa 2009...<br />

Nouvelles du Secrétariat<br />

e programme Africa 2009 a été lancé en<br />

1988 à Abidjan en Côte d'Ivoire suite à<br />

une évaluation des besoins qui s'était Leffectuée au sein des institutions du<br />

patrimoine en 1996. Le programme est le<br />

résultat d'un partenariat entre les institutions<br />

africaines du patrimoine, le Centre pour le<br />

Développement du Patrimoine en Afrique (le<br />

HCDA), l'EPA et le Centre du Patrimoine Mondial<br />

de l'UNESCO, l'ICCROM et le CRATerrre-ENSAG.<br />

Ce programme est ancré dans une notion<br />

d'après laquelle les problèmes auxquels fait<br />

face le continent africain en matière de<br />

conservation ne peuvent se résoudre<br />

uniquement par des interventions techniques<br />

mais aussi en prenant compte la relation<br />

existante entre le patrimoine culturel<br />

immobilier et ses aspects sociaux,<br />

économiques et écologiques.<br />

La période entre 1998 et 2001 a été conçue en<br />

tant que phase pilote pour le programme.<br />

Durant cette période, une série d'activités clefs<br />

a été présentée et des améliorations faites de<br />

manière progressive. En 2002, une Phase de<br />

Consolidation a été mise en place, tenant<br />

compte des résultats d'une évaluation<br />

indépendante du programme ainsi que des<br />

recommandations faites au cours du Séminaire<br />

des Directeurs de 2001. Cette Phase de<br />

Consolidation est arrivée à son terme fin 2005,<br />

après quoi la Phase Finale (2006-2009) a<br />

débuté en 2006 et jusqu'en 2009. Une<br />

enquête d'Evaluation des Besoins pour l'après<br />

2009 a déjà été instituée et ce sont les<br />

résultats de cette enquête qui indiqueront la<br />

direction à prendre à la fin du programme<br />

prévue pour la fin de l'année prochaine.<br />

Toutes les activités d'Africa 2009 ont pour<br />

objectif non seulement l'intégration du<br />

patrimoine immobilier aux développements<br />

socio-économiques de l'Afrique sub-<br />

Saharienne mais aussi la contribution vers<br />

l'amélioration des niveaux de vie des<br />

communautés locales dans les zones<br />

couvertes par le programme et par conséquent<br />

l'aide à la réalisation des Objectifs du<br />

Millénaire en Afrique sub-Saharienne.<br />

La gestion du programme revient au Comité de<br />

Direction qui est composée de six directeurs<br />

d'institutions africaines du patrimoine (trois<br />

anglophones, trois francophones) trois<br />

partenaires techniques (l'ICCROM, le Centre du<br />

Patrimoine Mondial de l'UNESCO et le<br />

CRATerre-ENSAG) et les deux institutions<br />

régionales africaines (EPA et CHDA). Le Comité<br />

approuve les activités annuelles du<br />

programme et promeut le programme et le<br />

patrimoine africain en général dans des forums<br />

internationaux. Les Séminaires annuels des<br />

directeurs servent de forum où les directeurs<br />

du patrimoine national reçoivent un rapport<br />

sur l'état de la mise en application d'Africa<br />

2009 et font des recommandations sur les<br />

activités futures. Chaque Séminaire des<br />

d i r e c t e u r s a é m i s u n e s é r i e d e<br />

recommandations portant sur des propositions<br />

spécifiques pour l'avenir d'Africa 2009.<br />

L'année 2008 en est la troisième en ce qui<br />

concerne la mise en application de la Phase<br />

Finale (2006-2009). La plupart d'activités de<br />

formation du programme des trois dernières<br />

années ont influé sur l'ensemble des objectifs<br />

du programme par le biais de la formation<br />

continue des professionnels africains dans le<br />

cadre du programme. Le programme a<br />

également reconnu l'importance d'effectuer<br />

des évaluations d'impact avant de mettre en<br />

place toute activité de développement. Dans<br />

cette optique, une formation technique sur<br />

l'évaluation d'impact a été organisée à<br />

Kareima, au Soudan avec la participation de<br />

dix-sept professionnels pour la mise en<br />

application de la méthode d'évaluation<br />

d'impact pour la préservation des sites<br />

patrimoniaux. Jusqu'ici, seulement quelques<br />

pays de l'Afrique australe étaient dotés<br />

d'exper ts en mesure d'effectuer des<br />

évaluations d'impact mais à la fin de cette<br />

formation le nombre de personnes capable de<br />

mener à terme une évaluation d'impact sur des<br />

s i t e s p a t r i m o n i a u x p a t r i m o i n e a<br />

considérablement augmenté.<br />

Les ateliers thématiques et de sensibilisation<br />

continuent se mettre en place, destinés aux<br />

décideurs et à d'autres professionnels. Les<br />

représentants des collectivités locales<br />

participent régulièrement à des séminaires ou<br />

à des ateliers de formation et autres projets<br />

situés. Une forte participation a été observée<br />

lors des ateliers thématiques qui ont eu lieu au<br />

Ghana et le séminaire des directeurs régionaux<br />

qui a eu lieu à Mombasa. L'atelier à thème qui<br />

s'est tenu à Accra au Ghana était remarquable<br />

dans la mesure où c'était la première fois que<br />

les activités du programme ont abordé la<br />

dimension immatérielle des lieux sacrés et son<br />

rapport aux aspects matériels. L'atelier a<br />

également servi à réfléchir sur la manière dont<br />

les gestionnaires du patrimoine peuvent<br />

inventorier, documenter et gérer les aspects<br />

immatériels de leurs sites.<br />

Dans sa politique du renforcement des<br />

institutions régionales, le programme a<br />

poursuivi son effort de transfert de la mise en<br />

application de celui-ci aux professionnels et<br />

partenaires africains, par exemple lors de la<br />

coordination des cours de formation et la mise<br />

en place des projets situés et des projets<br />

régionaux. La mise en place et la coordination<br />

des projets sont actuellement effectuées à<br />

95% par des professionnels africains, la<br />

plupart formés dans ces cours de formation<br />

proposés par Africa 2009. Par exemple, les<br />

projets situés de cette année en République<br />

démocratique du Congo, au Madagascar, au<br />

Soudan, en Gambie, en République<br />

centrafricaine, en Ouganda, au Lesotho et au<br />

Sénégal sont coordonnés par d'anciens<br />

diplômés du programme Africa 2009. Les<br />

projets régionaux ont également encouragé<br />

l'échange de compétences avec la participation<br />

de représentants de plus que deux pays<br />

échangeant expertise et compétences.<br />

En 2007, le CHDA a réussi à coordonner et à<br />

mettre en oeuvre une formation régionale de<br />

trois mois avec un minimum de soutien de la<br />

part des partenaires internationaux. Cette<br />

année, l'EPA a également réussi à accueillir une<br />

formation régionale tandis que le CHDA a<br />

coordonné l'atelier à thème au Ghana ainsi<br />

qu'une formation technique au Soudan. C'est<br />

une manifestation claire de la capacité des<br />

deux organismes à mettre en application la<br />

plupart des activités du programme après<br />

2009. Il est également important de souligner<br />

la contribution continue faite par les pays<br />

africains dans la mise en application du<br />

programme. En plus de la mise à disposition en<br />

matière d'infrastructures, d'équipements et de<br />

personnel, les pays africains de plus en plus<br />

apportent une participation financière afin de<br />

garantir une mise en application efficace des<br />

différentes activités. Ainsi, on veille à ce que<br />

les activités du programme appartiennent aux<br />

institutions et aux pouvoirs locaux.<br />

La force du programme repose en son réseau<br />

qui comprend d'anciens participants aux cours<br />

de formation régionaux et à d'autres activités<br />

du programme. Par conséquent, il est<br />

important que les responsables africains<br />

chargés des institutions nationales du<br />

patrimoine puissent offrir des opportunités à<br />

ces professionnels formés de développer et<br />

partager leurs expériences afin d'améliorer<br />

la gestion et la préservation du patrimoine<br />

immobilier en Afrique, ainsi garantissant une<br />

suite durable du programme Africa 2009.<br />

BABA KEITA<br />

CHEF DE PROJET, AFRICA 2009<br />

ICCROM


4<br />

Africa 2009<br />

Project Cadre<br />

9e Cours Régional<br />

9e Séminaire Régional des Directeurs<br />

'objectif du cours était de donner aux<br />

participants les outils pour analyser les<br />

Latouts et les faiblesses d'un site du<br />

patrimoine culturel immobilier et son système<br />

de gestion, en prenant compte le contexte<br />

spécifique et en développant des solutions<br />

appropriées et réalistes. Le cours a aussi<br />

examiné les problématiques auxquelles font<br />

face le patrimoine culturel immobilier au niveau<br />

national, dans le but d'introduire<br />

graduellement des approches les plus<br />

pertinentes au sein des organismes d'origine<br />

des participants.<br />

Le cours était divisé en deux grandes parties<br />

avec une introduction aux questions relatives<br />

au patrimoine conçue comme des ateliers qui<br />

traitent des questions spécifiques relatives à la<br />

gestion du patrimoine immobilier. L'exercice de<br />

planification de gestion a duré huit semaines -<br />

exercice pratique de planification de gestion,<br />

pour développer parmi les participants des<br />

compétences nécessair es pour le<br />

développement des plans de gestion simples,<br />

appropriés et réalistes pour des sites<br />

patrimoniaux. Le site d'étude était Mama Ngina<br />

Drive à Mombasa. Ont participé à ce cours 22<br />

professionnels Africains du patrimoine (11<br />

femmes & 11 hommes). Deux anciens<br />

participants ont endossé le rôle des<br />

coordinateurs de cours et 16 en tant que<br />

spécialistes et assistants de cours. La mise en<br />

œuvre du cours s'est fait en collaboration avec<br />

le CHDA et les Musées Nationaux du Kenya. Ont<br />

été développées deux séries de plans de<br />

gestion pour le paysage urbain de l'île de<br />

Mombasa, notamment l'espace libre et le<br />

paysage militaire du site archéologique et<br />

historique de Mama Ngina Drive. Les activités<br />

en lien avec le cours sur le site ont contribué à<br />

la sensibilisation de tous les partenaires<br />

concernés ou qui s'intéressent au paysage<br />

urbain du site archéologique et historique de<br />

Mama Ngina Drive. Il y a eu aussi une<br />

contribution particulière aux questions<br />

relatives au rôle du patrimoine culturel dans la<br />

réalisation des Objectifs du Millénaire.<br />

e 9ème Séminaire Régional était<br />

organise à la fin du cours régional de<br />

Ltrois mois, du 8 au 12 octobre 2007. Le<br />

thème de ce séminaire était “L'évaluation des<br />

impacts comme un outil de gestion du<br />

patrimoine culturel immobilier”. Le séminaire<br />

comprenait aussi un présentation au sujet<br />

des résultats et des avantages du cours par<br />

les participants, la présentation du rapport<br />

sur l'enquête des opportunités de partage<br />

des coûts au-delà de l'année 2009 par<br />

l'évaluateur externe venu de l'Afrique du Sud<br />

sur les opportunités de partage des coûts<br />

pour le programme d'activité après 2009 et<br />

une présentation par le Directeur du Fonds du<br />

Patrimoine Mondial de l'Afrique (FPMA). 16<br />

Directeurs ont assisté au séminaire et ont<br />

e 5e Cours technique de Africa 2009 a<br />

porté sur l'élaboration des propositions<br />

Ld'inscription de biens culturels sur la liste<br />

du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il a été<br />

organisé du 02 au 25 juillet 2007 à<br />

Butaré/Rwanda, en collaboration avec l'Institut<br />

des Musées Nationaux du Rwanda (IMNR). Le<br />

but principal du cours était de familiariser les<br />

participants avec le processus d'élaboration de<br />

propositions d'inscription de biens culturels sur<br />

la liste du patrimoine mondial. Le cours a réuni<br />

17 professionnels directement impliqués dans<br />

l'élaboration d'une proposition d'inscription ou<br />

responsable de la conservation et de la gestion<br />

d'un site prioritaire sur la liste indicative de leur<br />

pays.<br />

En guise d'introduction au cours, chaque<br />

participant a été invité à présenter « son bien ».<br />

discuté sur l'état d'avancement du programme. Il y<br />

avait un travail de groupe et d'échange entre le<br />

Directeur du Fonds du patrimoine mondial de<br />

l'Afrique et les directeurs régionaux du patrimoine<br />

sur des questions relatives à l'organisation, au<br />

fonctionnement et aux moyens possibles de<br />

collaboration entre le Fonds et les pays. Il y a eu<br />

aussi des sessions de travail sur comment utiliser de<br />

manière efficace “l'Evaluation d'Impact ” comme un<br />

outil permettant de mieux gérer les sites du<br />

patrimoine culturel. Ceci a mené au choix du thème<br />

du 6e cours technique: “l'Evaluation d'impacts<br />

comme outil pour la gestion du patrimoine culturel<br />

immobilier” en 2008.<br />

ISHANLOSEN ODIAUA<br />

CHDA<br />

MOMBASA, KENYA<br />

5e Cours Technique<br />

Le cours était scindé en trois parties :<br />

- une partie introductive sur les fondamentaux<br />

de la Convention du patrimoine mondial et des<br />

Orientations devant guider sa mise en œuvre<br />

- une partie d'exercices et de discussions sur les<br />

propositions d'inscription ;<br />

- une partie réservée à la planification du travail<br />

d'élaboration des propositions d'inscription<br />

dans chaque pays.<br />

La formation, assurée par des personnes<br />

ressources expérimentées, a été agrémentée par<br />

des visites de sites et des activités récréatives.<br />

LASSINA SIMPORÉ<br />

UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU<br />

BURKINA FASO


o<br />

Newsletter N 8<br />

5<br />

Projet Cadre<br />

“Théâtre pour le développement”.C'est une<br />

approche qui consiste à monter une pièce de<br />

théâtre traitant de la question du VIH/SIDA et ceci<br />

sur les lieux du patrimoine. Cette pièce serait<br />

réalisée dans l'objectif d'établir des parallèles<br />

avec les faits de la vie quotidienne et les<br />

compor tements des communautés, les<br />

croyances, les coutumes et les pratiques. Elle<br />

serait suivie d'un échange entre l'audience et les<br />

acteurs sur les leçons apprises.<br />

Se servir des sites du patrimoine comme plateu<br />

22 au 26 octobre 2007, Africa 2009, en<br />

collaboration avec l'Office National des Musées, à<br />

Dorganisé à Nouakchott, République Islamique de<br />

Mauritanie, son 8e séminaire thématique. Le thème du<br />

séminaire était Communication et Conservation des Sites du<br />

patrimoine Culturel immobilier en Afrique sub saharienne.<br />

Le but principal était de partager avec les acteurs de la<br />

communication et du patrimoine, ainsi que les leaders<br />

d'opinion, les enjeux liés à la sauvegarde et à la promotion<br />

du patrimoine africain, afin d'identifier les leviers pour une<br />

meilleure communication sur le patrimoine.<br />

Chacun de la vingtaine de participants a eu l'opportunité de :<br />

- Présenter un état des lieux de la communication sur le<br />

patrimoine dans son pays ou des institutions représentés;<br />

- Discuter autour du rôle, de l'importance et de l'apport de<br />

la communication dans la connaissance, la conservation<br />

et la promotion durable du patrimoine;<br />

- Définir les enjeux liés à la communication sur le<br />

patrimoine culturel immobilier;<br />

- Déterminer les lignes d'actions novatrices pour une<br />

meilleure communication et information en direction des<br />

différents publics.<br />

La première partie du séminaire était consacrée aux<br />

présentations des participants (résultats de travaux et<br />

recherches, réflexions, études de cas) tandis que la<br />

Séminaire thématique spécial<br />

n séminaire thématique sur la Gestion du Patrimoine<br />

Culturel et les défis engendrés par le VIH/SIDA s'est<br />

Utenu à l'Hôtel Fairmount à Livingstone en Zambie, du<br />

19 au 23 novembre 2007. Ce séminaire a réunit des<br />

professionnels venus de 19 pays Francophones et<br />

Anglophones. Un participant thaïlandais a également<br />

partagé ses expériences, en expliquant comment les<br />

professionnels du patrimoine asiatiques réagissent face à la<br />

pandémie du VIH/SIDA.<br />

Le séminaire avait pour but d'étudier l'intégration de la<br />

prévention du VIH/SIDA dans les programmes des<br />

institutions en charge du patrimoine et de discuter des effets<br />

et des conséquences du VIH/SIDA sur le développement.<br />

Dans son discours d'ouverture le Secrétaire Permanent de la<br />

Province a mis l'accent sur la position exceptionnelle dans<br />

laquelle se trouvent les institutions du patrimoine culturel<br />

pour lutter contre cette pandémie car celles-ci s'intéressent<br />

directement aux traditions et aux coutumes des populations.<br />

Le séminaire dont le thème principal était: “Gérer le<br />

Patrimoine en temps du VIH/SIDA” était scindé en trois<br />

thèmes généraux à savoir: La Culture et le VIH/SIDA; les<br />

Institutions du Patrimoine et le VIH/SIDA; les Lieux du<br />

Patrimoine Culturel et le VIH/SIDA. De nombreuses<br />

présentations ont reconnu la nécessité pour les institutions<br />

du patrimoine d'assumer un rôle actif dans la lutte contre ce<br />

fléau, notamment au vue d'une approche de gestion<br />

participative qui prône une interaction accrue entre les<br />

communautés locales et les professionnels du patrimoine.<br />

Les intervenants ont mis l'accent sur les conséquences de ce<br />

fléau sur les institutions du patrimoine tels que : une<br />

8e Séminaire Thématique<br />

seconde, réservée aux travaux de groupe devait<br />

identifier les problèmes, les points forts, les pistes, les<br />

solutions et les stratégies possibles pour une<br />

meilleure communication sur le patrimoine d'Afrique<br />

Subsaharienne.<br />

L'occasion a été donnée aux participants de visiter des<br />

sites tels l'ex fort de Nouakchott, la première maison<br />

du président de la république et les bureaux du<br />

premier gouvernement mauritanien. Ces visites ont<br />

nourries les débats sur les questions de la gestion, de<br />

la conservation et notamment sur le rôle des médias<br />

dans la mise en valeur des sites du patrimoine culturel<br />

dans cette perspective.<br />

À l'issue de ce séminaire des recommandations ont été<br />

formulées: on retiendra par exemple, l'invitation faite<br />

aux Etats à impliquer les communicateurs dans la mise<br />

en œuvre des politiques de conservation des sites. De<br />

même un appel a été lancé pour la protection et la<br />

réhabilitation de la première Maison du 1e Président<br />

de la République en tant que lieu de mémoire.<br />

Parmi les résultats les plus remarquables de ce<br />

séminaire pour la Mauritanie, on peut citer :<br />

- le retrait de la loi qui autorisait la démolition de<br />

l'ancienne maison du premier président<br />

mauritanien ;<br />

productivité réduite occasionnée par un absentéisme<br />

accru, un renouvellement moindre de l'effectif, la perte<br />

des compétences ; le moral des effectifs en déclin à<br />

cause des effets néfastes de la pandémie sur le bienêtre<br />

des employés et de leurs familles ; la baisse de<br />

qualité et de volume du travail causée par la perte<br />

d'une main d'œuvre hautement qualifiée.<br />

Parmi les défis identifiés auxquels font face les<br />

institutions du patrimoine figurent le manque d'un<br />

cadre politique permettant de garantir l'intégration<br />

des programmes VIH/SIDA, la crainte de se détourner<br />

du mandat de base tel que prescrit dans la législation<br />

qui régit le patrimoine ; ainsi qu'un financement<br />

insuffisant pour la gestion des ressources du<br />

patrimoine. On a également identifié comme l'un des<br />

défis auxquels font face les institutions du patrimoine<br />

dans l'intégration des programmes VIH/SIDA, le<br />

manque de conseillers VIH/SIDA qualifiés au sein des<br />

institutions.<br />

Les intervenants ont élaboré les stratégies ci-dessous,<br />

pour que les sites du patrimoine contribuent à<br />

lutter contre la pandémie du VIH/SIDA :<br />

<br />

<br />

- la sensibilisation de l'opinion nationale à l'importance du<br />

patrimoine culturel ;<br />

- la nécessité de l'implication des médias dans les activités<br />

de conservation et de mise en valeur du patrimoine<br />

culturel.<br />

Outre les participants invités, le personnel de l'Office<br />

National des Musées et des autres institutions en charge du<br />

patrimoine culturel en Mauritanie ont particulièrement<br />

bénéficié du séminaire.<br />

Enfin, signalons la mobilisation des autorités<br />

mauritaniennes lors de ce 8e séminaire.<br />

<br />

<br />

<br />

OULD CHOUMAD CHEIKH ALPHA<br />

OFFICE NATIONAL DES MUSEES DE MAURITANIE<br />

MAURITANIE<br />

formes à partir desquelles les communautés locales<br />

peuvent se lancer dans des activités économiques qui<br />

réduisent les possibilités de s'engager dans des<br />

comportements à risque.<br />

Utiliser les lieux du patrimoine comme centres de<br />

distribution des Anti Rétroviraux aux membres des<br />

communautés locales.<br />

Se servir des sites du patrimoine comme centres pour<br />

la distribution du matériel de sensibilisation.<br />

Organiser sur les lieux du patrimoine des services<br />

itinérants assurant une aide socio psychologique et<br />

proposant le dépistage.<br />

Les recommandations faites au terme du séminaire étaient,<br />

entre autres:<br />

1. Que les institutions du Patrimoine puissent fournir un<br />

environnement propice à la promotion de la prévention,<br />

du traitement, des soins et du soutien du VIH/SIDA en<br />

impliquant des décideurs politiques et traditionnels ;<br />

2. Que les institutions du Patrimoine puissent proposer<br />

des services de dépistage pendant les festivals, les<br />

journées du patrimoine et pendant d'autres<br />

évènements apparentés.<br />

3. Que les praticiens du patrimoine assistent les<br />

communautés à développer des messages, adaptés<br />

aux cultures concernés, promouvant l'utilisation des<br />

préservatifs.<br />

4. Que les questions concernant le VIH/SIDA soient<br />

comprise dans des programmes de formation tel que<br />

celles du l'APHMS, l'EPA, le CHDA et Africa 2009.<br />

DENNIS HAAMBOTE<br />

NATIONAL HERITAGE CONSERVATION COMMISSION<br />

ZAMBIE


6<br />

Africa 2009<br />

Editorial<br />

Architecture africaine<br />

ou Architecture en Afrique?<br />

i le titre de l'éditorial est formulé comme une question, il y a un sens à cela.<br />

Lorsque l'appel à communications pour la création de cette chronique a été<br />

Slancé, il était question d'aborder la notion de conservation du patrimoine<br />

africain dans toute sa diversité, qu'il s'agisse d'architectures vernaculaires,<br />

d'inspiration coloniale ou religieuse. Certains ont osé dire que l'architecture<br />

africaine n'existe pas en tant que telle. Cependant, si l'architecture est définie<br />

essentiellement comme “l'art et la science de la construction” alors une<br />

architecture propre à l'Afrique existe, issue des populations indigènes et<br />

apportant des solutions techniques viables, adaptées aux différents contextes<br />

naturels. Nous n'oserions pas donner une définition générale de ce qu'est<br />

l'architecture africaine, mais nous pouvons dire avec conviction que les<br />

différentes cultures autochtones sur le continent ont élaboré différents moyens<br />

de s'adapter à leur environnement et d'aménager leurs lieux de vie. Par le<br />

façonnage et le moulage des matériaux, des technologies ont été mises en place,<br />

tout comme l'art a été mis au service de la création de formes et de volumes<br />

construits. Ceci est vrai dans tous les contextes, en forêt comme en savane.<br />

Les articles que nous avons reçus ont renforcé cette idée. Toutefois, un simple<br />

coup d'œil suffit pour constater que la question de la vraie définition de<br />

l'architecture africaine se pose toujours. Comment qualifier une architecture<br />

créée à partir d'idées étrangères, construite sur le sol africain, fruit du labeur de<br />

travailleurs africains, se basant sur des modèles africains pour créer des<br />

espaces adaptés aux besoins de populations étrangères? Originaires de<br />

l'Angleterre, de l'Allemagne, de la France ou d'autres régions lointaines, dans<br />

quelle mesure ces architectures restent-elles intrinsèquement liées à ces<br />

cultures? Nous laissons cette question au jugement de nos lecteurs. Les<br />

influences coloniales sur le continent ne peuvent être dissociées de son histoire.<br />

Nous espérons tout d'abord que cette chronique servira à lancer un vrai débat de<br />

fond tout en étant conscients des limites de ce qui peut être exprimé ici par nos<br />

contributeurs, en raison de contraintes concernant la longueur des articles.<br />

Aussi, certains points de vue de nature académique ne peuvent êtres étayés sur<br />

ce genre de support.<br />

L'article éthiopien au sujet des églises en ruine et du palais de Suseneyo à<br />

Gorgora soulève une question qui revient souvent à propos de l'Afrique, à savoir:<br />

qu'est-ce qui fait que les avancées techniques sont souvent attribués à des<br />

influences extérieures et non pas perçues comme le résultat de savoirs faire<br />

autochtones? Il n'est pas rare de lire des rapports de recherche qui tentent par<br />

tous les moyens de nier le fait que certaines pratiques sont préexistantes aux<br />

influences extérieures sur le continent.<br />

L'architecture Swahili est un sujet d'étude intéressant car elle a été développée<br />

à partir d'une culture vieille de plus de mille ans et est un mélange riche<br />

d'influences diverses. En dépit de cela, cette architecture reste éminemment<br />

«Africaine» et n'est pas associée à un autre continent.<br />

Une autre question qui caractérise l'architecture africaine est celle de<br />

l'immatériel – les aspects immatériels qui entrent en compte dans le processus<br />

de construction. Ceci peut représenter un défi pour les professionnels du<br />

patrimoine - l'article sur le palais de Deji d'Akure au Nigéria, où les réparations<br />

du toit ne peuvent être réalisées que par des initiés à la suite de certains rites et<br />

cérémonies, est un bon exemple qui démontre l'importance de cette dimension<br />

immatérielle.<br />

Peut-être encore, la faiblesse des réponses habituellement apportées aux<br />

problématiques liées à ces architectures met en lumière la nécessité pour nous<br />

de constituer l'expertise technique nécessaire pour diagnostiquer correctement<br />

les problèmes et formuler des solutions pertinentes. Cela met également en<br />

évidence le manque de connaissances scientifiques sur les matériaux de<br />

construction qui constituent l'architecture africaine – une réalité qui fait<br />

obstacle à une conservation efficace des bâtiments. Ce manque de<br />

connaissances scientifiques est l'une des questions à laquelle le programme<br />

Africa 2009 a tenté de répondre par le biais de projets situés, qui ont permis de<br />

créer une importante base de données scientifique des matériaux traditionnels<br />

et des techniques de constructions tout en renforçant les compétences des<br />

professionnels des différentes institutions.<br />

Il y a aussi le défi de se procurer des matériaux de construction traditionnels, la<br />

chaume par exemple, dans un contexte de changements climatiques et de<br />

croissance urbaine. La nécessité pour les institutions en lien avec le patrimoine<br />

d'imaginer des stratégies pour assurer l'approvisionnement de matériaux pour la<br />

conservation des bâtiments ne peut être négligée.<br />

Nous espérons recevoir des suggestions et des observations pour pouvoir faire<br />

évoluer cet aspect important de la culture africaine. Nous vous souhaitons une<br />

bonne lecture!<br />

Sommaire<br />

Avant propos du comité de pilotage ..................................................2<br />

Nouvelles du Secrétariat AFRICA 2009.. ..............................................3<br />

Projet cadre<br />

9e cours régional ........................................................................................4<br />

9e Séminaire Régional des Directeurs...........................................................4<br />

5e Cours Technique .....................................................................................4<br />

8e Séminaire Thématique ............................................................................5<br />

Séminaire thématique spécial ......................................................................5<br />

Editorial .......................................................................................6<br />

Architecture africaine ou architecture en Afrique? .................................7<br />

Architecture africaine<br />

Les mystérieuses ruines du pays Lobi, Burkina Faso .....................................8<br />

Un regain d'intérêt pour les sites historiques du Burundi...............................8<br />

Les Bâtiments historiques à 'Stone Town', Zanzibar: Diagnostique des dégâts ...9<br />

Les Tombes Kasubi: Les Approches pour la préservation et l'entretien<br />

et les défis Rencontres ..............................................................................10<br />

Le Palais du Deji d'Akure, Nigeria...............................................................10<br />

L'architecture en pierre du peuple Sukur, Nigeria ........................................11<br />

Patrimoine architectural Swahili de la Tanzanie ...........................................11<br />

Gestion du Patrimoine Architectural à Stone Town Zanzibar: Le rôle et<br />

l'importance des valeurs intangibles ..........................................................12<br />

Des travaux de restauration du MOTNA, Nigeria .........................................12<br />

Architecture des églises et palais du vieux-Gorgora, Ethiopie .....................13<br />

Architecture en afrique<br />

La Maison du Patrimoine Culturel de Grand-Bassam ....................................14<br />

Un château européen « norman » en plein milieu du paysage africain .........14<br />

Conservation du patrimoine architectural en milieu urbain :<br />

le Marché Sandaga ....................................................................................15<br />

La préservation et la gestion du Fort Mangochi ..........................................15<br />

Nouvelles du réseau<br />

Réunion du plaidoyer pour le fonds africain du patrimoine mondial (FAPM) ....16<br />

Le Congo se dote d'une Liste indicative ......................................................17<br />

Mon expérience au 9e cours à Mombasa.....................................................17<br />

Nouvelles du patrimoine mondial.....................................................18<br />

Fonds du patrimoine mondial pour l’Afrique.......................................19<br />

Activités 2008 .............................................................................20


o<br />

Newsletter N 8<br />

7<br />

Conservation de<br />

l'architecture africaine<br />

'architecture est l'art et la science de la construction et de l'organisation<br />

Lde l'espace. Elle est partout présente et se décline en une multitude de<br />

formes. L'architecture est une langue, une expression culturelle, elle reflète<br />

l'identité d'un groupe humain. L'architecture africaine est multiforme.<br />

Religieuse ou séculaire, elle est en lien avec l'immatériel. La richesse de<br />

l'architecture en Afrique est remarquable, porteuse d'un sens qui relie<br />

l'homme avec la nature et avec Dieu. Manifeste festif, l'architecture embrasse<br />

la spiritualité, les rapports sociaux, est un lieu d'expression du lien avec les<br />

ancêtres et l'environnement naturel. Le fort attachement à l'immatériel a<br />

influencé sa forme. Un exemple de ceci peut être vu, par exemple, chez les<br />

Batammariba (Koutammakou) du Bénin et du Togo qui orientent leurs<br />

bâtisses par rapport à la montagne Atakora, considérée comme sacrée, ou<br />

chez les Abagusii de l'ouest du Kenya qui n'orientent pas les ouvertures de<br />

leurs bâtiments vers le nord, en accord avec les liens complexes qui existent<br />

entre l'espace de vie et le positionnement des morts lors des cérémonies<br />

d'enterrement. Les différentes cultures autochtones sur le continent ont<br />

élaboré divers moyens de s'adapter à leurs milieux naturels et de créer des<br />

espaces adaptés à leur mode de vie, comme les Sukur au Nigeria et les<br />

Dogons au Mali l'on fait. Les enseignements tirés de la nature et les<br />

parallèles entre le monde des esprits et la dimension matérielle ont influencé<br />

la forme des bâtiments. Aussi, la forme architecturale peut être le miroir<br />

d'une organisation sociale comme pour les palais d'Abomey, un ensemble<br />

qui a dominé la ville physiquement, socialement, politiquement et<br />

religieusement.<br />

En ce qui concerne le développement des arts et de la technologie, dans le<br />

Grand Zimbabwe ou dans Osun Oshogbo au Nigeria par exemple, les<br />

populations locales ont appris à mouler et à façonner la matière pour aboutir<br />

à des expressions esthétiques uniques et en lien avec leur culture, ainsi<br />

l'architecture est le reflet d'une culture et de son évolution. L'architecture<br />

africaine est faite de détails qui montrent le génie artistique d'une<br />

civilisation: formes complexes, finitions méticuleuses. Ces éléments<br />

évoquent des processus de réflexion intemporels, des stratégies<br />

culturelles…<br />

Comprendre les valeurs portées par l'architecture est fondamental pour<br />

pouvoir comprendre l'importance de sa conservation.<br />

L'architecture peut aussi être la représentation de l'histoire de la rencontre<br />

entre plusieurs cultures, tel est le cas de l'architecture swahilie, dans<br />

laquelle diverses traditions se mêlent pour former un patrimoine<br />

architectural unique. C'est également le cas de l'architecture coloniale, qui<br />

exprime non seulement la mise en œuvre d'un nouveau mode de<br />

construction prenant en compte le climat et les techniques constructives<br />

locales, mais aussi témoigne de l'intense contraste entre deux cultures qui<br />

se rencontrent. Nous pouvons nous demander pour quelles raisons les<br />

bâtiments coloniaux devraient-ils être conservés? La réponse sera sûrement<br />

en rapport avec la valeur de ce patrimoine aux yeux des populations<br />

d'aujourd'hui. Dans le cas du Fort Mangochi au Malawi, s'agit-il seulement<br />

d'un simple bâtiment colonial qui a joué un rôle administratif, ou est-il un<br />

symbole fort de la lutte contre l'esclavage dans le pays? La réunion sur le<br />

patrimoine africain qui s'est tenue à Asmara (Érythrée) en 2004 a permis de<br />

comprendre qu'il est nécessaire de faire une sélection du patrimoine colonial<br />

dans le continent. Cette sélection pourrait être basée sur le fait ou non que ce<br />

patrimoine ait pu contribuer au renforcement de l'identité africaine, ou sur la<br />

base qu'il s'agit témoignage d'une période significative de l'histoire de<br />

l'Afrique pendant la colonisation. Nous devons être très prudents dans la<br />

définition des valeurs et du sens de l'architecture.<br />

La conservation de l'architecture africaine exige plus que des réponses<br />

techniques adaptées. Elle exige une compréhension au-delà des formes, un<br />

examen des réalités immatérielles associées à ce patrimoine, une<br />

compréhension de sa valeur et la participation active des différentes parties<br />

prenantes.<br />

La complexité des matériaux utilisés dans la construction, à savoir la pierre, la<br />

terre, le bois, la chaume, etc., exige la formulation de méthodes d'approche<br />

spécifiques pour la conservation de l'architecture africaine. Une de ces<br />

approches consisterait à prendre en considération les aspects immatériels qui<br />

sont liés à ces cultures constructives.<br />

La compréhension de l'un des principaux matériaux de construction à savoir la<br />

terre est très importante. La terre peut être utilisée pour bâtir des murs<br />

monolithiques ou comme liant pour la maçonnerie de pierre. Son apparence<br />

fragile laisse penser que la meilleure façon de l'employer est de la "renforcer"<br />

avec des matériaux la rendant plus “solide” comme le ciment. Le résultat de ce<br />

genre de mélange est généralement catastrophique et les exemples abondent<br />

dans l'ensemble du continent, où des techniques de conservation peu<br />

adaptées ont été appliquées produisant des effets néfastes. Ceci est souvent<br />

le résultat d'un manqué de connaissance ou d'intérêt pour les techniques<br />

constructives traditionnelles qui seraient, justement, beaucoup mieux<br />

adaptées pour une conservation pertinente de ces biens.<br />

Le chaume est un matériau très présent dans une grande partie de l'Afrique,<br />

c'est une ressource vitale pour la construction qui devient de plus en plus<br />

inaccessible, car les terres jusque là utilisées pour cultiver la matière première<br />

sont soumises aujourd'hui à la pression de l'urbanisation. Il est nécessaire<br />

d'étudier les pratiques traditionnelles et élaborer des stratégies pour que les<br />

matériaux « traditionnels » puissant rester disponibles, afin que les bâtiments<br />

existants puissent être correctement conservés.<br />

Dans le contexte actuel des états de l'Afrique, l'importance de la législation ne<br />

peut être sous-estimée. Afin que la législation puisse être un outil performant<br />

dans la gestion du patrimoine bâti en Afrique, il est nécessaire que la valeur de<br />

ce patrimoine soit reconnue. Toutefois, les textes législatifs ne peuvent<br />

fonctionner que s'ils tiennent en compte la valeur des systèmes des<br />

constructions traditionnelles.<br />

Ces défis ont été abordés lors du 6e séminaire thématique qui a eu lieu<br />

au Sénégal en 2005, portant sur la conservation et l'amélioration de<br />

l'architecture traditionnelle. La survie des différents systèmes de<br />

construction traditionnels au fil du temps a été constatée et reconnue, en<br />

dépit de diverses influences et de la nécessité pour les institutions en<br />

charge du patrimoine africain de faire le choix délibéré de valoriser les<br />

traditions. Le renforcement de l'architecture africaine par le biais de la<br />

sensibilisation a été préconisé afin de créer une demande pour une<br />

architecture qui se base sur des techniques et des concepts traditionnels<br />

et autochtones.<br />

Nous souhaitons que cette chronique puisse également encourager la<br />

formulation de nouvelles stratégies tenant compte de tous les travaux<br />

effectués dans le cadre du programme Africa 2009, par le biais de ses<br />

cours et séminaires au sujet des sites liés à l'esclavage qui ont eu lieu en<br />

2004, l'architecture traditionnelle en 2006, ou sur les aspects<br />

immatériels des sites patrimoniaux sacrés en 2008 - afin de mieux<br />

résoudre les problèmes auxquels l'Afrique est confrontée en matière<br />

d'architecture.<br />

La richesse de l'architecture africaine doit être conservé pour la<br />

postérité. Le monde a beaucoup à apprendre des solutions intelligentes<br />

que les Africains ont su développer dans l'environnement bâti.<br />

BAKONIRINA RAKOTOMAMONJY et ISHANLOSEN ODIAUA<br />

ARCHITECTES CONSERVATEURS<br />

CRATerre-ENSAG et CHDA


8<br />

Africa 2009<br />

Architecture africaine<br />

Les mystérieuses ruines du pays Lobi, Burkina Faso<br />

e pays lobi est à cheval entre la Côte d'Ivoire, le<br />

Ghana et le Burkina Faso. Il regorge de<br />

Lvestiges archéologiques spectaculaires<br />

comme ces constructions gigantesques en pierres<br />

latéritiques maçonnées, couramment appelées, «<br />

les ruines du lobi ». Elles sont toutes construites<br />

avec des blocs de latérite joints par un mortier<br />

d'argile et se présentent sous deux formes : celles<br />

de dimensions modestes sont en demi-lune ou<br />

ovale tandis que les plus grandes sont<br />

quadrangulaires avec des formes proches du<br />

rectangle. Parmi ces dernières, les plus célèbres<br />

restent les ruines de Loropeni appelées<br />

Kpõkayãga.<br />

Kpõkayãga est situé à environ 4 km à l'ouest de la<br />

ville de Loropéni, à 500 m au nord de la route de<br />

Banfora. D'une surface totale d'environ 11 130 m²,<br />

l'enceinte est constituée d'un rempart principal qui<br />

est partagé en deux compartiments principaux à<br />

l'intérieur desquels se trouvent des structures de<br />

for mes variées déter minant des sous<br />

compar timents de formes principalement<br />

rectangulaires.<br />

Les murs mesurent 1,5 m d'épaisseur à sa base<br />

mais se rétrécissent vers le sommet qui se termine<br />

par trois couches de banco. La hauteur de<br />

l'ensemble est de 5 à 6 mètres. Les bâtisseurs<br />

voulurent la muraille droite et lisse, sans créneaux,<br />

sans meurtrières, sans fenêtres sur l'extérieur, sans<br />

aspérités pour l'escalade, sans fossé au dehors,<br />

sans remblai au-dedans, sans rien enfin qui<br />

rappelle une quelconque nécessité de défense ou<br />

d'attaque.<br />

L'ensemble est cerné par une zone tampon de<br />

278,40 ha. La muraille extérieure et le mur de<br />

partition intérieur sont assez bien conservés ; on<br />

estime à 80%, les murs de remparts originels qui<br />

sont encore présents. On distingue également, à<br />

l'intérieur ou aux alentours des ruines de buttes<br />

anthropiques et une forte diversité floristique (180<br />

espèces).<br />

Trois principales questions taraudent les esprits à<br />

la vue de ces ruines: Quelles populations les ont<br />

autrefois construites ? A quelle époque doit-on les<br />

rapporter ? Dans quels buts ont-elles été édifiées ?<br />

Les ruines n'ont pas encore livré leurs secrets aux<br />

chercheurs d'où ce surnom de « Mystérieuses<br />

ruines du Lobi ». L'Etat burkinabé a bénéficié d'un<br />

soutien considérable de l'UNESCO et a lancé,<br />

depuis le début de l'année 2008, les véritables<br />

premières recherches scientifiques sur ce bien<br />

culturel qui figurent la Liste indicative du pays. Les<br />

résultats sont en cours d'analyses.<br />

Au cas où les ruines de Loropéni se révèlent comme<br />

un système de fortification, on peut les comparer, à<br />

l'échelle du continent Africain, avec d'autres<br />

systèmes de fortification (les ruines de Great<br />

Zimbabwe, le Agbodo ou fossé d'Abomey)<br />

construits pour se protéger dans les périodes<br />

d'insécurité. Les Ruines de Loropéni seraient aussi<br />

les seuls vestiges de cette nature qui ont perduré<br />

jusqu'à nos jours en Afrique de l'Ouest.<br />

En attendant, on peut supposer qu'elles sont la<br />

preuve de la capacité endogène qu'ont eue certains<br />

peuples pour développer des solutions techniques,<br />

pour utiliser de façon judicieuse les matériaux<br />

disponibles dans leur environnement et mettre en<br />

place une organisation du travail complexe.<br />

LASSINA SIMPORE<br />

UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU<br />

BURKINA FASO<br />

urant la période de crise sociopolitique<br />

D(1993 à 2005), le patrimoine culturel<br />

burundais semblait susciter peu d'intérêt de la part<br />

des décideurs politiques. Des sites d'intérêt<br />

historique ou archéologique se sont ainsi<br />

détériorés sans soulever la réaction appropriée de<br />

l'autorité. Aujourd'hui, cette situation a résolument<br />

changé. En témoignent les récentes inaugurations<br />

de travaux de réhabilitation des sites historiques de<br />

Gashinyira et de Higiro. Le premier site aurait vu la<br />

naissance du roi Ntare 1e Rushatsi Cambarantama<br />

(premier roi du Burundi) au XVIe siècle et le second<br />

l'aurait momentanément hébergé.<br />

Situé en commune Matana au sud du Burundi, le<br />

site de Gashinyira a été réhabilité grâce à des fonds<br />

alloués par l'UNESCO. Conçu sous forme d'une<br />

concession traditionnelle (le "rugo"), Gashinyira<br />

est un ensemble de six cases de dimensions<br />

différentes entourées d'un enclos-palissade.<br />

Quelques essences végétales d'époque<br />

composent l'enclos-palissade et ornent la<br />

cour intérieure. La réhabilitation a été<br />

effectuée avec des matériaux locaux et en<br />

faisant appel au savoir-faire traditionnel.<br />

Un regain d'intérêt pour les sites historiques du Burundi<br />

À une centaine de mètres, plusieurs jeux de tric-trac<br />

(ibibuguzo) creusés dans le roc rappellent l'avantcour<br />

où la population attendait avant d'être reçue<br />

par le roi. L'inauguration a eut lieu le 18 juin 2008,<br />

date qui coïncide (cette année-ci) avec la<br />

célébration de la Journée Internationale des<br />

Musées au Burundi.<br />

Higiro aurait été une résidence temporaire de Ntare<br />

1e. Au moment de partir, il aurait offert un taureau à<br />

la population locale et laissé sur place quelques<br />

serviteurs pour garder le site. Plusieurs arbresmémoire<br />

(ficus) marquent encore les limites de ce<br />

domaine. C'est le 20 juin 2008, qu'ont été inauguré<br />

les premiers éléments réhabilités du site. Il s'agit<br />

d'un sanctuaire de tambours et d'une case de style<br />

traditionnel. Les travaux qui ont été initiés et<br />

entièrement exécutés par les détenteurs du site ont<br />

pour objectif la relance des activités touristiques et<br />

la préservation de ce patrimoine longtemps resté<br />

en veilleuse.<br />

Les inaugurations de Gashinyira et de Higiro ont<br />

réuni plusieurs autorités du Burundi et des<br />

représentants d'organismes internationaux. Les<br />

intervenants ont reconnu l'importance historique et<br />

touristique de ces lieux et promis des<br />

infrastructures complémentaires. La population,<br />

notamment la jeunesse, a été invitée à visiter ces<br />

sites, à les entretenir et à les protéger.<br />

Un grand nombre de danseuses et des<br />

tambourinaires ont agrémenté les fêtes avec des<br />

spectacles hauts en couleurs où s'entremêlaient le<br />

son des tambours, les chansons féminines et les<br />

battements des mains.<br />

La réhabilitation des sites historiques de<br />

Gashinyira, de Higiro et de Gishora, est<br />

certainement un pas important qui vient d'être<br />

franchi dans la préservation du patrimoine<br />

national. L'intérêt que les autorités portent à<br />

Gishora devrait être suivi par la mise en place d'un<br />

système de gestion participative, la création de<br />

structures de production ar tisanale, la<br />

sensibilisation du public et le développement du<br />

tourisme culturel.<br />

L'objectif principal étant d'impliquer la population<br />

dans la protection et la mise en valeur du<br />

patrimoine tout en améliorant les conditions de vie<br />

des riverains des sites.<br />

JACQUES MAPFARAKORA<br />

MUSEE NATIONAL<br />

BURUNDI


o<br />

Newsletter N 8<br />

9<br />

Architecture africaine<br />

Les Bâtiments historiques<br />

à 'Stone Town', Zanzibar:<br />

diagnostique des dégâts<br />

a Stone Town (Ville de Pierre) de Zanzibar<br />

est la plus ancienne ville d'Afrique dont le<br />

Ltissu et paysage urbains sont demeurés<br />

intacts. Cette ville abrite environ 1709 bâtiments<br />

en pierre qui reflètent cette culture particulière<br />

qui a réunit des éléments disparates des<br />

cultures africaine, arabe, indienne et<br />

européenne, durant plus d'un millénaire. La Ville<br />

de Pierre a été déclarée Monument National par<br />

le Gouvernement de Zanzibar en 1988 avant<br />

d'être classée patrimoine mondial de l'UNESCO<br />

en 2000.<br />

Ces structures historiques se trouvent<br />

aujourd'hui dans différents états physiques.<br />

Certains sont en assez bon état tandis que<br />

d'autres sont très délabrés. L'existence de ces<br />

monuments historiques a fait de Zanzibar une<br />

attraction touristique. Ce qui amène un bénéfice<br />

culturel et économique sur le plan local et<br />

national.<br />

Vers la fin des années 70 et le début des années<br />

80, la détérioration graduelle des structures a<br />

entraîné la perte d'un nombre croissant de vies<br />

et de bâtiments historiques. C'est ainsi, que les<br />

problèmes liés à la sauvegarde et à la<br />

conservation des bâtiments historiques ont<br />

surgi. En 1982, le Centre des Nations Unies pour<br />

les Etablissements HumainsHabitat a effectué<br />

une étude qui a recommandé la création d'une<br />

autorité governementale chargée de la gestion<br />

de l'habitat, et responsable de l'exécution et du<br />

suivi de la conservation et du développement de<br />

la Ville de Pierre. C'est ainsi qu'est née la Stone<br />

Town Conservation and Development Authority,<br />

STCDA).<br />

Ces structures historiques sont construites de la<br />

fondation jusqu'au toit avec des blocs de corail<br />

disposés entre d'épaisses couches de mortier.<br />

La plupart de ces bâtiments ne font que trois<br />

étages. Les murs internes et externes font de 40<br />

à 100 cm d'épaisseur. Ils sont d'abord enduits de<br />

plâtre avant d'être badigeonnés à la chaux. Les<br />

dimensions de ces bâtiments et des salles sont<br />

déterminées par la taille des bois de palétuviers<br />

cultivés localement et qui sont utilisés pour<br />

porter les dalles de planchers. Les toits, en tôles<br />

ondulées ou en maçonnerie d'une épaisseur de<br />

30 à 60 cm sont soutenus par des poteaux de<br />

palétuvier, enduits avec du sable et de la chaux.<br />

Une visite du site a été effectuée afin d'étudier le<br />

phénomène du délabrement de la ville, celle ci a<br />

permis de constater que les causes majeures de<br />

cette situation étaient<br />

a) La nature des matériaux utilisés: Le granulat<br />

fin a été extrait non pas de carrières mais de<br />

sites quelconques au voisinage du bien, ce<br />

matériau bâtard à produit un mortier<br />

défectueux.<br />

b) La conception: Certains panneaux de façade<br />

ont été construits sans liens structurels entre<br />

eux. De plus, certains murs n'ont pas de<br />

solides fondations et dans d'autres cas, les<br />

fondations n'existent pas.<br />

c) Le manque de Savoir-faire: qui engendre<br />

l'utilisation de matériaux incompatible,, le<br />

manque d'entretien (effritement des murs),<br />

le manque de contrôle de la bio dégradation<br />

(présence de lichen, d'algues et de<br />

végétation envahissante).<br />

Le patrimoine culturel que nous voyons<br />

aujourd'hui à Stone Town est le produit de<br />

l'influence de cultures distinctes. Celles-ci sont<br />

des parties irremplaçables de notre patrimoine<br />

culturel et leur avenir dépend de nos attitudes et<br />

de nos actions envers leur préservation. On a<br />

enregistré un certain progrès ces dernières<br />

années, mais beaucoup reste encore à faire.<br />

ATHUMAN NGOMA<br />

UNIVERSITÉ DE DAR-ES-SALAAM<br />

TANZANIE


10<br />

Africa 2009<br />

Architecture africaine<br />

es tombes Kasubi, cimetière des quatre<br />

précédents rois du Buganda, sont situées sur<br />

Lla colline Kasubi à Kampala, capitale de<br />

l'Ouganda. Les composantes principales du bien<br />

sont : la case principale (Muzibu-Azala-Mpanga) où<br />

les anciens rois (Kabakas) reposent, une cour<br />

entourée de nombreux bâtiments dans lesquels<br />

vivent les veuves des rois, la maison des tambours<br />

où l'on entrepose les percussions royales (Ndogaobukaba).<br />

Le site comprend aussi les tombes des<br />

sœurs des rois, des cimetières où d'autres<br />

membres du royaume du Buganda sont enterrés,<br />

une large aire pour la pratique de l'agriculture et<br />

une case fabriquée en roseaux tissés qui se trouve<br />

à l'entrée (Bujja Bukula). L'ensemble est entouré<br />

d'une clôture d'arbres et de roseaux.<br />

Le palais du Deji d'Akure, Nigeria<br />

eji est un titre que l'on prête à un<br />

Dsouverain traditionnel d'Akure, du<br />

Nigéria. Son palais est particulièrement<br />

impressionnant, il illustre comment dans le<br />

pays Yoruba, le souverain est considéré<br />

comme sacré. Il occupe une vaste superficie et<br />

est situé au cœur de la Cité d'Akure. Le<br />

complexe construit avec minutie, abrite la<br />

résidence du Deji, un hall de réception du<br />

Conseil, des bureaux, des salles de cérémonie<br />

et de nombreuses cours. Il a été déclaré<br />

monument national le 2 août 1990.<br />

Le titre 'Deji' fut adopté pour la première fois<br />

par Atakunmosa en 1599 de notre ère<br />

lorsqu'il prit les rênes du pouvoir en tant que<br />

22ème Roi d'Akure. Auparavant, le souverain<br />

était connu sous le titre d'Oba. Depuis<br />

l'inauguration du palais, environ 44<br />

souverains y ont séjourné, y compris trois femmes.<br />

Le palais fut construit aux alentours de 1150 de notre ère par le biais des<br />

efforts communaux, pendant le règne du Oba Asodeboyede. Au début, il était<br />

couvert de toits en chaume mais ceux-ci ont été changés par des tôles<br />

ondulées pendant le règne de Deji Afunbiowo Adesida entre 1897 et 1957. Il<br />

s'agissait du premier bâtiment à Akure à avoir une telle toiture. Les principaux<br />

matériaux de construction comprennent la terre, façonnée en rangs de 50<br />

centimètres (bauge) et le bois. Un nouveau palais a été construit pendant le<br />

règne de l'actuel Deji mais toutes les formalités associées aux activités<br />

traditionnelles, spirituelles et religieuses continuent à avoir lieu dans l'ancien<br />

palais.<br />

La décoration intérieure, le modelage et les sculptures en bois sont plutôt<br />

limités. Les piliers sont gravés de motifs géométriques avec quelques<br />

cariatides sculptées en bois.<br />

Les multiples niveaux de ce palais ont été étudiés pour faciliter le drainage<br />

rapide de l'eau de pluie des cours, vers le système de drainage de la ville.<br />

Il y trois entrées principales qui mènent aux différentes cours, elles se<br />

dénomment uha. L'une d'elles est réservée aux hommes et l'autre aux femmes<br />

Les Tombes Kasubi:<br />

les approches pour la preservation<br />

et l'entretien et les défis rencontrés<br />

Le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine<br />

mondial en décembre 2001 en tant que “chef<br />

d'oeuvre témoignant de la créativité humaine dans<br />

sa conception et dans son exécution » ; « témoin des<br />

traditions culturelles vivantes du Baganda » et « une<br />

représentation exceptionnel d'un palais Baganda<br />

dont l'ensemble ar c hitectur al r eflète<br />

l'accomplissement d'un développement de<br />

techniques au cours de siècles ».<br />

La case principale est une réalisation architecturale<br />

unique faite de matériaux de construction d'origine<br />

végétale tels que le bois, les roseaux, les feuilles et<br />

la paille. La case est couverte d'un toit de chaume<br />

de forme conique d'un diamètre extérieur de 31<br />

mètres et une hauteur intérieure de 7,5 mètres.<br />

L'importance architecturale des tombes Kasubi se<br />

trouve dans la valeur du savoir-faire utilisé. Ces<br />

savoir-faire comprennent la confection et la<br />

décoration des tissus à base d'écorce par le clan<br />

Ngo (léopard), les techniques de fabrication des<br />

toitures de chaume par le clan Ngeye (le singe<br />

Colobe) et la préparation traditionnelle des roseaux<br />

pour confectionner les clôtures et les murs.<br />

L'intérieur est décoré avec des anneaux structuraux<br />

fabriqués à partir des feuilles du palmier qui sont<br />

joints pour en faire des anneaux ronds, l'ensemble<br />

forme un toit d'herbe. Le plancher est couvert d'une<br />

épaisse couche de paille et de nattes en feuilles de<br />

palmier confectionnées et décorées par les veuves<br />

des rois.<br />

Le clan Ngeye utilise de la paille pour confectionner<br />

les toits en chaumes. La paille est ligotée en fagots<br />

cylindriques avant d'être placée sur la structure en<br />

roseaux qui constitue l'ossature de la case. Ces<br />

larges fagots de paille protègent des pluies, et par<br />

conséquent gardent le bâtiment en bon état. Une<br />

fois posée, la paille est taillée de façon minutieuse<br />

afin qu'elle soit protégée de l'érosion et des<br />

termites. Les roseaux que l'on utilise dans la<br />

construction sont préparés selon une tradition qui<br />

consiste à enlever les nœuds des tiges avec un<br />

couteau tranchant et à lisser la surface avec un<br />

morceau de chiffon rempli de sable. Le roi<br />

participait jadis aux activités d'entretien telles que<br />

la pose des trois premiers anneaux, ensuite les<br />

autres clans poursuivaient les travaux selon l'ordre<br />

héréditaire. Ces pratiques ont depuis disparu.<br />

Un entretien régulier est nécessaire, or la paille<br />

utilisée dans la pose du chaume ne se trouve plus<br />

facilement dans les zones voisines. On a remplacé<br />

les chaumes de quelques bâtiment par de la tôle<br />

ondulée, une action qui remet en question<br />

l'authenticité du site. De tels défis n'on cessés<br />

d'avoir des conséquences sur le site et demeurent<br />

des points difficile à surpasser dans la préservation<br />

du site.<br />

SARAH MUSALIZI<br />

DÉPARTEMENT DES MUSÉES ET MONUMENTS<br />

OUGANDA<br />

tandis que l'entrée centrale est réservée au<br />

Deji. Le palais abrite plus de 22 cours,<br />

interconnectées. Ces dernières sont entourées<br />

de vérandas dont les toitures sont soutenues<br />

par des piliers. Ces cours servent de lieux de<br />

réunion, d'instances criminelles, de rites<br />

d'installation, de prestation de serment, de<br />

culte, de punition aussi bien que de<br />

consultation.<br />

Les travaux de restauration effectués avec des<br />

matériaux modernes dans certaines parties du<br />

bâtiment menacent son intégrité structurelle.<br />

Les quartiers voisins qui consistent en un<br />

marché, des maisons, des magasins<br />

pourraient aussi nuirent au bâtiment. D'autres<br />

défis de préservation comprennent des<br />

menaces naturelles tels que l'érosion, le vent,<br />

l'humidité, les insectes, l'attaque des termites,<br />

la croissance de la végétation ; et des menaces<br />

humaines comme : l'exclusion de la<br />

Commission Nationale des Musées et des<br />

Monuments (NCMM) dans les activités<br />

d'entretien, la dégradation, la prolifération urbaine et les normes culturelles<br />

traditionnelles. L'une de ces normes interroge sur la durabilité de l'entretien<br />

traditionnel du toit, du fait que seuls les initiés sont autorisés à effectuer ces<br />

travaux de réparation.<br />

Afin de réduire les effets des véhicules à proximité du site, la route devant le<br />

palais a été transformée en voie à sens unique. La NCMM a mis en place un<br />

entretien régulier<br />

ainsi qu'un suivi<br />

proactif du bien.<br />

U n p l a n d e<br />

gestion et de<br />

c o n s e r v a t i o n<br />

sera également<br />

développé dans<br />

le futur proche.<br />

AMOS E.<br />

OLORUNNIPA<br />

MUSÉE NATIONAL<br />

NIGERIA


o<br />

Newsletter N 7<br />

11<br />

ukur est situé sur le flanc nord ouest du Nigéria, dans les<br />

montagnes de Mandara, à la frontière avec le Cameroun. Il a été<br />

Sdéclaré site du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999, le<br />

premier paysage culturel d'Afrique. Son emplacement dans le massif<br />

a conduit à l'émergence des techniques de construction bien<br />

adaptées aux matériaux disponibles localement et au contexte.<br />

L'histoire de cette région fait allusion à son importance, autrefois, en<br />

tant que plaque tournante du commerce dans les montagnes, du fait<br />

des compétences de ces habitants dans la métallurgie, due à<br />

l'abondance du minerai de fer.<br />

Les matériaux de construction qui dominent à Sukur sont la terre et la<br />

pierre. Le palais du chef, (Hidi) est l'enclos qui symbolise<br />

l'expression même de la culture de construction dans ce pays.<br />

Les structures dans le complexe du palais sont fabriquées en blocs<br />

de granit de formes et dimensions différentes et le palais se dresse<br />

sur une superficie vingt fois plus grande que celle d'une maison<br />

ordinaire à Sukur.<br />

Les enclos à Sukur sont en général faits de gravats et de pierres de<br />

dimensions différentes entassées de façon à former un mur<br />

hermétique autour des bâtiments. Les entrées des enceintes sont<br />

marquées de chaque côté par des monolithes ou par des colonnes<br />

construites avec des larges pierres appareillées à sec ou scellées au<br />

du mortier de terre.<br />

La pierre constitue un matériel prédominant dans le milieu bâti de<br />

Sukur, ainsi les ensembles construits semblent pousser du sol même<br />

sur lequel ils se dressent. Cette harmonie donne une valeur<br />

Patrimoine architectural<br />

Swahili de la Tanzanie<br />

L'architecture Swahili est le résultat de l'interaction socioéconomique<br />

entre des cultures différentes: Bantu, Perse<br />

et Arabe. Le mot « Swahili » tire son origine du mot Arabe<br />

'Sawahil' qui signifie 'ceux qui habitent la Côte'. Les<br />

swahili ont fait construire plusieurs bâtiments pour servir<br />

des fonctions diverses dont des structures<br />

administratives, des résidences, des bâtiments religieux<br />

et des cimetières<br />

Les constructions se composent de cours autour desquels<br />

s'organisent des petites pièces , de quartiers destinées<br />

aux femmes, desmirhabs et des tours. La cuisine se<br />

construisait séparément des salons et dans des grands<br />

bâtiments on créait des espaces ouverts pour rafraîchir<br />

l'ensemble. Les entrées de certains bâtiments<br />

comportaient souvent des bancs en maçonnerie utilisés<br />

pour se reposer près de la porte.<br />

La plupart de maisons Swahili étaient construites en blocs<br />

de corail de différentes dimensions que l'on utilisait pour<br />

les fondations, les murs et les toitures. On employait du<br />

mortier de chaux pour la construction d'épais murs et<br />

l'enduit à la chaux et le badigeon étaient utilisés pour la<br />

finition. Les murs épais ont la propriété de rendre l'air plus<br />

frais et font barrage aux rayons du soleil.<br />

Le bois est utilisé pour faire des arbalétriers, des poutres,<br />

des portes, des fenêtres et des sols. Certains plafonds<br />

Architecture africaine<br />

L'architecture en pierre<br />

du peuple Sukur, Nigeria<br />

esthétique à l'ensemble du paysage. La confection des toitures<br />

de chaumes démarre au sol avant que ceux-ci ne soient soulevés<br />

pour être posés sur les dômes de terre qui servent aussi de<br />

cadre pour étayer le toit. Les dômes sont fabriqués avec de la<br />

terre rouge différente de celle utilisée pour faire les murs. Pour<br />

le peuple Sukur, cette différence est attribuée aux propriétés<br />

mécaniques requises pour chaque partie de la construction.<br />

Comme dans toute l'histoire de l'humanité, les Sukur ont fait<br />

évoluer une construction qui prend en compte les différentes<br />

activités qui existent dans leur réalité socio économique. L'une<br />

de ces réalités se matérialise dans l'enclos à bestiaux utilisé<br />

pour engraisser les vaches. Cette unique structure est conçue de<br />

façon à empêcher la vache de sortir durant la période<br />

d'engraissement. Environ 1,5 m de la structure est ensevelie<br />

sous terre, formant un sous-sol alors que la partie qui reste<br />

pardessus la terre est couverte d'une structure de toit. Un<br />

nettoyage régulier y est effectué. L'engraissement du taureau<br />

se fait de jour comme de nuit. Le taureau est nourri d'herbe verte<br />

sélectionnée et d'eau chaude mélangée avec du sel et des<br />

cosses. Le bétail ainsi engraissé est trés convoité et rapporte<br />

des bons prix dans les marchés voisins. Un tel bétail servait jadis<br />

lors des cérémonies, et symbolisait le statut social.<br />

Le peuple Sukur a su utiliser intelligemment sont environnement<br />

afin de répondre à ses divers besoins. Ceci concerne non<br />

seulement l'usage de la pierre dans la construction, mais aussi<br />

le développement de la technique du fer. Ainsi, il est encore<br />

possible de retrouver dans le paysage Sukur, des vestiges de<br />

hauts fourneaux, ces derniers étaient très nombreux à l'apogée<br />

des Sukur. Aujourd'hui encore, les forgerons dans la région de<br />

Magadali sont en majorité des personnes provenant de Sukur.<br />

L'architecture de Sukur est un très bon exemple de comment<br />

l'homme peut créer un espace de vie dans un environnement<br />

naturel qui parait hostile.<br />

sont bâtis à partir des poteaux de palétuvier et des<br />

feuilles de noix de coco servaient de pare-soleil aux<br />

toitures plates. Des niches sculptées décoraient les<br />

intérieurs et dans la plupart des cas les portes des<br />

maisons étaient ornées d'une sculpture et avaient<br />

des charnières en laiton, des verrous et des<br />

poignées décorées.<br />

L'architecture Swahili véhicule des valeurs<br />

symbolique et de mémoire témoignant de<br />

l'existence des peuples indigènes le long de la côte<br />

tanzanienne. Elle contribue également à<br />

l'éducation, à la formation, est une source des<br />

renseignements et sert d'attraction touristique.<br />

La section des Antiquités a documenté (avec l'aide<br />

de l'agence suédoise du développement<br />

inter national (la Swedish Inter national<br />

Development Agency) l'architecture Swahili qui se<br />

trouve sur la côte tanzanienne. Il s'agit des ruines<br />

de Kilwa Kisiwani, Songo, Mnara, Kilwa Kivinje,<br />

Tongoni, Kaole, Kunduchi, Mbweni, Mssani, Mji<br />

Mwema et Mafia. D'autres villes historiques ont été<br />

également documentées, il s'agit de Pangani et<br />

Bagamoyo, l'île de Mafia, Dar-es-Salaam et<br />

Mikindani. Certains des bâtiments inventoriés sont<br />

toujours en cours d'utilisation. Entre 2006 à 2007,<br />

on a développé des fiches et des manuels portant<br />

sur le processus d'identification et de<br />

documentation.<br />

Parmi les instruments qui servent à conserver ce<br />

patrimoine figurent la Loi de 1964 sur les<br />

Antiquités et sa modification de 1979, la Politique<br />

Culturelle de 1997, la réglementation et les lignes<br />

directrices aussi bien que les normes<br />

Internationales (y compris les Conventions de<br />

l'UNESCO et les Chartes) et la Politique Malikale<br />

(2008) de la Section des Antiquités.<br />

Le délabrement de l'architecture s'observe à<br />

travers les crevasses, les cassures, les<br />

décolorations, les fissures, l'usure et l'effritement<br />

des peintures murales. On a également noté la<br />

contribution des facteurs culturels tels que la<br />

ISHANLOSEN ODIAUA<br />

CHDA<br />

KENYA<br />

négligence, l'ignorance, le manque d'entretien, la<br />

croissance démographique, le vol et le vandalisme. Les<br />

travaux de restauration et de réhabilitation effectués<br />

consistent au renforcement et à la stabilisation des murs<br />

en ruine, le retrait de la végétation envahissante sur les<br />

murs, la rénovation des sols, des toits, des escaliers et<br />

des trottoirs.<br />

Les communautés sont de plus en plus impliquées dans la<br />

protection du patrimoine culturel par le biais des<br />

programmes de sensibilisation destinés à éduquer sur<br />

l'importance de la préservation et de l'utilisation du<br />

patrimoine culturel pour des gains économiques. Ces<br />

programmes ont été une réussite dans les régions de<br />

Tanga, Kilwa, Kisiwani et Songo Mnara où des comités<br />

ruraux sont responsables de la sensibilisation et de la<br />

participation de la communauté dans la préservation du<br />

patrimoine culturel.<br />

DIGNA F. TILLYA<br />

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DU TOURISME<br />

TANZANIE


12<br />

Africa 2009<br />

Architecture africaine<br />

Gestion du Patrimoine<br />

Architectural<br />

à Stone Town Zanzibar:<br />

Le rôle et l'importance<br />

des valeurs intangibles<br />

e concept d'architecture à Zanzibar puise ses sources dans “La loi qui<br />

régit les Monuments de 1927” qui lui reconnaît trois valeurs:<br />

Larchéologiques, historiques et artistiques. De nos jours, le concept de<br />

monument s'est élargit et on reconnaît désormais, dans la gestion du<br />

patrimoine tangible, l'existence de l'intangible.<br />

Zanzibar n'a commencé à gérer son patrimoine architectural officiellement<br />

qu'en 1964. La situation a changé de façon considérable suite à la Révolution<br />

de 1964, lorsque la plupart des bâtiments d'inspiration arabes, indiennes et<br />

Swahili de la Ville de Pierre (Stone Town) ont été nationalisés. Pour sauver la<br />

ville et sauvegarder son architecture, le gouvernement à créé en 1985 un<br />

organisme pour la préservation et le développement de la ville : la Stone<br />

Town Conservation and Development Authority (STCDA). Bien que cette<br />

structure visait à réduire le nombre de bâtiments en ruines, elle n'a pas<br />

réussi à améliorer l'état de conservation de la ville à cause d'une mauvaise<br />

perception de la gestion du patrimoine architectural.<br />

La nomination de Stone Town comme site du Patrimoine Mondial en 2002 a<br />

mis en avant les faiblesses des pratiques de gestion du patrimoine en cours à<br />

Zanzibar, et plus particulièrement celle de l'exclusion des valeurs<br />

intangibles. Depuis les années 80, l'industrie du tourisme en croissance a<br />

contribué à l'économie de la ville, et pourtant les bâtiments demeurent dans<br />

un état de délabrement avancé. Ceci est du au fait que l'approche de gestion<br />

du patrimoine architectural ne se focalise que sur les valeurs tangibles, ce<br />

qui ne garanti pas sa durabilité. Le Gouvernement et la STCDA<br />

n'entretiennent que l'aspect physique des bâtiments, négligeant ainsi toutes<br />

les autres valeurs telles que : l'usage, la signification culturelle, l'identité et la<br />

durabilité. Une gestion appropriée de ce patrimoine nécessite une<br />

connaissance de ses usages par les habitants et des valeurs que ces derniers<br />

lui attachent. Pour que le patrimoine architectural soit mis en valeur, il faudrait<br />

une gestion dotée de bonnes pratiques de gouvernance et de programmes<br />

durables.<br />

La maison Tippu Tip, un bâtiment de première importance est un exemple<br />

éloquent de cette observation. Ce patrimoine architectural qui date du 19ème<br />

siècle appartenait à une célèbre famille de marchands d'esclave jusqu'en<br />

1964. Il représente l'un des critères de l'UNESCO utilisé pour nommer le site<br />

comme Patrimoine Mondial : l'abolition de l'esclavage. Le mauvais état actuel<br />

du bâtiment aujourd'hui en dit long sur l'état du patrimoine architectural à<br />

Stone Town et les faiblesses inhérentes à cette approche de gestion. La<br />

maison n'est pas bien utilisée; les résidents de la maison n'attachent aucune<br />

valeur ni à son histoire ni à sa monumentalité et ne s'identifient pas à ce<br />

patrimoine. Le manque d'un programme et de projets durables font de ce<br />

patrimoine un fardeau pour le gouvernement. En fait, l'exclusion des valeurs<br />

intangibles dans la gestion de ce patrimoine a eu à un effet négatif, et ceci<br />

s'applique à une importante partie du patrimoine architectural de Stone Town<br />

à Zanzibar.<br />

MUHAMMAD JUMA MOHAMMAD<br />

STONE TOWN CONSERVATION & DEVELOPMENT AUTHORITY<br />

ZANZIBAR<br />

Des travaux de restauration du MOTNA, Nigeria<br />

e Musée de l'Architecture Traditionnelle<br />

du Nigeria (MOTNA) a été conçu en tant<br />

Lque musée à ciel ouvert sur l'architecture<br />

nigériane par le Professeur Z.R Dmochowski, un<br />

architecte polonais spécialiste de l'architecture<br />

tropicale. Le MOTNA abrite de nombreux<br />

modèles d'architecture nigérianne sous forme<br />

de répliques grandeur nature. Parmi les<br />

exemples de bâtiments figurent des mosquées,<br />

des temples, des tombeaux, des lieux de<br />

rencontre, des portails de cité et des<br />

fortifications. Bien qu'il soit sévèrement affecté<br />

par un manque d'entretien, le MOTNA reste<br />

étonnant, notamment par son emplacement<br />

géographique, sa valeur esthétique, et son<br />

objectif d'apprentissage.<br />

Quelques travaux de réparations ont<br />

néanmoins été entamés cette année et sont<br />

toujours en cours. Un diagnostique sur l'état de<br />

conservation de ces monuments a été présenté<br />

en 2007, accompagné d'un plan d'entretien et<br />

de recommandations pour la mise en œuvre<br />

des travaux de restauration pour la période<br />

2007-2008. Les bâtiments identifiés pour la<br />

restauration, sont situés dans le quartier dédié<br />

au nord du Nigeria et sont : le palais de Katsina,<br />

la mosquée « Jum'aa » de Zaria, et la muraille de<br />

la cité de Kano.<br />

Etant donné que la réplique avait été construite<br />

par des chefs-constructeurs (Sarkin Migina de<br />

leurs altesses royalles les Emirs de Katsina et<br />

de Zaria), il a été nécessaire d'impliquer dix<br />

maîtres constructeurs dans les travaux de<br />

restauration.<br />

Pendant la préparation des travaux, les<br />

matériaux tels que le sable, les azara (bois de<br />

palmiers) et la terre de construction ont été<br />

récupérés des dômes effondrés de la mosquée<br />

de Zaria. La reconstruction des dômes a permis<br />

la rencontre et l'échange d'expériences entre<br />

les jeunes constructeurs traditionnels, les<br />

architectes et les agents du musée.<br />

Actuellement, les sept dômes de la mosquée de<br />

Zaria qui s'étaient effondrés ont été<br />

entièrement restaurés y compris le Palais<br />

Alkali.<br />

Parmi les défis auxquels l'on a fait face pendant<br />

les travaux figurent l'insuffisance des<br />

matériaux de construction, tels que les tubali<br />

(briques de terre coniques façonnée à la<br />

main), ce qui a conduit à la suspension des<br />

travaux de restauration au mois de mai 2008 le<br />

temps de fabriquer une quantité suffisante de<br />

briques. Depuis, des fonds pour l'achat de terre<br />

pour fabriquer des briques et pour l'enduit ont<br />

été débloqués.<br />

En conclusion, il y a un réel besoin de former<br />

plus de personnel du MOTNA à l'Institut des<br />

études Archéologiques et Muséales afin de<br />

faciliter la réalisation des futures restaurations.<br />

Un achat en gros des matériaux de<br />

construction, (azara, la terre de construction et<br />

le chaume) permettrait une réparation de ces<br />

structures, en prévision des pluies annuelles.<br />

Plus de 60% des travaux de restauration<br />

prévus sur les trois monuments ont été<br />

effectués au moment de la rédaction de cet<br />

article.<br />

UKPALO E.GODWIN ET MAKINDE OLAKUNLE<br />

MUSÉE NATIONAL<br />

NIGERIA


o<br />

Newsletter N 8<br />

13<br />

Architecture africaine<br />

Architecture des<br />

Eglises Et Palais<br />

du Vieux-Gorgora, Ethiopie<br />

es ruines de l'église Sainte Marie et le palais de Suseneyo se trouvent dans la vieille<br />

ville de Gorgora qui se situe sur la rive nord du Lac Tana, sur les hauts-plateau du<br />

LNord Est de l'Ethiopie, à environ 64 kilomètres au Sud-Ouest de la ville de Gondar.<br />

Pour y accéder, il est possible soit de faire la traversée en louant des canots à moteur au<br />

Port de Bahir Dar situé à l'extrême sud du lac, soit en empruntant la route en gravier<br />

depuis Gondar.<br />

Le changement de l'épicentre politique du Royaume chrétien d'Ethiopie, à la fin du XVI<br />

siècle, de Shawa (centre de l'Ethiopie) vers le Lac Tana, a préparé le terrain pour une<br />

expansion du christianisme et pour un développement culturel de la région. En effet, la<br />

plupart de ces endroits ont servit de cités de séjour temporaires ou de campements pour<br />

la monarchie. L'expansion des villes telles que la vieille Gorgora, Guzara, Enfranz et<br />

Dangaz ainsi que l'établissement de l'actuelle ville de Gondar remontent à cette période.<br />

Le Roi Suseneyo (1670-1632) fut à l'origine de la nomination de la vieille ville de<br />

Gorgora comme capitale temporaire. Les ruines de l'église Sainte Marie (Maryam Ghimb)<br />

et le vieux palais du Roi Suseneyo auraient été construits durant son règne. Les vestiges<br />

sans toit, de ce qui fut jadis des constructions magnifiques et splendides rappellent que<br />

les deux bâtiments avaient été ornés de décorations architecturales uniques. Ils furent<br />

détruits suite à l'évacuation du site. Le toit et les murs du palais et de l'église ont été<br />

démolis et les restes des ruines sont en grand danger car certaines parties de ces murs<br />

commencent à tomber. Outre le palais et l'église, tous les sites archéologiques et<br />

historiques qui se trouvent à proximité sont aussi menacés car transformés<br />

progressivement en terres agricoles.<br />

L'interprétation de ces ruines est difficile et les recherches aboutissent à des résultats<br />

conflictuels. Certaines recherches attribuent la construction de la plupart des œuvres<br />

architecturales de la région, y compris ces ruines, aux missionnaires espagnols et<br />

portugais ; d'autres recherches soutiennent que la construction en pierre et que le<br />

mortier de chaux auraient été introduits avant l'arrivée des missionnaires jésuites. Des<br />

recherches approfondies feront plus de lumière sur la question de l'influence<br />

qu'auraient exercé les missionnaires espagnols et portugais sur les styles<br />

architecturaux de la région.<br />

La volonté de sauvegarde et de conservation des oeuvres artistiques et architecturales,<br />

qui souvent courent le risque d'être détériorées et endommagées par le vieillissement<br />

naturel et les aléas météorologiques, vient de l'intérêt que l'on porte aux valeurs<br />

intrinsèques et extrinsèques de ces biens.<br />

La préservation de tels vestiges constitue une importante partie de la gestion du<br />

patrimoine. Les monuments restants à Gorgora nécessitent une action de conservation<br />

urgente, afin de freiner leur détérioration. Une pratique de conservation plus efficace<br />

appelle à une étude suivie et approfondie des matériaux utilisés pendant les travaux<br />

d'origine ainsi qu'à l'étude de la cause des dégâts. Enfin, une étude scientifique sur<br />

l'histoire de la construction dans la région est d'une importance significative dans la<br />

prise des décisions quant au type de matériaux à utiliser pour les travaux de<br />

restauration.<br />

BANTALEM TADESSE<br />

UNIVERSITÉ DE GONDAR<br />

ETHIOPIE


14<br />

Africa 2009<br />

Architecture en Afrique<br />

'ancien Hôtel des Postes de Grand-Bassam, première capitale de la<br />

Lcolonie de Côte d'Ivoire (1893), longe le boulevard Treich-Laplène et<br />

comporte hormis des dépendances, deux pavillons identiques en étage<br />

construits en 1894, reliés par un corps central de trois niveaux édifié<br />

probablement en 1920. Concernant les matériaux de construction : les<br />

pavillons sont en maçonnerie de pierre, les galeries soutenues par des<br />

poutres métalliques, la charpente quant à elle est en bois et la couverture<br />

est en tuile mécanique, la structure est en béton armé et la maçonnerie en<br />

brique pour le corps central. L'ensemble a servi à l'époque coloniale de<br />

bureau pour la poste, d'entrepôt pour la douane et d'habitation pour les<br />

préposés respectifs.<br />

Le transfert de la capitale à Bingerville en 1899 a marqué l'abandon des<br />

bâtiments administratifs, dont l'ancien Hôtel des Postes, entraînant leur<br />

dégradation au fil du temps.<br />

Le Ministère de la Culture et de la Francophonie a initié un vaste programme<br />

de sauvegarde et de valorisation des biens architecturaux ; d'où le décret n°<br />

91-23 du 30 janvier 1991, portant<br />

classement des monuments historiques de<br />

la ville de Grand-Bassam dont l'ancien Hôtel<br />

des Postes. Suite à ce classement, l'ancien<br />

Hôtel des Postes a été réhabilité d'abord sur<br />

financement de l'Union Européenne dans le<br />

cadre du Projet de Développement des<br />

Communes Côtières (PDCC) en 1993 et<br />

ensuite sur celui de la France dans le cadre<br />

du Projet d'Appui au Développement<br />

Culturel (PADEC) en 2002.<br />

Le décret 99-319 du 21 avril 1999 qui<br />

délimite le périmètre de protection du<br />

patrimoine architectural de Grand-Bassam a<br />

affecté l'ancien Hôtel des Postes. C'est ainsi<br />

que l'administration culturelle a érigé le<br />

bâtiment réhabilitée en "Maison du<br />

Patrimoine Culturel " pour lui trouver une fonction utile dans la société.<br />

Douze professionnels de l'Action culturelle de différentes disciplines<br />

animent la Maison du Patrimoine Culturel. La mission principale de ce<br />

service est l'application à l'échelle locale de la politique des sites et<br />

monuments. Les activités tournent autour du suivi des travaux et de<br />

La maison du patrimoine<br />

culturel de Grand-Bassam<br />

l'entretien des bâtiments du site.<br />

L'ancien Hôtel des Postes illustre la<br />

politique de préservation du Quartier<br />

France de Grand-Bassam. Les mesures<br />

préventives sont prises pour son maintien<br />

en bon état de conservation. Elles<br />

consistent à l'inspection et aux contrôles<br />

réguliers du bâtiment et de ses abords en<br />

vue de détecter les pathologies. Le<br />

nettoyage de l'environnement immédiat est<br />

assuré par les agents recrutés à cet effet.<br />

En raison de sa proximité avec la mer, les<br />

structures métalliques attaquées par les<br />

sels marins sont traitées régulièrement pour<br />

éviter leur corrosion.<br />

TIZIE BI KOFFI<br />

DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />

COTE D'IVOIRE<br />

Un chateau europeen «norman» en plein milieu du paysage africain<br />

itué dans le district de Lundazi à l'Est de la<br />

Zambie, le Lundazi Castle Hôtel se<br />

distingue dans le paysage en tant Squ'élément unique du patrimoine architectural<br />

de style européen.<br />

Le Château a été déclaré Monument National<br />

sous les lois zambiennes, document<br />

réglementaire No.168 de 1987. Il fut construit<br />

entre 1949 et 1952 par deux anciens préfets,<br />

Messieurs Fleming et Burton.<br />

En 1948, le centre d'administration de Lundazi<br />

fit face à une pénurie d'eau. Cette pénurie était<br />

occasionnée par la construction de nombreux<br />

bâtiments pour des administrateurs européens<br />

et locaux. Lundazi est un district<br />

essentiellement agricole, où il n'y a pas de<br />

grande industrie, outre l'extraction à petite<br />

échelle des gemmes. C'est donc pour palier à la<br />

demande croissante d'eau dans la région que<br />

l'on a construit un barrage dans une zone<br />

marécageuse au confluent des fleuves Lundazi et<br />

Msuzi, surplombant la route Lundazi-Mphanda.<br />

Dès que la construction de ce barrage d'une<br />

superficie de 56 hectares fut achevé en 1949, le<br />

sous-Préfet de l'époque Errol Burton s'est vu<br />

confié la tâche de construire un gîte d'étape<br />

donnant sur le barrage, devant servir de lieu de<br />

repos aux voyageurs en route pour les réserves<br />

animalières de la Vallée de Luangwa et le Plateau<br />

de Nyika. Dans le rêve d'Errol Burton, la seule<br />

construction qui pouvait être en harmonie avec le<br />

barrage et le milieu avoisinant était un petit «<br />

Château Norman », un rêve qui s'est réalisé avec<br />

l'aide des constructeurs locaux.<br />

Le bâtiment est organisé autour d'un espace<br />

central entouré de quatre tours ou bastions.<br />

Tandis que le château avec son arc en ogive<br />

représente le Renouveau Norman, les tourelles<br />

sur les bastions du bâtiment évoquent la forme<br />

typique d'un château écossais baroque.<br />

Le château est constitué de murs porteurs en<br />

briques cuites appareillées à l'anglaise d'une<br />

épaisseur d'environ 350 mm. La structure<br />

comporte un toit plat, à l'exception de deux<br />

bastions sur le devant et l'arrière qui portent des<br />

toits coniques couverts de bardeaux. Les portes<br />

principales sont pleines, tandis que les baies de<br />

portes intérieures et des fenêtres en bois sont<br />

cloutées.<br />

Ce gîte unique gagna une grande notoriété auprès<br />

des voyageurs. Il fut agrandi en 1952 pour<br />

doubler sa capacité d'hébergement. Aujourd'hui, il<br />

comprend 17 chambres d'hôte, dont quatre<br />

chambres indépendantes, les 13 autres<br />

chambres se partagent les quatre salles de<br />

bains et cinq toilettes qui se trouvent autour du<br />

bâtiment. Le château abrite aussi des locaux<br />

annexes qui servent de réserves, d'accueil, de<br />

cuisine, de salle à manger, de bar et de bureaux.<br />

Ce château est le premier de son genre en<br />

Zambie et il est construit à coté de très<br />

particulières maisons coloniales construites en<br />

voûte d'ogive et aux cages d'escalier en<br />

colimaçon. Le château est actuellement en<br />

location au secteur privé mais reste sous la<br />

garde de la Commission nationale de la<br />

Préservation du Patrimoine.<br />

J. G. BANDA<br />

NATIONAL HERITAGE CONSERVATION COMMISSION<br />

ZAMBIE


o<br />

Newsletter N 8<br />

Conservation du patrimoine<br />

architectural en milieu urbain:<br />

le Marché Sandaga<br />

Architecture en Afrique<br />

15<br />

andaga, le plus grand marché du Sénégal (810 m²); est situé au cœur<br />

du quartier économique de Dakar et doit son nom au « Sand » ou<br />

SDanniella oliveri, un arbre présent sur le site jadis propriété des<br />

Lébous.<br />

Ce site des terres de « Tound » (dunes) qui a fait l'objet de plusieurs<br />

contentieux entre les populations autochtones et les colons français, a été<br />

racheté au crédit foncier du Sénégal par la commune de Dakar. Les travaux<br />

du marché ont démarré le 1er août 1933 tandis que l'inauguration et<br />

l'ouverture au public sont intervenues respectivement le 20 avril et 21<br />

juillet 1935.<br />

Sandaga, symbole d'un métissage architectural est l'unique modèle<br />

architectural d'imitation des maisons de Tombouctou connues pour leurs<br />

formes basses, trapues et rondes. Ce monument majestueux est d'une<br />

grande valeur esthétique sur le plan architectural d'une part, par la<br />

massivité de l'édifice et les signes géométriques, et d'autre part par la<br />

décoration faite d'un mélange de dessins triangulaires, trapézoïdaux et<br />

d'arabesques. Le fronton du bâtiment dont le jaune est la couleur<br />

dominante se présente comme une superposition d'éléments de<br />

colonnades carrées à l'extrémité et sur l'étage.<br />

Conçu pour une minorité des couches aisées du plateau, Sandaga va vite<br />

évoluer pour devenir un centre économique des affaires. En effet, à ce jour,<br />

il ne désemplit jamais; les devantures des magasins sont occupées par des<br />

étales et des vendeurs à la criée occasionnant des bousculades et des<br />

embouteillages à n'en plus finir. Ces vendeurs à la sauvette sont souvent<br />

des jeunes venant de l'intérieur du pays à la recherche de gagne-pain pour<br />

subvenir aux besoins de leurs familles. C'est aussi un cadre important pour<br />

les affaires d'où la floraison des immeubles dont des centres commerciaux<br />

ultras modernes. Sandaga génère d'importantes recettes pour la<br />

municipalité de Dakar à qui la gestion est confiée.<br />

Etant donné le statut de monument classé du bâtiment (N° 1305.2006-<br />

002711 MCPHC/DPC), la Direction du patrimoine culturel (DPC) du Sénégal<br />

intervient dans sa conservation.<br />

La grande concentration des activités économiques dans la zone pose la<br />

problématique de la conservation du bâtiment. Ce monument d'une valeur<br />

historique culturelle et sociale est aujourd'hui dans un état de délabrement<br />

très avancé et présente des risques d'effondrements. De plus, une<br />

commission technique de la DPC a décelé des installations électriques<br />

vétustes, un encombrement des voies de dégagement, des défauts<br />

d'évacuation des eaux usées et une occupation anarchique qui empêche sa<br />

bonne visibilité.<br />

A ce titre, un certain nombre de solutions ont été identifiées dont<br />

l'évacuation temporaire du site pour sa restauration et sa réhabilitation.<br />

Les commerçants, qui constituent des parties prenantes organisées en<br />

puissant lobby doivent être sensibilisés sur les menaces qui pèsent sur le<br />

site et informés sur les mesures d'accompagnement de leur délocalisation.<br />

Le Ministère de la Culture, à travers la DPC, est incontournable dans toutes<br />

les initiatives concernant le bâtiment pour faire respecter les normes en<br />

matière de restauration afin que ce monument classé ne soit pas dénaturé.<br />

AMINATA NDOYE<br />

DIRECTION DU<br />

PATRIMOINE CULTUREL<br />

SENEGAL<br />

La preservation et la gestion<br />

du Fort Mangochi<br />

itué au sud du Malawi dans le district de Mangochi, le Fort Mangochi est un patrimoine<br />

architectural qui date de l'époque précoloniale. Il est niché sur un plateau situé près<br />

Sdu sommet du mont Mangochi (coordonnés 14°26'48 S et 35°29'12 E).<br />

Le Fort fut construit dans les années 1890, sur les terres du Chef Jalasi, un marchand<br />

d'esclaves. Ce positionnement de premier choix était idéal pour exercer une plus large<br />

maîtrise sur le commerce d'esclaves qui passait par l'extrême sud du Lac Malawi pour<br />

déboucher sur la vallée de Lujenda et la Côte Est. Cette position a également permis à ce<br />

Chef de résister à la campagne d'éradication du commerce d'esclaves menée par les<br />

Britanniques. Après la capture du Chef Jalasi par les Britanniques en 1895, le camp fut<br />

transformé en un Fort abritant une caserne de 40 hommes.<br />

Le Fort occupe une superficie de plus de 20,000 mètres carrés. Il est protégé par un mur<br />

d'enceinte de forme rectangulaire. Ce mur d'une épaisseur de 60cm et de hauteur variant<br />

entre un et quatre mètres, fut construit de pierres de granite scellées au mortier de terre.<br />

Il est percé de quatre entrées, une sur chaque face. Derrière ce mur se trouvent les<br />

vestiges de sept maisons en brique, aujourd'hui brûlées, qui comprenaient la résidence du<br />

commandant, un corps de garde, des réserves et des bureaux. A environ 15 mètres à<br />

l'ouest du Fort se trouvent des bâtiments qui furent construits après 1897 et qui servirent<br />

d'avant-poste au bataillon des Tirailleurs Africains du Roi. Aujourd'hui, les murs se<br />

dressent jusqu'à environ 1 mètre de hauteur et deux bâtiments ont toujours leurs pignons<br />

intactes. Entre 1907 et 1910, le Fort a servi de lieu d'incarcération de longue durée<br />

jusqu'à son abandon en 1928.<br />

Le Fort a des valeurs architecturales, historiques, scientifiques, esthétiques, spirituelles<br />

et symboliques. Sa valeur architecturale est dans sa conception particulière et dans les<br />

matériaux utilisés : une combinaison de pierre sèche, de briques cuites et de mortier de<br />

terre. Sa valeur historique se rapporte au commerce d'esclaves, à la migration et à<br />

l'installation du peuple Yao et au système militaire du Malawi.<br />

Son importance scientifique se réfère à la diversité de plantes médicinales que recèle la<br />

réserve forestière dans laquelle est situé le Fort. Son emplacement au sommet d'une<br />

montagne permettant une vue imprenable sur des vallées et des plaines qui s'étendent<br />

jusqu'au Mozambique lui confère une valeur esthétique. Le Fort est aussi un haut lieu de<br />

spiritualité, en effet, il est fréquenté par le peuple Yao, qui vénère les montagnes qu'il<br />

considère être la demeure des dieux, des esprits et des ancêtres. Enfin, les habitants des<br />

environs attribuent à ce site, une haute valeur symbolique, pour le rôle prépondérant qu'il<br />

a joué dans leur émancipation de l'esclavage. Ils en sont fiers.<br />

En 1986, une clôture en grillage a été installée autour du Fort pour le prévenir des<br />

intrusions, mais cette clôture a été vandalisée. Depuis, des campagnes de sensibilisation<br />

ont été menées afin de sensibiliser le public aux valeurs et à l'importance de ce site. En<br />

2005, un consultant mandaté par le Programme Africa 2009 a effectué une évaluation de<br />

l'état de conservation du site et de son potentiel de développement et de conservation sur<br />

le long terme.<br />

En 2007, le Service des Antiquités a effectué un diagnostique approfondi du bien afin<br />

d'évaluer les menaces et les pathologies auxquels il était exposé avant d'entreprendre des<br />

travaux de conservation et de mise en valeur, prévus pour être lancés la même année. La<br />

végétation envahissante fut identifiée comme l'une des menaces principales et a été<br />

aussitôt coupée. Une demande d'assistance technique à Africa 2009 a été déposée pour<br />

améliorer la conservation et la gestion du bien. La demande a été reçue et le financement<br />

sera prêt début 2009.<br />

En attendant, un plan de gestion intégrée élaborée avec les parties prenantes du bien est<br />

en cours de préparation par des professionnels qui ont participé à plusieurs activités du<br />

programme Africa 2009.<br />

ORIS CHAPINGA MALIJANI<br />

MINISTÈRE DU TOURISME, DE LA<br />

FAUNE ET DE LA CULTURE<br />

MALAWI


16<br />

Africa 2009<br />

Des Nouvelles du reseau<br />

Réunion<br />

du plaidoyer pour le<br />

Fonds Africain du Patrimoine Mondial<br />

(FAPM)<br />

ne réunion du Plaidoyer pour le Fonds Africain du Patrimoine Mondial (FAPM) s'est tenue à Abuja au<br />

Nigeria du 24 au 25 avril 2008. Elle a vu la participation de plus de quarante professionnels du<br />

Upatrimoine Africain. Ce Fonds a pour objectif de contribuer à une préservation et protection<br />

efficaces du patrimoine naturel et culturel de valeur universelle exceptionnelle en Afrique et de s'assurer<br />

que plus de sites africains soient inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.<br />

A la cérémonie d'ouverture, l'Ambassadeur Babagana Kingibe-Secrétaire auprès du Gouvernement<br />

Fédéral représentait l'invité d'honneur : Dr Goodluck Jonathan, vice-Président du Nigeria. Etaient<br />

également présents le Ministre du Tourisme, de la Culture et de l'Orientation nationale le Prince<br />

Adetokunbo Kayode, M. Francesco Bandarin du Centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, le<br />

représentant de l'UNESCO auprès du Nigeria M. Abhimanyu Singh ainsi que les membres du Conseil<br />

d'Administration du FAPM.<br />

L'Ambassadeur Babagana Kingibe a reconnu le rôle primordial du Fonds dans la conservation du<br />

patrimoine africain et a annoncé une contribution d'un montant de 1 million de dollars US du<br />

Gouvernement Nigérian. Le Président du Conseil d'Administration du FAPM a aussi annoncé la promesse<br />

de l'Egypte de faire un don de 1 million de dollars US.<br />

La première séance technique portait sur le cadre et le contexte du Patrimoine Mondial Africain, tandis que<br />

la seconde a traité de la durabilité et de la mise en pratique des stratégies du FAPM. La troisième séance<br />

était axée sur les principes et les lignes directrices du FAPM. Les discussions en groupes et les<br />

présentations abordaient les thèmes suivants : la levée de fonds pour le FAPM, les stratégies et les<br />

programmes, garantir la durabilité du Fonds, l'avenir du FAPM.<br />

Les éléments prioritaires, identifiés dans le plan stratégique 2008-2010 étaient les suivants: le<br />

renforcement des ressources physiques et humaines surtout dans le domaine de la formation, la<br />

consolidation du Fonds de dotation, le soin particulier aux projets spéciaux et le suivi des objectifs du<br />

FAPM.<br />

D'après le Dr. Webber Ndoro, Directeur exécutif du FAPM, les engagements pour alimenter le fonds de<br />

dotation d'un montant de 10 millions de $US, s'élevait à 8 millions de $US à la date de la réunion.<br />

Les participants à la réunion ont lancé un appel aux représentants des pays qui n'ont pas encore contribué<br />

au Fonds à inviter leurs gouvernements à le faire.<br />

Ils ont été également insistés sur un équilibre entre les nominations des sites culturels et des sites<br />

naturels.<br />

Enfin, on s'est interrogé sur la question des pays qui n'avaient pas encore versé leur contribution mais qui<br />

étaient les plus nécessiteux en termes de conservation du patrimoine.<br />

L'organisation de la réunion a été possible grâce aux efforts du Professeur Michael Omolewa, délégué<br />

permanent du Nigeria auprès de l'UNESCO, ainsi que grâce à la généreuse contribution des<br />

gouvernements britannique, coréen et nigérian. L'accueil chaleureux du peuple nigérian a rendu cet<br />

évènement inoubliable.<br />

VICTORIA OSUAGWU<br />

MUSEE NATIONAL<br />

NIGERIA


o<br />

Newsletter N 8<br />

17<br />

Des Nouvelles du reseau<br />

Le Congo se dote d'une<br />

liste indicative<br />

l s'est tenu à Brazzaville du 06 au 07 septembre 2007, un séminaire de<br />

validation des biens que le Congo a l'intention d'inscrire sur sa Liste<br />

IIndicative.<br />

Organisé par la Ministère de la Culture et des Arts, avec l'appui financier et<br />

pédagogique du Centre du Patrimoine Mondial, ce séminaire a été honoré<br />

par la présence de Madame Nilda Beatriz Anglarill , représentante de<br />

l'Unesco en République du Congo et de celle d'un facilitateur du Projet<br />

Central Africa World Heritage Forest Initiative ou Initiative pour le<br />

patrimoine mondial forestier de l'Afrique centrale (CAWHFI).<br />

Le séminaire réunis des professionnels du patrimoine relevant des<br />

différentes structures :culture et arts, urbanisme et habitat, économie<br />

forestière, tourisme et environnement, travaux publics, université Marien<br />

Ngouabi et des associations amies du patrimoine telles que l'Association<br />

pour la promotion des langues africaines (APROLAF), l'Association<br />

Congo-culture, etc.<br />

Ce séminaire a été marqué par trois moments forts :<br />

Une phase théorique a a apporté un éclairage sur les critères<br />

d'inscription d'un bien sur la Liste Indicative nationale. Ensuite des<br />

communications, suivies de débats, ont été faites sur les thèmes ci-après :<br />

les objectifs de la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel ; le<br />

Projet CAWHFI; le patrimoine culturel et naturel du Congo; le cadre<br />

juridique de protection du patrimoine culturel et naturel du Congo.<br />

Une phase pratique a permis aux participants d'élaborer, à la lumière de<br />

l'éclairage apporté par les communicateurs dans la phase théorique, des<br />

fiches techniques des biens que le Congo se propose d'inscrire sur sa<br />

Liste indicative.<br />

Les travaux en plénière ont abouti à la sélection définitive des biens<br />

culturels (Domaine royal de Mbé, ancien port d'embarquement des<br />

esclaves de Loango) et naturels (Parc national de Conkouati-Douli, Parc<br />

national Nouabalé-Ndoki; Parc national d'Odzala-Kokoua).<br />

Ce séminaire a, en outre, permis aux uns et autres de réaliser que si une<br />

Liste Indicative marque une avancée significative pour le Congo, elle n'est<br />

Mon expérience au<br />

'ai débarqué à l'aéroport International Moi<br />

de Mombasa le 20 juillet 2007 pour<br />

participer au 9ème cours Africa 2009 sur la JGestion et la Conservation du Patrimoine<br />

Culturel. J'étais accompagnée de deux<br />

collègues ougandais Sur le chemin vers la<br />

vieille ville de Mombasa, il a été possible<br />

d'observer les différentes attractions<br />

touristiques de la région. En arrivant à la<br />

maison, j'ai rencontré les autres participants<br />

avec lesquels je devais cohabiter pendant<br />

mes trois mois de séjour, ils provenaient de<br />

Gambie, de Zambie et du Kenya. C'est à cette<br />

occasion que j'ai pu rencontrer plusieurs<br />

personnes provenant d'autres pays d'Afrique,<br />

c'est ainsi que j'ai pu partager et apprendre<br />

d e l e u r s r i c h e s e x p é r i e n c e s .<br />

Personnellement, j'ai évolué de moments de<br />

nervosité et d'excitation vers une plus grande<br />

confiance, et ceci lorsque que j'ai pu me<br />

familiariser avec mes collègues et<br />

l'environnement.<br />

Le cours était marqué de plusieurs moments<br />

for ts tels que les diverses étapes<br />

d'élaboration du plan de gestion. Un sujet<br />

particulier a attiré mon attention pendant ce<br />

cours, il s'agissait des questions sanitaires<br />

telles que l'utilisation du patrimoine dans la<br />

lutte contre le VIH/SIDA. En tant que praticiens<br />

du patrimoine en Ouganda, nous nous<br />

e<br />

9<br />

pas un acquis pour le classement de ces biens sur la Liste du patrimoine<br />

mondial.<br />

Elle enclenche plutôt un processus qui nécessite pour son aboutissement,<br />

en dehors des ressources humaines et financières, l'implication et la<br />

synergie entre :<br />

- les ministères concernés dans la gestion et la mise en valeur du<br />

patrimoine culturel et immobilier ;<br />

- les autorités locales et régionales ;<br />

- les communautés locales ;<br />

- les ONG et associations ;<br />

- les universitaires et les autres partenaires intéressés.<br />

Puissent l'ICCROM, le Centre du Patrimoine Mondial de l'Unesco et tous leurs<br />

partenaires trouver ici les remerciements du Ministère de la Culture et des<br />

Arts du Congo pour l'intérêt et le soutien qu'ils apportent à nos pays pour la<br />

protection et la mise en valeur du patrimoine culturel.<br />

LOUIS-MARIE PANDZOU<br />

MUSÉE NATIONAL<br />

CONGO-BRAZZAVILLE<br />

cours à Mombasa<br />

sommes prononcés en faveur de bonnes pratiques culturelles qui peuvent aider à réduire la<br />

contamination par le VIH/SIDA telle que la circoncision.<br />

Depuis que j'ai quitté Mombasa, je me suis beaucoup servie de mes acquis de la formation dans<br />

différentes activités du patrimoine, par exemple dans la documentation de l'exposition sur les<br />

Grands Singes de 2008 au Musée de Kampala. J'ai contribué, de façon continue dans la<br />

planification de la gestion des tombes Kasubi et de celle des autres sites du patrimoine du pays.<br />

Je peux dire avec assurance que cette formation m'a été bénéfique.<br />

SARAH MUSALIZI<br />

DÉPARTEMENT DES MUSÉES ET MONUMENTS<br />

OUGANDA


18<br />

Africa 2009<br />

Nouvelles ...<br />

du patrimoine mondial<br />

endant la 32e session du Comité du<br />

patrimoine mondial qui a eu lieu à Québec au<br />

PCanada du 2 au 10juillet 2008, 19 nouveaux<br />

biens culturels et 8 sites naturels ont été inscrits<br />

sur la Liste du patrimoine mondial dont 2 situés en<br />

Afrique, à savoir :<br />

Forêts sacrées Kayas des Mijikenda (Kenya)<br />

Sur les 200 km de long de la province de la côte du<br />

Kenya s'étendent essentiellement sur de petites<br />

collines, dix sites distinct densément boises, dont<br />

les tailles varient de 30 a 300 hectares et où l'on<br />

trouve les vestiges des villages fortifiés du peuple<br />

Mijikenda.<br />

Les kayas créés à partir du XVIe siècle<br />

commencèrent à tomber en désuétude au XXe<br />

siècle, ils sont révérés aujourd'hui comme les<br />

conservatoires des croyances spirituelles du<br />

peuple Mijikenda et sont considérés comme les<br />

demeures sacrées des ancêtres.<br />

Les forêts autour des kayas ont été entretenues par<br />

la communauté Mijikenda pour protéger les tombes<br />

et les bosquets sacrés, et sont aujourd'hui les seuls<br />

vestiges de la forêt jadis immense qui couvrait les<br />

plaines côtières.<br />

Le site est inscrit en tant que témoignage unique<br />

d'une tradition culturelle et pour ses liens directs<br />

avec une tradition vivante.<br />

Paysage culturel du Morne (Ile Maurice)<br />

Le Paysage culturel du Morne est une montagne<br />

accidentée qui s'avance dans l'océan Indien au sudouest<br />

de l'île Maurice. Durant le XVIIIème siècle<br />

ainsi que les premières années du XIXème elle fut<br />

utilisée comme refuge par les esclaves en fuite, les<br />

marrons. Protégés par les versants abrupts de la<br />

montagne, quasi-inaccessibles et couverts de<br />

forêts, les esclaves évadés ont formé des petits<br />

peuplements dans des grottes et au sommet du<br />

Morne. La tradition orale autour des marrons a fait<br />

de cette montagne le symbole de la souffrance des<br />

esclaves, de leur lutte pour la liberté et de leur<br />

sacrifice ; des drames qui ont trouvé un écho jusque<br />

dans les pays d'où venaient les esclaves : le<br />

continent africain, Madagascar, l'Inde et le sud-est<br />

de l'Asie. L'île de Maurice, une grande escale du<br />

commerce des esclaves, a même été connue<br />

comme la « République des marrons » à cause du<br />

nombre important d'esclaves échappés qui se sont<br />

installés dans la montagne. Le paysage culturel du<br />

Morne est un témoignage exceptionnel du<br />

marronnage ou de la résistance à l'esclavage en ce<br />

sens que la montagne a été utilisée comme une<br />

forteresse pour abriter les esclaves en fuite.<br />

Au cours de la même session, le Comité a discuté<br />

des exercices des rapports périodiques, dont ceux<br />

concernant l'Afrique. La réalisation du premier<br />

cycle de soumission des rapports périodiques a<br />

abouti à la collecte d'une importante somme<br />

d'information sur l'avancement de la mise en œuvre<br />

de la Convention du patrimoine mondial ainsi que<br />

sur l'état de conservation des biens inscrits sur la<br />

Liste du patrimoine mondial. Il est important de<br />

rappeler que l'exercice de soumission de rapports<br />

périodiques joue un rôle important d'actualisation<br />

en fournissant des informations à jour sur les biens<br />

du patrimoine mondial, afin d'enregistrer les<br />

changements des conditions et de l'état de<br />

conservation des biens.<br />

Concernant la préparation du prochain cycle de<br />

suivi périodique, 2009 a été l'année choisie pour<br />

lancer le processus dans la région Afrique, lors de<br />

la 33e session du Comité du patrimoine mondial qui<br />

se tiendra à Séville (Espagne) en juin 2009. La<br />

présentation du rapport final est prévue pour<br />

2011, lequel devra englober tous les biens inscrits<br />

de 1975 à 2008.<br />

Les résultats du premier cycle de rapport<br />

périodiques pour l'Afrique ont révélé que des<br />

efforts devaient être réalisés afin de renforcer les<br />

capacités des Etats parties en ce qui concerne la<br />

Section II du questionnaire, dans la mesure ou de<br />

nombreux biens nécessitent des modifications de<br />

délimitation, des changements de noms et, dans<br />

certains cas, la révision des critères ou de nouvelles<br />

Déclarations de valeur universelle exceptionnelle.<br />

Les objectifs du prochain cycle de soumission de<br />

rapports périodiques devront être définis afin de<br />

veiller à ce qu'ils correspondent aux attentes<br />

spécifiques du Comité du patrimoine mondial, à<br />

savoir un bon état de conservation. La phase de<br />

préparation du second cycle pour l'Afrique sera<br />

facilitée par l'inventaire rétrospectif qui sera<br />

entrepris pour cette région en 2008. Les résultats<br />

détermineront la quantité d'information qui devra<br />

être fournie par les Etats parties et constituera<br />

également une première indication du nombre de<br />

biens dont la Déclaration de valeur universelle<br />

exceptionnelle nécessite une révision.<br />

Comme préalable au rapport périodique il sera<br />

important de s'assurer que tous les biens<br />

possèdent une Déclaration de valeur universelle<br />

exceptionnelle. Pour cela le Comité a instamment<br />

prié les Etats parties dont les biens sont concernés<br />

par cet exercice, de préparer les déclarations de<br />

valeur universelle exceptionnelle manquantes<br />

avant le lancement du second cycle de rapport<br />

périodique dans leur région en 2009. A ce titre,<br />

l'inventaire rétrospectif conduit par le Centre du<br />

patrimoine mondial révèle que sur la totalité des 76<br />

biens de la région Afrique, seuls 6 biens possèdent<br />

une Déclaration de valeur univer selle<br />

exceptionnelle, 27 une Déclaration de valeur, et 43<br />

ne possèdent ni Déclaration de valeur, ni<br />

Déclaration de valeur universelle exceptionnelle.<br />

Au total donc, 25 Etats parties seraient concernés<br />

par la préparation des projets de Déclaration de<br />

valeur universelle exceptionnelle devant être<br />

approuvés par le Comité.<br />

L'ensemble des documents de la 32e session du<br />

Comité du patrimoine mondial sont disponible sur le<br />

lien internet :<br />

http://whc.unesco.org/archive/2008/whc08-32com-11Af.doc<br />

DIOR DELAVEILLE-MACKONGO<br />

UNITÉ AFRIQUE<br />

CENTRE DU PATRIMOINE MONDIAL, UNESCO


o<br />

Newsletter N 8<br />

19<br />

News from...<br />

Nouvelles ...<br />

fonds du patrimoine mondial pour l'Afrique<br />

e Fonds du patrimoine mondial pour l'Afrique (FPMA) a été lancé en<br />

L2006 avec pour objectif principal l'amélioration de la préservation, la<br />

protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel de l'Afrique.<br />

Pendant sa première année d'activité, le Fonds a mis en place un cadre de<br />

fonctionnement et des stratégies de mise en œuvre pour renforcer sa<br />

structure tout en jouant le rôle d'un centre d'information: Beaucoup<br />

d'états membres demandent des renseignements auprès du Secrétariat<br />

du Fonds sur des questions relatives à la liste<br />

et à la gestion du patrimoine mondial.<br />

Le bureau du FPMA se trouve dans les<br />

locaux de Development Bank of<br />

Southern Africa (DBSA) à Midrand, en Afrique du sud. Actuellement il<br />

dispose d'une équipe de 3 personnes: le Directeur, l'Assistant Technique et<br />

l'Assistant Administratif. Le soutien logistique est fourni par le Département<br />

des Arts et de la Culture et par la DBSA.<br />

Une autre activité stratégique est de consolider la caisse de dotation.<br />

L'objectif principal est de réunir 20 millions de Dollars américains en cinq<br />

ans afin d'avoir une caisse autonome. Plusieurs réunions avec la DBSA et le<br />

Département d'Arts et Culture de l'Afrique du Sud ont eu lieu dans le but de<br />

réunir des fonds. En juillet 2007, 1.300 000 Dollars américains avaient été<br />

réunis et à la fin de juillet 2008, la somme totale réunie pour Le FPMA, y<br />

compris les coûts opérationnels s'élevait à 6 millions de Dollars américains.<br />

Des outils promotionnels (en français et en anglais) ont été conçus pour<br />

aider dans la collecte des fonds : papiers à en-tête et des cartes de visite,<br />

des brochures et des posters et un site Web - www.awhf.net. Ils seront aussi<br />

traduits en arabe. Un atelier pour discuter sur ces outils et l'image de<br />

marque a été tenu fin janvier 2008. Des formulaires de demande et des<br />

lignes directrices pour donner accès aux fonds aux états membres de<br />

l'Afrique ont été conçus et distribués.<br />

Le Fonds a commencé à mettre en œuvre quelques projets qui ont reçu une<br />

approbation en mars 2007 de la part du conseil d'administration du FPMA à<br />

Paris. Ceux-ci comprennent: la mise à jour de la Liste Indicative pour le<br />

Mozambique; le dossier de sélection pour les Ruines de Mbaza Kongo en<br />

Angola; le dossier de sélection pour l'île de Merowe au Soudan et la<br />

construction d'une Liste Indicative au Lesotho. La mise à jour de la Liste<br />

Indicative au Mozambique a été accomplie en juin 2008.<br />

Un Mémorandum d'Entente a été signé avec le Kenya pour aider à la<br />

sélection des forêts sacrées de Kaya et une somme de 5.000 Dollars<br />

américains a été octroyée en avril 2007. Depuis, le site a été nommé à la<br />

Liste du patrimoine mondial. On a fait aussi des contacts en ce qui concerne<br />

les dossiers de sélection de Loropeni (au Burkina-Faso) et la vieille ville<br />

d'Agadez (au Niger) et le Fonds va chercher à terminer ces projets.<br />

On a tenu plusieurs réunions dans le but d'élargir la coopération entre le<br />

FPMA et ses détenteurs d'enjeux principaux tels les bureaux d'IUCN, ICROM,<br />

UNESCO en Afrique, la Fondation du patrimoine mondial nordique et l'Ecole<br />

du Patrimoine Africain (EPA) et le CHDA<br />

Une réunion de représentation a été tenue à Abuja, au Nigeria, du 24 au 25<br />

avril 2008. Celle-ci a montré la viabilité du FPMA comme un outil de soutenir<br />

l'identification et la préservation des sites du patrimoine mondial en<br />

Afrique, et d'encourager le renforcement des capacités et la sensibilisation.<br />

Le FPMA développe aussi des cadres pour ses opérations, surtout pendant<br />

les premières trois à cinq années: la communication et la mobilisation des<br />

ressources, les documentations sur le programme d'activité et le cadre<br />

d'utilisation.<br />

WEBBER NDORO<br />

FONDS DU PATRIMOINE MONDIAL POUR L'AFRIQUE


20<br />

... across Africa<br />

Activités 2008<br />

10ÈME COURS RÉGIONAL<br />

Projet Cadre<br />

Africa 2009<br />

“LA PRÉSERVATION ET LA GESTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />

IMMOBILIER EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE”<br />

1 Septembre - 21 Novembre 2008<br />

La méthode d'enseignement va emprunter le même format que les formations préalables qui ont<br />

eu lieu à Mombasa et à Porto Novo, en prenant compte de la<br />

nécessité de renforcer un certain nombre de modules. Le<br />

10ème cours se montre remarquable dans la mesure où il est le<br />

dernier pour les pays francophones, avec pour thème central «<br />

l'eau et le patrimoine ». Le site d'étude où se fait l'exercice du<br />

plan de gestion s'appelle Aguegue, c'est une zone lagunaire<br />

près de Porto-Novo. La collectivité locale, les décideurs<br />

politiques et la Direction du Patrimoine Culturel du Bénin seront<br />

impliqués dans la planification du processus de gestion.<br />

10ÈME SÉMINAIRE DES DIRECTEURS RÉGIONAUX<br />

17 - 21 novembre 2008<br />

Cette année, le séminaire se fera en collaboration avec le projet Africités sous l'égide de la<br />

Convention France-UNESCO pour les pays francophones d'Afrique. Le séminaire aura pour<br />

thème « Le Patrimoine et la Décentralisation » et accueillera 30 maires du Bénin et du Togo.<br />

L'ensemble de la coordination du séminaire sera assuré par l'EPA.<br />

9ÈME SÉMINAIRE THEMATIQUE<br />

8 - 12 Septembre 2008, Accra, Ghana<br />

Cet atelier a abordé la question des “aspects immatériels des sites du patrimoine sacrés” avec la<br />

participation de 17 intervenants venus de 12 pays. L'atelier a été organisé par le CHDA en<br />

collaboration avec le conseil chargé des musées et monuments ghanéens, le Ghana Museums<br />

and Monuments Board (GMMB). L'atelier a permis de formuler des recommandations sur<br />

l'identification des sites sacrés africains, leurs typologies et leur gestion et la relation entre<br />

l'immatériel et l'intangible ainsi que d'aborder les procédures et les processus de recherche,<br />

d'inventaire et de documentation de ces aspects intangibles. Des appels ont été lancés pour une<br />

collaboration rapprochée entre les gestionnaires du patrimoine de ces sites et les collectivités<br />

qui en font usage à des fins sacrées.<br />

6ÈME COURS TECHNIQUE RÉGIONAL<br />

20 Octobre – 14 Novembre 2008, Kareima, Soudan<br />

Organisé par le CHDA et la National Corporation for Antiquities and Museums du Soudan,ce cours<br />

aura comme thématique l'utilisation de l'évaluation d'impact en tant qu'outil de gestion des sites<br />

du patrimoine. Il y aura 17 intervenants venus de 9 pays. Le cours se focalisera sur deux<br />

domaines principaux, une partie de présentation théorique des évaluations d'impact, la<br />

présentation d'études de cas des meilleures pratiques dans des évaluations d'impact ainsi que<br />

des cadres juridiques qui gouvernent l'évaluation d'impact dans de différents pays. Les<br />

intervenants recevront par la suite un exercice pratique pour effectuer une évaluation d'impact<br />

sur le site de Merowe à Kareima où l'on construit actuellement un barrage dans une zone<br />

regorgeant d'un patrimoine riche et diverse. Le Gouvernement soudanais a contribué de façon<br />

généreuse à la mise en application du cours.<br />

SÉMINAIRE RÉGIONAL SPÉCIAL PORTENT SUR “LES DÉFIS DU PATRIMOINE CULTUREL ET LA<br />

RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ”<br />

Un séminaire régional spécial et bilingue ayant comme thématique “les défis du patrimoine culturel et la réduction de la pauvreté » se tiendra<br />

fin novembre 2008 à São Tomé et Principe. L'attention du séminaire se portera principalement sur comment le patrimoine culturel peut<br />

contribuer directement à la réduction de la pauvreté en tant que ressource dont les professionnels de la culture et les communautés locales<br />

peuvent se servir pour générer des revenus, créer des emplois et en fin de compte améliorer les conditions de vie au niveau national. Le<br />

séminaire sera organisé et coordonné par l'EPA en coordination avec la Direction de la culture du pays d'accueil.


o<br />

Newsletter N 8<br />

Projets Situés<br />

CONGO-BRAZZAVILLE: DOCUMENTATION<br />

DU DOMAINE ROYAL DE MBÉ,PAYSAGE<br />

CULTUREL, PHASE II<br />

Mbé est la<br />

résidence du<br />

Makoko, le Roi<br />

des Batéké.<br />

M b é e s t<br />

demeuré la<br />

capitale de ce<br />

r o y a u m e<br />

depuis le VXIIIè<br />

s i è c l e . L e<br />

domaine Royal<br />

de Téké est un<br />

paysage culturel exceptionnel qui témoigne de l'interaction des<br />

communautés africaines avec leur environnement. L'objectif principal<br />

de ce projet est d'analyser le site en vue de publier des documents<br />

promotionnels pour une meilleure reconnaissance tant au niveau<br />

national que régional de ce paysage culturel qui a joué et continue à<br />

jouer un rôle important dans l'histoire africaine. La première phase qui<br />

a été entreprise en 2007 a permis à documenter les aspects matériels<br />

et immatériels du site. La deuxième phase sera utilisée pour préparer<br />

la littérature promotionnelle basée sur la documentation collectée.<br />

MADAGASCAR: PALAIS ANDAFIAVARATRA,<br />

ANTANANARIVO L'ENTRETIEN ET TRAVAIL<br />

D'URGENCE,PHASE II<br />

Le Palais d'Andafiavaratra<br />

est l'ancienne résidence<br />

de Rainilaiarivony qui fut<br />

le tout premier premier<br />

ministre de Madagascar.<br />

L e p a l a i s a b r i t e<br />

aujourd'hui les bureaux de<br />

la Direction du Patrimoine<br />

Culturel ainsi que le peu<br />

d'objets précieux que l'on<br />

a sauvé du musée suite à<br />

l'incendie qui a consumé<br />

Rova (le palais de la<br />

reine). Le projet a été<br />

organisé en deux phases,<br />

l a p r e m i è r e é t a n t<br />

l'entreprise de toutes les<br />

activités préliminaires nécessaires pour les travaux de conservation<br />

(la documentation, la consultation etc.). La seconde phase a concerné<br />

la mise en œuvre des travaux de conservation proposés. L'entretien et<br />

les travaux d'urgence sur le palais s'effectueront en collaboration avec<br />

les sapeurs-pompiers. Le projet comprendra : 1) la mise en place d'un<br />

accès permettant d'accéder au dôme et aux toits pour faciliter leur<br />

entretien, 2) formation du personnel de la DPC pour un accès sécurisé<br />

au toit. Le projet est à mettre en œuvre en novembre 2008.<br />

S O U D A N: L A C O N S E R V A T I O N E T L A<br />

FORMATION SUR L'ÎLE DE SAI ,PHASE II<br />

RÉPUBLIQUE CENTRE AFRICAINE: TRAVAUX DE<br />

RESTAURATION PARTIELLE SUR LA MAISON DE<br />

LA CULTURE,PHASE II<br />

OUGANDA: L' EVALUATION DE LA GESTION<br />

DES TOMBES DE KASUBI<br />

Activités 2008<br />

L'île de Sai est située<br />

e n v i r o n 8 0 0<br />

kilomètres au nordouest<br />

de Khartoum.<br />

Elle longe le bord<br />

ouest du Nil et<br />

s'étend sur plus de<br />

12 kilomètres et 5,5<br />

kilomètres d'est en<br />

ouest. L'île de Sai est considérée comme l'un des sites archéologiques<br />

les plus importants du Soudan dans la mesure où elle fournit une vue<br />

d'ensemble de l'histoire du Soudan. L'objectif principal de la première<br />

partie de ce Projet Situé était de faire une évaluation du site et d'établir<br />

une proposition pour une activité de formation « sur le tas ». La phase<br />

suivante a en principe pour cible une formation portant sur les<br />

questions liées à la conservation préventive, à la planification et à la<br />

gestion ainsi qu'à des bonnes pratiques pour l'entretien de l'île de Sai<br />

par le biais de la formation et de collaboration avec d'autres institutions<br />

se trouvant sur le site. La mise en œuvre du projet se fera pendant le<br />

dernier trimestre de 2008.<br />

Le projet a pour<br />

objectif de faire<br />

r e s t a u r e r u n<br />

bâtiment colonial<br />

p o u r e n f i n l e<br />

transformer en un<br />

bureau qui abrite<br />

l'organisme chargé<br />

d u p a t r i m o i n e<br />

culturel. Il servira<br />

également de projet<br />

pilote pour d'autres restaurations qui seront effectuées dans la région<br />

(listées sur la Liste Indicative du pays). Le projet s'organise en trois<br />

phases: la première (en 2007) avait pour objectif d'évaluer l'état de la<br />

préservation du bâtiment et de préparer les recommandations et les<br />

spécificités techniques, la deuxième phase (2008) ayant comme but de<br />

restaurer en partie le bâtiment et la troisième phase (2009) achever les<br />

travaux. La description de projet et le budget ont été faits. La mise en<br />

œuvre débutera avant octobre 2008.<br />

L'objectif du projet est d'évaluer la mise en oeuvre du plan antérieur de<br />

gestion du site et ensuite de préparer un nouveau plan. Le projet se<br />

déroulera sur une période de deux ans et il est actuellement en phase<br />

de mise en application.<br />

... across Africa<br />

21


22<br />

Activités 2008<br />

Projets régionaux<br />

Projets Situés<br />

TANZANIE: LA ROUTE DES ESCLAVES<br />

L'objectif de l'atelier régional sur le traçage des Routes des Esclaves et<br />

d'Ivoire en Afrique de l'Est-Tanzanie était de rassembler les<br />

intervenants internationaux pour débattre les résultats du projet de la<br />

Route des Esclaves. La Section des Antiquités du Ministère des<br />

Ressources Naturelles et du Tourisme de la Tanzanie en a assuré la<br />

coordination. Cet atelier qui a vu la participation du Conseil suédois du<br />

Patrimoine national (la Swedish National Heritage Board) s'est tenu en<br />

février 2008 et a vu la remise du rapport du projet.<br />

Africa 2009<br />

Z A M B I E : L E S P L A I N E S E T L E S Z O N E S<br />

M A R É C A G E U S E S D E B A R O T S E - L A<br />

DOCUMENTATION, PHASE II<br />

La Commission nationale de la préservation du patrimoine, la (NHCC) a<br />

reçu un financement du programme Africa 2009 pour une étude de<br />

reconnaissance du paysage de Barotse. L'objectif final de cet exercice<br />

est de nominer le site pour son inclusion dans la Liste du Patrimoine<br />

Mondial en tant que Paysage Culturel. Pendant plus de deux siècles,<br />

les populations locales ont utilisé ce lieu pour des pratiques sociales<br />

ainsi que des festivités (la cérémonie de Kuomboka). Le Barotse est<br />

une expression des activités de la communauté locale, des relations<br />

sociales et des croyances religieuses. Il sert également de sanctuaire<br />

pour la riche faune et flore qui a toujours constitué le fondement de la<br />

durabilité de la communauté et fait partie d'une des zones<br />

marécageuses répertoriées dans la convention de Ramsar. Le projet a<br />

pour objectif de mettre en place un processus de nomination des<br />

plaines inondables et des zones marécageuses sur la Liste du<br />

Patrimoine Mondial en tant que paysage culturel. Après ce qui fut une<br />

mise en œuvre lors de la première phase réussie en 2007, la<br />

prochaine phase qui couvrira la période allant d'octobre 2008 à mai<br />

2009 servira à apprécier pleinement l'importance de la cérémonie<br />

annuelle de Kuomboka.<br />

ZIMBABWE: STRUCTURES DE PIERRE SÈCHE<br />

Le projet régional portant sur “l'Evaluation des mécanismes de suivi<br />

pour les structures en pierre sèche » a vu le jour en 2007 au Zimbabwe.<br />

La coordination du projet est assurée par le National Museum and<br />

Monuments du Zimbabwe (le NMMZ). Les objectifs principaux de ce<br />

projet sont l'évaluation de l'efficacité du système de suivi actuellement<br />

en place au Grand Zimbabwe, la formation des curateurs et<br />

professionnels de la conservation aux différentes méthodes de suivi<br />

ainsi que la mise en place des systèmes de suivi pour des murs en pierre<br />

sèche de la sous-région. C'est la conséquence d'un certain nombre<br />

d'ateliers et de séminaires sur la gestion et la préservation des murs en<br />

pierre sèche. Ce projet est le résultat de la prise de conscience du fait<br />

que les problèmes lies à ce type de patrimoine ne peuvent être<br />

correctement abordés qu'en adoptant une approche holistique au<br />

niveau régional où les différents professionnels peuvent échanger et<br />

collaborer. Le Site du Patrimoine Mondial du Grand Zimbabwe a été le<br />

pionnier des méthodes de suivi sur les murs en pierre sèche. Le projet<br />

a pris fin en mars 2008.<br />

BENIN: JARDIN DES PLANTES ET DE LA NATURE,<br />

PORTO NOVO<br />

Après des retards occasionnés par des circonstances inévitables au<br />

départ, la deuxième phase a finalement été lancée début 2008 et son<br />

aboutissement est prévu pour en fin d'année. La deuxième phase est un<br />

suivi des travaux effectués pendant la première phase de mise en<br />

œuvre en 2006. Le but du projet est d'améliorer la « visibilité » du Jardin<br />

des Plantes et de la Nature ainsi que l'actuelle présentation du site.<br />

Pour atteindre ce but la production d'un guide est nécessaire, ainsi que<br />

des activités de recherche permettant de constituer une base de<br />

données accessible, la réhabilitation du « parc des juniors », la mise en<br />

place d'une meilleure signalisation dans le site ainsi que la publicité<br />

dans les journaux.<br />

LESOTHO:<br />

AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE<br />

DOCUMENTATION ET L'ENTREPRISE D'UNE ÉTUDE<br />

ÈRE<br />

DE LIGNE DE BASE, 1 PHASE<br />

Le projet avait pour objectif la réalisation d'une étude et l'amélioration<br />

du système de documentation au Lesotho. Il servira également à<br />

sensibiliser les agents du patrimoine et les décideurs au Lesotho. Ce<br />

projet régional sous la coordination du CHDA avec l'appui du CRATerre-<br />

ENSAG et la collaboration du Ministère du Tourisme, de l'Environnement<br />

et de la Culture du Lesotho (MTEC) ainsi que de quatre professionnels<br />

africains, s'est déroulé en août 2008.<br />

S É N É G A L :<br />

P A Y S A G E C U L T U R E L S I N E<br />

SALOUM,PLAN DE GESTION<br />

L'objectif du projet est de préparer un plan de gestion pour soumettre le<br />

site sur la Liste du Patrimoine Mondial. Ce projet régional comprend<br />

l'implication d'un professionnel de la Gambie. Le projet a vu une mise en<br />

application réussie en juillet 2008 et le rapport est dans sa dernière<br />

étape.


o<br />

Newsletter N 8<br />

Activités 2008<br />

23<br />

Projet en cours de preparation<br />

MOZAMBIQUE: PLAN DE GESTION DE L'ÎLE DU<br />

MOZAMBIQUE<br />

Le projet a pour but de préparer un plan de gestion pour l'île de<br />

Mozambique. Un retard est du en particulier aux nombre élevés de<br />

partenaires qui sont prêts à contribuer au projet (UNESCO,<br />

Maputo/National Institution / Africa 2009 / Fonds du patrimoine<br />

mondial pour l'Afrique).<br />

D'autres projets<br />

BOURSE D'ÉTUDES TEREBA TOGOLA<br />

Un ancien intervenant venu de la Zambie et bénéficiaire d'une<br />

bourse d'un an en 2007 a vu sa bourse prolongée cette année afin<br />

de lui permettre de terminer son deuxième cycle d'études supérieurs<br />

en Gestion du Patrimoine à l'Université de Zimbabwe à Harare.<br />

La 10ème Conférence Internationale sur “l'étude et la conservation<br />

du Patrimoine architectural en terre” a été organisée par le Getty<br />

Conservation Institute et le Ministère de la Culture du Mali en<br />

collaboration avec Africa 2009, l'ICCROM, CRATerre-ENSAG et le<br />

Centre du Patrimoine Mondial (WHC) sous l'égide d'ICOMOS. La<br />

conférence s'est tenu à Bamako, au Mali, du 1 au 5 février 2008 avec<br />

comme objectif d'échanger et de débattre au sujet des défis de la<br />

préservation et de la gestion de l'architecture en terre dans le<br />

monde et en particulier en Afrique. Six professionnels africains<br />

venant de Zimbabwe, de l'Ouganda, du Congo, du Kenya et de<br />

l'Afrique du Sud ont reçu du soutien ce qui leur a permis d'assister à<br />

la conférence.<br />

ACTIVITÉS DE RECHERCHE<br />

On a progressé dans la préparation d'un Guide sur les cadres<br />

Juridiques (français en anglais) qui en est à sa phase finale et pourrait<br />

être publié d'ici décembre 2008 ou début 2009. Il y a eu des retards<br />

dus à la nature complexe du travail de rédaction du texte. Deux<br />

nouvelles personnes ressource ont rejoint l'équipe de rédaction de la<br />

version française du Guide.


Results<br />

1999<br />

2008<br />

Résultats<br />

3 3<br />

1<br />

7 2<br />

6 7 3 9 2<br />

3 4 2 4<br />

7 10 3 12 2<br />

5 3 4 8 2<br />

6 6 4<br />

8<br />

1<br />

5 4 4 10 2<br />

2 2 5 3<br />

5 1 5 8 1<br />

5 2<br />

1<br />

7<br />

Publication annuelle du programme Africa 2009 sous la direction du comité de pilotage: Emeline Raharimanana (Magadascar), Idriss Hassan (Soudan), Donald Chikumbi (Zambie), Momodou Joof (la Gambie), Alfred Lambert Bonezoui (Republique<br />

Centreafricain) Hamady Bocoum (Sénégal), Bakonirina Rakotomamonjy (CRATerre-ENSAG), Lazare Eloundou (CPM), Baba Keita (ICCROM), Gerard Tognimassou (EPA), Mubiana Luhila (CHDA). Edité par: Lassina Simpore (Burkina Faso) et Cecilene Muller<br />

(Afrique du Sud). Coordination: Ishanlosen Odiaua (CHDA). Conception graphique et impression: Rodwell Publishing, Mombasa. Tirages: 3 000 exemplaires bilingue. Depot legal: Octobre 2008 ISSN 1630-6988<br />

2<br />

Cape<br />

Verde<br />

1 1<br />

1<br />

2 3<br />

Séminaire<br />

6 4 3 10<br />

7 6 1 12 2<br />

Cours régional<br />

Thématique<br />

Cours Technique<br />

Séminaire des directeurs<br />

Projet Situé<br />

4 4 3 8 2<br />

Pour plus d'information consultez:<br />

www.iccrom.org/africa2009/home.asp<br />

ou contactez le secrétariat d'Africa 2009 a :<br />

ICCROM – Via di San Michele 13<br />

00153 Rome, Italy<br />

Tel: (+39-06) 585 53 314<br />

Fax: (+39-06) 585 53 349<br />

Email: africa2009@iccrom.org<br />

Les partenaires opérationnels du programme sont: les<br />

organisations du patrimoine culturel africain, l'ICCROM, le<br />

Centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, CRATerre-ENSAG,<br />

EPA et CHDA.<br />

Les partenaires financiers pour le Projet Cadre sont: le<br />

Swedish International Development Agency (Sida), la<br />

Direction du Patrimoine de Suède, le Ministère des Affaires<br />

Etrangères Finlandais, le Ministère des Affaires Etrangères<br />

10 4 5 14 1<br />

Regional Courses<br />

Thematic Seminar<br />

Technical Courses<br />

Directors Seminar<br />

Projet Situe<br />

7 13 4 12 3<br />

Partenaires Africa 2009<br />

1 1 1<br />

6 1<br />

5<br />

5<br />

3 3<br />

2<br />

9<br />

5<br />

2<br />

3<br />

11<br />

1<br />

5<br />

1 2<br />

6 5 5 12<br />

Italien, le Ministère des Affaires Etrangères Norvégien, le<br />

Comité du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, et l'ICCROM.<br />

En plus de financements en provenance du Projet Cadre, les<br />

Projets situes sont financés au cas par cas: le Comité du<br />

Patrimoine Mondial, des apports des ambassades de<br />

differents pays, la convention France-UNESCO, le World<br />

Monuments Fund, et la contribution des institutions locales et<br />

nationales.<br />

3<br />

5 3 4 9 1<br />

6 9 7 11 1<br />

3 4 2 4<br />

7 11 5 11 1<br />

5 6 7 8 1<br />

7 11 6<br />

8<br />

5 3 3<br />

11<br />

2<br />

1<br />

3 2 7<br />

10 8 5 14 1<br />

2 2 2 3<br />

5 2 3 8 1<br />

Partners<br />

Current operational partners in the programme include<br />

African Cultural Heritage Organisations, ICCROM, UNESCO<br />

World Heritage Centre, CRATerre-ENSAG, EPA and CHDA.<br />

Financial partners for the Projet Cadre include Swedish<br />

International Development Agency (Sida), The Swedish<br />

National Heritage Board, Ministry of Foreign Affair of<br />

Finland, Ministry of Foreign Affair of Italy, Ministry of Foreign<br />

11 6 5 19 1<br />

5 3 2<br />

8<br />

5 5 1 6<br />

1<br />

4 3<br />

Zanzibar<br />

5 3 2 9<br />

4 3 3 4<br />

Comoros<br />

3 3 3 8<br />

6 4 5 11<br />

1<br />

3 1 4<br />

Seychelles<br />

3 1<br />

Mauritius<br />

For further information consult:<br />

www.iccrom.org/africa2009/home.asp<br />

or contact the Africa 2009 secretariat at:<br />

ICCROM – Via di San Michele 13<br />

00153 Rome, Italy<br />

Tel: (+39-06) 585 53 314<br />

Fax: (+39-06) 585 53 349<br />

Email: africa2009@iccrom.org<br />

Africa 2009<br />

Affair of Norway, UNESCO World Heritage Committee, and<br />

ICCROM<br />

Funding for Projets Situés is made available from the Projet<br />

Cadre and from contributions on a case-by-case basis by the<br />

World Heritage Committee, Embassies in individual countries,<br />

the France-UNESCO Convention, the World Monuments Fund,<br />

and national heritage organisations.<br />

An annual publication of the Africa 2009 Programme under the guidance of the steering committee: Donald Chikumbi (Zambia), Idriss Hassan (Sudan), Momodou Joof (The Gambia), Emeline Raharimanana (Madagascar - Chairperson), Alfred Lambert<br />

Bonezoui (Central African Republic), Hamady Bocoum (Senegal), Bako Rakotomamonjy (CRATerre-ENSAG), Lazare Eloundou (UNESCO –WHC), Baba Keita (ICCROM), Gerard Tognimassou (EPA), Mubiana Luhila (CHDA). Edited by: Lassina Simpore (Burkina<br />

Faso) and Cecilene Muller (South Africa). Coordination: Ishanlosen Odiaua (CHDA). Graphic design and layout: Rodwell Press Ltd, Mombasa. Print Run: 3,000 Bilingual copies. Date of printing: October 2008. ISSN 1630-6996<br />

CHDA


2<br />

2 2 2 2<br />

2<br />

2<br />

2<br />

2<br />

2<br />

RC - Regional Courses<br />

TS - Thematic Seminar<br />

per country<br />

TC - Technical Courses<br />

DS - Directors Seminar<br />

PS - Projet Situe


Congo<br />

Ruwenzori Mtns.<br />

Serengeti Plain<br />

Regional courses<br />

Num<br />

ber<br />

of<br />

activi<br />

ties<br />

host<br />

Total/countr<br />

Tropic of Cancer<br />

Tibesti Massif<br />

Mauritania Mali<br />

20°<br />

Port Sudan<br />

Nouakchott<br />

SAHARA<br />

Faya- Largeau<br />

Senegal<br />

Tombouctou<br />

Dakar<br />

Niger<br />

Khartoum Äsmera<br />

The Gambia Burkina Faso<br />

Chad<br />

Eritrea<br />

Banjul<br />

Niamey<br />

Lake Chad Mara Mtns. Sudan<br />

Lake Tana<br />

Gulf of Aden<br />

Bissau<br />

Al Fäshir<br />

Ouagadougou<br />

Kano<br />

N'Djamena<br />

Djibouti<br />

Guinea<br />

Ethiopian Highlands<br />

Conakry<br />

Benin<br />

Togo<br />

Nigeria<br />

Addis Ababa Somalia<br />

Freetown Côte D'Ivoire<br />

Porto- Novo<br />

Guinea Bissau<br />

Ghana<br />

Central African Republic<br />

Monrovia<br />

Lagos<br />

Ethiopia<br />

Abidjan Accra Lomé<br />

Cameroon<br />

Jübä<br />

Sierra Leone<br />

Cameroon Mt. Bangui<br />

Lake Turkana<br />

Liberia<br />

Malabo<br />

Yaoundé<br />

Equatorial Guinea<br />

Lake Albert Uganda<br />

Gulf of Guinea<br />

Mogadishu<br />

Kisangani<br />

Kenya<br />

Saõ Tomé<br />

Libreville<br />

Congo Basin<br />

Kampala<br />

0°<br />

Congo<br />

Lake Victoria Mt. Kenya<br />

Nairobi<br />

Sao Tome & Principe Gabon<br />

Rwanda<br />

Kigali<br />

Mt. Kilimanjaro<br />

Brazzaville<br />

Zaire<br />

Bujumbura<br />

Mombasa<br />

Kinshasa<br />

Burundi<br />

Cabinda (Angola)<br />

Kalemie Tanzania<br />

Dar es Salaam<br />

Lake Tanganyika<br />

Ascension (St. Helena)<br />

Atlantic Ocean<br />

Luanda<br />

Seychelles<br />

Katanga Plateau<br />

Lake Malawi Mtwara<br />

Angola<br />

Comoros<br />

Lubumbashi<br />

Moroni Antsiranana<br />

Lobito Bíe Plateau<br />

Lilongwe<br />

Zambia<br />

Nacala<br />

Huíla Plateau<br />

Lusaka<br />

Malawi<br />

Eq u a t o r<br />

Tropic of Capricorn<br />

Djouf<br />

St. Helena (U. K.)<br />

I994 MAGELLAN GeographixSMSanta Barbara, CA 1-800-929-4MAP<br />

Countries<br />

Angola objective 21<br />

Bénin 4 10 Thematic seminars<br />

Botswana 5<br />

Burkina faso Countries 5<br />

Burundi Angola 5<br />

0<br />

Cameroon Bénin 5<br />

4<br />

Cap vert Botswana 0<br />

6<br />

Centrafrique Burkina faso 5 1 4<br />

Comores Burundi 4<br />

3<br />

Congo Brazzaville Cameroon 5<br />

5<br />

Côte d'Ivoire Cap vert 6<br />

0<br />

D. Republic of Congo Centrafrique 3<br />

3<br />

Equatorial Guinea Comores 1<br />

3<br />

Eritrea Congo Brazzaville 5<br />

3<br />

Ethiopia Côte d'Ivoire 5<br />

4<br />

Gabon D. Republic of 3Congo 4<br />

Gambia Equatorial Guinea 3<br />

0<br />

Ghana Eritrea 7<br />

2<br />

Guinea Ethiopia 6 1 5<br />

Kenya Gabon5 11<br />

3<br />

Lesotho Gambia 5<br />

3<br />

Liberia Ghana 2<br />

6<br />

Madagascar Guinea 6<br />

6<br />

Malawi Kenya 5<br />

6<br />

Mali Lesotho 7<br />

2<br />

Mauritania Liberia 3<br />

0<br />

Mauritius Madagascar 0<br />

4<br />

Mozambique Malawi 3<br />

3<br />

Namibia Mali 6 1 10<br />

Niger Mauritania 5 1 4<br />

Nigeria Mauritius 7<br />

3<br />

Rwanda Mozambique 3<br />

0<br />

Senegal Namibia 6<br />

5<br />

Seychelles Niger 3<br />

3<br />

Sierra Leone Nigeria 1 1 13<br />

South Africa Rwanda 6<br />

3<br />

Sudan Senegal 5 1 7<br />

Swaziland Seychelles 2<br />

0<br />

Tanzania Sierra Leone 10<br />

1<br />

Tchad South Africa 2<br />

9<br />

Togo Sudan 4<br />

1<br />

Uganda Swaziland 5<br />

2<br />

Zambia Tanzania 7<br />

8<br />

Zimbabwe Tchad 7<br />

2<br />

otal of participants per activities 9Total Togo of<br />

4<br />

participants Uganda 205<br />

3<br />

Zambia 2 11<br />

Niger<br />

Num<br />

ber<br />

of<br />

activ<br />

ities<br />

host<br />

Ahaagg r Mtns.<br />

Benue<br />

Total participation to regional seminar<br />

Lüderitz<br />

Namibia<br />

Windhoek<br />

Cape Town<br />

Al Jawf<br />

Great Namaland<br />

Harare<br />

Harare<br />

Okavanga Delta Zimbabwe<br />

Botswana<br />

Kalahari Desert<br />

Pretoria<br />

Johannesburg<br />

Maseru<br />

South Africa<br />

Gaborone<br />

Aswän<br />

Bulawayo<br />

Port Elizabeth<br />

Mbabane<br />

se r t<br />

Nile<br />

River<br />

Maputo<br />

Durban<br />

Lesotho<br />

R e d Se a<br />

Mozambique<br />

Beira<br />

Mozambique Channel<br />

Swaziland<br />

Indian Ocean<br />

Toliara<br />

Madagascar<br />

Antananarivo<br />

Indian Ocean<br />

20°<br />

Technical Courses<br />

Num<br />

ber<br />

of<br />

activi<br />

ties<br />

host<br />

Total/<br />

countr<br />

y<br />

Madeira (Portugal)<br />

0 Angola<br />

1 5 Bénin<br />

1 7 Botswana<br />

4 Burkina faso<br />

2 Burundi<br />

1 5 Cameroon<br />

2 Cap vert<br />

4 Centrafrique<br />

3 Comores<br />

3<br />

Congo Brazzaville<br />

3 Côte d'Ivoire<br />

2<br />

D. Republic of Congo<br />

1<br />

Equatorial Guinea<br />

1 Eritrea<br />

1 Ethiopia<br />

2 Gabon<br />

1 Gambia<br />

1 Ghana<br />

4 Guinea<br />

5 Kenya<br />

3 Lesotho<br />

0 Liberia<br />

1 5 Madagascar<br />

2 Malawi<br />

3 Mali<br />

2 Mauritania<br />

0 Mauritius<br />

2 Mozambique<br />

5 Namibia<br />

4 Niger<br />

4 Nigeria<br />

1 3 Rwanda<br />

3 Senegal<br />

1 Seychelles<br />

0 Sierra Leone<br />

1 7 South Africa<br />

5 Sudan<br />

2 Swaziland<br />

5 Tanzania<br />

5 Tchad<br />

3 Togo<br />

3 Uganda<br />

La’youn<br />

Equator<br />

Casablanca<br />

Canary Islands (Spain) Morocco<br />

Tindouf<br />

Western Sahara (Morocco)<br />

Trpo i c of Caip r corn<br />

Rabat<br />

Oran<br />

Tropic of<br />

Tripoli<br />

Luanda<br />

Lobito<br />

Windhoek<br />

Lüderitz<br />

Cape Town<br />

Banghäzï<br />

Al Jawf<br />

Alexandria<br />

20°<br />

Mauritania Mali<br />

Faya- Largeau<br />

Port Sudan<br />

Nouakchott<br />

Senegal<br />

Tombouctou Niger<br />

Dakar<br />

Eritrea<br />

Chad<br />

Khartoum Äsmera<br />

The Gambia Burkina Faso<br />

Banjul<br />

Niamey<br />

Lake Chad<br />

Sudan<br />

Gulf of Aden<br />

Bissau<br />

Al Fäshir<br />

Bamako Ouagadougou<br />

Kano<br />

N'Djamena<br />

Djibouti<br />

Guinea<br />

Conakry<br />

Benin<br />

Togo<br />

Nigeria<br />

Addis Ababa Somalia<br />

Freetown<br />

Côte D'Ivoire Porto- Novo<br />

Guinea Bissau<br />

Ghana<br />

Central African Republic<br />

Monrovia Accra<br />

Lagos<br />

Ethiopia<br />

Abidjan<br />

Cameroon<br />

Lomé<br />

Jübä<br />

Sierra Leone<br />

Bangui<br />

Liberia<br />

Malabo<br />

Equatorial Guinea<br />

Yaoundé<br />

Gulf of Guinea<br />

Uganda<br />

Mogadishu<br />

Kisangani<br />

Saõ Tomé<br />

Kenya<br />

Libreville<br />

Kampala<br />

0°<br />

Congo<br />

Gabon<br />

Nairobi<br />

Sao Tome & Principe<br />

Rwanda<br />

Zaire<br />

Kigali<br />

Brazzaville<br />

Burundi Bujumbura<br />

Mombasa<br />

Kinshasa<br />

Lake Tanganyika<br />

Niger<br />

Ascension (St. Helena)<br />

Atlantic Ocean<br />

St. Helena (U. K.)<br />

Algeria<br />

Cancer<br />

I993 MAGELLAN GeographixSMSanta Barbara, CA (800) 929-4MAP<br />

Tunisia<br />

Cabinda (Angola)<br />

Libya<br />

Angola<br />

Namibia<br />

Mediterranean Sea<br />

zaire<br />

Orange<br />

Gaborone<br />

Kalemie<br />

Lubumbashi<br />

Johannesburg<br />

Maseru<br />

Cairo<br />

Egypt<br />

Zambia<br />

Lusaka<br />

Botswana<br />

South Africa<br />

Aswän<br />

Bulawayo<br />

Durban<br />

Lesotho<br />

Port Elizabeth<br />

Nile<br />

Harare<br />

Zimbabwe<br />

Pretoria<br />

Tanzania<br />

Lilongwe<br />

Maputo<br />

R e d Se a<br />

Beira<br />

Mbabane<br />

Swaziland<br />

Lake Malawi<br />

Malawi<br />

Mozambique<br />

Directorseminar<br />

Num<br />

ber<br />

of<br />

activ<br />

ities<br />

host<br />

u e Ch<br />

ne<br />

an l<br />

zam biq Mo Dar es Salaam<br />

Mtwara<br />

Nacala<br />

Comoros<br />

Moroni<br />

Madagascar<br />

Toliara<br />

P e rsia nu G lf<br />

Seychelles<br />

Antsiranana<br />

Antananarivo<br />

20°<br />

Indian Ocean<br />

Total<br />

partici<br />

pation<br />

to<br />

direct<br />

or<br />

2<br />

5 14<br />

8<br />

10<br />

9<br />

9<br />

0<br />

9<br />

4<br />

11<br />

10<br />

4<br />

1<br />

7<br />

6<br />

6<br />

7<br />

12<br />

8<br />

4 19<br />

8<br />

3<br />

11<br />

8<br />

12<br />

4<br />

1<br />

7<br />

12<br />

8<br />

12<br />

8<br />

9<br />

4<br />

1<br />

11<br />

8<br />

3<br />

14<br />

3<br />

8<br />

11<br />

11<br />

Angola<br />

Bénin<br />

Botswana<br />

Burkina faso<br />

Burundi<br />

Cameroon<br />

Cap vert<br />

Centrafrique<br />

Comores<br />

Congo Brazzaville<br />

Côte d'Ivoire<br />

D. Republic of Congo<br />

Equatorial Guinea<br />

Eritrea<br />

Ethiopia<br />

Gabon<br />

Gambia<br />

Ghana<br />

Guinea<br />

Kenya<br />

Lesotho<br />

Liberia<br />

Madagascar<br />

Malawi<br />

Mali<br />

Mauritania<br />

Mauritius<br />

Mozambique<br />

Namibia<br />

Niger<br />

Nigeria<br />

Rwanda<br />

Senegal<br />

Seychelles<br />

Sierra Leone<br />

South Africa<br />

Sudan<br />

Swaziland<br />

Tanzania<br />

Tchad<br />

Togo<br />

Uganda<br />

Zambia<br />

Number of<br />

projet situé<br />

and regional<br />

Angola<br />

#REF!<br />

Bénin 1<br />

Botswana 1<br />

Burkina faso 2<br />

Burundi<br />

Cameroon 2<br />

Cap vert<br />

Centrafrique 1<br />

Comores<br />

Congo Brazzaville 1<br />

Côte d'Ivoire<br />

D. Republic of Congo<br />

Equatorial Guinea<br />

Eritrea<br />

Ethiopia<br />

Gabon 1<br />

Gambia 2<br />

Ghana 2<br />

Guinea 1<br />

Kenya 1<br />

Lesotho 1<br />

Liberia<br />

Madagascar 1<br />

Malawi 1<br />

Mali 2<br />

Mauritania<br />

Mauritius<br />

Mozambique<br />

Namibia<br />

Niger 2<br />

Nigeria 3<br />

Rwanda<br />

Senegal 2<br />

Seychelles<br />

Sierra Leone<br />

South Africa 1<br />

Sudan 1<br />

Swaziland<br />

Tanzania 1<br />

Tchad<br />

Togo 2<br />

Uganda 2<br />

Total<br />

numb<br />

er of<br />

Projet<br />

s<br />

situé

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