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Africa 2009<br />
Africa 2009<br />
Chronique<br />
CHDA<br />
8<br />
N O V E M B R E 2 0 0 8<br />
Patrimoine architectural africain
2<br />
Africa 2009<br />
Avant propos……<br />
du comité de pilotage<br />
e nouveau numéro de la Chronique Africa<br />
2009 offre une fois de plus une plate-forme<br />
d'échanges d'informations et de nouvelles Centre les membres du réseau Africa 2009, et<br />
présente les résultats du programme.<br />
En 2007, le Programme Africa 2009 s'est<br />
concentré, entre autres activités, sur le<br />
renforcement du transfert des responsabilités aux<br />
institutions africaines. C'est ainsi que les<br />
institutions régionales telles que le CHDA et l'EPA,<br />
mais aussi les institutions nationales, ont pris en<br />
main l'organisation de plusieurs activités. Dans ce<br />
cadre, les partenaires opérationnels tels que le<br />
CRATerre, l'ICCROM et le CPM de l'UNESCO, ont<br />
essentiellement eut un rôle d'accompagnateur et<br />
de soutien.<br />
La réussite de ce transfert, garantira une<br />
durabilité des résultats du programme Africa<br />
2009. Si cet exercice est complexe, il a été facilité<br />
par un très bon esprit de collaboration entre les<br />
partenaires portés par « l'esprit Africa 2009 »,<br />
une très bonne connaissance des réalités<br />
africaines, et une ténacité dans la volonté<br />
d'atteindre un objectif commun. C'est ainsi, que<br />
même si de nombreux efforts sont encore à faire,<br />
les objectifs de chaque activité ont été atteints<br />
avec succès, et le transfert très bien engagé.<br />
Le transfert doit permettre une collaboration<br />
inter-régionale plus engagée. C'est ainsi que<br />
plusieurs professionnels, formés à travers les<br />
activités du programme, contribuent à de<br />
nombreuses autres initiatives. Les professionnels<br />
sont de plus en plus proactifs. Plusieurs initiatives<br />
individuelles ont été engagées, comme l'illustre le<br />
lancement d'actions envers la conservation des<br />
fourneaux de réduction de fer au Burkina Faso.<br />
L'équipe du CHDA a été renforcée par une<br />
professionnelle du patrimoine, du Nigeria, qui<br />
s'est vue attribuer le rôle de coordinatrice des<br />
programmes du patrimoine immobilier. A ce sujet,<br />
l'EPA est aussi en cours de recrutement. Le<br />
transfert de la gestion de la Chronique Africa 2009<br />
au CHDA est désormais achevé.<br />
Les cours régionaux et techniques ont eu déjà des<br />
répercutions au niveau national et international.<br />
Ainsi, inspiré par les résultats positifs du cours<br />
technique francophone qui s'est tenu au Rwanda<br />
sur la préparation des dossiers d'inscription des<br />
biens culturels sur la Liste du patrimoine mondial,<br />
le Comité du Patrimoine Mondial a soutenu<br />
l'organisation d'un cours similaire pour les biens<br />
du patrimoine naturel et culturel, en direction des<br />
anglophones d'Afrique Subsaharienne. Il se<br />
tiendra au Lesotho, et bénéficiera, entre autres,<br />
du soutien du Fonds Africain du Patrimoine<br />
Mondial (FAPM). Ce dernier a d'ailleurs pris sa<br />
vitesse de croisière, et ceci a pu être observé lors<br />
de la réunion de plaidoyer, qui s'est tenue au<br />
Nigeria en mars 2008. La collaboration entre le<br />
Programme Africa 2009 et le FAPM est en bonne<br />
voie. Nous espérons que ce partenariat, ainsi que<br />
d'autres, continueront au delà de 2009. A ce<br />
propos, nous invitons les institutions africaines à<br />
saisir les opportunités offertes par le Fonds pour<br />
améliorer la situation du continent vis-à-vis de la<br />
Liste du patrimoine mondial.<br />
L'article sur le séminaire régional qui s'est tenu en<br />
Mauritanie, nous éclaire sur les résultats du<br />
programme Africa 2009. Nous pouvons observer à<br />
travers ce rapport, un développement positif qui<br />
prouve que nos actions ne sont pas vaines.<br />
Le séminaire spécial, qui s'est tenu en Zambie, sur<br />
le thème du HIV/SIDA et la gestion du patrimoine<br />
africain, a amené les professionnels du patrimoine<br />
à réfléchir intensément sur comment leurs actions<br />
peuvent être mises à profit pour réduire<br />
l'expansion de cette pandémie au niveau des<br />
communautés détentrices de ce patrimoine que<br />
nous chérissons.<br />
Enfin, le Programme a aussi veillé à un meilleur<br />
équilibre géographique de ses actions. En 2007,<br />
plus d'activités en Afrique Centrale ont été<br />
réalisées, et des réflexions sur la situation des<br />
pays lusophones ont été engagées.<br />
Outre le point que cette édition propose de faire<br />
sur les activités du programme, elle nous invite<br />
aussi à réfléchir sur les défis auxquels les<br />
professionnels font face dans la conservation de<br />
l'architecture africaine, et ceci dans les diverses<br />
formes qu'elle peut prendre, qu'elle soit<br />
traditionnelle ou résultante des influences<br />
coloniales. La richesse du patrimoine africain est<br />
appréhendée dans les quelques pages de cette<br />
chronique. Les articles abordent non seulement la<br />
conservation de ces architectures, mais mettent<br />
aussi l'accent sur l'intérêt de sa conservation.<br />
En prévision de 2009, je voudrais appeler les<br />
pays participants qui ont contribué à une ou<br />
plusieurs activités du programme Africa 2009, et<br />
desquels nous recevons rarement des nouvelles,<br />
à faire parvenir des articles sur l'état des lieux du<br />
patrimoine dans leurs pays.<br />
Même si Africa 2009 touche à sa fin, j'espère et<br />
souhaite que ce soit le début de la floraison d'une<br />
pousse qui a rehaussé encore plus la valeur, l'éclat<br />
et la richesse du patrimoine culturel africain.<br />
Je tiens aussi à remercier tous les membres du<br />
comité de pilotage pour leur appui constant, ainsi<br />
qu'au Secrétariat du Programme et tous ses<br />
partenaires pour leur soutien continu et leur<br />
dévouement pour que ce programme soit un<br />
succès.<br />
EMELINE RAHARIMANANA<br />
DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />
MADAGASCAR<br />
PRESIDENTE DU COMITE DE PILOTAGE<br />
Sékou Kobani<br />
Les membres du Comité de<br />
pilotage d'Africa<br />
2009 en juin 2008 sont:<br />
1. Habitat Mousgoum, Cameroun<br />
2. Réparation de toiture, Ouganda<br />
3. Habitat Basotho, Lesotho<br />
4. Habitat Ha-Kome, Lesotho<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Cover photograph: Ham Monastery, Eritrea<br />
Emeline Raharimanana<br />
Donald Chikumbi<br />
Idriss Hassan<br />
Momodou Joof<br />
Alfred Lambert Bonezoui<br />
Hamady Bocoum<br />
Bako Rakotomamonjy<br />
Lazare Eloundou<br />
Baba Keita<br />
Gerard Tognimassou<br />
Mubiana Luhila<br />
Madagascar<br />
(Chairperson)<br />
Zambie<br />
Soudan<br />
Le Gambie<br />
République Centrafricaine<br />
Sénégal<br />
CRATerre-ENSAG<br />
UNESCO-WHC<br />
ICCROM<br />
EPA<br />
CHDA
o<br />
Newsletter N 8<br />
3<br />
Africa 2009...<br />
Nouvelles du Secrétariat<br />
e programme Africa 2009 a été lancé en<br />
1988 à Abidjan en Côte d'Ivoire suite à<br />
une évaluation des besoins qui s'était Leffectuée au sein des institutions du<br />
patrimoine en 1996. Le programme est le<br />
résultat d'un partenariat entre les institutions<br />
africaines du patrimoine, le Centre pour le<br />
Développement du Patrimoine en Afrique (le<br />
HCDA), l'EPA et le Centre du Patrimoine Mondial<br />
de l'UNESCO, l'ICCROM et le CRATerrre-ENSAG.<br />
Ce programme est ancré dans une notion<br />
d'après laquelle les problèmes auxquels fait<br />
face le continent africain en matière de<br />
conservation ne peuvent se résoudre<br />
uniquement par des interventions techniques<br />
mais aussi en prenant compte la relation<br />
existante entre le patrimoine culturel<br />
immobilier et ses aspects sociaux,<br />
économiques et écologiques.<br />
La période entre 1998 et 2001 a été conçue en<br />
tant que phase pilote pour le programme.<br />
Durant cette période, une série d'activités clefs<br />
a été présentée et des améliorations faites de<br />
manière progressive. En 2002, une Phase de<br />
Consolidation a été mise en place, tenant<br />
compte des résultats d'une évaluation<br />
indépendante du programme ainsi que des<br />
recommandations faites au cours du Séminaire<br />
des Directeurs de 2001. Cette Phase de<br />
Consolidation est arrivée à son terme fin 2005,<br />
après quoi la Phase Finale (2006-2009) a<br />
débuté en 2006 et jusqu'en 2009. Une<br />
enquête d'Evaluation des Besoins pour l'après<br />
2009 a déjà été instituée et ce sont les<br />
résultats de cette enquête qui indiqueront la<br />
direction à prendre à la fin du programme<br />
prévue pour la fin de l'année prochaine.<br />
Toutes les activités d'Africa 2009 ont pour<br />
objectif non seulement l'intégration du<br />
patrimoine immobilier aux développements<br />
socio-économiques de l'Afrique sub-<br />
Saharienne mais aussi la contribution vers<br />
l'amélioration des niveaux de vie des<br />
communautés locales dans les zones<br />
couvertes par le programme et par conséquent<br />
l'aide à la réalisation des Objectifs du<br />
Millénaire en Afrique sub-Saharienne.<br />
La gestion du programme revient au Comité de<br />
Direction qui est composée de six directeurs<br />
d'institutions africaines du patrimoine (trois<br />
anglophones, trois francophones) trois<br />
partenaires techniques (l'ICCROM, le Centre du<br />
Patrimoine Mondial de l'UNESCO et le<br />
CRATerre-ENSAG) et les deux institutions<br />
régionales africaines (EPA et CHDA). Le Comité<br />
approuve les activités annuelles du<br />
programme et promeut le programme et le<br />
patrimoine africain en général dans des forums<br />
internationaux. Les Séminaires annuels des<br />
directeurs servent de forum où les directeurs<br />
du patrimoine national reçoivent un rapport<br />
sur l'état de la mise en application d'Africa<br />
2009 et font des recommandations sur les<br />
activités futures. Chaque Séminaire des<br />
d i r e c t e u r s a é m i s u n e s é r i e d e<br />
recommandations portant sur des propositions<br />
spécifiques pour l'avenir d'Africa 2009.<br />
L'année 2008 en est la troisième en ce qui<br />
concerne la mise en application de la Phase<br />
Finale (2006-2009). La plupart d'activités de<br />
formation du programme des trois dernières<br />
années ont influé sur l'ensemble des objectifs<br />
du programme par le biais de la formation<br />
continue des professionnels africains dans le<br />
cadre du programme. Le programme a<br />
également reconnu l'importance d'effectuer<br />
des évaluations d'impact avant de mettre en<br />
place toute activité de développement. Dans<br />
cette optique, une formation technique sur<br />
l'évaluation d'impact a été organisée à<br />
Kareima, au Soudan avec la participation de<br />
dix-sept professionnels pour la mise en<br />
application de la méthode d'évaluation<br />
d'impact pour la préservation des sites<br />
patrimoniaux. Jusqu'ici, seulement quelques<br />
pays de l'Afrique australe étaient dotés<br />
d'exper ts en mesure d'effectuer des<br />
évaluations d'impact mais à la fin de cette<br />
formation le nombre de personnes capable de<br />
mener à terme une évaluation d'impact sur des<br />
s i t e s p a t r i m o n i a u x p a t r i m o i n e a<br />
considérablement augmenté.<br />
Les ateliers thématiques et de sensibilisation<br />
continuent se mettre en place, destinés aux<br />
décideurs et à d'autres professionnels. Les<br />
représentants des collectivités locales<br />
participent régulièrement à des séminaires ou<br />
à des ateliers de formation et autres projets<br />
situés. Une forte participation a été observée<br />
lors des ateliers thématiques qui ont eu lieu au<br />
Ghana et le séminaire des directeurs régionaux<br />
qui a eu lieu à Mombasa. L'atelier à thème qui<br />
s'est tenu à Accra au Ghana était remarquable<br />
dans la mesure où c'était la première fois que<br />
les activités du programme ont abordé la<br />
dimension immatérielle des lieux sacrés et son<br />
rapport aux aspects matériels. L'atelier a<br />
également servi à réfléchir sur la manière dont<br />
les gestionnaires du patrimoine peuvent<br />
inventorier, documenter et gérer les aspects<br />
immatériels de leurs sites.<br />
Dans sa politique du renforcement des<br />
institutions régionales, le programme a<br />
poursuivi son effort de transfert de la mise en<br />
application de celui-ci aux professionnels et<br />
partenaires africains, par exemple lors de la<br />
coordination des cours de formation et la mise<br />
en place des projets situés et des projets<br />
régionaux. La mise en place et la coordination<br />
des projets sont actuellement effectuées à<br />
95% par des professionnels africains, la<br />
plupart formés dans ces cours de formation<br />
proposés par Africa 2009. Par exemple, les<br />
projets situés de cette année en République<br />
démocratique du Congo, au Madagascar, au<br />
Soudan, en Gambie, en République<br />
centrafricaine, en Ouganda, au Lesotho et au<br />
Sénégal sont coordonnés par d'anciens<br />
diplômés du programme Africa 2009. Les<br />
projets régionaux ont également encouragé<br />
l'échange de compétences avec la participation<br />
de représentants de plus que deux pays<br />
échangeant expertise et compétences.<br />
En 2007, le CHDA a réussi à coordonner et à<br />
mettre en oeuvre une formation régionale de<br />
trois mois avec un minimum de soutien de la<br />
part des partenaires internationaux. Cette<br />
année, l'EPA a également réussi à accueillir une<br />
formation régionale tandis que le CHDA a<br />
coordonné l'atelier à thème au Ghana ainsi<br />
qu'une formation technique au Soudan. C'est<br />
une manifestation claire de la capacité des<br />
deux organismes à mettre en application la<br />
plupart des activités du programme après<br />
2009. Il est également important de souligner<br />
la contribution continue faite par les pays<br />
africains dans la mise en application du<br />
programme. En plus de la mise à disposition en<br />
matière d'infrastructures, d'équipements et de<br />
personnel, les pays africains de plus en plus<br />
apportent une participation financière afin de<br />
garantir une mise en application efficace des<br />
différentes activités. Ainsi, on veille à ce que<br />
les activités du programme appartiennent aux<br />
institutions et aux pouvoirs locaux.<br />
La force du programme repose en son réseau<br />
qui comprend d'anciens participants aux cours<br />
de formation régionaux et à d'autres activités<br />
du programme. Par conséquent, il est<br />
important que les responsables africains<br />
chargés des institutions nationales du<br />
patrimoine puissent offrir des opportunités à<br />
ces professionnels formés de développer et<br />
partager leurs expériences afin d'améliorer<br />
la gestion et la préservation du patrimoine<br />
immobilier en Afrique, ainsi garantissant une<br />
suite durable du programme Africa 2009.<br />
BABA KEITA<br />
CHEF DE PROJET, AFRICA 2009<br />
ICCROM
4<br />
Africa 2009<br />
Project Cadre<br />
9e Cours Régional<br />
9e Séminaire Régional des Directeurs<br />
'objectif du cours était de donner aux<br />
participants les outils pour analyser les<br />
Latouts et les faiblesses d'un site du<br />
patrimoine culturel immobilier et son système<br />
de gestion, en prenant compte le contexte<br />
spécifique et en développant des solutions<br />
appropriées et réalistes. Le cours a aussi<br />
examiné les problématiques auxquelles font<br />
face le patrimoine culturel immobilier au niveau<br />
national, dans le but d'introduire<br />
graduellement des approches les plus<br />
pertinentes au sein des organismes d'origine<br />
des participants.<br />
Le cours était divisé en deux grandes parties<br />
avec une introduction aux questions relatives<br />
au patrimoine conçue comme des ateliers qui<br />
traitent des questions spécifiques relatives à la<br />
gestion du patrimoine immobilier. L'exercice de<br />
planification de gestion a duré huit semaines -<br />
exercice pratique de planification de gestion,<br />
pour développer parmi les participants des<br />
compétences nécessair es pour le<br />
développement des plans de gestion simples,<br />
appropriés et réalistes pour des sites<br />
patrimoniaux. Le site d'étude était Mama Ngina<br />
Drive à Mombasa. Ont participé à ce cours 22<br />
professionnels Africains du patrimoine (11<br />
femmes & 11 hommes). Deux anciens<br />
participants ont endossé le rôle des<br />
coordinateurs de cours et 16 en tant que<br />
spécialistes et assistants de cours. La mise en<br />
œuvre du cours s'est fait en collaboration avec<br />
le CHDA et les Musées Nationaux du Kenya. Ont<br />
été développées deux séries de plans de<br />
gestion pour le paysage urbain de l'île de<br />
Mombasa, notamment l'espace libre et le<br />
paysage militaire du site archéologique et<br />
historique de Mama Ngina Drive. Les activités<br />
en lien avec le cours sur le site ont contribué à<br />
la sensibilisation de tous les partenaires<br />
concernés ou qui s'intéressent au paysage<br />
urbain du site archéologique et historique de<br />
Mama Ngina Drive. Il y a eu aussi une<br />
contribution particulière aux questions<br />
relatives au rôle du patrimoine culturel dans la<br />
réalisation des Objectifs du Millénaire.<br />
e 9ème Séminaire Régional était<br />
organise à la fin du cours régional de<br />
Ltrois mois, du 8 au 12 octobre 2007. Le<br />
thème de ce séminaire était “L'évaluation des<br />
impacts comme un outil de gestion du<br />
patrimoine culturel immobilier”. Le séminaire<br />
comprenait aussi un présentation au sujet<br />
des résultats et des avantages du cours par<br />
les participants, la présentation du rapport<br />
sur l'enquête des opportunités de partage<br />
des coûts au-delà de l'année 2009 par<br />
l'évaluateur externe venu de l'Afrique du Sud<br />
sur les opportunités de partage des coûts<br />
pour le programme d'activité après 2009 et<br />
une présentation par le Directeur du Fonds du<br />
Patrimoine Mondial de l'Afrique (FPMA). 16<br />
Directeurs ont assisté au séminaire et ont<br />
e 5e Cours technique de Africa 2009 a<br />
porté sur l'élaboration des propositions<br />
Ld'inscription de biens culturels sur la liste<br />
du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il a été<br />
organisé du 02 au 25 juillet 2007 à<br />
Butaré/Rwanda, en collaboration avec l'Institut<br />
des Musées Nationaux du Rwanda (IMNR). Le<br />
but principal du cours était de familiariser les<br />
participants avec le processus d'élaboration de<br />
propositions d'inscription de biens culturels sur<br />
la liste du patrimoine mondial. Le cours a réuni<br />
17 professionnels directement impliqués dans<br />
l'élaboration d'une proposition d'inscription ou<br />
responsable de la conservation et de la gestion<br />
d'un site prioritaire sur la liste indicative de leur<br />
pays.<br />
En guise d'introduction au cours, chaque<br />
participant a été invité à présenter « son bien ».<br />
discuté sur l'état d'avancement du programme. Il y<br />
avait un travail de groupe et d'échange entre le<br />
Directeur du Fonds du patrimoine mondial de<br />
l'Afrique et les directeurs régionaux du patrimoine<br />
sur des questions relatives à l'organisation, au<br />
fonctionnement et aux moyens possibles de<br />
collaboration entre le Fonds et les pays. Il y a eu<br />
aussi des sessions de travail sur comment utiliser de<br />
manière efficace “l'Evaluation d'Impact ” comme un<br />
outil permettant de mieux gérer les sites du<br />
patrimoine culturel. Ceci a mené au choix du thème<br />
du 6e cours technique: “l'Evaluation d'impacts<br />
comme outil pour la gestion du patrimoine culturel<br />
immobilier” en 2008.<br />
ISHANLOSEN ODIAUA<br />
CHDA<br />
MOMBASA, KENYA<br />
5e Cours Technique<br />
Le cours était scindé en trois parties :<br />
- une partie introductive sur les fondamentaux<br />
de la Convention du patrimoine mondial et des<br />
Orientations devant guider sa mise en œuvre<br />
- une partie d'exercices et de discussions sur les<br />
propositions d'inscription ;<br />
- une partie réservée à la planification du travail<br />
d'élaboration des propositions d'inscription<br />
dans chaque pays.<br />
La formation, assurée par des personnes<br />
ressources expérimentées, a été agrémentée par<br />
des visites de sites et des activités récréatives.<br />
LASSINA SIMPORÉ<br />
UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU<br />
BURKINA FASO
o<br />
Newsletter N 8<br />
5<br />
Projet Cadre<br />
“Théâtre pour le développement”.C'est une<br />
approche qui consiste à monter une pièce de<br />
théâtre traitant de la question du VIH/SIDA et ceci<br />
sur les lieux du patrimoine. Cette pièce serait<br />
réalisée dans l'objectif d'établir des parallèles<br />
avec les faits de la vie quotidienne et les<br />
compor tements des communautés, les<br />
croyances, les coutumes et les pratiques. Elle<br />
serait suivie d'un échange entre l'audience et les<br />
acteurs sur les leçons apprises.<br />
Se servir des sites du patrimoine comme plateu<br />
22 au 26 octobre 2007, Africa 2009, en<br />
collaboration avec l'Office National des Musées, à<br />
Dorganisé à Nouakchott, République Islamique de<br />
Mauritanie, son 8e séminaire thématique. Le thème du<br />
séminaire était Communication et Conservation des Sites du<br />
patrimoine Culturel immobilier en Afrique sub saharienne.<br />
Le but principal était de partager avec les acteurs de la<br />
communication et du patrimoine, ainsi que les leaders<br />
d'opinion, les enjeux liés à la sauvegarde et à la promotion<br />
du patrimoine africain, afin d'identifier les leviers pour une<br />
meilleure communication sur le patrimoine.<br />
Chacun de la vingtaine de participants a eu l'opportunité de :<br />
- Présenter un état des lieux de la communication sur le<br />
patrimoine dans son pays ou des institutions représentés;<br />
- Discuter autour du rôle, de l'importance et de l'apport de<br />
la communication dans la connaissance, la conservation<br />
et la promotion durable du patrimoine;<br />
- Définir les enjeux liés à la communication sur le<br />
patrimoine culturel immobilier;<br />
- Déterminer les lignes d'actions novatrices pour une<br />
meilleure communication et information en direction des<br />
différents publics.<br />
La première partie du séminaire était consacrée aux<br />
présentations des participants (résultats de travaux et<br />
recherches, réflexions, études de cas) tandis que la<br />
Séminaire thématique spécial<br />
n séminaire thématique sur la Gestion du Patrimoine<br />
Culturel et les défis engendrés par le VIH/SIDA s'est<br />
Utenu à l'Hôtel Fairmount à Livingstone en Zambie, du<br />
19 au 23 novembre 2007. Ce séminaire a réunit des<br />
professionnels venus de 19 pays Francophones et<br />
Anglophones. Un participant thaïlandais a également<br />
partagé ses expériences, en expliquant comment les<br />
professionnels du patrimoine asiatiques réagissent face à la<br />
pandémie du VIH/SIDA.<br />
Le séminaire avait pour but d'étudier l'intégration de la<br />
prévention du VIH/SIDA dans les programmes des<br />
institutions en charge du patrimoine et de discuter des effets<br />
et des conséquences du VIH/SIDA sur le développement.<br />
Dans son discours d'ouverture le Secrétaire Permanent de la<br />
Province a mis l'accent sur la position exceptionnelle dans<br />
laquelle se trouvent les institutions du patrimoine culturel<br />
pour lutter contre cette pandémie car celles-ci s'intéressent<br />
directement aux traditions et aux coutumes des populations.<br />
Le séminaire dont le thème principal était: “Gérer le<br />
Patrimoine en temps du VIH/SIDA” était scindé en trois<br />
thèmes généraux à savoir: La Culture et le VIH/SIDA; les<br />
Institutions du Patrimoine et le VIH/SIDA; les Lieux du<br />
Patrimoine Culturel et le VIH/SIDA. De nombreuses<br />
présentations ont reconnu la nécessité pour les institutions<br />
du patrimoine d'assumer un rôle actif dans la lutte contre ce<br />
fléau, notamment au vue d'une approche de gestion<br />
participative qui prône une interaction accrue entre les<br />
communautés locales et les professionnels du patrimoine.<br />
Les intervenants ont mis l'accent sur les conséquences de ce<br />
fléau sur les institutions du patrimoine tels que : une<br />
8e Séminaire Thématique<br />
seconde, réservée aux travaux de groupe devait<br />
identifier les problèmes, les points forts, les pistes, les<br />
solutions et les stratégies possibles pour une<br />
meilleure communication sur le patrimoine d'Afrique<br />
Subsaharienne.<br />
L'occasion a été donnée aux participants de visiter des<br />
sites tels l'ex fort de Nouakchott, la première maison<br />
du président de la république et les bureaux du<br />
premier gouvernement mauritanien. Ces visites ont<br />
nourries les débats sur les questions de la gestion, de<br />
la conservation et notamment sur le rôle des médias<br />
dans la mise en valeur des sites du patrimoine culturel<br />
dans cette perspective.<br />
À l'issue de ce séminaire des recommandations ont été<br />
formulées: on retiendra par exemple, l'invitation faite<br />
aux Etats à impliquer les communicateurs dans la mise<br />
en œuvre des politiques de conservation des sites. De<br />
même un appel a été lancé pour la protection et la<br />
réhabilitation de la première Maison du 1e Président<br />
de la République en tant que lieu de mémoire.<br />
Parmi les résultats les plus remarquables de ce<br />
séminaire pour la Mauritanie, on peut citer :<br />
- le retrait de la loi qui autorisait la démolition de<br />
l'ancienne maison du premier président<br />
mauritanien ;<br />
productivité réduite occasionnée par un absentéisme<br />
accru, un renouvellement moindre de l'effectif, la perte<br />
des compétences ; le moral des effectifs en déclin à<br />
cause des effets néfastes de la pandémie sur le bienêtre<br />
des employés et de leurs familles ; la baisse de<br />
qualité et de volume du travail causée par la perte<br />
d'une main d'œuvre hautement qualifiée.<br />
Parmi les défis identifiés auxquels font face les<br />
institutions du patrimoine figurent le manque d'un<br />
cadre politique permettant de garantir l'intégration<br />
des programmes VIH/SIDA, la crainte de se détourner<br />
du mandat de base tel que prescrit dans la législation<br />
qui régit le patrimoine ; ainsi qu'un financement<br />
insuffisant pour la gestion des ressources du<br />
patrimoine. On a également identifié comme l'un des<br />
défis auxquels font face les institutions du patrimoine<br />
dans l'intégration des programmes VIH/SIDA, le<br />
manque de conseillers VIH/SIDA qualifiés au sein des<br />
institutions.<br />
Les intervenants ont élaboré les stratégies ci-dessous,<br />
pour que les sites du patrimoine contribuent à<br />
lutter contre la pandémie du VIH/SIDA :<br />
<br />
<br />
- la sensibilisation de l'opinion nationale à l'importance du<br />
patrimoine culturel ;<br />
- la nécessité de l'implication des médias dans les activités<br />
de conservation et de mise en valeur du patrimoine<br />
culturel.<br />
Outre les participants invités, le personnel de l'Office<br />
National des Musées et des autres institutions en charge du<br />
patrimoine culturel en Mauritanie ont particulièrement<br />
bénéficié du séminaire.<br />
Enfin, signalons la mobilisation des autorités<br />
mauritaniennes lors de ce 8e séminaire.<br />
<br />
<br />
<br />
OULD CHOUMAD CHEIKH ALPHA<br />
OFFICE NATIONAL DES MUSEES DE MAURITANIE<br />
MAURITANIE<br />
formes à partir desquelles les communautés locales<br />
peuvent se lancer dans des activités économiques qui<br />
réduisent les possibilités de s'engager dans des<br />
comportements à risque.<br />
Utiliser les lieux du patrimoine comme centres de<br />
distribution des Anti Rétroviraux aux membres des<br />
communautés locales.<br />
Se servir des sites du patrimoine comme centres pour<br />
la distribution du matériel de sensibilisation.<br />
Organiser sur les lieux du patrimoine des services<br />
itinérants assurant une aide socio psychologique et<br />
proposant le dépistage.<br />
Les recommandations faites au terme du séminaire étaient,<br />
entre autres:<br />
1. Que les institutions du Patrimoine puissent fournir un<br />
environnement propice à la promotion de la prévention,<br />
du traitement, des soins et du soutien du VIH/SIDA en<br />
impliquant des décideurs politiques et traditionnels ;<br />
2. Que les institutions du Patrimoine puissent proposer<br />
des services de dépistage pendant les festivals, les<br />
journées du patrimoine et pendant d'autres<br />
évènements apparentés.<br />
3. Que les praticiens du patrimoine assistent les<br />
communautés à développer des messages, adaptés<br />
aux cultures concernés, promouvant l'utilisation des<br />
préservatifs.<br />
4. Que les questions concernant le VIH/SIDA soient<br />
comprise dans des programmes de formation tel que<br />
celles du l'APHMS, l'EPA, le CHDA et Africa 2009.<br />
DENNIS HAAMBOTE<br />
NATIONAL HERITAGE CONSERVATION COMMISSION<br />
ZAMBIE
6<br />
Africa 2009<br />
Editorial<br />
Architecture africaine<br />
ou Architecture en Afrique?<br />
i le titre de l'éditorial est formulé comme une question, il y a un sens à cela.<br />
Lorsque l'appel à communications pour la création de cette chronique a été<br />
Slancé, il était question d'aborder la notion de conservation du patrimoine<br />
africain dans toute sa diversité, qu'il s'agisse d'architectures vernaculaires,<br />
d'inspiration coloniale ou religieuse. Certains ont osé dire que l'architecture<br />
africaine n'existe pas en tant que telle. Cependant, si l'architecture est définie<br />
essentiellement comme “l'art et la science de la construction” alors une<br />
architecture propre à l'Afrique existe, issue des populations indigènes et<br />
apportant des solutions techniques viables, adaptées aux différents contextes<br />
naturels. Nous n'oserions pas donner une définition générale de ce qu'est<br />
l'architecture africaine, mais nous pouvons dire avec conviction que les<br />
différentes cultures autochtones sur le continent ont élaboré différents moyens<br />
de s'adapter à leur environnement et d'aménager leurs lieux de vie. Par le<br />
façonnage et le moulage des matériaux, des technologies ont été mises en place,<br />
tout comme l'art a été mis au service de la création de formes et de volumes<br />
construits. Ceci est vrai dans tous les contextes, en forêt comme en savane.<br />
Les articles que nous avons reçus ont renforcé cette idée. Toutefois, un simple<br />
coup d'œil suffit pour constater que la question de la vraie définition de<br />
l'architecture africaine se pose toujours. Comment qualifier une architecture<br />
créée à partir d'idées étrangères, construite sur le sol africain, fruit du labeur de<br />
travailleurs africains, se basant sur des modèles africains pour créer des<br />
espaces adaptés aux besoins de populations étrangères? Originaires de<br />
l'Angleterre, de l'Allemagne, de la France ou d'autres régions lointaines, dans<br />
quelle mesure ces architectures restent-elles intrinsèquement liées à ces<br />
cultures? Nous laissons cette question au jugement de nos lecteurs. Les<br />
influences coloniales sur le continent ne peuvent être dissociées de son histoire.<br />
Nous espérons tout d'abord que cette chronique servira à lancer un vrai débat de<br />
fond tout en étant conscients des limites de ce qui peut être exprimé ici par nos<br />
contributeurs, en raison de contraintes concernant la longueur des articles.<br />
Aussi, certains points de vue de nature académique ne peuvent êtres étayés sur<br />
ce genre de support.<br />
L'article éthiopien au sujet des églises en ruine et du palais de Suseneyo à<br />
Gorgora soulève une question qui revient souvent à propos de l'Afrique, à savoir:<br />
qu'est-ce qui fait que les avancées techniques sont souvent attribués à des<br />
influences extérieures et non pas perçues comme le résultat de savoirs faire<br />
autochtones? Il n'est pas rare de lire des rapports de recherche qui tentent par<br />
tous les moyens de nier le fait que certaines pratiques sont préexistantes aux<br />
influences extérieures sur le continent.<br />
L'architecture Swahili est un sujet d'étude intéressant car elle a été développée<br />
à partir d'une culture vieille de plus de mille ans et est un mélange riche<br />
d'influences diverses. En dépit de cela, cette architecture reste éminemment<br />
«Africaine» et n'est pas associée à un autre continent.<br />
Une autre question qui caractérise l'architecture africaine est celle de<br />
l'immatériel – les aspects immatériels qui entrent en compte dans le processus<br />
de construction. Ceci peut représenter un défi pour les professionnels du<br />
patrimoine - l'article sur le palais de Deji d'Akure au Nigéria, où les réparations<br />
du toit ne peuvent être réalisées que par des initiés à la suite de certains rites et<br />
cérémonies, est un bon exemple qui démontre l'importance de cette dimension<br />
immatérielle.<br />
Peut-être encore, la faiblesse des réponses habituellement apportées aux<br />
problématiques liées à ces architectures met en lumière la nécessité pour nous<br />
de constituer l'expertise technique nécessaire pour diagnostiquer correctement<br />
les problèmes et formuler des solutions pertinentes. Cela met également en<br />
évidence le manque de connaissances scientifiques sur les matériaux de<br />
construction qui constituent l'architecture africaine – une réalité qui fait<br />
obstacle à une conservation efficace des bâtiments. Ce manque de<br />
connaissances scientifiques est l'une des questions à laquelle le programme<br />
Africa 2009 a tenté de répondre par le biais de projets situés, qui ont permis de<br />
créer une importante base de données scientifique des matériaux traditionnels<br />
et des techniques de constructions tout en renforçant les compétences des<br />
professionnels des différentes institutions.<br />
Il y a aussi le défi de se procurer des matériaux de construction traditionnels, la<br />
chaume par exemple, dans un contexte de changements climatiques et de<br />
croissance urbaine. La nécessité pour les institutions en lien avec le patrimoine<br />
d'imaginer des stratégies pour assurer l'approvisionnement de matériaux pour la<br />
conservation des bâtiments ne peut être négligée.<br />
Nous espérons recevoir des suggestions et des observations pour pouvoir faire<br />
évoluer cet aspect important de la culture africaine. Nous vous souhaitons une<br />
bonne lecture!<br />
Sommaire<br />
Avant propos du comité de pilotage ..................................................2<br />
Nouvelles du Secrétariat AFRICA 2009.. ..............................................3<br />
Projet cadre<br />
9e cours régional ........................................................................................4<br />
9e Séminaire Régional des Directeurs...........................................................4<br />
5e Cours Technique .....................................................................................4<br />
8e Séminaire Thématique ............................................................................5<br />
Séminaire thématique spécial ......................................................................5<br />
Editorial .......................................................................................6<br />
Architecture africaine ou architecture en Afrique? .................................7<br />
Architecture africaine<br />
Les mystérieuses ruines du pays Lobi, Burkina Faso .....................................8<br />
Un regain d'intérêt pour les sites historiques du Burundi...............................8<br />
Les Bâtiments historiques à 'Stone Town', Zanzibar: Diagnostique des dégâts ...9<br />
Les Tombes Kasubi: Les Approches pour la préservation et l'entretien<br />
et les défis Rencontres ..............................................................................10<br />
Le Palais du Deji d'Akure, Nigeria...............................................................10<br />
L'architecture en pierre du peuple Sukur, Nigeria ........................................11<br />
Patrimoine architectural Swahili de la Tanzanie ...........................................11<br />
Gestion du Patrimoine Architectural à Stone Town Zanzibar: Le rôle et<br />
l'importance des valeurs intangibles ..........................................................12<br />
Des travaux de restauration du MOTNA, Nigeria .........................................12<br />
Architecture des églises et palais du vieux-Gorgora, Ethiopie .....................13<br />
Architecture en afrique<br />
La Maison du Patrimoine Culturel de Grand-Bassam ....................................14<br />
Un château européen « norman » en plein milieu du paysage africain .........14<br />
Conservation du patrimoine architectural en milieu urbain :<br />
le Marché Sandaga ....................................................................................15<br />
La préservation et la gestion du Fort Mangochi ..........................................15<br />
Nouvelles du réseau<br />
Réunion du plaidoyer pour le fonds africain du patrimoine mondial (FAPM) ....16<br />
Le Congo se dote d'une Liste indicative ......................................................17<br />
Mon expérience au 9e cours à Mombasa.....................................................17<br />
Nouvelles du patrimoine mondial.....................................................18<br />
Fonds du patrimoine mondial pour l’Afrique.......................................19<br />
Activités 2008 .............................................................................20
o<br />
Newsletter N 8<br />
7<br />
Conservation de<br />
l'architecture africaine<br />
'architecture est l'art et la science de la construction et de l'organisation<br />
Lde l'espace. Elle est partout présente et se décline en une multitude de<br />
formes. L'architecture est une langue, une expression culturelle, elle reflète<br />
l'identité d'un groupe humain. L'architecture africaine est multiforme.<br />
Religieuse ou séculaire, elle est en lien avec l'immatériel. La richesse de<br />
l'architecture en Afrique est remarquable, porteuse d'un sens qui relie<br />
l'homme avec la nature et avec Dieu. Manifeste festif, l'architecture embrasse<br />
la spiritualité, les rapports sociaux, est un lieu d'expression du lien avec les<br />
ancêtres et l'environnement naturel. Le fort attachement à l'immatériel a<br />
influencé sa forme. Un exemple de ceci peut être vu, par exemple, chez les<br />
Batammariba (Koutammakou) du Bénin et du Togo qui orientent leurs<br />
bâtisses par rapport à la montagne Atakora, considérée comme sacrée, ou<br />
chez les Abagusii de l'ouest du Kenya qui n'orientent pas les ouvertures de<br />
leurs bâtiments vers le nord, en accord avec les liens complexes qui existent<br />
entre l'espace de vie et le positionnement des morts lors des cérémonies<br />
d'enterrement. Les différentes cultures autochtones sur le continent ont<br />
élaboré divers moyens de s'adapter à leurs milieux naturels et de créer des<br />
espaces adaptés à leur mode de vie, comme les Sukur au Nigeria et les<br />
Dogons au Mali l'on fait. Les enseignements tirés de la nature et les<br />
parallèles entre le monde des esprits et la dimension matérielle ont influencé<br />
la forme des bâtiments. Aussi, la forme architecturale peut être le miroir<br />
d'une organisation sociale comme pour les palais d'Abomey, un ensemble<br />
qui a dominé la ville physiquement, socialement, politiquement et<br />
religieusement.<br />
En ce qui concerne le développement des arts et de la technologie, dans le<br />
Grand Zimbabwe ou dans Osun Oshogbo au Nigeria par exemple, les<br />
populations locales ont appris à mouler et à façonner la matière pour aboutir<br />
à des expressions esthétiques uniques et en lien avec leur culture, ainsi<br />
l'architecture est le reflet d'une culture et de son évolution. L'architecture<br />
africaine est faite de détails qui montrent le génie artistique d'une<br />
civilisation: formes complexes, finitions méticuleuses. Ces éléments<br />
évoquent des processus de réflexion intemporels, des stratégies<br />
culturelles…<br />
Comprendre les valeurs portées par l'architecture est fondamental pour<br />
pouvoir comprendre l'importance de sa conservation.<br />
L'architecture peut aussi être la représentation de l'histoire de la rencontre<br />
entre plusieurs cultures, tel est le cas de l'architecture swahilie, dans<br />
laquelle diverses traditions se mêlent pour former un patrimoine<br />
architectural unique. C'est également le cas de l'architecture coloniale, qui<br />
exprime non seulement la mise en œuvre d'un nouveau mode de<br />
construction prenant en compte le climat et les techniques constructives<br />
locales, mais aussi témoigne de l'intense contraste entre deux cultures qui<br />
se rencontrent. Nous pouvons nous demander pour quelles raisons les<br />
bâtiments coloniaux devraient-ils être conservés? La réponse sera sûrement<br />
en rapport avec la valeur de ce patrimoine aux yeux des populations<br />
d'aujourd'hui. Dans le cas du Fort Mangochi au Malawi, s'agit-il seulement<br />
d'un simple bâtiment colonial qui a joué un rôle administratif, ou est-il un<br />
symbole fort de la lutte contre l'esclavage dans le pays? La réunion sur le<br />
patrimoine africain qui s'est tenue à Asmara (Érythrée) en 2004 a permis de<br />
comprendre qu'il est nécessaire de faire une sélection du patrimoine colonial<br />
dans le continent. Cette sélection pourrait être basée sur le fait ou non que ce<br />
patrimoine ait pu contribuer au renforcement de l'identité africaine, ou sur la<br />
base qu'il s'agit témoignage d'une période significative de l'histoire de<br />
l'Afrique pendant la colonisation. Nous devons être très prudents dans la<br />
définition des valeurs et du sens de l'architecture.<br />
La conservation de l'architecture africaine exige plus que des réponses<br />
techniques adaptées. Elle exige une compréhension au-delà des formes, un<br />
examen des réalités immatérielles associées à ce patrimoine, une<br />
compréhension de sa valeur et la participation active des différentes parties<br />
prenantes.<br />
La complexité des matériaux utilisés dans la construction, à savoir la pierre, la<br />
terre, le bois, la chaume, etc., exige la formulation de méthodes d'approche<br />
spécifiques pour la conservation de l'architecture africaine. Une de ces<br />
approches consisterait à prendre en considération les aspects immatériels qui<br />
sont liés à ces cultures constructives.<br />
La compréhension de l'un des principaux matériaux de construction à savoir la<br />
terre est très importante. La terre peut être utilisée pour bâtir des murs<br />
monolithiques ou comme liant pour la maçonnerie de pierre. Son apparence<br />
fragile laisse penser que la meilleure façon de l'employer est de la "renforcer"<br />
avec des matériaux la rendant plus “solide” comme le ciment. Le résultat de ce<br />
genre de mélange est généralement catastrophique et les exemples abondent<br />
dans l'ensemble du continent, où des techniques de conservation peu<br />
adaptées ont été appliquées produisant des effets néfastes. Ceci est souvent<br />
le résultat d'un manqué de connaissance ou d'intérêt pour les techniques<br />
constructives traditionnelles qui seraient, justement, beaucoup mieux<br />
adaptées pour une conservation pertinente de ces biens.<br />
Le chaume est un matériau très présent dans une grande partie de l'Afrique,<br />
c'est une ressource vitale pour la construction qui devient de plus en plus<br />
inaccessible, car les terres jusque là utilisées pour cultiver la matière première<br />
sont soumises aujourd'hui à la pression de l'urbanisation. Il est nécessaire<br />
d'étudier les pratiques traditionnelles et élaborer des stratégies pour que les<br />
matériaux « traditionnels » puissant rester disponibles, afin que les bâtiments<br />
existants puissent être correctement conservés.<br />
Dans le contexte actuel des états de l'Afrique, l'importance de la législation ne<br />
peut être sous-estimée. Afin que la législation puisse être un outil performant<br />
dans la gestion du patrimoine bâti en Afrique, il est nécessaire que la valeur de<br />
ce patrimoine soit reconnue. Toutefois, les textes législatifs ne peuvent<br />
fonctionner que s'ils tiennent en compte la valeur des systèmes des<br />
constructions traditionnelles.<br />
Ces défis ont été abordés lors du 6e séminaire thématique qui a eu lieu<br />
au Sénégal en 2005, portant sur la conservation et l'amélioration de<br />
l'architecture traditionnelle. La survie des différents systèmes de<br />
construction traditionnels au fil du temps a été constatée et reconnue, en<br />
dépit de diverses influences et de la nécessité pour les institutions en<br />
charge du patrimoine africain de faire le choix délibéré de valoriser les<br />
traditions. Le renforcement de l'architecture africaine par le biais de la<br />
sensibilisation a été préconisé afin de créer une demande pour une<br />
architecture qui se base sur des techniques et des concepts traditionnels<br />
et autochtones.<br />
Nous souhaitons que cette chronique puisse également encourager la<br />
formulation de nouvelles stratégies tenant compte de tous les travaux<br />
effectués dans le cadre du programme Africa 2009, par le biais de ses<br />
cours et séminaires au sujet des sites liés à l'esclavage qui ont eu lieu en<br />
2004, l'architecture traditionnelle en 2006, ou sur les aspects<br />
immatériels des sites patrimoniaux sacrés en 2008 - afin de mieux<br />
résoudre les problèmes auxquels l'Afrique est confrontée en matière<br />
d'architecture.<br />
La richesse de l'architecture africaine doit être conservé pour la<br />
postérité. Le monde a beaucoup à apprendre des solutions intelligentes<br />
que les Africains ont su développer dans l'environnement bâti.<br />
BAKONIRINA RAKOTOMAMONJY et ISHANLOSEN ODIAUA<br />
ARCHITECTES CONSERVATEURS<br />
CRATerre-ENSAG et CHDA
8<br />
Africa 2009<br />
Architecture africaine<br />
Les mystérieuses ruines du pays Lobi, Burkina Faso<br />
e pays lobi est à cheval entre la Côte d'Ivoire, le<br />
Ghana et le Burkina Faso. Il regorge de<br />
Lvestiges archéologiques spectaculaires<br />
comme ces constructions gigantesques en pierres<br />
latéritiques maçonnées, couramment appelées, «<br />
les ruines du lobi ». Elles sont toutes construites<br />
avec des blocs de latérite joints par un mortier<br />
d'argile et se présentent sous deux formes : celles<br />
de dimensions modestes sont en demi-lune ou<br />
ovale tandis que les plus grandes sont<br />
quadrangulaires avec des formes proches du<br />
rectangle. Parmi ces dernières, les plus célèbres<br />
restent les ruines de Loropeni appelées<br />
Kpõkayãga.<br />
Kpõkayãga est situé à environ 4 km à l'ouest de la<br />
ville de Loropéni, à 500 m au nord de la route de<br />
Banfora. D'une surface totale d'environ 11 130 m²,<br />
l'enceinte est constituée d'un rempart principal qui<br />
est partagé en deux compartiments principaux à<br />
l'intérieur desquels se trouvent des structures de<br />
for mes variées déter minant des sous<br />
compar timents de formes principalement<br />
rectangulaires.<br />
Les murs mesurent 1,5 m d'épaisseur à sa base<br />
mais se rétrécissent vers le sommet qui se termine<br />
par trois couches de banco. La hauteur de<br />
l'ensemble est de 5 à 6 mètres. Les bâtisseurs<br />
voulurent la muraille droite et lisse, sans créneaux,<br />
sans meurtrières, sans fenêtres sur l'extérieur, sans<br />
aspérités pour l'escalade, sans fossé au dehors,<br />
sans remblai au-dedans, sans rien enfin qui<br />
rappelle une quelconque nécessité de défense ou<br />
d'attaque.<br />
L'ensemble est cerné par une zone tampon de<br />
278,40 ha. La muraille extérieure et le mur de<br />
partition intérieur sont assez bien conservés ; on<br />
estime à 80%, les murs de remparts originels qui<br />
sont encore présents. On distingue également, à<br />
l'intérieur ou aux alentours des ruines de buttes<br />
anthropiques et une forte diversité floristique (180<br />
espèces).<br />
Trois principales questions taraudent les esprits à<br />
la vue de ces ruines: Quelles populations les ont<br />
autrefois construites ? A quelle époque doit-on les<br />
rapporter ? Dans quels buts ont-elles été édifiées ?<br />
Les ruines n'ont pas encore livré leurs secrets aux<br />
chercheurs d'où ce surnom de « Mystérieuses<br />
ruines du Lobi ». L'Etat burkinabé a bénéficié d'un<br />
soutien considérable de l'UNESCO et a lancé,<br />
depuis le début de l'année 2008, les véritables<br />
premières recherches scientifiques sur ce bien<br />
culturel qui figurent la Liste indicative du pays. Les<br />
résultats sont en cours d'analyses.<br />
Au cas où les ruines de Loropéni se révèlent comme<br />
un système de fortification, on peut les comparer, à<br />
l'échelle du continent Africain, avec d'autres<br />
systèmes de fortification (les ruines de Great<br />
Zimbabwe, le Agbodo ou fossé d'Abomey)<br />
construits pour se protéger dans les périodes<br />
d'insécurité. Les Ruines de Loropéni seraient aussi<br />
les seuls vestiges de cette nature qui ont perduré<br />
jusqu'à nos jours en Afrique de l'Ouest.<br />
En attendant, on peut supposer qu'elles sont la<br />
preuve de la capacité endogène qu'ont eue certains<br />
peuples pour développer des solutions techniques,<br />
pour utiliser de façon judicieuse les matériaux<br />
disponibles dans leur environnement et mettre en<br />
place une organisation du travail complexe.<br />
LASSINA SIMPORE<br />
UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU<br />
BURKINA FASO<br />
urant la période de crise sociopolitique<br />
D(1993 à 2005), le patrimoine culturel<br />
burundais semblait susciter peu d'intérêt de la part<br />
des décideurs politiques. Des sites d'intérêt<br />
historique ou archéologique se sont ainsi<br />
détériorés sans soulever la réaction appropriée de<br />
l'autorité. Aujourd'hui, cette situation a résolument<br />
changé. En témoignent les récentes inaugurations<br />
de travaux de réhabilitation des sites historiques de<br />
Gashinyira et de Higiro. Le premier site aurait vu la<br />
naissance du roi Ntare 1e Rushatsi Cambarantama<br />
(premier roi du Burundi) au XVIe siècle et le second<br />
l'aurait momentanément hébergé.<br />
Situé en commune Matana au sud du Burundi, le<br />
site de Gashinyira a été réhabilité grâce à des fonds<br />
alloués par l'UNESCO. Conçu sous forme d'une<br />
concession traditionnelle (le "rugo"), Gashinyira<br />
est un ensemble de six cases de dimensions<br />
différentes entourées d'un enclos-palissade.<br />
Quelques essences végétales d'époque<br />
composent l'enclos-palissade et ornent la<br />
cour intérieure. La réhabilitation a été<br />
effectuée avec des matériaux locaux et en<br />
faisant appel au savoir-faire traditionnel.<br />
Un regain d'intérêt pour les sites historiques du Burundi<br />
À une centaine de mètres, plusieurs jeux de tric-trac<br />
(ibibuguzo) creusés dans le roc rappellent l'avantcour<br />
où la population attendait avant d'être reçue<br />
par le roi. L'inauguration a eut lieu le 18 juin 2008,<br />
date qui coïncide (cette année-ci) avec la<br />
célébration de la Journée Internationale des<br />
Musées au Burundi.<br />
Higiro aurait été une résidence temporaire de Ntare<br />
1e. Au moment de partir, il aurait offert un taureau à<br />
la population locale et laissé sur place quelques<br />
serviteurs pour garder le site. Plusieurs arbresmémoire<br />
(ficus) marquent encore les limites de ce<br />
domaine. C'est le 20 juin 2008, qu'ont été inauguré<br />
les premiers éléments réhabilités du site. Il s'agit<br />
d'un sanctuaire de tambours et d'une case de style<br />
traditionnel. Les travaux qui ont été initiés et<br />
entièrement exécutés par les détenteurs du site ont<br />
pour objectif la relance des activités touristiques et<br />
la préservation de ce patrimoine longtemps resté<br />
en veilleuse.<br />
Les inaugurations de Gashinyira et de Higiro ont<br />
réuni plusieurs autorités du Burundi et des<br />
représentants d'organismes internationaux. Les<br />
intervenants ont reconnu l'importance historique et<br />
touristique de ces lieux et promis des<br />
infrastructures complémentaires. La population,<br />
notamment la jeunesse, a été invitée à visiter ces<br />
sites, à les entretenir et à les protéger.<br />
Un grand nombre de danseuses et des<br />
tambourinaires ont agrémenté les fêtes avec des<br />
spectacles hauts en couleurs où s'entremêlaient le<br />
son des tambours, les chansons féminines et les<br />
battements des mains.<br />
La réhabilitation des sites historiques de<br />
Gashinyira, de Higiro et de Gishora, est<br />
certainement un pas important qui vient d'être<br />
franchi dans la préservation du patrimoine<br />
national. L'intérêt que les autorités portent à<br />
Gishora devrait être suivi par la mise en place d'un<br />
système de gestion participative, la création de<br />
structures de production ar tisanale, la<br />
sensibilisation du public et le développement du<br />
tourisme culturel.<br />
L'objectif principal étant d'impliquer la population<br />
dans la protection et la mise en valeur du<br />
patrimoine tout en améliorant les conditions de vie<br />
des riverains des sites.<br />
JACQUES MAPFARAKORA<br />
MUSEE NATIONAL<br />
BURUNDI
o<br />
Newsletter N 8<br />
9<br />
Architecture africaine<br />
Les Bâtiments historiques<br />
à 'Stone Town', Zanzibar:<br />
diagnostique des dégâts<br />
a Stone Town (Ville de Pierre) de Zanzibar<br />
est la plus ancienne ville d'Afrique dont le<br />
Ltissu et paysage urbains sont demeurés<br />
intacts. Cette ville abrite environ 1709 bâtiments<br />
en pierre qui reflètent cette culture particulière<br />
qui a réunit des éléments disparates des<br />
cultures africaine, arabe, indienne et<br />
européenne, durant plus d'un millénaire. La Ville<br />
de Pierre a été déclarée Monument National par<br />
le Gouvernement de Zanzibar en 1988 avant<br />
d'être classée patrimoine mondial de l'UNESCO<br />
en 2000.<br />
Ces structures historiques se trouvent<br />
aujourd'hui dans différents états physiques.<br />
Certains sont en assez bon état tandis que<br />
d'autres sont très délabrés. L'existence de ces<br />
monuments historiques a fait de Zanzibar une<br />
attraction touristique. Ce qui amène un bénéfice<br />
culturel et économique sur le plan local et<br />
national.<br />
Vers la fin des années 70 et le début des années<br />
80, la détérioration graduelle des structures a<br />
entraîné la perte d'un nombre croissant de vies<br />
et de bâtiments historiques. C'est ainsi, que les<br />
problèmes liés à la sauvegarde et à la<br />
conservation des bâtiments historiques ont<br />
surgi. En 1982, le Centre des Nations Unies pour<br />
les Etablissements HumainsHabitat a effectué<br />
une étude qui a recommandé la création d'une<br />
autorité governementale chargée de la gestion<br />
de l'habitat, et responsable de l'exécution et du<br />
suivi de la conservation et du développement de<br />
la Ville de Pierre. C'est ainsi qu'est née la Stone<br />
Town Conservation and Development Authority,<br />
STCDA).<br />
Ces structures historiques sont construites de la<br />
fondation jusqu'au toit avec des blocs de corail<br />
disposés entre d'épaisses couches de mortier.<br />
La plupart de ces bâtiments ne font que trois<br />
étages. Les murs internes et externes font de 40<br />
à 100 cm d'épaisseur. Ils sont d'abord enduits de<br />
plâtre avant d'être badigeonnés à la chaux. Les<br />
dimensions de ces bâtiments et des salles sont<br />
déterminées par la taille des bois de palétuviers<br />
cultivés localement et qui sont utilisés pour<br />
porter les dalles de planchers. Les toits, en tôles<br />
ondulées ou en maçonnerie d'une épaisseur de<br />
30 à 60 cm sont soutenus par des poteaux de<br />
palétuvier, enduits avec du sable et de la chaux.<br />
Une visite du site a été effectuée afin d'étudier le<br />
phénomène du délabrement de la ville, celle ci a<br />
permis de constater que les causes majeures de<br />
cette situation étaient<br />
a) La nature des matériaux utilisés: Le granulat<br />
fin a été extrait non pas de carrières mais de<br />
sites quelconques au voisinage du bien, ce<br />
matériau bâtard à produit un mortier<br />
défectueux.<br />
b) La conception: Certains panneaux de façade<br />
ont été construits sans liens structurels entre<br />
eux. De plus, certains murs n'ont pas de<br />
solides fondations et dans d'autres cas, les<br />
fondations n'existent pas.<br />
c) Le manque de Savoir-faire: qui engendre<br />
l'utilisation de matériaux incompatible,, le<br />
manque d'entretien (effritement des murs),<br />
le manque de contrôle de la bio dégradation<br />
(présence de lichen, d'algues et de<br />
végétation envahissante).<br />
Le patrimoine culturel que nous voyons<br />
aujourd'hui à Stone Town est le produit de<br />
l'influence de cultures distinctes. Celles-ci sont<br />
des parties irremplaçables de notre patrimoine<br />
culturel et leur avenir dépend de nos attitudes et<br />
de nos actions envers leur préservation. On a<br />
enregistré un certain progrès ces dernières<br />
années, mais beaucoup reste encore à faire.<br />
ATHUMAN NGOMA<br />
UNIVERSITÉ DE DAR-ES-SALAAM<br />
TANZANIE
10<br />
Africa 2009<br />
Architecture africaine<br />
es tombes Kasubi, cimetière des quatre<br />
précédents rois du Buganda, sont situées sur<br />
Lla colline Kasubi à Kampala, capitale de<br />
l'Ouganda. Les composantes principales du bien<br />
sont : la case principale (Muzibu-Azala-Mpanga) où<br />
les anciens rois (Kabakas) reposent, une cour<br />
entourée de nombreux bâtiments dans lesquels<br />
vivent les veuves des rois, la maison des tambours<br />
où l'on entrepose les percussions royales (Ndogaobukaba).<br />
Le site comprend aussi les tombes des<br />
sœurs des rois, des cimetières où d'autres<br />
membres du royaume du Buganda sont enterrés,<br />
une large aire pour la pratique de l'agriculture et<br />
une case fabriquée en roseaux tissés qui se trouve<br />
à l'entrée (Bujja Bukula). L'ensemble est entouré<br />
d'une clôture d'arbres et de roseaux.<br />
Le palais du Deji d'Akure, Nigeria<br />
eji est un titre que l'on prête à un<br />
Dsouverain traditionnel d'Akure, du<br />
Nigéria. Son palais est particulièrement<br />
impressionnant, il illustre comment dans le<br />
pays Yoruba, le souverain est considéré<br />
comme sacré. Il occupe une vaste superficie et<br />
est situé au cœur de la Cité d'Akure. Le<br />
complexe construit avec minutie, abrite la<br />
résidence du Deji, un hall de réception du<br />
Conseil, des bureaux, des salles de cérémonie<br />
et de nombreuses cours. Il a été déclaré<br />
monument national le 2 août 1990.<br />
Le titre 'Deji' fut adopté pour la première fois<br />
par Atakunmosa en 1599 de notre ère<br />
lorsqu'il prit les rênes du pouvoir en tant que<br />
22ème Roi d'Akure. Auparavant, le souverain<br />
était connu sous le titre d'Oba. Depuis<br />
l'inauguration du palais, environ 44<br />
souverains y ont séjourné, y compris trois femmes.<br />
Le palais fut construit aux alentours de 1150 de notre ère par le biais des<br />
efforts communaux, pendant le règne du Oba Asodeboyede. Au début, il était<br />
couvert de toits en chaume mais ceux-ci ont été changés par des tôles<br />
ondulées pendant le règne de Deji Afunbiowo Adesida entre 1897 et 1957. Il<br />
s'agissait du premier bâtiment à Akure à avoir une telle toiture. Les principaux<br />
matériaux de construction comprennent la terre, façonnée en rangs de 50<br />
centimètres (bauge) et le bois. Un nouveau palais a été construit pendant le<br />
règne de l'actuel Deji mais toutes les formalités associées aux activités<br />
traditionnelles, spirituelles et religieuses continuent à avoir lieu dans l'ancien<br />
palais.<br />
La décoration intérieure, le modelage et les sculptures en bois sont plutôt<br />
limités. Les piliers sont gravés de motifs géométriques avec quelques<br />
cariatides sculptées en bois.<br />
Les multiples niveaux de ce palais ont été étudiés pour faciliter le drainage<br />
rapide de l'eau de pluie des cours, vers le système de drainage de la ville.<br />
Il y trois entrées principales qui mènent aux différentes cours, elles se<br />
dénomment uha. L'une d'elles est réservée aux hommes et l'autre aux femmes<br />
Les Tombes Kasubi:<br />
les approches pour la preservation<br />
et l'entretien et les défis rencontrés<br />
Le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine<br />
mondial en décembre 2001 en tant que “chef<br />
d'oeuvre témoignant de la créativité humaine dans<br />
sa conception et dans son exécution » ; « témoin des<br />
traditions culturelles vivantes du Baganda » et « une<br />
représentation exceptionnel d'un palais Baganda<br />
dont l'ensemble ar c hitectur al r eflète<br />
l'accomplissement d'un développement de<br />
techniques au cours de siècles ».<br />
La case principale est une réalisation architecturale<br />
unique faite de matériaux de construction d'origine<br />
végétale tels que le bois, les roseaux, les feuilles et<br />
la paille. La case est couverte d'un toit de chaume<br />
de forme conique d'un diamètre extérieur de 31<br />
mètres et une hauteur intérieure de 7,5 mètres.<br />
L'importance architecturale des tombes Kasubi se<br />
trouve dans la valeur du savoir-faire utilisé. Ces<br />
savoir-faire comprennent la confection et la<br />
décoration des tissus à base d'écorce par le clan<br />
Ngo (léopard), les techniques de fabrication des<br />
toitures de chaume par le clan Ngeye (le singe<br />
Colobe) et la préparation traditionnelle des roseaux<br />
pour confectionner les clôtures et les murs.<br />
L'intérieur est décoré avec des anneaux structuraux<br />
fabriqués à partir des feuilles du palmier qui sont<br />
joints pour en faire des anneaux ronds, l'ensemble<br />
forme un toit d'herbe. Le plancher est couvert d'une<br />
épaisse couche de paille et de nattes en feuilles de<br />
palmier confectionnées et décorées par les veuves<br />
des rois.<br />
Le clan Ngeye utilise de la paille pour confectionner<br />
les toits en chaumes. La paille est ligotée en fagots<br />
cylindriques avant d'être placée sur la structure en<br />
roseaux qui constitue l'ossature de la case. Ces<br />
larges fagots de paille protègent des pluies, et par<br />
conséquent gardent le bâtiment en bon état. Une<br />
fois posée, la paille est taillée de façon minutieuse<br />
afin qu'elle soit protégée de l'érosion et des<br />
termites. Les roseaux que l'on utilise dans la<br />
construction sont préparés selon une tradition qui<br />
consiste à enlever les nœuds des tiges avec un<br />
couteau tranchant et à lisser la surface avec un<br />
morceau de chiffon rempli de sable. Le roi<br />
participait jadis aux activités d'entretien telles que<br />
la pose des trois premiers anneaux, ensuite les<br />
autres clans poursuivaient les travaux selon l'ordre<br />
héréditaire. Ces pratiques ont depuis disparu.<br />
Un entretien régulier est nécessaire, or la paille<br />
utilisée dans la pose du chaume ne se trouve plus<br />
facilement dans les zones voisines. On a remplacé<br />
les chaumes de quelques bâtiment par de la tôle<br />
ondulée, une action qui remet en question<br />
l'authenticité du site. De tels défis n'on cessés<br />
d'avoir des conséquences sur le site et demeurent<br />
des points difficile à surpasser dans la préservation<br />
du site.<br />
SARAH MUSALIZI<br />
DÉPARTEMENT DES MUSÉES ET MONUMENTS<br />
OUGANDA<br />
tandis que l'entrée centrale est réservée au<br />
Deji. Le palais abrite plus de 22 cours,<br />
interconnectées. Ces dernières sont entourées<br />
de vérandas dont les toitures sont soutenues<br />
par des piliers. Ces cours servent de lieux de<br />
réunion, d'instances criminelles, de rites<br />
d'installation, de prestation de serment, de<br />
culte, de punition aussi bien que de<br />
consultation.<br />
Les travaux de restauration effectués avec des<br />
matériaux modernes dans certaines parties du<br />
bâtiment menacent son intégrité structurelle.<br />
Les quartiers voisins qui consistent en un<br />
marché, des maisons, des magasins<br />
pourraient aussi nuirent au bâtiment. D'autres<br />
défis de préservation comprennent des<br />
menaces naturelles tels que l'érosion, le vent,<br />
l'humidité, les insectes, l'attaque des termites,<br />
la croissance de la végétation ; et des menaces<br />
humaines comme : l'exclusion de la<br />
Commission Nationale des Musées et des<br />
Monuments (NCMM) dans les activités<br />
d'entretien, la dégradation, la prolifération urbaine et les normes culturelles<br />
traditionnelles. L'une de ces normes interroge sur la durabilité de l'entretien<br />
traditionnel du toit, du fait que seuls les initiés sont autorisés à effectuer ces<br />
travaux de réparation.<br />
Afin de réduire les effets des véhicules à proximité du site, la route devant le<br />
palais a été transformée en voie à sens unique. La NCMM a mis en place un<br />
entretien régulier<br />
ainsi qu'un suivi<br />
proactif du bien.<br />
U n p l a n d e<br />
gestion et de<br />
c o n s e r v a t i o n<br />
sera également<br />
développé dans<br />
le futur proche.<br />
AMOS E.<br />
OLORUNNIPA<br />
MUSÉE NATIONAL<br />
NIGERIA
o<br />
Newsletter N 7<br />
11<br />
ukur est situé sur le flanc nord ouest du Nigéria, dans les<br />
montagnes de Mandara, à la frontière avec le Cameroun. Il a été<br />
Sdéclaré site du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999, le<br />
premier paysage culturel d'Afrique. Son emplacement dans le massif<br />
a conduit à l'émergence des techniques de construction bien<br />
adaptées aux matériaux disponibles localement et au contexte.<br />
L'histoire de cette région fait allusion à son importance, autrefois, en<br />
tant que plaque tournante du commerce dans les montagnes, du fait<br />
des compétences de ces habitants dans la métallurgie, due à<br />
l'abondance du minerai de fer.<br />
Les matériaux de construction qui dominent à Sukur sont la terre et la<br />
pierre. Le palais du chef, (Hidi) est l'enclos qui symbolise<br />
l'expression même de la culture de construction dans ce pays.<br />
Les structures dans le complexe du palais sont fabriquées en blocs<br />
de granit de formes et dimensions différentes et le palais se dresse<br />
sur une superficie vingt fois plus grande que celle d'une maison<br />
ordinaire à Sukur.<br />
Les enclos à Sukur sont en général faits de gravats et de pierres de<br />
dimensions différentes entassées de façon à former un mur<br />
hermétique autour des bâtiments. Les entrées des enceintes sont<br />
marquées de chaque côté par des monolithes ou par des colonnes<br />
construites avec des larges pierres appareillées à sec ou scellées au<br />
du mortier de terre.<br />
La pierre constitue un matériel prédominant dans le milieu bâti de<br />
Sukur, ainsi les ensembles construits semblent pousser du sol même<br />
sur lequel ils se dressent. Cette harmonie donne une valeur<br />
Patrimoine architectural<br />
Swahili de la Tanzanie<br />
L'architecture Swahili est le résultat de l'interaction socioéconomique<br />
entre des cultures différentes: Bantu, Perse<br />
et Arabe. Le mot « Swahili » tire son origine du mot Arabe<br />
'Sawahil' qui signifie 'ceux qui habitent la Côte'. Les<br />
swahili ont fait construire plusieurs bâtiments pour servir<br />
des fonctions diverses dont des structures<br />
administratives, des résidences, des bâtiments religieux<br />
et des cimetières<br />
Les constructions se composent de cours autour desquels<br />
s'organisent des petites pièces , de quartiers destinées<br />
aux femmes, desmirhabs et des tours. La cuisine se<br />
construisait séparément des salons et dans des grands<br />
bâtiments on créait des espaces ouverts pour rafraîchir<br />
l'ensemble. Les entrées de certains bâtiments<br />
comportaient souvent des bancs en maçonnerie utilisés<br />
pour se reposer près de la porte.<br />
La plupart de maisons Swahili étaient construites en blocs<br />
de corail de différentes dimensions que l'on utilisait pour<br />
les fondations, les murs et les toitures. On employait du<br />
mortier de chaux pour la construction d'épais murs et<br />
l'enduit à la chaux et le badigeon étaient utilisés pour la<br />
finition. Les murs épais ont la propriété de rendre l'air plus<br />
frais et font barrage aux rayons du soleil.<br />
Le bois est utilisé pour faire des arbalétriers, des poutres,<br />
des portes, des fenêtres et des sols. Certains plafonds<br />
Architecture africaine<br />
L'architecture en pierre<br />
du peuple Sukur, Nigeria<br />
esthétique à l'ensemble du paysage. La confection des toitures<br />
de chaumes démarre au sol avant que ceux-ci ne soient soulevés<br />
pour être posés sur les dômes de terre qui servent aussi de<br />
cadre pour étayer le toit. Les dômes sont fabriqués avec de la<br />
terre rouge différente de celle utilisée pour faire les murs. Pour<br />
le peuple Sukur, cette différence est attribuée aux propriétés<br />
mécaniques requises pour chaque partie de la construction.<br />
Comme dans toute l'histoire de l'humanité, les Sukur ont fait<br />
évoluer une construction qui prend en compte les différentes<br />
activités qui existent dans leur réalité socio économique. L'une<br />
de ces réalités se matérialise dans l'enclos à bestiaux utilisé<br />
pour engraisser les vaches. Cette unique structure est conçue de<br />
façon à empêcher la vache de sortir durant la période<br />
d'engraissement. Environ 1,5 m de la structure est ensevelie<br />
sous terre, formant un sous-sol alors que la partie qui reste<br />
pardessus la terre est couverte d'une structure de toit. Un<br />
nettoyage régulier y est effectué. L'engraissement du taureau<br />
se fait de jour comme de nuit. Le taureau est nourri d'herbe verte<br />
sélectionnée et d'eau chaude mélangée avec du sel et des<br />
cosses. Le bétail ainsi engraissé est trés convoité et rapporte<br />
des bons prix dans les marchés voisins. Un tel bétail servait jadis<br />
lors des cérémonies, et symbolisait le statut social.<br />
Le peuple Sukur a su utiliser intelligemment sont environnement<br />
afin de répondre à ses divers besoins. Ceci concerne non<br />
seulement l'usage de la pierre dans la construction, mais aussi<br />
le développement de la technique du fer. Ainsi, il est encore<br />
possible de retrouver dans le paysage Sukur, des vestiges de<br />
hauts fourneaux, ces derniers étaient très nombreux à l'apogée<br />
des Sukur. Aujourd'hui encore, les forgerons dans la région de<br />
Magadali sont en majorité des personnes provenant de Sukur.<br />
L'architecture de Sukur est un très bon exemple de comment<br />
l'homme peut créer un espace de vie dans un environnement<br />
naturel qui parait hostile.<br />
sont bâtis à partir des poteaux de palétuvier et des<br />
feuilles de noix de coco servaient de pare-soleil aux<br />
toitures plates. Des niches sculptées décoraient les<br />
intérieurs et dans la plupart des cas les portes des<br />
maisons étaient ornées d'une sculpture et avaient<br />
des charnières en laiton, des verrous et des<br />
poignées décorées.<br />
L'architecture Swahili véhicule des valeurs<br />
symbolique et de mémoire témoignant de<br />
l'existence des peuples indigènes le long de la côte<br />
tanzanienne. Elle contribue également à<br />
l'éducation, à la formation, est une source des<br />
renseignements et sert d'attraction touristique.<br />
La section des Antiquités a documenté (avec l'aide<br />
de l'agence suédoise du développement<br />
inter national (la Swedish Inter national<br />
Development Agency) l'architecture Swahili qui se<br />
trouve sur la côte tanzanienne. Il s'agit des ruines<br />
de Kilwa Kisiwani, Songo, Mnara, Kilwa Kivinje,<br />
Tongoni, Kaole, Kunduchi, Mbweni, Mssani, Mji<br />
Mwema et Mafia. D'autres villes historiques ont été<br />
également documentées, il s'agit de Pangani et<br />
Bagamoyo, l'île de Mafia, Dar-es-Salaam et<br />
Mikindani. Certains des bâtiments inventoriés sont<br />
toujours en cours d'utilisation. Entre 2006 à 2007,<br />
on a développé des fiches et des manuels portant<br />
sur le processus d'identification et de<br />
documentation.<br />
Parmi les instruments qui servent à conserver ce<br />
patrimoine figurent la Loi de 1964 sur les<br />
Antiquités et sa modification de 1979, la Politique<br />
Culturelle de 1997, la réglementation et les lignes<br />
directrices aussi bien que les normes<br />
Internationales (y compris les Conventions de<br />
l'UNESCO et les Chartes) et la Politique Malikale<br />
(2008) de la Section des Antiquités.<br />
Le délabrement de l'architecture s'observe à<br />
travers les crevasses, les cassures, les<br />
décolorations, les fissures, l'usure et l'effritement<br />
des peintures murales. On a également noté la<br />
contribution des facteurs culturels tels que la<br />
ISHANLOSEN ODIAUA<br />
CHDA<br />
KENYA<br />
négligence, l'ignorance, le manque d'entretien, la<br />
croissance démographique, le vol et le vandalisme. Les<br />
travaux de restauration et de réhabilitation effectués<br />
consistent au renforcement et à la stabilisation des murs<br />
en ruine, le retrait de la végétation envahissante sur les<br />
murs, la rénovation des sols, des toits, des escaliers et<br />
des trottoirs.<br />
Les communautés sont de plus en plus impliquées dans la<br />
protection du patrimoine culturel par le biais des<br />
programmes de sensibilisation destinés à éduquer sur<br />
l'importance de la préservation et de l'utilisation du<br />
patrimoine culturel pour des gains économiques. Ces<br />
programmes ont été une réussite dans les régions de<br />
Tanga, Kilwa, Kisiwani et Songo Mnara où des comités<br />
ruraux sont responsables de la sensibilisation et de la<br />
participation de la communauté dans la préservation du<br />
patrimoine culturel.<br />
DIGNA F. TILLYA<br />
MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DU TOURISME<br />
TANZANIE
12<br />
Africa 2009<br />
Architecture africaine<br />
Gestion du Patrimoine<br />
Architectural<br />
à Stone Town Zanzibar:<br />
Le rôle et l'importance<br />
des valeurs intangibles<br />
e concept d'architecture à Zanzibar puise ses sources dans “La loi qui<br />
régit les Monuments de 1927” qui lui reconnaît trois valeurs:<br />
Larchéologiques, historiques et artistiques. De nos jours, le concept de<br />
monument s'est élargit et on reconnaît désormais, dans la gestion du<br />
patrimoine tangible, l'existence de l'intangible.<br />
Zanzibar n'a commencé à gérer son patrimoine architectural officiellement<br />
qu'en 1964. La situation a changé de façon considérable suite à la Révolution<br />
de 1964, lorsque la plupart des bâtiments d'inspiration arabes, indiennes et<br />
Swahili de la Ville de Pierre (Stone Town) ont été nationalisés. Pour sauver la<br />
ville et sauvegarder son architecture, le gouvernement à créé en 1985 un<br />
organisme pour la préservation et le développement de la ville : la Stone<br />
Town Conservation and Development Authority (STCDA). Bien que cette<br />
structure visait à réduire le nombre de bâtiments en ruines, elle n'a pas<br />
réussi à améliorer l'état de conservation de la ville à cause d'une mauvaise<br />
perception de la gestion du patrimoine architectural.<br />
La nomination de Stone Town comme site du Patrimoine Mondial en 2002 a<br />
mis en avant les faiblesses des pratiques de gestion du patrimoine en cours à<br />
Zanzibar, et plus particulièrement celle de l'exclusion des valeurs<br />
intangibles. Depuis les années 80, l'industrie du tourisme en croissance a<br />
contribué à l'économie de la ville, et pourtant les bâtiments demeurent dans<br />
un état de délabrement avancé. Ceci est du au fait que l'approche de gestion<br />
du patrimoine architectural ne se focalise que sur les valeurs tangibles, ce<br />
qui ne garanti pas sa durabilité. Le Gouvernement et la STCDA<br />
n'entretiennent que l'aspect physique des bâtiments, négligeant ainsi toutes<br />
les autres valeurs telles que : l'usage, la signification culturelle, l'identité et la<br />
durabilité. Une gestion appropriée de ce patrimoine nécessite une<br />
connaissance de ses usages par les habitants et des valeurs que ces derniers<br />
lui attachent. Pour que le patrimoine architectural soit mis en valeur, il faudrait<br />
une gestion dotée de bonnes pratiques de gouvernance et de programmes<br />
durables.<br />
La maison Tippu Tip, un bâtiment de première importance est un exemple<br />
éloquent de cette observation. Ce patrimoine architectural qui date du 19ème<br />
siècle appartenait à une célèbre famille de marchands d'esclave jusqu'en<br />
1964. Il représente l'un des critères de l'UNESCO utilisé pour nommer le site<br />
comme Patrimoine Mondial : l'abolition de l'esclavage. Le mauvais état actuel<br />
du bâtiment aujourd'hui en dit long sur l'état du patrimoine architectural à<br />
Stone Town et les faiblesses inhérentes à cette approche de gestion. La<br />
maison n'est pas bien utilisée; les résidents de la maison n'attachent aucune<br />
valeur ni à son histoire ni à sa monumentalité et ne s'identifient pas à ce<br />
patrimoine. Le manque d'un programme et de projets durables font de ce<br />
patrimoine un fardeau pour le gouvernement. En fait, l'exclusion des valeurs<br />
intangibles dans la gestion de ce patrimoine a eu à un effet négatif, et ceci<br />
s'applique à une importante partie du patrimoine architectural de Stone Town<br />
à Zanzibar.<br />
MUHAMMAD JUMA MOHAMMAD<br />
STONE TOWN CONSERVATION & DEVELOPMENT AUTHORITY<br />
ZANZIBAR<br />
Des travaux de restauration du MOTNA, Nigeria<br />
e Musée de l'Architecture Traditionnelle<br />
du Nigeria (MOTNA) a été conçu en tant<br />
Lque musée à ciel ouvert sur l'architecture<br />
nigériane par le Professeur Z.R Dmochowski, un<br />
architecte polonais spécialiste de l'architecture<br />
tropicale. Le MOTNA abrite de nombreux<br />
modèles d'architecture nigérianne sous forme<br />
de répliques grandeur nature. Parmi les<br />
exemples de bâtiments figurent des mosquées,<br />
des temples, des tombeaux, des lieux de<br />
rencontre, des portails de cité et des<br />
fortifications. Bien qu'il soit sévèrement affecté<br />
par un manque d'entretien, le MOTNA reste<br />
étonnant, notamment par son emplacement<br />
géographique, sa valeur esthétique, et son<br />
objectif d'apprentissage.<br />
Quelques travaux de réparations ont<br />
néanmoins été entamés cette année et sont<br />
toujours en cours. Un diagnostique sur l'état de<br />
conservation de ces monuments a été présenté<br />
en 2007, accompagné d'un plan d'entretien et<br />
de recommandations pour la mise en œuvre<br />
des travaux de restauration pour la période<br />
2007-2008. Les bâtiments identifiés pour la<br />
restauration, sont situés dans le quartier dédié<br />
au nord du Nigeria et sont : le palais de Katsina,<br />
la mosquée « Jum'aa » de Zaria, et la muraille de<br />
la cité de Kano.<br />
Etant donné que la réplique avait été construite<br />
par des chefs-constructeurs (Sarkin Migina de<br />
leurs altesses royalles les Emirs de Katsina et<br />
de Zaria), il a été nécessaire d'impliquer dix<br />
maîtres constructeurs dans les travaux de<br />
restauration.<br />
Pendant la préparation des travaux, les<br />
matériaux tels que le sable, les azara (bois de<br />
palmiers) et la terre de construction ont été<br />
récupérés des dômes effondrés de la mosquée<br />
de Zaria. La reconstruction des dômes a permis<br />
la rencontre et l'échange d'expériences entre<br />
les jeunes constructeurs traditionnels, les<br />
architectes et les agents du musée.<br />
Actuellement, les sept dômes de la mosquée de<br />
Zaria qui s'étaient effondrés ont été<br />
entièrement restaurés y compris le Palais<br />
Alkali.<br />
Parmi les défis auxquels l'on a fait face pendant<br />
les travaux figurent l'insuffisance des<br />
matériaux de construction, tels que les tubali<br />
(briques de terre coniques façonnée à la<br />
main), ce qui a conduit à la suspension des<br />
travaux de restauration au mois de mai 2008 le<br />
temps de fabriquer une quantité suffisante de<br />
briques. Depuis, des fonds pour l'achat de terre<br />
pour fabriquer des briques et pour l'enduit ont<br />
été débloqués.<br />
En conclusion, il y a un réel besoin de former<br />
plus de personnel du MOTNA à l'Institut des<br />
études Archéologiques et Muséales afin de<br />
faciliter la réalisation des futures restaurations.<br />
Un achat en gros des matériaux de<br />
construction, (azara, la terre de construction et<br />
le chaume) permettrait une réparation de ces<br />
structures, en prévision des pluies annuelles.<br />
Plus de 60% des travaux de restauration<br />
prévus sur les trois monuments ont été<br />
effectués au moment de la rédaction de cet<br />
article.<br />
UKPALO E.GODWIN ET MAKINDE OLAKUNLE<br />
MUSÉE NATIONAL<br />
NIGERIA
o<br />
Newsletter N 8<br />
13<br />
Architecture africaine<br />
Architecture des<br />
Eglises Et Palais<br />
du Vieux-Gorgora, Ethiopie<br />
es ruines de l'église Sainte Marie et le palais de Suseneyo se trouvent dans la vieille<br />
ville de Gorgora qui se situe sur la rive nord du Lac Tana, sur les hauts-plateau du<br />
LNord Est de l'Ethiopie, à environ 64 kilomètres au Sud-Ouest de la ville de Gondar.<br />
Pour y accéder, il est possible soit de faire la traversée en louant des canots à moteur au<br />
Port de Bahir Dar situé à l'extrême sud du lac, soit en empruntant la route en gravier<br />
depuis Gondar.<br />
Le changement de l'épicentre politique du Royaume chrétien d'Ethiopie, à la fin du XVI<br />
siècle, de Shawa (centre de l'Ethiopie) vers le Lac Tana, a préparé le terrain pour une<br />
expansion du christianisme et pour un développement culturel de la région. En effet, la<br />
plupart de ces endroits ont servit de cités de séjour temporaires ou de campements pour<br />
la monarchie. L'expansion des villes telles que la vieille Gorgora, Guzara, Enfranz et<br />
Dangaz ainsi que l'établissement de l'actuelle ville de Gondar remontent à cette période.<br />
Le Roi Suseneyo (1670-1632) fut à l'origine de la nomination de la vieille ville de<br />
Gorgora comme capitale temporaire. Les ruines de l'église Sainte Marie (Maryam Ghimb)<br />
et le vieux palais du Roi Suseneyo auraient été construits durant son règne. Les vestiges<br />
sans toit, de ce qui fut jadis des constructions magnifiques et splendides rappellent que<br />
les deux bâtiments avaient été ornés de décorations architecturales uniques. Ils furent<br />
détruits suite à l'évacuation du site. Le toit et les murs du palais et de l'église ont été<br />
démolis et les restes des ruines sont en grand danger car certaines parties de ces murs<br />
commencent à tomber. Outre le palais et l'église, tous les sites archéologiques et<br />
historiques qui se trouvent à proximité sont aussi menacés car transformés<br />
progressivement en terres agricoles.<br />
L'interprétation de ces ruines est difficile et les recherches aboutissent à des résultats<br />
conflictuels. Certaines recherches attribuent la construction de la plupart des œuvres<br />
architecturales de la région, y compris ces ruines, aux missionnaires espagnols et<br />
portugais ; d'autres recherches soutiennent que la construction en pierre et que le<br />
mortier de chaux auraient été introduits avant l'arrivée des missionnaires jésuites. Des<br />
recherches approfondies feront plus de lumière sur la question de l'influence<br />
qu'auraient exercé les missionnaires espagnols et portugais sur les styles<br />
architecturaux de la région.<br />
La volonté de sauvegarde et de conservation des oeuvres artistiques et architecturales,<br />
qui souvent courent le risque d'être détériorées et endommagées par le vieillissement<br />
naturel et les aléas météorologiques, vient de l'intérêt que l'on porte aux valeurs<br />
intrinsèques et extrinsèques de ces biens.<br />
La préservation de tels vestiges constitue une importante partie de la gestion du<br />
patrimoine. Les monuments restants à Gorgora nécessitent une action de conservation<br />
urgente, afin de freiner leur détérioration. Une pratique de conservation plus efficace<br />
appelle à une étude suivie et approfondie des matériaux utilisés pendant les travaux<br />
d'origine ainsi qu'à l'étude de la cause des dégâts. Enfin, une étude scientifique sur<br />
l'histoire de la construction dans la région est d'une importance significative dans la<br />
prise des décisions quant au type de matériaux à utiliser pour les travaux de<br />
restauration.<br />
BANTALEM TADESSE<br />
UNIVERSITÉ DE GONDAR<br />
ETHIOPIE
14<br />
Africa 2009<br />
Architecture en Afrique<br />
'ancien Hôtel des Postes de Grand-Bassam, première capitale de la<br />
Lcolonie de Côte d'Ivoire (1893), longe le boulevard Treich-Laplène et<br />
comporte hormis des dépendances, deux pavillons identiques en étage<br />
construits en 1894, reliés par un corps central de trois niveaux édifié<br />
probablement en 1920. Concernant les matériaux de construction : les<br />
pavillons sont en maçonnerie de pierre, les galeries soutenues par des<br />
poutres métalliques, la charpente quant à elle est en bois et la couverture<br />
est en tuile mécanique, la structure est en béton armé et la maçonnerie en<br />
brique pour le corps central. L'ensemble a servi à l'époque coloniale de<br />
bureau pour la poste, d'entrepôt pour la douane et d'habitation pour les<br />
préposés respectifs.<br />
Le transfert de la capitale à Bingerville en 1899 a marqué l'abandon des<br />
bâtiments administratifs, dont l'ancien Hôtel des Postes, entraînant leur<br />
dégradation au fil du temps.<br />
Le Ministère de la Culture et de la Francophonie a initié un vaste programme<br />
de sauvegarde et de valorisation des biens architecturaux ; d'où le décret n°<br />
91-23 du 30 janvier 1991, portant<br />
classement des monuments historiques de<br />
la ville de Grand-Bassam dont l'ancien Hôtel<br />
des Postes. Suite à ce classement, l'ancien<br />
Hôtel des Postes a été réhabilité d'abord sur<br />
financement de l'Union Européenne dans le<br />
cadre du Projet de Développement des<br />
Communes Côtières (PDCC) en 1993 et<br />
ensuite sur celui de la France dans le cadre<br />
du Projet d'Appui au Développement<br />
Culturel (PADEC) en 2002.<br />
Le décret 99-319 du 21 avril 1999 qui<br />
délimite le périmètre de protection du<br />
patrimoine architectural de Grand-Bassam a<br />
affecté l'ancien Hôtel des Postes. C'est ainsi<br />
que l'administration culturelle a érigé le<br />
bâtiment réhabilitée en "Maison du<br />
Patrimoine Culturel " pour lui trouver une fonction utile dans la société.<br />
Douze professionnels de l'Action culturelle de différentes disciplines<br />
animent la Maison du Patrimoine Culturel. La mission principale de ce<br />
service est l'application à l'échelle locale de la politique des sites et<br />
monuments. Les activités tournent autour du suivi des travaux et de<br />
La maison du patrimoine<br />
culturel de Grand-Bassam<br />
l'entretien des bâtiments du site.<br />
L'ancien Hôtel des Postes illustre la<br />
politique de préservation du Quartier<br />
France de Grand-Bassam. Les mesures<br />
préventives sont prises pour son maintien<br />
en bon état de conservation. Elles<br />
consistent à l'inspection et aux contrôles<br />
réguliers du bâtiment et de ses abords en<br />
vue de détecter les pathologies. Le<br />
nettoyage de l'environnement immédiat est<br />
assuré par les agents recrutés à cet effet.<br />
En raison de sa proximité avec la mer, les<br />
structures métalliques attaquées par les<br />
sels marins sont traitées régulièrement pour<br />
éviter leur corrosion.<br />
TIZIE BI KOFFI<br />
DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />
COTE D'IVOIRE<br />
Un chateau europeen «norman» en plein milieu du paysage africain<br />
itué dans le district de Lundazi à l'Est de la<br />
Zambie, le Lundazi Castle Hôtel se<br />
distingue dans le paysage en tant Squ'élément unique du patrimoine architectural<br />
de style européen.<br />
Le Château a été déclaré Monument National<br />
sous les lois zambiennes, document<br />
réglementaire No.168 de 1987. Il fut construit<br />
entre 1949 et 1952 par deux anciens préfets,<br />
Messieurs Fleming et Burton.<br />
En 1948, le centre d'administration de Lundazi<br />
fit face à une pénurie d'eau. Cette pénurie était<br />
occasionnée par la construction de nombreux<br />
bâtiments pour des administrateurs européens<br />
et locaux. Lundazi est un district<br />
essentiellement agricole, où il n'y a pas de<br />
grande industrie, outre l'extraction à petite<br />
échelle des gemmes. C'est donc pour palier à la<br />
demande croissante d'eau dans la région que<br />
l'on a construit un barrage dans une zone<br />
marécageuse au confluent des fleuves Lundazi et<br />
Msuzi, surplombant la route Lundazi-Mphanda.<br />
Dès que la construction de ce barrage d'une<br />
superficie de 56 hectares fut achevé en 1949, le<br />
sous-Préfet de l'époque Errol Burton s'est vu<br />
confié la tâche de construire un gîte d'étape<br />
donnant sur le barrage, devant servir de lieu de<br />
repos aux voyageurs en route pour les réserves<br />
animalières de la Vallée de Luangwa et le Plateau<br />
de Nyika. Dans le rêve d'Errol Burton, la seule<br />
construction qui pouvait être en harmonie avec le<br />
barrage et le milieu avoisinant était un petit «<br />
Château Norman », un rêve qui s'est réalisé avec<br />
l'aide des constructeurs locaux.<br />
Le bâtiment est organisé autour d'un espace<br />
central entouré de quatre tours ou bastions.<br />
Tandis que le château avec son arc en ogive<br />
représente le Renouveau Norman, les tourelles<br />
sur les bastions du bâtiment évoquent la forme<br />
typique d'un château écossais baroque.<br />
Le château est constitué de murs porteurs en<br />
briques cuites appareillées à l'anglaise d'une<br />
épaisseur d'environ 350 mm. La structure<br />
comporte un toit plat, à l'exception de deux<br />
bastions sur le devant et l'arrière qui portent des<br />
toits coniques couverts de bardeaux. Les portes<br />
principales sont pleines, tandis que les baies de<br />
portes intérieures et des fenêtres en bois sont<br />
cloutées.<br />
Ce gîte unique gagna une grande notoriété auprès<br />
des voyageurs. Il fut agrandi en 1952 pour<br />
doubler sa capacité d'hébergement. Aujourd'hui, il<br />
comprend 17 chambres d'hôte, dont quatre<br />
chambres indépendantes, les 13 autres<br />
chambres se partagent les quatre salles de<br />
bains et cinq toilettes qui se trouvent autour du<br />
bâtiment. Le château abrite aussi des locaux<br />
annexes qui servent de réserves, d'accueil, de<br />
cuisine, de salle à manger, de bar et de bureaux.<br />
Ce château est le premier de son genre en<br />
Zambie et il est construit à coté de très<br />
particulières maisons coloniales construites en<br />
voûte d'ogive et aux cages d'escalier en<br />
colimaçon. Le château est actuellement en<br />
location au secteur privé mais reste sous la<br />
garde de la Commission nationale de la<br />
Préservation du Patrimoine.<br />
J. G. BANDA<br />
NATIONAL HERITAGE CONSERVATION COMMISSION<br />
ZAMBIE
o<br />
Newsletter N 8<br />
Conservation du patrimoine<br />
architectural en milieu urbain:<br />
le Marché Sandaga<br />
Architecture en Afrique<br />
15<br />
andaga, le plus grand marché du Sénégal (810 m²); est situé au cœur<br />
du quartier économique de Dakar et doit son nom au « Sand » ou<br />
SDanniella oliveri, un arbre présent sur le site jadis propriété des<br />
Lébous.<br />
Ce site des terres de « Tound » (dunes) qui a fait l'objet de plusieurs<br />
contentieux entre les populations autochtones et les colons français, a été<br />
racheté au crédit foncier du Sénégal par la commune de Dakar. Les travaux<br />
du marché ont démarré le 1er août 1933 tandis que l'inauguration et<br />
l'ouverture au public sont intervenues respectivement le 20 avril et 21<br />
juillet 1935.<br />
Sandaga, symbole d'un métissage architectural est l'unique modèle<br />
architectural d'imitation des maisons de Tombouctou connues pour leurs<br />
formes basses, trapues et rondes. Ce monument majestueux est d'une<br />
grande valeur esthétique sur le plan architectural d'une part, par la<br />
massivité de l'édifice et les signes géométriques, et d'autre part par la<br />
décoration faite d'un mélange de dessins triangulaires, trapézoïdaux et<br />
d'arabesques. Le fronton du bâtiment dont le jaune est la couleur<br />
dominante se présente comme une superposition d'éléments de<br />
colonnades carrées à l'extrémité et sur l'étage.<br />
Conçu pour une minorité des couches aisées du plateau, Sandaga va vite<br />
évoluer pour devenir un centre économique des affaires. En effet, à ce jour,<br />
il ne désemplit jamais; les devantures des magasins sont occupées par des<br />
étales et des vendeurs à la criée occasionnant des bousculades et des<br />
embouteillages à n'en plus finir. Ces vendeurs à la sauvette sont souvent<br />
des jeunes venant de l'intérieur du pays à la recherche de gagne-pain pour<br />
subvenir aux besoins de leurs familles. C'est aussi un cadre important pour<br />
les affaires d'où la floraison des immeubles dont des centres commerciaux<br />
ultras modernes. Sandaga génère d'importantes recettes pour la<br />
municipalité de Dakar à qui la gestion est confiée.<br />
Etant donné le statut de monument classé du bâtiment (N° 1305.2006-<br />
002711 MCPHC/DPC), la Direction du patrimoine culturel (DPC) du Sénégal<br />
intervient dans sa conservation.<br />
La grande concentration des activités économiques dans la zone pose la<br />
problématique de la conservation du bâtiment. Ce monument d'une valeur<br />
historique culturelle et sociale est aujourd'hui dans un état de délabrement<br />
très avancé et présente des risques d'effondrements. De plus, une<br />
commission technique de la DPC a décelé des installations électriques<br />
vétustes, un encombrement des voies de dégagement, des défauts<br />
d'évacuation des eaux usées et une occupation anarchique qui empêche sa<br />
bonne visibilité.<br />
A ce titre, un certain nombre de solutions ont été identifiées dont<br />
l'évacuation temporaire du site pour sa restauration et sa réhabilitation.<br />
Les commerçants, qui constituent des parties prenantes organisées en<br />
puissant lobby doivent être sensibilisés sur les menaces qui pèsent sur le<br />
site et informés sur les mesures d'accompagnement de leur délocalisation.<br />
Le Ministère de la Culture, à travers la DPC, est incontournable dans toutes<br />
les initiatives concernant le bâtiment pour faire respecter les normes en<br />
matière de restauration afin que ce monument classé ne soit pas dénaturé.<br />
AMINATA NDOYE<br />
DIRECTION DU<br />
PATRIMOINE CULTUREL<br />
SENEGAL<br />
La preservation et la gestion<br />
du Fort Mangochi<br />
itué au sud du Malawi dans le district de Mangochi, le Fort Mangochi est un patrimoine<br />
architectural qui date de l'époque précoloniale. Il est niché sur un plateau situé près<br />
Sdu sommet du mont Mangochi (coordonnés 14°26'48 S et 35°29'12 E).<br />
Le Fort fut construit dans les années 1890, sur les terres du Chef Jalasi, un marchand<br />
d'esclaves. Ce positionnement de premier choix était idéal pour exercer une plus large<br />
maîtrise sur le commerce d'esclaves qui passait par l'extrême sud du Lac Malawi pour<br />
déboucher sur la vallée de Lujenda et la Côte Est. Cette position a également permis à ce<br />
Chef de résister à la campagne d'éradication du commerce d'esclaves menée par les<br />
Britanniques. Après la capture du Chef Jalasi par les Britanniques en 1895, le camp fut<br />
transformé en un Fort abritant une caserne de 40 hommes.<br />
Le Fort occupe une superficie de plus de 20,000 mètres carrés. Il est protégé par un mur<br />
d'enceinte de forme rectangulaire. Ce mur d'une épaisseur de 60cm et de hauteur variant<br />
entre un et quatre mètres, fut construit de pierres de granite scellées au mortier de terre.<br />
Il est percé de quatre entrées, une sur chaque face. Derrière ce mur se trouvent les<br />
vestiges de sept maisons en brique, aujourd'hui brûlées, qui comprenaient la résidence du<br />
commandant, un corps de garde, des réserves et des bureaux. A environ 15 mètres à<br />
l'ouest du Fort se trouvent des bâtiments qui furent construits après 1897 et qui servirent<br />
d'avant-poste au bataillon des Tirailleurs Africains du Roi. Aujourd'hui, les murs se<br />
dressent jusqu'à environ 1 mètre de hauteur et deux bâtiments ont toujours leurs pignons<br />
intactes. Entre 1907 et 1910, le Fort a servi de lieu d'incarcération de longue durée<br />
jusqu'à son abandon en 1928.<br />
Le Fort a des valeurs architecturales, historiques, scientifiques, esthétiques, spirituelles<br />
et symboliques. Sa valeur architecturale est dans sa conception particulière et dans les<br />
matériaux utilisés : une combinaison de pierre sèche, de briques cuites et de mortier de<br />
terre. Sa valeur historique se rapporte au commerce d'esclaves, à la migration et à<br />
l'installation du peuple Yao et au système militaire du Malawi.<br />
Son importance scientifique se réfère à la diversité de plantes médicinales que recèle la<br />
réserve forestière dans laquelle est situé le Fort. Son emplacement au sommet d'une<br />
montagne permettant une vue imprenable sur des vallées et des plaines qui s'étendent<br />
jusqu'au Mozambique lui confère une valeur esthétique. Le Fort est aussi un haut lieu de<br />
spiritualité, en effet, il est fréquenté par le peuple Yao, qui vénère les montagnes qu'il<br />
considère être la demeure des dieux, des esprits et des ancêtres. Enfin, les habitants des<br />
environs attribuent à ce site, une haute valeur symbolique, pour le rôle prépondérant qu'il<br />
a joué dans leur émancipation de l'esclavage. Ils en sont fiers.<br />
En 1986, une clôture en grillage a été installée autour du Fort pour le prévenir des<br />
intrusions, mais cette clôture a été vandalisée. Depuis, des campagnes de sensibilisation<br />
ont été menées afin de sensibiliser le public aux valeurs et à l'importance de ce site. En<br />
2005, un consultant mandaté par le Programme Africa 2009 a effectué une évaluation de<br />
l'état de conservation du site et de son potentiel de développement et de conservation sur<br />
le long terme.<br />
En 2007, le Service des Antiquités a effectué un diagnostique approfondi du bien afin<br />
d'évaluer les menaces et les pathologies auxquels il était exposé avant d'entreprendre des<br />
travaux de conservation et de mise en valeur, prévus pour être lancés la même année. La<br />
végétation envahissante fut identifiée comme l'une des menaces principales et a été<br />
aussitôt coupée. Une demande d'assistance technique à Africa 2009 a été déposée pour<br />
améliorer la conservation et la gestion du bien. La demande a été reçue et le financement<br />
sera prêt début 2009.<br />
En attendant, un plan de gestion intégrée élaborée avec les parties prenantes du bien est<br />
en cours de préparation par des professionnels qui ont participé à plusieurs activités du<br />
programme Africa 2009.<br />
ORIS CHAPINGA MALIJANI<br />
MINISTÈRE DU TOURISME, DE LA<br />
FAUNE ET DE LA CULTURE<br />
MALAWI
16<br />
Africa 2009<br />
Des Nouvelles du reseau<br />
Réunion<br />
du plaidoyer pour le<br />
Fonds Africain du Patrimoine Mondial<br />
(FAPM)<br />
ne réunion du Plaidoyer pour le Fonds Africain du Patrimoine Mondial (FAPM) s'est tenue à Abuja au<br />
Nigeria du 24 au 25 avril 2008. Elle a vu la participation de plus de quarante professionnels du<br />
Upatrimoine Africain. Ce Fonds a pour objectif de contribuer à une préservation et protection<br />
efficaces du patrimoine naturel et culturel de valeur universelle exceptionnelle en Afrique et de s'assurer<br />
que plus de sites africains soient inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.<br />
A la cérémonie d'ouverture, l'Ambassadeur Babagana Kingibe-Secrétaire auprès du Gouvernement<br />
Fédéral représentait l'invité d'honneur : Dr Goodluck Jonathan, vice-Président du Nigeria. Etaient<br />
également présents le Ministre du Tourisme, de la Culture et de l'Orientation nationale le Prince<br />
Adetokunbo Kayode, M. Francesco Bandarin du Centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, le<br />
représentant de l'UNESCO auprès du Nigeria M. Abhimanyu Singh ainsi que les membres du Conseil<br />
d'Administration du FAPM.<br />
L'Ambassadeur Babagana Kingibe a reconnu le rôle primordial du Fonds dans la conservation du<br />
patrimoine africain et a annoncé une contribution d'un montant de 1 million de dollars US du<br />
Gouvernement Nigérian. Le Président du Conseil d'Administration du FAPM a aussi annoncé la promesse<br />
de l'Egypte de faire un don de 1 million de dollars US.<br />
La première séance technique portait sur le cadre et le contexte du Patrimoine Mondial Africain, tandis que<br />
la seconde a traité de la durabilité et de la mise en pratique des stratégies du FAPM. La troisième séance<br />
était axée sur les principes et les lignes directrices du FAPM. Les discussions en groupes et les<br />
présentations abordaient les thèmes suivants : la levée de fonds pour le FAPM, les stratégies et les<br />
programmes, garantir la durabilité du Fonds, l'avenir du FAPM.<br />
Les éléments prioritaires, identifiés dans le plan stratégique 2008-2010 étaient les suivants: le<br />
renforcement des ressources physiques et humaines surtout dans le domaine de la formation, la<br />
consolidation du Fonds de dotation, le soin particulier aux projets spéciaux et le suivi des objectifs du<br />
FAPM.<br />
D'après le Dr. Webber Ndoro, Directeur exécutif du FAPM, les engagements pour alimenter le fonds de<br />
dotation d'un montant de 10 millions de $US, s'élevait à 8 millions de $US à la date de la réunion.<br />
Les participants à la réunion ont lancé un appel aux représentants des pays qui n'ont pas encore contribué<br />
au Fonds à inviter leurs gouvernements à le faire.<br />
Ils ont été également insistés sur un équilibre entre les nominations des sites culturels et des sites<br />
naturels.<br />
Enfin, on s'est interrogé sur la question des pays qui n'avaient pas encore versé leur contribution mais qui<br />
étaient les plus nécessiteux en termes de conservation du patrimoine.<br />
L'organisation de la réunion a été possible grâce aux efforts du Professeur Michael Omolewa, délégué<br />
permanent du Nigeria auprès de l'UNESCO, ainsi que grâce à la généreuse contribution des<br />
gouvernements britannique, coréen et nigérian. L'accueil chaleureux du peuple nigérian a rendu cet<br />
évènement inoubliable.<br />
VICTORIA OSUAGWU<br />
MUSEE NATIONAL<br />
NIGERIA
o<br />
Newsletter N 8<br />
17<br />
Des Nouvelles du reseau<br />
Le Congo se dote d'une<br />
liste indicative<br />
l s'est tenu à Brazzaville du 06 au 07 septembre 2007, un séminaire de<br />
validation des biens que le Congo a l'intention d'inscrire sur sa Liste<br />
IIndicative.<br />
Organisé par la Ministère de la Culture et des Arts, avec l'appui financier et<br />
pédagogique du Centre du Patrimoine Mondial, ce séminaire a été honoré<br />
par la présence de Madame Nilda Beatriz Anglarill , représentante de<br />
l'Unesco en République du Congo et de celle d'un facilitateur du Projet<br />
Central Africa World Heritage Forest Initiative ou Initiative pour le<br />
patrimoine mondial forestier de l'Afrique centrale (CAWHFI).<br />
Le séminaire réunis des professionnels du patrimoine relevant des<br />
différentes structures :culture et arts, urbanisme et habitat, économie<br />
forestière, tourisme et environnement, travaux publics, université Marien<br />
Ngouabi et des associations amies du patrimoine telles que l'Association<br />
pour la promotion des langues africaines (APROLAF), l'Association<br />
Congo-culture, etc.<br />
Ce séminaire a été marqué par trois moments forts :<br />
Une phase théorique a a apporté un éclairage sur les critères<br />
d'inscription d'un bien sur la Liste Indicative nationale. Ensuite des<br />
communications, suivies de débats, ont été faites sur les thèmes ci-après :<br />
les objectifs de la Convention du patrimoine mondial culturel et naturel ; le<br />
Projet CAWHFI; le patrimoine culturel et naturel du Congo; le cadre<br />
juridique de protection du patrimoine culturel et naturel du Congo.<br />
Une phase pratique a permis aux participants d'élaborer, à la lumière de<br />
l'éclairage apporté par les communicateurs dans la phase théorique, des<br />
fiches techniques des biens que le Congo se propose d'inscrire sur sa<br />
Liste indicative.<br />
Les travaux en plénière ont abouti à la sélection définitive des biens<br />
culturels (Domaine royal de Mbé, ancien port d'embarquement des<br />
esclaves de Loango) et naturels (Parc national de Conkouati-Douli, Parc<br />
national Nouabalé-Ndoki; Parc national d'Odzala-Kokoua).<br />
Ce séminaire a, en outre, permis aux uns et autres de réaliser que si une<br />
Liste Indicative marque une avancée significative pour le Congo, elle n'est<br />
Mon expérience au<br />
'ai débarqué à l'aéroport International Moi<br />
de Mombasa le 20 juillet 2007 pour<br />
participer au 9ème cours Africa 2009 sur la JGestion et la Conservation du Patrimoine<br />
Culturel. J'étais accompagnée de deux<br />
collègues ougandais Sur le chemin vers la<br />
vieille ville de Mombasa, il a été possible<br />
d'observer les différentes attractions<br />
touristiques de la région. En arrivant à la<br />
maison, j'ai rencontré les autres participants<br />
avec lesquels je devais cohabiter pendant<br />
mes trois mois de séjour, ils provenaient de<br />
Gambie, de Zambie et du Kenya. C'est à cette<br />
occasion que j'ai pu rencontrer plusieurs<br />
personnes provenant d'autres pays d'Afrique,<br />
c'est ainsi que j'ai pu partager et apprendre<br />
d e l e u r s r i c h e s e x p é r i e n c e s .<br />
Personnellement, j'ai évolué de moments de<br />
nervosité et d'excitation vers une plus grande<br />
confiance, et ceci lorsque que j'ai pu me<br />
familiariser avec mes collègues et<br />
l'environnement.<br />
Le cours était marqué de plusieurs moments<br />
for ts tels que les diverses étapes<br />
d'élaboration du plan de gestion. Un sujet<br />
particulier a attiré mon attention pendant ce<br />
cours, il s'agissait des questions sanitaires<br />
telles que l'utilisation du patrimoine dans la<br />
lutte contre le VIH/SIDA. En tant que praticiens<br />
du patrimoine en Ouganda, nous nous<br />
e<br />
9<br />
pas un acquis pour le classement de ces biens sur la Liste du patrimoine<br />
mondial.<br />
Elle enclenche plutôt un processus qui nécessite pour son aboutissement,<br />
en dehors des ressources humaines et financières, l'implication et la<br />
synergie entre :<br />
- les ministères concernés dans la gestion et la mise en valeur du<br />
patrimoine culturel et immobilier ;<br />
- les autorités locales et régionales ;<br />
- les communautés locales ;<br />
- les ONG et associations ;<br />
- les universitaires et les autres partenaires intéressés.<br />
Puissent l'ICCROM, le Centre du Patrimoine Mondial de l'Unesco et tous leurs<br />
partenaires trouver ici les remerciements du Ministère de la Culture et des<br />
Arts du Congo pour l'intérêt et le soutien qu'ils apportent à nos pays pour la<br />
protection et la mise en valeur du patrimoine culturel.<br />
LOUIS-MARIE PANDZOU<br />
MUSÉE NATIONAL<br />
CONGO-BRAZZAVILLE<br />
cours à Mombasa<br />
sommes prononcés en faveur de bonnes pratiques culturelles qui peuvent aider à réduire la<br />
contamination par le VIH/SIDA telle que la circoncision.<br />
Depuis que j'ai quitté Mombasa, je me suis beaucoup servie de mes acquis de la formation dans<br />
différentes activités du patrimoine, par exemple dans la documentation de l'exposition sur les<br />
Grands Singes de 2008 au Musée de Kampala. J'ai contribué, de façon continue dans la<br />
planification de la gestion des tombes Kasubi et de celle des autres sites du patrimoine du pays.<br />
Je peux dire avec assurance que cette formation m'a été bénéfique.<br />
SARAH MUSALIZI<br />
DÉPARTEMENT DES MUSÉES ET MONUMENTS<br />
OUGANDA
18<br />
Africa 2009<br />
Nouvelles ...<br />
du patrimoine mondial<br />
endant la 32e session du Comité du<br />
patrimoine mondial qui a eu lieu à Québec au<br />
PCanada du 2 au 10juillet 2008, 19 nouveaux<br />
biens culturels et 8 sites naturels ont été inscrits<br />
sur la Liste du patrimoine mondial dont 2 situés en<br />
Afrique, à savoir :<br />
Forêts sacrées Kayas des Mijikenda (Kenya)<br />
Sur les 200 km de long de la province de la côte du<br />
Kenya s'étendent essentiellement sur de petites<br />
collines, dix sites distinct densément boises, dont<br />
les tailles varient de 30 a 300 hectares et où l'on<br />
trouve les vestiges des villages fortifiés du peuple<br />
Mijikenda.<br />
Les kayas créés à partir du XVIe siècle<br />
commencèrent à tomber en désuétude au XXe<br />
siècle, ils sont révérés aujourd'hui comme les<br />
conservatoires des croyances spirituelles du<br />
peuple Mijikenda et sont considérés comme les<br />
demeures sacrées des ancêtres.<br />
Les forêts autour des kayas ont été entretenues par<br />
la communauté Mijikenda pour protéger les tombes<br />
et les bosquets sacrés, et sont aujourd'hui les seuls<br />
vestiges de la forêt jadis immense qui couvrait les<br />
plaines côtières.<br />
Le site est inscrit en tant que témoignage unique<br />
d'une tradition culturelle et pour ses liens directs<br />
avec une tradition vivante.<br />
Paysage culturel du Morne (Ile Maurice)<br />
Le Paysage culturel du Morne est une montagne<br />
accidentée qui s'avance dans l'océan Indien au sudouest<br />
de l'île Maurice. Durant le XVIIIème siècle<br />
ainsi que les premières années du XIXème elle fut<br />
utilisée comme refuge par les esclaves en fuite, les<br />
marrons. Protégés par les versants abrupts de la<br />
montagne, quasi-inaccessibles et couverts de<br />
forêts, les esclaves évadés ont formé des petits<br />
peuplements dans des grottes et au sommet du<br />
Morne. La tradition orale autour des marrons a fait<br />
de cette montagne le symbole de la souffrance des<br />
esclaves, de leur lutte pour la liberté et de leur<br />
sacrifice ; des drames qui ont trouvé un écho jusque<br />
dans les pays d'où venaient les esclaves : le<br />
continent africain, Madagascar, l'Inde et le sud-est<br />
de l'Asie. L'île de Maurice, une grande escale du<br />
commerce des esclaves, a même été connue<br />
comme la « République des marrons » à cause du<br />
nombre important d'esclaves échappés qui se sont<br />
installés dans la montagne. Le paysage culturel du<br />
Morne est un témoignage exceptionnel du<br />
marronnage ou de la résistance à l'esclavage en ce<br />
sens que la montagne a été utilisée comme une<br />
forteresse pour abriter les esclaves en fuite.<br />
Au cours de la même session, le Comité a discuté<br />
des exercices des rapports périodiques, dont ceux<br />
concernant l'Afrique. La réalisation du premier<br />
cycle de soumission des rapports périodiques a<br />
abouti à la collecte d'une importante somme<br />
d'information sur l'avancement de la mise en œuvre<br />
de la Convention du patrimoine mondial ainsi que<br />
sur l'état de conservation des biens inscrits sur la<br />
Liste du patrimoine mondial. Il est important de<br />
rappeler que l'exercice de soumission de rapports<br />
périodiques joue un rôle important d'actualisation<br />
en fournissant des informations à jour sur les biens<br />
du patrimoine mondial, afin d'enregistrer les<br />
changements des conditions et de l'état de<br />
conservation des biens.<br />
Concernant la préparation du prochain cycle de<br />
suivi périodique, 2009 a été l'année choisie pour<br />
lancer le processus dans la région Afrique, lors de<br />
la 33e session du Comité du patrimoine mondial qui<br />
se tiendra à Séville (Espagne) en juin 2009. La<br />
présentation du rapport final est prévue pour<br />
2011, lequel devra englober tous les biens inscrits<br />
de 1975 à 2008.<br />
Les résultats du premier cycle de rapport<br />
périodiques pour l'Afrique ont révélé que des<br />
efforts devaient être réalisés afin de renforcer les<br />
capacités des Etats parties en ce qui concerne la<br />
Section II du questionnaire, dans la mesure ou de<br />
nombreux biens nécessitent des modifications de<br />
délimitation, des changements de noms et, dans<br />
certains cas, la révision des critères ou de nouvelles<br />
Déclarations de valeur universelle exceptionnelle.<br />
Les objectifs du prochain cycle de soumission de<br />
rapports périodiques devront être définis afin de<br />
veiller à ce qu'ils correspondent aux attentes<br />
spécifiques du Comité du patrimoine mondial, à<br />
savoir un bon état de conservation. La phase de<br />
préparation du second cycle pour l'Afrique sera<br />
facilitée par l'inventaire rétrospectif qui sera<br />
entrepris pour cette région en 2008. Les résultats<br />
détermineront la quantité d'information qui devra<br />
être fournie par les Etats parties et constituera<br />
également une première indication du nombre de<br />
biens dont la Déclaration de valeur universelle<br />
exceptionnelle nécessite une révision.<br />
Comme préalable au rapport périodique il sera<br />
important de s'assurer que tous les biens<br />
possèdent une Déclaration de valeur universelle<br />
exceptionnelle. Pour cela le Comité a instamment<br />
prié les Etats parties dont les biens sont concernés<br />
par cet exercice, de préparer les déclarations de<br />
valeur universelle exceptionnelle manquantes<br />
avant le lancement du second cycle de rapport<br />
périodique dans leur région en 2009. A ce titre,<br />
l'inventaire rétrospectif conduit par le Centre du<br />
patrimoine mondial révèle que sur la totalité des 76<br />
biens de la région Afrique, seuls 6 biens possèdent<br />
une Déclaration de valeur univer selle<br />
exceptionnelle, 27 une Déclaration de valeur, et 43<br />
ne possèdent ni Déclaration de valeur, ni<br />
Déclaration de valeur universelle exceptionnelle.<br />
Au total donc, 25 Etats parties seraient concernés<br />
par la préparation des projets de Déclaration de<br />
valeur universelle exceptionnelle devant être<br />
approuvés par le Comité.<br />
L'ensemble des documents de la 32e session du<br />
Comité du patrimoine mondial sont disponible sur le<br />
lien internet :<br />
http://whc.unesco.org/archive/2008/whc08-32com-11Af.doc<br />
DIOR DELAVEILLE-MACKONGO<br />
UNITÉ AFRIQUE<br />
CENTRE DU PATRIMOINE MONDIAL, UNESCO
o<br />
Newsletter N 8<br />
19<br />
News from...<br />
Nouvelles ...<br />
fonds du patrimoine mondial pour l'Afrique<br />
e Fonds du patrimoine mondial pour l'Afrique (FPMA) a été lancé en<br />
L2006 avec pour objectif principal l'amélioration de la préservation, la<br />
protection et la gestion du patrimoine naturel et culturel de l'Afrique.<br />
Pendant sa première année d'activité, le Fonds a mis en place un cadre de<br />
fonctionnement et des stratégies de mise en œuvre pour renforcer sa<br />
structure tout en jouant le rôle d'un centre d'information: Beaucoup<br />
d'états membres demandent des renseignements auprès du Secrétariat<br />
du Fonds sur des questions relatives à la liste<br />
et à la gestion du patrimoine mondial.<br />
Le bureau du FPMA se trouve dans les<br />
locaux de Development Bank of<br />
Southern Africa (DBSA) à Midrand, en Afrique du sud. Actuellement il<br />
dispose d'une équipe de 3 personnes: le Directeur, l'Assistant Technique et<br />
l'Assistant Administratif. Le soutien logistique est fourni par le Département<br />
des Arts et de la Culture et par la DBSA.<br />
Une autre activité stratégique est de consolider la caisse de dotation.<br />
L'objectif principal est de réunir 20 millions de Dollars américains en cinq<br />
ans afin d'avoir une caisse autonome. Plusieurs réunions avec la DBSA et le<br />
Département d'Arts et Culture de l'Afrique du Sud ont eu lieu dans le but de<br />
réunir des fonds. En juillet 2007, 1.300 000 Dollars américains avaient été<br />
réunis et à la fin de juillet 2008, la somme totale réunie pour Le FPMA, y<br />
compris les coûts opérationnels s'élevait à 6 millions de Dollars américains.<br />
Des outils promotionnels (en français et en anglais) ont été conçus pour<br />
aider dans la collecte des fonds : papiers à en-tête et des cartes de visite,<br />
des brochures et des posters et un site Web - www.awhf.net. Ils seront aussi<br />
traduits en arabe. Un atelier pour discuter sur ces outils et l'image de<br />
marque a été tenu fin janvier 2008. Des formulaires de demande et des<br />
lignes directrices pour donner accès aux fonds aux états membres de<br />
l'Afrique ont été conçus et distribués.<br />
Le Fonds a commencé à mettre en œuvre quelques projets qui ont reçu une<br />
approbation en mars 2007 de la part du conseil d'administration du FPMA à<br />
Paris. Ceux-ci comprennent: la mise à jour de la Liste Indicative pour le<br />
Mozambique; le dossier de sélection pour les Ruines de Mbaza Kongo en<br />
Angola; le dossier de sélection pour l'île de Merowe au Soudan et la<br />
construction d'une Liste Indicative au Lesotho. La mise à jour de la Liste<br />
Indicative au Mozambique a été accomplie en juin 2008.<br />
Un Mémorandum d'Entente a été signé avec le Kenya pour aider à la<br />
sélection des forêts sacrées de Kaya et une somme de 5.000 Dollars<br />
américains a été octroyée en avril 2007. Depuis, le site a été nommé à la<br />
Liste du patrimoine mondial. On a fait aussi des contacts en ce qui concerne<br />
les dossiers de sélection de Loropeni (au Burkina-Faso) et la vieille ville<br />
d'Agadez (au Niger) et le Fonds va chercher à terminer ces projets.<br />
On a tenu plusieurs réunions dans le but d'élargir la coopération entre le<br />
FPMA et ses détenteurs d'enjeux principaux tels les bureaux d'IUCN, ICROM,<br />
UNESCO en Afrique, la Fondation du patrimoine mondial nordique et l'Ecole<br />
du Patrimoine Africain (EPA) et le CHDA<br />
Une réunion de représentation a été tenue à Abuja, au Nigeria, du 24 au 25<br />
avril 2008. Celle-ci a montré la viabilité du FPMA comme un outil de soutenir<br />
l'identification et la préservation des sites du patrimoine mondial en<br />
Afrique, et d'encourager le renforcement des capacités et la sensibilisation.<br />
Le FPMA développe aussi des cadres pour ses opérations, surtout pendant<br />
les premières trois à cinq années: la communication et la mobilisation des<br />
ressources, les documentations sur le programme d'activité et le cadre<br />
d'utilisation.<br />
WEBBER NDORO<br />
FONDS DU PATRIMOINE MONDIAL POUR L'AFRIQUE
20<br />
... across Africa<br />
Activités 2008<br />
10ÈME COURS RÉGIONAL<br />
Projet Cadre<br />
Africa 2009<br />
“LA PRÉSERVATION ET LA GESTION DU PATRIMOINE CULTUREL<br />
IMMOBILIER EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE”<br />
1 Septembre - 21 Novembre 2008<br />
La méthode d'enseignement va emprunter le même format que les formations préalables qui ont<br />
eu lieu à Mombasa et à Porto Novo, en prenant compte de la<br />
nécessité de renforcer un certain nombre de modules. Le<br />
10ème cours se montre remarquable dans la mesure où il est le<br />
dernier pour les pays francophones, avec pour thème central «<br />
l'eau et le patrimoine ». Le site d'étude où se fait l'exercice du<br />
plan de gestion s'appelle Aguegue, c'est une zone lagunaire<br />
près de Porto-Novo. La collectivité locale, les décideurs<br />
politiques et la Direction du Patrimoine Culturel du Bénin seront<br />
impliqués dans la planification du processus de gestion.<br />
10ÈME SÉMINAIRE DES DIRECTEURS RÉGIONAUX<br />
17 - 21 novembre 2008<br />
Cette année, le séminaire se fera en collaboration avec le projet Africités sous l'égide de la<br />
Convention France-UNESCO pour les pays francophones d'Afrique. Le séminaire aura pour<br />
thème « Le Patrimoine et la Décentralisation » et accueillera 30 maires du Bénin et du Togo.<br />
L'ensemble de la coordination du séminaire sera assuré par l'EPA.<br />
9ÈME SÉMINAIRE THEMATIQUE<br />
8 - 12 Septembre 2008, Accra, Ghana<br />
Cet atelier a abordé la question des “aspects immatériels des sites du patrimoine sacrés” avec la<br />
participation de 17 intervenants venus de 12 pays. L'atelier a été organisé par le CHDA en<br />
collaboration avec le conseil chargé des musées et monuments ghanéens, le Ghana Museums<br />
and Monuments Board (GMMB). L'atelier a permis de formuler des recommandations sur<br />
l'identification des sites sacrés africains, leurs typologies et leur gestion et la relation entre<br />
l'immatériel et l'intangible ainsi que d'aborder les procédures et les processus de recherche,<br />
d'inventaire et de documentation de ces aspects intangibles. Des appels ont été lancés pour une<br />
collaboration rapprochée entre les gestionnaires du patrimoine de ces sites et les collectivités<br />
qui en font usage à des fins sacrées.<br />
6ÈME COURS TECHNIQUE RÉGIONAL<br />
20 Octobre – 14 Novembre 2008, Kareima, Soudan<br />
Organisé par le CHDA et la National Corporation for Antiquities and Museums du Soudan,ce cours<br />
aura comme thématique l'utilisation de l'évaluation d'impact en tant qu'outil de gestion des sites<br />
du patrimoine. Il y aura 17 intervenants venus de 9 pays. Le cours se focalisera sur deux<br />
domaines principaux, une partie de présentation théorique des évaluations d'impact, la<br />
présentation d'études de cas des meilleures pratiques dans des évaluations d'impact ainsi que<br />
des cadres juridiques qui gouvernent l'évaluation d'impact dans de différents pays. Les<br />
intervenants recevront par la suite un exercice pratique pour effectuer une évaluation d'impact<br />
sur le site de Merowe à Kareima où l'on construit actuellement un barrage dans une zone<br />
regorgeant d'un patrimoine riche et diverse. Le Gouvernement soudanais a contribué de façon<br />
généreuse à la mise en application du cours.<br />
SÉMINAIRE RÉGIONAL SPÉCIAL PORTENT SUR “LES DÉFIS DU PATRIMOINE CULTUREL ET LA<br />
RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ”<br />
Un séminaire régional spécial et bilingue ayant comme thématique “les défis du patrimoine culturel et la réduction de la pauvreté » se tiendra<br />
fin novembre 2008 à São Tomé et Principe. L'attention du séminaire se portera principalement sur comment le patrimoine culturel peut<br />
contribuer directement à la réduction de la pauvreté en tant que ressource dont les professionnels de la culture et les communautés locales<br />
peuvent se servir pour générer des revenus, créer des emplois et en fin de compte améliorer les conditions de vie au niveau national. Le<br />
séminaire sera organisé et coordonné par l'EPA en coordination avec la Direction de la culture du pays d'accueil.
o<br />
Newsletter N 8<br />
Projets Situés<br />
CONGO-BRAZZAVILLE: DOCUMENTATION<br />
DU DOMAINE ROYAL DE MBÉ,PAYSAGE<br />
CULTUREL, PHASE II<br />
Mbé est la<br />
résidence du<br />
Makoko, le Roi<br />
des Batéké.<br />
M b é e s t<br />
demeuré la<br />
capitale de ce<br />
r o y a u m e<br />
depuis le VXIIIè<br />
s i è c l e . L e<br />
domaine Royal<br />
de Téké est un<br />
paysage culturel exceptionnel qui témoigne de l'interaction des<br />
communautés africaines avec leur environnement. L'objectif principal<br />
de ce projet est d'analyser le site en vue de publier des documents<br />
promotionnels pour une meilleure reconnaissance tant au niveau<br />
national que régional de ce paysage culturel qui a joué et continue à<br />
jouer un rôle important dans l'histoire africaine. La première phase qui<br />
a été entreprise en 2007 a permis à documenter les aspects matériels<br />
et immatériels du site. La deuxième phase sera utilisée pour préparer<br />
la littérature promotionnelle basée sur la documentation collectée.<br />
MADAGASCAR: PALAIS ANDAFIAVARATRA,<br />
ANTANANARIVO L'ENTRETIEN ET TRAVAIL<br />
D'URGENCE,PHASE II<br />
Le Palais d'Andafiavaratra<br />
est l'ancienne résidence<br />
de Rainilaiarivony qui fut<br />
le tout premier premier<br />
ministre de Madagascar.<br />
L e p a l a i s a b r i t e<br />
aujourd'hui les bureaux de<br />
la Direction du Patrimoine<br />
Culturel ainsi que le peu<br />
d'objets précieux que l'on<br />
a sauvé du musée suite à<br />
l'incendie qui a consumé<br />
Rova (le palais de la<br />
reine). Le projet a été<br />
organisé en deux phases,<br />
l a p r e m i è r e é t a n t<br />
l'entreprise de toutes les<br />
activités préliminaires nécessaires pour les travaux de conservation<br />
(la documentation, la consultation etc.). La seconde phase a concerné<br />
la mise en œuvre des travaux de conservation proposés. L'entretien et<br />
les travaux d'urgence sur le palais s'effectueront en collaboration avec<br />
les sapeurs-pompiers. Le projet comprendra : 1) la mise en place d'un<br />
accès permettant d'accéder au dôme et aux toits pour faciliter leur<br />
entretien, 2) formation du personnel de la DPC pour un accès sécurisé<br />
au toit. Le projet est à mettre en œuvre en novembre 2008.<br />
S O U D A N: L A C O N S E R V A T I O N E T L A<br />
FORMATION SUR L'ÎLE DE SAI ,PHASE II<br />
RÉPUBLIQUE CENTRE AFRICAINE: TRAVAUX DE<br />
RESTAURATION PARTIELLE SUR LA MAISON DE<br />
LA CULTURE,PHASE II<br />
OUGANDA: L' EVALUATION DE LA GESTION<br />
DES TOMBES DE KASUBI<br />
Activités 2008<br />
L'île de Sai est située<br />
e n v i r o n 8 0 0<br />
kilomètres au nordouest<br />
de Khartoum.<br />
Elle longe le bord<br />
ouest du Nil et<br />
s'étend sur plus de<br />
12 kilomètres et 5,5<br />
kilomètres d'est en<br />
ouest. L'île de Sai est considérée comme l'un des sites archéologiques<br />
les plus importants du Soudan dans la mesure où elle fournit une vue<br />
d'ensemble de l'histoire du Soudan. L'objectif principal de la première<br />
partie de ce Projet Situé était de faire une évaluation du site et d'établir<br />
une proposition pour une activité de formation « sur le tas ». La phase<br />
suivante a en principe pour cible une formation portant sur les<br />
questions liées à la conservation préventive, à la planification et à la<br />
gestion ainsi qu'à des bonnes pratiques pour l'entretien de l'île de Sai<br />
par le biais de la formation et de collaboration avec d'autres institutions<br />
se trouvant sur le site. La mise en œuvre du projet se fera pendant le<br />
dernier trimestre de 2008.<br />
Le projet a pour<br />
objectif de faire<br />
r e s t a u r e r u n<br />
bâtiment colonial<br />
p o u r e n f i n l e<br />
transformer en un<br />
bureau qui abrite<br />
l'organisme chargé<br />
d u p a t r i m o i n e<br />
culturel. Il servira<br />
également de projet<br />
pilote pour d'autres restaurations qui seront effectuées dans la région<br />
(listées sur la Liste Indicative du pays). Le projet s'organise en trois<br />
phases: la première (en 2007) avait pour objectif d'évaluer l'état de la<br />
préservation du bâtiment et de préparer les recommandations et les<br />
spécificités techniques, la deuxième phase (2008) ayant comme but de<br />
restaurer en partie le bâtiment et la troisième phase (2009) achever les<br />
travaux. La description de projet et le budget ont été faits. La mise en<br />
œuvre débutera avant octobre 2008.<br />
L'objectif du projet est d'évaluer la mise en oeuvre du plan antérieur de<br />
gestion du site et ensuite de préparer un nouveau plan. Le projet se<br />
déroulera sur une période de deux ans et il est actuellement en phase<br />
de mise en application.<br />
... across Africa<br />
21
22<br />
Activités 2008<br />
Projets régionaux<br />
Projets Situés<br />
TANZANIE: LA ROUTE DES ESCLAVES<br />
L'objectif de l'atelier régional sur le traçage des Routes des Esclaves et<br />
d'Ivoire en Afrique de l'Est-Tanzanie était de rassembler les<br />
intervenants internationaux pour débattre les résultats du projet de la<br />
Route des Esclaves. La Section des Antiquités du Ministère des<br />
Ressources Naturelles et du Tourisme de la Tanzanie en a assuré la<br />
coordination. Cet atelier qui a vu la participation du Conseil suédois du<br />
Patrimoine national (la Swedish National Heritage Board) s'est tenu en<br />
février 2008 et a vu la remise du rapport du projet.<br />
Africa 2009<br />
Z A M B I E : L E S P L A I N E S E T L E S Z O N E S<br />
M A R É C A G E U S E S D E B A R O T S E - L A<br />
DOCUMENTATION, PHASE II<br />
La Commission nationale de la préservation du patrimoine, la (NHCC) a<br />
reçu un financement du programme Africa 2009 pour une étude de<br />
reconnaissance du paysage de Barotse. L'objectif final de cet exercice<br />
est de nominer le site pour son inclusion dans la Liste du Patrimoine<br />
Mondial en tant que Paysage Culturel. Pendant plus de deux siècles,<br />
les populations locales ont utilisé ce lieu pour des pratiques sociales<br />
ainsi que des festivités (la cérémonie de Kuomboka). Le Barotse est<br />
une expression des activités de la communauté locale, des relations<br />
sociales et des croyances religieuses. Il sert également de sanctuaire<br />
pour la riche faune et flore qui a toujours constitué le fondement de la<br />
durabilité de la communauté et fait partie d'une des zones<br />
marécageuses répertoriées dans la convention de Ramsar. Le projet a<br />
pour objectif de mettre en place un processus de nomination des<br />
plaines inondables et des zones marécageuses sur la Liste du<br />
Patrimoine Mondial en tant que paysage culturel. Après ce qui fut une<br />
mise en œuvre lors de la première phase réussie en 2007, la<br />
prochaine phase qui couvrira la période allant d'octobre 2008 à mai<br />
2009 servira à apprécier pleinement l'importance de la cérémonie<br />
annuelle de Kuomboka.<br />
ZIMBABWE: STRUCTURES DE PIERRE SÈCHE<br />
Le projet régional portant sur “l'Evaluation des mécanismes de suivi<br />
pour les structures en pierre sèche » a vu le jour en 2007 au Zimbabwe.<br />
La coordination du projet est assurée par le National Museum and<br />
Monuments du Zimbabwe (le NMMZ). Les objectifs principaux de ce<br />
projet sont l'évaluation de l'efficacité du système de suivi actuellement<br />
en place au Grand Zimbabwe, la formation des curateurs et<br />
professionnels de la conservation aux différentes méthodes de suivi<br />
ainsi que la mise en place des systèmes de suivi pour des murs en pierre<br />
sèche de la sous-région. C'est la conséquence d'un certain nombre<br />
d'ateliers et de séminaires sur la gestion et la préservation des murs en<br />
pierre sèche. Ce projet est le résultat de la prise de conscience du fait<br />
que les problèmes lies à ce type de patrimoine ne peuvent être<br />
correctement abordés qu'en adoptant une approche holistique au<br />
niveau régional où les différents professionnels peuvent échanger et<br />
collaborer. Le Site du Patrimoine Mondial du Grand Zimbabwe a été le<br />
pionnier des méthodes de suivi sur les murs en pierre sèche. Le projet<br />
a pris fin en mars 2008.<br />
BENIN: JARDIN DES PLANTES ET DE LA NATURE,<br />
PORTO NOVO<br />
Après des retards occasionnés par des circonstances inévitables au<br />
départ, la deuxième phase a finalement été lancée début 2008 et son<br />
aboutissement est prévu pour en fin d'année. La deuxième phase est un<br />
suivi des travaux effectués pendant la première phase de mise en<br />
œuvre en 2006. Le but du projet est d'améliorer la « visibilité » du Jardin<br />
des Plantes et de la Nature ainsi que l'actuelle présentation du site.<br />
Pour atteindre ce but la production d'un guide est nécessaire, ainsi que<br />
des activités de recherche permettant de constituer une base de<br />
données accessible, la réhabilitation du « parc des juniors », la mise en<br />
place d'une meilleure signalisation dans le site ainsi que la publicité<br />
dans les journaux.<br />
LESOTHO:<br />
AMÉLIORATION DU SYSTÈME DE<br />
DOCUMENTATION ET L'ENTREPRISE D'UNE ÉTUDE<br />
ÈRE<br />
DE LIGNE DE BASE, 1 PHASE<br />
Le projet avait pour objectif la réalisation d'une étude et l'amélioration<br />
du système de documentation au Lesotho. Il servira également à<br />
sensibiliser les agents du patrimoine et les décideurs au Lesotho. Ce<br />
projet régional sous la coordination du CHDA avec l'appui du CRATerre-<br />
ENSAG et la collaboration du Ministère du Tourisme, de l'Environnement<br />
et de la Culture du Lesotho (MTEC) ainsi que de quatre professionnels<br />
africains, s'est déroulé en août 2008.<br />
S É N É G A L :<br />
P A Y S A G E C U L T U R E L S I N E<br />
SALOUM,PLAN DE GESTION<br />
L'objectif du projet est de préparer un plan de gestion pour soumettre le<br />
site sur la Liste du Patrimoine Mondial. Ce projet régional comprend<br />
l'implication d'un professionnel de la Gambie. Le projet a vu une mise en<br />
application réussie en juillet 2008 et le rapport est dans sa dernière<br />
étape.
o<br />
Newsletter N 8<br />
Activités 2008<br />
23<br />
Projet en cours de preparation<br />
MOZAMBIQUE: PLAN DE GESTION DE L'ÎLE DU<br />
MOZAMBIQUE<br />
Le projet a pour but de préparer un plan de gestion pour l'île de<br />
Mozambique. Un retard est du en particulier aux nombre élevés de<br />
partenaires qui sont prêts à contribuer au projet (UNESCO,<br />
Maputo/National Institution / Africa 2009 / Fonds du patrimoine<br />
mondial pour l'Afrique).<br />
D'autres projets<br />
BOURSE D'ÉTUDES TEREBA TOGOLA<br />
Un ancien intervenant venu de la Zambie et bénéficiaire d'une<br />
bourse d'un an en 2007 a vu sa bourse prolongée cette année afin<br />
de lui permettre de terminer son deuxième cycle d'études supérieurs<br />
en Gestion du Patrimoine à l'Université de Zimbabwe à Harare.<br />
La 10ème Conférence Internationale sur “l'étude et la conservation<br />
du Patrimoine architectural en terre” a été organisée par le Getty<br />
Conservation Institute et le Ministère de la Culture du Mali en<br />
collaboration avec Africa 2009, l'ICCROM, CRATerre-ENSAG et le<br />
Centre du Patrimoine Mondial (WHC) sous l'égide d'ICOMOS. La<br />
conférence s'est tenu à Bamako, au Mali, du 1 au 5 février 2008 avec<br />
comme objectif d'échanger et de débattre au sujet des défis de la<br />
préservation et de la gestion de l'architecture en terre dans le<br />
monde et en particulier en Afrique. Six professionnels africains<br />
venant de Zimbabwe, de l'Ouganda, du Congo, du Kenya et de<br />
l'Afrique du Sud ont reçu du soutien ce qui leur a permis d'assister à<br />
la conférence.<br />
ACTIVITÉS DE RECHERCHE<br />
On a progressé dans la préparation d'un Guide sur les cadres<br />
Juridiques (français en anglais) qui en est à sa phase finale et pourrait<br />
être publié d'ici décembre 2008 ou début 2009. Il y a eu des retards<br />
dus à la nature complexe du travail de rédaction du texte. Deux<br />
nouvelles personnes ressource ont rejoint l'équipe de rédaction de la<br />
version française du Guide.
Results<br />
1999<br />
2008<br />
Résultats<br />
3 3<br />
1<br />
7 2<br />
6 7 3 9 2<br />
3 4 2 4<br />
7 10 3 12 2<br />
5 3 4 8 2<br />
6 6 4<br />
8<br />
1<br />
5 4 4 10 2<br />
2 2 5 3<br />
5 1 5 8 1<br />
5 2<br />
1<br />
7<br />
Publication annuelle du programme Africa 2009 sous la direction du comité de pilotage: Emeline Raharimanana (Magadascar), Idriss Hassan (Soudan), Donald Chikumbi (Zambie), Momodou Joof (la Gambie), Alfred Lambert Bonezoui (Republique<br />
Centreafricain) Hamady Bocoum (Sénégal), Bakonirina Rakotomamonjy (CRATerre-ENSAG), Lazare Eloundou (CPM), Baba Keita (ICCROM), Gerard Tognimassou (EPA), Mubiana Luhila (CHDA). Edité par: Lassina Simpore (Burkina Faso) et Cecilene Muller<br />
(Afrique du Sud). Coordination: Ishanlosen Odiaua (CHDA). Conception graphique et impression: Rodwell Publishing, Mombasa. Tirages: 3 000 exemplaires bilingue. Depot legal: Octobre 2008 ISSN 1630-6988<br />
2<br />
Cape<br />
Verde<br />
1 1<br />
1<br />
2 3<br />
Séminaire<br />
6 4 3 10<br />
7 6 1 12 2<br />
Cours régional<br />
Thématique<br />
Cours Technique<br />
Séminaire des directeurs<br />
Projet Situé<br />
4 4 3 8 2<br />
Pour plus d'information consultez:<br />
www.iccrom.org/africa2009/home.asp<br />
ou contactez le secrétariat d'Africa 2009 a :<br />
ICCROM – Via di San Michele 13<br />
00153 Rome, Italy<br />
Tel: (+39-06) 585 53 314<br />
Fax: (+39-06) 585 53 349<br />
Email: africa2009@iccrom.org<br />
Les partenaires opérationnels du programme sont: les<br />
organisations du patrimoine culturel africain, l'ICCROM, le<br />
Centre du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, CRATerre-ENSAG,<br />
EPA et CHDA.<br />
Les partenaires financiers pour le Projet Cadre sont: le<br />
Swedish International Development Agency (Sida), la<br />
Direction du Patrimoine de Suède, le Ministère des Affaires<br />
Etrangères Finlandais, le Ministère des Affaires Etrangères<br />
10 4 5 14 1<br />
Regional Courses<br />
Thematic Seminar<br />
Technical Courses<br />
Directors Seminar<br />
Projet Situe<br />
7 13 4 12 3<br />
Partenaires Africa 2009<br />
1 1 1<br />
6 1<br />
5<br />
5<br />
3 3<br />
2<br />
9<br />
5<br />
2<br />
3<br />
11<br />
1<br />
5<br />
1 2<br />
6 5 5 12<br />
Italien, le Ministère des Affaires Etrangères Norvégien, le<br />
Comité du Patrimoine Mondial de l'UNESCO, et l'ICCROM.<br />
En plus de financements en provenance du Projet Cadre, les<br />
Projets situes sont financés au cas par cas: le Comité du<br />
Patrimoine Mondial, des apports des ambassades de<br />
differents pays, la convention France-UNESCO, le World<br />
Monuments Fund, et la contribution des institutions locales et<br />
nationales.<br />
3<br />
5 3 4 9 1<br />
6 9 7 11 1<br />
3 4 2 4<br />
7 11 5 11 1<br />
5 6 7 8 1<br />
7 11 6<br />
8<br />
5 3 3<br />
11<br />
2<br />
1<br />
3 2 7<br />
10 8 5 14 1<br />
2 2 2 3<br />
5 2 3 8 1<br />
Partners<br />
Current operational partners in the programme include<br />
African Cultural Heritage Organisations, ICCROM, UNESCO<br />
World Heritage Centre, CRATerre-ENSAG, EPA and CHDA.<br />
Financial partners for the Projet Cadre include Swedish<br />
International Development Agency (Sida), The Swedish<br />
National Heritage Board, Ministry of Foreign Affair of<br />
Finland, Ministry of Foreign Affair of Italy, Ministry of Foreign<br />
11 6 5 19 1<br />
5 3 2<br />
8<br />
5 5 1 6<br />
1<br />
4 3<br />
Zanzibar<br />
5 3 2 9<br />
4 3 3 4<br />
Comoros<br />
3 3 3 8<br />
6 4 5 11<br />
1<br />
3 1 4<br />
Seychelles<br />
3 1<br />
Mauritius<br />
For further information consult:<br />
www.iccrom.org/africa2009/home.asp<br />
or contact the Africa 2009 secretariat at:<br />
ICCROM – Via di San Michele 13<br />
00153 Rome, Italy<br />
Tel: (+39-06) 585 53 314<br />
Fax: (+39-06) 585 53 349<br />
Email: africa2009@iccrom.org<br />
Africa 2009<br />
Affair of Norway, UNESCO World Heritage Committee, and<br />
ICCROM<br />
Funding for Projets Situés is made available from the Projet<br />
Cadre and from contributions on a case-by-case basis by the<br />
World Heritage Committee, Embassies in individual countries,<br />
the France-UNESCO Convention, the World Monuments Fund,<br />
and national heritage organisations.<br />
An annual publication of the Africa 2009 Programme under the guidance of the steering committee: Donald Chikumbi (Zambia), Idriss Hassan (Sudan), Momodou Joof (The Gambia), Emeline Raharimanana (Madagascar - Chairperson), Alfred Lambert<br />
Bonezoui (Central African Republic), Hamady Bocoum (Senegal), Bako Rakotomamonjy (CRATerre-ENSAG), Lazare Eloundou (UNESCO –WHC), Baba Keita (ICCROM), Gerard Tognimassou (EPA), Mubiana Luhila (CHDA). Edited by: Lassina Simpore (Burkina<br />
Faso) and Cecilene Muller (South Africa). Coordination: Ishanlosen Odiaua (CHDA). Graphic design and layout: Rodwell Press Ltd, Mombasa. Print Run: 3,000 Bilingual copies. Date of printing: October 2008. ISSN 1630-6996<br />
CHDA
2<br />
2 2 2 2<br />
2<br />
2<br />
2<br />
2<br />
2<br />
RC - Regional Courses<br />
TS - Thematic Seminar<br />
per country<br />
TC - Technical Courses<br />
DS - Directors Seminar<br />
PS - Projet Situe
Congo<br />
Ruwenzori Mtns.<br />
Serengeti Plain<br />
Regional courses<br />
Num<br />
ber<br />
of<br />
activi<br />
ties<br />
host<br />
Total/countr<br />
Tropic of Cancer<br />
Tibesti Massif<br />
Mauritania Mali<br />
20°<br />
Port Sudan<br />
Nouakchott<br />
SAHARA<br />
Faya- Largeau<br />
Senegal<br />
Tombouctou<br />
Dakar<br />
Niger<br />
Khartoum Äsmera<br />
The Gambia Burkina Faso<br />
Chad<br />
Eritrea<br />
Banjul<br />
Niamey<br />
Lake Chad Mara Mtns. Sudan<br />
Lake Tana<br />
Gulf of Aden<br />
Bissau<br />
Al Fäshir<br />
Ouagadougou<br />
Kano<br />
N'Djamena<br />
Djibouti<br />
Guinea<br />
Ethiopian Highlands<br />
Conakry<br />
Benin<br />
Togo<br />
Nigeria<br />
Addis Ababa Somalia<br />
Freetown Côte D'Ivoire<br />
Porto- Novo<br />
Guinea Bissau<br />
Ghana<br />
Central African Republic<br />
Monrovia<br />
Lagos<br />
Ethiopia<br />
Abidjan Accra Lomé<br />
Cameroon<br />
Jübä<br />
Sierra Leone<br />
Cameroon Mt. Bangui<br />
Lake Turkana<br />
Liberia<br />
Malabo<br />
Yaoundé<br />
Equatorial Guinea<br />
Lake Albert Uganda<br />
Gulf of Guinea<br />
Mogadishu<br />
Kisangani<br />
Kenya<br />
Saõ Tomé<br />
Libreville<br />
Congo Basin<br />
Kampala<br />
0°<br />
Congo<br />
Lake Victoria Mt. Kenya<br />
Nairobi<br />
Sao Tome & Principe Gabon<br />
Rwanda<br />
Kigali<br />
Mt. Kilimanjaro<br />
Brazzaville<br />
Zaire<br />
Bujumbura<br />
Mombasa<br />
Kinshasa<br />
Burundi<br />
Cabinda (Angola)<br />
Kalemie Tanzania<br />
Dar es Salaam<br />
Lake Tanganyika<br />
Ascension (St. Helena)<br />
Atlantic Ocean<br />
Luanda<br />
Seychelles<br />
Katanga Plateau<br />
Lake Malawi Mtwara<br />
Angola<br />
Comoros<br />
Lubumbashi<br />
Moroni Antsiranana<br />
Lobito Bíe Plateau<br />
Lilongwe<br />
Zambia<br />
Nacala<br />
Huíla Plateau<br />
Lusaka<br />
Malawi<br />
Eq u a t o r<br />
Tropic of Capricorn<br />
Djouf<br />
St. Helena (U. K.)<br />
I994 MAGELLAN GeographixSMSanta Barbara, CA 1-800-929-4MAP<br />
Countries<br />
Angola objective 21<br />
Bénin 4 10 Thematic seminars<br />
Botswana 5<br />
Burkina faso Countries 5<br />
Burundi Angola 5<br />
0<br />
Cameroon Bénin 5<br />
4<br />
Cap vert Botswana 0<br />
6<br />
Centrafrique Burkina faso 5 1 4<br />
Comores Burundi 4<br />
3<br />
Congo Brazzaville Cameroon 5<br />
5<br />
Côte d'Ivoire Cap vert 6<br />
0<br />
D. Republic of Congo Centrafrique 3<br />
3<br />
Equatorial Guinea Comores 1<br />
3<br />
Eritrea Congo Brazzaville 5<br />
3<br />
Ethiopia Côte d'Ivoire 5<br />
4<br />
Gabon D. Republic of 3Congo 4<br />
Gambia Equatorial Guinea 3<br />
0<br />
Ghana Eritrea 7<br />
2<br />
Guinea Ethiopia 6 1 5<br />
Kenya Gabon5 11<br />
3<br />
Lesotho Gambia 5<br />
3<br />
Liberia Ghana 2<br />
6<br />
Madagascar Guinea 6<br />
6<br />
Malawi Kenya 5<br />
6<br />
Mali Lesotho 7<br />
2<br />
Mauritania Liberia 3<br />
0<br />
Mauritius Madagascar 0<br />
4<br />
Mozambique Malawi 3<br />
3<br />
Namibia Mali 6 1 10<br />
Niger Mauritania 5 1 4<br />
Nigeria Mauritius 7<br />
3<br />
Rwanda Mozambique 3<br />
0<br />
Senegal Namibia 6<br />
5<br />
Seychelles Niger 3<br />
3<br />
Sierra Leone Nigeria 1 1 13<br />
South Africa Rwanda 6<br />
3<br />
Sudan Senegal 5 1 7<br />
Swaziland Seychelles 2<br />
0<br />
Tanzania Sierra Leone 10<br />
1<br />
Tchad South Africa 2<br />
9<br />
Togo Sudan 4<br />
1<br />
Uganda Swaziland 5<br />
2<br />
Zambia Tanzania 7<br />
8<br />
Zimbabwe Tchad 7<br />
2<br />
otal of participants per activities 9Total Togo of<br />
4<br />
participants Uganda 205<br />
3<br />
Zambia 2 11<br />
Niger<br />
Num<br />
ber<br />
of<br />
activ<br />
ities<br />
host<br />
Ahaagg r Mtns.<br />
Benue<br />
Total participation to regional seminar<br />
Lüderitz<br />
Namibia<br />
Windhoek<br />
Cape Town<br />
Al Jawf<br />
Great Namaland<br />
Harare<br />
Harare<br />
Okavanga Delta Zimbabwe<br />
Botswana<br />
Kalahari Desert<br />
Pretoria<br />
Johannesburg<br />
Maseru<br />
South Africa<br />
Gaborone<br />
Aswän<br />
Bulawayo<br />
Port Elizabeth<br />
Mbabane<br />
se r t<br />
Nile<br />
River<br />
Maputo<br />
Durban<br />
Lesotho<br />
R e d Se a<br />
Mozambique<br />
Beira<br />
Mozambique Channel<br />
Swaziland<br />
Indian Ocean<br />
Toliara<br />
Madagascar<br />
Antananarivo<br />
Indian Ocean<br />
20°<br />
Technical Courses<br />
Num<br />
ber<br />
of<br />
activi<br />
ties<br />
host<br />
Total/<br />
countr<br />
y<br />
Madeira (Portugal)<br />
0 Angola<br />
1 5 Bénin<br />
1 7 Botswana<br />
4 Burkina faso<br />
2 Burundi<br />
1 5 Cameroon<br />
2 Cap vert<br />
4 Centrafrique<br />
3 Comores<br />
3<br />
Congo Brazzaville<br />
3 Côte d'Ivoire<br />
2<br />
D. Republic of Congo<br />
1<br />
Equatorial Guinea<br />
1 Eritrea<br />
1 Ethiopia<br />
2 Gabon<br />
1 Gambia<br />
1 Ghana<br />
4 Guinea<br />
5 Kenya<br />
3 Lesotho<br />
0 Liberia<br />
1 5 Madagascar<br />
2 Malawi<br />
3 Mali<br />
2 Mauritania<br />
0 Mauritius<br />
2 Mozambique<br />
5 Namibia<br />
4 Niger<br />
4 Nigeria<br />
1 3 Rwanda<br />
3 Senegal<br />
1 Seychelles<br />
0 Sierra Leone<br />
1 7 South Africa<br />
5 Sudan<br />
2 Swaziland<br />
5 Tanzania<br />
5 Tchad<br />
3 Togo<br />
3 Uganda<br />
La’youn<br />
Equator<br />
Casablanca<br />
Canary Islands (Spain) Morocco<br />
Tindouf<br />
Western Sahara (Morocco)<br />
Trpo i c of Caip r corn<br />
Rabat<br />
Oran<br />
Tropic of<br />
Tripoli<br />
Luanda<br />
Lobito<br />
Windhoek<br />
Lüderitz<br />
Cape Town<br />
Banghäzï<br />
Al Jawf<br />
Alexandria<br />
20°<br />
Mauritania Mali<br />
Faya- Largeau<br />
Port Sudan<br />
Nouakchott<br />
Senegal<br />
Tombouctou Niger<br />
Dakar<br />
Eritrea<br />
Chad<br />
Khartoum Äsmera<br />
The Gambia Burkina Faso<br />
Banjul<br />
Niamey<br />
Lake Chad<br />
Sudan<br />
Gulf of Aden<br />
Bissau<br />
Al Fäshir<br />
Bamako Ouagadougou<br />
Kano<br />
N'Djamena<br />
Djibouti<br />
Guinea<br />
Conakry<br />
Benin<br />
Togo<br />
Nigeria<br />
Addis Ababa Somalia<br />
Freetown<br />
Côte D'Ivoire Porto- Novo<br />
Guinea Bissau<br />
Ghana<br />
Central African Republic<br />
Monrovia Accra<br />
Lagos<br />
Ethiopia<br />
Abidjan<br />
Cameroon<br />
Lomé<br />
Jübä<br />
Sierra Leone<br />
Bangui<br />
Liberia<br />
Malabo<br />
Equatorial Guinea<br />
Yaoundé<br />
Gulf of Guinea<br />
Uganda<br />
Mogadishu<br />
Kisangani<br />
Saõ Tomé<br />
Kenya<br />
Libreville<br />
Kampala<br />
0°<br />
Congo<br />
Gabon<br />
Nairobi<br />
Sao Tome & Principe<br />
Rwanda<br />
Zaire<br />
Kigali<br />
Brazzaville<br />
Burundi Bujumbura<br />
Mombasa<br />
Kinshasa<br />
Lake Tanganyika<br />
Niger<br />
Ascension (St. Helena)<br />
Atlantic Ocean<br />
St. Helena (U. K.)<br />
Algeria<br />
Cancer<br />
I993 MAGELLAN GeographixSMSanta Barbara, CA (800) 929-4MAP<br />
Tunisia<br />
Cabinda (Angola)<br />
Libya<br />
Angola<br />
Namibia<br />
Mediterranean Sea<br />
zaire<br />
Orange<br />
Gaborone<br />
Kalemie<br />
Lubumbashi<br />
Johannesburg<br />
Maseru<br />
Cairo<br />
Egypt<br />
Zambia<br />
Lusaka<br />
Botswana<br />
South Africa<br />
Aswän<br />
Bulawayo<br />
Durban<br />
Lesotho<br />
Port Elizabeth<br />
Nile<br />
Harare<br />
Zimbabwe<br />
Pretoria<br />
Tanzania<br />
Lilongwe<br />
Maputo<br />
R e d Se a<br />
Beira<br />
Mbabane<br />
Swaziland<br />
Lake Malawi<br />
Malawi<br />
Mozambique<br />
Directorseminar<br />
Num<br />
ber<br />
of<br />
activ<br />
ities<br />
host<br />
u e Ch<br />
ne<br />
an l<br />
zam biq Mo Dar es Salaam<br />
Mtwara<br />
Nacala<br />
Comoros<br />
Moroni<br />
Madagascar<br />
Toliara<br />
P e rsia nu G lf<br />
Seychelles<br />
Antsiranana<br />
Antananarivo<br />
20°<br />
Indian Ocean<br />
Total<br />
partici<br />
pation<br />
to<br />
direct<br />
or<br />
2<br />
5 14<br />
8<br />
10<br />
9<br />
9<br />
0<br />
9<br />
4<br />
11<br />
10<br />
4<br />
1<br />
7<br />
6<br />
6<br />
7<br />
12<br />
8<br />
4 19<br />
8<br />
3<br />
11<br />
8<br />
12<br />
4<br />
1<br />
7<br />
12<br />
8<br />
12<br />
8<br />
9<br />
4<br />
1<br />
11<br />
8<br />
3<br />
14<br />
3<br />
8<br />
11<br />
11<br />
Angola<br />
Bénin<br />
Botswana<br />
Burkina faso<br />
Burundi<br />
Cameroon<br />
Cap vert<br />
Centrafrique<br />
Comores<br />
Congo Brazzaville<br />
Côte d'Ivoire<br />
D. Republic of Congo<br />
Equatorial Guinea<br />
Eritrea<br />
Ethiopia<br />
Gabon<br />
Gambia<br />
Ghana<br />
Guinea<br />
Kenya<br />
Lesotho<br />
Liberia<br />
Madagascar<br />
Malawi<br />
Mali<br />
Mauritania<br />
Mauritius<br />
Mozambique<br />
Namibia<br />
Niger<br />
Nigeria<br />
Rwanda<br />
Senegal<br />
Seychelles<br />
Sierra Leone<br />
South Africa<br />
Sudan<br />
Swaziland<br />
Tanzania<br />
Tchad<br />
Togo<br />
Uganda<br />
Zambia<br />
Number of<br />
projet situé<br />
and regional<br />
Angola<br />
#REF!<br />
Bénin 1<br />
Botswana 1<br />
Burkina faso 2<br />
Burundi<br />
Cameroon 2<br />
Cap vert<br />
Centrafrique 1<br />
Comores<br />
Congo Brazzaville 1<br />
Côte d'Ivoire<br />
D. Republic of Congo<br />
Equatorial Guinea<br />
Eritrea<br />
Ethiopia<br />
Gabon 1<br />
Gambia 2<br />
Ghana 2<br />
Guinea 1<br />
Kenya 1<br />
Lesotho 1<br />
Liberia<br />
Madagascar 1<br />
Malawi 1<br />
Mali 2<br />
Mauritania<br />
Mauritius<br />
Mozambique<br />
Namibia<br />
Niger 2<br />
Nigeria 3<br />
Rwanda<br />
Senegal 2<br />
Seychelles<br />
Sierra Leone<br />
South Africa 1<br />
Sudan 1<br />
Swaziland<br />
Tanzania 1<br />
Tchad<br />
Togo 2<br />
Uganda 2<br />
Total<br />
numb<br />
er of<br />
Projet<br />
s<br />
situé