Traitt e de l'aiman divis e en deux parties la pr emi ere les exp - NOAA

TRAITTE
L’A I 0
DE
La prhidrc conticiir les Exp6riem.x ;
bs; la ii.ccinde les rnifoiis quc 1’011 en
yeuc rciidre ,
aleace
Par hfr. D% x K.

LECTEUR.
%ais delfein de commencer
ce petit. TraittC
de 2’Aimalt par les
briticifles. dont on doit
I A I
tirer les raipns ds tous; les effits
qtl’on remarpe dans ce corps ;
J’eNFe‘ eqiite prod ces principes,
par les cxpk
connfies. Par kxe
vanck , que la Terre a. une mtattere
tyes-fibtile j inPiji61e W imFalydlde
, qujJirtmt continuellement de
guelques-uns de Jes pores ,J
tre pur d’nutves, &’ cbwle ni@
* 3 en

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Beltsville, MD 20704- 13 87
April 14,2008 '

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April 14,2008 '

*’ 5
T A-

T A B L E
DES CHAPITRE8
De la 1. Pnrtie.
C €1 AP I T R E P R E‘M I E R;
E que c’eit que 1’Aiman j de fon
nom ik de i‘a figure. pag. I
CHAPITRE SECOND.
Des lieux. oi3 fie trouve I’Aiman, 8r;
de fa couleur. 4
c HAP IT RE TR 01 s I E’M E.
Si l’Aiman a it@ coiinu des Ahciens.
5
CHAP IT RE QUAT RI E’M E.
Des prCmiers Inventeurs de 1’Eguib
le aimantie ou BouRole pour aller
fiir mer, 6

I i
IABLE DES CHAP.
C H A PI T R E C I N QU I E‘N E.
Dela roprietC qu’a 1’Aimnn de s’urlir
au P er. 9
Lcs raqons t-1~ fipt, rapportc‘es dms lejcond
Oapitre de In ficonde TPnutie. 5“
CHAPITRE SI XIE‘ME.
Que 1’Aiman pcut tenir IC fer ou I’acier
iiifpendu h certainc difiancc,
quoi qu’il ne IC touche pas. 14
L’explzcarion de ce Chapitre e# contenut
dans le Tro$~me Chap irre de la jconde
Pmtie. 57
C H A P I T R E S E P T 1 B’M E.
Que l’union du fer h 1’Aiman cft reci-
projue, & que I’on pcut aufli dire
que lefers’unit Il’Aiman,&qu’un
Aiman $’unit h un autre Aiman. I 7
L’on trowern Ics ra$ns de ce‘t etet dPnns le
.Qantrihe Chappttre de la ficonde Par-
tie. GX‘
CHAP IT R E HU I T IE’M E.
Comment l’on a dtcouvcrt In dire-
&tion $e 1’Aiman. 19
8 6 Le

C Ei A-

DE LA I. PARTIE‘
C IIAP I TR E DOVZIE’MF.
QIC 11011 feujeinent 1’Aiman comnmniquc
au fer rapropriet6 d‘enlcver
mn autre fer, mais hi donne aufli
dcs P6lcs qui fe dirigei; t vers ceux
du Mode. 27
L’on trowe ier raipns de cette e.z.pe‘urencc
Alas lesfiptihc, hurtrehe €9 iieuvieme
CI:i@ycs d# la Jkonde Partre.
70276 73
CHA r I T R E T R E’Z I E‘ nac.
Qu’un Aiman coup; en deux pmics
iuivant ion axe, lors que I’on Ics
wut rejoindre, une (IC ks partics
fi. tuurnc toiijows d’un fens opl:oE
ii la iiriiation qu’cllc avoit a\Ti1llt
qu’h-e coup&; &lors quel’on le
coiipc pcrpendici~lairement i l’axc,
il fc fnit de iiouveaux Pdcs nux. h-
ccs de la Gx5kion. 30
E’on troitve L’expLicntioti dc ce qni e! cotitenit
en ce Ch;lpttre dms le du&-nc Cb-G
pJYE de i.6 ficonde ‘I’&%s, 83
I€ A-

TABLE DES CDAPPTRES
C H A P I T R E QU A TO R ZI E‘M E.
Que fi aiant pr6fentC au P61e d’un Aiman
le P81e d’un autre Aiman,
ils fe joignent; lui pretkntant le
P6le oypofk ils fctnbleront s’eviter
j & que lors que l’oii a fait
toucher le bout d’une 6guille enfibilk
$ l’un des Pbles d’un Aiman,
le P6le oppofk du in$me Aiman
feinble chaikr & repouffer ce me-
me bout d’6guiile. 33
Les ra@m de ces dew e,ypc%cilces fint
contenues dans l’onzreme Chapitre de
Za ficondc Partic. 86
CHAP I TRE QU SNZ I B’M E.
Qy’une @ilk de BouKole Ctant en
equilibre avant &&re aimantie,
perd cCt tquilibre aprts avoir toU-
chi: 2 1’Aiman , Pun de fes c6tez 6-
tant plus-iticlinl- que l’autre. 3~
Le Chappitre dottnieinede la Pconde Par-
tie contient l’explicntion de cebi-
Ei. 89

DE LA I. PARTXE.
C H A P IT R E S E IZI E’MP.
Si I’on peut augmenter ou diininuer la
force de l’Aiinan ; tk ii Ctant unc
fois perdue l’on la geur rktablir,
41
Yo,, trouverez /‘explication de cc Chpitrc
dnns le ‘I reki6me Chapitre- de !a ficonde
Purtie. 9%
C H A P IT R E D I xs E’TI E’ME.
Dc la variation de 1’Aiinan & dc 12
dbclinaifon de l’kguille aiman-
tie. 44
Le Quatorzieine Chdpitue de la ficortde
Partte coment 1’e.vpltccrtion de cel~-
0. lo!

4” A BLL E
DES CFIAPITRES
CH A P I T R P I> R E’M I ER.
Ontenanc les Principes gMraux
pour en tirer les raifons particulieres
de chaque effet,& les confiqu
ences. 47
CHAPITRE SECOND,
Dela manierc dont 1’Aiman s’unit au
fer. 5%
C’eJ ?explication dg Ginqtlieinc Ch/rpici”e
de In preinrire Pdrtic. 3
CHAPITRE TROISIE‘ME.
Comment l’diman ricnc le fer ou 1%.
cier fufpendu A certaiiie difiaim,
quoi qu’il ne le touche pas.
f7
G Cbfipztiv firt d’explicntson att Sivieinc
Cbiyrtredeln prhntire Tartte, 14
CHAPITRE QIJATRIE’ME.
Quc i’uiiioii du fer it l’Aimaii2 clt rccipro-

TADLE DES &c.
proque & que l’on pcut dire quc le
fer s’uiiit i l’Aiman, & qw 1’Aiman
s’unit i un autre Aiman. 61
C’eJ? I’expLtcatton du Scptieine Chdpapitre de
Ia pre’mre’m Partie, IT
‘,c HA P I T RE c I N

TABLE DES CHAPITRES
C 1.1 A PI T RE H u IT I E’ M E,
@omnient 1’Aim:iii donnc au fcr des
P6les qui fe dirigent vcrs ccux de la
Terse. 76
e’& l’explication du dottziime &pitre de
id preintire Pdwtie. 27
C HAP IT R E N E u v I E’ ME.
Comment, en aiinantant unedguille,
l’on lui peut donner telle dire&ion
que l’on veut , c’efi-&dire , que
l’on diterminera un certain bout
fi tourner vcrs le Nosd. 79
fi Chapztre Frt dexplrcdtron u me parrre
de ccqui e/2. contcng ddns le douGzehe
Chpztre de ia puemri4re Tmtie. 27
CMAAITRE OOXIE‘ME.
Pourquoi les deux parties d’un Aimaia
court fuivant Ton axe, ne fc veulent
Ius rejoiiidre du m6me fcns qu’elfesetoient
avant d’Etrefbpas6es; gS;
pourquoi un Aiinan coupi cn deux
par une feLkion pcrpeiidiculairc i
l’axe, chaque partic de la fc&ion
acquiert un nouveau Piilc. 83
C’eJ l’e~yitcr%tzon dbt Chlrpttre tre’xihne
de Id puehere Pmic. 30
CHA-

De IA 11. PAISTIE,
CHAPITRE ONZIB'ME.
Pourquoi aiant pr6fentC au P61e
Nord d'un Aiman, le P6le Sud d'un
autre Aiinan, ils Ce joigiicnt ; 8c lui
prtfeatant le Pi% oppofi ils ieniblent
s'iviter. Pourquoi prCfentant
une kguille enfilk aux differem
P6lcs d'un Aimail, elk ie joint:
au yrimier qu'elle rencontre , 8r;
paroft &iter l'autre,& en &re char-
Ge. 86
Ce Chdpitre firt d'expliwtion li ce qui e/E
cententz dmr le Quatornwrne Chpztrc
de In prdwie?re Pmie. 33
CHAP IT RE D o u z I B'ME.
Qy'ui?e Cguillcdc Bouflole qui eft en
equllibrc avant quc d'etre '1' ' imantee,
perd fin bquilibre apris avoir
touch6 i 1'Aimnn ; qu'elle ie remet
cn iquilibre tous laligncj &
qu'aiant paK6 la ligne I'inclinaifon
change au c&;'oppoi'i. 89
'@ Cbiiprrre @rt d'cnpbcmon idill pitmtme
Ghpt'rtre de /la prhdre ,Ptir/ic. 3 5
c I1 A',

TABLE DES CHAY.
CHAP IT R E T R E’Z I E‘M E.
De la manicre d’augmenter la force de
1’Aiman & fi &ant uae fois pcrduk
l’on lapeut rttablir. 93
Dans ck Cbapttn? lint contehej pltl/iet!is
eqiriences.
Cep l’cxpltcation drt fii,&me Chapitre de
id prcinrire Partie. 41
c H A P 1 T n E QU A TO R z I E’IM.E.
De la variation del’diman , ou dc la
dCclinaifoii de l’kguille aimantkc.
Et de la maniere de l’obferver par
une ligne Mtridienne.
I 07
Ce Chapitre firt d’cxpkcation au dixjptscme
t5 dcrnier Chprrrc Llr Iaprhi&
Pmtze, 44
c H A P x T R E QUI N z I E’ M E:
Diverks mttodes de tracerune lignc
MC-ridicnne. 114
CH A I- I T R k s r! I2 I E‘M E.
llefccription dc quelques machincs fni-’
tcs nvecl’Aiman, ’33
TRAIT-

TRAITTE
DE
LAIMAN
N dcs plus fiirprenans
eRets , que Yon ait rc-
marclub jufqLies 3 pr6-
fait dans la iiattirc, eft:
cclui d'un certain corps, appcl-
li diimv. 11 approclic ordinni-
rcmcnt de 13 couleur dc laminc
dc fer .r mnis lcs pores cn ktnnt
plus-ferrez , il efi plus-pcfant. Sn
figure ni fa groffcLir nefost Ipoinc
de'tcrmindes l'on cn irorirc de
A toll-

2 T R A I T T ~
toutes figures & de groffeurs
difterentes.
Les Grecs ont nomme'ce corps
payvii775 piyvns & aheims ; les
Latins de p'yvy4 en onr fair magnes
j ICs Frangois l'onr appelle
Aiwm ; les Efpagnols Pzcdrtlm
~ t les ; ltaliens Calawitd j les
Anglois Admmzglonc ; les Alemms
Magm ou Seg@ein.
Lcs Grecs ont dond ii l'Aiman
le tion1 de arhelw5 I pour marquer
la proprietd qdil zt de fe
joindrc au fer, donr nous parlcrons
ci-apre's. Et parce qu'ils a-
voieiit donnk le mhe nom de
al&e/7~5 au diamant, P cat& qu'il
reffemble en quelque fqon P de
l'acier poli ; il a apparence que
les Fran5ois &s Efpagnols , &
les Anglois en traduifant cc
mot du Grec, n'aiant point de
noni propre en leur langue , cn
ont fait cehi d'dhan, de Picdm4

DE L ' A I M A N . 3
want , & d'Amapz$olze qtgils onc
tirt d'Adamas ou Diamant. Les
Alemans ont , cornme les Latins,
pris le lion1 mgmt clii mot Crec
W'YY?S.
Qioi que prcfque tous les ALP
teurs , qui ont par16 de 1'Aiman
le mettent ai1 rang dcs pierres,
je croi qu'il feroit$us i propos
de le ranger avec les inetaux im-
parfaits OLI du moins avec ICS
miiieraux , puis qdil Ce trouve
ordinairenient dans les miiics de
fer , qu'il approchc de f~ COL~~CLK
gZ de fi pefanteur, & que mime
une partie fe convertit en fer,
en le fondant. L'on cn trouve
fouvenc des rnorceaux, qui font
moitik fer inoitik Ainian ; dau-
tresqui font fer d'un c6tL R. Ai-
man de l'autre, ce qui prouve
qu'ils font de m he nature.
A s CHA-

4
T R A r T T E'
CXAPI~RE SECOND.
Des lief& oh fi tvotlzre I)Aiman &
de j2 codeiir.
'Aiman fe trouve ordinaire-
L xnent dans les mines de fer
ainfi Yon en pew rencontrer dans
tais lesendroits de la terre oil il
y a de ces mines.
Les couleurs des Aimans font
differentes , iuivmt les dift'erens
pais d'oii ils font tirez. Cclui
des Indes Orielitales , de la Chine
& dLz Bengak, efi de la couleur
de fer non yoli ou de foie,
& reiremble i des kclats qui auroient
dtd csffez d'un rochers
Celui qui vienr de Macedoine
eft noir2tre; l'on en trouve en
Be'otie plus de rougeitre que de
noiritre j CeIui dlirabie eit rop
geitre; il s'en trouve ordinairement
de couleur de fer nonpoli
cn

DE CAIMAN* 5
en Pologne , Hongrie , Suede,
Danneniarck , Norvege LapO:
nie, Livonie , Pruire 6r le long
des cdtes dela mer vers le detroit
de Dannemnrck il y en a aufl't en
Allemagne , Bohenie Ttalie ,
Efpagne, dans Pile d'Elbe, en
Baffe Bretagne, en Angleterre
Mande, & enfin ar tout oil il y
a des mines de P er mais celui
q~1i.a beaucoup de forcc cfi rarc
par tour.
CAAPITRE ThOISI6.IME.
Si I'Aimnn rt .et; connic des Anciem
'N OUS
trouvons par le tkmoi-
page de divers AnicienS
Auteurs que l'Aiman ktoit con-
nu dLs leur tenips , mais qu'ils
n'en avoieiit remarqd que la pro-
prietc de fe joiiidrc au fer p &
non celle de dire3ion vers le FOlc.
A $ Pla-

G TRAITTE
Platon fait mention de cette prL
mie're propriett dans fon Jon;
Arifiote dans fon pre'mier livre de
1'Ame ; Thtophrafie dc Lesbos
le Pokee Lucrece, Pline fecond
Julcs Solin & pluficurs autres
Auteurs anciens cn parlent daiis
leurs e'crits.
Pline rapporte que l'Ainian a
it6 de'couvert par hazard 8.c
qu'un paitre ou berger gardant
fes troupeaux fentit les clous
de fes Couliers & le bout de fon bi-
ton qui e'toit ferrk s'attacher
h unc roche d'Aiman, iiir la-
quelle il paffoit.
C H A P I T R E QV A T R I E'M E.
Des Prkmiers Ifivmtcrcrs de I' Epiilc
ahantie OM Bott@e pow allcr fir
mer.
J
E pourrois rapporter ici ce
que quelques uns ont c'crit
que

n E L'A I &I A N. 7
que la bouffok OLI tguille 31-
mante'e a it6 en ufage chez k s
Phknicieiis, fur cc que P1:tute cn
rapporte dans Line de fes comt-
dies. Jediroisencore ce que iics
Pastes ont dit des Argomures
ChrCtiens au fujet dcs C didcs
qui fe conduifoient fur mcr par
IC. lnoien d'une pctite rainettc
ou grenouille , qu'ils gardoient
dam une boPte , 8r qui leur
montroit le chemin ce qui fcni-
ble marqer la fleur de lis d'unc
bouffole ; mais ces conjeQures
font trap foibles pour ;re rap-
portks comme des vkritez con-
fiantes. Qielques Auteurs ont .
aufli Ccrit que Salomon Civoit
l'ufage de la bouffole, &l'avoit:
appris i fes Pilotes, qu'il en-
voioit aux Indes ; ce qdils oat
avanck f'ir le feu1 fondcment
que les Livres Sacrez nous ap-
prcnnent , que ce fhge Roi avoit
A 4 d c

8 TRAITTE'
de gram tribrs Pr&aucoup d'or ,
& ils croient que le mot de rd-
7iGn que Yon trouvc, Ggnifie I+-
7 ~ 11s . ont avanckcela fanspreuve
aufi bieii que les Chimiites
qui fLir ce mhe foiidcnicnt ,
prr'tendent que ce Roi avoit
*
la
Fierre Pliiloibphale.
NOL~S tronvons daizs ICs hiitoixcs
qden l'an I 300 un nomm6
Jean Goia nk* au bourg de Melphy,
proche de Salerne , vers
Bepromontoire de Minerue dans
le Roiaurne de Naples, y avoit
.invent& la boun'ole OU dguille ai-
mantdc > & que c'ktoit de ce lieu
que l'on avoit CLI lcs prc'midres
dguilles, done on s'e'toit fervi
pour la navigation. D'autres
neaninoins affurent que ce fiit un
nonimd Paul Venetus OLI Veni-
tidn , qui eiiviron 1'311 1260,
aiant aypris i la Chinc la con-
firu&ion & l'uhgc de la bouffole
011

D E L'A I M A N. 9
011 Cguille Ainiaiitde l'appor-.
ta en ltalie.
Goropius en attribue 13 primiere
invciitioii aux Cinibres 011
Allemans parce , dit-il>
C~UC
ks
trente-deux noms des Vcnts font
dcrits fur les bouiroles en lanpc
Allemande par les Jiran5ols >
Anglois & Efpagnols : Cette
preuve et% foible, car les Italiens
ont en leur langue des noms par-'
ticuliers pour ces vents.
CHAP IT R E C INQvi i ME.
De h proprieti qtc'a I'diman des'+
niv an for.
N Ous avons ci - devant pa&
de deux proprietez que l'on
a reiiiarqud dans I'Aiinan; la primie're
qui a dtC connuC de,~ Anciens
a efi celle de s'unir au fer,
que l'on appelle iiiipropremenr
Ab 6

fO T R A I T T b'
G vertu d'at tirer le fer , la feconde
efi la dire&ion vers le Pble.
Nous ne parlerons dans ce Chapitre
que de la primie're & nous
n'en rapporterons que les expd
riences ou les faits; nous ref'ervant
ii en expliquer les raifons
dans la feconde partie de ce
Traittt.
Cefi parler improprement que
de dire que 1'Aiman attire le fer
puis que l'attratlion n'efi qu'un
mot , dont on ne connoit point
I'effet dans la nature tout s'y
faifant par inipulfion. Cependant
Yon fe fert ordinairement
de ce mot, faute d'avoir c'xamini
la chofe. Con dit par e'xemple
que les chevaux tirent le
caroffe, mais lors que Yon voudra
prendre garde, que les chevaux
pouirent le poitrail de lcurs
harnois , au bout desqucls eft
attachd le caroffe l'on comprendra

D E L'A I I A N. Ir
dra aiitment qu'ils font la rnbe
ciiofe que s'ils avoient trd mis derriere
le carofle & quails le pouffaffent
avec leur poitrail. Nous
ferons voir dam la hire que l'Aiman
n'attire point le fer; niais
qdil s'unit ii hi, lors qu'ils font
placez i certaine difitance l'un de
l'autre.
Pofez, par dxemple , un Aiman
fur tine main & un COLIteau
fur l'autre , fans les contraindre
ni les ferrer # approchez
les l'un de l'autre vous remarquerez
que lors qu'ils kront 3
certaine difiance , le couteau
quittera fa place, pour aller s'nnir
i 1'Aiman cornme ileft reprkfentk
dans la Figure ci-Join-
Fig. I+
re.
Les mots d'attirer & dbltmfliun
font G uiitez par tout .le monde,
clue nous ne ferons pas difficdtd
de nous en fervir dam l'oc-
A6 43-

12 T R A I T T E‘
cafron pour s’accommoder aux
manieres de parler ordiiiaires ;
quoi que nous ne comprenioiis la
chofe que coiiime nous la venom
d’expliquer.
Gonzales Oviedo dam fon hi-
Ctoire rapporte cornnie line v&itt
qden Amerique h r les bods
de la mer il y a des rnontapcs
couvertes & remplics d’Aimaii
qui attirant, pour ainG dire, tous
les cloLis R. autres Cers des vaif-
€emx qui s’approchoient B certaine
diitance , les arr2toient i
que poiir cettc raifon l’on a ttC
obligt dc faire des vaiffeaux , oh
tout ktoit dc bois, jufcpes aux
clous. I1 eft bien vrai qu’aux Indes
il y a des vaiffeaux oil il n’y a
aucun fer j niais l’on fait que cc
n’eB pas par cette don que !‘on
les fait aiqii.
Qlaus Magnus rapporte qwnsit6
de Eembbbles hbles des montagnes

D L'A I M A N. xp
tagnes 'd'Aiman qu'il feint &re
fLir les cbres de la mer du Nord.
Galien de Pergame, Me'decin
de 1'Empereur Marc Rurele , &
pluiieurs autres aprds lui , aiant
reconnu dam l'Aiman cette propriete
de fe joindre au fer , ou
conime l'on dit vulgairement ,
d'attirer lefer, onr crii qu'il feroit
boil d'en mettre dam les on-
pens OL~ emplitres pow appli-
quer iirr les plaies & blefhres,
oh il pourroit ttre refit! quelques
dchts ou morceaux dc fer de lan-
ce d'6p6e OLI . d'autrcs armes.
L'on eit pre'fentemcnt ddtronipi
de ce prirendu remkde , comnic
nous l'expliqucrons ci - apr& ,
dans nbtre kcoxide partie.

E*,
C H APITR E SI XI B'M E.
Zuc L' Ahan peut tcnh lefir ota fa-
cier fu@elzh h ccrtailte dflaptcc
poi p'il ive le touchepa.
N continiiant les expe'riences
E iLirl'tliman, l'ou a remarqut,
qu'en lui priientant Line Cguille
attachte A un brin de fil , que Yon
tient en forre que l'dguille ne
puiffe approchcr de l'tiiman qu'3
certaine difiance fans y toucher
alors l'tguille demeure fufpendue
en l'air, faifant tottjoiirs effort
pour fe joindre A YAiman.
L'on peut m he lors que l'i-
guille efi ainfi en l'air , mettre en-
trel'aiman & cette Cguille qtiel-
que corps mince, comiiie une
feuille de papier , du carton , dLz
bois, du cuivre, ou tout autre
corps de iiioieniie 6paiKeur hor-
mis

E) E L'A I hi A n. 15
inis le fer & racier, fans que1'6
guille tombe, elk le tiendra au-
contraire totijoours en L'air , corn-
me s'il n'y avoit aucun corps entre
elle & I'Aiman. Fig. 30
Cette expdrience aiant @tC connue
des Anciens , a don& lieu i
ce que rapporte Pline, favoir
qdun des PtolomCes aiant fait
bdrir en Alexandrie un Temple
fa faur Ariinod, ce Prince avoit
ordonnt l'ArchiteQe nommt
Dinocrates d'en rev& & incrhiter
le dedans d'tliman, a h
que mettant au inilieu de ce temple
la hue de fer de cette Princeffe
, elle fe tint fufpendue en
l'air ; mais Ptolomke & 1'Archite&e
moururent avant que l'ouvrage
fdt achevt.
Con fait par des Voiageurs
dignes de foi, qui ont trt Ala
Me'que , qu'il n'eit pas vrai que
la Mofqute oil efi le Corps de
MQ-

16 T R A A T T T '
Mahornet , foit iiicrufike & rev&
tue d'Aiman & que fon tonibeau
y foit fufpendu au milieu, comine
plufieurs Ecrivains le rappor-
tent i'ur la foi de certains Voia-
geurs , qui pour fe faire efiimer
& dire quelque cliofe de nouveau,
preniient plaifir d'affurer plu-
fiaurs faiiKetez, comrne des ve'ri.
tez conhntes. L'on hit que le
tonibeau de Mahoinet efi poi6 i
plate terre au milieu d'une Mof-
quCe,environne de pluiieurs lam-
pes qui briilcnt inceffament , &
de quantitk de MQuftisqui lifenr
continuellement l'Alcoran , fe re-
laiant les uns lesautres. Ce qui
a donnC lieu i la fable du tom-
beau de Mahomet , efi que dans
la miime Mofquie OL'L il efi , il y
a un gros Aiman attach6 ii unrdes
c6tez de la muraille,duquel pend
un Crcxiffant dargent, qui y tient
par une petite chaine d'acier.
C B A;

C HA P I TR E: S E P T I E'M E.
%@e tunion drd fer 2 rdimala tji! ye-
cipvope, & que I'onpetrc a@ di-
TC , qrie s'unit d 1'Azman, &
qdm diman s')uait B wz nutre
C/;lirnan.
A Iant remarqud dans le Cha-
pitre price'dent la proprietd
qu'a I'Ainian de s'unir au fer,
nous croions B propos d'e'sami-
ner dam celui-ci , fi cette pro-
pried efi reciproque.
Pour en faire l'espe'rience
l'on a cri'i qu'iI falloit faciliter le
mouvement de l'Aiman b en le
mettant dans une gondole , on
autre petit vaiKcau fort - legcr
d'argent,de cuivre,de bois, d'Ccor-
ce d'arbre, QU autrc mntiere que
l'on voudra; que lo vaiffeau hit
d'une grandeur proportionlice i
I' Ai-

18 T R A I T T E’
l’Aiman en forte qu‘il puifle floter,
1’Aiman itant dedans , leque1
&ant ainG en liberte a ii l’on
lui prifente tin couteau ou autre
morceau de fer OLI d’acier i certaine
difiance, alors l’liiman obligera
la gondole de fendre l’ea~, &
s’ira joindre au fer ou acier qui
lui eit prifenrd.
Aiant recoinmenct cette expe‘rience
, & aci lieu de fer ou
d’acier , aiant prdfentC ii 1’Aiman
qui ell dam le petit vaiffcau OLI
gondole un autre Aiman , la
mCme chofc eft arrivke qu’au fer
& a lracier & 1’Riman de la gon-
dole , O L~
vaiil’eau eft: all6 s’unir
a celui que Yon lui a prCCent6.
L’on a mis aufli dans la gondole
tin rnorceau de fer , lui aiant
prtfentt un Aiman J la. mkme chofe
eft arrivCe. Ainfi il eit vraide
Sire que 1’Aiman s’mit an fer, &
que reciproquement le fer S’LInit

, . .- ' I

D E L'A I M A N. I 9
nit h I'Aiman , & que deux Ai-
mans s'unifTenc enfemble.
c H A PI TR E H v IT I k'hl E.
Comment ton rl dhvert la dire&tion
de I' Aimau.
Es Philofophes qui ont vcm-
Lju kxaminer les yroprietez de
1'Aiman , faifant pour cela l'expkrience
que nous venom de rapporter,
fefont apperc;tis par hazard
d'une chofe > ,qu'ils n'anroient
jamais pd prevoir ni dicouvrir
par le raifonnemcnt car
Piant laiff& fans deffein cdt Aiman
floter dans I'eau avec fa
gondole, ils ont remarquC qdil
prtfenroit to

20 T R A I T T E'
man , ils les ont appellez fes Pjles,
& la ligne qu'ils ont imagink paf.
fer dun c6tt iil'autre, fon AXC,
C; l'imitation des pBIes & de l'axe
de la Terre. Comrne iY efi re-
pre'fentd dms la Figure ci-join-
te.
C H A P I T R E N E u v I E'M E.
&trcmethade porlr connoitre ks P&s
de rdzPnd@.
'expe'rience: que nous venons
L de rapporter au Chapitre prdce'dent
nous aianr fair* connottre
que dans chaque morceau
d'biman il y a deux cbtez que
Yon nomrne fes 1'81es, l'un a chercht
une autremaniere de les d@couvrir
, que la pre'ce'denre , &
aiant de'ja remarquk , que couvrant
un Aiinan de limaille de
fer3 elle s'y attachoit plus icerrains

D E L'AIMAN. 21
tains endroits qu'i d'autres , l'on
a place tin morceau d'Aiinan
iiir Line carte percke, en forte,
qu'y aiant pol6 1'Aiinan il n'en
pariit que la moitie, 8c laiaint
toinber d'une certaine hauteur
de la limaille de fer aux environs
de ce't Aiman, l'on reiiiarque que
la lirnaille fe range autour en demi-cercles,
dont les extre'mitez
viennent fe joiiidre i ces Pbles , Fib*i*
& que toute la limaillc tourne res
pointes vers ccs cndroits - li ,
coiiirne G elk vouloit prendre le
chemin de s'y aller joiiidre , dont
clle n'cit en1pCche'e que par fa pefdnteur
ne s'atrachant point aux
autres cbtez comme il efi maryuC
daiis la Figure ci-jointe.
Au defaut de limaille l'on
prend Line Cguille i coudre &
12 pfht iiir le morceau dAiman
elk fe tourne dais le ve'ritable
Eig, 8,
fells de fes Pbles,
L'OIl

22 T R A I T T E‘
Eig. 9.
L’on peut aufi niettre de petits
morceaux d’iguille fur quelque
glace de verre , ou .autre plaque
de quelque metail bien uiie
A l’exception du fer pre‘fentant
par clefyous un des Pbles d’un Ainian
?i ces inorceaux d’c@dle,
ils fe leveroiic iiir l’un de lcurs
bouts, & changeant le P61e de
l’Aiman, ces morceaux d’c@iille
chaiiqcront de c6td j,l’on les
peut fatre promencr ces plaques
en failant aller 1’Aiman
par deflous.

D E L’A I JI A N. 23
en faihnt des expirielices , j’ai
toiijotirs remarquc qu’il y a tin
des PBles phis-fort que l’autre 5 8t
ilefi rare d’en trouver qui aient
les POlcs igaux en force.Ces Pales
font le plus-fouvent diametrale-
ment oppofez c’etl-i-dire qu’i-
maginant Line lignc qui paffe prC-
cifetneiit au milieu de 1’Ainian
chaque P81e rkpondra i l’un des
bouts de cette ligne. Voiez la
Figure ci-Jointe. kip 10.
II s’cti trouve neanmoins doiit
Ics PBIcs ne font pas G jufienient
oppofez , qu’il ne fe trouve un
peu plus de- difiance d’un cdtk Fig, 11que
de l’autre & d‘autres fi vifs
&fi bons, qu’ils font pour ainG
dire tow Poles , tom leurs c6tcz
s’uniffint au fer.
CaA-

24 TRAITTE'
C H AP I T R E 0 N Z. I E' M E.
L'hnan commtaniqueh vertrc aH fer
qtie ton lui n frotti, occ qui en rz
d certnim dilancc.
N continiiant de fake diver-
E fees expe'riences fur l'liiman ,
1'011 a remarque que lors qu'on
lui faifoic toucher, ou paffer
fculemenc i certaine difiance
qudque morceau de fer ou d'a-
cier , comrne par e'xemple un
couteau , l'diman communique
ice coutenu la propriete d'ciiie-
ver d'autre fer OLI acier, cominc
des clous, des dguilles , & me-
mes des petites clefs, hivant que
l'diinan qu'd a touch6 efi plus 012
nioins fort.
11 y a des Aimans qui enlevent
mieux le fer qu'ils ne le touchcnt ,
d'autres qui le touclient mieux
h

DE CAIMAN. 2s
ii .proportion qu'ils ne l'eiiie-
Vent.
Pour aimmter un couteau, iE
fair prendre l'Aiman dime main
& tenant le couceau de l'autre , le
faire paKer fur l'Aiman , foit en IC
touchant , ibit en l'approchant
feileinent i certaiik diftance &
le gliffer ainfi depuis le manche
jufques h la pointe, comme il
elt: margut dans la Figure ci-pig. 1z-1
..
join re.
Le carps G rcpf6fente un Ai- '
man donr A & B font les P6les.
Le Coureau D C acqucrrera la
proprietk d'attirer le fer, G vous
le rrahez fiir l'un des P81es dc c6t
Aiman le long de la ligne E F en
L'omrnenpllt par le bout du man-
;lie C , & en cdt &rat il levera des
-lous, des 6guille.s & m&me des
ietites clefs , hivant la bontk dc
:'Aiman.
Mais fi lors que le Couteaii m-
rn

26 ‘I’ R A I T TE’
ra acquis cctte propriete‘ d’enleP
vcr IC fer vous le repaffez fLir le
mhx endroit OLI ‘1’81e de 1’Aini:m
d’un fens contraire c’ee
ri-dirc cn conduhnt le Courez~z
par la pointe D deF en E il perdra
auili-tbt tout ce qdil avoit
acquis , Sr ne levera plus rien.
Pour fnire qu’un iiiorceau de
fer, ou cl’ncier , iC puiffe aimantcr,il
hut qu’d ait uiie certaine
longueur & e‘paiili.ur, car par
tsemple uii morceau de fer OU
ti’acier fait en boule ronde OLI ovale
, 011 en cube, ne s’aimante
janiais,quoi .que l’on IC frottc pluiicurs
fois d )~n trcs-bon Aiman.
Le fer qii a cite long-temps dun
certain fens au grand air comm6
13 branche des Croix desClochersi
& mime des Piiicettcs du feu,
qui ont krvilong-temps dt37icnnent
un peu aimanrez de foi in&
me >fans avoir touch6 iaucun Ai- -
niaii. CaA

CIJ A I’ I T RE DOU z I E’AI E.

hip. 14.
BS T R A P T T i
&era d'elle-meme , un des cbtez
regardera le Nord, & l'autre le
SLld.
En r6it4rant pluiieurs fois C G~-
te experience l'on s'eit appercG
qu'aimantant ~ine Cguille 1*Ai4
inan lui doianc des PGles differens
de ceux qu'il a, c'efi-h-dire,
que le cBtc de l'eguille qui aura
touclik A edui de l'Aiman que l'on
nornrne Nord ne k tournera pas
vers le Nord- comrne l'liiinan
mais vers le Sud , & l'autre aucontraire.
L'on dit que forgeant Line
4guille de boaffole Jans une forge
tourn& an Nord & obfervanc
de prbienter toiijours le m&me c6tk
de l'Cguille.au Nord en la forgcant
iiir l'enclunie, ott il la (aut
laiirer refroidir dans la m&me fi4
.tiiation cette iguille fe trouvern
-uii peu aimanre'e fans avoir ja-
-mais approdie' d'wcun Aiman.
Si

- . . . . . .
8.

D& CAI M AM. 29
Si vow prifenrez A un des PB'les
d'un Aiman couvert de 1iiiiaille
de fer, le Pale d'un autre
Aiman il arrivera que G ces deux
Pbles font differens la'limaiilt
quittera le Pble oil etle 6toit attachde
pour s'unir 5 celui qu'on
lui prefente j fi les PGles font Fig.Jp.-d
femblables la limaille fe retirera
en arriere , & Cemblera tviter
le P61e que l'on lui prkfentera, pig, ,6;
cornme fi elk en &dit chaffk, &
c'eit le mhc effet que nousavons
remarque a l'e'guille ci=deKk.

C 1-1 A P I T R E T R E I z I L'M E.

D E L’A I M A N. 31
m&me fens qu’elles dtaicnt avmi t
qu’2trc iiparkes , devroicnt [C
re‘iinir ; mais lors que 1’011 a VOLI-
lu fairc cette expe‘riciice , l’oil
s’efi ‘apperqli quirne des parries
de l’Aiman &ant iiifpead~ic tk
prtfentke h l’autre, s’efi tournde
d’un f m contraire & IIC s’cfi
point vouIu rejoindrc cornme cl-
le Ctoit avant que d’&recoripce,
ce que l’on coniprendra niicux
par la Figure ci-jointe.
L’Aiman A B aiant &re coupi
en dcux partics F G , l’on a
fufpendu avec deux fils 1s parrie
I; fur 13 partic G cn forte que IC
cbtc’A de I’Line rkpondoit au c6tL
A de l’autre & le chi: B au
cbte‘ 16 ; mais lors que la partic
F s’efi trouvk 3 certaincdifiniicc
de la parrie G, ccrtc partic IF;,
qui cfi ;liifpcncluE par un doublc
fil & qui n’ciz poi!it c:)ntraiinte
J s’cit: toumie CII foric C~UC foil
134 C6-
Fig, 17.

**e Voicz
33. F R A I T T E "
catti B rdpondoit au cGtC A de
la partie G qui eit le fens tout
contraire la fitiiatian qu'elks
avoient avane que l'Aiman entier
fiit coupd en deux.
Si Yon coupe au-contrairel'Aiman
par une fc&kion perpendiculaire
i ion axe , 2 chaque face de
cctie feaion ii €e €era un P61e
nouveau j par 6:renple fi Yon cowpe
l'fiiman A B dans le milieu
marquk C D, la partie A C aura le
P61e A qui Sera Nord comme il
dtoir avant la feation, & la face
C dcviendra Sud ; & h la partie
B D le c6tk B dsmeurera Sud,
comnie il itoit avanr la feeion,
& la face D deviendra Nord.
la Figure ci-ioiiite.

C N A PI T R E QV A TO R z I E’ME.
fi diafit preyate’ a# Pile Brcw
Aimdn le Pdle d‘utt autre A~mm3
ds J joicnent , hi prei/ecntrtnt IC ips”de
opp$ ils /i%ebkvoPzt s’ei/iter j &
ion qire Con a $it toucher le borrt
d’tlne 4yiLle cry%e /i L’w des F64
Ies d)wi Aha@,- le Pdle qp@ du
mhe Aiman/hble chagcr & re.
pofifler GC adme btwt d’kguille.
I tenant un Aiman dans la
sinnin , vous en prdienrez l’un
des Pijles un autre Airnaii.qui
nagera dans une gondole, QU qui
drant arrondi en boule & mis
fur une plaque de verre fera CIP
Iiberti de fe couriier facilcment
alors ccs dcax Aimans s’uniront
par leurs PQles 0 i)~i~feZ
j mais
$‘n vous prCkntcz au mCme P62edc Fig, ,s.
cclwi qui cfi:,en libcrtd de fc tail;-
Bk ricr >

34 T R A I T T ;
ner , le P8lc de I’Aiman que vous
tenez i la main oppoi6 i celui
qkie vous avez prii‘entk la prC-
miere fois, alors I’Airnan qui eQ
6‘11 liberr6 fiii’ra Sr: fs tournera
pour prikenter fon P6le oppofd;
“jg.20, rdirerant pluficurs fois ccttc ex-
pkrience elk reiifira toiijours de
la mtmc manicre,
Pre‘fentez auai i l’un des PGlcs
d’un Aiiiiaii Line iguille enfilde ,
dont vous tiaidrez le bout du
fil, pour la laiffer en liberte‘, vous
verrez que lors qdelle fera par-
venue i ccrraine difiaiice de 1’ Ai-
inan , elk 5’y joiiadra j imis nlors
retirez v6tre dguille d’auprds de
fig*^, ce Phlc de l.’Riinan , & pre‘fen-
tez-la au cbtt 011 Pale oppofk,
1’Cguille e‘tant parvenue i la in&
me ditlance, OLI ctiviron, de ce
Phle dc 1”Aiman elle paroftra
l’e‘vitcr, & en Ctre chaff& & re-
pouffi.c. Qie fi ndnnmoins nvec
11 11

D E L'A I hi A N. 3;
un pcu dc violence vow la faites
roncher ;1u Pdle yu'elle ivite,
elle changera G ditpoiitioii EC deviciidra
pour ainii dire amie dc
ce P61e , s'y joindra , & c'vitera
en hire l'autre auquel elk s'c'toit:
jointe auparavm. QLIC fi Yon
la f,iit touclw tic nouvcau au
prkniier Pdle , cllc rcprendra
ia prtmie're inclination , say rc-
joindra , & e'vitcra de IIOUVC~LI
l'autrcP61c.Qn peut voir ce clinn-
gement autant dc fois qu'oii "i'ciit
rtiterer cettc expcricncc.

36
'p*i R A 1 ?I' .T E'
mire iiir .fori pivot dans un par.,
fait kcpilibre , fi 011 la paak iiir.
un Aiman d'uii P61e h l'autre,
pour lui donner la direQion, on
s'appercoit que cette mCme
eguillc , qui c'toit dans fone'quili-
gig, 22, bre avant qu'ktre aimant&, a ger-
du CCS e'quilibre & quc le bout
qui a la direCtion pour tourner
du cbtC,du Nord, femble h e devenu
plus peht quc l'autre, &
pidie vers, la terre ; apcontraire
de ce que quclques Auteurs
Anciens asoient crfi jufques
prefcnr qdil s'CIevoit vers IC
p6:c dv. Ciel.
Pour ienikdier ,i cette pefanteur
apparcnte qui ;I cliangk
I'ckluilibrc de l'kguille , les Pilotes
font obligez d'ajofiter au c6td
rpi leur paraifloit plus-legcr,
tine certairie cjtimiite de cire , jufquez
2, cc que l'&guiiie ioit remi$
dqqs . . fun parfgit c'quilibrc.
Lcs

E) ‘EA l;‘*AAI M A N. 37
Les niCmcs Pilotes navigeails
vers Is ligne ont rcinarqui qdh
mefure qu’ils en ayproclioient 4
ils dtoienr obligez de dimiiiiier
la cire > en Corte qu’itans parvenus
fous la &ne il n’dtoit‘ plus
nkceffaire de mettre de .la cire
?i
l’e‘guille qui ttoit’ revenuii
en fon iquilibre & qu’aiant
paff4 la ligne > & allant droit
ii I’autre Pale il €alloit mettre la
Eire au cGrC oppoi4,oii l’on l’avoit
iniie auparavant & l’augmen-
ter i proportion que l’on ap-
prochoit de ce PGle-lh le c6-
r6 de 1’Cg~ille qui avoit parh
plus-perant avant que de paffer
Iri Zigne &ant devenu pour
parler ainG plus-leger apris l’a-
voir paffke.
Cette expkrience &ant con-
nuCt: > l’on a voulu favoir de coiii-
bien de de‘grcz cctte e‘guille,ai-
mantie dcoir inclinie vcrs la tee-
I37 %

38 T R A I T T E '
re; mais coiiime celles que Yon
fait ordinairemelit pour les bodfoles
, & qui toLirnenr fur un
pivot , ne lont pas propres pour
cette expe'rieiice, puce que ieur
centre de gravite ell beaucoup
tl&i au deffus du point fixe,
3. l'entour duquel elles fe pew
vent mouvoir on a trd obligC
d'en faire faire une que l'on a traverrde
d'un axe par le milieu il
Fig, 2;. angles droits pour la faire loutenir
fiir deux appuis , comme le
Aeau d'une balance. Cette dguille
avant que d'avoir touche' P 1'Aiinan
paroit e'galement pcfante des
deux cbtez & dam un parfait e-
quilibre ; mais dis qu'elle a dti
aimantke & mife fur la ligiie mCridioiiale,
le c8te' qui regardera le
Nord, baiffera,& l'iguille demeuma
inclink i l'horifon d'environ
70 dtgrez dans les pais quifont
vers le 49 O~I 5 oue, ddgri d'dle'vation.
con

. 349.38.

D E L'A I M A w. 39
Lon peut encore obferver
commodement de coiiibicn l'dgiiille
aiinanrke panche vers la
terre par l'infirument dont nous
donnons ici la figure & la delcription.
Preiiez deux laines de laitoii
tres-mince larges au plus d'un
demi travers dedoit & longues
d'environ quatres doits joignez
ces laiiies en forme d'une navette
de tifferanr. Faites lcs trous
A 13 & C D aux deux bouts
& aiix deux c6rez de cette naverte,
en forte que le trm C'k
le trou D Poicnt Qalement difians
&A & de I). Ayez une &-
cntille dacier rres-dilie'e , Cxa-
b
Lteiiient en kquilibrc & perc&
au centre A angles droits d'un
perit fil d'argenr OLI de laiton
your la ioutenir faites paffer
ccs deux petits fouriqns clans
les trous C & D Dfpendez
6.a-
Fig. 24,

40 T R A 1 T’T E’
cctte navette avec un cheveu
de feinme, OLI un brin de fil tirt de
la feuille d’aloe‘s , par le point A
dans le hau t d’une cloche de ver-
re oude criital E, affin que 1’6.
guille bit A couvert du vent &
de l’agitation de l’air. ~ L’on prend
1111 cheveu de femme ou un fil
d’aloes parce qu’ils ne font
point tors camnie le fil & la foye
ordinaires , qui fe detordans,
feroien t touriier I’kguille. Pofez
iette cloche, de verre fur Line
boete de cuivre OLI de bois,
creufe‘e en hdmifphere, dans un
des cbrez de laquelle il y aura
un quart de 90 $kif6 comme
ilcfi-m:irquC dam la figure F. G.
Aiinantez vbtre Cguille & elle
YQUS inarqucra fiir cettc clivifion
de combien de d&pz clle inclinera,

-_____
CHAPITRE SEIZIE'ME.
Si ton ieNt nugmenter otc dzrni?aiier
de I'ltman j & !-
la ~DYGC
$ant une pis perdt4c. I'on la pet-&
rc'tablir.
A Pris avoir reconnu que l'hman
communiquoit la vertu
au fet, l'on a voulu voir cequ'il
arriveroit en les joignant l'un b
l'autre , ce qui aiant e'tt' fr\io,
n'pn s'eit appersh , que le fer
joint 2 l'Aiman du c6t6 de fes
PGles , enlevoit plus-pefant , que
ne faifoit 1'Aiman fed j c'efi pourqiioi
dans la hire l'on a joint
ixaaement deux plaq~ics de fer
aux P6les de, l'Aiman , & alors pig*2s*
cit Aiman qui fed ne pouvo-it,
par dxemple lever que deux ou
trois onces @taqt ainG arm6
put

Eig, 2G.
42 T K A I T T G
eut lever trois ou quatre livres.
I1 y a quelquefois de fi bons Ai-
ma,ns , qu’ils peuvcnt lever cin-
quante fois & jufciues .i cent fois
leur pciaimur.
Cette maiiiere d’ajultcr des gla-
ques de fer fur les PGlcs de YAG
Fig. 27. man , (ce que nous appellons l’ar-
mer) augniente fi confiddrable-
ment fa force, qu’alors il peut
tirer plufieurs clefs qui fe joi-
% 281 pent les iines au-deffous des au-
tres, plufieurs piroiiettes que l’on
a fair tourner fur uiie table , &
plufieurs anneaux de fer ikparez
qui fe joigiiant enkmblc font ulle
cfpece de chine.
Un Aiman ainG arm6 peut:
mieux conferver fa force que lors
qu’il eit nud , pourvii qu’oii ait
foin de netteier Ton ariiit~rc, car
la rouille dimiliui; la force de
1 ’Ai in a 11.
I1 efi eiicore bon defiifpendre
tin

D E L’A I M A N. 43
u Aiiiiaii ainG arm6 ri uiie fi~l- le OLI fi~, afiti qu’ktant en Iibcrti
dc fe touriier il puifl‘e cc liiettre
~hns IJ fitLiatioii nacurellc qu’il
affctkc daiis le Iiioiidc ; ce qui hi :lL1qiiienre In force. L’on pcrlt
fa& la mtme cliocc aux f\iiiiaiis
11011 ariiiez lcs cntourant dc petites
plaques de fer ou dc lilnaille
, & les fufppendant en l’air.
Un Aiman mis quelque tellips
au feu perd eiitieremcnt f~ force
& fi vertu. 11 en efi dc mhc des iguilles & des autres fcrsairnatitez
, qui itant mis dans le feu,
pcrdent eiitierement la propricte
qu‘ils avoient acquiCe , de lever
tin autre fer, & de fe diriger arr
Nord. Pliiie , & q~ielq~ics
a-
tres Auteurs ont hit, que ]’Ai-
man etatit frottd Sail ou mis
nuprks d‘un dianiant , ped fi
force. D’autrcs affilrent qL1’Ll11
Aiman inanie par imc fclnlllc
pcu-

44 T R x I T T ] ~ '
pendant le temps de fesordinab
res perd confidirablcnienr de fa
force.
c HA P X T R E D 1'x S E P T I b ' E. ~
Dc la variation de I'Aiban & de b
d4clin&j'ala de I'(pdle. aimantke.
N Ous avons reiiiarqd ci ' de
vant
que I les bouKoles ou
4guilles aimante'es ). tournoieix
tohjours l'un de leurs bouts ou
paintes vers le Nord inais nous
fommes oblige2 de faire remarquer
dans cc chapitre que de
tenips en temps il efi arrive queL
que changement 011 variation
&.pour le reconnoitre plus- Cxa&ement
voici comme l'on s'y e&
pis. L'o~ a trace avec foiniur
tine pierre de marbre , folidement
arrCt6e en forte qu'elle ne puiffe
changes de Gtiiatioa , tine lignc
que

46 T R A I TTE’
d’un diigrd. Ainfi pour favoir 6-
xa&kment& prc‘cifement cette va-
riation, il faut de temps en temps
rCiterer cetteexperience fur une
li g ne in ii rid ien ne iii re& 6 p rou v de.
Nous ea donnerons la metode
dam laSeconde partiede ceTrait-
te.
Mr. de la Hire de l‘Academie
Roinle des Sieiices & Profef-
few Rod en Matematiques a
fait Yobiervation de la declinai-
fon de l’eguille ainiancCe dans
l’Obfervatoirc Roial h Paris environ
la fin de l’annke 1684~ &
trouvk que l’ai8uille diclinoic
pour lors de la Iigne mCridierie
de .$ dkgrez IO minutes Nordl
0 ircit.
TRAXT-

T R A I T T E
DE
47
L A I M A N
SECONDE PARTIE.

4% T R A I T T E '
' On ftlppofe que nijtre monde
eft un Tourbillon dont lesolei1
eit le centre autour duquel tour.
nent les Planettes 8c nbtre Terre 5
Qie cette Tcrre outre fon mouvement
annuel en a un particw
lier, par lequel elk tourne fur fun
axe en vingt-quatre heares Qie
les extre'iiiitez de ctt axe font:
noiiimez fcs pSles.
NOLIS fiippolons fans en venir
la preuvequi demanderoit un trop
long difcours, que la Terre kfi
faitte de maiiiere qtfil fort- continiielleinent
de fes pblesune niatiere
trcsefubtile impalpable &
inviGble qui circulant en ellein&r.re
S= autour d'clle y rentre
par le p61e oppole B celui d'oia
eUe eit forrie , e paKe I;xr des
pores paralleles foil axe; Que
ccs pores par lefqt1els doit paffer
cette maticre font garnis de certaim
particules qui cornme
de

14 E L'A I'M x N. 9;)
depetits'poils; ?ant couchkz d b
fie fagon qui pefmet bien icerte
Utiere de paffer pas deffusen
certain fens , mais qui fe hiriffe
roient , & boucfieroient les POres
, G la matiere fe-pr&fes toit:
Pour pafler 2 fens cantrake.
.Dais le fr Chapitre de lap&
Wre partie de ce Traitt6 , nom
avons par16 de l'impulfion & de
l'attraltion ', & nous avons dit,
que l'attraaion itoit un mot, dont
l'effet n'ktoit point -connu dans
la Nature, puifque I'on peut par
Yimpiiliion rendre raifoii,de tom
Ls mo~vemens qui s'y font.
Taus les Philofophes convienhent
que l'efpace, que nous appellons
nbtre monde, eit rernyli
de differens.corps ; que resparties
de la matiere font impen&
trables les unes aiix autres j &
gu'aucun corps ne feCe.peut ~ O U -
Voir vas avcun 'cndroit., ' qu'a
C ne:

TQ
T l t A 1 T f E '
Pe poulre & ne deplace les a~itres
cQrps qui €e rencontrent dans
€on cheniin. Cela preruppofL9
nous difons que tous ies effets,
que nous avcns ci-devant rape
porte de l'Aiman ne provieniient
que du mouvement local de
ces corps. Car quand on dit,
que 1'Aiman s'unit au fer , nous
n'appercevons autre chofe , finoil
que le fer, Iors qu'il eit mis ii
certaine diftmce de l'Aiman
quitte fon lieu, fe va joindre i ckt:
Aiman, & occupe la place du
corps qui y ktoit nuparavant. De
m&me lors que nous voioiis uii
Aiman, ou Line e'guille aimantde
affeEter tine certaine ii tiiation
dans le. monde nous connoiffons
alors diitin&enient , que
qmnd 1'Aiman 'ou l'tguilic aimantCe
> font hors de cette Gtiiation,
ils fe meuvent localernent
jufques D ce qu'ilsl'aient acquifee..
NOL~S

lp-

D B L'A I MAN. qf
Nous avons reconnu par.Ies
'expkricnccs que nous avons de'crites
dam la prdmikre Partie de
'CC Trait6 que chaque Aiman
&LIX PBles , comme la Terre.
r\lous avansons ici que chaque
Aiinan i aufi bicn que la Terre
line maticre magnctique qu'il a
apporte' de la mine qui efi 1%
' mhie que celle de la Terre , laquelle
circule de meme aucour
de lui , & pa& d'un PBle a l'mtrc
par des pores paralleles rl fon
axe Sr paralleles entre eux j cpc
ces pores font gariiis de ces petits
poils , Cemblables A ceux quc
iious avms attribiiez aux pores
de 13 Terre. Voiez la Figure cij
oh te.
De ces priiicipes a que nous Big, ht
vctions d'avancef , iious cirerons
Ics raifons qui nous ferviront i
expliquer les eflits de I'Ainian . .
que iious avoiis rapport& dans
G2 IO

50 T R A l t T T E
13 prtmidre Partie de ce Trait-
t6.
,
CHAIITRE SECOND.
De Id maniwe dont 1;4iman szllsij
a# fer.
Es quatre prCmiers Chapi-
tie n’aiant pas befoin d’explica-
tion nous pafferons au-cin pi&
me, st- nous dxaminerons ce qui
arrive, lors que 1’Aiman dunit
au fer.
Nous mons attanc6 dans le
Chapitre prickdent qu’il y avoit:
dans chaque Aiman une macie-
re iiibtile , impalpable , invifi-
ble, qui circule en lui & autour
de lui , layuelle fortant d’unde
fes PGles , & troavant quelque
rifiitance dam Pair dont les po-
ps ne font pas proportionnez A
la

D E, L’A I M A& 319,
la figure des parties de cetie
tiere magnetique, cherche h rentrer
dans l’taurre Pble Nous pou-
Vsns bien maintenant concevok
qdil y a dans le fer ou dans l’acier,
de femblables pores,, remplis
des parties les plus-fubtiles
du me‘tail qui s’htriffent facilewent
comrne de petits .pails, et
fe peuvent indtfferenment concher
d’un cbrk & d’autre; puis
que l’diman & le fer 011 l’acier
ont beaucoup de reffemblance
tk,.que l‘Aiman cfi un .acier im
parfait , qui Pe--trouve dans.les
mines de fer a & que l’ok peut
par k moien d’un fore few+k
convertir en un- acier.trescfin. .I1
y a nkanmoins I cette difference
entre le fer & J’Aiman que le fer
&ant ibuple res parties fe pel-
Vent plier plufieurs fois de iiiite
endivers €ens ce que ne peLu
faire f’himaa dolit les parties
C 3 &ant

$4 % I E . A I T T H
&rant trop roides fe rompenti%
fe caffein.
Pour expliquer prklentement
de quelle maniere le fer s'unit ii
I'Airnan ; Nous devons coniidirer
que chaque Ainiaii a Line
fphe're d'a&ivitCI , c'cIt-i-dire ,
qu'il pouffc la mnriere, qui fort
de loon corps , jusqu'i certaine
Pig r, diitance Lors que le fer eft parvenu
ii certe diitance, cette matiere
magnetique trouvaiir les pores
dr~ fer dispofez poor s'y introduire
bim plus-Gcilcmcn t que
dans Yair oil elk rermmc de
la re'GRance , elk y entre en grande
quantitk , & cn y circulant
elk enrraiiie le fer avec elk ~7ers
le Pale de fon Aiinan , d'o21 IC
fcr efi le plus-prsche , l'p ticnt
'fortement artache',
Pour faire cette exptrietice
.il faut obf"rver que le fer foic
proportionnk i la force dc 1'Aiinaii

D E L’A I AI A N. 55
nnan , OU 1’Riman h la groifeuc
& a la pcfinreur dufer. On ne
croic pas nkcefiaire , de refuter
ici ce qu’ont ecrit Gonzales d’O-
viedo 8-c Olaiis Magnus tou-
chant ies inontapes d’Aiman
qu’ils feignent ie trouver aux
hdes & au Nord, Cur les cbtes
de la mer , qui attirene h elks
atout le fer des vaiikaux quina-.
vigent Cur ccs cdtes , 8r: lcs em-
p&cheiit de pacer outre puis
qLie l’on fiit par des Voiageurs
digncs dc foi que ce font de
pures fables, que ces nionragnes
font imaginaires tk que quand
mime il y auroit de telles mon-
tapes , leur cffct n’auroit pas
allez d’ircndui, pour obliger les
vaiffcaux qui pzht en iner h-
s’approcher de la c6te & A S‘Y
arriter.
Galicn connoiffant la proprie.
td qu‘a 1’Aiiiian de s’unir au fer
c 4, fans

56 T R A I T T . ~ ~
fans aqoir fait les. eqtriences
ntceffaires fur cela a ocdond
de mettre de l’kiman en poudre
dans les onguens OLI emplhxesJ
pour appfiyuer fur 143 plaies &
BleiJiires, oil il pouvoit &re refit
quelque &at ou rnorceau de fec.
I1 zerC fiki e>n cela de pluiieurs
MCdecins ; mais ils n’auroient
pas donnkce remede pour certain
, s’ds avoient tgroLiwe
, comnie Yon a fait &puis,
qu’un des meilleurs morceaux
&Aiman qui. Ctant .enl maire
leveroit beaucoup pefant de fer
lors qu’il eft reduit en poudre,,
ne peut leverla muindre parcelle
de limaille de. fer ; la. configuralion
de fes parries , 8c par coni&
quent de res pdres , &ant changee,
en forte quela matiere magnetique
n’y trouvant plus le mo-
L
nen de circuler s’efi retirie ail-
Peurs.
CRA-

Cvmmem l’diman tient k. fiy B#
Ihcierfipendu /i ccrtaine &,$znce,,
guoi qu’d Ize le touche pas.
Lkxplication de ceete expi$
rience qui eft rapportke dam
le iixihme Chapitre de la prCmiere
Partie , eit la mtme que
celle du Chapitre prickdent
pqis qu’il eftcertain que la matiere
magnetique., qui pffe par
les P61es dc 1’Aiman paflant
auG par les pores d’une dguille
d‘acicr l’attacheroit A.un des PS-
Pes de PAiman, fi ekn’6toit retenuii
ri certaiiie diftance par un
brjn de fiI, en forte qufelle. pqaoit
toiijoours faire effmr pour s’y gig; -m
aller joindrc: .Voiez 1a Figure.
L:on peut mhe , -,lors que,

7% T R f i I T T E ’
l’air , mettre entre clle & 1’Aiman‘
tel corps plat que 1’011 voudra 91
‘ig.3. conime papier carte , bois ivoire,
ecaille de rortue marbre
,plaque de verre ou de metail ,
pourvti cp’elle ne foit ni de fer
ni d’acier, fans que ce corps ou
cette plaque emptche que 1’C.guille
foit ainG foutenuG en l’air ,
& faire cfort pour s’allerjoindre
i I’Aiman la inatiere magneticpe,
qui en 16rt en aboiidance
pairant facileinent &.wavers leurs
pores , qui font gram larges
m.cornparaifoii de la petiteRe de
~CS parties.
Si 1’011 nietroit entre I’Aiman
& l’tguille une plaqcie de fer OLI
d’acier qui ne touchft ni 3 l’un
ni i l’aiitre il arriveroit , que
la matiere magiietique, trouvant
dans cette plaque des pores, qui
hi feroient conformes , y circukoit
toute en forte qu’il n’en
pd:

E) E L’A x RI &N* sspr
TdTeroit plus i YCgullle, qui fe-
wit par confiquent obligte de
toniber j n’dtant plus ioutenue
par la inatiere magnetique , qui
Uparavant circdloic en elle.
Ce que iious avous $rapport&-
dans ce dine Gxieme Chapitre
de la pr@mikse Partie , touchant
ce qu’icrit Pline , du. Temple
que Ptoloinee fit b9tir dansAle-
xaiidrie 2 fa fceur ArGnoC , n’a
pas befoin d h e refur6 ici puis
que Pline rapporte lui-meme
que Ptoloinee & Diiiocrate 1’Architeae
, moururent avant quc
ce Temple fiit acheve‘ 8= qu’aucun
Auteur den a depuis park.
11 n’efi pas noli phis nkccffaire
de refuter ce que le vulgaire conte
du tombeau de Mahornet filsgendu
en l’aair , entre des*Aimalls;
puis qu’il ii’y a yrefentc~icl1t
perfoi>rane tant hit pcu cwieux 7
G 6 &hi=

% R A f TJ
d'hifioire qui den foit ddabu?
f& La chok m&me ne pourroit
jarnais riiifir > ni en grand ni
en petit, par la dificulrk, de
tGuver des Almans de'gale for*
ce , qui euffent des iphtres d'ac-
rivite affez grades; & ces matie-
mres magneeiques , qui forti-
raienr de ces .divers aimans, fe
devant m&ler etlfembie , fe nui-
mieat: lb tines aux autres 8r: fe-
roient de la confufion ; puis qu'd
arrive que- G Yon prefente un
Aiman h un fer > qui fera attachc
i un 'autre Aiman et .dernim
Aiman qqoi que plus-foibk fait
yitter le ,fer du prc'mier Ai-
mah > oil il ktoit attache', 2 caufe
de la_ mnfufion qui- arrive aux
deux matiere's magnetiqnes.

C H. A , PI IRE QUA TR I E'M]E.
S&e I'cspaion d#fer h FtAimala e@
ric.ciprope > qrbe IC f;.;. s'lmit. i I'A~mlrn
& que I'diman s'unit h
m autre diman. C'CJ~ I'cyjication
dtc kptidrne Chapitre de 14
pimiire Partie.
A-Imt tine fois compris , que
la matiere magnetique > qui
fort en abondaiice des P6les de
l'liiman J. paffaiit dans les pores
du fer les nit enfemble il eit
aifd de compreadxe que Iors
que le fer & l'dimin feront h
certaine diftance I'un de Il'aiitre ,
celtti"&.ces deux corps quife-
ra en libertt de fe mouvois fa.
4ernenr comrne iirfpendu., ou ria, 4;
dans tine gonble iilr l'eaw , quit-
tera fa place > & s'ira joindre i
hutre a gC que mtme fi ces deux
c7 corps

Fig. 1
62 T R A. .I T T E'
corps itoient egalenmt pefans , Ijt
nageans f&mwnenr dam dcs gondoles
chacun feroit Line parrle du
chemin. La nihe choi'e arrivera
> fi i mi Aiman vous prekntez
un autre Aiinan j car alors la
matiere inagnetique , qui Cort
de l'un > trowant dam l'autre
des pores diiyoi-cz 5. s'y introduire,
y entrera en abondance , BT
ces deLix Ailmiis s'uniront , celui
qui fern en liberti delemouvoir
fadement allant trower
l'autre & mCme, G ces deux Aimans
etoient tgalcment en liberr
td, 6gdcment pcfans , & d'tgale
force, chacun feroir une'moir
tit du chemin j ainG il e& vrai
de dire , que l'union efi rCciproque
entre le fer & 1'Aiinan , &
entre deux Aimans.
c El A-

ID E k’A I M A N. 63
c H A P I I R E C I N CLI I L‘M E.
Otis avons ci-devant parld de
N deux effetsqie l’on a jLifqu’2
prefe’ent recoilnus dans I’ Aiman‘,
dont le prkinier ek dk s’unir au
fer, quia &e‘ connu des Anciensg
& que nous avons explique‘ dam
les Chapitres prdcddens. NOUS
parlerons prLfcnrement du fecond
effet, qui a tri inconnu mx nit?>
me4 Anciens, qui eit fa diretkion
vers le Pble du monde.
NOLLS entendons par le mot de
dire&ion la propriett qlf” I’Aim;11y
lors qu‘il cit en libertk de:
pri-

6q T lk AXKT
&Center toGjours tin de fes c6tez
vers l'un des PGles du inon-
Be a& le
c6te oppof6 2 Pawtre
Pale.
Nous avons avanc8, au corn-
mepcwent de cetre feconde Par-
tie > qu'il y a dam Ja maire de b
Terre une matiere dtibrile, h-
palpable & invifible qui circule
en elle & autour d'elle par des PO-
res,paralleIes d fon Axe & fort
continiiellement d'un de. fes P6-
les & rentre dans l'autre, Nous
avons aufli fait entendre que 3
chaque:Aiman a des PGles comme
la Terpe & a ,une femblablc
matiere rnagnetique qui ,circu=
lant en lui & autour de *hi,
fort pareillement de l'un de fees
Pbles & rcntre dans l'autre. NQUS
concevons que les pores de la Tcr-
.t ,par oil .paffe cette matiere
Hnagnetique & cetix de l'Aiman ,
fo~tciernblables & qve pcndantw
que

D E L'A-1 M A N. 653
q~ l'hirnan eit encomdans fa
nhe fes pores fontdanskme.:
'me fens que ceux de la Terre,
tk leuc font paralleles, en forte
que cette matiere magnetique
Prifl'e, dgalement dans les uns &;
&-is ~ les aurres. I1 "elk encore
conhiit que lors que l'on tire
tAiman de la,mine, , il amportc
avec foi quancitt de cettematiea
re magnerique fliffifante pour
coniiniier de faire en lui, & au-
tour de hi Za circulation qu'ed
le faifoit lors qu'il Ctoit ,encore
dans 1% Terre.
Cela fiippofk i Yon fufpend
un Aiman a ou que l'on le faire nav
ger en quelque vaiffeau ou go*
dole, comme nous mons d e -
vant dtcric , en forte q$il hit Fig. 6..
en, 1ibertC de ie tourner fade-
merit en tout fens,, il efi con-
Crant , que la matiere magnc-
tiqbie . qui circuIc autour de .la
Tm

66 T R a I ‘I T E‘
Terre , rencontrant cdt Aiman en
ion cheiljin , le fera toumer 9
juiipes ii ce que res pores ie troL1vent
parallelcs . au inouvemenc
de cette m&me matiere:, la-
.qde y entrant & paflant continiielleinent
A travers , retiehdra
l’diman en la mhe iitiiation
4u’~ft
la Terre , fera que ~ C S
fbles feront di{poicz de ii&
me.
NOLU avons marque‘, dam le
neuvitme Chapitre de la preiiiib-
re Partic de ce TrairtC que l’ori
pcut connoftre Ies Pblcs de l’Ai-
man de p1uGc-w~ autrcs manie-
res par Cxemple en iiiettant i’ Ai-
man fiir une carte pcrcbe , oiiil
fera rnoitie‘ enfoncci , & laiflanc
Fig 7 toinber ii l’entour de la liiiiaille
de fer ou d’acicr alors l’on 6’3~.
perqoit que cette liinailleihoui4d
ne en rond autour de 1’Aiman
& feinble vouloir fe joindre i un
dC

D E L'A I M A N. 6.7
de fes c6 tez , que Yon reniarque
par l'un de fes ~ '~Ics, & IC c6td
Oppofe qui fkmble repouffer
cettelimaille, ett l'autre Pble.
L'on peut au dcfxut: de li-
mxille , pokr fur l'Aimnn une
dguitle en libertk EX i volontii.
Certe Lguille fc tournera : de
forte qdun de fes bouts marque-
KL LLII P81e de 1'Aiinan > & I'au-
tre inarquera l"1utre P61e. L'sn
pelit encore prendre de la limail-
IC de fcr , ou des bouts d'dguil-
le, & les aiaiit mis iur unc diet-
te ou fur Line plaque polie > de rel-
le matiere que 1'01 voudra pour-
vC~ que ce ne foit ni fer ni scier >
& prdfenter enfuite au deflorrs de
cettc afietc ou plaque un Aimao,
que vous touriiercz dam vh-c
Ill:liil, jLlfqLleS i Cc que VOLE aiez Fig Q~~
trouve' un endroit de ce't Aiman,
qui fire lever debout v6r1-e li-
niaille oil vos 1norceatIx dlkgLti1-
IC 0,

5 81 T 1 A L T. T E'
le, & voensmarquerez ce't-endrait
pour l'un des PBles de. l'Aimaa
a fon c6tt oppofi4,pour l'autre,
P&; lequd, ii YQUS le prifentez
au memes bouts d'kguille,
il les f era lever de bout en fens
contraire en forte que le cbtt
defdits bouts d'6gudle \qui e toit
en haut fera en brasJ ,
L'on peat .encore rifenter 2
un Aiman vne Cgui P le enfilia
d'un fila -que Yon retiendra afin
que la pointe de l'hguille ne puiKe
Fig*x* dler que jufques h 1'Aiman. . Cec+
re pointe marquera pricifement
h l'endroit oil elle touchera, Ie
P61e de I'Riman & par canf6-
quent fon Fbk oppof&.
L'on peut aifement rendre rai-
fori de ces differentes manieres de
d6couvrir les P6les de ydiman-,
puisque c'efi todjours la mtme
matiere magnetique qui fortant
chnpdle de I'Aiman pour ren-
trer

DB *CAIMAN. 139
trer dans l’autre , . rencontre les
pores de la limaille d’acier on des
kgnilles & pairant i travers, .les
difpofe & les toiirne du m&me
fhs que font difpofez les Pbles
de: l’Aiman, de mCme que la matiere
magnetique de la Terre diipo&i-les
PBles de 1’Aimaxi du in&
me iens que ceux de. la Terrc
lors que 1’Aiman ell: dam lalibertc‘
d’abkir au mouvenient de cet-
*&e matiere.

70 T R A I T T ~
plus-fort qui aura le plus d'oou-
verture &le plus de pores, pour
donner paffage h beaucoup
de matiere magnctique. Zl i'e
rig. 10. t'rouve quelquefqis des Aimails
qui aianr en eux des parties de
terre , de pierre ou d'autres corps
hdtcroge'nes , n'ont pas les PGlcs
diamttralement oppofez , mais
cela arrive rareacnt.
Ails le Chapitre oiizikme
de la pre'naidrcFartic dcce
Traitte' , I:OUS avons enfeign6 la
nidtodc d'aimanrcr un Couteau4
ou autre inorcm~ de fer ou d'a-
cicr. POW

DI L‘AIMA H. 7~
Pour expliquer ici la iiianilere
dont ce CQureau acquiert la ver-
t~ del’Ainian , il faut fe fouve-
1 ~ -
que nous avons avanci que
les pores du fer & de l’acier font
Garnis de perices parties flexible~
j qui ie plient ou Iiiriircnt
facilenienr cornme de petis poils
fuivant qu’011 les y oblige , de
forte que parant iilr le P61e d’m
!on Aiman iine lame de Couteau,
11 arrive que la matiere m ap- Fig. 12,
tique qui ibrt dc ce PGle de l’Ai-
lliaii cn abondance entrant daiis
ks pores dc la lame du Couteau
& trouvant: ces petis poils les
CoucIie row,& continiiant i circu-
Ier dans certe laine , cornme dans
1’Aimaii , hi commuiiiqw la
propriere de s’iinir i d’autre fer;
que G 1’011 vieiit en iiiiteiyaffer
cetre lame d’un fens contraire,
fur ce mtme PSle l’abondance
de la nouvellc matiere mapleti-
qLle 2

72
T K A .f T'T E'
que qui entre dans les pared de
la lamedu Couteau , & qui efi
dans .un plus-fort rnouvemant 2
& en plus-grande quantite', que
celle qui y troit d6ja , trouvad
ces petits poils coucliez - d'un
fens $ 4es releve & les remet dans
le premier &tat & dam la prl
miere confufidn oil ils .Ctoient I
en forte qu'il ne fe fdit. plus de
circulation dans la lame du COW
teau & aid elle perd entiereinent
la facultt qu'elle avoit acquife
de s'unir h &autre fer;
mais fi trous' paflez encore une
fais la lame du Couteau dum@
rhe fens, qui lui a fait perdre cette
proprietd alors la nouvellc
matiere magnetique , qui y entrera
$ ~eoucliera de nouveau efl
Ice. fens les ptitesparties , qui d-
toient hdriffkes $ 8~ en confdion 3
& continuant pour lorsfa circu.
btion iui rendra la IFaeuItk >
qu'+

D E L’A I M N. 73
qu’elle avoir perdu ce qui preu..
Ve ce clue now venons d‘avancer,
ii vous recoininencez cette
eXp6rmicc: piuiicurs fois la ni2me
chok arrivera toi‘ijoiirs. 11 efi
air6 dt: coircevoir , que fi 1’Aiman
a bearicoup de force c’eiti-dm
, s’il a bedlicoup de matiere
magnetique , qui cii-cule autour
de hi, il ne fera pas nCcef-
&lire d’y faire toucher le Couteau
pour l’aimanter & qu’il
iufira, qu’il cn paffe i certaine
dittancc qui hit toutefois drins
~’itenduc de fon a&.ivite , c’&-
A-dire de la circonference qu’oc-
Cupe 12 mariere maperique en
circulant.
Ull morceau de fer OU d’acier
mid, ovale, ou cubiquc , ne Cr:
pew aiinanrer , quoi ~II’OO” IC:
frotte avec *tin bon Aiman, 89
nieme ii le morceau eit fortgros
, quoi qu’it i‘oit un PCU
D long,

T.IP A 1 T T h’
74
Iong , il ne s’aimante point.
La raifon de ceci eit
que la
matiere magnetique , entrant:
dans la boule 011 dans le cube
de fer, par plufieurs cbcez , 8t
hbriflant en differens fens ces pe..
titspoils , s’g eng:zge en confuc
fion > & n’aianc aucun fens 61%-
termini pour y faire tine libre
circiilation , elk ne produit nul
effet. Mais fi I:on obje&oit qu’iin
Aiman fait en boule , ne laiffe
pas d’avoir fa circulation, & de
s’unir au fer il feroit aif6 de rC-
pondre, que cCe Aiman , avant
qu’il efit fa figure de boule, avoit
dam la mine I‘es PBles & fes PO-
res dkterminez , par lefquels la
niatiere xnagnetique circuloit , 62
avoit tout ion mouvemeiit, il eft
conitant: que la figure ronde,
que l’on aura doande ;i cc‘t Ai+
man ne peut avoir changt fes
PGles. Mais pourceqtii eft d’un
gros

D R LA I hI A N. 75
gros rnorceau de fer 10ilg qui
ne s’aimanre pas la raifoii ell,
qu’il y entre trop peu de matiere
lnacnetique, pour garnir les po-
~ s 2 e
ce fer en forte qu’elle puic
fe en brtir en circulanr. La cir-
culation f& faifant fedemem dans
l’interieur du fer,il efi Cans doute
que fi l’on avoit un Aiman d’une
mroffeur & d’une force propor-
b.
tionnde A ce fer pour y fournir
affez de matiere magnetique , il
s’airnanteroir.
Une barre de fer, qui a Ctd
fort-long- temps i l’air,comme eit
12 branchc de fer qui a 6th ri
quelque Croix de Clocher fe
trouve avoir acquis un peu de
vertu de 1’Airnan. La raiioii en c&
que 13 matiere magnetique, qui
circule nutour de la Terre, h force
de pair er par les pores de ce fa-
3
s’y efi fraie‘ un chemin facile. Ce-
pendant cette barre de fer n’ac-
DZ quiert

vr ,R A I T T E‘
76
quiert que fort-foiblement cettc
propriete ; parce que la plusgrande
pzrrie de la matiere magnetique
circule dam l’interieur
& ~ UK la furface de la Terre,
& il y en a peu qui aille jd- ques ala liaureur des Clochers des
Eglifes , A caufe de la rtfifltance de
Pair, qui I’oblige i rencrer daiis la
Terre.
CHAPITRE HUIT~L’ME.
Comment I‘dmnn donne at4 fer
des P0”les pijt dirigent WYS cew
de la Icrre.
AIant dans le fixi6me Chapi-
tre de caw fcconde Partie,
explique‘ , pourquoi UI’I Aiman,
itant en libertd de i‘e touriier , di-
rige fes PGles du m be fens que
ceux de la rerre, & aiant fait
voir, que la marierc magnerique
de

Da CAIMAN. 77
de la Tcrre contraint & +ige C~'C
+nan ,i certe iitiiation ; 11 fera
alfk de dire la radon pourquoi
Ue eguille qui topne en liberti
fur UII pivot, aprbs avoir touche
dun Aiman, ou apres en svoir
paffii i certaine diltance , acquiert
deux PGles, dont l'axs i'e dirige r1g. Y+
Glivant ]'axe de 12 Terre.Cette rni-
fori fe tire de cc que la marlere ma-
gnetique de l'Alrnaa, aiant plik
tous lcs petits polls, & dirpdk
les pores de cette eguille, y entre
avcc faciliti, & y refie cn nii'cz
graiide quanritk pour y pouvoir
circuler , comme elk faifoit dms
1'Airnan ; de forte que par le
moie11 dc cette circulation les
pores de cctte dguille fc trouvanc
tol"jours dicpofez B recevoir de
iiouvelle matiere magnctique
cclle qui fort coiat iniiellement de
la Terre , hcurtant conrre cectc
kguille, la fait mouvoir juicpes
8 3 ;B cc

78 T R h E T T d
i ce qu’elle foit tournee du fens
qu’il fsut qu’elle foit pour s’intro-
duire dans fes pres , & l’aianr;
line fols trouyk , elle la retient:
dans cecte Iiriiatioil , par la circu.
Jation continuelle, que fait certe
matiere, qui fe jojgnant i celle
que l’Aiman lui avoir deja laif-
ik, continue Pon mkme mouve-
ment dans le fens dcl’axe 8r des
pores de la Terre.
Je dois ici remarquer que
pow faire une eguille de BouKo-
le bien vive, il fia‘aut obrervcr de
forerle creux de la chape, dans
lequel doit eritrer la pointe du pi-
vot qni porte l’eguille , avec LIII
poinSon , dont l’exrremirt ne
ioit pas en pointe, mais fort-plat-
te car autrement l’extr@mit6
du pivot, qui doic &re e‘xa&k-
ment en pointe , rencontrant le
fond d’un creux, qui feroit fiit
avec ui~ poinson tres-pointu ). s’y
eq-

DE L'AIM~NO 79
engageroit,roucheroit i trop d'en-
droits , & par coni'iquent auroic
t"p de frotement , & ne tour-
neroit qu'avec difficult6 mais fi
"-contraire ckt enfoncement et%
fait avec un poinson, dont l'extr$-
mire' de la poinw foit platte le
Pivot , qui doit itre tres-poin-7
tu, tournera dans ce petit fond
plat avec uiie tres - grande faci-
iiri, fans sly engager & mkme
fans frotter.
C H A PI T R E N E VV I E'ME.

80 T R A P T T E '
te I un bout , Sr: Line fourche 2
l'autrc bout.
hTous avoiis ci - devant enfei=
~nc.,. que pour aimanter cettc
eguille, il la fmt paffer felon la
lonpeiir iiir l'un des PGles de
l'Aiman. '
L'on peut , en connoiirant le
fens dont les PGles de 1'Aiman
fe dirigent , doiincr li cette Cguille
telle dire&ion que l'on VOUdra,
c'efi-i-dire , ddterniiner la
pointe ou la fourche i fe touriier
gig. 14.
du cBtt du Nord ou du cGt6du
Sud. Par kxcmple, G vous paffez
fur le P61e de vhtre Aiinan
qui fe noinnie Nord , vdtre e-
guille felon ra longueur, en com-
$ant par la fourche & tirant:
vers la pointe, alors v6tre e'guille
, fera airriantke de manierc
qu':lle tournern ia pointc
au Sud, & fa fourche au Nord ;
mais G voiis pairez cette guille
iil c

D E E’A I M‘A N. $1
hr le m&nie PGle de l’Aimaii>
en comrnenpnr par la pointe
alors clle dirigera frl pointe vers
le Nord & G fourche vers le Sud.
Lors que vous pairez vbtre 6guil-
le fur le P61e de v6trc Aimain
nomnie‘ Nord, cn cornrnenpnt
par la fourche , la inatiere ma-
gnetique , qui comiiience 3 en-
trer dans cette eguille par le c6t6
de la fourche , y couchant tou-
tes les pcritcs parries comiiie dcs
poils , s’y fair un chemin pour
fortir par la pointe , & ai& con-
tinue a y circulcr cn ce lens ; mais
fi vows paffez l’e‘guillc d’un fens
contrairc , c’efi-A-dire en corn-
menpiit par la poiiite 1:i ma-
tiere’ magnetique s’introduifht
par cctte pointe I recouche d’m
fcns contraire au prkiiiier les pe-
tites parties OLI pods & fe fait
tin noiiveau chemin pour fortir
par L fourcbe3 h i dolanaiit ain-
D5 G

82 T IL A I T T, E'
ii uiie direGion conrraire 2 12
prCmitre qu'elle avoit acquiie,
Gette dguille Cram enfuitte mik
iiir un pivot enliberte de tour?
ner la matiere magnetique fai.
fant Ta circulation autour de 1aTer-
re & rencontrant en fin cheiniil
certe eguille , l'agite jufques B
ce qu'clle ait rencontrd les pores
du fens qu'ils font diipofez p ur
s'y introdaire , & les aiant rcn?
contrez elk reticnt cette kguilc
le dans uiie fitiiation parsllele ai1
mouvement nature1 de la matiere
magnerjque par le moien de la
circdati6n qu'elle continui! d'y
Girc. Cette cxptrience a fait dire
h quelques-uns qu'cn aimantant
des dguilles de Bouffole l'on leur
donne dcs PBles oppofez j.ce1.1~
de I'Aiman.

v . -
C H A P I T R E L)r )GI E'M E.
' Ous avons dans le tr6zic'-
Chapitre de nGtrz pr&
lniire Partie, dc'crit affez air
long cette expdriencc, mnis pour
en expliquer ici la mifon> nous
filppofons qu'une Cscs partics de
1'Aiman qui a itC iiparde denieure
fixe & en repos > loit
qu'elle foi t at tacEC.e,ou q u'el'le foit
feulenient arr&rke par Eon proprc
Bpi& G- l'orr lui pre'fentc I'm---
]n6 trc

8% TRAIT^^
tre partie fufppendue avec deux
fils, 8r q~1’0n l’approclie de l’au-
rre dans It: fens qu’clles ktoiellt
avant que d’ktre iiparkes; c’eR-
%dire que le cbt6 A de celk
de dcffus rkponde au c8rC A de
celle dc deffous , il eit certain, que
la matiere qui fort en aboljdance
par les pores A A doit entrer par
les pores B U, qui lui font pro-
pres & qui lui conviennent 3
mais la matiere qui fort du P6k
de l’Aiman qui eit en repos, fa&
fant ion chemin, & clierchant les
pores B. de la partie iufppendu2
pour s’y inrroduirc, & la troue
vant fade h fe mouvoir , lieurte
come elk, ~r la hit tourner juf-
ques ice que fin cGtC B repoil-
dcaucdtk A de cellede dcffous;
alors cctte inaticre n’aiant plus
tang de chcmin A fairc & aianc plus
de fwlitk. a s’intraduire dans ies
9.0”.

E E'A I hf A N- 85
Wrcs , y pase , y circule & la
retielit dans cc fens.
Lors que l'on couppe un Aimail
PU unc fcQion perpcndiculaire
i ion axe ; par cxeiiiple, fi l'on F,gn
couppe 1'Aiinant A I3 dam le mi-
lieu marqu6 C 11; la partie A C
aianc ddja le P61e de la face A,
qui elt Nord , il eft iiCceffairc
que la face C devieiine Sdd j &
i la partie B D la face R &ant
dCtcrmirike Sud , la face D de-
vient par confkquent Nord; aiiifi
ces deux ciidroits de 1'Aimaii.
qui avant qu'il fiit couppe' ttoient
inde'terminez , chaque face de-
Vient u 11 r dlc.

Fig. 18,
c H A P I T R E 0 NZ I E' AI E.
poiirqicoi aiant grhfiutk au P$LC NOY~
d'w Azmnn, Le P61e slid d'ula au-
, iLs ~e pi,nnent i &hi
tre ~imnn
pr*cl/cntnnt le P ~ C opp@ , iL
jrnblent s'kviten poiivqtloi prdgEntant
unz iqudle enfikh , nnx dzffryends
P&s dbn >iz.vala , ellcj
joippt n9 prkmier gu'eLle rencontre
& paroh kviter l'utttre& m ~ W C
chafle.
Ous avuns rapport6 cette
zitme Chayirre de nbtre grkmitr
re Parcie, ek voici comme nous
croions que l'on en pew rendre
raifon.
Nous avons plufieurs fois rap-
Bp'itc',
1 % que la matiere magnetique
fortant coiltiniiellement
'd'un Fble de l'Aiman, y rzntre
p""

E k‘il I hi A N. 87
Par l’autre , a. fair aiiiii ~LI~OLX
d: ce corps une cfpece de tourbillon
> qui a une certaine ktenduii
S1 vous prkientez ii l’hinian, qui
cfi en libertt. de fe mouvoir faci-
Icment, le Pole d‘un anrre Aiman,
qlle vous tiendrez i la main, du-
We1 Cort 13 markre magnetique, it
ek certain que cetrematiere faifant
Ibn clietiiin , ~r rcncontrant dans la
fphdre de Con aLZivitt l’autre Ai-
man
lieurtera contre, sc le fera Fig. ’9.
toiirncr jufques 5 ce qu’e1l.e en ren,
@Titre le P6le oppoG, dans lequel
dle puiKe s’introduire, & pour
lors ccs deux Aimails s’kinironr
eaienible. Q~ie ii 311-contraire les
deux IpOlcs, d‘oii fort la matiere
niagnerique viennent 1 s’approcher
, les matieres qui fortent
tgaicment de ccs deux PBks
rencontrant fe repouQkront l’une
l’autre , jufjues ri l’e‘tcnclue de
la,fpIi@re de leur aeivitt ddt-hdire
Fig. %OB

Fig. zr.
88 T R A I T P E ’
dire, de l’efpace qu’il leur faat 2
pour faire en Iiberte leur circda.
tion ; aid plus deux Aimans font
forrs, plus ils‘ femblcnt re repouffw
cctte explication peut fervir,
pour rendre ralfon , de la manicre
dont l’tguille s’unit ii un des Pbles
de l’Aiman i3 feiiible &iter
l’autre, puifquc l’iguille,touchallt
d’abordii un dcs Pbles dc I’Aiman,
en resoit la proprietk par la difpofition
que la niariere magnetique
apporte i fes pores , & cette
dguille devicnt, pour ainii dire, 1111
autre Aiinan ; car il efi ii remarquer
, que jamais 1’~guille ne cornmence
par dviter l’iliman; inah
qu’elle Ce joint d’abord iiidiffereiiment
ai prkmier Fhle qu’on
lui prdlente, dont cllc repit la
difpofitioii de fes parties, pour la
circulation de la inaticre magnetique
qui s’introduihnt dnns ks
pores, lui donne la proprictd dc
1’Ai-

90 T R A I T T I /
FGIes cotnme en a l’iiiman 84
comme en a la Terre, 8z difpofe
les porcs de cette cguille d’une
maniere propre i reccvoir tea:
jours la maticre magnetique , quj
circule autour de la Terre. Mais
il faut obferver que fuivant la
differenre iituation oil l’on CB
fur le Globe de la Terre , c’clt-idire
plus ou moins eloign6 de5
YGles ou de I’Equateur , cette ma*
tiere a un cou:s plus-inclini OL~
plus-hori~ontnl , ainfi foous la li+
gne dquinoxialle elk remble faire
une ligne droitte parallele i l’ho.
rifon; au lieu qu’en approchant
des Prjles, elle s’incline plus ou
moins. Cela fiippoft la maticre
magnetique rencontrant daiis
hn parage cettc Cguilte aimantee
entre par le bout dont les pod
res font diipofcz la reccvoir
& fortanr par l’autre bout,lui dona
nc Ton inclinaii‘on , eC la tourne
d L1

92 T R A I T T ~
~iE23, traverike par un axe i angles
droits, on la ioutenuk en iqudibfe
par les deux bouts de cet axe el’
forte que les extre‘mitez de l’L@
guille Ltoient touriicz vers le5
PGles du kionde j on a veu POL’‘
lors que I’aimantant en cet e‘raf.,
elk prend plus OU moilis d’incll’
nailon,fuivant l’endroit duMonde
oil fe fait l’expe‘rience j car I’aiar?
faite entre le 48 & le+y, dtgre
d’de‘vatian , l’bguillc s’eit d i d
nee A l’horiion de 70 digrez?
qui efi l’inclinaifon du chemifl
de la matiere magnetique e11 c&
adroit. I1 efi i reinarquer , que
l’6guille aimantee panche vers la
‘Ferre par l’extrtmitk oil la nw
tiere cntrc , nu lieu de s’e‘lt2vet
vers le P61e du Cicl pour e11
marque r l’e‘1 e vat ion , coin m e 911 t: 1.
ques -unS ie l’dtoient imagine‘.
L’011 connoit, par ce C ~LK noa5
venons de dire , qu’d 11’y a yns
de

94 T R h I T T E ’
ajufie pour cela Line petite ply
que dc fer fLir uii des Y&s d’~lfl
Aman, l’on a remarqud ~111~
cette plaque joiiite ,i l’Aiman en0
jevoit plus - pefanr que 1’Ainlaa
kul ; parce quc la maticri: mag^
tiquc , qui fortoit uo cc Po
trouvant Ies pores dc cette
que dllppokz i y circuler
ment y paffoit en abondancej
fans qu‘il s’en &artit aucune
partie , S= ainfi , cetre matiere
magnerique fc trouvant riiinie
ca plus-grande quantiri, avoit
plus de force pour unir A fii
un nouveau fer, qu’clle n’en a*
voit lors qu’on prefentoit immb
diatement ce riikme fer a~1 p61e
nud de 1’Airnan 5 c’eltce qui 3
fait eniiiitte venir la penie‘e de
garnir chaque 1’6k d’une pia'
que de fer par le moien dciquel;
Fig.>+ les, la force de l’Aiman a &e
fi coiifidc‘nblciiient augmen’
tie 9

D B L’A I M A N, 95
‘& 2 qu’un morceau d’Aiman
qui avant que aktre ainfi ar-
QC , ne levoit qi

D b L’A I M A N. 97
que , trouvant plus de facilitd
2 fe faire UIY chemin le long de ces
Petites parties, ainG difpofiks en
long, y circule avec plus de force,
& y produit plus d‘effet que
dans I’autre dolit les petites parties
dij“pos6e.s d’un fells contrairc
font‘trop dc rkfii‘t-ancc.
Jhi fait forger deux lames de
couteau, j’cn ai biffk une fans la
t-remper, & j’ai fait trcmper l’autre
Ces deux lamcs s’aimant it
dgalement j celle qui ii’eit pd %c
trempte fe care dificilcpcnt , &
lors qu’ellc cit carkc Yeiidroit dc
la caikre regard6 avec un micro-
fcope, paroft comnie de petites
pointes d’Lguillcs , qui piquenc
meme lors que Ton y met la main.
L‘autre au-contraire fe caflk faci-
Iement comrne du verre P: Pen-
droit de la caffure paroit tout
grdnu , prefque canine de PC-
titesboules 011 dc pctits c hcs tk
E n’clt:

98 T R A I T T E ’
n’efi nullement piquant. Ceh
vient de ce que lors que le fer efi
rouge fees petites parties, qui
itoient auparavant longuerres 9
ie ramaffent fornient comrne
dc perites boules ou de petits CLP
bes ce qui arrive ii tom Ies me‘-
mix, quand ils font en fonte.
Lors que l’on trempe cette lame
de couteau ainfi rouge, le froid
de l’eau fhrprcnanc ces petites
ppties en ce‘t beat, les conden-
fe%n forte, qu’clles gardent cette
figure. Si l’on fait fondre avec
tin miroir ardent du fer & de l’acicr
trempk , le fer tombe en gourtes
Iongues , & l’acier s’icartc
en e‘tincelles ,qui teant ramaffees
paroircnt de petits globules, ou
de petits cubes.
La raifon pour laqueIle ces
deux lames de coutcau s’aiman.
tent c‘galcrnent , eit que Ies pekites
boules de la lame trcrnpck
don-

D E L’A I M AX. 99
donnent un auG Iibre paffage h
13 matiere inagnerique que les
Parties longuetres de l’autre qui
n’efi point trempte.
Si vous faites tourner fiir quel-
We plan uiii une piroiiette , dont
l‘arbre foit de fer
& que vous F’gi ’‘#
hi pre’ttntiez LII~ Aiman ainii ar-
m6 t la pirouette s’attachera h
parmure, & continuera de tour-
ner trois ou quare fois plus-long-
temps qu’elle n’auroie fait fur
le plan ou elle auroit conimeii-
CC 2 tourner, pace quefon poids
ne la preffe plus fi ii cette pi-
roiietce qui tourne , vous en prC-
fentez tine aurre tin peu plus-pe-
tire fans la faire tourner elle s’y
attaclxra , M. acquerra le iiiou-
Vement de la prdmie‘re ; Yon
peut m&mc leur donner d’czbord
des mouvcrnens contraires niais
cela ne dtm pas long - teins
parce que le plus-fort niouvciiicnt
eniporte I’awe, E z Wn

100 IE\ R b I T TE‘
UnAiman ufi peu fort pew etr-
lcver pldeurs piroiiettes ainG ata
tpchdes l’une h l‘autre , mais il fa‘aut:
proportioniier la pefaiiteur des $4
roiiettes la force de l’Aiman , car
ii elles Cont trop pefantes , elles ne
s’y attacheront pas & tomberont
d’Abord,& fi elles font trop 1egCres
eilles s’y attacheront trop forte-
menc , & leur niouveineiir ceffera.
Si l’on prkfente a un Ainiaii ar-
mi plufieurs anneaux de fer, ils
s’attacheront l’un h l’autre P: fe-
ront Ltne efpece dc chaine, il faut
crbferver que chaq-tie anneau foit:
k,g, zs. rout &Line pitce , fans foudure st
fans feparation, car autrement la
circulation de la niaticre magne-
tique feroir interroinpue , & it
s’nrtacheroit peu d’aniieatlx les
tins aux autres. Pour bien faire
ccs anneaux , il fnut percer LIII
morceau de fer rond & Iong & en
coupcr cnfiiitie les anneaux j lbn
ICs

D's L'A I M A IT. IOL
le~l peait aufi couper cur uiie p~ade
fer avec un emportc-pike.
W e
11 faut gardcr dans Line boPre ii part
l'anneau qui touclie le pre'mier ri.
1'Aiman &prendre garde que les
autres ne foieiit point ainiantez
Pour bien faire cdtte expirience.
[In .Aiman arm6 peut aufli enle-
br plufieurs petites clefs l'une
au bout de l'autre , .cornmenSam ~ig. 17.
par- la plus-groff e > & allant coli.
jaws en diminciaat. La raifon de
ces trois cxpe'riences efi G facilc ii
exaliquer , par lcs principcs quo
no"rrs avons pok! ci-devant > que
nous craions inurile decles rep teltici.
Un Aiman arm@ conferve inieux
fa force qu'un autre noli arm65
Pow-vG que l'on ait Coin de nettdier
de temps en temps fees armures
en dedans & e11 dbhorsi
crainre quela rouille ne s'y mette,
qui g4te beaucoup I'Aimnn. It e@
E3 bon

102 T I& A I T T E'
bon aufi dedonner ii lever ifon
armure la moiti6 du poids qu'elle
peut p6rter, parce qu'alors la ma-
tiere a plus de facilitd d circuler
dans ces fers joints l'un ii 1'aLL-
crc.
Lors qu'm Aiman n'efi pas arc
me il efi mieux de l'entourer
de petites plaques de fer, qui
le puiflcnt. toucher , que de le
mettre dans de la limaille, qui,
qmnd ele eft rouillke , ne fe peut
nettdicr comme ces petites pla-
ques.
I1 elt bon aufli de le fiifpen-
dre par un fil ou ficelle afin qtle
fe tournant facilement , ks P&les
fe mettent en la fituatian de
ceux du Monde, & qu'il resoive
.en cCt &at la matiere magnetique,
qui en circiilant en lui atrgrnentera
f$ force l'on a remarqut que
niettant un Aiman me'diocre au-
pre's d'un plus-fort la force du
mk-

DE L A I M A N . 103
mkdiocre diminue quelquefois
confiderablement. Cela arrive lors
que les PGlcs du me'diocre ne fe
trouvent pas dirpofez dm IC Cells
du plus-fort , dont l'abondance
de la matiere tnagnetique appor-
te du trouble dans la circulation
de cek du phis-foible i ce qui
n'arriveroit pas, fi les Pbles de ccs
deux Aimans Ce trouvoient dirpo-
fez du meme fens, car alors la cir-
culation fe feroir dans l'un & dans
l'aurre facileinem & fans interru-
ption.
Un Aiman qu'on laiffe qwl-
que temps dans un grand feu
perd la proyrietk qdil avoit de
s'unir at1 fer 6t de fe diriger vers
Ies PGlcsdu Monde, & ne peut
plus fe re'rnblir ; le feu aiant chan-
ge' la coirfipration de fes partie$
@ de fees pores de maniere que kt
matierc magnetiqutt n'y peut plus
circuler. La mdme chok arrive
E4 aux

104, TR-A
I T T E‘
aux coureaux & aux &guiles
rnant6es en forte que quaiid on
veut leur faire perdre la propried
qu’elles ont acqde par l’Ahiman 9
on les fait un peu rougir fur les
charbons elks font ritanmoins
propres- A &re de. nouveau aiman-
te’es, le feu n’aiant point chang6
les pores, ni la configuration des
partiesdu fer , qui iont totijours
demeure‘es longuettes & propres
3 dmner pairage cornme aupara-
vant la matiere magnetique.
Un Aiman frottd d’ail ne perd
point fa vertu & quoi que Pline
ait rapport6 qulun Aiman n’agit
point i travers le Diamant, I’expe‘r
rience fait voir le contraire. 11 n’eit
pas non plus vrai qu’e^cant manit
par Line femme, dnns le temps de
fes ordinaires, il perde conlid4
mblement de fa force.

'H x P I r R E QUA T o R z I EI'M E.' ,
Be Za varidtion de l'dman oia de la
ds'chaijoon de I'&uikle aimantie, &
de la maniere de l'a&p.vev par m e
/%ne hdiridiennc.
y Qus avons par16 de la varia-
tion de l'diman dans le dix-
feptiime Chapitre de fa prtmie're
Partie de ceTraittt,oii nous avons
rapport6 que l'e'guille aimantde 5
qui fembloit devoir toiijours fc
diriger dmit au Nod, s'en eft
e'loignCe dans cerrains temps ,
quelquefois YEft quelquefois ii,
l'Oiieit, tant6t plus, rant6 t moins.
Cette variation de I'Ainian OLI
dkclinaifon de l'e'guille aimantee a
Cte' dckouverte la prCmidre fois
par Robert Normanntls ou le
Nornuiid, Pilote cc'libre.
E5 ce

306 T ~ A I T T E '
Ce qu'a dit AlexanderAphrodi-
fius,dans fees ProblCmes, que les ef-
fets de 1'Aiman font inexplicables,
ic pourroit plus-juilement appli-
quer ?I la quefiion particulicre de
la variation de l'aiman, dont il n'efi
pas facile de rendre w e bonne rai-
fon toutes celles que l'on a rap-
portkes jufqiies i prkfent ne pa-
roiffant pas affez convaincantes.
Mr. Defcartes , Rohault , & les
autres Auteurs modernes, qui ont
fuivi les mCines principes , attri-
biient cette variation aux mines
de fer qu'ils fii ypofcnt fe trouver
dans le Nord vers le I?&. du
Monde : voici a peu prks comnic
kRohault en parle dans la rroifii-
me Partie de fa Phiiique au Cha-
pitre huitie'me.
>7 11 fenible , dit-il , que la dtcli-
3) naifon de l'kman & des tguilles
,, aimanties choque en quelquc fa-
J, $011 cc que l'on a ci-devant e'tabli
de

D P L”A I Y A w. 167
de la nature de ce corps : car s’i1 a
eft vrai que la maticre magneti- cc
que , qui fait Line efpece de tour- a
billon autour de laTerre,fe ineuve ‘6
dun Pdle vers l’autre dans lescc
plans des Me‘ridiens, pourquoi Ics cc
6guilles ne regardent - elks pas (e
CxaQement le Nord, & le Sud? & ‘6
pourquoi fmt-il qu’elles s’en dC- cc
tournent dans cercains temps , en a
forte que le PBte qui clevroit rc- (6
garder direeement le Nord, biai- ~6
re quelquefois vers PER, quelque-
fois vers l’Ouelt ? 11 rtpond i cela, 6s
que la niatiere magnetique qui le (c
meut dans l‘air , fe porteroit ixa- ‘6
&ement d’un PBle h l’autre, fi
Con mouvement ne devoir en quel- 66
que faqon s’accorder avec celui ‘6
de la matiere inagnetique qui le GL
meut dans Ia Terre exterieure : cc
mais il arrive, dit-il, que dam la
Tcrre exterierrrc, la matiere mag- ‘C
nctique oit qidquefois obligee cc
E6 de

108 T R A I T I E ’
. >, de fe dttourner des chemins aux-
3Jq~~els la caufe gd~itrale 1:t deter-
>, mine ? par la comimditt qu’elle
,y trouve de paffer par des endroits
oil des mines dc fer Ce rencontrcnt,
.2JctJa fait que la niatiere magnee
, tique qui le meut dans l’aira ne fc
,,porte pas CxaLtement dans les
a9 plans des Mkridieiis & par con-
,, f2qLient > que lee dguilles aiman-
,, tecs font par-lh ddtermindes i dt-
, cliner,comme 011 l’experimente de
, temps en temps.
I1 fait voir enhitte que le fer
peut d@tourner la matiere magnerique
de fa route ordinaire > cn
niettant une tguille de bouffoIe b
;, certaine difiance d’un Aimain,car,
9) dit-il > taiidis qu’on n’approchera
, poiot d’autre fer auprds de cit Ai-
)> man > la matiere magnetique. qui
)) en fort: difpofera I’equille h &.re b
yJ peu prts parallele gl’axe de YAi-
3 man mais fi l’on approche du ,-
fer,

D E: L’A I M A N. log
fer, comme par Cxemple un COLI- cc
teau, lbn verra alors un change- cc
nlent notable dans l’dguille, qui cC
quittera le c6E6 de l’Aiman, & cc
prendra Line autre fitiiation. CC
11 dit, que conime il fe peut
rencontrer des .mines de fer en
certaines contrkes oil il n’y en
avoit point auparavant & que
cclies qui e‘toient en d’autres con-
trts fe peuvent corrompre , il
peut auili arriver qu’en divers
temps on obferve que l’kguille ai-
mantde de’cline diverfement dans
Zlh m2me lieu, qu’ainfi l’on ne
doit point trouver etrange que
l’on ait remarque cecte varia-
tion plus ou moins en differends
temps.
11 remarque encore, qu’afin que
le fer de mine puiffe donner OC-
caGon h la matiere magnetiqlie de
fe detourner , il doit avoir fa
paqtics tellement fitiites que res
E7 pores

110 T R A I T T ~
pores concourent ii peu pre‘s di-
re&ernen t j & d’autant que w te
difpofition ne fe rencontre pas
dam toutes les mines, & qu’il Y
en a quelques-unes oh les parties
dp fer iont en confufion cela fait
que le fer de toute iorte de mi-
ne n’ef) pas propre pour cader
de la dtclinaifoii dans l’Aiman, &
n’efi pas niCme propre pour Ctre
uni A ce corps.
Les Philofophes & les Mathe-
maticiens qui fe font attache2 5
rechercher la caufe de cette varia-
tion depuis qu’elle a et6 decou-
verte, n’aiant piiencorc en don-
iier de bonnes railbns , fe Ton t ap-
pliquez h en faire de temps en
temps des obfervations e‘xa&.es,,
efperant par-lA decouvrir d’oil el-
le pourroir vcnir. 11s ont pour c@t
effet trouvk le moien de marquer
tine ligne Mfridiene , c’efi-2-di-
re tine ligne rractc fur lrn plan
fixe

D E L'A I M A N. 111
fixe & ftable & tirde exxaltement
du Midi au blord ils ont enhitternis
fur cette ligne cine longuc
Gguille amantke tres-fine, fur
UII pivot en liberte' dc fe tourner.
Lws qL3ils ont vii cette iguille
hivre 4xaEtement dans toute
fa longueur la ligne Mdridiene,
4s ont alors coiiclu qu'il njr avoit
aucune variation ou declinaifon ,
k que par confiquent la matiere
magnetique fe niouvoit d'un POle
i l'autre dans les plans des Me'ridicns
& faiiant ia circulation s
'paffoir i travers les pores decctte
dguille & In. mcttoic ixa&e-
'melit parallele I cette ligneMiridieiinc
hr laquelle elk c'toit
pofee. Mais qmnd il efi arrivk
qti'un des bouts de Yiguille s'dloignoit
un pcu de cette ligne 2
droit 011 A gauche pour lords
ont dit que,l'kguille aimant& dkclinoit
i 1'EIE ou A l'Oueft: a Pr que
la

112 T R A E T T B '
la matiere magiietique fe dc'tour:
noit des plans des Mdridiens qd
font lechemin ordinaire & droit
qu'elle devoit tenir , & qu'elle
de'tournoit par conftquent 1'6-
guille aimantkc. de la iitiiation.na-
rurelle qu'elle devoit avoir.
L'on a enhitte dttermink de
cornbien de de'grez koir 'cette vae
riation ou diclinaifon en ap-
pliquant fur cette ligne Mtri-
diene un initrument fait en cer-
cle ou en demi cercle did
par dCgrez, & enfin pour plus
de commodite l'on a invent6 la
Bouffole, qui n'efi autre chofe
qu'une boPte ronde couverte
d'un verre dans lapelkeft me
Cguille aiinantde fur fon pivot en
libertd de tourner facilemenr.
L'on a divife le fonds de cette
boite par dkgrez , Yon y a en-
fuitte marquk le Nord & le Sud;
€% cornme l'on a trow6 dans la
Uouf-

D E L'A I M A N, 113
buffole de graiids ufiges pour Ia
navigation > l'on a jug6 plus-corn-
mode, au lieu d'tguille , de fai-
re un rond de carte de la gran-
deur A peu prCs d.e la boi'te I'm
mis au centre de ce rond Line
petite chape de cuivre > conime
aux 6gtiilles, afin qLi'i1 pQr facile-
ment toiirner fiir un pi,vot > iiir
cette carte que l'on nomrne la rofk
de la Bouirole; L'on a peint trente-
deux divifions , pour marquer
les trente-deux Vents-, & audef-
fmisde cette carte efi attach6 un
filde fer aimante' qui fait que le
cbti de la rok qui eft rnarquC
d'une flew delis kprdCente to&-
jo,rs arr. Nord. Je dois ici re-
marquer que la fleur delis d'une
BouffoIe fe e todjours au
mmons Nard,
&:ne bqL1ino'
xiale , foit mhe aCu dela aprks
I'ayoir paffee. Con aencme ~ L P
fpen-

~ig.
XI+ T R A I T T ~
fpendu cetre Bouffole ftir deux
cercles afin qu’elle ie trouW
toiijours droitte quoi que le vaiffeau
panchit d’un cbti OLI &autre*
D Voiez la Figure ci-jointe.
QLioi qu’il dy ait rien de ~1~1s-
cominun que ces iortes de BouG
foles dam les lieux maritimes
nous avons crQ qu’il feroit bofl
d’en donner ici cette dekription
en faveur de ceux qui n’ont point
Cti iiir mer, ou qui n’ont point ena
core VG dc ces initruinens.
c H APIT RE QVINZIJ!ME.
Dive& mc’todes detracer me Zigfie
Mdridzenc
’On nomme Meridien,le cer-
Lcle qu’on imagine parer par
les PBles du Monde & par les PS-
les de I’ I-Jorifon 8: dans lcquel
trouve le foleil tow les jours h mi-
di,

D E L’A I M A N. rI5
di , ainfi lors @on changc de place
iur la Terre en allant vers I’Orient
ou vers 1’Occidene Yon
change aufli de Meridien , & au-
contraire, en allan t direC%emen t
vers le Midi OLI vers le Scpren-
trion l’on eit: roiljowrs fous le me-
me MCridien.
La ligne Mitridienc fert pour
marqwr dans chaqm lieu, l’en-
droic prkcifernent oil l’on ima-
gine quc‘: paffe ce cercle &le‘-
ridien, L’on a dtcrit phfieurs
miitodes de la tracer ddnt ~ OUS
ne rapporterons que les.principam
les, obrnettant ceEIes oil l’on ‘ie
sferr de 1’Airnan & des 6guil)es d’a-
tie: , parce qu’elles fuppofent
qu’on connolt deja la de‘clinaifon,
& qu’ainfi des Cont inwriles 1 n b
tre fwier.

k, Es Phificiens ont crG POU-
voir trouver dans la natiirc
une rtgle pour tracer une ligne
Mkridiene dans tous les lieux OQ
il croh des arbres. I1 faut, difent-
ils, choifir un arbre qui ait crti fed
&ns tin efpace de terre affez
grand pour que le Sc’d &. l’alr
aient pb le frapper de tous cdtea,
I’on doit fier horifontalement -c6t
arbre &ant encore f~ir fon tronc,
Ibn trouvera fur la face dela.Ce6
&ion que l’on aura polie quand
tit6 de cercles excentriques deb
A-dire, qui n’ont pas un meme
centre l’an remarquera d’abord
que tous ces cercles s’appcahent
beaucoup les uns des autres du
Fig,E, c6t6 quiefi expof6 au Nord, 8t
au I contraire qu’ils s’tloignent
le$

D E -L’A I IK A’ N. 1f-r~
Ia uiis des autres du c6t6 qui eit
expof‘ au Sud , comme il efi mar-
que dans la Figure ci-jointe.
Con zourroir remarquer ici en
Paffint que cliaque cede efi I’au-
gmentaticun qui arrive h ce‘t arbre
Chaque annee, & que cette excen-
tricite de cercles provient de ce
que l’air froid, qui vient du
Nard, fragpanr continuellenient
l’arbre de ce cbtcf-1; > en refferm
les pores & emptche la five &
les petites parties , qui montene
par4es fibres & res canaux (qui lui
tiennenc lieu de veines & darte-
res ) de fe diiater & de s’e‘tendre
comnie au cGtC qui eit expoid au
h/lidi, oil la clialeur qui frappe
l’arbre, rarefie fes parties & les
rend poreufes , dilate fes fibres &
fes pctits cmaux, & dans le temps
que la five inontc, les rend pro-
pres i reccvoir continiiellement,
de iiouveau hc, qui s’.Lpaiflifht,
fii t

pig.
I18 T R A I T T E’
fait qu‘il y a beaucoup plus d’c-
{pace de ce cbt&lri entre les cera
cles, que du c6te du N ord.
L’on doit auiG, par cetre rai-
ion averrir les curieux d; Jardi-
nage, que quand 011 veut trans-
planter uii arbre , il faut obferver
exaaement de h i donner la mk-
me iituation qu’il avoit avant
d’he deplact & de faire que le
cSte qui regardoit le Nord y foit
encore expofi aprks que l’arbre
fera replanti.
Pour tracer une ligne M&i-
dieiic par lemoien de ces cer&
exccntriques que I’on trouve fur
ces troncs d’arbre, il faut tirer
une ligne droirtequi couppe ces
cercles prdcifement aux points ou
ils s’approchent le plus, st. oil i1s
s’cloignent le plus, conime il efi
niarque‘dans la Figure,& 1’011 prC-
tend cjuecette ligne ira droit du
Nord au Sud & re‘pondra au cerd
de

D E EA I M AH. 117
ck Mtridien mais cette mkto-
de eit peu ieure & eit purement
Wique.
Trolazrer la lipc Miridienc par des
points d'ombrc.
A Vant que de dkcrire ces diffe-
rentes mitodes de tracer la
lig-ne MCridiene par des points
Fombre, il efi i propos de donner
ki avis au LeQeur (fe quelques
pr6caurions qu'il faut obferver
pour que la ligne, que 1'011 tracera,
Puiffe fe conferver long - tenips
hns s'alterei & fans clianger.
11 faut choifir une pierre dure
qui iififie i la gel& 011 prendre
du marbre. Qie la l'urface oh
l'on doit tracer cette ligne hit
tres-unie , & Cxalkement de
Veau, & que cette pierre m'
nlarbre foit enfoncd tk arrkti de
Qrrniere qttil ne puire pas cllan-
ger

120 R A I (T kx E'
ger de fitiiation ou 6trese'branld*
Aimt pris toutes ces prCcau-
tians , e'I6vcz perpendiculaire-
rnent fitr cettc pierre ou iiir ce
marbre LIII fide doiit l'extrkini.
te d'enliaut foit ou en boule, OL~
plat coinme Line petite pidce de
inoiioie j fjchant par les Ephe'rne.
rides le jour de l'Equinoxe,.mar-
quez pendant.ce jour avant midi,
a deux ou trois diRerentes reprid
fek,l'extr@mite' de l'omlre que fait
ce itile, marquez en autant ape's
midi ; par ces iiiarques, que l'on
nomme points dombrc, tircz me ligne droitc,& couppez cette lisne
?i angles droits par Line autre ligne
ycrpendiculairc , qui fera la Iigne
Mtridiene.
- Pour apporter p1.u~ de prhcicette
obfcrvation , l'on peat
11 petit trou au haut du fiile,
& inarquer hir le marbre ou iiif
la pierrc le point dc lumiere qrle
fcsa

kig. G.
122: T R A P T ~ 6 '
trtmitk de l'ombre touchera 18
circonference de ce cercle en quele
que endroit 2 qui Cera par txemple
en C & IC inarquez exaQemenr.
DU point D decrivez l'arc F G i
lh point C decrivez pareilk
mentl'arc H I; ces deux arcsfe
couperonten K. Du point K ti-
rez une ligne droite qui paire par
A, qLIi ell- le centre du Me & de la
portion de cercle, tk vous aureZ;
la ligne Me'ridiene.
I1 peut arriver tin incoiivenie~~~
dam la pratique de cettc mktode i
car fiau moment qu'il faut faire
l'obfervation ape's midi, une niiee
vient ii caclier le Saleil, la peine
qu'on fe {era cionnde avant midi
deviendra iiiurile.
Les Matzmaticiens niodernes
on& le imoien de remddier
ticonvenient dans la niCtodc
urvatite.
f'
Prkparcz une table ou pike de
mar-

H
/
.
G
4'

DE L'A I M A N. 123
marbrc avec les prdcautions que
nous avons niarqudes ci-devanr,
traccz fLir ce marbre trois ccrcles
B C D de differcnte grandeurs
& qui aient le mkme centre A;
tlivez perpendiculaireillct7t fLIr cc
centre A le f€iIc A E, enforce
qdavec la iilrface horizontalc
du rnarbre il faffe de tous catel;
des angles droits. Le Solei1 emnc
lev6 & eiitierernent iimi des va.,
peurs de la terre obiervez le mo-
ment que le bout de l'oinbru du
fiile touchera la circonference dit
plus-grand cercle D faites une
marque i cdt cndroit ,qni fera par
dxclnple F; rnarqiw encore le
moment auquel IC: m&me bout dc
Yombre du fiilc touchera la cir-
'conference du iecoiid cede C,
qui fcra G marquez p ardmcnt
ce m&me point d'ombre H fur le
cercjt: B rtltdrez apr& midi h
&me ob.fervation,& marque2 par
IF2 la

t+ T .R A 'P T T E'
13 mCine initode fur ces trois cer-
cles lespoints I K L; divifezen
deux 1'arc.I H en M, 011 l'arc
KG ca N, ~ul'arc LF en ,O.
Du centre A rirez une ligne qui
~ig.II1 paffeparlcs points M N 0, &
xous aurez la 1igneMCridieneA P.
L'avantage gu'a cecte merode
cur celle de Vitrive efi, qu'aiant
marqut deux ou trois points a-
yapt midi ftir la circonference de
ces cercles , il iiiffir d'en avoir
rnarquC un LxaQement aprds mi-
di, pour que vdrre oblervation
foit bonne.
11 faut obferverqueles ombres
d'un ii~~iiic cercle iaicnt mar.
qudcs cn mhie jour.
Quc IC Solei1 doit &re au rnoins
LldvC de 75 dkgcez fur l'horiion,
pour 6viter les refraCtions , qui
font . plus-fortes avant midi qu'a-
. ..
pres midi.
qte le ,jour foit clair rerein."
Le

D E' L'A% I nk A N. 1-25
E'e jour du Solitice eft plus
propre h cette obfervation qu'un
autre, quoi qu'on la puiire auG
faire en dautres jours fi L'on elt:
preffi..
tachez A 1111 long crin de
Athevalzou au brin de fil ddii
A le petit poids B, ,expofez an
%lei1 ~e fil- aid- perpondiculaire-
nlent tendu. Avec un Afirblabo
011 un quart de cercle fdites prenL
dre la hauteur du Soleil, au mtine
temps quevous mnquerez fur v&
trc plan horizontal l'ombre que
$lit le brin de fil, qui fer2 par
6xemple C D. Avec le mhre
quart de cercle obfervez &a&-
nxnt le moment auquel le Soled
F3 feu.

126 TRAITTL
fera i la mCme hauteur qU'iI Ctoit
h la premiere obfervation faitte
avant midi, & dam cet inltant:
marquez l'ombre quc fait vdtre fil
iur vb,re plan horizontal, qui Cera
gar Cxemple E E, prolongez ces
deux lignes juiques 3 ce qu'elles
fc coupent en 1. De ce point I,
coniine d'un centre,ddcrivez l'arc
G H , divifez ce't arc en deux
parties egales , par e'xemple en L,
~ic. I. puis tirez la ligne droitte 1 L &
vous aurez la ligne Me'ridiene.
31 faut qw le fil hit fiable &
fans aucun mouvement dans le
moment que I'm en marque l'crmbre.
)Our bien faire cette oblervq-
P tion il faut deux obfervateurs,
dont le premier obferverrt Ia hau-
teur

DE L'A I M A M. 127
teur de l'etoile avec un quart de
cercle ou quelqu'autre infiru-
ment, & le kcond obfervera en
m&me temps le vertical de la mk-
me ktoile avec le triangle fait
comnie il eft dicrit ci-aprc's, Sr:
coiiime il efi repre'fcid dam la
Figure ci-jointe. Attschez uii fil
h deux points qui foient perpen-
diculaircinen,t l'un au deffus de
l'autre, comrne A B. ALI point
d'enbx B IC fil. fera atcache' B Line
kguille aufi perpcndiculaire i
I'horizoii , laquek traverfera en
B: la r&gle de cuivre G D , qui Fi; IL
pourra ;owner 1iorizoiita1ement
autour de cettr: iguille,& fera ainfi
avec le fil perpendiculaire tin an-
gledroit: DU point A inenezun
autre brill de fil oblique i l'hori-
€on,quife joignant en E h la r6-
@e de cuivre, faff;: un triangle
re&angle mobile autour de l'd-
guds & drr fil perpendiculaire.
F.44 11

128 T R A I T T E ?
I1 €aut obferver que les deux
points IJ &k E, oil les deux fils
jbnt attachez j, la re‘gle de cuivre,
ibient parallcles au bod C D do
la meme re‘gle.
Les deux obfervations fe doivent
faire au meme inltant.
L’un des obfervateurs prendra la
hauteur de l’e‘toile aGec un quart
de cercle ou autre infirument,
pendant que l’auere tenant l’mil
pris du fil perpendiculaire tourtiera
la re‘gle vers l’itoilc jdques
1 ce que les dzux fils du rriangle
fe couvraris l’un l’autre couppent
cette mtmc c‘toile par le milieu
ators tirez unc ligne IC long de la
rdgle decuivre fur le plan horizontal
oil elk fe repole 5 cette li,
gne marquera la fitiiation du vertical
de l’ttoile aLi moment de
I’obfervation qui doit I le faire
avant que 1’Gtoile foit au Me‘ri-
(lien, Aprds que l’ktoile aurspaffe
IC

D E" IL'A I M A N; 129
le Mdridien & qu'elle fera parven&A
peu pr6s i la m2me hahatsur
qu'elle etoit lors de la prdmie're
obfervation , l'obfervateur
fe tiendra au quart de cercle , &
averrira l'autre, qui fibit l'etoile
avec Ies deux fils de fon triangle,
du moment pre'cis que l'eroile
fera 2 la m@me hauteur de la pr&
midre obfervation, tirant alors uiie
ligne le long de la rdgle, comrne la
prbniCre fois, de marquera un
kcond vertical aufi difiant dtt
Mtridien que le premier. Ccs
deux lignes fonr un angle, divifea
angle en deux parties igaIes
par une autre ligne,qui iera la McL -~
Pidierae que vous cherchez. .
F"7,

U N kill obfervateur peut faire
en cette obfervation ce
que deux etoient obligez de faire
dans la prkckdente.
Eon doit choifir une Ctoile
fixe dont on puiffe obferver les
deux digrefions en une mime
nuit ou i7t~ne le matin & l'autre
le foird'un m&me jour, aid les
Ionpies nuits font les plus-commodes
pour cette obfervation.
Aiant l'oeil au mkme triangle
de fil dont on s'eit iervi A l'obfervation
prkcidenre 9 ftiivez
avcc vos deux fils l'e'toile aufli
I~on~-tenips q~~~~cllle avancera vers
1'0rxnt; & lors que vous vow apparcevrez
qw'clle n'avance plus
tirez Line hgiie le long de la rdgle
wi

DE L’A I M A N.’ PJH
e& alors en reps. Lors que la me -
me Ctoile aura paKe le NlCridien
& fera de l’autre cdte’, faites la
m6me obiervation vers I’Occi-
dent, & au moinent que VOLIS
connoitrez que 1’6roile n’avance
IUS tirez Line hgne le long de la
p,
regle. Ces deux lignes feront un
ansk qdil faut diuifer en deux
parties kgales par Line autre ligne,
qui fera la MCridiene que YOUS
cherc hez.
Les troilcs les plus-prts du PA-
le font les plus-commodes pour
cette obfervation paw que leur
mouveinent eit: rres - lent, leur
cercle plus-petit & leurs digref
frons re fdant dam des endroits
ciel plus-eloignez du zdnith
fgnt. plus-fades i obferver.
Nous pourrions rapporter enco-
re plufieurs autres inttodes de tra-
cer ]a ligne Meridiene. Nous ne
ICs obmettons que pwce qu‘elles
F6 font

E33
T R A I T T E'.
font trop PCnibles j les unes f" fai-
font par le concows de plufieuro
ligiics ; le$ autres hppfant 1%
connoiffkc de la hauteur du PAc
Be, ou la de'clinaiion 8r l'aKenfion
droite de l'c'toile , dont on fe veut
fervir. NOUS avertiirons ndan:
nioinsle Le&eur que s'il eit curieux
dc voir ces nietodcs, il les
rrouvera dkcrites dans l'dlmagefie
de Riccioli , Setlion 4, depuis
le Probl$mc 53 jufques au
Probl&mc 5 9 inclufivement. Dzns
Clayius A la 2.3 propofition du
pre'mier livre de fa Gnomonique.
Dans Bettinus Appiario 9 Prop3nin.
z & 3. Plans la Perfpclkive
heurerc de Maignan, depuis la page
Izsjufqucs a lapage188, &
d;~m I'art de navigcr de Clauda
Fraqois Nlllcc de Chales.

C H A P I T E. E S e I z I E)M.E.
?,$r$tian de qdqrm machines fniies
I
il7(ec I'tAimnrs.
E Chapitre feroit le plus-long
C d e ce Trait6 , fi notis voulions
y de'crire toutes les machines qui
ont e'te e'xkcudes avcc l'diman,
&. toutes celles que l'on pourroit
encore inventer j mais cornme
phiGeurs, entre autres Bettinus
Kirker & Schotus en oiit rapportt
un grand nombre, nous nous
contcnterons d'en de'crire ici
qtlelques-unes des plus - fingulieres,
pour em donner fetileinene
rid& 3 ccux qui n'ont point 18
leurs livres > & qui n'ont point vi1
de ccs fortes de machines
011 peut faire un petit dbme ,
fi;outcnLi cur des colollrlcs > & dans
le bas de la calotc !'on enchaffc-
F7 r;i.

a en dedaris me bande fixe de
cuivre reprdientant LII~ cercle iur
leqyel on gravcra ICs heurez h difiances
egales dam 1’L:paiffcur
du dame & derrierre IC cede de:
heures l’on pofera un Aiman enclavd
dans unaut‘re cercle mobile.,
pour le pouvoir touriier 3 vo-
Eontt par un bouton ou par Line
manivele afin de faire correfpondre
1’Aiman vis-3-vis de re& heure
que l’on voudra j au bas entre
9es colonnes, jufiement au centre,
il y aura line petite figure,
qui tiendra ii~a main tin br$ de
foie, au bout duquel iera attach6
un petit oifeau tres-l&g;er, qui doit
%tre fait Q’une tres - 1Cge‘r-e vefiic
de verre foufle‘e B la lampe, & recouverte
de duvet 011 de petites
plumes, au lieu de bec il aura rrn
motceau de fer poli ce‘t oifeazz
doit &trc attach6 i la hie de mg-.
lniere qu’ii ne puiffe approclter
qu’h

D E L"A I M A N. 13s
qu'i deux 011; trois ligncs pr6 du
cercle des heures lors q~i'on le
mettm vis-&vis de l'heure oii correfpond
1'Aiman il fe fouricndra
en Yair & ii 1'011 fait tourner infenfibkment
l'dirnan l'oifeau le E&. L;
iiiivra & ieinblera voler en marquant
ks heures. Voiez la Figure
ci-jointe oil 1'Aiman efi marque'
par despoinrs & par lalettre K,
& doit h e
cacliC dans l'e'paifieur
Qu bois &fils un cercIe mobik,
On petit aufi enchaffer un Ai-'
man dans l'i-paiffcur dime table
ou rond de bois 5 2 certaine di-
fiance du centre on pofiera deflirs
cctte table, 011 rond de bois , un
cercle de carte, de cuivre, ou de
re1 autre rnktail que Yon voudra,
excepte de fer j fur ce cede mo-
bile feront gravCes les heures, &
fur tin pivot qui fera Cl&e a~z
cenrre, 1'017 placer3 une Cguille
arcz langue, pour que lcs bbuts
puiil

T R A T T'T E'
1136.
puirent aller jtifcpies ii l'endroio
oil efi enchair6 l'iiiman ; fi l'on
fait adroitrement que l'diman
correfponde i I'bcure qdil fera,
lors que Yon fera tourner cctte
dguille, elk la marquera en s'y
arretant toiites lcs fois que l'on la
fera tourner. L'Aiman dolt Etre ca.
chi dam l'e'paifl'cur du bois i l'endroit
marque' par des points &
par la lettre H dans la Figure cijointe.
Qn peut, au lieu d'heures,
graver ibr le mtme cercle, phfieurs
mots cornme coke intiliancolique
avaricieux liberal
& autres femblables, Lors qu'on
veut' marquer le temperament ou
l'inclination de quelqu'un,, l'on
fait avec adreire correfpondre ,i
I'endroit de l'Aiman IC mot du
cercle qui lui convient fi cette
perfonne fait alors tourncr I'dgui4;le
iiir foil pi.rTor > elle iera fur,orik

I> E L'A I w A N. 1.37
prXe de fe voir fi bien caraQCr'
fie, l'dguille apes pluGeurs
tours, s'arrirant fur le mot qui
marquc fon temperamenr.
La m&me chofe ic pat txdciifer
d'une autre inmiere, CR faifant
une efpecc de gueridoii de
bois, aKez creuf6 & dune figure
propre ;i y pofer un plat avec fon
bord ,
foit d'argent, d'e'rain , OLI de
cuivre, fur le bord du plat krone
gravCes ies iieiires OU les mots iuf-
dits, de coke, melancolique &c.
L'Aiiiian fera enchaff6 dans 1'6-
pniffeur du gueridon, rdpoiidaiit
au bord du plat, & fera rccouvert
d'un morceau du meme bois tres-
mince & de inhe fil. L'on fera
correfpondre i cCr Aiman, Yen-
droit dLt plat que I'on voudra d&fi- Fig N.
gner puis reinpliRaant. d'eau le
creux de cs plat & y jettallt uiie
petitegrenouille de liegepeinte de
verd , qui doit avoir i la gueule un
lll0S~

$38 T R A I ~ T E:
morceau de fer poli , cette grenoullle,
aianr un peu nag6 , fendra
l'eao,& s'ira arrkter Bl'endroit
du plat qu'on aura fait correfpondre
B l'Aiman , qui dait &re
cacld . dam l'epaiffeur du bois rB
I'endrait marque' par un IC &par
des paints dans laFigure ci-jointe.
L'011 pelit ajoQter d ces ma?
chiiles, un mouvenienr d'liorloge,
qur Cera cachi dam f'kpaiflcur du
bois, ,hit aa d h e foit au rond,
foit au gueridon , & qui faifmt
mouvoir le cercle fiir.lequel cfi
attache 1'Aiman , l'oifeau, l'e'guille
& la grenouillc qui le fuivront
marqueront les heures auG regulieretnen
t qu'une tguille ordinaire
de cadran.
On peut faire plufieurspetites
figures de cire ou d'e'maii tres-16geres
qui auront par daous de
petites lames de fer poli mettaiit
ces figures fix urie glace de mirair
$

E E’A I M A N. 139
rnir, & faifmt mouvoir un Aiman
au deffom d l’endroit des figures,
elks en fllivront le mouvernent
e11 forte qu’on les yourra
faire promener fi vite & G lentemen
t que Yon voudra , l’on pourra
mtine, fi ces figures font fortlbgercs,
les faire promener , 13
t2te en bas en renverfant la glace
& faifant mouvoir l’lliman au
deirus.
On peut reprkfentsr fur une tan
ble de bois, les deux HCinifppberes
de la Terre , dont les endroits qui
marquent Ees mers Eeront cceufez
affez profond pour gtre remplis
d’eau, ELir laquelle l’on mertra
nager de petits vaiireaux tres-16gers
quiferont garilis de fer par
deffbus, 8c promenant un Ainian
fobus la table rl l’endroit O~L efi
reaL1, on yeut faire aller ces vaiffeaux,
Ieur fairc tenir telle route
qu’on voudra, st: les fairc entrer en
tels

340
?" n A I T T E'
tels ports qu'on marquera, ce qui
imitera eo petit la Navigation.
L'on pourroit avec l'Aimaa
bxe'cuter une infinite d'autres pe-
tites gentilleffes mais craignant
d'&tre trop long nous renvoions
ks Leaeurs aux Auteurs qui en
ont trait&

T A B L E
ALP HA B E TI QUZ
DES MATIERES.

DES MATIBRES.
contrc‘es ou Je trouve L’Azmatj. 4
Coulet/r de L’Azmnn. 4
Corjper un Azman en det4x pnrties pivant
mxe, efhs lie fi vcdent poist rqoindre
dg mtme fins. 30%
Couper L’dzman en detJx parties perpendzcu1,wcmcnt
a l’axe, aux fdces de hz
patron tlfif.tt de neuveaux Pdlcs.32.8g
Crotflhit Jiqpcwdu par un Atman dms h
A4ofiu& de fa Meqm. 16
Ckbe de fer ow dacrcr ncpeut s’~lmmter.z6
“

DES MATIERES.
(ivenouille 0% itdinette dont /’on fi firvoit
. dam le voiage de la -Terre St#* pow mnr-
grrer le chemin. I.
yean GO~A
Inveiiteur de li ‘Roufik.
IrMp@on ; tout mamement / E fait par impu&on
C9 nan pbai’/EttraDior. 49
Znventet/rJ de S&niIle aimante’e ON ZouJole.
- Lb G
i5teuZoli /. troavcl’Aimimsn. 4,
L&ne EquinoEtiaIe ,; fir cette lip togter
ICS &i//es.de Bo~flk fint en kyuiiibre,
37.71
Ligne Mlridienne ne‘ceflaire pour objrver
la dc‘clinaijirz dell’dimlzn. 46 I of
comment la tracer,
I I 4 C$ fiivantl.s
Limailie d’dcier fi towne en rond autow
de PAiman. M. 21.66
&achznes fairer-nvee l’Aman. B 33
matiere m4pwtique qui czrcctle dam fd
Terre C5 dms 1’Aiman. 48.5 1,
matiere mdpetique unefihkre 4’ a tt. tvite ‘
mtour de I’dimnn. 54
Mdhomet; fdrt tembedu n’ej2pahrfifietrab
par de PAiman cornme /e, vtJlgaire le
croit. =6* 79
‘~~~hy,bo~~~p~ocheSn~cr~~c
ddns IC Roinu-
me de TapLes $0; /;nt vcnttcs ies pri-
mieh Bou/1:lIes. S
&ne &hd::‘.nnc ,&eraire pour obfirvcr
CGwririim de PAimnn. 1 PI
G . CQm-
5

T A E I, E A L P H A B E T I QU E
Comment [A tracer. x 14 3fiuunMtcs
/Me?odrs pow connoitre lcs "dies de 1' A-
TYIAM. 19.20.21
daintnnter ut$ coutedu o ~t autre fer. zg
de CQWno~trc de combten de dkrez U ~ C
ckurIIe pnnche vers La Terma 38.92
&?mer de fir ; PAtman fi trotlve pulewent
d m ces mtnes. 4
&ontapes d'Aman fir Ies c0"tes de ld
mer, que Ton Lt atttrer les vazfeaux 0;
zl y n dtt + fer. . Iz*gy
Aloltvement locd cc que c'@. 50
N.
qomsde L'diman en divers pnij. z
le Nord donns La paltte Mi.pvtrque 2 ttne
&mile forge'e daw unc forge toumc'e 1
ce P&e. 28
Nord ; I'Aiman tourne toL)oui*s un de fis
PdIci awflord U Paatre au Sgd, 1 I z
0.
Objrvation fade de 166 de'clrnai/"on de L'Aiman.
46
Wtls &&gnus pde des montnpies
ddtman. '3
Qrdznnires d'me femme ne n+nt poivlt i
I'dtmnn comme qdqnes-nns Pont crh.43
Ovtedo park dts montcpes d'Azman. I 2
Qnpents fdds avec /'Arman pow atirer le
fir des plates. P. 1346
Pmes lcrnpertes qui jnt comme dn pods
d4UaS

DES MATIERES.
dans les porei de la Terre t3 de PAt'm;an.
49.91
Pirouettequi s'attache 2, I'Aiman en tom-
naznt. 99
Pltce pdrlede lm dkcouverte de1'Aiwm. G
Phe'ntciens ont connu 1'Exuille aimantie.
7
P&e; l'Airnan R des PdIes U tdn m e comme
IdTerre. 20
b P0"les Zutz dimafi ne /dnt pax 4aU.v
enfirce. '3.657
I'dimnn donne des P0"les act fer pip di-
riqent vers ceux dcr Monde.
2 7.76
an des Piles de 1'Aiman s'unit AU fir G
tdutue le repoB@. 33
vers les P&cs le$ kuilies de Boufile panclient
aers L.z Tcrre. 36 Id rd'djlon. 90
Ttolopzh J;t bPttr en Aiexandrte UM
temple a fi fiur Ar/inok to~t incruji
ddimdn. IF- 59
PA^ Veneius a ngbporti des Indes,a ce que
queIques-uns diJi.nt,l'ufige de id 73oufile.
R. 8
la Roui/Ie diminwl.'lraforce de PAiman.10x
xainette OH grenoiidle dont ton fi firvoit
dans les votaxes de Id 7erre Sainte pour
rnczrguer le chemin. 7
S.
Salornorl i s'dwoit cunno trance de h Bot$
file, 7
432 si-

TABLE ALPHAIL
DES MATIERES.
Sitstation qu’afeae 1’Aiman lors qdzl e$
en bberte‘de fi tortrner. 17
k Soled e/iF att Centre de nitre A4onde. 48
Spbire d’dhvite‘de Ila mdtzt’?r. m