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Méthodologie <strong>pour</strong> le diagnostic<br />
chiroptérologique des proj<strong>et</strong>s éoliens<br />
Proposition de <strong>la</strong> <strong>SFEPM</strong><br />
décembre 2012<br />
Document établi par le Groupe Chiroptères National de <strong>la</strong> <strong>SFEPM</strong><br />
Référent : Marie-Jo Dubourg-Savage
Sommaire<br />
1 INTRODUCTION ........................................................................................................................... 2<br />
2 METHODE D’ECHANTILLONNAGE ............................................................................................ 4<br />
2.1 ORGANISATION DU PLANNING ET DE LA PRESSION DES ETUDES DE TERRAIN ........................................ 4<br />
2.1.1 Prise en compte des variations géographiques <strong>et</strong> saisonnières ....................................... 4<br />
2.1.2 Organisation des relevés ................................................................................................... 5<br />
2.2 METHODES DE RELEVES ................................................................................................................... 5<br />
2.2.1 Enregistrements acoustiques automatiques en altitude .................................................... 5<br />
2.2.2 Enregistrements acoustiques automatiques au sol ........................................................... 5<br />
2.2.3 Ecoutes acoustiques manuelles ........................................................................................ 6<br />
2.2.4 Recherche de gîtes ............................................................................................................ 7<br />
3 ANALYSE DES RESULTATS ....................................................................................................... 8<br />
3.1 QUESTIONS AUXQUELLES DOIT REPONDRE L’ANALYSE DES RESULTATS ............................................... 8<br />
3.1.1 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité en altitude (enregistrement<br />
automatique) ................................................................................................................................... 9<br />
3.1.2 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité au sol (enregistrement<br />
automatique) ................................................................................................................................... 9<br />
3.1.3 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique (enregistrement manuel)............................. 9<br />
3.1.4 Quantifier <strong>et</strong> analyser l’activité (enregistrement manuel) par groupes d’espèces ............. 9<br />
3.1.5 Quantifier <strong>et</strong> analyser l’occupation des gîtes (espèces, individus, saisons) ..................... 9<br />
3.1.6 Croisement des résultats des différents méthodologies .................................................. 10<br />
3.2 ELEMENTS D’AIDE A L’ANALYSE ....................................................................................................... 10<br />
4 CONCLUSION : .......................................................................................................................... 11<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 1
1 INTRODUCTION<br />
L’étude des chiroptères dans le cadre d’une étude d’impact sur l’environnement<br />
comporte deux phases :<br />
Un pré-diagnostic (cadrage SER-FEE-<strong>SFEPM</strong>-LPO en annexe 1) qui fait <strong>la</strong><br />
synthèse des données connues dans <strong>et</strong> autour de <strong>la</strong> zone d’imp<strong>la</strong>ntation<br />
prévue par le proj<strong>et</strong>, évalue les risques en fonction des espèces présentes <strong>et</strong><br />
détermine, de manière détaillée, les inventaires à m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce <strong>pour</strong> le<br />
diagnostic. A partir de c<strong>et</strong>te synthèse, couplée à une analyse des milieux <strong>et</strong> du<br />
contexte écologique, il décrit les enjeux prévisibles sur <strong>la</strong> zone du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> les<br />
eff<strong>et</strong>s à prévoir. Le pré-diagnostic doit aussi ém<strong>et</strong>tre un premier avis quant à<br />
<strong>la</strong> faisabilité du proj<strong>et</strong> au regard des enjeux chiroptères ;<br />
un diagnostic qui, par une étude de terrain, établira l’état initial de<br />
l’environnement avant l’imp<strong>la</strong>ntation d’éoliennes.<br />
C’est ce diagnostic que le présent protocole cherche à standardiser afin de<br />
perm<strong>et</strong>tre, dans <strong>la</strong> mesure du possible, <strong>la</strong> comparaison entre les différents parcs<br />
éoliens <strong>et</strong> leurs eff<strong>et</strong>s lors de <strong>la</strong> phase de fonctionnement. C<strong>et</strong>te proposition de<br />
protocole <strong>pour</strong> diagnostiquer l’impact des proj<strong>et</strong>s éoliens sur les chauves-souris<br />
s’insère dans le cadre de l’étude d’impact sur l’environnement.<br />
Ce protocole reprend les grandes lignes du travail effectué en juin 2011 entre les<br />
acteurs du groupe de travail composé du Syndicat des Energies Renouve<strong>la</strong>bles<br />
(SER dans <strong>la</strong> suite du texte), de <strong>la</strong> France Energie Eolienne (FEE ci-après) <strong>et</strong> de <strong>la</strong><br />
Société Française <strong>pour</strong> l’Etude <strong>et</strong> <strong>la</strong> Protection des Mammifères (<strong>SFEPM</strong> ci-après).<br />
Ce protocole n’a malheureusement pas pu être validé par les Conseils<br />
d’Administration de <strong>la</strong> filière éolienne.<br />
Cependant le Groupe Chiroptères National de <strong>la</strong> <strong>SFEPM</strong>, regroupement de<br />
personnes compétentes en matière de chiroptérologie, souhaite proposer un<br />
protocole standardisé <strong>pour</strong> aboutir à <strong>la</strong> réalisation d’expertises si possible<br />
comparables entre elles <strong>et</strong> utilisables à plus long-terme, afin d’avancer dans <strong>la</strong><br />
connaissance sur les interactions entre les chauves-souris <strong>et</strong> les éoliennes.<br />
La méthodologie proposée vise à :<br />
faciliter le travail des services instructeurs demandeurs d’une méthodologie<br />
c<strong>la</strong>ire ;<br />
assurer une bonne prise en compte des enjeux chiroptérologiques à travers<br />
des études de terrain efficaces <strong>et</strong>, dans <strong>la</strong> mesure du possible standardisées ;<br />
perm<strong>et</strong>tre un minimum de comparaison entre les expertises<br />
chiroptérologiques réalisées dans le cadre de différents proj<strong>et</strong>s éoliens <strong>pour</strong> :<br />
o bénéficier d’un r<strong>et</strong>our d’expérience sur <strong>la</strong> thématique « éoliennes <strong>et</strong><br />
chiroptères » ;<br />
o comprendre les éventuelles différences d’observations constatées<br />
entre les études menées avant <strong>la</strong> construction des éoliennes <strong>et</strong> celles<br />
menées après ;<br />
o perm<strong>et</strong>tre de s'inspirer des résultats <strong>pour</strong> optimiser certains suivis <strong>et</strong><br />
certaines conclusions dans des contextes simi<strong>la</strong>ires.<br />
Les préconisations présentées dans ce document sont issues du travail déjà réalisé<br />
par de nombreux chiroptérologues allemands, américains <strong>et</strong> français. Il ne convient<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 2
nullement de réinventer une méthodologie mais plutôt de synthétiser les différentes<br />
méthodes existantes.<br />
Rappelons enfin que l’expertise a <strong>pour</strong> objectif <strong>la</strong> qualification <strong>et</strong> <strong>la</strong> quantification de<br />
l’activité des chiroptères sur l’aire d’étude rapprochée <strong>pour</strong> <strong>la</strong> bonne intégration d’un<br />
proj<strong>et</strong> éolien. Il ne s’agit donc pas d’être exhaustif, tant par les méthodes utilisées<br />
que par le nombre de nuits de terrain réalisées. Il faudra aussi essayer d’évaluer<br />
l’impact sur les popu<strong>la</strong>tions locales, à défaut de pouvoir le faire <strong>pour</strong> les popu<strong>la</strong>tions<br />
nationales ou européennes dont les effectifs ne peuvent, à l’heure actuelle, être<br />
chiffrés avec précision.<br />
Ce protocole vise à « encadrer » les inventaires <strong>pour</strong> <strong>la</strong> réalisation des états initiaux<br />
<strong>et</strong> complète ainsi le Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens.<br />
Quelques définitions préa<strong>la</strong>bles:<br />
Espèce : le terme « espèce » s’apparente également à « groupe d’espèces », parce<br />
qu’il peut être difficile dans un même groupe de différencier les espèces au détecteur<br />
d’ultrasons (exemple : groupe des Murins).<br />
Milieu : <strong>la</strong> définition des milieux sur l’aire d’étude rapprochée sera le plus possible en<br />
harmonie avec l’unité de base du code CORINE Biotopes niveau 2 (exemple : 42.<br />
Forêt de conifères, 31. Landes <strong>et</strong> fruticées). Cependant CORINE Biotopes ne prend<br />
pas en compte les réseaux de haies qui constituent le bocage. Ces réseaux devront<br />
donc également apparaître dans l’analyse des milieux car ils sont fortement utilisés<br />
par les chiroptères.<br />
Enjeu : l’enjeu se définit grâce au croisement de l’évaluation qualitative (nombre<br />
d’espèces) <strong>et</strong> quantitative (nombre de contacts) du peuplement chiroptérologique<br />
avec <strong>la</strong> patrimonialité des espèces rencontrées (statut de protection <strong>et</strong> de<br />
conservation à l’échelle européenne, nationale <strong>et</strong> locale (régionale/départementale).<br />
Sensibilité : <strong>la</strong> sensibilité se définit à partir des r<strong>et</strong>ours d’expériences issus de suivis<br />
chiroptérologiques sur des parcs éoliens en exploitation (impacts avérés de l’éolien)<br />
<strong>et</strong> du comportement des espèces concernées (comportement de chasse, hauteur de<br />
vol, espèce migratrice, <strong>et</strong>c.).<br />
Aire d’étude rapprochée : <strong>la</strong> zone sur <strong>la</strong>quelle sont menées les études<br />
environnementales <strong>et</strong> qui correspond à <strong>la</strong> zone d’imp<strong>la</strong>ntation potentielle du parc<br />
éolien. Plusieurs variantes (de définition de c<strong>et</strong>te zone) <strong>pour</strong>ront être envisagées (cf.<br />
le Guide de l’Etude d’Impact sur l’Environnement des parcs éoliens - actualisation<br />
2010).<br />
Aire locale : correspond à l’aire d’étude rapprochée plus une zone tampon de 200m<br />
à 2 km.<br />
Regroupement automnal : traduction de l’ang<strong>la</strong>is « swarming ». R<strong>et</strong>rouvailles entre<br />
les mâles <strong>et</strong> les femelles, généralement dans un site souterrain qui draine des<br />
individus provenant de secteurs parfois très éloignés. Perm<strong>et</strong> les échanges<br />
génétiques.<br />
Relevé : Un relevé correspond au temps nécessaire par méthodologie <strong>pour</strong> couvrir<br />
l’ensemble du site. Un relevé peut correspondre à plusieurs nuits en fonction de <strong>la</strong><br />
taille du site d’étude. Le nombre de relevés sera considéré comme suffisant lorsque<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 3
dans le cas d’étude qualitative, le p<strong>la</strong>teau de <strong>la</strong> courbe d’accumu<strong>la</strong>tion du nombre<br />
d’espèces contactées sera atteint. La courbe d’accumu<strong>la</strong>tion correspond à l’évolution<br />
de <strong>la</strong> richesse spécifique en fonction de <strong>la</strong> pression d’observation.<br />
2 METHODE D’ECHANTILLONNAGE<br />
2.1 Organisation du p<strong>la</strong>nning <strong>et</strong> de <strong>la</strong> pression des études de terrain<br />
2.1.1 Prise en compte des variations géographiques <strong>et</strong> saisonnières<br />
Le cycle biologique des chauves-souris est intimement lié aux saisons <strong>et</strong> aux<br />
conditions météorologiques. Les relevés de terrain devront être menés dans des<br />
conditions météorologiques favorables (qui seront définies dans le pré-diagnostic)<br />
afin de garantir une bonne représentativité de l’activité enregistrée.<br />
Selon <strong>la</strong> situation géographique, les variations entre les débuts <strong>et</strong> les fins de saisons<br />
interfèrent parfois sur le cycle d’activité <strong>et</strong> devront être prises en compte:<br />
P<strong>la</strong>ines <strong>et</strong> piémonts du Sud de <strong>la</strong> France : l’activité dure de fin février à fin<br />
novembre ;<br />
Nord de <strong>la</strong> France <strong>et</strong> tous les massifs montagneux : l’activité dure de début<br />
avril à mi-octobre.<br />
Pour caractériser l’activité chiroptérologique sur l’aire d’étude rapprochée sur un<br />
cycle biologique compl<strong>et</strong>, au minimum 6 relevés de terrain devront être réalisés, en<br />
s’attachant particulièrement aux structures topographiques <strong>et</strong> paysagères influençant<br />
l’activité des chauves-souris (zones humides, boisements, haies, cols, corridors<br />
biologiques, zones éc<strong>la</strong>irées).<br />
Les relevés devront être répartis de façon pertinente sur l’année afin de prendre en<br />
compte les 3 périodes d’activité des chauves-souris :<br />
Relevés de printemps (migration/transit) ;<br />
Relevés d’été (mise bas <strong>et</strong> élevage des jeunes) ;<br />
Relevés de fin d’été <strong>et</strong> d’automne (accouplement, migration/transit).<br />
Janvier<br />
Février<br />
Mars<br />
Avril<br />
Mai<br />
Juin<br />
Juill<strong>et</strong><br />
Août<br />
Septembre<br />
Octobre<br />
Période d’hibernation<br />
Période de prospection potentiellement favorable dans le Sud <strong>et</strong> localement dans le Nord<br />
Période de<br />
prospection<br />
optimale<br />
Relevés de<br />
printemps<br />
Relevés d’été<br />
Relevés<br />
d’automne<br />
(noctules <strong>et</strong> pipistrelle de Nathusius)<br />
Transit des gîtes d’hibernation vers les gîtes de mise bas<br />
Mise bas <strong>et</strong> élevage des jeunes<br />
Transit des gîtes de mise bas vers les gîtes d’hibernation<br />
<strong>et</strong>/ou les gîtes de regroupement automnal<br />
Novembre<br />
Période de prospection potentiellement favorable dans le Sud de <strong>la</strong> France<br />
Décembre<br />
Période d’hibernation<br />
Tableau 1: Répartition des différents relevés au cours d'un cycle biologique<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 4
2.1.2 Organisation des relevés<br />
Concernant les relevés de terrain manuels, les transects <strong>et</strong> les points d’écoutes<br />
devront prendre en compte <strong>la</strong> décroissance d’activité des chiroptères au cours de <strong>la</strong><br />
nuit. Pour ce faire, les transects <strong>et</strong> les points d’écoutes ne devront pas au cours<br />
d’une même saison être réalisés dans le même ordre de passage. Les écoutes<br />
manuelles seront réalisées prioritairement dans les quatre premières heures de <strong>la</strong><br />
nuit, en commençant une heure avant le crépuscule civil, période d’activité intense<br />
des chauves-souris. Elles devront être réalisées par un chiroptérologue ayant de<br />
l’expérience en matière d’inventaires acoustiques.<br />
2.2 Méthodes de relevés<br />
2.2.1 Enregistrements acoustiques automatiques en altitude<br />
Des enregistrements automatiques en altitude devront être systématiquement<br />
réalisés par des détecteurs-enregistreurs fonctionnant en expansion de temps 1 . Ces<br />
relevés devront couvrir l’ensemble des périodes de relevés tel qu’indiqué dans le<br />
tableau 1 (printemps, été automne). Dans certains cas, il peut s’avérer nécessaire de<br />
m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce des mâts spécifiques <strong>pour</strong> ces enregistrements comme par exemple<br />
en milieu forestier. En eff<strong>et</strong>, en cas d’imp<strong>la</strong>ntation en forêt les mesures doivent<br />
impérativement être réalisées au-dessus de <strong>la</strong> forêt.<br />
La <strong>SFEPM</strong> rappelle que <strong>la</strong> forêt est un milieu de prédilection <strong>et</strong> à forte sensibilité<br />
<strong>pour</strong> les chiroptères <strong>et</strong> qu'il convient d'éviter au maximum les imp<strong>la</strong>ntations en<br />
massif forestier.<br />
Le même type de détecteur doit être utilisé au sol <strong>et</strong> en altitude.<br />
2.2.2 Enregistrements acoustiques automatiques au sol<br />
Le recours aux enregistrements automatiques au sol doit être réalisé en parallèle aux<br />
écoutes en altitude. Les enregistreurs automatiques avec une pression<br />
d’enregistrement suffisante perm<strong>et</strong>tent de caractériser le peuplement d’une manière<br />
plus exhaustive. L’enregistrement passif peut être couplé avec les transects <strong>et</strong>/ou les<br />
points d’écoute.<br />
Le même type de détecteur doit être utilisé au sol <strong>et</strong> en altitude.<br />
1 BRINKMANN, R., O. BEHR, I. NIERMANN <strong>et</strong> M. REICH (éditeurs) (2011). Entwicklung von M<strong>et</strong>hoden zur Untersuchung und<br />
Reduktion des Kollisionsrisikos von Fledermäusen an Onshore-Windenergiean<strong>la</strong>gen. - Umwelt und Raum Bd. 4, 457 S.,<br />
Cuvillier Ver<strong>la</strong>g, Göttingen<br />
(Développement de méthodes <strong>pour</strong> étudier <strong>et</strong> réduire le risque de collision de chauvessouris<br />
avec les éoliennes terrestres. – Environnement <strong>et</strong> espaces vol. 4, 457 p., éditions Cuvillier, Göttingen.).<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 5
2.2.3 Ecoutes acoustiques manuelles<br />
L’objectif de l’étude n’est pas de définir avec précision <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de l’aire d’étude<br />
rapprochée. Toutefois les relevés devront perm<strong>et</strong>tre d’aboutir à un indice d’activité<br />
par espèce <strong>et</strong> par milieu <strong>et</strong> de participer à l’é<strong>la</strong>boration de <strong>la</strong> richesse spécifique. Il<br />
est difficile de vouloir mesurer manuellement <strong>et</strong> simultanément l’activité <strong>et</strong> <strong>la</strong> richesse<br />
spécifique. En fonction des compétences du chiroptérologue en charge de<br />
l’expertise, ces deux mesures <strong>pour</strong>ront être traitées séparément.<br />
2.2.3.1 Mesure de l’activité<br />
L’activité des chiroptères ne se mesure pas en nombre d’individus mais en nombre<br />
de contacts acoustiques. C<strong>et</strong>te activité sera déterminée par groupes acoustiques.<br />
Les relevés doivent être effectués par des points d’écoutes. La durée des points<br />
d’écoute perm<strong>et</strong>tant d’avoir une image pertinente de l’activité des espèces se situe à<br />
10 minutes effectives (c’est-à-dire en déduisant le temps passé à enregistrer les<br />
séquences de cris).<br />
La localisation des points d’écoute sera définie suite à <strong>la</strong> réalisation du pré-diagnostic<br />
<strong>et</strong> notamment suite à l’identification des milieux <strong>et</strong> des structures paysagères<br />
existantes. L’accessibilité à ces points sera vérifiée préa<strong>la</strong>blement sur le terrain en<br />
gardant à l’esprit le fait que <strong>la</strong> végétation (les cultures notamment) peut évoluer au fil<br />
de <strong>la</strong> saison <strong>et</strong> rendre des zones inaccessibles à certaines périodes.<br />
Les points seront répartis sur l’aire d’étude rapprochée en cib<strong>la</strong>nt tous les milieux<br />
existants. Une attention particulière sera portée aux écotones.<br />
Dans le cadre d’une aire d’étude rapprochée présentant une multitude de milieux, <strong>la</strong><br />
pression d’observation <strong>pour</strong>ra être accrue.<br />
Il est important d’avoir une connaissance précise du milieu (y compris ses variations<br />
saisonnières) dans lequel se situent les points d’écoute afin de faciliter par <strong>la</strong> suite<br />
l’analyse des données récoltées. Le recensement de l’activité devra idéalement<br />
perm<strong>et</strong>tre de distinguer les contacts de chiroptères en chasse <strong>et</strong> de chiroptères en<br />
transit. D’un point d’écoute à l’autre, <strong>la</strong> durée d’écoute est identique ce qui perm<strong>et</strong> de<br />
comparer les données d’activité de manière temporelle (nombre de contacts par<br />
heure).<br />
Il est important que les durées d’écoute effectives soient identiques d’un point à un<br />
autre <strong>et</strong> d’un relevé à l’autre sur un même site.<br />
Dans le but de perm<strong>et</strong>tre un meilleur suivi de l’activité dans le temps, <strong>la</strong> localisation<br />
des points d’écoute sera de préférence identique d’un relevé à l’autre.<br />
L’utilisation des détecteurs fonctionnant uniquement en hétérodyne est<br />
possible, à condition de ne faire qu’un relevé du nombre de contacts par type<br />
acoustique.<br />
2.2.3.2 Mesure de <strong>la</strong> richesse spécifique<br />
Les relevés <strong>pour</strong>ront être réalisés grâce à plusieurs méthodes d’échantillonnage :<br />
les points d’écoute : à un endroit précis, l’observateur recense <strong>la</strong> richesse<br />
spécifique pendant une durée prédéfinie, en prenant soin de noter tous les<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 6
paramètres comme lors de <strong>la</strong> mesure d’activité. Il est important que les durées<br />
d’écoute effectives soient identiques d’un point à un autre <strong>et</strong> d’un relevé à<br />
l’autre sur un même site ;<br />
les transects : l’observateur parcourt un tracé prédéfini en essayant de<br />
maintenir une vitesse constante (à pied ou avec un moyen de locomotion) <strong>et</strong><br />
recense <strong>la</strong> richesse spécifique tout au long de son parcours. Il est important<br />
que les durées d’écoute effectives soient identiques d’un point à un autre <strong>et</strong><br />
d’un relevé à l’autre sur un même site. Le transect en véhicule peut s’avérer<br />
intéressant si <strong>la</strong> zone à prospecter est grande à condition de rouler à très<br />
faible allure (25 km/h), mais il n’est pas à conseiller <strong>pour</strong> ce type d’étude car<br />
certaines espèces échappent à <strong>la</strong> détection :<br />
les transects <strong>et</strong> les points d’écoute : c’est une méthode intermédiaire qui<br />
recense l’activité sur le parcours séparant chaque point d’écoute. Il est<br />
important que les durées d’écoute effectives soient identiques d’un point à un<br />
autre <strong>et</strong> d’un relevé à l’autre sur un même site. Le parcours suivi lors des<br />
transects doit être conçu <strong>pour</strong> traverser l’ensemble des milieux présents <strong>et</strong> se<br />
répartir de manière homogène sur l’aire d’étude rapprochée. Sur un transect, il<br />
convient d’indiquer <strong>la</strong> durée d’écoute effective par milieu traversé.<br />
Les relevés seront répartis sur l’aire d’étude rapprochée en cib<strong>la</strong>nt tous les milieux<br />
existants. Dans le cadre d’une aire d’étude rapprochée présentant une multitude de<br />
milieux, <strong>la</strong> pression d’observation <strong>pour</strong>ra être accrue.<br />
Dans le but de perm<strong>et</strong>tre un meilleur suivi dans le temps, <strong>la</strong> localisation des relevés<br />
sera de préférence identique d’un relevé à l’autre.<br />
L’utilisation des détecteurs fonctionnant uniquement en hétérodyne est à<br />
proscrire puisque aucune analyse par ordinateur des séquences<br />
éventuellement enregistrées n’est possible. Le niveau de détermination des<br />
espèces s’en trouve alors affecté.<br />
2.2.4 Recherche de gîtes<br />
L’objectif des prospections de gîtes, dans le cadre d’études <strong>pour</strong> un proj<strong>et</strong> éolien,<br />
n’est pas de rechercher de manière exhaustive l’ensemble des gîtes susceptibles<br />
d’accueillir une ou plusieurs chauves-souris sur l’aire locale. Il convient plutôt de<br />
concentrer les efforts sur les gîtes à proximité immédiate <strong>et</strong> sur les gîtes importants<br />
pouvant potentiellement accueillir des colonies de plusieurs individus. Selon les<br />
spécificités de l’aire locale, l’accent sera mis sur les gîtes de parturition, de<br />
regroupement automnal ou d’hibernation. Il conviendra de se rapprocher des<br />
groupes chiroptères régionaux (http://www.sfepm.org/groupeChiropteres.htm) <strong>pour</strong><br />
toute prospection de gîtes afin d’éviter les doubles comptages qui ne peuvent que<br />
nuire aux espèces présentes <strong>et</strong> aux re<strong>la</strong>tions avec les propriétaires (voir prédiagnostic).<br />
Afin d’identifier les mouvements crépuscu<strong>la</strong>ires pouvant indiquer <strong>la</strong><br />
présence de gîtes sur l’aire locale, les sorties prévues <strong>pour</strong> les écoutes acoustiques<br />
<strong>pour</strong>ront être précédées d’une courte période d’observation des sorties de gîtes<br />
avant le coucher de soleil. Notons qu’il est aussi possible de conduire c<strong>et</strong>te<br />
recherche à l’aube lorsque les chauves-souris se regroupent <strong>pour</strong> regagner leur gîte.<br />
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3 ANALYSE DES RESULTATS<br />
Selon <strong>la</strong> méthode employée lors des prospections (point d’écoute, transect, <strong>et</strong>c.), il<br />
est dans un premier temps pertinent de synthétiser les caractéristiques<br />
méthodologiques d’échantillonnage mis en œuvre :<br />
type de détecteurs ;<br />
durée d’écoute effective totale ;<br />
nombre de points d’écoute <strong>et</strong> durée d’écoute effective par point ;<br />
distance <strong>et</strong> durée totale de transect ;<br />
milieux traversés (durée d’écoute effective par milieu) ;<br />
nombre total de contacts/heure <strong>et</strong> par type acoustique en tenant compte du<br />
coefficient de détectabilité 2 (annexe 2);<br />
nombre d’espèces contactées.<br />
Les informations re<strong>la</strong>tives aux relevés de terrain (dates <strong>et</strong> heures de présence,<br />
conditions météorologiques, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> l’ensemble des données brutes sont à annexer à<br />
l’étude d’impact.<br />
Concernant l’activité, il est essentiel que les analyses soient réalisées de<br />
manière indépendante d’une méthodologie à l’autre. D’un type de détecteur à<br />
l’autre, l’enveloppe de détection <strong>et</strong> le temps d’écoute (temps réel, division de<br />
temps ou expansion de temps) ne sont pas identiques.<br />
Concernant <strong>la</strong> richesse spécifique, il est possible de cumuler les résultats des<br />
différentes méthodologies, mais en tenant compte des biais apportés par le<br />
matériel <strong>et</strong> <strong>la</strong> méthode.<br />
3.1 Questions auxquelles doit répondre l’analyse des résultats<br />
L’analyse des données récoltées doit perm<strong>et</strong>tre de définir précisément les enjeux<br />
chiroptérologiques de l’aire d’étude rapprochée.<br />
Dans ce but il est nécessaire de :<br />
- quantifier <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité en altitude (enregistrement<br />
automatique) ;<br />
- quantifier <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité au sol (enregistrement automatique) ;<br />
- quantifier <strong>la</strong> richsse spécifique recueillie de manière manuelle ;<br />
2 Barataud M. 2012.- Ecologie acoustique des chiroptères d’Europe, identification des espèces, étude de leurs<br />
habitats <strong>et</strong> comportements de chasse. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection<br />
Inventaires <strong>et</strong> biodiversité), 344 p.<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 8
- quantifier l’activité recueillie de manière manuelle ;<br />
- croiser les résultats des différentes méthodologies.<br />
3.1.1 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité en altitude<br />
(enregistrement automatique)<br />
Quelle est <strong>la</strong> richesse spécifique détectée?<br />
Quelle est l’activité par groupe d’espèces en fonction de <strong>la</strong> saison ?<br />
Quelle <strong>la</strong> répartition horaire des contacts par saison ?<br />
3.1.2 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique <strong>et</strong> l’activité au sol (enregistrement<br />
automatique)<br />
Quelle est <strong>la</strong> richesse spécifique détectée?<br />
Quelle est l’activité par groupe d’espèces en fonction de <strong>la</strong> saison ?<br />
Quelle est <strong>la</strong> répartition horaire des contacts par saison ?<br />
3.1.3 Quantifier <strong>et</strong> analyser <strong>la</strong> richesse spécifique (enregistrement manuel)<br />
Quelle est <strong>la</strong> richesse spécifique de l’aire d’étude rapprochée ?<br />
Quelle est <strong>la</strong> richesse spécifique de l’aire locale ?<br />
Comment se répartissent les espèces en fonction des milieux ?<br />
Quels sont les milieux présentant des enjeux particuliers ?<br />
Une évolution de <strong>la</strong> richesse spécifique par saison à l’échelle de l’aire d’étude<br />
rapprochée est-elle observée?<br />
Une évolution de <strong>la</strong> richesse spécifique par saison à l’échelle de l’aire locale<br />
est-elle observée?<br />
Une évolution de <strong>la</strong> richesse spécifique par saison <strong>et</strong> par milieu à l’échelle de<br />
l’aire rapprochée est-elle observée?<br />
Une évolution de <strong>la</strong> richesse spécifique par saison <strong>et</strong> par milieu à l’échelle de<br />
l’aire locale est-elle observée?<br />
L’occurrence des espèces par relevé.<br />
3.1.4 Quantifier <strong>et</strong> analyser l’activité (enregistrement manuel) par groupes d’espèces<br />
Pour chacun des groupes acoustiques identifiés, quelle est l’activité de chasse <strong>et</strong> de<br />
transit par :<br />
milieu,<br />
saison,<br />
milieu <strong>et</strong> saison.<br />
3.1.5 Quantifier <strong>et</strong> analyser l’occupation des gîtes (espèces, individus, saisons)<br />
• Quels sont les gîtes connus dans le pré-diagnostic <strong>et</strong> ceux identifiés lors des<br />
éventuelles prospections ?<br />
• Quelles espèces ont été observées dans ces gîtes ? (Les effectifs seront si<br />
possible évalués)<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 9
• Quelle est l’occupation saisonnière de ces gîtes ?<br />
• Quelle est l’importance de ces gîtes au regard de <strong>la</strong> « méthode nationale de<br />
hiérarchisation des sites à chauves-souris » en vigueur ?<br />
• Les espèces ou groupes d’espèces contactées dans les gîtes fréquententelles<br />
l’aire d’étude rapprochée ?<br />
3.1.6 Croisement des résultats des différentes méthodologies<br />
Le croisement de l’information des différentes méthodologies appliquées doit<br />
impérativement être effectué. Il est réalisé à <strong>la</strong> fin de l’analyse, une fois que les<br />
résultats de chaque méthodologie ont été évalués.<br />
L’analyse globale devra être effectuée éolienne par éolienne, puis à l’échelle du parc<br />
éolien en prenant en compte l’impact cumulé d’autres parcs éoliens mais également<br />
d’autres structures pouvant porter atteinte aux chiroptères (infrastructures linéaires<br />
notamment). La comparaison des résultats d’enregistrements automatiques en<br />
altitude <strong>et</strong> au sol devra perm<strong>et</strong>tre l’extrapo<strong>la</strong>tion sur l’ensemble du parc des données<br />
recueillies de manière manuelle.<br />
L’analyse devra être conclusive <strong>et</strong> aborder les points suivants :<br />
- quelle est <strong>la</strong> sensibilité des espèces contactées (se référer au tableau des<br />
sensibilités en annexe 3) sur l’aire d’étude rapprochée ?<br />
- quels sont les milieux à fort enjeu où l’imp<strong>la</strong>ntation d’éolienne(s) doit faire preuve<br />
d’une vigi<strong>la</strong>nce importante ?<br />
- quelles sont les éoliennes sensibles <strong>et</strong> ce suivant les saisons?<br />
Les résultats des études devront être mis en re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> bibliographie existante<br />
<strong>et</strong> si possible avec les résultats d’études réalisées <strong>pour</strong> d’autres imp<strong>la</strong>ntations à<br />
proximité.<br />
3.2 Eléments d’aide à l’analyse<br />
Afin d’apporter une aide à l’analyse des résultats bruts, de répondre à certaines des<br />
questions posées ci-avant <strong>et</strong> ainsi déterminer les enjeux chiroptérologiques de l’aire<br />
d’étude rapprochée, des tableaux facilitant l’analyse sont présentés ci-dessous à titre<br />
d’exemple.<br />
Ils serviront de support à l’analyse des enjeux chiroptérologiques <strong>et</strong> figureront à ce<br />
titre dans l’étude d’impact.<br />
Afin de faciliter l’interprétation, les résultats devront également être cartographiés.<br />
a) Répartition quantitative des contacts par milieux<br />
Milieux<br />
Nombre de points<br />
d’écoute<br />
(ou distance<br />
parcourue <strong>pour</strong> un<br />
transect)<br />
Durée totale des<br />
écoutes (en<br />
minutes)<br />
Nombre de contacts<br />
Nombre de contacts<br />
par heure<br />
…<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 10
) Nombre d’espèces contactées <strong>et</strong> part de chaque espèce dans le peuplement total<br />
Espèces contactées Saison Nombre de contacts<br />
Nombre de<br />
contacts/heure<br />
% des contacts totaux<br />
recensés<br />
Sp.<br />
Sp.<br />
printemps<br />
été<br />
automne<br />
printemps<br />
été<br />
automne<br />
c) Répartition des observations selon les comportements identifiés<br />
A partir des résultats, une cartographie identifiera les zones de chasse <strong>pour</strong> les<br />
différentes espèces ou groupe d’espèces.<br />
Si des zones de transit sont identifiées, elles seront cartographiées à l’échelle de<br />
l’aire d’étude locale, tout en précisant les espèces concernées <strong>et</strong> leur activité. Si une<br />
analyse paysagère m<strong>et</strong> en évidence <strong>la</strong> présence de couloirs potentiels de migration,<br />
ceux-ci seront aussi cartographiés.<br />
4 CONCLUSION<br />
L’ensemble du diagnostic présenté (état initial, analyse des enjeux) vise à évaluer les<br />
impacts directs (perte d’habitats de chasse, mortalité…) <strong>et</strong> indirects. Il vise en<br />
particulier à évaluer <strong>et</strong> à prévoir le risque de mortalité par collision envers les<br />
chauves-souris <strong>et</strong> par voie de conséquence l’atteinte à l’état de conservation des<br />
popu<strong>la</strong>tions de chiroptères. C<strong>et</strong>te évaluation est notamment réalisée sur <strong>la</strong> base de<br />
leur sensibilité à ce type d’instal<strong>la</strong>tions (tableau de mortalité d’EUROBATS en<br />
annexe 4).<br />
Le pétitionnaire devra dans un premier temps proposer des mesures<br />
d’évitement dans le but de supprimer au maximum l’ensemble des impacts<br />
prévisibles.<br />
L’imp<strong>la</strong>ntation des éoliennes devra prendre en compte les zones à forte activité<br />
chiroptérologique identifiées dans l’état initial <strong>et</strong> <strong>pour</strong> lesquelles des espèces<br />
sensibles sont présentes. Certaines zones de prédilection des chiroptères, tels que<br />
massifs boisés, haies, cours d’eau, ripisylves <strong>et</strong> cols sont à éviter dans le proj<strong>et</strong><br />
d’imp<strong>la</strong>ntation initial. Le développeur cherchera donc à s’en éloigner le plus possible.<br />
Une réévaluation des impacts est faite à ce stade.<br />
En cas de persistance d’impacts prévisibles directs réduits <strong>et</strong> n’affectant pas<br />
l’état de conservation des espèces, des mesures de réduction devront être<br />
impérativement examinées <strong>et</strong> proposées.<br />
Actuellement, <strong>la</strong> seule solution apportée <strong>pour</strong> réduire <strong>la</strong> mortalité est <strong>la</strong> proposition<br />
de modu<strong>la</strong>tion des aérogénérateurs en fonction de <strong>la</strong> vitesse du vent, de <strong>la</strong><br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 11
température, de <strong>la</strong> date <strong>et</strong> de l’heure. Les résultats montrent que <strong>la</strong> perte de<br />
rendement peut être inférieure à 2% de <strong>la</strong> production électrique annuelle <strong>pour</strong> une<br />
réduction de <strong>la</strong> mortalité de 50 à 90% 3,4 . Depuis, les procédures se sont améliorées<br />
<strong>et</strong> des résultats plus récents (2011 <strong>et</strong> 2012) montrent une réduction de <strong>la</strong> mortalité<br />
pouvant atteindre 90% <strong>pour</strong> une perte de production inférieure à 1% 5,6 . Les mesures<br />
de réduction à m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce figureront dans l’étude d’impact.<br />
Elles ne perm<strong>et</strong>tent cependant en aucun cas de supprimer <strong>la</strong> mortalité résiduelle<br />
induite par le fonctionnement des éoliennes. Elles devront donc être accompagnées<br />
de mesures compensatoires adaptées à <strong>la</strong> compensation d’événements qui restent<br />
difficilement compensables à savoir <strong>la</strong> mortalité d'espèces protégées. De ce fait une<br />
demande de dérogation de destruction d'espèces protégées <strong>et</strong> d'habitats d'espèces<br />
devra également être demandée auprès des autorités compétentes.<br />
Afin que les services instructeurs puissent analyser les enjeux chiroptérologiques, le<br />
diagnostic devra être annexé à l’étude d’impact.<br />
3 Arn<strong>et</strong>t E. B., Schirmacher M., Huso M. M. P., and Hayes J. P.. 2009. Effectiveness of changing wind turbine<br />
cut-in speed to reduce bat fatalities at wind facilities. An annual report submitted to the Bats and Wind Energy<br />
Cooperative. Bat Conservation International. Austin, Texas, USA, 45 p. 4<br />
4 Arn<strong>et</strong>t, E.B., Huso M.M.P., Schirmacher M.R. & Hayes J., 2011: Altering turbine speed reduces bat mortality<br />
at wind-energy facilities. - Front Ecol Environ 2011; 9(4): 209–214.<br />
5 Lagrange H., Roussel E., Ugh<strong>et</strong>to A.L., Melki F., Steinm<strong>et</strong>z G. and Kerbiriou C., 2011. Chirotech, a multifactorial<br />
mitigation process to reduce bat fatalities at wind energy facilities. XII th European Bat Research<br />
Symposium., Vilnius, Lithuanie<br />
6 Cosson E., com. pers.<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 12
ANNEXES AU PROTOCOLE DE DIAGNOSTIC<br />
ANNEXE 1<br />
DOCUMENT DE CADRAGE SER-FEE-<strong>SFEPM</strong>-LPO<br />
Le document indique <strong>la</strong> démarche à suivre <strong>pour</strong> <strong>la</strong> réalisation du pré-diagnostic <strong>et</strong> du<br />
diagnostic chiroptérologiques <strong>pour</strong> l’étude d’impact sur l’environnement d’un proj<strong>et</strong><br />
éolien<br />
Il est également consultable sur<br />
http://www.sfepm.org/pdf/chiroptere_document_cadrage_version_finale_signee.pdf<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 13
ANNEXE 2<br />
COEFFICIENT DE DETECTABILITE<br />
Source : Michel Barataud 2012<br />
Milieu ouvert<br />
Sous-bois<br />
Intensité<br />
d'émission<br />
Faible<br />
Moyenne<br />
Forte<br />
Espèces<br />
Distance de<br />
détection<br />
(m)<br />
Coefficient de<br />
détectabilité<br />
R. hipposideros 5 5.00<br />
Intensité<br />
d'émission<br />
Espèces<br />
Distance de<br />
détection<br />
(m)<br />
Coefficient de<br />
détectabilité<br />
R. hipposideros 5 5.00<br />
R. ferr./eur./meh. 10 2.50 Plecotus spp. 5 5.00<br />
M. emarginatus 10 2.50 M. emarginatus 8 3.10<br />
M. alcathoe 10 2.50 M. nattereri 8 3.10<br />
M. mystacinus 10 2.50 R. ferr./eur./meh. 10 2.50<br />
M. brandtii 10 2.50 M. alcathoe 10 2.50<br />
M. daubentonii 15 1.70 Faible M. mystacinus 10 2.50<br />
M. nattereri 15 1.70 M. brandtii 10 2.50<br />
M. bechsteinii 15 1.70 M. daubentonii 10 2.50<br />
B. barbastellus 15 1.70 M. bechsteinii 10 2.50<br />
B. barbastellus 15 1.70<br />
M. oxygnathus 20 1.20 M. oxygnathus 15 1.70<br />
M. myotis 20 1.20 M. myotis 15 1.70<br />
P. pygmaeus 25 1.00<br />
P. pipistrellus 30 0.83<br />
P. pygmaeus 20 1.20<br />
P. kuhlii 30 0.83 M. schreibersii 20 1.20<br />
P. nathusii 30 0.83 Moyenne P. pipistrellus 25 1.00<br />
M. schreibersii 30 0.83 P. kuhlii 25 1.00<br />
H. savii 40 0.71<br />
P. nathusii 25 1.00<br />
E. serotinus 40 0.71<br />
H. savii 30 0.83<br />
Forte<br />
Plecotus spp.* 40* 0.71 E. serotinus 30 0.83<br />
E. nilssonii 50 0.50<br />
E. nilssonii 50 0.50<br />
V. murinus 50 0.50 V. murinus 50 0.50<br />
Très forte<br />
N. leisleri 80 0.31 N. leisleri 80 0.31<br />
Très forte<br />
N. noctu<strong>la</strong> 100 0.25 N. noctu<strong>la</strong> 100 0.25<br />
T. teniotis 150 0.17 T. teniotis 150 0.17<br />
N. <strong>la</strong>siopterus 150 0.17 N. <strong>la</strong>siopterus 150 0.17<br />
* Note : Lors de vols de transit en milieu ouvert, les oreil<strong>la</strong>rds peuvent ém<strong>et</strong>tre des cris de forte intensité (réf. cris DVD 3.93)<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 14
ANNEXE 3<br />
DETERMINATION DU RISQUE<br />
Le tableau indique <strong>la</strong> note de risque par espèce. Elle est obtenue par croisement de l’enjeu de<br />
conservation, basé sur <strong>la</strong> liste rouge UICN nationale, avec <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse de sensibilité aux infrastructures<br />
éoliennes.<br />
Nom <strong>la</strong>tin<br />
Nom commun<br />
Liste rouge<br />
France<br />
Liste<br />
rouge<br />
mondiale<br />
C<strong>la</strong>sses de sensibilité à l’éolien<br />
(état des lieux décembre 2012)<br />
0 1 2 3 4<br />
Enjeux 0 (1-10) (1-50) (51-499) 500<br />
Rhinolophus mehelyi Rhinolophe de Méhely CR = 5 VU 1 3*<br />
Miniopterus schreibersii Minioptère de Schreibers VU = 4 NT 7 3**<br />
Myotis capaccinii Murin de Capaccini VU = 4 VU 0 2<br />
Myotis punicus Murin du Maghreb VU = 4 NT 0 2<br />
Rhinolophus euryale Rhinolophe euryale NT = 3 NT 0 1,5<br />
Rhinolophus ferrumequinum Grand rhinolophe NT = 3 LC 1 2*<br />
Myotis bechsteinii Murin de Bechstein NT = 3 NT 1 2*<br />
Myotis blythii P<strong>et</strong>it murin NT = 3 LC 4 2*<br />
Nyctalus leisleri Noctule de Leisler NT = 3 LC 340 3<br />
Nyctalus noctu<strong>la</strong> Noctule commune NT = 3 LC 654 3,5<br />
Pipistrellus nathusii Pipistrelle de Nathusius NT = 3 LC 548 3,5<br />
Rhinolophus hipposideros P<strong>et</strong>it rhinolophe LC = 2 LC 0 1<br />
Tadarida teniotis Molosse de Cestoni LC = 2 LC 35 2,5**<br />
Barbastel<strong>la</strong> barbastellus Barbastelle d'Europe LC = 2 NT 3 1,5*<br />
Eptesicus nillssonii Sérotine de Nilsson LC = 2 LC 14 2<br />
Sérotine<br />
2,5<br />
Eptesicus serotinus/isabellinus commune/isabelle LC = 2 LC 208<br />
Hypsugo savii Vespère de Savi LC = 2 LC 148 2,5<br />
Myotis alcathoe Murin d'Alcathoe LC = 2 DD 0 1<br />
Myotis brandtii Murin de Brandt LC = 2 LC 1 1,5<br />
Myotis daubentonii Murin de Daubenton LC = 2 LC 6 1,5<br />
Murin à oreilles<br />
2 1,5*<br />
Myotis emarginatus<br />
échancrées LC = 2 LC<br />
Myotis myotis Grand murin LC = 2 LC 6 1,5*<br />
Myotis mystacinus Murin à moustaches LC = 2 LC 4 1,5<br />
Myotis nattereri Murin de Natterer LC = 2 LC 0 1<br />
Pipistrellus kuhlii Pipistrelle de Kuhl LC = 2 LC 155 2,5<br />
Pipistrelle<br />
3<br />
Pipistrellus pipistrellus/pygmaeus commune/pygmée LC = 2 LC 1659<br />
Plecotus auritus Oreil<strong>la</strong>rd roux LC = 2 LC 5 1,5<br />
Plecotus austriacus Oreil<strong>la</strong>rd gris LC = 2 LC 7 1,5<br />
Myotis escalerai Murin d'Escalera DD = 1 NE 0 0,5*<br />
Nyctalus <strong>la</strong>siopterus Grande noctule DD = 1 NT 32 2**<br />
Plecotus macrobul<strong>la</strong>ris Oreil<strong>la</strong>rd montagnard DD = 1 LC 0 0,5<br />
Vespertilio murinus Sérotine bicolore DD = 1 LC 79 2<br />
Myotis dasycneme Murin des marais NA = 1 NT 3 1*<br />
* surc<strong>la</strong>ssement possible localement <strong>pour</strong> les espèces forestières si imp<strong>la</strong>ntation en forêt, <strong>et</strong> les espèces fortement grégaires (proximité d'importantes<br />
nurseries ou de sites d'hibernation majeurs). ** surc<strong>la</strong>ssement appliqué<br />
En italique les espèces méridionales, voire méditerranéennes, dont le taux de mortalité peut être biaisé par le manque de données sur <strong>la</strong> mortalité dans le<br />
sud de <strong>la</strong> France<br />
Note<br />
de<br />
risque<br />
% de <strong>la</strong> mortalité européenne connue, par groupes, <strong>pour</strong> les espèces les<br />
plus impactées (n sp. par genre)<br />
Nyctalus (noctules, 3) 22%<br />
Eptesicus (sérotines, 3)<br />
Vespertilio (Vespertilion – ou Sérotine – bicolore)<br />
Pipistrellus (pipistrelles, 4)<br />
Hypsugo (vespère=Pipistrelle de Savi)<br />
<strong>SFEPM</strong>-Groupe Chiroptères National – décembre 2012 Page 15<br />
6%<br />
53%
ANNEXE 4 MORTALITE EN EUROPE AU 16/12/2012<br />
(source : groupe de travail d’Eurobats)<br />
Espèce AT CH CR CZ DE ES EE FR GR IT NL NO PT PL SE UK Total<br />
Nyctalus noctu<strong>la</strong> 24 3 597 1 12 10 1 5 1 654<br />
Nyctalus <strong>la</strong>siopterus 21 5 1 5 32<br />
N. leisleri 1 1 81 15 32 58 152 340<br />
Nyctalus sp. 2 16 18<br />
Eptesicus serotinus 7 39 2 13 1 1 3 66<br />
E. isabellinus 117 1 118<br />
E. serotinus /<br />
isabellinus 11 13 24<br />
E. nilssonii 2 2 1 1 8 14<br />
Vespertilio murinus 2 70 2 1 3 1 79<br />
Myotis myotis 2 2 2 6<br />
M. blythii 4 4<br />
M. dasycneme 3 3<br />
M. daubentonii 4 2 6<br />
M. bechsteini 1 1<br />
M. emarginatus 1 1 2<br />
M. brandtii 1 1<br />
M. mystacinus 2 2 4<br />
Myotis spec. 3 3<br />
Pipistrellus<br />
pipistrellus 3 344 73 243 24 1 15 200 1 1 905<br />
P. nathusii 2 2 409 79 34 5 12 5 548<br />
P. pygmaeus 41 120 5 24 1 1 1 193<br />
P. pipistrellus /<br />
pygmaeus 1 483 22 26 28 1 561<br />
P. kuhlii 4 44 81 26 155<br />
P.pipistrellus / kuhlii 16 16<br />
Pipistrellus sp. 2 21 20 84 2 67 3 199<br />
Hypsugo savii 4 1 44 28 28 8 35 148<br />
Barbastel<strong>la</strong><br />
barbastellus 1 2 3<br />
Plecotus austriacus 1 6 7<br />
Plecotus auritus 5 5<br />
Tadarida teniotis 23 1 11 35<br />
Miniopterus<br />
schreibersi 2 4 1 7<br />
Rhinolophus<br />
ferrumequinum 1 1<br />
Rhinolophus mehelyi 1 1<br />
Chiroptera sp. 36 320 1 39 8 1 91 2 30 7 535<br />
Total 27 2 8 20 1664 1191 3 771 200 10 21 1 689 29 47 11 4694<br />
<strong>SFEPM</strong> - Groupe Chiroptères National – décembre 2012 16