test magazine 2

CÔTÉ FILM
n’a pas que des mauvais côtés (d’autant qu’elle
vient donc plus du théâtre. Mais maintenant que
rivait dans les films ou dans les pièces, donc, je
permet aussi de financer en partie l’industrie…)
je suis sollicité de manière plus fréquente dans le
la préserve encore un peu…
et qu’elle permet d’apporter les films de cinéma
monde du cinéma, je prends du temps pour aller
dans les familles. Je regrette un peu qu’aujourd’hui
visionner des films en salle. J’aime bien com-
CC. : Vos derniers coups de cœur sur grand
il n’y ait plus d’aussi bonnes émissions sur le ci-
prendre comment font les autres et comment on
écran ?
néma à la télé qui laissaient parler les gens du
parvient à créer la magie d’un film. Je me rends le
G. de T. : J’ai aimé La Cage Dorée qui m’a beau-
métier et qui montraient, en partie, l’envers du
plus souvent pas trop loin de chez moi, dans les
coup touché par la générosité du réalisateur et
décor…Ce sont pour moi des souvenirs impor-
salles de Marly-le-Roi. J’y apprécie la qualité de
de toute l’équipe, l’univers particulier de La Fille
tants, fondateurs même.
la projection, de l’accueil et de la programmation.
du 14 Juillet et 9 Mois Ferme dans lequel Sandrine
Kiberlain est juste « démente » ! Le point commun
CC. : Justement, pensez-vous que la vision
CC. : Votre notoriété sans cesse grandissante
de ces trois titres est que le scénario et la construc-
de ces premiers films et le souvenir que vous
ne vous pose t-elle pas de problème lorsque
tion de l’écriture sont vraiment très intéressants.
en avez gardé ont pu influencer votre carrière
vous allez voir un film au cinéma ?
par la suite ?
G. de T. : Ça fait partie du jeu ! Pour être honnête,
CC. : Vous êtes en plein dans l’actualité du
G. de T. : Incontestablement ! Le fait de voir ces
nous, les comédiens, on a envie d’être reconnu !
spectacle avec le tournage de la saison 7 de
films à la télévision avec mes parents à côté de
Et les réactions des gens sont plutôt bienveillantes
votre série télé qui connait un gros succès,
moi qui riaient ou qui étaient émus par ce qui se
à mon égard. Même quand je suis en famille, on
d’autres projets au théâtre et votre nom au
passait dans cette « petite boîte » m’a donné envie
arrive à gérer ça plutôt bien jusqu’à présent, bien
générique de SMS et de Barbecue, deux
d’y être moi-même, pour pouvoir à mon tour les
que de temps en temps, mes enfants me surveillent
comédies fort attendues au cinéma. Arrivez-
amuser ou les émouvoir. C’est d’ailleurs de cette
et me disent « tiens-toi droit, on nous regarde »
vous à concilier toutes ces activités et votre
manière que j’ai beaucoup appris à travailler mon
ou « habille-toi correctement» ! En fait, on parvient
vie personnelle ?
métier de comédien : en regardant le public et en
quand même à préserver notre sphère privée.
G. de T. : Le théâtre est très chronophage. Par
tâchant d’analyser ses réactions. Dans une salle
exemple, on a joué la pièce Le Prénom plus de
de cinéma aussi, je regarde bien sûr le film mais
CC. : À propos, qui choisit les films à aller
250 fois ce qui représente une année entière sur
également les attitudes des spectateurs. Parfois
voir ? Les parents ou les enfants ?
les planches, sachant qu’en plus, comme disait
même, je retiens mon propre rire pour mieux écou-
G. de T. : Ce n’est pas toujours facile ! Contrai-
Terzieff, « au théâtre il faut convaincre tous les
Guillaume de Tonquédec
Photo Jean Walker
ter celui de mes voisins…
CC. : Vous devez sans doute avoir un emploi
du temps chargé entre vos nombreux rôles
rement à une série télé comme « Fais pas ci, fais
pas ça » qui est multi-générationnelle et s’adresse
à tous, ce n’est pas toujours évident de trouver
des films qui s’adressent à la fois à des enfants
soirs ». Mais c’est grâce à ce triomphe qu’on en
a fait un film, puis ce film a fait plus de 3 millions
d’entrées et il a été plusieurs fois nommé aux
César, ce qui est plutôt rare pour une comédie
à la télévision, au cinéma et au théâtre. Avez-
de 19, 17 et 11 ans ainsi qu’aux parents. Par
française. Puis on m’a remis un César pour mon
Rencontre avec …
Guillaume de Tonquédec
Filmographie sélective :
1986 : On a volé Charlie Spencer de Francis Huster
vous encore le temps d’aller voir des films
en salles et si oui où plus particulièrement ?
G. de T. : Curieusement, j’y vais de plus en plus.
Du fait d’avoir joué 2 ou 3 pièces chaque année
depuis plus de 20 ans, ma culture est plutôt théâ-
exemple, je suis allé voir Gravity avec mes deux
fils, les plus grands, mais je n’ai pas emmené ma
fille plus jeune pour qui certaines scènes auraient
pu être plus anxiogènes.
D’autant plus que lorsqu’elle était encore plus
rôle, ainsi qu’à ma chère et regrettée Valérie Benguigui.
Et aujourd’hui, on me propose plus de
choses intéressantes au cinéma et j’en suis ravi
car j’en avais envie depuis longtemps. Mais comme
dans d’autres métiers, il est parfois difficile de ne
Cet acteur, à la fois protéiforme et talentueux, suit avec succès son bonhomme de chemin dans
le 7 ème Art. Si son nom apparaît beaucoup aux frontons des théâtres et aux génériques de séries
télé (comme dans Fais pas ci, Fais pas ça), le cinéma lui sourit aussi au travers de la trentaine
de films dans lesquels il a déjà joué dont Le Prénom qui lui a valu un César du meilleur second
rôle en 2013. Prochainement à l’affiche dans SMS (chez Warner) et dans Barbecue (chez
StudioCanal), Guillaume de Tonquédec, qui est d’origine bretonne comme son nom le laisse
à supposer, était le parrain des dernières Rencontres des Côtes de Bretagne qui viennent de
s’achever à Perros-Guirec. L’occasion de rencontrer cet homme aussi disert que charmant.
1989 : Deux de Claude Zidi
1992 : Tableau d’Honneur de Charles Nemes
2003 : Tais-toi ! de Francis Veber
2008 : Deux Jours à Tuer de Jean Becker
Photo Frédéric Rochette
trale. Ma façon d’approcher un texte ou un auteur
petite, elle prenait au premier degré ce qui m’ar-
pas se faire dévorer par sa passion et j’essaye de
concilier au mieux mon métier et ma vie de famille
en faisant partager cette passion à mes proches
qui semblent heureux d’avoir un mari et un père
comédien. C’est pourquoi c’est à eux que j’ai tenu
à dédier mon César… Ça reste un de mes plus
beaux souvenirs et je n’aurai pas connu un moment
pareil si je n’avais pas fais ce métier-la.
Côté Cinéma : Quel est votre premier sou-
le Cyrano à Versailles. Je me rappelle plus parti-
2008 : Parlez-moi de la Pluie d’Agnès Jaoui
CC. À propos, qu’est-elle devenue au-
venir d’une salle de cinéma ?
Guillaume de Tonquédec : J’ai plusieurs sou-
culièrement du noir qui se faisait progressivement
dans la salle et de la lumière qui jaillissait soudain
2011 : Qui a Envie d’Être Aimé ? d’Anne Giafferi
jourd’hui, cette statuette ?
G. de T. : Elle a passé les 15 premiers jours sur
venirs qui ont tendance à se confondre mais je
pense qu’il doit s’agir des Temps Modernes de
de l’écran.
2012 : Le Prénom de M. Delaporte et A.de la Patellière
la table du salon et toute la famille la regardait en
mangeant…Depuis, on s’est un peu calmé et je
Chaplin que mon père m’avait emmené voir tout
jeune. J’ai également un souvenir fort des Aristo-
CC. : Plus jeune, étiez-vous un cinéphile ?
G. de T. : Pas assez malheureusement…J’étais
2013 : Au Bonheur des Ogres de Nicolas Bary
l’ai mis dans une bibliothèque, mais il m’arrive
encore parfois de l’embrasser quand je passe
chats, un film que j’adore, et plus particulièrement
de la scène magique du concert. Pour le lieu,
plutôt amateur de cinéma. Par contre, j’ai enrichi
ma passion du cinéma à travers de belles émis-
2014 : Divin Enfant d’Olivier Doran
devant…Pour moi, ce César et toute l’aventure
qu’il représente me touche profondément et reste
j’hésite entre un cinéma parisien et le Normandy
à Vaucresson, une salle familiale et accueillante
proche de Louveciennes où nous habitions alors
avec mes parents. Nous fréquentions également
sions de télévision comme « Les Dossiers de
l’Ecran », « Monsieur Cinéma » ou le « Ciné Club ».
C’étaient des moments festifs que l’on attendait
avec impatience. Cela prouve bien que la télévision
2014 : SMS de Gabriel Julien-Laferrière
2014 : Barbecue d’Eric Lavaine
Guillaume de Tonquédec et Jean Walker
quelque chose « d’extra-ordinaire » !
10 11