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CÔTÉ FILM<br />

Un beau dimanche, en compagnie de Nicole Garcia,<br />

Louise Bourgoin et Pierre Rochefort<br />

Vingt ans après son premier film, Un Week-End sur Deux, Nicole Garcia réalisatrice est revenue tourner dans un Midi solaire une nouvelle histoire<br />

romanesque de « fils préféré », cette fois sans star ni lourde production, où elle filme le charme secret de son fils Pierre Rochefort face à une Louise<br />

Bourgoin réinventée. Réunis à l’occasion de la sortie du film le 5 février, les trois protagonistes principaux de ce Beau Dimanche ont répondu à<br />

quelques questions sur leurs souvenirs, pratiques et envies de cinéma.<br />

P.R. : En fonction du bouche-à-oreille, de la thématique, de l’affiche...<br />

L.B. : Moi je suis très sensible aux affiches. D’ailleurs, mes affiches préférées<br />

l’année dernière – L’Inconnu du Lac, La Bataille de Solférino et Les Rencontres<br />

d’Après Minuit - se sont révélées être aussi celles de mes films préférés.<br />

C.C. : Vous semblez aller très souvent au cinéma...<br />

L.B. : Oui, c’est important de voir les films des metteurs en scène qui nous<br />

proposent quelque chose, et de démarcher ceux dont le point de vue nous plaît.<br />

Ça fait beaucoup de films à voir, surtout pour quelqu’un comme moi qui n’ai<br />

démarré dans le métier qu’à 28 ans. Je suis diplômée des Beaux-Arts ; je n’ai ni<br />

une formation de comédienne, ni d’histoire du cinéma. Avant, je n’aurais pas<br />

forcément eu l’idée d’aller voir les films d’Ursula Meier par exemple, ou tous ces<br />

autres films « de niche » qui ne font pas plus de 10 000 entrées, mais que je<br />

m’efforce aujourd’hui de voir pour découvrir des réalisateurs.<br />

L'équipe d'Un Beau Dimanche<br />

Photo Aysegül Algan<br />

Côté Cinéma : Quel est, pour chacun, votre premier souvenir de cinéma ?<br />

Louise Bourgoin : L’Empire des Sens... que j’ai vu à 9 ans... et qui a décidé de<br />

ma vie sexuelle pour toute la vie (rires).<br />

Pierre Rochefort : E.T. L’Extra-terrestre... qui m’a envoyé dans l’espace pour<br />

toute la vie !<br />

Nicole Garcia : Le plus vieux dont je me souvienne serait un film espagnol,<br />

Marcelino Pan y Vino [Marcelin, Pain et Vin de Ladislao Vajda, ndlr.] que j’ai dû<br />

voir sous-titré à Oran, en cours de catéchisme... C’est pour ça que je suis restée<br />

si « mystique » avec le cinéma.<br />

C.C. : Nicole Garcia, quels autres films avez-vous pu découvrir dans les<br />

salles d’Oran ?<br />

N.G. : En Effeuillant la Marguerite avec Brigitte Bardot, Salammbô de Sergio<br />

Grieco, Psychose d’Hitchcock, que j’étais allée voir en cachette en séchant les<br />

cours. Car il y avait des films que mes parents m’interdisaient de voir à l’époque,<br />

comme Les Tricheurs de Marcel Carné, Les Diaboliques de Clouzot... Mais le<br />

film qui m’a le plus marquée, c’est Les Canons de Navarone avec Gregory Peck<br />

en 1961, moins pour le film qu’à cause de l’alerte à la bombe qui nous a obligés,<br />

avec mon père, à quitter la salle en pleine projection.<br />

C.C. : Quel genre de spectateur êtes-vous au cinéma ?<br />

L.B. : Bruyante, très bruyante : je mange beaucoup, je réponds à mon téléphone,<br />

je critique... A l’américaine quoi ! Non, blague à part, je suis très studieuse ; je ne<br />

partirais jamais avant la fin d’un film, même s’il ne me plaît pas.<br />

N.G : Moi aussi, je suis silencieuse, attentive ; je suis là pour le film. C’est ce que<br />

j’aime au cinéma : dès que le film commence, on s’oublie soi-même pour se<br />

projeter dans la vie qui nous y est contée. C’est bien reposant.<br />

C.C. : En fonction de quoi choisissez-vous les films que vous allez voir<br />

au cinéma ?<br />

C.C. : Nicole Garcia, vous avez confié le rôle principal à votre fils Pierre,<br />

qui a plutôt dédié sa vie à la musique. Est-ce que vous voulez forcément<br />

l’attirer vers le cinéma ?<br />

N.G. : Pierre se sent bien sur une scène, pour chanter comme pour jouer. C’est<br />

lui et sa personnalité qui ont été les déclencheurs du film dans mon esprit : Pierre<br />

porte en lui une étoffe romanesque qui m’a inspirée un personnage. Je raconte<br />

des choses qui me sont très proches, très intimes, mais avec une forme romanesque,<br />

basée sur la tension dramatique. Je n’aime pas l’introspection et la<br />

psychologie, j’aime que mes personnages se racontent par leurs actes, leurs<br />

regards.<br />

C.C. : Pierre Rochefort, quelle a été votre réaction en apprenant que<br />

votre mère écrivait un rôle pour vous ?<br />

P.R. : Il m’a longtemps été inconcevable de travailler avec quelqu’un de ma famille.<br />

L’idée m’a donc apporté une charge d’angoisse et de questionnements en amont.<br />

Mais je ne pouvais pas laisser passer ce magnifique personnage, je m’en serais<br />

mordu les doigts toute ma vie. Et puis les choses ont été très simples sur le<br />

tournage. Nicole était mon metteur en scène, j’étais son acteur. On a réussi à<br />

avoir une belle relation de travail, à la fois pudique et douce.<br />

C.C. : Alors, envie de recommencer ?<br />

P.R. : J’étais déjà comédien depuis un bout de temps. C’est une carrière que j’ai<br />

lancée il y a 5-6 ans et je continuerai, quoi qu’il advienne.<br />

L.B. : Il a déjà travaillé avec Lucas Belvaux et Benoît Jacquot !<br />

P.R. : Oui, c’étaient de toutes petites choses.<br />

L.B. : Mais tu as bon goût.<br />

C.C. : Alors, quelle serait la belle salle de cinéma où vous voudriez vous<br />

voir demain ?<br />

P.R. : Elle aurait avant tout l’allure de celles d’hier ; un peu moins formatée, uniformisée.<br />

J’aimerais des salles qui développent chacune leur personnalité, leur<br />

propre touche.<br />

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