La distraction osseuse

La distraction osseuse
De nos jours, plusieurs techniques ont été mises au point pour augmenter la
masse osseuse. La distraction osseuse est tout nouvellement utilisée en
dentisterie. C’est une technique basée sur l’allongement osseux, dans
laquelle l’os, mis sous tension à l’aide d’un distracteur (appareil métallique),
se régénère de lui-même. Plusieurs types de distracteurs existent selon le
problème à résoudre. On retrouve donc des distracteurs intra-oraux et des
distracteurs extra-oraux, qui peuvent être unidirectionnel, bidirectionnel ou
multidirectionnel. La technique de distraction osseuse est davantage utilisée
dans les cas de malformations congénitales et de syndromes particuliers.
Par contre, on remarque une augmentation de son utilisation dans
différentes disciplines de la dentisterie. Entre autres, la distraction osseuse
est une alternative à la greffe osseuse et elle comporte des avantages
considérables dans certains cas par rapport à cette dernière. Par exemple,
elle permet une élongation plus importante de l’os, elle est applicable chez
les jeunes patients et aussi, elle permet une meilleure adaptation des tissus
mous environnants. Bref, depuis les dix dernières années, on observe dans
différentes disciplines de la dentisterie, une hausse de l’intérêt porté à cette
technique.
Étudiantes
Nadia Bédard
Audrey Dubois
Mireille Lessard
Geneviève Gaudreault
Consultants
Dr André Fournier
Dre Lise Payant

La distraction osseuse
Dans plusieurs situations cliniques en dentisterie, les praticiens
doivent palier à un déficit osseux pour effectuer certains traitements.
Une nouvelle alternative se présente maintenant à eux soit, la
distraction osseuse. Cette technique consiste à sectionner un os dans le
but de former un cal osseux et à fixer un appareil métallique aux deux
segments de cet os. Le distracteur crée une traction sur le cal permettant
à ce dernier de s’allonger formant ainsi de l’os nouveau.
Un peu d’histoire
1905 Godivilla : première distraction osseuse, traitement d’un fémur trop
court. La technique fut délaissée à cause du taux élevé de complications dues à
des infections de la peau, la nécrose des tissus et la réossification imprévisible
de l’os allongé.
1954 Ilizarov : il démontre l’efficacité de la méthode de distraction sur les os
longs et ce, sur plus de 15 000 patients.
1972 Snyder et al : ils appliquent le distraction à une mandibule de chien.
1989 McCarthy : première distraction par ostéogénèse sur une mandibule
humaine.
Depuis ce temps, la technique de distraction a évoluée de façon exponentielle.
C’est un avancement majeur pour le traitement des déformations crâniofaciales.
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La distraction osseuse
Le distracteur
‣ Chacune des extrémités du distracteur est fixée à son segment d’os
respectif.
‣ La partie centrale du distracteur (le module de distraction) est constituée
d’un cylindre équipé d’une vis télescopique.
‣ Le module est parallèle au plan de distraction recherché.
‣ Lorsqu’on effectue une rotation de 360º de la vis, il se produit un
allongement de 1 mm.
‣ Le module de distraction peut s’allonger de plus de 20 mm, sans perte
de stabilité. Cette distance suffit largement dans les indications
orthognathiques.
‣ L’activation du distracteur se fait par le patient à l’aide d’une clé
emboîtée dans la vis.
‣ Des facettes de la vis sont identifiées par un code de symboles qui
permet au patient de connaître l’allongement effectif produit. Cet
allongement est obtenu par éloignement des deux segments d’os. Ainsi le
cal est soumis à une force de traction ce qui stimule la formation de matière
osseuse.
La distraction…
•L’ostéogénèse par distraction est la capacité que possède le cal osseux
de s’allonger lorsqu’il est soumis à une force de tension.
•L’ostéotomie prépare l’os à l’élaboration d’un cal, c’est-à-dire une
formation osseuse permettant l’union de deux segments d’os scindés.
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La distraction osseuse
Différents types de
Extra-oraux
Intra-oraux
distracteurs
Unidirectionnel
Attaches dentaires
Bidirectionnel
Attaches osseuses
Multidirectionnel
Hybride
attaches dentaires et osseuses
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La distraction osseuse
Protocole à suivre…
1 – Pré-distraction
Cueillette de données :
•Analyse des tracés céphalométriques.
•radiographie de profil : renseignent sur les troubles squelettiques
sagittaux et mésio-distaux de l’occlusion.
•radiographies de face : étude du sens transversal.
•modèles de plâtre.
Planification du traitement
•planification détaillée :- vecteurs désirés.
- amplitude recherchée.
- sélection du distracteur.
•Déterminer les paramètres chirurgicaux et post-chirurgicaux
Phase de traitement orthodontique
•placer les dents dans une position favorable à la distraction
•Éliminer les COMPENSATIONS et les interférences
•appareils orthodontiques :
- braquettes
- bandes élastiques
- stabilisateurs de distraction
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La distraction osseuse
2 - Distraction
A -Ostéotomie et mise en place du
distracteur :
•Principe : section de l’os afin d’obtenir deux segments que l’on peut
graduellement séparer mécaniquement
•Exemples :
section complète de l’os
section interdentaire
coupe d’un bloc d’os
•Préserver un maximum de contact entre les deux surfaces d’os
•Conserver autant que possible l’apport vasculo-nerveux
•Suite à l’ostéotomie, le distracteur est mis en place et la plaie est
refermée
B -Période de latence :
•Période entre l’ostéotomie et l’activation du distracteur
•En général 1 semaine
•Objectifs :
permettre la formation du cal osseux
laisser le temps au site opératoire de cicatriser
permettre à l’œdème de s’estomper
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La distraction osseuse
C -L’activation du distracteur :
•S’effectue en tournant la vis du distracteur à chaque jour
•L’activation est effectuée par le patient
•En moyenne, 1 mm par jour est gagné
•L’angulation est changée une fois par semaine pour les distracteurs
uni et bidirectionnels
•Effectuée plusieurs fois par jour
•Le taux de distraction (le nombre de mm par jour) et le rythme de
distraction( le nombre d’activations par jour) doivent être optimaux
•La stabilité des deux segments d’os est importante
•Des bandes élastiques ou des appareils orthodontiques peuvent être
utilisés de concert avec la distraction
D -Période de consolidation :
•S’étend entre la fin de la distraction et le moment où on enlève le
distracteur
•Stabiliser le distracteur. L’os nouvellement formé se calcifie
•La durée de cette période est très importante :
trop longue : affaiblissement de l’os généré et atrophie
trop courte : partie fibreuse non unie et peut mener à la fracture
•Normalement s’étend de 8 à 12 semaines
•Déterminée à l’aide de clichés radiographique
3 – Post-distraction
•Arrangement du plan occlusal
•Finition orthodontique
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La distraction osseuse
Domaines d’application
Orthodontie
• Rétrognaties (cl. II) et prognaties (cl. III)
• Désordres crânio-faciaux (atrophies)
• Malformations dues à certains syndromes
• Fissures palatines
• Troubles de croissance post-traumatiques
Prosthodontie et parodontie
• Augmentation de l’os alvéolaire en vue d’un bon support de la
prothèse
• Implantologie
Contre-indications
• Contre-indications générales pour une chirurgie
• Lorsqu’il est impossible de placer le distracteur
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La distraction osseuse
Avantages
• Meilleure réponse des tissus
mous et de la matrice
fonctionnelle
• Ne nécessite pas
d’extraction pour obtenir
l’espace nécessaire
• Diminue les risques de
rechute
• Élimine le besoin de greffe
dans plusieurs cas
• Élimine la croissance
osseuse imprévisible associée
à la greffe
• Permet un contrôle de
l’expansion tout au long du
traitement
• Permet une harmonisation
de la forme d’arcade
• Chirurgie moins morbide
(pas de cicatrice au site
donneur)
• Permet le dépassement des
limites classiques
d’expansion transversale,
que ce soit par les moyens
orthopédiques ou
chirurgicaux
Désavantages
•Coût et disponibilité des
distracteurs
• La majorité des distracteurs
étant externes, ils peuvent
effrayer ou embarrasser le
patient
• Impact psychologique sur
le patient portant l’appareil
• Nécessité d’une seconde
chirurgie pour enlever
l’appareil
• Procédure s’étalant sur
plusieurs semaines
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La distraction osseuse
Parallèle avec la chirurgie
orthognatique
Chirurgie
orthognatique
• Maturité dentaire et
squelettique du patient
• Changement instantané
• Les os seulement changent
de position
Distraction
osseuse
• Possibilité d’immaturité
dentaire et squelettique
• Changement dynamique
• Les os et les tissus mous
changent de volume et de
position
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La distraction osseuse
Premier cas clinique
Une fille de 16 ans, désire une chirurgie pour une question d’esthétique et ce, avant de débuter
son traitement d’orthodontie.
Problèmes squelettiques :
- Hémi-atrophie faciale gauche
- Déviation de la mandibule de 6º
- Tendance à l’open-bite
Problèmes occlusaux :
- CL III du côté gauche
- Articulé croisé en postérieur
- Faible courbe de Spee
- Faible déviation de la ligne médiane
Problèmes fonctionnels :
- La langue est poussée vers le côté droit
- Obstruction nasale du côté droit
Plan de traitement :
- Stabilisation orthodontique des arcades dentaires
- Distraction osseuse qui va utiliser le vecteur vertical au maximun
- Correction orthodontique de la malocclusion restante
Avant
APRÈS
6 o
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La distraction osseuse
Second cas clinique
Patient de 16 ans ayant perdu ses incisives inférieures à
l’âge de 12 ans. Sa crête alvéolaire est en lame de couteau
avec une déficience en hauteur et la santé parodontale des
dents adjacentes à la crête édentée est compromise.
1. État du patient avant l’intervention.
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La distraction osseuse
2. Plan de l’ostéotomie : la taille du
bloc osseux doit être assez
importante pour éviter fracture et
résorption durant la procédure.
3. Mise en place du distracteur.
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La distraction osseuse
4. Élévation du bloc osseux par la
partie élévatrice du distracteur créant
ainsi une chambre de régénération.
5. État de la crête après la
distraction.
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La distraction osseuse
6. Installation des implants selon
la méthode conventionnelle.
7. Résultat avec la restauration
finale.
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La distraction osseuse
8. Vue radiographique de l’os
régénéré démontrant un
niveau osseux stable
En bref…
• Plus le déficit osseux est important, plus la
distraction est indiquée!
• Moins le déficit osseux est important,
moins la distraction est indiquée!
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La distraction osseuse
Références
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