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le numéro 11 d'InVodkaVeritas

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Les masques derrière la plume<br />

Egotrip<br />

Le numéro 10 a été l’occasion d’un léger accrochage avec <strong>le</strong> très<br />

centriste Nicolas Vinci, irrité par une brève certes méchante à son<br />

encontre (ne <strong>le</strong> nions pas), même si sa visée était plus généra<strong>le</strong> :<br />

rendre compte de la division d’une droite mollassonne réduite en<br />

miettes. Lorsque, comme à chaque fois devant ce type de cas,<br />

l’intéressé a réclamé de connaître <strong>le</strong> nom de l’auteur des lignes<br />

incriminées, il lui a été répondu <strong>le</strong> message habituel pour nous<br />

selon <strong>le</strong>quel In Vodka Veritas constitue une publication col<strong>le</strong>ctive<br />

dont la responsabilité est depuis <strong>le</strong> numéro 3 assumée par un<br />

directeur de publication.<br />

Sauf que nous avons alors constaté qu’aucun artic<strong>le</strong> explicatif sur<br />

ce mode de fonctionnement n’avait été publié dans nos pages<br />

et donc que ce mode de fonctionnement qui nous paraissait si<br />

« naturel » à force de <strong>le</strong> répéter aux mécontents, était donc dans<br />

<strong>le</strong>s faits pour <strong>le</strong>s « non initiés » un mode relativement obscur de<br />

procéder. Et comme avec <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions syndica<strong>le</strong>s nous citons<br />

dans ce numéro un certain nombre d’étudiants (pour certains<br />

relativement sanguins), il n’est pas plus mal de <strong>le</strong>s exposer au<br />

grand jour.<br />

C’est éga<strong>le</strong>ment pour <strong>le</strong> numéro trois qu’In Vodka Veritas s’est<br />

doté d’un directeur de publication, dont <strong>le</strong> poste n’est pas<br />

hiérarchique : il ne peut pas, par exemp<strong>le</strong>, refuser la publication<br />

d’un artic<strong>le</strong>. La façon dont <strong>le</strong> poste a été pensé dès <strong>le</strong> début est<br />

cel<strong>le</strong> d’un paratonnerre des mécontentements. La raison en est<br />

simp<strong>le</strong> : il était évident que tout <strong>le</strong> monde n’allait pas aimer <strong>le</strong><br />

guide de rentrée.<br />

Soyons clair : il s’agit bien de faire qu’individuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

rédacteurs ne soient pas responsab<strong>le</strong>s du contenu des artic<strong>le</strong>s,<br />

en particulier ceux vis-à-vis de la direction. A cela deux raisons<br />

principa<strong>le</strong>s : la proximité physique géographique avec <strong>le</strong>s<br />

personnes dont il est question et <strong>le</strong> rapport d’autorité de la<br />

direction sur <strong>le</strong>s étudiants.<br />

L’anonymat est relatif puisque nos noms sont cités dans l’ours, et<br />

de plus souvent avec des indices sur qui a pu écrire quoi. Mais il<br />

est tout de même un moyen de dépasser <strong>le</strong>s limites qui nous sont<br />

imposées. In Vodka Veritas vise à briser un certain unanimisme,<br />

donc autant s’en donner <strong>le</strong>s moyens !<br />

Ce qui est présenté ici est une théorisation<br />

de l’après-coup, la justification d’une<br />

pratique de fait en fonction d’éléments qui<br />

nous sont favorab<strong>le</strong>s, mais après tout c’est<br />

sur ce type de bases que repose la théorie<br />

libéra<strong>le</strong> (ah, <strong>le</strong> contrat social !) et peu de<br />

monde à Sciences Po la remet en cause,<br />

donc on peut bien se <strong>le</strong> permettre à notre<br />

tour.<br />

Les faits sont donc que dès <strong>le</strong> premier<br />

numéro, <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s n’ont pas été signés. Il<br />

ne s’agissait pas là d’un choix quelconque,<br />

du moins pas que je sache. Cela était<br />

j’imagine naturel, au vu de la façon dont<br />

<strong>le</strong> journal avait été réalisé. Il s’agissait<br />

comme cela a déjà été expliqué dans ses<br />

pages du festival Expresso, ce qu’on pourrait définir comme un<br />

marathon de presse (dont nous avions bien sûr eu <strong>le</strong> premier<br />

prix à l’occasion) et la rédaction des artic<strong>le</strong>s s’est faite à deux,<br />

quatre ou six mains (jusque huit ?) pour palier <strong>le</strong>s contraintes de<br />

temps, et puis tout simp<strong>le</strong>ment parce que c’était bien sympa de<br />

faire cette expérience là.<br />

La décision a ensuite été prise de perpétuer cet état de fait.<br />

« Qu’importe qui par<strong>le</strong>, quelqu’un a dit qu’importe qui par<strong>le</strong> », a<br />

dit l’autre, cité par dans un livre.<br />

La volonté d’origine était de perpétuer la collaboration dans<br />

l’écriture. Devant <strong>le</strong>s difficultés constatées pour <strong>le</strong> numéro 2 à<br />

ce que ce soit <strong>le</strong> cas a émergé l’idée du guide de rentrée pour <strong>le</strong><br />

numéro 3, qui a été réalisé par <strong>le</strong> biais de l’outil wiki qui ne nous<br />

quitte plus depuis. Les artic<strong>le</strong>s écrits à plusieurs sont donc plus<br />

rares, hors occasions spécia<strong>le</strong>s (comme <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctions syndica<strong>le</strong>s<br />

pour ce numéro), mais ils existent. Le wiki permet éga<strong>le</strong>ment<br />

compléments et correctifs, en concertation.<br />

Comité de rédaction d’In Vodka<br />

Veritas. Fous ta cagou<strong>le</strong> !.<br />

Mais attention, cela ne signifie pas pour<br />

autant l’abandon de toute responsabilité,<br />

puisqu’il y a bien col<strong>le</strong>ctivisation de cel<strong>le</strong>ci.<br />

Chacun assume concrètement <strong>le</strong>s<br />

écrits des autres, non qu’il soit forcément<br />

d’accord avec tout ce qui est dit dans un<br />

artic<strong>le</strong> – point de centralisme démocratique !<br />

– mais simp<strong>le</strong>ment il/el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong> trouve pas<br />

spécia<strong>le</strong>ment choquant et accepte de voir<br />

son nom y être associé dans l’ours.<br />

Dans une situation concrète de conflit, ce<br />

choix rédactionnel permet de renvoyer <strong>le</strong><br />

mécontent au contenu de l’artic<strong>le</strong> pour lui<br />

demander ce qui spécifiquement ne va pas<br />

pour en demander contradiction. Il a été<br />

plusieurs fois admis (parfois avec un certain<br />

retard, avouons-<strong>le</strong>), que nous nous étions trompés. Rien ne nous<br />

empêche de <strong>le</strong> reconnaître à nouveau.<br />

Ramener au fond a pour but clair d’éviter toute personnalisation<br />

du conflit qui ne mène pas bien loin, en témoigne certains propos<br />

de notre droitier préféré, Matthieu Creux, rapportés dans <strong>le</strong><br />

numéro 8.<br />

Au niveau de la direction, cela peut donner un Richard Descoings<br />

s’exclamant que si un certain étudiant voulait passer encore deux<br />

ou trois ans de plus à l’étranger, cela ne <strong>le</strong> gênerait pas <strong>le</strong> moins<br />

du monde. C’était en décembre dernier, alors qu’approchent<br />

entre parenthèses <strong>le</strong> moment de la validation de la troisième<br />

année et celui du choix des masters.<br />

A tous <strong>le</strong>s mécontents de Sciences Po, voilà donc au moins un<br />

avertissement, la remise en cause des conventions établies,<br />

c’est la base du progrès humains mes amis… Entrons dans l’ère<br />

post-égotique !

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