Fichier PDF - Fondation de l'Hermitage
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DOSSIER DE PRESSE<br />
Sommaire :<br />
Communiqué <strong>de</strong> presse p. 1<br />
Informations pratiques p. 2<br />
Repères biographiques p. 3<br />
Extrait du catalogue p. 4<br />
Parcours <strong>de</strong>s salles p. 10<br />
Liste <strong>de</strong>s œuvres p. 14<br />
Animations p. 21<br />
Illustrations p. 24<br />
Contact presse : Emmanuelle Boss – eboss@fondation-hermitage.ch<br />
<strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage direction Sylvie Wuhrmann<br />
2, route du Signal, case postale 38 tél. +41 (0)21 320 50 01<br />
CH - 1000 LAUSANNE 8 Bellevaux fax +41 (0)21 320 50 71<br />
www.fondation-hermitage.ch e-mail info@fondation-hermitage.ch
Asger JORN<br />
COMMUNIQUÉ DE PRESSE<br />
Asger Jorn<br />
un artiste libre<br />
DU 22 JUIN AU 21 OCTOBRE 2012<br />
Pour la première fois en Suisse roman<strong>de</strong>, la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage consacre une exposition au<br />
peintre Asger Jorn (1914-1973). Considéré comme le plus grand artiste danois du XX e siècle, Jorn a<br />
joué un rôle majeur dans le développement <strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s européennes <strong>de</strong> l’après-guerre. Cette<br />
manifestation s’inscrit dans la prolongation <strong>de</strong> l’exposition Impressions du Nord. La peinture<br />
scandinave 1800-1915 qui, en 2005, avait permis aux visiteurs <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> découvrir<br />
l’extraordinaire vitalité <strong>de</strong>s peintres nordiques au XIX e siècle.<br />
Partageant sa vie entre le Danemark, la France (il y séjourne dès 1936), la Suisse et l’Italie, Asger Jorn<br />
fon<strong>de</strong>, en 1948, avec d’autres artistes du Nord, le mouvement Cobra, dont le nom fait référence aux trois<br />
villes Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Dans le sillage du surréalisme, ils prônent la spontanéité, le<br />
retour à l’art populaire et au <strong>de</strong>ssin d’enfant. La tuberculose qui frappe Jorn en 1951 précipite la fin <strong>de</strong><br />
Cobra.<br />
Après dix-huit mois passés au sanatorium <strong>de</strong> Silkeborg au Danemark, Jorn choisit, pour sa convalescence,<br />
l’air pur <strong>de</strong>s montagnes et s’installe pour six mois dans un chalet <strong>de</strong> Chesières (Vaud). En Suisse, le Danois<br />
développe un langage nouveau, qui renoue avec les sensualités enveloppantes d’Edvard Munch, pionnier<br />
<strong>de</strong> l’expressionnisme mo<strong>de</strong>rne. Les années suivantes le conduiront à libérer progressivement et <strong>de</strong> la façon<br />
la plus radicale son art <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s influences, et à inventer une peinture saisissante, tantôt apaisée,<br />
tantôt explosive, toujours colorée.<br />
Son œuvre puissante, élaborée au rythme <strong>de</strong> voyages incessants à travers l’Europe, s’ancre profondément<br />
dans la culture et la sensibilité scandinaves, tout en s’imprégnant <strong>de</strong>s échanges qu’il entretient avec la<br />
scène artistique internationale. La tension entre une tradition nordique enracinée dans le Moyen-Age, et une<br />
aspiration à la perméabilité <strong>de</strong>s frontières et à la vitalité d’une création collective, est au cœur <strong>de</strong> la<br />
fascination que Jorn exerce aujourd’hui.<br />
La rétrospective lausannoise couvre toutes les pério<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>puis les compositions <strong>de</strong> l’immédiat aprèsguerre,<br />
peuplées d’un bestiaire fantastique, jusqu’aux peintures lumineuses <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> sa vie, traversées<br />
<strong>de</strong> formes flui<strong>de</strong>s et dynamiques. Réunissant quelque 80 peintures, l’exposition déploie en outre un bel<br />
ensemble <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins, <strong>de</strong>s estampes – entre autres l’emblématique Suite suisse, 1953-1954 –, ainsi que <strong>de</strong>s<br />
sculptures, rendant compte <strong>de</strong> l’extraordinaire force expressive <strong>de</strong> Jorn dans la diversité <strong>de</strong>s médiums.<br />
L’exposition bénéficie <strong>de</strong> la participation exceptionnelle <strong>de</strong> nombreuses institutions, en premier lieu le<br />
Museum Jorn <strong>de</strong> Silkeborg, mais aussi le Louisiana Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art à Humlebaek, le Kunsten<br />
Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art à Aalborg, le ARoS Aarhus Kunstmuseum, le Statens Museum for Kunst <strong>de</strong><br />
Copenhague, le Henie Onstad Kunstsenter à Høvikod<strong>de</strong>n, la Kunsthalle Em<strong>de</strong>n, le Centre Pompidou à<br />
Paris, les Musées royaux <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Bruxelles, ainsi que <strong>de</strong> bon nombre <strong>de</strong> prestigieuses<br />
collections privées. Enfin, l’artiste belge <strong>de</strong> renommée internationale Pierre Alechinsky, qui a entretenu<br />
<strong>de</strong>puis Cobra – il fut à 24 ans le plus jeune membre <strong>de</strong> ce mouvement – une relation privilégiée avec Jorn,<br />
encourage activement ce projet en lui ouvrant sa collection et ses archives.<br />
Commissariat général : Sylvie Wuhrmann, directrice <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage<br />
Catalogue : reproduisant en couleur toutes les œuvres exposées, le catalogue réunit <strong>de</strong> nombreuses<br />
contributions (Pierre Alechinsky, Troels An<strong>de</strong>rsen, Rainer Michael Mason, Frédéric Pajak, Dominique<br />
Radrizzani, Didier Semin, Dieter Schwarz et Sylvie Wuhrmann), ainsi qu’une anthologie <strong>de</strong> textes d’Asger<br />
Jorn, Christian Dotremont et Jacques Prévert.<br />
L’exposition et le catalogue bénéficient du généreux soutien <strong>de</strong><br />
et <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> pour l’art et la culture.<br />
<strong>Fondation</strong><br />
Coroman<strong>de</strong>l
Asger JORN<br />
INFORMATIONS PRATIQUES<br />
INFORMATIONS PRATIQUES<br />
Titre <strong>de</strong> l'exposition<br />
Lieu<br />
Direction<br />
Asger Jorn<br />
un artiste libre<br />
<strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage<br />
2, route du Signal<br />
CH – 1000 Lausanne 8 Bellevaux<br />
tél. +41 (0)21 320 50 01<br />
www.fondation-hermitage.ch<br />
info@fondation-hermitage.ch<br />
Sylvie Wuhrmann<br />
Dates 22 juin – 21 octobre 2012<br />
Horaires<br />
Prix<br />
du mardi au dimanche <strong>de</strong> 10h à 18h, le jeudi jusqu'à 21h, fermé le lundi<br />
ouvert le 1 er août et le lundi du Jeûne Fédéral (17 septembre) <strong>de</strong> 10h à 18h<br />
adultes : CHF 18.- / tarif réduit pour groupes dès 10 personnes<br />
retraités : CHF 15.-<br />
handicapés (avec carte AI) : CHF 15.-<br />
étudiants et apprentis, chômeurs : CHF 7.-<br />
jeunes jusqu’à 18 ans : gratuit<br />
possibilité <strong>de</strong> payer en euros<br />
Nombre d'œuvres 150<br />
Commissariat général<br />
Catalogue<br />
Editeurs<br />
Animations<br />
Pour les enfants<br />
et les écoles<br />
Café-restaurant L’esquisse<br />
Accès en bus<br />
Accès en voiture<br />
Prochaine exposition<br />
Contact presse<br />
Sylvie Wuhrmann<br />
224 pages, 24 x 29 cm, 152 illustrations couleur<br />
<strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage, en coédition avec La Bibliothèque <strong>de</strong>s Arts, Lausanne<br />
visites commentées<br />
soirées Art & Gastronomie<br />
dimanches Art & Brunch<br />
rencontre autour d’Asger Jorn avec Pierre Alechinsky (26 juin)<br />
conférence sur Cobra et l’écriture (20 septembre)<br />
bala<strong>de</strong>s à la découverte l’Hermitage (25 août, 8 septembre, 6 octobre)<br />
moissons à l’ancienne (4 août)<br />
nuit <strong>de</strong>s musées (22 septembre)<br />
visites-ateliers pour enfants, visites-ateliers enfants & adultes, parcours-jeux<br />
dossier pédagogique et visite commentée spéciale pour les enseignants<br />
+41 (0)21 320 50 07 ou www.lesquisse.ch<br />
bus n° 3, 8, 22 ou 60 : arrêt Motte, ou bus n° 16 : arrêt Hermitage<br />
suivre les panneaux après les sorties d’autoroute Lausanne-Blécherette (n° 9) ou<br />
Lausanne-Vennes (n° 10), parking du Signal (Place <strong>de</strong>s Fêtes <strong>de</strong> Sauvabelin)<br />
La collection d’art BCV<br />
9 novembre – 16 décembre 2012<br />
Emmanuelle Boss, eboss@fondation-hermitage.ch<br />
2
Asger JORN<br />
INFORMATIONS PRATIQUES<br />
REPÈRES BIOGRAPHIQUES<br />
1914 Naissance d’Asger Jørgensen, dit « Jorn » (pseudonyme adopté en 1945), à Vejrun, un village<br />
du Jutland occi<strong>de</strong>ntal, <strong>de</strong> parents instituteurs (le père meurt en 1926).<br />
1929 La famille s’installe à Silkeborg.<br />
1933 Première participation à une exposition (Les Jeunes peintres jutlandais libres, Silkeborg).<br />
1936 Part pour Paris, où il collabore bientôt avec Fernand Léger et Le Corbusier, se passionne<br />
pour Miró et Klee.<br />
1941-1944 Au Danemark, pendant l’occupation, participe à la publication <strong>de</strong>s douze numéros <strong>de</strong><br />
Helhesten (Cheval <strong>de</strong> l’enfer).<br />
1946 Rencontre Picasso à Antibes.<br />
1947 Rencontre André Breton, visite en juillet l’Exposition internationale du surréalisme à la galerie<br />
Maeght à Paris et se rend en octobre à Bruxelles pour la Conférence internationale du<br />
surréalisme révolutionnaire, où il fait la connaissance <strong>de</strong> l’artiste belge Christian Dotremont.<br />
1948 Principal cofondateur avec Dotremont, en novembre, du mouvement Cobra (participe<br />
activement aux expositions et publications du groupe). Première exposition personnelle à la<br />
galerie Breteau, Paris.<br />
1951 Frappé <strong>de</strong> tuberculose, commence un long séjour au sanatorium <strong>de</strong> Silkeborg. Fin <strong>de</strong> Cobra.<br />
1953 D’octobre 1953 à mars 1954, s’établit avec sa femme et quatre enfants dans le chalet Perce-<br />
Neige à Chesières, dans le canton <strong>de</strong> Vaud. Polémique avec l’architecte plasticien zurichois<br />
Max Bill et création du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste.<br />
1954 Se fixe à Albisola, près <strong>de</strong> Gênes, où il fait <strong>de</strong> la céramique avec Enrico Baj, Lucio Fontana et<br />
<strong>de</strong>s anciens <strong>de</strong> Cobra.<br />
1957 Crée avec Guy Debord et Constant l’Internationale situationniste. Publication <strong>de</strong> Pour la<br />
Forme, recueil d’essais sur l’art.<br />
1959 Fait don au musée <strong>de</strong> Silkeborg <strong>de</strong> sa collection personnelle. Série <strong>de</strong>s modifications ou<br />
nouvelles défigurations (expositions à la Galerie Rive gauche, Paris, 1959 et 1962).<br />
1960 Termine provisoirement sa plus gran<strong>de</strong> peinture : Stalingrad. Projette une encyclopédie<br />
iconographique retraçant 10’000 ans d’art populaire scandinave.<br />
1961-1962 Démissionne <strong>de</strong> l’Internationale situationniste, fon<strong>de</strong> l’Institut scandinave <strong>de</strong> vandalisme<br />
comparé.<br />
1964 Refuse le Prix Guggenheim. Les expositions se succè<strong>de</strong>nt<br />
(Bâle, Amsterdam, Copenhague, Berlin, Bruxelles).<br />
1968 Voyage à La Havane (Cuba).<br />
1970-1971 Rétrospective à la galerie Jeanne Bucher à Paris.<br />
1973 Jorn meurt à Aarhus au Danemark, <strong>de</strong>s suites d’un cancer.<br />
Il est enterré sur l’île <strong>de</strong> Gotland, au cœur <strong>de</strong> la mer Baltique.<br />
Asger Jorn gravant une planche du portfolio Etu<strong>de</strong>s et surprises<br />
chez Peter Bramsen, Paris, 1971. Photo Pierre Alechinsky<br />
3
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
Asger Jorn – une introduction<br />
Maintenant que l’on a une vue d’ensemble sur son œuvre et que l’on peut mettre son art en<br />
perspective, Asger Jorn trouve sa place au côté d’Edvard Munch parmi les grands peintres d’Europe du<br />
Nord. Jorn avait trente ans à la mort <strong>de</strong> Munch en 1944 et leurs apports respectifs sont très différents, bien<br />
sûr. Munch représente sans relâche l’homme ou la femme solitaire en quête <strong>de</strong> communion avec autrui et<br />
avec la nature. Cette préoccupation humaine joue un rôle essentiel dans son art. Jorn ignore la solitu<strong>de</strong>.<br />
Toujours très entouré, il observe sa propre situation avec un mélange d’ironie et <strong>de</strong> scepticisme. En même<br />
temps, il cherche à inscrire sa vision nordique personnelle dans la continuité historique.<br />
Les écrits sur Jorn publiés <strong>de</strong> son vivant furent peu nom- breux, et ils se limitent à une toute petite<br />
partie <strong>de</strong> ses activités intellectuelles et <strong>de</strong> ses mo<strong>de</strong>s d’expression. Si quelqu’un a touché un point<br />
sensible, malgré tout, c’est bien Werner Haftmann, qui a parlé <strong>de</strong> sa «personnalité nocturne ». Jorn s’est<br />
déclaré très surpris <strong>de</strong> cette formule : « Elle m’a stupéfait parce que mon désir le plus conscient est une<br />
aspiration à la lumière ».<br />
Jorn était particulièrement sensible aux divergences qui existent, entre le nord et le sud <strong>de</strong> l’Europe,<br />
dans les conceptions <strong>de</strong> l’art et <strong>de</strong> la vie. Il y voyait la source d’une dynamique fécon<strong>de</strong>. Dans le livre Alfa<br />
og omega (L’alpha et l’oméga) paru après sa mort, il abor<strong>de</strong> la question délicate <strong>de</strong> la composante<br />
nordique <strong>de</strong> son art: «Je ne sais pas quelle valeur les autres accor<strong>de</strong>nt à l’art nordique, mais il n’a<br />
absolument aucune place dans notre mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’art cosmopolite. [...] L’art nordique est dangereux. Sa<br />
force se con<strong>de</strong>nse en nous. Il n’est pas hédoniste ni sensuel. Il ne prétend pas à la lisibilité objective et ne<br />
s’intéresse pas non plus aux symboles clairement déchiffrables. L’écrivain danois Jakob Knudsen remarque<br />
très justement que l’art nordique est un état d’âme, et qu’il s’adresse à l’âme bien plus qu’aux sens ou à<br />
l’intelligence ».<br />
Toute sa vie, Jorn n’a cessé <strong>de</strong> se heurter à <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s inconciliables dans l’art comme dans la vie.<br />
En général, il avait tendance à éviter <strong>de</strong> choisir, préférant sortir du dilemme par la confrontation. Il se voyait<br />
en éternel survivant noma<strong>de</strong> tel le Juif errant, une sorte <strong>de</strong> cerveau ambulant. « Prisonnier <strong>de</strong> son époque »<br />
selon un critique américain, il fut aussi, ajouterons-nous, l’un <strong>de</strong>s rares<br />
à parvenir à s’en éva<strong>de</strong>r.<br />
Après 1930, une nouvelle génération innove dans l’art européen. Ces artistes nés juste avant la<br />
Première Guerre mondiale se trouvent pris entre <strong>de</strong>ux feux, avec d’un côté les avant-gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s années<br />
1920 et, <strong>de</strong> l’autre, ceux qui tiennent à préserver les valeurs traditionnelles dans une pério<strong>de</strong> d’instabilité.<br />
Ce dualisme se manifeste dans l’architecture, où les fonctionnalistes s’opposent aux défenseurs du beau<br />
métier artisanal, et dans la peinture, où l’art métaphysique italien par exemple se transforme en un nouveau<br />
classicisme. En Allemagne, les futurs chefs <strong>de</strong> file <strong>de</strong> la croisa<strong>de</strong> contre l’« art dégénéré » font effacer les<br />
décorations murales d’Oskar Schlemmer au Bauhaus <strong>de</strong> Weimar. La foi dans le progrès artistique et social<br />
s’éteint dans toute l’Europe, y compris en Scandinavie, mais là encore, le Nord ne suit pas la même voie<br />
que les pays situés plus au sud.<br />
Les jeunes artistes danois restent fidèles à <strong>de</strong>s formes d’expression bientôt réprimées par les nazis<br />
en Allemagne. Ils organisent <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s expositions internationales à Copenhague, Cubism-Surrealism<br />
en 1935, et Linien en 1937. Avec celles <strong>de</strong> New York en 1936, Cubism and Abstract Art et Fantastic Art,<br />
Dada and Surrealism, elles constituent les plus larges panoramas <strong>de</strong> l’art mo<strong>de</strong>rne européen présentés<br />
avant la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale, alors que l’horizon artistique s’assombrit. Les jeunes artistes danois ont<br />
réussi à rassembler un choix d’œuvres exceptionnelles <strong>de</strong> Vassily Kandinsky, Piet Mondrian, Paul Klee,<br />
Hans Arp, Salvador Dalí, Yves Tanguy, Max Ernst et Joan Miró, pour ne citer qu’eux. Les œuvres <strong>de</strong>s<br />
peintres danois y côtoient celles <strong>de</strong> maîtres européens dont ils ont visité les ateliers et les galeries à Paris.<br />
Les <strong>de</strong>ux expositions <strong>de</strong> Copenhague se distinguent par la diversité et la qualité <strong>de</strong> leur contenu<br />
(inversement proportionnelles à l’enthousiasme du public). Elles témoignent d’un contact direct avec les<br />
principaux courants <strong>de</strong> pensée artistique <strong>de</strong> l’entre-<strong>de</strong>ux-guerres et démontrent une assimilation complète<br />
<strong>de</strong> leurs enseignements. Les jeunes Danois ne se sentent pas obligés <strong>de</strong> choisir entre les tendances<br />
antagoniques <strong>de</strong>s années 1920. Ce que le Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art <strong>de</strong> New York a séparé sous <strong>de</strong>ux titres<br />
différents se mélange ici au sein <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s expositions. Il est vrai que celle <strong>de</strong> 1935 retrace en partie<br />
l’évolution qui mène du cubisme au surréalisme et, en même temps, l’inscrit dans le projet surréaliste, mais<br />
en 1937, l’exposition Linien montre bien que ces <strong>de</strong>ux mouvements suivent <strong>de</strong>s voies parallèles. Les jeunes<br />
4
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
Danois ont autant d’attirance pour les compositions abstraites <strong>de</strong> Kandinsky, les plages surréelles <strong>de</strong><br />
Tanguy, les personnages <strong>de</strong> Giacometti que pour les signes graphiques <strong>de</strong> Miró.<br />
Richard Mortensen, Ejler Bille, Carl-Henning Pe<strong>de</strong>rsen, Egill Jacobsen et Sonja Ferlov Mancoba<br />
appartiennent au groupe Linien, dont le nom sert <strong>de</strong> titre à l’exposition <strong>de</strong> 1937. Un artiste <strong>de</strong> province,<br />
Asger Jørgensen, leur ca<strong>de</strong>t <strong>de</strong> quelques années, les rejoint à cette occasion. Jørgensen, qui se fera<br />
bientôt appeler Jorn, vient d’une région du Jutland occi<strong>de</strong>ntal qui est un désert artistique. Son père a eu le<br />
choix entre la prêtrise et l’enseignement, et il a opté pour le second. Il a épousé une institutrice avec qui il a<br />
eu six enfants et il meurt prématurément. Pour que les enfants reçoivent le même type d’éducation que<br />
leurs parents, la famille s’installe en 1929 à Silkeborg, dans le Jutland central. Silkeborg est à ce moment-là<br />
une ville <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> douze mille habitants, dotée d’une gare <strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer, et donc fort différente <strong>de</strong>s<br />
villages où les Jørgensen ont vécu auparavant. A Silkeborg, il y a <strong>de</strong>ux quotidiens régionaux, une vraie<br />
bibliothèque, plusieurs établissements scolaires, une école normale d’instituteurs et même un petit cercle<br />
d’artistes réunis autour du peintre Martin Kaalund-Jørgensen. Jorn ne tar<strong>de</strong> pas à se lier avec ce <strong>de</strong>rnier et<br />
à s’inspirer <strong>de</strong> son expressionnisme vigoureux. Un critique décrit ainsi un grand portrait <strong>de</strong> Kaalund-<br />
Jørgensen, qui est un <strong>de</strong> ses tableaux les plus connus, dont Jorn gar<strong>de</strong>ra longtemps le souvenir : « Ce<br />
tableau est la chose la plus naturelle et la plus simple au mon<strong>de</strong>, une effusion <strong>de</strong> mâle et robuste énergie.<br />
Exécuté à la spatule et à la brosse, il se caractérise par la simplification radicale <strong>de</strong>s formes et la<br />
concentration <strong>de</strong>s couleurs. Le plus remarquable, c’est que ce tableau, dans toute sa ru<strong>de</strong>sse abrupte,<br />
se dresse lentement <strong>de</strong>vant nos yeux, puis s’éloigne dans le temps et dans l’espace ».<br />
Après cette rencontre marquante avec la forme et le style, placée sous les auspices <strong>de</strong> Cézanne, <strong>de</strong><br />
Van Gogh et <strong>de</strong> Munch, Jorn se met à peindre <strong>de</strong>s portraits et <strong>de</strong>s paysages personnels. Il fait ses débuts à<br />
Silkeborg en 1933 avec <strong>de</strong>ux petits tableaux, dont un portrait du syndicaliste Christian Christensen, qui<br />
restera très important pour lui tout au long <strong>de</strong> sa vie. En 1964, il érigera une stèle à la mémoire <strong>de</strong><br />
Christensen à Silkeborg, en signe <strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> pour celui qui fut son mentor en philosophie et en politique.<br />
Les premières œuvres graphiques <strong>de</strong> Jorn datent <strong>de</strong> cette même année 1933. Ce sont <strong>de</strong>s gravures<br />
satiriques qui dénoncent la grossièreté <strong>de</strong> certains chants les plus célèbres du folklore du Jutland<br />
occi<strong>de</strong>ntal et central.<br />
Après avoir achevé une formation d’instituteur en 1935, Jorn se rend à Paris en 1936, dans<br />
l’intention d’étudier auprès <strong>de</strong> Kandinsky. Mais Kandinsky ne prend pas d’élèves et Jorn s’inscrit à<br />
l’Académie mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Fernand Léger. Il y découvre une conception <strong>de</strong> la peinture qui va à l’encontre <strong>de</strong><br />
la démarche expressionniste. Il évoquera ses souvenirs <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> Léger dans une lettre <strong>de</strong><br />
1952: «Pierre Loeb m’a dit un jour que le tableau idéal est celui qui est complètement terminé dans l’esprit<br />
du peintre, avant qu’il pose le premier coup <strong>de</strong> pinceau sur la toile. C’était, en tout cas à cette époque, et<br />
certainement encore aujourd’hui, l’avis <strong>de</strong> Léger. L’art classique part <strong>de</strong> ce principe. C’est pourquoi la<br />
réalisation même <strong>de</strong> la toile n’a aucune importance. Cela tient aussi au fait que Léger détestait les effets <strong>de</strong><br />
matière en peinture. Moi, j’adore ça. Je me souviens d’une autre fois où je me suis fait attraper parce que<br />
j’avais mis une couche épaisse <strong>de</strong> couleur au lieu <strong>de</strong> la fine couche uniforme préconisée par Léger. Pour lui,<br />
ce n’était pas <strong>de</strong> la peinture, mais <strong>de</strong> la couleur. S’il avait pu avoir une machine pour l’appliquer à la place<br />
du pinceau, il l’aurait utilisée ».<br />
Léger confie plusieurs comman<strong>de</strong>s à Jorn afin <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>r à progresser tout en lui procurant <strong>de</strong>s<br />
revenus. Il le charge d’exécuter avec <strong>de</strong>ux autres élèves le panneau du Transport <strong>de</strong>s forces pour<br />
l’Exposition universelle <strong>de</strong> 1937. Jorn peint les gran<strong>de</strong>s formes molles qui s’élèvent vers le bord supérieur<br />
du tableau. On en trouve <strong>de</strong>s rappels dans ses compositions personnelles <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>. Grâce à Léger,<br />
Jorn participe aussi aux préparatifs <strong>de</strong> Le Corbusier pour le pavillon <strong>de</strong>s Temps nouveaux <strong>de</strong> cette même<br />
Exposition universelle, en agrandissant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins d’enfants pour un <strong>de</strong>s murs <strong>de</strong> l’entrée.<br />
René Renne et Clau<strong>de</strong> Serbanne sont parmi les premiers à publier <strong>de</strong>s articles sur Jorn. Ils soulignent<br />
le caractère satirique <strong>de</strong> ses œuvres <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1930, qu’ils comparent aux personnages<br />
caricaturaux suggérés par les signes graphiques dans certains tableaux <strong>de</strong> Joan Miró. Cependant, Jorn ne<br />
se laisse pas enfermer dans la satire, ni dans la prédilection abstraite pour la ligne et la forme pure. Ce sont<br />
<strong>de</strong>s possibilités qu’il se contente d’explorer. Dans <strong>de</strong>ux carnets <strong>de</strong> 1936-1937, il manipule <strong>de</strong>s motifs et<br />
<strong>de</strong>s schémas <strong>de</strong> composition empruntés à Kandinsky, à El Lissitzky et au groupe De Stijl. Les croquis à<br />
l’encre <strong>de</strong> Chine sont tracés à la règle et au compas, et les <strong>de</strong>ux carnets portent chacun un titre manuscrit<br />
sur la couverture : Essais <strong>de</strong> plans et <strong>de</strong> formes élémentaires et Tensions entre droites et courbes.<br />
Quelquefois, Jorn s’inspire <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Léger, en particulier les fonds teintés obtenus en appliquant<br />
une couleur sur la toile au lieu d’un enduit blanc. Sur cet arrière-plan, il peint <strong>de</strong>s éléments graphiques, <strong>de</strong>s<br />
aplats cernés d’un contour ou <strong>de</strong>s formes mo<strong>de</strong>lées en relief.<br />
5
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
La rigueur plastique ne convient pas à son tempérament, ni la corrélation étroite entre la ligne et la<br />
surface, mais il n’a pas encore trouvé le moyen <strong>de</strong> s’affranchir <strong>de</strong> ces contraintes. Une solution pourrait<br />
rési<strong>de</strong>r dans les formes aléatoires et c’est une piste qu’il continuera à creuser toute sa vie. Au début, il tire<br />
parti <strong>de</strong> tous les procédés surréalistes, collage, frottage, couleur projetée à l’aérographe ou prélevée à la<br />
surface <strong>de</strong> l’eau à l’ai<strong>de</strong> d’une feuille <strong>de</strong> papier. Un autre moyen <strong>de</strong> rompre le lien entre la ligne et le plan<br />
consiste à faire chevaucher <strong>de</strong>s rectangles comme Hans Arp ou à superposer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins tracés sur <strong>de</strong>s<br />
calques, comme Dalí. Toutes ces techniques, Jorn les a essayées dès 1940. Il utilise le collage pour un<br />
projet d’illustration, resté non publié, d’une œuvre <strong>de</strong> Jens August Scha<strong>de</strong>. Le poète danois y tisse un récit<br />
imaginaire qui se déroule simultanément sur terre et dans les airs, dans l’inconscient et le réel. Les collages<br />
<strong>de</strong> Jorn peuvent faire penser à ceux <strong>de</strong>s surréalistes, en particulier Une semaine <strong>de</strong> bonté et La Femme 100<br />
têtes <strong>de</strong> Max Ernst, et pourtant ils ne font que suivre littéralement le texte <strong>de</strong> Scha<strong>de</strong>.<br />
Jorn se sert <strong>de</strong>s superpositions <strong>de</strong> calques inspirées <strong>de</strong> Dalí pour désagréger les contours <strong>de</strong>s<br />
formes, non pour les entrechoquer. Vers la fin <strong>de</strong>s années 1940, ce procédé lui fournit un bon instrument<br />
pour répliquer aux travaux du psychanalyste danois Sigurd Næsgaard, qui cherche à établir <strong>de</strong>s<br />
correspondances entre <strong>de</strong>s motifs découverts dans l’art abstrait danois et <strong>de</strong>s « complexes » psychiques<br />
bien précis. (Næsgaard s’inspire <strong>de</strong> Wilhelm Reich qui a séjourné quelque temps au Danemark et donné<br />
<strong>de</strong>s conférences auxquelles certains artistes du groupe Linien ont assisté). On sait que Jorn a suivi une<br />
analyse avec <strong>de</strong>s disciples <strong>de</strong> Næsgaard, sinon avec le maître en personne, mais cela ne l’a pas empêché<br />
<strong>de</strong> réfuter son interprétation <strong>de</strong> l’art. Pour évaluer les thèses du psychanalyste danois, Jorn prend un <strong>de</strong> ses<br />
<strong>de</strong>ssins présentant un entrelacs compliqué <strong>de</strong> motifs, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à divers artistes d’isoler l’élément<br />
dominant. Comme il a employé une métho<strong>de</strong> apparentée au <strong>de</strong>ssin automatique, le résultat <strong>de</strong>vrait révéler<br />
une structure <strong>de</strong> l’inconscient. Mais les artistes interrogés répon<strong>de</strong>nt tous différemment. Autrement dit, il<br />
est impossible d’isoler un motif dominant qui serait une projection <strong>de</strong> l’inconscient. Jorn attache beaucoup<br />
d’importance à cette démonstration. Il la publie dans une revue et approfondit encore ses recherches sur la<br />
question. Il en parle à Renne et Serbanne quand ils rédigent <strong>de</strong>s articles sur ses <strong>de</strong>ssins, vers la fin <strong>de</strong>s<br />
années 1940, et il raconte l’expérience à Guy Atkins dans les années 1960. En fait, Jorn est persuadé que<br />
les œuvres plastiques ne peuvent pas se prêter à une unique interprétation. Cette intuition l’amène à<br />
dépasser le dogmatisme abstrait dès le début <strong>de</strong> sa carrière, <strong>de</strong> même que la satire pure. Elle gui<strong>de</strong>ra sa<br />
démarche dans les années 1950 et 1960.<br />
« Groupez-vous », recommandait Léger à ses élèves scandinaves <strong>de</strong>s années 1920 au moment <strong>de</strong><br />
leur départ. Jorn sait qu’il avait raison. Le groupe Linien lui a montré à quel point le dialogue et l’échange<br />
vigoureux d’idées ont renforcé la scène artistique danoise et l’ont aidée à se transformer. Mais dès<br />
l’exposition <strong>de</strong> 1937, il se sentait en profond désaccord avec la figure <strong>de</strong> proue du groupe Linien, Richard<br />
Mortensen, et beaucoup plus proche d’Ejler Bille. Au début <strong>de</strong>s années 1940, Bille adopte un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
composition extrêmement libre qui influence fortement Jorn. Son recueil <strong>de</strong> critiques paru au sortir <strong>de</strong> la<br />
guerre, comprenant <strong>de</strong>s articles sur l’art océanien, Henri Laurens, Pablo Picasso et les surréalistes, entre<br />
autres, retient aussi l’attention <strong>de</strong> Jorn. « Se grouper », Jorn aime le faire pour monter <strong>de</strong>s expositions ou<br />
lancer <strong>de</strong>s revues avec d’autres artistes. Il lui arrive souvent <strong>de</strong> partager un atelier avec un collègue. Au dire<br />
d’un <strong>de</strong> ses contemporains, «Il n’était pas réellement un homme ‘<strong>de</strong> groupe’. C’était un égocentrique,<br />
capable <strong>de</strong> tout faire tout seul, mais seulement lorsque les choses avaient suffisamment mûri pour qu’il<br />
n’ait plus besoin <strong>de</strong>s autres ».<br />
Pendant la guerre, c’est Jorn qui prend l’initiative <strong>de</strong> la revue Helhesten (« Cheval d’enfer »), <strong>de</strong>stinée<br />
à rendre compte <strong>de</strong> la vie culturelle dans les domaines les plus divers : art, littérature, archéologie, cinéma,<br />
ethnographie, etc. Le premier numéro paraît sous l’occupation alleman<strong>de</strong>, dont nul ne pouvait prédire la<br />
réaction. Il contient une notice nécrologique <strong>de</strong> Paul Klee, dont les nazis ont confisqué les œuvres dans les<br />
collections publiques pour les détruire. En outre, les initiés perçoivent dans le titre une allusion narquoise<br />
aux forces d’occupation. Malgré tout, la revue échappe complètement à la censure et cesse <strong>de</strong> paraître en<br />
1944 pour <strong>de</strong>s raisons strictement financières. Si les articles <strong>de</strong> Helhesten développent rarement une<br />
théorie inédite, ils apportent un éclairage précieux sur un ensemble d’artistes et d’intellectuels danois et sur<br />
leurs préoccupations <strong>de</strong> l’époque. Le mélange <strong>de</strong> lithographies originales et <strong>de</strong> reproductions, ajouté à<br />
l’étendue même <strong>de</strong>s sujets traités, fournira un modèle pour la revue Reflex du Groupe expérimental<br />
hollandais, et pour celle <strong>de</strong> Cobra.<br />
Les artistes danois bloqués pendant cinq ans à l’intérieur <strong>de</strong> leurs frontières, coupés <strong>de</strong> tout contact<br />
avec leurs collègues <strong>de</strong> l’étranger et soumis aux épreuves <strong>de</strong> la guerre, sont étroitement soudés. Et cette<br />
communauté englobait plusieurs générations. Dans ses notes <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>, Jorn envisage d’associer <strong>de</strong>s<br />
éléments <strong>de</strong> l’art danois <strong>de</strong>s années 1920 et 1930 avec les courants abstraits et surréalistes. L’art danois<br />
auquel il songe privilégie les paysages simplifiés et vivement colorés. C’est donc fort logiquement que les<br />
6
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
tenants <strong>de</strong> l’« abstraction spontanée » exposent aux côtés d’artistes figuratifs au sein <strong>de</strong> l’association<br />
Corner-Høst, pendant la guerre et juste après. En 1945, l’association reçoit un questionnaire du Museum of<br />
Mo<strong>de</strong>rn Art <strong>de</strong> New York qui essaie <strong>de</strong> retracer l’évolution <strong>de</strong> la scène artistique dans les pays avec<br />
lesquels les communications se sont interrompues pendant la guerre. Jorn s’attache à répondre<br />
scrupuleusement au questionnaire. Il rassemble aussi <strong>de</strong>s photographies et quelques œuvres à envoyer,<br />
tandis que l’association rédige une déclaration commune résumant son point <strong>de</strong> vue sur la situation. Le<br />
texte porte l’empreinte <strong>de</strong>s idées personnelles <strong>de</strong> Jorn sur la distinction entre abstraction « automatique »<br />
et abstraction « constructive ». Il explique : « La transposition <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> automatique du <strong>de</strong>ssin dans la<br />
peinture soulève les plus gran<strong>de</strong>s difficultés. Si l’on <strong>de</strong>ssine spontanément sur la toile, la couleur sera<br />
confinée dans les contours sans possibilité <strong>de</strong> s’étendre naturellement. Notre réussite la plus compliquée et<br />
la plus notable, qui fait toute la particularité <strong>de</strong> notre art, est une avancée décisive vers la libération <strong>de</strong> la<br />
couleur et donc vers la spontanéité picturale ».<br />
Jorn recherche également ce qu’il appelait la « création à vi<strong>de</strong> ». Dans une conversation avec Pierre<br />
Loeb, il confie que son objectif est <strong>de</strong> n’avoir absolument aucune idée au moment d’approcher le pinceau<br />
<strong>de</strong> la toile, d’avoir la tête aussi vi<strong>de</strong> que la toile. Dans un texte rédigé en 1947 pour accompagner un choix<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> Jorn et resté longtemps inédit, René Renne et Clau<strong>de</strong> Serbanne soulignent l’importance <strong>de</strong><br />
la « création à vi<strong>de</strong> », à ne pas confondre avec « la création gratuite qui est une démarche consciente ».<br />
Cette création à vi<strong>de</strong>, expliquent-ils, est la marque <strong>de</strong> l’enfance: « L’enfant <strong>de</strong>ssine ou peint à côté <strong>de</strong> luimême,<br />
parallèlement ; par cet acte, il ne ‘livre’ ou ne se ‘délivre’ pas, il ne crée pas, ça se crée, il ne s’agit<br />
pas d’une nécessité intérieure (Kandinsky), mais d’une nécessité extérieure, peut-être plus vraie que l’autre.<br />
A côté <strong>de</strong> la création pure, <strong>de</strong> la création à vi<strong>de</strong> (qui est a-artistique), existe une création consciente (même<br />
si elle est d’ordre automatique) ». Max Ernst a pris les choses à l’envers, observent Renne et Serbanne:<br />
« Dans une <strong>de</strong> ses œuvres maîtresses (Le surréalisme et la peinture), une gargouille fabuleuse (l’inspiration<br />
onirique ?) trace sur une toile une succession <strong>de</strong> droites et <strong>de</strong> courbes représentatives <strong>de</strong> la plastique<br />
pure. »<br />
Jorn adhère alors aux principes <strong>de</strong> l’automatisme et <strong>de</strong> l’ambiguïté plutôt qu’à l’utilisation <strong>de</strong> motifs<br />
et <strong>de</strong> figures comme supports <strong>de</strong> sens. En 1947, il écrit: « Il me semble que le problème fondamental <strong>de</strong><br />
l’art français se retrouve dans cette crise du surréalisme aujourd’hui. Toute l’évolution artistique dépendra<br />
d’ailleurs <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> cette crise. [...] La plus grand méprise du programme pictural surréaliste rési<strong>de</strong><br />
certainement dans sa dimension littéraire. On a expérimenté la vision, l’image, le rêve, mais pas la peinture,<br />
pas la couleur. [...] Le côté non-pictural du surréalisme a inévitablement provoqué une réaction chez les<br />
jeunes peintres ». Jorn ne pense pas aux peintres danois quand il écrit ces lignes, mais à <strong>de</strong>s artistes<br />
comme Jean Bazaine, Maurice Estève, Charles Lapicque, Gustave Singier ou Jean Le Moal. Ceux-ci ne<br />
peuvent plus avancer sans assimiler les leçons du surréalisme, tandis que, réciproquement, les surréalistes<br />
<strong>de</strong>vraient leur emprunter leurs métho<strong>de</strong>s éminemment picturales s’ils veulent sortir <strong>de</strong> l’impasse où ils se<br />
trouvent. Jorn défend ce point <strong>de</strong> vue dans le débat qui agite le surréalisme après la guerre. En 1948, il<br />
quitte sur un constat d’échec la conférence du Centre international <strong>de</strong> documentation sur l’art d’avantgar<strong>de</strong>,<br />
organisée par d’anciens « surréalistes révolutionnaires ». Avec les Hollandais Karel Appel, Corneille<br />
et Constant et les Belges Christian Dotremont et Joseph Noiret, il fon<strong>de</strong> Cobra (COpenhague-BRuxelles-<br />
Amsterdam) et entend fusionner l’abstraction spontanée danoise avec l’esthétique picturale.<br />
Dans les milliers <strong>de</strong> pages écrites par Jorn, on chercherait en vain un cadre théorique permettant<br />
d’expliquer le contenu ou les références <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ses peintures <strong>de</strong>s années 1950 et 1960. Après la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la « création à vi<strong>de</strong> » antérieure à Cobra, vient celle <strong>de</strong>s motifs et figures qui s’imposent avant<br />
même la formation d’une image sur le tableau. Ces éléments iconographiques interfèrent continuellement<br />
avec les mécanismes automatiques. En 1952-1953, Jorn peint trois grands tableaux décoratifs pour la<br />
bibliothèque <strong>de</strong> Silkeborg. Ils portent <strong>de</strong>s titres comme Le mythe muet ou La roue <strong>de</strong> la vie, et ils abon<strong>de</strong>nt<br />
en symboles personnels. Ses nombreux <strong>de</strong>ssins et esquisses préparatoires mettent en évi<strong>de</strong>nce certains<br />
thèmes persistants. Dans le discours prononcé lors <strong>de</strong> la donation <strong>de</strong>s tableaux à la bibliothèque, il invoque<br />
l’exemple du poète et romancier danois Johannes Vilhelm Jensen qui mêle l’histoire à la légen<strong>de</strong>. Au mythe<br />
oral répond le mythe muet, autrement dit l’image. L’influence d’Edvard Munch marque profondément les<br />
œuvres <strong>de</strong> Jorn durant cette pério<strong>de</strong>. Le mythe muet rappelle les paysages <strong>de</strong> Munch, par ses formes<br />
cernées <strong>de</strong> contours colorés et par sa palette. Résistance masculine, <strong>de</strong> la même époque, s’inspire aussi<br />
<strong>de</strong> Munch, à qui une gran<strong>de</strong> rétrospective est consacrée à Oslo en 1946. C’est encore à Munch que Jorn<br />
se réfère lorsqu’il regroupe <strong>de</strong>s œuvres au sein <strong>de</strong> cycles thématiques. Jorn met en gar<strong>de</strong> contre une<br />
interprétation unique <strong>de</strong> ses variations sur Le mythe muet. Un tableau, répète-t-il, se prête à <strong>de</strong> multiples<br />
lectures. Plusieurs figures reconnaissables d’une œuvre à l’autre commencent toutefois à se dégager dans<br />
sa peinture.<br />
7
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
En 1953, il crée un petit vase en céramique avec quatre personnages, qu’il offre à sa femme. On<br />
discerne clairement <strong>de</strong>ux adultes et <strong>de</strong>ux enfants. L’un d’eux a l’air hagard avec une balafre sur la poitrine,<br />
allusion à la tuberculose aiguë dont Jorn a souffert récemment. Le thème <strong>de</strong> la mère et <strong>de</strong>s enfants revient<br />
aussi dans plusieurs peintures et <strong>de</strong>ssins. En famille, Tu étais tel (où l’artiste a inséré un portrait <strong>de</strong> sa mère)<br />
et Lettre à mon fils renvoient à la sphère intime. On rencontre dans <strong>de</strong> nombreux tableaux les figures du<br />
père et <strong>de</strong> l’enfant, aisément i<strong>de</strong>ntifiables. Le personnage du spectateur, qui apparaît dans Lettre à mon fils,<br />
se retrouve aussi dans une lithographie. Jorn nous présente parfois le cercle familial <strong>de</strong> manière ironique,<br />
comme un lieu <strong>de</strong> tensions et <strong>de</strong> conflits tempérés par la nécessité <strong>de</strong> vivre ensemble. Les amoureux sont<br />
tantôt agressifs, tantôt affectueux, et dominent à tour <strong>de</strong> rôle. Les connotations railleuses ou satiriques<br />
alternent avec les signes <strong>de</strong> menace, comme dans Visite importune et Le toutou à sa mémère. Ces tonalités<br />
atteignent un maximum d’intensité vers 1956-1958.<br />
Les portraits <strong>de</strong> collectionneurs, marchands, artistes et amis connus ou inconnus contiennent <strong>de</strong>s<br />
allusions limpi<strong>de</strong>s le plus souvent, mais parfois indéchiffrables en raison <strong>de</strong> leur caractère personnel (voir<br />
cat. 65 et 70). Ils semblent évoquer les traits <strong>de</strong>s personnes dont l’artiste essaie <strong>de</strong> se souvenir. Le visage<br />
est d’une véracité saisissante malgré ses contours imprécis. Le portrait du philosophe et épistémologue<br />
Gaston Bachelard en fournit un bon exemple, tout comme l’image <strong>de</strong> la mère <strong>de</strong> Jorn insérée dans Tu étais<br />
tel. Ces aspects <strong>de</strong> la peinture <strong>de</strong> Jorn dénotent ses affinités avec l’expressionnisme nordique auquel<br />
il <strong>de</strong>vient plus sensible après son départ du Danemark en 1953.<br />
La maladie grave dont il souffre au début <strong>de</strong>s années 1950 laisse <strong>de</strong>s traces profon<strong>de</strong>s en lui. Dans<br />
une lettre à Werner Haftmann où il évoque Le droit <strong>de</strong> l’aigle (dont il a réalisé plusieurs versions), il explique<br />
que cette image traduit une angoisse à la fois personnelle et universelle. Dans L’alpha et l’oméga, Jorn écrit<br />
à propos du côté sombre <strong>de</strong> sa peinture : « L’art nordique exerce une emprise mentale qui va du rire aux<br />
larmes, <strong>de</strong>s larmes à la fureur. On voit le danger : un mauvais esprit peut tyranniser les autres par le pouvoir<br />
<strong>de</strong> l’art. On a beaucoup commenté cet élément démoniaque. C’est là que rési<strong>de</strong> l’obligation suprême pour<br />
l’artiste <strong>de</strong> prendre la responsabilité <strong>de</strong>s états d’âme qu’il induit. Il doit au moins pouvoir en répondre en les<br />
éprouvant lui-même. C’est en raison <strong>de</strong> cette contrainte psychologique pour l’artiste et le spectateur que<br />
les partisans <strong>de</strong> l’esthétisme et du formalisme détestent l’art expressionniste ».<br />
A peine Jorn s’est-il familiarisé avec son répertoire figuratif qu’il commence déjà à le rejeter. Il<br />
reprend <strong>de</strong>s tableaux, en dissimule <strong>de</strong>s parties sous une couche <strong>de</strong> peinture. En général, il se contente<br />
d’éliminer ainsi le pourtour ou l’arrière-plan, mais quelquefois il éclabousse d’acrylique certaines parties <strong>de</strong><br />
ses compositions <strong>de</strong>s années 1950 dans un geste <strong>de</strong>structeur. La retraite <strong>de</strong> Russie, un grand tableau <strong>de</strong><br />
1956, disparaît l’année suivante sous une couche <strong>de</strong> peinture blanche appliquée au rouleau ou avec un<br />
instrument analogue, créant une plus gran<strong>de</strong> adéquation entre le style et le sujet. Au bout <strong>de</strong> plusieurs<br />
années, Jorn rebaptise cette œuvre Stalingrad. Le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> ce tableau, en 1956, est un<br />
témoignage <strong>de</strong> son ami Umberto Gambetta, qui a participé à la bataille <strong>de</strong> Stalingrad dans les rangs <strong>de</strong><br />
l’armée italienne. Gambetta a passé plusieurs années dans les camps <strong>de</strong> prisonniers <strong>de</strong> guerre en Russie,<br />
dont très peu ont réchappé. La version initiale du tableau évoque assez explicitement cet épiso<strong>de</strong> pour<br />
inciter Gambetta à l’appeler « mon portrait ». Jorn, qui souhaite donner une valeur plus universelle à cette<br />
œuvre, efface les détails trop personnalisés. Il reviendra maintes fois sur la gran<strong>de</strong> toile. Quelques mois<br />
avant sa mort, il ajoutera encore <strong>de</strong>s petites taches noires censées représenter les fenêtres <strong>de</strong>s maisons.<br />
Stalingrad est peut-être la seule peinture <strong>de</strong> Jorn marquée par une émotion poignante. En cela, elle<br />
n’a rien <strong>de</strong> commun avec les petits tableaux trouvés au marché aux puces qu’il repeint à partir <strong>de</strong> 1959. La<br />
première série rassemble <strong>de</strong>s paysages peuplés <strong>de</strong> monstres fantastiques. Jorn la désigne sous l’épithète<br />
« kitsch » dans son carnet. Il lui donnera plus tard le titre français <strong>de</strong> modifications. En 1962, il expose une<br />
<strong>de</strong>uxième série réunissant exclusivement <strong>de</strong>s portraits d’aimables bourgeois métamorphosés en<br />
grotesques hi<strong>de</strong>ux. Les femmes sont entourées <strong>de</strong> bêtes grimaçantes qui les assaillent ou les avalent, en<br />
illustrant un <strong>de</strong>s thèmes privilégiés <strong>de</strong> Jorn: l’animal dans la femme. Ces œuvres conçues comme <strong>de</strong>s<br />
provocations se caractérisent parfois par une dureté sans équivalent dans l’art <strong>de</strong> Jorn. Quelques-unes<br />
d’entre elles tournent en dérision la notion d’avant-gar<strong>de</strong>. Une jeune fille qui s’apprête à recevoir la<br />
confirmation arbore une moustache, et une inscription sur le mur <strong>de</strong>rrière avertit les admirateurs <strong>de</strong><br />
Duchamp : L’avangar<strong>de</strong> se rend pas. Les modifications ont pour conséquence inattendue d’éloigner Jorn<br />
<strong>de</strong> la peinture figurative. C’est ce que démontrent les Luxury paintings du début <strong>de</strong>s années 1960.<br />
Avec ces « peintures <strong>de</strong> luxe », Jorn reprend certains aspects <strong>de</strong> la peinture gestuelle et du tachisme,<br />
comme pour réactualiser son art. Il emploie <strong>de</strong>s couleurs acryliques qu’il verse ou projette sur la toile ou<br />
qu’il applique avec une cor<strong>de</strong> trempée dans la peinture. Tous ces tableaux se situent en lisière <strong>de</strong> la<br />
figuration. Jorn allie ses recherches sur la « création à vi<strong>de</strong> » et sur la peinture automatique à ses nouvelles<br />
8
Asger JORN<br />
EXTRAIT DU CATALOGUE<br />
options esthétiques. Quand un personnage semble commencer à se distinguer dans la composition, il évite<br />
d’en préciser les contours, <strong>de</strong> manière à le laisser dans les limbes <strong>de</strong> l’inconscient. Les Luxury paintings<br />
accompagnent aussi ses réflexions sur la théorie <strong>de</strong> la couleur. Par exemple, il essaie <strong>de</strong> rééquilibrer les<br />
rapports <strong>de</strong> couleurs, en s’inspirant d’un traité <strong>de</strong> l’historien <strong>de</strong> l’art danois Julius Lange, publié en 1890, et<br />
<strong>de</strong>s idées énoncées auparavant par l’artiste et théoricien allemand Philipp Otto Runge. A l’époque où Jorn<br />
exécute ces peintures, il développe ces thèmes dans son ouvrage Naturens or<strong>de</strong>n – De divisione naturae.<br />
Asger Jorn dans son atelier, entouré <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong>stinés à l’exposition <strong>de</strong> la galerie Jeanne Bucher<br />
La luxure <strong>de</strong> l’esthésie, Colombes, 1970. Photo Luc et Lala Joubert<br />
Jorn n’entreprend pas ses expériences au hasard. Il reprend certaines recherches là où il les avait<br />
laissées à une époque précé<strong>de</strong>nte. Ses tableaux <strong>de</strong>s années 1960 et 1970 oscillent entre figuration et<br />
peinture automatique, entre mythologie et improvisation, dans une tension dynamique. Dans ses œuvres <strong>de</strong><br />
la maturité tardive, on a parfois du mal à i<strong>de</strong>ntifier ce qui se rapporte à <strong>de</strong>s faits réels, mais les références<br />
biographiques ne sont jamais loin. Quand il y a une part d’ironie et <strong>de</strong> satire, elle se fond si bien dans la<br />
trame <strong>de</strong> couleurs sensuelles, que l’ensemble s’élève au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s circonstances ponctuelles. Les<br />
accents misogynes et misanthropes perceptibles dans beaucoup d’œuvres du début <strong>de</strong>s années 1950<br />
s’estompent et l’on y sent moins d’autodérision amère.<br />
Dans ses plus belles œuvres <strong>de</strong>s années 1960 et jusqu’à sa mort, Jorn parvient à cette autonomie <strong>de</strong><br />
la couleur à laquelle il aspirait <strong>de</strong>puis longtemps. C’est le surgissement <strong>de</strong> la couleur qui dicte la<br />
composition, et la couleur <strong>de</strong>vient plus lumineuse et plus intense que jamais dans ses <strong>de</strong>rnières œuvres. On<br />
découvre ici ou là un large coup <strong>de</strong> pinceau semblable à ceux <strong>de</strong>s calligraphes japonais. Le tracé <strong>de</strong>s<br />
contours intervient quelquefois au <strong>de</strong>rnier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’exécution, avec <strong>de</strong> la couleur pure directement sortie<br />
du tube. Dans certains tableaux et lithographies, les différentes étapes apparaissent clairement. Jorn a<br />
commencé par teinter le fond, avant <strong>de</strong> répartir les couleurs dans différentes portions <strong>de</strong> surface comme<br />
s’il les avait appliquées sur plusieurs pierres lithographiques distinctes. Les toiles très <strong>de</strong>nses et<br />
violemment empâtées <strong>de</strong>viennent rares dans les <strong>de</strong>rnières années. Maintenant, les peintures appliquées à<br />
la spatule côtoient <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong> couleurs diluées à la térébenthine, mais les contrastes restent plus<br />
modérés.<br />
Dans les <strong>de</strong>rnières années aussi, Jorn se tourne vers d’autres techniques : la lithographie, le bois<br />
gravé, l’eau-forte et, tout à la fin, les sculptures mo<strong>de</strong>lées en terre et fondues en bronze ou taillées dans le<br />
marbre. Ces œuvres qui présentent une configuration différente sous chaque angle, révèlent une autre<br />
dimension <strong>de</strong> la force créative <strong>de</strong> Jorn, capable <strong>de</strong> faire naître sans cesse <strong>de</strong> nouvelles images.<br />
Troels An<strong>de</strong>rsen<br />
Directeur honoraire du Museum Jorn, Silkeborg<br />
9
Asger JORN<br />
PARCOURS DES SALLES<br />
PARCOURS DES SALLES<br />
Asger Jorn, un artiste libre<br />
Pour la première fois en Suisse roman<strong>de</strong>, la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage propose <strong>de</strong> découvrir l’œuvre fascinante<br />
d’Asger Jorn (1914-1973). Considéré comme le plus grand peintre danois du XXe siècle, il a joué un rôle majeur<br />
dans le développement <strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s européennes après 1945.<br />
Né dans un village du Jutland, au cœur du Danemark, Jorn se forme à Paris auprès <strong>de</strong> Fernand Léger et à<br />
l’Académie <strong>de</strong>s beaux-arts <strong>de</strong> Copenhague. En 1948, il fon<strong>de</strong> avec d’autres artistes du Nord le mouvement<br />
Cobra, mouvement européen le plus important <strong>de</strong> l’après-guerre. La tuberculose dont il est atteint en 1951<br />
précipite la fin <strong>de</strong> Cobra. Après un long séjour au sanatorium <strong>de</strong> Silkeborg au Danemark et une convalescence<br />
passée en Suisse, à Chesières, dans le canton <strong>de</strong> Vaud, Jorn recommence à sillonner l’Europe, fédérant autour<br />
<strong>de</strong> lui artistes, écrivains et penseurs. Il développe un langage nouveau, qui renoue avec la puissance expressive<br />
d’Edvard Munch.<br />
L’œuvre <strong>de</strong> Jorn, élaborée au rythme <strong>de</strong> voyages incessants, s’ancre profondément dans la culture scandinave,<br />
tout en s’imprégnant <strong>de</strong>s échanges qu’il entretient avec la scène internationale. D’une curiosité sans limites, il<br />
ose toutes les techniques, toutes les expériences. Son immense liberté et l’extraordinaire force <strong>de</strong> son œuvre<br />
font <strong>de</strong> Jorn un <strong>de</strong>s artistes essentiels <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité.<br />
Rez - salle 1 : Les années Cobra<br />
En 1936, Jorn quitte son Jutland natal et se rend à Paris, avec le projet d’étudier auprès <strong>de</strong> Kandinsky. Ce<br />
<strong>de</strong>rnier ne prenant pas d’élèves, Jorn rejoint l’Académie mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Fernand Léger, qui lui fait rencontrer Le<br />
Corbusier. Il collabore à leurs réalisations pour l’Exposition universelle <strong>de</strong> 1937.<br />
En septembre 1939, Jorn revient au Danemark. Il passe la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale dans son pays occupé par<br />
l’armée alleman<strong>de</strong>. C’est l’occasion pour lui <strong>de</strong> se lancer dans une première aventure artistique collective avec la<br />
revue Helhesten (« Cheval d’enfer »), dont il est l’un <strong>de</strong>s créateurs et qui sera épargnée par la censure.<br />
Dès 1945, Jorn multiplie les voyages et les rencontres. En 1948, avec l’écrivain belge Christian Dotremont et<br />
d’autres artistes d’Europe du Nord, il fon<strong>de</strong> le mouvement Cobra, dont le nom est constitué par les premières<br />
lettres <strong>de</strong> Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Dans le sillage du surréalisme, mais aussi en rupture avec lui,<br />
Cobra se définit comme le « lien souple <strong>de</strong>s groupes expérimentaux danois, belges et hollandais ». Réunissant<br />
peintres et écrivains, ce mouvement d’une extraordinaire vitalité est à la recherche d’un « art naturel », universel.<br />
Sous la bannière <strong>de</strong> la spontanéité, il s’intéresse à l’art populaire et au <strong>de</strong>ssin d’enfant, se livre à<br />
l’expérimentation et à la création collective.<br />
La tuberculose qui frappe Jorn puis Dotremont en 1951 met un terme à Cobra.<br />
Rez - salle 2 : Retour à Silkeborg<br />
En 1951, tandis qu’il vit dans <strong>de</strong>s conditions très précairesà Paris, Jorn s’effondre, terrassé par la tuberculose et<br />
la malnutrition. Hospitalisé d’urgence, il ne lui reste plus comme solution que <strong>de</strong> rentrer au Danemark. La ville où<br />
il a grandi, Silkeborg, possè<strong>de</strong> en effet un grand sanatorium. Ce retour met temporairement fin à ses activités<br />
créatrices bouillonnantes, à ses voyages constants, et scelle la fin <strong>de</strong> Cobra.<br />
Jorn se retrouve isolé <strong>de</strong> la scène artistique européenne, immobilisé dans la « ville détestée », qu’il évoque dans<br />
un tableau présenté ici. Les couleurs sombres et sanglantes,la composition oppressante et les êtres menaçants<br />
<strong>de</strong> cette œuvre en disent long sur son état d’esprit durant ces presque <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> cure.<br />
Malgré tout, après <strong>de</strong> longs mois d’alitement où il ne peut que lire, écrire et <strong>de</strong>ssiner, sa santé s’améliore et il est<br />
autoriséà peindre. Il installe alors un atelier au sanatorium et entame une série <strong>de</strong> peintures sur le thème <strong>de</strong>s<br />
saisons, parmi les- quelles La fête <strong>de</strong> la Saint-Jean II, montrée dans cette salle. Comme souvent dans son œuvre<br />
<strong>de</strong>s années 1950 et 1960, <strong>de</strong>s créatures rappelant les trolls, kobolds et autres lutins <strong>de</strong> la mythologie nordique<br />
apparaissent, ici rassemblés dans une composition organique, aux formes mouvantes et à l’ambiance nocturne.<br />
Après être passé si près du gouffre, Jorn recouvre peu à peu sa vitalité et ses tableaux en témoignent. La roue <strong>de</strong><br />
la fortune fait ainsi partie <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>s à la vie que Jorn peint pendant cette pério<strong>de</strong> éprouvante.<br />
Rez – salle 3 : Les mois suisses<br />
Fin octobre 1953, grâce à <strong>de</strong>s fonds levés par une exposition- vente <strong>de</strong> charité, Jorn arrive en Suisse pour<br />
achever sa guérison à l’air vivifiant <strong>de</strong>s montagnes. Il s’installe dans un petit chalet à Chesières dans le canton <strong>de</strong><br />
Vaud, avec sa femme Matie – ancienne épouse du peintre Constant, membre <strong>de</strong> Cobra, qui restera l’ami <strong>de</strong> Jorn<br />
malgré leurs péripéties sentimentales – et leurs enfants.<br />
Après <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> maladie, Jorn est impatient <strong>de</strong> relancerles échanges foisonnants <strong>de</strong>s années Cobra. S’il peine<br />
à nouer <strong>de</strong>s contacts localement, il correspond activement avec d’autres figures artistiques. Ainsi, il entre en<br />
polémique avec l’architecte zurichois Max Bill, dont il conteste le nouveau Bauhaus créé à Ulm, et il se lie avec le<br />
peintre milanais Enrico Baj, fondateur du Movimento Arte Nucleare.<br />
Souvent <strong>de</strong> taille réduite en raison du manque <strong>de</strong> place, les tableaux <strong>de</strong> cette époque reflètent les difficultés<br />
rencontrées par la famille : Les enfants causent <strong>de</strong>s querelles paternelles, Couple nuptial, Résistance masculine...<br />
sont autant <strong>de</strong> titres qui évoquent ces tensions intimes, tandis que L’étranger au village confirme l’isolement dont<br />
10
Asger JORN<br />
PARCOURS DES SALLES<br />
souffre Jorn. Les spectateurs et l’assassin <strong>de</strong> Lurs, à l’atmosphère colorée saturée <strong>de</strong> violence, renvoie à<br />
l’actualité : cette toile illustre l’affaire Dominici, le massacre d’une famille anglaise <strong>de</strong> passage dans le sud <strong>de</strong> la<br />
France, qui défraye <strong>de</strong>puis quelque temps la chronique.<br />
Ce séjour d’une intense productivité – une quarantaine <strong>de</strong> peintures, autant d’estampes, quantité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins et<br />
<strong>de</strong>s essais théoriques voient le jour – se termine en mars 1954. Les Jorn partent pour l’Italie.<br />
1 e étage – palier : La Suite suisse<br />
Pendant les six mois passés en Suisse, Jorn s’adonne intensivement à la gravure, et produit pas moins <strong>de</strong><br />
quarante-trois eaux-fortes, qu’il fait imprimer par le graveur Reynold Disteli à Versoix, près <strong>de</strong> Genève. En 1961, il<br />
en retient vingt-trois – la sélection présentée ici – et les retravaille à la pointe sèche. Cet ensemble est alors édité<br />
par Otto van <strong>de</strong> Loo à Munich, sous le titre <strong>de</strong> Schweizer Suite, « Suite suisse ».<br />
Il expliquera plus tard à Alechinsky le mystère <strong>de</strong> ces gravures : ses cuivres aussi polis que <strong>de</strong>s miroirs, il les<br />
aurait martyrisés, les aurait vigoureusement écrasés avec le talon sur le sol, les aurait marqués sans<br />
ménagement... Les acci<strong>de</strong>nts provoqués sur les plaques apparaissent par exemple dans Paysage inondé en<br />
Hollan<strong>de</strong>.<br />
En Suisse, Jorn développe son vocabulaire formel à l’écart <strong>de</strong>s grands centres artistiques. Il se recentre sur son<br />
œuvre et s’inspire souvent <strong>de</strong> ses propres <strong>de</strong>ssins. L’étranger au village, Conférence à 7, Résistance masculine et<br />
Femelle interplanétaire sont ainsi <strong>de</strong>s compositions que le visiteur retrouvera parmi les peintures (au rez-<strong>de</strong>chaussée)<br />
et les <strong>de</strong>ssins (sous les combles) exposés ici.<br />
Par cette série <strong>de</strong> gravures, Jorn désigne également ses maîtres : Klee (L’homme araigné), Picasso (Rencontre<br />
d’Antibes), Ensor (Schweizer Gar<strong>de</strong>), et surtout Munch (Résistance masculine et Femelle interplanétaire). L’une<br />
d’elles, la Schweizer Gar<strong>de</strong>, fait directement allusion à son lieu <strong>de</strong> création et offre une vision burlesque, à la<br />
Ensor, <strong>de</strong>s forces armées protégeant le pays.<br />
1 e étage – salle 1 : Albisola<br />
Après six mois <strong>de</strong> convalescence en Suisse, Jorn et sa famille reprennent la route en mars 1954 pour s’établir en<br />
Italie. Sur les conseils du peintre Enrico Baj, avec qui il correspondait <strong>de</strong>puis Chesières, Jorn s’installe à Albisola,<br />
petite ville <strong>de</strong> la côte ligure qui restera toute sa vie un <strong>de</strong> ses ports d’attache.<br />
Dans ce lieu <strong>de</strong> villégiature fréquenté par les artistes (Lucio Fontana, Wifredo Lam), il revit l’effervescence <strong>de</strong><br />
l’époque Cobra, organisant <strong>de</strong>s rencontres internationales <strong>de</strong> céramistes, continuant <strong>de</strong> polémiquer avec Max<br />
Bill au travers du Mouvement international pour un Bauhaus imaginiste contre un Bauhaus imaginaire qu’il anime<br />
avec énergie, créant sans relâche, en particulier <strong>de</strong>s céramiques parfois monumentales.<br />
A Albisola, où il finira <strong>de</strong>s années plus tard par acheter une maison, Jorn trouve son Château en Espagne, évoqué<br />
dans <strong>de</strong>ux chefs-d’œuvre réunis ici pour la première fois. Après la guerre et les années <strong>de</strong> tuberculose, c’est<br />
véritablement une nouvelle vie que lui promet l’Italie. Cet apaisement transparaît dans ses peintures aux<br />
compositions flui<strong>de</strong>s et équilibrées, aux formes déliées et souples, aux couleurs chau<strong>de</strong>s, lumineuses – sans<br />
doute inspirées du travail <strong>de</strong> la terre cuite qu’il pratique intensément dans l’atelier du céramiste Tullio<br />
Mazzotti.Les tonalités brutales et les êtres angoissants <strong>de</strong> l’immédiat après-guerre s’effacent dans la lumière<br />
italienne.<br />
Dans la lignée <strong>de</strong> Cobra, Jorn continue <strong>de</strong> s’intéresser aux <strong>de</strong>ssins d’enfants dont il admire la spontanéité<br />
créatrice, comme en témoignent une peinture sans titre <strong>de</strong> 1955 et le joyeux Bouffon présentés dans cette salle.<br />
1 e étage – salle 2 : Le jour et la nuit<br />
Dans le prolongement <strong>de</strong> Cobra, Jorn élabore à la fin <strong>de</strong>s années cinquante un langage organique, alliant<br />
puissance du geste et intensité chromatique. A la recherche d’une peinture universelle, qui parle à chacun selon<br />
son imaginaire propre, il brouille les limites entre le figuratif et l’abstrait. Les créatures ectoplas- miques se<br />
dissolvent progressivement et forment <strong>de</strong>s congrégations colorées. La ligne est éclatée et le jeu <strong>de</strong> déformation<br />
parfois poussé à son paroxysme.<br />
La tension entre abstraction et figuration est particulièrement sensible dans les tourbillons colorés <strong>de</strong> Lüfterbild,<br />
inspiré<strong>de</strong>s ornements qui décorent traditionnellement le pourtour <strong>de</strong>s fenêtres bavaroises. Dans un registre aussi<br />
enchanteur mais plus oppressant, Vision nocturne, qui découpe ses silhouettes irisées dans le manteau <strong>de</strong> la<br />
nuit, est construit comme un vitrail où dominerait le plomb.<br />
Dans la peinture <strong>de</strong> Jorn « apparaissent parmi la lumière les ombres les plus méchantes, mais tout à coup se<br />
renverse le débat : la nuit prend la tendresse <strong>de</strong> l’oreiller tandis que le soleil, maître du fond, visible à peine, est<br />
démoniaque » (Christian Dotremont, 1956).<br />
Dès 1958, la situation matérielle <strong>de</strong> Jorn s’améliore et lui permet <strong>de</strong> constituer une collection réunissant ses<br />
maîtres et amis (James Ensor, Francis Picabia, Max Ernst, Jean Dubuffet, Sam Francis...). Il en fait don au petit<br />
musée d’art <strong>de</strong> Silkeborg (aujourd’hui Museum Jorn), qu’il soutiendra toute sa vie.<br />
1 e étage - salle 3 : Cri et chuchotement<br />
Asger Jorn trouve sa place au côté d’Edvard Munch (1863-1944), pionnier <strong>de</strong> l’expressionnisme mo<strong>de</strong>rne. Très<br />
tôt, le Norvégien influence profondément Jorn, qui a été fasciné par les rétrospectives posthumes présentées à<br />
Oslo (1945) et Copenhague (1946).<br />
Très marquée pendant la pério<strong>de</strong> suisse (1953-1954), notamment dans les <strong>de</strong>ssins, l’empreinte <strong>de</strong> cet aîné reste<br />
11
Asger JORN<br />
PARCOURS DES SALLES<br />
perceptible jusqu’au début <strong>de</strong>s années 1960. On la reconnaît facilement dans Retrouvailles sur le rivage <strong>de</strong> la<br />
mort, dont les formes sinueuses et cernées <strong>de</strong> couleur rappellent les lignes enveloppantes et ondoyantes<br />
caractéristiques <strong>de</strong> Munch. Les figures fantomatiques semblent sortir tout droit <strong>de</strong> son univers tourmenté.<br />
On relève <strong>de</strong>s parentés tant stylistiques que thématiques entre les <strong>de</strong>ux artistes. Des titres comme Le cri (dans<br />
cette salle) ou Chuchotement (au sous-sol) attestent aussi cette filiation. Jorn partage avec Munch une vision<br />
existentialiste <strong>de</strong> l’art, où l’expérience personnelle habite <strong>de</strong>s compositions le plus souvent tumultueuses.<br />
En 1945 déjà, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Munch, Jorn s’était ouvert à son frère <strong>de</strong> sa fascination pour cet artiste<br />
qui lui avait permis <strong>de</strong> « retrouver en moi-même la part nordique <strong>de</strong> mon art, la part mystique et sensible qui est<br />
en opposition àla clarté <strong>de</strong> la peinture française ». A l’exemple <strong>de</strong> Munch, Jorn cherchera continuellement les<br />
moyens d’allier la mo<strong>de</strong>rnité européenne à la tradition scandinave.<br />
2 e étage – palier : Décollages<br />
Au cours <strong>de</strong>s années soixante, Jorn se livre à <strong>de</strong> nouvelles expériences plastiques. Parallèlement à la sculpture, il<br />
exécute un nombre considérable <strong>de</strong> « décollages ». Ces œuvres d’une gran<strong>de</strong> vitalité sont composées à partir<br />
d’affiches détachées <strong>de</strong>s murs et <strong>de</strong>s panneaux publics. Jorn retravaille ce matériau <strong>de</strong> la rue, entaillant les<br />
couches superposées et déchirant <strong>de</strong>s lambeaux jusqu’à faire surgir, <strong>de</strong> façon apparemment aléatoire, <strong>de</strong>s<br />
couleurs enfouies ou un motif caché.<br />
Le décollage et le jeu <strong>de</strong> stratification qu’il suppose, relèvent aussi <strong>de</strong> la pratique du détournement, tel que le<br />
Danois l’expérimente au même moment avec ses modifications, interventions du pinceau sur <strong>de</strong>s toiles glanées<br />
aux puces. Participant <strong>de</strong> la même veine iconoclaste, les décollages ne sont pas sans rappeler en outre les<br />
recherches menées <strong>de</strong>puis quelque temps déjà par les Nouveaux Réalistes sur les pouvoirs d’évocation <strong>de</strong><br />
l’affiche lacérée (Raymond Hains, Jacques Villeglé, François Dufrêne, Mimmo Rotella).<br />
Dans les mêmes années où il décolle et déchire <strong>de</strong>s affiches, Jorn est soudainement conduit à en produire. S’il<br />
ne se mêle pas aux événements <strong>de</strong> mai 1968, il soutient la révolte étudiante en créant quatre affiches<br />
lithographiques dont les textes à l’orthographe volontairement capricieuse s’amusent <strong>de</strong>s slogans du jour.<br />
2 e étage – salle <strong>de</strong>s combles : Dessins<br />
L’œuvre <strong>de</strong>ssiné <strong>de</strong> Jorn se distingue par son aspect expérimental et inventif. C’est à l’Académie mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong><br />
Fernand Léger à Paris que Jorn apprend à <strong>de</strong>ssiner autour <strong>de</strong> 1936-1937. Agé <strong>de</strong> vingt-<strong>de</strong>ux ans, il vient <strong>de</strong><br />
terminer au Danemark ses étu<strong>de</strong>s pour <strong>de</strong>venir instituteur, si bien que son bagage artistique est encore assez<br />
limité. Il ne cessera <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiner, élaborant sur le papier ses inventions picturales. Le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>vient son<br />
laboratoire <strong>de</strong> l’idée, dans lequel il s’autorise toutes les libertés, cultivant la spontanéité, explorant les arcanes <strong>de</strong><br />
la création.<br />
Dans ses feuilles foisonnantes, Jorn alterne crayon <strong>de</strong> graphite et encre <strong>de</strong> Chine, techniques qu’il rehausse<br />
parfois <strong>de</strong> pastel gras ou d’aquarelle. Un bestiaire très personnel, ancré dans l’art scandinave ancien et la<br />
mythologie nordique (rennes, lutins, êtres hybri<strong>de</strong>s...) peuple les <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> Jorn. Souvent aussi, les<br />
physionomies se déforment et une dynamique souple les anime, comme dans L’étranger au village. Parmi les<br />
artistes qui ont contribué à façonner l’i<strong>de</strong>ntité graphique <strong>de</strong> Jorn, on trouve Klee, Picasso, Ensor, et surtout<br />
Munch, dont l’influence domine également sa peinture. L’empreinte du maître norvégien est aisément repérable<br />
dans les lignes enveloppantes et sinueuses <strong>de</strong> Femelle interplanétaire ou <strong>de</strong> Résistance masculine.<br />
L’intégration <strong>de</strong> l’écriture dans le <strong>de</strong>ssin, dont Jorn est l’un <strong>de</strong>s pionniers, s’illustre dans Le grand Pum, évocation<br />
<strong>de</strong>s « peintures-mots » réalisées avec ses anciens compagnons d’armes <strong>de</strong> Cobra, Alechinsky et Dotremont.<br />
Vingt ans après, cette œuvre à six mains incarne avec dérision la dissolution du groupe : Copenhague, Bruxelles,<br />
Amsterdam sont privées <strong>de</strong> leurs premières lettres, si emblématiques.<br />
Sous-sol – salle 1: Aquarelles<br />
Rarement montrées, les aquarelles présentées dans cette salle ont <strong>de</strong> quoi surprendre. Issues d’un ensemble <strong>de</strong><br />
quinze feuilles, elles ont été retrouvées par hasard, dans la bibliothèque <strong>de</strong> Jorn, glissées dans un catalogue <strong>de</strong><br />
Jean Arp.<br />
Non documentées (on s’accor<strong>de</strong> à les dater <strong>de</strong> 1960), sans titre, jouant <strong>de</strong> la frontière entre figuration et<br />
abstraction, elles désarçonnent par la lumineuse sérénité qui contraste avec la peinture puissante et éclatante <strong>de</strong><br />
l’artiste. Si son geste est parfois rageur dans ses huiles, il est ici léger et précis. La technique ne laisse en effet<br />
pas <strong>de</strong> place au repentir : une fois le geste tracé, l’eau fixe irrévocablement le pigment dans la feuille. Y mêlant<br />
quelques lignes légères au crayon bleu, Jorn abor<strong>de</strong> l’aquarelle <strong>de</strong> manière libre, apparemment spontanée, tout<br />
en s’inscrivant dans la tradition d’un médium ayant accompagné les gran<strong>de</strong>s révolutions picturales <strong>de</strong>s XIX e<br />
et XX e siècles.<br />
Dans ses aquarelles, Jorn témoigne <strong>de</strong> son attachement au <strong>de</strong>ssin, au trait fin qui ordonne l’espace, au signe qui<br />
marque le lien entre l’image et l’écriture. Il se fait l’écho <strong>de</strong> grands inventeurs <strong>de</strong> formes comme Sam Francis,<br />
Jean Dubuffet ou Henri Michaux. La querelle <strong>de</strong> l’après-guerre entre abstraitset figuratifs n’a que peu <strong>de</strong> sens à<br />
ses yeux. Ces aquarelles en sont une magnifique illustration : ni exactement <strong>de</strong>s symboles, ni exactement <strong>de</strong>s<br />
abstractions, leur interprétation reste ouverte... Des formes semblent parfois surgir, chacun y reconnaissant<br />
celles <strong>de</strong> son propre répertoire imaginaire : ici, la lutte <strong>de</strong> Jacob avec l’ange, là un paysage où semble se<br />
<strong>de</strong>ssiner une ligne <strong>de</strong> crête, ici encore un oiseau au plumage chamarré...<br />
12
Asger JORN<br />
PARCOURS DES SALLES<br />
Sous-sol – couloir : Etu<strong>de</strong>s et surprises<br />
« La gouge, soc pour une main à plume. Asger Jorn grave une planche à même la presse. Peter Bramsen,<br />
imprimeur-né, veille, s’affaire, circule sur la passerelle : bientôt le résultat– risqué sur la totalité du tirage – <strong>de</strong><br />
l’ultime superposition du même bois modifié. A copeaux dans la barbe, gouge active. Machine à l’arrêt, le<br />
margeur et le receveur atten<strong>de</strong>nt. Il n’y aura aucune épreuve préalable. A plat ventre sur le plateau, Jorn<br />
chantonne dans un léger bruit d’arrachement <strong>de</strong> bois. Ses mains font penser à la danse <strong>de</strong>s petits pains <strong>de</strong><br />
Charlie Chaplin. Ce fil parti <strong>de</strong> Gauguin, tenu par Munch, à nouveau saisi par Jorn... A se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si Gauguin<br />
n’aurait pas <strong>de</strong> Paris posté quantité d’estampes à son épouse danoise retournée au Danemark. Seraient apparus<br />
à leur suite les bois réputés si scandinaves d’Edvard Munch et, <strong>de</strong>rniers ricochets dans l’eau lumineuse du<br />
papier, l’album Etu<strong>de</strong>s et surprises d’Asger Jorn (Atelier Clot, Paris, 1972). »<br />
Pierre Alechinsky, extrait <strong>de</strong> « Cap Jorn », paru dans Lettre suit, 1992, Gallimard, Paris<br />
Sous-sol – salle carrée : Modifications<br />
En 1959, Jorn expose à Paris une première série <strong>de</strong> « modifications », tableaux chinés aux puces qu’il repeint et<br />
détourne dans une démarche à la fois iconoclaste et alchimiste. Sur <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> genre un peu mièvres et <strong>de</strong>s<br />
paysages décoratifs, Jorn ajoute <strong>de</strong>s figures monstrueuses et fantastiques, dont l’intrusion bouleverse l’imagerie<br />
tranquille. En se réappropriant le mauvais goût et en lui donnant une nouvelle vie, Jorn rend hommage aux «<br />
banalités intimes », aux images triviales du quotidien qui sont pour lui autant <strong>de</strong> manifestations d’une insouciance<br />
<strong>de</strong> l’art.<br />
En 1962, il entame une nouvelle série <strong>de</strong> modifications, les« nouvelles défigurations », à partir <strong>de</strong> portraits<br />
d’aimables bourgeois anonymes, d’images <strong>de</strong> soldats et <strong>de</strong> scènes <strong>de</strong> batailles. Ces images sont envahies par<br />
d’inquiétantes créatures, <strong>de</strong>s bêtes grimaçantes qui assaillent, embrassent, avalent, scrutent les occupants du<br />
tableau. A l’instar <strong>de</strong>s inscriptions vikings qu’il a relevées sur les murs <strong>de</strong>s églises norman<strong>de</strong>s, les interventions<br />
<strong>de</strong> Jorn participent du vandalisme et du graffiti sauvage. Ses détournements ironiques touchent également les<br />
titres, comme en témoignent les extravagants Lapin, Souriez rue froi<strong>de</strong>, Grand baiser au cardinal d’Amérique, En<br />
attendant Godot, elle l’a eu...<br />
Certaines <strong>de</strong> ces œuvres conçues comme <strong>de</strong>s provocations tournent en dérision l’avant-gar<strong>de</strong> elle-même, et sa<br />
volonté <strong>de</strong> faire table rase du passé. Dans une célèbre modification présentée ici, une jeune fille qui s’apprête à<br />
recevoir la confirmation arbore une moustache, et une inscription <strong>de</strong>rrière elle avertit les admirateurs <strong>de</strong><br />
Duchamp : L’avangar<strong>de</strong> se rend pas !<br />
Sous-sol – galerie : Les <strong>de</strong>rnières années<br />
Libérée <strong>de</strong>s influences, la peinture <strong>de</strong> Jorn trouve son aboutissement à la fin <strong>de</strong>s années 1960. Flui<strong>de</strong>s,<br />
explosives, les couleurs se déploient avec luxuriance et virtuosité. L’ironie, la satire et la noirceur qui marquent<br />
certaines toiles <strong>de</strong>s années 1950 cè<strong>de</strong>nt la place à une sensualité renouvelée.<br />
Désormais, les couches appliquées à la spatule côtoient <strong>de</strong>s plages diluées à la térébenthine, les contrastes<br />
s’adoucissent. Dans ses œuvres <strong>de</strong> maturité, comme La luxure luci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hyperesthésie ou Kyotosmorama, Jorn<br />
parvient à une autonomie <strong>de</strong> la couleur à laquelle il aspirait <strong>de</strong>puis longtemps. C’est le surgissement <strong>de</strong> la<br />
couleur, plus lumineuse et intense que jamais, qui dicte la composition.<br />
Jusqu’au bout, Jorn joue avec les mots, offrant <strong>de</strong>s titres toujours poétiques, brouillant l’interprétation <strong>de</strong> ses<br />
œuvres envoûtantes, oscillant entre figuration et abstraction. Ainsi, <strong>de</strong>rrière les courbes et les épaisseurs d’Image<br />
confite semble se <strong>de</strong>ssiner la silhouette d’un vieux lion assis en adoration <strong>de</strong>vant une jeune dame.<br />
C’est un artiste au sommet <strong>de</strong> son art qui meurt en 1973.Se sachant condamné, l’infatigable rassembleur avait<br />
organisé son départ : les amis rencontrés tout au long <strong>de</strong> sa vie noma<strong>de</strong> sont invités à Silkeborg pour fêter la nuit<br />
<strong>de</strong> la Saint-Jean, entre lacs et forêts nordiques. Jorn laisse une œuvre foisonnante, protéiforme, exploratrice,<br />
audacieuse, qui incarne magistralement l’avant-gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’après-guerre.<br />
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Asger JORN<br />
LISTE DES ŒUVRES<br />
LISTE DES ŒUVRES<br />
Peintures<br />
Mona Lisa, 1944<br />
huile sur toile, 53,5 x 42 cm<br />
Atkins I, 365<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Sans titre, 1947<br />
huile sur toile, 65 x 74 cm<br />
Atkins I, 514<br />
Collection privée<br />
Jor<strong>de</strong>ns ansigt / La face <strong>de</strong> la terre, 1948<br />
huile sur toile, 74 x 59 cm<br />
Atkins I, 558<br />
Collection privée<br />
Avec Christian Dotremont<br />
Ici la chevelure <strong>de</strong>s choses..., 1948<br />
huile sur carton, 17,5 x 21,5 cm<br />
Atkins I, 587<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Avec Christian Dotremont<br />
Je lève, tu lèves, nous rêvons..., 1948<br />
huile sur toile, 37,5 x 32,5 cm<br />
Atkins I, 588<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Midnat / Minuit, 1949<br />
huile sur panneau, 39 x 28,7 cm<br />
Atkins I, 618<br />
Collection privée<br />
Sans titre, 1949<br />
huile sur toile, 44 x 31 cm<br />
Atkins I, 617<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1949-1950<br />
huile sur aggloméré, 53 x 58 cm<br />
Atkins I, 634<br />
Galerie Jaeger Bucher / Jeanne-Bucher, Paris<br />
La lune et les animaux, 1950<br />
huile sur aggloméré, 47 x 60,7 cm<br />
Atkins I, 676<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, vers 1950-1951<br />
huile sur aggloméré, 75 x 61 cm<br />
Atkins, Revised Supplement, S 67c<br />
Collection privée<br />
Den forhadte by / La ville détestée, 1951-1952<br />
huile sur panneau , 159,6 x 127,6 cm<br />
Atkins I, 731<br />
<strong>Fondation</strong> Gandur pour l’Art, Genève<br />
Lykkehjulet / La roue <strong>de</strong> la fortune, 1951-1952<br />
huile sur toile, 155,5 x 135,5 cm<br />
Atkins I, 732<br />
Gudrun et Viggo Nielsen, Roskil<strong>de</strong><br />
Sankthans II / La fête <strong>de</strong> la Saint-Jean II, 1952<br />
huile sur aggloméré, 159,8 x 182,6 cm<br />
Atkins I, 760<br />
ARoS Aarhus Kunstmuseum<br />
Som vaarens offer I / Le sacrifice du printemps I,<br />
1952<br />
huile sur aggloméré, 128 x 151 cm<br />
Atkins I, 741<br />
KUNSTEN Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art Aalborg<br />
Conférence à six, 1953<br />
huile sur toile, 40 x 49 cm<br />
Atkins, Revised Supplement, S 76<br />
Collection privée<br />
Femelle interplanétaire, 1953<br />
huile sur toile, 100,8 x 81,5 cm<br />
Atkins I, 837<br />
KUNSTEN Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art Aalborg<br />
Les enfants causent <strong>de</strong>s querelles paternelles, 1953<br />
huile sur toile, 45 x 45,7 cm<br />
Atkins I, 839<br />
KUNSTEN Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art Aalborg<br />
Les spectateurs et l’assassin <strong>de</strong> Lurs, 1953<br />
huile sur toile, 54,5 x 100,5 cm<br />
Atkins I, 823<br />
Collection Karel van Stuijvenberg, Caracas<br />
Svejtsbille<strong>de</strong> / Image Suisse, 1953<br />
huile sur toile, collée sur masonite, 43,5 x 44 cm<br />
Atkins I, 825<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Château en Espagne, 1954<br />
huile sur toile, 121 x 75 cm<br />
Atkins I, 854<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Mon château d’Espagne, 1954<br />
huile sur aggloméré, 122 x 91,5 cm<br />
Atkins I, 843<br />
Statens Museum for Kunst, Copenhague<br />
14
Asger JORN<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
Père Ubu, 1954<br />
huile sur aggloméré, 60 x 47 cm<br />
Atkins I, 851<br />
Collection privée<br />
Il mito muto / Le mythe muet, 1954-1955<br />
huile sur toile, 43 x 96,2 cm<br />
Atkins II, 884<br />
Collection privée<br />
Noël nordique, 1955<br />
huile sur toile, 65 x 100 cm<br />
Atkins, Revised Supplement, S 90<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Sans titre, 1955<br />
huile sur toile, 99 x 79 cm<br />
Atkins, Revised Supplement, S 97a<br />
Stiftung « Expressionismus im Kunstmuseum Bern »<br />
Extase inquiétante, 1956<br />
huile sur toile, 81 x 100 cm<br />
Atkins II, 931<br />
Musées royaux <strong>de</strong>s Beaux-Arts <strong>de</strong> Belgique,<br />
Bruxelles<br />
Le petit fou, 1956<br />
huile sur toile, 81 x 65 cm<br />
Atkins II, 957<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Le portrait <strong>de</strong> Balzac, 1956<br />
huile sur toile<br />
65 x 50 cm<br />
Atkins, Revised Supplement, S 113<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Vision nocturne, 1956<br />
huile sur toile, 101 x 81,5 cm<br />
Atkins II, 995<br />
Louisiana Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art, Humlebæk,<br />
Danemark<br />
Portrait <strong>de</strong> Pierre Alechinsky, 1956-1957<br />
huile sur toile, 65 x 54 cm<br />
Atkins II, 965<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Bruyante fleur, 1957<br />
huile sur toile, 100 x 81 cm<br />
Atkins II, 1060<br />
Collection privée<br />
Wie<strong>de</strong>rsehen am To<strong>de</strong>sufer / Retrouvailles sur le<br />
rivage <strong>de</strong> la mort, 1958<br />
huile sur toile, 100,4 x 80,6 cm<br />
Atkins II, 1141<br />
Kunsthalle Em<strong>de</strong>n - Schenkung Otto van <strong>de</strong> Loo<br />
Echter Kobold / Lutin véritable, entre 1958 et 1959<br />
huile sur toile, 50,9 x 40,8 cm<br />
Atkins II, 1137<br />
Kunsthalle Em<strong>de</strong>n - Schenkung Otto van <strong>de</strong> Loo<br />
L’abominable homme <strong>de</strong>s neiges, 1959<br />
huile sur toile, 146 x 114 cm<br />
Atkins II, 1172<br />
Courtesy Galerie Salis & Vertes, Zurich<br />
Le pêcheur <strong>de</strong> nuages, 1959<br />
modification, huile sur toile, 43 x 60 cm<br />
Atkins II, 1196<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Paris by Night, vers 1959<br />
modification, huile sur toile, 53 x 37 cm<br />
Atkins II, 1199<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Promena<strong>de</strong> dans un parc, 1959<br />
modification, huile sur toile, 89 x 146 cm<br />
Atkins II, 1194<br />
Collection privée<br />
Lüfterbild, 1959-1960<br />
huile sur toile, 116 x 89 cm<br />
Atkins II, 1277<br />
Galerie van <strong>de</strong> Loo, Munich<br />
Le cri, 1960<br />
huile sur toile, 55 x 64 cm<br />
Atkins II, 1253<br />
Inger and Andreas L. Riis collection, <strong>de</strong>posit Henie<br />
Onstad Art Centre, Norway<br />
Le mon<strong>de</strong> perdu, 1960<br />
huile sur toile, 116 x 89 cm<br />
Atkins II, 1239<br />
Collection Van Abbemuseum, Eindhoven,<br />
The Netherlands<br />
Quand tout sera fait, 1961<br />
huile sur toile, 97 x 130 cm<br />
Atkins II, 1392<br />
Collection privée<br />
En attendant Godot, elle l’a eu, 1962<br />
modification, huile sur toile, 27 x 41 cm<br />
Atkins II, 1477<br />
Collection privée Jacques Prévert, tableau donné<br />
par Asger Jorn à Jacques Prévert<br />
Grand baiser au cardinal d’Amérique, 1962<br />
modification, huile sur toile, 92 x 73 cm<br />
Atkins II, 1492<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
15
Asger JORN<br />
La fortune <strong>de</strong> la roue ou Il faut porter la fortune du<br />
Bonheur, 1962<br />
modification, huile sur toile, 81 x 54 cm<br />
Atkins II, 1487<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
L’amour s’avance sur la balance ou La gran<strong>de</strong><br />
illusion, 1962<br />
Modification, huile sur toile, 41 x 33,5 cm<br />
Atkins II, 1484<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
Lapin, 1962<br />
modification, huile sur toile, 41 x 27 cm<br />
Atkins II, 1471<br />
Collection Sarah Niels, Bruxelles<br />
L’avangar<strong>de</strong> se rend pas, 1962<br />
modification, huile sur toile, 73 x 60 cm<br />
Atkins II, 1490<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Le pêcheur, 1962<br />
modification, huile sur toile, 156 x 104 cm<br />
Atkins II, 1496<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
Poussin, 1962<br />
modification, huile sur toile, 66 x 54 cm<br />
Atkins-An<strong>de</strong>rsen II, 1473<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Souriez rue froi<strong>de</strong>, 1962<br />
modification, huile sur toile<br />
65 x 54 cm<br />
Atkins II, 1476<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
Suspendue vers le vert, 1962<br />
huile sur toile, 81 x 65 cm<br />
Atkins II, 1503<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Comme si les cygnes chantent, 1963<br />
huile sur toile, 146,5 x 114,3 cm<br />
Atkins II, 1537<br />
Kunsthalle Em<strong>de</strong>n - Schenkung Otto van <strong>de</strong> Loo<br />
Die Brücke / Le pont, 1963-1970<br />
huile sur toile, 89 x 116 cm<br />
Atkins II, 1534<br />
Proprietà <strong>de</strong>lla Fondazione per l’Arte Mo<strong>de</strong>rna e<br />
Contemporanea - CTR in comodato presso la<br />
Galleria d’Arte Mo<strong>de</strong>rna e Contemporanea, Torino e<br />
presso il Castello di Rivoli Museo d’Arte<br />
Contemporanea, Rivoli - Torino<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
The Minstrels of Meigle / Les ménestrels <strong>de</strong> Meigle<br />
1966<br />
huile sur toile, 89 x 116 cm<br />
Atkins III, 1695<br />
Collection privée<br />
The Slithy Toves / Les slictueux toves, 1966<br />
huile sur toile, 81 x 100 cm<br />
Atkins III, 1696<br />
Anette Birch et Christian Ey<strong>de</strong><br />
Viens, 1967<br />
huile sur toile, 61 x 50 cm<br />
Atkins III, 1727<br />
Collection privée<br />
Sans titre, 1967<br />
acrylique sur papier, contrecollé sur toile<br />
59 x 68 cm<br />
Collection privée<br />
Fuori stagione / Hors saison, 1968<br />
huile sur toile, 73 x 92 cm<br />
Atkins III, 1792<br />
Collection privée<br />
Palettenbild / Tableau-palette, 1968-1970<br />
huile sur toile, 30 x 35 cm<br />
Atkins III, 1783<br />
Collection privée<br />
Image confite, 1969<br />
huile sur toile, 54 x 65 cm<br />
Atkins III, 1856<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Le bon sauvage, 1969<br />
huile sur toile, 54 x 65 cm<br />
pas dans Atkins<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art mo<strong>de</strong>rne -<br />
Centre <strong>de</strong> création industrielle ; donation <strong>de</strong> Louise<br />
et Michel Leiris en 1984<br />
Livets fær<strong>de</strong>n / Chemins à travers la vie, 1969<br />
huile sur toile, 78 x 57,6 cm<br />
Atkins III, 1848<br />
ARoS Aarhus Kunstmuseum<br />
Sans titre, 1969<br />
huile sur toile, contrecollée sur carton, 24 x 16 cm<br />
Atkins III, 1852<br />
Collection privée<br />
Sans titre, 1969<br />
huile sur toile, contrecollée sur carton, 24 x 17 cm<br />
Atkins III, 1854<br />
Collection privée<br />
16
Asger JORN<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
Sans titre, 1969<br />
huile sur toile, contrecollée sur carton, 29 x 19 cm<br />
Atkins III, 1853<br />
Collection privée<br />
Kyotosmorama, 1969-1970<br />
huile sur toile, 114 x 162 cm<br />
Atkins III, 1899<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art mo<strong>de</strong>rne -<br />
Centre <strong>de</strong> création industrielle ; achat en 1971<br />
La luxure luci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’hyperesthésie, 1970<br />
huile sur toile, 162 x 130 cm<br />
Atkins III, 1898<br />
Inger and Andreas L. Riis collection, <strong>de</strong>posit Henie<br />
Onstad Art Centre, Norway<br />
Acrobate isolé, 1971<br />
acrylique sur papier, 71 x 51 cm<br />
Galerie Alice Pauli, Lausanne<br />
Bittrer Ernst / Gravité amère, 1971<br />
huile sur toile, 114 x 146 cm<br />
Atkins III, 1946<br />
Proprietà <strong>de</strong>lla Fondazione per l’Arte Mo<strong>de</strong>rna e<br />
Contemporanea - CTR in comodato presso la<br />
Galleria d’Arte Mo<strong>de</strong>rna e Contemporanea, Torino e<br />
presso il Castello di Rivoli Museo d’Arte<br />
Contemporanea, Rivoli - Torino<br />
Dynomorphic reflection / Réflexion dynomorphique<br />
1971<br />
huile sur toile, 81 x 65 cm<br />
Atkins III, 1924<br />
Collection privée<br />
Hvisken / Chuchotement, 1971<br />
huile sur toile, 82 x 100 cm<br />
Atkins III, 1933<br />
Inger and Andreas L. Riis collection, <strong>de</strong>posit Henie<br />
Onstad Art Centre, Norway<br />
Ne vous gênez pas, 1971<br />
huile sur toile, 65 x 81 cm<br />
Atkins III, 1925<br />
Collection privée<br />
Øjets Blikstille / Regard immobile, 1971<br />
huile sur toile, 116 x 89 cm<br />
Atkins III, 1931<br />
Louisiana Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art, Humlebæk,<br />
Danemark. Donation: The Merla Art Foundation, by<br />
Jytte and Dennis Dresing<br />
Cabaret Voltaire, 1971-1972<br />
huile sur toile, 73 x 92 cm<br />
Atkins III, 1959<br />
Inger and Andreas L. Riis collection, <strong>de</strong>posit Henie<br />
Onstad Art Centre, Norway<br />
Décollages<br />
Nøgen husflid / Artisanat nu, 1964<br />
collage sur carton marouflé sur panneau <strong>de</strong> bois,<br />
130 x 97 cm<br />
<strong>Fondation</strong> Gandur pour l’Art, Genève<br />
Sans titre, mai 1968<br />
décollage, 57 x 63 cm<br />
Collection privée<br />
Dessins et aquarelles<br />
Sans titre, 1943<br />
encre <strong>de</strong> Chine, 33,5 x 24,3 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, 1950<br />
plume, pinceau, encre et gouache, 20,8 x 12,8 cm<br />
Presler 2006, 18-7<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1950<br />
plume, pinceau, encre et aquarelle, 20,8 x 12,8 cm<br />
Presler 2006, 18-8<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1950<br />
pinceau, encre <strong>de</strong> Chine et lavis, 30 x 19 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, 1950<br />
pinceau, encre <strong>de</strong> Chine et lavis, 36,5 x 28 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
C’est impardonnable, 1953<br />
pinceau, encre, sépia, aquarelle, 29,6 x 20,8 cm<br />
Presler 2006, 22-15<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Clown en danger, 1953<br />
plume et encre, 29,6 x 20,8 cm<br />
Presler 2006, 22-2<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
L’étranger, 1953<br />
plume, lavis, encre <strong>de</strong> Chine, encre brune, aquarelle<br />
29,5 x 20,8 cm<br />
Collection privée<br />
Sans titre, 1953<br />
crayon, plume, pinceau, encre <strong>de</strong> Chine, sépia,<br />
aquarelle, 20,8 x 29,6 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1953<br />
plume, encre, 12 x 17,5 cm<br />
Presler 2006, 23-1<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
17
Asger JORN<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
Sans titre, 1953<br />
plume, encre, 13,8 x 9 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1953<br />
crayon, encre à la plume et au pinceau, sépia,<br />
pastel gras, 29,5 x 20,8 cm<br />
Presler 2006, 22-18<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1953<br />
crayon, encre à la plume et au pinceau, sépia,<br />
aquarelle, pastel gras, 20,9 x 29,6 cm<br />
Presler 2006, 22-14<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1955<br />
stylo feutre noir sur papier <strong>de</strong> chiffon<br />
33,5 x 26 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, feuille extraite <strong>de</strong> l’album “Disegno<br />
geometrico”, 1955<br />
stylo feutre noir et lavis, 31 x 23 cm<br />
Presler 2006, 26-5<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, feuille extraite <strong>de</strong> l’album “Disegno<br />
geometrico”, 1955<br />
stylo feutre noir , 31 x 23 cm<br />
Presler 2006, 26-6<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, feuille extraite <strong>de</strong> l’album “Disegno<br />
geometrico”, 1955<br />
stylo feutre noir et lavis, 31 x 23 cm<br />
Presler 2006, 26-2<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, 1957<br />
pinceau, encre, pastel gras, 27 x 21 cm<br />
Presler 2006, 30-3<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1958<br />
crayon, pastel gras, 26,8 x 21 cm<br />
Presler 2006, 30-9<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1958<br />
crayon, pastel gras, 27 x 21 cm<br />
Presler 2006, 30-11<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1958<br />
crayon, pastel gras, 26,9 x 21 cm<br />
Presler 2006, 30-12<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 16,5 x 13 cm<br />
Presler 2006, 31-9<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,3 x 11,4 cm<br />
Presler 2006, 31-1<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 12,5 x 15,6 cm<br />
Presler 2006, 31-5<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,4 x 11,5 cm<br />
Presler 2006, 31-2<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,5 x 12,6 cm<br />
Presler 2006, 31-11<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,2 x 11,4 cm<br />
Presler 2006, 31-13<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,3 x 11,6 cm<br />
Presler 2006, 31-7<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 13 x 16,5 cm<br />
Presler 2006, 31-12<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,7 x 12,4 cm<br />
Presler 2006, 31-4<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Pierre Alechinsky, Asger Jorn et Christian<br />
Dotremont<br />
Le grand Pum, 1961<br />
encre <strong>de</strong> Chine d’Alechinsky sur papier ancien,<br />
ajouts au crayon <strong>de</strong> couleur par Jorn, approuvé par<br />
Dotremont, 19,5 x 31,5 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Sans titre, 1963<br />
encre <strong>de</strong> Chine, pastel gras, 31,1 x 22,8 cm<br />
Presler 2006, 34-2<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
18
Asger JORN<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
Sans titre, 1963<br />
pastel gras, 31 x 22,9 cm<br />
Presler 2006, 34-3<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Sans titre, 1963<br />
pastel gras, 31 x 22,9 cm<br />
Presler 2006, 34-5<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Estampes<br />
Rencontre d’Antibes, 1953-1954<br />
eau-forte et pointe sèche, 14,7 x 10,5 cm<br />
Presler 2009, 153<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
L’homme araigné, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 14,2 x 10,9 cm<br />
Presler 2009, 154<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Jeu à <strong>de</strong>ux, 1953<br />
eau-forte, 14,4 x 11,1 cm<br />
Presler 2009, 155<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Hiver, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 10,5 x 14,7 cm<br />
Presler 2009, 156<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Salaud solaire, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 9,1 x 15,5 cm<br />
Presler 2009, 157<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Odra<strong>de</strong>k, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 8,8 x 16,7 cm<br />
Presler 2009, 158<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Le droit <strong>de</strong> l’aigle, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 13 x 10,7 cm<br />
Presler 2009, 159<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Solitu<strong>de</strong> imaginée, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 13,1 x 10,7 cm<br />
Presler 2009, 160<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Création cosmique, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 12,2 x 16,8 cm<br />
Presler 2009, 161<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Décapité, 1953-1954<br />
eau-forte et pointe sèche, 14,5 x 11 cm<br />
Presler 2009, 162<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Mon château d’Espagne, 1954<br />
eau-forte et pointe sèche, 12,1 x 17,1 cm<br />
Presler 2009, 163<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Femelle interplanétaire, 1954<br />
eau-forte, pointe sèche et aquatinte, 14,5 x 11,1 cm<br />
Presler 2009, 164<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Résistance masculine, 1954<br />
eau-forte, 12,8 x 11,8 cm<br />
Presler 2009, 165<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Les enfants s’engueulent, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 8,8 x 14,8 cm<br />
Presler 2009, 166<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Schweizer Gar<strong>de</strong>, 1954<br />
eau-forte et pointe sèche, 10,2 x 17,5 cm<br />
Presler 2009, 167<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Conférence à 7, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 7,7 x 10,2 cm<br />
Presler 2009, 168<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
L’étranger au village, 1953<br />
eau-forte, 7,9 x 5,6 cm<br />
Presler 2009, 169<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
L’un est contraire, 1953<br />
eau-forte, 8,2 x 14,2 cm<br />
Presler 2009, 170<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
A double sens, 1954<br />
eau-forte et pointe sèche, 9 x 15,5 mm<br />
Presler 2009, 171<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Paysage inondé en Hollan<strong>de</strong>, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 10,4 x 14,5 cm<br />
Presler 2009, 172<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Gaieté retenue, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 17,5 x 8,6 cm<br />
Presler 2009, 173<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
19
Asger JORN<br />
LISTE DES OEUVRES<br />
Il y a <strong>de</strong> quoi, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 17,5 x 8,6 cm<br />
Presler 2009, 174<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Japonais ironique, 1953<br />
eau-forte et pointe sèche, 17,6 x 10,1 cm<br />
Presler 2009, 175<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
En 1961, Jorn retravaille à la pointe sèche cette<br />
série <strong>de</strong> vingt-trois eaux-fortes, et la publie sous le<br />
nom <strong>de</strong> Schweizer Suite (Suite suisse).<br />
Affiches<br />
mai 1968<br />
lithographies en couleur, imprimées par Asger Jorn<br />
et Peter Bramsen, Edition Atelier Clot, Paris<br />
102 x 67 cm<br />
Galerie Jaeger Bucher / Jeanne-Bucher, Paris<br />
Etu<strong>de</strong>s et surprises, 1971-1972<br />
portfolio <strong>de</strong> douze xylogravures en couleur<br />
sur velin d’Arches<br />
imprimées par Asger Jorn et Peter Bramsen<br />
Edition Atelier Clot, Paris<br />
exemplaire 17/75, 32 x 25 cm (feuille 56 x 45 cm)<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
Ri<strong>de</strong>au convolant, 1971-1972<br />
32,5 x 24,7 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 405<br />
L’armure désarmante, 1971-1972<br />
32 x 25,3 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 406<br />
Dans le sillage d’If-Aube, 1971-1972<br />
32,3 x 25 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 407<br />
Nasobois — La laie qui se croit un sphinx, 1971-1972<br />
32,6 x 24,8 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 412<br />
Gravitation aggravée, 1971-1972<br />
25 x 32,3 cm, (feuille 45 x 56 cm)<br />
Presler 2009, 413<br />
L’enfer <strong>de</strong>s jeux clos, 1971-1972<br />
25 x 32,3 cm, (feuille 45 x 56 cm)<br />
Presler 2009, 414<br />
Fièvre quarte lune, 1971-1972<br />
25 x 32,8 cm, (feuille 45 x 56 cm)<br />
Presler 2009, 415<br />
Survol du plaisir, 1971-1972<br />
25 x 32,8 cm, (feuille 45 x 56 cm)<br />
Presler 2009, 416<br />
Sculptures<br />
Le Bouffon, 1954<br />
céramique vernissée, 30 x 32 x 32 cm<br />
Bruxelles, collection Sophie et Philippe Niels<br />
Immagine corotta / Image corrompue, 1972<br />
terre cuite, 70 x 40 x 43 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Brutto scherzo / Mauvaise plaisanterie, 1972<br />
bronze, 54 x 45 x 33 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Seduzione / Séduction, 1972<br />
bronze, 41 x 24 x 18 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
Pierre qui roule, 1971-1972<br />
32,2 x 25 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 408<br />
Strabisme pastoral, 1971-1972<br />
32,3 x 25,1 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 409<br />
Le mère Ibis, 1971-1972<br />
32 x 24,8 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 410<br />
Message essoristique, 1971-1972<br />
32 x 24,8 cm, (feuille 56 x 45 cm)<br />
Presler 2009, 411<br />
20
Asger JORN<br />
ANIMATIONS<br />
VISITES<br />
Visites commentées publiques (en français)<br />
Le jeudi à 18h30 et le dimanche à 15h<br />
Prix: CHF 5.- (en plus du billet d’entrée)<br />
Sans réservation. Nombre <strong>de</strong> participants limité<br />
Visites commentées pour groupes privés<br />
Des visites sont organisées sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour <strong>de</strong>s groupes privés (en français, allemand ou anglais)<br />
Prix: CHF 130.- (en plus <strong>de</strong>s billets d'entrée)<br />
Maximum 25 personnes par groupe<br />
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
Bala<strong>de</strong>s en famille<br />
Samedi 25 août, samedi 8 septembre et samedi 6 octobre à 14h30<br />
Découverte <strong>de</strong> la campagne <strong>de</strong> l’Hermitage, pour les familles, et pour les plus jeunes, réalisation d’un<br />
bricolage avec <strong>de</strong>s matériaux naturels glanés au cours <strong>de</strong> la promena<strong>de</strong><br />
par Pierre Corajoud, auteur du gui<strong>de</strong> Bala<strong>de</strong> à l’Hermitage, une campagne à (re)découvrir<br />
Prix : CHF 10.- (gratuit jusqu’à 18 ans). Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
ÉVÉNEMENTS<br />
• Rencontre - mardi 26 juin à 18h30<br />
Autour d’Asger Jorn avec Pierre Alechinsky<br />
Prix : CHF 15.- (CHF 12.- tarif réduit)<br />
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
• Conférence - jeudi 20 septembre à 18h30<br />
Cobra et l’écriture : Jorn, Alechinsky, Dotremont…<br />
par Didier Semin, professeur à l’Ecole nationale supérieure <strong>de</strong>s beaux-arts, Paris<br />
Prix : CHF 15.- (CHF 12.- tarif réduit).<br />
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
• Moisson - samedi 4 août<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> Lausanne Ville du Goût 2012, récolte à l’ancienne du champ <strong>de</strong> blé et d’orge <strong>de</strong><br />
l’Hermitage.<br />
Programme détaillé sur www.lausanne.ch/villedugout2012<br />
• Nuit <strong>de</strong>s musées - samedi 22 septembre<br />
Programme détaillé sur www.lanuit<strong>de</strong>smusees.ch<br />
CATALOGUE<br />
Publié par la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> l’Hermitage, en coédition avec La Bibliothèque <strong>de</strong>s Arts, Lausanne<br />
Avec <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong> Pierre Alechinsky, Troels An<strong>de</strong>rsen (biographe d’Asger Jorn, coauteur du<br />
catalogue raisonné et directeur honoraire du Museum Jorn, Silkeborg), Rainer Michael Mason (historien <strong>de</strong><br />
l’art, conservateur honoraire du Cabinet <strong>de</strong>s estampes <strong>de</strong>s Musées d’art et d’histoire <strong>de</strong> Genève), Frédéric<br />
Pajak (<strong>de</strong>ssinateur, écrivain, éditeur <strong>de</strong>s Cahiers <strong>de</strong>ssinés), Dominique Radrizzani (directeur du Musée<br />
Jenisch Vevey), Dieter Schwarz (directeur du Kunstmuseum <strong>de</strong> Winterthour), Didier Semin (professeur à<br />
l’Ecole nationale supérieure <strong>de</strong>s beaux-arts, Paris), Sylvie Wuhrmann (directrice <strong>de</strong> la <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong><br />
l’Hermitage et commissaire <strong>de</strong> l’exposition), ainsi que <strong>de</strong>s textes anthologiques <strong>de</strong> Asger Jorn, Christian<br />
Dotremont et Jacques Prévert.<br />
224 pages, 24 x 29 cm, 152 illustrations couleur<br />
Prix : CHF 57.-<br />
Possibilité <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r le catalogue au +41 (0)21 320 50 01 ou sur www.fondation-hermitage.ch<br />
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Asger JORN<br />
ANIMATIONS<br />
SOIRÉES ART & GASTRONOMIE<br />
Débutant à 18h45 par une visite guidée <strong>de</strong> l’exposition, la soirée est suivie à 20h d’un repas aux saveurs<br />
scandinave au café-restaurant L’esquisse.<br />
Mousse <strong>de</strong> thon au raifort et radis<br />
Smørrebrøds au seigle avec:<br />
Crevettes <strong>de</strong>s fjords<br />
Œufs brouillés, ciboulette<br />
Lamelles <strong>de</strong> bœuf et roquette<br />
Pavé <strong>de</strong> saumon scandinave en cocotte<br />
Fenouil, crème aigre, aneth et pignons<br />
Pommes <strong>de</strong> terre à la danoise<br />
Trifle aux fruits rouges<br />
Citron vert et menthe fraîche<br />
Juillet : sa 21, je 26<br />
Août : ve 3, sa 11, ve 17, je 23<br />
Septembre : sa 1 er , ve 7, sa 15, ve 28<br />
Octobre : sa 6, ve 12, sa 13, je 18, sa 20<br />
Prix : CHF 89.- comprenant la visite guidée <strong>de</strong> l’exposition et le repas, boissons non comprises<br />
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
DIMANCHES ART & BRUNCH<br />
Dégustez dès 10h un savoureux brunch au café-restaurant L’esquisse, suivi d’une visite commentée <strong>de</strong><br />
l’exposition à 11h15.<br />
Frivolités danoises, pains aux raisins et au seigle<br />
Beurre salé, confitures artisanales, miel <strong>de</strong> sapin<br />
Fromages à pâte dure<br />
Rollmops, harengs et mousse <strong>de</strong> thon<br />
Magret <strong>de</strong> canard séché et épicé<br />
Gravlax maison:<br />
saumon cru mariné, aneth et moutar<strong>de</strong> douce<br />
Sala<strong>de</strong> <strong>de</strong> mesclun, herbes et tomates cerise<br />
Graines <strong>de</strong> sésame grillées<br />
Œuf à la coque, fleur <strong>de</strong> sel<br />
Cake à la banane et aux aman<strong>de</strong>s<br />
Fruits <strong>de</strong>s bois<br />
Café, thé, jus <strong>de</strong> canneberge, eaux minérales<br />
Juillet : di 22, di 29<br />
Août : di 12, di 19, di 26<br />
Septembre : di 2, di 9, di 30<br />
Octobre : di 7, di 14<br />
Prix : CHF 62.- comprenant la visite guidée et le brunch, avec jus <strong>de</strong> fruits et boissons chau<strong>de</strong>s<br />
Sur réservation au +41 (0)21 320 50 01<br />
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Asger JORN<br />
ANIMATIONS<br />
POUR LES ENFANTS (<strong>de</strong> 6 à 12 ans)<br />
Ateliers<br />
Visite-découverte <strong>de</strong> l’exposition et réalisation d’une oeuvre, en compagnie d’une médiatrice.<br />
Juillet :<br />
Août :<br />
Septembre :<br />
Octobre :<br />
je 12 à 14h, me 25 à 10h<br />
me 8 à 14h, ma 14 à 10h, je 23 à 14h<br />
me 5 à 14h, sa 15 à 14h, me 26 à 14h<br />
sa 6 à 14h, me 10 à 14h, me 17 à 14h, je 18 à 14h, sa 20 à 14h<br />
Prix : CHF 10.- comprenant la visite-découverte <strong>de</strong> l’exposition et le matériel<br />
Durée : 2 heures<br />
Maximum 25 participants<br />
Inscription obligatoire au +41 (0)21 320 50 01<br />
Ateliers enfants & adultes<br />
Visite-découverte <strong>de</strong> l’exposition et réalisation d’une oeuvre, en compagnie d’une médiatrice.<br />
Juillet :<br />
Août :<br />
Septembre :<br />
Octobre :<br />
me 18 à 14h, ma 31 à 10h<br />
je 9 à 14h<br />
sa 8 à 10h<br />
sa 13 à 14h, ma 16 à 14h, sa 20 à 10h<br />
Prix : enfant CHF 10.-, adulte CHF 23.-, comprenant la visite-découverte <strong>de</strong> l’exposition et le matériel<br />
Durée : 2 heures<br />
Maximum 25 participants<br />
Inscription obligatoire au +41 (0)21 320 50 01<br />
D’autres ateliers peuvent être réservés pour <strong>de</strong>s groupes privés, <strong>de</strong>s écoles, ou <strong>de</strong>s anniversaires (sur<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> au +41 (0)21 320 50 01).<br />
Parcours-jeu<br />
Visite ludique et didactique <strong>de</strong> l’exposition, à l’ai<strong>de</strong> d’une brochure (gratuite, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l’accueil).<br />
POUR LES ÉCOLES<br />
Visite commentée pour les enseignants - mercredi 5 septembre 2012 à 14h<br />
Une visite guidée gratuite <strong>de</strong> l’exposition est organisée spécialement pour les enseignants, afin <strong>de</strong> leur<br />
permettre <strong>de</strong> préparer la visite <strong>de</strong> l’exposition avec leurs élèves.<br />
Inscription obligatoire au +41 (0)21 320 50 01 ou sur info@fondation-hermitage.ch<br />
Dossier pédagogique pour les enseignants<br />
Un dossier pédagogique est à disposition <strong>de</strong>s enseignants pour préparer une visite didactique <strong>de</strong><br />
l’exposition.<br />
A télécharger sur le site www.fondation-hermitage.ch<br />
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Asger JORN<br />
ILLUSTRATIONS<br />
ILLUSTRATIONS RESERVÉES À LA PRESSE DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION<br />
à télécharger sur www.fondation-hermitage.ch (mot <strong>de</strong> passe requis)<br />
Asger Jorn et Christian Dotremont<br />
Je lève, tu lèves, nous rêvons..., 1948<br />
huile sur toile, 37,5 x 32,5 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
photo André Morain<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 13 x 16,5 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
photo Lars Bay<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, La lune et les animaux, 1950<br />
huile sur aggloméré, 47 x 60,7 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
photo André Morain, Paris<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Grand baiser au cardinal d’Amérique, 1962<br />
modification, huile sur toile, 92 x 73 cm<br />
Musée Jenisch Vevey<br />
photo Studio Curchod, Vevey<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Sans titre, 1953<br />
Crayon, plume, pinceau, encre <strong>de</strong> Chine, sépia, aquarelle<br />
20,8 x 29,6 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
photo Lars Bay<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Nøgen husflid / Artisanat nu, 1964<br />
collage sur carton marouflé sur panneau <strong>de</strong> bois, 130 x 97 cm<br />
photo Sandra Pointet<br />
© <strong>Fondation</strong> Gandur pour l’Art, Genève<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Sans titre, 1960<br />
crayon bleu, aquarelle, 15,7 x 12,4 cm<br />
Museum Jorn, Silkeborg<br />
photo Lars Bay<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, The Minstrels of Meigle / Les ménestrels <strong>de</strong> Meigle, 1966<br />
huile sur toile, 89 x 116 cm<br />
Collection privée<br />
photo Gaël et Jacques Bétant<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
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Asger JORN<br />
ILLUSTRATIONS<br />
Asger Jorn, Affiche, mai 1968<br />
lithographie en couleur, 51 x 33,5 cm<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
photo Frédéric Charron<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Cabaret Voltaire, 1971-1972<br />
huile sur toile, 73 x 92 cm<br />
Inger and Andreas L. Riis collection, <strong>de</strong>posit Henie Onstad Art<br />
Centre, Norway<br />
photo Østein Thorvaldsen<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Portraits <strong>de</strong> l’artiste<br />
Asger Jorn, Kyotosmorama, 1969-1970<br />
huile sur toile, 114 x 162 cm<br />
Centre Pompidou, Musée national d’art mo<strong>de</strong>rne - Centre <strong>de</strong><br />
création industrielle ; achat en 1971<br />
© Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / DR / Donation<br />
Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn, Albisola, 1954<br />
Photographie argentique<br />
© photo Henny Riemens<br />
Asger Jorn, Øjets Blikstille / Regard immobile, 1971<br />
huile sur toile, 116 x 89 cm<br />
Louisiana Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art, Humlebæk, Danemark.<br />
Donation: The Merla Art Foundation, by Jytte and Dennis Dresing<br />
photo Louisiana Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
Asger Jorn dans son atelier, Albisola, 1961<br />
Photographie argentique<br />
© photo Bartoli<br />
Affiche <strong>de</strong> l’exposition<br />
Asger Jorn, Dans le sillage d’If-Aube, 1971-1972<br />
planche extraite du portfolio Etu<strong>de</strong>s et surprises, xylogravure<br />
en couleur sur vélin d’Arches, 32 x 25 cm (feuille 56 x 45 cm)<br />
Collection Pierre et Micky Alechinsky<br />
photo Frédéric Charron<br />
© Donation Jorn, Silkeborg / 2012, ProLitteris, Zurich<br />
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