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Yves Rudio, président de l'association - Association Lehrer

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Orientation et déroulement<br />

du Premier Congrès professionnel<br />

<strong>Yves</strong> <strong>Rudio</strong><br />

Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association "<strong>Lehrer</strong>"<br />

Si nous sommes réunis aujourd’hui pour un congrès professionnel à Saverne, en vue d’évoquer<br />

un professorat <strong>de</strong> langues régionales pour le premier <strong>de</strong>gré, il faut souligner que cette question s’inscrit<br />

dans la politique linguistique constructive qui est actuellement menée au niveau national. Mais nous<br />

n’aurions pas pu abor<strong>de</strong>r cette question à n’importe quel moment dans l’histoire <strong>de</strong>s langues<br />

régionales <strong>de</strong> France.<br />

Bref historique <strong>de</strong>s langues régionales dans l’enseignement<br />

Les langues régionales ont été considérées, pendant <strong>de</strong> nombreuses années, comme <strong>de</strong>s « patois<br />

à anéantir », qui pouvaient nuire à l’unité linguistique nationale et ont par conséquent été bannies <strong>de</strong><br />

l’enseignement. Elles n’ont commencé à perdre cette étiquette connotée que vers le début du siècle<br />

<strong>de</strong>rnier.<br />

Ce n’est qu’en 1951 que la loi « Deixonne » autorise « les maîtres à recourir aux parlers<br />

locaux dans les écoles primaires et maternelles chaque fois qu’ils pourront en tirer profit pour leur<br />

enseignement, notamment pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue française ». Il s’agissait <strong>de</strong> la première approche<br />

contrastive entre <strong>de</strong>ux langues, mais il est vrai que la loi « Deixonne » n’incluait pas toutes les langues<br />

régionales <strong>de</strong> France et excluait même celles <strong>de</strong>s DOM-TOM.<br />

Cette atmosphère hostile aux langues régionales est restée <strong>de</strong> mise pendant <strong>de</strong> nombreuses<br />

années. S’il est vrai que les écoles basques ont ouvert leur première « Ikastola » associative en langue<br />

basque en 1969, dans les autres régions, l’enseignement <strong>de</strong>s langues régionales était resté très mo<strong>de</strong>ste.<br />

Suivent la création <strong>de</strong> la première « Bressola » (en 1976) et <strong>de</strong> la première classe « Diwan » (en 1977),<br />

qui seront officialisées par les circulaires Savary, en 1982.<br />

Dès lors, tout s’enchaîne et l’enseignement <strong>de</strong>s langues régionales se développe. Toutefois,<br />

malgré l’autorisation <strong>de</strong> dispenser un enseignement en langue régionale, cet enseignement a du mal à<br />

trouver sa place, et pour cause, puisqu’il s’agissait d’une véritable révolution <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>s<br />

langues.<br />

En Alsace, il faut attendre 1991 pour que l’association « ABCM-Zweisprachigkeit » ouvre les<br />

premières classes bilingues, dont une ici-même, à Saverne. L’année suivante, grâce au Recteur Jean-<br />

Paul <strong>de</strong> Gau<strong>de</strong>mar, plusieurs sites ouvrent les portes <strong>de</strong> l’enseignement bilingue aux petits écoliers<br />

alsaciens.<br />

Aujourd’hui, dans bon nombre d’académies, il existe un enseignement bilingue français-langue<br />

régionale et, <strong>de</strong>puis quelques années, cet enseignement est dans une phase positive <strong>de</strong> construction à<br />

visée européenne et a donc enfin quitté cette étiquette arriériste et folklorique dont il était affublé.<br />

De « matières patrimoniales à sauver tant bien que mal » elles sont re<strong>de</strong>venues, au fil <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong>s langues à part entière, dans la corbeille <strong>de</strong>s langues vivantes offertes par l’école<br />

au choix <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong>s familles.


Les Premières assises nationales <strong>de</strong>s langues <strong>de</strong> France<br />

Ce changement d’éclairage est considérable et capital et a été conditionné en gran<strong>de</strong> partie par<br />

la tenue, le 4 octobre 2003, <strong>de</strong>s Premières assises nationales <strong>de</strong>s langues <strong>de</strong> France, auxquelles le<br />

Ministre <strong>de</strong> la culture, Jean-Jacques Aillagon, et le Délégué général à la Langue française et aux<br />

langues <strong>de</strong> France, Bernard Cerquiglini, avaient invité associations et représentants <strong>de</strong> l’Etat et du<br />

mon<strong>de</strong> politique à participer.<br />

En effet, dans une vue positive <strong>de</strong>s langues <strong>de</strong> France, l’objectif <strong>de</strong>s assises était d’ « ouvrir un<br />

débat large et sincère, [<strong>de</strong>] clarifier les malentendus, [et <strong>de</strong>] débloquer les situations ankylosées ». Et<br />

je me permets <strong>de</strong> citer les propos qu’a tenus Bernard Cerquiglini :<br />

« Il ne s’agit pas seulement <strong>de</strong> célébrer la polyphonie trop largement méconnue <strong>de</strong>s parlers <strong>de</strong> notre<br />

pays, ou d’affirmer leur éminente valeur culturelle, mais surtout <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> leur avenir et <strong>de</strong> la<br />

place que nous <strong>de</strong>vons réserver à la diversité linguistique dans le développement global <strong>de</strong> notre<br />

société ».<br />

En fait, l’objectif sous-jacent <strong>de</strong> ces assises était <strong>de</strong> donner un véritable statut aux langues <strong>de</strong><br />

France. En effet, la Délégation générale à la Langue française et aux langues <strong>de</strong> France a constaté qu’il<br />

n’y avait pas <strong>de</strong> « droit positif » en matières <strong>de</strong> langues <strong>de</strong> France et que la seule langue définie<br />

positivement en France était bien le français.<br />

Nous nous trouvons donc bien dans une phase <strong>de</strong> revalorisation <strong>de</strong> ce patrimoine linguistique,<br />

et cette revalorisation doit commencer par la génération montante, c’est-à-dire concerner également<br />

l’enseignement <strong>de</strong> et en langues régionales.<br />

2<br />

Le Rapport Thélot<br />

Cependant, même si les langues régionales ont actuellement le vent en poupe, il nous faut tout<br />

<strong>de</strong> même rester vigilants, parce que l’équilibre trouvé reste instable. C’est la leçon que nous pouvons<br />

tirer <strong>de</strong> la lecture du rapport qu’a remis Clau<strong>de</strong> Thélot au Premier ministre.<br />

Ce rapport va servir <strong>de</strong> base à la nouvelle loi d’orientation et pourtant il représente un danger<br />

certain pour la pérennisation <strong>de</strong> nos langues régionales et pour leur présence comme matières<br />

enseignées et d’enseignement à l’école. En effet, si la commission qui a rédigé ce rapport est favorable<br />

à l’enseignement d’une langue dès l’école primaire, c’est pour l’anglais qu’elle a opté et qu’elle<br />

qualifie <strong>de</strong> « langue <strong>de</strong> communication internationale ». Cela est en contradiction directe avec les<br />

propos tenus par le Chef <strong>de</strong> l’Etat, Jacques Chirac, à Hanoi<br />

« Rien ne serait pire pour l’humanité que <strong>de</strong> progresser vers une situation où l’on ne parlerait qu’une<br />

seule langue ».<br />

L’apprentissage <strong>de</strong> l’anglais <strong>de</strong>vra, toujours selon le rapport Thélot, conduire les jeunes à<br />

« <strong>de</strong>venir citoyens européens <strong>de</strong> la communauté <strong>de</strong> communication européenne et donc <strong>de</strong> la<br />

mobilité ».<br />

Mais est-ce vraiment cela, <strong>de</strong>venir citoyen européen ? Renier ses origines, sa langue régionale<br />

et apprendre une langue supra-régionale, supra-nationale, pour s’entretenir avec son voisin, qui a<br />

abandonné la sienne également, pourtant cousine ou sœur <strong>de</strong> la nôtre ? Voulons-nous vraiment<br />

construire une Europe uniforme, bâtie sur un socle <strong>de</strong> frustrations ? Ou voulons-nous construire une<br />

Europe multicolore, dans laquelle chaque citoyen trouvera la place qui lui revient, parce que reconnue<br />

et i<strong>de</strong>ntifiée comme spécifique et tout <strong>de</strong> même membre <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> famille européenne ?<br />

L’Union européenne a un avis bien moins tranché et bien plus tolérant sur la question. Nous<br />

pouvons lire dans le « Gui<strong>de</strong> pour l’élaboration <strong>de</strong>s politiques linguistiques éducatives en Europe » la<br />

position qu’elle adopte sur cette question :<br />

« Certaines [langues dites régionales], comme le basque ou le flamand-néerlandais, le catalan,<br />

l'alsacien et sa forme écrite l’allemand sont <strong>de</strong>s « langues transfrontalières ». Elles sont largement


soutenues par les régions et pays voisins où le nombre <strong>de</strong> locuteurs est très important. Régionales en<br />

France, elles permettent à <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> pays différents <strong>de</strong> se comprendre. Dans ce cas, il est<br />

aujourd'hui évi<strong>de</strong>nt que l’Union européenne alimente la volonté <strong>de</strong> perpétuer la connaissance <strong>de</strong> la<br />

langue si elle favorise échanges et relations en <strong>de</strong>çà et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la frontière. »<br />

Et effectivement, c’est cette position qu’il faut adopter pour construire une Europe, dans<br />

laquelle chaque citoyen peut s’épanouir : il faut exploiter notre richesse linguistique –nos langues<br />

régionales- pour en faire un atout. Ainsi, bon nombre <strong>de</strong> ces langues régionales sont effectivement<br />

transfrontalières et peuvent par conséquent favoriser l’apprentissage d’une autre langue <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

communication européenne.<br />

Les dialectes alsaciens peuvent amener les élèves vers ce qu’on pourrait appeler l’alsacien littéraire,<br />

c’est-à-dire le « Hoch<strong>de</strong>utsch », qui est à la fois langue <strong>de</strong> référence <strong>de</strong>s dialectes et langue officielle<br />

d’Allemagne. Il en va <strong>de</strong> même pour les dialectes mosellans. De là, la transition vers l’anglais est bien<br />

facilitée.<br />

Dans le Nord <strong>de</strong> la France, l’apprentissage du néerlandais favorise celui <strong>de</strong> l’anglais également.<br />

En Catalogne, le catalan est un tremplin vers le castillan, l’espagnol.<br />

En Corse, on privilégiera l’apprentissage <strong>de</strong> l’italien après celui <strong>de</strong> la langue régionale.<br />

Les Bretons peuvent se tourner vers le gallois et le gaélique, <strong>de</strong>ux langues reconnues au niveau<br />

européen. Le passage vers l’anglais sera également facilité.<br />

Ainsi, pour en revenir au Rapport Thélot, il est bien entendu important que les langues trouvent leur<br />

place dans le « socle commun <strong>de</strong>s indispensables », mais il conviendra <strong>de</strong> privilégier dans un premier<br />

temps les langues régionales et les langues <strong>de</strong> proximité, même si l’anglais est un apprentissage<br />

indispensable pour les européens <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, langue par conséquent que l’Education nationale se doit<br />

d’enseigner aussi à ses élèves.<br />

Ceci aura en plus pour conséquence la recherche d’échanges internationaux d’enseignants et favorisera<br />

donc en même temps l’exportation <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> la Langue française dans les pays européens,<br />

voisins <strong>de</strong> la France.<br />

3<br />

Reconnaissance réglementaire <strong>de</strong>s langues régionales dans l’enseignement<br />

La parution <strong>de</strong> ce rapport est un bon avertissement : en effet, aujourd’hui, il est urgent que,<br />

dans le cadre du chantier <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>s langues, on dote les langues régionales <strong>de</strong> dispositifs<br />

et d’outils analogues à ceux que l’on fabrique pour un nouvel enseignement intégré <strong>de</strong>s langues<br />

vivantes. Mais cette avancée passera obligatoirement par une reconnaissance réglementaire <strong>de</strong>s<br />

langues régionales dans l’enseignement.<br />

Tel était également le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> Jean-Jacques Aillagon, publié par les « Dernières<br />

Nouvelles d’Alsace » le 5 octobre 2003 ; je cite :<br />

« [La] question <strong>de</strong> politique linguistique générale se pose aujourd'hui en termes <strong>de</strong> démocratie.<br />

Comme le pluralisme politique, le pluralisme linguistique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être organisé. Le français a un<br />

statut, garanti par la Constitution et la loi <strong>de</strong> 1994, tandis que l'absence <strong>de</strong> textes positifs relatifs aux<br />

langues <strong>de</strong> France rend difficile toute amélioration <strong>de</strong> leur situation. Or, ces langues sont menacées,<br />

leur transmission n’est plus assurée : elles doivent pouvoir bénéficier <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> développement en<br />

matière <strong>de</strong> culture, d'enseignement et <strong>de</strong> médias. »<br />

Dans la reconnaissance <strong>de</strong>s langues régionales dans l’enseignement, une gran<strong>de</strong> avancée a déjà<br />

été obtenue par la création, en 2002, du concours spécial <strong>de</strong> professeur <strong>de</strong>s écoles. Cependant, les<br />

professeurs <strong>de</strong>s écoles, issus <strong>de</strong> ces concours spéciaux, sont intégrés dans le corps <strong>de</strong> professeurs <strong>de</strong>s<br />

écoles, au même titre que ceux issus du concours traditionnel : aucune distinction pour les i<strong>de</strong>ntifier


comme enseignants spécialisés, aucune reconnaissance <strong>de</strong> leurs compétences particulières, liées à la<br />

spécificité <strong>de</strong> l’enseignement qu’ils dispensent.<br />

Et pourtant, une reconnaissance statutaire <strong>de</strong> leur spécialisation renforcerait la position –encore<br />

fragile- <strong>de</strong>s langues régionales dans l’enseignement en particulier et dans la Région en général.<br />

4<br />

Objectifs du Premier congrès professionnel<br />

C’est pour cette raison que nous sommes réunis aujourd’hui : nous allons essayer <strong>de</strong> définir et<br />

<strong>de</strong> décrire les diverses composantes du métier <strong>de</strong> spécialiste qu’est celui <strong>de</strong> l’enseignant <strong>de</strong> langue<br />

régionale dans le premier <strong>de</strong>gré.<br />

Quelles sont les compétences linguistiques, pédagogiques et disciplinaires requises ? Quels<br />

sont et doivent être le contenu et le cadre <strong>de</strong>s formations académique et professionnel exigés par la<br />

spécificité du métier ? Quelles sont et doivent être les modalités <strong>de</strong> recrutement ? Quels sont les<br />

avantages que les échanges transfrontaliers d’enseignants peuvent apporter ? Quels sont les outils<br />

spécifiques que cet enseignement exige ?<br />

Au terme <strong>de</strong> notre congrès, lorsque nous aurons mieux cerné les traits, les tâches et les<br />

compétences <strong>de</strong> l’enseignant <strong>de</strong> langue régionale dans le premier <strong>de</strong>gré, nous aurons amorcé une<br />

réflexion qui n’aboutira pas au terme <strong>de</strong> ces trois journées, mais qui <strong>de</strong>vra être poursuivie. C’est<br />

pourquoi les conclusions <strong>de</strong> nos travaux seront adressées aux autorités scolaires et politiques, afin<br />

qu’elles puissent être relayées à tous les niveaux et surtout poursuivies par celles et ceux qui pourront<br />

–à terme- concrétiser nos attentes et donner à nos langues régionales la reconnaissance statutaire<br />

qu’elles méritent d’avoir dans l’enseignement.<br />

Le programme du Premier congrès professionnel<br />

Je vous invite maintenant à observer <strong>de</strong> plus près le programme du Premier congrès<br />

professionnel.<br />

Cette après-midi, nous essaierons <strong>de</strong> poser quelques problématiques qui nous servirons <strong>de</strong><br />

lignes directrices tout au long <strong>de</strong>s journées suivantes. Nous cernerons –lors <strong>de</strong>s premiers exposés- la<br />

problématique linguistique existant dans différentes régions, et plus particulièrement :<br />

En Alsace, où coexistent les dialectes alsaciens et leur forme littéraire, le Hoch<strong>de</strong>utsch. Le choix <strong>de</strong> la<br />

langue d’enseignement s’est porté sur la forme littéraire.<br />

Dans le Pays Basque, où l’on a dû créer une langue supra-régionale –le batua- pour pouvoir<br />

l’enseigner.<br />

En Bretagne, où la langue enseignée et d’enseignement est également une langue commune créée.<br />

Et en Nouvelle-Calédonie, où les langues kanakes sont nombreuses et variées et où le problème est<br />

alors décuplé.<br />

Les travaux <strong>de</strong> groupe qui suivront seront consacrés aux enseignants <strong>de</strong> et en langues régionales et<br />

nous tenterons, à travers divers exposés et témoignages très pragmatiques, <strong>de</strong> mieux cerner les<br />

compétences –autant linguistiques que pédagogiques ou disciplinaires- qui font la spécificité <strong>de</strong> ces<br />

enseignants.<br />

Cela nous amènera tout naturellement aux exposés finaux <strong>de</strong> cette première journée et qui seront<br />

consacrés à une nécessaire reconnaissance statutaire <strong>de</strong> l’enseignement et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’enseignant en<br />

langue régionale. Nous attendons avec impatience le point <strong>de</strong> vue juridique qui sera donné par<br />

Monsieur Patrick Kleinclaus et le point <strong>de</strong> vue pratique qui sera donné par Monsieur Weniko Ihage,<br />

puisqu’en Nouvelle-Calédonie, c’est déjà un chantier en cours.


La <strong>de</strong>uxième journée sera consacrée principalement au recrutement et à la formation <strong>de</strong>s enseignants.<br />

En effet, au cours <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> la matinée, nous essaierons <strong>de</strong> définir quelles sont les<br />

tâches, les lacunes et les besoins <strong>de</strong> toutes les structures par lesquelles doit passer un enseignant avant<br />

d’être titularisé dans sa fonction. Nous mettrons probablement en évi<strong>de</strong>nce, si l’objectif final est <strong>de</strong><br />

« livrer » à l’Education nationale <strong>de</strong>s personnels ayant toutes les compétences requises pour assurer un<br />

enseignement <strong>de</strong> et en langue régionale, que toutes ces structures doivent nécessairement travailler <strong>de</strong><br />

concert. Ces structures sont bien sûr :<br />

En amont, les universités,<br />

Les IUFM et les centres <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l’enseignement privé sous contrat<br />

Les IUFM et les centres <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l’enseignement privé sous contrat, spécialisés<br />

dans l’enseignement <strong>de</strong>s langues régionales,<br />

Et en aval, les inspections académiques.<br />

Au cours <strong>de</strong> l’après-midi, nous assisterons à une table-ron<strong>de</strong> qui traitera du problème du manque<br />

d’enseignants dans les filières bilingues. Avec la présence <strong>de</strong> personnes conscientes du problème, nous<br />

essaierons <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s amorces <strong>de</strong> solutions, que les autorités concernées pourront mettre en œuvre<br />

pour pallier ce manque. Il s’agit bien entendu <strong>de</strong>s inspections académiques, <strong>de</strong>s IUFM et <strong>de</strong>s centres<br />

<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l’enseignement privé sous contrat.<br />

Nous aurons ensuite <strong>de</strong>s intervenants qui nous exposeront la nécessité <strong>de</strong> l’utilisation d’outils<br />

adéquats, dans l’enseignement <strong>de</strong> langues régionales et <strong>de</strong> disciplines non linguistiques enseignées en<br />

langues régionales. Nous aurons un aperçu multicolore <strong>de</strong> ce qui se pratique dans les différentes<br />

régions concernées et verrons que là également, les enseignants en langues régionales n’ont pas<br />

toujours les mêmes conditions <strong>de</strong> travail que leurs collègues.<br />

La <strong>de</strong>rnière matinée sera consacrée à <strong>de</strong>ux points : les échanges transfrontaliers d’enseignants, qui<br />

peuvent d’une part pallier le manque d’enseignants dans diverses régions frontalières et proposer un<br />

enseignement en une langue régionale présente également dans un autre pays européen et d’autre part<br />

ai<strong>de</strong>r à « exporter » l’enseignement du français dans les pays européens voisins.<br />

Nous conclurons ces trois journées par les premiers éléments <strong>de</strong> conclusions qui nous seront délivrés<br />

par notre rapporteur général, Monsieur Jean-Marie Gautherot et surtout par une table-ron<strong>de</strong> <strong>de</strong> clôture<br />

à laquelle seront invités <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> toutes les régions et <strong>de</strong> tous les systèmes scolaires présents,<br />

afin qu’ils puissent nous dire comment ils perçoivent notre métier aujourd’hui et surtout comment ils<br />

voient l’avenir <strong>de</strong> notre métier d’enseignant <strong>de</strong> langues régionales.<br />

Finalement, en marge du congrès, à savoir lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière après-midi, nous inviterons tous les<br />

collègues désireux <strong>de</strong> faire avancer la cause <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> et en langues régionales en France à se<br />

joindre à une réflexion commune qui doit être engagée à l’issue d’un tel brassage d’idées.<br />

Je vous souhaite un bon congrès et un bon séjour en Alsace !<br />

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