ION PACEA - Art11.com
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LA GALERIE DE L'EXIL PRÉSENTE<br />
<strong>ION</strong> <strong>PACEA</strong>
CONVERSAT<strong>ION</strong> IMAGINAIRE<br />
« Il m’est difficile de définir votre peinture.<br />
Je sais que tout entretien avec un artiste doit permettre de le classer dans un<br />
genre artistique précis avec des différences et univers spécifiques à chacun. D’où<br />
le recours aux périodes historiques de peinture: école, courants…<br />
En parlant de votre peinture avec un ami dessinateur, celui-ci a haussé les épaules<br />
et de son ton de léger reproche, me semblait un peu ridicule en m’expliquant qu’il<br />
ne voit pas à quel courant artistique vous y attacher. »<br />
Ainsi parlait Yentila IVAN CEANU, metteur en scène et écrivain de la Wiener<br />
post-moderne. C’est bien ce que désirait Ion <strong>PACEA</strong>, car il était farouchement<br />
indépendant et ne voulait à aucun prix se laisser dicter des principes artistiques<br />
forcement rigides imposés par une école.<br />
Mais au delà de cette farouche indépendance, il existe une permanence des<br />
principes qui fait des œuvres de Ion <strong>PACEA</strong>, par-dessus leur apparence colorée<br />
et la structure du sujet représenté, une féroce envie d’en découdre avec une<br />
réalité forcement trompeuse, en représentant les choses, les objets, les chaises,<br />
les paravents, les coquillages, comme s’ ils étaient déconnectés de leur fonction<br />
première, pour apparaître comme des objets non usuels dotés d’une âme, éclairés<br />
par des couleurs vives, parfois criardes, prêts a sauter au visage, en tous les cas si<br />
peux familiers qu’ils se perdent dans l’abstraction.<br />
Comme si Amédée OZENFANT rencontrait un précoce Willem de Kooning et<br />
même si ils ne se sont pas rencontrés, ils auraient aimés l’un comme l’autre,<br />
chacun avec leur vision, les tableaux de Ion <strong>PACEA</strong>, un moment d’éternité figé<br />
sur l’objet transgressé.<br />
Jacques MAUGUIN<br />
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<strong>ION</strong> <strong>PACEA</strong><br />
Ion Pacea résiste avec beaucoup<br />
d’audace au joug du réalisme socialiste<br />
de son époque, pour développer un<br />
style très personnel, influencé par les<br />
considérations esthétiques de son regard<br />
d’enfant. Il parvient à faire la synthèse<br />
des enseignements du passé, des échos des<br />
courants de l’art mondial et des tensions<br />
du propre univers intérieur. Il apporte un<br />
élan nouveau à la peinture tout en étant<br />
lié aux thèmes traditionnels de la nature<br />
morte, du paysage et de la marine.<br />
Figuratif à ses débuts, il abandonne tôt la<br />
notion de perspective en instaurant un jeu<br />
subtil entre figuratif et abstraction. Il crée<br />
un style à part, puissant et expressionniste,<br />
fondé sur l’harmonie de couleurs<br />
méridionales explosives et de formes. Les<br />
préférences de sa palette s’imposent de<br />
bleu très présent dans ses tableaux, mais<br />
aussi de rouge et de jaune, vifs et intenses.<br />
Ion Pacea nous fait vibrer de vie et<br />
exprimer, comme dans un journal intime,<br />
la joie rayonnante d’exister et de percevoir<br />
la couleur. Il laisse derrière lui une<br />
création importante et dense qui enrichit<br />
la peinture roumaine contemporaine.<br />
Nous sommes très heureux de vous<br />
présenter à la Galerie de l’Exil certaines<br />
de ses œuvres, lumineuses, solaires et<br />
méditerranéennes.<br />
Etienne Aubert<br />
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EXPOSIT<strong>ION</strong>S :<br />
1957 : Bucarest dans la salle Nicolae Cristea<br />
1964 : Venise à la Biennale<br />
1965 : Le Havre au Musée des Beaux Arts, et Paris à la galerie Le Passeur<br />
1966 : Tokyo à la Biennale AIPA et Aix La Chapelle au muséeLudwig<br />
1967 : Bucarest dans la salle Dalles et Memphis (Tenessee) à la galerie W.E Oates<br />
1968 : Prague, Cologne, Tel Aviv, La Havane et Moscou<br />
1969 : Sao Paulo à la Biennale<br />
1970 : Turin, Varsovie et Linköping (Suéde)<br />
1971 : Edimbourg au festival international à la galerie Richard Demarco<br />
1972 : Bucarest dans la salle Dalles puis Prague, Brno, Varsovie et Leningrad<br />
1973 : Montevideo, Bonn, Sofia, Buenos Aires, Sao Paulo, St Paul de Vence, Chicago,<br />
Washington et Toulon au Musée d’Art et d’archéologie<br />
1974 : Philadelphie à la galerie Woodmere, puis Québec, Athènes, le Caire Damas et Hambourg<br />
1975 : Bucarest dans la salle Dalles<br />
1976 : Rome, Mannheim, Stockolm et Linköping<br />
1977 : Paris, Lisbonne, Madrid et Berlin<br />
1978 : Bucarest au Musée d’Art<br />
1980 : New York, Washington et Rome<br />
1982 : Londres et Malmö<br />
1984 : Athènes<br />
1985 : Corfou<br />
1987 : Bucarest au Musée d’Art de la Roumanie<br />
1988 : Aix La Chapelle et Athènes<br />
1990 : Madrid à la galerie Riol<br />
1991 : Bucarest à la galerie Dominus, et Paris à la galerie Anne Lavenier<br />
2010 : Paris à la galerie de L’Exil<br />
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La peinture est<br />
en elle-même couleur.<br />
La couleur est Vie,<br />
La Nature est couleur et forme<br />
<strong>ION</strong> <strong>PACEA</strong><br />
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L’artiste evolue dans la mesure où il peut s’approcher de la nature, et la<br />
transformer en dépassant cet état de choses.<br />
Il me parait essentiel qu’il ajoute quelque chose de plus.<br />
Cet apport, pour la majorité des peintres qui ont cette vocation, doit jaillir<br />
spontanément du for intérieur de l’artiste. Il ne faut que cet essor soit<br />
laborieusement recherché, comme au prix d’un effort, car sinon, l’artiste<br />
n’aurait plus cette fondamentale émotion picturale et tomberai dans le<br />
mimétisme<br />
<strong>ION</strong> <strong>PACEA</strong><br />
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BIOGRAPHIE<br />
- 1924 : Naissance Ion Pacea le 6 août dans les monts du Pinde, en Grêce de parents commerçants<br />
macédoniens.<br />
- 1926 : La famille Pacea quitte la Grèce pour la Roumanie dans la « Dobroudja » du sud, et<br />
s’installe dans une petite ferme.<br />
- 1936 : Il quitte le village d’Ezibei et s’installe dans la proche ville de Bazargic où il fait construire<br />
une maison près de celle de leur belle sœur Maria, institutrice. C’est à cette dernière que les enfants<br />
Pacea doivent leur réussite scolaire. C’est à l’âge de 10-12 ans que Ion Pacea a son premier contact<br />
avec la peinture au côté du peintre Darascu qui deviendra plus tard son professeur de dessin aux<br />
Beaux Arts.<br />
- 1940 : La famille Pacea s’installe à Bucarest.<br />
- 1941 : Ion Pacea entre au lycée commercial Nicolae Kretzulescu. Il fréquente les bouquinistes du<br />
quartier et se lie d’amitié avec un de ses collègues doué en dessin qui l’initie à la peinture et lui fait<br />
découvrir le musée Toma Stelian.<br />
- 1945 : Il s’oriente vers les Beaux-arts avec l’aide du professeur Guguinau.<br />
- 1946 : Parallèlement à l Académie des Beaux-arts, il suit les cours de l’Académie libre de Guguinau.<br />
Il a pour professeurs Darascu puis Steriade.<br />
- 1947 : Après l’expulsion des Beaux-arts par les communistes des professeurs Ressu, Darascu,<br />
Stériade et d’autres, Ion Pacea, avec certains de ses amis, abandonne les cours et termine sa dernière<br />
année à l’Académie libre de Guguinau. Il va peindre des paysages en compagnie de ses collègues de<br />
faculté et de Ciucurencu dans les environs de Bucarest. Il y fait la connaissance de Lucrezia Hagi, sa<br />
future épouse, étudiante comme lui à l’Académie de Guguinau.<br />
Il expose pour la première fois au Salon Officiel où on avait accepté deux de ses tableaux.<br />
- 1949 : Il se marie avec Lucrezia Hagi et le couple s’installe avenue Calea Floreasca sous le même<br />
toit que la famille de son épouse.<br />
- 1950 : Il loue une guinguette pour la transformer en atelier qu’il partage avec Catargi et<br />
Musceleanu.<br />
- 1951 : Naissance de son premier enfant Liliana Marina.<br />
- 1957 : Naissance de son deuxième enfant Constantin Teodor (Dinu). Du 5 au 25 juin, il expose avec<br />
Catargi et Musceleanu à Bucarest.<br />
- 1963 : L’état Italien lui accorde une bourse d’un an. Il séjourne en Ombrie et en Toscane. Il visite<br />
Rome et le Vatican, Florence, Sienne, Naples et Pompéi ou il a le premier contact visuel avec l’art<br />
occidental. La même année, l’Académie Roumaine lui décerne le prix Ion Andreescu.<br />
- 1964 : Il participe à la Biennale de Venise aux côtés de Bitzan, Gheorghiu et du sculpteur Caragea.<br />
Il y expose six tableaux.<br />
- 1965 : Il reçoit le Prix de peinture par l’Union des Artistes Plasticiens. Il se déplace en France et<br />
visite Le Louvre, le Musée d’Art Moderne, le Musée Rodin et bien d’autres.<br />
- 1966 : Il participe à la Biennale AIPA de Tokyo puis à une exposition à Aix La Chapelle.<br />
- 1967 : Exposition collective à la galerie Oates Memphis- Tennessee.<br />
- 1968 : Il participe à plusieurs expositions à Prague, Cologne, Tel Aviv, Moscou et la Havane.<br />
- 1969 : Il participe à la Biennale de Sao Paulo.<br />
- 1970 : Expositions collectives à Turin, Varsovie et à Linköping (Suède).<br />
- 1971 : Il participe au festival international d’Edimbourg, puis à Dusseldorf, Sofia, Moscou et<br />
Belgrade.<br />
- 1972 : Deuxième exposition dans la salle Dalles de Bucarest avec ses œuvres en noir et blanc de la<br />
même série que celles d’Edimbourg.<br />
- 1973 : Il participe à plusieurs expositions à Montevideo, Bonn, Sofia, Buenos Aires, Sao Paulo,<br />
Chicago, Washington et St Paul de Vence.<br />
- 1974 : Exposition collective à la galerie Woodmere à Philadelphie. Il envoie des tableaux à Québec, à<br />
Athènes, au Caire, à Damas et à Hambourg.<br />
- 1975 : Il présente sa troisième exposition dans la salle Dalles de Bucarest.<br />
- 1976 : Expositions à Rome, Mannheim, Stockolm, et Linköping.<br />
- 1977 : Il participe à plusieurs expositions à Paris, Lisbonne, Madrid et Berlin.<br />
- 1978 : Au musée d’Art de Roumanie, il organise une grande exposition personnelle intitulée « la<br />
Mer ».<br />
- 1980 : Il participe à des expositions collectives à New York, Washington et Rome.<br />
- 1982 : Exposition à Londres et Malmö, puis Athènes.<br />
- 1987 : Il présente sa plus grande exposition personnelle au Musée d’Art de Roumanie.<br />
- 1988 : Expositions collectives à Aix-La-Chapelle et à Athènes<br />
- 1989 : Chute du régime soviétique communiste en Roumanie<br />
- 1990 : Il expose à la galerie Riol de Madrid.<br />
- 1991 : Il expose 34 tableaux à la galerie Dominus à Bucarest. Le 12 octobre, il expose à la galerie<br />
Anne Lavenier à Paris.<br />
- 1993 : Il est élu membre d’honneur de l’Académie Roumaine.<br />
- 1994 : Entre 1994 et sa mort, alors que la Roumanie vit des transformations profondes, Ion Pacea<br />
se retire petit à petit de la vie sociale, se limitant aux allers et retours entre son atelier et sa maison.<br />
Cette réclusion choisie lui permet une concentration et une introversion maximales, lui offrant une plus<br />
grande liberté d’expression.<br />
- 1999 : Le 13 août, Ion Pacea décède à l’hôpital Elias de Bucarest.<br />
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J’étais déjà imprégné de cette<br />
lumière de la Dobroudja, où j’ai vécu<br />
jusque 17 ans.<br />
La mer, le soleil faisaient partie de<br />
ma chair et de ma mémoire visuelle.<br />
Trout est resté gravé dans ma<br />
mémoire et dans celle de ma<br />
peinture.<br />
C’est cela qui compte chez un<br />
peintre, la mémoire de sa peinture.<br />
Mon travail est en sorte, un essai de<br />
mise en mémoire.<br />
<strong>ION</strong> <strong>PACEA</strong><br />
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La Galerie de L’Exil<br />
18 Avenue Matignon 75008 Paris<br />
Tél : 01.42.66.55.63<br />
www.galerie-exil.com