appareil flexible multiprises : analyse de l'activation musculaire et
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appareil flexible multiprises : analyse de l'activation musculaire et
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APPAREIL FLEXIBLE MULTIPRISES : ANALYSE DE L’ACTIVATION<br />
MUSCULAIRE ET COMPARAISON AVEC LE DEVELOPPE COUCHE<br />
Pierre Giorgio 1 , Pierre Samozino 2 , Jean-Benoît Morin 2<br />
1 Département STAPS, Université <strong>de</strong> Saint-Étienne – Sveltus, Roche-la-Molière, France<br />
2 UR Physiologie <strong>et</strong> Physiopathologie <strong>de</strong> l’Exercice <strong>et</strong> Handicap (EA 3062), Université <strong>de</strong> Saint-Étienne, Mé<strong>de</strong>cine<br />
du sport <strong>et</strong> Myologie - CHU Bellevue, France<br />
INTRODUCTION<br />
Le principe <strong>de</strong>s exercices classiques <strong>de</strong> musculation<br />
est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mouvements contre une<br />
résistance, représentée par le simple poids du corps,<br />
une charge additionnelle (haltères, machines…) ou<br />
encore une résistance élastique. Certains auteurs<br />
tels que Myers <strong>et</strong> al. (2005) ou Illyes <strong>et</strong> Kiss (2005)<br />
se sont intéressés à ce <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> matériel en<br />
comparant la sollicitation <strong>musculaire</strong> qu’ils<br />
engendrent par rapport aux exercices <strong>de</strong> mobilisation<br />
<strong>de</strong> charges constantes. L’<strong>appareil</strong> étudié ici<br />
(Flexoring, Sveltus, Roche-la-Molière, France), peut<br />
être défini comme un Appareil Flexible Multiprises<br />
(AFM), <strong>et</strong> se positionne dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière<br />
catégorie.<br />
Le but <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> comparer l’utilisation <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong> AFM avec un exercice classique <strong>de</strong> mobilisation<br />
<strong>de</strong> charge : le développé couché (DC) par la<br />
technique <strong>de</strong> l’électromyographie (EMG) <strong>de</strong> surface,<br />
qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer l’activation <strong>musculaire</strong>.<br />
MATERIEL ET METHODES<br />
L’AFM possè<strong>de</strong> 4 prises (figure 1) <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong><br />
difficulté différents, pour lesquelles <strong>de</strong>s tests<br />
préalables <strong>de</strong> force <strong>de</strong> compression <strong>et</strong> <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
maximales ont été réalisés (Prise 1 : 13,7kg,<br />
270N/m ; Prise 2 : 10,4kg, 268N/m ; Prise 3 : 16,5kg,<br />
470N/m ; Prise 4 : 20,1kg, 395N/m)<br />
Fig.1 : suj<strong>et</strong> réalisant le mouvement étudié avec la<br />
prise 1 <strong>de</strong> l’AFM. Les 4 prises possibles sont<br />
représentées à droite<br />
13 hommes sains <strong>et</strong> actifs (âge : 24,6 ± 3,3 ans;<br />
taille 177 ± 7,0 cm ; poids : 76,4 ± 10,6 kg) ont été<br />
recrutés. Ils ont tous effectué une 1 ère séance qui a<br />
permis <strong>de</strong> déterminer la répétition maximale (RM) ou<br />
charge maximale qu’ils étaient capable <strong>de</strong> mobiliser<br />
sur une répétition au développé couché (100%RM<br />
DC : 68,1 ± 12,5kg).<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Une semaine plus tard, la 2 e séance correspondant<br />
aux mesures EMG était effectuée. Pour chaque suj<strong>et</strong>,<br />
la peau a été préparée (rasage, ponçage, n<strong>et</strong>toyage<br />
à l’alcool, séchage) en vue <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong>s<br />
électro<strong>de</strong>s. Sur les 3 muscles étudiés (grand<br />
pectoral, <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur <strong>et</strong> triceps brachial) 2<br />
électro<strong>de</strong>s Ag/AgCl ont été placées (coté droit) dans<br />
le sens <strong>de</strong>s fibres du muscle <strong>et</strong> une électro<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
référence a été posée au niveau <strong>de</strong> l’acromion.<br />
Les données EMG sont collectées après<br />
amplification (Eisa 16-4, Fribourg, Germany) grâce à<br />
une carte d’acquisition <strong>de</strong> type DAQCard-6062E<br />
(National Instruments, Austin, USA) gérée par le<br />
logiciel Imago développé sous Labview (National<br />
Instrument, Austin, USA). Le filtre choisi est un filtre à<br />
ban<strong>de</strong> passante 5-500Hz. La fréquence d’acquisition<br />
est <strong>de</strong> 1000 Hz <strong>et</strong> le gain total d’amplification <strong>de</strong><br />
2500.<br />
Lors <strong>de</strong> l’exercice étudié avec l’AFM, le suj<strong>et</strong> monte<br />
ses cou<strong>de</strong>s <strong>et</strong> ses avants bras légèrement en<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l’horizontale, l’angle <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s étant<br />
inférieur à 90° (figure 1). Il faut effectuer une<br />
compression maximale en s’arrêtant juste avant que<br />
les poignées <strong>de</strong> la prise utilisée ne se touchent en fin<br />
<strong>de</strong> mouvement.<br />
Pour le développé couché : la barre n’est pas guidée,<br />
la largeur <strong>de</strong> la prise correspond à 2 fois la largeur<br />
entre les 2 acromions du suj<strong>et</strong> (Lehmann, 2005), les<br />
cou<strong>de</strong>s sont placés sous la barre qui est posée sur<br />
<strong>de</strong>s supports au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la poitrine du suj<strong>et</strong> qui<br />
n’effectue ainsi qu’un mouvement concentrique. La<br />
barre est ensuite repositionnée sur les supports par<br />
<strong>de</strong>ux expérimentateurs.<br />
9 exercices ont été réalisés dans un ordre aléatoire:<br />
AFM pour chaque prise <strong>et</strong> DC avec différentes<br />
charges (20%RM, 40%RM, 60%RM, 80%RM <strong>et</strong><br />
100%RM).<br />
Le traitement <strong>de</strong>s données EMG a été effectué par la<br />
technique RMS (Root Mean Square) sur une fenêtre<br />
temporelle <strong>de</strong> 200 ms. La valeur maximale (EMGpic)<br />
<strong>de</strong> l’EMG a été ainsi obtenue.<br />
Pour chaque exercice <strong>et</strong> pour chaque muscle, les<br />
moyennes <strong>de</strong>s valeurs d’EMGpic ont été calculées.<br />
Ces moyennes ont ensuite été exprimées en fonction<br />
<strong>de</strong> celles mesurées lors du DC 100%RM. Ainsi pour<br />
un développé couché à 1RM (à 100% <strong>de</strong> charge)<br />
l’activation <strong>musculaire</strong> (valeur EMGpic) est <strong>de</strong> 100.<br />
Une <strong>analyse</strong> statistique (<strong>analyse</strong> <strong>de</strong> variance à 1<br />
facteur avec un test post-hoc <strong>de</strong> Scheffe) a été<br />
utilisée pour déterminer si la prise <strong>de</strong> l’AFM entraînait<br />
une différence significative (p ≤ 0,05) du niveau<br />
d’activation <strong>musculaire</strong> <strong>et</strong> ce pour chaque muscle.<br />
Par ailleurs, l’activation engendrée par l’utilisation <strong>de</strong><br />
l’AFM a été exprimée en fonction <strong>de</strong> celles observées<br />
lors <strong>de</strong>s DC.
RESULTATS<br />
La figure 2 représente, pour les 3 muscles étudiés,<br />
l’augmentation linéaire <strong>de</strong> l’activation <strong>musculaire</strong><br />
avec l’augmentation <strong>de</strong> la charge utilisée au DC (r 2 ><br />
0,976, p < 0,04%). Ainsi grâce aux équations <strong>de</strong><br />
régression linéaire tracées entre les charge<br />
mobilisées <strong>et</strong> l’activation qu’elles engendrent lors du<br />
DC, les « équivalents charge DC » correspondant à<br />
chaque prise <strong>de</strong> l’AFM peuvent être calculés à partir<br />
<strong>de</strong>s valeurs d’EMGpic (exprimée en % EMGpic DC<br />
100%RM).<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
100<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Charge (en %)<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
Charge (en %)<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Charge (en %)<br />
Fig. 2. Evolution <strong>de</strong> l’activation <strong>musculaire</strong> du grand<br />
pectoral (a), du <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur (b) <strong>et</strong> du triceps<br />
brachial (c) en fonction du % <strong>de</strong> charge utilisée au<br />
développé couché <strong>et</strong> position <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> l’AFM<br />
DISCUSSION<br />
Les pourcentages <strong>de</strong> charge pour les 4 prises <strong>de</strong><br />
l’AFM <strong>et</strong> pour chaque muscle (figure 2) donnent<br />
comme première information un ordre <strong>de</strong>s prises en<br />
ce qui concerne le niveau <strong>de</strong> difficulté. Ainsi pour les<br />
3 muscles étudiés, les prises 1 <strong>et</strong> 2 sont très<br />
proches, puis vient la prise 3 <strong>et</strong> enfin la prise 4 qui<br />
correspond au plus grand pourcentage <strong>de</strong> charge<br />
possible avec l’AFM. Une autre information est que<br />
pour l’exercice étudié, les muscles principaux<br />
intervenant dans le mouvement sont le grand<br />
pectoral puis le <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur. Le triceps brachial<br />
ne joue qu’un rôle secondaire (les prises 1 <strong>et</strong> 2 ne<br />
perm<strong>et</strong>tent d’ailleurs pas <strong>de</strong> le faire s’activer <strong>de</strong> façon<br />
significative).<br />
L’<strong>analyse</strong> statistique <strong>de</strong> la variance a montré que<br />
pour le grand pectoral l’activation <strong>musculaire</strong> est<br />
significativement différente entre les prises 1 <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong><br />
entre la prise 2 <strong>et</strong> les prises 3 <strong>et</strong> 4. Pour le <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong><br />
antérieur il y a une différence significative entre la<br />
prise 1 <strong>et</strong> les prises 3 <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> entre la prise 2 <strong>et</strong> les<br />
prises 3 <strong>et</strong> 4. Enfin pour le triceps brachial l’activation<br />
est significativement différente entre les prises 1 <strong>et</strong> 4<br />
<strong>et</strong> les prises 2 <strong>et</strong> 4.<br />
Grâce à ses différentes prises, l’AFM perm<strong>et</strong> par<br />
conséquent un travail du grand pectoral <strong>et</strong> du<br />
<strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur à différentes intensités pour<br />
l’exercice étudié correspondant à <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> DC<br />
allant <strong>de</strong> 20 % à plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> 1 RM. Ces résultats<br />
peuvent être mis en relation avec ceux <strong>de</strong> Cogley <strong>et</strong><br />
al. (2005) qui ont étudié l’influence <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s<br />
mains sur l’activation <strong>musculaire</strong> lors d’exercices <strong>de</strong><br />
pompes ou encore avec ceux <strong>de</strong> Lehmann (2005) qui<br />
lui s’est intéressé à l’influence <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s<br />
mains au développé couché. Il apparaît ainsi que<br />
l’AFM se comporte comme les autres <strong>appareil</strong>s <strong>de</strong><br />
musculation : suivant la position adoptée le travail<br />
<strong>musculaire</strong> obtenu sera différent.<br />
Concernant l’aspect musculation, lors du travail <strong>de</strong>s<br />
pectoraux, l’AFM apparaît comme un bon <strong>appareil</strong><br />
perm<strong>et</strong>tant un échauffement (avec les prises 1 <strong>et</strong> 2)<br />
puis un travail <strong>de</strong> renforcement (avec les prises 3 <strong>et</strong><br />
4) en effectuant plusieurs séries <strong>de</strong> plusieurs<br />
répétitions. En eff<strong>et</strong> l’activation maximale qu’il<br />
engendre atteint selon les muscles étudiés 28 à 52 %<br />
<strong>de</strong> celle rencontrée lors d’une répétition maximale en<br />
développé couché.<br />
RÉFÉRENCES<br />
Cogley RM, Archambault TA, Fibeger JF, Koverman<br />
MM, Youdas JW <strong>et</strong> Hollman JH (2005). Comparison of<br />
muscle activation using various hand positions during<br />
the push-up exercise. Journal of Strength and<br />
Conditioning Research, 19(3), 628–633.<br />
Illyes A <strong>et</strong> Kiss RM (2005). Shoul<strong>de</strong>r muscle activity<br />
during pushing, pulling, elevation and overhead throw.<br />
Journal of Electromyography and Kinesiology 15: 282–<br />
289<br />
Lehman GJ (2005). The influence of grip width and<br />
forearm pronation/supination on upper-body myoelectric<br />
activity during the flat bench press. Journal of Strength<br />
and Conditioning Research, 19(3), 587–591.<br />
Myers JB, Pasquale MR, Laudner KG, Sell TC,<br />
Bradley JP <strong>et</strong> Lephart SM (2005). On-the-Field<br />
Resistance-Tubing Exercises for Throwers: An<br />
Electromyographic Analysis. Journal of Athl<strong>et</strong>ic Training;<br />
40(1):15–22.
APPAREIL FLEXIBLE MULTIPRISES : ANALYSE DE L’ACTIVATION<br />
MUSCULAIRE ET COMPARAISON AVEC LE DEVELOPPE COUCHE<br />
Pierre Giorgio 1 , Pierre Samozino 2 , Jean-Benoît Morin 2<br />
1 Département STAPS, Université <strong>de</strong> Saint-Étienne – Sveltus, Roche-la-Molière, France<br />
2 UR Physiologie <strong>et</strong> Physiopathologie <strong>de</strong> l’Exercice <strong>et</strong> Handicap (EA 3062), Université <strong>de</strong> Saint-Étienne, Mé<strong>de</strong>cine<br />
du sport <strong>et</strong> Myologie - CHU Bellevue, France<br />
INTRODUCTION<br />
Le principe <strong>de</strong>s exercices classiques <strong>de</strong> musculation<br />
est <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mouvements contre une<br />
résistance, représentée par le simple poids du corps,<br />
une charge additionnelle (haltères, machines…) ou<br />
encore une résistance élastique. Certains auteurs<br />
tels que Myers <strong>et</strong> al. (2005) ou Illyes <strong>et</strong> Kiss (2005)<br />
se sont intéressés à ce <strong>de</strong>rnier type <strong>de</strong> matériel en<br />
comparant la sollicitation <strong>musculaire</strong> qu’ils<br />
engendrent par rapport aux exercices <strong>de</strong> mobilisation<br />
<strong>de</strong> charges constantes. L’<strong>appareil</strong> étudié ici<br />
(Flexoring, Sveltus, Roche-la-Molière, France), peut<br />
être défini comme un Appareil Flexible Multiprises<br />
(AFM), <strong>et</strong> se positionne dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière<br />
catégorie.<br />
Le but <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> comparer l’utilisation <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong> AFM avec un exercice classique <strong>de</strong> mobilisation<br />
<strong>de</strong> charge : le développé couché (DC) par la<br />
technique <strong>de</strong> l’électromyographie (EMG) <strong>de</strong> surface,<br />
qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer l’activation <strong>musculaire</strong>.<br />
MATERIEL ET METHODES<br />
L’AFM possè<strong>de</strong> 4 prises (figure 1) <strong>de</strong> niveaux <strong>de</strong><br />
difficulté différents, pour lesquelles <strong>de</strong>s tests<br />
préalables <strong>de</strong> force <strong>de</strong> compression <strong>et</strong> <strong>de</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />
maximales ont été réalisés (Prise 1 : 13,7kg,<br />
270N/m ; Prise 2 : 10,4kg, 268N/m ; Prise 3 : 16,5kg,<br />
470N/m ; Prise 4 : 20,1kg, 395N/m)<br />
Fig.1 : suj<strong>et</strong> réalisant le mouvement étudié avec la<br />
prise 1 <strong>de</strong> l’AFM. Les 4 prises possibles sont<br />
représentées à droite<br />
13 hommes sains <strong>et</strong> actifs (âge : 24,6 ± 3,3 ans;<br />
taille 177 ± 7,0 cm ; poids : 76,4 ± 10,6 kg) ont été<br />
recrutés. Ils ont tous effectué une 1 ère séance qui a<br />
permis <strong>de</strong> déterminer la répétition maximale (RM) ou<br />
charge maximale qu’ils étaient capable <strong>de</strong> mobiliser<br />
sur une répétition au développé couché (100%RM<br />
DC : 68,1 ± 12,5kg).<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Une semaine plus tard, la 2 e séance correspondant<br />
aux mesures EMG était effectuée. Pour chaque suj<strong>et</strong>,<br />
la peau a été préparée (rasage, ponçage, n<strong>et</strong>toyage<br />
à l’alcool, séchage) en vue <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong>s<br />
électro<strong>de</strong>s. Sur les 3 muscles étudiés (grand<br />
pectoral, <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur <strong>et</strong> triceps brachial) 2<br />
électro<strong>de</strong>s Ag/AgCl ont été placées (coté droit) dans<br />
le sens <strong>de</strong>s fibres du muscle <strong>et</strong> une électro<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
référence a été posée au niveau <strong>de</strong> l’acromion.<br />
Les données EMG sont collectées après<br />
amplification (Eisa 16-4, Fribourg, Germany) grâce à<br />
une carte d’acquisition <strong>de</strong> type DAQCard-6062E<br />
(National Instruments, Austin, USA) gérée par le<br />
logiciel Imago développé sous Labview (National<br />
Instrument, Austin, USA). Le filtre choisi est un filtre à<br />
ban<strong>de</strong> passante 5-500Hz. La fréquence d’acquisition<br />
est <strong>de</strong> 1000 Hz <strong>et</strong> le gain total d’amplification <strong>de</strong><br />
2500.<br />
Lors <strong>de</strong> l’exercice étudié avec l’AFM, le suj<strong>et</strong> monte<br />
ses cou<strong>de</strong>s <strong>et</strong> ses avants bras légèrement en<br />
<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l’horizontale, l’angle <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s étant<br />
inférieur à 90° (figure 1). Il faut effectuer une<br />
compression maximale en s’arrêtant juste avant que<br />
les poignées <strong>de</strong> la prise utilisée ne se touchent en fin<br />
<strong>de</strong> mouvement.<br />
Pour le développé couché : la barre n’est pas guidée,<br />
la largeur <strong>de</strong> la prise correspond à 2 fois la largeur<br />
entre les 2 acromions du suj<strong>et</strong> (Lehmann, 2005), les<br />
cou<strong>de</strong>s sont placés sous la barre qui est posée sur<br />
<strong>de</strong>s supports au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la poitrine du suj<strong>et</strong> qui<br />
n’effectue ainsi qu’un mouvement concentrique. La<br />
barre est ensuite repositionnée sur les supports par<br />
<strong>de</strong>ux expérimentateurs.<br />
9 exercices ont été réalisés dans un ordre aléatoire:<br />
AFM pour chaque prise <strong>et</strong> DC avec différentes<br />
charges (20%RM, 40%RM, 60%RM, 80%RM <strong>et</strong><br />
100%RM).<br />
Le traitement <strong>de</strong>s données EMG a été effectué par la<br />
technique RMS (Root Mean Square) sur une fenêtre<br />
temporelle <strong>de</strong> 200 ms. La valeur maximale (EMGpic)<br />
<strong>de</strong> l’EMG a été ainsi obtenue.<br />
Pour chaque exercice <strong>et</strong> pour chaque muscle, les<br />
moyennes <strong>de</strong>s valeurs d’EMGpic ont été calculées.<br />
Ces moyennes ont ensuite été exprimées en fonction<br />
<strong>de</strong> celles mesurées lors du DC 100%RM. Ainsi pour<br />
un développé couché à 1RM (à 100% <strong>de</strong> charge)<br />
l’activation <strong>musculaire</strong> (valeur EMGpic) est <strong>de</strong> 100.<br />
Une <strong>analyse</strong> statistique (<strong>analyse</strong> <strong>de</strong> variance à 1<br />
facteur avec un test post-hoc <strong>de</strong> Scheffe) a été<br />
utilisée pour déterminer si la prise <strong>de</strong> l’AFM entraînait<br />
une différence significative (p ≤ 0,05) du niveau<br />
d’activation <strong>musculaire</strong> <strong>et</strong> ce pour chaque muscle.<br />
Par ailleurs, l’activation engendrée par l’utilisation <strong>de</strong><br />
l’AFM a été exprimée en fonction <strong>de</strong> celles observées<br />
lors <strong>de</strong>s DC.
RESULTATS<br />
La figure 2 représente, pour les 3 muscles étudiés,<br />
l’augmentation linéaire <strong>de</strong> l’activation <strong>musculaire</strong><br />
avec l’augmentation <strong>de</strong> la charge utilisée au DC (r 2 ><br />
0,976, p < 0,04%). Ainsi grâce aux équations <strong>de</strong><br />
régression linéaire tracées entre les charge<br />
mobilisées <strong>et</strong> l’activation qu’elles engendrent lors du<br />
DC, les « équivalents charge DC » correspondant à<br />
chaque prise <strong>de</strong> l’AFM peuvent être calculés à partir<br />
<strong>de</strong>s valeurs d’EMGpic (exprimée en % EMGpic DC<br />
100%RM).<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
100<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Charge (en %)<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
100<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Activation <strong>musculaire</strong><br />
(%EMGpic 100%RM)<br />
Charge (en %)<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Charge (en %)<br />
Fig. 2. Evolution <strong>de</strong> l’activation <strong>musculaire</strong> du grand<br />
pectoral (a), du <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur (b) <strong>et</strong> du triceps<br />
brachial (c) en fonction du % <strong>de</strong> charge utilisée au<br />
développé couché <strong>et</strong> position <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> l’AFM<br />
DISCUSSION<br />
Les pourcentages <strong>de</strong> charge pour les 4 prises <strong>de</strong><br />
l’AFM <strong>et</strong> pour chaque muscle (figure 2) donnent<br />
comme première information un ordre <strong>de</strong>s prises en<br />
ce qui concerne le niveau <strong>de</strong> difficulté. Ainsi pour les<br />
3 muscles étudiés, les prises 1 <strong>et</strong> 2 sont très<br />
proches, puis vient la prise 3 <strong>et</strong> enfin la prise 4 qui<br />
correspond au plus grand pourcentage <strong>de</strong> charge<br />
possible avec l’AFM. Une autre information est que<br />
pour l’exercice étudié, les muscles principaux<br />
intervenant dans le mouvement sont le grand<br />
pectoral puis le <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur. Le triceps brachial<br />
ne joue qu’un rôle secondaire (les prises 1 <strong>et</strong> 2 ne<br />
perm<strong>et</strong>tent d’ailleurs pas <strong>de</strong> le faire s’activer <strong>de</strong> façon<br />
significative).<br />
L’<strong>analyse</strong> statistique <strong>de</strong> la variance a montré que<br />
pour le grand pectoral l’activation <strong>musculaire</strong> est<br />
significativement différente entre les prises 1 <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong><br />
entre la prise 2 <strong>et</strong> les prises 3 <strong>et</strong> 4. Pour le <strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong><br />
antérieur il y a une différence significative entre la<br />
prise 1 <strong>et</strong> les prises 3 <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> entre la prise 2 <strong>et</strong> les<br />
prises 3 <strong>et</strong> 4. Enfin pour le triceps brachial l’activation<br />
est significativement différente entre les prises 1 <strong>et</strong> 4<br />
<strong>et</strong> les prises 2 <strong>et</strong> 4.<br />
Grâce à ses différentes prises, l’AFM perm<strong>et</strong> par<br />
conséquent un travail du grand pectoral <strong>et</strong> du<br />
<strong>de</strong>ltoï<strong>de</strong> antérieur à différentes intensités pour<br />
l’exercice étudié correspondant à <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> DC<br />
allant <strong>de</strong> 20 % à plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> 1 RM. Ces résultats<br />
peuvent être mis en relation avec ceux <strong>de</strong> Cogley <strong>et</strong><br />
al. (2005) qui ont étudié l’influence <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s<br />
mains sur l’activation <strong>musculaire</strong> lors d’exercices <strong>de</strong><br />
pompes ou encore avec ceux <strong>de</strong> Lehmann (2005) qui<br />
lui s’est intéressé à l’influence <strong>de</strong> la position <strong>de</strong>s<br />
mains au développé couché. Il apparaît ainsi que<br />
l’AFM se comporte comme les autres <strong>appareil</strong>s <strong>de</strong><br />
musculation : suivant la position adoptée le travail<br />
<strong>musculaire</strong> obtenu sera différent.<br />
Concernant l’aspect musculation, lors du travail <strong>de</strong>s<br />
pectoraux, l’AFM apparaît comme un bon <strong>appareil</strong><br />
perm<strong>et</strong>tant un échauffement (avec les prises 1 <strong>et</strong> 2)<br />
puis un travail <strong>de</strong> renforcement (avec les prises 3 <strong>et</strong><br />
4) en effectuant plusieurs séries <strong>de</strong> plusieurs<br />
répétitions. En eff<strong>et</strong> l’activation maximale qu’il<br />
engendre atteint selon les muscles étudiés 28 à 52 %<br />
<strong>de</strong> celle rencontrée lors d’une répétition maximale en<br />
développé couché.<br />
RÉFÉRENCES<br />
Cogley RM, Archambault TA, Fibeger JF, Koverman<br />
MM, Youdas JW <strong>et</strong> Hollman JH (2005). Comparison of<br />
muscle activation using various hand positions during<br />
the push-up exercise. Journal of Strength and<br />
Conditioning Research, 19(3), 628–633.<br />
Illyes A <strong>et</strong> Kiss RM (2005). Shoul<strong>de</strong>r muscle activity<br />
during pushing, pulling, elevation and overhead throw.<br />
Journal of Electromyography and Kinesiology 15: 282–<br />
289<br />
Lehman GJ (2005). The influence of grip width and<br />
forearm pronation/supination on upper-body myoelectric<br />
activity during the flat bench press. Journal of Strength<br />
and Conditioning Research, 19(3), 587–591.<br />
Myers JB, Pasquale MR, Laudner KG, Sell TC,<br />
Bradley JP <strong>et</strong> Lephart SM (2005). On-the-Field<br />
Resistance-Tubing Exercises for Throwers: An<br />
Electromyographic Analysis. Journal of Athl<strong>et</strong>ic Training;<br />
40(1):15–22.