N°18 Décembre 2007 - Janvier 2008 - Office International de l'Eau
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Étu<strong>de</strong>s - synthèses - essais<br />
AGENCE DE L EAU<br />
ARTOIS . PICARDIE<br />
Artois-Picardie<br />
Analyse comparée<br />
du prix <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> l’eau<br />
A l’échelle <strong>de</strong> la France entière, <strong>de</strong>s augmentations<br />
sensibles du prix <strong>de</strong> l’eau ont eu lieu<br />
<strong>de</strong>puis les années 1990. Entre 1990 et 1994,<br />
le prix <strong>de</strong> l'eau a très fortement augmenté.<br />
La progression annuelle la plus forte a été<br />
celle <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong> l’assainissement, qui a atteint<br />
10 %. Les prix <strong>de</strong> l’alimentation en eau<br />
potable se sont accrus <strong>de</strong> 5 % par an sur la<br />
pério<strong>de</strong><br />
Une étu<strong>de</strong>, commandée par l’Agence <strong>de</strong><br />
l’Eau Artois-Picardie à l’<strong>Office</strong> <strong>International</strong><br />
<strong>de</strong> l’Eau, visait à comparer le prix <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> l’eau à l’échelle du Bassin Artois-<br />
Picardie avec ceux <strong>de</strong> la France et <strong>de</strong> quelques<br />
gran<strong>de</strong>s villes d’Europe et à en tirer <strong>de</strong>s enseignements.<br />
Point sur le prix et la facture d’eau<br />
A l’échelle du Bassin Artois-Picardie, le prix<br />
moyen <strong>de</strong> l’eau s’élevait à 3,46 Euros/m 3 en<br />
2006. La facture moyenne d’un foyer, pour<br />
une consommation annuelle <strong>de</strong> 120 m 3 , est<br />
donc d’environ 415 Euros.<br />
En 2005, la part moyenne <strong>de</strong> la facture d’eau<br />
dans le revenu disponible <strong>de</strong>s ménages a atteint<br />
près <strong>de</strong> 1,6 % contre 1,12 % à l’échelle<br />
<strong>de</strong> la France entière.<br />
Comparaison avec le prix moyen au<br />
m 3 au niveau national et européen<br />
La comparaison avec la moyenne française<br />
révèle un écart important, puisque le prix<br />
moyen <strong>de</strong> l’eau à l’échelle nationale était <strong>de</strong><br />
2,77 Euros en 2005, contre 3,39 Euros/m 3 en<br />
moyenne sur le Bassin Artois-Picardie.<br />
En comparaison avec le prix <strong>de</strong> l’eau en<br />
Europe, pour <strong>de</strong>s villes voisines du Bassin<br />
Artois-Picardie, il apparaît qu’à Bruxelles,<br />
Anvers, Gand et Liège, le prix <strong>de</strong> l’eau y est inférieur<br />
à celui d’Artois-Picardie <strong>de</strong> 11 à 40 %.<br />
Les prix en 2006 à Amsterdam, Rotterdam et<br />
à Mid<strong>de</strong>lburg se rapprochent <strong>de</strong> ceux<br />
d’Artois-Picardie.<br />
✔<br />
Neutralisation <strong>de</strong>s eaux distribuées<br />
Quelles solutions pour remplacer le maërl ?<br />
Le maërl est un dépôt calcaire issu d’une algue<br />
marine, le lithothamne, qui a la propriété <strong>de</strong><br />
cristalliser les éléments minéraux <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong><br />
mer ; il est donc très riche en calcium et en magnésium.<br />
A l’origine, ce produit était utilisé<br />
comme amen<strong>de</strong>ment agricole, puis il a été utilisé<br />
en traitement <strong>de</strong> l'eau potable, pour la reminéralisation<br />
et la correction du pH.<br />
C’est en Bretagne que l’on rencontre les principaux<br />
gisements <strong>de</strong> maërl français, avec le<br />
banc <strong>de</strong>s Glénan (Finistère) dont la bonne<br />
qualité fait qu’il est utilisé par <strong>de</strong> nombreuses<br />
unités <strong>de</strong> production d’eau.<br />
D’abord artisanale, son exploitation s’est, au<br />
cours <strong>de</strong>s trente <strong>de</strong>rnières années, industrialisée<br />
avec une extraction par <strong>de</strong>s dragues, menaçant<br />
ainsi la remarquable biodiversité présente<br />
dans les bancs <strong>de</strong> maërl et provoquant<br />
<strong>de</strong>s conflits d’intérêt, notamment entre pécheurs<br />
et extracteurs.<br />
Dans le but <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> l’exploitation<br />
<strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> maërl, le Ministère <strong>de</strong><br />
l’Economie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l’Industrie<br />
a souhaité avoir un bilan <strong>de</strong>s connaissances<br />
actuelles sur les gisements <strong>de</strong> maërl et ses<br />
différents usages. Un consortium, mené par<br />
CREOCEAN et composé du laboratoire <strong>de</strong>s<br />
Sciences <strong>de</strong> l’Environnement Marin <strong>de</strong> l’Université<br />
<strong>de</strong> Bretagne Occi<strong>de</strong>ntale, du bureau<br />
d’étu<strong>de</strong>s SCE et <strong>de</strong> l’<strong>Office</strong> <strong>International</strong><br />
<strong>de</strong> l’Eau a été chargé <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>.<br />
L’OIEau a enquêté sur la situation actuelle<br />
<strong>de</strong> l’utilisation du maërl en potabilisation.<br />
Ce produit offre une extrême facilité<br />
<strong>de</strong> mise en œuvre : une simple filtration sur ce<br />
matériau calcaire suffit à ramener l’eau à un pH<br />
en accord avec les contraintes règlementaires ;<br />
<strong>de</strong> plus, une alimentation gravitaire du filtre se<br />
passe d’électricité et une livraison en sac par<br />
tracteur permet d’approvisionner <strong>de</strong>s forages<br />
en zone forestière non <strong>de</strong>sservie par une route.<br />
Par conséquent, ce sont principalement <strong>de</strong> petites<br />
unités <strong>de</strong> potabilisation, <strong>de</strong>sservant <strong>de</strong><br />
petites collectivités, qui l’utilisent.<br />
Une secon<strong>de</strong> étape a consisté en l’i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> substitution dans<br />
le cas d’un arrêt <strong>de</strong> l’extraction du maërl.<br />
Il apparaît que peu <strong>de</strong> produits présentent <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques, tant techniques (physiques,<br />
chimiques) qu’économiques, leur permettant<br />
<strong>de</strong> se substituer directement au lithothamne<br />
comme matériau filtrant. Le choix d’une alternative<br />
à la filière maërl va reposer sur une analyse<br />
au cas par cas <strong>de</strong>s conditions locales <strong>de</strong> la<br />
station <strong>de</strong> production d'eau, et la solution<br />
adoptée résultera d’une combinaison complexe<br />
<strong>de</strong> facteurs prenant en compte la qualité<br />
<strong>de</strong> l’eau brute, le débit <strong>de</strong> production souhaité,<br />
la réactivité et le coût du réactif choisi, le<br />
(ou les) traitement(s) complémentaire(s) nécessaire(s),<br />
les infrastructures présentes ou à<br />
créer, etc.<br />
Comité National <strong>de</strong> l’Eau<br />
I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s "alter ego" du CNE français<br />
à travers le mon<strong>de</strong><br />
Le Comité National <strong>de</strong> l’Eau français Sur 43 pays examinés, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’OIEau<br />
(CNE) présente <strong>de</strong>ux caractéristiques fondamentales<br />
: d’une part, il émet <strong>de</strong>s avis facultames<br />
comparables au CNE et que dans 8 pays,<br />
montre qu’environ un tiers dispose d’organistifs<br />
sur les questions d'intêret national ; d’autre ces Organismes ont été créés postérieurement<br />
part, sa composition est représentative <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s parties prenantes à la gestion <strong>de</strong> est donc un phénomène relativement récent,<br />
à 1999. La multiplication <strong>de</strong> tels Organismes<br />
l’eau.<br />
qui correspond à la diffusion d’exigences <strong>de</strong><br />
Sur la base <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux critères, l’étu<strong>de</strong> commandée<br />
par le Ministère <strong>de</strong> l’Ecologie et du blic dans les processus décisionnels.<br />
transparence et <strong>de</strong> participation du pu-<br />
Développement Durable s’est attachée à retrouver<br />
les "alter ego" du CNE dans l’ensem-<br />
travers le mon<strong>de</strong> permettra sans nul doute <strong>de</strong><br />
L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces instances participatives à<br />
ble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union Européenne et dans renforcer le dialogue international entre<br />
une sélection <strong>de</strong> pays à travers le mon<strong>de</strong>. "Organismes-frères".<br />
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8 Les nouvelles N° 18 - décembre <strong>2007</strong>