Wallonie Espace Infos n° 49 mars - Euro Space Center
Wallonie Espace Infos n° 49 mars - Euro Space Center
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WALLONIE ESPACE INFOS<br />
<strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Coordonnées du Cluster <strong>Wallonie</strong> <strong>Espace</strong>/Pôle Skywin <strong>Wallonie</strong>:<br />
Michel Stassart,<br />
c/o WSL, Liege Science Park,<br />
Rue des Chasseurs Ardennais, 4301 Angleur-Liège.<br />
Tel. 32 (0)4 3729329<br />
e-mail: michel.stassart@teledisnet.be<br />
Le présent bulletin d’infos restera disponible en format pdf sur le nouveau site de<br />
<strong>Wallonie</strong> <strong>Espace</strong> et sur le portal de l’<strong>Euro</strong> <strong>Space</strong> <strong>Center</strong>/Belgium. Il devrait par<br />
ailleurs avoir sa place sur le site du pôle régional de compétences Skywin<br />
<strong>Wallonie</strong> (http://www.skywin.be).<br />
Retenez dans votre agenda les <strong>Wallonie</strong> <strong>Space</strong> Days,<br />
(3ème édition) les 11-12-13 octobre 2010,<br />
Palais des Beaux-Arts de Charleroi,<br />
sur le thème « Les lanceurs, de la modélisation aux opérations »<br />
http://www.wallonie-espace.be<br />
============================================================<br />
SOMMAIRE :<br />
Thèmes : articles Mentions <strong>Wallonie</strong> <strong>Espace</strong> Page<br />
Actualités : L’<strong>Euro</strong>pe spatiale au cœur de la présidence belge de l’Union – VitroCiset Belgium, SES<br />
Spatial belge avec de nouvelles têtes et d’autres infrastructures – QinetiQ Astra Techcom/Redu <strong>Space</strong><br />
space – Spécial SES 25 ans – Luxembourg, centre mondial du « business Services<br />
satcoms » - Station ESA de Redu avec Redu <strong>Space</strong> Services – Visite à Redu<br />
du Ministre luxembourgeois F. Biltgen<br />
2<br />
0. Parfums de scandale : Maîtrise d’œuvre contestée pour Meteosat<br />
Troisième Génération – Orbite cimetière pour 2 satellites à cause de la<br />
faillite de leur opérateur – Satellites pour les services mobiles en bande S<br />
12<br />
1. Politique spatiale/EU + ESA: Débats politiques sur l’avenir du spatial<br />
américain (discours en Floride du Président Obama) – Commentaires du<br />
spécialiste Jacques Villain (La Lune est morte, vive Mars !) – Naissance de<br />
l’UK <strong>Space</strong> Agency – Nostalgie spatiale en Afrique du Sud<br />
14<br />
2. Accès à l'espace/Arianespace : Surcapacité contestée des offres de<br />
lancements – Manque de ponctualité chez Arianespace – Offre Proton pour<br />
« sauver » Galileo – Rockot à la rescousse de Vega – Concurrence<br />
américaine des lanceurs Athena<br />
20<br />
3. Télédétection/GMES : Forcing d’Iridium NEXT pour accueillir des 23
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charges additionnelles - Alliance Inde-Brésil-Afrique du Sud pour deux<br />
microsatellites - Satellite « made in Russia » pour GeoEye ?<br />
4. Télécommunications/télévision : Compte-rendu sur Satellite 2010, le<br />
pouls du business spatial (services en bande Ka) – Thales Alenia <strong>Space</strong>,<br />
leader industriel pour les constellations de satellites – Astrium Services,<br />
référence pour des modèles PPP – Vive la TV3D ! – Exposition Satellite<br />
2010 – Partenariat d’Eutelsat avec ABS pour l’Asie-Pacifique – Alliance<br />
Türksat-Intelsat – Etude Sea&<strong>Space</strong> pour les réseaux VSAT<br />
5. Navigation/Galileo : GNSS-Quo Vadis, le compte-rendu du Munich<br />
Satellite Navigation Summit – Contrat pour VitroCiset Belgium à Redu<br />
6. Sécurité/Défense : Trois comsats militaires à l’horizon 2013 – Projet<br />
Normilsatcom<br />
7. Science/Cosmic Vision : Rhea Systems à <strong>Space</strong>Ops 2010 – SOLSPEC,<br />
présence IASB à bord de l’ISS – B.USOC, interface entre chercheurs et<br />
instruments dans l’espace<br />
8. Exploration/Aurora : Charlie Bolden face aux critiques sur le Plan Spatial<br />
du Président Obama – Retour à Woomera de la capsule Hayabusa avec des<br />
échantillons d’astéroide ?<br />
9. Vols habités/International <strong>Space</strong> Station : Conclusions de Frank De<br />
Winne sur son vol de longue durée (extrait de livre)<br />
10. Tourisme spatial : Le 1 er vol du WK2-SS2 – Partenariat <strong>Space</strong><br />
Adventures & Armadillo Aerospace<br />
11. Petits satellites/Technologie/Incubation : Les 10 ans de Wallonia <strong>Space</strong><br />
Logistics (interview d’Agnès Flémal) – Naissance des « incubateurs »<br />
chinois et indien<br />
12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Partenariat<br />
SES-Université du Luxembourg<br />
13. <strong>Wallonie</strong>-Bruxelles dans l'espace : <strong>Space</strong> Days 2010, sur le thème<br />
« Lanceurs : de la modélisation aux opérations », avec Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
ETCA et avec Samtech, champion de la modélisation virtuelle en <strong>Euro</strong>pe<br />
(interview d’Eric Carnoy) – Missions spatiales avec du « made in <strong>Wallonie</strong>-<br />
Bruxelles »<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA,<br />
SES Astra Techcom<br />
25<br />
VitroCiset Belgium, WSL 33<br />
36<br />
Rhea systems, <strong>Space</strong>bel 37<br />
40<br />
42<br />
43<br />
WSL, ULg, CSL 44<br />
Samtech, ULg, Thales Alenia<br />
<strong>Space</strong> ETCA, SABCA,<br />
Techspace Aero, <strong>Space</strong>bel<br />
14. Calendrier 2009-2010 d’événements spatiaux pour la Belgique 54<br />
Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’<strong>Euro</strong>pe dans<br />
l’espace (2009-2013) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie<br />
spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de<br />
télécommunications et de télévision<br />
59<br />
Articles et livres concernant l’actualité spatiale en <strong>Euro</strong>pe 64<br />
L’<strong>Euro</strong>pe spatiale au cœur de la présidence belge de l’Union<br />
Du 1 er juillet au 31 décembre 2010, la Belgique présidera le Conseil de l’Union<br />
<strong>Euro</strong>péenne. Evénement d’autant plus symboliquement significatif que le Président de<br />
l’Union est un Belge, Herman Van Rompuy, auprès duquel (s’)est détaché Michel<br />
Praet pour les activités culturelles en <strong>Euro</strong>pe (la sérénissime Cité des Doges ne peut<br />
que se réjouir de cette promotion !). Le spatial européen, sous l’impulsion de la<br />
Ministre Sabine Laruelle, de Belspo et d’Eric Beka, le Haut Représentant belge pour la<br />
2<br />
48<br />
<strong>49</strong>
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Politique Spatiale, sera particulièrement mis à l’honneur avec trois grands événements,<br />
organisés à Bruxelles, sous la présidence belge.<br />
• 16 septembre : Conférence « L’espace pour le citoyen africain », aux Palais<br />
des Beaux-Arts (en face de la Galerie Ravenstein)<br />
L’objectif est de montrer comment l’utilisation des systèmes spatiaux, comme outil<br />
transversal, constitue une plus-value pour favoriser et améliorer sur le continent<br />
africain les politiques de développement socio-économique, de protection de<br />
l’environnement, de communications et d’information, de gestion des ressources<br />
naturelles, de santé et d’éducation… Quelque 300 représentants des instances<br />
européennes, de l’Union Africaine, des acteurs institutionnels et industriels en matière<br />
d’applications spatiales sont attendus. La veille de la conférence, l’ESPI (<strong>Euro</strong>pean<br />
<strong>Space</strong> Policy Institute) présentera un rapport sur les potentialités actuelles et à venir du<br />
spatial européen pour les besoins des Africains. La Commission, l’ESA, Eumetsat, des<br />
agences spatiales nationales, des entités industrieles, des fournisseurs de données, sont<br />
invitées à animer cette journée qui doit contribuer aux travaux du Sommet Union<br />
européenne-Afrique qui devrait se tenir les 29-30 novembre à Tripoli (Libye).<br />
• 21 octobre : 2 ème Conférence ministérielle sur l’Exploration spatiale<br />
Cette conférence destinée à prolonger celle qui s’est tenue Prague en octobre 2009 doit<br />
définir une vision européenne et un plan stratégique – la feuille de route de l’Union –<br />
en matière d’exploration spatiale dans le cadre d’un partenariat international<br />
(principalement le couple EU + USA). Il n’est plus seulement question de vols<br />
humains mais également (et surtout) de missions avec des robots. Cette vision et ce<br />
plan doivent tenir compte de la nouvelle donne, voulue par le Président Obama, pour<br />
la stratégie de la NASA pendant la décennie à venir. On espère avoir élaboré pour<br />
cette conférence un programme technologique européen qui prépare l’engagement de<br />
l’<strong>Euro</strong>pe dans des initiatives ambitieuses pour explorer le système solaire.<br />
• 26 novembre : 7 ème Conseil <strong>Espace</strong> (<strong>Space</strong> Council), en même temps que le<br />
Conseil Compétitivité de l’Union<br />
Ce Conseil au niveau ministériel des Etats membres de l’Union et de l’ESA va faire le<br />
point sur les actions européennes dans le domaine spatial : en matière d’exploration, au<br />
service du citoyen africain, pour la sécurité et la défense, préparation de la composante<br />
spatiale GMES pour l’après 2014, perspectives financières de l’Union pour l’espace<br />
(2014-2020), notamment pour le développement durable des systèmes Galileo et<br />
GMES. Il doit initier la réflexion sur la gouvernance des activités spatiales<br />
européennes, de manière à mieux coller avec l’article 189 du Traité de Lisbonne.<br />
Spatial belge : de nouvelles têtes, d’autres infrastructures<br />
A l’heure où la présidence belge de l’Union européenne veut faire la part belle au rôle<br />
et au développement du spatial en <strong>Euro</strong>pe, la Belgique de l’espace vient de connaître<br />
3
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
quelques changements. Depuis le 1 er avril, son centre de contrôle au sein de Belspo et<br />
avec le HRPS (Haute Représentation de la Politique Spatiale) se trouve dans le<br />
magnifique immeuble « Platinum », pratiquement flambant neuf, au 231, avenue<br />
Louise. Et le même jour, le nom de Verhaert <strong>Space</strong> était remplacé par celui de QinetiQ<br />
<strong>Space</strong>. A noter que, ce 1 er avril, le Royaume-Uni mettait en oeuvre son agence spatiale,<br />
la UK <strong>Space</strong> Agency.<br />
Agnès Grandjean : la relève de Monique Wagner<br />
pour diriger le Service Belspo ‘<strong>Space</strong> Policy’<br />
Sur recommandation de Philippe Mettens, président de Belspo, alias le SPP (Service<br />
Public de Programmation) de la Politique scientifique, c’est Agnès Grandjean qui a<br />
obtenu la délicate tâche d’assurer la succession à Monique Wagner .pour diriger le<br />
Service Recherche & Applications spatiales. Agnès Grandjean était en charge du<br />
délicat programme Galileo avant d’assurer la gestion du transport spatial, avec les<br />
programmes Ariane 5, Soyouz et Vega. Cette personnalité qui a beaucoup de caractère<br />
et a la qualité de décider fait preuve de beaucoup d’habileté, ne s’en laisse pas<br />
aisément conter. Elle se soucie de faire en sorte que le spatial belge ait une vision à<br />
long terme pour ses chercheurs et industriels. Une autre ex-dame du Service<br />
Recherche & Applications spatiales avait été sollicitée pour le délicat poste de<br />
Monique Wagner : Nathalie Dejace avait démontré connaissances et compétences dans<br />
la gestion du dossier des lanceurs spatiaux, mais elle a préféré renoncer à un retour<br />
chez Belspo.<br />
Jean-Max Pratx : le successeur de Jean Horanieh<br />
pour diriger Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA<br />
Depuis le 1 er <strong>mars</strong>, Jean-Max Pratx (53 ans) est nommé au poste d’Administrateur<br />
délégué et de Directeur général de Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA à Charleroi. Il succède<br />
à Jean Horanieh. Tout en souhaitant la bienvenue de Jean-Max Pratx aux commandes<br />
du <strong>n°</strong>1 du spatial belge, on ne peut pas s’empêcher de regretter le sens de la<br />
diplomatie, le souci de la relation humaine et l’efficacité du bon sens de son<br />
prédécesseur qui était le président de <strong>Wallonie</strong> <strong>Espace</strong>. Jean-Max Pratx était Directeur<br />
Electroniques embarquées chez Thales Alenia <strong>Space</strong> à Toulouse. Il connaît bien<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA, puisqu’il en fut le Directeur adjoint en 2003-2004.<br />
Cure de rajeunissement pour Belspo : siège et logo<br />
Belpo, le Service Public de Programmation de la Politique scientifique fédérale, a fêté<br />
ses 50 ans lors d’une séance académique au Sénat en novembre 2009. Pour son<br />
cinquantième anniversaire, il s’est donné un nouveau siège et a modernisé son logo.<br />
Depuis le 1 er avril, Belspo a quitté la vénérable rue de la Science pour s’implanter au<br />
milieu de l’avenue Louise. Il a pris ses pénates dans le prestigieux immeuble<br />
« Platinum », qui respecte les normes environnementales, et ce, pour un coût de<br />
location qui sera plus élevé. L’avantage est que tous les services de la Politique<br />
scientifique se trouvent désormais réunis sous un même toit. Le rez-de-chaussée<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
compte plusieurs salles de réunion très spacieuses et une cafétaria. La section<br />
Recherche et Applications spatiales – Belspo <strong>Space</strong> Policy - occupe le 2 ème étage,<br />
tandis que la Haute Représentation belge pour la Politique Spatiale, qui représente la<br />
Belgique au Conseil de l’ESA, se trouve dans une partie du 3 ème étage.<br />
Nouveau logo du SPP Politique scientifique fédérale, tel qu’il était présenté à l’entrée de l’immeuble Platinum<br />
flambant neuf du <strong>n°</strong>231, avenue Louise.<br />
Pendant les deux dernières semaines de <strong>mars</strong>, Belspo a dû se concentrer sur le<br />
déménagement qui constituait une « première » dans l’histoire de la Politique<br />
scientifique. Comme dit l’adage : c’est quand on déménage qu’on voit ce qu’on a…<br />
Ce fut l’occasion de mettre de l’ordre dans les documents accumulés au fil des ans. Par<br />
ailleurs, Belspo se dote d’un logo arc-en-ciel aux couleurs dynamiques qui se<br />
trouve décliné suivant ses différents départements, dont Biodiversity, Antarctica,<br />
<strong>Space</strong> Policy… Philippe Mettens, président de Belspo, nous a précisé que son<br />
administration est la première à avoir choisi un bâtiment au terme d’un appel d’offres<br />
et sur base d’un cahier des charges dans lequel les aspects liés au respect de<br />
l’environnement figuraient au premier plan. Belspo a fait l’objet d’une sécurisation<br />
poussée pour abriter les services Belnet. Il est certifié EMAS (Eco-Management &<br />
Audit Scheme/éco-audit) et en cours de certification ISO-9001.<br />
Ne dites plus Verhaert <strong>Space</strong>, mais dites QinetiQ <strong>Space</strong><br />
Dès ce 1 er avril, la firme Verhaert <strong>Space</strong> à Kruibeke (près d’Anvers) devient la société<br />
QinetiQ <strong>Space</strong>. Cette filiale belge de QinetiQ, groupe britannique spécialisé dans les<br />
services de défense et sécurité, sera responsable des activités spatiales du groupe en<br />
<strong>Euro</strong>pe. Notamment pour les micro-satellites PROBA dont elle a la maîtrise d’œuvre,<br />
les équipements d’instruments scientifiques pour l’ISS, pour les opérations de<br />
logistique (avec RSS/Redu <strong>Space</strong> Services) à la station ESA de Redu. La principale<br />
activité de QinetiQ <strong>Space</strong> concerne le PROBA-V(égétation) qui doit, avec de<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
meilleures performances, prendre la relève en 2012 des radiomètres Végétation à bord<br />
des Spot-4 et Spot-5, ainsi que la gestion de la station ESA de Redu (aux côtés de SES<br />
Astra Techcom). Voir l’article ci-dessous concernant le 1 er PPP entre l’ESA, SES et<br />
QinetiQ.<br />
SPECIAL - SES 25 ans : Happy Birthday !<br />
La fête du 17 avril au Philharmonie de Luxembourg a tourné court, à cause<br />
des poussières dans le ciel européen… L’occasion de rappeler que le<br />
système Astra était un pari osé et a modifié l’avenir du Grand Duché (ce<br />
que d’aucuns ignorent) !<br />
A quelque 35.800 km à l’aplomb de l’équateur, les 41 satellites de la flotte SES, qui<br />
sont déployés sur 26 positions géostationnaires, fonctionnent sans problèmes couvrant<br />
la totalité du globe pour des services de télécommunications, de télévision, de<br />
connexions haut débit… Un total estimé à 13.000 services. Leur mise en œuvre<br />
représente 1500 emplois directs, principalement au Luxembourg (quelque 450 pour le<br />
système Astra et pour SES Engineering, sur le site de Betzdorf), aux Etats-Unis, Pays-<br />
Bas, Suède, Canada, Mexique… La société, dont l’Etat grand-ducal est actionnaire à<br />
plus de 16 % via les deux institutions publiques de financement (BCEE et SNCI) -<br />
avec 1/3 des votes à l’Assemblée Générale - et reçoit des royalties pour la licence<br />
d’exploitation des satellites luxembourgeois, est devenue l’un des trois principaux<br />
contribuables du Grand Duché (c’est le pays qui gagne le plus d’argent dans<br />
l’exploitation de systèmes spatiaux !): plus de 100 millions € tombent chaque année de<br />
la dimension de l’espace dans l’escarcelle du Trésor luxembourgeois.<br />
L’audace payante de SES, il y a 25 ans - la société fut créée le 1 er <strong>mars</strong> 1985 -, fut<br />
fêtée le 17 avril dans le superbe Philharmonie de Luxembourg. Il y eut, à l’issue d’une<br />
courte séance académique, la « première » du film « The Satellite Company » qui<br />
raconte avec de nombreux témoignages la difficile naissance et la croissance risquée<br />
de l’opérateur grand-ducal de satellites géostationnaires. On attendait la présence du<br />
Grand Duc Henri de Luxembourg et de son épouse, ainsi que du Philharmonique de<br />
Vienne pour son interprétation de la 9 ème Symphonie de Beethoven. Mais le ciel<br />
européen en a décidé autrement. Les cendres d’un volcan islandais clouaient au sol les<br />
avions qui devaient voler au-dessus de l’<strong>Euro</strong>pe. La fête, si elle se trouva écourtée,<br />
permit à bien des témoins de l’essor de SES de se retrouver de façon conviviale et<br />
d’échanger des souvenirs d’un passé récent - le temps d’une génération - lors d’un<br />
buffet dînatoire. L’occasion de rappeler le pari osé et de mesurer le magnifique succès<br />
de l’odyssée du Grand Duché dans les étoiles, plus haut que dans les airs.<br />
Lors de la séance académique, le Luxembourgeois René Steichen, ancien Commissaire<br />
européen et président du Conseil d’Administration de SES, devait résumer la<br />
prodigieuse ascension de SES avec deux repères : d’un projet à deux satellites vers un<br />
système à 43 satellites (dont le Protostar-II/SES-7 acheté lors d’une vente aux<br />
enchères), d’une proposition de 16 canaux TV sur l’<strong>Euro</strong>pe à une offre de plus de 2500<br />
programmes à 125 millions de foyers européens. Il insistait sur ces raisons pour<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
expliquer le « miracle singulier » de la réussite du Luxembourg spatial : une bonne<br />
volonté technique au bon moment, le support politique particulièrement bienveillant<br />
pour faire aboutir le projet, la recherche de la qualité et de l’excellence techniques ?<br />
De son côté, François Biltgen, Ministre grand-ducal des Communications et des<br />
Médias - il participa à de nombreuses réunions pour la création de SES et pour la<br />
réalisation du système Astra -, rappela le contexte délicat, voire très risqué, de l’affaire<br />
SES. Il a évoqué l’action efficace du Premier Ministre Jacques Santer qui repositionna<br />
le projet GDL-Coronet - lancé en août 1983 sur base d’une idée développée par<br />
l’Américain Clay Whitehead (1938-1968) - pour en faire un système à ambition<br />
européenne : « Pas de SES sans l’Etat luxembourgeois ». Il a souligné le rôle de l’Etat<br />
comme actionnaire de référence de SES, ce qui donne de la stabilité à l’entreprise. Il a<br />
mis en évidence les retombées de cette réussite spatiale pour les compétences du<br />
Grand Duché : la zone d’activités industrielles à Betzdorf (centres de données, sociétés<br />
de services…), l’adhésion à l’ESA, le développement d’une économie de l’espace<br />
(avec 12 entreprises qui se sont spécialisées dans les systèmes spatiaux), la création<br />
d’une Chaire de l’<strong>Espace</strong> à l’Université de Luxembourg… Et de conclure : « SES a<br />
mis le Luxembourg, si petit sur la Terre, sur la carte de l’espace ».<br />
Romain Bausch, le Président directeur général de SES, a mis en évidence les missions<br />
qui sont demandées aux satellites géostationnaires de télécommunications et de<br />
télévision, que leur capacité sera de mieux en mieux exploitée dans les années à venir<br />
pour des services nouveaux de mobilité et de haut débit. Insistant sur le fait que «le<br />
satellite contribue à réduire la fracture numérique dans les pays émergents», il a<br />
mentionné l’investissement fait par SES dans la société O3b qui est en train de<br />
développer une constellation de satellites-relais pour des connexions à haut débit.<br />
Concernant l’avenir, il a insisté sur la politique agressive de SES à investir dans des<br />
capacités supplémentaires : 12 satellites en préparation qui augmenteront de 28 % cette<br />
capacité ! Décidément, au Grand Duché, on a de la suite dans les idées et on voit à<br />
long terme.<br />
Note: Michel de Rosen, le nouveau Directeur général d’Eutelsat - l’autre opérateur<br />
européen reconnaît avoir copié le concept Astra avec son système HotBird de satellites<br />
copositionnés pour la TV numérique -, s’était déplacé à Luxembourg pour fêter le<br />
25 ème anniversaire de SES.<br />
SES (Société <strong>Euro</strong>péenne des Satellites) vit donc le jour le 1 er <strong>mars</strong> grâce à des<br />
investisseurs luxembourgeois et européen, avec le soutien du Gouvernement<br />
luxembourgeois, dont Jacques Santer était alors le Premier Ministre. Elle reprenait la<br />
concession pour la position orbitale à 19,2 degrés Est qui avait confiée à SLS (Société<br />
Luxembourgeoise des Satellites) le 25 mai 1984. Son prédécesseur Pierre Werner<br />
(1913-2002) était un partisan convaincu de la solution du satellite TV pour l’avenir du<br />
Grand Duché qui devait se relever de la crise sidérurgique. Mais la CLT (Compagnie<br />
Luxembourgeoise de Télédiffusion), propriétaire de RTL, sous la pression de son<br />
actionnariat français, rechignait devant le projet risqué d’exploiter un satellite. En<br />
1985, personne n’aurait osé parier un franc (c’était toujours l’ère des devises<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
nationales) sur la réussite de l’entreprise grand-ducale dans l’espace. SES dut<br />
convaincre sur la légitimité de son initiative (avec le droit d’accès à l’espace pour le<br />
Luxembourg) l’organisation Eutelsat et les administrations nationales des PTT (qui<br />
avaient le contrôle des fréquences pour les télécommunications et la télévision).<br />
Aujourd’hui, chacun admet que SES constitue en <strong>Euro</strong>pe LA référence mondiale avec<br />
la mise en oeuvre de 43 satellites géostationnaires de télécommunications et de<br />
télévision. Aux côtés d’Ariane pour le transport spatial, Astra pour le segment spatial<br />
des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) est un fleuron de la<br />
réussite de l’<strong>Euro</strong>pe dans l’espace. Et on ne le dit pas assez !<br />
Luxembourg, le centre mondial du « business satcoms »<br />
Le domaine du Château de Betzdorf, à une vingtaine de km de Luxembourg, témoigne<br />
du succès de SES, à partir du système Astra pour la diffusion de la TV numérique en<br />
<strong>Euro</strong>pe. En pleine campagne, à l’orée d’un parc forestier, ont poussé des dizaines de<br />
corolles blanches pour son système Astra avec des services TV et internet en <strong>Euro</strong>pe,<br />
au Moyen-Orient et en Afrique. Avec le rachat de l’opérateur Sirius en Suède, puis de<br />
GE Americom aux Etats-Unis et New Skies aux Pays-Bas qu’il a fusionnés sous le<br />
nom de World Skies), en créant Ciel au Canada et Quetzsat au Mexique, l’opérateur<br />
grand-ducal touche 99 % de la population sur l’ensemble du globe. Les deux piliers<br />
sur lesquels s’appuie le dynamisme de SES sont SES Astra (qui a absorbé SES Sirius)<br />
pour les services en <strong>Euro</strong>pe et SES World Skies pour les communications et la<br />
télévision sur le reste du monde.<br />
Le Grand Duché, au cœur de l’<strong>Euro</strong>pe, a fait de l’audiovisuel, bien connu avec RTL,<br />
un axe prioritaire de sa reconversion économique. La percée qu’il avait réussie en<br />
radio, il a pu la réussir en télévision grâce au satellite et en se mettant à la mode du<br />
numérique. SES est devenu le premier opérateur de satellites TV à lancer des bouquets<br />
numériques. Dans les années 80, le gouvernement luxembourgeois a pris le risque de<br />
défier ses deux grands voisins, l’Allemagne et la France qui avaient fait le choix de<br />
puissants satellites pour la diffusion des chaînes TV. En décembre 1988, le<br />
Luxembourg était dans l’espace avec Astra-1, son premier relais géostationnaire de<br />
télévision lancé par la deuxième fusée Ariane 4. Sa stratégie de « télévision sans<br />
frontières » se révélait très vite payante. Dix ans plus tard, SES faisait cohabiter sur la<br />
même position – à l’aplomb du Congo - une constellation de huit satellites (un record<br />
mondial !), de plus en plus performants, qui allaient accélérer le développement en<br />
<strong>Euro</strong>pe de la TV numérique (sous la forme de bouquets), puis des chaînes HDTV.<br />
Fort de ses bénéfices dès la première année d’exploitation du système Astra,<br />
l’opérateur luxembourgeois de satellites se lança, sous l’impulsion de Romain Bausch,<br />
son directeur Général depuis 1995, dans des acquisitions, prenant le contrôle des<br />
satellites Sirius, Americom puis New Skies. Aujourd’hui, les deux piliers de SES sont<br />
Astra-Sirius pour l’<strong>Euro</strong>pe et World Skies pour les autres continents, avec une flotte<br />
combinée de 43 satellites (dont le Protostar-II/SES-7) sur 26 positions de l’orbite<br />
géostationnaire. Une gestion rigoureuse tant technique que financière, une offre<br />
flexible de produits et services, notamment pour l’internet à haut débit (avec son<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
service Astra2Connect en bande Ku, qui utilise les terminaux Sat3Play de la firme<br />
belge Newtec), ont fait en sorte que SES devienne l’opérateur le plus influent dans le<br />
monde avec un chiffre d’affaires annuel qui dépasse 1,6 milliard €. SES contrôle un<br />
quart du marché global des télécommunications par satellites.<br />
Afin de réduire ses coûts d’exploitation sur le long terme, SES a pris l’habitude de<br />
commandes groupées pour ses lancements avec Arianespace et avec ILS, ainsi que<br />
pour ses satellites et leurs assurances. En novembre dernier, SES Astra commandait à<br />
Astrium quatre satellites <strong>Euro</strong>star 3000 pour un contrat d’un demi milliard €. SES<br />
cherche à renforcer son offre de services au Moyen Orient (en créant pour la TV<br />
numérique la société YahLive avec l’opérateur Yahsat des Emirats Arabes) et en<br />
Amérique latine (grâce à un partenariat avec la Communauté des Pays andins pour la<br />
mise en œuvre de la position géostationnaire à 67 degrés Ouest). Pour l’Afrique, SES a<br />
investi dans le développement du système O3b (Other 3 billion) basé sur une première<br />
constellation de huit satellites-relais, sur une orbite équatoriale à 8.000 km d’altitude,<br />
qui vont développer dès 2012 des connexions Internet à haut débit dans les nations<br />
émergentes des tropiques (Nigéria, Congo, Brésil, Indonésie…). Par ailleurs, SES se<br />
trouve impliqué dans les services européens de navigation par satellites en accueillant<br />
des relais EGNOS en bande L sur deux de ses prochains satellites (Sirius-5 en 2011,<br />
Astra-5B en 2013).<br />
Non content d’avoir réussi de faire SES un opérateur mondial de référence en matière<br />
de satellites géostationnaires pour les télécommunications et de télévision, le<br />
Luxembourg a accueilli l’opérateur global Intelsat, principal concurrent de SES. En<br />
décembre dernier, Intelsat quittait les Bermudes, paradis fiscal considéré comme fort<br />
gênant. Le rival de SES a son siège administratif international sur l’avenue Monterey,<br />
non loin de l’immeuble où vit le jour le projet GDL-Coronet en 1983. Comme quoi, le<br />
présent a souvent rendez-vous avec l’histoire.<br />
Le business spatial, à présent moteur de l’économie grand-ducale<br />
Sur le bénéfice de SES qui atteint les 500 millions €, le Trésor luxembourgeois prélève<br />
près de 100 millions en taxes. Ce qui fait du Grand Duché le pays qui gagne le plus<br />
d’argent dans l’espace ! Cette source de revenus lui a permis de devenir en juin 2005<br />
Etat membre de l’ESA avec une participation annuelle de 11 millions €. Soit 22 € par<br />
habitant : le meilleur score mondial pour l’effort spatial! Des entreprises spécialisées<br />
dans des systèmes spatiaux « sur mesure » ont pris forme au Luxembourg :<br />
- SES Astra Techcom pour la réalisation et la maintenance de centres d’opérations<br />
avec satellites (HellasSat, Vinasat, station ESA de Redu en Belgique…) ;<br />
- HITEC Luxembourg pour la fourniture d’équipements sol destinés au contrôle des<br />
satellites et aux tests sur orbite (centre Vinasat, stations Galileo IOV à Kourou, Kiruna,<br />
Redu) ;<br />
- Luxspace (filiale d’OHB-System) pour des applications avec micro-satellites,<br />
notamment dans le cadre de l’AIS-S (Automatic Identification System – Satellites) de<br />
surveillance globale du trafic maritime.<br />
9
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Depuis février 2005, le Grand-Duché a mis sur pied l’association GLAE (Groupement<br />
Luxembourgeois de l’Aéronautique et de l’<strong>Espace</strong> – www.glae.lu) qui compte 13<br />
membres et collabore avec l’ISU (International <strong>Space</strong> University). Le 10 <strong>mars</strong> dernier,<br />
SES a signé un accord de partenariat avec l’Université du Luxembourg, pour<br />
développer son SnT (Security & Trust), Centre interdisciplinaire pour la Sécurité,<br />
fiabilité et Confiance. Le SnT est appelé à être un centre européen d’excellence et<br />
d’innovation dans le domaine des TIC (Technologies de l’Information et de la<br />
Communication). L’opérateur grand-ducal de satellites de télécommunications et de<br />
télévision va apporter une contribution de plus de 2 millions € sur une période de six<br />
ans, ainsi que la mise à disposition de ses experts pour le développement et<br />
l’exploitation des systèmes spatiaux (voir la rubrique Education/Formation de ce<br />
bulletin d’informations).<br />
SES Astra est devenu membre de l’EARSC (<strong>Euro</strong>pean Association of Remote Sensing<br />
Companies), groupement européen des sociétés actives en télédétection (utilisant<br />
l’imagerie satellitaire). Doit-on imaginer que SES Astra soit tenté de se diversifier<br />
dans un autre business d’applications spatiales ? L’opérateur luxembourgeois de<br />
satellites de télécommunications et de télévision s’intéresse aux missions de<br />
télédétection spatiale via la station ESA de Redu (gérée par Redu <strong>Space</strong> Services).<br />
Station de Redu (Province de Luxembourg) :<br />
1 er PPP entre l’ESA, SES et QinetiQ<br />
La carte globale des établissements de l’ESA indique pour la Belgique la station de<br />
Redu, à mi-chemin entre Bruxelles et Luxembourg. Cette implantation de l’<strong>Euro</strong>pe<br />
spatiale est aménagée depuis 1968 dans une cuvette naturelle, en pleine campagne. Il<br />
s’agissait alors d’assurer le suivi des premiers satellites européens qui avaient une<br />
mission scientifique. Avec la multiplication des missions de l’ESA pour les<br />
télécommunications et la télédétection, la station de Redu (Province de Luxembourg) a<br />
pris de l’ampleur avec quelque 55 emplois dans une enceinte sécurisée. Le directeur<br />
Daniele Galardini se montre confiant dans une nouvelle étape : « sa reconnaissance<br />
depuis 2009 comme centre dans le plan ESA des infrastructures communes », avec le<br />
support de Redu <strong>Space</strong> Services (RSS). En juillet 2007, à l’issue d’une compétition<br />
internationale, la gestion technique de la station était confiée par l’ESA à RSS, une<br />
« joint venture » entre SES Astra Techcom et Verhaert <strong>Space</strong> (devenu QinetiQ <strong>Space</strong><br />
depuis le 1 er avril).<br />
Il s’agissait du 1 er partenariat public-privé entre l’ESA, l’opérateur grand-ducal SES<br />
Astra et le groupe britannique QinetiQ. L’objectif de cette tripartite était, à travers le<br />
développement d’activités commerciales et institutionnelles, de garantir un nouvel<br />
essor pour la station, d’optimiser son fonctionnement et d’accroître son potentiel. Ce<br />
15 avril, RSS a fait le point sur les actions qui se trouvent engagées sur le site de Redu,<br />
de plus en plus sécurisé, qui est en expansion (nouveaux terrains, infrastructure<br />
renforcée). Il y a les programmes Galileo et PROBA de l’Agence, ainsi que l’emploi<br />
du satellite géostationnaire Artemis comme relais de données dans les bandes Ku et<br />
Ka. Eutelsat pour les tests sur orbite de ses satellites, Intelsat pour le contrôle de<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Paksat-1, SES World Skies comme centre « back up » sont déjà présents à Redu. SES<br />
Astra a décidé d’y transplanter progressivement son centre « back up », avec ses<br />
antennes, qui se trouve en grande partie dans les installations de P & T Luxembourg.<br />
A la station ESA, un espace a été spécialement aménagé pour accueillir 15 paraboles<br />
(7 étant déjà en place), dont une de 13 m servant à la poursuite, pour les satellites du<br />
système Astra. On prévoit d’installer jusqu’à une vingtaine de paraboles qui peuvent<br />
être activées en cas de besoin pour la bonne exploitation des satellites géostationnaires<br />
Astra et Sirius.<br />
Sécurité dans l’espace, sur mer, dans les airs…<br />
Ferdinand Kayser, le Président directeur général de SES Astra, insiste sur cette<br />
stratégie « win-win » avec l’ESA : « Redu illustre notre volonté de prendre pied dans<br />
les services gouvernementaux, qui représentent pour nous un potentiel très important.<br />
On est en train de sensibiliser les autorités européennes sur l’efficacité de nos<br />
satellites comme alternative aux systèmes terrestres, comme une réponse immédiate<br />
aux besoins de la sécurité. Les projets technologiques en cours, au moyen de petits<br />
satellites en orbite basse, vont donner lieu à des applications opérationnelles. Nous<br />
voulons concentrer les compétences LEO sur le site belge, en complément de Betzdorf<br />
pour les applications GEO. Nous proposons nos prochains satellites pour des charges<br />
additionnelles, comme nous le faisons avec les deux relais EGNOS en bande L. Nous<br />
nous positionnons pour la mission EDRS (<strong>Euro</strong>pean Data Relay Satellite) de l’ESA.»<br />
De son côté, QinetiQ <strong>Space</strong>, comme branche spatiale européenne du Groupe, veut tirer<br />
parti de Redu pour les applications intégrées au service de la sécurité, comme la<br />
surveillance des mers, la navigation par satellites, les missions SSA (<strong>Space</strong> Situational<br />
Awareness) - avec l’Observatoire Royal de Belgique - sur l’environnement spatial…<br />
La station ESA, grâce à ses dispositifs de protection renforcés, se met à la disposition<br />
des institutions européennes et des instances militaires (comme l’OTAN). Par ailleurs,<br />
elle entend tirer parti de la proximité de l’incubateur technologique Galaxia pour les<br />
applications intégrées, auquel elle est connectée par fibre optique.<br />
La double expertise de Redu pour les tests en orbite (IOT) et pour le contrôle des<br />
missions PROBA en orbite basse va être amplifiée, sous l’impulsion de RSS qui a déjà<br />
investi plus d’1 million €. Isabelle Mauny, Directeur de RSS, nous a annoncé que la<br />
station pouvait être mise à disposition de tout opérateur de satellites. Elle servira aux<br />
essais du satellite Hylas-1 d’Avanti Communications et d’autres contrats IOT sont au<br />
stade des pourparlers. Le programme Galileo a retenu Redu comme le site IOT pour<br />
les quatre satellites IOV. La station ardennaise s’est équipée d’une grande antenne en<br />
bande L et d’une autre de 4,5 m en bande C et elle se positionne pour les tests de la<br />
constellation FOC. Elle est en train de s’agrandir avec le centre de sécurité que<br />
VitroCiset Belgium va édifier pour veiller au parfait fonctionnement des installations<br />
GSS (Galileo Sensors Station) qui, réparties sur l’ensemble du globe, garantissent la<br />
qualité des signaux de navigation en bande L. Par ailleurs, Redu a un rôle à jouer dans<br />
le système EGNOS de relais géostationnaires qui améliore les données GPS pour les<br />
avions dans le ciel européen.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
La mise en œuvre de petits satellites pour de nouvelles applications spécifiques<br />
constitue une autre priorité à Redu. La station assure déjà le contrôle de PROBA-1<br />
(depuis octobre 2001) pour l’observation de la surface terrestre et PROBA-2<br />
(novembre 2009) pour le suivi de l’activité solaire. Le prochain est PROBA<br />
Végétation qui doit être lancé en 2012. Outre sa mission de télédétection à moyenne<br />
résolution et à fauchée large, il pourrait être équipé d’un récepteur-relais de signaux en<br />
bande VHF/UHF, dit ADS-B (Automatic Dependent Surveillance-Broadcast) over Sat,<br />
pour la gestion du trafic aérien. Ce concept ADS-B, étudié par le DLR et le SITA,<br />
proposé par SES Astra Techcom et QinetiQ, est pour l’aviation de ce qu’est l’AIS<br />
(Automatic Identification System) pour le transport maritime. Depuis quelques mois,<br />
Redu teste l’AIS-S (par satellite) avec une expérience AIS Pathfinder-2 développée<br />
par Luxspace à Betzdorf et placée sur le 4 ème étage du lanceur indien PSLV C14. RSS<br />
est partie prenante dans un projet AIScom d’une constellation de 4 micro-satellites<br />
AIS dont Luxspace projette la réalisation.<br />
11 mai : visite ministérielle luxembourgeoise à la station ESA de Redu<br />
Le Grand Duché est l’un des plus jeunes membres de l’ESA. Il en fait partie depuis<br />
septembre 2005. Mais c’est sans doute le plus appliqué à faire réussir l’<strong>Euro</strong>pe spatiale<br />
des… applications. Il est partie prenante dans les programme ARTES (Advanced<br />
Research on Telecommunication Satellite Systems) et Galileo. En contribuant au<br />
développement de la station ESA de Redu, via Redu <strong>Space</strong> Services (RSS), SES Astra<br />
Techcom et avec HITEC Luxembourg, il entend faire éclore de nouvelles entreprises<br />
sur son territoire et dans la province voisine du Luxembourg.<br />
Le 11 mai, le Ministre luxembourgeois de l’Enseignement Supérieur et de la<br />
Recherche, François Biltgen, viendra visiter la station de Redu, pour se rendre compte<br />
des travaux effectués par HITEC Luxembourg (antenne mobile de 4,5 m en bande C<br />
pour les tests sur orbite de Galileo) et par SES Astra Techcom (transfert de la station<br />
back-up de SES Astra). Il sera accueilli par Magali Vaissière, Directeur ESA des<br />
Télécommunications et les Applications Intégrées et accompagné par la Commission<br />
Parlementaire (Enseignement supérieur, Recherche, Média et Communications) et la<br />
presse du Grand Duché.<br />
=============================================================<br />
0. « Parfums de scandale » ou<br />
programmes européens spatiaux en suspens…<br />
0.1. Meteosat Troisième Génération : gaminerie aux accents dramatiques<br />
qui risque d’affecter le sérieux de l’<strong>Euro</strong>pe spatiale, notamment de l’ESA<br />
L’ESA et Eumetsat n’ont pas pu concrétiser le contrat de maîtrise d’œuvre pour les six<br />
satellites MTG (Meteosat Troisième Génération). Le choix aurait dû être fait et<br />
entériné en décembre. Il fut reporté à <strong>mars</strong>, après que le Conseil d’évaluation des<br />
offres ait remis des avis favorables à trois reprises. Sans avoir pu obtenir un accord de<br />
l’Allemagne qui, comme principal contributeur (34 %) du programme MTG,<br />
12
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
revendiquait la maîtrise d’oeuvre, l’ESA a décidé d’aller de l’avant dans les<br />
négociations avec l’entreprise franco-italienne Thales Alenia <strong>Space</strong> aux côtés de la<br />
société allemande OHB-System de Brême, son principal sous-contractant et<br />
propriétaire de Kayser Threde à Munich. Parallèlement à ces négociations, l’ESA a<br />
demandé à un Conseil indépendant de réaliser un audit sur la procédure de gestion du<br />
contrat de 1,25 milliard €. De son côté, le Conseil Eumetsat du 26 <strong>mars</strong> n’a pu obtenir<br />
l’unanimité de ses 26 Etats membres pour le contrat MTG. On espère bien, tant à<br />
l’ESA que chez Eumetsat, que le contrat MTG soit finalisé le 30 juin prochain.<br />
L’offre Thales Alenia <strong>Space</strong> avec OHB-System pour le contrat MTG s’est révélée 160<br />
millions € moins chère que celle d’Astrium Satellites en Allemagne, alors que<br />
l’analyse des critères critiques mettait les deux offres à égalité. Le prix a donc été<br />
décisif. Si Thales Alenia <strong>Space</strong> a la maîtrise d’œuvre des Meteosat 3 ème Génération - il<br />
était déjà maître d’œuvre des deux premières générations, avec Astrium comme<br />
principal sous-contractant pour le radiomètre -, bien des tâches se trouvent confiées du<br />
côté allemand à OHB-System et Kayser Threde. La plate-forme, dérivée du bus<br />
SmallGeo, pour chaque satellite est fournie par OHB-System. Thales Alenia <strong>Space</strong> a la<br />
responsabilité des quatre MTG Imagers (MTG-I), tandis que l’entreprise brêmoise est<br />
chargée de la réalisation des deux MTG Sounders (MTG-S). Le partage entre<br />
l’Allemagne, la France et l’Italie paraît équitable. Mais l’Allemagne, pour Astrium<br />
Satellites à Ottobrunn et à Friedrichshafen, ne peut accepter que la maîtrise d’œuvre<br />
lui échappe… Pourquoi pas - dans une sorte de « jugement à la Salomon » - répartir la<br />
maître d’œuvre des quatre MTG-I au franco-italien Thales Alenia <strong>Space</strong> et des deux<br />
MTG-S à l’allemand OHB-System… ? Ce partage, par simple jeu d’écriture, ne<br />
pourrait-il pas complaire aux autorités politiques de Berlin, par ailleurs divisées sur la<br />
sélection faite par l’ESA ?<br />
Cette triste affaire, pour une question de fierté industrielle, laisse un goût amer et ne<br />
doit laisser personne indifférent en <strong>Euro</strong>pe. Elle illustre combien des entités nationales<br />
restent accrochées à leur prestige industriel. Cette controverse risque même de mettre à<br />
mal tout processus de sélection et de laisser des séquelles au niveau de l’ESA et<br />
Eumetsat. Ces institutions intergouvernementales sont obligées de céder à l’un de ses<br />
Etats membres – en l’occurrence, l’Allemagne – parce que son industriel n’a pas<br />
gagné. Est-ce encore bien raisonnable en <strong>Euro</strong>pe de réussir une compétition purement<br />
économique sans que les politiques ne s’en mêlent pour y mettre leur grain de sable?<br />
La Commission européenne est en train de suivre l’évolution du dossier MTG avec<br />
beaucoup d’intérêt. Ceci renforce son opinion sur le fait que l’obsession nationale du<br />
retour industriel peut fausser la compétition pour l’attribution des contrats spatiaux. Le<br />
doute s’installe pour que le contrat MTG en cours de négotiation puisse être signé en<br />
juin.<br />
0.2. Deux satellites en service bientôt sur l’orbite « cimetière » : à cause de<br />
la faillite de son opérateur ! Un 3 ème satellite stocké chez Astrium…<br />
L’odyssée Worldspace de la radiodiffusion numérique par satellite a tourné court. La<br />
faillite de l’opérateur qui voulait réaliser un système global a été prononcée le 24 <strong>mars</strong><br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
par la Delaware Bankruptcy Court. Les deux satellites géostationnaires, Afristar et<br />
Asiastar qui ont été lancés en 1998 et 2000, sont toujours utilisables avec leurs<br />
répéteurs en bande L (charge utile réalisée par Thales Alenia <strong>Space</strong> sur une plateforme<br />
<strong>Euro</strong>star 2000 d’Astrium). Devenus inutiles, ils vont être expédiés sur l’orbite<br />
« cimetière » au-dessus de l’arc géostationnaire. Quant à WorldStar, qui aurait dû être<br />
modifié pour une couverture européenne, il est stocké chez Astrium à Toulouse.<br />
Personne n’a manifesté de l’intérêt à l’acquérir pour une mission géostationnaire.<br />
0.3. Satellites pour les services mobiles en bande S: ICO Global et<br />
TerreStar à l’affût des utilisateurs pour leur premier puissant satellite<br />
Le business spatial des télécommunications se porte bien dans l’ensemble, mais il<br />
réserve des surprises. Les opérateurs ICO Global et TerreStar Networks ont chacun en<br />
orbite géostationnaire de puissants satellites en bande S pour des services mobiles sur<br />
l’Amérique du Nord. Mais ils ne sont pas (encore) opérationnels pour des services<br />
avec les réseaux terrestres ATC (Ancillary Terrestrial Components). ICO-G1, réalisé<br />
par <strong>Space</strong> Systems/Loral, fut lancé le 14 avril 2008, mais ICO Global Communications<br />
(Holdings) Ltd doit faire face à des problèmes financiers. Quant à TerreStar-1,<br />
également fourni par <strong>Space</strong> Systems/Loral, il est l’un des lourds en orbite<br />
géostationnaire Pour des services commerciaux, mais son opérateur attend l’ouverture<br />
du marché des réseaux ATC. Un deuxième satellite est en préparation pour un<br />
lancement Ariane 5 en 2010.<br />
Au cas où ICO-G1 ou TerreStar-1 ne pourrait pas être rentabilisé aux Etats-Unis, il<br />
pourrait intéresser l’opérateur Solaris Mobile en Irlande, « joint venture » entre<br />
Eutelsat et SES, pour une couverture paneuropéenne avec des services mobiles en<br />
bande S. On sait que l’antenne parabolique de 12 m de la charge en bande S du<br />
satellite W2A d’Eutelsat ne s’est pas correctement déployée, réduisant sa couverture<br />
sur une partie de l’<strong>Euro</strong>pe. Solaris Mobile a besoin d’un nouveau relais spatial, soit<br />
sous la forme d’une charge annexe, soit avec un satellite complet. La troisième<br />
solution pourrait être la fin de Solaris Mobile, ce que n’exclut pas Romain Bausch, le<br />
président directeur général de SES, peu convaincu par la rentabilité économique de la<br />
radiodiffusion numérique par satellite dans une <strong>Euro</strong>pe multi-culturelle.<br />
1. Politique spatiale EU + ESA<br />
1.1. Débats politiques, au Congrès américain, sur l’avenir de l’exploration<br />
humaine de l’espace, avec des promesses faites par le Président en Floride<br />
Un an après son entrée en fonction, le Président Obama a, sur la base des conclusions<br />
du Rapport de la Commission Augustine, décidé une révision profonde des priorités de<br />
la NASA et une refonte complète de son programme en matière de vols spatiaux<br />
habités. Les Centres NASA et l’industrie américaine des systèmes spatiaux ainsi que<br />
les Etats – notamment la Floride, le Texas, l’Utah, le Colorado - où ils se trouvent<br />
implantés ont dû encaisser l’arrêt du programme Constellation. Ce qui explique les<br />
réactions et tensions de membres du Congrès devant la politique du « go-nowhere »<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
(sans objectif précis) de la Maison Blanche. Ce qui justifie la visite-éclair du Président<br />
au Kennedy <strong>Space</strong> <strong>Center</strong> (Cape Canaveral), le 15 avril, qui était destinée à rassurer la<br />
population affectée par la fin des vols du <strong>Space</strong> Shuttle.<br />
Ce 15 avril, le Président Obama est passé brièvement sur le complexe <strong>n°</strong>40 que<br />
l’entreprise privée <strong>Space</strong>X exploite pour lancer la fusée Falcon 9 avec la capsule<br />
Dragon destinée à ravitailler l’ISS (International <strong>Space</strong> Station). Il a pu voir le lanceur<br />
privé sur son pad de tir. Puis dans un speech - non suivi d’un échange questions et<br />
réponses -, il s’est lancé dans des remarques sur l’exploration de l’espace durant le<br />
XXIème siècle. Après avoir noté que la course vers la Lune des années 60 avait inspiré<br />
une génération de chercheurs et d’ingénieurs qui ont innové, il a reconnu : « amener le<br />
monde dans l’espace a contribué à ce que l’Amérique atteigne de nouveaux sommets<br />
de prospérité ici sur Terre, tout en démontrant la puissance d’une société libre et<br />
ouverte pour faire fructifier l’esprit créatif de son peuple. » Puis, au sujet du prochain<br />
chapitre de l’histoire spatiale : « les défis que doit relever notre programme spatial<br />
sont différents et nos objectifs pour ce programme sont différents qu’au cours des<br />
décennies passées. Nous ne sommes plus engagés dans une course contre un<br />
adversaire. Nous n’allons plus concourir pour réaliser un simple but, comme aller sur<br />
la Lune ».<br />
Parlant du changement en cours, il a évoqué une augmentation de 6 milliards $ du<br />
budget de la NASA durant les cinq années à venir, le lancement de robots pour<br />
explorer le système solaire, l’accroissement des systèmes d’observation de la Terre<br />
pour mieux comprendre notre climat et notre environnement… Il fait confiance au<br />
secteur privé pour les activités dans la station. Il a revu le sort fait au vaisseau<br />
Orion du programme Constellation: « Nous allons capitaliser sur le bon travail qui a<br />
déjà été accompli […]. J’ai demandé à Charlie Bolden [l’administrateur de la NASA]<br />
de démarrer immédiatement le développement d’un vaisseau de sauvetage qui emploie<br />
cette technologie, afin que nous ne soyons plus obligés de dépendre de fournisseurs<br />
étrangers pour, si c’est nécessaire, faire revenir rapidement nos gens hors de<br />
l’International <strong>Space</strong> Station ». Il a promis pour 2015 – mais sera-t-il encore<br />
Président ? – la réalisation d’un lanceur géant dont on aura défini le concept et les<br />
propulseurs.<br />
Insistant sur l’agenda de transformation de la NASA, il a critiqué le programme<br />
Constellation comme faisant partie de l’ancienne stratégie. Mais il a reconnu que les<br />
nouveaux systèmes pour les missions spatiales habitées n’apparaîtront que dans les<br />
années 2020. « Au début de la prochaine décennie, une série de vols avec équipages<br />
va tester et éprouver les systèmes nécessaires pour l’exploration de l’espace au-delà<br />
de l’orbite terrestre. Et en 2025, nous nous attendons à avoir conçu un nouveau<br />
vaisseau pour de longs séjours qui nous permettront de nous aventurer au-delà de la<br />
Lune, jusque loin dans l’espace. Ainsi nous commencerons à envoyer des astronautes<br />
sur un astéroïde pour la première fois dans l’histoire. Puis au milieu des années 2030,<br />
je crois que nous pourrons envoyer des êtres humains autour de Mars et de les faire<br />
revenir en toute sécurité vers la Terre. Puis un atterrissage sur Mars suivra. Et je<br />
m’attends à être là pour le voir. »<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
1.2. La Lune est morte, vive Mars ! Les commentaires de Jacques Villain,<br />
ex-directeur de la Communication à la SEP Vernon, auteur de plusieurs<br />
ouvrages de référence sur l’Histoire de l’astronautique<br />
En février 2010, le Président Obama mettait un terme au programme Constellation de<br />
retour sur la Lune initialisé par son prédécesseur. Les raisons de cet abandon sont<br />
multiples : augmentation des coûts, glissement des délais, financement insuffisant,<br />
manque d’innovation mais surtout situation économique difficile des Etats-Unis. Il est<br />
vrai que, même s’il s’agissait de construire une base permanente sur la Lune,<br />
Constellation n’était guère innovant. Les lanceurs Ares notamment réutilisaient<br />
certains moteurs mis au point pour Apollo et la navette. Mais, n’était-ce pas la<br />
solution retenue, à l’origine, pour limiter le coût du programme ? Vérité d’hier n’est<br />
donc plus celle d’aujourd’hui ! Un autre argument est aussi à prendre en compte :<br />
contrairement à Apollo, Constellation ne bénéficiait pas d’un grand soutien du public.<br />
Ainsi donc, pour la quatrième fois en 40 ans, le retour sur la Lune est annulé alors<br />
qu’il avait été proposé, voire décidé par Nixon, Reagan, Bush père et fils.<br />
En outre, la navette spatiale, trop chère, trop vieille et trop risquée sera retirée du<br />
service fin 2010 ou début 2011 laissant les Etats-Unis sans véhicule habité pour de<br />
nombreuses années. Ils ne devront donc compter que sur le Soyouz russe pour aller<br />
dans l’espace. Etrange pied de nez de l’histoire ! Mais, comme pour consoler la NASA<br />
de la perte de Constellation, Obama s’est engagé, malgré la crise, à augmenter son<br />
budget de 6 milliards de dollars sur 5 ans ! Décision d’ailleurs pas très cohérente avec<br />
l’une des raisons de l’abandon de Constellation, à savoir les difficultés économiques.<br />
En attendant, la NASA va devoir se réorganiser et faire face à près de 10.000<br />
suppressions d’emplois et le président américain affronte depuis février le<br />
mécontentement des sénateurs et représentants au Congrès de la Floride, du Texas et<br />
du Colorado qui contestent avec nombre de représentants de la communauté spatiale<br />
américaine cette stratégie du « go-nowhere ». Toutes ces inquiétudes ont alors obligé<br />
le président américain à venir s’expliquer au Kennedy <strong>Space</strong> <strong>Center</strong> en Floride le 15<br />
avril dernier où, il faut bien le dire, il a redonné espoir à la conquête spatiale<br />
américaine. Effet d’annonce comme souvent dans le passé pour ses prédécesseurs ou<br />
volonté réelle d’aller de l’avant ? L’avenir le dira.<br />
Si le retour sur la Lune n’est plus considéré, l’objectif général reste bien de poursuivre<br />
l’exploration humaine du système solaire qui se ferait alors par étapes successives :<br />
vers 2025, envoi de vaisseaux autour de la Lune puis débarquement sur un astéroïde et,<br />
vers le milieu des années 2030, envoi d’hommes autour de Mars puis sur Mars. Il<br />
n’exclut pas le retour sur la Lune mais indique que « Buzz (Aldrin) y est déjà allé.»<br />
Alors que la NASA, en 2004, avait avancé 200 bonnes raisons de retourner sur la<br />
Lune, six années plus tard, la Lune est devenue sans intérêt. Le vol habité américain a<br />
bien du mal à se fixer un cap à long terme et à s’y tenir.<br />
Mais pour les 15 ans à venir, la vision spatiale du nouveau président se résume, pour<br />
l’essentiel, à retourner aux études et à exploiter la Station Spatiale Internationale tout<br />
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en incitant le secteur privé à investir dans les vols habités. Ainsi donc, les vols habités<br />
resteront autour de la Terre jusque vers le milieu de la décennie 2020, priorité étant<br />
donnée à l’exploitation de l’ISS, alors qu’il avait été décidé quelques années plus tôt<br />
de l’abandonner en raison de sa finalité discutable et de son coût élevé. Devant être<br />
retirée du service en 2016, elle est désormais prolongée jusqu’en 2020 et sans doute<br />
au-delà comme ce fut, naguère, le cas de Mir.<br />
Retour aux études<br />
Faute d’avoir fixé un nouveau programme d’envergure, Obama propose le retour aux<br />
études arguant que s’il doit y avoir un nouveau programme d’exploration, il faut, au<br />
préalable, passer par la mise au point de nouveaux lanceurs plus performants que les<br />
Ares de Constellation. Cela est classique : quand on est en panne d’objectif<br />
programmatique, on réinvestit dans la technologie. L’accent est mis sur la recherche et<br />
le développement de technologies de propulsion pour de futurs lanceurs lourds, afin<br />
d’en réduire les coûts et les délais de développement. Hormis la satisfaction des<br />
sociétés de propulsion que l’on devine, il faut s’interroger. C’est la énième fois depuis<br />
25 ans que l’on assiste à la mise en place d’une telle stratégie qui n’a d’ailleurs jamais<br />
permis d’aboutir à des résultats probants, ni en terme de performances, ni de coût.<br />
Ainsi, dans les années 1980, la guerre des étoiles demandait d’avoir des lanceurs<br />
lourds et pas chers. On étudie alors l’ALS (Advanced Launch System), puis, en 1991,<br />
le NLS ( National Launch System) et les lanceurs récupérables, tels le NASP (National<br />
Aerospace Plane). En 1995, on lance le développement des lanceurs EELV (Delta-4 et<br />
Atlas-5) qui doivent réduire les coûts de lancement. Le Delta-4 est exclu du marché<br />
commercial par manque de compétitivité et la part de marché de l’Atlas-5 est limitée.<br />
Il y eut aussi le Roton, le Jarvis, le Kistler et le Delta-Clipper. En 2001, la NASA<br />
engage le programme <strong>Space</strong> Launch Initiative (SLI). Il s’agit d’étudier d’autres<br />
lanceurs récupérables, le VentureStar, l’X-33, l’X-34 et l’X 37 devant succéder à la<br />
navette. 4,8 milliards sont dépensés dans la SLI avant d’être abandonnée. Aucun de<br />
ces lanceurs n’a jamais vu le jour.<br />
Bref, Obama a décidé de réinvestir 3,1 milliards de dollars dans ce domaine sur cinq<br />
ans. Alors, miracle demain ? En 2015, devrait donc être prise la décision de réaliser le<br />
lanceur issu de ces recherches et capable d’assurer l’ensemble des missions dans le<br />
système solaire.<br />
Privatiser le vol habité<br />
Ce qui fait aussi débat est la volonté du président de voir des sociétés privées<br />
s’engager en partenariat avec la NASA dans les vols habités. Là encore ce n’est pas<br />
nouveau. En 2006, l’administration Bush avait lancé le programme Commercial<br />
Orbital Transportation Services (COTS) impliquant l’industrie privée pour desservir<br />
l’ISS. En fait, il s’agissait essentiellement de soulager les finances de la NASA qui<br />
comptait dégager, de la sorte, plus de crédits pour Constellation. Mais, le scepticisme<br />
règne actuellement aux Etats-Unis sur la capacité de l’industrie privée à se substituer,<br />
au moins en partie, à la NASA dans le domaine des vols habités. Une question<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
fondamentale se pose pour elle : quel retour sur investissement peut-elle en attendre et<br />
à quel terme? Le chiffre d’affaires généré par l’activité à bord de la station reste très<br />
faible et ne justifie pas un tel investissement privé. Toutefois, un objectif demeure.<br />
Alors que la navette sera retirée du service, les Américains ne pourront aller dans<br />
l’espace que grâce au Soyouz russe. Il s’agit donc de limiter cette dépendance au<br />
minimum en développant un nouveau vaisseau qui ne verra probablement pas le jour<br />
avant dix ans. Déjà, les Russes augmentent les prix. Facturé 26 millions de dollars par<br />
astronaute, jusqu’en mai 2009, le prix d’un siège de Soyouz a grimpé à 51 millions et<br />
depuis avril 2010, il est de 56 millions pour les vols de 2013 et 2014. Cependant,<br />
résultat d’un compromis, Obama concède à la NASA la réalisation d’une version<br />
simplifiée de la capsule Orion du programme Constellation pouvant servir de vaisseau<br />
de sauvetage de l’ISS.<br />
Il n’est donc pas évident que l’investissement privé puisse prendre le relais de celui de<br />
la NASA avant longtemps. Aujourd’hui, personne, pas même des sociétés comme<br />
Lockheed Martin, Boeing ou EADS, peuvent se payer le développement d’un<br />
vaisseau, d’un lanceur spatial à hauteur de 10 à 15 milliards d’euros et encore moins la<br />
réalisation d’une infrastructure dans l’espace ou sur la Lune ou Mars. Hormis les<br />
télécommunications spatiales qui disposent d’un marché réellement commercial, quel<br />
projet spatial, dans le passé, a été capable d’autofinancer ses propres développements ?<br />
Ce transfert de responsabilités de la NASA vers le privé interpelle donc.<br />
Quelles conséquences pour l’<strong>Euro</strong>pe ?<br />
En tout cas, une chose est sûre : la pénurie des crédits devrait accroître la<br />
coopération internationale. Et c’est peut-être ce que l’on pouvait souhaiter de mieux<br />
à la conquête spatiale. La décision d’Obama montre à l’évidence que même les Etats-<br />
Unis n’ont plus les moyens de se payer, seuls, un programme d’exploration humaine<br />
de l’espace. L’avenir de cette activité ne peut désormais passer que par une<br />
coopération internationale - porte ouverte par Obama au contraire de son prédécesseur<br />
- d’autant que les compétences dans ce domaine sont désormais partagées par les<br />
Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’<strong>Euro</strong>pe, le Japon, le Canada et demain, l’Inde, chacun<br />
possédant ses propres atouts. Notons aussi que la Chine affiche des ambitions en<br />
matière de stations orbitales, faute d’en avoir encore affiché en matière de<br />
débarquement lunaire.<br />
Cependant, les décisions d’Obama vont avoir des conséquences sur les vols habités<br />
européens dont on attend, à la fin de l’année 2010, l’établissement d’une nouvelle<br />
orientation. En tout état de cause, le prolongement de l’ISS amènera la fourniture<br />
d’ATV supplémentaires et un prolongement de l’utilisation du module Columbus<br />
européen donc une meilleure rentabilisation de l’investissement. Cependant, le retrait<br />
de la navette va limiter le nombre des vols annuels vers l’ISS. Le nombre des places<br />
disponibles à bord du Soyouz, seul vaisseau à pouvoir rejoindre l’ISS, va sans doute<br />
être limité surtout pour les non Russes et les non Américains. En revanche, dans ce<br />
nouveau contexte, on peut très bien imaginer qu’Ariane 5 puisse jouer un rôle dans<br />
l’envoi d’équipages vers l’ISS.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
La conquête spatiale américaine est à un nouveau tournant de son histoire. Elle va<br />
prendre une dizaine d’années de réflexion pour se donner les moyens d’aller plus loin<br />
dans l’exploration humaine du système solaire. Souhaitons, en tout cas, que ce nouvel<br />
objectif visé par le Président Obama soit partagé et que l’on s’y tienne.<br />
Jacques Villain, Membre de l'Académie de l'Air et de l'<strong>Espace</strong><br />
Merci pour cette réflexion pertinente sur l’avenir des vols spatiaux habités à l’heure de<br />
la station spatiale internationale.<br />
1.3. 1 er avril : naissance de l’UK <strong>Space</strong> Agency (UKSA) pour mieux gérer et<br />
rentabiliser l’effort britannique au sein de l’<strong>Euro</strong>pe spatiale<br />
Lord Drayson, le Ministre britannique pour la Science et l’Innovation (Département<br />
pour le Business, l’Innovation et les Compétences) a tenu parole. Comme il l’avait<br />
annoncé en décembre dernier et confirmé le 23 <strong>mars</strong>, le Royaume-Uni a son agence<br />
spatiale depuis le 1 er avril. Avec son logo et son site web<br />
(http://www.ukspaceagency.bis.gov.uk/). L’UK <strong>Space</strong> Agency remplace le BNSC<br />
(British National <strong>Space</strong> Centre) en ayant plus d’autonomie et de pouvoirs, mais pas<br />
plus de moyens financiers, pour gérer et rentabiliser l’effort britannique au sein de<br />
l’<strong>Euro</strong>pe spatiale (UK Civil <strong>Space</strong> Strategy 2008-2012). La continuité est assurée,<br />
puisque son Directeur est Dr David Williams, qui dirigeait le BNSC.<br />
1.4. Nostalgie spatiale en Afrique du Sud : vers une réhabilitation des<br />
infrastructures d’intégration des satellites et de lancements sur orbite ?<br />
Au temps de l’apartheid, la République Sud-Africaine, avec le groupe Denel spécialisé<br />
dans les systèmes de défense, s’était lancé dans le développement d’un lanceur pour<br />
petits satellites et dans la réalisation d’un satellite d’observation, baptisé Greensat. Ce<br />
lanceur à poudre et ce petit satellite présentaient des ressemblances avec le lanceur<br />
Shavit et le satellite Ofeq d’Israel. En fait, Denel et IAI (Israel Aerospace Industries)<br />
coopéraient dans le domaine spatial. Israel était fort intéressé par la base de lancements<br />
d’Overberg pour des tests de fusées et pour des lancements en orbite héliosynchrone.<br />
Au début des années 90, lorsque l’Afrique du Sud décida de ratifier le Traité MTCR<br />
(Missile Technology Control Regime), son programme de lanceur et missile fut arrêté.<br />
Il y a quelques semaines, la Ministre sud-africaine Naledi Pandor, responsable de la<br />
Science et de la Technologie, a regretté que son pays ait arrêté son programme spatial<br />
qui comprenait la mise en œuvre de petits satellites et d’un lanceur national. Elle<br />
souhaite qu’une nouvelle impulsion soit donnée aux activités de recherche et<br />
technologie spatiales pour que l’Afrique du Sud deviennent une tête de pont pour le<br />
spatial africain. Son premier objectif est de réactiver et de revalider les deux sites du<br />
programme spatial sud-africain des années 80 : Overberg Test Range (près de<br />
Bredasdorp) pour les lancements vers l’espace et le Centre Houwteq (à Grabouw) pour<br />
l’intégration des satellites seront proposés à la coopération internationale. Pour<br />
Nomfuneko Majaja, directeur du Bureau des Affaires de fabrication avancée pour<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
l’espace au sein du Département du Commerce et de l’Industrie, « on peut espérer que<br />
l’Afrique du Sud soit dans une position de lancer des satellites dans 5 à 10 ans. »<br />
Denel Dynamics, à condition d’avoir le financement de Prétoria, pourrait donc<br />
remettre sur pied son activité de lanceur et satellites.<br />
2. Accès à l'espace/Arianespace<br />
2.1. Surcapacité des offres de lancements ? Mésentente entre Arianespace et<br />
les grands opérateurs de satellites de télécommunications et de télévision<br />
Lors de la cérémonie d’ouverture animée par les quatre grands opérateurs de satellites<br />
géostationnaires pour les télécommunications et la télévision, il fut à nouveau question<br />
de l’actuelle situation de duopole des fournisseurs d’accès à l’espace: Arianespace<br />
avec Ariane 5-ECA et Soyouz depuis le Centre Spatial Guyanais, ILS (International<br />
Launch Services) avec Proton à partir de Baïkonour. Intelsat, SES, Telesat et Eutelsat<br />
qui affichent des revenus en hausse ont critiqué cet état de fait qui maintient le prix<br />
élevé des tickets vers l’orbite géostationnaire. Pourtant, comparés aux autres petits<br />
opérateurs de systèmes spatiaux dans le monde, ils n’ont guère de soucis à se faire<br />
pour financer le développement et le lancement de leurs satellites.<br />
Au cours de la session sur les lanceurs, Arianespace, par la voix de Jean-Yves Le Gall,<br />
son Président directeur général, s’est insurgé contre la casse des prix revendiquée par<br />
les grands opérateurs. « Quand nous faisons nos comptes - et ce fut le cas encore en<br />
2009 -, il est incontestable qu’il existe une surcapacité sur le marché des services de<br />
lancement. » Et d’insister sur le service de qualité exigé par les opérateurs : « Nous<br />
n’avons que des passagers de 1 ère classe ». Il tirait le signal d’alarme : « Si les<br />
opérateurs désirent déstabiliser le marché, ce sera finalement à leur dépens et ils<br />
devront faire face au dommage qui en résultera. »<br />
Dans les mois qui viennent, verra-t-on trois autres fournisseurs ajouter de la<br />
surcapacité et provoquer une baisse des tarifs des lancements (comme l’espèrent les<br />
opérateurs de satellites) ? Sea Launch met tout en œuvre pour sortir de la faillite et<br />
revenir en force sur le marché dès 2011. <strong>Space</strong>X doit, durant cette année, faire la<br />
démonstration que son lanceur Falcon 9 est fiable et performant tout en restant peu<br />
coûteux. Les fusées Longue Marche de la CGWIC (China Great Wall Industry<br />
Corporation) pourront-elles tirer parti d’un assouplissement des règles ITAR<br />
d’exportation pour accueillir à leur bord les satellites ayant des composants « made in<br />
USA » ?<br />
2.2. Chez Arianespace, fiabilité du lanceur et qualité du service, mais<br />
ponctualité en défaut à cause de systèmes déficients, mal maîtrisés… Le<br />
report, jusqu’en mai, du lancement du satellite Astra-3B, signifie une perte<br />
de revenus pour SES lors la Coupe du Monde de football en Afrique !<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Arianespace, par la voix de son Président directeur général, justifie le prix élevé des<br />
prestations Ariane 5 pour le lancement de satellites en présentant la fiabilité du lanceur<br />
et de la qualité du service comme des priorités de sa stratégie commerciale. Mais la<br />
ponctualité fait problème. Comme on peut le constater pour le vol de la 50 ème Ariane 5,<br />
qui est le premier de l’année pour Arianespace (alors que son rival direct, l’opérateur<br />
russo-américain ILS/International Launch Services, a réalisé trois lancements<br />
commerciaux de Proton au cours des quatre premiers mois de 2010 !). Pour corriger ce<br />
défaut d’être ponctuel - qui retarde la mise en service de satellites de<br />
télécommunications et de télévision -, Arianespace a mis sur pied une Task Force pour<br />
corriger l’anomalie et un Audit Qualité pour proposer des mesures. Le vol 194 est à<br />
présent prévu durant la première quinzaine de mai. SES a annoncé que le retard du<br />
lancement de son satellite Astra-3B, destiné à des clients sur le continent africain, aura<br />
un impact sur son chiffre d’affaires 2010, car la commercialisation de sa capacité<br />
risque de ne pas être au rendez-vous de la Coupe du Monde de football en Afrique du<br />
Sud.<br />
Ce manque de ponctualité, qui ne fait pas très sérieux pour le transport spatial<br />
européen, se pose par ailleurs pour les deux autres lanceurs que doit mettre en service<br />
Arianespace en 2011 (c’était prévu en 2010 !) : il est fort probable que le Soyouz ST<br />
guyanais ne vole qu’une fois – et ce n’est pas sûr ! - cette année depuis le nouveau<br />
complexe de lancements (sur la côte entre Kourou et Sinnamary) et on se demande<br />
dans quelle mesure le lanceur « made in Italy » Vega pourra effectuer un premier vol<br />
de démonstration avant l’été 2011… Le lancement d’HYLAS-1 avec le premier<br />
Soyouz ST guyanais continue d’être annoncé pour cet septembre. Il est vrai que le<br />
satellite dont a besoin Avanti Communications peut être transféré sur un vol Ariane 5.<br />
Tant Arianespace que l’ESA continuent de faire croire en la disponibilité du Soyouz<br />
ST en 2010 et de Vega en 2011. Il est vrai qu’en matière de ponctualité, le nouveau<br />
venu <strong>Space</strong>X n’est pas un exemple, quand on se réfère à l’agenda de son Falcon 9.<br />
Mais évitons de tomber dans le travers d’un concurrent en devenir.<br />
2.3. Révélation Satellite 2010 : l’offre Proton pour « sauver » Galileo<br />
La Commission <strong>Euro</strong>péenne a commandé les 14 premiers satellites opérationnels de la<br />
constellation Galileo à OHB-System, ainsi que cinq lancements Arianespace avec<br />
Soyouz pour 10 satellites. Montant total pour les deux contrats : près d’1 milliard €.<br />
L’<strong>Euro</strong>pe est aux prises avec le financement de la suite du segment spatial, laquelle va<br />
représenter un investissement du même ordre. Des contacts ont été pris par la<br />
Commission avec ILS (International Launch Services) concernant une offre de<br />
lancements avec Proton. Les responsables du programme Galileo sont sous pression<br />
des autorités politiques – de la part d’Etats membres de l’Union - pour trouver des<br />
alternatives économiques en dehors des règles strictes, qui ont été établies dans le<br />
cadre du « dialogue compétitif » pour les six lots d’activités Galileo.<br />
Lors d’une rencontre avec la presse durant Satellite 2010, Frank McKenna, Président<br />
d’ILS, a confirmé cette demande : « Nous pouvons aider la Commission à respecter<br />
son plan d’affaires. Nous préparons pour ce printemps une proposition de trois<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
lancements Proton, chacun avec six satellites Galileo pour être placés sur orbite<br />
MEO. La mécanique céleste, à partir de Baïkonour et au moyen de l’étage Breeze-M,<br />
permet cette performance ». La solution Proton, combinée à des lancements Soyouz,<br />
permettrait à la Commission à rester dans l’enveloppe financière de déploiement<br />
complet du système Galileo.<br />
Par ailleurs, ILS se montre serein quant au business des lancements jusqu’en 2014,<br />
notamment avec les deux grands opérateurs que sont Intelsat et SES, vu les<br />
investissements qu’ils ont programmés (Capex). F. McKenna ne s’inquiète pas du<br />
retour de Sea Launch sur le marché, car l’opérateur, suite à ses déboires financiers,<br />
aura du mal à retrouver la confiance des clients. Chez ILS, on reste très confiant sur<br />
l’avenir du Proton qui continue d’être amélioré par Khrounitchev : le lanceur destiné à<br />
Echostar-14 a la performance record de 6.384 kg en GTO. Le Proton en est à sa phase<br />
IV d’améliorations : une coiffe et des structures allégées, une meilleure utilisation des<br />
propergols, de nouvelles batteries permettront de gagner encore 150 kg dès 2012 pour<br />
la capacité d’emport sur GTO. On suit avec beaucoup d’intérêt le programme russe<br />
Angara de lanceurs modulaires qui est sous la responsabilité de son partenaire de<br />
Moscou. Angara sera exploité depuis Plesetsk pour les missions gouvernementales.<br />
ILS compte sur le complexe Baïterek qui est construit sur l’une des aires du site<br />
Energia avec la collaboration du Kazakhstan pour effectuer depuis Baïkonour des vols<br />
Angara vers l’orbite géostationnaire.<br />
2.4. Rockot à la rescousse de Vega : l’ESA réserve chez <strong>Euro</strong>ckot deux<br />
lancements pour des satellites d’observation de la Terre<br />
Décidément, l’ESA devient le meilleur client de la société de transport spatial<br />
<strong>Euro</strong>ckot, une « joint venture » d’Astrium, Bremen (51 %) et du Khrunichev <strong>Space</strong><br />
center (<strong>49</strong> %). L’Agence a signé deux contrats de lancements pour des satellites pour<br />
l’étude de l’environnement terrestre : la mission Swarm (étude « in situ » du champ<br />
magnétique terrestre et des factures influençant la circulation océanique) de trois<br />
satellites pour mi-2012 et un satellite de la famille Sentinel pour le programme GMES.<br />
Ces lancements auraient dû être confiés à Vega, mais le développement du petit frère<br />
d’Ariane 5 accumule les retards, ce qui oblige l’ESA à recourir à une solution de<br />
rechange depuis Baïkonour. Le micro-satellite PROBA-V(égétation) pourrait faire<br />
partie de la charge utile de l’un des deux lanceurs Rockot réservés par l’ESA.<br />
2.5. Vega n’a qu’à bien se tenir : retour en force des lanceurs à poudre au<br />
Cape Canaveral avec la famille Athena pour des lancements « low cost »<br />
Bien des satellites, de petite taille et de petite masse, ont du mal à trouver des<br />
opportunités intéressantes de lancements compétitifs. ATK et Lockheed Martin ont<br />
décidé de s’associer pour remettre en service les lanceurs à poudre, dans des<br />
configurations améliorées, de la famille Athena. Ils serviront principalement à des<br />
missions gouvernementales, très souvent à des fins militaires, depuis Cape Canaveral,<br />
Vandenberg AFB et Kodiak (Alaska).<br />
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3. Télédétection/GMES<br />
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
3.1. Forcing d’Iridium NEXT pour prendre des charges additionnelles de<br />
télédétection à bord des 66 satellites de sa prochaine constellation<br />
Sur son stand à l’exposition Satellite 2010, l’opérateur Iridium qui exploite une<br />
constellation globale de 66 satellites interconnectés à 780 km d’altitude pour les<br />
communications mobiles - il compte 370.000 abonnés dans le monde - mettait l’accent<br />
sur son système Iridium NEXT qui sera déployé à partir de 2014. Une compétition<br />
transatlantique bat son plein pour la maîtrise d’œuvre : Lockheed Martin contre Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong> avec Ball Aerospace. Le choix, qui dépendra du support de partenaires<br />
financiers publics (Export-Import Bank aux USA, Coface en France), doit être fait cet<br />
été.<br />
Iridium NEXT, qui va constituer un investissement de quelque 2 milliards €, se<br />
présente non seulement comme un système plus performant de communications<br />
mobiles : meilleure qualité de transmission, plus de flexibilité dans l’emploi des<br />
fréquences bande L, des débits de données jusqu’à 1 Mbps. Mais il ambitionne d’être<br />
un réseau sur orbite, disponible de façon permanente, au service du GEO (Group on<br />
Earth Observations) que dirige José Achache (précédent Directeur ESA pour<br />
l’Observation de la Terre) et dans le cadre de missions pour la NOAA (National<br />
Oceanic & Atmospheric Administration), la NASA, l’US Air Force, le NSPO<br />
(National Security <strong>Space</strong> Office), la DARPA… Ainsi, les satellites Iridium NEXT<br />
pourront-ils être équipés de charges utiles de 50 kg (de 50 à 200 W) pour des<br />
applications liées aux observations en continu de l’environnement terrestre, à la<br />
collecte « en quasi direct » de données pour la « météo de l’espace », à des mesures<br />
sur la dynamique de l’atmosphère, des océans et des glaces... Ces charges<br />
additionnelles tireront parti des atouts offerts par la constellation : interconnexion,<br />
orbite basse, couverture mondiale, possibilités de rechange, transmission à grand débit,<br />
utilisation de son infrastructure au sol.<br />
Parmi les instruments qui ont été étudiés - notamment en France (CNES, Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong>, ACRI-ST) - pour prendre place à bord des Iridium NEXT, on a : des<br />
radiomètres à large bande concernant le budget du rayonnement terrestre, des imageurs<br />
multispectraux (basse résolution, large fauchée) pour le suivi de biodiversité, des<br />
altimètres radar pour la connaissance du milieu océanique, des senseurs du mouvement<br />
des nuages ainsi que du vent dans les régions polaires… Cette liste de missions<br />
scientifiques et stratégiques est loin d’être exhaustive.<br />
L’utilisation d’Iridium à d’autres fins que les services mobiles de télécommunications<br />
promet d’être une révolution pour la compréhension et la surveillance de notre planète<br />
depuis l’espace. Le défi est de réussir la gestion d’expériences aussi variées à bord de<br />
la constellation. Les spécifications des équipements à embarquer doivent être faites<br />
pour la fin de l’année. Leur sélection sera finalisée mi-2012.<br />
23
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
L’opérateur de la plus importante constellation de satellites en orbite basse insiste sur<br />
la solution très économique qu’il propose pour mener à bien des missions d’envergure<br />
globale : les frais d’hébergement pour chaque charge additionnelle – son<br />
développement est pris en charge par l’utilisateur – seraient facturés pour moins de 7<br />
millions €, tandis que le coût annuel d’exploitation devrait se situer autour de 1,5<br />
million €. L’offre d’Iridium serait 1/10 le prix de mise en œuvre d’un satellite<br />
spécifique (sans compter le coût des équipements à développer).<br />
3.2. Alliance Inde-Brésil-Afrique du Sud (IBSA) pour le développement<br />
d’un système d’observation avec deux satellites pour 2012 et pour 2014<br />
L’Inde, le Brésil et l’Afrique se réunissent pour confronter leurs vues et lancer des<br />
projets communs lors d’un Sommet annuel au niveau des Chefs d’Etat. Les 15 et 16<br />
avril, ils se sont réunis à Brasilia pour l’édition 2010 de leur Sommet IBAS/IBSA<br />
(India Brazil South Africa). A cette occasion, un protocole d’accord a été signé pour le<br />
développement commun de micro-satellites pour l’étude de l’environnement et pour la<br />
surveillance du climat. Dans un premier temps, ce sont deux satellites d’observation<br />
qui vont être réalisés et lancés en 2012 et en 2014 : un satellite de météorologie et un<br />
satellite de télédétection.<br />
- L’Afrique du Sud, avec SUNspace, va fournir la plate-forme du micro-satellite et<br />
pourrait mettre à disposition son senseur hyperspectral (le MSMI développé avec la<br />
collaboration de la KU Leuven) ;<br />
- Le Brésil, va INPE, va réaliser plusieurs instruments optiques de la charge utile ;<br />
- L’Inde, avec l’ISRO, est chargée de l’intégration et du lancement depuis l’île de<br />
Sriharikota.<br />
Si cette coopération spatiale entre les trois grands pays est lancée officiellement, aucun<br />
budget n’a encore été établi pour la concrétiser.<br />
3.3. L’opérateur américain GeoEye intéressé par l’achat d’un satellite<br />
d’observation « made in Russia »<br />
GeoEye, le fournisseur américain d’imagerie satellitaire à très haute résolution, a passé<br />
commande du prochain satellite GeoEye-2 non pas à General Dynamics/Orbital<br />
Sciences Corp, mais à Lockheed Martin. Cette dernière avait réalisé son satellite<br />
Ikonos qui, en orbite depuis 1999, continue de produire des images de qualité.<br />
GeoEye-2, qui doit être lancé en 2012, permettra de discerner des détails de 0,25 m à<br />
la surface terrestre. Pour collecter des prises de vues à large fauchée et de résolution<br />
moyenne, GeoEye est en contact avec l’entreprise russe NPP VNIIEM à qui un<br />
satellite de petite taille pourrait être commandé prochainement. NPP VNIIEM réalise<br />
les satellites Meteor de Roshydromet, Belka pour la Biélorussie, coopère avec SSTL<br />
(Surrey Satellite Technology Ltd) pour les petits satellites Kanopus-V. Mais la<br />
coopération entre NPP VNIIEM et SSTL ne se déroule pas bien, à cause des retards du<br />
côté britannique.<br />
4. Télécommunications/télévision<br />
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4.1. Satellite 2010 ou le pouls du business spatial, avec la découverte des<br />
grandes tendances d’un marché qui demeure peu affecté par la crise :<br />
connexions haut débit, applications innovantes, services plus performants,<br />
ambitions d’opérateurs régionaux, apparition de nouveaux acteurs.<br />
Pas moins de 9.500 spécialistes et représentants des acteurs du business spatial ont<br />
participé à la conférence et exposition annuelle Satellite qui s’est tenue du 15 au 18<br />
<strong>mars</strong> dans le tout nouveau Gaylord Convention <strong>Center</strong>, sur les bords du Potomac (face<br />
la cité d’Alexandria). Sur le thème de la nouveauté dans les offres, pour les entreprises<br />
et sur les marchés. La large bande, la mobilité, la télévision 3D, l’usage à des fins<br />
militaires, l’intérêt des pays émergents expliquent la croissance d’un marché de<br />
produits et services liés au développement des satellites.<br />
Michel de Rosen, Directeur Général d’Eutelsat, a fait une entrée « en fanfare » à la<br />
session d’ouverture animée par les quatre grands opérateurs de systèmes spatiaux de<br />
télécommunications et de télévision, en déclarant d’emblée : « En venant du secteur<br />
pharmaceutique, ce qui m’a frappé est la santé économique de l’industrie du satellite.<br />
C’est fort insolite en 2009 d’avoir une industrie qui réalise des profits et qui continue<br />
de croître ». Il a insisté sur le fait que Eutelsat reste avant tout un opérateur régional,<br />
avec une volonté d’être proche des besoins de ses utilisateurs, qui ambitionne de se<br />
développer en Russie (via Interspoutnik) et du côté asiatique (avec l’opérateur<br />
ABS/Asia Broadcast Satellite de Hong Kong comme partenaire stratégique). Mais pas<br />
question d’une fusion avec Hispasat, dont il est actionnaire et qui a une position<br />
dominante en Amérique latine avec ses satellites Amazonas. Enfin, Eutelsat mise<br />
beaucoup sur la flexibilité et les performances de son satellite Ka-Sat qui sera lancé fin<br />
2010 ou début 2011 pour offrir des services à haut débit et diffuser la TV régionale et<br />
locale dans toute l’<strong>Euro</strong>pe et le bassin méditerranéen.<br />
La croissance se stabilise en Amérique du Nord, en <strong>Euro</strong>pe, au Moyen-Orient et en<br />
Asie, vu l’offre déjà importante de la capacité satellitaire qui, si elle est de mieux en<br />
mieux exploitée avec la réutilisation des fréquences, doit rivaliser avec l’essor, sous<br />
l’impulsion des pouvoirs publics, des réseaux terrestres à très haut débit. L’Afrique,<br />
l’Amérique latine et l’Australie, avec de grandes étendues à couvrir et à cause de la<br />
forte demande à satisfaire rapidement, continuent d’être les meilleures opportunités<br />
pour l’emploi des satellites en orbite géostationnaire et sous la forme de constellations.<br />
Le satellite, grâce à une fiabilité accrue, continue de prendre des parts de marché, en<br />
étant remplacé par des relais de plus en plus performants (notamment dans la bande<br />
Ka) et en tirant parti de sa disponibilité (au moyen d’« occasions » déjà en orbite) et<br />
d’une souplesse d’utilisation (pour s’adapter au mieux aux besoins des utilisateurs).<br />
Un outil « oublié » des pouvoirs publics<br />
Mais le satellite, s’il a fait largement ses preuves, reste un outil technologique dont la<br />
mise en œuvre dépend fort de l’intérêt des instances politiques et du bon vouloir de<br />
l’administration publique. Le 16 <strong>mars</strong>, jour de l’ouverture de Satellite 2010, la FCC<br />
(Federal Communications Commission) communiquait au Congrès son « Connecting<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
America : The National Broadband Plan » (document de 376 pages), dont l’objectif est<br />
de connecter toute l’Amérique, jusque dans les coins les plus reculés, à l’Internet haut<br />
débit, et ce, à l’horizon 2020. En assurant l’accès de 100 millions de foyers à un<br />
service de 100 Mbps, les Etats-Unis projettent de réaliser le plus grand marché au<br />
monde des utilisateurs des systèmes à large bande. Dans ce plan de la FCC, il n’y a<br />
aucune reconnaissance du rôle spécifique que le satellite doit jouer aux côtés de<br />
l’infrastructure terrestre pour les technologies de la société de l’information. Un coup<br />
de pouce institutionnel aurait pu relancer l’intérêt des financiers à investir davantage<br />
dans les connexions satellitaires à large bande pour réduire la fracture numérique.<br />
Aux USA, la bande Ka se trouve exploitée, et de plus en plus, par HughesNet qui<br />
prépare son puissant satellite Jupiter-1 (pour compléter en 2012 sa flotte de trois<br />
satellites <strong>Space</strong>way qui compte un demi million d’utilisateurs), par Viasat qui a<br />
acquis WildBlue Communications (avec ses 400.000 clients pour sa capacité à haut<br />
débit sur WildBlue-1, Telesat Anik-F2 et Echostar AMC-15) et qui mettra en service<br />
Viasat-1de 6,1 t durant 2011. En Amérique du Nord, les opérateurs de services<br />
mobiles par satellites (pour smartphones) misent sur des licences ATC (Ancillary<br />
Terrestrial Component) avec les réseaux au sol pour valoriser leur capacité et pour<br />
garantir leur viabilité : TerreStar Networks en bande S avec un premier satellite de<br />
6,9 t doté d’une antenne parabolique de 18 m (réalisé par <strong>Space</strong> Systems/Loral, lancé<br />
par Ariane 5-ECA en juillet 2009, bientôt opérationnel), SkyTerra en bande L avec un<br />
premier satellite GeoMobile de 5,4 t avec une parabole de 22 m (réalisé par Boeing, à<br />
lancer par Proton à la fin de 2010) qui doit assurer la relève des deux satellites<br />
américano-canadiens Msat en service depuis 1995.<br />
Tant TerreStar que SkyTerra pourraient avoir le même actionnaire majoritaire :<br />
Harbinger Capital Partners, qui a déjà une participation dans In<strong>mars</strong>at, l’opérateur<br />
global de satellites géostationnaires pour des services mobiles en bande L, et qui a<br />
annoncé son intention de prendre son contrôle. Dans les prochaines semaines, on sera<br />
fixé sur la stratégie d’Harbinger. De son côté, Andrew Sukawaty, le Président<br />
directeur général d’In<strong>mars</strong>at, a annoncé son intention de participer au plan national<br />
large bande de la FCC. Il a confirmé l’intérêt d’In<strong>mars</strong>at pour des satellites régionaux<br />
en bande S. En mai 2009, il a obtenu une licence de la Commission européenne pour<br />
son système <strong>Euro</strong>paSat avec un satellite qui doit être réalisé par Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
pour un lancement Arianespace en 2011. A présent, ce projet ne se concrétise pas… ?<br />
l’argent n’étant pas au rendez-vous.<br />
Solaris Mobile, basée à Dublin, a obtenu l’autre licence européenne de satellites en<br />
bande S. A cause du déploiement incorrect de l’antenne parabolique, l’entreprise<br />
conjointe d’Eutelsat et de SES ne peut mettre en oeuvre le service prévu. Ses<br />
actionnaires sont en train d’évaluer plusieurs solutions : une nouvelle charge utile<br />
additionnelle, un satellite complet, un rapprochement stratégique avec In<strong>mars</strong>at,<br />
l’abandon du projet jugé trop peu rentable... Il y a aussi la possibilité d’achat du<br />
satellite ICO-G1 en bande S, avec une antenne de 12 m, que la société ICO Global<br />
Communications a en orbite géostationnaire depuis avril 2008 et cherche à exploiter<br />
pour diffuser de la vidéo-mobile.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Les instances militaires restent assez réticentes à l’idée d’avoir de charges<br />
additionnelles sur des satellites commerciaux de télécommunications. L’idée fait son<br />
chemin. Intelsat, SES World Skies, Echostar Satellite Services, Eutelsat sont prêts à<br />
accueillir des relais « classifiés » en bande X pour les transmissions à usage militaire.<br />
L L’Australian Defence Force (ADF), plutôt que d’acheter son propre satellite, a<br />
acheté de la place sur le satellite Intelsat-22 (qui sera lancé en 2012 et positionné à 72<br />
degrés Est) pour une charge utile en bande UHF (18 canaux) pour des communications<br />
militaires. Cet Intelsat-22 (48 répéteurs bande C, 24 répéteurs bande Ku) est le premier<br />
satellite à utiliser la puissante plate-forme Boeing 702B. Par ailleurs, SES Astra va<br />
exploiter des charges utiles EGNOS en bande L pour des services de navigation ultra<br />
précise par satellite sur les satellites Sirius-5 (à lancer en 2011) et Astra-5B (en 2013)<br />
L’opérateur grand-ducal est intéressé par embarquer sur un satellite de télévision une<br />
charge EDRS (<strong>Euro</strong>pean Data Relay Satellite System) dans les bandes Ku et Ka (voir<br />
la mission du satellite Artemis de l’ESA). Fin février, l’ESA a lancé l’appel d’offres<br />
pour deux charges EDRS-A et EDRS-C et le segment sol associé. Le contrat doit être<br />
finalisé en novembre.<br />
Le problème politique des interférences pour les services par satellites fut abordé à<br />
l’initiative de M. de Rosen, le Directeur Général d’Eutelsat. La diffusion en Iran de<br />
BBC TV (en persan) est l’objet d’un brouillage systématique depuis plusieurs mois.<br />
Eutelsat s’efforce de sensibiliser la diplomatie internationale pour que les instances<br />
responsables de la réglementation internationale en matière de télécommunications<br />
prennent des actions à l’encontre des responsables du brouillage. A la fin de l’année<br />
dernière, Intelsat, SES et In<strong>mars</strong>at, conscients de la nécessité de protéger les satellites<br />
géostationnaires contre les risques d’interférences, ont officialisé la mise en place sur<br />
l’île de Man de la Satellite Data Association qui est chargée d’organiser en 2010 un<br />
centre d’échange de données entre les opérateurs.<br />
La bande Ka en point de mire<br />
Alors que Globalstar - avec une deuxième génération de satellites, fournis par Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong> – et Iridium – avec son système NEXT pour lequel Lockheed-Martin et<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong>-Ball Aerospace sont au coude à coude – commercialisent des<br />
communications personnelles en bande L sur l’ensemble du globe, une constellation en<br />
bande Ka prend forme sur l’île anglo-normande de Jersey: O3b (Other 3 billion)<br />
prévoit de déployer en 2012, grâce à deux lancements Soyouz depuis la Guyane, huit<br />
satellites-relais de 700 kg en bande Ka sur orbite équatoriale à 8.063 km d’altitude.<br />
Reste à trouver en juin le financement de 175 millions € pour développer le système à<br />
haut débit qui intéresse les 3 milliards d’habitants de la zone intertropicale : Afrique,<br />
Amérique Latine, péninsule indienne, archipel indonésien et Océanie. O3b était<br />
présenté sur le stand de SES World Skies. Romain Bausch, Directeur Général de SES<br />
(qui est l’un des actionnaires de la société O3b) se montre confiant pour que cette<br />
entreprise réussisse une percée significative dès 2015 en déployant jusqu’à 20<br />
satellites (12 satellites supplémentaires). De là à penser que SES va investir davantage<br />
dans O3b Networks, il n’y a qu’un pas.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Les satellites géostationnaires, offrant de la capacité haut débit en bande Ka, vont se<br />
multiplier dans les trois années à venir. Une nouvelle génération, dite HTS (High<br />
Troughout Satellite), vise à optimiser leur capacité et leur efficacité par la réutilisation<br />
des fréquences sur plusieurs faisceaux pour une grande variété de missions<br />
(connexions Internet, diffusion TV,…). Ce qui permet de réduire le prix du bit<br />
transmis par satellite pour qu’il rivalise avec le tarif du bit terrestre. Le Canada dispose<br />
des satellites Anik-F2 et Nimiq-4 de Telesat. OmniGlobe Networks, basé à Montréal,<br />
veut devenir un nouvel opérateur canadien de satellites en bande Ka : cet été, à l’issue<br />
d’un appel d’offres international, il prévoit de commander Canuk-1, premier satellite<br />
de taille moyenne et à large bande (du modèle HYLAS-1), pour un lancement au 3 ème<br />
trimestre 2013.<br />
En <strong>Euro</strong>pe, Eutelsat fait de son satellite Ka-Sat (construit par Astrium) un défi<br />
prioritaire à relever dès 2011, en coopération avec Viasat, pour le service de terminaux<br />
TooWay : l’objectif est d’atteindre rapidement les 750.000 utilisateurs. L’approche de<br />
SES Astra se veut moins audacieuse, plus graduelle : au lieu d’un satellite complet,<br />
l’opérateur luxembourgeois recourt, en fonction des besoins, à des charges<br />
additionnelles en bande Ka sur ses prochains satellites. La concurrence va être vive sur<br />
l’<strong>Euro</strong>pe, le Moyen-Orient et le Nord de l’Afrique. L’opérateur britannique Avanti<br />
Communications compte bien lancer son satellite HYLAS-1 (réalisé par Astrium et<br />
l’ISRO) cette année, puis HYLAS-2 (commandé à Orbital Sciences) en 2012 pour<br />
élargir la couverture jusqu’à l’Afrique. Il a établi des liens avec Hughes Network<br />
Systems qui a une solide expérience dans les liaisons à haut débit dans les bandes Ku<br />
et Ka.<br />
De son côté, l’opérateur israélien <strong>Space</strong>com entend mettre en service dès 2012 une<br />
importante capacité en bande Ka avec les satellites AMOS-4 à 65 degrés Est (Océan<br />
Indien) et AMOS-6 à 4 degrés Ouest (sa position première). Et les projets de satellites<br />
de se multiplier pour faire disparaître la barrière numérique au plus vite, partout sur le<br />
continent européen : Athena-FIDUS (Thales Alenia <strong>Space</strong>) à usage dual pour les<br />
gouvernments français et italien, Megasat (projet CNES, en partenariat avec<br />
Eutelsat sur une plate-forme Alphabus ?) et Heinrich Hertz (projet DLR sur un bus<br />
SmallGEO, avec un opérateur commercial ?) pour des lancements en 2014.<br />
L’Australie, avec ses grandes étendues et un habitat dispersé, est candidate à l’emploi<br />
de satellites en bande Ka pour la desserte des zones rurales en Internet haut débit. La<br />
société NBN (National Broadband Network) a demandé à des opérateurs et<br />
fournisseurs de systèmes spatiaux de faire des propositions pour que les 10 % restants<br />
de la population disposent de connexions à 12 Mbps au moyen d’une paire de satellites<br />
géostationnaires dès 2012-2013. Une première sélection est en cours d’analyse pour le<br />
lancement d’un appel d’offres. L’opérateur australien Optus, qui envisage de se doter<br />
d’un satellite en bande Ka, doit rivaliser avec d’autres candidats : NewSat à<br />
Melbourne est à la recherche d’une position géostationnaire pour son projet de gros<br />
satellite Jabiru-1 (5,2 t) avec des répéteurs en bandes C, Ku et Ka qui assurent une<br />
couverture jusqu’à l’Afrique orientale, au Moyen Orient et en Asie ; KaComm<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Communications à Canberra a établi une coopération avec <strong>Space</strong> Systems/Loral pour<br />
son satellite KaComm-1 avec des positions de 137,9 et 154 degrés Est acquises auprès<br />
de l’ACMA (Australian Communications & Media Authority).<br />
4.2. Thales Alenia <strong>Space</strong>, leader industriel pour les constellations de<br />
satellites (avec la participation de Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA)<br />
Avec sa maîtrise d’œuvre du segment spatial des constellations Globalstar II<br />
(communications personnelles) et O3b (connexions haut débit), Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
se profile comme le premier fournisseur de satellites, qui tirent parti de l’expertise<br />
Globalstar, pour les systèmes sur les orbites basses et moyennes. A noter que Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong> ETCA est partie dans l’avionique de chaque plate-forme : 24 satellites<br />
Globalstar II et 8 O3B sont mises en production.<br />
Reynald Seznec, le Président directeur général de Thales Alenia <strong>Space</strong>, lors de sa<br />
rencontre avec les médias à Satellite 2010, n’a pas caché une réelle frustration de<br />
n’avoir pu faire offre pour le contrat européen des satellites de la constellation Galileo<br />
FOC : comme il se trouvait déjà impliqué comme maître d’œuvre dans deux lots de<br />
travail, Thales Alenia <strong>Space</strong> n’était pas admis, par les règles du « dialogue<br />
compétitif », à soumissionner comme tel pour un 3 ème . Il a dû se contenter d’être le<br />
sous-contractant d’Astrium Satellites, ce qui était déjà son rôle dans la réalisation des<br />
quatre satellites Galileo IOV (qui seront lancés en 2011, avec 2 ans de retard).<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong> est dans le dernier round des tractations pour l’important contrat<br />
de la constellation Iridium NEXT. Tout va se jouer sur le plan financier dans les<br />
prochains mois et l’intervention du Coface dans l’investissement de quelque 2<br />
milliards € sera déterminante. « J’ai bon espoir », a confié R. Seznec. Celui-ci nous a<br />
confirmé que Thales Alenia <strong>Space</strong>, associé à OHB-System, entamait les négociations<br />
finales du contrat MTG (Meteosat Troisième Génération, qui comprend 4 « imageurs »<br />
et 2 « sondeurs » à lancer dès 2016) avec l’ESA et Eumetsat. « C’est un contrat pour<br />
lequel le retour géographique n’est pas impératif, mais les tâches se trouvent<br />
équitablement réparties entre l’Allemagne, la France et l’Italie ». Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
a la maîtrise d’œuvre de l’ensemble, tandis que OHB-System fournit une plate-forme<br />
SmallGEO améliorée pour chacun des 6 satellites MTG et est responsable des 2<br />
satellites « sondeurs ».<br />
L’ambition affichée par Thales Alenia <strong>Space</strong> est de gagner en 2010 une part de 20 %<br />
des 22 à 25 commandes de satellites géostationnaires, c’est-à-dire 4 satellites<br />
minimum. Il a déjà obtenu cette année le satellite haut débit à usage dual Athena-<br />
FIDUS (bandes EHF & Ka) qui doit être lancé en 2013. Il est bien placé pour le<br />
contrat Sicral-2 de satellite de télécommunications militaire. Il se positionne pour la<br />
mission Megasat du CNES et pour le satellite Normilsatcom de l’Espagne et de la<br />
Norvège. Il espère qu’In<strong>mars</strong>at va concrétiser son option pour un deuxième Alphasat.<br />
En ce qui concerne l’exploitation de l’ISS (International <strong>Space</strong> Station), Thales Alenia<br />
<strong>Space</strong> Italie compte sur des commandes supplémentaires de modules pour les services<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
automatiques de ravitaillement ATV (Automated Transfer Vehicle) et Cygnus (avec<br />
Orbital Sciences).<br />
4.3. Astrium Services : spécialiste des modèles PPP pour les applications<br />
spatiales, surtout dans le cadre de missions gouvernementales<br />
Avec la commande du 4 ème satellite Skynet 5 (Skynet-5D) à lancer en 2013, Astrium<br />
Services peut pavoiser. Cette filiale d’EADS Astrium démontre le succès de sa<br />
formule PPP (Partenariat Public-Privé) entre le Ministre britannique de la Défense et<br />
sa société Paradigm Secure Communications. En présentant les résultats 2009, Eric<br />
Béranger, son Président directeur général, ne cachait pas sa grande satisfaction : « Il<br />
s’agit d’une solution intelligente et innovante, qui est gagnante pour les deux<br />
parties ». Astrium Services a fait spécialité son expertise dans la mise sur pied de<br />
modèles PPP « sur mesure » : en Allemagne, MilSat Services avec la Bundeswehr<br />
pour les satellites militaires ComsatBw, InfoTerra avec le DLR pour les satellites<br />
d’observation radar TerraSAR et TanDEM-X (qui doit être placé sur orbite en juin).<br />
Dans les trois ans à venir, Astrium Services mettra en œuvre une dizaine de satellites<br />
en recourant à des solutions PPP : les 4 Skynet-5, les 2 ComsatBw, les 2 satellites<br />
d’InfoTerra, les SPOT-6 et SPOT-7 de SPOT Image. La formule PPP est d’ores et déjà<br />
proposée pour l’exploitation de prochains systèmes spatiaux : Syracuse pour la DGA<br />
(Direction Générale à l’Armement), Athena-FIDUS (alliance Astrium Services et<br />
Telespazio ?), EDRS (<strong>Euro</strong>pean Data Relay Satellite) pour l’ESA, Megasat pour le<br />
CNES, la constellation opérationnelle Galileo pour la GSA (<strong>Euro</strong>pean GNSS<br />
Supervisory Authority), …<br />
4.4. Dans l’orbite de la TVHD, voici déjà la TV3D ! Le phénomène Avatar<br />
et les sports provoquent la ruée sur la télévision en relief… par satellite<br />
La TVHD – la télévision haute définition – vient à peine de se lancer à la conquête des<br />
foyers avec des écrans plats de plus en plus larges, qui offrent des images de très haute<br />
résolution. Et déjà, grâce au satellite, on précipite le public dans les sensations des<br />
effets visuels de la TV3D (télévision en 3 dimensions). Des matches de football et de<br />
rugby sont proposés occasionnellement dans des cinémas 3D et pour des téléviseurs en<br />
relief (dont la commercialisation vient à peine de démarrer). Les téléviseurs 3D, s’ils<br />
existent au Japon et en Corée du Sud, sont peu nombreux et peu connus en <strong>Euro</strong>pe. Par<br />
contre, ils connaissent le succès aux Etats-Unis. Les vendeurs ont du mal à répondre à<br />
la demande. Pour passer de la TVHD à la TV3D, il faut s’équiper en conséquence :<br />
autres écrans, autres lecteurs DVD. Et ne pas oublier les lunettes qui permettent de<br />
voir en relief.<br />
Eutelsat et SES Astra, les opérateurs européens de satellites, ont commencé la<br />
diffusion de chaînes TV3D de démonstration. A la fin de l’année, Canal+ prévoit dans<br />
son bouquet une chaîne en relief. Le 28 avril, SES Astra et Samsung Electronics ont<br />
décidé de s’associer pour la promotion de contenus TV3D pour une chaîne européenne<br />
de démonstration, qui sera lancée le 4 mai. Ferdinand Kayser, Président directeur<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
général de SES Astra, déclare : « La nouvelle chaîne 3D de démonstration d’Astra<br />
prouve les énormes atouts du satellite pour la transmission de signaux TV3D de haute<br />
qualité. Nous sommes convaincus que la télévision 3D sera le prochain grand moteur<br />
du marché du divertissement à domicile. »<br />
Une conférence 3DTV World Forum se tiendra au Hilton London Paddkington Hotel,<br />
à Londres, les 25 et 26 mai. L’organisateur prévoit qu’en 2015 plus de 22 millions de<br />
foyers seront déjà équipés pour la TV en relief ! La commercialisation des récepteurs<br />
TV3D a commencé dans les grandes surfaces, comme la FNAC, Mediamarkt,<br />
Saturn… Elle tire parti de l’effet Avatar qui a connu un réel succès dans les salles de<br />
cinéma. A noter que le premier long métrage dessin animé en 3D fut « Fly me to the<br />
Moon » du producteur belge (wallon !) Ben Stassen, qui racontait la mission Apollo 11<br />
sous un jour inédit, fort amusant. Son succès fut mitigé en <strong>Euro</strong>pe, vu le manque de<br />
salles de cinéma équipées pour la 3D. Le phénomène Avatar a accéléré la conversion !<br />
4.5. Exposition Satellite 2010 : présence de presque tous les constructeurs et<br />
opérateurs de satellites de télécommunications, sans la Chine et l’Inde…<br />
L’Exposition Satellite 2010 réunissait tous les ténors de l’industrie des satellites de<br />
télécommunications et de télévision. Du côté américain : Orbital Sciences (avec le<br />
nouveau bus Star 2.7 pour des charges utiles de 7,5 kW), Boeing <strong>Space</strong> & Intelligence<br />
Systems (avec les plates-formes 702HP/Haute Puissance et 702MP/Moyenne<br />
Puissance), Lockheed Martin Commercial <strong>Space</strong> Systems (avec ses satellites A2100),<br />
mais pas de <strong>Space</strong> Systems/Loral. Pour l’<strong>Euro</strong>pe : EADS Astrium Satellites (avec les<br />
<strong>Euro</strong>star 3000) & Astrium Services, Thales Alenia <strong>Space</strong> (avec Globalstar II et<br />
Athena-FIDUS), SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd), mais pas d’OHB-System<br />
pour promouvoir la plate-forme SmallGEO. La société canadienne MDA (MacDonald,<br />
Dettwiler & Associates) présentait ses produits et composants pour les systèmes<br />
spatiaux, mais aucune information sur le satellite de télécommunications à réaliser<br />
pour l’Ukraine (le contrat ne serait pas finalisé).<br />
Pas de présence asiatique : Mitsubishi Electric, la CASC (China Aerospace Science &<br />
Technology Corp) avec la CGWIC (China Great Wall Industry Corp), l’ISRO (Indian<br />
<strong>Space</strong> Research Organisation) avec Antrix avaient préféré figurer aux abonnés absents.<br />
On notait l’absence de l’entreprise russe Information Satellite Systems « Reshetnev<br />
Company » qui réalise les satellites de l’opérateur public RSCC (Russian Satellite<br />
Communications Company) et le satellite AMOS-5 de l’opérateur israélien <strong>Space</strong>com.<br />
Parmi les opérateurs de satellites qui présentaient leurs produits et services, il y avait :<br />
les quatre grands (Intelsat, SES, Eutelsat, Telesat) ainsi qu’In<strong>mars</strong>at qui ont une<br />
envergure internationale, les Américains Echostar Satellite Services, Hughes Network<br />
Systems, Viasat, TerreStar, SkyTerra, les constellations Iridium et Globalstar, RSCC<br />
(Russie), Hispasat et Xtar (Espagne), Astrium Services (France/Royaume-Uni),<br />
Telespazio (Italie), Amos-<strong>Space</strong>com (Israel), Thuraya (Emirats) qui fait le forcing<br />
pour la mobilophonie par satellite, Sky Perfect/Jsat (Japon), GE Satellite (Singapour),<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
O3b Networks (Jersey, sur le stand de SES World Skies) qui doit déployer sa<br />
constellation des 8 premiers satellites en 2012.<br />
4.6. L’opérateur de Hong Kong ABS (Asia Broadcast Satellite) : tête de<br />
pont d’Eutelsat pour tirer parti du potentiel croissant de l’Asie-Pacifique<br />
Eutelsat voit dans le marché asiatique un important potentiel de croissance.<br />
L’opérateur européen a signé un partenariat avec ABS (Asia Broadcast Satellite) de<br />
Hong Kong pour copositionner <strong>Euro</strong>Bird-4, rebaptisé W75/ABS-1B, à 75 degrés Est<br />
aux côtés d’ABS-1 et ABS-1A (alias Koreasat-2), et ce, pour répondre aux besoins des<br />
clients de l’important satellite ABS-2 (6 t) commandé à <strong>Space</strong> Systems/Loral pour un<br />
lancement Ariane 5 en 2012.ABS, qui exploite des téléports à Hong Kong et en<br />
Allemagne, couvre avec ses satellites les 4/5 de la population mondiale. Il a fait<br />
l’acquisition de l’opérateur philippin Mabuhay avec son satellite Agila-2 (lancé en<br />
1997), qui a reçu le nom d’ABS-5.<br />
4.7. Alliance Türksat-Intelsat pour répondre aux besoins de l’Asie Centrale<br />
La stratégie d’Intelsat, dont le siège se trouve depuis décembre à Luxembourg, est de<br />
nouer des partenariats avec des opérateurs régionaux. Après Telenor en Norvège, Sky<br />
Perfect JSAT au Japon, Convergence Partners en Afrique du Sud, les Forces de<br />
Défense en Australie, Intelsat a conclu un accord avec l’opérateur Türksat pour lui<br />
prêter le satellite d’occasion Intelsat-26 (alias JCSAT-5/-R). Il s’agit d’amener en juin<br />
à 55 degrés Est le satellite qui date des années 90. Ce qui permet à Türksat de<br />
préserver ses droits sur cette position turque et de renforcer sa présence sur le marché<br />
de l’Asie Centrale.<br />
4.8. Etude de la PME bruxelloise Sea&<strong>Space</strong> sur les clefs pour le<br />
bidirectionnel à haut débit (réseaux VSAT) par satellite<br />
C’est fort beau de placer un satellite autour de la Terre pour assurer des services de<br />
télécommunications à haut débit. Les performances de ce relais sur orbite dépendent<br />
essentiellement de l’optimisation des terminaux professionnels au sol et de leur<br />
organisation en réseaux terrestres. Lors d’une session GVF (Global VSAT Forum) de<br />
Satellite 2010, deux ingénieurs (Thierry Eltges, Fulvio Sansone) de la PME<br />
bruxelloise Sea&<strong>Space</strong> Exploration, spécialisée dans la consultance pour la mise en<br />
œuvre d’applications spatiales, ont présenté les résultats d’une étude du marché, en<br />
plein développement, des systèmes bidirectionnels par satellite.<br />
Cette étude, qui a été réalisée pour l’ESA, identifie les besoins en hausse des<br />
utilisateurs pour des produits innovants et moins coûteux, ainsi que leur souci d’un<br />
accès indépendant à des services compétitifs. Elle met l’accent sur la plus grande<br />
flexibilité du satellite pour le développement des réseaux, sur la meilleure exploitation<br />
des fréquences, au moyen d’une modulation efficace et grâce à leur réutilisation selon<br />
des faisceaux à la demande. C’est ce qu’a bien compris la société belge Newtec avec<br />
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des terminaux et équipements « sur mesure » qui tirent le mieux parti de l’offre des<br />
répéteurs à bord des satellites. Pour en savoir plus : http://www.seaandspace.com/<br />
5. Navigation/Galileo<br />
5.1. GNSS – Quo Vadis ? : la longue marche de Galileo, avec ses hauts et ses<br />
bas, plus politico-financiers que physico-techniques… Principal obstacle :<br />
son financement à long terme pour rivaliser avec GPS, Glonass et Beidou !<br />
En ce début d’année, avec la signature des contrats pour trois des six lots de travail, le<br />
système européen de navigation par satellites a reçu une réelle impulsion. Mais son<br />
développement progresse à petits pas. Reste à franchir l’obstacle d’un financement<br />
stable à long terme. L’Union va devoir trouver de 1 à 2 milliards € supplémentaires<br />
pour que la constellation Galileo devienne une réalité opérationnelle<br />
Chaque année, le Munich Satellite Navigation Summit, qui est le rendez-vous en<br />
<strong>Euro</strong>pe - dans la capitale bavaroise - des acteurs et utilisateurs des systèmes spatiaux<br />
de navigation, réserve son lot de surprises. Pour le sommet 2010, du 9 au 11 <strong>mars</strong>,<br />
l’Université des Forces Armées Fédérales de Munich, avait retenu le thème « GNSS –<br />
Quo Vadis ? ». René Oosterlinck, Directeur ESA du Programme GNSS (Global<br />
Navigation Satellite System), a ironisé sur l’issue tragique de la réponse à cette<br />
question… Il a souligné les difficultés qui, si aucune mesure internationale n’est prise,<br />
affecteront le développement de plusieurs constellations globales de satellites de<br />
navigation : les risques d’interférences vu le spectre limité des fréquences, ainsi que le<br />
danger des débris spatiaux avec les satellites devenus inutilisables sur les orbites<br />
moyennes, dites MEO, entre 20.000 et 22.000 km. Il a par ailleurs évoqué – ce qu’il<br />
avait fait dans sa présentation au Galileo Applications Days, à Bruxelles (du 3 au 5<br />
<strong>mars</strong>) – des retombées sous la forme d’applications non conventionnelles de la<br />
navigation par satellites, qu’il est possible de réaliser grâce à l’analyse des déviations<br />
et aux corrections à faire pour leur fonctionnement précis sur orbite :<br />
- les variations d’orbite donnent des informations sur les influences de l’activité solaire<br />
concernant les changements du champ de gravité terrestre ; ces données sont fort utiles<br />
dans le cadre du programme « space weather » (météo de l’espace) ;<br />
- les erreurs infinitésimales dans le temps des horloges atomiques, qui peuvent donner<br />
des indications sur le champ de gravité et pour la physique des quanta ;<br />
- les différences dans la transmission des signaux, qui intéressent les services de<br />
métrologie ;<br />
- les perturbations de l’environnement terrestre pour la réception des signaux, qui<br />
révèlent le degré d’humidité, l’état de la mer…<br />
Cette décennie s’annonce placée sur le signe de deux nouvelles constellations de<br />
satellites de navigation, en plus des deux déjà en place, le GPS américain et le<br />
GLONASS russe, dont le développement remonte aux années 80. La mise en oeuvre<br />
du Beidou (Compass) chinois et du GNSS-Galileo européen pose de façon aiguë les<br />
problèmes de compatibilité et d’interopérabilité des systèmes. Jiaho Wenhai,<br />
représentant du CSNO (China Satellite Navigation Office) reconnaissait la grande<br />
33
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
difficulté de répondre aux besoins des systèmes qui se modernisent et qui se<br />
développent : « étant donné que les ressources en fréquences sont limitées, la<br />
séparation des signaux dans le spectre autorisé est très difficile ». C’est la bande<br />
allouée aux services cryptés à des fins gouvernementales ou commerciales qui rend<br />
problématique la cohabitation des quatre constellations qui, après 2015, totaliseront<br />
une centaine de satellites MEO dotés d’horloges atomiques.<br />
Investissement américain proche des 30 milliards €. Le GPS, s’il compte 31<br />
satellites opérationnels, doit régulièrement vérifier et ajuster leurs positions sur les six<br />
plans d’orbite de manière à offrir des services de manière optimale. L’administration<br />
fédérale, via les Département de la Défense et du Transport, continue d’investir dans<br />
les opérations et la modernisation du GPS, avec le segment sol de nouvelle génération<br />
OCX. Dans sa proposition de budget 2011, la Maison Blanche prévoit de leur<br />
consacrer $ 1,23 milliard (près de 900 millions €). Un article de l’Unité Galileo de la<br />
Commission européenne estime que les coûts cumulés du GPS jusqu’à l’introduction<br />
de la constellation GPS-III (premier lancement prévu en 2014) devraient atteindre le<br />
montant de $ 40 milliards. Le système GPS-III doit fournir des services aussi<br />
performants que ceux envisagés par les satellites européens Galileo dès la conception<br />
du système civil.<br />
De son côté, Roscosmos poursuit la mise en configuration globale du système<br />
GLONASS. La constellation avec 21 satellites en service à la fin de <strong>mars</strong> permet une<br />
couverture à 98,5 % avec des performances qui se rapprochent de celles du GPS. En<br />
décembre, six GLONASS-M doivent porter la constellation opérationnelle à 24<br />
satellites pour couvrir le globe à 99,9 %. Grigory Stupak, le concepteur en chef de<br />
GLONASS au RISDE (Institut responsable des charges utiles des satellites de<br />
navigation), a annoncé la modernisation en cours du système, avec l’introduction du<br />
SDCM (System for Differential Correction & Monitoring), l’équivalent russe<br />
d’EGNOS, grâce à des relais en bande L sur trois satellites géostationnaires Lutch à<br />
lancer entre 2011 et 2013.<br />
La Chine frustrée par l’<strong>Euro</strong>pe et vice-versa. Une importante délégation chinoise<br />
avait fait le déplacement à Munich pour présenter la situation du système Beidou<br />
(Compass), pour faire état des problèmes d’interopérabilité globale, pour regretter le<br />
rejet de ses industriels dans les contrats de réalisation des satellites Galileo FOC, alors<br />
qu’ils avaient participé, avec une quote-part financière de la Chine, à celle des Galileo<br />
IOV pour l’équipement SAR (Search & Rescue). On a pu se rendre compte que le<br />
CNSO (China Satellite Navigation Office) en charge des satellites de navigation<br />
chinois connaissait des retards pour leur développement et leur déploiement. A ce jour,<br />
seul le Compass M1, équipé d’horloges atomiques, est en orbite MEO depuis avril<br />
2007 « pour sécuriser les fréquences auprès de l’UIT ». Pas d’informations sur son<br />
fonctionnement. Le CNSO prévoit d’avoir dès fin 2012 Beidou (Compass) Phase II<br />
opérationnel sur l’Asie-Pacifique avec une constellation régionale de 14 satellites (5<br />
GEO, 5 en orbite géostationnaire inclinée, 4 MEO). Une dizaine de satellites restent à<br />
lancer entre 2010 et 2012. A l’horizon 2020, le Beidou (Compass) Phase III<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
comprendra 5 GEO, 3 en orbite géostationnaire inclinée et 27 MEO pour des services<br />
d’envergure globale.<br />
En <strong>Euro</strong>pe, Galileo a atteint un point de non-retour. Durant les six derniers mois,<br />
beaucoup d’obstacles ont été levés pour qu’en 2014, une constellation opérationnelle<br />
puisse proposer trois des cinq services du système européen : Service Ouvert, Service<br />
Public Régulé, Recherche & Sauvetage (SAR). Javier Benedicto, Chef du Galileo<br />
Project Office à l’ESA, a présenté qu’il fallait disposer d’au moins 16 satellites MEO.<br />
Il a précisé que tous les services seraient possibles en 2016 en ayant déployé les 30<br />
satellites prévus. Paul Verhoef, Directeur des programmes de navigation par satellites<br />
à la Commission européenne, a rappelé qu’il ne se contentait pas d’une infrastructure<br />
minimale et a insisté sur la nécessité de déployer une constellation complète avec 27<br />
satellites MEO en service et 3 en réserve, sur trois plans d’orbite : « C’est une illusion<br />
de croire qu’on peut faire Galileo avec une constellation de 18 satellites. Cela<br />
signifierait l’impossibilité d’une navigation par satellite pendant trois semaines de<br />
l’année. Une demi BMW n’est pas une voiture. »<br />
Le développement de Galileo continue à connaître des hauts et des bas. Les quatre<br />
satellites de la phase IOV (In Orbit Validation), qui sont réalisés par le team Astrium-<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong>, sont en cours d’assemblage à Rome, mais ils ne pourront pas être<br />
livrés cette année. Leur lancement par paire avec deux fusées Soyouz depuis la<br />
Guyane est à envisager en 2011, au printemps et durant l’été. Ce qui laisse peu de<br />
temps pour la phase de vérification des performances, avant le déploiement des deux<br />
premiers Galileo FOC (Full Operational Capability) qu’il est prévu de satelliser fin<br />
2012… Le consortium OHB System-Surrey Satellite Technology Ltd, qui a obtenu la<br />
commande des 14 satellites Galileo FOC, reconnaissait le pari difficile de livrer les<br />
deux premiers satellites pour 2012. Dix Galileo FOC seront lancés par Arianespace<br />
avec des « Soyouz guyanais ». Sur une page de sa présentation, J. Benedicto montrait<br />
le lancement en 2014 des quatre autres avec une Ariane 5.<br />
Trois autres contrats du programme Galileo FOC doivent être finalisés dans les<br />
prochains mois pour un montant total de près d’un milliard €: l’infrastructure de<br />
mission au sol, le segment de contrôle au sol et l’exploitation coordonnée des<br />
opérations. Pour les 12 satellites suivants, OHB System (avec SSTL) et Astrium (avec<br />
Thales Alenia <strong>Space</strong>) se retrouveront en compétition pour une nouvelle procédure de<br />
sélection par l’ESA. Mais cette commande ne sera pas passée avant 2012, vu le<br />
manque de disponibilité financières. La Commission doit obtenir une rallonge<br />
budgétaire: un milliard € seront nécessaires pour le segment spatial complémentaire<br />
avec ses lancements Arianespace. Par ailleurs, il faudra 700 millions € chaque année<br />
afin d’assurer les opérations, la maintenance et la mise à jour de l’infrastructure<br />
européenne GNSS : 600 millions € pour Galileo et 100 millions € pour EGNOS.<br />
Ajouter à ce problème budgétaire l’issue incertaine des négociations délicates avec le<br />
concurrent chinois dans le but de coordonner au mieux l’emploi du spectre de<br />
fréquences pour les services cryptés de navigation par satellites. L’ESA et la<br />
Commission sont conscients que la longue marche de Galileo demeure jalonnée<br />
d’embûches dans les années à venir.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
5.2. VitroCiset Belgium retenue par l’ESA pour les infrastructures de<br />
Sécurité Galileo GSS/Galileo Sensors Station) en Belgique<br />
A la tête d’un consortium belge impliquant Fabricom GDF-Suez et Tyco, VitroCiset<br />
Belgium a remporté l’appel d’offres pour la construction « clés en mains », sur la<br />
station de Redu (qu’on doit agrandir), du centre de sécurité qui va abriter les<br />
installations pour la vérification et la validation des équipements GSS (Galileo Sensor<br />
Stations) qui sont réparties sur l’ensemble du globe. VitroCiset Belgium est<br />
responsable de la gestion des activités qui concernent les multiples stations destinées à<br />
garantir la qualité et l’exactitude des signaux et données de la constellation Galileo. La<br />
société a implanté dans l’incubateur Galaxia (près de l’<strong>Euro</strong> <strong>Space</strong> <strong>Center</strong>) son centre<br />
de logistique et de maintenance des stations Galileo dans le monde.<br />
6. Sécurité & <strong>Espace</strong>/Défense spatiale<br />
6.1. Trois « comsats » militaires en <strong>Euro</strong>pe à l’horizon 2013 : le francoitalien<br />
ATHENA-FIDUS, le britannique Skynet-4D et l’italien Sicral-2<br />
L’Union européenne, grâce à des initiatives de ses Etats membres, va mettre en service<br />
trois nouveaux satellites géostationnaires dédiés aux communications militaires. Deux<br />
satellites ont été commandés en début d’année, le troisième devant l’être avant la fin<br />
de l’année.<br />
- ATHENA-FIDUS (Access on Theatres for <strong>Euro</strong>pean allied forces Nations-French-<br />
Italian Dual Use Satellite) est un satellite à haut débit en bande Ka pour des services<br />
gouvernementaux (principalement la défense) qui est réalisé avec la plate-forme<br />
<strong>Space</strong>bus 4000B2 par Thales Alenia <strong>Space</strong> pour le CNES (Centre National d’Etudes<br />
Spatiales) avec la DGA (Direction Générale de l’Armement) et pour l’ASI (Agenzia<br />
Spaziale Italiana) avec le Segredifesa. Son lancement par Arianespace est prévu en<br />
2013 et sa mise en œuvre est confiée à Telespazio. Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA est<br />
concerné par l’avionique du <strong>Space</strong>bus 4000B2 et par un banc de tests.<br />
- Skynet-5D a été commandé à Astrium Satellites par Paradigm Secure<br />
Communications (Astrium Services) pour le Ministre britannique de la Défense.<br />
Devant être lancé en 2013, ce satellite <strong>Euro</strong>star E3000 servira à renforcer la capacité<br />
de télécommunications militaires dans les bandes X et UHF.<br />
- SICRAL-2 (Sistema Italiano per Comunicazioni Riservate ed Allarmi) devrait être<br />
commandé dans les prochains mois à Thales Alenia <strong>Space</strong>. Ce satellite franco-italien<br />
de télécommunications militaires, qui remplace le projet Syracuse-3C, doit dès 2012-<br />
2013 servir aux Ministères de la Défense français et italien. Son exploitation doit faire<br />
l’objet d’un PPP (Partenariat Public-Privé) à l’instar de ce qui se fait au Royaume-Uni<br />
avec Paradigm Secure Communications et en Allemagne avec Milsat Services.<br />
6.2. Normilsatcom, initiative hispano-norvégienne de satellite de<br />
télécommunications militaires<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Dans les prochains mois, l’Espagne et la Norvège vont concrétiser, par un appel<br />
d’offres international, leur projet de comsat militaire dans la bande X. Il s’agit d’une<br />
initiative qui été prise conjointement par les Premiers Ministres des deux pays. Sa mise<br />
en oeuvre serait confiée à l’entreprise Hisdesat, qui est déjà impliquée dans le système<br />
Xtar (2 satellites : à 30 °Ouest, à 29°Est). Les entreprises espagnoles et norvégiennes<br />
devraient participer à sa réalisation.<br />
7. Science/Cosmic Vision<br />
7.1. Rhea System, spécialiste de la gestion coordonnée des opérations dans<br />
l’espace : développement des solutions informatiques SPENVIS et MOIS<br />
Rhea System, le plus récent des membres de Skywin <strong>Wallonie</strong> <strong>Espace</strong>, constitue la<br />
référence européenne pour l’ingénierie de gestion informatique des opérations dans<br />
l’espace. Les professionnels de la communauté scientifique qui exploite des satellites<br />
d’observation, des outils de simulation et des stations au sol connaissent bien ses<br />
services :<br />
- le MOIS (Manufacturing & Operations Information System) permet de simplifier et<br />
d’automatiser la réalisation de missions dans l’espace, grâce à une meilleure<br />
interactivité entre les moyens de fabrication et de mise en œuvre ; il est utilisé par<br />
l’ESA pour ses missions scientifiques (astronomie, télédétection…) et par Eumetsat<br />
pour les satellites météorologiques.<br />
- le SPENVIS (<strong>Space</strong> Environnent Information system) constitue un élément clef de<br />
l’infrastructure ESA du « <strong>Space</strong> Weather » et sa réponse aux besoins dans le monde<br />
entier ; ce système a été mis au point avec la collaboration de l’IASB (Institut<br />
d’Aéronomie Spatiale de Belgique).<br />
Rhea System participe régulièrement au Salon international <strong>Space</strong>Ops. Cette année,<br />
place sur le thème de « Delivering on the dream », <strong>Space</strong>Ops 2010 s’est tenu du 25 au<br />
30 avril au Von Braun <strong>Center</strong> de Huntsville, Alabama. C’est là que la NASA a conçu<br />
et développé le lanceur géant Saturn V qui a permis à des astronautes de marcher,<br />
travailler et même rouler sur la Lune. C’est là qu’est né le concept <strong>Space</strong> Camp, qui a<br />
contribué au développement de l’<strong>Euro</strong> <strong>Space</strong> <strong>Center</strong> de Transinne-Libin.<br />
7.2. SOLSPEC, un instrument belge à bord de l'ISS, étudie le rayonnement<br />
solaire, hors atmosphère, depuis deux ans déjà !<br />
Cela fait à présent deux années que l’instrument spatial SOLSPEC, un spectromètre<br />
spécialisé dans la mesure spectrale de l’éclairement solaire hors atmosphère, pointe ses<br />
optiques en direction du Soleil. SOLSPEC est l’un des trois instruments européens de<br />
la charge utile Solar dédiée à la mesure du rayonnement solaire depuis la Station<br />
spatiale internationale (ISS). Cet instrument résulte d’une longue et fructueuse<br />
collaboration franco-belge entre le service LATMOS du CNRS français (PI : G.<br />
Tuilier) et l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB), tous deux spécialistes<br />
de l’environnement atmosphérique terrestre et de recherches sur le milieu spatial.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Mis en orbite par la navette Atlantis depuis le 7 février 2008, puis transféré ensuite sur<br />
une palette externe arrimée au module européen Columbus de l’ISS, ce 5 avril 2010,<br />
l’instrument Solar SOLSPEC fêtera le deuxième anniversaire de ses premières<br />
mesures solaires acquises en dehors de l’atmosphère terrestre.<br />
Les mesures réalisées en orbite, c’est-à–dire plus ou moins en dehors de l’atmosphère,<br />
sont particulièrement intéressantes car elles permettent de s’affranchir des phénomènes<br />
d’absorption et de diffusion. Ces phénomènes sont la conséquence de l’interaction du<br />
rayonnement solaire (de l’UV à l’IR) avec différentes molécules (O2, O3, H20, CO2,<br />
CH4, …) reliées à certaines longueurs d’onde. Ces mesures sont donc capitales pour<br />
l’étude de la physique solaire, une meilleure compréhension de la chimie et de la<br />
physique de l’atmosphère et la validation des modèles de transfert radiatif.<br />
Solar SOLSPEC résulte en fait de multiples adaptations (upgrades) d’un instrument<br />
pionnier qui, dès 1983 avec la mission <strong>Space</strong>lab, a réalisé des mesures du spectre<br />
solaire complet UV-VIS et IR à bord de la navette spatiale américaine. La continuité<br />
des mesures est donc à présent assurée sur l’ISS. La modernisation de l’instrument,<br />
partagée entre France et Belgique, impliqua également divers partenaires industriels<br />
belges, tels que Lambda-X et Pedeo Techniek.<br />
Ainsi, l’IASB qui possède une longue expérience dans la mécanique spatiale de<br />
précision, s’est par exemple investi dans la nouvelle configuration mécanique requise<br />
pour l’intégration sur une palette extérieure de Columbus. Outre la remise à niveau de<br />
l’électronique, de nouveaux systèmes optiques très performants ont été implémentés,<br />
élargissant pour la première fois le spectre des mesures spatiales IR jusqu’à 3.1 µm.<br />
De même, la nouvelle version de SOLSPEC a été assemblée, caractérisée optiquement<br />
et étalonnée avec précision dans les laboratoires de l’IASB et du PTB (Physikalisch-<br />
Technischen Bundesanstalt), avant d’être livrée à l’ESA.<br />
Après deux années de fonctionnement nominal, on peut dire que l’instrument<br />
SOLSPEC, piloté depuis le centre de contrôle du B.USOC, situé à l’IASB, poursuit sa<br />
mission en accompagnant l’ISS dans son odyssée spatiale. L’ESA et la NASA<br />
viennent d’ailleurs de confirmer la prolongation de la mission jusqu’en 2013, offrant<br />
ainsi une rare opportunité d’accumuler une longue série de mesures depuis cet<br />
observatoire privilégié qu’est l’ISS. En ce début de cycle solaire de onze ans, les<br />
premières analyses des données de SOLSPEC sont déjà régulièrement présentées lors<br />
de colloques réunissant les experts américains et européens pour la mesure de<br />
l’éclairement solaire.<br />
7.3. B.USOC (Belgian User Support & Operation Centre) : l’interface<br />
essential entre le chercheur au sol et son instrument sur orbite<br />
Dans le nouveau 3ème étage de l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique, se trouve<br />
le B.USOC pour Belgian User Support and Operation Centre. Entendez le centre belge<br />
pour le support technique des utilisateurs et pour les opérations dans l'espace. Le<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
B.USOC a été créé en 1997 par la Politique Scientifique Fédérale (Belspo) dans le<br />
cadre notamment de la participation de la Belgique au programme d’exploitation de la<br />
Station Spatiale Internationale (ISS) de l’Agence Spatiale <strong>Euro</strong>péenne.<br />
Selon la convention passée entre la Politique Scientifique de Belgique et l’Institut<br />
d’Aéronomie Spatiale de Belgique, les activités du B.USOC sont réalisées dans la<br />
division des services scientifiques et opérationnels de l’Institut d’Aéronomie Spatiale<br />
de Belgique (IASB/BIRA). Leur gestion est assurée par l’équipe d’ingénieurs du Dr<br />
Didier Moreau dans le cadre de trois fonctions principales :<br />
- Il fournit aux scientifiques l'information la plus complète possible quant aux<br />
possibilités de recherche spatiale, sur les opportunités de vol pour des expériences à<br />
réaliser, concernant la disponibilité des instruments des différentes missions prévues.<br />
Toute cette information est mise à disposition dans une banque de données.<br />
- Il assure un support technique et opérationnel pour les expériences qui sont financées<br />
par les Service public fédéral de Programmation Politique Scientifique au travers du<br />
programme Prodex de l'ESA. Ce support concerne toutes les disciplines de recherche<br />
spatiale: la microgravité, la télédétection, la science solaire, l’innovation<br />
technologique... Ainsi le B.USOC fonctionne comme un intermédiaire ou interface<br />
avec les partenaires industriels qui mettent au point l'instrumentation scientifique. Il<br />
aide le chercheur dans l'élaboration des dossiers techniques, pour la définition et la<br />
vérification des tests de qualification.<br />
Le centre est le point de contact avec l'ESTEC (<strong>Euro</strong>pean <strong>Space</strong> Research and<br />
Technology Centre) de l'ESA à Noordwijk (Pays-Bas) pour le suivi technique de<br />
certaines expériences. Il a coopéré avec la société <strong>Space</strong>bel à qui le CNES a confié la<br />
responsabilité de développer pour être le centre de missions scientifique du microsatellite<br />
français Picard, lequel est destiné à l’observation du Soleil (variations de la<br />
forme du disque, sondages de son intérieur par la méthode de l’héliosismologie,<br />
influences de son activité sur le climat terrestre). Le lancement de ce microobservatoire<br />
est annoncé pour le 15 juin prochain.<br />
- Il coordonne les opérations de téléscience lors de la préparation des missions<br />
spatiales et pour le déroulement d’expériences ou d’observations en orbite. Le plus<br />
souvent, les laboratoires des chercheurs sont équipés par le B.USOC des<br />
infrastructures nécessaires pour mener à bien de telles opérations avec le support et<br />
sous le contrôle du B.USOC. Celui-ci participe par ailleurs à l'élaboration et à l’envoi<br />
des télécommandes vers les expériences en orbite, à l'archivage, au traitement et à la<br />
transmission des données. Il a démontré son efficacité pour mener à bien des<br />
recherches pour une grande variété d’expérimentateurs lors des missions de Frank De<br />
Winne à bord de l’ISS (International <strong>Space</strong> Station) : OdISSea en novembre 2002,<br />
OasISS (de mai à novembre 2009).<br />
Depuis 2002, le B.USOC a démontré une belle activité au service de la communauté<br />
des chercheurs et ingénieurs. Ce sont 37 expériences qui ont été ou qui sont gérées en<br />
temps réel à partir de sa salle de contrôle lors de six missions, à caractère<br />
international, dans l’espace: OdISSea (23 expériences), STS-107 (1), Cervantes (5),<br />
Promiss-III et Promiss-IV, Columbus (4 expériences, à savoir SOLSPEC, SOVIM,<br />
SOL-ACES, PCDF), OasISS (2 expériences, c’est-à-dire LES-2 et LES-3). Avec le<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
savoir-faire qu’il a développé et acquis au cours de ces expérimentations, le B.USOC<br />
est l’un des centres opérationnels qui affichent la plus longue continuité d’opérations<br />
en temps réel avec la station habitée autour de la Terre. Par ailleurs, à ce titre, le centre<br />
est aussi l’un des quatre Usocs principaux de l’infrastructure terrestre de l’ISS en<br />
<strong>Euro</strong>pe. Il est l’un des mieux équipés tant au niveau de la taille et de l’efficacité de<br />
l’équipe d’opérateurs certifiés ESA que par la qualité de ses systèmes (régulièrement<br />
mis à jour) et l’excellence de ses infrastructures (salles d’opérations, laboratoires,<br />
centre de données,..)<br />
8. Exploration/Aurora<br />
8.1. Réponses de Charlie Bolden, administrateur NASA, aux critiques du<br />
Plan spatial du Président Obama qui annule le programme Constellation<br />
Le 16 <strong>mars</strong>, Charles Bolden, l’administrateur de la NASA, est passé faire un speech à<br />
la conférence Satellite 2010 dans la banlieue de Washington D.C. Dans les remarques<br />
qu’il a faites de façon officielle, il a tenu un franc-parler pour répondre aux critiques<br />
des détracteurs du plan spatial du Président Obama, tel qu’il a été présenté dans le<br />
cadre du budget 2011. Voici quelques extraits, significatifs et percutants, de cette<br />
intervention à caractère politique.<br />
- au sujet de la station spatiale : « Maintenant qu’elle est pratiquement achevée, l’ISS<br />
offre un potentiel prometteur pour développer de nouvelles percées et améliorer la vie<br />
sur Terre. Elle offre le symbole encourageant de coopération entre les nations dans le<br />
monde. C’est vraiment un laboratoire pour à la fois la recherche scientifique et la<br />
coopération internationale à des fins pacifiques. »<br />
- sur le nouveau budget de la NASA : « Il place l’agence sur une voie durable qui<br />
répond judicieusement aux intérêts de la nation. […] Surtout, il reconnecte la NASA<br />
aux priorités de la nation : créer de nouveaux emplois high-tech, stimuler l’innovation<br />
technologique, faire avancer la recherche dans les sciences de l’espace et du climat. It<br />
replace l’agence sur l’objectif d’être l’innovateur de grande ampleur qui fait<br />
progresser la nation sur une vague de développement technologique, ce qui crée de la<br />
croissance pour l’avenir. »<br />
- concernant l’annulation du programme Constellation : « Si nous avions poursuivi sur<br />
notre lancée comme c’était prévu, nous aurions au mieux fini par faire voler une<br />
poignée d’astronautes vers la Lune après 2030. Même pour réaliser cette tâche<br />
restreinte, nous avons dû procéder à des coupes sévères dans d’autres parties du<br />
budget de la NASA, mettre un terme prématuré à notre soutien à l’ISS et mettre à mal<br />
nos efforts en science et aéronautique.<br />
Pire, nous n’aurions plus d’argent pour permettre le progrès vers le nec plus ultra de<br />
secteurs technologiques dont nous avons besoin pour de nouvelles réalisations dans<br />
l’espace : pas d’argent pour abaisser le coût de l’accès à l’espace, pas d’argent pour<br />
des systèmes vie en vase clos, pas d’argent pour des systèmes avancés de propulsion,<br />
pas d’argent pour se protéger des radiations. Le Président a admis que ce qui était<br />
vraiment requis pour faire de l’exploration au-delà de l’orbite basse passait par des<br />
technologies qui changent la donne, en faisant des investissements essentiels qui<br />
jettent les bases du prochain leadership de l’Amérique dans l’exploration spatiale ».<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
- quid de l’avenir ? « Grâce au nouveau plan, nous allons garantir la continuité de la<br />
présence américaine dans l’espace au cours et au-delà de toute la décennie, restaurer<br />
une industrie solide et compétitive de lanceurs aux Etats-Unis, démarrer un<br />
programme important de recherche et développement sur un lanceur lourd, et bâtir les<br />
vrais fondements des technologies pour une exploration durable au-delà de l’orbite<br />
terrestre. C’est là, pour moi, que réside le vrai leadership et nos partenaires<br />
internationaux le reconnaissent déjà ».<br />
Voici comment Lori Garver, ex-candidate astronaute et député-adminstrateur (en<br />
quelque sorte le bras droit de Charlie Bolden) voit le plan à long terme de la NASA,<br />
sur base des budgets proposés par la Maison Blanche le 1er février dernier.<br />
8.2. Le 13 juin : retour à Woomera de la capsule - avec des échantillons ? -<br />
de la sonde japonaise Hayabusa qui a survolé l’astéroïde Itokawa fin 2005<br />
La JAXA (Japan Aerospace Exploration Agency) - l’agence spatiale nipponne, la seule<br />
qui fait référence à l’exploration – va-t-elle réussir l’audacieux exploit de faire revenir<br />
une micro-capsule avec des échantillons de poussières d’un astéroïde ? Il s’agira d’une<br />
grande « première » dans l’exploration du système solaire. Cette réussite consacrera<br />
l’intérêt de la propulsion ionique pour de prochaines missions avec des robots.<br />
La sonde japonaise MUSES-C/Hayabusa d’une demi-tonne, développée par l’ISAS<br />
(Institute of <strong>Space</strong> & Astronautical Science), était lancée le 9 mai 2003 dans le<br />
système solaire depuis la base de Kagoshima. Grâce à sa propulsion ionique, elle a<br />
41
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
évolué autour de la Terre pour aller à la rencontre de l’astéroïde 1998 SF36, rebaptisé<br />
Itokawa. Après avoir parcouru quelque 2 milliards de km, elle est arrivée près de son<br />
objectif le 12 septembre 2005. Jusqu’en janvier 2006, elle a effectué des manœuvres<br />
de survol d’Itokawa et elle a même « touché » sa surface (touchown) à deux reprises<br />
(le 20 novembre 2005, avec dépôt d’une plaquette contenant 880 000 auographes, puis<br />
le 26 novembre). Lors de ces deux « touchdowns », elle a provoqué, au moyen de<br />
projectiles, des éjections de poussière. On espère que des spécimens ont pu être<br />
recueillis dans un entonnoir pour être transférés dans une micro-capsule.<br />
Hayabusa, malgré un système de propulsion défaillant et récalcitrant, a pu mettre le<br />
cap sur notre planète. Le 13 juin prochain, à 40.000 km de la Terre, elle éjectera sa<br />
micro-capsule qui, si tout se passe pour le mieux, réussira sa rentrée dans l’atmosphère<br />
afin de se poser sans encombre en Australie, dans le désert de Woomera. Les stations<br />
de poursuite en Australie et au Japon se trouvent mobilisées pour cette étape cruciale,<br />
car la capsule peut rebondir sur l’atmosphère et repartir dans l’espace...<br />
La rentrée commencera le 13 juin à 15 heures pour un atterrissage qui est prévu<br />
une heure plus tard. Il s’agira de retrouver la capsule dans le désert, puis il faudra<br />
faire preuve de beaucoup de précautions pour la ramener au Japon et pour procéder à<br />
son ouverture. Des mesures de quarantaine sont prises pour éviter la contamination de<br />
notre environnement par les spécimens collectés sur Itokawa, ainsi que le contraire.<br />
L’analyse de ces échantillons - pour autant qu’il y en ait dans la capsule ! – permettra<br />
de dire s’ils contiennent des traces d’eau. Une récente théorie attribue la naissance de<br />
l’eau de nos océans à la chute de multiples astéroïdes sur la Terre…<br />
N.B. Les « anciens » s’en souviendront : le désert australien de Woomera est lié à<br />
l’aventure spatiale européenne. C’est là, dans les années 60, que l’ELDO, le précurseur<br />
de l’ESA, a testé le lanceur <strong>Euro</strong>pa, qui consistait en l’étage britannique Blue Streak,<br />
l’étage français Coralie et l’étage allemand Astris et une coiffe italienne.<br />
9. Vols habités/International <strong>Space</strong> Station/Microgravité<br />
Conclusions de Frank De Winne sur son vol de longue durée dans l’ISS<br />
(International <strong>Space</strong> Station) : extraits du discours qu’il a prononcé lors de<br />
la cérémonie traditionnelle, dite « Vstrecha »<br />
Une semaine après son vol spatial de plus de six mois, Frank De Winne a participé à la<br />
cérémonie officielle traditionnelle de la « Vstrecha » à la Cité des Etoiles (où il s’est<br />
entraîné comme cosmonaute). La « Vstrecha » marque la séparation de l’équipage qui<br />
a travaillé ensemble dans l’ISS. Cette manifestation signifie fin de mission et nouveau<br />
chapitre dans la vie. A cette occasion, Frank De Winne a prononcé un discours plein<br />
d’émotion et teinté de passion. En voici quelques passages fort intéressants :<br />
« J’ai toujours été fier d’être un <strong>Euro</strong>péen. Et l’<strong>Euro</strong>pe a une grande tradition en<br />
matière d’exploration. Par conséquent, cela a été un honneur particulier pour moi de<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
représenter l’<strong>Euro</strong>pe en qualité de premier commandant de bord européen de la<br />
station spatiale internationale, l’unique avant-poste d’exploration spatiale à l’heure<br />
actuelle. C’est également un honneur et une réussite du Corps européen des<br />
astronautes et du Programme de vol habité mis en place par l’ESA. Cela montre<br />
clairement ce que nous sommes capables d’accomplir ensemble en tant qu’<strong>Euro</strong>péens.<br />
Cela symbolise également le succès de la station spatiale internationale au sein de<br />
laquelle tous les partenaires jouent un rôle important. L’ISS est un bel exemple de ce<br />
que des êtres humains sont capables d’accomplir quand ils décident de travailler<br />
ensemble à l’élaboration d’un but commun, en faisant abstraction de leurs différences.<br />
Je crois fermement qu’une société qui met fin à l’exploration met fin au progrès. De<br />
ce fait, j’espère qu’à l’avenir, l’<strong>Euro</strong>pe continuera d’explorer et d’endosser de plus en<br />
plus de responsabilités dans le domaine de l’exploration spatiale, y compris dans le<br />
potentiel du transport habité. Les véhicules européens et les membres des équipages<br />
ont navigué sur tous les océans de notre planète. J’espère voir un jour des vaisseaux<br />
habités européen se rendre à l’ISS et au-delà.<br />
Nos efforts intellectuels conjoints, multipliés par le sens humain de l’exploration, nous<br />
emmèneront à la découverte de nouveaux horizons. » (Extrait du livre de Lena Clarke<br />
De Winne, Dans les coulisses d’un vol de Frank De Winne – Mon compte à<br />
rebours, Editions Racine, Bruxelles, février 2010). Ces propos seront mis en pratique<br />
par Frank De Winne, qui est chargé par la Ministre S. Laruelle de préparer la 2 ème<br />
conférence ministérielle de l’Union sur l’exploration spatiale (21 octobre).<br />
10. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux<br />
10.1. Le système WK2-SS2 a commencé à prendre l’air jusqu’à plus de 11<br />
km… L’étape cruciale qui est attendue pour la fin de l’année : le vol<br />
propulsé de l’avion-fusée SS2 jusqu’à plus de 100 km (frontière de<br />
l’espace).<br />
Le 22 <strong>mars</strong> dernier, pour la première fois, l’avion-fusée SS2 (<strong>Space</strong>ShipTwo) prenait<br />
les airs en étant accroché à l’avion porteur WK2 (White KnightTwo). Le vol qui a duré<br />
2 heures et 54 minutes a permis de dépasser l’altitude de 11 km. Reste à monter dix<br />
fois plus haut pour atteindre la frontière de l’espace. Prochaine étape : les tests du SS2<br />
en vol plané, une fois largué par WK2. Scaled Composites, le concepteur et maître<br />
d’œuvre du système, espère réaliser le premier vol propulsé du SS2 au moyen de son<br />
moteur-fusée hybride.<br />
10.2. Partenariat d’Armadillo Aerospace, concurrent de l’Ansari X-Prize,<br />
avec <strong>Space</strong> Adventures, le promoteur des vols « touristiques » avec Soyouz<br />
<strong>Space</strong> Adventures est le « space tour operator » qui, depuis l’an 2001, organise des<br />
vols touristiques à bord de l’ISS (International <strong>Space</strong> Station) avec l’aide de<br />
Roscosmos (agence spatiale russe) et de l’entreprise d’Etat RKK Energia de Korolev<br />
43
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
(près de Moscou). A ce jour, huit vols au moyen du vaisseau Soyouz TM ou TMA ont<br />
eu lieu : l’Américain Dennis Tito (2001), l’Américano-sud africain Mark Shuttleworth<br />
(2002), l’Américain Gregory Olsen (2005), l’Irano-américaine Anousheh Ansari<br />
(2006), l’Américano-magyar Charles Simonyi (à deux reprises : en 2007 et en 2009),<br />
l’Anglo-américain Richard Garriott, fils d’astronaute (2008) et l’artiste de cirque<br />
canadien Guy Laliberté (2009).<br />
Un accord exclusif de partenariat a été conclu entre <strong>Space</strong> Adventures et Armadillo<br />
Aerospace. Cette petite entreprise du Texas créée par le jeune informaticien John<br />
Carmack a investi 2,5 millions € pour développer et tester des systèmes « low cost »<br />
pour effectuer des vols suborbitaux. Jusqu’ici, ses mini-fusées réutilisables, utilisant<br />
des propulseurs bon marché qui fonctionnent, entre autres, avec du méthane et de<br />
l’oxygène, ont effectué des bonds qui n’ont guère dépassé les 1000 m d’altitude…<br />
Armadillo Aerospace travaille sur une fusée surmontée d’une capsule vitrée - Projet<br />
Fishbowl <strong>Space</strong>ship - qui serait capable d’emmener deux personnes à la lisière du<br />
domaine spatial (100 km) et de les ramener saines et sauves. Eric Anderson, le patron<br />
de <strong>Space</strong> Adventures, en dira plus le 27 mai en révélant les détails de cet accord à<br />
l’ouverture de l’ISDC (International <strong>Space</strong> Development Conference) 2010 à Chicago<br />
(du 27 au 31 mai).<br />
11. Petits satellites/Technologie/Incubation<br />
11.1. Les 10 ans de l’incubateur WSL : objectifs largement atteints et,<br />
bientôt, la reconnaissance comme le 5 ème ESA BIC<br />
Ce 7 mai, Wallonia <strong>Space</strong> Logistics (WSL), l’incubateur technologique wallon, a 10<br />
ans. Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt sa gestation et son développement dans<br />
l’orbite de l’Université de Liège et de son Spatiopôle. WSL a essaimé avec WSLLux<br />
qui s’est implanté dans le centre Galaxia, près du parc éducatif de l’<strong>Euro</strong> <strong>Space</strong> <strong>Center</strong>,<br />
non loin de la station ESA de Redu, sur la commune de Libin (Province du<br />
Luxembourg). Le bilan pour son 10ème anniversaire dépasse les espérances. Plus de<br />
40 entreprises, qui représentent quelque 200 emplois pour un chiffre d’affaires total de<br />
13,5 millions € en 2009, sont passées par l’incubateur ou s’y trouvent encore. Plusieurs<br />
nouvelles PME préparent leur dossier d’admission.<br />
WSL, en tant qu’incubateur wallon de nouvelles entreprises high-tech (sciences de<br />
l’ingénieur) accompagne les porteurs de projet à chaque étape de la vie de leur<br />
entreprise : étude de faisabilité, structuration du projet, support stratégique, assistance<br />
juridique, soutien financier ciblé, aide à la gestion de la croissance et au<br />
développement international... Agnès Flémal, directrice générale de WSL, est plus que<br />
comblée : « Près de 90 % de ces 40 sociétés incubées sont toujours en vie ou en<br />
croissance. Les objectifs qui avaient été fixés à l’origine de l’incubateur WSL ont été<br />
largement atteints, et même multipliés par quatre. Ce projet voulait créer 10 à 12<br />
entreprises en 5 ans. Avec le budget alloué par la Région wallonne, nous avons fait<br />
coup double dès 2005 et on est en train, à nouveau, de doubler. En termes de résultats<br />
sur le plan du développement économique, l’expérience de WSL est très positive. Dix<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
ans, c’est la durée d’un cycle de vie d’un incubateur. Le temps est donc venu d’évaluer<br />
l’impact de WSL.»<br />
La crise financière a-t-elle eu un impact sur l’action de l’incubateur ?<br />
AF : Nous avions pu constater une croissance exceptionnelle en 2008 de près de 30 %<br />
au point de vue des candidatures. Malgré la crise financière, en 2009, nous n’avons<br />
subi aucune faillite. Nous avons participé à la création de 6 entreprises avec WSL à<br />
Liège et WSLLux à Transinne. Et, nous comptons faire aussi bien cette année.<br />
Quelle est la différence entre les activités de WSL et de WSLLux ?<br />
En fait, cette paire d’incubateurs ne forme qu’une même entité. De manière générale,<br />
WSL est centré sur les sciences de l’ingénieur, dont les technologies de l’espace.<br />
WSLLux n’a en réalité pas de structure juridique. C’est un partenariat, orienté «<br />
applications spatiales », entre l’incubateur WSL et l’intercommunale Idelux. Implanté<br />
dans le parc d’activités Galaxia, il tire parti de sa proximité de la station Esa à laquelle<br />
il est connecté par fibre optique pour l’emploi de satellites. Grâce à cette connexion<br />
haut débit, Idelux a donné à la station une excroissance à finalité commerciale. Ce que<br />
souhaitait vivement l’ESA pour son avenir. Il est question d’un agrandissement à<br />
l’horizon 2015 avec centre multimédias et complexe hôtelier, car il y a la volonté<br />
d’Idelux de faire de Galaxia le cœur d’une zone très active dans les hautes<br />
technologies.<br />
A-t-on identifié les activités qui murissent le mieux au sein de l’incubateur ?<br />
Il faut faire la différence entre les spin-offs et les start-ups. Les spin-offs sont des<br />
sociétés issues de projets universitaires : leur maturation nécessite beaucoup de temps<br />
avant d’obtenir des résultats. On a besoin d’au moins 7 années en incubation parce que<br />
la recherche en amont n’est pas assez appliquée. De leur côté, les start-ups se<br />
développent plus vite, car elles sont prises en mains par des gens qui ont une<br />
expérience personnelle du monde des affaires.<br />
Dans quels domaines se développent vos spin-offs et start-ups ?<br />
WSL est ce qu’on appelle un incubateur thématique. Nous nous distinguons par la<br />
spécificité des secteurs d’activités que nous ciblons. Les sciences des métiers de<br />
l’ingénieur constituent notre « core business », tandis que les sciences du vivant, les<br />
biotechnologies ont leur incubateur, WBC (Wallonia Biotech Coaching). Au départ de<br />
WSL, il y avait les retombées d’activités technologiques au sein du CSL (Centre<br />
Spatial de Liège). Fin 2008, on a ajouté l’axe très fort des sciences du Développement<br />
durable. Ce nouvel axe a permis d’étendre le champ d’actions et de dépasser notre<br />
objectif : six sociétés créées en moins d’un an et demi. Par ailleurs, WSL met tout en<br />
œuvre pour que les entreprises incubées franchissent avec succès leurs premières<br />
années d’activités. Comment chacun sait, ce sont les premiers pas qui sont les plus<br />
difficiles. Il faut les faire sans trop de bobos.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Avec ses 10 ans d’expérience, WSL a dû mettre en place une méthode de<br />
surveillance… ?<br />
C’est le « Be Fast » qui permet d’agir rapidement. Il s’agit d’un système d’alertes<br />
basées sur des coefficients de santé financière mensuelle de l’entreprise. Tous les<br />
mois, nous auscultons son comportement. Des alarmes nous permettent d’aider les<br />
managers à redresser la barre sans tarder, leur évitant ainsi d’entamer une phase<br />
critique et d’être dans une situation difficile à rattraper.<br />
Qui peut tirer parti de l’incubateur ? Quelles sont les conditions pour réussir dans<br />
l’incubateur ?<br />
Pour être admis dans l’incubateur, il y a trois conditions à remplir. La première est de<br />
rentrer dans le secteur d’activités, relativement large, que couvre WSL. Il y a les<br />
sciences de l’ingénieur, de l’espace et du développement durable. La deuxième<br />
condition passe par des études de marché que nous pouvons financer pour voir si le<br />
projet a un potentiel économique. La troisième des conditions est l’exigence faite au<br />
porteur de projet de suivre une journée complète d’évaluation de ses capacités<br />
d’entrepreneur. On détermine quel est son profil avec ses qualités et défauts et les<br />
professionnels dont il doit s’entourer pour mener à bien son entreprise. Une fois ces<br />
trois conditions remplies, le conseil d’administration de WSL évalue la manière<br />
d’organiser l’entreprise et donne les conseils pour sa bonne gestion.<br />
Outre cette évaluation pour être admis dans l’incubateur, quel est votre rôle pour<br />
tout nouveau venu ?<br />
Nous pouvons financer les « business plans », les études de marché et éventuellement<br />
le processus de recrutement des personnes. Nous guidons aussi le porteur de projets<br />
dans l’identification des aides et subsides de la Région. Parallèlement, nous avons<br />
notre société de leasing pour louer des matériels spécifiques dont les sociétés ont<br />
besoin pour lancer la société, ainsi que les prototypes industriels.<br />
Qu’en est-il de la reconnaissance de WSL et de WSLLux au niveau européen ?<br />
Dès ses débuts, notre incubateur, qui tirait parti de la proximité du Centre Spatial de<br />
Liège, a été soutenu par l’ESA dans le cadre de sa stratégie d’essaimage technologique<br />
pour une exploitation au sein de nouvelles PME. Avec WSLLux, non loin de la station<br />
de Redu, on veut rentabiliser les systèmes spatiaux dans le cadre des applications<br />
intégrées, qui mettent en jeu communication, observation et navigation. Dans ce<br />
contexte, nous avons pour objectif d’obtenir la labellisation de WSLLux comme<br />
incubateur ESA pendant la seconde moitié de 2010, c’est-à-dire durant la présidence<br />
belge de l’Union. Avant la fin de l’année, nous espérons ainsi rejoindre les quatre ESA<br />
BIC (Business Incubation Centres) qui sont implantés près de centres de l’Agence<br />
Spatiale <strong>Euro</strong>péenne : à Frascati (Italie), à Noordwijk (Pays-Bas), à Darmstadt et à<br />
Oberpfaffenhofen (Allemagne). Ce sera un superbe cadeau pour notre dixième<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
anniversaire. Cet ESA BIC Belgium, s’il est un outil d’initiative wallonne, est appelé à<br />
jouer son rôle au niveau national en accueillant pour leur incubation des entreprises de<br />
Flandre.<br />
Et en dehors de l’<strong>Euro</strong>pe, votre incubateur a-t-il réussi une percée internationale ?<br />
Des partenariats commencent à porter leurs fruits notamment au Texas, au Canada et<br />
bientôt, on l’espère, en Inde. En ce début d’année, nous avons négocié un protocole<br />
d’entente avec le plus important incubateur technologique d’Afrique du Sud, et ce, en<br />
étroite collaboration avec l’AWEX.<br />
Couveuse, pépinière, incubateur : même combat !<br />
Trois termes définissent l’action des pouvoirs publics qui est destinée à faire éclore de<br />
nouvelles entreprises. Couveuse, pépinière, incubateur ont des objectifs et<br />
fonctionnements différents.<br />
Une couveuse permet de tester en grandeur nature la viabilité d’un projet (statut<br />
particulier, appui financier, aide logistique …).<br />
Une pépinière d’entreprises propose aux jeunes entreprises des services logistiques<br />
mutualisés (bureaux à loyers modérés, accueil commun, salles de réunions …)<br />
Un incubateur, que l’on décrit aussi comme un accélérateur de business, est un outil<br />
d’accompagnement global des porteurs de projets : conseil, financement et<br />
hébergement. Les incubateurs thématiques se distinguent entre eux par la spécificité<br />
des secteurs d’activités qu’ils ciblent (sciences de l’ingénieur, applications spatiales,<br />
biotechnologies, technologies du développement durable …).<br />
11.2. Des « incubateurs » pour accueillir en <strong>Wallonie</strong> des entreprises de<br />
Chine, d’Inde…<br />
Le <strong>n°</strong>107 de W+B (<strong>Wallonie</strong> + Bruxelles) - <strong>mars</strong> 2010 – publie un article intitulé :<br />
« La <strong>Wallonie</strong> se dote deux incubateurs : chinois et indien ». Ces incubateurs sont<br />
destinés à offrir aux entreprises des pays concernés une porte d’entrée, via notre<br />
Région, sur l’<strong>Euro</strong>pe. Michel Kempeneers, Directeur Business Development Asie-<br />
Pacifique à l’AWEX explique : « Nous voulons offrir un service original que les pays<br />
voisins n’ont pas. L’idée, c’est d’aider des entreprises indiennes et chinoises à investir<br />
en <strong>Wallonie</strong>. Comment ? En les faisant accompagner par quelqu’un qui connaît leurs<br />
us et coutumes, leur feeling et qui sait comment gérer cette différence culturelle qu’il y<br />
a entre eux et nous. »<br />
Cette politique d’ « incubation » est associée aux parcs scientifiques de <strong>Wallonie</strong>.<br />
L’ « incubateur » pour les entreprises de Chine a été inauguré à Mons au début de<br />
l’année. Il dispose de 3 bureaux, qui jouissent de services télécoms de pointe. Sur<br />
place, il y a la présence d’un expert trilingue, ainsi qu’une assistance administrative<br />
pour démarrer la prospection sur l’<strong>Euro</strong>pe. L’« incubateur » pour l’Inde, avec 4<br />
bureaux, est depuis peu installé dans les locaux de SPI+, l’agence de développement<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
économique de la province de Liège. D’ici 2014, trois nouveaux « incubateurs »<br />
devraient voir le jour : pour le Brésil en 2011, le Japon en 2012 et les Etats-Unis en<br />
2013… N’y a-t-il pas risque de voir débarquer des industriels de pays émergents qui<br />
sont curieux d’en savoir plus sur notre savoir et savoir-faire en vue de mieux nous<br />
copier pour nous concurrencer ? Autrement dit : par cette action apparemment louable,<br />
n’est-on pas en train d’introduire le loup dans la bergerie ? La réciproque est-elle vraie<br />
pour nos entreprises sur les marchés de la Chine et de l’Inde ?<br />
12. Education/formation aux sciences et techniques spatiales<br />
Partenariat SES-Université du Luxembourg pour les Technologies de<br />
l’Information et de la Communication (TIC)<br />
Sur le Plateau du Kirchberg dans la capitale grand-ducale, non loin des institutions<br />
européennes, l’Université multilingue du Luxembourg est en train de devenir une<br />
institution internationale d’enseignement supérieur. De création récente - elle a été<br />
fondée en 2003 -, elle se compose de trois facultés : Sciences, Technologie et<br />
Communication ; Droit, Economie et Finance ; Lettres, Sciences humaines, Arts et<br />
Sciences de l’Education. Pour les Technologies de l’Information et de la<br />
Communication (TIC), qui constituent un volet important de l’économie<br />
luxembourgeoise, elle organise le Snt (Security & Trust), Centre interdisciplinaire<br />
pour la Sécurité, fiabilité et Confiance. Ses activités de recherche portent sur les<br />
infrastructures de communication et le contenu des réseaux d’information.<br />
Ce SnT est appelé à être un centre européen d’excellence et d’innovation dans le<br />
domaine des TIC, grâce à l’accord de partenariat que la SES et l’Université du<br />
Luxembourg ont signé le 10 <strong>mars</strong>. L’opérateur grand-ducal de satellites de<br />
télécommunications et de télévision va apporter une contribution de plus de 2 millions<br />
€ sur une période de six ans, ainsi que la mise à disposition de ses experts pour le<br />
développement et l’exploitation des systèmes spatiaux. L’accord prévoit l’organisation<br />
d’une chaire du droit de l’espace, des télécommunications et des médias. Sous les<br />
auspices du SnT, l’Université du Luxembourg et SES collaboreront à des travaux<br />
d’études sur les applications et les services par satellites, sur les innovations<br />
technologiques pour la transmission et la réception, sur les défis juridiques dans les<br />
domaines du spatial, de la télécommunication et des médias.<br />
Avec 1,7 milliard € de revenus annuels, SES qui fête son 25 ème anniversaire est devenu<br />
l’un des principaux contribuables du Grand Duché. Il fait tomber dans l’escarcelle du<br />
Trésor luxembourgeois près de 90 millions € en taxes et impôts pour 2009. C’est ce<br />
qui permet au Luxembourg de venir un Etat membre très actif de l’ESA et de<br />
développer une industrie de produits et services liés aux activités dans l’espace. On a<br />
vu prendre forme SES Astra Techcom (contrôle et exploitation des satellites), HITEC<br />
Luxembourg (stations « sur mesure », notamment pour Galileo), Luxspace (spécialiste,<br />
dans le groupe OHB-System, de la technologie des micro-satellites pour le suivi du<br />
trafic maritime). Ces entreprises font partie du GLAE (Groupement Luxembourgeois<br />
de l’Aéronautique et de l’<strong>Espace</strong>).<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
13. <strong>Wallonie</strong>-Bruxelles dans l'espace<br />
13.1. <strong>Space</strong> Days 2010 - Samtech, champion de la modélisation virtuelle:<br />
« La dualité service-produit est notre force de frappe », déclare Eric Carnoy,<br />
son fondateur et directeur-général<br />
Spin-off technologique de l’Université de Liège, à l’initiative du Professeur Guy<br />
Sander (1937-1987), Samtech à Liège est une entreprise florissante, qui connaît un bel<br />
essor mondial. Sa spécialité, que l’on doit au LTAS (Laboratoire des Techniques<br />
Aéronautiques et Spatiales) de l’ULg, est la modélisation sur ordinateur de structures<br />
complexes et de phénomènes multi-physiques. Ses logiciels Samcef deviennent la<br />
référence pour concevoir les éléments critiques d’avions, de moteurs, de satellites,<br />
d’automobiles, d’éoliennes… A la base de ce succès, Eric Carnoy qui a accompagné<br />
Guy Sander dans la création en 1986 de la société avec le soutien financier de Michel<br />
Tilmant. Nous l’avons rencontré, alors qu’un nouveau logo et un site Internet rajeuni<br />
sont mis à l’honneur et que Samtech se prépare à fêter ses 25 ans aux quatre coins de<br />
la planète. Par ailleurs, Samtech sera l’un des fleurons de la <strong>Wallonie</strong> high-tech mis<br />
à l’honneur avec le thème « Lanceurs : de la modélisation aux opérations » par<br />
les 3èmes <strong>Wallonie</strong> <strong>Space</strong> Days, qui se tiendront du 11 au 13 octobre, à Charleroi.<br />
Pourquoi ce nouveau logo que vous avez dévoilé à la fin de 2009 ?<br />
L’ancien logo représentait une mappemonde car l’on avait l’ambition de conquérir le<br />
monde en cinquante ans. Cet objectif est pratiquement atteint. Avec la création de<br />
filiales au Japon, Chine, Etats-Unis, notre présence s’est effectivement affirmée au<br />
niveau international. Avec le nouveau logo, on voulait montrer une approche plus<br />
dynamique, en se référant aux résultats d’une enquête en interne. Nous avons demandé<br />
à nos équipes d’ingénieurs quels étaient les éléments clefs plus importants de notre<br />
stratégie. Ils ont mis en évidence : expertise, fierté, fidélité et fiabilité vis-à-vis du<br />
client, volonté d’être proche de ses demandes et de l’accompagner pas à pas. Un<br />
organisme de marketing a traduit ses données sous la forme d’un « S » accentué vers le<br />
haut. Ce « S » de Samtech montre cette dynamique d’aller de l’avant, comme nous le<br />
faisons depuis plus de deux décennies.<br />
Et quoi ne neuf pour le site www.samtech.com ?<br />
Ce rajeunissement du site Internet allait de pair. Celui qu’on avait était devenu trop<br />
statique. Il fallait le rendre plus interactif avec une partie réservée aux utilisateurs de<br />
nos produits. On veut donner la possibilité aux différentes entités d’avoir une approche<br />
spécifique pour la France, l’Allemagne… en apportant une note originale, de le<br />
dynamiser en fonction des séminaires qui sont organisés. La proximité du client est<br />
notre priorité par rapport à nos concurrents, essentiellement américains.<br />
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Vos services et produits concernent le domaine aérospatial. Qu’est-ce qui vous a<br />
permis, si j’ose dire, de décoller pour voler aussi haut?<br />
Airbus constitue la référence de Samtech. Le projet qui nous porte actuellement<br />
concerne l’avion Airbus 350 qui va largement appel aux matériaux composites. Nous<br />
avons développé la plate-forme de logiciels Caesam, qui permet de déployer des<br />
solutions de modélisation et de dimensionnement parmi l’ensemble des sous-traitants<br />
d’Airbus. Il s’agit d’intégrer dans une plate-forme unique l’ensemble des<br />
méthodologies qui sont développées dans les différents instituts en collaboration avec<br />
les équipes méthodes d’Airbus, d’en tirer le meilleur pour en faire une synthèse et de<br />
réaliser un produit logiciel qui sert aux ingénieurs pour le dimensionnement des<br />
structures d’avion dans les différents sites de conception et de production.<br />
Airbus constitue la piste d’envol de vos logiciels de modélisation ?<br />
C’est la voie royale de Samtech, pour son ensemble de logiciels Caesam, contraction<br />
de CAE (Computer Aided Engineering) et de Samtech. Grâce à cette plate-forme, on a<br />
pu uniformiser les méthodes de conception des différentes unités d’Airbus en France,<br />
en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne. On procède de la même manière en<br />
Chine avec le constructeur d’avions Avic, et pouquoi pas pour d’autres avionneurs… .<br />
Autre atout de la reconnaissance d’Airbus: c’est notre carte de visite pour entrer dans<br />
d’autres secteurs d’activités industrielles. Samtech a pu s’affirmer au Japon chez<br />
Toyota, le leader de la construction automobile.<br />
Qu’est ce qui vous différencie de vos concurrents, dont la plupart sont américains ?<br />
Le point fort de notre offre en termes d’analyse numérique des structures par éléments<br />
finis est la capacité de simulation dynamique de systèmes mécaniques sur ordinateur.<br />
La démarche de Samtech s’appuie sur un service à long terme qui procède par<br />
benchmarking (analyse comparative) pour démontrer une réponse adaptée à des<br />
besoins spécifiques de modélisation. C’est cette dualité produit-service qui est notre<br />
force de frappe par rapport à la concurrence, laquelle est plus orientée produits que<br />
services. Samtech est non seulement plus réactif, mais surtout proactif à l’égard de ses<br />
clients. On essaie de devancer les attentes de la clientèle, d’y répondre au mieux et très<br />
vite, avec beaucoup d’efficacité, en construisant une relation durable. Samtech propose<br />
l’expertise de sa filiale GDTech (Global Design Technology) pour aider les clients à<br />
résoudre leurs problèmes de modélisation.<br />
Samtech, c’est une famille de plus de 250 personnes en <strong>Euro</strong>pe et dans le monde,<br />
grâce à une diversification judicieuse de ses outils de modélisation et de<br />
simulation… Ne courez-vous pas le risque d’alourdir une structure qui a réussi par<br />
sa souplesse, par sa pro-activité ?<br />
Ce que nous faisons avec nos produits logiciels est de les consolider par leur<br />
adaptation à des secteurs très variés. A partir d’un seul et même outil informatique, on<br />
est à même de multiplier les applications. Cette diversification permet d’augmenter le<br />
50
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
rendement de nos nombreux efforts en recherche et développement, de les amortir et<br />
d’accroître les marges. A l’égard de la clientèle, Samtech privilégie le travail de<br />
proximité pour une efficacité optimale de nos plates-formes de logiciels. En <strong>Euro</strong>pe,<br />
un client aéronautique, en l’occurrence Airbus, nous a fait connaître à l’ESA (Agence<br />
Spatiale <strong>Euro</strong>péenne) et dans l’industrie des systèmes spatiaux. Au Japon, c’est le<br />
constructeur Toyota qui nous crédibilise vis-à-vis du potentiel aérospatial nippon.<br />
Ainsi, au départ d’un client, on valorise la flexibilité de nos compétences et la diversité<br />
de nos services.<br />
Quels sont les domaines les plus prometteurs pour la famille des logiciels Samcef ?<br />
Caesam est la plate-forme de référence pour le secteur aéronautique. On l’utilise<br />
également pour des applications-métiers. Dans le domaine de l’énergie, pour simuler<br />
le fonctionnement et la durée de vie des éoliennes, des turbines. Le fait de nous<br />
adapter aux activités de production industrielle, c’est notre atout face à la concurrence.<br />
Samtech est à même de combiner les différents aspects liés aux structures depuis les<br />
mécanismes flexibles aux systèmes de contrôle, de manière intégrée, avec Samcef<br />
Mecano. Cette approche que nous maîtrisons va se généraliser. Nous sommes bel et<br />
bien en avance sur un marché émergent.<br />
Vous participez à l’effort wallon de recherche et développement du Plan Marshall.<br />
Qu’en est-il ?<br />
Samtech s’intéresse aux aspects multi-physiques de la simulation virtuelle. On veut<br />
compléter l’offre thermo-mécanique en la combinant avec la simulation d’autres<br />
phénomènes physiques très poussés, l’interaction fluide-structure, l’influence des<br />
ondes, les contraintes résiduelles… C’est ce que fait notre filiale Open Engineering,<br />
avec sa plate-forme de logiciels Oofelie. Il s’agit de répondre avec une offre originale<br />
à des problématiques industrielles. Les logiciels standard de modélisation, tels qu’ils<br />
existent aujourd’hui, sont plutôt mono-disciplinaire. L’approche Oofelie est<br />
résolument pluridisciplinaire. Elle se révèle une méthodologie innovante pour le<br />
développement des nano-systèmes. Par ailleurs, Samtech et Open Engineering se<br />
trouvent associés à un partenaire commun dans le cadre du Projet Multi-phy du Plan<br />
Marshall : Numeca à Bruxelles, via sa filiale Numflo à Mons.<br />
Quels sont vos besoins en personnel ? Est-il difficile de recruter ?<br />
L’Université a été réputée par le passé pour la formation d’analystes qui avaient le<br />
goût de produire des logiciels. A ce jour, son enseignement s’est davantage orienté sur<br />
leur exploitation. On apprend davantage aux étudiants à utiliser les logiciels, plutôt que<br />
d’en concevoir de nouveaux. Cette évolution dans les études à Liège fait qu’on a un<br />
peu plus de mal de trouver des ingénieurs-mécaniciens qui sont doués pour la mise au<br />
point de logiciels. La tendance actuelle est que les jeunes n’aiment pas trop développer<br />
les logiciels, mais ils préfèrent les utiliser. D’où la difficulté de trouver en <strong>Wallonie</strong> du<br />
personnel pour des développements informatiques. Si bien qu’on doit avoir recours à<br />
de la sous-traitance extérieure. D’autre part, les informaticiens ne viennent pas<br />
51
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
naturellement postuler chez nous, estimant qu’on est trop mécanicien. Le problème de<br />
Samtech, mais son attrait également, est que son activité se situe à la charnière des<br />
métiers de mécanicien et d’informaticien. Avec cette particularité qu’on travaille sur<br />
du virtuel. On produit des logiciels, pas du matériel. Or, les ingénieurs aiment voir du<br />
concret.<br />
Quel est encore le lien de Samtech avec l’ULg qui l’a fait naître ?<br />
Ce lien reste très étroit, notamment avec la naissance de la spin-off Open Engineering.<br />
Le Plan Marshall donne lieu à une intensification de cette interactivité entre les<br />
universités et les industriels. Samtech entend tirer parti de ce nouveau contexte pour<br />
renforcer la collaboration avec l’ULg et les autres universités wallonnes dans<br />
l’industrialisation des recherches universitaires.<br />
Comment voyez-vous l’avenir de Samtech ?<br />
Le principal défi à relever est de gérer la croissance que nous connaissons au niveau<br />
international. Il faut mettre en place toute une infrastructure au niveau du siège pour<br />
réussir le développement de Samtech sur le plan géographique, tout en diversifiant<br />
notre offre de produits et services dans d’autres secteurs que l’aéronautique et le<br />
spatial. On n’exclut pas d’être un jour coté en bourse, mais ce projet n’est pas encore à<br />
l’ordre du jour de nos actionnaires qui sont Timtech avec Michel Tilmant, le groupe<br />
Meusinvest, et l’ULG avec Gesval.<br />
13.2. Missions spatiales avec du "made in <strong>Wallonie</strong>-Bruxelles"<br />
Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de<br />
satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de <strong>Wallonie</strong><br />
<strong>Espace</strong>.<br />
Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale<br />
dans le monde n'implique un centre de recherches<br />
ou une entreprise en <strong>Wallonie</strong> et à Bruxelles.<br />
Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre<br />
décennies, dans les programmes de l'<strong>Euro</strong>pe dans l'espace.<br />
Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels<br />
Vol STS-130 de la navette Endeavour, du<br />
8 au 21 février (United <strong>Space</strong> Alliance)<br />
Lancement Dnepr le 8 avril depuis le<br />
cosmodrome de Baïkonour, du satellite<br />
Earth Explorer Cryosat-2 (Astrium) de<br />
l’ESA.<br />
Installation sur l’ISS de l’élément Coupola auquel<br />
Verhaert <strong>Space</strong> a participé (pour son lancement, il était<br />
intégré au module-nœud Tranquillity).<br />
Participation de Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA à la<br />
réalisation de l’instrument principal SIRAL-2<br />
(interféromètre radar-altimètre), pour l’alimentation<br />
électrique.<br />
52
Lancement V194, prévu le 21 mai (après<br />
trois reports depuis <strong>mars</strong>), d’une Ariane 5-<br />
ECA [la 50 ème Ariane 5], avec les satellites<br />
Astra-3B (Astrium) pour l’opérateur<br />
luxembourgeois SES Astra et ComsatBw2<br />
(Astrium et Thales Alenia <strong>Space</strong>) pour la<br />
Bundeswehr et Milsat Services.<br />
Lancement Proton, prévu le 3 juin, d’une<br />
fusée Proton-Breeze M (ILS), avec le<br />
satellite de télécommunications et de<br />
télévision Badr-5 (Astrium + Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong>) pour l’opérateur Arabsat.<br />
Lancement Dnepr, prévu pour le 15 juin,<br />
depuis la base de Dombarovsky, des<br />
micro-satellites Prisma-Mango et Prisma-<br />
Tango (Swedish <strong>Space</strong> Corporation), ainsi<br />
que de l’observatoire solaire Picard basé<br />
sur le micro-bus Myriade (CNES).<br />
Lancement V195, prévu en juin, d’une<br />
Ariane 5-ECA, avec les satellites Arabsat-<br />
5A (Astrium + Thales Alenia <strong>Space</strong>) pour<br />
l’opérateur Arabsat et COMS-1 de<br />
télécommunications et météorologie<br />
(Astrium) pour le KARI (Korea Aerospace<br />
Research Institute).<br />
Lancement V196, prévu en juillet, d’une<br />
Ariane 5-ECA, avec les satellites de<br />
télévision Nilesat-201 (Thales Alenia<br />
<strong>Space</strong>) pour l’opérateur égyptien Nilesat et<br />
de télécommunications RascomStar-1R<br />
(Thales Alenia <strong>Space</strong>) pour l’organisation<br />
panafricaine Rascom-QAF.<br />
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA<br />
(servocommandes, structures), de Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
ETCA (nombreux éléments et composants d’avionique<br />
pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et<br />
organes de commande). Centre de Contrôle <strong>n°</strong>3 (pour les<br />
opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre<br />
par Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA.<br />
Participation de Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA à la charge<br />
utile de Badr-5.<br />
Participation de <strong>Space</strong>bel au développement de Picard,<br />
micro-observatoire du Soleil, et à la réalisation complète<br />
de son centre de mission qui est implanté au B.USOC<br />
(Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique à Uccle).<br />
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA<br />
(servocommandes, structures), de Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
ETCA (nombreux éléments et composants d’avionique<br />
pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et<br />
organes de commande). Centre de Contrôle <strong>n°</strong>3 (pour les<br />
opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre<br />
par Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA. Participation de Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong> ETCA à la charge utile d’Arabsat-5A.<br />
Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA<br />
(servocommandes, structures), de Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
ETCA (nombreux éléments et composants d’avionique<br />
pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et<br />
organes de commande). Centre de Contrôle <strong>n°</strong>3 (pour les<br />
opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre<br />
par Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA. Participation de Thales<br />
Alenia <strong>Space</strong> ETCA à l’avionique du <strong>Space</strong>bus 4000 de<br />
Nilesat-201 et RascomStar-1R.<br />
Lancement V197, prévu en août, d’une Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA<br />
Ariane 5-ECA, avec le satellite de (servocommandes, structures), de Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
télécommunications W3B (Thales Alenia ETCA (nombreux éléments et composants d’avionique<br />
<strong>Space</strong>) pour l’opérateur Eutelsat et d’un pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et<br />
autre satellite de télécommunications organes de commande). Centre de Contrôle <strong>n°</strong>3 (pour les<br />
(HYLAS-1 d’Astrium-ISRO pour Avanti opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre<br />
Communications, si on ne peut utiliser le par Thales Alenia <strong>Space</strong> ETCA. Participation de Thales<br />
Soyouz ST en Guyane ?)<br />
Alenia <strong>Space</strong> ETCA à l’avionique du <strong>Space</strong>bus 4000 de<br />
W3B.<br />
Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme,<br />
performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
site de Gunter's <strong>Space</strong>, bien tenu à jour, est à recommander :<br />
http://www.skyrocket.de/space/<br />
Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :<br />
http://www.spacetoday.net/ [à recommander comme page d'ouverture : vous<br />
n’aurez aucune excuse de ne pas être informé !]<br />
14. CALENDRIER 2009-2010<br />
D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE<br />
(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.<br />
Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs<br />
du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.<br />
3-6 mai 2010 : <strong>Space</strong> Propulsion 2010, à San Sebastian (Espagne), organisé par<br />
l’ESA et la 3AF, combinant la 6th International <strong>Space</strong>craft Propulsion Conference et<br />
le 3rd International Symposium on Propulsion for <strong>Space</strong> Transportation.<br />
7 mai : 10 ème anniversaire de l’incubateur WSL (Wallonia <strong>Space</strong> Logistics),<br />
accélérateur du business dans les applications high-tech, au Liège Science Park.<br />
(*) 11 mai : visite ministérielle à la station ESA de Redu. François Biltgen, Ministre<br />
luxembourgeois de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, vient se rendre<br />
compte de la participation grand-ducale au développement de la station, notamment<br />
avec la présentation de l’antenne Galileo IOT (In-Orbit Test) en bande C, qui a été<br />
installée par HITEC Luxembourg.<br />
31 mai-3 juin : Global Lunar Conference, à Beijing, organisé par l’International<br />
Astronautical Federation (IAF) et la Chinese Society of Astronautics (CSA) pour faire<br />
le point sur les efforts dans le monde pour l’exploration lunaire durant la prochaine<br />
décennie.<br />
31 mai-4 juin : 4S Symposium (Small Satellite Systems & Services) organisé par le<br />
CNES et l’ESA, au Pestana Conference Centre, Funchal (Ile de Madeira, Portugal).<br />
C’est l’une des conférences européennes sur les technologies et les applications des<br />
nano-, micro- et mini-satellites.<br />
(*) 4 juin : The EPT (Energetic Particle Telescope) Day, à UCL (Cyclotron<br />
Auditorium), Louvain-la-Neuve. Journée consacrée à l’instrument compact de mesure<br />
des particules électriques dans l’environnement spatial, qui est développé par le <strong>Center</strong><br />
for <strong>Space</strong> Radiations (CSR) et proposé pour une expérience à bord d’un prochain<br />
satellite.<br />
8-11 juin : Toulouse <strong>Space</strong> Show 2010, avec plusieurs conférences en parallèle sur le<br />
développement des applications spatiales. Il s’agit de la deuxième édition de la<br />
Semaine Internationale sur les Applications spatiales.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
(*) 8-13 juin : ILA 2010 (Berlin Air Show), à Berlin. Le rendez-vous aérospatial<br />
entre l’Est et l’Ouest, avec l’accent mis sur les systèmes spatiaux.<br />
14-18 juin : International Plantard probe Workshop 2010, à Barcelone, organisé<br />
par l’ESA et la NASA, avec le CTAE et le Baie.<br />
25 juin : Eurisy Conference « Fostering the competitiveness of <strong>Euro</strong>pean SMEs<br />
through the use of satellite services », à Rome (pas d’information sur le lieu de la<br />
conférence !)<br />
Fin juin : atelier préparatoire de la 2 ème Conférence internationale de<br />
l’exploration de l’espace, sur le thème « exploration & relations internationales »<br />
(*) 26 juin-23 juillet : 11 ème CVA Summer School, à Bordeaux, sur le campus Arts<br />
& Métiers ParisTech. Cette école d’été qui est organisée sur le transport spatial<br />
européen dans une cité membre de la CVA (Communauté des Villes Ariane) est une<br />
rencontre internationale de travail, pendant 4 semaines, entre une quarantaine<br />
d’étudiants qui terminent des études d’ingénieur dans une université et institut<br />
polytechnique. Le thème de cette année est Rocket Propulsion (Propulsion-fusée).<br />
Jean-Luc Bozet, professeur de tribologie à l’ULg en est le promoteur pour la Belgique.<br />
28 juin-2 juillet : ESA Living Planet Symposium, organisé par l’ESA et le<br />
Norwegian <strong>Space</strong> Centre, à Bergen (Norvège)<br />
1 er juillet- 31 décembre : Présidence belge de l’Union européenne.<br />
5-8 juillet : The 2 nd International Symposium « <strong>Space</strong> & Global Security of<br />
Humanity » (SGS 2010) à Riga, Lettonie. Il y sera question du développement<br />
d’IGMAS (International Global Aerospace Monitoring System).<br />
(*) 18-25 juillet : 38th COSPAR Scientifique Assembla, à Bremen (Allemagne).<br />
C’est la grande assemblée, tous les deux ans, de la communauté scientifique qui est<br />
impliquée dans les missions spatiales et l’exploration de l’espace.<br />
27 juillet-5 août : 2010 Summer School Alpbach, Tyrol, sur le thème “New <strong>Space</strong><br />
Missions for Understanding Climate Change”. Cette Ecole spatiale d’Eté - la doyenne<br />
en <strong>Euro</strong>pe, puisqu’elle se tient chaque année depuis 1975 - est une rencontre de haut<br />
niveau entre experts, chercheurs, ingénieurs et étudiants d’universités et de<br />
polytechniques sur des aspects de science et technologie spatiale, liés à l’actualité.<br />
A partir de septembre (à confirmer) : Expo « SOS Planet », à Liège, dans la Gare<br />
des Guillemins (Calatrava), sur le thème du Changement climatique. L’ESA et<br />
Eumetsat sont invités à participer pour expliquer le rôle des systèmes spatiaux dans la<br />
surveillance continue et précise de l’environnement terrestre.<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
21-24 septembre : Symposium UNOOSA-Autriche-ESA « Payloads for Small<br />
Satellite Programmes », à Graz, Autriche. Les pays émergents et en développement<br />
sont invités par l’United Nations Office of Outer <strong>Space</strong> Affairs à cette conférence qui<br />
permettra à leurs représentants de rencontrer les fournisseurs de systèmes spatiaux<br />
basés sur de petits satellites et de leur exposer leurs besoins et possibilités. Les<br />
constructeurs de micro-satellites y présenteront les réalisations en cours et en projet.<br />
Cette rencontre se tiendra la semaine avant l’International Astronautical Congress de<br />
Prague.<br />
(*) 27 septembre-1 er octobre 2010 : IAC 2010/61 ème IAC à Prague (République<br />
Tchèque, qui vient de devenir le 18 ème Etats membre de l’ESA et qui a été la première<br />
en <strong>Euro</strong>pe à faire voler un cosmonaute - Vladimir Remek, aujourd’hui député<br />
européen - dès 1978). Thème de la conférence : « <strong>Space</strong> for human benefit and<br />
exploration ».<br />
(*) 11-12-13 octobre : <strong>Wallonie</strong> <strong>Space</strong> Days de Skywin-<strong>Wallonie</strong><br />
<strong>Espace</strong> (3 ème édition), au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, sur le<br />
thème « Les lanceurs, de la modélisation aux opérations »<br />
(*) 27-27 octobre : Innovation Tour – <strong>Space</strong>-based Services, au Palais des Congrès<br />
de Liège<br />
(*) 21 octobre : 2 ème Conférence internationale de l’exploration de l’espace,<br />
organisée à Bruxelles par la Commission (Industrie & Entrepreneuriat) et l’ESA, pour<br />
étudier un projet de feuille de route, établi par les groupes de travail.<br />
24-26 octobre : Global <strong>Space</strong> Technology Forum, avec conférences et exposition, à<br />
Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis). C’est l’occasion de rencontres et d’échanges avec<br />
les acteurs du spatial de la région MENA (Middle East North Africa). Lors du<br />
précédent Forum en décembre 2009, fut lancée l’idée de création d’une agence spatiale<br />
pan-arabe or Arab <strong>Space</strong> Agency, s’inspirant du modèle de l’ESA.<br />
Novembre : Vol STS-134 et dernière mission du <strong>Space</strong> Shuttle vers l’ISS pour<br />
amener l’astronaute italien de l’ESA Roberto Vittori ainsi que le lourd et encombrant<br />
instrument AMS-02 (Alpha Magnetic Spectrometer) de 6,7 tonnes développé par le<br />
CERN en mobilisant quelque 500 chercheurs dans 56 institutions scientifiques de 16<br />
pays (dont la Chine et Taïwan !). Une page d’astronautique se trouvera définitivement<br />
tournée avec cet ultime vol de la navette Endeavour.<br />
26 novembre : Conseil européen de l’espace, à Bruxelles, précédé le 23 ou 24 par<br />
une réunion informelle concernant la sécurité/défense au moyen des systèmes<br />
spatiaux, dans lecadre d’un partenariat européen ESA-EDA.<br />
Fin 2010 ou début 2011 : Premier lancement du Soyouz ST depuis le Centre<br />
Spatial Guyanais (à partir du nouveau ELS/Ensemble de Lancement Soyouz qui est<br />
implanté sur la commune de Sinnamary, au Nord de Kourou). Ce vol prévoit de mettre<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
sur orbite de transfert géostationnaire le satellite de télécommunications à haut débit<br />
HYLAS-1 destiné au nouvel opérateur britannique Avanti Communications. A moins<br />
que HYLAS-1, à cause du retard dans la mise en œuvre du Soyouz ST en Guyane, ne<br />
soit transféré sur un lanceur Ariane 5-ECA…<br />
Printemps 2011 : premier vol (démonstration) du lanceur Vega depuis le Centre<br />
Spatial Guyanais, à partir du nouveau SLV (Site de Lancement Vega), anciennement<br />
ELA-1. Vega sera chargé de mettre en orbite le satellite passif LARES (cible pour<br />
mesures laser de géodésie) ainsi que huit nano-satellites étudiants (parmi lesquels on<br />
devrait avoir l’OUFTI-1 de l’Université de Liège !).<br />
3-7 octobre 2011 : IAC 2011/62 ème IAC à Cape Town (Afrique du Sud).<br />
Octobre 2012 : IAC/2012/63 ème IAC à Naples (Italie)<br />
Annexes-tableaux (publiés désormais en anglais)<br />
A.1. Calendrier des prochaines missions de l’<strong>Euro</strong>pe dans l’espace (2009-<br />
2014)<br />
Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante<br />
dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne<br />
prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,<br />
car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est<br />
guère respecté.<br />
On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement,<br />
d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des teams<br />
d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou l’autre<br />
mission, pouvez-vous le signaler (theopirard@yahoo.fr) ?<br />
NAME Launch Launcher Mission (agency/operator) Prime contractor<br />
CRYOSAT-2 8 April 2010 Dnepr Earth Explorer (ESA) Astrium Satellites<br />
ASTRA-3B May 2010 Ariane 5 Communications (SES Astra) Astrium Satellites<br />
COMSATBw-2 May 2010 Ariane 5 Communications (Bundeswehr) Astrium Satellites<br />
PICARD June 2010 Dnepr Solar science (CNES) CNES<br />
PRISMA MANGO June 2010 Dnepr Technology (SSC) SSC + CNES<br />
PRISMA TANGO June 2010 Dnepr Technology (SSC) SSC + CNES<br />
TANDEM-X Late June 2010 Dnepr Radar observations (Infoterra) Astrium Satellites<br />
EUTELSAT W3B August 2010 Ariane 5 Communications (Eutelsat) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
MEGHA-TROPIQUES Sept 2010 PSLV Atmospheric measurements (ISRO) ISRO + CNES<br />
MASAT-1 (*) Sept 2010 ? PSLV Techno Cubesat (Un Budapest) University of Budapest<br />
IMSAT ? July 2010 ? PSLV Remote sensing microsat (ASI) Carlo Gavazzi <strong>Space</strong> ?<br />
ALMASAT-1 July 2010 ? PSLV Student microsatellite (ASI) Univ. Bologne<br />
TISAT-1 July 2010 ? PSLV Techno Cubesat (SUPSI <strong>Space</strong>lab) SUPSI (Manno)<br />
LEONARDO PMM Sept 2010 <strong>Space</strong> Shuttle Pressurized Multipurpose Module/ISS Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
GLOBALSTAR 2 (1-6) Sept 2010 Soyuz 2 Communications (Globalstar) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
COSMO-4 Sept 2010 Delta 2 Radar observations (ASI) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
RASAT/YAY October 2010 Dnepr Earth Observation (Tübitak Uzay) Tübitak Uzay + SatrecI<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
ATV-2 ‘Johannes Kepler’ Nov 2010 Ariane 5 Maintenance ISS (ESA) EADS <strong>Space</strong><br />
GLOBALSTAR 2 (7-12) Late 2010 Soyouz 2 Communications (Globalstar) Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
HYLAS-1 Late 2010 Soyuz 2 CSG Communications (Avanti) Astrium + ISRO<br />
GLOBALSTAR 2 (13 -18) Early 2011 Soyouz 2 Communications (Globalstar) Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
BRITE/TUGSAT-1 (**) Early 2011 PSLV Astrophysics microsat (TU Graz) TU Graz + Un. Toronto<br />
TET-1/OOV Early 2011 Soyuz 2 Technology (DLR) DLR + Kayser-Threde<br />
GLOBALSTAR 2 (19-24) Spring 2011 Soyouz 2 Communications (Globalstar) Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
GALILEO IOV 1 & 2 Spring 2011 Soyouz 2 CSG Navigation (ESA) Astrium + Thales<br />
PLEIADES HR-1 Spring 2011 Soyuz 2 CSG High res observations (CNES) Astrium Satellites<br />
ELISA (4 satellites) Spring 2011 Soyuz 2 CSG Electronic intelligence (DGA + CNES) Astrium + Thales<br />
LARES Spring 2011 Vega Geodesy (ASI) ASI + Italian industry<br />
GOLIAT (****) Spring 2011 Vega Cubesat (Un. Bucharest + ROSA) Un. Bucharest<br />
PW-SAT (***) Spring 2011 Vega Cubesat/balloon (Pol. Varsovie) Polytech Varsovie<br />
UNICUBESAT Spring 2011 Vega Cubesat science (Un. Rome) Un. Rome<br />
XATCOBEO Spring 2011 Vega Cubesat technology (Un. Vigo) Un. Vigo + INTA<br />
ATMOCUBE Spring 2011 Vega Cubesat scientifique (Un. Trieste) Un. Trieste<br />
E-ST@R Spring 2011 Vega Cubesat technology (Pol. Turin) Pol. Turin<br />
OUFTI-1/LEODIUM (*****) Spring 2011 Vega Télécom D-Star (Amsat ?) Univ. Liège + CSL<br />
ROBUSTA Spring 2011 Vega Cubesat science (Un. Montpellier) Univ.Montpellier + CNES<br />
SWISSCUBE-2 Spring 2011 Vega Cubesat technology (EPFL) Ecole Polytech Lausanne<br />
HINCUBE/ANSAT Spring 2011 Vega Cubesat (Univ. College Narvik) Univ. College Narvik<br />
GALILEO IOV 3 & 4 Summer 2011 Soyuz 2 CSG Navigation (ESA) Astrium + Thales<br />
AMSAT P3 EXPRESS 2011 Ariane 5 or Soyuz Technology (Amsat DL) Amsat DL<br />
NSS-14/SES-4 2011 Proton Communications (SES World Skies) <strong>Space</strong> Systems/Loral<br />
DELFI-n3Xt 2011 PSLV Triple Cubesat (Delft Un) Delft University<br />
AYSEM-1 2011 PSLV ? Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Bahcesehir University/ CalPoly<br />
BEOSAT 2011 TBD <strong>Space</strong> environment (ERIG) Univ. Braunschweig<br />
AISAT-1 2011 TBD Automatic Identification System (HS Bremen) DLR + HochSchule Bremen<br />
TISAT-1 2011 TBD Cubesat techno (SUPSI <strong>Space</strong>lab) SUPSI (Manno)<br />
HEIDELSAT 2011 TBD Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR<br />
OPTOS 2011 TBD Triple Cubesat (INTA) INTA<br />
BEESAT-2 2011 TBD Cubesat + imagery (IAA-TUB) TU Berlin<br />
DTUSAT-2 2011 TBD Cubesat science (Oersted DTU) Oersted DTU<br />
ALBERT 2011 TBD Cubesat science (Imperial College) Imperial College London<br />
MOVE 2011 TBD Cubesat techno (TU Munich) TU Munich<br />
SALLESAT-1(******) 2011 TBD Cubesat techno (Un. La Salle) Un La Salle - Barcelona<br />
SOMP-STARD 2011 TBD Cubesat science (STARD) TU Dresden<br />
PATRAS CUBESAT 2011 TBD Cubesat techno (Univ. of Patras) Univ. Patras + TUB ?<br />
CZCUBE-1 2011 TBD Techno Cubesat (Czech amateurs) Czech amateur club<br />
UPCSAT-1 (******) 2011 TBD Cubesat techno catalan (UPC) Univ. Polytech. Catalonia<br />
PLEIADES HR-2 2011 Soyuz CSG High res observations(CNES) Astrium Satellites<br />
ASTRA-1N 2011 Ariane 5 ? Communications (SES Astra) Astrium Satellites<br />
PRISMA ITALIA 2011 Vega Security monitoring (ASI) Carlo Gavazzi <strong>Space</strong><br />
ASTRA-4B/SES-5 + EGNOS-1 2011 Proton Communications (SES Sirius) + EGNOS <strong>Space</strong> Systems Loral<br />
EUTELSAT W3C 2011 Long March 3C Communications (Eutelsat) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
MIOSAT/HYPSEO 2011 Vega ? Hyperspectral imagery (ASI ) Rheinmetall Oerlikon<br />
MSG-3/METEOSAT-10 2011 Soyuz 2 ? Meteorology (Eumetsat) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
HISPASAT-1E 2011 Ariane 5 Communications (Hispasat) <strong>Space</strong> Systems Loral<br />
ATLANTIC BIRD 7 2011 TBD Communications (Eutelsat) Astrium Satellites<br />
TARANIS 2011 Vega ? Analysis of lightning & stripes (CNES) CNES<br />
NANOSAT-2 2011 ? Vega ? Communications (INTA) INTA<br />
FLYING LAPTOP 2011 ? PSLV Technology (IRS Stuttgart) IRS Stuttgart<br />
SWARM A/B/C 2012 Rockot Constellation Earth Explorers (ESA) Astrium Satellites<br />
PROBA V(egetation) 2012 TBD Vegetation imagery (ESA/Belspo) Verhaert <strong>Space</strong> + VITO<br />
MICROPPTSAT 2012 Vega ? Cubesat micropropulseurs (ARC) Austrian Research <strong>Center</strong>s<br />
SICRAL-2 2012 TBD Milsatcom (Defence It/Fr) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I) ?<br />
58
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
OHO-1 2012 Ariane 5 ou Soyouz Communications (OverHorizon) Orbital + Thales Alenia<br />
ORARI-ADISTAR 2012 PSLV HDTV Earth imagery (TU Berlin) TU Berlin + LAPAN<br />
LAPAN-TUBSAT A2 2012 PSLV Earth observations (LAPAN) LAPAN + TU Berlin<br />
ERA/ISS 2012 Proton ISS remote manipulator (ESA) EADS Dutch <strong>Space</strong><br />
SARAL 2012 PSLV Oceanography (ISRO + CNES) ISRO + CNES<br />
VENµS 2012 Dnepr or Vega Observations (CNES + ISA) ISA + Israeli industry<br />
ATV-3 ‘Edoardo Amaldi‘ 2012 Ariane 5 Maintenance ISS (ESA) EADS <strong>Space</strong><br />
INTAµSAT-1 2012 Vega ? Technological demonstrator (INTA) INTA<br />
LISA PATHFINDER 2012 Vega ? Technological demonstrator (ESA) Astrium Satellites<br />
BISSAT/SABRINA 2012 Vega ? Radar interferometry (ASI) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
O3B 1-4 2012 Soyuz CSG Constellation Communications (03b) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
O3B 5-8 2012 Soyuz CSG Constellation Communications (03b) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
BEESAT-3 (DOBSON) 2012 TBD High res imagery (TUB) TU Berlin + DLR ?<br />
GAIA 2012 Soyuz CSG Astrometry (ESA) EADS Astrium<br />
HYLAS-2 2012 Ariane 5 or Soyuz Communications (Avanti) Orbital Sciences<br />
GOKTURK-1 2012 TBD Military observations (Turkey/TAI) Telespazio + Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
METOP-B 2012 Soyuz 2 Meteorology (Eumetsat) EADS Astrium<br />
SENTINEL-1A 2012 Soyuz 2 Radar observations GMES (ESA) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
INGENIO-SEOSAT 2012 Vega ? Observations (CDTI + ESA) EADS CASA<br />
INMARSAT-I XL 2012 Ariane 5 Communications (In<strong>mars</strong>at + ESA) Astrium + Thales Alenia<br />
TURKSAT-4A 2012 Ariane 5 ? Communications (Türksat) TBD<br />
ASTRA-2F 2012 TBD Communications (SES Astra) Astrium Satellites<br />
HISPASAT AG1/REDSAT 2012 Soyuz 2 ? Communications (ESA + Hispasat) OHB + Thales Alenia<br />
ENMAP 2012 TBD Hyperspectral imagery (DLR) Kayser-Threde<br />
SENTINEL-2A 2012 Soyuz 2 ? Observations GMES (ESA) Astrium Satellites<br />
GALILEO FOC 1-2 2012 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL<br />
MICROSCOPE Dec 2012 Dnepr Technology (CNES + ESA) CNES + ONERA<br />
EUROPASAT ? 2012 ? Proton S-band mobile (In<strong>mars</strong>at) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
4C SATELLITE-1/GULFSAR-1 2012 ? TBD Radar observations (4C Controls) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
ADM-AEOLUS 2013 Rockot Earth Explorer (ESA) Astrium Satellites<br />
PROBA-3A 2013 Vega Formation flight (ESA) Verhaert <strong>Space</strong><br />
PROBA-3B 2013 Vega Formation flight target (ESA) EADS CASA + Sener<br />
EARTHCARE 2013 Vega ? Earth Explorer (ESA + JAXA) TBD<br />
ASTRA-2E 2013 TBD Communications (SES Astra) Astrium<br />
GALILEO FOC 3-4 2013 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL<br />
GALILEO FOC 5-6 2013 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL<br />
FAST-D 2013 Long March 2D Atmosphere (TU Delft + Tsinghua) TU Delft<br />
GOKTURK-2 2013 TBD Military observations (Turkey/TAI) Turkish Aerospace Industries<br />
ASTRA-2G 2013 TBD Communications (SES Astra) Astrium Satellites<br />
ATHENA-FIDUS 2013 Ariane 5/Soyuz Communications (CNES + ASI) Thales Alenia <strong>Space</strong> F/I<br />
SPOT-6 2013 Soyuz 2 ? High resolution (SPOT Image) Astrium<br />
SENTINEL-3A 2013 Soyouz 2 ? Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
PAZ/SEOSAR 2013 Vega ? Military radar (CDTI) CDTI + EADS CASA + INTA<br />
ASTEROIDFINDER/SSA 2013 Vega ? Asteroid monitoring (DLR) DLR + ?<br />
JASON-3 2013 Soyuz 2 ? Oceanography (Eumetsat + NOAA) Thales Alenia <strong>Space</strong> + CNES (F)<br />
GALILEO FOC 7-8 2013 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL<br />
PROBA-ALTIUS 2013 ? TBD Atmosphere chemistry (ESA + BISA) Verhaert <strong>Space</strong><br />
QB50 CONSTELLATION 2013 ? Shtil Thermosphere study (VKI) Team of universities<br />
CERMIT ? 2013 ? TBD Demonstrator reentry (IRS) IRS/Univ. Stuttgart<br />
GALILEO FOC 9-10 2014 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL<br />
MSG-4/METEOSAT-11 2014 Soyuz 2 ? Meteorology (Eumetsat) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
ATV-4 2014 Ariane 5 Maintenance ISS (ESA) EADS <strong>Space</strong><br />
CHARME 2014 Vega Methane observations (CNES + DLR) TBD<br />
ASTRA-5B + EGNOS-2 2014 TBD Communications (SES Astra) + EGNOS Astrium + Thales Alenia<br />
JAMES WEBB ST 2014 Ariane 5 Astronomy/Astrophysics (NASA) Northrop Grumman + ESA<br />
MEGASAT 2014 TBD Communications (CNES + ?) TBD<br />
SENTINEL-1B 2014 Soyuz 2 Radar observations GMES (ESA) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
HEINRICH HERTZ 2014 TBD Communications (DLR + ?) OHB-System + Astrium ?<br />
59
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
SENTINEL-5 PRECURSOR 2014 Vega ? Atmosphere chemistry (ESA + TNO) ? + TNO<br />
SPOT-7 2014 Soyuz 2 ? High resolution (SPOT Image) Astrium<br />
BEPICOLOMBO 2014 Soyuz 2 Mercury orbiters (ESA + JAXA) Astrium + JAXA<br />
HYLAS-3 ? 2014 ? TBD Communications (Avanti) TBD<br />
PERSEUS ? 2014 ? PSLV ? Astrophysics + Techno (IRS) IRS/Univ. Stuttgart<br />
ESMO ? 2014 ? TBD Student moon orbiter (ESA) ESA + SSTL<br />
PROBA-4 IMP ? 2014 ? Vega ? Asteroid mission (ESA) TBD<br />
TURKSAT-3B ? 2014 ? TBD Communications (Türksat) TAI + Türksat ?<br />
MISTIGRI ? 2014 Vega ? Infrared imagery (CNES) CNES + ?<br />
LEO ? 2014 ? TBD Moon orbiter (DLR) Astrium + OHB-System<br />
MOONLITE ? 2014 ? TBD Moon explorer (BNSC ?) SSTL + JAXA ?<br />
4C SATELLITE/GULFSAR-2 2014 ? TBD Radar observations (4C Controls) Thales Alenia <strong>Space</strong> (I)<br />
MICROCARB 2014 ? TBD Chemistry of atmosphere (CNES) CNES + ?<br />
SENTINEL-2B 2014 Soyuz 2 ? Observations GMES (ESA) Astrium<br />
ATV-5 2015 Ariane 5 Maintenance ISS (ESA) EADS <strong>Space</strong><br />
SENTINEL-3B 2015 Soyouz 2 ? Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia <strong>Space</strong> (F)<br />
TURKSAT-5A 2015 TBD Communications (Türksat) Türksat + TAI<br />
MUSIS CSO-1 2015 Soyuz 2? Spy satellite (DGA) Astrium + Thales Alenia<br />
LUNAR BW-1 ? 2015 PSLV ? Moon orbiter (IRS Stuttgart) IRS Stuttgart<br />
CERES 2015 Soyuz ? Operational ELINT (DGA) Astrium Satellites ?<br />
SARAH 2015 TBD HR Radar (Bundeswehr) Astrium Satellites ?<br />
AMSAT P5A ? 2016 ? Ariane 5 Mars orbiter (Amsat DL) Amsat Deutschland<br />
EXOMARS-1A January 2016 Atlas 5 Mars lander (ESA + NASA) Thales Alenia <strong>Space</strong> + EADS<br />
EXOMARS-1B January 2016 Atlas 5 Mars orbiter (ESA + NASA) Astrium ?<br />
SENTINEL SECURITY 2016 TBD GMES Security (ESA) TBD<br />
ATV-6/ARV ? 2016 Ariane 5 Maintenance ISS (ESA) EADS <strong>Space</strong><br />
SWOT 2016 TBD Ocean topography (CNES + NASA) TBD + NASA/JPL<br />
METOP-C 2016 Soyuz 2 Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Astrium Satellites<br />
MTG-I-1 (METEOSAT) 2016 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD<br />
MUSIS CSO-2 2017 Soyuz 2? Spy satellite (DGA) Astrium + Thales Alenia<br />
MOON NEXT 2018 Soyuz ? Moon lander (ESA) TBD<br />
MTG-S-1 (METEOSAT) 2018 TND GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) TBD<br />
SOLAR ORBITER 2018 TBD Solar exploration (ESA) TBD<br />
EXOMARS-2 Rovers 2018 TBD Mars rovers (ESA + NASA) Thales Alenia + Astrium<br />
MTG-I-2 (METEOSAT) 2019 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD<br />
EXOMARS-3 2020 TBD Mars Science (ESA + NASA) TBD<br />
© <strong>Space</strong> Information <strong>Center</strong>/Belgium - January 2010<br />
(*) First Hungarian satellite<br />
(**) First Austrian satellite<br />
(***) First Polish satellite<br />
(****) First Romanian satellite<br />
(*****) First Walloon satellite<br />
(******) First Catalan satellite<br />
A.2. Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne<br />
Cette liste alphabétique reprend les satellites commandés à l’industrie européenne, qui<br />
sont en construction pour des lancements entre 2009 et 2012, ainsi que les contrats de<br />
charges utiles complètes pour des maîtres d’œuvre américains, russes, …<br />
NAME Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State)<br />
4C SATELLITE-1/-2 ? 4C Controls/Telespazio (Italy) High Resolution SAR satellites (2012) Thales Alenia <strong>Space</strong> (Italy)<br />
ALSAT-1B/DMC ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing micro-satellite (2010) SSTL (United Kingdom)<br />
ALSAT-2A/2B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing micro-satellites (2010) Astrium (France)<br />
60
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
AMOS-4 <strong>Space</strong>com (Israel) GEO telecommunications (2012) * Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
AMOS-5 <strong>Space</strong>com (Israel) GEO telecommunications (2012) * Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
APSTAR-7A & -7B APT Satellite Cy (Hong Kong) GEO telecommunications (2012-2013) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
ARABSAT-5C/6B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2011-2012) Astrium (France) +<br />
*Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
ARSAT-1/-2 ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2012-13) * Thales Alenia <strong>Space</strong> + Astrium<br />
BADR-5A/-5B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2009) Astrium (France) +<br />
*Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
COMS-1 KARI (South Korea) GEO telecom/meteo (2010) Astrium (France)<br />
EUROPASAT ? In<strong>mars</strong>at (Royaume-Uni) GEO mobile telecom (2012) Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
EXPRESS AM-4 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2010) * Astrium (France)<br />
EXPRESS MD-1/-2 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2009-2010) *Thales Alenia <strong>Space</strong> (Italy)<br />
GLOBALSTAR II Globalstar (USA) Mobile comsat constellation (2010-11) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
GOKTURK-1 Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2012) Telespazio + Thales Alenia <strong>Space</strong><br />
GULFSTAR-1/-2 4C Controls (USA) Radar observations (2012-2014) Thales Alenia <strong>Space</strong> (Italy)<br />
KANOPUS 1 to 3 NPP VNIIEM (Russia) <strong>Space</strong> environment (2010) NPP VNIIEM + SSTL (UK)<br />
KAZCOSMOS-1 Kazcosmos (Kazakhstan) Remote sensing mini-satellite (2013) Astrium Satellites (France)<br />
KAZCOSMOS-2 Kazcosmos (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2014) SSTL (United Kingdom)<br />
KAZSAT-2 Kazcosmos (Kazakhstan) GEO telecom (2009) *Thales Alenia <strong>Space</strong> (Italy)<br />
KOMPSAT-5 KARI (South Korea) Radar remote sensing (2010) *Thales Alenia <strong>Space</strong> (Italy)<br />
KOREASAT-6 Korea Telecom (S. Korea) GEO telecommunications (2010) Thales Alenia <strong>Space</strong> + Orbital<br />
LAPANSAT-A2 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2011) *TU Berlin (Germany)<br />
MESBAH ITRC (Iran) Communications micro-satellite (2010) Carlo Gavazzi <strong>Space</strong> (Italy)<br />
NIGERIASAT-2 NASRDA (Nigeria) Remote sensing micro-satellite (2010) SSTL (United Kingdom)<br />
NIGERIASAT-X NASRDA (Nigeria) Remote sensing micro-satellite (2011) SSTL (United Kingdom)<br />
NILESAT 201 Nilesat (Egypte) GEO broadcasts (2010) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
O3B O3b Networks (Jersey) Broadband constellation (2011) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
OHO-1 OverHorizon (USA/Sweden) GEO telecommunication (2012) *Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
RASCOM-QAF1R Rascomstar (Mauritius) GEO telecommunications (2010) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
SAHARASAT NARSSS (Egypte) Remote sensing micro-satellite (2011 ?) Carlo Gavazzi <strong>Space</strong> (Italy)<br />
SAPPHIRE CSA Canada) Surveillance monitoring (2011) SSTL (United Kingdom)<br />
SINOSAT-5 Direct Broadcast Sat (China) GEO broadcasts (2011) * Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
SLASA-EOSAT-1 SLASA (Sri Lanka) Remote sensing micro-satellite (2012) SSTL (United Kingdom)<br />
SSOT-1 FACH (Chile) Remote sensing micro-satellite (2010) Astrium (France)<br />
TELKOM-3 PT Telekomunikasi (Indonesia) GEO telecommunications (2011) * Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
VNREDSAT-1 Institute Science & Technology<br />
(Vietnam)<br />
Remote sensing micro-satellite (2012) Astrium (France) + SSTL<br />
YAHSAT-1/-2 Mubadala/Yahsat (Abu Dhabi) GEO communications (2010-2011) Astrium (France) +<br />
*Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
YAMAL-402 Gazprom <strong>Space</strong> Systems (Russia) GEO communications (2013) Thales Alenia <strong>Space</strong> (France)<br />
* Fournisseur Charge utile<br />
** Problème de financement, à cause des pressions du gouvernement russe sur les<br />
banquiers et investisseurs de Russie<br />
SS/L = <strong>Space</strong> Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd<br />
© <strong>Space</strong> Information <strong>Center</strong>/Belgium – janvier 2010<br />
A.3. Tableau des commandes concernant les prochains satellites civils et<br />
pour usage dual de télécommunications et de télévision<br />
SATELLITE (Operator/country) Position (frequencies) Status (launch/particular aspects)<br />
ABS-2/ST-3 (Asia Broadcast 75°East (C- & Ku- bands) Contact with <strong>Space</strong> Systems Loral – Ariane 5 launch<br />
61
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Satellite/Hong Kong) (2011/complement to ABS-1, alias LMI-1).<br />
ABS-3 (Asia Broadcast Satellite/Hong<br />
Kong)<br />
AFRICASAT-1A et -2A (Measat<br />
Satellite Systems/Malaysia)<br />
75°East (C, Ku, & Kaband)<br />
46° East & 5.7° East (C-,<br />
Ku & Ka-bands)<br />
Establishment of specifications for RFP in 2010 – Market prospects<br />
studied by ABS-1A/Koreasat-2 in inclined orbit (2013: for a<br />
coverage of Asia up to Middle East and Africa)<br />
RFP in progress for satellites to be launched in 2012 -2013<br />
(replacements of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of<br />
Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East)<br />
RFP in preparation for a SmallGEO-type contract during 2010<br />
ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°East (C- & Ku-band<br />
– Northern beams) (2013: for a coverage of Maghreb countries).<br />
AMOS-4 (<strong>Space</strong>com/Israel) 65° East (Ku- & Ka- Israel Aerospace Industries selected as prime contractor and for the<br />
bands)<br />
bus; Thales Alenia <strong>Space</strong> for the payload. Launch still to be<br />
contracted (2012/capacity to be reserved to governmental<br />
communications)<br />
AMOS-6 (<strong>Space</strong>com/Israel) 4°West (Ku- & Ka-bands) Establishment of RFP specifications for contract in 2010. Satellite<br />
to be launched in 2013 (to develop the ‘hot bird’ position of<br />
<strong>Space</strong>com).<br />
ANGOSAT-1 (Min Telecoms/Angola) 24.5°East (C- & Ku-band In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia. Negotiations<br />
– Southern beams) still to be finalized (2013: for a coverage of Southern Africa).<br />
ANIK/NIMIQ G-1 (Telesat/Canada) 107.3°East (Ku-band) International RFP in progress for a broadcasting satellite to cover<br />
North America (2012)<br />
APSTAR-7 (APT Satellite<br />
76.5° East (C- & Ku-) Thales Alenia <strong>Space</strong> as prime contractor for a “ITAR-free” satellite<br />
Holdings/Hong Kong)<br />
bands<br />
– Launch with Long March 3B (2012, to replace APstar-2R)<br />
ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 72° or 81° West (C- & Ku- Invap SA as prime contractor – Thales Alenia <strong>Space</strong> (+ Astrium)<br />
bands ?)<br />
selected for the payload after an international RFP (2012/1 st of three<br />
satellites)<br />
ASIASAT-5C (Asiasat/Hong Kong) 100.5°East (C- & Ku- <strong>Space</strong> Systems Loral as prime contractor – launch not yet<br />
bands)<br />
contracted – replacement of Asiasat-2 (2012)<br />
ASIASAT-6 (AsiaSat/Hong Kong) 105.5° East (C- & Ku- RFP evaluation for the replacement of AsiaSat-3S and back-up for<br />
bands)<br />
AsiaSat-5 launched in mid-2009 (2012)<br />
AZERSAT-1 (Azer<strong>Space</strong>/Azerbaidjan) 50° East (C- et Ku-bands) Contracts to be finalized during 2009 but plan affected by financial<br />
crisis. Orbital Sciences announced as potential prime contractor.<br />
Partnership with MEAsat and Türksat to put in place the system.<br />
BANGLADESH-SAT (Post & TBD (C- and Ku-band Project in study phase – RFP planned in 2010 for in-orbit delivery<br />
Telecommunications/Bangladesh)<br />
contract and turnkey system. Cooperation with Sri Lanka or<br />
Pakistan or India? (2013)<br />
CANUK-1 (OmniGlobe<br />
TBD (Ka-band) Newcomer on the North American market fro broadband<br />
Networks/Canada)<br />
communications. RFP in preparation for a contract in 2010 (2013)<br />
CIEL-6 ? (Ciel Satellite/Canada) TBD (Ku- & Ka-bands) Preparation of international RFP for a possible contract in 2010<br />
(2013 to cover North America with DTH channels)<br />
EXPRESS AT1 & AT2 (RSCC/Russia) 50°East (to replace International RFP in progress for the in-orbit delivery of 2<br />
Bonum-1) & ? (Ku-band) broadcasting satellites to cover Russia (2012-2013)<br />
HELLAS-SAT-3 (Hellas Sat<br />
39°East (Ku- et Ka- Evaluation of proposals made by the manufacturers of satellites in<br />
Consortium/Greece)<br />
bands ?)<br />
<strong>Euro</strong>pe (2012 ?/choice between a small (24 repeaters) or a large<br />
(60 repeaters) satellite. Decision postponed because of Deutsche<br />
Telekom as new shareholder of Greek OTE telecom operator.<br />
HISPASAT SMALL GEO (ESA + TBD (Ku-band) Payload to be developed by TESAT and Thales Alenia <strong>Space</strong> ;<br />
Hispasat/Spain)<br />
contract signed with OHB System and ESA in 2008. Launch<br />
contract and final position to be finalized. (2012)<br />
HYLAS-2 and -3 (Avanti<br />
Indian Ocean (Ka-band) Orbital Sciences as prime contractor. Launch with Arianespace.<br />
Communications, United Kingdom)<br />
RFP in preparation for HYLAS-3 to reinforce HYLAS-1 services in<br />
<strong>Euro</strong>pe. (2012-2013)<br />
INTELSAT-22 (Intelsat/<br />
72°East (C- and Ku-bands Boeing as prime contractor with the new 702B platform for GEO<br />
Bermuda)<br />
+ UHF military payload missions – other 2 satellites to be ordered. Launch contract not yet<br />
for Australian Defence<br />
Force)<br />
finalized. (2012 to cover Asia, Africa and Australia)<br />
INTELSAT-23 (Intelsat/<br />
53°West (C- and Ku- Orbital Sciences as prime contractor with Star-2 bus. Launch<br />
Bermuda)<br />
bands)<br />
contract not yet finalized. (2012)<br />
IRIDIUM NEXT<br />
LEO constellation (L- Studies in progress to define the payload of the next Iridium mini-<br />
(Iridium/USA)<br />
band, with interlinks) satellites which will be interlinked and offering personal<br />
62
JABIRU-1 (Newsat/Australia) TBD (C-, Ku- & Kabands)<br />
WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
communications. Lockheed Martin and Thales Alenia <strong>Space</strong>/Ball<br />
Aerospace competing for the prime contract to be decided in 2010.<br />
International call for additional payload (2013-2014/replacement of<br />
the existing and operational 66-satellite constellation)<br />
Proposal made to NBN Corp (National Broadband Network) for a<br />
heavy and powerful satellite covering Australia for broadband<br />
connexions and up to East Africa and Asia-Pacific – RFP in<br />
preparation (2012)<br />
Lockheed Martin as prime contractor. Launcher not yet decided, but<br />
JCSAT-13 (Sky Perfect JSAT/ Japan) 124°East (high-power<br />
transponders in Ku-band) Arianespace as favourite with Ariane 5 (2013)<br />
JUPITER-1 (Hughes Network TBD (Ka-band) <strong>Space</strong> Systems Loral as prime contractor for interactive broadband<br />
Systems/USA)<br />
satellite (very heavy and powerful spacecraft) to cover North<br />
America. Ariane 5-ECA as launch vehicle (2012)<br />
KACOMM-1 (Kacomm/Australia) 137.9 or 154°East (Ka- Project of Ka-band satellite to cover Oceania. Project studied by<br />
band)<br />
<strong>Space</strong> systems/Loral, submitted to NBN Corp (National Broadband<br />
Network). No indication about launcher (2013)<br />
KAZSAT-3 (Kazcosmos/Kazakhstan) TBD (C- & Ku- bands) International RFP for a spatellite to provide communications &<br />
broadcasts in Central Asia (2013)<br />
LAOSAT-1 ( /Laos) TBD (C- & Ku- bands ?) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall Industry<br />
Corp), in order to cover South East Asia (2013)<br />
LIBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU- TBD (Ku-band) MDA (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace)<br />
UkrCosmos/Ukraine)<br />
as prime contractor with Yuchnoye for the platform. Canadian<br />
financing of the system. Development still pending. Launch with<br />
“made in Ukraine” Zenit 3LB (announced for September 2011!)<br />
MEASAT-2A (Measat Satellite 148°East (C- and Ku- RFP in progress to select manufacturer, but project linked to<br />
Systems/Malaysia)<br />
bands)<br />
financial resources (2012 ?)<br />
NIGCOMSAT-1R & -2<br />
42.5° East (L-, C- , Ku- Contract with CGWIC to replace the short-lived Nigcomsat-1 for<br />
?(Nigcomsat/Nigeria)<br />
and Ka-bands)<br />
coverage of some parts of Africa, with connections to <strong>Euro</strong>pe<br />
(2011)<br />
O3B from 9 to 20 ? (O3b/Jersey) Equatorial MEO Contract pending on the funding ot the system and on the support of<br />
constellation (Ka-band) SES (2013-2014)<br />
OHO-1 (OverHorizon/USA + Sweden) Cyprus GEO position (Ku- Orbital Sciences as prime contractor, with Thales Alenia space for<br />
& Ka-bands)<br />
the intelligent payload. Agreement with Cyprus to exploit its GEO<br />
position for broadband communications and mobile services by<br />
satellite. Launch contract with Arianespace. (2012).<br />
QUETZSAT-1 (Quetzsat/Mexico) 77°West (BSS Ku- band) Contract with <strong>Space</strong> Systems Loral, through Echostar. Part of the<br />
SES fleet. Launcher yet to be selected. (2012)<br />
PAKSAT-1R (Paksat/Pakistan) 38°East (C- & Ku-bands) In-orbit delivery contract, signed in October 2008, with CGWIC to<br />
replace the old Paksat-1 (2011)<br />
RASCOM-QAF2<br />
2.85 East (C-, Ku-, Ka- Specifications currently prepared to issue international RFP in 2010<br />
(RascomStar-QAF/Mauritius + Libya) bands)<br />
(2013)<br />
S2M-1 MOBILE TV<br />
? (MSS S-band) Satellite contract with <strong>Space</strong> Systems Loral, but launch not yet<br />
(S2M Media/Dubai)<br />
selected. Lack of information about development. (2012 ?)<br />
SAT-GE-2 (Singapore + USA) 172°East (C- & Ku-bands) Operator of previous AMC-23, sold by SES Americom to GE –<br />
Project for a second satellite (2013 ?)<br />
SATCOL-1 (Colombia) TBD (C- & Ku-bands)) International RFP to establish a PPP venture for the development<br />
and exploitation of a regional system in Latin America (some 200<br />
million € estimate). Russian proposal with Intersputnik rejected by<br />
the government. In competition with Venezuelian Simon<br />
Bolivar/Venesat-1 (in service) and Bolivian Tupac Katari (in<br />
project) satellites. (2013 ?)<br />
SATMEX-7 (Mexico) 114,9 West (C- & Kubands)<br />
Satellite contract with <strong>Space</strong> Systems Loral. Launch contract still to<br />
be finalized, but pending on the financial situation of the Mexican<br />
operator. (2012)<br />
SGB (AEB + IAE/Brazil) 68°West & ? (C-, X-, Ku- Multi-purpose satellites to be used for governmental<br />
bands ?)<br />
communications, weather observations, air traffic management.<br />
Cooperation with CNES and French industry (from 2012 – contract<br />
not yet finalized)<br />
SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGA- TBD (UHF, SHF, EHF Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse 3<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
CNES/Italy + France) bands) systems (2012-2013)<br />
ST-2 (Singtel + Chunghwa<br />
Telecom/Singapore + Taïwan)<br />
88°East (C- & Ku-bands) Satellite contract in December 2008 with Mitsubishi Electric.<br />
Launcher yet to be selected. Cooperation with ABS fleet.<br />
(2011/replacement of ST-1)<br />
SLASA-GEOSAT (SLASA/Sri Lanka) TBD (C- and Ku-bands) Project of small comsat in geosynchronous orbit, to be developed<br />
by SSTL. No precise planning for this venture over the Indian<br />
SMARTSAT-1 (Smartsat/United Arab TBD (Ku- & Ka-bands)<br />
Ocean.<br />
New private operator in the Middle East, but development affected<br />
Emirates)<br />
by the financial crisis (2013 ?)<br />
SOLARIS MOBSAT-2 ?<br />
10°West (S-band) Prospect of second payload or satellite to replace W2A satellite<br />
(Eutelsat + SES/<strong>Euro</strong>pe + Luxembourg)<br />
payload (2012/decision to be taken in late 2010 by the joint<br />
Eutelsat-SES entreprise established in Dublin)<br />
STAR ONE-C3 (Star One/Brazil) Between 75 et 84 degrés Orbital Sciences Corp selected as prime contractor. Arianespace<br />
West (<br />
launch to be confirmed (2012)<br />
THOR-7 (Telenor Satellite<br />
1° West (Ku- & Ka-bands Specifications in preparation for international RFP during 2010 in<br />
Broadcasting/Norway)<br />
order to reinforce the existing fleet (2013)<br />
THURAYA-4/Thuraya/United Arab Over the Atlantic? (L- & RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for<br />
Emirates)<br />
S-bands)<br />
personal communications. (2013)<br />
TUPAC KATARI (Min.<br />
TBD (C- and Ku-bands) Turnkey system proposed by CGWIC (China Great Wall Industry<br />
Telecoms/Bolivia)<br />
Corp) Coordination of frequencies still to be achieved. (2013)<br />
TURKSAT-4A/-5A (Türksat/Turkey) 31°East (C- & Ku- Envisioning international partnership for the development of this<br />
bands ?)<br />
satellite. Türksat-5A to be manufactured in Turkey. Situation still<br />
unclear about decision after RFP. (2012 ?/broadcasts and<br />
broadband services in the rural areas of the Middle East and Central<br />
Asia)<br />
VIASAT-1 (Viasat/USA) 77°West (Ka-band) Contract of broadband satellite with <strong>Space</strong> Systems Loral –<br />
launcher not yet selected (2011/partnership with Eutelsat)<br />
VINASAT-2 (Vietnam) 132°East ? (Ku-band) Preparatory work to define RFP for the satellite. (2012 -<br />
reinforcement of Vinasat-1 with new services)<br />
WILDBLUE-3 (Wildblue/USA) 111.1°West (Ka-band) Plan to order a second Wilblue-1 broadband satellite: not yet<br />
decided. Cooperation with Viasat for North American broadband<br />
service. (2012/in order to face the growing demand for broadband<br />
connections)<br />
© <strong>Space</strong> Information <strong>Center</strong>/Belgium - January 2010<br />
Articles et livres concernant l’actualité spatiale,<br />
spécialement en Belgique et en <strong>Wallonie</strong><br />
* Coup double pour notre astronaute et son vol spatial de longue durée<br />
Mission OasISS (du 27 mai au 1 er décembre 2009) : le vol spatial de plus de six mois<br />
(187 jours et 20 heures en impesanteur) que Frank De Winne a réalisé en 2009 à bord<br />
de la station spatiale internationale est mis à l’honneur dans les librairies depuis<br />
février, puisque deux livres en couleurs lui sont consacrés. Ces deux ouvrages<br />
abondamment illustrés sont des témoignages complémentaires sur ce beau succès dans<br />
l’espace de l’<strong>Euro</strong>pe avec la Belgique aux côtés de la Russie, du Canada, des Etats-<br />
Unis et du Japon. C’est la première fois que l’ISS (International <strong>Space</strong> Station) eut<br />
une équipe permanente de six personnes, que Frank De Winne fut à bord le premier<br />
commandant de bord non-américain et non-russe. Autre signe particulier : l’astronaute<br />
belge de l’ESA a vécu son long périple autour de la Terre (à 350 km d’altitude) en<br />
compagnie du Canadien Bob Thirsk (ingénieur et médecin) et du Russe Roman<br />
Romanenko (pilote militaire).<br />
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WALLONIE ESPACE INFOS <strong>n°</strong><strong>49</strong> <strong>mars</strong>-avril 2010<br />
Ainsi est-il intéressant de découvrir et d’apprendre comment s’est passé le quotidien<br />
pendant une demi-année entre les membres d’équipage de la station : c’est le 1 er<br />
témoignage, plus axé sur les activités scientifiques et les aspects pratiques. Et, par<br />
l’autre bout de la lorgnette, on peut mieux connaître et comprendre la vie sur Terre et<br />
les réactions des familles et proches durant un vol qui n’est pas sans risques et qui<br />
laisse des traces sur le plan psychologique : il s’agit du 2 ème témoignage qui est plus<br />
convivial et familier, fait de touches personnelles et que l’on doit à Lena Clarke,<br />
l’épouse russe de Frank De Winne.<br />
- 6 mois autour de la Terre avec Frank De Winne, Herman Henderickx, Tijs<br />
Mauroo et Boudewijn Van Spilbeeck, Editions Luc Pire, Bruxelles, février 2010.<br />
Ce journal de bord de Frank de Winne, qui relate les faits de vie quotidienne ayant<br />
ponctué son séjour de plus de six mois, est le fruit d’un partenariat public-privé entre<br />
des journalistes de VRT Radio, de VRT TV et de VTM. Sa version néerlandaise, parue<br />
sous le titre Het Ruimtedagboek van Frank De Winne – Dagelijks Leven in het ISS<br />
(Editions Van Halewijck, Louvain), a réussi l’exploit de paraître à peine deux<br />
semaines après le retour de Frank De Winne dans la steppe du Kazakhstan. Des photos<br />
de l’atterrissage du vaisseau Soyouz TMA-15 y figuraient déjà ! Il a connu beaucoup<br />
de succès comme cadeau de fin d’année.<br />
Le livre de 207 pages, tant par de superbes photos (dont certaines inédites) que par un<br />
texte plutôt officiel mais compréhensible (malgré les multiples abréviations), nous fait<br />
participer aux faits et gestes du trio de la mission Soyouz TMA-15 depuis ses ultimes<br />
préparatifs sur le cosmodrome de Baïkonour (avec le rituel et les traditions qui<br />
précèdent tout envol de vaisseau habité russe) jusqu’à son retour à la Cité des Etoiles.<br />
Un dernier chapitre aborde l’avenir de l’exploration humaine de l’espace, notamment<br />
en <strong>Euro</strong>pe. Plusieurs annexes fournissent des informations utiles sur l’assemblage de la<br />
station, ses dimensions et caractéristiques, son prix estimé à 100 milliards €, les<br />
éléments européens de cette infrastructure internationale… C’est le document<br />
historique que tout fan du spatial belge se doit d’avoir dans sa bibliothèque. On<br />
regrettera l’absence d’index pour faciliter sa consultation.<br />
Dans les coulisses d’un vol de Frank De Winne – Mon compte à rebours, Lena<br />
Clarke De Winne, Editions Racine, Bruxelles, février 2010. En publiant ce récit<br />
personnel qui fourmille de détails amusants et de réflexions pertinentes sur les à-côtés<br />
terrestres - peu connus, mais agréables à partager - d’une mission spatiale, Lena Clarke<br />
a réussi à convaincre son mari de révéler des coins de vie personnelle, vue sous l’angle<br />
humain. Pour sa précédente mission Odissea en 2002, il avait refusé catégoriquement<br />
aux médias de mêler son métier d’astronaute à son environnement privé et à son milieu<br />
familial. Et Lena Clarke de justifier sa démarche : « L’« humain », c’est ce qui touche<br />
aux valeurs humaines et aux actions qui en découlent. Il y a beaucoup à dire en termes<br />
de traditions, de contes et d’anecdotes. Ces récits […] ne constituent en rien une<br />
intrusion dans l’intimité et donneraient une bien meilleure idée de ce qu’est vraiment<br />
la vie sur la scène d’un entraînement spatial et à quel point elle diffère du prestige<br />
superficiel, qui est en fait un enrobage artificiel que le monde extérieur lui attribue ».<br />
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Ceci étant précisé, c’est une histoire très humaine qui se découvre au fil des 238 pages,<br />
émaillées de témoignages, commentaires, dessins et photos. On se rend compte<br />
combien les familles des trois membres de la mission OasISS ont lié entre elles des<br />
liens étroits, en vivant au rythme des vidéoconférences hebdomadaires, des petits et<br />
grands événements dans la station. On comprend mieux les contraintes de<br />
l’entraînement (à Houston, Montréal, Cologne, Moscou, Tsukuba), les instants<br />
difficiles et les moments heureux de cette vie entre l’espace et la Terre, jusqu’aux<br />
retrouvailles – retardées d’un jour – à Moscou. On apprend que là-haut l’équipage<br />
pouvait aussi s’amuser durant les temps de détente ou lors des repas. Une photo<br />
montre que Frank, le jour d’Halloween (31 octobre 2009), a été fait « prisonnier » et<br />
ligoté par l’équipage dont il était le commandant de bord…<br />
Une semaine après son retour, lors de la cérémonie traditionnelle de la « Vstrecha » à<br />
la Cité des Etoiles, Frank a prononcé un discours, plein d’émotion et teinté de passion,<br />
sur l’aventure humaine dans l’espace. Il est reproduit in extenso par Lena Clarke dans<br />
son livre (pp.219-220). Notre astronaute de l’ESA serait-il tenté de repartir dans<br />
l’ISS… ? Rien ne l’indique dans le livre. Les droits d’auteur pour cet ouvrage seront<br />
intégralement versés à l’UNICEF, dont Frank De Winne est ambassadeur bénévole.<br />
=============================================================<br />
Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à<br />
le faire: elles seront les bienvenues.<br />
Courriel : theopirard@yahoo.fr ou (nouvelle adresse) space.info.theo@gmail.com<br />
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