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Untitled - Powerboat Archive

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.i",.1::r


0t]sH0RE<br />

Des solutions simples<br />

et l0 000 heures de travail...<br />

Une construction en aluminium axee<br />

sur la solidit6, trop m6me, car dans sa<br />

premidre version la coque seule pdse<br />

3 300 kilos, presque le poids du bateau<br />

d6finitif en ordre de marche. En taillant<br />

et tranchant dans les couples surdimensionnds,<br />

le haut du bord6, le pont,<br />

le poids est r6duit d'une tonne. La<br />

saison 1988 est sacrifi6e, mais tous les<br />

points faibles sont progressivement<br />

6limines.<br />

Cdte m6canique, Jacques Mezzanotti<br />

reste fiddle aux 2,4 litres Mercury, des<br />

six cylindres d carburateurs un tanl soit<br />

peu gonfl6s, et d leurs embases d'origine.<br />

Les moteurs sont fix6s sur une<br />

plate-forme articul6e au tableau et<br />

command6e par des verins pour obtenir<br />

I'effet de trim. Les helices de surface<br />

sont fixdes sur des arbres specialement<br />

usines et cylindriques sur toute la longueur,<br />

les canalisations de retour de<br />

I'eau de refroidissement assurent la<br />

lubrification des bagues. Autre astuce,<br />

chaque moteur est dot6 d'une r6serve<br />

d'eau d'une dizaine de litres alimentee<br />

par une petite 6cope, le circuit de refroidissement<br />

est ainsi toujours aliment6,<br />

m6me lorsque les embases sont<br />

hors de I'eau.<br />

Au total une depense de 300 000 francs<br />

environ, sans compter les moteurs qui<br />

ont dejd plusieurs saisons d leur actii<br />

I'appui technique de Jean-Pierre Goudant,<br />

directeur de Marine Power<br />

France, ni les quelque l0 000 heures de<br />

travail personnel.<br />

Pour transporter I'engin. un camion<br />

d'occasion 6quip6 d'un ber inclinable<br />

de fabrication maison.<br />

A la lecture tout cela semble relever du<br />

sympathique bricolage si I'on considdre<br />

que le budget des principaux concurrents<br />

doit €tre vingt fois superieur.<br />

Mais en d6couvrant le bateau amarr6<br />

devant la capitainerie de Port Camargue<br />

toute pr6vention tombe, il est d'une<br />

finition superbe; et mOme impressionnant.<br />

Jacques Mezzanotti nous a en<br />

effet convids pour un essai. On a beau<br />

essayer ir longueur d'ann6e des bateaux<br />

de tous types, parfois m6me sur-motorises.<br />

ir l'id6e de s'installer dans le<br />

cockpit d'un offshore classe I il est<br />

difficile de se d6fendre de ce sentiment<br />

d'excitation et d'appr6hension indistinctement<br />

m616s.<br />

145 km/h, et de Ia reserve<br />

Le temps est superbe, un peu brumeux,<br />

et la mer est plate. C'est d la fois<br />

rassuranl et lrustranl. carje pense que<br />

je ne ddcouvrirai pas toutes les sensations<br />

de I'offshore, et des occasions<br />

comme celle-ci ne se pr6sentent pas<br />

tous les jours. Souriant et d6tendu,<br />

Jacques s'installe d son poste habituel,<br />

d droite, aux commandes de gaz, de<br />

trim et d'inverseurs. Je m'etonne des<br />

sept poign6es de gaz, en fait celle du<br />

milieu tdmoigne d'un essai avec un<br />

moteur central, solution abandonn6e<br />

du fait de l'6norme turbulence g6neree<br />

par le tunnel.<br />

Pour les maneuvres de port, les manettes<br />

sont ind6pendantss; en eau libre<br />

elles sont solidaris6es par un tube d'alu,<br />

on imagine le travail pour synchroniser<br />

les six moteurs.<br />

Je suis invitd e m'installer au volant, d<br />

gauche, et ld c'est un souvenir aeronautique<br />

qui s'impose: I'installation en<br />

place arridre d'un T6 d'entrainement ?r<br />

la chasse. Mdme environnement de<br />

m6tal brut, de cAbles apparents, m€me<br />

parfum d'essence et d'huile.<br />

Je suis debout, les reins cales dans un<br />

dossier capitonn6, le petit volant vertical<br />

ir hauteur du plexus. Devant, un<br />

compas, d droite sur un longeron, un<br />

curseur et un repere de scotch rouge<br />

pour connaitre la position des safrans.<br />

La simplicit6 mOme, comme les consignes<br />

regues avant la mise en route:<br />

barre au milieu jusqu'd la sortie du<br />

port, ensuite maintenir le cap ou virer i<br />

la demande.<br />

Mise en route des moteurs - ceux<br />

equip6s d'inverseurs -, essai des interphones<br />

de casque et nous nous 6loignons<br />

du quai. Pour orienter le bateau.<br />

Jacques Mezzanotti joue des inverseurs<br />

ou fait tourner quelques secondes I'un<br />

des moteurs en prise directe. Dans<br />

I'avant-port il me demande de braquer<br />

en direction de la passe, le volant est<br />

dur et j'agis d'abord comme sur un<br />

bateau classique: rien ne se passe, une<br />

action plus franche et les derives d'etrave<br />

commencent d se deplacer lentement<br />

sur la toile de fond, en I'occurrence<br />

le beton de la jetee. Les safrans<br />

sont remis dans I'axe et Jacques fait<br />

respirer les six moteurs ir brefs coups<br />

d'accel6rateurs. Mdme d travers le casque,<br />

I 800 chevaux en hors-bord. deux<br />

temps savent se faire entendre, cela<br />

hurle dans les aigus m6talliques. Alignement<br />

et tout en avant, le bateau<br />

s'6lance bien d plat. Lacc6leration depasse<br />

tout ce quej'ai connujusqu'ici et<br />

qa continue, les 6traves montent trds<br />

l6gdrement sur I'horizon d mesure que<br />

le throttleman ajuste I'angle de trim.<br />

Un coup d'ail furtif en arridre pour<br />

admirer le superbe panache d'ecume et<br />

la voix de Jacques annonce 6 200 tours,<br />

le r6gime maxi qu'il s'est fix6 pour<br />

aujourd'hui qui correspond ir une vitesse<br />

d'environ 145 km/h. Les pyramides<br />

de la Grande Motte foncent maintenant<br />

sur nous et il faut songer d virer.<br />

La vitesse est un peu reduite, le trim<br />

rentre, mais je m'attends tout de m0me<br />

d une reaction assez vive. Eh bien non,<br />

il faut donner plus de deux tours de<br />

volant pour engager le bateau dans une<br />

courbe d grand rayon. Les safrans seront<br />

agrandis avant le depart de la<br />

premidre course. Cela dit, le comportement<br />

de Robur dans ces conditions<br />

id6ales pour un catamaran est remarquablement<br />

sain, le bateau semble progresser<br />

sur des rails et la tenue de cap<br />

est un modele du genre. En demandant<br />

le maximum de ses six Mercury, Jacques<br />

Mezzanotti compte obtenir prds<br />

62 YACHT-CLUB


145 km/h<br />

avec des tours<br />

en rdscrve:<br />

sur des rails.<br />

de I 70 km/h, ce qui nous parait tout e<br />

fait r6aliste et lui pcrmettra de s'aligner<br />

d armes 6gales par mer calme avec les<br />

tenors de la specialite. Premier rendezvous:<br />

Saint-Tropez le 23 avril.<br />

Marcelin Houbafl<br />

Photos Patrick Blanc<br />

M€me<br />

au repos<br />

l'dcurie<br />

Mercury<br />

esr<br />

impressionnantc.<br />

Longueur 12,50 m, largeur 3,40 m,<br />

poids 3,5 t.<br />

Motorisation: 6 x 300 ch Mercury 2,4 l,<br />

6 cylindres alimentds par carburateurs;<br />

embases de sdrie, rapport de r6duction<br />

1,87 1, hdlices tripales inox .15 x 32.<br />

Capacitd des rdservoirs: 1 500 l, consommation<br />

totale: 450 l/h environ.<br />

M. Cyrill de Rouvre - Financidre Robur,<br />

Marine Power France, Repotel, M. Roland<br />

Garde - Chantier Naval de La Seyne,<br />

Motul, Lecomble et Schmitt (hydraulique),<br />

Cerna Avignon (Selleries), Marseille<br />

Plong6e (bouteilles d'air et masques d<br />

oxygdne), lcom (radiot6ldphone), Bagnol<br />

Levage (manutentions), M. Mercurio -<br />

Sport Mer Saint-Tropez, M. Bernard Suzarini<br />

- Port-Camargue.<br />

YACHT-CLUB 63

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