16.07.2014 Views

Les boules - Institut de Mathématiques de Toulouse

Les boules - Institut de Mathématiques de Toulouse

Les boules - Institut de Mathématiques de Toulouse

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Les</strong> <strong>boules</strong> !<br />

par Jean-Baptiste Hiriart-Urruty ∗ et Michel Pra<strong>de</strong>l ∗<br />

Nous étudions le comportement en fonction <strong>de</strong> la dimension n d’éléments <strong>de</strong>s <strong>boules</strong> associées aux normes ‖ . ‖ 1 ,<br />

‖ . ‖ 2 et ‖ . ‖ ∞ <strong>de</strong> R n , tels que le nombre <strong>de</strong> sommets, le diamètre et le volume. Le cas du volume <strong>de</strong> la boule-unité<br />

associée à la norme euclidienne ‖ . ‖ 2 <strong>de</strong> R n est exploré en détail.<br />

I Introduction<br />

Ce sont dans les formations <strong>de</strong> mathématiques <strong>de</strong><br />

niveau Bac+2 ouBac+3 que les étudiants sont mis<br />

face aux trois normes <strong>de</strong> base ‖ . ‖ 1 , ‖ . ‖ 2 et ‖ . ‖ ∞ <strong>de</strong> R n<br />

et aux <strong>boules</strong>-unités qui leur sont associées :<br />

⎧<br />

⎫<br />

⎪⎨<br />

n∑<br />

B 1 (n) := ⎪⎩ x = (x 1,...,x n ) ∈ R n ⎪⎬<br />

| |x i |≤1⎪⎭ , (1)<br />

i=1<br />

⎧<br />

⎫<br />

⎪⎨<br />

n∑<br />

B 2 (n) := ⎪⎩ x = (x 1,...,x n ) ∈ R n | x 2 ⎪⎬<br />

i ≤ 1⎪⎭ , (2)<br />

i=1<br />

{<br />

}<br />

B ∞ (n) := x = (x 1 ,...,x n ) ∈ R n | max |x i|≤1 .<br />

i=1,...,n<br />

(3)<br />

Pour soutenir leur intuition et les gui<strong>de</strong>r dans les calculs,<br />

il leur est souvent conseillé – avec raison –<br />

<strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, c’est-à-dire <strong>de</strong> s’appuyer sur ce<br />

qui est observable lorsque la dimension n vaut 1, 2<br />

ou 3. Toutefois, lorsque n ≥ 4 et, plus spécifiquement,<br />

quand n −→ ∞, l’aspect et le comportement<br />

d’éléments <strong>de</strong> ces <strong>boules</strong> B i (n), tels que le nombre <strong>de</strong><br />

sommets ou le volume, ne sont pas si faciles à <strong>de</strong>viner<br />

et s’avèrent, parfois, contraires à l’intuition. Dans<br />

cette note, nous illustrons cet état <strong>de</strong> fait par quelques<br />

exemples, notamment en considérant le comportement<br />

du volume <strong>de</strong> B 2 (n) avecn. Ces « bizarreries »<br />

lorsque n −→ ∞ sont aussi une préparation à la dimension<br />

infinie, contexte qui ne manque pas <strong>de</strong> dérouter<br />

les étudiants <strong>de</strong> prime abord.<br />

Notations. R n est muni du produit scalaire canonique<br />

noté 〈., .〉 ; la norme euclidienne associée est notée<br />

‖ . ‖ 2 ; les <strong>de</strong>ux autres normes ‖ . ‖ 1 et ‖ . ‖ ∞ <strong>de</strong> R n<br />

sont celles (usuelles) que l’étudiant-lecteur connaît, et<br />

qui apparaissent dans les définitions (1) et (3).<br />

* Université Paul Sabatier <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>.<br />

Par volume (ou volume n-dimensionnel) <strong>de</strong> B i (n)<br />

nous entendons la mesure <strong>de</strong> Lebesgue <strong>de</strong> B i (n).<br />

Si C est une partie convexe compacte non vi<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> R n ,lafonction d’appui σ C <strong>de</strong> C est définie comme<br />

suit :<br />

d ∈ R n ↦−→ σ C (d) := max〈x, d〉. (4)<br />

x∈C<br />

Dans la définition <strong>de</strong> σ C (d), prendre le maximum <strong>de</strong><br />

〈x, d〉 « pour x ∈ C » revient au même que « pour x<br />

sommet (ou point extrémal) <strong>de</strong> C ».<br />

Lorsque C et D sont <strong>de</strong>ux parties convexes compactes<br />

(non vi<strong>de</strong>s) <strong>de</strong> R n telles que C ⊂ D (c’est la<br />

seule situation que nous considérerons), la distance<br />

dite <strong>de</strong> Hausdorff entre C et D est<br />

∆ H (C, D) := max d(x, C), (5)<br />

x∈D<br />

où d(x, C) désigne la distance <strong>de</strong> x à C. Il s’avère<br />

qu’il y a une manière agréable (et facilitant les calculs)<br />

d’exprimer ∆ H (C, D) à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fonctions d’appui <strong>de</strong><br />

C et D (voir la figure 1) :<br />

∆ H (C, D) := max<br />

‖d‖ 2 =1 {σ D(d) − σ C (d)} . (6)<br />

Pour ce type <strong>de</strong> résultats, voir le chapitre C <strong>de</strong> [2] par<br />

exemple.<br />

II <strong>Les</strong> <strong>boules</strong> B 1 (n) et B ∞ (n)<br />

II.1<br />

La boule-unité B 1 (n)<br />

La boule-unité B 1 (n) est un polyèdre convexe<br />

compact <strong>de</strong> R n dont voici quelques éléments caractéristiques<br />

:<br />

• B 1 (n) a exactement 2n sommets, ceux repérés<br />

par (0,...,±1,...,0).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!