Les tropiques, jardin nourricier - Cirad
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<strong>Les</strong> <strong>tropiques</strong>,<br />
... des ressources<br />
<strong>Les</strong> ressources naturelles comme l’eau,<br />
les sols, les formations végétales, les<br />
animaux (terrestres et aquatiques)…<br />
font aussi partie de notre patrimoine.<br />
Jusqu’à une époque récente, ces ressources naturelles étaient<br />
généralement utilisées de façon harmonieuse. Mais la population<br />
humaine, en raison de son nombre croissant et des technologies qu’elle développe, influence<br />
fortement le devenir des ressources qui sont vitales au développement de l’agriculture des pays du<br />
Sud. Il devient donc urgent de<br />
trouver des solutions techniques<br />
qui permettent de les préserver.<br />
Il est également indispensable<br />
de proposer des solutions visant<br />
à donner aux usagers de ce<br />
patrimoine les moyens de le<br />
valoriser et de le gérer<br />
durablement, en conservant<br />
des pratiques et organisations<br />
sociales garantes de la survie<br />
des communautés rurales.<br />
L’eau recouvre les trois quarts de la surface du globe,<br />
mais 97,5 % est salée. Sur les 2,5 % restants, une<br />
bonne partie est souterraine, est inaccessible ou gelée<br />
dans les glaciers.<br />
<strong>Les</strong> sols, une<br />
ressource capitale<br />
mais en danger<br />
Tous les sols cultivables ne sont<br />
pas mis en valeur et certaines<br />
régions disposent encore de<br />
réserves (essentiellement en<br />
Amérique latine et en Afrique)<br />
dont l’inventaire et la<br />
classification sont cependant<br />
largement avancés et leurs<br />
aptitudes agricoles connues.<br />
Toutefois, ces ressources sont<br />
limitées en surface et inégales en<br />
valeur et en répartition; 11 %<br />
seulement des sols de la planète<br />
ont une véritable vocation<br />
agricole, les autres étant trop<br />
humides, trop secs, trop escarpés,<br />
trop peu profonds, chimiquement<br />
inaptes ou gelés en permanence.<br />
Bien que l’érosion soit au départ<br />
un phénomène naturel,<br />
l’influence de l’homme peut en<br />
aggraver et accélérer les processus.<br />
Actuellement, cette dégradation<br />
des sols affecte plus ou moins<br />
sérieusement près de 2 milliards<br />
d’hectares de terres arables et de<br />
pâturages dans le monde, soit une<br />
superficie plus vaste que celle des<br />
États-Unis et du Mexique réunis.<br />
Elle est due notamment à la<br />
désertification et à la destruction<br />
de la végétation qui ne protège<br />
plus les sols des méfaits du<br />
ruissellement et du vent. Une fois<br />
détruit, le sol est souvent<br />
irréversiblement perdu et la zone<br />
concernée peut demeurer stérile.<br />
En outre, les pluies tropicales sont<br />
généralement plus abondantes et<br />
agressives qu’en régions tempérées<br />
et les sols – particulièrement après<br />
déboisement – arrivent<br />
difficilement à absorber de telles<br />
quantités d’eau : le ruissellement<br />
et l’érosion peuvent alors prendre<br />
des formes catastrophiques.<br />
Par ailleurs, la mise en culture<br />
sous irrigation artificielle de zones<br />
arides provoque des processus<br />
parfois lents (échelle du millier<br />
d’années), mais parfois très<br />
rapides (échelle de la dizaine<br />
d’années), de dégradation<br />
chimique des sols par salinisation.<br />
Actuellement, on estime que<br />
20 à 30 millions d’hectares parmi<br />
les plus productifs sont<br />
sérieusement affectés.<br />
L’eau est indispensable à la plupart des activités humaines, économiques,<br />
sociales ou culturelles. Or, les ressources en eau sont limitées et l’eau est<br />
inégalement répartie : les deux tiers de l’humanité<br />
ne disposent pas d’eau saine. L’eau insalubre fait<br />
des milliers de victimes dans le monde pendant que<br />
la croissance démographique fait reculer le volume<br />
disponible par habitant. Depuis 1950, ce volume a<br />
diminué de moitié en Amérique du Nord et des trois<br />
quarts en Afrique. La pénurie d’eau touche<br />
aujourd’hui 230 millions de personnes dans vingtsix<br />
pays. Avec l’augmentation de la demande, les<br />
pays, les foyers, l’industrie et l’agriculture se<br />
disputent tous l’eau. Si L’eau est peu fréquemment<br />
rare, elle est très souvent insalubre ou inaccessible.<br />
Dans une ville comme Douala au Cameroun<br />
(10 mètres de précipitations annuelles) seules 50 000 personnes, sur plus<br />
de 2 millions, ont accès à une eau potable.<br />
8<br />
L’accès à l’eau pour tous<br />
Dans les années à venir, cela risque de s’amplifier. D’ores et déjà, l’accès<br />
à l’eau est un facteur supplémentaire de conflits.<br />
La Conférence de Paris sur l’eau et le<br />
développement durable qui s’est tenue en<br />
mars 1998 a permis à plus de 80 pays de<br />
venir témoigner de l’importance de cette<br />
bataille de l’eau. Ils ont posé les principes<br />
d’une gestion durable de la ressource<br />
permettant de contribuer au développement<br />
des pays tropicaux : priorité à accorder au<br />
développement des capacités humaines plutôt<br />
qu’aux grands projets souvent sans<br />
lendemain, nécessité d’une gestion au plus<br />
près du terrain qui associe tous les groupes<br />
sociaux, et enfin, dans ce but, échange<br />
d’expériences en réseau qui doit fonder la coopération internationale<br />
dans le domaine de l’eau.