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Le fronton de la sécherie Sauveroche est orné d’une céramique de René Buthaud.<br />
Bègles : la <strong>Mo</strong>rue Noire sur les traces de Buthaud<br />
Reliques d’une activité florissante liée à un passé industriel en osmose avec le fleuve, les sécheries de morue sont parties<br />
intégrantes du patrimoine béglais. Eléments forts de la mémoire locale, ces lieux ont pratiquement tous disparu ou invitent<br />
aujourd’hui à d’autres ouvertures sur le monde. Celui de l’art, comme dans le collectif d’artistes « La <strong>Mo</strong>rue Noire »,<br />
par exemple…<br />
Ce poisson que Michel Suffran qualifie de<br />
«<strong>Mo</strong>by Dick modèle réduit » (Bordeaux<br />
Naguère), qui faisait la richesse des 25<br />
sécheries de Bègles, séché et salé à l’air libre<br />
et dont l’odeur, par vent de terre, envahissait<br />
la ville, fait aujourd’hui l’objet d’une grande<br />
fête annuelle, début juin. D’une de ces<br />
usines - la sécherie Sauveroche, - le sort a<br />
radicalement changé. En effet, cette friche<br />
industrielle, squattée, dégradée, a connu<br />
diverses fortunes avant de devenir, en 2003,<br />
sous la houlette de l’écrivain - ex-rugbyman -<br />
Serge Simon et de Michel Lecœur, sculpteur,<br />
le siège d’un dynamique collectif d’artistes.<br />
D’un dialogue étroit avec le maire de Bègles,<br />
Noël Mamère, est né ce projet avec la mise à<br />
disposition, par la ville, du lieu et la réalisation<br />
des travaux inhérents à sa mise en conformité.<br />
Charge aux six artistes présents en<br />
permanence dans leurs ateliers respectifs d’en<br />
assumer les frais de fonctionnement.<br />
Dans l’intimité de la création<br />
Ils sont six, deux sculpteurs (Michel Lecœur<br />
et Yohan Penard), trois peintres (Françoise<br />
Bertero, Bernard Ouvrard et Philippe Prymersky)<br />
et un verrier Bun Than Huynh, dans cet endroit<br />
atypique, à l’accès chaotique et peuplé de<br />
monstres de ferraille et de totems d’un autre<br />
siècle… à travailler, recevoir les visiteurs (tous<br />
les jours de 14 h 30 à 19 h), rencontrer leurs<br />
clients, amis, amateurs d’art contemporain en<br />
immersion totale dans le geste créatif.<br />
Au fil des ateliers naît l’émotion, le silence ou<br />
le vacarme du travail, et, parmi les étincelles<br />
d’un arc à souder surgit une figure, créée du<br />
néant…<br />
Réputés individualistes, les artistes de ce<br />
collectif ont admis une règle du jeu qui<br />
dynamise le travail de chacun.<br />
Doublée d’une formidable aventure humaine,<br />
leur aventure artistique mérite véritablement<br />
le détour. Loin des sentiers balisés des<br />
galeries chics où le choc n’est pas forcément<br />
au rendez-vous, ces six tempéraments créent<br />
des espaces de liberté où l’expression<br />
contemporaine prend ses aises.<br />
La <strong>Mo</strong>rue Noire :<br />
7 bis, allée Francs à Bègles.<br />
Rendez-vous<br />
à la Biennale<br />
La <strong>Mo</strong>rue Noire organise chaque année une<br />
Biennale consacrée en alternance à la<br />
sculpture et à la peinture, comme ce sera<br />
le cas en novembre prochain.<br />
Du 2 au 13, sous le label NOVART, une<br />
cinquantaine d’artistes se partageront<br />
l’espace d’exposition du site.<br />
Renseignements au 05 56 85 75 84.<br />
Le Journal de la <strong>Cub</strong> n° 3 - Troisième trimestre 2006<br />
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