Groupe de travail international sur le tourisme durable Termes de ...

Paris, le 2 février 2006
Groupe de travail international sur le tourisme durable
Termes de référence
Présentation
L’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit en 2020 un milliard et demi de touristes dans le monde,
soit 21% de la population mondiale. Le triplement anticipé des flux touristiques en l’espace d’une
génération (1995 – 2020), ainsi que la forte croissance de la population des régions en voie de
développement (qui devraient accueillir près de la moitié des touristes internationaux en 2020),
généreront des pressions considérables sur les milieux naturels 1 . En particulier la biodiversité, les
littoraux et la haute montagne, seront fortement sollicités. L’utilisation accrue des transports
(notamment aériens), l’accroissement des pollutions, les besoins en eau et en énergie croissants
entrant en concurrence avec ceux des populations locales sont autant de problèmes qui affectent de
plus en plus l’environnement mondial. Ces problèmes doivent en outre être traités en synergie avec
conventions internationales notamment en matière de biodiversité ou de lutte contre le changement
climatique.
Dans ce contexte, la France a décidé de conduire un groupe de travail international sur le tourisme
durable. Ce groupe de travail s’inscrit dans le cadre du « processus de Marrakech » (cf. annexe), qui
vise à mettre en œuvre le cadre décennal de programmes sur la consommation et la production
durables, décidé au Sommet de Johannesburg.
Le rôle du groupe de travail
Le rôle du groupe de travail serait d’inciter les participants au processus de Marrakech à s’engager
dans des actions visant à promouvoir le tourisme durable. Cette action se traduirait par la mise
à disposition d’outils et par la présentation d’expériences existantes pouvant susciter des projets
pilotes et de bonnes pratiques dans d’autres pays.
Approche
Le groupe de travail inscrira son action dans une perspective Nord-Sud et se donne pour mission
d’agir selon les trois dimensions du développement durable (économique, environnementale et
sociale).
La contribution à la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire, et notamment à la
réduction de la pauvreté, constituera une priorité du groupe de travail.
1 Par exemple, la Méditerranée reçoit sur ses côtes en moyenne 2300 touristes/km, sachant qu'elle comporte 46 000 km
de côtes et que 30 % sont déjà artificialisés. Le Plan Bleu, organisme regroupant tous les pays de la Méditerranée pour
étudier la richesse de son patrimoine naturel et culturel, prévoit qu'en 2025, si rien n'est fait pour renverser la tendance,
elle devra accueillir 3300 touristes/km et que 5000 km supplémentaires seront construits. Par ailleurs, selon l’Union
mondiale pour la nature (UICN), le réchauffement des mers dû à l’activité de l’homme est responsable de la disparition de
20% de la barrière de corail mondiale. 38 îles émergeant de 2 mètres à peine au-dessus du niveau de la mer sont
menacées de disparition d’ici à 50 ans à cause de la montée des océans due au réchauffement climatique, selon la FAO.

Il semblerait utile de concentrer l’action du groupe de travail sur les thématiques suivantes :
- Sensibilisation aux liens entre tourisme et changement climatique, d'une part dans
l'optique d'anticiper l’impact du changement climatique sur les destinations touristiques
(petites îles, montagne, récifs coralliens, déserts etc.), d'autre part en responsabilisant le
secteur du tourisme sur leur contribution à l'effet de serre (notamment par le transfert ou la
mise en place de technologies compatibles avec les objectifs du développement durable, avec
une attention particulière sur les économies d'eau et d’énergie) ;
- Sensibilisation et actions de prévention des impacts du tourisme sur
l’environnement et la biodiversité, notamment dans les espaces protégés et les zones
écologiquement sensibles comme les déserts, les forêts, les zones côtières ou montagneuses;
- La conservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel mondial, par la
promotion d’une gestion durable des ressources sur ces sites, favorisant l'emploi dans les pays
d’accueil, en particulier dans les pays en développement.
Le groupe de travail pourrait cibler :
- les opérateurs du secteur en les sensibilisant au management environnemental et durable.
Cela pourrait se faire notamment par :
o la création d’un réseau international d’opérateurs du secteur du tourisme
sensibles aux questions de durabilité du tourisme,
o la mise en place de sessions de formation destinées à attirer l’attention des
dirigeants de chaînes d’hôtels sur l’efficacité énergétique,
o l’utilisation des énergies renouvelables, sur la gestion de l’eau, des déchets et des
ressources ;
- certaines catégories de touristes (tels que les jeunes de 15 à 25 ans et les seniors) en les
sensibilisant au tourisme durable en fonction de la spécificité de leurs comportements et
de leur niveau d'assimilation des problématiques de développement durable.
Objectifs
Les objectifs du groupe de travail dans le domaine du tourisme durable pourraient être :
- d’agir sur l’offre par le biais de formations destinées aux tour-opérateurs et aux
gestionnaires d’installations touristiques ainsi qu’aux écoles professionnelles de formation aux
métiers du tourisme ;
- d’aider les pays intéressés à intégrer le développement et la gestion durable du
tourisme dans leurs stratégies de développement (Agendas 21, etc.) ;
- de promouvoir les jumelages entre sites analogues (les parcs, les sites littoraux, les grands
sites, les massifs montagneux) pour favoriser échanges et communication entre les élus et les
populations ;
- d’offrir des outils favorisant une redistribution équitable des revenus issus des activités
touristiques entre les différents acteurs (opérateurs du tourisme et population locale habitant
sur les lieux touristiques) ;
- de sensibiliser les acteurs du tourisme en créant à terme une plate-forme rassemblant
notamment les entreprises et les ONG, afin d’échanger expériences et bonnes pratiques,
et de mobiliser plus largement la communauté internationale ;
- de sensibiliser les jeunes et les seniors en les informant (Internet, émissions de radio et de
télévision, films diffusés dans les avions à destination de pays écologiquement sensibles, etc.)
et en les impliquant dans des actions en faveur du tourisme durable (contribution financière
volontaire, etc.)

Calendrier
Le calendrier du groupe de travail pourrait courir dans un premier temps de janvier 2006 à la
prochaine réunion du processus de Marrakech en 2007.
Le groupe de travail est lancé officiellement lors du Conseil d’administration extraordinaire du PNUE
en février 2006. Un side-event pourrait être ensuite organisé dans le cadre de la 14 ème CDD à New
York. Un premier rapport pourrait être présenté lors de la Commission du Développement Durable et
de la prochaine réunion du processus de Marrakech qui se tiendra en Suède en juin 2007.
Adhésion au groupe de travail international sur le tourisme durable : suggestions
La France souhaiterait que le groupe de travail comprenne une dizaine de pays intéressés, respectant
un certain équilibre géographique et économique.
Ce groupe pourra également être complété, de manière permanente ou temporaire, par :
• des représentants d’organisations internationales gouvernementales (OMT, PNUE, PNUD,
UNESCO, etc.),
• de bailleurs de fonds institutionnels internationaux (Banque Mondiale, Banques régionales de
développement, etc.),
• de la Commission européenne,
• d’entreprises et de réseaux d’entreprises (Global Compact, etc.),
• d’ONG (WWF, Birdlife, Greenpeace, Consumer International etc.),
• d’associations de communautés locales et de populations indigènes.
Rôle du PNUE
Le PNUE devra soutenir l’activité du groupe de travail en :
- organisant les synergies entre les différents acteurs (gouvernements nationaux, organisations
internationales, ONG et secteur privé) par des rencontres internationales ;
- aidant à déterminer le programme d’action du groupe de travail et à mettre en place les
stratégies nationales, régionales et internationales ;
- fournissant les outils de formations et de sensibilisation, en accord avec les priorités du
groupe de travail;
- organisant des évènements parallèles aux grandes conférences internationales ;
- organisant des ateliers et des formations afin de promouvoir le tourisme durable auprès des
acteurs du tourisme.
Coordinateur du groupe de travail international
Pour le compte du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable de France:
Thibault DEVANLAY, MEDD, Service des Affaires Internationales
thibault.devanlay@ecologie.gouv.fr