9 mars 2011 - Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts-Comptables
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9 mars 2011 - Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts-Comptables
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Sic<br />
www.experts-comptables.fr<br />
Nathalie<br />
295<br />
AVRIL <strong>2011</strong><br />
Le Magazine<br />
<strong>de</strong> l’Ordre<br />
<strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />
<strong>Comptables</strong><br />
p.8<br />
invitéE du sic<br />
Kosciusko<br />
Morizet<br />
Ministre <strong>de</strong> l'écologie<br />
et du développement<br />
durable<br />
9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> : Agnès BricarD<br />
élue prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur
I ÉDITORIAL<br />
« Expert-comptable »,<br />
une marque qui compte !<br />
Les élus du <strong>Conseil</strong> Supérieur m’ont<br />
accordé leur confiance pour prési<strong>de</strong>r<br />
aux <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> notre institution.<br />
C’est pour moi un honneur que d’accé<strong>de</strong>r<br />
à cette fonction. Cet honneur est<br />
une responsabilité dont je saurai me<br />
montrer digne.<br />
Dès le 10 <strong>mars</strong>, je me suis mise à<br />
l’ouvrage afin <strong>de</strong> poursuivre la mise<br />
en œuvre <strong>de</strong> nos engagements. Dans<br />
la continuité <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, je<br />
veux m’attacher à renforcer la notoriété<br />
<strong>de</strong> notre marque « expert-comptable ».<br />
Elle représente un bien immatériel indispensable<br />
dans un environnement à la<br />
recherche <strong>de</strong> confiance et <strong>de</strong> valeurs. Elle<br />
est une promesse <strong>de</strong> qualité et d’éthique.<br />
Il est nécessaire <strong>de</strong> l’enrichir, <strong>de</strong> la développer,<br />
<strong>de</strong> la diffuser et <strong>de</strong> la protéger.<br />
La notoriété <strong>de</strong> cette marque « expertcomptable<br />
» passe notamment par la<br />
conclusion <strong>de</strong> partenariats à travers lesquels<br />
la profession saura apporter son<br />
savoir-faire en contrepartie d’une visibilité<br />
accrue.<br />
Nous disposons aujourd’hui <strong>de</strong> véritables<br />
opportunités <strong>de</strong> croissance pour<br />
nos cabinets. A nous d’exploiter, au<br />
mieux <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> nos clients, l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s avantages nés <strong>de</strong>s réformes<br />
<strong>de</strong> notre réglementation. La <strong>de</strong>rnière<br />
en date étant l’adoption définitive par<br />
le parlement <strong>de</strong> l’interprofessionnalité<br />
ainsi que la consécration <strong>de</strong> nos interventions<br />
auprès <strong>de</strong>s particuliers en matière sociale et<br />
administrative.<br />
Nous <strong>de</strong>vons ainsi saisir la chance qui nous est donnée<br />
d’accroître concrètement la visibilité <strong>de</strong> notre marque<br />
auprès du grand public, à travers <strong>de</strong>s missions qui vont<br />
du déclaratif jusqu’à la gestion patrimoniale.<br />
“ Je veux m’attacher<br />
à renforcer<br />
la notoriété<br />
<strong>de</strong> notre marque<br />
« expert-comptable ».<br />
Elle représente<br />
un bien immatériel<br />
indispensable dans<br />
un environnement<br />
à la recherche<br />
<strong>de</strong> confiance<br />
et <strong>de</strong> valeurs. Elle<br />
est une promesse <strong>de</strong><br />
qualité et d’éthique.<br />
”<br />
La formation professionnelle, qu’elle<br />
soit initiale ou continue, doit être un<br />
gage reconnu <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong><br />
notre marque. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prochaines<br />
années, nous <strong>de</strong>vons redoubler<br />
d’efforts afin <strong>de</strong> mieux valoriser<br />
notre diplôme, qu’il s’agisse <strong>de</strong> créer<br />
un réseau <strong>de</strong> diplômés exerçant en<br />
entreprise, ou en l’ouvrant plus largement<br />
à nos meilleurs collaborateurs<br />
par la voie <strong>de</strong> la Validation <strong>de</strong>s Acquis<br />
<strong>de</strong> l’Expérience (VAE).<br />
Promouvoir notre marque « expertcomptable<br />
», c’est également innover<br />
en cherchant à créer davantage<br />
<strong>de</strong> valeurs au service <strong>de</strong> nos clients.<br />
Pour cela, nous continuerons à développer<br />
<strong>de</strong> nouvelles missions dans les<br />
domaines <strong>de</strong> l’intelligence économique<br />
comptable et financière, <strong>de</strong>s marchés<br />
publics, <strong>de</strong> l’export, du développement<br />
durable ou encore du financement <strong>de</strong>s<br />
entreprises.<br />
Sur ce <strong>de</strong>rnier point, nous avons fait<br />
plusieurs propositions aux pouvoirs<br />
publics, notamment afin <strong>de</strong> permettre<br />
aux TPE <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> vingt salariés<br />
d’accé<strong>de</strong>r en moins <strong>de</strong> quinze jours à<br />
<strong>de</strong>s crédits inférieurs à 25 000 euros,<br />
sur la base <strong>de</strong> dossiers standardisés établis<br />
par l’expert-comptable et transmis<br />
sous forme dématérialisée. Christine<br />
Lagar<strong>de</strong> a d’ailleurs confié au médiateur<br />
du crédit la mission d’établir un<br />
état <strong>de</strong>s lieux sur cette action.<br />
C’est à travers ces actions <strong>de</strong> lobbying et <strong>de</strong> communication<br />
que nous parviendrons à porter haut les couleurs <strong>de</strong> la<br />
marque « expert-comptable ». Je m’y engage <strong>de</strong>vant vous.<br />
Agnès Bricard<br />
Prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295<br />
3
AVRIL <strong>2011</strong> N°295<br />
I sommaire<br />
3. ÉDITORIAL<br />
7. LES TEMPS FORTS<br />
8. INVITÉE DU SIC<br />
Nathalie Kosciusko-<br />
Morizet, ministre<br />
<strong>de</strong> l’Ecologie<br />
et du Développement durable<br />
LU DANS LA PRESSE<br />
30. Désindustrialisation,<br />
et alors ? Extraits choisis<br />
<strong>de</strong> la presse nationale<br />
32. ÉCONOMIE<br />
À LA LOUPE<br />
Nette amélioration<br />
chez les PME…<br />
Le 19 e baromètre du <strong>Conseil</strong><br />
Supérieur, enquête menée<br />
auprès <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME<br />
et TPE en partenariat<br />
avec les Echos.<br />
34. VIE DE L'ORDRE<br />
23-27 mai <strong>2011</strong> :<br />
La semaine <strong>de</strong> l’expertcomptable<br />
La mobilisation <strong>de</strong> la<br />
profession autour d’un même<br />
message « mon expertcomptable,<br />
je peux compter<br />
sur lui », ce au cours d’une<br />
semaine symbolique.<br />
36. Des trophées<br />
porteurs d’avenir<br />
pour les PME-TPE<br />
La 11 e cérémonie <strong>de</strong><br />
remise <strong>de</strong>s Trophées <strong>de</strong> la<br />
Qualité <strong>de</strong>s informations<br />
environnementales, montre<br />
tout le défi que doivent relever<br />
les entreprises.<br />
37. 371 e session :<br />
renouvellement<br />
<strong>de</strong>s fonctions<br />
à la mi-mandature<br />
www.la-semaine-<strong>de</strong>-lexpert-comptable.fr<br />
Près <strong>de</strong><br />
1 400 personnes<br />
ont assisté<br />
à la cérémonie<br />
<strong>de</strong> remise du<br />
diplôme d’expertise<br />
comptable.<br />
23. DOSSIER<br />
Développement durable : <strong>de</strong>s missions innovantes<br />
pour l’expert-comptable<br />
Selon les projections démographiques la Terre comptera près <strong>de</strong> dix<br />
milliards d’êtres humains avant 2050. C’est quatre milliards d’hommes<br />
qu’il faudra nourrir, loger, chauffer, éclairer, alors même qu’aujourd’hui,<br />
<strong>de</strong>ux milliards n’ont pas accès à l’eau potable ou ne sont pas raccordés aux<br />
réseaux d’électricité ! Il est impossible donc qu’en 2050, chaque humain<br />
consomme autant <strong>de</strong> ressources naturelles que nous le faisons aujourd’hui<br />
dans nos pays industrialisés ; les ressources <strong>de</strong> la planète n’y suffiront pas.<br />
événement<br />
10. <strong>2011</strong>-2012 : <strong>de</strong>ux années pour développer la marque<br />
« expert-comptable »<br />
12. Les secteurs d’activité du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
14. Des patrons <strong>de</strong> TPE parlent <strong>de</strong> leur expert-comptable<br />
16. Diplôme d’expertise comptable : le diplôme qui compte !<br />
20. L’Académie rassemble ses membres d’honneur<br />
22. Le 8 <strong>mars</strong>, journée <strong>de</strong> la femme au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
Les femmes mises à l'honneur !<br />
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />
38. La TVA grevant les frais engagés lors <strong>de</strong> l'acquisition<br />
ou cession <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations est-elle déductible ?<br />
39. Interprofessionnalité et assistance aux particuliers : le pas<br />
est franchi !<br />
40. EIRL : projet d’instruction fiscale<br />
42. Après les déclarations fiscales (plus <strong>de</strong> 70 %) et sociales<br />
(plus <strong>de</strong> 30%), les échanges bancaires avec je<strong>de</strong>clare.com<br />
43. Favoriser le développement pérenne<br />
<strong>de</strong>s PME grâce aux alertes professionnelles<br />
44. Rédaction du contrat <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> clientèle :<br />
garantir la perte <strong>de</strong> clientèle<br />
46. Invalidité du salarié : que doit faire l’employeur ?<br />
47. Divergences entre Bâle III et IFRS pour les banques<br />
Actus <strong>de</strong>s régions<br />
48. Poitou-Charentes-Vendée - 50. Paris - Ile-<strong>de</strong>-France<br />
Revue mensuelle <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> éditée par Expert-Comptable Media association • 19, rue Cognacq-Jay 75341 Paris ce<strong>de</strong>x 07 • Tél. 01 44 15 60 00 • Fax 01 44 15 90 05<br />
• Tirage : 29 800 exemplaires • Directeur <strong>de</strong> la publication : Joseph Zorgniotti, prési<strong>de</strong>nt • Directeur délégué <strong>de</strong> la publication : Hervé Boullanger, secrétaire général • Rédacteur en chef :<br />
René Keravel, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission publications • Rédacteurs en chef adjoints : Pierre Grafmeyer, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission communication, Alain Chandioux, prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />
• Comité <strong>de</strong> rédaction : F. Bal<strong>de</strong>n, P. Boyer, C. Clipet, P. Collin, E. Damloup, A. Delemer, J.-C. Delespaul, J. Dumont, R. Duringer, H. Giot, R. Girac, S. Guérin, N. Leroux, J. Liziard, H. Michelin, F. Millo, F. Novelli,<br />
H. Parent, G. Patouillère, N. Powilewicz, N. Resse, E. Simoni, G. Zerah • Secrétaire général <strong>de</strong> rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire <strong>de</strong> rédaction : Françoise Bal<strong>de</strong>n • Fabrication : Catherine Licini<br />
• Régie <strong>de</strong> la publicité : APAR — Tél. 01 41 49 02 90 • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt légal : avril <strong>2011</strong> • Abonnements • (non-membres <strong>de</strong> l’Ordre) • France<br />
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AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 5
I Les temps forts<br />
ELECTION DU CONSEIL SUPérieur<br />
Assises <strong>de</strong> la simplification<br />
Passation <strong>de</strong> pouvoir le 9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong><br />
« J’entends dire que les experts-comptables sont tristes.<br />
D’où vient cette hérésie ? » Christine Lagar<strong>de</strong>, invitée<br />
ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> la passation <strong>de</strong> pouvoir entre Joseph Zorgniotti<br />
et Agnès Bricard, le 9 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
<strong>de</strong> l’Ordre à Paris a fait sourire la salle entière. Devant<br />
<strong>de</strong> nombreux experts-comptables et acteurs du mon<strong>de</strong><br />
économique, la ministre a profité <strong>de</strong> cette occasion pour<br />
rendre un hommage appuyé au travail <strong>de</strong> l’institution au<br />
moment <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> 2009 en matière <strong>de</strong> financement<br />
<strong>de</strong>s entreprises. René Ricol, commissaire général<br />
à l’investissement, a salué le travail <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s<br />
experts-comptables. Joseph Zorgniotti, a quant à lui évoqué<br />
l’émotion qui était la sienne <strong>de</strong> passer le flambeau pour la<br />
première fois à une femme. Quant à la nouvelle prési<strong>de</strong>nte<br />
Agnès Bricard, elle a rappelé l’importance <strong>de</strong> « la marque<br />
expert-comptable qui contribue au rayonnement <strong>de</strong> notre<br />
métier ».<br />
Simplifications : le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
remet au Gouvernement<br />
et au Parlement ses propositions<br />
visant à simplifier les obligations<br />
pesant sur les entreprises<br />
Le <strong>Conseil</strong> Supérieur a participé<br />
au processus <strong>de</strong> réflexion engagé<br />
par le Gouvernement et le Parlement<br />
sur les simplifications en remettant<br />
ses propositions à Frédéric Lefebvre,<br />
secrétaire d’Etat chargé du<br />
Commerce, <strong>de</strong> l’Artisanat,<br />
<strong>de</strong>s Petites et Moyennes Entreprises,<br />
du Tourisme, <strong>de</strong>s Services,<br />
<strong>de</strong>s Professions libérales<br />
et au parlementaire en mission<br />
Jean-Luc Warsmann, prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s lois<br />
<strong>de</strong> l’Assemblée nationale.<br />
Par ailleurs, le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
a été invité par Frédéric Lefebvre<br />
à participer à une table-ron<strong>de</strong> lors<br />
<strong>de</strong>s assises <strong>de</strong> la simplification<br />
le 14 avril prochain.<br />
Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs<br />
Premier petit déjeuner <strong>de</strong> l’association<br />
Après la célébration <strong>de</strong> la journée<br />
<strong>de</strong> la femme le 8 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier au<br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur qui avait ressemblé<br />
plus <strong>de</strong> 300 consœurs, plus <strong>de</strong> 100<br />
professionnelles ont participé, le vendredi<br />
18 <strong>mars</strong> au Cercle <strong>de</strong> l’Union Interalliée,<br />
au premier petit-déjeuner : « L'expertcomptable,<br />
un métier au service <strong>de</strong> la<br />
compétitivité <strong>de</strong>s entreprises : quels<br />
nouveaux enjeux ? ». Autour d’Agnès Bricard sont intervenues <strong>de</strong>s femmes issues du<br />
mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprise et du secteur public. Le prochain petit-déjeuner qui portera sur<br />
l’investissement d’avenir se déroulera le 17 juin <strong>2011</strong>, en présence <strong>de</strong> René Ricol,<br />
commissaire général à l’Investissement.<br />
Ren<strong>de</strong>z-vous sur le nouveau blog <strong>de</strong>s femmes : www.femmes-experts-comptables.com<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295<br />
7
L’invitéE du sic I<br />
La ministre <strong>de</strong> l’Ecologie<br />
et du Développement durable,<br />
“NKM” comme on la surnomme,<br />
est en charge à 37 ans<br />
d’un ministère colossal, <strong>de</strong>puis<br />
novembre 2010. « La dame<br />
<strong>de</strong> l’environnement » au parcours<br />
fulgurant revient sur sa mission<br />
et les thèmes qui lui tiennent<br />
à cœur comme le Grenelle<br />
<strong>de</strong> l’environnement,<br />
ou le développement durable<br />
dans tous les secteurs d’activité.<br />
Nathalie<br />
Kosciusko-<br />
Morizet<br />
Vous avez évoqué lors <strong>de</strong> vos interventions<br />
l’importance d’une fiscalité du patrimoine<br />
naturel, au même titre que le patrimoine<br />
historique et architectural. Cette fiscalité<br />
vise-t-elle les entreprises ? Quels bénéfices<br />
pourraient-elles en retirer ?<br />
NKM : Nous voulons montrer que la fiscalité<br />
peut favoriser les entreprises qui prennent soin<br />
<strong>de</strong> l’environnement. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années,<br />
plus <strong>de</strong> 130 mesures fiscales ont été prises dans<br />
le champ <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> mon ministère. Elles<br />
concernent pour une large part l’industrie. Prenons<br />
l’exemple du bonus-malus automobile qui a<br />
permis d’intégrer le facteur émissions <strong>de</strong> gaz lors<br />
<strong>de</strong> l’achat d’une voiture. Ce dispositif a créé un<br />
environnement favorable à l’innovation pour nos<br />
industriels. Je voudrais aussi mentionner l’instauration<br />
<strong>de</strong> la TGAP (la Taxe Générale sur les Activités<br />
Polluantes) qui incite au progrès technique et<br />
donne un avantage compétitif aux filières et installations<br />
les moins polluantes et les plus économes<br />
en matières premières.<br />
Qu’en est-il <strong>de</strong>s autres mesures fiscales en<br />
faveur <strong>de</strong> l’environnement ?<br />
NKM : Aujourd’hui, lorsque l’on parle d’environnement,<br />
on pense immédiatement à la fiscalité<br />
<strong>de</strong>s particuliers. Mais les entreprises sont elles aussi<br />
concernées par les incitations fiscales. Je pense bien<br />
sûr aux exploitations agricoles qui utilisent le sol<br />
8 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
comme outil <strong>de</strong> production, mais également<br />
à toutes celles qui possè<strong>de</strong>nt un<br />
patrimoine bâti. L’optimisation du foncier<br />
intéresse tout le mon<strong>de</strong>. Nombre d’entreprises<br />
s’engagent déjà comme mécènes <strong>de</strong><br />
la protection du patrimoine, pour démontrer<br />
leur savoir-faire ou communiquer sur<br />
<strong>de</strong>s valeurs. Pourquoi ne pas favoriser celles<br />
qui, dans la même optique, s’attachent à<br />
protéger notre patrimoine naturel ?<br />
Où en est-on <strong>de</strong>s décrets<br />
d’application <strong>de</strong> la loi Grenelle ?<br />
NKM : Le Grenelle entre désormais<br />
dans sa phase <strong>de</strong> maturité. La loi Grenelle 2<br />
prévoit 200 décrets d’application. Plus <strong>de</strong><br />
dix sont déjà parus. D’ici la fin <strong>de</strong> l’année<br />
<strong>2011</strong>, l’ensemble <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong>vrait être<br />
publié, ce qui est conforme au calendrier<br />
annoncé.<br />
C’est un chantier d’une gran<strong>de</strong> ampleur qui<br />
mobilise fortement les équipes du ministère.<br />
<strong>2011</strong> est une année particulièrement<br />
riche en réalisations : 200 décrets d’application,<br />
c’est autant <strong>de</strong> mesures du Grenelle<br />
qui <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s réalités concrètes et<br />
quotidiennes.<br />
C’est en même temps un défi : il va falloir<br />
que les bénéficiaires s’approprient ces nouveaux<br />
outils pour que le Grenelle avance.<br />
Mon action portera donc aussi là-<strong>de</strong>ssus,<br />
sur l’information et la pédagogie.<br />
Quels seront les moyens et les outils<br />
mis à disposition <strong>de</strong>s entreprises<br />
pour ai<strong>de</strong>r à la mise en place<br />
<strong>de</strong> ces décrets ?<br />
NKM : Les entreprises seront naturellement<br />
accompagnées pendant la phase <strong>de</strong><br />
mise en place du Grenelle. Prenons <strong>de</strong>ux<br />
exemples : les bilans « gaz à effet <strong>de</strong> serre »<br />
et le rapport « responsabilité sociale et environnementale<br />
».<br />
Dans le premier cas, nous mettons en place<br />
un pôle national <strong>de</strong> coordination, associant<br />
les entreprises, chargé d’élaborer la méthodologie<br />
<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à<br />
effet <strong>de</strong> serre. Dans ce cadre, nous suivrons<br />
également la façon dont cette mesure se<br />
met en place pour, le cas échéant, ajuster<br />
nos outils.<br />
Dans le second cas, nous avons l’intention<br />
<strong>de</strong> travailler avec les professionnels à<br />
l’élaboration <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s pour informer les<br />
entreprises sur les différents paramètres<br />
du rapport « responsabilité sociale et environnementale<br />
». Nous souhaitons qu’il soit<br />
avant tout un outil stratégique au service du<br />
management <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
Quelles sont vos missions<br />
en matière <strong>de</strong> développement<br />
durable pour les entreprises ?<br />
NKM : En termes <strong>de</strong> développement<br />
durable, mon action se situe à <strong>de</strong>ux niveaux.<br />
Le premier est sectoriel, pour les activités<br />
qui relèvent <strong>de</strong> ma compétence ministérielle<br />
(transport, bâtiment…), et le second<br />
est transversal, en lien avec mes collègues,<br />
sur tout le reste du champ économique.<br />
De manière générale, mon objectif est<br />
d’amener les entreprises à prendre en<br />
compte les enjeux du développement<br />
durable. Pour cela, les leviers sont multiples.<br />
Nous pouvons agir sur la conception<br />
<strong>de</strong>s produits en orientant les efforts<br />
<strong>de</strong> recherche et développement vers <strong>de</strong>s<br />
technologies responsables et en agissant<br />
sur les normes. Nous pouvons également<br />
intervenir sur la fabrication <strong>de</strong>s produits<br />
avec, par exemple, <strong>de</strong>s incitations réglementaires<br />
sur le contenu en matières<br />
premières. Je crois aussi beaucoup au<br />
pouvoir du consommateur. C’est la raison<br />
pour laquelle je tiens tant à la mise en<br />
place <strong>de</strong> l’affichage <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
environnementales <strong>de</strong>s produits. Enfin,<br />
nous pouvons encourager les entreprises<br />
à adopter <strong>de</strong>s critères extra-financiers<br />
comme celui <strong>de</strong> l’investissement socialement<br />
responsable.<br />
Face aux nouvelles contraintes<br />
environnementales, fiscales,<br />
économiques, l’expert-comptable<br />
a un rôle important <strong>de</strong> conseil et<br />
d’accompagnement <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Quels sont les secteurs d’activité<br />
émergents dans le développement<br />
durable ?<br />
NKM : La mutation économique portée<br />
par le développement durable a vocation à<br />
toucher tous les secteurs. Nous cherchons à<br />
la fois à transformer les activités existantes<br />
et à créer <strong>de</strong> nouvelles filières. Les secteurs<br />
du bâtiment et <strong>de</strong> l’énergie connaissent <strong>de</strong>s<br />
“<br />
”<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 9<br />
Tous les secteurs d'activité sont concernés<br />
par le développement durable.<br />
changements profonds, avec l’émergence<br />
<strong>de</strong> nouveaux métiers. Les activités <strong>de</strong> service<br />
sont également concernées car elles<br />
accompagnent ces mutations. Je pense par<br />
exemple aux métiers du conseil, <strong>de</strong> l’audit,<br />
<strong>de</strong> la certification, <strong>de</strong> l’ingénierie…<br />
Quels secteurs d’activité sont les plus<br />
soumis à la réglementation en faveur<br />
du développement durable ?<br />
NKM : Je crois qu’il ne faut pas réduire<br />
le développement durable à la réglementation.<br />
Le but ultime est <strong>de</strong> faire évoluer notre<br />
modèle économique. Or, cela ne se décrète<br />
pas, nous avons besoin <strong>de</strong> l’adhésion <strong>de</strong><br />
tous. Et nous disposons d’une palette<br />
d’outils très large pour y parvenir : incitation,<br />
information, investissement et réglementation.<br />
Tous les secteurs d’activité sont<br />
concernés par le développement durable.<br />
Pouvez-vous nous donner un exemple<br />
récent d’effort <strong>de</strong> la part d’une PME<br />
ou TPE qui ne soit pas déjà dans<br />
le secteur <strong>de</strong> l’environnement, en<br />
matière <strong>de</strong> développement durable ?<br />
NKM : Je pense aux 88 hôtels ou campings<br />
français qui ont obtenu l’écolabel<br />
européen qui atteste <strong>de</strong> leur engagement<br />
dans le développement durable. Je pense<br />
également aux nombreuses PME qui ont<br />
répondu à l’appel à candidature pour expérimenter<br />
l’affichage <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
environnementales <strong>de</strong>s produits. C’est<br />
une belle illustration <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong>s<br />
entreprises.<br />
Avec le drame que subit le Japon,<br />
les catastrophes nucléaires<br />
reviennent au cœur <strong>de</strong>s<br />
préoccupations. La France ne doitelle<br />
pas réfléchir à <strong>de</strong> nouveaux<br />
systèmes <strong>de</strong> production d’énergie ?<br />
Les PME et les TPE auraient-elles,<br />
à votre avis un rôle à jouer ?<br />
NKM : Tout d'abord, il convient <strong>de</strong> ne<br />
pas prendre <strong>de</strong> décision radicale en pleine<br />
crise. Nous conduirons à la lumière <strong>de</strong>s événements<br />
survenus au Japon <strong>de</strong>s audits <strong>de</strong><br />
chaque centrale pour tirer les conclusions.<br />
La meilleure énergie est d'abord celle que<br />
l'on ne consomme pas et je crois que dans<br />
ce domaine, il y a une très large place à l'innovation<br />
et que <strong>de</strong> nombreuses entreprises<br />
ont un rôle à jouer pour concevoir <strong>de</strong>s solutions<br />
d'économies d'énergies. Il y a bien<br />
entendu également <strong>de</strong>s progrès à faire sur<br />
la production d'énergies décarbonées. p
ÉVÉNEMENTS I<br />
<strong>2011</strong>-2012 : <strong>de</strong>ux années pour développer<br />
la marque « expert-comptable »<br />
« Expert-comptable » est une marque car elle porte <strong>de</strong>s valeurs qui ont un sens<br />
pour nos clients : il s’agit <strong>de</strong> compétence, d’éthique et <strong>de</strong> confiance… Notre marque<br />
est également synonyme <strong>de</strong> réseau et <strong>de</strong> partage d’expérience. Un <strong>de</strong>s sujets évoqués<br />
par Agnès Bricard au cours du séminaire <strong>de</strong>s élus qui s'est tenu au <strong>Conseil</strong> Supérieur,<br />
le 25 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier.<br />
Travailler pour la profession, c’est faire vivre<br />
notre marque qui est une valeur immatérielle<br />
sur laquelle nous <strong>de</strong>vons capitaliser en concentrant<br />
nos efforts sur les axes suivants.<br />
Renforcer le diplôme d’expertise comptable<br />
qui est au cœur <strong>de</strong> notre marque<br />
Le diplôme d’expertise comptable est le pivot <strong>de</strong> notre<br />
marque, la condition d’entrée dans notre corpus.<br />
Le <strong>Conseil</strong> Supérieur entend garantir les conditions<br />
effectives d’accès à ce diplôme sur l’ensemble du territoire,<br />
en particulier par le biais d’un accord conclu<br />
avec le Cnam Intec.<br />
Afin d’améliorer l’attractivité <strong>de</strong> notre profession visà-vis<br />
<strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong> les orienter vers notre diplôme,<br />
nous <strong>de</strong>vons poursuivre la politique <strong>de</strong> partenariat<br />
avec les universités menée <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans consistant<br />
à mettre à leur disposition nos outils sur la gestion <strong>de</strong><br />
crise (créés au Congrès <strong>de</strong> Nantes en octobre 2009),<br />
et sur le financement (créés au Congrès <strong>de</strong> Strasbourg<br />
en octobre 2010). Plus <strong>de</strong> 15 universités via leurs<br />
écoles universitaires <strong>de</strong> management autrefois appelées<br />
IAE sur environ 35 délivrant le master CCA sont<br />
partenaires et ce partenariat a permis aux étudiants<br />
<strong>de</strong> découvrir le large éventail <strong>de</strong> missions proposées<br />
par les cabinets, allant bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s matières traditionnellement<br />
enseignées.<br />
Notre diplôme doit être ouvert à tous les talents<br />
dans un objectif d’échange et d’amélioration. C’est<br />
pourquoi nous <strong>de</strong>vons faire <strong>de</strong> la Validation <strong>de</strong>s<br />
Acquis <strong>de</strong> l’Expérience (VAE) un axe prioritaire afin<br />
<strong>de</strong> permettre à nos collaborateurs les plus talentueux<br />
<strong>de</strong> rejoindre notre institution et <strong>de</strong> porter haut et fort<br />
notre marque.<br />
Nous <strong>de</strong>vons rassembler autour <strong>de</strong> nous tous ceux qui<br />
peuvent enrichir notre réseau. Le souhait que nous<br />
avons <strong>de</strong> créer une liste <strong>de</strong>s diplômés d’expertise<br />
comptable exerçant en entreprise poursuit notamment<br />
un objectif commencé avec l’Académie.<br />
Porter vers les professionnels<br />
les bénéfices <strong>de</strong>s réformes négociées<br />
par la profession : une marque qui répond<br />
aux attentes du marché<br />
Pour être une référence, notre marque doit être en<br />
adéquation avec les besoins du marché. C’est pour<br />
cela qu’une mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> notre réglementation<br />
professionnelle a<br />
été opérée ces <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rnières années.<br />
Nous <strong>de</strong>vons désormais<br />
porter sur le<br />
terrain les bénéfices concrets <strong>de</strong> ce que nous avons<br />
obtenu : interprofessionnalité, assistance auprès <strong>de</strong>s<br />
particuliers, activités commerciales à titre accessoire,<br />
maniement <strong>de</strong> fonds, tiers <strong>de</strong> confiance, prise <strong>de</strong><br />
participation et exercice <strong>de</strong> mandats sociaux dans<br />
<strong>de</strong>s sociétés non membres <strong>de</strong> l’Ordre… ce sont <strong>de</strong>s<br />
réformes pour toutes et tous.<br />
Dans ce cadre, <strong>de</strong>s rencontres seront organisées au<br />
cœur <strong>de</strong>s régions au cours <strong>de</strong>s prochains mois. Des<br />
gui<strong>de</strong>s pratiques seront diffusés à chaque professionnel.<br />
Chaque cabinet pourra inscrire sur son site Internet<br />
les outils crées par le <strong>Conseil</strong> Supérieur (comparatif<br />
statuts, auto entrepreneur, micro entreprise, réel<br />
simplifié ou normal, financement TPE…) afin que<br />
ceux-ci puissent être consultés par les chefs d’entreprise.<br />
Dès lors, ces <strong>de</strong>rniers pourront <strong>de</strong>venir acheteurs<br />
<strong>de</strong> missions.<br />
Communiquer auprès <strong>de</strong>s confrères<br />
le nouveau référentiel normatif<br />
qui entrera en vigueur en 2012 :<br />
l’étendard <strong>de</strong> notre marque<br />
Nos normes d’exercice professionnel sont les ambassadrices<br />
<strong>de</strong> notre marque. Elles harmonisent les<br />
bonnes pratiques et assurent la délivrance d’un travail<br />
<strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> haut niveau. Elles renforcent le niveau<br />
<strong>de</strong> confiance qu’accor<strong>de</strong>nt les clients à nos travaux.<br />
10 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Un nouveau référentiel actualisé en fonction<br />
<strong>de</strong>s standards internationaux vient<br />
d’être adopté. Sous réserve d’agrément par<br />
les pouvoirs publics, il entrera en application<br />
à compter du 1 er janvier 2012.<br />
Dès leur agrément, les nouvelles normes<br />
seront largement diffusées par le biais<br />
d’outils et <strong>de</strong> formations auprès <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s cabinets.<br />
Communiquer dans la presse<br />
les valeurs <strong>de</strong> notre marque<br />
et les diffuser auprès du grand<br />
public<br />
Le <strong>Conseil</strong> Supérieur communiquera par<br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> presse sur<br />
la marque, sur ses atouts, sur la valeur ajoutée<br />
qu’elle procure à ceux qui y font appel.<br />
Une semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable sera<br />
organisée à cet effet au mois <strong>de</strong> mai prochain.<br />
Par ailleurs, la consécration <strong>de</strong> nos interventions<br />
auprès <strong>de</strong>s particuliers doit nous<br />
permettre <strong>de</strong> mieux nous faire connaître<br />
auprès du grand public, à l’instar <strong>de</strong> nombreux<br />
pays voisins, dans le cadre <strong>de</strong> missions<br />
qui iront du déclaratif à la gestion<br />
patrimoniale.<br />
Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
Elargir notre panel <strong>de</strong> missions :<br />
autant <strong>de</strong> relais <strong>de</strong> croissance<br />
pour notre marque<br />
Nous <strong>de</strong>vons pouvoir satisfaire ou <strong>de</strong>vancer<br />
les besoins <strong>de</strong> nos clients au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />
nos missions traditionnelles. C’est ce que<br />
démontrent les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s réalisées<br />
par le <strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />
Mettre en avant la marque « expertcomptable<br />
», c’est également être innovant<br />
dans la recherche <strong>de</strong> création <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
valeur au service <strong>de</strong> nos clients notamment<br />
au travers <strong>de</strong> nouvelles missions dans les<br />
domaines <strong>de</strong> l’intelligence économique<br />
comptable et financière (alertes professionnelles),<br />
<strong>de</strong>s marchés publics, <strong>de</strong> l’export,<br />
du développement durable, ou encore <strong>de</strong><br />
l'accompagnement <strong>de</strong>s ETI – Entreprises <strong>de</strong><br />
Taille Intermédiaires – dans leur développement<br />
pour ne citer que quelques exemples.<br />
Développer une démarche<br />
marketing autour <strong>de</strong> la marque<br />
« expert-comptable », pour mieux<br />
connaître notre marché et adapter<br />
nos missions.<br />
Nous <strong>de</strong>vons nous engager sur une<br />
approche plus “marketing” <strong>de</strong> nos activités.<br />
L’objectif est <strong>de</strong> mettre notre offre <strong>de</strong><br />
services en adéquation avec les attentes <strong>de</strong><br />
nos clients.<br />
Cette démarche nécessite un diagnostic <strong>de</strong>s<br />
besoins du marché. Celui-ci doit permettre<br />
<strong>de</strong> créer les missions correspondantes et<br />
définir les conditions d’intervention, y compris<br />
financières. Enfin, ce processus doit se<br />
conclure par la mesure <strong>de</strong> la satisfaction du<br />
client afin d’adapter en permanence l’offre<br />
aux besoins.<br />
Le <strong>Conseil</strong> Supérieur, par le biais d’analyses<br />
sectorielles et d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché apportera<br />
à la profession dans les <strong>de</strong>ux prochaines<br />
années les outils adéquats et mutualisés.<br />
Protéger la marque « expertcomptable<br />
» en luttant contre<br />
l’exercice illégal<br />
Une marque doit être protégée contre les<br />
contrefaçons. C’est pourquoi nous luttons<br />
contre l’exercice illégal. Le <strong>Conseil</strong><br />
Supérieur en a fait l’une <strong>de</strong> ses priorités<br />
en établissant un plan d’actions national.<br />
Une réunion a eu lieu en mai 2010 avec<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s commissaires du gouvernement<br />
auprès <strong>de</strong>s conseils régionaux afin<br />
d’obtenir le soutien <strong>de</strong>s pouvoirs publics.<br />
Nous allons rencontrer les Chambres<br />
consulaires pour favoriser l’information<br />
<strong>de</strong>s entreprises sur les risques résultant du<br />
travail <strong>de</strong>s illégaux.<br />
Une cellule spécifique sera créée au sein<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur afin <strong>de</strong> mutualiser<br />
et diffuser les bonnes pratiques auprès<br />
<strong>de</strong>s <strong>Conseil</strong>s régionaux, comme cela a été<br />
décidé en février <strong>de</strong>rnier.<br />
Promouvoir l’efficacité<br />
et l’innovation comme<br />
<strong>de</strong>ux caractéristiques fortes<br />
<strong>de</strong> la marque « expert-comptable »<br />
La politique volontariste initiée par le<br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur pour promouvoir les<br />
téléprocédures participe à la valorisation<br />
<strong>de</strong> notre image auprès <strong>de</strong> nos clients et <strong>de</strong><br />
notre environnement politique et économique.<br />
Parallèlement, elle renforce l’efficacité<br />
<strong>de</strong> notre système <strong>de</strong> production.<br />
Nous poursuivrons dans les <strong>de</strong>ux prochaines<br />
années nos actions <strong>de</strong> généralisation<br />
<strong>de</strong>s téléprocédures notamment par le<br />
biais <strong>de</strong> la gratuité du portail je<strong>de</strong>clare.com.<br />
Par ailleurs, une signature électronique spécifique<br />
à notre marque expert- comptable<br />
sera proposée aux professionnels dans les<br />
prochains mois. p<br />
“<br />
Mettre en avant la marque « expert- comptable », c’est également être<br />
innovant dans la recherche <strong>de</strong> création <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> valeur au service<br />
<strong>de</strong> nos clients notamment au travers <strong>de</strong> nouvelles missions dans les domaines<br />
<strong>de</strong> l’intelligence économique comptable et financière, du financement<br />
<strong>de</strong>s entreprises, <strong>de</strong>s marchés publics, <strong>de</strong> l’export ou encore du développement<br />
durable…<br />
”<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 11
ÉVÉNEMENTS I<br />
Les secteurs d’activité du <strong>Conseil</strong> Supé<br />
Sic présente la nouvelle équipe <strong>de</strong>s élus, en charge <strong>de</strong>s commissions, constituée<br />
le 9 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier lors <strong>de</strong> la 371 e session.<br />
Administration-finances<br />
et Réformes<br />
<strong>de</strong> la profession<br />
Communication<br />
et Partenariats<br />
professionnels<br />
Missions juridiques,<br />
fiscales et sociales<br />
<strong>de</strong>s cabinets-<br />
Droit comptable<br />
Exercice professionnel<br />
et Formation<br />
professionnelle<br />
Gérard<br />
Ranchon<br />
Pierre<br />
Grafmeyer<br />
Jean-Bernard<br />
Cappelier<br />
Jacques<br />
Rocca Serra<br />
Commission<br />
Administration<br />
et Finances<br />
Commission<br />
Communication<br />
interne et externe<br />
Commission Fiscale<br />
Commission<br />
du Tableau<br />
et <strong>de</strong> la Discipline<br />
Gérard Ranchon<br />
Commission<br />
Réformes<br />
<strong>de</strong> la profession<br />
Pierre Grafmeyer<br />
Commission<br />
<strong>de</strong>s Publications<br />
Jean-<br />
François<br />
Pestureau<br />
Commission Sociale<br />
Pascal<br />
Comté<br />
Joseph<br />
Zorgniotti<br />
René<br />
Keravel<br />
Frank<br />
Coursolle<br />
Commission<br />
<strong>de</strong> la Déontologie<br />
Jacques Rocca Serra<br />
Commission Qualité<br />
Commission Juridique<br />
Jean-Bernard Cappelier<br />
Commission<br />
<strong>de</strong> Droit comptable<br />
Eric<br />
Lesaicherre<br />
Fabrice<br />
Castel<br />
Trésorier<br />
Jérôme<br />
Dumont<br />
Commission<br />
<strong>de</strong> la Formation<br />
professionnelle<br />
Jean-Marie<br />
Vial<br />
12 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
ieur<br />
Organisation<br />
<strong>de</strong>s missions<br />
et Innovation<br />
Evolution<br />
<strong>de</strong>s marchés<br />
Relations<br />
internationales<br />
Coordination<br />
<strong>de</strong>s actions régionales<br />
Patrick<br />
Bordas<br />
Serge<br />
Bottoli<br />
Xavier<br />
Aubry<br />
Agnès<br />
Bricard<br />
Commission<br />
<strong>de</strong>s Normes<br />
professionnelles<br />
Commission<br />
Simplification<br />
et Gestion<br />
Serge BottoliCom<br />
Commission<br />
<strong>de</strong>s Relations<br />
européennes<br />
et internationales<br />
Commission<br />
<strong>de</strong> l’Innovation<br />
Patrick Bordas<br />
Commission<br />
Informatique<br />
Joëlle<br />
Lasry<br />
Commission Création,<br />
Développement,<br />
Transmission,<br />
Financement<br />
et Prévention<br />
Jean-Marc<br />
Eyssautier<br />
Commission<br />
<strong>de</strong>s Actions<br />
<strong>de</strong> coopération<br />
internationale<br />
Xavier Aubry<br />
Philippe<br />
Arraou<br />
Commission<br />
du Secteur non-marchand<br />
Jean<br />
Saphores<br />
Pierre<br />
Préjean<br />
Commission Agricole<br />
Alain<br />
Rennesson<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 13
ÉVÉNEMENTS I<br />
Des patrons <strong>de</strong> TPE parlent<br />
<strong>de</strong> leur expert-comptable<br />
Les très petites entreprises, TPE, qui représentent 95 % <strong>de</strong> notre tissu économique, vont être<br />
à l’honneur lors du prochain congrès <strong>de</strong> la profession à Marseille en octobre prochain.<br />
Comment ai<strong>de</strong>r davantage ce poumon <strong>de</strong> l’économie ? Ce sera le grand thème<br />
du 66 e Congrès <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> qui restent les interlocuteurs privilégiés<br />
<strong>de</strong> ces entreprises au potentiel incontournable.<br />
Elles ont chacune leur profil et aucune ne vit<br />
la même situation. Les TPE sont toutes différentes,<br />
avec à leur tête un chef d’entreprise bien<br />
distinct qui a donné vie à son projet, parfois seul.<br />
L’expert-comptable peut donc appliquer certaines<br />
techniques i<strong>de</strong>ntiques pour établir ses comptes<br />
mais en ce qui concerne la stratégie à adopter, il<br />
doit appréhen<strong>de</strong>r chaque cas avec diplomatie et<br />
psychologie. Une entreprise en difficulté n’a pas<br />
besoin <strong>de</strong>s mêmes conseils qu’une entreprise qui<br />
se porte bien en apparence, mais qui ne songe simplement<br />
pas à se développer. Amener<br />
certains chefs d’entreprise à anticiper<br />
l’avenir, à prendre du recul alors qu'ils<br />
sont au cœur <strong>de</strong> l’action, les rassurer<br />
s’ils manquent <strong>de</strong> confiance en eux,<br />
les inciter à se poser pour réfléchir,<br />
tout cela n’est pas chose aisée. Un rôle<br />
difficile que doit jouer <strong>de</strong> plus en plus<br />
la profession si elle veut conquérir<br />
<strong>de</strong> nouveaux marchés et étendre son<br />
influence auprès <strong>de</strong> ses clients.<br />
Rencontre avec un architecte<br />
Je ne savais pas que sa mission était si large.<br />
“ ”<br />
Sébastien Duron, 39 ans,<br />
architecte<br />
9 heures du matin, un lundi dans une agence d’architecture du 10e arrondissement <strong>de</strong> Paris ; Sébastien<br />
est déjà là, pressé, « j’ai dix minutes ». Il est seul aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son agence <strong>de</strong>puis 2002.<br />
« J’emploie <strong>de</strong>s free-lance pendant les concours. Je ne veux plus employer <strong>de</strong> salariés, ils ne sont pas assez flexibles. En ce<br />
moment, je suis sur <strong>de</strong>s projets pour la ville <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, <strong>de</strong>s équipements, <strong>de</strong>s logements comme <strong>de</strong>s crèches,<br />
<strong>de</strong>s casernes <strong>de</strong> pompiers… je préfère les marchés publics aux comman<strong>de</strong>s privées qui sont moins rémunératrices. J’ai<br />
un chiffre d’affaires <strong>de</strong> 200 000 euros par an. » Dans son bureau, <strong>de</strong>s ordinateurs, <strong>de</strong>s maquettes éparses<br />
sur les étagères et une immense imprimante couleur. « J’ai un expert-comptable <strong>de</strong>puis 2008. A vrai dire je<br />
ne le vois qu’une fois par an pour établir le bilan. Je ne le sollicite pas beaucoup, c’est vrai que je ne savais pas que sa<br />
mission était si large, mais lui ne me propose pas grand-chose non plus. On n’a pas un rapport très proche, on ne part<br />
pas en vacances ensemble ! (rires). Il m’impressionne un peu. On n’a pas la même sensibilité. » Sébastien précise :<br />
« La mienne est artistique. Je n’ai pas été formé à la gestion, donc je ne connais pas la mission d’un expert-comptable.<br />
Je l’utilise a minima. Mais peut-être que si j’étais amené à me développer je l’intéresserais plus. J’ai le sentiment que<br />
les experts-comptables ont besoin d’un projet <strong>de</strong> développement pour être motivés. Je continue à penser que mon chiffre<br />
d’affaires n'est pas assez important pour lui. »<br />
14 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Rencontre avec un PRODUCTEUR<br />
“<br />
Mon expert-comptable me permet <strong>de</strong> m’y retrouver.<br />
”<br />
Christoph<br />
Schwaiger, 42 ans,<br />
producteur<br />
Cet ancien mannequin allemand qui a grandi en Belgique et s'est reconverti dans la<br />
réalisation <strong>de</strong> documentaires n’a pas perdu son sourire face à l’objectif : « c’était il y a<br />
longtemps. Poser pour <strong>de</strong>s magazines ou <strong>de</strong>s pubs me permettait surtout <strong>de</strong> pouvoir voyager. Aujourd’hui,<br />
je continue à le faire mais en faisant <strong>de</strong>s films, ce qui est nettement plus intéressant ». Son <strong>de</strong>rnier<br />
documentaire se déroule au Népal, pour un organisme humanitaire, sur l’esclavage <strong>de</strong>s<br />
enfants. « On est trois associés dans notre boîte <strong>de</strong> prod, « Tapio films ». « J’ai donc été confronté à gérer<br />
l’Urssaf, la comptabilité, les impôts. Il y a tellement <strong>de</strong> papiers qui nous arrivent ! Parfois on ne sait<br />
même pas ce que c’est ! L’administration française, c’est la jungle. Mon expert-comptable me permet <strong>de</strong> m’y<br />
retrouver. C’est un cabinet situé dans le sud, spécialisé dans notre domaine. Ils prennent le temps d’expliquer<br />
à <strong>de</strong>s néophytes comme nous chaque ligne <strong>de</strong> nos documents ! Aujourd’hui par exemple, on développe <strong>de</strong>s<br />
projets <strong>de</strong> films. Un <strong>de</strong> ces films est préacheté par une chaîne, eh bien, c’est l’expert-comptable qui va gérer<br />
cette situation. Ce cabinet nous facture <strong>de</strong>s services à la carte car nous n’avons pas besoin <strong>de</strong> conseils toute l’année pour le moment.<br />
Mais plus tard, nous aurons besoin <strong>de</strong> financement. Je pense que <strong>de</strong>s conseils pour choisir une banque ou un organisme nous seront<br />
utiles. Je ne leur ai pas encore posé la question, mais cela va venir. Cette année d’ailleurs, on doit développer un film documentaire<br />
qui n’est pas une comman<strong>de</strong>. Il va bien falloir le financer. Je vais leur en parler ».<br />
Rencontre avec un RESTAURATEUR<br />
“<br />
Mon expert-comptable, je lui fais plus confiance<br />
qu’à mon banquier.<br />
Arthur Lemaire, 40 ans, restaurateur<br />
”<br />
«<br />
J’ai commencé comme serveur chez Costes » raconte Arthur, assis dans le canapé <strong>de</strong> l’arrière-salle<br />
du nouveau restaurant qu’il vient d’ouvrir avenue Kléber, dans le 16 e arrondissement <strong>de</strong> Paris.<br />
« Ensuite j’ai été maître d’hôtel, c’est simple, j’ai fait tous les métiers dans la restauration » ajoute-t-il en<br />
riant ; Arthur dirige aujourd’hui plusieurs restaurants dans Paris appelés « le Corso ». Les clients<br />
viennent pour la cuisine italienne mais aussi pour le voir. « Je suis obligé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s tournées le soir.<br />
Les clients aiment voir que je suis là, on discute, on rigole. La présence du directeur, cela fait partie intégrante<br />
du métier pour moi. »<br />
Aujourd’hui, il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s parts dans le groupe <strong>de</strong> Thierry Costes. « C’est compliqué car je suis<br />
salarié du groupe mais je suis aussi créateur d’entreprise <strong>de</strong>puis 2007. C’est difficile d’expliquer aux organismes<br />
que l’on peut être actionnaire majoritaire et salarié. Aujourd’hui, ce que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à mon expert-comptable,<br />
c’est <strong>de</strong> me faire gagner du temps. Avec toutes mes activités, j’en ai très peu. Je dois gérer quatre restaurants ;<br />
je vois mon expert-comptable une fois tous les trois mois. C’est moi qui vais chez lui. Je lui donne mes papiers<br />
administratifs et je ne veux plus avoir à m’en occuper à nouveau. Je cherche comme tout le mon<strong>de</strong> à être le moins<br />
taxé par l’État. Je veux pouvoir me reposer sur lui, lui faire confiance à 100 %, ce qui est d’ailleurs le cas pour<br />
l’instant. Je lui fais plus confiance qu’à mon banquier ; avec eux, c’est toujours pareil, quand tu as <strong>de</strong> l’argent<br />
tout va bien, quand tu n’en as pas tu n’existes pas. L’expert-comptable, lui, est vraiment là pour t’ai<strong>de</strong>r. Savoir<br />
que si un jour on est contrôlé par le fisc, tout est parfaitement en règle, c’est le rêve, mais ça, on n’est jamais<br />
sûr… » conclut-il dans un sourire.<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 15
ÉVÉNEMENTS I<br />
852 diplômés pour 2010<br />
Diplôme d’expertise comptable :<br />
le diplôme qui compte !<br />
Près <strong>de</strong> 1 400 personnes dont 439 diplômés en 2010 (sur 852 au total) entourés<br />
<strong>de</strong> leurs proches ont assisté vendredi 4 <strong>mars</strong> à la cérémonie <strong>de</strong> remise du Diplôme<br />
d’Expertise Comptable (DEC). C’est un vrai succès et la preuve que les nouveaux diplômés,<br />
comme leurs familles, attachent <strong>de</strong> l’importance et <strong>de</strong> la valeur à ce diplôme.<br />
Une cérémonie “corporate”, conviviale<br />
et solennelle<br />
Le <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />
<strong>Comptables</strong> a lancé cette opération l’an <strong>de</strong>rnier pour<br />
la première fois. Environ 680 personnes étaient présentes<br />
et c’était déjà une surprise. Pour cette <strong>de</strong>uxième<br />
édition, c’est plus du double <strong>de</strong> participants qui a été<br />
accueilli dans le grand amphithéâtre du Palais <strong>de</strong>s<br />
Congrès, Porte Maillot à Paris, avec les examinateurs,<br />
les gestionnaires du DEC et les représentants <strong>de</strong> la<br />
profession. Joseph Zorgniotti, prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong><br />
Supérieur, a conduit la cérémonie.<br />
Les nouveaux diplômés ont retiré leur diplôme sur<br />
place auprès <strong>de</strong>s permanents du Service Interacadémique<br />
<strong>de</strong>s Examens et Concours (SIEC, Arcueil). A<br />
titre symbolique, vingt diplômés sélectionnés pour<br />
leur bonne note au mémoire ou parce qu’ils représentent<br />
la diversité <strong>de</strong>s candidats ou leur éloignement,<br />
ont reçu leur diplôme sur scène.<br />
Jean-Marie Vial, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong> formation<br />
professionnelle du <strong>Conseil</strong> Supérieur, a parlé<br />
du rôle <strong>de</strong> l’institution dans la définition du cursus<br />
et <strong>de</strong> son évolution ou pour la création <strong>de</strong> nouveaux<br />
diplômes comme les licences professionnelles<br />
« Métiers <strong>de</strong> la comptabilité ». Il a souligné l’exem-<br />
plarité <strong>de</strong>s relations entre la profession, le corps<br />
enseignant, les services <strong>de</strong> la Direction Générale <strong>de</strong><br />
l’Enseignement Supérieur (DGSIP) et du SIEC. Le<br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur apporte un soutien financier et<br />
logistique à plusieurs associations d’enseignants. Il<br />
encourage également la recherche dans les domaines<br />
<strong>de</strong> l’audit et <strong>de</strong> la gestion par l’attribution <strong>de</strong> bourses<br />
d’étu<strong>de</strong>s à <strong>de</strong>s doctorants.<br />
A propos du mélange <strong>de</strong>s générations dans la salle,<br />
Jean-Marie Vial remarque que « le diplôme d’expertise<br />
« Je suis le premier <strong>de</strong> ma famille à avoir<br />
fait autant d'étu<strong>de</strong>s »<br />
Olivier Rousseau, 28 ans (Bretagne)<br />
Large sourire, regard pétillant, Olivier semble ravi. Rien d'étonnant<br />
à cela puisqu'il a reçu, comme <strong>de</strong>ux autres diplômés, un prix<br />
spécial pour son mémoire. « Je l'ai gagné parce que c'était<br />
sur le foot » plaisante-t-il. « Quitte à passer beaucoup <strong>de</strong> temps<br />
sur un sujet, je me suis dit, autant que cela me plaise ! »<br />
Olivier s'occupe <strong>de</strong> l'audit d'un club <strong>de</strong> football en Bretagne, dont il préfère taire<br />
le nom. C'est comme cela qu'il a eu l'idée <strong>de</strong> son mémoire : l’audit <strong>de</strong>s services<br />
dans les clubs. « J'ai eu 17. Bien sûr que je suis fier. Toute ma famille aussi.<br />
Je suis le premier à avoir fait autant d'étu<strong>de</strong>s. Mon père n'a pas son bac. Il est<br />
manipulateur en radiologie. Ma mère est professeur <strong>de</strong> russe. Alors forcément<br />
ils sont très heureux. »<br />
16 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
« Il va falloir que je valorise<br />
cette réussite »<br />
Bertrand Gachet, 47 ans (Angers)<br />
« Je n'ai pas fait HEC ou l'Essec, j'ai juste un bac technique.<br />
C'est formidable <strong>de</strong> pouvoir reprendre ses étu<strong>de</strong>s même<br />
tardivement. » Bertrand a encore du mal<br />
à y croire. Il a eu 18 à son mémoire<br />
sur les offices publics <strong>de</strong> l'habitat. « Je suis<br />
encore sur un nuage. C'est extraordinaire<br />
pour moi. Maintenant il va falloir que<br />
je valorise cette réussite. Aujourd'hui, je suis<br />
dans un grand cabinet d'audit. Ce diplôme<br />
va m'ouvrir <strong>de</strong>s portes. Ce diplôme, c'était mon objectif.<br />
Je suis un peu ennuyé car je n'en ai plus…Ah si, j'ai la course<br />
<strong>de</strong> Triathlon <strong>de</strong> la Baule <strong>2011</strong> à faire » ajoute-t-il rêveur.<br />
Prix aux Meilleurs Mémoires<br />
Au cours <strong>de</strong> cette cérémonie, les trois lauréats (diplômés en<br />
2009) du Prix 2010 du Meilleur Mémoire décerné par le <strong>Conseil</strong><br />
Supérieur, ont reçu leur récompense. Comme chaque année, la<br />
société Interfimo, présidée par Jérôme Sicot, a joint sa propre<br />
dotation aux prix du <strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />
Les trois lauréats et le titre <strong>de</strong> leur mémoire<br />
1 er prix : Frédéric Grevaud, « Comment vendre et développer<br />
les missions <strong>de</strong> valorisation du crédit d’impôt recherche<br />
à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s PME/TPE au sein d’un cabinet d’expertcomptable<br />
».<br />
Mentions : Florence Flack, « Choix et déploiement d’un logiciel<br />
d’audit : proposition d’un gui<strong>de</strong> méthodologique <strong>de</strong>stiné aux<br />
petits cabinets » ; et Olivier Rousseau, « L’audit <strong>de</strong>s revenus dans<br />
un club <strong>de</strong> football professionnel : proposition d’une démarche<br />
pour le commissaire aux comptes ».<br />
De g. à dr. : Joseph<br />
Zorgniotti, Agnès<br />
Bricard, Jean-Marie<br />
Vial, Patrick Hetzel,<br />
Martial Cha<strong>de</strong>faux,<br />
Boris Sauvage,<br />
William Nahum<br />
et Jean-Louis<br />
Mullenbach<br />
comptable est un diplôme qui requiert<br />
un gros investissement <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s<br />
candidats. Ce n’est pas le fruit du hasard<br />
si ce diplôme est obtenu, c’est sans doute<br />
parce qu’il y a un environnement familial<br />
favorable et il est normal et naturel<br />
d’honorer également les familles <strong>de</strong>s<br />
diplômés ».<br />
Patrick Hetzel, directeur général<br />
pour l’enseignement supérieur<br />
et l’insertion professionnelle<br />
« Aujourd'hui, il y a trois cabinets à Nantes<br />
qui testent l'outil que j'ai inventé »<br />
(DGSIP), très impressionné par<br />
le nombre <strong>de</strong> participants, s’est<br />
félicité <strong>de</strong> l’aboutissement <strong>de</strong> la<br />
réforme <strong>de</strong>s diplômes comptables<br />
supérieurs et a remercié la profession<br />
<strong>de</strong> son implication tout<br />
au long <strong>de</strong> ce processus. Il reste<br />
très attentif à la mise en place <strong>de</strong><br />
la filière <strong>de</strong> la VAE et a chaleureusement<br />
félicité les nouveaux diplômés.<br />
« Cette cérémonie est un symbole<br />
fort pour tous ».<br />
Florence Flack, 30 ans (Nantes)<br />
Florence est venue chercher son prix reçu l'année <strong>de</strong>rnière. « J'ai eu 17. J'ai<br />
élaboré dans mon mémoire <strong>de</strong> nouveaux outils opérationnels, <strong>de</strong>s logiciels d’audit,<br />
spécialement conçus pour les petits cabinets. J'ai beaucoup travaillé sur ce mémoire.<br />
Je n'ai jamais oublié la phrase d'un <strong>de</strong> mes interlocuteurs qui m'avait dit : « vous serez<br />
tous diplômés, mais la différence sera dans ce que vous ferez du mémoire. » Je l’ai<br />
donc travaillé à fond. J'étais très motivée. Aujourd’hui, il y a trois cabinets à Nantes qui<br />
testent l'outil que j'ai inventé. La note qui m'a été attribuée donne encore plus <strong>de</strong> crédit à mon travail. »<br />
Martial Cha<strong>de</strong>faux, prési<strong>de</strong>nt du<br />
jury du DEC, est intervenu sur la<br />
réforme du diplôme : « Contrairement<br />
à ce que j’ai pu parfois lire ou<br />
entendre à l’occasion <strong>de</strong> commentaires<br />
sans doute un peu hâtifs, ce diplôme<br />
réformé n’a pas voulu être plus dur ou<br />
plus simple. Il a simplement été voulu<br />
en phase avec les conditions actuelles<br />
d’exercice <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>s professionnels<br />
<strong>de</strong> la comptabilité. On ne peut, à<br />
mon sens, que se féliciter <strong>de</strong> voir une<br />
profession toute entière consentir l’effort<br />
courageux <strong>de</strong> remettre à plat son cursus<br />
<strong>de</strong> formation en se posant la question<br />
<strong>de</strong> l’adéquation <strong>de</strong> son parcours <strong>de</strong> formation<br />
avec les besoins <strong>de</strong> la profession<br />
dans l’accomplissement <strong>de</strong>s missions qui<br />
sont les siennes aujourd’hui… ».<br />
Boris Sauvage, prési<strong>de</strong>nt du Club<br />
<strong>de</strong>s Jeunes <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
(CJEC) a présenté le club : « Ca y<br />
est, vous voici diplômés, bravo ! (…) Le<br />
DEC en poche, beaucoup <strong>de</strong> diplômés ont<br />
<strong>de</strong>s questions sur leur installation : quel<br />
mo<strong>de</strong> d’exercice ? Comment s’associer ou<br />
racheter une clientèle ? A ces questions,<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 17
ÉVÉNEMENTS I<br />
il existe <strong>de</strong>s réponses dans les outils<br />
proposés par le CJEC. Quel que soit votre<br />
projet, surtout ne restez pas seul ! »<br />
Le CJEC organise tous les <strong>de</strong>ux<br />
ans avec l’Association nationale<br />
<strong>de</strong>s stagiaires, l’Anecs, « Les Estivales<br />
», congrès <strong>de</strong>s jeunes professionnels.<br />
Les prochaines se<br />
tiendront les 1 et 2 juillet <strong>2011</strong><br />
à Vincennes. Pour en savoir<br />
plus : www.lesestivales<strong>2011</strong>.org.<br />
L’Académie est une structure<br />
unique, un lieu d’échanges d’expériences<br />
et <strong>de</strong> débats sur <strong>de</strong>s sujets<br />
pointus liés à la finance, l’économie,<br />
la comptabilité, l’audit,<br />
l’éthique <strong>de</strong>s affaires. William<br />
Nahum, prési<strong>de</strong>nt, et Jean-Louis<br />
Mullenbach, vice-prési<strong>de</strong>nt, ont<br />
A titre<br />
symbolique,<br />
un groupe <strong>de</strong><br />
vingt diplômés<br />
sélectionnés<br />
pour leur bonne<br />
note au mémoire<br />
ou parce qu’ils<br />
représentent<br />
la diversité<br />
<strong>de</strong>s candidats ou<br />
leur éloignement,<br />
ont reçu<br />
leur diplôme<br />
sur scène.<br />
« Je suis le plus jeune diplômé,<br />
mais je n'ai pas sauté <strong>de</strong> classe »<br />
Ludovic Adrien, 25 ans (Normandie)<br />
« Comment j'ai fait ? A Rouen, la formation<br />
que j'ai reçue faisait passer le « ground<br />
master » en trois ans et <strong>de</strong>mi. C'est comme<br />
cela que j'ai eu ce diplôme si vite. »<br />
Ludovic est le plus jeune diplômé. « Je n'ai<br />
pas sauté <strong>de</strong> classe ». « Je ne savais pas<br />
trop quoi faire, car je n'avais pas <strong>de</strong> matière où j'excellais.<br />
J'ai donc choisi cette filière où je pouvais faire du social, du<br />
juridique, du fiscal.Aujourd'hui, j'ai conscience que j'ai besoin<br />
d'expérience, je ne veux pas brûler les étapes. » Puis il se<br />
tourne vers sa mère : « Je lui dois beaucoup. C'est elle qui<br />
me faisait réviser assidûment. Mais j'ai toujours adoré l'école,<br />
cela ai<strong>de</strong>. » Sa mère est à ses côtés, souriante, mais aussi sa<br />
femme : « Je n'oublierai jamais cette année entre les révisions<br />
et la préparation <strong>de</strong> notre mariage, cela a été <strong>de</strong>nse. »<br />
présenté le rôle <strong>de</strong> l’Académie,<br />
ses travaux, ses membres. Il n’est<br />
pas nécessaire d’être inscrit à<br />
l’Ordre pour y adhérer. Prochainement,<br />
les diplômés d’expertise<br />
comptable exerçant en entreprise<br />
pourront être inscrits sur une liste<br />
spécifique.<br />
Les statistiques éloquentes sur<br />
l’évolution positive du nombre <strong>de</strong><br />
femmes diplômées, du nombre<br />
croissant <strong>de</strong> femmes qui s’engagent<br />
dans les institutions professionnelles,<br />
sont pour Agnès<br />
Bricard, vice-prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Ordre<br />
et prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Association<br />
<strong>de</strong>s femmes diplômées expertscomptables<br />
administrateurs <strong>de</strong><br />
sociétés, le signe d’une profession<br />
mo<strong>de</strong>rne, dynamique, attentive à<br />
son renouvellement et à marquer<br />
sa place dans la société. « Vous <strong>de</strong>vez<br />
être fiers <strong>de</strong> vos choix et porter haut la<br />
marque expert-comptable », marque<br />
qu’elle va s’employer à défendre et<br />
à promouvoir au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
prochaines années. Agnès Bricard<br />
a par ailleurs rappelé son attachement<br />
au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’enseignement<br />
et exprimé sa volonté d'y développer<br />
<strong>de</strong> nouveaux partenariats.<br />
Joseph Zorgniotti a conclu la cérémonie<br />
: « Vous avez été 852 à obtenir<br />
le DEC en 2010 et plus <strong>de</strong> la moitié<br />
d’entre vous êtes présents dans cette salle<br />
accompagnés <strong>de</strong> vos familles et amis.<br />
C’est la preuve que cette manifestation a<br />
du sens pour vous, qu’elle est l’aboutissement<br />
d’un long parcours qui requiert<br />
<strong>de</strong> la persévérance, du courage et <strong>de</strong><br />
l’esprit d’initiative. Ce sont aussi <strong>de</strong>s<br />
« Ce diplôme,<br />
c'est pour<br />
m'associer dans<br />
un cabinet »<br />
Janick<br />
Gicquel,<br />
29 ans (Illeet-Vilaine)<br />
« Ce diplôme,<br />
c’est la<br />
concrétisation<br />
d'un vœu. C'est long un an<br />
à travailler <strong>de</strong>ssus. » Pour ce<br />
métier, Janick n’a pas eu <strong>de</strong><br />
vocation précoce. « Personne, je<br />
pense. C'est au cours <strong>de</strong>s stages<br />
que j'ai effectués, que petit à<br />
petit j'ai découvert le contact<br />
avec les clients. La rencontre<br />
avec <strong>de</strong>s chefs d’entreprise est<br />
passionnante. Aujourd'hui, grâce<br />
à ce diplôme, je vais pouvoir<br />
m'associer dans un cabinet. »<br />
qualités qui sont essentielles pour exercer<br />
nos métiers » (…) « La nouvelle filière <strong>de</strong><br />
la VAE est une véritable chance pour nos<br />
cabinets et nos collaborateurs. Il faut la<br />
voir comme une opportunité supplémentaire<br />
et non comme une voie concurrente<br />
du diplôme qui gar<strong>de</strong> tout son prestige<br />
». Il a rappelé les réformes <strong>de</strong><br />
l’Ordre abouties au cours <strong>de</strong> ses<br />
<strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> mandature, qui<br />
ouvrent <strong>de</strong> nouvelles perspectives<br />
d'exercice, et terminé par ces mots<br />
<strong>de</strong>stinés aux nouveaux diplômés :<br />
« Je vous souhaite une belle vie ! » p<br />
18 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
ÉVÉNEMENTS I<br />
L’Académie rassemble ses membres<br />
d’honneur<br />
Après une fin d’année 2010 riche en événements, William Nahum, prési<strong>de</strong>nt fondateur<br />
<strong>de</strong> l'Académie, a entamé <strong>2011</strong> en réunissant les membres d’honneur <strong>de</strong> l’Académie<br />
à l’occasion <strong>de</strong> son séminaire annuel. Au programme : bilan <strong>de</strong>s actions, nouveaux groupes<br />
<strong>de</strong> travail, actualités <strong>de</strong> l’Académie en France et à l’étranger, initiatives nouvelles<br />
et interventions <strong>de</strong> personnalités <strong>de</strong> la sphère financière.<br />
Joseph Zorgniotti a ouvert ce ren<strong>de</strong>z-vous important<br />
pour l’Académie, qui s’est tenu le 3 février<br />
<strong>de</strong>rnier, en rappelant ses objectifs premiers et en<br />
saluant son activité intense et ses travaux. Il est ensuite<br />
intervenu sur un <strong>de</strong>s grands projets <strong>de</strong> l’Ordre : le<br />
rassemblement <strong>de</strong>s experts-comptables diplômés<br />
exerçant en libéral et ceux ayant choisi d’autres voies<br />
et notamment l’entreprise. Il est aujourd’hui crucial<br />
<strong>de</strong> rapprocher l’ensemble <strong>de</strong>s diplômés d’expertise<br />
comptable pour renforcer l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> la profession<br />
et ainsi son influence sur la scène économique,<br />
comptable et financière. Ce regroupement <strong>de</strong> talents<br />
permettra une meilleure visibilité à la profession<br />
comptable française au niveau national comme sur la<br />
scène internationale.<br />
Michel Prada s'est ensuite exprimé sur le<br />
<strong>Conseil</strong> <strong>de</strong> Normalisation <strong>de</strong>s Comptes Publics<br />
(CNoCP) qu’il prési<strong>de</strong>. Créé en 2008, ce conseil<br />
est en charge <strong>de</strong> la normalisation comptable<br />
<strong>de</strong> toutes les entités exerçant une activité non<br />
marchan<strong>de</strong> et financées majoritairement par<br />
<strong>de</strong>s ressources publiques, et notamment <strong>de</strong>s<br />
prélèvements obligatoires. Son rôle est aussi <strong>de</strong><br />
définir une normalisation comptable cohérente<br />
au niveau <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s administrations<br />
publiques : Etat et ses organismes dépendants,<br />
collectivités territoriales, établissements<br />
publics locaux, Sécurité sociale et organismes<br />
assimilés. Organisme consultatif placé auprès du<br />
ministre chargé <strong>de</strong>s Comptes publics, le CNoCP<br />
Michel Prada,<br />
prési<strong>de</strong>nt du CNoCP<br />
Telex…<br />
uuu Christine Thin, prési<strong>de</strong>nte du H3C, est intervenue pour rappeler<br />
les rôles et missions du Haut <strong>Conseil</strong> et s’est exprimée au regard du livre<br />
vert sur l’audit <strong>de</strong> Michel Barnier en rappelant que le système français<br />
était soli<strong>de</strong>, organisé et qu’il préservait l’intérêt général : relations<br />
suivies entre commissaires aux comptes (CAC) et régulateur, procédures<br />
d’alertes, strict encadrement <strong>de</strong>s missions du CAC, DDL, co-commissariat<br />
uuu Nicole Rueff, membre <strong>de</strong> la DFCG – Association nationale <strong>de</strong>s<br />
directeurs financiers et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> gestion –, a exposé les gran<strong>de</strong>s<br />
lignes <strong>de</strong>s travaux menés sur le thème <strong>de</strong> la pratique du chiffre d'affaires<br />
en IFRS, qui feront l’objet d’une conférence organisée par l’Académie le 27 juin <strong>2011</strong><br />
uuu 70 étudiants <strong>de</strong> la Sorbonne ont pris l’initiative <strong>de</strong> lancer un groupe <strong>de</strong> travail dans<br />
le cadre <strong>de</strong> l’Académie uuu Nicolas Berland, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’AFC – Assocation Française<br />
Agnès Bricard, William<br />
Nahum et Christine Thin<br />
<strong>de</strong> Comptabilité –, a défini les premiers contours du Prix AFC/Académie qui sera très prochainement lancé uuu Alain<br />
Burlaud, professeur à l’Intec, s’est exprimé sur ce qu’il considère comme “l’industrie” <strong>de</strong> l’enseignement supérieur et<br />
en a profité pour faire partager aux participants les évolutions <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> l’Intec qui fêtera ses 80 ans tout au long <strong>de</strong><br />
l’année <strong>2011</strong> (www.intec.cnam.fr) uuu Gérard Legrand, rédacteur en chef <strong>de</strong> la Revue « Gestion Finances Publiques »,<br />
a présenté sa revue et a manifesté son intérêt pour les travaux <strong>de</strong> l’Académie uuu Cyril Bouyeure, directeur <strong>de</strong> la<br />
stratégie A<strong>de</strong>tef – Assistance au développement <strong>de</strong>s échanges en technologies économiques et financières –, a évoqué<br />
l’évolution <strong>de</strong>s marchés internationaux d’assistance technique dans les métiers financiers…<br />
20 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Véronique Karpierz, William Nahum, Yvonne Muller et Paul Hernu<br />
donne notamment un avis préalable sur<br />
les textes réglementaires comportant <strong>de</strong>s<br />
dispositions comptables applicables à <strong>de</strong>s<br />
entités entrant dans son champ <strong>de</strong> compétences.<br />
Alors même que ne cessent <strong>de</strong><br />
grandir les enjeux <strong>de</strong> la gestion financière<br />
et comptable <strong>de</strong>s organismes publics et <strong>de</strong><br />
la convergence entre comptabilité privée et<br />
comptabilité publique, <strong>de</strong> la normalisation<br />
européenne et internationale, le CNoCP<br />
entend apporter sa contribution au dispositif<br />
mis en place pour répondre aux évolutions<br />
récentes.<br />
Michel Prada est ensuite intervenu sur les<br />
objectifs poursuivis par l’IACVA – International<br />
Association of Consultants, valuators<br />
and Analysts –, organisation mondiale qui<br />
regroupe soixante pays dont la France ne<br />
fait pas partie : délivrer au niveau mondial<br />
les standards <strong>de</strong> valorisation (métho<strong>de</strong>s<br />
et principes), élargir les champs aux associations<br />
professionnelles, tous secteurs<br />
confondus mais aussi aux utilisateurs, produire<br />
<strong>de</strong>s standards sur la valorisation <strong>de</strong>s<br />
actifs et <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong>stinées à<br />
la profession d’évaluateur (sujet d’intérêt<br />
lorsque le marché rencontre <strong>de</strong>s problèmes<br />
<strong>de</strong> valeur).<br />
Agnès Bricard a clôturé la matinée en<br />
présentant l’Association <strong>de</strong>s femmes<br />
diplômées d’expertise comptable administrateurs,<br />
lancée par le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />
sous l’impulsion <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, en<br />
novembre 2010, et qui regroupe aujourd'hui<br />
1 080 femmes (sur les 4 000 femmes inscrites<br />
en exercice libéral parmi les 19 000<br />
experts-comptables membres <strong>de</strong> l’Ordre).<br />
La loi Copé Zimmermann qui prévoit un<br />
quota <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> femmes dans les conseils<br />
d’administration d'ici trois ans et 40 % d’ici<br />
trois ans, a créé un appel d’air pour que les<br />
femmes gagnent en responsabilités dans<br />
les instances dirigeantes <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Anticipant la loi, Agnès Bricard a souhaité<br />
fournir un vivier à la fois conséquent et qualitatif<br />
pour les postes d’administrateurs :<br />
8 000 mandats visés par la loi sur les six<br />
ans à venir dans près <strong>de</strong> 1 800 entreprises<br />
concernées (plus <strong>de</strong> 500 salariés – chiffre<br />
d’affaires ou total <strong>de</strong> bilan supérieur à<br />
L’Académie en France et à l’international<br />
cinquante millions d’euros). Les objectifs :<br />
ai<strong>de</strong>r les entreprises à intégrer dès maintenant<br />
davantage <strong>de</strong> femmes dans leurs<br />
conseils d’administration ; donner <strong>de</strong> la<br />
visibilité à ces femmes auprès <strong>de</strong>s chasseurs<br />
<strong>de</strong> tête et <strong>de</strong>s entreprises concernées ;<br />
consacrer le diplôme d’expert-comptable,<br />
réformé en 2010, en rappelant qu’il permet<br />
<strong>de</strong> développer une pluralité <strong>de</strong> compétences<br />
(exercice libéral, exercice salarial, secteur<br />
public).<br />
Trois nouveaux groupes <strong>de</strong> travail<br />
Le séminaire a été l’occasion pour l’Académie<br />
<strong>de</strong> présenter ses trois nouveaux<br />
groupes <strong>de</strong> travail : « Normes comptables,<br />
normes juridiques » piloté par Yvonne<br />
Muller, maître <strong>de</strong> conférences à l’Université<br />
<strong>de</strong> Nanterre, et William Nahum, « Le recouvrement<br />
<strong>de</strong>s créances internationales »<br />
piloté par Véronique Karpierz, direction<br />
gestion <strong>de</strong>s créances, Coface, et « La place<br />
et le rôle du comptable public dans les organismes<br />
publics soumis à certification <strong>de</strong>s<br />
comptes », piloté par Paul Hernu, conseiller<br />
maître à la Cour <strong>de</strong>s comptes. Les fiches<br />
<strong>de</strong>scriptives sont disponibles sur le site <strong>de</strong><br />
l'Académie, il est possible <strong>de</strong> participer aux<br />
groupes en s'inscrivant au préalable (www.<br />
laca<strong>de</strong>mie.info). p<br />
Ce séminaire a été l’occasion <strong>de</strong> revenir sur le lancement <strong>de</strong> la future<br />
Académie européenne. William Nahum a en effet exposé ce projet<br />
ambitieux pour “peser” à terme sur les débats internationaux via <strong>de</strong>s<br />
travaux et réflexions menés au plan européen : une structure à dimension<br />
internationale dotée d’un statut d’association européenne, l’Espagne et<br />
l’Italie d’ores et déjà “adhérentes”, <strong>de</strong>s relations nouées avec d’autres<br />
pays qui souhaitent rejoindre ce rassemblement aux côtés <strong>de</strong> la Belgique<br />
et <strong>de</strong> la Roumanie… Marin Toma, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Académie en Roumanie,<br />
était par ailleurs présent et a fait état du lancement officiel <strong>de</strong> l’Académie<br />
à Bucarest en septembre 2010 qui a réuni les représentants <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
instances roumaines et françaises, du tissu économique local et <strong>de</strong>s<br />
professionnels <strong>de</strong> la comptabilité et <strong>de</strong> la finance. Abdullah Lala, prési<strong>de</strong>nt<br />
du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> La Réunion et membre actif <strong>de</strong> l’Académie, a<br />
exposé les différentes actions menées <strong>de</strong>puis le lancement <strong>de</strong> l’Académie<br />
à La Réunion en juin 2007. Il a présenté les groupes <strong>de</strong> travail, et évoqué<br />
le prochain grand ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> l’Académie à La Réunion le 7 juin <strong>2011</strong> :<br />
une conférence sur le thème « IFRS et PME » avec la participation <strong>de</strong><br />
William Nahum et Philippe Danjou, membre du Board <strong>de</strong> l’IASB.<br />
Pour en savoir plus www.laca<strong>de</strong>mie.re<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 21
ÉVÉNEMENTS I<br />
Le 8 <strong>mars</strong>, journée <strong>de</strong> la femme au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
Les femmes mises à l'honneur !<br />
A l’initiative d’Agnès Bricard et <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, le <strong>Conseil</strong> Supérieur a organisé<br />
une gran<strong>de</strong> manifestation dans le cadre <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> la femme. L'occasion également<br />
<strong>de</strong> saluer les 1 080 femmes sur les 4 000 femmes inscrites au tableau qui ont rejoint<br />
l'Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs.<br />
Devant un parterre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300<br />
personnes, composé d’élus <strong>de</strong> la profession,<br />
<strong>de</strong>s sept prési<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> <strong>Conseil</strong>s<br />
régionaux <strong>de</strong> l’Ordre et <strong>de</strong> professionnelles<br />
diplômées d’expertise comptable, se sont<br />
succédé à la tribune <strong>de</strong>s femmes « qui<br />
comptent », issues du mon<strong>de</strong> public et<br />
privé, venues témoigner <strong>de</strong> leurs parcours<br />
professionnels, <strong>de</strong> leur vision <strong>de</strong> la loi sur<br />
la parité et du rôle que la femme, au regard<br />
<strong>de</strong> sa compétence, <strong>de</strong> ses valeurs et <strong>de</strong> ses<br />
qualités dites féminines, doit pouvoir jouer<br />
au service du management.<br />
On retiendra un certain nombre <strong>de</strong> messages<br />
transmis par ces femmes qui sont venues<br />
témoigner : Véronique Morali, prési<strong>de</strong>nte<br />
<strong>de</strong> Terrafemina et prési<strong>de</strong>nte du Women’s<br />
Forum, Agnès Arcier, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>tef,<br />
Fabienne Keller, sénateur du Bas-Rhin,<br />
Nathalie Tournyol du Clos, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong><br />
l’association « Administration mo<strong>de</strong>rne ».<br />
Elles ont tour à tour insisté sur la valeur<br />
ajoutée apportée par toutes les femmes<br />
occupant <strong>de</strong>s postes à responsabilité dans<br />
notre société :<br />
u les femmes représentent une force<br />
macro-économique considérable (45 % <strong>de</strong><br />
la population active)… ;<br />
u les femmes ont un rôle à jouer important<br />
dans le suivi <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s<br />
entreprises en les accompagnant dans leur<br />
lea<strong>de</strong>rship… ;<br />
u les femmes sont un “vivier” <strong>de</strong> compétences<br />
au féminin en matière <strong>de</strong> gouvernance… ;<br />
u les femmes sont une force innovante…<br />
De nombreux applaudissements ont scandé<br />
ces prises <strong>de</strong> parole. Ce sont alors <strong>de</strong>s<br />
professionnelles diplômées d’expertise<br />
comptable qui ont été invitées à faire partager<br />
leurs parcours <strong>de</strong> femmes ayant réussi<br />
1 er rg du haut <strong>de</strong> g. à dr. : Marie-Ange Andrieux, Monique Millot-Pernin, Christine Thin,<br />
Tita Zeitoun, Fabienne Keller. Puis <strong>de</strong> dr. à g. : Véronique Morali, Agnès Arcier, Agnès Bricard<br />
et Nathalie Tournyol du Clos<br />
à concilier leur vie professionnelle et leur<br />
vie privée : Monique Millot-Pernin, Marie-<br />
Ange Andrieux et Tita Zeitoun.<br />
On notera que les témoignages <strong>de</strong> leur<br />
pratique professionnelle rejoignent parfaitement<br />
les principaux objectifs que s’est fixée<br />
l’Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise<br />
comptable administrateurs, à savoir :<br />
u la reconnaissance <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s<br />
femmes diplômées d’expertise comptable<br />
à accompagner la compétitivité et la performance<br />
<strong>de</strong>s entreprises ;<br />
u le développement du capital féminin<br />
<strong>de</strong> la profession : <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s<br />
démontrent qu’une répartition équilibrée<br />
hommes/femmes dans un secteur d’activité<br />
à tous les niveaux <strong>de</strong> responsabilité<br />
favorise son développement et sa performance<br />
économique, organisationnelle et<br />
financière. « Notre association se veut porteuse<br />
d’une dynamique <strong>de</strong> compétences coordonnées au<br />
travers d’une plate-forme collaborative d’intelligence<br />
collective et <strong>de</strong> partage d’expérience entre nos<br />
consœurs » ;<br />
u le renforcement <strong>de</strong> la marque « expertcomptable<br />
» ; les experts-comptables<br />
disposent <strong>de</strong> savoir-faire reconnus : la<br />
capacité d’analyse <strong>de</strong>s enjeux stratégiques<br />
et <strong>de</strong>s risques, la maîtrise <strong>de</strong> l’information<br />
comptable et financière ainsi que <strong>de</strong>s procédures<br />
<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la valeur d’utilité <strong>de</strong>s<br />
opérations <strong>de</strong> croissance interne (grands<br />
projets) ou externe (fusions, acquisitions,<br />
alliances). Les femmes vont être dans la<br />
stratégie <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cette marque<br />
« expert-comptable ».<br />
Fierté et détermination sont pour Marie-<br />
Ange Andrieux le socle <strong>de</strong> la réussite <strong>de</strong><br />
cette association qui s’inscrit dans le mouvement<br />
du dynamisme <strong>de</strong> la parité.<br />
Christine Thin, prési<strong>de</strong>nte du H3C, a accepté<br />
<strong>de</strong> manière tout à fait amicale <strong>de</strong> clôturer<br />
cette rencontre en saluant l’initiative <strong>de</strong><br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur et celle d’Agnès Bricard à<br />
laquelle elle a rendu un hommage appuyé. p<br />
22 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
DOSSIER<br />
Développement<br />
durable :<br />
<strong>de</strong>s missions innovantes<br />
pour l’expert-comptable<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 23
DOSSIER<br />
“<br />
L’entreprise est au cœur<br />
du défi d’une croissance verte,<br />
décarbonnée, mais aussi<br />
respectueuse <strong>de</strong> l’Homme<br />
et <strong>de</strong> ses diversités.<br />
”<br />
Le développement durable, créateur<br />
<strong>de</strong> valeur pour les entreprises<br />
Selon les projections démographiques, la Terre comptera près <strong>de</strong> dix milliards d’êtres<br />
humains avant 2050. Ce sont quatre milliards d’hommes supplémentaires qu’il faudra<br />
nourrir, loger, chauffer, éclairer, alors même qu’aujourd’hui, <strong>de</strong>ux milliards n’ont pas accès<br />
à l’eau potable ou ne sont pas raccordés aux réseaux d’électricité ! Il est donc impossible<br />
qu’en 2050, chaque humain consomme autant <strong>de</strong> ressources naturelles que nous le faisons<br />
aujourd’hui dans nos pays industrialisés ; les ressources <strong>de</strong> la planète n’y suffiront pas.<br />
Jean-Jacques Perrin et Mohamed Laqhila, co-prési<strong>de</strong>nts du Comité Développement durable<br />
Certes, en l’espace <strong>de</strong> seulement un<br />
<strong>de</strong>mi-siècle, le niveau <strong>de</strong> vie d’une<br />
partie <strong>de</strong> l’humanité a plus évolué<br />
que pendant <strong>de</strong>ux millénaires. Mais en<br />
contrepartie, les catastrophes industrielles<br />
n’ont cessé <strong>de</strong> se multiplier : Tchernobyl,<br />
Seveso, Bhopal, Exxon Val<strong>de</strong>z, et plus<br />
récemment Fukushima au Japon. Sans<br />
oublier les dégâts écologiques inquiétants :<br />
pollutions, changement climatique, épuisement<br />
programmé du pétrole, <strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong>s écosystèmes, déforestation, désertification...<br />
Alors comment ralentir le prélèvement<br />
effréné <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />
qui conduit inexorablement à l’asphyxie <strong>de</strong><br />
la planète ? Comment mettre en œuvre les<br />
conditions d’une croissance verte ?<br />
Pour y parvenir, entreprises, pouvoirs<br />
publics et société civile doivent travailler<br />
ensemble pour un développement économiquement<br />
efficace, socialement équitable<br />
et écologiquement tolérable. Si c’est<br />
aujourd’hui une nécessité, c’est également<br />
une formidable opportunité pour bâtir un<br />
mon<strong>de</strong> durable. L’entreprise est au cœur du<br />
défi d’une croissance verte, décarbonnée,<br />
mais aussi respectueuse <strong>de</strong> l’Homme et <strong>de</strong><br />
ses diversités.<br />
Le concept <strong>de</strong> développement durable,<br />
c’est-à-dire un « développement qui répond au<br />
besoin du présent sans compromettre la capacité<br />
<strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs »<br />
(Rapport Bruntland, 1987), est la réponse<br />
à ces défis.<br />
Les principales valeurs<br />
immatérielles du développement<br />
durable pour l’entreprise<br />
L’anticipation <strong>de</strong>s contraintes<br />
et la prévention <strong>de</strong>s risques<br />
L’entreprise responsable est mieux armée<br />
face aux risques menaçant sa réputation et<br />
sa performance : risques sociaux, acci<strong>de</strong>nts<br />
industriels ou écologiques, changement<br />
brutal <strong>de</strong> réglementation, risques juridiques,<br />
grèves…<br />
Convergence <strong>de</strong>s impératifs écologiques<br />
et économiques (réduction <strong>de</strong>s coûts)<br />
La pollution ou les déchets sont en réalité<br />
<strong>de</strong>s coûts qui diminuent la valeur<br />
ajoutée pour l’entreprise. Ici, les critères<br />
écologiques rejoignent les critères économiques.<br />
En limitant ses consommations<br />
<strong>de</strong> ressources naturelles non renouvelables<br />
(énergie, eau, papier…), en réduisant sa<br />
production <strong>de</strong> déchets, en recourant à<br />
l’éco-conception… l’entreprise fait aussi<br />
<strong>de</strong>s économies !<br />
L’innovation pour se différencier<br />
sur le marché et créer <strong>de</strong> la valeur<br />
Chaque nouvelle contrainte est source<br />
d’opportunités potentielles qui stimulent<br />
l’innovation et la créativité. Faire évoluer<br />
son produit (nouveaux process, meilleure<br />
durabilité, réparabilité, technologies<br />
nouvelles) permet <strong>de</strong> se démarquer <strong>de</strong> ses<br />
concurrents et <strong>de</strong> fidéliser les clients, ce qui<br />
augmente la valeur <strong>de</strong> la marque.<br />
Réputation et capital “confiance”<br />
<strong>de</strong>s parties prenantes<br />
L’amélioration <strong>de</strong> la réputation <strong>de</strong> l’entreprise<br />
lui permet <strong>de</strong> gagner la confiance <strong>de</strong> ses<br />
clients, <strong>de</strong>s donneurs d’ordres, <strong>de</strong>s actionnaires<br />
et <strong>de</strong>s pouvoirs publics. Cette confiance<br />
est source d'une fidélisation <strong>de</strong>s publics mais<br />
aussi <strong>de</strong> nouvelles opportunités <strong>de</strong> développement<br />
(nouveaux pays, nouveaux marchés).<br />
Capital humain et mutualisation<br />
Les valeurs portées par l’entreprise (respect<br />
<strong>de</strong> l’environnement, éthique <strong>de</strong> l’entreprise…)<br />
sont <strong>de</strong>s atouts indéniables pour<br />
recruter <strong>de</strong>s salariés qui cherchent à donner<br />
un supplément d’âme à leur travail. C’est<br />
aussi un outil <strong>de</strong> management du chef<br />
d’entreprise pour motiver et fidéliser ses<br />
équipes et réduire ainsi le “turn over”. p<br />
24 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
“<br />
Toute démarche <strong>de</strong> développement durable<br />
(…) est un facteur d’efficacité collective, <strong>de</strong><br />
motivation interne, (…) et est un puissant levier<br />
pour développer une relation <strong>de</strong> confiance entre<br />
l’entreprise et ses parties prenantes.<br />
”<br />
DOSSIER<br />
Les TPE-PME ont une carte à jouer<br />
dans le développement durable !<br />
Franck Riboud, prési<strong>de</strong>nt<br />
directeur général <strong>de</strong> Danone<br />
Danone est connu pour<br />
ses engagements pionniers<br />
en matière <strong>de</strong> développement<br />
durable. Avec le recul, quelle<br />
valeur globale donnez-vous<br />
à cette démarche ?<br />
F.R. : j’ai la conviction qu’une<br />
entreprise n’existe et ne dure<br />
que parce qu’elle crée <strong>de</strong> la<br />
valeur pour la société dans son<br />
ensemble : pour ses actionnaires car sans leur investissement<br />
il n’y a pas d’économie, mais aussi pour<br />
ses autres parties prenantes, à travers ses propres<br />
investissements. Et c’est <strong>de</strong> cette manière qu’elle<br />
acquiert son utilité sociale. Chez Danone nous avons<br />
une démarche profondément structurante pour<br />
l’entreprise qui lui permet en même temps <strong>de</strong> se<br />
transformer et <strong>de</strong> s’adapter en permanence, en lui faisant<br />
explorer <strong>de</strong> nouvelles voies, en changeant l’état<br />
d’esprit <strong>de</strong> ses collaborateurs.<br />
Pensez-vous qu’une PME engagée<br />
dans une démarche développement durable<br />
présente un avantage compétitif ?<br />
F.R : Quelle que soit la taille <strong>de</strong> l’entreprise, je<br />
pense que toute démarche <strong>de</strong> développement durable,<br />
dès lors qu’elle est profondément intégrée à sa stratégie,<br />
est un facteur d’efficacité collective, <strong>de</strong> motivation<br />
interne, d’attractivité pour le consommateur et que<br />
c’est un puissant levier pour développer une relation<br />
<strong>de</strong> confiance entre l’entreprise et ses parties prenantes.<br />
Le développement durable n’est pas réservé aux<br />
grands groupes ! Pour les TPE-PME, <strong>de</strong> structure<br />
légère, réactive et souple, l’engagement<br />
dans une démarche développement durable est un<br />
pari gagnant-gagnant. C’est un investissement qui<br />
permet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> nouveaux produits et prestations,<br />
d’anticiper les normes, <strong>de</strong> réduire les coûts. Cette<br />
stratégie permet aussi <strong>de</strong> répondre aux exigences toujours<br />
plus nombreuses <strong>de</strong>s consommateurs et donneurs<br />
d’ordres, et représente donc une réelle opportunité<br />
pour améliorer la performance et compétitivité.<br />
La 11 e édition <strong>de</strong>s Trophées <strong>de</strong> la Qualité <strong>de</strong>s informations<br />
environnementales et sociales s’est tenue le<br />
7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier, au <strong>Conseil</strong> Supérieur. Deux retours<br />
d’expérience <strong>de</strong> nos lauréats.<br />
Yves Sauvestre, prési<strong>de</strong>nt<br />
directeur général d’Hebel traiteur<br />
Avez-vous senti une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos clients pour <strong>de</strong>s<br />
produits et services plus responsables et écologiques ?<br />
Y.S. : Depuis 2006, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits Bio s’est accrue<br />
en majorité dans les appels d’offre publics. Néanmoins<br />
en raison du retard <strong>de</strong>s filières d’approvisionnement et du<br />
surcoût <strong>de</strong> ces produits, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> évolue maintenant vers<br />
<strong>de</strong>s produits et services éco-conçus et mis en œuvre dans<br />
<strong>de</strong>s structures respectueuses <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s<br />
parties prenantes.<br />
Concernant votre démarche développement durable, quels ont été<br />
le déclencheur et le moteur ?<br />
Y.S. : Les déclencheurs ont été triples : la volonté d’entreprendre autrement<br />
via l’innovation dans un métier relativement traditionnel ; l’approche <strong>de</strong> la performance<br />
globale via le Centre <strong>de</strong>s Jeunes Dirigeants (CJD) ; le choix <strong>de</strong> proposer<br />
<strong>de</strong>s produits différents du Bio mais néanmoins responsables.<br />
Le développement durable est-il un luxe pour une TPE ?<br />
Y.S. : Le développement durable est présent dans les gènes <strong>de</strong> chaque entreprise<br />
: qui entreprend pour ne pas durer ? Notre expérience, avec une pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> dont nous sommes sortis récemment, en témoigne. Notre nouvelle<br />
approche a permis <strong>de</strong> réduire nos frais fixes sur <strong>de</strong> nombreux postes. Par<br />
exemple, le tri et le compactage <strong>de</strong>s déchets se sont traduits par une baisse <strong>de</strong><br />
14 000 euros <strong>de</strong>s frais liés à leur enlèvement. L’exploitation <strong>de</strong> notre bilan carbone<br />
a permis une réduction <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s suremballages. Cette démarche a donc été<br />
porteuse <strong>de</strong> sens tant sur le plan écologique qu’économique.<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 25
DOSSIER<br />
“<br />
L’expert-comptable peut ai<strong>de</strong>r<br />
le dirigeant à interpréter l’ISO 26000<br />
dans son métier, à construire<br />
<strong>de</strong>s indicateurs, à s’assurer <strong>de</strong> la fiabilité<br />
<strong>de</strong>s informations publiées.<br />
”<br />
Les informations extra-financières :<br />
<strong>de</strong>s notes avec lesquelles il va falloir compter<br />
Nicole Notat, invitée à la conférence sur « les PME<br />
face à la RSE », le 7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier, témoigne <strong>de</strong><br />
l'importance <strong>de</strong> ces informations « Depuis la fondation<br />
<strong>de</strong> Vigeo, il y a huit ans, la capacité <strong>de</strong>s entreprises à consoli<strong>de</strong>r<br />
les résultats et les informations <strong>de</strong> leurs filiales dans le<br />
développement durable progresse énormément. Les entreprises<br />
pionnières ont pris un temps d’avance qui produit bien<br />
Gérard Schoun, expert en responsabilité<br />
sociétale <strong>de</strong>s organisations<br />
entendu un impact positif sur la capacité <strong>de</strong> différenciation, la<br />
compétitivité et la réputation. Néanmoins, il reste du chemin<br />
à parcourir, y compris pour les entreprises les mieux notées.<br />
L’essentiel ne rési<strong>de</strong> pas dans la notation en elle-même, mais<br />
dans la dynamique <strong>de</strong> progrès que l’engagement en faveur du<br />
développement durable suppose.»<br />
Le 1 er novembre 2010, la norme Iso 26000 sur la responsabilité<br />
sociétale <strong>de</strong>s entreprises a été adoptée par<br />
plus <strong>de</strong> 180 pays. Cette norme non certifiable, née<br />
grâce à un processus d’élaboration collaboratif, est<br />
volontaire et donne <strong>de</strong>s lignes directrices.<br />
La norme Iso 26000 n’est pas<br />
certifiable. Dans ces conditions,<br />
comment une entreprise peut-elle<br />
faire reconnaître son engagement et<br />
quel bénéfice peut-elle en tirer ?<br />
G.S. : Les grands organismes évaluateurs,<br />
Vigeo, Afnor, SGS… ont tous<br />
développé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’évaluation<br />
adossées à l’Iso 26000 qui peuvent conduire à <strong>de</strong>s<br />
labels. Toutes les étu<strong>de</strong>s convergent sur un point :<br />
à l’avenir, la capacité <strong>de</strong> l’entreprise à produire une<br />
communication fiable, sincère et complète sur sa<br />
responsabilité sociétale constituera un atout majeur<br />
dans sa relation avec les parties prenantes (consommateurs,<br />
donneurs d’ordres, investisseurs, collectivités<br />
locales, associations, pouvoirs publics…). L’article<br />
225 <strong>de</strong> la loi Grenelle 2 montre la voie à suivre.<br />
Quel rôle peut jouer l’expert-comptable<br />
auprès <strong>de</strong>s TPE/PME dans le domaine<br />
du développement durable ?<br />
G.S. : A mon sens, il est potentiellement très<br />
important. Dans les TPE-PME, l’expert-comptable est<br />
souvent le seul conseil du dirigeant. Il peut l’ai<strong>de</strong>r à<br />
interpréter l’Iso 26000 dans son métier, à construire<br />
<strong>de</strong>s indicateurs, à s’assurer <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s informations<br />
publiées. Par contre, pour éviter tout conflit<br />
d’intérêts, il laissera à d’autres le soin <strong>de</strong> se prononcer<br />
sur la pertinence <strong>de</strong>s choix politiques et la qualité <strong>de</strong> la<br />
communication extra-financière.<br />
Bertrand Pancher, député <strong>de</strong> la Meuse,<br />
chargé du suivi <strong>de</strong> la loi Grenelle 2<br />
Quid du Grenelle 2 ?<br />
B.P. : En 2007, la France a lancé la plus gran<strong>de</strong><br />
concertation jamais organisée sur notre territoire<br />
dans le domaine du développement durable. Deux<br />
lois majeures (Grenelle 1 avec 258 engagements votés<br />
à la quasi-unanimité – et Grenelle 2 avec leur mise en<br />
œuvre concrète) ont projeté la France dans un avenir<br />
durable et responsable pour les citoyens, les entreprises<br />
et notre planète. Nous sommes aujourd’hui<br />
dans la phase d’application <strong>de</strong>s lois, c’est technique,<br />
et les discussions prennent du temps afin <strong>de</strong> préserver cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> concertation.<br />
N’oublions pas que la France est entrée dans l’ère du développement durable<br />
grâce au Grenelle et nous ne reviendrons pas en arrière. Nous sommes dans<br />
l’obligation d’avancer sur ce chemin. La ministre du Développement durable et<br />
les parlementaires dont je fais partie s’y attellent pleinement.<br />
Quelles perspectives pour les PME et les TPE ?<br />
B.P. : Les entreprises françaises sont déjà engagées dans le développement<br />
durable avec la RSE (Responsabilité sociale et environnementale), et certaines<br />
comme Danone sont même pionnières en la matière. A ce titre, je vous invite à<br />
regar<strong>de</strong>r les actions du Me<strong>de</strong>f, qui sort un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes pratiques dans ce<br />
domaine. Les entreprises ont besoin d’un cadre réglementaire, général, tout en<br />
gardant une certaine souplesse d’application, <strong>de</strong> repères avec <strong>de</strong>s indicateurs<br />
précis à respecter, surtout les PME et TPE qui n’ont pas les moyens financiers et<br />
humains <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises.<br />
26 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
“<br />
Une mission développement<br />
durable, c’est avant tout une mission<br />
<strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
”<br />
DOSSIER<br />
Quelles missions pour l’expert-comptable ?<br />
L’expert-comptable est tout à fait légitime pour proposer une mission développement<br />
durable à ses clients. Grâce à sa vision globale et précise <strong>de</strong> l’entreprise et du secteur<br />
d’activité, une connaissance immédiate du fonctionnement et du management<br />
<strong>de</strong> l’organisation, il dispose <strong>de</strong> tous les atouts nécessaires pour diagnostiquer les points forts<br />
et les axes d’amélioration en matière environnementale et sociale <strong>de</strong> son client.<br />
Finalement, une mission développement<br />
durable, c’est avant tout une<br />
mission <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
Rationaliser sa consommation <strong>de</strong><br />
ressources naturelles et maîtriser ses rejets,<br />
tirer le meilleur parti du système institutionnel<br />
(obligations et subventions).<br />
Le diagnostic développement<br />
durable, point <strong>de</strong> départ<br />
incontournable<br />
Pour chaque poste <strong>de</strong> bilan et chaque cycle<br />
<strong>de</strong> l’activité d’une entreprise, il convient<br />
d’en analyser l’impact environnemental et<br />
social. Cette mission <strong>de</strong> diagnostic servira<br />
<strong>de</strong> base à l’expert-comptable pour formuler<br />
<strong>de</strong>s propositions d’améliorations et d’accompagnement<br />
grâce à <strong>de</strong>s plans d’action.<br />
Quelques missions plus spécifiques<br />
« prêtes à vendre » en matière<br />
<strong>de</strong> développement durable<br />
u L'audit environnemental : l’expertcomptable,<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son rôle relatif<br />
à l’évaluation financière <strong>de</strong>s différents<br />
éléments, s’entourera <strong>de</strong>s spécialistes<br />
adéquats et nécessaires pour former une<br />
équipe pluridisciplinaire.<br />
u L'accompagnement du client dans la<br />
mise en place <strong>de</strong> sa démarche RSE : cette<br />
démarche consiste à définir les enjeux et<br />
les parties prenantes et à mettre en place<br />
un plan d’actions et un panel d’indicateurs<br />
développement durable. De ces<br />
indicateurs, naîtra une nouvelle valeur <strong>de</strong><br />
l’entreprise.<br />
u L'optimisation <strong>de</strong> la fiscalité verte consiste<br />
à i<strong>de</strong>ntifier les taxes, re<strong>de</strong>vances et écocontributions<br />
liées au développement<br />
durable, à maîtriser leur évolution, mais<br />
également à optimiser l’assiette.<br />
Focus sur une mission qui (s')émet : la réalisation d’un Bilan Carbone®<br />
Benoît Pontroué, expert-comptable, commissaire aux comptes, membre du comité <strong>de</strong> direction<br />
du Groupe Soregor, responsable offre RSE et prestataire Bilan Carbone®<br />
Pouvez-vous nous<br />
décrire la mission<br />
Bilan Carbone® ?<br />
B.P. : La mission<br />
Bilan Carbone® comprend<br />
six étapes :<br />
u réunion <strong>de</strong> lancement<br />
;<br />
u réunion <strong>de</strong> sensibilisation<br />
sur les enjeux<br />
énergétiques et climatiques : étape essentielle<br />
qui permet <strong>de</strong> toucher tous les acteurs<br />
<strong>de</strong> l’entreprise ;<br />
u pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données nécessaires<br />
à la réalisation du Bilan Carbone®<br />
(ex. : nombre <strong>de</strong> kilomètres parcourus dans<br />
l’année, nombre <strong>de</strong> KWh consommés) ;<br />
u analyse <strong>de</strong>s données collectées converties<br />
en tonnes équivalent CO 2 ;<br />
u réunion <strong>de</strong> concertation afin <strong>de</strong> faire<br />
réagir les participants <strong>de</strong> l’entreprise sur les<br />
premières pistes <strong>de</strong> réduction proposées ;<br />
u présentation finale <strong>de</strong>s résultats et lancement<br />
du plan d’action.<br />
A quelles entreprises avez-vous vendu<br />
une mission Bilan Carbone® ?<br />
B.P. : à <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> vingt<br />
salariés. Les raisons évoquées par les dirigeants<br />
pour se lancer dans cette démarche<br />
sont essentiellement d’anticiper ou <strong>de</strong><br />
répondre à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> client notamment<br />
sur les marchés publics mais également<br />
pour se différencier <strong>de</strong> la concurrence.<br />
Un expert-comptable doit-il avoir<br />
<strong>de</strong>s compétences spécifiques pour<br />
réaliser cette mission ?<br />
B.P. : Il est obligatoire d’avoir suivi<br />
les <strong>de</strong>ux formations Bilan Carbone® <strong>de</strong><br />
l’A<strong>de</strong>me (niveau 1 et 2) pour réaliser cette<br />
mission en qualité <strong>de</strong> prestataire Bilan Carbone®.<br />
Par ailleurs, un expert-comptable a<br />
déjà <strong>de</strong>s compétences facilitant la réalisation<br />
d’une telle mission. Il connaît l’entreprise,<br />
sait où rechercher les informations<br />
et est en mesure d’apporter <strong>de</strong>s conseils<br />
stratégiques. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la mission Bilan<br />
Carbone®, c’est l’occasion pour l’expertcomptable<br />
d’abor<strong>de</strong>r avec son client le<br />
développement durable sous l’angle stratégique.<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 27
DOSSIER<br />
“<br />
L’entretien bilan<br />
est un moment privilégié<br />
entre l’expert-comptable<br />
et son client.<br />
”<br />
Comment abor<strong>de</strong>r la question<br />
du développement durable avec son client ?<br />
On croit souvent que les missions liées au développement durable sont réservées aux<br />
grands cabinets qui ont <strong>de</strong>s départements spécifiques, <strong>de</strong>s moyens humains et financiers<br />
à mobiliser sur ce sujet. Mais qu’en est-il <strong>de</strong>s petits cabinets d’expertise comptable ? Hervé<br />
Gbego nous démontre que c’est possible. Il nous fait part <strong>de</strong>s trois étapes incontournables<br />
pour parler “vert” à ses clients et leur vendre <strong>de</strong>s « missions développement durable ».<br />
Hervé Gbego, expert-comptable, commissaire aux comptes, administrateur du Club Développement durable<br />
Etape 1 : trois critères infaillibles<br />
pour cibler les clients potentiels<br />
dans le portefeuille du cabinet<br />
u ceux dont le secteur d’activité est soumis à réglementation<br />
(existante et future) ;<br />
u ceux dont l’image et la réputation dépen<strong>de</strong>nt directement<br />
ou indirectement <strong>de</strong>s impacts environnementaux,<br />
sociaux et économiques ;<br />
u ceux dont la direction est sensible et engagée en<br />
faveur du développement durable (en particulier le<br />
chef d’entreprise).<br />
Pour les entreprises qui répon<strong>de</strong>nt au moins à l’un<br />
<strong>de</strong> ces critères, passez à l’étape 2. Pour les autres :<br />
sensibilisez-les !<br />
Etape 2 : choisir le moment<br />
le plus propice<br />
L’entretien bilan est un moment privilégié entre l’expert-comptable<br />
et son client. C’est à cette occasion<br />
que vous serez le plus à même d’abor<strong>de</strong>r la question<br />
du développement durable avec votre client. Un questionnaire<br />
préalable à cet entretien ai<strong>de</strong> à abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
façon plus sereine et concrète les questions relatives<br />
au développement durable.<br />
Ce questionnaire est à adapter à la cible et doit comporter<br />
trois phases : l’entreprise (projets actuels et<br />
futurs), le dirigeant (satisfaction en termes <strong>de</strong> statuts<br />
social, fiscal et patrimonial…) et le développement<br />
durable (exemples : les réglementations sociales<br />
et environnementales sont-elles respectées ? Comment<br />
l’entreprise a-t-elle anticipé l’évolution <strong>de</strong> la<br />
réglementation en la matière ? Détecte-t-on un risque<br />
environnemental immédiat à remonter dans le document<br />
unique ? L’entreprise accè<strong>de</strong>-t-elle aux nouvelles<br />
ressources mises à sa disposition : subventions spécifiques,<br />
optimisation fiscale et crédit d’impôts, ai<strong>de</strong>s<br />
financières locales, nationales ou européennes ?)<br />
Etape 3 : déterminer les missions<br />
spécifiques à proposer à son client<br />
Suite au ren<strong>de</strong>z-vous client et au questionnaire, vous<br />
pouvez i<strong>de</strong>ntifier ses besoins et y répondre <strong>de</strong> manière<br />
pertinente en choisissant dans la palette <strong>de</strong> missions<br />
possibles, allant <strong>de</strong> la simple continuité <strong>de</strong>s missions<br />
existantes à <strong>de</strong>s missions spécifiques développement<br />
durable (Bilan Carbone®). Ce sera également<br />
l’occasion <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r du réseau d’experts à mettre en<br />
œuvre. p<br />
Quels arguments pour convaincre une entreprise<br />
<strong>de</strong> s’engager concrètement dans le développement<br />
durable ?<br />
u Le développement durable est un levier. Le coût <strong>de</strong> l’inaction revient plus cher<br />
que le coût <strong>de</strong> l’action.<br />
u une démarche RSE ai<strong>de</strong> à pérenniser l’entreprise : les salariés sont impliqués<br />
et donc plus motivés et productifs, l’image véhiculée à toutes les parties<br />
prenantes est positive, les produits et services anticipent les besoins du marché et<br />
augmentent la compétitivité…<br />
u L’expert-comptable n’est pas seul dans cette nouvelle aventure, il est entouré<br />
d’un réseau d’experts auquel il proposera à son client <strong>de</strong> faire appel (exemple :<br />
ingénieur spécialisé en (dé)pollution <strong>de</strong>s sols). Ainsi, le client est rassuré.<br />
28 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
.<br />
“<br />
L’expert-comptable souhaite notamment pouvoir<br />
sécuriser ses missions et répondre aux questionnements<br />
<strong>de</strong> son client. Il pourra lui proposer une assistance<br />
dans la mise en place d’une veille réglementaire<br />
et d’indicateurs <strong>de</strong> suivi.<br />
”<br />
L’institution (s’) active<br />
dans le développement durable<br />
DOSSIER<br />
Interview croisée <strong>de</strong> Delphine Lubrani et Dominique Ollivier, experts-comptables,<br />
commissaires aux comptes, respectivement prési<strong>de</strong>nte du comité régional développement<br />
durable du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong> Lille Nord-Pas-<strong>de</strong>-Calais et prési<strong>de</strong>nte<br />
<strong>de</strong> la commission développement durable du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong> Marseille Pacac.<br />
Depuis quand avez-vous<br />
lancé le comité régional<br />
du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> Lille ?<br />
Et quel est son rôle?<br />
Delphine Lubrani : Ce comité<br />
a été lancé en novembre 2010 lors<br />
<strong>de</strong>s universités d’automne du<br />
<strong>Conseil</strong> régional, sous l’impulsion<br />
<strong>de</strong> Bernard Bryselboult. Sollicitée<br />
par un Nord Pas-<strong>de</strong>-Calais particulièrement<br />
dynamique et soucieux<br />
d’insérer le développement<br />
durable au sein <strong>de</strong> ses entreprises,<br />
la profession se doit d’être présente<br />
parmi les différents acteurs.<br />
Le comité régional <strong>de</strong> l’Ordre<br />
accueille experts- comptables<br />
aguerris, mémorialistes, stagiaires<br />
et toutes les parties prenantes du<br />
territoire intéressées.<br />
Quelles sont les attentes<br />
<strong>de</strong>s confrères/consœurs<br />
en région ?<br />
D.L. et Dominique Ollivier :<br />
Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont multiples, à<br />
l’image du concept développement<br />
durable, vaste et transversal.<br />
L’expert-comptable souhaite<br />
notamment pouvoir sécuriser ses<br />
missions et répondre aux questionnements<br />
<strong>de</strong> son client. Il pourra<br />
lui proposer une assistance dans<br />
la mise en place d’une veille réglementaire<br />
et d’indicateurs <strong>de</strong> suivi.<br />
Sa capacité à satisfaire et/ou anticiper<br />
les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s clients dans<br />
ces domaines est indispensable<br />
pour éviter que ces <strong>de</strong>rniers ne se<br />
tournent vers d’autres acteurs<br />
extérieurs (développement <strong>de</strong><br />
nouvelles missions).<br />
Comment répondre<br />
à ces attentes ?<br />
D.L : Le comité régional sera<br />
le relais <strong>de</strong>s travaux du comité et<br />
du club du <strong>Conseil</strong> Supérieur en<br />
diffusant gui<strong>de</strong>s pratiques d’entretien,<br />
questionnaires ; il sera en<br />
veille sur ces thématiques. Des<br />
groupes <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong>s actions<br />
communes avec les partenaires<br />
régionaux seront mis en place<br />
selon l’actualité. Les témoignages<br />
<strong>de</strong> chefs d’entreprise engagés<br />
dans <strong>de</strong>s démarches RSE seront<br />
<strong>de</strong>s exemples concrets. Le but :<br />
sensibiliser la profession pour<br />
sensibiliser nos clients.<br />
Delphine Lubrani<br />
Dominique Ollivier<br />
Les actions <strong>de</strong> l’Ordre en matière <strong>de</strong> développement durable<br />
Quels sont vos projets<br />
pour <strong>2011</strong> ?<br />
D.O. : A Marseille, l’agenda<br />
<strong>2011</strong> sera chargé, avec notamment<br />
le 66 e Congrès <strong>de</strong> l’Ordre prometteur<br />
et plein <strong>de</strong> surprises : un atelier<br />
sur le développement durable,<br />
l’élaboration par le Club Développement<br />
durable d’une charte<br />
à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s partenaires.<br />
Cette action entre dans l’objectif<br />
que nous avons avec le co-commissaire<br />
du congrès, Mohamed<br />
Laqhila, <strong>de</strong> tout mettre en œuvre<br />
pour améliorer le Bilan Carbone®<br />
du congrès. La sensibilisation<br />
<strong>de</strong>s confrères se poursuivra avec<br />
la formation prévue par notre<br />
Institut régional <strong>de</strong> formation,<br />
en partenariat avec la région <strong>de</strong><br />
Montpellier.<br />
Outre les actions que mène le <strong>Conseil</strong> Supérieur en faveur du développement durable, il propose<br />
<strong>de</strong>s outils pour que la profession s’engage et aille encore plus loin :<br />
u « Responsabilité sociétale : comment répondre aux attentes <strong>de</strong>s clients » (<strong>mars</strong> <strong>2011</strong>) : orientations<br />
et outils pour ai<strong>de</strong>r le professionnel dans l’accompagnement <strong>de</strong> la démarche RSE <strong>de</strong> son client.<br />
u Deux séminaires <strong>de</strong> formation (catalogue <strong>2011</strong>-2012 du CFPC) : sensibilisation et formation<br />
au développement durable et fiscalité verte.<br />
u « Panorama <strong>de</strong> la fiscalité développement durable et <strong>de</strong>s contributions et taxes en faveur<br />
<strong>de</strong> l’environnement » (octobre 2010).<br />
u outil <strong>de</strong> diagnostic développement durable « Outil 3D » (octobre 2010) : pour évaluer la démarche<br />
RSE <strong>de</strong>s clients.<br />
u « La gestion environnementale : levier <strong>de</strong> performance pour l’entreprise » (septembre 2008) :<br />
pour ai<strong>de</strong>r les experts-comptables et les entreprises à mieux appréhen<strong>de</strong>r le développement durable<br />
et ai<strong>de</strong>r au pilotage <strong>de</strong> la performance.<br />
u Douze cahiers sectoriels PME/TPE sur les obligations européennes en matière d’environnement<br />
applicables en France (octobre 2007).<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 29
Lu dans la presse I<br />
La désindustrialisation <strong>de</strong> la France n’est peut-être<br />
pas aussi dramatique qu’on le dit et la mondialisation<br />
ne nous condamne pas. A condition que la France<br />
continue à avoir <strong>de</strong>s projets.<br />
Désindustrialisation,<br />
et alors ?<br />
pays, écrivent Philippe<br />
Reclus et Pascal Aubert dans<br />
Le Figaro du 3 <strong>mars</strong>, s’est figé dans<br />
un mon<strong>de</strong> qui bouge. Nulle part ce<br />
«Notre<br />
décrochage n’est aussi visible – pour<br />
ceux qui veulent le voir – que dans les chiffres. Année après<br />
année, notre déficit commercial se creuse (plus <strong>de</strong> 51 milliards<br />
d’euros en 2010). En dix ans, le nombre <strong>de</strong> nos entreprises<br />
qui exportent est revenu <strong>de</strong> 107 000 à 91 000. Dans tous<br />
les palmarès qui ont longtemps fait notre fierté – éducation,<br />
santé, justice... –, nous régressons avec régularité. La hantise<br />
du “déclassement” habite une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s Français. (...)<br />
Les Français perçoivent la mondialisation comme une compétition<br />
où il y a <strong>de</strong>s gagnants et <strong>de</strong>s perdants. Et, (...) ils<br />
se rangent (...) instinctivement dans le camp <strong>de</strong> perdants.<br />
Il serait temps <strong>de</strong> proposer aux Français une autre voie, celle<br />
d’une France assez luci<strong>de</strong> pour s’inscrire avec détermination<br />
dans un mon<strong>de</strong> ouvert et qui va le rester (...) La pério<strong>de</strong> qui<br />
s’ouvre – prési<strong>de</strong>nce française du G20 et élection prési<strong>de</strong>ntielle<br />
– s’y prête bien pour peu que les termes du débat soient<br />
posés courageusement et sans démagogie. »<br />
La France se désindustrialise ?<br />
Tant mieux !<br />
Dans La Tribune du 1 er <strong>mars</strong>, sous le titre provocateur<br />
« vive la désindustrialisation ! », Julia Cagé (Université<br />
<strong>de</strong> Harvard et Ecole d’économie <strong>de</strong> Paris) n’est pas<br />
loin <strong>de</strong> dire la même chose sous une autre forme.<br />
Management : vive l’échec !<br />
« Chez Google nous célébrons nos échecs, rapporte Stefano Lupieri dans Enjeux-Les Echos <strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> en citant<br />
Eric Schmidt, prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administration du célèbre moteur <strong>de</strong> recherche, qui précise : Nous sommes<br />
une compagnie où il est tout à fait normal d’essayer quelque chose <strong>de</strong> très difficile, <strong>de</strong> ne pas réussir, d’apprendre<br />
<strong>de</strong> cet échec et <strong>de</strong> l’appliquer à un autre projet ».<br />
« Pourquoi, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Stefano Lupieri, l’Hexagone n’arrive-t-il pas à cultiver une attitu<strong>de</strong> plus constructive à l’égard<br />
<strong>de</strong> l’échec en le considérant consubstantiel <strong>de</strong> l’activité d’entreprendre et d’innover comme dans les pays anglosaxons<br />
? (…) L’économie française aurait tout intérêt à considérer la gestion <strong>de</strong> l’échec comme un véritable enjeu,<br />
insiste-t-il en remarquant que ce sujet est encore peu traité par les écoles <strong>de</strong> management, mais en citant aussi<br />
quelques exemples positifs comme Alcatel Lucent dont la direction <strong>de</strong>s ressources humaines affirme concevoir<br />
« que l’échec puisse faire partie du parcours initiatique d’un talent ».<br />
En tous cas, l’enquête <strong>de</strong> Stefano Lupieri, truffée <strong>de</strong> citations, montre que l’éloge <strong>de</strong> l’échec ne manque pas<br />
d’avocats. Ainsi Winston Churchill qui a affirmé que « le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre<br />
son enthousiasme » ou Einstein qui a dit qu’une « personne qui n’a jamais commis d’erreur n’a jamais innové ».<br />
Ou plus près <strong>de</strong> nous, Christopher Bal<strong>de</strong>lli, Pdg <strong>de</strong> RTL, qui prévient « il faut se donner le droit à l’échec, sinon,<br />
on ne change jamais rien »…<br />
30 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
« Oui, écrit-elle, la part <strong>de</strong> l’emploi<br />
industriel dans l’emploi total est en train<br />
<strong>de</strong> baisser, oui la France est en train <strong>de</strong><br />
se désindustrialiser. Mais non, ce n’est<br />
pas grave. En fait, c’est tant mieux ! (…)<br />
On érige (un peu trop) souvent l’Allemagne<br />
en exemple. Mais si notre voisin<br />
se porte si bien quant à ses exportations,<br />
c’est en partie parce qu’il a délocalisé<br />
une part <strong>de</strong> sa production tout en<br />
maintenant sur les sites nationaux<br />
les étapes à haute valeur ajoutée. La<br />
France doit avoir le courage <strong>de</strong> faire ce<br />
choix <strong>de</strong> “l’outsourcing” parce que c’est<br />
celui <strong>de</strong> la valeur ajoutée et <strong>de</strong> l’emploi.<br />
Vous n’êtes pas convaincus ? Retournez<br />
votre iPhone. « Designed by Apple in<br />
California. Assembled in China ». (…)<br />
Une étu<strong>de</strong> américaine a montré que les<br />
Etats-Unis capturaient la plus grosse<br />
partie <strong>de</strong> la valeur ajoutée produite par<br />
l’iPod, la Chine une toute petite partie<br />
seulement. De même la valeur ajoutée <strong>de</strong><br />
la Chine dans les ordinateurs n’est que<br />
<strong>de</strong> 5 %. Il en va également ainsi <strong>de</strong> nos<br />
Nike préférées ».<br />
Dès lors, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Julia Cagé,<br />
« pourquoi ne pas faire clairement le<br />
choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une économie <strong>de</strong> conception,<br />
créatrice d’innovations plutôt que<br />
<strong>de</strong> tenter, en vain, du fait <strong>de</strong>s différentiels<br />
<strong>de</strong> coûts salariaux, <strong>de</strong> rester le pays<br />
qui assemble ? (…) Ce qui est grave<br />
aujourd’hui, ce n’est pas le déclin <strong>de</strong> la<br />
production industrielle, mais le retard<br />
du pays en matière d’innovation ».<br />
Le modèle allemand, faux<br />
modèle ?<br />
Le modèle allemand qu’on nous<br />
présente comme celui à suivre en<br />
termes <strong>de</strong> convergence fiscale ou<br />
<strong>de</strong> pacte <strong>de</strong> compétitivité ne serait<br />
peut-être pas là où l’on croit.<br />
« Dans les <strong>de</strong>ux cas, on fait fausse route »,<br />
affirme Guillaume Duval dans<br />
Alternatives économiques <strong>de</strong> <strong>mars</strong>.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> chiffres <strong>de</strong><br />
l’Insee et <strong>de</strong> Rexeco<strong>de</strong> sur le coût<br />
du travail comparé entre les <strong>de</strong>ux<br />
pays, Guillaume Duval affirme que<br />
les succès industriels allemands<br />
s’expliquent par « d’autres raisons<br />
que les coûts ».<br />
« L’effort <strong>de</strong> compression a bien été massif<br />
outre-Rhin <strong>de</strong>puis dix ans, mais les<br />
performances alleman<strong>de</strong>s s’expliquent<br />
plus par <strong>de</strong>s différences structurelles<br />
anciennes (…) : une spécialisation alleman<strong>de</strong><br />
sur le haut-<strong>de</strong>-gamme qui fait<br />
que les nouveaux riches chinois rêvent<br />
d’une BMW ou d’une Merce<strong>de</strong>s mais<br />
pas d’une Renault ou d’une Citroën, un<br />
effort sensiblement plus important en<br />
matière <strong>de</strong> recherche et développement<br />
(R&D) dans le secteur privé, une spécialisation<br />
<strong>de</strong> longue date dans la fourniture<br />
<strong>de</strong> biens d’équipement (…) qui<br />
permet <strong>de</strong> profiter à plein du décollage<br />
<strong>de</strong>s pays émergents ».<br />
Le pacte <strong>de</strong> compétitivité qui est<br />
en fait la volonté d’appliquer à<br />
l’Europe les règles qui ont réussi à<br />
l’Allemagne, aurait en réalité « <strong>de</strong>s<br />
conséquences très négatives pour l’activité<br />
économique car il limite les marges<br />
laissées aux politiques nationales sans<br />
pour autant y substituer une réelle capacité<br />
d’initiative européenne » conclut<br />
Guillaume Duval.<br />
De sensibilités et d’opinions très<br />
différentes, ces commentateurs <strong>de</strong><br />
la désindustrialisation tirent finalement<br />
<strong>de</strong>s conclusions voisines.<br />
Il n’y a pas <strong>de</strong> recette unique pour<br />
réussir dans la mondialisation. Si<br />
ce n’est une, qu’on peut prendre<br />
dans le modèle allemand : ne pas<br />
en avoir peur… p<br />
“<br />
Pourquoi ne pas faire clairement le choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
une économie <strong>de</strong> conception, créatrice d’innovations plutôt que<br />
<strong>de</strong> tenter, en vain, du fait <strong>de</strong>s différentiels <strong>de</strong> coûts salariaux,<br />
<strong>de</strong> rester le pays qui assemble ? (…)<br />
Ce qui est grave aujourd’hui, ce n’est pas le déclin<br />
<strong>de</strong> la production industrielle, mais le retard du pays en matière<br />
d’innovation.<br />
”<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 31
L’économie à la loupe I<br />
Nette amélioration chez les PME…<br />
Le 19 e baromètre du <strong>Conseil</strong> Supérieur, enquête menée auprès <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME et TPE<br />
en partenariat avec les Echos, fait le point sur l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s entreprises françaises.<br />
En <strong>de</strong>ux ans, la situation <strong>de</strong>s PME semble s’être nettement améliorée et la page <strong>de</strong> la crise<br />
(presque) tournée, ce qui est loin d’être le cas pour les TPE. Si les indicateurs sont au global<br />
à la hausse, les PME ont recreusé l’écart avec les TPE.<br />
En comparant l’évolution <strong>de</strong> la situation<br />
<strong>de</strong>s PME et TPE <strong>de</strong>puis le début<br />
<strong>de</strong> la crise économique et financière, on<br />
constate que les choses sont très différentes<br />
entre ces types d'entreprises. D’une part, la<br />
situation <strong>de</strong>s PME semble s’être nettement<br />
améliorée <strong>de</strong>puis fin 2008 : en décembre<br />
2008, seules 12 % <strong>de</strong>s PME estimaient que<br />
leur situation était meilleure qu’un an auparavant,<br />
et cette proportion progresse <strong>de</strong><br />
façon quasi continue <strong>de</strong>puis, pour atteindre<br />
46 % aujourd’hui. A contrario, 51 % la<br />
jugeaient moins bonne en décembre 2008,<br />
Situation par rapport à l'année passée<br />
50<br />
40<br />
0<br />
37 36<br />
40<br />
TPE<br />
37<br />
34<br />
Nov. 2006<br />
Janv. 2007<br />
Mars 2007<br />
Mai 2007<br />
Juil. 2007<br />
47<br />
35<br />
37<br />
30<br />
PME<br />
Sept. 2007<br />
Nov. 2007<br />
Janv. 2008<br />
Mai 2008<br />
Sept. 2008<br />
Déc. 2008<br />
Mars 2009<br />
% meilleure<br />
46<br />
43<br />
33<br />
30<br />
32<br />
30<br />
23<br />
19 20 20<br />
16<br />
18 1820 21 19<br />
20<br />
1919<br />
15 15<br />
13 13<br />
15 15 15<br />
10<br />
12 12 12 12<br />
Juin 2009<br />
Sept. 2009<br />
Déc. 2009<br />
Avril 2010<br />
Juil. 2010<br />
Sept. 2010<br />
Janv. <strong>2011</strong><br />
Graph. 1 : Par rapport à la même pério<strong>de</strong><br />
l'an <strong>de</strong>rnier, diriez-vous que la situation<br />
<strong>de</strong> votre entreprise est plutôt meilleure ?<br />
8<br />
contre 20 % aujourd’hui. La donne s’est<br />
donc inversée pour les PME <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans<br />
(cf. graphique 1).<br />
… Mais <strong>de</strong>s perspectives en <strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong> scie<br />
Cette progression <strong>de</strong>s PME s’opère malgré<br />
tout dans un contexte où elles ont peu<br />
<strong>de</strong> visibilité : <strong>de</strong>puis décembre 2008, les<br />
dirigeants <strong>de</strong> PME sont, globalement, <strong>de</strong><br />
plus en plus optimistes quant à l’évolution<br />
<strong>de</strong> leur secteur d’activité, mais cette progression<br />
<strong>de</strong> l’optimisme est très heurtée,<br />
comme en atteste la forme en <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie<br />
<strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> perception du secteur. Ce<br />
sont ces mêmes doutes sur l’avenir qui prévalent<br />
sur la perception <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong><br />
l’entreprise : en décembre 2008, 48 % <strong>de</strong>s<br />
dirigeants <strong>de</strong> PME étaient optimistes sur les<br />
perspectives à un an <strong>de</strong> leur entreprise, ils<br />
sont aujourd’hui 67 %. Mais là aussi cette<br />
progression ne s’est pas faite sans à-coups.<br />
Une phase <strong>de</strong> plateau<br />
pour les TPE<br />
En revanche, la croissance <strong>de</strong>s TPE est<br />
beaucoup moins certaine et plus mesurée :<br />
touchées par la crise un peu plus tard que<br />
les PME (avec le plus bas niveau <strong>de</strong> TPE<br />
déclarant leur situation meilleure en <strong>mars</strong><br />
2009, à 8 %), elles ne sont aujourd’hui que<br />
15 % à se dire dans une meilleure situation<br />
qu’il y a un an, et 36 % dans une situation<br />
moins bonne. Il en est <strong>de</strong> même pour le<br />
regard qu’elles portent sur l’avenir <strong>de</strong><br />
leur secteur : 39 % étaient optimistes en<br />
décembre 2008, contre 45 % aujourd’hui.<br />
Quant à leur propre perspective, l’optimisme,<br />
minoritaire en décembre 2008<br />
(44 %), a gagné du terrain jusqu’en juillet<br />
2010, pour se stabiliser ensuite.<br />
Dans le détail, la situation du carnet <strong>de</strong><br />
comman<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la trésorerie est majoritairement<br />
satisfaisante pour les PME comme<br />
pour les TPE : respectivement 65 % et 56 %<br />
pour le carnet <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, et 71 % et<br />
52 % pour la trésorerie. En revanche, si<br />
la rentabilité est également bien souvent<br />
satisfaisante chez les PME (58 %), elle l’est<br />
moins chez les TPE (satisfaisante pour<br />
50 %). Et les patrons <strong>de</strong> PME et TPE sont<br />
toujours pru<strong>de</strong>nts sur leurs perspectives<br />
30<br />
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
Nov. 2006<br />
Janv. 2007<br />
Mars 2007<br />
Mai 2007<br />
L'effectif salarié<br />
TPE<br />
PME<br />
Déc. 2008<br />
Mars 2009<br />
Juin 2009<br />
Sept. 2009<br />
Déc. 2009<br />
Avril 2010<br />
Juillet 2010<br />
Sept. 2010<br />
Janv. <strong>2011</strong><br />
Juil. 2007<br />
Sept. 2007<br />
Nov. 2007<br />
Janv. 2008<br />
mai 2008<br />
Sept. 2008<br />
% en hause<br />
Graph. 2 : Au cours <strong>de</strong>s trois prochains<br />
mois, estimez-vous que, par rapport<br />
à aujourd'hui, l'effectif salarié<br />
<strong>de</strong> votre entreprise sera… ?<br />
32 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Tout à fait favorable<br />
Sans opinion<br />
Plutôt faborable<br />
Le projet <strong>de</strong> la réforme fiscale<br />
Imposer les sociétés installées dans un pays étranger<br />
dont l’activité économique principale en France<br />
La suppression <strong>de</strong> niches fiscales<br />
Une diminution du taux d’imposition<br />
sur les bénéfices, parallèlement à un élargissement<br />
<strong>de</strong> l’assiette <strong>de</strong> l’impôt, en France<br />
La suppression du bouclier fiscal<br />
La suppression <strong>de</strong> l’ISF<br />
Taxer les revenus et plus-values du patrimoine<br />
Une augmentation du taux <strong>de</strong> TVA<br />
au niveau européen<br />
Ni favorable ni défavorable<br />
en matière <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />
et <strong>de</strong> trésorerie : 23 % envisagent<br />
une dégradation <strong>de</strong> leur chiffre<br />
d’affaires et 25 % une dégradation<br />
<strong>de</strong> la trésorerie dans les trois prochains<br />
mois.<br />
Les entreprises et l’emploi<br />
La proportion <strong>de</strong> PME envisageant<br />
d’embaucher au cours <strong>de</strong>s trois<br />
prochains mois a triplé <strong>de</strong>puis le<br />
début <strong>de</strong> la crise, alors que les TPE<br />
prévoient presque toutes une stabilité<br />
<strong>de</strong> leurs effectifs.<br />
Après le creux <strong>de</strong> septembre 2010,<br />
les prévisions d’embauche <strong>de</strong>s<br />
PME repartent à la hausse, avec<br />
aujourd’hui plus d’un quart <strong>de</strong>s<br />
PME qui envisagent d’embaucher<br />
(27 %) : un niveau équivalent<br />
à celui <strong>de</strong> début 2008. Alors<br />
qu’au plus fort <strong>de</strong> la crise, <strong>de</strong>s<br />
emplois étaient détruits (sol<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> création d’emplois négatif), le<br />
sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> création d’emplois atteint<br />
aujourd’hui un niveau d’avant crise<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
PME<br />
Plutôt pas favorable<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Pas du tout favorable<br />
Graph. 3 : Dans le cadre <strong>de</strong> votre activité, êtes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas<br />
favorable ou pas du tout favorable à chacun <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> mesures suivants ?<br />
(16 %). Les TPE avec salariés sont<br />
toujours très minoritaires à prévoir<br />
d’embaucher (6 %). Les dirigeants<br />
<strong>de</strong> TPE sans salariés sont quant<br />
à eux très pru<strong>de</strong>nts aujourd’hui :<br />
seules 12 % <strong>de</strong>s TPE sans salarié<br />
qui n’envisagent pas d’embaucher<br />
dans les trois mois (95 %) pensent<br />
éventuellement embaucher un<br />
jour ; c’est le niveau le plus faible<br />
atteint <strong>de</strong>puis la mise en place<br />
du baromètre PME-TPE (cf. graphique<br />
2).<br />
Le projet <strong>de</strong> réforme fiscale<br />
Les patrons <strong>de</strong> PME et TPE sont<br />
assez favorables à un certain<br />
nombre <strong>de</strong> mesures envisagées<br />
dans le cadre du projet <strong>de</strong> réforme<br />
fiscale du gouvernement et <strong>de</strong><br />
convergence fiscale en Europe :<br />
71 % sont favorables à une imposition<br />
<strong>de</strong>s entreprises françaises<br />
installées à l’étranger, 59 % à la<br />
suppression <strong>de</strong> niches fiscales,<br />
58 % à une diminution du taux<br />
d’imposition sur les bénéfices<br />
parallèlement à un élargissement<br />
<strong>de</strong> l’assiette fiscale, et 51 % à la<br />
suppression du bouclier fiscal.<br />
Les projets <strong>de</strong> réforme et <strong>de</strong> convergence<br />
fiscale restent cependant<br />
mal connus <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME-<br />
TPE et suscitent au global peu<br />
d’enthousiasme. Les dirigeants<br />
ont en effet du mal à se prononcer<br />
sur les conséquences d’une telle<br />
réforme sur les différents acteurs<br />
<strong>de</strong> l’économie : une large part<br />
sont « sans opinion » (entre 16 %<br />
et 25 % selon les acteurs testés) ;<br />
ils supposent <strong>de</strong>s conséquences<br />
favorables aux gran<strong>de</strong>s entreprises<br />
(52 %) mais sont plus partagés sur<br />
leur propre entreprise (un tiers<br />
citent <strong>de</strong>s conséquences ni positives<br />
ni négatives).<br />
De même, les PME sont partagées<br />
concernant l’efficacité du projet <strong>de</strong><br />
convergence pour accroître la compétitivité<br />
<strong>de</strong>s entreprises françaises<br />
(40 % efficace contre 43 % pas<br />
efficace) ou pour renforcer l’euro<br />
(39 % contre 39 %)... Les TPE sont<br />
en revanche plutôt sceptiques :<br />
59 % pensent que ce projet ne sera<br />
pas efficace pour favoriser l’emploi<br />
en France, 51 % pour inciter les<br />
entreprises étrangères à s’installer<br />
en France… (Cf. graphique 3)<br />
Le statut EIRL : méconnu<br />
mais attractif<br />
Adopté en tout début d’année, le<br />
statut EIRL (Entrepreneur Individuel<br />
à Responsabilité Limitée),<br />
qui vise à protéger les biens personnels<br />
<strong>de</strong>s entrepreneurs individuels,<br />
est encore mal connu par<br />
les dirigeants <strong>de</strong> PME et TPE : 55 %<br />
d’entre eux déclarent connaître<br />
ce statut, mais seulement 23 %<br />
savent précisément <strong>de</strong> quoi il<br />
s’agit. Près <strong>de</strong>s trois quarts <strong>de</strong>s<br />
dirigeants <strong>de</strong> TPE estiment que<br />
c’est une bonne chose, dont 21 %<br />
une très bonne chose. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 33
vie <strong>de</strong> l’ordre I<br />
Deux grands dispositifs <strong>de</strong> communication sont ainsi<br />
organisés.<br />
D’une part, une campagne <strong>de</strong> communication<br />
d’envergure, dans le prolongement <strong>de</strong> la campagne<br />
réalisée au mois <strong>de</strong> janvier que vous avez appréciée,<br />
nous le savons : dans toute la presse régionale, dans<br />
les grands quotidiens nationaux (Les Echos, La Tribune,<br />
Le Figaro, l’Equipe) avec pour cette vague un<br />
appui sur <strong>de</strong>s radios nationales telles que RTL, France<br />
Info, etc.<br />
D’autre part, en faisant en sorte que chaque prowww.la-semaine-<strong>de</strong>-l-expert-comptable.fr<br />
23-27 mai <strong>2011</strong> :<br />
La semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable<br />
La transposition <strong>de</strong> la directive services, le droit d’assister les particuliers<br />
dans leurs démarches déclaratives fiscales, sociales et administratives, la reconnaissance<br />
<strong>de</strong> notre profession comme tiers <strong>de</strong> confiance… ces avancées au plan du périmètre<br />
d’intervention <strong>de</strong> la profession ont marqué l’année 2010 et le début <strong>de</strong> cette année <strong>2011</strong>.<br />
La page d'accueil<br />
Le temps est venu désormais <strong>de</strong> le faire savoir<br />
et que nos clients, nos prospects, et aussi le<br />
grand public en prennent connaissance. Pour cela<br />
chaque consœur, chaque confrère doit s’approprier<br />
ces nouveaux services et intégrer ces avancées dans le<br />
quotidien <strong>de</strong> son cabinet.<br />
La semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable, qui se déroulera<br />
du 23 au 27 mai <strong>2011</strong>, a pour objectif <strong>de</strong> communiquer<br />
autour <strong>de</strong> ces avancées auprès du public en<br />
apportant à la profession les outils nécessaires à<br />
l’appropriation <strong>de</strong> ces nouveaux services.<br />
Pourquoi organiser<br />
la semaine <strong>de</strong><br />
l'expert-comptable ?<br />
Développer votre<br />
clientèle - Initiez<br />
une approche<br />
commerciale au sein<br />
<strong>de</strong> vos équipes -<br />
Motivez vos équipes.<br />
34 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
fessionnel <strong>de</strong>vienne lui-même<br />
un acteur <strong>de</strong> sensibilisation en<br />
menant sa propre action : par<br />
exemple convier <strong>de</strong>s clients ou<br />
prospects à <strong>de</strong>s réunions d’information<br />
thématiques afin <strong>de</strong> montrer<br />
la diversité <strong>de</strong>s missions qu’un<br />
cabinet est aujourd’hui en mesure<br />
<strong>de</strong> proposer, notamment les missions<br />
nouvelles ! Ou encore les<br />
inviter à une manifestation culturelle,<br />
sportive, etc. Le but étant<br />
<strong>de</strong> démontrer la dynamique <strong>de</strong><br />
notre profession dans sa capacité à<br />
apporter toujours plus <strong>de</strong> conseils.<br />
Un blog dédié<br />
aux régions. Retrouvez<br />
les initiatives et les<br />
actions événementielles <strong>de</strong> votre <strong>Conseil</strong> régional<br />
“<br />
La mobilisation <strong>de</strong> la profession autour d’un même message « mon<br />
expert- comptable, je peux compter sur lui », ce au cours d’une semaine<br />
symbolique.<br />
”<br />
<strong>de</strong> documents, <strong>de</strong>s supports d’animation,<br />
<strong>de</strong>s fiches missions, <strong>de</strong><br />
la documentation technique, <strong>de</strong>s<br />
affiches, <strong>de</strong>s outils marketing et<br />
commerciaux… Tous ces moyens<br />
seront en téléchargement sur le<br />
site.<br />
Ce site s’enrichira constamment,<br />
notamment sur le blog dédié à<br />
l’opération qui permet d’échanger<br />
avec les autres consœurs et<br />
confrères sur les différents événements,<br />
les modalités d’organisation,<br />
<strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s idées, <strong>de</strong><br />
réagir, <strong>de</strong> proposer.<br />
Afin d’ai<strong>de</strong>r chacun à mener ces<br />
actions, nous avons développé un<br />
site spécifique www.la-semaine<strong>de</strong>-l-expert-comptable.fr<br />
afin <strong>de</strong><br />
fournir <strong>de</strong>s outils pour l’organisation<br />
<strong>de</strong> votre semaine.<br />
Il comprend un gui<strong>de</strong> opératoire<br />
pour l’organisation d’une réunion<br />
au sein <strong>de</strong> son cabinet, <strong>de</strong>s<br />
vidéos thématiques, <strong>de</strong>s modèles<br />
La mobilisation <strong>de</strong> la profession<br />
autour d’un même message<br />
« mon expert- comptable, je peux<br />
compter sur lui », au cours d’une<br />
semaine symbolique, nous permettra<br />
<strong>de</strong> renforcer notre visibilité<br />
dans les médias en diffusant au<br />
plus grand nombre une image<br />
efficace, unie et dynamique <strong>de</strong><br />
notre profession. p<br />
Un blog dédié<br />
aux cabinets qui<br />
souhaitent faire<br />
partager leurs outils et leurs expériences.<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 35
vie <strong>de</strong> l’ordre I<br />
Des trophées porteurs d’avenir<br />
pour les PME-TPE<br />
« Un développement qui répond aux besoins <strong>de</strong>s générations du présent sans compromettre la capacité<br />
<strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs.» (Bruntland, 1987). La définition du développement durable<br />
rappelée par Joseph Zorgniotti le 7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier à l’occasion <strong>de</strong> la 11 e cérémonie <strong>de</strong> remise <strong>de</strong>s Trophées<br />
<strong>de</strong> la Qualité <strong>de</strong>s informations environnementales, montre tout le défi que doivent relever les entreprises,<br />
y compris les PME et les TPE. C’est ainsi qu’a été lancé le débat sur « les PME face à la RSE », animé<br />
par Arnaud Le Gal <strong>de</strong>s Echos.<br />
Des éléments<br />
<strong>de</strong> contextualisation…<br />
Selon Bertrand Pancher 1 , député<br />
<strong>de</strong> la Meuse, le Grenelle II, malgré<br />
le débat qu’il suscite, restera<br />
avant-gardiste si tous les acteurs<br />
économiques et institutionnels coopèrent.<br />
200 décrets d’application,<br />
dont certains applicables aux PME-<br />
TPE, atten<strong>de</strong>nt promulgation. Ce<br />
caractère revêt d’autant plus d’importance<br />
lorsque l’on sait qu’actuellement,<br />
« la plupart <strong>de</strong>s PME qui<br />
travaillent pour <strong>de</strong> grands groupes sont<br />
soumises à <strong>de</strong>s normes sociales et environnementales<br />
relativement précises ».<br />
… A la mise en place<br />
<strong>de</strong> la démarche<br />
<strong>de</strong> Responsabilité Sociétale<br />
<strong>de</strong> l’Entreprise (RSE)<br />
Toutes les entreprises pionnières<br />
en matière <strong>de</strong> développement<br />
durable ont pu augmenter, bien<br />
avant les autres, leur capacité <strong>de</strong><br />
différenciation, leur compétitivité<br />
et leur réputation. En effet,<br />
la RSE, touchant à la stratégie <strong>de</strong><br />
l’entreprise, permet d’en accroître<br />
la valeur ajoutée et l’ai<strong>de</strong> à mieux<br />
maîtriser ses impacts sur la société,<br />
l’environnement et les territoires<br />
dans lesquels elle agit. Pour Nicole<br />
Notat, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> Vigéo, « le principal<br />
enjeu du développement durable<br />
rési<strong>de</strong> dans les actions innovantes (…)<br />
cette innovation est donc clairement au<br />
service <strong>de</strong> la croissance et du business ».<br />
Le développement durable n’est<br />
pas qu’un coût, c’est aussi une<br />
source <strong>de</strong> progrès et d’investissement.<br />
« Les investisseurs prennent<br />
d’ailleurs la mesure <strong>de</strong> cette tendance.<br />
La Caisse <strong>de</strong>s dépôts a choisi d’intégrer<br />
la RSE dans sa stratégie globale<br />
d’investissement », explique Edward<br />
Arkwright, directeur <strong>de</strong> la stratégie<br />
et du développement durable <strong>de</strong><br />
la CDC. Cette <strong>de</strong>rnière publiera<br />
en juin un recueil sur les bonnes<br />
pratiques environnementales et<br />
sociales <strong>de</strong>s entreprises à l'intention<br />
<strong>de</strong>s PME. Par ailleurs, son<br />
fonds stratégique d’investissement<br />
proposera une charte <strong>de</strong> voie <strong>de</strong><br />
progrès social (fonctionnement<br />
<strong>de</strong>s IRP 2 , bien-être au travail, anticipation<br />
<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> GPEC 3 )<br />
pour chacun <strong>de</strong> ses investissements.<br />
Pour pérenniser sa démarche,<br />
le chef d’entreprise aura besoin<br />
d’évaluer le progrès grâce à <strong>de</strong>s<br />
instruments <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong>s<br />
indicateurs. « Ils <strong>de</strong>vront être simples<br />
et définis par l’entreprise selon ses spécificités<br />
», indique Jean-Pierre Blanc,<br />
directeur général <strong>de</strong> Malongo.<br />
… Et à l’application<br />
sur le terrain<br />
Toute cette démarche ne pourrait<br />
être effective sans la mobilisation et<br />
l’implication <strong>de</strong>s salariés et la prise<br />
en considération <strong>de</strong> toute la chaîne <strong>de</strong><br />
valeurs <strong>de</strong> l’entreprise (fournisseurs,<br />
clients…).<br />
C’est dans cette optique que<br />
Danone <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ses fournisseurs<br />
<strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s obligations<br />
sociales et environnementales,<br />
en créant le « Danone Way »,<br />
qui regroupe 150 filiales et qui<br />
« (leur) permet <strong>de</strong> s’auto-évaluer sur<br />
leurs pratiques environnementales ou<br />
les relations entretenues avec les fournisseurs<br />
et le territoire. Cet outil a été conçu<br />
pour s’adapter à toutes les tailles d’entreprises<br />
», précise Muriel Pénicaud,<br />
directrice générale <strong>de</strong>s ressources<br />
humaines du Groupe Danone.<br />
Quant à Yves Sauvestre, PDG<br />
d’ Hebel Traiteur, PME <strong>de</strong> 35 salariés,<br />
« en 2008, […] nous avons accusé<br />
une chute du chiffre d’affaires <strong>de</strong> 42 %<br />
en un semestre. Grâce à l’intervention<br />
<strong>de</strong>s experts-comptables, nous avons été<br />
placés sous sauvegar<strong>de</strong>. La RSE nous a<br />
enrichis d’une autre façon <strong>de</strong> travailler ».<br />
Ces trophées ont permis <strong>de</strong> démontrer<br />
la nécessité <strong>de</strong> mettre en œuvre<br />
une démarche RSE dans les PME<br />
et TPE et <strong>de</strong> mettre en exergue son<br />
pouvoir <strong>de</strong> cohésion. Comme le<br />
souhaite Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur, les trophées<br />
s’ouvriront l’année prochaine aux<br />
secteurs non marchands. p<br />
De g. à dr. : Joseph<br />
Zorgniotti, Franck<br />
Riboult, PDG<br />
<strong>de</strong> Danone, Nicole<br />
Notat, Muriel<br />
Pénicaud, Marc<br />
Grosser et Nathalie<br />
Viel <strong>de</strong> l'équipe<br />
<strong>de</strong> Danone<br />
Palmarès<br />
<strong>de</strong> l’édition 2010<br />
33 candidats<br />
15 présélectionnés<br />
3 catégories<br />
3 lauréats…<br />
u Meilleur rapport<br />
développement<br />
durable : Danone<br />
u Prix spécial du<br />
Jury : Malongo<br />
u Meilleure<br />
démarche RSE :<br />
Hebel le Traiteur<br />
1. Rapporteur du Grenelle II<br />
2. Institutions représentatives<br />
du personnel<br />
3. Gestion prévisionnelle <strong>de</strong>s<br />
emplois et <strong>de</strong>s compétences<br />
36 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
371 e session : renouvellement<br />
<strong>de</strong>s fonctions à la mi-mandature<br />
Comme le prévoit le décret du 2 septembre 1996, l’ensemble <strong>de</strong>s postes et <strong>de</strong>s fonctions<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur est soumis à renouvellement à mi-mandature.<br />
Réunis en session le 9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong>, les 66 membres<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont pu procé<strong>de</strong>r à ces<br />
opérations.<br />
Agnès Bricard, seule candidate en lice, a été élue prési<strong>de</strong>nte<br />
du <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />
<strong>Comptables</strong>.<br />
Les membres du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont ensuite procédé<br />
aux élections <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s vingt-et-une<br />
commissions puis ont composé le bureau en élisant<br />
sept vice-prési<strong>de</strong>nts, un trésorier et six assesseurs.<br />
u Prési<strong>de</strong>nte : Agnès Bricard<br />
u Vice-prési<strong>de</strong>nts : Xavier Aubry, Patrick Bordas,<br />
Serge Bottoli, Jean-Bernard Cappelier, Pierre<br />
Grafmeyer, Gérard Ranchon et Jacques Rocca Serra<br />
u Trésorier : Fabrice Castel<br />
u Assesseurs : Philippe Arraou, André-Paul Bahuon,<br />
Jean-Marc Jaumouille, Jean Saphores, Jean-Clau<strong>de</strong><br />
Spitz et Joseph Zorgniotti<br />
Philippe Bosser<strong>de</strong>t, Jean-Marc Eyssautier, Philippe<br />
Forgues, Mohamed Laqhila, Dominique Lecomte et<br />
Jean-Marie Vial ont été désignés invités du Bureau du<br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />
Les membres du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont également<br />
procédé aux nominations <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts et membres<br />
<strong>de</strong>s Comités, <strong>de</strong>s satellites du <strong>Conseil</strong> Supérieur ainsi<br />
qu’à la nomination <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’institution<br />
dans les différents groupes <strong>de</strong> travail, Comités et<br />
Commissions extérieurs.<br />
Le détail <strong>de</strong>s résultats est disponible sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
auprès du secrétariat général du <strong>Conseil</strong> Supérieur. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 37
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />
INFODOC FISCAL<br />
La TVA grevant les frais engagés<br />
lors <strong>de</strong> l'acquisition ou cession <strong>de</strong> titres<br />
<strong>de</strong> participations est-elle déductible ?<br />
Dans un arrêt du 23 décembre 2010 n° 307698, le <strong>Conseil</strong> d'Etat a été amené à prendre<br />
position sur la délicate question <strong>de</strong> la déductibilité <strong>de</strong> la TVA grevant les frais engagés<br />
dans le cadre d'une vente <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations. Sic fait le point.<br />
Les frais liés aux acquisitions <strong>de</strong> titres<br />
La Cour <strong>de</strong> Justice <strong>de</strong>s Communautés Européennes<br />
(CJCE) a jugé que les dépenses réalisées pour l'acquisition<br />
<strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations sont engagées<br />
pour assurer la croissance <strong>de</strong> l’entreprise. Elles<br />
entretiennent donc un lien direct et immédiat avec<br />
l’ensemble <strong>de</strong> l’activité économique <strong>de</strong> l’entreprise<br />
qui les supporte. Dès lors, il y a lieu <strong>de</strong> considérer<br />
que ces dépenses font partie <strong>de</strong>s frais généraux <strong>de</strong><br />
l’entreprise et ouvrent droit à déduction (Cibo participations,<br />
aff. C-16/00, point 33).<br />
L’administration a tiré les conséquences <strong>de</strong> cette<br />
jurispru<strong>de</strong>nce dans une instruction 3 D-4-01 du<br />
23 octobre 2001. Les dépenses que les entreprises<br />
assujetties à la TVA, exposent pour la réalisation <strong>de</strong><br />
leurs opérations en capital : augmentation <strong>de</strong> capital,<br />
prise <strong>de</strong> participation s’accompagnant ou non d’une<br />
immixtion dans la gestion <strong>de</strong> l’entreprise, fusion,<br />
scission, apport d’une universalité totale ou partielle,<br />
ouvrent droit à déduction à concurrence du coefficient<br />
général <strong>de</strong> déduction <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
Les frais liés aux cessions <strong>de</strong> participation<br />
Selon l'administration, en tout état <strong>de</strong> cause, la TVA<br />
ayant grevé les dépenses engagées à l'occasion d'une<br />
opération <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> titres, que celle-ci soit placée<br />
en <strong>de</strong>hors ou dans le champ d'application <strong>de</strong> la taxe<br />
mais exonérée (CGI, art. 261 C-1°,c), n'est pas déductible<br />
dès lors que ces dépenses entretiennent un lien<br />
direct et immédiat avec une opération n'ouvrant pas<br />
droit à déduction (CJCE 6 avril 1995, aff. 4/94, BLP<br />
Group plc).<br />
Mais certains tribunaux, en application <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce<br />
communautaire précitée, ont considéré<br />
que ces dépenses constituaient <strong>de</strong>s frais généraux et<br />
<strong>de</strong>vaient être traitées en tant que tels (Cf CAA Nantes<br />
30 décembre 2005 n° 03-76).<br />
Dans un arrêt du 23 décembre 2010 n° 307698, le<br />
<strong>Conseil</strong> d’Etat prend position sur ce problème.<br />
Pour déterminer si <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> titres<br />
<strong>de</strong> participations peuvent ou non être détaxés, il<br />
convient, selon le <strong>Conseil</strong> d’Etat, <strong>de</strong> faire la distinction<br />
suivante :<br />
u les dépenses exposées en vue <strong>de</strong> préparer la cession<br />
sont présumées faire partie <strong>de</strong>s frais généraux et<br />
peuvent donc être détaxées. Toutefois, l’administration<br />
peut remettre en cause la détaxation quand elle<br />
établit que le produit <strong>de</strong> la cession a été distribué ou<br />
que les dépenses ont été incorporées dans le prix <strong>de</strong><br />
cession <strong>de</strong>s titres ;<br />
u en revanche, les dépenses inhérentes à la transaction<br />
elle-même ne sont pas en principe détaxables,<br />
sauf si l’assujetti établit, compte tenu notamment<br />
<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s titres cédés ou par tous éléments<br />
probants tels que sa comptabilité analytique, qu’elles<br />
n’ont pas été incorporées dans le prix <strong>de</strong> cession <strong>de</strong>s<br />
titres. p<br />
www.infodoc-experts.com / 0811 65 06 83<br />
Infodoc-experts, service <strong>de</strong> consultations téléphoniques <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, répond ch aque mois<br />
à l’une <strong>de</strong> vos préoccupations et réflexions en matière <strong>de</strong> lois et décrets concernant le droit fiscal et le droit social.<br />
38 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Réforme <strong>de</strong> la profession<br />
Interprofessionnalité et assistance<br />
aux particuliers : le pas est franchi !<br />
La loi <strong>2011</strong>-331 du 28 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s professions judicaires ou juridiques<br />
et <strong>de</strong> certaines professions réglementées nous concerne notamment parce qu’elle inscrit<br />
dans le marbre l’interprofessionnalité et l’assistance aux particuliers. De quoi s’agit-il plus<br />
précisément ?<br />
L’interprofessionnalité :<br />
qui, comment et quand ?<br />
Peuvent désormais être créées <strong>de</strong>s sociétés<br />
<strong>de</strong> participations financières <strong>de</strong> professions<br />
libérales (SPFPL) ayant pour objet la<br />
détention <strong>de</strong>s parts ou d’actions <strong>de</strong> sociétés<br />
d’exercice <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs <strong>de</strong>s professions<br />
d’avocat, <strong>de</strong> notaire, d’huissier <strong>de</strong><br />
justice, <strong>de</strong> commissaire-priseur judiciaire,<br />
d’expert-comptable, <strong>de</strong> commissaire aux<br />
comptes ou <strong>de</strong> conseil en propriété industrielle.<br />
Aucune exigence particulière n’est imposée<br />
par la loi quant aux sociétés d’exercice faisant<br />
l’objet d’une prise <strong>de</strong> participation. Par<br />
exemple, les sociétés d’expertise comptable<br />
n’auront pas à renoncer à une activité<br />
commerciale accessoire autorisée, ni à<br />
détenir <strong>de</strong>s participations dans <strong>de</strong>s sociétés<br />
commerciales, ni encore à avoir d’autres<br />
associés minoritaires n’exerçant pas la profession<br />
(membres <strong>de</strong> la famille…).<br />
Ces sociétés pourront également avoir <strong>de</strong>s<br />
activités accessoires en relation directe avec<br />
leur objet et <strong>de</strong>stinées exclusivement aux<br />
sociétés ou aux groupements dont elles<br />
détiennent <strong>de</strong>s participations. Il s’agira<br />
donc d’une activité <strong>de</strong> type SCM.<br />
Nous sommes dans le cadre d’une interprofessionnalité<br />
capitalistique et <strong>de</strong> moyen et<br />
non d’exercice.<br />
Les SPFPL peuvent être constituées sous<br />
la forme <strong>de</strong> sociétés à responsabilité limitée,<br />
<strong>de</strong> sociétés anonymes, <strong>de</strong> sociétés par<br />
actions simplifiées ou <strong>de</strong> sociétés en commandite<br />
par actions.<br />
Plus <strong>de</strong> la moitié du capital et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />
vote <strong>de</strong> la SPFPL <strong>de</strong>vra être détenue par <strong>de</strong>s<br />
personnes exerçant leur profession au sein<br />
<strong>de</strong>s sociétés faisant l’objet d’une prise <strong>de</strong><br />
participation. Le complément pourra être<br />
détenu notamment par <strong>de</strong>s personnes physiques<br />
ou morales exerçant la ou les professions<br />
constituant l’objet social <strong>de</strong> ces sociétés,<br />
sous réserve, s’agissant <strong>de</strong>s personnes<br />
morales, du caractère civil <strong>de</strong> leur objet<br />
social et <strong>de</strong> la détention exclusive du capital<br />
et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> vote par <strong>de</strong>s membres et<br />
anciens membres <strong>de</strong> professions libérales<br />
soumises à un statut législatif ou réglementaire<br />
ou dont le titre est protégé, ainsi que<br />
leurs ayants droit.<br />
Les dirigeants ainsi que les <strong>de</strong>ux tiers au<br />
moins <strong>de</strong>s membres du conseil d’administration<br />
ou du conseil <strong>de</strong> surveillance<br />
<strong>de</strong>vront être choisis parmi les membres <strong>de</strong>s<br />
professions exerçant au sein <strong>de</strong>s sociétés<br />
faisant l’objet d’une prise <strong>de</strong> participation.<br />
Ce dispositif ne sera applicable qu’après la<br />
publication d’un décret en <strong>Conseil</strong> d’État<br />
qui précisera notamment les conditions<br />
d’inscription, <strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong> sanction<br />
en cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong> la réglementation.<br />
La consécration <strong>de</strong> l’assistance<br />
aux personnes physiques<br />
En ajoutant un alinéa à l’article 2 <strong>de</strong> l’ordonnance<br />
<strong>de</strong> 1945, l’assistance aux particuliers<br />
dans leurs démarches déclaratives<br />
à caractère fiscal, social et administratif<br />
est consacrée comme l’une <strong>de</strong>s missions<br />
principales du professionnel <strong>de</strong> l’expertise<br />
comptable.<br />
Aucun texte d’application n’étant nécessaire,<br />
ces dispositions nouvelles peuvent<br />
être mise en œuvre immédiatement.<br />
Ceci permet ainsi <strong>de</strong> communiquer auprès<br />
<strong>de</strong>s clients pour leur proposer <strong>de</strong>s missions<br />
d’assistance dans le cadre <strong>de</strong> la prochaine<br />
campagne <strong>de</strong> déclaration fiscale.<br />
Ceci permet également d’assister le particulier-employeur<br />
dans la gestion <strong>de</strong> ses<br />
employés, qu’il s’agisse <strong>de</strong> la réalisation<br />
<strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> salaires ou <strong>de</strong>s déclarations<br />
sociales y afférentes.<br />
Les professionnels pourront prendre en<br />
charge l’ensemble <strong>de</strong> la gestion administrative<br />
<strong>de</strong>s particuliers en apportant toutes<br />
les garanties d’une profession réglementée.<br />
Ils pourront également, et c’est même un<br />
<strong>de</strong>voir, conseiller les particuliers dans leur<br />
gestion patrimoniale. Cela pourra éventuellement<br />
se faire dans le cadre <strong>de</strong> l’interprofessionnalité<br />
avec <strong>de</strong>s avocats et notaires.<br />
La profession comptable est, <strong>de</strong> la sorte,<br />
invitée à s’investir sur un marché qui<br />
constitue dans bien d’autres pays un vecteur<br />
important d’activité et d’image. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 39
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />
fiscalité<br />
EIRL : projet d’instruction fiscale<br />
Le projet d’instruction fiscale relatif au régime fiscal <strong>de</strong> l’EIRL, mis en consultation publique<br />
jusqu’au 25 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> sur le site www.impots.gouv.fr, apporte <strong>de</strong>s précisions mais laisse<br />
cependant subsister <strong>de</strong>s interrogations. Sic fait le point.<br />
Le projet d’instruction reprend<br />
la distinction légale entre EIRL soumises<br />
à un régime d’imposition réel et EIRL<br />
bénéficiant d’un régime forfaitaire<br />
Conformément à l’article 1655 sexies du Co<strong>de</strong> général<br />
<strong>de</strong>s impôts, issu <strong>de</strong> l’article 4 <strong>de</strong> la loi du 15 juin<br />
2010, le projet d’instruction précise les conséquences<br />
<strong>de</strong> la distinction entre les <strong>de</strong>ux types d’EIRL :<br />
u l’EIRL relevant d’un régime forfaitaire (auto-entrepreneur<br />
et régime micro) qui est assimilée à une<br />
entreprise individuelle “classique”, l’entrepreneur<br />
individuel soumis à un régime forfaitaire d’imposition<br />
continuant d’être traité comme s’il ne l’avait pas<br />
constituée ;<br />
u l’EIRL relevant d’un régime réel d’imposition, qui<br />
est assimilée fiscalement à une personne morale<br />
(EURL ou EARL) soumise au régime fiscal <strong>de</strong>s<br />
sociétés <strong>de</strong> personnes ou, sur option, à l’impôt sur<br />
les sociétés (IS), le passage d’un bien du patrimoine<br />
non affecté au patrimoine affecté étant traité comme<br />
une cession ou un apport et le retrait <strong>de</strong> liquidités du<br />
patrimoine affecté étant traité comme un avantage<br />
non déductible dans le premier cas ou comme un<br />
salaire ou un divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> dans le second.<br />
Le projet d’instruction tire<br />
toutes les conséquences <strong>de</strong> l’assimilation<br />
<strong>de</strong> l’EIRL au réel à une personne morale<br />
Faisant une interprétation littérale <strong>de</strong> l’article 1655<br />
sexies, le projet d’instruction assimile en tous points<br />
l’EIRL à une EURL (Entreprise Unipersonnelle à<br />
Responsabilité Limitée) ou à une EARL (Entreprise<br />
Agricole à Responsabilité Limitée) dès lors qu’elle<br />
relève d’un régime réel d’imposition, qu’il s’agisse :<br />
u <strong>de</strong> la constitution du patrimoine affecté ;<br />
u <strong>de</strong> la transformation d’une entreprise individuelle<br />
préexistante en une EIRL ;<br />
u <strong>de</strong> la désaffectation <strong>de</strong> biens d’une EIRL, en particulier<br />
lors <strong>de</strong> la dissolution ;<br />
u <strong>de</strong> la transmission d’une EIRL.<br />
Par ailleurs, le projet d’instruction précise les conditions<br />
dans lesquelles une EIRL au régime réel peut<br />
opter pour son assujettissement à l’IS. L’option irrévocable<br />
est exercée avant la fin du 3 e mois <strong>de</strong> l’exercice<br />
au titre duquel elle s’applique. Si l’option pour<br />
l’IS est effectuée avant la fin du 2 e mois qui suit celui<br />
au cours duquel l’EIRL a été créée, celle-ci est alors<br />
assujettie à l’IS dès sa création.<br />
Enfin, le projet d’instruction prévoit l’imposition<br />
<strong>de</strong>s EIRL soumises à un régime réel à la contribution<br />
économique territoriale et à la taxe sur les véhicules<br />
<strong>de</strong> société.<br />
Le projet d’instruction laisse subsister<br />
<strong>de</strong>s interrogations<br />
Le projet d’instruction sur l’EIRL ne contient en<br />
particulier aucune information en matière <strong>de</strong> droits<br />
d’enregistrement.<br />
Par ailleurs, la constitution <strong>de</strong> l’EIRL à partir <strong>de</strong>s<br />
biens inscrits au patrimoine professionnel <strong>de</strong> l’entrepreneur,<br />
assimilée à l’apport <strong>de</strong> ces biens à une EURL<br />
ou à une EARL, peut au vu <strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> fait,<br />
être assimilée à l’apport d’une entreprise individuelle<br />
à une EURL ou à une EARL, et ainsi bénéficier <strong>de</strong>s<br />
reports d’imposition sur les plus-values sur biens<br />
non amortissables et <strong>de</strong>s sursis d’imposition <strong>de</strong>s<br />
profits sur stocks (CGI, art. 151 octies).<br />
Les conditions d’application <strong>de</strong> ce régime <strong>de</strong>vraient<br />
être précisées, en particulier concernant à l’existence<br />
et la nature du passif rémunérant l’apport. Par ailleurs,<br />
les plus-values professionnelles dégagées à<br />
cette occasion peuvent, le cas échéant, bénéficier <strong>de</strong>s<br />
exonérations et abattements prévus aux articles 151<br />
septies et 151 septies B du CGI.<br />
Les plus-values afférentes aux biens provenant :<br />
u du patrimoine privé et transférés au patrimoine <strong>de</strong><br />
l’EIRL peuvent bénéficier <strong>de</strong>s exonérations et sursis<br />
d’imposition prévus pour les plus-values <strong>de</strong> particuliers<br />
(CGI, art. 150-0 A à150 VH) ;<br />
u du patrimoine professionnel et non affectés à<br />
l’EIRL peuvent bénéficier <strong>de</strong>s exonérations et abat-<br />
40 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
tements prévus aux articles 151<br />
septies et 151 septies B du CGI.<br />
A cet égard, le projet d’instruction<br />
est muet sur les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong><br />
la neutralisation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la<br />
« théorie du bilan » introduite par<br />
l’article 13 <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> finances<br />
rectificative pour 2010, neutralisation<br />
qui risque à l’avenir <strong>de</strong> rendre<br />
encore plus complexe l’adoption<br />
du statut <strong>de</strong> l’EIRL.<br />
Par ailleurs, le projet d’instruction<br />
met en exergue les difficultés<br />
liées à :<br />
u l’absence <strong>de</strong> capital et <strong>de</strong> réserves<br />
en cas <strong>de</strong> désaffectation d’un bien<br />
(paragraphe 52) ;<br />
u l’assimilation faite avec <strong>de</strong>s<br />
parts sociales pour la transmission<br />
(paragraphes 65 et s.).<br />
Enfin, s’agissant <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />
ou <strong>de</strong>s rémunérations versés à<br />
un entrepreneur par une EIRL<br />
soumise à l’IS, <strong>de</strong>s précisions<br />
<strong>de</strong>vraient être apportées sur :<br />
u la matérialisation, au regard du<br />
résultat comptable et fiscal, du<br />
choix entre divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s ou rémunération,<br />
qui constitue une décision<br />
<strong>de</strong> gestion du chef d’entreprise ;<br />
u le traitement fiscal <strong>de</strong>s cotisations<br />
sociales sur les divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />
au regard <strong>de</strong> la disposition antiabus<br />
qui présume que les sommes<br />
prélevées par l’entrepreneur sont<br />
nécessairement assimilées à <strong>de</strong>s<br />
salaires pour leur part excédant,<br />
soit 10 % du montant <strong>de</strong> la valeur<br />
<strong>de</strong>s biens du patrimoine affecté<br />
constaté en fin d’exercice, soit<br />
10 % du montant du bénéfice net<br />
au sens <strong>de</strong> l’article 38 du CGI si ce<br />
montant est supérieur. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 41
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />
Dématérialisation<br />
Après les déclarations fiscales (plus <strong>de</strong> 70 %) et sociales (plus <strong>de</strong> 30 %)<br />
Les échanges bancaires<br />
avec je<strong>de</strong>clare.com<br />
Les partenariats entre je<strong>de</strong>clare.com et les groupes Banque Populaire, Caisse d’Epargne,<br />
Crédit Agricole, Crédit Mutuel et CIC permettent <strong>de</strong>s échanges gagnant-gagnant entre<br />
tous les acteurs. Sur accord <strong>de</strong> l’entreprise, la dématérialisation <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong>s relevés<br />
bancaires et la télétransmission <strong>de</strong> la liasse fiscale accélèrent le traitement <strong>de</strong> l’information<br />
par l’expert-comptable et par la banque, réduisent les coûts et permettent à l’entreprise <strong>de</strong><br />
disposer d’un dossier immédiatement opérationnel. Depuis 2010, les entreprises peuvent<br />
également mandater leur expert-comptable pour envoyer leur liasse fiscale à la Banque <strong>de</strong> France.<br />
Collecter les relevés bancaires<br />
quelle que soit la banque<br />
La collecte <strong>de</strong>s relevés bancaires <strong>de</strong>s clients<br />
est un facteur important <strong>de</strong> productivité<br />
dans les missions <strong>de</strong> tenue comptable. Les<br />
écritures du relevé bancaire peuvent en effet<br />
être transformées quasi<br />
automatiquement en<br />
écritures comptables et<br />
intégrées sans ressaisie<br />
dans le logiciel <strong>de</strong><br />
production du cabinet.<br />
je<strong>de</strong>clare.com permet<br />
au cabinet <strong>de</strong> récupérer<br />
très simplement les<br />
relevés bancaires <strong>de</strong> ses<br />
clients et notamment <strong>de</strong> faire face à la fin du<br />
protocole Etebac.<br />
Etebac s’arrête<br />
en septembre <strong>2011</strong><br />
Etebac, protocole utilisé jusqu’à ce jour<br />
pour échanger <strong>de</strong> façon dématérialisée<br />
les relevés <strong>de</strong> comptes, relevés d’opérations,<br />
virements, prélèvements… entre les<br />
entreprises et les banques, s’arrête en septembre<br />
<strong>2011</strong>. D’une part, parce qu’il n’est<br />
pas compatible avec les nouveaux formats<br />
utilisés par les moyens <strong>de</strong> paiement Sepa,<br />
d’autre part, parce qu’il s’appuie sur le<br />
réseau télécom spécifique X25 (Transpac)<br />
opéré par Orange Business Services qui<br />
s’arrêtera définitivement en septembre<br />
<strong>2011</strong>. Ce protocole sera remplacé par<br />
Ebics ou swifnet.<br />
Un simple mandat<br />
ou un nouveau contrat Ebics<br />
Avec les banques partenaires <strong>de</strong> je<strong>de</strong>clare.<br />
com, le cabinet n’a aucun contrat à signer<br />
avec la banque, aucun compte bancaire<br />
à ouvrir mais un simple mandat à faire<br />
signer par son client. Pour<br />
les banques non partenaires,<br />
le cabinet <strong>de</strong>vra signer un<br />
nouveau contrat Ebics avec<br />
la banque <strong>de</strong> son client et le<br />
communiquer à je<strong>de</strong>clare.<br />
com. Ensuite, la liaison technique<br />
se fait directement<br />
entre je<strong>de</strong>clare.com et les<br />
banques, quelle que soit la<br />
banque, partenaire ou non <strong>de</strong> je<strong>de</strong>clare.<br />
com. Le portail je<strong>de</strong>clare.com collecte les<br />
relevés chaque jour auprès <strong>de</strong>s serveurs<br />
bancaires et les met directement à disposition<br />
du cabinet, selon la périodicité <strong>de</strong> son<br />
choix.<br />
Télétransmettre les liasses fiscales<br />
aux banques partenaires… une<br />
meilleure “notation” <strong>de</strong>s clients<br />
Depuis la réforme Bâle II, les banques évaluent<br />
la situation financière <strong>de</strong> leurs clients<br />
par une notation interne, basée sur <strong>de</strong>s<br />
éléments à la fois bancaires et comptables.<br />
Ainsi les banques “notent” les clients selon<br />
les bilans transmis, la non-transmission<br />
dégradant automatiquement la note. En<br />
transmettant la liasse fiscale à la banque,<br />
le cabinet ai<strong>de</strong> son client à remplir son<br />
obligation, à améliorer sa notation et lui<br />
facilite l’obtention <strong>de</strong> crédits (voir dossier<br />
Le financement : levier <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s<br />
entreprises, Sic n° 293).<br />
… Un geste pour la préservation<br />
<strong>de</strong> l’environnement<br />
Pour l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs, les envois<br />
dématérialisés permettent <strong>de</strong> réduire les<br />
coûts et <strong>de</strong> gagner en productivité : suppression<br />
<strong>de</strong>s flux papier, <strong>de</strong>s opérations d’impression,<br />
d’assemblage, <strong>de</strong> mise sous pli et<br />
<strong>de</strong>s coûts d’acheminement. Une réduction<br />
<strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> papier qui s’inscrit<br />
dans une logique <strong>de</strong> développement durable.<br />
… La garantie du secret<br />
professionnel<br />
Transmettre à la banque la liasse <strong>de</strong> votre<br />
client en format pdf, par un simple mail,<br />
c’est prendre un risque certain <strong>de</strong> rupture<br />
du secret professionnel ! Pourquoi refuser<br />
la sécurité et la simplicité <strong>de</strong> la télétransmission<br />
EDI-TDFC via votre portail ? La<br />
récupération <strong>de</strong> liasses fiscales normalisées<br />
EDI-TDFC, produites par les cabinets,<br />
garantit aux banques partenaires <strong>de</strong>s<br />
données <strong>de</strong> qualité “prises à la source” et<br />
intégrables sans aucune ressaisie dans leurs<br />
applications d’analyse financière. p<br />
En savoir plus :<br />
Mo<strong>de</strong>s opératoires à télécharger<br />
sur www.je<strong>de</strong>clare.info<br />
Assistance par mail : assistance@je<strong>de</strong>clare.info ou<br />
par téléphone 08 90 71 06 13<br />
42 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Le point <strong>de</strong> vue DE<br />
Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
Patrick Bordas, vice-prési<strong>de</strong>nt du CSOEC et prési<strong>de</strong>nt du Comité intelligence économique<br />
Favoriser le développement pérenne<br />
<strong>de</strong>s PME grâce aux alertes<br />
professionnelles<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s comptes, l’accompagnement du chef d’entreprise<br />
dans le pilotage <strong>de</strong> sa PME est une priorité pour l’expert-comptable. La formalisation<br />
<strong>de</strong> ces interventions <strong>de</strong>vrait par ailleurs limiter les actions pour défaut <strong>de</strong> conseil<br />
contre les experts-comptables.<br />
Les alertes professionnelles ont été<br />
créées en 2010 par le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
pour améliorer la compétitivité et le pilotage<br />
<strong>de</strong>s PME françaises.<br />
Conçues comme dispositif <strong>de</strong> veille, elles<br />
ont pour finalité <strong>de</strong> développer chez le<br />
dirigeant d’entreprise une culture d’anticipation<br />
tant en termes <strong>de</strong> développement<br />
(opportunité) que <strong>de</strong> prévention (approche<br />
<strong>de</strong>s risques) par une détection appropriée<br />
<strong>de</strong>s forces et <strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
Des alertes professionnelles<br />
pour évaluer les opportunités<br />
<strong>de</strong> développement ou pour détecter<br />
les risques <strong>de</strong>s entreprises<br />
Les alertes professionnelles requièrent<br />
trois sources d’informations : le plan <strong>de</strong><br />
comptes, les balances <strong>de</strong> l’entreprise sur<br />
les trois <strong>de</strong>rnières années et son dossier<br />
permanent. La veille menée par l’expertcomptable<br />
sur les postes du bilan et du<br />
compte <strong>de</strong> résultat permet d’i<strong>de</strong>ntifier<br />
ceux qui correspon<strong>de</strong>nt à une opportunité<br />
pour le développement <strong>de</strong> l’entreprise ou<br />
à un risque potentiel pour sa pérennité.<br />
L’opportunité ou le risque détecté, l’expertcomptable<br />
en alerte le chef d’entreprise tout<br />
en lui proposant un plan d’actions.<br />
Définir <strong>de</strong>s actions<br />
pour une stratégie<br />
et un accompagnement <strong>de</strong>s PME<br />
Ainsi par exemple, en cas <strong>de</strong> dégradation<br />
avérée du chiffre d’affaires, l’expertcomptable<br />
pourra suggérer d’agir par <strong>de</strong>s<br />
nouvelles offres, <strong>de</strong>s actions<br />
commerciales, la conquête <strong>de</strong><br />
nouveaux marchés ou encore<br />
la mise en place <strong>de</strong> partenariats.<br />
S’interroger sur l’absence<br />
d’utilisation du Crédit Impôt<br />
Recherche (CIR), synonyme<br />
d’une privation possible <strong>de</strong><br />
l’opportunité <strong>de</strong> financement<br />
liée à l’innovation, peut déboucher<br />
sur une évaluation <strong>de</strong> la<br />
capacité à bénéficier d’un crédit<br />
d’impôt, notamment au regard<br />
<strong>de</strong> la qualification <strong>de</strong>s salariés<br />
(ingénieurs, chercheurs).<br />
Une alerte sur la dégradation<br />
du Besoin en Fonds <strong>de</strong> Roulement (BFR) et<br />
<strong>de</strong> la trésorerie, avec risque <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong><br />
la trésorerie, débouchera sur la recherche<br />
<strong>de</strong> solutions à court terme, qu’elles aient<br />
pour nom affacturage, assurance-crédit,<br />
négociation <strong>de</strong> délais <strong>de</strong> paiement par la<br />
CCSF, Oséo financement clients publics,<br />
médiation du crédit ou mandat ad hoc.<br />
L'entreprise <strong>de</strong>vient “acheteur”<br />
<strong>de</strong> nos conseils - Le cabinet<br />
développe son chiffre d'affaires<br />
Les thématiques d’alertes professionnelles<br />
sont multiples, <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong><br />
la rentabilité à l’insuffisance d’autonomie<br />
financière en passant par l’absence <strong>de</strong><br />
chiffre d’affaires à l’export, et sont loin <strong>de</strong><br />
n’être que <strong>de</strong>s cas d’école. Elles sont l’illustration<br />
concrète <strong>de</strong> ce que les expertscomptables<br />
peuvent mettre en place et<br />
doivent pour concourir au développement<br />
du chiffre d'affaires <strong>de</strong>s cabinets. L'entreprise<br />
reçoit l'alerte et <strong>de</strong>s préconisations<br />
sous forme <strong>de</strong> plan d'actions, elle a <strong>de</strong>s<br />
choix à opérer et <strong>de</strong>viendra acheteur <strong>de</strong><br />
conseils à cet effet. Le cabinet d'expertise<br />
comptable <strong>de</strong>vra déterminer en concertation<br />
avec le dirigeant la ou les pistes<br />
à privilégier. Il négociera une mission<br />
d'assistance, d'expertise pour leur mise<br />
en œuvre.<br />
La formalisation <strong>de</strong>s alertes<br />
professionnelles contribuera<br />
à éviter le défaut <strong>de</strong> conseil<br />
En mettant en place les alertes professionnelles<br />
auprès <strong>de</strong> ses clients, l'expertcomptable<br />
<strong>de</strong>vrait limiter les éventuelles<br />
mises en cause pour défaut <strong>de</strong> conseil tel<br />
que l'absence <strong>de</strong> proposition <strong>de</strong> mise en<br />
place du crédit impôt recherche ou <strong>de</strong> protection<br />
<strong>de</strong>s actifs incorporels. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 43
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />
juridique<br />
Rédaction du contrat <strong>de</strong> cession<br />
<strong>de</strong> clientèle : garantir la perte <strong>de</strong> clientèle<br />
Chaque cession <strong>de</strong> clientèle d’expertise comptable est unique et comporte <strong>de</strong>s risques<br />
spécifiques dont un <strong>de</strong>s principaux est la perte <strong>de</strong> clientèle. Les garanties légales étant<br />
insuffisantes, voire inefficaces dans la plupart <strong>de</strong>s cas, le recours aux garanties contractuelles<br />
s’impose comme une nécessité pour l’acheteur. La liberté contractuelle ayant permis le<br />
développement <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> garanties, il convient <strong>de</strong> les analyser avec précaution<br />
afin d’effectuer le choix optimal.<br />
Laurent Bénédict, expert-comptable diplômé<br />
Les éléments déclencheurs<br />
<strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> clientèle<br />
Ces éléments sont extrêmement<br />
variés. Le départ <strong>de</strong>s clients est<br />
souvent imputable à <strong>de</strong>s « fautes »<br />
commises par le cessionnaire ou<br />
le cédant :<br />
u un manque <strong>de</strong> savoir-faire technique<br />
<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’acquéreur sur<br />
certains dossiers ;<br />
u le non-respect <strong>de</strong> l’obligation<br />
<strong>de</strong> non-réinstallation du cédant<br />
pouvant provoquer un détournement<br />
involontaire <strong>de</strong>s clients à son<br />
profit ;<br />
u un détournement volontaire <strong>de</strong>s<br />
clients par le cédant ;<br />
u une présentation succincte<br />
ou inexistante du repreneur aux<br />
clients ;<br />
u <strong>de</strong>s changements brutaux <strong>de</strong>s<br />
conditions d’intervention du cessionnaire<br />
(fréquence <strong>de</strong>s interventions<br />
chez le client, honoraires…) ;<br />
u un détournement <strong>de</strong>s clients par<br />
un salarié ayant quitté le cabinet à<br />
l’occasion <strong>de</strong> la cession…<br />
Indépendamment <strong>de</strong>s clauses<br />
spécifiques <strong>de</strong>stinées à réduire au<br />
maximum chacun <strong>de</strong> ces risques, il<br />
est également conseillé à l’acquéreur<br />
<strong>de</strong> se garantir en cas <strong>de</strong> départ<br />
<strong>de</strong> clients.<br />
Présentation <strong>de</strong>s différents<br />
types <strong>de</strong> garantie<br />
Les garanties présentées ci-après<br />
permettent d’in<strong>de</strong>mniser l’acquéreur<br />
<strong>de</strong> toute perte <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires liée à la clientèle reprise.<br />
D’une manière générale, elles sont<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types :<br />
u la garantie <strong>de</strong> clientèle qui porte<br />
sur l’existence <strong>de</strong>s clients à l’expiration<br />
<strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> celle-ci ;<br />
u la garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />
qui porte sur un minimum <strong>de</strong><br />
chiffre d’affaires à réaliser par<br />
l’acquéreur pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
garantie.<br />
Prenons comme exemple le départ<br />
d’un client fin novembre pendant<br />
l’année <strong>de</strong> la garantie coïncidant<br />
avec l’année civile. Sachant que la<br />
clientèle n’est composée que <strong>de</strong><br />
ce client, que celle-ci est valorisée<br />
à un an <strong>de</strong> chiffre d’affaires sans<br />
application <strong>de</strong> prorata et que le<br />
repreneur a perçu 11/12 e <strong>de</strong>s honoraires<br />
annuels sur ce client :<br />
u en cas <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> clientèle,<br />
le client n’étant plus présent fin<br />
décembre, celle-ci est mise en jeu<br />
pour le « prix <strong>de</strong> cession » du client<br />
c’est-à-dire la totalité du chiffre<br />
d’affaires annuel <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier ;<br />
u en cas <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires, cette <strong>de</strong>rnière est mise<br />
en jeu pour 1/12 e du chiffre d’affaires<br />
annuel.<br />
Les conséquences pour l’acquéreur<br />
du choix <strong>de</strong> la garantie sont<br />
donc diamétralement opposées.<br />
Si tous les clients cessent leurs<br />
relations professionnelles avec le<br />
repreneur dans les <strong>de</strong>rniers jours<br />
<strong>de</strong> la garantie :<br />
u si la garantie <strong>de</strong> clientèle est<br />
retenue, l’acquéreur est totalement<br />
in<strong>de</strong>mnisé <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong> la<br />
clientèle perdue, c’est une opération<br />
blanche pour lui ;<br />
u lorsqu’une garantie <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires est retenue : le repreneur<br />
perd toute la clientèle reprise et ne<br />
reçoit aucune in<strong>de</strong>mnité.<br />
Modalités <strong>de</strong> la clause <strong>de</strong><br />
garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />
Tandis que la garantie <strong>de</strong> clientèle<br />
s’applique implicitement client<br />
par client, la garantie <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires peut être mise en place :<br />
u <strong>de</strong> manière individuelle comme<br />
la garantie <strong>de</strong> clientèle, c’est-à-dire<br />
dossier par dossier ;<br />
u <strong>de</strong> manière globale.<br />
Il convient <strong>de</strong> préciser que l’inconvénient<br />
principal <strong>de</strong> la garantie<br />
Pour tout savoir sur cet<br />
ouvrage, ren<strong>de</strong>z-vous<br />
en 3 e <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> ce<br />
numéro<br />
44 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
<strong>de</strong> chiffre d’affaires appliquée <strong>de</strong> manière<br />
globale est la compensation entre la diminution<br />
ou la perte d’honoraires sur certains<br />
dossiers et l’augmentation d’honoraires<br />
issus d’autres dossiers. Le chiffre d’affaires<br />
global peut donc rester au même niveau en<br />
valeur mais la composition <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />
pour avoir évoluer. Cela peut être préjudiciable<br />
à l’acquéreur, car la perte <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires liée aux départs <strong>de</strong> certains clients<br />
est compensée par les efforts <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />
pour développer les missions auprès<br />
d’autres clients.<br />
En pratique<br />
Chaque garantie possè<strong>de</strong> ses avantages et<br />
ses inconvénients. Une solution idéale pour<br />
l’acquéreur consisterait alors à insérer dans<br />
le contrat <strong>de</strong> cession les <strong>de</strong>ux clauses simultanément<br />
afin que ce <strong>de</strong>rnier soit couvert en<br />
cas <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> clients et en cas <strong>de</strong> diminution<br />
du chiffre d’affaires. Toutefois, il est fort<br />
probable que ce <strong>de</strong>rnier ne trouve jamais un<br />
cédant qui accepte ces conditions extrêmes.<br />
Par ailleurs, afin d’éviter cette neutralisation<br />
entre le développement <strong>de</strong>s clients repris et<br />
les départs <strong>de</strong> certains clients, plusieurs<br />
aménagements <strong>de</strong> la clause <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong><br />
chiffres d’affaires sont envisageables :<br />
u il est possible d’envisager une garantie <strong>de</strong><br />
chiffre d’affaires dossier par dossier. Toutefois,<br />
lorsque le nombre <strong>de</strong> dossiers est<br />
élevé, calculer le montant <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités<br />
éventuellement dues s’avère fastidieux pour<br />
<strong>de</strong>s sommes parfois non significatives ;<br />
u il est également possible <strong>de</strong> mixer les <strong>de</strong>ux<br />
types <strong>de</strong> garanties <strong>de</strong> la manière suivante :<br />
- une garantie <strong>de</strong> clientèle pour 30 % <strong>de</strong>s<br />
clients, pour ceux qualifiés <strong>de</strong> « clients clefs »<br />
et <strong>de</strong> « clients risqués » par l’acquéreur ;<br />
- une garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires globale<br />
pour les 70 % restants <strong>de</strong> la clientèle.<br />
Choisir une clause combinant une garantie<br />
<strong>de</strong> clientèle et une garantie <strong>de</strong> chiffre<br />
d’affaires privilégie une certaine simplicité<br />
d’utilisation sans diminuer son efficacité.<br />
Elle permet l’application générale <strong>de</strong> la<br />
garantie tout en étant une solution acceptable<br />
pour chacune <strong>de</strong>s parties.<br />
A retenir<br />
Les garanties <strong>de</strong> chiffre d’affaires et <strong>de</strong><br />
clientèle sont les seuls moyens à disposition<br />
<strong>de</strong> l’acquéreur pour obtenir une in<strong>de</strong>mnisation<br />
en cas <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> clientèle. La formalisation<br />
<strong>de</strong> la clause correspondante doit<br />
faire l’objet d’une attention particulière <strong>de</strong><br />
sa part, car toute rédaction approximative<br />
ou succincte <strong>de</strong> celle-ci en particulier et du<br />
contrat <strong>de</strong> cession en général peut s’avérer<br />
préjudiciable pour lui.<br />
Le choix du type <strong>de</strong> garantie par le cessionnaire<br />
dépend donc <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
propres <strong>de</strong> la clientèle reprise mais également<br />
<strong>de</strong> la négociation avec le cédant. p<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 45
PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />
INFODOC SOCIAL<br />
Invalidité du salarié : que doit faire<br />
l’employeur ?<br />
L’état d’invalidité du salarié est constaté quand il réduit d’au moins <strong>de</strong>ux tiers la capacité<br />
<strong>de</strong> travail ou <strong>de</strong> gain du salarié ; une pension lui est alors attribuée. Ceci intervient<br />
la plupart du temps quand les droits à l'assurance maladie du salarié sont épuisés.<br />
La décision appartient alors à la Caisse primaire d’assurance maladie, et ni le mé<strong>de</strong>cin<br />
du travail ni le mé<strong>de</strong>cin traitant n’ont le pouvoir <strong>de</strong> prendre une telle décision. Compte tenu<br />
d’apports récents <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce, il est important <strong>de</strong> faire le point sur cette question.<br />
Quelle est la situation<br />
du salarié déclaré invali<strong>de</strong><br />
au regard <strong>de</strong> l’employeur ?<br />
Le classement en invalidité ne<br />
met pas fin à la suspension du<br />
contrat <strong>de</strong> travail résultant <strong>de</strong> l’arrêt<br />
maladie. Seule la visite médicale<br />
<strong>de</strong> reprise auprès du mé<strong>de</strong>cin<br />
du travail produit cet effet.<br />
Le mé<strong>de</strong>cin traitant peut continuer<br />
<strong>de</strong> prescrire <strong>de</strong>s arrêts maladie,<br />
qu’il faut envoyer à l’employeur.<br />
La décision d’invalidité<br />
n’a d’effets que sur le droit à une<br />
éventuelle pension d’invalidité.<br />
Le contrat n’étant que suspendu,<br />
le salarié continue <strong>de</strong> faire partie<br />
<strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> l’entreprise. Selon<br />
les dispositions <strong>de</strong> la convention<br />
collective, il peut continuer<br />
d’acquérir <strong>de</strong> l’ancienneté.<br />
L’invalidité met-elle fin<br />
au contrat <strong>de</strong> travail ?<br />
La Cour <strong>de</strong> cassation a répondu<br />
par la négative à cette question,<br />
notamment dans un arrêt du 13<br />
<strong>mars</strong> 2001, n° 98-43403 : l’employeur<br />
ne peut licencier le salarié<br />
au motif <strong>de</strong> l’invalidité ; le licenciement<br />
serait nul.<br />
Comment l’employeur<br />
est-il informé <strong>de</strong> l’état<br />
d’invalidité ?<br />
Il n’y a aucune obligation pour<br />
la Caisse primaire d’assurance<br />
maladie d’informer l’employeur<br />
<strong>de</strong> la mise en invalidité du salarié.<br />
Par ailleurs, le salarié n’est pas,<br />
lui non plus, obligé <strong>de</strong> prévenir<br />
l’employeur.<br />
Que doit faire l’employeur<br />
si le salarié l’informe <strong>de</strong> son<br />
état d’invalidité ?<br />
La plupart du temps, le salarié<br />
invali<strong>de</strong> informe l’employeur <strong>de</strong><br />
la décision <strong>de</strong> la Caisse primaire<br />
d’assurance maladie. Dans ce cas,<br />
la Cour <strong>de</strong> cassation a longtemps<br />
considéré que l’employeur n’avait<br />
pas à prendre l’initiative d’organiser<br />
la visite <strong>de</strong> reprise tant que<br />
le salarié ne se présentait pas au<br />
travail ou qu’il n’en faisait pas la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> (Cass. soc. 28 octobre<br />
2009, n° 08-43.251). Mais si le<br />
salarié <strong>de</strong>mandait à l’employeur<br />
d’organiser une visite chez le<br />
mé<strong>de</strong>cin du travail, il a été jugé<br />
qu’il <strong>de</strong>vait répondre positivement<br />
à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ; à défaut, le<br />
salarié pouvait prendre acte <strong>de</strong> la<br />
rupture du contrat (Cass. soc. 15<br />
octobre 2003, n° 01-43571).<br />
Dans un arrêt récent, la Cour <strong>de</strong><br />
cassation précise que lorsque<br />
l’employeur est informé par le<br />
salarié <strong>de</strong> son classement en invalidité,<br />
il doit prendre l’initiative<br />
d’organiser une visite <strong>de</strong> reprise<br />
sans délai (Cass. soc. 25 janvier<br />
2010, n° 09-42766). A défaut, il<br />
s’expose à verser <strong>de</strong>s dommages et<br />
intérêts au salarié.<br />
Quelles démarches doit<br />
accomplir l’employeur ?<br />
Compte tenu <strong>de</strong>s précisions <strong>de</strong> la<br />
jurispru<strong>de</strong>nce, l’employeur doit,<br />
dès qu’il est au courant <strong>de</strong> l’état<br />
d’invalidité du salarié, organiser<br />
une visite <strong>de</strong> reprise chez le<br />
mé<strong>de</strong>cin du travail. Si ce <strong>de</strong>rnier<br />
constate que le salarié est inapte à<br />
son emploi, <strong>de</strong>ux visites espacées<br />
<strong>de</strong> quinze jours seront en principe<br />
organisées. A l’issue <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />
visite, et en l’absence <strong>de</strong> reclassement,<br />
l’employeur doit licencier<br />
le salarié ; à défaut il reprendra le<br />
versement du salaire.<br />
Attention ! L’état d’invalidité<br />
ne dispense pas l’employeur <strong>de</strong><br />
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46 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Revue française <strong>de</strong> comptabilité<br />
Divergences entre Bâle III et IFRS<br />
pour les banques<br />
Selon un calendrier différent du Comité <strong>de</strong> Bâle mais néanmoins concomitant, l’IASB<br />
a engagé un projet <strong>de</strong> refonte <strong>de</strong> la norme IAS 39 sur les instruments financiers organisé<br />
en trois phases : classification et évaluation <strong>de</strong>s actifs et passifs financiers, dépréciation<br />
<strong>de</strong>s actifs financiers évalués au coût amorti et comptabilité <strong>de</strong> couverture. Des projets<br />
sont également en cours sur la définition <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> valorisation à la juste valeur<br />
et la compensation entre actifs et passifs.<br />
Ces différents projets présentent<br />
<strong>de</strong> nombreux points<br />
d’adhérence mais aussi <strong>de</strong> divergence<br />
qui doivent être maîtrisés<br />
par les équipes comptables afin<br />
d’en mesurer les conséquences,<br />
d’en optimiser les effets financiers<br />
et d’assurer la cohérence <strong>de</strong><br />
l’information financière publiée<br />
au titre du pilier 3 et au titre <strong>de</strong>s<br />
informations requises par les<br />
normes IFRS. Ces équipes <strong>de</strong>vront<br />
aussi gérer <strong>de</strong>s calendriers <strong>de</strong><br />
mise en œuvre avec <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />
transitoires pour chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
référentiels.<br />
L'article se propose d’abor<strong>de</strong>r<br />
certaines <strong>de</strong>s questions les plus<br />
significatives où les informations<br />
comptables et pru<strong>de</strong>ntielles pourraient<br />
présenter <strong>de</strong>s divergences et<br />
en particulier les points suivants.<br />
La définition <strong>de</strong>s capitaux<br />
propres comptables<br />
par opposition aux fonds<br />
propres pru<strong>de</strong>ntiels<br />
Quels sont les instruments classés<br />
en capitaux propres comptables<br />
mais qui ne seraient plus éligibles<br />
aux fonds propres pru<strong>de</strong>ntiels ?<br />
Quels sont les impacts liés au<br />
traitement retenu pour les actifs<br />
d’impôts différés ? Que <strong>de</strong>viennent<br />
les filtres existant actuellement<br />
pour retraiter les capitaux propres<br />
comptables <strong>de</strong> certains effets <strong>de</strong><br />
l’application <strong>de</strong>s normes IFRS<br />
compte tenu <strong>de</strong>s évolutions envisagées<br />
?<br />
L’évolution <strong>de</strong> l’IASB<br />
vers un modèle <strong>de</strong> pertes<br />
attendues<br />
Si les concepts comptables et pru<strong>de</strong>ntiels<br />
semblent être les mêmes,<br />
le diable est dans les détails ; les<br />
modalités <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s pertes<br />
comptables attendues diffèrent <strong>de</strong><br />
celles retenues pour la réglementation<br />
pru<strong>de</strong>ntielle, que ce soit en<br />
termes <strong>de</strong> champ d’application<br />
(les flux <strong>de</strong> trésorerie <strong>de</strong>s actifs<br />
<strong>de</strong> la catégorie coût amorti ne<br />
doivent répondre qu’à un paiement<br />
en principal et intérêts), <strong>de</strong><br />
définition <strong>de</strong>s pertes attendues<br />
(horizon <strong>de</strong> calcul, position dans<br />
le cycle…) et <strong>de</strong> prise en compte<br />
en résultat.<br />
La définition du portefeuille<br />
<strong>de</strong> négociation<br />
Alors que la définition du portefeuille<br />
<strong>de</strong> trading réglementaire<br />
a été maintenue, la norme IFRS 9<br />
introduit a priori davantage <strong>de</strong><br />
divergences car le portefeuille<br />
comptable évalué à la juste valeur<br />
par le résultat pourra inclure <strong>de</strong>s<br />
actifs qui ne répon<strong>de</strong>nt pas à un<br />
objectif <strong>de</strong> gestion à court terme.<br />
“<br />
Retrouvez l’intégralité<br />
<strong>de</strong> l’article <strong>de</strong> Laurence<br />
Dubois et Laure Attia,<br />
du cabinet Deloitte,<br />
dans la Revue française<br />
<strong>de</strong> comptabilité n° 441<br />
<strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> « spécial<br />
Risque »<br />
…<strong>de</strong> nombreux points<br />
d’adhérence mais aussi <strong>de</strong><br />
divergence qui doivent être maîtrisés<br />
par les équipes comptables.<br />
Quelles pourraient donc être les<br />
divergences à terme entre portefeuille<br />
<strong>de</strong> trading réglementaire et<br />
comptable ?<br />
Le ratio <strong>de</strong> levier<br />
Ici encore et compte tenu <strong>de</strong>s textes<br />
envisagés sur la compensation, il<br />
semble difficile <strong>de</strong> faire converger<br />
un ratio <strong>de</strong> levier déterminé directement<br />
à partir d’informations<br />
comptables avec le ratio <strong>de</strong> levier<br />
proposé par le Comité <strong>de</strong> Bâle. p<br />
”<br />
Il est possible<br />
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AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 47
actus <strong>de</strong>s régions I La profession en chiffres<br />
Poitou-Charentes-Vendée<br />
465<br />
sociétés d’expertise<br />
comptable<br />
496 experts-<br />
comptables<br />
120<br />
81 experts-comptables<br />
stagiaires<br />
associations <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> comptabilité<br />
(pricipaux et secondaires)<br />
salariés d’association <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> comptabilité autorisés<br />
43 à exercer la profession d’expert-comptable<br />
Entretien<br />
avec Jean-<br />
Yves Moreau<br />
Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> régional<br />
<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />
<strong>de</strong> Poitou-Charentes-Vendée<br />
Jean-Yves Moreau entame la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son mandat.<br />
C’est avec son style spontané qu’il répond à nos questions, sans détour. Nous <strong>de</strong>vons<br />
Vous venez d’un milieu rural, avec <strong>de</strong>s parents<br />
agriculteurs. Pourquoi avoir choisi cette voie ?<br />
J-Y.M. : Au départ, je voulais être vétérinaire ;<br />
finalement, après un bac scientifique, je me suis<br />
tourné vers un IUT <strong>de</strong> gestion. Je suis le seul <strong>de</strong> ma<br />
famille à avoir fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures. A vrai dire,<br />
je ne pensais pas à la profession d’expert-comptable.<br />
Je ne connaissais pas ce métier. A l’époque, vers 1977,<br />
on ne communiquait pas vers les jeunes. C’est lors<br />
d’un stage dans un cabinet où je ne savais même pas<br />
ce que j’aurais à faire, que j’ai découvert ce métier.<br />
Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré ?<br />
J-Y.M. : Je pensais que ce serait surtout un<br />
métier <strong>de</strong> bureau avec <strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> paie et <strong>de</strong>s<br />
déclarations à remplir. Mais finalement, on se<br />
déplace beaucoup. C'est la relation avec les clients<br />
qui m’a immédiatement séduit. Tous les jours sont<br />
différents : un jour, je me rends chez un mé<strong>de</strong>cin,<br />
un autre chez un entrepreneur en bâtiment. C’est<br />
extraordinaire. Il faut s’adapter sans arrêt. Je partage<br />
leur quotidien. Parfois la famille est là et me pose<br />
également <strong>de</strong>s questions.<br />
Comment fait-on pour s’adapter<br />
à chaque client ?<br />
J-Y.M. : Je cherche à instaurer une relation sympathique<br />
avec eux, à découvrir mon interlocuteur. Je ne<br />
sais pas si c’est une technique, c’est souvent inconscient.<br />
Je cherche aussi à découvrir qu'elles peuvent être<br />
les connaissances communes, le banquier… Exactement<br />
comme dans la vie <strong>de</strong> tous les jours, lorsque l’on<br />
rencontre quelqu’un <strong>de</strong> nouveau, on recherche quelles<br />
sont les personnes que l’on connaît ensemble. Comme<br />
je suis resté dans la région <strong>de</strong> mon enfance, j’exerce à<br />
seulement 25 km <strong>de</strong> mon lieu <strong>de</strong> naissance, j’ai un bon<br />
réseau <strong>de</strong> connaissance ; les experts-comptables sont<br />
<strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> réseau.<br />
En quoi est-ce important d’avoir un réseau ?<br />
J-Y.M. : Cela accélère le diagnostic. Nous <strong>de</strong>vons<br />
voir l’ensemble <strong>de</strong> la problématique qui concerne<br />
un client. Nous <strong>de</strong>vons comprendre sa situation<br />
patrimoniale, familiale… Grâce à notre réseau, nous<br />
obtenons plus d’informations qui nous permettent <strong>de</strong><br />
donner <strong>de</strong>s conseils judicieux. Nous <strong>de</strong>vons avoir une<br />
approche technique mais aussi psychologique.<br />
“<br />
toujours<br />
être force <strong>de</strong><br />
proposition,<br />
même si<br />
les clients<br />
ne nous le<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />
pas toujours.<br />
”<br />
48 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>
Qu’est-ce que vous voulez dire<br />
par psychologique ?<br />
J-Y.M. : Nous ne sommes pas là pour<br />
donner un conseil et disparaître ensuite ;<br />
nous <strong>de</strong>vons fidéliser notre clientèle. Or,<br />
c’est grâce à notre approche psychologique,<br />
c’est-à-dire à notre compréhension du<br />
caractère et <strong>de</strong> la situation précise <strong>de</strong> l’entreprise<br />
que nous parviendrons à conserver<br />
longtemps les mêmes chefs d’entreprise.<br />
C’est un contrat <strong>de</strong> confiance que nous<br />
<strong>de</strong>vons établir.<br />
Avec votre expérience,<br />
quels sont les écueils<br />
à éviter avec un client ?<br />
J-Y.M. : En ce qui me concerne, j’ai parfois<br />
été trop pru<strong>de</strong>nt. Ce côté “sécurisation”<br />
ne doit pas être excessif. Mais la question<br />
qui revient souvent chez les clients, c’est<br />
« qu’est-ce que vous feriez à ma place ? » Justement,<br />
je ne suis pas à leur place. En fait,<br />
mon rôle est <strong>de</strong> trouver le bon équilibre,<br />
prendre un maximum <strong>de</strong> recul, par exemple<br />
en déléguant. C’est le secret. Aujourd’hui,<br />
j’ai encore <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trente ans.<br />
Considérez-vous que le métier<br />
a changé ?<br />
J-Y.M. : Il y a trente ans, les questions<br />
tournaient autour du matériel. Il y avait très<br />
peu <strong>de</strong> conseil. 75 % <strong>de</strong> notre temps tournait<br />
autour <strong>de</strong>s préoccupations techniques,<br />
et 25 % était consacré à l’accompagnement.<br />
Aujourd’hui, le temps que l’on passe sur les<br />
comptes a diminué.<br />
Et l’image <strong>de</strong>s experts-comptables ?<br />
J-Y.M. : Elle est en décalage avec ce<br />
que nous faisons réellement aujourd’hui.<br />
Ce côté sérieux qui nous colle à la peau. Ce<br />
n’est pas assez “flashy”, assez stimulant<br />
pour les jeunes ! Nous ne sommes pas <strong>de</strong>s<br />
“people”. Les avocats peuvent l’être parfois.<br />
Pas nous !<br />
Comment pourrait-elle évoluer<br />
à votre avis ?<br />
J-Y.M. : Pas évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> faire évoluer<br />
l’image. D’un côté le client a envie d’avoir<br />
confiance en son expert-comptable, il veut<br />
quelqu’un <strong>de</strong> sérieux. Quant aux jeunes,<br />
pour les faire venir dans cette profession,<br />
il faut mettre en avant notre métier en leur<br />
faisant comprendre qu’ils auront ainsi un<br />
réseau.<br />
Comment voyez-vous l’avenir<br />
<strong>de</strong> la profession ?<br />
J-Y.M. : J’ai confiance. Notre profession<br />
a toujours su s’adapter. Ce n’est pas un<br />
métier sclérosé. Il est en mutation permanente<br />
au rythme <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Nous <strong>de</strong>vons proposer <strong>de</strong> nouveaux<br />
services aux clients, avoir une démarche<br />
marketing. Nous <strong>de</strong>vons toujours être force<br />
<strong>de</strong> proposition. Même si eux ne nous le<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas toujours.<br />
Pensez-vous que le marketing doit<br />
faire partie à l’avenir <strong>de</strong>s attributs<br />
d’un expert-comptable ?<br />
J-Y.M. : Certains cabinets ont déjà<br />
intégré dans leurs structures un responsable<br />
marketing. Il apporte un œil nouveau,<br />
avec une ouverture d’esprit différente et<br />
peut ai<strong>de</strong>r à une meilleure compréhension<br />
<strong>de</strong>s besoins exprimés par le client.<br />
Vous entamez la secon<strong>de</strong> partie<br />
<strong>de</strong> votre mandat, quels vont être<br />
vos objectifs ?<br />
J-Y.M. : Nous allons rester dans la<br />
même ligne : améliorer notre image auprès<br />
<strong>de</strong>s jeunes par <strong>de</strong>s actions dans la région,<br />
comme les visites dans les lycées, veiller<br />
au développement <strong>de</strong>s télétransmissions,<br />
accompagner les cabinets dans l’évolution<br />
<strong>de</strong> l’environnement économique,<br />
veiller à une bonne communication entre<br />
les confrères. J’en ai 500 ; ils peuvent me<br />
joindre directement ou venir me voir une<br />
fois par semaine.<br />
Un ÉVÉNEMENT<br />
Bureau du <strong>Conseil</strong> régional<br />
<strong>de</strong> Poitou-Charentes-Vendée<br />
Prési<strong>de</strong>nt : Jean-Yves Moreau<br />
Vice-prési<strong>de</strong>nts : Michel Damperat, Brigitte<br />
Meignan et Mikaël Hugonnet<br />
Vice-Prési<strong>de</strong>nts délégués : Stéphane<br />
Remaud et Dominique Nineuil<br />
Trésorier : Jean-Louis Gouttenegre<br />
L’équipe <strong>de</strong>s permanents est composée<br />
<strong>de</strong> quatre personnes<br />
Danièle Fougère : secrétaire générale<br />
Nathalie Desforges : responsable<br />
juridique<br />
Dominique Bouteiller : responsable<br />
informaticien<br />
Géraldine Marillas : secrétaire accueil<br />
standard et responsable du suivi<br />
<strong>de</strong>s stagiaires<br />
Quels sont vos rapports<br />
avec le <strong>Conseil</strong> Supérieur ?<br />
J-Y.M. : J’ai <strong>de</strong>s rapports très directs.<br />
Lorsque Joseph (Zorgniotti) était prési<strong>de</strong>nt,<br />
on pouvait l’avoir au téléphone dans les<br />
cinq minutes pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil,<br />
ou lui parler d’une difficulté avec un cabinet<br />
qui n’accepte pas telle ou telle règle.<br />
J’espère gar<strong>de</strong>r ce même contact avec Agnès<br />
(Bricard).<br />
Trouvez-vous qu’un changement<br />
<strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nce au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />
dans le même mandat<br />
est déstabilisant ?<br />
J-Y.M. : Non. Les problématiques pour<br />
la profession sont les mêmes : l’évolution<br />
<strong>de</strong>s marchés, les relations avec les autres<br />
professions… p<br />
“ Les experts-comptables<br />
sont <strong>de</strong>s femmes<br />
et <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> réseau.<br />
”<br />
Le challenge voile<br />
Le challenge voile national <strong>de</strong>s experts-comptables a fêté en 2010 son 20 e anniversaire.<br />
La Rochelle est chaque année au mois <strong>de</strong> septembre la ville “phare” <strong>de</strong> la profession<br />
comptable. En parallèle, nous organisons, avec les régions d’Orléans et <strong>de</strong> Limoges,<br />
les universités d’été ; cette nouvelle édition aura lieu les 1, 2 et 3 septembre <strong>2011</strong>.<br />
Près <strong>de</strong> 500 personnes sont toujours au ren<strong>de</strong>z-vous pour cette gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong> la voile<br />
et <strong>de</strong> la convivialité <strong>de</strong> notre profession.<br />
AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 49
actus <strong>de</strong>s régions I<br />
Paris – Ile-<strong>de</strong>-France<br />
La 4 e Soirée du Social <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s experts-comptables Paris Ile<strong>de</strong>-France<br />
s’est déroulée le 8 février <strong>de</strong>rnier, à l’espace Saint-Martin,<br />
en présence <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 participants. En introduction, Françoise<br />
Berthon, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Ordre francilien, a confirmé que cette Soirée<br />
du Social était <strong>de</strong>venue incontournable pour les confrères, compte<br />
tenu <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> plus en plus importante du social dans la vie<br />
<strong>de</strong>s cabinets, mais aussi <strong>de</strong> la complexité croissante du droit social.<br />
Soirée du Social : les sujets<br />
incontournables <strong>de</strong> l’année <strong>2011</strong> !<br />
Laurent Ménager, prési<strong>de</strong>nt<br />
du Comité social Paris Ile-<strong>de</strong>-<br />
France et Marie-Pierre Holtzmann,<br />
conseiller <strong>de</strong> l’Ordre francilien,<br />
organisateurs <strong>de</strong> cette soirée,<br />
s’étaient entourés d’Alice Fages,<br />
directeur <strong>de</strong>s affaires sociales du<br />
<strong>Conseil</strong> Supérieur et d’Infodocexperts<br />
et <strong>de</strong> Bruno Denkiewicz,<br />
avocat en droit social, pour animer<br />
les débats.<br />
En préambule, Laurent Ménager<br />
a rappelé les objectifs du Comité<br />
social et l’intérêt d’y adhérer<br />
compte tenu <strong>de</strong> son rôle important<br />
dans l’information et la production<br />
d’outils pour ai<strong>de</strong>r les<br />
professionnels comptables à traiter<br />
les missions sociales. Il faut<br />
notamment rappeler qu’en <strong>2011</strong>,<br />
le <strong>Conseil</strong> Supérieur a créé un site<br />
Les intervenants : Marie-Pierre<br />
Holtzmann, Alice Fages, Bruno<br />
Denkiewicz et Laurent Ménager<br />
50 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong><br />
internet social : www.infosocial.<br />
experts-comptables.com.<br />
Puis, les animateurs ont fait le<br />
point sur quelques sujets d’actualité.<br />
Citons entre autres, les<br />
modalités <strong>de</strong> négociation dans les<br />
entreprises, la formation professionnelle<br />
et le DIF, le statut social<br />
<strong>de</strong> l’EIRL…<br />
Quels sont les sujets<br />
incontournables<br />
dont les cabinets d'expertise<br />
comptable doivent<br />
impérativement<br />
se préoccuper en <strong>2011</strong> ?<br />
u La réforme <strong>de</strong>s retraites <strong>de</strong><br />
novembre 2010 et les dispositions<br />
<strong>de</strong> la loi ayant une inci<strong>de</strong>nce pratique<br />
pour les entreprises (PERCO,<br />
accords <strong>de</strong> participation, retraite<br />
chapeau).<br />
u Les principales mesures <strong>de</strong> la<br />
Loi <strong>de</strong> Financement <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Sociale (LFSS) pour <strong>2011</strong>, et <strong>de</strong>ux<br />
mesures : l’augmentation <strong>de</strong>s<br />
cotisations et la suppression <strong>de</strong><br />
« niches sociales », ainsi que la<br />
lutte contre la frau<strong>de</strong> et le travail<br />
dissimulé.<br />
u L’égalité <strong>de</strong> traitement : l’employeur<br />
doit assurer une même<br />
rémunération aux salariés qui<br />
effectuent un travail <strong>de</strong> valeur<br />
égale, une différence <strong>de</strong> traitement<br />
<strong>de</strong>vant être justifiée par <strong>de</strong>s critères<br />
objectifs et vérifiables. Cela peut<br />
générer <strong>de</strong>s missions intéressantes<br />
pour les cabinets…<br />
u La rupture conventionnelle<br />
connaît un vif succès d’où la nécessité<br />
pour les intervenants <strong>de</strong> faire<br />
un point précis sur la pratique et<br />
les risques du dispositif.<br />
u La prévoyance et les problématiques<br />
qu’elle pose non seulement<br />
en matière <strong>de</strong> redressements<br />
Urssaf mais aussi lors <strong>de</strong> la mise<br />
en œuvre <strong>de</strong> la portabilité <strong>de</strong> la<br />
prévoyance et <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s<br />
salariés.<br />
En conclusion, il faut être attentif<br />
à l’ensemble <strong>de</strong> ces sujets. Pour<br />
bien répondre aux interrogations<br />
<strong>de</strong>s clients, et gérer au mieux ces<br />
missions, il est indispensable <strong>de</strong><br />
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Pour tout renseignement : tél. 01 44 15 95 95<br />
Fax 01 44 15 90 76 ou ecm@cs.experts-comptables.org<br />
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N° Siret<br />
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