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9 mars 2011 - Conseil Supérieur de l'Ordre des Experts-Comptables

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Sic<br />

www.experts-comptables.fr<br />

Nathalie<br />

295<br />

AVRIL <strong>2011</strong><br />

Le Magazine<br />

<strong>de</strong> l’Ordre<br />

<strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />

<strong>Comptables</strong><br />

p.8<br />

invitéE du sic<br />

Kosciusko<br />

Morizet<br />

Ministre <strong>de</strong> l'écologie<br />

et du développement<br />

durable<br />

9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> : Agnès BricarD<br />

élue prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur


I ÉDITORIAL<br />

« Expert-comptable »,<br />

une marque qui compte !<br />

Les élus du <strong>Conseil</strong> Supérieur m’ont<br />

accordé leur confiance pour prési<strong>de</strong>r<br />

aux <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong> notre institution.<br />

C’est pour moi un honneur que d’accé<strong>de</strong>r<br />

à cette fonction. Cet honneur est<br />

une responsabilité dont je saurai me<br />

montrer digne.<br />

Dès le 10 <strong>mars</strong>, je me suis mise à<br />

l’ouvrage afin <strong>de</strong> poursuivre la mise<br />

en œuvre <strong>de</strong> nos engagements. Dans<br />

la continuité <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, je<br />

veux m’attacher à renforcer la notoriété<br />

<strong>de</strong> notre marque « expert-comptable ».<br />

Elle représente un bien immatériel indispensable<br />

dans un environnement à la<br />

recherche <strong>de</strong> confiance et <strong>de</strong> valeurs. Elle<br />

est une promesse <strong>de</strong> qualité et d’éthique.<br />

Il est nécessaire <strong>de</strong> l’enrichir, <strong>de</strong> la développer,<br />

<strong>de</strong> la diffuser et <strong>de</strong> la protéger.<br />

La notoriété <strong>de</strong> cette marque « expertcomptable<br />

» passe notamment par la<br />

conclusion <strong>de</strong> partenariats à travers lesquels<br />

la profession saura apporter son<br />

savoir-faire en contrepartie d’une visibilité<br />

accrue.<br />

Nous disposons aujourd’hui <strong>de</strong> véritables<br />

opportunités <strong>de</strong> croissance pour<br />

nos cabinets. A nous d’exploiter, au<br />

mieux <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> nos clients, l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s avantages nés <strong>de</strong>s réformes<br />

<strong>de</strong> notre réglementation. La <strong>de</strong>rnière<br />

en date étant l’adoption définitive par<br />

le parlement <strong>de</strong> l’interprofessionnalité<br />

ainsi que la consécration <strong>de</strong> nos interventions<br />

auprès <strong>de</strong>s particuliers en matière sociale et<br />

administrative.<br />

Nous <strong>de</strong>vons ainsi saisir la chance qui nous est donnée<br />

d’accroître concrètement la visibilité <strong>de</strong> notre marque<br />

auprès du grand public, à travers <strong>de</strong>s missions qui vont<br />

du déclaratif jusqu’à la gestion patrimoniale.<br />

“ Je veux m’attacher<br />

à renforcer<br />

la notoriété<br />

<strong>de</strong> notre marque<br />

« expert-comptable ».<br />

Elle représente<br />

un bien immatériel<br />

indispensable dans<br />

un environnement<br />

à la recherche<br />

<strong>de</strong> confiance<br />

et <strong>de</strong> valeurs. Elle<br />

est une promesse <strong>de</strong><br />

qualité et d’éthique.<br />

”<br />

La formation professionnelle, qu’elle<br />

soit initiale ou continue, doit être un<br />

gage reconnu <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong><br />

notre marque. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prochaines<br />

années, nous <strong>de</strong>vons redoubler<br />

d’efforts afin <strong>de</strong> mieux valoriser<br />

notre diplôme, qu’il s’agisse <strong>de</strong> créer<br />

un réseau <strong>de</strong> diplômés exerçant en<br />

entreprise, ou en l’ouvrant plus largement<br />

à nos meilleurs collaborateurs<br />

par la voie <strong>de</strong> la Validation <strong>de</strong>s Acquis<br />

<strong>de</strong> l’Expérience (VAE).<br />

Promouvoir notre marque « expertcomptable<br />

», c’est également innover<br />

en cherchant à créer davantage<br />

<strong>de</strong> valeurs au service <strong>de</strong> nos clients.<br />

Pour cela, nous continuerons à développer<br />

<strong>de</strong> nouvelles missions dans les<br />

domaines <strong>de</strong> l’intelligence économique<br />

comptable et financière, <strong>de</strong>s marchés<br />

publics, <strong>de</strong> l’export, du développement<br />

durable ou encore du financement <strong>de</strong>s<br />

entreprises.<br />

Sur ce <strong>de</strong>rnier point, nous avons fait<br />

plusieurs propositions aux pouvoirs<br />

publics, notamment afin <strong>de</strong> permettre<br />

aux TPE <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> vingt salariés<br />

d’accé<strong>de</strong>r en moins <strong>de</strong> quinze jours à<br />

<strong>de</strong>s crédits inférieurs à 25 000 euros,<br />

sur la base <strong>de</strong> dossiers standardisés établis<br />

par l’expert-comptable et transmis<br />

sous forme dématérialisée. Christine<br />

Lagar<strong>de</strong> a d’ailleurs confié au médiateur<br />

du crédit la mission d’établir un<br />

état <strong>de</strong>s lieux sur cette action.<br />

C’est à travers ces actions <strong>de</strong> lobbying et <strong>de</strong> communication<br />

que nous parviendrons à porter haut les couleurs <strong>de</strong> la<br />

marque « expert-comptable ». Je m’y engage <strong>de</strong>vant vous.<br />

Agnès Bricard<br />

Prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295<br />

3


AVRIL <strong>2011</strong> N°295<br />

I sommaire<br />

3. ÉDITORIAL<br />

7. LES TEMPS FORTS<br />

8. INVITÉE DU SIC<br />

Nathalie Kosciusko-<br />

Morizet, ministre<br />

<strong>de</strong> l’Ecologie<br />

et du Développement durable<br />

LU DANS LA PRESSE<br />

30. Désindustrialisation,<br />

et alors ? Extraits choisis<br />

<strong>de</strong> la presse nationale<br />

32. ÉCONOMIE<br />

À LA LOUPE<br />

Nette amélioration<br />

chez les PME…<br />

Le 19 e baromètre du <strong>Conseil</strong><br />

Supérieur, enquête menée<br />

auprès <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME<br />

et TPE en partenariat<br />

avec les Echos.<br />

34. VIE DE L'ORDRE<br />

23-27 mai <strong>2011</strong> :<br />

La semaine <strong>de</strong> l’expertcomptable<br />

La mobilisation <strong>de</strong> la<br />

profession autour d’un même<br />

message « mon expertcomptable,<br />

je peux compter<br />

sur lui », ce au cours d’une<br />

semaine symbolique.<br />

36. Des trophées<br />

porteurs d’avenir<br />

pour les PME-TPE<br />

La 11 e cérémonie <strong>de</strong><br />

remise <strong>de</strong>s Trophées <strong>de</strong> la<br />

Qualité <strong>de</strong>s informations<br />

environnementales, montre<br />

tout le défi que doivent relever<br />

les entreprises.<br />

37. 371 e session :<br />

renouvellement<br />

<strong>de</strong>s fonctions<br />

à la mi-mandature<br />

www.la-semaine-<strong>de</strong>-lexpert-comptable.fr<br />

Près <strong>de</strong><br />

1 400 personnes<br />

ont assisté<br />

à la cérémonie<br />

<strong>de</strong> remise du<br />

diplôme d’expertise<br />

comptable.<br />

23. DOSSIER<br />

Développement durable : <strong>de</strong>s missions innovantes<br />

pour l’expert-comptable<br />

Selon les projections démographiques la Terre comptera près <strong>de</strong> dix<br />

milliards d’êtres humains avant 2050. C’est quatre milliards d’hommes<br />

qu’il faudra nourrir, loger, chauffer, éclairer, alors même qu’aujourd’hui,<br />

<strong>de</strong>ux milliards n’ont pas accès à l’eau potable ou ne sont pas raccordés aux<br />

réseaux d’électricité ! Il est impossible donc qu’en 2050, chaque humain<br />

consomme autant <strong>de</strong> ressources naturelles que nous le faisons aujourd’hui<br />

dans nos pays industrialisés ; les ressources <strong>de</strong> la planète n’y suffiront pas.<br />

événement<br />

10. <strong>2011</strong>-2012 : <strong>de</strong>ux années pour développer la marque<br />

« expert-comptable »<br />

12. Les secteurs d’activité du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

14. Des patrons <strong>de</strong> TPE parlent <strong>de</strong> leur expert-comptable<br />

16. Diplôme d’expertise comptable : le diplôme qui compte !<br />

20. L’Académie rassemble ses membres d’honneur<br />

22. Le 8 <strong>mars</strong>, journée <strong>de</strong> la femme au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

Les femmes mises à l'honneur !<br />

PROFESSION EXPERT-COMPTABLE<br />

38. La TVA grevant les frais engagés lors <strong>de</strong> l'acquisition<br />

ou cession <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations est-elle déductible ?<br />

39. Interprofessionnalité et assistance aux particuliers : le pas<br />

est franchi !<br />

40. EIRL : projet d’instruction fiscale<br />

42. Après les déclarations fiscales (plus <strong>de</strong> 70 %) et sociales<br />

(plus <strong>de</strong> 30%), les échanges bancaires avec je<strong>de</strong>clare.com<br />

43. Favoriser le développement pérenne<br />

<strong>de</strong>s PME grâce aux alertes professionnelles<br />

44. Rédaction du contrat <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> clientèle :<br />

garantir la perte <strong>de</strong> clientèle<br />

46. Invalidité du salarié : que doit faire l’employeur ?<br />

47. Divergences entre Bâle III et IFRS pour les banques<br />

Actus <strong>de</strong>s régions<br />

48. Poitou-Charentes-Vendée - 50. Paris - Ile-<strong>de</strong>-France<br />

Revue mensuelle <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> éditée par Expert-Comptable Media association • 19, rue Cognacq-Jay 75341 Paris ce<strong>de</strong>x 07 • Tél. 01 44 15 60 00 • Fax 01 44 15 90 05<br />

• Tirage : 29 800 exemplaires • Directeur <strong>de</strong> la publication : Joseph Zorgniotti, prési<strong>de</strong>nt • Directeur délégué <strong>de</strong> la publication : Hervé Boullanger, secrétaire général • Rédacteur en chef :<br />

René Keravel, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission publications • Rédacteurs en chef adjoints : Pierre Grafmeyer, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission communication, Alain Chandioux, prési<strong>de</strong>nt d’honneur<br />

• Comité <strong>de</strong> rédaction : F. Bal<strong>de</strong>n, P. Boyer, C. Clipet, P. Collin, E. Damloup, A. Delemer, J.-C. Delespaul, J. Dumont, R. Duringer, H. Giot, R. Girac, S. Guérin, N. Leroux, J. Liziard, H. Michelin, F. Millo, F. Novelli,<br />

H. Parent, G. Patouillère, N. Powilewicz, N. Resse, E. Simoni, G. Zerah • Secrétaire général <strong>de</strong> rédaction : Philippe Lacoste • Secrétaire <strong>de</strong> rédaction : Françoise Bal<strong>de</strong>n • Fabrication : Catherine Licini<br />

• Régie <strong>de</strong> la publicité : APAR — Tél. 01 41 49 02 90 • Impression : Imp. Fabrègue • Saint-Yrieix – Limoges – Paris • Dépôt légal : avril <strong>2011</strong> • Abonnements • (non-membres <strong>de</strong> l’Ordre) • France<br />

et étranger 93,76 e • supplément avion 44,21 e • Agences - 33 % • Ets d’enseignement - 50 % règlement à l’ordre d’ECM Association Liste <strong>de</strong>s annonceurs • Cegid 2 e <strong>de</strong> couv. • Azur Cador Dorac p. 4 • Ciel p. 6 • Gan<br />

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AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 5


I Les temps forts<br />

ELECTION DU CONSEIL SUPérieur<br />

Assises <strong>de</strong> la simplification<br />

Passation <strong>de</strong> pouvoir le 9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong><br />

« J’entends dire que les experts-comptables sont tristes.<br />

D’où vient cette hérésie ? » Christine Lagar<strong>de</strong>, invitée<br />

ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> la passation <strong>de</strong> pouvoir entre Joseph Zorgniotti<br />

et Agnès Bricard, le 9 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre à Paris a fait sourire la salle entière. Devant<br />

<strong>de</strong> nombreux experts-comptables et acteurs du mon<strong>de</strong><br />

économique, la ministre a profité <strong>de</strong> cette occasion pour<br />

rendre un hommage appuyé au travail <strong>de</strong> l’institution au<br />

moment <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> 2009 en matière <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong>s entreprises. René Ricol, commissaire général<br />

à l’investissement, a salué le travail <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s<br />

experts-comptables. Joseph Zorgniotti, a quant à lui évoqué<br />

l’émotion qui était la sienne <strong>de</strong> passer le flambeau pour la<br />

première fois à une femme. Quant à la nouvelle prési<strong>de</strong>nte<br />

Agnès Bricard, elle a rappelé l’importance <strong>de</strong> « la marque<br />

expert-comptable qui contribue au rayonnement <strong>de</strong> notre<br />

métier ».<br />

Simplifications : le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

remet au Gouvernement<br />

et au Parlement ses propositions<br />

visant à simplifier les obligations<br />

pesant sur les entreprises<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur a participé<br />

au processus <strong>de</strong> réflexion engagé<br />

par le Gouvernement et le Parlement<br />

sur les simplifications en remettant<br />

ses propositions à Frédéric Lefebvre,<br />

secrétaire d’Etat chargé du<br />

Commerce, <strong>de</strong> l’Artisanat,<br />

<strong>de</strong>s Petites et Moyennes Entreprises,<br />

du Tourisme, <strong>de</strong>s Services,<br />

<strong>de</strong>s Professions libérales<br />

et au parlementaire en mission<br />

Jean-Luc Warsmann, prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s lois<br />

<strong>de</strong> l’Assemblée nationale.<br />

Par ailleurs, le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

a été invité par Frédéric Lefebvre<br />

à participer à une table-ron<strong>de</strong> lors<br />

<strong>de</strong>s assises <strong>de</strong> la simplification<br />

le 14 avril prochain.<br />

Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs<br />

Premier petit déjeuner <strong>de</strong> l’association<br />

Après la célébration <strong>de</strong> la journée<br />

<strong>de</strong> la femme le 8 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier au<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur qui avait ressemblé<br />

plus <strong>de</strong> 300 consœurs, plus <strong>de</strong> 100<br />

professionnelles ont participé, le vendredi<br />

18 <strong>mars</strong> au Cercle <strong>de</strong> l’Union Interalliée,<br />

au premier petit-déjeuner : « L'expertcomptable,<br />

un métier au service <strong>de</strong> la<br />

compétitivité <strong>de</strong>s entreprises : quels<br />

nouveaux enjeux ? ». Autour d’Agnès Bricard sont intervenues <strong>de</strong>s femmes issues du<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprise et du secteur public. Le prochain petit-déjeuner qui portera sur<br />

l’investissement d’avenir se déroulera le 17 juin <strong>2011</strong>, en présence <strong>de</strong> René Ricol,<br />

commissaire général à l’Investissement.<br />

Ren<strong>de</strong>z-vous sur le nouveau blog <strong>de</strong>s femmes : www.femmes-experts-comptables.com<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295<br />

7


L’invitéE du sic I<br />

La ministre <strong>de</strong> l’Ecologie<br />

et du Développement durable,<br />

“NKM” comme on la surnomme,<br />

est en charge à 37 ans<br />

d’un ministère colossal, <strong>de</strong>puis<br />

novembre 2010. « La dame<br />

<strong>de</strong> l’environnement » au parcours<br />

fulgurant revient sur sa mission<br />

et les thèmes qui lui tiennent<br />

à cœur comme le Grenelle<br />

<strong>de</strong> l’environnement,<br />

ou le développement durable<br />

dans tous les secteurs d’activité.<br />

Nathalie<br />

Kosciusko-<br />

Morizet<br />

Vous avez évoqué lors <strong>de</strong> vos interventions<br />

l’importance d’une fiscalité du patrimoine<br />

naturel, au même titre que le patrimoine<br />

historique et architectural. Cette fiscalité<br />

vise-t-elle les entreprises ? Quels bénéfices<br />

pourraient-elles en retirer ?<br />

NKM : Nous voulons montrer que la fiscalité<br />

peut favoriser les entreprises qui prennent soin<br />

<strong>de</strong> l’environnement. Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années,<br />

plus <strong>de</strong> 130 mesures fiscales ont été prises dans<br />

le champ <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> mon ministère. Elles<br />

concernent pour une large part l’industrie. Prenons<br />

l’exemple du bonus-malus automobile qui a<br />

permis d’intégrer le facteur émissions <strong>de</strong> gaz lors<br />

<strong>de</strong> l’achat d’une voiture. Ce dispositif a créé un<br />

environnement favorable à l’innovation pour nos<br />

industriels. Je voudrais aussi mentionner l’instauration<br />

<strong>de</strong> la TGAP (la Taxe Générale sur les Activités<br />

Polluantes) qui incite au progrès technique et<br />

donne un avantage compétitif aux filières et installations<br />

les moins polluantes et les plus économes<br />

en matières premières.<br />

Qu’en est-il <strong>de</strong>s autres mesures fiscales en<br />

faveur <strong>de</strong> l’environnement ?<br />

NKM : Aujourd’hui, lorsque l’on parle d’environnement,<br />

on pense immédiatement à la fiscalité<br />

<strong>de</strong>s particuliers. Mais les entreprises sont elles aussi<br />

concernées par les incitations fiscales. Je pense bien<br />

sûr aux exploitations agricoles qui utilisent le sol<br />

8 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


comme outil <strong>de</strong> production, mais également<br />

à toutes celles qui possè<strong>de</strong>nt un<br />

patrimoine bâti. L’optimisation du foncier<br />

intéresse tout le mon<strong>de</strong>. Nombre d’entreprises<br />

s’engagent déjà comme mécènes <strong>de</strong><br />

la protection du patrimoine, pour démontrer<br />

leur savoir-faire ou communiquer sur<br />

<strong>de</strong>s valeurs. Pourquoi ne pas favoriser celles<br />

qui, dans la même optique, s’attachent à<br />

protéger notre patrimoine naturel ?<br />

Où en est-on <strong>de</strong>s décrets<br />

d’application <strong>de</strong> la loi Grenelle ?<br />

NKM : Le Grenelle entre désormais<br />

dans sa phase <strong>de</strong> maturité. La loi Grenelle 2<br />

prévoit 200 décrets d’application. Plus <strong>de</strong><br />

dix sont déjà parus. D’ici la fin <strong>de</strong> l’année<br />

<strong>2011</strong>, l’ensemble <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong>vrait être<br />

publié, ce qui est conforme au calendrier<br />

annoncé.<br />

C’est un chantier d’une gran<strong>de</strong> ampleur qui<br />

mobilise fortement les équipes du ministère.<br />

<strong>2011</strong> est une année particulièrement<br />

riche en réalisations : 200 décrets d’application,<br />

c’est autant <strong>de</strong> mesures du Grenelle<br />

qui <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s réalités concrètes et<br />

quotidiennes.<br />

C’est en même temps un défi : il va falloir<br />

que les bénéficiaires s’approprient ces nouveaux<br />

outils pour que le Grenelle avance.<br />

Mon action portera donc aussi là-<strong>de</strong>ssus,<br />

sur l’information et la pédagogie.<br />

Quels seront les moyens et les outils<br />

mis à disposition <strong>de</strong>s entreprises<br />

pour ai<strong>de</strong>r à la mise en place<br />

<strong>de</strong> ces décrets ?<br />

NKM : Les entreprises seront naturellement<br />

accompagnées pendant la phase <strong>de</strong><br />

mise en place du Grenelle. Prenons <strong>de</strong>ux<br />

exemples : les bilans « gaz à effet <strong>de</strong> serre »<br />

et le rapport « responsabilité sociale et environnementale<br />

».<br />

Dans le premier cas, nous mettons en place<br />

un pôle national <strong>de</strong> coordination, associant<br />

les entreprises, chargé d’élaborer la méthodologie<br />

<strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à<br />

effet <strong>de</strong> serre. Dans ce cadre, nous suivrons<br />

également la façon dont cette mesure se<br />

met en place pour, le cas échéant, ajuster<br />

nos outils.<br />

Dans le second cas, nous avons l’intention<br />

<strong>de</strong> travailler avec les professionnels à<br />

l’élaboration <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s pour informer les<br />

entreprises sur les différents paramètres<br />

du rapport « responsabilité sociale et environnementale<br />

». Nous souhaitons qu’il soit<br />

avant tout un outil stratégique au service du<br />

management <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Quelles sont vos missions<br />

en matière <strong>de</strong> développement<br />

durable pour les entreprises ?<br />

NKM : En termes <strong>de</strong> développement<br />

durable, mon action se situe à <strong>de</strong>ux niveaux.<br />

Le premier est sectoriel, pour les activités<br />

qui relèvent <strong>de</strong> ma compétence ministérielle<br />

(transport, bâtiment…), et le second<br />

est transversal, en lien avec mes collègues,<br />

sur tout le reste du champ économique.<br />

De manière générale, mon objectif est<br />

d’amener les entreprises à prendre en<br />

compte les enjeux du développement<br />

durable. Pour cela, les leviers sont multiples.<br />

Nous pouvons agir sur la conception<br />

<strong>de</strong>s produits en orientant les efforts<br />

<strong>de</strong> recherche et développement vers <strong>de</strong>s<br />

technologies responsables et en agissant<br />

sur les normes. Nous pouvons également<br />

intervenir sur la fabrication <strong>de</strong>s produits<br />

avec, par exemple, <strong>de</strong>s incitations réglementaires<br />

sur le contenu en matières<br />

premières. Je crois aussi beaucoup au<br />

pouvoir du consommateur. C’est la raison<br />

pour laquelle je tiens tant à la mise en<br />

place <strong>de</strong> l’affichage <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

environnementales <strong>de</strong>s produits. Enfin,<br />

nous pouvons encourager les entreprises<br />

à adopter <strong>de</strong>s critères extra-financiers<br />

comme celui <strong>de</strong> l’investissement socialement<br />

responsable.<br />

Face aux nouvelles contraintes<br />

environnementales, fiscales,<br />

économiques, l’expert-comptable<br />

a un rôle important <strong>de</strong> conseil et<br />

d’accompagnement <strong>de</strong>s entreprises.<br />

Quels sont les secteurs d’activité<br />

émergents dans le développement<br />

durable ?<br />

NKM : La mutation économique portée<br />

par le développement durable a vocation à<br />

toucher tous les secteurs. Nous cherchons à<br />

la fois à transformer les activités existantes<br />

et à créer <strong>de</strong> nouvelles filières. Les secteurs<br />

du bâtiment et <strong>de</strong> l’énergie connaissent <strong>de</strong>s<br />

“<br />

”<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 9<br />

Tous les secteurs d'activité sont concernés<br />

par le développement durable.<br />

changements profonds, avec l’émergence<br />

<strong>de</strong> nouveaux métiers. Les activités <strong>de</strong> service<br />

sont également concernées car elles<br />

accompagnent ces mutations. Je pense par<br />

exemple aux métiers du conseil, <strong>de</strong> l’audit,<br />

<strong>de</strong> la certification, <strong>de</strong> l’ingénierie…<br />

Quels secteurs d’activité sont les plus<br />

soumis à la réglementation en faveur<br />

du développement durable ?<br />

NKM : Je crois qu’il ne faut pas réduire<br />

le développement durable à la réglementation.<br />

Le but ultime est <strong>de</strong> faire évoluer notre<br />

modèle économique. Or, cela ne se décrète<br />

pas, nous avons besoin <strong>de</strong> l’adhésion <strong>de</strong><br />

tous. Et nous disposons d’une palette<br />

d’outils très large pour y parvenir : incitation,<br />

information, investissement et réglementation.<br />

Tous les secteurs d’activité sont<br />

concernés par le développement durable.<br />

Pouvez-vous nous donner un exemple<br />

récent d’effort <strong>de</strong> la part d’une PME<br />

ou TPE qui ne soit pas déjà dans<br />

le secteur <strong>de</strong> l’environnement, en<br />

matière <strong>de</strong> développement durable ?<br />

NKM : Je pense aux 88 hôtels ou campings<br />

français qui ont obtenu l’écolabel<br />

européen qui atteste <strong>de</strong> leur engagement<br />

dans le développement durable. Je pense<br />

également aux nombreuses PME qui ont<br />

répondu à l’appel à candidature pour expérimenter<br />

l’affichage <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

environnementales <strong>de</strong>s produits. C’est<br />

une belle illustration <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong>s<br />

entreprises.<br />

Avec le drame que subit le Japon,<br />

les catastrophes nucléaires<br />

reviennent au cœur <strong>de</strong>s<br />

préoccupations. La France ne doitelle<br />

pas réfléchir à <strong>de</strong> nouveaux<br />

systèmes <strong>de</strong> production d’énergie ?<br />

Les PME et les TPE auraient-elles,<br />

à votre avis un rôle à jouer ?<br />

NKM : Tout d'abord, il convient <strong>de</strong> ne<br />

pas prendre <strong>de</strong> décision radicale en pleine<br />

crise. Nous conduirons à la lumière <strong>de</strong>s événements<br />

survenus au Japon <strong>de</strong>s audits <strong>de</strong><br />

chaque centrale pour tirer les conclusions.<br />

La meilleure énergie est d'abord celle que<br />

l'on ne consomme pas et je crois que dans<br />

ce domaine, il y a une très large place à l'innovation<br />

et que <strong>de</strong> nombreuses entreprises<br />

ont un rôle à jouer pour concevoir <strong>de</strong>s solutions<br />

d'économies d'énergies. Il y a bien<br />

entendu également <strong>de</strong>s progrès à faire sur<br />

la production d'énergies décarbonées. p


ÉVÉNEMENTS I<br />

<strong>2011</strong>-2012 : <strong>de</strong>ux années pour développer<br />

la marque « expert-comptable »<br />

« Expert-comptable » est une marque car elle porte <strong>de</strong>s valeurs qui ont un sens<br />

pour nos clients : il s’agit <strong>de</strong> compétence, d’éthique et <strong>de</strong> confiance… Notre marque<br />

est également synonyme <strong>de</strong> réseau et <strong>de</strong> partage d’expérience. Un <strong>de</strong>s sujets évoqués<br />

par Agnès Bricard au cours du séminaire <strong>de</strong>s élus qui s'est tenu au <strong>Conseil</strong> Supérieur,<br />

le 25 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier.<br />

Travailler pour la profession, c’est faire vivre<br />

notre marque qui est une valeur immatérielle<br />

sur laquelle nous <strong>de</strong>vons capitaliser en concentrant<br />

nos efforts sur les axes suivants.<br />

Renforcer le diplôme d’expertise comptable<br />

qui est au cœur <strong>de</strong> notre marque<br />

Le diplôme d’expertise comptable est le pivot <strong>de</strong> notre<br />

marque, la condition d’entrée dans notre corpus.<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur entend garantir les conditions<br />

effectives d’accès à ce diplôme sur l’ensemble du territoire,<br />

en particulier par le biais d’un accord conclu<br />

avec le Cnam Intec.<br />

Afin d’améliorer l’attractivité <strong>de</strong> notre profession visà-vis<br />

<strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong> les orienter vers notre diplôme,<br />

nous <strong>de</strong>vons poursuivre la politique <strong>de</strong> partenariat<br />

avec les universités menée <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans consistant<br />

à mettre à leur disposition nos outils sur la gestion <strong>de</strong><br />

crise (créés au Congrès <strong>de</strong> Nantes en octobre 2009),<br />

et sur le financement (créés au Congrès <strong>de</strong> Strasbourg<br />

en octobre 2010). Plus <strong>de</strong> 15 universités via leurs<br />

écoles universitaires <strong>de</strong> management autrefois appelées<br />

IAE sur environ 35 délivrant le master CCA sont<br />

partenaires et ce partenariat a permis aux étudiants<br />

<strong>de</strong> découvrir le large éventail <strong>de</strong> missions proposées<br />

par les cabinets, allant bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s matières traditionnellement<br />

enseignées.<br />

Notre diplôme doit être ouvert à tous les talents<br />

dans un objectif d’échange et d’amélioration. C’est<br />

pourquoi nous <strong>de</strong>vons faire <strong>de</strong> la Validation <strong>de</strong>s<br />

Acquis <strong>de</strong> l’Expérience (VAE) un axe prioritaire afin<br />

<strong>de</strong> permettre à nos collaborateurs les plus talentueux<br />

<strong>de</strong> rejoindre notre institution et <strong>de</strong> porter haut et fort<br />

notre marque.<br />

Nous <strong>de</strong>vons rassembler autour <strong>de</strong> nous tous ceux qui<br />

peuvent enrichir notre réseau. Le souhait que nous<br />

avons <strong>de</strong> créer une liste <strong>de</strong>s diplômés d’expertise<br />

comptable exerçant en entreprise poursuit notamment<br />

un objectif commencé avec l’Académie.<br />

Porter vers les professionnels<br />

les bénéfices <strong>de</strong>s réformes négociées<br />

par la profession : une marque qui répond<br />

aux attentes du marché<br />

Pour être une référence, notre marque doit être en<br />

adéquation avec les besoins du marché. C’est pour<br />

cela qu’une mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> notre réglementation<br />

professionnelle a<br />

été opérée ces <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>rnières années.<br />

Nous <strong>de</strong>vons désormais<br />

porter sur le<br />

terrain les bénéfices concrets <strong>de</strong> ce que nous avons<br />

obtenu : interprofessionnalité, assistance auprès <strong>de</strong>s<br />

particuliers, activités commerciales à titre accessoire,<br />

maniement <strong>de</strong> fonds, tiers <strong>de</strong> confiance, prise <strong>de</strong><br />

participation et exercice <strong>de</strong> mandats sociaux dans<br />

<strong>de</strong>s sociétés non membres <strong>de</strong> l’Ordre… ce sont <strong>de</strong>s<br />

réformes pour toutes et tous.<br />

Dans ce cadre, <strong>de</strong>s rencontres seront organisées au<br />

cœur <strong>de</strong>s régions au cours <strong>de</strong>s prochains mois. Des<br />

gui<strong>de</strong>s pratiques seront diffusés à chaque professionnel.<br />

Chaque cabinet pourra inscrire sur son site Internet<br />

les outils crées par le <strong>Conseil</strong> Supérieur (comparatif<br />

statuts, auto entrepreneur, micro entreprise, réel<br />

simplifié ou normal, financement TPE…) afin que<br />

ceux-ci puissent être consultés par les chefs d’entreprise.<br />

Dès lors, ces <strong>de</strong>rniers pourront <strong>de</strong>venir acheteurs<br />

<strong>de</strong> missions.<br />

Communiquer auprès <strong>de</strong>s confrères<br />

le nouveau référentiel normatif<br />

qui entrera en vigueur en 2012 :<br />

l’étendard <strong>de</strong> notre marque<br />

Nos normes d’exercice professionnel sont les ambassadrices<br />

<strong>de</strong> notre marque. Elles harmonisent les<br />

bonnes pratiques et assurent la délivrance d’un travail<br />

<strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> haut niveau. Elles renforcent le niveau<br />

<strong>de</strong> confiance qu’accor<strong>de</strong>nt les clients à nos travaux.<br />

10 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Un nouveau référentiel actualisé en fonction<br />

<strong>de</strong>s standards internationaux vient<br />

d’être adopté. Sous réserve d’agrément par<br />

les pouvoirs publics, il entrera en application<br />

à compter du 1 er janvier 2012.<br />

Dès leur agrément, les nouvelles normes<br />

seront largement diffusées par le biais<br />

d’outils et <strong>de</strong> formations auprès <strong>de</strong> l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s cabinets.<br />

Communiquer dans la presse<br />

les valeurs <strong>de</strong> notre marque<br />

et les diffuser auprès du grand<br />

public<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur communiquera par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> presse sur<br />

la marque, sur ses atouts, sur la valeur ajoutée<br />

qu’elle procure à ceux qui y font appel.<br />

Une semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable sera<br />

organisée à cet effet au mois <strong>de</strong> mai prochain.<br />

Par ailleurs, la consécration <strong>de</strong> nos interventions<br />

auprès <strong>de</strong>s particuliers doit nous<br />

permettre <strong>de</strong> mieux nous faire connaître<br />

auprès du grand public, à l’instar <strong>de</strong> nombreux<br />

pays voisins, dans le cadre <strong>de</strong> missions<br />

qui iront du déclaratif à la gestion<br />

patrimoniale.<br />

Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

Elargir notre panel <strong>de</strong> missions :<br />

autant <strong>de</strong> relais <strong>de</strong> croissance<br />

pour notre marque<br />

Nous <strong>de</strong>vons pouvoir satisfaire ou <strong>de</strong>vancer<br />

les besoins <strong>de</strong> nos clients au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />

nos missions traditionnelles. C’est ce que<br />

démontrent les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s réalisées<br />

par le <strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />

Mettre en avant la marque « expertcomptable<br />

», c’est également être innovant<br />

dans la recherche <strong>de</strong> création <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

valeur au service <strong>de</strong> nos clients notamment<br />

au travers <strong>de</strong> nouvelles missions dans les<br />

domaines <strong>de</strong> l’intelligence économique<br />

comptable et financière (alertes professionnelles),<br />

<strong>de</strong>s marchés publics, <strong>de</strong> l’export,<br />

du développement durable, ou encore <strong>de</strong><br />

l'accompagnement <strong>de</strong>s ETI – Entreprises <strong>de</strong><br />

Taille Intermédiaires – dans leur développement<br />

pour ne citer que quelques exemples.<br />

Développer une démarche<br />

marketing autour <strong>de</strong> la marque<br />

« expert-comptable », pour mieux<br />

connaître notre marché et adapter<br />

nos missions.<br />

Nous <strong>de</strong>vons nous engager sur une<br />

approche plus “marketing” <strong>de</strong> nos activités.<br />

L’objectif est <strong>de</strong> mettre notre offre <strong>de</strong><br />

services en adéquation avec les attentes <strong>de</strong><br />

nos clients.<br />

Cette démarche nécessite un diagnostic <strong>de</strong>s<br />

besoins du marché. Celui-ci doit permettre<br />

<strong>de</strong> créer les missions correspondantes et<br />

définir les conditions d’intervention, y compris<br />

financières. Enfin, ce processus doit se<br />

conclure par la mesure <strong>de</strong> la satisfaction du<br />

client afin d’adapter en permanence l’offre<br />

aux besoins.<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur, par le biais d’analyses<br />

sectorielles et d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> marché apportera<br />

à la profession dans les <strong>de</strong>ux prochaines<br />

années les outils adéquats et mutualisés.<br />

Protéger la marque « expertcomptable<br />

» en luttant contre<br />

l’exercice illégal<br />

Une marque doit être protégée contre les<br />

contrefaçons. C’est pourquoi nous luttons<br />

contre l’exercice illégal. Le <strong>Conseil</strong><br />

Supérieur en a fait l’une <strong>de</strong> ses priorités<br />

en établissant un plan d’actions national.<br />

Une réunion a eu lieu en mai 2010 avec<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s commissaires du gouvernement<br />

auprès <strong>de</strong>s conseils régionaux afin<br />

d’obtenir le soutien <strong>de</strong>s pouvoirs publics.<br />

Nous allons rencontrer les Chambres<br />

consulaires pour favoriser l’information<br />

<strong>de</strong>s entreprises sur les risques résultant du<br />

travail <strong>de</strong>s illégaux.<br />

Une cellule spécifique sera créée au sein<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur afin <strong>de</strong> mutualiser<br />

et diffuser les bonnes pratiques auprès<br />

<strong>de</strong>s <strong>Conseil</strong>s régionaux, comme cela a été<br />

décidé en février <strong>de</strong>rnier.<br />

Promouvoir l’efficacité<br />

et l’innovation comme<br />

<strong>de</strong>ux caractéristiques fortes<br />

<strong>de</strong> la marque « expert-comptable »<br />

La politique volontariste initiée par le<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur pour promouvoir les<br />

téléprocédures participe à la valorisation<br />

<strong>de</strong> notre image auprès <strong>de</strong> nos clients et <strong>de</strong><br />

notre environnement politique et économique.<br />

Parallèlement, elle renforce l’efficacité<br />

<strong>de</strong> notre système <strong>de</strong> production.<br />

Nous poursuivrons dans les <strong>de</strong>ux prochaines<br />

années nos actions <strong>de</strong> généralisation<br />

<strong>de</strong>s téléprocédures notamment par le<br />

biais <strong>de</strong> la gratuité du portail je<strong>de</strong>clare.com.<br />

Par ailleurs, une signature électronique spécifique<br />

à notre marque expert- comptable<br />

sera proposée aux professionnels dans les<br />

prochains mois. p<br />

“<br />

Mettre en avant la marque « expert- comptable », c’est également être<br />

innovant dans la recherche <strong>de</strong> création <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> valeur au service<br />

<strong>de</strong> nos clients notamment au travers <strong>de</strong> nouvelles missions dans les domaines<br />

<strong>de</strong> l’intelligence économique comptable et financière, du financement<br />

<strong>de</strong>s entreprises, <strong>de</strong>s marchés publics, <strong>de</strong> l’export ou encore du développement<br />

durable…<br />

”<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 11


ÉVÉNEMENTS I<br />

Les secteurs d’activité du <strong>Conseil</strong> Supé<br />

Sic présente la nouvelle équipe <strong>de</strong>s élus, en charge <strong>de</strong>s commissions, constituée<br />

le 9 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier lors <strong>de</strong> la 371 e session.<br />

Administration-finances<br />

et Réformes<br />

<strong>de</strong> la profession<br />

Communication<br />

et Partenariats<br />

professionnels<br />

Missions juridiques,<br />

fiscales et sociales<br />

<strong>de</strong>s cabinets-<br />

Droit comptable<br />

Exercice professionnel<br />

et Formation<br />

professionnelle<br />

Gérard<br />

Ranchon<br />

Pierre<br />

Grafmeyer<br />

Jean-Bernard<br />

Cappelier<br />

Jacques<br />

Rocca Serra<br />

Commission<br />

Administration<br />

et Finances<br />

Commission<br />

Communication<br />

interne et externe<br />

Commission Fiscale<br />

Commission<br />

du Tableau<br />

et <strong>de</strong> la Discipline<br />

Gérard Ranchon<br />

Commission<br />

Réformes<br />

<strong>de</strong> la profession<br />

Pierre Grafmeyer<br />

Commission<br />

<strong>de</strong>s Publications<br />

Jean-<br />

François<br />

Pestureau<br />

Commission Sociale<br />

Pascal<br />

Comté<br />

Joseph<br />

Zorgniotti<br />

René<br />

Keravel<br />

Frank<br />

Coursolle<br />

Commission<br />

<strong>de</strong> la Déontologie<br />

Jacques Rocca Serra<br />

Commission Qualité<br />

Commission Juridique<br />

Jean-Bernard Cappelier<br />

Commission<br />

<strong>de</strong> Droit comptable<br />

Eric<br />

Lesaicherre<br />

Fabrice<br />

Castel<br />

Trésorier<br />

Jérôme<br />

Dumont<br />

Commission<br />

<strong>de</strong> la Formation<br />

professionnelle<br />

Jean-Marie<br />

Vial<br />

12 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


ieur<br />

Organisation<br />

<strong>de</strong>s missions<br />

et Innovation<br />

Evolution<br />

<strong>de</strong>s marchés<br />

Relations<br />

internationales<br />

Coordination<br />

<strong>de</strong>s actions régionales<br />

Patrick<br />

Bordas<br />

Serge<br />

Bottoli<br />

Xavier<br />

Aubry<br />

Agnès<br />

Bricard<br />

Commission<br />

<strong>de</strong>s Normes<br />

professionnelles<br />

Commission<br />

Simplification<br />

et Gestion<br />

Serge BottoliCom<br />

Commission<br />

<strong>de</strong>s Relations<br />

européennes<br />

et internationales<br />

Commission<br />

<strong>de</strong> l’Innovation<br />

Patrick Bordas<br />

Commission<br />

Informatique<br />

Joëlle<br />

Lasry<br />

Commission Création,<br />

Développement,<br />

Transmission,<br />

Financement<br />

et Prévention<br />

Jean-Marc<br />

Eyssautier<br />

Commission<br />

<strong>de</strong>s Actions<br />

<strong>de</strong> coopération<br />

internationale<br />

Xavier Aubry<br />

Philippe<br />

Arraou<br />

Commission<br />

du Secteur non-marchand<br />

Jean<br />

Saphores<br />

Pierre<br />

Préjean<br />

Commission Agricole<br />

Alain<br />

Rennesson<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 13


ÉVÉNEMENTS I<br />

Des patrons <strong>de</strong> TPE parlent<br />

<strong>de</strong> leur expert-comptable<br />

Les très petites entreprises, TPE, qui représentent 95 % <strong>de</strong> notre tissu économique, vont être<br />

à l’honneur lors du prochain congrès <strong>de</strong> la profession à Marseille en octobre prochain.<br />

Comment ai<strong>de</strong>r davantage ce poumon <strong>de</strong> l’économie ? Ce sera le grand thème<br />

du 66 e Congrès <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong> qui restent les interlocuteurs privilégiés<br />

<strong>de</strong> ces entreprises au potentiel incontournable.<br />

Elles ont chacune leur profil et aucune ne vit<br />

la même situation. Les TPE sont toutes différentes,<br />

avec à leur tête un chef d’entreprise bien<br />

distinct qui a donné vie à son projet, parfois seul.<br />

L’expert-comptable peut donc appliquer certaines<br />

techniques i<strong>de</strong>ntiques pour établir ses comptes<br />

mais en ce qui concerne la stratégie à adopter, il<br />

doit appréhen<strong>de</strong>r chaque cas avec diplomatie et<br />

psychologie. Une entreprise en difficulté n’a pas<br />

besoin <strong>de</strong>s mêmes conseils qu’une entreprise qui<br />

se porte bien en apparence, mais qui ne songe simplement<br />

pas à se développer. Amener<br />

certains chefs d’entreprise à anticiper<br />

l’avenir, à prendre du recul alors qu'ils<br />

sont au cœur <strong>de</strong> l’action, les rassurer<br />

s’ils manquent <strong>de</strong> confiance en eux,<br />

les inciter à se poser pour réfléchir,<br />

tout cela n’est pas chose aisée. Un rôle<br />

difficile que doit jouer <strong>de</strong> plus en plus<br />

la profession si elle veut conquérir<br />

<strong>de</strong> nouveaux marchés et étendre son<br />

influence auprès <strong>de</strong> ses clients.<br />

Rencontre avec un architecte<br />

Je ne savais pas que sa mission était si large.<br />

“ ”<br />

Sébastien Duron, 39 ans,<br />

architecte<br />

9 heures du matin, un lundi dans une agence d’architecture du 10e arrondissement <strong>de</strong> Paris ; Sébastien<br />

est déjà là, pressé, « j’ai dix minutes ». Il est seul aux comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son agence <strong>de</strong>puis 2002.<br />

« J’emploie <strong>de</strong>s free-lance pendant les concours. Je ne veux plus employer <strong>de</strong> salariés, ils ne sont pas assez flexibles. En ce<br />

moment, je suis sur <strong>de</strong>s projets pour la ville <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, <strong>de</strong>s équipements, <strong>de</strong>s logements comme <strong>de</strong>s crèches,<br />

<strong>de</strong>s casernes <strong>de</strong> pompiers… je préfère les marchés publics aux comman<strong>de</strong>s privées qui sont moins rémunératrices. J’ai<br />

un chiffre d’affaires <strong>de</strong> 200 000 euros par an. » Dans son bureau, <strong>de</strong>s ordinateurs, <strong>de</strong>s maquettes éparses<br />

sur les étagères et une immense imprimante couleur. « J’ai un expert-comptable <strong>de</strong>puis 2008. A vrai dire je<br />

ne le vois qu’une fois par an pour établir le bilan. Je ne le sollicite pas beaucoup, c’est vrai que je ne savais pas que sa<br />

mission était si large, mais lui ne me propose pas grand-chose non plus. On n’a pas un rapport très proche, on ne part<br />

pas en vacances ensemble ! (rires). Il m’impressionne un peu. On n’a pas la même sensibilité. » Sébastien précise :<br />

« La mienne est artistique. Je n’ai pas été formé à la gestion, donc je ne connais pas la mission d’un expert-comptable.<br />

Je l’utilise a minima. Mais peut-être que si j’étais amené à me développer je l’intéresserais plus. J’ai le sentiment que<br />

les experts-comptables ont besoin d’un projet <strong>de</strong> développement pour être motivés. Je continue à penser que mon chiffre<br />

d’affaires n'est pas assez important pour lui. »<br />

14 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Rencontre avec un PRODUCTEUR<br />

“<br />

Mon expert-comptable me permet <strong>de</strong> m’y retrouver.<br />

”<br />

Christoph<br />

Schwaiger, 42 ans,<br />

producteur<br />

Cet ancien mannequin allemand qui a grandi en Belgique et s'est reconverti dans la<br />

réalisation <strong>de</strong> documentaires n’a pas perdu son sourire face à l’objectif : « c’était il y a<br />

longtemps. Poser pour <strong>de</strong>s magazines ou <strong>de</strong>s pubs me permettait surtout <strong>de</strong> pouvoir voyager. Aujourd’hui,<br />

je continue à le faire mais en faisant <strong>de</strong>s films, ce qui est nettement plus intéressant ». Son <strong>de</strong>rnier<br />

documentaire se déroule au Népal, pour un organisme humanitaire, sur l’esclavage <strong>de</strong>s<br />

enfants. « On est trois associés dans notre boîte <strong>de</strong> prod, « Tapio films ». « J’ai donc été confronté à gérer<br />

l’Urssaf, la comptabilité, les impôts. Il y a tellement <strong>de</strong> papiers qui nous arrivent ! Parfois on ne sait<br />

même pas ce que c’est ! L’administration française, c’est la jungle. Mon expert-comptable me permet <strong>de</strong> m’y<br />

retrouver. C’est un cabinet situé dans le sud, spécialisé dans notre domaine. Ils prennent le temps d’expliquer<br />

à <strong>de</strong>s néophytes comme nous chaque ligne <strong>de</strong> nos documents ! Aujourd’hui par exemple, on développe <strong>de</strong>s<br />

projets <strong>de</strong> films. Un <strong>de</strong> ces films est préacheté par une chaîne, eh bien, c’est l’expert-comptable qui va gérer<br />

cette situation. Ce cabinet nous facture <strong>de</strong>s services à la carte car nous n’avons pas besoin <strong>de</strong> conseils toute l’année pour le moment.<br />

Mais plus tard, nous aurons besoin <strong>de</strong> financement. Je pense que <strong>de</strong>s conseils pour choisir une banque ou un organisme nous seront<br />

utiles. Je ne leur ai pas encore posé la question, mais cela va venir. Cette année d’ailleurs, on doit développer un film documentaire<br />

qui n’est pas une comman<strong>de</strong>. Il va bien falloir le financer. Je vais leur en parler ».<br />

Rencontre avec un RESTAURATEUR<br />

“<br />

Mon expert-comptable, je lui fais plus confiance<br />

qu’à mon banquier.<br />

Arthur Lemaire, 40 ans, restaurateur<br />

”<br />

«<br />

J’ai commencé comme serveur chez Costes » raconte Arthur, assis dans le canapé <strong>de</strong> l’arrière-salle<br />

du nouveau restaurant qu’il vient d’ouvrir avenue Kléber, dans le 16 e arrondissement <strong>de</strong> Paris.<br />

« Ensuite j’ai été maître d’hôtel, c’est simple, j’ai fait tous les métiers dans la restauration » ajoute-t-il en<br />

riant ; Arthur dirige aujourd’hui plusieurs restaurants dans Paris appelés « le Corso ». Les clients<br />

viennent pour la cuisine italienne mais aussi pour le voir. « Je suis obligé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s tournées le soir.<br />

Les clients aiment voir que je suis là, on discute, on rigole. La présence du directeur, cela fait partie intégrante<br />

du métier pour moi. »<br />

Aujourd’hui, il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s parts dans le groupe <strong>de</strong> Thierry Costes. « C’est compliqué car je suis<br />

salarié du groupe mais je suis aussi créateur d’entreprise <strong>de</strong>puis 2007. C’est difficile d’expliquer aux organismes<br />

que l’on peut être actionnaire majoritaire et salarié. Aujourd’hui, ce que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à mon expert-comptable,<br />

c’est <strong>de</strong> me faire gagner du temps. Avec toutes mes activités, j’en ai très peu. Je dois gérer quatre restaurants ;<br />

je vois mon expert-comptable une fois tous les trois mois. C’est moi qui vais chez lui. Je lui donne mes papiers<br />

administratifs et je ne veux plus avoir à m’en occuper à nouveau. Je cherche comme tout le mon<strong>de</strong> à être le moins<br />

taxé par l’État. Je veux pouvoir me reposer sur lui, lui faire confiance à 100 %, ce qui est d’ailleurs le cas pour<br />

l’instant. Je lui fais plus confiance qu’à mon banquier ; avec eux, c’est toujours pareil, quand tu as <strong>de</strong> l’argent<br />

tout va bien, quand tu n’en as pas tu n’existes pas. L’expert-comptable, lui, est vraiment là pour t’ai<strong>de</strong>r. Savoir<br />

que si un jour on est contrôlé par le fisc, tout est parfaitement en règle, c’est le rêve, mais ça, on n’est jamais<br />

sûr… » conclut-il dans un sourire.<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 15


ÉVÉNEMENTS I<br />

852 diplômés pour 2010<br />

Diplôme d’expertise comptable :<br />

le diplôme qui compte !<br />

Près <strong>de</strong> 1 400 personnes dont 439 diplômés en 2010 (sur 852 au total) entourés<br />

<strong>de</strong> leurs proches ont assisté vendredi 4 <strong>mars</strong> à la cérémonie <strong>de</strong> remise du Diplôme<br />

d’Expertise Comptable (DEC). C’est un vrai succès et la preuve que les nouveaux diplômés,<br />

comme leurs familles, attachent <strong>de</strong> l’importance et <strong>de</strong> la valeur à ce diplôme.<br />

Une cérémonie “corporate”, conviviale<br />

et solennelle<br />

Le <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />

<strong>Comptables</strong> a lancé cette opération l’an <strong>de</strong>rnier pour<br />

la première fois. Environ 680 personnes étaient présentes<br />

et c’était déjà une surprise. Pour cette <strong>de</strong>uxième<br />

édition, c’est plus du double <strong>de</strong> participants qui a été<br />

accueilli dans le grand amphithéâtre du Palais <strong>de</strong>s<br />

Congrès, Porte Maillot à Paris, avec les examinateurs,<br />

les gestionnaires du DEC et les représentants <strong>de</strong> la<br />

profession. Joseph Zorgniotti, prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong><br />

Supérieur, a conduit la cérémonie.<br />

Les nouveaux diplômés ont retiré leur diplôme sur<br />

place auprès <strong>de</strong>s permanents du Service Interacadémique<br />

<strong>de</strong>s Examens et Concours (SIEC, Arcueil). A<br />

titre symbolique, vingt diplômés sélectionnés pour<br />

leur bonne note au mémoire ou parce qu’ils représentent<br />

la diversité <strong>de</strong>s candidats ou leur éloignement,<br />

ont reçu leur diplôme sur scène.<br />

Jean-Marie Vial, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong> formation<br />

professionnelle du <strong>Conseil</strong> Supérieur, a parlé<br />

du rôle <strong>de</strong> l’institution dans la définition du cursus<br />

et <strong>de</strong> son évolution ou pour la création <strong>de</strong> nouveaux<br />

diplômes comme les licences professionnelles<br />

« Métiers <strong>de</strong> la comptabilité ». Il a souligné l’exem-<br />

plarité <strong>de</strong>s relations entre la profession, le corps<br />

enseignant, les services <strong>de</strong> la Direction Générale <strong>de</strong><br />

l’Enseignement Supérieur (DGSIP) et du SIEC. Le<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur apporte un soutien financier et<br />

logistique à plusieurs associations d’enseignants. Il<br />

encourage également la recherche dans les domaines<br />

<strong>de</strong> l’audit et <strong>de</strong> la gestion par l’attribution <strong>de</strong> bourses<br />

d’étu<strong>de</strong>s à <strong>de</strong>s doctorants.<br />

A propos du mélange <strong>de</strong>s générations dans la salle,<br />

Jean-Marie Vial remarque que « le diplôme d’expertise<br />

« Je suis le premier <strong>de</strong> ma famille à avoir<br />

fait autant d'étu<strong>de</strong>s »<br />

Olivier Rousseau, 28 ans (Bretagne)<br />

Large sourire, regard pétillant, Olivier semble ravi. Rien d'étonnant<br />

à cela puisqu'il a reçu, comme <strong>de</strong>ux autres diplômés, un prix<br />

spécial pour son mémoire. « Je l'ai gagné parce que c'était<br />

sur le foot » plaisante-t-il. « Quitte à passer beaucoup <strong>de</strong> temps<br />

sur un sujet, je me suis dit, autant que cela me plaise ! »<br />

Olivier s'occupe <strong>de</strong> l'audit d'un club <strong>de</strong> football en Bretagne, dont il préfère taire<br />

le nom. C'est comme cela qu'il a eu l'idée <strong>de</strong> son mémoire : l’audit <strong>de</strong>s services<br />

dans les clubs. « J'ai eu 17. Bien sûr que je suis fier. Toute ma famille aussi.<br />

Je suis le premier à avoir fait autant d'étu<strong>de</strong>s. Mon père n'a pas son bac. Il est<br />

manipulateur en radiologie. Ma mère est professeur <strong>de</strong> russe. Alors forcément<br />

ils sont très heureux. »<br />

16 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


« Il va falloir que je valorise<br />

cette réussite »<br />

Bertrand Gachet, 47 ans (Angers)<br />

« Je n'ai pas fait HEC ou l'Essec, j'ai juste un bac technique.<br />

C'est formidable <strong>de</strong> pouvoir reprendre ses étu<strong>de</strong>s même<br />

tardivement. » Bertrand a encore du mal<br />

à y croire. Il a eu 18 à son mémoire<br />

sur les offices publics <strong>de</strong> l'habitat. « Je suis<br />

encore sur un nuage. C'est extraordinaire<br />

pour moi. Maintenant il va falloir que<br />

je valorise cette réussite. Aujourd'hui, je suis<br />

dans un grand cabinet d'audit. Ce diplôme<br />

va m'ouvrir <strong>de</strong>s portes. Ce diplôme, c'était mon objectif.<br />

Je suis un peu ennuyé car je n'en ai plus…Ah si, j'ai la course<br />

<strong>de</strong> Triathlon <strong>de</strong> la Baule <strong>2011</strong> à faire » ajoute-t-il rêveur.<br />

Prix aux Meilleurs Mémoires<br />

Au cours <strong>de</strong> cette cérémonie, les trois lauréats (diplômés en<br />

2009) du Prix 2010 du Meilleur Mémoire décerné par le <strong>Conseil</strong><br />

Supérieur, ont reçu leur récompense. Comme chaque année, la<br />

société Interfimo, présidée par Jérôme Sicot, a joint sa propre<br />

dotation aux prix du <strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />

Les trois lauréats et le titre <strong>de</strong> leur mémoire<br />

1 er prix : Frédéric Grevaud, « Comment vendre et développer<br />

les missions <strong>de</strong> valorisation du crédit d’impôt recherche<br />

à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s PME/TPE au sein d’un cabinet d’expertcomptable<br />

».<br />

Mentions : Florence Flack, « Choix et déploiement d’un logiciel<br />

d’audit : proposition d’un gui<strong>de</strong> méthodologique <strong>de</strong>stiné aux<br />

petits cabinets » ; et Olivier Rousseau, « L’audit <strong>de</strong>s revenus dans<br />

un club <strong>de</strong> football professionnel : proposition d’une démarche<br />

pour le commissaire aux comptes ».<br />

De g. à dr. : Joseph<br />

Zorgniotti, Agnès<br />

Bricard, Jean-Marie<br />

Vial, Patrick Hetzel,<br />

Martial Cha<strong>de</strong>faux,<br />

Boris Sauvage,<br />

William Nahum<br />

et Jean-Louis<br />

Mullenbach<br />

comptable est un diplôme qui requiert<br />

un gros investissement <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s<br />

candidats. Ce n’est pas le fruit du hasard<br />

si ce diplôme est obtenu, c’est sans doute<br />

parce qu’il y a un environnement familial<br />

favorable et il est normal et naturel<br />

d’honorer également les familles <strong>de</strong>s<br />

diplômés ».<br />

Patrick Hetzel, directeur général<br />

pour l’enseignement supérieur<br />

et l’insertion professionnelle<br />

« Aujourd'hui, il y a trois cabinets à Nantes<br />

qui testent l'outil que j'ai inventé »<br />

(DGSIP), très impressionné par<br />

le nombre <strong>de</strong> participants, s’est<br />

félicité <strong>de</strong> l’aboutissement <strong>de</strong> la<br />

réforme <strong>de</strong>s diplômes comptables<br />

supérieurs et a remercié la profession<br />

<strong>de</strong> son implication tout<br />

au long <strong>de</strong> ce processus. Il reste<br />

très attentif à la mise en place <strong>de</strong><br />

la filière <strong>de</strong> la VAE et a chaleureusement<br />

félicité les nouveaux diplômés.<br />

« Cette cérémonie est un symbole<br />

fort pour tous ».<br />

Florence Flack, 30 ans (Nantes)<br />

Florence est venue chercher son prix reçu l'année <strong>de</strong>rnière. « J'ai eu 17. J'ai<br />

élaboré dans mon mémoire <strong>de</strong> nouveaux outils opérationnels, <strong>de</strong>s logiciels d’audit,<br />

spécialement conçus pour les petits cabinets. J'ai beaucoup travaillé sur ce mémoire.<br />

Je n'ai jamais oublié la phrase d'un <strong>de</strong> mes interlocuteurs qui m'avait dit : « vous serez<br />

tous diplômés, mais la différence sera dans ce que vous ferez du mémoire. » Je l’ai<br />

donc travaillé à fond. J'étais très motivée. Aujourd’hui, il y a trois cabinets à Nantes qui<br />

testent l'outil que j'ai inventé. La note qui m'a été attribuée donne encore plus <strong>de</strong> crédit à mon travail. »<br />

Martial Cha<strong>de</strong>faux, prési<strong>de</strong>nt du<br />

jury du DEC, est intervenu sur la<br />

réforme du diplôme : « Contrairement<br />

à ce que j’ai pu parfois lire ou<br />

entendre à l’occasion <strong>de</strong> commentaires<br />

sans doute un peu hâtifs, ce diplôme<br />

réformé n’a pas voulu être plus dur ou<br />

plus simple. Il a simplement été voulu<br />

en phase avec les conditions actuelles<br />

d’exercice <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>s professionnels<br />

<strong>de</strong> la comptabilité. On ne peut, à<br />

mon sens, que se féliciter <strong>de</strong> voir une<br />

profession toute entière consentir l’effort<br />

courageux <strong>de</strong> remettre à plat son cursus<br />

<strong>de</strong> formation en se posant la question<br />

<strong>de</strong> l’adéquation <strong>de</strong> son parcours <strong>de</strong> formation<br />

avec les besoins <strong>de</strong> la profession<br />

dans l’accomplissement <strong>de</strong>s missions qui<br />

sont les siennes aujourd’hui… ».<br />

Boris Sauvage, prési<strong>de</strong>nt du Club<br />

<strong>de</strong>s Jeunes <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

(CJEC) a présenté le club : « Ca y<br />

est, vous voici diplômés, bravo ! (…) Le<br />

DEC en poche, beaucoup <strong>de</strong> diplômés ont<br />

<strong>de</strong>s questions sur leur installation : quel<br />

mo<strong>de</strong> d’exercice ? Comment s’associer ou<br />

racheter une clientèle ? A ces questions,<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 17


ÉVÉNEMENTS I<br />

il existe <strong>de</strong>s réponses dans les outils<br />

proposés par le CJEC. Quel que soit votre<br />

projet, surtout ne restez pas seul ! »<br />

Le CJEC organise tous les <strong>de</strong>ux<br />

ans avec l’Association nationale<br />

<strong>de</strong>s stagiaires, l’Anecs, « Les Estivales<br />

», congrès <strong>de</strong>s jeunes professionnels.<br />

Les prochaines se<br />

tiendront les 1 et 2 juillet <strong>2011</strong><br />

à Vincennes. Pour en savoir<br />

plus : www.lesestivales<strong>2011</strong>.org.<br />

L’Académie est une structure<br />

unique, un lieu d’échanges d’expériences<br />

et <strong>de</strong> débats sur <strong>de</strong>s sujets<br />

pointus liés à la finance, l’économie,<br />

la comptabilité, l’audit,<br />

l’éthique <strong>de</strong>s affaires. William<br />

Nahum, prési<strong>de</strong>nt, et Jean-Louis<br />

Mullenbach, vice-prési<strong>de</strong>nt, ont<br />

A titre<br />

symbolique,<br />

un groupe <strong>de</strong><br />

vingt diplômés<br />

sélectionnés<br />

pour leur bonne<br />

note au mémoire<br />

ou parce qu’ils<br />

représentent<br />

la diversité<br />

<strong>de</strong>s candidats ou<br />

leur éloignement,<br />

ont reçu<br />

leur diplôme<br />

sur scène.<br />

« Je suis le plus jeune diplômé,<br />

mais je n'ai pas sauté <strong>de</strong> classe »<br />

Ludovic Adrien, 25 ans (Normandie)<br />

« Comment j'ai fait ? A Rouen, la formation<br />

que j'ai reçue faisait passer le « ground<br />

master » en trois ans et <strong>de</strong>mi. C'est comme<br />

cela que j'ai eu ce diplôme si vite. »<br />

Ludovic est le plus jeune diplômé. « Je n'ai<br />

pas sauté <strong>de</strong> classe ». « Je ne savais pas<br />

trop quoi faire, car je n'avais pas <strong>de</strong> matière où j'excellais.<br />

J'ai donc choisi cette filière où je pouvais faire du social, du<br />

juridique, du fiscal.Aujourd'hui, j'ai conscience que j'ai besoin<br />

d'expérience, je ne veux pas brûler les étapes. » Puis il se<br />

tourne vers sa mère : « Je lui dois beaucoup. C'est elle qui<br />

me faisait réviser assidûment. Mais j'ai toujours adoré l'école,<br />

cela ai<strong>de</strong>. » Sa mère est à ses côtés, souriante, mais aussi sa<br />

femme : « Je n'oublierai jamais cette année entre les révisions<br />

et la préparation <strong>de</strong> notre mariage, cela a été <strong>de</strong>nse. »<br />

présenté le rôle <strong>de</strong> l’Académie,<br />

ses travaux, ses membres. Il n’est<br />

pas nécessaire d’être inscrit à<br />

l’Ordre pour y adhérer. Prochainement,<br />

les diplômés d’expertise<br />

comptable exerçant en entreprise<br />

pourront être inscrits sur une liste<br />

spécifique.<br />

Les statistiques éloquentes sur<br />

l’évolution positive du nombre <strong>de</strong><br />

femmes diplômées, du nombre<br />

croissant <strong>de</strong> femmes qui s’engagent<br />

dans les institutions professionnelles,<br />

sont pour Agnès<br />

Bricard, vice-prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Ordre<br />

et prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Association<br />

<strong>de</strong>s femmes diplômées expertscomptables<br />

administrateurs <strong>de</strong><br />

sociétés, le signe d’une profession<br />

mo<strong>de</strong>rne, dynamique, attentive à<br />

son renouvellement et à marquer<br />

sa place dans la société. « Vous <strong>de</strong>vez<br />

être fiers <strong>de</strong> vos choix et porter haut la<br />

marque expert-comptable », marque<br />

qu’elle va s’employer à défendre et<br />

à promouvoir au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

prochaines années. Agnès Bricard<br />

a par ailleurs rappelé son attachement<br />

au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’enseignement<br />

et exprimé sa volonté d'y développer<br />

<strong>de</strong> nouveaux partenariats.<br />

Joseph Zorgniotti a conclu la cérémonie<br />

: « Vous avez été 852 à obtenir<br />

le DEC en 2010 et plus <strong>de</strong> la moitié<br />

d’entre vous êtes présents dans cette salle<br />

accompagnés <strong>de</strong> vos familles et amis.<br />

C’est la preuve que cette manifestation a<br />

du sens pour vous, qu’elle est l’aboutissement<br />

d’un long parcours qui requiert<br />

<strong>de</strong> la persévérance, du courage et <strong>de</strong><br />

l’esprit d’initiative. Ce sont aussi <strong>de</strong>s<br />

« Ce diplôme,<br />

c'est pour<br />

m'associer dans<br />

un cabinet »<br />

Janick<br />

Gicquel,<br />

29 ans (Illeet-Vilaine)<br />

« Ce diplôme,<br />

c’est la<br />

concrétisation<br />

d'un vœu. C'est long un an<br />

à travailler <strong>de</strong>ssus. » Pour ce<br />

métier, Janick n’a pas eu <strong>de</strong><br />

vocation précoce. « Personne, je<br />

pense. C'est au cours <strong>de</strong>s stages<br />

que j'ai effectués, que petit à<br />

petit j'ai découvert le contact<br />

avec les clients. La rencontre<br />

avec <strong>de</strong>s chefs d’entreprise est<br />

passionnante. Aujourd'hui, grâce<br />

à ce diplôme, je vais pouvoir<br />

m'associer dans un cabinet. »<br />

qualités qui sont essentielles pour exercer<br />

nos métiers » (…) « La nouvelle filière <strong>de</strong><br />

la VAE est une véritable chance pour nos<br />

cabinets et nos collaborateurs. Il faut la<br />

voir comme une opportunité supplémentaire<br />

et non comme une voie concurrente<br />

du diplôme qui gar<strong>de</strong> tout son prestige<br />

». Il a rappelé les réformes <strong>de</strong><br />

l’Ordre abouties au cours <strong>de</strong> ses<br />

<strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> mandature, qui<br />

ouvrent <strong>de</strong> nouvelles perspectives<br />

d'exercice, et terminé par ces mots<br />

<strong>de</strong>stinés aux nouveaux diplômés :<br />

« Je vous souhaite une belle vie ! » p<br />

18 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


ÉVÉNEMENTS I<br />

L’Académie rassemble ses membres<br />

d’honneur<br />

Après une fin d’année 2010 riche en événements, William Nahum, prési<strong>de</strong>nt fondateur<br />

<strong>de</strong> l'Académie, a entamé <strong>2011</strong> en réunissant les membres d’honneur <strong>de</strong> l’Académie<br />

à l’occasion <strong>de</strong> son séminaire annuel. Au programme : bilan <strong>de</strong>s actions, nouveaux groupes<br />

<strong>de</strong> travail, actualités <strong>de</strong> l’Académie en France et à l’étranger, initiatives nouvelles<br />

et interventions <strong>de</strong> personnalités <strong>de</strong> la sphère financière.<br />

Joseph Zorgniotti a ouvert ce ren<strong>de</strong>z-vous important<br />

pour l’Académie, qui s’est tenu le 3 février<br />

<strong>de</strong>rnier, en rappelant ses objectifs premiers et en<br />

saluant son activité intense et ses travaux. Il est ensuite<br />

intervenu sur un <strong>de</strong>s grands projets <strong>de</strong> l’Ordre : le<br />

rassemblement <strong>de</strong>s experts-comptables diplômés<br />

exerçant en libéral et ceux ayant choisi d’autres voies<br />

et notamment l’entreprise. Il est aujourd’hui crucial<br />

<strong>de</strong> rapprocher l’ensemble <strong>de</strong>s diplômés d’expertise<br />

comptable pour renforcer l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> la profession<br />

et ainsi son influence sur la scène économique,<br />

comptable et financière. Ce regroupement <strong>de</strong> talents<br />

permettra une meilleure visibilité à la profession<br />

comptable française au niveau national comme sur la<br />

scène internationale.<br />

Michel Prada s'est ensuite exprimé sur le<br />

<strong>Conseil</strong> <strong>de</strong> Normalisation <strong>de</strong>s Comptes Publics<br />

(CNoCP) qu’il prési<strong>de</strong>. Créé en 2008, ce conseil<br />

est en charge <strong>de</strong> la normalisation comptable<br />

<strong>de</strong> toutes les entités exerçant une activité non<br />

marchan<strong>de</strong> et financées majoritairement par<br />

<strong>de</strong>s ressources publiques, et notamment <strong>de</strong>s<br />

prélèvements obligatoires. Son rôle est aussi <strong>de</strong><br />

définir une normalisation comptable cohérente<br />

au niveau <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s administrations<br />

publiques : Etat et ses organismes dépendants,<br />

collectivités territoriales, établissements<br />

publics locaux, Sécurité sociale et organismes<br />

assimilés. Organisme consultatif placé auprès du<br />

ministre chargé <strong>de</strong>s Comptes publics, le CNoCP<br />

Michel Prada,<br />

prési<strong>de</strong>nt du CNoCP<br />

Telex…<br />

uuu Christine Thin, prési<strong>de</strong>nte du H3C, est intervenue pour rappeler<br />

les rôles et missions du Haut <strong>Conseil</strong> et s’est exprimée au regard du livre<br />

vert sur l’audit <strong>de</strong> Michel Barnier en rappelant que le système français<br />

était soli<strong>de</strong>, organisé et qu’il préservait l’intérêt général : relations<br />

suivies entre commissaires aux comptes (CAC) et régulateur, procédures<br />

d’alertes, strict encadrement <strong>de</strong>s missions du CAC, DDL, co-commissariat<br />

uuu Nicole Rueff, membre <strong>de</strong> la DFCG – Association nationale <strong>de</strong>s<br />

directeurs financiers et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> gestion –, a exposé les gran<strong>de</strong>s<br />

lignes <strong>de</strong>s travaux menés sur le thème <strong>de</strong> la pratique du chiffre d'affaires<br />

en IFRS, qui feront l’objet d’une conférence organisée par l’Académie le 27 juin <strong>2011</strong><br />

uuu 70 étudiants <strong>de</strong> la Sorbonne ont pris l’initiative <strong>de</strong> lancer un groupe <strong>de</strong> travail dans<br />

le cadre <strong>de</strong> l’Académie uuu Nicolas Berland, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’AFC – Assocation Française<br />

Agnès Bricard, William<br />

Nahum et Christine Thin<br />

<strong>de</strong> Comptabilité –, a défini les premiers contours du Prix AFC/Académie qui sera très prochainement lancé uuu Alain<br />

Burlaud, professeur à l’Intec, s’est exprimé sur ce qu’il considère comme “l’industrie” <strong>de</strong> l’enseignement supérieur et<br />

en a profité pour faire partager aux participants les évolutions <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> l’Intec qui fêtera ses 80 ans tout au long <strong>de</strong><br />

l’année <strong>2011</strong> (www.intec.cnam.fr) uuu Gérard Legrand, rédacteur en chef <strong>de</strong> la Revue « Gestion Finances Publiques »,<br />

a présenté sa revue et a manifesté son intérêt pour les travaux <strong>de</strong> l’Académie uuu Cyril Bouyeure, directeur <strong>de</strong> la<br />

stratégie A<strong>de</strong>tef – Assistance au développement <strong>de</strong>s échanges en technologies économiques et financières –, a évoqué<br />

l’évolution <strong>de</strong>s marchés internationaux d’assistance technique dans les métiers financiers…<br />

20 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Véronique Karpierz, William Nahum, Yvonne Muller et Paul Hernu<br />

donne notamment un avis préalable sur<br />

les textes réglementaires comportant <strong>de</strong>s<br />

dispositions comptables applicables à <strong>de</strong>s<br />

entités entrant dans son champ <strong>de</strong> compétences.<br />

Alors même que ne cessent <strong>de</strong><br />

grandir les enjeux <strong>de</strong> la gestion financière<br />

et comptable <strong>de</strong>s organismes publics et <strong>de</strong><br />

la convergence entre comptabilité privée et<br />

comptabilité publique, <strong>de</strong> la normalisation<br />

européenne et internationale, le CNoCP<br />

entend apporter sa contribution au dispositif<br />

mis en place pour répondre aux évolutions<br />

récentes.<br />

Michel Prada est ensuite intervenu sur les<br />

objectifs poursuivis par l’IACVA – International<br />

Association of Consultants, valuators<br />

and Analysts –, organisation mondiale qui<br />

regroupe soixante pays dont la France ne<br />

fait pas partie : délivrer au niveau mondial<br />

les standards <strong>de</strong> valorisation (métho<strong>de</strong>s<br />

et principes), élargir les champs aux associations<br />

professionnelles, tous secteurs<br />

confondus mais aussi aux utilisateurs, produire<br />

<strong>de</strong>s standards sur la valorisation <strong>de</strong>s<br />

actifs et <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong>stinées à<br />

la profession d’évaluateur (sujet d’intérêt<br />

lorsque le marché rencontre <strong>de</strong>s problèmes<br />

<strong>de</strong> valeur).<br />

Agnès Bricard a clôturé la matinée en<br />

présentant l’Association <strong>de</strong>s femmes<br />

diplômées d’expertise comptable administrateurs,<br />

lancée par le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>,<br />

sous l’impulsion <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, en<br />

novembre 2010, et qui regroupe aujourd'hui<br />

1 080 femmes (sur les 4 000 femmes inscrites<br />

en exercice libéral parmi les 19 000<br />

experts-comptables membres <strong>de</strong> l’Ordre).<br />

La loi Copé Zimmermann qui prévoit un<br />

quota <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> femmes dans les conseils<br />

d’administration d'ici trois ans et 40 % d’ici<br />

trois ans, a créé un appel d’air pour que les<br />

femmes gagnent en responsabilités dans<br />

les instances dirigeantes <strong>de</strong>s entreprises.<br />

Anticipant la loi, Agnès Bricard a souhaité<br />

fournir un vivier à la fois conséquent et qualitatif<br />

pour les postes d’administrateurs :<br />

8 000 mandats visés par la loi sur les six<br />

ans à venir dans près <strong>de</strong> 1 800 entreprises<br />

concernées (plus <strong>de</strong> 500 salariés – chiffre<br />

d’affaires ou total <strong>de</strong> bilan supérieur à<br />

L’Académie en France et à l’international<br />

cinquante millions d’euros). Les objectifs :<br />

ai<strong>de</strong>r les entreprises à intégrer dès maintenant<br />

davantage <strong>de</strong> femmes dans leurs<br />

conseils d’administration ; donner <strong>de</strong> la<br />

visibilité à ces femmes auprès <strong>de</strong>s chasseurs<br />

<strong>de</strong> tête et <strong>de</strong>s entreprises concernées ;<br />

consacrer le diplôme d’expert-comptable,<br />

réformé en 2010, en rappelant qu’il permet<br />

<strong>de</strong> développer une pluralité <strong>de</strong> compétences<br />

(exercice libéral, exercice salarial, secteur<br />

public).<br />

Trois nouveaux groupes <strong>de</strong> travail<br />

Le séminaire a été l’occasion pour l’Académie<br />

<strong>de</strong> présenter ses trois nouveaux<br />

groupes <strong>de</strong> travail : « Normes comptables,<br />

normes juridiques » piloté par Yvonne<br />

Muller, maître <strong>de</strong> conférences à l’Université<br />

<strong>de</strong> Nanterre, et William Nahum, « Le recouvrement<br />

<strong>de</strong>s créances internationales »<br />

piloté par Véronique Karpierz, direction<br />

gestion <strong>de</strong>s créances, Coface, et « La place<br />

et le rôle du comptable public dans les organismes<br />

publics soumis à certification <strong>de</strong>s<br />

comptes », piloté par Paul Hernu, conseiller<br />

maître à la Cour <strong>de</strong>s comptes. Les fiches<br />

<strong>de</strong>scriptives sont disponibles sur le site <strong>de</strong><br />

l'Académie, il est possible <strong>de</strong> participer aux<br />

groupes en s'inscrivant au préalable (www.<br />

laca<strong>de</strong>mie.info). p<br />

Ce séminaire a été l’occasion <strong>de</strong> revenir sur le lancement <strong>de</strong> la future<br />

Académie européenne. William Nahum a en effet exposé ce projet<br />

ambitieux pour “peser” à terme sur les débats internationaux via <strong>de</strong>s<br />

travaux et réflexions menés au plan européen : une structure à dimension<br />

internationale dotée d’un statut d’association européenne, l’Espagne et<br />

l’Italie d’ores et déjà “adhérentes”, <strong>de</strong>s relations nouées avec d’autres<br />

pays qui souhaitent rejoindre ce rassemblement aux côtés <strong>de</strong> la Belgique<br />

et <strong>de</strong> la Roumanie… Marin Toma, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Académie en Roumanie,<br />

était par ailleurs présent et a fait état du lancement officiel <strong>de</strong> l’Académie<br />

à Bucarest en septembre 2010 qui a réuni les représentants <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />

instances roumaines et françaises, du tissu économique local et <strong>de</strong>s<br />

professionnels <strong>de</strong> la comptabilité et <strong>de</strong> la finance. Abdullah Lala, prési<strong>de</strong>nt<br />

du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> La Réunion et membre actif <strong>de</strong> l’Académie, a<br />

exposé les différentes actions menées <strong>de</strong>puis le lancement <strong>de</strong> l’Académie<br />

à La Réunion en juin 2007. Il a présenté les groupes <strong>de</strong> travail, et évoqué<br />

le prochain grand ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> l’Académie à La Réunion le 7 juin <strong>2011</strong> :<br />

une conférence sur le thème « IFRS et PME » avec la participation <strong>de</strong><br />

William Nahum et Philippe Danjou, membre du Board <strong>de</strong> l’IASB.<br />

Pour en savoir plus www.laca<strong>de</strong>mie.re<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 21


ÉVÉNEMENTS I<br />

Le 8 <strong>mars</strong>, journée <strong>de</strong> la femme au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

Les femmes mises à l'honneur !<br />

A l’initiative d’Agnès Bricard et <strong>de</strong> Joseph Zorgniotti, le <strong>Conseil</strong> Supérieur a organisé<br />

une gran<strong>de</strong> manifestation dans le cadre <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> la femme. L'occasion également<br />

<strong>de</strong> saluer les 1 080 femmes sur les 4 000 femmes inscrites au tableau qui ont rejoint<br />

l'Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise comptable administrateurs.<br />

Devant un parterre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300<br />

personnes, composé d’élus <strong>de</strong> la profession,<br />

<strong>de</strong>s sept prési<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> <strong>Conseil</strong>s<br />

régionaux <strong>de</strong> l’Ordre et <strong>de</strong> professionnelles<br />

diplômées d’expertise comptable, se sont<br />

succédé à la tribune <strong>de</strong>s femmes « qui<br />

comptent », issues du mon<strong>de</strong> public et<br />

privé, venues témoigner <strong>de</strong> leurs parcours<br />

professionnels, <strong>de</strong> leur vision <strong>de</strong> la loi sur<br />

la parité et du rôle que la femme, au regard<br />

<strong>de</strong> sa compétence, <strong>de</strong> ses valeurs et <strong>de</strong> ses<br />

qualités dites féminines, doit pouvoir jouer<br />

au service du management.<br />

On retiendra un certain nombre <strong>de</strong> messages<br />

transmis par ces femmes qui sont venues<br />

témoigner : Véronique Morali, prési<strong>de</strong>nte<br />

<strong>de</strong> Terrafemina et prési<strong>de</strong>nte du Women’s<br />

Forum, Agnès Arcier, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>tef,<br />

Fabienne Keller, sénateur du Bas-Rhin,<br />

Nathalie Tournyol du Clos, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong><br />

l’association « Administration mo<strong>de</strong>rne ».<br />

Elles ont tour à tour insisté sur la valeur<br />

ajoutée apportée par toutes les femmes<br />

occupant <strong>de</strong>s postes à responsabilité dans<br />

notre société :<br />

u les femmes représentent une force<br />

macro-économique considérable (45 % <strong>de</strong><br />

la population active)… ;<br />

u les femmes ont un rôle à jouer important<br />

dans le suivi <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s<br />

entreprises en les accompagnant dans leur<br />

lea<strong>de</strong>rship… ;<br />

u les femmes sont un “vivier” <strong>de</strong> compétences<br />

au féminin en matière <strong>de</strong> gouvernance… ;<br />

u les femmes sont une force innovante…<br />

De nombreux applaudissements ont scandé<br />

ces prises <strong>de</strong> parole. Ce sont alors <strong>de</strong>s<br />

professionnelles diplômées d’expertise<br />

comptable qui ont été invitées à faire partager<br />

leurs parcours <strong>de</strong> femmes ayant réussi<br />

1 er rg du haut <strong>de</strong> g. à dr. : Marie-Ange Andrieux, Monique Millot-Pernin, Christine Thin,<br />

Tita Zeitoun, Fabienne Keller. Puis <strong>de</strong> dr. à g. : Véronique Morali, Agnès Arcier, Agnès Bricard<br />

et Nathalie Tournyol du Clos<br />

à concilier leur vie professionnelle et leur<br />

vie privée : Monique Millot-Pernin, Marie-<br />

Ange Andrieux et Tita Zeitoun.<br />

On notera que les témoignages <strong>de</strong> leur<br />

pratique professionnelle rejoignent parfaitement<br />

les principaux objectifs que s’est fixée<br />

l’Association <strong>de</strong>s femmes diplômées d’expertise<br />

comptable administrateurs, à savoir :<br />

u la reconnaissance <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong>s<br />

femmes diplômées d’expertise comptable<br />

à accompagner la compétitivité et la performance<br />

<strong>de</strong>s entreprises ;<br />

u le développement du capital féminin<br />

<strong>de</strong> la profession : <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s<br />

démontrent qu’une répartition équilibrée<br />

hommes/femmes dans un secteur d’activité<br />

à tous les niveaux <strong>de</strong> responsabilité<br />

favorise son développement et sa performance<br />

économique, organisationnelle et<br />

financière. « Notre association se veut porteuse<br />

d’une dynamique <strong>de</strong> compétences coordonnées au<br />

travers d’une plate-forme collaborative d’intelligence<br />

collective et <strong>de</strong> partage d’expérience entre nos<br />

consœurs » ;<br />

u le renforcement <strong>de</strong> la marque « expertcomptable<br />

» ; les experts-comptables<br />

disposent <strong>de</strong> savoir-faire reconnus : la<br />

capacité d’analyse <strong>de</strong>s enjeux stratégiques<br />

et <strong>de</strong>s risques, la maîtrise <strong>de</strong> l’information<br />

comptable et financière ainsi que <strong>de</strong>s procédures<br />

<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la valeur d’utilité <strong>de</strong>s<br />

opérations <strong>de</strong> croissance interne (grands<br />

projets) ou externe (fusions, acquisitions,<br />

alliances). Les femmes vont être dans la<br />

stratégie <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> cette marque<br />

« expert-comptable ».<br />

Fierté et détermination sont pour Marie-<br />

Ange Andrieux le socle <strong>de</strong> la réussite <strong>de</strong><br />

cette association qui s’inscrit dans le mouvement<br />

du dynamisme <strong>de</strong> la parité.<br />

Christine Thin, prési<strong>de</strong>nte du H3C, a accepté<br />

<strong>de</strong> manière tout à fait amicale <strong>de</strong> clôturer<br />

cette rencontre en saluant l’initiative <strong>de</strong><br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur et celle d’Agnès Bricard à<br />

laquelle elle a rendu un hommage appuyé. p<br />

22 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


DOSSIER<br />

Développement<br />

durable :<br />

<strong>de</strong>s missions innovantes<br />

pour l’expert-comptable<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 23


DOSSIER<br />

“<br />

L’entreprise est au cœur<br />

du défi d’une croissance verte,<br />

décarbonnée, mais aussi<br />

respectueuse <strong>de</strong> l’Homme<br />

et <strong>de</strong> ses diversités.<br />

”<br />

Le développement durable, créateur<br />

<strong>de</strong> valeur pour les entreprises<br />

Selon les projections démographiques, la Terre comptera près <strong>de</strong> dix milliards d’êtres<br />

humains avant 2050. Ce sont quatre milliards d’hommes supplémentaires qu’il faudra<br />

nourrir, loger, chauffer, éclairer, alors même qu’aujourd’hui, <strong>de</strong>ux milliards n’ont pas accès<br />

à l’eau potable ou ne sont pas raccordés aux réseaux d’électricité ! Il est donc impossible<br />

qu’en 2050, chaque humain consomme autant <strong>de</strong> ressources naturelles que nous le faisons<br />

aujourd’hui dans nos pays industrialisés ; les ressources <strong>de</strong> la planète n’y suffiront pas.<br />

Jean-Jacques Perrin et Mohamed Laqhila, co-prési<strong>de</strong>nts du Comité Développement durable<br />

Certes, en l’espace <strong>de</strong> seulement un<br />

<strong>de</strong>mi-siècle, le niveau <strong>de</strong> vie d’une<br />

partie <strong>de</strong> l’humanité a plus évolué<br />

que pendant <strong>de</strong>ux millénaires. Mais en<br />

contrepartie, les catastrophes industrielles<br />

n’ont cessé <strong>de</strong> se multiplier : Tchernobyl,<br />

Seveso, Bhopal, Exxon Val<strong>de</strong>z, et plus<br />

récemment Fukushima au Japon. Sans<br />

oublier les dégâts écologiques inquiétants :<br />

pollutions, changement climatique, épuisement<br />

programmé du pétrole, <strong>de</strong>struction<br />

<strong>de</strong>s écosystèmes, déforestation, désertification...<br />

Alors comment ralentir le prélèvement<br />

effréné <strong>de</strong>s ressources naturelles<br />

qui conduit inexorablement à l’asphyxie <strong>de</strong><br />

la planète ? Comment mettre en œuvre les<br />

conditions d’une croissance verte ?<br />

Pour y parvenir, entreprises, pouvoirs<br />

publics et société civile doivent travailler<br />

ensemble pour un développement économiquement<br />

efficace, socialement équitable<br />

et écologiquement tolérable. Si c’est<br />

aujourd’hui une nécessité, c’est également<br />

une formidable opportunité pour bâtir un<br />

mon<strong>de</strong> durable. L’entreprise est au cœur du<br />

défi d’une croissance verte, décarbonnée,<br />

mais aussi respectueuse <strong>de</strong> l’Homme et <strong>de</strong><br />

ses diversités.<br />

Le concept <strong>de</strong> développement durable,<br />

c’est-à-dire un « développement qui répond au<br />

besoin du présent sans compromettre la capacité<br />

<strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs »<br />

(Rapport Bruntland, 1987), est la réponse<br />

à ces défis.<br />

Les principales valeurs<br />

immatérielles du développement<br />

durable pour l’entreprise<br />

L’anticipation <strong>de</strong>s contraintes<br />

et la prévention <strong>de</strong>s risques<br />

L’entreprise responsable est mieux armée<br />

face aux risques menaçant sa réputation et<br />

sa performance : risques sociaux, acci<strong>de</strong>nts<br />

industriels ou écologiques, changement<br />

brutal <strong>de</strong> réglementation, risques juridiques,<br />

grèves…<br />

Convergence <strong>de</strong>s impératifs écologiques<br />

et économiques (réduction <strong>de</strong>s coûts)<br />

La pollution ou les déchets sont en réalité<br />

<strong>de</strong>s coûts qui diminuent la valeur<br />

ajoutée pour l’entreprise. Ici, les critères<br />

écologiques rejoignent les critères économiques.<br />

En limitant ses consommations<br />

<strong>de</strong> ressources naturelles non renouvelables<br />

(énergie, eau, papier…), en réduisant sa<br />

production <strong>de</strong> déchets, en recourant à<br />

l’éco-conception… l’entreprise fait aussi<br />

<strong>de</strong>s économies !<br />

L’innovation pour se différencier<br />

sur le marché et créer <strong>de</strong> la valeur<br />

Chaque nouvelle contrainte est source<br />

d’opportunités potentielles qui stimulent<br />

l’innovation et la créativité. Faire évoluer<br />

son produit (nouveaux process, meilleure<br />

durabilité, réparabilité, technologies<br />

nouvelles) permet <strong>de</strong> se démarquer <strong>de</strong> ses<br />

concurrents et <strong>de</strong> fidéliser les clients, ce qui<br />

augmente la valeur <strong>de</strong> la marque.<br />

Réputation et capital “confiance”<br />

<strong>de</strong>s parties prenantes<br />

L’amélioration <strong>de</strong> la réputation <strong>de</strong> l’entreprise<br />

lui permet <strong>de</strong> gagner la confiance <strong>de</strong> ses<br />

clients, <strong>de</strong>s donneurs d’ordres, <strong>de</strong>s actionnaires<br />

et <strong>de</strong>s pouvoirs publics. Cette confiance<br />

est source d'une fidélisation <strong>de</strong>s publics mais<br />

aussi <strong>de</strong> nouvelles opportunités <strong>de</strong> développement<br />

(nouveaux pays, nouveaux marchés).<br />

Capital humain et mutualisation<br />

Les valeurs portées par l’entreprise (respect<br />

<strong>de</strong> l’environnement, éthique <strong>de</strong> l’entreprise…)<br />

sont <strong>de</strong>s atouts indéniables pour<br />

recruter <strong>de</strong>s salariés qui cherchent à donner<br />

un supplément d’âme à leur travail. C’est<br />

aussi un outil <strong>de</strong> management du chef<br />

d’entreprise pour motiver et fidéliser ses<br />

équipes et réduire ainsi le “turn over”. p<br />

24 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


“<br />

Toute démarche <strong>de</strong> développement durable<br />

(…) est un facteur d’efficacité collective, <strong>de</strong><br />

motivation interne, (…) et est un puissant levier<br />

pour développer une relation <strong>de</strong> confiance entre<br />

l’entreprise et ses parties prenantes.<br />

”<br />

DOSSIER<br />

Les TPE-PME ont une carte à jouer<br />

dans le développement durable !<br />

Franck Riboud, prési<strong>de</strong>nt<br />

directeur général <strong>de</strong> Danone<br />

Danone est connu pour<br />

ses engagements pionniers<br />

en matière <strong>de</strong> développement<br />

durable. Avec le recul, quelle<br />

valeur globale donnez-vous<br />

à cette démarche ?<br />

F.R. : j’ai la conviction qu’une<br />

entreprise n’existe et ne dure<br />

que parce qu’elle crée <strong>de</strong> la<br />

valeur pour la société dans son<br />

ensemble : pour ses actionnaires car sans leur investissement<br />

il n’y a pas d’économie, mais aussi pour<br />

ses autres parties prenantes, à travers ses propres<br />

investissements. Et c’est <strong>de</strong> cette manière qu’elle<br />

acquiert son utilité sociale. Chez Danone nous avons<br />

une démarche profondément structurante pour<br />

l’entreprise qui lui permet en même temps <strong>de</strong> se<br />

transformer et <strong>de</strong> s’adapter en permanence, en lui faisant<br />

explorer <strong>de</strong> nouvelles voies, en changeant l’état<br />

d’esprit <strong>de</strong> ses collaborateurs.<br />

Pensez-vous qu’une PME engagée<br />

dans une démarche développement durable<br />

présente un avantage compétitif ?<br />

F.R : Quelle que soit la taille <strong>de</strong> l’entreprise, je<br />

pense que toute démarche <strong>de</strong> développement durable,<br />

dès lors qu’elle est profondément intégrée à sa stratégie,<br />

est un facteur d’efficacité collective, <strong>de</strong> motivation<br />

interne, d’attractivité pour le consommateur et que<br />

c’est un puissant levier pour développer une relation<br />

<strong>de</strong> confiance entre l’entreprise et ses parties prenantes.<br />

Le développement durable n’est pas réservé aux<br />

grands groupes ! Pour les TPE-PME, <strong>de</strong> structure<br />

légère, réactive et souple, l’engagement<br />

dans une démarche développement durable est un<br />

pari gagnant-gagnant. C’est un investissement qui<br />

permet <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> nouveaux produits et prestations,<br />

d’anticiper les normes, <strong>de</strong> réduire les coûts. Cette<br />

stratégie permet aussi <strong>de</strong> répondre aux exigences toujours<br />

plus nombreuses <strong>de</strong>s consommateurs et donneurs<br />

d’ordres, et représente donc une réelle opportunité<br />

pour améliorer la performance et compétitivité.<br />

La 11 e édition <strong>de</strong>s Trophées <strong>de</strong> la Qualité <strong>de</strong>s informations<br />

environnementales et sociales s’est tenue le<br />

7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier, au <strong>Conseil</strong> Supérieur. Deux retours<br />

d’expérience <strong>de</strong> nos lauréats.<br />

Yves Sauvestre, prési<strong>de</strong>nt<br />

directeur général d’Hebel traiteur<br />

Avez-vous senti une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos clients pour <strong>de</strong>s<br />

produits et services plus responsables et écologiques ?<br />

Y.S. : Depuis 2006, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> produits Bio s’est accrue<br />

en majorité dans les appels d’offre publics. Néanmoins<br />

en raison du retard <strong>de</strong>s filières d’approvisionnement et du<br />

surcoût <strong>de</strong> ces produits, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> évolue maintenant vers<br />

<strong>de</strong>s produits et services éco-conçus et mis en œuvre dans<br />

<strong>de</strong>s structures respectueuses <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong>s<br />

parties prenantes.<br />

Concernant votre démarche développement durable, quels ont été<br />

le déclencheur et le moteur ?<br />

Y.S. : Les déclencheurs ont été triples : la volonté d’entreprendre autrement<br />

via l’innovation dans un métier relativement traditionnel ; l’approche <strong>de</strong> la performance<br />

globale via le Centre <strong>de</strong>s Jeunes Dirigeants (CJD) ; le choix <strong>de</strong> proposer<br />

<strong>de</strong>s produits différents du Bio mais néanmoins responsables.<br />

Le développement durable est-il un luxe pour une TPE ?<br />

Y.S. : Le développement durable est présent dans les gènes <strong>de</strong> chaque entreprise<br />

: qui entreprend pour ne pas durer ? Notre expérience, avec une pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> dont nous sommes sortis récemment, en témoigne. Notre nouvelle<br />

approche a permis <strong>de</strong> réduire nos frais fixes sur <strong>de</strong> nombreux postes. Par<br />

exemple, le tri et le compactage <strong>de</strong>s déchets se sont traduits par une baisse <strong>de</strong><br />

14 000 euros <strong>de</strong>s frais liés à leur enlèvement. L’exploitation <strong>de</strong> notre bilan carbone<br />

a permis une réduction <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s suremballages. Cette démarche a donc été<br />

porteuse <strong>de</strong> sens tant sur le plan écologique qu’économique.<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 25


DOSSIER<br />

“<br />

L’expert-comptable peut ai<strong>de</strong>r<br />

le dirigeant à interpréter l’ISO 26000<br />

dans son métier, à construire<br />

<strong>de</strong>s indicateurs, à s’assurer <strong>de</strong> la fiabilité<br />

<strong>de</strong>s informations publiées.<br />

”<br />

Les informations extra-financières :<br />

<strong>de</strong>s notes avec lesquelles il va falloir compter<br />

Nicole Notat, invitée à la conférence sur « les PME<br />

face à la RSE », le 7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier, témoigne <strong>de</strong><br />

l'importance <strong>de</strong> ces informations « Depuis la fondation<br />

<strong>de</strong> Vigeo, il y a huit ans, la capacité <strong>de</strong>s entreprises à consoli<strong>de</strong>r<br />

les résultats et les informations <strong>de</strong> leurs filiales dans le<br />

développement durable progresse énormément. Les entreprises<br />

pionnières ont pris un temps d’avance qui produit bien<br />

Gérard Schoun, expert en responsabilité<br />

sociétale <strong>de</strong>s organisations<br />

entendu un impact positif sur la capacité <strong>de</strong> différenciation, la<br />

compétitivité et la réputation. Néanmoins, il reste du chemin<br />

à parcourir, y compris pour les entreprises les mieux notées.<br />

L’essentiel ne rési<strong>de</strong> pas dans la notation en elle-même, mais<br />

dans la dynamique <strong>de</strong> progrès que l’engagement en faveur du<br />

développement durable suppose.»<br />

Le 1 er novembre 2010, la norme Iso 26000 sur la responsabilité<br />

sociétale <strong>de</strong>s entreprises a été adoptée par<br />

plus <strong>de</strong> 180 pays. Cette norme non certifiable, née<br />

grâce à un processus d’élaboration collaboratif, est<br />

volontaire et donne <strong>de</strong>s lignes directrices.<br />

La norme Iso 26000 n’est pas<br />

certifiable. Dans ces conditions,<br />

comment une entreprise peut-elle<br />

faire reconnaître son engagement et<br />

quel bénéfice peut-elle en tirer ?<br />

G.S. : Les grands organismes évaluateurs,<br />

Vigeo, Afnor, SGS… ont tous<br />

développé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’évaluation<br />

adossées à l’Iso 26000 qui peuvent conduire à <strong>de</strong>s<br />

labels. Toutes les étu<strong>de</strong>s convergent sur un point :<br />

à l’avenir, la capacité <strong>de</strong> l’entreprise à produire une<br />

communication fiable, sincère et complète sur sa<br />

responsabilité sociétale constituera un atout majeur<br />

dans sa relation avec les parties prenantes (consommateurs,<br />

donneurs d’ordres, investisseurs, collectivités<br />

locales, associations, pouvoirs publics…). L’article<br />

225 <strong>de</strong> la loi Grenelle 2 montre la voie à suivre.<br />

Quel rôle peut jouer l’expert-comptable<br />

auprès <strong>de</strong>s TPE/PME dans le domaine<br />

du développement durable ?<br />

G.S. : A mon sens, il est potentiellement très<br />

important. Dans les TPE-PME, l’expert-comptable est<br />

souvent le seul conseil du dirigeant. Il peut l’ai<strong>de</strong>r à<br />

interpréter l’Iso 26000 dans son métier, à construire<br />

<strong>de</strong>s indicateurs, à s’assurer <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s informations<br />

publiées. Par contre, pour éviter tout conflit<br />

d’intérêts, il laissera à d’autres le soin <strong>de</strong> se prononcer<br />

sur la pertinence <strong>de</strong>s choix politiques et la qualité <strong>de</strong> la<br />

communication extra-financière.<br />

Bertrand Pancher, député <strong>de</strong> la Meuse,<br />

chargé du suivi <strong>de</strong> la loi Grenelle 2<br />

Quid du Grenelle 2 ?<br />

B.P. : En 2007, la France a lancé la plus gran<strong>de</strong><br />

concertation jamais organisée sur notre territoire<br />

dans le domaine du développement durable. Deux<br />

lois majeures (Grenelle 1 avec 258 engagements votés<br />

à la quasi-unanimité – et Grenelle 2 avec leur mise en<br />

œuvre concrète) ont projeté la France dans un avenir<br />

durable et responsable pour les citoyens, les entreprises<br />

et notre planète. Nous sommes aujourd’hui<br />

dans la phase d’application <strong>de</strong>s lois, c’est technique,<br />

et les discussions prennent du temps afin <strong>de</strong> préserver cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> concertation.<br />

N’oublions pas que la France est entrée dans l’ère du développement durable<br />

grâce au Grenelle et nous ne reviendrons pas en arrière. Nous sommes dans<br />

l’obligation d’avancer sur ce chemin. La ministre du Développement durable et<br />

les parlementaires dont je fais partie s’y attellent pleinement.<br />

Quelles perspectives pour les PME et les TPE ?<br />

B.P. : Les entreprises françaises sont déjà engagées dans le développement<br />

durable avec la RSE (Responsabilité sociale et environnementale), et certaines<br />

comme Danone sont même pionnières en la matière. A ce titre, je vous invite à<br />

regar<strong>de</strong>r les actions du Me<strong>de</strong>f, qui sort un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bonnes pratiques dans ce<br />

domaine. Les entreprises ont besoin d’un cadre réglementaire, général, tout en<br />

gardant une certaine souplesse d’application, <strong>de</strong> repères avec <strong>de</strong>s indicateurs<br />

précis à respecter, surtout les PME et TPE qui n’ont pas les moyens financiers et<br />

humains <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises.<br />

26 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


“<br />

Une mission développement<br />

durable, c’est avant tout une mission<br />

<strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

”<br />

DOSSIER<br />

Quelles missions pour l’expert-comptable ?<br />

L’expert-comptable est tout à fait légitime pour proposer une mission développement<br />

durable à ses clients. Grâce à sa vision globale et précise <strong>de</strong> l’entreprise et du secteur<br />

d’activité, une connaissance immédiate du fonctionnement et du management<br />

<strong>de</strong> l’organisation, il dispose <strong>de</strong> tous les atouts nécessaires pour diagnostiquer les points forts<br />

et les axes d’amélioration en matière environnementale et sociale <strong>de</strong> son client.<br />

Finalement, une mission développement<br />

durable, c’est avant tout une<br />

mission <strong>de</strong> bonne gestion <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Rationaliser sa consommation <strong>de</strong><br />

ressources naturelles et maîtriser ses rejets,<br />

tirer le meilleur parti du système institutionnel<br />

(obligations et subventions).<br />

Le diagnostic développement<br />

durable, point <strong>de</strong> départ<br />

incontournable<br />

Pour chaque poste <strong>de</strong> bilan et chaque cycle<br />

<strong>de</strong> l’activité d’une entreprise, il convient<br />

d’en analyser l’impact environnemental et<br />

social. Cette mission <strong>de</strong> diagnostic servira<br />

<strong>de</strong> base à l’expert-comptable pour formuler<br />

<strong>de</strong>s propositions d’améliorations et d’accompagnement<br />

grâce à <strong>de</strong>s plans d’action.<br />

Quelques missions plus spécifiques<br />

« prêtes à vendre » en matière<br />

<strong>de</strong> développement durable<br />

u L'audit environnemental : l’expertcomptable,<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> son rôle relatif<br />

à l’évaluation financière <strong>de</strong>s différents<br />

éléments, s’entourera <strong>de</strong>s spécialistes<br />

adéquats et nécessaires pour former une<br />

équipe pluridisciplinaire.<br />

u L'accompagnement du client dans la<br />

mise en place <strong>de</strong> sa démarche RSE : cette<br />

démarche consiste à définir les enjeux et<br />

les parties prenantes et à mettre en place<br />

un plan d’actions et un panel d’indicateurs<br />

développement durable. De ces<br />

indicateurs, naîtra une nouvelle valeur <strong>de</strong><br />

l’entreprise.<br />

u L'optimisation <strong>de</strong> la fiscalité verte consiste<br />

à i<strong>de</strong>ntifier les taxes, re<strong>de</strong>vances et écocontributions<br />

liées au développement<br />

durable, à maîtriser leur évolution, mais<br />

également à optimiser l’assiette.<br />

Focus sur une mission qui (s')émet : la réalisation d’un Bilan Carbone®<br />

Benoît Pontroué, expert-comptable, commissaire aux comptes, membre du comité <strong>de</strong> direction<br />

du Groupe Soregor, responsable offre RSE et prestataire Bilan Carbone®<br />

Pouvez-vous nous<br />

décrire la mission<br />

Bilan Carbone® ?<br />

B.P. : La mission<br />

Bilan Carbone® comprend<br />

six étapes :<br />

u réunion <strong>de</strong> lancement<br />

;<br />

u réunion <strong>de</strong> sensibilisation<br />

sur les enjeux<br />

énergétiques et climatiques : étape essentielle<br />

qui permet <strong>de</strong> toucher tous les acteurs<br />

<strong>de</strong> l’entreprise ;<br />

u pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données nécessaires<br />

à la réalisation du Bilan Carbone®<br />

(ex. : nombre <strong>de</strong> kilomètres parcourus dans<br />

l’année, nombre <strong>de</strong> KWh consommés) ;<br />

u analyse <strong>de</strong>s données collectées converties<br />

en tonnes équivalent CO 2 ;<br />

u réunion <strong>de</strong> concertation afin <strong>de</strong> faire<br />

réagir les participants <strong>de</strong> l’entreprise sur les<br />

premières pistes <strong>de</strong> réduction proposées ;<br />

u présentation finale <strong>de</strong>s résultats et lancement<br />

du plan d’action.<br />

A quelles entreprises avez-vous vendu<br />

une mission Bilan Carbone® ?<br />

B.P. : à <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> vingt<br />

salariés. Les raisons évoquées par les dirigeants<br />

pour se lancer dans cette démarche<br />

sont essentiellement d’anticiper ou <strong>de</strong><br />

répondre à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> client notamment<br />

sur les marchés publics mais également<br />

pour se différencier <strong>de</strong> la concurrence.<br />

Un expert-comptable doit-il avoir<br />

<strong>de</strong>s compétences spécifiques pour<br />

réaliser cette mission ?<br />

B.P. : Il est obligatoire d’avoir suivi<br />

les <strong>de</strong>ux formations Bilan Carbone® <strong>de</strong><br />

l’A<strong>de</strong>me (niveau 1 et 2) pour réaliser cette<br />

mission en qualité <strong>de</strong> prestataire Bilan Carbone®.<br />

Par ailleurs, un expert-comptable a<br />

déjà <strong>de</strong>s compétences facilitant la réalisation<br />

d’une telle mission. Il connaît l’entreprise,<br />

sait où rechercher les informations<br />

et est en mesure d’apporter <strong>de</strong>s conseils<br />

stratégiques. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la mission Bilan<br />

Carbone®, c’est l’occasion pour l’expertcomptable<br />

d’abor<strong>de</strong>r avec son client le<br />

développement durable sous l’angle stratégique.<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 27


DOSSIER<br />

“<br />

L’entretien bilan<br />

est un moment privilégié<br />

entre l’expert-comptable<br />

et son client.<br />

”<br />

Comment abor<strong>de</strong>r la question<br />

du développement durable avec son client ?<br />

On croit souvent que les missions liées au développement durable sont réservées aux<br />

grands cabinets qui ont <strong>de</strong>s départements spécifiques, <strong>de</strong>s moyens humains et financiers<br />

à mobiliser sur ce sujet. Mais qu’en est-il <strong>de</strong>s petits cabinets d’expertise comptable ? Hervé<br />

Gbego nous démontre que c’est possible. Il nous fait part <strong>de</strong>s trois étapes incontournables<br />

pour parler “vert” à ses clients et leur vendre <strong>de</strong>s « missions développement durable ».<br />

Hervé Gbego, expert-comptable, commissaire aux comptes, administrateur du Club Développement durable<br />

Etape 1 : trois critères infaillibles<br />

pour cibler les clients potentiels<br />

dans le portefeuille du cabinet<br />

u ceux dont le secteur d’activité est soumis à réglementation<br />

(existante et future) ;<br />

u ceux dont l’image et la réputation dépen<strong>de</strong>nt directement<br />

ou indirectement <strong>de</strong>s impacts environnementaux,<br />

sociaux et économiques ;<br />

u ceux dont la direction est sensible et engagée en<br />

faveur du développement durable (en particulier le<br />

chef d’entreprise).<br />

Pour les entreprises qui répon<strong>de</strong>nt au moins à l’un<br />

<strong>de</strong> ces critères, passez à l’étape 2. Pour les autres :<br />

sensibilisez-les !<br />

Etape 2 : choisir le moment<br />

le plus propice<br />

L’entretien bilan est un moment privilégié entre l’expert-comptable<br />

et son client. C’est à cette occasion<br />

que vous serez le plus à même d’abor<strong>de</strong>r la question<br />

du développement durable avec votre client. Un questionnaire<br />

préalable à cet entretien ai<strong>de</strong> à abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />

façon plus sereine et concrète les questions relatives<br />

au développement durable.<br />

Ce questionnaire est à adapter à la cible et doit comporter<br />

trois phases : l’entreprise (projets actuels et<br />

futurs), le dirigeant (satisfaction en termes <strong>de</strong> statuts<br />

social, fiscal et patrimonial…) et le développement<br />

durable (exemples : les réglementations sociales<br />

et environnementales sont-elles respectées ? Comment<br />

l’entreprise a-t-elle anticipé l’évolution <strong>de</strong> la<br />

réglementation en la matière ? Détecte-t-on un risque<br />

environnemental immédiat à remonter dans le document<br />

unique ? L’entreprise accè<strong>de</strong>-t-elle aux nouvelles<br />

ressources mises à sa disposition : subventions spécifiques,<br />

optimisation fiscale et crédit d’impôts, ai<strong>de</strong>s<br />

financières locales, nationales ou européennes ?)<br />

Etape 3 : déterminer les missions<br />

spécifiques à proposer à son client<br />

Suite au ren<strong>de</strong>z-vous client et au questionnaire, vous<br />

pouvez i<strong>de</strong>ntifier ses besoins et y répondre <strong>de</strong> manière<br />

pertinente en choisissant dans la palette <strong>de</strong> missions<br />

possibles, allant <strong>de</strong> la simple continuité <strong>de</strong>s missions<br />

existantes à <strong>de</strong>s missions spécifiques développement<br />

durable (Bilan Carbone®). Ce sera également<br />

l’occasion <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r du réseau d’experts à mettre en<br />

œuvre. p<br />

Quels arguments pour convaincre une entreprise<br />

<strong>de</strong> s’engager concrètement dans le développement<br />

durable ?<br />

u Le développement durable est un levier. Le coût <strong>de</strong> l’inaction revient plus cher<br />

que le coût <strong>de</strong> l’action.<br />

u une démarche RSE ai<strong>de</strong> à pérenniser l’entreprise : les salariés sont impliqués<br />

et donc plus motivés et productifs, l’image véhiculée à toutes les parties<br />

prenantes est positive, les produits et services anticipent les besoins du marché et<br />

augmentent la compétitivité…<br />

u L’expert-comptable n’est pas seul dans cette nouvelle aventure, il est entouré<br />

d’un réseau d’experts auquel il proposera à son client <strong>de</strong> faire appel (exemple :<br />

ingénieur spécialisé en (dé)pollution <strong>de</strong>s sols). Ainsi, le client est rassuré.<br />

28 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


.<br />

“<br />

L’expert-comptable souhaite notamment pouvoir<br />

sécuriser ses missions et répondre aux questionnements<br />

<strong>de</strong> son client. Il pourra lui proposer une assistance<br />

dans la mise en place d’une veille réglementaire<br />

et d’indicateurs <strong>de</strong> suivi.<br />

”<br />

L’institution (s’) active<br />

dans le développement durable<br />

DOSSIER<br />

Interview croisée <strong>de</strong> Delphine Lubrani et Dominique Ollivier, experts-comptables,<br />

commissaires aux comptes, respectivement prési<strong>de</strong>nte du comité régional développement<br />

durable du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong> Lille Nord-Pas-<strong>de</strong>-Calais et prési<strong>de</strong>nte<br />

<strong>de</strong> la commission développement durable du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong> Marseille Pacac.<br />

Depuis quand avez-vous<br />

lancé le comité régional<br />

du <strong>Conseil</strong> régional <strong>de</strong> Lille ?<br />

Et quel est son rôle?<br />

Delphine Lubrani : Ce comité<br />

a été lancé en novembre 2010 lors<br />

<strong>de</strong>s universités d’automne du<br />

<strong>Conseil</strong> régional, sous l’impulsion<br />

<strong>de</strong> Bernard Bryselboult. Sollicitée<br />

par un Nord Pas-<strong>de</strong>-Calais particulièrement<br />

dynamique et soucieux<br />

d’insérer le développement<br />

durable au sein <strong>de</strong> ses entreprises,<br />

la profession se doit d’être présente<br />

parmi les différents acteurs.<br />

Le comité régional <strong>de</strong> l’Ordre<br />

accueille experts- comptables<br />

aguerris, mémorialistes, stagiaires<br />

et toutes les parties prenantes du<br />

territoire intéressées.<br />

Quelles sont les attentes<br />

<strong>de</strong>s confrères/consœurs<br />

en région ?<br />

D.L. et Dominique Ollivier :<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont multiples, à<br />

l’image du concept développement<br />

durable, vaste et transversal.<br />

L’expert-comptable souhaite<br />

notamment pouvoir sécuriser ses<br />

missions et répondre aux questionnements<br />

<strong>de</strong> son client. Il pourra<br />

lui proposer une assistance dans<br />

la mise en place d’une veille réglementaire<br />

et d’indicateurs <strong>de</strong> suivi.<br />

Sa capacité à satisfaire et/ou anticiper<br />

les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s clients dans<br />

ces domaines est indispensable<br />

pour éviter que ces <strong>de</strong>rniers ne se<br />

tournent vers d’autres acteurs<br />

extérieurs (développement <strong>de</strong><br />

nouvelles missions).<br />

Comment répondre<br />

à ces attentes ?<br />

D.L : Le comité régional sera<br />

le relais <strong>de</strong>s travaux du comité et<br />

du club du <strong>Conseil</strong> Supérieur en<br />

diffusant gui<strong>de</strong>s pratiques d’entretien,<br />

questionnaires ; il sera en<br />

veille sur ces thématiques. Des<br />

groupes <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong>s actions<br />

communes avec les partenaires<br />

régionaux seront mis en place<br />

selon l’actualité. Les témoignages<br />

<strong>de</strong> chefs d’entreprise engagés<br />

dans <strong>de</strong>s démarches RSE seront<br />

<strong>de</strong>s exemples concrets. Le but :<br />

sensibiliser la profession pour<br />

sensibiliser nos clients.<br />

Delphine Lubrani<br />

Dominique Ollivier<br />

Les actions <strong>de</strong> l’Ordre en matière <strong>de</strong> développement durable<br />

Quels sont vos projets<br />

pour <strong>2011</strong> ?<br />

D.O. : A Marseille, l’agenda<br />

<strong>2011</strong> sera chargé, avec notamment<br />

le 66 e Congrès <strong>de</strong> l’Ordre prometteur<br />

et plein <strong>de</strong> surprises : un atelier<br />

sur le développement durable,<br />

l’élaboration par le Club Développement<br />

durable d’une charte<br />

à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s partenaires.<br />

Cette action entre dans l’objectif<br />

que nous avons avec le co-commissaire<br />

du congrès, Mohamed<br />

Laqhila, <strong>de</strong> tout mettre en œuvre<br />

pour améliorer le Bilan Carbone®<br />

du congrès. La sensibilisation<br />

<strong>de</strong>s confrères se poursuivra avec<br />

la formation prévue par notre<br />

Institut régional <strong>de</strong> formation,<br />

en partenariat avec la région <strong>de</strong><br />

Montpellier.<br />

Outre les actions que mène le <strong>Conseil</strong> Supérieur en faveur du développement durable, il propose<br />

<strong>de</strong>s outils pour que la profession s’engage et aille encore plus loin :<br />

u « Responsabilité sociétale : comment répondre aux attentes <strong>de</strong>s clients » (<strong>mars</strong> <strong>2011</strong>) : orientations<br />

et outils pour ai<strong>de</strong>r le professionnel dans l’accompagnement <strong>de</strong> la démarche RSE <strong>de</strong> son client.<br />

u Deux séminaires <strong>de</strong> formation (catalogue <strong>2011</strong>-2012 du CFPC) : sensibilisation et formation<br />

au développement durable et fiscalité verte.<br />

u « Panorama <strong>de</strong> la fiscalité développement durable et <strong>de</strong>s contributions et taxes en faveur<br />

<strong>de</strong> l’environnement » (octobre 2010).<br />

u outil <strong>de</strong> diagnostic développement durable « Outil 3D » (octobre 2010) : pour évaluer la démarche<br />

RSE <strong>de</strong>s clients.<br />

u « La gestion environnementale : levier <strong>de</strong> performance pour l’entreprise » (septembre 2008) :<br />

pour ai<strong>de</strong>r les experts-comptables et les entreprises à mieux appréhen<strong>de</strong>r le développement durable<br />

et ai<strong>de</strong>r au pilotage <strong>de</strong> la performance.<br />

u Douze cahiers sectoriels PME/TPE sur les obligations européennes en matière d’environnement<br />

applicables en France (octobre 2007).<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 29


Lu dans la presse I<br />

La désindustrialisation <strong>de</strong> la France n’est peut-être<br />

pas aussi dramatique qu’on le dit et la mondialisation<br />

ne nous condamne pas. A condition que la France<br />

continue à avoir <strong>de</strong>s projets.<br />

Désindustrialisation,<br />

et alors ?<br />

pays, écrivent Philippe<br />

Reclus et Pascal Aubert dans<br />

Le Figaro du 3 <strong>mars</strong>, s’est figé dans<br />

un mon<strong>de</strong> qui bouge. Nulle part ce<br />

«Notre<br />

décrochage n’est aussi visible – pour<br />

ceux qui veulent le voir – que dans les chiffres. Année après<br />

année, notre déficit commercial se creuse (plus <strong>de</strong> 51 milliards<br />

d’euros en 2010). En dix ans, le nombre <strong>de</strong> nos entreprises<br />

qui exportent est revenu <strong>de</strong> 107 000 à 91 000. Dans tous<br />

les palmarès qui ont longtemps fait notre fierté – éducation,<br />

santé, justice... –, nous régressons avec régularité. La hantise<br />

du “déclassement” habite une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s Français. (...)<br />

Les Français perçoivent la mondialisation comme une compétition<br />

où il y a <strong>de</strong>s gagnants et <strong>de</strong>s perdants. Et, (...) ils<br />

se rangent (...) instinctivement dans le camp <strong>de</strong> perdants.<br />

Il serait temps <strong>de</strong> proposer aux Français une autre voie, celle<br />

d’une France assez luci<strong>de</strong> pour s’inscrire avec détermination<br />

dans un mon<strong>de</strong> ouvert et qui va le rester (...) La pério<strong>de</strong> qui<br />

s’ouvre – prési<strong>de</strong>nce française du G20 et élection prési<strong>de</strong>ntielle<br />

– s’y prête bien pour peu que les termes du débat soient<br />

posés courageusement et sans démagogie. »<br />

La France se désindustrialise ?<br />

Tant mieux !<br />

Dans La Tribune du 1 er <strong>mars</strong>, sous le titre provocateur<br />

« vive la désindustrialisation ! », Julia Cagé (Université<br />

<strong>de</strong> Harvard et Ecole d’économie <strong>de</strong> Paris) n’est pas<br />

loin <strong>de</strong> dire la même chose sous une autre forme.<br />

Management : vive l’échec !<br />

« Chez Google nous célébrons nos échecs, rapporte Stefano Lupieri dans Enjeux-Les Echos <strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> en citant<br />

Eric Schmidt, prési<strong>de</strong>nt du conseil d’administration du célèbre moteur <strong>de</strong> recherche, qui précise : Nous sommes<br />

une compagnie où il est tout à fait normal d’essayer quelque chose <strong>de</strong> très difficile, <strong>de</strong> ne pas réussir, d’apprendre<br />

<strong>de</strong> cet échec et <strong>de</strong> l’appliquer à un autre projet ».<br />

« Pourquoi, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Stefano Lupieri, l’Hexagone n’arrive-t-il pas à cultiver une attitu<strong>de</strong> plus constructive à l’égard<br />

<strong>de</strong> l’échec en le considérant consubstantiel <strong>de</strong> l’activité d’entreprendre et d’innover comme dans les pays anglosaxons<br />

? (…) L’économie française aurait tout intérêt à considérer la gestion <strong>de</strong> l’échec comme un véritable enjeu,<br />

insiste-t-il en remarquant que ce sujet est encore peu traité par les écoles <strong>de</strong> management, mais en citant aussi<br />

quelques exemples positifs comme Alcatel Lucent dont la direction <strong>de</strong>s ressources humaines affirme concevoir<br />

« que l’échec puisse faire partie du parcours initiatique d’un talent ».<br />

En tous cas, l’enquête <strong>de</strong> Stefano Lupieri, truffée <strong>de</strong> citations, montre que l’éloge <strong>de</strong> l’échec ne manque pas<br />

d’avocats. Ainsi Winston Churchill qui a affirmé que « le succès, c’est aller d’échec en échec sans perdre<br />

son enthousiasme » ou Einstein qui a dit qu’une « personne qui n’a jamais commis d’erreur n’a jamais innové ».<br />

Ou plus près <strong>de</strong> nous, Christopher Bal<strong>de</strong>lli, Pdg <strong>de</strong> RTL, qui prévient « il faut se donner le droit à l’échec, sinon,<br />

on ne change jamais rien »…<br />

30 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


« Oui, écrit-elle, la part <strong>de</strong> l’emploi<br />

industriel dans l’emploi total est en train<br />

<strong>de</strong> baisser, oui la France est en train <strong>de</strong><br />

se désindustrialiser. Mais non, ce n’est<br />

pas grave. En fait, c’est tant mieux ! (…)<br />

On érige (un peu trop) souvent l’Allemagne<br />

en exemple. Mais si notre voisin<br />

se porte si bien quant à ses exportations,<br />

c’est en partie parce qu’il a délocalisé<br />

une part <strong>de</strong> sa production tout en<br />

maintenant sur les sites nationaux<br />

les étapes à haute valeur ajoutée. La<br />

France doit avoir le courage <strong>de</strong> faire ce<br />

choix <strong>de</strong> “l’outsourcing” parce que c’est<br />

celui <strong>de</strong> la valeur ajoutée et <strong>de</strong> l’emploi.<br />

Vous n’êtes pas convaincus ? Retournez<br />

votre iPhone. « Designed by Apple in<br />

California. Assembled in China ». (…)<br />

Une étu<strong>de</strong> américaine a montré que les<br />

Etats-Unis capturaient la plus grosse<br />

partie <strong>de</strong> la valeur ajoutée produite par<br />

l’iPod, la Chine une toute petite partie<br />

seulement. De même la valeur ajoutée <strong>de</strong><br />

la Chine dans les ordinateurs n’est que<br />

<strong>de</strong> 5 %. Il en va également ainsi <strong>de</strong> nos<br />

Nike préférées ».<br />

Dès lors, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Julia Cagé,<br />

« pourquoi ne pas faire clairement le<br />

choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une économie <strong>de</strong> conception,<br />

créatrice d’innovations plutôt que<br />

<strong>de</strong> tenter, en vain, du fait <strong>de</strong>s différentiels<br />

<strong>de</strong> coûts salariaux, <strong>de</strong> rester le pays<br />

qui assemble ? (…) Ce qui est grave<br />

aujourd’hui, ce n’est pas le déclin <strong>de</strong> la<br />

production industrielle, mais le retard<br />

du pays en matière d’innovation ».<br />

Le modèle allemand, faux<br />

modèle ?<br />

Le modèle allemand qu’on nous<br />

présente comme celui à suivre en<br />

termes <strong>de</strong> convergence fiscale ou<br />

<strong>de</strong> pacte <strong>de</strong> compétitivité ne serait<br />

peut-être pas là où l’on croit.<br />

« Dans les <strong>de</strong>ux cas, on fait fausse route »,<br />

affirme Guillaume Duval dans<br />

Alternatives économiques <strong>de</strong> <strong>mars</strong>.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> chiffres <strong>de</strong><br />

l’Insee et <strong>de</strong> Rexeco<strong>de</strong> sur le coût<br />

du travail comparé entre les <strong>de</strong>ux<br />

pays, Guillaume Duval affirme que<br />

les succès industriels allemands<br />

s’expliquent par « d’autres raisons<br />

que les coûts ».<br />

« L’effort <strong>de</strong> compression a bien été massif<br />

outre-Rhin <strong>de</strong>puis dix ans, mais les<br />

performances alleman<strong>de</strong>s s’expliquent<br />

plus par <strong>de</strong>s différences structurelles<br />

anciennes (…) : une spécialisation alleman<strong>de</strong><br />

sur le haut-<strong>de</strong>-gamme qui fait<br />

que les nouveaux riches chinois rêvent<br />

d’une BMW ou d’une Merce<strong>de</strong>s mais<br />

pas d’une Renault ou d’une Citroën, un<br />

effort sensiblement plus important en<br />

matière <strong>de</strong> recherche et développement<br />

(R&D) dans le secteur privé, une spécialisation<br />

<strong>de</strong> longue date dans la fourniture<br />

<strong>de</strong> biens d’équipement (…) qui<br />

permet <strong>de</strong> profiter à plein du décollage<br />

<strong>de</strong>s pays émergents ».<br />

Le pacte <strong>de</strong> compétitivité qui est<br />

en fait la volonté d’appliquer à<br />

l’Europe les règles qui ont réussi à<br />

l’Allemagne, aurait en réalité « <strong>de</strong>s<br />

conséquences très négatives pour l’activité<br />

économique car il limite les marges<br />

laissées aux politiques nationales sans<br />

pour autant y substituer une réelle capacité<br />

d’initiative européenne » conclut<br />

Guillaume Duval.<br />

De sensibilités et d’opinions très<br />

différentes, ces commentateurs <strong>de</strong><br />

la désindustrialisation tirent finalement<br />

<strong>de</strong>s conclusions voisines.<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> recette unique pour<br />

réussir dans la mondialisation. Si<br />

ce n’est une, qu’on peut prendre<br />

dans le modèle allemand : ne pas<br />

en avoir peur… p<br />

“<br />

Pourquoi ne pas faire clairement le choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />

une économie <strong>de</strong> conception, créatrice d’innovations plutôt que<br />

<strong>de</strong> tenter, en vain, du fait <strong>de</strong>s différentiels <strong>de</strong> coûts salariaux,<br />

<strong>de</strong> rester le pays qui assemble ? (…)<br />

Ce qui est grave aujourd’hui, ce n’est pas le déclin<br />

<strong>de</strong> la production industrielle, mais le retard du pays en matière<br />

d’innovation.<br />

”<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 31


L’économie à la loupe I<br />

Nette amélioration chez les PME…<br />

Le 19 e baromètre du <strong>Conseil</strong> Supérieur, enquête menée auprès <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME et TPE<br />

en partenariat avec les Echos, fait le point sur l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s entreprises françaises.<br />

En <strong>de</strong>ux ans, la situation <strong>de</strong>s PME semble s’être nettement améliorée et la page <strong>de</strong> la crise<br />

(presque) tournée, ce qui est loin d’être le cas pour les TPE. Si les indicateurs sont au global<br />

à la hausse, les PME ont recreusé l’écart avec les TPE.<br />

En comparant l’évolution <strong>de</strong> la situation<br />

<strong>de</strong>s PME et TPE <strong>de</strong>puis le début<br />

<strong>de</strong> la crise économique et financière, on<br />

constate que les choses sont très différentes<br />

entre ces types d'entreprises. D’une part, la<br />

situation <strong>de</strong>s PME semble s’être nettement<br />

améliorée <strong>de</strong>puis fin 2008 : en décembre<br />

2008, seules 12 % <strong>de</strong>s PME estimaient que<br />

leur situation était meilleure qu’un an auparavant,<br />

et cette proportion progresse <strong>de</strong><br />

façon quasi continue <strong>de</strong>puis, pour atteindre<br />

46 % aujourd’hui. A contrario, 51 % la<br />

jugeaient moins bonne en décembre 2008,<br />

Situation par rapport à l'année passée<br />

50<br />

40<br />

0<br />

37 36<br />

40<br />

TPE<br />

37<br />

34<br />

Nov. 2006<br />

Janv. 2007<br />

Mars 2007<br />

Mai 2007<br />

Juil. 2007<br />

47<br />

35<br />

37<br />

30<br />

PME<br />

Sept. 2007<br />

Nov. 2007<br />

Janv. 2008<br />

Mai 2008<br />

Sept. 2008<br />

Déc. 2008<br />

Mars 2009<br />

% meilleure<br />

46<br />

43<br />

33<br />

30<br />

32<br />

30<br />

23<br />

19 20 20<br />

16<br />

18 1820 21 19<br />

20<br />

1919<br />

15 15<br />

13 13<br />

15 15 15<br />

10<br />

12 12 12 12<br />

Juin 2009<br />

Sept. 2009<br />

Déc. 2009<br />

Avril 2010<br />

Juil. 2010<br />

Sept. 2010<br />

Janv. <strong>2011</strong><br />

Graph. 1 : Par rapport à la même pério<strong>de</strong><br />

l'an <strong>de</strong>rnier, diriez-vous que la situation<br />

<strong>de</strong> votre entreprise est plutôt meilleure ?<br />

8<br />

contre 20 % aujourd’hui. La donne s’est<br />

donc inversée pour les PME <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans<br />

(cf. graphique 1).<br />

… Mais <strong>de</strong>s perspectives en <strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong> scie<br />

Cette progression <strong>de</strong>s PME s’opère malgré<br />

tout dans un contexte où elles ont peu<br />

<strong>de</strong> visibilité : <strong>de</strong>puis décembre 2008, les<br />

dirigeants <strong>de</strong> PME sont, globalement, <strong>de</strong><br />

plus en plus optimistes quant à l’évolution<br />

<strong>de</strong> leur secteur d’activité, mais cette progression<br />

<strong>de</strong> l’optimisme est très heurtée,<br />

comme en atteste la forme en <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> scie<br />

<strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong> perception du secteur. Ce<br />

sont ces mêmes doutes sur l’avenir qui prévalent<br />

sur la perception <strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong><br />

l’entreprise : en décembre 2008, 48 % <strong>de</strong>s<br />

dirigeants <strong>de</strong> PME étaient optimistes sur les<br />

perspectives à un an <strong>de</strong> leur entreprise, ils<br />

sont aujourd’hui 67 %. Mais là aussi cette<br />

progression ne s’est pas faite sans à-coups.<br />

Une phase <strong>de</strong> plateau<br />

pour les TPE<br />

En revanche, la croissance <strong>de</strong>s TPE est<br />

beaucoup moins certaine et plus mesurée :<br />

touchées par la crise un peu plus tard que<br />

les PME (avec le plus bas niveau <strong>de</strong> TPE<br />

déclarant leur situation meilleure en <strong>mars</strong><br />

2009, à 8 %), elles ne sont aujourd’hui que<br />

15 % à se dire dans une meilleure situation<br />

qu’il y a un an, et 36 % dans une situation<br />

moins bonne. Il en est <strong>de</strong> même pour le<br />

regard qu’elles portent sur l’avenir <strong>de</strong><br />

leur secteur : 39 % étaient optimistes en<br />

décembre 2008, contre 45 % aujourd’hui.<br />

Quant à leur propre perspective, l’optimisme,<br />

minoritaire en décembre 2008<br />

(44 %), a gagné du terrain jusqu’en juillet<br />

2010, pour se stabiliser ensuite.<br />

Dans le détail, la situation du carnet <strong>de</strong><br />

comman<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> la trésorerie est majoritairement<br />

satisfaisante pour les PME comme<br />

pour les TPE : respectivement 65 % et 56 %<br />

pour le carnet <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s, et 71 % et<br />

52 % pour la trésorerie. En revanche, si<br />

la rentabilité est également bien souvent<br />

satisfaisante chez les PME (58 %), elle l’est<br />

moins chez les TPE (satisfaisante pour<br />

50 %). Et les patrons <strong>de</strong> PME et TPE sont<br />

toujours pru<strong>de</strong>nts sur leurs perspectives<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Nov. 2006<br />

Janv. 2007<br />

Mars 2007<br />

Mai 2007<br />

L'effectif salarié<br />

TPE<br />

PME<br />

Déc. 2008<br />

Mars 2009<br />

Juin 2009<br />

Sept. 2009<br />

Déc. 2009<br />

Avril 2010<br />

Juillet 2010<br />

Sept. 2010<br />

Janv. <strong>2011</strong><br />

Juil. 2007<br />

Sept. 2007<br />

Nov. 2007<br />

Janv. 2008<br />

mai 2008<br />

Sept. 2008<br />

% en hause<br />

Graph. 2 : Au cours <strong>de</strong>s trois prochains<br />

mois, estimez-vous que, par rapport<br />

à aujourd'hui, l'effectif salarié<br />

<strong>de</strong> votre entreprise sera… ?<br />

32 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Tout à fait favorable<br />

Sans opinion<br />

Plutôt faborable<br />

Le projet <strong>de</strong> la réforme fiscale<br />

Imposer les sociétés installées dans un pays étranger<br />

dont l’activité économique principale en France<br />

La suppression <strong>de</strong> niches fiscales<br />

Une diminution du taux d’imposition<br />

sur les bénéfices, parallèlement à un élargissement<br />

<strong>de</strong> l’assiette <strong>de</strong> l’impôt, en France<br />

La suppression du bouclier fiscal<br />

La suppression <strong>de</strong> l’ISF<br />

Taxer les revenus et plus-values du patrimoine<br />

Une augmentation du taux <strong>de</strong> TVA<br />

au niveau européen<br />

Ni favorable ni défavorable<br />

en matière <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />

et <strong>de</strong> trésorerie : 23 % envisagent<br />

une dégradation <strong>de</strong> leur chiffre<br />

d’affaires et 25 % une dégradation<br />

<strong>de</strong> la trésorerie dans les trois prochains<br />

mois.<br />

Les entreprises et l’emploi<br />

La proportion <strong>de</strong> PME envisageant<br />

d’embaucher au cours <strong>de</strong>s trois<br />

prochains mois a triplé <strong>de</strong>puis le<br />

début <strong>de</strong> la crise, alors que les TPE<br />

prévoient presque toutes une stabilité<br />

<strong>de</strong> leurs effectifs.<br />

Après le creux <strong>de</strong> septembre 2010,<br />

les prévisions d’embauche <strong>de</strong>s<br />

PME repartent à la hausse, avec<br />

aujourd’hui plus d’un quart <strong>de</strong>s<br />

PME qui envisagent d’embaucher<br />

(27 %) : un niveau équivalent<br />

à celui <strong>de</strong> début 2008. Alors<br />

qu’au plus fort <strong>de</strong> la crise, <strong>de</strong>s<br />

emplois étaient détruits (sol<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> création d’emplois négatif), le<br />

sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> création d’emplois atteint<br />

aujourd’hui un niveau d’avant crise<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

PME<br />

Plutôt pas favorable<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Pas du tout favorable<br />

Graph. 3 : Dans le cadre <strong>de</strong> votre activité, êtes-vous tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt pas<br />

favorable ou pas du tout favorable à chacun <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> mesures suivants ?<br />

(16 %). Les TPE avec salariés sont<br />

toujours très minoritaires à prévoir<br />

d’embaucher (6 %). Les dirigeants<br />

<strong>de</strong> TPE sans salariés sont quant<br />

à eux très pru<strong>de</strong>nts aujourd’hui :<br />

seules 12 % <strong>de</strong>s TPE sans salarié<br />

qui n’envisagent pas d’embaucher<br />

dans les trois mois (95 %) pensent<br />

éventuellement embaucher un<br />

jour ; c’est le niveau le plus faible<br />

atteint <strong>de</strong>puis la mise en place<br />

du baromètre PME-TPE (cf. graphique<br />

2).<br />

Le projet <strong>de</strong> réforme fiscale<br />

Les patrons <strong>de</strong> PME et TPE sont<br />

assez favorables à un certain<br />

nombre <strong>de</strong> mesures envisagées<br />

dans le cadre du projet <strong>de</strong> réforme<br />

fiscale du gouvernement et <strong>de</strong><br />

convergence fiscale en Europe :<br />

71 % sont favorables à une imposition<br />

<strong>de</strong>s entreprises françaises<br />

installées à l’étranger, 59 % à la<br />

suppression <strong>de</strong> niches fiscales,<br />

58 % à une diminution du taux<br />

d’imposition sur les bénéfices<br />

parallèlement à un élargissement<br />

<strong>de</strong> l’assiette fiscale, et 51 % à la<br />

suppression du bouclier fiscal.<br />

Les projets <strong>de</strong> réforme et <strong>de</strong> convergence<br />

fiscale restent cependant<br />

mal connus <strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> PME-<br />

TPE et suscitent au global peu<br />

d’enthousiasme. Les dirigeants<br />

ont en effet du mal à se prononcer<br />

sur les conséquences d’une telle<br />

réforme sur les différents acteurs<br />

<strong>de</strong> l’économie : une large part<br />

sont « sans opinion » (entre 16 %<br />

et 25 % selon les acteurs testés) ;<br />

ils supposent <strong>de</strong>s conséquences<br />

favorables aux gran<strong>de</strong>s entreprises<br />

(52 %) mais sont plus partagés sur<br />

leur propre entreprise (un tiers<br />

citent <strong>de</strong>s conséquences ni positives<br />

ni négatives).<br />

De même, les PME sont partagées<br />

concernant l’efficacité du projet <strong>de</strong><br />

convergence pour accroître la compétitivité<br />

<strong>de</strong>s entreprises françaises<br />

(40 % efficace contre 43 % pas<br />

efficace) ou pour renforcer l’euro<br />

(39 % contre 39 %)... Les TPE sont<br />

en revanche plutôt sceptiques :<br />

59 % pensent que ce projet ne sera<br />

pas efficace pour favoriser l’emploi<br />

en France, 51 % pour inciter les<br />

entreprises étrangères à s’installer<br />

en France… (Cf. graphique 3)<br />

Le statut EIRL : méconnu<br />

mais attractif<br />

Adopté en tout début d’année, le<br />

statut EIRL (Entrepreneur Individuel<br />

à Responsabilité Limitée),<br />

qui vise à protéger les biens personnels<br />

<strong>de</strong>s entrepreneurs individuels,<br />

est encore mal connu par<br />

les dirigeants <strong>de</strong> PME et TPE : 55 %<br />

d’entre eux déclarent connaître<br />

ce statut, mais seulement 23 %<br />

savent précisément <strong>de</strong> quoi il<br />

s’agit. Près <strong>de</strong>s trois quarts <strong>de</strong>s<br />

dirigeants <strong>de</strong> TPE estiment que<br />

c’est une bonne chose, dont 21 %<br />

une très bonne chose. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 33


vie <strong>de</strong> l’ordre I<br />

Deux grands dispositifs <strong>de</strong> communication sont ainsi<br />

organisés.<br />

D’une part, une campagne <strong>de</strong> communication<br />

d’envergure, dans le prolongement <strong>de</strong> la campagne<br />

réalisée au mois <strong>de</strong> janvier que vous avez appréciée,<br />

nous le savons : dans toute la presse régionale, dans<br />

les grands quotidiens nationaux (Les Echos, La Tribune,<br />

Le Figaro, l’Equipe) avec pour cette vague un<br />

appui sur <strong>de</strong>s radios nationales telles que RTL, France<br />

Info, etc.<br />

D’autre part, en faisant en sorte que chaque prowww.la-semaine-<strong>de</strong>-l-expert-comptable.fr<br />

23-27 mai <strong>2011</strong> :<br />

La semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable<br />

La transposition <strong>de</strong> la directive services, le droit d’assister les particuliers<br />

dans leurs démarches déclaratives fiscales, sociales et administratives, la reconnaissance<br />

<strong>de</strong> notre profession comme tiers <strong>de</strong> confiance… ces avancées au plan du périmètre<br />

d’intervention <strong>de</strong> la profession ont marqué l’année 2010 et le début <strong>de</strong> cette année <strong>2011</strong>.<br />

La page d'accueil<br />

Le temps est venu désormais <strong>de</strong> le faire savoir<br />

et que nos clients, nos prospects, et aussi le<br />

grand public en prennent connaissance. Pour cela<br />

chaque consœur, chaque confrère doit s’approprier<br />

ces nouveaux services et intégrer ces avancées dans le<br />

quotidien <strong>de</strong> son cabinet.<br />

La semaine <strong>de</strong> l’expert-comptable, qui se déroulera<br />

du 23 au 27 mai <strong>2011</strong>, a pour objectif <strong>de</strong> communiquer<br />

autour <strong>de</strong> ces avancées auprès du public en<br />

apportant à la profession les outils nécessaires à<br />

l’appropriation <strong>de</strong> ces nouveaux services.<br />

Pourquoi organiser<br />

la semaine <strong>de</strong><br />

l'expert-comptable ?<br />

Développer votre<br />

clientèle - Initiez<br />

une approche<br />

commerciale au sein<br />

<strong>de</strong> vos équipes -<br />

Motivez vos équipes.<br />

34 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


fessionnel <strong>de</strong>vienne lui-même<br />

un acteur <strong>de</strong> sensibilisation en<br />

menant sa propre action : par<br />

exemple convier <strong>de</strong>s clients ou<br />

prospects à <strong>de</strong>s réunions d’information<br />

thématiques afin <strong>de</strong> montrer<br />

la diversité <strong>de</strong>s missions qu’un<br />

cabinet est aujourd’hui en mesure<br />

<strong>de</strong> proposer, notamment les missions<br />

nouvelles ! Ou encore les<br />

inviter à une manifestation culturelle,<br />

sportive, etc. Le but étant<br />

<strong>de</strong> démontrer la dynamique <strong>de</strong><br />

notre profession dans sa capacité à<br />

apporter toujours plus <strong>de</strong> conseils.<br />

Un blog dédié<br />

aux régions. Retrouvez<br />

les initiatives et les<br />

actions événementielles <strong>de</strong> votre <strong>Conseil</strong> régional<br />

“<br />

La mobilisation <strong>de</strong> la profession autour d’un même message « mon<br />

expert- comptable, je peux compter sur lui », ce au cours d’une semaine<br />

symbolique.<br />

”<br />

<strong>de</strong> documents, <strong>de</strong>s supports d’animation,<br />

<strong>de</strong>s fiches missions, <strong>de</strong><br />

la documentation technique, <strong>de</strong>s<br />

affiches, <strong>de</strong>s outils marketing et<br />

commerciaux… Tous ces moyens<br />

seront en téléchargement sur le<br />

site.<br />

Ce site s’enrichira constamment,<br />

notamment sur le blog dédié à<br />

l’opération qui permet d’échanger<br />

avec les autres consœurs et<br />

confrères sur les différents événements,<br />

les modalités d’organisation,<br />

<strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s idées, <strong>de</strong><br />

réagir, <strong>de</strong> proposer.<br />

Afin d’ai<strong>de</strong>r chacun à mener ces<br />

actions, nous avons développé un<br />

site spécifique www.la-semaine<strong>de</strong>-l-expert-comptable.fr<br />

afin <strong>de</strong><br />

fournir <strong>de</strong>s outils pour l’organisation<br />

<strong>de</strong> votre semaine.<br />

Il comprend un gui<strong>de</strong> opératoire<br />

pour l’organisation d’une réunion<br />

au sein <strong>de</strong> son cabinet, <strong>de</strong>s<br />

vidéos thématiques, <strong>de</strong>s modèles<br />

La mobilisation <strong>de</strong> la profession<br />

autour d’un même message<br />

« mon expert- comptable, je peux<br />

compter sur lui », au cours d’une<br />

semaine symbolique, nous permettra<br />

<strong>de</strong> renforcer notre visibilité<br />

dans les médias en diffusant au<br />

plus grand nombre une image<br />

efficace, unie et dynamique <strong>de</strong><br />

notre profession. p<br />

Un blog dédié<br />

aux cabinets qui<br />

souhaitent faire<br />

partager leurs outils et leurs expériences.<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 35


vie <strong>de</strong> l’ordre I<br />

Des trophées porteurs d’avenir<br />

pour les PME-TPE<br />

« Un développement qui répond aux besoins <strong>de</strong>s générations du présent sans compromettre la capacité<br />

<strong>de</strong>s générations futures à répondre aux leurs.» (Bruntland, 1987). La définition du développement durable<br />

rappelée par Joseph Zorgniotti le 7 <strong>mars</strong> <strong>de</strong>rnier à l’occasion <strong>de</strong> la 11 e cérémonie <strong>de</strong> remise <strong>de</strong>s Trophées<br />

<strong>de</strong> la Qualité <strong>de</strong>s informations environnementales, montre tout le défi que doivent relever les entreprises,<br />

y compris les PME et les TPE. C’est ainsi qu’a été lancé le débat sur « les PME face à la RSE », animé<br />

par Arnaud Le Gal <strong>de</strong>s Echos.<br />

Des éléments<br />

<strong>de</strong> contextualisation…<br />

Selon Bertrand Pancher 1 , député<br />

<strong>de</strong> la Meuse, le Grenelle II, malgré<br />

le débat qu’il suscite, restera<br />

avant-gardiste si tous les acteurs<br />

économiques et institutionnels coopèrent.<br />

200 décrets d’application,<br />

dont certains applicables aux PME-<br />

TPE, atten<strong>de</strong>nt promulgation. Ce<br />

caractère revêt d’autant plus d’importance<br />

lorsque l’on sait qu’actuellement,<br />

« la plupart <strong>de</strong>s PME qui<br />

travaillent pour <strong>de</strong> grands groupes sont<br />

soumises à <strong>de</strong>s normes sociales et environnementales<br />

relativement précises ».<br />

… A la mise en place<br />

<strong>de</strong> la démarche<br />

<strong>de</strong> Responsabilité Sociétale<br />

<strong>de</strong> l’Entreprise (RSE)<br />

Toutes les entreprises pionnières<br />

en matière <strong>de</strong> développement<br />

durable ont pu augmenter, bien<br />

avant les autres, leur capacité <strong>de</strong><br />

différenciation, leur compétitivité<br />

et leur réputation. En effet,<br />

la RSE, touchant à la stratégie <strong>de</strong><br />

l’entreprise, permet d’en accroître<br />

la valeur ajoutée et l’ai<strong>de</strong> à mieux<br />

maîtriser ses impacts sur la société,<br />

l’environnement et les territoires<br />

dans lesquels elle agit. Pour Nicole<br />

Notat, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> Vigéo, « le principal<br />

enjeu du développement durable<br />

rési<strong>de</strong> dans les actions innovantes (…)<br />

cette innovation est donc clairement au<br />

service <strong>de</strong> la croissance et du business ».<br />

Le développement durable n’est<br />

pas qu’un coût, c’est aussi une<br />

source <strong>de</strong> progrès et d’investissement.<br />

« Les investisseurs prennent<br />

d’ailleurs la mesure <strong>de</strong> cette tendance.<br />

La Caisse <strong>de</strong>s dépôts a choisi d’intégrer<br />

la RSE dans sa stratégie globale<br />

d’investissement », explique Edward<br />

Arkwright, directeur <strong>de</strong> la stratégie<br />

et du développement durable <strong>de</strong><br />

la CDC. Cette <strong>de</strong>rnière publiera<br />

en juin un recueil sur les bonnes<br />

pratiques environnementales et<br />

sociales <strong>de</strong>s entreprises à l'intention<br />

<strong>de</strong>s PME. Par ailleurs, son<br />

fonds stratégique d’investissement<br />

proposera une charte <strong>de</strong> voie <strong>de</strong><br />

progrès social (fonctionnement<br />

<strong>de</strong>s IRP 2 , bien-être au travail, anticipation<br />

<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> GPEC 3 )<br />

pour chacun <strong>de</strong> ses investissements.<br />

Pour pérenniser sa démarche,<br />

le chef d’entreprise aura besoin<br />

d’évaluer le progrès grâce à <strong>de</strong>s<br />

instruments <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong>s<br />

indicateurs. « Ils <strong>de</strong>vront être simples<br />

et définis par l’entreprise selon ses spécificités<br />

», indique Jean-Pierre Blanc,<br />

directeur général <strong>de</strong> Malongo.<br />

… Et à l’application<br />

sur le terrain<br />

Toute cette démarche ne pourrait<br />

être effective sans la mobilisation et<br />

l’implication <strong>de</strong>s salariés et la prise<br />

en considération <strong>de</strong> toute la chaîne <strong>de</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> l’entreprise (fournisseurs,<br />

clients…).<br />

C’est dans cette optique que<br />

Danone <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ses fournisseurs<br />

<strong>de</strong> répondre à <strong>de</strong>s obligations<br />

sociales et environnementales,<br />

en créant le « Danone Way »,<br />

qui regroupe 150 filiales et qui<br />

« (leur) permet <strong>de</strong> s’auto-évaluer sur<br />

leurs pratiques environnementales ou<br />

les relations entretenues avec les fournisseurs<br />

et le territoire. Cet outil a été conçu<br />

pour s’adapter à toutes les tailles d’entreprises<br />

», précise Muriel Pénicaud,<br />

directrice générale <strong>de</strong>s ressources<br />

humaines du Groupe Danone.<br />

Quant à Yves Sauvestre, PDG<br />

d’ Hebel Traiteur, PME <strong>de</strong> 35 salariés,<br />

« en 2008, […] nous avons accusé<br />

une chute du chiffre d’affaires <strong>de</strong> 42 %<br />

en un semestre. Grâce à l’intervention<br />

<strong>de</strong>s experts-comptables, nous avons été<br />

placés sous sauvegar<strong>de</strong>. La RSE nous a<br />

enrichis d’une autre façon <strong>de</strong> travailler ».<br />

Ces trophées ont permis <strong>de</strong> démontrer<br />

la nécessité <strong>de</strong> mettre en œuvre<br />

une démarche RSE dans les PME<br />

et TPE et <strong>de</strong> mettre en exergue son<br />

pouvoir <strong>de</strong> cohésion. Comme le<br />

souhaite Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur, les trophées<br />

s’ouvriront l’année prochaine aux<br />

secteurs non marchands. p<br />

De g. à dr. : Joseph<br />

Zorgniotti, Franck<br />

Riboult, PDG<br />

<strong>de</strong> Danone, Nicole<br />

Notat, Muriel<br />

Pénicaud, Marc<br />

Grosser et Nathalie<br />

Viel <strong>de</strong> l'équipe<br />

<strong>de</strong> Danone<br />

Palmarès<br />

<strong>de</strong> l’édition 2010<br />

33 candidats<br />

15 présélectionnés<br />

3 catégories<br />

3 lauréats…<br />

u Meilleur rapport<br />

développement<br />

durable : Danone<br />

u Prix spécial du<br />

Jury : Malongo<br />

u Meilleure<br />

démarche RSE :<br />

Hebel le Traiteur<br />

1. Rapporteur du Grenelle II<br />

2. Institutions représentatives<br />

du personnel<br />

3. Gestion prévisionnelle <strong>de</strong>s<br />

emplois et <strong>de</strong>s compétences<br />

36 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


371 e session : renouvellement<br />

<strong>de</strong>s fonctions à la mi-mandature<br />

Comme le prévoit le décret du 2 septembre 1996, l’ensemble <strong>de</strong>s postes et <strong>de</strong>s fonctions<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur est soumis à renouvellement à mi-mandature.<br />

Réunis en session le 9 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong>, les 66 membres<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont pu procé<strong>de</strong>r à ces<br />

opérations.<br />

Agnès Bricard, seule candidate en lice, a été élue prési<strong>de</strong>nte<br />

du <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<br />

<strong>Comptables</strong>.<br />

Les membres du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont ensuite procédé<br />

aux élections <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s vingt-et-une<br />

commissions puis ont composé le bureau en élisant<br />

sept vice-prési<strong>de</strong>nts, un trésorier et six assesseurs.<br />

u Prési<strong>de</strong>nte : Agnès Bricard<br />

u Vice-prési<strong>de</strong>nts : Xavier Aubry, Patrick Bordas,<br />

Serge Bottoli, Jean-Bernard Cappelier, Pierre<br />

Grafmeyer, Gérard Ranchon et Jacques Rocca Serra<br />

u Trésorier : Fabrice Castel<br />

u Assesseurs : Philippe Arraou, André-Paul Bahuon,<br />

Jean-Marc Jaumouille, Jean Saphores, Jean-Clau<strong>de</strong><br />

Spitz et Joseph Zorgniotti<br />

Philippe Bosser<strong>de</strong>t, Jean-Marc Eyssautier, Philippe<br />

Forgues, Mohamed Laqhila, Dominique Lecomte et<br />

Jean-Marie Vial ont été désignés invités du Bureau du<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur.<br />

Les membres du <strong>Conseil</strong> Supérieur ont également<br />

procédé aux nominations <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts et membres<br />

<strong>de</strong>s Comités, <strong>de</strong>s satellites du <strong>Conseil</strong> Supérieur ainsi<br />

qu’à la nomination <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’institution<br />

dans les différents groupes <strong>de</strong> travail, Comités et<br />

Commissions extérieurs.<br />

Le détail <strong>de</strong>s résultats est disponible sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

auprès du secrétariat général du <strong>Conseil</strong> Supérieur. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 37


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />

INFODOC FISCAL<br />

La TVA grevant les frais engagés<br />

lors <strong>de</strong> l'acquisition ou cession <strong>de</strong> titres<br />

<strong>de</strong> participations est-elle déductible ?<br />

Dans un arrêt du 23 décembre 2010 n° 307698, le <strong>Conseil</strong> d'Etat a été amené à prendre<br />

position sur la délicate question <strong>de</strong> la déductibilité <strong>de</strong> la TVA grevant les frais engagés<br />

dans le cadre d'une vente <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations. Sic fait le point.<br />

Les frais liés aux acquisitions <strong>de</strong> titres<br />

La Cour <strong>de</strong> Justice <strong>de</strong>s Communautés Européennes<br />

(CJCE) a jugé que les dépenses réalisées pour l'acquisition<br />

<strong>de</strong> titres <strong>de</strong> participations sont engagées<br />

pour assurer la croissance <strong>de</strong> l’entreprise. Elles<br />

entretiennent donc un lien direct et immédiat avec<br />

l’ensemble <strong>de</strong> l’activité économique <strong>de</strong> l’entreprise<br />

qui les supporte. Dès lors, il y a lieu <strong>de</strong> considérer<br />

que ces dépenses font partie <strong>de</strong>s frais généraux <strong>de</strong><br />

l’entreprise et ouvrent droit à déduction (Cibo participations,<br />

aff. C-16/00, point 33).<br />

L’administration a tiré les conséquences <strong>de</strong> cette<br />

jurispru<strong>de</strong>nce dans une instruction 3 D-4-01 du<br />

23 octobre 2001. Les dépenses que les entreprises<br />

assujetties à la TVA, exposent pour la réalisation <strong>de</strong><br />

leurs opérations en capital : augmentation <strong>de</strong> capital,<br />

prise <strong>de</strong> participation s’accompagnant ou non d’une<br />

immixtion dans la gestion <strong>de</strong> l’entreprise, fusion,<br />

scission, apport d’une universalité totale ou partielle,<br />

ouvrent droit à déduction à concurrence du coefficient<br />

général <strong>de</strong> déduction <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Les frais liés aux cessions <strong>de</strong> participation<br />

Selon l'administration, en tout état <strong>de</strong> cause, la TVA<br />

ayant grevé les dépenses engagées à l'occasion d'une<br />

opération <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> titres, que celle-ci soit placée<br />

en <strong>de</strong>hors ou dans le champ d'application <strong>de</strong> la taxe<br />

mais exonérée (CGI, art. 261 C-1°,c), n'est pas déductible<br />

dès lors que ces dépenses entretiennent un lien<br />

direct et immédiat avec une opération n'ouvrant pas<br />

droit à déduction (CJCE 6 avril 1995, aff. 4/94, BLP<br />

Group plc).<br />

Mais certains tribunaux, en application <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce<br />

communautaire précitée, ont considéré<br />

que ces dépenses constituaient <strong>de</strong>s frais généraux et<br />

<strong>de</strong>vaient être traitées en tant que tels (Cf CAA Nantes<br />

30 décembre 2005 n° 03-76).<br />

Dans un arrêt du 23 décembre 2010 n° 307698, le<br />

<strong>Conseil</strong> d’Etat prend position sur ce problème.<br />

Pour déterminer si <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> cession <strong>de</strong> titres<br />

<strong>de</strong> participations peuvent ou non être détaxés, il<br />

convient, selon le <strong>Conseil</strong> d’Etat, <strong>de</strong> faire la distinction<br />

suivante :<br />

u les dépenses exposées en vue <strong>de</strong> préparer la cession<br />

sont présumées faire partie <strong>de</strong>s frais généraux et<br />

peuvent donc être détaxées. Toutefois, l’administration<br />

peut remettre en cause la détaxation quand elle<br />

établit que le produit <strong>de</strong> la cession a été distribué ou<br />

que les dépenses ont été incorporées dans le prix <strong>de</strong><br />

cession <strong>de</strong>s titres ;<br />

u en revanche, les dépenses inhérentes à la transaction<br />

elle-même ne sont pas en principe détaxables,<br />

sauf si l’assujetti établit, compte tenu notamment<br />

<strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s titres cédés ou par tous éléments<br />

probants tels que sa comptabilité analytique, qu’elles<br />

n’ont pas été incorporées dans le prix <strong>de</strong> cession <strong>de</strong>s<br />

titres. p<br />

www.infodoc-experts.com / 0811 65 06 83<br />

Infodoc-experts, service <strong>de</strong> consultations téléphoniques <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong>, répond ch aque mois<br />

à l’une <strong>de</strong> vos préoccupations et réflexions en matière <strong>de</strong> lois et décrets concernant le droit fiscal et le droit social.<br />

38 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Réforme <strong>de</strong> la profession<br />

Interprofessionnalité et assistance<br />

aux particuliers : le pas est franchi !<br />

La loi <strong>2011</strong>-331 du 28 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s professions judicaires ou juridiques<br />

et <strong>de</strong> certaines professions réglementées nous concerne notamment parce qu’elle inscrit<br />

dans le marbre l’interprofessionnalité et l’assistance aux particuliers. De quoi s’agit-il plus<br />

précisément ?<br />

L’interprofessionnalité :<br />

qui, comment et quand ?<br />

Peuvent désormais être créées <strong>de</strong>s sociétés<br />

<strong>de</strong> participations financières <strong>de</strong> professions<br />

libérales (SPFPL) ayant pour objet la<br />

détention <strong>de</strong>s parts ou d’actions <strong>de</strong> sociétés<br />

d’exercice <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou plusieurs <strong>de</strong>s professions<br />

d’avocat, <strong>de</strong> notaire, d’huissier <strong>de</strong><br />

justice, <strong>de</strong> commissaire-priseur judiciaire,<br />

d’expert-comptable, <strong>de</strong> commissaire aux<br />

comptes ou <strong>de</strong> conseil en propriété industrielle.<br />

Aucune exigence particulière n’est imposée<br />

par la loi quant aux sociétés d’exercice faisant<br />

l’objet d’une prise <strong>de</strong> participation. Par<br />

exemple, les sociétés d’expertise comptable<br />

n’auront pas à renoncer à une activité<br />

commerciale accessoire autorisée, ni à<br />

détenir <strong>de</strong>s participations dans <strong>de</strong>s sociétés<br />

commerciales, ni encore à avoir d’autres<br />

associés minoritaires n’exerçant pas la profession<br />

(membres <strong>de</strong> la famille…).<br />

Ces sociétés pourront également avoir <strong>de</strong>s<br />

activités accessoires en relation directe avec<br />

leur objet et <strong>de</strong>stinées exclusivement aux<br />

sociétés ou aux groupements dont elles<br />

détiennent <strong>de</strong>s participations. Il s’agira<br />

donc d’une activité <strong>de</strong> type SCM.<br />

Nous sommes dans le cadre d’une interprofessionnalité<br />

capitalistique et <strong>de</strong> moyen et<br />

non d’exercice.<br />

Les SPFPL peuvent être constituées sous<br />

la forme <strong>de</strong> sociétés à responsabilité limitée,<br />

<strong>de</strong> sociétés anonymes, <strong>de</strong> sociétés par<br />

actions simplifiées ou <strong>de</strong> sociétés en commandite<br />

par actions.<br />

Plus <strong>de</strong> la moitié du capital et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

vote <strong>de</strong> la SPFPL <strong>de</strong>vra être détenue par <strong>de</strong>s<br />

personnes exerçant leur profession au sein<br />

<strong>de</strong>s sociétés faisant l’objet d’une prise <strong>de</strong><br />

participation. Le complément pourra être<br />

détenu notamment par <strong>de</strong>s personnes physiques<br />

ou morales exerçant la ou les professions<br />

constituant l’objet social <strong>de</strong> ces sociétés,<br />

sous réserve, s’agissant <strong>de</strong>s personnes<br />

morales, du caractère civil <strong>de</strong> leur objet<br />

social et <strong>de</strong> la détention exclusive du capital<br />

et <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> vote par <strong>de</strong>s membres et<br />

anciens membres <strong>de</strong> professions libérales<br />

soumises à un statut législatif ou réglementaire<br />

ou dont le titre est protégé, ainsi que<br />

leurs ayants droit.<br />

Les dirigeants ainsi que les <strong>de</strong>ux tiers au<br />

moins <strong>de</strong>s membres du conseil d’administration<br />

ou du conseil <strong>de</strong> surveillance<br />

<strong>de</strong>vront être choisis parmi les membres <strong>de</strong>s<br />

professions exerçant au sein <strong>de</strong>s sociétés<br />

faisant l’objet d’une prise <strong>de</strong> participation.<br />

Ce dispositif ne sera applicable qu’après la<br />

publication d’un décret en <strong>Conseil</strong> d’État<br />

qui précisera notamment les conditions<br />

d’inscription, <strong>de</strong> surveillance et <strong>de</strong> sanction<br />

en cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong> la réglementation.<br />

La consécration <strong>de</strong> l’assistance<br />

aux personnes physiques<br />

En ajoutant un alinéa à l’article 2 <strong>de</strong> l’ordonnance<br />

<strong>de</strong> 1945, l’assistance aux particuliers<br />

dans leurs démarches déclaratives<br />

à caractère fiscal, social et administratif<br />

est consacrée comme l’une <strong>de</strong>s missions<br />

principales du professionnel <strong>de</strong> l’expertise<br />

comptable.<br />

Aucun texte d’application n’étant nécessaire,<br />

ces dispositions nouvelles peuvent<br />

être mise en œuvre immédiatement.<br />

Ceci permet ainsi <strong>de</strong> communiquer auprès<br />

<strong>de</strong>s clients pour leur proposer <strong>de</strong>s missions<br />

d’assistance dans le cadre <strong>de</strong> la prochaine<br />

campagne <strong>de</strong> déclaration fiscale.<br />

Ceci permet également d’assister le particulier-employeur<br />

dans la gestion <strong>de</strong> ses<br />

employés, qu’il s’agisse <strong>de</strong> la réalisation<br />

<strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> salaires ou <strong>de</strong>s déclarations<br />

sociales y afférentes.<br />

Les professionnels pourront prendre en<br />

charge l’ensemble <strong>de</strong> la gestion administrative<br />

<strong>de</strong>s particuliers en apportant toutes<br />

les garanties d’une profession réglementée.<br />

Ils pourront également, et c’est même un<br />

<strong>de</strong>voir, conseiller les particuliers dans leur<br />

gestion patrimoniale. Cela pourra éventuellement<br />

se faire dans le cadre <strong>de</strong> l’interprofessionnalité<br />

avec <strong>de</strong>s avocats et notaires.<br />

La profession comptable est, <strong>de</strong> la sorte,<br />

invitée à s’investir sur un marché qui<br />

constitue dans bien d’autres pays un vecteur<br />

important d’activité et d’image. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 39


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />

fiscalité<br />

EIRL : projet d’instruction fiscale<br />

Le projet d’instruction fiscale relatif au régime fiscal <strong>de</strong> l’EIRL, mis en consultation publique<br />

jusqu’au 25 <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> sur le site www.impots.gouv.fr, apporte <strong>de</strong>s précisions mais laisse<br />

cependant subsister <strong>de</strong>s interrogations. Sic fait le point.<br />

Le projet d’instruction reprend<br />

la distinction légale entre EIRL soumises<br />

à un régime d’imposition réel et EIRL<br />

bénéficiant d’un régime forfaitaire<br />

Conformément à l’article 1655 sexies du Co<strong>de</strong> général<br />

<strong>de</strong>s impôts, issu <strong>de</strong> l’article 4 <strong>de</strong> la loi du 15 juin<br />

2010, le projet d’instruction précise les conséquences<br />

<strong>de</strong> la distinction entre les <strong>de</strong>ux types d’EIRL :<br />

u l’EIRL relevant d’un régime forfaitaire (auto-entrepreneur<br />

et régime micro) qui est assimilée à une<br />

entreprise individuelle “classique”, l’entrepreneur<br />

individuel soumis à un régime forfaitaire d’imposition<br />

continuant d’être traité comme s’il ne l’avait pas<br />

constituée ;<br />

u l’EIRL relevant d’un régime réel d’imposition, qui<br />

est assimilée fiscalement à une personne morale<br />

(EURL ou EARL) soumise au régime fiscal <strong>de</strong>s<br />

sociétés <strong>de</strong> personnes ou, sur option, à l’impôt sur<br />

les sociétés (IS), le passage d’un bien du patrimoine<br />

non affecté au patrimoine affecté étant traité comme<br />

une cession ou un apport et le retrait <strong>de</strong> liquidités du<br />

patrimoine affecté étant traité comme un avantage<br />

non déductible dans le premier cas ou comme un<br />

salaire ou un divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong> dans le second.<br />

Le projet d’instruction tire<br />

toutes les conséquences <strong>de</strong> l’assimilation<br />

<strong>de</strong> l’EIRL au réel à une personne morale<br />

Faisant une interprétation littérale <strong>de</strong> l’article 1655<br />

sexies, le projet d’instruction assimile en tous points<br />

l’EIRL à une EURL (Entreprise Unipersonnelle à<br />

Responsabilité Limitée) ou à une EARL (Entreprise<br />

Agricole à Responsabilité Limitée) dès lors qu’elle<br />

relève d’un régime réel d’imposition, qu’il s’agisse :<br />

u <strong>de</strong> la constitution du patrimoine affecté ;<br />

u <strong>de</strong> la transformation d’une entreprise individuelle<br />

préexistante en une EIRL ;<br />

u <strong>de</strong> la désaffectation <strong>de</strong> biens d’une EIRL, en particulier<br />

lors <strong>de</strong> la dissolution ;<br />

u <strong>de</strong> la transmission d’une EIRL.<br />

Par ailleurs, le projet d’instruction précise les conditions<br />

dans lesquelles une EIRL au régime réel peut<br />

opter pour son assujettissement à l’IS. L’option irrévocable<br />

est exercée avant la fin du 3 e mois <strong>de</strong> l’exercice<br />

au titre duquel elle s’applique. Si l’option pour<br />

l’IS est effectuée avant la fin du 2 e mois qui suit celui<br />

au cours duquel l’EIRL a été créée, celle-ci est alors<br />

assujettie à l’IS dès sa création.<br />

Enfin, le projet d’instruction prévoit l’imposition<br />

<strong>de</strong>s EIRL soumises à un régime réel à la contribution<br />

économique territoriale et à la taxe sur les véhicules<br />

<strong>de</strong> société.<br />

Le projet d’instruction laisse subsister<br />

<strong>de</strong>s interrogations<br />

Le projet d’instruction sur l’EIRL ne contient en<br />

particulier aucune information en matière <strong>de</strong> droits<br />

d’enregistrement.<br />

Par ailleurs, la constitution <strong>de</strong> l’EIRL à partir <strong>de</strong>s<br />

biens inscrits au patrimoine professionnel <strong>de</strong> l’entrepreneur,<br />

assimilée à l’apport <strong>de</strong> ces biens à une EURL<br />

ou à une EARL, peut au vu <strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> fait,<br />

être assimilée à l’apport d’une entreprise individuelle<br />

à une EURL ou à une EARL, et ainsi bénéficier <strong>de</strong>s<br />

reports d’imposition sur les plus-values sur biens<br />

non amortissables et <strong>de</strong>s sursis d’imposition <strong>de</strong>s<br />

profits sur stocks (CGI, art. 151 octies).<br />

Les conditions d’application <strong>de</strong> ce régime <strong>de</strong>vraient<br />

être précisées, en particulier concernant à l’existence<br />

et la nature du passif rémunérant l’apport. Par ailleurs,<br />

les plus-values professionnelles dégagées à<br />

cette occasion peuvent, le cas échéant, bénéficier <strong>de</strong>s<br />

exonérations et abattements prévus aux articles 151<br />

septies et 151 septies B du CGI.<br />

Les plus-values afférentes aux biens provenant :<br />

u du patrimoine privé et transférés au patrimoine <strong>de</strong><br />

l’EIRL peuvent bénéficier <strong>de</strong>s exonérations et sursis<br />

d’imposition prévus pour les plus-values <strong>de</strong> particuliers<br />

(CGI, art. 150-0 A à150 VH) ;<br />

u du patrimoine professionnel et non affectés à<br />

l’EIRL peuvent bénéficier <strong>de</strong>s exonérations et abat-<br />

40 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


tements prévus aux articles 151<br />

septies et 151 septies B du CGI.<br />

A cet égard, le projet d’instruction<br />

est muet sur les inci<strong>de</strong>nces <strong>de</strong><br />

la neutralisation <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la<br />

« théorie du bilan » introduite par<br />

l’article 13 <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> finances<br />

rectificative pour 2010, neutralisation<br />

qui risque à l’avenir <strong>de</strong> rendre<br />

encore plus complexe l’adoption<br />

du statut <strong>de</strong> l’EIRL.<br />

Par ailleurs, le projet d’instruction<br />

met en exergue les difficultés<br />

liées à :<br />

u l’absence <strong>de</strong> capital et <strong>de</strong> réserves<br />

en cas <strong>de</strong> désaffectation d’un bien<br />

(paragraphe 52) ;<br />

u l’assimilation faite avec <strong>de</strong>s<br />

parts sociales pour la transmission<br />

(paragraphes 65 et s.).<br />

Enfin, s’agissant <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />

ou <strong>de</strong>s rémunérations versés à<br />

un entrepreneur par une EIRL<br />

soumise à l’IS, <strong>de</strong>s précisions<br />

<strong>de</strong>vraient être apportées sur :<br />

u la matérialisation, au regard du<br />

résultat comptable et fiscal, du<br />

choix entre divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s ou rémunération,<br />

qui constitue une décision<br />

<strong>de</strong> gestion du chef d’entreprise ;<br />

u le traitement fiscal <strong>de</strong>s cotisations<br />

sociales sur les divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />

au regard <strong>de</strong> la disposition antiabus<br />

qui présume que les sommes<br />

prélevées par l’entrepreneur sont<br />

nécessairement assimilées à <strong>de</strong>s<br />

salaires pour leur part excédant,<br />

soit 10 % du montant <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>de</strong>s biens du patrimoine affecté<br />

constaté en fin d’exercice, soit<br />

10 % du montant du bénéfice net<br />

au sens <strong>de</strong> l’article 38 du CGI si ce<br />

montant est supérieur. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 41


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />

Dématérialisation<br />

Après les déclarations fiscales (plus <strong>de</strong> 70 %) et sociales (plus <strong>de</strong> 30 %)<br />

Les échanges bancaires<br />

avec je<strong>de</strong>clare.com<br />

Les partenariats entre je<strong>de</strong>clare.com et les groupes Banque Populaire, Caisse d’Epargne,<br />

Crédit Agricole, Crédit Mutuel et CIC permettent <strong>de</strong>s échanges gagnant-gagnant entre<br />

tous les acteurs. Sur accord <strong>de</strong> l’entreprise, la dématérialisation <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong>s relevés<br />

bancaires et la télétransmission <strong>de</strong> la liasse fiscale accélèrent le traitement <strong>de</strong> l’information<br />

par l’expert-comptable et par la banque, réduisent les coûts et permettent à l’entreprise <strong>de</strong><br />

disposer d’un dossier immédiatement opérationnel. Depuis 2010, les entreprises peuvent<br />

également mandater leur expert-comptable pour envoyer leur liasse fiscale à la Banque <strong>de</strong> France.<br />

Collecter les relevés bancaires<br />

quelle que soit la banque<br />

La collecte <strong>de</strong>s relevés bancaires <strong>de</strong>s clients<br />

est un facteur important <strong>de</strong> productivité<br />

dans les missions <strong>de</strong> tenue comptable. Les<br />

écritures du relevé bancaire peuvent en effet<br />

être transformées quasi<br />

automatiquement en<br />

écritures comptables et<br />

intégrées sans ressaisie<br />

dans le logiciel <strong>de</strong><br />

production du cabinet.<br />

je<strong>de</strong>clare.com permet<br />

au cabinet <strong>de</strong> récupérer<br />

très simplement les<br />

relevés bancaires <strong>de</strong> ses<br />

clients et notamment <strong>de</strong> faire face à la fin du<br />

protocole Etebac.<br />

Etebac s’arrête<br />

en septembre <strong>2011</strong><br />

Etebac, protocole utilisé jusqu’à ce jour<br />

pour échanger <strong>de</strong> façon dématérialisée<br />

les relevés <strong>de</strong> comptes, relevés d’opérations,<br />

virements, prélèvements… entre les<br />

entreprises et les banques, s’arrête en septembre<br />

<strong>2011</strong>. D’une part, parce qu’il n’est<br />

pas compatible avec les nouveaux formats<br />

utilisés par les moyens <strong>de</strong> paiement Sepa,<br />

d’autre part, parce qu’il s’appuie sur le<br />

réseau télécom spécifique X25 (Transpac)<br />

opéré par Orange Business Services qui<br />

s’arrêtera définitivement en septembre<br />

<strong>2011</strong>. Ce protocole sera remplacé par<br />

Ebics ou swifnet.<br />

Un simple mandat<br />

ou un nouveau contrat Ebics<br />

Avec les banques partenaires <strong>de</strong> je<strong>de</strong>clare.<br />

com, le cabinet n’a aucun contrat à signer<br />

avec la banque, aucun compte bancaire<br />

à ouvrir mais un simple mandat à faire<br />

signer par son client. Pour<br />

les banques non partenaires,<br />

le cabinet <strong>de</strong>vra signer un<br />

nouveau contrat Ebics avec<br />

la banque <strong>de</strong> son client et le<br />

communiquer à je<strong>de</strong>clare.<br />

com. Ensuite, la liaison technique<br />

se fait directement<br />

entre je<strong>de</strong>clare.com et les<br />

banques, quelle que soit la<br />

banque, partenaire ou non <strong>de</strong> je<strong>de</strong>clare.<br />

com. Le portail je<strong>de</strong>clare.com collecte les<br />

relevés chaque jour auprès <strong>de</strong>s serveurs<br />

bancaires et les met directement à disposition<br />

du cabinet, selon la périodicité <strong>de</strong> son<br />

choix.<br />

Télétransmettre les liasses fiscales<br />

aux banques partenaires… une<br />

meilleure “notation” <strong>de</strong>s clients<br />

Depuis la réforme Bâle II, les banques évaluent<br />

la situation financière <strong>de</strong> leurs clients<br />

par une notation interne, basée sur <strong>de</strong>s<br />

éléments à la fois bancaires et comptables.<br />

Ainsi les banques “notent” les clients selon<br />

les bilans transmis, la non-transmission<br />

dégradant automatiquement la note. En<br />

transmettant la liasse fiscale à la banque,<br />

le cabinet ai<strong>de</strong> son client à remplir son<br />

obligation, à améliorer sa notation et lui<br />

facilite l’obtention <strong>de</strong> crédits (voir dossier<br />

Le financement : levier <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s<br />

entreprises, Sic n° 293).<br />

… Un geste pour la préservation<br />

<strong>de</strong> l’environnement<br />

Pour l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs, les envois<br />

dématérialisés permettent <strong>de</strong> réduire les<br />

coûts et <strong>de</strong> gagner en productivité : suppression<br />

<strong>de</strong>s flux papier, <strong>de</strong>s opérations d’impression,<br />

d’assemblage, <strong>de</strong> mise sous pli et<br />

<strong>de</strong>s coûts d’acheminement. Une réduction<br />

<strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong> papier qui s’inscrit<br />

dans une logique <strong>de</strong> développement durable.<br />

… La garantie du secret<br />

professionnel<br />

Transmettre à la banque la liasse <strong>de</strong> votre<br />

client en format pdf, par un simple mail,<br />

c’est prendre un risque certain <strong>de</strong> rupture<br />

du secret professionnel ! Pourquoi refuser<br />

la sécurité et la simplicité <strong>de</strong> la télétransmission<br />

EDI-TDFC via votre portail ? La<br />

récupération <strong>de</strong> liasses fiscales normalisées<br />

EDI-TDFC, produites par les cabinets,<br />

garantit aux banques partenaires <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> qualité “prises à la source” et<br />

intégrables sans aucune ressaisie dans leurs<br />

applications d’analyse financière. p<br />

En savoir plus :<br />

Mo<strong>de</strong>s opératoires à télécharger<br />

sur www.je<strong>de</strong>clare.info<br />

Assistance par mail : assistance@je<strong>de</strong>clare.info ou<br />

par téléphone 08 90 71 06 13<br />

42 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Le point <strong>de</strong> vue DE<br />

Agnès Bricard, prési<strong>de</strong>nte du <strong>Conseil</strong> Supérieur <strong>de</strong> <strong>l'Ordre</strong> <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

Patrick Bordas, vice-prési<strong>de</strong>nt du CSOEC et prési<strong>de</strong>nt du Comité intelligence économique<br />

Favoriser le développement pérenne<br />

<strong>de</strong>s PME grâce aux alertes<br />

professionnelles<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong>s comptes, l’accompagnement du chef d’entreprise<br />

dans le pilotage <strong>de</strong> sa PME est une priorité pour l’expert-comptable. La formalisation<br />

<strong>de</strong> ces interventions <strong>de</strong>vrait par ailleurs limiter les actions pour défaut <strong>de</strong> conseil<br />

contre les experts-comptables.<br />

Les alertes professionnelles ont été<br />

créées en 2010 par le <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

pour améliorer la compétitivité et le pilotage<br />

<strong>de</strong>s PME françaises.<br />

Conçues comme dispositif <strong>de</strong> veille, elles<br />

ont pour finalité <strong>de</strong> développer chez le<br />

dirigeant d’entreprise une culture d’anticipation<br />

tant en termes <strong>de</strong> développement<br />

(opportunité) que <strong>de</strong> prévention (approche<br />

<strong>de</strong>s risques) par une détection appropriée<br />

<strong>de</strong>s forces et <strong>de</strong>s faiblesses <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Des alertes professionnelles<br />

pour évaluer les opportunités<br />

<strong>de</strong> développement ou pour détecter<br />

les risques <strong>de</strong>s entreprises<br />

Les alertes professionnelles requièrent<br />

trois sources d’informations : le plan <strong>de</strong><br />

comptes, les balances <strong>de</strong> l’entreprise sur<br />

les trois <strong>de</strong>rnières années et son dossier<br />

permanent. La veille menée par l’expertcomptable<br />

sur les postes du bilan et du<br />

compte <strong>de</strong> résultat permet d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

ceux qui correspon<strong>de</strong>nt à une opportunité<br />

pour le développement <strong>de</strong> l’entreprise ou<br />

à un risque potentiel pour sa pérennité.<br />

L’opportunité ou le risque détecté, l’expertcomptable<br />

en alerte le chef d’entreprise tout<br />

en lui proposant un plan d’actions.<br />

Définir <strong>de</strong>s actions<br />

pour une stratégie<br />

et un accompagnement <strong>de</strong>s PME<br />

Ainsi par exemple, en cas <strong>de</strong> dégradation<br />

avérée du chiffre d’affaires, l’expertcomptable<br />

pourra suggérer d’agir par <strong>de</strong>s<br />

nouvelles offres, <strong>de</strong>s actions<br />

commerciales, la conquête <strong>de</strong><br />

nouveaux marchés ou encore<br />

la mise en place <strong>de</strong> partenariats.<br />

S’interroger sur l’absence<br />

d’utilisation du Crédit Impôt<br />

Recherche (CIR), synonyme<br />

d’une privation possible <strong>de</strong><br />

l’opportunité <strong>de</strong> financement<br />

liée à l’innovation, peut déboucher<br />

sur une évaluation <strong>de</strong> la<br />

capacité à bénéficier d’un crédit<br />

d’impôt, notamment au regard<br />

<strong>de</strong> la qualification <strong>de</strong>s salariés<br />

(ingénieurs, chercheurs).<br />

Une alerte sur la dégradation<br />

du Besoin en Fonds <strong>de</strong> Roulement (BFR) et<br />

<strong>de</strong> la trésorerie, avec risque <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong><br />

la trésorerie, débouchera sur la recherche<br />

<strong>de</strong> solutions à court terme, qu’elles aient<br />

pour nom affacturage, assurance-crédit,<br />

négociation <strong>de</strong> délais <strong>de</strong> paiement par la<br />

CCSF, Oséo financement clients publics,<br />

médiation du crédit ou mandat ad hoc.<br />

L'entreprise <strong>de</strong>vient “acheteur”<br />

<strong>de</strong> nos conseils - Le cabinet<br />

développe son chiffre d'affaires<br />

Les thématiques d’alertes professionnelles<br />

sont multiples, <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong><br />

la rentabilité à l’insuffisance d’autonomie<br />

financière en passant par l’absence <strong>de</strong><br />

chiffre d’affaires à l’export, et sont loin <strong>de</strong><br />

n’être que <strong>de</strong>s cas d’école. Elles sont l’illustration<br />

concrète <strong>de</strong> ce que les expertscomptables<br />

peuvent mettre en place et<br />

doivent pour concourir au développement<br />

du chiffre d'affaires <strong>de</strong>s cabinets. L'entreprise<br />

reçoit l'alerte et <strong>de</strong>s préconisations<br />

sous forme <strong>de</strong> plan d'actions, elle a <strong>de</strong>s<br />

choix à opérer et <strong>de</strong>viendra acheteur <strong>de</strong><br />

conseils à cet effet. Le cabinet d'expertise<br />

comptable <strong>de</strong>vra déterminer en concertation<br />

avec le dirigeant la ou les pistes<br />

à privilégier. Il négociera une mission<br />

d'assistance, d'expertise pour leur mise<br />

en œuvre.<br />

La formalisation <strong>de</strong>s alertes<br />

professionnelles contribuera<br />

à éviter le défaut <strong>de</strong> conseil<br />

En mettant en place les alertes professionnelles<br />

auprès <strong>de</strong> ses clients, l'expertcomptable<br />

<strong>de</strong>vrait limiter les éventuelles<br />

mises en cause pour défaut <strong>de</strong> conseil tel<br />

que l'absence <strong>de</strong> proposition <strong>de</strong> mise en<br />

place du crédit impôt recherche ou <strong>de</strong> protection<br />

<strong>de</strong>s actifs incorporels. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 43


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />

juridique<br />

Rédaction du contrat <strong>de</strong> cession<br />

<strong>de</strong> clientèle : garantir la perte <strong>de</strong> clientèle<br />

Chaque cession <strong>de</strong> clientèle d’expertise comptable est unique et comporte <strong>de</strong>s risques<br />

spécifiques dont un <strong>de</strong>s principaux est la perte <strong>de</strong> clientèle. Les garanties légales étant<br />

insuffisantes, voire inefficaces dans la plupart <strong>de</strong>s cas, le recours aux garanties contractuelles<br />

s’impose comme une nécessité pour l’acheteur. La liberté contractuelle ayant permis le<br />

développement <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> garanties, il convient <strong>de</strong> les analyser avec précaution<br />

afin d’effectuer le choix optimal.<br />

Laurent Bénédict, expert-comptable diplômé<br />

Les éléments déclencheurs<br />

<strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> clientèle<br />

Ces éléments sont extrêmement<br />

variés. Le départ <strong>de</strong>s clients est<br />

souvent imputable à <strong>de</strong>s « fautes »<br />

commises par le cessionnaire ou<br />

le cédant :<br />

u un manque <strong>de</strong> savoir-faire technique<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’acquéreur sur<br />

certains dossiers ;<br />

u le non-respect <strong>de</strong> l’obligation<br />

<strong>de</strong> non-réinstallation du cédant<br />

pouvant provoquer un détournement<br />

involontaire <strong>de</strong>s clients à son<br />

profit ;<br />

u un détournement volontaire <strong>de</strong>s<br />

clients par le cédant ;<br />

u une présentation succincte<br />

ou inexistante du repreneur aux<br />

clients ;<br />

u <strong>de</strong>s changements brutaux <strong>de</strong>s<br />

conditions d’intervention du cessionnaire<br />

(fréquence <strong>de</strong>s interventions<br />

chez le client, honoraires…) ;<br />

u un détournement <strong>de</strong>s clients par<br />

un salarié ayant quitté le cabinet à<br />

l’occasion <strong>de</strong> la cession…<br />

Indépendamment <strong>de</strong>s clauses<br />

spécifiques <strong>de</strong>stinées à réduire au<br />

maximum chacun <strong>de</strong> ces risques, il<br />

est également conseillé à l’acquéreur<br />

<strong>de</strong> se garantir en cas <strong>de</strong> départ<br />

<strong>de</strong> clients.<br />

Présentation <strong>de</strong>s différents<br />

types <strong>de</strong> garantie<br />

Les garanties présentées ci-après<br />

permettent d’in<strong>de</strong>mniser l’acquéreur<br />

<strong>de</strong> toute perte <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires liée à la clientèle reprise.<br />

D’une manière générale, elles sont<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types :<br />

u la garantie <strong>de</strong> clientèle qui porte<br />

sur l’existence <strong>de</strong>s clients à l’expiration<br />

<strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> celle-ci ;<br />

u la garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />

qui porte sur un minimum <strong>de</strong><br />

chiffre d’affaires à réaliser par<br />

l’acquéreur pendant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

garantie.<br />

Prenons comme exemple le départ<br />

d’un client fin novembre pendant<br />

l’année <strong>de</strong> la garantie coïncidant<br />

avec l’année civile. Sachant que la<br />

clientèle n’est composée que <strong>de</strong><br />

ce client, que celle-ci est valorisée<br />

à un an <strong>de</strong> chiffre d’affaires sans<br />

application <strong>de</strong> prorata et que le<br />

repreneur a perçu 11/12 e <strong>de</strong>s honoraires<br />

annuels sur ce client :<br />

u en cas <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> clientèle,<br />

le client n’étant plus présent fin<br />

décembre, celle-ci est mise en jeu<br />

pour le « prix <strong>de</strong> cession » du client<br />

c’est-à-dire la totalité du chiffre<br />

d’affaires annuel <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier ;<br />

u en cas <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires, cette <strong>de</strong>rnière est mise<br />

en jeu pour 1/12 e du chiffre d’affaires<br />

annuel.<br />

Les conséquences pour l’acquéreur<br />

du choix <strong>de</strong> la garantie sont<br />

donc diamétralement opposées.<br />

Si tous les clients cessent leurs<br />

relations professionnelles avec le<br />

repreneur dans les <strong>de</strong>rniers jours<br />

<strong>de</strong> la garantie :<br />

u si la garantie <strong>de</strong> clientèle est<br />

retenue, l’acquéreur est totalement<br />

in<strong>de</strong>mnisé <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong> la<br />

clientèle perdue, c’est une opération<br />

blanche pour lui ;<br />

u lorsqu’une garantie <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires est retenue : le repreneur<br />

perd toute la clientèle reprise et ne<br />

reçoit aucune in<strong>de</strong>mnité.<br />

Modalités <strong>de</strong> la clause <strong>de</strong><br />

garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires<br />

Tandis que la garantie <strong>de</strong> clientèle<br />

s’applique implicitement client<br />

par client, la garantie <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires peut être mise en place :<br />

u <strong>de</strong> manière individuelle comme<br />

la garantie <strong>de</strong> clientèle, c’est-à-dire<br />

dossier par dossier ;<br />

u <strong>de</strong> manière globale.<br />

Il convient <strong>de</strong> préciser que l’inconvénient<br />

principal <strong>de</strong> la garantie<br />

Pour tout savoir sur cet<br />

ouvrage, ren<strong>de</strong>z-vous<br />

en 3 e <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> ce<br />

numéro<br />

44 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


<strong>de</strong> chiffre d’affaires appliquée <strong>de</strong> manière<br />

globale est la compensation entre la diminution<br />

ou la perte d’honoraires sur certains<br />

dossiers et l’augmentation d’honoraires<br />

issus d’autres dossiers. Le chiffre d’affaires<br />

global peut donc rester au même niveau en<br />

valeur mais la composition <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

pour avoir évoluer. Cela peut être préjudiciable<br />

à l’acquéreur, car la perte <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires liée aux départs <strong>de</strong> certains clients<br />

est compensée par les efforts <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier<br />

pour développer les missions auprès<br />

d’autres clients.<br />

En pratique<br />

Chaque garantie possè<strong>de</strong> ses avantages et<br />

ses inconvénients. Une solution idéale pour<br />

l’acquéreur consisterait alors à insérer dans<br />

le contrat <strong>de</strong> cession les <strong>de</strong>ux clauses simultanément<br />

afin que ce <strong>de</strong>rnier soit couvert en<br />

cas <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> clients et en cas <strong>de</strong> diminution<br />

du chiffre d’affaires. Toutefois, il est fort<br />

probable que ce <strong>de</strong>rnier ne trouve jamais un<br />

cédant qui accepte ces conditions extrêmes.<br />

Par ailleurs, afin d’éviter cette neutralisation<br />

entre le développement <strong>de</strong>s clients repris et<br />

les départs <strong>de</strong> certains clients, plusieurs<br />

aménagements <strong>de</strong> la clause <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong><br />

chiffres d’affaires sont envisageables :<br />

u il est possible d’envisager une garantie <strong>de</strong><br />

chiffre d’affaires dossier par dossier. Toutefois,<br />

lorsque le nombre <strong>de</strong> dossiers est<br />

élevé, calculer le montant <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités<br />

éventuellement dues s’avère fastidieux pour<br />

<strong>de</strong>s sommes parfois non significatives ;<br />

u il est également possible <strong>de</strong> mixer les <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> garanties <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

- une garantie <strong>de</strong> clientèle pour 30 % <strong>de</strong>s<br />

clients, pour ceux qualifiés <strong>de</strong> « clients clefs »<br />

et <strong>de</strong> « clients risqués » par l’acquéreur ;<br />

- une garantie <strong>de</strong> chiffre d’affaires globale<br />

pour les 70 % restants <strong>de</strong> la clientèle.<br />

Choisir une clause combinant une garantie<br />

<strong>de</strong> clientèle et une garantie <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires privilégie une certaine simplicité<br />

d’utilisation sans diminuer son efficacité.<br />

Elle permet l’application générale <strong>de</strong> la<br />

garantie tout en étant une solution acceptable<br />

pour chacune <strong>de</strong>s parties.<br />

A retenir<br />

Les garanties <strong>de</strong> chiffre d’affaires et <strong>de</strong><br />

clientèle sont les seuls moyens à disposition<br />

<strong>de</strong> l’acquéreur pour obtenir une in<strong>de</strong>mnisation<br />

en cas <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> clientèle. La formalisation<br />

<strong>de</strong> la clause correspondante doit<br />

faire l’objet d’une attention particulière <strong>de</strong><br />

sa part, car toute rédaction approximative<br />

ou succincte <strong>de</strong> celle-ci en particulier et du<br />

contrat <strong>de</strong> cession en général peut s’avérer<br />

préjudiciable pour lui.<br />

Le choix du type <strong>de</strong> garantie par le cessionnaire<br />

dépend donc <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

propres <strong>de</strong> la clientèle reprise mais également<br />

<strong>de</strong> la négociation avec le cédant. p<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 45


PROFESSION EXPERT-COMPTABLE I<br />

INFODOC SOCIAL<br />

Invalidité du salarié : que doit faire<br />

l’employeur ?<br />

L’état d’invalidité du salarié est constaté quand il réduit d’au moins <strong>de</strong>ux tiers la capacité<br />

<strong>de</strong> travail ou <strong>de</strong> gain du salarié ; une pension lui est alors attribuée. Ceci intervient<br />

la plupart du temps quand les droits à l'assurance maladie du salarié sont épuisés.<br />

La décision appartient alors à la Caisse primaire d’assurance maladie, et ni le mé<strong>de</strong>cin<br />

du travail ni le mé<strong>de</strong>cin traitant n’ont le pouvoir <strong>de</strong> prendre une telle décision. Compte tenu<br />

d’apports récents <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce, il est important <strong>de</strong> faire le point sur cette question.<br />

Quelle est la situation<br />

du salarié déclaré invali<strong>de</strong><br />

au regard <strong>de</strong> l’employeur ?<br />

Le classement en invalidité ne<br />

met pas fin à la suspension du<br />

contrat <strong>de</strong> travail résultant <strong>de</strong> l’arrêt<br />

maladie. Seule la visite médicale<br />

<strong>de</strong> reprise auprès du mé<strong>de</strong>cin<br />

du travail produit cet effet.<br />

Le mé<strong>de</strong>cin traitant peut continuer<br />

<strong>de</strong> prescrire <strong>de</strong>s arrêts maladie,<br />

qu’il faut envoyer à l’employeur.<br />

La décision d’invalidité<br />

n’a d’effets que sur le droit à une<br />

éventuelle pension d’invalidité.<br />

Le contrat n’étant que suspendu,<br />

le salarié continue <strong>de</strong> faire partie<br />

<strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> l’entreprise. Selon<br />

les dispositions <strong>de</strong> la convention<br />

collective, il peut continuer<br />

d’acquérir <strong>de</strong> l’ancienneté.<br />

L’invalidité met-elle fin<br />

au contrat <strong>de</strong> travail ?<br />

La Cour <strong>de</strong> cassation a répondu<br />

par la négative à cette question,<br />

notamment dans un arrêt du 13<br />

<strong>mars</strong> 2001, n° 98-43403 : l’employeur<br />

ne peut licencier le salarié<br />

au motif <strong>de</strong> l’invalidité ; le licenciement<br />

serait nul.<br />

Comment l’employeur<br />

est-il informé <strong>de</strong> l’état<br />

d’invalidité ?<br />

Il n’y a aucune obligation pour<br />

la Caisse primaire d’assurance<br />

maladie d’informer l’employeur<br />

<strong>de</strong> la mise en invalidité du salarié.<br />

Par ailleurs, le salarié n’est pas,<br />

lui non plus, obligé <strong>de</strong> prévenir<br />

l’employeur.<br />

Que doit faire l’employeur<br />

si le salarié l’informe <strong>de</strong> son<br />

état d’invalidité ?<br />

La plupart du temps, le salarié<br />

invali<strong>de</strong> informe l’employeur <strong>de</strong><br />

la décision <strong>de</strong> la Caisse primaire<br />

d’assurance maladie. Dans ce cas,<br />

la Cour <strong>de</strong> cassation a longtemps<br />

considéré que l’employeur n’avait<br />

pas à prendre l’initiative d’organiser<br />

la visite <strong>de</strong> reprise tant que<br />

le salarié ne se présentait pas au<br />

travail ou qu’il n’en faisait pas la<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> (Cass. soc. 28 octobre<br />

2009, n° 08-43.251). Mais si le<br />

salarié <strong>de</strong>mandait à l’employeur<br />

d’organiser une visite chez le<br />

mé<strong>de</strong>cin du travail, il a été jugé<br />

qu’il <strong>de</strong>vait répondre positivement<br />

à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ; à défaut, le<br />

salarié pouvait prendre acte <strong>de</strong> la<br />

rupture du contrat (Cass. soc. 15<br />

octobre 2003, n° 01-43571).<br />

Dans un arrêt récent, la Cour <strong>de</strong><br />

cassation précise que lorsque<br />

l’employeur est informé par le<br />

salarié <strong>de</strong> son classement en invalidité,<br />

il doit prendre l’initiative<br />

d’organiser une visite <strong>de</strong> reprise<br />

sans délai (Cass. soc. 25 janvier<br />

2010, n° 09-42766). A défaut, il<br />

s’expose à verser <strong>de</strong>s dommages et<br />

intérêts au salarié.<br />

Quelles démarches doit<br />

accomplir l’employeur ?<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s précisions <strong>de</strong> la<br />

jurispru<strong>de</strong>nce, l’employeur doit,<br />

dès qu’il est au courant <strong>de</strong> l’état<br />

d’invalidité du salarié, organiser<br />

une visite <strong>de</strong> reprise chez le<br />

mé<strong>de</strong>cin du travail. Si ce <strong>de</strong>rnier<br />

constate que le salarié est inapte à<br />

son emploi, <strong>de</strong>ux visites espacées<br />

<strong>de</strong> quinze jours seront en principe<br />

organisées. A l’issue <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />

visite, et en l’absence <strong>de</strong> reclassement,<br />

l’employeur doit licencier<br />

le salarié ; à défaut il reprendra le<br />

versement du salaire.<br />

Attention ! L’état d’invalidité<br />

ne dispense pas l’employeur <strong>de</strong><br />

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46 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Revue française <strong>de</strong> comptabilité<br />

Divergences entre Bâle III et IFRS<br />

pour les banques<br />

Selon un calendrier différent du Comité <strong>de</strong> Bâle mais néanmoins concomitant, l’IASB<br />

a engagé un projet <strong>de</strong> refonte <strong>de</strong> la norme IAS 39 sur les instruments financiers organisé<br />

en trois phases : classification et évaluation <strong>de</strong>s actifs et passifs financiers, dépréciation<br />

<strong>de</strong>s actifs financiers évalués au coût amorti et comptabilité <strong>de</strong> couverture. Des projets<br />

sont également en cours sur la définition <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> valorisation à la juste valeur<br />

et la compensation entre actifs et passifs.<br />

Ces différents projets présentent<br />

<strong>de</strong> nombreux points<br />

d’adhérence mais aussi <strong>de</strong> divergence<br />

qui doivent être maîtrisés<br />

par les équipes comptables afin<br />

d’en mesurer les conséquences,<br />

d’en optimiser les effets financiers<br />

et d’assurer la cohérence <strong>de</strong><br />

l’information financière publiée<br />

au titre du pilier 3 et au titre <strong>de</strong>s<br />

informations requises par les<br />

normes IFRS. Ces équipes <strong>de</strong>vront<br />

aussi gérer <strong>de</strong>s calendriers <strong>de</strong><br />

mise en œuvre avec <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s<br />

transitoires pour chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

référentiels.<br />

L'article se propose d’abor<strong>de</strong>r<br />

certaines <strong>de</strong>s questions les plus<br />

significatives où les informations<br />

comptables et pru<strong>de</strong>ntielles pourraient<br />

présenter <strong>de</strong>s divergences et<br />

en particulier les points suivants.<br />

La définition <strong>de</strong>s capitaux<br />

propres comptables<br />

par opposition aux fonds<br />

propres pru<strong>de</strong>ntiels<br />

Quels sont les instruments classés<br />

en capitaux propres comptables<br />

mais qui ne seraient plus éligibles<br />

aux fonds propres pru<strong>de</strong>ntiels ?<br />

Quels sont les impacts liés au<br />

traitement retenu pour les actifs<br />

d’impôts différés ? Que <strong>de</strong>viennent<br />

les filtres existant actuellement<br />

pour retraiter les capitaux propres<br />

comptables <strong>de</strong> certains effets <strong>de</strong><br />

l’application <strong>de</strong>s normes IFRS<br />

compte tenu <strong>de</strong>s évolutions envisagées<br />

?<br />

L’évolution <strong>de</strong> l’IASB<br />

vers un modèle <strong>de</strong> pertes<br />

attendues<br />

Si les concepts comptables et pru<strong>de</strong>ntiels<br />

semblent être les mêmes,<br />

le diable est dans les détails ; les<br />

modalités <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s pertes<br />

comptables attendues diffèrent <strong>de</strong><br />

celles retenues pour la réglementation<br />

pru<strong>de</strong>ntielle, que ce soit en<br />

termes <strong>de</strong> champ d’application<br />

(les flux <strong>de</strong> trésorerie <strong>de</strong>s actifs<br />

<strong>de</strong> la catégorie coût amorti ne<br />

doivent répondre qu’à un paiement<br />

en principal et intérêts), <strong>de</strong><br />

définition <strong>de</strong>s pertes attendues<br />

(horizon <strong>de</strong> calcul, position dans<br />

le cycle…) et <strong>de</strong> prise en compte<br />

en résultat.<br />

La définition du portefeuille<br />

<strong>de</strong> négociation<br />

Alors que la définition du portefeuille<br />

<strong>de</strong> trading réglementaire<br />

a été maintenue, la norme IFRS 9<br />

introduit a priori davantage <strong>de</strong><br />

divergences car le portefeuille<br />

comptable évalué à la juste valeur<br />

par le résultat pourra inclure <strong>de</strong>s<br />

actifs qui ne répon<strong>de</strong>nt pas à un<br />

objectif <strong>de</strong> gestion à court terme.<br />

“<br />

Retrouvez l’intégralité<br />

<strong>de</strong> l’article <strong>de</strong> Laurence<br />

Dubois et Laure Attia,<br />

du cabinet Deloitte,<br />

dans la Revue française<br />

<strong>de</strong> comptabilité n° 441<br />

<strong>de</strong> <strong>mars</strong> <strong>2011</strong> « spécial<br />

Risque »<br />

…<strong>de</strong> nombreux points<br />

d’adhérence mais aussi <strong>de</strong><br />

divergence qui doivent être maîtrisés<br />

par les équipes comptables.<br />

Quelles pourraient donc être les<br />

divergences à terme entre portefeuille<br />

<strong>de</strong> trading réglementaire et<br />

comptable ?<br />

Le ratio <strong>de</strong> levier<br />

Ici encore et compte tenu <strong>de</strong>s textes<br />

envisagés sur la compensation, il<br />

semble difficile <strong>de</strong> faire converger<br />

un ratio <strong>de</strong> levier déterminé directement<br />

à partir d’informations<br />

comptables avec le ratio <strong>de</strong> levier<br />

proposé par le Comité <strong>de</strong> Bâle. p<br />

”<br />

Il est possible<br />

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AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 47


actus <strong>de</strong>s régions I La profession en chiffres<br />

Poitou-Charentes-Vendée<br />

465<br />

sociétés d’expertise<br />

comptable<br />

496 experts-<br />

comptables<br />

120<br />

81 experts-comptables<br />

stagiaires<br />

associations <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> comptabilité<br />

(pricipaux et secondaires)<br />

salariés d’association <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> comptabilité autorisés<br />

43 à exercer la profession d’expert-comptable<br />

Entretien<br />

avec Jean-<br />

Yves Moreau<br />

Prési<strong>de</strong>nt du <strong>Conseil</strong> régional<br />

<strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s <strong>Experts</strong>-<strong>Comptables</strong><br />

<strong>de</strong> Poitou-Charentes-Vendée<br />

Jean-Yves Moreau entame la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> son mandat.<br />

C’est avec son style spontané qu’il répond à nos questions, sans détour. Nous <strong>de</strong>vons<br />

Vous venez d’un milieu rural, avec <strong>de</strong>s parents<br />

agriculteurs. Pourquoi avoir choisi cette voie ?<br />

J-Y.M. : Au départ, je voulais être vétérinaire ;<br />

finalement, après un bac scientifique, je me suis<br />

tourné vers un IUT <strong>de</strong> gestion. Je suis le seul <strong>de</strong> ma<br />

famille à avoir fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures. A vrai dire,<br />

je ne pensais pas à la profession d’expert-comptable.<br />

Je ne connaissais pas ce métier. A l’époque, vers 1977,<br />

on ne communiquait pas vers les jeunes. C’est lors<br />

d’un stage dans un cabinet où je ne savais même pas<br />

ce que j’aurais à faire, que j’ai découvert ce métier.<br />

Qu’est-ce qui vous a particulièrement attiré ?<br />

J-Y.M. : Je pensais que ce serait surtout un<br />

métier <strong>de</strong> bureau avec <strong>de</strong>s bulletins <strong>de</strong> paie et <strong>de</strong>s<br />

déclarations à remplir. Mais finalement, on se<br />

déplace beaucoup. C'est la relation avec les clients<br />

qui m’a immédiatement séduit. Tous les jours sont<br />

différents : un jour, je me rends chez un mé<strong>de</strong>cin,<br />

un autre chez un entrepreneur en bâtiment. C’est<br />

extraordinaire. Il faut s’adapter sans arrêt. Je partage<br />

leur quotidien. Parfois la famille est là et me pose<br />

également <strong>de</strong>s questions.<br />

Comment fait-on pour s’adapter<br />

à chaque client ?<br />

J-Y.M. : Je cherche à instaurer une relation sympathique<br />

avec eux, à découvrir mon interlocuteur. Je ne<br />

sais pas si c’est une technique, c’est souvent inconscient.<br />

Je cherche aussi à découvrir qu'elles peuvent être<br />

les connaissances communes, le banquier… Exactement<br />

comme dans la vie <strong>de</strong> tous les jours, lorsque l’on<br />

rencontre quelqu’un <strong>de</strong> nouveau, on recherche quelles<br />

sont les personnes que l’on connaît ensemble. Comme<br />

je suis resté dans la région <strong>de</strong> mon enfance, j’exerce à<br />

seulement 25 km <strong>de</strong> mon lieu <strong>de</strong> naissance, j’ai un bon<br />

réseau <strong>de</strong> connaissance ; les experts-comptables sont<br />

<strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> réseau.<br />

En quoi est-ce important d’avoir un réseau ?<br />

J-Y.M. : Cela accélère le diagnostic. Nous <strong>de</strong>vons<br />

voir l’ensemble <strong>de</strong> la problématique qui concerne<br />

un client. Nous <strong>de</strong>vons comprendre sa situation<br />

patrimoniale, familiale… Grâce à notre réseau, nous<br />

obtenons plus d’informations qui nous permettent <strong>de</strong><br />

donner <strong>de</strong>s conseils judicieux. Nous <strong>de</strong>vons avoir une<br />

approche technique mais aussi psychologique.<br />

“<br />

toujours<br />

être force <strong>de</strong><br />

proposition,<br />

même si<br />

les clients<br />

ne nous le<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

pas toujours.<br />

”<br />

48 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong>


Qu’est-ce que vous voulez dire<br />

par psychologique ?<br />

J-Y.M. : Nous ne sommes pas là pour<br />

donner un conseil et disparaître ensuite ;<br />

nous <strong>de</strong>vons fidéliser notre clientèle. Or,<br />

c’est grâce à notre approche psychologique,<br />

c’est-à-dire à notre compréhension du<br />

caractère et <strong>de</strong> la situation précise <strong>de</strong> l’entreprise<br />

que nous parviendrons à conserver<br />

longtemps les mêmes chefs d’entreprise.<br />

C’est un contrat <strong>de</strong> confiance que nous<br />

<strong>de</strong>vons établir.<br />

Avec votre expérience,<br />

quels sont les écueils<br />

à éviter avec un client ?<br />

J-Y.M. : En ce qui me concerne, j’ai parfois<br />

été trop pru<strong>de</strong>nt. Ce côté “sécurisation”<br />

ne doit pas être excessif. Mais la question<br />

qui revient souvent chez les clients, c’est<br />

« qu’est-ce que vous feriez à ma place ? » Justement,<br />

je ne suis pas à leur place. En fait,<br />

mon rôle est <strong>de</strong> trouver le bon équilibre,<br />

prendre un maximum <strong>de</strong> recul, par exemple<br />

en déléguant. C’est le secret. Aujourd’hui,<br />

j’ai encore <strong>de</strong>s clients <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> trente ans.<br />

Considérez-vous que le métier<br />

a changé ?<br />

J-Y.M. : Il y a trente ans, les questions<br />

tournaient autour du matériel. Il y avait très<br />

peu <strong>de</strong> conseil. 75 % <strong>de</strong> notre temps tournait<br />

autour <strong>de</strong>s préoccupations techniques,<br />

et 25 % était consacré à l’accompagnement.<br />

Aujourd’hui, le temps que l’on passe sur les<br />

comptes a diminué.<br />

Et l’image <strong>de</strong>s experts-comptables ?<br />

J-Y.M. : Elle est en décalage avec ce<br />

que nous faisons réellement aujourd’hui.<br />

Ce côté sérieux qui nous colle à la peau. Ce<br />

n’est pas assez “flashy”, assez stimulant<br />

pour les jeunes ! Nous ne sommes pas <strong>de</strong>s<br />

“people”. Les avocats peuvent l’être parfois.<br />

Pas nous !<br />

Comment pourrait-elle évoluer<br />

à votre avis ?<br />

J-Y.M. : Pas évi<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> faire évoluer<br />

l’image. D’un côté le client a envie d’avoir<br />

confiance en son expert-comptable, il veut<br />

quelqu’un <strong>de</strong> sérieux. Quant aux jeunes,<br />

pour les faire venir dans cette profession,<br />

il faut mettre en avant notre métier en leur<br />

faisant comprendre qu’ils auront ainsi un<br />

réseau.<br />

Comment voyez-vous l’avenir<br />

<strong>de</strong> la profession ?<br />

J-Y.M. : J’ai confiance. Notre profession<br />

a toujours su s’adapter. Ce n’est pas un<br />

métier sclérosé. Il est en mutation permanente<br />

au rythme <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s entreprises.<br />

Nous <strong>de</strong>vons proposer <strong>de</strong> nouveaux<br />

services aux clients, avoir une démarche<br />

marketing. Nous <strong>de</strong>vons toujours être force<br />

<strong>de</strong> proposition. Même si eux ne nous le<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas toujours.<br />

Pensez-vous que le marketing doit<br />

faire partie à l’avenir <strong>de</strong>s attributs<br />

d’un expert-comptable ?<br />

J-Y.M. : Certains cabinets ont déjà<br />

intégré dans leurs structures un responsable<br />

marketing. Il apporte un œil nouveau,<br />

avec une ouverture d’esprit différente et<br />

peut ai<strong>de</strong>r à une meilleure compréhension<br />

<strong>de</strong>s besoins exprimés par le client.<br />

Vous entamez la secon<strong>de</strong> partie<br />

<strong>de</strong> votre mandat, quels vont être<br />

vos objectifs ?<br />

J-Y.M. : Nous allons rester dans la<br />

même ligne : améliorer notre image auprès<br />

<strong>de</strong>s jeunes par <strong>de</strong>s actions dans la région,<br />

comme les visites dans les lycées, veiller<br />

au développement <strong>de</strong>s télétransmissions,<br />

accompagner les cabinets dans l’évolution<br />

<strong>de</strong> l’environnement économique,<br />

veiller à une bonne communication entre<br />

les confrères. J’en ai 500 ; ils peuvent me<br />

joindre directement ou venir me voir une<br />

fois par semaine.<br />

Un ÉVÉNEMENT<br />

Bureau du <strong>Conseil</strong> régional<br />

<strong>de</strong> Poitou-Charentes-Vendée<br />

Prési<strong>de</strong>nt : Jean-Yves Moreau<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nts : Michel Damperat, Brigitte<br />

Meignan et Mikaël Hugonnet<br />

Vice-Prési<strong>de</strong>nts délégués : Stéphane<br />

Remaud et Dominique Nineuil<br />

Trésorier : Jean-Louis Gouttenegre<br />

L’équipe <strong>de</strong>s permanents est composée<br />

<strong>de</strong> quatre personnes<br />

Danièle Fougère : secrétaire générale<br />

Nathalie Desforges : responsable<br />

juridique<br />

Dominique Bouteiller : responsable<br />

informaticien<br />

Géraldine Marillas : secrétaire accueil<br />

standard et responsable du suivi<br />

<strong>de</strong>s stagiaires<br />

Quels sont vos rapports<br />

avec le <strong>Conseil</strong> Supérieur ?<br />

J-Y.M. : J’ai <strong>de</strong>s rapports très directs.<br />

Lorsque Joseph (Zorgniotti) était prési<strong>de</strong>nt,<br />

on pouvait l’avoir au téléphone dans les<br />

cinq minutes pour lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil,<br />

ou lui parler d’une difficulté avec un cabinet<br />

qui n’accepte pas telle ou telle règle.<br />

J’espère gar<strong>de</strong>r ce même contact avec Agnès<br />

(Bricard).<br />

Trouvez-vous qu’un changement<br />

<strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nce au <strong>Conseil</strong> Supérieur<br />

dans le même mandat<br />

est déstabilisant ?<br />

J-Y.M. : Non. Les problématiques pour<br />

la profession sont les mêmes : l’évolution<br />

<strong>de</strong>s marchés, les relations avec les autres<br />

professions… p<br />

“ Les experts-comptables<br />

sont <strong>de</strong>s femmes<br />

et <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> réseau.<br />

”<br />

Le challenge voile<br />

Le challenge voile national <strong>de</strong>s experts-comptables a fêté en 2010 son 20 e anniversaire.<br />

La Rochelle est chaque année au mois <strong>de</strong> septembre la ville “phare” <strong>de</strong> la profession<br />

comptable. En parallèle, nous organisons, avec les régions d’Orléans et <strong>de</strong> Limoges,<br />

les universités d’été ; cette nouvelle édition aura lieu les 1, 2 et 3 septembre <strong>2011</strong>.<br />

Près <strong>de</strong> 500 personnes sont toujours au ren<strong>de</strong>z-vous pour cette gran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong> la voile<br />

et <strong>de</strong> la convivialité <strong>de</strong> notre profession.<br />

AVRIL <strong>2011</strong> Sic 295 49


actus <strong>de</strong>s régions I<br />

Paris – Ile-<strong>de</strong>-France<br />

La 4 e Soirée du Social <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s experts-comptables Paris Ile<strong>de</strong>-France<br />

s’est déroulée le 8 février <strong>de</strong>rnier, à l’espace Saint-Martin,<br />

en présence <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 300 participants. En introduction, Françoise<br />

Berthon, prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Ordre francilien, a confirmé que cette Soirée<br />

du Social était <strong>de</strong>venue incontournable pour les confrères, compte<br />

tenu <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> plus en plus importante du social dans la vie<br />

<strong>de</strong>s cabinets, mais aussi <strong>de</strong> la complexité croissante du droit social.<br />

Soirée du Social : les sujets<br />

incontournables <strong>de</strong> l’année <strong>2011</strong> !<br />

Laurent Ménager, prési<strong>de</strong>nt<br />

du Comité social Paris Ile-<strong>de</strong>-<br />

France et Marie-Pierre Holtzmann,<br />

conseiller <strong>de</strong> l’Ordre francilien,<br />

organisateurs <strong>de</strong> cette soirée,<br />

s’étaient entourés d’Alice Fages,<br />

directeur <strong>de</strong>s affaires sociales du<br />

<strong>Conseil</strong> Supérieur et d’Infodocexperts<br />

et <strong>de</strong> Bruno Denkiewicz,<br />

avocat en droit social, pour animer<br />

les débats.<br />

En préambule, Laurent Ménager<br />

a rappelé les objectifs du Comité<br />

social et l’intérêt d’y adhérer<br />

compte tenu <strong>de</strong> son rôle important<br />

dans l’information et la production<br />

d’outils pour ai<strong>de</strong>r les<br />

professionnels comptables à traiter<br />

les missions sociales. Il faut<br />

notamment rappeler qu’en <strong>2011</strong>,<br />

le <strong>Conseil</strong> Supérieur a créé un site<br />

Les intervenants : Marie-Pierre<br />

Holtzmann, Alice Fages, Bruno<br />

Denkiewicz et Laurent Ménager<br />

50 Sic 295 AVRIL <strong>2011</strong><br />

internet social : www.infosocial.<br />

experts-comptables.com.<br />

Puis, les animateurs ont fait le<br />

point sur quelques sujets d’actualité.<br />

Citons entre autres, les<br />

modalités <strong>de</strong> négociation dans les<br />

entreprises, la formation professionnelle<br />

et le DIF, le statut social<br />

<strong>de</strong> l’EIRL…<br />

Quels sont les sujets<br />

incontournables<br />

dont les cabinets d'expertise<br />

comptable doivent<br />

impérativement<br />

se préoccuper en <strong>2011</strong> ?<br />

u La réforme <strong>de</strong>s retraites <strong>de</strong><br />

novembre 2010 et les dispositions<br />

<strong>de</strong> la loi ayant une inci<strong>de</strong>nce pratique<br />

pour les entreprises (PERCO,<br />

accords <strong>de</strong> participation, retraite<br />

chapeau).<br />

u Les principales mesures <strong>de</strong> la<br />

Loi <strong>de</strong> Financement <strong>de</strong> la Sécurité<br />

Sociale (LFSS) pour <strong>2011</strong>, et <strong>de</strong>ux<br />

mesures : l’augmentation <strong>de</strong>s<br />

cotisations et la suppression <strong>de</strong><br />

« niches sociales », ainsi que la<br />

lutte contre la frau<strong>de</strong> et le travail<br />

dissimulé.<br />

u L’égalité <strong>de</strong> traitement : l’employeur<br />

doit assurer une même<br />

rémunération aux salariés qui<br />

effectuent un travail <strong>de</strong> valeur<br />

égale, une différence <strong>de</strong> traitement<br />

<strong>de</strong>vant être justifiée par <strong>de</strong>s critères<br />

objectifs et vérifiables. Cela peut<br />

générer <strong>de</strong>s missions intéressantes<br />

pour les cabinets…<br />

u La rupture conventionnelle<br />

connaît un vif succès d’où la nécessité<br />

pour les intervenants <strong>de</strong> faire<br />

un point précis sur la pratique et<br />

les risques du dispositif.<br />

u La prévoyance et les problématiques<br />

qu’elle pose non seulement<br />

en matière <strong>de</strong> redressements<br />

Urssaf mais aussi lors <strong>de</strong> la mise<br />

en œuvre <strong>de</strong> la portabilité <strong>de</strong> la<br />

prévoyance et <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s<br />

salariés.<br />

En conclusion, il faut être attentif<br />

à l’ensemble <strong>de</strong> ces sujets. Pour<br />

bien répondre aux interrogations<br />

<strong>de</strong>s clients, et gérer au mieux ces<br />

missions, il est indispensable <strong>de</strong><br />

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“<br />

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et gérer au mieux ces missions,<br />

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Pour tout renseignement : tél. 01 44 15 95 95<br />

Fax 01 44 15 90 76 ou ecm@cs.experts-comptables.org<br />

M./Mme..........................................................................................................................................................................................<br />

Société.............................................................................................................................................................................................<br />

Adresse..........................................................................................................................................................................................<br />

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Co<strong>de</strong> postal<br />

Ville.................................................................................<br />

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Téléphone...................................................................................................................................................................................<br />

......................................................................................................................................................................................................................<br />

Télécopie......................................................................................................................................................................................<br />

N° Siret<br />

À retourner accompagné <strong>de</strong> votre réglement à l’ordre d’ecm à :<br />

ECM 19, rue cognacq-jay 75341 PARIS ce<strong>de</strong>x 07

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