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Modélisation des bruits parasites à l'intérieur d'un habitacle ...

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Numéro d’ordre : 2009-ISAL-0044 Année 2009<br />

THÈSE<br />

présentée devant<br />

L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON<br />

pour obtenir le grade de<br />

DOCTEUR<br />

Spécialité : Acoustique<br />

par<br />

Ludovic DESVARD<br />

<strong>Modélisation</strong> <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> <strong>à</strong><br />

l’intérieur d’un <strong>habitacle</strong> automobile<br />

Soutenue publiquement le 17/06/2009 devant le jury :<br />

M. BEN TAHAR, Professeur, UTC Rapporteur<br />

J.M. DUFFAL, Ingénieur, RENAULT<br />

Examinateur<br />

F. GAUTIER, Professeur, LAUM Président<br />

D. HABAULT, Professeur, LMA Rapporteur<br />

N. HAMZAOUI, Professeur, LVA, INSA de Lyon Directeur de thèse<br />

B. LAULAGNET, Maître de conférence, LVA, INSA de Lyon Examinateur


iii<br />

Remerciements<br />

Cette thèse a été menée dans le cadre d’une convention CIFRE réalisée en partenariat avec<br />

le groupe acoustique du département de la recherche de Renault et le laboratoire vibrations<br />

acoustique (LVA) de l’INSA de Lyon.<br />

En premier lieu, je tiens <strong>à</strong> remercier Nacer Hamzaoui pour avoir accepté de prendre la direction<br />

de cette thèse et pour ses conseils avisés. J’associe également <strong>à</strong> ces remerciements, l’ensemble <strong>des</strong><br />

membres du laboratoire vibrations acoustique qui ont tous contribué de près ou de loin <strong>à</strong> mes<br />

travaux de thèse. Je remercie tout spécialement Bernard Laulagnet, Etienne Parizet et Laurent<br />

Pruvost pour nos discussions enrichissantes.<br />

Cette thèse s’est déroulée principalement au sein du groupe acoustique de la direction de la<br />

recherche de Renault, c’est pourquoi je tiens <strong>à</strong> remercier Virginie Maillard et Guillaume Baudet<br />

pour m’avoir acceuilli dans leur équipe. Merci <strong>à</strong> Jean-Marc Duffal pour avoir initié cette thèse<br />

et m’avoir acceuilli au sein du pôle vibroacoustique pendant ces 3 ans. Je souhaite aussi adresser<br />

tous mes remerciements <strong>à</strong> l’ensemble <strong>des</strong> membres du groupe acoustique de Renault, et tout<br />

particulièrement au pôle vibroacoustique avec David Huart, Joel Hettinger, Guillaume Fritz et<br />

Franck Barillon pour leur soutien au quotidien.<br />

D’autres secteurs de Renault ont considérablement oeuvré pour que cette thèse aboutisse.<br />

C’est pourquoi je tiens <strong>à</strong> remercier Jean-Phillipe Benoist pour m’avoir fait découvrir les différents<br />

acteurs associés <strong>à</strong> la problématique <strong>bruits</strong> de carrosseries. Merci également <strong>à</strong> Maxime De Truchis,<br />

Guillaume Mesplont et Carmelo Gugliotta qui ont permis de valoriser ces travaux.<br />

Je remercie Dominique Habault et Mabrouk Ben-Tahar pour avoir accepté de rapporter cette<br />

thèse, et François Gautier pour avoir présidé le jury.<br />

Au cous de ces 3 ans, j’ai eu le plaisir d’encadrer plusieurs stagiaires et je tiens <strong>à</strong> remercier<br />

tout particulièrement Anne Coulon et Roland Schwartz pour leur contribution.<br />

Enfin, je terminerai en remerciant ma famille ainsi que Benoit pour leur soutien pendant ces<br />

trois ans. Un grand merci <strong>à</strong> ma compagne Virginie et ma grand-mère Rosine pour leur relecture<br />

minutieuse et le temps considérable qu’elles ont passé <strong>à</strong> m’aider <strong>à</strong> rendre ce document propre et<br />

fluide.


iv<br />

Résumé<br />

L’objectif de cette thèse est d’améliorer la connaissance <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> <strong>à</strong> l’intérieur<br />

d’un <strong>habitacle</strong> automobile. L’émergence de ces <strong>bruits</strong> est une problématique récente résultant<br />

<strong>des</strong> progrès réalisés pour diminuer le niveau sonore dans l’<strong>habitacle</strong>. Ces <strong>bruits</strong> apparaissent<br />

aléatoirement et sont générés par <strong>des</strong> contacts non-voulus entre deux structures. Les deux principales<br />

familles de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont étudiées dans ce document : les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

induits par <strong>des</strong> impacts aléatoires et les <strong>bruits</strong> de grincement générés par <strong>des</strong> frottements. Pour<br />

l’étude du grésillement, un modèle complet reproduisant <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> réalistes est développé sur <strong>des</strong><br />

structures simples. Ce modèle permet de calculer la pression acoustique dans le domaine temporel<br />

<strong>à</strong> partir du déplacement relatif entre les deux structures. Simultanément, un banc expérimental<br />

adéquat est mis en place pour évaluer la modélisation et créer une base sonore expérimentale.<br />

Après une validation partielle du modèle par rapport aux grandeurs physiques, une étude perceptive<br />

est menée afin de déterminer une loi quantifiant la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Cette loi autorise le calcul d’un indice de gêne <strong>à</strong> partir du signal acoustique. Le modèle est ainsi<br />

validé. Les <strong>bruits</strong> de grincement ont fait l’objet d’une étude expérimentale et perceptive. Un<br />

moyen d’essai dédié est mis en place afin de générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement réalistes. La nature<br />

complexe et aléatoire de ce phénomène est mise en évidence expérimentalement. Par la suite,<br />

une étude perceptive a permis d’élaborer une loi de gêne. Enfin, le modèle de grésillement est<br />

utilisé pour corriger le logiciel industriel NHance.BSR dédié <strong>à</strong> la prédiction <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

sur <strong>des</strong> structures automobiles complexes. Après l’identification <strong>des</strong> paramètres clefs du bruit de<br />

grésillement, une méthodologie est proposée pour traduire les résultats du logiciel en termes de<br />

gêne perçue.<br />

Mots clés :<br />

Bruits <strong>parasites</strong> - Grésillement - Grincement - <strong>Modélisation</strong> - Contact - Impact - Frottement<br />

- Perception - Temporel - Plaque - Gêne


v<br />

Abstract<br />

The aim of this thesis is to improve the knowledge in the automotive annoying noises. The<br />

emergence of theses noises is a recent problem due to the decrease of the global sound level<br />

in a cockpit. These annoying noises appear randomly and are due to unwanted contacts. This<br />

document deals with the two main families of automotive annoying noises which are : rattle noises<br />

coming from random normal contacts and squeak noises coming from random friction contacts.<br />

For the rattle study, a complete model on simple structures is developed. This model allows to<br />

generate realistic automotive rattle noises. The acoustic pressure in time domain is computed<br />

from the relative displacement between the two structures. In the same time, a dedicated test<br />

bench is set up to evaluate the modelling and to create experimental rattle noises. The modelling<br />

is partially validated with respect to physical parameters. A perceptive study is performed to<br />

define a law to quantify the annoyance induced by rattle noises. This law is used to compute<br />

an annoyance indicator directly from the acoustic pressure signal. Thus, the model is validated.<br />

Squeak noises are experimentally investigated. A test bench is developed to generate realistic<br />

squeak noises. The complex and random characteristics of these noises is shown thanks to this<br />

test bench. A perceptive study is also performed on theses noises in order to establish a law<br />

to compute the annoyance induced by squeak noises. Finally, the modelling is used to correct<br />

an industrial software dedicated to the prediction of squeak and rattle issues on full realistic<br />

automotive units. After the identification of the key parameters of rattle noises, a methodology<br />

is proposed to translate the software’s results into perceived annoyance.<br />

Keywords :<br />

Annoying Noises - Rattle - Squeak - Model - Contact - Impact - Friction - Perception - Time<br />

domain - Plate - Annoyance


Table <strong>des</strong> matières<br />

Introduction 1<br />

1 Problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> 5<br />

1.1 Etat de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par l’impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.1.1 Mécanismes mis en jeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.1.2 <strong>Modélisation</strong> de l’impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

1.1.3 Application aux plaques impactées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

1.1.4 Caractérisations expérimentales du bruit d’impact . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

1.1.5 Approches numériques appliquées aux <strong>bruits</strong> d’impact . . . . . . . . . . . . 28<br />

1.2 Etat de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par frottement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

1.2.1 Définition du frottement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

1.2.2 Mécanismes mis en jeu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

1.3 Problématique industrielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

1.3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

1.3.2 L’influence <strong>des</strong> matériaux sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

1.3.3 Travaux expérimentaux sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

1.3.4 Métrique appliquée aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

1.3.5 Approches numériques dédiées aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

1.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

2 Analyse physique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement 49<br />

2.1 Description de la modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

2.1.1 Présentation du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

2.1.2 Algorithme de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.1.3 Recapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

2.2 Description de l’approche expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

2.2.1 Mise en place du banc d’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57<br />

2.2.2 Exploitation du banc d’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

2.3 Evaluation de la modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

2.3.1 Evaluation <strong>des</strong> conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

2.3.2 Excitation directe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69<br />

2.3.3 Excitation impactée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

2.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85<br />

3 Analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement 87<br />

3.1 Motivation pour l’étude perceptive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

3.1.1 Sensibilité <strong>à</strong> l’excitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87<br />

3.1.2 Sensibilité aux matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

3.1.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

vii


viii<br />

TABLE DES MATIÈRES<br />

3.2 Mise en place <strong>des</strong> tests perceptifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91<br />

3.2.1 Types de tests perceptifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

3.2.2 Choix <strong>des</strong> auditeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

3.2.3 Choix de la base sonore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

3.3 Recherche d’une loi de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97<br />

3.3.1 Description de la méthode d’objectivation <strong>des</strong> résultats . . . . . . . . . . . 97<br />

3.3.2 Résultats et analyse <strong>des</strong> tests perceptifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99<br />

3.3.3 Validation de la loi de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106<br />

3.4 Validation de la modélisation par la métrique de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

3.4.1 Test de gêne appliqué aux sons expérimentaux et modélisés . . . . . . . . . 110<br />

3.4.2 Utilisation de la loi de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113<br />

4 Analyse <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement 115<br />

4.1 Description de l’approche expérimentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

4.1.1 Choix de conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115<br />

4.1.2 Instrumentation du banc d’essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

4.2 Exploitation <strong>des</strong> résultats expérimentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.2.1 Evolution <strong>des</strong> grandeurs physiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.2.2 Etude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

4.2.3 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127<br />

4.3 Analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128<br />

4.3.1 Excitation mécanique triangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129<br />

4.3.2 Excitation manuelle aléatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133<br />

4.3.3 Sélection de la loi de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135<br />

4.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138<br />

5 Applications industrielles 139<br />

5.1 Application du modèle de grésillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139<br />

5.1.1 Deux approches pour caractériser les <strong>bruits</strong> de grésillement . . . . . . . . . 139<br />

5.1.2 Etu<strong>des</strong> de sensibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

5.1.3 Recherche d’une loi équivalente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156<br />

5.2 Utilisation <strong>des</strong> lois de gêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162<br />

5.3 Le modèle de grésillement : un outil de communication . . . . . . . . . . . . . . . . 163<br />

5.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164<br />

Conclusion et perspectives 165<br />

Bibliographie 167


Introduction<br />

Problématique industrielle<br />

La dénomination de bruit parasite est vague et désigne tous les <strong>bruits</strong> inclassables dans les<br />

gran<strong>des</strong> familles <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> automobiles. Le niveau sonore <strong>à</strong> l’intérieur d’un véhicule est principalement<br />

attribué <strong>à</strong> trois sources :<br />

– le bruit du groupe motopropulseur, prédominant au ralenti et <strong>à</strong> faible vitesse ;<br />

– le bruit de roulement, qui apparaît <strong>à</strong> moyenne vitesse et qui dépend fortement du revêtement<br />

de la route ;<br />

– le bruit aérodynamique, prédominant <strong>à</strong> vitesse élevée.<br />

Des progrès considérables ont été réalisés sur ces trois sources principales de bruit. La réduction<br />

globale du niveau sonore <strong>à</strong> l’intérieur d’un véhicule a eu pour conséquence directe l’émergence de<br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Par conséquent, les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> constituent une quatrième famille de <strong>bruits</strong><br />

automobiles dans laquelle il est possible de retrouver <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> aérodynamiques, comme ceux<br />

induits par les césures au niveau <strong>des</strong> interfaces entre la caisse et les ouvrants, ou encore <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> issus du groupe motopropulseur, comme le bruit de graillonnement dus aux chocs entre les<br />

dentures <strong>des</strong> engrenages de la boite de vitesse.<br />

Les travaux présentés dans ce document sont spécifiquement dédiés aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

générés <strong>à</strong> l’intérieur de l’<strong>habitacle</strong> automobile. Ces <strong>bruits</strong> non voulus ont pour origines <strong>des</strong> contacts<br />

imparfaits qui apparaissent lorsque le véhicule est roulant. L’excitation <strong>à</strong> considérer est donc celle<br />

engendrée par la route. Dans le jargon automobile, ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont appelés les gri-gris<br />

et, plus récemment, par leur dénomination anglaise Squeak&Rattle, <strong>à</strong> traduire par grincement et<br />

grésillement. Cette dernière appellation permet alors de distinguer deux familles principales de<br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> différentes par rapport <strong>à</strong> leurs mécanismes de génération. La première famille<br />

est constituée <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement générés par <strong>des</strong> contacts normaux aléatoires entre deux<br />

pièces et le mécanisme <strong>à</strong> l’origine de ce type bruit est l’impact. La deuxième famille correspond<br />

aux <strong>bruits</strong> de grincement générés par <strong>des</strong> contacts tangentiels aléatoires entre deux pièces. Le<br />

mécanisme <strong>à</strong> prendre en compte pour ce type de bruit est donc le frottement. Pour les constructeurs<br />

automobiles, la maîtrise <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> représente un réel enjeu. En effet, l’apparition<br />

de ces <strong>bruits</strong> engendre une impression de non-qualité chez le client. De plus, cette impression peut<br />

s’étendre, parfois injustement, <strong>à</strong> l’ensemble du véhicule.<br />

Par définition, les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont furtifs et apparaissent aléatoirement. De ce fait, la<br />

prévention et la prédiction de l’apparition de ces <strong>bruits</strong> sont délicates. La mise en place de règles<br />

de conception est l’une <strong>des</strong> pistes préventives retenue par les industriels. Bien souvent, ces règles<br />

de conception sont élaborées après avoir constaté le défaut sur un prototype ou, dans le pire<br />

<strong>des</strong> cas, sur un véhicule de série. Bien que les industriels essaient d’anticiper l’apparition de ces<br />

<strong>bruits</strong> par l’intermédiaire <strong>des</strong> règles de conception, l’approche pour éradiquer ou réduire ces <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong> est, encore aujourd’hui, principalement curative. Ce type de traitement est par définition<br />

coûteux.<br />

1


2 INTRODUCTION<br />

Objectifs de la thèse<br />

La problématique industrielle de la thèse étant bien définie, il est désormais nécessaire de<br />

décliner cette problématique en termes d’objectifs scientifiques et industriels pour la thèse.<br />

L’enjeu scientifique identifié est d’accroitre la connaissance de ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Pour ce<br />

faire, la démarche mise en œuvre est articulée en deux phases :<br />

– une approche expérimentale afin de comprendre les phénomènes ;<br />

– une modélisation pour prédire les phénomènes.<br />

L’approche expérimentale et la modélisation seront développées sur les structures les plus<br />

simples possibles. Cependant, ces dernières devront permettre de générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

comparables <strong>à</strong> ceux présents dans un <strong>habitacle</strong> automobile. Les modèles devront prendre en<br />

compte l’ensemble de la physique <strong>à</strong> l’origine de ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> induits par <strong>des</strong> contacts.<br />

Nous identifions d’ores et déj<strong>à</strong> trois domaines principaux <strong>à</strong> considérer dans l’élaboration de ces<br />

modèles :<br />

– la tribologie ;<br />

– la mécanique vibratoire ;<br />

– l’acoustique.<br />

L’approche expérimentale permettra, en plus de comprendre le phénomène, d’évaluer les<br />

modélisations. Une approche temporelle semble indispensable pour prendre en compte la nature<br />

aléatoire et furtive caractéristique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Comme les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont impulsionnels et transitoires, nous pressentons les difficultés<br />

<strong>à</strong> venir lors de l’évaluation <strong>des</strong> modélisations. C’est pourquoi, ces modélisations seront orientées<br />

par la perception sonore. Ce domaine de l’acoustique nous permettra d’établir <strong>des</strong> métriques<br />

pertinentes basées sur l’agrément ou le désagrément induits par les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Ces métriques<br />

seront ensuite utilisées pour évaluer les modélisations et pour, éventuellement, piloter les recalages<br />

<strong>à</strong> effectuer sur ces modélisations.<br />

Cette thèse présente également une finalité industrielle. Un outil numérique est aujourd’hui<br />

utilisé chez Renault pour localiser et hiérarchiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sur <strong>des</strong> structures complexes.<br />

Il est <strong>à</strong> noter que ce logiciel traite de problématiques induites par le contact sans prendre en compte<br />

de modèles de contact. Par conséquent, l’objectif industriel est d’améliorer la compréhension <strong>des</strong><br />

phénomènes <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> pour pouvoir mieux interpréter, voire modifier, les<br />

résultats issus de ce logiciel. Les travaux présentés dans ce document constitueront donc un<br />

savoir-faire nécessaire et indispensable pour avoir un regard critique sur ce logiciel aujourd’hui<br />

utilisé dans le développement <strong>des</strong> projets véhicules.<br />

Organisation du mémoire<br />

Le mémoire de thèse sera composé de cinq chapitres :<br />

– Le premier chapitre présentera une étude bibliographique ciblée sur la problématique <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Cette problématique étant récente, l’étude sera élargie, d’une part, aux<br />

<strong>bruits</strong> induits par l’impact et, d’autre part, aux <strong>bruits</strong> induits par le frottement.<br />

– Le deuxième chapitre présentera les investigations menées pour élaborer un modèle physique<br />

permettant de reproduire les phénomènes <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Le modèle<br />

sera évalué par une approche expérimentale spécifiquement dédiée. Une analyse critique <strong>des</strong><br />

comparaisons calculs / mesures sera proposée.


INTRODUCTION 3<br />

– Le troisième chapitre aura pour objet l’analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. L’enjeu<br />

de ce chapitre sera de déterminer une loi permettant de quantifier la gêne induite par les<br />

<strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

– Le quatrième chapitre traitera <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement. La <strong>des</strong>cription d’un moyen d’essai<br />

spécifiquement dédié <strong>à</strong> l’étude de ces <strong>bruits</strong> y sera présentée. De plus, une deuxième partie<br />

de ce chapitre sera consacrée <strong>à</strong> l’élaboration d’une loi permettant de quantifier la gêne<br />

induite par les <strong>bruits</strong> de grincement.<br />

– Le cinquième et dernier chapitre sera dédié aux applications industrielles potentielles de ces<br />

travaux.<br />

A la fin <strong>des</strong> cinq chapitres proposés dans ce mémoire, une conclusion synthétisera les principaux<br />

résultats.


4 INTRODUCTION


Chapitre 1<br />

Problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

Ce chapitre a pour objectif de définir la problématique inhérente <strong>à</strong> la modélisation <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, tels que nous les entendons dans cette étude, correspondent<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement et de grincement <strong>à</strong> l’intérieur d’un <strong>habitacle</strong> automobile. Cette<br />

problématique est assez récente, d’un point de vue industriel. De ce fait, la littérature scientifique<br />

dédiée <strong>à</strong> ce type de phénomènes est relativement pauvre. Nous proposons donc d’élargir notre<br />

champ d’investigation bibliographique <strong>à</strong> <strong>des</strong> problématiques plus générales.<br />

Les <strong>bruits</strong> de grésillement sont <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par <strong>des</strong> impacts aléatoirement répétés. Par<br />

conséquent, dans une première partie, un état de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par l’impact est proposé.<br />

Les <strong>bruits</strong> de grincement sont <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par <strong>des</strong> frottements aléatoires, nous présentons<br />

donc, dans un deuxième temps, une synthèse générale <strong>des</strong> travaux sur les <strong>bruits</strong> induits par le<br />

frottement.<br />

Enfin une troisième partie présente la problématique industrielle avec les différentes approches<br />

mises en œuvre pour mieux comprendre ces phénomènes. Cette dernière partie permettra de<br />

positionner nos travaux dans le contexte industriel, et ainsi de définir la contribution de cette<br />

étude dans la compréhension <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> automobiles.<br />

1.1 Etat de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par l’impact<br />

Afin de comprendre au mieux les phénomènes de grésillement, nous dressons dans cette partie<br />

un état de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par l’impact. Cet état de l’art est issu d’une bibliographie<br />

réalisée <strong>à</strong> partir d’articles scientifiques. Après une présentation <strong>des</strong> mécanismes mis en jeu lors<br />

d’un impact, un recensement non exhaustif <strong>des</strong> modèles développés pour caractériser les <strong>bruits</strong><br />

générés par l’impact est proposé. Enfin une synthèse <strong>des</strong> approches expérimentales et numériques<br />

complétera cet état de l’art. A la fin de cette partie, les observations jugées pertinentes pour<br />

traiter la problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement seront synthétisées.<br />

1.1.1 Mécanismes mis en jeu<br />

A. Akay, [4], dresse un état de l’art général sur les <strong>bruits</strong> induits par l’impact en identifiant<br />

cinq mécanismes principaux :<br />

– l’éjection de l’air ;<br />

– le rayonnement <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong> ;<br />

– le rayonnement dû aux déformations rapi<strong>des</strong> de surface;<br />

– le rayonnement <strong>des</strong> structures;<br />

– le rayonnement dû aux fractures <strong>des</strong> matériaux.<br />

5


6 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Chacun de ces mécanismes contribue au son rayonné lors d’un impact. Une présentation plus<br />

complète de chacun de ces mécanismes permettra de définir quels sont ceux <strong>à</strong> considérer pour<br />

traiter <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Ejection de l’air<br />

Lors de l’impact entre deux structures, un volume d’air est comprimé dans la zone de contact.<br />

L’éjection de cet air est souvent très rapide, et va donc générer du bruit. Ce mécanisme de<br />

génération est négligeable devant le rayonnement <strong>des</strong> structures si la surface de contact est faible.<br />

Par exemple, ce mécanisme est <strong>à</strong> prendre en compte pour le bruit de roulement qui est dû au<br />

contact entre le pneu et la chaussée. La surface de contact et les vitesses d’impact étant élevées,<br />

la contribution de ce mécanisme ne doit pas être négligée. Les contacts <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement présentant <strong>des</strong> faibles surfaces de contact ainsi que <strong>des</strong> faibles vitesses d’impact, ce<br />

mécanisme sera écarté pour la suite de l’étude.<br />

Rayonnement <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong><br />

Ce mécanisme est dû au changement rapide de vitesse (changement de signe) lors d’un impact,<br />

ce qui sous-entend une soudaine accélération ou décélération <strong>des</strong> deux structures en contact. Cette<br />

soudaine accélération de la structure, alors considérée comme un corps rigide, va générer un son<br />

très bref. Une représentation de la pression acoustique rayonnée lors d’un impact permet de bien<br />

identifier ce phénomène. Un bruit induit par un impact se décompose en deux phases :<br />

– dans un premier temps, un pic de pression dû <strong>à</strong> la soudaine accélération <strong>des</strong> deux structures<br />

alors considérées comme <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong> ;<br />

– dans un deuxième temps, un bruit de plus faible amplitude correspondant au rayonnement<br />

de la structure.<br />

Ces deux phases sont clairement illustrées sur la figure, fig.1.1.<br />

I<br />

1,6 Pa/div<br />

II<br />

100 µs/div<br />

Fig. 1.1 – Représentation temporelle d’un bruit d’impact.<br />

Le meilleur exemple, pour illustrer ce phénomène de rayonnement <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong>, est de<br />

considérer l’impact entre deux sphères. En considérant que les dimensions <strong>des</strong> sphères sont suffisamment<br />

faibles pour que leurs premiers mo<strong>des</strong> soient ultrasoniques, le son rayonné dans la gamme<br />

de fréquence audible n’est dû qu’<strong>à</strong> la soudaine accélération <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong>. Ce mécanisme est<br />

précisément traité dans les travaux de A. Akay et L. L. Koss [3, 6, 31, 32]. Ce mécanisme est <strong>à</strong><br />

prendre en compte dès lors que les conditions aux limites autorisent au moins un mode de corps<br />

solide.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 7<br />

Rayonnement dû aux rapi<strong>des</strong> déformations de surface<br />

Ce mécanisme doit être pris en compte lorsque la vitesse d’impact est élevée (de l’ordre<br />

de 20m.s −1 ). Le rayonnement dû aux rapi<strong>des</strong> déformations de surface vient alors s’ajouter au<br />

rayonnement dû aux vibrations <strong>des</strong> structures. Dans le cas du grésillement, les vitesses étant de<br />

l’ordre du mm.s −1 , ce mécanisme ne sera pas <strong>à</strong> prendre en compte.<br />

Rayonnement <strong>des</strong> structures<br />

Le rayonnement <strong>des</strong> structures est prédominant après le pic caractéristique d’un impact dû<br />

<strong>à</strong> la soudaine accélération. Ce mécanisme est observable sur la figure, fig.1.1 phase II. L’impact<br />

peut se schématiser comme une force ponctuelle et brève dans le temps. Ce type d’excitation<br />

entraîne une réponse de la structure impactée sur l’ensemble de ses mo<strong>des</strong>. Le rayonnement,<br />

décrit par ce mécanisme, est le rayonnement induit par les vibrations de la structure.<br />

Rayonnement dû aux fractures <strong>des</strong> matériaux<br />

Ce mécanisme est <strong>à</strong> prendre en compte lorsque les efforts d’impacts sont très importants et<br />

entraînent la rupture <strong>des</strong> structures en contact. Dans le cas du grésillement, les efforts d’impact<br />

sont de l’ordre de la dizaine de Newton. De plus les matériaux sont suffisamment résistants pour<br />

que la rupture ne soit pas atteinte.<br />

Définition du bruit d’impact <strong>à</strong> considérer pour le grésillement<br />

La plupart de ces mécanismes de génération du bruit d’impact ne sont pas <strong>à</strong> considérer<br />

pour caractériser <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Les vitesses d’impact sont relativement faibles et les<br />

efforts de contact n’entraînent pas de déformation dans le domaine plastique. Il est donc possible<br />

de négliger les mécanismes afférant aux déformations de surface et aux fractures <strong>des</strong> matériaux.<br />

Le mécanisme de génération de bruit dû <strong>à</strong> l’éjection de l’air est négligeable car les structures<br />

en contact ont de faibles surfaces de contact.<br />

Il convient donc de considérer que le bruit de grésillement est une combinaison du rayonnement<br />

dû <strong>à</strong> une soudaine accélération <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong>, suivi du rayonnement <strong>des</strong> structures. Cette<br />

synthèse, proposée par A. Akay, met en évidence les paramètres clefs du bruit d’impact, nécessaires<br />

pour définir les mécanismes <strong>à</strong> considérer :<br />

– la vitesse d’impact ;<br />

– la force d’impact ;<br />

– la surface de contact.<br />

Cette liste de paramètres est de premier ordre et permet de différencier le bruit de grésillement<br />

de la multitude <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> d’impacts existants. En effet, intuitivement, les mécanismes mis en jeu<br />

lors du contact du pneu sur la chaussée, ou encore lors du bruit d’impact induit par un marteau<br />

piqueur, sont différents <strong>des</strong> mécanismes <strong>à</strong> considérer pour le bruit de grésillement.<br />

1.1.2 <strong>Modélisation</strong> de l’impact<br />

L’impact est le mécanisme <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Nous dressons dans cette<br />

partie un état de l’art de l’ensemble <strong>des</strong> modèles proposés dans la littérature pour décrire le<br />

phénomène d’impact. Cet état de l’art nous permettra par la suite de déterminer quel est le<br />

modèle le plus approprié pour modéliser le grésillement.


8 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Cas d’application <strong>des</strong> différents modèles d’impact<br />

L’objet de cette partie étant de décrire les différents modèles d’impact proposés dans la<br />

littérature, nous considérons une configuration commune pour l’utilisation de chacun de ces<br />

modèles. Cette standardisation sur l’utilisation de ces modèles nous permettra de mieux les<br />

évaluer.<br />

Le cas d’application choisi pour évaluer les différents modèles d’impact est couramment utilisé<br />

[2,13,53]. Une illustration de ce cas d’application est proposée en figure, fig.1.2. Considérons le<br />

contact entre deux corps, A et B, infiniment rigi<strong>des</strong>.<br />

Dans une première phase, le contact n’est pas établi et les conditions initiales affectées au<br />

corps A peuvent s’écrire :<br />

{<br />

γA (t) = 0<br />

v A (t) = v 0<br />

(1.1)<br />

Avec respectivement γ A et v A , l’accélération et la vitesse du corps A avant l’impact. Comme<br />

l’accélération γ A est nulle, la force de gravité n’est pas prise en compte dans ce type d’application.<br />

Le corps A a une masse m, et le corps B est encastré.<br />

Fig. 1.2 – Schéma global pour la modélisation de l’impact.<br />

Dans une deuxième phase le corps A entre en contact avec le corps B. Au regard de la figure,<br />

fig.1.2, il vient l’égalité suivante :<br />

F A/B = −F B/A (1.2)<br />

Dans l’ensemble de l’évaluation <strong>des</strong> modèles, la force d’impact F A/B s’écrira :<br />

F A/B = mẍ(t) (1.3)<br />

Un impact n’étant pas infiniment rigide, la raideur et la viscoélasticité <strong>à</strong> considérer pour<br />

modéliser l’impact seront prises en compte par les différents modèles testés. Ces modèles sont<br />

composés de raideurs k et d’amortisseurs c qui peuvent être linéaires ou non. Nous aurons donc<br />

<strong>des</strong> relations du type :<br />

F B/A = f (x,ẋ,ẍ,k i ,c i ) (1.4)<br />

L’évaluation <strong>des</strong> différents modèles portera sur un temps compris entre 0 et t Contact qui est<br />

l’instant de fin de contact. Ce dernier se défini par l’instant où le système repasse par sa position<br />

d’équilibre.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 9<br />

Les modèles présentés par la suite sont <strong>des</strong> modèles <strong>à</strong> un degré de liberté. Notre objectif étant<br />

de trouver le modèle le plus pertinent pour représenter le grésillement, il n’est pas encore question<br />

de prendre en compte toute la physique. Les lignes qui suivent sont donc exclusivement dédiées<br />

<strong>à</strong> la modélisation de l’impact.<br />

Modèles linéaires<br />

Dans cette partie, quelques modèles linéaires couramment utilisés pour décrire l’impact sont<br />

présentés. Nous appelons modèles linéaires l’ensemble <strong>des</strong> modèles composés de raideurs et d’amortisseurs<br />

linéaires. La solution analytique de l’équation de mouvement sera proposée lorsque<br />

cela est possible.<br />

Modèle d’impact avec une raideur :<br />

Le premier modèle d’impact présenté est un modèle uniquement composé d’une raideur k.<br />

Une illustration de ce modèle est proposée sur la figure, fig.1.3.<br />

Fig. 1.3 – Modèle d’impact avec une raideur.<br />

Lors de l’impact, la mise en équation de ce modèle amène <strong>à</strong> résoudre l’équation (1.5). Rappelons<br />

que, pendant la phase d’impact, la force extérieure est F A/B = mẍ.<br />

mẍ + kx = 0 (1.5)<br />

Les conditions initiales <strong>à</strong> prendre en compte pour la résolution de cette équation différentielle<br />

sont les suivantes :<br />

{ x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

(1.6)<br />

Avec v 0 la vitesse d’impact.<br />

La solution analytique liée <strong>à</strong> cette modélisation peut alors s’exprimer sous la forme :<br />

x(t) = − v 0<br />

ω 0<br />

sin(ω 0 t) (1.7)<br />

Avec ω 0 la pulsation propre du système qui s’exprime en fonction de la raideur k et de la<br />

masse m :<br />

ω 0 =<br />

√<br />

k<br />

m<br />

(1.8)<br />

Nous proposons, pour chacun <strong>des</strong> modèles présentés dans cette partie, de représenter l’évolution<br />

du déplacement et de la force en fonction du temps, ainsi que la loi effort déplacement. Les


10 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

2 x 10−3 Temps (sec)<br />

4000<br />

4000<br />

Déplacement (m)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Force (N)<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

Force (N)<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 1.4 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement.<br />

graphiques obtenus sont présentés dans la figure, fig.1.4, pour une raideur k de 2.10 6 N/m, une<br />

masse m de 1kg, et une vitesse d’impact v 0 de 2,5m/s.<br />

G. Caprino, [13], utilise ce modèle pour modéliser l’impact. Ce modèle est alors détaillé, et <strong>des</strong><br />

expressions analytiques de la force d’impact maximum et du temps de contact sont proposées.<br />

G. Caprino démontre que le temps de contact t Contact est indépendant de la vitesse d’impact<br />

puisqu’il s’exprime par la relation :<br />

√ m<br />

t Contact = π<br />

k<br />

(1.9)<br />

Cette constatation constitue une <strong>des</strong> limites du modèle puisque le temps de contact doit être<br />

dépendant de la vitesse de contact pour ce type d’application.<br />

Une validation de ce modèle est faite, par rapport <strong>à</strong> <strong>des</strong> résultats expérimentaux, pour <strong>des</strong><br />

vitesses d’impact inférieures <strong>à</strong> 2,5m/s.<br />

Modèle de Kelvin-Voigt :<br />

Un autre modèle, développé par Kelvin-Voigt, qui se compose d’une raideur et d’un amortisseur<br />

en parallèle est illustré en figure, fig.1.5. Pour un effort F du type mẍ, l’équation de<br />

mouvement régissant ce système peut s’écrire sous la forme :<br />

Fig. 1.5 – Modèle de Kevin-Voigt.<br />

mẍ + cẋ + kx = 0 (1.10)


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 11<br />

L’équation (1.10) peut se réécrire sous la forme :<br />

ẍ + 2αω 0 ẋ + ω 2 0 x = 0 (1.11)<br />

En considérant que α = c/c c où c c = 2 √ √<br />

km est l’amortissement critique du système et ω 0 est<br />

la pulsation propre du système égale <strong>à</strong> . Pour la plupart <strong>des</strong> systèmes α est compris entre 0<br />

k<br />

m<br />

et 1, [2]. Cette équation de mouvement a alors pour solution analytique la relation (1.13) pour<br />

les conditions initiales suivantes :<br />

Avec v 0 la vitesse d’impact.<br />

{ x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

(1.12)<br />

x(t) = e −αω 0t v<br />

√ 0<br />

ω sin(ω √<br />

0 1 − α 2 t) (1.13)<br />

0 1 − α 2<br />

Une application pour une raideur k de 2.10 6 N/m, un amortissement c de 400N/m/s, une<br />

masse m de 1kg, et une vitesse d’impact v 0 de 2,5m/s, est présentée sur la figure, fig.1.6. Ce<br />

modèle présente quelques incohérences physiques. Tout d’abord, <strong>à</strong> l’instant t = 0, la force d’impact<br />

n’est pas nulle. Cette discontinuité dans l’évolution de la force d’impact n’est pas physique. De<br />

plus, ce modèle fait apparaître une force de traction <strong>à</strong> la fin de l’impact, ce qui, encore une fois,<br />

est impossible physiquement. Pour pallier ce problème de discontinuité de force il est possible de<br />

considérer un amortisseur non linéaire. Le terme de viscoélasticité dépend alors directement du<br />

déplacement, et l’équation de mouvement peut alors s’écrire :<br />

mẍ + c 1 xẋ + kx = 0 (1.14)<br />

Il est <strong>à</strong> noter que le paramètre c 1 est différent de l’amortissement initial c. Ce paramètre<br />

est calculé par identification pour obtenir le même temps de contact. L’équation de mouvement<br />

(1.14) n’admet pas de solution analytique. C’est pourquoi nous proposons sur la figure, fig.1.6<br />

une solution numérique obtenue en réalisant une résolution par la méthode de Runge-Kutta <strong>à</strong><br />

l’ordre 4. Pour cette application, le paramètre d’amortissement c 1 est égal <strong>à</strong> 4.10 5 N/m/s.<br />

Déplacement (m)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

2 x 10−3 Temps (sec)<br />

Kelvin−Voigt Modifié<br />

Kelvin−Voigt<br />

Force (N)<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Kelvin−Voigt Modifié<br />

Kelvin−Voigt<br />

Force (N)<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Kelvin−Voigt Modifié<br />

Kelvin−Voigt<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

−1000<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

−1000<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.6 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Kelvin-Voigt.<br />

Le modèle de Kelvin-Voigt modifié est alors plus cohérent avec la physique puisque la discontinuité<br />

de la force <strong>à</strong> l’instant initial a disparu et que la force de traction <strong>à</strong> la fin de l’impact<br />

n’existe plus. Cependant, il est <strong>à</strong> noter que le temps de contact est indépendant de la vitesse


12 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

d’impact pour le modèle de Kelvin-Voigt. En effet, le temps de contact t Contact peut s’exprimer<br />

sous la forme :<br />

π<br />

t Contact = √<br />

ω 0 1 − α 2<br />

(1.15)<br />

Une étude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse d’impact du modèle de Kelvin-Voigt modifié permet de<br />

faire la même conclusion, comme le montre la figure, fig.1.7.<br />

3 x 10−3 Temps (sec)<br />

Déplacement (m)<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

v 0<br />

=5m/s<br />

v 0<br />

=2,5m/s<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Fig. 1.7 – Sensibilité du modèle de Kelvin-Voigt modifié <strong>à</strong> la vitesse d’impact.<br />

Modèle de Maxwell :<br />

Le modèle de Maxwell est un modèle composé d’une raideur et d’un amortisseur en série La<br />

figure, fig.1.8, illustrant ce modèle permet d’établir la relation :<br />

F<br />

ẋ = ˙<br />

k + F c<br />

(1.16)<br />

Pour un effort du type F = mẍ, l’équation de mouvement affectée <strong>à</strong> ce modèle s’écrit alors :<br />

...<br />

x + k c ẍ + k mẋ = 0 (1.17)<br />

Fig. 1.8 – Modèle de Maxwell.<br />

En considérant que ν = 1/(4α) alors l’équation de mouvement (1.17) devient :<br />

...<br />

x + 2νωẍ + ω 2 ẋ = 0 (1.18)


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 13<br />

La solution de l’équation (1.18) peut alors se déterminer analytiquement (1.20), pour les<br />

conditions initiales suivantes :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

ẍ 0 = 0<br />

(1.19)<br />

x(t) = 2νv 0<br />

ω 0<br />

(<br />

+ e −νω 0t v0 (1 − 2ν 2 )<br />

√<br />

ω sin(ω √<br />

0 1 − ν 2 t) − 2νv √<br />

)<br />

0<br />

cos(ω 0 1 − ν<br />

0 1 − ν 2 ω 2 t)<br />

0<br />

(1.20)<br />

La figure, fig.1.9, présente une application pour une raideur k de 2.10 6 N/m, un amortissement<br />

c de 400N/m/s, une masse m de 1kg, et une vitesse d’impact v 0 de 2,5m/s.<br />

1000<br />

1000<br />

Déplacement (m)<br />

7 x 10−3 Temps (sec)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Force (N)<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

Force (N)<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

−200<br />

0 2 4 6 8<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.9 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Maxwell.<br />

La force d’impact est bien représentée par ce modèle. Cependant une incohérence apparaît<br />

sur l’évolution du déplacement x puisque le système ne revient pas <strong>à</strong> son état d’équilibre.<br />

Modèle de Zener :<br />

Le modèle de Zener est une combinaison <strong>des</strong> modèles de Kelvin-Voigt et de Maxwell. Une<br />

illustration de ce modèle est proposée en figure, fig.1.10.<br />

Fig. 1.10 – Modèle de Zener.<br />

La mise en équation de ce modèle nous amène <strong>à</strong> devoir résoudre l’équation :<br />

cm ... x + m(k 1 + k 2 )ẍ + k 2 cẋ + k 2 k 1 x = 0 (1.21)


14 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

L’équation (1.21) ne se résout pas analytiquement. La figure, fig.1.11, présente les résultats<br />

obtenus en résolvant numériquement l’équation (1.21) <strong>à</strong> l’aide du schéma de résolution de Range-<br />

Kutta <strong>à</strong> l’ordre 4. Les conditions initiales sont les suivantes :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

ẍ(0) = 0<br />

(1.22)<br />

L’application présentée est obtenue avec <strong>des</strong> raideurs k 1 et k 2 respectivement de, 2.10 6 N/m<br />

et 1.10 6 N/m, un amortissement c de 400N/m/s, une masse m de 1kg, et une vitesse d’impact de<br />

2,5m/s.<br />

Déplacement (m)<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

5 x 10−3 Temps (sec)<br />

c=4.10 3 N/m/s<br />

c=4.10 2 N/m/s<br />

Force (N)<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

c=4.10 3 N/m/s<br />

c=4.10 2 N/m/s<br />

Force (N)<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

c=4.10 3 N/m/s<br />

c=4.10 2 N/m/s<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

0<br />

0 1 2 3 4 5<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.11 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Zener.<br />

La dépendance de cette modélisation avec le paramètre de viscosité n’est pas physique. En effet,<br />

si l’amortissement c augmente, alors le déplacement augmente. Cette constatation est illustrée<br />

sur la figure, fig.1.11.<br />

L’utilisation de ces modèles linéaires dépend grandement du cas d’application et du degré de<br />

précision souhaité. Pour la plupart d’entre eux, la physique n’est pas intégralement reproduite,<br />

et <strong>des</strong> recalages avec l’expérience sont bien souvent indispensables. Le mérite de certains de ces<br />

modèles est de proposer une résolution analytique. Ce type de résolution rend alors ces modèles<br />

facilement manipulables et intégrables dans un modèle plus complet.<br />

Pour décrire plus finement le phénomène d’impact, il est nécessaire de se tourner vers <strong>des</strong><br />

modèles non-linéaires.<br />

Modèles non-linéaires<br />

Les modèles non-linéaires sont, <strong>à</strong> l’image <strong>des</strong> modèles linéaires, <strong>des</strong> modèles utilisant <strong>des</strong><br />

raideurs ou <strong>des</strong> amortisseurs non-linéaires. L’utilisation de ces modèles permet de décrire plus<br />

finement la physique mise en jeu. De manière générale, une modélisation faisant intervenir <strong>des</strong><br />

grandeurs non-linéaires ne permet pas une résolution analytique.<br />

Modèle de Hertz :<br />

Le plus connu <strong>des</strong> modèles non-linéaires appliqué <strong>à</strong> l’impact est le modèle de Hertz. Ce modèle<br />

permet de prendre en compte une raideur non linéaire en guise de raideur de contact. Ainsi nous<br />

n’avons plus F B/A = kx, mais une relation du type F B/A = kx 3/2 . L’équation de mouvement pour<br />

ce type de modèle est alors :<br />

mẍ + kx 3/2 = 0 (1.23)


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 15<br />

Le modèle de Hertz est souvent associé <strong>à</strong> un amortisseur monté en parallèle. Ce modèle<br />

amorti revient <strong>à</strong> considérer un modèle de Kelvin-Voigt avec une raideur non-linéaire. L’équation<br />

de mouvement peut alors s’écrire :<br />

mẍ + kx 3/2 + cẋ = 0 (1.24)<br />

Ces deux modèles doivent être résolus numériquement. Pour la résolution, les conditions initiales<br />

sont les suivantes :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

ẍ(0) = 0<br />

(1.25)<br />

L’application présentée en figure, fig.1.12, est obtenue avec une raideur k de 2.10 6 N/m, une<br />

masse m de 1kg et une vitesse v 0 de 2,5m/s. Pour le modèle amorti nous prenons un amortissement<br />

c de 40N/m/s.<br />

Déplacement (m)<br />

7 x 10−3 6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

Avec Amortisseur<br />

1<br />

Sans Amortisseur<br />

Temps (sec)<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

Force (N)<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Avec Amortisseur<br />

Sans Amortisseur<br />

−200<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

Force (N)<br />

1200<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Avec Amortisseur<br />

Sans Amortisseur<br />

−200<br />

0 2 4 6 8<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.12 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Hertz.<br />

Le modèle de Hertz non-amorti génère une force évoluant de la même façon lors <strong>des</strong> phases<br />

de chargement et de déchargement. Le modèle de Hertz amorti présente les mêmes incohérences<br />

que le modèle de Kelvin-Voigt, puisqu’il est possible d’observer une discontinuité de la force <strong>à</strong><br />

l’instant initial, et une force de traction en fin d’impact.<br />

A l’image de ce qui a été proposé pour le modèle de Kelvin-Voigt, le modèle de Hertz peut être<br />

modifié en considérant un amortissement non-linaire. S. Polukoshko, [53], propose de modifier le<br />

modèle de Hertz amorti dans ce sens. Ainsi l’équation de mouvement <strong>à</strong> résoudre devient :<br />

mẍ + c 1 x 1/2 ẋ + kx 3/2 = 0 (1.26)<br />

Rappelons que le paramètre de viscosité c 1 est différent de c. La figure, fig.1.13, présente<br />

les résultats obtenus pour les mêmes conditions initiales et un amortissement équivalent c 1 de<br />

800N/m/s.<br />

La discontinuité de la force <strong>à</strong> l’instant initial a disparu, mais la force de traction, bien que<br />

réduite, est toujours présente. La réponse du système dépend de la vitesse d’impact, comme le<br />

montre la figure, fig.1.14.


16 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

1200<br />

1200<br />

Déplacement (m)<br />

7 x 10−3 Temps (sec)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Force (N)<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

Force (N)<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

−200<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

−200<br />

0 2 4 6 8<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.13 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps et, (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Hertz modifié.<br />

Déplacement (m)<br />

0.012<br />

0.01<br />

0.008<br />

0.006<br />

0.004<br />

0.002<br />

v 0<br />

=2,5 m/s<br />

v 0<br />

=5 m/s<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

Fig. 1.14 – Sensibilité du modèle de Hertz modifié <strong>à</strong> la vitesse d’impact.<br />

Modèle de Hunt-Grossley :<br />

Le modèle de Hunt-Grossley est une généralisation du modèle de Hertz. Ce modèle non-linéaire<br />

peut s’écrire :<br />

mẍ + kx n + λx n ẋ = 0 (1.27)<br />

Avec n et λ <strong>des</strong> paramètres du modèle. Cette équation se résout numériquement en utilisant<br />

un schéma de résolution de Runge-Kutta <strong>à</strong> l’ordre 4. Les conditions initiales prises en compte<br />

sont les suivantes :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

x(0) = 0<br />

ẋ(0) = v 0<br />

ẍ(0) = 0<br />

(1.28)<br />

Une application de ce modèle est proposée en figure, fig.1.15, pour :<br />

– n = 3/2 ;<br />

– λ = 3.10 5 ;<br />

– k = 2.10 6 N ;<br />

– v 0 = 2,5m/s.<br />

Ces résultats sont cohérents avec la physique. Cependant, la prise en compte d’un amortissement<br />

non-linéaire nécessite un recalage par rapport <strong>à</strong> l’expérimental. Les structures A et B seront<br />

donc considérées comme <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong>.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 17<br />

1200<br />

1200<br />

Déplacement (m)<br />

7 x 10−3 Temps (sec)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Force (N)<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

Force (N)<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

(a)<br />

0<br />

0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

0<br />

0 2 4 6 8<br />

Déplacement (m) x 10 −3<br />

(c)<br />

Fig. 1.15 – Evolution (a) du déplacement et (b) de la force en fonction du temps, et (c) loi effort<br />

déplacement pour le modèle de Hunt-Grossley.<br />

Récapitulatif :<br />

Les modèles linéaires ont le mérite d’approcher la réalité. Leur utilisation dépend grandement<br />

du cas d’application. Pour le grésillement, il est nécessaire de décrire finement l’effort d’impact<br />

ainsi que le déplacement induit par l’impact. Ces deux paramètres conditionnent la réponse<br />

vibratoire et acoustique de la structure impactée. Le degré de précision pour traiter le grésillement<br />

nécessite de se tourner vers les modèles non-linéaires.<br />

Le modèle de Hunt-Grossley est le modèle le plus pertinent pour modéliser l’impact. Cependant,<br />

les paramètres de ce modèle sont déterminés par recalage par rapport <strong>à</strong> l’expérimental.<br />

Une fois ce modèle recalé, son avantage est de considérer les corps en contact comme <strong>des</strong> corps<br />

rigi<strong>des</strong>. L’objectif étant de déterminer la pression acoustique rayonnée par un impact, les corps en<br />

contact doivent être déformables. De ce fait, le modèle de Hertz non-amorti, couplé <strong>à</strong> un modèle<br />

de réponse vibratoire, sera alors utilisable sans recalage avec l’expérimental. L’amortissement sera<br />

introduit par la réponse <strong>des</strong> structures en contact.<br />

Néanmoins les modèles présentés comportent un inconvénient. En effet, il est impossible de<br />

déterminer expérimentalement les grandeurs de raideurs ou d’amortissements qui les composent.<br />

La raideur et l’amortissement de contact sont <strong>des</strong> paramètres très abstraits. Nous verrons par<br />

la suite, dans le1.1.3, que le modèle de Hertz est le seul modèle pour lequel il est possible<br />

de calculer la raideur de contact (pour <strong>des</strong> géométries de surfaces de contact données). Afin de<br />

déterminer ces grandeurs caractéristiques de l’impact, nous introduisons, dans la partie suivante,<br />

la notion de coefficient de restitution.<br />

Le coefficient de restitution<br />

Il existe une autre façon de prendre en compte l’impact dans une modélisation. Le coefficient<br />

de restitution est une donnée intrinsèque de l’impact. Il est possible de le voir comme un scalaire,<br />

calculé <strong>à</strong> partir de données inhérentes <strong>à</strong> l’impact telles que la vitesse d’impact, les efforts, les<br />

raideurs, l’amortissement, ou encore les géométries mises en jeu.<br />

Lors du calcul de la réponse vibratoire d’un système soumis <strong>à</strong> un ou plusieurs impacts, les<br />

contacts sont pris en compte par le biais <strong>des</strong> différents coefficients de restitution. Ces coefficients<br />

deviennent alors <strong>des</strong> données entrantes du calcul global. La prise en compte de l’impact en est<br />

grandement simplifiée. Cependant, pour déterminer ce coefficient, il est nécessaire de considérer<br />

finement la physique mise en jeu.


18 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Définition générale :<br />

Le coefficient de restitution permet de prendre en compte les phénomènes dissipatifs qui<br />

interviennent lors d’un impact. Ces phénomènes peuvent être de plusieurs natures :<br />

– Locaux : Comportement inélastique <strong>des</strong> matériaux (plasticité, viscosité, rupture...) ou de<br />

l’interface de contact (frottement, usure...). Ces phénomènes dissipatifs n’interviennent que<br />

dans la zone de contact.<br />

– Globaux : Propagations <strong>des</strong> on<strong>des</strong> élastiques ou émissions acoustiques. Ces phénomènes<br />

nécessitent de prendre en compte la géométrie complète <strong>des</strong> corps en contact.<br />

Une définition globale du coefficient de restitution est proposée par W. J. Stronge, [65]. Dans<br />

la mesure où un impact est considéré comme la combinaison d’une phase de compression et de<br />

restitution, le carré du coefficient de restitution est alors défini comme le rapport du travail de<br />

l’effort normal F A/B de restitution (de t c <strong>à</strong> t f ), sur celui de compression (de t 0 <strong>à</strong> t c )(1.29). Cette<br />

définition énergétique est la plus complète <strong>à</strong> ce jour, et est en total accord avec les définitions<br />

proposées par Newton et Poisson.<br />

Avec :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

t 0<br />

t c<br />

t f<br />

r 2 e = W r n<br />

W c n<br />

=<br />

∫ tf<br />

t c<br />

F n v n dt<br />

∫ tc<br />

t 0<br />

F n v n dt<br />

: L’instant initial de l’impact<br />

: L’instant où l’effort est le plus important<br />

: L’instant final de l’impact<br />

(1.29)<br />

D’après la définition de Newton, ce coefficient est égal au rapport de la vitesse relative juste<br />

après l’impact sur celle juste avant l’impact. L’équation illustrant le calcul du coefficient de<br />

restitution selon Newton est :<br />

r e = (v A − v B ) Après Impact<br />

(v A − v B ) Avant Impact<br />

(1.30)<br />

Toutes ces définitions du coefficient de restitution conduisent <strong>à</strong> calculer une valeur variant<br />

entre 0 et 1. Physiquement ces extrema peuvent se traduire par :<br />

– si r e = 1, le choc est dur, il n’y a pas de pertes d’énergie induites par l’impact ;<br />

– si r e = 0, le choc est mou, les deux pièces restent en contact après l’impact.<br />

Prenons l’exemple du modèle de Kelvin-Voigt illustré dans la figure, fig.1.5, page 10. L’expression<br />

de la vitesse peut se déduire de l’expression analytique du déplacement engendré par<br />

l’impact (1.13) :<br />

[<br />

ẋ(t) = −v 0 e −αω 0t 1<br />

√ sin √ ) (ω 0 1 − α 2 t<br />

1 − α 2<br />

( √<br />

+ cos ω 0 1 − α 2) ] (1.31)<br />

A l’instant final de contact t f qui s’exprime selon :<br />

π<br />

t f = √<br />

ω 0 1 − α<br />

2<br />

la vitesse après l’impact est de :<br />

(1.32)<br />

√ −απ<br />

ẋ(t f ) = v 0 e<br />

1−α 2 (1.33)<br />

Par conséquent, le coefficient de restitution r e engendré par ce modèle peut s’écrire :<br />

√ −απ<br />

r e = e<br />

1−α 2 (1.34)


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 19<br />

Dans le cas particulier du modèle de Kelvin-Voigt, pour un coefficient de restitution r il est<br />

possible de définir la grandeur α qui, rappelons le, s’exprime selon :<br />

α =<br />

c<br />

2 √ km<br />

(1.35)<br />

Les paramètres c et k représentent respectivement l’amortissement et la raideur du contact.<br />

Expérimentalement, ces grandeurs ne sont pas mesurables alors que la mesure du coefficient de<br />

restitution est toute <strong>à</strong> fait réalisable. A partir de l’équation (1.34), le paramètre α peut s’exprimer<br />

comme une fonction du coefficient de restitution :<br />

√<br />

ln<br />

α =<br />

2 (r e )<br />

π 2 + ln 2 (r e )<br />

(1.36)<br />

Le coefficient de restitution permet alors de lier les trois grandeurs, k, m et c du modèle de<br />

Kelvin-Voigt.<br />

L’expression du coefficient de restitution pour les autres modèles académiques a fait l’objet<br />

de plusieurs étu<strong>des</strong>, [2, 53]. Le choix du modèle définit le degré de précision du coefficient de<br />

restitution. Un coefficient de restitution différent de 1 met en évidence la notion d’inélasticité<br />

du contact. L’inélasticité se traduit alors par une perte d’énergie induite par l’impact. Dès lors<br />

qu’un amortisseur est introduit dans un modèle d’impact, cette notion d’inélasticité apparaît.<br />

L’inélasticité peut être due <strong>à</strong> plusieurs phénomènes locaux ou globaux précédemment cités. La<br />

caractérisation de l’influence de ces inélasticités sur le coefficient de restitution a fait l’objet d’un<br />

grand nombre de travaux.<br />

Prise en compte de l’inélasticité due aux matériaux<br />

Dans la littérature, l’exemple le plus traité d’inélasticité induite par les matériaux est la<br />

plasticité. Ce type d’inélasticité engendre une diminution du coefficient de restitution. L. L.<br />

Koss propose de prendre en compte cette phase de plasticité en étudiant le contact entre deux<br />

sphères, [31]. Le contact peut alors se décomposer en trois phases :<br />

– un chargement élastique (en utilisant le modèle de Hertz) ;<br />

– un chargement plastique ;<br />

– un déchargement élastique.<br />

L’influence de la plasticité n’est pas négligeable comme l’illustre la figure, fig.1.16 (P 0 représente<br />

la pression de contact).<br />

Une approche numérique, permettant la prise en compte d’une phase de plasticité pendant<br />

l’impact, est proposée par R. Seifried, [60], qui étudie l’impact d’une sphère sur l’extrémité d’une<br />

poutre. R. Seifried met en évidence trois phénomènes illustrés dans la figure, fig.1.17 :<br />

– plus la vitesse d’impact augmente, plus le coefficient de restitution diminue;<br />

– plus le nombre d’impacts augmente, plus le coefficient de restitution augmente ;<br />

– la prise en compte de la plasticité tend <strong>à</strong> réduire le coefficient de restitution.<br />

La figure, fig.1.18, présente l’approche numérique proposée par R. Seifried qui combine un<br />

calcul modal avec un calcul éléments finis. Le calcul modal permet de déterminer la réponse de<br />

la poutre alors que le calcul éléments finis permet de simuler les efforts de contact. Les résultats<br />

obtenus sont validés expérimentalement.<br />

La plasticité est <strong>à</strong> prendre en compte lorsque les pressions de contact sont importantes. Pour<br />

le grésillement, les efforts de contact sont de l’ordre de la dizaine de Newton et les surfaces de<br />

contacts sont très faibles (souvent ponctuelles). Les structures <strong>à</strong> l’origine du grésillement peuvent<br />

donc être soumises <strong>à</strong> <strong>des</strong> phases de déformation plastique.


20 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Duration of collision (ms)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

Hertzian Theory<br />

Experimental results<br />

P 0<br />

=4,8.10 7 Pa<br />

P 0<br />

=5,0.10 7 Pa<br />

P 0<br />

=5,2.10 7 Pa<br />

2<br />

0.1 1 10<br />

Impactor Velocity (m/s)<br />

Fig. 1.16 – Influence de la plasticité sur le temps de contact.<br />

Coefficient of restitution<br />

0.55<br />

0.5<br />

0.45<br />

0.4<br />

0.35<br />

2 4 6 8 10<br />

Number of impacts<br />

v=0,8 m/s<br />

v=0,3 m/s<br />

Coefficient of restitution<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

Simulation (elastic)<br />

Simulation (plastic, 10 impacts)<br />

Simulation (plastic, 1 impact)<br />

Measurement (1 impact)<br />

Measurement (10 impact)<br />

0.3<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Impact Velocity (m/s)<br />

Fig. 1.17 – Evolution du coefficient de restitution en fonction du nombre d’impacts et de la<br />

vitesse d’impact.<br />

Prise en compte de l’inélasticité due <strong>à</strong> l’interface<br />

Lors d’un impact, l’effort est principalement porté par la normale aux deux surfaces au niveau<br />

du point de contact. C’est pourquoi, pour un impact orthogonal, seul compte l’effort normal. En<br />

considérant désormais un impact oblique entre deux structures, un effort tangentiel est alors <strong>à</strong><br />

prendre en compte.<br />

A. D. Lewis, [37], présente une étude expérimentale et numérique dédiée aux impacts obliques.<br />

L’allure typique de l’effort normal et tangentiel est illustrée en figure, fig.1.19.<br />

A. D. Lewis met alors en évidence que, si l’impact est oblique, l’effort tangentiel n’est pas<br />

négligeable. La relation entre l’effort normal F N et l’effort tangentiel F T peut être approximée<br />

par la loi de Coulomb soit :<br />

F T = µF N (1.37)<br />

Avec µ le coefficient de frottement.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 21<br />

Fig. 1.18 – Schéma représentant l’approche numérique combinée pour traiter un contact élastoplastique.<br />

Normal force (N)<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

−10<br />

0 1000 2000 3000<br />

Time (µs)<br />

(a)<br />

Shear force (N)<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000 2500 3000<br />

Time (µs)<br />

(b)<br />

Fig. 1.19 – Allure typique de l’effort (a) normal et (b) tangentiel.<br />

W. J. Stronge propose une étude détaillée de l’impact frottant, [65]. Ce phénomène est étudié<br />

en fonction de plusieurs paramètres :<br />

– l’angle d’incidence;<br />

– le coefficient de restitution défini uniquement pour la composante normale de l’effort ;<br />

– le coefficient de frottement.<br />

Une étude de sensibilité <strong>à</strong> l’angle d’incidence est présentée en figure, fig.1.20.<br />

La perte d’énergie induite par le frottement n’est pas négligeable puisque l’effort tangentiel<br />

peut prendre <strong>des</strong> valeurs conséquentes. Le frottement de Coulomb, pris en compte par W. J.<br />

Stronge, introduit <strong>des</strong> phases de glissement et de collage. Le phénomène, bien connu, de Stick-<br />

Slip est donc reproduit dans cette approche. L’auteur démontre que le frottement induit <strong>des</strong><br />

dissipations d’énergie (donc de l’inélasticité) dès lors qu’il y a glissement entre les deux structures.<br />

La condition de non-glissement peut s’écrire :<br />

v 1 (0)<br />

v 2 (0) < µ(1 + r e) m 2<br />

m 1<br />

(1.38)<br />

avec :<br />

– v 1 (0), la vitesse normale initiale ;<br />

– v 2 (0), la vitesse tangentielle initiale ;<br />

– µ, le coefficient de frottement supposé constant durant tout le contact ;<br />

– r e , le coefficient de restitution ;<br />

– m 1 , et m 2 les paramètres d’inertie de l’impacteur par rapport au point de contact, respectivement<br />

relatif <strong>à</strong> la normale et <strong>à</strong> la tangente.


22 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

80<br />

40<br />

max normal force F 2 max<br />

(N)<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

10<br />

0° 90° 0<br />

angle of incidence θ<br />

30<br />

20<br />

max friction force F 1 max<br />

(N)<br />

Fig. 1.20 – Evolution du maximum de l’effort normal et de l’effort tangentiel en fonction de<br />

l’angle d’incidence de l’impact.<br />

W. J. Stronge conclut donc que, si la condition de non-glissement (1.38) n’est pas vérifiée,<br />

alors le coefficient de restitution doit intégrer l’angle d’incidence de l’impact. La définition associée<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement est basée sur la physique <strong>à</strong> l’origine de ce phénomène. Il s’agit de<br />

déplacements relatifs purement orthogonaux, par conséquent, la prise en compte d’un impact<br />

oblique ne se justifie pas.<br />

Prise en compte de l’inélasticité due <strong>à</strong> la propagation d’on<strong>des</strong><br />

L’inélasticité d’un impact peut être due <strong>à</strong> la propagation d’on<strong>des</strong>. Pour déterminer l’influence<br />

de cette inélasticité dans le calcul du coefficient de restitution, il est nécessaire de prendre en<br />

compte le comportement vibratoire <strong>des</strong> structures en contact. Pour ce faire, D. J. Wagg, [73],<br />

propose de déterminer l’expression analytique du coefficient de restitution pour un système <strong>à</strong><br />

plusieurs degrés de liberté. Le système étudié est illustré sur la figure, fig.1.21.<br />

Fig. 1.21 – Modèle de choc <strong>à</strong> plusieurs degrés de liberté.<br />

Avant l’impact (x n < x s ), l’équation de mouvement régissant ce type de système impose une<br />

résolution matricielle de la forme :<br />

[M]ẍ + [C]ẋ + [K]x = f(t) (1.39)<br />

Lors de l’impact (x n = x s ), le coefficient de restitution est traduit par l’équation :<br />

avec :<br />

– ẋ(t + ), la vitesse juste avant l’impact ;<br />

– ẋ(t − ), la vitesse juste après l’impact ;<br />

– [R e ], le coefficient de restitution sous forme matricielle.<br />

ẋ(t + ) = [R e ] ẋ(t − ) (1.40)


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 23<br />

L’impact ayant lieu entre le n eme élément et le bâti, la matrice [R e ] est une matrice diagonale,<br />

et le coefficient de restitution est porté par le n eme degré de liberté. Dans l’égalité (1.41), r e<br />

représente le coefficient de restitution.<br />

⎡<br />

⎤<br />

1 0 · · · 0<br />

[R e ] =<br />

0 1 .<br />

⎢<br />

⎣<br />

.<br />

. ..<br />

⎥ . ⎦<br />

0 · · · · · · r e<br />

(1.41)<br />

Pour résoudre l’ensemble de ces équations, D. J. Wagg utilise une méthode d’équilibre énergétique.<br />

Le coefficient de restitution r e s’exprime alors selon :<br />

r e =<br />

√<br />

1 − RE<br />

KE i<br />

(1.42)<br />

avec :<br />

– RE est l’énergie résiduelle pour tous les mo<strong>des</strong> ;<br />

– KE i est l’énergie cinétique lors de l’impact.<br />

Pour chaque mode, l’énergie résiduelle est la différence entre l’énergie apportée par les forces<br />

extérieures FE et l’énergie absorbée par l’amortissement DE. L’énergie résiduelle RE peut alors<br />

s’écrire :<br />

RE =<br />

L’énergie cinétique lors de l’impact, quant <strong>à</strong> elle, peut s’écrire :<br />

n∑<br />

(FE j − DE j ) (1.43)<br />

j=1<br />

KE i = mv2 n<br />

2<br />

(1.44)<br />

D. J. Wagg applique cette méthode <strong>à</strong> une poutre en acier en porte <strong>à</strong> faux impactée unilatéralement<br />

par un impacteur en acier. Une comparaison avec <strong>des</strong> résultats expérimentaux est<br />

alors proposée et présentée dans la figure, fig.1.22.<br />

Displacement (mm)<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25<br />

Time (s)<br />

(a)<br />

Displacement (mm)<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

4.5 4.55 4.6 4.65 4.7 4.75<br />

Time (s)<br />

(b)<br />

Displacement (mm)<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

4.5 4.55 4.6 4.65 4.7 4.75<br />

Time (s)<br />

(c)<br />

Fig. 1.22 – (a) expérimental, (b) simulation avec 1 mode et (c) simulation avec 4 mo<strong>des</strong>.<br />

Le modèle <strong>à</strong> un degré de liberté reproduit bien le comportement global de la poutre impactée.<br />

L’utilisation de ce modèle génère un coefficient de restitution r e = 0,2. La prise en compte de<br />

mo<strong>des</strong> d’ordres supérieurs entraîne une augmentation du coefficient de restitution jusqu’<strong>à</strong> 0,75. La<br />

réponse expérimentale est plus finement reproduite. De plus, le coefficient de restitution typique


24 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

pour un contact acier sur acier étant compris entre 0,85 et 0,95, la prise en compte <strong>des</strong> mo<strong>des</strong><br />

d’ordres supérieurs permet de se rapprocher <strong>des</strong> constatations expérimentales.<br />

Des travaux complémentaires sur l’influence de la propagation <strong>des</strong> on<strong>des</strong> ont été réalisés par D.<br />

J. Wagg, [72]. Ces travaux montrent que le coefficient de restitution diminue lorsque l’excitation<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> hautes fréquences et le temps de contact augmentent.<br />

Pour le grésillement, la prise en compte <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> d’ordres supérieurs est indispensable. En<br />

effet, le rayonnement <strong>des</strong> structures représente une part importante de la pression acoustique<br />

résultante. Pour modéliser le bruit d’impact, le modèle simple couramment utilisé est une plaque<br />

impactée par un impacteur sphérique. La plaque joue alors le rôle d’émetteur acoustique. Dans ce<br />

cas précis, le comportement vibratoire contribue <strong>à</strong> la pression acoustique rayonnée, et l’inélasticité<br />

induite par la propagation <strong>des</strong> on<strong>des</strong> ne peut pas être négligée.<br />

1.1.3 Application aux plaques impactées<br />

Le modèle simple, le plus souvent utilisé pour caractériser le bruit d’impact, est l’impact entre<br />

une plaque et un impacteur sphérique. Ce modèle est largement traité dans la littérature pour<br />

un seul impact [8, 43, 55]. Dans ce paragraphe, nous proposons de détailler ce modèle qui fait<br />

intervenir de la tribologie, de la dynamique et de l’acoustique.<br />

Présentation du modèle<br />

Pour chacune <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> dédiées aux plaques impactées, le modèle est composé d’une plaque<br />

et d’une sphère. A l’exception de N. Miloudi, [43], qui étudie l’influence <strong>des</strong> conditions aux limites,<br />

la plaque est appuyée sur ses quatre bords. Un exemple de schéma <strong>des</strong>criptif, tiré <strong>des</strong> travaux de<br />

G. Benedetto, [8], est illustré en figure, fig.1.23.<br />

Fig. 1.23 – Modèle de plaque impactée défini par G. Benedetto.<br />

De manière générale, la sphère impacte la plaque en un point M et la pression acoustique est<br />

calculée en un point P.<br />

L’impact<br />

Pour déterminer le bruit d’impact, le premier point consiste <strong>à</strong> choisir un modèle d’impact<br />

adapté. Mise <strong>à</strong> part A. Ross, le modèle choisi est le modèle de Hertz. Une adaptation du modèle<br />

de Hertz aux impacts sphère sur plan est proposée par W. Goldsmith, [20].<br />

Sur la figure, fig.1.24, une illustration <strong>des</strong> paramètres <strong>à</strong> prendre en compte pour calculer l’effort<br />

d’impact est proposée par N. Miloudi.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 25<br />

Fig. 1.24 – Plaque impactée par une bille illustrant un modèle de contact hertzien.<br />

α représente l’écrasement entre les deux structures. Cet écrasement est parfois appelé indentation<br />

et se calcule suivant la relation :<br />

α = w S − w P (c) (1.45)<br />

Avec :<br />

– w S représente le déplacement de la sphère pendant le contact ;<br />

– w P (c) représente le déplacement de la plaque au point de contact.<br />

Cette déformation, due au contact, peut se calculer avec la théorie de Hertz, il en ressort alors<br />

une relation du type :<br />

F Im = nα 3/2 (1.46)<br />

F Im représente la force de contact et n est une grandeur qui dépend <strong>des</strong> caractéristiques<br />

matériaux <strong>des</strong> corps en contact et <strong>des</strong> rayons de courbure au point d’impact :<br />

( √ )<br />

RS<br />

n = 4/3<br />

π(K S + K P )<br />

(1.47)<br />

avec :<br />

– R S , le rayon de la sphère;<br />

– K S et K P dépendant directement <strong>des</strong> matériaux mis en jeu, respectivement pour la sphère<br />

et la plaque.<br />

K i = 1 − ν2 i<br />

(1.48)<br />

π×E i<br />

avec :<br />

– ν, le coefficient de Poisson ;<br />

– E, le module d’Young;<br />

Le modèle d’impact alors utilisé n’a pas d’amortissement intrinsèque. Dans ce calcul, l’amortissement<br />

sera entièrement dû <strong>à</strong> l’amortissement <strong>des</strong> structures en contact. Dans le modèle hertzien,<br />

A. Ross ajoute un paramètre énergétique lié <strong>à</strong> la flexibilité de la plaque.<br />

La réponse vibratoire de la plaque<br />

Le calcul de la réponse vibratoire de la plaque impactée se fait en parallèle du calcul de<br />

l’effort d’impact. Ainsi, l’inélasticité induite par la propagation d’onde est intégrée dans le calcul<br />

de l’effort. Pour finement décrire le caractère instationnaire du bruit d’impact, la résolution de<br />

l’équation de mouvement régissant le comportement vibratoire doit se faire dans le domaine<br />

temporel.


26 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

G. Bendetto, [8], fait l’hypothèse que le rayonnement acoustique est uniquement dû aux<br />

déplacements transversaux de la plaque (Cette hypothèse sera reprise par A. Ross et N. Miloudi).<br />

L’équation de flexion pure d’une plaque soumise <strong>à</strong> une force F(x,y,t) est donnée par la relation<br />

(1.49). La mise en équation d’un problème de vibration <strong>des</strong> plaques est plus détaillée dans les<br />

ouvrages [9,23,66].<br />

avec :<br />

ρ.h. ∂2 w P (x,y,t)<br />

∂t 2<br />

+ λ ∂w P(x,y,t)<br />

∂t<br />

+ D∇ 4 w(x,y,t) = F(x,y,t) (1.49)<br />

– la masse volumique de la plaque ρ;<br />

– l’épaisseur de la plaque h ;<br />

– la rigidité en flexion :<br />

∇ 4 = ∂4<br />

∂x 4 + 2 ∂ 4<br />

∂x 2 ∂y 2 + ∂4<br />

∂y 4<br />

D = E P.h 3<br />

12(1 − ν 2 P )<br />

– le module d’Young de la plaque E P ;<br />

– le coefficient de Poisson de la plaque ν P .<br />

La résolution de cette équation de mouvement se fait par superposition modale pour <strong>des</strong><br />

conditions aux limites du type appuyées sur les quatre bords.<br />

La pression acoustique rayonnée<br />

La pression acoustique rayonnée lors d’un impact est principalement due aux vibrations transversales<br />

de la plaque. Les auteurs appliquent alors l’intégrale de Rayleigh définie par l’équation<br />

(1.50).<br />

P P (t) = ρ ∫<br />

0<br />

γ(t − r/c)dS (1.50)<br />

2πr S<br />

avec :<br />

– ρ 0 la masse volumique de l’air ;<br />

– r la distance entre le point d’impact et le point d’écoute ;<br />

– γ la composante normale de l’accélération vibratoire de la plaque;<br />

– c la célérité du son dans l’air.<br />

G. Benedetto ajoute <strong>à</strong> cette contribution :<br />

– la pression acoustique due <strong>à</strong> la soudaine décélération de la sphère;<br />

– la source image de la pression acoustique due <strong>à</strong> la soudaine décélération de la sphère.<br />

La pression acoustique induite par une soudaine décélération est présentée dans le1.1.1 et<br />

largement traitée dans la littérature, [6,25,54].<br />

A. Ross étudie la directivité du bruit d’impact ainsi que l’influence de la vitesse d’impact.<br />

De manière générale, N. Miloudi propose <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité aux paramètres du modèle<br />

(géométries, matériaux, vitesse d’impact). Chacune de ces étu<strong>des</strong> a donné lieu <strong>à</strong> <strong>des</strong> confrontations<br />

avec l’expérience.


1.1. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR L’IMPACT 27<br />

1.1.4 Caractérisations expérimentales du bruit d’impact<br />

Les travaux expérimentaux concernant un impact unique sont largement développés dans la<br />

littérature. Nous nous intéressons dans ce paragraphe aux travaux expérimentaux décrivant <strong>des</strong><br />

systèmes soumis <strong>à</strong> <strong>des</strong> impacts multiples. Les grandeurs principales <strong>à</strong> mesurer sont :<br />

– les forces d’impact;<br />

– les temps de contact ;<br />

– la position relative <strong>des</strong> deux structures;<br />

– le temps entre deux impacts.<br />

L’impact est par définition un phénomène hautement transitoire. Cette caractéristique intrinsèque<br />

<strong>à</strong> l’impact impose de respecter certaines règles lors d’une approche expérimentale.<br />

Mesure de la force d’impact<br />

La force d’impact est une mesure délicate <strong>à</strong> réaliser. Avant d’utiliser un capteur d’effort<br />

classique, de type piézoélectrique, il est nécessaire de prendre quelques précautions. Si le capteur<br />

est placé sur une structure mobile (par exemple l’impacteur) alors le signal d’effort enregistré sera<br />

pollué par la force d’inertie de l’impacteur.<br />

D. J. Wagg étudie le bruit d’impact résultant d’une poutre en porte-<strong>à</strong>-faux excitée par un<br />

signal harmonique et impactée unilatéralement par une butée, [74]. Le capteur proposé dans<br />

cette étude a été réalisé en collant une jauge de contrainte sur un tube en aluminium de faible<br />

épaisseur.<br />

Fréquence d’échantillonnage expérimentale<br />

D. J. Wagg met en évidence les difficultés expérimentales inhérentes <strong>à</strong> l’enregistrement de<br />

phénomènes très transitoires. Il est nécessaire de déterminer la fréquence d’échantillonnage adéquate<br />

permettant de finement enregistrer l’impact. Pour un temps de contact t c , la relation (1.51)<br />

permet d’avoir un ordre grandeur de la fréquence d’échantillonnage (F e ) <strong>à</strong> utiliser.<br />

F e ≤ 1/t c (1.51)<br />

Cependant, pour un enregistrement précis, il est fortement conseillé de prendre une fréquence<br />

d’échantillonnage bien plus élevée. Par exemple, D. J. Wagg utilise une fréquence d’échantillonnage<br />

de 50kHz, ce qui lui permet d’avoir 90 points pour décrire l’impact.<br />

Utiliser <strong>des</strong> fréquences d’échantillonnage aussi élevées est problématique. Un gros volume de<br />

données est enregistré pour quelques millisecon<strong>des</strong> de signal. D. J. Wagg chiffre le pourcentage<br />

de données inutiles <strong>à</strong> 98,2% pour un signal de 0,08s avec un impact. La mise en place d’un seuil<br />

de détection, permettant de déclencher l’acquisition quand un certain niveau d’effort est atteint,<br />

est alors conseillée.<br />

Bancs d’essais pour les impacts multiples<br />

Les bancs d’essais développés pour caractériser les impacts multiples sont nombreux [22,35,<br />

59,70,71]. Quelques un d’entre eux sont présentés en figure, fig.1.25.<br />

Aucun <strong>des</strong> bancs présentés dans la figure, fig.1.25, ne permet l’enregistrement de la force<br />

d’impact. Le banc développé par C. H. Lee, [35], autorise juste l’enregistrement de la pression<br />

acoustique. Cette approche expérimentale a donné lieu <strong>à</strong> une caractérisation probabiliste d’un<br />

impact aléatoire.<br />

Le banc de D. Scholl, [59], est utilisé comme un générateur de grésillement. La pression<br />

acoustique est générée par l’impact entre une poutre et une butée. Le bruit dû aux soudaines


28 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 1.25 – Banc expérimentaux développés par (a) C. H. Lee, (b) D. Scholl et (c) P. Tsou.<br />

accélérations <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong> est donc prédominant dans le bruit de grésillement qui en résulte.<br />

L’intérêt de ce banc est de générer une large gamme de <strong>bruits</strong> de grésillements automobiles.<br />

L’acquisition <strong>des</strong> paramètres de l’impact n’est pas envisagée dans cette étude.<br />

Enfin, le banc de P. Tsou, [71], est instrumenté pour mesurer les déplacements respectifs de<br />

la plaque et de la poutre qui joue le rôle d’impacteur. Le modèle dédié <strong>à</strong> ce type d’expérience doit<br />

prendre en compte l’influence du comportement modal. En effet, la plaque impactée joue le rôle<br />

d’émetteur acoustique.<br />

L’approche expérimentale amène son lot d’informations sur le phénomène d’impact. Cependant,<br />

le développement d’un modèle prédisant finement la pression acoustique induite par un ou<br />

plusieurs impacts est, encore aujourd’hui, <strong>à</strong> l’étude. La modélisation peut se faire, soit en utilisant<br />

les modèles présentés dans le1.1.2, soit en utilisant <strong>des</strong> outils numériques.<br />

1.1.5 Approches numériques appliquées aux <strong>bruits</strong> d’impact<br />

Le grésillement est un phénomène hautement non-linéaire puisqu’il s’agit d’une succession<br />

d’impacts aléatoires. Certains co<strong>des</strong> commerciaux proposent <strong>des</strong> résolutions numériques en dynamique<br />

non-linéaire (Abaqus, Nastran). Ces co<strong>des</strong> proposent <strong>des</strong> résolutions dans le domaine<br />

temporel. Cependant la non-linéarité du phénomène implique que les pas de temps soient très<br />

faibles. La conséquence directe de ces fortes non-linéarités est que la convergence du calcul n’est<br />

pas toujours possible. Pour un système composé d’un grand nombre de degrés de liberté, le calcul,<br />

si il converge, réclamera un temps de calcul important.<br />

Pour pallier ces problèmes de convergence et de temps de calcul, K. Grosh, [22], propose une<br />

approche alternative pour prédire le grésillement dans <strong>des</strong> systèmes complets. Cette méthode se<br />

décompose de la manière suivante :<br />

– Une analyse modale avec un code linéaire d’éléments finis<br />

– Une condensation pour réduire le nombre de degrés de liberté<br />

– Le calcul de la force d’impact avec un code de dynamique multicorps flexibles (Adams<br />

Flexible)<br />

– Une réponse en fréquence avec un code linéaire d’éléments finis<br />

– Un calcul de pression acoustique rayonnée avec un code éléments frontières<br />

Cette méthodologie numérique est appliquée sur un modèle simple présenté dans la figure, fig<br />

1.26. Bien que les corrélations calculs mesures ne soient pas excellentes, cette approche numérique<br />

a le mérite d’utiliser <strong>des</strong> co<strong>des</strong> de calcul commerciaux. Il est <strong>à</strong> noter que la différence entre les<br />

pressions acoustiques mesurée et calculée est, en moyenne, inférieure <strong>à</strong> 10dB.<br />

R. Seifried, [60], propose une approche numérique pour prendre en compte la plasticité induite<br />

par un impact. Cette méthode est schématisée sur la figure, fig.1.18, page 21. R. Seifried précise<br />

que le pas de temps est une grandeur primordiale pour la convergence du calcul. Dans le cas de


1.2. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR FROTTEMENT 29<br />

Fig. 1.26 – Modèle simple de grésillement.<br />

l’étude proposée, le pas de temps de calcul est de 10 −6 s pour une durée d’impact d’environ 0.2s.<br />

Ces faibles pas de temps engendrent inévitablement <strong>des</strong> temps de calcul très importants.<br />

A ce jour, les approches numériques fines ne sont pas assez matures pour être utilisées sur <strong>des</strong><br />

modèles aussi complexes que <strong>des</strong> systèmes automobiles. Le point bloquant réside principalement<br />

dans le temps de calcul prohibitif engendré par <strong>des</strong> calculs en dynamique non-linéaire dans le<br />

domaine temporel.<br />

1.2 Etat de l’art <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par frottement<br />

Le frottement est <strong>à</strong> prendre en compte dès lors que la dynamique de mise en contact entre<br />

deux pièces présente un déplacement relatif tangentiel. Les <strong>bruits</strong> induits par le frottement sont<br />

généralement stridents <strong>à</strong> l’image, par exemple, du crissement de freins dans l’automobile ou<br />

le ferroviaire. Cette synthèse constituera un point de départ dans la recherche du mécanisme<br />

<strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement automobiles. Il convient de rappeler qu’il existe plusieurs<br />

mécanismes potentiellement induits par un contact frottant. C’est pourquoi après avoir défini le<br />

frottement, nous présenterons les principaux mécanismes mis en jeu.<br />

1.2.1 Définition du frottement<br />

Le frottement est un thème de recherche largement traité dans la littérature. En premier lieu,<br />

nous nous référerons aux travaux d’A. Akay, [5], qui propose un état de l’art complet sur les<br />

<strong>bruits</strong> induits par le frottement.<br />

Les étu<strong>des</strong> dédiées <strong>à</strong> cette problématique ont été initiées par Léonard de Vinci qui déclarait<br />

alors que :<br />

“La force de frottement est proportionnelle au chargement normal, opposée <strong>à</strong> la direction du<br />

mouvement et indépendante de l’aire de contact.”<br />

Près de trois siècles plus tard C. A. Coulomb formalisa ces constatations en introduisant la<br />

notion de coefficient de frottement que nous noterons µ dans cette synthèse. Cette loi, appelée loi<br />

de Coulomb, permet d’exprimer l’effort tangentiel de frottement F T en fonction de l’effort normal<br />

F N selon la relation :<br />

F T = µ.F N (1.52)<br />

Par la suite, nous verrons que cette loi est, encore aujourd’hui, couramment utilisée. La<br />

dépendance du coefficient de frottement <strong>à</strong> la vitesse relative v r est illustrée par la figure, fig.1.27.<br />

Les <strong>bruits</strong> induits par le frottement ont pour origine le rayonnement <strong>des</strong> structures en contact.<br />

Les perturbations induites par le frottement se matérialisent par <strong>des</strong> vibrations auto-entretenues<br />

aussi appelées instabilités


30 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Fig. 1.27 – Evolution du coefficient de frottement en fonction de la vitesse relative.<br />

1.2.2 Mécanismes mis en jeu<br />

Dans cette partie, nous présenterons les mécanismes les plus communément utilisés pour traiter<br />

cette problématique. Il est <strong>à</strong> noter, qu’<strong>à</strong> ce jour, nous ne recensons dans la littérature aucune<br />

étude dédiée <strong>à</strong> la modélisation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement automobiles tels que nous les entendons.<br />

Les étu<strong>des</strong> menées sur ce type de bruit sont basées sur <strong>des</strong> constatations expérimentales et seront<br />

présentées dans le paragraphe suivant dédié <strong>à</strong> la problématique industrielle. C’est pourquoi,<br />

cet état de l’art n’a pas l’ambition d’identifier le mécanisme <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement<br />

mais, plus généralement, de recenser <strong>des</strong> approches proposées pour traiter les <strong>bruits</strong> induits par<br />

frottement.<br />

Le stick-slip<br />

Le phénomène de stick-slip (littéralement collé/glissé) est un <strong>des</strong> premiers mécanismes proposés<br />

pour caractériser le frottement entre deux pièces. Le modèle, classiquement utilisé pour<br />

illustrer ce phénomène, est présenté en figure, fig.1.28. Ce modèle <strong>à</strong> un degré de liberté est<br />

constitué d’une masse liée par une raideur k <strong>à</strong> un bâti et frottant sur un surface se déplaçant <strong>à</strong><br />

vitesse V constante.<br />

Fig. 1.28 – Modèle de stick-slip.<br />

Afin de mettre en évidence le mécanisme de génération <strong>des</strong> vibrations auto-entretenues, nous<br />

présentons, en figure, fig.1.29, différentes lois de frottement classiquement utilisées. Notons que la<br />

notion de coefficient de frottement est désormais élargie et que la dépendance <strong>à</strong> la vitesse relative<br />

n’est plus cantonnée <strong>à</strong> un changement de signe. Nous distinguons alors deux valeurs de coefficient<br />

de frottement :


1.2. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR FROTTEMENT 31<br />

– le coefficient de frottement statique µ s ;<br />

– le coefficient de frottement dynamique µ d .<br />

Il est <strong>à</strong> noter que les instabilités induites par le frottement ne peuvent être mises en évidence<br />

que si le coefficient de frottement dynamique est inférieur au coefficient de frottement statique.<br />

Pour plus de détails sur les différentes lois de frottement nous nous reporterons <strong>à</strong> la synthèse<br />

réalisée par J. Awrejcewicz, [7].<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 1.29 – Différentes lois de frottement.<br />

A titre d’exemple, nous exposerons, dans cette synthèse, la résolution pour la loi de frottement<br />

prévoyant une décroissance linéaire de pente −a du coefficient de frottement en fonction de la<br />

vitesse relative. Cette loi de frottement est présentée en figure, fig.1.29(b). Pour le système illustré<br />

en figure, fig.1.28(b), la vitesse relative est définie par la relation :<br />

L’équation de mouvement peut alors s’écrire :<br />

v r = V − ẋ (1.53)<br />

mẍ + kx = F T (v r ) (1.54)<br />

La loi de frottement présentée en figure, fig.1.29(b), permet de déterminer la force de frottement<br />

par les relations :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

F T (v r ) ≤ µ.F N<br />

F T (v r ) = µ(1 − a.v r ).F N pour v r ≥ 0<br />

F T (v r ) = −µ(1 − a.v r ).F N pour v r ≤ 0<br />

(1.55)<br />

Après avoir défini les conditions initiales, l’équation (1.54) est résolue par une méthode<br />

de Runge-Kutta <strong>à</strong> l’ordre 4. Les figures, fig.1.30(a) et (b), permettent d’observer deux types<br />

d’évolutions caractéristiques du déplacement de la masse. La différence, entre ces deux évolutions,<br />

vient <strong>des</strong> conditions initiales. Dans les deux cas, la vibration atteint le même régime stationnaire.<br />

Cette vibration auto-entretenue stationnaire est appelé cycle limite. Ce dernier est souvent illustré<br />

par le portrait de phase dressé <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> déplacements et <strong>des</strong> vitesses vibratoires. Ainsi, pour<br />

les deux signaux précédemment présentés, les portraits de phase sont superposés sur la figure,<br />

fig.1.30(c).<br />

La représentation schématique issue <strong>des</strong> travaux de G. Fritz, [19], proposée en figure, fig.1.31,<br />

permet de bien illustrer la notion de cycle limite.


32 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

0.06<br />

0.06<br />

3<br />

0.04<br />

0.04<br />

2<br />

x (mm)<br />

0.02<br />

0<br />

−0.02<br />

x (mm)<br />

0.02<br />

0<br />

−0.02<br />

x (mm.s −1 )<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

t=0s<br />

t=0s<br />

−0.04<br />

−0.04<br />

−2<br />

−0.06<br />

0 2 4 6<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

−0.06<br />

0 2 4 6<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

−3<br />

−0.06 −0.04 −0.02 0 0.02 0.04 0.06<br />

x (mm)<br />

(c)<br />

Fig. 1.30 – (a) et (b), évolution du déplacement en fonction du temps pour deux conditions<br />

initiales différentes et (c) superposition <strong>des</strong> portraits de phases.<br />

Fig. 1.31 – Illustration du cycle limite pour une loi de frottement linéairement décroissante.<br />

Deux grandeurs caractéristiques du cycle limite sont mises en évidence : la position d’équilibre<br />

définie par x e , ainsi que le segment d’adhérence [A 1 ,A 2 ]. Les points définissant ce segment ont la<br />

même ordonnée V et <strong>des</strong> abscisses respectives de −x a et x a . Ces paramètres se déterminent selon<br />

les relations :<br />

x e = µ.(1 − a.v r ).F N /k (1.56)<br />

x a = µ.F N /k (1.57)<br />

Si les conditions initiales du système (en déplacement et en vitesse) se trouvent <strong>à</strong> l’intérieur<br />

de l’ellipse Γ L alors le mouvement de la masse décrira une spirale croissante de centre x e avant de<br />

se confondre avec le cycle limite, matérialisé par l’ellipse Γ L . Cette configuration est <strong>à</strong> rapprocher<br />

du graphique présenté en figure, fig.1.30(a). Si, en revanche, les conditions initiales se placent<br />

<strong>à</strong> l’extérieur de l’ellipse Γ L , le déplacement suivra une spirale décroissante jusqu’<strong>à</strong> atteindre le<br />

segment d’adhérence pour, ensuite, rejoindre le cycle limite. L’illustration de cette configuration<br />

est celle proposée en figure, fig.1.30(b).


1.2. ETAT DE L’ART DES BRUITS INDUITS PAR FROTTEMENT 33<br />

Le sprag-slip<br />

Le sprag-slip est un mécanisme introduit par R. T. Spurr, [64] qui décompose le frottement en<br />

deux phases. La première est une phase d’arc-boutement et la deuxième une phase de glissement.<br />

Le modèle, proposé par R. T. Spurr pour illustrer ce mécanisme, est celui du frottement entre<br />

l’extrémité d’une poutre et une plaque. La poutre est inclinée d’un angle θ par rapport <strong>à</strong> la plaque.<br />

Ce modèle est présenté en figure, fig.1.32.<br />

Fig. 1.32 – Modèle de sprag-slip.<br />

Les efforts de contacts dépendent du coefficient de frottement µ constant et de l’effort extérieur<br />

F Ext . Ce type de mécanisme engendre aussi <strong>des</strong> instabilités qui se matérialisent par un cycle limite.<br />

L’instabilité, générée par ce système, est d’origine géométrique car elle apparaît pour un angle θ<br />

dont la tangente est égale <strong>à</strong> l’inverse du coefficient de frottement.<br />

L’instabilité vibratoire par couplage de mo<strong>des</strong><br />

A l’image du sprag-slip, l’instabilité vibratoire par couplage de mo<strong>des</strong> peut être mise en<br />

évidence avec un coefficient de frottement constant. Ce mécanisme ne peut pas être illustré par<br />

un modèle <strong>à</strong> un degré de liberté, ainsi, N. Hoffman, [24], propose un modèle simple présenté en<br />

figure, fig.1.33.<br />

Fig. 1.33 – Modèle de Hoffman pour illustrer l’instabilité vibratoire par couplage de mo<strong>des</strong>.<br />

L’équilibre de ce système est donné par la relation suivante :<br />

[ m 0<br />

0 m<br />

] { ẍ<br />

.<br />

ÿ<br />

} [ ] {<br />

k11 k<br />

+ 12 − µk 3 x<br />

.<br />

k 12 k 22 y<br />

} { 0<br />

=<br />

0<br />

}<br />

(1.58)


34 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

k 11 , k 12 et k 22 sont calculées <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> raideurs du système. La matrice de raideur n’étant<br />

pas symétrique, la recherche <strong>des</strong> valeurs propres, qui passe par le calcul du déterminant de cette<br />

matrice, peut conduire, selon la valeur du coefficient de frottement µ, <strong>à</strong> <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> complexes.<br />

Concrètement, un mode instable apparaît lorsque, pour un certain coefficient de frottement, deux<br />

mo<strong>des</strong> se rejoignent. L’un <strong>des</strong> deux présente une partie réelle positive, c’est le mode instable et<br />

l’autre une partie réelle négative c’est le mode stable. Ce couplage entre deux mo<strong>des</strong> est aussi<br />

appelé la coalescence. Une illustration de ce phénomène est proposée en figure, fig.1.34. Il est<br />

intéressant de noter que c’est bien le frottement qui est <strong>à</strong> l’origine de cette instabilité. En effet,<br />

pour un coefficient de frottement nul, la matrice de raideur serait symétrique.<br />

1<br />

0.9<br />

MODE 2<br />

2<br />

INSTABLE<br />

0.8<br />

1<br />

ω 1<br />

/ω 2<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

MODE 1<br />

0.4<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

µ<br />

(a)<br />

Re<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

STABLE<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

µ<br />

(b)<br />

Fig. 1.34 – (a) couplage de deux mo<strong>des</strong> et (b) parties réelles <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> traduisant la stabilité.<br />

Ce mécanisme permet alors d’expliquer l’apparition soudaine d’un bruit lors du frottement<br />

entre deux structures. En effet, certains paramètres, comme les paramètres d’environnement,<br />

peuvent légèrement modifier la valeur du coefficient de frottement et cette variation, aussi infime<br />

soit-elle, peut rendre instable un système initialement stable. L’étude <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> générés par le<br />

frottement peut alors se limiter <strong>à</strong> définir la base modale complexe d’une structure au voisinage<br />

du coefficient de frottement nominal.<br />

Cette approche, pour déterminer les <strong>bruits</strong> induits par le frottement, est appelée méthode<br />

fréquentielle linéarisée, [42,34]. Cette dernière consiste <strong>à</strong> déterminer les mo<strong>des</strong> complexes d’une<br />

structure et <strong>à</strong> définir un critère d’instabilité pour identifier les mo<strong>des</strong> réellement instables parmi<br />

la multitude de mo<strong>des</strong> complexes potentiellement instables. A titre d’exemple, le crissement de<br />

freins a été étudié en appliquant ce principe par G. Fritz, [19]. L’avantage indéniable de cette<br />

méthode est d’être applicable sur <strong>des</strong> structures complexes. Cependant, la linéarisation réalisée<br />

autour d’un point de fonctionnement ne permet pas de prendre en compte les phases d’adhérence<br />

ou de décollement. En effet, seule la phase de glissement est considérée dans ce type d’approche.<br />

De plus, la vitesse relative n’est pas prise en compte puisque le coefficient de frottement est<br />

constant quelle que soit cette vitesse.<br />

Pour prendre en compte toute la complexité physique induite par le frottement, il sera nécessaire<br />

de se tourner vers <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> temporelles. Ainsi, certains travaux, [34,40,42] comparent les<br />

métho<strong>des</strong> fréquentielles aux métho<strong>des</strong> temporelles. Ces travaux mettent en évidence la pertinence<br />

<strong>des</strong> approches fréquentielles <strong>à</strong> condition de définir un critère d’instabilité pertinent. L’avantage<br />

<strong>des</strong> approches temporelles est d’autoriser <strong>des</strong> calculs d’acoustique permettant de définir, en plus<br />

<strong>des</strong> fréquences instables, les niveaux acoustiques générés par ces instabilités. Cependant, il est <strong>à</strong><br />

souligner que la méthode temporelle est délicate dans sa mise en œuvre et coûteuse en temps de<br />

calcul. De ce fait, cette dernière n’est pas adaptée aux structures complexes.


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 35<br />

1.3 Problématique industrielle<br />

En 1999, F. Kavarana dresse un état de l’art sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, [29]. L’apparition de<br />

ce type de bruit est une problématique récente. Ces <strong>bruits</strong> ont toujours existé, mais étaient<br />

auparavant masqués par le bruit de fond. Ces dernières décennies de recherche en acoustique<br />

automobile ont permis de réduire, simultanément, les trois sources principales de bruit <strong>à</strong> l’intérieur<br />

de l’<strong>habitacle</strong> :<br />

– les <strong>bruits</strong> dus au groupe motopropulseur ;<br />

– les <strong>bruits</strong> de roulement ;<br />

– les <strong>bruits</strong> aérodynamiques.<br />

La conséquence de ces travaux a été de réduire le bruit de fond, et donc de voir émerger ces<br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Aujourd’hui, ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> se placent dans les quatre premières causes<br />

d’insatisfaction chez le conducteur. Ils sont perçus comme un manque de qualité, et parfois même<br />

comme l’annonce d’un disfonctionnement imminent. La sensation de non-qualité véhiculée par la<br />

présence de ces <strong>bruits</strong> indésirables est bien souvent élargie <strong>à</strong> l’ensemble du véhicule. Les <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong> se sont donc imposés comme le problème <strong>à</strong> éliminer pour la grande majorité <strong>des</strong> constructeurs.<br />

Dans le processus de développement d’un véhicule, les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont souvent traités au<br />

dernier moment. Cette approche curative est très coûteuse. Dans le but de prévoir l’émergence<br />

de ces <strong>bruits</strong> le plus tôt dans la phase de développement, la plupart <strong>des</strong> grands constructeurs<br />

automobiles ont lancé <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d’envergure sur ce sujet.<br />

Le premier point <strong>à</strong> éclaircir a été d’harmoniser la terminologie associée aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Dans la langue française ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sont affublés d’une multitude de noms tels que grisgris,<br />

couinement, craquement, grésillement, grincement ou encore claquement. Cette énumération<br />

succincte illustre bien la nécessité de définir une terminologie universelle. Dans cette partie, une<br />

définition précise de ce que sont les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans le milieu automobile est alors proposée.<br />

Un <strong>des</strong> axes d’étude, pour réduire l’émergence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, est de s’intéresser aux<br />

matériaux en contact. Une synthèse <strong>des</strong> travaux dédiés <strong>à</strong> l’influence <strong>des</strong> matériaux sur les <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong> est alors présentée. Pour étudier ce phénomène aléatoire il est nécessaire de savoir<br />

comment le reproduire, le détecter, et le quantifier. Nous présentons donc différentes étu<strong>des</strong><br />

expérimentales et perceptives dédiées aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Enfin, dans le but de prédire les risques d’apparition <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dès la conception d’un<br />

véhicule, <strong>des</strong> approches numériques ont été développées. Une synthèse critique de ces approches<br />

numériques est proposée <strong>à</strong> la fin de cette partie.<br />

1.3.1 Définition<br />

Le problème étant identifié, il est nécessaire de définir une terminologie universelle pour parler<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. L’expression couramment utilisée pour parler <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> est Squeak<br />

and Rattle. Ces deux termes anglais se traduisent respectivement par grincement et grésillement.<br />

Dans la suite de ce document nous utilisons la dénomination française.<br />

S. A. Nolan, [47,48,49], a été un <strong>des</strong> premiers chercheurs <strong>à</strong> s’intéresser <strong>à</strong> la caractérisation <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Les termes de grésillement et de grincement étaient systématiquement associés,<br />

et la différence entre ces deux dénominations n’était pas encore bien définie.<br />

La définition de grincement et de grésillement n’est pas associée <strong>à</strong> un type de sons mais <strong>à</strong><br />

un mécanisme de génération. Le grésillement est alors défini comme un phénomène généré par<br />

<strong>des</strong> contacts orthogonaux entre deux pièces. Le grincement est le résultat d’un contact tangentiel<br />

entre deux pièces. G. F. Grenier, [21], propose une définition similaire en insistant bien sur les<br />

mécanismes de génération, et non sur les sons générés. Cette notion est importante puisqu’il


36 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

existe plusieurs types de grésillements bien différents <strong>à</strong> l’écoute mais semblables du point de vue<br />

du mécanisme de génération.<br />

Cette classification <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sera entendue et adoptée par tous les chercheurs qui<br />

ont travaillé sur cette problématique. Une illustration simplifiée de ces deux familles de <strong>bruits</strong> est<br />

proposée sur la figure, fig.1.35.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 1.35 – (a) grésillement et (b) grincement.<br />

Dans l’état de l’art dressé par F. Kavarana, il est possible de trouver quelques grandeurs<br />

numériques permettant de mieux décrire ces <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. De manière générale, ces <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong> sont dus <strong>à</strong> <strong>des</strong> excitations induites par la route, donc <strong>des</strong> déplacements basses fréquences<br />

compris entre 0 et 100Hz. F. Kavarana propose alors de donner <strong>des</strong> gammes de fréquences pour<br />

les deux gran<strong>des</strong> familles de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> :<br />

– le bruit de grésillement présente un son compris entre 200 et 2000Hz ;<br />

– le bruit de grincement présente un son compris entre 200 et 10000Hz.<br />

Ces gammes de fréquences seront discutées par la suite et certains articles affirment même<br />

que le grésillement peut monter jusqu’<strong>à</strong> 8000Hz, [33].<br />

1.3.2 L’influence <strong>des</strong> matériaux sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

M. Trapp, [67, 68, 69, 70], a réalisé de nombreux travaux pour caractériser l’influence <strong>des</strong><br />

matériaux sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans un environnement automobile. Des bancs d’essais ont<br />

été spécialement développés pour reproduire les <strong>bruits</strong> de grésillement et de grincement. Dans<br />

l’optique de traiter uniquement la problématique automobile, les matériaux qui ont été testés<br />

sont <strong>des</strong> matériaux couramment utilisés dans le secteur automobile.<br />

Pour les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

Pour ce qui est <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement, un banc d’essai a été mis en place et 47 matériaux<br />

ont été testés, [70]. Le banc d’essai est schématisé sur la figure, fig.1.36.<br />

Fig. 1.36 – Schéma du banc de grésillement.


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 37<br />

Les dimensions <strong>des</strong> plaques échantillons sont de 102 × 77 × 3,2mm et l’impacteur est une<br />

poutre en polyamide. La plaque est appuyée sur les deux bords de 102mm, et libre sur les autres<br />

bords. Enfin, le microphone est placé dans le plan de la plaque <strong>à</strong> 30cm. Le profil d’excitation du<br />

banc est compris entre 5 et 50Hz.<br />

Une métrique de gêne est associée <strong>à</strong> l’ensemble <strong>des</strong> sons de grésillement générés par ce banc.<br />

Cette métrique est finement analysée dans le1.3.4. Elle apparaît dans les étu<strong>des</strong> de sensibilité<br />

aux différentes grandeurs <strong>des</strong> matériaux sous le nom « Rattle PA » pour « Rattle Psychoacoustic<br />

Annoyance ». Ces travaux ont permis d’obtenir les résultats présentés sur la figure, fig.1.37. Le<br />

graphique de gauche représente l’évolution de la gêne en fonction de la dureté (en Shore D) de la<br />

plaque échantillon testée. La gêne augmente lorsque la dureté augmente. Le graphique de droite<br />

représente l’évolution de la gêne en fonction du module spécifique. Le module spécifique est le<br />

rapport du module d’Young sur la masse volumique du matériau considéré. Il est intéressant de<br />

noter que l’acier est le matériau qui génère le moins de gêne, alors que l’aluminium fait partie <strong>des</strong><br />

matériaux les plus gênants. Ces résultats sont donc <strong>à</strong> prendre avec précaution, et la métrique de<br />

gêne ne semble pas adaptée aux matériaux métalliques.<br />

Rattle PA<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

Polypropylene<br />

Nylon<br />

Rattle PA<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

Nylon<br />

Polypropylène<br />

Aluminium<br />

Acier<br />

Cuivre<br />

40<br />

40<br />

30<br />

50 60 70 80 90<br />

Shore D, hardness<br />

30<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Specific Modulus<br />

Fig. 1.37 – Evolution de la gêne en fonction <strong>des</strong> matériaux.<br />

Pour les <strong>bruits</strong> de grincement<br />

En ce qui concerne les <strong>bruits</strong> de grincement, un banc d’essai a été spécialement développé. Pour<br />

les <strong>bruits</strong> induits par le frottement, les paramètres d’environnement peuvent considérablement<br />

modifier le phénomène. C’est pourquoi le banc d’essai, proposé par M. Trapp, permet de prendre<br />

en compte <strong>des</strong> paramètres tels que la température et le taux d’humidité. Une photographie de ce<br />

moyen d’essai est présentée en figure, fig.1.38.<br />

Fig. 1.38 – Banc d’essai dédié aux <strong>bruits</strong> de grincement.


38 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Ce banc permet de mesurer la force tangentielle ainsi que la vitesse tangentielle. Connaissant<br />

la force normale, il est alors possible de déterminer l’évolution du coefficient de frottement en<br />

fonction de la vitesse tangentielle. Plusieurs étu<strong>des</strong> ont été menées <strong>à</strong> l’aide de ce banc. La première<br />

d’entre elles, [67], s’intéresse au grincement généré au niveau de la banquette arrière. D’autres<br />

travaux, [68], ont permis de caractériser le grincement induit par 17 revêtements différents.<br />

V. Juneja, [28], s’intéresse au bruit de grincement induit par le contact entre la pièce de fixation<br />

d’un pare-brise et le pare-brise lui-même. Cette étude est une étude de sensibilité aux paramètres<br />

d’excitation et aux paramètres environnementaux. Quatre paramètres ont été retenus :<br />

– la fréquence du déplacement relatif, autrement dit la vitesse relative ;<br />

– la valeur de l’emmanchement entre la fixation et le pare-brise;<br />

– la température ;<br />

– l’hygrométrie.<br />

V. Juneja propose d’utiliser la sonie de la pression acoustique résultante comme paramètre<br />

d’observation. A l’exception de la température, l’ensemble <strong>des</strong> paramètres testés génère <strong>des</strong><br />

évolutions quasi-linéaires ascendantes de la sonie. La température, quant <strong>à</strong> elle, présente une<br />

évolution non-linéaire décrite par la figure, fig.1.39.<br />

Loudness (sones)<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

26,7<br />

22,0<br />

14,0<br />

117,3<br />

0<br />

−50 0 50 100<br />

Temperature (F)<br />

Fig. 1.39 – Evolution de la sonie en fonction de la température pour un contact grinçant entre<br />

du verre et du polyuréthane.<br />

C. Perterson, [51], propose une étude détaillée du grincement induit par six matériaux automobiles<br />

:<br />

– polycarbonate (PC);<br />

– acrylonitrite-butadiène-stryrène (ABS) ;<br />

– polyamide 6 (PA6) ;<br />

– polyoxyméthilène (POM) ;<br />

– mélange de PC et d’ABS (PC/ABS) ;<br />

– mélange d’ABS et de PA (ABS/PA).<br />

Les paires d’éprouvettes testées sont toujours composées <strong>des</strong> mêmes matériaux. L’étude porte<br />

donc sur le frottement d’un matériau sur lui-même. Le banc d’essai développé par C. Peterson<br />

est schématisé en figure, fig.1.40.<br />

Cette étude permet de caractériser les matériaux en terme de Stick-Slip. Le Stick-Slip peut se<br />

représenter par l’évolution de la force normale en fonction du déplacement tangentiel, comme le<br />

montre la figure, fig.1.41.<br />

C. Peterson propose de classer les matériaux en fonction de la valeur moyenne de la double<br />

amplitude (repérée sur la figure, fig.1.41) caractéristique du Stick-Slip. Le classement, pour une<br />

moyenne de la double amplitude croissante est le suivant :<br />

57,3<br />

30,2


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 39<br />

Fig. 1.40 – Banc de grincement de C. Peterson.<br />

Fig. 1.41 – Evolution de la force normale en fonction du déplacement tangentiel.<br />

PP < ABS < PC/ABS < PC < ABS/PA < POM < PA6<br />

Des étu<strong>des</strong> de sensibilité sont ensuite proposées sur les paramètres suivants :<br />

– la température ;<br />

– le chargement normal;<br />

– la vitesse de pilotage ;<br />

– la rugosité ;<br />

– la raideur du système.<br />

Maîtriser les compatibilités matières représente un axe de progrès pour la réduction de la gêne<br />

induite par les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. A l’image <strong>des</strong> travaux présentés ci-<strong>des</strong>sus, d’autres chercheurs ont<br />

développé <strong>des</strong> bancs dédiés <strong>à</strong> la caractérisation <strong>des</strong> couples matériaux, [26,51]. Les résultats de<br />

ces étu<strong>des</strong> permettent, lorsque cela est possible, de préférer un matériau <strong>à</strong> un autre dans la<br />

conception d’une pièce. Ces étu<strong>des</strong> de sensibilité sont réalisées sur <strong>des</strong> structures simples. Il est<br />

donc nécessaire de vérifier ces constatations sur <strong>des</strong> systèmes véhicules réalistes.<br />

1.3.3 Travaux expérimentaux sur les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

Pour les industriels, reproduire les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> représente un réel enjeu car ces <strong>bruits</strong><br />

apparaissent de façon chaotique. La mise en place de standards expérimentaux a alors été une<br />

<strong>des</strong> priorités.<br />

Les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> émergent en condition de roulage, l’excitation <strong>à</strong> l’origine de ces <strong>bruits</strong> est<br />

donc celle induite par la route. L’approche <strong>des</strong> constructeurs est alors la suivante :<br />

– générer les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> ;<br />

– localiser ;<br />

– caractériser ;<br />

– proposer une solution curative permettant de les faire disparaître.


40 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Cette partie a pour objectif de présenter les différentes approches expérimentales permettant<br />

de traiter chacune <strong>des</strong> étapes nécessaires pour décrire les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Quels systèmes ?<br />

Dans une automobile, la quasi-totalité <strong>des</strong> systèmes est potentiellement critique en terme de<br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. E. Y. Kuo, [33], identifie cinq catégories principales :<br />

– les ouvrants (portières, toit ouvrant, coffre) <strong>à</strong> hauteur de 55% ;<br />

– la planche de bord, 12% ;<br />

– le sous bassement extérieur, 17% ;<br />

– les sièges, 9% ;<br />

– le volant et la colonne de direction, 7%.<br />

Ces chiffres sont <strong>à</strong> prendre avec précaution puisque certaines étu<strong>des</strong> identifient la planche de<br />

bord comme l’élément le plus critique [29], d’autres y associent 31% <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> [49].<br />

Par ailleurs, de nombreuses étu<strong>des</strong>, [39,41,44,15], portent sur les enrouleurs de ceinture. Par leur<br />

conception, ces systèmes sont naturellement disposés <strong>à</strong> générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Enfin,<br />

pour les voitures récentes, les consoles centrales apportent leurs lots de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> comme<br />

le montre R. Byrd, [12].<br />

Il se conçoit bien que la taille du système <strong>à</strong> étudier conditionne le moyen d’essai. L’approche<br />

ne sera pas la même pour caractériser un enrouleur de ceinture ou une planche de bord.<br />

Quels moyens d’essais?<br />

Le moyen d’essai dépend du système <strong>à</strong> étudier. Les bancs peuvent varier du simple pot vibrant<br />

pour un enrouleur, au banc <strong>à</strong> rouleaux pour un véhicule complet.<br />

La meilleure façon de tester un véhicule complet est de rouler sur une route accidentée. En<br />

général, ces routes sont spécialement dédiées <strong>à</strong> l’étude <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Leur avantage est<br />

d’exciter la même gamme de fréquences qu’une route normale, mais les niveaux d’excitation<br />

sont amplifiés. Les routes pavées sont fréquemment utilisées. Ce type de test est préconisé pour<br />

enregistrer ou vérifier la qualité sonore <strong>des</strong> véhicules. L’analyse fine de ces <strong>bruits</strong> est difficilement<br />

réalisable en dynamique. C’est pourquoi les industriels se sont tournés vers <strong>des</strong> moyens d’essais<br />

statiques du type bancs <strong>à</strong> rouleaux ou bancs quatre vérins. G. Cerrato-Jay, [14], utilise ce type<br />

de banc, illustré en figure fig.1.42, pour reproduire l’excitation d’une route.<br />

Fig. 1.42 – Banc <strong>à</strong> rouleaux.<br />

R. S. Brines, [11], met en évidence deux inconvénients liés <strong>à</strong> l’utilisation <strong>des</strong> moyens d’essais<br />

présentés ci-<strong>des</strong>sus. Le premier est que les vérins, comme les rouleaux, sont bruyants et polluent<br />

l’enregistrement <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Le deuxième point est que ces moyens d’essais ne permettent<br />

pas de piloter l’excitation. En effet, les profils d’excitation route sont joués en temporel, ce qui


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 41<br />

rend l’expérience peu répétable et limitée dans le temps. Pour pallier ces deux inconvénients, R.<br />

S. Brines propose d’exciter directement le véhicule avec <strong>des</strong> pots vibrants silencieux, permettant<br />

ainsi de piloter l’excitation. Cette solution est illustrée en figure, fig.1.43.<br />

Fig. 1.43 – Direct body excitation pour un véhicule complet.<br />

Pour générer les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sur <strong>des</strong> systèmes de plus petites tailles, les moyens d’essais<br />

peuvent être <strong>des</strong> tables vibrantes ou <strong>des</strong> pots vibrants, comme l’illustre la figure, fig.1.44.<br />

Une fois le moyen d’essai bien défini et dimensionné, il est nécessaire de s’intéresser <strong>à</strong> l’excitation<br />

la plus pertinente.<br />

Quelles excitations ?<br />

Pour un véhicule complet, l’excitation la plus réaliste est, bien entendu, l’excitation induite<br />

par la route. Pour l’étude d’un sous-système automobile, l’excitation <strong>à</strong> utiliser est moins évidente.<br />

En effet, les fonctions de transfert entre les pneus et les points d’entrée du sous-système déforment<br />

le signal initial d’excitation route. K. J. Liu, [39], teste plusieurs types d’excitations :<br />

– un sinus balayé ;<br />

– un signal aléatoire basse fréquence, tout comme [56,58].<br />

Le signal aléatoire basse fréquence utilisé par W. M. Rusen, [56], est présenté en figure, fig.1.45.<br />

Ce signal possède la même gamme de fréquences (0 <strong>à</strong> 100Hz) que l’excitation route. Par<br />

conséquent, le signal aléatoire génère <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> plus réalistes que le sinus balayé.<br />

Comment localiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> ?<br />

La localisation est encore aujourd’hui le point bloquant de l’approche expérimentale. D’un<br />

point de vue purement pratique, les constructeurs font appel <strong>à</strong> <strong>des</strong> experts <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Aujourd’hui, la localisation automatisée en est encore au stade de développement. Des tentatives<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 1.44 – (a) enrouleur de ceinture sur pot vibrant, (b) console centrale sur pot vibrant et (c)<br />

table multiaxes.


42 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Power Spectral Density (g 2 /Hz)<br />

0,1<br />

0,01<br />

0,001<br />

0,0001<br />

0,00001<br />

10 100<br />

Frequency (Hz)<br />

Fig. 1.45 – Excitation provoquée par la route (W. M. Rusen).<br />

utilisant l’holographie ont été testées sur un enrouleur de ceinture, [45]. Une illustration de cette<br />

approche est proposée en figure, fig.1.46.<br />

Fig. 1.46 – Résultat pour la gamme 2 − 20kHz.<br />

L’holographie permet de bien localiser la zone d’émergence, même si cette technique n’est pas<br />

usuellement employée pour <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> impulsionnels et transitoires. En effet, ces <strong>bruits</strong> sont par<br />

définition très large bande.<br />

L’application <strong>à</strong> une structure plus complexe présentant plusieurs zones d’émergence est proposée<br />

par S. H. Shin, [61]. L’antenne de 48 microphones permet alors de localiser spatialement et<br />

dans le temps les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. D’autres travaux, réalisés par K. H. Park, [50], utilisent une<br />

caméra sonore. Une application sur une planche de bord est proposée. Enfin, plus récemment,<br />

<strong>des</strong> techniques de beam-forming ont été utilisées pour localiser les zones d’émergences dans un<br />

<strong>habitacle</strong> automobile. Cette étude est proposée par J. Kawano, [30]. L’ensemble <strong>des</strong> systèmes de<br />

localisation sont illustrés en figure, fig.1.47.<br />

La localisation et la détection <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> nécessitent de les identifier parmi le bruit de<br />

fond. C’est pourquoi, afin de développer les techniques de localisation, les chercheurs tentent de<br />

trouver une signature typique de ces <strong>bruits</strong>. Pour ce faire, ils ont recours <strong>à</strong> la psychoacoustique.<br />

1.3.4 Métrique appliquée aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

Pour les constructeurs automobiles, déterminer une métrique quantifiant les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

est encore aujourd’hui une priorité. Cette métrique permettra alors de :<br />

– coter un véhicule ;<br />

– evaluer <strong>des</strong> modifications ;<br />

– améliorer la détection <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 43<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 1.47 – (a) antennerie proposée par S. H. Shin, (b) caméra sonore proposée par K. H. Park<br />

et (c) beam-forming proposé par J. Kawano.<br />

Les étu<strong>des</strong> qui sont présentées dans ce paragraphe relèvent de la psychoacoustique puisque<br />

le niveau énergétique d’un signal acoustique ne permet pas de quantifier <strong>à</strong> lui seul les <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong>, comme l’explique J. Feng, [18].<br />

Afin de bien comprendre l’élaboration de ces métriques, il est nécessaire de connaître la signification<br />

<strong>des</strong> paramètres psychoacoustiques. L’article de F. C. Pinto, [52], définit clairement<br />

la signification et le calcul <strong>des</strong> principaux paramètres psychoacoustiques. De plus, F. C. Pinto<br />

présente <strong>des</strong> cas d’application de ces paramètres sur plusieurs exemples, tels que le bruit de<br />

fermeture de porte ou encore les <strong>bruits</strong> de ventilation.<br />

Ce paragraphe est <strong>à</strong> mettre en parallèle avec les moyens expérimentaux de détection. Bien<br />

souvent, ces moyens de détection intègrent un module de calcul psychoacoustique pour détecter<br />

et quantifier les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

La sonie semble être un indicateur pertinent pour quantifier ces <strong>bruits</strong>, comme le montre G.<br />

Weisch, [75], qui propose de caractériser 40 véhicules en terme de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Des tests perceptifs<br />

sur 70 personnes ont permis d’établir une métrique basée, entre autre, sur la sonie. Encore<br />

aujourd’hui, la sonie est couramment utilisée pour objectiver la gêne <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, [39]. R.<br />

S. Brines, [10], va un peu plus loin en testant différentes variantes de sonie. La meilleure objectivation<br />

est celle utilisant la sonie N 10 indicée <strong>à</strong> 10%. Ce résultat sera repris dans de nombreux<br />

travaux [11,14,27,44,76].<br />

Ce calcul de sonie indicée se fait <strong>à</strong> partir de l’évolution du niveau de sonie en fonction du<br />

temps. La sonie indicée est un paramètre psychoacoustique qui a été introduit pour caractériser la<br />

gêne induite par <strong>des</strong> sons instationnaires. Les déclinaisons les plus utilisées de cette sonie indicée<br />

sont les sonies N 5 et N 10 , qui représentent respectivement le niveau de sonie dépassé pendant 5<br />

et 10% du temps. Une illustration du calcul de ces métriques est présentée sur la figure, fig.1.48.<br />

Fig. 1.48 – Calcul de la sonie indicée <strong>à</strong> 5 et 10%.


44 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

J. Feng, [18], en réponse <strong>à</strong> l’utilisation <strong>des</strong> sonies indicées, met en garde sur les limites de cette<br />

métrique. Il compare deux systèmes, A et B, générant <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement et présentant<br />

respectivement :<br />

– <strong>des</strong> grésillements très courts, énergétiques, et espacés dans le temps ;<br />

– <strong>des</strong> grésillements moins énergétiques mais répétés rapidement dans le temps.<br />

En fonction de la valeur de l’indice affectée <strong>à</strong> la sonie, le classement <strong>des</strong> deux systèmes ne<br />

sera pas le même. Il convient donc d’être prudent sur l’utilisation <strong>des</strong> sonies indicées, et de bien<br />

définir les limites de la métrique établie.<br />

Plus récemment, M. Jay, [27], et G. Cerrato-Jay, [14], se rejoignent sur l’idée d’utiliser conjointement<br />

deux paramètres psychoacoustiques que sont le Kurtosis et la sonie N 10 , pour quantifier<br />

les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> automobiles. Le Kurtosis permet d’identifier la présence d’un bruit parasite,<br />

et la sonie N 10 permet de le quantifier. G. Cerrato-Jay va encore plus loin dans l’application<br />

industrielle. En plus de proposer une métrique quantifiant objectivement les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, il<br />

propose de coupler cette métrique <strong>à</strong> une métrique de sensibilité <strong>des</strong>tinée <strong>à</strong> déterminer le bruit <strong>à</strong><br />

traiter en priorité en fonction de :<br />

– l’occurrence d’apparition ;<br />

– le système considéré plus ou moins sensible aux dispersions de fabrication et de montage ;<br />

– <strong>des</strong> considérations économiques et de coût de garantie.<br />

Un exemple de l’approche de G. Cerrato-Jay est illustré en figure, fig1.49. Pour cette étude<br />

l’auteur considère trois types de grésillement :<br />

– de 5 <strong>à</strong> 8 secon<strong>des</strong> : Un grésillement très basse fréquence et de faible niveau ;<br />

– de 12 <strong>à</strong> 16 secon<strong>des</strong> : Un grésillement haute fréquence mais de faible niveau ;<br />

– de 18 <strong>à</strong> 25 secon<strong>des</strong> : Un grésillement basse et moyenne fréquence de niveau élevé.<br />

BSR Sound Quality<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

BSR SQ index function<br />

BSR SQ thresold<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Time (s)<br />

(a)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

BSR SQ index function<br />

BSR SQ threshold<br />

BSR sensitivity index<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Time (s)<br />

(b)<br />

Fig. 1.49 – (a) application de la métrique et (b) pondération de la métrique.<br />

L’application de la métrique de sensibilité montre que le deuxième grésillement, bien que moins<br />

gênant, sera <strong>à</strong> traiter en priorité. Un seuil <strong>à</strong> partir duquel le bruit parasite est jugé inacceptable<br />

a été mis en place.<br />

Aucune <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> précédemment citées ne donne, explicitement, l’expression analytique de<br />

la métrique. M. Trapp, [70], qui a développé <strong>des</strong> bancs dédiés aux <strong>bruits</strong> de grésillement et de<br />

grincement (cf.1.3.2) décrit finement la métrique qu’il utilise. Il propose de quantifier la gêne<br />

induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement en appliquant la métrique décrite par l’équation (1.59). Dans


1.3.<br />

PROBLÉMATIQUE INDUSTRIELLE 45<br />

cette équation PA (Psychoacoustic Annoyance) représente la gêne.<br />

√ )<br />

PA = N 5<br />

(1 + wS 2 + w2 FR<br />

(1.59)<br />

avec N 5 le niveau de sonie dépassé pendant 5% du temps.<br />

Dans l’équation (1.59) les grandeurs w S et w FR se calculent suivant :<br />

w S = 0,25(S 5 − 1,75)log(N 5 + 10) Si et seulement si S > 1,75 Acum (1.60)<br />

w FR = 2,18(0,4F 5 + 0,6R 5 )/(N 5 ) 0,4 (1.61)<br />

avec :<br />

– S 5 : L’acuité calculée <strong>à</strong> partir de la sonie N 5 ;<br />

– F 5 : La force de fluctuation calculée <strong>à</strong> partir de la sonie N 5 ;<br />

– R 5 : La rugosité calculée <strong>à</strong> partir de la sonie N 5 .<br />

Une <strong>des</strong> conclusions de M. Trapp est que la sonie N 5 , <strong>à</strong> elle seule, permet d’objectiver le<br />

caractère gênant d’un bruit de grésillement.<br />

1.3.5 Approches numériques dédiées aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

Il existe, dans le commerce, un logiciel spécifiquement dédié aux <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, nommé<br />

NHance.BSR. Les capacités de ce logiciel sont largement démontrées dans les articles suivants<br />

[17,36,38,44,46,62,63].<br />

Ce logiciel a été développé pour prédire les problèmes de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> d’une structure<br />

complexe. La prédiction de ce type d’émergences passe par une phase de localisation suivie d’une<br />

phase de hiérarchisation. Comme il s’agit d’un produit <strong>des</strong>tiné aux industriels, ce logiciel traite de<br />

problématique de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sur <strong>des</strong> structures automobiles complexes. Cet outil est basé sur<br />

<strong>des</strong> calculs vibratoires dans le domaine linéaire, il est donc important de noter qu’aucune loi de<br />

contact n’est définie au préalable. Son fonctionnement est détaillé par B. P. Naganarayana, [46],<br />

et présenté de façon schématique sur la figure, fig.1.50.<br />

Fig. 1.50 – Schéma du fonctionnement de NHance.BSR.


46 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Ce logiciel permet donc de localiser et de hiérarchiser les zones d’émergence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grincement et de grésillement. Ces résultats sont normalisés par rapport au contact qui sera jugé<br />

le plus critique. Les résultats obtenus par ce logiciel se présentent sous la forme d’une cartographie<br />

permettant de localiser rapidement les zones critiques en terme de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> comme l’illustre<br />

la figure, fig.1.51. Le support choisi pour exposer les capacités du logiciel est une planche de bord<br />

automobile.<br />

Fig. 1.51 – Cartographie <strong>des</strong> zones critiques d’apparition <strong>des</strong> grésillements pour une planche de<br />

bord.<br />

Ensuite, un rapport détaillé présente les différentes zones d’émergence critiques. Un exemple<br />

de ces rapports est présenté en figure, fig.1.52.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 1.52 – Rapports détaillés pour (a) le grésillement et (b) le grincement.<br />

Les déplacements relatifs temporels sont reconstitués et utilisés pour déterminer la criticité<br />

d’un contact. Ce logiciel a été utilisé pour traiter un grand nombre de systèmes, comme un<br />

véhicule complet avec les habillages intérieurs, [17], un enrouleur de ceinture, ou encore une


1.4. CONCLUSION 47<br />

planche de bord. Certaines de ces étu<strong>des</strong> numériques ont été validées expérimentalement et, par<br />

exemple, ont même servi <strong>à</strong> prédire l’influence d’un changement de géométrie pour un enrouleur de<br />

ceinture, [44]. Cependant il est <strong>à</strong> noter qu’<strong>à</strong> aucun moment ce logiciel ne fait intervenir un calcul<br />

d’acoustique. Cela signifie que la criticité sera traitée de la même façon quelque soit le système<br />

étudié.<br />

I. Malinow, [41], propose de traiter les problèmes de grésillement dans un enrouleur de ceinture.<br />

Ces grésillements sont clairement identifiés puisqu’ils proviennent de la bille <strong>à</strong> l’intérieur de<br />

l’enrouleur permettant de bloquer la ceinture en cas de choc. La simulation proposée prévoit trois<br />

phases de calculs :<br />

– une analyse modale en utilisant un code de calcul éléments finis;<br />

– une réponse vibratoire dans le domaine temporel avec un code de calcul de dynamique<br />

multicorps flexibles ;<br />

– une réponse acoustique dans le domaine temporel avec un code de calcul éléments frontières.<br />

Une validation expérimentale est faite sur les réponses vibratoires et acoustiques avec respectivement<br />

un vibromètre laser et un microphone. Les résultats de la simulation sont validées<br />

expérimentalement. Cependant, cette méthode nécessitant l’utilisation de trois co<strong>des</strong> de calcul<br />

différents est assez laborieuse. L’auteur précise que la réponse vibratoire est fondamentale et<br />

compliquée <strong>à</strong> mettre en œuvre pour obtenir <strong>des</strong> résultats pertinents.<br />

1.4 Conclusion<br />

Nous retiendrons de cette étude bibliographique que la problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> <strong>à</strong><br />

l’intérieur d’un <strong>habitacle</strong> automobile est récente. Ces <strong>bruits</strong> peuvent se diviser en deux familles<br />

principales, les <strong>bruits</strong> de grésillement et les <strong>bruits</strong> de grincement. Par conséquent, la synthèse<br />

bibliographique proposée dans ce chapitre s’est articulée autour de trois thèmes, les <strong>bruits</strong> induits<br />

par l’impact, les <strong>bruits</strong> induits par le frottement et enfin la problématique industrielle.<br />

L’étude dédiée aux <strong>bruits</strong> induits par l’impact a permis de mettre en évidence que la soudaine<br />

accélération <strong>des</strong> corps rigi<strong>des</strong> et le rayonnement <strong>des</strong> structures étaient les deux principaux<br />

mécanismes <strong>à</strong> prendre en compte pour traiter les <strong>bruits</strong> de grésillement. En termes de<br />

modélisation, le modèle de Hertz semble tout indiqué pour reproduire les phénomènes d’impact<br />

sans faire d’hypothèses sur les caractéristiques du contact. En effet, cette théorie permet d’estimer<br />

la raideur de contact directement <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> matériaux et <strong>des</strong> géométries mis en jeu.<br />

L’amortissement est, quant <strong>à</strong> lui, pris en compte dès lors que le comportement vibratoire de la<br />

structure impactée est considéré. Enfin, les approches numériques dédiées aux <strong>bruits</strong> d’impact se<br />

sont révélées inadaptées pour <strong>des</strong> structures complexes.<br />

Le frottement est un phénomène plus délicat <strong>à</strong> modéliser. Dans la partie de chapitre dédiée<br />

aux <strong>bruits</strong> induits par le frottement, trois mécanismes classiquement utilisés pour caractériser<br />

ces <strong>bruits</strong> ont été décrits. La notion de vibration auto-entretenue, celle de cycle limite et celle<br />

d’instabilité vibratoire ont été définies. Ces concepts seront utiles par la suite afin de mieux<br />

comprendre et caractériser les <strong>bruits</strong> de grincement. Nous retiendrons que l’approche dédiée <strong>à</strong><br />

l’étude du frottement peut être soit fréquentielle, soit temporelle.<br />

– L’approche fréquentielle consiste <strong>à</strong> déterminer les mo<strong>des</strong> et fréquences potentiellement instables.<br />

Ce type d’approche, couplé <strong>à</strong> un indicateur d’instabilité, peut permettre de discriminer<br />

les mo<strong>des</strong> non-bruyants de l’ensemble <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> complexes identifiés.<br />

– L’approche temporelle reproduit mieux la physique puisqu’elle permet de prendre en compte<br />

les phases d’adhérence et de décollement et de déterminer le niveau de pression acoustique<br />

rayonnée par la structure perturbée par le frottement.


48 CHAPITRE 1.<br />

PROBLÉMATIQUE DES BRUITS PARASITES<br />

Les préoccupations <strong>des</strong> industriels ont été présentées dans une dernière partie de ce chapitre.<br />

Les caractéristiques furtives et aléatoires <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> représentent une première difficulté<br />

pour traiter ces <strong>bruits</strong>. C’est pourquoi, de nombreux travaux ont eu pour objet de reproduire et<br />

de détecter expérimentalement les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Pour mieux comprendre ces phénomènes et<br />

ainsi proposer <strong>des</strong> améliorations, il est nécessaire de qualifier l’existant. Pour ce faire, un grand<br />

nombre d’étu<strong>des</strong> a été dédié <strong>à</strong> quantifier les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> par l’intermédiaire de métriques<br />

spécifiques. Enfin, sur le plan de l’approche numérique, nous retiendrons, qu’<strong>à</strong> ce jour, seul un<br />

logiciel éléments finis a été développé pour localiser et hiérarchiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.


Chapitre 2<br />

Analyse physique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement<br />

L’objectif de ce chapitre est de présenter la modélisation développée pour décrire les <strong>bruits</strong><br />

de grésillement. En parallèle de cette modélisation, un banc d’essai a été spécialement mis en<br />

place afin de valider les différentes étapes du calcul. L’approche expérimentale apporte son lot<br />

d’informations sur le phénomène de grésillement. Ensuite, une évaluation de la modélisation est<br />

effectuée par rapport aux résultats expérimentaux.<br />

2.1 Description de la modélisation<br />

Dans un premier temps, une présentation du modèle est proposée. Ensuite, l’algorithme de<br />

résolution retenu est finement décrit en exposant chaque étape du calcul. Les hypothèses faites<br />

dans le cadre de cette modélisation permettront de définir les limites d’utilisation de ce modèle.<br />

Enfin, une application est présentée. Les résultats obtenus permettent de mettre en évidence le<br />

potentiel de cette modélisation.<br />

2.1.1 Présentation du modèle<br />

Le modèle a pour but de décrire finement la physique associée aux <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Pour ce faire, nous proposons un modèle complet développé sur <strong>des</strong> structures simples. Une<br />

représentation schématique de ce modèle est présentée en figure, fig.2.1.<br />

Nous considérons donc une plaque impactée aléatoirement par un impacteur sphérique. Ces<br />

structures simples ont été choisies pour plusieurs raisons :<br />

– La réponse vibratoire d’une plaque <strong>à</strong> une excitation quelconque est connue analytiquement<br />

pour certaines conditions aux limites.<br />

– Si les dimensions de la sphère sont suffisamment petites, seule la plaque rayonne dans le<br />

domaine de l’audible.<br />

– L’impacteur sphérique engendre un contact ponctuel, la zone de contact est donc localisée.<br />

La nature instationnaire <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement impose une résolution dans le domaine<br />

temporel.<br />

Sur la figure, fig.2.1, w I et w P représentent respectivement les déplacements de l’impacteur et<br />

de la plaque. L’objectif de ce modèle est de déterminer la pression acoustique au point P <strong>à</strong> partir<br />

du déplacement relatif <strong>des</strong> deux structures. L’impact est ponctuel et se produit en un point M<br />

connu.<br />

49


50 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Fig. 2.1 – Schéma du modèle de grésillement.<br />

2.1.2 Algorithme de calcul<br />

L’algorithme de calcul est illustré sur la figure, fig.2.2. Comme il a été précisé précédemment,<br />

la résolution se doit d’être dans le domaine temporel. Chacune <strong>des</strong> étapes du calcul se répètent<br />

donc pour chaque pas de temps. Le détail <strong>des</strong> différentes étapes de calcul est présenté ci-après.<br />

Calcul <strong>des</strong> positions relatives<br />

La première hypothèse de cette modélisation est que la position de l’impacteur en fonction du<br />

temps est connue pendant toute la simulation. Cette hypothèse consiste <strong>à</strong> considérer que l’impact<br />

ne modifie pas la position de l’impacteur. Pour justifier cette hypothèse, nous considérons que la<br />

base de l’impacteur est pilotée et que, localement, au niveau du point d’impact, celui-ci accepte<br />

un écrasement dû au contact. Une illustration de cette explication est proposée en figure, fig.2.3.<br />

Quel que soit le type de déplacement imposé <strong>à</strong> l’impacteur, sa position varie autour d’une<br />

position d’équilibre considérée comme la référence pour la suite du calcul. La position initiale<br />

de la plaque est <strong>à</strong> une distance j de la position de référence. j représente le jeu initial entre<br />

l’impacteur et la plaque. En considérant que w PM (t) décrit la position de la plaque au niveau<br />

du point d’impact M en fonction du temps, les conditions initiales peuvent se traduire par le<br />

système d’équations :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

w PM (t = 0) = j<br />

ẇ PM (t = 0) = 0<br />

ẅ PM (t = 0) = 0<br />

(2.1)<br />

Il est <strong>à</strong> noter que la position de la plaque oscille autour de sa position initiale, c’est <strong>à</strong> dire<br />

autour du jeu j. Cette position initiale est alors considérée comme la position d’équilibre de la<br />

plaque.


2.1. DESCRIPTION DE LA MODÉLISATION 51<br />

Fig. 2.2 – Algorithme de calcul.<br />

Détection du contact<br />

En considérant la position de l’impacteur w I (t), la condition de contact peut se traduire par :<br />

si w I (t) > w PM (t) contact<br />

si w I (t) ≤ w PM (t) pas de contact<br />

Si le contact est détecté, alors une force de contact est calculée et la position de la plaque<br />

est modifiée. Pour la détection de l’impact au pas de temps suivant, il sera important de ne pas<br />

prendre la position de référence, mais une position en accord avec la position <strong>à</strong> l’instant précédent.<br />

(2.2)<br />

Fig. 2.3 – Schéma justificatif du pilotage de l’impacteur.


52 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Calcul de la force d’impact<br />

Pour calculer la force d’impact nous appliquons la théorie de Hertz, [20]. Cette théorie permet<br />

de considérer deux corps élastiques en contact comme localement déformables au niveau de la<br />

zone de contact. L’effort de contact résultant de la mise en contact de deux corps s’écrit alors :<br />

F Contact = n Hertz × α 3/2 (2.3)<br />

α représente l’écrasement dû au contact. Habituellement, cette grandeur est calculée. Pour<br />

cette modélisation la force de contact est une grandeur inconnue. Jusqu’<strong>à</strong> présent seules deux<br />

informations sont disponibles :<br />

– les positions respectives de l’impacteur w I et de la plaque w PM ;<br />

– une condition permettant de détecter le contact.<br />

L’idée est maintenant de se servir de ces deux informations pour déterminer une valeur α<br />

représentative de l’écrasement. Une fois que le contact est repéré, la position de l’impacteur est<br />

supérieure <strong>à</strong> celle de la plaque. Ceci pourrait se traduire par une pénétration de l’impacteur dans<br />

la plaque. Cette interpénétration est traduite par un écrasement :<br />

α = w I − w PM (2.4)<br />

Dans l’expression (2.3), n Hertz est une constante dépendant <strong>des</strong> caractéristiques matériaux<br />

et <strong>des</strong> géométries mises en jeu lors du contact. Pour ce qui est d’un contact entre un impacteur<br />

hémisphérique de rayon R I et une plaque, l’expression de cette constante peut s’exprimer :<br />

n Hertz =<br />

4 × √ R I<br />

3 × π (K I + K P )<br />

Les grandeurs indicées I sont affectées <strong>à</strong> l’impacteur et celles indicées P concernent la plaque.<br />

Il est <strong>à</strong> noter qu’aucune grandeur concernant la géométrie de la plaque n’est prise en compte<br />

dans le calcul de cette constante. En effet, K I et K P ne dépendent que <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong><br />

matériaux mis en jeu, (2.6). Ceci s’explique par le fait que le contact est un phénomène local. Les<br />

seules grandeurs concernant les géométries mises en jeu sont donc les rayons de courbure. Pour<br />

une plaque, au niveau du contact, le rayon géométrique est infini. Le rayon de courbure, étant<br />

l’inverse du rayon géométrique, est, par conséquent, nul.<br />

Pour i = I,P K i = 1 − ν i 2<br />

(2.5)<br />

π × E i<br />

(2.6)<br />

Une analyse dimensionnelle sur n Hertz (où [L] est homogène <strong>à</strong> une longueur et [F] est homogène<br />

<strong>à</strong> une force), permet de déduire que cette grandeur est homogène <strong>à</strong> <strong>des</strong> N/m 3/2 :<br />

Calcul de la réponse vibratoire<br />

[n Hertz ] = [L]1/2 [F]<br />

[L] 2 =<br />

.[F] −1<br />

[L] 3/2 (2.7)<br />

Cette partie du calcul est la plus délicate dans la mesure où la réponse vibratoire de la plaque<br />

doit être calculée dans le domaine temporel.<br />

Mise en équation du problème :<br />

Nous faisons l’hypothèse que le rayonnement acoustique est uniquement dû aux déplacements<br />

transversaux de la plaque. De plus, dans la suite de l’étude, l’énergie rotationnelle est négligée.


2.1. DESCRIPTION DE LA MODÉLISATION 53<br />

L’équation de flexion pure d’une plaque soumise <strong>à</strong> une force F(x,y,t) est donnée par la relation<br />

(2.8). La mise en équation d’un problème de vibration <strong>des</strong> plaques est plus détaillée dans les<br />

ouvrages [9,23,66].<br />

avec :<br />

ρ.h. ∂2 w P (x,y,t)<br />

∂t 2<br />

+ λ ∂w P(x,y,t)<br />

∂t<br />

+ D∇ 4 w P (x,y,t) = F(x,y,t) (2.8)<br />

– la masse volumique de la plaque ρ;<br />

– l’épaisseur de la plaque h ;<br />

– la rigidité en flexion :<br />

∇ 4 = ∂4<br />

∂x 4 + 2 ∂ 4<br />

∂x 2 ∂y 2 + ∂4<br />

∂y 4<br />

D = E P.h 3<br />

12(1 − ν 2 P )<br />

– le module d’Young de la plaque E P ;<br />

– le coefficient de Poisson de la plaque ν P .<br />

L’équation (2.8) peut être résolue en utilisant la technique de superposition modale. Cette<br />

méthode permet de décomposer le déplacement vibratoire sur la base <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> propres. Le<br />

déplacement en tout point de la plaque peut alors s’écrire :<br />

w(x,y,t) =<br />

∞∑<br />

m,n=1<br />

a mn (t).Φ mn (x,y) (2.9)<br />

avec :<br />

– a mn (t), l’amplitude modale du mode (mn). Dans la suite du document, l’amplitude modale<br />

est notée a mn afin d’alléger l’écriture. Il faut garder <strong>à</strong> l’esprit que l’amplitude modale est<br />

uniquement dépendante du temps ;<br />

– Φ mn (x,y), la déformée propre du mode (mn). Cette grandeur dépendant uniquement de<br />

l’espace sera notée Φ mn .<br />

En remplaçant (2.9) dans (2.8) il vient :<br />

ρ.h.<br />

∞∑<br />

m,n=1<br />

ä mn .Φ mn + λ<br />

∞∑<br />

m,n=1<br />

ȧ mn .Φ mn + D<br />

∞∑<br />

m,n=1<br />

a mn .∇ 4 Φ mn = F(x,y,t) (2.10)<br />

Par définition, les mo<strong>des</strong> propres d’une plaque sont indépendants. Pour une plaque homogène<br />

cette propriété d’orthogonalité peut se traduire par la relation :<br />

∫<br />

S<br />

Φ mn .Φ pq dS =<br />

{ 0 si mn ≠ pq<br />

N mn si mn = pq<br />

(2.11)<br />

Avec N mn la norme du mode (mn).<br />

Les deux membres de l’équation (2.10) sont multipliés par Φ pq (x,y) puis intégrés sur la surface<br />

S de la plaque. Il vient alors l’équation :<br />

∫<br />

∫<br />

∫<br />

ä mn ρ.h.Φ mn Φ pq dS + ȧ mn λΦ mn Φ pq dS + a mn D.∇ 4 (Φ mn Φ pq ) dS ...<br />

S<br />

S<br />

S<br />

S<br />

∫<br />

... = F(x,y,t)Φ pq dS (2.12)


54 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

A ce stade de la mise en équation, l’introduction de la notion de grandeur généralisée permet<br />

de simplifier l’écriture. Les grandeurs généralisées peuvent s’écrire :<br />

∫<br />

M mn = ρ.h.Φ mn Φ pq dS La masse généralisée du mode (mn)<br />

∫<br />

λ mn =<br />

∫<br />

K mn =<br />

S<br />

S<br />

∫<br />

F mn =<br />

S<br />

λΦ mn Φ pq dS L’amortissement généralisé du mode (mn)<br />

D.∇ 4 (Φ mn Φ pq ) dS La raideur généralisée du mode (mn)<br />

S<br />

L’équation de mouvement (2.12) devient alors :<br />

F(x,y,t)Φ pq dS La force généralisée du mode (mn)<br />

M mn .ä mn + λ mn .ȧ mn + K mn .a mn = F mn (2.13)<br />

La plaque est maintenant considérée comme appuyée sur ses quatre bords. Les déplacements<br />

sur le contour de la plaque sont nuls. Dans le repère présenté dans la figure, fig.2.1, ceci peut se<br />

traduire par les relations :<br />

⎧<br />

w(0,y) = 0<br />

⎪⎨<br />

w(Lx,y) = 0<br />

(2.14)<br />

w(x,0) = 0 ⎪⎩<br />

w(x,Ly) = 0<br />

Les moments autour <strong>des</strong> quatre bords sont nuls, cette condition peut donc se traduire par :<br />

⎧ ( )<br />

⎨M x = D ∂ 2 w(x,y)<br />

+ ν ∂2 w(x,y)<br />

= 0 Pour x = 0 et x = Lx<br />

(<br />

∂x 2 ∂y 2 )<br />

⎩M y = D ∂<br />

(2.15)<br />

2 w(x,y)<br />

+ ν ∂2 w(x,y)<br />

= 0 Pour y = 0 et y = Ly<br />

∂y 2 ∂x 2<br />

Avec ces conditions aux limites particulières, le schéma modal est connu. Pour définir complètement<br />

un schéma modal, il faut définir les pulsations propres de la structure ω mn (2.16), ainsi<br />

que les déformées propres Φ mn (2.17).<br />

√ [<br />

D<br />

(m.π ) ( ) ]<br />

2 n.π<br />

2<br />

ω mn =<br />

+<br />

M Lx Ly<br />

( m.π<br />

) ( ) n.π<br />

Φ mn = sin<br />

Lx x .sin<br />

Ly y<br />

(2.16)<br />

(2.17)<br />

Il vient donc naturellement la relation (2.18), qui caractérise la norme N mn du mode (mn).<br />

∫<br />

Φ 2 mn(x,y) = ab<br />

(2.18)<br />

4<br />

S<br />

Il est donc possible, pour le cas de la plaque appuyée sur ses 4 bords, de simplifier les expressions<br />

de la masse et de l’amortissement généralisés. Ces grandeurs s’écrivent alors :<br />

M mn = M ab La masse généralisée du mode (mn)<br />

4<br />

λ mn = λ ab L’amortissement généralisé du mode (mn)<br />

4


2.1. DESCRIPTION DE LA MODÉLISATION 55<br />

En considérant que la pulsation propre du mode (mn) s’écrit :<br />

ω 2 mn = K mn<br />

M mn<br />

(2.19)<br />

il est possible de déterminer l’expression simplifiée de la raideur généralisée :<br />

K mn = ωmn.M 2 ab La raideur généralisée du mode (mn)<br />

4<br />

Pour une plaque appuyée sur ses 4 bords, l’équation de mouvement (2.13) peut alors se<br />

simplifier en :<br />

ä mn (t) + 2ǫ.ω mn .ȧ mn (t) + ω 2 mn .a mn(t) = 1<br />

M mn<br />

F mn (t) (2.20)<br />

Dans l’équation (2.20), la grandeur ǫ représente le taux d’amortissement. Cette grandeur<br />

s’exprime selon l’équation (2.21). Contrairement <strong>à</strong> l’amortissement généralisé de type visqueux<br />

λ mn , le taux d’amortissement ǫ est quasi-constant et indépendant <strong>des</strong> mo<strong>des</strong>, [23].<br />

ǫ = ǫ mn = λ mn /(2.M mn .ω mn ) (2.21)<br />

Résolution :<br />

Pour résoudre l’équation de mouvement (2.20) dans le domaine temporel, plusieurs possibilités<br />

s’offrent <strong>à</strong> nous :<br />

– la résolution par une méthode basée sur les différences finies ; cette méthode est coûteuse en<br />

temps de calcul et peut être instable. Elle a cependant l’avantage de pouvoir se décliner <strong>à</strong><br />

différents degrés de précision (appelés ordres) et est facilement applicable <strong>à</strong> tout problème<br />

de résolution par itération.<br />

– la résolution par application du schéma de Newmark basé sur les développements de Taylor ;<br />

cette méthode est peu coûteuse en temps de calcul et est inconditionnellement stable. Il est<br />

cependant indispensable de connaître les développements de Taylor pour les grandeurs <strong>à</strong><br />

calculer.<br />

Pour <strong>des</strong> raisons de stabilité et de temps de calcul, nous décidons d’appliquer le schéma de<br />

Newmark pour résoudre cette équation différentielle. Ce schéma est basé sur les développements<br />

de Taylor, l’indice 0 est affecté aux valeurs <strong>à</strong> l’instant t et 1 celles <strong>à</strong> t + ∆t. Les développements<br />

de Taylor pour les déplacements, les vitesses et les accélérations vibratoires peuvent alors s’écrire<br />

comme suit :<br />

a mn1<br />

= a mn0 + ∆t.ȧ mn0 + ∆t2<br />

2 ämn0 + ∆t3<br />

6 (6β)... a mn0 + 0(∆t 4 ) (2.22)<br />

ȧ mn1 = ȧ mn0 + ∆t.ä mn0 + ∆t2<br />

2 (2δ)... a mn0 + 0(∆t 3 ) (2.23)<br />

ä mn1 = ä mn0 + ∆t. ... a mn0 + 0(∆t 2 ) (2.24)<br />

La dérivée troisième du déplacement vibratoire par rapport au temps peut s’écrire :<br />

...<br />

a mn0 = ämn1 − ä mn0<br />

∆t<br />

(2.25)


56 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Pour avoir une solution inconditionnellement stable, les coefficient β et δ sont respectivement<br />

égaux <strong>à</strong> 0,25 et 0,5, [43]. Il vient alors le système d’équation suivant :<br />

a mn1 = a mn0 + ∆t.ȧ mn0 + ∆t2<br />

4 (ä mn0 + ä mn1 ) (2.26)<br />

ȧ mn1 = ȧ mn0 + ∆t<br />

2 (ä mn0 + ä mn1 ) (2.27)<br />

ä mn1 =<br />

4<br />

∆t 2(a mn1 − a mn0 − ∆t.ȧ mn0 ) − ä mn0 (2.28)<br />

En remplaçant a mn1 , ȧ mn1 et ä mn1 dans l’équation de mouvement (2.20), il vient, après<br />

quelques développements, l’égalité :<br />

[ ]<br />

4<br />

∆t 2 + 4<br />

∆tǫ.ω mn + ωmn<br />

2 a mn1 ...<br />

... =<br />

[<br />

ä mn0 + 4 + 4 ] [<br />

∆tȧmn0 ∆t 2a mn0 + 2ǫ.ω mn ȧ mn0 + 2 ∆t a mn0 + 1 ]<br />

F mn1<br />

M mn<br />

(2.29)<br />

L’équation (2.29) permet de déterminer les amplitu<strong>des</strong> de déplacement modal a mn1 <strong>à</strong> partir<br />

<strong>des</strong> amplitu<strong>des</strong> modales <strong>à</strong> l’instant précédent, et de l’effort F mn1 . Les amplitu<strong>des</strong> d’accélération<br />

modale ä mn1 se calculent ensuite avec l’équation (2.28). Enfin, l’équation (2.27) permet le calcul<br />

<strong>des</strong> amplitu<strong>des</strong> de vitesse modale ȧ mn1 . L’ensemble de ces calculs sont répétés pour chaque pas<br />

de temps.<br />

Calcul de la pression acoustique rayonnée<br />

Mise en équation du problème<br />

Dans le cadre d’une plaque rectangulaire bafflée, et en considérant que le rayonnement s’effectue<br />

en champ semi-libre, la pression acoustique au point d’écoute peut s’exprimer par la relation :<br />

P(t) = −ρ 0<br />

2π<br />

avec :<br />

– la masse volumique de l’air ρ 0 ;<br />

– la surface vibrante S ;<br />

– la distance entre le point d’écoute et la surface vibrante r ;<br />

– l’accélération vibratoire normale de la surface vibrante γ n ;<br />

– la célérité du son c.<br />

∫<br />

S<br />

1<br />

r γ n(x,y,t − r )dS (2.30)<br />

c<br />

Résolution :<br />

Pour calculer la pression acoustique rayonnée, la plaque est discrétisée en n éléments, de<br />

surface ∆S et de centre (x i ,y i ). L’équation (2.30) peut alors s’écrire :<br />

P(t) = −ρ 0<br />

2π<br />

n∑ 1<br />

γ n (x i ,y i ,t − r i<br />

)∆S (2.31)<br />

r i c<br />

i=1


2.2. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 57<br />

avec r i la distance entre le centre <strong>des</strong> n éléments de surface et le point d’écoute. Pour la<br />

modélisation, la formule choisie est une variante définie par :<br />

2.1.3 Recapitulatif<br />

P(t + r i<br />

c ) = −ρ 0<br />

2π<br />

n∑<br />

i=1<br />

1<br />

r i<br />

γ n (x i ,y i ,t)∆S (2.32)<br />

Un modèle permettant d’obtenir la pression acoustique générée par une succession d’impacts<br />

entre une plaque et un impacteur sphérique a été mis en place. Ce modèle permet d’obtenir les<br />

grandeurs caractéristiques de l’impact en fonction du temps. Ces grandeurs sont :<br />

– les positions relatives de l’impacteur et de la plaque (au niveau du point d’impact) ;<br />

– la force de contact ;<br />

– le comportement vibratoire de la plaque;<br />

– la pression acoustique rayonnée.<br />

La robustesse de ce modèle dépend indubitablement <strong>des</strong> paramètres d’entrée et du respect<br />

<strong>des</strong> hypothèses qui ont servi <strong>à</strong> l’établir. Les paramètres intrinsèques au modèle sont :<br />

– les dimensions géométriques <strong>des</strong> deux structures (plaque et impacteur);<br />

– les matériaux mis en jeu.<br />

Les hypothèses qui ont servi <strong>à</strong> élaborer ce modèle sont les suivantes :<br />

– le contact est considéré comme ponctuel;<br />

– le déplacement relatif est normal;<br />

– le déplacement de l’impacteur ne dépend pas du contact ;<br />

– la plaque est appuyée sur ses quatre bords;<br />

– la plaque est bafflée ;<br />

– le champ acoustique est libre.<br />

Afin d’évaluer cette modélisation, un banc d’essai a été spécialement développé.<br />

2.2 Description de l’approche expérimentale<br />

Le banc d’essai développé a pour principal objectif de valider la modélisation présentée<br />

précédemment. Dans un premier temps, il est indispensable de déterminer les grandeurs caractéristiques<br />

<strong>à</strong> mesurer. En parallèle, nous présentons les dispositifs expérimentaux mis en œuvre<br />

pour réaliser l’acquisition de ces grandeurs. Enfin, ce banc d’essai servira de générateur de <strong>bruits</strong><br />

de grésillement. Certains choix de conception sont proposés pour le rendre facilement modifiable.<br />

2.2.1 Mise en place du banc d’essai<br />

Le moyen d’essai doit permettre de mesurer deux types de paramètres bien distincts :<br />

– les paramètres intrinsèques <strong>à</strong> l’expérience ;<br />

– les paramètres résultants.<br />

Les paramètres intrinsèques<br />

Les paramètres intrinsèques <strong>à</strong> l’expérience sont récapitulés dans le2.1.3. La nature du contact<br />

et le déplacement relatif entre l’impacteur et la plaque sont imposés par la cinématique du banc<br />

d’essai et les structures mises en jeu. L’impacteur sphérique est fixé <strong>à</strong> la sortie d’un pot vibrant<br />

placé en <strong>des</strong>sous de la plaque.


58 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Renault, partenaire industriel de ces travaux, a fourni <strong>des</strong> plaques de matériaux couramment<br />

utilisés dans la conception de tableau de bord. Les impacteurs sphériques en polymère ont été<br />

usinés. Une photographie <strong>des</strong> différentes structures utilisées est proposée en figure, fig.2.4.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.4 – (a) plaques et (b) impacteurs.<br />

Pour limiter les sources d’erreurs potentielles lors de l’évaluation de la modélisation, les<br />

matériaux <strong>des</strong> plaques devront être finement caractérisés. Cette caractérisation se fera sur un<br />

moyen d’essai dédié permettant de mesurer les paramètres matériaux en fonction de la fréquence<br />

de l’excitation et de la température.<br />

Une analyse modale expérimentale permettra de déterminer les caractéristiques modales <strong>des</strong><br />

plaques. A partir <strong>des</strong> fonctions de transfert entre <strong>des</strong> points de réponse appartenant <strong>à</strong> un maillage<br />

prédéfini et d’une excitation, il est possible de déterminer les fréquences propres, l’amortissement,<br />

et les déformées propres d’une structure. Il existe deux métho<strong>des</strong> pour déterminer ces fonctions<br />

de transfert :<br />

– soit l’excitation s’applique en un point (par un pot vibrant) et les réponses sur tous les<br />

points du maillage sont mesurées ;<br />

– soit, avec l’hypothèse de réciprocité, la réponse en un point est mesurée (avec un accéléromètre)<br />

en faisant varier le point d’excitation (avec un marteau de choc).<br />

Après avoir mesuré les fonctions de transfert, l’utilisation d’un algorithme spécifique permet<br />

de déterminer le schéma modal en prenant en compte la géométrie de la structure. La méthode<br />

choisie dépend <strong>des</strong> conditions aux limites <strong>à</strong> caractériser. La méthode utilisant le principe de<br />

réciprocité est illustrée en figure, fig.2.5.<br />

Fig. 2.5 – Analyse modale expérimentale avec marteau de choc.


2.2. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 59<br />

Les paramètres résultants<br />

Pour chaque expérience, les paramètres résultants <strong>à</strong> mesurer <strong>à</strong> chaque instant sont idéalement :<br />

– la position relative <strong>des</strong> deux structures au niveau du point d’impact ;<br />

– la force de contact ;<br />

– la position de la plaque en tous points ;<br />

– la pression acoustique rayonnée.<br />

Le système pilotant l’impacteur est placé dans une enceinte en béton, et la plaque est maintenue<br />

sur un baffle en bois. Le banc est illustré sur la figure, fig.2.6(a). Pour déterminer la position<br />

de l’impacteur et la force d’impact, une tête d’impédance est intercalée entre la base de l’impacteur<br />

et la sortie du pot vibrant. Une tête d’impédance se définit comme un accéléromètre couplé<br />

<strong>à</strong> un capteur de force. Le montage proposé est illustré en figure, fig.2.6(b).<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.6 – (a) banc d’essai et (b) détail du montage de l’impacteur.<br />

Un vibromètre laser <strong>à</strong> balayage est placé au-<strong>des</strong>sus de la plaque, afin de déterminer les positions<br />

de la plaque en tous points. L’angle d’ouverture du mécanisme de balayage est de 20, le laser<br />

doit donc être <strong>à</strong> une distance suffisante pour pouvoir analyser l’ensemble de la plaque. L’avantage<br />

de ce moyen de mesure est de déterminer la vitesse vibratoire sur tous les points de la plaque en<br />

une seule acquisition. De plus, contrairement <strong>à</strong> un accéléromètre, le vibromètre n’engendre pas<br />

de poids supplémentaire, préservant ainsi le comportement modal de la plaque. L’inconvénient<br />

du vibromètre est de proposer <strong>des</strong> mesures dans le domaine fréquentiel, ce type de mesure n’est<br />

donc pas pertinent pour <strong>des</strong> signaux instationnaires. Bien qu’inadaptée pour le grésillement, cette<br />

acquisition sera utile pour l’évaluation de la modélisation. Une illustration du banc d’essai équipé<br />

du vibromètre laser <strong>à</strong> balayage est présentée en figure, fig.2.7(a).<br />

Le prérequis pour enregistrer la pression acoustique rayonnée est de vérifier les hypothèses<br />

faites lors de la modélisation. Tout d’abord, seule la plaque doit être <strong>à</strong> l’origine de la pression<br />

acoustique rayonnée. C’est pourquoi l’ensemble du système, pot vibrant et impacteur, est placé<br />

dans une enceinte en béton traitée acoustiquement. De plus, pour que la vitesse acoustique hors<br />

de la plaque et dans le plan de la plaque soit nulle et, que l’intégrale de Rayleigh puisse s’appliquer,<br />

la plaque est bafflée. Enfin, l’enceinte supérieure accueillant les microphones est traitée<br />

acoustiquement. Le montage pour l’acquisition de la pression acoustique rayonnée est présenté<br />

en figure, fig.2.7(b).<br />

A ce stade de la mise en place du banc d’essai, deux types d’acquisitions sont distinguées. La<br />

première est une acquisition dans le domaine fréquentiel permettant de déterminer le comportement<br />

vibratoire de la plaque soumise <strong>à</strong> une excitation. La deuxième est une acquisition dans le<br />

domaine temporel permettant de mesurer la pression acoustique rayonnée.


60 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.7 – Enregistrement (a) du comportement vibratoire et (b) de la pression acoustique.<br />

2.2.2 Exploitation du banc d’essai<br />

Le banc d’essai développé a deux objectifs bien distincts :<br />

– valider la modélisation ;<br />

– générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement automobiles réalistes.<br />

Dans le cadre de l’évaluation du modèle, une série d’acquisitions a été effectuée. L’ordre de<br />

ces acquisitions suit une difficulté croissante en termes de modélisation. Nous introduisons donc <strong>à</strong><br />

ce stade de l’approche expérimentale <strong>des</strong> conditions aux limites, <strong>des</strong> matériaux et <strong>des</strong> excitations<br />

connus afin de réduire les sources de biais lors de la modélisation. La finalité de l’approche<br />

expérimentale, comme de la modélisation, est de générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement typiques <strong>des</strong><br />

grésillements automobiles. D’après les experts Renault dans le domaine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, la<br />

configuration la plus réaliste est la suivante :<br />

– les structures sont en polymère ;<br />

– la plaque est libre sur ses quatre bords;<br />

– le déplacement de l’impacteur est piloté par un profil route.<br />

L’acier et l’aluminium sont ajoutés au panel <strong>des</strong> matériaux testés. Ces matériaux ont pour<br />

avantage d’être peu amortis et de présenter <strong>des</strong> caractéristiques connues. En termes de conditions<br />

aux limites, certaines configurations sont réalisées avec une plaque appuyée sur ses quatre bords,<br />

pour d’autres la plaque est libre. Enfin, pour ce qui est de l’excitation nous proposons, par ordre<br />

de difficulté de modélisation croissante :<br />

– un sinus ;<br />

– un bruit blanc;<br />

– un pilotage de l’impacteur par un sinus (cette excitation est appelée sinus impacté dans la<br />

suite du document);<br />

– un pilotage de l’impacteur par un bruit blanc (appelé bruit blanc impacté) ;<br />

– un pilotage de l’impacteur par un profil route (appelé profil route impacté).<br />

L’ensemble de ces configurations est répertorié dans le tableau, tab.2.1. Le code couleur utilisé<br />

traduit la difficulté de modélisation croissante (vert - orange - rouge).<br />

Pour chacune de ces configurations, deux mesures sont réalisées indépendamment :<br />

– l’acquisition en fréquentiel du comportement vibratoire de la plaque;<br />

– l’acquisition en temporel de la pression acoustique rayonnée.


2.2. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 61<br />

Plaques Conditions aux limites Excitation<br />

Acier Appuyée Sinus<br />

Acier Appuyée Bruit Blanc<br />

Acier Appuyée Sinus impacté<br />

Acier Appuyée Bruit Blanc impacté<br />

Aluminium Libre sinus impacté<br />

Aluminium Libre Bruit Blanc impacté<br />

Polymère Libre Sinus impacté<br />

Polymère Libre Bruit Blanc impacté<br />

Polymère Libre Profil Route impacté<br />

Tab. 2.1 – Ensemble <strong>des</strong> mesures réalisées.<br />

Caractérisation <strong>des</strong> structures mises en jeu<br />

Lors de la campagne expérimentale, 5 plaques et 3 impacteurs différents ont été retenus. Pour<br />

les plaques, les matériaux sont :<br />

– l’acier ;<br />

– l’aluminium ;<br />

– l’acrylonitrite-butadiène-styrène (ABS) ;<br />

– le polypropylène avec 20% de talc (PPT20) ;<br />

– le polychlorure de vinyle (PVC).<br />

Pour ce qui est <strong>des</strong> impacteurs, les 3 matériaux sont :<br />

– le polyméthacrylate de méthyle (PMMA) ;<br />

– le polychlorure de vinyle (PVC) ;<br />

– le polystyrène choc (PS Choc).<br />

Pour chacune <strong>des</strong> structures utilisées, les dimensions et les caractéristiques matériaux sont<br />

définies. Pour les plaques, les conditions aux limites sont vérifiées en analysant le schéma modal<br />

expérimental.<br />

Dimensions<br />

En ce qui concerne l’impacteur, seul son rayon est nécessaire pour alimenter la modélisation.<br />

Les impacteurs présentent tous un rayon géométrique de 7mm au niveau du point d’impact. Pour<br />

ce qui est <strong>des</strong> plaques, il est nécessaire de connaître la longueur L, la largeur l, et l’épaisseur h.<br />

Pour les 5 plaques, ces grandeurs sont répertoriées dans le tableau, tab.2.2.<br />

Dimensions plaques Acier Aluminium ABS PPT20 PVC<br />

Epaisseur (mm) 0,5 3 3 3 2<br />

Largeur (mm) 110 95 95 95 91<br />

Longueur (mm) 175 165 165 165 162<br />

Tab. 2.2 – Récapitulatif <strong>des</strong> dimensions <strong>des</strong> plaques.


62 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Matériaux<br />

Les caractéristiques matériaux utilisées dans la modélisation sont :<br />

– la masse volumique ρ;<br />

– le coefficient de Poisson ν ;<br />

– le module d’Young E ;<br />

– le taux d’amortissement ǫ.<br />

Une analyse thermo-dynamique mécanique (DMTA) est réalisée sur les polymères, permettant<br />

ainsi de caractériser la dépendance du module d’Young et de l’amortissement <strong>à</strong> la fréquence<br />

d’excitation. Rappelons que la fréquence d’excitation induite par un impact est large bande. Nous<br />

considérons donc une grandeur moyenne pour le module d’Young et le taux d’amortissement. A<br />

la température ambiante (20C) les grandeurs prises en compte sont récapitulées dans le tableau,<br />

tab.2.3. Pour les matériaux métalliques, les caractéristiques matières sont connues. La DMTA<br />

permet, en plus de faire varier la fréquence d’excitation, d’étudier la sensibilité <strong>des</strong> grandeurs<br />

caractéristiques <strong>des</strong> matériaux en fonction de la température. Les travaux menés sur les <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong> mettent en évidence l’influence de la température sur l’apparition et la gravité <strong>des</strong> <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong>. Les résultats de la DMTA pourraient donc être utiles ultérieurement pour vérifier la<br />

sensibilité de la modélisation <strong>à</strong> la température.<br />

Caractéristiques matériaux Acier Aluminium ABS PPT20 PVC<br />

Masse volumique (kg/m 3 ) 7800 2700 1030 1050 1440<br />

Coefficient de Poisson 0,3 0,3 0,4 0,4 0,4<br />

Module d’Young (MPa) 2,1.10 5 6,9.10 4 2,5.10 3 2,2.10 3 3,6.10 3<br />

Taux d’amortissement 0,010 0,010 0,112 0,162 0,048<br />

Tab. 2.3 – Récapitulatif <strong>des</strong> données matériaux <strong>des</strong> plaques.<br />

Pour les impacteurs, les caractéristiques sont relevées dans un abaque matériaux et récapitulées<br />

dans le tableau, tab.2.4.<br />

Caractéristiques matériaux PMMA PVC PS Choc<br />

Module d’Young (MPa) 3,3.10 3 3,6.10 3 2,1.10 3<br />

Masse volumique (kg/m 3 ) 1180 1440 1050<br />

Coefficient de Poisson 0,4 0,4 0,4<br />

Tab. 2.4 – Récapitulatif <strong>des</strong> données matériaux <strong>des</strong> impacteurs.<br />

Analyse modale expérimentale<br />

Comme précisé dans le tableau, tab.2.1, page 61, les conditions aux limites peuvent être de<br />

deux natures :<br />

– appuyées sur les quatre bords;<br />

– libres sur les quatre bords.<br />

D’un point de vue expérimental, la condition aux limites appuyées est délicate <strong>à</strong> assurer.<br />

C’est pourquoi, nous faisons un choix technologique que nous prendrons soin d’évaluer par la<br />

suite. Nous utilisons un cadre en aluminium pour maintenir la plaque en acier, une illustration<br />

est proposée en figure, fig.2.8.


2.2. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 63<br />

Fig. 2.8 – Conditions aux limites expérimentales de la plaque en acier.<br />

La base modale expérimentale pour la plaque en acier est identifiée de 3 façons :<br />

– en observant le transfert vibratoire moyen mesuré avec le vibromètre laser <strong>à</strong> balayage d’une<br />

plaque excitée par un bruit blanc (FRF) ;<br />

– en observant le transfert vibratoire moyen mesuré avec le vibromètre laser <strong>à</strong> balayage d’une<br />

plaque impactée, alors que l’impacteur est piloté par un bruit blanc (FRF Impactée) ;<br />

– au marteau de choc en admettant que la plaque présente un comportement linéaire (AM<br />

Expérimentale).<br />

Les résultats de ces différentes métho<strong>des</strong> permettant de déterminer la base modale sont<br />

répertoriés dans le tableau, tab.2.5, avec :<br />

– f mn représentant la fréquence propre du mode (m;n) ;<br />

– m et n représentant le nombre de ventres de vibration suivant respectivement, la longueur<br />

et la largeur.<br />

FRF FRF Impactée AM Expérimentale<br />

f mn (Hz) m n f mn (Hz) m n f mn (Hz) m n<br />

156 1 1 164 1 1 170 1 1<br />

374 2 1 336 2 1 333 2 1<br />

465 1 2 431 1 2 426 1 2<br />

500 3 1 564 3 1 543 3 1<br />

635 2 2 624 2 2 614 2 2<br />

716 3 2 799 4 1 790 4 1<br />

826 4 1 834 3 2 834 3 2<br />

- - - 921 1 3 - - -<br />

1055 4 2 1070 4 2 1058 4 2<br />

- - - - - - - - -<br />

1100 5 1 1184 5 1 1158 5 1<br />

1253 3 3 1233 3 3 1264 3 3<br />

1399 5 2 1378 5 2 1375 5 2<br />

Tab. 2.5 – Comparaison <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> pour une plaque en acier.<br />

A la vue de ces résultats, nous constatons que l’analyse du transfert vibratoire moyen mesuré<br />

pour une excitation impactée est cohérente avec l’analyse modale expérimentale réalisée au<br />

marteau de choc. Par la suite, les bases modales seront déduites directement de l’analyse <strong>des</strong><br />

transferts vibratoires moyens. De plus, nous remarquons que les fréquences propres diffèrent en<br />

fonction du type d’excitation. Pour l’excitation directe, le pot étant fixé <strong>à</strong> la plaque, la raideur et<br />

la masse du système varient. Par conséquent, les fréquences propres sont différentes.<br />

Pour recréer expérimentalement le libre, la plaque est posée sur le montage illustré en figure,<br />

fig.2.9.


64 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Fig. 2.9 – Choix technologiques pour assurer les conditions aux limites libres.<br />

Des amortissants sont placés sous la plaque pour éviter les chocs entre le baffle et la plaque. De<br />

plus, d’autres mousses limitent les déplacements en x et en y. A l’image de l’approche définie sur la<br />

plaque en acier, il est possible d’utiliser les transferts vibratoires moyens issus du vibromètre laser<br />

<strong>à</strong> balayage pour déterminer la base modale. Il est <strong>à</strong> noter qu’un programme de post-traitement<br />

<strong>des</strong> données acquises par le vibromètre laser permet d’observer la déformée de la plaque pour une<br />

fréquence donnée. Ce type d’analyse est réalisable quelles que soient les conditions aux limites.<br />

Une illustration est proposée en figure, fig.2.10, pour l’équivalent du mode appuyé (3;2) de la<br />

plaque en aluminium libre. Rappelons que, pour <strong>des</strong> conditions aux limites de type libre sur les<br />

quatre bords, l’équivalence <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> appuyés (1;1), (1;2), et (2;1) n’existe pas.<br />

Fig. 2.10 – Déformée expérimentale du mode (3;2) de la plaque en aluminium libre.<br />

Les conditions aux limites feront l’objet d’une évaluation. En effet, ces grandeurs étant <strong>des</strong><br />

entrées du modèle, il est important de les caractériser précisément. Nous retiendrons que l’analyse<br />

<strong>des</strong> transferts vibratoires moyens mesurés par le vibromètre laser <strong>à</strong> balayage permet de déterminer<br />

la base modale expérimentale.<br />

Excitations<br />

Les excitations peuvent être de deux natures :<br />

– la plaque est directement excitée par le pot vibrant;<br />

– la plaque est impactée et l’impacteur est piloté par le pot vibrant.<br />

Ces deux types d’excitations sont schématisés sur la figure, fig.2.11. L’excitation directe permettra<br />

de s’affranchir du biais induit par l’impact. Le calcul de la réponse vibratoire de la plaque<br />

dans le domaine temporel pourra être ainsi validé. Les excitations seront, classiquement, <strong>des</strong> sinus<br />

ou <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> blancs. Ce type d’excitation ne sera utilisé que pour la plaque en acier appuyée<br />

sur ses quatre bords. L’excitation impactée, qui fait l’originalité de ce modèle, sera utilisée pour


2.2. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 65<br />

toutes les autres configurations. Nous ne nous intéresserons pas <strong>à</strong> la réponse pour un seul impact,<br />

cet aspect étant largement traité dans la littérature. Le pilotage de l’impacteur générera donc<br />

une succession d’impacts :<br />

– pseudo-périodique, pour un sinus;<br />

– aléatoire pour un bruit blanc et pour le profil route.<br />

Fig. 2.11 – Différence entre les deux types d’excitations.<br />

Acquisitions dans le domaine fréquentiel<br />

Ces acquisitions sont réalisées <strong>à</strong> l’aide du vibromètre laser <strong>à</strong> balayage afin de déterminer le<br />

comportement vibratoire de la plaque. Les grandeurs mesurées sont :<br />

– l’accélération en sortie du pot vibrant (ou l’accélération de l’impacteur pour une excitation<br />

impactée) ;<br />

– la force d’excitation (ou la force d’impact pour une excitation impactée) ;<br />

– la vitesse vibratoire en tous points de la plaque.<br />

Pour le cas d’une plaque en acier directement excitée par un bruit blanc, une représentation<br />

de ces grandeurs est proposée en figure, fig.2.12.<br />

20<br />

−10<br />

−50<br />

20×log(|γ I<br />

|) (dB)<br />

10<br />

0<br />

−10<br />

20×log(|F|) (dB)<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

20×log(|v P<br />

|) (dB)<br />

−60<br />

−70<br />

−80<br />

−90<br />

−20<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

−60<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

−100<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 2.12 – Mesure laser de (a) l’accélération en sortie du pot vibrant, (b) la force d’excitation<br />

et (c) la vitesse vibratoire moyennée sur tous les points de la plaque.<br />

Plusieurs mesures (20 dans notre cas) sont effectuées pour chaque point d’un maillage défini<br />

par l’utilisateur. Ces mesures sont ensuite moyennées. La force et l’accélération de la bille sont<br />

définies comme <strong>des</strong> références et permettent ainsi de déterminer la cohérence de la mesure. A<br />

partir de cette cohérence, le logiciel du vibromètre laser valide, ou non, la mesure. Une multitude<br />

de post-traitements est alors proposée. Il est possible d’avoir différentes fonctions de transfert.


66 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Acquisitions dans le domaine temporel<br />

Les mesures en temporel ont été réalisées en utilisant un frontal d’acquisition multi-voies<br />

permettant ainsi d’enregistrer trois types de données :<br />

– l’accélération en sortie du pot vibrant (ou l’accélération de l’impacteur pour une excitation<br />

impactée) ;<br />

– la force d’excitation (ou la force d’impact pour une excitation impactée) ;<br />

– la pression acoustique rayonnée.<br />

Les mesures ont été effectuées sur 10 secon<strong>des</strong>. Une représentation <strong>des</strong> grandeurs mesurées est<br />

proposée sur la figure, fig.2.13, pour une plaque en acier directement excitée par un bruit blanc.<br />

1000<br />

4<br />

1<br />

500<br />

2<br />

0.5<br />

γ I<br />

(mm/s 2 )<br />

0<br />

F (N)<br />

0<br />

P (Pa)<br />

0<br />

−500<br />

−2<br />

−0.5<br />

−1000<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (sec)<br />

(a)<br />

−4<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

−1<br />

0 2 4 6 8 10<br />

Temps (sec)<br />

(c)<br />

Fig. 2.13 – Evolution temporelle de (a) l’accélération en sortie du pot vibrant, (b) la force<br />

d’excitation, et (c) la pression acoustique rayonnée.<br />

2.3 Evaluation de la modélisation<br />

Dans un premier temps nous évaluerons les conditions aux limites expérimentales. Ensuite,<br />

nous utiliserons les résultats expérimentaux issus <strong>des</strong> deux types d’excitations mécaniques pour<br />

évaluer les différentes phases du calcul. Ainsi, l’excitation directe nous permettra d’évaluer le<br />

calcul du comportement vibratoire et celui de la pression acoustique rayonnée. Pour l’appréciation<br />

du modèle d’impact, nous utiliserons l’excitation impactée. Enfin, une comparaison calculs /<br />

mesures sera réalisée sur <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Le repère utilisé dans l’ensemble de l’évaluation est présenté en figure, fig.2.14.<br />

Fig. 2.14 – Repère associé <strong>à</strong> la plaque.<br />

Dans ce repère :<br />

– le point M est le point d’excitation ;<br />

– le point N est le point d’observation du comportement vibratoire ;<br />

– le point P est le point d’écoute.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 67<br />

Dans la suite du document, les coordonnées de ces points remarquables seront données en<br />

millimètres sous la forme (X;Y ;Z).<br />

2.3.1 Evaluation <strong>des</strong> conditions aux limites<br />

Dans un premier temps, nous vérifions les conditions aux limites expérimentales. Les choix<br />

technologiques expérimentaux ayant permis de maintenir les plaques sont présentés dans le2.2.2.<br />

Nous distinguons trois évaluations <strong>à</strong> mener :<br />

– la plaque en acier appuyée ;<br />

– la plaque en aluminium libre;<br />

– une plaque en polymère libre.<br />

Plaque en acier appuyée<br />

Nous souhaitons que la plaque en acier soit appuyée sur ses quatre bords. Ce type de conditions<br />

aux limites est délicat <strong>à</strong> mettre en œuvre expérimentalement. Un cadre en aluminium est<br />

utilisé pour maintenir la plaque. Il est maintenant important de caractériser les conditions aux<br />

limites créées par ce choix technologique. Les techniques numériques étant éprouvées pour cette<br />

application, nous proposons de vérifier les conditions aux limites expérimentales par rapport <strong>à</strong><br />

un code de calcul numérique. Le résultat de la simulation est nommé AM Numérique dans le<br />

tableau, tab.2.6.<br />

FRF Impactée AM Numérique<br />

f mn (Hz) m n f mn (Hz) m n<br />

164 1 1 142 1 1<br />

336 2 1 262 2 1<br />

431 1 2 448 1 2<br />

564 3 1 464 3 1<br />

624 2 2 568 2 2<br />

799 4 1 745 4 1<br />

834 3 2 768 3 2<br />

921 1 3 957 1 3<br />

1070 4 2 1050 4 2<br />

- - - 1077 2 3<br />

1184 5 1 1108 5 1<br />

1233 3 3 1278 3 3<br />

1378 5 2 1412 5 2<br />

Tab. 2.6 – Evaluation de la base modale pour la plaque en acier appuyée<br />

La comparaison entre les fréquences propres théoriques et expérimentales met en évidence la<br />

difficulté de réaliser expérimentalement de telles conditions aux limites. Nous constatons que les<br />

fréquences propres expérimentales sont légèrement supérieures aux fréquences propres théoriques.<br />

Cela permet de conclure, qu’expérimentalement, les conditions aux limites de la plaque se situent<br />

entre l’appuyé et l’encastré. Remarquons cependant que les déformées modales expérimentales<br />

sont celles de l’appuyé comme le montre la figure, fig.2.15.<br />

Lors de la modélisation, il sera nécessaire de recaler les fréquences propres par rapport aux<br />

fréquences propres expérimentales. Ainsi la base modale expérimentale sera fidèlement reproduite.


68 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Fig. 2.15 – Déformées modales expérimentales de la plaque en acier appuyée.<br />

Plaques libres<br />

Plaque en aluminium<br />

Afin de vérifier ces conditions aux limites, une analyse modale est réalisée avec un calcul<br />

éléments finis. Les résultats expérimentaux et théoriques sont répertoriés dans le tableau, tab.2.7.<br />

FRF Impactée AM Numérique<br />

f mn (Hz) m n f mn (Hz) m n<br />

568 3 1 575 3 1<br />

- - - 615 2 2<br />

1373 3 2 1380 3 2<br />

1571 4 1 1587 4 1<br />

1813 1 3 1785 1 3<br />

Tab. 2.7 – Evaluation de la base modale pour la plaque en aluminium libre.<br />

Nous constatons que les fréquences propres théoriques et expérimentales sont voisines. Notons<br />

que les relevés <strong>des</strong> fonctions de transferts moyens effectués par le vibromètre laser ne permettent<br />

pas d’identifier clairement tous les mo<strong>des</strong>. En effet, si l’excitation est sur le noeud de vibration<br />

d’un mode, alors ce dernier ne sera pas sollicité et ne contribuera pas <strong>à</strong> la réponse de la plaque.<br />

Ainsi le mode (2;2) n’apparaît pas <strong>à</strong> la mesure. Les déformées modales expérimentales pour les<br />

mo<strong>des</strong> identifiés sont présentées en figure, fig.2.16.<br />

Ces résultats sont <strong>à</strong> comparer aux déformées modales identifiées numériquement et présentées<br />

en figure, fig.2.17.<br />

Nous constatons que les déformées modales coïncident. Ceci nous permet d’affirmer que les<br />

conditions aux limites libres sont bien reproduites par le banc. Nous remarquons que l’analyse<br />

modale numérique représente fidèlement les constatations expérimentales et permet d’identifier<br />

la totalité <strong>des</strong> mo<strong>des</strong>. Nous utiliserons donc les résultats issus de l’analyse modale numérique lors<br />

de la modélisation.<br />

Plaques en polymère<br />

La même procédure d’évaluation est proposée pour les plaques en polymère. A titre d’illustration,<br />

nous décidons de traiter la plaque en ABS. Comme pour la plaque en aluminium, une<br />

comparaison <strong>à</strong> la base modale théorique calculée par éléments finis est proposée dans le tableau,<br />

tab.2.8.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 69<br />

25<br />

20×log(|γ/F|) (dB)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.16 – (a) transfert vibratoire moyen d’une plaque en aluminium aléatoirement impactée.<br />

Les mo<strong>des</strong> de plaques sont repérés en rouge. (b) les déformées modales correspondantes.<br />

Fig. 2.17 – Déformées modales théoriques pour la plaque en aluminium libre sur ses quatre bords.<br />

Encore une fois, nous constatons que les fréquences propres expérimentales et théoriques sont<br />

proches. Notons que la densité modale est plus élevée sur la gamme de fréquence [0 − 2kHz]<br />

que pour la plaque en aluminium. Cette observation se vérifie au regard du transfert vibratoire<br />

moyen mesuré par le vibromètre laser, illustré en figure, fig.2.18(a). Afin de valider définitivement<br />

les conditions aux limites expérimentales, les déformées modales expérimentales <strong>des</strong> 5 premiers<br />

mo<strong>des</strong> clairement identifiés sont présentées en figure, fig.2.18(b).<br />

Ces déformées modales correspondent bien <strong>à</strong> celles du libre. Par conséquent, la base modale<br />

mesurée est cohérente avec la base modale théorique. Dans la mesure où, expérimentalement, il<br />

est difficile d’observer tous les mo<strong>des</strong>, il sera judicieux d’utiliser les mo<strong>des</strong> théoriques calculés<br />

numériquement pour alimenter la modélisation.<br />

2.3.2 Excitation directe<br />

Dans une première phase de l’évaluation de la modélisation, nous décidons de nous affranchir<br />

du phénomène d’impact. Par conséquent, l’excitation mécanique directe nous permettra d’évaluer<br />

le calcul du comportement vibratoire et de la pression acoustique rayonnée indépendamment de<br />

l’impact.<br />

Evaluation du calcul du comportement vibratoire<br />

Pour évaluer le calcul du comportement vibratoire, nous proposons deux types de comparaisons.<br />

La première vise <strong>à</strong> évaluer le modèle par rapport <strong>à</strong> un code de calcul éléments finis.


70 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

FRF Impactée AM Numérique<br />

f mn (Hz) m n f mn (Hz) m n<br />

174 3 1 177 3 1<br />

- - - 183 2 2<br />

425 3 2 416 3 2<br />

476 4 1 489 4 1<br />

598 1 3 563 1 3<br />

- - - 688 2 3<br />

- - - 750 4 2<br />

919 3 3 930 3 3<br />

- - - 1039 5 1<br />

1184 5 2 1217 5 2<br />

- - - 1369 4 3<br />

1503 1 4 1562 1 4<br />

- - - 1606 2 4<br />

1598 6 1 1661 6 1<br />

- - - 1894 6 2<br />

1856 5 3 1899 5 3<br />

- - - 1922 3 4<br />

Tab. 2.8 – Evaluation de la base modale pour la plaque en ABS libre.<br />

Rappelons que le modèle présenté dans ce document propose une résolution dans le domaine<br />

temporel. Le code de calcul éléments finis utilise aussi une modélisation mais, cette fois-ci, dans<br />

le domaine fréquentiel. La seconde comparaison consiste <strong>à</strong> apprécier le modèle par rapport aux<br />

résultats expérimentaux.<br />

Comparaison avec un code de calcul<br />

Afin de valider le calcul du comportement vibratoire, nous comparons, dans un premier temps,<br />

la réponse vibratoire exprimée en temporel issue du modèle <strong>à</strong> un calcul de réponse en fréquence<br />

issu d’un code de calcul linéaire. Le support choisi est une plaque en acier appuyée sur ses quatre<br />

bords dont les dimensions sont récapitulées dans le tableau, tab.2.2. Le point d’excitation M est<br />

le même pour les deux simulations, <strong>à</strong> savoir (90;50), dans le repère défini précédemment.<br />

Le prérequis pour ce type de comparaison réside dans le fait que le modèle numérique,<br />

développé <strong>à</strong> l’aide du code de calcul éléments finis (Nastran), doit reproduire le bon schéma<br />

modal. Pour ce faire, il faut que le maillage soit suffisamment fin pour permettre d’observer les<br />

mo<strong>des</strong> les plus élevés. La taille de maille optimale a été identifiée après plusieurs calculs, et ce jusqu’<strong>à</strong><br />

la convergence de la base modale par rapport <strong>à</strong> la théorie. Ainsi la taille de maille préconisée<br />

pour obtenir une base modale pertinente jusqu’<strong>à</strong> 4000Hz est de 0,5mm, comme le montre la<br />

figure, fig.2.19.<br />

Les conditions aux limites appuyées sur les quatre bords sont assurées en bloquant les trois<br />

degrés de liberté en translation. La base modale utilisée dans le modèle temporel est calculée en<br />

utilisant une expression analytique pour les conditions aux limites appuyées. Celle-ci peut donc<br />

être considérée comme théorique. La comparaison <strong>des</strong> bases modales numérique et théorique est<br />

présentée en figure, fig.2.20.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 71<br />

25<br />

20×log(|γ/F|) (dB)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.18 – (a) transfert vibratoire moyen d’une plaque en ABS aléatoirement impactée. Les<br />

mo<strong>des</strong> de plaques sont repérés en rouge. (b) les déformées modales correspondantes.<br />

Fréquence propre (Hz)<br />

7000<br />

6000<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

2 mm de maille<br />

1 mm de maille<br />

0,5 mm de maille<br />

Théorique<br />

0<br />

0 10 20 30 40 50<br />

Numéro du mode<br />

Fig. 2.19 – Etude de sensibilité pour déterminer la taille de maille optimale du modèle numérique.<br />

Pour ce qui est du modèle, le fait d’utiliser une méthode de résolution dans le domaine temporel<br />

apporte son lot de contraintes. En effet, le pas de temps de résolution est un facteur primordial<br />

pour bien représenter le comportement vibratoire de la plaque soumise <strong>à</strong> n’importe quel type<br />

d’excitation. Nous procédons <strong>à</strong> une étude de sensibilité sur la fréquence de discrétisation Fd. Ce<br />

paramètre est directement lié au pas de résolution temporel ∆t par la relation suivante :<br />

Fd = 1/∆t (2.33)<br />

Pour faire cette étude de sensibilité, nous simulons la réponse d’une plaque fictive ayant <strong>des</strong><br />

mo<strong>des</strong> de même nature <strong>à</strong> <strong>des</strong> fréquences, tous les 200Hz, comprises entre 200 et 22000Hz. La<br />

figure, fig.2.21(a), illustre bien le problème puisqu’avec une fréquence de discrétisation de 10kHz<br />

seuls les mo<strong>des</strong> <strong>à</strong> 200 et 400Hz sont bien reproduits. A partir de 600Hz il apparaît un écart entre<br />

la fréquence théorique du mode et la fréquence du mode modélisé. La fréquence de discrétisation<br />

est directement reliée <strong>à</strong> cet écart, comme le montre la figure, fig.2.21(b), qui utilise une fréquence<br />

de discrétisation de 45kHz.


72 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Fréquence (Hz)<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

<strong>Modélisation</strong> fréquentielle<br />

<strong>Modélisation</strong> temporelle<br />

0<br />

0 10 20 30 40<br />

Mo<strong>des</strong><br />

Fig. 2.20 – Comparaison <strong>des</strong> fréquences propres.<br />

10<br />

10<br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

0<br />

−10<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

0<br />

−10<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

−60<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

−60<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.21 – Fonction de transfert vibratoire pour (a) une fréquence de discrétisation de 10kHz et<br />

(b) une fréquence de discrétisation de 45kHz. Les mo<strong>des</strong> théoriques sont représentés en rouge.<br />

Une étude de sensibilité a donc été réalisée pour déterminer la loi liant la fréquence de<br />

discrétisation <strong>à</strong> la fréquence maximale que nous souhaitons observer. Le paramètre conditionnant<br />

cette loi est l’écart relatif entre ces deux grandeurs. Le résultat de cette étude de sensibilité<br />

est illustré par le graphique présenté en figure, fig.2.22.<br />

En conclusion, pour avoir un écart inférieur <strong>à</strong> 1%, le pas de temps de calcul doit être au<br />

moins égal <strong>à</strong> un vingtième de la plus petite période <strong>à</strong> observer. Si nous considérons la fréquence<br />

de discrétisation, cette loi peut s’écrire :<br />

Fd = 20×MAX(f mn ) (2.34)<br />

f mn représentant le vecteur <strong>des</strong> fréquences propres.<br />

La comparaison entre les deux fonctions de transfert vibratoire est faite en un point N choisi<br />

arbitrairement de coordonnées (100;12) (en mm). L’excitation considérée pour cette validation<br />

est une excitation de type bruit blanc. Cette comparaison est illustrée par la figure, fig.2.23.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 73<br />

5 x 104 Y=20 × X<br />

Fd (Hz)<br />

4<br />

3<br />

2<br />

2%<br />

1%<br />

Ecart<br />

1<br />

500 1000 1500 2000<br />

Fréquence <strong>à</strong> observer (Hz)<br />

Fig. 2.22 – Etude de sensibilité afin de déterminer la fréquence de discrétisation adéquate pour<br />

la modélisation.<br />

100<br />

20×log(|γ P<br />

/F|) (dB)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

<strong>Modélisation</strong> fréquentielle<br />

<strong>Modélisation</strong> temporelle<br />

−40<br />

0 1000 2000 3000 4000<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 2.23 – Fonction de transfert vibratoire au point (100;12).<br />

Nous observons une très bonne corrélation entre la modélisation dans le domaine temporel<br />

et la modélisation dans le domaine fréquentiel. Cette constatation nous permet de valider la<br />

modélisation dans le domaine temporel.<br />

Comparaison avec la mesure<br />

Expérimentalement, nous disposons d’acquisitions réalisées avec le vibromètre laser <strong>à</strong> balayage.<br />

La configuration utilisée pour l’évaluation du calcul du comportement vibratoire est la plaque en<br />

acier appuyée excitée par un bruit blanc.<br />

La première comparaison consiste <strong>à</strong> évaluer le calcul de la fonction de transfert entre la force<br />

d’excitation et la vitesse vibratoire en un point d’observation de la plaque. Cette fonction de<br />

transfert sera notée v P /F par la suite. v P représente la vitesse vibratoire au point d’observation.<br />

Nous choisissons de travailler avec la vitesse vibratoire car cette donnée est directement<br />

mesurée par le vibromètre laser. L’accélération et le déplacement vibratoires sont <strong>des</strong> données<br />

déduites de la vitesse vibratoire. Le point d’excitation M a pour coordonnées (95;45), et le point<br />

d’observation N est fixé aléatoirement en (50;82,5). Le taux d’amortissement est de 1% et les<br />

fréquences propres utilisées sont issues du laser (récapitulées dans le tableau, tab.2.5 page 63).


74 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

La comparaison entre la modélisation et l’expérience est illustrée sur la figure, fig.2.24(a). Il est<br />

<strong>à</strong> noter que le mode propre le plus élevé pris en compte a une fréquence propre de 1399Hz.<br />

La comparaison entre le calcul et la mesure n’est donc pertinente que jusqu’<strong>à</strong> hauteur de cette<br />

fréquence. Nous remarquons que le modèle reproduit bien la densité modale mais les amplitu<strong>des</strong><br />

modales modélisées surestiment la mesure. L’écart entre la modélisation et l’expérience peut<br />

venir du modèle d’amortissement utilisé. Nous proposons alors de recaler le modèle en changeant<br />

le modèle d’amortissement. L’amortissement n’est alors plus constant sur toute la plage de<br />

fréquence. Nous considérons un amortissement modal. La comparaison entre la modélisation et<br />

la mesure est illustrée sur la figure, fig.2.24(b).<br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

−80<br />

0 500 1000 1500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

0<br />

−10<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

−60<br />

−70<br />

0 500 1000 1500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Fig. 2.24 – (a) transfert vibratoire au point (50;82,5) et (b) recalage sur l’amortissement.<br />

La corrélation s’en voit améliorée. Les valeurs d’amortissement utilisées pour le recalage<br />

sont répertoriées dans le tableau, tab.2.9. Cette dernière comparaison permet donc de valider<br />

la modélisation moyennant l’utilisation d’un modèle d’amortissement adéquat.<br />

Mode Amortissement Mode Amortissement<br />

1 4,00% 7 3,00%<br />

2 3,50% 8 1,00%<br />

3 1,25% 9 2,00%<br />

4 1,00% 10 1,00%<br />

5 1,00% 11 2,00%<br />

6 1,00%<br />

Tab. 2.9 – Amortissements modaux pris en compte pour le recalage.<br />

Le vibromètre laser permet d’obtenir la moyenne spatiale <strong>des</strong> vitesses vibratoires. Ce type de<br />

mesure décrit le comportement global de la plaque. Le même type d’analyse est réalisé avec le<br />

modèle, le résultat obtenu est illustré sur la figure, fig.2.25(a). Le recalage avec les amortissements<br />

modaux précédemment utilisés permet d’obtenir un meilleur degré de corrélation comme le montre<br />

la figure, fig.2.25(b).<br />

A ce stade de l’évaluation, nous validons le calcul du comportement vibratoire dans le domaine<br />

temporel. Retenons de cette évaluation que le modèle d’amortissement utilisé dans la modélisation<br />

n’est pas pertinent pour une comparaison <strong>à</strong> la mesure. Par la suite, il sera donc nécessaire de<br />

caractériser précisément l’évolution de l’amortissement en fonction de la fréquence.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 75<br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

20×log(|v P<br />

/F|) (dB)<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

−80<br />

0 500 1000 1500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

−80<br />

0 500 1000 1500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 2.25 – (a) transfert vibratoire moyenné sur la plaque et (b) recalage sur l’amortissement.<br />

Evaluation du calcul de la pression acoustique<br />

Pour l’évaluation du calcul de la pression acoustique, les mesures effectuées dans le domaine<br />

temporel sont utilisées. Le cas d’application est la plaque en acier appuyée sur ses quatre bords.<br />

La première évaluation proposée concerne une excitation sinusoïdale. La fréquence du sinus est<br />

de 1000Hz et le point d’excitation M a pour coordonnées (65;65). Le point d’écoute P est placé<br />

en (17,5;55;350). Nous utilisons, dans la modélisation, les fréquences propres expérimentales,<br />

les amortissements modaux issus du recalage et la force expérimentale. La comparaison entre<br />

la modélisation et la mesure est présentée en figure, fig.2.26(a). Nous constatons que le modèle<br />

reproduit bien la pression acoustique rayonnée au niveau de la fréquence d’excitation. Cependant,<br />

nous notons qu’il y a un écart entre le calcul et la mesure en dehors de cette fréquence. Le pic <strong>à</strong><br />

1000Hz étant <strong>à</strong> plus de 40dB au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> autres fréquences, le son perçu est qualitativement le<br />

même entre la modélisation et la mesure. Le modèle permet d’obtenir la pression acoustique en<br />

fonction du temps, la corrélation entre le calcul et la mesure peut alors se faire dans le domaine<br />

temporel. Cette comparaison est illustrée dans la figure, fig.2.26(b). Dans le domaine temporel,<br />

nous observons quelques différences entre les pressions acoustiques mesurées et modélisées. Ces<br />

différences ne sont pas perceptibles car l’harmonique <strong>à</strong> 1000Hz prédomine. Ces constatations<br />

constituent une première validation du calcul de la pression acoustique.<br />

Afin d’évaluer cette phase du calcul pour un cas plus général, une plaque en acier appuyée<br />

excitée par un bruit blanc est maintenant considérée. Les coordonnées du point d’excitation M<br />

sont (105;35) et le point d’écoute P reste inchangé. La corrélation entre le calcul et la mesure est<br />

présentée en figure, fig.2.27.<br />

Nous observons une bonne corrélation entre le calcul et la mesure au-del<strong>à</strong> de 400Hz. Nous<br />

supposons que les écarts observables en basse fréquence sont dus aux mo<strong>des</strong> de cavité qui ne<br />

sont pas pris en compte dans la modélisation. Enfin, en observant la pression acoustique mesurée,<br />

nous remarquons que le premier mode de plaque ne rayonne pas. Ce premier mode, noté (1,1),<br />

n’a de sens que si les moments au niveau <strong>des</strong> appuis sont nuls. Expérimentalement, il est difficile<br />

de vérifier ces conditions aux limites. Les conditions aux limites seraient donc <strong>à</strong> l’origine de<br />

l’absence expérimentale de la contribution de ce premier mode. De manière globale, ces différentes<br />

évaluations permettent de valider le calcul de la pression acoustique. Nous attribuons les écarts,<br />

entre la modélisation et la mesure, <strong>à</strong> la difficulté de reproduire expérimentalement les conditions<br />

aux limites et aux mo<strong>des</strong> de cavité.


76 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

0<br />

0 500 1000 1500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

Pression acoustique (Pa)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

1 1.001 1.002 1.003 1.004 1.005<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Fig. 2.26 – Pression acoustique rayonnée dans le domaine (a) fréquentiel et (b) temporel pour<br />

une excitation sinusoïdale de 1kHz.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

20<br />

0 200 400 600 800 1000 1200<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 2.27 – Pression acoustique rayonnée par une plaque en acier appuyée excitée par un bruit<br />

blanc.<br />

2.3.3 Excitation impactée<br />

L’excitation impactée nous permettra d’évaluer le calcul de l’effort d’impact. Par la suite,<br />

nous apprécierons la capacité du modèle <strong>à</strong> reproduire dans sa globalité le phénomène d’impacts<br />

multiples. Enfin une évaluation du modèle <strong>à</strong> générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement sera effectuée.<br />

Evaluation du calcul de l’effort d’impact sur la plaque en acier appuyée<br />

Dans cette partie, nous évaluons le calcul de l’effort d’impact par la théorie de Hertz en<br />

confrontant la modélisation <strong>à</strong> la mesure. La mesure de l’effort d’impact est délicate. En effet, le<br />

capteur d’effort étant placé en sortie du pot vibrant, les forces d’inertie, dues aux déplacements<br />

imposés, viennent polluer la mesure. C’est pourquoi nous préférerons, pour cette évaluation, une<br />

configuration présentant <strong>des</strong> impacts répétés, générés par <strong>des</strong> déplacements basses fréquences.<br />

Le support choisi est donc la plaque en acier appuyée sur ses quatre bords, impactée au point<br />

M de coordonnées (90,50). L’impacteur en PS Choc est piloté par un sinus 50Hz. Le jeu <strong>à</strong><br />

l’origine est nul et l’amplitude du sinus est de 0,5mm. Cette amplitude est définie <strong>à</strong> partir du<br />

relevé accélérométrique <strong>à</strong> la base de l’impacteur. Dans un premier temps, une comparaison dans le<br />

domaine temporel est réalisée et présentée en figure, fig.2.28(a). Nous observons une surestimation


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 77<br />

du modèle d’environ 10% de l’effort d’impact sur le pic le plus prononcé. Nous notons également<br />

que la durée de contact est de 0,8ms pour la modélisation, contre 0,6ms pour la mesure. Enfin,<br />

le temps entre deux impacts d’environ 20ms est bien reproduit par le modèle. Nous pouvons<br />

remarquer, sur le relevé expérimental, la faible oscillation de la force entre deux impacts <strong>à</strong> la<br />

fréquence de 50Hz. Cette constatation illustre bien la pollution de la mesure par la force d’inertie<br />

induite par le déplacement du pot vibrant.<br />

Effort de contact (N)<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

20×log(F) (dB)<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

−5<br />

1 1.01 1.02 1.03 1.04 1.05<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

−60<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 2.28 – Comparaison entre le calcul et la mesure de l’évolution de l’effort de contact dans le<br />

domaine (a) temporel et (b) fréquentiel pour la plaque en acier appuyée.<br />

Il est <strong>à</strong> rappeler que la représentation dans le domaine fréquentiel n’est pas appropriée pour<br />

<strong>des</strong> signaux instationnaires. Cependant, dans la suite de l’étude, nous aurons recours <strong>à</strong> ce type de<br />

représentation car la comparaison dans le domaine temporel est parfois impossible. Il conviendra<br />

donc de rester critique quant aux conclusions réalisées lors de la comparaison de spectres calculés<br />

sur <strong>des</strong> signaux instationnaires.<br />

Au regard de l’évolution fréquentielle de la force d’impact, présentée en figure, fig.2.28(b), nous<br />

observons l’apparition d’un spectre de raies de période 50Hz. Cette constatation est également<br />

reproduite par la modélisation. De plus, la comparaison aux fréquences de 50 et 100Hz, qui<br />

présentent les amplitu<strong>des</strong> les plus élevées, est inférieure <strong>à</strong> 2dB.<br />

Cette comparaison nous permet de valider l’utilisation de la théorie de Hertz pour modéliser<br />

les efforts induits par l’impact.<br />

Evaluation du phénomène d’impact sur la plaque en aluminium libre<br />

A ce stade de l’évaluation, les calculs du comportement vibratoire, de la pression acoustique et<br />

de l’effort d’impact ont été validés. Nous introduisons donc les conditions aux limites du type libre<br />

qui nous permettront par la suite de recréer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement automobiles pertinents. Le<br />

support pour cette évaluation est la plaque en aluminium libre sur ses quatre bords. L’impacteur,<br />

en PS Choc, est piloté par un sinus 50Hz. Le point d’impact M a pour coordonnées (77;57) et<br />

le point d’écoute P se situe aux coordonnées (12,5;47,5;350). Après une présentation du modèle<br />

permettant de traiter ce type de conditions aux limites, nous effectuerons une évaluation de la<br />

modélisation par rapport aux relevés expérimentaux. Cette évaluation permettra de conclure sur<br />

la pertinence de la modélisation pour la reproduction de <strong>bruits</strong> de grésillement automobiles.


78 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Elaboration du modèle pour la plaque en aluminium libre<br />

La difficulté induite par cette configuration réside dans la prise en compte <strong>des</strong> conditions aux<br />

limites. En effet, le modèle est initialement développé pour <strong>des</strong> conditions aux limites du type<br />

appuyé. Pour que ce dernier puisse prendre en compte les conditions aux limites de type libre, il<br />

serait nécessaire de prendre en compte les mo<strong>des</strong> de corps soli<strong>des</strong> ainsi que la gravité ce qui sousentend<br />

un développement important que nous ne traiterons pas dans ce document. De ce fait,<br />

nul doute que la comparaison entre la modélisation et la mesure présentera <strong>des</strong> écarts dus <strong>à</strong> ces<br />

conditions aux limites différentes. Le modèle, tel qu’il a été développé, autorise une résolution <strong>à</strong><br />

la seule condition que les déformées modales soient celles de l’appuyé. Nous proposons de réduire<br />

l’écart afin de conserver ce modèle :<br />

– en recalant les mo<strong>des</strong> de l’appuyé sur les fréquences propres du libre déterminées grâce <strong>à</strong><br />

un code de calcul numérique;<br />

– en supprimant les trois premières déformées modales (1;1), (1;2) et (2;1) de l’appuyé, qui<br />

n’ont pas d’équivalence dans le cadre du libre.<br />

Nous faisons ainsi l’hypothèse que la déformée modale du mode (3;1) en libre est proche<br />

de celle du même mode en appuyé. Nous utilisons un code de calcul numérique qui servira<br />

de référence pour juger de la pertinence de la méthode présentée ci-<strong>des</strong>sus. Afin de mettre en<br />

évidence l’écart induit par ce changement de conditions aux limites, une simulation présentant<br />

la réponse vibratoire d’une plaque en aluminium excitée par un bruit blanc est proposée en<br />

figure, fig.2.29(a). Nous remarquons, outre le décalage fréquentiel, que la densité modale du libre<br />

est plus importante sur la plage de fréquences représentée. De plus, les niveaux vibratoires sont<br />

sensiblement les mêmes. Une comparaison similaire est réalisée avec le modèle entre l’appuyé et la<br />

méthode proposée pour reproduire le libre. Cette comparaison est présentée en figure, fig.2.29(b).<br />

Les constatations sont les mêmes en ce qui concerne le décalage fréquentiel et la densité modale.<br />

Cependant nous remarquons une augmentation du niveau vibratoire pour les trois premiers mo<strong>des</strong><br />

du libre.<br />

20×log(v P<br />

/F)<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

Appuyé − Code de calcul<br />

Libre − Code de calcul<br />

−80<br />

0 500 1000 1500 2000 2500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

20×log(v P<br />

/F)<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

Appuyé − Modèle<br />

"Libre" − Modèle<br />

−80<br />

0 500 1000 1500 2000 2500<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 2.29 – Comparaison entre les conditions aux limites libres et appuyées avec (a) un code de<br />

calcul numérique et (b) le modèle.<br />

La comparaison entre les réponses issues du code de calcul et de la modélisation est proposée<br />

en figure, fig.2.30. Les fréquences modales sont exactement les mêmes. Cependant la méthode proposée<br />

surestime nettement la réponse théorique sur les trois premiers mo<strong>des</strong>. Au-del<strong>à</strong> de 1500Hz,<br />

la réponse vibratoire est bien reproduite. Nous poursuivons l’évaluation en gardant <strong>à</strong> l’esprit


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 79<br />

qu’un écart est créé par l’utilisation d’une méthode permettant d’approcher le comportement<br />

vibratoire d’une plaque libre sur ses quatre bords.<br />

0<br />

20×log(v P<br />

/F)<br />

−20<br />

−40<br />

−60<br />

Libre − Code de calcul<br />

"Libre" − Modèle<br />

−80<br />

0 500 1000 1500 2000 2500<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 2.30 – Comparaison de la réponse vibratoire du modèle et d’un code de calcul numérique,<br />

pour <strong>des</strong> conditions aux limites du type libre.<br />

Déplacements relatifs<br />

La modélisation permet d’obtenir les déplacements relatifs de l’impacteur et de la plaque au<br />

niveau du point d’impact. Ces déplacements relatifs sont présentés sur la figure, fig.2.31. Notons<br />

que le jeu <strong>à</strong> l’origine pris en compte est de 2mm et que le sinus 50Hz imposé <strong>à</strong> l’impacteur<br />

est d’amplitude 2,1mm. Nous remarquons que la plaque est bien affectée par l’impact. Nous<br />

ne disposons pas de données expérimentales permettant de conclure sur la validité du modèle.<br />

Cependant, nous pouvons constater que, qualitativement, le phénomène semble bien reproduit.<br />

Il convient d’interpréter l’interpénétration apparente sur le graphique comme étant l’écrasement<br />

α entre le sommet de l’impacteur et la plaque (au niveau du point d’impact). Rappelons que cet<br />

écrasement est ensuite traduit par un effort de contact dans la modélisation.<br />

3 x 10−3 Temps (s)<br />

Déplacement (m)<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Impacteur<br />

Plaque<br />

0<br />

0 0.02 0.04 0.06 0.08 0.1<br />

Fig. 2.31 – Déplacement relatif de l’impacteur et de la plaque au niveau du point d’impact.<br />

Efforts de contact<br />

L’acquisition réalisée avec la tête d’impédance permet d’observer l’évolution de l’effort en fonction<br />

du temps comme l’illustre la figure, fig.2.32(a). L’effort de contact, dans le cadre d’impacts


80 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

multiples, se traduit par une succession de pics. La modélisation, présentée en figure, fig.2.32(b),<br />

nous permet de faire le même type de constatation. Dans un premier temps, nous remarquons que<br />

les efforts mesurés et modélisés sont du même ordre de grandeur. Le temps de contact est bien<br />

reproduit par le modèle. Nous notons cependant que la valeur de l’effort mesurée varie, contrairement<br />

<strong>à</strong> l’effort modélisé. Qualitativement, le modèle reproduit bien l’effort d’impact. L’écart<br />

induit par les conditions aux limites ne semble pas affecter ce calcul.<br />

60<br />

60<br />

Effort de contact (N)<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Effort de contact (N)<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

−10<br />

1 1.02 1.04 1.06 1.08 1.1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

−10<br />

1 1.02 1.04 1.06 1.08 1.1<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Fig. 2.32 – Evolution temporelle de l’effort de contact (a) mesuré et (b) modélisé.<br />

Pression acoustique<br />

Nous nous intéressons maintenant <strong>à</strong> la pression acoustique rayonnée. A l’image de l’évolution<br />

de la force d’impact, chaque impact donne lieu <strong>à</strong> un pic de pression acoustique suivi par un<br />

transitoire amorti dû au rayonnement de la plaque, comme le montre la figure, fig.2.33(a). La<br />

pression acoustique modélisée, représentée sur la figure, fig.2.33 (b), présente aussi <strong>des</strong> pics de<br />

pression du même ordre de grandeur. Le rayonnement qui suit ce pic de pression est visiblement<br />

moins amorti par rapport <strong>à</strong> la mesure.<br />

Pression acoustique (Pa)<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

1 1.02 1.04 1.06 1.08 1.1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

Pression acoustique (Pa)<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

1 1.02 1.04 1.06 1.08 1.1<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Fig. 2.33 – Evolution temporelle de la pression acoustique (a) mesurée et (b) modélisée.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 81<br />

Afin d’identifier l’origine de cet écart, nous proposons de comparer les spectres <strong>des</strong> pressions<br />

acoustiques mesurées et modélisées. Cette comparaison est présentée en figure, fig.2.34.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Expérimental<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000 2500 3000<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 2.34 – Comparaison <strong>des</strong> spectres de pressions acoustiques rayonnées.<br />

Nous remarquons que le modèle, comme la mesure, génère un spectre de raie. Entre 0 et 700Hz<br />

le modèle surestime la pression acoustique, alors qu’entre 700 et 1500Hz le modèle la sous-estime.<br />

Entre 1500 et 2300Hz la corrélation entre le calcul et la mesure est bonne. Par conséquent, nous<br />

ne pouvons pas conclure que l’écart observable est intégralement dû <strong>à</strong> l’approximation faite sur la<br />

base modale. Il semblerait que le modèle d’amortissement soit aussi source de biais comme nous<br />

l’avons montré lors <strong>des</strong> évaluations précédentes.<br />

Enfin, nous noterons que la propagation de l’onde acoustique, du point d’impact au point<br />

d’écoute, est bien reproduite par le modèle. En effet, les pics d’effort et de pression acoustique<br />

sont espacés dans le temps d’environ 0,7ms.<br />

Synthèse<br />

Cette évaluation de la modélisation a permis de mettre en évidence les capacités et les limites<br />

de ce modèle. Nous retiendrons que le modèle est en adéquation avec les principales constatations<br />

expérimentales :<br />

– pics d’effort ;<br />

– pics de pression acoustique ;<br />

– rayonnement de la plaque suite <strong>à</strong> l’impact ;<br />

– propagation de l’onde acoustique entre le point d’impact et le point d’écoute.<br />

De plus, les ordres de grandeur mesurés sont retrouvés par la modélisation. Les approximations<br />

faites pour traiter les conditions aux limites du type libre engendrent <strong>des</strong> écarts au<br />

même titre que le modèle d’amortissement. Dans la mesure où nous traitons dans cette étude de<br />

sons instationnaires, il est impossible de quantifier précisément ce biais sur la perception du son<br />

résultant.<br />

En conclusion, le modèle demeure pertinent et nous décidons de poursuivre l’évaluation en<br />

l’appliquant aux <strong>bruits</strong> de grésillement.


82 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Evaluation du bruit de grésillement<br />

Nous proposons dans cette partie d’évaluer la pertinence du modèle pour reproduire les <strong>bruits</strong><br />

de grésillement. Dans un premier temps, nous présentons les spécificités induites par ce type de<br />

<strong>bruits</strong> en terme de modélisation. Enfin, une comparaison par rapport aux mesures est proposée<br />

et discutée.<br />

Elaboration du modèle pour les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

Les configurations permettant de reproduire les <strong>bruits</strong> de grésillement ont un dénominateur<br />

commun :<br />

– les matériaux mis en jeu sont <strong>des</strong> matériaux automobiles ;<br />

– les plaques sont libres sur leurs quatre bords;<br />

– les plaques sont impactées et les impacteurs sont pilotés par <strong>des</strong> déplacements basses fréquences<br />

reproduisant le profil de la route.<br />

La caractérisation précise <strong>des</strong> matériaux est indispensable pour que le modèle soit robuste.<br />

Les grandeurs matériaux utilisées sont récapitulées dans le2.2.2.<br />

En ce qui concerne les conditions aux limites du type libre, nous utilisons la méthode d’approximation<br />

définie dans le2.3.3. Nous choisissons la plaque en ABS pour vérifier le biais induit<br />

par cette approximation sur les plaques en polymère. La plaque en ABS est donc soumise <strong>à</strong> une<br />

excitation de type bruit blanc, et les transferts vibratoires sont moyennés sur la surface de la<br />

plaque. A l’image de la précédente étude, nous comparons la modélisation <strong>à</strong> un code de calcul<br />

numérique. La comparaison est présentée en figure, fig.2.35.<br />

0<br />

−10<br />

Libre − Code de calcul<br />

"Libre" − Modèle<br />

20×log(v P<br />

/F)<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

0 500 1000 1500 2000 2500<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 2.35 – Evaluation du biais induit par l’approximation du libre.<br />

Nous constatons que les fréquences propres et la densité modale sont bien reproduites. Cependant,<br />

comme nous l’avons remarqué sur la plaque en aluminium, l’amplitude <strong>des</strong> trois premiers<br />

mo<strong>des</strong> est surestimée par rapport au code de calcul numérique. Au-del<strong>à</strong> de ces mo<strong>des</strong>, la méthode<br />

d’approximation surestime encore les amplitu<strong>des</strong> modales, mais dans une moindre mesure.<br />

Nous choisissons deux types d’excitations pour générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement :<br />

– l’impacteur est piloté par un bruit blanc basse fréquence (filtré au-<strong>des</strong>sus de 25Hz), cette<br />

excitation sera appelée bruit blanc dans la suite de l’étude ;<br />

– l’impacteur est piloté par un déplacement induit par une route pavée, cette excitation sera<br />

appelée profil route dans la suite de l’étude.<br />

Par définition, les <strong>bruits</strong> de grésillement apparaissent <strong>à</strong> cause de l’excitation générée par la<br />

route. Cette excitation se caractérise par <strong>des</strong> déplacements basses fréquences. Le choix du bruit<br />

blanc filtré au-<strong>des</strong>sus de 25Hz découle directement de cette constatation. Nous proposons ce<br />

type d’excitation, jugé réaliste par les experts Renault, pour caractériser l’influence du contenu<br />

spectral de l’excitation.


2.3. EVALUATION DE LA MODÉLISATION 83<br />

Nous présentons sur les figures, fig.2.36 et fig.2.37, une représentation de ces deux types<br />

d’excitations dans les domaines fréquentiel et temporel.<br />

x 10 −4<br />

1.5 x 10−3 Temps (s)<br />

Déplacement (m)<br />

1<br />

Déplacement (m)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

0<br />

0 50 100 150 200<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

−1.5<br />

0 1 2 3<br />

(b)<br />

Fig. 2.36 – Représentation du bruit blanc pilotant l’impacteur dans les domaines (a) temporel et<br />

(b) fréquentiel.<br />

x 10 −4<br />

1.5 x 10−3 Temps (s)<br />

Déplacement (m)<br />

1<br />

Déplacement (m)<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−1<br />

0<br />

0 50 100 150 200<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

−1.5<br />

0 1 2 3<br />

(b)<br />

Fig. 2.37 – Représentation du profil route pilotant l’impacteur dans les domaines (a) temporel<br />

et (b) fréquentiel.<br />

Nous constatons que l’amplitude maximale <strong>des</strong> déplacements est rigoureusement la même pour<br />

les deux types d’excitations. Cette valeur de référence de 1,3.10 −3 m est issue de l’enregistrement<br />

du déplacement induit par le profil route.<br />

Evaluation<br />

Afin d’évaluer la pertinence de la modélisation pour reproduire les <strong>bruits</strong> de grésillement, une<br />

comparaison avec la mesure est proposée. Nous choisissons les configurations avec une plaque<br />

en ABS et un impacteur en PS Choc. Nous traitons en parallèle les deux types d’excitations<br />

présentés précédemment.


84 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

L’évaluation avec le bruit blanc est présentée en figure, fig.2.38, et celle avec le profil route<br />

est présentée en figure, fig.2.39.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000<br />

Fréquence (Hz)<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

Pression acoustique (Pa)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

−3<br />

2 2.2 2.4 2.6 2.8 3<br />

Temps (s)<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 2.38 – Comparaison, dans les domaines (a) fréquentiel et (b) temporel, entre le calcul et la<br />

mesure pour un bruit de grésillement généré par un bruit blanc.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

Pression acoustique (Pa)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

−3<br />

2 2.2 2.4 2.6 2.8 3<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

<strong>Modélisation</strong><br />

Expérimental<br />

Fig. 2.39 – Comparaison, dans les domaines (a) fréquentiel et (b) temporel, entre le calcul et la<br />

mesure pour un bruit de grésillement généré par un profil route.<br />

Pour l’excitation bruit blanc, nous constatons sur la figure, fig.2.38(a), que la modélisation est<br />

bien corrélée avec la mesure jusqu’<strong>à</strong> 1000Hz. Notons que le pic de pression expérimental <strong>à</strong> 700Hz<br />

est bien reproduit. Des écarts apparaissent au-del<strong>à</strong> de 1000Hz. Sur la figure, fig.2.38(b), nous<br />

constatons que l’évolution temporelle modélisée présente quelques différences avec la mesure. Les<br />

impacts modélisés semblent plus longs que ceux mesurés. L’analyse précise de cette comparaison<br />

dans le domaine temporel est cependant délicate car le bruit blanc utilisé pour la modélisation<br />

a été généré aléatoirement et ne correspond pas exactement <strong>à</strong> celui utilisé lors de l’expérience.<br />

Enfin, nous remarquons que le niveau maximum de pression est le même <strong>à</strong> la mesure et <strong>à</strong> la<br />

modélisation.


2.4. CONCLUSION 85<br />

Au regard de la figure, fig.2.39(a), dédiée <strong>à</strong> l’excitation profil route, nous constatons que<br />

la modélisation surestime la mesure jusqu’<strong>à</strong> environ 900Hz. Cette surestimation a pour origine<br />

l’approximation faite sur la base modale, puisque le même type de constatation peut être fait<br />

dans l’évaluation de la méthode permettant d’approcher le libre. Il est important de noter, sur<br />

ce graphique, que le pic expérimental <strong>à</strong> 580Hz est bien reproduit par le modèle. La comparaison<br />

dans le domaine temporel, présentée en figure, fig.2.39(b), n’autorise que peu de constatations.<br />

La mesure, comme la modélisation, permet d’observer <strong>des</strong> évolutions chaotiques de la pression<br />

rayonnée. Nous noterons cependant que l’ordre de grandeur est bien reproduit par la modélisation.<br />

A ce stade de l’évaluation, il est difficile de valider ou de refuter la pertinence de la modélisation.<br />

En effet, il est nécessaire de quantifier ces écarts en terme de perception. Nous retiendrons<br />

que ce modèle permet d’approcher la mesure tout en proposant une résolution dans le domaine<br />

temporel. Ceci sous-entend qu’il nous est possible de synthétiser les sons issus de la modélisation.<br />

Par conséquent, une étude perceptive sur les sons modélisés et mesurés nous permettra de conclure<br />

sur la pertinence du modèle.<br />

2.4 Conclusion<br />

A la lecture de ce chapitre, il convient de retenir qu’un modèle prenant en compte la physique<br />

de l’impact sur <strong>des</strong> structures simples a été développé. Ce modèle permet de déterminer la pression<br />

acoustique rayonnée <strong>à</strong> partir du déplacement d’un impacteur. L’originalité de ce modèle réside<br />

dans sa prise en compte de l’impact multiple et dans sa résolution dans le domaine temporel.<br />

De plus, une approche expérimentale spécialement dédiée <strong>à</strong> l’évaluation de cette modélisation<br />

a été réalisée. Le banc d’essai ainsi que les moyens de mesure sont décrits dans ce chapitre. Une<br />

campagne de mesure a été menée pour évaluer chaque phase de calcul du modèle.<br />

Par la suite, nous avons réalisé une évaluation complète du modèle. Le modèle est validé<br />

pour <strong>des</strong> conditions aux limites appuyées. Cependant, pour reproduire <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

automobiles, il est nécessaire d’envisager <strong>des</strong> conditions aux limites particulières pour la plaque.<br />

Nous proposons alors une méthode permettant d’approcher ces conditions aux limites. Cette<br />

méthode engendre <strong>des</strong> biais lors de la comparaison entre le calcul et la mesure. Nous précisons<br />

cependant que la comparaison entre deux signaux temporels est délicate et que la représentation<br />

fréquentielle n’est pas adaptée aux signaux impulsionnels.<br />

Une application de la modélisation aux <strong>bruits</strong> de grésillement montre que les écarts précédemment<br />

évoqués ne sont pas prohibitifs et n’altèrent pas la capacité du modèle <strong>à</strong> reproduire le<br />

phénomène.<br />

A ce stade de l’étude, deux questions méritent d’être soulevées :<br />

– La modélisation est-elle sensible aux différents paramètres physiques du grésillement ?<br />

– La différence entre la modélisation et la mesure est-elle perceptible ?


86 CHAPITRE 2. ANALYSE PHYSIQUE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT


Chapitre 3<br />

Analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement<br />

A la fin du chapitre précédent deux questions ont été soulevées :<br />

– La modélisation est-elle sensible aux différents paramètres physiques du grésillement ?<br />

– La différence entre la modélisation et la mesure est-elle perceptible ?<br />

Nous proposons dans ce chapitre de répondre <strong>à</strong> ces deux questions. Après avoir vérifié,<br />

par rapport aux données expérimentales, la sensibilité du modèle aux différents paramètres du<br />

grésillement, nous présentons l’étude perceptive dédiée aux <strong>bruits</strong> de grésillement. La mise en<br />

place <strong>des</strong> tests perceptifs représente la première phase de cette étude. Nous procédons ensuite<br />

<strong>à</strong> la recherche d’une métrique de gêne. La loi de gêne découlant de cette étude perceptive sera<br />

ensuite utilisée pour quantifier les écarts entre la modélisation et la mesure.<br />

3.1 Motivation pour l’étude perceptive<br />

La sensibilité du modèle conditionne l’intérêt de mener une étude perceptive complète sur<br />

les <strong>bruits</strong> de grésillement. En effet, il est important que le modèle reproduise de façon pertinente<br />

l’influence d’un paramètre. Les <strong>bruits</strong> de grésillement reproduits expérimentalement nous<br />

permettront d’étudier cette sensibilité par rapport <strong>à</strong> trois paramètres clefs :<br />

– l’excitation ;<br />

– le matériau de la plaque ;<br />

– le matériau de l’impacteur.<br />

Dans cette partie, nous proposons d’estimer la capacité du modèle <strong>à</strong> prendre en compte le<br />

changement de certains paramètres.<br />

3.1.1 Sensibilité <strong>à</strong> l’excitation<br />

Les excitations expérimentales sont de deux natures. L’impacteur est piloté par :<br />

– un bruit blanc filtré au-<strong>des</strong>sus de 25Hz, cette excitation sera appelée bruit blanc dans la<br />

suite du document;<br />

– un profil route, l’excitation résultante sera appelée profil route dans la suite de l’étude.<br />

Ces deux types d’excitations sont détaillés dans le2.3.3. Il est <strong>à</strong> rappeler que ces deux déplacements<br />

imposés <strong>à</strong> l’impacteur présentent la même amplitude maximale, <strong>à</strong> savoir 1,3.10 −3 m.<br />

Afin d’estimer les capacités du modèle <strong>à</strong> différencier ces deux types d’excitations, la configuration<br />

avec une plaque en ABS est prise en compte. L’impacteur est en PS Choc. Sur la figure, fig.3.1(a),<br />

nous évaluons la différence expérimentale entre les pressions acoustiques générées par ces deux<br />

excitations.<br />

87


88 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

ABS / Profil route<br />

ABS / Bruit blanc<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

ABS / Profil route<br />

ABS / Bruit blanc<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.1 – Influence de l’excitation sur la pression acoustique (a) mesurée et (b) modélisée.<br />

L’écart entre les deux spectres est prononcé et peut varier de 0 <strong>à</strong> 18dB selon la fréquence<br />

considérée. Nous notons que la pression acoustique générée par une excitation de type profil<br />

route présente <strong>des</strong> niveaux plus élevés que celle générée <strong>à</strong> partir de l’excitation bruit blanc. Sur la<br />

figure, fig.3.1(b), représentant les pressions acoustiques modélisées pour ces mêmes configurations,<br />

une constatation similaire peut être faite. De plus, nous remarquons que les écarts sont équivalents<br />

puisqu’ils varient de 0 <strong>à</strong> 21dB. Ces observations permettent de conclure que le modèle est sensible<br />

aux paramètres d’excitation. De plus, nous retiendrons que les ordres de grandeur sont respectés<br />

et que ce paramètre est influent sur la pression acoustique rayonnée.<br />

3.1.2 Sensibilité aux matériaux<br />

A l’image de l’étude menée sur les différents types d’excitation, nous testons la sensibilité du<br />

modèle par rapport aux matériaux. Dans un premier temps, nous traitons les matériaux de la<br />

plaque, puis ceux de l’impacteur. Pour ces deux structures, la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> matériaux utilisés<br />

lors de l’approche expérimentale est proposée dans le2.2.2.<br />

Matériaux de la plaque<br />

Afin de générer expérimentalement <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement pertinents, trois types de matériaux<br />

automobiles ont été utilisés pour la plaque. Ces matériaux sont :<br />

– l’ABS ;<br />

– le PPT20;<br />

– le PVC.<br />

Pour l’évaluation de la sensibilité du modèle par rapport aux matériaux de la plaque, nous<br />

fixons le matériau de l’impacteur. De ce fait, nous ne traitons que <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

générés par un impacteur en PS Choc. Une première évaluation est proposée en considérant<br />

l’excitation de type bruit blanc. La figure, fig.3.2(a), présente les pressions acoustiques mesurées<br />

pour chacun <strong>des</strong> trois matériaux.<br />

Ces mesures permettent de remarquer que les écarts entre les pressions acoustiques générées<br />

par différents matériaux de plaque sont importants, puisqu’ils varient de 0 <strong>à</strong> 18dB selon la<br />

fréquence prise en compte. En revanche, les écarts entre les pressions acoustiques modélisées<br />

sont compris entre 0 et 23dB, comme le montre la figure, fig.3.2(b). En observant ces courbes


3.1. MOTIVATION POUR L’ÉTUDE PERCEPTIVE 89<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

ABS<br />

PPT20<br />

PVC<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

ABS<br />

PPT20<br />

PVC<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.2 – Bruits de grésillement (a) mesurés et (b) modélisés, générés par l’excitation bruit blanc.<br />

en parallèle nous mettons en évidence plusieurs similitu<strong>des</strong>. La modélisation, comme la mesure,<br />

permet de constater que :<br />

– les courbes de pressions acoustiques générées <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> plaques en ABS et en PPT20 ont<br />

la même allure;<br />

– <strong>à</strong> 540Hz, le niveau de pression généré par la plaque en PVC surpasse les autres niveaux de<br />

pression ;<br />

– aux alentours de 700Hz, les pressions issues <strong>des</strong> plaques en ABS et en PPT20 présentent<br />

<strong>des</strong> pics de niveau.<br />

Ces premières constatations sont encourageantes et mettent en évidence la sensibilité du<br />

modèle par rapport aux matériaux de la plaque. En guise de confirmation, nous traitons de la<br />

même façon les <strong>bruits</strong> de grésillement générés <strong>à</strong> partir de l’excitation profil route. La figure, fig.3.3,<br />

représente les spectres <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement mesurés et modélisés.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

ABS<br />

PPT20<br />

PVC<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

ABS<br />

PPT20<br />

PVC<br />

30<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

30<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.3 – Bruits de grésillement (a) mesurés et (b) modélisés, générés par l’excitation profil<br />

route.<br />

Outre les écarts importants entre les pressions acoustiques générées par les différents matériaux,<br />

nous remarquons que les niveaux de pression sont globalement supérieurs <strong>à</strong> ceux générés


90 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

par une excitation bruit blanc. Cette observation nous permet de vérifier <strong>à</strong> nouveau la sensibilité<br />

du modèle au type d’excitation. En observant la figure, fig.3.3, nous mettons en évidence <strong>des</strong><br />

similitu<strong>des</strong> entre la mesure et la modélisation :<br />

– l’ABS et le PPT20 génèrent <strong>des</strong> pressions acoustiques quasi similaires ;<br />

– <strong>à</strong> 450Hz, la pression acoustique générée par la plaque en PVC surpasse les autres niveaux<br />

de pression ;<br />

– <strong>à</strong> 590Hz, les pressions issues <strong>des</strong> plaques en ABS et en PPT20 présentent <strong>des</strong> pics de niveau.<br />

Cette comparaison entre la modélisation et la mesure permet de conclure que le modèle est<br />

sensible aux changements de matériaux pour la plaque. En observant les résultats expérimentaux,<br />

nous retiendrons que ce paramètre est influent sur la pression acoustique rayonnée.<br />

Matériaux de l’impacteur<br />

Pour étudier la sensibilité du modèle par rapport aux matériaux de l’impacteur nous utilisons<br />

trois matériaux différents :<br />

– le PS Choc;<br />

– le PMMA ;<br />

– le PVC.<br />

Dans un premier temps, nous considérons une excitation de type bruit blanc. Le support choisi<br />

est la plaque en PPT20. Les pressions acoustiques expérimentales et modélisées sont présentées<br />

en figure, fig.3.4.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

PS Choc<br />

PVC<br />

PMMA<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

PS Choc<br />

PVC<br />

PMMA<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

0<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.4 – Bruits de grésillement (a) mesurés et (b) modélisés, générés par l’excitation bruit blanc.<br />

Expérimentalement, nous constatons que l’influence du matériau de l’impacteur sur la pression<br />

acoustique est du second ordre par rapport <strong>à</strong> l’excitation ou au matériau de la plaque. Le modèle<br />

permet de faire la même constatation. Si nous devions faire un classement <strong>des</strong> impacteurs en<br />

termes de niveau de pression acoustique rayonnée croissante, il viendrait expérimentalement :<br />

PMMA < PV C < PSChoc<br />

Ce classement est conservé par la modélisation.<br />

Nous vérifions ces observations en considérant maintenant une excitation du type profil route.<br />

Les pressions acoustiques mesurées et modélisées sont présentées en figure, fig.3.5. Expérimentalement,<br />

nous remarquons que l’influence du matériau <strong>des</strong> impacteurs est accentuée par rapport <strong>à</strong><br />

l’excitation bruit blanc.


3.2. MISE EN PLACE DES TESTS PERCEPTIFS 91<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

PSChoc<br />

PVC<br />

PMMA<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

PS Choc<br />

PVC<br />

PMMA<br />

30<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

30<br />

0 500 1000 1500 2000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.5 – Bruits de grésillement (a) mesurés et (b) modélisés, générés par l’excitation profil<br />

route.<br />

La modélisation, quant <strong>à</strong> elle, ne permet pas de mettre en évidence cette influence. Nous<br />

conclurons donc que la sensibilité du modèle aux matériaux de l’impacteur n’est pas vérifiée.<br />

Retenons cependant que l’influence de ce paramètre est faible comparativement <strong>à</strong> l’influence de<br />

l’excitation et du matériau de la plaque.<br />

3.1.3 Conclusion<br />

Nous avons démontré dans cette partie que le modèle était sensible aux deux paramètres<br />

influents sur les <strong>bruits</strong> de grésillement, <strong>à</strong> savoir :<br />

– l’excitation ;<br />

– le matériau de la plaque.<br />

En revanche, la sensibilité au matériau de l’impacteur est moins bien reproduite par le modèle.<br />

Il est important de modérer cette constatation en rappelant que l’influence de ce paramètre est<br />

du second ordre par rapport <strong>à</strong> l’excitation et au matériau de la plaque. A ce stade, nous validons<br />

l’importance de mettre en place une étude perceptive complète afin de quantifier les écarts entre<br />

la modélisation et la mesure.<br />

3.2 Mise en place <strong>des</strong> tests perceptifs<br />

La mise en place de tests perceptifs nécessite de respecter plusieurs phases bien distinctes.<br />

Tout d’abord il est nécessaire de définir les types de tests, les bases sonores ou encore les classes<br />

et le nombre d’auditeurs. Pour déterminer les types de tests que nous allons mettre en place, il<br />

est nécessaire de bien identifier, au préalable, les résultats attendus. Nous identifions plusieurs<br />

questions qui nécessiteront au moins autant de tests différents :<br />

– Quelle est la bande de fréquence utile pour les <strong>bruits</strong> de grésillement ?<br />

– Comment déterminer le niveau de gêne induit par un bruit de grésillement ?<br />

– Les écarts entre la modélisation et la mesure sont-ils perceptibles ?<br />

A chacune de ces questions correspondra un ou plusieurs tests.


92 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

3.2.1 Types de tests perceptifs<br />

Avant de définir les différents types de tests, il convient de rappeler les points communs <strong>à</strong><br />

tout test perceptif acoustique :<br />

– L’environnement sonore ne doit pas altérer le jugement de l’auditeur. Nous utiliserons donc<br />

une chambre traitée acoustiquement pour faire passer ces tests.<br />

– Il est important de présenter le test aux auditeurs pour que ces derniers soient opérationnels<br />

dès le début du test.<br />

– La durée d’un test perceptif ne doit pas excéder 45 minutes. Au-del<strong>à</strong>, la concentration de<br />

l’auditeur se relâche.<br />

– Après le test, l’auditeur ne doit pas influencer les futurs auditeurs.<br />

Les <strong>bruits</strong> de grésillement étant <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> particuliers et peu connus pour la plupart <strong>des</strong><br />

auditeurs, une phase d’apprentissage est proposée au début de chaque test perceptif. L’interface<br />

de cette phase est illustrée en figure, fig.3.6. L’auditeur peut alors écouter autant de fois qu’il le<br />

souhaite l’ensemble <strong>des</strong> sons qu’il aura ensuite <strong>à</strong> évaluer.<br />

Fig. 3.6 – Interface de la phase d’apprentissage.<br />

Dans la suite de l’étude, nous utiliserons deux types de tests perceptifs :<br />

– le test de dissemblance ;<br />

– le test de gêne.<br />

Ces tests ont <strong>des</strong> objectifs bien distincts.<br />

Test de dissemblance<br />

Le test de dissemblance permet de mettre en évidence les différences perceptives relatives<br />

entre plusieurs sons. Concrètement, les auditeurs sont invités <strong>à</strong> comparer les sons par paires et <strong>à</strong><br />

statuer sur leurs ressemblances ou leurs dissemblances. Dans l’exploitation <strong>des</strong> résultats issus de<br />

ce test nous considérerons que :<br />

– la valeur 0 correspond <strong>à</strong> deux sons identiques ;<br />

– la valeur 1 correspond <strong>à</strong> deux sons différents.<br />

L’interface de ce type de test est illustrée en figure, fig.3.7.<br />

En considérant n sons différents, le nombre de paires N <strong>à</strong> tester peut s’exprimer par :<br />

N = Cn 2 = n! n(n − 1)<br />

=<br />

2!(n − 2)! 2<br />

Afin de juger la fiabilité <strong>des</strong> réponses, <strong>des</strong> feintes sont rajoutées au panel <strong>des</strong> comparaisons.<br />

Ainsi nous rajoutons <strong>des</strong> comparaisons entre deux sons identiques ou encore nous doublons certaines<br />

paires pour vérifier la cohérence <strong>des</strong> résultats. Par exemple, pour une base sonore de 6<br />

sons, il y aura N = 15 et Feintes = 4, soit 19 paires <strong>à</strong> comparer.<br />

(3.1)


3.2. MISE EN PLACE DES TESTS PERCEPTIFS 93<br />

Fig. 3.7 – Interface d’un test de dissemblance.<br />

Ce type de test permet d’obtenir la matrice de dissemblance qui est une matrice carrée de<br />

dimension (n×n) et qui présente une diagonale nulle :<br />

⎡<br />

[Dissemblance] =<br />

⎢<br />

⎣<br />

S 1 S 2 · · · S n<br />

S 1 0 d(S 1 /S 2 ) · · · d(S 1 /S n )<br />

S 2 d(S 1 /S 2 ) 0 · · · d(S 2 /S n )<br />

.<br />

. . . .. .<br />

S n d(S 1 /S n ) d(S 2 /S n ) · · · 0<br />

⎤<br />

⎥<br />

⎦<br />

(3.2)<br />

avec d(S 1 /S 2 ) la dissemblance moyenne entre les sons 1 et 2.<br />

A partir de la matrice de dissemblance, nous mettons en évidence les dimensions perceptives<br />

en appliquant la méthode de Torgerson. Il vient alors une matrice de dimension (n×n) permettant<br />

de positionner les sons en fonction <strong>des</strong> dimensions perceptives :<br />

(3.3)<br />

S 1 S 2 · · · S n<br />

Dimension 1 S 1 /Dim 1 S 2 /Dim 1 · · · S n /Dim 1<br />

Dimension 2 S 1 /Dim 2 S 2 /Dim 2 · · · S n /Dim 2<br />

. . .<br />

. .. .<br />

Dimension n S 1 /Dim n S 2 /Dim n · · · S n /Dim n<br />

avec S 1 /Dim 1 le positionnement du son 1 sur la première dimension perceptive.<br />

Les dimensions perceptives sont classées par ordre d’importance. Ainsi la dimension 1 est du<br />

premier ordre par rapport <strong>à</strong> la dimension 2 et ainsi de suite. Le classement <strong>des</strong> sons en fonction<br />

<strong>des</strong> dimensions perceptives sera, par la suite, corrélé en fonction de métriques psychoacoustiques.<br />

La dissemblance perçue par les auditeurs sera alors objectivée par <strong>des</strong> grandeurs caractéristiques<br />

du signal sonore.<br />

Test de gêne<br />

Le deuxième type de test que nous utilisons est le test de gêne. Lors de ce type de test, les<br />

auditeurs sont invités <strong>à</strong> classer simultanément les sons du moins gênant au plus gênant. L’interface<br />

de ce test est présentée en figure, fig.3.8.


94 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Fig. 3.8 – Interface d’un test de gêne.<br />

L’objectif de ce test est de coter le niveau de gêne induit par un son, relativement aux autres<br />

sons de la base sonore étudiée. En moyennant les résultats <strong>des</strong> auditeurs nous obtenons la gêne<br />

pour chaque son sous la forme de vecteur :<br />

S 1 S 2 · · · S n<br />

[Gêne S 1 Gêne S 2 · · · Gêne S n ]<br />

(3.4)<br />

La valeur de la gêne obtenue est comprise en 0 et 1, avec :<br />

– la valeur 1 représente la gêne maximale ;<br />

– la valeur 0 représente la gêne minimale.<br />

Par la suite, la gêne sera objectivée par <strong>des</strong> métriques psychoacoustiques. Ainsi la gêne s’exprimera<br />

en fonction de paramètres caractéristiques du signal sonore étudié. L’objectivation qui sera<br />

déduite <strong>à</strong> la suite de ce test sera considérée comme robuste si les métriques utilisées pour traduire<br />

la dissemblance et la gêne sont similaires. Nous mettons donc en évidence la complémentarité <strong>des</strong><br />

deux types de tests pour déterminer une loi de gêne.<br />

3.2.2 Choix <strong>des</strong> auditeurs<br />

Le nombre adéquat d’auditeurs pour un test perceptif est un nombre suffisant. Il n’y a pas de<br />

règle propre pour définir le nombre pertinent d’auditeurs. Les tests perceptifs sont examinés au<br />

fur et <strong>à</strong> mesure qu’ils se déroulent. Ainsi, lorsque les résultats convergent, le nombre d’auditeurs<br />

suffisant est atteint. Dans notre cas ce nombre peut varier de 11 <strong>à</strong> 45 auditeurs.<br />

Le seul prérequis pour être auditeur dans le cadre <strong>des</strong> tests perceptifs dédiés aux <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement est d’être déj<strong>à</strong> monté dans une voiture et de ne pas présenter de déficience auditive<br />

(le cas échéant un audiogramme est proposé <strong>à</strong> l’auditeur). Le panel <strong>des</strong> auditeurs est composé<br />

d’experts Renault en <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, d’étudiants en acoustique, d’enseignants, de chercheurs et<br />

de naïfs. Afin de considérer toutes les sensibilités, les résultats ne tiendront pas compte du type<br />

d’auditeur.<br />

3.2.3 Choix de la base sonore<br />

Pour chaque test que nous proposerons, nous prendrons soin de bien définir la base sonore<br />

utilisée. Préalablement, nous décidons de réaliser quelques tests pour caractériser le type de sons<br />

que nous allons évaluer par la suite. Lors de la comparaison entre la modélisation et l’expérimental,<br />

les sons ne seront pas définis sur la même bande de fréquence. Ainsi, il est important de savoir<br />

si la bande de fréquence utile <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux est en accord avec la<br />

modélisation.


3.2. MISE EN PLACE DES TESTS PERCEPTIFS 95<br />

De plus, par définition, les <strong>bruits</strong> de grésillement émergent dans un bruit de fond. Il est donc<br />

important de quantifier l’influence que peut avoir ce bruit de fond sur la perception <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement.<br />

Bande de fréquence utile<br />

Rappelons que la largeur de la bande de fréquence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés dépend<br />

directement de la base modale utilisée. Lors de la comparaison entre les sons expérimentaux et<br />

modélisés, l’influence de la largeur de la bande de fréquence sera donc potentiellement source de<br />

biais. Nous décidons donc de mettre en place un test de dissemblance entre un bruit de grésillement<br />

et le même bruit filtré <strong>à</strong> différentes fréquences. Il sera ainsi possible de déterminer la fréquence <strong>à</strong><br />

partir de laquelle le bruit de grésillement est altéré par le filtrage. Ces tests de dissemblances sont<br />

menés sur deux <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux différents issus <strong>des</strong> configurations suivantes :<br />

– plaque en PPT20, impacteur en PMMA et excitation type bruit blanc;<br />

– plaque en ABS, impacteur en PS Choc et excitation type profil route.<br />

Chacun de ces <strong>bruits</strong> de grésillement est filtré par <strong>des</strong> filtres passe-hauts dans un premier<br />

temps, puis passe-bas dans un second temps. Le nombre de tests de dissemblance s’élève donc <strong>à</strong><br />

4. Seize auditeurs ont suffi pour obtenir une convergence <strong>des</strong> résultats.<br />

Les filtres passe-hauts sont définis <strong>à</strong> <strong>des</strong> fréquences de 200, 300, 400 et 500Hz, alors que<br />

les filtres passe-bas sont définis <strong>à</strong> <strong>des</strong> fréquences de 4.5, 5, 5.5, 6, 6.5, 7, 7.5, 8 et 12kHz. Les<br />

résultats étant identiques quel que soit le bruit de grésillement considéré, nous nous autorisons <strong>à</strong><br />

les moyenner. Les dissemblances entre les sons filtrés et les sons de référence sont présentées en<br />

figure, fig.3.9.<br />

1<br />

1<br />

Dissemblance<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Dissemblance<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

100 200 300 400 500<br />

Fréquence pour filtre passe−haut (Hz)<br />

(a)<br />

0<br />

4 5 6 7 8 12<br />

Fréquence pour filtre passe−bas (kHz)<br />

(b)<br />

Fig. 3.9 – Dissemblance moyenne entre les sons de référence et les sons filtrés (a) passe-hauts et<br />

(b) passe-bas.<br />

Nous remarquons que le filtrage <strong>des</strong> basses fréquences jusqu’<strong>à</strong> 400Hz altère peu la perception<br />

du bruit de grésillement. A l’inverse, le filtrage <strong>des</strong> hautes fréquences entraîne une différence<br />

de perception non-négligeable sur le bruit de grésillement. A la lumière de ces résultats, nous<br />

concluons qu’il est nécessaire de prendre en compte la totalité de la bande de fréquence audible<br />

pour l’évaluation perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Lors de la comparaison entre les <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement expérimentaux et modélisés, il sera important de filtrer les sons expérimentaux avec<br />

un filtre passe-bas au niveau de la fréquence maximale définissant le son modélisé. Ceci permettra<br />

de ne pas altérer les résultats et d’éviter que les auditeurs se basent sur les hautes fréquences<br />

pour comparer les sons modélisés et expérimentaux.


96 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Influence du bruit de fond<br />

Par définition, un bruit de grésillement apparaît dans un <strong>habitacle</strong> automobile lorsque le<br />

véhicule est en roulage. Il est donc important de prendre en compte le bruit de fond induit par<br />

toutes les autres sources acoustiques du véhicule. Ce bruit de fond sera le même pour tester<br />

l’ensemble <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Le bruit de fond choisi provient d’une campagne d’essais réalisée par Renault visant <strong>à</strong> coter<br />

subjectivement différents véhicules en termes de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Les véhicules sont testés sur<br />

une route pavée <strong>à</strong> 30km/h. Nous choisissons le bruit de fond du véhicule présentant le moins de<br />

<strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. L’effet du mixage entre le bruit de grésillement et le bruit de fond est un effet de<br />

masquage en <strong>des</strong>sous de 550Hz, comme le montre la figure, fig.3.10(a). Deux tests de gêne sont<br />

effectués sur 16 auditeurs, l’un avec les sons non-mixés, l’autre avec les sons mixés. Les résultats<br />

sont présentés en figure, fig.3.10(b). Pour plus de ressemblance avec <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

automobiles, les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux ont été atténués de 20dB puis mixés avec<br />

le bruit de fond. Cette atténuation peut se justifier par la fonction de transfert <strong>habitacle</strong> non<br />

prise en compte lors de l’enregistrement <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

Mixé<br />

Non−mixé<br />

Score de gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Sons non−mixés<br />

Sons mixés<br />

20<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Fréquence (Hz)<br />

(a)<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(b)<br />

Fig. 3.10 – (a) effet de masquage du bruit de fond et (b) influence du mixage sur la gêne perçue.<br />

Nous remarquons que le mixage n’altère pas le niveau de gêne relatif entre les différents<br />

<strong>bruits</strong> de grésillement. La diminution du niveau de gêne constatée sur les sons mixés ne peut être<br />

attribuée qu’au seul effet du mixage puisque le bruit de grésillement a été atténué de 20dB. Il est<br />

important, <strong>à</strong> ce stade de la mise en place <strong>des</strong> tests perceptifs, de caractériser le mixage. Pour ce<br />

faire nous proposons un indicateur I MIX s’exprimant ainsi :<br />

I MIX = P RMS(Parasite)<br />

P RMS (Mixage)<br />

(3.5)<br />

avec P RMS (Parasite) et P RMS (Mixage) représentant respectivement les niveaux de pression<br />

RMS en pascals pour le bruit de grésillement et pour le mixage. Dans le cas du mixage présenté<br />

en figure, fig.3.10(a), cet indicateur avoisine 0,1. Cet indicateur varie légèrement en fonction du<br />

bruit de parasite puisque ce dernier n’a pas toujours le même niveau de pression RMS.<br />

Par la suite les tests perceptifs et la recherche de la loi de gêne se feront sur <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement mixés avec le bruit de fond automobile.


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 97<br />

3.3 Recherche d’une loi de gêne<br />

Dans cette partie nous présentons les étapes qui ont permis d’identifier une loi de gêne dédiée<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement. Dans un premier temps, nous décrivons la méthode d’objectivation<br />

appliquée aux résultats <strong>des</strong> tests perceptifs. Nous présentons ensuite les résultats et l’analyse <strong>des</strong><br />

différents tests perceptifs. Enfin, une étape de validation nous permettra d’identifier une loi de<br />

gêne pertinente.<br />

3.3.1 Description de la méthode d’objectivation <strong>des</strong> résultats<br />

Nous cherchons <strong>à</strong> objectiver les niveaux de gêne perçue par rapport <strong>à</strong> <strong>des</strong> grandeurs caractéristiques<br />

du signal sonore du bruit de grésillement. Cette objectivation consiste <strong>à</strong> chercher<br />

une loi de gêne qui pourrait s’exprimer ainsi :<br />

Gêne = f(P 1 ,P 2 , · · · ,P n ) (3.6)<br />

avec P i les grandeurs caractéristiques du signal sonore. Dans le cadre de l’objectivation <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> de grésillement, ces grandeurs seront <strong>des</strong> métriques psychoacoustiques calculées directement<br />

sur le signal sonore. Les métriques utilisées seront présentées par la suite.<br />

Pour déterminer la loi de gêne la plus pertinente, nous identifierons la meilleure régression<br />

linéaire <strong>à</strong> un ou deux paramètres au sens <strong>des</strong> moindres carrés. L’expression de la gêne s’écrira<br />

alors :<br />

Gêne = a.P 1 + b<br />

ou<br />

Gêne = a.P 1 + b.P 2 + c<br />

(3.7)<br />

avec a, b et c les coefficients de la régression linéaire. Nous expliquerons par la suite comment<br />

nous évaluons la précision de la régression linéaire.<br />

Les métriques psychoacoustiques<br />

Nous utilisons 23 métriques psychoacoustiques calculées par le logiciel Sound Quality développé<br />

par la société MTS. Dans cette partie, nous n’évoquerons que les gran<strong>des</strong> familles de<br />

métriques.<br />

La métrique utilisée la plus connue est le niveau en décibel. Celui-ci peut être linéaire ou<br />

pondéré par <strong>des</strong> filtres A, B, C ou D. Nous utiliserons aussi différentes variantes de la sonie. Enfin<br />

nous citerons <strong>des</strong> métriques telles que l’acuité, la rugosité, la force de fluctuation, l’intelligibilité<br />

ou encore le Kurtosis. Un grand nombre de ces métriques est présenté dans l’article de F. C.<br />

Pinto, [52]. Par la suite, nous prendrons soin de détailler les métriques élues pour établir la loi de<br />

gêne.<br />

La régression linéaire<br />

La régression linéaire au sens <strong>des</strong> moindres carrés est couramment utilisée. L’objet de cette<br />

partie n’est pas de rappeler les fondamentaux mais de mettre en évidence les indicateurs qui<br />

permettront de déclarer une regression linéaire pertinente et de coter le degré de précision de<br />

cette dernière.<br />

Pour illustrer le calcul de ces indicateurs, nous choisissons le cas de la régression linéaire <strong>à</strong> un<br />

paramètre. Dans le cadre de notre étude, nous souhaitons objectiver le niveau de gêne en fonction<br />

d’une métrique psychoacoustique. En considérant n sons testés, pour i = 1· · ·n, nous cherchons <strong>à</strong>


98 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

lier les niveaux de gêne y i avec les métriques psychoacoustiques x i . La régression linéaire au sens<br />

<strong>des</strong> moindres carrés revient alors <strong>à</strong> minimiser l’expression :<br />

n∑<br />

(y i − ax i − b) 2 (3.8)<br />

i=1<br />

a et b étant les coefficients de la régression linéaire. Ces coefficients se déterminent en appliquant<br />

les relations suivantes :<br />

a =<br />

∑ n<br />

i=1 (x i − ¯x)(y i − ȳ)<br />

∑ n<br />

i=1 (x i − ¯x) 2 (3.9)<br />

b = ȳ − a¯x (3.10)<br />

avec ¯x et ȳ étant respectivement les moyennes <strong>des</strong> x i et y i . Pour valider la régression linéaire<br />

il est important d’estimer l’erreur faite lors du calcul <strong>des</strong> coefficients a et b. Ainsi l’écart-type sur<br />

le coefficient a peut se calculer selon :<br />

S a =<br />

√∑ n<br />

i=1 (ŷ i − y i ) 2<br />

√<br />

(n − 2)<br />

∑ n<br />

i=1 (x i − ¯x) 2 (3.11)<br />

avec ŷ i = a.x i + b. L’intervalle de confiance pour le coefficient a est donc :<br />

[<br />

a − t(α/2;n−2) .S a ;a + t (α/2;n−2) .S a<br />

]<br />

(3.12)<br />

avec t (α/2;n−2) le quantile d’ordre α/2 de la loi de Student <strong>à</strong> n − 2 degrés de liberté. En guise<br />

d’illustration, pour 6 sons et un niveau de confiance de 95%, le quantile de la loi de Student est<br />

de 2,78.<br />

Il est possible d’effectuer un calcul similaire pour le coefficient b et déterminer son écart-type<br />

S b . A partir de l’intervalle de confiance défini par la relation (3.12), les coefficients a et b seront<br />

considérés comme non-nuls si les relations suivantes sont vérifiées :<br />

|a|<br />

S a<br />

> t (α/2;n−2)<br />

et<br />

|b|<br />

S b<br />

> t (α/2;n−2) (3.13)<br />

Pour déterminer la précision et, par conséquent, la pertinence de la représentation, nous<br />

introduisons la notion de coefficient de détermination noté R 2 . Ce coefficient se calcule suivant<br />

l’équation :<br />

R 2 =<br />

∑ n<br />

i=1 (ŷ i − ȳ) 2<br />

∑ n<br />

i=1 (y i − ȳ) 2 (3.14)<br />

Notons que pour ŷ i = y i , le coefficient R 2 est égal <strong>à</strong> 1. Par conséquent la régression est<br />

considérée comme parfaite. Par convention, le coefficient de détermination R 2 est exprimé en<br />

pourcentage. Ce coefficient sera l’indicateur utilisé pour qualifier la pertinence de la régression<br />

linéaire.<br />

Pour plus d’informations sur l’estimation de la précision d’une régression linéaire il est conseillé<br />

de se référer <strong>à</strong> l’ouvrage de Y. Dodge, [16]. Pour conclure, une régression linéaire sera considérée<br />

comme valide lorsque les coefficients seront non-nuls. Enfin, pour déterminer la plus pertinente<br />

<strong>des</strong> lois nous nous baserons sur le coefficient de détermination R 2 .


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 99<br />

3.3.2 Résultats et analyse <strong>des</strong> tests perceptifs<br />

Dans cette partie nous serons amenés <strong>à</strong> traiter un grand nombre de <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Par souci de clarté dans la suite du document, nous introduisons un standard pour l’appellation<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Cette formalisation est expliquée dans le tableau, tab.3.1.<br />

Matériau plaque Matériau impacteur Type d’excitation Origine<br />

ABS PSChoc BB (Bruit blanc) Exp (Expérimental)<br />

PPT20 PMMA PR (Profil route) Mod (Modélisé)<br />

PVC<br />

PVC<br />

Tab. 3.1 – Mise en place d’un standard pour l’appellation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

A titre d’exemple, un bruit de grésillement expérimental généré <strong>à</strong> partir d’une plaque en ABS,<br />

d’un impacteur en PS Choc et d’une excitation de type profil route se notera :<br />

ABS/PSChoc/PR/Exp<br />

Dans un premier temps seuls les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux ont été utilisés dans<br />

les tests perceptifs. Par la suite, nous avons introduit <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés pour<br />

vérifier la pertinence du modèle et quantifier les écarts identifiés lors de la comparaison calculs /<br />

mesures.<br />

Dissemblance <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux<br />

Un premier test de dissemblance est effectué avec 10 <strong>bruits</strong> de grésillement. La moitié <strong>des</strong> sons<br />

est généré par une excitation de type bruit blanc, l’autre avec une excitation de type profil route.<br />

La dénomination et la correspondance <strong>des</strong> sons sont répertoriées dans le tableau, tab.3.2.<br />

1 - PPT20/PMMA/PR/Exp 6 - PPT20/PSChoc/PR/Exp<br />

2 - PPT20/PMMA/BB/Exp 7 - PPT20/PSChoc/BB/Exp<br />

3 - PVC/PMMA/PR/Exp 8 - PVC/PSChoc/BB/Exp<br />

4 - PVC/PMMA/BB/Exp 9 - ABS/PSChoc/PR/Exp<br />

5 - ABS/PMMA/PR/Exp 10 - ABS/PSChoc/BB/Exp<br />

Tab. 3.2 – Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le premier test de dissemblance.<br />

Après le 16ème auditeur nous constatons que la dissemblance entre les différents <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement est en grande partie due au type d’excitation. La figure, fig.3.11(a), représentant la<br />

dissemblance du son 4 par rapport aux autres sons, illustre bien cette observation. En positionnant<br />

ces <strong>bruits</strong> de grésillement dans un espace perceptif <strong>à</strong> deux dimensions, deux familles distinctes se<br />

<strong>des</strong>sinent. Cette représentation est proposée en figure, fig.3.11(b).<br />

L’objectivation <strong>des</strong> dimensions perceptives ne mène <strong>à</strong> aucune régression pertinente en considérant<br />

l’ensemble <strong>des</strong> sons. Nous remarquons que les sons 3 et 8 ne sont pas positionnés au sein<br />

de leurs familles respectives. Si nous retirons ces deux sons du panel <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement,<br />

nous obtenons l’objectivation présentée en figure, fig.3.12, pour les deux premières dimensions<br />

perceptives.<br />

Pour l’objectivation de la dimension 1, la régression linéaire <strong>à</strong> un paramètre permet d’obtenir<br />

le meilleur coefficient de détermination. La dimension 1 s’exprime alors en fonction de la SonieZ P<br />

comme le montre la relation :<br />

Dim1 = −0,155×SonieZ P + 11,771 (3.15)


100 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Dissemblance<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Dimension 2<br />

0.4<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

S9<br />

S8<br />

S3<br />

S6<br />

S1<br />

S5<br />

−0.3<br />

−0.5 0 0.5<br />

Dimension 1<br />

(b)<br />

S4 S7<br />

S2<br />

S10<br />

Fig. 3.11 – (a) dissemblance par rapport au bruit de grésillement 4 et (b) représentation <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> de grésillement dans l’espace perceptif <strong>à</strong> deux dimensions.<br />

Dimension 1 mesurée<br />

0.5<br />

0<br />

Mesures<br />

Dim1=−0,16×SonieZ P<br />

+11,77<br />

R 2 =98,23%<br />

Dimension 2 mesurée<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

Mesures<br />

Dim2=−0,10×SonieZ P<br />

−0,03×IA+10,02<br />

R 2 =89,10%<br />

−0.5<br />

−0.5 0 0.5<br />

Dimension 1 calculée<br />

(a)<br />

−0.2 −0.1 0 0.1 0.2<br />

Dimension 2 calculée<br />

(b)<br />

Fig. 3.12 – Objectivation de la dimension perceptive (a) 1 et (b) 2.<br />

La SonieZ P représente la sonie Zwickers totale calculée sur le signal sonore et exprimée en<br />

phones. Cette grandeur peut parfois s’exprimer en sones. La relation entre la valeur en sones et<br />

en phones s’exprime :<br />

SonieZ P = 10×log 2 (SonieZ S ) + 40 (3.16)<br />

La sonie est une métrique psychoacoustique permettant de quantifier le niveau de bruit perçu<br />

par l’être humain. Ainsi, <strong>des</strong> sons de même niveau en décibels pour <strong>des</strong> fréquences de 100 et<br />

1000Hz n’auront pas le même niveau de sonie. L’être humain étant plus sensible <strong>à</strong> la fréquence<br />

de 1000Hz, le niveau de sonie de ce son sera plus élevé. Le calcul de la sonie est normalisé par<br />

les travaux de E. Zwickers dans les normes ISO-532-A/B, [1].


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 101<br />

Lors de l’objectivation de la dimension 2, la régression la plus pertinente utilise deux métriques<br />

psychoacoustiques. En effet, l’indice d’articulation (IA) vient s’ajouter <strong>à</strong> la SonieZ P comme le<br />

montre la relation :<br />

Dim2 = −0,102×SonieZ P − 0,025×IA + 10,019 (3.17)<br />

L’indice d’articulation mesure l’intelligibilité de la parole dans un bruit de fond. Cet indice<br />

est la moyenne, pondérée par ban<strong>des</strong> d’octaves ou ban<strong>des</strong> de 1/3 d’octaves, du rapport signal sur<br />

bruit et peut s’exprimer par la relation :<br />

IA =<br />

N∑<br />

α i .W i (3.18)<br />

i=1<br />

avec :<br />

– N = 5 si le calcul se fait par ban<strong>des</strong> d’octaves et N = 15 pour un calcul par ban<strong>des</strong> de 1/3<br />

d’octaves de 200Hz <strong>à</strong> 5kHz ;<br />

– W i , le rapport signal sur bruit dans la bande de fréquence considérée ;<br />

– α i , la pondération en fonction de la bande de fréquence.<br />

Le calcul de cet indice est décrit dans la norme ANSI S3.5, [57]. Les spectres du signal de<br />

parole ont été mesurés et moyennés avec un grand groupe d’hommes et de femmes adultes, <strong>à</strong> 1<br />

mètre <strong>des</strong> lèvres de la personne qui parle. Le signal de parole étant le même pour tous les calculs<br />

d’indices d’articulation, cette métrique revient <strong>à</strong> caractériser le bruit obtenu en mixant le bruit<br />

de grésillement avec le bruit de fond. Il est <strong>à</strong> noter que cet indice varie de 0 <strong>à</strong> 1, 1 indiquant que le<br />

signal de parole est intégralement compris si il est émis dans le son testé. L’indice d’articulation<br />

est souvent présenté en pourcentage.<br />

Nous retiendrons de ce premier test de dissemblance que le type d’excitation est du premier<br />

ordre pour catégoriser les différents <strong>bruits</strong> de grésillement. La sonie et l’indice d’articulation<br />

permettent de bien objectiver cette tendance. Afin de vérifier ces constatations, nous proposons<br />

un deuxième test de dissemblance en nous affranchissant de l’influence du type d’excitation.<br />

Nous considérons maintenant 6 sons générés <strong>à</strong> partir de l’excitation profil route. Les sons<br />

utilisés et les correspondances sont répertoriés dans le tableau, tab.3.3.<br />

1 - PPT20/PMMA/PR/Exp 4 - PPT20/PSChoc/PR/Exp<br />

2 - PVC/PMMA/PR/Exp 5 - PVC/PSChoc/PR/Exp<br />

3 - ABS/PMMA/PR/Exp 6 - ABS/PSChoc/PR/Exp<br />

Tab. 3.3 – Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le second test de dissemblance.<br />

L’observation <strong>des</strong> résultats bruts pour 45 auditeurs, présentés en figure, fig.3.13(a), ne nous<br />

permet pas de conclusion. C’est pourquoi nous proposons de placer les <strong>bruits</strong> de grésillement dans<br />

un espace perceptif <strong>à</strong> 2 dimensions, comme le montre la figure, fig.3.13(b). Cette représentation<br />

nous permet alors de constater que les 6 <strong>bruits</strong> utilisés pour ce test sont différents.<br />

La figure, fig.3.14, illustre les regressions les plus pertinentes pour objectiver la dissemblance<br />

dans les deux dimensions perceptives. Cette objectivation met, <strong>à</strong> nouveau, en avant la sonie et<br />

l’indice d’articulation.<br />

La dimension 1 est bien corrélée avec l’indice d’articulation par la relation :<br />

Dim1 = −0,059×IA + 5,361 (3.19)


102 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Dissemblance<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

Dimension 2<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

−0.3<br />

S3<br />

S4<br />

S6<br />

S1<br />

S2<br />

S5<br />

−0.4<br />

−0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6<br />

Dimension 1<br />

(b)<br />

Fig. 3.13 – (a) dissemblance par rapport au bruit de grésillement 3 et (b) représentation <strong>des</strong><br />

<strong>bruits</strong> de grésillement dans l’espace perceptif <strong>à</strong> deux dimensions.<br />

Dimension 1 mesurée<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

Mesures<br />

Dim1=−0,06×IA+5,36<br />

R 2 =89,28%<br />

Dimension 2 mesurée<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

Mesures<br />

Dim2=0,93×SonieZ P<br />

+0,20×IA−89,97<br />

R 2 =94,23%<br />

−0.4<br />

−0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6<br />

Dimension 1 calculée<br />

(a)<br />

−0.4<br />

−0.4 −0.2 0 0.2 0.4<br />

Dimension 2 calculée<br />

(b)<br />

Fig. 3.14 – Objectivation de la dimension perceptive (a) 1 et (b) 2.<br />

L’objectivation de la dimension 2 prévoit l’utilisation de la sonie et de l’indice d’articulation,<br />

suivant la relation :<br />

Dim2 = 0,930×SonieZ P + 0,204×IA − 89,967 (3.20)<br />

Nous remarquons, par rapport aux résultats du premier test de dissemblance, que la dimension<br />

1 dépend désormais de l’indice d’articulation. Ceci nous permet de conclure que, pour différencier<br />

les différents types d’excitation, les auditeurs se basent sur la sonie alors que, pour différencier<br />

les matériaux, ils utilisent l’indice d’articulation. Dans le cadre de l’évaluation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement, la synthèse de ces deux tests de dissemblance pourrait alors être :<br />

– la sonie est le paramètre d’ordre 1 ;<br />

– l’indice d’articulation est le paramètre d’ordre 2.<br />

A ce stade de l’évaluation perceptive nous pressentons une loi de gêne dépendant de la sonie et<br />

de l’indice d’articulation. Il est désormais important de savoir si les métriques psychoacoustiques<br />

permettant de différencier les <strong>bruits</strong> de grésillement sont les mêmes pour juger la gêne induite<br />

par ces <strong>bruits</strong>.


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 103<br />

Gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux<br />

A l’image du premier test de dissemblance, nous proposons d’effectuer un premier test de gêne<br />

sur <strong>des</strong> sons générés par les deux types d’excitations. Ce test de gêne est réalisé sur 11 <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement expérimentaux récapitulés dans le tableau, tab.3.4.<br />

1 - PPT20/PMMA/PR/Exp 7 - PPT20/PSChoc/PR/Exp<br />

2 - PPT20/PMMA/BB/Exp 8 - PPT20/PSChoc/BB/Exp<br />

3 - PVC/PMMA/PR/Exp 9 - PVC/PSChoc/PR/Exp<br />

4 - ABS/PMMA/BB/Exp 10 - PVC/PSChoc/BB/Exp<br />

5 - ABS/PMMA/PR/Exp 11 - ABS/PSChoc/BB/Exp<br />

6 - PVC/PMMA/BB/Exp<br />

Tab. 3.4 – Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le premier test de gêne.<br />

Le tracé <strong>des</strong> résultats obtenus avec 15 auditeurs, présenté en figure, fig.3.15(a), permet de<br />

mettre en évidence l’influence du type d’excitation sur la gêne perçue. Nous remarquons que<br />

les <strong>bruits</strong> de grésillement générés avec l’excitation de type bruit blanc sont jugés moins gênants<br />

que ceux générés par l’excitation profil route. L’objectivation de la gêne est présentée en figure,<br />

fig.3.15(b).<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Gêne mesurée<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

R 2 =94,42%<br />

0.2<br />

Mesures<br />

Gêne=0,17×SonieZ P<br />

−12,08<br />

0<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Gêne calculée<br />

(b)<br />

Fig. 3.15 – (a) résultats du premier test de gêne et (b) objectivation de la gêne.<br />

La régression linéaire la plus pertinente permet d’exprimer la gêne comme une fonction de<br />

la sonie. Ce premier résultat permet de constater que les auditeurs utilisent la même métrique<br />

psychoacoustique pour différencier et pour évaluer la gêne, dans le cas d’une base sonore composée<br />

de <strong>bruits</strong> de grésillement générés <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> deux types d’excitation.<br />

A nouveau, nous décidons d’éliminer l’influence du type d’excitation. Pour ce faire, nous<br />

réalisons un second test de gêne sur une base sonore réduite aux <strong>bruits</strong> de grésillement générés<br />

par l’excitation profil route. La correspondance <strong>des</strong> 6 sons utilisés est présentée dans le tableau,<br />

tab.3.5.<br />

Les résultats issus de ce test de gêne, réalisé sur 11 auditeurs, ainsi que l’objectivation de la<br />

gêne sont présentés en figure, fig.3.16.<br />

Lorsque l’excitation est la même, nous constatons que les auditeurs évaluent la gêne en fonction<br />

de l’indice d’articulation. Cette objectivation est validée par le test de dissemblance réalisé sur<br />

cette même base sonore.


104 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

1 - PPT20/PMMA/PR/Exp 4 - PPT20/PSChoc/PR/Exp<br />

2 - PVC/PMMA/PR/Exp 5 - PVC/PSChoc/PR/Exp<br />

3 - ABS/PMMA/PR/Exp 6 - ABS/PSChoc/PR/Exp<br />

Tab. 3.5 – Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le second test de gêne.<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Gêne mesurée<br />

1<br />

0.9<br />

0.8<br />

0.7<br />

0.6<br />

0.5<br />

0.4<br />

Mesures<br />

Gêne=−0,042×IA+4,465<br />

0.3<br />

0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9<br />

Gêne calculée<br />

(b)<br />

R 2 =94,14%<br />

Fig. 3.16 – (a) résultats du deuxième test de gêne et (b) objectivation de la gêne.<br />

A ce stade de l’évaluation, nous confortons l’idée d’utiliser une loi composite prenant en compte<br />

la sonie et l’indice d’articulation pour évaluer la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés<br />

Après chacun <strong>des</strong> tests effectués sur les sons expérimentaux, nous avons recueilli le ressenti <strong>des</strong><br />

auditeurs. L’une <strong>des</strong> remarques récurrentes <strong>des</strong> auditeurs portait sur l’émergence trop accentuée<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans le bruit de fond. C’est pourquoi lors <strong>des</strong> tests de gêne suivants, les <strong>bruits</strong><br />

de grésillement modélisés et expérimentaux ont été atténués de −30dB. Ainsi, l’indicateur de<br />

mixage I MIX avoisine désormais 0,05. Ce nouveau mixage est illustré avec un bruit de grésillement<br />

expérimental présenté en figure, fig.3.17.<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

Mixage I MIX<br />

≈0,100<br />

Mixage I MIX<br />

≈0,050<br />

20<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 3.17 – Modification du mixage.


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 105<br />

L’émergence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans le bruit de fond étant moins prononcée, les gênes perçues<br />

seront plus faibles. Nous proposons un premier test de gêne réalisé avec 6 sons modélisés. La<br />

correspondance pour la base sonore est récapitulée dans le tableau, tab.3.6.<br />

1 - ABS/PSChoc/BB/Mod 4 - ABS/PSChoc/PR/Mod<br />

2 - PPT20/PSChoc/BB/Mod 5 - PPT20/PSChoc/PR/Mod<br />

3 - PVC/PSChoc/BB/Mod 6 - PVC/PSChoc/PR/Mod<br />

Tab. 3.6 – Bruits de grésillement modélisés utilisés pour le premier test de gêne.<br />

Ce test a été réalisé sur 34 auditeurs. Notons qu’aucun d’entre eux n’a identifié que les <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement étaient modélisés. Cette remarque a son importance, cependant seule la confrontation<br />

entre <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés nous permettra de statuer sur la<br />

pertinence de la modélisation. Les résultats de ce premier test de gêne sont présentés en figure,<br />

fig.3.18(a).<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

BB / Mod<br />

PR / Mod<br />

PVC<br />

ABS<br />

PPT20<br />

PVC<br />

ABS<br />

PPT20<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(b)<br />

Fig. 3.18 – (a) résultats du test de gêne dédié aux <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés et (b)<br />

représentation sous forme d’histogramme.<br />

En figure, fig.3.18(b), nous proposons une représentation sous forme d’histogramme, laissant<br />

ainsi apparaître les correspondances directement sur le graphique. Cette représentation permet<br />

d’observer que les gênes induites par l’excitation profil route sont supérieures <strong>à</strong> celles induites<br />

par le bruit blanc. A l’image <strong>des</strong> conclusions sur les sons expérimentaux, le modèle identifie bien<br />

l’influence de l’excitation comme le paramètre du premier ordre sur la gêne perçue. Le matériau<br />

de la plaque influence la gêne dans une moindre mesure, nous concluons donc que ce paramètre<br />

est du second ordre. Notons que le classement, en termes de gêne, <strong>des</strong> matériaux de la plaque est<br />

le même quelles que soient les excitations. Ce classement pour une gêne croissante est alors :<br />

PPT20 < ABS < PV C<br />

L’objectivation de ces résultats est présentée en figure, fig.3.19.<br />

La première objectivation, <strong>à</strong> 1 paramètre, permet de mettre en évidence la sonie. Nous remarquons<br />

que cette loi, obtenue <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés, est très proche de celle<br />

issue du premier test de gêne réalisé sur les sons expérimentaux (présentée en figure, fig.3.15).


106 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

1<br />

Mesures<br />

Gêne=CR×SonieZ P<br />

−CR<br />

1<br />

Mesures<br />

Gêne=CR×SonieZ P<br />

−CR×IA−CR<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

R 2 =93,09%<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

R 2 =93,65%<br />

0<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Gêne calculée<br />

(a)<br />

0<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Gêne calculée<br />

(b)<br />

Fig. 3.19 – Objectivation de la gêne <strong>à</strong> (a) 1 et (b) 2 paramètres. CR : Confidentiel Renault<br />

Une autre objectivation, réalisée avec 2 paramètres, fait apparaître l’indice d’articulation en<br />

plus de la sonie :<br />

Gêne = CR×SonieZ P − CR×IA − CR (3.21)<br />

avec CR :Confidentiel Renault.<br />

Notons que le coefficient affecté <strong>à</strong> l’indice d’articulation est négatif, par conséquent la gêne<br />

diminue si l’indice d’articulation augmente. Il est <strong>à</strong> noter que l’application de la régression linéaire<br />

décrite dans le3.3.1, montre que le coefficient affecté <strong>à</strong> l’indice d’articulation doit être considéré<br />

comme nul. Ceci est dû <strong>à</strong> la faible variation de l’indice d’articulation pour les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

utilisés. Cependant, cette loi est <strong>à</strong> considérer <strong>à</strong> plus d’un titre :<br />

– le coefficient de détermination est très bon, R 2 = 93,65% ;<br />

– le coefficient affecté <strong>à</strong> la sonie est positif et sa valeur est de 0.15, les variations de sonie<br />

entraînent <strong>des</strong> variations de gêne d’ordre 1 ;<br />

– le coefficient affecté <strong>à</strong> l’indice d’articulation est négatif et sa valeur est de −0.02, les variations<br />

d’indice d’articulation entraînent <strong>des</strong> variations de gêne d’ordre 2.<br />

Cette objectivation illustre donc les tendances précédemment observées et pourrait être la loi<br />

composite que nous recherchons. Afin de valider cette loi nous l’appliquons aux bases sonores <strong>des</strong><br />

précédents tests de gêne.<br />

3.3.3 Validation de la loi de gêne<br />

A l’issue <strong>des</strong> tests perceptifs, deux lois de gêne s’offrent <strong>à</strong> nous :<br />

Loi Sonie : Gêne = CR×SonieZ P − CR<br />

et<br />

Loi Sonie+IA : Gêne = CR×SonieZ P − CR×IA − CR<br />

avec CR :Confidentiel Renault. La première a été établie d’une façon robuste et l’erreur<br />

sur les coefficients est faible. La deuxième accuse une erreur sur le coefficient affecté <strong>à</strong> l’indice<br />

d’articulation, amenant <strong>à</strong> le considérer comme nul. Cependant, cette loi fait intervenir les deux<br />

métriques identifiées lors <strong>des</strong> tests perceptifs. De plus, les coefficients respectifs affectés <strong>à</strong> ces<br />

métriques respectent les tendances observées.


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 107<br />

Afin de statuer sur l’une <strong>des</strong> deux lois, nous proposons dans un premier temps de représenter<br />

les différents <strong>bruits</strong> de grésillement en fonction de la sonie et de l’indice d’articulation. Ce type<br />

de représentation est proposé en figure, fig.3.20 et le détail de chacun <strong>des</strong> tests est proposé en<br />

figure, fig.3.21.<br />

1<br />

Expérimentaux, test 1<br />

Expérimentaux, test 2<br />

Modélisés<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

80 0<br />

75<br />

Sonie<br />

70<br />

80<br />

85<br />

100<br />

95<br />

90<br />

Indice d’Articulation<br />

Fig. 3.20 – Représentation de la gêne en fonction de la sonie et de l’indice d’articulation.<br />

Les tests étant indépendants, il n’est pas pertinent de considérer tous les résultats en même<br />

temps. Ainsi, une gêne de niveau x lors d’un test de gêne pourrait être de niveau 2x lors d’un<br />

autre test. Sur la figure, fig.3.20, nous observons que la gêne augmente lorsque la sonie augmente<br />

et lorsque l’indice d’articulation diminue. En regardant en détail les graphiques de la figure,<br />

fig.3.21, nous constatons que certains sons (cerclés de rouge), présentant <strong>des</strong> sonies plus élevées<br />

que leurs proches voisins, sont jugés moins gênants. Nous remarquons alors que ces sons présentent<br />

<strong>des</strong> indices d’articulation plus élevés. Ces constatations renforcent donc l’idée d’utiliser l’indice<br />

d’articulation pour pondérer la sonie dans une loi de gêne <strong>à</strong> deux paramètres.<br />

Le test ultime, pour choisir l’une <strong>des</strong> deux lois, reste l’application de ces lois de gêne <strong>à</strong><br />

tous les <strong>bruits</strong> de grésillement utilisés lors <strong>des</strong> tests perceptifs. Nous proposons deux types de<br />

représentations sur la figure, fig.3.22. La première représentation est une application brute <strong>des</strong><br />

deux lois, comparée aux gênes mesurées. La deuxième est une représentation du classement en<br />

termes de gêne en appliquant les deux lois. Afin de faciliter la lecture de ces graphiques, les <strong>bruits</strong><br />

de grésillement suivent un ordre croissant <strong>des</strong> gênes mesurées.<br />

La première remarque concerne les figures, fig.3.22 (a) et (c). Nous constatons que les gênes<br />

calculées sont plus élevées que les gênes mesurées. Ceci est tout <strong>à</strong> fait normal puisque les <strong>bruits</strong><br />

de grésillement <strong>des</strong> deux premiers tests perceptifs étaient plus émergents que lors du dernier<br />

test. Comme les lois ont été établies <strong>à</strong> partir du dernier test perceptif, l’application aux <strong>bruits</strong><br />

de grésillement expérimentaux <strong>des</strong> deux premiers tests met en évidence une augmentation de la<br />

gêne. Ceci nous permet de conclure que les deux lois représentent bien l’influence du mixage et par<br />

conséquent de l’émergence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement par rapport au bruit de fond automobile.<br />

Pour avoir les mêmes niveaux de gêne, il serait judicieux de pondérer les résultats <strong>des</strong> deux<br />

premiers tests de gêne. Cependant, nous n’avons aucun élément pour effectuer cette pondération.<br />

Les figures, fig.3.22 (a) et (e), montrent que les deux lois identifient bien la différence entre les<br />

deux types d’excitations. En observant l’application brute de ces lois, aucune différence flagrante<br />

ne permet de préférer une loi <strong>à</strong> une autre.


108 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

1<br />

1<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

78 0<br />

76<br />

Sonie<br />

74<br />

72<br />

85<br />

100<br />

95<br />

90<br />

Indice d’Articulation<br />

79 0<br />

78<br />

77<br />

Sonie<br />

76<br />

75<br />

80<br />

85<br />

100<br />

95<br />

90<br />

Indice d’Articulation<br />

(a)<br />

(b)<br />

1<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

76 0<br />

74<br />

Sonie<br />

72<br />

70<br />

92<br />

94<br />

100<br />

98<br />

96<br />

Indice d’Articulation<br />

(c)<br />

Fig. 3.21 – Représentation de la gêne en fonction de la sonie et de l’indice d’articulation pour le<br />

test (a) 1 et (b) 2 avec les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et (c) le test avec les <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement modélisés.<br />

Nous observons alors les classements engendrés par l’application <strong>des</strong> deux lois. Sur la figure,<br />

fig.3.22(f), nous remarquons que la loi avec l’indice d’articulation n’amène aucun changement<br />

dans le classement obtenu par le calcul. En revanche, les figures, fig.3.22 (b) et (d), permettent<br />

de mettre en évidence l’intérêt d’utiliser la loi avec l’indice d’articulation puisque le classement<br />

est mieux reproduit par cette dernière.<br />

Par conséquent, la loi de gêne retenue est la suivante :<br />

Gêne = CR×SonieZ P − CR×IA − CR (3.22)<br />

avec CR :Confidentiel Renault. Cette loi a été choisie pour plusieurs raisons :<br />

– elle prend en compte la sensibilité de la gêne constatée par rapport aux évolutions de la<br />

sonie et de l’indice d’articulation ;<br />

– elle a été établie sur 6 sons et validée avec 12 autres sons;<br />

– elle permet de bien représenter les classements entre les différents <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Dans la suite du document, la gêne sera calculée <strong>à</strong> l’aide de cette loi.


3.3. RECHERCHE D’UNE LOI DE GÊNE 109<br />

Gêne<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie + IA<br />

2 6 8 4 10 11 5 1 3 9 7<br />

Bruits de grésillement<br />

Classement<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie + IA<br />

2 6 8 4 10 11 5 1 3 9 7<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Gêne<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie + IA<br />

Classement<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie+IA<br />

0<br />

3 1 2 5 4 6<br />

Bruits de grésillement<br />

1<br />

3 1 2 5 4 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(c)<br />

(d)<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie + IA<br />

Classement<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

Mesures<br />

Loi Sonie<br />

Loi Sonie+IA<br />

0<br />

2 1 3 5 4 6<br />

Bruits de grésillement<br />

1<br />

2 1 3 5 4 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(e)<br />

(f)<br />

Fig. 3.22 – Application <strong>des</strong> lois et classement pour (a) et (b) le premier test de gêne<br />

(PR+BB/Exp), (c) et (d) le deuxième test de gêne (PR/Exp) et (e) et (f) le test de gêne sur les<br />

<strong>bruits</strong> modélisés (PR+BB/Mod).


110 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

3.4 Validation de la modélisation par la métrique de gêne<br />

Nous proposons d’évaluer la modélisation <strong>à</strong> travers deux approches. La première consiste <strong>à</strong><br />

faire passer un dernier test de gêne utilisant <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés.<br />

La deuxième approche est une confrontation entre l’expérience et la modélisation en appliquant<br />

la loi de gêne sur :<br />

– tous les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux générés <strong>à</strong> partir du banc;<br />

– les <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés correspondant <strong>à</strong> l’expérience.<br />

3.4.1 Test de gêne appliqué aux sons expérimentaux et modélisés<br />

La base sonore utilisée pour ce test est récapitulée dans le tableau, tab.3.7. L’excitation et<br />

la nature de l’impacteur sont les constantes de cette base sonore. Par conséquent, nous évaluons<br />

la pertinence du modèle par rapport aux différents matériaux de la plaque. Nous faisons ainsi<br />

l’hypothèse que l’influence de l’excitation est bien reproduite par le modèle.<br />

1 - ABS/PSChoc/PR/Exp 4 - PPT20/PSChoc/PR/Mod<br />

2 - ABS/PSChoc/PR/Mod 5 - PVC/PSChoc/PR/Exp<br />

3 - PPT20/PSChoc/PR/Exp 6 - PVC/PSChoc/PR/Mod<br />

Tab. 3.7 – Bruits de grésillement modélisés et expérimentaux utilisés pour le test de gêne.<br />

Les résultats de ce test de gêne, proposé <strong>à</strong> 34 auditeurs, sont présentés en figure, fig.3.23(a).<br />

A l’image du test de gêne réalisé sur les <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés, nous proposons une<br />

représentation sous forme d’histogramme en figure, fig.3.23(b).<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

ABS / PR PPT20 / PR PVC / PR<br />

Mod<br />

Exp Mod<br />

Mod<br />

Exp<br />

Exp<br />

1 2 3 4 5 6<br />

Bruits de grésillement<br />

(b)<br />

Fig. 3.23 – (a) résultats du test de gêne dédié aux <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés et<br />

expérimentaux et (b) représentation sous forme d’histogramme.<br />

Nous remarquons, dans un premier temps, que les <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés se mélangent<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux. C’est un point positif pour la modélisation puisque<br />

cela signifie que les auditeurs n’ont pas distingué les sons expérimentaux <strong>des</strong> sons modélisés. La<br />

corrélation entre la modélisation et l’expérience est satisfaisante pour les plaques en ABS et en<br />

PPT20. Cependant un écart important apparaît sur la plaque en PVC. L’application de la loi de<br />

gêne peut nous permettre d’identifier l’origine de ce biais.


3.4. VALIDATION DE LA MODÉLISATION PAR LA MÉTRIQUE DE GÊNE 111<br />

3.4.2 Utilisation de la loi de gêne<br />

Nous vérifions les constatations issues du test de gêne en appliquant la loi de gêne identifiée<br />

précédemment. L’ application aux <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés est présentée<br />

en figure, fig.3.24.<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

BB<br />

PR<br />

Moyenne<br />

PVC<br />

PSChoc<br />

PMMA<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

BB<br />

PR<br />

Moyenne<br />

PVC<br />

PSChoc<br />

PMMA<br />

0.2<br />

0.2<br />

0<br />

ABS PPT20 PVC<br />

Bruits de grésillement<br />

0<br />

ABS PPT20 PVC<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 3.24 – Application de la loi de gêne sur les <strong>bruits</strong> de grésillement (a) expérimentaux et (b)<br />

modélisés.<br />

Dans un premier temps, nous remarquons la pertinence du modèle <strong>à</strong> différencier les deux types<br />

d’excitations. Notons que l’influence du matériau de l’impacteur n’est pas prise en compte par le<br />

modèle. A l’exception du bruit de grésillement généré par une excitation profil route et la plaque<br />

en ABS, nous constatons que l’influence du matériau de l’impacteur est faible devant l’influence<br />

du type d’excitation et du matériau de la plaque.<br />

Pour poursuivre l’étude, nous choisissons de moyenner les gênes expérimentales en fonction<br />

du matériau de l’impacteur. La comparaison entre l’expérience et la modélisation est présentée<br />

en figure, fig.3.25.<br />

1<br />

0.8<br />

BB<br />

PR<br />

Moyenne Mod.<br />

Moyenne Exp.<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

ABS PPT20 PVC<br />

Bruits de grésillement<br />

Fig. 3.25 – Comparaison <strong>des</strong> niveaux de gêne moyens, expérimentaux et modélisés.


112 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT<br />

Nous remarquons que les résultats obtenus, en appliquant la loi de gêne, sont proches de ceux<br />

obtenus lors du test de gêne. En considérant les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux générés avec<br />

l’excitation profil route, le classement <strong>des</strong> matériaux <strong>des</strong> plaques, en termes de gêne croissante,<br />

est :<br />

PV C < PPT20 < ABS<br />

Ce même classement, pour les <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés, est :<br />

PPT20 < ABS < PV C<br />

L’écart observé <strong>à</strong> partir du test de gêne sur la plaque en PVC est retrouvé. Nous proposons<br />

alors de recaler le modèle en considérant que l’expérience a été mal caractérisée au niveau :<br />

– du jeu <strong>à</strong> l’origine ;<br />

– de l’amplitude maximale du déplacement de l’impacteur.<br />

Expérimentalement, le relevé de ces deux paramètres est assez délicat. Pour retrouver les<br />

gênes expérimentales, le jeu <strong>à</strong> l’origine, initialement nul, devrait être de 0,6mm. L’autre axe de<br />

recalage proposé est l’amplitude maximale du déplacement de l’impacteur qui passerait de 1,3mm<br />

<strong>à</strong> 0,6mm. Nous préférerons ce dernier recalage puisque la mise en place a été rigoureusement la<br />

même pour l’ensemble <strong>des</strong> plaques. En revanche, l’amplification du déplacement en sortie du<br />

pot vibrant était gérée par un bouton grossièrement gradué. Les résultats de ces recalages sont<br />

proposés en figure, fig.3.26.<br />

1<br />

0.8<br />

BB<br />

PR<br />

Moyenne Mod.<br />

Moyenne Exp.<br />

1<br />

0.8<br />

BB<br />

PR<br />

Moyenne Mod.<br />

Moyenne Exp.<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0.2<br />

0<br />

ABS PPT20 PVC<br />

Bruits de grésillement<br />

0<br />

ABS PPT20 PVC<br />

Bruits de grésillement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 3.26 – Recalage de la modélisation par rapport (a) au jeu initial et (b) <strong>à</strong> l’amplitude maximale<br />

du déplacement de l’impacteur.<br />

Compléter la modélisation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement par une loi de gêne permet de valider<br />

le modèle. Nous remarquons que les écarts identifiés, lors de la comparaison entre les pressions<br />

acoustiques <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés, ne sont pas significatifs en<br />

termes de gêne. Il est <strong>à</strong> noter qu’un écart entre la modélisation et l’expérience a été identifié sur<br />

les <strong>bruits</strong> de grésillement générés <strong>à</strong> partir de la plaque en PVC. Cet écart peut s’expliquer par<br />

une variation de 0,7mm sur l’amplitude maximale de déplacement de l’impacteur.


3.5. CONCLUSION 113<br />

3.5 Conclusion<br />

Ce chapitre est dédié <strong>à</strong> l’analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Cette étude a été<br />

motivée par une étude de sensibilité du modèle qui a montré que le modèle permettait de mettre<br />

en évidence les mêmes tendances que celles observables expérimentalement. Cette constatation<br />

légitime l’étude perceptive.<br />

L’objectif de cette étude était de définir une loi permettant de quantifier la gêne induite par<br />

les <strong>bruits</strong> de grésillement. Pratiquement, cette étude était composée d’une succession de tests<br />

perceptifs. Ces tests étaient soit <strong>des</strong> tests de dissemblance, soit <strong>des</strong> tests de gêne.<br />

– Les tests de dissemblance permettent de mettre en avant les métriques psychoacoustiques<br />

utilisées par les auditeurs pour différencier deux <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

– Les tests de gêne permettent de définir la loi de gêne. Cette loi est validée dès lors que les<br />

métriques psychoacoustiques sont les mêmes que celles déterminées par le test de dissemblance.<br />

Les bases sonores utilisées étaient composées de <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés.<br />

Après une discussion, nous avons établi et validé une loi de gêne faisant intervenir la sonie exprimée<br />

en phones et l’indice d’articulation. Ces deux métriques caractérisent respectivement le niveau et<br />

le contenu fréquentiel du signal acoustique.<br />

Cette loi de gêne a permis de recaler le modèle de grésillement par rapport aux résultats<br />

expérimentaux.


114 CHAPITRE 3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRÉSILLEMENT


Chapitre 4<br />

Analyse <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement<br />

Dans ce chapitre nous traiterons la problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par le frottement. Ces<br />

<strong>bruits</strong> de grincement représentent la deuxième famille <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> <strong>à</strong> l’intérieur d’un <strong>habitacle</strong><br />

automobile. Précisons que l’occurrence de ces <strong>bruits</strong> est plus faible par rapport aux <strong>bruits</strong><br />

de grésillement. Cependant, ils sont souvent jugés plus gênants lorsqu’ils émergent du bruit de<br />

fond.<br />

A l’image <strong>des</strong> travaux sur les <strong>bruits</strong> de grésillement, nous présenterons l’approche expérimentale<br />

ayant permis de reproduire et caractériser ce type de bruit. Après avoir exploité les résultats<br />

expérimentaux, une analyse perceptive sera menée. Cette étude permettra de définir une loi pour<br />

quantifier la gêne induite par ce type de bruit parasite.<br />

4.1 Description de l’approche expérimentale<br />

L’objectif de cette approche expérimentale est de développer un banc permettant de reproduire<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement automobiles <strong>à</strong> partir de structures simples. La reproduction de ces <strong>bruits</strong><br />

est délicate, c’est pourquoi nous insisterons sur les choix de conception ayant amené <strong>à</strong> la réalisation<br />

de ce banc d’essais. Nous choisissons d’évoquer toutes les pistes explorées afin de répertorier les<br />

difficultés rencontrées. Enfin, après avoir identifié les paramètres clefs du bruit de grincement,<br />

nous présenterons l’instrumentation du banc d’essai.<br />

4.1.1 Choix de conception<br />

Plusieurs bancs de principes ont été développés pour caractériser le bruit de grincement.<br />

L’objectif premier de ce banc est de générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement comparables <strong>à</strong> ceux présents<br />

dans un <strong>habitacle</strong> automobile. Nous avons fixé le cahier <strong>des</strong> charges suivant :<br />

– la cinématique de ce banc doit prévoir le frottement entre deux structures simples ;<br />

– une seule <strong>des</strong> deux structures doit être <strong>à</strong> l’origine du rayonnement acoustique ;<br />

– le déplacement relatif doit changer de signe ;<br />

– les matériaux utilisés doivent être <strong>des</strong> matériaux présents dans un <strong>habitacle</strong> automobile.<br />

Afin de répondre <strong>à</strong> chacune de ces contraintes, la <strong>des</strong>cription du banc d’essais sera divisée en<br />

trois parties visant <strong>à</strong> présenter :<br />

– les structures mises en jeu ;<br />

– l’excitation ;<br />

– les matériaux.<br />

115


116 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Les structures mises en jeu<br />

Le banc doit permettre le frottement entre deux structures et seule, l’une d’elles doit être<br />

<strong>à</strong> l’origine du rayonnement acoustique. De ce fait, nous choisissons une plaque rectangulaire<br />

pour la structure rayonnante. Ces plaques sont les mêmes que celles utilisées lors de l’approche<br />

expérimentale dédiée au grésillement. La deuxième structure doit donc présenter <strong>des</strong> dimensions<br />

faibles devant celles de la plaque pour ne pas rayonner dans le domaine audible. Cette deuxième<br />

structure sera appelée le frotteur dans la suite du document. A ce stade de la mise en place<br />

nous avons cherché <strong>à</strong> définir la nature du contact. Pour ce faire, nous avons testé trois types de<br />

frotteurs présentés en figure, fig4.1. La zone de contact est représentée en bleu sur chacun <strong>des</strong><br />

frotteurs.<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 4.1 – Frotteur (a) bombé, (b) hémisphérique et (c) cylindrique.<br />

Les frotteurs bombé et hémisphérique permettent d’obtenir un contact ponctuel. Ce dernier<br />

peut aisément se transformer en contact surfacique dans le cas du frotteur bombé soumis <strong>à</strong> une<br />

charge normale. Nous n’avons pas réussi <strong>à</strong> reproduire le phénomène de grincement avec ces deux<br />

types de frotteurs.<br />

Le troisième type de frotteur testé est cylindrique. Ainsi, le contact engendré est linéique.<br />

Initialement, nous avions envisagé d’utiliser une <strong>des</strong> génératrices du cylindre comme zone de<br />

contact. Cette génératrice est représentée en bleu sur la figure, fig.4.2(a). Il nous a été impossible<br />

d’obtenir le bruit de grincement en utilisant cette génératrice. Cependant, en frottant la plaque<br />

avec l’une <strong>des</strong> arêtes du frotteur cylindrique, nous avons réussi <strong>à</strong> reproduire le bruit de grincement.<br />

Cette arête est repérée en rouge sur la figure, fig.4.2(a). Le positionnement du frotteur est assuré<br />

par un jeu de cales permettant d’obtenir un angle d’environ 55˚entre la plaque et le frotteur. Le<br />

montage final du frotteur est schématisé en figure, fig.4.2(b).<br />

L’excitation<br />

Dans le cas du frottement, le déplacement relatif est tangentiel. Nous avons identifié deux<br />

types de solutions mécaniques permettant d’assurer ce déplacement relatif :<br />

– un vérin ;<br />

– un pot vibrant autorisant <strong>des</strong> déplacements de grande amplitude.<br />

Pour <strong>des</strong> raisons de disponibilité de matériel, nous avons opté pour l’utilisation d’un pot<br />

vibrant. L’amplitude maximale proposée par ce pot vibrant est de 10mm.


4.1. DESCRIPTION DE L’APPROCHE EXPÉRIMENTALE 117<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.2 – (a) schéma de la zone de frottement et (b) positionnement du frotteur.<br />

Le chargement normal est un paramètre influent lors d’un contact frottant. C’est pourquoi<br />

nous avons envisagé de le maîtriser en utilisant un plateau surmontant le frotteur et permettant<br />

d’accueillir <strong>des</strong> poids étalons. Les investigations expérimentales, avec ce type de montage, ont<br />

eu pour effet d’annuler le bruit de grincement. L’étude sur l’influence du chargement normal n’a<br />

donc pas été réalisée. Par conséquent, le protocole expérimental ne prévoit pas d’imposer un effort<br />

normal. Ce dernier sera dû uniquement au poids du frotteur qui est très faible.<br />

Les matériaux<br />

Tous les matériaux utilisés lors de ces campagnes d’essais sont <strong>des</strong> polymères issus d’un <strong>habitacle</strong><br />

automobile. Les travaux expérimentaux présentés dans ce chapitre ont été divisés en deux<br />

campagnes d’essais. Certains matériaux sont communs aux deux campagnes. Nous présentons<br />

dans le tableau, tab.4.1, l’ensemble <strong>des</strong> matériaux pour les deux structures.<br />

Plaques<br />

ABS<br />

PPT15<br />

PPT20G<br />

PPT20N<br />

Frotteurs<br />

ABS<br />

ABS-PC<br />

PPT15<br />

PPT20<br />

Tab. 4.1 – Matériaux utilisés lors de l’approche expérimentale dédiée au grincement.<br />

Les dénominations <strong>des</strong> matériaux présentés dans le tableau, tab.4.1, sont définies ci-<strong>des</strong>sous :<br />

– ABS : acrylonitrile butadiène styrène ;<br />

– ABS-PC : alliage d’acrylonitrile butadiène styrène et de polycarbonate;<br />

– PPT15 : polypropylène chargé de talc <strong>à</strong> 15% ;<br />

– PPT20G : polypropylène chargé de talc <strong>à</strong> 20% de couleur grise;<br />

– PPT20N : polypropylène chargé de talc <strong>à</strong> 20% de couleur noire ;<br />

Nous prendrons soin de détailler les matériaux utilisés pour chacune <strong>des</strong> campagnes d’essais.<br />

4.1.2 Instrumentation du banc d’essai<br />

Idéalement, l’instrumentation du banc d’essai devrait permettre l’acquisition :<br />

– <strong>des</strong> efforts mis en jeu;<br />

– du comportement vibratoire de la plaque;<br />

– de la pression acoustique rayonnée.


118 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Les efforts induits par le frottement sont de deux natures : les efforts tangentiels et les efforts<br />

normaux. La mesure de ces deux efforts devrait se faire au niveau du point de contact. Nous<br />

choisissons d’enregistrer l’effort tangentiel en sortie du pot vibrant. Un capteur d’effort est alors<br />

placé entre la bielle de maintien du frotteur et le pot vibrant, comme le montre la figure, fig.4.3(a).<br />

Nous avons essayé d’intercaler un autre capteur d’effort entre le frotteur et sa tige de maintien<br />

afin de mesurer l’effort normal. Or l’ajout de ce capteur a entraîné la disparition du bruit de<br />

grincement. Le changement de raideur, induit par la présence du capteur, est sûrement <strong>à</strong> l’origine<br />

de ce phénomène. Nous retiendrons donc que seul l’effort tangentiel a pu être mesuré.<br />

Afin de connaître le comportement vibratoire de la plaque, nous plaçons un accéléromètre<br />

en un point stratégique permettant de recueillir le maximum d’informations. Ce point sera toujours<br />

le même quelles que soient les configurations. Cet accéléromètre permettra d’enregistrer<br />

l’accélération vibratoire transversale. Ce capteur est représenté sur la figure, fig.4.3(a). La mesure<br />

obtenue par ce capteur représente une indication sur le comportement vibratoire de la plaque.<br />

Enfin, nous souhaitons enregistrer la pression acoustique rayonnée. Pour ce faire nous disposons<br />

le montage sur une enceinte en béton traitée acoustiquement. Il est <strong>à</strong> rappeler que la plaque<br />

est positionnée sur un baffle en bois. Nous plaçons trois microphones <strong>à</strong> l’intérieur de cette enceinte.<br />

Le microphone quart de pouce permet d’enregistrer la pression acoustique en même temps<br />

que les autres capteurs du banc. Enfin, deux microphones demi-pouces permettent d’enregistrer<br />

les <strong>bruits</strong> de grincement en prévision <strong>des</strong> tests perceptifs.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.3 – (a) montage instrumenté permettant de générer les <strong>bruits</strong> de grincement et (b) détail<br />

de l’enceinte inférieure permettant l’enregistrement de la pression acoustique rayonnée.


4.2. EXPLOITATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 119<br />

4.2 Exploitation <strong>des</strong> résultats expérimentaux<br />

Dans cette partie, nous présenterons les deux campagnes expérimentales dédiées aux <strong>bruits</strong><br />

de grincement. Chacune de ces campagnes d’essais a été menée avec un objectif précis. Tout<br />

d’abord, nous présenterons la première campagne expérimentale visant <strong>à</strong> caractériser l’évolution<br />

<strong>des</strong> grandeurs physiques du grincement. La deuxième série de mesures est <strong>des</strong>tinée <strong>à</strong> quantifier<br />

l’influence de la vitesse relative entre les deux structures sur le phénomène de grincement. Nous<br />

conclurons cette partie par une synthèse sur les observations issues de ces deux campagnes d’essais.<br />

4.2.1 Evolution <strong>des</strong> grandeurs physiques<br />

L’objectif de cette première série de mesures est de caractériser l’évolution <strong>des</strong> grandeurs<br />

physiques du grincement. Ces grandeurs ont été identifiées dans le paragraphe,4.1.2. Après<br />

avoir présenté en détail la campagne d’essais, nous exploiterons les résultats expérimentaux.<br />

Présentation de la campagne d’essais<br />

Tout d’abord, nous proposons un standard, pour l’appellation <strong>des</strong> différentes configurations<br />

expérimentales, présenté dans le tableau, tab.4.2.<br />

Matériau plaque Matériau frotteur Vitesse d’excitation<br />

ABS ABS L (Lente)<br />

PPT15 PPT15 M (Moyenne)<br />

PPT20N PPT20 R (Rapide)<br />

Tab. 4.2 – Mise en place d’un standard pour l’appellation <strong>des</strong> configurations.<br />

Lors de cette investigation expérimentale, l’excitation mécanique est de type triangle. Par<br />

conséquent nous considérerons que la vitesse tangentielle relative est constante. Cette première<br />

étude étant exploratoire, nous n’avons pas relevé précisément les valeurs de vitesses correspondant<br />

aux dénominations lente, moyenne et rapide. Ces valeurs ont été réglées manuellement sur un<br />

bouton gradué du générateur de signal. L’amplitude de déplacement n’a pas été identifiée lors<br />

de cette première campagne de mesures. Malgré ces lacunes sur les conditions expérimentales,<br />

nous estimons que l’exploitation de ces résultats expérimentaux permet de mettre en évidence<br />

<strong>des</strong> caractéristiques intéressantes du bruit de grincement.<br />

Afin de caractériser le grincement, les trois paramètres d’observation retenus sont les suivants :<br />

– la force tangentielle, notée F T ;<br />

– l’accélération vibratoire transversale en un point, notée γ P ;<br />

– la pression acoustique rayonnée, notée P.<br />

Nous ne nous intéresserons, dans cette exploitation, qu’aux configurations grinçantes. Ces<br />

configurations ainsi que leurs correspondances sont répertoriées dans le tableau, tab.4.3.<br />

1 - ABS/ABS/LMR 4 - PPT15/ABS/LMR 7 - PPT20N/PPT15/LMR<br />

2 - ABS/PPT15/LMR 5 - PPT15/PPT15/LMR<br />

3 - ABS/PPT20/LMR 6 - PPT15/PPT20/LMR<br />

Tab. 4.3 – Configurations utilisées pour l’exploitation <strong>des</strong> mesures.


120 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Nous remarquons, d’ores et déj<strong>à</strong>, que la plaque en PPT20N n’est grinçante que si elle est<br />

couplée avec un frotteur en PPT15. Il est prématuré de généraliser cette constatation. En effet,<br />

il a parfois été difficile de reproduire les <strong>bruits</strong> de grincement et les conditions environnementales<br />

ne nous ont peut-être pas permis de provoquer le bruit avec <strong>des</strong> frotteurs en ABS et en PPT20.<br />

La force tangentielle<br />

La force tangentielle est mesurée par un capteur d’effort placé en sortie du pot vibrant.<br />

Idéalement, cette force devrait être mesurée au niveau du point de contact. Cependant, pour <strong>des</strong><br />

raisons technologiques, il nous a été impossible de placer un capteur d’effort <strong>à</strong> ce niveau.<br />

L’enregistrement de cette grandeur est réalisé dans le domaine temporel. La fréquence d’échantillonnage<br />

pour la mesure est de 51,2kHz. A titre d’exemple, nous présentons en figure, fig.4.4,<br />

l’évolution de l’effort tangentiel en fonction du temps pour la configuration ABS/ABS/L.<br />

1.5<br />

1.5<br />

0.4<br />

1<br />

0.5<br />

1<br />

0.5<br />

0.3<br />

F T<br />

(N)<br />

0<br />

−0.5<br />

F T<br />

(N)<br />

0<br />

−0.5<br />

F T<br />

(N)<br />

0.2<br />

−1<br />

−1.5<br />

−1<br />

−1.5<br />

0.1<br />

−2<br />

0 1 2 3 4 5<br />

Temps (sec)<br />

−2<br />

0.4 0.6 0.8 1<br />

Temps (sec)<br />

0<br />

0.92 0.94 0.96 0.98 1<br />

Temps (sec)<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 4.4 – Evolution temporelle de l’effort tangentiel sur (a) la totalité de l’enregistrement, (b)<br />

une période et (c) le cycle limite.<br />

Nous remarquons qu’une période dure environ 870ms ce qui correspond <strong>à</strong> une fréquence de<br />

1,15Hz. De manière schématique, une période peut se décomposer en trois phases :<br />

– une phase croissante de l’effort tangentiel pendant 200ms ;<br />

– un palier de 640ms ;<br />

– une chute brutale de l’effort tangentiel pendant 30ms.<br />

L’observation du palier permet de constater une légère diminution de l’effort tangentiel sur<br />

lequel viennent se greffer deux singularités. La première est matérialisée par une soudaine composante<br />

basse fréquence de l’effort. L’apparition de cette singularité intervient au moment de<br />

changement de signe de la vitesse relative et peut donc être attribuée <strong>à</strong> l’inertie de la bielle accueillant<br />

le frotteur. La deuxième singularité est présentée en figure, fig.4.4(c). Nous observons<br />

l’apparition d’un cycle limite d’une durée d’environ 60ms. Une analyse fréquentielle de l’effort<br />

tangentiel nous permettrait de mieux caractériser cette singularité.<br />

Aussi proposons-nous une représentation du cycle limite, observé sur l’evolution de l’effort<br />

tangentiel, dans le domaine fréquentiel en figure, fig.4.5(a). Nous observons <strong>des</strong> pics de fréquences<br />

traduisant la fréquence du cycle limite. Ainsi, une première fréquence est repérée <strong>à</strong> 2941Hz. Les<br />

autres pics de fréquences observables sur ce graphique représentent, dans l’ordre <strong>des</strong> fréquences<br />

croissantes, les 1ère , 2ème et 4ème harmoniques de cette première fréquence.<br />

Pour chaque configuration, nous décidons de relever la valeur maximale atteinte par l’effort<br />

tangentiel dans le domaine temporel. L’analyse de l’évolution de cette valeur est présentée en<br />

figure, fig.4.5(b).


4.2. EXPLOITATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 121<br />

10×log(F T<br />

) (dB)<br />

0<br />

−10<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

max|F T<br />

| (N)<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

Lent<br />

Moyen<br />

Rapide<br />

−60<br />

1<br />

−70<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Fréquence (Hz) x 10 4<br />

(a)<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

(b)<br />

Fig. 4.5 – Evolution (a) fréquentielle de l’effort tangentiel et (b) du maximum d’effort tangentiel<br />

en fonction <strong>des</strong> configurations.<br />

Nous constatons qu’une vitesse relative rapide engendre <strong>des</strong> efforts tangentiels plus élevés. De<br />

plus, pour les configurations 2, 5 et 7, les maxima d’efforts tangentiels engendrés par les vitesses<br />

lente et moyenne sont très proches, voire inversés, par rapport <strong>à</strong> la logique de la représentation.<br />

Celle-ci voudrait que les efforts augmentent lorsque la vitesse relative augmente. Notons que le<br />

point commun <strong>à</strong> ces trois configurations est le frotteur en PPT15. Enfin, nous remarquons que<br />

la configuration présentant les efforts les plus faibles, quelle que soit la vitesse relative, est la<br />

configuration 7 réalisée avec la plaque en PPT20N.<br />

L’accélération vibratoire transversale de la plaque<br />

Nous nous intéressons maintenant <strong>à</strong> l’accélération vibratoire transversale de la plaque. Cette<br />

grandeur est enregistrée en un point stratégique permettant de fournir une information sur le<br />

comportement vibratoire de la plaque. L’enregistrement se fait dans le domaine temporel et<br />

la fréquence d’échantillonnage est toujours de 51,2kHz. Un exemple d’enregistrement pour la<br />

configuration ABS/ABS/L est présenté en figure, fig.4.6.<br />

1.5<br />

1.5<br />

1.5<br />

1<br />

1<br />

1<br />

γ P<br />

(m/s 2 )<br />

0.5<br />

0<br />

γ P<br />

(m/s 2 )<br />

0.5<br />

0<br />

γ P<br />

(m/s 2 )<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

−0.5<br />

−0.5<br />

−1<br />

0 1 2 3 4 5<br />

Temps (sec)<br />

(a)<br />

−1<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

−1<br />

0.92 0.94 0.96 0.98 1<br />

Temps (sec)<br />

(c)<br />

Fig. 4.6 – Evolution temporelle de l’accélération vibratoire transversale sur (a) la totalité de<br />

l’enregistrement, (b) une période et (c) le cycle limite.<br />

Contrairement aux constatations sur l’évolution de l’effort tangentiel, nous remarquons que<br />

seul le cycle limite apparaît sur l’évolution de l’accélération vibratoire transversale. Ceci tend <strong>à</strong>


122 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

montrer que les efforts basses fréquences ne sont pas retranscrits en termes de vibrations transversales.<br />

La durée du cycle limite est de 60ms. La représentation de cette accélération dans le<br />

domaine fréquentiel est proposée en figure, fig.4.7(a). Nous observons une première fréquence <strong>à</strong><br />

2959Hz suivie de ses 5 harmoniques. Il est intéressant de noter que cette première fréquence est<br />

sensiblement la même que celle observée lors de l’analyse de la force tangentielle.<br />

Nous décidons de vérifier cette constatation en relevant les maxima d’accélérations vibratoires<br />

transversales pour chaque configuration. Cette étude est présentée en figure, fig.4.7(b).<br />

10×log(γ P<br />

) (dB)<br />

0<br />

−10<br />

−20<br />

−30<br />

−40<br />

−50<br />

max|γ P<br />

| (m/s 2 )<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

Lent<br />

Moyen<br />

Rapide<br />

−60<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Fréquence (Hz) x 10 4<br />

(a)<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

(b)<br />

Fig. 4.7 – Evolution (a) fréquentielle de l’accélération vibratoire transversale et (b) du maximum<br />

d’accélération <strong>des</strong> configurations.<br />

Dans un premier temps, nous constatons que le maximum d’accélération est atteint pour une<br />

vitesse relative rapide, <strong>à</strong> l’exception de la configuration 7. Cette configuration PPT20N/PPT15/R<br />

diffère <strong>des</strong> autres, ce qui pourrait sous-entendre que le cycle limite est très faible en amplitude.<br />

Nous remarquons que la configuration 2 présente un maximum d’accélération vibratoire transversale,<br />

avec une vitesse lente, supérieur <strong>à</strong> celui observé avec une vitesse moyenne. Enfin, notons<br />

que la configuration 7, avec la plaque en PPT20N, présente <strong>des</strong> valeurs faibles par rapport aux<br />

autres.<br />

La pression acoustique<br />

Observons maintenant l’influence du phénomène de grincement sur la pression acoustique<br />

rayonnée. L’acquisition permet d’enregistrer l’évolution temporelle de cette pression acoustique.<br />

A titre d’exemple, nous choisissons la configuration ABS/ABS/L représentée en figure, fig.4.8.<br />

Nous remarquons que chaque période présente une composante basse fréquence soudaine lors<br />

du changement de signe de la vitesse relative. Ce signal est trop basse fréquence pour être audible.<br />

En revanche, le cycle limite, observé sur l’évolution temporelle de l’effort tangentiel et de<br />

l’accélération vibratoire transversale, se retrouve superposé <strong>à</strong> la composante basse fréquence. Notons<br />

que la durée de ce cycle limite est de 60ms. L’analyse fréquentielle de ce signal est proposée<br />

en figure, fig.4.9.<br />

A nouveau, nous observons une première fréquence <strong>à</strong> 2939Hz suivie de ses 1ère , 2ème et 4ème<br />

harmoniques.<br />

Nous étudions alors l’évolution de cette fréquence, de son niveau ainsi que de la durée de grincement<br />

en fonction <strong>des</strong> différentes configurations. Afin de réaliser cette étude, nous décidons de filtrer<br />

les pressions acoustiques en <strong>des</strong>sous de 200Hz pour s’affranchir de la composante basse fréquence.


4.2. EXPLOITATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 123<br />

P (Pa)<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

0 1 2 3 4 5<br />

Temps (sec)<br />

(a)<br />

P (Pa)<br />

0.3<br />

0.2<br />

0.1<br />

0<br />

−0.1<br />

−0.2<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2<br />

Temps (sec)<br />

(b)<br />

P (Pa)<br />

0.15<br />

0.1<br />

0.05<br />

0<br />

−0.05<br />

−0.1<br />

0.92 0.94 0.96 0.98 1<br />

Temps (sec)<br />

(c)<br />

Fig. 4.8 – Evolution temporelle de la pression acoustique sur (a) la totalité de l’enregistrement,<br />

(b) un cycle et (c) la zone grinçante.<br />

80<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

Fréquence (Hz) x 10 4<br />

Fig. 4.9 – Evolution fréquentielle de la pression acoustique.<br />

Un exemple <strong>des</strong> effets de ce filtrage est proposé sur les configurations PPT15/PPT15/LMR en<br />

figure, fig.4.10.<br />

Ce filtrage nous permet de relever le niveau maximum de grincement en Pascals ainsi que<br />

sa durée. Pour déterminer précisément la première fréquence de grincement, nous proposons<br />

d’étudier le contenu fréquentiel du cycle limite pour chacune <strong>des</strong> configurations. Cette représentation<br />

est illustrée en figure, fig.4.11.<br />

Notons que, quelle que soit la vitesse relative, le grincement se matérialise par une fréquence<br />

fondamentale suivie de ses harmoniques. Nous choisissons donc cette première fréquence comme<br />

un indicateur du grincement. Dans la suite du document, nous appellerons cette fréquence,<br />

fréquence grinçante. L’ensemble <strong>des</strong> configurations a donc été analysé et les résultats sont présentés<br />

en figure, fig.4.12.<br />

La figure, fig.4.12(a), permet de constater que la fréquence grinçante ne dépend pas de la vitesse<br />

relative. Notons que la configuration 1, ABS/ABS/LMR, présente une fréquence grinçante<br />

d’environ 3kHz alors que les autres configurations ont <strong>des</strong> fréquences grinçantes inférieures <strong>à</strong><br />

2kHz. La configuration 7, avec une vitesse rapide ne permet pas d’observer de fréquence grinçante.<br />

Nous confirmons ainsi l’observation faite lors de l’étude dédiée aux accélérations vibratoires transversales.<br />

Enfin, les figures, fig.4.12(b) et (c), permettent de conclure que lorsque la vitesse relative<br />

augmente, le niveau de la fréquence grinçante augmente et la durée de grincement diminue.


124 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

3<br />

2<br />

Rapide<br />

Moyen<br />

Lent<br />

P (Pa)<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

P (Pa)<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1<br />

1<br />

Moyen<br />

0<br />

−1<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1<br />

1<br />

Rapide<br />

0<br />

−1<br />

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1<br />

Temps (s)<br />

(b)<br />

Lent<br />

Fig. 4.10 – Evolution temporelle de la pression acoustique (a) initiale et (b) filtrée.<br />

La vitesse relative semble être un paramètre important du grincement. Il serait intéressant de<br />

mieux maîtriser ce paramètre et de compléter cette campagne d’essais exploratoire par une étude<br />

de sensibilité expérimentale sur ce paramètre.<br />

4.2.2 Etude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse relative<br />

L’étude expérimentale de la sensibilité du grincement <strong>à</strong> la vitesse relative a fait l’objet d’une<br />

seconde campagne de mesures. Précisons que l’excitation mécanique est toujours de type triangle.<br />

Expérimentalement, nous disposons de deux métho<strong>des</strong> pour faire varier la vitesse relative :<br />

– fixer la fréquence et faire varier l’amplitude du déplacement ;<br />

– fixer l’amplitude et faire varier la fréquence du déplacement.<br />

Nous présenterons les résultats issus <strong>des</strong> deux métho<strong>des</strong>. Pour cette campagne d’essais complémentaires,<br />

les configurations utilisées sont répertoriées dans le tableau, tab.4.4. Notons que cette<br />

deuxième campagne fait intervenir deux nouvelles configurations notées 2 et 5.<br />

1 - ABS/ABS 4 - PPT15/ABS 7 - PPT20G/PPT15<br />

2 - ABS/ABS-PC 5 - PPT15/ABS-PC<br />

3 - ABS/PPT15 6 - PPT15/PPT15<br />

Tab. 4.4 – Configurations utilisées pour l’exploitation <strong>des</strong> mesures.


4.2. EXPLOITATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 125<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

−20<br />

−40<br />

2000 4000 6000 8000 10000<br />

Fréquence (Hz)<br />

Rapide<br />

Moyen<br />

Lent<br />

Fig. 4.11 – Spectre du cycle limite.<br />

Fréquence grinçante (Hz)<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

Lent<br />

Moyen<br />

Rapide<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

Niveau de grincement (Pa)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

Lent<br />

Moyen<br />

Rapide<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

Durée de grincement (ms)<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Lent<br />

Moyen<br />

Rapide<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 4.12 – Evolution (a) de la fréquence grinçante, (b) du niveau de grincement et (c) de la<br />

durée de grincement, en fonction <strong>des</strong> configurations.<br />

Dans un premier temps, nous fixons la fréquence de déplacement du frotteur <strong>à</strong> 5Hz. La<br />

variation de l’amplitude de déplacement engendre une variation de vitesse relative. Cette vitesse<br />

augmente lorsque l’amplitude de déplacement augmente. Les valeurs précises <strong>des</strong> vitesses obtenues<br />

sont répertoriées dans le tableau, tab.4.5.<br />

Amplitude (mm) 5 5,5 7 7,5 9<br />

Vitesse (mm/s) 50 55 70 75 90<br />

Tab. 4.5 – Evolution de la vitesse relative pour une fréquence de déplacement de 5Hz.<br />

Nous remarquons que la vitesse relative varie entre 50 et 90mm/s.<br />

La deuxième méthode proposée prévoit de fixer l’amplitude et de faire varier la fréquence de<br />

déplacement. Les vitesses relatives obtenues pour une amplitude de 5,5mm sont présentées dans<br />

le tableau, tab.4.6.<br />

Nous constatons que la plage de vitesse est plus importante puisque cette dernière peut varier<br />

de 55 <strong>à</strong> 154mm.<br />

Afin de déterminer la fréquence grinçante ainsi que le niveau de grincement, nous appliquons la<br />

méthodologie mise en place lors du dépouillement de la première campagne d’essais pour chacune<br />

<strong>des</strong> deux métho<strong>des</strong>. Tout d’abord, nous représentons l’évolution de la fréquence grinçante sur la<br />

figure, fig.4.13.


126 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Fréquence (Hz) 5 7 10 12 14<br />

Vitesse (mm/s) 55 77 99 132 154<br />

Tab. 4.6 – Evolution de la vitesse relative pour une amplitude de déplacement de 5,5mm.<br />

Fréquence grinçante (Hz)<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

A≈5 mm<br />

A≈5,5 mm<br />

A≈7 mm<br />

A≈7,5 mm<br />

A≈9 mm<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

Fréquence grinçante (Hz)<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

F≈5 Hz<br />

F≈7 Hz<br />

F≈10 Hz<br />

F≈12 Hz<br />

F≈14 Hz<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.13 – Evolution de la fréquence grinçante (a) pour une fréquence constante et (b) pour une<br />

amplitude constante.<br />

La figure, fig.4.13(a), permet de constater que toutes les configurations sont grinçantes pour<br />

les 5 vitesses relatives testées. Nous remarquons que la fréquence grinçante est constante quelle<br />

que soit la vitesse relative. Sur la figure, fig.4.13(b), nous observons que certaines configurations ne<br />

permettent pas d’obtenir le grincement. A titre d’exemple, la configuration 2, ABS/ABS-PC, n’est<br />

grinçante que pour une fréquence de déplacement de 5Hz, donc pour une vitesse relative faible.<br />

Nous supposons alors que, pour une configuration donnée, il existe un seuil de vitesse au-del<strong>à</strong><br />

duquel le phénomène de grincement disparaît. A l’exception de la configuration 5, PPT15/ABS-<br />

PC, la fréquence grinçante n’est pas influencée par la vitesse relative. La configuration 5 présente<br />

une singularité puisque, pour les trois vitesses relatives les plus élevées (obtenues <strong>à</strong> partir <strong>des</strong><br />

fréquences 10, 12 et 15Hz), la fréquence grinçante passe de 3180 <strong>à</strong> 1750Hz. Notons que ces trois<br />

vitesses sont supérieures <strong>à</strong> la vitesse la plus élevée de l’étude <strong>à</strong> fréquence constante. Il semblerait<br />

qu’il y ait donc un seuil de vitesse <strong>à</strong> partir duquel une fréquence de grincement est privilégiée <strong>à</strong><br />

une autre. Dans notre cas, le seuil de vitesse relative serait compris entre 90 et 99mm/s.<br />

Nous proposons maintenant d’observer l’évolution <strong>des</strong> maxima <strong>des</strong> niveaux de grincement.<br />

Rappelons que ce niveau correspond au maximum en Pascals du cycle limite sur le signal de<br />

pression acoustique filtré en-<strong>des</strong>sous de 200Hz. Cette étude est proposée en figure, fig.4.14.<br />

Sur la figure, fig.4.14(a), nous remarquons, de manière générale, que les niveaux augmentent<br />

lorsque la vitesse de grincement augmente. Notons que la configuration 6, PPT15/PPT15, est<br />

singulière puisqu’elle ne permet pas de vérifier cette constatation. Enfin, nous retiendrons que la<br />

configuration 5 présente <strong>des</strong> niveaux de grincement plus élevés que les autres configurations. En<br />

observant la figure, fig.4.14(b), nous vérifions que le niveau augmente avec la vitesse relative.


4.2. EXPLOITATION DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX 127<br />

Niveau de grincement (Pa)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

A≈5 mm<br />

A≈5,5 mm<br />

A≈7 mm<br />

A≈7,5 mm<br />

A≈9 mm<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

Niveau de grincement (Pa)<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

F≈5 Hz<br />

F≈7 Hz<br />

F≈10 Hz<br />

F≈12 Hz<br />

F≈14 Hz<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

Configuration<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.14 – Evolution du niveau de grincement (a) pour une fréquence constante et (b) pour une<br />

amplitude constante.<br />

4.2.3 Synthèse<br />

Nous retiendrons plusieurs points de l’exploitation <strong>des</strong> résultats expérimentaux. Premièrement,<br />

le phénomène de grincement est observable sur la force tangentielle, l’accélération vibratoire<br />

transversale ainsi que sur la pression acoustique rayonnée. Pour ces trois paramètres, le grincement<br />

se matérialise par une fréquence fondamentale suivie de ses harmoniques. Nous choisissons cette<br />

fréquence fondamentale, appelée alors fréquence grinçante, comme indicateur du grincement.<br />

Deuxièmement, nous avons mis en évidence l’influence de la vitesse relative sur le phénomène<br />

de grincement. De manière générale, l’augmentation de cette vitesse entraîne une augmentation<br />

<strong>des</strong> maxima <strong>des</strong> grandeurs physiques mesurées.<br />

Troisièmement, nous avons remarqué que la fréquence grinçante dépendait non-linéairement<br />

de la vitesse relative. En effet, en fonction de cette vitesse, une fréquence de grincement peut être<br />

choisie par rapport <strong>à</strong> une autre. De plus, pour <strong>des</strong> vitesses relatives élevées, nous constatons que<br />

le phénomène de grincement disparaît. Nous supposons donc l’existence de valeurs-seuils pour la<br />

vitesse relative conditionnant l’apparition du grincement et la valeur de la fréquence grinçante.<br />

Enfin, nous avons montré que le niveau de grincement augmente lorsque la vitesse relative<br />

augmente. Cette constatation ne se vérifie que si le phénomène de grincement est établi.<br />

Les deux campagnes expérimentales présentent <strong>des</strong> configurations communes répertoriées dans<br />

le tableau, tab.4.7<br />

Configuration Correspondance 1ère campagne Correspondance 2ème campagne<br />

ABS/ABS 1 1<br />

ABS/PPT15 2 3<br />

PPT15/ABS 4 4<br />

PPT15/PPT15 5 6<br />

PPT20G/PPT15 7 7<br />

Tab. 4.7 – Correspondance <strong>des</strong> configurations communes aux deux campagnes de mesures.<br />

Pour une meilleure lisibilité, nous proposons de réunir les fréquences grinçantes de ces configurations<br />

communes sur un même graphique, présenté en figure, fig.4.15.


128 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Fréquence grinçante (Hz)<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

1 ère campagne de mesure<br />

2 ème campagne de mesure<br />

ABS/ABS ABS/PPT15 PPT15/ABS PPT15/PPT15 PPT20G/PPT15<br />

Configuration<br />

Fig. 4.15 – Comparaison <strong>des</strong> fréquences grinçantes moyennes pour les configurations communes<br />

aux deux campagnes d’essais.<br />

Tout d’abord nous remarquons que les fréquences grinçantes diffèrent d’une campagne d’essais<br />

<strong>à</strong> l’autre. L’écart le plus important est constaté sur la configuration ABS/ABS, présentant une<br />

fréquence grinçante moyenne de 3019Hz lors de la première campagne d’essais et de 1050Hz lors<br />

de la seconde. Le frottement étant sensible aux conditions environnementales, nous avons pris<br />

soin de relever la température et l’hygrométrie ambiantes pour chaque mesure,. Les différences de<br />

conditions expérimentales présentées en figure, fig.4.16, pourraient être <strong>à</strong> l’origine de ces écarts.<br />

Hygrométrie (%)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

1 ère campagne de mesures<br />

2 ème campagne de mesures<br />

0<br />

19 20 21 22 23 24 25<br />

Température (°C)<br />

Fig. 4.16 – Relevé de la température et de l’hygrométrie pour les deux campagnes de mesures.<br />

Afin de généraliser les observations faites lors de ces analyses, il est nécessaire et indispensable<br />

de développer un moyen d’essais permettant de maîtriser l’ensemble <strong>des</strong> paramètres du grincement.<br />

Nous retiendrons que la répétabilité du phénomène est délicate <strong>à</strong> assurer. Néanmoins, nous<br />

disposons d’une base sonore de <strong>bruits</strong> de grincement suffisante pour définir une loi de gêne.<br />

4.3 Analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement<br />

Dans cette partie, nous proposons d’établir une loi de gêne dédiée aux <strong>bruits</strong> de grincement.<br />

Dans un premier temps, nous utiliserons la base sonore réalisée <strong>à</strong> partir de l’excitation mécanique<br />

triangle. Enfin, nous déterminerons une loi de gêne en utilisant une base sonore de <strong>bruits</strong> de<br />

grincement générés par une excitation aléatoire. A partir de ces deux analyses nous identifierons<br />

une loi généralisée pour prédire la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grincement.


4.3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRINCEMENT 129<br />

4.3.1 Excitation mécanique triangle<br />

Tout d’abord nous définirons la base sonore de l’étude perceptive. Cette étude perceptive se<br />

décomposera en deux étapes :<br />

– un test de dissemblance ;<br />

– un test de gêne.<br />

La présentation détaillée de ces deux types de tests est proposée dans le3.2.1. Les métho<strong>des</strong><br />

d’objectivation de la dissemblance et de la gêne sont rigoureusement les mêmes que celles utilisées<br />

lors de l’analyse perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Le détail de ces métho<strong>des</strong> est proposé dans<br />

le3.3.1.<br />

Base sonore<br />

12 sons ont été retenus pour réaliser cette étude perceptive. La base sonore ainsi que les<br />

correspondances sont présentées dans le tableau, tab.4.8.<br />

1 - ABS/ABS/M 5 - ABS/PPT15/M 9 - ABS/PPT20/M<br />

2 - ABS/ABS/R 6 - PPT20N/PPT15/M 10 - ABS/PPT20/R<br />

3 - PPT15/ABS/M 7 - PPT20N/PPT15/R 11 - PPT15/PPT20/M<br />

4 - PPT15/ABS/R 8 - PPT15/PPT15/R 12 - PPT15/PPT20/R<br />

Tab. 4.8 – Base sonore de <strong>bruits</strong> de grincement pour les tests perceptifs.<br />

Nous avons constaté, lors de l’analyse <strong>des</strong> résultats expérimentaux, que la vitesse relative<br />

jouait un rôle du premier ordre sur les différentes grandeurs observées. La base sonore n’est<br />

composée que de sons générés <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> vitesses relatives moyennes et rapi<strong>des</strong>. Afin de ne pas<br />

influencer les auditeurs avec les périodicités différentes <strong>des</strong> sons, nous décidons de modifier les<br />

sons générés avec une vitesse moyenne pour qu’ils aient la même périodicité que les sons générés<br />

avec une vitesse relative rapide.<br />

Dans l’optique de se rapprocher au mieux <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement automobiles, les sons<br />

expérimentaux ont été mixés avec un bruit de fond automobile. Il est <strong>à</strong> noter que, contrairement<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement, les <strong>bruits</strong> de grincement n’ont subi aucune atténuation.<br />

Test de dissemblance<br />

L’objectif d’un test de dissemblance est de mettre en avant la technique utilisée par les auditeurs<br />

pour différencier un bruit de grincement d’un autre. Nous tenterons d’objectiver cette technique<br />

en utilisant <strong>des</strong> grandeurs caractéristiques du signal sonore. Ces grandeurs caractéristiques<br />

sont <strong>des</strong> métriques psychoacoustiques. L’intérêt d’un test de dissemblance est donc de mettre en<br />

évidence les métriques les plus influentes et ainsi d’orienter le choix final de la loi de gêne.<br />

Rappelons qu’un test de dissemblance consiste <strong>à</strong> comparer différents <strong>bruits</strong> de grincement par<br />

paires. Ce test a été réalisé sur 30 auditeurs et prévoyait la comparaison de 66 paires auxquelles<br />

nous avons rajouté 6 feintes. A titre d’exemple, la dissemblance par rapport au bruit de grincement<br />

5 est présentée en figure, fig.4.17(a). Nous constatons une forte dispersion <strong>des</strong> résultats. Cette<br />

visualisation ne nous permet pas de dégager de tendances. Nous proposons alors de positionner<br />

ces sons dans l’espace perceptif <strong>à</strong> deux dimensions. Cette représentation est proposée en figure,<br />

fig.4.17(b).<br />

Nous constatons que les <strong>bruits</strong> de grincement 1 et 2, respectivement ABS/ABS/M et ABS/<br />

ABS/R, se détachent du lot. Lors de l’exploitation <strong>des</strong> résultats, nous avions remarqué que ces<br />

sons présentaient <strong>des</strong> fréquences grinçantes plus élevées que les autres.


130 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Dissemblance<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

2 4 6 8 10 12<br />

Bruits de grincement<br />

(a)<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

Dimension 2<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

S1<br />

S2<br />

S6<br />

S3<br />

S7<br />

S5<br />

S4<br />

−0.4<br />

−0.6 −0.4 −0.2 0 0.2 0.4<br />

Dimension 1<br />

(b)<br />

S9<br />

S11<br />

S12<br />

S8<br />

S10<br />

Fig. 4.17 – (a) dissemblance par rapport au bruit de grincement 5 et (b) représentation dans<br />

l’espace perceptif <strong>à</strong> deux dimensions.<br />

La figure, fig.4.18, représente les meilleures objectivations <strong>à</strong> un et <strong>à</strong> deux paramètres pour la<br />

première dimension perceptive.<br />

Nous constatons que la métrique SpeechBand apparaît lors de l’objectivation <strong>à</strong> un paramètre.<br />

Cette métrique a été spécialement développée pour le logiciel de qualité sonore Sound Quality.<br />

Il traduit le niveau linéaire du son dans la bande de fréquence 500 − 2500Hz. Il est <strong>à</strong> considérer<br />

comme un indicateur d’intelligibilité. Lors de l’objectivation <strong>à</strong> deux paramètres, l’acuité, basée sur<br />

le calcul de sonie spécifique Zwickers, et le niveau en dBA représentent le mieux la dissemblance<br />

entre les <strong>bruits</strong> de grésillement.<br />

Par définition, l’acuité sert <strong>à</strong> mesurer la sensation provoquée par <strong>des</strong> composantes hautes<br />

fréquences contenues dans un bruit. Cette métrique s’exprime en acums et représente la perception<br />

humaine de manière linéaire. Il est <strong>à</strong> rappeler que le calcul de l’acuité n’est pas normalisé, même<br />

si dans notre cas, celle-ci est calculée <strong>à</strong> partir de la sonie Zwickers spécifique selon la norme<br />

ISO532, [1].<br />

Le niveau en dBA représente le niveau en décibels pondéré par le filtre A. Ce filtre permet de<br />

retranscrire le niveau acoustique par rapport <strong>à</strong> la sensibilité de l’oreille humaine.<br />

L’objectivation de la deuxième dimension perceptive est présentée en figure, fig.4.19.<br />

A nouveau, l’objectivation <strong>à</strong> un paramètre prévoit l’utilisation de l’acuité. L’objectivation <strong>à</strong><br />

deux paramètres met en évidence l’indice d’articulation et une métrique nommée PrefSpeech.<br />

Cette dernière métrique est spécialement développée pour le logiciel Sound Quality. Comme son<br />

nom l’indique, cette métrique est <strong>à</strong> rapprocher de la notion d’intelligibilité.<br />

Nous retiendrons, de ce test de dissemblance, l’apparition de l’acuité, du niveau en dBA et de<br />

trois métriques dédiées <strong>à</strong> l’intelligibilité. Cette constatation permettra de statuer sur la pertinence<br />

de la loi de gêne qui découlera du test de gêne.<br />

Test de gêne<br />

Comme pour le test de dissemblance, 30 auditeurs ont été convoqués pour passer le test de<br />

gêne. La base sonore est la même que celle utilisée lors du test de dissemblance. Les résultats<br />

bruts sont présentés en figure, fig.4.20.


4.3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRINCEMENT 131<br />

Dimension 1 mesurée<br />

0.5<br />

0<br />

Mesures<br />

Dim1=0,02×SpeechBand−1,12<br />

R 2 =97,48%<br />

Dimension 1 mesurée<br />

0.5<br />

0<br />

Mesures<br />

Dim1=0,05×dBA−0,60×AcuitéZ−2,97<br />

R 2 =86,21%<br />

−0.5<br />

−0.5 0 0.5<br />

Dimension 1 calculée<br />

(a)<br />

−0.5<br />

−0.5 0 0.5<br />

Dimension 1 calculée<br />

(b)<br />

Fig. 4.18 – Objectivations de la dimension perceptive 1 avec (a) un paramètre et (b) deux<br />

paramètres.<br />

Sur la figure, fig.4.20(a), nous constatons que les résultats du test de gêne sont dispersés. Ce<br />

graphique ne permet aucune conclusion, c’est pourquoi nous représentons ces résultats sous forme<br />

d’histogramme en figure, fig.4.20(b). A cet histogramme nous avons pris soin de rajouter quelques<br />

informations :<br />

– M représente la vitesse relative moyenne ;<br />

– R représente la vitesse relative rapide ;<br />

– le symbole * permet d’identifier les <strong>bruits</strong> de grésillement générés <strong>à</strong> partir d’un même couple<br />

frotteur / plaque.<br />

De manière générale, nous remarquons que la gêne induite par <strong>des</strong> vitesses relatives rapi<strong>des</strong> est<br />

plus élevée que celle induite par <strong>des</strong> vitesses relatives moyennes. Cette constatation se confirme<br />

en comparant les configurations présentant les mêmes couples frotteur / plaque. Suite <strong>à</strong> cette<br />

observation, nous décidons d’analyser les résultats de manière indépendante pour chacune <strong>des</strong><br />

vitesses. Cette analyse est mise en forme en figure, fig.4.21.<br />

En faisant abstraction <strong>des</strong> configurations 5 et 8 qui ne sont pas déclinées dans les deux vitesses,<br />

le classement, en termes de gêne croissante pour une vitesse moyenne, est le suivant :<br />

PPT20N/PPT15 < PPT15/ABS < ABS/PPT20 < ABS/ABS < PPT15/PPT20<br />

alors que ce classement, pour une vitesse rapide, devient :<br />

PPT20N/PPT15 < PPT15/ABS < ABS/ABS < PPT15/PPT20 < ABS/PPT20<br />

Nous constatons donc que l’ordre est respecté <strong>à</strong> l’exception <strong>des</strong> configurations réalisées <strong>à</strong><br />

partir du couple ABS/PPT20. La plaque en PPT20N couplée <strong>à</strong> un frotteur en PPT15 engendre<br />

les gênes les plus faibles. Nous avions remarqué que cette configuration générait <strong>des</strong> niveaux de<br />

fréquences grinçantes plus faibles que les autres configurations. Ces résultats ne sont pas assez<br />

nombreux pour permettre de faire d’autres conclusions sur l’influence <strong>des</strong> matériaux mis en jeu.<br />

Nous retiendrons de l’analyse brute de ce test de gêne que la vitesse relative est un paramètre<br />

influent sur la gêne perçue.


132 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Dimension 2 mesurée<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

Mesures<br />

Dim2=−0,70×AcuitéZ+0,72<br />

R 2 =76,58%<br />

Dimension 2 mesurée<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

−0.2<br />

Mesures<br />

Dim2=0,05×IA+0,09×PrefSpch−8,07<br />

R 2 =95,65%<br />

−0.4<br />

−0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6<br />

Dimension 2 calculée<br />

(a)<br />

−0.4<br />

−0.4 −0.2 0 0.2 0.4 0.6<br />

Dimension 2 calculée<br />

(b)<br />

Fig. 4.19 – Objectivations de la dimension perceptive 2 avec (a) un paramètre et (b) deux<br />

paramètres.<br />

1<br />

1<br />

0.8<br />

0.8<br />

R<br />

R<br />

R<br />

R<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

2 4 6 8 10 12<br />

Bruits de grincement<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

M<br />

M<br />

R<br />

M<br />

M<br />

M<br />

R<br />

M<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Bruits de grincement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.20 – (a) résultats du test de gêne et (b) représentation sous forme d’histogramme.<br />

Pour déterminer la loi de gêne dédiée aux <strong>bruits</strong> de grincement, nous recherchons les meilleures<br />

objectivations de la gêne par rapport aux métriques psychoacoustiques. Ces objectivations <strong>à</strong> un<br />

paramètre et deux paramètres sont présentées en figure, fig.4.22.<br />

Nous constatons que l’acuité est la métrique psychoacoustique qui représente le mieux la gêne.<br />

En considérant maintenant la meilleure objectivation avec deux paramètres, l’acuité et le niveau<br />

en dBA sont mis en évidence. Ces deux métriques ont déj<strong>à</strong> été mises en évidence lors du test de<br />

dissemblance. Notons également que le coefficient de détermination est très satisfaisant puisqu’il<br />

atteint 98,08%.<br />

En guise d’ultime vérification, nous proposons d’observer l’évolution de la gêne en fonction<br />

de l’acuité et du niveau en dBA. Cette représentation est proposée en figure, fig.4.23.<br />

De manière macroscopique, nous vérifions bien que la gêne augmente lorsque l’acuité et le<br />

niveau en dBA augmentent. Cependant, l’intérêt de coupler ces deux métriques se justifie au<br />

regard du bruit de grincement cerclé de rouge sur la figure, fig.4.23.


4.3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRINCEMENT 133<br />

PPT20N PPT15 ABS ABS ABS PPT15<br />

PPT15 ABS PPT15 PPT20 ABS PPT20<br />

1<br />

PPT20N PPT15 PPT15 ABS PPT15 ABS<br />

PPT15 ABS PPT15 ABS PPT20 PPT20<br />

1<br />

0.8<br />

0.8<br />

Gêne<br />

0.6<br />

Gêne<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.4<br />

0.2<br />

0.2<br />

0<br />

6 3 5 9 1 11<br />

Bruits de grincement<br />

0<br />

7 4 8 2 12 10<br />

Bruits de grincement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.21 – Analyse <strong>des</strong> résultats du test de gêne pour <strong>des</strong> vitesses relatives (a) moyenne et (b)<br />

rapide.<br />

En effet, bien que présentant une acuité plus élevée que son proche voisin, le niveau de gêne<br />

est plus faible. Notons que le niveau en dBA est aussi plus faible que celui de son proche voisin.<br />

Nous concluons donc que la prise en compte du niveau en dBA revêt son importance pour établir<br />

une loi de gêne pertinente.<br />

Pour toutes ces raisons, nous validons la loi de gêne qui s’exprime alors :<br />

avec CR :Confidentiel Renault.<br />

Gêne = CR×dBA + CR×AcuitéZ − CR (4.1)<br />

4.3.2 Excitation manuelle aléatoire<br />

Afin de proposer une loi de gêne adaptée <strong>à</strong> la majorité <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement présents dans<br />

un <strong>habitacle</strong> automobile, nous décidons de procéder <strong>à</strong> un dernier test perceptif sur <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grincement obtenus <strong>à</strong> partir d’une excitation aléatoire.<br />

Nous disposions d’un profil d’excitation route, mais lors <strong>des</strong> essais, cette excitation ne nous a<br />

pas permis de générer les <strong>bruits</strong> de grincement. C’est pourquoi nous avons reproduit ces <strong>bruits</strong><br />

manuellement, en frottant les éprouvettes en polymère sur les plaques. Par conséquent, l’étude<br />

présentée dans cette partie sera dédiée <strong>à</strong> la pression acoustique rayonnée, et aucune remarque ne<br />

sera faite sur l’excitation qui n’a pas été caractérisée.<br />

Pour ce test perceptif, la base sonore, détaillée dans le tableau, tab.4.9, est composée de 12<br />

<strong>bruits</strong> de grincement d’une durée de 2 secon<strong>des</strong>. La notation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement est de la<br />

forme Plaque/Frotteur.<br />

1 - ABS/ABS 5 - ABS/ABS-PC 9 - ABS/PPT15<br />

2 - PPT15/ABS 6 - PPT15/ABS-PC 10 - PPT15/PPT15<br />

3 - PPT20N/ABS 7 - PPT20N/ABS-PC 11 - PPT20N/PPT15<br />

4 - PPT20G/ABS 8 - PPT20G/ABS-PC 12 - PPT20G/PPT15<br />

Tab. 4.9 – Base sonore de <strong>bruits</strong> de grincement pour les tests perceptifs.


134 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Gêne mesurée<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

Mesures<br />

Gêne=CR×AcuitéZ−CR<br />

R 2 =87,04%<br />

Gêne mesurée<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

Mesures<br />

Gene=CR×dBA+CR×AcuitéZ−CR<br />

R 2 =98,08%<br />

0.2<br />

0.2<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Gêne calculée<br />

0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2<br />

Gêne calculée<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 4.22 – Objectivations de la gêne avec (a) 1 paramètre et (b) 2 paramètres.CR :Confidentiel<br />

Renault.<br />

Avant de présenter les résultats du test perceptif, nous proposons d’observer l’un de ces<br />

<strong>bruits</strong> de grincement aléatoires. A titre d’exemple nous choisissons la configuration 1, ABS/ABS.<br />

Comme pour les <strong>bruits</strong> de grincement générés <strong>à</strong> partir d’une excitation mécanique triangle, il est<br />

nécessaire de filtrer les sons en <strong>des</strong>sous de 200Hz afin de mettre en évidence les grincements. Une<br />

illustration de ce filtrage est proposée en figure, fig.4.24.<br />

Nous remarquons que l’apparition et les niveaux de grincement sont aléatoires, mais nous<br />

constatons que la fréquence grinçante est toujours la même. Dans le cas de la configuration 1,<br />

cette fréquence grinçante est de 1800Hz. Il est possible de l’observer en effectuant une transformée<br />

de Fourier sur le signal temporel. Le spectre obtenu est présenté en figure, fig.4.25.<br />

Nous retiendrons donc que les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires peuvent se définir par une<br />

fréquence grinçante et un maximum de niveau de grincement.<br />

Par la suite, nous procédons <strong>à</strong> un test de gêne sur 33 auditeurs. Les résultats du test sont<br />

présentés en figure, fig.4.26(a).<br />

Nous constatons que les résultats du test de gêne sont dispersés. La figure, fig.4.26(b), présente<br />

la meilleure objectivation de la gêne. Nous remarquons que la loi obtenue est une fonction linéaire<br />

de l’acuité. A titre d’information, nous avons tenté d’objectiver la gêne <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> grandeurs<br />

caractéristiques (fréquence grinçante et maximum du niveau de grincement) <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement,<br />

mais sans succès.<br />

4.3.3 Sélection de la loi de gêne<br />

A ce stade de l’évaluation perceptive <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement, nous disposons de deux lois de<br />

gêne. L’une a été établie <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement générés par une excitation triangle :<br />

Gêne = CR×dBA + CR×AcuitéZ − CR (4.2)<br />

et l’autre a été identifiée <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement générés par une excitation aléatoire :<br />

avec CR :Confidentiel Renault.<br />

Gêne = CR×AcuitéZ (4.3)


4.3. ANALYSE PERCEPTIVE DES BRUITS DE GRINCEMENT 135<br />

1<br />

Gêne mesurée<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

80 0<br />

70<br />

1.5<br />

60<br />

1<br />

dBA<br />

50<br />

0.5<br />

AcuitéZ<br />

Fig. 4.23 – Evolution de la gêne en fonction de l’acuité et du niveau en dBA.<br />

2<br />

P (Pa)<br />

0<br />

−2<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2<br />

1<br />

P (Pa)<br />

0<br />

−1<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2<br />

Temps (s)<br />

Fig. 4.24 – Représentation temporelle d’un bruit de grincement aléatoire et effet du filtrage.<br />

Afin de statuer sur la loi la plus pertinente, nous proposons une analyse similaire <strong>à</strong> celle<br />

réalisée sur les <strong>bruits</strong> de grésillement. Ainsi, en figure, fig.4.27, une représentation <strong>des</strong> résultats<br />

<strong>des</strong> tests de gêne sur les <strong>bruits</strong> de grincement générés <strong>à</strong> partir <strong>des</strong> deux types d’excitations est<br />

proposée en fonction de l’acuité et du dBA.<br />

Tout d’abord, nous remarquons que les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires présentent de faibles<br />

variations de dBA. Ceci expliquerait que cette métrique psychoacoustique ne soit pas pertinente<br />

pour décrire la gêne. Cependant, nous constatons que les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires ne<br />

mettent pas en défaut les observations réalisées sur les <strong>bruits</strong> de grincement générés par une<br />

excitation triangle. Ainsi, deux <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires présentant <strong>des</strong> niveaux d’acuité<br />

quasi identiques se distinguerons en termes de gêne par leurs niveaux en dBA. Ces <strong>bruits</strong> de<br />

grincement sont cerclés de rouge sur la figure, fig.4.27. A l’issue de cette analyse, l’utilisation<br />

du dBA apparaît pertinente dans la prédiction de la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grincement<br />

générés aléatoirement.<br />

La validation sera complète si l’application de la loi (4.2) sur les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires<br />

s’avère pertinente. Pour ce faire, nous appliquons les deux lois <strong>à</strong> tous les <strong>bruits</strong> de grincement ayant<br />

été utilisés lors de tests de gêne. Pour une meilleure visualisation <strong>des</strong> résultats, nous proposons<br />

d’observer le classement <strong>des</strong> sons résultant de l’application de ces deux lois. Les représentations<br />

graphiques de cette évaluation sont proposées en figure, fig.4.28.


136 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

70<br />

20×log(P/P 0<br />

) (dB)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

2000 4000 6000 8000 10000<br />

Fréquence (Hz)<br />

Fig. 4.25 – Représentation fréquentielle d’un bruit de grincement aléatoire filtré.<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Moyenne<br />

Mesures<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12<br />

Bruits de grincement<br />

(a)<br />

Gêne mesurée<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

Mesures<br />

Gêne=CR×AcuitéZ<br />

0.4 0.6 0.8 1<br />

Gêne calculée<br />

(b)<br />

R 2 =88,62%<br />

Fig. 4.26 – (a) résultats et (b) objectivation du test de gêne. CR :Confidentiel Renault<br />

Tout d’abord, nous constatons que l’application de ces deux lois permet de mettre en évidence<br />

le fait que les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires sont plus gênants que les <strong>bruits</strong> de grincement générés<br />

par une excitation triangle. En effet, l’application de la loi (4.2) permet de situer, en termes de<br />

gêne :<br />

– les <strong>bruits</strong> de grincement générés par une excitation triangle, entre 0,2 et 0,85 ;<br />

– les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires, entre 0,6 et 1,35.<br />

De la même façon, la loi (4.3) positionne, en termes de gêne :<br />

– les <strong>bruits</strong> de grincement générés par une excitation triangle, entre 0,3 et 0,62 ;<br />

– les <strong>bruits</strong> de grincement aléatoires, entre 0,4 et 0,82.<br />

Ces deux lois sont cohérentes car elles permettent d’obtenir le même classement relatif entre les<br />

deux bases sonores. Nous nous intéressons maintenant aux classements, entre les différents <strong>bruits</strong><br />

d’une même base sonore, obtenus par l’application de ces deux lois. L’analyse <strong>des</strong> graphiques<br />

présentés en figures, fig.4.28(b) et (d), permet de constater que :<br />

– la loi (4.3) reproduit le classement expérimental <strong>à</strong> hauteur de 9 sons sur 24 ;<br />

– la loi (4.2) reproduit le classement expérimental <strong>à</strong> hauteur de 11 sons sur 24.


4.4. CONCLUSION 137<br />

Gêne mesurée<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

90<br />

Excitation triangle<br />

Excitation aléatoire<br />

80<br />

70<br />

dBA<br />

60<br />

50<br />

0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2<br />

AcuitéZ<br />

Fig. 4.27 – Représentation de la gêne en fonction de l’acuité et du dBA.<br />

Par conséquent, ces deux lois de gêne permettent d’obtenir approximativement le même degré<br />

de précision. La loi (4.3) pourrait être choisie pour sa facilité d’utilisation puisqu’elle n’utilise<br />

qu’une seule métrique psychoacoustique. Cependant, nous préférerons la loi (4.2) car la figure,<br />

fig.4.27, met en évidence l’importance de prendre en compte le dBA. En guise de synthèse, nous<br />

rappelons l’équation de la loi retenue pour prédire la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grincement :<br />

avec CR :Confidentiel Renault.<br />

4.4 Conclusion<br />

Gêne = CR×dBA + CR×AcuitéZ − CR (4.4)<br />

Ce chapitre est dédié <strong>à</strong> l’analyse <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement. Dans un premier temps, nous avons<br />

décrit en détail le banc d’essais dédié <strong>à</strong> la caractérisation de ces <strong>bruits</strong>. Ce banc se compose d’un<br />

frotteur et d’une plaque qui est l’élément rayonnant du système.<br />

L’exploitation <strong>des</strong> résultats expérimentaux a permis de mettre en évidence que la vitesse<br />

relative et les matériaux étaient <strong>des</strong> paramètres importants du bruit de grincement. De plus,<br />

nous retiendrons que ce moyen d’essai a permis de mettre en évidence les instabilités vibratoires<br />

induites par le frottement et matérialisées par <strong>des</strong> cycles limites. Il est important de noter que les<br />

<strong>bruits</strong> de grincement sont particulièrement délicats <strong>à</strong> reproduire et que certaines configurations<br />

se sont révélées non-grinçantes bien qu’elles soient proches d’autres configurations générant du<br />

grincement. Enfin, la notion de fréquence grinçante et celle de niveau de grincement ont été<br />

définies. Cependant, nous ne pouvons pas statuer sur le mécanisme <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grincement, le banc d’essai mériterait d’être plus finement instrumenté.<br />

L’objet de la dernière partie de ce chapitre était d’élaborer une loi de gêne. A l’image de<br />

l’approche perceptive dédiée aux <strong>bruits</strong> de grésillement, une série de tests perceptifs a permis<br />

d’établir une loi <strong>à</strong> partir de <strong>bruits</strong> de grincement générés par une excitation sinus et par une<br />

excitation aléatoire. La loi de gêne retenue et validée utilise l’acuité et le niveau en dBA qui,<br />

comme pour les <strong>bruits</strong> de grésillement, caractérisent respectivement le contenu fréquentiel et le<br />

niveau du signal.


138 CHAPITRE 4. ANALYSE DES BRUITS DE GRINCEMENT<br />

Gêne<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

Mesures<br />

Loi Acuité<br />

Loi Acuité + dBA<br />

6 7 3 5 4 9 1 11 8 2 12 10<br />

Bruits de grincement<br />

Classement<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Mesures<br />

Loi Acuité<br />

Loi Acuité + dBA<br />

6 7 3 5 4 9 1 11 8 2 12 10<br />

Bruits de grincement<br />

(a)<br />

(b)<br />

Gêne<br />

1.6<br />

1.4<br />

1.2<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

Mesures<br />

Loi Acuité<br />

Loi Acuité + dBA<br />

5 1 9 6 4 8 11 2 7 3 12 10<br />

Bruits de grincement<br />

Classement<br />

12<br />

11<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

Mesures<br />

Loi Acuité<br />

Loi Acuité + dBA<br />

5 1 9 6 4 8 11 2 7 3 12 10<br />

Bruits de grincement<br />

(c)<br />

(d)<br />

Fig. 4.28 – Application <strong>des</strong> lois de gêne sur les <strong>bruits</strong> de grincement générés par les excitations<br />

(a) triangle et (c) aléatoire. (b) et (d) classements engendrés par l’application <strong>des</strong> lois de gêne.


Chapitre 5<br />

Applications industrielles<br />

L’objectif de ce chapitre est de présenter les différentes applications industrielles découlant<br />

de ces travaux de thèse. Ce chapitre sera divisé en trois parties. Dans un premier temps, nous<br />

présenterons les applications industrielles du modèle de grésillement. Par la suite, nous expliciterons<br />

l’intérêt, pour les services opérationnels, de disposer de lois de gêne dédiées aux deux types<br />

de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Enfin, nous montrerons comment le modèle de grésillement peut être utilisé<br />

en tant qu’outil de communication. Nous conclurons ce chapitre par une synthèse <strong>des</strong> applications<br />

industrielles.<br />

5.1 Application du modèle de grésillement<br />

Les services opérationnels, en charge de supprimer ou de minimiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, utilisent<br />

le logiciel NHance.BSR. Ce logiciel, présenté dans le1.3.5, propose un post-traitement <strong>des</strong><br />

calculs vibratoires permettant de localiser et hiérarchiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Après avoir présenté<br />

les avantages et les limites de ce logiciel, nous verrons comment le modèle de grésillement peut<br />

permettre de l’améliorer. Pour ce faire, nous présenterons <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité réalisées en<br />

parallèle avec le modèle de grésillement et avec l’outil NHance.BSR. Ces étu<strong>des</strong> permettront<br />

d’améliorer la prédiction de l’approche par éléments finis.<br />

5.1.1 Deux approches pour caractériser les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

Cette partie est consacrée <strong>à</strong> la présentation <strong>des</strong> avantages et <strong>des</strong> limites du NHance.BSR et du<br />

modèle de grésillement. Une synthèse permettra de mettre en évidence la contribution potentielle<br />

de la modélisation développée dans le cadre de ces travaux de thèse.<br />

Présentation de l’approche par éléments finis<br />

Le logiciel utilisé par les services opérationnels permet de localiser et hiérarchiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Lors de l’analyse d’une structure, trois types de grandeurs sont nécessaires <strong>à</strong> NHance.BSR :<br />

– un modèle éléments finis;<br />

– une analyse modale;<br />

– une réponse en fréquence.<br />

Les calculs vibratoires doivent être préalablement réalisés <strong>à</strong> l’aide d’un code de calcul linéaire<br />

(Nastran). A ce stade de la présentation, il est important de préciser qu’aucun modèle de contact<br />

n’est défini lors de l’élaboration du modèle éléments finis. L’analyse de la réponse vibratoire de la<br />

structure permettra donc d’observer les interpénétrations entre les différentes pièces d’une structure.<br />

L’hypothèse forte réalisée par ce logiciel considère que ces interpénétrations se matérialiseront<br />

en <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> sur la structure réelle. Par conséquent, la localisation et la hiérarchisation<br />

139


140 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> se basent sur la nature de ces interpénétrations. Il est <strong>à</strong> noter que la hiérarchisation<br />

proposée reflète la criticité du contact et non la gêne potentiellement induite. En<br />

effet, lors de l’utilisation de ce logiciel, il n’est demandé, <strong>à</strong> aucun moment, de définir un point<br />

d’écoute. Il est de la responsabilité de l’utilisateur de développer un savoir-faire permettant de<br />

déterminer <strong>des</strong> seuils au-del<strong>à</strong> <strong>des</strong>quels les contacts seront jugés inacceptables et nécessiteront donc<br />

une intervention.<br />

Ce logiciel a fait l’objet de plusieurs évaluations par rapport <strong>à</strong> <strong>des</strong> résultats expérimentaux.<br />

Comme pour beaucoup d’approches de ce type, la validation de ce logiciel a nécessité quelques<br />

recalages par rapport <strong>à</strong> l’approche expérimentale. Cet outil n’a pas vocation <strong>à</strong> être prédictif mais<br />

<strong>à</strong> réduire le nombre d’expériences sur <strong>des</strong> prototypes. Ces dernières sont souvent coûteuses et<br />

réclament <strong>des</strong> temps de mise au point incompatibles avec la réalisation d’un projet véhicule.<br />

En guise de synthèse, nous présentons les avantages et les limites de cet outil dans le tableau,<br />

tab.5.1.<br />

Avantages<br />

• Structures complexes<br />

• Localisation <strong>des</strong> zones potentielles de<br />

contact<br />

• Hiérarchisation en utilisant un indice de<br />

criticité (noté RIdx)<br />

Limites<br />

• Pas de modèle de contact<br />

• Résolution fréquentielle<br />

• Pas de point d’écoute<br />

Tab. 5.1 – Avantages et limites de l’approche par éléments finis.<br />

Présentation du modèle de grésillement<br />

L’objectif de cette partie est de mettre l’accent sur les avantages et les limites du modèle de<br />

grésillement développé lors de ces travaux de thèse. La présentation détaillée et l’évaluation du<br />

modèle sont proposées dans le2. Il est <strong>à</strong> rappeler que le modèle de grésillement a été développé<br />

sur deux structures simples. Ce modèle considère que le contact, entre la plaque et l’impacteur<br />

hémisphérique, est hertzien. Rappelons que la résolution est intégralement réalisée dans<br />

le domaine temporel et permet d’obtenir la pression acoustique caractéristique d’un bruit de<br />

grésillement. La sortie de ce modèle est un indice de gêne calculé <strong>à</strong> partir de cette pression acoustique<br />

rayonnée. Les avantages et limites du modèle de grésillement sont présentés dans le tableau,<br />

tab.5.2.<br />

Avantages<br />

• Contact hertzien<br />

• Résolution temporelle<br />

• Indice de gêne calculé sur la pression<br />

acoustique rayonnée<br />

Limites<br />

• Structures simples<br />

• Zone de contact unique et prédéfinie<br />

Tab. 5.2 – Avantages et limites du modèle de grésillement.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 141<br />

Synthèse<br />

Nous remarquons que les deux approches se complètent. Pour résumer, nous avons, d’une<br />

part, une approche éléments finis ne prenant pas en compte toute la physique mais permettant de<br />

traiter <strong>des</strong> structures complexes. D’autre part, nous avons un modèle prenant en compte toute la<br />

physique mais développé pour <strong>des</strong> structures simples. Nous proposons alors d’améliorer le logiciel<br />

NHance.BSR en interprétant l’indice de criticité en termes de gêne. L’objectif de cette application<br />

industrielle est schématisé en figure, fig.5.1.<br />

Fig. 5.1 – Objectif de l’application industrielle.<br />

Sur cette figure, les notations utilisées sont définies comme suit :<br />

– Excitation : l’excitation ;<br />

– w : les déplacements vibratoires ;<br />

– P : la pression acoustique ;<br />

– RIdx : l’indice de criticité.<br />

Les compléments de notation (t) et (f) indiquent, respectivement, que la grandeur est exprimée<br />

en fonction du temps et de la fréquence. Nous introduisons par ce schéma une relation qui lierait<br />

l’indice de criticité <strong>à</strong> la gêne. Cette relation sera appelée loi équivalente dans la suite du document.<br />

Afin de déterminer cette loi équivalente, nous procédons <strong>à</strong> une étude de sensibilité pour identifier<br />

les grandeurs influentes du bruit de grésillement non prises en compte par le logiciel.<br />

5.1.2 Etu<strong>des</strong> de sensibilité<br />

Suite aux présentations <strong>des</strong> deux approches permettant de caractériser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>,<br />

l’objectif identifié de cette application industrielle est d’améliorer la prédictivité de NHance.BSR.<br />

Nous devons préalablement quantifier les sensibilités du modèle et de NHance.BSR. Ces étu<strong>des</strong><br />

de sensibilité suivront deux axes, il s’agira de quantifier l’évolution du RIdx par rapport :<br />

– <strong>à</strong> <strong>des</strong> grandeurs physiques ;<br />

– <strong>à</strong> la gêne.<br />

Elaboration du modèle éléments finis<br />

Le modèle de grésillement étant connu et détaillé dans le2, nous ne décrirons ici que le modèle<br />

éléments finis utilisé pour ces étu<strong>des</strong> de sensibilité. Comme pour le modèle de grésillement, nous<br />

considérons un impacteur hémisphérique et une plaque.<br />

La plaque est modélisée avec <strong>des</strong> éléments coques <strong>à</strong> 4 noeuds. Les propriétés affectées <strong>à</strong> ces<br />

éléments permettent d’imposer les caractéristiques matériaux ainsi que l’épaisseur de la plaque.<br />

L’impacteur hémisphérique est modélisé avec <strong>des</strong> éléments volumiques tétraédriques. A nouveau,<br />

le matériau de l’impacteur est défini par les propriétés affectées <strong>à</strong> ces éléments. Les conditions


142 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

aux limites appuyées sont assurées en bloquant les trois degrés de liberté en translation sur le<br />

périmètre de la plaque. L’excitation est imposée en un point de la base de l’impacteur. Comme<br />

les points constituant la base de cet impacteur sont reliés par <strong>des</strong> liaisons rigi<strong>des</strong>, l’excitation<br />

est élargie <strong>à</strong> l’ensemble de la base de l’impacteur. Une illustration du modèle éléments finis est<br />

proposée en figure, fig.5.2.<br />

Fig. 5.2 – Description du modèle éléments finis.<br />

Ce modèle éléments finis constitue une initialisation du calcul pour le logiciel NHance.BSR.<br />

La procédure de calcul prévoit de réaliser une analyse modale puis une réponse en fréquence.<br />

Ces deux simulations sont effectuées <strong>à</strong> l’aide du code de calcul linéaire Nastran. Les sorties sont<br />

respectivement une base modale et les déplacements vibratoires en tous points <strong>des</strong> deux structures.<br />

NHance.BSR fournit alors un rapport sous forme de diapositives permettant d’observer les zones<br />

de contacts, et de connaître l’indice de criticité ainsi que les variables clefs du contact le plus<br />

critique. Un exemple de résultat, pour le modèle éléments finis précédemment présenté, est proposé<br />

en figure, fig.5.3.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.3 – (a) localisation <strong>des</strong> zones de contacts et (b) détails du contact le plus critique.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 143<br />

Par rapport aux grandeurs physiques<br />

NHance.BSR permet de distinguer trois grandeurs caractéristiques utilisées pour calculer l’indice<br />

de criticité :<br />

– l’interpénétration maximale que nous noterons MaxDT ;<br />

– la vitesse d’impact que nous noterons V Imp ;<br />

– le jeu <strong>à</strong> l’origine que nous noterons j.<br />

Il est important de préciser que ces trois grandeurs sont calculées sur le signal temporel <strong>des</strong><br />

déplacements relatifs recomposés <strong>à</strong> partir du spectre et de la phase <strong>des</strong> amplitu<strong>des</strong>. Afin de<br />

déterminer le poids de chacune de ces grandeurs dans le calcul du RIdx, nous décidons d’utiliser<br />

une excitation sinusoïdale. Cette excitation nous permettra de faire varier chaque paramètre<br />

indépendamment. En parallèle, nous procéderons aux mêmes étu<strong>des</strong> de sensibilité avec le modèle<br />

de grésillement pour déterminer si le comportement <strong>des</strong> deux approches est cohérent. Dans la<br />

mesure où la loi de gêne a été développée pour caractériser <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement induits par<br />

une excitation aléatoire, il nous est impossible de l’utiliser sur les pressions acoustiques rayonnées<br />

suite <strong>à</strong> un impact sinusoïdal. Nous évaluerons donc l’influence de ces paramètres en relevant<br />

l’évolution du maximum de pression acoustique rayonnée. Les configurations utilisées pour ces<br />

étu<strong>des</strong> de sensibilité sont répertoriées dans le tableau, tab.5.3.<br />

Plaque<br />

ABS<br />

Impacteur<br />

PS Choc<br />

Excitation<br />

Sinus impacté<br />

Point d’excitation M (83;51)<br />

Point d’écoute N (152,5;47,5;300)<br />

Conditions aux limites Appuyées - 50 mo<strong>des</strong><br />

MaxDT 0,1 ↦→ 2mm 0,5mm 0,5mm<br />

V Imp 50mm/s 3 ↦→ 280mm/s 50mm/s<br />

j 0mm 0mm 0 ↦→ 1mm<br />

Tab. 5.3 – Etude de sensibilité par rapport aux grandeurs physiques.<br />

Nous remarquons que les matériaux ne font pas partie intégrante du calcul de l’indice de<br />

criticité. Ces paramètres matériaux, qui, implicitement, paraissent influents sur les <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement, sont pris en compte dans une deuxième phase du post-traitement. Par conséquent,<br />

nous montrerons comment NHance.BSR traite l’influence <strong>des</strong> matériaux. Nous conclurons cette<br />

partie par une synthèse <strong>des</strong> observations.<br />

L’interpénétration maximale<br />

Dans un premier temps, nous nous intéressons <strong>à</strong> l’influence du maximum d’interpénétration.<br />

Nous considérons deux signaux d’excitations de la forme :<br />

Exc 1 = A 1 ×sin(2π×f 1 − π)<br />

Exc 2 = A 2 ×sin(2π×f 2 − π)<br />

Pour ne faire varier que l’amplitude A 2 sans faire varier la vitesse d’interpénétration, il vient,<br />

après la mise en équation de cette condition, la relation :<br />

(5.1)<br />

A 2 = A 1.f 1<br />

f 2<br />

(5.2)<br />

Une illustration du type d’excitation obtenu est proposée en figure, fig.5.4(a). Les étu<strong>des</strong> de<br />

sensibilité réalisées avec NHance.BSR et avec le modèle de grésillement sont présentées respecti-


144 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

vement en figures, fig.5.4(b) et (c).<br />

Déplacement (mm)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

Impacteur MaxDT=1,33 mm<br />

Impacteur MaxDT=0,53 mm<br />

Plaque<br />

RIdx<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Max(P) (Pa)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

−2<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

MaxDT (mm)<br />

(b)<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

MaxDT (mm)<br />

(c)<br />

Fig. 5.4 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité au maximum d’interpénétration, (a) illustration <strong>des</strong> excitations,<br />

(b) sensibilité avec NHance.BSR et (c) sensibilité avec le modèle de grésillement.<br />

Nous constatons que le RIdx, comme le maximum de pression acoustique, augmente linéairement<br />

avec le maximum d’interpénétration. Bien que le maximum de pression acoustique ne puisse<br />

être directement relié <strong>à</strong> la gêne, nous avons montré que le niveau acoustique était un paramètre<br />

important dans la perception <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. Nous retiendrons donc que NHance.BSR<br />

et le modèle de grésillement semblent cohérents par rapport <strong>à</strong> leurs sensibilités respectives au<br />

maximum d’interpénétration.<br />

La vitesse d’interpénétration maximale<br />

La vitesse d’interpénétration, notée V Imp , est un paramètre pris en compte pour déterminer<br />

l’indice de criticité. En considérant une excitation sinusoïdale, faire varier ce paramètre revient <strong>à</strong><br />

faire varier la fréquence du sinus. Pour une excitation du type :<br />

la vitesse d’interpénétration se calcule :<br />

Exc = A×sin(2π×f − π) (5.3)<br />

V Imp = 2π×A×f (5.4)<br />

Une illustration de deux excitations, variant uniquement sur cette grandeur, est présentée<br />

en figure, fig.5.5(a). Les étu<strong>des</strong> de sensibilité réalisées avec NHance.BSR et avec le modèle de<br />

grésillement sont présentées respectivement en figures, fig.5.4(b) et (c).<br />

Déplacement (mm)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

−0.5<br />

Impacteur V Imp<br />

=3,1 mm/s<br />

Impacteur V Imp<br />

=6,3 mm/s<br />

Plaque<br />

RIdx<br />

15<br />

10<br />

5<br />

V Imp<br />

imposée<br />

V Imp<br />

calculée<br />

Max(P) (Pa)<br />

6<br />

5.5<br />

5<br />

4.5<br />

4<br />

3.5<br />

−1<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

V Imp<br />

(mm/s)<br />

(b)<br />

3<br />

0 50 100 150 200 250 300<br />

V Imp<br />

(mm/s)<br />

(c)<br />

Fig. 5.5 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité au maximum de vitesse d’interpénétration, (a) illustration <strong>des</strong><br />

excitations, (b) sensibilité avec NHance.BSR et (c) sensibilité avec le modèle de grésillement.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 145<br />

La figure, fig.5.5(b), met en évidence un problème lié <strong>à</strong> NHance.BSR. Ce dernier permet de<br />

visualiser la valeur maximale de la vitesse d’interpénétration. Or, nous remarquons que, dépassé<br />

50mm/s, cette dernière n’est pas en accord avec la vitesse d’interpénétration imposée par l’excitation.<br />

C’est pourquoi, sur la figure, fig.5.5(b), nous représentons l’évolution du RIdx en fonction<br />

<strong>des</strong> deux vitesses d’interpénétration, l’une calculée par le logiciel et l’autre imposée par l’excitation.<br />

Dans les deux cas, nous constatons que l’indice de criticité diminue lorsque le maximum de<br />

vitesse d’interpénétration augmente. La même étude de sensibilité est réalisée avec le modèle de<br />

grésillement, et la tendance observée va <strong>à</strong> l’encontre de la constatation faite avec NHance.BSR,<br />

comme le montre la figure, fig.5.5(c). En effet, le maximum de pression acoustique augmente avec<br />

la vitesse d’impact. Nous retiendrons que l’indice de criticité n’est pas cohérent avec les constatations<br />

réalisées <strong>à</strong> l’aide du modèle de grésillement. Des améliorations sur la prise en compte de<br />

cette grandeur seront donc <strong>à</strong> envisager pour traduire l’indice de criticité en termes de gêne.<br />

Le jeu <strong>à</strong> l’origine<br />

Nous souhaitons maintenant évaluer la sensibilité au jeu <strong>à</strong> l’origine. Nous considérons deux<br />

excitations du type :<br />

Exc 1 = A 1 ×sin(2π×f 1 − π)<br />

Exc 2 = A 2 ×sin(2π×f 2 − π) − j<br />

(5.5)<br />

Pour obtenir le même maximum d’interpénétration et la même vitesse d’interpénétration,<br />

l’amplitude et la fréquence du deuxième signal doivent s’exprimer :<br />

A 2 = A 1 + j (5.6)<br />

−A 1 .f 1<br />

f 2 = ( ( )) (5.7)<br />

(A 1 + j) .cos sin −1 j<br />

A 1 +j<br />

Une illustration de deux signaux d’excitation vérifiant ces relations est présentée en figure,<br />

fig.5.6. Pour l’application avec l’approche éléments finis, l’excitation est définie dans le domaine<br />

fréquentiel. Il est important de préciser que cette dernière est discrétisée avec un pas fréquentiel<br />

conditionnant le temps total sur lequel les déplacements relatifs vont être reconstitués par le logiciel.<br />

Comme cette fréquence est calculée, il y a de faibles chances pour qu’elle coïncide parfaitement<br />

avec l’une <strong>des</strong> valeurs définissant l’excitation. Pour cette raison, nous n’avons pas réalisé l’étude<br />

de sensibilité sur le logiciel. Néanmoins, celle-ci a pu être menée sur le modèle de grésillement,<br />

comme le montre la figure, fig.5.6.<br />

Déplacement (mm)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

−1<br />

−2<br />

Impacteur j=0 mm<br />

Impacteur j=1 mm<br />

Plaque<br />

Max(P) (Pa)<br />

6<br />

5.5<br />

5<br />

4.5<br />

4<br />

3.5<br />

−3<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

3<br />

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1<br />

j (mm)<br />

(b)<br />

Fig. 5.6 – Etude de sensibilité au jeu, (a) illustration <strong>des</strong> excitations et (b) sensibilité avec le<br />

modèle de grésillement.


146 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

Nous constatons que le maximum de niveau de pression est peu influencé par le jeu.<br />

Les matériaux mis en jeu<br />

NHance.BSR ne prend pas en compte les caractéristiques matériaux dans le calcul de l’indice<br />

de criticité, comme le montre la figure, fig.5.7.<br />

2<br />

1.5<br />

RIdx<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000<br />

Module d’Young (MPa)<br />

Fig. 5.7 – Evolution de l’indice de criticité en fonction du module d’Young.<br />

La prise en compte <strong>des</strong> matériaux intervient dans une deuxième phase du post-traitement.<br />

En effet, il est demandé <strong>à</strong> l’utilisateur de renseigner une matrice de compatibilité matière. Par la<br />

suite, les valeurs <strong>des</strong> indices de criticité sont corrigées pour prendre en compte ces informations.<br />

La matrice de compatibilité matière est illustrée en figure, fig.5.8.<br />

Fig. 5.8 – Matrice de compatibilité matière.<br />

Nous noterons Γ CM les coefficients de correction permettant de prendre en compte les compatibilités<br />

matière. Ce coefficient est un réel positif. La prise en charge de ces coefficients par le<br />

logiciel est triviale puisque l’indice de criticité est corrigé comme suit :<br />

RIdx Corrigé = Γ CM ×RIdx Initial (5.8)<br />

La figure, fig.5.9, permet de justifier la relation (5.8). Dans cette application, le coefficient de<br />

correction entre l’impacteur et la plaque a été fixé <strong>à</strong> 0,5.<br />

Le renseignement de la matrice de compatibilité matière met en évidence une limite de ce<br />

logiciel. Tout d’abord, remarquons que les coefficients de cette matrice sont du premier ordre. En<br />

effet, si l’un de ces coefficients est mis <strong>à</strong> zéro par l’utilisateur, le bruit de grésillement correspondant<br />

sera lui aussi considéré comme nul. De plus, l’utilisateur renseigne lui-même cette matrice et<br />

pour ce faire, il doit se baser sur son expérience ou développer un savoir-faire. Dans la suite <strong>des</strong><br />

évaluations, nous ne prendrons pas en compte la matrice de compatibilité matière. Cependant,<br />

retenons que cette matrice représente un point d’entrée du logiciel pour apporter les modifications<br />

<strong>à</strong> l’indice de criticité et ainsi le traduire en termes de gêne.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 147<br />

Fig. 5.9 – Prise en compte de la matrice de compatibilité matière.<br />

Synthèse<br />

Nous retiendrons, de ces trois étu<strong>des</strong> de sensibilité, les points suivants :<br />

– le maximum d’interpénétration est d’ordre 1 et engendre une hausse de l’indice de criticité<br />

et du niveau maximum de pression acoustique ;<br />

– la vitesse maximale d’interpénétration est d’ordre 2 et engendre une baisse de l’indice de<br />

criticité et une hausse du maximum de pression acoustique ;<br />

– le jeu n’a aucune influence sur le niveau maximum de pression acoustique rayonnée pour<br />

une interpénétration et une vitesse d’interpénétration données.<br />

De plus, la prise en compte <strong>des</strong> matériaux par NHance.BSR est singulière puisque ce paramètre<br />

est intégralement géré par l’utilisateur. Ce dernier doit renseigner une matrice de compatibilité<br />

matière dont les coefficients multiplieront les indices de criticité initiaux pour les corriger. Pour<br />

la suite de l’étude, la matrice de compatibilité matière ne sera pas prise en compte.<br />

Par rapport <strong>à</strong> la gêne<br />

Dans cette partie, nous caractériserons l’évolution de la gêne en fonction <strong>des</strong> différents paramètres<br />

du grésillement. Le modèle nous permet de faire varier indépendamment ces paramètres.<br />

Dans la mesure où nous choisissons la gêne afin d’évaluer la sensibilité du modèle de grésillement,<br />

nous utiliserons <strong>des</strong> signaux d’excitation permettant d’obtenir <strong>des</strong> impacts aléatoires. Par conséquent,<br />

le signal choisi pour piloter l’impacteur est un profil route. Cette excitation est détaillée<br />

dans le chapitre,2.2.2. Pour certaines étu<strong>des</strong> nous serons amenés <strong>à</strong> modifier ce signal ou <strong>à</strong> utiliser<br />

d’autres excitations et, le cas échéant, nous prendrons soin de décrire les signaux utilisés.<br />

Pour l’étude de sensibilité, nous distinguons trois familles de paramètres :<br />

– les paramètres intrinsèques aux structures mises en jeu ;<br />

– les paramètres d’excitation ;<br />

– les paramètres d’environnement.<br />

Les paramètres intrinsèques aux structures mises en jeu<br />

Dans cette catégorie, nous avons sélectionné 8 paramètres. Ces grandeurs ainsi que leurs plages<br />

d’étude sont répertoriées dans le tableau, tab.5.4.<br />

L’épaisseur de la plaque est un paramètre géométrique. Dans l’approche éléments finis, en<br />

ne modifiant que l’épaisseur de la plaque, nous avons constaté une augmentation de l’indice de<br />

criticité. Cependant, nous avons remarqué que cette augmentation n’est pas due <strong>à</strong> la prise en<br />

compte de l’épaisseur mais <strong>à</strong> l’augmentation du maximum d’interpénétration. La figure, fig.5.10,<br />

illustre ce phénomène.


148 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

Paramètre Symbole Plage d’étude<br />

Epaisseur de la plaque h (mm) 1 ↦→ 5<br />

Rayon de l’impacteur R I (mm) 5 ↦→ 50<br />

Module d’Young de l’impacteur E I (GPa) 2,5 ↦→ 5<br />

Masse volumique de la plaque ρ P (kg/m 3 ) 1000 ↦→ 3500<br />

Module d’Young de la plaque E P (GPa) 1 ↦→ 4<br />

Coefficient de Poisson de la plaque ν P 0,35 ↦→ 0,5<br />

Amortissement modal de la plaque λ(%) 1 ↦→ 6<br />

Nombre de mo<strong>des</strong> appuyés 10 ↦→ 50<br />

Nombre de mo<strong>des</strong> libres 10 ↦→ 42<br />

Tab. 5.4 – Etude de sensibilité par rapport aux paramètres intrinsèques <strong>des</strong> deux structures.<br />

Fig. 5.10 – Prise en compte de l’épaisseur de la plaque par NHance.BSR.<br />

Afin de faire varier uniquement cette épaisseur, nous prendrons soin de décaler vers le bas<br />

la position initiale de l’impacteur d’une demi-épaisseur de la plaque. Ainsi, le maximum d’interpénétration<br />

sera sensiblement le même quelle que soit l’épaisseur. L’étude de sensibilité par<br />

rapport <strong>à</strong> l’indice de criticité est présentée en figure, fig.5.11(a). Nous constatons que l’indice de<br />

criticité n’est pas influencé par l’épaisseur de la plaque. La même étude est réalisée avec le modèle<br />

de grésillement et le résultat est proposé en figure, fig.5.11. Nous observons que la gêne augmente<br />

lorsque l’épaisseur de la plaque augmente.<br />

15<br />

2.5<br />

2<br />

RIdx<br />

10<br />

5<br />

Gêne<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

1 3 5<br />

h (mm)<br />

0<br />

1 1.4 1.8 2.2 2.6 3 3.4 3.8 4.2 4.6 5<br />

h (mm)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.11 – Sensibilité <strong>à</strong> l’épaisseur de la plaque (a) de NHance.BSR et (b) du modèle de<br />

grésillement.<br />

Nous nous intéressons maintenant au deuxième paramètre géométrique de la liste : le rayon<br />

de l’impacteur. Comme pour l’épaisseur de la plaque, nous constatons que le RIdx n’est pas<br />

influencé par cette grandeur. En effet, le contact étant identifié entre deux points, dans le cas<br />

d’un contact ponctuel, le couple de points demeurera rigoureusement identique quel que soit le<br />

rayon de l’impacteur. Bien que la normale de contact soit un paramètre pouvant potentiellement<br />

être altéré par le changement de géométrie de l’impacteur, le cas particulier du contact ponctuel


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 149<br />

n’engendrera aucune modification de ce type. Une illustration de cette étude est proposée en figure,<br />

fig.5.12(a). Celle-ci est réalisée <strong>à</strong> l’aide du modèle de grésillement et le résultat est présenté en<br />

figure, fig.5.12(b).<br />

2<br />

1.5<br />

Gêne<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

R I<br />

(mm)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.12 – (a) prise en compte du rayon de l’impacteur et (b) étude de sensibilité au rayon de<br />

l’impacteur réalisée avec le modèle de grésillement.<br />

Nous constatons que cette grandeur n’influence pas la gêne.<br />

A ce stade de la confrontation entre NHance.BSR et le modèle de grésillement, nous présentons<br />

les étu<strong>des</strong> de sensibilité liées aux matériaux. Il est <strong>à</strong> rappeler que NHance.BSR n’est pas sensible<br />

aux matériaux. Les étu<strong>des</strong> présentées par la suite sont donc <strong>à</strong> comparer <strong>à</strong> la figure, fig.5.7 (page<br />

146). Dans un premier temps, nous nous intéressons au module d’Young de l’impacteur. Les<br />

résultats de l’étude de sensibilité, réalisée avec le modèle de grésillement, sont présentés en figure,<br />

fig.5.13.<br />

2<br />

1.5<br />

Gêne<br />

1<br />

0.5<br />

0<br />

2500 3000 3500 4000 4500 5000<br />

E I<br />

(MPa)<br />

Fig. 5.13 – Etude de sensibilité pour E I .<br />

Nous remarquons que l’augmentation du module d’Young de l’impacteur entraîne une légère<br />

augmentation de la gêne.<br />

Nous nous intéressons maintenant <strong>à</strong> trois paramètres matériaux de la plaque que sont : la masse<br />

volumique, le module d’Young et le coefficient de Poisson. Les étu<strong>des</strong> de sensibilité réalisées avec<br />

le modèle de grésillement sont présentées en figure, fig.5.14.<br />

Il est <strong>à</strong> rappeler que les étu<strong>des</strong> de sensibilité sont réalisées sur <strong>des</strong> plages réalistes par rapport<br />

<strong>à</strong> <strong>des</strong> matériaux polymères couramment présents dans un <strong>habitacle</strong> automobile. Nous constatons<br />

que la gêne diminue lorsque la masse volumique augmente. Le module d’Young de la plaque<br />

apparaît comme un paramètre influant sur la gêne. En effet, lorsque ce dernier augmente, la gêne<br />

augmente de plus d’une unité. Enfin, nous remarquons que le coefficient de Poisson n’engendre<br />

aucune évolution de la gêne.<br />

La dernière catégorie <strong>des</strong> paramètres intrinsèques aux structures que nous souhaitons caractériser<br />

est celle <strong>des</strong> paramètres vibratoires. NHance.BSR se base sur <strong>des</strong> calculs linéaires ne<br />

prenant pas en compte le contact. De ce fait, la plaque n’est pas altérée par l’interpénétration


150 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1.5<br />

1.5<br />

1.5<br />

Gêne<br />

1<br />

Gêne<br />

1<br />

Gêne<br />

1<br />

0.5<br />

0.5<br />

0.5<br />

0<br />

1000 1500 2000 2500 3000 3500<br />

ρ P<br />

(kg/m 3 )<br />

0<br />

1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000<br />

E P<br />

(MPa)<br />

0<br />

0.3 0.35 0.4 0.45<br />

ν P<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 5.14 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité pour (a) ρ P , (b) E P et (c) ν P .<br />

constatée de l’impacteur. L’évolution de ces paramètres n’engendre donc aucune variation de<br />

l’indice de criticité. Il est <strong>à</strong> garder <strong>à</strong> l’esprit que nous étudions un cas particulier. En effet, en<br />

considérant une structure complexe, les pièces qui la composent seront interconnectées. L’amortissement<br />

modal ainsi que la définition <strong>des</strong> conditions aux limites auront donc une influence sur la<br />

réponse vibratoire. Les déplacements vibratoires qui en résultent sont sensibles <strong>à</strong> ces paramètres<br />

donc l’indice de criticité le sera aussi. C’est pourquoi nous éviterons de généraliser les observations<br />

afférentes aux étu<strong>des</strong> de sensibilité réalisées sur ces grandeurs.<br />

Nous réalisons les étu<strong>des</strong> de sensibilité uniquement avec le modèle de grésillement. Pour l’amortissement<br />

modal de la plaque et pour le nombre de mo<strong>des</strong> dans les cas d’une plaque appuyée et<br />

d’une plaque libre, les résultats obtenus sont présentés en figure, fig.5.15.<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1.5<br />

1.5<br />

1.5<br />

Gêne<br />

1<br />

Gêne<br />

1<br />

Gêne<br />

1<br />

0.5<br />

0.5<br />

0.5<br />

0<br />

1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6<br />

λ (%)<br />

0<br />

10 14 18 22 26 30 34 38 42 46 50<br />

Appuyé − Nombre de mo<strong>des</strong><br />

0<br />

10 14 18 22 26 30 34 38 42<br />

Libre − Nombre de mo<strong>des</strong><br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 5.15 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité (a) pour λ et sur le nombre de mo<strong>des</strong> pour (b) l’appuyé et (c)<br />

le libre.<br />

Nous constatons que l’augmentation de l’amortissement modal engendre une baisse de la gêne.<br />

Le nombre de mo<strong>des</strong> pris en compte pour les bases modales, appuyée et libre, influence très peu<br />

le niveau de gêne perçue. Notons au passage que la gêne induite par une plaque appuyée est<br />

supérieure <strong>à</strong> celle obtenue avec une plaque libre.<br />

Les paramètres d’excitation<br />

Nous nous intéressons maintenant aux paramètres d’excitation. Les paramètres choisis pour<br />

l’étude de sensibilité sont présentés dans le tableau, tab.5.5.<br />

Bien que ces grandeurs aient déj<strong>à</strong> été évaluées indépendamment dans le5.1.2, nous proposons<br />

de vérifier les conclusions dans le cas d’un impact aléatoire. Il est important de noter qu’en<br />

considérant une excitation profil route, ces trois grandeurs étant reliées, il nous sera impossible<br />

de les faire varier de manière totalement indépendante. Par exemple, implicitement il se conçoit


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 151<br />

Paramètre Symbole Plage d’étude<br />

Déplacement maximal de l’impacteur MaxDT (mm) 0,1 ↦→ 1,5<br />

Jeu <strong>à</strong> l’origine j (mm) 0,1 ↦→ 1<br />

Fréquence de coupure du bruit blanc F BB (Hz) 20 ↦→ 85<br />

Tab. 5.5 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité par rapport aux paramètres d’excitation.<br />

bien qu’un changement du jeu initial entraînera <strong>des</strong> variations de MaxDT et de V Imp . Le jeu augmentant,<br />

le maximum d’interpénétration devrait diminuer et par conséquent l’indice de criticité<br />

devrait lui aussi baisser.<br />

Nous réalisons donc deux étu<strong>des</strong> de sensibilité au jeu initial, l’une avec NHance.BSR, l’autre<br />

<strong>à</strong> l’aide du modèle de grésillement. Les résultats de ces étu<strong>des</strong> sont présentés en figure, fig.5.16.<br />

15<br />

1.5<br />

10<br />

1<br />

RIdx<br />

5<br />

Gêne<br />

0.5<br />

0<br />

0 0.5 1<br />

j (mm)<br />

0<br />

0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1<br />

j (mm)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.16 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité avec une excitation profil route pour j réalisées (a) avec<br />

NHance.BSR et (b) avec le modèle de grésillement.<br />

Dans les deux approches, nous remarquons que l’augmentation du jeu initial engendre une<br />

diminution du RIdx et de la gêne. Bien que le jeu soit le paramètre variant de cette étude de<br />

sensibilité, il est important de préciser que les diminutions du RIdx et de la gêne sont, en grande<br />

partie, dues :<br />

– <strong>à</strong> la diminution de l’interpénétration maximale, dans le cas de l’approche linéaire ;<br />

– <strong>à</strong> la diminution du maximum de déplacement de l’impacteur, dans le cas de l’approche<br />

utilisant le modèle de grésillement.<br />

Nous proposons maintenant d’étudier la sensibilité au déplacement maximum de l’impacteur.<br />

Lors de cette étude, le jeu initial est nul. Nous garderons <strong>à</strong> l’esprit que la modification de ce<br />

paramètre entraînera une variation de la vitesse d’interpénétration. Les résultats de ces étu<strong>des</strong><br />

réalisées avec NHance.BSR et avec le modèle de grésillement sont présentés en figure, fig.5.17.<br />

Nous constatons que le RIdx et la gêne augmentent lorsque le maximum de déplacement<br />

augmente. Notons que ce paramètre se positionne comme un paramètre très influent pour la gêne<br />

et l’indice de criticité.<br />

Afin d’étudier la sensibilité <strong>à</strong> la vitesse d’interpénétration, dans le cas de l’approche linéaire ou<br />

<strong>à</strong> la vitesse d’impact, dans le cas de l’approche utilisant le modèle de grésillement, nous proposons<br />

de changer les caractéristiques de l’excitation. En effet, nous devons fixer le jeu et minimiser les<br />

variations du maximum de déplacement de l’impacteur. Par conséquent, nous choisissons d’utiliser<br />

<strong>des</strong> excitations de type bruit blanc. En filtrant ces <strong>bruits</strong> blancs <strong>à</strong> différentes fréquences, nous<br />

obtenons, dans le domaine temporel, <strong>des</strong> signaux aléatoires. L’amplitude de ces signaux pouvant<br />

aisément être imposée, nous obtiendrons rigoureusement le même maximum d’interpénétration<br />

pour les différentes excitations. En revanche, plus la fréquence de filtrage du bruit blanc sera<br />

élevée, plus la vitesse maximale d’interpénétration aura tendance <strong>à</strong> augmenter. Afin d’illustrer ce


152 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

15<br />

1.5<br />

10<br />

1<br />

RIdx<br />

Gêne<br />

5<br />

0.5<br />

0<br />

0.5 1 1.5<br />

MaxDT (mm)<br />

0<br />

0.1 0.3 0.5 0.7 0.9 1.1 1.3 1.5<br />

MaxDT (mm)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.17 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité pour MaxDt realisées (a) avec NHance.BSR et (b) avec le<br />

modèle de grésillement pour une excitation profil route.<br />

choix, nous proposons en figure, fig.5.18, un schéma explicatif ainsi qu’une application avec deux<br />

signaux bruit blanc filtrés avec <strong>des</strong> filtres passe-bas <strong>à</strong> 20 et 80Hz.<br />

Déplacement (m)<br />

x 10 −3<br />

1.3<br />

0<br />

V Imp2<br />

Impacteur (BB20Hz)<br />

Impacteur (BB80Hz)<br />

Plaque<br />

V Imp1<br />

Temps (s)<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.18 – Choix de l’excitation bruit blanc filtré, (a) schéma explicatif et (b) application.<br />

Nous réalisons alors l’étude de sensibilité avec <strong>des</strong> signaux de type bruit blanc filtrés pour<br />

piloter l’impacteur. L’indicateur traduisant la vitesse d’interpénétration sera donc la fréquence de<br />

coupure du bruit blanc. Les résultats obtenus sont présentés en figures, 5.19(a) et (b). Le schéma<br />

explicatif, en figure, fig.5.18(a), permet de mettre en évidence une conséquence collatérale de<br />

l’utilisation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> blanc filtrés. En effet, le nombre d’impacts va en augmentant lorsque la<br />

fréquence de coupure augmente. Le modèle de grésillement permet de relever le nombre moyen<br />

d’impacts par seconde, noté N I . Nous proposons, en figure, fig.5.19(c), de caractériser l’influence<br />

de ce paramètre sur l’évolution de la gêne.<br />

15<br />

2<br />

2<br />

10<br />

1.5<br />

1.5<br />

RIdx<br />

Gêne<br />

1<br />

Gêne<br />

1<br />

5<br />

0.5<br />

0.5<br />

0<br />

20 50 80<br />

F Max<br />

(Hz)<br />

0<br />

20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85<br />

F Max<br />

(Hz)<br />

0<br />

10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

N I<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fig. 5.19 – Etu<strong>des</strong> de sensibilité pour F Max réalisées (a) avec NHance.BSR et (b) avec le modèle<br />

de grésillement, (c) évaluation de l’influence de N I pour une excitation bruit blanc.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 153<br />

Les résultats de ces étu<strong>des</strong> de sensibilité appellent plusieurs remarques. Tout d’abord, lorsque<br />

la fréquence de coupure du bruit blanc augmente et que, par conséquent, la vitesse d’interpénétration<br />

augmente, l’approche par éléments finis prévoit une baisse de l’indice de criticité alors<br />

que le modèle de grésillement permet de visualiser une augmentation de la gêne. De ce fait, dans<br />

l’optique de traduire l’indice de criticité en termes de gêne, il conviendra de prendre en compte<br />

un paramètre traduisant la vitesse d’interpénétration. De plus, le nombre moyen d’impacts par<br />

seconde permet d’observer une évolution similaire de la gêne et de la fréquence de coupure du bruit<br />

blanc. Dans la mesure où cette dernière est spécifique aux <strong>bruits</strong> blancs et que nous souhaitons<br />

généraliser notre approche pour tous types de signaux d’excitation, il sera intéressant de considérer<br />

le nombre moyen d’impacts par seconde comme un indicateur permettant de corriger le RIdx.<br />

En effet, cette grandeur est calculable quel que soit le type d’excitation.<br />

Les paramètres d’environnement<br />

Dans le cadre de ces étu<strong>des</strong> de sensibilité, la dernière famille de paramètres que nous étudierons<br />

est celle <strong>des</strong> paramètres d’environnement. Par paramètres d’environnement nous entendons tous<br />

les paramètres modifiant le résultat pour une même simulation. Sans être exhaustif nous citerons :<br />

– la température ;<br />

– l’hygrométrie ;<br />

– la position du point d’écoute ;<br />

– la modification du champ acoustique.<br />

Dans sa livraison actuelle, le modèle de grésillement ne permet pas de prendre en compte<br />

les paramètres de température et d’hygrométrie. Pour ce faire, il serait nécessaire de connaître<br />

les lois de comportement <strong>des</strong> matériaux en fonction de ces deux grandeurs. Nous pourrions ainsi<br />

envisager d’évaluer indirectement l’influence de ces paramètres. A titre d’exemple, en étant capable<br />

de caractériser l’évolution du module d’Young par rapport <strong>à</strong> la température, nous pourrions<br />

effectuer une série de simulations avec les différentes valeurs mesurées. De même, il pourrait être<br />

intéressant de caractériser la dilatation d’un matériau en fonction de la température. Cette grandeur<br />

se répercuterait directement sur le jeu et expliquerait que certains <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

n’apparaissent que pour <strong>des</strong> conditions d’environnement bien spécifiques.<br />

Si nous souhaitons déterminer l’influence de l’environnement acoustique, il sera impératif<br />

de modifier les équations de l’acoustique actuellement utilisées dans la modélisation. Ce travail<br />

peut se révéler conséquent. Une autre possibilité serait de convoluer la pression acoustique en<br />

champ proche avec <strong>des</strong> fonctions de transferts traduisant un environnement acoustique spécifique<br />

(réverbérant, sourd, <strong>habitacle</strong> automobile, etc.).<br />

Le seul paramètre que nous pouvons évaluer grâce au modèle de grésillement est la position<br />

du point d’écoute. Il est <strong>à</strong> rappeler que le modèle est basé sur l’hypothèse d’un champ acoustique<br />

semi-libre. Rappelons que NHance.BSR ne prend pas en compte de point d’écoute, ainsi l’indice<br />

de criticité ne sera pas influencé. Nous ne choisissons que l’altitude du point d’écoute pour réaliser<br />

cette étude de sensibilité car cette direction est celle qui sera naturellement la plus influente sur<br />

la gêne. La plage d’étude est présentée dans le tableau, tab.5.6.<br />

Paramètre Symbole Plage d’étude<br />

Altitude du microphone Z N (mm) 50 ↦→ 500<br />

Tab. 5.6 – Etude de sensibilité par rapport aux paramètres d’environnement.<br />

Les résultats de l’étude de sensibilité réalisée avec le modèle de grésillement sont présentés en<br />

figure, fig.5.20.


154 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

4<br />

3<br />

Gêne<br />

2<br />

1<br />

0<br />

50 100 150 200 250 300 350 400 450 500<br />

Z (mm) N<br />

Fig. 5.20 – Etude de sensibilité pour Z N réalisée avec le modèle de grésillement.<br />

Nous constatons que la gêne présente une décroissance logarithmique lorsque l’altitude augmente.<br />

Synthèse<br />

L’ensemble de ces étu<strong>des</strong> de sensibilité va permettre de mettre en évidence les grandeurs<br />

<strong>à</strong> prendre en compte pour traduire l’indice de criticité en termes de gêne. Pour identifier ces<br />

grandeurs, nous cherchons celles qui ne sont pas ou mal prises en compte par NHance.BSR. Dans<br />

cette partie, nous proposons une synthèse critique <strong>des</strong> résultats afin d’identifier les paramètres<br />

les plus influents. Les observations réalisées lors <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité sont récapitulées dans<br />

le tableau, tab.5.7.<br />

Paramètre RIdx Gêne<br />

Epaisseur de la plaque h → 0,3 րր 2,0<br />

Rayon de l’impacteur R I → 1,0 → 1,0<br />

Module d’Young de l’impacteur E I → 1,2 ր 1,7<br />

Masse volumique de la plaque ρ P → 1,5 ցց 0,7<br />

Module d’Young de la plaque E P → 0,7 րր 1,6<br />

Coefficient de Poisson de la plaque ν P → 1,1 → 1,1<br />

Amortissement modal de la plaque λ → 1,7 ց 1,1<br />

Nombre de mo<strong>des</strong> appuyés → 1,0 → 1,0<br />

Nombre de mo<strong>des</strong> libres → 0,5 → 0,5<br />

Jeu <strong>à</strong> l’origine j ց 1,1 ցց 0,2<br />

Déplacement maximal de l’impacteur MaxDT ր 0,1 րր 1,4<br />

Fréquence de coupure du bruit blanc F BB ց 0,1 րր 1,5<br />

Nombre d’impacts par seconde N I ց 0,1 րր 1,5<br />

Altitude du point d’écoute Z N → 3,4 ցց 0,8<br />

Tab. 5.7 – Synthèse <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité.<br />

Grâce <strong>à</strong> ce tableau de synthèse, nous pouvons lister les paramètres qui seraient <strong>à</strong> prendre en<br />

compte pour l’élaboration de la loi équivalente :<br />

– l’épaisseur de la plaque;<br />

– la masse volumique de la plaque;<br />

– le module d’Young de la plaque;<br />

– le jeu <strong>à</strong> l’origine ;<br />

– le déplacement maximal de l’impacteur ;<br />

– le nombre d’impacts par seconde;<br />

– l’altitude du point d’écoute.


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 155<br />

Cette liste est exhaustive et le renseignement de l’ensemble de ces paramètres pourrait se<br />

révéler fastidieux. C’est pourquoi, nous décidons de ne retenir que certains d’entre eux.<br />

L’épaisseur de la plaque est un paramètre identifié comme influent. Cependant, nous avons<br />

montré que la seule modification de cette grandeur engendrait <strong>des</strong> variations d’interpénétration<br />

maximale et, par conséquent, de RIdx. Concrètement, il est délicat, dans le cas de la modélisation<br />

d’une structure complexe, de faire varier le jeu entre deux pièces lorsque l’épaisseur de l’une<br />

<strong>des</strong> deux a été modifiée. Ainsi, la modification de cette épaisseur, sans aucune intervention de<br />

l’utilisateur, entraînera <strong>des</strong> évolutions logiques de l’indice de criticité. Par conséquent, il ne sera<br />

pas utile de retenir ce paramètre pour corriger le RIdx.<br />

Lors de l’étude perceptive dédiée aux <strong>bruits</strong> de grésillement, nous avons montré que l’excitation<br />

était le paramètre le plus important et que les matériaux avaient une influence sur la gêne dans<br />

une moindre mesure. C’est pourquoi, nous décidons de ne retenir qu’un paramètre caractéristique<br />

pour les matériaux. En observant la synthèse <strong>des</strong> résultats, nous choisissons le module d’Young<br />

de la plaque qui apparaît comme le paramètre le plus influent.<br />

Bien que le déplacement maximal de l’impacteur semble être bien pris en compte par N-<br />

Hance.BSR, le poids de cette grandeur est tel qu’une variation, aussi infime soit-elle, aura une<br />

répercussion importante sur la gêne et sur l’indice de criticité. Par conséquent, nous retiendrons<br />

ce paramètre pour établir la loi équivalente. Notons que le jeu <strong>à</strong> l’origine est identifié comme<br />

un paramètre influent. Cependant, rappelons que l’influence observée vient intégralement de la<br />

modification du maximum d’interpénétration induite par la variation du jeu <strong>à</strong> l’origine. Par la<br />

suite, nous ne retiendrons donc pas cette grandeur.<br />

Enfin, il nous apparaît important de prendre en compte le nombre d’impacts moyen par<br />

seconde. En effet, en considérant deux configurations précédemment étudiées dans le chapitre3,<br />

nous mettons en évidence l’importance de cette grandeur, comme le montre le tableau, tab.5.8.<br />

Configurations RIdx Gêne N I<br />

ABS/PSChoc/BB 15,62 0,1 14<br />

ABS/PSChoc/PR 11,02 0,6 46<br />

Tab. 5.8 – Etude de sensibilité - Comparaison PR/BB.<br />

Il est <strong>à</strong> rappeler que les amplitu<strong>des</strong> maximales de déplacement pour ces deux excitations<br />

sont similaires. Par conséquent, le seul paramètre permettant de les différencier est le nombre<br />

d’impacts moyen ou, indirectement, la vitesse d’interpénétration. Nous retiendrons cette grandeur<br />

pour l’élaboration de la loi équivalente.<br />

Enfin, nous ne considérerons pas l’altitude du point d’écoute car, dans le cas d’une application<br />

automobile, ce paramètre n’est pas généralisable. Il sera plus pertinent d’utiliser <strong>des</strong> fonctions de<br />

transfert mesurées et, par la suite, d’établir <strong>des</strong> lois équivalentes adaptées <strong>à</strong> chaque structure de<br />

l’<strong>habitacle</strong>. Lors de l’élaboration de la loi équivalente nous nous placerons <strong>à</strong> une distance de 30cm<br />

dans un champ acoustique semi-libre.<br />

Afin de conclure ces étu<strong>des</strong> de sensibilité, les trois grandeurs identifiées pour traduire l’indice<br />

de criticité en termes de gêne sont récapitulées ci-<strong>des</strong>sous :<br />

– le module d’Young de la plaque;<br />

– le déplacement maximal de l’impacteur ;<br />

– le nombre d’impacts par seconde.


156 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

5.1.3 Recherche d’une loi équivalente<br />

La loi équivalente permettra de corriger l’indice de criticité pour qu’il traduise au mieux la<br />

gêne perçue. Concrètement, nous chercherons une loi afin d’exprimer la grandeur :<br />

C = Gêne<br />

RIdx<br />

Il est <strong>à</strong> noter que cette grandeur pourra, par la suite, être directement intégrée dans N-<br />

Hance.BSR via la matrice de compatibilité matière. En effet, rappelons que les coefficients de<br />

cette matrice sont directement multipliés <strong>à</strong> l’indice de criticité pour obtenir un indice de criticité<br />

modifié.<br />

Afin d’élaborer cette loi équivalente, nous proposerons un plan d’expérience complet permettant<br />

de couvrir l’ensemble <strong>des</strong> combinaisons possibles pour les paramètres retenus suite aux étu<strong>des</strong><br />

de sensibilité. Ensuite, nous présenterons la méthode utilisée pour définir cette loi équivalente.<br />

Enfin, nous conclurons par une synthèse critique de cette étude.<br />

Elaboration du plan d’expérience complet<br />

L’objectif de ce plan d’expérience est d’exprimer le coefficient de correction C en fonction <strong>des</strong><br />

grandeurs retenues lors <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité. Nous rappelons que ces grandeurs sont :<br />

– le module d’Young de la plaque E P ;<br />

– le déplacement maximal de l’impacteur MaxDT ;<br />

– le nombre moyen d’impacts par seconde N I .<br />

Le nombre moyen d’impacts par seconde étant une grandeur résultant du modèle de grésillement,<br />

il nous est impossible de l’imposer. Néanmoins, nous avons montré qu’en utilisant <strong>des</strong><br />

excitations bruit blanc filtré, cette grandeur était proportionnelle <strong>à</strong> la fréquence de coupure du<br />

bruit blanc. Ainsi, nous utiliserons <strong>des</strong> excitations de type bruit blanc filtré et le paramètre N I<br />

sera piloté par la fréquence de coupure du bruit blanc F BB .<br />

Le plan d’expérience complet est présenté dans le tableau, tab.5.9.<br />

Paramètre Modalités<br />

E P (MPa) 1000/2000/3000/4000<br />

MaxDT (mm) 0,5/1,0/1,5<br />

F BB 25/50/100<br />

Tab. 5.9 – Plan d’expérience complet.<br />

Ce plan d’expérience engendre un total de 4×3×3 = 36 calculs. Ces derniers doivent être<br />

réalisés <strong>à</strong> l’aide de l’approche éléments finis pour obtenir le RIdx et <strong>à</strong> l’aide du modèle de<br />

grésillement pour obtenir la gêne.<br />

Suite aux simulations réalisées avec NHance.BSR, nous constatons que la valeur de l’interpénétration<br />

n’est pas correctement reproduite. En effet, l’excitation doit permettre d’observer<br />

les MaxDT répertoriés dans le tableau, tab.5.9. Or, ceux pris en compte dans le calcul du RIdx<br />

sont différents. Ce biais, non négligeable, peut être dû aux opérations nécessaires pour définir l’excitation<br />

utilisée dans l’approche par éléments finis. En effet, dans un premier temps, l’excitation<br />

est définie dans le domaine temporel. Puis, afin de l’injecter dans le modèle éléments finis, nous<br />

la transposons dans le domaine fréquentiel. Enfin, le logiciel recalcule les déplacements relatifs<br />

dans le domaine temporel et détermine la valeur de MaxDT sur ces signaux temporels recomposés.<br />

Dans le cas de notre approche pour déterminer la loi équivalente, ce biais ne représente<br />

pas un point bloquant, <strong>à</strong> condition de procéder aux simulations avec le modèle de grésillement<br />

en utilisant les valeurs de MaxDT calculées par NHance.BSR.<br />

(5.9)


5.1. APPLICATION DU MODÈLE DE GRÉSILLEMENT 157<br />

Les écarts entre l’interpénétration imposée par l’excitation et celle calculée par NHance.BSR<br />

sont présentés en figure, fig.5.21(a). En utilisant les valeurs d’interpénétration calculées par le<br />

logiciel, nous obtenons <strong>des</strong> évolutions du nombre moyen d’impacts par seconde, décrites sur la<br />

figure, fig.5.21(b).<br />

2<br />

MaxDT Imposé<br />

(mm)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

Théorique<br />

Réél<br />

F BB−Imposé<br />

(Hz)<br />

100<br />

50<br />

25<br />

0<br />

0 0.5 1 1.5 2<br />

MaxDT (mm)<br />

Calculé<br />

(a)<br />

0 20 40 60 80 100<br />

N I−Calculé<br />

(b)<br />

Fig. 5.21 – (a) écarts entre les valeurs d’interpénétration imposées et calculées et (b) les valeurs<br />

du nombre moyen d’impacts résultant.<br />

En prenant en compte ces nouvelles grandeurs, nous constatons que le plan d’expérience<br />

complet initial est légèrement modifié, comme le montre la figure, fig.5.22. Dans la mesure où<br />

nous considérerons par la suite les grandeurs calculées par NHance.BSR (pour MaxDT) et par<br />

le modèle de grésillement (pour N I ), la loi équivalente ne sera pas remise en cause par ces écarts.<br />

E P<br />

(GPa)<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

E P<br />

(GPa)<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

F BB<br />

(Hz)<br />

100<br />

50<br />

25<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

N I<br />

66<br />

30<br />

14<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

MaxDT (mm)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

Simulation<br />

MaxDT (mm)<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

5 10 15 20 25 30 35<br />

Simulation<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.22 – Plan d’expérience complet (a) initial et (b) après prise en compte <strong>des</strong> écarts.<br />

Elaboration de la loi équivalente<br />

- CONFIDENTIEL RENAULT -


158 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

Synthèse<br />

Cette partie, dédiée <strong>à</strong> l’élaboration d’une loi équivalente, a mis en évidence l’une <strong>des</strong> applications<br />

possibles du modèle de grésillement. Il est important de définir les limites d’utilisation de<br />

cette loi équivalente. En effet, celle-ci a été élaborée pour <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement synthétisés <strong>à</strong><br />

une altitude de 30cm, puis atténués de 30dB avant d’être mixés avec un bruit de fond automobile.<br />

Cette loi serait, <strong>à</strong> coup sûr, modifiée si l’un de ces paramètres n’était pas respecté. A titre<br />

d’exemple, une loi équivalente pertinente pour un bruit de grésillement provenant du coffre d’une<br />

voiture (serrure par exemple) ne le serait pas pour un autre généré par la planche de bord. Il est<br />

donc important de garder <strong>à</strong> l’esprit que la démarche, présentée ici, sera <strong>à</strong> réitérer pour chacune<br />

<strong>des</strong> applications (toit ouvrant, planche de bord, garniture de portière, etc.).<br />

Nous pouvons cependant affirmer que les paramètres identifiés lors de l’étude de sensibilité<br />

seront identiques quelle que soit l’application. Les lois équivalentes dédiées <strong>à</strong> <strong>des</strong> applications<br />

précises seront donc <strong>à</strong> élaborer avec ces mêmes paramètres.<br />

Bien que le principe de la loi équivalente apparaisse pertinent pour une application simplifiée,<br />

il sera important de définir <strong>des</strong> règles permettant une généralisation <strong>à</strong> <strong>des</strong> structures complexes.<br />

En effet, le paramètre traduisant l’influence <strong>des</strong> matériaux étant le module d’Young de la plaque,<br />

il sera nécessaire d’en déterminer l’équivalent <strong>à</strong> prendre en compte dans le cas d’un contact entre<br />

deux structures quelconques. De plus, nous avons identifié le nombre moyen d’impacts comme un<br />

paramètre déterminant, cependant NHance.BSR ne permet pas d’obtenir cette grandeur. Pour<br />

l’utilisation directe d’une loi équivalente (sans le modèle de grésillement), il sera important de<br />

déterminer un substitut <strong>à</strong> ce paramètre.<br />

Pour résumer, le principe de la loi équivalente consiste <strong>à</strong> injecter <strong>des</strong> phénomènes physiques,<br />

non pris en compte par NHance.BSR, permettant de corriger l’indice de criticité afin de le traduire<br />

en termes de gêne. Concrètement, le modèle de grésillement permettra de déterminer cette<br />

loi équivalente qui, elle-même, sera utilisée pour renseigner de façon pertinente la matrice de<br />

compatibilité matière.<br />

5.2 Utilisation <strong>des</strong> lois de gêne<br />

L’utilisation <strong>des</strong> lois de gêne permet d’envisager d’autres types d’applications industrielles.<br />

Rappelons que ces lois ont été développées et validées pour les deux familles de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

que sont les <strong>bruits</strong> de grésillement (Rattle) et les <strong>bruits</strong> de grincement (Squeak). Elles s’expriment :<br />

Grésillement : Gêne = CR×SonieZ P − CR×IA − CR (5.10)<br />

Grincement : Gêne = CR×dBA + CR×AcuitéZ − CR (5.11)<br />

avec CR :Confidentiel Renault<br />

Nous envisageons plusieurs applications de ces lois.<br />

La première est logiquement de coter un bruit parasite ou un véhicule en termes de gêne.<br />

Jusqu’<strong>à</strong> aujourd’hui, cet exercice se révélait délicat <strong>à</strong> cause de la nature impulsionnelle et furtive<br />

de ces <strong>bruits</strong>. Les constructeurs automobile disposent d’une grille de cotation subjective pour<br />

ce type de bruit. Il est désormais de leur responsabilité d’objectiver cette cotation en élaborant<br />

<strong>des</strong> seuils de gêne. Cet indice sera directement calculé sur la pression acoustique enregistrée <strong>à</strong><br />

l’intérieur d’un véhicule et, après roulage, le véhicule pourra être déclaré bon ou pas. L’un <strong>des</strong><br />

axes d’amélioration serait d’avoir une loi universelle pour l’ensemble <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> et ainsi<br />

gérer par une même relation les <strong>bruits</strong> de grésillement et les <strong>bruits</strong> de grincement.<br />

Dans un second temps, toujours dans l’optique d’une application véhicule, nous pouvons envisager<br />

d’utiliser ces lois pour compléter les moyens expérimentaux de détection <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.


5.3. LE MODÈLE DE GRÉSILLEMENT : UN OUTIL DE COMMUNICATION 159<br />

Ces moyens permettent de localiser les zones d’émergence <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Jusqu’<strong>à</strong> aujourd’hui,<br />

les techniques utilisées pour hiérarchiser ces zones d’émergences se basent sur <strong>des</strong> niveaux<br />

énergétiques moyens (parfois <strong>des</strong> niveaux de sonie). L’idée est alors d’améliorer la hiérarchisation<br />

en couplant les lois de gêne aux techniques de localisation. En imaginant un calcul en temps réel<br />

de l’indice de gêne, ces lois pourraient rendre plus efficace la localisation en ne retenant que les<br />

<strong>bruits</strong> ayant dépassé un certain seuil de gêne.<br />

Enfin, dans une étape de développement et de conception d’un projet véhicule, nous serons<br />

en mesure de quantifier l’apport d’une solution technique vis <strong>à</strong> vis de la problématique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong>. L’indice de gêne permettra alors de piloter les phases d’optimisation d’une conception<br />

existante ou innovante.<br />

5.3 Le modèle de grésillement : un outil de communication<br />

L’objectif de cette partie n’est pas de présenter <strong>à</strong> nouveau les avantages du modèle de<br />

grésillement mais d’insister sur l’une <strong>des</strong> spécificités de ce modèle. En effet, la modélisation,<br />

réalisée dans son intégralité dans le domaine temporel, permet de synthétiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>,<br />

<strong>à</strong> partir de grandeurs physiques. Bien que l’application sur structures simples ne traduise pas la<br />

réalité d’une structure complexe, si l’un <strong>des</strong> paramètres clefs a été modifié, les tendances seront<br />

respectées.<br />

Explicitement, lorsqu’un bruit parasite est problématique, les services opérationnels se doivent<br />

de trouver une solution curative. Ces solutions se matérialisent bien souvent par l’ajout d’éléments<br />

amortissants (feutrines) au niveau du contact. Or ce type de solution est coûteux et pourrait être<br />

évité dans certains cas si, lors <strong>des</strong> phases de conception, d’autres solutions avaient été envisagées<br />

et que leurs avantages en termes de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> soient justifiés. C’est dans cette phase de<br />

communication avec les concepteurs et les décideurs que peut intervenir le modèle de grésillement.<br />

Nous avons montré que les paramètres les plus influents étaient ceux liés <strong>à</strong> l’excitation, les<br />

matériaux n’intervenant que dans une moindre mesure. Ainsi, la synthèse sonore, générée par<br />

le modèle, peut permettre de convaincre de l’utilité d’une solution technique. Bien que nous<br />

disposons d’un indice objectif de gêne, le juge et arbitre restera le client et ce dernier se basera<br />

uniquement sur le son. C’est donc en sa qualité de client qu’il convient de convaincre le décideur<br />

en lui faisant écouter le bruit parasite avant et après modifications.<br />

A titre d’exemple, nous proposons quelques solutions alternatives <strong>à</strong> l’ajout de feutrine et dont<br />

les conséquences en termes de gêne perçue seraient évidentes <strong>à</strong> l’écoute <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

résultant. L’expertise développée lors de ces travaux de thèse nous permet d’affirmer que le<br />

déplacement relatif représente le paramètre déterminant en termes de gêne, c’est pourquoi nous<br />

pourrions envisager les solutions suivantes :<br />

– augmenter la raideur d’une structure (par <strong>des</strong> nervures par exemple) permettant ainsi de<br />

réduire les déplacements vibratoires au niveau <strong>des</strong> zones de contact ;<br />

– filtrer une pièce critique pour réduire les déplacements basse fréquence souvent importants<br />

et <strong>à</strong> l’origine <strong>des</strong> contacts ;<br />

– augmenter le jeu entre les pièces critiques de quelques dixièmes de millimètres.<br />

Les solutions présentées ci-<strong>des</strong>sus n’engendrent pas de modifications significatives du déplacement<br />

relatif. Cependant, il est important de prendre conscience que la réduction de quelques<br />

dixièmes de millimètres de ce déplacement relatif peut considérablement réduire la gêne induite<br />

par un bruit parasite. Dans certains cas, le contact peut ne plus être établi. La synthèse sonore<br />

permettra alors d’appuyer cette constatation et de convaincre rapidement de l’amélioration induite<br />

par une solution technique.


160 CHAPITRE 5. APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

5.4 Conclusion<br />

Ce dernier chapitre propose quelques applications possibles <strong>des</strong> travaux réalisés lors de la thèse.<br />

En accord avec le sujet de la thèse, le point commun de ces applications dédiées <strong>à</strong> l’automobile<br />

est d’améliorer la compréhension <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

La première application est d’améliorer, par l’intermédiaire du modèle de grésillement, la<br />

prédiction du modèle éléments finis, NHance.BSR, aujourd’hui utilisé par les services opérationnels.<br />

Dans un premier temps, nous avons procédé <strong>à</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité aux paramètres clefs<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement avec NHance.BSR et le modèle de grésillement. Ces étu<strong>des</strong>, menées en<br />

parallèle, nous ont permis d’identifier les paramètres qui n’étaient pas, ou mal, pris en compte<br />

par NHance.BSR. Rappelons que ce dernier a pour ambition de fournir un indice de criticité <strong>à</strong><br />

l’issue du calcul. Cette notion de criticité étant assez vague, nous proposons de traduire cet indice<br />

en termes de gêne. La loi, mise en place pour effectuer cette transcription de l’indice de criticité,<br />

est appelée loi équivalente et dépend <strong>des</strong> paramètres identifiés lors <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité. Nous<br />

présentons alors, dans ce chapitre, la méthodologie d’élaboration d’une loi équivalente, sachant<br />

que cette procédure sera <strong>à</strong> réitérer en fonction du système étudié.<br />

La deuxième application proposée est une utilisation <strong>des</strong> lois de gênes élaborées sur les deux<br />

familles de <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>. Cette utilisation pourrait permettre de coter objectivement un bruit<br />

parasite ou un véhicule. De plus, rappelons que les moyens de détection expérimentaux se doivent<br />

d’utiliser un indicateur pour discriminer les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> du bruit de fond. Ces lois de gênes<br />

peuvent alors améliorer les moyens de localisation.<br />

La dernière application envisagée utilise le modèle de grésillement. Ce dernier permet d’obtenir<br />

la pression acoustique rayonnée en fonction du temps. Par conséquent, la synthèse sonore est<br />

réalisable et pertinente. De ce fait, le modèle de grésillement pourrait être utilisé pour convaincre<br />

un éventuel décideur de l’apport d’une solution technique. C’est en tant que client, écoutant le<br />

bruit parasite puis le bruit parasite après modification, que le décideur pourrait être convaincu,<br />

en un minimum de temps, de l’avantage d’une solution technique.


Conclusion et perspectives<br />

Les travaux de thèse présentés dans ce document ont été réalisés au sein de la direction<br />

<strong>des</strong> technologies automobiles avancées, en collaboration avec le LVA (Laboratoire Vibrations<br />

Acoustique) de l’INSA de Lyon. Cette thèse s’inscrit dans le cadre d’une convention CIFRE<br />

(Conventions Industrielles de la Formation par la REcherche). La problématique générale porte<br />

sur la modélisation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

Conclusion<br />

Dans une première partie, une étude bibliographique a été menée. La problématique étant<br />

récente, il convient de définir les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans un environnement automobile. Ces <strong>bruits</strong><br />

sont divisés en deux familles en fonction de leurs origines. D’une part, nous avons les <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement induits par <strong>des</strong> impacts multiples aléatoires, d’autre part, les <strong>bruits</strong> de grincement<br />

qui trouvent leurs origines dans le frottement aléatoire entre deux pièces. Suite <strong>à</strong> cette <strong>des</strong>cription<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>, l’étude bibliographique a été articulée autour de trois thèmes.<br />

Le premier de ces thèmes est dédié aux <strong>bruits</strong> induits par l’impact. Cette thématique étant<br />

très large, l’étude a été restreinte aux mécanismes intervenant dans la génération <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de<br />

grésillement. Ainsi, <strong>des</strong> mécanismes comme l’éjection de l’air ou la fracture <strong>des</strong> matériaux ont été<br />

écartées. Une synthèse <strong>des</strong> modèles couramment utilisés pour décrire le phénomène d’impact a<br />

permis d’identifier le modèle de Hertz comme étant le plus pertinent pour notre problématique.<br />

Ce modèle a déj<strong>à</strong> été appliqué pour étudier le rayonnement généré par une plaque soumise <strong>à</strong><br />

un seul impact. La loi d’effort déplacement induite par cette modélisation permet de prendre<br />

en compte les géométries et les matériaux mis en jeu. L’amortissement <strong>des</strong> structures étant un<br />

paramètre important dans la génération <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> induits par l’impact, il est important de le<br />

prendre en compte dans le calcul de la réponse vibratoire de la structure impactée. Enfin, nous<br />

avons exposé quelques étu<strong>des</strong> expérimentales dédiées aux impacts multiples. L’état de l’art dressé<br />

dans cette partie a montré que le phénomène d’impacts multiples est, encore aujourd’hui, <strong>à</strong> l’étude<br />

et qu’aucune modélisation spécifique n’a encore été développée.<br />

Le deuxième thème exploré a pour objet les <strong>bruits</strong> induits par le frottement. Cette problématique<br />

a donné lieu <strong>à</strong> un grand nombre d’étu<strong>des</strong> et plusieurs mécanismes sont proposés pour<br />

expliquer ce phénomène. Cette étude bibliographique a permis de montrer que les <strong>bruits</strong> induits<br />

par le frottement sont générés par <strong>des</strong> vibrations auto-entretenues. Cet état de l’art a également<br />

mis en évidence le caractère instable de ce phénomène. En effet, une infime variation du coefficient<br />

de frottement peut rendre instable, et par conséquent bruyant, un système initialement stable.<br />

La dernière thématique abordée dans ce chapitre porte sur la problématique industrielle. Cette<br />

partie a permis de mettre en évidence les difficultés <strong>des</strong> industriels pour caractériser les <strong>bruits</strong><br />

<strong>parasites</strong>. Afin d’améliorer la connaissance de ces <strong>bruits</strong> furtifs et aléatoires, de nombreux travaux<br />

ont été dédiés <strong>à</strong> la mise en place de standards expérimentaux pour les reproduire, les localiser et<br />

les hiérarchiser en développant <strong>des</strong> métriques spécifiques. Sur le plan de la simulation numérique,<br />

seul un logiciel est, <strong>à</strong> ce jour, proposé pour traiter les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong>.<br />

161


162 CONCLUSION ET PERSPECTIVES<br />

Dans une deuxième partie, une modélisation physique <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement est proposée.<br />

Le modèle de grésillement a été développé sur <strong>des</strong> structures simples. Il permet de calculer la<br />

pression acoustique rayonnée par une plaque impactée , <strong>à</strong> partir du déplacement de l’impacteur.<br />

L’originalité de cette modélisation est de traiter les phénomènes d’impacts multiples et de proposer<br />

une résolution en fonction du temps. Ainsi, la synthèse sonore du bruit de grésillement peut être<br />

proposée en fin de calcul.<br />

Afin de développer et valider la modélisation, un banc d’essais permettant de reproduire<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement a été spécialement élaboré et instrumenté. Ce banc nous a permis<br />

d’évaluer le modèle de grésillement et, parallèlement, de créer une base sonore complète de <strong>bruits</strong><br />

de grésillement.<br />

L’évaluation du modèle s’est décomposée en plusieurs étapes correspondant aux phases de<br />

calculs. Chacune de ces phases a donc été vérifiée. La comparaison entre les <strong>bruits</strong> de grésillement<br />

calculés et mesurés a mis en évidence quelques écarts. Les représentations conventionnelles ne<br />

permettent pas d’estimer l’importance de ces écarts. En effet, comparer deux signaux temporels<br />

est délicat et la représentation fréquentielle n’est pas adaptée aux signaux instationnaires. Par<br />

conséquent, afin de quantifier ces écarts, nous comparons les <strong>bruits</strong> calculés et mesurés en réalisant<br />

<strong>des</strong> tests d’écoute subjectifs.<br />

La recherche d’une métrique dédiée aux <strong>bruits</strong> de grésillement a fait l’objet d’un troisième<br />

chapitre. Avant de se lancer dans cette étude perceptive, nous avons vérifié que le modèle était<br />

bien sensible aux paramètres clefs du bruit de grésillement. Cette vérification faite, nous avons<br />

réalisé une série de tests perceptifs afin d’élaborer une loi traduisant la gêne induite par les<br />

<strong>bruits</strong> de grésillement. La loi identifiée permet de calculer la gêne <strong>à</strong> partir du niveau de sonie<br />

exprimé en phones et de l’indice d’articulation expérimé en %. Ces deux grandeurs sont <strong>des</strong><br />

métriques psychoacoustiques caractérisant respectivement le niveau et le contenu fréquentiel.<br />

Elles sont directement calculées <strong>à</strong> partir du signal de pression acoustique. Cette loi nous a permis<br />

de quantifier les écarts entre les <strong>bruits</strong> de grésillement expérimentaux et modélisés. Sur six sons,<br />

un seul a présenté un écart perceptible en termes de gêne. Le bruit de grésillement modélisé<br />

incriminé a été recalé et, ainsi, l’origine expérimentale de cet écart a été identifiée.<br />

Le quatrième chapitre de ce document est dédié aux <strong>bruits</strong> de grincement. Un banc d’essais<br />

permettant de générer <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement a été mis en place et instrumenté. Les <strong>bruits</strong> de<br />

grincement sont plus délicats <strong>à</strong> caractériser que les <strong>bruits</strong> de grésillement <strong>à</strong> cause du caractère<br />

instable induit par le frottement. Une étude de sensibilité expérimentale a été menée en observant<br />

l’évolution <strong>des</strong> fréquences instables, appelées fréquences grinçantes, et <strong>des</strong> niveaux de grincement.<br />

Les résultats de cette étude ont permis de mettre en évidence l’influence <strong>des</strong> matériaux et de la<br />

vitesse relative sur la génération de ce type de <strong>bruits</strong>.<br />

A l’image de l’approche dédiée aux <strong>bruits</strong> de grésillement, une étude perceptive a été menée<br />

sur les <strong>bruits</strong> de grincement afin d’élaborer une loi permettant de quantifier la gêne induite par<br />

ces <strong>bruits</strong>. Cette loi fait intervenir deux paramètres psychoacoustiques : l’acuité et le niveau<br />

en décibels pondéré par un filtre A. Ces paramètres caractérisent respectivement le contenu<br />

fréquentiel et le niveau du signal.<br />

La dernière et cinquième partie de ce document présente quelques applications industrielles<br />

potentielles.<br />

L’objectif de la première application, utilisant le modèle de grésillement, est d’améliorer<br />

NHance.BSR utilisé par les services opérationnels. Ce logiciel permet de localiser les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong><br />

sur une structure complexe et de les hiérarchiser d’un indice de criticité. La signification<br />

de cet indice étant floue, nous avons proposé de le traduire en termes de gêne. Pour ce faire,<br />

nous avons réalisé une étude de sensibilité aux paramètres physiques du bruit de grésillement,


CONCLUSION ET PERSPECTIVES 163<br />

simultanément avec NHance.BSR et avec le modèle de grésillement. Cette étude nous a permis<br />

de mettre en évidence les paramètres incorrectement identifiés par le logiciel. Par la suite, nous<br />

avons proposé une méthodologie pour élaborer une loi permettant de traduire l’indice de criticité<br />

en termes de gêne.<br />

La deuxième application propose l’utilisation <strong>des</strong> deux lois de gêne, respectivement dédiées<br />

aux <strong>bruits</strong> de grésillement et de grincement, pour la cotation d’un bruit parasite ou d’un véhicule.<br />

Les outils de localisation utilisent <strong>des</strong> métriques pour identifier les <strong>bruits</strong> <strong>parasites</strong> dans un bruit<br />

de fond. Les lois élaborées dans ce document et basées sur la gêne ressentie pourraient améliorer<br />

ces dispositifs de localisation. Enfin, les indices de gêne permettraient d’objectiver la pertinence<br />

d’une solution technique dédiée <strong>à</strong> réduire l’occurrence et la gravité d’un bruit parasite.<br />

La capacité du modèle <strong>à</strong> synthétiser les <strong>bruits</strong> de grésillement est <strong>à</strong> l’origine de la dernière<br />

application industrielle proposée. En effet, l’écoute <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement avant et après<br />

modifications permettrait de justifier l’apport d’une solution technique en un minimum de temps.<br />

Perspectives<br />

L’étude <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement proposée dans ce document est relativement complète. Il<br />

serait cependant intéressant de développer un modèle capable de prendre en compte différentes<br />

conditions aux limites.<br />

L’étude <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement est <strong>à</strong> ce stade de nos investigations encore très ouverte. Tout<br />

d’abord, il serait intéressant de développer un banc d’essais spécialement dédié aux <strong>bruits</strong> de<br />

grincement et instrumenté de manière <strong>à</strong> maîtriser les paramètres environnementaux, comme la<br />

température ou l’hygrométrie. De plus, un modèle permettant de prendre en compte la physique<br />

<strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grincement représenterait une piste d’étude intéressante pour mieux comprendre ces<br />

<strong>bruits</strong>. La difficulté inhérente <strong>à</strong> ces phénomènes impose que ce modèle soit développé pour <strong>des</strong><br />

structures simples.<br />

Concernant les approches perceptives, nous avons établi deux lois permettant de quantifier<br />

la gêne induite par les <strong>bruits</strong> de grésillement et par les <strong>bruits</strong> de grincement. Nous avons<br />

remarqué que ces deux lois présentaient une similitude. En effet, chacune d’entre elles utilise<br />

un paramètre dépendant du niveau acoustique et un autre paramètre caractérisant le contenu<br />

fréquentiel. Il serait intéressant alors d’envisager une seule et unique loi de gêne applicable aux<br />

<strong>bruits</strong> de grésillement comme aux <strong>bruits</strong> de grincement.<br />

Enfin, pour les applications industrielles, il serait intéressant d’éprouver la pertinence <strong>des</strong> lois<br />

équivalentes en élaborant <strong>des</strong> lois pour différents systèmes automobiles.


164 CONCLUSION ET PERSPECTIVES


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Table <strong>des</strong> figures<br />

1.1 Représentation temporelle d’un bruit d’impact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

1.2 Schéma global pour la modélisation de l’impact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

1.3 Modèle d’impact avec une raideur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

1.4 Résultats du modèle d’impact avec une raideur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

1.5 Modèle de Kevin-Voigt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

1.6 Résultats du modèle de Kelvin-Voigt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

1.7 Sensibilité du modèle de Kelvin-Voigt modifié <strong>à</strong> la vitesse d’impact. . . . . . . . . . 12<br />

1.8 Modèle de Maxwell. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

1.9 Résultats du modèle de Maxwell. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

1.10 Modèle de Zener. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

1.11 Résultats du modèle de Zener. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

1.12 Résultats pour le modèle de Hertz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

1.13 Résultats pour le modèle de Hertz modifié. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

1.14 Sensibilité du modèle de Hertz modifié <strong>à</strong> la vitesse d’impact. . . . . . . . . . . . . . 16<br />

1.15 Résultats du modèle de Hunt-Grossley. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

1.16 Influence de la plasticité sur le temps de contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

1.17 Coefficient de restitution : influence du nombre d’impacts et de la vitesse d’impact. 20<br />

1.18 Prise en compte d’un contact élasto-plastique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

1.19 Allure typique <strong>des</strong> efforts de contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21<br />

1.20 Influence de l’angle d’incidence de l’impact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

1.21 Modèle de choc <strong>à</strong> plusieurs degrés de liberté. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

1.22 Résultats du modèle de choc <strong>à</strong> plusieurs degrés de liberté. . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

1.23 Modèle de plaque impactée défini par G. Benedetto. . . . . . . . . . . . . . . . . . 24<br />

1.24 Modèle illustrant les paramètres d’un contact Hertzien . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

1.25 Banc expérimentaux dédiés aux <strong>bruits</strong> induits par l’impact. . . . . . . . . . . . . . 28<br />

1.26 Modèle simple de grésillement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

1.27 Evolution du coefficient de frottement en fonction de la vitesse relative. . . . . . . 30<br />

1.28 Modèle de stick-slip. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30<br />

1.29 Différentes lois de frottement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

1.30 Résultats du modèle de stick-slip. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

1.31 Illustration du cycle limite pour une loi de frottement linéairement décroissante. . 32<br />

1.32 Modèle de sprag-slip. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

1.33 Modèle de Hoffman : instabilité vibratoire par couplage de mo<strong>des</strong>. . . . . . . . . . 33<br />

1.34 Couplage de deux mo<strong>des</strong>. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34<br />

1.35 Schéma de principe définissant le grésillement et le grincement. . . . . . . . . . . . 36<br />

1.36 Schéma du banc de grésillement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36<br />

1.37 Evolution de la gêne en fonction <strong>des</strong> matériaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

1.38 Banc d’essai dédié aux <strong>bruits</strong> de grincement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37<br />

1.39 Evolution de la sonie en fonction température. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

169


170 TABLE DES FIGURES<br />

1.40 Banc de grincement de C. Peterson. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39<br />

1.41 Evolution de la force normale en fonction du déplacement tangentiel. . . . . . . . . 39<br />

1.42 Banc <strong>à</strong> rouleaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40<br />

1.43 Direct body excitation pour un véhicule complet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

1.44 Moyens expérimentaux permettant de reproduire les <strong>bruits</strong> de grésillement. . . . . 41<br />

1.45 Excitation provoquée par la route (W. M. Rusen). . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

1.46 Résultat de l’holographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42<br />

1.47 Moyens expérimentaux permettant de localiser les <strong>bruits</strong> de grésillement. . . . . . . 43<br />

1.48 Calcul de la sonie indicée <strong>à</strong> 5 et 10%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43<br />

1.49 Application de la métrique proposée par G. Cerrato-Jay. . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

1.50 Schéma du fonctionnement de NHance.BSR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

1.51 Application de NHance.BSR <strong>à</strong> une planche de bord. . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

1.52 Rapports détaillés pour le grésillement et le grincement. . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

2.1 Schéma du modèle de grésillement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

2.2 Algorithme de calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

2.3 Schéma justificatif du pilotage de l’impacteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

2.4 Plaques et impacteurs hémisphérique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

2.5 Analyse modale expérimentale avec marteau de choc. . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

2.6 Banc d’essai de grésillement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59<br />

2.7 Deux configurations du banc d’essai. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

2.8 Choix technologiques pour l’appuyé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

2.9 Choix technologiques pour le libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

2.10 Exemple de déformée modale expérimentale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

2.11 Deux types d’excitations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

2.12 Acquisitions dans le domaine fréquentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

2.13 Acquisition dans le domaine temporel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

2.14 Repère associé <strong>à</strong> la plaque. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

2.15 Base modale expérimentale de la plaque en acier appuyée. . . . . . . . . . . . . . . 68<br />

2.16 Base modale expérimentale de la plaque en aluminium libre. . . . . . . . . . . . . . 69<br />

2.17 Déformées modales théoriques pour la plaque en aluminium libre. . . . . . . . . . . 69<br />

2.18 Base modale expérimentale de la plaque en polymère libre. . . . . . . . . . . . . . 71<br />

2.19 Choix de la taille de maille optimale pour le modèle numérique. . . . . . . . . . . . 71<br />

2.20 Comparaison <strong>des</strong> fréquences propres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

2.21 Mise en évidence de l’influence de la fréquence de discrétisation. . . . . . . . . . . . 72<br />

2.22 Définition de la fréquence de discrétisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

2.23 Code de calcul/Modèle : évaluation du comportement vibratoire en un point. . . . 73<br />

2.24 Calculs/Mesures : évaluation du comportement vibratoire en un point. . . . . . . . 74<br />

2.25 Calculs/Mesures : évaluation du comportement vibratoire moyen. . . . . . . . . . . 75<br />

2.26 Calculs/Mesures : évaluation de la pression acoustique - excitation sinus. . . . . . . 76<br />

2.27 Calculs/Mesures : évaluation de la pression acoustique - excitation bruit blanc. . . 76<br />

2.28 Calculs/Mesures : évaluation de l’effort d’impact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

2.29 Comparaison <strong>des</strong> conditions aux limites libres et appuyées. . . . . . . . . . . . . . 78<br />

2.30 Code de calcul/Modèle : réponses vibratoire - CL libres. . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

2.31 Modèle : déplacement relatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

2.32 Modèle : efforts de contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

2.33 Modèle : pressions acoustiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80<br />

2.34 Calculs/Mesures : pressions acoustiques - impacts multiples. . . . . . . . . . . . . . 81<br />

2.35 Evaluation du biais induit par l’approximation du libre. . . . . . . . . . . . . . . . 82<br />

2.36 Excitation bruit blanc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83


TABLE DES FIGURES 171<br />

2.37 Excitation profil route. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83<br />

2.38 Calculs/Mesures : bruit de grésillement - excitation bruit blanc. . . . . . . . . . . . 84<br />

2.39 Calculs/Mesures : bruit de grésillement - excitation profil route. . . . . . . . . . . . 84<br />

3.1 Calculs/Mesures : influence de l’excitation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88<br />

3.2 Calculs/Mesures : influence du matériau de la plaque, excitation bruit blanc. . . . 89<br />

3.3 Calculs/Mesures : influence du matériau de la plaque, excitation profil route. . . . 89<br />

3.4 Calculs/Mesures : influence du matériau de l’impacteur, excitation bruit blanc. . . 90<br />

3.5 Calculs/Mesures : influence du matériau de l’impacteur, excitation profil route. . . 91<br />

3.6 Interface de la phase d’apprentissage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92<br />

3.7 Interface d’un test de dissemblance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93<br />

3.8 Interface d’un test de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94<br />

3.9 Recherche de la bande de fréquence utile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95<br />

3.10 Influence du mixage avec un bruit de fond automobile. . . . . . . . . . . . . . . . . 96<br />

3.11 Test de dissemblance 1 : résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100<br />

3.12 Test de dissemblance 1 : objectivation <strong>des</strong> dimensions perceptives. . . . . . . . . . 100<br />

3.13 Test de dissemblance 2 : résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102<br />

3.14 Test de dissemblance 2 : objectivation <strong>des</strong> dimensions perceptives. . . . . . . . . . 102<br />

3.15 Test de gêne 1 : résultats et objectivation de la gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . 103<br />

3.16 Test de gêne 2 : résultats et objectivation de la gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

3.17 Modification du mixage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104<br />

3.18 Test de gêne dédié aux <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés : résultats. . . . . . . . . . 105<br />

3.19 Test de gêne dédié aux <strong>bruits</strong> de grésillement modélisés : objectivation de la gêne. 106<br />

3.20 Représentation de la gêne en fonction de la sonie et de l’IA : global. . . . . . . . . 107<br />

3.21 Représentation de la gêne en fonction de la sonie et de l’IA : détails. . . . . . . . . 108<br />

3.22 Application de la loi de gêne : influence sur le classement . . . . . . . . . . . . . . 109<br />

3.23 Calculs/Mesures : test de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110<br />

3.24 Calculs/Mesures : application de la loi de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111<br />

3.25 Calculs/Mesures : comparaison <strong>des</strong> niveaux moyens de gêne. . . . . . . . . . . . . . 111<br />

3.26 Recalage de la modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112<br />

4.1 Grincement : choix du frotteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116<br />

4.2 Grincement : Positionnement du frotteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

4.3 Banc de grincement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118<br />

4.4 Evolution temporelle de l’effort tangentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120<br />

4.5 Post-traitement <strong>des</strong> données sur l’effort tangentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121<br />

4.6 Evolution temporelle de l’accélération vibratoire transversale. . . . . . . . . . . . . 121<br />

4.7 Post-traitement <strong>des</strong> données sur l’accélération vibratoire transversale. . . . . . . . 122<br />

4.8 Evolution temporelle de la pression acoustique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

4.9 Evolution fréquentielle de la pression acoustique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123<br />

4.10 Grincement : filtrage <strong>des</strong> pressions acoustiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

4.11 Grincement : Spectre du cycle limite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

4.12 Fréquence grinçante, niveau et durée : étude de sensibilité . . . . . . . . . . . . . . 125<br />

4.13 Etude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse relative : évolution de la fréquence grinçante. . . . 126<br />

4.14 Etude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse relative : évolution du niveau de grincement. . . . 127<br />

4.15 Synthèse sur l’évolution <strong>des</strong> fréquences grinçantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128<br />

4.16 Relevé de la température et de l’hygrométrie pour les deux campagnes de mesures. 128<br />

4.17 Analyse <strong>des</strong> résultats du test de dissemblance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130<br />

4.18 Test de dissemblance : objectivations de la dimension perceptive 1. . . . . . . . . . 131<br />

4.19 Test de dissemblance : objectivations de la dimension perceptive 2. . . . . . . . . . 132


172 TABLE DES FIGURES<br />

4.20 Analyse <strong>des</strong> résultats du test de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132<br />

4.21 Résultats du test de gêne en fonction <strong>des</strong> vitesses relatives. . . . . . . . . . . . . . 133<br />

4.22 Test de gêne : objectivations de la gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133<br />

4.23 Evaluation de la pertinence de la loi de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134<br />

4.24 Représentation temporelle d’un bruit de grincement aléatoire et effet du filtrage. . 135<br />

4.25 Représentation fréquentielle d’un bruit de grincement aléatoire filtré. . . . . . . . . 135<br />

4.26 Excitation manuelle aléatoire : Résultats et objectivation du test de gêne. . . . . . 136<br />

4.27 Représentation de la gêne en fonction de l’acuité et du dBA : global. . . . . . . . . 136<br />

4.28 Bruits de grincement : Choix d’une loi de gêne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137<br />

5.1 Objectif de l’application industrielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141<br />

5.2 Description du modèle éléments finis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142<br />

5.3 Résultats NHance.BSR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142<br />

5.4 Etu<strong>des</strong> de sensibilité au maximum d’interpénétration . . . . . . . . . . . . . . . . . 144<br />

5.5 Etu<strong>des</strong> de sensibilité au maximum de vitesse d’interpénétration . . . . . . . . . . . 144<br />

5.6 Etude de sensibilité au jeu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145<br />

5.7 Evolution de l’indice de criticité en fonction du module d’Young. . . . . . . . . . . 146<br />

5.8 Matrice de compatibilité matière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146<br />

5.9 Prise en compte de la matrice de compatibilité matière. . . . . . . . . . . . . . . . 147<br />

5.10 Prise en compte de l’épaisseur de la plaque par NHance.BSR. . . . . . . . . . . . . 148<br />

5.11 Sensibilité <strong>à</strong> l’épaisseur de la plaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148<br />

5.12 Sensibilité au rayon de l’impacteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149<br />

5.13 Etude de sensibilité au module d’Young de l’impacteur. . . . . . . . . . . . . . . . 149<br />

5.14 Etude de sensibilité aux paramètres matériaux de la plaque. . . . . . . . . . . . . . 150<br />

5.15 Etu<strong>des</strong> de sensibilité aux paramètres vibratoires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150<br />

5.16 Etude de sensibilité au jeu - Excitation profil route. . . . . . . . . . . . . . . . . . 151<br />

5.17 Etude de sensibilité <strong>à</strong> l’interpénétration - Excitation profil route . . . . . . . . . . 152<br />

5.18 Excitation aléatoire : choix pour faire varier la vitesse d’interpénétration. . . . . . 152<br />

5.19 Etude de sensibilité <strong>à</strong> la vitesse d’interpénétration - Excitation bruit blanc . . . . . 152<br />

5.20 Etude de sensibilité <strong>à</strong> l’altitude du point d’écoute. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

5.21 Modifications <strong>des</strong> paramètres induites par l’utilisation NHance.BSR. . . . . . . . . 157<br />

5.22 Modification du plan d’expérience complet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157<br />

5.23 Résultats bruts du plan d’expérience complet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158<br />

5.24 Approximation de C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158<br />

5.25 Approximation de β. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159<br />

5.26 Régression linéaire pour déterminer la loi équivalente. . . . . . . . . . . . . . . . . 159<br />

5.27 Lois équivalentes pour E P donné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160<br />

5.28 Lois équivalentes pour N I et MaxDT donnés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161


Liste <strong>des</strong> tableaux<br />

2.1 Banc de grésillement : ensemble <strong>des</strong> mesures réalisées. . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

2.2 Dimensions plaques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

2.3 Caractéristiques matériaux plaques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

2.4 Caractéristiques matériaux impacteurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

2.5 Base modale expérimentale pour la plaque en acier appuyée. . . . . . . . . . . . . . 63<br />

2.6 Evaluation de la base modale pour la plaque en acier appuyée . . . . . . . . . . . . 67<br />

2.7 Evaluation de la base modale pour la plaque en aluminium libre. . . . . . . . . . . 68<br />

2.8 Evaluation de la base modale pour la plaque en ABS libre. . . . . . . . . . . . . . 70<br />

2.9 Amortissements modaux pris en compte pour le recalage. . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

3.1 Mise en place d’un standard pour l’appellation <strong>des</strong> <strong>bruits</strong> de grésillement. . . . . . 99<br />

3.2 Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le premier test de dissemblance. 99<br />

3.3 Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le second test de dissemblance. 101<br />

3.4 Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le premier test de gêne. . . . . . 103<br />

3.5 Bruits de grésillement expérimentaux utilisés pour le second test de gêne. . . . . . 104<br />

3.6 Bruits de grésillement modélisés utilisés pour le premier test de gêne. . . . . . . . . 105<br />

3.7 Bruits de grésillement modélisés et expérimentaux utilisés pour le test de gêne. . . 110<br />

4.1 Grincement : matériaux utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117<br />

4.2 Grincement : Mise en place d’un standard d’appellation. . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.3 Configurations utilisées pour l’exploitation <strong>des</strong> mesures. . . . . . . . . . . . . . . . 119<br />

4.4 Configurations utilisées pour l’exploitation <strong>des</strong> mesures. . . . . . . . . . . . . . . . 124<br />

4.5 Evolution de la vitesse relative pour une fréquence de déplacement de 5Hz. . . . . 125<br />

4.6 Evolution de la vitesse relative pour une amplitude de déplacement de 5,5mm. . . 126<br />

4.7 Correspondance <strong>des</strong> configurations communes aux deux campagnes de mesures. . . 127<br />

4.8 Excitation mécanique triangle : Base sonore pour les tests perceptifs. . . . . . . . . 129<br />

4.9 Excitation manuelle aléatoire : Base sonore pour les tests perceptifs. . . . . . . . . 134<br />

5.1 Avantages et limites de l’approche par éléments finis. . . . . . . . . . . . . . . . . . 140<br />

5.2 Avantages et limites du modèle de grésillement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140<br />

5.3 Etude de sensibilité par rapport aux grandeurs physiques. . . . . . . . . . . . . . . 143<br />

5.4 Etude de sensibilité par rapport aux paramètres intrinsèques <strong>des</strong> deux structures. . 148<br />

5.5 Etu<strong>des</strong> de sensibilité par rapport aux paramètres d’excitation. . . . . . . . . . . . . 151<br />

5.6 Etude de sensibilité par rapport aux paramètres d’environnement. . . . . . . . . . 153<br />

5.7 Synthèse <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sensibilité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154<br />

5.8 Etude de sensibilité - Comparaison PR/BB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155<br />

5.9 Plan d’expérience complet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156<br />

173


174 LISTE DES TABLEAUX


Nomenclature<br />

Abréviations<br />

ABS Acrylonitrile butadiène styrène<br />

ABS/PC Alliage d’ABS et de Polycarbonate<br />

AcuiteZ Niveau d’acuité<br />

BB Bruit blanc<br />

dBA Niveau sonore pondéré par un filtre A<br />

IA Indice d’articulation<br />

PMMA Polyméthacrylate de méthyle<br />

PPT15 Polypropylène chargé <strong>à</strong> 15%de Talc<br />

PPT20 Polypropylène chargé <strong>à</strong> 20%de Talc<br />

PR Profil route<br />

PSChoc Polystyrène choc<br />

PVC Polyclorure de vinyle<br />

SonieZ P Niveau de sonie expérimé en Phones<br />

Lettres grecques<br />

α Ecrasement entre la plaque et l’impacteur<br />

ǫ Taux d’amortissement<br />

λ Amortissement visqueux<br />

ν Coefficient de Poisson<br />

Φ mn<br />

ρ<br />

ρ 0<br />

∆t<br />

Déformée modale du mode (m;n)<br />

Masse volumique<br />

Masse volumique de l’air<br />

Pas de résolution temporel<br />

Lettres latines<br />

a mn<br />

c<br />

E<br />

Amplitude modale<br />

Célérité du son dans l’air<br />

Module d’Young<br />

175


176 LISTE DES TABLEAUX<br />

F Contact Effort de contact<br />

F Max<br />

f mn<br />

Fd<br />

h<br />

Lx<br />

Ly<br />

Fréquence de coupure d’un bruit blanc<br />

Fréquence propre du mode (m;n)<br />

Fréquence de discrétisation<br />

Epaisseur de l’impacteur<br />

Longueur de la plaque<br />

Largeur de la plaque<br />

MaxDT Interpénétration maximale<br />

N I<br />

r<br />

R I<br />

Nombre d’impacts moyen par seconde<br />

Distance entre la source et le point d’écoute<br />

Rayon de l’impacteur<br />

RIdx Indice de criticité<br />

V Imp<br />

Z N<br />

w I<br />

w P<br />

w PM<br />

γ P<br />

F T<br />

P<br />

Vitesse maximale d’interpénétration<br />

Altitude du point d’écoute<br />

Déplacement de l’impacteur<br />

Déplacement vibratoire de la plaque<br />

Déplacement de la plaque au point d’impact<br />

Accélération vibratoire transversale en un point<br />

Force tangentielle<br />

Pression acoustique rayonnée<br />

¯x et ȳ Moyenne <strong>des</strong> x i et <strong>des</strong> y i<br />

ŷ i<br />

Valeur calculée par l’application de la régression linéaire<br />

a, b et c Coefficient de la régression linéaire<br />

d(S i /S j ) Dissemblance entre le son i et le son j<br />

Dim i Dimension perceptive i<br />

I MIX<br />

n<br />

P i<br />

Indicateur de mixage<br />

Nombre de sons<br />

Paramètre psychoacoustique i<br />

P RMS Niveau RMS en dB<br />

R 2<br />

S a<br />

S i<br />

Coefficient de détermination<br />

Ecart-type sur le coefficient a<br />

Son i<br />

t (α/2;n−2) Quantile d’ordre α/2 de la loi de Student <strong>à</strong> n − 2 degré de liberté<br />

x i et y i Variables <strong>à</strong> relier par une régression linéaire

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