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Newsletter - Turnaround Management Association

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Mai 2004<br />

<strong>Newsletter</strong><br />

A vos<br />

agendas<br />

Chers membres et amis de TMA.<br />

Les réformes annoncées de la loi relative<br />

au redressement et à la liquidation judiciaires<br />

des entreprises et à la prévention des difficultés<br />

nous ont conduit à organiser notre premier<br />

événement en mars 2004, pour partie autour du projet communiqué<br />

par la Chancellerie le 26 janvier 2004. A cette occasion, Monsieur<br />

le Président Reins, Magistrat, en charge de la Prévention, et Président<br />

de Chambre au Tribunal de Commerce de Paris a détaillé<br />

les modalités de mise en œuvre d'une procédure de prévention, ainsi<br />

que le rôle et le suivi du tribunal, et nous a également rappelé la place<br />

croissante prise par les dossiers de prévention, ainsi que les statistiques<br />

encourageantes en la matière, aux termes desquelles un nombre<br />

considérable de procédures de prévention permettent aux entreprises<br />

qui en sont l'objet de mener à bien leur retournement.<br />

Hubert Mathet de la Banque SIZ et précédemment collaborateur<br />

de longue date de Me Libert -Administrateur Judiciaire à Créteilnous<br />

a fait également part de son expérience de terrain et des conditions<br />

propices au succès d'une procédure de prévention.<br />

J'ai pour ma part décrit les grandes lignes du projet de réforme,<br />

dont une courte synthèse figure ci-après.<br />

La seconde partie de cet événement a été consacrée aux opérations<br />

de titrisation de créances des entreprises sous-performantes et/ou<br />

en difficulté, et a fait l'objet d'une présentation par Dominique<br />

Bourrinet, directeur du droit des opérations structurées à la Société<br />

Générale et par Kathleen Johnson, du même service juridique.<br />

Notre prochain événement se tiendra le 8 juin 2004, date à laquelle<br />

se tiendra également l'assemblée générale annuelle, notamment<br />

d'approbation des comptes, de TMA France.<br />

Anker Sørensen<br />

Secrétaire Général<br />

8 juin :<br />

Assemblée Générale annuelle<br />

de TMA France à 17h30 et prochain<br />

événement à partir de 18h00<br />

dont les thèmes et lieu vous seront<br />

communiqués prochainement.<br />

2004 Advanced Education Workshop<br />

Les 14 et 15 juin 2004 se déroulera à Toronto, Canada, la conférence<br />

académique annuelle de la TMA. Dans le cadre de l'université de Toronto,<br />

la TMA accueillera comme chaque année un panel prestigieux<br />

de professeurs des meilleures universités Nord-Américaines.<br />

Les professeurs suivants ont d'ores et déjà confirmé leur présence<br />

pour discuter le résultat de leurs récentes recherches en matière<br />

d'entreprises en difficulté :<br />

Dr. Edward I. Altman, Professor of Finance<br />

New York University Stern School of Business<br />

“The Investment Performance and Market Size of Defaulted Bonds<br />

and Bank Loans in 2003: Outlook for 2004 and 2005”<br />

Dr. Stuart C. Gilson, Professor of Finance<br />

Harvard Business School<br />

“Business Insolvency and Managerial Behavior: An International<br />

Comparison Study”<br />

Dr. Gilson will present the initial findings of a comparative empirical<br />

study of business insolvency laws across two-dozen countries, with<br />

emphasis on how senior managers are differentially impacted by business<br />

bankruptcy practices in different countries.<br />

Dr. Edith Hotchkiss, Associate Professor of Finance<br />

Boston College Carroll School of <strong>Management</strong><br />

“Recent Evidence on the Performance of Firms Emerging from<br />

Chapter 11” It has long been realized that many firms that exit<br />

Chapter 11 continue to suffer from poor operating performance and often<br />

need to subsequently restructure. This session will consider the “success”<br />

of recent Chapter 11 cases on several dimensions.<br />

Dr. Karin S. Thorburn, Associate Professor of Finance<br />

Dartmouth College Tuck School of Business<br />

“Alternative Bankruptcy Systems: Auctioning Bankrupt Firms”<br />

Dr. Thorburn will discuss the pros and cons of different types of<br />

international bankruptcy systems and present evidence on the outcomes<br />

of auction bankruptcy. Topics will include costs, recovery rates, firm<br />

survival and the performance of restructured firms, among others.<br />

Des figures de l'Industrie débattront par ailleurs au cours de différents<br />

panels de Gouvernance d'Entreprise dans les sociétés en retournement<br />

et du déclin du transport aérien avec un focus sur les réorganisations<br />

en cours de United Airlines et d'Air Canada.<br />

2004 Annual Convention<br />

Après San Francisco où Madeleine Albright avait ouvert les débats,<br />

c'est à New York que se déroulera cette année la convention annuelle<br />

de la TMA du 15 au 28 octobre 2004. Le programme détaillé n'a pas<br />

encore été communiqué mais il semblerait que Rudolph Giuliani ait<br />

donné son accord pour parrainer l'événement.<br />

Pour plus d'informations sur ces événements ou pour vous inscrire,<br />

rendez-vous sur www.turnaround.org, le site officiel de la TMA.<br />

Renaud Cormier


Vers un essor des fonds de retournement<br />

en France ?<br />

C'est bien connu dans nombre de secteurs<br />

d'activité : plus on avance sur la courbe<br />

de maturité d'une industrie, plus la pression<br />

sur la rentabilité augmente et plus il devient<br />

primordial de savoir trouver des axes<br />

de différenciation de son positionnement et<br />

de sa stratégie. Pourrait-il en aller de même<br />

pour l'investissement en capital ? Aux Etats-Unis,<br />

alors même que les fonds de Venture Capital et<br />

de LBO voient leur performance passer sous<br />

le SP500, un nouveau type de fonds<br />

d'investissement, les fonds de retournement,<br />

prennent leur essor. La France pourrait-elle<br />

s'engager dans la même voie ?<br />

Le sujet n'est pas nouveau mais jusqu'à présent,<br />

les principaux acteurs du “Private Equity”, tant<br />

français qu'anglo-saxons, se sont montrés très<br />

réservés quant aux perspectives de<br />

développement du “<strong>Turnaround</strong> Financing”<br />

en France. Les raisons de ce scepticisme<br />

s'articulent généralement autour de trois<br />

arguments, qui nous semblent aujourd'hui<br />

mériter d'être revisités au regard de l'expérience<br />

acquise au fil des ans :<br />

Tout d'abord, il est souvent souligné que dans<br />

environ 90% des cas, le dépôt de bilan mène<br />

directement à la liquidation donc il est inutile<br />

de s'y intéresser en tant qu'investisseur (mû par<br />

un autre projet que la simple liquidation d'actifs).<br />

En fait, ce taux de mortalité est surtout relatif<br />

aux toutes petites entreprises qui déposent<br />

leur bilan. Dès franchi le seuil de 7,5M€ de CA,<br />

il tombe environ à 30%. Et beaucoup moins<br />

encore pour les entreprises plus importantes.<br />

Et pour finir, toutes les entreprises qui pourraient<br />

bénéficier de “<strong>Turnaround</strong> Capital” ne déposent<br />

pas leur bilan, loin s'en faut. Le cœur de cible<br />

est donc à la fois beaucoup plus important,<br />

et aussi intrinsèquement plus sain, qu'une<br />

analyse trop rapide pourrait le porter à croire.<br />

Protection des informations<br />

concernant les membres<br />

de TMA France<br />

Comme indiqué dans notre <strong>Newsletter</strong><br />

de février 2004, TMA France a procédé<br />

en avril 2004 à la déclaration du fichier<br />

de ses membres auprès de la Commission<br />

Nationale Informatique et Libertés (CNIL).<br />

Autre argument fréquemment avancé : en cas<br />

d'échec de la restructuration, l'entrepreneur,<br />

et plus encore les fonds, risqueraient d'être<br />

victimes d'actions de poursuites en comblement<br />

de passif. Il est vrai que la législation et<br />

la jurisprudence françaises ne prônent pas<br />

toujours la prise de risque entrepreneurial<br />

responsable. Mais il faut aussi relativiser cet<br />

argument au vu d'une jurisprudence réelle qui<br />

n'a pas souvent débouché sur des condamnations<br />

grossièrement excessives en dernière instance.<br />

Enfin, il est fréquemment dit (et notamment<br />

aux USA ou en Angleterre) que l'action<br />

conjuguée des représentants du personnel,<br />

des syndicats et des employés en France retarde<br />

les nécessaires restructurations et les rend plus<br />

coûteuses. Pourtant ceux qui ont l'expérience<br />

des situations de retournement savent qu'elles<br />

se prêtent particulièrement à la négociation,<br />

car les salariés eux aussi ont gros à perdre et<br />

leurs représentants en sont bien conscients.<br />

L'utilisation de techniques simples de conduite<br />

du changement, qui sont maintenant largement<br />

disséminées et bien documentées, et que les<br />

spécialistes du retournement maîtrisent<br />

parfaitement, permet souvent d'obtenir<br />

des résultats étonnants...<br />

Il est par ailleurs certes indéniable que le coût<br />

des licenciements dans une société in bonis<br />

(c'est-à-dire qui n'a pas déposé son bilan) est plus<br />

élevé en France que dans nombre d'autres pays ;<br />

que les procédures de restructuration sociale y<br />

durent plus longtemps (ce qui d'ailleurs participe<br />

aussi à les rendre plus coûteuses), et qu'un<br />

certain biais défavorable de la jurisprudence<br />

ou des administrations peut décourager nombre<br />

d'entrepreneurs. Mais pourtant, ces coûts et<br />

ces délais sont assez faciles à cerner en amont,<br />

et nombreux sont les moyens de contrôler<br />

le processus lorsqu'on en a déjà fait l'expérience.<br />

Si tout cela est mené de façon professionnelle,<br />

et reflété de façon adéquate dans le business<br />

plan de restructuration initial, il n'y a aucune<br />

raison que la rentabilité d'une opération<br />

de restructuration in bonis en soit affectée.<br />

Chacun de ces arguments fréquemment<br />

entendus contient donc une part de vérité mais<br />

ne devrait pas masquer le fait que le succès<br />

des opérations de retournement d'entreprise<br />

est possible en France, pour des investisseurs<br />

qui en reconnaissent la spécificité et<br />

en admettent les règles du jeu.<br />

Car la France pourrait représenter un terreau<br />

fertile pour des opérations de type “<strong>Turnaround</strong><br />

Capital” : Environ 160 entreprises de plus<br />

de 7,5 M€ de CA font l'objet d'une procédure<br />

de redressement judiciaire chaque année, soit<br />

2% des entreprises de cette taille. Et comme<br />

le redressement judiciaire est souvent une<br />

mesure de dernier recours, le vrai cœur de cible<br />

est très significativement plus étendu. Mais<br />

en France, les fonds de retournement sont<br />

pour l'instant peu nombreux et de taille plutôt<br />

confidentielle alors même qu'en Allemagne<br />

Northwind Capital gère 240 M€ et qu'aux USA<br />

Cerberus gère 8Mrd$.<br />

Les fonds d'investissement sont pourtant aussi<br />

à même, souvent mieux que les entreprises<br />

importantes ou familiales, de mettre rapidement<br />

à disposition à la fois des capitaux significatifs et<br />

des ressources humaines spécialisées maîtrisant<br />

les règles des restructurations réussies, en<br />

orchestrant l'ensemble dans le cadre d'un projet<br />

structuré et suivi méthodiquement. L'ensemble<br />

du tissu économique du pays pourrait aussi<br />

en bénéficier car les restructurations menées<br />

de façon trop tardive ou avec trop peu<br />

de moyens finissent toujours par être les plus<br />

“dures” socialement, ou les plus susceptibles<br />

de terminer en dépôt de bilan.<br />

A mesure que se poursuit le développement<br />

de l'investissement en capital sous toutes ses<br />

formes en France, et que s'étend le champ<br />

des opérations, il est donc frappant de constater<br />

que la gestion des phases de restructuration<br />

des sociétés est l'une des dernières étapes<br />

du cycle de vie des entreprises à ne pas avoir<br />

bénéficié des avantages apportés par les fonds<br />

d'investissement : la genèse des entreprises<br />

est adressée par les fonds de “venture capital”,<br />

la première phase de croissance par le “capital<br />

développement”, puis la poursuite de<br />

la croissance et le début de la maturité par<br />

les “LBOs” de taille importante…A quand<br />

la suite ?<br />

Car, répétés parfois de façon un peu hâtive,<br />

les arguments négatifs fréquemment évoqués<br />

peuvent finir par devenir des mythes qui<br />

masquent de réelles opportunités - jusqu'à ce que<br />

les premiers entrepreneurs ne les saisissent !<br />

Gageons que, là aussi, il y aura un “first<br />

mover advantage”…<br />

Thomas Kermorgant<br />

Alain Le Berre<br />

Janvier 2004<br />

au site Internet TMA<br />

www.france.turnaround.org/


Prévention des difficultés :<br />

projet de réforme du 26 janvier 2004<br />

Ce qu’il faut en retenir<br />

Un peu de cosmétique en ce qui concerne<br />

la dénomination de la procédure.<br />

L'avant-projet d'octobre 2003 avait remplacé<br />

le terme règlement amiable par redressement<br />

amiable. Cette dénomination est désormais<br />

remplacée par les termes “procédure<br />

de conciliation”.<br />

Peu de changements en ce qui concerne le<br />

mandat ad hoc :<br />

La principale référence à la mission<br />

du mandataire ad hoc tient en une ligne. Selon<br />

l'Article L 611-3, modifié conformément au<br />

projet, “le président du tribunal de commerce<br />

peut, à la demande du représentant de<br />

l'entreprise, désigner un mandataire ad hoc,<br />

dont il détermine la mission”. Le texte actuel,<br />

très similaire, est rédigé comme suit : “Sans<br />

préjudice du pouvoir du président du tribunal<br />

de commerce de désigner un mandataire ad hoc<br />

dont il détermine la mission, il est institué<br />

une procédure de règlement amiable …..”<br />

L'essentiel du projet de réforme porte en fait<br />

sur la conciliation et plus particulièrement sur:<br />

i) les modalités de désignation du conciliateur<br />

qui se différencient désormais de celle du<br />

mandataire ad hoc, ii) sa mission, iii) le rôle<br />

des créanciers et l'intérêt de ces derniers à<br />

participer à la procédure, et iv) l'information<br />

des tiers.<br />

1. La désignation du conciliateur :<br />

Le projet d'Article L 611-3 du code de<br />

commerce précise que : “Il est institué une<br />

procédure de conciliation ouverte au profit<br />

des entreprises commerciales ou artisanales<br />

qui éprouvent une difficulté juridique,<br />

économique ou financière avérée ou prévisible<br />

ou qui se trouve depuis moins d'un mois en<br />

cessation des paiements”. Le projet innove<br />

sur ce point à double titre : a) Désormais,<br />

la cessation des paiements n'est plus un obstacle<br />

à l'ouverture d'une procédure de conciliation,<br />

sous réserve du respect du délai d'un mois ;<br />

b) en outre, la référence, sous forme d'une<br />

condition à l'ouverture d'une conciliation -<br />

dans le texte actuel- “à une difficulté qui ne<br />

pouvait être couverte par un financement<br />

adapté aux besoins de l'entreprise” disparaît,<br />

ce qui semble également laisser plus de<br />

souplesse aux cas de mise en oeuvre d'une<br />

procédure de conciliation, envisageable<br />

de surcroît en amont des difficultés, puisque<br />

celles ci peuvent, selon le projet, n'être que<br />

prévisibles.<br />

Dans le projet, mandat ad hoc et conciliation<br />

se distinguent en conséquence par la cessation<br />

des paiements, qui lorsqu'elle est avérée permet,<br />

sous réserve du respect du délai précité,<br />

le démarrage d'une procédure de conciliation<br />

alors qu'elle exclut celui du mandat ad hoc.<br />

Pour mémoire, on notera que la cessation<br />

des paiements exclut également la mise en<br />

œuvre d'un plan de sauvegarde (autre innovation<br />

prévue au Titre II, Chapitre et Section 1 du projet<br />

de réforme), qui constitue aussi une modalité<br />

de redressement, (inspirée du Chapter 11<br />

américain) à mi-chemin entre la prévention<br />

et le redressement judiciaire.<br />

La durée de la mission du conciliateur est<br />

également amendée, puisqu'elle est portée à<br />

quatre mois, et peut être prorogée d'un mois<br />

au plus, à la demande du conciliateur et sur<br />

décision motivée du président du tribunal.<br />

Pour mémoire, le texte actuel prévoit une<br />

mission d'une durée de 3 mois, avec faculté<br />

de prorogation dans les mêmes conditions<br />

que celles proposées par le projet de réforme.<br />

La récusation du conciliateur : Le projet<br />

de réforme prévoit également la faculté pour<br />

le requérant de récuser le conciliateur (les<br />

modalités et conditions restant à préciser dans<br />

le décret à intervenir), utile éventuellement,<br />

mais bien délicate.<br />

2. La mission<br />

Elle reste confinée à la “recherche de<br />

la conclusion d'un accord avec les créanciers”.<br />

A ce titre, le texte actuel, qui prévoit que<br />

le président du tribunal fixe la mission<br />

du conciliateur, disparaît ; ce qui n'empêche<br />

pas, vraisemblablement, de concevoir des<br />

missions différentes, tendant au même objectif<br />

(un accord avec les créanciers), mais avec<br />

des “variantes”, selon les causes des difficultés,<br />

la nature des créances et/ou des créanciers,<br />

le secteur d'activité du requérant et son marché,<br />

ou la structure de son capital.<br />

La mission culmine avec l'homologation de<br />

l'accord (Article L 611-4 modifié) qui met fin<br />

à la mission du conciliateur et suspend les<br />

actions en paiement et poursuites à l'encontre<br />

du requérant de la part des créanciers signataires.<br />

Le texte actuel, qui limite l'homologation à deux<br />

cas de figure (un accord avec tous les créanciers<br />

ou avec les principaux créanciers) disparaît.<br />

Il est remplacé par un dispositif qui subordonne<br />

l'homologation à trois conditions, à savoir que :<br />

● Le débiteur n'est pas en cessation des<br />

paiements ou l'accord y met fin ;<br />

● Les termes de l'accord sont de nature à<br />

assurer la pérennité de l'activité de l'entreprise ;<br />

● L'accord ne porte pas atteinte aux intérêts<br />

des créanciers non-signataires, sans préjudice<br />

de l'application des articles 1244-1 à 3<br />

du code civil.<br />

L'éventualité d'un accord avec quelques<br />

créanciers, mais néanmoins homologué, et<br />

de délais de paiements imposés aux autres<br />

créanciers (dans les conditions de l'article précité<br />

du code civil) est donc envisageable sur la base<br />

du projet de réforme. Dans ce contexte la faculté<br />

-peu utilisée- d'une suspension provisoire<br />

des poursuites en cours de conciliation<br />

disparaît également.<br />

Le projet supprime aussi l'homologation par<br />

le président de la juridiction (alors que c'est lui<br />

qui désigne le conciliateur et auquel ce dernier<br />

rend compte), et la confie au tribunal, en<br />

chambre du conseil, après audition du requérant,<br />

des créanciers parties à l'accord, du représentant<br />

du comité d'entreprise, du ministère public,<br />

du conciliateur ou de toute autre personne<br />

qui lui paraît utile.<br />

3. Le rôle et l'intérêt des créanciers<br />

à conclure un acord<br />

Le projet, tout comme l'avant-projet d'octobre<br />

2003, est particulièrement incitatif et innovant<br />

quant aux effets de l'homologation. Il prévoit<br />

en effet un privilège, en cas de procédures<br />

de sauvegarde, de redressement ou de liquidation<br />

postérieures à la conciliation, sur le paiement<br />

de toutes les créances nées avant l'ouverture<br />

de la conciliation, au profit des créanciers<br />

qui consentent dans le cadre de l'accord<br />

(Art. L 611-4 IV du projet) : i) un crédit, ii)<br />

une avance, ou iii) un délai de paiement,<br />

permettant d'assurer la poursuite de l'activité<br />

et la pérennité de cette dernière.<br />

Le texte bénéficie ainsi à l'évidence aux banques<br />

et aux fournisseurs, voire également aux<br />

actionnaires (en place ou entrant) en cas d'avance<br />

en compte courant, ce qui aurait pour effet<br />

de permettre à ces derniers d'être désintéressés<br />

avant les créanciers chirographaires, à hauteur<br />

du montant de ladite avance.<br />

.../...


Prévention des difficultés :<br />

projet de réforme du 26 janvier 2004<br />

suite...<br />

Autres innovations notables et bienvenues :<br />

Le projet, dans son Article L 611-4 V, précise<br />

que sauf fraude ou comportement<br />

manifestement abusif, les créanciers qui<br />

consentent des crédit, avance ou délai de<br />

paiement ne peuvent être tenus responsables<br />

des préjudices subis du fait des concours<br />

consentis. En d'autres mots, ces créanciers<br />

échapperaient expressément au risque d'une<br />

mise en cause de leur responsabilité pour<br />

soutien abusif en cas de redressement<br />

et/ou de liquidation judiciaires ultérieurs.<br />

Ceci devrait constituer une mesure salutaire<br />

au retournement in bonis des entreprises.<br />

Cette mesure est accompagnée d'une autre<br />

disposition (l'Article L 621-7 modifié), dédiée<br />

à la fixation de la date de cessation des<br />

paiements, aux termes de laquelle la date<br />

de cessation des paiements ne peut remonter,<br />

sauf cas de fraude, au delà de la date du<br />

jugement ayant homologué l'accord de<br />

conciliation. Ceci renforce donc les droits<br />

des créanciers, y compris, paradoxalement<br />

de ceux qui n'ont pas souscrit à l'accord de<br />

conciliation et qui peuvent néanmoins en<br />

bénéficier au moins à ce titre.<br />

4. L'information des tiers<br />

Le secret professionnel, qui dans le texte actuel<br />

s'impose à toute personne appelée à la<br />

conciliation, disparaît. Il est pourtant considéré<br />

par les praticiens comme une des clés de la<br />

réussite des mesures de prévention et<br />

expressément sanctionné par les articles 226-13<br />

et 14 du code pénal (un an d'emprisonnement<br />

et 15 K€ d'amende).<br />

Il est remplacé dans le projet par une obligation<br />

de confidentialité, dont ni les sanctions en cas<br />

de violation, ni les contours ne sont définis.<br />

Selon le projet, le jugement d'homologation<br />

a également vocation à être mis à disposition<br />

des tiers au greffe du tribunal, où il pourra être<br />

consulté et à faire l'objet d'une mesure de<br />

publicité, à compter de laquelle ledit jugement<br />

sera susceptible (ce qui constitue également<br />

une nouveauté) de recours à l'initiative<br />

des tiers.<br />

Enfin, pour finir, le projet énonce quelques<br />

restrictions communes au mandat ad hoc et<br />

au conciliateur, quant au choix des personnes<br />

amenées à exercer ces fonctions.<br />

Ainsi ne peuvent être désignées les personnes<br />

qui :<br />

● ont perçu directement ou indirectement,<br />

au cours des 24 derniers mois précédent<br />

la présentation de la requête, une<br />

rémunération ou un paiement de la part du<br />

requérant ou de la personne qui la contrôle,<br />

sauf s'il s'agit d'une rémunération au titre<br />

d'un mandat judiciaire ;<br />

● exercent des fonctions de juge consulaire<br />

ou ayant quitté ces fonctions depuis<br />

moins de cinq ans ;<br />

ou encore, qui :<br />

● ne peuvent justifier, préalablement à<br />

leur désignation, d'une assurance civile<br />

professionnelle pour ce type d'activité.<br />

Anker Sørensen<br />

Avocat Associé EY LAW<br />

Secrétaire Général de TMA France<br />

9 mars 2004<br />

L'ensemble du bureau de TMA<br />

France vous présente ses meilleurs<br />

vœux pour l'année 2004.<br />

Voici la composition actuelle d'un bureau<br />

dont l'élargissement est en marche<br />

(les responsabilités au sein de TMA France<br />

sont indiquées en bleu) :<br />

Renaud Cormier<br />

Groupe Actif +,<br />

Secrétaire Général<br />

Président<br />

Fabrice Keller<br />

Ernst & Young Corporate<br />

Finance,<br />

Directeur Principal<br />

Adhésions<br />

Anker Sorensen<br />

EY Law,<br />

Avocat Associé<br />

Secrétaire général<br />

Stirling Austin<br />

NIM Interim <strong>Management</strong>,<br />

Directeur Associé<br />

Evénements, Site Web<br />

Eric Dailey<br />

Tolomei Participations,<br />

Président<br />

Sponsoring<br />

Maxime Ronsain<br />

PR Consulting Group,<br />

Président<br />

Trésorier<br />

aux nouveaux membres<br />

Evans Chuck PricewaterhouseCoopers Associé<br />

Lemaire Eric Banque Thémis Délégué Régional<br />

Merlin Luc L'Assurance Universelle Directeur Grands Comptes<br />

Morhange Gérard-Louis Bourdonnais Conseil SAS Président<br />

Paul-Petit Vincent Ernst & Young Coporate Finance Associé<br />

Raymond Jean-Christian Ernst & Young Coporate Finance Manager<br />

Sanier Julien Etude Me Facques (Administrateur Judiciaire) Collaborateur<br />

Taler Patrick Secafi Alpha Consultant

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