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Après 2 ans passés aux Etats-Unis,<br />
vous êtes revenue en France pour enseigner.<br />
Cela a été un tremplin ?<br />
Je voulais avoir une activité professionnelle<br />
pour sortir des couches et des biberons ! Et<br />
puis l’enseignement ça m’amusait énormément.<br />
J’ai enseigné 7 ans à Compiègne et à<br />
Chalon-sur-Saône (71) dans le secondaire :<br />
des remplacements en maths et en physique.<br />
Ayant fait un doctorat, j’en profitais pour<br />
rajouter plein de choses intéressantes dans les<br />
cours ! Des idées tirées de mon expérience<br />
dans les laboratoires de recherche !<br />
Mais alors, comment êtes-vous arrivée<br />
à la recherche en réalité virtuelle ?<br />
Ce sont des opportunités… Alors que<br />
tout le monde se lançait dans la<br />
génétique à l’époque, je suis arrivée<br />
un peu par hasard dans le laboratoire<br />
d’images de synthèse de l’Ecole<br />
nationale supérieure des arts et<br />
métiers (Ensam) à Cluny (71). Je suis<br />
tombée dans la marmite de la réalité<br />
virtuelle et ça m’a plu ! Là-bas, il y<br />
avait un projet de laboratoire<br />
de recherche sur l’image de synthèse<br />
et la réalité virtuelle, tout était à<br />
construire, imaginer… Nous avons<br />
créé le programme de recherche et<br />
monté une plateforme de simulateur<br />
pour tester toutes sortes d’idées et travailler<br />
sur les aspects sensoriels. Je n’avais jamais fait<br />
de synthèse d’images… il a fallu que j’apprenne !<br />
Quelque part, je me suis recyclée !<br />
Ensuite, vous êtes arrivée en 2001 à l’UTC avec<br />
une double casquette d’enseignante-chercheuse ?<br />
Oui, j’ai suivi le père de mes enfants et j’ai eu<br />
l’opportunité de travailler comme enseignantechercheuse<br />
à l’UTC. La réalité virtuelle étant une<br />
discipline nouvelle, il fallait tout créer de A<br />
à Z, c’était et c’est toujours très intéressant.<br />
J’enseigne la réalité virtuelle à des élèves ingénieurs<br />
et à des étudiants en Master recherche.<br />
En fait, qu’est-ce que la réalité virtuelle<br />
et pourquoi ça vous plaît ?<br />
C’est la mise en forme de simulations informatiques<br />
interactives dans des environnements<br />
imaginaires ou reflétant une partie de la réalité.<br />
C’est très créatif ! Je travaille aussi bien avec<br />
des chercheurs en intelligence artificielle, en<br />
sciences cognitives ou en conception mécanique<br />
qu’avec des musiciens ou des chorégraphes.<br />
Avez-vous l’impression que vous pouvez aller<br />
beaucoup plus loin dans le domaine de la réalité<br />
virtuelle ?<br />
L’envie est là en tout cas ! Ce que je trouve<br />
extraordinaire dans ce métier, c'est qu'il n’y a<br />
pas de lassitude, mes journées ne sont jamais<br />
les mêmes, on voit des personnes très<br />
différentes et on voyage beaucoup pour les<br />
conférences internationales. C’est une grande<br />
famille la recherche !<br />
"<br />
La Région n’est pas obligée<br />
de financer la recherche et pourtant<br />
elle le fait ! Par rapport à d’autres régions,<br />
ici c’est exceptionnel ! Il y a un vrai souci<br />
de faire évoluer les choses, une bonne<br />
structuration et de nombreux liens<br />
entre les universités.<br />
"<br />
Quand on y a goûté, c’est difficile<br />
de s’en passer ?<br />
Oui c’est vraiment passionnant ! Et c’est ce<br />
qui fait que l’on résiste à tout le reste… C’est<br />
un métier qui est dur au niveau du stress, de<br />
la pression, de l’exigence de travail.<br />
Vous avez des objectifs à remplir ?<br />
Tout le temps ! Tous les quatre ans, le laboratoire<br />
est évalué avec des critères extrêmement<br />
pointus. Il faut également publier dans des<br />
revues de très haut niveau. Il faut produire,<br />
animer, encadrer des équipes et renouveler<br />
ses équipes régulièrement car ce domaine<br />
évolue vite. C’est très compétitif !<br />
Vous jonglez entre plusieurs casquettes :<br />
chercheuse, enseignante, membre<br />
d’association…<br />
Et puis j’ai aussi une activité contractuelle,<br />
puisque je travaille avec des<br />
industriels. Donc il faut fabriquer,<br />
produire et faire du résultat !<br />
Vous travaillez avec quel genre<br />
d’industriels et sur quels types<br />
de projets ?<br />
Je travaille avec Saint-Gobain sur la<br />
navigation virtuelle dans des bâtiments<br />
virtuels pour améliorer les<br />
conditions thermiques ou encore avec<br />
Orange Labs sur des recherches sur les<br />
réunions virtuelles.<br />
Comment se place votre équipe de réalité<br />
virtuelle par rapport aux autres universités<br />
françaises ?<br />
En France, l’UTC est connue pour son originalité<br />
et nous visons une reconnaissance internationale<br />
sur le thème «interaction et connaissance».<br />
Nous sommes une équipe féminine persévérante<br />
et travailleuse !<br />
Que pensez-vous de la recherche<br />
en Picardie ?<br />
On est bien soutenus ! La Région n’est pas obligée<br />
de financer la recherche et pourtant elle<br />
le fait ! Par rapport à d’autres régions, ici<br />
c’est exceptionnel ! Il y a un vrai souci de faire<br />
évoluer les choses, une bonne structuration<br />
et de nombreux liens entre les universités.<br />
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