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attendre, et puis oser ! Il y aura peut être des
périodes où il faudra se recycler, se remettre
en question, se former à nouveau et travailler
dix fois plus… C’est surtout dans la société
en général que ce n’est pas évident d’être
une maman chercheuse. On ne réfléchit pas
à une meilleure souplesse dans les carrières.
Vous avez imposé votre maternité à votre vie
professionnelle et vous avez réussi à rebondir…
J’ai eu aussi des circonstances favorables. Mais
il ne faut surtout pas se laisser dicter sa vie
professionnelle ou familiale par l’extérieur.
C’est possible d’avoir les deux : vie familiale
et professionnelle. Et c’est possible aussi
d’aller dans des domaines qui sont risqués,
exigeants…
Vous pensez à la réalité virtuelle ?
Oui et plus généralement aux domaines de
l’informatique et des sciences pour les femmes.
Ce sont des milieux encore très masculins
aujourd’hui, où il faut se faire sa place.
Noël, je joue avec mes petits neveux aux
derniers jeux vidéos ! Je suis la tante «techno» !
Bio express
Photos : Benjamin Teissèdre - Com des images
Vous êtes pourtant très féminine !
Merci ! La féminité, j’y tiens beaucoup. Probablement
parce que je viens d’une culture où
elle est encouragée. La femme indienne met des
bijoux, des saris, de la soie, c’est très important
de rester féminine. Et puis profondément, je vis
très bien le fait d’être une femme scientifique,
d’avoir à la fois la famille et les enfants d’un
côté, et le côté très «techno» de l’autre. Cela
crée des choses amusantes ! Par exemple, à
Vous donnez l’impression de garder
une certaine indépendance ?
C’est important ! Surtout dans ce métier
qui est très difficile. On nous demande de
garder une indépendance pour proposer des
modèles nouveaux, créer des activités. Ce n’est
pas toujours simple car il y a des moments
où on est découragé. Il faut avoir cette envie
de ne pas se conformer, être un peu rebelle ! C’est
défendre son travail, ses idées et se battre tout
en restant ouvert, en supportant les critiques.
Si on n’est pas résistant dans ce métier, c’est dur.
Vous êtes fière de vous aujourd’hui ?
Je ne sais pas si je suis fière de moi… J’ai beaucoup
de chance de pouvoir faire ce métier,
je suis reconnaissante envers l’université, les
professeurs qui m’ont entourée, et notamment
ce fameux professeur Claude Gary Bobo. Par
contre, je suis fière de mes deux filles, Shalini
et Sunita, qui sont devenues aujourd’hui des
femmes pleinement conscientes de la richesse
que peut apporter une vie de choix et de
responsabilités en restant femmes. ■■■■
Indira Mouttapa Thouvenin est née en Inde, à Bangalore.
1973-1980
Lycée de Yaoundé au Cameroun
1980-1984
Ecole d'ingénieurs EPF : ingénieur, option énergie
1984-1985
DEA de biophysique à l’Université Pierre-et-Marie-Curie
Laboratoire de neurobiologie de l’Ecole normale supérieure
1985-1989
Doctorat en biophysique à l’Université Pierre et Marie
Curie (Paris VI)
1989-1991
Séjour aux Etats-Unis
1992-1998
Enseigne les mathématiques et les sciences physiques
dans le secondaire
1999-2001
Chercheur à l’Ensam de Cluny (en Saône et Loire), dans
le domaine de la synthèse d'images et de la réalité virtuelle
pour des applications industrielles ou culturelles
Depuis 2001
Chercheur et professeur à l’Université de technologie de
Compiègne sur la réalité virtuelle.
* étude de la biologie liée aux neurones
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