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gramme sur les Forêts » (PROFOR) pour leurs conseils

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Contexte historique et environnemental 21<br />

comprendre <strong>les</strong> mobi<strong>les</strong> et le comportement de nombreux groupes d’intérêt.<br />

Vincent, Gibson et Boscolo (2005) ont relevé que <strong>les</strong> ressources<br />

forestières, notamment dans le sud humide, constituaient la monnaie<br />

d’échange parfaite <strong>pour</strong> mobiliser un soutien politique.<br />

« Les deux raisons <strong>pour</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> forêts ont servi de monnaie<br />

d’échange tiennent à ce qu’el<strong>les</strong> foisonnent dans le pays (dans sa<br />

partie sud à tout le moins) et peuvent être facilement distribuées<br />

<strong>pour</strong> récompenser de nombreux partisans (et découpées en <strong>sur</strong>faces<br />

proportionnel<strong>les</strong> au poids politique des uns et des autres). Par<br />

voie de conséquence, la plupart politiciens du pays s’intéressent de<br />

près à l’affectation des ressources forestières. » [Traduction]<br />

—Vincent, Gibson et Boscolo (2005)<br />

Le ministère en charge des Forêts, qui attribue <strong>les</strong> titres d’exploitation<br />

forestière au Cameroun, a mis l’accent <strong>sur</strong> le bois d’œuvre et a été généralement<br />

considéré comme un lieu particulièrement lucratif <strong>pour</strong> <strong>les</strong> fonctionnaires<br />

en poste. Compte tenu de son rôle majeur <strong>pour</strong> le soutien de la<br />

politique présidentielle, ce ministère a été quasiment sous le contrôle direct<br />

du Président de la République. Les réformes démocratiques ont rendu<br />

encore plus complexe la gestion des forêts en y impliquant nombre d’acteurs<br />

divers aux intérêts tant conflictuels qu’imbriqués. Les décisions <strong>sur</strong><br />

<strong>les</strong> ressources forestières – tel<strong>les</strong> que l’introduction d’un système d’appel<br />

d’offres public <strong>pour</strong> l’adjudication des titres d’exploitation forestière ou la<br />

décision d’interdire l’exportation de grumes – s’accompagnent d’importantes<br />

modifications des coûts et bénéfices relatifs <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parties prenantes.<br />

L’industrie forestière constitue bien plus qu’un acteur majeur du secteur<br />

forestier camerounais : c’est une force avec laquelle il faut compter dans<br />

l’économie nationale. Sur le terrain, elle est mieux implantée et mieux organisée<br />

que n’importe quelle institution gouvernementale, et ses connexions<br />

établies de longue date avec des autorités administratives et traditionnel<strong>les</strong><br />

lui ont donné un certain degré de protection vis-à-vis des lois tant modernes<br />

que coutumières. Contrairement à ceux d’autres produits agrico<strong>les</strong> tels que<br />

le café et le cacao, <strong>les</strong> cours du bois ne se sont jamais effondrés ; au contraire,<br />

à quelques rares exceptions, ils ont même progressé régulièrement en un<br />

siècle.<br />

L’industrie forestière camerounaise a toujours été dominée par des<br />

entreprises européennes, principalement françaises et italiennes. Dans <strong>les</strong><br />

zones reculées, <strong>les</strong> grandes sociétés forestières agissent comme un substitut<br />

de l’État : prestation de divers services, construction d’infrastructures,

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