Juillet 2010 - Magnanville

édito
Quelle école pour demain ?
Lors de notre traditionnelle réception des enseignants, il m’a semblé utile de m’adresser à Monsieur Le
Ministre de l’Éducation Nationale sous forme de lettre ouverte.
Comme bon nombre d’enseignants, j’ai parcouru le document émanant du Ministère de l’Éducation Nationale.
« Monsieur Le Ministre,
J’ai pris connaissance, avec beaucoup d’attention du document intitulé « Augmentation de la taille des classes
dans le 1 er degré ».
C’est avec une profonde stupéfaction teintée d’une sourde colère que j’ai lu et relu certains passages dignes
d’être rappelés :
1) L’augmentation de la taille moyenne des classes a un impact direct et très important sur les besoins en
E.T.P. (postes) dans le 1 er degré. La définition et l’utilisation des seuils d’ouverture et de fermeture des
classes peuvent contribuer efficacement à une augmentation du nombre moyen d’élèves par classe.
2) Les études et expériences les plus récentes indiquent que la diminution des effectifs dans les classes n’a
pas d’effet avéré sur les résultats des élèves et que les très petites écoles ne s’avèrent plus toujours performantes.
3) L’augmentation de la taille des classes peut donc être globalement envisagée sans dégradation des résultats
des élèves.
4) La fermeture d’une classe ou d’une école résulte de fait du retrait du ou des postes d’enseignant par
l’inspecteur d’académie. Le Conseil d’État a en effet considéré qu’un poste peut être retiré, même sans
l’accord de la commune…
Ces quatre points me semblent particulièrement significatifs dans votre volonté de continuer l’œuvre de vos
nombreux prédécesseurs : démanteler tout notre système éducatif.
Ces fortes orientations nous font remonter dans des temps très reculés et je peux Monsieur Le Ministre
apporter de l’eau à votre moulin en vous suggérant de rétablir rapidement les effectifs que j’ai connus il y a 50
ans, en avril 1960, époque à laquelle jeune instituteur remplaçant j’ai été nommé dans une classe unique
comptant 43 élèves de la section enfantine (5 ans) au Certificat d’Études (14 ans) !! Cette mesure vous
permettait de gagner au moins 2 postes.
Je vous encourage également Monsieur Le Ministre à continuer à mépriser les Communes, leurs élus et à ne
les reconnaître que lorsque vous avez besoin d’eux pour mettre en place le Service Minimum d’Accueil !!
Je ne crois pas que l’on puisse parler de progrès lorsque l’on soumet un grand service public comme celui
dont vous avez la charge et l’honneur de défendre à la mondialisation libérale, au joug de la finance.
Je partage, en ce jour, les craintes, les colères, les doutes du monde enseignant.
Veuillez accepter, Monsieur le Ministre, d’un enfant de la communale et d’un défenseur infatigable de l’École de
la République, ses salutations les plus respectueuses. »
Votre Maire,
Conseiller Général des Yvelines,
André Sylvestre
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