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aspects cliniques et methodes diagnostiques du glaucome chez le ...

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9<br />

ASPECTS CLINIQUES ET METHODES DIAGNOSTIQUES DU GLAUCOME<br />

CHEZ LE CHIEN<br />

Thomas DULAURENT<br />

Service d’ophtalmologie, CHVSM, 275 route impéria<strong>le</strong>, 74370 SAINT MARTIN<br />

BELLEVUE<br />

Le <strong>glaucome</strong> se définit <strong>chez</strong> <strong>le</strong> chien par une augmentation de la pression<br />

intraoculaire (PIO) entrainant une destruction progressive des structures oculaires<br />

<strong>et</strong> une abolition de <strong>le</strong>ur fonction 1 . Il s’agit d’une entité pathologique grave,<br />

d’étiologie comp<strong>le</strong>xe encore mal élucidée. Le diagnostic <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> est souvent<br />

trop tardif <strong>et</strong> s’appuie sur un examen clinique associé à la réalisation d’examens<br />

complémentaires.<br />

1. ASPECTS CLINIQUES DU GLAUCOME CANIN<br />

Le <strong>glaucome</strong> canin se tra<strong>du</strong>it par l’apparition de signes <strong>cliniques</strong> parfois<br />

pathognomoniques. L’augmentation de la pression intraoculaire ayant des<br />

répercussions sur l’ensemb<strong>le</strong> des structures oculaires, l’examen de chacune d’entre<br />

el<strong>le</strong> peut faire suspecter la présence d’un <strong>glaucome</strong> 1 .<br />

1.1. Globe oculaire<br />

Le globe oculaire possède une forme globa<strong>le</strong>ment sphérique dont <strong>le</strong> maintien <strong>du</strong><br />

volume est conditionné par l’interaction entre la tunique fibreuse (sclère <strong>et</strong><br />

cornée) <strong>et</strong> la PIO. Une PIO é<strong>le</strong>vée peut provoquer à long terme une distension de<br />

c<strong>et</strong>te tunique <strong>et</strong> donc une augmentation <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> globe oculaire appelée<br />

hydrophtalmie ou bien buphtalmie dans <strong>le</strong>s cas <strong>le</strong>s plus sévères (photographie 1).<br />

La proportion d’élastine dans la sclère étant plus importante <strong>chez</strong> <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> jeune,<br />

<strong>le</strong>s capacités de distension <strong>du</strong> globe sont beaucoup plus importantes. La<br />

buphtalmie est donc plus fréquente <strong>chez</strong> <strong>le</strong> jeune que <strong>chez</strong> <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> âgé, <strong>chez</strong> qui<br />

la sclère est plus fibreuse.<br />

L’augmentation de la tail<strong>le</strong> <strong>du</strong> globe oculaire est souvent appréciab<strong>le</strong> à la faveur<br />

d’un simp<strong>le</strong> examen au transilluminateur. Dans <strong>le</strong>s cas <strong>le</strong>s plus subtils, un examen<br />

échographique perm<strong>et</strong> de mesurer l’axe antéro-postérieur <strong>du</strong> globe oculaire <strong>et</strong> de<br />

<strong>le</strong> comparer à celui de l’œil adelphe pour identifier une éventuel<strong>le</strong> différence 2 .<br />

1.2. Cornée<br />

L’endothélium cornéen, structure extrêmement spécialisée, supporte mal<br />

l’augmentation de la PIO 1 . Une souffrance endothélia<strong>le</strong> provoque une modification<br />

de sa fonction. La diminution de l’activité des pompes ATPases Na+/K+<br />

dépendantes provoque une imbibition de la cornée par l’eau de l’humeur aqueuse<br />

qui se tra<strong>du</strong>it par l’apparition d’un œdème cornéen (photographie 2). Ce signe<br />

clinique peut apparaître précocement lors d’augmentation de la PIO <strong>et</strong> se<br />

pérennise la plupart <strong>du</strong> temps. Il est très faci<strong>le</strong> à identifier par un examen au<br />

transilluminateur.<br />

Lors d’augmentation chronique de la PIO, la membrane de Descem<strong>et</strong> peut se<br />

rompre par eff<strong>et</strong> mécanique. Une nouvel<strong>le</strong> membrane est alors pro<strong>du</strong>ite 1 . La<br />

rupture de la membrane de Descem<strong>et</strong> se tra<strong>du</strong>it cliniquement par la présence<br />

d’une bande blanche appelée strie de Haab (photographie 3). L’examen précis en<br />

lampe à fente perm<strong>et</strong> souvent d’identifier <strong>le</strong>s deux lèvres de la rupture. L’examen


10<br />

au transilluminateur est souvent suffisant pour m<strong>et</strong>tre en évidence la rupture. La<br />

nouvel<strong>le</strong> membrane de Descem<strong>et</strong> ne peut être visualisée qu’avec des outils plus<br />

perfectionnés comme la tomographie en cohérence optique (OCT), la microscopie<br />

confoca<strong>le</strong> ou la biomicroscopie ultrasonore (UBM).<br />

Dans <strong>le</strong>s stades tardifs <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong>, l’augmentation de la tail<strong>le</strong> <strong>du</strong> globe oculaire<br />

peut provoquer une malocclusion de la fente palpébra<strong>le</strong> appelée lagophtalmie 1 . La<br />

partie moyenne de la cornée (notamment <strong>le</strong> vertex cornéen) est alors exposée à la<br />

dessiccation <strong>et</strong> favorise l’apparition d’une kératite voire d’une ulcération de la<br />

cornée, faci<strong>le</strong>ment visib<strong>le</strong>s à l’examen au transilluminateur (photographie 4).<br />

1.3. Sclère <strong>et</strong> lamina cribrosa<br />

L’augmentation de la PIO provoque parfois une congestion mécanique des veines<br />

épiscléra<strong>le</strong>s qui prennent alors une teinte rouge vif associée à une tortuosité<br />

souvent exagérée (photographie 5). La congestion est très faci<strong>le</strong>ment visib<strong>le</strong> si bien<br />

qu’el<strong>le</strong> représente parfois <strong>le</strong> seul motif de consultation.<br />

La sclère peut aussi être impliquée dans <strong>le</strong> cas de la dispersion pigmentaire <strong>du</strong><br />

<strong>glaucome</strong> mélanocytaire <strong>du</strong> Cairn Terrier 3 . De larges plages pigmentées peuvent<br />

alors être observées dans l’espace sous conjonctival (photographie 6). La dispersion<br />

pigmentée implique d’autres tissus oculaires 3 .<br />

La lamina cribrosa est une région de la sclère par laquel<strong>le</strong> cheminent <strong>le</strong>s fibres<br />

nerveuses qui forment <strong>le</strong> nerf optique 1 . C<strong>et</strong>te région possède de nombreuses<br />

lacunes <strong>et</strong> sa constitution même en fait une zone de moindre résistance<br />

mécanique 1 . En cas d’augmentation de la PIO, c<strong>et</strong>te région subit une déformation<br />

centrifuge appelée excavation (ou « cupping » en anglais). La déformation de la<br />

lamina cribrosa est associée à une modification de la microvascularisation de la<br />

tête <strong>du</strong> nerf optique <strong>et</strong> à un écrasement des fibres nerveuses interdisant <strong>le</strong> flux<br />

axonique 1, 4, 5 . Ce phénomène participe très largement à la gravité <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong><br />

<strong>chez</strong> l’animal comme <strong>chez</strong> l’homme. L’excavation peut être observée par<br />

ophtalmoscopie si <strong>le</strong>s milieux sont transparents, par OCT dans <strong>le</strong>s mêmes<br />

conditions ou par échographie (photographie 7). Il s’agit d’un facteur pronostic en<br />

ophtalmologie humaine ou <strong>le</strong> <strong>glaucome</strong> désigne d’abord une neuropathie optique.<br />

1.4. Cristallin<br />

L’augmentation de la PIO peut avoir des répercussions sur <strong>le</strong> cristallin à plusieurs<br />

niveaux. Les conséquences <strong>le</strong>s plus fréquentes sont <strong>le</strong>s modifications de la position<br />

<strong>du</strong> cristallin <strong>et</strong> la cataracte secondaire 1 .<br />

Lorsque <strong>le</strong> <strong>glaucome</strong> provoque une augmentation <strong>du</strong> volume <strong>du</strong> globe oculaire, <strong>le</strong>s<br />

fibres zonulaires peuvent être disten<strong>du</strong>es (photographie 8) <strong>et</strong> se rompre par eff<strong>et</strong><br />

mécanique, provoquant une instabilité complète (luxation) ou partiel<strong>le</strong><br />

(subluxation) <strong>du</strong> cristallin. La présence combinée d’un certain degré<br />

d’inflammation peut fragiliser <strong>le</strong>s fibres zonulaires <strong>et</strong> faciliter <strong>le</strong>ur rupture par<br />

eff<strong>et</strong> biochimique. Il est parfois diffici<strong>le</strong> de déterminer la chronologie des<br />

évènements entre ectopie cristallinienne <strong>et</strong> augmentation de la PIO. Dans <strong>le</strong>s cas<br />

douteux, l’examen attentif de l’autre œil <strong>et</strong> l’épidémiologie perm<strong>et</strong>tent souvent<br />

de différencier une luxation primitive d’une luxation secondaire. Rappelons à ce<br />

titre que certaines races canines sont génétiquement prédisposées à la dystrophie<br />

zonulaire <strong>et</strong> donc à la luxation primitive <strong>du</strong> cristallin (Terriers, Epagneul Br<strong>et</strong>on,<br />

Border Collie aux USA…) 6-11 .<br />

Le <strong>glaucome</strong> chronique peut entraîner la formation d’une cataracte secondaire<br />

selon des mécanismes mal connus (photographie 9). Les hypothèses <strong>le</strong>s plus


11<br />

vraisemblab<strong>le</strong>s font état de modifications dans <strong>le</strong>s échanges métaboliques entre <strong>le</strong><br />

cristallin <strong>et</strong> l’humeur aqueuse, provoquant des stress osmotiques <strong>et</strong> biochimiques<br />

au sein même <strong>du</strong> cristallin 1 . Là encore, la chronologie des évènements peut être<br />

diffici<strong>le</strong> à établir car la cataracte peut aussi provoquer une augmentation de la PIO<br />

par uvéite phako-antigénique. L’examen rigoureux de l’autre œil <strong>et</strong> <strong>le</strong>s données<br />

épidémiologiques peuvent aider <strong>le</strong> praticien à faire la lumière sur la chronologie<br />

d’apparition des signes. Dans certains cas toutefois, <strong>le</strong>s lésions sont tel<strong>le</strong>s qu’il est<br />

impossib<strong>le</strong> d’établir des liens de cause à eff<strong>et</strong>.<br />

La distension zonulaire <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ectopies cristalliniennes sont relativement faci<strong>le</strong>s à<br />

observer en lampe à fente. Dans certains cas, <strong>le</strong>s subluxations ou <strong>le</strong>s luxations en<br />

place <strong>du</strong> cristallin nécessitent de la patience afin d’observer <strong>le</strong>s signes<br />

caractéristiques qui s’y rattachent : <strong>le</strong> phakodonésis (tremb<strong>le</strong>ment subtil <strong>du</strong><br />

cristallin associé aux mouvements de l’œil) ou iridodonésis (tremb<strong>le</strong>ment subtil de<br />

l’iris).<br />

1.5. Iris<br />

Le <strong>glaucome</strong> se tra<strong>du</strong>it cliniquement par une mydriase parfois discrète <strong>et</strong> une<br />

diminution n<strong>et</strong>te des capacités de contraction <strong>du</strong> musc<strong>le</strong> sphincter. La pathogénie<br />

de ce phénomène est obscure mais une modification de la vascularisation <strong>et</strong> de<br />

l’influx nerveux moteur est souvent évoquée 1 . L’utilisation de médicaments<br />

myotiques offre des résultats contrastés sur <strong>le</strong> diamètre pupillaire. Selon notre<br />

expérience, certains chiens répondent à l’instillation d’analogues des<br />

prostaglandines par un myosis serré dit en tête d’éping<strong>le</strong>, d’autres ne présentent<br />

aucune modification <strong>du</strong> diamètre pupillaire. La mydriase semb<strong>le</strong> plus importante<br />

encore dans <strong>le</strong>s cas de <strong>glaucome</strong> chronique.<br />

La mydriase <strong>et</strong> <strong>le</strong> défaut de contraction <strong>du</strong> musc<strong>le</strong> sphincter sont identifiab<strong>le</strong>s avec<br />

un transilluminateur.<br />

Dans <strong>le</strong> cas <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> mélanocytaire <strong>du</strong> Cairn Terrier, l’iris prend rapidement<br />

une teinte charbonneuse, signe de dispersion pigmentaire responsab<strong>le</strong> de<br />

l’obturation de la fente ciliaire <strong>et</strong> secondairement <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> 3 .<br />

1.6. Corps ciliaire<br />

Rappelons que <strong>le</strong> corps ciliaire est composé <strong>du</strong> musc<strong>le</strong> ciliaire (responsab<strong>le</strong> de<br />

l’accommodation) <strong>et</strong> des procès ciliaires (responsab<strong>le</strong>s de la pro<strong>du</strong>ction de<br />

l’humeur aqueuse). L’accommodation étant très faib<strong>le</strong> à l’état physiologique <strong>chez</strong><br />

<strong>le</strong> chien, <strong>le</strong>s conséquences <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> sur <strong>le</strong>s capacités de contraction <strong>du</strong> musc<strong>le</strong><br />

ciliaire sont diffici<strong>le</strong>s à déterminer cliniquement. L’augmentation de la PIO<br />

entraine cependant une atrophie progressive <strong>et</strong> tardive des procès ciliaires qui<br />

con<strong>du</strong>it p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it à une diminution de la pro<strong>du</strong>ction d’humeur aqueuse 1 . Il<br />

arrive donc parfois que la PIO se normalise ou diminue dans certains stades<br />

terminaux de <strong>glaucome</strong>, alors que tous <strong>le</strong>s signes <strong>cliniques</strong> d’une augmentation de<br />

la PIO sont présents (stries de Haab, hydrophtalmie…) 1 . L’atteinte <strong>du</strong> corps ciliaire<br />

n’est donc pas identifiab<strong>le</strong> cliniquement mais ses conséquences sont identifiab<strong>le</strong>s<br />

par simp<strong>le</strong> mesure de la PIO.<br />

1.7. Fente ciliaire <strong>et</strong> ang<strong>le</strong> iridocornéen (AIC)<br />

Le dénominateur commun de tous <strong>le</strong>s <strong>glaucome</strong>s, qu’ils soient primaires ou<br />

secondaires est la modification de l’architecture de la fente ciliaire. Quel<strong>le</strong> que<br />

soit l’origine <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong>, il se tra<strong>du</strong>it toujours par un écrasement de la fente<br />

ciliaire, par une destruction des réseaux trabéculaires uvéal <strong>et</strong> cornéo-scléral. Les


12<br />

modifications termina<strong>le</strong>s de la fente ciliaire ne sont pas faci<strong>le</strong>ment identifiab<strong>le</strong>s en<br />

gonioscopie en raison de la fréquente altération de la transparence de la cornée.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, la gonioscopie ne perm<strong>et</strong> pas d’évaluer l’intégrité des réseaux<br />

trabéculaires mais seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> degré d’ouverture de la fente ciliaire <strong>et</strong> l’aspect<br />

<strong>du</strong> ligament pectiné 12-14 . Seu<strong>le</strong> l’UBM perm<strong>et</strong> d’examiner l’ensemb<strong>le</strong> des structures<br />

de drainage 15-21 . Nous reviendrons plus en détails sur ces examens dans la seconde<br />

partie <strong>du</strong> développement.<br />

1.8. Vitré<br />

Les modifications vitréennes provoquées par une augmentation de la PIO sont<br />

frustes <strong>et</strong> non spécifiques 1 . El<strong>le</strong>s se tra<strong>du</strong>isent surtout par une synérèse <strong>du</strong> vitré<br />

(photographie 10) <strong>et</strong> sont souvent associées à des ectopies cristalliniennes<br />

identifiab<strong>le</strong>s en lampe à fente ou à l’échographie.<br />

A l’inverse, certaines modifications vitréennes peuvent provoquer une<br />

augmentation de la PIO. Dans <strong>le</strong> cas de subluxation <strong>du</strong> cristallin ou de fragilité<br />

hyaloïdienne <strong>et</strong> zonulaire, des flammèches de vitré peuvent faire issue en chambre<br />

antérieure <strong>et</strong> provoquer une obstruction mécanique de la fente ciliaire. Les issues<br />

de vitré sont parfois diffici<strong>le</strong>s à observer <strong>et</strong> nécessitent l’utilisation d’une lampe à<br />

fente. El<strong>le</strong>s prennent souvent l’aspect de volutes de fumée (photographie 11).<br />

1.9. Tête <strong>du</strong> nerf optique<br />

Le nerf optique représente <strong>le</strong> point d’émergence des axones des cellu<strong>le</strong>s<br />

ganglionnaires de la rétine. Cel<strong>le</strong>s-ci quittent <strong>le</strong> globe oculaire par la lamina<br />

cribrosa comme nous l’avons vu précédemment. Il s’agit d’une zone de moindre<br />

résistance mécanique qui subit une dépression centrifuge lorsque la PIO augmente 1,<br />

4, 5 . C<strong>et</strong>te dépression est d’autant plus marquée que la PIO est é<strong>le</strong>vée <strong>et</strong> que <strong>le</strong><br />

<strong>glaucome</strong> est chronique. Outre l’excavation papillaire, l’augmentation de la PIO<br />

provoque une diminution <strong>du</strong> calibre de l’arc veineux <strong>et</strong> une modification de<br />

cou<strong>le</strong>ur de la papil<strong>le</strong> qui prend alors une teinte grisâtre, signe d’atrophie de la tête<br />

<strong>du</strong> nerf optique 1 . Ces signes sont visib<strong>le</strong>s en ophtalmoscopie 1 . Les modifications<br />

vasculaires sont quant à el<strong>le</strong>s identifiab<strong>le</strong>s en OCT 22-25 .<br />

2. METHODES DIAGNOSTIQUES DU GLAUCOME CANIN<br />

Si l’on s’en tient à la définition même <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> canin, la mesure de la PIO<br />

suffit théoriquement à établir <strong>le</strong> diagnostic de <strong>glaucome</strong>. En l’absence de mesure<br />

objective de la PIO, ce diagnostic peut être émis après observation de signes<br />

<strong>cliniques</strong> presque pathognomoniques comme l’hydrophtalmie ou <strong>le</strong>s stries de Haab.<br />

Toutefois, certaines situations <strong>cliniques</strong> nécessitent la mise en œuvre d’examens<br />

plus poussés.<br />

2.1. Examen clinique<br />

Le recueil de l’anamnèse <strong>et</strong> des commémoratifs est <strong>le</strong> préalab<strong>le</strong> indispensab<strong>le</strong> à<br />

tout examen car il fournit des données épidémiologiques qui peuvent m<strong>et</strong>tre <strong>le</strong><br />

clinicien sur la voie. Le motif de consultation est variab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas de <strong>glaucome</strong>.<br />

De façon schématique, <strong>le</strong> <strong>glaucome</strong> aigu se tra<strong>du</strong>it par une forte dou<strong>le</strong>ur oculaire<br />

(décrite <strong>chez</strong> l’homme comme l’une des plus vives qui soit), associée à un état de<br />

prostration, de dysorexie <strong>et</strong> d’abattement parfois marqués. Les propriétaires sont<br />

souvent a<strong>le</strong>rtés par une rougeur <strong>et</strong> un écou<strong>le</strong>ment oculaire. Dans <strong>le</strong>s cas de


13<br />

<strong>glaucome</strong> chronique, <strong>le</strong> motif de consultation est souvent une modification<br />

d’aspect de l’œil (rougeur, augmentation de tail<strong>le</strong>) <strong>et</strong> une abolition de la vision.<br />

Selon notre expérience <strong>et</strong> quel que soit <strong>le</strong> motif de consultation, l’examen clinique<br />

nécessite impérativement l’utilisation d’un transilluminateur. C’est un instrument<br />

peu couteux <strong>et</strong> simp<strong>le</strong> d’utilisation. Il perm<strong>et</strong> d’observer certains signes presque<br />

systématiquement associés au <strong>glaucome</strong> ou au risque de <strong>glaucome</strong>.<br />

- Hydrophtalmie, buphtalmie<br />

- Congestion des vaisseaux épiscléraux<br />

- Stries de Haab associées à de l’œdème cornéen<br />

- Luxation antérieure/postérieure <strong>du</strong> cristallin, subluxation sévère<br />

- Tumeur de l’iris<br />

Pour <strong>le</strong>s signes <strong>cliniques</strong> plus frustes, plus discr<strong>et</strong>s ou intéressants <strong>le</strong> segment<br />

postérieur, l’examen en lampe à fente munie d’un système grossissant se révè<strong>le</strong><br />

indispensab<strong>le</strong> :<br />

- Stries de Haab discrètes<br />

- Subluxation <strong>du</strong> cristallin, luxation en place (iridodonesis, phakodonesis)<br />

- Issue de vitré, synérèse vitréenne<br />

2.2. Mesure de la pression intra-oculaire<br />

La mesure de la pression intraoculaire est l’examen complémentaire qui perm<strong>et</strong> de<br />

conclure définitivement à un <strong>glaucome</strong>. Il existe de nombreuses techniques de<br />

mesure (indentation, aplanissement, rebond) 1 . Les instruments d’utilisation<br />

courante sont <strong>le</strong> tonomètre de Schiotz (peu à peu tombé en désuétude), <strong>le</strong><br />

Tonopen <strong>et</strong> <strong>le</strong> Tonov<strong>et</strong> 26 . Les va<strong>le</strong>urs de référence de la PIO <strong>chez</strong> <strong>le</strong> chien ont été<br />

évaluées avec différentes techniques de mesure 1, 27, 28 . Dans la plupart de ces<br />

études, la va<strong>le</strong>ur norma<strong>le</strong> de la PIO <strong>chez</strong> <strong>le</strong> chien est estimée entre 10 <strong>et</strong> 20 mm<br />

Hg 1 . Théoriquement, au-delà de ces va<strong>le</strong>urs, l’animal est considéré comme suspect<br />

de <strong>glaucome</strong>. Cependant, une mesure unique de la PIO peut ne pas suffire à établir<br />

un diagnostic de <strong>glaucome</strong>. Certains paramètres comme l’heure de la mesure, <strong>le</strong><br />

degré d’énervement ou de stress de l’animal, <strong>le</strong> port d’un collier trop serré, l’âge<br />

<strong>du</strong> suj<strong>et</strong> ou une mauvaise utilisation de l’appareil peuvent avoir une influence sur<br />

la PIO <strong>et</strong> con<strong>du</strong>ire à des faux positifs 28-30 . Il est souvent conseillé de pratiquer<br />

plusieurs mesures afin d’établir un diagnostic définitif 1 . La plupart <strong>du</strong> temps<br />

toutefois, une mesure de pression é<strong>le</strong>vée est associée à un cortège symptomatique<br />

<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> d’établir un diagnostic d’emblée.<br />

2.3. Gonioscopie<br />

La gonioscopie est l’examen qui perm<strong>et</strong> l’observation de l’AIC par apposition d’une<br />

<strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> ou d’un verre à miroir angulé 1 . El<strong>le</strong> ne perm<strong>et</strong> pas d’établir <strong>le</strong> diagnostic de<br />

<strong>glaucome</strong> au sens strict. Par l’observation de l’AIC, <strong>le</strong> praticien peut toutefois<br />

dépister une prédisposition au <strong>glaucome</strong> ou caractériser un <strong>glaucome</strong> préexistant 1 .<br />

La gonioscopie autorise ainsi une classification <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> basée sur l’aspect de<br />

l’entrée de la fente ciliaire 1, 12-14 . C<strong>et</strong>te classification est imparfaite car el<strong>le</strong> fait<br />

abstraction de ses parties moyenne <strong>et</strong> postérieure, invisib<strong>le</strong>s en gonioscopie.<br />

Les seuls paramètres qu’évalue la gonioscopie sont l’aspect <strong>du</strong> ligament pectiné <strong>et</strong><br />

<strong>le</strong> degré d’ouverture de l’entrée de la fente ciliaire. Contrairement à une idée<br />

largement répan<strong>du</strong>e, <strong>le</strong>s réseaux trabéculaires uvéal <strong>et</strong> cornéo-sc<strong>le</strong>ral ne sont pas<br />

identifiab<strong>le</strong>s par c<strong>et</strong>te technique. Rappelons enfin que la gonioscopie perm<strong>et</strong><br />

uniquement une description qualitative de l’AIC 1, 12-14 .


14<br />

Aspect <strong>du</strong> ligament pectiné :<br />

- <strong>le</strong> défaut de résorption <strong>du</strong> ligament pectiné (LP) est appelé dysplasie <strong>du</strong> ligament<br />

pectiné (DLP) 1 . Ce dernier peut persister à l’état de bandes tissulaires plus ou<br />

moins complètes <strong>et</strong> éten<strong>du</strong>es. Le degré <strong>le</strong> plus sévère est appelé Occlusion<br />

(photographie 12), <strong>le</strong> degré intermédiaire est appelé Lamina (photographie 13),<br />

enfin <strong>le</strong> degré <strong>le</strong> plus discr<strong>et</strong> forme des Fibrae Latae (photographie 14). Le rô<strong>le</strong><br />

joué par ces anomalies dans la pénalisation <strong>du</strong> drainage de l’humeur aqueuse <strong>et</strong><br />

donc dans <strong>le</strong> <strong>glaucome</strong> primaire est incertain. Selon notre expérience, la<br />

préva<strong>le</strong>nce des anomalies <strong>du</strong> LP (évaluée sur une population de 71 chiens<br />

présentant une PIO norma<strong>le</strong>) est relativement é<strong>le</strong>vée en comparaison de la<br />

préva<strong>le</strong>nce des <strong>glaucome</strong>s canins (24 % de Fibrae Latae, 11 % de Lamina <strong>et</strong> 13 %<br />

d’Occlusion). C’est pourquoi nous pensons que la dysplasie <strong>du</strong> LP, au moins dans ses<br />

formes <strong>le</strong>s plus discrètes, n’a pas un rô<strong>le</strong> déterminant dans <strong>le</strong> déc<strong>le</strong>nchement <strong>du</strong><br />

<strong>glaucome</strong> primaire 31 .<br />

- <strong>le</strong> LP comme l’entrée de la fente ciliaire <strong>et</strong> la base de l’iris peuvent être <strong>le</strong> siège<br />

d’une infiltration tumora<strong>le</strong> ou d’une dispersion pigmentaire qui finissent par nuire à<br />

l’écou<strong>le</strong>ment de l’humeur aqueuse (photographie 15).<br />

- la présence d’adhérence pathologique entre la base de l’iris <strong>et</strong> la région de l’AIC<br />

(goniosynéchie) peut représenter un obstac<strong>le</strong> à l’écou<strong>le</strong>ment de l’humeur aqueuse<br />

(photographie 16).<br />

Aspect de l’entrée de la fente ciliaire :<br />

- l’entrée de la fente ciliaire présente un degré d’ouverture variab<strong>le</strong> qui peut al<strong>le</strong>r<br />

de l’ouverture norma<strong>le</strong> (photographie 17) à la ferm<strong>et</strong>ure complète (photographie<br />

18). Selon notre expérience, <strong>le</strong> degré d’ouverture de la fente ciliaire est un critère<br />

majeur de prédisposition au <strong>glaucome</strong> primaire (beaucoup plus que la présence<br />

d’une DLP sur une fente ciliaire par ail<strong>le</strong>urs norma<strong>le</strong>ment large).<br />

- <strong>le</strong>s kystes ciliaires ou iriens libres peuvent se localiser à l’entrée de la fente<br />

ciliaire. Leur influence sur <strong>le</strong> drainage de l’humeur aqueuse est probab<strong>le</strong>ment nul<br />

(photographie 19).<br />

- la base de l’iris peut présenter une angulation excessive <strong>et</strong> former une saillie juste<br />

en avant de la fente ciliaire. C<strong>et</strong> état pathologique est appelé iris plateau <strong>et</strong> peut<br />

pénaliser l’écou<strong>le</strong>ment de l’humeur aqueuse. Il est parfois diffici<strong>le</strong> à m<strong>et</strong>tre en<br />

évidence en gonioscopie (photographie 20).<br />

2.4. Echographie conventionnel<strong>le</strong><br />

Comme pour la gonioscopie, l’échographie ne perm<strong>et</strong> pas de diagnostiquer un<br />

<strong>glaucome</strong> au sens clinique <strong>du</strong> terme. El<strong>le</strong> perm<strong>et</strong> toutefois d’en préciser <strong>le</strong>s<br />

contours. Par la mesure de l’axe antéro-postérieur <strong>du</strong> globe oculaire <strong>et</strong><br />

l’observation de l’insertion <strong>du</strong> nerf optique, c<strong>et</strong> examen abordab<strong>le</strong> perm<strong>et</strong> de<br />

m<strong>et</strong>tre en évidence des modifications biométriques liées au <strong>glaucome</strong> 3, 32 . Les cas<br />

d’ectopie cristallinienne peuvent aussi être dépistés grâce à c<strong>et</strong>te technique 3 .<br />

2.5. Ultrabiomicroscopie (UBM) <strong>et</strong> échographie de haute résolution (HRUS)<br />

Il s’agit de deux techniques d’échographie utilisant des fréquences de 20 MHz pour<br />

l’HRUS <strong>et</strong> supérieures à 35 MHz pour l’UBM. Comme la gonioscopie, l’UBM <strong>et</strong> l’HRUS<br />

ne perm<strong>et</strong>tent pas de diagnostiquer un <strong>glaucome</strong> mais el<strong>le</strong>s autorisent une<br />

description très fine de ses arcanes. Ces deux techniques perm<strong>et</strong>tent en eff<strong>et</strong> une


15<br />

évaluation quantitative de la fente ciliaire par l’obtention d’une image de haute<br />

définition en coupe (photographie 21) 1 .<br />

Les paramètres qui peuvent être évalués sont 1, 3, 33 :<br />

- l’ang<strong>le</strong> formé par la cornée <strong>et</strong> l’iris<br />

- la largeur de la fente ciliaire (entrée, partie moyenne <strong>et</strong> partie postérieure)<br />

- la longueur de la fente ciliaire<br />

- l’aspect <strong>du</strong> réseau trabéculaire uvéal<br />

- la présence d’une masse (photographie 22), d’un kyste ciliaire ou irien<br />

(photographie 23), d’un corps étranger…<br />

L’utilisation de ces techniques a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence des cas d’atteinte<br />

de la fente ciliaire, parfois invisib<strong>le</strong> en gonioscopie :<br />

- entrée étroite mais partie postérieure ouverte (photographie 24)<br />

- fente ciliaire fermée sur toute sa longueur (photographie 25)<br />

- angulation excessive de la base de l’iris (iris plateau) (photographie 26)<br />

Contrairement à la gonioscopie, l’UBM <strong>et</strong> l’HRUS ne perm<strong>et</strong>tent pas une très bonne<br />

visualisation <strong>du</strong> ligament pectiné. Ainsi, seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s formes sévères de dysplasie<br />

peuvent être identifiées par ces techniques (photographie 27); <strong>le</strong> LP apparait alors<br />

comme une bande de tissu échogène présente sur toute la circonférence <strong>du</strong> globe<br />

(un LP normal n’apparaitra que rarement sur un plan de coupe, comme en<br />

histologie).<br />

2.6. Ophtalmoscopie<br />

L’ophtalmoscopie est l’examen qui perm<strong>et</strong> l’observation <strong>du</strong> fond d’œil. Nous avons<br />

vu que ce dernier peut présenter des modifications dans <strong>le</strong> cas d’augmentation de<br />

la PIO. L’observation <strong>du</strong> nerf optique est donc un élément fondamental de<br />

l’examen oculaire dans <strong>le</strong> cas de <strong>glaucome</strong> 1 . L’ophtalmoscopie directe ou<br />

l’utilisation d’une <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong> très peu puissante (5.5 D par exemp<strong>le</strong>) en<br />

ophtalmoscopie indirecte offre une image magnifiée de la papil<strong>le</strong> optique <strong>et</strong><br />

perm<strong>et</strong> ainsi d’apprécier <strong>le</strong> degré d’excavation.<br />

2.7. Tomographie en cohérence optique (OCT)<br />

Il s’agit d’une technique d’imagerie de pointe perm<strong>et</strong>tant d’obtenir des images <strong>du</strong><br />

segment antérieur <strong>et</strong> de la rétine, avec un niveau de détail proche de l’histologie.<br />

Très couramment utilisée en ophtalmologie humaine 23-25 , l’OCT en est à ses<br />

balbutiements en ophtalmologie vétérinaire 22 . Selon notre expérience, el<strong>le</strong> reste<br />

diffici<strong>le</strong> d’emploi pour observer l’AIC canin en raison de différences anatomiques<br />

n<strong>et</strong>tes avec l’AIC de l’homme. Le limbe est en eff<strong>et</strong> positionné très en avant <strong>chez</strong><br />

<strong>le</strong> chien par rapport aux premières structures de drainage 34, 35 , <strong>et</strong> représente un<br />

obstac<strong>le</strong> optique au passage des rayons nécessaires à l’obtention d’images. Le<br />

même problème est rencontré <strong>chez</strong> <strong>le</strong> chat.<br />

L’OCT perm<strong>et</strong> toutefois d’obtenir des images de la rétine <strong>et</strong> <strong>du</strong> nerf optique 22 ;<br />

l’épaisseur <strong>du</strong> neuro-épithélium rétinien (photographie 28), l’excavation papillaire<br />

<strong>et</strong> la topographie précise de la tête <strong>du</strong> nerf optique (photographie 29) peuvent<br />

donc être évaluées avec précision.<br />

Se posent toutefois deux difficultés majeures. La première est l’absence d’une<br />

base de données perm<strong>et</strong>tant de différencier l’aspect pathologique <strong>et</strong> l’aspect<br />

physiologique. La deuxième réside dans la nécessité absolue de la parfaite


16<br />

transparence des milieux, souvent perturbée dès la première consultation en<br />

ophtalmologie vétérinaire.<br />

L’identification des signes <strong>cliniques</strong> associés au <strong>glaucome</strong> est <strong>le</strong> plus souvent<br />

simp<strong>le</strong>. Le diagnostic de <strong>glaucome</strong> peut donc être établi avec peu de matériel.<br />

Cependant la caractérisation <strong>du</strong> <strong>glaucome</strong> <strong>et</strong> son diagnostic précoce font souvent<br />

appel à des examens complémentaires sophistiqués. L’utilisation de ces techniques<br />

plus ou moins modernes perm<strong>et</strong> de mieux comprendre <strong>le</strong>s mécanismes<br />

physiopathologiques impliqués dans <strong>le</strong>s différents types de <strong>glaucome</strong>, pour à terme<br />

développer des traitements médicaux ou chirurgicaux efficaces, adaptés à chaque<br />

cas.<br />

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Crédits photographiques: T. DULAURENT, P.F. ISARD. CHVSM. Sauf photographie 3 : J.Y. DOUET.<br />

ENVT.


19<br />

ILLUSTRATIONS<br />

1 2<br />

3 4<br />

5 6<br />

7 8


20<br />

9 10<br />

11 12<br />

13 14<br />

15 16


21<br />

17 18<br />

19 20<br />

21 22<br />

23 24


22<br />

25 26<br />

27<br />

28<br />

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