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le programme L’hommage de la Ville aux victimes et à leurs familles commencera le 31 janvier : plusieurs délégations officielles déposeront des gerbes sur les tombes des victimes, à Saint-Amand, mais aussi à Denain et Flines-lez-Mortagne. Le Vendredi 1 er février, rendez-vous est donné à tous à 17h autour de la stèle commémorative de la rue du Faubourg de Tournai. La cérémonie sera menée par le député maire Alain Bocquet en présence de nombreuses personnalités dont M. Christian Choquet, le préfet délégué pour la défense et la sécurité, M. Franck Olivier Lachaud, sous-préfet de Valenciennes, M. Daniel Rondelaere, le président du SDIS, et les plus hauts responsables des sapeurspompiers du Nord dont le Colonel Pierre Loisel qui dirigea les opérations en 1973. Les Amandinois sont bien sûr invités à prendre part à ce moment de recueillement ; la sirène des pompiers retentira symboliquement à 17h31, heure précise à laquelle les secours on reçu le premier appel il y a 40 ans. Les discours se tiendront ensuite à l’espace solidarité Raymond Bédé dans le hall duquel une exposition commémorative sera visible. Dossier Il y a 40 ans, le Faubourg de Tournai flambait Il est très exactement 17h31, ce jeudi 1 er février 1973, quand l’appel au secours est enregistré. Un poids lourd s’est renversé dans la rue du Faubourg de Tournai. A l’époque, aux heures de pointe, 45 camions en moyenne traversent le centre ville en passant par cette rue étroite et résidentielle. Le maire, Georges Donnez, s’en est déjà alarmé, mais cette route est le seul passage possible vers la frontière belge. Cet après-midi-là, un semi-remorque transportant du propane tente de doubler à faible allure un cycliste dans le virage où quelques mois plus tôt un camion chargé de graviers s’est renversé, sans faire de victime. Cette fois, les conséquences seront tragiques. Le chauffeur ne voit pas la voiture qui arrive en face avec à son bord une maman et ses deux enfants. L’accident est inévitable. Le camion bascule sur le véhicule et le gaz se répand inéluctablement… Les automobilistes qui suivent tentent de fuir. Le chauffeur et les premiers témoins s’activent. Il faut évacuer les lieux, et vite. La police et les pompiers sont rapidement sur place. Mais malgré tous les efforts déployés, la citerne explose quelques minutes plus tard noyant la scène dans les flammes et un épais nuage de fumée. Le souffle de l’explosion détruit tout sur son passage. Le quartier est méconnaissable. Après une nuit de recherche, le bilan est lourd : neuf morts, une trentaine de blessés et une quarantaine de sinistrés. Désormais, plus rien ne sera comme avant. 4 La Vie Amandinoise
Témoignages... ils étaient là Didier Rychlak, enfant en 1973 « Mon père, Adelbert Rychlak, a sauvé des flammes deux pompiers de la caserne de Saint-Amand, dont les habits prenaient feu. Il les a aspergés au tuyau d’arrosage dans l’arrière-boutique du magasin d’alimentation « Touprès » que ma mère tenait. Ils ont ensuite été installés et transportés dans la voiture du commissaire de l’époque. Bien des mois après, ces deux pompiers bénévoles sont venus remercier mon père. Je me souviens que l’un d’eux avait une moitié d’oreille en moins ; j’avais dix ans et cela m’avait impressionné. » Jacky Audursin, 21 ans en 1973 « Je résidais chemin des Hamaïdes. Nous étions dans la cour quand la sirène des pompiers a retenti. Puis une deuxième fois, ma grand-mère qui n’avait jamais entendu ça a annoncé que ce devait être très grave. J’ai pris mon vélo et je me suis rendu à la caserne. On m’a tout expliqué, je suis allé aussitôt sur les lieux de l’accident. On aurait dit un bombardement. Les employés municipaux étaient déjà sur place. Je me souviens avoir installé les barrières à leurs côtés. Chacun contribuait aux secours comme il pouvait. » Robert Thiébaut, un chapitre pour mémoire Il y a quelques années, l’Amandinois Robert Thiébaut a consacré un livre à 92 ans d’histoire amandinoise, retraçant la vie de sa mère, dont la sœur résidait rue du Faubourg de Tournai. Dans un chapitre, il relate cet épisode tragique du 1 er février 1973. A travers les mots de sa mère, l’auteur décrit un paysage de désolation. « Un ouragan de feu, de fer, de pierres projetées s’était abattu tout au long de cette rue qui amenait les véhicules lourds ou légers vers la frontière belge, La citerne éventrée avait pulvérisé lors de son explosion une grande partie du mur de 80 cm qui longeait le trottoir. Les maisons de l’autre côté de la rue n’étaient plus que ruines. » Solidarité internationale Cet événement a suscité l’émotion bien au-delà des frontières amandinoise. Les témoignages de sympathie ont été nombreux. Des collectes ont également été organisées. Dans tout le Valenciennois, 80 000 F ont ainsi pu être regroupés pour les victimes grâce à la générosité des habitants. Des familles se sont aussi spontanément proposées pour reloger la quarantaine de sinistrés. La municipalité a débloqué immédiatement des fonds. Enfin, dès le lendemain, le maire d’Andernach, ville jumelée depuis 1959, est venue témoignée de la sympathie des habitants par un chèque de 10 000 marks. En Allemagne, par la suite, près de 55 000 marks seront ainsi collectés à l’attention des victimes et sapeurs pompiers amandinois. Clément Philippe, 19 ans en 1973 « Après les cours, je m’amusais avec des copains dans les pâtures du Chemin de l’Empire. La vue était dégagée, l’après-midi normal. Quand tout à coup nous avons vu un énorme nuage de feu et de fumée noire… Nous avons tout de suite pressenti que quelque chose de grave se passait. Nous nous sommes approchés, le maire et les pompiers étaient déjà sur place. Il y avait aussi des barrières pour empêcher l’accès et des flammes gigantesques. On nous a crié de nous sauver, c’est ce que nous avons fait. De plus loin, on entendait tout de même les bonbonnes de gaz qui explosaient dans les maisons… J’en parle encore souvent à mes enfants, mes petits-enfants. Cela fait 40 ans mais je m’en souviens comme si c’était hier » Monique Dubois, originaire de Saint-Amand « En 1973, avec mon mari et mes trois premiers enfants, nous habitions rue de Rivoli. Mon mari était céramiste, et ce jour-là, il donnait des cours à l’école d’Arts qui se trouvait dans la rue M. Dumoulin. Il a vu l’explosion, et le panache de fumée. A la maison, les vitres de son atelier ont cédé sous le choc. Les jours qui ont suivi, et surtout le premier dimanche, dans le quartier c’était un défilé, les gens venaient voir et se recueillir. Nous, nous n’avons pas pris de photos, nous ne voulions pas garder cette image morbide. Depuis 1977, nous vivons dans le Var. Mais lorsque nous rencontrons des Nordistes, ils ne se passent pas un jour sans que nous n’évoquions cette catastrophe, elle nous a marqués à vie. » Remerciements Vous avez été nombreux à nous faire part de vos souvenirs, photos et autres coupures de presse. Merci à ceux qui ont contribué à ce numéro. D’autres témoignages seront publiés la semaine prochaine. n° 732 5
Page 1 and 2: Hebdo n°732 Je. 24 janv. 2013 p. 8
Page 3: Vous restaurez votre habitat ? Rend
Page 7 and 8: Agenda Les Ateliers de la rue du Wa

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