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Bilan des visites de ruchers réalisées au printemps 2012 dans le
département de la Drôme (sortie d’hivernage) pour la mise en place du
dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole
Janvier 2013
M. Dominguez 1 , J.B Davaine 2 , E. Papin 3 , S. Franco 4 , P. Hendrikx 1
1 Anses, Direction Scientifique des Laboratoires, Survepi – Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale
2 DGAL, Brigade Nationale d'Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires
3 DGAL, Sous-Direction de la Santé et de la Protection Animales
4 Anses, Laboratoire de Sophia Antipolis, LNR Maladies des abeilles

Mise en place d’un dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole : visites de sortie d’hivernage, Drôme, 2012 2

II. Introduction .................................................................................................................................. 5
III. Visites de sortie d’hivernage ........................................................................................................ 5
Ruchers visités ..................................................................................................................................... 5
Colonies examinées ............................................................................................................................. 6
Dates de visite ..................................................................................................................................... 6
IV. Description de l’échantillon d’apiculteurs et de ruchers visités ................................................. 7
Nombre de ruchers ............................................................................................................................. 7
Nombre de ruches ............................................................................................................................... 7
Age du rucher ...................................................................................................................................... 7
Environnement du rucher ................................................................................................................... 7
Densité des colonies ............................................................................................................................ 8
Production ........................................................................................................................................... 8
Entretien et visites des ruchers ........................................................................................................... 8
V. Pratiques et événements sanitaires dans les ruchers au cours de l’hivernage 2011-2012 ....... 8
Introduction de reines et d’essaims .................................................................................................... 8
Fusion, vente ou cession de colonies .................................................................................................. 8
Transhumance ..................................................................................................................................... 8
Traitements anti-varroa ...................................................................................................................... 9
Autres traitements ............................................................................................................................ 11
Visites de rucher réalisées par l’apiculteur au cours de l’hivernage ................................................. 11
Evénements sanitaires au cours de l’hivernage ................................................................................ 11
VI. Colonies de l’échantillon aléatoire ............................................................................................ 11
Caractéristiques de l’échantillon aléatoire de colonies .................................................................... 11
Evolution des colonies de l’échantillon aléatoire selon l’estimation des réserves énergétiques pour
l’hiver ................................................................................................................................................. 12
Force des colonies de l’échantillon aléatoire .................................................................................... 12
VII. Mortalité hivernale .................................................................................................................... 13
Estimation par l’apiculteur de l’importance de la mortalité hivernale et de ses causes possibles .. 13
Estimation du taux de mortalité des colonies de l’échantillon aléatoire .......................................... 13
Estimation du taux de mortalité des colonies dans les ruchers ........................................................ 14
VIII. Signes cliniques et analyses sur les abeilles symptomatiques ............................................ 15
Signes cliniques observés sur les abeilles .......................................................................................... 15
Analyses biologiques dans les colonies de l’échantillon aléatoire présentant des abeilles
symptomatiques ................................................................................................................................ 16
IX. Signes cliniques et analyses sur le couvain................................................................................ 17
Signes cliniques observés sur le couvain ........................................................................................... 17
Analyses biologiques dans les colonies de l’échantillon aléatoire présentant du couvain
symptomatique ................................................................................................................................. 19
Suivi des colonies symptomatiques identifiées à l’entrée en hivernage (hors échantillonn
aléatoire). .......................................................................................................................................... 20
X. Maladies dans les ruchers .......................................................................................................... 20
Infection par Nosema spp ................................................................................................................. 20
Virus du couvain sacciforme.............................................................................................................. 20
Loque européenne et loque américaine ........................................................................................... 21
XI. Conclusion ................................................................................................................................... 22
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Mise en place d’un dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole : visites de sortie d’hivernage, Drôme, 2012 4

II.
Introduction
Un dispositif de surveillance programmée a été mis en place de manière pilote dans le département
de la Drôme à l’automne 2011 pour estimer objectivement la prévalence des principaux troubles et
maladies des abeilles.
Le protocole élaboré par un groupe technique prévoyait la réalisation de trois visites d’un rucher
chez 66 apiculteurs tirés au sort dans le département de la Drôme (une visite à l’automne, une autre
en sortie d’hivernage et une dernière au cours ou en fin de saison apicole suivante). Les détails des
modalités de surveillance sont consignés dans un protocole technique.
Une fiche de collecte de données a été élaborée et une base de données a été développée pour
réunir l’ensemble des informations collectées par les intervenants sanitaires.
Les visites ont été effectuées par des intervenants sanitaires, tous agents sanitaires apicoles (ASA) ou
vétérinaires. Le pilotage local a été assuré par la Direction départementale en charge de la protection
des populations de la Drôme, qui a bénéficié de l'appui du Groupement de défense sanitaire de la
Drôme et du Groupement de défense sanitaire apicole drômois. Les laboratoires départementaux
d'analyse de la Drôme et du Jura, ainsi que le Laboratoire national de référence pour les maladies des
abeilles ont réalisé les analyses sur les prélèvements effectués sur les colonies.
Le pilotage national a été assuré par la Direction générale de l'alimentation, en lien avec la
Plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA).
Ce rapport présente la synthèse des données collectées au cours de la visite de sortie d’hivernage
dans les ruchers de la Drôme.
III.
Visites de sortie d’hivernage
Ruchers visités
Sur la base des 66 visites de ruchers programmées à la sortie de l’hivernage, 42 ont pu être
effectivement réalisées (taux de réalisation des visites programmées : 64 %).
Parmi les 38 ruchers qui avaient été visités à l’entrée d’hivernage en automne 2011, 27 (71 %) ont pu
être revisités à la sortie de l’hivernage. Parmi les ruchers visités à la sortie d’hivernage 2012, 15
n’avaient pas fait l’objet d’une visite à l’entrée d’hivernage 2011.
La localisation des ruchers visités est présentée à la figure 1.
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Figure 1. Localisation des ruchers drômois visités
Colonies examinées
Au total, dans les 42 ruchers visités à la sortie de l’hivernage, 341 colonies ont été examinées dont
210 colonies tirées au sort à la visite d’entrée en hivernage, cinq colonies non incluses dans
l’échantillon aléatoire lors de la visite d’entrée en hivernage mais identifiées comme
symptomatiques lors de cette visite, ont été incluses dans le protocole de suivi. A cela s’ajoutent 126
colonies tirées au sort dans les ruchers visités pour la première fois à la sortie d’hivernage.
Dates de visite
Les visites de sortie d’hivernage ont été réalisées entre mars et mai 2012 (figure 2). Plus de la moitié
des visites (52 %) a été effectuée au début du printemps (fin mars – début avril).
Les visites de sortie d’hivernage réalisées fin avril – début mai peuvent être considérées comme
tardives. L’étalement de la période de réalisation des visites peut nuire à la comparabilité des
observations dans les ruchers (notamment en ce qui concerne l’estimation de la force des colonies).
Figure 2. Nombre de visites de sortie d’hivernage réalisées par semaine en 2012
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IV.
Description de l’échantillon d’apiculteurs et de ruchers visités
Nombre de ruchers
Vingt-trois apiculteurs (55 %) ne possèdent qu’un seul rucher. Les autres disposent de plusieurs
ruchers et quatre d’entre eux (soit 10 % des apiculteurs rencontrés) déclarent plus de 10 ruchers.
Nombre de ruches
Au total, 24 des 42 apiculteurs visités (soit 57 % d’entre eux) ont déclaré posséder 10 ruches ou
moins (apiculteurs de loisir). Six apiculteurs possèdent plus de 150 ruches, soit 14 % de l’effectif total
des apiculteurs visités (figure 3).
Les ruchers visités comptaient au total 451 colonies.
Figure 3. Nombre de ruches par apiculteur
Age du rucher
L’ancienneté de l’installation des ruchers visités est hétérogène : environ 30 % des ruchers sont
récents (installés depuis moins de cinq ans), et environ 30 % sont anciens (installés depuis plus de 20
ans sur le site) (tableau 1).
Tableau 1. Ancienneté du rucher
Ancienneté du rucher
Nombre de ruchers
20 ans 12 (29 %)
Non renseigné 6 (14 %)
Total général 42
Environnement du rucher
Les informations fournies par les apiculteurs ne permettent pas de déterminer avec précision
l'environnement des ruchers et plus particulièrement la nature de la flore avoisinante. Néanmoins, il
ressort du questionnaire des données générales qui confirment la présence concomitante de grandes
cultures, de bois, de flore naturelle sauvage et de vergers.
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Densité des colonies
En ce qui concerne la densité de colonies d’abeilles domestiques, pour 20 ruchers (48 % des ruchers
visités), l'apiculteur signale l'existence d'au moins un autre rucher dans un rayon de 3 kilomètres. Il
faut noter que ces données sont issues de la déclaration de l’apiculteur, qui ne connaît pas toujours
de façon exhaustive les ruchers avoisinants.
Production
Les 42 apiculteurs visités produisent exclusivement du miel (aucun d’eux ne produit de pollen, de
gelée royale, de reines ou d’essaims).
Entretien et visites des ruchers
Les conditions d’entretien des ruchers visités sont satisfaisantes : l’emplacement est débroussaillé,
voire fauché (95 % des ruchers), les ruches sont entretenues (86 % des ruches) et faciles à désinfecter
(90 % des ruches). La moitié des apiculteurs visités (21) désinfectent leurs plateaux. On note que 25
apiculteurs (60 %) déclarent tenir à jour un registre d’élevage.
Les bonnes pratiques recommandent le remplacement d’au moins deux cadres par ruche et par an,
ce qui est réalisé dans 29 (69 %) des ruchers visités (tableau 2).
Tableau 2. Nombre de cadres renouvelés annuellement dans chaque ruche
Nombre de cadres
renouvelés
Nombre de ruchers
0 6 (14 %)
1 7 (17 %)
2 21 (50 %)
3 8 (19 %)
Total général 42
En moyenne, les apiculteurs visités ont réalisé dix visites de leur rucher en 2011, dont trois visites
approfondies (avec ouverture des ruches et examen des cadres sur l’ensemble des ruches du rucher).
On note qu’un seul apiculteur n’a réalisé aucune visite de rucher en 2011.
V. Pratiques et événements sanitaires dans les ruchers au cours de
l’hivernage 2011-2012
Introduction de reines et d’essaims
Les changements de reines ont souvent lieu suite à la visite de printemps, en cas de ruche orpheline
ou de d'activité de ponte déficiente. Dans notre échantillon, deux ruchers (sur les 42 suivis) ont fait
l’objet d’une introduction de reines ou d‘essaims, ce qui est assez peu.
Fusion, vente ou cession de colonies
Aucune colonie suivie n’a été fusionnée, vendue, cédée ou déplacée au cours de l’hivernage.
Transhumance
Aucune transhumance n’a été réalisée au cours de l’hivernage.
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Traitements anti-varroa
• Traitements anti-varroa (tout principe actif)
Au total, 40 (95 %) des ruchers visités ont fait l’objet d’au moins un traitement anti-varroa sur une
période de 12 mois, le plus souvent par amitraze, utilisé seul ou avec d’autres principes actifs (30
ruchers, 75 % des ruchers traités) (tableau 3). La proportion très élevée de « ruchers traités »
confirment qu'un contrôle chimique des populations de Varroa est indispensable dans des conditions
normales de pratiques apicoles.
Tableau 3. Principes actifs utilisés en traitement anti-varroa
Principe actif
Nombre de ruchers
traités
Amitraze seul 15 (36 %)
Acide oxalique et amitraze 6 (14 %)
Tau-fluvalinate et amitraze 5 (12 %)
Thymol seul 4 (10 %)
Tau-fluvalinate seul 2 (5 %)
Acide oxalique seul 1 (2 %)
Acide oxalique et thymol 2 (5 %)
Amitraze et thymol 1 (2 %)
Amitraze, acide oxalique et thymol 1 (2 %)
Acide formique, thymol, acide oxalique 1 (2 %)
Tau-fluvalinate, thymol, amitraze 1 (2 %)
Tau-fluvalinate, acide oxalique, acide formique, amitraze 1 (2 %)
Absence de traitements anti-varroa 2 (5 %)
Total général 42
• Traitements à base d’amitraze
Des traitements à base d’amitraze ont été réalisés dans 30 (71 %) des ruchers visités. L’Apivar ND a été
utilisé dans 18 ruchers (60 % des ruchers traités par l’amitraze), le Taktic ND dans 9 ruchers (30 % des
ruchers traités par l’amitraze) et l’Ectodex ND dans 4 ruchers (13 % des ruchers traités par l’amitraze).
L’Ectodex ND a été utilisé en conjugaison avec l’Apivar ND dans un rucher (application d’Apivar ND en
septembre et d’Ectodex ND en octobre). Dans cinq ruchers, deux traitements à base de Taktic ND ont
été réalisés : un en été et un en hiver.
Il existe des spécialités vétérinaires spécialement conçues pour un usage apicole. Cependant, il est
fréquent de voir utiliser des produits non homologués pour l’apiculture. C’est le cas du Taktic ND et de
l’Ectodex ND , employés respectivement dans 30 % et 13 % des ruchers traités à l’aide d’amitraze. Ces
deux produits ne disposent pas d'une AMM pour le traitement des abeilles, ce qui ne garantit pas
leur efficacité, ni leur innocuité sur les colonies.
Le mois de réalisation des traitements à base d’amitraze est présenté à la figure 4 : 73 % des
traitements ont été réalisés en été ou début de l’automne, ce qui est conforme avec les conditions
d’utilisation de cette spécialité (l'objectif étant d'hiverner des colonies déparasitées).
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Figure 4. Mois de réalisation des traitements à base d’amitraze selon la spécialité commerciale utilisée.
Nombre de traitements : Apivar ND Taktic ND Ectodex ND
• Traitements à base de thymol
Un traitement à base de thymol a été réalisé dans 10 ruchers (24 % des ruchers visités). La spécialité
commerciale utilisée était l’Apilifevar ND dans 7 ruchers (70 % des ruchers traités par le thymol),
l’Apiguard ND dans 2 ruchers (20 % des ruchers traités par le thymol) et non renseignée pour un
rucher. Dans tous les ruchers ayant reçu un traitement à base de thymol, ce traitement a été réalisé
entre août et octobre (traitement en août dans 3 ruchers, en septembre dans 5 ruchers et en octobre
dans 2 ruchers).
Il faut noter que les spécialités à base de thymol sont généralement réputées insuffisamment
efficaces dans le cadre d'une monothérapie et se trouvent donc souvent associées à d'autres
molécules, appliquées notamment en hiver.
• Traitements à base d’acide oxalique
Un traitement à base d’acide oxalique a été réalisé dans 12 ruchers (29 % des ruchers visités). La
période de réalisation du traitement a été renseignée pour 11 ruchers : dans l’ensemble de ces
ruchers, le traitement avait été réalisé en décembre ou en janvier, ce qui est conforme avec les
habitudes d’utilisation de ce principe actif. En effet, l'acide oxalique est plutôt employé en hiver,
dans le cadre d'une stratégie à plusieurs interventions, en l'absence de couvain.
• Traitements à base de tau-fluvalinate
Un traitement à base de tau-fluvalinate a été réalisé dans 9 ruchers (21 % des ruchers visités). La
spécialité commerciale utilisée était l’Apistan ND dans 5 ruchers (56 % des ruchers traités par le taufluvalinate),
le Klartan ND dans 3 ruchers (33 % des ruchers traités par le tau-fluvalinate) et non
renseignée pour un rucher. La période de réalisation du traitement a été renseignée pour 8 ruchers :
dans l’ensemble de ces ruchers, ce traitement avait été réalisé en août ou en septembre.
Comme pour l’amitraze (Taktic ND et Ectodex ND utilisés en substitution d’Apivar ND ), on note que
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certains apiculteurs font un usage détourné d’une spécialité phytosanitaire à usage agricole (le
Klartan ND en l’occurrence en remplacement d’Apistan ND , alors que des produits avec AMM existent et
sont efficaces). Rappelons que le Klartan ND est un produit phytosanitaire insecticide utilisé en
grandes cultures, notamment pour lutter contre les pucerons et les cécidomyies sur céréales, contre
les altises et les méligèthes sur colza.
• Traitements à base d’acide formique
Un traitement à base d’acide formique a été réalisé dans deux ruchers (5 % des ruchers visités) ; dans
un rucher ce traitement a été réalisé en mars et dans l’autre en août.
Autres traitements
Un rucher a été traité par Bacillus thuringiensis vraisemblablement pour lutter contre les fausses
teignes (date de réalisation du traitement non renseignée). Par ailleurs, dans deux ruchers, de
l’Apiforme ND , un aliment élaboré à partir de plantes, a été utilisé en mars.
Visites de rucher réalisées par l’apiculteur au cours de l’hivernage
En raison des conditions climatiques extérieures, peu de visites de rucher sont réalisées par les
apiculteurs pendant la phase hivernale. Au total, 18 (43 %) des apiculteurs visités n’ont procédé à
aucune visite sanitaire de leur rucher depuis la visite d’entrée en hivernage (pour les ruchers ayant
été visités à l’automne) ou au cours de l'hivernage pour les ruchers nouvellement inclus dans le
protocole de surveillance.
Evénements sanitaires au cours de l’hivernage
Dans 10 (24 %) des 42 ruchers visités à la sortie d’hivernage, au moins un événement sanitaire a été
signalé au cours de l’hiver 2011-2012. Il s’agissait de mortalités importantes d’abeilles dans six
ruchers (aucun diagnostic étiologique posé), de signes cliniques sur le couvain dans trois ruchers
(aucun diagnostic étiologique établi), et la présence de varroas phorétiques a été observée dans un
rucher (un traitement par amitraze (Apivar ND ) avait été réalisé en septembre).
VI.
Colonies de l’échantillon aléatoire
Caractéristiques de l’échantillon aléatoire de colonies
Le nombre de colonies incluses dans les échantillons aléatoires constitués dans les ruchers visités est
présenté au tableau 4.
Tableau 4. Nombre de colonies de l’échantillon aléatoire
Nombre de colonies de l’échantillon aléatoire Nombre de ruchers
1 à 5 17 (40 %)
6 à 10 11 (26 %)
11 à 15 13 (31 %)
16 à 20 1 (2 %)
• Critères de conformité des échantillons aléatoires
Dans les ruchers visités à l’entrée et la sortie d’hivernage, les colonies échantillonnées aléatoirement
à la sortie de l’hivernage doivent correspondre à celles échantillonnées et examinées lors la visite
d’entrée d’hivernage. Dans les ruchers visités uniquement à la sortie d’hivernage, l’échantillon de
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colonies examiné doit être un échantillon aléatoire de 15 colonies ou toutes les colonies si le rucher
compte moins de 15 colonies.
• Taux de conformité des échantillons aléatoires
Le taux moyen de conformité des échantillons aléatoires dans les 42 ruchers visités est de 88 %
(tableau 5). Un facteur pouvant expliquer la non-conformité de certains échantillons serait une
mauvaise compréhension des modalités de sélection de l’échantillon aléatoire par certains
intervenants sanitaires qui auraient exclu les colonies symptomatiques.
Tableau 5. Conformité du nombre de colonies de l’échantillon aléatoire avec le protocole
Conformité de l’échantillon
Nombre de ruchers
Ruchers visités à l’entrée et à la sortie d’hivernage
Conforme 24 (89 %)
Non conforme 3 (11 %)
Total général 27
Ruchers visités uniquement à la sortie d’hivernage
Conforme 13 (87 %)
Non conforme 2 (13 %)
Total général 15
Total des ruchers visités à la sortie d’hivernage
Conforme 37 (88 %)
Non conforme 5 (12 %)
Total général 42
Evolution des colonies de l’échantillon aléatoire selon l’estimation des réserves énergétiques pour
l’hiver
Pour 13 colonies tirées au sort dans des ruchers visités à l’entrée et à la sortie de l’hivernage, les
réserves énergétiques avaient été estimées insuffisantes pour passer l’hiver. A la sortie de
l’hivernage, 11 de ces colonies étaient vivantes et pour les 2 autres colonies, l’état à la sortie de
l’hivernage n’a pas été renseigné. On note que les informations concernant les mesures de
nourrissage de ces colonies mises en place par l’apiculteur à la suite du constat d’insuffisance des
réserves énergétiques n’ont pas été collectées.
Force des colonies de l’échantillon aléatoire
L’estimation de la population des colonies de l’échantillon aléatoire montre, comme pour la visite
d’entrée en hivernage, que seul environ un quart des colonies peuvent être considérées comme
fortes (tableau 6). Il faut noter que l’étalement dans le temps de la réalisation des visites de sortie
d’hivernage peut contribuer à expliquer une partie des écarts observés (la force de la colonie
augmentant au cours du printemps), a fortiori si la force de la colonie est estimée uniquement sur la
base du nombre d’intercadres occupés et n’intègre pas, par exemple, l’activité de ponte.
Tableau 6. Estimation de la population des colonies de l’échantillon aléatoire
Estimation de la population
Nombre de colonies
Colonie morte ou sans valeur 30 (9 %)
Faible (2-3 intercadres occupés) 82 (24 %)
Moyenne (5-6 intercadres occupés) 126 (38 %)
Forte (7-8 intercadres occupés) 92 (27 %)
Non renseigné 6 (2 %)
Total général 336
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VII.
Mortalité hivernale
Estimation par l’apiculteur de l’importance de la mortalité hivernale et de ses causes possibles
Au total, 32 apiculteurs ont qualifié l’importance de la mortalité hivernale dans leur rucher : 47 % ont
rapporté une mortalité hivernale d’importance faible (figure 5). Seul un apiculteur a rapporté une
mortalité hivernale très élevée. Parmi les 10 apiculteurs n’ayant pas qualifié l’importance de la
mortalité hivernale dans leur rucher, deux n’étaient pas en mesure de l’évaluer et pour les huit
autres, l’information n’a pas été renseignée.
Figure 5. Estimation de l’importance de la mortalité hivernale par les apiculteurs
Très élevée
Elevée
Moyenne
Faible
Ne sait pas
Non renseigné
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Nombre de ruchers
Dans les ruchers pour lesquels la mortalité hivernale a été estimée par l’apiculteur comme étant
d’importance faible, pour trois ruchers, des mauvaises conditions climatiques (hiver plutôt tardif et
froid, début de printemps humide et frais) ont été citées comme cause de mortalité, en association
avec une mauvaise gestion du nourrissement pour deux ruchers et en association avec la petite taille
de la colonie pour un rucher. Un apiculteur a identifié la paralysie chronique comme cause de
mortalité, et un autre apiculteur la petite taille de la colonie.
Dans les ruchers pour lesquels la mortalité hivernale a été estimée par l’apiculteur comme étant
d’importance moyenne ou élevée, les mauvaises conditions climatiques ont été incriminées par 6
apiculteurs comme une cause de mortalité hivernale (en association avec d’autres causes pour trois
ruchers et citées comme seule origine des mortalités par trois apiculteurs). Trois apiculteurs ont
estimé qu’une des causes de la mortalité pouvait être d’ordre sanitaire (varroose). Parmi les autres
causes de mortalité évoquées, un apiculteur a mentionné la mauvaise gestion du nourrissement, un
apiculteur l’inefficacité du traitement anti-varroa, un apiculteur le non renouvellement de la reine, et
un autre a relié la mortalité à son indisponibilité pour s’occuper du rucher. Pour un rucher, aucune
cause n’a été avancée par l’apiculteur.
Pour le rucher dans lequel une mortalité hivernale très élevée a été rapportée, la cause de la
mortalité n’a pas été identifiée par l’apiculteur.
Estimation du taux de mortalité des colonies de l’échantillon aléatoire
Parmi les 27 ruchers ayant été visités à l’entrée et à la sortie d’hivernage, les informations relatives à
la mortalité des colonies de l’échantillon aléatoire initial au cours de l’hivernage sont disponibles
dans 23 ruchers (ces données sont manquantes dans les autres ruchers). Dans ces ruchers, parmi les
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Nombre de ruchers
183 colonies tirées au sort à l’entrée en hivernage, 39 ont été constatées mortes ou considérées
comme des non-valeurs à la sortie de l’hivernage. Le taux moyen de mortalité hivernale des colonies
de l’échantillon aléatoire peut donc être estimé comme étant compris entre 16 et 28 % (IC95%).
Dans 8 ruchers (35 %), le taux de colonies mortes ou considérées comme des non-valeurs dans
l’échantillon aléatoire était inférieur à 10 %, ce qui peut-être considéré comme un taux de mortalité
« normal » des colonies (figure 6). Il faut noter que les ruchers pour lesquels le taux de mortalité des
colonies apparait égal à 100 % sont des ruchers de petite taille.
Figure 6. Taux de colonies de l’échantillon aléatoire dans les ruchers visités à l’entrée en hivernage mortes ou
considérées comme des non-valeurs à la sortie de l’hivernage
7
6
5
4
3
2
1
0
0% > 0 à
10%
11 à
20 %
21 à
30 %
31 à
40 %
41 à
50 %
51 à
60 %
61 à
70 %
71 à
80 %
81 à
90 %
91 à
100%
Taux de colonies mortes ou non-valeurs
Les données portant sur l’âge de la reine et l’état de la colonie à la sortie de l’hivernage sont
disponibles pour 54 colonies :
- pour 43 colonies, la reine était âgée d’un an ; parmi ces colonies, 14 (33 %) étaient mortes
ou considérées comme des non-valeurs à la sortie de l’hivernage ;
- pour 11 colonies, la reine était âgée de deux ans ; parmi ces colonies, 2 étaient mortes ou
considérées comme des non-valeurs à la sortie de l’hivernage (18 %).
Il n’y a pas de différence statistiquement significative du taux de mortalité des colonies en fonction
de l’âge de la reine (Fisher exact, p=0,29). Le coefficient de corrélation entre l’âge de la reine et la
mortalité des colonies est estimé à 0,12.
Cette absence de corrélation peut être à relier au faible nombre de colonies pour lesquelles
l’information sur l’âge de la reine est disponible.
Estimation du taux de mortalité des colonies dans les ruchers
• Mode d’estimation
Dans les ruchers visités à l’entrée et à la sortie d’hivernage, le taux de mortalité global des colonies
sur l’ensemble de chaque rucher (colonies mortes ou considérées comme des non-valeurs) a été
estimé à partir du nombre total de colonies du rucher constatées à l’entrée d’hivernage et du
nombre de colonies mortes sur la totalité du rucher (mortalités constatées sur les colonies
examinées et colonies signalées mortes par l’apiculteur hors échantillon aléatoire).
Dans les ruchers visités uniquement à la sortie d’hivernage, le taux de mortalité global des colonies
sur l’ensemble de chaque rucher a été estimé à partir de la déclaration par les apiculteurs du nombre
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de colonies du rucher avant l’hivernage et de la comptabilisation des colonies du rucher mortes ou
considérées comme des non-valeurs lors de la visite de sortie d’hivernage (mortalités constatées sur
les colonies examinées et colonies signalées mortes par l’apiculteur hors échantillon aléatoire).
• Taux de mortalité
Les données relatives à la mortalité dans les ruchers ont été renseignées pour 41 des 42 ruchers
visités. Au total, dans ces ruchers, 115 colonies mortes ou considérées comme des non-valeurs ont
été identifiées sur les 502 colonies présentes avant l’hivernage. Le taux moyen de pertes hivernales
des colonies dans les ruchers peut donc être estimé comme étant compris entre 19 et 27 % (IC95%).
Les ruchers étant pour majorité de petite taille, les taux de mortalité hivernale évalués à l’échelle
globale du rucher sont voisins des évaluations effectuées à partir de l’échantillon aléatoire (la totalité
ou une proportion importante de colonies ont été tirées au sort).
VIII.
Signes cliniques et analyses sur les abeilles symptomatiques
Signes cliniques observés sur les abeilles
A la sortie d’hivernage, des signes cliniques ont été décrits sur les abeilles dans 29 (69 %) des ruchers
visités et sur 142 (42 %) des colonies de l’échantillon aléatoire (tableaux 7 et 8). Il n’est pas exclu que
la fréquence élevée de notification de certains signes puisse être en partie liée à une interprétation
erronée de leur définition et aux moyens de leur identification. Ceci devra être pris en compte dans
les sessions de formation ultérieures.
On note, logiquement, que les signes cliniques observés sur les abeilles à la sortie de l’hivernage sont
différents de ceux ayant été le plus fréquemment constatés lors de la visite d’entrée en hivernage :
pour 68 % des apiculteurs au moins une colonie présentait par exemple des abeilles aux ailes
déformées ou atrophiées et pour 66 % la présence de varroas avait été observée. A la sortie de
l’hiver, les colonies, traitées, sont partiellement déparasitées et la fréquence d'abeilles porteuses de
varroa phorétiques est moindre qu'en fin d'été.
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Tableau 7. Signes cliniques observés sur les abeilles dans les ruchers visités
Signes cliniques identifiés sur les abeilles
Nombre de ruchers concernés
(au moins une colonie)
Pourcentage de
ruchers (sur 42)
Trou de vol anormalement occupé* 13 31 %
Abeilles mortes devant la ruche 13 31 %
Abeilles noires ou dépilées 7 17 %
Abeilles mortes tête enfoncée dans les alvéoles 6 14 %
Ruche bourdonneuse 5 12 %
Abeilles aux ailes déformées ou atrophiées 4 10 %
Abeilles aux ailes écartées 4 10 %
Présence de varroas sur abeilles 4 10 %
Traces de diarrhées dans et devant la ruche 3 7 %
Abeilles mortes devant la ruche (>100) 3 7 %
Abeilles rejetées par les gardiennes 2 5 %
Abeilles accrochées aux brins d’herbe 1 2 %
Abeilles traînantes 1 2 %
Abeilles tremblantes devant la ruche ou le trou de vol 1 2 %
* Une mauvaise compréhension de la définition de ce signe clinique par les agents sanitaires apicoles a pu conduire à une
surestimation de sa fréquence d’observation
Tableau 8. Signes cliniques observés sur les abeilles dans les colonies de l’échantillon aléatoire
Signes cliniques identifiés sur les abeilles
Nombre de
colonies
Pourcentage de
colonies (sur 336)
Trou de vol anormalement occupé* 99 29 %
Abeilles mortes devant la ruche >10 27 8 %
Abeilles noires ou dépilées 15 4 %
Présence de varroas sur les abeilles 9 3 %
Abeilles aux ailes écartées 9 3 %
Abeilles mortes la tête enfoncée dans les alvéoles 8 2 %
Abeilles aux ailes déformées ou atrophiées 6 2 %
Abeilles rejetées par les gardiennes 5 1 %
Ruche bourdonneuse 4 1 %
Traces de diarrhée dans et devant la ruche 5 1 %
Abeilles traînantes 3 1 %
Abeilles accrochées aux brins d’herbe 2 1 %
Abeilles mortes devant la ruche (>100) 2 1 %
Abeilles tremblantes devant la ruche ou le trou de
vol 1 0 %
Traces de diarrhées devant la ruche 1 0 %
* Une mauvaise compréhension de la définition de ce signe clinique par les agents sanitaires apicoles a pu conduire à une
surestimation de sa fréquence d’observation
Analyses biologiques dans les colonies de l’échantillon aléatoire présentant des abeilles
symptomatiques
Des prélèvements d’abeilles symptomatiques mortes ont été réalisés dans 2 colonies tirées au sort
sur lesquelles des signes cliniques avaient été identifiés sur les abeilles appartenant à deux ruchers
(soit 7 % des ruchers dans lesquels des signes cliniques avaient été identifiés sur des colonies tirées
au sort). Ces colonies ont été testées négatives pour Nosema spp. Le diagnostic de la paralysie
chronique et la recherche de varroa n’ont pas été réalisés sur ces colonies.
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IX.
Signes cliniques et analyses sur le couvain
Signes cliniques observés sur le couvain
Des signes cliniques ont été mis en évidence sur le couvain dans 31 (74 %) des ruchers visités
(tableau 9) et sur 102 (30 %) des colonies tirées au sort.
Tableau 9. Nombre de ruchers où des signes cliniques sont observés sur le couvain en fonction du mois de
réalisation de la visite
Nombre de ruchers pour lesquels aucun
signe clinique n’est identifié sur le couvain
Nombre de ruchers pour lesquels au moins
un signe clinique a été identifié sur le
couvain
Mars Avril Mai Total
2 (17 %) 8 (35 %) 1 (20 %) 11 (26 %)
10 (83 %) 17 (65 %) 4 (80 %) 31 (74 %)
Les signes cliniques les plus couramment constatés sur le couvain dans les ruchers visités sont le
couvain en mosaïque et les larves ressemblant à un petit sac avec du liquide (signe clinique donnant
lieu à une suspicion d’atteinte par le virus du couvain sacciforme) (tableau 10).
Sur la totalité des 336 colonies examinées dans le cadre de l’échantillon aléatoire, les signes cliniques
dominants identifiés sur le couvain sont le couvain en mosaïque, le couvain tubulaire (signe
évocateur d’une atteinte par la fausse teigne) et les « larves ressemblant à un petit sac avec du
liquide » (signe évocateur de manifestation du virus du couvain sacciforme) (tableau 11). Le faible
taux de réalisation de prélèvements par les intervenants sanitaires, lors des visites, ne permet pas de
confirmer l'origine exacte des signes cliniques observés.
Il n’est pas exclu que la fréquence élevée de notification de certains signes cliniques puisse être en
partie liée à une interprétation erronée de leur définition. Ceci devra être pris en compte dans les
sessions de formation ultérieures.
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Tableau 10. Signes cliniques constatés sur le couvain dans les ruchers visités
Signes cliniques identifiés sur le couvain
Nombre de ruchers
concernés (au moins une
colonie)
Pourcentage des ruchers
visités (sur 42)
Couvain en mosaïque 16 38 %
Larves ressemblant à un petit sac avec du liquide 14 33 %
Larves de couleur anormale, couvain operculé 11 26 %
Larves de couleur anormale 10 24 %
Opercules percés d’un petit trou et/ou déchirés 10 24 %
Larves de couleur anormale couvain non operculé 9 21 %
Larves en position anormale dans l’alvéole 9 21 %
Opercules affaissés 9 21 %
Larves atteintes de mycose 8 19 %
Couvain tubulaire 8 19 %
Absence de ponte 5 12 %
Anomalie de la proportion couvain mâle / femelle 5 12 %
Larves mortes de consistance filante 5 12 %
Présence de varroas 5 12 %
Nymphes mortes dans les alvéoles 4 10 %
Opercules de couleurs différentes 4 10 %
Abeilles mortes lors de la sortie de l’alvéole 3 7 %
Cannibalisme 3 7 %
Ecailles loqueuses adhérentes 2 5 %
Odeur spécifique de larves malades type vinaigre 2 5 %
Abeilles mortes aux ailes déformées sous l’opercule 2 5 %
Ecailles loqueuses facilement détachables des alvéoles 2 5 %
Odeur spécifique de larves malades type loque américaine 2 5 %
Prénymphes mortes de couleur anormale 2 5 %
Cadavres de larves desséchés 1 2 %
Ecailles loqueuses en forme de barque 1 2 %
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Tableau 11. Signes cliniques constatés sur le couvain dans les colonies de l’échantillon aléatoire
Signes cliniques identifiés sur le couvain
Nombre
de
colonies
Pourcentage des colonies
(sur 336)
Couvain en mosaïque 29 9 %
Couvain tubulaire 27 8 %
Larves ressemblant à un petit sac avec du liquide 20 6 %
Larves en position anormale dans l’alvéole 16 5 %
Larves de couleur anormale, couvain operculé 15 4 %
Opercules affaissés 15 4 %
Larves atteintes de mycose 13 4 %
Opercules percés d’un petit trou ou déchirés 13 4 %
Larves de couleur anormale 12 4 %
Larves de couleur anormale, couvain non operculé 10 3 %
Absence de ponte 7 2 %
Présence de varroas 6 2 %
Anomalie de la proportion couvain mâle / femelle 6 2 %
Nymphes mortes dans les alvéoles 5 1 %
Cannibalisme 5 1 %
Larves mortes de consistance filante 5 1 %
Abeilles mortes aux ailes déformées sous l’opercule 4 1 %
Cadavres de larves desséchés 4 1 %
Opercules de couleurs différentes 4 1 %
Abeilles mortes lors de la sortie de l’alvéole 3 1 %
Ecailles loqueuses adhérentes au fond de l’alvéole 3 1 %
Odeur spécifique de larves malades type vinaigre 2 1 %
Ecailles loqueuses facilement détachables des alvéoles 2 1 %
Odeur spécifique de larves malades type loque américaine 2 1 %
Prénymphes mortes de couleur anormale 2 1 %
Ecailles loqueuses en forme de barque 1 0 %
Analyses biologiques dans les colonies de l’échantillon aléatoire présentant du couvain
symptomatique
Des prélèvements sur du couvain symptomatique ont été réalisés dans 20 (20 %) des colonies
sélectionnées aléatoirement appartenant à 13 ruchers (soit 42 % des ruchers pour lesquels des
signes cliniques ont été identifiés sur le couvain de colonies tirées au sort).
Une infection par la loque américaine a été mise en évidence sur le couvain de quatre colonies
appartenant à quatre ruchers. Dans ces colonies, les signes cliniques suivants avaient été observés
sur le couvain : larves mortes de consistance filante (3 colonies), odeur spécifique larves malades
type loque américaine (2 colonies), larves ressemblant à un petit sac avec du liquide (2 colonies),
larves de couleur anormale (2 colonies), opercules affaissés (2 colonies), opercules percés d’un petit
trou ou déchirés (2 colonies), opercules de couleurs différentes (1 colonie), nymphes mortes dans les
alvéoles (1 colonie), cannibalisme (1 colonie), couvain en mosaïque (1 colonie), couvain tubulaire (1
colonie).
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Une infection par la loque européenne a été mise en évidence sur le couvain de deux colonies
appartenant à deux ruchers. Dans l’une de ces colonies, des larves de couleur anormale avaient été
observées, dans l’autre, une odeur spécifique de larves malades de type vinaigrée avait été notée.
Une infection par le virus du couvain sacciforme a été mise en évidence sur le couvain de quatre
colonies appartenant à quatre ruchers. Dans ces colonies, les signes cliniques suivants avaient été
observés sur le couvain : larves de couleur anormale (2 colonies), larves ressemblant à un petit sac
avec du liquide (2 colonies), couvain tubulaire (1 colonie), larves en position anormale dans l’alvéole
(1 colonie), odeur spécifique de larves malades de type vinaigrée (1 colonie).
Suivi des colonies symptomatiques identifiées à l’entrée en hivernage (hors échantillonn aléatoire).
Lors de la visite d’entrée en hivernage, six colonies symptomatiques non comprises dans l’échantillon
aléatoire, avaient été identifiées dans quatre ruchers. Un de ces ruchers n’a pas été revisité à la
sortie de l’hivernage. Parmi les cinq colonies symptomatiques qui avaient été identifiées dans les
ruchers revisités à la sortie d’hivernage, trois étaient mortes à la sortie d’hivernage. Cette
observation tend à montrer l’intérêt d’une visite en entrée en hivernage pour repérer d’éventuelles
colonies « à problème » risquant de ne pas passer l’hiver si aucune mesure corrective n’est prise.
X. Maladies dans les ruchers
Infection par Nosema spp
A la visite de sortie d’hivernage, des prélèvements d’abeilles internes devaient être réalisés dans
chaque colonie de l’échantillon aléatoire en vue de la détection de l’infection par Nosema apis et
Nosema ceranae. De tels prélèvements ont été réalisés dans tous les ruchers visités et dans 283
colonies de l’échantillon aléatoire (84 %). Les analyses par microscopie optique ont montré que 69
colonies analysées étaient infectées (24 % des colonies testées) (cette technique présente un défaut
de sensibilité). Parmi elles, 68 étaient positives par PCR pour Nosema ceranae et toutes étaient
négatives pour Nosema apis. Seule une colonie positive par microscopie pour Nosema spp. était
négative par PCR pour Nosema ceranae et Nosema apis.
La prévalence moyenne de l’infection des colonies par Nosema ceranae est estimée comme étant
comprise entre 19 et 30 % (IC95%).
Au total, une infection par Nosema ceranae a été mise en évidence dans 20 des 42 ruchers visités.Le
taux de prévalence dans les ruchers peut donc être estimé comme étant compris entre 32 et 64 %
(IC95%). Dans les ruchers infectés, 170 colonies ont été testées, le taux de prévalence moyen de
l’infection des colonies par Nosema ceranae dans les ruchers infectés peut donc être estimé comme
étant compris entre 33 et 48 % (IC95%).
Virus du couvain sacciforme
Tous les ruchers de l’échantillon dans lesquels des signes évocateurs d’infection par le virus du
couvain sacciforme avaient été observés sur le couvain n’ont pas fait l’objet d’un diagnostic
biologique, d'où une sous-estimation vraisemblable de taux de prévalence de l’infection dans les
colonies.
Au total, des analyses pour diagnostic du virus du couvain sacciforme ont été réalisées dans 8 ruchers
(soit environ la moitié des ruchers dans lesquels du couvain en mosaïque ou des larves ressemblant à
un petit sac avec du liquide avaient été observés) et se sont révélées positives dans 4 ruchers. Sur la
base des résultats d’analyses biologiques, le taux de prévalence de l’infection clinique par le virus du
couvain sacciforme peut donc être estimé comme étant compris entre 3 et 23 % des ruchers (IC95%)
Mise en place d’un dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole : visites de sortie d’hivernage, Drôme, 2012 20

mais cela correspond vraisemblablement à une sous-estimation en raison du défaut de réalisation du
diagnostic biologique dans les colonies présentant des signes cliniques évocateurs.
Loque européenne et loque américaine
Tous les ruchers de l’échantillon dans lesquels des signes évocateurs d’infection par la loque
européenne ou la loque européenne avaient été observés sur le couvain ou des abeilles adultes n’ont
pas fait l’objet d’un diagnostic biologique. Cette absence d'analyse systématique, en cas de signes
cliniques préalablement identifiés, contribue sans doute à sous-estimer le taux de prévalence estimé
de l'infection par les loques.
Au total, des analyses pour diagnostic de la loque ont été réalisées dans 9 ruchers et se sont révélées
positives pour la loque américaine dans 4 ruchers et positives pour la loque européenne dans 3
ruchers. Sur la base des résultats d’analyses biologiques, le taux de prévalence de l’infection clinique
par la loque américaine peut être estimé comme étant compris entre 3 et 23 % des ruchers (IC95%)
et le taux de prévalence de l’infection clinique par la loque américaine peut être estimé comme étant
compris entre 2 et 19 % des ruchers (IC95%) mais cela correspondent vraisemblablement à des sousestimations
en raison du défaut de réalisation du diagnostic biologique dans les colonies présentant
des signes cliniques évocateurs.
Mise en place d’un dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole : visites de sortie d’hivernage, Drôme, 2012 21

XI.
Conclusion
Dans le cadre du dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole mis en place dans le département
de la Drôme, 42 ruchers ont fait l’objet d’une visite de sortie d’hivernage, réalisée entre le 26 mars et
le 5 mai 2012. Le taux de réalisation des visites programmées est de 64 % et s’explique par les
mauvaises conditions météorologiques au printemps 2012, la difficulté à recruter des apiculteurs
acceptant de participer au dispositif et la disponibilité des binômes d’intervenants sanitaires.
Les ruchers visités appartiennent à des apiculteurs producteurs de miel, majoritairement dans le
cadre d’une activité loisir.
Parmi les 38 ruchers qui avaient été visités à l’entrée en hivernage à l’automne 2011, 27 (71 %) ont
pu être revisités en sortie d’hivernage.
Le taux moyen de mortalité hivernale des colonies de l’échantillon aléatoire est estimé comme étant
compris entre 16 et 28 % des colonies (IC95%).
Le taux de ruchers infectés par par Nosema ceranae est estimé comme étant compris entre 32 et
64 % des ruchers (IC95%).Dans les ruchers infectés, le taux de prévalence moyen intra-rucher de
l’infection par Nosema ceranae est estimé comme étant compris entre 33 et 48 % des colonies
(IC95%).
Sur la base des résultats d’analyses biologiques disponibles, le taux de prévalence de l’infection
clinique par le virus du couvain sacciforme est estimé comme étant compris entre 3 et 23 % des
ruchers (IC95%), celui de l’infection clinique par la loque américaine est également estimé comme
étant compris entre 3 et 23 % des ruchers (IC95%), et celui de l’infection clinique par la loque
européenne est estimé comme étant compris entre 2 et 19 % des ruchers (IC95%). L’attention est
attirée sur le fait que ces intervalles estimés à partir des résultats d’analyses biologiques
correspondent à des sous-estimations en raison du défaut de réalisation du diagnostic biologique
dans les colonies présentant des signes cliniques évocateurs.
Les résultats issus de la surveillance mise en place de façon pilote dans le département de la Drôme
démontrent l’intérêt d’un tel dispositif pour fournir des données objectives sur l’importance de la
mortalité hivernale de colonies et pour l’estimation de la prévalence des troubles et de certains
agents pathogènes.
Au total, 341 colonies ont fait l’objet d’une visite approfondie en sortie d’hivernage, ce qui
représente un investissement important de la part des différents acteurs impliqués pour collecter
l’ensemble des informations sanitaires ciblées par le projet.
Les premières données issues des visites soulignent la nécessité d’optimiser certains aspects du
dispositif et de renforcer la formation des intervenants sanitaires afin notamment d’atteindre les
objectifs d’échantillonnage et d’améliorer la qualité et la standardisation des données recueillies.
Mise en place d’un dispositif pilote d’épidémiosurveillance apicole : visites de sortie d’hivernage, Drôme, 2012 22