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La coexistence des secteurs privé et public et la performance des s

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Chapitre 9<br />

Adriana Trigub-Clover <strong>et</strong> Paul A. <strong>La</strong>marche : « <strong>La</strong> <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong><br />

<strong>public</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins de santé » 1<br />

1 Ce chapitre développe l’idée originale d’un travail-dirigé déposé en vue de l’obtention de <strong>la</strong> maîtrise en<br />

administration de <strong>la</strong> santé à l’Université de Montréal (Trigub-Clover 2006).<br />

1


Table <strong>des</strong> matières<br />

Introduction<br />

P<strong>la</strong>ce du secteur privé en santé : Fondement <strong>et</strong> formes<br />

Pays étudiés<br />

Méthodologie<br />

a) P<strong>la</strong>ces <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de soins de santé<br />

b) Performance <strong>des</strong> systèmes de soins<br />

Résultats<br />

a) P<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de soins <strong>des</strong> pays étudiés<br />

b) Modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

c) Performance <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>et</strong> <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

Limites de l’étude<br />

Conclusions<br />

2


Liste <strong>des</strong> tableaux<br />

Tableau 1 :<br />

Tableau 2 :<br />

Modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de<br />

soins de santé dans les 11 pays<br />

Rang moyen de <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong> pays selon les<br />

modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

3


Introduction<br />

Les systèmes de soins de santé <strong>des</strong> pays industrialisés font face à plusieurs défis majeurs:<br />

coûts élevés <strong>des</strong> services, développements technologiques, mutation <strong>des</strong> profils<br />

épidémiologiques <strong>et</strong> démographiques <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions <strong>et</strong> remise en question du rôle de<br />

l’État. Dans un tel contexte, confier un rôle accru au secteur privé est présenté comme<br />

une avenue prom<strong>et</strong>teuse pour perm<strong>et</strong>tre aux systèmes de soins de relever ces défis <strong>et</strong><br />

d’améliorer leur <strong>performance</strong>. Le présent chapitre entend apporter un éc<strong>la</strong>irage à ce<br />

débat. Il poursuit deux objectifs : 1- cerner les modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> <strong>public</strong><br />

<strong>et</strong> privé qui prévalent dans les systèmes de soins de santé <strong>des</strong> pays industrialisés <strong>et</strong> 2-<br />

analyser l’influence <strong>des</strong> modèles de <strong>coexistence</strong> sur <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins<br />

de pays industrialisés.<br />

P<strong>la</strong>ce du secteur privé en santé : Fondement <strong>et</strong> formes<br />

<strong>La</strong> théorie <strong>des</strong> choix <strong>public</strong>s est à <strong>la</strong> base de l’implication accrue du secteur privé dans<br />

<strong>des</strong> domaines généralement réservés au secteur <strong>public</strong> (Ferlie <strong>et</strong> al,). C<strong>et</strong>te théorie stipule<br />

que <strong>la</strong> dynamique du secteur <strong>public</strong> est insufflée par <strong>la</strong> volonté <strong>des</strong> gestionnaires<br />

d’accroître continuellement les budg<strong>et</strong>s dont ils sont responsables. Il en résulte à plus ou<br />

moins long terme, une taille du secteur <strong>public</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> budg<strong>et</strong>s consentis qui sont bien audelà<br />

de ce qui est requis pour répondre adéquatement aux besoins <strong>des</strong> citoyens <strong>et</strong><br />

citoyennes. C’est pour contrer les eff<strong>et</strong>s pervers de c<strong>et</strong>te dynamique <strong>et</strong> les comportements<br />

opportunistes <strong>des</strong> gestionnaires qu’il est proposé d’introduire une logique de marché dans<br />

<strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> chose publique.<br />

L’introduction <strong>et</strong> l’accroissement du rôle du secteur privé dans les domaines<br />

généralement dominés par le secteur <strong>public</strong> à plusieurs formes. <strong>La</strong> plus connue est certes<br />

les Partenariats Privé-Public (PPP). Originaires du Royaume-Uni sous les mandats<br />

Thatcher <strong>et</strong> Major (1979-1997), les PPP ont été déployés depuis dans plusieurs pays de<br />

l’OCDE, où ils font l’obj<strong>et</strong> d’intenses débats (Shortell <strong>et</strong> al., 2002). Ils constituent aux<br />

yeux de plusieurs un moyen pour l’État d’assurer l’accessibilité <strong>et</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>des</strong> services<br />

de santé à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans un contexte financier restreint (Sanni Yaya, 2005). Jusqu’à<br />

présent toutefois, leur contribution à <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins de santé n’a<br />

pas été c<strong>la</strong>irement démontrée<br />

Il n’y a pas de consensus sur <strong>la</strong> définition <strong>des</strong> PPP. Les définitions varient surtout selon le<br />

degré <strong>et</strong> les formes <strong>des</strong> re<strong>la</strong>tions qui doivent exister entre ces <strong>secteurs</strong>. Pour certains, les<br />

PPP sont simplement une forme de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> <strong>public</strong> <strong>et</strong> privé dans un<br />

domaine donné. D’autres débordent c<strong>et</strong>te simple <strong>coexistence</strong> pour m<strong>et</strong>tre l’accent sur les<br />

types de re<strong>la</strong>tions qui s’établissent entre ces <strong>secteurs</strong>. Ils parlent de contractualisation ou<br />

de sous-traitance quand l’exécution est confiée au secteur privé. Ils parlent de<br />

coentreprise <strong>et</strong> de partenariat quand <strong>la</strong> conception du produit, ses coûts, ses revenus <strong>et</strong> les<br />

risques financiers sont partagés entre ces deux <strong>secteurs</strong> (Osborne, 2003). Quelque soit <strong>la</strong><br />

définition r<strong>et</strong>enue, les PPP se situent quelque part entre <strong>la</strong> privatisation pure <strong>et</strong> simple <strong>des</strong><br />

services <strong>et</strong> une gestion exclusivement publique (Sanni Yaya, 2005). Dans le cadre de<br />

4


c<strong>et</strong>te étude, <strong>la</strong> <strong>coexistence</strong> réfère au degré de présence de ces deux <strong>secteurs</strong> dans<br />

l’accomplissement de fonctions spécifiques <strong>des</strong> systèmes de soins de santé.<br />

Pays étudiés<br />

L’étude porte spécifiquement sur 11 pays de l' Organisation de coopération <strong>et</strong> de<br />

développement économiques (OCDE). Ils ont intentionnellement été choisis en fonction<br />

de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupe le secteur privé dans leur système de soins de santé. Ces pays sont,<br />

par ordre décroissant du pourcentage <strong>des</strong> dépenses totales de santé financées par <strong>des</strong><br />

sources privées : les États-Unis, le Mexique, <strong>la</strong> Suisse, l’Australie, <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde,<br />

les Pays-Bas, <strong>la</strong> France, le Canada, le Japon, <strong>la</strong> Suède <strong>et</strong> le Royaume-Uni.<br />

Méthodologie<br />

a) P<strong>la</strong>ces <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de soins de santé<br />

Le premier objectif de l’étude est de cerner les modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>secteurs</strong> <strong>public</strong> <strong>et</strong> privé qui prévalent dans les systèmes de soins de santé <strong>des</strong> pays<br />

industrialisés. Trois étapes ont été nécessaires à c<strong>et</strong>te fin. <strong>La</strong> première est d’identifier les<br />

sphères d’activités <strong>des</strong> systèmes de soins dans lesquelles le secteur privé est susceptible<br />

d’occuper une p<strong>la</strong>ce. Une revue de littérature a été effectuée à c<strong>et</strong>te fin. Les bases de<br />

données électroniques PubMed, MedLine, ISI Web of Science, EconoLit ainsi que <strong>des</strong><br />

catalogues traitant <strong>des</strong> Partenariats Public Privé ont été répertoriés. Les articles r<strong>et</strong>enus<br />

traitent <strong>des</strong> PPP en santé <strong>et</strong> sont publiés en français, ang<strong>la</strong>is ou espagnol entre 1995 <strong>et</strong><br />

2005. Il faut remarquer que les informations recueillies à c<strong>et</strong> égard concernent les années<br />

autour de l’an 2000 qui est l’année de <strong>la</strong> <strong>public</strong>ation du Rapport de l’OMS portant sur <strong>la</strong><br />

<strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong> pays membres de l’OMS. Ont été exclus, les<br />

articles traitant de PPP dans un domaine autre que celui de <strong>la</strong> santé, dans <strong>des</strong> pays non<br />

membres de l’OCDE ou portant sur <strong>la</strong> coopération Nord-Sud. Quarante-deux articles ont<br />

ainsi été r<strong>et</strong>enus. Une analyse détaillée de ces articles a permis de cerner trois sphères<br />

d’activités dans lesquelles le secteur privé est appelé à jouer un rôle dans les systèmes de<br />

soins de santé: <strong>la</strong> fourniture de services (17 articles), le financement (12 articles) <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

gouvernance (13 articles).<br />

<strong>La</strong> deuxième étape consiste à cerner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupent les deux <strong>secteurs</strong> dans ces trois<br />

sphères d’activités <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong> 11 pays r<strong>et</strong>enus. Les articles déjà répertoriés<br />

procurent une partie de l’information nécessaire à c<strong>et</strong>te fin. Lorsque les informations<br />

étaient incomplètes, une analyse documentaire additionnelle a été effectuée. Ces<br />

informations proviennent principalement de documents de l’OCDE <strong>et</strong> de l’Organisation<br />

mondiale de <strong>la</strong> santé ou encore <strong>des</strong> sites web <strong>des</strong> ministères de <strong>la</strong> Santé <strong>des</strong> pays<br />

concernés. Une grille a été utilisée pour décrire <strong>la</strong> réalité de chaque pays sur ces trois<br />

dimensions.<br />

<strong>La</strong> gouvernance concerne le pilotage <strong>des</strong> systèmes de soins. Elle a été c<strong>la</strong>ssée en trois<br />

catégories : publique, mixte <strong>et</strong> privée. Pour les fins de c<strong>et</strong>te étude, elle est dite «<br />

publique» lorsque <strong>des</strong> références explicites sont faites dans les documents consultés à <strong>la</strong><br />

5


présence d’une ou de plusieurs lois encadrant le fonctionnement ou <strong>la</strong> réforme du<br />

système de soins. Elle est dite « mixte », lorsque une référence est explicitement faite<br />

dans ces lois aux pouvoirs conférés au secteur privé en matière de santé. Elle est dite «<br />

privée » lorsqu’aucune référence n’est faite à <strong>la</strong> présence de telles lois ou que <strong>des</strong><br />

références sont faites aux lois du marché comme mécanisme régu<strong>la</strong>teur du système de<br />

soins.<br />

Le financement concerne <strong>la</strong> provenance <strong>des</strong> fonds utilisés pour payer le coût <strong>des</strong> services<br />

de santé. Il est c<strong>la</strong>ssé en trois catégories: <strong>public</strong>, privé, mixte. Afin de répartir de façon à<br />

près égale les pays entre ces trois catégories, il est considéré comme « <strong>public</strong> » lorsque<br />

plus de 80% <strong>des</strong> dépenses totales de santé sont financées par <strong>des</strong> sources publiques. Il est<br />

dit « privé » si plus de 50% <strong>des</strong> dépenses totales de santé sont financées par <strong>des</strong> sources<br />

privées. Il est c<strong>la</strong>ssé « mixte » lorsqu’entre 20% <strong>et</strong> 50% <strong>des</strong> dépenses totales de santé sont<br />

payées par <strong>des</strong> sources privées.<br />

Finalement, <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services de santé a aussi été c<strong>la</strong>ssées en trois catégories:<br />

publique, mixte, privée. Elle est considérée « publique » lorsque <strong>la</strong> propriété <strong>des</strong> centres<br />

hospitaliers est publique ou privée sans but lucratif <strong>et</strong> lorsque les médecins y travail<strong>la</strong>nt<br />

sont payés à sa<strong>la</strong>ire. <strong>La</strong> fourniture <strong>des</strong> services est considérée « privée » lorsque <strong>la</strong><br />

propriété de centres hospitaliers est privée à but lucratif ou lorsque les médecins<br />

pratiquant dans ces établissements sont considérés comme <strong>des</strong> entrepreneurs autonomes<br />

rémunérés à l’acte. Elle est considérée « mixte » lorsque les deux types de fourniture<br />

coexistent au sein du même système de soins ou encore lorsque <strong>des</strong> références sont faites<br />

dans les documents consultés à <strong>la</strong> présence d’une entente ou contrat liant les parties<br />

publiques <strong>et</strong> privés pour <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services.<br />

<strong>La</strong> troisième étape consiste à regrouper les pays qui accordent une p<strong>la</strong>ce re<strong>la</strong>tivement<br />

semb<strong>la</strong>ble aux <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans ces trois sphères d’activités <strong>des</strong> systèmes de<br />

soins. Pour ce faire, l’approche configurationnelle est utilisée. Selon c<strong>et</strong>te approche, <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>ce qu’occupent ces <strong>secteurs</strong> dans une sphère d’activité n’est pas indépendante de celle<br />

qu’ils occupent dans les autres sphères. Si le nombre de combinaisons possibles de p<strong>la</strong>ces<br />

que peuvent occupées ces deux <strong>secteurs</strong> dans ces trois sphères d’activités peut être en<br />

théorie re<strong>la</strong>tivement grand, en pratique il est re<strong>la</strong>tivement limité. Chaque regroupement<br />

de pays représente donc une combinaison particulière de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupent ces deux<br />

<strong>secteurs</strong> quant à <strong>la</strong> gouverne, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> soins <strong>des</strong> systèmes de<br />

santé <strong>des</strong> pays analysés. C’est à une combinaison particulière de ces p<strong>la</strong>ces à <strong>la</strong>quelle<br />

réfère un modèle de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> en santé.<br />

b) Performance <strong>des</strong> systèmes de soins<br />

Le cadre r<strong>et</strong>enu pour apprécier <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins est celui utilisé par<br />

l’Organisation mondiale de <strong>la</strong> santé (OMS) dans son rapport de l’an 2000. <strong>La</strong><br />

<strong>performance</strong> est évaluée en fonction du degré d’atteinte de trois objectifs : <strong>la</strong> santé de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion, <strong>la</strong> réactivité du système de soins <strong>et</strong> l’équité dans le financement <strong>des</strong> services<br />

de santé.<br />

6


Un système de soins performant est avant tout celui qui contribue à instaurer un bon<br />

niveau de santé de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Mais, il ne suffit pas de maintenir ou d’améliorer le<br />

niveau moyen de santé d’une popu<strong>la</strong>tion. Il faut aussi que les progrès réalisés profitent à<br />

toutes les couches de <strong>la</strong> société. L’objectif de <strong>la</strong> bonne santé est en fait double <strong>et</strong> se<br />

décompose comme suit: le niveau qui est l’état de santé de l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong><br />

l’équité qui est <strong>la</strong> plus faible différence possible de c<strong>et</strong> état de santé entre individus <strong>et</strong><br />

groupes qui <strong>la</strong> composent. <strong>La</strong> réactivité mesure <strong>la</strong> capacité <strong>des</strong> systèmes de soins à<br />

répondre aux attentes de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Comme pour l’état de santé, il y a deux<br />

composantes à <strong>la</strong> réactivité : le niveau général <strong>et</strong> sa répartition dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Le<br />

niveau général signifie que le système répond bien aux attentes de l’ensemble de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion. L’équité suppose qu’il n’existe pas de discrimination ni de différence dans le<br />

traitement accordé à chacun <strong>des</strong> groupes de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Il n’y a pas de niveau général<br />

ou idéal de financement. Si <strong>des</strong> niveaux plus élevés de santé <strong>et</strong> de réactivité sont<br />

préférables à <strong>des</strong> niveaux plus faibles, une telle affirmation ne peut être faite pour le<br />

financement. Nul ne connait le niveau optimal de financement d’un système de santé.<br />

Mais, en raison du coût parfois catastrophique <strong>des</strong> soins <strong>et</strong> de leur imprévisibilité, il<br />

importe de m<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> mécanismes qui garantissent <strong>la</strong> répartition <strong>des</strong> risques <strong>et</strong><br />

une protection financière <strong>des</strong> personnes. Un financement équitable du système de soins<br />

suppose que les risques financiers auxquels est exposé chaque ménage sont répartis en<br />

fonction de leur capacité à payer <strong>et</strong> non du risque de ma<strong>la</strong>die de leurs membres.<br />

L’OMS a donc défini sept indicateurs pour apprécier <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de<br />

soins. Six de ces indicateurs mesurent le degré d’atteinte <strong>des</strong> trois objectifs : santé <strong>des</strong><br />

popu<strong>la</strong>tions, réactivité <strong>et</strong> équité du financement. Le niveau général de <strong>la</strong> santé de <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion est apprécié par l’espérance de vie corrigée de l’incapacité (EVCI). C<strong>et</strong><br />

indicateur incorpore deux aspects importants de <strong>la</strong> santé à savoir, le nombre total<br />

d’années de vie mais corrigé pour le nombre d’années pendant lesquels les personnes<br />

souffrent de ma<strong>la</strong>dies <strong>et</strong> d’incapacités. L’équité face à santé est mesurée par les écarts<br />

observés entre les hommes <strong>et</strong> les femmes <strong>et</strong> entre différents groupes d’âge. L’OMS l’a<br />

appréciée par <strong>la</strong> différence de l’espérance de vie corrigée <strong>des</strong> incapacités de l’ensemble<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’une part <strong>et</strong> celles observées chez les hommes <strong>et</strong> les femmes ainsi qu’à<br />

<strong>la</strong> naissance <strong>et</strong> à 60 ans d’autres part. Moins ces différences sont gran<strong>des</strong>, plus <strong>la</strong> santé est<br />

dite équitable. <strong>La</strong> réactivité est appréciée selon deux composantes: les aspects re<strong>la</strong>tifs au<br />

respect de <strong>la</strong> personne <strong>et</strong> les aspects qui se rapportent à <strong>la</strong> façon dont le système de soins<br />

répond à <strong>des</strong> préoccupations fréquemment exprimées par les patients. Le respect <strong>des</strong><br />

personnes comprend : le respect de <strong>la</strong> dignité de <strong>la</strong> personne, <strong>la</strong> confidentialité <strong>et</strong> le droit<br />

pour le patient de participer aux choix concernant sa propre santé y compris celui du<br />

traitement. L’attention accordée au client porte sur <strong>la</strong> rapidité de <strong>la</strong> prise en charge, <strong>la</strong><br />

qualité <strong>des</strong> lieux physiques, l’accès à <strong>des</strong> réseaux d’aide <strong>et</strong> <strong>la</strong> possibilité de choisir son<br />

prestataire de soins. L’équité face à <strong>la</strong> réactivité est évaluée par le degré avec lequel elle<br />

est <strong>la</strong> même pour tous les groupes de <strong>la</strong> société. Toutefois, puisqu’il existe très peu de<br />

variation de l’équité de <strong>la</strong> réactivité dans les pays r<strong>et</strong>enus pour les fins de c<strong>et</strong>te analyse,<br />

c<strong>et</strong> indicateur n’est pas été utilisé pour les fins de c<strong>et</strong>te analyse.<br />

L’équité du financement est atteinte si le rapport <strong>des</strong> dépenses santé <strong>et</strong> <strong>des</strong> dépenses non<br />

alimentaires sur les revenus <strong>des</strong> ménages est identique pour tous, indépendamment de<br />

7


leur revenu, état de santé ou utilisation du système de santé. Le sixième indicateur mesure<br />

le degré d’atteinte <strong>des</strong> trois objectifs simultanément. Pour ce faire, l’OMS a attribué <strong>la</strong><br />

pondération suivante à chacun <strong>des</strong> objectifs : 0,5 pour l’objectif de santé (0,25 pour le<br />

niveau <strong>et</strong> 0,25 pour l’équité), 0,25 pour l’objectif de <strong>la</strong> réactivité (0,125 pour le niveau <strong>et</strong><br />

0,125 pour l’équité) <strong>et</strong> 0,125 pour le financement équitable. Le septième indicateur<br />

mesure l’atteinte <strong>des</strong> objectifs en tenant compte <strong>des</strong> ressources déployées par les pays<br />

pour ce faire. C<strong>et</strong> effort est mesuré par les dépenses totales de santé per capita. C’est ce<br />

dernier indicateur que l’OMS considère comme <strong>la</strong> véritable mesure de <strong>la</strong> <strong>performance</strong><br />

d’un système de soins d’un pays. Plus l’atteinte <strong>des</strong> objectifs est grande compte tenu <strong>des</strong><br />

ressources déployées, plus <strong>la</strong> <strong>performance</strong> du système est jugée élevée.<br />

<strong>La</strong> deuxième étape est d’obtenir une mesure de <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong><br />

pays étudiés. L’Annexe I du même rapport de l’OMS fournit le rang de <strong>la</strong> <strong>performance</strong><br />

<strong>des</strong> systèmes de soins de chacun <strong>des</strong> 191 pays membres de l’OMS. Pour les fins de c<strong>et</strong>te<br />

analyse, les rangs <strong>des</strong> 11 pays r<strong>et</strong>enus ont été analysés. Le rang moyen <strong>des</strong> pays<br />

partageant le même modèle de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> est calculé pour<br />

chacun <strong>des</strong> sept indicateurs de <strong>performance</strong> de l’OMS.<br />

Résultats<br />

a) P<strong>la</strong>ce <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de soins<br />

C<strong>et</strong>te section présente succinctement <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupent les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

dans <strong>la</strong> fourniture de services, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> gouvernance <strong>des</strong> systèmes de soins de<br />

chacun <strong>des</strong> 11 pays analysés. L’ordre de présentation <strong>des</strong> pays est selon leur similitude<br />

quant à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’y occupent les <strong>secteurs</strong> <strong>public</strong> <strong>et</strong> privé.<br />

<strong>La</strong> régu<strong>la</strong>tion du système de soins de santé <strong>des</strong> États-Unis est <strong>la</strong>issée principalement aux<br />

lois du marché. Il existe une régu<strong>la</strong>tion publique forte mais uniquement pour deux<br />

programmes qui assurent <strong>la</strong> couverture <strong>des</strong> personnes âgées (Medicare) <strong>et</strong> <strong>des</strong> personnes<br />

socio-économiquement défavorisées (Medicaid). Le financement de soins de santé est<br />

assuré à 55,1% par <strong>des</strong> sources privées. <strong>La</strong> fourniture <strong>des</strong> services de santé s’opère sous<br />

une multitude de formules. Toutefois, <strong>la</strong> majorité est assurée par <strong>des</strong> médecins considérés<br />

comme <strong>des</strong> entrepreneurs privés rémunérés à l’acte. Le système hospitalier est composé<br />

d’hôpitaux de propriété publique (V<strong>et</strong>eran Health Administration), privée sans but<br />

lucratif (hôpitaux communautaires) <strong>et</strong> privée à but lucratif. Le système de soins de santé<br />

<strong>des</strong> États-Unis est donc défini comme régulé principalement par le secteur <strong>public</strong> <strong>et</strong> dont<br />

le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de services sont aussi assurés principalement par ce<br />

secteur.<br />

Le Mexique a un système d’assurance de soins de santé à trois paliers : une assurance<br />

pour les sans-emplois financée à même les revenus de l’État, une autre pour les<br />

travailleurs assumée par <strong>des</strong> caisses d’assurance ma<strong>la</strong>dies privées sans but lucratif <strong>et</strong> le<br />

dernier entièrement privé pour les personnes ayant <strong>la</strong> capacité de payer. Les récentes<br />

réformes du système de soins du Mexique ont visées principalement <strong>la</strong> décentralisation<br />

de <strong>la</strong> responsabilité du financement <strong>des</strong> soins aux États <strong>et</strong> l’accroissement de <strong>la</strong><br />

8


contribution financière <strong>des</strong> usagers. Les assurances contractent <strong>la</strong> fourniture de services<br />

au secteur privé. Les dépenses totales de santé sont financées à 55,1% par <strong>des</strong> fonds<br />

privés. Le système de soins de santé mexicain est considéré comme régulé<br />

principalement par le secteur privé avec un financement <strong>et</strong> une fourniture de services<br />

principalement par ce même secteur.<br />

L’Australie comporte un régime universel d’assurance ma<strong>la</strong>die introduit en 1984. Il<br />

donne droit à <strong>des</strong> services hospitaliers <strong>et</strong> médicaux à tous les australiens. Depuis près de<br />

20 ans, le système de soins fait l’obj<strong>et</strong> de multiple réorganisations <strong>et</strong> réformes. Elles ont<br />

presque toujours reposé sur <strong>la</strong> compétition <strong>et</strong> les contrats avec le privé pour <strong>la</strong> fourniture<br />

ou le financement <strong>des</strong> services de santé. Depuis 1997, le gouvernement subventionne les<br />

personnes qui prennent <strong>des</strong> assurances privées de santé. D’ailleurs, 32,1% <strong>des</strong> dépenses<br />

totales de santé sont financées par <strong>des</strong> sources privées. <strong>La</strong> fourniture de services repose<br />

sur <strong>des</strong> hôpitaux <strong>public</strong>s offrant gratuitement les services à tous les australiens ainsi que<br />

sur un système hospitalier privé avec <strong>et</strong> sans but lucratif. Ce système de soins peut être vu<br />

comme régulé principalement par le secteur privé <strong>et</strong> reposant sur un financement <strong>et</strong> une<br />

fourniture de services mixtes.<br />

En 1985, le gouvernement de <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde initia une série de réformes visant à<br />

déréglementer une économie perçue à c<strong>et</strong>te époque comme l’une <strong>des</strong> plus régulée <strong>des</strong><br />

pays de l’OCDE. Ces réformes entendaient <strong>la</strong>isser plus p<strong>la</strong>ce aux lois du marché dans <strong>la</strong><br />

gouvernance de l’économie. Ces réformes ont touchées le secteur de <strong>la</strong> santé au début <strong>des</strong><br />

années 1990. Ce pays possède maintenant un système de soins complexe qui ressemble<br />

en plusieurs points à celui <strong>des</strong> États-Unis. Les médecins sont <strong>des</strong> entrepreneurs<br />

autonomes. Ils procurent leurs services aux assurés en entrant dans une re<strong>la</strong>tion<br />

contractuelle avec les compagnies d’assurance. Le système hospitalier est composé entre<br />

autres d’hôpitaux privés à but lucratif. Le pourcentage <strong>des</strong> dépenses totales de santé payé<br />

par <strong>des</strong> sources privées est estimé à 22,1%.Le système de soins de <strong>la</strong> Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde<br />

est considérée comme régulé par le secteur privé <strong>et</strong> reposant sur un financement <strong>et</strong> une<br />

fourniture de services mixtes.<br />

Le régime universel d’assurance santé Suisse repose sur l’obligation pour les individus<br />

d’ach<strong>et</strong>er une assurance santé couvrant une gamme définie de services auprès d’assureurs<br />

privés. Les assurés sont autorisés à changer d’assureur à tous les six mois obligeant ainsi<br />

ces derniers à rendre leurs primes compétitives. L'État subventionne les personnes dont<br />

les revenus sont insuffisants pour obtenir une assurance de base. Le pourcentage <strong>des</strong><br />

dépenses totales de santé payé par <strong>des</strong> sources privées est estimé à 42,1%. Les médecins<br />

sont <strong>des</strong> entrepreneurs privés. Ils sont payés à l’acte. Ils offrent leurs services à contrat<br />

auprès d’assureurs privés <strong>et</strong> de <strong>la</strong> sécurité sociale. Vingt-deux pourcent <strong>des</strong> lits<br />

hospitaliers sont privés. Le système de soins de santé suisse est perçu comme ayant une<br />

régu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> un financement mixtes <strong>et</strong> une fourniture de services assurée principalement<br />

par le secteur privé.<br />

Le gouvernement <strong>des</strong> Pays-Bas contrôle très étroitement les dépenses, les budg<strong>et</strong>s <strong>et</strong> le<br />

développement <strong>des</strong> centres hospitaliers. En 1987, il a introduit une réforme du système de<br />

soins en séparant l’achat de <strong>la</strong> production <strong>des</strong> services de santé. Il ouvre <strong>la</strong> possibilité aux<br />

9


assureurs privés d’entrer en compétition avec les caisses publiques d’assurance ma<strong>la</strong>die<br />

pour <strong>la</strong> couverture <strong>des</strong> soins de santé de base à l’ensemble de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. En 2006, une<br />

nouvelle réforme consolide c<strong>et</strong>te tendance. Elle oblige les hol<strong>la</strong>ndais à s’assurer auprès<br />

de compagnies privées. Les dépenses totales de santé sont financées à 34,4% par <strong>des</strong><br />

sources privées. Le médecin généraliste a un rôle important dans <strong>la</strong> fourniture de<br />

services. Il est considéré comme un professionnel autonome. Il est payé à capitation<br />

lorsqu’il procure <strong>des</strong> services aux assurés <strong>des</strong> caisses publiques d’assurance-ma<strong>la</strong>die. Il<br />

est rémunéré à l’acte lorsqu’il rend ses services aux personnes couvertes par <strong>des</strong><br />

assureurs privés. Les hôpitaux sont <strong>des</strong> organisations privées sans but lucratif. Ils<br />

reçoivent leur financement sous forme de budg<strong>et</strong> global qui est négocié avec les<br />

représentants <strong>des</strong> assureurs tant <strong>public</strong>s que privés. Le système de soins de Pays-Bas est<br />

considéré comme ayant une régu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> un financement mixtes <strong>et</strong> une fourniture <strong>des</strong><br />

services qui est assurée principalement par le secteur privé.<br />

Le gouvernement du Canada a instauré <strong>des</strong> régimes <strong>public</strong>s d’assurance pour les services<br />

hospitaliers <strong>et</strong> médicaux aux cours <strong>des</strong> 1950 <strong>et</strong> 1960. <strong>La</strong> loi canadienne sur <strong>la</strong> santé,<br />

adoptée en 1984, stipule que, pour bénéficier de <strong>la</strong> contribution financière du fédéral, les<br />

provinces doivent assurer les services de santé médicalement requis sans aucune<br />

contribution financière de <strong>la</strong> part <strong>des</strong> usagers. De plus, ces régimes d’assurances doivent<br />

être administrés par <strong>des</strong> organisations publiques sans but lucratif. <strong>La</strong> responsabilité de<br />

fournir les services à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion relève <strong>des</strong> provinces. Les dépenses totales de santé<br />

sont financées à <strong>la</strong> hauteur de 30,1 % par <strong>des</strong> fonds privés. <strong>La</strong> fourniture <strong>des</strong> services est<br />

assurée principalement par <strong>des</strong> centres hospitaliers privés sans but lucratif <strong>et</strong> par <strong>des</strong><br />

médecins qui sont <strong>des</strong> entrepreneurs indépendants payées à l’acte par les régimes<br />

provinciaux d'assurance ma<strong>la</strong>die, autant en cabin<strong>et</strong> privé qu’à l’hôpital. Le système de<br />

soins canadien est considéré comme régulé par le secteur <strong>public</strong>. Le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

fourniture <strong>des</strong> services sont mixtes.<br />

En France, le régime de sécurité sociale dont fait partie l'assurance ma<strong>la</strong>die a été mis en<br />

p<strong>la</strong>ce au lendemain de <strong>la</strong> deuxième guerre mondiale. Ce régime a généralisé un système<br />

d’assurance santé pour les travailleurs dont les racines datent du début du siècle dernier.<br />

En 2000, l'assurance ma<strong>la</strong>die a été étendue à toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion par l'instauration de <strong>la</strong><br />

couverture ma<strong>la</strong>die universelle. Les dépenses totales de santé sont financées à 24% par<br />

<strong>des</strong> sources privées. <strong>La</strong> majorité <strong>des</strong> médecins pratiquant en établissements <strong>public</strong>s sont<br />

payés à sa<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> ceux pratiquant à l’extérieur <strong>des</strong> établissements sont considérées <strong>des</strong><br />

entrepreneurs libres payés à l’acte. Les tarifs pour le remboursement <strong>des</strong> services sont<br />

négociés avec les caisses d’assurance-ma<strong>la</strong>die. Près <strong>des</strong> deux-tiers <strong>des</strong> lits hospitaliers<br />

sont dans <strong>des</strong> établissements <strong>public</strong>s. Les autres se r<strong>et</strong>rouvent dans <strong>des</strong> établissements<br />

privés (2/3 sont à but lucratif <strong>et</strong> les autres à but non lucratif). Ces établissements privés<br />

sont fortement régulés par l'État qui assume leurs dépenses de fonctionnement. Une<br />

caractéristique originale du système français est l'existence de tick<strong>et</strong>s modérateurs pour<br />

les services médicaux <strong>et</strong> d'un système très développé de mutuelles privées qui couvrent<br />

ces coûts. Le système de soins français est considéré comme fortement régulé par le<br />

secteur <strong>public</strong>. Le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services sont mixtes.<br />

10


<strong>La</strong> principale caractéristique du système de soins du Japon est l’établissement d’une<br />

assurance-santé obligatoire, universelle <strong>et</strong> globale depuis 1961. Les sources privées<br />

financent 18,3% <strong>des</strong> dépenses totales de santé. Les médecins sont <strong>des</strong> professionnels<br />

libéraux. <strong>La</strong> loi distingue les hôpitaux <strong>et</strong> les cliniques. Ils peuvent être de propriété<br />

publiques <strong>et</strong> privés. Toutefois, le secteur <strong>public</strong> occupe une p<strong>la</strong>ce prédominante dans <strong>la</strong><br />

fourniture <strong>des</strong> services de santé. En somme, le système de soins japonais est considéré<br />

comme régulé publiquement. Son financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de services sont aussi<br />

principalement <strong>public</strong>s.<br />

Le système de soins du Royaume-Uni reste encore un <strong>des</strong> bastions <strong>des</strong> systèmes <strong>public</strong>s<br />

<strong>et</strong> ce malgré plusieurs tentatives d’y introduire <strong>la</strong> compétition <strong>et</strong> les partenariats <strong>public</strong>privé.<br />

Ces tentatives ont toutes été fortement régulées par le secteur <strong>public</strong>. Les récentes<br />

réformes reposent sur l’établissement de marchés intérieurs avec <strong>la</strong> séparation <strong>des</strong> rôles<br />

d’ach<strong>et</strong>eurs <strong>et</strong> fournisseurs de services. Les autorités de santé <strong>des</strong> districts <strong>et</strong> les groupes<br />

de médecins de famille sont détenteurs d’enveloppes budgétaires <strong>et</strong> responsables de<br />

l’achat de service pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de leur territoire. <strong>La</strong> fourniture <strong>des</strong> services est<br />

caractérisée par <strong>la</strong> prédominance du secteur <strong>public</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>coexistence</strong> d’un p<strong>et</strong>it créneau<br />

pour une fourniture privée parallèle. Les dépenses totales de santé sont financées à 16,6%<br />

par <strong>des</strong> sources privées. En somme, le système de soins du Royaume-Uni est considéré<br />

comme égulé publiquement. Son financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de services sont aussi<br />

principalement <strong>public</strong>s<br />

Le système de soins de <strong>la</strong> Suède est constitué d’un système national d’assurance ma<strong>la</strong>die<br />

<strong>et</strong> divers services d’aide sociale. Il est dirigé par autorités politiques régionales dont les<br />

membres sont élus. Ces instances ont le pouvoir de prélever directement <strong>des</strong> impôts. <strong>La</strong><br />

responsabilité de <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services de santé relève de ces instances. Chacune<br />

possède ses centres locaux de santé qui emploient <strong>des</strong> médecins généralistes. Seulement<br />

8% <strong>des</strong> médecins travaillent à temps plein en cabin<strong>et</strong>s privés. Peu de médecins sa<strong>la</strong>riés<br />

travaillent en privé après leurs heures de travail dans le secteur <strong>public</strong>. Les dépenses<br />

privées de santé représentent 14,7% <strong>des</strong> dépenses totales. En bref, le système de soins<br />

suédois est régulé par le secteur <strong>public</strong>. Son financement ainsi que <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong><br />

services relevant aussi de ce secteur.<br />

b) Modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> en santé<br />

Insérer le Tableau 1<br />

Le tableau 1 regroupe les pays selon <strong>la</strong> simi<strong>la</strong>rité <strong>des</strong> p<strong>la</strong>ces qu’ occupent les <strong>secteurs</strong><br />

<strong>public</strong> <strong>et</strong> privé quant à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services de santé.<br />

Bien qu’il existe 27 combinaisons possibles (3 types de gouvernance X 3 types de<br />

financement X 3 types de fourniture), seulement cinq regroupements ou modèles de<br />

<strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> ressortent de l’analyse (tableau 1). Il est<br />

intéressant de noter <strong>la</strong> cohérence qui existe au sein de ces modèles. Dans les systèmes de<br />

santé où <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est privée, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de service sont soit<br />

privés, soit mixtes mais jamais <strong>public</strong>s. En contrepartie, lorsque <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est<br />

publique, le financement est soit mixte ou <strong>public</strong>, mais jamais privé. Finalement, lorsque<br />

11


<strong>la</strong> fourniture de service est publique, <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion publique est nécessairement forte <strong>et</strong> le<br />

financement est aussi <strong>public</strong>.<br />

c) Performance <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>et</strong> c<strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong>.<br />

Le tableau 2 présente <strong>la</strong> moyenne <strong>des</strong> rangs <strong>des</strong> pays sur chacun <strong>des</strong> indicateurs de<br />

<strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins selon les modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong><br />

<strong>public</strong> auxquels ils appartiennent. Les modèles sont ordonnancés selon <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’y<br />

occupent les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong>. Les premiers modèles (1, 2) accordent un rôle<br />

prépondérant au secteur privé. Tandis que les derniers modèles (4, 5) accordent ce rôle au<br />

secteur <strong>public</strong>.<br />

Insérer le Tableau 2<br />

Le tableau révèle que <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> pays est associée à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupent les<br />

<strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans leur système de soins. Généralement, les rangs moyens <strong>des</strong><br />

pays sont systématiquement moins bons lorsque le secteur privé occupe une p<strong>la</strong>ce<br />

dominante dans <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de services de santé<br />

comparativement aux pays où le secteur <strong>public</strong> occupe <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce dominante. À titre<br />

d’exemples, les pays qui ont une régu<strong>la</strong>tion ainsi qu’un financement <strong>et</strong> une fourniture <strong>des</strong><br />

services qui relèvent principalement du secteur privé (modèle 1), ont <strong>des</strong> rangs moyens<br />

plus élevés (40 <strong>et</strong> 49) quant au niveau <strong>et</strong> à l’équité de <strong>la</strong> santé de leur popu<strong>la</strong>tion que les<br />

pays (modèle 5) dans lesquels tant <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion que le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de<br />

services sont assurés principalement par le secteur <strong>public</strong> (6 <strong>et</strong> 11). Les pays dans<br />

lesquels le privé occupe une p<strong>la</strong>ce importante dans le système de soins sont donc moins<br />

performants dans l’atteinte de c<strong>et</strong> objectif que les pays où le <strong>public</strong> occupe <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

dominante. Il en est ainsi pour presque tous les objectifs à l’exception de <strong>la</strong> réactivité. <strong>La</strong><br />

réactivité semble meilleure dans les pays où <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services est privée à<br />

condition toutefois que le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> gouverne soient mixtes.<br />

Ce qui semble surtout influencer <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> pays est <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>des</strong> systèmes<br />

de soins. <strong>La</strong> meilleure <strong>performance</strong> globale s’observe chez les systèmes de soins<br />

appartenant aux modèles (4, 5) où <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est publique. Il est intéressant de noter<br />

que lorsque c<strong>et</strong>te condition est présente, <strong>la</strong> <strong>performance</strong> globale <strong>des</strong> systèmes varie très<br />

peu selon <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’occupent les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

fourniture <strong>des</strong> services. Les rangs moyens occupés par ces systèmes de santé varient peu<br />

aussi selon les indicateurs de <strong>performance</strong> observés.<br />

Le tableau 2 présente <strong>la</strong> moyenne <strong>des</strong> rangs <strong>des</strong> pays sur chacun <strong>des</strong> indicateurs de<br />

<strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins selon <strong>la</strong> <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong>. Les<br />

modèles sont ordonnancés selon <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qu’y occupent ces <strong>secteurs</strong>. Les premiers<br />

modèles (1, 2) accordent un rôle prépondérant au secteur privé. Tandis que les derniers<br />

modèles (3,4,5) accordent ce rôle au secteur <strong>public</strong> mais à <strong>des</strong> degrés différents.<br />

12


Limites de l’étude<br />

<strong>La</strong> présente étude tente de cerner l’influence <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> sur <strong>la</strong><br />

<strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong> pays industrialisés. Pour ce faire, le degré de<br />

<strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans trois sphères d’activités <strong>des</strong> systèmes de<br />

soins a été apprécié : <strong>la</strong> gouverne, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> servies de santé.<br />

Cerner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que jouent les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> dans les systèmes de santé <strong>des</strong> pays<br />

analysés constitue toujours un défi important. Le c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> pays en <strong>des</strong> groupes<br />

distincts <strong>et</strong> selon une échelle ordinale pose un défi additionnel. C<strong>et</strong>te catégorisation <strong>des</strong><br />

pays est susceptible soit de ne pas <strong>la</strong>isser transparaître <strong>des</strong> nuances qui pourraient<br />

s’avérer importantes ou soit d’être changée par une modification <strong>des</strong> critères de<br />

c<strong>la</strong>ssement. Ces réserves s’appliquent surtout aux pays qui se situent à <strong>la</strong> marge entre<br />

deux catégories. L’utilisation de sources d’informations crédibles (<strong>public</strong>ations dans <strong>des</strong><br />

revues avec comité de pairs, OMS, <strong>et</strong> OCDE), est toutefois susceptible d’en accroître <strong>la</strong><br />

fiabilité surtout pour les pays dont <strong>la</strong> gouverne <strong>des</strong> systèmes de santé est décentralisée<br />

par rapport aux pays dont <strong>la</strong> gouverne est centralisée. De plus, les caractéristiques<br />

précises <strong>des</strong> re<strong>la</strong>tions qu’entr<strong>et</strong>iennent ces deux <strong>secteurs</strong> dans les systèmes de soins ne<br />

sont pas prises en compte dans c<strong>et</strong>te étude, Pourtant, elles sont susceptibles d’influencer<br />

aussi <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins.<br />

<strong>La</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de santé repose sur l’appréciation qu’en a faite l’OMS.<br />

C<strong>et</strong>te appréciation fait l’obj<strong>et</strong> de critiques dont celles d’accorder plus de poids à <strong>des</strong><br />

facteurs susceptibles d’être valorisés davantage dans les économies de marchés <strong>et</strong> donc<br />

susceptible de favoriser certains pays au détriment d’autres. L’OMS reconnaît elle-même<br />

les faiblesses de sa méthodologie. Elle a toutefois l’avantage d’être allé jusqu’au bout de<br />

l’évaluation de <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de santé de 191 pays. Il serait intéressant de<br />

voir l’influence <strong>des</strong> PPP lorsque d’autres formules d’appréciation de <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong><br />

systèmes de soins de santé seront.<br />

C<strong>et</strong>te analyse fait aussi face à un problème potentiel de temporalité. Les informations<br />

perm<strong>et</strong>tant de cerner <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que jouent ces deux <strong>secteurs</strong> dans les systèmes de soins ont<br />

été recueillies entre les années 1995 <strong>et</strong> 2005. Celles perm<strong>et</strong>tant d’apprécier <strong>la</strong><br />

<strong>performance</strong> de leur système de soins portent sur une période plus courte soit celle<br />

entourant l’année 2000. À cause de c<strong>et</strong> écart dans les pério<strong>des</strong> d’observations, il est<br />

possible que <strong>la</strong> <strong>performance</strong> d’un pays soit associée à <strong>des</strong> rôles de ces <strong>secteurs</strong> qui ne sont<br />

pas précisément ceux existant en 2000 ou devant être associé à <strong>la</strong> <strong>performance</strong> de son<br />

système de santé. Cependant, l’impact de c<strong>et</strong> écart devrait être minime si ce n’est à cause<br />

du temps requis pour modifier en profondeur un système de soins. Aussi, le nombre<br />

d’années requis aux rôles de ces <strong>secteurs</strong> pour influencer <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de<br />

soins <strong>des</strong> pays n’est pas connu.<br />

Enfin, les rôles de ces <strong>secteurs</strong> n’émergent pas de façon fortuite dans les systèmes de<br />

santé. Ils sont influencés par le contexte social plus général ainsi que les caractéristiques<br />

<strong>des</strong> systèmes de santé dans lesquels ils s’inscrivent. Il est difficile, surtout dans <strong>des</strong><br />

comparaisons internationales de distinguer les eff<strong>et</strong>s associés à l’obj<strong>et</strong> d’étude, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

occupée par ces deux <strong>secteurs</strong>, de ceux attribuables au contexte <strong>et</strong> aux caractéristiques<br />

13


<strong>des</strong> systèmes de soins dans lesquels ils s’inscrivent. Il faut interpréter les résultats de c<strong>et</strong>te<br />

étude comme <strong>des</strong> associations <strong>et</strong> ce à l’instar <strong>des</strong> comparaisons internationales.<br />

Conclusions<br />

<strong>La</strong> <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privés <strong>et</strong> <strong>public</strong>s se forment particulièrement autour de<br />

l’accomplissement de trois fonctions <strong>des</strong> systèmes de soins de santé : <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion, le<br />

financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture de services. Cependant, le financement semble être le lieu<br />

privilégié de c<strong>et</strong>te <strong>coexistence</strong>. En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> mixité du financement caractérise 3 <strong>des</strong> 5<br />

modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> observés dans les 11 pays, alors<br />

qu’elle ne caractérise <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services que dans deux de ces modèles. Par<br />

ailleurs, notre c<strong>la</strong>ssification suggère un lien entre le type de financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> fourniture<br />

de services.<br />

Ainsi, bien que 27 combinaisons de rôles de ces <strong>secteurs</strong> dans les trois sphères d’activités<br />

soient théoriquement possibles, seulement cinq modèles de <strong>coexistence</strong> prédominent dans<br />

les 11 pays analysés. À ce titre, notre analyse souligne une cohérence interne aux<br />

systèmes quant au rôle que jouent les <strong>secteurs</strong> privés <strong>et</strong> <strong>public</strong>s dans ces sphères<br />

d’activités. En eff<strong>et</strong>, dans les systèmes où <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est privée, le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

fourniture de service sont soit privés soit mixtes, mais jamais <strong>public</strong>s. En contraste, dans<br />

les systèmes où <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est publique, le financement est soit mixte ou <strong>public</strong>, jamais<br />

privé. Cependant, même si <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services y est surtout mixte <strong>et</strong> publique, elle<br />

peut aussi être privée. Enfin, <strong>la</strong> fourniture <strong>des</strong> services est principalement assumée par le<br />

secteur <strong>public</strong> uniquement dans les systèmes où le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion sont aussi<br />

assumés principalement par le secteur <strong>public</strong>.<br />

Notre analyse indique que <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins est associée à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

qu’y occupent les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong>. En eff<strong>et</strong>, les pays les plus performants sont<br />

ceux où le financement, <strong>la</strong> prestation de services <strong>et</strong> <strong>la</strong> gouvernance sont assurés par le<br />

secteur <strong>public</strong>. À l’inverse, les pays les moins performants sont ceux où le secteur privé<br />

assume ces trois fonctions. Enfin, les pays où le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong> prestation <strong>des</strong> services<br />

de santé sont assumés conjointement par les <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong> ont une <strong>performance</strong><br />

considérablement plus élevée lorsque <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion est publique ou mixte. En somme, nos<br />

résultats indiquent que le secteur rivé peut jouer un rôle dans le financement <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

fourniture <strong>des</strong> services. <strong>La</strong> <strong>performance</strong> de ces systèmes de soins est de loin supérieure si<br />

<strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du système est soit mixte <strong>et</strong> surtout assumée par le secteur <strong>public</strong>.<br />

14


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17


Tableau 1<br />

Modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

dans les systèmes de soins de santé <strong>des</strong> 11 pays étudiés<br />

Modèles<br />

Régu<strong>la</strong>tion Financement Fourniture Pays<br />

Publique<br />

1- Privé Faible Privé Privé États-Unis <strong>et</strong><br />

Mexique<br />

2- Régu<strong>la</strong>tion privée, financement<br />

<strong>et</strong> fourniture mixtes<br />

3- Régu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> financement<br />

mixtes <strong>et</strong> fourniture privée<br />

4- Régu<strong>la</strong>tion publique ,<br />

financement <strong>et</strong> fourniture mixtes<br />

Faible Mixte Mixte Australie,<br />

Nouvelle-Zé<strong>la</strong>nde<br />

Forte<br />

Mixte?<br />

Mixte Privé Pays Bas <strong>et</strong><br />

Suisse<br />

Forte Mixte Mixte France, Canada<br />

5- Public Forte Public Public Japon, Suède <strong>et</strong><br />

Royaume-Uni<br />

Tableau 2<br />

Rang moyen de <strong>la</strong> <strong>performance</strong> <strong>des</strong> systèmes de soins <strong>des</strong> pays selon les<br />

modèles de <strong>coexistence</strong> <strong>des</strong> <strong>secteurs</strong> privé <strong>et</strong> <strong>public</strong><br />

Modèle de PPP Objectifs Performance<br />

Santé Réactivité Financement Atteinte Selon $ Globale<br />

Niveau Équité Niveau Équité Objectifs<br />

1- Privé 40<br />

(24-55)<br />

2- Régu<strong>la</strong>tion privée,<br />

financement <strong>et</strong><br />

fourniture mixtes<br />

3- Régu<strong>la</strong>tion <strong>et</strong><br />

financement mixtes <strong>et</strong><br />

fourniture privée<br />

4- Régu<strong>la</strong>tion publique ,<br />

financement <strong>et</strong><br />

fourniture mixtes<br />

17<br />

(2-31)<br />

10,5<br />

(8-13)<br />

8<br />

(3-12)<br />

5- Public 6<br />

(1-14)<br />

49<br />

(32-65)<br />

17<br />

(16-17)<br />

12,5<br />

(10-15)<br />

15<br />

(12-18)<br />

11<br />

(2-28)<br />

27<br />

(1-53,5)<br />

18<br />

(12,5-<br />

22,5)<br />

5,5<br />

(2-9)<br />

12<br />

(7,5-16,5)<br />

14<br />

(6-26,5)<br />

99<br />

(55-144)<br />

26<br />

(24-28)<br />

30<br />

(21-39)<br />

23<br />

(18-28)<br />

11<br />

(10-13,5)<br />

33<br />

(15-51)<br />

19<br />

(12-26)<br />

5<br />

(2-8)<br />

7<br />

(6-7)<br />

5<br />

(1-9)<br />

68<br />

(63-72)<br />

60<br />

(39-80)<br />

22,5<br />

(19-26)<br />

20<br />

(4-35)<br />

18<br />

(9-24)<br />

49<br />

(37-61)<br />

37<br />

(32-41)<br />

18,5<br />

(17-20)<br />

16<br />

(1-30)<br />

17<br />

(10-23)<br />

Rang moyen <strong>des</strong> pays 15 20 14 36 13 36 27<br />

18

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