Eco Watchers - Réseau IDée

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Expérience « malle précarité »
Présentation d’une séquence d’animation
dans le cadre du projet
Eco Watchers
1. Contexte
Cette animation s’inscrit dans le cadre du projet Eco Watchers. Ce projet vise à
redonner le pouvoir aux personnes en situation de précarité d'agir sur leur
environnement physique et social en s'appuyant sur la dynamique de groupe et la
méthode participative d'échange de savoirs.
En quelques mots, ce sont…
- Des rencontres périodiques d’un petit groupe de personnes en situation de précarité
amené à échanger leurs savoirs et leurs pratiques autour de questions liées à l'énergie.
- Un accompagnement individuel, comprenant un audit énergétique du logement, qui
permet d'identifier les besoins de chacun et d'en assurer le suivi.
- Un processus qui permet d'aboutir à des modifications comportementales des
participants et des aménagements structurels de chaque logement en vue d’une
meilleure utilisation rationnelle de l’énergie et d'un plus grand confort de vie.
- Une dynamique collective qui soutient positivement les changements individuels, qui
participe à un processus d’émancipation et qui crée du lien social.
2. Objectifs de la séquence
! Amener les participants à faire le point, à s’exprimer et à partager tous les trucs et
astuces qui permettent d’économiser de l’énergie chez eux.
! Partir des habitudes, des connaissances de chacun pour que le groupe puisse
s’enrichir des savoirs des uns et des autres.
! Permettre aux participants de faire son propre « bilan URE Utilisation Rationnelle de
l’Energie » et susciter progressivement des habitudes allant dans une meilleure
utilisation de son énergie.
3. Durée : 1h30 ou en plusieurs étapes

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4. Nombre de personnes : 12 personnes
5. Support/matériel
- Jeu de cartes « Ménagez les électros » édité par les Equipes populaires
- Feuilles et bics pour chaque participant
- Flip chart et marqueurs pour l’animateur
6. Déroulement
- L’animateur constitue des paires et leur distribue, deux (voire plus en fonction du
nombre de personnes) cartes « Ménagez les électros » face cachée.
- Il donne les instructions : « Au moment où je vous donnerai le signal, vous retournerez
vos cartes sur lesquelles sont imagés un appareil consommant de l’énergie. Pour
chacun d’eux, vous allez, en 10 minutes dresser par écrit, par voie orale (en
échangeant avec votre partenaire, par picto (comme vous préférez)… l’ensemble des
trucs et astuces que vous connaissez et peut-être appliquez en lien direct avec
l’appareil illustré sur la carte.
Ex : Pour la machine à laver, il est important de bien la remplir avant de la faire
fonctionner. Un partage collectif sera fait par après ».
- L’animateur demande si chacun a bien compris l’exercice et éclaircit si nécéssaire.
- Au bout des 10 minutes pendant lesquelles les participants sont livrés à eux-même,
l’animateur propose de faire un partage des échanges.
- Chaque participant à tour de rôle choisit une carte qu’il a traitée et exprime tout ce à
quoi ils ont pensé. L’animateur prend note sur le flip chart. Dès qu’une personne a
terminé, l’animateur donne la possibilité au groupe de compléter, de donner de
nouvelles idées. L’animateur aussi, avec sa casquette « d’individu », peut partager ses
savoirs. La liste se complète ainsi au fur et à mesure pour l’ensemble des cartes.
Pour l’animateur, il est intéressant de voir à quel point de nouvelles idées émergent à
chaque utilisation de ce jeu de cartes. Les apprentissages sont bien mutuels. En tant
qu’animateur, le positionnement de « facilitateur » et non d’ « expert » venant
transmettre son savoir, permet cette richesse d’échange et de valorisation de chacun.
- La rencontre suivante, l’animateur aura réalisé entre temps, une synthèse sous forme
de fiches, reprenant l’ensemble des trucs et astuces.
Ces fiches sont intégrées dans un « carnet énergie » qui a été offert comme cadeau
d’accueil à chaque participant dès le commencement du projet. Il est à l’état vierge au
départ et se complète au fur et à mesure des rencontres permettant ainsi de faire une
synthèse de ce qui se partage, et devenir le symbole d’un « récit de projet ».
Ces fiches amènent les participants à faire le bilan URE à titre personnel.
Chaque fiche traite d’un appareil et chaque conseil est précédé d’un espace pour une
gommette.

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Les participants font leur propre bilan en plaçant devant chaque conseil soit :
Une gommette verte pour : Ce que je fais déjà
Une gommette orange pour : Mon action du mois
Une gommette rouge pour : Ce que je ne sais pas faire (parce que le
logement ne le permet pas)
Vide : Ce que je pourrais faire mais ne fais pas encore
A savoir que pour la gommette orange, à la fin de chaque rencontre, les participants
choisissent à titre individuel un conseil pour lequel ils prêteront particulièrement
attention pendant un mois. Le mois d’après, ils choisissent un nouveau conseil et
l’additionnent au(x) précédent(s). Cette méthode permet des changements de
comportements progressifs.
La grande difficulté dans les changements de comportements est de se le rappeler
quotidiennement. Deux supports permettent plus facilement de s’en souvenir :
! Le carnet se transforme
en « pupitre ». Les
participants peuvent alors
mettre en évidence la page
concernant la gommette
orange du mois et le placer
à un endroit visible, de
passage.
! Chaque participant reçoit à chaque séance, un « mémo »: soit un porte-clé, un
magnet, un rond de serviette, un tableau noir, un autocollant… il y inscrit ou dessine
l’action qu’il a choisit pour le mois.
Cette animation est une séquence parmi d’autres qui s’inscrit dans une approche sur du
long terme visant de réels changements de comportements en matière d’utilisation plus
rationnelle de l’énergie et de créer du lien social. Libre à chacun de prendre ce qui lui
parle… Les motivations peuvent être diverses : réduire ses factures, améliorer son
confort de vie, agir pour la planète, avoir un espace pour parler, ne pas se sentir seul,
être valorisé, rencontrer d’autres personnes…

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RETOUR SUR L’EXPERIENCE
L’URE, un sac à astuces sans fond
Ce petit jeu de cartes, qui n’a l’air de rien, est un outil assez surprenant dans sa
pratique. Il permet souvent de briser la glace et de faire émerger des choses
inattendues.
En tant qu’animatrice-facilitatrice, je suis souvent étonnée par la créativité des gens et
par la force qu’un groupe peut avoir quant à son intelligence collective.
La richesse des expériences individuelles fait que le sujet des « trucs et astuces » en
matière d’énergie n’est jamais épuisé. Les exemples sont multiples… J’ai par exemple
appris à réutiliser mes tetrapacks pour congeler mes restes de repas et mieux
organiser mon congélateur.
Un outil qui valorise les savoirs
Laisser la place à chacun, donner la parole, aider à mettre des mots et à faire le point
sur ses habitudes, ses pratiques au quotidien, permet à chacun de prendre conscience
qu’il est « expert de sa propre vie » et qu’il a des choses intéressantes à partager.
La citation suivante l’illustre bien: « l’exclusion sociale n’est pas seulement une atteinte
grave à l’humanité, à la conscience de chacun, à la démocratie, elle est aussi un nonsens
social, un perte des savoirs et des attentes de tous ceux auxquels on signifie ainsi
qu’ils ne peuvent rien apporter d’intéressant, qu’ils ne sont pas intéressants. » Claire
Heber-Suffrin, fondatrice des Réseau d’échanges de savoirs
Les économies d’énergie, un prétexte pour du travail social et citoyen
Le groupe a une force de changement. Il permet un enrichissement mutuel, il crée du
lien social sortant l’individu de sa bulle de solitude, il permet la valorisation de chacun et
renforce positivement la naissance de nouvelles pratiques.
Le fait par exemple, que chacun retourne chez soi avec l’invitation d’être attentif
pendant un mois à un geste économisant de l’énergie et d’être amené à en parler la
séance suivante, est une réelle source de motivation. Les personnes ne sont pas
seules face à cette invitation, elles ont envie de parler de ce qu’elles ont fait, des
difficultés qu’elles ont rencontrées, de ce que ça leur a permis…
Des échanges qui dépassent le sujet
Souvent, lors des rencontres, les personnes utilisent cet espace pour s’exprimer, pour
avoir quelqu’un à qui parler, pour partager de son quotidien, faire de nouvelles
rencontres, se sentir moins seules…
Il est essentiel de laisser la place à cette « expression libre ». Elle permet de créer une
atmosphère conviviale et répond à un réel besoin social.

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Vulgarisation ou infantilisation ?
Utiliser des dessins, des pictos comme le jeu de cartes, permet à des personnes qui ne
maîtrisent pas la langue de pouvoir accrocher à l’animation. Ces supports visuels sont
souvent nécessaires avec ce public. Néanmoins, il faut être vigilant au risque
d’infantilisation que cela peut créer.
Une trop grande mixité sociale apprivoisant des mondes radicalement différents en
terme de valeurs, de mode de vie… peut compromettre ce souci d’intégration.
CONTACTS
Empreintes asbl
Stéphanie de Tiège
stephanie@empreintesasbl.be
081-229628