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Revue de Presse<br />
Thème :<br />
La chaîne du froid à l’officine<br />
et en milieu hospitalier<br />
Source Image - Le moniteur des pharmacies – Six conseils pour respecter la chaîne du froid – Avril 2011<br />
212 avenue Paul Doumer 92508 RUEIL-MALMAISON Cedex FRANCE – Tél. : +33 (0) 1 46 69 85 00 – Fax. : +33 (0)1 47 25 98 44<br />
www.sofrigam.com – sofrigam@sofrigam.com
DÉBAT -<br />
Tour de France 2010/2011<br />
La chaîne du froid à l’officine<br />
et en milieu hospitalier<br />
Lil<strong>le</strong>– Mars 2011<br />
Reims– Mai 2011<br />
Paris – Mars 2010<br />
Strasbourg– Juin 2011<br />
Nantes – Décembre 2010<br />
Lyon – Mai 2010<br />
Sud Ouest – fin 2011<br />
Sud est– Fin 2011<br />
Montpellier– Septembre 2010
Retombées Presse<br />
2010-2011
Date: 01.04.2010<br />
OJD: N.C.<br />
Page: 26-28;30<br />
Edition: PRINCIPALE (FR)<br />
Suppl.:<br />
Rubrique:<br />
H initiatives<br />
LE DEBAT<br />
Chaîne du froid :<br />
<strong>le</strong>s maillons de la sécurisation<br />
Face à l'accroissement<br />
rapide des volumes<br />
de médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s<br />
nécessitant une<br />
logistique qui maintienne<br />
une température la plus<br />
stab<strong>le</strong> possib<strong>le</strong> entre 2<br />
et 8 0C, <strong>le</strong> respect de la<br />
chaîne du froid s'impose<br />
à tous <strong>le</strong>s acteurs. Dans<br />
la pratique, il reste<br />
des progrès à faire.<br />
Afin de contribuer à la<br />
sécurisation de cette<br />
chaîne, Profession<br />
Pharmacien et la<br />
société <strong>Sofrigam</strong> ont<br />
initié une série de<br />
rencontres avec <strong>le</strong>s<br />
professionnels du monde<br />
pharmaceutique<br />
impliqués.<br />
Cette première rencontre a réuni à Paris,<br />
outre <strong>le</strong>s représentants de Profession<br />
Pharmacien et de <strong>Sofrigam</strong>, spécialiste<br />
de remballage isotherme<br />
(voir encadré),<br />
des intervenants concernés par <strong>le</strong> médi<br />
cament thermosensib<strong>le</strong> et sa distribu<br />
tion, des laboratoires aux officinaux [voir<br />
encadré p. 28). De premier abord tech<br />
nique, <strong>le</strong> sujet s'est avéré particulièrement<br />
riche d'enseignements sur la gestion<br />
pratique par <strong>le</strong> pharmacien des produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Le point de vue<br />
des industriels<br />
Pour Juliette de Nonancourt, responsab<strong>le</strong><br />
de l'information médica<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> labora<br />
toire BMS, <strong>le</strong> maintien de la chaîne du<br />
froid est une préoccupation constante en<br />
vil<strong>le</strong> comme à l'hôpital. Car <strong>le</strong> coût indus<br />
triel d'une rupture de la chaîne peut être<br />
catastrophique - financièrement comme<br />
Mme<br />
humainement. de Nonancourt relate<br />
sa gestion fréquente d'incidents concer<br />
nant cette chaîne, et <strong>le</strong>s demandes crois<br />
santes d'informations<br />
ou de conseils<br />
permettant d'en définir <strong>le</strong>s conséquences<br />
sur des médicaments de plus en plus<br />
chers, La réponse à ces demandes est<br />
particulièrement délicate puisque <strong>le</strong><br />
laboratoire doit s'en tenir aux éléments<br />
de l'AMM du produit. Or, <strong>le</strong>s dossiers<br />
d'AMM se restreignent <strong>le</strong> plus fréquem<br />
ment à une étude de stabilité stricte entre<br />
2 et 8 "C, bien que certains laboratoires<br />
pratiquent pour quelques produits des<br />
études de stabilité plus larges. La limite<br />
évidente de ces études est l'impossibilité<br />
éthique de tester l'efficacité d'un médica<br />
ment ayant subi une rupture de ia chaîne<br />
du froid sur l'homme. Cette analyse est<br />
reprise par Thierry Youhanna, de Sanofi<br />
Pasteur Distribution, qui confirme que son<br />
laboratoire ne considère comme recevab<strong>le</strong><br />
que <strong>le</strong> maintien de l'efficacité entre<br />
2 et 8 0C. Bien évidemment, la notification<br />
a un laboratoire d'un incident de rupture<br />
de la chaîne du froid ayant eu une inci<br />
dence sur la santé d'un patient entraîne<br />
une enquête rigoureuse. Pour autant,<br />
<strong>le</strong>s liens de causalité sont très diffici<strong>le</strong>s<br />
à déterminer, car <strong>le</strong>s informations sont <strong>le</strong><br />
plus souvent par trop parcellaires. Il est<br />
particulièrement diffici<strong>le</strong> dès lors de fixer<br />
des tolérances en dehors de la sacrosainte<br />
loi des 2-8 0C.<br />
Le point du vue<br />
des répartiteurs<br />
Les risques de rupture de la chaîne du<br />
froid lors de la fabrication, du stockage<br />
puis du transport du laboratoire vers <strong>le</strong><br />
dépositaire ou <strong>le</strong> grossiste sont claire<br />
ment identifiab<strong>le</strong>s et relativement prédic<br />
tifs. Ils peuvent donc être évités par la<br />
mise en place de procédures et d'outils<br />
adaptés. Pour <strong>le</strong>s grossistes, la récep<br />
tion et <strong>le</strong> stockage de tel<strong>le</strong>s commandes<br />
sont maîtrisés. Des dysfonctionnements<br />
peuvent en revanche survenir lors de la<br />
livraison aux CHU ou aux officines. Et<br />
là, <strong>le</strong>s scénarios possib<strong>le</strong>s deviennent<br />
Tous droits de reproduction réservés
Date: 01.04.2010<br />
OJD: N.C.<br />
Page: 26-28;30<br />
Edition: PRINCIPALE (FR)<br />
Suppl.:<br />
Rubrique:<br />
de plus en plus nombreux, comme <strong>le</strong><br />
rappel<strong>le</strong> Angela Grocolas, directrice de<br />
l'assurance qualité pour l'OCP. Parmi<br />
Monique Loubiè<br />
et Martine Gesh<br />
cette multitude de problématiques, el<strong>le</strong><br />
a tenu à en dégager deux. La première<br />
est la nature extrêmement variab<strong>le</strong> du<br />
contenu des caisses réfrigérées, d'une<br />
simp<strong>le</strong> boîte de vaccin à un lot d'une<br />
dizaine de vaccins ou de médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s. La deuxième problé<br />
matique est bien évidemment l'heure<br />
de livraison et <strong>le</strong> lieu de stockage avant<br />
déballage de la commande par <strong>le</strong> phar<br />
macien. Les commandes du soir pour<br />
<strong>le</strong> matin sont préparées dans la nuit et<br />
livrées très tôt <strong>le</strong> matin. Entre la camion<br />
nette du livreur et <strong>le</strong> lieu d'attente de<br />
certaines caisses, <strong>le</strong>s écarts de tempéra<br />
tures peuvent être importants et ne sont<br />
pas prédictib<strong>le</strong>s. Pour<br />
Mme Grocolas, il<br />
semb<strong>le</strong> uti<strong>le</strong> de rappe<strong>le</strong>r au pharmacien<br />
que, pour la livraison de médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s, la commande de midi<br />
fait courir moins de risques aux produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Côté pharmacies<br />
À ces problèmes d'horaires, la livraison à<br />
l'officine y ajoute celui de la détermination<br />
de la charge de la preuve, et dès lors de norma<strong>le</strong>s, voire<br />
la possibilité de vérification conjointe du<br />
maintien de la température par l'officinal et<br />
<strong>le</strong> livreur du grossiste. À l'heure actuel<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong> pharmacien ne peut pas constater la<br />
qualité du maintien de la chaîne du froid.<br />
Aucun critère ni aucune indication visuel<strong>le</strong><br />
ne lui donne <strong>le</strong>s moyens de vérifier qu'il<br />
n'y a pas eu de rupture de la chaîne du<br />
froid tout au long du trajet du produit et<br />
non pas uniquement à l'arrivée. Certains<br />
pharmaciens se sont dotés de pisto<strong>le</strong>ts Il y a plus de 30 ans,<br />
lasers censés mesurer la température<br />
dans une caisse. La quasi-majorité des<br />
assistants ont rejoint Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
président de la société <strong>Sofrigam</strong>, pour<br />
remettre en cause la fiabilité de ce moyen,<br />
arguant qu'une tel<strong>le</strong> prise de tempéra<br />
ture se heurte à un nombre insuffisant de<br />
points de mesure, qu'el<strong>le</strong> s'effectue après<br />
l'ouverture de la caisse, et qu'el<strong>le</strong> néces<br />
court<br />
I —<br />
co<strong>le</strong> de mesure particulièrement rigou<br />
Uuifii-<br />
reux et certainement bien trop comp<strong>le</strong>xe...<br />
Mme Grocolas rapportant même des<br />
conflits évitab<strong>le</strong>s et inuti<strong>le</strong>s liés à l'usage<br />
de ces outils de mesure.<br />
À la recherche<br />
d'un critère d'assurance<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque a reçu l'assentiment des<br />
experts de l'assemblée lorsqu'il a proposé<br />
de prendre comme critère de référence la<br />
durée de maintien de température entre<br />
deux limites. Cette durée est effective<br />
ment prévisib<strong>le</strong> dans des conditions<br />
extrêmes, et pour un<br />
contenant déterminé. Le gain de tempé<br />
rature dans une caisse réfrigérée suit<br />
<strong>le</strong>s lois de la thermodynamique et peut<br />
être faci<strong>le</strong>ment testé en laboratoire de<br />
métrologie. Il est alors possib<strong>le</strong> d'éta<br />
blir des durées de maintien de tempéra<br />
ture dans <strong>le</strong>s limites prescrites (2-8 0C).<br />
Une société spécialiste du froid<br />
pharmacien créait la société <strong>Sofrigam</strong>. L'entreprise concevait<br />
alors <strong>le</strong>s pochettes réfrigérantes Dolofriz destinées à soulager <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures sportives.<br />
Consciente des problématiques de la chaîne du froid dans <strong>le</strong> secteur pharmaceutique,<br />
<strong>Sofrigam</strong> met en place une équipe d'ingénierie spécialisée et s'investit dans la<br />
conception et la fabrication d'emballages isothermes et réfrigérants permettant <strong>le</strong><br />
transport de produits thermosensib<strong>le</strong>s dans des véhicu<strong>le</strong>s non frigorifiques, Aujourd'hui,<br />
<strong>Sofrigam</strong> emploie quelque 50 personnes et est implantée à travers <strong>le</strong> monde. En<br />
croissance annuel<strong>le</strong> depuis plus de dix ans, l'établissement fait partie des <strong>le</strong>aders<br />
européens des emballages réfrigérants. En 2008, <strong>Sofrigam</strong> ouvre l'un des plus grands<br />
laboratoires de métrologie d'Europe qui lui permet de tester et de qualifier selon <strong>le</strong>s<br />
normes européennes tous <strong>le</strong>s produits qu'el<strong>le</strong> commercialise.<br />
Renseignements et conseils sur www.sofrigam.com ou www.taboutiquedufroid.com<br />
Dr<br />
Tous droits de reproduction réservés
;<br />
Date: 01.04.2010<br />
OJD: N.C.<br />
Page: 26-28;30<br />
Edition: PRINCIPALE (FR)<br />
Suppl.:<br />
Rubrique:<br />
initiativesi<br />
LE DEBAT<br />
Étaient présents...<br />
Anouck Bernardin, pharmacien<br />
d'officine; Anne de Boismenu,<br />
consultant, Savoir-Faire;<br />
Ouvier Denonain, pharmacien<br />
titulaire ; Marine Oieu, commercia<strong>le</strong><br />
France, <strong>Sofrigam</strong> ; Laurent Donnier,<br />
Médifroid ; MARTINE GESUN, rédactrice<br />
en chef, Plateaux techniques<br />
actualités; Muriel gloaguen,<br />
DG, syndicat de la Mesure;<br />
Hugo Gougeon, coordinateur de<br />
projets en onco-hématologie, Roche ;<br />
Angela Grocolas, assurance qualité,<br />
OCP; Gil<strong>le</strong>s Labranque. président<br />
de <strong>Sofrigam</strong> ; Monique Loubière,<br />
CHU Cochin ; Abbes Kacimi, ingénieur<br />
chaîne du froid, <strong>Sofrigam</strong> JEAN-<br />
Claude Mangin, directeur de<br />
Profession Pharmacien; Juliette de<br />
nonancourt, responsab<strong>le</strong> information<br />
médica<strong>le</strong>, BMS; LAETITIA PERCHE,<br />
responsab<strong>le</strong> marketing 81<br />
communication, <strong>Sofrigam</strong> ;<br />
Pierre-<br />
Édouard Poiré, pharmacien titulaire,<br />
membre du bureau national du<br />
groupement Giphar; Thierry Youhanna,<br />
distribution, Sanofi JEAN-<br />
Pasteur;<br />
Michel Mrozovski, ancien pharmacien<br />
d'officine, formateur, a animé <strong>le</strong> débat<br />
Il est apparu alors que plus la durée est<br />
courte moins l'investissement nécessaire<br />
à la chaîne du froid sera conséquent et<br />
l'assurance de son maintien important.<br />
L'officinal et la chaîne<br />
du froid<br />
Le pharmacien se trouve entre deux<br />
risques : <strong>le</strong> «trop bien faire » et <strong>le</strong> « laisseral<strong>le</strong>r».<br />
Un laisser-al<strong>le</strong>r souligné par Laurent<br />
Donnier, représentant de la société Médi<br />
froid, spécialiste des armoires réfrigérées,<br />
qui estime que. malheureusement, seu<strong>le</strong>s<br />
50 1b des pharmacies sont équipées d'un<br />
matériel adéquat. À l'officine, <strong>le</strong>s risques<br />
d'oublier ou de traiter trop <strong>le</strong>ntement <strong>le</strong><br />
stockage des produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
sont réels. Surtout lorsque, comme <strong>le</strong><br />
rappel<strong>le</strong>nt Olivier Denonain et Pierre-<br />
Edouard Poiré, tous deux titulaires d'offi<br />
cine, <strong>le</strong>s caisses contenant des produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s se confondent avec<br />
<strong>le</strong>s autres caisses, parfois nombreuses,<br />
livrées en même temps. Ils constatent<br />
aussi l'impossibilité technique de mettre<br />
en œuvre dans <strong>le</strong>urtotalité <strong>le</strong>s recomman<br />
dations* de l'Ordre de décembre 2009<br />
quant à la chaîne du froid, recevant en<br />
cela l'accord des experts. Ils reconnais<br />
sent en revanche l'importance d'un trai<br />
tement <strong>le</strong> plus rapide possib<strong>le</strong> des médi<br />
caments thermosensib<strong>le</strong>s et de l'absolue<br />
nécessité de bénéficier d'un matériel<br />
efficace et monitoré par une batterie de<br />
sondes donnant un historique et capab<strong>le</strong><br />
de déc<strong>le</strong>ncher des a<strong>le</strong>rtes.<br />
Le pharmacien, <strong>le</strong> patient<br />
et <strong>le</strong> médicament fragi<strong>le</strong><br />
Les clients-patients<br />
de l'officine sont peu<br />
au fait des caractéristiques d'un médica<br />
ment re<strong>le</strong>vant de la chaîne du froid. Il<br />
est d'autre part malheureux qu'encore<br />
trop fréquemment ce type de médica<br />
ment soit délivré dans un simp<strong>le</strong> sac. La<br />
délivrance de ces médicaments fragi<strong>le</strong>s<br />
nécessite donc des moyens de main<br />
tien de la chaîne du froid, des sacs réfri<br />
gérés par exemp<strong>le</strong>, et une pédagogie de<br />
la part du pharmacien quant à <strong>le</strong>ur utilité.<br />
Mais cette pédagogie doit dépasser <strong>le</strong>s<br />
aspects techniques et s'intéresser aussi<br />
au bon<br />
usage des médicaments et plus<br />
Quel<strong>le</strong> assurance? l'éclairage d'un expert<br />
Pour la Médical» de Franc*, bidlfM Jean Vftanora,<br />
responsab<strong>le</strong> de» relations avec la mutât date santé,<br />
la cnaîne de fraM entre dan» <strong>le</strong> cadre pl«fé*éral<br />
de la gatairtto de l'officine.<br />
PP. La rupture de la chaîne du froid est-elfe un risque pris<br />
en compte par la Médica<strong>le</strong> de France ?<br />
Jean VHarova, La protection et la défense de l'officine<br />
sont notre domaine, nous intervenons donc <strong>le</strong> cas échéant<br />
en responsabilité civi<strong>le</strong> si la responsabilité de l'incident<br />
incombe à l'officine - quitte à exercer un recours en amont<br />
si la responsabilité se trouve en amont Une garantie, non<br />
spécifique, existe dans <strong>le</strong> contrat de responsabilité civi<strong>le</strong><br />
professionnel<strong>le</strong> ou, s'il s'agit d'un facteur extérieur (type<br />
panne), dans <strong>le</strong> contrat d'assurance<br />
professionnel<strong>le</strong> de l'officine.<br />
S/ la question du maintien de la chaîne<br />
du froid prend davantage d'importance<br />
en officine, envisagez-vous de créer<br />
une garantie spécifique de ce risque ?<br />
Rien de spécifique n'est prévu, à court<br />
terme du moins, dans la mesure où l'on n'a pas re<strong>le</strong>vé de<br />
sinistralité spécifique. Mais si un tel phénomène apparaît,<br />
nous étudierons une réponse. Et nous la mettrons en place<br />
si <strong>le</strong> risqua prend de l'amp<strong>le</strong>ur. Mais à ce jour, peur 2010,<br />
aucun travail intel<strong>le</strong>ctuel ou technique n'est prévu pour lancer<br />
un produit de ce type. Propos w»te»Jls par AJafn NOËL<br />
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Date: 01.04.2010<br />
OJD: N.C.<br />
Page: 26-28;30<br />
Edition: PRINCIPALE (FR)<br />
Suppl.:<br />
Rubrique:<br />
initiatives<br />
LE DEBAT<br />
particulièrement à <strong>le</strong>ur condition d'injec<br />
tion. L'injection d'un produit trop froid est<br />
désagréab<strong>le</strong>, voire potentiel<strong>le</strong>ment iatrogène.<br />
et peut entraîner une inobservance<br />
ou une perte de la qualité de vie.<br />
Du constat à la<br />
recherche de solutions<br />
Ce débat, bien que très instructif, se<br />
devait d'aboutir sur des solutions ou des<br />
réf<strong>le</strong>xions capab<strong>le</strong>s d'en susciter. Les<br />
problématiques de livraison de produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s en pharmacie y<br />
ont<br />
certainement trouvé des solutions. C'est<br />
ainsi que chacun s'est accordé sur la<br />
nécessité de concentrer et de commander<br />
ses médicaments thermosensib<strong>le</strong>s de<br />
façon à être livré dans l'après-midi.<br />
Olivier<br />
Denonain a proposé que <strong>le</strong>s caisses réfri<br />
gérées soient toutes munies d'une sonde<br />
de température reliée à un affichage<br />
visib<strong>le</strong> de l'extérieur, et cela sans avoir<br />
besoin d'ouvrir la caisse. Le contrô<strong>le</strong> de<br />
la température de la caisse pouvant aisé<br />
ment se faire par <strong>le</strong> livreur comme<br />
par l'of<br />
ficinal et ainsi établir la preuve du maintien<br />
de la chaîne du froid, <strong>le</strong> contenant légiti<br />
mant la qualité du contenu. Une cou<strong>le</strong>ur<br />
spécifique pour <strong>le</strong>s caisses de la chaîne<br />
du froid est apparue comme<br />
une néces<br />
sité afin de raccourcir <strong>le</strong> temps de trans<br />
fert à l'armoire réfrigérée. Pierre-Edouard<br />
Poiré proposant que<br />
<strong>le</strong>s pochettes réfri<br />
gérées soient dotées d'une étiquette plus<br />
informative sur <strong>le</strong>ur utilisation [durée de<br />
maintien de la température,<br />
nécessité<br />
d'en<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> médicament de la pochette<br />
et de <strong>le</strong> placer immédiatement en bas<br />
du réfrigérateur...] et la nature fragi<strong>le</strong> de<br />
<strong>le</strong>ur contenu. Un livret de tous <strong>le</strong>s médi<br />
caments de la chaîne du froid pourrait<br />
être proposé aux pharmaciens afin qu'ils<br />
puissent conseil<strong>le</strong>r au mieux <strong>le</strong>ur patient<br />
quant<br />
à la durée indicatrice et nécessaire<br />
pour qu'un médicament soit injecté après<br />
sa sortie du réfrigérateur.<br />
Lors de ce débat particulièrement riche.<br />
<strong>le</strong>s assistants ont pu constater l'utilité des<br />
échanges entre acteurs transversaux et<br />
appel<strong>le</strong>nt de <strong>le</strong>urs vœux la tenue d'autres<br />
débats sur <strong>le</strong> thème original et fécond de<br />
la chaîne du froid.<br />
JEAN-MICfiEL<br />
MROZDVSKI<br />
" Recommandations de l'Ordre des pharmaciens.<br />
Groupe de travail associant <strong>le</strong>s sections A, D et<br />
E de l'ordre national des pharmaciens Gestion<br />
des produits de santé soumis à la chaîne du froid<br />
entre ±2 et +8X à l'officine.<br />
Tous droits de reproduction réservés
initiatives<br />
LE DÉBAT<br />
Chaîne du froid, acte II<br />
Cette deuxième<br />
réunion consacrée<br />
aux problématiques<br />
de la chaîne du froid<br />
avait pour but de<br />
pointer similitudes ou<br />
différences dans la<br />
gestion des produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s<br />
entre vil<strong>le</strong> et hôpital.<br />
Profession Pharmacien<br />
et la société <strong>Sofrigam</strong><br />
vous guident dans<br />
la comp<strong>le</strong>xité de ce<br />
domaine toujours à<br />
revisiter.<br />
Du fabricant jusqu’à la livraison par <strong>le</strong><br />
répartiteur, la chaîne du froid nécessaire<br />
aux produits thermosensib<strong>le</strong>s est solide.<br />
De là jusqu’à l’administration, comment<br />
obtenir l’assurance d’une température<br />
entre 2 °C et 8 °C ? À Bagnols, entre Lyon<br />
et monts du Beaujolais, Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
PDG de <strong>Sofrigam</strong>, initie <strong>le</strong> débat en rappelant<br />
que <strong>le</strong>s problématiques de la chaîne<br />
du froid se concentrent sur deux indicateurs<br />
majeurs : la durée de maintien de<br />
la température entre deux limites – plus<br />
ce temps est long, plus <strong>le</strong>s coûts sont<br />
importants –, <strong>le</strong>s quantités de produits à<br />
conserver – plus el<strong>le</strong>s sont importantes,<br />
plus l’inertie thermique perdure.<br />
Dans nos modè<strong>le</strong>s de distribution officinaux<br />
à l’unité, voire à la dizaine d’unités,<br />
la quantité est par définition faib<strong>le</strong> et<br />
non modifiab<strong>le</strong> ; en revanche, la durée<br />
de maintien de la température peut être<br />
identifiab<strong>le</strong>. Nous avons vu que, en vil<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong>s durées de maintien de la température<br />
lors des phases de distribution grossisteofficinaux<br />
pouvaient être améliorées en<br />
privilégiant la commande de l’après-midi<br />
et la signalisation extérieure des caisses<br />
contenant des produits thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
À l’hôpital, Séverine Marte<strong>le</strong>t, pharmacien,<br />
centre hospitalier de Vil<strong>le</strong>franchesur-Saône,<br />
relève des défaillances assez<br />
similaires à cel<strong>le</strong>s de la vil<strong>le</strong>. Pas de<br />
souci au niveau de la pharmacie de l’hôpital<br />
el<strong>le</strong>-même : la gestion des médicaments<br />
de la chaîne du froid est protocolisée<br />
et <strong>le</strong> personnel formé à <strong>le</strong>ur prise<br />
en charge – déballage et placement dans<br />
<strong>le</strong>s armoires réfrigérées avant vérification.<br />
Les armoires réfrigérées sont dotées<br />
d’alarme et <strong>le</strong>s courbes de température<br />
sont établies systématiquement.<br />
Étapes stratégiques<br />
et démarche qualité<br />
En revanche, la distribution dans <strong>le</strong>s<br />
services pose problème. Ils ne sont pas<br />
tous dotés d’armoires réfrigérées et<br />
utilisent des réfrigérateurs ménagers.<br />
La température de ce type de matériel<br />
est aléatoire : el<strong>le</strong> dépend de la position<br />
du médicament et de la quantité<br />
de produits. La distribution dans <strong>le</strong>s<br />
services doit correspondre au plus près<br />
à <strong>le</strong>ur besoin dans la résolution d’une<br />
équation à trois dimensions : consommation,<br />
fréquence de distribution, risque<br />
de perte. Le bon usage des médicaments<br />
de la chaîne du froid se heurte<br />
à la disponibilité d’un personnel infirmier<br />
souvent surchargé, et <strong>le</strong>ur distribution<br />
se fait par sacs réfrigérés. L’utilisation<br />
de tels sacs déc<strong>le</strong>nche <strong>le</strong>s mises<br />
en garde de M me Groscolas (OCP) et<br />
de MM. Manin (Sanofi Pasteur MSD)<br />
et Aymond (Alliance) : el<strong>le</strong> peut être<br />
contre-productive si la brique de froid<br />
est placée trop rapidement dans <strong>le</strong> sac<br />
ou au contact du médicament. Ce dernier<br />
subit alors un refroidissement intense en<br />
dessous de 2 °C, ce qui <strong>le</strong> rend impropre<br />
à son utilisation. Et <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> efficace<br />
de cette étape stratégique est diffici<strong>le</strong>. Il<br />
apparaît de nouveau que, dans <strong>le</strong> cadre<br />
de la chaîne du froid, la démarche qualité<br />
passe par la mise en place de systèmes<br />
simplifiant l’utilisation.<br />
26 PROFESSION PHARMACIEN N° 58 - JUIN 2010<br />
Édité par JCM Santé - 42, rue Carvès, 92120 Montrouge - jcm-sante@wanadoo.fr
En vil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s problématiques exposées par<br />
<strong>le</strong>s officinaux lyonnais Didier Veilly, Bruno<br />
Bouvier et Laurent Dautria portent sur la<br />
tolérance des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Y a-t-il une latitude pratique en<br />
dehors de la sacro-sainte loi des 2 °C à<br />
8 °C ? Face à cette question, <strong>le</strong>s industriels<br />
ne peuvent que réaffirmer la règ<strong>le</strong>.<br />
Bien évidemment, souligne François Vivier<br />
(Merck Serono), un laboratoire a un historique,<br />
la connaissance technique et l’expérience<br />
de la tolérance à la température<br />
des médicaments qu’il produit et peut<br />
donner un avis sur <strong>le</strong>ur réel<strong>le</strong> tolérance,<br />
mais seu<strong>le</strong>ment au cas par cas et suite à<br />
la demande formel<strong>le</strong> d’un grossiste. En<br />
revanche, il devient diffici<strong>le</strong> d’établir une<br />
tolérance par médicament et surtout de<br />
<strong>le</strong> faire en dehors d’un cadre formalisé,<br />
tel celui de l’Afssaps, rappel<strong>le</strong> Philippe<br />
Bayon (Mylan). Les règ<strong>le</strong>s d’information<br />
des officinaux sur <strong>le</strong>s médicaments thermosensib<strong>le</strong>s<br />
restent à ce jour l’assurance<br />
du maintien entre 2 °C et 8 °C.<br />
Erreurs évitab<strong>le</strong>s et<br />
recommandations<br />
Laurent Dautria rappel<strong>le</strong> que l’information<br />
des clients est à faire systématiquement :<br />
<strong>le</strong>s vaccins délivrés subissent une durée<br />
de transport jusqu’au domici<strong>le</strong> souvent<br />
excessive, un stockage dans <strong>le</strong> réfrigérateur<br />
ménager trop long, une durée de<br />
transport domici<strong>le</strong>-cabinet inadéquate,<br />
puis l’attente dans une pièce surchauffée...<br />
La réduction de ces durées par un achat<br />
juste avant l’injection ou la mise au frais<br />
dans <strong>le</strong> réfrigérateur du médecin serait<br />
déjà bien plus sécurisante. Mais tous<br />
<strong>le</strong>s participants <strong>le</strong> constatent : <strong>le</strong>s clients<br />
de l’officine portent moins de soins à la<br />
gestion des médicaments de la chaîne du<br />
froid qui <strong>le</strong>ur sont délivrés qu’aux produits<br />
d’alimentation qu’ils achètent. Le pharmacien<br />
peut devenir ce pédagogue de la<br />
chaîne du froid – si pour autant il est déjà<br />
lui-même informé sur <strong>le</strong>s bonnes pratiques<br />
de stockage et de distribution de<br />
ces médicaments fragi<strong>le</strong>s. Cette connaissance<br />
peut passer par des explications<br />
simp<strong>le</strong>s et l’établissement de la liste<br />
des erreurs évitab<strong>le</strong>s, à titre d’exemp<strong>le</strong> :<br />
emploi d’une brique réfrigérée trop froide<br />
ou stockage dans l’armoire réfrigérée des<br />
médicaments dans <strong>le</strong>ur emballage de<br />
transport... La création d’une tel<strong>le</strong> fiche<br />
par un groupe d’experts (pharmaciens de<br />
vil<strong>le</strong>, hospitaliers, représentants de l’assurance<br />
qualité des grossistes et des laboratoires)<br />
a semblé possib<strong>le</strong> et uti<strong>le</strong> à l’ensemb<strong>le</strong><br />
des membres de l’assemblée.<br />
Les progrès que <strong>le</strong>s professionnels<br />
peuvent apporter à la fabrication et à la<br />
distribution en gros et en détail doivent<br />
permettre de mettre à disposition des<br />
patients des médicaments ayant subi un<br />
minimum de variations de température,<br />
afin qu’ils puissent bénéficier d’un médicament<br />
<strong>le</strong> plus sûr et efficace possib<strong>le</strong>. Des<br />
conseils simp<strong>le</strong>s doivent être proposés<br />
aux clients-patients de l’officine afin de<br />
favoriser <strong>le</strong> stockage dans une armoire<br />
réfrigérée sécurisée (achat <strong>le</strong> plus proche<br />
de l’utilisation, estimation de la durée<br />
de trajet et d’attente...), et de limiter <strong>le</strong>s<br />
durées d’expo sition à des températures<br />
inadéquates par la mise à disposition de<br />
pochettes de tail<strong>le</strong> et de durée de maintien<br />
des températures appropriées.<br />
La troisième réunion de cette série de<br />
rencontres initiée par Profession Pharmacien<br />
et la société <strong>Sofrigam</strong> se tiendra<br />
en septembre à Montpellier.<br />
JEAN-MICHEL MROZOVSKI<br />
Étaient présents...<br />
Joël AYMOND, directeur de l’agence<br />
régiona<strong>le</strong>, Alliance ; Philippe BAYON,<br />
directeur marketing, Mylan ; Anne<br />
de BOISMENU, consultant, Savoir-<br />
Faire ; Bruno BOUVIER, pharmacien<br />
titulaire ; Laurent DAUTRIA, pharmacien<br />
titulaire ; Martine GESLIN, rédactrice en<br />
chef, Plateaux techniques actualités ;<br />
Arnaud GRIVEL, pharmacien responsab<strong>le</strong>,<br />
directeur général délégué, LC2 ;<br />
Angela GROSCOLAS, assurance-qualité,<br />
OCP ; Gil<strong>le</strong>s LABRANQUE, président<br />
de <strong>Sofrigam</strong> ; Jean-Claude MANGIN,<br />
directeur de Profession Pharmacien ;<br />
J. MANIN, responsab<strong>le</strong> qualité produit,<br />
Sanofi Pasteur MSD ; Séverine MARTELET,<br />
pharmacien hospitalier, CH de<br />
Vil<strong>le</strong>franche-sur-Saône ; Laetitia PERCHE,<br />
responsab<strong>le</strong> marketing & communication,<br />
<strong>Sofrigam</strong> ; Didier VEILLY, pharmacien<br />
titulaire ; François VIVIER, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> assurance qualité,<br />
Merck Serono ; Jean-Michel MROZOVSKI,<br />
ancien pharmacien d’officine, formateur,<br />
a animé <strong>le</strong> débat.<br />
PROFESSION PHARMACIEN N° 58 - JUIN 2010 27<br />
Édité par JCM Santé - 42, rue Carvès, 92120 Montrouge - jcm-sante@wanadoo.fr
LE DÉBAT<br />
Initiatives<br />
Chaîne du froid,<br />
la qualité invisib<strong>le</strong><br />
Le troisième débat<br />
sur la chaîne du froid,<br />
organisé par Profession<br />
Pharmacien et<br />
<strong>Sofrigam</strong>, a rassemblé<br />
à Montpellier des<br />
hospitaliers, des<br />
officinaux, des grossistes<br />
répartiteurs, des<br />
pharmaciens qualiticiens<br />
et des laboratoires<br />
pharmaceutiques,<br />
autour de deux thèmes<br />
majeurs : la réception<br />
des médicaments<br />
de la chaîne du froid<br />
et la communication<br />
avec <strong>le</strong> patient.<br />
Brigitte Faoro, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> qualité,<br />
GH Saint-Éloi et Gui-de-<br />
Chauliac, Montpellier,<br />
Laurent Gal et<br />
Marie-Hélène Vachaud,<br />
pharmaciens.<br />
Les hospitaliers présents ont immédiatement<br />
envisagé <strong>le</strong>s problèmes de réception<br />
des livraisons direct laboratoire et de la logistique<br />
du dernier kilomètre. Autant la chaîne<br />
du froid est respectée en amont, autant <strong>le</strong>s<br />
risques deviennent potentiel<strong>le</strong>ment majeurs<br />
lorsque <strong>le</strong> médicament doit être livré sur <strong>le</strong><br />
site hospitalier.<br />
Un risque majeur<br />
Chrystel<strong>le</strong> Borie-Buclaud,<br />
responsab<strong>le</strong> de la distribution<br />
(N-1), Sanofi-Aventis,<br />
et Jean-Luc Allaz,<br />
pharmacien, GH Saint-Éloi et<br />
Gui-de-Chauliac, Montpellier.<br />
Des incidents mineurs pour d’autres types<br />
de livraison deviennent graves pour <strong>le</strong>s<br />
médicaments de la chaîne du froid, comme<br />
l’a rappelé Jean-Marie Kinowski (CHU de<br />
Nîmes). Un colis peut subir un retard de<br />
livraison pour une multitude de raisons et<br />
attendre de 24 à 48 heures dans <strong>le</strong>s dépôts<br />
du transporteur, et cela plus particulièrement<br />
en fin de semaine. Brigitte Faoro (GH<br />
Saint-Éloi et Gui-de-Chauliac, Montpellier) a<br />
souligné que, à l’hôpital, <strong>le</strong> site de livraison<br />
par <strong>le</strong> laboratoire n’était qu’une étape d’un<br />
cheminement comp<strong>le</strong>xe vers <strong>le</strong>s services<br />
ou d’autres établissements, et qu’à chaque<br />
étape <strong>le</strong> risque d’une rupture de la chaîne du<br />
froid était possib<strong>le</strong>, si ce n’est probab<strong>le</strong>.<br />
Vincent Boudy, de l’Ageps (Agence généra<strong>le</strong><br />
des équipements et produits de santé),<br />
a souligné que la détérioration par rupture<br />
de la chaîne du froid était cumulative. C’est<br />
ainsi que, lors d’un dépassement de température,<br />
la diminution de l’efficacité atteint un<br />
seuil ; si un autre incident de température<br />
survient, la nouvel<strong>le</strong> diminution de l’efficacité<br />
s’additionnera à la précédente.<br />
Les officinaux présents ont souhaité quant<br />
à eux aborder <strong>le</strong> problème sous deux<br />
aspects, considérés comme différents : <strong>le</strong><br />
direct et la livraison par <strong>le</strong> grossiste-répartiteur.<br />
Le problème du transporteur du<br />
dernier kilomètre est identique et l’inadéquation<br />
entre heures de livraison et d’ouverture<br />
peut entraîner, a rappelé Laurent Gal,<br />
des conséquences catastrophiques quand,<br />
par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> colis est déposé dans un<br />
magasin proche. Et la perte financière pour<br />
<strong>le</strong> pharmacien ou la filière est très lourde, ont<br />
souligné Marie-José Augé Caumon, François<br />
Georgin et Marie-Hélène Vachaud.<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque, président de la société<br />
<strong>Sofrigam</strong>, a rappelé que la notion de la durée<br />
nécessaire de conservation devait être mise<br />
en relation avec la notion de risque, que <strong>le</strong>s<br />
critères de choix du contenant décou<strong>le</strong>nt de<br />
ce risque, et que <strong>le</strong> coût de cette conservation<br />
augmente avec la durée.<br />
Devant <strong>le</strong>s carences effectives du dernier<br />
kilomètre, Philippe Labouret, des laboratoires<br />
Amgen, Chrystel<strong>le</strong> Borie Duclaud, de<br />
Sanofi-Aventis, et Vincent Boudy ont rappelé<br />
l’utilité d’une information visib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> colis<br />
comportant la date et l’heure de l’expédition,<br />
et la durée maxima<strong>le</strong> de maintien de<br />
la température entre 2 et 8 °C. Ces simp<strong>le</strong>s<br />
informations portées sur une étiquette indiquent<br />
que <strong>le</strong> colis a respecté <strong>le</strong>s conditions<br />
de maintien de la chaîne du froid, c’est-à-dire<br />
la marche en avant (un produit de la chaîne<br />
du froid ne peut pas être retourné vers son<br />
expéditeur) et la fourchette 2-8 °C.<br />
L’ensemb<strong>le</strong> des intervenants s’est accordé<br />
sur deux points essentiels : la possibilité<br />
PROFESSION PHARMACIEN N° 60 - OCTOBRE 2010 33<br />
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initiatives<br />
LE DÉBAT<br />
d’une rupture de la chaîne du froid doit être<br />
réservée au dernier maillon, <strong>le</strong> patient, <strong>le</strong>s<br />
conditions étant que <strong>le</strong> médicament délivré<br />
ait subi un minimum de dégradations jusqu’à<br />
sa délivrance et une information transparente<br />
entre <strong>le</strong>s intervenants dans <strong>le</strong> cadre<br />
du respect de la règ<strong>le</strong> des 2 à 8 °C.<br />
Une communication ciblée<br />
La communication vers <strong>le</strong> patient, ou à l’hôpital<br />
vers l’équipe soignante, est une nécessité<br />
pour améliorer <strong>le</strong> bon usage du médicament.<br />
À ce titre, a souligné Jean-Luc Allaz<br />
(GH Saint-Éloi et Gui-de-Chauliac, Montpellier),<br />
il y a une grande différence entre<br />
<strong>le</strong>s précautions prises lors des expérimentations<br />
cliniques et <strong>le</strong>s autres délivrances,<br />
bien que <strong>le</strong>s conditions de transport soient<br />
plus comp<strong>le</strong>xes dans <strong>le</strong> premier cas.<br />
Les intervenants, unanimes, ont admis que<br />
l’usage de pochettes réfrigérées ne peut<br />
être efficace que si cel<strong>le</strong>s-ci comportaient<br />
des coussins réfrigérés, et que <strong>le</strong>ur utilisation<br />
dépend des conditions thermiques et<br />
de la durée de conservation nécessaire.<br />
El<strong>le</strong>s peuvent être indispensab<strong>le</strong>s lorsque<br />
la température extérieure dépasse 8 °C ou<br />
est en deçà de 2 °C, ou lorsque l’injection<br />
va être effectuée dans un quart d’heure ou<br />
plus, ou que <strong>le</strong> trajet vers <strong>le</strong> domici<strong>le</strong> dépasse<br />
cinq minutes. Marie-José Augé Caumon y a<br />
ajouté l’utilité d’être un moyen de sensibilisation<br />
à la spécificité du médicament thermosensib<strong>le</strong>.<br />
Bernard Tricot s’est fait <strong>le</strong> porteparo<strong>le</strong><br />
des patients en affirmant la nécessité<br />
d’une information plus complète de la part du<br />
pharmacien. François Georgin a insisté sur<br />
l’éducation des patients chroniques prenant<br />
des médicaments de la chaîne du froid chers,<br />
tout en affirmant <strong>le</strong>ur plus grande sensibilisation<br />
aux précautions d’emploi.<br />
Des débats suivis<br />
La prochaine rencontre sur la problématique<br />
« médicaments thermosensib<strong>le</strong>s et<br />
respect de la chaîne du froid » est prévue<br />
<strong>le</strong> 7 décembre à Nantes. Vous pourrez<br />
lire son compte rendu dans <strong>le</strong> numéro<br />
de janvier de Profession Pharmacien.<br />
Après Paris en mars, Lyon en mai, et<br />
Montpellier en septembre 2010, <strong>le</strong> tour<br />
de France de ces débats continuera en<br />
2011, avec Lil<strong>le</strong> comme première étape.<br />
Marie-José Augé Caumon,<br />
pharmacien, présidente de<br />
Coopération Santé,<br />
et Philippe Labouret, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong>, Amgen.<br />
Les intervenants ont estimé que <strong>le</strong> moins<br />
mauvais emplacement dans <strong>le</strong> réfrigérateur<br />
domestique est <strong>le</strong> milieu, condamnant ainsi<br />
la porte (trop souvent en contact avec l’extérieur),<br />
<strong>le</strong> bas (trop chaud) et <strong>le</strong> haut (trop<br />
froid). Et qu’il faut rappe<strong>le</strong>r au patient qu’un<br />
médicament thermosensib<strong>le</strong> ne doit pas être<br />
au contact de la paroi. La solution optima<strong>le</strong><br />
serait de délivrer <strong>le</strong> médicament au plus<br />
proche de l’injection, en particulier s’il s’agit<br />
d’un vaccin. Enfin, constatant que <strong>le</strong>s patients<br />
portaient plus de précautions à des produits<br />
alimentaires frais ou congelés qu’aux médicaments,<br />
<strong>le</strong>ur sensibilisation au caractère<br />
fragi<strong>le</strong> des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s<br />
s’avère nécessaire. Hugues Kasbach (CERP<br />
Rhin Rhône) a proposé que <strong>le</strong> pharmacien<br />
pose une simp<strong>le</strong> question : « Quand al<strong>le</strong>zvous<br />
faire votre injection ? » afin de déterminer<br />
<strong>le</strong> contenu des informations à lui communiquer.<br />
Cette remarque a permis d’aborder <strong>le</strong>s<br />
conditions d’utilisation du médicament thermosensib<strong>le</strong><br />
et <strong>le</strong>s répercussions négatives<br />
d’une mauvaise utilisation, l’injection d’un<br />
produit trop froid pouvant entraîner des<br />
réactions au point d’injection, des dou<strong>le</strong>urs et<br />
une mauvaise observance. Philippe Labouret<br />
et Vincent Boury sont revenus sur la notion<br />
de dégradation cumulative et rappelé que<br />
plusieurs petites ruptures consécutives<br />
pouvaient avoir <strong>le</strong>s mêmes conséquences<br />
qu’une rupture plus longue.<br />
JEAN-MICHEL MROZOVSKI<br />
Vincent Boudy,<br />
pharmacien responsab<strong>le</strong><br />
intérimaire<br />
Ageps-AP-HP,<br />
et Jean Brevilliers,<br />
pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong>, CERP.<br />
Étaient présents...<br />
Jean-Luc Allaz, pharmacien, GH Saint-Éloi<br />
et Gui-de-Chauliac, Montpellier ; Marie-José<br />
Augé Caumon, pharmacien, présidente de<br />
Coopération Santé ; Jean Bedier, chef de<br />
projet, <strong>Sofrigam</strong> ; Chrystel<strong>le</strong> Borie-Duclaud,<br />
responsab<strong>le</strong> de la distribution (N-1), Sanofi-<br />
Aventis ; Séverine Borredon, recherche &<br />
développement, Sanofi-Aventis ; Vincent<br />
Boudy, pharmacien responsab<strong>le</strong> intérimaire,<br />
Ageps-AP-HP ; Vincent Bouix, pharmacien,<br />
CHU d’Alès ; Jean Brevilliers, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong>, CERP ; Anne de Boismenu,<br />
consultant, Savoir-Faire & Cie ; Marine<br />
Dieu, responsab<strong>le</strong> commercia<strong>le</strong>, <strong>Sofrigam</strong> ;<br />
Laurent Donnier, directeur général,<br />
Medifroid ; Brigitte Faoro, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> qualité, GH Saint-Éloi et<br />
Gui-de-Chauliac, Montpellier ; Laurent<br />
Gal, pharmacien ; François Georgin,<br />
pharmacien ; Martine Geslin, rédactrice<br />
en chef Plateaux techniques actualités,<br />
JCM Santé ; Hugues Kasbach, directeur<br />
d’établissement, CERP ; Jean-Marie<br />
Kinowski, pharmacien, chef de service, CHU<br />
de Nîmes ; Philippe Labouret, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong>, Amgen ; Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
président, <strong>Sofrigam</strong> ; Marie-Pierre Louis,<br />
pharmacien, CHU de Montpellier ; Jean-<br />
Claude Mangin, directeur des publications,<br />
JCM Santé ; Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong><br />
marketing, <strong>Sofrigam</strong> ; Bernard Tricot,<br />
directeur exécutif, Coopération santé ;<br />
Marie-Hélène Vachaud, pharmacien.<br />
Jean-Michel Mrozovski, ancien pharmacien<br />
d’officine, formateur, a animé <strong>le</strong> débat.<br />
34 PROFESSION PHARMACIEN N° 60 - OCTOBRE 2010<br />
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initiatives<br />
LE DÉBAT<br />
Froid : comment mesurer<br />
une qualité invisib<strong>le</strong> ?<br />
Le 7 décembre a<br />
marqué la quatrième<br />
édition des tab<strong>le</strong>s<br />
rondes Profession<br />
Pharmacien-<strong>Sofrigam</strong><br />
autour des médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Cette édition a eu<br />
lieu à Nantes et s’est<br />
déroulée sous <strong>le</strong> signe<br />
de l’établissement des<br />
indicateurs et de la<br />
mesure du maintien de<br />
la chaîne du froid.<br />
Débat présidé par<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque<br />
et Jean-Michel<br />
Mrozovski<br />
Karine Lucas<br />
et Jean-Yves Bouly<br />
Lors des précédents travaux, comme l’a<br />
rappelé Gil<strong>le</strong>s Labranque, PDG de <strong>Sofrigam</strong>,<br />
il est apparu que la durée contrôlée du<br />
maintien entre 2 et 8 °C des produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
dans un emballage sécurisé<br />
était un indicateur éminemment important<br />
et spécifique de notre problématique. Cet<br />
indicateur peut être commun à l’ensemb<strong>le</strong><br />
des intervenants de la chaîne et faire la<br />
démonstration du maintien de la chaîne<br />
du froid lors du transport ou du stockage<br />
entre deux armoires réfrigérées. Une certification<br />
de l’emballage donne donc, à coût<br />
optimal, <strong>le</strong>s assurances nécessaires à la<br />
conservation dans <strong>le</strong>s conditions ad hoc,<br />
si tant est que l’heure de remplissage et<br />
la durée de maintien de la chaîne du froid<br />
soient portées sur l’emballage comme<br />
l’ont proposé certains intervenants. Cette<br />
solution est apparue comme uti<strong>le</strong> afin de<br />
résoudre des problématiques de mesure de<br />
température par laser employée par deux<br />
officinaux présents, Philippe Grandon et<br />
Patrick Le Padel<strong>le</strong>c, nécessitant un protoco<strong>le</strong><br />
de prise de température particulièrement<br />
précis et diffici<strong>le</strong>ment opposab<strong>le</strong> aux<br />
fournisseurs que sont <strong>le</strong>s grossistes-répartiteurs<br />
sans une discussion préalab<strong>le</strong>. Jean-<br />
Yves Bouly, de la Cerp Rouen, et Monique<br />
Poissonnier, pour l’OCP, ont rappelé aussi<br />
la très grande variabilité des conditions<br />
de réception et, dès lors, la nécessité de<br />
concentrer au maximum ces commandes<br />
sur la livraison de l’après-midi.<br />
Mesurer l’impact<br />
des manipulations<br />
Outre <strong>le</strong>s problèmes de fabrication, de<br />
préparation et de réception des produits<br />
thermosensib<strong>le</strong>s, il est apparu qu’il est<br />
aujourd’hui impossib<strong>le</strong> de déterminer <strong>le</strong><br />
niveau??? et l’importance que peuvent<br />
représenter <strong>le</strong>s temps et <strong>le</strong>s modalités de<br />
stockage et de délivrance des produits de<br />
la chaîne du froid, aussi bien à l’officine que<br />
dans <strong>le</strong>s services de soins des hôpitaux.<br />
Comme l’a confirmé Stéphanie Rocquefelte,<br />
responsab<strong>le</strong> qualité au CHU de Nantes, il<br />
est très diffici<strong>le</strong> d’estimer <strong>le</strong> temps entre l’arrivée<br />
en emballage sécurisé des produits<br />
de la chaîne du froid, <strong>le</strong>ur dépôt dans une<br />
armoire réfrigérée et <strong>le</strong>ur administration au<br />
patient. De plus, il apparaît que <strong>le</strong>s informations<br />
répétées de l’équipe soignante se<br />
heurtent à la réalité d’un manque de temps<br />
évident et à un ressenti relativement faib<strong>le</strong><br />
de l’importance du maintien de la chaîne du<br />
froid, qualité invisib<strong>le</strong> s’il y en eut.<br />
Cette réalité est aussi évidente à l’officine<br />
puisque même si, comme l’ont confirmé<br />
Philippe Grandon, Patrick Le Padel<strong>le</strong>c et<br />
Julia Inizan, <strong>le</strong> médicament de la chaîne du<br />
froid n’est sorti qu’à la fin de la délivrance,<br />
personne n’est aujourd’hui au fait de l’impact<br />
du grand nombre de manipulations<br />
qu’engendre la réception, <strong>le</strong> stockage et la<br />
délivrance de produit de la chaîne du froid<br />
dans l’environnement officinal, pour des<br />
médicaments de très petites quantités (1 ou<br />
2 ml), dont l’emballage ne garantit que très<br />
18 PROFESSION PHARMACIEN N° 63 - JANVIER 2011
peu <strong>le</strong> maintien de la fourchette de température<br />
requise dans un environnement entre<br />
18 et 20 °C dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas.<br />
La nécessité de définir<br />
<strong>le</strong>s différentes étapes<br />
Avant de mesurer l’impact de toutes <strong>le</strong>s manipulations,<br />
il est nécessaire d’en connaître et<br />
d’en définir <strong>le</strong>s étapes et <strong>le</strong>ur durée moyenne<br />
d’exécution. C’est en découpant en étapes<br />
successives <strong>le</strong>s manipulations de réception,<br />
de stockage et d’administration ou de<br />
délivrance dans <strong>le</strong>s services de soins ou <strong>le</strong>s<br />
officines que l’on pourra définir <strong>le</strong> risque et<br />
en limiter l’impact péjoratif sur <strong>le</strong> maintien<br />
de la chaîne du froid, grâce aux techniques<br />
de métrologie (science des mesurages et<br />
ses applications). C’est ainsi que, sur des<br />
mesures fiabilisées et de laboratoire, il sera<br />
possib<strong>le</strong> de définir des recommandations.<br />
Côté laboratoires d’analyse<br />
Alain Niederhoffer (Cerba) et Karine Lucas<br />
(Bioliance) ont apporté <strong>le</strong> témoignage<br />
des laboratoires d’analyse dont <strong>le</strong>s<br />
préoccupations et <strong>le</strong>s nécessités de<br />
maintien de la chaîne du froid sont à la<br />
fois communes et différentes de cel<strong>le</strong>s de<br />
nos intervenants habituels. Leur activité<br />
se doit de maintenir un strict respect des<br />
échantillons qui sont parfois congelés, <strong>le</strong>urs<br />
normes de qualité <strong>le</strong>s obligent à tracer <strong>le</strong>s<br />
évolutions de températures tout <strong>le</strong> long des<br />
étapes de transport, afin de certifier que<br />
chaque échantillon peut être analysab<strong>le</strong>.<br />
En revanche, ils sont à même de définir <strong>le</strong><br />
respect de la chaîne du froid par <strong>le</strong> test de<br />
la qualité des réactifs en ayant bénéficié.<br />
Rendre la qualité<br />
invisib<strong>le</strong> visib<strong>le</strong><br />
À partir de ces constatations, il sera possib<strong>le</strong><br />
de dessiner des courbes cumulées d’évolution<br />
de la température et de définir en fonction<br />
du temps de chaque étape un protoco<strong>le</strong><br />
d’excel<strong>le</strong>nce, un protoco<strong>le</strong> optimal, et<br />
<strong>le</strong>s conduites à risque, voire dangereuses. Il<br />
sera alors possib<strong>le</strong> de proposer ces abaques<br />
ou ces courbes à des fins de sensibilisation<br />
aux équipes de soins ou officina<strong>le</strong>s,<br />
comme l’imagine Gil<strong>le</strong>s Labranque. De<br />
tel<strong>le</strong>s courbes pourraient être aussi proposées<br />
aux patients afin de <strong>le</strong>s sensibiliser au<br />
respect de la chaîne du froid.<br />
Au bénéfice du patient<br />
Autant il est simp<strong>le</strong> pour une ménagère<br />
de constater <strong>le</strong> non-respect de la chaîne<br />
du froid lorsqu’el<strong>le</strong> ouvre un pot de glace,<br />
autant il lui est impossib<strong>le</strong> de déce<strong>le</strong>r la<br />
rupture de la chaîne du froid sur un vaccin.<br />
Sa confiance même dans la chaîne du médicament<br />
l’amène à négliger <strong>le</strong>s conseils qui<br />
lui sont prodigués. Il est évident, comme l’a<br />
expliqué Jean-Yves Bouly, que l’information<br />
des clients à l’officine est importante et doit<br />
être faite, mais il est très diffici<strong>le</strong> d’en mesurer<br />
<strong>le</strong>s effets, en particulier lorsque <strong>le</strong> produit<br />
est stocké dans un réfrigérateur ménager,<br />
rarement adapté au maintien d’une température<br />
entre 2 et 8 °C. Un consensus est<br />
né lors de cette tab<strong>le</strong> ronde et des précédentes<br />
pour affirmer que la seu<strong>le</strong> possibilité<br />
de rupture de la chaîne du froid devait bénéficier<br />
au patient. Cette affirmation ne pouvait<br />
qu’être entendue favorab<strong>le</strong>ment par André<br />
Hervouet, vice-président de l’AFD (Association<br />
française des diabétiques).<br />
Aujourd’hui, il apparaît que nos tab<strong>le</strong>s<br />
rondes ont permis de définir <strong>le</strong>s points<br />
d’accord comme ceux d’amélioration. Il est<br />
donc nécessaire de passer à une phase plus<br />
pratique et de mettre en place des outils<br />
de communication et de fiabilisation des<br />
pratiques.<br />
Jean-Michel Mrozovski<br />
Monique Poissonnier<br />
et Alain Niederhoffer<br />
Philippe Grandon<br />
et André Hervouet<br />
Étaient présents...<br />
M me Audeval, pharmacien, Canceropo<strong>le</strong> ;<br />
Jean-Yves Bouly, pharmacien, directeur<br />
export et responsab<strong>le</strong> des affaires<br />
rég<strong>le</strong>mentaires, CERP/Astera ; Anne de<br />
Boismenu, consultant, Savoir-Faire & Cie ;<br />
Marine Dieu, responsab<strong>le</strong> commercia<strong>le</strong>,<br />
<strong>Sofrigam</strong> ; Martine Geslin, rédactrice en<br />
chef de Plateaux techniques actualités,<br />
JCM santé ; Philippe Grandon, pharmacien,<br />
pharmacie Grandon ; André Hervouet,<br />
vice-président, AFD ; Julia Inizan,<br />
pharmacien, pharmacie d’Atlantis ; Gil<strong>le</strong>s<br />
Labranque, président, <strong>Sofrigam</strong> ; Patrick<br />
Le Padel<strong>le</strong>c, pharmacien, pharmacie du<br />
Pontreau ; Karine Lucas, responsab<strong>le</strong><br />
qualité, Bioliance ; Jean-Claude Mangin,<br />
directeur des publications, JCM santé ;<br />
Alain Niederhoffer, directeur des achats<br />
et logistique, Cerba ; Laetitia Perche,<br />
responsab<strong>le</strong> marketing, <strong>Sofrigam</strong> ;<br />
Monique Poissonnier, chargée d’assurance<br />
qualité, OCP ; M me Rochard, pharmacien,<br />
Canceropo<strong>le</strong> ; Stéphanie Rocquefelte,<br />
ingénieur qualité, CHU Nantes<br />
Jean-Michel Mrozovski, pharmacien<br />
et formateur, a animé <strong>le</strong> débat<br />
PROFESSION PHARMACIEN N° 63 - JANVIER 2011 19
initiatives<br />
CHAÎNE DU FROID<br />
Sensibilisation et formation<br />
Au menu de<br />
ce cinquième débat,<br />
nous avons abordé<br />
<strong>le</strong>s aspects <strong>le</strong>s plus<br />
pratiques du respect<br />
de la chaîne du froid,<br />
à l’officine et dans<br />
<strong>le</strong>s services hospitaliers.<br />
Ce débat autour de la chaîne du froid initié<br />
par la rédaction de Profession Pharmacien<br />
et la <strong>Sofrigam</strong> a réuni de nouveau à Lil<strong>le</strong><br />
des acteurs officinaux, hospitaliers, grossiste<br />
répartiteur, laboratoires d’analyse et<br />
laboratoire pharmaceutique.<br />
Mesurer pour agir<br />
David Stienne, métrologue (spécialiste<br />
de la mesure), a présenté pour <strong>Sofrigam</strong><br />
<strong>le</strong>s résultats de ses mesures sur <strong>le</strong> temps<br />
de réchauffement d’une ampou<strong>le</strong> contenant<br />
1,5 ml de liquide (emballage primaire)<br />
contenu dans un carton (emballage secondaire)<br />
porteur l’une et l’autre d’une sonde<br />
de mesure de température. La courbe<br />
de receuil de ces deux sondes montre,<br />
qu’après que la température du produit<br />
test fut stabilisée à 3°C dans une chambre<br />
réfrigérée identique à cel<strong>le</strong> que l’on peut<br />
trouver dans une officine, puis mis dans<br />
une ambiance à 20°C, la température de<br />
l’emballage dépassait <strong>le</strong>s 8°C dans <strong>le</strong>s<br />
deux premières minutes d’exposition, cel<strong>le</strong><br />
du produit lui-même l’atteignant en 3 min.<br />
Cette courbe de mesures montre donc<br />
que, dans <strong>le</strong>s mêmes conditions, un vaccin<br />
sortira des limites hautes des 8°C en 3 min.<br />
Évidemment, cela n’augure en aucun cas<br />
de la nature de la dégradation potentiel<strong>le</strong><br />
du produit lui-même, mais <strong>le</strong> contrat tacite<br />
qui lie l’acteur de santé au respect du bon<br />
usage du médicament de l’Afssaps est<br />
dans ce cas rompu.<br />
Mme Angela Groscolas (responsab<strong>le</strong><br />
qualité à l’OCP) a fait pratiquer sur un<br />
vaccin courant des mesures analogues<br />
et relate que la montée en température<br />
est encore plus rapide (30 secondes)<br />
lorsque <strong>le</strong> vaccin est tenu dans la main<br />
d’un opérateur.<br />
Des chiffres à faire<br />
connaître<br />
Les deux officinaux présents (Claudine<br />
Huchette et Dominique Gaudet) se sont<br />
rejoints sur la nécessité de faire connaître<br />
ces mesures aux équipes officina<strong>le</strong>s, assurant<br />
qu’el<strong>le</strong>s étaient de nature à sensibiliser<br />
à un risque évident de dégradation des<br />
médicaments thermosensib<strong>le</strong>s dont el<strong>le</strong>s<br />
ont la charge.<br />
Pour l’hôpital, la problématique touche<br />
plus au temps de préparation des doses et<br />
du délai avant l’administration, comme l’a<br />
re<strong>le</strong>vé Delphine Staes, ancienne infirmière<br />
à l’hôpital. M. Étienne Cousein, pharmacien<br />
hospitalier au CHU de Va<strong>le</strong>nciennes,<br />
a expliqué qu’effectivement <strong>le</strong> lieu <strong>le</strong> plus<br />
propice à une rupture de la chaîne du froid<br />
était dans <strong>le</strong>s services et qu’une sensibilisation<br />
à l’importance du respect de bonne<br />
pratique semblait indispensab<strong>le</strong>. Il lui est<br />
apparu que la démonstration, dans <strong>le</strong>s<br />
conditions du service, de la durée<br />
de dépassement des limites de<br />
température d’un produit<br />
thermosensib<strong>le</strong> serait<br />
particulièrement pédagogique<br />
et permet-<br />
Étaient présents...<br />
Dans <strong>le</strong> sens des aiguil<strong>le</strong>s d’une montre, M me Huchette, pharmacienne ;<br />
Mme Thie<strong>le</strong>mans, pharmacienne PUI au CHRU de Lil<strong>le</strong> ; M me de Boismenu, consultante<br />
chez Savoir-faire & Cie ; M. Cousein, pharmacien PUI au CH de Va<strong>le</strong>nciennes ; M. Pruvot, pharmacien<br />
chez Bayer Healthcare ; M. Chiche, PDG de l’OCT; M me Geslin, rédactrice en chef chez JCM Santé ;<br />
M. Stienne, métrologue ; M. Gaudet, pharmacien; M me Staes, ancienne infirmière à l’hôpital ;<br />
M. Demaegt, de Cerba, M l<strong>le</strong> Perche, responsab<strong>le</strong> marketing chez <strong>Sofrigam</strong> ; M me Groscolas,<br />
responsab<strong>le</strong> qualité à l’OCP ; M me Vercambre, responsab<strong>le</strong> qualité chez Bayer Healthcare.<br />
Jean Michel Mrozovski, pharmacien et formateur, a animé <strong>le</strong> débat
CHAÎNE DU FROID<br />
Sensibilisation et formation p. 20<br />
VIE DE L’ENTREPRISE<br />
p. 22<br />
ÉTUDE DE MARCHÉ<br />
Des pieds aux petits soins p. 24<br />
De l’importance de la formation<br />
sur la chaîne du froid.<br />
La chaîne du froid, un problème infirmier.<br />
trait une prise de conscience nécessaire.<br />
Les moyens<br />
de la prise de conscience<br />
Les assistants ont affirmé l’importance<br />
de conforter la prise de conscience par<br />
une formation simp<strong>le</strong> des nécessités<br />
d’une gestion pratique des produits thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
M. Alain Chiche, président<br />
d’une société de transporteur spécialisé<br />
dans l’acheminement des produits de<br />
santé (OCT), a fait part de son expérience<br />
de formation de ses chauffeurs-livreurs<br />
et a insisté sur la nécessité d’une formation<br />
pratique faite d’autoconstatation des<br />
conséquences d’une rupture de la chaîne<br />
du froid et de la rapidité avec laquel<strong>le</strong><br />
el<strong>le</strong> survient, puis de piqûres de rappel<br />
fréquentes sous forme de questionnaire.<br />
Mme Groscolas a montré des exemp<strong>le</strong>s<br />
de messages de rappel des consignes<br />
utilisé à l’OCP. Des modu<strong>le</strong>s de formation<br />
associés à des messages de rappel peu<br />
nombreux mais placés sur des lieux stratégiques<br />
étaient nécessaires.<br />
Les risques<br />
lors du rangement<br />
À l’officine, Dominique Gaudet et Claudine<br />
Huchette ont repris à <strong>le</strong>ur compte la<br />
possibilité de regrouper la majorité des<br />
commandes de produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
sur la tournée de l’après-midi et la<br />
nécessité d’un moyen simp<strong>le</strong> de reconnaissance<br />
des caisses contenant ce type<br />
de produits. La règ<strong>le</strong> de ne pas dépasser<br />
une manipulation de deux minutes devait<br />
être respectée. Ainsi, Mme Huchette<br />
place directement, dès <strong>le</strong> déballage de<br />
sa commande, <strong>le</strong>s produits de la chaîne<br />
du froid dans un emplacement spécifique<br />
de son armoire réfrigérée en attente de<br />
vérification. David Stienne rappel<strong>le</strong> que<br />
<strong>le</strong> produit thermosensib<strong>le</strong> redescend en<br />
température optima<strong>le</strong> (3°C) au bout d’une<br />
heure et que l’ouverture trop fréquente de<br />
la porte de l’armoire réfrigérée augmente<br />
significativement sa température interne.<br />
La durée de manipulation hors de l’armoire<br />
réfrigérée doit être la plus courte possib<strong>le</strong>.<br />
Ce qui interdit de poser <strong>le</strong> produit thermosensib<strong>le</strong><br />
à proximité des ordinateurs<br />
et oblige à <strong>le</strong> mettre dans une pochette<br />
à accumulateurs de froid capab<strong>le</strong> de<br />
maintenir une température de 2°C à 8°C<br />
pendant une heure et demie, et implique<br />
que l’un et l’autre soient déjà portés à une<br />
température entre 2°C et 8°C. C’est-àdire<br />
que <strong>le</strong>s pochettes soient el<strong>le</strong>s-mêmes<br />
entreposées dans l’armoire réfrigérée.<br />
La question en suspens<br />
Que recommander à des infirmières<br />
souvent débordées comme temps optimal<br />
entre préparation et injection d’un produit<br />
thermosensib<strong>le</strong> ? Mme Thie<strong>le</strong>mans du<br />
CHRU de Lil<strong>le</strong> en charge des expérimentations<br />
de médicaments coûteux souligne<br />
que <strong>le</strong> mode d’utilisation recommandé<br />
par <strong>le</strong>s laboratoires est un délai de 10 à<br />
15 min entre préparation et injection. Par<br />
contre, comme l’ont confirmé Mme Élisabeth<br />
Vercambre et M. Thomas Pruvot des<br />
laboratoires Bayer, il est très diffici<strong>le</strong> de<br />
donner un délai et même une température<br />
d’injection validée. Il est donc apparu<br />
que cette donnée particulièrement uti<strong>le</strong><br />
n’était pas à la disposition des acteurs de<br />
la chaîne du froid.<br />
Jean Michel MROZOVSKI<br />
Photos : Laurent Mayeux<br />
La pratique de la gestion<br />
de la chaîne du froid<br />
l Se figurer un minuteur virtuel de moins<br />
de 2 minutes<br />
l Fractionner par étapes courtes toutes <strong>le</strong>s<br />
manipulations d’un produit de la chaîne<br />
du froid<br />
l Laisser <strong>le</strong>s produits reprendre une<br />
température optima<strong>le</strong> de conservation<br />
avant de <strong>le</strong>s manipu<strong>le</strong>r de nouveau<br />
l Stocker dans l’armoire réfrigérée <strong>le</strong>s<br />
pochettes<br />
l Mettre immédiatement <strong>le</strong> produit de la<br />
chaîne du froid dans sa pochette et <strong>le</strong><br />
faire au moment du départ du client<br />
À température ambiante, un vaccin met à peine<br />
3 min pour dépasser la limite haute des 8°C.<br />
22<br />
20<br />
18<br />
16<br />
14<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
16.15 16.20 16.25 16.30 16.35 16.40 16.45<br />
Temp. laboratoire<br />
Temp. intérieur produit<br />
Temp. extérieur produit<br />
PROFESSION PHARMACIEN N° 66 - AVRIL 2011 21
Retombées Presse<br />
2010-2011
actualités<br />
DÉBAT<br />
Pour la sécurisation complète<br />
de la chaîne du froid<br />
Vaccins, médicaments anticancéreux ou antidiabétiques, dérivés du sang ou issus<br />
des biotechnologies, la quantité de produits thermosensib<strong>le</strong>s est en perpétuel<strong>le</strong><br />
augmentation. Leur AMM impose à chaque acteur, depuis <strong>le</strong> laboratoire jusqu’au<br />
patient, de maintenir une température comprise entre 2 °C et 8 °C. Or, dans cette<br />
chaîne du froid, subsistent des fail<strong>le</strong>s. Ces fail<strong>le</strong>s, mais aussi <strong>le</strong>s solutions pour<br />
y remédier, ont été au centre d’un débat, initié par Plateaux techniques actualités<br />
et la société <strong>Sofrigam</strong>, spécialiste de l’emballage isotherme.<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque, Abbes Kacimi<br />
ÉTAIENT PRÉSENTS...<br />
Anouck Bernardin, pharmacien d’officine ; Anne de Boismenu,<br />
consultant, Savoir-Faire ; Olivier Denonain, pharmacien<br />
titulaire ; Marine Dieu, commercia<strong>le</strong> France, <strong>Sofrigam</strong> ;<br />
Laurent Donnier, Médifroid ; Martine Geslin, rédactrice en<br />
chef, Plateaux techniques actualités ; Muriel Gloaguen,<br />
DG, syndicat de la Mesure ; Hugo Gougeon, coordinateur<br />
de projets en onco-hématologie, Roche ; Angela Grocolas,<br />
assurance qualité, OCP ; Gil<strong>le</strong>s Labranque, président de<br />
<strong>Sofrigam</strong> ; Monique Loubière, CHU Cochin ; Abbes Kacimi,<br />
ingénieur chaîne du froid, <strong>Sofrigam</strong> ; Jean-Claude Mangin,<br />
directeur de Plateaux techniques actualités ; Juliette de<br />
Nonancourt, responsab<strong>le</strong> information médica<strong>le</strong>, BMS ;<br />
Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong> marketing & communication,<br />
<strong>Sofrigam</strong> ; Pierre-Édouard Poiré, pharmacien titulaire,<br />
membre du bureau national, Giphar ; Thierry Youhanna,<br />
distribution, Sanofi Pasteur ; Jean-Michel Mrozovski, ancien<br />
pharmacien d’officine, formateur, a animé <strong>le</strong> débat.<br />
Ce premier débat réunissant<br />
des professionnels du monde<br />
pharmaceutique impliqués<br />
dans la gestion du médicament<br />
thermosensib<strong>le</strong> (concepteur<br />
et fabricant d’emballages<br />
isothermes, laboratoires, répartiteur,<br />
cadre de santé, pharmaciens<br />
officinaux) avait pour<br />
objectif de partager <strong>le</strong>s expériences,<br />
de re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s points<br />
critiques et de suggérer des<br />
solutions conformes à l’assurance<br />
qualité. Car une rupture<br />
de la chaîne du froid peut être<br />
catastrophique – humainement<br />
comme financièrement.<br />
Du matériel inadapté<br />
aux commandes<br />
Les risques de rupture de la chaîne<br />
du froid lors de la fabrication, du<br />
stockage puis du transport du<br />
laboratoire vers <strong>le</strong> dépositaire ou<br />
<strong>le</strong> grossiste sont identifiab<strong>le</strong>s et<br />
prédictifs. Ils peuvent donc être<br />
évités par la mise en place de<br />
procédures et d’outils adaptés.<br />
Pour <strong>le</strong>s grossistes, la réception et<br />
<strong>le</strong> stockage de tel<strong>le</strong>s commandes<br />
sont maîtrisés. Des dysfonctionnements<br />
peuvent en revanche<br />
survenir lors de la livraison aux<br />
CHU ou aux officines. Ainsi,<br />
signa<strong>le</strong> Juliette de Nonancourt,<br />
responsab<strong>le</strong> de l’information<br />
médica<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> laboratoire<br />
BMS, « chaque jour, je suis<br />
confrontée aux nombreuses<br />
demandes de renseignements<br />
et aux réclamations des pharmaciens<br />
officinaux et hospitaliers,<br />
voire des patients, qui rencontrent<br />
des difficultés relatives à<br />
la rupture de la chaîne du froid<br />
(panne de réfrigérateur, temps<br />
de traitement trop long après<br />
la livraison...) ». Ses réponses<br />
ne peuvent pas déroger aux<br />
études de stabilité, mentionnées<br />
dans l’AMM du produit,<br />
réalisées dans une fourchette<br />
stricte entre 2 °C et 8 °C, même<br />
si certains laboratoires initient<br />
des études de stabilité plus<br />
larges pour certains produits.<br />
« Notre laboratoire ne considère<br />
recevab<strong>le</strong> que l’appli cation de<br />
la rég<strong>le</strong>mentation 2 °C-8 °C »,<br />
confirme Thierry Youhanna, de<br />
Sanofi Pasteur distribution.<br />
Des facteurs de risque de<br />
rupture de la chaîne du froid<br />
sont signalés par Angela<br />
Grocolas, directrice de l’assurance<br />
qualité chez OCP : « l’hétérogénéité<br />
des volumes des<br />
commandes – d’une simp<strong>le</strong><br />
boîte contenant un vaccin à<br />
un lot de plusieurs dizaines,<br />
par exemp<strong>le</strong>, et <strong>le</strong> temps de<br />
livraison, plus ou moins long<br />
en fonction de la destination. À<br />
ces difficultés, s’ajoutent cel<strong>le</strong>s<br />
d’effectuer deux navettes par<br />
jour pour satisfaire la demande<br />
du pharmacien et de la durée<br />
de l’entreposage des caisses à<br />
l’officine avant d’être traitées ».<br />
Autant de facteurs diffici<strong>le</strong>s à<br />
maîtriser pour maintenir l’intégrité<br />
de la chaîne du froid. Le<br />
dernier maillon soulève éga<strong>le</strong>ment<br />
des interrogations : <strong>le</strong><br />
pharmacien a du mal à identifier<br />
12 PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 42 ■ AVRIL 2010
Schématisation des risques de rupture<br />
Juliette de Nonancourt, Laurent Donnier<br />
et Martine Geslin<br />
<strong>le</strong>s caisses contenant <strong>le</strong>s médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Logistique et bon sens<br />
Car, si la qualification des<br />
emballages isothermes repose<br />
sur des référentiels et des<br />
normes parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s la française*<br />
s’avère la plus complète,<br />
peu de moyens sont fiab<strong>le</strong>s<br />
pour mesurer la température<br />
à l’intérieur du contenant et<br />
toutes <strong>le</strong>s officines ne sont pas<br />
équipées d’armoires réfrigérées.<br />
Et, lors de la délivrance du<br />
médicament, trop peu de pharmaciens<br />
utilisent <strong>le</strong>s pochettes<br />
réfrigérantes spécia<strong>le</strong>ment<br />
conçues pour <strong>le</strong> transport officine-domici<strong>le</strong><br />
qui maintiennent<br />
la température requise pendant<br />
plus d’une heure.<br />
Ces constats invitent à proposer<br />
des solutions, car « nous devons<br />
atteindre une tota<strong>le</strong> sécurisation<br />
depuis la fabrication du médicament<br />
jusqu’à son administration<br />
», insiste Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
directeur général de la société<br />
<strong>Sofrigam</strong>. Les participants sont<br />
convenus de se conformer aux<br />
températures limites de l’AMM,<br />
en diminuant la durée d’acheminement<br />
vers <strong>le</strong>s officines et<br />
de regrouper <strong>le</strong>s commandes<br />
pour effectuer une seu<strong>le</strong><br />
livraison en milieu de journée.<br />
Les caisses réfrigérées contenant<br />
des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s<br />
pourraient être<br />
repérées à l’aide d’une cou<strong>le</strong>ur<br />
dédiée et munies d’une sonde<br />
de température qui permettrait<br />
un affichage, lisib<strong>le</strong> à l’extérieur,<br />
de la température intérieure, ce<br />
qui garantirait l’intégrité de la<br />
chaîne du froid. ■<br />
MARTINE GESLIN<br />
* NF S 99-700 Afnor : professionnels,<br />
utilisateurs, laboratoires d’essais (LNE,<br />
Cemafroid). Méthode de qualifi cation<br />
des emballages isothermes pour<br />
<strong>le</strong>s produits de santé.<br />
Thierry Youhanna<br />
Hugo Gougeon, Olivier Denonain<br />
et Jean-Michel Mrozovski<br />
Angela Grocolas<br />
Une société spécialiste du froid<br />
Il y a plus de 30 ans, un pharmacien créait la société <strong>Sofrigam</strong>. L’entreprise concevait alors<br />
<strong>le</strong>s pochettes réfrigérantes Dolofriz destinées à soulager <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssures sportives. Consciente<br />
des problématiques de la chaîne du froid dans <strong>le</strong> secteur pharmaceutique, <strong>Sofrigam</strong> met<br />
en place une équipe d’ingénierie spécialisée et s’investit dans la conception et la fabrication<br />
d’emballages isothermes et réfrigérants permettant <strong>le</strong> transport de produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
dans des véhicu<strong>le</strong>s non frigorifiques. Aujourd’hui, <strong>Sofrigam</strong> emploie quelque 50 personnes<br />
et est implantée à travers <strong>le</strong> monde. En croissance annuel<strong>le</strong> depuis plus de dix ans,<br />
l’établissement fait partie des <strong>le</strong>aders européens des emballages réfrigérants. En 2008,<br />
<strong>Sofrigam</strong> ouvre l’un des plus grands laboratoires de métrologie d’Europe qui lui permet de<br />
tester et de qualifier selon <strong>le</strong>s normes européennes tous <strong>le</strong>s produits qu’el<strong>le</strong> commercialise.<br />
Renseignements et conseils sur www.sofrigam.com ou www.laboutiquedufroid.com<br />
PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 42 ■ AVRIL 2010 13
actualités<br />
DÉBAT<br />
Chaîne du froid : sécuriser<br />
<strong>le</strong> dernier maillon<br />
Du fabricant jusqu’à la livraison par <strong>le</strong> répartiteur, la chaîne du froid nécessaire<br />
aux produits thermosensib<strong>le</strong>s est solide. De là jusqu’à l’administration, comment<br />
obtenir l’assurance d’une température entre 2 °C et 8 °C ? C’est <strong>le</strong> sujet abordé<br />
lors de la seconde réunion organisée par Plateaux techniques actualités et la<br />
société <strong>Sofrigam</strong> sur cette problématique aux enjeux essentiels.<br />
ÉTAIENT PRÉSENTS...<br />
Joël Aymond, directeur de l’agence régiona<strong>le</strong> Rhône-Alpes,<br />
Alliance Healthcare Répartition ; Philippe Bayon, directeur<br />
marketing, Mylan ; Anne de Boismenu, consultant,<br />
Savoir-Faire ; Bruno Bouvier, pharmacien titulaire ;<br />
Laurent Dautria, pharmacien titulaire ; Martine Geslin,<br />
rédactrice en chef de Plateaux techniques actualités ;<br />
Arnaud Grivel, pharmacien responsab<strong>le</strong>, directeur général<br />
délégué, LC2 ; Angela Groscolas, directeur qualité, OCP ;<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque, président de <strong>Sofrigam</strong> ; Jean-<br />
Claude Mangin, directeur de Plateaux techniques<br />
actualités ; J. Manin, responsab<strong>le</strong> qualité produit, Sanofi<br />
Pasteur MSD ; Séverine Marte<strong>le</strong>t, pharmacien hospitalier,<br />
CH de Vil<strong>le</strong>franche-sur-Saône ; Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong><br />
marketing & communication, <strong>Sofrigam</strong> ; Didier Veilly,<br />
pharmacien titulaire ; François Vivier, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> assurance qualité, Merck Serono ;<br />
Jean-Michel Mrozovski, ancien pharmacien d’officine,<br />
formateur, a animé <strong>le</strong> débat.<br />
À Bagnols, entre Lyon et monts<br />
du Beaujolais, Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
président-directeur général de<br />
<strong>Sofrigam</strong>, a ouvert <strong>le</strong> débat<br />
en présentant <strong>le</strong>s activités de<br />
la société. « Grâce à son pô<strong>le</strong><br />
d’experts, <strong>Sofrigam</strong> conçoit,<br />
fabrique et qualifie des emballages<br />
statiques adaptés aux<br />
besoins et aux exigences des<br />
professionnels de santé. » Les<br />
solutions répondent à tous<br />
<strong>le</strong>s types d’expéditions et de<br />
transferts avec une garantie de<br />
résultat, qu’il s’agisse de transport<br />
longue durée ou de courte<br />
durée, à l’aide dans ce cas d’emballages<br />
réutilisab<strong>le</strong>s.<br />
L’intervention du Dr Séverine<br />
Marte<strong>le</strong>t, pharmacien hospitalier<br />
au CH de Vil<strong>le</strong>franchesur-Saône<br />
(69) en charge des<br />
produits sensib<strong>le</strong>s, a permis<br />
d’entrer dans <strong>le</strong> vif du sujet.<br />
El<strong>le</strong> a décrit toutes <strong>le</strong>s étapes<br />
de la chaîne du froid au sein de<br />
son établissement de santé. Les<br />
produits thermosensib<strong>le</strong>s en<br />
provenance directe des laboratoires,<br />
identifiés sur <strong>le</strong>s cartons<br />
d’emballage, sont gérés dès<br />
<strong>le</strong>ur réception. Ils sont déposés<br />
dans des réfrigérateurs professionnels<br />
dotés de systèmes<br />
d’alarme et de mesure de la<br />
température informatisés.<br />
Séverine Marte<strong>le</strong>t<br />
« Nous ne rencontrons aucun<br />
problème de conservation. »<br />
Pour satisfaire la dispensation,<br />
un préparateur en pharmacie<br />
achemine <strong>le</strong>s produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
dans des glacières<br />
vers <strong>le</strong>s services d’hospitalisation<br />
de court séjour à proximité<br />
de la pharmacie à usage<br />
intérieur (PUI). La distribution<br />
dans <strong>le</strong>s établissements extérieurs,<br />
comme celui de long<br />
séjour par exemp<strong>le</strong>, s’effectue<br />
toujours à l’aide de glacières<br />
mais cel<strong>le</strong>s-ci sont monitorées<br />
par des sondes de suivi, lisib<strong>le</strong>s<br />
informatiquement. La traçabilité<br />
est ainsi complète et permet<br />
de contrô<strong>le</strong>r l’intégrité de la<br />
chaîne de froid.<br />
Conscience et moyens<br />
Les problèmes apparaissent<br />
ensuite : dans la majorité des<br />
services cliniques, <strong>le</strong>s personnels<br />
soignants déposent <strong>le</strong>s<br />
médicaments thermo sensib<strong>le</strong>s<br />
dans des réfrigérateurs ménagers,<br />
et on peut alors, en fonction<br />
de la cha<strong>le</strong>ur ambiante,<br />
constater des écarts de<br />
température. Par ail<strong>le</strong>urs, l’activité<br />
importante des équipes<br />
soignantes auprès des patients<br />
peut parfois retarder la mise<br />
au froid des produits. « Les<br />
infirmiers sont formés sur la<br />
chaîne du froid et sensibilisés<br />
aux risques que peut provo-<br />
12 PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 44 ■ JUIN 2010<br />
Édité par JCM Santé - 42, rue Carvès, 92120 Montrouge - jcm-sante@wanadoo.fr
quer sa rupture. Si cela se<br />
produit, ils appel<strong>le</strong>nt <strong>le</strong> pharmacien<br />
pour <strong>le</strong> prévenir et lui<br />
demander conseil », indique<br />
Séverine Marte<strong>le</strong>t. Deux<br />
services, la néonatalogie et la<br />
pédiatrie, sont équipés d’armoires<br />
réfrigérées. « L’idéal<br />
serait de multiplier ces équipements<br />
dans tous <strong>le</strong>s services,<br />
mais nous sommes aussi tributaires<br />
des contraintes financières<br />
», déplore-t-el<strong>le</strong>.<br />
Les pharmacies hospitalières<br />
rationalisent de plus en plus<br />
<strong>le</strong>urs modes de fonctionnement<br />
avec l’informatisation<br />
du circuit du médicament,<br />
la dispensation nominative,<br />
la robotisation, selon <strong>le</strong>s<br />
bonnes pratiques de la pharmacie<br />
hospitalière et l’assurance<br />
qualité. Les médicaments<br />
sont administrés dans <strong>le</strong> périmètre<br />
des établissements en<br />
circuit fermé. Ces différences<br />
de fonctionnement font qu’ils<br />
ne semb<strong>le</strong>nt pas confrontés<br />
aux mêmes difficultés que<br />
<strong>le</strong>urs confrères, <strong>le</strong>s pharmaciens<br />
officinaux. Les participants<br />
à la réunion ont bien<br />
révélé la disparité des officines<br />
en termes de personnels, de<br />
surface de stockage, d’équipements,<br />
de volume d’activité,<br />
de disponibilité, de situation<br />
géographique... Par ail<strong>le</strong>urs,<br />
la sortie des réserves hospitalières<br />
a multiplié <strong>le</strong>s références<br />
des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s<br />
en vil<strong>le</strong>. Cette activité,<br />
qui ne représente que 5 % du<br />
volume total de médicaments,<br />
consomme beaucoup de temps<br />
pour une rentabilité faib<strong>le</strong>.<br />
L’indispensab<strong>le</strong><br />
éducation<br />
Pourtant, comme pour tout<br />
professionnel de santé, <strong>le</strong> souci<br />
majeur du pharmacien officinal<br />
demeure la qualité du service<br />
rendu au patient. Son conseil<br />
pour bien gérer ces médicaments<br />
sensib<strong>le</strong>s aux variations<br />
de température (vaccins, médicaments<br />
anticancéreux, antidiabétiques,<br />
produits dérivés<br />
du sang ou de la biotechnologie...)<br />
est indispensab<strong>le</strong> pour<br />
préserver la qualité du produit<br />
LES MAILLONS SÛRS ET CEUX À RENFORCER<br />
Aider <strong>le</strong> pharmacien à conseil<strong>le</strong>r <strong>le</strong> patient<br />
La rég<strong>le</strong>mentation en vigueur sur <strong>le</strong> transport des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s est<br />
très stricte et chaque acteur de la filière, du laboratoire à la pharmacie, met tout en<br />
œuvre pour respecter l’intégrité des produits. Ces dispositions perdent toute <strong>le</strong>ur<br />
efficacité si <strong>le</strong> dernier maillon de la chaîne, c’est-à-dire <strong>le</strong> transport jusqu’au domici<strong>le</strong>,<br />
ne se fait pas dans de bonnes conditions. Car <strong>le</strong> réchauffement ou la congélation<br />
d’un médicament à conserver entre 2 °C et 8 °C peut altérer sa qualité et exposer à<br />
des risques importants. Édité par <strong>Sofrigam</strong> en collaboration avec des pharmaciens,<br />
un document dédié aux patients donne <strong>le</strong>s clés pour traiter au mieux <strong>le</strong> transport de<br />
ces médicaments sensib<strong>le</strong>s jusqu’à <strong>le</strong>ur domici<strong>le</strong> à travers quatre situations : Comment<br />
bien faire lorsque <strong>le</strong> patient va se procurer son médicament à la pharmacie pour <strong>le</strong><br />
transporter dans des conditions optima<strong>le</strong>s ? Comment faire lorsqu’il retourne chez<br />
<strong>le</strong> médecin avec <strong>le</strong> produit froid ? Quels procédés appliquer lorsque <strong>le</strong> médicament<br />
prescrit est disponib<strong>le</strong> à la pharmacie hospitalière ? Quel<strong>le</strong>s dispositions prendre<br />
pour voyager et quel est l’emballage <strong>le</strong> plus approprié ?<br />
Renseignements et conseils www.laboutiquedufroid.com et www.brochures-patients.com<br />
jusqu’à son utilisation par <strong>le</strong><br />
patient. Mais cela est éga<strong>le</strong>ment<br />
vrai pour <strong>le</strong> pharmacien<br />
hospitalier qui, en rationalisant<br />
<strong>le</strong>s méthodes de travail,<br />
récupère du temps au profit<br />
de consultations d’éducation<br />
thérapeutique auprès des<br />
patients hospitalisés, comme<br />
dans certains établissements.<br />
Ce n’est qu’ainsi que <strong>le</strong> dernier<br />
maillon de la chaîne du froid<br />
pourra s’inscrire dans la continuité<br />
d’une filière efficace.<br />
À l’unanimité, <strong>le</strong>s pharmaciens<br />
hospitaliers et officinaux<br />
réclament davantage<br />
d’accompagnement de la<br />
part des laboratoires. Des<br />
idées germent. Les participants<br />
évoquent la publication<br />
de fiches techniques, la<br />
mise à disposition d’un site<br />
internet sécurisé pour obtenir<br />
de l’information, l’édition<br />
d’un guide de bonnes pratiques...<br />
La société <strong>Sofrigam</strong><br />
a édité un livret d’information<br />
destiné aux patients<br />
(voir encadré). Les pharmaciens<br />
demandent éga<strong>le</strong>ment<br />
la possibilité d’accéder<br />
faci<strong>le</strong>ment à des conseil<strong>le</strong>rs<br />
dédiés dans <strong>le</strong>s laboratoires<br />
pharmaceutiques. ■<br />
MARTINE GESLIN<br />
PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 44 ■ JUIN 2010 13<br />
Édité par JCM Santé - 42, rue Carvès, 92120 Montrouge - jcm-sante@wanadoo.fr
DÉBAT<br />
Chaîne du froid :<br />
éviter la perte de chance<br />
La troisième réunion consacrée à la chaîne du froid, organisée à Montpellier par<br />
Plateaux techniques actualités et <strong>Sofrigam</strong>, a examiné <strong>le</strong>s problèmes rencontrés<br />
dans <strong>le</strong> respect de la règ<strong>le</strong> « 2 °C-8 °C » entre la livraison des médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>ur administration au patient. Les professionnels du<br />
médicament présents sont unanimes : sensibilisation et information des soignants<br />
et des patients sont à renforcer.<br />
Maintenir la chaîne du froid<br />
à une température comprise<br />
entre 2 °C et 8 °C pour<br />
préserver l’intégrité d’un<br />
médicament thermosensib<strong>le</strong><br />
jusqu’à son utilisation est<br />
comp<strong>le</strong>xe. Les interventions<br />
des professionnels du médicament<br />
ont permis de faire un<br />
état des lieux et de proposer<br />
des solutions d’amélioration<br />
de la procédure mais aussi de<br />
la communication auprès du<br />
bénéficiaire, celui qui ne doit<br />
subir aucune perte de chance :<br />
ÉTAIENT PRÉSENTS...<br />
<strong>le</strong> patient. La dernière ligne du<br />
parcours, après la livraison,<br />
semb<strong>le</strong> la plus problématique.<br />
Information et moyens<br />
La pierre d’achoppement<br />
réside à l’intérieur de l’hôpital<br />
car <strong>le</strong> circuit du médicament<br />
est compliqué. « Dès la réception,<br />
<strong>le</strong> respect des conditions<br />
n’est pas toujours optimal par<br />
manque de vigilance et d’information.<br />
Les boîtes employées<br />
pour la distribution ne sont<br />
pas systématiquement adap-<br />
Jean-Luc Allaz, pharmacien, GH Saint-Éloi et Gui-de-Chauliac,<br />
Montpellier ; Marie-José Augé Caumon, pharmacien, présidente de<br />
Coopération Santé ; Jean Bedier, chef de projet, <strong>Sofrigam</strong> ; Chrystel<strong>le</strong><br />
Borie-Duclaud, responsab<strong>le</strong> de la distribution (N-1), Sanofi-Aventis ;<br />
Séverine Borredon, recherche & développement, Sanofi-Aventis ;<br />
Vincent Boudy, pharmacien responsab<strong>le</strong> intérimaire, AGEPS-AP-HP ;<br />
Vincent Bouix, pharmacien, CHU Alès ; Jean Brevilliers, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong>, CERP ; Anne de Boismenu, consultant, Savoir-Faire<br />
& Cie ; Marine Dieu, responsab<strong>le</strong> commercia<strong>le</strong>, <strong>Sofrigam</strong> ; Laurent<br />
Donnier, directeur général, Medifroid ; Brigitte Faoro, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> qualité, GH Saint-Éloi et Gui-de-Chauliac, Montpellier ;<br />
Laurent Gal, pharmacien ; François Georgin, pharmacien ;<br />
Martine Geslin, rédactrice en chef Plateaux techniques actualités,<br />
JCM Santé ; Hugues Kasbach, directeur d’établissement, CERP ;<br />
Jean-Marie Kinowski, pharmacien, chef de service, CHU de Nîmes ;<br />
Philippe Labouret, pharmacien responsab<strong>le</strong>, AMGEN ; Gil<strong>le</strong>s<br />
Labranque, président, <strong>Sofrigam</strong> ; Marie-Pierre Louis, pharmacien,<br />
CHU de Montpellier ; Jean-Claude Mangin, directeur des publications,<br />
JCM Santé ; Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong> marketing, <strong>Sofrigam</strong> ;<br />
Bernard Tricot, directeur exécutif, Coopération santé ; Marie-Hélène<br />
Vachaud, pharmacien ; Jean-Michel Mrozovski, ancien pharmacien<br />
d’officine, formateur, a animé <strong>le</strong> débat.<br />
tées à la durée du transport<br />
à l’intérieur de l’hôpital ou,<br />
pire, à l’extérieur dans <strong>le</strong> cas<br />
d’un établissement multisites.<br />
Parfois, <strong>le</strong> transport luimême<br />
peut poser problème,<br />
faute de méconnaissance des<br />
personnes dédiées à cette<br />
tâche », remarque Brigitte<br />
Faoro, pharmacien responsab<strong>le</strong><br />
qualité au CHU de Montpellier<br />
(34). Dans <strong>le</strong>s services<br />
de soins, <strong>le</strong>s réfrigérateurs,<br />
pour la plupart ménagers, ne<br />
répondent pas toujours aux<br />
exigences de température<br />
de la chaîne du froid et sont<br />
dénués de systèmes permettant<br />
la traçabilité. « Locaux<br />
ou chambres froides trop<br />
exigus par rapport au volume<br />
de plus en plus important<br />
des produits sensib<strong>le</strong>s aux<br />
variations de température à<br />
conserver (1 produit sur 3),<br />
containers, chaîne de lavage<br />
pour <strong>le</strong>s matériels réutilisab<strong>le</strong>s,<br />
transport, stockage dans <strong>le</strong>s<br />
services de soins, sont autant<br />
de points sensib<strong>le</strong>s qui peuvent<br />
compromettre la préservation<br />
des médicaments », résume<br />
Jean-Luc Allaz, pharmacien<br />
hospitalier au CHU de Montpellier.<br />
Et, « bien souvent, <strong>le</strong>s<br />
investissements pour ces équipements<br />
n’apparaissent pas<br />
prioritaires à l’autorité administrative<br />
par manque de culture<br />
de la chaîne du froid », ajoute<br />
Jean-Marie Kinowski, pharmacien<br />
au CHU de Nîmes (30).<br />
« Concernant <strong>le</strong>s produits<br />
utilisés pour <strong>le</strong>s essais cliniques,<br />
nous ne rencontrons pas <strong>le</strong>s<br />
mêmes écueils car ils arrivent<br />
directement dans <strong>le</strong>s services<br />
et <strong>le</strong> transport est maîtrisé »,<br />
indique Jean-Luc Allaz.<br />
L’application de quelques<br />
règ<strong>le</strong>s de bon sens pourrait<br />
améliorer la qualité de la<br />
chaîne du froid à l’hôpital. Des<br />
actions de formation et d’information<br />
sensibiliseraient <strong>le</strong>s<br />
personnels qui réceptionnent<br />
<strong>le</strong>s colis et approvisionnent <strong>le</strong>s<br />
services cliniques. Il faudrait<br />
éga<strong>le</strong>ment attirer l’attention<br />
des soignants pour limiter la<br />
durée d’ouverture des réfrigérateurs<br />
entreposés dans<br />
<strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s de soins. Par ail<strong>le</strong>urs,<br />
« pour avoir une température<br />
plus homogène, la façon<br />
de <strong>le</strong>s remplir (pas plus des<br />
2/3) et la qualité du matériel<br />
jouent. L’introduction de<br />
capteurs permettrait <strong>le</strong> suivi<br />
PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 46 ■ OCTOBRE 2010 11
actualités<br />
de la température ; encore<br />
faut-il mettre <strong>le</strong> bon capteur<br />
au bon endroit », souligne<br />
Vincent Boudy, pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> intérimaire Ageps<br />
AP-HP (Paris).<br />
Pour réduire la perte de<br />
chance, la marche en avant<br />
du médicament thermosensib<strong>le</strong><br />
ne doit à aucun moment<br />
être interrompue. « L’heure à<br />
laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> colis a été fermé<br />
devrait être étiquetée afin<br />
de valider la durée du transport.<br />
Le manque d’informations<br />
génère la moitié des<br />
problèmes rencontrés selon<br />
une étude de la Société française<br />
des sciences et des techniques<br />
pharmaceutiques »,<br />
rapporte Gil<strong>le</strong>s Labranque,<br />
PDG de la société <strong>Sofrigam</strong> à<br />
Rueil-Malmaison (92), concepteur<br />
et fabricant d’emballages<br />
isothermes ou réfrigérants. Si<br />
<strong>le</strong> temps est dépassé, la vérification<br />
de l’intégrité de la<br />
conservation s’impose et, « au<br />
moindre doute, <strong>le</strong> pharmacien<br />
doit appe<strong>le</strong>r l’industriel<br />
qui donnera des indications »,<br />
mentionne Philippe Labouret,<br />
pharmacien responsab<strong>le</strong>,<br />
Amgen, société spécialisée<br />
en médicaments issus de la<br />
biotechnologie à Neuilly-sur-<br />
Seine (92). Par ail<strong>le</strong>urs, pour<br />
LA CHAÎNE DU FROID PAR L’EXEMPLE<br />
« La solidité de l’ensemb<strong>le</strong><br />
dépend de cel<strong>le</strong> de son<br />
maillon <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong>. »<br />
C’est dans cet esprit que<br />
La Société française des<br />
sciences et des techniques<br />
pharmaceutiques (SFSTP)<br />
et l’Association française<br />
du froid (AFF) ont publié<br />
en 2008 <strong>le</strong> Guide pratique.<br />
Chaîne du froid pour <strong>le</strong>s<br />
médicaments. Cette source<br />
d’informations commune<br />
devrait permettre<br />
d’améliorer tous <strong>le</strong>s<br />
maillons de la chaîne du<br />
froid, pour garantir une meil<strong>le</strong>ure sécurité du médicament<br />
délivré dans <strong>le</strong> respect des contraintes rég<strong>le</strong>mentaires<br />
tout en veillant à optimiser <strong>le</strong>s coûts de l’opération. Ce<br />
guide est émaillé d’exemp<strong>le</strong>s qui aideront <strong>le</strong>s <strong>le</strong>cteurs<br />
dans <strong>le</strong>urs différentes démarches : rédaction d’un cahier<br />
des charges, validation d’un transport, mise en place de<br />
contrô<strong>le</strong>s... Un logigramme décisionnel synthétise <strong>le</strong>s<br />
aspects à prendre en compte dans ce processus comp<strong>le</strong>xe.<br />
Deux chapitres essentiels alimentent <strong>le</strong> guide. L’un traite<br />
des moyens disponib<strong>le</strong>s et l’autre est consacré à la mise en<br />
œuvre d’une chaîne du froid.<br />
Pour tout renseignement, contacter : marketing@sofrigam.com<br />
augmenter la sécurité de la<br />
chaîne du froid et préserver la<br />
qualité « invisib<strong>le</strong> » du médicament,<br />
<strong>le</strong>s participants ont<br />
suggéré d’améliorer <strong>le</strong> circuit<br />
logistique en recourant à<br />
des transporteurs spécialisés<br />
dans l’acheminement des<br />
médicaments.<br />
Le temps d’éduquer<br />
Le dernier maillon de la<br />
chaîne concerne l’administration<br />
du médicament qui<br />
s’effectue à l’hôpital dans<br />
la majorité des cas au lit du<br />
patient. Les infirmiers sont<br />
habitués à délivrer ce type<br />
de médicaments et respectent<br />
<strong>le</strong>s conditions requises.<br />
Néanmoins deux domaines<br />
de dispensation peuvent être<br />
assimilés à l’offi cine : la rétrocession<br />
à des patients ambulatoires<br />
et <strong>le</strong>s essais cliniques.<br />
Lors de la rétrocession, une<br />
information sur l’utilisation<br />
DES DÉBATS<br />
SUIVIS<br />
La prochaine rencontre<br />
sur la problématique<br />
« médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong> et respect<br />
de la chaîne du froid » est<br />
prévue <strong>le</strong> 7 décembre<br />
à Nantes. Vous pourrez<br />
lire son compte rendu<br />
dans <strong>le</strong> prochain numéro<br />
de Plateaux techniques<br />
actualités. Après Paris<br />
en mars, Lyon en mai,<br />
et Montpellier en<br />
septembre 2010, <strong>le</strong><br />
tour de France de ces<br />
débats continuera en<br />
2011, avec Lil<strong>le</strong> comme<br />
première étape.<br />
et la conservation du médicament<br />
s’impose. « Dans <strong>le</strong><br />
cadre promoteur des essais<br />
cliniques, nous fournissons<br />
une mal<strong>le</strong>tte de transport<br />
avec un kit de froid. L’infirmière<br />
dédiée à la délivrance<br />
donne des explications sur<br />
l’utilisation et la conservation<br />
du produit », exprime<br />
Jean-Luc Allaz. Mais à quand<br />
l’éducation thérapeutique au<br />
lit du malade pour optimiser<br />
son traitement, souvent au<br />
long cours, au domici<strong>le</strong> ? ■<br />
12 PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 46 ■ OCTOBRE 2010
actualités<br />
DÉBAT<br />
La chaîne du froid au service du patient<br />
Contrô<strong>le</strong> de la température, maîtrise de la durée de bout en bout de la chaîne<br />
du froid, information au patient pour maintenir l’intégrité du médicament<br />
thermosensib<strong>le</strong> : ces thèmes ont animé <strong>le</strong> dernier débat Plateaux techniques<br />
actualités-<strong>Sofrigam</strong> qui s’est tenu à Nantes <strong>le</strong> 7 décembre. La durée comme<br />
indicateur de qualité semblait faire consensus. Les participants étaient éga<strong>le</strong>ment<br />
unanimes pour sensibiliser <strong>le</strong>s professionnels de santé à la chaîne du froid<br />
et informer <strong>le</strong>s patients sur la conservation du médicament. Mais comment ?<br />
Puis Jean-Yves Bouly suggère<br />
de débal<strong>le</strong>r et de préparer <strong>le</strong>s<br />
produits dans la chambre froide<br />
pour limiter <strong>le</strong>s temps d’exposition<br />
à la température ambiante.<br />
Les participants, hospitaliers ou<br />
officinaux, relatent qu’ils sont<br />
De nombreuses questions<br />
ont alimenté <strong>le</strong> débat sur <strong>le</strong><br />
contrô<strong>le</strong> de la température à<br />
l’arrivée des caisses dans <strong>le</strong>s<br />
officines. « Nous contrôlons<br />
la température en plusieurs<br />
endroits de la caisse avec<br />
un pisto<strong>le</strong>t laser », relatent<br />
deux pharmaciens officinaux,<br />
Patrick Le Padel<strong>le</strong>c et<br />
Philippe Grandon. Tous deux<br />
remarquent que la température<br />
fluctue beaucoup et que<br />
ce système n’est pas tota<strong>le</strong>ment<br />
fiab<strong>le</strong>. Les sondes disposées<br />
dans <strong>le</strong>s caisses n’apparaissent<br />
pas non plus d’une<br />
extrême rigueur. Il faudrait<br />
s’appuyer sur des normes et<br />
un protoco<strong>le</strong> précis de prise de<br />
température qui n’existent pas<br />
aujourd’hui. C’est indéniab<strong>le</strong>,<br />
<strong>le</strong>s grossistes répartiteurs ont<br />
progressé dans la démarche.<br />
Néanmoins « l’idéal consisterait<br />
à tracer la température d’un<br />
bout à l’autre de la chaîne.<br />
Mais la mise en place n’est pas<br />
faci<strong>le</strong> et requiert d’utiliser des<br />
technologies coûteuses. Ne<br />
dépasserions-nous pas toutefois<br />
<strong>le</strong>s limites de la qualité<br />
exigée ? », manifeste Monique<br />
Poissonnier, en charge de<br />
l’assu rance qualité chez OCP.<br />
Étaient présents...<br />
Jean-Yves Bouly, pharmacien, directeur export et responsab<strong>le</strong><br />
des affaires rég<strong>le</strong>mentaires, CERP/Astera ; Anne de Boismenu,<br />
consultant, Savoir-Faire & Cie ; Marine Dieu, responsab<strong>le</strong><br />
commercia<strong>le</strong>, <strong>Sofrigam</strong> ; Martine Geslin, rédactrice en chef<br />
de Plateaux techniques actualités, JCM santé ; Philippe<br />
Grandon, pharmacien, pharmacie Grandon ; André Hervouet,<br />
vice-président, AFD ; Julia Inizan, pharmacien, pharmacie<br />
d’Atlantis ; Gil<strong>le</strong>s Labranque, président, <strong>Sofrigam</strong> ; Patrick Le<br />
Padel<strong>le</strong>c, pharmacien, pharmacie du Pontreau ; Karine Lucas,<br />
responsab<strong>le</strong> qualité, Bioliance ; Jean-Claude Mangin, directeur des<br />
publications, JCM santé ; Alain Niederhoffer, directeur des achats<br />
et logistique, Cerba ; Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong> marketing,<br />
<strong>Sofrigam</strong> ; Monique Poissonnier, chargée d’assurance qualité,<br />
OCP ; Stéphanie Rocquefelte, ingénieur qualité, CHU de Nantes.<br />
Jean Michel Mrozovski, pharmacien et formateur, a animé <strong>le</strong> débat.<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque, président<br />
de <strong>Sofrigam</strong>, rappel<strong>le</strong> : « Les<br />
emballages testés, qualifiés<br />
et sécurisés pour maintenir la<br />
température des produits thermosensib<strong>le</strong>s<br />
entre 2 et 8° C<br />
pendant <strong>le</strong> transport ou <strong>le</strong><br />
stockage entre deux armoires<br />
réfrigérées permettent de<br />
garantir la bonne conservation<br />
du produit à condition<br />
de ne pas dépasser <strong>le</strong>s temps<br />
autorisés à toutes <strong>le</strong>s étapes<br />
du parcours. »<br />
Sensibiliser pour<br />
éviter certains écueils<br />
L’indicateur durée paraît plus<br />
faci<strong>le</strong> à maîtriser. La sensibilisation<br />
des professionnels à la<br />
chaîne du froid, de l’emballage<br />
à la dispensation du médicament,<br />
à l’officine comme à<br />
l’hôpital, contribuerait à éviter<br />
certains écueils. « Les lieux<br />
destinés à la réception des<br />
produits à l’officine ne sont pas<br />
toujours adaptés, surtout pour<br />
<strong>le</strong>s livraisons la nuit », souligne<br />
Jean-Yves Bouly, pharmacien,<br />
directeur export et responsab<strong>le</strong><br />
des affaires rég<strong>le</strong>mentaires,<br />
CERP/Astera. Ainsi faudraitil<br />
préférer <strong>le</strong>s livraisons de<br />
l’après-midi. L’heure à laquel<strong>le</strong><br />
<strong>le</strong> produit a été emballé pourrait<br />
figurer sur <strong>le</strong> contenant.<br />
incapab<strong>le</strong>s de mesurer l’impact<br />
des différentes manipulations<br />
depuis la livraison des médicaments<br />
jusqu’à <strong>le</strong>ur délivrance.<br />
« Nous sommes assurés de la<br />
bonne conservation du produit<br />
dans <strong>le</strong>s pharmacies à usage<br />
intérieur des établissements<br />
du CHU, mais nous maîtrisons<br />
diffici<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s temps de stockage<br />
et de délivrance dans <strong>le</strong>s<br />
services de soins », mentionne<br />
Stéphanie Rocquefelte, ingénieur<br />
qualité au CHU de Nantes.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s pharmaciens<br />
doivent veil<strong>le</strong>r à ne dispenser<br />
<strong>le</strong> médicament au comptoir<br />
qu’au dernier moment, après<br />
avoir établi la facturation, et à<br />
donner <strong>le</strong>s conseils d’utilisation<br />
au patient.<br />
10 PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 48 n JANVIER-FÉVRIER 2011
L’objectif de qualité et de sécurité<br />
passe par l’appréciation des<br />
temps passés aux différentes<br />
étapes de la chaîne du froid.<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque propose de<br />
déterminer ces séquences, de<br />
<strong>le</strong>s analyser et de <strong>le</strong>s mesurer<br />
grâce aux techniques de métrologie.<br />
Ces mesures serviraient à<br />
établir des courbes d’évolution<br />
des températures cumulées.<br />
Ainsi, chaque segment serait<br />
délimité et <strong>le</strong>s professionnels<br />
bénéficieraient de repères. Cet<br />
outil pourrait aussi être remis<br />
pour information au patient.<br />
À l’hôpital, « des actions d’informations<br />
ne sont pas encore<br />
réalisées pour <strong>le</strong>s patients<br />
hospitalisés. En revanche, el<strong>le</strong>s<br />
sont mises en œuvre systématiquement<br />
après l’hospitalisation<br />
pour <strong>le</strong>s personnes en<br />
rétrocession. Aujourd’hui, nous<br />
nous focalisons sur la sensibilisation<br />
des infirmiers à la chaîne<br />
du froid via <strong>le</strong>s pharmaciens<br />
lors de la révision de la dotation<br />
et <strong>le</strong>s préparateurs lors<br />
de la dispensation », explique<br />
Stéphanie Rocquefelte.<br />
Le maillon faib<strong>le</strong> de la chaîne<br />
du froid demeure l’aprèsdélivrance.<br />
« En tant que<br />
professionnel de santé, nous<br />
sommes tenus d’informer <strong>le</strong><br />
patient sur la conservation de<br />
son médicament et <strong>le</strong>s risques<br />
encourus. Les industriels pourraient<br />
nous aider en mentionnant<br />
sur la boîte <strong>le</strong>s diverses<br />
causes des effets secondaires<br />
», souligne Julia Inizan,<br />
pharmacie Atlantis. Les participants<br />
ont évoqué la remise<br />
d’une pochette isotherme<br />
pour <strong>le</strong> transport jusqu’à la<br />
maison. Mais sur quel budget ?<br />
Les réf<strong>le</strong>xions avancent, et <strong>le</strong>s<br />
professionnels de santé et <strong>le</strong>s<br />
industriels se mettent d’accord<br />
pour construire ensemb<strong>le</strong> des<br />
outils d’aide à l’application des<br />
bonnes pratiques de la chaîne<br />
du froid. n<br />
Martine Geslin<br />
La prochaine tab<strong>le</strong> ronde aura lieu<br />
<strong>le</strong> 8 mars 2011 à Lil<strong>le</strong>.<br />
3 questions à Gil<strong>le</strong>s Labranque, pdg de <strong>Sofrigam</strong><br />
« Une distribution sous haute sécurité »<br />
Gil<strong>le</strong>s Labranque présente ici <strong>le</strong>s engagements<br />
de l’entreprise qu’il préside : garantir l’intégrité<br />
de la chaîne du froid tout au long de l’acheminement<br />
des médicaments thermosensib<strong>le</strong>s à l’hôpital,<br />
dans <strong>le</strong>s services de soins et jusqu’au lit du patient.<br />
dispendieux (chimiothérapie, produits<br />
sanguins labi<strong>le</strong>s...) nécessaires à la survie<br />
d’un patient hospitalisé. Leur préservation<br />
s’avère donc impérative et ne tolère<br />
pas la moindre prise de risque.<br />
Quelques mots sur <strong>Sofrigam</strong>…<br />
<strong>Sofrigam</strong> est une société française de 45 personnes qui conçoit,<br />
fabrique et teste différents emballages destinés à la conservation<br />
des produits de santé sous chaîne froide pour ses clients selon<br />
un cahier des charges précis et rigoureux. L’outil de production,<br />
basé près d’Arras à Monchy-<strong>le</strong>-Preux (62), se déploie sur une<br />
surface de 8 000 m 2 . Créé en 2008, un laboratoire de métrologie<br />
extrêmement moderne complète <strong>le</strong> dispositif. Par an, il<br />
réalise environ 1 800 tests de toute nature. Toutes <strong>le</strong>s solutions<br />
d’emballage sont testées en température et qualifiées avant de<br />
partir chez <strong>le</strong> client. Par ail<strong>le</strong>urs, la protection de l’environnement<br />
est au cœur de nos préoccupations – nous sommes certifiés<br />
ISO 14000. La préservation des ressources naturel<strong>le</strong>s rime<br />
tout à fait avec une recherche de distribution sous chaîne froide<br />
hautement sécurisée.<br />
La distribution vers l’hôpital est-el<strong>le</strong> particulière ?<br />
L’hôpital présente des spécificités par rapport aux transports<br />
internationaux. Les acheminements des médicaments sont de<br />
courte durée. Ils véhicu<strong>le</strong>nt des produits essentiels, souvent<br />
Quel<strong>le</strong>s solutions proposez-vous ?<br />
Les médicaments thermosensib<strong>le</strong>s franchissent plusieurs étapes<br />
avant d’arriver au lit du patient. Chaque étape du circuit du<br />
médicament va être analysée en termes de durée et aboutir<br />
sur un cahier des charges qui sert à déterminer l’emballage <strong>le</strong><br />
plus adapté pour sécuriser la chaîne du froid. Information et<br />
formation sont nécessaires à la compréhension du fonctionnement<br />
de la chaîne du froid et à son application au quotidien.<br />
Nous avons collaboré de façon étroite à la mise en place<br />
d’un guide pratique* avec la Société française des sciences et<br />
techniques pharmaceutiques (SFSTP) en 2005. Une actualisation<br />
de cet ouvrage concernant des acteurs plus spécifiques<br />
est certainement indispensab<strong>le</strong>. Et nous sommes convaincus<br />
qu’une durée et un contexte constituent la meil<strong>le</strong>ure approche<br />
pour apporter un emballage sécurisé capab<strong>le</strong> de conserver la<br />
température requise entre 2 et 8 °C jusqu’au lit du patient. n<br />
Propos recueillis par Martine Geslin<br />
* Le guide pratique Chaîne du froid pour <strong>le</strong>s médicaments peut être obtenu<br />
sur demande à l’adresse suivante : marketing@sofrigam.com<br />
PLATEAUX TECHNIQUES ACTUALITÉS N° 48 n JANVIER-FÉVRIER 2011 11
Retombées Presse<br />
Généra<strong>le</strong>s
Date : 09/04/2011<br />
Pays : FRANCE<br />
Page(s) : 38-39<br />
Rubrique : Entreprise<br />
Diffusion : 20629<br />
POINTDEVENTE<br />
SIXCONSEILSPOURRESF<br />
LACHAÎNEDUFROID<br />
Maillonsessentielsde la chaînedu froid, <strong>le</strong>sofficinaux restent cependant<br />
encoretrop fri<strong>le</strong>ux à investirdans un matériel certifié et coûteux.<br />
Lesrecommandations de l'Ordre et l'augmentation des médicaments<br />
nécessitantune conservation allant de 2 à 8eCdevraient avoir raison<br />
de <strong>le</strong>ur résistance..ạu froid, i MarieLuginsiand<br />
*l Revoir<br />
son matériel *~ i<br />
Seu<strong>le</strong>s50"Adesofficinessontéquipées<br />
d'enceintesréfrigéréesprofessionnel<strong>le</strong>s.<br />
Nombreuxsontencore<strong>le</strong>spharmaciens<br />
qui recyc<strong>le</strong>nt<strong>le</strong>ur frigidaireménagerà<br />
l'officine pour conserver<strong>le</strong>svaccinset<br />
<strong>le</strong>sinsulines.Un fabricant- qui tient à<br />
garderl'anonymat - sesouvient d'un<br />
réfrigérateurqui a mis 4jours à décon<br />
ge<strong>le</strong>r dans son entrepôt. Lesofficines<br />
vendent ausside plus en plus depro<br />
duits commel'EPO,<strong>le</strong>s hormones de<br />
croissanceou encore <strong>le</strong>s interférons<br />
dont <strong>le</strong>sconditionsdeconservationdoi<br />
vent êtrescrupu<strong>le</strong>usementrespectées.<br />
^8*W*U<br />
2 Respecter <strong>le</strong>s<br />
directives de l'Ordre<br />
Les recommandationsdu Conseil de troisanss'imposeauregarddesdernières <strong>le</strong>urs,<strong>le</strong>pharmacienpeutêtreincriminé<br />
l'ordre despharmaciensen décembre ajwes sanitaires, préconiseJeanAmoult, en casd'incidentsgravespourrupture<br />
20Q9sont sanséquivoque: la conser membre du bureaudu conseilcentral de lachaînedu froid. 11doit à tout mo<br />
vation du médicamenten enceinteré dela sectionA. Il s'agitdu bonusagedu mentprouverqu'iln'estpasresponsab<strong>le</strong><br />
frigéréedoitrespectercertainesrèg<strong>le</strong>s: médicament dont<strong>le</strong>pharmacienestrespon dela mauvaiseconservation.<br />
- une mesure de la température en sab<strong>le</strong>.»Desrecommandationsqui peu<br />
9points localisés;<br />
vent être diffici<strong>le</strong>s à appliquerpar cer<br />
- un enregistrementen2points deme tainsofficinauxenproieauxdifficultés<br />
suredelatempératurehaute<br />
3 à Faireface sesresponsabilités<br />
etbasse; économiquesactuel<strong>le</strong>s.Cependant,il<br />
- une température moyenne de 5 "C s'agit d'un investissementsusceptib<strong>le</strong> Lesassureurssuivent de plus en plus \<br />
avecun enregistrementpendanttoute de prévenirdespertes.Un aspectnon rarement <strong>le</strong>ur client en cas de défail- 2<br />
la duréedeviedu médicament. négligeab<strong>le</strong>quandon considère<strong>le</strong>prix lancede<strong>le</strong>ur réfrigérateur.Ils <strong>le</strong>feront -g<br />
« Uneconservationdel'historiquependant de certainsproduits sensib<strong>le</strong>s.Par ail d'autantmoinspourunproduità 1000ÇS<br />
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ECTER<br />
LEPRIXD'UNEARMOIRE<br />
RÉFRIGÉRÉE<br />
agentcommercialchezFroilaboṠil'Or<br />
dre émet simp<strong>le</strong>mentdesrecomman<br />
dations,un matérielaux normesAfnor,<br />
certifiépar un organismeagréécomme<br />
la Cofrac(associationloi 1901désignée<br />
commeuniqueinstanced'accréditation<br />
endécembre2008),permettraauphar<br />
maciend'êtremis hors decauseencas<br />
derupture delachaînedufroid.A condi<br />
tion que, comme on <strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> chez<br />
Médifroid,«cematérielsoitcertifiéin situ<br />
dans<strong>le</strong>sconditionsréel<strong>le</strong>sd'utilisation».En<br />
effet, placéesousuneverrièredansun<br />
centrecommercia<strong>le</strong>nrégionPACA,une<br />
enceintene fonctionnerapas dans<strong>le</strong>s<br />
mêmes conditions que dans une ar<br />
rière-boutiquelilloise, Desalarmesvi<br />
suel<strong>le</strong>sou sonoressont aussià préco<br />
niser en cas de panne de courant ou<br />
simp<strong>le</strong>mentsi la porteresteouverte.<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Lionel<br />
600litres<br />
sur une duréede5 minutesn'a pas <strong>le</strong>s<br />
que pour une insuline à 406 ! «Il y a mêmesconséquences qu'uneinterruptionde<br />
deuxans,enp<strong>le</strong>inecampagnedevaccinationplusieursheures,d'oùl'importanced'un reporting<br />
24 h/24», remarqueJean-Pierre<br />
contrela grippe,monfrigo est tombéen<br />
panne. J'aiconstatsquejen'étaispascouvert Dutotir,codirecteur-d'AJPL, distributeur<br />
part'assurancetj'enaieupourS000e de<br />
pertes.Aucunlaboratoireșaufun,n'afait<br />
ungeste»,sesouvientJean-MichelSeitz,<br />
titulaire à Riorges(Loire)qui conseil<strong>le</strong><br />
à sesconfrèresdebienlire <strong>le</strong>ur contrat<br />
d'assuranceṠansévoquer<strong>le</strong>scasoù<strong>le</strong><br />
pharmacien peut être cité devant <strong>le</strong>s<br />
tribunaux,<strong>le</strong>sinspectionssont deplus<br />
en plus exigeanteset se conforment<br />
aux recommandationsde l'Ordre des<br />
pharmaciens.<br />
Se mettre<br />
en conformité<br />
Ladifférenceessentiel<strong>le</strong>entre une en<br />
ceinteréfrigéréepourofficine et un ré<br />
frigérateur ménagertient en deux ca<br />
ractéristiques : la cartographie de<br />
l'enceintedoit établir que la tempéra<br />
ture est maintenue entre2 et 8 0Cet la<br />
congélationdoit êtreimpossib<strong>le</strong>.Depuis<br />
3 ans,des armoiresà régulation é<strong>le</strong>c<br />
tronique existent sur <strong>le</strong> marché,per<br />
mettant un froidhomogène.«Lessondes<br />
Assurer<br />
la traçabilité<br />
Le pharmaciendoit produire <strong>le</strong>s docu<br />
ments prouvantquela chaînedu froid<br />
n'a pas été interrompue.«Un incident<br />
françaisdesarmoiresLiebherr.Il n'est<br />
pasrarequedespharmacienschargent<br />
<strong>le</strong>urscollaborateursd'un re<strong>le</strong>védetem<br />
pératureune fois parjour surun ca<strong>le</strong><br />
pin. Cependant<strong>le</strong>ssondesmécaniques<br />
montrent el<strong>le</strong>s-mêmes<strong>le</strong>urslimites en<br />
cas de dépassementsextrêmessur la<br />
durée.Lessondespar radiofréquence,<br />
qui permettent au pharmaciende vi<br />
sualiser<strong>le</strong>fonctionnementdel'enceinte<br />
surl'écrande<strong>le</strong>ur ordinateurentemps<br />
réel et d'archiver<strong>le</strong>s re<strong>le</strong>vésșont au<br />
jourd'hui lasolutionla plusconfortab<strong>le</strong><br />
et la plus sûre.<br />
6 Trouver un financement<br />
Avecun prix minimum de400Ç,l'achat<br />
d'unesondepeut fairehésiter<strong>le</strong>sphar<br />
maciensdont la trésorerieest tendue.<br />
Il en estde mêmepour <strong>le</strong> prix del'en<br />
<strong>le</strong>spc^voirs pu^kls dow^^ a«x:<br />
pharmaciens<strong>le</strong>smoyensctefâtrô<br />
facôauxcontraintesqu'on teur<br />
impose.<br />
optionàenvisagerquandonsaitque<strong>le</strong>ma<br />
tériel,tout commetesrecommandations,<br />
sontsusceptib<strong>le</strong>s d'évoluer»,note LuisDe<br />
Santos,codirecteur d' AJPL.Unmatériel<br />
conforme est aussiun investissement<br />
en termes d'image. «Uneenceinteaux<br />
normesfait partieintégrantedenotredé<br />
marchequalité»,déclareBernardFlirden,<br />
titulaire à Fayl-Billot (52).Il a investi<br />
dansunenouvel<strong>le</strong>enceintequand,àla<br />
suited'uneépidémiedeméningitedans<br />
sarégion,il a dû rentrer 1000vaccins<br />
d'un coup.<br />
Enoutre,un réfrigérateuravecportevi<br />
trée (compter25akde consommation<br />
d'énergie supplémentaire) placéderrière<br />
<strong>le</strong> comptoirestungagedetransparence<br />
etdesérieuxpour<strong>le</strong> client.Il facilitepar<br />
ail<strong>le</strong>ursla formation dupatient auquel<br />
ceinte Ċependant, <strong>le</strong>sfabricantsoffrent<br />
parfois dessolutions commedesopé<br />
rationsdeventesprivées(Médifroid)de<br />
placées làoù<strong>le</strong>svariationsont<strong>le</strong>splusim modè<strong>le</strong>s50X moins chers,ou encore <strong>le</strong>produit doit être remis dansunepo<br />
portantesenregistrentpendant24 heures un servicede location (AJPL-Liebherr) chettemerrnostatique. Nonsanslui avoir<br />
latempérature etrévè<strong>le</strong>nt ainsilaconformité qui,pour2 6parjour,permetdedisposer recommandéau préalab<strong>le</strong>de regagner<br />
dumatériel»,préciseJean-LouisLigonnet d'une enceintede400litres.«C'estune rapidementsondomici<strong>le</strong>.®<br />
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CHAÎNEDU FROID: FIABILITÉETSÉCURITÉ<br />
ACCRUES<br />
FROID. Enmilieupharmaceutique, <strong>le</strong>sacteursdela chaînedufroid doiventgarantirl'homogénéité<br />
etlastabilitédelatempératuredesproduitsentre+ 2e et+80.Quel<strong>le</strong> sont<strong>le</strong>snouveautés?Focus<br />
sur<strong>le</strong>sinnovationsetprojetsdequelquesintervenantsdusecteur.<br />
Médifroid : toujours dans<br />
<strong>le</strong> sensde l'innovation<br />
Pourrépondreauxrecommanda<br />
tions de décembre 2009 du<br />
Conseil de l'Ordre, Médifroid<br />
vient de lancer <strong>le</strong> kit CTS3RII<br />
s'agit d'un systèmequi permet<br />
d'enregistrer<strong>le</strong> point de tempé<br />
rature<strong>le</strong>plusfroid et <strong>le</strong>point de<br />
température <strong>le</strong> plus chaud de<br />
l'enceinteréfrigéréeĊelapermet<br />
devérifier ainsi que latempéra<br />
ture restecompriseentre h- 2" et<br />
+ 80 dansl'ensemb<strong>le</strong>del'espace<br />
del'armoire.«Enregistrerunseul<br />
point de températuredans l'ar<br />
moireréfrigéréenesuffitpas.Les<br />
écarts de température à l'inté<br />
rieur del'enceintepeuventêtre<br />
réduits par laventilation, mais<br />
l'homogénéiténepeutêtretota<strong>le</strong>.<br />
Enregistrer<strong>le</strong>svariationsdetem<br />
pératuresdu point <strong>le</strong>pluschaud<br />
et du point <strong>le</strong> plus froid de l'en<br />
ceinte est <strong>le</strong> seul<br />
moyendeconclure<br />
quant à ta confor<br />
mité du matériel»,<br />
explique Laurent<br />
Donnier, directeur<br />
général de Médifroid.<br />
Autreinnovation: pourdétermi<br />
ner notamment <strong>le</strong>spoints <strong>le</strong>s<br />
pluschaudetfroid del'enceinte,<br />
Médifroid proposeauxpharma<br />
ciens un kit de cartographie.<br />
«Cettecartographiedoit êtreréa<br />
lisée dans l'officine, dans <strong>le</strong>s<br />
conditions réel<strong>le</strong>sd'utilisation,<br />
souligneLaurentDonnier.L'en<br />
registrementdestempératurese<br />
fait, via des sondes,sur neuf<br />
points del'enceinte thermosta<br />
tique.Lepharmacienadeuxpos<br />
sibilités:réaliserlui-même son<br />
rapport de cartographie nu <strong>le</strong><br />
faire faire par l'un denosparte<br />
naires accrédite COFRACen<br />
métrologie.»<br />
Dimensions,capacitésde stoc<br />
kage,Médifroida aussi l'ambition<br />
d'étendresagammepourcouvrir<br />
l'intégralitédeshesoins.«C'està<br />
nousde nousadapteràchaque<br />
typologie d'officine», indique<br />
LaurentDonnier.<br />
Médifroidvientdelancerunnou<br />
veaumodè<strong>le</strong>d'enceintethermo<br />
statiquequi offreun fort volume<br />
de stockage(156litres),tout en<br />
pouvantêtreplacésousun plan<br />
de travail de 85cm. «Cette<br />
enceintethermostatiquealapar<br />
ticularitéd'êtreplus largequela<br />
moyenneet donc d'offrir, pour<br />
unemêmehauteur,plusdecapa<br />
cité de stockage»,conclut Lau<br />
rentDonnier.<br />
Froilabo prévoitplusieursinno<br />
vations d'ici fin 2011,courant<br />
2012.Cesnouveautésporteront<br />
surunefiabilitéaccrueetsurune<br />
sécurité toujours plus grande<br />
pour <strong>le</strong>s officines en doublant<br />
certaines pièces essentiel<strong>le</strong>s.<br />
«Déjà,toutesnosenceintesther<br />
mostatiquessontqualifiéesindi<br />
viduel<strong>le</strong>mentpardeslaboratoires<br />
référents, accréditésCOFRAC,<br />
c'est-à-direencorrespondance<br />
avec<strong>le</strong>sexigences<strong>le</strong>splussévères<br />
demandées»,insisteJean-Louis<br />
Ligonnet,commercialà Froilabo.<br />
Concrètement,Froilaboprévoit<br />
éga<strong>le</strong>mentdelancernotamment<br />
en2011/2012:unepuissancede<br />
commutation doub<strong>le</strong> 110/230<br />
volts-50/60 hertz,pour uneuti<br />
lisation dans tous <strong>le</strong>spays du<br />
monde;desnouvel<strong>le</strong>sfonction<br />
nalitésdisponib<strong>le</strong>senoption,ou<br />
ensérie,comme<strong>le</strong>contrô<strong>le</strong>d'ac<br />
cèspersonnalisépar reconnais<br />
sancedesempreintesdigita<strong>le</strong>s<br />
(on/off,modificationdeslimites<br />
desalarmes,etc.].<br />
<strong>Sofrigam</strong> sur <strong>le</strong> terrain<br />
<strong>Sofrigam</strong>,numéro 1 en Europe<br />
danslaconception etla fabrica<br />
tion d'emballagesréfrigérants<br />
pour<strong>le</strong>slaboratoirespharmaceu<br />
tiques, souhaite, depuis 2010,<br />
mettre l'accent sur<strong>le</strong>sderniers<br />
maillonsdelàchaînedufroid,<strong>le</strong>s<br />
officines,hôpitauxetpatients.«Si<br />
lachaînedufroiddumédicament<br />
n'estrespectéequ'en amont et<br />
négligéeen aval,l'efficacité du<br />
médicament sera détériorée,<br />
voire tota<strong>le</strong>ment inefficace,<br />
estimeLaetitia Perche,respon<br />
sab<strong>le</strong> marketing et communica<br />
tion de<strong>Sofrigam</strong>.Il estdonc pri<br />
mordial de sensibiliser <strong>le</strong>s<br />
intervenants du "dernier kilo<br />
mètre" afin demaximiser l'effi<br />
cacitédestraitementsadminis<br />
trésauxpatients.»<br />
Depuis2010et jusqu'àla fin de<br />
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cetteannée,<strong>Sofrigam</strong>organise<br />
donc desdébatsqui réunissent<br />
notammentpharmaciensd'offi<br />
cine, laboratoires pharmaceu<br />
tiques, hôpitaux, grossistesrépartiteurs,<br />
logisticiens et<br />
associationsde patients. «Ces<br />
rencontressedérou<strong>le</strong>ntunefois<br />
par trimestre,à traverstoute la<br />
France,souligneLaetitiaPerche.<br />
L'objectifestnon seu<strong>le</strong>mentde<br />
sensibiliser<strong>le</strong>sintervenantsdu<br />
dernierkilomètre(officines,CHU,<br />
patients..,)surlanécessitéderes<br />
pecterlachaînedufroid (tantsur<br />
<strong>le</strong> stockageque sur ladispensation)<br />
maisaussiderecueillir <strong>le</strong>s<br />
témoignagesdesdifférentsinter<br />
venantsafind'élaborerdesoutils<br />
adaptés<strong>le</strong>urpermettantdemettre<br />
enplacedesdispositifset procé<br />
durespermettantdesécuriserla<br />
chaînedu froid.»<br />
Cesréunionspermettrontà Sofri<br />
gam deprendrelajustemesure,<br />
entreautres,desfuturs besoins<br />
despharmaciens d'officine et,<br />
donc,d'adaptersonoffred'icila<br />
fin 2011.«Une gammede pro<br />
duitsestd'oresetdéjàdisponib<strong>le</strong><br />
dansnotregamme,validéeetqua<br />
lifiéeenlaboratoiredemétrologie,<br />
indiqueLaetitiaPercheṪoutefois,<br />
nous souhaitonsal<strong>le</strong>rplus loin<br />
dansnotredémarchetaméliorer<br />
oudévelopperd'autresgammes<br />
deproduits,voire desoutils per<br />
mettant aux intervenants de<br />
mettre en placedesdispositifs<br />
sécurisant<strong>le</strong>ur chaînedufroid.»<br />
Ergonomie,coûts,facilitéd'utili<br />
sation șupportd'informationdes<br />
patientsoudeséquipesinternes..<br />
Grâceauxenseignementsdesdif<br />
férentsdébats,<strong>Sofrigam</strong>appor<br />
teratrèsbientôtde nombreuses<br />
améliorationsà son offre.Sofri<br />
gamcomptenotammentréactua<br />
lisersesminiguidesconsacrésaux<br />
réf<strong>le</strong>xesetbonnesrèg<strong>le</strong>sàrespec<br />
ter autour dela chaînedu froid<br />
pour <strong>le</strong> médicament.Parmi<strong>le</strong>s<br />
autrespossibilités: création de<br />
notices plus simp<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong><br />
patient, développement de<br />
ïeaf<strong>le</strong>tspouraider<strong>le</strong>pharmacien<br />
à communiquer auprès de ses<br />
patients,etc.i»i Nicolas Bohbot<br />
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Mercredi 23 Mars 2011<br />
VOTRE ENTREPRISE<br />
DES ENCEINTES DE FROID CERTIFIÉES COFRAC : UN<br />
IMPÉRATIF<br />
GESTION. L'officine reçoit et délivre des produits de santé de plus en plus thermosensib<strong>le</strong>s et<br />
onéreux. Entre-temps, sont-ils conservés dans des enceintes de qualité à la hauteur ? Pas si<br />
sûr... Alors, comment juger de la qualité d'une enceinte ? Focus sur la rég<strong>le</strong>mentation.<br />
Du froid certifié COFRAC...<br />
Qu'est ce que c'est et à quoi ça sert<br />
? Le respect de la chaîne du froid ne<br />
peut décemment pas être<br />
approximatif pour des raisons de<br />
santé publique et de coût. Comme <strong>le</strong><br />
conseil de l'Ordre <strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> dans ses<br />
dernières recommandations<br />
(décembre 2009), l'officinal doit<br />
pouvoir garantir la bonne<br />
conservation des produits soumis à la<br />
chaîne du froid. Pour ce faire, il y est<br />
précisé que <strong>le</strong> stockage nécessite une<br />
enceinte thermostatique dont la<br />
qualification apporte la preuve que la<br />
fourchette de température + 2°/+8°C<br />
est respectée à tout moment et en tout<br />
point du volume uti<strong>le</strong>. Actuel<strong>le</strong>ment,<br />
cette qualification ne peut se faire sur<br />
chaque appareil que par un<br />
laboratoire indépendant accrédité, <strong>le</strong><br />
COFRAC (Comité français<br />
d'accréditation) ou équiva<strong>le</strong>nt<br />
européen. Le laboratoire mesure sur<br />
24 heures la température moyenne, sa<br />
stabilité, son homogénéité en posant<br />
au minimum neuf capteurs (quatre en<br />
haut, quatre en bas, près des parois,<br />
et un seul au milieu) déterminant <strong>le</strong>s<br />
points chauds et froid de l'enceinte. À<br />
l'issue de ces tests, l'appareil est<br />
conforme à la norme Afnor NFX 15-<br />
140.<br />
Pourquoi prendre ces<br />
recommandations au sérieux? Il est<br />
inquiétant de n'avoir aucune certitude<br />
ni garantie sur la façon dont sont<br />
stockés <strong>le</strong>s produits de santé<br />
thermosensib<strong>le</strong>s. Il est alarmant de<br />
trouver des officines encore équipées<br />
de réfrigérateur domestique, sans<br />
froid ventilé... Peu de temps passé en<br />
dehors des températures préconisées<br />
suffit pour dégrader des vaccins, des<br />
insulines, des produits de nature<br />
protéique ou autre produits issus des<br />
biotechnologies. C'est de santé<br />
publique qu'il s'agit. Qu'adviendrait-il<br />
si un accident caractérisé survenait<br />
suite à une mauvaise conservation ?<br />
Par inconscience ou négligence, des<br />
officinaux pourraient se voir<br />
sanctionner péna<strong>le</strong>ment en tant que<br />
dernier détenteur du produit. Des<br />
récentes et douloureuses actualités de<br />
pharmacovigilance et <strong>le</strong> souci de<br />
qualité irréprochab<strong>le</strong> devraient inciter<br />
<strong>le</strong> réseau officinal à ne pas jouer avec<br />
<strong>le</strong> froid.<br />
Quel est <strong>le</strong> coût d'une tel<strong>le</strong><br />
certification ? L'acquisition d'un<br />
appareil approprié est une démarche<br />
tout à fait simp<strong>le</strong>. Les fournisseurs<br />
d'enceintes frigorifiques se réfèrent<br />
tous à ces normes existantes et<br />
doivent être en mesure de fournir <strong>le</strong><br />
certificat officiel et individuel de<br />
l'appareil livré, qu'il faut exiger. Les<br />
laboratoires indépendants qui<br />
qualifient <strong>le</strong>s appareils facturent <strong>le</strong>ur<br />
intervention 700 à 800 euros. Surcoût<br />
répercuté dans <strong>le</strong> prix de vente à<br />
l'officine, mais qui garantit l'échange,<br />
en cas de non-conformité, et<br />
l'assurance d'une qualité sans<br />
concession.<br />
Comment faire qualifier un<br />
appareil déjà en place à l'officine,<br />
et à quel coût ? C'est théoriquement<br />
possib<strong>le</strong> bien que diffici<strong>le</strong>ment<br />
envisageab<strong>le</strong> en pratique. Enregistrer<br />
la température sur 24 heures en<br />
différents points nécessite une<br />
intervention de 2 à 3 jours sur<br />
enceinte fermée, donc inutilisab<strong>le</strong><br />
pendant ce laps de temps. Cette<br />
prestation avec déplacement<br />
augmente <strong>le</strong> tarif d'environ 2 000<br />
euros. C'est pourtant l'exigence du<br />
texte du conseil de l'Ordre, qui<br />
réclame une qualification sur site...<br />
inapplicab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s raisons<br />
précédentes et parce que <strong>le</strong>s<br />
laboratoires de certification<br />
n'arriveraient jamais à bout du<br />
nombre de pharmacies. Cependant,<br />
une fois l'homogénéité du froid et la<br />
cartographie de l'enceinte établies, il<br />
suffit, en plaçant 2 capteurs, eux<br />
aussi certifiés COFRAC, l'un au<br />
point <strong>le</strong> plus froid, l'autre au point <strong>le</strong><br />
plus chaud, d'enregistrer la<br />
température en continu pour avoir <strong>le</strong><br />
ref<strong>le</strong>t en grandeur réel<strong>le</strong> des<br />
fluctuations.
La qualification des enceintes<br />
frigorifiques respect de la<br />
fourchette de température<br />
+2°/+8°C à tout moment et en tout<br />
point est faite sur chaque appareil<br />
par un laboratoire indépendant<br />
accrédité COFRAC ou équiva<strong>le</strong>nt<br />
européen.<br />
Marjolaine Labertonie<br />
Tous droits réservés : IMPACT PHARMACIEN
Edition de Rhône<br />
Mardi 20 Avril 2010<br />
Eco<br />
OCP investit 1,2 million d'euros dans sa chaîne du froid<br />
Santé. Le grossiste en médicaments, numéro 1 de la distribution en France, vient de mettre en<br />
place un local de 400 m2 dédié aux produits « sensib<strong>le</strong>s » : vaccins et traitements<br />
anticancéreux<br />
La température de la sal<strong>le</strong> de<br />
stockage est maintenue entre 4° et<br />
8°C. Dans <strong>le</strong>s nouveaux locaux<br />
d'OCP, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader français de la<br />
distribution de médicaments, <strong>le</strong>s<br />
boîtes de vaccins et de produits «<br />
sensib<strong>le</strong>s » sont précieusement<br />
conservées au frais, puis livrés dans<br />
des boîtes réfrigérées.<br />
Depuis la fin du mois de mars, l'unité<br />
« froid » de l'établissement lyonnais<br />
est opérationnel<strong>le</strong>. Une dizaine de<br />
salariés assurent la manutention et<br />
l'envoi des commandes. Tout est<br />
pensé afin de ne pas rompre la chaîne<br />
du froid.<br />
« On ne risque plus <strong>le</strong> coup de fil du<br />
pharmacien qui doute de la fiabilité<br />
du produit envoyé », assure Patrick<br />
Sanchez, <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong><br />
d'exploitation. « Avec ce nouvel<br />
aménagement, on garantit notre<br />
produit à 100 %. » Et l'enjeu est de<br />
tail<strong>le</strong>. Les médicaments qui sont<br />
traités dans ce nouveau hangar sont<br />
<strong>le</strong>s plus onéreux. « Nous manipulons<br />
beaucoup de traitements<br />
anticancéreux. Il faut compter entre 1<br />
000 euros et 2 000 euros la boîte »,<br />
ajoute Patrick Sanchez. « Alors, si la<br />
chaîne du froid n'est pas respectée.<br />
Le produit part à la poubel<strong>le</strong>. Et nous<br />
<strong>le</strong> payons de notre poche ! »<br />
Si <strong>le</strong>s volumes traités peuvent<br />
paraître dérisoires (3 % du chiffre<br />
d'affaires), ces produits « froids »<br />
représentent 15 % du chiffre<br />
d'affaires en va<strong>le</strong>ur. Laurent<br />
Raynaud, <strong>le</strong> directeur régional<br />
Rhône-Alpes Auvergne, affirme<br />
d'ail<strong>le</strong>urs que la proportion de ces<br />
médicaments est en constante<br />
évolution : « Il y a dix ans, ils<br />
correspondaient à 4 % de notre CA.<br />
Ce chiffre a triplé depuis. Petit à<br />
petit, ces médicaments, dont <strong>le</strong>s<br />
hôpitaux avaient l'exclusivité, ont été<br />
transférés vers <strong>le</strong>s officines. » Ce qui<br />
arrange bien <strong>le</strong>s affaires d'OCP.<br />
Numéro 1 de la répartition<br />
pharmaceutique en France, l'Office<br />
commercial pharmaceutique<br />
concentre, dans Lyon et son<br />
agglomération, plus de 50 % des<br />
parts de marché (contre 38 % en<br />
national). Une bel<strong>le</strong> performance<br />
pour l'un des 45 établissements<br />
français <strong>le</strong>s plus rentab<strong>le</strong>s du groupe.<br />
Mais l'usine lyonnaise compte bien<br />
garder une longueur d'avance sur ses<br />
concurrents que sont CERP, IFP ou<br />
Phoénix. « Ce nouveau service est un<br />
bel argument commercial et je ne<br />
pense pas que nos concurrents<br />
puissent en dire autant », lance, avec<br />
une certaine fierté, <strong>le</strong> directeur.<br />
L'objectif étant d'étoffer <strong>le</strong><br />
portefeuil<strong>le</strong> de clients de l'entreprise,<br />
qui s'établit déjà à près de 800<br />
pharmaciens dans la région. « Le<br />
marché est très concurrentiel »,<br />
ajoute Laurent Raynaud. « On ne<br />
peut pas se démarquer sur <strong>le</strong>s<br />
produits livrés - ce sont <strong>le</strong>s mêmes<br />
partout - mais uniquement sur la<br />
qualité des services et des livraisons.<br />
»<br />
Des entrepôts de Vaulx-en-Velin<br />
partent, deux fois par jour, près de 80<br />
000 variétés de médicaments.<br />
Emmanuel<strong>le</strong> Sautot<br />
19606372.eps<br />
La carte D'IDENTITE<br />
>> Le Groupe OCP > Siège : Saint-<br />
Ouen (93) > Date de création : 1924<br />
> Dirigeant : Claude Castells ><br />
Activité : Distributeur de<br />
médicaments > Parts de marché : 38<br />
% > Chiffre d'affaires 2009 : 7,3<br />
milliards d'euros > Effectif : 4 370<br />
collaborateurs > Clients : Pharmacies<br />
> Maillage : 45 établissements en<br />
France >> L'établissement lyonnais ><br />
Implantation : Vaulx-en-Velin ><br />
Effectif : 160 salariés > Chiffre<br />
d'affaires 2009 : 400 millions d'euros<br />
> Part de l'unité « froid » : 15 % du<br />
CA > Production : 80 000 variétés de<br />
médicaments sortent des usines<br />
chaque jour<br />
Tous droits réservés : Le Progrès Diff. 345 134 ex. (source OJD 2005)
Mercredi 7 Avril 2010<br />
VOTRE ENTREPRISE<br />
SÉCURISATION ET TRAÇABILITÉ<br />
CHAÎNE DU FROID. Garantir l'homogénéité et la stabilité de la température des produits,<br />
entre +2° et +8°, est une obligation des acteurs de la chaîne du froid en milieu<br />
pharmaceutique. Quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s nouveautés ? Éléments de réponse avec quelques<br />
intervenants du secteur, dont certains étaient présents à Pharmagora.<br />
Traçabilité à distance des<br />
températures<br />
Le nouveau système de traçabilité à<br />
distance de Médifroid (CTS WEB)<br />
permet d'a<strong>le</strong>rter en temps réel <strong>le</strong><br />
pharmacien quand <strong>le</strong> frigo a un<br />
problème pour éviter <strong>le</strong>s pertes de<br />
produits en cas de coupure<br />
d'é<strong>le</strong>ctricité récurrente. « Nous<br />
contrôlons à distance la température<br />
du frigo, ce qui décharge <strong>le</strong><br />
pharmacien de l'administration de<br />
données, d'archivage, de transfert par<br />
cordon vers <strong>le</strong> PC... tout est sur <strong>le</strong><br />
serveur de Médifroid » explique<br />
Laurent Donnier, directeur général de<br />
Médifroid. Le pharmacien n'a plus<br />
qu'un rô<strong>le</strong> consultatif au niveau de la<br />
consultation de ses courbes etc. Il<br />
n'est contacté qu'en cas de problème.<br />
Grâce à cette autonomie, <strong>le</strong><br />
pharmacien n'a plus à assurer<br />
l'administration de données, <strong>le</strong>s<br />
sauvegardes etc. Tout est géré par<br />
Médifroid. Les a<strong>le</strong>rtes peuvent être<br />
paramétrées par e-mail, fax, texto,<br />
appel téléphonique... El<strong>le</strong>s peuvent<br />
aussi être cadencées avec des<br />
temporisations. Par exemp<strong>le</strong>, si<br />
l'armoire dépasse durant une heure<br />
<strong>le</strong>s 8, l'a<strong>le</strong>rte est programmée. Une<br />
fois averti, <strong>le</strong> pharmacien se connecte<br />
à Internet pour regarder l'état des<br />
courbes de température de son frigo.<br />
Selon la gravité de la situation, il<br />
décide ou pas d'intervenir. Pour<br />
séduire encore plus <strong>le</strong>s pharmaciens,<br />
Médifroid lance la Gamme Full<br />
é<strong>le</strong>ctronique, plus si<strong>le</strong>ncieuse et<br />
équipée de thermostat de très grande<br />
performance.<br />
Kit de traçabilité et gamme Full<br />
é<strong>le</strong>ctronique de Médifroid.<br />
Répondre aux besoins des<br />
industriels et des patients.<br />
<strong>Sofrigam</strong> rencontre un vif succès<br />
avec ses pochettes réfrigérantes, tant<br />
vis-à-vis des pharmaciens que des<br />
patients. « Les pharmaciens voient à<br />
travers cette pochette la protection du<br />
vaccin <strong>le</strong> temps que <strong>le</strong> patient rentre<br />
chez lui (1h30 d'autonomie), une<br />
pochette aluminisée qui rappel<strong>le</strong> que<br />
<strong>le</strong> produit est sensib<strong>le</strong> et qu'il doit<br />
impérativement être stocké au<br />
réfrigérateur », souligne Laetitia<br />
Perche, responsab<strong>le</strong> marketing et<br />
communication de <strong>Sofrigam</strong>, qui<br />
ajoute que <strong>le</strong> pharmacien bénéficie<br />
éga<strong>le</strong>ment d'une bonne image auprès<br />
de ses patients puisqu'il se soucie du<br />
maintien de la chaîne du froid et<br />
donc de la qualité des produits<br />
dispensés. Cette pochette est<br />
disponib<strong>le</strong> en 3 formats afin de<br />
s'adapter aux tail<strong>le</strong>s et quantités de<br />
produit transportés (version sing<strong>le</strong> et<br />
familia<strong>le</strong>). « En Avril 2010, nous<br />
lançons une nouvel<strong>le</strong> Sofribag<br />
conçue pour répondre aux contraintes<br />
des professionnels (Volume extérieur<br />
13L, uti<strong>le</strong> 6L, 16 heures minimum<br />
d'autonomie, haute résistance à la<br />
traction, imperméab<strong>le</strong>, lavab<strong>le</strong>,<br />
résistance à l'abrasion, possibilité de<br />
sécuriser la fermeture avec un<br />
cadenas ou un lien en plastique, etc.).
Sacs isotherme Sogribag.<br />
Une sécurité maxima<strong>le</strong> au service<br />
du client<br />
L'OCP est en train d'instal<strong>le</strong>r un<br />
système antigel dans <strong>le</strong>s chambres<br />
froides pour palier <strong>le</strong>s pannes graves<br />
et éviter la congélation des produits<br />
stockés. Dès que la température se à<br />
met descendre en dessous de 2°, <strong>le</strong><br />
moteur est coupé instantanément. «<br />
Ces mesures nous permettent<br />
d'améliorer la qualité des produits, de<br />
sauvegarder <strong>le</strong> patrimoine et évite la<br />
rupture sur <strong>le</strong> marché, ce que nous ne<br />
pouvons pas nous permettre »,<br />
souligne Angela Groscolas, directeur<br />
pharmaceutique et qualité de l'OCP.<br />
Un marquage des zones froides<br />
identifiées comportant des<br />
procédures spécifiques assure une<br />
qualité parfaite de la chaîne du froid<br />
entre <strong>le</strong>s chambres froides et<br />
l'expédition des produits. « Pour<br />
parfaire cette qualité, nous avons mis<br />
au point une caisse Isotherme<br />
modulab<strong>le</strong>, utilisab<strong>le</strong> hiver comme<br />
été ainsi que la nuit et <strong>le</strong> jour. Nous<br />
avons eu recours à la norme AFNOR<br />
ST 99700 et fait valider ces caisses<br />
par un organisme de mesure. Ces<br />
produits font l'objet d'un maximum<br />
de sécurité pour éviter qu'ils<br />
subissent un choc thermique et soient<br />
livrés dans <strong>le</strong>ur intégrité au<br />
pharmacien ». Dernière innovation,<br />
l'utilisation d'un PDA (terminal<br />
portab<strong>le</strong> pour scanner <strong>le</strong> code CIP du<br />
produit) pour réduire <strong>le</strong> risque<br />
d'erreur lors de la préparation des<br />
commandes.<br />
Caisse<br />
d'OCP.<br />
isotherme<br />
Les chambres froides d'OCP<br />
seront équipées d'un système<br />
antigel.<br />
Gaël<strong>le</strong> Alban<br />
Tous droits réservés : IMPACT PHARMACIEN
Mercredi 17 Mars 2010<br />
VOTRE ENTREPRISE<br />
QUALITÉ À L'OFFICINE : CERTIFIÉE CONFORME<br />
L'INITIATIVE. Promouvoir <strong>le</strong> développement de la qualité et sécuriser <strong>le</strong>s pratiques pour<br />
améliorer <strong>le</strong>s services, mettre en œuvre <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s facettes du métier, conquérir des<br />
nouveaux marchés et rester compétitif. Tel est l'enjeu de la démarche qualité. Coup de<br />
projecteur sur Dominique Schmidt, titulaire en Alsace de la 1re officine française certifiée par<br />
Veritas.<br />
La qualité n'est pas une notion<br />
nouvel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> monde de la santé.<br />
Le premier référentiel qualité pour<br />
l'officine est ainsi né en 2002 d'un<br />
groupe de réf<strong>le</strong>xion en Aquitaine et<br />
a abouti au Guide d'assurance qualité<br />
officina<strong>le</strong> de l'Ordre. Et, depuis, des<br />
actions ont été engagées par un<br />
certain nombre de groupements<br />
Parmi <strong>le</strong>squels CEIDO, Giropharm,<br />
IFMO, Pharmactiv, PHR (à l'origine<br />
du 1 er référentiel officiel d'assurance<br />
qualité pour l'officine - certification<br />
de services « Accueil, dispensation,<br />
information et conseil en officine » -,<br />
publié au JO du 17 juin 2006, ainsi<br />
que du référentiel Pharmacie<br />
durab<strong>le</strong> validé par Veritas, dont <strong>le</strong>s<br />
premiers labels seront remis en mai<br />
2010) pour améliorer la qualité des<br />
prestations proposées dans ce<br />
domaine...<br />
Voir Impact Pharmacien, n° 194 du<br />
23 janvier 2008.<br />
Dans l'environnement concurrentiel<br />
actuel, <strong>le</strong>s officines ne peuvent se<br />
soustraire à l'obligation d'améliorer<br />
<strong>le</strong>urs services et à la nécessité de<br />
conquérir de nouveaux marchés si<br />
el<strong>le</strong>s veu<strong>le</strong>nt rester compétitives.<br />
L'engagement dans une politique de<br />
management de la qualité permet de<br />
s'inscrire dans l'implication de la<br />
profession face aux attentes des<br />
instances.<br />
Qualipharm, créée par IFMO, mais<br />
destinée à l'ensemb<strong>le</strong> des officines<br />
françaises, fait partie de ces<br />
initiatives consistant à promouvoir et<br />
à organiser la qualité. El<strong>le</strong> propose<br />
une approche globa<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> but est<br />
d'améliorer durab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />
Relation client : accueil,<br />
communication, dispensation,<br />
conseil, opinion pharmaceutique...<br />
performances de l'officine afin que<br />
<strong>le</strong> pharmacien bénéficie d'un outil<br />
fiab<strong>le</strong> pour mener à bien sa mission<br />
de professionnel de santé tout en<br />
ayant l'assurance d'être reconnu pour<br />
la va<strong>le</strong>ur ajoutée qu'il apporte.<br />
Qualipharm s'est associé à Veritas,<br />
<strong>le</strong>ader mondial de la certification,<br />
pour proposer aux pharmacies qui <strong>le</strong><br />
souhaitent une certification de la<br />
démarche qualité attestant des<br />
améliorations réalisées et de la<br />
conformité aux exigences du<br />
référentiel Qualipharm.<br />
« Ainsi, dorénavant, chaque officine<br />
ayant réalisé une démarche qualité<br />
avec notre équipe peut solliciter<br />
Veritas dans <strong>le</strong> but de faire certifier<br />
son activité », explique Frédéric<br />
Schel<strong>le</strong>nberg, psychologue du travail<br />
et des organisations, consultant<br />
Qualipharm.<br />
Locaux et matériels : accès aux<br />
personnes à mobilité réduite,<br />
places de parking, ergonomie des<br />
postes<br />
de<br />
travail...<br />
Amélioration continue / 280<br />
critères
Développement durab<strong>le</strong> : gestion<br />
des déchets, réduction des<br />
dépenses<br />
énergétiques...<br />
Produits : stockage, préparatoire,<br />
chaîne<br />
du<br />
froid...<br />
Gestion et organisation de<br />
l'entreprise : projet d'entreprise,<br />
communication interne, réunions<br />
de travail... Repérer <strong>le</strong>s freins à la<br />
performance<br />
Répondre aux enjeux du<br />
développement de la profession est<br />
indispensab<strong>le</strong>. D'une part pour<br />
répondre aux besoins de la clientè<strong>le</strong><br />
et la fidéliser afin de pérenniser<br />
l'entreprise qu'est la pharmacie.<br />
D'autre part, pour satisfaire aux<br />
demandes des politiques et des<br />
instances ordina<strong>le</strong>s. Après la loi<br />
HPST, c'est, en janvier dernier, un<br />
La pharmacie L'Eau Vive, à<br />
Niederbronn (67), est la première<br />
officine française à avoir obtenu,<br />
en juil<strong>le</strong>t 2009, à l'issue d'un audit,<br />
l'agrément qualité du bureau<br />
Veritas Certification, ainsi que<br />
deux mentions Premium pour la<br />
relation clientè<strong>le</strong> et <strong>le</strong><br />
développement durab<strong>le</strong>.<br />
texte de l'Ordre qui redéfinit <strong>le</strong>s<br />
bonnes pratiques de la chaîne du<br />
froid0.<br />
Une commission d'experts présidée<br />
par Jean Arnoult, président du<br />
Conseil de l'Ordre des pharmaciens<br />
du Nord-Pas-de-Calais, vient de<br />
finaliser un document établissant<br />
des « recommandations de gestion<br />
des produits de santé soumis à la<br />
chaîne du froid entre + 2°C et +<br />
8°C à l'officine ». L'Ordre met<br />
l'accent sur <strong>le</strong> besoin d'une<br />
qualification des enceintes de<br />
stockage ainsi que sur <strong>le</strong> suivi<br />
qualité des chaînes de mesure (suivi<br />
des températures). Ce document<br />
comporte aussi un exemp<strong>le</strong> de fiche<br />
que <strong>le</strong> pharmacien doit remettre au<br />
patient pour qu'il respecte la chaîne<br />
du froid ainsi qu'un glossaire. Ce<br />
guide est disponib<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> site de<br />
l’Ordre. Des « plus » qui vont dans<br />
l'intérêt de la profession afin qu'el<strong>le</strong><br />
améliore ses pratiques. D'ail<strong>le</strong>urs,<br />
Qualipharm ne s'y est pas trompé,<br />
puisque cet organisme en a inclus <strong>le</strong>s<br />
applications dans son référentiel<br />
qualité de manière à répondre aux<br />
orientations demandées par l'Ordre<br />
des pharmaciens.<br />
« Mettre en œuvre la qualité à la<br />
pharmacie implique de repérer <strong>le</strong>s<br />
freins au développement et à la<br />
performance, <strong>le</strong>s variab<strong>le</strong>s parasites,<br />
<strong>le</strong>s choix opérés et trouver des<br />
réponses pour créer des modè<strong>le</strong>s<br />
plus efficients. Pour ce faire, nous<br />
formons <strong>le</strong>s pharmaciens sur l'art et<br />
la manière de construire une<br />
dynamique vers un projet, de <strong>le</strong>ver<br />
<strong>le</strong>s résistances au sein d'une équipe,<br />
de faire évoluer la perception et la<br />
mentalité du positionnement par<br />
rapport à un métier, etc. », souligne<br />
Frédéric Schel<strong>le</strong>nberg pour qui la<br />
vocation première consiste à être en<br />
adéquation avec <strong>le</strong>s besoins du<br />
métier et aider <strong>le</strong>s managers à rég<strong>le</strong>r<br />
<strong>le</strong>urs problématiques quotidiennes<br />
pour qu'ils progressent. « La mise en<br />
place de la démarche qualité à la<br />
pharmacie s'est avérée bien moins<br />
diffici<strong>le</strong> que nous <strong>le</strong> craignons »,<br />
témoigne Dominique Schmidt,<br />
titulaire à Niederbronn, dont <strong>le</strong><br />
parcours sans faute lui a valu la 1re<br />
certification Veritas en France et<br />
deux mentions Premium, l'un pour la<br />
relation client, <strong>le</strong> second pour <strong>le</strong><br />
développement durab<strong>le</strong>.<br />
La solution Qualipharm pour la<br />
démarche qualité<br />
Qualipharm est une société<br />
prestataire créée par des<br />
pharmaciens pour tous <strong>le</strong>s<br />
pharmaciens. Son référentiel,<br />
spécifiquement dédié au monde de<br />
l'officine, comporte 280 critères<br />
(www.qualipharm.fr). Mise en<br />
place du concept et durée : après la<br />
signature de l'accord et <strong>le</strong> rendu du<br />
plan d'action, Qualipharm met en<br />
place la démarche (6 mois de<br />
travail), puis <strong>le</strong>s actions spécifiques,<br />
voire <strong>le</strong>s éléments de modification<br />
des murs, du mobilier... selon <strong>le</strong>s<br />
besoins. La durée (12 à 18 mois)<br />
varie selon <strong>le</strong>s travaux à effectuer.<br />
Puis intervient <strong>le</strong> bilan pour évaluer<br />
l'évolution et déterminer si <strong>le</strong>s points<br />
visés dans <strong>le</strong> référentiel sont remplis,<br />
un écart par rubrique étant toléré.<br />
L'officine qui veut al<strong>le</strong>r plus loin<br />
peut aussi choisir 1 à 6 options<br />
Premium (locaux et matériels,<br />
relation clients, dispensation et<br />
conseil, gestion de l'entreprise,<br />
développement<br />
durab<strong>le</strong>,<br />
préparatoire) mettant en avant <strong>le</strong>s<br />
pratiques où el<strong>le</strong> excel<strong>le</strong>.<br />
Obtention de la certification : el<strong>le</strong><br />
est accordée après <strong>le</strong> passage d'un<br />
auditeur du bureau VEritas qui<br />
restera une journée à la pharmacie<br />
pour évaluer la conformité sur<br />
l'ensemb<strong>le</strong> des 280 critères du<br />
référentiel. Si l'évaluation est<br />
positive, la pharmacie obtient la<br />
certification (plus <strong>le</strong> cas échéant des<br />
mentions Premium). Si <strong>le</strong>s critères<br />
ne sont pas tous remplis, soit la<br />
certification est refusée, soit <strong>le</strong><br />
pharmacien obtient un délai pour se<br />
mettre en conformité. L'officine peut<br />
communiquer sur sa démarche<br />
qualité à l'aide du logo Qualipharm.<br />
Validité : la certification est valab<strong>le</strong><br />
3 ans.<br />
Coût : prestation Qualipharm<br />
complète : 4 500 €. Certification par<br />
<strong>le</strong> bureau Veritas : 3 000 €.
Gains attendus : reconnaissance,<br />
adéquation avec <strong>le</strong> développement<br />
de la profession, réduction de 5 %<br />
du montant des pertes de CA liées<br />
aux dysfonctionnements.<br />
Objectif : 200 officines ont<br />
travaillé sur <strong>le</strong> référentiel. Trois<br />
devraient être certifiées cette année.<br />
Démarche d'accompagnement :<br />
enquêtes de satisfaction de la<br />
clientè<strong>le</strong>, client mystère, études<br />
géomarketing, formation PRAQ (5<br />
000 pharmaciens formés par<br />
Qualipharm sur 8 000 au total),<br />
management...<br />
Projet : Qualipharm étudie un<br />
projet sur l'ETP avec l'Ordre et <strong>le</strong>s<br />
syndicats, en vue de définir <strong>le</strong>s<br />
critères requis en termes de<br />
confidentialité, de traçabilité...<br />
Procéder étape par étape facilite<br />
la mise en place<br />
Une certaine méthodologie se doit<br />
d'être respectée avant d'introduire la<br />
qualité à l'officine. La première<br />
démarche implique la venue d'un<br />
expert Qualipharm dans l'officine<br />
pendant 1 à 2 jours. Ce dernier<br />
rencontre <strong>le</strong>s collaborateurs afin<br />
d'évaluer <strong>le</strong>s modes de<br />
fonctionnements et observer <strong>le</strong>s<br />
trafics. Ces informations vont l'aider<br />
à déterminer <strong>le</strong>s points forts et <strong>le</strong>s<br />
points faib<strong>le</strong>s de l'officine pour la<br />
positionner sur <strong>le</strong> référentiel.<br />
Ensuite, avec <strong>le</strong> titulaire, il définira<br />
un projet d'entreprise et d'évolution<br />
de la pharmacie. Le plan d'action<br />
varie de 12 à 18 mois.<br />
« L'adhésion de l'équipe est<br />
indispensab<strong>le</strong>, nous sommes<br />
récompensés »<br />
« Nous avons mis en place <strong>le</strong><br />
référentiel Qualipharm de<br />
manière progressive avec l'équipe<br />
car son adhésion était<br />
indispensab<strong>le</strong>.<br />
Frédéric Schel<strong>le</strong>nberg m'a aidé à<br />
traiter <strong>le</strong> référentiel, à améliorer <strong>le</strong><br />
management et <strong>le</strong>s relations entre<br />
mes collaborateurs. J'ai eu très peu<br />
de travaux d'agencement à réaliser.<br />
Nous avons mis en place un contrô<strong>le</strong><br />
très strict de la chaîne du froid avec<br />
un re<strong>le</strong>vé hebdomadaire sur PC et<br />
des courbes grâce à une sonde frigo.<br />
Nous avons procédé à l'amélioration<br />
de l'ergonomie des postes de travail<br />
et des flux de circulation (3 665 €).<br />
Le fait d'avoir rédigé des procédures<br />
et de <strong>le</strong>s avoir fait signer par toute<br />
l'équipe nous a permis d'être sur la<br />
même longueur d'ondes au niveau<br />
du travail. Terminé <strong>le</strong>s mauvaises<br />
surprises, <strong>le</strong> suivi s'est amélioré, tout<br />
comme la communication entre <strong>le</strong>s<br />
collaborateurs grâce au cahier de<br />
liaison qui facilite <strong>le</strong> travail. L'effort<br />
était conséquent et nous sommes<br />
récompensés : meil<strong>le</strong>ure cohésion et<br />
communication des membres de<br />
l'équipe qui se sont découvert des<br />
qualités insoupçonnées. L'ancienneté<br />
de mon équipe (10 et 15 ans) n'a<br />
posé aucun problème, bien au<br />
contraire. Mon adjointe s'est chargée<br />
de la répartition des tâches. Les<br />
membres de l'équipe ont noté <strong>le</strong>s<br />
points auxquels nous n'avions pas<br />
pensé. Cela a été à la source d'une<br />
excel<strong>le</strong>nte valorisation et a abouti à<br />
plus d'autonomie. Je dois reconnaître<br />
que d'avoir appris que nous serions<br />
la première pharmacie de France à<br />
être certifiée Veritas <strong>le</strong>ur a donné<br />
des ai<strong>le</strong>s. Quand la certification a été<br />
fixée au 1juil<strong>le</strong>t 2009, nous avons<br />
mis <strong>le</strong> turbo pour lister tout ce qui<br />
devait encore être amélioré et être<br />
prêts à la bonne date. Une fois<br />
obtenue la certification, la presse en<br />
a parlé et <strong>le</strong>s clients sont venus nous<br />
féliciter. Ce fut une surprise car ils<br />
s'expriment généra<strong>le</strong>ment peu quand<br />
ils sont satisfaits. »<br />
DOMINIQUE SCHMIDT,<br />
titulaire de la pharmacie L'Eau Vive<br />
à Niederbronn-<strong>le</strong>s-Bains (67).<br />
Pharmacie rura<strong>le</strong> d'un cheflieu de<br />
canton, en EURL.<br />
Équipe : 1 adjoint, 4 préparateurs, 2<br />
conditionneurs, 1 apprentie. CA :<br />
1,8 million d'euros. Surface clients :<br />
80 m2. Projet : pas question de<br />
s'endormir sur ses lauriers.<br />
Gestion et projet d'entreprise,<br />
dispensation et conseil, acte<br />
pharmaceutique, locaux et<br />
matériels... font partie des critères<br />
évalués pour obtenir la<br />
certification.« Une démarche<br />
intéressante qui ne doit pas devenir<br />
une contrainte »<br />
« La mise en place de la qualité à<br />
l'officine ne doit pas être une<br />
contrainte afin que l'équipe y<br />
adhère.<br />
La démarche Qualipharm me semb<strong>le</strong><br />
intéressante et une des directions à<br />
même de pérenniser l'avenir de la<br />
pharmacie. Le plus compliqué<br />
consiste à trouver <strong>le</strong> temps pour s'y<br />
consacrer et faire adhérer son équipe<br />
qui doit être volontaire, soudée et se<br />
sentir investie par cette mission.<br />
C'est, à mon avis, une des<br />
principa<strong>le</strong>s difficultés pour mettre<br />
cette démarche en place d'une<br />
manière efficace. Autres freins, <strong>le</strong><br />
paternalisme qui engendre un certain<br />
laxisme et l'ancienneté de certains
collaborateurs. Mis à part la dernière<br />
arrivée voici 5 ans, mon équipe a<br />
plus de 15 ans d'ancienneté dans la<br />
pharmacie. Pour cette raison, la mise<br />
en place de cette démarche qualité<br />
tel<strong>le</strong> que Dominique Schmidt l'a<br />
instaurée serait diffici<strong>le</strong> car il y a des<br />
clivages entre <strong>le</strong>s anciens et <strong>le</strong>s plus<br />
jeunes. J'aimerais valoriser mes<br />
salariés en <strong>le</strong>ur confiant des<br />
initiatives et des responsabilités dans<br />
un domaine précis pour qu'ils<br />
viennent travail<strong>le</strong>r en se sentant<br />
investi d'une mission ».<br />
ALAIN BOETSCH,titulaire de la<br />
pharmacie Boetsch à Strasbourg<br />
(67). Officine de quartier en EURL.<br />
Équipe : 2 adjoints, 2 préparateurs,<br />
1 apprentie et 1 secrétaire.<br />
CA : 1,8 million d'euros.<br />
Surface client : 40 m.<br />
Projet : profiter du départ en<br />
retraite de la salariée la plus<br />
ancienne pour confier des<br />
responsabilités à ceux qui n'en ont<br />
pas, engager du personnel,<br />
redynamiser l'équipe et positiver.<br />
Les thématiques travaillées dans<br />
<strong>le</strong> cadre de cette démarche qualité<br />
doivent remplir 6 exigences.<br />
Locaux et matériel : aménagement,<br />
accès des personnes à mobilité<br />
réduite, places de parking, vitrines,<br />
ergonomie des postes de travail,<br />
décontamination du matériel...<br />
Produits : gestion professionnel<strong>le</strong><br />
conforme à la rég<strong>le</strong>mentation,<br />
traçabilité, contrô<strong>le</strong> de la<br />
température des produits à l'arrivée,<br />
stockage des produits de la chaîne<br />
du froid à la norme Cofrac...<br />
Relation client : qualité de<br />
l'accueil, capacité à communiquer,<br />
travail sur l'image, affiches relayées<br />
sur <strong>le</strong>s écrans, nomination d'un<br />
responsab<strong>le</strong> marketing travaillant sur<br />
cette démarche...<br />
Dispensation et conseil : c'est<br />
l'item qui comporte <strong>le</strong> plus grand<br />
nombre de critères afin de vérifier si<br />
<strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de délivrance sont<br />
appliquées à l'officine. « Nous<br />
recherchons <strong>le</strong>s carences de<br />
méthodologie ou de compétences<br />
afin d'adopter une position claire et<br />
structurée. Nous voulons aussi aider<br />
l'officinal à prendre position sur<br />
certains aspects du cœur de métier<br />
comme l'opinion pharmaceutique,<br />
qui consiste à modifier une<br />
ordonnance sur une règ<strong>le</strong> de<br />
traçabilité par rapport à son champ<br />
de compétences », indique Frédéric<br />
Schel<strong>le</strong>nberg.<br />
Gestion de l'entreprise : essayer<br />
d'apporter l'ensemb<strong>le</strong> des outils, des<br />
méthodes, des savoir-faire pour<br />
avancer au niveau de la structuration<br />
de l'entreprise. « Pour ce faire, nous<br />
aidons <strong>le</strong> pharmacien à bâtir un<br />
projet d'entreprise, travail<strong>le</strong>r sa<br />
communication interne, échanger<br />
avec ses collaborateurs, mettre en<br />
place des réunions de travail,<br />
conduire un entretien d'évaluation,<br />
rédiger un document sur la<br />
prévention des risques, effectuer la<br />
traçabilité des paiements, méconnue<br />
des pharmaciens alors qu'il s'agit<br />
d'une obligation léga<strong>le</strong> ».<br />
Développement durab<strong>le</strong> : la<br />
pharmacie, comme toute entreprise,<br />
aura des comptes à rendre sur <strong>le</strong>s<br />
efforts effectués tant pour<br />
l'environnement que <strong>le</strong>s dépenses<br />
énergétiques. « Nous avons mis en<br />
place une démarche qui lui permet<br />
d'anticiper cette action en réduisant<br />
ses coûts de dépenses énergétiques<br />
et la gestion de certains déchets<br />
spécifiques tels que la récupération<br />
des DASRI, la destruction des<br />
stupéfiants... », explique Frédéric<br />
Schel<strong>le</strong>nberg. À l'issue de toutes ces<br />
étapes, Qualipharm établit un bilan.<br />
S'il est concluant, <strong>le</strong> pharmacien<br />
peut demander la certification à<br />
Veritas.<br />
Gaël<strong>le</strong> Alban<br />
GLOSSAIRE<br />
Assurance qualité : organisation<br />
établie et pratiquée selon des<br />
exigences relatives à la qualité,<br />
capab<strong>le</strong> de remplir ses obligations<br />
envers ses clients.<br />
Audit : processus méthodique,<br />
indépendant, documenté qui permet<br />
d'obtenir des preuves sur <strong>le</strong>s<br />
pratiques et de <strong>le</strong>s évaluer.<br />
Bureau Veritas : société française<br />
et <strong>le</strong>ader mondial dans <strong>le</strong> domaine<br />
de la certification, à laquel<strong>le</strong> s'est<br />
associée Qualipharm depuis 2009<br />
(www.bureauveritas.fr).<br />
Certification : attestation de<br />
conformité à une norme délivrée par<br />
un organisme indépendant (Bureau<br />
Veritas, SGS).<br />
Certification ISO 9001-2000 :<br />
certification de systèmes de<br />
management<br />
concernant<br />
l'organisation mise en place dans<br />
l'entreprise. C'est une norme<br />
contractuel<strong>le</strong> de garantie de moyens.<br />
Certification de services :<br />
davantage tournée vers <strong>le</strong><br />
consommateur et sur <strong>le</strong>s<br />
caractéristiques des services rendus.<br />
Démarche qualité : écrire ce que<br />
l'on fait ; définir quand, par qui,<br />
comment, avec quels moyens<br />
matériel et humain, et qui est<br />
responsab<strong>le</strong> ; faire ce que l'on a écrit<br />
; vérifier que ce que l'on a écrit est<br />
fait (audit).<br />
Eqo.fr : site de l'Ordre des<br />
pharmaciens sur la démarche qualité,<br />
comportant un diagnostic en ligne.<br />
Norme : preuve de l'engagement sur<br />
la voie de la qualité. Concerne <strong>le</strong><br />
fonctionnement et l'organisation de<br />
l'entreprise. PRAQ : pharmacien<br />
responsab<strong>le</strong> de l'assurance qualité,<br />
créé à l'initiative de l'Ordre.<br />
Qualité externe : correspond à la<br />
satisfaction des clients, à des<br />
services conformes à <strong>le</strong>urs attentes<br />
afin de <strong>le</strong> fidéliser et améliorer la<br />
part de marché.<br />
Qualité interne : mise en œuvre de<br />
moyens visant à limiter <strong>le</strong>s<br />
dysfonctionnements de l'entreprise.<br />
Référentiel : ensemb<strong>le</strong> des bonnes<br />
pratiques évaluées et conformes aux<br />
exigences et auxquel<strong>le</strong>s se réfère <strong>le</strong><br />
titulaire pour bâtir, améliorer ou<br />
évaluer son système qualité.<br />
Tous droits réservés : IMPACT PHARMACIEN
Edition de GAP - BRIANCON<br />
Mardi 19 Janvier 2010<br />
Santé/Grippe A<br />
Colère du syndicat de médecins généralistes MG France<br />
« Ni coursier ni agent administratif »<br />
Le syndicat des médecins<br />
généralistes des Hautes-Alpes (MG<br />
France 05) a du mal à ava<strong>le</strong>r la<br />
pilu<strong>le</strong>. Vendredi dernier, lorsqu'il a<br />
reçu de la préfecture des Hautes-<br />
Alpes <strong>le</strong>s modalités de vaccination<br />
proposées aux médecins généralistes<br />
dans <strong>le</strong> cadre de la campagne contre<br />
la grippe A/H1N1, la colère est<br />
montée d'un cran.<br />
L'échec de la campagne de<br />
vaccination<br />
Dans un communiqué de presse, <strong>le</strong><br />
président de MG France 05, <strong>le</strong> Dr.<br />
Marc-André Guervil<strong>le</strong>, annonce : «<br />
Les médecins généralistes<br />
n'assumeront ni <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de coursier, ni<br />
<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d'agent administratif que l'on<br />
souhaite <strong>le</strong>ur faire jouer pour venir au<br />
secours de l'échec de la campagne de<br />
vaccination contre la grippe A/H1N1<br />
». Le syndicat avance trois arguments<br />
: « Les conditions de mise à<br />
disposition des vaccins ne sont pas<br />
acceptab<strong>le</strong>s en l'état. Il n'est pas<br />
sérieux de demander aux médecins<br />
généralistes de faire <strong>le</strong> déplacement<br />
dans <strong>le</strong>s centres de vaccination pour<br />
récupérer <strong>le</strong>s vaccins ».<br />
La chaîne du froid non-respectée<br />
lors du transport des vaccins<br />
Deuxième point : « Les conditions<br />
requises en matière de sécurité de la<br />
vaccination en cabinet ne sont pas<br />
acceptab<strong>le</strong>s». Le syndicat dénonce <strong>le</strong><br />
non-respect de la chaîne du froid lors<br />
du transport des vaccins depuis <strong>le</strong><br />
centre de vaccination jusqu'à <strong>le</strong>urs<br />
cabinets médicaux, ainsi que<br />
l'absence de matériel mis à<br />
disposition des médecins en cas de<br />
réactions anaphylactiques.<br />
Traçabilité et bons à remplir<br />
Troisième argument : « Les<br />
conditions requises en matière de<br />
traçabilité de la vaccination grâce<br />
aux bons CNAMTS (émis par la<br />
Caisse primaire d'Assurancemaladie)<br />
ne sont pas acceptab<strong>le</strong>s en<br />
l'état. Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> patient<br />
sollicitant une vaccination n'est pas<br />
en possession du bon CNAMTS, il<br />
n'est pas sérieux de demander aux<br />
médecins généralistes d'assurer luimême<br />
l'édition du bon ou encore<br />
d'avoir à recueillir auprès du patient<br />
toutes <strong>le</strong>s informations nécessaires à<br />
l'édition ultérieure d'un bon par <strong>le</strong>s<br />
centres de vaccination. Le rô<strong>le</strong> d'un<br />
médecin généraliste n'est pas de se<br />
substituer aux agents administratif » !<br />
Et MG France 05 de conclure : «Les<br />
conditions actuel<strong>le</strong>ment proposées<br />
aux médecins généralistes pour<br />
assurer la vaccination contre la<br />
grippe A/H1N1 ne sont pas<br />
compatib<strong>le</strong>s avec <strong>le</strong>ur exercice<br />
professionnel au quotidien».<br />
Mettre <strong>le</strong>s vaccins à disposition<br />
dans <strong>le</strong>s pharmacies<br />
MG05 demande que «<strong>le</strong>s vaccins<br />
soient sans délai mis à la disposition<br />
des patients dans <strong>le</strong>s pharmacies afin<br />
qu'ils puissent <strong>le</strong>s récupérer euxmêmes<br />
avant de se présenter chez<br />
<strong>le</strong>ur médecin traitant pour se faire<br />
vacciner ». Le syndicat attend « la<br />
mise à disposition de bons de<br />
vaccination vierges pour éviter des<br />
surcharges de travail inuti<strong>le</strong> et<br />
chronophage ».<br />
FREDERIQUE FAYS<br />
Tous droits réservés : Le Dauphiné Libéré
Mercredi 8 Juil<strong>le</strong>t 2009<br />
INDUSTRIE<br />
UNE SERIE DE GUIDES SUR LA CHAINE DU FROID<br />
Maîtriser <strong>le</strong>s bons réf<strong>le</strong>xes<br />
Le <strong>le</strong>ader européen de l'emballage<br />
isotherme, <strong>Sofrigam</strong> fait part de son<br />
engagement auprès des pharmaciens<br />
pour <strong>le</strong>s aider à maintenir et sécuriser<br />
la chaîne du froid des médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s, de plus en plus<br />
nombreux. Ces produits fragi<strong>le</strong>s,<br />
innovants et souvent coûteux, vivent<br />
plusieurs stockages et transports<br />
avant d'être administrés. Chaque<br />
étape présente un risque de rupture<br />
du froid et de détérioration du<br />
produit. En partenariat avec <strong>le</strong><br />
Conseil de l'Ordre des Pharmaciens<br />
(CROP Nord), la société renouvel<strong>le</strong><br />
l'information sur <strong>le</strong>s enjeux et bonnes<br />
pratiques pour la maîtrise de la<br />
chaîne du froid avec 5 mini-guides à<br />
l'attention des laboratoires, des<br />
grossistes, des hôpitaux, des<br />
pharmaciens d'officine et des<br />
particuliers.<br />
Le guide Officine rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s gestes<br />
à faire ou à éviter lors de la réception<br />
et du rangement des produits<br />
«froids». La dispensation est une<br />
étape clé qui doit sensibiliser <strong>le</strong><br />
patient. En rappelant, par exemp<strong>le</strong>,<br />
que la dégradation par la cha<strong>le</strong>ur<br />
(temps hors enceinte) se fait par<br />
effets cumulatifs alors que <strong>le</strong> gel,<br />
même ponctuel, rend inactif ou<br />
toxique (une insuline gelée n'aura<br />
plus d'effet sur la glycémie). Le livret<br />
Particulier remis lors de la délivrance<br />
répond aux principa<strong>le</strong>s questions de<br />
transport et stockage dans <strong>le</strong><br />
réfrigérateur: ne pas mettre <strong>le</strong><br />
médicament au frais, dans son<br />
emballage isotherme et avec <strong>le</strong>s<br />
accumulateurs en raison du risque de<br />
gel! <strong>Sofrigam</strong> propose différents<br />
emballages isothermes selon <strong>le</strong><br />
volume du produit, <strong>le</strong>s conditions de<br />
transport, la température ambiante! Il<br />
est important de rappe<strong>le</strong>r ces règ<strong>le</strong>s à<br />
tout patient susceptib<strong>le</strong> de voyager<br />
avec ses médicaments<br />
thermosensib<strong>le</strong>s.<br />
Diane LAGUILLON<br />
Tous droits réservés : IMPACT PHARMACIEN
Vendredi 3 Juil<strong>le</strong>t 2009<br />
SERVICES<br />
<strong>Sofrigam</strong>. Des conseils aux pharmaciens<br />
Début juin, <strong>le</strong> fabricant d'emballages<br />
isothermes et réfrigérants <strong>Sofrigam</strong><br />
organisait une matinée d'informations<br />
pour <strong>le</strong>s pharmaciens d'officines<br />
autour de la maîtrise de la chaîne du<br />
froid.<br />
« Maîtriser la chaîne du froid, <strong>le</strong>s<br />
bons réf<strong>le</strong>xes »<br />
En organisant une matinée<br />
d'information sur ce thème, la société<br />
<strong>Sofrigam</strong> a voulu montrer qu'au-delà<br />
de la fabrication d'emballages<br />
isothermes et réfrigérants, el<strong>le</strong> s'est<br />
éga<strong>le</strong>ment donné une mission, cel<strong>le</strong><br />
d'accompagner et de formu<strong>le</strong>r des<br />
conseils aux pharmaciens. Implantée<br />
sur la zone Artoipo<strong>le</strong> depuis <strong>le</strong> début<br />
de l'année 2008, l'entreprise travail<strong>le</strong><br />
à 90% pour l'industrie<br />
pharmaceutique. Ses produits sont<br />
éga<strong>le</strong>ment adaptés aux contraintes<br />
des secteurs de l'agroalimentaire et<br />
des autres industries.<br />
Un guide édité en 2008<br />
En 2008, Gil<strong>le</strong>s Labranque, PDG de<br />
<strong>Sofrigam</strong>, avait déjà initié la<br />
rédaction d'un guide pratique pour <strong>le</strong>s<br />
médicaments conjuguant <strong>le</strong>s<br />
compétences de l'AFF (association<br />
française du froid), de la SFSTP<br />
(société française des sciences et<br />
techniques pharmaceutiques) ainsi<br />
que des experts pharmaciens,<br />
logisticiens ou des associations tel<strong>le</strong>s<br />
que l'Afnor, l'OMS et <strong>le</strong> Conseil de<br />
l'ordre des pharmaciens. Fort de<br />
l'accueil qu'il a reçu en 2008, ce<br />
guide va être édité en langue anglaise<br />
d'ici à la fin de l'année.<br />
Une société en croissance<br />
La société réalise un CA de 10M€ et<br />
a enregistré une croissance de l'ordre<br />
de 30% en huit ans. Son marché est<br />
lui aussi en croissance dans la mesure<br />
où <strong>le</strong> nombre d'épidémies ne cesse<br />
d'augmenter dans <strong>le</strong> monde.<br />
Un important laboratoire de<br />
métrologie<br />
En 2008, la société a investi 1M€<br />
dans <strong>le</strong> développement d'un<br />
laboratoire de métrologie sur <strong>le</strong> site<br />
d'Arras: 600.000 € ont été consacrés<br />
au matériel et 400.000 € aux locaux.<br />
Aujourd'hui, <strong>Sofrigam</strong> possède l'un<br />
des plus importants laboratoires de<br />
tests de température en Europe. Avec<br />
une surface de 400m² climatisée, ce<br />
laboratoire possède 11 enceintes<br />
thermostatiques dont 8 de 24 mètres<br />
cubes programmab<strong>le</strong>s de -25 ºC et<br />
+50 ºC, 4 centra<strong>le</strong>s de mesure<br />
permettant de gérer 180 voies de<br />
mesure et une centra<strong>le</strong> frigorifique<br />
d'une puissance de 70kW.<br />
Elodie Soury-Lavergne<br />
Tous droits réservés : Journal des Entreprises - Pas-de-Calais
Mercredi 22 Avril 2009<br />
STRATEGIE SALON<br />
Respect du froid<br />
Garantir l'homogénéité et la stabilité de la température des produits entre +2° et +8°, tel<strong>le</strong> est<br />
l'ambition majeure des acteurs de la chaîne du froid en milieu pharmaceutique. Qu'y a-t-il de<br />
neuf et quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s évolutions? Eléments de réponse avec quelques intervenants du<br />
secteur, dont certains étaient présents à Pharmagora.<br />
A l'occasion de Pharmagora,<br />
Médifroid a insisté sur l'importance<br />
de la traçabilité des températures<br />
dans <strong>le</strong>s enceintes réfrigérées du<br />
pharmacien. Grâce au système de la<br />
C.T.S. Web, <strong>le</strong> titulaire est a<strong>le</strong>rté dès<br />
que la température n'est plus<br />
comprise entre +2° et +8°.<br />
L'information peut-être transmise<br />
simultanément par courriel, SMS,<br />
téléphone et sur l'ordinateur. «Même<br />
s'il est absent de l'officine, <strong>le</strong><br />
pharmacien connaît immédiatement<br />
<strong>le</strong> dépassement des seuils de<br />
température, explique Laurent<br />
Donnier, directeur général de<br />
Médifroid. Cela peut lui éviter de<br />
perdre des quantités faramineuses de<br />
produits thermosensib<strong>le</strong>s.» Pour<br />
répondre aux besoins du marché,<br />
Médifroid a <strong>le</strong> souci d'élargir ses<br />
gammes et travail<strong>le</strong> notamment à la<br />
conception d'armoires réfrigérées de<br />
tout petit et de très grand format et à<br />
l'amélioration de l'insonorisation de<br />
ses enceintes.<br />
Anticiper <strong>le</strong>s normes<br />
Du côté de Froilabo, on affiche<br />
l'ambition très claire d'anticiper et<br />
d'al<strong>le</strong>r au-delà des exigences de la<br />
norme NF X 15-140. «Nous avons<br />
fait évoluer nos armoires réfrigérées<br />
pour qu'el<strong>le</strong>s soient plus<br />
performantes. El<strong>le</strong>s sont aujourd'hui<br />
en mesure de répondre à la norme<br />
française et européenne NF EN 60<br />
068-3-11. Pour nous, c'est ça la<br />
grande nouveauté. Les règ<strong>le</strong>s du jeu<br />
sont en train de changer, et nous<br />
sommes prêts», insiste Joël Cinier,<br />
président de Froilabo. Il ajoute: «On<br />
retrouve, par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> même type<br />
de qualification aux Etats-Unis ou au<br />
Japon. Notre démarche n'est pas<br />
seu<strong>le</strong>ment franco-française et<br />
européenne, el<strong>le</strong> est internationa<strong>le</strong>.»<br />
SOFRIGAM: PETIT FORMAT<br />
POUR POCHETTE ISOTHERME<br />
<strong>Sofrigam</strong>, l'un des <strong>le</strong>aders du<br />
marché européen des emballages<br />
isothermes et réfrigérants<br />
autonomes, vient de lancer une<br />
pochette isotherme de petit format<br />
(15 x 25 cm) «vraiment conçue<br />
pour l'achat d'un vaccin», souligne<br />
Laetitia Perche, responsab<strong>le</strong><br />
marketing et communication. Les<br />
guides édités sur la base du «Guide<br />
pratique, chaîne du froid pour <strong>le</strong><br />
médicament» à l'initiative de<br />
<strong>Sofrigam</strong> et en collaboration avec<br />
des pharmaciens doivent par<br />
ail<strong>le</strong>urs être mis en ligne courant<br />
avril.<br />
FORMATION EN LIGNE SUR<br />
LA CHAINE DU FROID PAR<br />
L'OCP<br />
L'OCP a mis en place un modu<strong>le</strong><br />
de formation spécifique sur la<br />
chaîne du froid, qui s'adresse à<br />
l'ensemb<strong>le</strong> de ses personnels<br />
concernés par <strong>le</strong> secteur. «Il est<br />
essentiel de <strong>le</strong>ur faire comprendre<br />
<strong>le</strong>s raisons pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il s'agit<br />
d'être infaillib<strong>le</strong> en matière de<br />
respect des procédures, souligne<br />
Angela Groscolas, directrice<br />
pharmaceutique et qualité. Ce<br />
modu<strong>le</strong> d'une durée de 2 à 3 heures<br />
est très comp<strong>le</strong>t et permet de bien<br />
identifier <strong>le</strong>s enjeux du bon respect<br />
de la chaîne du froid.» Cette<br />
formation fait l'objet d'une<br />
évaluation et d'une validation. «Il<br />
faut au moins 80% de bonnes<br />
réponses», conclut Angela<br />
Groscolas.<br />
Des enceintes équipées de deux<br />
groupes froid<br />
Astera achève <strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment de<br />
ses chambres froides dans ses<br />
établissements. «Ces enceintes<br />
thermorégulées sont équipées de<br />
deux groupes froid, gage de<br />
sécurité», souligne Oana Crépin,<br />
responsab<strong>le</strong> marketing répartition et<br />
VPC. El<strong>le</strong> ajoute: «Nous poursuivons<br />
nos investigations pour l'implantation<br />
des nouvel<strong>le</strong>s chambres froides dans<br />
nos magasins régionaux dont <strong>le</strong><br />
lignage de commandes ne cesse<br />
d'augmenter». Astera procède aussi à<br />
des études pour remplacer <strong>le</strong>s bacs<br />
Néopor par des «bacs encore plus<br />
performants et plus isolants».<br />
Nicolas BOHBOT<br />
Tous droits réservés : IMPACT PHARMACIEN