Téléchargement Paris 12.10.11 - Pierrefitte Socialiste
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MERCREDI 12 OCTOBRE 2011 * LE FAIT DU JOUR 03<br />
2006<br />
«OSS117:<br />
LeCaire,nidd’espions»<br />
Encoreunfilmréaliséaveclesmoyens<br />
dubord,quicartonne,toutenlançantune<br />
longuecollaborationentreDujardinetle<br />
réalisateurMichelHazanavicius.Dans<br />
«OSS117»,parodiedesfilmsd’espionnagedes<br />
années1950et1960,lecomédiencampe<br />
HubertBonisseurdelaBath,agentsecret<br />
chauvin,gaffeuretusantd’unlangagefleuri:<br />
2,3millionsdespectateursapprécient.Ils<br />
seront2,5millionsàaimerlasuite,«Rione<br />
répondplus»,en2009.<br />
(PROD.)<br />
2007<br />
«99Francs»<br />
Ilfallaitoser,<br />
Dujardinl’afait:dans<br />
cefilmdeJanKounen,<br />
JeanDujardinserisqueà<br />
emprunterlestraitset<br />
mimerlesattitudesde<br />
FrédéricBeigbeder,auteur<br />
dulivredontlefilmest<br />
adapté.Eten«pubard»<br />
cyniqueetcocaïnomane,<br />
lecomédienparvientà<br />
bluffer1,2millionde<br />
spectateurs.<br />
(DR.)<br />
2010<br />
«LeBruitdesglaçons»<br />
Ill’avaitauparavantmontréàtravers<br />
quelquesrôles,maisc’estaveccefilmde<br />
BertrandBlierqueJeanDujardinprouveque,<br />
loind’êtreunsimpleacteurcomique,ilpeut<br />
aussifairedesprouessesdansleregistre<br />
dramatique.IlincarneCharles,écrivain<br />
alcoolique«visité»parsoncancer,«joué»<br />
parAlbertDupontel.Blierayanteudumalà<br />
trouverdesfinancements,lefilmapusefaire<br />
grâceàlavolontédeDujardin,quin’a<br />
quasimenttouchéaucuncachet.Sansparler<br />
desuccès,lepublicasuivi:plusde<br />
715000entrées.<br />
DUMUETAUPARLANT<br />
Dans«TheArtist»,Jean<br />
Dujardinincarneunestar<br />
ducinémamuet,frappéede<br />
désuétudeparl’avénement<br />
ducinémaparlant.Sicette<br />
mésaventureavraiment<br />
touchédenombreuxacteurs<br />
dumuet,lamutationn’apas<br />
étéaussibrutale.Lecinéma<br />
muetaconnudebelles<br />
heuresquelquesannées<br />
encoreaprèsl’invention<br />
du«parlant».<br />
1895<br />
LEPREMIERFILM<br />
DEL'HISTOIRE<br />
«LaSortiedel'usine<br />
LumièreàLyon»<br />
•D'AugusteetLouisLumière<br />
•Projetéenpublicen1895<br />
à<strong>Paris</strong>.<br />
1914<br />
LEPREMIER<br />
GRANDSUCCÈS<br />
DUMUET<br />
Starducinémamuet,GeorgeValentin(JeanDujardin),lehérosde«TheArtist»,ratesonentréedansl’èreduparlant.<br />
une standing ovation. Il se passe<br />
quelque chose de très physique entre<br />
ce film et le public, que les gens ont<br />
besoind’exprimer.Cefilmfaitdubien.<br />
Il procure autant de bonheur qu’une<br />
comédie, alors que c’est un mélodrame.Ons’estsentisprotégés.<br />
J’ai vu les gens debout,<br />
(...) je n’étais plus à Cannes,<br />
mais au Festival<br />
de l’Alpe-d’Huez !<br />
Etquelquesjoursaprès,<br />
onvousarappelé…<br />
Absolument. Ce jour-là, il est<br />
10heures,onafaitunpeulabringuela<br />
veille et Thomas Langmann au téléphone<br />
me dit : « C’est toi mon Jean,<br />
c’esttoi,tuasleprix !»Jesuispassépar<br />
plein d’émotions différentes : une joie,<br />
une fierté et puis la trouille m’a envahi,<br />
énorme. Je me disais que ce n’est pas<br />
mon métier de recevoir des prix, je ne<br />
voulais pas y aller, j’avais envie de<br />
m’échapper, de me planquer, de<br />
couper le portable. Mais on n’a pas le<br />
temps : il faut foncer au Bourget,<br />
prendreunavion,ongambergeunpeu<br />
un discours dans un état second, et<br />
boum,onseretrouveàlacérémoniede<br />
clôture, il faut se lever pour aller sur<br />
scène… Et la salle m’a porté, j’ai vu les<br />
gens debout, les regards bienveillants<br />
de De Niro et de Jude Law et, d’un<br />
coup,jen’étaisplusàCannes,maisau<br />
Festival de l’Alpe-d’Huez ! Tout était<br />
soudain très simple, très joyeux, j’ai fait<br />
court, souriant. Après, Jude Law m’a<br />
dit:«Tul’asfaitcommeauxOscars !»<br />
Justement,«TheArtist»vasortir<br />
auxEtats-Unisle23novembre,et<br />
onparledéjàdevotreéventuelle<br />
nominationauxOscars…<br />
Attention,cesontlesautresquienparlent,<br />
il ne faut pas s’emballer. Je tiens à<br />
me protéger. Et si ça se produit, il<br />
faudra assumer cette course, y aller à<br />
fond. Ce sera difficile, car je déteste les<br />
courses,jenesuispasjoueur.<br />
Maisl’acteurDujardinpasse<br />
pourtantsontempsàjouer ?<br />
Pour moi, c’est une autre forme de jeu,<br />
uneévasion:quandjejoue,jememets<br />
envacancesdemoi-même. J’aibesoin<br />
de m’amuser à être un autre pour me<br />
sentirbienavecmoi,c’estunéquilibre.<br />
Est-ilvraiquevousavezété<br />
serrurieràvosdébuts ?<br />
Oui, j’étais manœuvre, pour me faire<br />
un peu d’argent, être autonome avant<br />
departiràl’armée.Jetravaillaissurdes<br />
chantiers, j’étais libre et j’aimais plutôt<br />
ça — même s’il ne fallait pas que ça<br />
dure non plus ! —C’est un truc de<br />
gosse : quand j’allais à l’école, que je<br />
détestais, je voyais ces gars sur des<br />
échafaudages et je me disais que je<br />
ferais ça quand je serais grand. Pour<br />
moi,êtregrand,c’étaitlaliberté…<br />
Vousmesurezaujourd’hui<br />
lecheminparcouru ?<br />
Il y a des moments pour ça. Le prix<br />
d’interprétation a été un de ces moments<br />
: en allant sur scène, et après,<br />
dans les coulisses, j’ai repensé aux débuts,<br />
au café-théâtre. Et je me suis dit :<br />
« Quel parcours improbable ! » J’en ai<br />
ressentiunecertainefierté,etpuisc’est<br />
passé,là,jen’ypenseplus.<br />
Avec Alexandra,<br />
nous demeurons amantmaîtresse,<br />
papa et maman<br />
de nos enfants respectifs<br />
Vousaveztraversébeaucoupde<br />
chosesavecAlexandraLamy.<br />
Votrecouplesemblebienrésister;<br />
vousexpliquezçacomment ?<br />
C’est parce que nous ne sommes pas<br />
du tout acteurs à la maison. Je n’arrive<br />
pas le soir avec mon CV en lui disant :<br />
« Fais-moi à manger, là, parce que j’ai<br />
quand même fait 2 millions avec ce<br />
film ! » Nous demeurons amant-maîtresse,<br />
papa et maman de nos enfants<br />
respectifs, on est dans des bonheurs<br />
(PETERIOVINO.)<br />
très simples, dans des projections de<br />
notre couple, mais pas de notre carrière.<br />
Je lui fais confiance, elle me fait<br />
confiance, et en plus c’est quelqu’un<br />
quiaimelesautresetleurbonheur.On<br />
se satisfait de pas grand-chose, et même<br />
si on vit ensemble de grands moments,<br />
le cinéma n’est pas notre vie.<br />
Ma femme, c’est mon compagnon<br />
pour la vie, et inversement. La route,<br />
elle est mieux à deux : l’amour-propre,<br />
on le vire, et il reste l’amour, sans fierté,<br />
sans orgueil, sans récompenses. Bref,<br />
on est un vrai couple, comme il y en a<br />
beaucoup.<br />
Vousdevezcrouler<br />
souslespropositionsdefilms,<br />
américainesnotamment ?<br />
Il y en a quelques-unes, oui. Je laisse<br />
mon frère, qui est mon agent, s’en occuper.Celarestedel’ordredupossible.<br />
Si ça se fait un jour, je veux que ce soit<br />
pour de bonnes raisons : un vrai rôle,<br />
intéressantàjouer,pasunrôledeFrançais<br />
crétin, lover, ou méchant. Je n’ai<br />
paslefantasmedejoueràHollywood.<br />
PROPOSRECUEILLISPAR<br />
RENAUDBARONIAN<br />
www.leparisien.fr<br />
www.aujourd'hui.fr<br />
DIAPORAMA<br />
L’ascensiondeDujardin<br />
«Naissance<br />
d'unenation»<br />
•DeDavidWarkGriffith<br />
•Sortien1914.<br />
1927<br />
LEPREMIERFILM<br />
PARLANT<br />
«LeChanteurdejazz»<br />
•DeAlanGrosland<br />
1936<br />
LEDERNIER<br />
GRANDSUCCÈS<br />
D'UNFILMMUET<br />
«LesTempsmodernes»<br />
•DeCharlieChaplin<br />
(AFP,ROYEXPORTCOMPANY,ASSOCIATIONFRÈRESLUMIÈRE/ROGER-VIOLLET.)