TÃ©lÃ©chargement Paris 12.10.11 - Pierrefitte Socialiste

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08 L'ACTU MERCREDI 12 OCTOBRE 2011 politique monde social économie société faitsdivers justice C’estlaruéeverslescoffres-forts CRISE. Les grands magasins et les enseignes spécialisées ont vu leurs ventes bondir de 15 à 20 % en un an. Motifs : la méfiance vis-à-vis des banques, l’attrait croissant de l’or et des coffres meilleur marché Dans un climat économique tendu, les Français sont de plus en plus nombreux à se méfier des banques. Conséquence de cette défiance, les ventes des coffres-forts bondissent de 15 à 20 % par rapport aux années d’avant la crise. Ce phénomène n’est pas nouveau puisqu’en 2008 déjà « les ventes de coffresforts avaient doublé », assure Philippe Roch, directeur du département bricolage du BHV à Paris. « Dès qu’il y a un sentiment de doute sur les banques ou quand la Bourse se porte mal, cela a un impact sur notre activité », poursuit-il. Depuis un an et la débâcle grecque, le BHV vend chaque mois entre 200 et 250 coffres sécurisés. Même constat chez Gunnebo France, propriétaire de la marque Fichet-Bauche spécialisée dans ce type d’équipement : « Nous constatons des pics pouvant aller jusqu’à 15 % », explique Jean-Noël Courcoux, directeur de la division stockage sécurisé. Cette tendance s’explique également par l’engouement que suscite les métaux précieux (or, argent) devenus des valeurs refuges et dont les prix ont franchi des seuils historiques. Les Français se précipitent en effet sur les lingots et lingotins (lire ci-contre) stockésdanslescoffres-fortsdesmaisons et des appartements de France et de Navarre. Ce type d’équipement coûte entre 1 000 et… 29 € S’il est difficile de définir le profil de ces nouveaux acheteurs de coffresforts — l’argent demeure un sujet tabou dans l’Hexagone —, il semble que ce type d’achat « se démocratise », constate Philippe Roch. Auparavant, les coffres-forts étaient réservés à des catégories socio-professionnelles aisées (avocats, notaires, médecins) mais aujourd’hui avec des prix allant de 1 000 à… 29 €, ils deviennent plus accessibles. En juillet dernier, l’entreprise Bricard qui fournit le BHV en coffres-forts était en rupture de stock. « A cette époque, leCAC 40avaitchuté,c’estcommesi Défiance envers les banques, peur du cambriolage, ou retour vers des valeurs refuges tel que l’or… Autant de raisons qui poussent deplusenplusdeFrançaisàacquérir un coffre-fort. Tous sont unanimes : avec la crise, le sentiment d’insécurité croît. A l’image de Claude, 51 ans, qui flâne dans le rayon des coffres-forts de Castorama. Ce qui attire son attention,cenesontpaslespetitsmodèles, lesquels ont pourtant la cote dans ce grand magasin du XVIII e arrondissement de Paris (il s’en vend une dizaine par jour), mais les plus grands d’entre eux. Pour y placer son argent. « Maintenant, je ne fais plus confiance aux banques, explique ce commerçant. Alors, je préfère garder mon argent chez moi, ne compter les ventes suivaient les fluctuations de la Bourse », s’amuse Philippe Roch. Cependant, stocker des liquidités et de « l’or en barres » n’est peut-être pas une si bonne solution à la crise. Si auparavant les banques péchaient en termes de sécurité, elles ont depuis que sur moi-même. » Lou, 30 ans, elle, ne jure que par sa carte de crédit. Cliente chez Fichet, elle songe au coffre-fort pour protéger ses bijoux et d’autres objets précieux du vol. Mais avoir des liquidités à son domicile lui fait peur. « Si on me cambriole, je perds tout. La banque reste un lieu plus sûr. » Au rayon bricolage du BHV, à Paris, Laurent, commercial, observe de loin les nouvelles stars du magasin. Petits, moyens ou gros, numériques ou électriques, il y a là de quoi satisfaire tous considérablement amélioré leur système de protection. Les voleurs s’orientent donc vers de nouvelles cibles. Les particuliers. « La criminalité s’adapte très bien. Il n’est pas sain d’avoir des liquidités chez soi », estime un expert. A bon entendeur. MATTHIEUGIROUX «Aveclacrise,jepréfèregarder monargentchezmoi» CLAUDE 51ans,clientchezCastorama(ParisXVIII e ) PARIS,HIER. ChezGuneboFrance,propriétairedeFichet-Bauchespécialisédanslemobilierdesécurité,onconstatequelesparticuliersachètentdavantagedecoffres-forts dèsqu’ilyaundoutesurlesbanquesoulaBourse. (LP/HUMBERTODEOLIVEIRA.) Si on me cambriole, je perds tout. La banque reste un lieu plus sûr LOU,30ANS les goûts. Le jeune homme n’est pas surpris par la vogue des coffresforts : « Aujourd’hui, lorsque l’on voit ce que les banques font de notreargent,commentellesledilapidentàtortetàtravers,onseditparfois qu’il vaut mieux le garder chez soi. » Employée dans ce grand magasin, Marie déplore un autre effet pervers de la crise, selon elle : la hausse de la criminalité. « J’habite près de Melun, en Seine-et-Marne, dans un quartier pavillonnaire autrefois calme. Aujourd’hui, sur les 23 maisons du quartier,21ontétécambriolées !»Au point qu’aujourd’hui sa seule solution lui semble être de mettre ses biens à l’abri dans un petit blindé, en vente dans le magasin. Prix de la sécurité : près de 200 €. JULIEMENDEL Aprèslelingot,voilàlelingotin Lepremierintervenantsurle marchéfrançaisdel’or,CPOR,a annoncéhierleprochain lancementd’unlingotind’ord’uneonce (31,103g),l’unitédepoidsderéférence surlemarchéinternational,sigléparle créateurJeanPaulGaultier.Lesclients desbanquespourrontréserverces lingotinsàpartirdevendredi,jourde leurpremièrecotation,etserontlivrés débutnovembre. «LesFrançaissontdevenus,depuisla crisedel’automne2008,acheteurs Nouveauté:lelingotind’or d’uneonce(31,103g),signé JeanPaulGaultier. (DR.) netsd’or,alorsqu’ilsétaient auparavantvendeursnets»,afaitvaloir Jean-PierreDjian,présidentdu directoireduCPOR.PourCPOR,détenu à80%parlasociétédetraitementdes chèquesTessietà20%parleCrédit agricole,ils’agitaussid’une«nouvelle opportunitéd’investissementaprèsle succèsrencontréparleslingotins»,de 50gà500g,lancésennovembre2010. N’est-ilpastroptard,voirerisqué, d’acheterdel’oraujourd’hui,quiresteà dessommetshistoriques?CPOR,qui entendparceslingotins«renforceret élargirl’accessibilité»del’or,considère toujourslemétaljaunecommeune valeurrefuge, notamment quandles marchés d’action faiblissent. Hier,l’once d’orvalait environ 1660$ (1223€)sur lemarchéau comptantà Londres. J.A.
MERCREDI 12 OCTOBRE 2011 * L'ACTU 09 politique monde social économie société faitsdivers justice DERNIÈREMINUTE Coupd’arrêtauplandesauvetageeuropéen Nouveau coup dur pour la zone euro. La Slovaquie a voté hier soir contre le renforcement du Fonds de stabilité financière (FESF), risquant ainsi d’aggraver la crise des dettes souveraines. Un grave revers au moment où la Grèce est prise dans la tourmente. Les dirigeants européens avaient décidé le 21 juillet de doter le FESF de nouveaux pouvoirs en augmentant notamment sa capacité de prêts à 440 Mds€, une enveloppe qui pourrait servir à recapitaliser les banques européennes. Pour entrer en vigueur, ces mesures devaient être entérinées par les Parlements des 17 pays de la zone euro. La Slovaquie était le dernier pays à ne pas s’être prononcé. SOCIAL Faiblemobilisation contrelarigueur La mobilisation contre la cure d’austérité du gouvernement et pour un « meilleur partage des richesses », lancée hier à l’appel de la CGT, la CFDT, la FSU, l’Unsa et Solidaires n’a pas soulevé l’enthousiasme des foules. Bernard Thibault, le patron de la CGT, avait beau revendiquer hier soir plus de 270 000 manifestants dans 200 cortèges dans toute la France, le cœur n’y était pas. On était loin des démonstrations de force syndicales de l’année dernière, où plus de 3,5 millions de personnes avaient défilé contre la très emblématique réforme des retraites… Il est vrai que les syndicats n’ont pas présenté un front uni. Force ouvrière et la CFE-CGC ne sesontpasjointsaumouvement. Dans le détail, trois TGV sur quatre circulaient hier et 20,57 % des agents de la SNCF étaient en grève. Hormis quelquesperturbationssurleRERB,le trafic était quasi normal à la RATP, les transports urbains n’étaient presque pas affectés, sauf dans quelques villes comme Pau ou Poitiers ; 4,17 % des agents de la fonction publique d’Etat étaient en grève (3,25 % dans l’Education nationale), 6,91 % à la Poste, 6,08 %àPôleemploi. V.H. AUTOMOBILE Lebonuspour lesvoituresécolo revuàlabaisse Instauré en 2008 pour favoriser les achats de véhicules propres, le bonus-malus va être revu à la baisse. Hier, Eric Besson, le ministre de l’Industrie, a annoncé un barème plus sévère à compter du 1 er janvier 2012. Pourlespetitsvéhiculesémettantentre 61 et 90 g de CO2/km, le coup de poucevapasserde600à400€.L’aide pourlesvéhiculesquirejettententre91 et 105 g de CO2/km chutera de 300 à 100 €. L’aide en faveur des véhicules électriquesethybridesseramaintenue (entre 2 000 et 5 000 €). En revanche, le gouvernement va sérieusement taxer les voitures les plus polluantes : au-delà de 181 g de CO2/km, le malus va passer de 1 100 à 1 300 €. La sanction sera encore plus forte pour les sportives et les berlines de luxe, pour lesquelles il faudra payer 3 600 € de maluscontre2 600€actuellement. GUILLAUMEZAMBAUX Après un débat marathon, les députés de ce petit Etat ont rejeté cette mesure, provoquant un mini-séisme politique en Europe. Les marchés qui avaient un peu repris espoir après l’accord conclu lundi entre la France et l’Allemagne risquent de sanctionner sévèrement ce nouveau contretemps. Un retard d’autant plus préoccupant que les dirigeants européens, pressés d’agir notamment par Barack Obama, doivent à tout prix boucler ce dossier vital avant la réunion du G 20 les 3 et 4 novembre à Cannes (Alpes-Maritimes). Les Slovaques pourraient revoter Dans l’immédiat, le non slovaque devrait faire chuter le gouvernement de centre droit. En effet, l’un des partis de la coalition au pouvoir s’est acharné à torpiller le renforcement du fonds. Mais les dirigeants slovaques ont annoncé la possibilité d’un nouveau vote, dans lequel l’opposition social-démocrate pourrait soutenir le texte. Les débats ont achoppé sur la contribution de 7,7 Mds€ que la Slovaquie doit apporter. Ce refus va encore entamer la confiance des investisseurs, qui doutaient déjà fortement de la capacité des pays de l’Euroland à réformer leur gouvernance, sans même parler de la difficulté des Etats européens à s’entendre sur la recapitalisation des banques après la chute de Dexia, le premier établissement financier victime de la crise des dettes souveraines. MARC LOMAZZI BRATISLAVA(SLOVAQUIE),HIER.LeParlementslovaquearejetélesmesures derenforcementduFondseuropéendestabilitéfinancièredelazoneeuro. (REUTERS/PETRJOSEK.)
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