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DOSSIER DE PRESSE - Musée Maillol

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Extrait de l’interview d’Adriano Berengo,<br />

concepteur et producteur des expositions Glasstress,<br />

par Isabelle Forestier, journaliste<br />

Comment êtes-vous devenu promoteur de l’art du verre à Murano ?<br />

Je suis Vénitien, j’ai parcouru le monde, j’ai fait des études universitaires en<br />

Italie et aux Etats-Unis, mais le métier de professeur ne me convenait pas.<br />

Le hasard m’a fait revenir à Venise et découvrir l’extraordinaire richesse de<br />

la création du verre. Passionné de littérature et d’art, j’ai entrepris de devenir<br />

un « médiateur » entre les artistes et les artisans de Murano. J’ai créé pour<br />

cela le Berengo Studio en 1989, qui produit des œuvres contemporaines réalisées<br />

par des artisans verriers de Murano. Les œuvres sont présentées depuis<br />

la Biennale internationale de Venise de 2009 dans le cadre d’un événement<br />

culturel international intitulé « Glasstress ».<br />

10<br />

Quelle est votre vision des relations entre artistes et artisans ?<br />

Je crois que l’avenir de Murano, comme son passé en témoigne, réside dans<br />

l’innovation que les artistes apportent à un artisanat fondé sur la perpétuation<br />

d’une tradition millénaire. Il faut toujours renouveler les sources d’inspiration,<br />

et bousculer la tradition, tout en conservant précieusement le savoir-faire des<br />

verriers. Le verre est d’ailleurs un des matériaux qui intéresse singulièrement<br />

les créateurs contemporains, artistes, architectes et designers. Il fallait<br />

renouer le lien qui existe depuis la fin du Moyen Âge à Venise entre esthétique<br />

et production. Je n’ai pas peur d’assumer la part commerciale de mon activité,<br />

c’est le marché qui commande et valide la production des artistes. Je<br />

m’inscris dans la suite de Peggy Guggenheim qui produisait des œuvres de<br />

Chagall ou Calder en collaboration avec le verrier Egidio Costantini.<br />

Comment associez-vous artistes et verriers ?<br />

Je joue un vrai rôle de médiateur. Les verriers maîtrisent une véritable alchimie,<br />

ils donnent corps à des objets issus d’un matériau complexe, capricieux,<br />

fragile, et qui supposent une véritable transmutation ! Il a fallu habituer les<br />

artistes à voir sortir du four un objet fini sur lequel on ne peut pas revenir. De<br />

leur côté, les verriers doivent affronter de nouveaux défis techniques qui sont<br />

le gage du renouvellement de leur art. Un rapport d’estime, de confiance et de<br />

compréhension doit s’établir entre l’artiste et le maître verrier.<br />

Quels sont les artistes avec lesquels vous aimez travailler ?<br />

Ils sont nombreux, mais je voudrais citer Jaume Pienza, Javier Pérez ou encore<br />

Fred Wilson. Thomas Schütte m’a vivement impressionné par sa capacité<br />

à traduire dans le verre la corruption de la figure humaine. Ils ont su tirer<br />

tout le parti de la tradition verrière pour imaginer des œuvres étonnantes, en<br />

rupture avec ce qu’on a l’habitude de voir sortir des ateliers de Murano. Et je<br />

suis ravi de pouvoir les exposer dans le monde grâce à Glasstress. Je crée en<br />

ce moment, en parallèle avec mon studio, un centre pour l’art contemporain<br />

appliqué au verre qui s’installera dans un ancien four de verrier à Murano.

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