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Annuaire des recherches 2006 - Ministère du Développement durable

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PUCA<br />

<strong>Annuaire</strong> <strong>des</strong> <strong>recherches</strong><br />

et expérimentations 2005 <strong>2006</strong><br />

septembre 2007


<strong>Annuaire</strong> <strong>des</strong> <strong>recherches</strong><br />

et expérimentations <strong>2006</strong><br />

Septembre 2007


ministère de l’Écologie, <strong>du</strong> Développement et de l’Aménagement <strong>du</strong>rables<br />

Plan Urbanisme Construction Architecture<br />

Grande Arche de la Défense<br />

92055 La Défense cedex<br />

Directrice de la publication : Michèle Tilmont, secrétaire permanente <strong>du</strong> PUCA<br />

Réalisation : Marie-Thérèse Bidal ; Marcel Catalan ; Monique Duhamel ;<br />

Monique Maingonnat ; Michèle Tilmont ; les chefs de projet <strong>du</strong> PUCA<br />

Site internet : www.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca<br />

Mise en page et impression : MEDAD / DGPA / PLM2 / Septembre 2007


Sommaire<br />

Présentation .............................................................................................................................. 5<br />

Sociétés urbaines et habitat .................................................................................................... 7<br />

Territoires et aménagement ................................................................................................. 43<br />

Villes et architecture ............................................................................................................ 91<br />

Technologies et construction ............................................................................................ 124<br />

Programmes transversaux .................................................................................................. 151<br />

Index <strong>des</strong> auteurs ................................................................................................................. 163<br />

Index <strong>des</strong> organismes ......................................................................................................... 169


Présentation<br />

Rendre compte <strong>des</strong> travaux de recherche incitative, <strong>des</strong> actions d’expérimentation, de soutien à l’innovation<br />

développés par le Plan Urbanisme Construction Architecture dans les domaines de l’aménagement <strong>des</strong><br />

territoires et <strong>des</strong> villes, de l’habitat, de la conception architecturale et urbaine et de la construction, tel est<br />

l’objectif qui guide la publication de cet annuaire signalétique <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> et expérimentations.<br />

Cette troisième édition regroupe sous forme de fiches-résumé un inventaire <strong>des</strong> travaux achevés en <strong>2006</strong> et<br />

déposés au centre de documentation <strong>du</strong> Puca.<br />

La pluralité <strong>des</strong> domaines concernés, la diversité <strong>des</strong> travaux menés alliant recherche et expérimentation, ainsi<br />

que la richesse <strong>des</strong> thèmes abordés dans leur dimension pluridisciplinaire, rendent tout classement difficile .<br />

Ceci d’autant que le nombre de rapports enregistrés cette année est, comme l’an dernier, important. De plus,<br />

l’éclatement dans le temps <strong>des</strong> ren<strong>du</strong>s de ces travaux ne facilite pas non plus leur classification par rapport à <strong>des</strong><br />

objectifs programmés de recherche. La cohérence ne peut se trouver que dans une valorisation pluri-annuelle.<br />

Pourtant, de texte en texte, au delà de la classification par programmes ou <strong>des</strong> appels d’offres, un lecteur<br />

attentif et avisé pourrait être sensible à l’apparition, parfois latente, de motifs récurrents, abordés par <strong>des</strong><br />

équipes différentes dans <strong>des</strong> contextes différents. Preuve que le Puca est en prise pertinente avec la réalité de<br />

phénomènes essentiels, de plus en plus complexes, de mouvements de l’époque ? Cohérences sous-jacentes que<br />

la nouvelle organisation programmatique <strong>du</strong> PUCA, à partir de 2007, devrait rendre encore plus explicite.<br />

Dans un souci de clarté, cette édition est-elle structurée en quatre parties thématiques qui reprennent l’intitulé<br />

<strong>des</strong> départements <strong>du</strong> Puca : sociétés urbaines et habitat ; territoires et aménagement ; villes et architecture ;<br />

technologies et construction. Une cinquième partie concerne les programmes transversaux : concours Europan ;<br />

programmes <strong>des</strong> pôles régionaux d’échanges sur le développement et l’aménagement <strong>des</strong> territoires (Predat) ;<br />

programmes européens de coopération scientifique et technique.<br />

Un index <strong>des</strong> auteurs et un index <strong>des</strong> organismes cités complètent cet annuaire qui peut être consulté et<br />

téléchargé à l’adresse suivante : www.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca<br />

Je vous en souhaite une bonne lecture,<br />

Michèle Tilmont<br />

Secrétaire permanente <strong>du</strong> Puca


Sociétés urbaines et habitat<br />

Sociétés urbaines et habitat<br />

A la croisée de lieux et de chroniques : les gens de la rue. Figures de SDF entre action<br />

publique et rôle <strong>des</strong> « passeurs »,<br />

CLEMENT Serge, FIERRO François, MANTOVANI Jean, PONS Marc, DRULHE Marcel,<br />

PUCA,<br />

juin <strong>2006</strong>, 237 p., ann., ill., Coll. Recherches n° 162,<br />

PUCA 756<br />

Etudier ce qui s’est construit dans le rapport entre SDF et acteurs divers (associatifs, professionnels,<br />

institutionnels, voire simples habitants), en <strong>des</strong> lieux très différents, dans lesquels les SDF pouvaient avoir une<br />

place plus ou moins participative en se focalisant sur les figures de médiateurs et les situations de « passeurs ».<br />

Il s’agit par là<br />

• de définir en quoi ces ensembles ou groupes sociaux sont ou non constitués, ou amenés à se constituer en tant<br />

que « publics » d’un lieu, d’une structure, d’une action.<br />

• de préciser ainsi les conditions d’émergence de figures publiques de SDF, et celles par lesquelles peuvent<br />

s’établir <strong>des</strong> passerelles permettant aux SDF ou au fait SDF de s’inscrire dans le domaine public.<br />

Un premier ensemble étudié concerne la ville de Toulouse : l’histoire de la naissance d’un lieu d’accueil<br />

d’urgence « à bas seuil d’exigence » jusqu’à sa transformation en Centre d’Hébergement et de Réinsertion<br />

Sociale révèle la construction d’une catégorie nouvelle, celle de « résidents notoires », qui reconnaît comme<br />

habitants de la ville <strong>des</strong> « sans domicile sédentaires ». L’implication <strong>des</strong> sans-abri est plus évidente dans<br />

la formule « Habitat Différent », pour laquelle les pouvoirs publics acceptent de soutenir <strong>des</strong> militants<br />

« SDF » dans leur projet de maisonnée « semi-communautaire », articulant habitat et activités de loisirs<br />

et culture. Les « squats » (squats d’artistes) sont étudiés dans leur hétérogénéité : de la réussite de Myrys-<br />

Mix Art, accomplissant un long travail de légitimation auprès <strong>des</strong> pouvoirs publics, en séparant habitat<br />

et ateliers, à <strong>des</strong> « squats » plus éphémères où la question de la mobilité garde un rôle important. La<br />

spécificité de ces lieux est leur situation dans un univers de travail, dans lequel l’artiste ne peut être défini<br />

sur le mode négatif. La communauté d’Emmaüs présente, elle, un modèle qui associe l’habiter et le travail<br />

dans une entreprise communautaire qui évolue entre ouverture et protection, en gardant aussi un fort<br />

investissement dans l’action militante et solidaire auprès de l’ensemble <strong>du</strong> phénomène SDF. Dans le registre<br />

d’une offre plus normative, l’histoire de l’association Espoir montre comment une grande diversification<br />

de l’accueil de publics toujours plus ciblés a pu passer par <strong>des</strong> alliances de réseaux originales, par de<br />

nouveaux profils professionnels, par l’ « enrôlement » de partenaires institutionnels n’ayant pas l’habitude<br />

de travailler ensemble.<br />

Dans le département de l’Ariège, l’inventaire de l’offre montre la limitation à 3 villes de l’offre<br />

institutionnelle, mais <strong>des</strong> interventions très dispersées <strong>du</strong> milieu associatif. Le modèle de l’intégration est<br />

très prégnant dans les discours portés par les structures institutionnelles. Les interventions sont réalisées<br />

par <strong>des</strong> intervenants appartenant au travail social (é<strong>du</strong>cateur, assistante sociale, conseillère en économie<br />

sociale et familiale, animateur). Dans ce cadre, le public « errant » n’est pas défini autrement que par son<br />

éloignement à l’intégration et aux dispositifs. Il n’y a pas de caractéristiques propres associées aux SDF, car<br />

sont mobilisées différentes figures de l’intégration : les femmes seules avec enfants, les jeunes, les violents,<br />

ceux qui sont alcoolisés… La question de l’absence de logement est même parfois mise entre parenthèses.<br />

Le modèle caritatif développe l’image de lieux de bas seuil accueillant (ou étant sensé accueillir) tous les<br />

publics, c’est à dire ceux les plus éloignés de la société (« d’un projet »), ceux qui ont « le plus de difficulté ».<br />

Mais les deux types d’offre apparaissent comme complémentaires, les associations caritatives faisant le<br />

lien entre sans-abris et institutions. Toutefois ce continuum peut se révéler très théorique <strong>du</strong> point de<br />

vue <strong>des</strong> publics concernés. Une place à part est faite aux « habitats non gouvernés » : les « marginaux »<br />

<strong>du</strong> Couserans (Ariège ) par exemple ne promeuvent en rien les catégories de l’errance car les « publics »<br />

qui font ici l’objet de la stigmatisation ne s’inscrivent pas comme objets d’un processus d’exclusion mais<br />

comme sujets, certes « marginaux » mais dotés <strong>des</strong> moyens nécessaires à réaliser leur marginalité.


Sociétés urbaines et habitat<br />

Quels enseignements tirer de ces terrains d’observation ? Ils portent sur quatre points : les figures de SDF, la<br />

question de l’indivi<strong>du</strong>el et <strong>du</strong> collectif, le rôle <strong>des</strong> expérimentations sociales, les formes de « passage ».<br />

1/Dès que <strong>des</strong> expériences, dans leur originalité, sont analysées, le phénomène « SDF » se dissout au profit de<br />

figures qui prennent l’allure d’habitants, de résidents, certes parfois « différents », ou rehaussés <strong>du</strong> qualificatif<br />

« notoires », mais qui se caractérisent par <strong>des</strong> capacités à « habiter » indéniables. A partir de valeurs partagées,<br />

<strong>des</strong> « passeurs » et <strong>des</strong> « SDF » négocient <strong>des</strong> formules d’habiter de manière toute pragmatique, en se donnant<br />

le temps de l’expérimentation dans <strong>des</strong> types de relations d’où la figure <strong>du</strong> donneur de leçon est exclue. En<br />

cours de processus de mobilité représentatif <strong>des</strong> valeurs de la modernité, ces « SDF » trouvent une forme<br />

de résidence en rapport avec leur situation de grande pauvreté, dont ils ont choisi certaines <strong>des</strong> modalités.<br />

2/La dimension collective apparaît bien souvent comme dimension marquante dans la plupart <strong>des</strong> exemples<br />

traités. Mais la référence à un idéal communautaire s’avère essentiellement mythique, et celle-ci tend à s’estomper<br />

fortement avec le temps. Dans l’ensemble, les alternatives qui se prévalent de la communauté semblent participer<br />

à un processus d’indivi<strong>du</strong>ation dans et par le collectif. La référence communautaire alimente une activité<br />

associative et les luttes de conquête que mènent les associations pour l’accès à l’urbain. Pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> temps avec<br />

de l’espace, en l’occurrence avec <strong>des</strong> lieux ouverts à cet effet, pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> collectif avec <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s tenus de se<br />

pro<strong>du</strong>ire eux-mêmes, aussi pauvres soient-ils, pro<strong>du</strong>ire de l’indivi<strong>du</strong>ation avec <strong>du</strong> collectif transitoire, que celuici<br />

se réfère ou non à l’imaginaire communautaire : la formule n’est pas très loin de la façon dont les théories de<br />

l’insertion ont défini celle-ci dans le champ socio-politique.<br />

3/Les expérimentations sociales décrites révèlent qu’un autre usage de l’espace (on peut s’exposer entre soi<br />

mais dans l’intimité d’un espace séparé et collectivement sécurisé) permet de casser, au moins un moment,<br />

l’atomisation de l’errance urbaine en laissant entrevoir la possibilité de formes plus collectives d’existence<br />

sans avoir à se défendre sans arrêt contre les risques de violence urbaine <strong>du</strong> fait d’une exposition sans fin dans<br />

l’espace public, et donc une possibilité d’activités communes dans la coopération. Elles permettent aussi, grâce<br />

à leur succès, de faire reconnaître <strong>des</strong> populations inaperçues ou occultées ou stigmatisées au point d’être<br />

uniquement caractérisées par leur stigmate, et de légitimer <strong>des</strong> formes d’espace et d’action que les institutions<br />

trouvent inacceptables, faute d’être prévues dans l’univers juridique. Elles montrent également la nécessité<br />

d’une reconnaissance valorisante aussi bien par les autorités que par la société civile.<br />

4/La fonction de « passeur » ne s’épuise pas dans l’exercice indivi<strong>du</strong>el d’une fonction d’accueil. Elle se construit<br />

dans <strong>des</strong> dynamiques collectives inscrites dans la <strong>du</strong>rée et marquées par <strong>des</strong> cycles qui donnent corps aux<br />

politiques publiques s’adressant aux personnes sans domicile. Leur action s’adresse à <strong>des</strong> êtres auxquels elles<br />

reconnaissent une capacité à agir, à prendre la parole et à participer non pas au « début de quelque chose, mais<br />

de quelqu’un, qui est lui-même un novateur » (Arendt). La redéfinition <strong>des</strong> relations entre indivi<strong>du</strong> et collectif<br />

ne se limite pas aux relations qui se nouent sur les lieux de squat, d’activité créative ou d’habitat. La fonction de<br />

passeur comporte une seconde dimension qui lie ces acteurs, professionnels ou bénévoles, aux réseaux locaux<br />

ainsi qu’aux institutions publiques, dans un processus complexe dont résulte une partie <strong>des</strong> réponses publiques<br />

en direction <strong>des</strong> gens de la rue : dans ce sens on peut parler de copro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> réponses publiques.


Sociétés urbaines et habitat<br />

Difficultés <strong>des</strong> copropriétés et copropriétés en difficulté : un éclairage étranger,<br />

VORMS Bernard,<br />

ANIL,<br />

décembre 2005, 46 p.,<br />

PUCA 821<br />

Partout la copropriété se développe, mais en France elle a mauvaise presse. Elle y est pourtant ancienne et<br />

concerne un parc de logements très important. Mais le fonctionnement en est souvent jugé conflictuel et les<br />

professionnels catalysent les mécontentements. Plus grave, les copropriétés en difficulté sont un enjeu majeur<br />

<strong>des</strong> politiques publiques.<br />

Qu’en est-il à l’étranger ? La comparaison avec les pratiques étrangères con<strong>du</strong>it à relativiser l’importance <strong>des</strong><br />

mécanismes strictement juridiques dans le plus ou moins bon fonctionnement de la copropriété. Plusieurs pays<br />

ont, en effet, récemment réformé les règles de ce qui correspond à la copropriété au sens large, c’est-à-dire le<br />

cadre juridique de la gestion <strong>des</strong> immeubles appartenant à une pluralité de propriétaires, lorsque la propriété<br />

est associée, pour chacun d’entre eux, à la jouissance ou à l’usufruit privatif d’une partie précise de l’immeuble.<br />

Or, il apparaît que la plupart <strong>des</strong> réformes adoptées ou en cours tendent à faire évoluer les législations existantes<br />

vers <strong>des</strong> schémas proches <strong>du</strong> nôtre. Quant aux copropriétés en difficulté, si elles constituent un très grave<br />

problème pour les anciens pays socialistes d’Europe de l’Est, on n’observe aucune situation qui s’en rapproche<br />

ni en Angleterre, au Canada, en Allemagne, ni même en Espagne où le statut de copropriétaire occupant est<br />

pourtant de très loin majoritaire. Dans nombre de pays de l’ex-bloc soviétique, la propriété <strong>des</strong> logements<br />

locatifs sociaux a été transférée, souvent dans un état déplorable, aux locataires. En l’absence d’un marché <strong>du</strong><br />

logement constitué de longue date, ceux-ci n’ont pas pris l’exacte mesure de la valeur patrimoniale de leur bien<br />

et n’ont pas perçu les implications de leur changement de statut, sauf celles qui se tra<strong>du</strong>isent par l’accroissement<br />

de charges d’entretien ou de fonctionnement, qui, pour certaines d’entre elles, n’étaient jusqu’alors pas liées au<br />

logement, comme les fournitures d’eau. En revanche, rien de tel dans les quelques pays de l’Europe de l’Ouest<br />

ou d’Amérique <strong>du</strong> Nord sur lesquels a porté l’étude. Nulle part une réalité comparable à celle que recouvre le<br />

concept de copropriétés en difficulté en France ne s’observe ou ne constitue un enjeu de politique publique.<br />

Diverses explications peuvent être avancées, mais la plus déterminante semble être que, dans aucun <strong>des</strong> pays<br />

considérés, la copropriété n’accueille une telle proportion de locataires et plus particulièrement de locataires<br />

très pauvres et nulle part n’existent en nombre <strong>des</strong> immeubles « pauvres », situés dans <strong>des</strong> quartiers déqualifiés,<br />

où cohabitent copropriétaires occupants et copropriétaires bailleurs. Dans ces pays, la copropriété adopte <strong>des</strong><br />

formes diverses, mais toujours conçues pour régler les rapports entre <strong>des</strong> copropriétaires occupants ; ce n’est<br />

pas un cadre juridique communément utilisé pour l’investissement locatif, surtout lorsque les logements sont<br />

<strong>des</strong>tinés à <strong>des</strong> locataires mo<strong>des</strong>tes. Est-ce à dire que la copropriété serait un statut mal adapté à l’investissement<br />

locatif <strong>des</strong>tiné à loger <strong>des</strong> ménages les plus mo<strong>des</strong>tes ? Probablement, mais il reste que dans les autres pays<br />

étudiés, les locataires pauvres, voire ceux qui sont exclus <strong>des</strong> circuits traditionnels de l’accès au logement, s’ils<br />

sont absents <strong>des</strong> copropriétés, se retrouvent dans d’autres segments <strong>du</strong> parc, qu’il s’agisse <strong>du</strong> parc public ou<br />

d’immeubles privés appartenant en totalité à un propriétaire unique, personne physique ou société.


Sociétés urbaines et habitat<br />

Espace (l’) scolaire <strong>des</strong> villes nouvelles d’Île-de-France est-il un espace spécifique ?,<br />

FRANCOIS Jean-Christophe, CUNTY Claire, GLUSKI Pauline, MATHIAN Hélène,<br />

CNRS/GEOGRAPHIE-CITES,<br />

juin 2005, 112 p., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 822<br />

Dans les espaces urbanisés d’Île-de-France, les Villes Nouvelles occupent une place à part et le projet initial de<br />

ces Villes Nouvelles était, dès l’origine, porteur d’une volonté de mixité sociale.<br />

Mais aujourd’hui, celles-ci sont-elles vraiment <strong>des</strong> espaces spécifiques au sein de l’Île-de-France ? Ont-elles<br />

connu une évolution originale en termes de composition sociale ? Les processus ségrégatifs s’y développent-ils<br />

moins vite qu’ailleurs ?<br />

L’analyse de l’espace scolaire semble devoir contribuer à éclairer de façon significative ces questions car l’espace<br />

scolaire cristallise les principaux enjeux de la ville, notamment en matière de mixité sociale. Il est bien enten<strong>du</strong>,<br />

dans une certaine mesure, le reflet de l’espace résidentiel. Mais il est aussi beaucoup plus réactif : on peut<br />

changer d’école plus aisément que de résidence et c’est pourquoi la division sociale de l’espace scolaire n’est pas<br />

le décalque de celle de l’espace résidentiel.<br />

Si cette absence de coïncidence entre les deux espaces donne tout son attrait à l’analyse de l’espace scolaire, elle<br />

est aussi une source de complications pour la recherche. L’évitement scolaire -source de ce qu’en un même lieu,<br />

la structure de la population résidente diffère de celle de la population scolarisée - est loin d’être marginal. En<br />

outre, l’espace scolaire possède un maillage spécifique qui ne coïncide que rarement avec les autres maillages.<br />

Malgré ces obstacles, le choix de l’espace scolaire a semblé judicieux : l’école où, par excellence, se joue<br />

l’intégration sociale n’a t-elle pas été, en Ville Nouvelle, l’objet d’une attention particulière ?<br />

La démarche adoptée, essentiellement fondée sur l’analyse de données quantitatives, a nécessité la mise en<br />

oeuvre d’une importante base de données (on a choisi de retenir la population <strong>des</strong> élèves de l’ensemble <strong>des</strong><br />

collèges franciliens) et un travail préalable de mise en correspondance <strong>des</strong> maillages de collecte.<br />

S’interrogeant d’abord sur l’existence d’une spécificité de la composition sociale <strong>des</strong> espaces scolaires <strong>des</strong> Villes<br />

Nouvelles, on a comparé avec le profil moyen francilien les profils de chaque Ville Nouvelle et de l’ensemble<br />

<strong>des</strong> Villes Nouvelles. En termes d’origines nationales <strong>des</strong> élèves, les Villes Nouvelles ne se distinguent que<br />

par une sous-représentation modérée <strong>des</strong> élèves d’origine étrangère. Celle-ci ne permet en outre de distinguer<br />

que de façon marginale les Villes Nouvelles les unes <strong>des</strong> autres. En terme de structure sociale de la population<br />

<strong>des</strong> élèves les Villes Nouvelles s’écartent peu <strong>du</strong> profil moyen francilien. Ce qui, dans l’ensemble, distingue les<br />

Villes Nouvelles, c’est surtout une sur-représentation non négligeable d’enfants <strong>des</strong> catégories intermédiaires<br />

associée à une sous-représentation <strong>des</strong> enfants <strong>des</strong> catégories localisées préférentiellement auprès <strong>des</strong> lieux<br />

centraux. Lorsqu’on intro<strong>du</strong>it <strong>des</strong> indicateurs spécifiquement scolaires que sont l’avance et le retard, les Villes<br />

Nouvelles s’écartent également assez peu <strong>du</strong> profil moyen. On observe toutefois une certaine propension <strong>des</strong><br />

élèves <strong>des</strong> Villes Nouvelles à se conformer à l’âge scolaire théorique.<br />

Pour mieux saisir une éventuelle spécificité <strong>des</strong> Villes Nouvelles, on a alors intro<strong>du</strong>it l’hypothèse suivante :<br />

les établissements <strong>des</strong> Villes Nouvelles sont un groupe d’établissements au profil spécifique. On a cherché à le<br />

caractériser grâce à une Analyse Factorielle Discriminante.<br />

En fait, au sein de l’ensemble de l’Île-de-France, la spécificité <strong>des</strong> Villes Nouvelles n’est pas spectaculaire :<br />

les indicateurs socio-scolaires retenus n’ont qu’un pouvoir discriminant relativement médiocre. Bien que<br />

statistiquement significative, la partition entre le groupe constitué par les collèges <strong>des</strong> Villes Nouvelles et le<br />

groupe formé par les autres établissements de la région n’est pas très nette au regard <strong>des</strong> indicateurs retenus.<br />

Avec une spécificité aussi peu affirmée, on ne s’étonnera pas que la cartographie <strong>du</strong> type d’espace scolaire « Ville<br />

Nouvelle » révèle, pour le moins, <strong>des</strong> contours flous.<br />

Pour savoir comment les Villes Nouvelles se situent par rapport aux gran<strong>des</strong> ruptures qui traversent l’espace<br />

francilien, on a ensuite recherché, toujours par une analyse factorielle, les principales dimensions de la<br />

différenciation sociale de l’espace francilien en ayant soin d’observer en parallèle espace résidentiel et espace<br />

10


Sociétés urbaines et habitat<br />

scolaire. La principale dimension de la division sociale renvoie à une division sectorielle très classique de<br />

l’agglomération (un secteur sud-ouest favorisé s’oppose à un secteur nord défavorisé), dans laquelle les Villes<br />

Nouvelles sont très mal spécifiées. Toutes admettent en leur sein <strong>des</strong> espaces favorisés et <strong>des</strong> espaces défavorisés,<br />

mais, à l’aune de l’Île-de-France, les contrastes qu’on y observe ne sont pas <strong>des</strong> plus violents. La seconde<br />

dimension permet de montrer que l’espace scolaire <strong>des</strong> Villes Nouvelles est caractéristique <strong>des</strong> périphéries,<br />

mais, d’une façon générale, les Villes Nouvelles n’ont pas de position spécifique par rapport aux gran<strong>des</strong> lignes<br />

de la division sociale de l’espace scolaire.<br />

En raison de l’effort important réalisé par les pouvoirs publics pour veiller à ce que les Villes Nouvelles<br />

disposent d’un niveau d’équipement quantitativement et qualitativement élevé (en raison de la centralité qui<br />

devait les caractériser) on s’attendrait à ce que l’espace scolaire y soit, plus qu’ailleurs, en harmonie avec l’espace<br />

résidentiel : or, ce n’est pas le cas. D’une part, l’évitement y a un impact variable sur les effectifs <strong>des</strong> collèges<br />

et sur la division sociale de l’espace scolaire; d’autre part, les composantes explicatives de ces variations ne<br />

semblent pas liées à <strong>des</strong> configurations ou à <strong>des</strong> dynamiques propres aux Villes Nouvelles, mais suivent au<br />

contraire les tendances observées à l’échelon régional.<br />

On s’est enfin interrogé sur une éventuelle spécificité <strong>des</strong> Villes Nouvelles relative aux effets <strong>du</strong> tracé de la carte<br />

scolaire sur différents aspects de la ségrégation dans l’espace scolaire.<br />

On a ainsi recherché d’abord les discontinuités locales potentiellement associées aux segments de contacts<br />

entre aires de recrutement contiguës : il semble qu’il n’existe pas de logique de différenciation spatiale forte<br />

et univoque ni entre les Villes Nouvelles et leur voisinage immédiat, ni à l’intérieur de celles-ci. Les Villes<br />

Nouvelles sont donc remarquables en ce que l’espace scolaire semble y être particulièrement peu porteur de<br />

ruptures spatiales révélatrices de ségrégation. On a alors évalué l’efficacité de la carte scolaire en matière de<br />

ségrégation en mesurant l’effet spécifique <strong>du</strong> tracé sur la co-présence d’élèves différents au sein <strong>des</strong> mêmes<br />

établissements. Les résultats sont ici à l’avantage <strong>des</strong> Villes Nouvelles. Il pourrait s’agir d’un effet positif de la<br />

diversité de l’habitat liée aux échelles socio-spatiales intro<strong>du</strong>ites dans le projet initial <strong>des</strong> Villes Nouvelles, où<br />

une attention particulière a été portée aux « quartiers ».<br />

11


Sociétés urbaines et habitat<br />

Espaces (les) de la musique : dynamiques économiques et spatiales de l’agglomération<br />

marseillaise,<br />

BORDREUIL Jean-Samuel (dir.), SUZANNE Gilles,<br />

TRANSVERS CITE,<br />

mai <strong>2006</strong>, 138 p., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 817<br />

Les résultats rassemblés ici font suite à un précédent travail intitulé « Marseille et ses moments musicaux ». Dans<br />

cette première étude et à ce moment-là il s’agissait de comprendre l’intensification d’un mouvement artistique<br />

dans une ville. Le parti avait donc été de procéder au suivi <strong>des</strong> activités coopératives à l’origine de l’essor <strong>des</strong><br />

musiques « Ragga » et « Techno » dans Marseille. Un résultat majeur était la mise en évidence de l’intrication<br />

entre activités urbaines et artistiques, entre ville et créativité, en l’occurrence musicale.<br />

Ici, la visée consiste à faire le chemin inverse, à dénouer ces liens, pour se diriger cette fois vers la ville comme<br />

totalité, en ré-orientant l’étude vers ce que ces essors ont changé dans la ville. Comment dresser un bilan urbain<br />

<strong>du</strong> développement <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> de la musique à Marseille depuis les années 1980 ? Ou encore, quels sont les<br />

changements urbains imputables au déploiement <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> de l’art à Marseille et quelle est leur nature ?<br />

Les débuts <strong>du</strong> travail confirment l’hypothèse selon laquelle, à compter <strong>des</strong> années 1980-1985, le développement<br />

de mon<strong>des</strong> de la musique dans Marseille est, de deux façons, une composante active <strong>du</strong> processus de croissance<br />

de la ville. On montre ainsi comment la créativité devient progressivement le centre d’attention puis une<br />

préoccupation majeure dans le débat public sur l’image de Marseille. Et, comment responsables politiques<br />

locaux et acteurs de la culture se saisissent de ce domaine d’activité pour transformer la ville et son image.<br />

On revient, ensuite, sur la manière dont, au-delà <strong>des</strong> représentations, les acteurs <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> de la musique<br />

élaborent <strong>des</strong> formes d’organisations sociales et spatiales concrètes pour leurs activités : <strong>des</strong> aires d’activités<br />

artistiques et d’expansions urbaines qui construisent Marseille comme un lieu de création.<br />

Est décrite alors la constitution d’un véritable « district performatif » dans le centre-ville de Marseille et on<br />

propose une synthèse <strong>des</strong> implications diverses que l’émergence d’un tel espace à vocation culturelle entraîne<br />

dans la ville. Comment les acteurs <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> de la musique sont-ils passés à la conquête de la ville et quels<br />

types d’effets cette percée urbaine provoque-t-elle ?<br />

Pour finir, on fait le point sur la manière dont les innovations sonores marseillaises émanent de configurations<br />

pro<strong>du</strong>ctives qui ont, au moins, deux caractéristiques fondamentales : ces dernières sont profondément ancrées<br />

dans la ville, ses mon<strong>des</strong> de la musique et leurs réseaux pro<strong>du</strong>ctifs ; elles sont, de plus, connectées à différents<br />

acteurs, lieux et moments <strong>du</strong> cycle de pro<strong>du</strong>ction mondialisé de la musique. Deux traits singuliers qui disent<br />

le rapport étroit de ces configurations pro<strong>du</strong>ctives à la métropole et, de fait, le rôle de la ville comme ressort<br />

économique et culturel. Ce sont <strong>des</strong> ancrages locaux et <strong>des</strong> activités économiques qui se prolongent à travers les<br />

réseaux mondialisés de commercialisation et de distribution <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> in<strong>du</strong>stries culturelles et qui inscrivent<br />

ces innovations locales au tableau de l’économie culturelle globalisée.<br />

En résumé, de ce travail résultent trois propositions :<br />

• les mon<strong>des</strong> de l’art, en l’occurrence ceux de la musique, comptent tout autant que d’autres dans la pro<strong>du</strong>ction<br />

symbolique et pratique d’une image valorisée de la ville ;<br />

• les formes de centralités urbaines attenantes à l’émergence <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> de la musique ne sont pas moins<br />

cruciales que d’autres dans le renouvellement de la ville ;<br />

• la vie urbaine est un facteur pro<strong>du</strong>ctif tout aussi efficient dans <strong>des</strong> formes nouvelles d’économies urbaines<br />

- en l’occurrence le cycle de pro<strong>du</strong>ction de la musique - que les mécanismes de marché, les opérateurs et les<br />

instruments de régulation propres aux in<strong>du</strong>stries culturelles.<br />

12


Sociétés urbaines et habitat<br />

Habitat et vie urbaine : changements dans les mo<strong>des</strong> de vie. Actes <strong>du</strong> colloque <strong>des</strong> 14-<br />

15 mars <strong>2006</strong> à l’ENPC,<br />

HUYNH Phuong-Mai (dir.), HAUMONT Antoine, ALLEN Barbara, AUTHIER Jean-Yves,<br />

BASSAND Michel, BERGER Martine, BONVALET Catherine, BOURDIN Alain, BREVIGLIERI<br />

Marc, CAPRON Guénola, CHARMES Eric, CLEMENT Céline, DUARTE Paulette, HARDILL<br />

Irène, GUILLOT Xavier, FILIPPI Benoît, MONNET Jérôme, LEFEUVRE Marie-Pierre, PERE<br />

Anne, PILLON Thierry, ROUSSELOT Loïc, SAUVAGE André, THIBAULT Serge, SINGLY<br />

François (de), VILLANOVA Roselyne (de),<br />

PUCA,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 257 p., graph., ann.,<br />

PUCA 831<br />

Les acteurs de la ville contemporaine (les promoteurs, les organismes HLM, les gestionnaires de logement…)<br />

et, en particulier les maires, sont confrontés à <strong>des</strong> transformations considérables qui ont changé notre univers<br />

quotidien.<br />

De fait, les pratiques d’habitat comme les deman<strong>des</strong> et les besoins en logements et en équipements sont de<br />

plus en plus marquées par les changements qui interviennent, tant dans les relations familiales, les rapports<br />

au travail, les activités de loisirs, les relations sociales, les aspirations indivi<strong>du</strong>elles, que dans les modifications<br />

d’échelle <strong>du</strong> fonctionnement urbain, dans les transports et les télécommunications et dans les nouvelles formes<br />

d’occupation de l’espace. C’est pourquoi, les questions <strong>du</strong> logement doivent plus que jamais être resituées et<br />

traitées dans leur contexte sociétal et spatial.<br />

Le programme de recherche Habitat et vie urbaine visait à pro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> connaissances permettant d’améliorer<br />

la compréhension <strong>des</strong> processus qui modifient les mo<strong>des</strong> de vie et d’habitat et participent aux dynamiques<br />

de transformation <strong>des</strong> territoires, de leur peuplement, de leur fonctionnement. Pour ce faire, ce programme<br />

interrogeait trois échelles : le bassin d’habitat, le voisinage et l’immeuble.<br />

En questionnant l’interaction entre habitat et vie urbaine, c’est toute l’évolution de la société qui est observée.<br />

Un thème complexe, sur un champ très large, qui intro<strong>du</strong>it un questionnement sur les évolutions de plus en plus<br />

rapi<strong>des</strong> et profon<strong>des</strong> de nos mo<strong>des</strong> de vie urbains. Comme l’écrit A. HAUMONT, il s’agit d’un programme sur<br />

le changement, sur les transformations par rapport à <strong>des</strong> modèles antérieurs plus stables dans le temps et ces<br />

transformations se poursuivent à un rythme encore plus rapide.<br />

Face à cette immensité <strong>du</strong> champ, le programme a choisi d’investir ces axes prioritaires de recherche :<br />

• la transformation <strong>des</strong> rapports au travail <strong>des</strong> groupes sociaux, sous les effets successifs d’une crise profonde<br />

(arrivée de la précarité et de la flexibilité) faisant éclater le modèle salarial <strong>des</strong> « Trente Glorieuses » ;<br />

• la transformation <strong>des</strong> aspirations et <strong>des</strong> besoins résidentiels, tant au niveau <strong>du</strong> logement que <strong>des</strong> formes<br />

d’insertion urbaine, en liaison avec la recomposition <strong>des</strong> structures familiales et la modification <strong>des</strong> parcours<br />

et cycles de vie ;<br />

• la transformation <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie urbains <strong>du</strong> fait de l’accroissement considérable au cours <strong>des</strong> trente dernières<br />

années <strong>des</strong> possibilités de mobilité quotidienne et l’essor considérable <strong>des</strong> déplacements intra urbains.<br />

Dix-neuf <strong>recherches</strong> dont huit en collaboration avec <strong>des</strong> équipes étrangères ont été réalisées.<br />

Les travaux de ce programme se sont attachés à voir quelles pouvaient être ces évolutions en France, mais aussi<br />

dans d’autres pays (Europe, Amérique <strong>du</strong> Nord, Amérique Latine) pour examiner <strong>des</strong> divergences <strong>du</strong>es aux<br />

cultures, mais aussi repérer <strong>des</strong> constantes.<br />

La présentation <strong>des</strong> résultats <strong>des</strong> dix neuf <strong>recherches</strong> a été structurée autour de cinq séquences :<br />

• Evolutions dans la diversification <strong>des</strong> ménages et <strong>des</strong> liens au logement<br />

• Changements <strong>des</strong> relations entre travail et habitat<br />

• Regards sur les transformation <strong>des</strong> sociabilités<br />

• Regards sur la transformation <strong>des</strong> espaces<br />

• Vivre dans son quartier<br />

Une table ronde composée d’acteurs et chercheurs sur le thème « Transformation <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vies,<br />

transformation de l’habiter » a permis aux participants de rapporter leur expérience et leur vision <strong>des</strong><br />

problèmes.<br />

13


Sociétés urbaines et habitat<br />

Divers points importants peuvent être relevés :<br />

• la transformation <strong>des</strong> relations et <strong>des</strong> structures familiales affecte le rapport au logement <strong>des</strong> ménages :<br />

les changements en cours portent sur l’élargissement et la diversification <strong>des</strong> périmètres domestiques. Ces<br />

changements viennent de l’autonomisation <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s au dedans et en dehors de la sphère domestique,<br />

comme le montre la recherche sur les espaces de l’autonomie <strong>des</strong> préadolescents. Dans les familles recomposées,<br />

la référence à une résidence principale perd <strong>du</strong> sens, à cause de la circulation <strong>des</strong> enfants. Les maisons de<br />

l’entourage familial et les résidences secondaires se prêtent bien à être <strong>des</strong> lieux d’identité et de mémoire ;<br />

• les changements <strong>des</strong> relations entre travail et habitat : les exigences accrues de mobilité professionnelle<br />

relativisent la recherche de proximité domicile-travail ; trois types de situations résidentielles ont été<br />

distinguées : la résidentialisation <strong>des</strong> carrières <strong>des</strong> catégories socio-professionnelles les plus qualifiées, où la<br />

mobilité professionnelle va de pair avec <strong>des</strong> choix résidentiels affirmés et sélectifs ; l’ancrage résidentiel <strong>des</strong><br />

travailleurs précarisés qui bénéficient dans leur quartier ou leur village de ressources locales ; la situation<br />

intermédiaire d’indivi<strong>du</strong>s et de ménages dont l’avenir résidentiel reste ouvert, notamment en périurbain ;<br />

• les travaux ont porté sur toutes sortes de quartiers : <strong>des</strong> quartiers anciens gentrifiés de centre-ville, <strong>des</strong><br />

quartiers d’habitat social, le périurbain, les ensembles résidentiels sécurisés. Les structures traditionnelles<br />

de la proximité (voisinage, quartier) ne sont donc plus les lieux exclusifs <strong>des</strong> relations, <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong><br />

affiliations <strong>des</strong> citadins. Mais si le quartier ne fait plus aujourd’hui (ou rarement) communauté, il est encore un<br />

lieu de relations et d’usages, d’ampleur et de nature très variable selon les populations et selon les contextes ;<br />

• l’augmentation et la diversification <strong>des</strong> mobilités ne con<strong>du</strong>isent pas les habitants <strong>des</strong> villes contemporaines<br />

à pratiquer un « zapping géographique » (sauf pour les plus riches) qui consisterait à écrémer de plus en<br />

plus superficiellement <strong>des</strong> lieux toujours plus nombreux. Au contraire, les citadins se constituent au sein de<br />

l’espace urbain, de façon diverse, <strong>des</strong> voisinages (ou territorialités) pluriels ;<br />

• de fait, il n’y a plus aujourd’hui de recouvrement mécanique entre les dimensions spatiales et les dimensions<br />

sociales de la proximité. Les citadins peuvent tout aussi bien se constituer <strong>des</strong> voisinages (effectifs et<br />

symboliques) dans les espaces proches de leur logement que dans <strong>des</strong> espaces urbains plus éloignés, à<br />

l’exemple <strong>des</strong> centres-villes (historiques). Inversement, les espaces proches <strong>du</strong> logement peuvent être <strong>des</strong><br />

lieux de pratiques et de relations sociales très largement dégagées <strong>des</strong> pesanteurs <strong>du</strong> voisinage, <strong>des</strong> liens de<br />

parentés ou <strong>des</strong> identités communautaires. Ces évolutions posent en conséquence la question <strong>des</strong> “territoires<br />

politiques pertinents”.<br />

14


Sociétés urbaines et habitat<br />

Intercommunalité et politique de l’habitat : analyse juridique et institutionnelle<br />

relative à la définition et à la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques locales de l’habitat (vol. 1) ;<br />

monographies (vol. 2),<br />

BROUANT Jean-Philippe (dir.), DESCHAMPS Emmanuelle, NOURY Arnauld, QUILICHINI<br />

Paule, ZITOUNI Françoise,<br />

GRIDAUH,<br />

mars <strong>2006</strong>, 2 vol. (70 + 344 p.), fig., tabl.,<br />

PUCA 759 (1-2)<br />

Deux objectifs majeurs président au lancement de cette recherche exploratoire :<br />

• étudier les motivations explicites avancées au fil <strong>des</strong> différentes lois depuis les débuts de la Ve République<br />

pour promouvoir l’échelon intercommunal comme niveau territorial le plus pertinent pour la mise en œuvre<br />

<strong>des</strong> politiques locales de l’habitat.<br />

• analyser les pratiques locales <strong>des</strong> politiques intercommunales de l’habitat à partir de monographies sur<br />

différents sites.<br />

La méthode s’ appuie sur deux étapes concomitantes : d’abord, une analyse historique et juridique de la place de<br />

l’intercommunalité dans la définition et la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques locales de l’habitat à travers les travaux<br />

parlementaires <strong>des</strong> principales lois ; ensuite, la réalisation de monographies par <strong>des</strong> équipes de juristes associées<br />

au Gridauh sur 5 régions différentes (Nord-Pas-de-Calais, Île-de-France, Centre, Rhône-Alpes, Provence-<br />

Alpes-Côte d’Azur) et portant au total sur 19 EPCI.<br />

L’analyse <strong>du</strong> cadre juridique national fournit un certain nombre d’indications :<br />

• sur le plan <strong>des</strong> normes constitutionnelles, il faut noter un décalage flagrant entre la place de l’habitat et <strong>des</strong><br />

politiques publiques afférentes, et le statut de l’intercommunalité. Alors que le Conseil constitutionnel a, sur la<br />

base d’un texte de référence muet sur la question, promu le logement décent au rang d’objectif constitutionnel<br />

pour le législateur, l’intercommunalité repose sur <strong>des</strong> bases juridiques plus que fragiles. Ce qui pose, à terme, la<br />

question de la promotion de l’acteur intercommunal dans la mise en œuvre de cet objectif constitutionnel ;<br />

• sur le plan le législatif, l’analyse <strong>des</strong> différents travaux parlementaires montre que le législateur affiche deux<br />

objectifs principaux en faveur de l’intercommunalité : d’une part, un objectif de solidarité, l’intercommunalité<br />

étant perçue comme un garde-fou aux pratiques ségrégationnistes <strong>des</strong> communes ; d’autre part, un objectif<br />

de rationalité, l’échelon intercommunal étant jugé le plus pertinent pour la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques de<br />

l’habitat.<br />

On peut relever un certain nombre d’ambiguïtés sur la tra<strong>du</strong>ction juridique de ces objectifs. En effet, la promotion<br />

de l’échelon intercommunal s’opère dans un contexte normatif particulier dans le domaine de l’habitat ; un certain<br />

nombre de textes font peser sur les communes <strong>des</strong> obligations de résultat. Et l’intercommunalité, tout en étant<br />

chargée d’accompagner les communes dans leurs obligations nationales, apparaît parfois comme un moyen d’en<br />

amoindrir la portée, une sorte d’amortisseur <strong>des</strong> obligations nationales. Par ailleurs, en sus <strong>des</strong> difficultés propres<br />

à l’intercommunalité, les communautés partent lestées d’un certain nombre de handicaps juridiques notoires dans<br />

le domaine de l’habitat. Et à l’instar de la situation de l’épouse dans un mariage morganatique, le pouvoir intercommunal<br />

ne bénéficie pas de tous les droits qu’il serait en droit de revendiquer pour répondre aux ambitions<br />

assignées par le législateur.<br />

Chaque site étudié a fait l’objet d’une monographie approfondie réalisée sur la base d’une grille de questionnement<br />

arrêtée en commun par l’équipe de recherche.<br />

On a procédé à <strong>des</strong> analyses comparatives <strong>du</strong> matériau recueilli en retenant 4 thèmes :<br />

• le champ <strong>des</strong> politiques intercommunales de l’habitat : il s’agit de lister les compétences retenues par les<br />

différents EPCI en matière d’habitat, d’apprécier leur teneur par rapport aux autres blocs de compétences et<br />

de voir à quelle échelle territoriale ces compétences sont exercées. L’intérêt communautaire dans ce domaine<br />

retient particulièrement l’attention, les enjeux étant de voir si sa définition fait l’objet d’une méthode et de<br />

critères singuliers ;<br />

• l’écriture <strong>des</strong> objectifs : l’étude porte sur les débats lors de l’élaboration <strong>du</strong> PLH et le degré d’encadrement de<br />

l’acteur intercommunal, sur les métho<strong>des</strong> déployées par l’EPCI et notamment sur la place de la participation<br />

citoyenne dans la définition <strong>des</strong> objectifs. Il paraît particulièrement important de tenter d’identifier <strong>des</strong><br />

déclinaisons locales spécifiques de principes nationaux tels que la mixité sociale, la diversité, l’équilibre<br />

social ;<br />

15


Sociétés urbaines et habitat<br />

• la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques : c’est-à-dire <strong>des</strong> moyens et métho<strong>des</strong> utilisés par les EPCI ; l’objectif est ici<br />

de voir, comment et avec quels moyens, l’intercommunalité met en œuvre concrètement les objectifs arrêtés,<br />

les appuis et freins dont les politiques intercommunales font l’objet. Il est également important d’examiner le<br />

degré d’originalité <strong>des</strong> politiques intercommunales afin d’identifier la façon dont elles se démarquent, ou non,<br />

<strong>des</strong> politiques pré-existantes ;<br />

• l’appréciation <strong>des</strong> impacts respectifs de l’intercommunalité et de l’habitat et <strong>des</strong> perspectives d’évolution : l’enjeu<br />

essentiel porte sur la question de la possible évaluation de la plus-value de l’intercommunalité sur la politique de<br />

l’habitat au regard <strong>des</strong> objectifs nationaux et locaux et sur les incidences de la mise en œuvre d’une politique de<br />

l’habitat pour l’intercommunalité.<br />

Les premiers résultats <strong>des</strong> analyses transversales réalisées à partir <strong>des</strong> différentes monographies ont fait<br />

l’objet d’une présentation et d’une discussion lors d’une journée organisée en janvier <strong>2006</strong>. Des tables ron<strong>des</strong><br />

réunissant élus, praticiens et chercheurs ont permis de mettre en exergue <strong>des</strong> situations rencontrées sur d’autres<br />

sites géographiques que ceux étudiés et de pointer <strong>des</strong> questions nouvelles.<br />

Du croisement constant entre l’analyse <strong>du</strong> cadre juridique national et <strong>des</strong> pratiques locales, il ressort un certain<br />

nombre d’enseignements :<br />

1/ la façon dont l’intercommunalité est comprise à la fois par les acteurs externes et internes. Sur le plan<br />

externe, l’intercommunalité est d’abord conçue par l’Etat, à l’instar de l’autorité préfectorale, comme acteur<br />

chargé de véhiculer la promotion d’objectifs nationaux et de permettre une réécriture locale, et partant, une<br />

meilleure intégration de ces objectifs. L’intercommunalité permet d’éviter le choc frontal entre communes<br />

et Etat en passant par un tiers chargé d’assouplir les directives fixées par le législateur et l’Etat trouve dans<br />

les intercommunalités un intermédiaire utile qui, soucieux d’affirmer son autonomie, est prêt à accepter que<br />

l’on charge la « barque communautaire ». L’action intercommunale n’est pas toujours appuyée par d’autres<br />

acteurs nationaux comme l’ANRU ou les gestionnaires <strong>du</strong> 1% logement. Par ailleurs, la politique nationale<br />

<strong>du</strong> logement utilise prioritairement l’instrument fiscal (« amortissement De Robien », « Borloo populaire »,<br />

Prêt à taux zéro…) sur lequel les intercommunalités, comme tous les autres acteurs locaux par ailleurs, n’ont<br />

aucune prise. De même, la taxe professionnelle unique n’est pas forcément l’outil le plus adapté pour que les<br />

intercommunalités bénéficient <strong>des</strong> retombées de leurs politiques de l’habitat. La diversité <strong>des</strong> situations locales<br />

rencontrées ne permet pas de dégager, quant au rôle <strong>des</strong> régions et départements, <strong>des</strong> catégories génériques.<br />

Tantôt les régions appuient les intercommunalités dans leurs politiques, tantôt elles sont dans l’indifférence et<br />

traitent cet acteur sur un pied d’égalité avec les communes. La situation est plus subtile pour les départements<br />

qui, à la suite de la loi <strong>du</strong> 13 août 2004, se retrouvent dans une position de « mise en concurrence » avec les<br />

intercommunalités pour bénéficier de la délégation <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> à la pierre.<br />

Du côté <strong>des</strong> acteurs internes, la législation existante est ambiguë sur les rapports entre les communautés et<br />

les communes membres. L’acteur intercommunal est condamné, sur le front d’une politique qui concerne<br />

directement les habitants et dans un contexte de crise <strong>du</strong> logement, à composer avec les communes selon<br />

<strong>des</strong> règles consensuelles. A commencer par l’assise juridique même de son intervention, la définition <strong>des</strong><br />

compétences restant largement tributaire <strong>des</strong> négociations locales. Il en résulte que, sur un même territoire<br />

intercommunal, le champ d’intervention potentiel de l’EPCI en matière d’habitat est très variable dans le<br />

temps et dans l’espace. L’incertitude de ligne de partage entre compétences communales et communautaires<br />

rend nécessaire une réaffirmation constante de la légitimité de l’intervention communautaire ; ce qui n’est pas<br />

sans influence sur la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> processus de décision. Pour mobiliser les communes autour de leurs projets,<br />

les intercommunalités utilisent plusieurs métho<strong>des</strong> : redistribution, notamment <strong>des</strong> sommes perçues à travers<br />

le prélèvement prévu par la loi SRU sur les communes déficitaires en logements sociaux, contractualisation<br />

ensuite,( l’acteur intercommunal relayant la norme arrêtée auprès de chaque commune par le biais de l’instrument<br />

contractuel), technicisation enfin, (les EPCI développant une fonction d’appui et d’expertise technique au<br />

profit <strong>des</strong> communes dans le domaine de l’habitat).<br />

2/le décalage évident entre le régime juridique de l’intercommunalité et sa réalité politique, aussi bien sur la<br />

forme juridique retenue (établissement public, principe de spécialité, pouvoir dérivé <strong>des</strong> communes) que sur la<br />

question de la légitimité politique.<br />

Bien évidemment, les politiques intercommunales s’affirmeront davantage au fil de l’appropriation <strong>des</strong> principaux<br />

outils d’intervention. Le rattachement <strong>des</strong> organismes d’HLM au niveau communautaire, l’immixtion dans le<br />

16


Sociétés urbaines et habitat<br />

processus d’attribution <strong>des</strong> logements sociaux, la mise en place d’établissements publics fonciers, plaident pour<br />

une autonomisation croissante <strong>des</strong> politiques intercommunales de l’habitat. Mais la recherche invite, au nom <strong>du</strong><br />

respect de l’objectif constitutionnel <strong>du</strong> droit à un logement décent, à une réflexion sur un statut juridique qui<br />

permettrait aux intercommunalités de se situer « au-<strong>des</strong>sus <strong>du</strong> gué ».<br />

17


Sociétés urbaines et habitat<br />

Loges, concierges et gardiens. Enquêtes en Europe : Paris, Londres, Barcelone, Milan,<br />

Oslo,<br />

VILLANOVA Roselyne (de) (dir.), Philippe BONNIN (dir.), BASILE Maria, BESTARD Joan,<br />

DESBOIS Evelyne, ENGELS Xavier, GULLESTAD Marianne, HARDMANN Emma, MARCHAL<br />

Hervé, MONNET Nadja, NICOLINO Eliane, REID Barbara, SEGALEN Martine, STEBE Jean-<br />

Marc,<br />

PUCA/DAPA Editions CREAPHIS,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 286 p, photos, plans,<br />

PUCA 807<br />

Ce travail s’intéresse à une réalité quotidienne de l’espace résidentiel très peu abordée dans la recherche<br />

architecturale autant que sociologique en France : les statistiques en parlent peu, l’observation directe encore<br />

moins. Et elle n’a pas été abordée dans les pays représentés ici. La fonction et le métier de concierge ou<br />

gardien d’immeubles ont souvent été présentés comme voués à la disparition et leur nombre diminuait en<br />

effet dans quelques pays. Cependant, dans l’habitat social, les immeubles de standing en France et les Housing<br />

Associations en Grande-Bretagne, ou le logement social à Milan, <strong>des</strong> populations défavorisées et âgées utilisent<br />

au contraire leur présence comme un service de proximité réparateur.<br />

Deux axes de réflexion guident cette analyse : d’une part, la filiation de l’emploi et <strong>du</strong> rôle aujourd’hui avec le<br />

concierge <strong>du</strong> XIX ème siècle (ou début XX e selon les pays); d’autre part, les tâches et l’espace d’exercice <strong>du</strong> gardien<br />

qui con<strong>du</strong>isent les chercheurs à interroger cette fonction, non plus seulement comme service attaché à une<br />

résidence ou un parc immobilier, mais dans son rapport à la ville.<br />

La loge est devenue aujourd’hui une particularité française qu’elle soit encore composée d’un espace professionnel<br />

séparé ou non. Elle reste un lieu d’accueil tandis qu’en Angleterre, il y a tout au plus un cagibi de rangement<br />

<strong>du</strong> matériel de ménage, une remise pour l’outillage <strong>du</strong> gardien qui circule et habite un logement de fonction<br />

ailleurs ; en Espagne, les immeubles récents prévoient, dans un vaste hall meublé, un comptoir, le gardien<br />

habitant un appartement ailleurs également. Le concierge de Barcelone contribue au standing de l’immeuble<br />

jouant plutôt le rôle de portier, marquant l’accès de la rue à l’espace privé résidentiel. Avec la disparition <strong>du</strong><br />

modèle ancien qui formait une communauté de voisinage, disparaît une forme de présence de quartier. A Milan,<br />

la loge est devenue un espace professionnel et le gardien habite ailleurs.<br />

En examinant <strong>des</strong> immeubles de différentes époques, on peut voir la conception et le confort de la loge française<br />

évoluer grandement au cours de l’histoire de la construction et <strong>des</strong> mentalités : depuis les loges de maisons à<br />

appartements <strong>du</strong> XIX e siècle avec leur pièce unique exiguë, sombre, sans confort, aux réalisations <strong>du</strong> XX e siècle,<br />

depuis H. Guimard jusqu’aux immeubles récents où la loge, véritable appartement avec bureau, peut s’ouvrir<br />

sur un jardin privatif.<br />

L’ouvrage comprend deux parties :<br />

En France, on voit que l’emploi actuel <strong>du</strong> gardien-concierge a évolué par rapport à ce qu’il était au XIXe<br />

siècle : augmentation <strong>du</strong> confort de la loge et changements <strong>des</strong> relations entre gardiens et résidents. En<br />

faisant intervenir différentes variables de statuts d’immeubles, on tente de circonscrire les différents types de<br />

gardiens-concierge que l’on peut rencontrer aujourd’hui. Deux monographies d’immeubles sont présentées.<br />

L’une pour un immeuble populaire de la première moitié <strong>du</strong> XIXe siècle qui étudie notamment le maniement<br />

par la gardienne <strong>des</strong> dispositifs spatiaux qui articulent l’espace privé/collectif/public et leur usage par les<br />

copropriétaires. L’autre, une copropriété de standing <strong>du</strong> début <strong>du</strong> XXe siècle, montre le changement de système<br />

de gardiennage, d’un modèle ancien à un modèle actuel. Le service se professionnalise influencé par les besoins<br />

nouveaux, par la législation <strong>du</strong> travail, mais on perçoit la filiation avec un service “ plus domestique ” tel qu’il<br />

était dans le passé. La disponibilité <strong>des</strong> gardiens, la proximité avec les habitants marque la différence entre<br />

le secteur public et le secteur privé puis selon un découpage plus fin entre ensembles d’habitations de grande<br />

taille et petits immeubles. Dans les petits immeubles, quelque soit leur statut, les relations gardiens/habitants<br />

se ressemblent.<br />

Trois types de relation gardiens/résidents sont identifiés : la relation de confiance et de réciprocité de service<br />

entre habitants et gardienne (plus souvent), la relation impersonnelle et distante, la relation “ maître/ « bonne<br />

à tout faire ».<br />

18


Sociétés urbaines et habitat<br />

La deuxième partie porte sur plusieurs villes d’Europe où l’on trouve aujourd’hui un nouveau modèle, ou<br />

plusieurs, de gardien-concierge, mettant en évidence une spécialisation alors qu’en France, les fonctions et le<br />

rôle un peu plus flous, ne sont pas redistribués entre <strong>des</strong> modèles de gardiens spécifiques. Par la monographie<br />

d’un immeuble en copropriété, le cas d’Oslo souligne ce que les habitants doivent prendre en charge, comment<br />

ils s’organisent et où se situent les frictions lorsqu’il n’y a pas de gardien, tandis que les tâches techniques sont<br />

éclatées entre les entreprises de vaktmester qui interviennent ponctuellement.<br />

On peut trouver <strong>des</strong> proximités dans le rôle et les tâches entre les gardiens de Barcelone, de Milan et de Paris.<br />

Et, plus précisément, un chapitre est consacré à une comparaison dans le secteur <strong>du</strong> logement social entre<br />

Milan, Londres, Paris. A la médiation professionnelle d’expert, que veulent imposer les organismes de logement<br />

social, les gardiens préfèrent la médiation informelle ou naturelle qui se fait en réponse au cas par cas mais aussi<br />

selon la personnalité <strong>du</strong> gardien. « Le gardien-concierge tisse <strong>des</strong> liens entre <strong>des</strong> mon<strong>des</strong> sociaux différents :<br />

entre les locataires et les « bureaux », entre les jeunes et la police, entre les usagers et les services sociaux, entre<br />

les locataires eux-mêmes. »<br />

Maillons faibles ou personnages-clefs de la vie de l’immeuble et de la cité, concierges et gardiens sont aussi <strong>des</strong><br />

habitants. Souvent migrants nationaux ou transnationaux, entrés dans la ville par la porte de la loge, marchepied<br />

de l’accession à la propriété selon l’expression d’Anne Gotman, ils franchissent les frontières régionales et<br />

nationales, pratiquent la double résidence comme un système d’habitat. Ils remplissent dans la loge un office<br />

qui, au –delà <strong>des</strong> stéréotypes véhiculés, n’a cessé de changer depuis son apparition, et semble toujours l’une<br />

<strong>des</strong> clefs <strong>des</strong> sociabilités urbaines. Enfin, l’architecture de la loge et de l’articulation entre l’immeuble et la<br />

rue, replacée dans les pério<strong>des</strong> successives, montre comment ce seuil, dûment instrumenté, muni d’un acteur<br />

spécifique pro<strong>du</strong>it simultanément la protection caractéristique de l’espace privé, et certaines <strong>des</strong> qualités de<br />

l’espace public par rejets, rétentions, renvois. La circulation <strong>du</strong> propre et <strong>du</strong> sale, <strong>du</strong> pur et d’ l’impur, <strong>du</strong> déchet<br />

et de l’information, leur dépôt momentané autour de la loge et sur la voie publique (selon <strong>des</strong> dispositifs et<br />

rituels dûment encadrés), montrent comment la pro<strong>du</strong>ction continue de l’espace privé informe l’existence et les<br />

respirations de l’espace public.<br />

Enfin, avec l’évolution d’un emploi qui était autrefois domestique vers un service qui se professionnalise et se<br />

légifère, avec la conception actuelle de l’habitat, dans toutes les villes d’Europe étudiées, l’espace d’exercice <strong>du</strong><br />

gardien change. Mais c’est surtout en France, dans les petites résidences qu’il devient une présence qui déborde<br />

le bâtiment privé pour se déployer à travers divers services quotidiens de quartier (ménage d’appartements<br />

voisins, repas pour une personne âgée, promenade <strong>du</strong> chien de l’immeuble voisin, remplacements de vacances,<br />

gardiennage de plusieurs immeubles contigus. La loge devient ainsi un pôle d’information et d’échanges, d’offre<br />

et de demande de services: c’est là que s’exerce de façon pertinente l’articulation entre privé et public à l’opposé<br />

<strong>des</strong> condominiums gardés de certaines gran<strong>des</strong> métropoles.<br />

19


Sociétés urbaines et habitat<br />

« Loi (la) de Zahavi» : quelle pertinence pour comprendre la construction et la dilatation<br />

<strong>des</strong> espaces-temps de la ville ?<br />

CROZET Yves, JOLY Iragaël,<br />

juin <strong>2006</strong>, 89 p., graph, tabl., schémas, bibliogr., Coll. Recherches n° 163,<br />

PUCA 758<br />

Ce que l’on qualifie parfois de «loi de Zahavi» (mais mériterait plutôt l’appellation «conjecture de Zahavi)<br />

avance l’hypothèse d’une constance <strong>des</strong> « Budgets Temps de Transport » (BTT) quotidiens <strong>des</strong> personnes dans<br />

les zones urbaines. Cette approche a l’intérêt d’éclairer un phénomène bien connu <strong>des</strong> spécialistes de la mobilité<br />

: la tendance à l’allongement de la portée <strong>des</strong> déplacements dès que la vitesse moyenne augmente grâce à l’usage<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> motorisés. Dans cette perspective, tout se passe comme si l’ensemble <strong>des</strong> évolutions <strong>des</strong> autres<br />

variables (programme d’activités, localisation...) n’était qu’un ajustement con<strong>du</strong>isant à respecter la «conjecture<br />

de Zahavi».<br />

Adopter ce point de vue, c’est mieux comprendre la dilatation <strong>des</strong> espaces-temps de la ville. Les gains de vitesse<br />

se tra<strong>du</strong>isent par un étalement urbain accentué par le fait que l’automobile permet d’accéder à tout le territoire.<br />

De ce fait, un léger gain de vitesse accroît plus que proportionnellement la surface accessible avec le même<br />

« Budget Temps Transport » . Ce qui permet de comprendre pourquoi, après avoir fait la ville, les « Budgets<br />

Temps Transports » sont peut être en train de la défaire. Car si la ville pé<strong>des</strong>tre se devait d’être ramassée sur elle<br />

même pour que chaque point soit accessible à pied, la ville automobile étend le tissu urbain jusqu’à le mettre<br />

en pièces. Et cela d’autant plus que l’analyse comparée <strong>des</strong> villes nord-américaines et européennes montre que<br />

les premières, plus motorisées que les secon<strong>des</strong>, connaissent <strong>des</strong> « Budgets Temps Transports » motorisés qui<br />

augmentent avec le niveau de vie. Il ne faudrait plus alors parler de constance, mais de croissance tendancielle<br />

<strong>des</strong> « Budgets Temps Transports ». Ces derniers sont donc au cœur de la question que pose cet ouvrage : quelle<br />

forme de ville voulons-nous ?<br />

20


Sociétés urbaines et habitat<br />

Marchandisation <strong>des</strong> services en réseaux et fragmentation urbaine : une comparaison<br />

internationale (Paris, Londres, Stockholm, Le Cap),<br />

COUTARD Olivier, JAGLIN Sylvy, RUTHERFORD Jonathan,<br />

LATTS-ENPC,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 335 p., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 824<br />

De récentes <strong>recherches</strong> auraient tendance à montrer que les modalités dominantes de mise en œuvre <strong>des</strong><br />

réformes <strong>des</strong> services urbains en réseaux (eau et assainissement, énergie, télécommunications) renforceraient<br />

les mouvements de polarisation ou de fragmentation urbaines. Thèse que <strong>des</strong> chercheurs britanniques<br />

systématisent pour l’ensemble <strong>des</strong> régions économiques <strong>du</strong> monde. En France, si les indices de “polarisation<br />

sociale de l’urbain” se multiplient, et si les adaptations concomitantes de certains services publics ont été mises<br />

en évidence, ce rôle <strong>des</strong> services publics, et notamment <strong>des</strong> services en réseaux, sur la fragmentation urbaine<br />

n’a pourtant pas été démontré. Deux hypothèses sont alors envisageables :<br />

• La France est bien le théâtre d’évolutions de cet ordre, échappant jusqu’à présent aux observateurs, parce que<br />

trop embryonnaires ou parce que ces observateurs n’auraient pas chaussé les lunettes adéquates .<br />

• Elle échappe à ces tendances pour <strong>des</strong> raisons à élucider et expliciter : y aurait-il un rôle d’autres mécanismes<br />

de régulation <strong>des</strong> dynamiques urbaines, dont la mise en évidence nuancerait le déterminisme de la thèse de<br />

la fragmentation par les réseaux ? Dans cette seconde hypothèse, l’« exception française » peut-elle avoir un<br />

caractère <strong>du</strong>rable, et si oui, à quelles conditions ?<br />

Pour explorer ces deux hypothèses, la démarche est celle de deux types de comparaisons :<br />

• d’une part comparaison entre trois services en réseaux de type résidentiel (eau, énergie, réseaux haut débit<br />

de télécommunications) distincts par leurs mo<strong>des</strong> de régulation et de gestion (il faut noter d’ailleurs que les<br />

infrastructures de télécommunications à haut débit sont en outre un réseau encore inachevé ).<br />

• d’autre part comparaison entre quatre régions urbaines (île-de-France, Londres, Stockholm, Le Cap) a priori<br />

caractérisées par <strong>des</strong> contextes différenciés en termes d’inégalités socio-économiques et de réformes <strong>des</strong><br />

services en réseaux. Ces comparaisons pourraient mettre en évidence les spécificités <strong>des</strong> contextes urbains ou<br />

<strong>des</strong> caractéristiques sectorielles.<br />

S’appuyant sur ces “ regards croisés ”, la recherche vise trois résultats principaux :<br />

1/évaluer l’ampleur et la “ <strong>du</strong>rabilité ” <strong>des</strong> processus de fragmentation liés aux réformes (ou <strong>des</strong> « statu quo »)<br />

<strong>des</strong> services en réseaux ;<br />

2/clarifier le poids relatif de ces processus dans les mécanismes plus généraux d’éclatement et de polarisation<br />

<strong>des</strong> espaces métropolitains ;<br />

3/expliquer dans quelle mesure et pourquoi l’Île-de-France semble moins exposée que d’autres métropoles aux<br />

effets négatifs de ces évolutions.<br />

Les résultats combinés <strong>des</strong> monographies de Londres, Stockholm et Le Cap rendent compte <strong>des</strong> liens entre<br />

accès aux réseaux et inégalités urbaines de manières très différentes <strong>du</strong> splitering urbanism, et nécessitent donc<br />

d‘ajuster la grille d’analyse pour une étude plus pertinente <strong>du</strong> cas français. Trois points ressortent :<br />

• d’abord, même lorsque les réseaux sont universels ou tendent à l’universalisation, les entreprises de réseaux<br />

« commercialisées », publiques ou privées, cherchent à différencier davantage leurs services autant sur les<br />

registres socio-spatiaux que socio-économiques. Ceci concerne l’offre de services, les prix, la prévention<br />

<strong>des</strong> sur-consommations et le traitement <strong>des</strong> impayés mais peut aussi toucher <strong>des</strong> dimensions moins visibles<br />

<strong>du</strong> service : différenciation spatiale <strong>des</strong> investissements ou <strong>des</strong> moyens de maintenance ; changements<br />

organisationnels ;<br />

• ensuite, cette différenciation <strong>des</strong> services n’est pas nécessairement régressive : usage d’outils de « géomarketing<br />

» pour prévention non punitive <strong>des</strong> impayés en Grande-Bretagne ; mise en œuvre de dispositifs<br />

pour ménages précaires (facturation fréquente, échéanciers de remboursement de dettes adaptés selon la<br />

capacité de paiement <strong>des</strong> ménages, compteurs à pré-paiement...), sans surcoût (Londres, Le Cap) ; mise en<br />

œuvre conjointe par pouvoirs publics et entreprises <strong>du</strong> secteur énergétique de politiques d’aide à améliorer<br />

l’efficacité énergétique <strong>des</strong> logements (Londres) ; différenciation <strong>des</strong> services de collecte <strong>des</strong> déchets (Le Cap)...<br />

Pourquoi ces formes de différenciation progressive ? C’est que la discrimination crée <strong>des</strong> coûts financiers et<br />

commerciaux ;<br />

21


Sociétés urbaines et habitat<br />

• enfin, les effets sociaux <strong>des</strong> réformes sont largement façonnés par l’action <strong>des</strong> pouvoirs publics, <strong>des</strong> organismes<br />

sociaux et, le cas échéant, <strong>du</strong> régulateur. Selon la logique de profit financier dans la gouvernance <strong>des</strong> secteurs<br />

de réseaux, les conséquences <strong>des</strong> réformes varient considérablement : création d’une entreprise municipale<br />

de fibre noire (Stockholm), politique de raccordement systématique à une infrastructure haut débit par un<br />

organisme public de logement (Stockholm), encadrement réglementaire <strong>des</strong> procé<strong>du</strong>res de recouvrement<br />

de créances (Londres), imposition de structures tarifaires progressives, avec une première tranche de<br />

consommation gratuite (Le Cap)... Autant de dispositifs mo<strong>du</strong>lant le partage de la rente de la fourniture <strong>des</strong><br />

services en réseaux.<br />

En conclusion : une différenciation accrue de l’offre de services en réseaux ne contribue pas nécessairement à<br />

l’accroissement <strong>des</strong> inégalités ou de la fragmentation urbaine et, symétriquement, dans <strong>des</strong> contextes d’inégalités<br />

urbaines marquées, c’est l’absence de différenciation <strong>des</strong> services qui peut être facteur de fragmentation. Deux<br />

configurations opposées semblent ainsi se <strong>des</strong>siner, l’une est le cas de Stockholm, l’autre celle <strong>du</strong> Cap, Londres<br />

étant une position intermédiaire. Comment la région francilienne se positionne-t-elle dans ce tableau ? Un travail<br />

exploratoire (dizaine d’entretiens avec <strong>des</strong> acteurs <strong>des</strong> secteurs concernés) con<strong>du</strong>it à une réponse nuancée. D’une<br />

part, on n’observe pas d’indices probants et concordants de splitering urbanism dans le contexte francilien.<br />

Mais, d’autre part, les points de vue et analyses recueillis révèlent <strong>des</strong> formes naissantes de différenciation, voire<br />

de discrimination, <strong>des</strong> services offerts par les entreprises <strong>des</strong> secteurs étudiés. Pour l’eau, la hausse importante<br />

<strong>des</strong> prix est la plus préoccupante. Même si le poids de la facture d’eau dans le budget <strong>des</strong> ménages reste en<br />

général faible, son augmentation pro<strong>du</strong>it <strong>des</strong> effets régressifs puisqu’elle pèse, en proportion, davantage sur<br />

les bas revenus que sur les autres. Mais ceci résulte moins d’une libéralisation que de l’internalisation <strong>du</strong> coût<br />

de normes sanitaires et environnementales de plus en plus strictes. Pour l’électricité, certains interlocuteurs<br />

soulignent un changement de comportement d’EDF accusée notamment de délaisser les zones rurales ou<br />

d’être désormais seulement guidée par la ré<strong>du</strong>ction de ses coûts ou l’accroissement de ses profits. Cependant,<br />

le secteur électrique, encore incomplètement libéralisé, est en transition et il est trop tôt pour déterminer les<br />

principaux traits <strong>du</strong> futur modèle en gestation. Pour les télécommunications, enfin, la libéralisation semble, à<br />

court terme, avoir contribué à ré<strong>du</strong>ire les inégalités d’offre de service, mais, les inégalités d’usage demeurent<br />

fortes. A plus long terme, la géographie très différenciée <strong>des</strong> coûts d’infrastructure, beaucoup plus élevés en<br />

zones peu denses, in<strong>du</strong>it un risque d’inégalités spatiales futures dans la qualité et la disponibilité <strong>des</strong> réseaux<br />

de télécommunications. Le rôle et les modalités de la régulation apparaissent, dès lors, stratégiques : dans un<br />

contexte d’asymétries d’information fortes entre les entreprises et les pouvoirs publics et compte tenu de la<br />

structure oligopolistique <strong>des</strong> marchés concernés, est-il raisonnable de faire reposer l’accomplissement de missions<br />

d’intérêt général sur <strong>des</strong> mesures coercitives ? Des conclusions fermes sur ces questions demanderaient une<br />

analyse empirique beaucoup plus approfondie, portant notamment sur les stratégies et les choix gestionnaires<br />

et commerciaux <strong>des</strong> entreprises de réseaux. Un tel travail rencontrerait vite <strong>des</strong> difficultés pratiques <strong>du</strong> fait <strong>des</strong><br />

préoccupations croissantes de confidentialité commerciale <strong>des</strong> entreprises <strong>des</strong> secteurs de réseaux.<br />

22


Sociétés urbaines et habitat<br />

Mixité (la) sociale : une référence européenne partagée ? Comparaison européenne à<br />

partir de la référence française : Allemagne, Espagne, Portugal,<br />

DRIANT Jean-Claude, DROSSO Férial, LEFEUVRE Marie-Pierre, LELEVRIER Christine,<br />

Université de Paris XII-IUP/Créteil,<br />

septembre <strong>2006</strong>, dossier (4vol.), fig., cartes, graph., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 797<br />

Quels ont les usages de la notion de mixité dans les politiques d’urbanisme et d’habitat dans trois pays comme<br />

l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal ? En France, la mixité est depuis les années 1990 un principe inscrit dans les<br />

lois sur l’urbanisme et l’habitat, et, une injonction de l’Etat censée guider les projets locaux d’aménagement et<br />

l’action <strong>des</strong> collectivités territoriales en matière de logement. Elle puise une partie de sa légitimité en un double<br />

postulat : l’accentuation de la ségrégation urbaine et les effets jugés négatifs de la concentration résidentielle<br />

de populations à bas revenus et d’immigrés dans certains « quartiers ». Dans quelle mesure cette notion de<br />

mixité est-elle présente dans les textes de lois, dans <strong>des</strong> analyses de chercheurs et dans <strong>des</strong> pratiques locales<br />

<strong>des</strong> trois pays retenus ? Dans un contexte européen marqué par l’inscription forte de différenciations sociales<br />

dans l’espace urbain, sont comparés les termes de référence et instruments de l’action publique dans <strong>des</strong> pays<br />

qui ne sont pas aussi distants que peuvent l’être les Etats-Unis souvent considérés comme un contre-modèle ou<br />

pas aussi proches que les Pays-Bas où l’objectif de mixité est central dans leurs politiques de renouvellement<br />

urbain.<br />

Trois hypothèses (formulées à partir de la situation française) ont servi de fil con<strong>du</strong>cteur à la comparaison et<br />

aux échanges avec les équipes partenaires :<br />

• le logement social est l’instrument principal <strong>des</strong> politiques de mixité en France.<br />

L’importance de ce parc et ses caractéristiques (en particulier la régulation publique de sa construction et de<br />

sa gestion) conditionnent l’existence de ce type de politiques et les formes de l’intervention publique relatives<br />

à la ségrégation urbaine ;<br />

• l’histoire de la notion de mixité en France laisse supposer que la mixité devient une notion de référence à<br />

partir <strong>du</strong> moment où l’action publique se territorialise ;<br />

• la mixité peut être une réponse à <strong>des</strong> formes de ségrégation et semble alors étroitement dépendante <strong>des</strong><br />

réalités de l’immigration dans les différents pays et de la façon dont sont gérés l’accueil et la présence de ces<br />

immigrés.<br />

A travers ces trois hypothèses, se pose ainsi la question transversale <strong>des</strong> rapports entre l’Etat local et les<br />

collectivités locales, et en particulier l’autonomie de ces dernières.<br />

L’équipe française s’est chargée de la construction d’une problématique et d’une grille de questionnement<br />

orientant la comparaison, de la coordination <strong>des</strong> équipes et de la synthèse. Dans chacun <strong>des</strong> trois pays, une<br />

équipe de chercheurs a pro<strong>du</strong>it un état de la question, résultat d’une démarche collective et d’échanges (dont<br />

un séminaire intermédiaire).<br />

A l’issue de ce travail, la réponse a priori négative à la question posée (la mixité n’est pas une référence partagée<br />

dans ces trois pays) s’avère plus nuancée. Certes, cette notion n’est présente dans aucun texte de loi et ne<br />

constitue pas une injonction nationale dans les politiques d’habitat et d’urbanisme. Pourtant, l’accentuation ou<br />

les risques d’accentuation de la ségrégation sont partout posés comme <strong>des</strong> problèmes publics nécessitant <strong>des</strong><br />

formes de régulation. Au regard <strong>des</strong> hypothèses posées, le logement social (au sens français <strong>du</strong> terme) quasiment<br />

inexistant dans les pays <strong>du</strong> Sud (Espagne, Portugal), de moins en moins présent en Allemagne ne peuvent en<br />

faire un instrument de l’intervention publique. La diversité <strong>des</strong> statuts d’occupation ou/et le « contrôle » de<br />

la localisation <strong>des</strong> nouveaux logements sociaux ne peuvent donc être utilisés, de façon systématique, comme<br />

instruments de la mixité. Les dynamiques migratoires sont très différentes : ainsi les pays <strong>du</strong> Sud qui, de<br />

pays d’émigration, deviennent <strong>des</strong> pays d’immigration. C’est sans doute l’analyse de formes d’actions locales<br />

territorialisées, restée ici exploratoire, qui pourrait apporter le plus d’éclairage et amener à nuancer les termes<br />

de la comparaison.<br />

II y a d’une part <strong>des</strong> actions locales de réhabilitation et de lutte contre l’habitat précaire et insalubre qui<br />

se tra<strong>du</strong>isent volontairement par la dispersion de populations considérées comme homogènes. C’est le cas<br />

par exemple <strong>des</strong> politiques de résorption <strong>des</strong> baraques au Portugal, touchant <strong>des</strong> populations pauvres, et <strong>des</strong><br />

politiques de résorption de l’habitat précaire et concentré <strong>des</strong> Gitans en Espagne. Ces politiques mettent<br />

23


Sociétés urbaines et habitat<br />

en place <strong>des</strong> dispositifs d’accompagnement social de ces populations. II y a d’autre part <strong>des</strong> formes d’action<br />

territorialisées, centrées sur « <strong>des</strong> quartiers », qui en Allemagne se sont mises en place à la fin <strong>des</strong> années 1990<br />

(programme Soziale Stadt en 1999) et au Portugal se développent depuis 2000 (« Zones urbaines marginalisées<br />

», quartiers « critiques »). Ces politiques ont <strong>des</strong> référentiels analogues. II s’agit avant tout de la « réinsertion »,<br />

de « l’intégration » de populations et de territoires marginalisés à l’aide de politiques globales de développement<br />

local, ressemblant au Développement Social <strong>des</strong> Quartiers <strong>des</strong> années 1980 en France. Le soutien aux activités<br />

économiques et l’aide à l’emploi deviennent une priorité de ces programmes en Allemagne. Si le constat de la<br />

ségrégation légitime la mise en place de ces programmes, la mixité n’est pas nécessairement leur objectif.<br />

L’accroissement de l’immigration et de la ségrégation ne peuvent expliquer à eux seuls l’évolution <strong>des</strong> termes de<br />

l’action publique. Partout, les politiques menées sont dépendantes <strong>des</strong> instruments dont elles disposent. L’action<br />

en faveur de la mixité paraît reposer sur l’existence, d’une part, d’un logement social dont le peuplement est<br />

régulé par les pouvoirs publics, d’autre part, <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de traitement territorial de l’exclusion et de la pauvreté.<br />

Le premier instrument apparaît spécifiquement français. Le second existe dans les trois pays mais ne donne pas<br />

nécessairement lieu à <strong>des</strong> actions se référant au principe de mixité.<br />

En conclusion, la question <strong>des</strong> « transferts cognitifs » d’un pays à l’autre semble centrale. Les institutions<br />

internationales « imposent » <strong>des</strong> concepts et modèles d’action. Certains experts internationaux ont un rôle<br />

important dans la circulation <strong>des</strong> idéologies et <strong>des</strong> « bonnes pratiques ». La notion de mixité pourrait très bien<br />

connaître un développement européen par ces canaux.<br />

24


Sociétés urbaines et habitat<br />

Mobilité, commerce, urbanisme : comment les acteurs privés <strong>du</strong> développement urbain<br />

voient l’avenir,<br />

BELLANGER François,<br />

TRANSIT Consulting,<br />

août <strong>2006</strong>, non pag., ill.,<br />

PUCA 790<br />

La recherche a consisté à recueillir les questions que se pose un certain nombre d’acteurs privés de l’aménagement<br />

urbain, à décrypter leurs analyses pour les faire contribuer à la programmation de la recherche urbaine, et à en<br />

faire une synthèse donnant à voir leur conception de la ville de demain.<br />

Des responsables de groupes de promotion immobilière, de centres commerciaux ou de loisirs, d’entreprises<br />

de transports ou de constructions automobiles, d’opérateurs de téléphonie mobile et de nouvelles technologies<br />

de communication ont été rencontrés et longuement interrogés. Ils ont confié leurs visions de la ville «en train<br />

de se faire», mais aussi les blocages qu’ils y décèlent, et parallèlement leurs espoirs pour demain. Leurs visions<br />

sont très marquées par <strong>des</strong> analyses marketing et commerciales qui mettent en avant les deman<strong>des</strong> les plus<br />

nouvelles <strong>des</strong> consommateurs et les imaginaires de consommation qu’elles expriment. Ils sont très frappés par<br />

les nouvelles dynamiques urbaines aux Etats-Unis et en Asie. La plupart s’interrogent sur les blocages de la<br />

société française et le manque de dynamisme et de créativité en matière d’aménagement urbain dont souffre<br />

l’Hexagone.<br />

Dans le même temps, certains <strong>des</strong> interlocuteurs révèlent leurs interrogations sur l’évolution de leurs métiers<br />

dans les années qui viennent. Chez Véolia Transport, on s’interroge ainsi sur la nécessité de se lancer dans<br />

l’immobilier, tandis que le groupe Auchan se pose <strong>des</strong> questions sur l’avenir de l’hypermarché, et que Citroën<br />

se demande s’il faut continuer à seulement pro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> voitures.<br />

Ils sont très attentifs à l’évolution <strong>des</strong> autres marques, citent comme références Nike ou Apple, accordent<br />

beaucoup d’importance à la culture <strong>des</strong> jeunes, jeux videos et « mangas » par exemple.<br />

Par contre ils s’interrogent peu sur les défis énergétiques et climatiques. Pour les promoteurs immobiliers,<br />

écologie signifie davantage «niche marketing» que «vrai défi à relever pour demain». Il est vrai que ces<br />

responsables ont été interrogés sur et dans le cadre de leurs activités.<br />

Face à la diversité <strong>des</strong> réponses, aux nombres de sujets abordés, à la richesse <strong>des</strong> pistes tracées, ces analyses se<br />

présentent sous formes de constats sur la ville de demain. Ce choix permet de lire de façon plus aisée toutes ces<br />

analyses, et surtout de les lire de façon autonome les unes <strong>des</strong> autres.<br />

Reste maintenant à mettre ces analyses en regard <strong>des</strong> résultats d’autres <strong>recherches</strong> de prospective urbaine.<br />

25


Sociétés urbaines et habitat<br />

Périurbanisation, ségrégation spatiale et accès aux services publics,<br />

CHARLOT Sylvie, AMET Xavier, CONTESTI Gaëlle, HILAL Mohamed, PIGUET Virginie,<br />

SCHMITT Bertrand, SELOD Harris, VISALLI Michel,<br />

INRA-CESAER,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 87 p., ann., cartes, graph., bibliogr.,<br />

PUCA 829<br />

Pour appréhender les liens entre ségrégation et périurbanisation et le rôle joué par les services é<strong>du</strong>catifs et<br />

sanitaires dans les mécanismes à l’œuvre, les phénomènes sont analysés à l’échelle <strong>des</strong> aires urbaines françaises<br />

avant d’approfondir les cas <strong>des</strong> aires urbaines de Dijon et Besançon.<br />

Après la construction d’un découpage spécifique permettant d’utiliser les exploitations au quart <strong>des</strong><br />

recensements de population de 1990 et 1999, on a cherché à mesurer la ségrégation sociale au sein <strong>des</strong> aires<br />

urbaines françaises. L’indicateur de ségrégation retenu est calculé à partir <strong>des</strong> catégories socioprofessionnelles<br />

et oppose les ouvriers et/ou employés aux cadres. Le travail en catégories socioprofessionnelles permet de<br />

ventiler les retraités dans chacune <strong>des</strong> catégories. L’indicateur peut donc être calculé avec ou sans les retraités.<br />

Des préliminaires méthodologiques ont permis de vérifier la validité <strong>du</strong> découpage utilisé et donc la pertinence<br />

de travailler à partir <strong>des</strong> catégories socioprofessionnelles. En effet, dans les recensements de population, on<br />

dispose d’une variable de « position professionnelle » auto-déclarative disponible à l’exhaustif. Grâce à un<br />

ensemble de procé<strong>du</strong>res, on a pu confirmer que cette variable n’est pas fiable contrairement aux catégories<br />

socioprofessionnelles et que le découpage effectué était nécessaire et pertinent.<br />

De manière générale, la ségrégation a augmenté entre 1990 et 1999, pour toutes les oppositions considérées,<br />

avec ou sans les retraités. La prise en compte <strong>des</strong> retraités dans l’indice de ségrégation le rend moins élevé. De<br />

même, la ségrégation est beaucoup moins forte pour l’opposition cadres/employés que pour l’opposition cadres/<br />

ouvriers. L’évolution de la ségrégation est également faible, même si elle est majoritairement croissante.<br />

Ainsi les résultats mettent en évidence que :<br />

• la ségrégation au sein <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> aires urbaines françaises tend à croître d’autant plus quand l’on considère<br />

les effets générationnels à travers la prise en compte <strong>des</strong> retraités. Ce qui laisse présager une tendance longue.<br />

La part de ségrégation intra-zones dans l’indice global de ségrégation est très élevée (entre 79 % et 96 % de la<br />

ségrégation totale) et est plus forte pour le découpage pôles urbains / périurbain, que pour le découpage villecentre<br />

/ banlieue / périurbain. Ceci con<strong>du</strong>it à supposer que le tri spatial le plus important s’est effectué au sein<br />

<strong>des</strong> pôles urbains, même s’il existe également au sein <strong>des</strong> espaces périurbains ;<br />

• le tri spatial s’observe essentiellement au sein <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> catégories d’espace considérées, en particulier les<br />

pôles urbains, et touche plus fortement les classes s’opposant radicalement. Les retraités jouent toujours un<br />

rôle non négligeable dans ce tri spatial et le renforcent. Si on s’intéresse aux phénomènes de périurbanisation<br />

par classe sociale, comme facteur explicatif de cette ségrégation urbaine peu importante mais en croissance,<br />

les résultats sont assez instructifs ;<br />

• en début de période, la ségrégation urbaine s’explique essentiellement par le tri spatial dû au mouvement de<br />

cadres au sein <strong>du</strong> pôle urbain et par la périurbanisation <strong>des</strong> professions intermédiaires. Alors qu’en 1999, c’est<br />

le mouvement de périurbanisation <strong>des</strong> cadres qui est déterminant, montrant un déplacement, en termes de<br />

classe sociale, <strong>des</strong> flux de périurbanisation explicatifs de la ségrégation. Si maintenant on se concentre sur la<br />

ségrégation au sein <strong>des</strong> seuls pôles, en 1990 elle était expliquée par la taille de l’aire, les flux <strong>des</strong> cadres et de<br />

professions intermédiaires à l’intérieur de la banlieue et <strong>du</strong> pôle vers le périurbain. La ségrégation dans les<br />

pôles en 1999 s’explique par la taille de l’aire (population en 1999) et les flux de périurbanisation <strong>des</strong> cadres<br />

et professions intermédiaires.<br />

Les flux internes à chaque pôle expliquaient le niveau de ségrégation atteint dans ces pôles en 1990 alors<br />

que ces mêmes flux ne sont plus explicatifs en 1999. A cette date, ce sont les départs vers le périurbain <strong>des</strong><br />

classes intermédiaires et <strong>des</strong> cadres qui expliquent le phénomène de ségrégation urbaine, corroborant ainsi<br />

l’hypothèse de travail. A partir <strong>des</strong> emplois <strong>des</strong> services administrés, <strong>des</strong> secteurs é<strong>du</strong>catifs et sanitaires et<br />

sociaux, disponibles dans les recensements de population de 1990 et 1999, ont été calculés <strong>des</strong> coefficients de<br />

Gini spatialisés, pondérés par la population <strong>des</strong> zones. On a pu ainsi étudier la concentration de ces services,<br />

au regard de la population concernée, et son évolution. On montre que les services de santé se sont concentrés<br />

26


Sociétés urbaines et habitat<br />

dans les pôles urbains alors que les services d’é<strong>du</strong>cation ont eu tendance à se déconcentrer, et cela plus que<br />

proportionnellement à la population.<br />

• les résultats obtenus à partir de la mesure de la concentration <strong>des</strong> services d’é<strong>du</strong>cation et de santé amènent<br />

à conclure que la déconcentration observée entre 1990 et 1999 <strong>des</strong> services d’é<strong>du</strong>cation se fait en faveur <strong>des</strong><br />

zones périurbaines, surtout s’il y a forte périurbanisation <strong>des</strong> cadres, au risque de défavoriser les pôles urbains.<br />

Les services de santé suivent quant à eux une logique de forte re-concentration en dehors de toute logique de<br />

suivi de population.<br />

Ce cadrage national met donc en évidence <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> tendances générales d’accroissement de la ségrégation dû<br />

en particulier au mouvement de périurbanisation. Cependant les deux étu<strong>des</strong> locales ont permis d’affiner le rôle<br />

<strong>des</strong> services de proximité dans le processus et d’intro<strong>du</strong>ire les mécanismes passant par le marché foncier. Si les<br />

aires urbaines choisies, Besançon et Dijon, apparaissent à première vue assez identiques - taille de population<br />

relativement identique, structures sectorielles et sociales peu différentes - leur niveau et leur évolution de<br />

ségrégation diffèrent fortement. En effet, alors qu’à Dijon, la ségrégation sociale est largement au <strong>des</strong>sus de la<br />

moyenne nationale dès 1990, à Besançon la ségrégation est plus faible mais croît plus rapidement qu’à Dijon<br />

entre 1990 et 1999. Sur le marché foncier dijonnais le prix <strong>des</strong> biens est, en outre, plus élevé en niveau et connaît<br />

un accroissement plus élevé sur la période récente que celui de l’aire de Besançon. En termes de mécanismes à<br />

l’œuvre sur ces deux aires, là aussi, la différence est remarquable. A Dijon on observe un processus cumulatif<br />

important entre capitalisation foncière de la structure sociale et ségrégation sociale. Dans l’aire dijonnaise,<br />

les caractéristiques <strong>du</strong> collège public de rattachement ont également un effet non négligeable sur les prix <strong>des</strong><br />

transactions foncières et réciproquement. En revanche, à Besançon cet effet boule de neige n’apparaît pas et le<br />

collège de rattachement ne semble pas influencer le marché foncier.<br />

Cette forte différenciation entre les deux aires est certainement le résultat d’une histoire socio-économique<br />

différente mais aussi peut-être de politiques locales, tant dans la sphère foncière qu’é<strong>du</strong>cative. Ces facteurs<br />

explicatifs restent à explorer.<br />

27


Sociétés urbaines et habitat<br />

Petites (les) communes périurbaines face aux nouvelles formes de l’entre-soi,<br />

CHARMES Eric,<br />

Université de Paris VIII, IFU, LTMU,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 217 p., cartes, phot., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 823<br />

L’acquisition d’une maison indivi<strong>du</strong>elle est de plus en plus associée à l’achat d’une sorte de ticket d’entrée<br />

dans un club résidentiel, ticket dont la valeur est définie par diverses qualités, aux premiers rangs <strong>des</strong>quelles<br />

figure, parmi d’autres facteurs, la position dans l’espace métropolitain : entrent également en ligne de compte<br />

la qualité <strong>du</strong> paysage et les caractéristiques sociales <strong>des</strong> habitants. Un tel constat n’est certes pas très original :<br />

dans les centres urbains, les beaux quartiers et les quartiers chics sont depuis longtemps <strong>des</strong> quartiers chers !<br />

Simplement, la structuration institutionnelle <strong>du</strong> périurbain et notamment le grand nombre de très petites<br />

communes donnent un impact particulier à ces dynamiques résidentielles. On ne peut pas certes pas assimiler<br />

une grande ville à un « club » résidentiel ; mais on peut le faire quand il s’agit d’une commune périurbaine<br />

de mille habitants, où l’urbanisation est quasi exclusivement pavillonnaire et où les propriétaires occupants<br />

représentent neuf dixièmes de la population. Parallèlement, les règlements d’urbanisme ne sont pas utilisés de<br />

la même façon dans les centres et dans les petites communes périurbaines. Dans ces dernières, l’urbanisme peut<br />

avoir pour seule fonction la protection <strong>du</strong> caractère « résidentiel » de l’espace.<br />

Dans une précédente recherche, il avait été proposé d’appeler « clubbisation » la dynamique sous-jacente à ces<br />

phénomènes. La présente recherche approfondit cette idée. Elle commence par une analyse de concept : quelles<br />

est la pertinence d’un transfert de la notion de club de l’économie, où elle est couramment utilisée et clairement<br />

définie, vers les sciences sociales (géographie, sociologie...) appliquées à l’urbanisme ? Sur ce point, la démarche<br />

s’avère légitime : la généalogie <strong>du</strong> concept économique de club indique en effet qu’il trouve son origine avec<br />

Charles Tiebout en Amérique <strong>du</strong> Nord connue pour son modèle de marché de cocktails de biens collectifs<br />

locaux offerts (paradoxalement) par <strong>des</strong> municipalités suburbaines.<br />

On engage ensuite une comparaison entre la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Il s’agit<br />

de mettre en évidence les effets in<strong>du</strong>its par les spécificités <strong>du</strong> tissu communal périurbain français. On le sait<br />

en effet, la France se distingue <strong>des</strong> autres pays occidentaux par le grand nombre de ses communes et par<br />

l’importance <strong>des</strong> prérogatives accordées aux plus petites d’entre elles.<br />

Lors <strong>des</strong> investigations, c’est avec les Etats-Unis que la comparaison s’est avérée la plus stimulante et ceci,<br />

tant sur le plan théorique que sur le plan politique. De fait, c’est aux Etats-Unis que les suburbs ont connu<br />

la structuration institutionnelle la plus proche de celle <strong>du</strong> périurbain français. Or ce sont <strong>des</strong> économistes<br />

étasuniens qui ont proposé d’assimiler certaines communes suburbaines à <strong>des</strong> clubs résidentiels. C’est aussi aux<br />

Etats-Unis qu’on a le plus débattu <strong>des</strong> règlements d’urbanisme visant à exclure certaines catégories sociales de<br />

l’accès aux communes suburbaines (« l’exclusionary zoning »). D’ailleurs, après un tel constat, on ne peut que<br />

s’étonner que la littérature française accorde autant d’attention aux ensembles pavillonnaires privés et sécurisés<br />

étasuniens (« les gated communities ») alors qu’elle s’intéresse très peu à la problématique de l’exclusionary<br />

zoning (elle le fait seulement sous l’angle <strong>du</strong> logement social).<br />

L’étude de l’Angleterre et de l’Allemagne confirme l’importance de la structuration institutionnelle <strong>du</strong><br />

périurbain. Elle montre en effet, qu’en raison d’une structuration différente, les institutions assimilables à <strong>des</strong><br />

clubs résidentiels et, a fortiori, l’urbanisme exclusif sont absents <strong>du</strong> paysage <strong>des</strong> périphéries urbaines anglaises<br />

et alleman<strong>des</strong>. Ce n’est pas seulement un problème de taille de communes : en Allemagne par exemple, certains<br />

états fédérés comptent <strong>des</strong> communes aussi petites qu’en France ; simplement, celles-ci sont loin d’avoir une<br />

maîtrise <strong>des</strong> usages de leur sol aussi grande que leurs homologues françaises.<br />

La comparaison avec l’Angleterre et l’Allemagne montre au demeurant que l’absence de petites communes ou la<br />

limitation de leurs prérogatives n’empêchent pas les périurbains de contrôler leur environnement local. Ceux-ci<br />

utilisent simplement d’autres moyens pour satisfaire leurs attentes (« nimbisme », associations de défense, etc.).<br />

Cette différence n’est pas anodine : elle constitue une prise significative pour les représentants <strong>des</strong> intérêts<br />

métropolitains qui s’opposent aux mouvements « nimbistes ». En effet, même si ces derniers sont puissants, ils<br />

doivent justifier leurs propositions et leurs positions devant une multitude de l’ordre de l’échelle métropolitaine,<br />

et pas seulement quelques centaines de citadins.<br />

Enfin, on aborde une étude empirique <strong>du</strong> comportement <strong>des</strong> communes périurbaines françaises et de leurs<br />

élus face au développement de l’entre-soi résidentiel et face à la problématique de l’urbanisme exclusif. Pour ce<br />

faire, on a privilégié une approche qualitative. Celle-ci s’est centrée sur deux quadrants de périurbain, l’un au<br />

sud-ouest de Lyon et l’autre au nord-est de Paris.<br />

28


Sociétés urbaines et habitat<br />

Les enquêtes réalisées confirment l’institutionnalisation de l’urbanisme exclusif en France. Cet exclusivisme<br />

se concrétise principalement par la mise en place d’outils permettant de préserver les qualités résidentielles<br />

d’une commune, en mettant, par exemple, un coup d’arrêt à l’urbanisation et en mettant en valeur les espaces<br />

naturels et agricoles. Même si c’est de manière moins ouverte, <strong>des</strong> communes mettent également en œuvre <strong>des</strong><br />

politiques d’exclusivisme social. Les règlements d’urbanisme qui empêchent la construction de maisons sur<br />

petites parcelles, ou encore le refus <strong>du</strong> logement social en sont <strong>des</strong> illustrations. Cet exclusivisme social est<br />

toutefois le plus apparent dans le rapport aux établissements scolaires. Sur ce plan, la carte scolaire est un enjeu<br />

central. L’enquête a en effet confirmé que l’évitement <strong>des</strong> établissements peu réputés ne relève pas seulement<br />

<strong>des</strong> tactiques <strong>des</strong> parents. Cet évitement est aussi mis en œuvre par certains élus via les appariements que<br />

permet la sectorisation. Dans le périurbain en effet, la commune est un maillon élémentaire <strong>des</strong> secteurs <strong>des</strong><br />

collèges et <strong>des</strong> lycées, et certains maires s’efforcent d’obtenir un bon établissement pour leurs administrés. Le<br />

transfert de la compétence de sectorisation <strong>des</strong> collèges aux conseils généraux a incontestablement renforcé ces<br />

pratiques.<br />

Toutefois, en même temps qu’elle valide l’hypothèse d’une institutionnalisation de l’urbanisme exclusif et de la<br />

« clubbisation », la recherche permet de la nuancer. Les entretiens montrent en effet que les élus communaux<br />

(et notamment les maires) ont plutôt un rôle modérateur par rapport aux attentes <strong>des</strong> habitants. Les élus ne<br />

sont pas simplement les relais <strong>des</strong> désirs de leurs administrés (très nettement malthusiens et centrés sur la<br />

préservation de l’environnement social et paysager), ils s’inscrivent aussi à l’interface entre les intérêts très<br />

locaux <strong>des</strong> habitants et les intérêts <strong>des</strong> territoires qui englobent la commune.<br />

Par ailleurs, si beaucoup de communes périurbaines pratiquent l’urbanisme exclusif, ce n’est pas le cas de<br />

toutes. Les communes périurbaines sont en effet très diverses et il est difficile d’en parler globalement. Même<br />

celles qui pratiquent l’urbanisme exclusif le font suivant <strong>des</strong> modalités variables et à <strong>des</strong> degrés divers. Deux<br />

facteurs jouent un rôle particulièrement important pour différencier les communes : la taille et la position<br />

dans le cycle de la périurbanisation. La taille influe de diverses manières, mais on observe un seuil important<br />

entre 1 000 et 2 000 habitants : au <strong>des</strong>sus de 2 000 habitants, la politique locale tend à se structurer autour<br />

de la thématique de la centralité, alors qu’en <strong>des</strong>sous de 1 000 habitants, la politique locale tend plutôt à être<br />

structurée par la thématique de la « résidentialité ». Cette seconde thématique s’accorde évidemment beaucoup<br />

mieux aux dynamiques de « clubbisation ». Ce seuil est toutefois relativement peu discriminant puisqu’au<br />

dernier recensement de l’INSEE, en 1999, la taille moyenne <strong>des</strong> communes périurbaines s’établissait à moins<br />

de 900 habitants.<br />

Beaucoup plus discriminante pour les communes de petite taille est leur position dans le cycle d’urbanisation qui<br />

va <strong>du</strong> rural à la maturité périurbaine. Cette dernière variable permet notamment de distinguer la communauté<br />

(figure vers laquelle tendaient les petites communes rurales) et le club (figure vers laquelle tendent les petites<br />

communes périurbaines). Cette distinction entre club et communauté permet de comprendre comment, au<br />

fil <strong>du</strong> développement de leur périurbanisation, les petites communes s’inscrivent politiquement dans leur<br />

environnement. Il apparaît en effet que, loin de la relative indépendance vis-à-vis de l’environnement extérieur<br />

que marquerait une communautarisation de ces communes, leur « clubbisation » est associée à la reconnaissance<br />

de leur intégration métropolitaine par les acteurs locaux. Ce faisant, et contre toute attente, l’exclusivisme local<br />

apparaît souvent lié à une ouverture politique sur l’environnement métropolitain.<br />

29


Sociétés urbaines et habitat<br />

Polarisation sociale, implication habitante et accès aux services publics dans les<br />

quartiers en crise : regards croisés <strong>des</strong> pratiques et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> en France et en<br />

Angleterre,<br />

GOODCHILD Barry, MBOUMOUA Irène, HALL Stephen, HICKMAN Paul, WAELES Latifa,<br />

Université de Marne-la-Vallée,<br />

février <strong>2006</strong>, 103 p., ann., bibliogr.,<br />

PUCA 795<br />

Comment pro<strong>du</strong>ire un regard croisé entre la France et l’Angleterre sur la manière dont les services publics<br />

s’adaptent à un contexte marqué par une plus grande polarisation et fragmentation sociales ? En interrogeant<br />

la notion de polarisation sociale et les transformations de l’urbain, et, en cherchant à comprendre les mesures<br />

mises en œuvre dans ces pays pour faciliter l’accès aux services publics et les tentatives de les réorganiser voire<br />

de les renforcer par le recours au partenariat, à l’implication <strong>des</strong> habitants. Les services publics de proximité/<br />

locaux sont ainsi un point d’entrée pour l’analyse <strong>des</strong> logiques de rapprochement <strong>des</strong> services <strong>des</strong> zones les plus<br />

défavorisées. La perspective croisée est un élément central pour donner un aperçu <strong>des</strong> ressemblances et aussi<br />

<strong>des</strong> différences de pratiques dans les deux pays.<br />

Quelles sont les ressemblances ?<br />

• les problèmes urbains sont similaires en France et Grande-Bretagne. Le déclin, la polarisation et l’exclusion<br />

sociales sont <strong>des</strong> éléments clés se manifestant par le décrochage de certains quartiers et l’apparition de poches<br />

de pauvreté dans <strong>des</strong> zones de richesses. Ces zones difficiles sont confrontées à <strong>des</strong> problèmes persistants de<br />

criminalité, d’incivilité, d’accès aux services publics. Elles sont le lieu de cantonnement <strong>des</strong> groupes défavorisés.<br />

Les causes invoquées sont notamment le processus de globalisation et de restructuration économique :<br />

désin<strong>du</strong>strialisation, libéralisation accroissant les inégalités sur le marché <strong>du</strong> travail. De nouvelles formes<br />

d’identités ethniques et de ségrégation résidentielle (exemple <strong>des</strong> gated communities) jouent contre la notion<br />

de « ville pour tous » et la fourniture universelle <strong>des</strong> services publics ;<br />

• les acteurs et décideurs politiques font face à <strong>des</strong> défis similaires, notamment l’adaptation <strong>des</strong> services publics<br />

à ces mutations urbaines ;<br />

• le problème de l’inclusion <strong>des</strong> territoires et <strong>des</strong> groupes en situation de décrochage est un enjeu central dans<br />

les discours politiques ;<br />

• la question de l’intégration <strong>des</strong> communautés issues de l’immigration est un enjeu clé ;<br />

• les efforts antérieurs pour traiter l’exclusion sociale et le déclin <strong>des</strong> quartiers ne semblent pas être parvenus à<br />

ré<strong>du</strong>ire les écarts entre les quartiers riches et les quartiers pauvres ;<br />

• la fragmentation <strong>des</strong> services publics est communément mise en évidence. Dans de nombreux quartiers<br />

défavorisés, une pléthore d’organisations publiques agissent mais leur coordination est souvent très<br />

problématique ;<br />

• dans les deux pays, l’Etat est un acteur central à influence très importante sur la pro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> services<br />

publics et sur les politiques urbaines au niveau local ;<br />

• l’accès aux services publics devient un enjeu crucial : Les services publics locaux/ de proximité sont de plus<br />

en plus considérés comme <strong>des</strong> outils pour favoriser l’accès aux services.<br />

Quelles sont les différences ?<br />

• les niveaux de chômage dans les quartiers sont plus importants en France qu’en Grande-Bretagne ;<br />

• la façon de penser la tension dans les pratiques : entre égalité d’accès aux services et mixité sociale, entre<br />

compétitivité et solidarité sociale ;<br />

• gouvernance : les acteurs politiques en Grande-Bretagne sont confrontés à la nécessité de territorialiser les<br />

services publics au niveau local et de les rendre plus proches <strong>du</strong> niveau <strong>des</strong> quartiers (380 collectivités locales<br />

pour 50 millions d’habitants). En France, le défi est l’inverse, compte tenu <strong>du</strong> nombre de petites communes :<br />

l’enjeu est de regrouper les communes et de diversifier les échelles d’intervention ;<br />

• le partenariat public-privé : le partenariat est un axe clé pour améliorer les mo<strong>des</strong> de coordination <strong>des</strong> différents<br />

fournisseurs de services publics. En Angleterre, le joint working (travail coordonné) devient un axe central<br />

pour ré<strong>du</strong>ire les logiques de fragmentation qui sont considérées comme nuisibles à la fourniture d’un service<br />

de qualité adapté aux besoins. Les Local Strategic Partnership, par exemple, tentent de proposer <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

nouvelles de coordination <strong>des</strong> acteurs sous l’impulsion <strong>des</strong> collectivités locales ;<br />

• la participation communautaire : à la fois en termes de politique et de pratique, la participation de la<br />

communauté semble plus avancée en Angleterre. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement travailliste a<br />

30


Sociétés urbaines et habitat<br />

mis l’accent sur la participation <strong>des</strong> communautés locales (bien que souvent communautés locales et ethniques<br />

se confondent) et a intro<strong>du</strong>it une série d’initiatives pour promouvoir cette participation, dont le programme<br />

New Deal for communities). En France, la participation <strong>des</strong> « habitants » apparaît essentiellement comme un<br />

processus pour diffuser <strong>des</strong> informations et offrir <strong>des</strong> lieux de consultation et de débats. Cependant, dans les<br />

deux pays la participation <strong>des</strong> communautés pose quelques difficultés. Les acteurs expriment les difficultés à<br />

atteindre les populations défavorisées vivant dans les quartiers difficiles ;<br />

• les variations importantes de revenus entre les communes : constat <strong>des</strong> écarts de niveaux de revenus entre les<br />

communes françaises. Avec <strong>des</strong> conséquences évidentes sur la fourniture <strong>des</strong> services entre les zones riches<br />

et les zones défavorisées. Les sources de revenus en France sont très liées à la taxe professionnelle, réalité à<br />

laquelle l’intercommunalité essaye de répondre ;<br />

• les approches pour traiter le problème <strong>des</strong> minorités ethniques : selon sa philosophie politique, l’Angleterre<br />

aborde de manière directe les problèmes <strong>des</strong> minorités ethniques. Des enquêtes et <strong>des</strong> recensements mesurent<br />

la nature et le niveau <strong>des</strong> problèmes auxquels elles sont confrontées et les acteurs politiques et professionnels<br />

reconnaissent la nature unique et diverse de leurs besoins. La France est toujours très fortement marquée par<br />

ses traditions républicaines qui considèrent un « citoyen abstrait » ;<br />

• l’évaluation politique : en Europe on met de plus en plus l’accent sur l’évaluation/l’accountability. Cette<br />

tendance, très forte en Angleterre, reflète « l’obsession » <strong>du</strong> gouvernement travailliste pour les indicateurs<br />

de performance et les politiques fondées sur la preuve. Cette logique est centrale dans la modernisation <strong>des</strong><br />

services publics.<br />

Finalement les tendances en France et en Grande-Bretagne sont plus parallèles que convergentes. Du point de<br />

vue britannique, l’un <strong>des</strong> exemples les plus frappants est probablement celui <strong>des</strong> Local Strategic Partnership et<br />

<strong>des</strong> services similaires. D’autre part, la priorité est sûrement d’accroître le nombre d’agences impliquées dans les<br />

processus politiques. Le rôle de la police apparaît être un élément central qui mériterait un approfondissement.<br />

Toutefois, il est nécessaire de souligner que la plupart <strong>des</strong> succès ou <strong>des</strong> échecs <strong>des</strong> procé<strong>du</strong>res de régénération<br />

<strong>des</strong> quartiers dépendent de facteurs structurels, notamment le niveau de chômage et la précarisation <strong>des</strong><br />

emplois.<br />

31


Sociétés urbaines et habitat<br />

Programme expérimental de développement de coopératives d’habitation à vocation<br />

sociale et participative : direction scientifique, soutien méthodologique, suivi et<br />

évaluation,<br />

AERA,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 180 p., ill., phot., plans, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 809<br />

Le projet de l’AERA est d’initier et d’accompagner, dans le cadre d’un programme expérimental sur trois ans<br />

(<strong>2006</strong>-2008), le développement de coopératives d’habitation à vocation sociale et participative en accession<br />

progressive à la propriété. Ce rapport présente l’état d’avancement <strong>du</strong> programme et permet d’en tirer les<br />

enseignements au terme de la première année. L’objectif est de respecter le cahier <strong>des</strong> charges en terme de<br />

lancement d’opérations (2 opérations par an ) et de lever les principales hypothèques risquant de compromettre<br />

l’avenir <strong>du</strong> programme ( sur les plans opérationnel, juridique et financier ).<br />

Pour cette première année, trois opérations ont été programmées :<br />

• Reynerie-Satie, 60 logements en PLUS CD dans le cadre de l’ANRU, programmée par le partenaire la SA<br />

Patrimoine-Languedocienne soutenue par la communauté d’agglomération <strong>du</strong> Grand Toulouse et la ville de<br />

Toulouse( programmation participative en cours, lancement en février 2007) ;<br />

• Venerque, 30 logements en PLAI/PLUS/PLS dans le cadre d’une opération d’urbanisme, objet d’un concours<br />

(programmation en cours s’appuyant sur les vœux <strong>des</strong> futurs coopérateurs) ;<br />

• Blagnac Latécoère, 50 logements en PLAI/PLUS/PLS, opération en cours de négociation.<br />

Faisabilité juridique et financière :<br />

A ce jour, les hypothèques majeures ont été levées. Votée le 13 juillet <strong>2006</strong>, la loi Engagement National pour<br />

le Logement (ENL), avec l’article 34 créant les Sociétés Civiles Immobilières d’Accession Progressive à la<br />

Propriété, permet de monter <strong>des</strong> opérations de logement social dans les conditions économiques et fiscales <strong>du</strong><br />

logement locatif social et de les faire évoluer vers de l’accession sociale très progressive à la propriété, objectif<br />

essentiel <strong>du</strong> présent programme.<br />

Sur le plan financier, les <strong>recherches</strong> de CAO (conception assistée par ordinateur -programme CG/PLUS (SPIR<br />

96) actualisé) portant sur les économies <strong>des</strong> coûts construction/ entretien/ charges, une meilleure exploitation<br />

<strong>des</strong> surfaces utiles <strong>du</strong>e au partage de l’usage <strong>des</strong> espaces communs, l’apport travail pour les finitions (-5% coût<br />

construction) ainsi que le rapport loyer légal/part acquisitive, permettent de monter les opérations avec un<br />

bilan équilibré pour une mensualité globale (hors charge de consommation) supérieure de 10% au maximum<br />

par rapport à un loyer HLM normal (cf. simulation financière de Reynerie). Le but fixé d’une accession<br />

véritablement sociale à la propriété est atteint.<br />

Partenariats<br />

Les bailleurs sociaux consultés sont favorables à ce montage car il permet une évolution positive et «<strong>du</strong>rable<br />

« <strong>des</strong> opérations ainsi conçues, et de proposer un pro<strong>du</strong>it en accession très sociale à la propriété jusqu’ici<br />

inexistant.<br />

Les collectivités locales sont également intéressées (villes, communautés d’Agglomération, Conseil général,<br />

Région), soit pour pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> logement social sur leur commune sans effrayer leurs électeurs (cas d’un grand<br />

nombre de communes périphériques de l’agglomération qui sont en déficit au regard de l’article 55 de la loi SRU),<br />

soit pour amorcer le renouvellement urbain dans les quartiers qui font l’objet d’une convention «Construction<br />

Démolition « avec l’ANRU (cas de Reynerie à Toulouse).<br />

Mobilisation <strong>des</strong> publics et implication dans la phase de programmation<br />

Les 31 000 demandeurs de logement social en Haute-Garonne sont susceptibles pour un grand nombre d’être<br />

intéressés par ce montage qui leur garantit outre de participer à la définition de leur cadre de vie, de « devenir<br />

propriétaire pour le prix d’un loyer HLM «. Ce programme expérimental bénéficie d’un accompagnement<br />

<strong>des</strong> candidats à la coopération puis <strong>des</strong> coopérateurs. Suite à une communication volontairement limitée,<br />

la demande est régulière mais reste pour l’instant en rapport avec les dimensions <strong>du</strong> programme. De plus le<br />

principe de cooptation suppose un rapprochement progressif et une évolution <strong>des</strong> groupes en évitant si possible<br />

32


Sociétés urbaines et habitat<br />

toute procé<strong>du</strong>re d’exclusion. La plupart <strong>des</strong> ménages qui font la démarche, sont très intéressés par le principe<br />

de la participation à la pro<strong>du</strong>ction et à la gestion de leur habitat. Deux points peuvent être dissuasifs : la <strong>du</strong>rée<br />

de mobilisation et d’attente avant l’entrée dans les lieux (26 mois environ) ainsi que le quartier (situation,<br />

éloignement <strong>du</strong> centre, réputation).<br />

Le programme a suscité fin <strong>2006</strong> l’inscription de près de 210 ménages.<br />

Les programmes de Reynerie et de Venerque ont été présentés aux coopérateurs le premier septembre <strong>2006</strong>.<br />

Deux ateliers formels de programmation participative ont eu lieu sur Venerque et on dénombre 21 ménages<br />

inscrits pour 30 logements (dont 15 réservés à <strong>des</strong> Venerquois, soit 6 en liste d’attente (programme <strong>du</strong> concours<br />

en cours d’étude pour un lancement en décembre <strong>2006</strong>). La programmation continue en parallèle. Trois ateliers<br />

de programmation ont eu lieu pour l’opération de Reynerie avec 50 ménages inscrits pour 60 logements (dont<br />

15 réservés pour la ville, soit 5 en liste d’attente). Le problème <strong>des</strong> réservations reste à régler plus précisément.<br />

Le public est à 50% environ issu <strong>du</strong> quartier de Reynerie et pour 50% venant de l’extérieur. Sur cette opération<br />

l’adossement d’un programme pédagogique de l’ENSAT favorise les croisements et enrichit considérablement<br />

la réflexion en cours.<br />

Recherches comparatives sur les expériences françaises et étrangères<br />

Une mise en perspective avec <strong>des</strong> expériences françaises et étrangères d’habitat coopératif a été menée à partir<br />

de <strong>recherches</strong> menées dans d’autres pays. Sans être exhaustives, elles permettent de dresser un panorama<br />

assez large et diversifié d’expériences comparables notamment sur le plan de l’ambition sociale, intégrant <strong>des</strong><br />

exemples de coopératives en accession à la propriété : France, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Suisse, Italie,<br />

Pologne, Portugal, Suède, Uruguay, Brésil, Canada... Deux voyages d’étu<strong>des</strong> ont été faits au Québec, puis en<br />

Suisse, Autriche et Allemagne. Deux autres sont en préparation en Espagne et Suisse. Ces <strong>recherches</strong> portant<br />

sur <strong>des</strong> expériences passées ou contemporaines permettent de mieux comprendre et d’anticiper les problèmes<br />

touchant en particulier aux procé<strong>du</strong>res de participation <strong>des</strong> habitants à la conception puis à la gestion.<br />

Suivi et évaluation <strong>du</strong> programme<br />

Le suivi <strong>du</strong> programme pour le recueil <strong>des</strong> données objectives quantitatives et qualitatives (éléments<br />

d’identification <strong>du</strong> profil <strong>des</strong> candidats coopérateurs, structure de la famille, motivations, attentes particulières,<br />

assi<strong>du</strong>ité aux réunions, options programmatiques), est assuré par l’équipe de l’AERA en bénéficiant de l’appui<br />

méthodologique d’une sociologue encadrée par le CIRUS-CIEU, laboratoire de recherche de l’Université<br />

de Toulouse 2 - Le Mirail : appui à la définition <strong>des</strong> conditions <strong>du</strong> recueil <strong>des</strong> informations, à l’observation<br />

qualitative directe <strong>du</strong> programme, à l’élaboration <strong>des</strong> premiers questionnements et formulation d’hypothèses<br />

qui orientent les observations menées ou à venir. Cette observation fine nourrira l’évaluation décisive qui ne<br />

pourra être menée de façon significative qu’au terme <strong>du</strong> programme tri-annuel, avec l’enquête sur le degré de<br />

satisfaction <strong>des</strong> locataires accédants une fois entrés dans les lieux au dernier trimestre 2008.<br />

On peut toutefois noter que les craintes liées à la réputation d’un quartier en difficulté tel Reynerie ont été<br />

levées. De fait on dénombre aujourd’hui une liste d’attente sur cette opération ainsi qu’un équilibre 50/50<br />

entre les familles issues <strong>du</strong> quartier et les familles venant de l’extérieur (objectifs de mixité atteints). Même si<br />

la proportion devait évoluer à l’avenir en faveur <strong>du</strong> quartier, la réussite sociale de l’opération ne serait en aucun<br />

cas compromise <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> principe de volontariat et de l’engagement que le processus suppose de la part <strong>des</strong><br />

coopérateurs.<br />

33


Sociétés urbaines et habitat<br />

Qualité <strong>du</strong> cadre de vie, entre services publics et collectifs : portée de l’action associative.<br />

Observations en milieu urbain et questionnements généraux,<br />

HENRY Etienne, PETIT Fanny, SANTANA Lilia, TRIBILLON Jean-François, VALIN Sarah,<br />

VAUJANY Fabien,<br />

AITEC,<br />

mars <strong>2006</strong>, 152 p., ann., phot., plans, bibliogr.,<br />

PUCA 703<br />

Analyser avec méthode deux figures emblématiques qui, pour l’opinion publique caractérisent le monde <strong>des</strong><br />

associations. La première : l’association est un club ou une amicale qui cultive un « entre-soi » chargé d’affect et<br />

un « pour soi » qui exclut les autres. La seconde, c’est le modèle de l’association caritative, héroïque et médiatisée<br />

qui est mis en exergue. L’association absorbe alors le trop plein compassionnel de la société occidentale, c’est<br />

« l’association – capable - d’ouvrir – <strong>des</strong>- Restos <strong>du</strong> cœur et <strong>des</strong> hôpitaux de campagne à l’autre bout de la ville<br />

et de la planète ». Pour l’opinion, une association est aussi supposée bénéficier de la garantie de la loi, celle de<br />

1901 ( dont on note qu’elle est une <strong>des</strong> rares dont la date est connue-) lui conférant une sorte de label et un<br />

devoir d’innocence.<br />

Quels sont les champs et les terrains d’enquêtes de ce travail ? Les associations rencontrées interviennent<br />

dans les champs de la prestation de services et de la gestion <strong>du</strong> cadre de vie. Elles ne se conforment pas aux<br />

archétypes précédents. Elles sont d’une autre sorte : elles déclarent penser en même temps leurs activités<br />

particulières et les conséquences que leur manière de con<strong>du</strong>ire ces activités peuvent avoir sur la société. Cette<br />

société, elles souhaitent l’organiser de la manière la plus juste et la plus équitable mais elles se refusent à<br />

envisager de prendre le pouvoir pour la faire évoluer ou la changer. Bref, ces associations pourraient être<br />

dénommées « sociociviques » : civiques en ce qu’elles sont préoccupées de civisme, sociales en ce qu’elles<br />

souhaitent changer la société par <strong>des</strong> voies non directement politiques. Par ailleurs, elles proclament leur<br />

appartenance à la société civile, enten<strong>du</strong>e par elles comme l’antipode de l’Etat, voire son antidote. L’analyse est<br />

menée dans deux villes : Vanves dans les Hauts de Seine, et Montreuil-sous-bois, en Seine-Saint-Denis. Toutes<br />

deux situées en petite couronne de Paris, présentant <strong>des</strong> caractéristiques socio-économiques et spatiales assez<br />

différentes. La réflexion s’est également nourrie <strong>des</strong> expériences dans <strong>des</strong> quartiers en politique de la ville, à<br />

Evry et Poissy, en particulier. Une trentaine d’entretiens avec <strong>des</strong> agents associatifs locaux ont été réalisés.<br />

Quels résultats principaux peut-on tirer ? A l’issue <strong>du</strong> travail réalisé il apparaît que, dans le champ <strong>des</strong> services,<br />

les associations se situent souvent dans la périphérie de l’Etat.<br />

C’est surtout localement que l’association « sociocivique » de service trouve sa place : soit comme auxiliaire ou<br />

opérateur <strong>des</strong> services publics municipaux ou départementaux,(principalement sociaux, culturels, sanitaires,<br />

assistanciels ) soit comme avant-poste <strong>des</strong> services municipaux, prestataires de services collectifs très souvent<br />

subventionnés.<br />

Ces fonctions de service sont assurées par <strong>des</strong> associations au-delà de la sphère d’intervention <strong>des</strong> services<br />

publics locaux. Elles peuvent être qualifiées de services d’administration indirecte ou, dans un langage plus<br />

moderne, de service à régulation sociopolitique.<br />

En revanche, les fonctions d’interlocuteur ou de consultant, de médiateur ou d’intercesseur, de pourvoyeur<br />

d’accès aux services publics remplies par les associations, sont clairement perçues et appréciées par tous, y<br />

compris par les services publics eux-mêmes. C’est le cas notamment <strong>des</strong> femmes médiatrices ainsi que de la<br />

plupart <strong>des</strong> associations de parents d’élèves.<br />

Dans le champ de la gestion <strong>du</strong> cadre de vie, le rôle <strong>des</strong> associations « sociociviques » est beaucoup plus divers,<br />

plus riche peut-être. C’est ainsi que la responsabilité <strong>du</strong> développement social <strong>des</strong> quartiers dits « difficiles »<br />

est souvent confiée à <strong>des</strong> associations, les chargeant de responsabilités très lour<strong>des</strong>, dépassant leurs pouvoirs<br />

et savoirs, et les transformant en « syndics » de quartier. On en dénonçait l’impuissance jusqu’au jour où ( en<br />

novembre 2005) l’on a pu regretter leur affaiblissement, face à toutes sortes de désordres, de violences, d’actes<br />

de rébellion. Très classiquement, dans les quartiers urbains « ordinaires », certaines autres associations se sont<br />

dotées de capacités d’expertise au point de jouer le rôle d’anti-urbaniste ou d’atelier public d’urbanisme, capable<br />

de peser fermement sur les décisions publiques d’aménagement.<br />

34


Sociétés urbaines et habitat<br />

Le rôle <strong>des</strong> associations dans la pro<strong>du</strong>ction de l’ambiance urbaine, au sens de climat social attaché à un paysage<br />

urbain, est plus difficile à démontrer. En effet, la ville est parfois par elle-même un spectacle réjouissant de<br />

déballages commerciaux, de terrasses de bistros, de déambulations, de mélanges sociaux, que se contentent de<br />

renforcer, perfectionner certaines initiatives associatives.<br />

Il arrive quand même que ces initiatives développent de véritables mises en scène festives, donnant à voir ce<br />

que pourrait être un quartier urbain libre, gai et préoccupé uniquement de vivre librement et gaiement.<br />

On devrait constater également qu’une certaine qualité <strong>des</strong> rapports <strong>des</strong> habitants avec les pouvoirs et services<br />

publics locaux est capable de générer un certain climat, un parfum, une atmosphère, une « ambiance de<br />

démocratie ». Telle est l’impression, dont on n’a pas approfondi la démonstration de la preuve. La question<br />

d’une appréciation de cette qualité urbaine reste entière.<br />

La recherche con<strong>du</strong>it à se préoccuper de cette forme juridique qu’est l’association. A l’aide de la sociologie<br />

juridique, et prenant <strong>du</strong> recul, on constate dans les associations « sociociviques » <strong>des</strong> instances, peu à peu,<br />

« mourant d’inanition » ou transcendant la volonté de personnes signataires <strong>du</strong> contrat d’association. En ce cas,<br />

elles prennent alors la forme de véritables institutions préoccupées principalement de la bonne exécution de<br />

leurs missions qualifiables d’intérêt collectif ( à défaut d’être d’intérêt public ou général). Ces institutions sont,<br />

par ailleurs, de droit privé. La loi les contraint à se tenir éloignées de la puissance publique et <strong>du</strong> capitalisme.<br />

En décrivant cette instance, on est tenté d’y voir une « institution privée et collective » susceptible d’abriter tous<br />

les mouvements, tous les regroupements, toutes les tentatives qui, aujourd’hui, s’essaient à <strong>des</strong> reconstructions<br />

vivantes de la citoyenneté-citadinité, considérée ici comme une relation sociale et politique exclusivement<br />

irré<strong>du</strong>ctible au droit de vote et au devoir de conformité. On peut aussi penser que les associations « sociociviques »<br />

peuvent retrouver une nouvelle dynamique en matière de services à condition de privilégier soit leurs fonctions<br />

de services collectifs, afin de faire jouer le principe sociétaire même, soit leurs fonctions de services publics,<br />

mais à la condition qu’elles puissent faire valoir leurs talents et spécificités. Ces associations peuvent revendiquer<br />

et cultiver <strong>des</strong> qualités qui leurs sont propres : une certaine plasticité <strong>du</strong>e à leur immersion dans la société civile<br />

et à leur habitude de travail en réseau. Il ne s’agit pas uniquement de la capacité de se liguer, mais aussi de celle<br />

d’organiser la division <strong>du</strong> travail entre <strong>des</strong> associations aux profils très différents.<br />

Dans le domaine propre de l’aménagement urbain, les associations sont porteuses d’un grand nombre d’initiatives,<br />

à la condition que soit abandonnée la théorie de la décision d’urbanisme comme décision discrétionnaire prise<br />

par l’autorité municipale par application <strong>des</strong> principes selon lesquels « le maire est l’urbaniste de sa commune »<br />

et « la décision d’urbanisme ne se partage pas ».<br />

En conclusion, le risque principal encouru par les associations reste de se voir consacrées comme expertes de<br />

la pauvreté et comme soigneuses de tous les maux que les administrations et les entreprises ne seraient pas à<br />

même de traiter.<br />

35


Sociétés urbaines et habitat<br />

Revendications (les) liées au cadre de vie et à l’environnement dans le bassin minier<br />

<strong>du</strong> Nord-Pas-de-Calais,<br />

SAWICKI Frédéric, NEVEU Catherine, VILLALBA Bruno, EPEE Ariane, LEFEBVRE Rémi,<br />

CRAPS,<br />

février <strong>2006</strong>, 170 p., ann., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 696<br />

Cette recherche, qui combine enquêtes quantitatives et enquêtes de terrain effectuées entre 2000 et 2001, est<br />

une <strong>des</strong> premières à explorer de manière systématique les mobilisations et les associations liées au cadre de vie<br />

et à l’environnement dans une région de tradition in<strong>du</strong>strielle. L’ancien bassin minier <strong>du</strong> Nord-Pas-de-Calais qui<br />

concentre un nombre très important de problèmes de pollution historique et contemporaine fournit un cadre<br />

privilégié à cette étude. La recherche articule <strong>des</strong> questionnements spécifiques concernant la particularité <strong>des</strong><br />

représentations de l’environnement et <strong>des</strong> risques environnementaux propres à cette région, la structure de son<br />

champ associatif et la spécificité <strong>des</strong> trajectoires de ses militants de l’environnement avec <strong>des</strong> questionnements<br />

généraux débouchant sur un certain nombre de propositions théoriques et méthodologiques.<br />

Trois thèmes généraux sont ainsi traités :<br />

• la structuration <strong>du</strong> champ associatif de l’environnement et <strong>du</strong> cadre de vie : de quelles ressources disposent<br />

les associations locales? quel est leur degré de maillage en réseau ? quelles relations entretiennent-elles avec la<br />

sphère politique ? comment sont-elles organisées ?<br />

• le recrutement et la formation <strong>des</strong> militants <strong>des</strong> associations locales : non seulement de quel milieu social<br />

viennent-ils et quelles expériences les ont-ils amenés à s’engager, mais comment se trouvent-ils progressivement<br />

enrôlés sur le terrain <strong>des</strong> revendications environnementales ?<br />

• la signification <strong>des</strong> mobilisations de résidents : peut-on ré<strong>du</strong>ire celles-ci à un agrégat de comportements<br />

égoïstes à courte vue comme le présuppose le recours à la catégorie de Nimby ou sont-elles l’expression de<br />

nouvelles revendications citoyennes ?<br />

Ces questions sont traitées en combinant plusieurs métho<strong>des</strong> (questionnaires auprès <strong>des</strong> associations,<br />

entretiens approfondis, enquêtes de terrain, dépouillement d’articles de la presse locale) et différentes échelles<br />

d’analyse : au niveau de l’ensemble <strong>des</strong> associations de l’arrondissement de Lens au niveau d’une association<br />

particulièrement active dans le district d’Hénin-Carvin, dont on retrace l’histoire, au niveau enfin de deux<br />

bourgs miniers (Rieulaix et Pecquencourt) à l’est <strong>du</strong> bassin minier, dans le département <strong>du</strong> Nord, théâtre<br />

d’une intense mobilisation autour de l’exploitation d’un ancien terril appartenant à une filiale <strong>des</strong> anciennes<br />

Houillères <strong>du</strong> bassin Nord-Pas-de-Calais.<br />

Ces trois types de recherche convergent pour souligner la diffusion, certes selon <strong>des</strong> formes en partie originales,<br />

<strong>des</strong> préoccupations environnementales parmi la population, mais indiquent aussi que cette diffusion résulte<br />

peut-être moins d’une diminution de la tolérance à l’égard de certains risques que <strong>du</strong> souci d’être mieux écoutés<br />

et mieux enten<strong>du</strong>s, y compris au sein de populations socialement mo<strong>des</strong>tes, bref d’une aspiration à une autre<br />

citoyenneté. En cela cette région de tradition in<strong>du</strong>strielle ne semble plus faire exception.<br />

36


Sociétés urbaines et habitat<br />

Services (les) publics culturels au risque de la métropolisation : le cas de l’agglomération<br />

lyonnaise,<br />

BOINO Paul,<br />

Institut d’urbanisme de Lyon/Université de Lyon II,<br />

mars <strong>2006</strong>, 91 p., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 734<br />

Croiser une approche territoriale et les interventions culturelles construit un champ très particulier <strong>du</strong> point de<br />

vue de l’action publique. En effet, les compétences <strong>des</strong> collectivités publiques y sont à la fois peu nombreuses<br />

et souvent limitées à <strong>des</strong> domaines d’intervention restreints. Il convient également de noter que le champ<br />

culturel a quasiment toujours été investi, en premier, par <strong>des</strong> acteurs privés (associatifs et même in<strong>du</strong>striels et<br />

commerciaux) et que l’action de la collectivité publique, qui est intervenue par la suite, s’est souvent caractérisée<br />

par une démarche de labellisation et/ou de modélisation. Enfin, il faut souligner que les compétences que se<br />

sont données, in fine, les collectivités (en particulier territoriales) procèdent en large part d’une « autosaisine »,<br />

tant <strong>du</strong> point de vue <strong>des</strong> champs d’intervention, de l’éten<strong>du</strong>e <strong>des</strong> actions que <strong>des</strong> modalités pratiques de leur<br />

mise en œuvre.<br />

De ce fait, l’analyse de la territorialisation <strong>des</strong> compétences culturelles est particulièrement complexe à saisir<br />

dans sa distribution entre acteurs mais également dans l’organisation <strong>des</strong> différents systèmes d’action que cela<br />

suppose.<br />

L’action publique culturelle est travaillée par le mouvement général de décentralisation ; elle reste cependant<br />

le lieu d’une certaine « persistance régalienne ». En effet, <strong>des</strong> principes toujours actifs, portés par l’Etat,<br />

définissent encore, aujourd’hui, le cadre de pensée <strong>des</strong> politiques culturelles. Depuis Malraux, trois objectifs<br />

politiques ont toujours été privilégiés : l’accès aux œuvres, l’audience <strong>du</strong> patrimoine et le développement de<br />

la création dans une optique d’excellence. Cette dernière orientation n’est pas le propre <strong>des</strong> services de l’Etat.<br />

On la retrouve dans l’agglomération lyonaise, au cœur même de l’action d’une institution culturelle locale : la<br />

Maison de la Danse.<br />

Loin de tout effet mécanique de la politique nationale sur le service public local, il s’avère, en fait, que l’entredeux<br />

que constituent les collectivités locales et les processus de territorialisation dont elles sont porteuses<br />

contredit l’hypothèse d’une quelconque linéarité. Appréhender les politiques culturelles dans le cadre <strong>des</strong><br />

métropoles urbaines a tendance à hétérogénéiser les finalités assignées à l’action culturelle.<br />

C’est ainsi que les communes de banlieue accordent un primat à l’animation, à la lecture et aux pratiques<br />

artistiques, dans un objectif de démocratie culturelle qui n’est pas sans relation avec la quête de cohésion et de<br />

développement social. A l’inverse, la ville centre s’intéresse prioritairement au spectacle vivant et aux musées, dans<br />

une perspective de métropolisation, c’est-à-dire de visibilité internationale et d’attractivité. A ces disparités de<br />

situations géographiques s’en ajoute une autre, scalaire celle-ci. En effet, l’échelon intercommunal se caractérise<br />

par <strong>des</strong> actions qui s’inscrivent dans <strong>des</strong> logiques de développement et de projet comme celles menées par la<br />

ville centre. Cependant, ces actions cherchent, aussi, à apporter <strong>des</strong> réponses à <strong>des</strong> soucis complémentaires<br />

d’identité et de cohésion territoriale directement liés au renfoncement d’un pouvoir d’agglomération et de sa<br />

légitimité.<br />

La question <strong>du</strong> transfert de la compétence culturelle à la communauté urbaine n’a pas réussi à ré<strong>du</strong>ire cette<br />

complexité. En effet, en lieu et place de la définition d’un intérêt communautaire qui aurait pu être à même<br />

de réguler les effets centrifuges qui s’exercent sur le champ culturel, une démarche certes pragmatique mais<br />

au coup par coup a prévalu. Entre estimation <strong>du</strong> gain financier qu’apporterait l’agglomération et inquiétu<strong>des</strong><br />

quant à la perte de la capacité d’action <strong>du</strong> niveau communal, aucune convention, aucun système de références<br />

partagées dans lequel et par lequel les acteurs raisonnent et agissent, n’a été stabilisé entre les collectivités<br />

locales composant la métropole que cela soit par clarification, arrangement ou encore par compromis.<br />

Malgré cette carence manifeste, il s’avère pourtant, comme le montre le cas de la Maison de la Danse, que,<br />

dans certaines situations, les contradictions qui travaillent le champ culturel réussissent à être globalement<br />

dépassées.<br />

37


Sociétés urbaines et habitat<br />

Hors le système de la régie directe, le champ culturel se structure, de fait, comme un réseau composé de<br />

groupes d’acteurs de différentes natures, privés et publics, professionnels et politiques, nationaux et locaux qui<br />

entretiennent entre eux <strong>des</strong> relations faiblement hiérarchisées. De ce fait, les politiques culturelles circulent<br />

essentiellement par tra<strong>du</strong>ctions successives. Elles peuvent, ainsi, incidemment, se transformer en actions<br />

concrètes qui permettent aux institutions culturelles d’abonder leurs financements. Ces tra<strong>du</strong>ctions constituent<br />

un processus d’« équivalence toujours contestable entre <strong>des</strong> problèmes formulés par plusieurs acteurs dans<br />

<strong>des</strong> répertoires différents », mais participent néanmoins de l’intégration par les uns <strong>des</strong> finalités et mo<strong>des</strong> de<br />

raisonnements <strong>des</strong> autres. Paradoxe, c’est bien l’autonomie <strong>du</strong> service public culturel vis-à-vis de la puissance<br />

publique qui permet, in fine, l’aboutissement de ce processus de tra<strong>du</strong>ction. Des conflits peuvent assurément<br />

éclater ou, à tout le moins, <strong>des</strong> tensions exister entre les uns et les autres, mais ces controverses ne con<strong>du</strong>isent<br />

pas nécessairement à <strong>des</strong> blocages. Comme nous avons pu le voir avec la Maison de la Danse, elles permettent<br />

aussi, souvent, de réaliser <strong>des</strong> éclaircissements et <strong>des</strong> avancées salutaires.<br />

A l’inverse, le cas <strong>des</strong> Subsistances nous montre les impasses dans lequelles se trouve le service public culturel en<br />

régie directe et l’incapacité de dépasser alors les contradictions liées à la pluralité et à la versatilité <strong>des</strong> finalités<br />

assignées aux politiques culturelles. Sans autonomie, le service public culturel se trouve alors incapable de<br />

concilier les diverses attentes de sa tutelle communale, mais aussi <strong>du</strong> public, ni d’en négocier les retournements.<br />

Dès lors les controverses tournent au blocage. Celui-ci ne sera résolu, mais qu’en apparence par le limogeage<br />

<strong>du</strong> directeur de l’institution. Car, sur le fond, le problème reste entier et se reposera au premier changement<br />

d’orientation politique de la municipalité. C’est le changement de statut <strong>des</strong> Subsistances et de directeur <strong>des</strong><br />

Substances qui exprimeront, de fait, la tentative de résolution de cette difficulté structurelle.<br />

Cette modification <strong>des</strong> statuts n’est pas un cas exceptionnel. La création <strong>des</strong> Etablissements Publics Culturels<br />

et plus globalement les critiques convergentes adressées à la régie directe illustrent la tendance plus générale<br />

à une autonomisation <strong>des</strong> services publics vis-à-vis de la puissance publique au nom de leur efficacité de<br />

fonctionnement. Le recours à cet argument n’est pas infondé, mais cette recherche montre que ce changement<br />

de statut juridique peut aussi leur permettre de maintenir une certaine cohérence malgré l’hétérogénéité<br />

croissante <strong>des</strong> finalités qui leur sont assignées. Ce glissement substantiel <strong>des</strong> services publics d’une organisation<br />

bureaucratique à l’action organisée implique toutefois que leur orientation et leur action ne procèdent plus d’une<br />

politique publique d’ensemble définie a priori, mais soit le fruit d’accords locaux qui auront été trouvés. Cela<br />

in<strong>du</strong>it une différentiation fine <strong>des</strong> services publics qui pourront peut-être maintenir une relative cohérence,<br />

mais au prix de l’unité <strong>du</strong> Service Public.<br />

38


Sociétés urbaines et habitat<br />

Vers un droit à la mobilité pour tous : inégalités, territoires et vie quotidienne,<br />

MIGNOT Dominique, ROSALES-MONTANO Silvia,<br />

PUCA/PREDIT,<br />

novembre <strong>2006</strong>, Editions La Documentation Française, 97 p., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 805<br />

Dans nos villes, aujourd’hui, les transports, les déplacements, plus largement la mobilité aident la vie quotidienne<br />

<strong>des</strong> citadins. Nous vivons tous, en effet, dans un espace urbain de plus en plus éclaté entre le lieu de résidence,<br />

le lieu de travail, les établissements d’enseignement, les zones de chalandises. Mais, sommes-nous tous « logés<br />

à la même enseigne » en matière de déplacement ? La mobilité, les déplacements jouent-ils le rôle qui leur est<br />

assigné ? Remplissent-ils une action correctrice vis-à-vis <strong>des</strong> différentes formes d’inégalités, qu’elles soient liées<br />

au revenu, à la situation socioprofessionnelle, familiale, physique ou mentale ? Construisent-ils ainsi le droit au<br />

transport intro<strong>du</strong>it en 1982 par la Loi d’Orientation <strong>des</strong> Transports Intérieurs (LOTI) ? Mieux comprendre les<br />

dynamiques inégalitaires ou ségrégatives <strong>des</strong> déplacements. Mieux connaître ceux tenus à l’écart de l’expansion<br />

<strong>des</strong> « univers de choix » ou qui le vivent plus en terme de contraintes que de bénéfices. Apprécier l’effet de ces<br />

politiques de transport. Tel était donc l’objet de l’appel à proposition « Déplacements et inégalités » <strong>du</strong> Plan<br />

Urbanisme Construction Architecture et <strong>du</strong> Programme de Recherche et d’Innovation dans les Transports<br />

Terrestres (1996-2000) en avril 1999. Les travaux sont achevés mais leur valorisation est complétée par une<br />

synthèse <strong>des</strong> principaux enseignements <strong>du</strong> programme les intégrant dans l’ensemble <strong>des</strong> travaux sur ce thème<br />

au cours <strong>des</strong> dernières années.<br />

La thématique « déplacements et inégalités » n’est pas nouvelle. Nombre de réflexions récentes sur les réseaux<br />

de transports collectifs( autour <strong>des</strong> plans de déplacements urbains, puis les débats qui ont précédé l’adoption<br />

en France de la Loi Solidarité et Renouvellement Urbains en 2000) ont con<strong>du</strong>it à une remise à jour <strong>du</strong><br />

questionnement. La problématique <strong>des</strong> inégalités suscite aussi <strong>des</strong> débats dans les domaines de la santé, de<br />

l’é<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> logement. Mais, la plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> quantitatives et qualitatives montrent que les mécanismes<br />

générateurs <strong>des</strong> inégalités sont complexes et imparfaitement connus. Préciser leur tra<strong>du</strong>ction dans le domaine<br />

<strong>des</strong> transports et plus concrètement concernant la mobilité au sein <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie quotidiens est donc une<br />

approche spécifique majeure <strong>du</strong> travail.<br />

Elle est ici structurée autour de trois gran<strong>des</strong> questions, tentant ainsi de clarifier <strong>des</strong> notions et <strong>des</strong> faits pour<br />

contribuer à la construction d’un droit à la mobilité pour tous.<br />

• la première aborde <strong>des</strong> faits majeurs et leurs évolutions : un revenu moyen qui augmente et <strong>des</strong> disparités<br />

qui s’accroissent, le rôle de la redistribution de la richesse et <strong>des</strong> prestations sociales dans la limitation <strong>des</strong><br />

inégalités sociales et économiques, l’accroissement <strong>des</strong> inégalités au sein <strong>des</strong> mêmes catégories socioprofessionnelles,<br />

mais aussi la pauvreté, comme pro<strong>du</strong>it et facteur d’inégalités de vie, menant vers la précarité et<br />

la « grande pauvreté » non seulement économique mais aussi culturelle, sanitaire. Les aspects territoriaux <strong>des</strong><br />

inégalités font l’objet d’un regard particulier, parce que les fragmentations et les polarisations sociales ne sont<br />

pas indissociables de la fragmentation spatiale métropolitaine ;<br />

• la seconde met en évidence le fait que traiter de la question de la mobilité et <strong>des</strong> inégalités au sein de la<br />

vie quotidienne est un vrai défi. En effet, toute la difficulté de l’analyse <strong>des</strong> inégalités dans le domaine <strong>des</strong><br />

transports tient à ce que le déplacement n’est qu’exceptionnellement un but en soi. Le déplacement est un<br />

bien intermédiaire, dont la consommation est nécessaire à la réalisation d’activités économiques et sociales et<br />

résulte de mo<strong>des</strong> de vie différenciés. L’inégal accès à la voiture particulière comme aux transports collectifs<br />

est abordé en mettant en exergue son impact sur l’augmentation ou la limitation <strong>des</strong> inégalités sociales,<br />

économiques et territoriales ;<br />

• la troisième formule <strong>des</strong> recommandations pour définir un « droit à la mobilité », participant d’un « droit<br />

à la ville ». Les principales recommandations sont de différentes natures et vont <strong>du</strong> renforcement de la<br />

connaissance pour une « vision commune » rétrospective et prospective permettant la construction d’un «<br />

droit à la mobilité et à la ville », à la conception de politiques publiques locales transversales intégrant les<br />

inégalités comme un « problème » à résoudre au quotidien.<br />

En conclusion, les propositions développées suite à une synthèse <strong>des</strong> travaux réalisés en France sur la thématique<br />

déplacements et inégalités au début <strong>des</strong> années 2000, visent à faire émerger un droit à la mobilité, élément d’un<br />

droit à la ville. Ces propositions ne sont évidemment pas exhaustives. De plus, elles sont à inscrire dans un<br />

contexte en évolution et pour lequel une prospective de la mobilité n’est pas si aisée. Un certain nombre d’enjeux<br />

39


Sociétés urbaines et habitat<br />

peuvent déjà être pointés : le vieillissement et la pauvreté dans les espaces périurbains, la crise de l’énergie et<br />

ses conséquences pour les plus pauvres, la « gentrification »/dispersion <strong>des</strong> populations, le comportement <strong>des</strong><br />

ménages face à ces évolutions, la métropolisation et ses effets de concentration et de dispersion. Sur tout ou<br />

partie de ces questions la recherche n’en est qu’à ses débuts. On soulignera enfin, concernant les inégalités<br />

en général et les inégalités pour le logement et la mobilité en particulier, le rôle indéniable de l’État en tant<br />

qu’arbitre dans un domaine de compétences largement décentralisées. Ce rôle d’arbitre ne pourra par ailleurs<br />

pas être isolé d’une nécessaire réflexion sur une intervention financière renouvelée de l’État, sous peine d’une<br />

perte totale de crédibilité de celui-ci. Un « chantier national et local », et pas seulement un débat, est urgent afin<br />

de construire les vrais termes de référence d’une mobilité minimum pour aller vers ce « droit à la mobilité pour<br />

tous » sur la base d’une vision politique et sociale convergente.<br />

40


Sociétés urbaines et habitat<br />

Ville (la), la nuit : de la sécurité à la cohésion sociale, les fondements controversés <strong>du</strong><br />

service public,<br />

AURES-CERUR,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 133 p., ann., cartes, bibliogr.,<br />

PUCA 760<br />

La gestion de la nuit s’impose de plus en plus nettement aujourd’hui comme un enjeu de politique urbaine :<br />

désynchronisation <strong>des</strong> rythmes de travail qui atténue les ruptures jour/nuit et augmente la part <strong>du</strong> travail<br />

nocturne ; évolution de l’ensemble <strong>des</strong> rythmes de vie ( demande accrue d’ouverture de services et <strong>du</strong> secteur<br />

marchand sur <strong>des</strong> plages de temps plus larges ). La nuit constitue aussi un enjeu urbain sous l’angle de l’image<br />

: une ville bien mise en valeur la nuit, active et animée, attire car constitue un facteur de promotion. Les<br />

événements culturels et sportifs nocturnes très médiatisés participent à la fabrication de l’image de la ville.<br />

Les services au public se trouvent dès lors confrontés à de nouveaux enjeux : ils relevaient essentiellement de<br />

l’urgence indivi<strong>du</strong>elle (services de santé, de maintenance) ou <strong>du</strong> contrôle (services de police), correspondant<br />

aux exigences d’une « ville de garde », mais les pratiques qui rythment aujourd’hui les villes la nuit appellent de<br />

leur part une approche nouvelle, non seulement de la gestion urbaine, mais aussi de l’action dans le champ plus<br />

particulier de la tranquillité publique.<br />

L’analyse porte ainsi sur deux terrains, Rennes et Nantes : la question d’une nécessité renouvelée de gestion<br />

nocturne émerge fortement ces dernières années, mais sur <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> d’intervention de la collectivité différents.<br />

Bien que la question de la sécurité ou de la tranquillité publique apparaisse d’emblée étroitement liée à celle<br />

de la nuit, on assiste, dans chacune <strong>des</strong> deux villes, à un changement de posture concernant la gestion de<br />

l’espace nocturne. Administrées l’une et l’autre par <strong>des</strong> maires socialistes, elles ont cependant <strong>des</strong> approches<br />

très contrastées de l’intervention publique, en particulier pour les centres-villes.<br />

A Rennes, la question d’une gestion nocturne renouvelée surgit fortement, en particulier à partir de «<br />

débordements » violents qui ont lieu dans le centre fin 2004. La Ville, préoccupée de longue date par les questions<br />

de jeunesse, met alors en place une action municipale expérimentale fondée sur une alternative à la logique de<br />

sécurité publique qui débouche sur la « nuit <strong>des</strong> 4 jeudis » : proposer <strong>des</strong> activités culturelles, sportives, festives<br />

pour les jeunes en soirée, dans différents lieux de la ville. Rennes reconnaît comme légitime la demande <strong>des</strong><br />

jeunes, et tente d’y apporter <strong>des</strong> réponses innovantes, en mobilisant notamment les associations pour pallier<br />

l’absence <strong>des</strong> services ordinaires la nuit. L’agitation nocturne rennaise semble participer naturellement de la<br />

nuit considérée comme une temporalité plus « ordinaire » de la vie de la cité, pro<strong>du</strong>ctive de nouvelles formes<br />

d’urbanité et porteuse de valeurs positives, de rencontres et d’expressions sociales nouvelles. Par une occupation<br />

<strong>du</strong> centre-ville la nuit, la jeunesse rennaise fait advenir l’espace public central comme agora. Elle interpelle ainsi<br />

la collectivité locale et ses partenaires sur le caractère singulier de ses pratiques dont le rituel les inscrit dès lors<br />

dans la continuité et l’ordinaire de la ville.<br />

A Nantes, la question de la vie nocturne se pose en termes d’image de la ville : ville-lumière, ville en mouvement.<br />

La nuit est culturelle, événementielle, tout en veillant à ce que la sécurité y soit respectée. Nantes s’emploie dans<br />

ce but à anticiper les risques en articulant les divers outils d’une politique classique de tranquillité publique.<br />

Point de convergence <strong>des</strong> flux urbains les plus denses, le centre-ville constitue un territoire spécifique où<br />

peuvent se lire, mieux qu’ailleurs, les tensions et confrontations d’usage sur l’espace public. Vouloir le préserver<br />

<strong>des</strong> turbulences, de ces conflits latents, de ces risques de bascule, est devenu une priorité pour la collectivité.<br />

Face aux risques de tensions et de conflits que l’arrivée de la nuit fait peser, la collectivité nantaise s’est dotée<br />

d’une panoplie de moyens visant le contrôle et la médiation sur le centre-ville, afin de lutter contre le bruit<br />

et les problèmes de tranquillité publique. II s’agit, dans l’esprit de ses initiateurs, de réunir et mobiliser un<br />

ensemble de « dispositifs » qui vont donner sens à la politique recherchée, ceux-ci allant de la maîtrise d’un<br />

cadre réglementaire plus strict <strong>des</strong> rapports d’usage entre espaces privés et espaces publics à la mise en débat<br />

<strong>des</strong> solutions envisagées pour traiter un problème de tranquillité publique, tout en renforçant les moyens d’une<br />

présence plus continue de l’autorité municipale sur le centre.<br />

Les perceptions opposées que l’on observe à Rennes et à Nantes déterminent <strong>des</strong> stratégies distinctes<br />

d’intervention sur l’espace public. Ce que nous révèle l’implication <strong>des</strong> villes dans la régulation de la nuit<br />

montre bien <strong>des</strong> positionnements radicaux. L’un (Rennes) privilégie la lecture de nouvelles problématiques sur<br />

l’espace urbain. L’autre (Nantes) porte un regard sans aucun doute plus traditionnel sur la nuit comme territoire<br />

41


Sociétés urbaines et habitat<br />

à risques dans un contexte où l’on sait que la demande sociale de sécurité et de tranquillité publique se fait plus<br />

pressante. Dans les deux villes, on remarque donc l’émergence d’un besoin grandissant de gestion nocturne ;<br />

ce qui con<strong>du</strong>it les deux villes à structurer autour d’elles un ensemble de partenaires, selon <strong>des</strong> « conventions<br />

locales », mais reposant sur <strong>des</strong> priorités différentes dans les deux villes : autour de la jeunesse à Rennes, autour<br />

de la tranquillité publique à Nantes.<br />

Cependant, l’analyse <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de gestion nocturne dans trois types d’espaces différenciés, en écho au concept<br />

de « la ville à trois vitesses », centre-ville, quartiers d’habitat social, et communes suburbaines, montre que cette<br />

« convention locale, qui se noue sur un centre considéré comme stratégique, perd en intensité à mesure que l’on<br />

s’éloigne <strong>du</strong> centre-ville. Dans les quartiers d’habitat social la nuit, la question de la sécurité et de la tranquillité<br />

domine, et à la différence <strong>du</strong> centre, les pratiques de la jeunesse dans l’espace public, même à Rennes, peinent à<br />

être reconnues. Les services <strong>des</strong> correspondants de nuit, dans les quartiers sensibles, se voient investis de larges<br />

missions non couvertes par les services de droit commun et se retrouvent un peu seuls sur le terrain nocturne à<br />

jouer ce rôle de dialogue, de médiation auprès <strong>des</strong> jeunes. Dans les communes suburbaines, cette recherche de<br />

convention locale est inexistante. Et les nouveaux centres d’agglomération qui surgissent dans certaines de ces<br />

communes (exemple d’Atlantis à Saint Herblain), portent en germe de forts risques de tension nocturne, car ils<br />

ne sont pas fondés sur <strong>des</strong> valeurs aussi partagées que celles pour les centres anciens. Ils restent gérés surtout<br />

par le marché, et ne peuvent mobiliser la même attention <strong>des</strong> services publics que les centres-villes.<br />

42


Territoires et aménagement<br />

Territoires et aménagement<br />

Aide à l’automobilité <strong>des</strong> ménages pauvres et soutenabilité économique <strong>des</strong> transports<br />

en commun : comparaison France • Etats-Unis,<br />

COUTARD Olivier, DUPUY Gabriel, FOL Sylvie,<br />

METROPOLIS,<br />

avril <strong>2006</strong>, 73 p., ann., bibliogr.,<br />

PUCA 743<br />

Depuis une dizaine d’années, les Etats-Unis et la France ont vu le développement de nouveaux dispositifs<br />

d’ai<strong>des</strong> publiques à l’utilisation de l’automobile. L’augmentation rapide <strong>du</strong> nombre de ces dispositifs, comme<br />

la place croissante qu’ils occupent dans les travaux scientifiques, en particulier aux Etats-Unis ont con<strong>du</strong>it<br />

les chercheurs à s’intéresser à leurs effets. Ils se sont en particulier interrogés sur la menace qu’ils pourraient<br />

représenter pour les politiques de transports en commun, notamment en termes de « soutenabilité économique »,<br />

dans un contexte où les transports collectifs sont dans une situation de fragilité croissante, liée en particulier à<br />

l’évolution de leur mode de financement.<br />

Trois éléments amènent en effet à penser que ces dispositifs, dont le développement certes rapide reste<br />

néanmoins marginal, sont à la fois un analyseur significatif <strong>des</strong> transformations de la mobilité <strong>des</strong> ménages<br />

pauvres et un facteur potentiel de déstabilisation <strong>des</strong> transports collectifs : un contexte de dépendance qui<br />

affecte de manière croissante les ménages pauvres ; l’enjeu, au moins dans les discours, <strong>du</strong> « spatial mismatch » ;<br />

l’importance croissante de l’aide à la mobilité comme outil <strong>des</strong> politiques de retour à l’emploi.<br />

La recherche montre que quelles que soient les formes qu’ils prennent, les dispositifs d’aide à l’utilisation de<br />

l’automobile restent marginaux dans les deux pays. Il y a donc un décalage, entre d’une part, le débat scientifique<br />

et les préconisations qui s’en dégagent (prônant la motorisation <strong>des</strong> pauvres, avec vigueur aux Etats Unis et de<br />

manière plus émergente en France), et, d’autre part, la réalité <strong>des</strong> dispositifs dont le développement reste limité<br />

et l’accès très sélectif.<br />

Les enquêtes permettent d’avancer deux types d’hypothèses explicatives :<br />

• l’aide à l’utilisation de l’automobile n’est pas toujours une réponse aux contraintes et aux besoins <strong>des</strong> ménages<br />

pauvres ; cela dépend <strong>des</strong> caractéristiques économiques, sociales et résidentielles <strong>des</strong> ménages ;<br />

• l’extension à grande échelle de ces ai<strong>des</strong> comporte un risque politique négatif : forte consommatrice de<br />

fonds publics, cette généralisation supposerait en effet nécessairement un nouveau partage <strong>des</strong> crédits publics<br />

au détriment <strong>des</strong> transports collectifs, qui perdraient dans le même temps une partie de leur justification<br />

sociale ; et cette évolution contribuerait à détendre encore davantage le « ressort de rappel » de la dépendance<br />

automobile.<br />

La déconnexion entre les besoins financiers croissants <strong>des</strong> transports collectifs et la diminution de leur<br />

justification sociale qu’entraînerait une telle extension paraît ainsi susceptible de favoriser une remise en question<br />

plus fondamentale <strong>des</strong> équilibres actuels sauf à supposer qu’un registre de légitimation environnementale (effet<br />

de serre, qualité de vie, patrimoine) puisse se substituer efficacement au traditionnel registre de légitimation<br />

sociale <strong>des</strong> transports collectifs.<br />

43


Territoires et aménagement<br />

Aller en rave : un voyage aux marges de la ville,<br />

EPSTEIN Renaud, FONTAINE Astrid,<br />

PUCA,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 154 p., cartes, fig., ill., réf. bibliogr., coll. Recherches n°172,<br />

PUCA 833<br />

Par leur histoire, leurs acteurs, les techniques pratiquées, le phénomène <strong>des</strong> « raves » est intimement lié à la<br />

mobilité. L’analyse <strong>des</strong> pratiques <strong>des</strong> participants con<strong>du</strong>it à renouveler le regard sur les déplacements : loin<br />

de constituer <strong>des</strong> contraintes nécessaires pour rejoindre et repartir <strong>du</strong> lieu de la fête, ils font partie <strong>du</strong> temps<br />

de celles-ci et incitent à regarder la « rave » et les mobilités tant virtuelles que corporelles qui l’accompagnent<br />

comme un voyage.<br />

L’enquête sur les mobilités liées aux raves a été réalisée dans le cadre <strong>du</strong> programme « Mobilités et Territoires<br />

Urbains » <strong>du</strong> Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA). Peu de temps après le début <strong>des</strong> travaux, la<br />

consultation <strong>du</strong> programme interministériel « Cultures, villes et dynamiques sociales » a permis de développer<br />

un second projet de recherche plus global sur la dimension urbaine <strong>du</strong> phénomène culturel techno.<br />

Entre octobre 2000 et novembre 2002, ces deux <strong>recherches</strong> ont été menées en parallèle, débouchant sur<br />

l’accumulation d’un important matériau d’enquête relatif aux déplacements générés par les raves, mais aussi<br />

à l’organisation <strong>des</strong> espaces festifs, aux acteurs qui participent à ces événements et aux valeurs qui les soustendent.<br />

Les analyses <strong>des</strong> interactions entre culture et dynamiques socio-urbaines développées pour le<br />

programme « Cultures, villes et dynamiques sociales » apportent un éclairage complémentaire au présent travail<br />

centré sur les mobilités. Ces deux programmes de recherche incitative ont ainsi servi de point de départ à une<br />

collaboration de plus de deux ans entre <strong>des</strong> chercheurs dont les expériences antérieures et les positions en<br />

regard de l’objet étudié étaient très hétérogènes. Le rapprochement entre les ethnographes ayant déjà investigué<br />

le milieu “ techno ” dans le cadre de différentes étu<strong>des</strong> et les sociologues plus versés dans les questions urbaines<br />

n’a pas toujours été aisé. Plutôt que d’opérer une division « taylorienne » <strong>des</strong> tâches (enquêtes de terrain pour<br />

les ethnographes, analyse et mise en perspective pour les sociologues), le choix a été fait d’une copro<strong>du</strong>ction de<br />

l’ensemble <strong>des</strong> phases <strong>du</strong> travail. C’est dans l’échange et le débat qu’ont été établis <strong>des</strong> protocoles communs pour<br />

la con<strong>du</strong>ite <strong>des</strong> enquêtes et que s’est opérée l’analyse <strong>des</strong> matériaux, pour déboucher sur une écriture collective<br />

<strong>du</strong> rapport final.<br />

Le contexte dans lequel s’est inscrite la recherche a pesé de manière singulière sur ce processus de rapprochement.<br />

Lors de l’élaboration <strong>du</strong> projet initial, le phénomène rave demeurait relativement marginal et peu connu <strong>du</strong><br />

grand public. Cette situation a brusquement changé à la suite <strong>du</strong> dépôt d’un amendement parlementaire à la loi<br />

sur la sécurité quotidienne, qui a con<strong>du</strong>it à l’inscription <strong>des</strong> raves sur les agendas politique et médiatique. La<br />

faible visibilité de l’objet initial s’est transformée en exposition maximale, ce qui n’a pas été sans effets sur le<br />

travail.<br />

La première partie de l’ouvrage est consacrée à l’exposition de ce contexte (et à sa mise en perspective historique),<br />

ainsi qu’à la présentation de ses conséquences sur l’objet étudié et, par contrecoup, sur l’approche problématique<br />

et méthodologique retenue.<br />

Dans une deuxième partie, on a cherché à caractériser aussi finement que possible les mobilités engendrées par<br />

les raves. On a veillé à ne pas se limiter à la seule <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> déplacements vers ces événements festifs, pour<br />

rendre compte plus globalement d’un rapport atypique au territoire<br />

Dans une dernière partie, on a tenté de mettre en regard les éléments et analyses issus de l’observation de la<br />

question générale <strong>du</strong> programme de recherche, relative aux relations entre mobilités et territoires urbains. Bien<br />

que demeurant partielle (<strong>du</strong> fait notamment <strong>du</strong> caractère marginal de l’objet étudié), cette mise en perspective<br />

permet cependant de revenir sur un certain nombre de débats qui traversent la recherche urbaine, tous relatifs<br />

à l’évolution <strong>des</strong> liens sociaux et <strong>des</strong> liens entre espaces dans les territoires urbanisés.<br />

44


Territoires et aménagement<br />

CASSINI, territoires et population : deux siècles d’évolution. Géographie historique <strong>des</strong><br />

communes françaises, <strong>des</strong> paroisses à l’intercommunalité, de la carte de Cassini aux<br />

systèmes d’information géographique,<br />

MOTTE Claude, VOULOIR Marie-Christine,<br />

CNRS/EHESS • Laboratoire de démographie historique,<br />

juillet <strong>2006</strong>, non pag., plans, fig.,<br />

PUCA 762<br />

Il s’agit de mettre en correspondance par superposition (ou calage) à l’aide d’un Système d’Information<br />

Géographique (SIG) les cartes représentant le territoire de la France <strong>du</strong> XVIII e siècle et le fonds <strong>des</strong> limites<br />

administratives actuelles issu de la BD-Carto (IGN) puis d’associer à ce montage cartographique une base<br />

de données historiques relatives à l’évolution démographique et administrative <strong>des</strong> communes et anciennes<br />

communes depuis la fin <strong>du</strong> XVIIIe siècle.<br />

Cette réalisation est accessible sous la forme d’un site Internet et d’un CD-Rom. Son ambition annoncée est<br />

double :<br />

• constituer le fichier, jusqu’à ce jour inexistant, <strong>des</strong> évolutions <strong>des</strong> territoires communaux et de leur population<br />

sur la longue <strong>du</strong>rée et construire l’outil cartographique qui permet de comprendre comment, sur le terrain,<br />

les reconfigurations <strong>des</strong> territoires, dans la France métropolitaine, ont modifié la trame administrative depuis<br />

sa mise en place à l’époque révolutionnaire jusqu’à aujourd’hui. C’est un préalable à une étude, argumentée<br />

historiquement, <strong>des</strong> territoires et à une réflexion sur leur évolution future ;<br />

• mettre à la disposition de la communauté <strong>des</strong> utilisateurs (historiens et aménageurs <strong>du</strong> territoire) le résultat<br />

de cette recherche.<br />

Le travail a permis d’apporter au site internet <strong>des</strong> développements importants tant au niveau de la consultation<br />

et <strong>du</strong> traitement de la couche image historique qu’à celui de la base de données <strong>des</strong> informations administratives<br />

et démographiques. Le CD-Rom comprendra l’ensemble <strong>des</strong> fichiers numérisés et géoréférencés <strong>des</strong> cartes <strong>du</strong><br />

XVIII e siècle (Cartes de Cassini et Cartes de La Haye pour Nice, la Savoie et la Corse) et la base Access <strong>des</strong><br />

données historiques communales couvrant la période 1794-1999. Il est en cours d’élaboration.<br />

Les développements fonctionnels <strong>du</strong> site Internet : à l’ouverture <strong>du</strong> site en janvier 2005, hébergé par l’École<br />

<strong>des</strong> Hautes Étu<strong>des</strong> en Sciences sociales, il n’était pas encore possible de travailler avec les logiciels spécifiques<br />

de traitement d’images sur le Web en système Windows pour <strong>des</strong> raisons de sécurité <strong>du</strong> réseau. Mais <strong>du</strong> fait<br />

de l’intérêt, pour de nombreux chercheurs, de ces logiciels (Er-Mapper et Image Web Server), cet obstacle a<br />

été contourné. L’EHESS a acquis les logiciels et le Laboratoire de Démographie historique (LDH) a acheté<br />

un serveur sous système Windows. Ce serveur reçoit les logiciels et les fichiers images géo-référencées <strong>des</strong><br />

cartes <strong>du</strong> XVIII e siècle mais il reste « caché » derrière le serveur Linux déjà existant qui, lui, héberge la base de<br />

données alphanumériques. Cette technologie apporte de nombreux avantages grâce au format de compression<br />

d’image (extension .ecw) utilisé :<br />

• une rapidité et une souplesse extrême dans l’affichage et la navigation internet sur <strong>des</strong> fichiers aussi lourds que<br />

les fichiers <strong>des</strong> cartes <strong>du</strong> XVIIIe siècle numérisées ;<br />

• une fenêtre de navigation beaucoup plus grande, <strong>des</strong> formats d’impression plein écran ;<br />

• modifier selon les besoins <strong>des</strong> utilisateurs le style (couleurs, épaisseur) <strong>des</strong> contours administratifs affichés ;<br />

• commander en ligne une extraction <strong>des</strong> images. Pour permettre l’import en local <strong>des</strong> images extraites, la<br />

couche <strong>des</strong> cartes historiques est maintenant présentée en projection Lambert II éten<strong>du</strong>e.<br />

L’intégration de cette nouvelle technologie a entraîné une refonte de l’ergonomie <strong>des</strong> écrans de navigation, tout<br />

en respectant la charte graphique voulue par la Bibliothèque nationale qui a apporté les fichiers numériques<br />

<strong>du</strong> fond de cartes historiques. La migration <strong>du</strong> fichier <strong>des</strong> informations administratives et démographiques en<br />

une base de données Access autorise par ailleurs l’affichage <strong>du</strong> résultat <strong>des</strong> interrogations qu’il est maintenant<br />

possible d’adresser à la base. Sur le site, ces requêtes sont de deux ordres :<br />

• de l’ordre de la population: affichage <strong>des</strong> communes correspondant à un seuil démographique et à une année<br />

de recensement précisés ;<br />

• de l’ordre <strong>des</strong> limites administratives : affichage <strong>des</strong> communes appartenant à un ressort et à une année<br />

choisis.<br />

45


Territoires et aménagement<br />

Les bases de données (le CD-Rom) : Le CD-Rom comprendra deux types de base de données :<br />

• la première est celle <strong>des</strong> données cartographiques historiques. Rappelons qu’il s’agit <strong>des</strong> 181 feuilles constitutives<br />

(collection aquarellée) de la Carte de Cassini aussi appelée Carte de l’Académie, et les feuilles de la carte<br />

Guillaume de La Haye pour Nice et la Savoie et pour la Corse. Elles ont été géoréférencées en prenant appui<br />

sur les coordonnées en toises (converties en mètres) données aux quatre coins de chaque feuille par rapport<br />

à la méridienne de Paris, et elles ont été re-projetées en Lambert II éten<strong>du</strong>. La déformation qu’implique<br />

le passage d’une projection à une autre (projection Cassini à Lambert II) est ici totalement imperceptible.<br />

Elles sont donc compatibles avec les fonds cartographiques IGN (non repris sur le CD-Rom) ou tout autre<br />

constitué, avec leur propre logiciel de cartographie (type MapInfo), par les différents utilisateurs. Ces derniers<br />

pourront ainsi faire figurer sur le fond de cartes historiques leurs propres données.<br />

• la seconde est celle <strong>des</strong> données administratives et démographiques. La dernière étape a consisté à établir<br />

l’état <strong>des</strong> communes et de leur population tel qu’il apparaît sur les recensements de l’an II (1794) et de l’an<br />

VIII (1800) et à combler les relevés non encore réalisés à l’époque de l’ouverture <strong>du</strong> site. On a pu saisir les<br />

populations communales à tous les recensements de la période 1794 à 1999, soit 33 recensements (seuls<br />

les recensements de 1811 et de 1826 n’ont pas été retenus ; le premier, car il ne couvre pas la totalité <strong>du</strong><br />

territoire et le second, parce qu’ il est notoirement de mauvaise qualité). D’un recensement à l’autre, cette<br />

observation continue offre la possibilité d’étudier précisément l’évolution <strong>des</strong> périmètres administratifs et de<br />

leur niveau démographique, <strong>du</strong> plus petit (la commune) au plus grand par agrégation (la région), en tenant<br />

compte <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> territoires sur lesquels leurs habitants sont recensés. L’attention particulière portée<br />

aux différentes dénominations <strong>des</strong> communes, outre le fait que les noms et les changements de noms reflètent<br />

une partie de leur histoire, neutralise les ambiguïtés <strong>des</strong> cas fréquents d’homonymie.<br />

Et le futur ? A partir d’un tel corpus de données, de multiples questionnements méritent d’être développés<br />

autour <strong>du</strong> processus historique de répartition <strong>du</strong> peuplement et <strong>des</strong> évolutions de la trame administrative dans<br />

laquelle il s’inscrit. De la modification <strong>des</strong> frontières d’une entité administrative sur son évolution future ou<br />

inversement de la pression démographique observée dans un espace, l’impact de ces jeux croisés peut être<br />

mesuré.<br />

L’inscription sur la carte historique <strong>des</strong> éléments de la géographie physique (configuration oro-hydrographique<br />

<strong>du</strong> terrain, distance entre les lieux d’ancrage de la population, proximité <strong>des</strong> réseaux de communication) et<br />

humaine (exploitation <strong>du</strong> sol, activités humaines) <strong>du</strong> territoire national à la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, comme le montre<br />

la légende détaillée établie pour ce travail, facilite la prise en compte de ces éléments pour la compréhension<br />

de l’évolution passée.<br />

De la mise en relation avec les informations présentées dans la base de données, enrichie <strong>des</strong> informations<br />

apportées par les utilisateurs selon leur propre problématique, divers « enseignements » sont à tirer et à mettre<br />

en oeuvre pour accompagner au mieux les processus en cours ou à développer autour de l’adaptation <strong>des</strong><br />

périmètres institutionnels à la nouvelle donne européenne, autour <strong>du</strong> phénomène de la métropolisation, <strong>des</strong><br />

relations territoires ruraux/urbains, autour de la « littoralisation » <strong>des</strong> régions côtières et de la gestion <strong>des</strong><br />

risques engendrés par la migration <strong>du</strong> lit <strong>des</strong> cours d’eau. Une mise en perspective avec les photos aériennes <strong>du</strong><br />

territoire serait extrêmement riche d’enseignements.<br />

Dernier point à évoquer, celui de la mise à disposition publique <strong>du</strong> patrimoine toponymique de la France, et d’un<br />

élément, unique à l’échelle d’un État au XVIII e siècle, de son patrimoine cartographique. Le géoréférencement<br />

exécuté dans cette réalisation (qui, rappelons-le, a reçu l’aval d’IGN-Conseil) permet enfin son exploitation<br />

scientifique. La Bibliothèque Nationale de France a d’ailleurs décidé d’intégrer le site Cassini dans son<br />

programme de diffusion multimédia.<br />

46


Territoires et aménagement<br />

Croissance et développement territorial : Un examen <strong>des</strong> phénomènes et <strong>des</strong><br />

représentations dans les pays in<strong>du</strong>striels,<br />

TALANDIER Magali, DAVEZIES Laurent,<br />

Université Paris XII-Val de Marne/L’ŒIL/IUP<br />

mai <strong>2006</strong>, 173 p. ann., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 742<br />

Cette recherche met en débat les analyses <strong>du</strong> développement local fondées sur la théorie de la base. Cette<br />

théorie repose sur la distinction entre les flux de revenus captés de l’extérieur et les revenus générés localement,<br />

distinction identifiée à celle entre <strong>des</strong> activités de base ou exportatrices, motrices de la croissance <strong>des</strong> revenus<br />

locaux, et <strong>des</strong> activités in<strong>du</strong>ites travaillant pour le marché local. Existe-t-il aujourd’hui dans les pays in<strong>du</strong>striels<br />

<strong>des</strong> approches renouvelées de la théorie de la base économique, comparables, complémentaires ou substituables<br />

à celles développées, sur le cas français, par l’équipe de l’Œil-Université Paris 12, mais aussi par l’Inra ou<br />

l’Insee ? Trouve-t-on, dans la littérature internationale académique ou politico-administrative, une acception<br />

<strong>du</strong> développement local comme processus « pro<strong>du</strong>ctivo-résidentiel » distinct de la « croissance locale » ? La<br />

réponse est largement négative.<br />

Afin de comprendre l’évolution actuelle <strong>des</strong> représentations <strong>des</strong> mécanismes et <strong>des</strong> enjeux <strong>du</strong> développement<br />

territorial dans les pays in<strong>du</strong>striels, sont présentées <strong>des</strong> réponses à deux gran<strong>des</strong> familles de questions :<br />

• Les analyses françaises seraient-elles singulières parce que les évolutions <strong>des</strong> territoires y seraient également<br />

singulières ?<br />

• Si non, pour quelles raisons les analystes, à commencer par les économistes, ne développent-ils pas <strong>des</strong><br />

travaux sur le développement territorial, <strong>du</strong> genre de ceux développés en France, permettant de mieux rendre<br />

compte <strong>des</strong> phénomènes à l’œuvre sur les territoires ?<br />

A la première de ces deux questions, la réponse est de nouveau négative. Les mécanismes de dissociation ou<br />

de divergence entre les dynamiques de création de valeur ajoutée, d’une part, et de revenu, d’emploi, voire de<br />

peuplement, d’autre part, sont communs à presque tous les pays in<strong>du</strong>striels étudiés. Aussi bien entre les Etats<br />

américains qu’entre les régions <strong>des</strong> pays européens, il semble qu’un même modèle soit à l’œuvre, érodant,<br />

voire inversant, la géographie métropolitaine qu’esquissent les théories dominantes de la nouvelle économie<br />

géographique. A une - étonnamment faible - concentration de la création de valeur ajoutée (PIB) dans les régions<br />

métropolitaines ne correspond pas, au contraire, un nouveau déséquilibre <strong>du</strong> développement <strong>des</strong> régions et <strong>des</strong><br />

territoires, en termes de peuplement, de revenu et d’emploi. Si déséquilibre de la géographie pro<strong>du</strong>ctive il y a,<br />

c’est bien à un rééquilibrage <strong>des</strong> situations socio-économiques <strong>des</strong> populations régionales auquel on assiste. Il<br />

semblerait qu’apparaisse un modèle unique dont l’application se différencierait entre les pays.<br />

Les éléments majeurs de ce modèle tiennent à différents phénomènes partout présents, même s’ils sont<br />

inégalement avancés :<br />

• <strong>des</strong> dépenses publiques dont le poids varie avec le niveau de développement <strong>des</strong> pays et leur caractère plus ou<br />

moins unitaire ou fédéral ;<br />

• une égalisation <strong>des</strong> salaires interrégionaux liée à un creusement <strong>des</strong> écarts interrégionaux d’indices de prix ;<br />

• un caractère plus ou moins intégré <strong>du</strong> pays, avec plus ou moins d’identités régionales et donc plus ou moins<br />

de mobilités interrégionales <strong>du</strong>rant le cycle de vie, c’est à dire une plus ou moins grande spécialisation <strong>des</strong><br />

territoires en fonction <strong>des</strong> phases de la vie <strong>des</strong> habitants (notamment dans le temps de la retraite) ;<br />

• un plus ou moins grand écart entre les caractéristiques résidentielles <strong>des</strong> territoires au sein <strong>des</strong> pays, et<br />

notamment entre leurs atouts touristiques.<br />

Si singularité française il y a, ce n’est pas <strong>du</strong> fait de l’existence de mécanismes qui seraient inconnus ailleurs,<br />

mais plutôt <strong>du</strong> fait que tous ces mécanismes sont simultanément et puissamment à l’œuvre dans ce pays. Les<br />

tendances au rééquilibrage <strong>du</strong> développement territorial y sont observées comme dans la plupart <strong>des</strong> autres<br />

pays, mais plus nettement encore.<br />

Dès lors que l’on a établi que les mécanismes étudiés en France sont aussi à l’œuvre dans les autres pays<br />

in<strong>du</strong>striels, la question se pose de comprendre les raisons qui font qu’ils sont largement négligés dans la<br />

littérature internationale et étrangère, passée et actuelle. Sur la base d’une analyse systématique de la littérature,<br />

on a pu faire la part entre ce que sont les théories générales (nouvelle économie géographique, théorie de la<br />

base,...) et celles qui ne sont que <strong>des</strong> analyses partielles (districts in<strong>du</strong>striel, développement endogène,...) ou<br />

47


Territoires et aménagement<br />

sectorielles (tourisme, répartition <strong>des</strong> fonds publics, économie <strong>du</strong> tourisme,...) ; on a pu également distinguer<br />

les travaux qui ne considèrent les territoires que comme <strong>des</strong> facteurs de pro<strong>du</strong>ction, et ceux, moins nombreux,<br />

qui considèrent les territoires comme <strong>des</strong> supports de population. De cette analyse, on a tiré six observations<br />

générales permettant de mieux comprendre le cours actuel <strong>des</strong> analyses <strong>du</strong> développement territorial :<br />

• il existe un écart important entre, d’une part, l’hétérogénéité observée <strong>des</strong> dynamiques de développement<br />

territorial au sein <strong>des</strong> nations et entre les nations et, d’autre part, la forte homogénéité de la pensée et de<br />

l’expertise sur ces questions ;<br />

• la littérature prend difficilement en compte et rend mal compte de la différence entre les notions d’espace et<br />

de territoire ;<br />

• le territoire, quand il est traité, est considéré comme un facteur de croissance plutôt que comme un support<br />

de population ;<br />

• la littérature et les acteurs ne font pas la différence entre croissance et développement régional ou local, ce qui<br />

suggèrerait que ces notions seraient interchangeables ;<br />

• la « théorie de la base économique » reste, plus exactement, est devenue une « théorie de la base exportatrice »,<br />

et ne permet dès lors plus d’expliquer le développement territorial ;<br />

• le cadre conceptuel pour traiter <strong>des</strong> territoires et <strong>des</strong> sociétés d’aujourd’hui reste largement celui <strong>du</strong> passé,<br />

sans tenir compte <strong>des</strong> bouleversements intervenus dans nos sociétés depuis une quarantaine d’années (et qui<br />

donnent lieu à <strong>des</strong> quantités de travaux sectoriels peu ou pas reliés aux approches générales). Il y aurait eu une<br />

sorte de panne d’ajustement de la pensée à l’évolution <strong>des</strong> faits depuis les années 1980.<br />

48


Territoires et aménagement<br />

Quelle territorialisation <strong>du</strong> développement économique lyonnais ?<br />

Bilan et actualisation <strong>des</strong> enjeux <strong>des</strong> acteurs en matière de développement économique<br />

et de son inscription spatiale,<br />

ROSALES-MONTANO Silvia, MIGNOT Dominique, TOILIER Florence, MILLION François,<br />

CELLIER Emmanuel, CHARVET Frédéric, COUTURIER Vincent, PELOT Véronique,<br />

DEGUILHEM Yannick,<br />

Agence d’Urbanisme pour le Développement de l’Agglomération Lyonnaise/ L’ET – ENTPE,<br />

septembre <strong>2006</strong>, 171 p., ann., fig., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 843<br />

Les démarches lancées par la loi Solidarité et Renouvellements Urbains (SRU), ont con<strong>du</strong>it de nombreuses<br />

intercommunalités à la réalisation d’un bilan et/ou à la réactualisation <strong>des</strong> enjeux et <strong>des</strong> stratégies de la<br />

puissance publique et <strong>des</strong> acteurs privés dans tous les domaines, et plus particulièrement dans le domaine<br />

<strong>du</strong> développement économique métropolitain. C’est notamment le cas dans la région urbaine de Lyon, où 10<br />

schémas de cohérence territoriale sont en cours, en parallèle à une Directive Territorial d’Aménagement, un<br />

Contrat métropolitain, une procé<strong>du</strong>re de pôles de compétitivité...<br />

Ces démarches ont en commun la mise en place d’un partenariat qui con<strong>du</strong>irait à une planification plus<br />

interactive que dans le passé… mais peut être pas moins difficile, surtout dans le champ de l’économie. En effet,<br />

un regard sur 30 ans d’orientations ou de planification <strong>des</strong> politiques économiques à l’échelle de l’agglomération<br />

lyonnaise, de l’Organisme Régional d’Etu<strong>des</strong> et d’Aménagement de l’Aire Métropolitaine Marseillaise jusqu’au<br />

contrat métropolitain, montre que la puissance publique comme les aménageurs ont d’importantes difficultés à<br />

maîtriser ou orienter les dynamismes économiques et les mutations spatiales et sociales qui les accompagnent.<br />

Dans ce contexte, l’objectif de ce travail a été de tenter de mettre en évidence les enjeux passés et actuels, les<br />

contradictions dans les objectifs de planification et les stratégies mises en oeuvre par la puissance publique et<br />

les acteurs économiques en matière de territorialisation <strong>du</strong> développement économique.<br />

La relecture de 30 ans de documents de planification a permis de mettre en évidence les continuités et ruptures<br />

en matière de politique de développement économique et/ou d’aménagement. Trois gran<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> ont été<br />

identifiées. Années 60-70 : les territoires comme outil économique d’une politique nationale de métropoles<br />

d’équilibre régionales, permettant de contrebalancer le poids de Paris ; les années 80-90 : le développement<br />

économique technopolitain, outil de rayonnement <strong>des</strong> agglomérations, dans un contexte d’éclatement territorial<br />

administratif et de définition d’un territoire et d’une gouvernance à l’échelle métropolitaine ; les années 2000 :<br />

les réseaux de territoires compétitifs et le partenariat entre acteurs, … ou le retour de la construction <strong>des</strong><br />

métropoles régionales rayonnantes ?<br />

Après ce premier bilan et sur la base d’un travail préalable d’expression de « paroles d’acteurs » réalisé par<br />

l’Agence d’Urbanisme dans le cadre de la préparation <strong>du</strong> SCOT et de la démarche Inter-SCOT (recensement <strong>des</strong><br />

avis convergents et divergents d’environ 100 acteurs publics et privés - élus, techniciens, experts, responsables<br />

d’entreprises, une enquête auprès <strong>des</strong> acteurs locaux a été réalisée, afin d’identifier les enjeux et contradictions<br />

actuels. Cette enquête a recueilli 368 réponses, dont 280 d’entreprises. Le questionnaire visait tout d’abord à<br />

recueillir les avis de ces acteurs économiques sur l’impact <strong>des</strong> mesures publiques passées sur le développement<br />

économique et territorial de l’agglomération. Il visait ensuite à identifier dans quelle mesure, par quels outils et<br />

sur quels territoires les interventions publiques peuvent être justifiées et pertinentes.<br />

L’organisation spatiale <strong>des</strong> dynamiques économiques, comme la mise en œuvre d’un modèle économique<br />

performant, créateur de richesse locale et garant d’un développement social et territorial équilibré, a été depuis<br />

les années 50 une <strong>des</strong> principales orientations <strong>des</strong> démarches de planification et <strong>des</strong> politiques coordonnées<br />

d’aménagement <strong>du</strong> territoire. Une assez forte continuité apparaît ainsi dans les objectifs économiques de la<br />

planification, malgré les changements de contexte économique et politique, continuité marquée par la référence<br />

systématique aux autres gran<strong>des</strong> villes européennes. Les paroles d’acteurs soulignent la nécessité de renouveler<br />

les visions sur les politiques économiques, le rayonnement et la création d’emploi et précisent les interrogations<br />

à prendre en compte pour la réactualisation <strong>des</strong> enjeux et <strong>des</strong> ambitions économiques et territoriaux .<br />

Trois gran<strong>des</strong> questions émergent concernant la territorialisation <strong>du</strong> développement économique :<br />

• quelle est l’échelle territoriale pertinente d’appréhension <strong>du</strong> développement économique et pour quoi faire ?<br />

Les acteurs interrogés dans notre enquête visent l’échelle la plus large (Région urbaine de Lyon, Région<br />

Rhône-Alpes), mais refusent ou discutent les outils d’action concrète (TPU, contrôle <strong>du</strong> sol) à cette échelle.<br />

• quel rôle pour la collectivité ? N’est-il pas finalement et simplement de s’occuper de ses activités<br />

régaliennes ?<br />

49


Territoires et aménagement<br />

On sait que la collectivité est un acteur économique à part entière, qu’elle doit assurer un très haut niveau de<br />

services régaliens, qu’elle est un catalyseur d’énergie, porteur d’une dynamique collective. Mais on note une<br />

forte réserve sur <strong>des</strong> soutiens généralisés à <strong>des</strong> secteurs économiques et aux territoires en difficulté.<br />

• faut-il une spécialisation économique, territoriale ? Faut-il choisir ? Est-il si difficile de choisir ? La<br />

spécialisation économique est une question qui fait toujours débat. De fortes réserves sont émises quant à <strong>des</strong><br />

spécialisations territoriales au sein de la métropole.<br />

On peut aujourd’hui mettre en évidence trois positions – certes présentées ici comme extrêmes - que les acteurs<br />

consultés ou enquêtés ont fait émerger.<br />

La première position est celle d’une « métropole internationale et rayonnante » qui a besoin de son arrièrepays,<br />

villes moyennes et monde rural, pour exister dans l’avenir. Le développement métropolitain n’est plus<br />

seulement axé sur l’innovation et la spécialisation sur les activités à haute valeur ajoutée mais aussi sur les<br />

secteurs économiques à fort potentiel d’emplois et sur la conception de politiques économiques à fort contenu<br />

social de rééquilibrage.<br />

Une autre vision semble être celle de la « métropole recentrée et inavouable » (concentrant activités, actifs et<br />

habitats à haute valeur), où la métropole internationale peut continuer à se développer sans avoir besoin de son<br />

arrière-pays <strong>du</strong> point de vue <strong>des</strong> stratégies purement économiques mais qui, par contre, en a besoin pour la<br />

dédensification de ses habitants «à faibles revenus » et <strong>des</strong> activités à faible valeur ajoutée, pour l’environnement<br />

et la qualité de ses territoires.<br />

La troisième vision est celle de la « métropole éclatée et assumée ». Le rayonnement à l’international se fait par<br />

une spécialisation forte sur les activités à haute valeur ajoutée qui se concentrent sur <strong>des</strong> territoires spécialisés.<br />

A côté de ces espaces, persistent, voire se développent, <strong>des</strong> espaces paupérisés. La <strong>du</strong>rabilité de cette métropole<br />

éclatée ne peut toutefois pas faire l’impasse sur <strong>des</strong> mécanismes minimums de transfert entre les uns et les<br />

autres.<br />

La tension entre l’enrichissement global d’un territoire et l’accroissement <strong>des</strong> écarts sociaux et territoriaux est<br />

une <strong>des</strong> caractéristiques de la métropolisation et de l’internationalisation. Il faut y faire face pour s’y préparer<br />

et concevoir un développement économique global : métropolitain et local. Atteindre une gouvernance<br />

métropolitaine renouvelée suppose d’ouvrir le débat sur trois questions fondamentales : la nature <strong>du</strong><br />

développement local, la place <strong>du</strong> social dans le développement économique, et le rôle <strong>des</strong> collectivités locales.<br />

50


Territoires et aménagement<br />

Développement local et mobilisation <strong>des</strong> acteurs : la prise en compte de la dimension<br />

économique dans la requalification de quartiers en crise,<br />

CARRE Denis, FOL Sylvie, PHILIFERT Pascale<br />

Université PARIS X Nanterre/LOUEST,<br />

mars <strong>2006</strong>, 138 p., ann., fig., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 725<br />

La prise en compte de l’action économique dans les projets urbains trouve sa consécration dans le Pacte<br />

de Relance pour la Ville (PRV) de 1996 et l’instauration <strong>des</strong> Zones Franches Urbaines (ZFU). L’analyse<br />

approfondie de trois sites en Île-de-France (Mantes la Jolie, la Communauté d’Agglomération de Clichy-sousbois-Montfermeil<br />

(CACM) et Champigny-sur-Marne) permet de cerner, d’une part, la place de l’économie dans<br />

les projets urbains de quartiers, de l’autre, les processus de mobilisation <strong>des</strong> acteurs concernés. Ces trois sites<br />

sont l’objet de projets de requalification lourde intégrant le développement d’activités économiques au sein de<br />

territoires aux logiques complexes.<br />

Plusieurs types d’investigations ont été menés : entretiens avec <strong>des</strong> acteurs institutionnels, <strong>des</strong> chefs d’entreprises,<br />

et étu<strong>des</strong> documentaires.<br />

Au terme de l’analyse de ces trois sites, il ne semble pas que, <strong>du</strong> point de vue de la dimension économique <strong>des</strong><br />

politiques locales, il soit possible de dégager une spécificité <strong>des</strong> quartiers dits en crise. En effet, les stratégies<br />

de développement économique de ces quartiers sont généralement intégrées à <strong>des</strong> politiques de développement<br />

local qui dépassent leurs limites et les inscrivent dans <strong>des</strong> échelles d’intervention plus larges. De plus, la<br />

catégorie « quartiers en crise » ne renvoie manifestement pas à <strong>des</strong> caractéristiques homogènes ni sur le plan<br />

<strong>des</strong> potentialités <strong>du</strong> développement local, ni <strong>du</strong> point de vue <strong>des</strong> axes sur lesquels vont pouvoir s’appuyer les<br />

stratégies.<br />

• Les effets de contexte jouent en effet un rôle déterminant : la qualité <strong>des</strong> infrastructures et de la <strong>des</strong>serte, une<br />

dominante résidentielle ou une certaine diversité de fonctions, définissent <strong>des</strong> atouts ou <strong>des</strong> handicaps qui<br />

permettent ou interdisent à ces quartiers de prétendre, <strong>du</strong> moins à court et moyen terme, à une valorisation<br />

économique par <strong>des</strong> investissements privés importants ;<br />

• La capacité <strong>des</strong> villes à enclencher une dynamique de développement dépend également <strong>des</strong> formes de portage<br />

politique qui sont mises en oeuvre localement. L’investissement fort <strong>des</strong> élus, tout comme l’assise donnée par<br />

une intercommunalité déjà ancienne, jouent un rôle important dans le succès <strong>des</strong> politiques de revalorisation<br />

menées à l’échelle d’une agglomération ; alors que les difficultés à définir un territoire de projet fondé sur<br />

une dynamique intercommunale expliquent probablement en partie l’émergence difficile d’une stratégie de<br />

développement économique local. La création d’une Zone Franche Urbaine peut être un levier de la mise en<br />

place d’une telle stratégie. Dans le cas où les politiques de développement économique ont précédé la mise en<br />

place d’une ZFU, elles l’intègrent comme un moyen supplémentaire au service d’une stratégie plus globale.<br />

Dans les trois sites, les stratégies de développement économique s’appuient sur <strong>des</strong> politiques de valorisation<br />

qui dépassent le cadre <strong>des</strong> seuls quartiers en difficultés. Les efforts de re-dynamisation et de requalification<br />

<strong>des</strong> centres-ville, sont parmi les outils visant à changer en profondeur l’image <strong>des</strong> villes et à augmenter leur<br />

attractivité économique.<br />

L’émergence de stratégies de filières, de pôles ou réseaux de firmes, ne concerne pas ces seuls quartiers mais<br />

s’inscrit dans une perspective territoriale élargie. L’exemplarité <strong>du</strong> cas <strong>des</strong> entreprises textiles à CACM, a<br />

enclenché une réflexion sur la définition et la constitution de filières autour <strong>des</strong> transports et de la construction.<br />

Cette filière construction semble également prendre corps à Champigny et le Mantois développe sa réflexion et<br />

ses premières opérations autour de l’émergence de deux filières porteuses ; la «mécatronique» articulant lieux<br />

de formation et de recherche, grands donneurs d’ordre et petites entreprises in<strong>du</strong>strielles, et la filière <strong>des</strong> «écoin<strong>du</strong>stries».<br />

Ces initiatives témoignent d’une commune prise de conscience <strong>du</strong> rôle non secondaire que peuvent avoir les<br />

politiques «endogènes», c’est-à-dire la valorisation <strong>des</strong> ressources locales en vue de favoriser la création «d’effets<br />

d’agglomération». Ces politiques visent à renforcer à la fois les acteurs et les territoires, à renforcer leur ancrage,<br />

et à pro<strong>du</strong>ire une image positive, valorisante.<br />

51


Territoires et aménagement<br />

La question de la coordination est essentielle : elle ne concerne pas la seule stratégie de filière ou de pôle, mais<br />

l’ensemble <strong>des</strong> actions de développement local. La clé <strong>du</strong> succès de ce type de stratégie réside dans la capacité<br />

<strong>des</strong> acteurs à transformer <strong>des</strong> «proximités géographiques» en <strong>des</strong> «proximités organisées». Ainsi, l’encastrement<br />

<strong>des</strong> stratégies de développement économique dans <strong>des</strong> politiques de développement urbain et de développement<br />

social reste partout à l’état d’ébauche ou de tentative émergente. La volonté politique, souvent affirmée, se<br />

heurte à différents obstacles. Il semble que l’entrée en scène de l’ANRU, et de la manne financière dont elle est<br />

porteuse, ait fait passer les stratégies de développement économique, dans de nombreux cas, au second plan<br />

<strong>des</strong> politiques de restructuration. De même, sur le plan organisationnel et institutionnel, si la segmentation<br />

<strong>des</strong> actions n’est pas un problème en soi, elle pose toutefois la question de leur coordination. Or l’observation<br />

indique souvent <strong>des</strong> pratiques insuffisamment complémentaires <strong>des</strong> acteurs, <strong>des</strong> difficultés d’intégration <strong>des</strong><br />

savoirs et <strong>des</strong> pratiques (l’aménageur, le développeur, l’animateur...) et <strong>des</strong> modalités d’organisation souvent<br />

inadaptées.<br />

Sur le plan <strong>des</strong> politiques de développement local, l’analyse a permis de dégager un certain nombre de points<br />

d’appui à une réflexion stratégique :<br />

• un premier axe de réflexion porte sur la nature <strong>du</strong> pôle, de la filière, <strong>du</strong> réseau. La base de ce système n’est pas de<br />

considérer uniquement l’économie marchande mais de défendre l’idée d’économie plurielle et de s’appuyer sur<br />

l’articulation de différentes strates. L’enjeu est alors de constituer autour d’une «base économique» dominante<br />

et «spécialisée» <strong>des</strong> activités et services complémentaires mais aussi dans la mesure <strong>du</strong> possible, une base<br />

urbaine, un parc, une «maison», etc...<br />

• un second concerne l’idée d’une intégration plus systématique <strong>des</strong> programmes économiques, sociaux et<br />

urbains. La «problématique» économique est d’autant plus pertinente qu’elle s’inscrit dans un contexte à la<br />

fois urbain et socioculturel cohérent au regard <strong>du</strong> profil de ces activités. Cette symbiose nécessaire entre les<br />

actions de ces différents domaines implique, pour être réalisée, dans la plupart <strong>des</strong> cas, de repositionner les<br />

services économiques par rapport aux autres services, d’aménagement en particulier, ou bien d’opter pour<br />

<strong>des</strong> configurations plus «innovantes» telles que celles construites autour de la logique de projet. C’est tout<br />

l’enjeu de la réflexion autour de la «gouvernance» qui doit prendre en compte la diversité <strong>des</strong> temps de l’action<br />

et <strong>des</strong> modalités de l’évaluation selon les domaines, tout en mettant en oeuvre, dès le diagnostic, une grille<br />

d’évaluation définissant les critères de résultats et d’impact.<br />

52


Territoires et aménagement<br />

Effets de débordement, polarisations économiques et stratégies d’acteurs en Île-de-<br />

France et dans le bassin parisien,<br />

BERGER Martine, DIZIAIN Renaud, HALBERT Ludovic, ROUSSET-DESCHAMPS Marcel,<br />

THIARD Philippe,<br />

CNRS IDF/ LADYSS,<br />

mars <strong>2006</strong>, 306 p., ann., fig., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 715<br />

La plupart <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> portant sur l’évolution <strong>du</strong> système urbain parisien vers une organisation plus<br />

polycentrique se sont intéressées principalement aux relations de hiérarchie ou de complémentarité <strong>des</strong><br />

spécialisations entre <strong>des</strong> pôles émergents et <strong>des</strong> pôles d’emplois plus centraux. On adopte ici une autre optique,<br />

celle de l’apparition de nouvelles formes d’organisation de l’espace, tant à l’intérieur de l’Île-de-France que dans<br />

les départements bordiers. On s’intéresse aux “ effets de débordement ” c’est-à-dire à la déconnexion croissante<br />

entre les espaces fonctionnels, saisis à travers les marchés de l’emploi, les lieux vers lesquels se déploient les<br />

stratégies <strong>des</strong> entreprises, et les territoires de la gouvernance.<br />

Pour analyser l’ampleur de ces déconnexions et <strong>des</strong> effets de débordement, sur la base <strong>des</strong> pôles repérés dans<br />

les années 90 par F. Damette et P. Beckoucke, le travail a cherché à valider l’hypothèse <strong>du</strong> rôle croissant<br />

<strong>des</strong> pôles périphériques dans la structuration <strong>des</strong> territoires (par l’attraction de nouveaux emplois) ; ces pôles<br />

périphériques sont devenus un référent <strong>des</strong> stratégies d’acteurs tant publics que privés, dans le contexte de<br />

renforcement de l’organisation polycentrique de l’aire métropolitaine francilienne.<br />

La démarche a consisté à croiser une approche de l’évolution <strong>des</strong> pôles et de leurs bassins d’emploi, avec<br />

une analyse <strong>du</strong> rôle de macro-agents, tels les différents intervenants de la filière de l’immobilier d’entreprise,<br />

et les politiques locales de développement économique. L’objectif était de mettre en évidence les effets sur<br />

l’organisation de l’espace <strong>des</strong> stratégies d’acteurs opérant à différentes échelles : <strong>des</strong> investisseurs arbitrant entre<br />

plusieurs types de localisations possibles – plus ou moins centrales –, <strong>des</strong> collectivités territoriales régulant<br />

l’utilisation de l’espace, et <strong>des</strong> ménages en quête de logements et d’emplois.<br />

Dans une première partie, on présente une méthode de définition <strong>des</strong> pôles franciliens, fondée à la fois sur<br />

l’effectif et la densité <strong>des</strong> emplois dans la commune, le taux d’emploi (hors navettes vers Paris) et sur une<br />

agrégation <strong>des</strong> communes voisines en fonction <strong>des</strong> similitu<strong>des</strong> dans la configuration de leurs aires d’influence.<br />

On a cherché à évaluer l’ampleur <strong>du</strong> <strong>des</strong>serrement <strong>des</strong> emplois dans les différents types de pôles et d’espaces<br />

afin de mesurer la dynamique de l’évolution polycentrique. On présente ensuite l’exemple de trois pôles de<br />

seconde couronne témoignant de l’intensité de cette recomposition <strong>des</strong> bassins d’emploi (Cergy, Roissy et Saint-<br />

Quentin-en-Yvelines), et les effets in<strong>du</strong>its en termes de constitution de nouvelles couronnes périurbaines. On<br />

s’interroge sur l’émergence de nouvelles formes de dépendance <strong>des</strong> espaces ruraux et péri-urbains vis-à-vis <strong>des</strong><br />

pôles de seconde couronne et de formes nouvelles de la division <strong>du</strong> travail au sein d’une région métropolitaine<br />

élargie, avec la progression de l’emploi péri-pro<strong>du</strong>ctif (activités de conception et services aux entreprises,<br />

logistique) mais aussi <strong>des</strong> emplois de l’économie résidentielle (liée à la population locale).<br />

Dans une seconde partie, on aborde les dynamiques de <strong>des</strong>serrement à travers la pro<strong>du</strong>ction de l’immobilier<br />

d’entreprise sur les deux derniers cycles immobiliers. Si, pour les entrepôts, les logiques de localisation sur les<br />

fronts d’urbanisation l’emportent, la pro<strong>du</strong>ction de bureaux se caractérise principalement par un processus<br />

de débordement péri-central autour <strong>des</strong> espaces les plus denses <strong>des</strong> arrondissements d’affaires parisiens et<br />

<strong>du</strong> centre <strong>des</strong> Hauts-de-Seine. On identifie plusieurs types de pôles par rapport aux cycles de pro<strong>du</strong>ction<br />

immobilière (amortisseurs, de premier cycle, suiveurs, émergents). On interprète ces évolutions spatiales à<br />

la lumière <strong>des</strong> stratégies <strong>des</strong> firmes occupantes (regroupement ou division fonctionnelle). Le rôle de la filière<br />

de pro<strong>du</strong>ction immobilière, et de sa financiarisation, apparaît déterminant dans le maintien d’une très forte<br />

sélectivité spatiale : l’objectif de ré<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> risques dans la pro<strong>du</strong>ction d’actifs con<strong>du</strong>it à la grégarité spatiale.<br />

L’une de ses expressions spatiales est la consolidation de zones de reconversion dans la Petite Couronne autrefois<br />

in<strong>du</strong>strielle offrant de très fortes opportunités foncières. Dans ce cas comme dans le reste de la région, le rôle<br />

<strong>des</strong> collectivités locales mais aussi celui de l’Etat reste important.<br />

La troisième partie présente quelques exemples <strong>des</strong> stratégies <strong>des</strong> collectivités territoriales et de leur<br />

infléchissement sensible avec les lois sur l’intercommunalité <strong>des</strong> années 1990 con<strong>du</strong>isant à l’émergence d’un<br />

53


Territoires et aménagement<br />

nouveau cadre d’action collective. L’objectif est ici une approche en termes de gouvernance, identifiant les<br />

structures intercommunales mises en place et s’attachant à déterminer les logiques politiques, économiques et<br />

sociales <strong>des</strong> périmètres formés ainsi que les moyens réels – notamment fiscaux – dont elles disposent. À travers<br />

le cas de Plaine-Commune on s’interroge sur les effets et les limites <strong>du</strong> volontarisme, la manière dont est gérée<br />

la confrontation entre une stratégie de développement fondée sur une centralité d’affaires et un bassin local<br />

de qualification de la main d’œuvre hérité <strong>du</strong> modèle in<strong>du</strong>striel fordiste. Comment l’entrepreneur politique<br />

utilise-t-il la taxe professionnelle comme levier, quelles stratégies de diversification cherche-t-il à promouvoir<br />

pour requalifier et redynamiser un bassin de vie, d’habitat et d’emploi sinistré ? Comment concilier les intérêts<br />

<strong>des</strong> gran<strong>des</strong> entreprises, à qui il s’agit essentiellement de fournir un immobilier moderne, un espace de qualité,<br />

sécurisé et bien <strong>des</strong>servi, et ceux <strong>des</strong> PME/TPE qui doivent, au même titre que les habitants, pouvoir bénéficier<br />

<strong>du</strong> processus de redistribution ? L’échelle spatiale de la centralité économique ne recoupe pas, dans bien <strong>des</strong> cas,<br />

l’espace de l’intercommunalité ; ainsi, la communauté de communes Roissy-Porte de France.<br />

D’autre part, pour deux villes <strong>du</strong> Bassin parisien, Chartres et Beauvais, on a cherché à analyser dans quelle<br />

mesure elles ont adopté au cours de ces dernières années une démarche stratégique cherchant à dépasser<br />

la planification classique portée par les Schémas Directeurs pour laisser la place à de nouveaux mo<strong>des</strong> de<br />

promotion <strong>du</strong> territoire. Les politiques de développement économique <strong>du</strong> pôle chartrain demeurent relativement<br />

classiques malgré l’émergence d’actions en faveur <strong>des</strong> réseaux d’entreprises et d’une promotion économique<br />

embryonnaire caractéristique <strong>du</strong> marketing territorial : le développement extensif reste le fer de lance de<br />

l’intervention publique. Dans le cas de Beauvais, on a pu observer l’ouverture progressive aux problématiques<br />

de développement <strong>du</strong>rable, d’économie résidentielle et d’économie de la connaissance symbolisée par <strong>des</strong> projets<br />

de développement de la recherche et de l’enseignement supérieur. Ces évolutions thématiques sont recoupées<br />

par un objectif transversal de croissance économique et démographique, présentée comme principal moyen<br />

d’éviter une marginalisation redoutée, ce qui rapproche la stratégie de Beauvais de celle de Chartres.<br />

54


Territoires et aménagement<br />

Elaboration d’indicateurs pour un système de suivi-évaluation <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong>rable. Principes et méthodologie de construction <strong>du</strong> référentiel (vol.1). Fiches<br />

<strong>des</strong>criptives <strong>des</strong> indicateurs ; application à la communauté <strong>du</strong> pays d’Aix,<br />

LAZZERI Yvette (dir.), PLANQUE Bernard (dir.),<br />

Université d’Aix-Marseille III/CEREFI,<br />

mars <strong>2006</strong>, 2 vol. (87 p. + 87 p.), bibliogr.,<br />

PUCA 730 (1-2)<br />

Il s’agit d’élaborer un référentiel d’indicateurs territoriaux dans la perspective de mise en place d’un système<br />

de suivi-évaluation guidant <strong>des</strong> politiques, dans une démarche de progrès en développement <strong>du</strong>rable. Ce<br />

référentiel territorial est testé sur la Communauté d’Agglomération <strong>du</strong> Pays d’Aix. L’étude s’organise autour de<br />

trois parties :<br />

• bilan <strong>des</strong> expériences françaises et étrangères.<br />

• méthodologie d’élaboration <strong>du</strong> référentiel.<br />

• fiches analytiques <strong>des</strong> 40 indicateurs prioritaires retenus, appliqués à la Communauté <strong>du</strong> pays d’Aix.<br />

Quel est l’intérêt d’un référentiel d’indicateurs territoriaux ? Il est multiple :<br />

• au niveau national, un référentiel d’indicateurs généraux donne une information comparative sur les situations<br />

infra-nationales, pouvant contribuer par là même à <strong>des</strong> actions d’aménagement <strong>du</strong> territoire. Plus largement,<br />

il peut favoriser la progression vers un système de suivi-évaluation <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, pertinent aux<br />

différentes échelles spatiales ;<br />

• au niveau local : la construction d’indicateurs s’inscrit dans le cadre de l’obligation légale d’évaluation <strong>des</strong> projets<br />

de territoires (contrat d’agglomération,..). Avec la Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement<br />

<strong>du</strong>rable <strong>du</strong> territoire (LOADDT), l’Etat marque en 1999 une étape en faisant de l’évaluation à mi-parcours<br />

une condition sine qua non pour garantir sa contribution, au-delà de 2003, aux programmes de territoires<br />

(Contrats d’agglomération, Chartes de Pays,…).<br />

La mise en œuvre d’Agenda 21 locaux (préconisés dans le cadre de la stratégie nationale de développement<br />

<strong>du</strong>rable) con<strong>du</strong>it à la mise en place d’instruments de suivi et de comparaison <strong>des</strong> progrès réalisés par un<br />

territoire en regard <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. Les indicateurs constituent une base de travail commune pour<br />

définir <strong>des</strong> objectifs et <strong>des</strong> stratégies d’actions partagés entre différents acteurs de tous horizons et représentent<br />

par là même un outil d’aide à la décision. Ils constituent un support d’échanges et participent par là même à<br />

l’émergence d’une culture <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

Le terrain d’application privilégié est celui <strong>des</strong> territoires de projet c’est-à-dire : <strong>des</strong> espaces de décision publique<br />

(taille significative, compétences d’action publique, capacité financière) ou <strong>des</strong> territoires à même de porter une<br />

vision de moyen long terme empreinte de l’idée de <strong>du</strong>rabilité ou <strong>des</strong> territoires susceptibles de mettre en œuvre<br />

un agenda 21 local.<br />

Quel est le cadre méthodologique général ? C’est celui :<br />

• d’un référentiel co-construit. Un groupe de travail local interactif a été mis en place, regroupant <strong>des</strong> responsables<br />

de diverses institutions concernées par les thématiques <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable : Université Paul Cézanne et<br />

C.N.R.S. (pilotes de l’étude), Services techniques de la Communauté <strong>du</strong> Pays d’Aix (Environnement, logement,<br />

transports, projet d’agglomération), Marseille Provence Métropole, Conseil Régional, Insee, DDE, Ademe,<br />

Diren, Airmaraix, Cyprès (risques), deux bureaux d’étu<strong>des</strong> (information-communication, développement <strong>des</strong><br />

territoires).<br />

• d’un point de départ : les finalités <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable exprimées dans le « Cadre de référence pour les<br />

projets territoriaux de développement <strong>du</strong>rable ». Le référentiel élaboré pour les collectivités territoriales peut<br />

être conçu au regard de sa contribution aux finalités d’un projet territorial de développement <strong>du</strong>rable : lutte<br />

contre le changement climatique et protection de l’atmosphère ; préservation de la biodiversité, protection<br />

et gestion <strong>des</strong> milieux et <strong>des</strong> ressources ; accès à une bonne qualité de vie ; emploi, cohésion sociale et<br />

solidarité ; dynamique de développement suivant <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de pro<strong>du</strong>ction et de consommation responsables.<br />

Les différentes finalités retenues sont transversales aux enjeux sociaux, environnementaux et économiques<br />

présentés comme les trois piliers <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. Elles sont également interdépendantes. Enfin,<br />

elles peuvent être conçues comme <strong>des</strong> objectifs stratégiques auxquels les collectivités se réfèrent ; ces objectifs<br />

pouvant être déclinés en objectifs plus opérationnels, relevant <strong>des</strong> spécificités <strong>des</strong> territoires ;<br />

• <strong>des</strong> finalités de projet et <strong>des</strong> principes de gouvernance déclinés en objectifs stratégiques. Les cinq finalités<br />

55


Territoires et aménagement<br />

pour les projets territoriaux <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable sont déclinées dans le référentiel en 20 objectifs.<br />

Trois axes d’action de gouvernance ont été privilégiés : initier une action 21 ; contribuer à la démocratie et la<br />

participation ; engager une coopération inter-territoriale.<br />

• 40 indicateurs prioritaires et 34 indicateurs préconisés ont été retenus. Les indicateurs tentent de dresser un<br />

constat, de repérer les carences, afin d’orienter les actions à mener. Les indicateurs prioritaires sont <strong>des</strong><br />

indicateurs qui, en regard <strong>des</strong> objectifs affichés, sont révélateurs d’un état ou d’une tendance et doivent<br />

inviter la collectivité à réagir. Les indicateurs préconisés sont, soit considérés comme secondaires, soit<br />

pertinents pour l’action publique mais encore impossibles à nourrir à l’échelle de la collectivité considérée ;<br />

• réalisation de 40 fiches pour chaque indicateur prioritaire : définition/pertinence de l’indicateur, mode de<br />

calcul, informations sur les données mobilisables (source, disponibilité/actualisation, échelle territoriale de<br />

disponibilité, fiabilité, lisibilité, comparabilité territoriale), représentations graphiques et analyse succincte,<br />

rapprochement avec d’autres indicateurs, retour d’expériences, actions engagées par la collectivité.<br />

L’après référentiel amène <strong>des</strong> interrogations :<br />

• comment faire vivre le référentiel ? Une fois dressé le tableau de bord, deux questions se posent, concernant<br />

l’usage futur qui en sera fait : celle de sa mise à jour et celle de sa diffusion ;<br />

• comment intégrer le référentiel dans un processus d’évaluation ? Il est proposé d’inscrire les indicateurs <strong>du</strong><br />

référentiel dans une démarche d’évaluation de l’action publique.<br />

56


Territoires et aménagement<br />

Elaboration <strong>des</strong> politiques publiques territoriales de développement <strong>du</strong>rable : <strong>des</strong><br />

représentations sociales aux mo<strong>des</strong> de gouvernance,<br />

OLIVE Maurice, BAGGIONI Vincent, LE GUILLOU Anne, SIMONET Laurence-Eglantine,<br />

CEZANNE-BERT Pierrick, CASTEL Stephan, MASSARDIER Gilles,<br />

IEP Aix/Association ARENES,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 115 p., ann., schéma, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 792<br />

La notion de développement <strong>du</strong>rable, et les textes français récents qui s’y réfèrent, <strong>des</strong>sinent un certain nombre<br />

de principes d’action : développement économique respectueux <strong>des</strong> équilibres écologiques futurs, partenariat,<br />

concertation ou participation <strong>des</strong> usagers et citoyens concernés, etc. La loi française d’orientation pour<br />

l’aménagement et le développement <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> territoire, celle sur la solidarité et le renouvellement urbains,<br />

ou encore les lois sur l’eau de 2004 et <strong>2006</strong> impliquent une approche interdépendante «globale» <strong>des</strong> différents<br />

secteurs, intérêts, problèmes et acteurs de l’action territoriale, conjuguée à la capacité de concilier court et<br />

long termes. En ce sens, le développement <strong>du</strong>rable est porteur d’une norme d’action publique partenariale : la<br />

fabrication processuelle et consensuelle de la gestion <strong>des</strong> intérêts et <strong>des</strong> usages divers de l’environnement.<br />

Le parti pris de l’enquête a été d’envisager le « développement <strong>du</strong>rable » comme label, comme nouvel espace<br />

de jeux socio-politiques, et comme objet d’usages et d’appropriations multiples. Il s’agissait donc de porter<br />

l’attention plus sur les processus que sur les choix mis en œuvre dans l’élaboration localisée de dispositifs qui se<br />

réclament <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, à travers trois terrains d’observations en région PACA : la mise en œuvre<br />

de la directive européenne Natura 2000 (directives Oiseaux et Habitats) sur trois sites, l’élaboration d’un SAGE<br />

(Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) et l’élaboration <strong>du</strong> PLU (Plan Local d’Urbanisme) dans trois<br />

communes.<br />

La problématique centrale a été de cerner l’impact de l’élaboration <strong>des</strong> dispositifs de développement<br />

<strong>du</strong>rable sur <strong>des</strong> jeux d’acteurs et sur leurs pratiques militantes ou professionnelles. L’hypothèse générale étant<br />

que l’élaboration localisée <strong>des</strong> politiques de développement <strong>du</strong>rable offre <strong>des</strong> espaces disponibles pour <strong>des</strong><br />

recompositions dans les manières de faire et de concevoir l’action publique.<br />

La comparaison entre les terrains livre <strong>des</strong> résultats contrastés, qui se laissent difficilement résumer. Tout au<br />

plus peut-on souligner le caractère très partiel et précaire <strong>des</strong> recompositions observées.<br />

On peut évoquer les recompositions contrariées <strong>des</strong> jeux d’acteurs : la principale contribution <strong>des</strong> politiques de<br />

développement <strong>du</strong>rable aux transformations <strong>des</strong> jeux d’acteurs découle <strong>des</strong> situations de cohabitation contrainte<br />

qu’imposent ses instruments. La constitution d’arènes, plus ou moins <strong>du</strong>rables et institutionnalisées, crée <strong>des</strong><br />

situations de face-à-face inédites entre les participants, ce qui a pour double conséquence, de faire évoluer les<br />

rapports de force entre acteurs locaux, et surtout, de faire entrer dans une démarche partenariale et négociée<br />

<strong>des</strong> acteurs dont la contribution à la gestion territoriale passait par la constitution de liens privilégiés avec les<br />

élus ou les représentants locaux de l’Etat.<br />

On retiendra essentiellement le rôle accru <strong>des</strong> associations d’usagers, à qui les dispositifs concertés offrent<br />

une incontestable tribune, et accréditent auprès <strong>du</strong> public leur capacité à proposer <strong>des</strong> solutions alternatives et<br />

publicisent enfin leurs arguments. De l’élaboration <strong>des</strong> PLU sortent renforcées les intercommunalités, même<br />

quand elles n’en ont pas formellement la compétence. La contrainte, au moins théorique, d’alignement <strong>des</strong><br />

documents d’urbanisme locaux sur les schémas et les plans communautaires leur ouvre un espace de négociation<br />

qui leur permet d’exercer une autorité proche de celle <strong>des</strong> services départementaux de l’Equipement en milieu<br />

rural.<br />

Les dispositifs concertés de développement <strong>du</strong>rable permettent aux acteurs impliqués dans l’action publique<br />

locale de sortir – souvent à leur insu – <strong>des</strong> liens de proximité qu’ils entretenaient, de manière privilégiée et<br />

surtout peu transparente, les uns avec les autres. Reste que ces rapprochements sont loin de fragiliser les<br />

communautés de politiques publiques que forment, par exemple, les milieux écologistes ou forestiers. La densité<br />

<strong>des</strong> échanges parallèles que continuent d’entretenir les acteurs engagés dans une action collective, justifiés par<br />

<strong>des</strong> intérêts financiers communs, <strong>des</strong> liens institutionnels ou, plus largement, l’appartenance à un même milieu<br />

d’action en témoigne. C’est sans doute là une <strong>des</strong> principales limites à l’action concertée.<br />

57


Territoires et aménagement<br />

Il convient en effet de souligner le caractère très relatif <strong>des</strong> transformations observées. Les partenariats mis en<br />

œuvre se heurtent à la difficulté récurrente d’impliquer les milieux économiques, dont la participation, quand<br />

elle existe, va rarement au-delà d’une logique de représentation. L’absent le plus manifeste <strong>des</strong> partenariats mis<br />

en place reste cependant l’élu. Les dispositifs de développement <strong>du</strong>rable et les préceptes qui les animent sont<br />

dans un grand nombre de cas perçus comme étrangers aux initiatives locales. Les instruments d’intéressement<br />

mis en place échouent dans leur entreprise dès lors qu’ils ne sont pas assortis d’incitations financières. Cette<br />

absence, paradoxale pour une démarche justifiée par la décentralisation <strong>des</strong> pouvoirs, fragilise les accords de<br />

gestion négociés localement.<br />

Des difficultés de même ordre pèsent sur les actions concertées. En pratique – les cas de PLU le montrent<br />

bien –, les outils de concertation déployés sont tantôt ré<strong>du</strong>its à <strong>des</strong> exercices formels, n’obéissant pas à<br />

d’autres enjeux que celui de la communication de projet, tantôt fortement investis par les élus. La confusion<br />

<strong>des</strong> maîtrises d’œuvre et d’ouvrage laisse peu de place au débat, ne suscitant rien d’autre que <strong>des</strong> réactions<br />

contrastées d’indifférence ou d’interpellation virulente.<br />

La présence d’un ou plusieurs acteurs dont l’assentiment conditionne l’issue de la démarche reste un handicap<br />

difficilement surmontable : la défection de l’un d’entre eux discrédite la concertation ou la rend a minima peu<br />

efficace, cependant que leur implication biaise les échanges en limitant les enjeux de la discussion. En ce cas, se<br />

multiplient les négociations parallèles, qui rendent à la fois peu crédibles et légitimes les velléités démocratiques<br />

<strong>des</strong> instances formelles de concertation. En bref, la concertation a <strong>du</strong> mal à compenser les configurations<br />

fortement dissymétriques. Le développement <strong>du</strong>rable apparaît comme une thématique « experte », que les<br />

outils de concertation mis en place ont bien <strong>du</strong> mal à faire partager au-delà <strong>du</strong> cercle <strong>des</strong> techniciens acquis à<br />

cette cause et collectivement reconnus dans leur capacité à en traiter.<br />

On peut évoquer aussi le renouvellement marginal et précaire <strong>des</strong> pratiques professionnelles. La diffusion <strong>des</strong><br />

préceptes <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, et singulièrement celui de la concertation, crée <strong>des</strong> situations de travail<br />

inédites qui sont autant d’épreuves personnelles pour ceux qui les vivent. Reste à savoir jusqu’où les voies<br />

explorées par les acteurs impliqués dans les dispositifs observés dans cette enquête sont, d’une part, susceptibles<br />

d’être reconnues et valorisées par leur corps ou institution d’appartenance, d’autre part, diffusables et diffusées<br />

à d’autres échelles qu’indivi<strong>du</strong>elle ou collective, celle <strong>du</strong> réseau, <strong>du</strong> groupe de travail réflexion, etc. Sur les<br />

terrains observés, les retombées institutionnelles de ces apprentissages et les innovations organisationnelles<br />

ne sont certes pas négligeables : création d’un service « Environnement », « écogar<strong>des</strong> », création d’un outil<br />

de veille ou de capitalisation, ... De nombreux éléments rendent cependant précaires tous ces apprentissages :<br />

le statut <strong>des</strong> techniciens en charge <strong>des</strong> ces dispositifs, leur position, marginale ou fragile dans la structure, le<br />

caractère souvent provisoire et/ou aléatoire <strong>des</strong> montages juridiques et financiers liés à la contractualisation. La<br />

crainte, souvent justifiée, d’une diminution, voire d’une interruption <strong>des</strong> crédits alloués aux institutions locales<br />

pour l’impulsion de démarches concertées encourage <strong>des</strong> engagements sur le court terme, contradictoires<br />

avec les impératifs d’une gestion <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> territoire, mais surtout peu propices à l’institutionnalisation <strong>des</strong><br />

démarches.<br />

Travailler sur <strong>des</strong> projets territorialisés dans un contexte d’institutionnalisation de pratiques liées au<br />

développement <strong>du</strong>rable semble au final être une posture adéquate pour poser la question de savoir si nous<br />

sommes au « milieu <strong>du</strong> gué » de transformations profon<strong>des</strong> dans les façons de faire et de penser les politiques<br />

publiques ou si, à l’inverse, la « dépendance <strong>du</strong> sentier » offre encore suffisamment d’espaces aux intérêts et<br />

pratiques sectoriels pour se perpétuer.<br />

58


Territoires et aménagement<br />

Evaluation <strong>des</strong> politiques de services <strong>des</strong> administrations qui concourent au<br />

financement privé <strong>des</strong> projets de développement dans les quartiers défavorisés. Un<br />

référentiel à partir d’étu<strong>des</strong> de cas français, allemands, britanniques et américains,<br />

HUDSON Kent, WERNER Klaus, GARCIN Michel, STEPHANY Antonin,<br />

KHNET,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 145 p., ann., ill., plans, tabl.,<br />

PUCA 782<br />

Promouvoir le développement économique local est un objectif majeur <strong>des</strong> politiques urbaines dynamiques.<br />

Objectif mobilisateur <strong>des</strong> forces vives locales et notamment <strong>des</strong> acteurs économiques, il oriente l‘action <strong>des</strong><br />

villes, qui sont en compétition entre elles pour attirer les investissements. Et pourtant les responsables publics<br />

locaux <strong>du</strong> développement économique cherchent principalement à répondre aux besoins <strong>des</strong> grands investisseurs<br />

privés ou <strong>des</strong> grands programmes publics. Ils proposent les sites et autres subsi<strong>des</strong> pour attirer les gran<strong>des</strong><br />

et moyennes entreprises, créatrices d‘emplois et de revenus fiscaux sur les territoires. Ils y soutiennent les<br />

initiatives qui mobilisent les technologies nouvelles et innovantes, prises dans le cadre de stratégies sectorielles<br />

et/ou en orientant <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> en appui par exemple aux stratégies <strong>des</strong> pôles de compétence (information,<br />

santé, communication, micro-technologies, recherche..). Ainsi les responsables locaux raisonnent en termes<br />

« d’attractivité » et agissent au cas par cas. Ils accompagnent les grands investisseurs tout au long de leurs<br />

projets cherchant à simplifier pour eux les procé<strong>du</strong>res, en levant les obstacles de nature administrative.<br />

Si ces métho<strong>des</strong> semblent incontournables pour attirer les projets <strong>des</strong> grands investisseurs, elles sont trop lour<strong>des</strong><br />

et coûteuses pour être utilisées en faveur <strong>des</strong> nombreux petits projets <strong>des</strong> investisseurs particuliers, petits<br />

entrepreneurs, commerçants et artisans. Or l’addition de ces milliers de projets peut mobiliser <strong>des</strong> montants<br />

dépassant ceux <strong>des</strong> grands investisseurs institutionnels. Il s‘agit en effet d‘une classe d‘investissements devant<br />

laquelle les responsables <strong>du</strong> développement se trouvent le plus souvent désarmés. Il leur manque <strong>des</strong> outils et<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> pour répondre aux multiples besoins très localisés et variés de ces petits acteurs économiques,<br />

maillons essentiels de la vie et de la vitalité urbaine et créateurs de richesses et d‘emplois.<br />

Ces petits acteurs économiques doivent pouvoir fonctionner dans <strong>des</strong> conditions de marché viables qui, à<br />

l‘échelle locale, relèvent de la mission <strong>des</strong> responsables publics. Les effets de levier sur le développement local<br />

de ces petits investissements peuvent être mis en évidence dans les grands projets urbains où ils assurent<br />

notamment les fonctions d‘approvisionnement et de service de proximité pour les habitants et les entreprises.<br />

La présence et le bon fonctionnement de ces activités dans les centres-villes dégradés et dans les quartiers<br />

urbains défavorisés sont d‘ailleurs d‘excellents indicateurs de revitalisations urbaines réussies. Puisque leur<br />

insertion <strong>du</strong>rable dans le tissu économique local est une condition de succès, quel est le rôle que les villes et<br />

autres collectivités locales peuvent jouer pour soutenir et accompagner efficacement ces tissus d‘entreprises<br />

et de services ? Quels sont les services municipaux qui ont le plus d’impact sur la viabilité <strong>des</strong> petits acteurs<br />

économiques ? Comment les collectivités s‘organisent-elles alors pour soutenir et accompagner plus efficacement<br />

leurs petites et très petites entreprises ?<br />

Cette problématique est au cœur de la recherche-action : comment parvenir à optimiser l‘organisation <strong>des</strong><br />

services <strong>des</strong> villes pour leur permettre de répondre avec une meilleure efficacité et réactivité aux besoins <strong>des</strong><br />

petites entreprises présentes ? Quels sont les services <strong>des</strong> villes qui doivent être particulièrement mobilisés<br />

pour une bonne cohérence <strong>du</strong> développement économique local ? Quels mo<strong>des</strong> opératoires innovants peuvent<br />

contribuer à relever <strong>du</strong>rablement ce défi ? Quels outils d’autoévaluation peut-on concevoir pour permettre aux<br />

villes de mieux prendre en compte et mesurer l’efficacité de leur action en direction <strong>des</strong> petites entreprises ?<br />

En s’appuyant sur <strong>des</strong> expériences aux Etats-Unis, en Allemagne, Angleterre et France, la recherche-action a<br />

permis de définir une taxinomie de cinq familles de services publics dont la mise en convergence opérationnelle<br />

permet de répondre aux besoins <strong>des</strong> petits investisseurs : gestion urbaine de proximité ; réglementation et<br />

contrôle d’application <strong>des</strong> textes ; comman<strong>des</strong> et achats publics ; information, pro<strong>du</strong>cteurs d’information et<br />

systèmes d’information ; gouvernance et réactivité de la prestation publique de services.<br />

En Europe, on observe une autre approche d’optimisation, illustrée par la stratégie et l’organisation de la ville<br />

de Leipzig. Depuis la réunification allemande, cette ville a per<strong>du</strong> plus de 200.000 habitants et fut contrainte de<br />

s’adapter radicalement au nouveau contexte économique et urbain, de rénover son tissu urbain, de reconquérir<br />

son attractivité économique, urbaine et culturelle, et de recréer <strong>des</strong> marchés fonciers. Pour réussir, elle a dû<br />

59


Territoires et aménagement<br />

impulser et mobiliser <strong>des</strong> structures privées et professionnelles d’appui, créées ex nihilo, aptes à intervenir<br />

et à agir rapidement avec compétence, rapprochant ainsi, par leur intermédiaire, la ville <strong>des</strong> habitants et <strong>des</strong><br />

entreprises.<br />

Une analyse fonctionnelle <strong>des</strong> expériences américaines et européennes permet d’identifier les éléments-clé de<br />

compréhension et de mesure et éventuellement de comparaison de chacune <strong>des</strong> cinq familles de services de<br />

cette taxinomie :<br />

• Gestion urbaine et services d’accompagnement : Comment les Business Improvement Districts et les Special<br />

Services Areas américains permettent-ils de renforcer cette fonction ? Comment y concourt une association<br />

d’entrepreneurs marseillais dans le contexte d’une ZFU ? Comment la stratégie de service de Marseille<br />

contribue-t-elle au décollage <strong>des</strong> ZFU ? L’espace « Commerce-Artisanat Paris » pourra-t-il générer une « ville<br />

bis » à l’instar de Leipzig, grâce à une gestion de proximité très réactive ?<br />

• Réglementation et contrôle d’application <strong>des</strong> textes : Peut-on obtenir une plus grande réactivité réglementaire<br />

par une réorganisation adaptée (Los Angeles : département « Building and safety ») ? Comment Freiburg<br />

réussit-elle par une planification stricte, évolutive et transparente, éclairée par <strong>des</strong> diagnostics économiques<br />

permanents, à contrôler et orienter les implantations commerciales et à maintenir en tous lieux un<br />

approvisionnement et <strong>des</strong> services de proximité ?<br />

• Comman<strong>des</strong> et achats publics : Comment la ville de Washington D.C. réussit-elle, nonobstant une réglementation<br />

applicable à tous, à structurer les comman<strong>des</strong> publiques pour favoriser systématiquement les femmes et les<br />

minorités dans les quartiers défavorisés ? Comment Sheffield, dans un contexte de réglementation européenne<br />

de non-discrimination, parvient-elle à mettre en place un système de comman<strong>des</strong> publiques favorables aux<br />

petites entreprises sociales ? Par quelles modalités le département <strong>du</strong> Doubs réussit-il à faire vivre un système<br />

de comman<strong>des</strong> publiques favorisant l’emploi local et les chômeurs de longue <strong>du</strong>rée ?<br />

• Informations, pro<strong>du</strong>cteurs et systèmes d’information : Comment Philadelphie a pu mettre un S.I.G. au<br />

service d’une politique territorialisée de services ? Comment le Centre régional de l’information géographique<br />

en Provence Alpes Côte d’Azur impulse-t-il une fonction de portail et une stratégie de pro<strong>du</strong>ction locale<br />

d’information au service <strong>des</strong> acteurs locaux ? Comment est utilisé le Successful Neighborhood Information<br />

System de Sheffield pour un benchmarking sur les quartiers, permettant une gestion améliorée <strong>des</strong><br />

investissements publics ? Comment le Citistat Baltimore contribue-t-il à une amélioration de la qualité <strong>des</strong><br />

services aux acteurs locaux ? Enfin, comment le maire de Baltimore utilise-t-il Citistat pour améliorer la<br />

qualité de services et favoriser le débat citoyen ?<br />

Cette analyse <strong>des</strong> pratiques locales a permis de réunir les éléments-clé et les indicateurs d’un référentiel<br />

d’évaluation et d’optimisation <strong>des</strong> services <strong>des</strong> collectivités. Ce référentiel, doit maintenant faire l’objet<br />

d’expérimentations. D’abord afin de mieux tenir compte <strong>des</strong> diversités administratives, réglementaires,<br />

géographiques et culturelles, qui donnent à chaque indicateur <strong>des</strong> pondérations locales différentes. Ensuite<br />

pour l’ajuster aux besoins d’application <strong>des</strong> responsables <strong>des</strong> collectivités. Cette phase d’expérimentation est<br />

envisagée avec <strong>des</strong> villes volontaires (Leipzig, Freiburg, Baltimore, Sheffield ... ), <strong>des</strong> réseaux de villes (URBACT,<br />

INTA), et <strong>des</strong> structures nationales d’expertise (DIFU, Brookings Institute, PUCA).<br />

60


Territoires et aménagement<br />

Fleuve (le), un instrument <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable,<br />

BONIN Sophie, BLANC Nathalie, CHARTIER Denis, MARCANT Olivier,<br />

CNRS Délégation Alpes,<br />

mai <strong>2006</strong>, 175 p., ann., cartes, fig., phot. coul., bibliogr.,<br />

PUCA 761<br />

Le fleuve est un objet naturel qui se caractérise sur deux mo<strong>des</strong> en matière de politiques publiques territoriales,<br />

deux mo<strong>des</strong> qui peuvent jouer comme atouts ou comme obstacles pour en faire un instrument privilégié <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable. Il est considéré comme porteur, en tant que flux d’eau, de « ressources génériques »,<br />

mais il peut aussi l’être de « ressources territoriales », ne serait-ce que parce qu’il est un espace naturel<br />

sensible et habité. Vecteur d’usages économiques locaux, mais aussi d’enjeux nationaux forts, énergétiques<br />

notamment, toutes les logiques possibles <strong>du</strong> développement lui ont été appliquées, selon les niveaux techniques<br />

et économiques <strong>des</strong> sociétés, et selon les types de fleuves. Cela va de la mise en valeur indivi<strong>du</strong>elle (une<br />

micro-centrale fournissant l’électricité de particuliers, un pompage pour de la petite irrigation) à l’organisation<br />

collective (une mise en sécurité de la plaine alluviale pour l’agriculture, l’entretien d’un chenal navigable)<br />

jusqu’à la logique équipementière la plus lourde et la plus imposée par un Etat fort. C’est surtout cette dernière,<br />

avec le cas <strong>des</strong> grands barrages, qui a focalisé nos choix de terrains.<br />

En France, les différences observées entre le traitement de projets de barrages dans le bassin de la Loire et<br />

celui de la Garonne, de ce point de vue, sont à l’origine de ce questionnement. Comment les principes actuels<br />

<strong>du</strong> développement peuvent-ils con<strong>du</strong>ire, d’un coté, à abandonner <strong>des</strong> projets et à détruire d’anciens barrages ;<br />

de l’autre, à engager un débat public sur une nouvelle et grande construction ? La prétention universelle d’un<br />

modèle de gestion <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> fleuve, construit notamment à partir de la Loire, con<strong>du</strong>it ensuite à nous interroger<br />

sur ce qui se déroulait ailleurs autour de cette question <strong>des</strong> barrages, en l’occurrence dans un pays jeune mais<br />

fort impliqué dans le paradigme <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, le Brésil.<br />

Le travail cherche à mettre à l’épreuve l’idée que les politiques de développement <strong>du</strong>rable valorisent la ressource<br />

territoriale. Cette idée a deux facettes : celle <strong>du</strong> changement <strong>des</strong> fonctions économiques allouées aux biens<br />

environnementaux ; celle de nouveaux mo<strong>des</strong> de gestion, plus localisés, plus ascendants, qui font appel en<br />

amont à la participation <strong>des</strong> habitants et à l’intégration <strong>des</strong> usages de proximité. Elle est développée selon trois<br />

axes : une réflexion sur les modèles de développement par rapport à la place <strong>des</strong> ressources naturelles, et en<br />

particulier sur celui <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable ; une analyse en terme de gouvernance et de jeux entre acteurs<br />

politiques de la gestion de l’eau et de l’aménagement <strong>du</strong> territoire, en plein bouleversement ; enfin, une réflexion<br />

en terme de territoire : celui de décision et d’action <strong>des</strong> politiques de gestion <strong>du</strong> fleuve, dans <strong>des</strong> contextes de<br />

décentralisation et d’émergence de l’habitant comme acteur à part entière. Ainsi est abordée la question de<br />

l’émergence d’une nouvelle politisation de la société civile.<br />

En effet, les mo<strong>des</strong> de structuration et d’action d’une société civile liée à la problématique environnementale<br />

et à l’émergence de politiques publiques soucieuses <strong>du</strong> territoire (ici “ le-fleuve-milieu-de-vie ”), sont au cœur<br />

de nos observations. Le mouvement écologiste offre sans doute une scène privilégiée de cette émergence. Bien<br />

sûr, le concept de société civile est également porté par les institutions internationales et les écologistes savent<br />

l’utiliser pour répondre aux deman<strong>des</strong> décentralisatrices <strong>des</strong> politiques publiques, notamment françaises. La<br />

société civile n’en reste pas moins un concept difficile à définir.<br />

Ces territoires ou milieux de vie injectés dans la vie politique locale (avec la prise en considération <strong>des</strong> usages<br />

hédonistes, mais aussi <strong>des</strong> pratiques ordinaires) contribuent à re<strong>des</strong>siner le champ d’action de la vie politique<br />

locale comme on le voit pour la Loire. Mais cette mobilisation d’un côté, et cette évolution de l’autre, liée<br />

aux politiques de décentralisation ne représentent pas encore un véritable infléchissement <strong>des</strong> cultures de<br />

l’eau toujours tournées vers la « ressource générique ». Ces mobilisations agissent encore subrepticement, ou<br />

au mieux prudemment, dans les interstices d’une réalité gouvernée par les enjeux énergétiques et la logique<br />

aménagiste. En d’autres termes, la naissance de l’espace de l’affirmation de valeurs écologiques sur le plan local,<br />

ne signifie pas que les conditions de son déploiement soient réunies.<br />

Cependant, les mobilisations écologistes autour <strong>des</strong> barrages et de la gestion <strong>des</strong> fleuves, en tant que double<br />

terrain d’opposition aux autorités et de volonté de prise en charge <strong>des</strong> problèmes par les habitants eux-mêmes,<br />

sont un bon lieu d’observation <strong>du</strong> processus de construction de cette société civile, dans la mesure où elles<br />

61


Territoires et aménagement<br />

portent un passage de l’intérêt privé à l’intérêt collectif, un aller et retour entre local et global. Le rapport à<br />

l’environnement, dans ses différentes déclinaisons (relation privilégiée à une nature fortement symbolisée, et<br />

source de vie dans le cas <strong>des</strong> fleuves, sentiment de risque environnemental avec les inondations qui nourrit désir<br />

de contrôle et éloignement de la pratique ordinaire <strong>du</strong> fleuve, souci pour la qualité ou la viabilité <strong>du</strong> cadre de vie)<br />

construit, à notre sens, la nécessité d’une action politique civile, face au désengagement de l’Etat.<br />

62


Territoires et aménagement<br />

Gouvernance <strong>des</strong> facteurs, gouvernance <strong>des</strong> effets de la mobilité en périphérie<br />

<strong>des</strong> agglomérations, Bordeaux, Toulouse, Hambourg, Warwick,<br />

MARIEU Jean (dir.),<br />

Université de Bordeaux III/Equipe ADES-TEMPOS,<br />

mars <strong>2006</strong>, 242 p., ann., fig., plans, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 731<br />

Comment évaluer la validité d’un développement urbain patrimonial dans les aires urbaines tel que le porte la<br />

loi SRU ? Le rôle stratégique de la maîtrise <strong>des</strong> mobilités dans ce nouveau paradigme est majeur. Mais il faut<br />

d’une part, identifier les situations socio-urbaines où se forme le modèle de mobilité actuel, et d’autre part,<br />

évaluer sa « malléabilité ». Il s’agit donc d’identifier quelques voies et moyens de modification <strong>des</strong> structures<br />

territoriales et/ou <strong>des</strong> comportements de mobilité dans les couronnes périphériques <strong>des</strong> agglomérations.<br />

L’attention est concentrée sur les couronnes périphériques <strong>des</strong> agglomérations. On postule que dans le<br />

dispositif spatial radio-concentrique, les déplacements centre-périphérie restent encore puissants, et en légère<br />

croissance. Ces déplacements <strong>des</strong> personnes sont déterminés par la quasi-captivité automobile <strong>des</strong> résidents<br />

périphériques cause de flux dominants de véhicules indivi<strong>du</strong>els sur les parcours urbains les plus contraints.<br />

Cette situation insupportable, et bien connue, peut être corrigée par un mélange de politiques portant sur la<br />

structure <strong>des</strong> territoires (“ facteurs ” ou “ opérations de sites ”), et la gestion <strong>des</strong> déplacements (l“effets” ou<br />

« opération de flux ») ayant un prix partagé entre les sphères publique et privée. Comment évaluer ce prix ? Les<br />

responsables publiques peuvent-ils le payer ? Les faire partager ?<br />

La méthodologie ? Construire un idéal-type à partir de l’exemple bordelais, puis le tester dans <strong>des</strong> situations<br />

plus « étrangères » : Toulouse à l’altérité peu marquée, puis Hambourg, et enfin Birmingham, exemple exotique<br />

à tous égards. Dans cet idéal-type, la position de la périphérie n’est jamais analysée hors <strong>du</strong> contexte global de<br />

l’agglomération. L’idéal-type est construit à « l’avancement » : mise en place <strong>du</strong> modèle <strong>des</strong> politiques publiques<br />

explicites à partir de la littérature grise (SCOT, PDU principalement), panorama de l’opinion publique via la<br />

presse régionale (témoin ou faiseur d’opinion), d’entretiens avec <strong>des</strong> médiateurs-décideurs (techniciens, élus).<br />

Mais cette méthodologie pas à pas, faute d’une possibilité de retour fréquent sur le terrain, n’a pu être con<strong>du</strong>ite<br />

avec autant de rigueur hors de Bordeaux et Toulouse.<br />

Les résultats montrent qu’un mélange de politiques est identifiable dans les documents de planification (SCOT,<br />

PDU) exprimé sous deux formes :<br />

• mettre en place au cœur <strong>des</strong> agglomérations d’un modèle de ville de haute intensité, compacte où les<br />

déplacements indivi<strong>du</strong>els motorisés peuvent être moins de la moitié <strong>du</strong> marché. En France, les agglomérations<br />

à métro ou tram proposant un nouveau modèle rhénan : redonner à cette ville intra-muros une capacité<br />

compétitive (pour les ménages et pour entreprises) par rapport à la ville périphérique dominante depuis trente<br />

ans ;<br />

• endiguer l’étalement urbain, en l’axialisant ou le polarisant le corrigeant ainsi à la marge, et à la longue, sans<br />

espoir pour autant de ré<strong>du</strong>ire son implantation. Les réponses de gestion <strong>des</strong> flux sont diversifiées dans leur<br />

expression technique et aléatoires dans leur résultat : la mise en place aux portes de la «ville constituée»<br />

de « parcs-relais » entre véhicules particuliers et transports collectifs modernes est une réussite ; mais les<br />

extensions ou ramifications de lignes de bus périphériques sont ruineuses et désespérément vi<strong>des</strong> (sauf<br />

transports scolaires) ; le transport à la demande, et l’extension <strong>du</strong> RER sont un échec.<br />

Les réponses restent abstraites quand elles ne sont pas « portées » à un haut niveau de force politique ; elles<br />

doivent surmonter deux obstacles :<br />

• l’incohérence <strong>des</strong> aires de gouvernance, entre aires de planification stratégique (SCOT), aires de planification<br />

<strong>des</strong> déplacements et/ou d’exploitation <strong>des</strong> transports (PDU), et enfin aires de gestion urbaine globale assurée<br />

par un pouvoir politique disposant de ressources propres, et d’une vraie capacité de maîtrise d’ouvrage globale<br />

(Communautés) ;<br />

• l’autonomie croissante de la ville périphérique, qui s’exprime par l’explosion de la demande de déplacements<br />

de rocade, bien plus que celle <strong>des</strong> déplacements de centre à périphérie. Ces réponses doivent aussi tenir<br />

compte de l’interface entre les gouvernances « experte » et « politique ».<br />

Des perspectives comparatives sont engagées, fondées à partir <strong>du</strong> modèle <strong>des</strong> deux métropoles françaises<br />

<strong>du</strong> Sud-Ouest, Bordeaux et Toulouse, très semblables en termes d’espace et de population. (championnes de<br />

63


Territoires et aménagement<br />

France de l’étalement urbain, et donc, <strong>des</strong> déplacements en automobile). La référence comparative avec deux<br />

agglomérations européennes, ou aires métropolitaines, Birmingham et Hambourg, fortes l’une et l’autre de<br />

4 millions d’habitants, permet de resituer<br />

les spécificités françaises :<br />

• <strong>du</strong> côté allemand est identifiée une vraie rigueur et efficacité de la planification globale. Hambourg au cœur<br />

de sa région métropolitaine, propose un système multiple de transports collectifs performant, couvrant les<br />

19 000 km 2 de l’aire. Depuis 1919 le <strong>des</strong>sin arborescent <strong>du</strong> Pr. Schumacher permet de concilier la présence de<br />

forts troncs communs en étoile à dominante de transports ferrés, une <strong>des</strong>serte fine, et la présence de « rayons<br />

verts » entre les sites d’habitat. L’évolution <strong>des</strong> conjonctures urbaines con<strong>du</strong>it à <strong>des</strong> multiples adaptations et<br />

modifications <strong>des</strong> politiques. Ainsi, l’explosion de l’attractivité de Hambourg depuis la chute <strong>du</strong> mur, liée à la<br />

générosité <strong>des</strong> politiques sociales de la ville-état.<br />

• constatation opposée dans l’aire métropolitaine de Birmingham, et plus encore dans le périmètre de la « Large<br />

Métropolitan Area », à savoir le riche district rural-bourgeois <strong>du</strong> Warwickshire. La majorité de la population<br />

active est en migrations pen<strong>du</strong>laires en véhicule indivi<strong>du</strong>el (plus <strong>des</strong> 2/3 <strong>du</strong> marché) de 45 minutes en<br />

moyenne, pour le prix d’une résidence au vert, mais dans un univers périurbain parfaitement doté de services<br />

(Université de Warwick). Par contre, les résidents <strong>des</strong> districts in<strong>du</strong>striels <strong>du</strong> nord <strong>des</strong> West Midlands sont<br />

astreints à l’usage de transports collectifs peu performants. Que dire de la gouvernance, sinon que, dans un<br />

système libéralisé où tous les objectifs doivent se justifier en termes de coûts/bénéfices comparatifs entre<br />

les différents dispositifs, elle est aujourd’hui en complète reconstruction, tentant de combiner la rigueur<br />

financière, l’écoute démocratique (très normalisée et respectée), et la cohérence <strong>des</strong> échelles de planification.<br />

Au total, c’est bien une politique de divergence urbaine qui est à l’œuvre depuis <strong>des</strong> décennies : construction<br />

de plus en plus marquée de sphères de plus en plus autonomes à l’intérieur de l’aire métropolitaine, non pas<br />

seulement par le marquage et la topographie sociales monocolores, mais surtout par le périmètre <strong>des</strong> pratiques,<br />

en particulier son autonomie radicale par rapport au centre Sans doute l’échelle urbaine rencontrée dans ces<br />

deux très gran<strong>des</strong> agglomérations place-t-elle dans <strong>des</strong> ambiances différentes d’avec la « province » <strong>du</strong> Sud-<br />

Ouest français. Là-bas, c’est à l’« échelle <strong>du</strong> RER », saut conceptuel décisif dans les aires métropolitaines, et<br />

point ici. Mais le détour européen fait toucher <strong>du</strong> doigt l’enjeu essentiel de l’intégration territoriale dans les aires<br />

métropolitaines, entre centre et périphéries en particulier. La ville compacte ne saurait donc être acquise sans la<br />

validation conjointe et interactive de l’opinion en général et <strong>des</strong> élus, une validation qui trouve aussi sa source<br />

dans la correction <strong>du</strong> modèle périphérique. Il est hautement probable que l’éventuelle irrationalité <strong>des</strong> processus<br />

d’organisation urbaine ne trouvera d’autre arbitrage que dans <strong>des</strong> coûts croissants répartis sans démagogie.<br />

64


Territoires et aménagement<br />

Intercommunalité (l’) et décentralisation : les recompositions territoriales sous le<br />

regard <strong>des</strong> chercheurs,<br />

BOINO Paul (dir.), DESJARDINS Xavier,<br />

Université Lumière de Lyon II,<br />

juin <strong>2006</strong>, 88 p., bibliogr.,<br />

PUCA 832<br />

Aux contempteurs de l’immobilisme français, on peut opposer la frénésie législative dans le domaine de<br />

l’organisation administrative et de la décentralisation et les très rapi<strong>des</strong> changements institutionnels qui ont<br />

suivi dans le « pays réel». La succession <strong>des</strong> lois Voynet, Chevènement, Solidarité et Renouvellement urbains<br />

(SRU) au cours <strong>des</strong> années 1999 et 2000 a entraîné une mutation très rapide <strong>du</strong> paysage administratif local:<br />

développement de l’intercommunalité, émergence de nouveaux territoires de projets (pays, agglomérations…),<br />

relance de la planification territoriale sur <strong>des</strong> périmètres inédits. Mouvement poursuivi avec « l’acte II de la<br />

décentralisation » et ses différentes scènes. Les chercheurs provenant de multiples champs disciplinaires ont<br />

saisi avec intérêt cette mutation rapide de l’organisation territoriale<br />

Cette étude de la bibliographie existante a sélectionné une série de travaux réalisés à partir de l’année 1999 sans<br />

les présenter selon une approche disciplinaire. En effet, très nombreux sont les travaux qui, tout en se rattachant<br />

à une discipline dominante, font de nombreux emprunts méthodologiques ou théoriques à <strong>des</strong> disciplines<br />

voisines et une présentation thématique permet de mieux identifier les zones d’ombres et les questions encore<br />

peu traitées. Plutôt qu’à présenter une compilation de données et de comptes ren<strong>du</strong>s de travaux de recherche,<br />

ce travail vise principalement à susciter le débat et à présenter les appréhensions scientifiques d’une réalité<br />

administrative, politique et géographique encore instable.<br />

En conclusion de l’étude, Paul Boino et Xavier Desjardins font l’hypothèse que l’intercommunalité in<strong>du</strong>it<br />

une transformation en profondeur <strong>du</strong> système territorial français en créant une nouvelle scène de<br />

régulation entre les injonctions <strong>du</strong> centre et les attentes locales. En exposant les caractéristiques<br />

<strong>du</strong> système territorial français Michel Crozier et Jean-Claude Thoenig ont en effet montré comment une<br />

régulation croisée permettait aux notables et à l’administration locale de faire valoir leur point de vue<br />

auprès <strong>du</strong> centre. Ce <strong>du</strong>o « notables - Etat déconcentré », dont les figures archétypales sont le maire et<br />

l’ingénieur subdivisionnaire <strong>des</strong> Ponts et Chaussées, a été mis à mal par la première décentralisation ; elle a<br />

considérablement renforcé le pouvoir <strong>des</strong> notables mais fortement amoindri celui <strong>des</strong> représentants de l’Etat.<br />

Le <strong>du</strong>o est devenu trop déséquilibré pour continuer à fonctionner. L’hypothèse est que les intercommunalités<br />

rassemblent en une seule instance les fonctions autrefois dévolues aux bureaucrates et aux notables. En effet,<br />

les intercommunalités ont deux rôles majeurs. Fournir <strong>des</strong> services publics à un coût moindre grâce à <strong>des</strong><br />

économies d’échelle : c’est le rôle premier qui s’est manifesté avec les Syndicats à Vocation Unique et Syndicats<br />

à Vocations Multiples puis les intercommunalités de gestion. Cette forme ancienne d’intercommunalité s’est<br />

renforcée avec la loi Chevènement mais il ne s’agit pas d’une innovation majeure. Leur deuxième rôle, est<br />

celui de formuler un « projet » pour le territoire. Le législateur confère aux intercommunalités un grand<br />

nombre d’outils de définition de politiques publiques. Dans le domaine <strong>du</strong> logement, l’intercommunalité doit<br />

définir <strong>des</strong> projets pour se prémunir d’un éventuel «égoïsme communal». Dans le domaine <strong>des</strong> transports,<br />

le législateur charge les intercommunalités d’élaborer <strong>des</strong> plans de déplacements urbains puisque l’échelle<br />

communale est manifestement inadaptée. Enfin, la loi SRU fait <strong>du</strong> schéma de cohérence territoriale, un outil<br />

nécessairement intercommunal et souvent intercommunautaire pour planifier l’aménagement à l’échelle <strong>des</strong><br />

aires urbaines.<br />

Pourquoi avoir confié à ces structures intercommunales ce rôle de «pro<strong>du</strong>cteur» de projets ? Il s’agit de faire<br />

émerger <strong>des</strong> projets à <strong>des</strong> échelles plus adaptées que celle <strong>des</strong> périmètres communaux. C’est évidemment le cas<br />

pour les transports comme pour l’urbanisme. Mais plus fondamentalement, on peut supposer qu’il s’agit d’une<br />

réaction face aux limites de la première décentralisation <strong>des</strong> années 1982-1983. Les transferts de compétence<br />

organisés par l’acte I de la décentralisation ont engendré de graves dysfonctionnements : concurrences<br />

territoriales pour le développement économique, exacerbation <strong>des</strong> politiques ségrégatives en matière d’habitat,<br />

coût élevé <strong>des</strong> services etc. Face à cette situation et en raison de l’émergence de problématiques qui «en toute<br />

bonne logique» auraient dû «con<strong>du</strong>ire à un renforcement <strong>du</strong> rôle de I’Etat», un retour de l’État a été tenté à de<br />

multiples reprises pour imposer une logique de long terme. Mais l’État déconcentré a <strong>des</strong> difficultés à imposer<br />

ses vues si ce n’est par une copro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> projets avec les acteurs locaux<br />

65


Territoires et aménagement<br />

Dans ces conditions, il a fallu recréer une instance capable de définir le long terme pour la gestion <strong>des</strong> territoires.<br />

Tout le monde semble avoir partagé le souci de rendre le territoire gouvernable, de hisser le pays institutionnel à<br />

hauteur géographique et politique <strong>du</strong> « pays réel », en tenant compte de la nouvelle donne territoriale : le rural se<br />

distingue de moins en moins de l’urbain et celui-ci a débordé <strong>des</strong> frontières de la ville. Les intercommunalités<br />

se sont donc vues conférer les pouvoirs de transmetteur et amortisseur <strong>des</strong> injonctions <strong>du</strong> pouvoir central<br />

qui étaient dévolus au <strong>du</strong>o formé par l’administration déconcentrée de l’État et les notables dans le cadre <strong>du</strong><br />

«jacobinisme apprivoisé ».<br />

Pour jouer ce rôle, les intercommunalités disposent d’un outil, la démarche de projet ; d’une entrée directe auprès<br />

<strong>des</strong> administrations centrales grâce aux cumuls <strong>des</strong> mandats et d’un rapport immédiat au niveau communal<br />

grâce au système d’élection au second degré ; enfin, elles disposent d’une structure administrative et technique<br />

adéquate.<br />

Les intercommunalités ont un rôle d’énonciation <strong>des</strong> politiques publiques territoriales. La création <strong>des</strong><br />

intercommunalités participe à une reconfiguration de l’Etat, au travers de laquelle il ne cherche plus à agir<br />

directement sur le territoire mais à coordonner et à orienter les stratégies librement consenties par les acteurs<br />

locaux.<br />

Ce système marque un décentrement majeur par rapport au système décrit par Thoenig et Crozier dans leur<br />

article de 1975 : d’un système territorial basé sur le rural, on passe à un système où ce sont les villes (communautés<br />

d’agglomération, communauté urbaine) qui dominent. Aussi, dans sa dynamique, ce nouveau système territorial<br />

est-il menacé :<br />

• par son incapacité à porter <strong>des</strong> projets autres que consensuels ;<br />

• par son fonctionnement centré sur les gran<strong>des</strong> agglomérations, puisque les petites communautés de communes<br />

rurales ou périurbaines sont dans l’incapacité de jouer leur rôle de régulation.<br />

En France, comme dans la plupart <strong>des</strong> pays européens, la décentralisation a fait <strong>des</strong>cendre le niveau <strong>des</strong> décisions<br />

au plus près <strong>des</strong> réalités : les acteurs locaux sont invités à s’entendre pour agir. L’État se contente de définir les<br />

règles <strong>du</strong> jeu et d’orienter l’action sans la déterminer par avance afin de « responsabiliser » les acteurs locaux.<br />

La relance de l’intercommunalité permet à l’État d’agir à distance : les structures intercommunales sont <strong>des</strong><br />

institutions adaptées pour débattre <strong>des</strong> incitations étatiques et élaborer <strong>des</strong> projets locaux selon <strong>des</strong> systèmes<br />

d’avantages, de financements ou de privation élaborés par l’État.<br />

66


Territoires et aménagement<br />

Irruption (l’) de la sûreté dans les pratiques d’urbanisme et de construction,<br />

ICADE-SURETIS,<br />

février <strong>2006</strong>, 75 p., fig., schémas,<br />

PUCA 708<br />

Pendant que les autorités publiques françaises et européennes cherchent une juste mesure faisant cohabiter<br />

sécurité, urbanisme, construction et architecture, les maîtres d’ouvrage, eux, « passent à l’acte » en commandant<br />

à <strong>des</strong> experts, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sécurité publique dans <strong>des</strong> contextes et selon <strong>des</strong> logiques diversifiés. Ainsi est<br />

élaboré un courant d’étu<strong>des</strong> engendrant <strong>des</strong> savoir-faire nouveaux. II était difficile, jusqu’à présent, d’acquérir<br />

le recul nécessaire à une estimation <strong>des</strong> incidences de ces travaux sur le contenu <strong>du</strong> projet d’aménagement. C’est<br />

l’objectif de cette première recherche sur le sujet.<br />

Le travail s’ouvre sur une typologie <strong>des</strong> comman<strong>des</strong> <strong>des</strong> maîtres d’ouvrage. Quatre types principaux sont ainsi<br />

distingués :<br />

1/<strong>des</strong> missions d’assistance au maître d’ouvrage ou au maître d’œuvre dans la <strong>du</strong>rée. Elles peuvent prendre place<br />

à toutes les phases <strong>du</strong> projet, dès l’amont au stade <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de définition mais également lors de la mise en<br />

œuvre <strong>du</strong> projet. C’est dans ces missions d’assistance longue que se noue le dialogue le plus constructif et le plus<br />

utile entre les diverses parties prenantes au projet ;<br />

2/ <strong>des</strong> missions d’étude préalable ou d’étude d’impact visant à analyser les risques liés au projet lui-même et à<br />

son environnement puis à livrer <strong>des</strong> recommandations susceptibles de constituer un plan d’action ;<br />

3/ <strong>des</strong> diagnostics liés à <strong>des</strong> opérations de renouvellement urbain qui permettent à l’expert de réaliser une<br />

lecture sûreté de l’opération de renouvellement urbain, en particulier sous l’angle de la gestion urbaine ;<br />

4/<strong>des</strong> interventions sur <strong>des</strong> projets en cours, généralement pour résoudre une difficulté ponctuelle.<br />

Un « principe de nécessité » se fait jour, assorti d’un souci d’optimisation <strong>des</strong> coûts globaux de gestion avec la<br />

prise de conscience qu’une bonne conception de sécurité en amont minimise les coûts de gestion futurs. Au<br />

fil <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> le terme de « sûreté » s’est substitué à celui de « sécurité » d’une part pour définir les risques à<br />

caractère intentionnel et les différencier ainsi <strong>des</strong> risques accidentels comme l’incendie et d’autre part pour<br />

caractériser une approche <strong>des</strong> projets urbains et de construction davantage en termes de conception d’usage,<br />

de confort, d’ambiance, de protection que de « sécurité publique », laquelle renverrait à <strong>des</strong> représentations plus<br />

défensives.<br />

La deuxième partie de l’étude est consacrée à un regard sur les pratiques de ce nouvel expert en sûreté. L’une<br />

<strong>des</strong> premières qualités qui lui sont demandées sera de trouver, justement et mo<strong>des</strong>tement, sa place, entre son<br />

commanditaire direct ou élargi (un comité de pilotage), les différents partenaires déjà en place dans le champ<br />

de la prévention et de la sécurité, la maîtrise d’œuvre, les bureaux de contrôle . Cette mise au jour de la pratique<br />

<strong>du</strong> conseil en sûreté révèle les apports et les limites de cette expertise nouvelle dans la pratique générale de la<br />

con<strong>du</strong>ite de projets urbains ou de constructions. Ainsi, la démarche de sûreté donne à voir le projet sous <strong>des</strong><br />

angles nouveaux où le maître d’ouvrage est autant interpellé que le « maître d’usage ». C’est probablement en<br />

effet l’un <strong>des</strong> apports essentiels de l’interrogation de sûreté que de lier de manière implacable conception et<br />

usage de l’ouvrage .<br />

Une troisième partie évoque les questions liées à la légitimation de l’expertise sûreté<br />

• légitimation en relation avec les instances officielles <strong>du</strong> partenariat et notamment le conseil local de sécurité<br />

et de prévention de la délinquance (CLSPD) ;<br />

• légitimation au travers même <strong>du</strong> statut de l’expert en sûreté et de ses compétences : expertise privée, expertise<br />

interne, expertise externe.<br />

En conclusion, la démarche de sûreté en relation avec les opérations d’urbanisme et de construction se sera<br />

développée à l’initiative <strong>des</strong> maîtres d’ouvrages locaux, publics, dans une grande majorité <strong>des</strong> cas. La pratique<br />

de conseil et d’expertise qui en a découlé depuis 5 ans montre à quel point nous sommes dans les faits, éloignés<br />

de la démarche de normalisation. II s’est agi au contraire d’une construction locale, dans la proximité et la<br />

diversité <strong>des</strong> besoins.<br />

67


Territoires et aménagement<br />

Localisation <strong>des</strong> activités économiques et insertion dans l’espace urbain :<br />

approches sectorielles et spatiales, processus et acteurs,<br />

ZULIANI Jean-Marc (dir.), DUGOT Philippe, FONTAN Jean-Marc, GARCIA PALOMARES<br />

Juan Carlos, KLEIN Juan-Luis, JALABERT Guy, LERICHE Frédéric, MANZAGOL Claude,<br />

MENDEZ Ricardo, MICHELINI Juan José, OPULA Lambert,<br />

Université de Toulouse-le-Mirail/CIRUS-CIEU,<br />

février <strong>2006</strong>, 465 p., ann., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 766<br />

Trois équipes de chercheurs ont travaillé sur les terrains de Madrid, Montréal, San Francisco et Toulouse avec<br />

pour objectifs de :<br />

1• Relire les travaux sur les rapports entre activités économiques et espaces urbains pour analyser l’évolution de<br />

leur contenu selon les différentes approches qui ont prévalu sur ce thème depuis les années 1980.<br />

2 • Etudier la mutation de sites anciennement occupés par <strong>des</strong> activités économiques disparues, localisées le<br />

plus souvent sur les franges péri-centrales <strong>des</strong> villes, et analyser les stratégies et choix opérés par les types<br />

d’acteurs locaux pour les revaloriser :<br />

• conflits pour le réaménagement de l’ancienne zone in<strong>du</strong>strialo-portuaire de Mission Bay à San Francisco ;<br />

• substitution à Madrid d’activités de services et de paysages de bureaux aux anciennes activités in<strong>du</strong>strielles<br />

rejetées en périphérie et/ou développement de zones d’habitat par un ensemble d’acteurs mêlant l’Etat<br />

(fonction de ville capitale), la Communauté urbaine de Madrid, les grands opérateurs économiques ;<br />

• étu<strong>des</strong> de différents sites à Montréal, zone de vieille in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> Canal Lachine, quartiers Angus… et projets<br />

de niveaux différents, technopole, cité multimédia, où le jeu <strong>des</strong> acteurs institutionnels et économiques se<br />

combine avec celui d’acteurs infra-locaux, dans une logique de développement communautaire, pour tenter<br />

d’équilibrer maintien de l’habitat et création d’emplois ;<br />

• analyse de la logique de densification de la ville-centre de Toulouse par création de ZAC d’habitat sur<br />

l’emplacement de plusieurs sites in<strong>du</strong>striels abandonnés, concomitante au lancement de deux opérations<br />

visant à transformer <strong>des</strong> opportunités foncières en « pôles de compétitivité », grâce aux initiatives conjointes<br />

<strong>des</strong> acteurs économiques, <strong>des</strong> collectivités locales, et de l’Etat (Cancéropôle sur l’ancien site explosé d’AZF ;<br />

Pôle Aéronautique, Espace, Systèmes embarqués sur l’ancien aéroport de Montaudran).<br />

3 • Saisir les logiques de croissance <strong>des</strong> entreprises d’un secteur donné (en l’occurrence, les activités aéronautiques)<br />

et les développements qu’elles suscitent dans les zones périphériques de leurs sites d’implantation. C’est le cas :<br />

• <strong>du</strong> Nord-Ouest toulousain (Airbus et activités liées) ;<br />

• de la ville de Getafe au sud de Madrid (Casa et Airbus) ;<br />

• d’espaces au sud de Montréal (Longueil pour Pratt et Witney, Saint-Laurent et Dorval à l’ouest pour Bombardier,<br />

à Montréal).<br />

Le cas de Toulouse est le plus développé, analyse de la croissance de l’entreprise (mutations successives<br />

d’Airbus, multiplication <strong>des</strong> partenaires, croissance <strong>des</strong> emplois..), et étude détaillée de l’emprise directe ou<br />

indirecte de la firme sur l’aménagement de l’espace environnant (zone AéroConstellation, itinéraire grand<br />

gabarit, liens avec les collectivités locales, politique foncière, rôle déterminant dans la création <strong>du</strong> pôle de<br />

compétitivité) ; mais dans les trois agglomérations on trouve une logique commune de plus en plus prégnante<br />

de collaboration d’acteurs publics et privés. La maîtrise de l’urbanisation n’est cependant que partielle : autant<br />

elle apparaît relativement contrôlée dans quelques communes d’accueil <strong>des</strong> implantations, autant les effets<br />

de non régulation de la croissance ne sont pas évités dans <strong>des</strong> zones périurbaines lointaines, voire dans <strong>des</strong><br />

opérations d’opportunités au coup par coup en zone intra-urbaine ; ce qui pose, entre autre, à <strong>des</strong> degrés divers,<br />

la question difficile <strong>des</strong> déplacements et de l’amélioration <strong>des</strong> infrastructures.<br />

4 • La dimension comparative s’est aussi exercée, pour les deux seuls exemples de Montréal et Toulouse, dans<br />

le cas <strong>des</strong> activités commerciales de détail, dont les formes et la dispersion rendent plus difficile la saisie. Si<br />

les formes diffèrent (cas <strong>du</strong> réseau souterrain <strong>du</strong> commerce de centre ville à Montréal), si les processus de<br />

changements <strong>des</strong> grands ensembles commerciaux sont plus diversifiés à Montréal, si le commerce ethnique y<br />

est plus marqué, les grands mécanismes d’évolution économique y sont similaires, et surtout les régulations de<br />

création et de localisation par <strong>des</strong> organismes ad hoc (Commissions d’Urbanisme Commercial) y demeurent<br />

faibles et peu opérants .<br />

68


Territoires et aménagement<br />

Cet ensemble d’étu<strong>des</strong>, certes hétérogène, permet cependant de dégager quelques réflexions, au-delà <strong>des</strong><br />

indispensables approches spatio-économiques (économies de proximité, systèmes pro<strong>du</strong>ctifs locaux ...) pour<br />

intégrer les dimensions territoriales tant au plan <strong>des</strong> jeux d’acteurs locaux que <strong>des</strong> aspects relatifs à l’aménagement<br />

urbain <strong>des</strong> activités économiques dans <strong>des</strong> contextes institutionnels différents.<br />

La ville existe pour les acteurs économiques qui ne dédaignent pas de donner leur point de vue sur tel ou tel<br />

aménagement à réaliser, moins par souci de bel urbanisme que par revendication concrète de fonctionnalité et de<br />

rationalité pour les besoins <strong>des</strong> entreprises. Les modalités d’insertion <strong>des</strong> activités économiques dans les espaces<br />

urbains mettent en scène différentes formes conceptualisées <strong>du</strong> territoire : le territoire économique structuré<br />

par les logiques de polarisation locale <strong>des</strong> systèmes de pro<strong>du</strong>ction, le territoire institutionnel de l’engagement <strong>du</strong><br />

soutien aux entreprises et <strong>des</strong> dispositifs de planification et d’aménagement, et le territoire social <strong>des</strong> marchés<br />

métropolitains <strong>du</strong> travail, de la formation et <strong>des</strong> recompositions de la main d’œuvre. L’«urbain» se définit alors à<br />

partir de l’articulation entre les représentations économiques, politico-institutionnelles, aménagistes et sociales<br />

<strong>du</strong> territoire urbanisé. De la maîtrise de plus en plus complexe de ces inter-relations se dégagent <strong>des</strong> politiques,<br />

démarches anticipatrices constitutives d’un projet intégré de territoire, ou bien simplement système adaptatif<br />

aux évolutions économiques. Ces mo<strong>des</strong> de gestion différenciés de l’insertion <strong>des</strong> activités économiques dans<br />

les tissus urbains évoluent au gré <strong>des</strong> processus économiques <strong>du</strong> capitalisme qui restent, eux, non maîtrisés par<br />

les aménageurs.<br />

69


Territoires et aménagement<br />

Maîtrise (la) d’ouvrage urbaine. Ouvrage collectif,<br />

FREBAULT Jean,<br />

Club Ville-Aménagement/Les éditions <strong>du</strong> Moniteur,<br />

janvier 20006, 148 p., phot., plans, fig., glossaire,<br />

PUCA 702<br />

En 1993, Jean-Paul Baïetto et Jean Frébault, alors respectivement directeur général d’Euralille et directeur<br />

de l’Architecture et de l’Urbanisme au ministère de l’Équipement, lancent, sur une idée de François Ascher,<br />

l’initiative de la création d’un club rassemblant au côté de l’État, <strong>des</strong> maîtres d’ouvrage - responsables de sociétés<br />

d’économie mixte, d’établissements publics et d’aménageurs publics en charge d’opérations complexes. Cette<br />

initiative pointait déjà la conviction que le métier classique d’aménageur et son positionnement d’opérateur<br />

chargé de réaliser <strong>des</strong> ZAC aux contours et contenus préalablement définis avaient fait long feu. L’époque était à<br />

la crise immobilière et les faillites de ZAC se multipliaient. L’objectif <strong>des</strong> fondateurs <strong>du</strong> club était de prendre la<br />

mesure <strong>des</strong> bouleversements en cours et de réfléchir ensemble à leurs conséquences sur le métier d’aménageur<br />

et le système de pro<strong>du</strong>ction urbaine.<br />

Les premiers Entretiens de l’Aménagement organisés à Lille en 1997 prenaient acte de la fin <strong>des</strong> Trente<br />

Glorieuses, avec <strong>des</strong> sociétés d’économie mixte et <strong>des</strong> établissements publics tout-puissants aux premières<br />

lignes de la croissance urbaine, et s’interrogeaient sur la pérennité de la fonction d’aménageur.<br />

Pour les Entretiens suivants, à Montpellier en 2000, le club proposait une réflexion sur les enjeux provoqués par<br />

les mutations <strong>du</strong> contexte et les évolutions profon<strong>des</strong> <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie. Apparaissaient de nouvelles deman<strong>des</strong>,<br />

notamment en territoires déjà urbanisés (restructurations de quartiers délaissés ou requalifications de friches), un<br />

nouveau cadre politique et institutionnel avec le retour d’élus porteurs de projets sur la scène de l’aménagement<br />

et l’adoption d’un nouveau cadre juridique (lois Voynet, Chevènement et Solidarité et Renouvellement Urbain<br />

-SRU), de nouveaux acteurs. II fallait adapter les métho<strong>des</strong> et les outils de l’aménagement et le Club Ville-<br />

Aménagement avait lancé, un groupe de travail sur la thématique de l’évolution <strong>des</strong> structures. Celui-ci avait,<br />

dès cette époque, identifié la notion de maîtrise d’ouvrage urbaine.<br />

Les travaux d’étu<strong>des</strong> préalables aux Entretiens de Nantes en 2002, puis à ceux de Lyon en 2004, ont été<br />

l’occasion d’affiner l’analyse et de cerner davantage les caractéristiques de cette fonction émergente, qui, ici et là,<br />

de manière relativement empirique, se mettait en place, se structurait. Chargée <strong>du</strong> pilotage et de la con<strong>du</strong>ite <strong>des</strong><br />

projets d’aménagement et située en amont de l’activité opérationnelle, la maîtrise d’ouvrage urbaine s’affirme<br />

aujourd’hui comme une fonction stratégique dans le processus de transformation urbaine et de mise en oeuvre<br />

<strong>des</strong> projets urbains. Car au-delà de l’affichage d’une stratégie et de la définition d’un projet urbain, ce qui<br />

importe c’est la capacité à faire, à passer à l’acte et à transcrire les orientations définies par le pouvoir politique<br />

de manière concrète dans l’espace. Cela exige une clarification <strong>des</strong> rôles de chacun - élus, services techniques<br />

<strong>des</strong> collectivités, opérateurs privés et publics- et que soit identifiée et organisée la mission de coordination et<br />

de synthèse, laquelle assure un rôle d’« ensemblier ».<br />

La démarche originale, propre au Club Ville-Aménagement, fondée sur un aller retour permanent entre<br />

l’analyse conceptuelle et sa validation-confrontation avec l’expérience <strong>du</strong> terrain a mis en lumière une grande<br />

diversité dans les dispositifs de con<strong>du</strong>ite <strong>des</strong> projets, liée aux caractéristiques <strong>des</strong> contextes locaux. Mais elle a<br />

permis aussi de dégager deux principes d’organisation garants d’une maîtrise d’ouvrage urbaine efficace. D’une<br />

part, la présence de professionnels à la souplesse et au savoir-faire affirmés donnant une cohérence au projet<br />

et dont les missions opérationnelles sont plus ou moins éten<strong>du</strong>es. D’autre part, un système de management<br />

<strong>du</strong> projet permettant aux politiques de décider en toute connaissance de cause. Dans ce nouveau paysage,<br />

les aménageurs ont toute leur place à condition de savoir faire évoluer leur métier et d’être à l’écoute <strong>des</strong><br />

nouveaux besoins <strong>des</strong> collectivités. Ils doivent en particulier élargir leur champ d’intervention à la fois vers<br />

les opérations de renouvellement urbain et vers la gestion de ces réalisations. Dans ces différentes facettes de<br />

l’action urbaine, leur expérience acquise dans la con<strong>du</strong>ite d’opérations complexes mobilisant divers partenaires<br />

et divers mo<strong>des</strong> d’intervention les place en bonne position pour offrir leur expertise et se positionner dans ce<br />

rôle d’ensemblier.<br />

L’ambition est de diffuser le plus largement possible les réflexions <strong>du</strong> groupe de travail animé pendant près de<br />

dix ans par Jean Frébault, avec l’aide d’experts et la collaboration active de nombreux membres <strong>du</strong> Club Ville-<br />

Aménagement. Outre la richesse <strong>des</strong> débats et <strong>des</strong> expériences, il est proposé un cadre à la réflexion et <strong>des</strong> pistes<br />

d’actions pour tous les acteurs de la ville confrontés à la problématique <strong>du</strong> passage à l’acte.<br />

Les évolutions constatées dans la nature et l’ambition <strong>des</strong> projets urbains, qui intègrent de plus en plus <strong>des</strong><br />

dimensions sociales, économiques et culturelles, l’importance de leur impact sur le développement et la vie<br />

de la cité, mettent en lumière le rôle décisif <strong>des</strong> collectivités publiques. Porteuses <strong>des</strong> enjeux stratégiques <strong>des</strong><br />

70


Territoires et aménagement<br />

politiques urbaines et assumant pour une large part le risque financier et politique de l’aménagement, elles<br />

sont désormais en première ligne. Par ailleurs, le système d’acteurs s’est complexifié et un nombre accru de<br />

partenaires publics et privés interviennent aujourd’hui tout au long <strong>du</strong> processus de transformation urbaine.<br />

Dans ce nouveau contexte, les structures chargées de mener à bien les projets sont con<strong>du</strong>ites à redéfinir leur<br />

place et leur mission. Ces structures, à l’inverse <strong>du</strong> schéma traditionnel où commandaient les questions de<br />

mise en oeuvre opérationnelle, sont aujourd’hui subordonnées à de nouvelles fonctions « amont » de pilotage<br />

stratégique ou d’ensemblier, qu’il s’agit d’organiser. La montée en puissance de la notion de « maîtrise d’ouvrage<br />

urbaine » apparaît ainsi de plus en plus comme une caractéristique forte <strong>du</strong> management <strong>des</strong> projets.<br />

Le Club Ville-Aménagement a donc engagé une série d’explorations visant à mieux appréhender cette notion<br />

émergente. L’objectif visé était d’une part de repérer les nouveaux mo<strong>des</strong> d’organisation et d’articulation entre<br />

acteurs avec les questions qu’ils soulèvent et de rechercher une grille de lecture commune à la grande diversité<br />

<strong>des</strong> situations locales observées. D’autre part il s’est agi également d’identifier les nouveaux mo<strong>des</strong> de faire<br />

(mo<strong>des</strong> de pilotage et de portage <strong>des</strong> projets, rapport aux concepteurs, rapport aux opérateurs, management <strong>des</strong><br />

partenariats, évolution <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de concertation... ), in<strong>du</strong>its par l’affirmation de cette fonction de maîtrise<br />

d’ouvrage urbaine.<br />

71


Territoires et aménagement<br />

Mobilités géographiques professionnelles : rapport au territoire et carrières<br />

familiales,<br />

BONNET Estelle, COLLET Beate, MAURINES Béatrice,<br />

Institut <strong>des</strong> Sciences de l’Homme (Lyon)/Laboratoire GLYSI,<br />

juin <strong>2006</strong>, 186 p., ann., cartes, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 750<br />

Se situant au carrefour de la sociologie de la famille et de celle <strong>du</strong> travail, cette recherche traite de l’interdépendance<br />

entre les mo<strong>des</strong> de vie familiaux et la mobilité géographique liée à l’activité professionnelle. L’étude se propose<br />

d’analyser aussi bien les conséquences de la mobilité sur l’aménagement de la vie conjugale que d’entrevoir les<br />

effets <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie existants sur les réactions aux exigences de mobilité. Pour ce faire, il est proposé un<br />

cadrage de ces mobilités géographiques professionnelles à l’aide de données statistiques établies à partir <strong>du</strong><br />

dernier recensement INSEE (1999). Ces données permettent de rendre compte <strong>des</strong> navettes domicile/travail<br />

pour chaque département de la France métropole, sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire et vers les pays étrangers. Le<br />

recours à l’enquête Histoire de Vie de l’Insee permet d’autre part de mieux décrire la mobilité géographique à<br />

l’aide d’une <strong>des</strong>cription socio-démographique.<br />

Ces résultats sont complétés par une enquête qualitative réalisée auprès de couples dont l’un <strong>des</strong> membres est<br />

mobile géographiquement pour raison professionnelle ; ce qui entraîne une bi-localisation résidentielle. La<br />

mobilité géographique est d’abord étudiée sous l’angle <strong>du</strong> territoire et <strong>du</strong> rapport qu’entretiennent les personnes<br />

rencontrées à ce dernier, à ce qui s’y joue dans sa centralité, dans ses frontières ou dans ses marges. Cette enquête<br />

étudie ensuite les interactions entre les événements de la vie conjugale et familiale et la carrière professionnelle de<br />

chacun <strong>des</strong> conjoints. On s’appuie sur le concept de «carrière familiale». Il s’agit d’examiner les caractéristiques<br />

de la vie familiale et les changements qui la traversent, et les différentes formes de négociations et d’ajustements<br />

entre parcours indivi<strong>du</strong>els et construction d’une entité familiale.<br />

L’étude engagée s’inscrit également dans un programme européen de grande ampleur impliquant cinq pays<br />

de l’Union Européenne (Allemagne, Belgique, Espagne, Pologne, France) et la Suisse. L’objectif de ce<br />

programme de recherche coordonné engagé dans le cadre <strong>du</strong> 6 e PCRD est de construire un espace européen<br />

de la recherche afin que les <strong>recherches</strong> menées au niveau national soient dans l’obligation de se confronter aux<br />

<strong>recherches</strong> de même nature qui se font dans les autres pays de l’Union. L’un <strong>des</strong> axes de cette recherche tire<br />

les enseignements méthodologiques <strong>des</strong> conditions de montage de cette coopération scientifique européenne.<br />

Elle rend compte <strong>du</strong> montage socio-économique de cette coopération en essayant d’expliciter les conditions<br />

préalables, les collaborations souhaitées et les critères d’éligibilité d’une telle comparaison.<br />

72


Territoires et aménagement<br />

Mo<strong>des</strong> (les) de localisation <strong>des</strong> activités économiques de haute technologie dans les<br />

espaces urbains métropolitains. Le cas de l’Île-de-France,<br />

LOINGER Guy, TABARIES Muriel, GRONDEAU Alexandre,<br />

GEISTEL,<br />

mars <strong>2006</strong>, 173 p., ann., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 707<br />

Cette étude vise à approfondir les connaissances sur les entreprises innovantes, leur mode de localisation et<br />

d’insertion dans l’espace urbain <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> métropoles, ainsi que sur les relations qu’elles établissent avec,<br />

d’une part leur environnement économique et in<strong>du</strong>striel et, d’autre part, les centres de <strong>recherches</strong>, les lieux<br />

de pro<strong>du</strong>ction de la « matière grise », comme le monde universitaire, et de façon générale les lieux de création<br />

et d’innovation. L’objectif de l’étude est double : mieux connaître la logique d’ancrage <strong>des</strong> activités de haute<br />

technologie dans les zones métropolitaines et poser la question <strong>des</strong> politiques publiques d’aménagement urbain<br />

favorables à leur développement.<br />

Sur la base de l’analyse <strong>des</strong> attentes et <strong>des</strong> pratiques <strong>des</strong> acteurs ayant <strong>des</strong> responsabilités dans le domaine <strong>des</strong><br />

activités de haute technologie (chercheurs, responsables de laboratoires publics, d’entreprises privées...), il s’agit de<br />

renouveler les pratiques <strong>des</strong> acteurs publics, en charge <strong>du</strong> développement et de l’organisation de l’espace urbain,<br />

et <strong>des</strong> aménageurs qui tra<strong>du</strong>isent ces politiques dans les outils d’aménagement de type PLU, SDAU et SCOT.<br />

Au-delà de la connaissance <strong>des</strong> processus de localisation de ce type d’entreprises ou d’activités, cette étude est<br />

l’occasion de faire évoluer les idées en matière de politiques d’aménagement urbain par rapport à cette question.<br />

Le modèle dominant, qui est celui de parcs technologiques, est-il le seul modèle envisageable ? Des formes<br />

alternatives de localisation de ce type d’activité ne sont-elles pas possibles, sous forme par exemple de « quartiers<br />

intelligents », par analogie aux « immeubles intelligents » ? L’approche fonctionnaliste, qui a tendance à séparer<br />

les entreprises de haute technologie de l’espace urbain classique, de la « ville », (soit dans les centres, soit dans<br />

les périphéries), ne doit-elle pas faire place à un modèle plus complexe ? Certaines entreprises en effet doivent<br />

garder le contact avec leur matrice d’origine, les laboratoires, les centres universitaires de recherche, alors que<br />

d’autres peuvent, sans dommages ni risques (notamment dans le secteurs de hautes technologies « propres »,<br />

comme la conception de logiciels et l’informatique), se diffuser dans l’espace urbain général, à la fois pour<br />

l’enrichir intellectuellement et socialement, et s’enrichir à son contact créatif et fécond.<br />

Une typologie en sept types de relations territoires-technologies a été élaborée, dont cinq (les cinq premiers de<br />

la liste) ont été explorés :<br />

1 • Territoires urbains centraux qui font l’objet d’une nouvelle spécialisation dans la recherche-développement<br />

en logiciels en informatique, comme le Silicon Sentier ; il s’agit d’activités de pro<strong>du</strong>ction immatérielle, à forte<br />

immersion en milieu urbain dense, proches <strong>des</strong> centres de décision et <strong>des</strong> services, de type fonction de pilotage<br />

et ingénierie <strong>des</strong> systèmes pro<strong>du</strong>ctifs, activités relativement précaires ;<br />

2 • Territoires de banlieue à dominante de tertiaire directionnel, avec centres de <strong>recherches</strong> intégrés ou à<br />

proximité immédiate <strong>des</strong> sièges <strong>des</strong> grands groupes de l’aéronautique, de l’électronique dans les Hauts-de-Seine<br />

par exemple (cas de Suresnes) ;<br />

3 • Anciens territoires de tradition in<strong>du</strong>strielle, en mutation plus ou moins radicale, avec renouvellement <strong>du</strong><br />

tissu d’origine par la création d’entreprises de technologies créatives (image), et le maintien de laboratoires<br />

privés de Recherche et Développement, dans un contexte urbain relativement déstructuré, physiquement et<br />

socialement très composite, qui fait l’objet de projets de territoires (Plaine Commune) ;<br />

4 • Anciens territoires de tradition in<strong>du</strong>strielle, soumis à une forte reconversion tout en conservant un reste<br />

de substrat in<strong>du</strong>striel : c’est le cas <strong>du</strong> SPL Mécatronic au sud-est de Paris (Seine-Amont), qui risque de subir<br />

la concurrence <strong>des</strong> nouvelles localisations universitaires en milieu urbain dense, à proximité physique <strong>des</strong><br />

anciennes banlieues ouvrières (de Jussieu à la ZAC Rive-Gauche) ;<br />

5 • Territoires urbains périphériques, tels : le pôle international de recherche Saclay-Orsay-Palaiseau, autour de<br />

l’Université d’Orsay, avec un spectre technologique très large, une grande variété de champs scientifiques, <strong>des</strong><br />

gran<strong>des</strong> écoles, (Polytechnique, Supélec), <strong>des</strong> grands organismes de recherche (CEA), de gran<strong>des</strong> entreprises<br />

(Thales, Alcatel, Danone), <strong>des</strong> PME technologiques, mais aussi <strong>des</strong> PME de maintenance, <strong>des</strong> organismes<br />

dérivés (le Génopole, par exemple). Ces territoires urbains périphériques peuvent être hors ville nouvelle, ou<br />

en ville nouvelle ;<br />

73


Territoires et aménagement<br />

6 • Territoire de haute technologie en émergence, polarisé sur une entité urbaine traditionnelle, comme à<br />

Compiègne (Université technologique de Compiègne) ;<br />

7 • Territoire de haute technologie en milieu périphérique diffus, avec un centre de recherche privé ou public<br />

hors de tout milieu urbain structuré, tel l’INERIS à Verneuil-en-Halatte, le nouveau centre de recherche de<br />

l’OREAL, proche de l’aéroport de Roissy).<br />

Les principaux résultats sont les suivants :<br />

1) Au lieu d’opposer de façon habituelle le « discours » de l’ancrage territorial <strong>des</strong> activités de Recherche et<br />

Développement à celui de la dématérialisation et de la dé-spatialisation de l’activité de recherche, il apparaît<br />

que ces deux approches sont fortement reliées l’une à l’autre. Il existe une tension permanente entre une logique<br />

d’ancrage territorial, ce que nous avons appelé la «fabrique locale <strong>des</strong> idées», et les réseaux de coopération<br />

internationalisés, d’exposition et de diffusion de la recherche scientifique et technologique, publique autant que<br />

privée, réseaux a-spatialisés, que l’on pourrait désigner par la notion de «proximité numérique».<br />

2) Les mécanismes d’articulation entre les acteurs publics de la scène territoriale (les collectivités locales), les<br />

acteurs publics de la recherche, les acteurs de l’économie marchande <strong>du</strong> secteur Recherche et Développement<br />

en Île-de-France sont relativement déficients, ou <strong>du</strong> moins pas à la hauteur de ce que l’on attend de cette grande<br />

région, notamment <strong>du</strong> fait d’une inadéquation récurrente entre les « territoires pertinents de la recherche » et<br />

les institutions en charge de gérer le secteur de la recherche. Il en résulte <strong>des</strong> lourdeurs « bureaucratiques »<br />

considérables, un manque de réactivité <strong>des</strong> acteurs publics territoriaux par rapport aux attentes <strong>des</strong> chercheurs<br />

<strong>du</strong> public et <strong>du</strong> privé, les uns et les autres se comprenant souvent assez mal <strong>du</strong> fait d’un manque d’interfaces<br />

adaptées.<br />

3) Les implications urbanistiques <strong>du</strong> secteur de la recherche publique et privée doivent être repensées dans un<br />

contexte différent de celui <strong>des</strong> années quatre-vingt. Le monde de la recherche est devenu un « phénomène de<br />

société », et la Recherche et Développement doit être davantage en symbiose avec « l’économie réelle », aussi<br />

l’organisation de l’espace urbain métropolitain doit-il tra<strong>du</strong>ire ce principe de percolation : la recherche doit<br />

« imbiber » l’économie et la société, et donc se rapprocher, y compris en termes d’aménagement, de la « ville<br />

réelle ».<br />

Il y a à ce sujet deux modèles concurrents. Un modèle «concentré» autour de grands équipements de recherche,<br />

qui n’est pas sans poser <strong>des</strong> problèmes d’intégration à la ville, et un modèle de type « mixité urbaine» sous<br />

forme petits pôles de recherche publics et privés basés sur une articulation économique, sociale et culturelle<br />

forte avec la ville, qu’il s’agisse de la ville centre ou de la ville périphérique. L’intégration de ces petits pôles<br />

à l’espace urbain ordinaire n’est pas, la plupart <strong>du</strong> temps, contradictoire avec une bonne efficacité technique,<br />

grâce notamment à la banalisation <strong>des</strong> systèmes d’information à distance. Deux applications de ce modèle sont<br />

mises en évidence : <strong>du</strong> point de vue de l’efficacité <strong>des</strong> dispositifs de transferts de technologies et de savoirs, qui<br />

doivent être localisés au « plus près » <strong>des</strong> acteurs concernés et <strong>du</strong> point de vue <strong>des</strong> personnels de recherche, dont<br />

les exigences en termes de qualité de la vie ont toutes les chances de jouer un rôle croissant dans les années à<br />

venir. Le premier modèle, qui est largement un modèle d’Etat, reste largement dominant, d’autant qu’il semble<br />

reprendre une nouvelle vigueur avec le couplage OIN (Opération d’Intérêt National) et pôles de compétitivités,<br />

alors que le second modèle représente probablement une voie d’avenir à explorer, et pour lequel le chantier <strong>du</strong><br />

SDRIF donne une certaine actualité.<br />

74


Territoires et aménagement<br />

Paroles d’acteurs. Participation <strong>des</strong> habitants au renouvellement urbain à Berlin,<br />

BERNARD Hélène,<br />

février <strong>2006</strong>, 133 p. dont ann., carte, fig., phot., bibliogr., Coll. Recherches n°164,<br />

PUCA 695<br />

Depuis plus de 25 ans, la ville de Berlin a une grande expérience non seulement dans la participation <strong>des</strong><br />

habitants mais aussi dans l’approche intégrée de projets. En instaurant à partir <strong>des</strong> années 80 une « cellule de<br />

coordination et de pilotage », le Land de Berlin a permis d’optimiser entre les différents acteurs, le processus<br />

de ce qu’on appelé la « réhabilitation urbaine douce ».<br />

Ces mesures étaient à l’époque principalement axées sur l’investissement, mais elles concernaient aussi <strong>des</strong><br />

projets d’infrastructure sociale tels que les maisons de voisinage, les fermes pour enfants ou les réhabilitations<br />

de logements en autoconstruction. Depuis la chute <strong>du</strong> Mur, on dénombre 22 zones concernées par la rénovation<br />

urbaine douce, soit 82 000 logements au total.<br />

Dans le cadre de cette recherche, 23 entretiens en langue allemande ont été réalisés en 2003 et 2004 afin de<br />

recueillir les fruits de cette longue expérience berlinoise, celle concernant la réhabilitation urbaine douce <strong>des</strong><br />

années 1980 et 1990, puis celle <strong>des</strong> stratégies actuelles développées dans les quartiers en difficulté bénéficiant<br />

<strong>du</strong> programme fédéral « Ville sociale » mis en place à partir de 1999. Certains de ces entretiens permettent aussi<br />

de mieux comprendre la participation <strong>des</strong> habitants dans le contexte de la RDA.<br />

Les 6 entretiens sélectionnés pour la version française qui fait l’objet de la présente publication, portent<br />

essentiellement sur <strong>des</strong> quartiers bénéficiant <strong>du</strong> programme « Ville sociale ». Quatre entretiens concernent<br />

plus précisément les quartiers de Schöneberg-Nord et de la Hellersdorfer Promenade. Schöneberg-Nord est un<br />

quartier de centre ville dont le bâti est hétérogène. Il est situé dans l’ancienne partie Ouest de Berlin et son taux<br />

de population étrangère est élevé. Hellersdorfer Promenade est un quartier périphérique de type<br />

« grand ensemble », construit au temps de la RDA et dont le taux de population étrangère est peu élevé.<br />

Les personnes interrogées proviennent d’horizons très divers : ce sont <strong>des</strong> habitants <strong>des</strong> cités concernés, le<br />

responsable d’une société de logement, une femme politique, une sociologue et une urbaniste travaillant pour<br />

un management de quartier, sans oublier la responsable <strong>du</strong> programme « Ville sociale » auprès <strong>du</strong> Land de<br />

Berlin.<br />

La transcription <strong>des</strong> entretiens, retravaillés et raccourcis pour en faciliter la lecture, permet de comprendre les<br />

« rouages » <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> participatifs et d’en donner un aperçu au « quotidien ».<br />

L’absence volontaire de questionnaire commun aux différentes personnes interrogées ne permet pas de qualifier<br />

ce travail d’analyse sociologique. Cette étude n’a pas non plus pour ambition d’aborder toutes les métho<strong>des</strong><br />

participatives mises en place à Berlin dans le cadre <strong>du</strong> renouvellement urbain. L’objectif est ici d’aider les<br />

professionnels de terrain à répondre aux questions suivantes : Pourquoi les habitants s’engagent-ils? Quels<br />

types d’instruments faut-il mettre en place? Quelles sont les règles à respecter? Quelles peuvent-être les retombées<br />

<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> participatifs sur les quartiers? Les habitants peuvent-ils contribuer à faire « repartir » leur<br />

quartier? Les interlocuteurs expliquent aussi l’importance de la compréhension <strong>du</strong> terrain pour une mise en<br />

place de métho<strong>des</strong> adaptées.<br />

Un accent tout particulier a été mis sur l’un <strong>des</strong> points clés <strong>du</strong> projet participatif, à savoir, la gestion <strong>des</strong> conflits,<br />

conflits d’intérêts mais aussi d’usage. L’Allemagne se caractérise par une grande culture <strong>du</strong> consensus et il est<br />

apparu intéressant d’observer comment ces différents acteurs de la participation appréhendent les conflits, les<br />

gèrent mais aussi comment ils aboutissent à une solution acceptée par tous.<br />

Voici les principales conclusions <strong>du</strong> travail :<br />

• La «réhabilitation urbaine douce » à Berlin a apporté un cadre institutionnel et juridique à la participation <strong>des</strong><br />

habitants au sein <strong>des</strong> zones concernées.<br />

• Le comité <strong>des</strong> « intéressés » (die Betroffenenvertretung) et le comité consultatif à la rénovation urbaine (der<br />

Sanierungsbeirat) ont été et sont encore <strong>des</strong> instruments appropriés qui répondent aux tensions issues <strong>des</strong><br />

divergences d’intérêts suscitées par les projets de rénovation.<br />

• La modernisation <strong>des</strong> immeubles ayant bien avancé, les responsables de ce programme ont compris qu’ils<br />

doivent maintenant s’attacher à améliorer l’environnement de proximité, et surtout à enrayer la dégradation<br />

sociale dans certains quartiers. A cette fin, une place très importante est accordée à la participation <strong>des</strong><br />

habitants.<br />

75


Territoires et aménagement<br />

• L’implication <strong>des</strong> habitants fait partie intégrante <strong>du</strong> phénomène de re-dynamisation.<br />

• Le management de quartier, qui a la charge de l’organisation de la participation/implication <strong>des</strong> habitants,<br />

doit donc nécessairement réussir à atteindre toutes sortes de populations indépendamment de leur culture et<br />

de leur niveau de vie ou d’instruction. Le recours à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> souples et différenciées doit garantir l’égalité<br />

de tous devant les mo<strong>des</strong> participatifs.<br />

• Les comités de quartier ou conseils de prévention sont encore et toujours <strong>des</strong> organes de discussion<br />

importants, même s’ils ne s’adressent souvent qu’à la classe moyenne. Par contre, il existe toute une gamme<br />

de métho<strong>des</strong> participatives qui interpellent et intègrent davantage de larges couches de la population. Nous<br />

citerons rapidement l’atelier coopératif, le fonds citoyen de quartier, les cellules de planification, mais aussi<br />

le recours à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> axées sur les intérêts d’un groupe cible (jeunes / multimédia par exemple). D’autre<br />

part, afin d’initier une re-dynamisation aux effets <strong>du</strong>rables, la participation/implication <strong>des</strong> habitants doit<br />

impérativement être pilotée et coordonnée par une structure ayant « pignon sur rue » au cœur <strong>des</strong> quartiers.<br />

• Le droit d’intervention « réactive » le citoyen, lui rend un peu de subsidiarité et d’autodétermination et les<br />

nouvelles formes de dialogue lui permettent de renouer avec la société. Les démarches de concertation avec<br />

les habitants, quant à elles, confèrent de soli<strong>des</strong> bases aux projets d’aménagements et aux mesures prises dans<br />

toutes sortes de domaines comme la formation, le logement ou l’économie locale.<br />

• La participation <strong>des</strong> habitants est une décision politique. Quelle que soit la forme qu’elle revêt, elle sera donc<br />

l’expression de cette volonté ; si l’on veut qu’elle aboutisse à de véritables résultats, il faut la rendre possible et<br />

la soutenir à l’échelle politique, administrative et financière.<br />

• Même si l’entrée en action <strong>des</strong> citoyens paraît indiscutablement avoir <strong>des</strong> résultats positifs dans les quartiers<br />

concernés, elle ne dispense toutefois pas l’État de l’obligation qu’il a contractée de veiller à un équilibre<br />

social, ce dont il est responsable. La participation/implication <strong>des</strong> habitants ne peut pas assumer les tâches<br />

régulatrices de l’État, en revanche, elle peut contribuer à une meilleure efficacité <strong>des</strong> subventions, et à <strong>des</strong><br />

résultats aux effets <strong>du</strong>rables.<br />

76


Territoires et aménagement<br />

Politique urbaine et sécurité en Belgique et aux Pays-Bas,<br />

SWINNEN Hugo, HOSTE Jessica, GRUIJTER Marjan de,<br />

PUCA Coll. Recherches n° 170,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 168 p., bibliogr.,<br />

PUCA 798<br />

Sur la base d’une étude de la littérature existante, l’Institut Verwey-Jonker et ses partenaires ont dressé,<br />

pour les Pays-Bas et la Belgique, l’inventaire de la politique et de la recherche mises en oeuvre en matière de<br />

sécurité urbaine. Parallèlement, cinq experts ont été consultés dans chacun <strong>des</strong> deux pays dans le cadre d’une<br />

interview.<br />

Le résultat de ces travaux a con<strong>du</strong>it à une étude spécifique pour chaque pays. Les deux étu<strong>des</strong> sont présentées<br />

ici en parallèle.<br />

Les caractères de l’organisation politico-administrative de chaque pays sont fondamentaux pour l’intelligence<br />

<strong>des</strong> politiques urbaines. La Belgique est dotée d’une structure fédérale double constituée de trois Régions (la<br />

Flandre, la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale) et de trois Communautés (la Communauté flamande,<br />

la Communauté française et la Communauté germanophone). Les Flamands ont procédé à la fusion de leurs<br />

institutions régionales et communautaires et se sont dotés, depuis, d’un seul Parlement et d’un seul gouvernement,<br />

siégeant tous deux à Bruxelles. Les autres Régions et Communautés ont conservé l’ensemble <strong>des</strong><br />

assemblées et gouvernements («exécutifs») et elles les contrôlent..<br />

Le système politico-administratif néerlandais se caractérise par une administration solide, stable et relativement<br />

autonome tant à l’échelon central qu’à l’échelon local. Les élus n’ont qu’une influence mo<strong>des</strong>te sur la composition<br />

de la fonction publique, qui ne varie pas en fonction <strong>du</strong> résultat <strong>des</strong> élections. A l’échelon national, la distribution<br />

<strong>des</strong> hauts postes reflète approximativement l’équilibre <strong>des</strong> forces politiques. Les hommes et femmes politiques<br />

ont ainsi tendance à prendre davantage de distance par rapport aux services publics que dans le reste de<br />

l’Europe.<br />

Aux Pays-Bas, le compromis politique sert à réaliser un consensus temporaire sur l’identification et l’analyse <strong>des</strong><br />

problèmes et pour la définition <strong>des</strong> approches pour y faire face. En Belgique on avance par pactes successifs sur<br />

les gran<strong>des</strong> orientations, et les compromis politiques restent beaucoup plus fragiles.<br />

En outre, les structures urbaines dans les deux pays présentent <strong>des</strong> différences importantes. Par ailleurs, en<br />

Belgique, d’importantes différences opposent également la Flandre et la Wallonie.<br />

Aux Pays-Bas, la construction de logements sociaux représente de loin la majeure partie <strong>du</strong> parc locatif et<br />

s’étend, en ce qui concerne les groupes-cibles, à la classe socio-économique moyenne. En Belgique, le marché<br />

<strong>des</strong> logements sociaux est beaucoup plus étroit et est <strong>des</strong>tiné plus particulièrement aux groupes dont les revenus<br />

sont les plus faibles. L’offre de logements sociaux étant limitée, d’importants groupes disposant de faibles<br />

revenus sont contraints de se tourner vers le marché locatif privé. Ce marché (bon marché) est situé dans les<br />

vieux centres urbains. Quant aux classes moyennes, elles disposent d’une offre relativement abondante de<br />

logements mis en vente à un prix abordable en dehors <strong>des</strong> noyaux urbains.<br />

Ces contextes conditionnent <strong>des</strong> stratégies de prévention et de contrôle très contrastées.<br />

77


Territoires et aménagement<br />

Progresser sur la question <strong>du</strong> management de la qualité environnementale <strong>du</strong> parc<br />

existant de bureaux : les démarches innovantes d’acteurs partenaires et les conditions<br />

nouvelles de leur pérennisation. Approche européenne,<br />

COHEN Clément, GUEYFFIER Marie-France, TOSELLI-DUJARDIN Amalia,<br />

Act Consultants,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 66 p., ann., schémas, tabl.,<br />

PUCA 826<br />

Progresser sur « le management environnemental <strong>des</strong> bâtiments existants et de leurs abords » ; l’analyse s’<br />

articule autour de quatre composantes : la progression dans l’intégration de la qualité environnementale, le<br />

management environnemental, le contexte de la gestion <strong>du</strong> bâti existant, les acteurs « occupants le bâti » ou le<br />

volet social. Le tout est centré sur les bâtiments tertiaires (bureaux) même si a été abordé le logement social,<br />

pour examiner les lignes de comparaison possibles.<br />

L’approche est structurée en trois parties : l’entretien et la gestion <strong>du</strong> bâti existant, l’environnement, le volet<br />

social (opinion <strong>des</strong> usagers directs <strong>des</strong> bâtiments).<br />

Travail en trois phases nécessitées par un champ de recherche relativement nouveau, la participation de<br />

partenaires « opérateurs » en forte réorientation stratégique sur la gestion immobilière <strong>du</strong> bâti (dépassant la<br />

seule qualité environnementale), l’implication <strong>des</strong> collectivités locales (dont l’écart entre les intentions et les<br />

réalisations est important).<br />

Quelles conclusions ?<br />

1.La prise en compte de l’environnement<br />

1.1. par les entreprises : la recherche – action permet un travail approfondi sur l’organisation, les pratiques, les<br />

contraintes et les priorités pour prendre en compte l’environnement dans la gestion immobilière <strong>des</strong> partenaires.<br />

Des enjeux ont été clarifiés, liés aux actions d’amélioration de la qualité environnementale ; ils mettent en évidence<br />

la nécessaire articulation entre les principes, les exigences <strong>des</strong> acteurs et les moyens (humains et financiers).<br />

On ne peut synthétiser aisément les quatre cas : Aéroports de Paris (ADP), EDF, Thalès, La Montreuilloise,<br />

mais on peut mettre en évidence les points de méthode importants pour mener de telles analyses : d’abord,<br />

bien situer la politique immobilière (patrimoniale et de gestion technique) générale de l’organisme propriétaire<br />

<strong>du</strong>, ou <strong>des</strong> bâtiments objets d’un projet environnement. Cette politique encadre et conditionne la démarche ;<br />

elle est aussi, ces dernières années, pour les plus grands propriétaires, fortement évolutive. Pour chacun <strong>des</strong><br />

quatre cas la politique immobilière est à <strong>des</strong> sta<strong>des</strong> différents. Ce positionnement permet, en particulier, de<br />

comprendre l’objectif financier de la gestion immobilière et l’objectif financier <strong>du</strong> projet environnement, par<br />

rapport à la valeur patrimoniale <strong>du</strong> bâtiment, ou <strong>du</strong> parc, au moment de la démarche.<br />

Il s’agit enfin d’analyser la politique environnementale de l’entreprise, au niveau général (souvent liée à un objectif<br />

de communication et d’image de marque et/ou d’exemplarité en interne) et à celui de la gestion immobilière.<br />

L’information et la sensibilisation <strong>des</strong> occupants pour ADP et EDF, comme la mission pédagogique pour le<br />

service environnement de THALES, deviennent-ils ainsi <strong>des</strong> points importants alors que, en raison de leurs<br />

activités, ces entreprises voient d’abord les questions environnementales en termes in<strong>du</strong>striels.<br />

1.2. par les collectivités locales françaises : elles ont tardé à prendre en compte la qualité <strong>des</strong> bâtiments où travaillent<br />

leurs agents, souvent depuis très longtemps, et plus particulièrement sur le plan environnemental. Les actions<br />

ont partout presque exclusivement porté sur la construction de bâtiments neufs. Aujourd’hui, le mouvement est<br />

lancé, au moins pour les collectivités qui mettent en place une politique globale de développement <strong>du</strong>rable et/ou<br />

d’intégration <strong>du</strong> management environnemental de la cité. Mais les élus s’intéressent d’abord aux bâtiments anciens<br />

qui accueillent <strong>du</strong> public. La « commande publique » reste au mieux incertaine, souvent inexistante, pour les<br />

bâtiments totalement ou majoritairement occupés par les agents publics. Mais les responsables techniques comme<br />

les élus travaillent de plus en plus en réseaux et les « bonnes pratiques » essaiment. Les compétences techniques<br />

sectorielles existent (bâtiment, énergie, eau, aménagement, urbanisme, etc.), mais beaucoup reste à faire en termes<br />

de conscience <strong>des</strong> enjeux, sur la « <strong>du</strong>rabilité » <strong>du</strong> parc existant et sur les pratiques municipales de gestion.<br />

2. La prise en compte <strong>des</strong> occupants : point central qui s’avère être encore largement en devenir, et demande<br />

à être approfondi. Pour les entreprises comme pour les collectivités, la responsabilisation environnementale<br />

78


Territoires et aménagement<br />

et sociale exigera de plus en plus de recueillir l’opinion <strong>des</strong> personnels occupants leurs bâtiments. On ne voit<br />

pas comment elle pourrait réellement intégrer la qualité environnementale sans recourir à un outil de gestion<br />

participatif. Le travail venait donc trop tôt pour apporter <strong>des</strong> réponses concrètes (à <strong>des</strong> questions non encore<br />

vraiment posées !). L’enquête « occupants » a été considérée comme plus porteuse d’informations sur les actions<br />

à mener que sur le diagnostic environnemental de l’immeuble. Elle peut révéler <strong>des</strong> aspects physiques, mais<br />

aussi <strong>des</strong> aspects psychosociologiques (avec notamment ce qui concerne le voisinage) de l’environnement.<br />

La variable comportementale pourrait en effet être celle qui est décisive pour l’action de gestion et d’amélioration<br />

environnementales visant non seulement à maintenir en l’état le bâti mais aussi à apporter la plus-value qui en<br />

renforcera l’attractivité pour y vivre et/ou y travailler, et aussi pour le gérer.<br />

Quelles recommandations ?<br />

• Progresser sur la connaissance et la comparaison <strong>des</strong> consommations : en s’attachant préalablement, à la<br />

connaissance <strong>du</strong> détail par usage (exemples : électricité, chauffage, climatisation,…) ; en détaillant les<br />

données physiques ; en favorisant enfin les comparaisons internes au sein <strong>des</strong> groupes ou collectivités qui ont<br />

différents sites. Cela demande le perfectionnement <strong>des</strong> bases de données existantes (observatoires divers <strong>des</strong><br />

charges …), et leur large diffusion.<br />

• Formuler un argumentaire détaillé pour que la dimension économique devienne un véritable levier : les bases<br />

de données doivent permettre de prouver que les économies réalisées permettent de valoriser le bâtiment, au<br />

sens environnement, économique et financier, urbanistique, et social.<br />

• Donner les outils concrets qui permettent d’avancer : au-delà <strong>des</strong> échanges d’expériences et pratiques de ceux<br />

qui sont les plus avancés, il faut que soient diffusés rapidement <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>, <strong>des</strong> outils, déjà expérimentés.<br />

• Favoriser la mise en place <strong>du</strong> management environnemental : cette question et celle de la certification de<br />

l’activité de gestion <strong>du</strong> parc immobilier existant sont en cours dans les très gran<strong>des</strong> entreprises et dans<br />

certaines collectivités, pour certains bâtiments ou équipements… Qu’il s’agisse de performance énergétique,<br />

de management <strong>du</strong> projet de réhabilitation (améliorations). Pour les entreprises de tailles plus petites, et pour<br />

tous les acteurs <strong>des</strong> secteurs <strong>du</strong> bâtiment et de l’immobilier, l’appropriation de la démarche pour les thèmes<br />

qui se situent hors <strong>du</strong> cadre réglementaire était balbutiante au début <strong>des</strong> travaux, une forte accélération<br />

est perceptible aujourd’hui. Ce processus repose sur une démarche progressive, l’enquête expérimentée en<br />

ce travail, en constitue un élément central. Il convient de s’engager dans un processus de long terme. La<br />

démarche participative est une <strong>des</strong> conditions de mise en œuvre <strong>des</strong> systèmes de management. D’ailleurs,<br />

pour certains experts et décideurs, les aspects sociaux et environnementaux devraient devenir un élément<br />

important dans les décisions d’investissement, et un critère de valeur ajoutée « sociale » (en apportant un<br />

meilleur confort aux occupants et un accès égalitaire à ce confort) et de valeur ajoutée « environnementale »<br />

(préservation <strong>des</strong> ressources naturelles par exemple).<br />

79


Territoires et aménagement<br />

Projet FEAT (For an environmental accounting tool),<br />

Les Eco Maires,<br />

décembre 2005, 38 p.+ 3 ann., fig., tabl.,<br />

PUCA 785(1-4)<br />

Améliorer l’efficacité <strong>des</strong> politiques environnementales locales est un objectif largement partagé par les élus<br />

et les habitants notamment au regard <strong>du</strong> poids financier qu’elles pèsent aujourd’hui et <strong>des</strong> responsabilités<br />

qui incombent aux collectivités locales. La transparence en la matière, tant sur les objectifs <strong>des</strong> actions<br />

engagées, leurs coûts, que leurs effets, semble en être un levier important comme le souligne fréquemment<br />

le législateur. C’est pour faire face à ce constat que Les Eco Maires ont pris l’initiative <strong>du</strong> projet FEAT (For<br />

an Environmental Accounting Tool - Pour un projet de comptabilité environnementale), lauréat 2002 <strong>du</strong><br />

programme Life Environnement. Rejoint par 5 collectivités locales : Fos-sur-Mer, Saint-Denis, Montreuil,<br />

Paris et la Communauté de Communes de la Région de Château-Thierry, ce projet d’une <strong>du</strong>rée de trois ans, vise<br />

à créer un outil d’évaluation politique <strong>des</strong> actions environnementales locales.<br />

Basée sur la notion d’action environnementale, la méthodologie FEAT pose les principes et les conventions<br />

nécessaires à son identification, à son classement par domaine environnemental, à la mesure <strong>des</strong> flux financiers<br />

et physiques correspondant. Elle propose également un cadre pour une analyse qualitative sur les objectifs <strong>des</strong><br />

politiques environnementales (protection de la ressource, protection <strong>des</strong> personnes, optimisation et cadre de<br />

vie), leur approche environnementale (quelle responsabilité intergénérationnelle assument-elles ?) et leurs effets<br />

environnementaux positifs et négatifs. Elle est accompagnée d’un principe opératoire et d’outils (cartographie<br />

<strong>des</strong> acteurs, fiches actions…) pour sa mise en œuvre.<br />

Cette expérimentation, con<strong>du</strong>ite sur une période d’étude allant de 1998 à 2002, a permis de montrer que :<br />

• la répartition <strong>des</strong> dépenses environnementales est loin d’être égale entre les domaines. En effet, sur la période<br />

considérée (1998-2002) les domaines « eau » et « déchets –nettoiement » représentent en moyenne 84% de ces<br />

dépenses. Les dépenses environnementales représentent dans le total <strong>des</strong> dépenses de 7 à 14% en 1998 et 10 à<br />

19% en 2002. Ramenées à l’habitant, elles sont de l’ordre de 153€ - 364€ en 1998 et 198€ - 525€ en 2002.<br />

Aujourd’hui, ces dépenses se répartissent globalement à 50% pour la ville et 50% pour l’intercommunalité et<br />

les syndicats.<br />

• en 1998, environ 70% en moyenne <strong>des</strong> actions menées ont pour principales natures : la protection de la<br />

ressource et la protection <strong>des</strong> personnes et l’on constate un profil de répartition entre les objectifs assez<br />

similaires. En 2002, ces profils se différencient selon les collectivités sous l’influence de certaines actions<br />

(création d’espaces verts, rénovation <strong>des</strong> réseaux d’eaux usées, collecte sélective…).<br />

• l’approche environnementale principale est la réparation continue (entre 75 et 85% en 1998 et 49 et 83 %<br />

en 2002). Cela s’explique par l’importance <strong>du</strong> poids financier <strong>des</strong> actions regroupées sous cette approche à<br />

savoir : distribution et traitement de l’eau potable, collecte et traitement <strong>des</strong> eaux usées, collecte et traitement<br />

<strong>des</strong> or<strong>du</strong>res ménagères… On peut noter que cette part a tendance à diminuer au profit <strong>des</strong> autres approches<br />

reflétant ainsi la volonté politique de diminuer l’impact <strong>des</strong> activités sur l’environnement de demain.<br />

• les profils d’effet négatifs (consommation de ressource et nuisances principalement) sont assez similaires pour<br />

l’ensemble <strong>des</strong> collectivités étudiées reflétant ainsi les actions dites « traditionnelles » de l’environnement<br />

menées par toutes collectivités.<br />

• les effets environnementaux positifs reflètent les efforts environnementaux menés par les collectivités à<br />

travers <strong>des</strong> actions « novatrices, alternatives » comme la gestion différenciée <strong>des</strong> espaces verts, l’utilisation <strong>des</strong><br />

eaux pluviales pour l’arrosage, les systèmes d’économie d’énergie…<br />

Cette expérimentation a aussi révélé la réelle non transparence existante à travers les difficultés d’accès et le<br />

manque d’informations détaillées auxquels les collectivités ont été fréquemment confrontées ; ce point étant<br />

renforcé par le morcellement <strong>des</strong> acteurs.<br />

80


Territoires et aménagement<br />

Recherche et politiques publiques locales dans le domaine de la sécurité urbaine en<br />

Italie,<br />

BRICOCOLI Massimo, SAVOLDI Paola,<br />

POLITECNICO DI MILANO,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 133 p., carte, phot., tabl., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 825<br />

Le thème de la sécurité en Italie est exploré, à partir de quelques observations préliminaires :<br />

• l’Italie ne possède pas de cadre d’orientation ni de règles au niveau national en matière de sécurité urbaine,<br />

• néanmoins la question de la sécurité, notamment dans les contextes urbains les plus peuplés, devient de plus<br />

en plus un thème d’urgence pour les administrations locales<br />

• cette apparente contradiction constitue un élément de recherche important, à partir de l’observation et de<br />

l’interprétation <strong>des</strong> initiatives régionales souvent en partenariat avec les municipalités.<br />

Une perspective «locale» de recherche sur ce thème constitue donc un choix obligé et, en même temps, paraît<br />

être une stratégie pertinente de reconstruction <strong>des</strong> tendances nationales. Les cas de Turin, Milan, Trieste,<br />

Rome, Naples, Palerme sont examinés à la suite d’explorations directes. Les politiques menées par chacune<br />

<strong>des</strong> municipalités choisies sont interprétées en liaison avec les politiques <strong>des</strong> administrations régionales de<br />

référence. Cette opération a permis d’identifier quelques orientations et modèles d’action qui n’ont pas seulement<br />

un intérêt local ou spécifique. On peut en dé<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> « idéaltypes » reliés à <strong>des</strong> thèmes généraux :<br />

• Turin : les politiques de la ville comme cadres d’action pour les politiques de sécurité urbaine et de cohésion<br />

sociale ;<br />

• Milan : l’inflexion néo-libérale et la contractualisation <strong>des</strong> politiques publiques ;<br />

• Trieste : la sécurité urbaine comme effet indirect de politiques sociales ;<br />

• Rome : rendre la ville aux habitants ;<br />

• Naples : les politiques éclatées entre urgence et traitement de fond ;<br />

• Palerme : démocratie féodale et pratique bourgeoises de changement.<br />

Le cadre d’ensemble ne peut émerger que d’une addition. La recherche en Italie sur ce thème manque de ce type<br />

d’approche. Soit les étu<strong>des</strong> ne dépassent pas la monographie, soit l’approche est sectorielle : la criminologie, la<br />

psychologie sociale, le projet d’architecture comme outil sécuritaire.<br />

Ce travail se propose de dépasser ces deux limites sur la base d’une thèse exprimable comme suit : la sécurité<br />

n’est pas un sujet sectoriel ni une tâche spécifique <strong>des</strong> administrations, mais un terrain encore flou en apparence<br />

et qui concentre une pluralité de deman<strong>des</strong>, une pluralité de traitements. Ces traitements ont à voir avec les<br />

politiques sociales, les politiques <strong>du</strong> travail, les politiques urbaines. II s’agit donc de politiques publiques à fort<br />

degré d’attente, un domaine en transformation qui devient souvent le lieu où le débat (politique et technique)<br />

doit se re-construire, lieu mobile où observer comment les autorités s’occupent de la ville, de ses habitants, de<br />

ses espaces.<br />

81


Territoires et aménagement<br />

Récupération et utilisation <strong>des</strong> eaux pluviales. Opération expérimentale de la résidence<br />

« Amalia Rodrigues » au Petit-Quevilly (76) : diagnostic final de l’installation,<br />

GOUVELLO Bernard (de), CORREC Olivier,<br />

CSTB,<br />

février <strong>2006</strong>, 23 p., ann., fig., phot. coul., plans,<br />

PUCA 770<br />

Depuis 2001, l’installation de récupération et utilisation d’eau pluviale dans les toilettes réalisée sur la résidence<br />

de logements collectifs « Amalia Rodrigues » au Petit Quevilly (Seine-Maritime) a fait l’objet de suivis<br />

métrologique, qualitatif et sociologique effectués par le CSTB dans le cadre d’un projet de recherche cofinancé<br />

par l’AESN (Agence de l’Eau Seine Normandie), le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et le<br />

CSTB.<br />

Afin de valoriser de façon optimale les informations accumulées, il était indispensable de disposer d’une vision<br />

intégrée de l’expérience, ce qui suppose de connaître précisément le fonctionnement effectif de l’installation.<br />

La présente étude a consisté à réaliser un diagnostic complet de l’installation de récupération d’eau pluviale<br />

mise en place dans la résidence « Amalia Rodrigues » telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Ce diagnostic s’est<br />

basé essentiellement sur une collecte d’informations réalisée au travers d’une visite détaillée <strong>des</strong> installations<br />

et d’une consultation <strong>des</strong> D.O.E. relatifs à l’installation. La visite a été structurée de sorte à suivre le parcours<br />

de l’eau depuis la surface de collecte (toitures de garage d’une part, toitures <strong>des</strong> logements d’autre part) jusqu’au<br />

local technique où s’opère le renvoi de l’eau récupérée (ou l’eau de ville de substitution) vers les toilettes <strong>des</strong><br />

différents logements.<br />

Des photos ont été prises comme support systématique et <strong>des</strong> schémas de principe ont été établis in situ.<br />

Le travail est structuré en trois parties :<br />

• La première est consacrée aux parties extérieures de l’installation (depuis les surfaces de collecte jusqu’aux<br />

cuves de stockage). Une inspection de l’ensemble <strong>des</strong> éléments extérieurs de l’installation a été effectuée.<br />

Celle-ci a donné lieu à la réalisation d’un plan et a permis de mettre en évidence les problèmes suivants :<br />

* mise en œuvre incorrecte et/ou dégradation et insuffisante maintenance au niveau <strong>des</strong> gouttières <strong>des</strong> garages<br />

et d’une gouttière <strong>du</strong> bâtiment principal ;<br />

* dysfonctionnement <strong>du</strong> système de filtration : la solution mise en oeuvre apparaît inadaptée et doit faire l’objet<br />

d’aménagement afin de permettre un fonctionnement correct de l’installation.<br />

• La seconde est spécifiquement consacrée au local technique : elle comprend un plan détaillé <strong>du</strong> dispositif<br />

présent dans le local et la <strong>des</strong>cription de l’ensemble de ses composantes techniques. Cela a permis de mettre<br />

en évidence le bon fonctionnement <strong>des</strong> installations à l’intérieur <strong>du</strong> local technique et de formaliser <strong>des</strong><br />

procé<strong>du</strong>res simples d’opération <strong>des</strong> différents dispositifs.<br />

• Enfin, la troisième partie dresse la liste <strong>des</strong> actions correctives à apporter à l’installation pour en assurer un<br />

fonctionnement correct et en améliorer les performances.<br />

Quelles sont les conclusions principales ?<br />

Ce travail a permis d’enrichir les conclusions de l’étude générale, d’une part en ce qui concerne le fonctionnement<br />

futur de cette installation particulière, et, d’autre part et surtout, en ce qui concerne les recommandations et<br />

enseignements qui pourront en être retirés dans l’optique de réalisations futures. En effet, l’opération de Petit<br />

Quevilly montre qu’effectuer un diagnostic constitue une tâche essentielle non seulement pour disposer de<br />

l’ensemble de l’information permettant d’opérer le bilan d’une opération, mais également pour en permettre<br />

une véritable appropriation par les acteurs qu’elle implique. Ainsi, sans une compréhension précise <strong>du</strong><br />

fonctionnement et <strong>des</strong> faiblesses d’une installation, il n’est guère envisageable de voir l’utilisation de celleci<br />

s’effectuer <strong>du</strong>rablement. De plus, les points collectés au cours de ce diagnostic particulier fournissent <strong>des</strong><br />

éléments susceptibles d’enrichir les réflexions relatives aux prescriptions techniques et organisationnelles en<br />

vue de la réalisation d’autres expériences de récupération d’eau pluviale sur <strong>des</strong> bâtiments complexes. Trois<br />

points de vigilance ressortent particulièrement : le bon fonctionnement <strong>des</strong> gouttières (qui doivent assurer un<br />

écoulement efficace et propre), la filtration (qui ne doit pas in<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> pertes trop importantes de fluide) et la<br />

nécessité de pratiques de maintenance minimale.<br />

82


Territoires et aménagement<br />

Renouvellement (le) urbain, la genèse d’une notion fourre-tout,<br />

LE GARREC Sylvaine,<br />

Université de Paris XII/L’ŒIL,<br />

février <strong>2006</strong>, 91 p., réf. bibliogr., Coll. Recherches n°160,<br />

PUCA 728<br />

Depuis son apparition en France au début <strong>des</strong> années quatre-vingt-dix, la notion de renouvellement urbain<br />

connaît un grand succès. Formulée à l’origine dans le contexte d’une opération locale, en moins d’une décennie<br />

elle est consacrée par le droit français avec la loi Solidarité Renouvellement Urbain de 2000. Sa définition<br />

est cependant imprécise. Dès le départ l’expression est floue, et c’est l’un <strong>des</strong> éléments de ce succès. Le<br />

« renouvellement urbain » apparaît, au même titre que « développement <strong>du</strong>rable » ou « mixité sociale », comme<br />

une notion fourre-tout. Avec <strong>des</strong> mots communs et familiers et une forte puissance évocatrice, elle permet de<br />

dire beaucoup, sans détails et sans justifications . Néanmoins, aujourd’hui il ne s’agit plus seulement d’un outil<br />

de communication. Au fil <strong>des</strong> années le renouvellement urbain a pénétré le champ <strong>des</strong> politiques publiques au<br />

point de devenir un objectif politique, de donner son nom à <strong>des</strong> dispositifs publics et d’être incorporé dans la<br />

législation française. La notion est à la fois politique, juridique et opérationnelle et, au-delà de son obscurité<br />

sémantique, recouvre <strong>des</strong> programmes et <strong>des</strong> enjeux concrets. Elle désigne de façon générale l’action publique<br />

actuelle sur la ville ou bien un processus générique de pro<strong>du</strong>ction de la ville à partir de ses tissus propres<br />

ou encore les opérations qui sont programmées dans le cadre <strong>des</strong> opérations labellisées en tant que telles.<br />

L’analyse se complexifie encore lorsque l’on dépasse les frontières nationales. Les termes anglo-saxons « d’urban<br />

renewal » ou de « regeneration » apparaissent, tantôt comme tra<strong>du</strong>ctions littérales <strong>du</strong> « renouvellement urbain<br />

», tantôt comme concepts qui s’en distinguent. En outre, selon les pays et les époques où elles sont employées,<br />

elles recouvrent <strong>des</strong> méthodologies d’action, <strong>des</strong> politiques urbaines et <strong>des</strong> types de territoires différents. Il<br />

est pourtant nécessaire d’explorer aussi ces notions anglo-saxonnes si l’on veut mieux comprendre la notion<br />

française. Est-ce une nouvelle approche <strong>des</strong> transformations de l’urbain ? Au-delà <strong>du</strong> foisonnement d’usages<br />

dont fait l’objet cette expression, ses définitions multiples possèdent bien un dénominateur commun : le<br />

renouvellement urbain désigne avant tout un processus de pro<strong>du</strong>ction de la ville à partir de ses tissus existants.<br />

Mais cette acception <strong>du</strong> renouvellement urbain ne saurait expliquer à elle seule l’extraordinaire succès de cette<br />

notion présentée comme novatrice. Qu’est-ce qui constitue sa nouveauté ? Les pouvoirs publics davantage<br />

orientés vers un urbanisme de création et d’extension sont-ils démunis face aux exigences de cet urbanisme<br />

de transformation qu’ils redécouvrent aujourd’hui ? Si la nécessité de voir émerger un nouveau concept sur la<br />

ville et ses transformations se fait sentir, c’est peut-être parce qu’il s’agit tout autant de « renouveler » la forme<br />

de l’action publique sur la ville que la forme de la ville elle-même. On note dans l’apparition <strong>du</strong> discours de<br />

renouvellement urbain, la nature et l’ampleur <strong>des</strong> mutations économiques et sociales. Le développement urbain<br />

et les changements sociaux survenus pendant l’ère in<strong>du</strong>strielle sont considérés comme étant sans précédent<br />

dans l’histoire. Il semble donc logique d’envisager de la même manière les transformations suivantes liées au<br />

passage <strong>des</strong> sociétés occidentales à une ère post-in<strong>du</strong>strielle. Cela a été le fil directeur <strong>du</strong> travail : comprendre<br />

ce qui constitue la nouveauté <strong>du</strong> «renouvellement urbain».<br />

En conclusion :<br />

• Une notion ambiguë : au croisement <strong>des</strong> politiques urbaines, sociales, <strong>du</strong> logement, de développement<br />

économique. Son sens reste l’objet d’interprétations multiples et s’est transformé lorsqu’elle fut institutionnalisée<br />

dans le cadre de la politique de la ville. On peut distinguer deux principaux niveaux de signification : dans<br />

la lignée de la « regeneration » britannique, elle désigne une méthodologie d’intervention sur les zones urbaines<br />

dévalorisées (friches in<strong>du</strong>strielles, quartiers d’habitat ancien et d’habitat social) privilégiant la création<br />

de nouvelles valeurs foncières et immobilières et le retour <strong>des</strong> mécanismes de marché : les pouvoirs publics<br />

créent une impulsion forte en réalisant <strong>des</strong> équipements structurants pour attirer <strong>des</strong> investisseurs privés. La<br />

démolition, outil central de ce mode d’intervention, apparaît le seul moyen de créer une rupture tangible dans<br />

le processus de dévalorisation et permet nouvelle image et nouvelles fonctions. Ces projets centrés sur <strong>des</strong><br />

territoires spécifiques doivent s’inscrire dans un projet transversal et stratégique à l’échelle de l’agglomération<br />

pour renforcer l’attractivité de cette dernière au niveau national et international. La seconde acception est plus<br />

restrictive et plus spécifique au contexte français. Elle s’inscrit dans le cadre <strong>des</strong> dispositifs institutionnels<br />

reprenant cette notion. Elle désigne alors plutôt les opérations de démolition de logements sociaux pour lutter<br />

contre la concentration <strong>des</strong> populations défavorisées dans certains quartiers et à repositionner le patrimoine<br />

HLM par rapport au reste <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> logement.<br />

• Le renouvellement urbain n’est pas si nouveau : dès le milieu <strong>des</strong> années quatre-vingt-dix, ce n’est seulement<br />

83


Territoires et aménagement<br />

comme une expression qui sonne bien, elle répond aussi à un réel besoin .Qualifier une méthodologie inédite<br />

d’intervention sur la ville. Mais se plaçant dans une perspective historique de l’évolution <strong>des</strong> politiques<br />

urbaines, la méthodologie qu’elle prône est moins nouvelle et révolutionnaire. Que l’on se reporte à la politique<br />

britannique de « regeneration » impulsée à la fin <strong>des</strong> années soixante-dix ou encore l’« urban renewal » mis<br />

en place dès la fin <strong>des</strong> années quarante aux États-Unis. En France aussi, les préceptes sont présents peutêtre<br />

même dès la rénovation urbaine <strong>des</strong> années 58, aujourd’hui un anti-modèle. Même si elle obéissait à<br />

une logique de zonage et de planification rationnelle à objectifs quantitatifs, elle adaptait les métropoles aux<br />

nouvelles exigences de l’économie de service et recomposait le territoire <strong>des</strong> agglomérations en expansion<br />

en modernisant les centres-villes (renforcer leur centralité et leur compétitivité). Elle fut l’occasion d’une<br />

collaboration avec le secteur privé même si celle-ci n’était pas <strong>du</strong> tout abordée sous l’angle <strong>du</strong> partenariat et<br />

formalisée par <strong>des</strong> dispositions juridiques. Mais plus que dans la rénovation urbaine, c’est dans la politique<br />

d’amélioration de l’habitat <strong>des</strong> années soixante-dix, qu’apparaissent et s’installent certaines orientations<br />

actuelles. Le référentiel <strong>du</strong> marché s’intro<strong>du</strong>it alors dans l’action publique et la politique <strong>du</strong> logement prend<br />

alors un tournant radical. C’est l’avènement d’un urbanisme qualitatif qui se détourne de la pro<strong>du</strong>ction de<br />

masse pour s’orienter vers la transformation de l’existant et l’amélioration <strong>du</strong> cadre de vie. La puissance<br />

publique n’intervient pas lourdement par l’expropriation, la démolition et la reconstruction ; elle préserve les<br />

fonctions économiques <strong>du</strong> parc privé (ai<strong>des</strong> incitatives encourageant les investissements <strong>des</strong> propriétaires).<br />

Le renouvellement urbain est indissociable de la politique de la ville ; c’est là que sont initiés, dès les années<br />

soixante-dix, ses principes : le partenariat, la transversalité ou la participation <strong>des</strong> habitants. Certes, le secteur<br />

privé, hormis le milieu <strong>des</strong> associations, n’a pas été associé à cette politique mais c’est par elle que l’État<br />

devient « animateur » dans la définition et la réalisation d’un projet territorialisé défini collectivement.<br />

• En France, comme ailleurs, depuis cinquante ans, les politiques urbaines de transformation connaissent une<br />

double injonction. Même paradoxe aujourd’hui pour le renouvellement urbain au carrefour entre une politique<br />

urbaine et une politique <strong>du</strong> logement. D’une part accompagner l’expansion <strong>du</strong> secteur tertiaire et dynamiser<br />

les valeurs et le marché de l’immobilier pour accroître la participation <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> villes à la compétition<br />

économique internationale ; d’autre part, améliorer les conditions de logement <strong>des</strong> plus démunis et favoriser<br />

leur intégration sociale en luttant contre la concentration spatiale de la pauvreté et <strong>des</strong> minorités ethniques.<br />

Ces réflexions posent la question <strong>du</strong> rôle effectif joué par les politiques publiques, et plus précisément les<br />

politiques urbaines, au sein <strong>des</strong> dynamiques de changement social. On peut, en effet, se demander si les<br />

politiques urbaines ne font qu’accélérer <strong>des</strong> processus de changement qui les dépassent ou si, au contraire, elles<br />

peuvent avoir une certaine autonomie et <strong>des</strong> effets qui leur sont propres.<br />

84


Territoires et aménagement<br />

Services, usages de l’internet, et développement économique,<br />

LONGHI Christian, ATTOUR-OUESLATI Amel,<br />

GREDEG/CNRS/Université de Nice Sophia–Antipolis,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 135 p., ann., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 767<br />

Les services aux personnes et aux entreprises sont aujourd’hui <strong>des</strong> pierres angulaires <strong>du</strong> développement<br />

économique. La diffusion croissante de l’internet et la généralisation <strong>du</strong> haut débit offrent <strong>des</strong> perspectives<br />

nouvelles de développement de ces services, analysées ici sur le plan <strong>du</strong> développement territorial. Les usages<br />

sont souvent appréhendés à travers la mesure de l’activité internet au sens large : taux d’équipement, utilisation<br />

<strong>des</strong> équipements, volume <strong>du</strong> e-commerce, et comparaisons (nations, régions, groupes sociaux, prix sur les<br />

différentes formes de marché…). Cette recherche considère les usages collectifs inscrits dans les processus de<br />

coordination et d’interactions propres au territoire considéré. La première partie <strong>du</strong> rapport définit les concepts<br />

et méthodologies utilisés, la seconde les met en œuvre dans différentes étu<strong>des</strong> de cas. Les technologies de<br />

l’information et de la communication sont devenues <strong>des</strong> éléments incontournables <strong>des</strong> politiques d’aménagement<br />

et de développement territorial. Les collectivités locales s’en sont emparées très tôt pour tirer parti aux mieux<br />

<strong>des</strong> opportunités nouvelles offertes. Elles ont exercé <strong>des</strong> pressions fortes pour avoir accès aux réseaux, le<br />

haut débit et la concurrence entre opérateurs étant limités aux aires métropolitaines et aux espaces de marché<br />

importants ; elles ont participé largement à la libéralisation <strong>des</strong> marchés dans les télécommunications et à<br />

l’évolution de la législation. Le traitement de la fracture numérique au sens d’un accès généralisé au haut débit<br />

est très avancé. Le rapport fait un état <strong>des</strong> lieux sur la situation française, prolongé en annexe sur la situation<br />

européenne. Il met en évidence que le déploiement d’infrastructures n’est pas en soi suffisant.<br />

Tirer parti <strong>des</strong> TIC pour le développement territorial ne signifie pas résoudre le problème <strong>du</strong> ‘dernier kilomètre’,<br />

mais bien celui <strong>du</strong> ‘premier kilomètre’, i.e., générer <strong>des</strong> services aux citoyens, aux entreprises, aux collectivités<br />

elles mêmes pour faciliter et stimuler leurs activités, pro<strong>du</strong>ire les compétences nécessaires pour les utiliser<br />

efficacement. Les relations Infrastructures – Services – Usages définissent les sociétés locales de l’information<br />

dont une caractéristique essentielle est leur diversité ; le rapport montre, à travers différentes étu<strong>des</strong> de<br />

cas, qu’il n’existe pas un modèle unique, une relation simple et univoque entre technologies de l’internet et<br />

développement local.<br />

Dans le domaine <strong>des</strong> TIC et <strong>des</strong> usages de l’internet, l’Europe a lancé différentes initiatives visant à créer<br />

la « première économie de la connaissance », mais les pays européens ont tra<strong>du</strong>it ces initiatives de façons<br />

différentes, en particulier, concernant l’implication <strong>des</strong> collectivités locales dans les télécommunications.<br />

L’annexe au rapport fait un état <strong>des</strong> lieux précis de ces programmes européens et de leur déploiement dans les<br />

différents pays correspondant aux étu<strong>des</strong> de cas. Elle est le volet national correspondant au volet local développé<br />

dans le rapport ; les collectivités locales jouissent en effet généralement d’une liberté d’action importante, mais<br />

les législations nationales et les domaines dans lesquels elles peuvent agir conditionnent leurs comportements<br />

et leurs stratégies. La connaissance de ce cadre est donc essentielle pour mettre en perspective une analyse<br />

comparative de systèmes locaux en Europe.<br />

La première partie <strong>du</strong> rapport illustre la méthodologie utilisée à partir de l’analyse de Sophia–Antipolis, où<br />

les processus d’apprentissage collectifs développés autour de l’offre d’infrastructures de télécommunications<br />

évoluent vers <strong>des</strong> enjeux partagés concernant les usages et les services permis par les TIC. Les étu<strong>des</strong> de cas<br />

présentées dans la seconde partie <strong>du</strong> rapport illustrent, dans <strong>des</strong> systèmes locaux plus complexes et dans <strong>des</strong><br />

contextes institutionnels différents, cette relation <strong>des</strong> TIC aux territoires. Il s’agit de décrire les interdépendances<br />

entre les politiques nationales et locales dans les pays européens, de décrire la diversité locale de la société de<br />

l’information qui émerge en Europe, de comprendre comment les TIC et les usages de l’internet peuvent agir<br />

sur l’efficacité <strong>des</strong> services publics, <strong>des</strong> services aux citoyens et aux entreprises, et contribuer au développement.<br />

Pour montrer que cette diversité résulte de la nature <strong>des</strong> interactions et <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de gouvernance locale, les<br />

étu<strong>des</strong> de cas concernent toutes <strong>des</strong> villes réputées comme <strong>des</strong> clusters TIC, développant donc les mêmes<br />

technologies. Les différences, si différences il y a, ont donc une autre source. Par ailleurs, les clusters TIC<br />

sont plus à même de mettre en œuvre <strong>des</strong> usages innovants <strong>des</strong> TIC ou de l’internet, et sont donc <strong>des</strong> terrains<br />

d’expérimentation <strong>des</strong> usages locaux très intéressants.<br />

Quatre étu<strong>des</strong> de cas sont développées, dans quatre pays différents, deux agglomérations urbaines centrales<br />

et deux périphériques. Cambridge (UK) un <strong>des</strong> clusters high tech les plus importants en Europe, illustre<br />

85


Territoires et aménagement<br />

un système local fondé sur une base de connaissances scientifiques et une forte capacité d’innovations<br />

technologiques ; Cologne (Allemagne) se présente comme une <strong>des</strong> capitales <strong>des</strong> médias en Europe, un vaste<br />

marché métropolitain où les activités de communication et d’information sont les moteurs <strong>du</strong> développement<br />

et font l’objet de partenariats public-privé ; Cagliari (Italie) et Oulu (Finlande) illustrent le cas de périphéries<br />

qui ont fondé leur développement sur les TIC, selon <strong>des</strong> modalités très différentes, et font écho au cas de<br />

Sophia–Antipolis développé dans la première partie. A Cagliari, malgré le développement d’un centre de hautes<br />

technologies et l’émergence d’entreprises internet locales très performants, la faiblesse de l’usage <strong>des</strong> TIC par<br />

le système économique local donne un rôle essentiel aux politiques publiques innovantes, entre autres sur<br />

les problèmes d’é<strong>du</strong>cation. A Oulu, site reconnu internationalement dans les technologies mobiles et sans fil<br />

et dominé par l’entreprise Nokia, la stratégie actuelle <strong>des</strong> collectivités locales vise à diversifier les marchés,<br />

développer et expérimenter de nouveaux services, tels l’administration électronique, les services de santé et<br />

d’é<strong>du</strong>cation à distance.<br />

Ce travail exploratoire appelle d’autres étu<strong>des</strong> empiriques, dans <strong>des</strong> contextes différents <strong>des</strong> clusters TIC<br />

privilégiés dans ce travail, pour créer une base de connaissances plus exhaustive sur la réalité <strong>des</strong> territoires<br />

numériques et <strong>des</strong> sociétés locales de l’information en Europe. Des étu<strong>des</strong> statistiques aussi sans doute, qui<br />

auraient le mérite de participer à la constitution de bases de données européennes sur cette perspective usages<br />

et territoires. De fait, les données existantes renvoient essentiellement aux infrastructures et à leurs utilisations,<br />

la partie visible de l’iceberg.<br />

86


Territoires et aménagement<br />

Sites propres : les nouvelles conceptions urbaines de la sûreté,<br />

LANDAUER Paul,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 88 p.,<br />

PUCA 815<br />

La sécurisation <strong>des</strong> équipements et <strong>des</strong> espaces ouverts au public semble aujourd’hui davantage orientée vers<br />

le repérage <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s et de leurs comportements que vers l’organisation <strong>des</strong> missions policières, comme<br />

ce fut longtemps son caractère. La séparation <strong>des</strong> flux se substitue à leur contrôle. Dans tous les domaines,<br />

cette logique est devenue le critère d’évaluation de la sûreté. Les places et équipements publics, les centres<br />

commerciaux, les théâtres et les sta<strong>des</strong>, les infrastructures de transports, jusqu’aux espaces de travail obéissent<br />

à une restructuration en fonction de ce principe séparatif. Les périmètres de sécurité remplacent les clôtures,<br />

la différenciation <strong>des</strong> parcours succède au contrôle <strong>des</strong> accès tandis que la sélection progressive <strong>des</strong> publics se<br />

substitue à l’organisation <strong>des</strong> ron<strong>des</strong> de surveillance. Les grilles, éléments indissociables <strong>du</strong> paysage urbain,<br />

ne s’effacent pas pour autant. Leur présence se trouve au contraire renforcée. Mais leur fonction a changé.<br />

Destinées, jusqu’à ces dernières années, à séparer <strong>des</strong> domaines relevant de gestion ou de mo<strong>des</strong> de contrôle<br />

différenciés, elles contribuent aujourd’hui, paradoxalement, à organiser <strong>des</strong> villes flui<strong>des</strong> et adaptables. Les<br />

nouveaux cloisonnements entretiennent ainsi une confusion sur le statut <strong>des</strong> espaces, permettant la conversion,<br />

en un éclair, d’un lieu réputé public en parvis d’équipement ou d’une simple voie de circulation en surface<br />

évènementielle.<br />

Afin de saisir les enjeux de cette mutation <strong>du</strong> paysage, sont étudiées ici cinq opérations au cours <strong>des</strong>quelles les<br />

maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre ont intégré la question de la sûreté dans une démarche à la fois complexe<br />

et clairement énoncée. Le stade de Grenoble, le centre commercial <strong>du</strong> Carré-Sénart, le pôle commercial et<br />

d’équipement de la Tour à La Courneuve, le Disney-Village à Marne-la-Vallée et la place <strong>des</strong> Terreaux à Lyon.<br />

Par l’analyse <strong>des</strong> contraintes s’appliquant à la création ou à la transformation de ces lieux accessibles au public,<br />

par la mise en lumière <strong>des</strong> inventions mises en œuvre par les concepteurs pour intégrer ces contraintes, par<br />

l’étude <strong>des</strong> modalités d’appropriation et les conditions de fonctionnement <strong>des</strong> dispositifs mis en place, se<br />

<strong>des</strong>sine une autre spatialité que celle généralement décrite dans les lieux où les enjeux de sécurisation sont<br />

importants.<br />

Ce travail témoigne de l’organisation dissuasive de l’espace qui est en train de se mettre en place et <strong>du</strong> fait que<br />

la sûreté constitue une opportunité majeure pour repenser les enjeux contemporains <strong>du</strong> territoire.<br />

87


Territoires et aménagement<br />

Les territoires urbains polycentriques en Europe : de l’organisation économique à la<br />

gouvernance,<br />

BAUMONT Catherine,<br />

Université de Bourgogne • Laboratoire d’Economie et de Gestion<br />

juin <strong>2006</strong>, 84 p., ann., cartes, fig, tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 791<br />

L’étude porte sur les nouvelles centralités au sein <strong>des</strong> territoires urbains en Europe et l’analyse comparative <strong>des</strong><br />

modalités d’organisation économique et institutionnelle de ces territoires. Analyser le rapport entre la structure<br />

économique <strong>des</strong> territoires urbains polycentriques, leur performance économique, et leur mode de gouvernance,<br />

est ambitieux à différents titres : il convient d’abord de maîtriser les différents concepts en présence ; de définir<br />

ensuite le registre <strong>des</strong> articulations pertinentes entre d’une part la gouvernance et les structures polycentriques<br />

<strong>des</strong> territoires urbains et d’autre part entre la gouvernance et la performance économique et enfin entre la<br />

performance économique et la forme spatiale <strong>des</strong> territoires ; de mener enfin les réflexions sous l’éclairage <strong>des</strong><br />

travaux menés dans 5 pays d’Europe : Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie.<br />

A l’issue de la première phase consistant à faire un état <strong>des</strong> lieux et une synthèse <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> académiques<br />

traitant de la gouvernance urbaine et <strong>des</strong> territoires urbains polycentriques, quatre constats majeurs<br />

apparaissent :<br />

• la « gouvernance urbaine » est un concept qui échappe largement à la théorie économique, à l’exception <strong>des</strong><br />

théories de la régulation qui font un lien entre le désengagement de l’Etat dans la régulation <strong>du</strong> système<br />

pro<strong>du</strong>ctif et l’émergence de nouvelles formes de régulation locale au sein <strong>des</strong>quelles les métropoles joueraient<br />

un rôle de premier ordre. La notion de gouvernance urbaine est par ailleurs largement développée dans les<br />

approches issues de la science politique. Les théories anglo-saxonnes <strong>des</strong> « régimes urbains » et <strong>des</strong> « coalitions<br />

de croissance urbaine » permettent dans ce cadre d’articuler les acteurs privés et les acteurs publics engagés<br />

dans la croissance économique <strong>des</strong> territoires urbains. Des difficultés à appliquer ces grilles de lecture aux<br />

métropoles européennes sont cependant soulignées par différents auteurs et l’approche microéconomique de<br />

la gouvernance reste quant à elle à ses balbutiements ;<br />

• la polycentricité intra-urbaine et la polycentricité inter-urbaine sont inégalement étudiées : depuis 1990, la<br />

majorité <strong>des</strong> articles traitent de la première forme urbaine, mais progressivement le sujet de la polycentricité<br />

inter-urbaine se développe de façon importante dans plusieurs revues scientifiques. Si la recomposition <strong>des</strong><br />

centralités économiques au sein <strong>des</strong> espaces urbains est un thème de travail récurrent depuis une quinzaine<br />

d’années, le développement de la littérature sur les villes globales et les <strong>recherches</strong> sur les Edge Cities donnent<br />

peu à peu aux villes un rôle d’acteurs clés de l’organisation et de la régulation <strong>des</strong> échanges mondiaux. Les<br />

Régions Urbaines Polycentriques, territoires économiques structurés autour de pôles urbains géographiquement<br />

proches, se construisent afin d’atteindre la dimension internationale à laquelle chaque pôle pris isolément ne<br />

peut prétendre. Les <strong>recherches</strong> sur les territoires polycentriques inter-urbains trouvent alors un écho de plus<br />

en plus important dans la littérature scientifique ;<br />

• l’interface entre la performance économique et l’organisation <strong>des</strong> territoires urbains polycentriques est<br />

analysée principalement dans le cadre méso-régional et en relation avec la question <strong>du</strong> fractionnement<br />

territorial. Une articulation assez faible, bien qu’opérationnelle pour les étu<strong>des</strong> empiriques, avec la notion<br />

de gouvernance est alors possible. D’un point de vue théorique, ces analyses s’insèrent dans le courant <strong>du</strong><br />

« New Regionalism », s’interrogeant sur l’échelle optimale de traitement <strong>des</strong> problèmes urbains. Les étu<strong>des</strong><br />

empiriques portent essentiellement sur les villes nord-américaines ; on peut l’envisager sur les structures de<br />

coopération intercommunale en France vues comme un niveau intermédiaire de fragmentation entre l’échelle<br />

communale et l’échelle régionale. L’analyse de la performance <strong>des</strong> territoires en relation avec les théories<br />

politiques de la gouvernance est en revanche quasi inexistante ;<br />

• les <strong>recherches</strong> académiques sur les territoires urbains polycentriques ne traitent pas <strong>des</strong> villes italiennes et<br />

espagnoles. Pour l’Angleterre, l’Allemagne et la France, les travaux scientifiques sont relativement plus nombreux,<br />

mais il faut souligner le poids écrasant <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur les villes nord-américaines. Un avantage <strong>des</strong> pays européens<br />

réside cependant dans le domaine de la polycentricité inter-urbaine, thème d’étude riche <strong>du</strong> fait de l’organisation<br />

urbaine historique alliée à la taille plus mo<strong>des</strong>te <strong>des</strong> villes, et à la tradition d’aménagement <strong>du</strong> territoire.<br />

88


Territoires et aménagement<br />

A la lumière de ces différents constats, deux étu<strong>des</strong> ont été développées dans les deux autres phases <strong>du</strong> projet.<br />

La première approfondit l’analyse <strong>des</strong> territoires polycentriques inter-urbains et la seconde vise à développer les<br />

réflexions théoriques sur l’interface gouvernance-performance <strong>des</strong> espaces urbains multicentriques. Est ainsi<br />

précisé le concept de Région Urbaine Polycentrique (Polycentric Urban Region PUR). Les objectifs économiques<br />

<strong>des</strong> PUR se révèlent souvent insuffisamment articulés dans les faits avec, d’un côté, la structure de gouvernance<br />

<strong>des</strong> territoires concernés et, d’un autre côté, avec la réalité <strong>du</strong> tissu <strong>des</strong> relations fonctionnelles pourtant essentiel<br />

à l’identification <strong>des</strong> complémentarités. Le cas de l’Allemagne est approfondi : la performance <strong>des</strong> PUR y est<br />

analysée notamment à travers les complémentarités <strong>des</strong> pôles sur les fonctions métropolitaines supérieures. En<br />

complément de cette vision «traditionnelle » de la performance, est proposée une étude originale axée sur les<br />

potentialités d’insertion <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong> dans le réseau <strong>des</strong> villes mondiales et sur les avantages apportés<br />

par les régions urbaines polycentriques dans cette intégration.<br />

Dans le dernier chapitre, trois outils analytiques sont proposés : un guide méthodologique d’étude de l’interface<br />

Gouvernance – Performance - Territoires polycentriques, une première tentative d’évaluation de la performance<br />

<strong>des</strong> aires urbaines françaises, et enfin une méthode pour évaluer le programme de coopération métropolitaine,<br />

lancé par la DIACT en juin 2004 et qui a con<strong>du</strong>it à l’identification de 15 territoires urbains selon <strong>des</strong> critères<br />

analogues aux PUR alleman<strong>des</strong>.<br />

Il faut souligner les limites <strong>du</strong> travail, concernant notamment l’analyse comparative <strong>des</strong> 5 pays européens. Les<br />

éléments proposés sont plutôt théoriques et méthodologiques. Les <strong>recherches</strong> devraient être poursuivies dans<br />

deux directions ouvertes par les développements théoriques récents et l’amélioration <strong>des</strong> données disponibles :<br />

la performance <strong>des</strong> régions urbaines polycentriques européennes et la performance <strong>des</strong> politiques de contrôle<br />

de la croissance urbaine.<br />

89


Territoires et aménagement<br />

Ville (la) aux limites de la mobilité. Ouvrage collectif,<br />

BONNET Michel (dir.), AUBERTEL Patrice (dir.),<br />

Presses Universitaires de France,<br />

mars <strong>2006</strong>, 316 p., fig., graph., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 757<br />

Cette publication synthétise les résultats d’un programme de recherche financé par le PUCA , « Mobilités et<br />

territoires urbains ».<br />

Comment se réorganise la ville contemporaine à partir de la mobilité de ses habitants ? Cet ouvrage montre<br />

comment la mobilité est un processus ambivalent. D’un côté, elle peut être analysée comme un facteur de<br />

progrès économique et social, comme une expression <strong>des</strong> libertés indivi<strong>du</strong>elles. De l’autre, elle peut pro<strong>du</strong>ire<br />

<strong>des</strong> externalités négatives <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> développement urbain ou <strong>des</strong> inégalités sociales entre groupes<br />

sociaux. La mobilité ne con<strong>du</strong>it pas non plus à la mixité sociale que l’on pourrait attendre d’elle.<br />

Ce livre participe d’un nouveau regard sur la mobilité qui intègre l’immigration, les raves, les transports publics,<br />

la diversité sociale, la jeunesse ou les encombrements urbains. Il renouvelle la problématique de la mobilité<br />

urbaine à partir de trois axes : les espaces-temps de la mobilité, les mo<strong>des</strong> de vie et la question de l’automobile.<br />

Son développement se marque notamment à travers les décalages constatés entre les territoires de vie <strong>des</strong><br />

habitants et les différentes échelles d’intervention <strong>des</strong> collectivités locales.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> enquêtes et <strong>des</strong> analyses présentées ici montrent que la mobilité est un <strong>des</strong> grands analyseurs de<br />

la société contemporaine en ce qu’elle représente un enjeu social et symbolique. Changer la mobilité, c’est donc<br />

aussi changer la société et transformer la donne sociale.<br />

90


Villes et architecture<br />

Activités (les) de l’architecture et de l’urbanisme comme services,<br />

EVETTE Thérèse (dir.),<br />

Ecole nationale d’architecture de Paris-La-Villette/LET<br />

janvier <strong>2006</strong>, 103 p., ann., fig., réf bibliogr.,<br />

PUCA 712<br />

Prendre en compte le « modèle <strong>du</strong> service »<br />

Dès ses commencements (1999), le réseau RAMAU avait dégagé deux axes programmatiques. Le premier,<br />

celui <strong>des</strong> relations et coopérations interprofessionnelles a donné lieu à diverses publications et a surtout<br />

formé fin 2001 le substrat d’une consultation de recherche <strong>du</strong> PUCA « Activités d’experts et coopérations<br />

interprofessionnelles », dont les <strong>recherches</strong> sont en cours d’achèvement. Le second, était l’impact de la forme<br />

service sur les professions et les professionnels <strong>du</strong> domaine. Une communication a donné lieu à un premier<br />

article et, parmi les chercheurs <strong>du</strong> réseau d’autres approches ont suivi, certaines explorant divers effets de la<br />

relation de service en architecture et en urbanisme, alors que parallèlement les travaux sur les métiers et les<br />

activités concernés voyaient souvent émerger la même question. De façon plus générale, on dispose aujourd’hui<br />

d’un certain nombre de travaux de recherche et de publications qui, sans avoir pour objet premier l’évolution<br />

<strong>des</strong> métiers et <strong>des</strong> activités de l’architecture et de l’urbanisme, enrichissent considérablement ces questions.<br />

Par ailleurs, RAMAU s’est constamment intéressé aux évolutions professionnelles au sein de l’architecture et<br />

de l’urbanisme, aux moyens de travail et aux techniques auxquelles ces évolutions ont con<strong>du</strong>it. Dès le début, les<br />

chercheurs <strong>du</strong> réseau ont mis l’accent sur l’instabilité <strong>des</strong> structures professionnelles qu’entraînaient <strong>des</strong> évolutions<br />

liées à l’émergence, dans l’architecture et l’urbanisme comme d’autres domaines, d’un « modèle <strong>du</strong> service » mettant<br />

l’accent sur les nouvelles formes de division et d’organisation <strong>du</strong> travail. Les instances professionnelles expriment<br />

d’ailleurs fréquemment <strong>des</strong> inquiétu<strong>des</strong> qui découlent <strong>des</strong> incertitu<strong>des</strong> émanant de cette situation.<br />

Inscrire ce second thème dans le prolongement <strong>du</strong> précédent permet, dans la vaste question de la forme - ou <strong>du</strong><br />

modèle - « service », appliqué au domaine <strong>du</strong> cadre bâti, de délimiter un champ de questionnement plus précis.<br />

Son objet est d’éclairer les évolutions professionnelles et organisationnelles associées aux nouvelles dynamiques<br />

de projet qu’in<strong>du</strong>it la place nouvelle donnée aux usages et aux usagers. Sans doute, ne faudrait-il pas oublier,<br />

<strong>du</strong> fait de ces évolutions, tout ce qui demeure : sans doute la plus grande part <strong>des</strong> formes professionnelles<br />

et organisationnelles antérieures. Il ne s’agit donc pas de caractériser par les évolutions que nous venons de<br />

rappeler l’ensemble de la pro<strong>du</strong>ction d’édifices ou d’aménagements. Par contre nous formons l’hypothèse que<br />

l’on peut anticiper les transformations en cours dans les activités et les métiers de l’architecture et de l’urbanisme,<br />

éventuellement aussi dans les textes et les institutions qui les régissent, à partir de ces évolutions.<br />

Des organisations interprofessionnelles en renouvellement<br />

Des professions établies, stabilisées par la réglementation ou la coutume, <strong>des</strong> acteurs aux rôles suffisamment<br />

clairs et acceptés, concourrant depuis plus ou moins longtemps à la pro<strong>du</strong>ction de l’espace bâti, se sont structurés<br />

autour d’ouvrages : édifices, équipements, infrastructures, ou d’opérations aux types réguliers : planification,<br />

schéma directeur, aménagement de zone, etc. Dans sa forme canonique, le « <strong>du</strong>alisme maître d’ouvrage / maître<br />

d’œuvre » en est une excellente expression.<br />

L’émergence <strong>du</strong> « public » dans ces activités, a pris <strong>des</strong> formes diverses, qui vont de la « copro<strong>du</strong>ction » au<br />

marketing, public ou commercial. Dans tous les cas cependant, cela se tra<strong>du</strong>it par une extension de la chaîne<br />

d’action vers l’aval comme vers l’amont, par l’intégration dans le processus de « parties prenantes » plus ou moins<br />

proches de l’opération mais ayant une place et une influence, par une focalisation sur l’efficacité de l’ouvrage, les<br />

services qui en sont atten<strong>du</strong>s et les conditions de son utilisation, plutôt que sur l’ouvrage lui-même.<br />

91


Villes et architecture<br />

Un effet de cette évolution est de renforcer le caractère singulier de chaque opération. Sans doute demeuret-il<br />

une part de répétition, de routine. Cependant, les configurations qui entourent cette part sont propres à<br />

chaque projet. Avec ces configurations, ce sont les organisations de projet qui s’adaptent à chaque situation<br />

particulière. Les professionnels sont aussi amenés à se repositionner, éventuellement à redéfinir la profession<br />

elle-même, lorsque l’écart par rapport aux définitions habituelles s’agrandit.<br />

Cela con<strong>du</strong>it à privilégier une approche de l’étude <strong>des</strong> activités et <strong>des</strong> métiers de l’architecture et de l’urbanisme<br />

à partir <strong>des</strong> processus plutôt que <strong>des</strong> objets pro<strong>du</strong>its ou à pro<strong>du</strong>ire, à partir <strong>des</strong> dispositifs organisationnels<br />

concrets plutôt que <strong>des</strong> structures professionnelles instituées. Il ne s’agit pas d’oublier les objets mais de regarder<br />

ce qu’ils deviennent dans le processus qui les pro<strong>du</strong>it.<br />

La qualité architecturale comme processus<br />

C’est dans cet esprit qu’a été proposé un thème de colloque sur la qualité architecturale, envisagée à partir <strong>des</strong><br />

processus de conception plutôt qu’à partir <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its de cette conception.<br />

Bien que l’on ait conscience que ces deux registres ne sont pas sans relations, ce sont les facteurs relevant <strong>du</strong><br />

premier qui ont été interrogés. Si la qualité <strong>du</strong> processus de pro<strong>du</strong>ction n’est pas un but en soi, mais un moyen<br />

qui permet d’atteindre <strong>des</strong> objectifs qualitatifs, néanmoins, cela peut être un objectif intermédiaire dans une<br />

démarche globale. Améliorer qualitativement le processus est un <strong>des</strong> moyens mis en oeuvre par les acteurs pour<br />

améliorer la qualité de leur pro<strong>du</strong>ction.<br />

Le colloque a donc porté, à partir <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> préalables, sur les conditions et les moyens de la qualité<br />

déployés par les maîtrises d’ouvrage comme les maîtrises d’œuvre dans les phases de conception <strong>des</strong> édifices,<br />

c’est-à-dire depuis la décision de construire jusqu’à la conception de l’exécution (documents d’appel et de<br />

négociation avec les entreprises). Les communications s’organisent autour de trois thèmes principaux : les<br />

acteurs et le système qu’ils composent dans les opérations ; les moyens propres mis en place par ces acteurs ; les<br />

relations entre recherche de qualité par les processus et qualité <strong>des</strong> résultats obtenus.<br />

92


Villes et architecture<br />

Analyse (l’) pragmatique d’un projet urbain : la mise en épreuve <strong>du</strong> « plan-guide en<br />

projet » de l’Ile de Nantes,<br />

DEVISME Laurent, DEBRE Célia, DUMONT Marc, FOUQUET Xavier, GUENNOC Laure,<br />

PASQUIER Elisabeth,<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes/LAUA,<br />

avril <strong>2006</strong>, 193 p., ann., phot. coul., plans, ill., bibliogr.,<br />

PUCA 747<br />

Portant sur la mise en place concrète d’un ensemble de dispositifs pour mener à bien le projet présenté par<br />

le groupement d’architectes Chemetov et Berthomieu retenu à l’issue d’un marché de définition lancé par la<br />

Ville de Nantes au tout début <strong>du</strong> XXI e siècle, cette recherche part de l’idée qu’il faut suivre les pratiques <strong>des</strong><br />

acteurs pour mieux comprendre les mon<strong>des</strong> <strong>du</strong> projet urbain qui s’élaborent ici. Le sous-titre de la présente<br />

recherche renvoie à l’analyse de la mise à l’épreuve <strong>des</strong> intentions, c’est-à-dire : observer et comprendre le sens<br />

<strong>des</strong> réalisations qui s’en sont suivies, qui en ont découlé.<br />

De fait, les transformations spatiales sont importantes : <strong>des</strong> espaces publics sont réhabilités, de nouvelles rues<br />

sont percées, plus d’une dizaine de grues ponctuent le ciel. Constructions immobilières en cours, relevant tant<br />

de bureaux que de logements. Des entrepôts sont démolis, le tripode a implosé et son terrain est désormais<br />

dégagé, la quatrième ligne de transports en commun en site propre est bientôt achevée ; le nouveau mobilier<br />

urbain qui l’accompagne lorsqu’elle passe sur l’île est sous les feux de bien <strong>des</strong> candélabres dès la tombée <strong>du</strong><br />

jour... La première tranche de travaux (qui prendra fin aux élections municipales de 2008) est bien visible. Les<br />

entrées retenues pour documenter ces changements sont de quatre ordres.<br />

On couple l’analyse spatiale <strong>des</strong> transformations en cours, privilégiant l’art de l’observateur, à une analyse de<br />

l’ensemble de l’organisation qui les permet. Cette organisation relève de la maîtrise d’œuvre ayant mis en place<br />

l’atelier de l’Île de Nantes (sorte de dédoublement <strong>du</strong> Bureau <strong>des</strong> Paysages d’A. Chemetov implanté à Gentilly,<br />

maître d’œuvre d’une grande partie <strong>des</strong> espaces publics et assistant à la maîtrise d’ouvrage), mais surtout de la<br />

maîtrise d’ouvrage : non seulement la Communauté Urbaine créée en 2001 a « récupéré » ce projet lancé par la<br />

Ville de Nantes mais elle a confié en 2003 l’essentiel de ses prérogatives à un outil dédié, la SAMOA (Société<br />

d’Aménagement de la Métropole Ouest Atlantique), qui, depuis, pilote l’ensemble <strong>des</strong> actions touchant à l’Île<br />

de Nantes. De telles investigations sont d’autant plus recommandées que le décor planté, via la presse et les<br />

médias, montre une très forte visibilité <strong>du</strong> projet. La mise en regard de ces communications avec les pratiques<br />

de concertation sur le projet est alors assez éclairante quant à l’urbanisme communicationnel. De manière plus<br />

générale, la mise à l’épreuve <strong>du</strong> projet nous a permis d’approcher <strong>des</strong> cultures professionnelles en actes, au<br />

travail, avec la nécessité pour elles de composer, de faire avec les autres pour que le projet avance : les mon<strong>des</strong><br />

de l’urbanisme peuvent alors être vus en compagnie de ceux <strong>des</strong> affaires, de ceux de la culture et de l’art, de<br />

ceux de l’ingénierie ferroviaire ou portuaire... Ils sont aussi intrinsèquement, fondamentalement, pris dans <strong>des</strong><br />

tensions technicopolitiques.<br />

La recherche porte donc sur les évolutions de l’organisation technico-politique <strong>du</strong> projet, sans relever pour<br />

autant d’un seul projet cognitif de sociologie <strong>des</strong> organisations. L’entrée spatiale est prépondérante et permet<br />

de revenir en conclusion sur les enjeux de déploiement d’une centralité métropolitaine, aussi bien en termes de<br />

contenus que de processus mis en oeuvre pour leur définition et leur matérialisation.<br />

93


Villes et architecture<br />

Concepteurs sonores et concepteurs lumières, sociographies comparées. Le rôle <strong>des</strong><br />

coopérations interprofessionnelles dans l’expertise et la conception <strong>des</strong> ambiances<br />

architecturales et urbaines,<br />

FIORI Sandra, REGNAULT Cécile,<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture/CRESSON,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 245 p., ann., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 772<br />

Décrire et comprendre comment <strong>des</strong> professionnels, très peu nombreux, définissent, négocient et légitiment leur<br />

position sur un marché ouvert, et parmi <strong>des</strong> groupes professionnels plus établis : depuis une vingtaine d’années,<br />

l’environnement sonore et l’éclairage urbain sont l’objet de démarches et de politiques locales plus qualitatives<br />

s’insérant plus explicitement dans la pro<strong>du</strong>ction architecturale et urbaine. Ainsi, l’instauration de “plans<br />

lumière”, la généralisation <strong>des</strong> opérations de mises en lumière d’espaces publics, la création d’ « observatoires de<br />

l’environnement sonore” » sortent d’un champ strictement technique, accroissent la segmentation <strong>des</strong> marchés<br />

et déplacent les frontières professionnelles. Quels territoires occupent ces nouveaux professionnels ? Quelle<br />

représentation ont-ils de leurs activités ? Quel est leur parcours ? Quelle tactiques utilisent-ils pour s’insérer<br />

sur le marché ?<br />

La méthode est celle d’une recherche sociographique par entretiens semi-directifs d’une vingtaine de<br />

professionnels de chaque groupe. Mais si les « concepteurs lumières » sont structurés en une « Association<br />

<strong>des</strong> Concepteurs Lumière et Eclairagiste », dont le fichier a été la base de l’échantillonnage, il n’en est pas de<br />

même pour les « concepteurs sonores » qui ont été identifiés indivi<strong>du</strong>ellement par leur réputation. Si, pour les<br />

premiers, le travail explore l’hypothèse d’une identité de groupe constituée, pour les seconds il ne peut s’agir<br />

que de l’émergence d’une telle identité.<br />

Les principaux résultat mettent en évidence :<br />

• un modèle professionnel <strong>du</strong> « concepteur lumière » maître d’œuvre à part entière, indépendant ou en artisanat<br />

fragile s’opposant au technicien éclairagiste pour se rapprocher de la conception architecturale et urbaine. Les<br />

compétences techniques sont nécessaires mais pas suffisantes. S’ajoute une créativité qui doit tenir compte<br />

<strong>des</strong> contraintes de l’espace architectural et urbain. Pour un nouveau métier dont les pionniers viennent de<br />

l’éclairage <strong>du</strong> spectacle, le modèle est celui <strong>des</strong> professions libérales intellectuelles. La nouvelle génération<br />

formée, elle, plutôt aux métiers de la conception représente une reconnaissance affirmée. Le « concepteur<br />

lumière » se pose en maître d’œuvre indépendant face aux bureaux d’étu<strong>des</strong> techniques et aux entreprises<br />

de BTP. Mais, c’est un groupe économiquement fragile dont l’activité couvre moins de 10% <strong>des</strong> opérations<br />

d’éclairage extérieur réalisées en France<br />

• les concepteurs sonores exercent moins un métier qu’ils ne sont dans une logique à la marge d’une activité<br />

principale : ceux qui conservent leur marque d’origine - ainsi les termes de compositeur et acousticien qui<br />

se référent à <strong>des</strong> métiers identifiés - vont constituer deux pôles principaux. D’un côté, ceux qui affichent un<br />

double métier : architecte-acousticien, paysagiste-acousticien, musicien-acousticien. De l’autre, ceux qui, en<br />

ajoutant l’adjectif « sonore » (plasticien sonore, sculpteur sonore, <strong>des</strong>igner sonore, paysagiste sonore, architecte<br />

<strong>du</strong> son) font valoir une spécialisation par rapport à un métier initial, identifié et reconnu. Cette activité est<br />

toujours à la marge <strong>des</strong> marchés et <strong>des</strong> milieux architecturaux et ne permet pas encore de faire reconnaître la<br />

conception sonore comme une activité principale. La tactique est d’afficher une activité plus traditionnelle,<br />

mieux lisible. Beaucoup d’entre eux créent leur propre commande, engageant une véritable pédagogie de<br />

l’écoute auprès <strong>des</strong> interlocuteurs, soit à l’intérieur d’une commande classique, soit en la suscitant directement.<br />

C’est donc une « profession » très hybride entre art et technique qu’il est difficile de caractériser en tant que<br />

métier. C’est à travers <strong>des</strong> parcours souvent non linéaires que naissent <strong>des</strong> personnalités capables de porter<br />

<strong>des</strong> projets de conception sonore et croisant <strong>des</strong> savoir-faire : connaissances fines de la propagation <strong>des</strong><br />

phénomènes sonores avec celles de la création musicale ; connaissances artistiques avec une compétence en<br />

acoustique, connaissances en informatique musicale avec une pratique architecturale.<br />

En conclusion : l’apparition de convergence autour d’une “création contrainte”. On retrouve ici <strong>des</strong> compétences<br />

qui empruntent à la figure traditionnelle de l’artiste en même temps qu’elles s’en dégagent partiellement, signant<br />

par là même la réalité d’un processus de maîtrise d’œuvre. A la question <strong>des</strong> qualités requises pour faire un<br />

« bon » professionnel, les réponses <strong>des</strong> deux groupes se rejoignent autour de quatre compétences communes :<br />

94


Villes et architecture<br />

l’engagement personnel dans son travail, la qualité <strong>du</strong> regard ou l’attention à l’écoute, la capacité de se mettre<br />

au service de l’architecte ou <strong>du</strong> mandataire <strong>du</strong> projet et de se plier à une commande et à un cahier <strong>des</strong> charges,<br />

ainsi que la faculté d’intégrer les spécificités <strong>du</strong> contexte d’intervention.<br />

95


Villes et architecture<br />

Concevoir pour l’existant : d’autres comman<strong>des</strong>, d’autres pratiques, d’autres métiers,<br />

TOUSSAINT Jean-Yves (dir.), TILMONT Michèle, BONILLO Jean-Lucien, LAMOURDEDIEU<br />

Michel, CARRIE Benoît, CHATELET Anne-Marie, KUBOVA Alena, ROZE Thierry, SEVERO<br />

Donato, CHADOIN Olivier, GODIER Patrice, TAPIE Guy, BERRA Mustapha, PINSON Daniel,<br />

RATHIER Francis, RATHIER Françoise, YOUNES Chris, REBOIS Didier, MARCILLON David,<br />

POTIE Philippe, CAMUS Christophe, EVETTE Thérèse, FLAHAUT Dominique, RAULIN<br />

Dominique, CHELKOFF Grégoire,<br />

PUCA/INSA de Lyon, Editions Presses Polytechniques et Universitaires Roman<strong>des</strong> (Lausanne)<br />

coll. Urbanisme,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 182 p., fig., phot., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 803<br />

En Europe, l’intervention sur l’existant (réhabilitation, entretien, amélioration) représente la première activité<br />

<strong>du</strong> secteur Bâtiment (hors Travaux Publics). Ce marché apparaît en fort développement compte tenu <strong>du</strong> contexte<br />

européen d’urbanisation. La plus grande partie <strong>du</strong> chiffre d’affaires sur ce marché émane de la commande<br />

privée <strong>des</strong> « maîtres d’ouvrage occasionnels ». Les maîtres d’ouvrage institutionnels y sont moins présents que<br />

sur le marché de la construction neuve.<br />

Le Plan Urbanisme Construction Architecture a lancé en direction <strong>des</strong> chercheurs et <strong>des</strong> professionnels une<br />

consultation afin de repérer les nouvelles configurations d’acteurs et, en leur sein, l’orientation prise par les<br />

relations de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’oeuvre. II s’agissait de mieux apprécier les potentialités de<br />

mobilisation, d’adaptation et de reconversion de la maîtrise d’œuvre dans un marché permettant de trouver de<br />

nouvelles comman<strong>des</strong> et de nouvelles manières de concevoir.<br />

Le bilan de cette consultation constitue la base de cet ouvrage. Ce bilan fait valoir tout à la fois les processus<br />

de patrimonialisation de l’existant (notamment les modalités par lesquelles, aujourd’hui dans l’activité de<br />

réhabilitation, le patrimoine de l’architecture moderne entre dans l’histoire urbaine), les représentations<br />

professionnelles et leurs effets dans l’appréhension <strong>du</strong> marché spécifique de l’existant, les techniques particulières<br />

d’intervention sur l’existant et leurs effets sur le travail de conception en architecture, en ingénierie et en<br />

urbanisme, la position <strong>des</strong> habitants et les possibilités d’autoconstruction que présentent les interventions sur<br />

l’existant.<br />

96


Villes et architecture<br />

Construction <strong>du</strong>rable et renouvellement urbain en Europe. Démarches et projets pilotes.<br />

Quels <strong>recherches</strong>, partenariats et expérimentations pour demain ?<br />

SOUAMI Taoufik, DARD Philippe, BELZITI Danièla,<br />

Université de Paris VIII/CSTB,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 3 vol. (45+61+59 p.), fig., phot., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 802 (1-3)<br />

L’objectif est d’identifier les dynamiques de changement in<strong>du</strong>ites par la pro<strong>du</strong>ction de la qualité environnementale<br />

dans le cadre bâti à partir d’une analyse de réalisations exemplaires en Europe. Après une première exploration<br />

et l’identification d’une trentaine de quartiers <strong>du</strong>rables, six cas font l’objet d’une analyse approfondie : Eva-<br />

Lanxmeer et GWL-Terrein aux Pays-Bas, Augustenborg en Suède, Kronsberg et Kreuzberg en Allemagne. Ces<br />

analyses permettent de relever les procédés utilisés, les difficultés et les questions posées dans cinq domaines.<br />

1/Quels enseignements peut-on tirer <strong>des</strong> modalités de l’initiation <strong>des</strong> projets ? La grande diversité <strong>des</strong><br />

contextes dans lesquels s’inscrivent ces projets montre qu’il n’existe pas un terreau contextuel plus propice qu’un<br />

autre pour initier un quartier <strong>du</strong>rable. L’existence de conditions économiques et sociales favorables (richesses<br />

et disponibilités intellectuelles) n’est pas un préalable incontournable pour lancer ce type d’initiative dans une<br />

ville. Il n’y a pas un préalable de politique environnementale ou un pré-requis en matière de développement<br />

<strong>du</strong>rable pour initier <strong>des</strong> quartiers <strong>du</strong>rables. Ces derniers sont souvent menés parallèlement à la construction<br />

de politiques locales de développement <strong>du</strong>rable. Plusieurs projets de quartiers <strong>du</strong>rables ont été mis en place<br />

à l’occasion d’expositions architecturales majeures. Le rôle de ces expositions a été déclencheur ou au moins<br />

« facilitant », garantissant l’importance donnée à la dimension environnementale <strong>des</strong> projets. Elles placent<br />

les acteurs locaux et les porteurs de projets sous le regard <strong>des</strong> observateurs nationaux et internationaux. Les<br />

annonces et les engagements en matière de qualité environnementale sont ainsi plus difficilement révisables à<br />

la baisse.<br />

2/Quels changements de conception et de vision ? D’une manière générale, les projets visant la qualité<br />

environnementale s’efforcent de respecter le format temporel <strong>des</strong> projets urbains classiques. On constate un<br />

prolongement <strong>du</strong> temps consacré à la prise de décision et l’élaboration <strong>des</strong> orientations générales ; et une ré<strong>du</strong>ction<br />

<strong>des</strong> délais de mise en œuvre et de chantiers. Le « temps long » n‘est pas au premier plan <strong>des</strong> préoccupations <strong>des</strong><br />

porteurs de projets et <strong>des</strong> habitants. Ces quartiers sont principalement vus comme les périmètres de l’espace<br />

résidentiel et de la vie de proximité de l’habitant. Les autres échelles sont mises au service de ce périmètre de<br />

manière à fournir au quartier les multiples services, équipements et aménagements. Elles sont soumises à ses<br />

impératifs d’exemplarité, voire à <strong>des</strong> ambitions d’autonomie. La recherche de la performance environnementale<br />

con<strong>du</strong>it à rompre avec le déploiement systématique <strong>du</strong> même dispositif pour tout le quartier. Les responsables de<br />

projets essaient d’adopter, pour chaque domaine environnemental, une multiplicité de solutions. Les habitants<br />

sont associés très à l’amont comme résidents mais surtout futurs gestionnaires, voire exploitants, <strong>du</strong> quartier.<br />

Les solutions environnementales adoptées dépendent d’un bon usage mais surtout de la gestion attentive et<br />

directe par les habitants, <strong>du</strong> contrôle mutuel de leurs comportements.<br />

3/Quelles spécificités pour les montages de projets ? Les quartiers <strong>du</strong>rables con<strong>du</strong>isent à croiser <strong>des</strong><br />

maîtrises d’ouvrage différentes, jusque là spécialisées et autarciques. Pour ce faire, la solution la plus utilisée est<br />

la constitution d’un noyau <strong>du</strong>r composé de ces différentes maîtrises d’ouvrage. Le leadership est assumé par<br />

différents services de la municipalité, <strong>des</strong> entreprises publiques ou <strong>des</strong> agences municipales à tour de rôle selon<br />

les tâches mais aussi <strong>des</strong> rapports de force et de leur stabilisation. Dans ces projets, en plus <strong>des</strong> promoteurs et<br />

<strong>des</strong> bailleurs, sont associées les entreprises de services urbains : distributeurs d’énergie, d’eau, assainissement,<br />

ramassage et recyclage <strong>des</strong> déchets. De nouvelles procé<strong>du</strong>res de mises en œuvre et de nouvelles conventions de<br />

conception sont à mettre au point dans les domaines d’intervention de ces entreprises. Ces dernières doivent<br />

par ailleurs en assurer le fonctionnement et l’exploitation.<br />

D’un point de vue juridique, les responsables <strong>des</strong> projets <strong>du</strong>rables ne privilégient pas la contrainte réglementaire.<br />

Ils essayent de mobiliser <strong>des</strong> solutions juridiques existantes ou émergentes au début <strong>des</strong> années 1990 pour<br />

former le cadre institutionnel de la construction de ces quartiers. Ces outils sont mobilisés pour trois types<br />

d’objectifs : conforter les liens entre les composantes de la maîtrise d’ouvrage, pérenniser les engagements en<br />

matière environnementale, créer <strong>des</strong> institutions assurant momentanément une fonction dans le projet.<br />

97


Villes et architecture<br />

Sur le plan financier, deux aspects se dégagent comme caractéristiques communes :<br />

1- la dépendance vis-à-vis <strong>des</strong> financements publics nationaux ou internationaux ;<br />

2 - la pression <strong>des</strong> conjonctures économiques et <strong>des</strong> marchés immobiliers malgré ces ai<strong>des</strong> et subventions<br />

publiques. La recherche de solutions techniques à chaque fois différentes et adaptées a con<strong>du</strong>it à construire<br />

<strong>des</strong> budgets fragmentés selon les sources de financements. Il s’agit souvent de financements parallèles ou<br />

emboîtés qui viennent se compléter pour mettre en œuvre un dispositif dans le même bâtiment ou espace<br />

public.<br />

4/Comment interviennent les maîtrises d’œuvre et les expertises ? Les différentes villes observées couvrent<br />

tout le spectre <strong>des</strong> approches : entre une large mobilisation <strong>des</strong> équipes transdisciplinaires et le recours à<br />

quelques architectes-urbanistes peu spécialisés dans les questions de développement <strong>du</strong>rable. Si, à l’échelle <strong>du</strong><br />

bâtiment, les expertises et les compétences sont en partie validées, elles ne le sont pas encore pour <strong>des</strong> actions<br />

<strong>du</strong>rables à l’échelle urbaine. Ainsi, les responsables de projets et les municipalités procèdent par tâtonnement,<br />

rectification, contre-expertise pour s’assurer de la validité ou de la pertinence de certains avis et conseils. Dans<br />

tous les cas, les quartiers <strong>du</strong>rables permettent à un ensemble de professionnels locaux et internationaux de se<br />

former et d’acquérir une expérience pragmatique. Ainsi, les quartiers <strong>du</strong>rables peuvent-ils se révéler <strong>des</strong> espaces<br />

d’apprentissage particulièrement efficaces.<br />

5/Quelles sont les caractéristiques principales de la con<strong>du</strong>ite <strong>du</strong> projet pour sa réalisation ? La con<strong>du</strong>ite<br />

de projet s’organise autour de missions parallèles menées par plusieurs pools de professionnels et d’acteurs,<br />

coordonnés par les directions techniques <strong>des</strong> municipalités.<br />

Pour ce faire, le travail de coordination devient central. Il est assuré de trois manières :<br />

1• l’imposition d’exigences et d’obligations à faire respecter par tous les protagonistes.<br />

2• l’organisation de lieux d’échange et de concertation.<br />

3• l’instauration d’un référentiel commun <strong>du</strong> quartier et <strong>du</strong> projet par <strong>des</strong> actions de communication. Dans<br />

les quartiers observés, les conventions et routines de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> cadre bâti s’avèrent insuffisantes pour<br />

assurer le maintien de la qualité environnementale, <strong>du</strong> début à la fin de la mise en œuvre <strong>des</strong> projets. Pour<br />

y remédier, les responsables de projets ont recours à deux procédés différents : utiliser les habitants comme<br />

garants de la qualité par leur participation aux travaux ou à leur contrôle, mettre en place une procé<strong>du</strong>re<br />

d’assurance-qualité formalisée précisant les métho<strong>des</strong> d’évaluation et les instances de contrôle pendant les<br />

chantiers.<br />

98


Villes et architecture<br />

Développement (le) <strong>du</strong>rable, une opportunité pour bâtir le futur de l’habitat à partir <strong>du</strong><br />

parc existant,<br />

GUEYFFIER Marie-France, TOSELLI-DUJARDIN Amalia,<br />

juin <strong>2006</strong>, 119 p.,<br />

PUCA 789<br />

Le travail s’attache à <strong>des</strong> sujets d’ordre stratégique. Il se propose de contribuer à la réflexion et aux orientations<br />

quant à l’avenir de l’habitat en explicitant l’apport <strong>des</strong> préoccupations en matière de développement <strong>du</strong>rable au<br />

renouveau de la ville et en son sein à l’habitat. De manière plus opérationnelle, c’est :<br />

• vérifier si et comment le développement <strong>du</strong>rable fournit l’occasion d’une approche globale et transversale, en<br />

montrant les modifications in<strong>du</strong>ites dans la manière de travailler ensemble <strong>des</strong> différents acteurs concernés,<br />

intervenant sur l’existant ;<br />

• identifier les blocages (en particulier <strong>des</strong> connexions manquantes qui empêchent ou freinent le passage à<br />

l’action), <strong>des</strong> solutions émergentes, et <strong>des</strong> pistes prospectives d’actions.<br />

Pour délimiter le champ de l’analyse et les exigences dans le choix <strong>des</strong> cas d’étude, on a cherché autant que possible<br />

à rendre compte <strong>des</strong> territoires différenciés sociologiquement, et typologiquement. Le choix a néanmoins été<br />

fait de se limiter à l’Île-de-France et de s’attacher à traiter <strong>des</strong> immeubles collectifs parisiens avec la SIEMP et<br />

l’OPAC et la maison indivi<strong>du</strong>elle en Île-de-France avec Phénix Evolution. Les travaux documentaires, plusieurs<br />

entretiens et l’enquête menée auprès <strong>des</strong> coopératives d’artisans ont permis un élargissement à d’autres territoires<br />

et à d’autres types de questionnement.<br />

La méthode consiste en une analyse documentaire. Un travail préalable mais aussi continu de lecture et d’analyse<br />

de travaux de recherche, d’étu<strong>des</strong>, de sites internet a été mené.<br />

Quels sont les principaux résultats ?<br />

Une réflexion sur le concept de développement <strong>du</strong>rable pour chaque acteur : le plus souvent les acteurs concernés par<br />

l’intervention sur le parc existant : citoyens, décideurs, opérateurs, professionnels de la filière, ne voient<br />

pas clairement la signification <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable. Il y aurait un certain consensus pour entendre le<br />

développement <strong>du</strong>rable comme une nouvelle manière de voir le fonctionnement « le développement <strong>des</strong> choses,<br />

<strong>du</strong> monde ».<br />

Il s’agit d’une démarche politique avec la fixation d’objectifs et de moyens, d’un mode d’organisation <strong>du</strong><br />

processus de décision et d’action.<br />

Développement <strong>du</strong>rable <strong>des</strong> territoires : les pratiques : les indicateurs <strong>des</strong> politiques de développement <strong>du</strong>rable existent au<br />

plan européen et sont repris en France (travaux d’Eurostat ). Si l’objectif final est celui de l’élévation (gra<strong>du</strong>elle) <strong>du</strong><br />

niveau de qualité globale « <strong>du</strong>rable » pour tous les territoires, il faudrait dépasser la seule approche de la « mixité<br />

sociale » aujourd’hui très présente dans les politiques publiques, pour « donner à chaque territoire toutes ses<br />

chances de développement, quelles que soient ses caractéristiques, urbaines ou rurales». Les notions de densité<br />

et de proximité percent, ainsi que le constat de risques économiques, sociaux et écologiques (périurbanisation,<br />

réchauffement climatique, empreinte écologique ) liés à certaines concentrations fortes. Ces notions parfois<br />

porteuses de contradictions font l’objet de réflexions. Une dynamique de recherche d’amélioration conférant<br />

une attractivité, un avantage « concurrentiel » <strong>des</strong> territoires <strong>des</strong> quartiers, <strong>des</strong> immeubles traités, se <strong>des</strong>sine.<br />

Le développement <strong>du</strong>rable joue sans doute un rôle « moteur » pour l’amélioration <strong>des</strong> services, <strong>des</strong> fonctions<br />

de la ville (qualité de vie).<br />

Au plan opérationnel : le quartier ressort comme l’échelle intermédiaire pertinente : les métiers <strong>du</strong> domaine de<br />

l’urbain sont amenés à évoluer sous la pression <strong>des</strong> démarches de développement <strong>du</strong>rable, comme ceux propres<br />

au secteur <strong>du</strong> bâtiment, suite à l’imposition forte de la démarche HQE. Pour celle-ci, il est remarqué que, faute<br />

d’accompagnement de la part de l’Etat (effort de diffusion de compétences techniques, d’organisation <strong>des</strong><br />

formations) « une partie <strong>du</strong> savoir-faire doit être importée... ». Les mêmes conséquences ne sont-elles pas en<br />

train de se vérifier pour les projets sur le territoire ? (quartiers <strong>du</strong>rables européens).<br />

Le cas de la ville de Paris : L’objectif final étant d’homogénéiser les procé<strong>du</strong>res sur tout le parc social avec<br />

l’ensemble <strong>des</strong> bailleurs, la ville a procédé à l’élaboration en interne d’outils d’accompagnement communs à<br />

tous les opérateurs. Elle a souhaité passer de l’évaluation de l’application <strong>des</strong> règles à l’évaluation <strong>des</strong> politiques<br />

99


Villes et architecture<br />

d’urbanisme : une évaluation <strong>des</strong> effets <strong>du</strong> PLU est prévue tous les cinq ans; un observatoire de l’habitat<br />

permettra un bilan triennal <strong>des</strong> actions menées sur ce parc.<br />

L’intégration dans les pratiques <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable et de la participation (compétences nouvelles,<br />

organisation et métho<strong>des</strong> de travail) engageront les efforts de tous les acteurs sur plusieurs années. Des progrès<br />

dans ce domaine contribueront concrètement à bâtir différemment le futur <strong>du</strong> parc existant.<br />

Si les ménages se disent sensibles aux questions environnementales plus particulièrement en raison <strong>des</strong> risques<br />

pour la santé découlant <strong>des</strong> diverses pollutions, le logement n’est pas d’emblée reconnu comme responsable<br />

<strong>du</strong> changement climatique. Les opérateurs à l’œuvre sur le parc public et privé, mais aussi les collectivités<br />

locales, à partir de l’entrée environnementale, commencent à aborder les autres dimensions <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong>rable. Les entreprises, les artisans, les distributeurs ont une approche pragmatique <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable<br />

à travers <strong>des</strong> entrées techniques. Ils ont besoin d’arguments clairs pour convaincre les clients. La clarification<br />

<strong>du</strong> concept de développement demandera un effort permanent dans tous les travaux qui sont menés et dans<br />

la communication. Le fait que « l’on ne dispose pas encore d’outils adaptés pour aborder les dimensions<br />

économique et sociale » explique en grande partie que l’environnement soit souvent abordé en premier.<br />

La méthode participative : le développement <strong>du</strong>rable n’existe pas sans l’application <strong>du</strong> principe de participation, par<br />

« l’association <strong>des</strong> populations à la décision ». Ce qui implique l’organisation d’un système global d’information<br />

et de participation vers l’ensemble <strong>des</strong> parties intéressées : bien comprendre les faits, les mécanismes et le jeu<br />

<strong>des</strong> acteurs (veilles informatives sur les grands thèmes et les enjeux concrets ), pour aboutir à un jugement<br />

de l’ensemble <strong>des</strong> parties, jugement qui dépasse la simple opinion. Faire <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable veut dire<br />

répondre à l’aspiration à la démocratie <strong>des</strong> populations, la renforcer en favorisant la participation <strong>des</strong> citoyens<br />

aux décisions publiques, [...] « pour une citoyenneté active, directe, au plus proche <strong>des</strong> lieux de vie <strong>des</strong> habitants »<br />

(Déclaration <strong>des</strong> collectivités au sommet de Johannesbourg).<br />

Eco-conditionnalité <strong>des</strong> financements de politiques : le développement <strong>du</strong>rable est présent dans les contrats<br />

(d’agglomération, de pays...) qui demandent aux collectivités de mener <strong>des</strong> projets « promouvant les objectifs [...]<br />

<strong>du</strong> développement économique et de l’emploi... et <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, voire de l’aménagement <strong>du</strong>rable<br />

<strong>du</strong> territoire ».<br />

Le développement <strong>du</strong>rable et le parc existant de logements. Les pratiques : toutes les données chiffrées sur le parc de<br />

logements existants, ses caractéristiques notamment <strong>du</strong> point de vue énergétique ainsi que le comportement<br />

<strong>des</strong> occupants montrent que les enjeux se situent là. La place centrale <strong>du</strong> logement existant est maintenant<br />

reconnue. Au plan technique, alors que l’ingénierie assure qu’existent <strong>des</strong> solutions accessibles pour rénover<br />

<strong>des</strong> bâtiments anciens, sans rupture technologique, la diffusion de la connaissance reste à parfaire pour que les<br />

travaux en matière d’efficacité énergétique soient adaptés aux différents types de bâti existant.<br />

Des retours d’expériences il ressort qu’il faut rechercher un juste équilibre entre les objectifs techniques <strong>des</strong><br />

lieux et <strong>des</strong> équipements mis en place et les besoins (habitu<strong>des</strong> d’usage) <strong>des</strong> occupants.<br />

L’amélioration <strong>des</strong> logements sur le parc existant est à envisager de manière continue : apparaît l’intérêt de bâtir<br />

<strong>des</strong> protocoles d’amélioration continue sur une perspective de 30 à 40 ans.<br />

100


Villes et architecture<br />

Etude prospective sur l’utilisation <strong>des</strong> NTIC dans l’habitat à <strong>des</strong>tination d’un public<br />

déficient à travers la création de membranes interactives « Reactive Space »,<br />

Agence Delafontaine Niel / France Télécom R et D,<br />

mai <strong>2006</strong>, 347 p., ill., bibliogr ;<br />

PUCA 729<br />

Ce projet est une étude prospective sur l’utilisation <strong>des</strong> technologies de communication dans l’habitat à<br />

<strong>des</strong>tination notamment d‘un public handicapé. Il propose l’étude d’interfaces homme-machines à l’échelle de<br />

l’habitat, où l’espace devient interface, cognitif et interactif pour répondre aux problématiques <strong>du</strong> handicap<br />

et améliorer la qualité de vie <strong>des</strong> personnes handicapées. Il propose la création d’un espace où la surface/<br />

enveloppe (telle une peau ou membrane) interagit avec l’utilisateur. Pilotée par une interface logicielle, la<br />

membrane contrôle la définition géométrique de l’espace : elle est déformable et dynamique, pour établir une<br />

relation d’échange et de dialogue avec l’utilisateur. C’est une réflexion sur un espace réactif au regard de son<br />

environnement, un espace interface technologique et émotionnel.<br />

Il s‘effectue avec les équipes <strong>du</strong> département « INTERACTIONS HUMAINES » <strong>du</strong> studio créatif de France<br />

Télécom R&D Rennes. Il s’élabore en trois parties :<br />

• générer de nouveaux services par croisement <strong>des</strong> différentes étu<strong>des</strong> sur l’habitat / les NTIC et le handicap /<br />

les NTIC collectées par nos partenaires chez France Télécom R&D ainsi qu’une séance de créativité organisée<br />

par France Télécom R&D autour <strong>des</strong> matières déformables ;<br />

• créer <strong>des</strong> concepts et <strong>des</strong> outils, à partir <strong>des</strong> scénarios établis de services, création de nouveaux concepts<br />

d’espaces interfaces interactifs, d’habitat interface, (sur la base <strong>du</strong> dispositif « reactive space ») et illustration<br />

de ceux-ci ;<br />

• tester <strong>des</strong> perceptions et <strong>des</strong> compréhensions <strong>des</strong> hypothèses illustrées <strong>du</strong> concept d’habitat interface.<br />

Comment générer de nouveaux services ? Dans un premier temps, ont été rassemblées les différentes étu<strong>des</strong><br />

effectuées par FT R&D en matière de réseau et connectivité, habitat et communication, handicap et NTIC, afin<br />

de poser l’environnement technologique d’un scénario d’habitat interface. Ce panorama technologique a été<br />

complété d’une sélection d’exemples présentant les passerelles et les liens qui existent avec les domaines <strong>des</strong> arts<br />

plastiques, de l’architecture et <strong>du</strong> <strong>des</strong>ign. il s’agit d’exemples d’objets ou d’installations contemporaines illustrant<br />

le champ de prospective de la recherche. Ces exemples constituent une forme de panorama imagé de l’état de<br />

l’art et <strong>des</strong> notions qui y sont rattachées, dans une perspective de stimulation créative. Ils suggèrent d’autres<br />

socialités, d’autres comportements et montrent une interactivité hybride et plurisensorielle. Ces hypothèses ont<br />

été croisées avec une séance de créativité organisée spécialement sur la thématique <strong>des</strong> matières déformables<br />

dans l’habitat par FT R&D, à laquelle ont été sélectionnés <strong>des</strong> participants au profil créatif et hybride. A la<br />

suite de cette séance, un certain nombre de propositions ont été relevées et croisées avec les services innovants<br />

développés chez FT R&D pour concevoir un premier scénario d’habitat interface à temporalité progressive :<br />

• Temporalité 1 : à court terme (de 1 à 5 ans) : la paroi, l’objet<br />

Privilégier l’aspect interface par rapport à l’espace (contraintes technologiques), l’aspect communication et<br />

information à l’aspect fonctionnel (que l’on réserve pour le moyen à long terme) : dans l’habitat comme un<br />

réseau de données, d’espaces, de communication,… penser <strong>des</strong> interfaces déformables qui facilite d’une part<br />

la communication et l’accessibilité aux autres et d’autre part, le rapport au quotidien par une transcription<br />

intuitive et sensible.<br />

• Temporalité 2 : à moyen terme (de 5 à 10 ans) L’interface espace,<br />

L’habitat comme une matière déformable, configurable qui permet d’une part, de composer son espace de vie,<br />

composer les éléments qui le constituent : disposabilité de l’espace et <strong>des</strong> « objets », vider les lieux, supprimer<br />

les obstacles, créer les assises quand je suis fatigué et là où je suis ; composer à distance, envoyer à quelqu’un<br />

d’autre, recevoir. D’autre part, l’espace comme interface de partage : partager à distance <strong>des</strong> ambiances, <strong>des</strong><br />

émotions, un habitat réactif aux émotions, aux envies et besoins de ses occupants, voire anticipant.<br />

Comment créer de nouveaux concepts et de nouveaux outils ? A partir <strong>des</strong> hypothèses précises d’un habitat<br />

équipé d‘un réseau domestique et raccordé en permanence et à haut débit avec les réseaux externes, ainsi qu’en<br />

résonance avec les démarches actuelles de l’art numérique et de l’architecture réciproque, sont étudiées <strong>des</strong><br />

nouvelles manières de vivre et communiquer à partir de notions telles que la « communication pervasive »<br />

et le partage d’ambiance dans un habitat conçu comme une interface. C’est une réflexion sur un habitat<br />

sensible où les matières déformables sont asservies comme les autres équipements <strong>du</strong> foyer et participent de<br />

101


Villes et architecture<br />

l’ambiance augmentée. Cette réflexion s’appuie sur les premiers scénarios élaborés à partir notamment de la<br />

séance de créativité et <strong>des</strong> éléments d’étu<strong>des</strong> recensés. Il s’agit d’illustrer le concept d’un « habitat interface »,<br />

en montrant <strong>des</strong> interactions entre les utilisateurs et les équipements/contenus multimédia passant par la<br />

kinésique et le tactile. Il s’appuie sur le croisement <strong>du</strong> concept de « reactive space », <strong>des</strong> services innovants<br />

existants chez FT Recherche et Développement et <strong>des</strong> services révélés en séance de créativité. Ces membranes<br />

interactives constituent un habitat interface connecté au réseau qui s’articule autour de deux grands axes :<br />

l’aspect communication / interface et l’aspect fonctionnel / interface. Dix neuf propositions de services et de<br />

comportements ont été conçues autour <strong>des</strong> deux axes définis. Pour chaque axe, plusieurs propositions ont été<br />

posées et illustrées par <strong>des</strong> exemples.<br />

• dans l’axe communication, on distingue trois parties : la communication avec les autres, l’habitat et<br />

l’environnement extérieur, regroupant 9 propositions ;<br />

• dans l’axe fonctionnel, on distingue 4 parties : signaler, configurer, partager et anticiper, regroupant 10<br />

propositions.<br />

A partir <strong>des</strong> 19 propositions de services élaborées, 12 hypothèses ont été conçues et illustrées. La conception<br />

de ces illustrations s’est faite à partir d’une part de 3 outils, prototypes permettant d’expérimenter, grandeur<br />

réelle, la déformation <strong>des</strong> membranes, et d’autre part, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et <strong>recherches</strong> portant notamment sur le<br />

toucher, les principes de déformation, l’hybridation <strong>des</strong> médias, et les <strong>recherches</strong> de matériaux et de faisabilité<br />

technologique.<br />

Quels ont été les résultats <strong>des</strong> tests de perception et de compréhension ? Une sélection de 7 hypothèses<br />

illustrées, marquantes et représentatives a été soumise à un test de perception et de compréhension, qui a permis<br />

d’évaluer le degré de compréhension et d’acceptation <strong>du</strong> concept dans l’habitat. Il en ressort que certaines<br />

hypothèses sont, dans l’esprit <strong>des</strong> participants, rapidement intégrables dans l’habitat, notamment la diffusion<br />

d’informations choisies dans l’environnement de l’habitation. Ce test a montré également que les images et les<br />

animations virtuelles, accompagnées de prototypes réels, sont de véritables outils d’évaluation <strong>des</strong> concepts et<br />

services élaborés. Elles permettent de valider <strong>des</strong> étapes et d’avancer dans cette vision prospective de l’habitat<br />

immersif équipé de membranes interactives. Les résultats <strong>du</strong> test ont montré le potentiel <strong>du</strong> projet et confirmé<br />

les temporalités de faisabilité et d’acceptation pressenties <strong>du</strong> début de l’étude : une temporalité à court et moyen<br />

terme autour de la « diffusion pervasive » d’informations dans l’habitat, une temporalité à moyen et long terme<br />

sur la mo<strong>du</strong>larité de l’habitat.<br />

Cette étude a permis de poser les bases d’un prototype d’expérimentation de membranes interactives dans<br />

l’habitat et d’ouvrir ainsi maintenant à <strong>des</strong> premières réflexions sur les enjeux, les acteurs et les modèles<br />

économiques adéquats à une telle démarche.<br />

102


Villes et architecture<br />

Expertises, compétences et gestion de projets de construction <strong>du</strong>rable : recherche<br />

comparative France – Royaume-Uni – Pays Bas.<br />

HENRY Eric, PUY-BARAUD Marie, ABRIAL Stéphanie, CODET-BOISSET Julie, DEBIZET<br />

Gilles, PARIS Magali,<br />

Université Pierre Mendès France de Grenoble/ CRISTO-PACTE, Université de Bristol,<br />

mai <strong>2006</strong>, 2 vol. ( 268 p. + monographies 118 p.), ann., fig.,<br />

PUCA 751 (1-2)<br />

C’est une interrogation sur les conséquences <strong>des</strong> principes <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable dans la construction<br />

amenant, selon les pays, <strong>des</strong> réponses diverses aux nouvelles deman<strong>des</strong> d’expertises et de compétences. Le<br />

diagnostic de la situation ainsi prioritairement porté sur les environnements naturel, urbain, économique,<br />

social à préserver ou développer, sur les nouvelles exigences relatives à l’énergie, l’eau, l’air, le confort, le climat,<br />

les mobilités etc.. devient aussi important que les exigences d’usage, d’esthétique, de fonctionnement ou de<br />

financement. Le paradigme majeur de la conception va-t-il changer ? Passe-t-il d’un référentiel de conception<br />

auto-centrée <strong>des</strong> bâtiments à une conception environnementaliste et décentrée ?. Quelles nouvelles compétences<br />

et expertises apparaissent ? Quelles seraient les évolutions éventuelles <strong>des</strong> modalités de gestion <strong>des</strong> projets ?<br />

Plusieurs angles de réponses : le mode d’organisation <strong>du</strong> processus de conception et de ses mo<strong>des</strong> cognitifs ;<br />

l’émergence de nouveaux experts ou consultants et le repositionnement <strong>des</strong> acteurs traditionnels ; l’organisation<br />

et le management de projet. Le travail est centré sur la France et le Royaume-Uni. L’observation croisée de<br />

politiques d’habitat <strong>du</strong>rable et d’actions de professionnels permet la <strong>des</strong>cription de nouvelles professions et/<br />

ou <strong>des</strong> évolutions de professions traditionnelles de chaque pays. On vérifie comment, à partir de contraintes<br />

environnementales et sociales similaires et de formes spécifiques d’organisation de projet ou de professions,<br />

chaque pays développe et combine de façon particulière <strong>des</strong> politiques, <strong>des</strong> référentiels de <strong>du</strong>rabilité ou <strong>des</strong><br />

mo<strong>des</strong> de gestion de projets particuliers.<br />

La méthodologie est construite « pas à pas » associant <strong>des</strong> travaux d’enquêtes semi-directives sur le terrain<br />

en France et au Royaume-Uni, <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> et analyses croisées <strong>des</strong> organisations professionnelles puis <strong>des</strong><br />

«Systèmes de contrats » en France et au Royaume-Uni. Chaque équipe a eu sa propre démarche de recherche<br />

dans les deux pays. En revanche, la discussion de la problématique et de la méthode fut gage de possibilité de<br />

convergence . Ce choix heuristique de confrontation s’organise par la référence aux Pays-Bas comme processus<br />

national anticipateur d’un « sustainable urban <strong>des</strong>ign » et d’un « sustainable building ». Ce pays étant engagé<br />

dès 1990, dans <strong>des</strong> politiques publiques d’urbanisme et de constructions <strong>du</strong>rables, la création d’institutions et<br />

de référentiels, la formation <strong>des</strong> professionnels à de nouvelles expertises et compétences de collaboration à la<br />

gestion de projet.<br />

Les principaux résultats montrent que le processus de programmation-conception-réalisation <strong>des</strong> constructions<br />

<strong>du</strong>rables apparaît « décentrée de l’édifice » dans les trois pays. De nouveaux acteurs entrent en lice : les utilisateurs,<br />

les aménageurs urbanistes. Ces résultats mettent en évidence :<br />

• <strong>des</strong> organisations en réseaux multipolaires à fort besoin d’expertises dans cinq pôles en interaction compétitive :<br />

la maîtrise d’ouvrage, les utilisateurs, les politiques, la maîtrise d’œuvre, les entreprises. Au Royaume-Uni<br />

comme aux Pays-Bas les polarités se recomposent aussi en fonction <strong>des</strong> alliances et <strong>des</strong> cooptations préalables<br />

fréquentes entre maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre. Si le principe général de hiérarchisation <strong>du</strong> processus<br />

de programmation-conception-réalisation persiste ( tout en s’effaçant dans les opérations les plus réussies),<br />

est capitale la fonction de management général de l’opération, assortie d’une volonté de l’investisseur et/ou <strong>du</strong><br />

maître d’ouvrage de s’engager dans une démarche à long terme de développement <strong>du</strong>rable. Deux types d’acteurs<br />

traditionnels de la filière de construction sont directement sollicités voire déstabilisés par ces expériences de<br />

« construction <strong>du</strong>rable » : les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre. Incompétents à leurs débuts, les maîtres<br />

d’ouvrage sont en France à la recherche de nouveaux experts spécialistes (par cible technique : énergie, eau,<br />

matériaux, confort etc..) ou généralistes (Assistant général <strong>du</strong> type AMO-HQE). Ils cherchent à acquérir <strong>des</strong><br />

compétences de management et de leadership. Au Royaume-Uni, le « sustainable construction » ne bénéficie<br />

pas de démarche forte, susceptible de certification. Les cibles <strong>du</strong> BREEAM (management environnemental<br />

britannique) ne sont pas aussi précises que celles de la HQE française. Elles font l’objet d’une auto-évaluation<br />

avec un assistant agréé. Jusqu’en 2005 les opérations <strong>du</strong>rables ont été moins nombreuses qu’en France et<br />

à l’initiative d’acteurs privés ou de fondations. Quel que soit le type de système contractuel (Traditionnel,<br />

Design and Build ou PFI), l’accent est mis sur la création d’un leadership initial de quelques personnes<br />

103


Villes et architecture<br />

bien décidées et capables de fixer un programme d’exigences en <strong>du</strong>rabilité. Dans les opérations importantes<br />

traitées en PFI et intégrant dans le contrat la gestion <strong>des</strong> bâtiments la fonction de « Facility manager » prend<br />

de plus en plus d’importance ;<br />

• la constitution d’équipes et d’organisations de projet de « sustainable construction » : autour d’ « équipes<br />

projets ». Dans les deux pays, les objectifs parfois en conflit sont la maîtrise <strong>des</strong> énergies (influant fortement<br />

la conception architecturale et technique), le confort <strong>des</strong> utilisateurs (Eté / hiver) et l’économie <strong>du</strong> projet. Se<br />

profilent deux schémas d’organisation de projet multipolaires faisant appel au principe d’équipes partenariales<br />

constituées dès l’origine avec charte d’engagement et nouveau contrat de « Partnering » pour les britanniques<br />

et, pour les français« organisation séquentielle-concourante » instituant en un processus standard <strong>des</strong> pério<strong>des</strong><br />

de travail où collaborent la programmation, la conception et la préparation de la réalisation ;<br />

• en phase de programmation, faut-il aller vers deux programmes séparés (fonctionnel-d’usage et<br />

environnemental-<strong>du</strong>rable) ou chercher à hybrider connaissances <strong>des</strong> usages et connaissances <strong>des</strong> exigences<br />

d’insertion <strong>des</strong> bâtiments, de confort, de consommation, de fonctionnement <strong>des</strong> bâtiments ? Dans les<br />

constructions publiques, en France, la première solution domine <strong>du</strong> fait de « programmistes » et d’une<br />

fonction d’assistance AMO-HQE. Aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, de façon plus conforme aux principes<br />

<strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable, cette distinction n’est pas faite. Plus largement l’AMO-HQE y est devenu, dans<br />

la construction <strong>du</strong>rable, la profession-phare aux rôles multiples : caution de la maîtrise d’ouvrage, expert,<br />

passeur de connaissances, médiateur, contrôleur. En phase de conception, les architectes se repositionnent<br />

d’autant mieux qu’ils acceptent de travailler très tôt en co-conception avec les ingénieurs et les consultants ou<br />

assistants <strong>du</strong> client-maître d’ouvrage. La « conception concertée à la française » est favorable à la composition<br />

<strong>des</strong> connaissances et à la synthèse délicate <strong>des</strong> éléments de solutions. Au Royaume-Uni l’existence d’agences<br />

pluricompétentes de concepteurs (Archi, ingénieurs, économistes, project manageur) est plus favorable à<br />

l’hybridation <strong>des</strong> connaissances<br />

• <strong>des</strong> organisations professionnelles en débat : En France, les jeux de pouvoir institutionnels sont à la mesure<br />

de la reconnaissance sociale et légale <strong>des</strong> professions. Au Royaume-Uni les professions sont très fortement<br />

institutionnalisées. Les architectes « représentés et affiliés » au RIBA se perçoivent comme <strong>des</strong> généralistes<br />

mais ils sont souvent traités comme <strong>des</strong> spécialistes ; ce RIBA vient de publier un rapport redéfinissant le<br />

métier d’architecte selon cinq versions différentes, à combiner sans doute dans <strong>des</strong> agences d’importance :<br />

« Contrôleur de la réglementation », « Fournisseur de services aux clients », « Concepteur technique et<br />

réalisateur », « Faciliteur et accompagnateur de projets de construction sociaux », « Manager généraliste dans<br />

<strong>des</strong> agences pluricompétentes ». Le débat est ouvert.<br />

104


Villes et architecture<br />

Habitat et mo<strong>des</strong> de communication : une comparaison internationale de l’aménagement<br />

domestique <strong>des</strong> médias,<br />

GOURNAY Chantal (de),<br />

FRANCE TELECOM,<br />

mars <strong>2006</strong>, 93 p., phot. couleur, bibliogr.,<br />

PUCA 810<br />

Cette recherche porte sur l’organisation <strong>du</strong> logement et de la ville dans huit agglomérations urbaines,<br />

avec pour objectif de comprendre comment ces facteurs spatiaux déterminent la distribution <strong>des</strong> outils de<br />

communication au foyer ainsi que leurs usages partagés dans la famille. La comparaison internationale montre<br />

qu’au-delà de la standardisation technologique <strong>des</strong> systèmes de communication, <strong>des</strong> effets de contexte liés à la<br />

fois aux caractéristiques <strong>du</strong> bâti et aux traditions culturelles conditionnent effectivement <strong>des</strong> différences de<br />

comportement quant aux mo<strong>des</strong> de communication. Ces différences sont notables tant à l’intérieur d’une même<br />

sphère culturelle - l’Europe ou l’Asie extrême-orientale - qu’entre ces continents.<br />

105


Villes et architecture<br />

Logement et condition étudiante en France et dans l’Union Européenne,<br />

MAURY Yann, NEMOZ Sophie, COSTES Laurence, OBLET Thierry, DESEVEDAVY Gilles,<br />

HATZFELD Hélène,<br />

ENTPE/ENSAL/LAPSAC/Université d’Evry,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 50 p., bibliogr.,<br />

PUCA 800<br />

La question <strong>du</strong> logement <strong>des</strong> étudiants apparaît comme une composante - sans doute décisive - d’un ensemble<br />

qui, toutefois, doit être appréhendé dans un cadre plus vaste : celui de la « condition étudiante » dans la France<br />

contemporaine et sans doute également au sein <strong>des</strong> pays membres de l’Union Européenne. Après avoir été<br />

longtemps considérées dans une logique de monopole, comme légitimement captives d’une dizaine de sites<br />

universitaires prestigieux, les populations étudiantes constituent désormais pour les villes universitaires<br />

françaises qui les accueillent un enjeu concurrentiel de tout premier ordre. Et ce, dans le cadre d’un processus<br />

d’accompagnement long qui débute avec leurs années d’étu<strong>des</strong> – et l’offre de services qui s’y greffe (santé,<br />

culture, activités sportives, transports, loisirs et logements...) - jusqu’à leur insertion dans la vie professionnelle.<br />

Avec, à la clé, la question de l’accès à l’emploi, question bien enten<strong>du</strong> décisive…. Pour illustration, la ville<br />

de Grenoble compte aujourd’hui 53.000 étudiants, soit 12,6% de la population totale. Ce qui n’est en rien<br />

anecdotique. Rappelons en outre que le nombre d’étudiants accueillis est intégré dans le calcul de la DGF<br />

(dotation globale de fonctionnement) reversée par l’Etat aux collectivités territoriales.<br />

Ainsi, l’amélioration <strong>des</strong> conditions de vie <strong>des</strong> étudiants n’est pas qu’une nécessité, c’est aussi une chance pour les<br />

collectivités territoriales de réfléchir et de mettre en œuvre de véritables politiques d’intégration économique et<br />

sociale de ce que seront leurs futures forces vives. Les collectivités territoriales et les villes en particulier ont à se<br />

saisir <strong>des</strong> conditions de vie <strong>des</strong> étudiants pour les fixer, les centrer sur un statut citoyen au sens premier <strong>du</strong> terme.<br />

Ces configurations nouvelles donnent lieu à l’émergence dans les territoires de « coalitions de causes » composites<br />

entre <strong>des</strong> acteurs multiples publics-privés, dont on ne connaît pas précisément « la vision <strong>du</strong> monde » en termes<br />

de rationalité politique, de projets pouvant ou non faire consensus, ainsi qu’en termes de financements ad hoc à<br />

mettre en place pour le logement étudiant. Ces nouvelles configurations d’acteurs posent en creux, la question<br />

<strong>du</strong> leadership territorial de cette politique publique.<br />

Les pouvoirs publics se sont également saisis de la question <strong>du</strong> logement étudiant. A la demande <strong>du</strong> Premier<br />

Ministre, Jean-Paul Anciaux, député de Saône-et-Loire, a remis en 2004 un rapport national sur « Le logement<br />

étudiant et les ai<strong>des</strong> personnalisées ». Cette expertise publique préconise la mise en œuvre de plusieurs mesures<br />

concrètes d’amélioration de la vie étudiante, favorisant le logement de cette population.<br />

Dans le nouveau paysage universitaire tel qu’il se <strong>des</strong>sine depuis le début <strong>des</strong> années 80, la question étudiante<br />

peut également être appréhendée comme un marché, mais aussi comme la source d’enjeux concurrentiels forts,<br />

entre métropoles françaises, européennes ou américaines désireuses de conserver leur rang dans le concert<br />

international. Il s’agit désormais de faire venir les populations étudiantes les plus « légitimes » chez soi.<br />

- l’étudiant « choisi » - (étudiant en troisième cycle, ERASMUS, jeune chercheur étranger …) par opposition<br />

à l’étudiant « subi ». Les universités françaises et européennes sont par conséquent con<strong>du</strong>ites à tenir compte<br />

<strong>des</strong> effets de concentration, dans le cadre à la fois de politiques régionales intégrées (par exemple au sein <strong>des</strong><br />

« clusters d’innovation » ), mais également <strong>des</strong> pôles de compétitivité lancés récemment par l’Etat. Le rapport<br />

Saraswati (2005) prévoit une intensification de cette compétition mondiale. Comment se situe la France dans<br />

cette compétition alors que les experts critiquent le « recrutement d’un trop grand nombre d’étudiants étrangers<br />

faiblement qualifiés, alors que les universités anglo-saxonnes sont plus sélectives? » s’interrogent ses auteurs.<br />

La question de la condition et <strong>du</strong> logement étudiant constitue un élément important <strong>du</strong> débat public, passage<br />

obligé vers une insertion réussie <strong>des</strong> populations étudiantes. Les questionnements qui s’y rapportent doivent<br />

pouvoir être mis en perspective, en prenant en considération <strong>des</strong> pistes plus générales, que nous pouvons<br />

présenter ici de façon succincte à travers quatre points de repère :<br />

• la condition étudiante, quelle place pour le <strong>des</strong>tinataire de l’action publique ?<br />

• le traitement <strong>du</strong> problème public « logement étudiant », quelles coalitions de causes dans les territoires ?<br />

• architecture <strong>du</strong> logement étudiant, comment peut-on la réinventer ?<br />

• le marché européen de l’étudiant, enjeu de compétition internationale.<br />

106


Villes et architecture<br />

Logement (le) <strong>des</strong> étudiants en France et en Europe : formes et formules. Actes <strong>du</strong><br />

colloque de Grenoble <strong>des</strong> 1-2 juin 2005,<br />

Université de Grenoble I (J. Fourrier),<br />

juin <strong>2006</strong>, 131 p., ill., phot. coul., plans, tabl.,<br />

PUCA 793<br />

La crise <strong>du</strong> logement étudiant a poussé les responsables <strong>du</strong> CROUS et <strong>des</strong> universités à lancer une réflexion de<br />

grande ampleur à laquelle le PUCA a été associé .<br />

La relance d’une politique <strong>du</strong> logement pour les étudiants et les perspectives ouvertes par les lois de<br />

décentralisation doivent se tra<strong>du</strong>ire dans les prochaines années par le développement d’initiatives nouvelles :<br />

nouveaux programmes de construction, programme de rénovation <strong>des</strong> résidences <strong>du</strong> CROUS, développement<br />

d’initiatives et de formules nouvelles concernant le logement <strong>des</strong> étudiants. Dans le même temps, la diversification<br />

<strong>des</strong> besoins, l’évolution <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie ou <strong>des</strong> rythmes d’étu<strong>des</strong> et <strong>des</strong> cursus <strong>des</strong> étudiants nécessitent une<br />

nouvelle approche de la question.<br />

Dans ce contexte, les universités grenobloises ont souhaité, avec leurs partenaires <strong>du</strong> site, initier et susciter une<br />

réflexion de fond et élargir ce débat à l’ensemble <strong>des</strong> acteurs concernés par la question <strong>du</strong> logement étudiant.<br />

Pour confronter les pratiques de ces différents acteurs, présenter les solutions développées dans d’autres pays<br />

et valoriser les expériences, Grenoble Universités a organisé deux journées de rencontres les 1er et 2 juin<br />

2005. Plus de trois cents participants issus d’horizons très divers, venant d’une trentaine de sites universitaires<br />

en France et à l’étranger étaient présents, huit pays représentés et plus d’une soixantaine d’intervenants se<br />

sont succédés dans les divers ateliers et tables ron<strong>des</strong> : représentants <strong>des</strong> étudiants et <strong>des</strong> universités, maîtres<br />

d’ouvrage publics ou privés, élus et services <strong>des</strong> collectivités en charge <strong>du</strong> logement, de l’urbanisme ou de<br />

l’enseignement supérieur, représentants <strong>des</strong> ministères, <strong>des</strong> oeuvres universitaires, bailleurs sociaux, acteurs<br />

privés gestionnaires de résidences ou promoteurs, architectes, urbanistes et sociologues...<br />

L’angle d’approche retenu pour aborder la question <strong>du</strong> logement <strong>des</strong> étudiants dans les différents ateliers<br />

s’articulait autour de deux notions clés : les « formes » et les «formules ».<br />

Les débats ont porté sur les thèmes suivants :<br />

. « diversité et évolution <strong>des</strong> besoins » ;<br />

. « habiter les campus, faire vivre les campus, les campus dans la ville » ;<br />

. « conception <strong>du</strong> logement et lien social » ;<br />

. « politiques de sites, nouveaux acteurs, nouveaux partenariats, modèles économiques.<br />

107


Villes et architecture<br />

Nouveaux (les) contrats de partenariat public-privé : un vecteur de transformation de la<br />

commande publique et <strong>des</strong> organisations de projet,<br />

CAMPAGNAC Elisabeth,<br />

LATTS,<br />

juin <strong>2006</strong>, 221 p., fig., bibliogr<br />

PUCA 786<br />

Analyser les « nouveaux » contrats de Partenariat Public Privé (proche de contrats pratiqués au Royaume Uni<br />

ou <strong>des</strong> contrat français de partenariat ) comme vecteur de bouleversement de la commande publique et de<br />

transformation <strong>des</strong> organisations de projet. Identifier les redéfinitions <strong>des</strong> savoirs, les formes de concurrence et<br />

de coopération se jouant, côtés public et privé, autour de la définition <strong>du</strong> contrat concernant la conception, la<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bâtiment et enfin son exploitation.<br />

Les nouveaux PPP ne sont pas qu’un moyen de financement pour remédier aux contraintes budgétaires <strong>des</strong><br />

collectivités publiques, ils intro<strong>du</strong>isent de profon<strong>des</strong> ruptures dans l’objet et dans l’expression de la commande<br />

publique. « Ni marché public, ni délégation de service public » ils consistent à confier une mission globale et de<br />

longue <strong>du</strong>rée à une société de projet privée, pour financer, concevoir, construire et exploiter, un bâtiment et une<br />

partie <strong>des</strong> services dispensés. Moyennant un paiement public sous forme de loyer annuel, ils représentent un<br />

changement de position pour la personne publique. Elle se retrouve locataire <strong>du</strong> groupement privé pour l’usage<br />

<strong>du</strong> bâtiment et acheteur <strong>du</strong> service <strong>des</strong> partenaires privés : est -ce une perte ou une redéfinition de compétences<br />

pour la personne publique ?<br />

Ces changements dans les structures et les organisations de projet se manifestent par l’émergence de nouvelles<br />

dynamiques structurelles (plus tournées vers les logiques financières, à côté <strong>des</strong> logiques in<strong>du</strong>strielles),<br />

l’arrivée de nouveaux acteurs, (issus <strong>du</strong> monde bancaire, de l’immobilier ou <strong>du</strong> monde <strong>des</strong> services), la<br />

nature et par les modalités de la coordination dans le travail de projet, autour de l’élaboration d’une réponse<br />

globale.<br />

Ces nouveaux « PPP » sont analysés également :<br />

• dans leur relation aux changements dans le domaine <strong>des</strong> équipements publics et <strong>des</strong> services associés. Ces<br />

contrats concernent surtout les équipements supports <strong>des</strong> services au centre <strong>des</strong> fonctions régaliennes<br />

(l’administration, la défense, la police, la justice) ou emblématiques <strong>du</strong> « Welfare State » (l’é<strong>du</strong>cation et la santé).<br />

C’est là une différence importante avec <strong>des</strong> formes juridiques plus traditionnelles (concessions ou délégations<br />

de services publics) dont les terrains d’élection sont plutôt les infrastructures et les services urbains pouvant<br />

donner lieu à un paiement par l’usager.<br />

• à partir <strong>des</strong> changements qu’ils intro<strong>du</strong>isent dans la commande publique et dans les organisations de projet :<br />

comment débouchent-ils sur la promotion de nouvelles modalités dans la conception, la pro<strong>du</strong>ction et la<br />

gestion <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its et <strong>des</strong> services ren<strong>du</strong>s par les bâtiments ou les aménagements urbains ?<br />

La méthode est celle <strong>des</strong> comparaisons raisonnées de situations typiques. La similarité <strong>du</strong> contrat de partenariat<br />

en France avec la Private Finance Initiative en Grande Bretagne, ainsi que l’avance de ce pays sur ce type de<br />

contrat explique l’application d’une étude à ces deux pays quoi que la comparaison ne soit pas systématique. En<br />

raison <strong>du</strong> lent démarrage <strong>du</strong> contrat de partenariat au niveau <strong>des</strong> collectivités locales en France (ordonnance<br />

<strong>du</strong> 17 Juin 2004) on a choisi d’analyser les PPP dans le domaine hospitalier. Une trentaine d’entretiens ont été<br />

menés en première phase en Grande Bretagne, puis en France afin de mieux comprendre les différents enjeux<br />

de ces contrats, leur caractère évolutif et relativement différencié selon les secteurs. Deux étu<strong>des</strong> de cas ont été<br />

réalisées : l’une en Angleterre (le Central Manchester Hospitals ), l’autre en France ( la plate forme logistique <strong>du</strong><br />

CHU de Dijon). Deux opération différentes par leur taille, leur coût et leur objet. Elles sont caractéristiques de<br />

ces opérations dans chacun <strong>des</strong> deux pays. A Manchester c’est une grosse opération de regroupement d’hôpitaux<br />

et le contrat comporte une part importante de services de maintenance et de services non médicaux confiés à<br />

l’opérateur privé.<br />

Les principaux résultats montrent :<br />

1) Une fragilisation de la position de la personne publique (en l’occurrence le trust hospitalier), par référence<br />

principalement au cas anglais, s’exprimant différemment en amont et en aval <strong>du</strong> projet. En amont, elle prend<br />

deux formes : une dépendance forte à l’égard d’autres autorités administratives dans la prise de décision de<br />

construire ; transformation de l’expression de la commande dans le cadre de la procé<strong>du</strong>re PFI.<br />

108


Villes et architecture<br />

Dans sa décision de construire, l’acteur public est d’abord soumis à une série d’injonctions qui émanent<br />

d’une pluralité d’autorités administratives avec lesquelles il doit négocier. Ces injonctions concernent<br />

respectivement :<br />

• le modèle et services de soins, ou « Health Service Process » :<br />

• les aspects financiers : c’est le recours au financement PFI, comme programme de politique publique qui place<br />

l’acteur public sous le contrôle d’une série d’autorités administratives<br />

• les aspects de conception <strong>du</strong> bâtiment et <strong>des</strong> « facilities », qui tiennent cette fois ci au processus de PFI.<br />

La formulation de la commande se trouve ainsi modifiée. Les termes et les procé<strong>du</strong>res par lesquels la personne<br />

publique doit justifier <strong>du</strong> bien fondé <strong>du</strong> recours au PPP ou au PFI (les régimes de « best value », les analyses<br />

comparatives en termes de risques, de coût global et les métho<strong>des</strong> de calcul proposées, issues <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

de financement de projet) répondent à <strong>des</strong> logiques juridiques, comptables et financières qui ne sont pas<br />

nécessairement celles qu’utilise la personne publique. Ce point se vérifie aussi bien en France qu’en Angleterre.<br />

De même, les caractéristiques <strong>des</strong> «programmes» par lesquelles la commande est invitée à s’exprimer, en termes<br />

de besoins, d’objectifs à atteindre, de résultats ou de performances (programme fonctionnel, programme<br />

technique et cahier <strong>des</strong> charges afférents) en y incluant les standards de fonctionnement, de maintenance ou de<br />

services atten<strong>du</strong>s ne sont pas <strong>des</strong> plus familières à la personne publique. Celle-ci est donc con<strong>du</strong>ite à s’entourer<br />

de diverses assistances ( techniques, fonctionnelles, juridiques et financières). Ces modalités d’expression de la<br />

commande renouvellent également les savoirs <strong>des</strong> Assistants à la Maîtrise d’Ouvrage publique...<br />

2) Le second résultat tient aux apports de la procé<strong>du</strong>re PFI ou PPP sous l’angle <strong>des</strong> coopérations<br />

interprofessionnelles mobilisées dans l’élaboration <strong>du</strong> projet. Trois aspects sont à souligner :<br />

2.1. L’affinement progressif et itératif <strong>du</strong> programme et <strong>du</strong> projet : la nature <strong>du</strong> programme remis à l’équipe de<br />

projet étonne par la différence d’avec un programme habituel de maîtrise d’œuvre (<strong>des</strong>cription succincte <strong>du</strong><br />

bâtiment, programme performantiel détaillé, aspects techniques pointus ). Elle est en général appréciée sous<br />

l’angle de la « liberté » qu’elle laisse dans l’élaboration de la solution face à la multitude de contraintes auxquelles<br />

il faut répondre dans un spectre plus large que d’habitude (fonctionnement et maintenance <strong>des</strong> bâtiments,<br />

<strong>des</strong> équipements, <strong>des</strong> services et <strong>des</strong> systèmes de gestion) et sous contrainte de coût global (de bâtiment,<br />

d’investissement, d’exploitation) et de préservation de l’évolution future. Elle est également appréciée sous<br />

l’angle <strong>des</strong> coopérations et <strong>du</strong> travail collectif qu’elle impulse et que scandent les principales étapes <strong>du</strong> « dialogue<br />

compétitif » avant le choix <strong>du</strong> candidat retenu : elle est enfin appréciée sous l’angle <strong>du</strong> retour d’information<br />

potentiel, de l’appréciation <strong>du</strong> projet par le client (via les présentations devant les commissions et le jeu <strong>des</strong><br />

questions/réponses).<br />

2.2. Le groupement ou la société de projet représente, <strong>du</strong> point de vue de l’élaboration <strong>du</strong> projet, une réunion<br />

de compétences. Dans le contexte britannique, apparaissent <strong>des</strong> différences de stratégie pour la constitution <strong>des</strong><br />

groupements ayant une incidence sur la structure de travail, ainsi que sur la position de l’architecte.<br />

2.3. L’ouverture de nouveaux champs d’expertise pour l’architecte ? La nature <strong>des</strong> exigences associée au caractère<br />

global et de long terme <strong>des</strong> contrats passés avec les intervenants ouvrent de nouveaux champs d’expertise aux<br />

différents acteurs, en premier lieu avec l’architecte (par ex : autour <strong>des</strong> préoccupations environnementales,<br />

de développement <strong>du</strong>rable et <strong>des</strong> démarches HQE). De même l’intégration <strong>des</strong> contraintes d’usage ou <strong>des</strong><br />

exigences pro<strong>du</strong>ctives ouvrent sur de nouvelles coopérations interprofessionnelle. La référence au cadre <strong>du</strong><br />

« dialogue compétitif » suscite par ailleurs d’autres critiques : limites de l’échange avec la personne publique,<br />

forte incertitude pour les groupements candidats, importance <strong>des</strong> investissements qu’ils réclament, non<br />

transparence <strong>des</strong> règles et <strong>des</strong> critères de sélection finale, risque de transfert non contrôlé <strong>des</strong> innovations<br />

proposées par le groupement.... etc.<br />

3) Quelle amélioration pour la qualité <strong>du</strong> service ? Les PPP/PFI n’ont pas encore prouvé qu’ils accroissent la<br />

qualité <strong>du</strong> service. En revanche, il apparaîtrait que le risque associé à la défaillance <strong>du</strong> service a largement été<br />

sous estimé au sein <strong>des</strong> consortiums. Différents éléments sont à souligner :<br />

• importance de la compétence et de l’expertise <strong>du</strong> prestataire de services dans le succès d’une opération (on ne<br />

passe pas aisément <strong>du</strong> service à la personne à la gestion de la maintenance et inversement) ;<br />

• importance de la communication entre le client public et le prestataire (efficacité communicationnelle)<br />

face à l’incomplétude <strong>du</strong> contrat. Des réunions de définition sont nécessaires pour clarifier les différences<br />

d’interprétation <strong>des</strong> spécifications <strong>des</strong> programmes ;<br />

• importance d’une position de médiateur entre le prestataire de service et la personne publique revenant<br />

souvent au mandataire <strong>du</strong> consortium. D’où un long processus d’apprentissage supposant la stabilisation<br />

109


Villes et architecture<br />

<strong>des</strong> relations et leur viabilité sur le long terme, autour d’objectifs de performance négociés et de procé<strong>du</strong>res<br />

incrémentales.<br />

110


Villes et architecture<br />

Place (la) de l’expérience dans la pro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> opérations immobilières complexes,<br />

FENKER Michaël, LAUTIER François, MACAIRE Elise, MICHEL Bruno, PLAIS Denis,<br />

DUMEZ Hervé,<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-La-Villette/LET,<br />

février <strong>2006</strong>, 66 p., ann., schémas, bibliogr.,<br />

PUCA 736<br />

La notion d’expérience peut se caractériser comme activité cognitive permettant d’acquérir, de consolider<br />

et d’échanger <strong>des</strong> connaissances en tenant compte de la nature particulière <strong>des</strong> savoirs mobilisés (savoirs<br />

tacites, difficilement formalisables), et de questionner l’idée d’une asymétrie entre le client « ignorant » et le<br />

professionnel « savant ».<br />

Comment la délimiter et l’approfondir dans le cadre de coopération entre les acteurs de la pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>des</strong> opérations immobilières complexes où sont en jeu <strong>des</strong> processus de mobilisation et de pro<strong>du</strong>ction de<br />

connaissances collectives ? Les savoirs requis n’y sont en effet que partiellement liés à la discipline d’origine<br />

ou à la profession <strong>des</strong> acteurs. Et cette notion autorise l’étude de la distribution <strong>des</strong> savoirs dans les systèmes<br />

d’acteurs en s’affranchissant <strong>des</strong> découpages entre catégories professionnelles. Elle ouvre une perspective<br />

nouvelle pour étudier les problèmes et les enjeux de coopération.<br />

La méthodologie est celle de l’analyse de trois opérations immobilières : la restructuration d’un bâtiment ancien<br />

(le Palais de justice de Bordeaux ), la construction d’un nouveau bâtiment (le Centre hospitalier de la région<br />

d’Annecy ), la gestion de l’occupation d’un site, ( le Technocentre de Renault.). Opérations complexes avec un<br />

jeu d’acteurs sophistiqué et un processus de longue <strong>du</strong>rée. La continuité <strong>des</strong> processus technico-décisionnels <strong>des</strong><br />

opérations permet d’ interroger les acteurs sur leurs actions passées à partir de leurs situations d’intervention<br />

actuelles. Les informations rassemblées servent à un rapprochement entre vécus antérieurs <strong>des</strong> acteurs et points<br />

de vue sur l’opération et ses enjeux. Les récits <strong>des</strong> acteurs sont essentiels pour appréhender les interactions et<br />

les connaissances mobilisées et pro<strong>du</strong>ites au cours <strong>des</strong> opérations. Les expériences plus ou moins explicités sont<br />

une reconstruction de situations, de processus et de connaissances.<br />

En termes de résultats, la recherche con<strong>du</strong>it à privilégier deux manières d’appréhender l’expérience : l’expérience<br />

comme ressource et l’expérience comme facilitant la coopération.<br />

L’expérience comme ressource : les acteurs la perçoivent comme un savoir acquis dont ils pourraient se<br />

servir à nouveau. Cette possibilité de ré-emploi <strong>des</strong> savoirs donne une valeur à l’expérience et en fait un objet de<br />

transaction. Elle est utile pour sortir d’une crise ou pour débloquer un processus, pour changer de dynamique<br />

au cours de l’opération, notamment par le recrutement de nouveaux acteurs. Son énoncé est souvent lié à<br />

une situation donnée, soit une situation passée où elle a été acquise, ailleurs ou dans tel moment critique de<br />

l’opération, soit une situation future dans laquelle elle pourrait servir à nouveau. Il est difficile pour les acteurs<br />

de la décrire sans expliciter le contexte et les conditions lui donnant sa valeur. Il n’existe pas d’expérience nonsituée,<br />

Mais la <strong>du</strong>rée de leur validité n’est pas encore arrêtées. Raconter l’expérience en relation à une situation<br />

passée ou à venir, c’est donner un sens aux savoirs acquis et à l’action qui les mobilisent. Contrairement à une<br />

démarche de capitalisation visant un savoir formalisé, le récit est une façon de tirer un savoir de l’action en le<br />

re-situant dans un contexte. Pourtant l’expérience n’est pas nécessairement un processus aléatoire même si son<br />

importance et sa valeur sont révélées chemin faisant. Elle apparaît bien comme un « phénomène de », comme<br />

une ressource.<br />

La capitalisation de l’expérience est couramment opérée à l’échelle de l’acteur indivi<strong>du</strong>el. Il sait rebondir sur<br />

d’autres situations, faire valoir sa compétence ; mais les récits indivi<strong>du</strong>els, ne permettent pas vraiment de<br />

saisir l’expérience collective. L’analyse <strong>des</strong> relations entre les situations de coopération et les changements<br />

de comportement <strong>des</strong> acteurs collectifs a souvent buté sur l’impossibilité de confronter les énoncés de tous<br />

les acteurs d’une situation de coopération : expliquer l’évolution de la manière de gérer la flexibilité dans les<br />

bâtiments réalisés après le Technocentre Renault fut ainsi impossible ; la contribution de l’expérience <strong>du</strong> Centre<br />

hospitalier à la mise en place d’un partenariat public-privé pour une autre opération hospitalière de la région<br />

le fut aussi. La capitalisation à l’échelle de l’organisation peut être analysée à partir de l’apport de l’expérience<br />

d’un acteur indivi<strong>du</strong>el. Le débat sur la pérennité de la fonction <strong>du</strong> magistrat délégué à l’équipement dans<br />

l’opération de restructuration <strong>du</strong> Palais de justice a été possible à partir d’un certain niveau de conceptualisation<br />

111


Villes et architecture<br />

de l’expérience opérée par le magistrat lui-même. Ces analyses montrent que l’expérience contribue à former<br />

l’organisation. L’apprentissage organisationnel est l’effet <strong>du</strong> travail ensemble.<br />

L’expérience facilite la coopération : coopérer, c’est mettre en correspondance <strong>des</strong> savoirs différents.<br />

L’expérience dans le processus de coopération s’analyse comme modalité d’élaboration et de transformation<br />

<strong>des</strong> savoirs. Au lieu de rester figés dans un domaine professionnel ou technique particulier, la nature peu<br />

formelle de l’expérience permet aux acteurs d’articuler les savoirs hétérogènes relevant de différents domaines<br />

de compétence. Ainsi, l’expérience favorise la coopération de différentes manières :<br />

• identification <strong>des</strong> compétences et de la place <strong>des</strong> acteurs : les acteurs construisent une situation de confiance<br />

et reconnaissent mutuellement <strong>des</strong> compétences ; ceci permet de franchir les limites <strong>des</strong> cadres institutionnels<br />

et techniques de leur fonction ;<br />

• confrontation <strong>des</strong> représentations : les représentations que les acteurs ont <strong>du</strong> processus global orientent leur<br />

participation. Les représentations sont héritées notamment <strong>des</strong> formations professionnelles et <strong>des</strong> expériences<br />

acquises ailleurs ;<br />

• négociation <strong>des</strong> positions <strong>des</strong> acteurs : les acteurs poursuivent différentes finalités même s’ils ont en commun<br />

l’objectif de réussir l’opération. Tous les acteurs ne repartent pas nécessairement satisfaits de la négociation.<br />

La pertinence <strong>des</strong> savoirs mobilisés peut être évaluée de différentes manières en fonction <strong>des</strong> résultats obtenus<br />

dans la négociation ;<br />

• absence d’interaction : elle comporte deux aspects ; l’un concerne <strong>des</strong> situations où les acteurs mobilisent<br />

<strong>des</strong> savoirs en fonction d’expériences que d’autres acteurs ont vécu.(L’extension <strong>du</strong> Palais de justice de<br />

Bordeaux a été déterminante pour l’opération de restructuration malgré l’absence d’interaction entre les deux<br />

maîtres d’ouvrage <strong>du</strong> ministère de la justice) ; l’autre porte sur les interactions qui impliquent <strong>des</strong> savoirs<br />

de prestataires externes. L’externalisation pose de façon cruciale la question <strong>du</strong> retour de l’expérience pour<br />

l’organisation mandataire.<br />

L’expérience joue aussi sur la mobilisation <strong>des</strong> savoirs. Différentes « configurations » ont été mises en<br />

évidence :<br />

Le transfert de savoirs : l’apprentissage indivi<strong>du</strong>el ou organisationnel porte à la fois sur les savoirs procé<strong>du</strong>raux<br />

et les savoirs thématiques. Pour les savoirs procé<strong>du</strong>raux, certains acteurs, en s’appuyant sur leur compétence<br />

technique ou thématique, opèrent un apprentissage dans la con<strong>du</strong>ite d’opération, la négociation, etc. Pour les<br />

savoirs thématiques, l’apprentissage porte sur l’imbrication <strong>des</strong> dimensions organisationnelles et spatiales. Il n’y<br />

a pas de spécialistes à qui on pourrait déléguer ce savoir. L’expérience permet aux acteurs de comprendre que<br />

la maîtrise de cette imbrication est un enjeu majeur de l’opération ;<br />

Le déplacement vers un autre domaine : cette mobilisation <strong>des</strong> savoirs se fait par un déplacement <strong>des</strong> acteurs<br />

vis-à-vis de leur domaine d’origine ou compétence professionnelle habituelle<br />

L’expérience joue enfin sur l’articulation nouvelle entre les savoirs : certains moments de la coopération<br />

permettent une articulation nouvelle entre les savoirs <strong>des</strong> acteurs. Une expérience peut modifier les<br />

représentations et con<strong>du</strong>ire les acteurs à reconsidérer la contribution de leurs savoirs respectifs à la poursuite<br />

<strong>des</strong> finalités de l’action collective. C’est notamment le cas de la maîtrise d’ouvrage qui modifie son point de vue<br />

sur la place <strong>du</strong> savoir <strong>des</strong> utilisateurs dans la mise en œuvre d’une stratégie d’occupation d’un site.<br />

On peut dire, en conclusion, que l’expérience consiste en un apprentissage <strong>des</strong> articulations possibles entre les<br />

savoirs.<br />

112


Villes et architecture<br />

Projets urbains en quartiers anciens : La Goutte d’Or à Paris et le South End à Boston<br />

(USA),<br />

BACQUE Marie-Héléne, DRISCOLL John, FIJALKOW Yankel, LANGLEY Liz, MARIOLLE<br />

Béatrice, ROUSSEAU Marie-Paule, TISSOT Sylvie,<br />

Ecole d’Architecture de Paris Val de Seine-LOUEST/UNIVERSITY of HARVARD,<br />

décembre 2005, 231 p., ann., ill., tabl., plans, bibliogr.,<br />

PUCA 819<br />

La notion de projet urbain est une notion floue et polysémique, qui peut renvoyer à un horizon utopique,<br />

un système d’intention, une méthode, une composition urbaine, et désigne, selon les discours et les acteurs,<br />

<strong>des</strong> enjeux, <strong>des</strong> démarches et <strong>des</strong> pratiques bien différents. C’est ici une définition large : une démarche de<br />

transformation d’un espace urbain, espace social, physique et historique.<br />

L’intervention volontaire d’acteurs publics ou privés sur la ville pour encadrer son développement ou modifier<br />

l’existant n’est pas chose nouvelle. C’est au début <strong>du</strong> siècle, qu’en France comme aux Etats-Unis se structurent<br />

les « sciences urbaines », étroitement liées au mouvement de la réforme urbaine et qu’émergent les métiers de<br />

la ville. L’urbanisme naissant est porteur d’un projet social et politique qui se construit autour <strong>des</strong> valeurs de<br />

la modernité et de l’intérêt public ; ce dernier étant défini et porté par la puissance publique et les corps qui<br />

la représentent. Cette approche donnera lieu en France à <strong>des</strong> projets et pro<strong>du</strong>ctions aussi divers que les citésjardins,<br />

les grands ensembles, les villes-nouvelles ou la rénovation urbaine <strong>des</strong> centres, ainsi que la structuration<br />

<strong>des</strong> procé<strong>du</strong>res d’urbanisme et de planification.<br />

La notion de projet urbain qui se développe en France dans les années 1970, précédée aux Etats-Unis par celle<br />

d’ « advocacy planning », conteste doublement cette approche. D’un côté, est remise en cause une conception<br />

de la modernité qui fait table rase de l’histoire et <strong>des</strong> pratiques sociales. De l’autre, est posée la question de la<br />

définition de l’intérêt général par un Etat centralisé. La démarche de prévision est mise en doute au profit d’une<br />

approche se voulant plus proche <strong>du</strong> terrain. On peut relever que la diffusion de la notion est contemporaine de<br />

l’apparition <strong>des</strong> approches typo-morphologiques, <strong>des</strong> mouvements sociaux urbains, <strong>des</strong> expériences d’ateliers<br />

publics. Une attention nouvelle est portée au « local », au territoire, à la participation, au partenariat ; notions qui<br />

participent à redéfinir les paradigmes de l’action urbaine. Mais ce n’est que récemment, en intégrant le thème<br />

de la participation et en remettant en cause l’opposition entre planification et projet, que la loi SRU propose un<br />

véritable renouveau de l’urbanisme et prend acte de la transformation <strong>des</strong> pratiques. Le projet est mis au centre<br />

de la démarche de l’intervention publique qui se définit autour de deux notions : la cohérence urbaine et le<br />

développement <strong>du</strong>rable. C’est cette redéfinition <strong>des</strong> paradigmes qui soutient l’action sur la ville et la notion de<br />

projet urbain qui est, ici, intérrogée. Dans quelle mesure ces nouvelles valeurs participent-elles à transformer<br />

les métho<strong>des</strong> d’action et les formes sociales et matérielles <strong>des</strong> projets? Comment sont-elles partagées par les<br />

différents acteurs et notamment par les professionnels ?<br />

Quelle est la démarche de recherche ? Elle consiste en une comparaison <strong>des</strong> dynamiques d’élaboration de projets<br />

urbains en quartiers anciens populaires en France (Paris) et aux Etats-Unis (Boston) et de leur matérialisation<br />

sociale, urbaine et architecturale. L’hypothèse est que les objectifs et valeurs qui soutiennent les projets urbains<br />

se sont profondément renouvelés con<strong>du</strong>isant à une transformation, tout à la fois, <strong>des</strong> processus de con<strong>du</strong>ite de<br />

projet et <strong>des</strong> formes matérielles de celui-ci.<br />

Deux quartiers populaires d’habitat ancien, la Goutte d’or à Paris et à le South End à Boston sont étudiés, car<br />

ils associent <strong>des</strong> enjeux de recomposition sociale et urbaine, et mobilisent <strong>des</strong> représentations et <strong>des</strong> visions de<br />

la ville contradictoires voire conflictuelles portées par les acteurs <strong>du</strong> projet, les médias, les habitants. Ces deux<br />

quartiers ont été particulièrement réactifs aux propositions urbaines portées par la puissance publique et ils<br />

constituent <strong>des</strong> laboratoires <strong>du</strong> point de vue de la participation <strong>des</strong> habitants.<br />

La démarche comparative a ici une fonction de déplacement <strong>du</strong> regard et de prise de distance permettant<br />

d’interroger <strong>des</strong> notions ou métho<strong>des</strong> utilisées dans le contexte français au regard de l’expérience nordaméricaine.<br />

Les cultures urbaines et les logiques politiques divergent certes largement entre les deux pays.<br />

Même si une part importante de l’espace urbain est le fait d’opérateurs privés ou semi-privés, la démarche de<br />

projet urbain est en France essentiellement initiée par la puissance publique. Aux Etats-Unis, les opérateurs<br />

privés, dont les associations d’habitants, jouissent d’une marge d’initiative et de lobbying beaucoup plus<br />

importante. On peut cependant observer <strong>des</strong> similarités ou équivalences dans la récurrence, dans les discours,<br />

de « nouvelles » notions légitimant les approches initiées dans le renouvellement de métho<strong>des</strong> de projet.<br />

113


Villes et architecture<br />

Ainsi pour les deux cas, la mixité sociale (« social balance ») et fonctionnelle est de plus en plus évoquée comme<br />

objectif et garantie de la qualité <strong>du</strong> projet. Cette orientation se tra<strong>du</strong>it par la recherche de partenariats dans la<br />

pro<strong>du</strong>ction urbaine, par l’élaboration de critères de programmation et de gestion de l’habitat, par une attention<br />

portée à l’espace public et à l’implantation d’équipements et de commerces. De même, la prise en compte de<br />

la notion de sécurité n’est pas sans conséquences sur le statut donné aux espaces, les choix de programmation<br />

voire la forme urbaine. Le développement <strong>du</strong>rable (« sustainability ») est aussi fortement sollicité dans les<br />

deux contextes. Son contenu imprécis fait appel à la prise en compte de problèmes d’écologie urbaine et de<br />

gestion <strong>des</strong> ressources mais également, notamment aux Etats-Unis, à la tenue ou à l’évolution <strong>du</strong> projet dans<br />

le temps, appelant à la fois une réflexion sur <strong>des</strong> choix techniques, <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> d’élaboration associant mieux<br />

usagers et gestionnaires, <strong>des</strong> potentialités d’évolution de l’espace, et une prise en compte <strong>des</strong> différentes échelles<br />

d’insertion <strong>du</strong> projet dans le quartier, la ville et l’agglomération. La référence à la <strong>du</strong>rabilité peut cependant<br />

se tra<strong>du</strong>ire par <strong>des</strong> choix urbains divergents. A Boston, la <strong>du</strong>rabilité représente un argument pour dédensifier<br />

le tissu urbain, alors qu’elle permet de justifier une densité importante dans les quartiers parisiens. En terme<br />

de méthode le partenariat et la participation sont mobilisés de part et d’autre pour répondre à ces nouveaux<br />

objectifs, même si ces deux notions renvoient à <strong>des</strong> pratiques bien différentes dans les deux contextes. Mais<br />

dans les deux cas est remise en cause, si tant est qu’elle ait jamais existée, une logique linéaire de projet au<br />

profit de processus plus complexes de négociation et de recherche, tout au moins partielle, de consensus. La<br />

notion d’intérêt général est redéfinie, au sens ou celui-ci n’est plus l’apanage de la puissance publique ; le rôle<br />

de celle-ci et <strong>des</strong> professionnels s’en trouve largement transformé. De nouvelles fonctions, de médiation, d’aide<br />

à la définition d’objectifs, de tra<strong>du</strong>ction se développent, qui sont partie intégrante de la démarche de projet.<br />

Il faut relever que dans les deux contextes, c’est souvent en opposition aux métho<strong>des</strong> qui ont prévalu dans<br />

les pério<strong>des</strong> précédentes (rénovation urbaine et multiplication <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> ZAC à Paris, “Urban renewal” à<br />

Boston) qu’ont émergé ces nouvelles pratiques. Dans les projets urbains de la Goutte d’Or et <strong>du</strong> South End,<br />

la concertation avec les habitants a joué une place centrale dans la formulation ou reformulation <strong>des</strong> objectifs,<br />

dans la méthode d’élaboration et les choix qui en ont découlé. Dans le premier cas, il s’agit d’un projet monté<br />

par la puissance publique et contestée par les habitants, dans le deuxième, d’un projet revendiqué et encadré<br />

par les habitants. Ces dynamiques inverses nous semblent intéressantes à comparer en elles-mêmes, et pour ce<br />

qu’elles pro<strong>du</strong>isent.<br />

114


Villes et architecture<br />

Projets urbains, espaces partagés. La négociation au cœur <strong>du</strong> renouvellement <strong>des</strong><br />

relations territoires-réseaux à l’échelle métropolitaine : territoires <strong>des</strong> tangentielles<br />

SNCF en Île-de-France,<br />

REVAULT Philippe, SOULET Ghislaine, TABOURET René, BOUCHE Pierre, GUTH Sabine,<br />

ZIEGLER Volker,<br />

IPRAUS,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 155 p., ill., bibliogr.,<br />

PUCA 814<br />

Le développement actuel en Île-de-France de lignes ferroviaires dites « tangentielles » a été choisi comme<br />

support d’une exploration <strong>des</strong> interactions entre projet de transport et projet d’urbanisation, centrée sur les<br />

dispositifs et les processus de projets urbains en jeu.<br />

Quatre liaisons SNCF pour le trafic voyageurs sont inscrites au Schéma Directeur <strong>des</strong> Transports de l’Île-de-<br />

France et sont présentes, pour certaines d’entre elles, dans les deux derniers contrats de plan Etat-Région. Elles<br />

coïncident avec <strong>des</strong> sections importantes de la ligne de la Grande Ceinture réservée jusqu’ici au fret et ont pour<br />

objectif de prendre en compte les nouveaux flux de déplacements dans les zones périphériques en assurant une<br />

meilleure <strong>des</strong>serte <strong>des</strong> relations de banlieue à banlieue.<br />

La recherche s’appuie plus particulièrement sur les cas <strong>des</strong> tangentielles Nord et Sud qui présentent <strong>des</strong> états<br />

d’avancement et <strong>des</strong> enjeux contrastés.<br />

Le questionnement porte sur les relations entre projet de territoire et projet de réseau à l’échelle métropolitaine,<br />

approchées sous l’angle <strong>du</strong> projet urbain comme mode d’intervention dans le processus de transformation de la<br />

ville et comme projet spatial débouchant sur la réalisation d’opérations localisées ou sur l’élaboration de plans<br />

d’ensemble ou de schémas directeurs (PADD, PLU).<br />

Deux problématiques ont été retenues au départ. La première, concernait la capacité <strong>du</strong> rapport ligneterritoire<br />

à faire projet (les lignes sont-elles une incitation à projet urbain et de quelle manière ?) et la possibilité de<br />

définir <strong>des</strong> dispositifs de concertation, d’arbitrage et de pilotage (l’espace supposé de la négociation) permettant<br />

d’élargir la vision aux nouvelles échelles <strong>du</strong> territoire et de dépasser les opacités entre les différents acteurs<br />

pour dégager <strong>des</strong> options communes de projet. La seconde, interrogeait les cultures en présence et cherchait<br />

à spécifier les rôles joués par les différents acteurs (avec leurs référentiels cognitifs et normatifs), la place<br />

que leur confèrent les différents savoirs, en particulier celle relevant <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de conceptualisation et de<br />

représentation.<br />

Des entretiens menés avec les différents acteurs concernés ont servi de base pour l’analyse <strong>des</strong> dispositifs<br />

de concertation et de projets mis en place ainsi que de leurs évolutions dans le temps. Ils ont été complétés<br />

par la réalisation d’une bibliographie thématisée, par la mise en oeuvre d’une base de données de documents<br />

graphiques pro<strong>du</strong>its par les différents acteurs, référencée et organisée chronologiquement et, enfin, par un<br />

travail de mise en perspective historique <strong>du</strong> concept de « tangentielle ».<br />

Le double constat d’une évolution de l’acception <strong>du</strong> concept de « tangentielle » et d’une dissonance entre<br />

l’intention de territoire lié à l’effet « ligne » et l’intention de trafic lié à l’effet «maillage » a con<strong>du</strong>it à élargir<br />

l’approche initiale focalisée sur quelques situations de projets urbains pour, d’une part, prendre en compte la<br />

longue <strong>du</strong>rée (questionner l’évolution <strong>du</strong> projet dans sa fonction de structuration <strong>du</strong> territoire et la disjonction<br />

entre le projet au long cours et l’urbanisation de fait telle qu’elle se développe dans le même temps) et, d’autre<br />

part, interroger les deux échelles de contrôle de l’urbanisation en passant de la scène locale et <strong>du</strong> jeu <strong>des</strong><br />

personnes impliquées à la scène régionale et au jeu <strong>des</strong> institutions.<br />

L’hypothèse formulée au départ concernant l’existence d’oppositions culturelles <strong>des</strong> protagonistes dans<br />

l’espace de négociation sur les aménagements liés à la ligne présupposait que le projet de transport et le projet<br />

de territoire participent, par ajustements successifs, d’une oeuvre commune. Le travail d’observation a, au<br />

contraire, mis en évidence la coexistence sans réelle confrontation de stratégies imprécises ou informulées<br />

<strong>du</strong>rant les vingt dernières années. L’approche historique <strong>du</strong> concept de « tangentielle », qui a permis de situer<br />

son apparition dans le contexte de l’émergence d’une logique réticulaire nouvelle, celle de l’autoroute, montre,<br />

par ailleurs, comment la confusion dans le débat et l’évolution <strong>du</strong> dispositif d’infrastructure entre « ceinture » et<br />

« tangentielle » reste tributaire de la concurrence entre deux concepts correspondant à deux moments distincts<br />

et à deux philosophies opposées de l’aménagement <strong>du</strong> territoire.<br />

Ces résultats mettent aussi bien en cause la démultiplication et la segmentation <strong>des</strong> acteurs (comités d’axes,<br />

comités de pôles..,) que l’absence d’un énoncé d’attentes et d’intentions assez fermement définies pour être<br />

partagées, ou encore, l’instabilité <strong>du</strong> processus de conception et de décision qui compromettent l’appropriation<br />

locale <strong>du</strong> projet. Ils con<strong>du</strong>isent à poser la question <strong>des</strong> conditions d’une gouvernance, telles l’existence et<br />

115


Villes et architecture<br />

l’identification d’un « porteur de projet » ou encore l’unité d’espace et l’unité de temps qui permettraient une<br />

proximité dans le diagnostic, la formulation conjointe <strong>des</strong> objectifs, la mise en cohérence <strong>des</strong> stratégies, <strong>des</strong><br />

concepts et <strong>des</strong> décisions de mise en œuvre.<br />

116


Villes et architecture<br />

Prospective de l’habitat européen <strong>du</strong>rable et désirable autour <strong>des</strong> cas de GIRONA,<br />

ORLEANS, TUBINGEN, IJSSELSTEIN,<br />

GILI Raymond (dir.), AUE Christa, COURDURIER Elisabeth, JARRY Bruno,<br />

GRAIN,<br />

août <strong>2006</strong>, 129 p., ann., cartes, ill., phot. coul., bibliogr.,<br />

PUCA 787<br />

Cette recherche porte sur le devenir plausible de quatre villes européennes : Girona en Catalogne, Orléans en<br />

France, Ijsselstein aux Pays-Bas et Tübingen en Allemagne. Une hypothèse de départ : les villes ne peuvent<br />

se pro<strong>du</strong>ire - et se repro<strong>du</strong>ire - sans prendre en compte les problèmes auxquelles les sociétés urbaines sont<br />

aujourd’hui confrontées avec l’approche <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable d’une part, l’irruption <strong>des</strong> nouvelles<br />

technologies de l’information, d’autre part. Partant de cette hypothèse, l’équipe a choisi d’analyser les terrains<br />

d’observation retenus en s’appuyant sur les quatre piliers canoniques <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable : l’économie,<br />

l’environnement, le social (en particulier la démocratie participative) et la culture. Cette démarche a con<strong>du</strong>it<br />

à porter un regard critique sur le fonctionnalisme qui, au cours <strong>du</strong> siècle passé, a constitué le fondement de<br />

l’organisation urbaine <strong>des</strong> sociétés occidentales et à lui opposer le développement <strong>du</strong>rable en tant qu’il peut<br />

être porteur de principes mieux adaptés aux réflexions urbaines en acte. La méthode choisie, la prospective,<br />

a permis, dans chaque ville, d’identifier <strong>des</strong> faits porteurs d’avenir, que ceux-ci soient liés à leur histoire<br />

urbaine ou aux prémisses <strong>des</strong> actions à venir fondés sur <strong>des</strong> déterminants exogènes communs aux quatre sites.<br />

Quatre scénarios ont été élaborés. Il ne s’agit pas d’images formelles <strong>du</strong> devenir de ces villes mais <strong>des</strong> gran<strong>des</strong><br />

tendances auxquelles elles seront confrontées et les réponses que chacune d’entre elle y apportera. L’attention<br />

est particulièrement portée sur la gestion <strong>des</strong> espaces publics en tant qu’ils participent pleinement à la définition<br />

de l’habitat portée par la recherche. Il ne s’agit pas en effet de traiter <strong>du</strong> logement, vision restreinte, mais <strong>des</strong><br />

espaces de vie <strong>des</strong> hommes. En conclusion, à partir d’une mise en dynamique <strong>des</strong> différentes situations et de<br />

l’approche doctrinale retenue, on trouvera un certain nombre de recommandations pour envisager le futur <strong>des</strong><br />

territoires de vie dans le contexte français.<br />

117


Villes et architecture<br />

Qualifier le développement <strong>du</strong>rable : Concepts et figures en projet (vol. 1). Atlas projets<br />

<strong>du</strong>rables (vol. 2),<br />

YOUNES Chris, MARCILLON David, REBOIS Didier,<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand,<br />

avril <strong>2006</strong>, 2 vol. 153 + 84 p.), ill., fig., plans, bibliogr.,<br />

PUCA 748 (1-2)<br />

Cette recherche présente comment, dans une orientation <strong>du</strong>rable, <strong>des</strong> figures de projet articulent <strong>des</strong> échelles<br />

spatio-temporelles et <strong>des</strong> thématiques plurielles. Dans un premier temps, on rappelle le cadrage problématique<br />

qui explore en quoi cette option suppose une double posture paradoxale, à la fois utopique et pragmatique.<br />

Ensuite est exposée l’analyse menée sur quatre processus d’architecture <strong>des</strong> territoires, en particulier à partir<br />

d’un travail d’analyse <strong>des</strong> projets et de reformulation cartographique permettant d’identifier les figures de<br />

limites et de passages inventées.<br />

1. « Utopie <strong>du</strong> deuxième type et stratégies d’adaptation » : la visée développement <strong>du</strong>rable suppose la volonté<br />

d’opter pour un paradigme <strong>du</strong> développement viable, vivable et équitable. En ce sens, elle peut être considérée<br />

comme la forme politique d’une utopie concrète d’un « deuxième type » pour habiter autrement la Terre.<br />

Comme au coeur <strong>du</strong> récit fondateur « Utopia » de Thomas More, qui imaginait une autre société, une double<br />

dimension de mise en perspective de possibles et de critique sociopolitique d’une réalité insoutenable, oriente<br />

le projet d’établissements humains <strong>du</strong>rables. Par contre, plutôt que de chercher à fuir vers une vie idéale comme<br />

l’ont fait les utopistes précédents, l’objectif peut au contraire être considéré comme tendant vers l’élaboration<br />

d’une stratégie d’adaptation ou de résilience qui suppose de ne pas séparer les valeurs ou les savoirs <strong>des</strong> données<br />

pragmatiques, et implique que limites, finalités et responsabilités soient redéfinies.<br />

2. « Des figures médiatrices et matricielles » : l’analyse menée sur quatre processus d’architecture de territoires<br />

se situe explicitement dans <strong>des</strong> politiques urbaines qui tendent à mettre en oeuvre les principes <strong>du</strong> <strong>du</strong>rable :<br />

le Scot de l’agglomération de Montpellier (France), Ljburg à Amsterdam (Pays-Bas), Orestàd à Copenhague<br />

(Danemark) et Bjorvika à Oslo (Norvège). Ces étu<strong>des</strong> montrent que les spécialistes de la mise en stratégie et en<br />

forme urbaine, sur la base de cahiers <strong>des</strong> charges et de délimitations spatialisées, ont abouti à <strong>des</strong> configurations<br />

identifiables. Chaque « figure de figures » (la ville territoire constellée, l’archipel, la ville linéaire, la ville baie)<br />

n’est pas seulement in<strong>du</strong>ite par l’accord aux conditions <strong>du</strong> contexte ni encore moins pro<strong>du</strong>ite mécaniquement<br />

par les principes et indicateurs retenus <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable mais par une association ouverte de ces<br />

différents paramètres. II est notamment envisagé comment les limites et passages qui sont indissociables<br />

peuvent être différenciés suivant qu’ils qualifient <strong>des</strong> territoires à dominante « eau » ou à dominante « terre », et<br />

comment ces figures qui cadrent l’instable urbain et ses transformations, cherchent moins à opérer <strong>des</strong> ruptures<br />

que <strong>des</strong> agencements entre densité, mixité, mobilité et nature.<br />

118


Villes et architecture<br />

Qualités architecturales : conceptions, significations, positions,<br />

HODDE Rainier (dir.), ouvrage collectif<br />

PUCA-DAPA, Editions Jean-Michel PLACE,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 213 p., ill., plans, réf. bibliogr., glossaire,<br />

PUCA 830<br />

La question <strong>des</strong> qualités architecturales n’est ni une abstraction théorique ni la chasse gardée <strong>des</strong> professionnels<br />

de l’architecture ou de la recherche. Elle nous concerne tous, que l’on soit au bureau, chez soi, dans les différents<br />

équipements qui accompagnent notre vie et nos activités sociales, dans l’intérieur le plus privé comme dans<br />

l’espace public, en ville ou ailleurs. Elle est d’autant plus d’actualité que les doléances <strong>des</strong> usagers se multiplient<br />

face aux engouements de la critique, et que l’opposition entre le trivial domestique et le pur esthétique tend à<br />

s’installer.<br />

Le débat de société devient inévitable. En repérer les termes et les limites, puis l’alimenter à partir de points de<br />

vue différenciés et contradictoires peut aider à sa construction. Au-delà <strong>du</strong> débat il s’agit de solliciter ceux dont<br />

la pratique, en construisant son cadre, transforme la réalité.<br />

Ce livre rend compte <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> qui ont été menées pendant plusieurs mois. En rendant ces réflexions<br />

accessibles à tous - professionnels, concepteurs, décideurs, programmateurs, commentateurs ou évaluateurs<br />

- cet ouvrage veut contribuer au débat et poursuivre la mobilisation de ses acteurs. La diversité <strong>des</strong> travaux<br />

et les liens qu’ils entretiennent permettent de mieux appréhender les problèmes rencontrés et de penser le<br />

changement pour une amélioration <strong>des</strong> qualités architecturales.<br />

119


Villes et architecture<br />

Renouveau (le) de l’habitat intermédiaire,<br />

MIALET Frédéric,<br />

avril <strong>2006</strong>, 391 p., ill., plans, phot. coul., bibliogr., coll. Recherches n° 165,<br />

PUCA 732<br />

Dans la France d’aujourd’hui, l’habitat semi-collectif représente une part négligeable <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> logement.<br />

Pourtant, il présente <strong>des</strong> qualités qui peuvent devenir <strong>des</strong> atouts pour son développement. En effet, la nouvelle<br />

loi d’urbanisme Solidarité et Renouvellement Urbain, ou loi SRU, de par les objectifs qu’elle vise et les contraintes<br />

qu’elle impose, invite à explorer <strong>des</strong> pistes de réflexions sur l’habitat indivi<strong>du</strong>el pour satisfaire au mieux les<br />

enjeux actuels de cohésion urbaine et d’urbanité.<br />

L’ouvrage présentée ici trace les gran<strong>des</strong> lignes <strong>du</strong> développement de l’habitat semi-collectif depuis les années<br />

60 et montre les potentialités qu’offre ce type d’habitat, tout en soulignant les freins, qu’ils soient juridiques,<br />

économiques ou sociaux.<br />

Aujourd’hui, la recherche d’un habitat plus convivial, en ville et dans les grands ensembles, se fait l’écho<br />

<strong>du</strong> développement de sensibilités nouvelles, autour <strong>des</strong> questions de l’environnement et <strong>du</strong> cadre de vie, qui<br />

se tra<strong>du</strong>isent par une aspiration à une plus grande centralité dans les zones périphériques ou <strong>des</strong> quartiers<br />

pavillonnaires. L’habitat intermédiaire peut offrir <strong>des</strong> solutions intéressantes, dans le cadre d’une urbanisation<br />

cherchant à mêler le logement indivi<strong>du</strong>el avec le logement collectif, pour varier les échelles de construction et<br />

les populations accueillies ou cherchant à remodeler et restructurer <strong>des</strong> quartiers existants.<br />

Si la population française reste très attachée à la maison indivi<strong>du</strong>elle, l’habitat intermédiaire peut néanmoins<br />

trouver sa clientèle parmi les jeunes ménages ou les personnes âgées, à la recherche d’un pro<strong>du</strong>it plus adapté à<br />

leurs besoins et à leur mode de vie. Mais pour le rendre réellement attractif, sans doute faut-il l’imaginer dans<br />

la perspective d’un développement <strong>du</strong>rable et travailler l’articulation entre indivi<strong>du</strong>el et collectif sur le plan<br />

architectural et urbanistique.<br />

Cette réflexion s’est nourrie <strong>des</strong> expériences <strong>du</strong> passé, l’habitat social intermédiaire <strong>des</strong> années 70 et 80, dans<br />

le cadre <strong>du</strong> développement <strong>des</strong> villes nouvelles et ses déclinaisons dans le secteur privé de la promotion<br />

immobilière. Il fallait alors proposer <strong>des</strong> logements superposés (immeuble R+3 naximum) et doter chacun d’un<br />

accès indivi<strong>du</strong>alisé et d’un espace extérieur privatif : terrasse ou jardin.<br />

On est loin aujourd’hui <strong>des</strong> utopies portées par ces projets vieux de bientôt trente ans. L’idéal communautaire<br />

et de sociabilité qu’ils proposaient s’est tra<strong>du</strong>it par <strong>des</strong> expérimentations architecturales intéressantes,<br />

notamment dans le traitement <strong>des</strong> vis-à-vis en développant, sur le modèle de la Casbah, <strong>des</strong> dispositifs spatiaux<br />

labyrinthiques. Aujourd’hui, la nécessité de prendre en compte les contraintes <strong>du</strong> voisinage et les impératifs de<br />

sécurité impose de proposer, dans le logement indivi<strong>du</strong>el superposé, <strong>des</strong> concepts spatiaux et architecturaux<br />

adaptés aux préoccupations actuelles, afin que ces constructions trouvent de nouveau leur public.<br />

L’analyse renvoie ensuite aux constructions plus récentes, développées tant par le secteur public que privé,<br />

pour brosser un tableau <strong>des</strong> différentes expérimentations et détailler leurs qualités : qualités urbaines,<br />

architecturales, de sécurité et le confort de vie. Schématiquement, dans le secteur public, l’habitat indivi<strong>du</strong>el<br />

superposé se construit en périphérie, au sein de gran<strong>des</strong> opérations d’habitat collectif pour intro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong><br />

échelles différentes et une diversité plus grande <strong>des</strong> logements. Il permet également, dans de nombreuses<br />

villes de banlieue, de densifier la ville en comblant les espaces vi<strong>des</strong> sans créer de rupture avec le tissu<br />

existant. Dans le cadre de la promotion privée, son coût apparaît trop élevé et le réserve de fait à <strong>des</strong><br />

opérations de prestige et de standing. Pourtant, entre ces deux approches s’en <strong>des</strong>sine une nouvelle : la<br />

possibilité de proposer un logement bien inséré dans la ville, dans un contexte urbain bien spécifique, telle<br />

la périphérie <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> villes françaises. En témoigne d’ailleurs sa timide renaissance dans <strong>des</strong> communes<br />

de banlieue de première couronne.<br />

En aval de l’examen <strong>des</strong> réalisations existantes, il fallait appréhender <strong>des</strong> logiques qui poussent les acteurs et les<br />

professionnels de la construction à accepter ou à refuser l’habitat indivi<strong>du</strong>el superposé : quel jugement portent<br />

les décideurs sur l’habitat intermédiaire <strong>des</strong> années 70 et quelles perspectives de développement lui prédisentils<br />

? Comment définissent-ils les attentes de leur clientèle pour ce type de logement et par conséquent, quelle<br />

latitude ou quelles contraintes donnent-ils aux concepteurs ? Autant de réponses qui permettent d’apprécier les<br />

possibilités de développement de ce type de construction.<br />

120


Villes et architecture<br />

D’évidence, il fallait également s’interroger sur les performances économiques de l’habitat intermédiaire. Un<br />

bon rendement <strong>du</strong> plan, une adaptation peu coûteuse aux exigences de la réglementation-incendie ou une<br />

surface ré<strong>du</strong>ite de VRD suffisent-ils à équilibrer ses points faibles, à commencer par son coût de construction<br />

élevé ? Quels sont les paramètres qui comptent. Le choix <strong>du</strong> site est-il déterminant? Quelle densité proposer<br />

au fil <strong>des</strong> cas ?<br />

Ces différentes pistes sont développées dans le présent ouvrage. Il ne prétend pas à l’exhaustivité et il ne prétend<br />

pas non plus épuiser le sujet mais plutôt mettre en évidence les blocages à surmonter, les acquis à confirmer et<br />

les domaines à explorer pour que ce type d’habitat offre une réponse adaptée aux objectifs de la nouvelle loi<br />

d’urbanisme. Cette préoccupation traverse l’ensemble <strong>des</strong> sujets abordés dans l’ouvrage.<br />

121


Villes et architecture<br />

Temps (le) comme matrice (trois projets utilisant…),<br />

BABLED, NOUVET, REYNAUD, Architectes,<br />

mars <strong>2006</strong>, 113 p., ann., cartes, ill., plans, phot.,<br />

PUCA 733<br />

Une <strong>des</strong> difficultés de la mission de conception de l’architecte est de devoir mêler plusieurs échelles spatiales<br />

dans <strong>des</strong> projets de logements, sachant que ces mêmes échelles sont contrôlées par <strong>des</strong> dispositions paysagères,<br />

urbaines, réglementaire voire typologiques hors de la compétence et hors <strong>du</strong> périmètre concerné par leurs<br />

interventions. La recherche part de quatre exemples de densité et de typologies différentes pour mettre en<br />

évidence cette interpénétration <strong>des</strong> échelles :<br />

• Vijhuizen, Harlemmermer, 56 logements indivi<strong>du</strong>els groupés, par S333, architectes<br />

• Ypenburg, 120 logements indivi<strong>du</strong>els groupés, par Bosch, architectes<br />

• Amsterdam, 172 logements collectifs, par Diener & Diener, architectes<br />

• Breda, 137 logements collectifs, par Xaveer de Geyter, architecte.<br />

Prendre en compte ces différentes échelles spatiales revient aussi à intégrer le temps <strong>du</strong> projet dans les temps<br />

souvent plus longs <strong>des</strong> différentes échelles : s’il y a interdépendance <strong>des</strong> échelles spatiales, il y a aussi <strong>des</strong><br />

différences temporelles à prendre en compte dans la génération architecturale et dans les pratiques. Il semble<br />

donc qu’à travers <strong>des</strong> projets adoptant <strong>des</strong> expressions architecturales de différentes obédiences, on puisse<br />

repérer aujourd’hui l’exigence d’ancrer le processus limité (dans le temps et l’espace) <strong>des</strong> transformations<br />

d’échelle architecturale dans le cadre plus large <strong>des</strong> <strong>du</strong>rées de fabrication et d’expérience <strong>des</strong> quartiers et de la<br />

ville.<br />

Aussi, cette recherche va, au travers de situations réelles de projet, montrer comment l’intégration <strong>des</strong> échelles<br />

spatiales et temporelles con<strong>du</strong>it finalement la main de l’architecte vers une réponse de mutation <strong>des</strong> formes<br />

urbaines et architecturales. Les situations analysées dans le détail témoignent d’une stratégie commune posant la<br />

question de la <strong>du</strong>rée de vie <strong>des</strong> formes urbaines, de leur capacité à organiser une mutation dans la continuité.<br />

Une forme architecturale, « pour être urbaine » doit tenter d’articuler plusieurs échelles spatiales, plusieurs<br />

échelles d’usages et plusieurs échelles temporelles. La méthode proposée est la régénération ou la réinterprétation<br />

critique <strong>des</strong> formes préalables plus pertinentes, dans la mesure où elles permettent précisément<br />

de concilier plusieurs temporalités dans le projet. Le travail architectural en site urbain doit tenter de concilier<br />

permanence <strong>des</strong> formes et renouvellement <strong>des</strong> usages, pour privilégier une mutation progressive et donc, peutêtre,<br />

être moins conservatrice que toutes les formes de rupture. Mais, dans le cadre d’une telle démarche, la<br />

dépendance in<strong>du</strong>ite entre formes urbaines et formes architecturales, l’influence <strong>des</strong> qualités signifiantes d’un<br />

paysage sur les qualités d’une pluralité d’espaces domestiques, l’interdépendance entre espace commun (qu’il<br />

soit collectif ou public) et espace privatif (qu’il soit communautaire ou indivi<strong>du</strong>el) et l’imbrication <strong>des</strong> échelles<br />

géographiques, territoriales, urbaines et architecturales, et par là-même temporelles, nécessitent d’élargir<br />

le champ <strong>des</strong> préoccupations traditionnelles de la maîtrise d’œuvre, de même que les limites <strong>des</strong> domaines<br />

d’expertise de l’architecte-maître d’œuvre.<br />

Cette recherche tente alors de montrer à travers l’analyse de processus de réalisation quels espaces de négociation<br />

se sont avérés nécessaires, et avec quel impact sur la <strong>du</strong>rée globale de chacun <strong>des</strong> processus. À travers l’étude<br />

de documents historiques, est approfondie d’abord l’analyse <strong>des</strong> logiques d’accumulation qui ont permis la<br />

configuration de trois sites urbains aux densités différenciées, trois sites qui, de ce point de vue, peuvent<br />

apparaître complémentaires :<br />

• un site péri-urbain peu dense : le plateau de la Boissière à Montreuil ;<br />

• un site de faubourg moyennement dense : le faubourg Saint Pallais à Saintes ;<br />

• un site très dense : le quartier de l’hôpital Armand Trousseau à Paris 12 e .<br />

La recherche tente de mettre à jour les processus de densification (qu’ils soient continus ou discontinus) qui<br />

ont présidé à l’organisation de ces trois territoires, ce jusqu’au seuil de l’intervention contemporaine que les<br />

architectes ont ensuite menée. La recherche insiste particulièrement sur la façon dont les différentes échelles<br />

se sont progressivement <strong>des</strong>sinées, de l’espace public à l’espace intime, ainsi que sur les différentes temporalités<br />

susceptibles de s’être installées sur ces territoires, en terme de rythmes de mutation.<br />

122


Villes et architecture<br />

Voisins-voisines : nouvelles formes d’habitat indivi<strong>du</strong>el en France,<br />

PUCA/IFA/Arc-en-Rêve Centre d’architecture de Bordeaux,<br />

novembre <strong>2006</strong>, Editions Le Moniteur, 272 p., phot. coul., plans,<br />

PUCA 804<br />

Le phénomène mondial de l’étalement urbain, particulièrement visible dans la ville européenne, est très accentué<br />

en France. Au cours <strong>des</strong> trois dernières décennies, l’accroissement <strong>des</strong> mobilités, le mouvement de repli sur<br />

soi et le rejet <strong>du</strong> collectif (57% <strong>des</strong> Français vivent dans une maison) ont intensifié le développement diffus de<br />

l’habitation indivi<strong>du</strong>elle à l’échelle <strong>du</strong> territoire. Le lotissement pavillonnaire est au coeur <strong>des</strong> préoccupations<br />

actuelles. Face à l’ampleur et aux conséquences de ce processus, depuis quelques années, l’éventail <strong>des</strong> initiatives<br />

publiques et privées se démultiplie. Les élus <strong>des</strong> collectivités locales mettent en place de nouvelles stratégies.<br />

Les professionnels travaillent au renouvellement de la qualité architecturale, avec une attention particulière<br />

portée à l’urbain. Un nouveau vocabulaire se met en place par un travail sur les typologies, l’emploi de matériaux<br />

empruntés à l’architecture in<strong>du</strong>strielle ou agricole... La maison, qui est le plus souvent isolée sur son terrain,<br />

expérimente, encore et toujours, <strong>des</strong> conversations avec ses voisines, fait (re)ssurgir les thèmes réccurents<br />

de l’habitation, qui influent sur la forme architecturale. L’« être ensemble » ne va pas sans la préservation de<br />

l’intimité. Être chez soi, à l’abri, vivre avec l’autre, ménager les indivi<strong>du</strong>alités et la convivialité, con<strong>du</strong>it les<br />

concepteurs à aiguiser leur sagacité sur les vues, les seuils, la circulation <strong>du</strong> regard non seulement à l’intérieur de<br />

leurs habitations, mais <strong>du</strong> dehors vers l’intérieur et vice-versa. L’exigence accrue <strong>des</strong> habitants pour <strong>des</strong> qualités<br />

d’ordre sensible et spatiales est comme une nouvelle chance donnée à l’architecte et accompagne les nouvelles<br />

tendances architecturales sur la maison et le logement.<br />

L’urbanisme vu par le prisme de l’urbanité, l’architecture par celui de l’habiter, constituaient l’enjeu de<br />

l’exposition « Voisins-voisines », qui est aussi celui de cet ouvrage. En présentant huit opérations pilotes,<br />

réalisées à Bétheny, Bordeaux, Floirac, Lille, Mulhouse, Rezé-lès-Nantes, Saint-Nazaire et Tourcoing, l’accent<br />

est mis sur la dimension de l’usage portée par une maîtrise d’ouvrage engagée, soucieuse de ce rapport à l’autre.<br />

À chaque site sa spécificité, son concept. Preuve est ainsi faite que l’on peut innover dans l’urbanisme de<br />

l’habitat indivi<strong>du</strong>el. Voisins-voisines explore le champ d’expérimentation de la maison. Un champ inépuisable.<br />

L’exposition et cet ouvrage qui la prolonge prétendent contribuer à une alternative de la banalité et faire l’éloge<br />

de la diversité.<br />

Nos paysages urbains démontrent trop souvent une dissociation entre habiter et architecture. Mais les deman<strong>des</strong><br />

changent, les conditions, les envies, les besoins, les possibles évoluent au gré <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de vie, <strong>du</strong> marché, de<br />

la technique, <strong>des</strong> savoir-faire... Travailler à la maison, abriter une famille recomposée, accueillir les nouveaux<br />

mo<strong>des</strong> de vie, anticiper les relations de voisinage et favoriser leurs développements sans nier la nécessité de<br />

s’isoler... C’est, pour l’architecte, devoir tra<strong>du</strong>ire spatialement les besoins d’une famille <strong>du</strong> XXI e siècle, répondre<br />

architecturalement à tous ces paramètres. Pour y parvenir, concepteurs et maîtres d’ouvrage travaillent avec<br />

exigence à la résolution d’un programme en accord avec notre temps. Voilà pour ce qui concerne la cellule<br />

familiale.<br />

Reste la question urbaine <strong>du</strong> logement. Liée à la mobilité, à l’urgence de rompre avec le pavillonnaire et le<br />

découpage <strong>du</strong> foncier en lotissements répétitifs, dévoreurs de sols, avec la cohorte de problèmes concernant<br />

l’aménagement <strong>du</strong> territoire. (Re)penser centres-villes et périphéries par une réflexion générale <strong>du</strong> « comment<br />

habiter », permettre d’« être ensemble », avec une attention particulière aux limites, aux passages, aux interstices<br />

entre public et privé, appellent une exigence de qualité architecturale, de traitement <strong>des</strong> espaces publics, espaces<br />

de transition, de services, une <strong>des</strong>serte adaptée, <strong>des</strong> commerces et <strong>des</strong> équipements de proximité...<br />

123


Technologies et construction<br />

Analyse <strong>des</strong> résultats de la consultation sur le logement optimisé CQFD (coût, qualité,<br />

fiabilité, délais) : repérage <strong>des</strong> thématiques ; identification <strong>des</strong> tendances en matière<br />

d’in<strong>du</strong>strialisation,<br />

CLOAREC Gisèle,<br />

septembre <strong>2006</strong>,<br />

pag. mult., ill.,<br />

PUCA 799<br />

Le programme CQFD, par la mise en place d’un secteur pilote d’opérations, devait permettre de construire<br />

rapidement et en grand nombre <strong>des</strong> logements de qualité. Les premières applications sous label « Logement<br />

optimisé CQFD » s’effectueront dès <strong>2006</strong> dans le cadre <strong>du</strong> Programme national de rénovation urbaine, en<br />

collaboration avec l’ANRU et l’USH, avec <strong>des</strong> maîtres d’ouvrages sociaux.<br />

Un nombre important de propositions (cent onze) a été remis en réponse à la consultation CQFD, témoignant<br />

d’un grand intérêt <strong>des</strong> milieux professionnels de l’entreprise, de l’in<strong>du</strong>strie, de l’ingénierie et de l’architecture,<br />

pour répondre aux enjeux <strong>du</strong> plan national de rénovation urbaine et ouvrir de nouvelles pistes de progrès dans<br />

la construction.<br />

Les professionnels de la construction envisagent plusieurs pistes de développement :<br />

• l’utilisation de composants et pro<strong>du</strong>its in<strong>du</strong>striels autour d’un concept architectural qui les intègre ou d’une<br />

organisation <strong>des</strong> travaux qui en optimise l’assemblage ;<br />

• la transposition au domaine de l’habitat de procédés in<strong>du</strong>strialisés déjà utilisés dans le tertiaire ;<br />

• la standardisation de parties d’ouvrage permettant une répétitivité raisonnable.<br />

Les résultats de l’appel à propositions font apparaître une forte prédominance <strong>des</strong> techniques d’assemblage en<br />

maison indivi<strong>du</strong>elle (respectivement 72% et 59% <strong>des</strong> réponses), avec une percée de la construction bois et une<br />

apparition <strong>du</strong> métal. Les procédés in<strong>du</strong>strialisés restent relativement rares.<br />

124


Technologies et construction<br />

Dispositif de retour d’expérience et de capitalisation sur les bonnes pratiques <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable dans le bâtiment en France : rapport de la phase test <strong>2006</strong>,<br />

NIBEL Sylviane,<br />

CSTB,<br />

novembre <strong>2006</strong>, pag. mult., fig., tabl.,<br />

PUCA 818<br />

Ce travail est part <strong>du</strong> dispositif de retour d’expérience et de capitalisation sur les bonnes pratiques <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable dans le bâtiment en France. Dispositif mis en place en 2005 et piloté par la DGUHC/<br />

QC, le PUCA et le CERTU : II s’agit de capitaliser et de diffuser <strong>des</strong> informations qualifiées sur <strong>des</strong> opérations<br />

réalisées dans le cadre d’une démarche de développement <strong>du</strong>rable, en s’appuyant sur le réseau <strong>des</strong> Centres<br />

d’Etu<strong>des</strong> Techniques de l’Equipement et qui sont en fonctionnement.<br />

La totalité <strong>du</strong> projet comporte 4 phases :<br />

1 - Des groupes de travail élaborent la méthodologie de retour d’expérience et de capitalisation, à travers un<br />

travail préliminaire comportant notamment :<br />

1.1. la mise au point de grilles de recueil d’informations à différents sta<strong>des</strong><br />

1.2. l’élaboration <strong>des</strong> formats de restitution,<br />

1.3. la formation <strong>des</strong> évaluateurs <strong>des</strong> CETE.<br />

2 - L’application de la méthodologie sur une phase test, portant sur l’étude d’une opération par CETE, et sa<br />

restitution.<br />

3 - L’affinage de la méthodologie à l’issue de la phase test par un partage d’expérience.<br />

4 - La généralisation <strong>du</strong> processus par <strong>des</strong> campagnes de recueil d’informations à plus large échelle, toujours<br />

via les CETE.<br />

Le rapport fait donc le bilan de cette phase n°2.<br />

Trois types de fiches ont ainsi été développés et expérimentés :<br />

• une fiche d’identification de l’opération sur <strong>des</strong> informations générales mettant en évidence les caractéristiques<br />

les plus intéressantes de l’opération ;<br />

• une fiche d’analyse préliminaire, présentant les points remarquables de l’opération selon 5 thèmes : gouvernance,<br />

intégration au contexte urbain, qualité d’usage, qualité environnementale, économie;<br />

• une fiche d’approfondissement détaillant un aspect particulièrement intéressant de la démarche, et croisant<br />

cet aspect avec les autres composantes <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

Le rapport présente les fiches rédigées par les CETE, le CSTB et le PUCA, afin d’avoir une vision d’ensemble<br />

<strong>des</strong> fiches rédigées <strong>du</strong>rant la phase test de <strong>2006</strong> se déroulant entre avril et octobre <strong>2006</strong>.<br />

Ces fiches sont <strong>des</strong> documents de travail provisoires car non encore validées par les maîtres d’ouvrage. Elles ont<br />

pour l’instant une diffusion restreinte. Il est prévu un travail de validation pour définir leur forme définitive.<br />

Elles seront ensuite présentées sous une forme communicable.<br />

125


Technologies et construction<br />

Intégration <strong>des</strong> composants solaires thermiques actifs dans la structure bâtie,<br />

ALPHEEIS/ARMINES/ENTPE,<br />

avril <strong>2006</strong>, 86 p., ann., fig., tabl., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 724<br />

Grâce à la conjugaison <strong>des</strong> efforts faits par les in<strong>du</strong>striels pour améliorer la qualité et les performances <strong>des</strong><br />

matériels qu’ils pro<strong>du</strong>isent et la mise en place de procé<strong>du</strong>res de qualification et de certification <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its,<br />

les systèmes solaires actifs pour la pro<strong>du</strong>ction d’eau chaude sanitaire ou le chauffage sont désormais arrivés à<br />

maturité technologique. Pourtant leur diffusion reste freinée par trois contraintes majeures et fortement liées :<br />

la perception de l’esthétique de ces systèmes au sein <strong>des</strong> bâtiments ; la qualité de leur intégration à l’architecture<br />

<strong>des</strong> bâtiments et à leur environnement ; le coût <strong>des</strong> installations et de leur mise en oeuvre.<br />

La recherche engagée a pour objet de con<strong>du</strong>ire une analyse prospective <strong>des</strong>tinée à identifier <strong>des</strong> pistes<br />

d’innovation dans l’intégration architecturale <strong>des</strong> systèmes solaires thermiques actifs.<br />

L’objectif est double :<br />

• dans l’existant, l’objectif est d’identifier <strong>des</strong> techniques constructives innovantes qui pourraient permettre à<br />

moyen terme une meilleure intégration <strong>des</strong> principaux éléments d’un système solaire thermique actif classique<br />

(capteurs, ballon, réseau).<br />

• dans le neuf, l’objectif est d’identifier <strong>des</strong> principes constructifs et <strong>des</strong> composants d’enveloppe permettant<br />

d’optimiser le transfert entre l’énergie incidente et les besoins réels liés à l’utilisation <strong>du</strong> bâtiment.<br />

Les travaux réalisés ont été initiés à partir d’une enquête de terrain auprès <strong>des</strong> prescripteurs (architectes et<br />

maîtres d’ouvrage) qui a permis de connaître les barrières et leviers de développement <strong>des</strong> matériels solaires<br />

dans la construction ainsi que les conditions dans lesquelles ces acteurs étaient prêts à préconiser et utiliser ces<br />

équipements.<br />

Une analyse complémentaire de la filière « solaire et construction » auprès <strong>des</strong> organisations professionnelles<br />

représentatives, à la fois <strong>du</strong> monde <strong>des</strong> in<strong>du</strong>striels constructeurs de matériels solaires et <strong>des</strong> professionnels<br />

<strong>du</strong> bâtiment, a permis d’apporter <strong>des</strong> éléments pour comprendre le fonctionnement de la filière solaire et<br />

les raisons qui en ont favorisé le développement « en parallèle » <strong>des</strong> autres filières <strong>du</strong> bâtiment, les points de<br />

convergence et les facteurs d’intégration.<br />

Les résultats obtenus ont montré que les idées préconçues et les a priori sont encore très nombreux, notamment<br />

en termes de rentabilité et de coût. Cette enquête a mis en évidence un besoin fort de sensibilisation et de<br />

concertation de tous les acteurs de la construction et de l’aménagement <strong>du</strong> territoire afin de :<br />

• sensibiliser à « l’éco-attitude » le monde de l’aménagement, et les décideurs ;<br />

• intégrer le solaire dès la programmation dans une démarche de conception globale ;<br />

• créer <strong>des</strong> composants solaires au <strong>des</strong>ign contemporain ;<br />

• encourager la création architecturale et la recherche de dispositifs innovants ;<br />

• favoriser la conception pluridisciplinaire.<br />

Une étude documentaire <strong>des</strong> solutions existantes a été con<strong>du</strong>ite, dans une optique volontairement prospective,<br />

ouverte à <strong>des</strong> transferts (ou <strong>des</strong> détournements …) de technologies telles que, par exemple, les « gui<strong>des</strong> lumières »<br />

<strong>des</strong>tinés à l’éclairage, mais dont une adaptation et un usage pertinents permettraient d’envisager de déporter le<br />

point de conversion de l’énergie lumineuse en énergie thermique, de l’enveloppe <strong>du</strong> bâtiment vers les besoins.<br />

Elle a montré une grande diversité de solutions techniques plus ou moins intégrables sur le plan architectural,<br />

et qui pour la plupart sont d’ores et déjà commercialisées.<br />

Enfin, une étude prospective et illustrée de solutions d’intégration architecturale <strong>des</strong> capteurs solaires a été<br />

con<strong>du</strong>ite, afin :<br />

• d’analyser l’influence de la couleur <strong>des</strong> absorbeurs sur les performances <strong>des</strong> capteurs. Dans ce domaine, <strong>des</strong><br />

collaborations ont été recherchées avec d’autres équipes spécialisées dans l’étude <strong>des</strong> propriétés optiques <strong>des</strong><br />

composants solaires. (Equipes européennes ; EPFL…) ;<br />

• de constituer un catalogue d’idées de nouveaux pro<strong>du</strong>its multifonctions intégrant à la fois <strong>des</strong> fonctions<br />

thermiques et <strong>des</strong> fonctions d’éléments de constructions. Ce catalogue intègre notamment <strong>des</strong> spécifications<br />

d’éléments de faça<strong>des</strong>, ou de toitures spécifiques mieux à même de répondre aux besoins énergétiques et<br />

126


Technologies et construction<br />

architecturaux en milieu urbain (par exemple : les faça<strong>des</strong> d’immeubles, les toitures en zinc… ) pour <strong>des</strong><br />

immeubles neufs ou à rénover.<br />

Dans la mesure où l’intégration architecturale s’avère aujourd’hui être un véritable frein au développement<br />

<strong>des</strong> systèmes solaires thermiques actifs, la construction d’une méthode d’analyse objective et comparative de<br />

l’intégration de ces systèmes dans le bâtiment, permettant notamment d’évaluer la qualité de l’intégration et<br />

de proposer <strong>des</strong> perspectives d’évolution <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, est apparue nécessaire. Cette méthode est dérivée de la<br />

méthode Mic-Mac (Matrice d’Impacts Croisés – Multiplication Appliquée à un Classement). Elle met en oeuvre<br />

une analyse <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> matrices d’analyse structurelle, afin de hiérarchiser les critères par ordre de<br />

motricité. Les critères d’analyse ont été recensés et définis, et, un référentiel d’étude permettant de croiser les<br />

perspectives techniques, économiques, architecturales et environnementales est proposé. Appliquée à diverses<br />

propositions d’intégration, cette méthode a permis non seulement d’en évaluer la qualité d’intégration mais<br />

également de les comparer et de mettre en évidence leurs éventuelles possibilités d’amélioration.<br />

L’application de cette méthode à <strong>des</strong> cas d’intégration existants et chiffrés est une voie d’évolution prometteuse.<br />

La méthode serait alors véritablement testée, voire validée, notamment au niveau de ses référentiels. En effet, il<br />

faut souligner le caractère subjectif d’un certain nombre d’éléments de la méthode et rappeler que le travail de<br />

groupes d’experts, notamment sur le recensement et la définition <strong>des</strong> variables, le remplissage <strong>des</strong> matrices et<br />

la détermination <strong>des</strong> notes affectées à chaque critère, pourrait, dans une perspective d’évolution de la méthode,<br />

permettre d’affiner et de justifier certains choix.<br />

Par ailleurs, il pourrait s’avérer intéressant, voire opportun d’utiliser, dans les calculs <strong>des</strong> résultats, les règles<br />

de la logique floue, de telle sorte que soient représentés et traités certains éléments de la création tels que : le<br />

vague, l’imprécis et l’incertain…<br />

Enfin, et de manière à apporter <strong>des</strong> réponses complètes aux concepteurs de bâtiments et de systèmes, il apparaît<br />

désormais indispensable de travailler, parallèlement à l’utilisation d’une telle méthode d’analyse, avec <strong>des</strong> outils<br />

de modélisation numérique <strong>des</strong> systèmes solaires. L’utilisation conjointe et coordonnée de tels outils permettrait<br />

de faire évoluer notablement les systèmes solaires, tant d’un point de vue systémique que d’un point de vue<br />

rationnel.<br />

127


Technologies et construction<br />

Maîtrise (la) de l’énergie par les communes à travers leurs rôles de distributrices,<br />

pro<strong>du</strong>ctrices et de consommatrices d’énergie,<br />

ARMINES-ISIGE,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 69 p., fig.,<br />

PUCA 769<br />

Force est de constater que la maîtrise de l’énergie est devenue aujourd’hui une priorité pour l’Europe et ses Etats<br />

membres. Les enjeux sont de taille : changement climatique, pollution atmosphérique, dépendance énergétique,<br />

raréfaction <strong>des</strong> ressources fossiles ; autant de préoccupations qui, chaque jour, montrent davantage leur actualité.<br />

Tout le monde s’accorde aujourd’hui à penser que cette maîtrise de l’énergie passe nécessairement par une<br />

politique de la demande, en substitution d’une politique de l’offre qui a prévalu jusqu’à nos jours. De telle sorte<br />

que si les Etats ne peuvent s’exonérer d’un rôle central dans la stratégie énergétique d’une nation, ils doivent<br />

également impliquer davantage les échelons locaux de tous niveaux qui par leurs décisions de consommateurs<br />

et de prescripteurs influencent la demande énergétique. La situation de la France à ce titre est sans doute encore<br />

plus spécifique que celle de ses partenaires européens. Marquée par une vision gaullienne d’une indépendance<br />

énergétique ré<strong>du</strong>ite à l’hexagone, la France a fonctionné jusqu’à présent sur un mode de pro<strong>du</strong>ction et de<br />

distribution de l’énergie très centralisé. Dans ce cadre, les collectivités territoriales, au premier rang <strong>des</strong>quelles<br />

les communes et leurs groupements, sont amenées à jouer un rôle clef. En effet, à la fois distributrices <strong>des</strong><br />

réseaux d’énergie, pro<strong>du</strong>ctrices potentielles d’énergie, consommatrices avec leur patrimoine, aménageuses et<br />

incitatrices <strong>du</strong> fait de leur proximité aux citoyens, les communes ont de multiples moyens d’action en faveur de<br />

la maîtrise de l’énergie.<br />

Au centre donc de la réflexion : les rôles <strong>des</strong> communes distributrices, pro<strong>du</strong>ctrices et consommatrices en les<br />

mettant en perspective avec le grand bouleversement que constitue l’ouverture <strong>des</strong> marchés de l’électricité et <strong>du</strong><br />

gaz. Car si cette ouverture <strong>des</strong> marchés énergétiques offre aux communes <strong>des</strong> libertés nouvelles elle leur donne<br />

aussi <strong>des</strong> responsabilités qu’elles n’avaient pas l’habitude d’assumer. Ainsi, on peut constater que l’ouverture<br />

<strong>des</strong> marchés de l’électricité et <strong>du</strong> gaz change les rapports que les collectivités entretenaient jusqu’à présent<br />

avec l’énergie. Ces changements vont dans le sens, d’une part, d’une responsabilisation accrue <strong>des</strong> communes<br />

par la nécessaire prise de conscience de la valeur de l’énergie et de la notion <strong>du</strong> service public local dont elles<br />

sont garantes, mais aussi d’une plus grande autonomie de gestion et d’une plus grande liberté d’initiative. Face<br />

à ce bouleversement on constate que certaines communes ont déjà pris l’entière mesure <strong>des</strong> changements et<br />

s’emploient à tirer le meilleur parti de leurs nouvelles prérogatives. En revanche, une majorité d’entre elles n’ont<br />

pas encore saisi l’ampleur <strong>du</strong> changement et de ses enjeux ou ont <strong>du</strong> mal à l’accepter. II est vrai que la situation<br />

actuelle, si elle est stimulante pour les communes les plus motivées, est aussi beaucoup plus complexe que par<br />

le passé et donc inquiétante pour nombre d’entre elles. Il est donc plus nécessaire que jamais, dans le cadre d’un<br />

marché concurrentiel, que les communes se dotent de fortes compétences.<br />

Concernant les plus petites communes, l’intégration dans une importante intercommunalité est indispensable<br />

pour la gestion <strong>des</strong> réseaux de distribution, si elles veulent pouvoir faire face aux oligopoles constitués de la<br />

fourniture d’énergie. Des intercommunalités plus simples et plus ré<strong>du</strong>ites pourront en revanche être construites<br />

pour la maîtrise de leurs propres consommations. Des exemples réussis existent dans ces deux domaines<br />

et doivent servir de référence. L’Etat quant à lui devra se préoccuper de l’articulation territoriale entre les<br />

intercommunalités de gestion <strong>des</strong> réseaux et la logique <strong>des</strong> territoires vécus.<br />

Globalement, il ressort que la maîtrise de l’énergie par les communes est non seulement faisable techniquement<br />

et juridiquement mais présente aussi un véritable attrait économique. Les exemples multiples dans chaque<br />

domaine le prouvent. Nous en sommes donc au stade où il faut que ces pratiques se généralisent. Ce passage de<br />

l’ère <strong>des</strong> pionniers à celui de la banalisation n’est pas simple et demandera <strong>du</strong> temps et <strong>des</strong> efforts. Car il s’agit<br />

ni plus ni moins d’un changement culturel vis-à-vis de l’énergie, et de la structuration d’un véritable marché de<br />

l’efficacité énergétique.<br />

Ces efforts locaux ne seront cependant fructueux, dans le contexte administratif français, que si l’Etat consent<br />

à un accompagnement soutenu aux mutations à entreprendre. Lui seul peut fournir le cadre et les incitations qui<br />

permettront de développer l’efficacité énergétique, de façon complémentaire aux outils de marché contraignant<br />

les fournisseurs à intégrer cette dimension dans leur politique commerciale.<br />

128


Technologies et construction<br />

Maîtrise de l’énergie et modernisation <strong>du</strong>rable <strong>des</strong> bâtiments existants : connaissance<br />

<strong>du</strong> parc existant,<br />

GUEYFFIER Marie-France,<br />

mars <strong>2006</strong>, 58 p.,<br />

PUCA 723<br />

Dès ses premiers travaux, le PREBAT a souligné l’importance <strong>du</strong> parc existant dans le cadre de la lutte contre<br />

l’effet de serre défini dans le Plan Climat. Il s’est fixé pour objectif d’obtenir <strong>des</strong> résultats significatifs en<br />

matière de maîtrise <strong>des</strong> consommations énergétiques dans les bâtiments résidentiels et tertiaires existants.<br />

Aussi, le PUCA a-t-il jugé utile de faire un état <strong>des</strong> lieux et une synthèse <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et <strong>recherches</strong> menées au<br />

cours de la décennie écoulée sur les différentes problématiques <strong>du</strong> parc existant débouchant sur les questions<br />

énergétiques.<br />

Quelle est la connaissance <strong>du</strong> parc, <strong>des</strong> travaux, <strong>des</strong> consommations d’énergie ? Des étu<strong>des</strong> statistiques sont<br />

menées de manière régulière sur le parc de logements, sur les travaux qui s’y mènent, en particulier les travaux<br />

relatifs à la maîtrise de l’énergie. Cependant, le parc tertiaire est moins étudié. Le fonctionnement <strong>du</strong> bâti<br />

reste mal connu. Or, cette connaissance est indispensable pour déterminer les segments de parc prioritaires et<br />

les solutions techniques à adopter. Quelle connaissance a-t-on <strong>des</strong> attentes et <strong>des</strong> pratiques <strong>des</strong> propriétaires,<br />

<strong>des</strong> gestionnaires et <strong>des</strong> occupants <strong>des</strong> différentes familles de parcs ? Quelle est l’organisation <strong>des</strong> filières de<br />

pro<strong>du</strong>ction ? Quels sont les rôles <strong>des</strong> différents acteurs ? Qui et avec quelles métho<strong>des</strong> conseille les clients pour<br />

les choix techniques, pour la définition <strong>des</strong> priorités et la programmation dans le temps ? Quel est le rôle de la<br />

réglementation, de la fiscalité, <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> ?<br />

Plusieurs types de travaux voulant répondre à ces questions sont recensés :<br />

• ceux qui répondent à <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> politiques pour identifier les objectifs et priorités de l’action publique<br />

dans le domaine énergétique, ou qui évaluent les résultats <strong>des</strong> actions entreprises,<br />

• ceux qui s’inscrivent dans <strong>des</strong> appels d’offre d’étude et de recherche.<br />

Ainsi, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> ont été menées dans les années 1980/1990 suite aux deux chocs pétroliers ayant con<strong>du</strong>it à<br />

une politique d’économie d’énergie assortie d’ai<strong>des</strong> et à un certain nombre d’actions expérimentales (recherche,<br />

démonstrations...).<br />

Une accélération <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et <strong>recherches</strong> a lieu en 2002/2003 : les opérateurs <strong>du</strong> marché de l’énergie s’impliquent<br />

dans la recherche/bâtiment et les étu<strong>des</strong> statistiques prennent de l’ampleur. Désormais la volonté de l’Etat et de<br />

grands opérateurs comme l’USH, l’ANAH... est de pouvoir s’appuyer sur les caractéristiques <strong>du</strong> bâti (appréciées<br />

dans une typologie) pour estimer les gisements d’économie d’énergie et prévoir en connaissance de cause les<br />

travaux à entreprendre.<br />

Aujourd’hui, le PREBAT devrait se donner <strong>des</strong> outils de veille permettant de mesurer les progrès dans les trois<br />

domaines majeurs de la maîtrise de l’énergie :<br />

• le développement <strong>des</strong> énergies renouvelables,<br />

• l’articulation entre les préoccupations sanitaires et les dimensions environnementales,<br />

• les mesures <strong>des</strong> progrès sous différents angles : efficacité technique, comportement <strong>des</strong> usagers, organisation<br />

de la filière...<br />

129


Technologies et construction<br />

Nouveaux champs de l’isolation et futur de l’habitat,<br />

THEILE Dominique, FERRER Clara, LOUSTEAU Jean-Pierre,<br />

avril <strong>2006</strong>, 70 p., fig., bibliogr.,<br />

PUCA 722<br />

Le projet consiste à proposer une prospective de l’habitat au travers de l’analyse <strong>des</strong> possibilités, probabilités<br />

et incertitu<strong>des</strong> que représente le développement atten<strong>du</strong> de concepts explorés mais guère utilisés en isolation<br />

de bâtiments en France : parois perméo-régulatrices, parois à changement de phase, parois immatérielles. Par<br />

parois perméo-régulatrices, il s’agit de parois perméables à l’air, perméabilité voulue et maîtrisée. Les parois<br />

à changement de phase sont <strong>des</strong> parois utilisant les propriétés d’inertie thermique de matériaux à chaleur<br />

latente (paraffines, hydrates salins...), plus connus comme MCP (matériaux à changement de phase). Les parois<br />

immatérielles se référent à <strong>des</strong> équipements traitant les sons, voire les odeurs ou la lumière, permettant d’isoler<br />

tout en se dispensant de murs. Dans l’étude sont examinées les possibilités qu’offre l’isolation immatérielle,<br />

principalement au travers <strong>du</strong> concept d’insonorisation active. Toutefois, au vu <strong>des</strong> premiers résultats d’étude<br />

obtenus, il a été proposé un recentrage sur l’isolation thermique et l’abandon <strong>du</strong> volet. Le présent rapport est<br />

donc centré sur l’isolation thermique. Autrement dit, sur l’isolation dynamique et l’isolation à changement de<br />

phase, qui apparaissent comme alternatives au concept actuellement hégémonique dans l’isolation de l’habitat :<br />

contrôle passif de transfert thermique.<br />

La méthodologie générale adoptée a consisté en un déroulement de l’étude en trois parties :<br />

• la première cherche à situer les concepts mentionnés et leurs potentiels en termes d’isolation de bâtiments.<br />

• la seconde étudie la pertinence et l’impact de ces concepts au regard <strong>des</strong> façons, actuelles et à venir, de<br />

réglementer, concevoir, construire, vendre, gérer, utiliser et vivre l’habitat.<br />

• la troisième s’attache à dégager une prospective, <strong>des</strong> écarts éventuels entre les futurs probables et les futurs<br />

souhaitables pour l’isolation dans l’habitat<br />

Quelles sont les conclusions générales ?<br />

• La recherche liée à la NASA a <strong>des</strong> impacts considérables sur l’isolation de bâtiments. C’est d’elle que dérive<br />

le concept <strong>des</strong> isolants sous vide. C’est d’elle également que dérive la microencapsulation de paraffines. Pour<br />

les fabricants d’isolants légers, l’incorporation de MCP microencapsulés pourrait être un atout pour apporter<br />

de l’inertie thermique. Sous réserve de ne pas être trop alourdis par la paraffine, les isolants légers pourraient<br />

voir leurs avantages en confort d’été renforcés et leurs parts de marché élargies.<br />

• C’est une <strong>des</strong> trajectoires possibles pour la diffusion <strong>des</strong> matériaux à changement de phase en isolation de<br />

bâtiments. Cependant elle ne paraît viable qu’en isolation de toiture, <strong>du</strong> moins en confort d’été, pour que le<br />

MCP puisse bénéficier <strong>du</strong> rafraîchissement nocturne nécessaire au réamorçage <strong>du</strong> cycle. Une autre trajectoire<br />

émerge alors : celle de l’association <strong>du</strong> changement de phase à l’isolation dynamique. Cette association valorise<br />

la construction légère. Elle esquisse les débuts de l’essor d’une isolation variable, favorisant ou inhibant les<br />

échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur <strong>du</strong> local occupé pour optimiser l’efficacité énergétique en<br />

fonction <strong>des</strong> besoins et <strong>des</strong> saisons.<br />

• Les concepts d’isolation dynamique et de matériaux à changement de phase permettent de constituer un<br />

portefeuille de possibilités portant sur différents créneaux de la séquence chauffage-isolation-ventilation,<br />

en neuf comme en rénovation : perméodynamique (maisons, immeubles à combles per<strong>du</strong>s) ; murs-rideaux<br />

(bureaux, logements collectifs... ) ; récupération de chaleur sur infiltrations d’air (très vaste) ; filtrage d’air<br />

(assez vaste) ; association MCP et isolation dynamique (plutôt préfabrication légère) ; isolants minces à MCP<br />

(toitures, portes de garage...) ; sous-toiture MCP (résidentiel, tertiaire...) ; volets, chauffage...<br />

• Mais ce n’est que sur le confort d’été que peuvent être escomptés les gains les plus substantiels. Dès lors<br />

que l’on recherche un meilleur confort d’été, sans émission de gaz à effet de serre et sans augmentation <strong>des</strong><br />

épaisseurs de parois. Le chiffrage de ces gains se résume au peu de données que nous avons pu fournir. En<br />

effet, on en est encore au stade de l’expérimental.<br />

• Vaut-il la peine d’investir sur <strong>du</strong> confort d’été, si le système ne fonctionne pas le reste de l’année ? Et c’est<br />

là qu’apparaît l’intérêt de ces concepts : ils ne sont pas complètement inutiles le reste de l’année. En effet,<br />

l’isolation dynamique en hiver permet de préchauffer l’air et diminuer les déperditions con<strong>du</strong>ctives. Les<br />

paraffines augmentent l’inertie thermique en hiver<br />

• Isoler est fortement lié à habiter : bien qu’ayant acquis une autonomie, l’isolation s’enracine dans la superposition<br />

d’enveloppes <strong>des</strong>tinées à protéger le corps humain, et se confond avec l’histoire de l’habitat. Et, en esquissant<br />

130


Technologies et construction<br />

le futur de l’isolation nous esquissons celui de l’habitat. Ce faisant, si on a glissé de la protection au confort <strong>du</strong><br />

corps humain, isoler et habiter renvoient régulièrement à deux mythes anatomiques : peau et chair, enveloppe<br />

et intérieur <strong>du</strong> local, mur respirant et température idéale.<br />

Une <strong>des</strong> idée fondatrices <strong>du</strong> présent rapport était la porosité, enten<strong>du</strong>e au sens de respiration <strong>des</strong> parois. Le<br />

concept d’isolation perméo-régulatrice est encore à développer, au travers <strong>des</strong> possibilités en qualité d’air<br />

intérieur de l’isolation dynamique, en association avec <strong>des</strong> matériaux dépolluants et dépoussiérants.<br />

131


Technologies et construction<br />

Soutenir le développement <strong>du</strong>rable au cœur <strong>des</strong> opérations d’aménagement de sites<br />

urbains : cas d’un Grand Projet de Renouvellement Urbain à Paris,<br />

CORTESSE Sonia,<br />

ARCHITECTURE ET DEVELOPPEMENT/ALPHEEIS/IZUBA Energie,<br />

septembre <strong>2006</strong>, 105 p. + ann., fig., phot., plans, tabl.,<br />

PUCA 813 (1-2)<br />

Cette recherche est issue de l’appel à propositions de recherche « Bâtiment à l’horizon 2010» de l’ADEME et<br />

<strong>du</strong> PUCA, lancé en 2004. L’équipe composée d’une agence d’architecture (Architecture et développements),<br />

de deux BET spécialisés énergie et environnement, Izuba Energie et Alphéeis), d’un institut de recherche en<br />

neurosciences, expert dans le développement d’outils et de métho<strong>des</strong> de management et de gestion <strong>du</strong> facteur<br />

humain (Institut de Médecine Environnementale) a été lauréate, pour un programme d’étude et de recherche,<br />

intégrant :<br />

• un état de l’art sur la question de l’aménagement <strong>du</strong>rable en France et en Europe, sous l’angle <strong>des</strong> solutions<br />

techniques et <strong>des</strong> expériences de management d’opérations ;<br />

• un modèle de management issu <strong>du</strong> modèle « Bio-systémique » (approche systémique intégrant les connaissances<br />

les plus récentes de l’humain, issues <strong>des</strong> neurosciences) : malgré l’existence d’outils, de réseaux et d’expériences<br />

concluantes, le Développement Durable (DD) ne se développe pas à la hauteur <strong>des</strong> enjeux vitaux pour la<br />

planète. Aussi, pour soutenir le DD dans l’opérationnel, il est nécessaire de travailler sur la composante<br />

humaine afin de lever les obstacles indivi<strong>du</strong>els et collectifs au changement. Pour cela, les connaissances <strong>des</strong><br />

neurosciences sont convoquées afin de définir et mettre en application une méthode de management, de<br />

concertation mais aussi de gouvernance pour les projets urbains ;<br />

• une application au cas concret <strong>du</strong> Grand Projet de Renouvellement Urbain de la Cité Michelet à Paris, en<br />

élaborant d’abord un diagnostic préalable, puis <strong>des</strong> préconisations pour le programme d’aménagement en<br />

cours.<br />

Après l’établissement d’un état <strong>des</strong> lieux <strong>des</strong> pratiques de développement <strong>du</strong>rable dans les projets urbains, sont<br />

présentées :<br />

• les bases et principes de la bio-systémique ;<br />

• les bases <strong>du</strong> management bio-systémique pour lever les résistances collectives <strong>des</strong> acteurs <strong>des</strong> projets<br />

urbains ;<br />

• les bases de la concertation / gouvernance pour lever les résistances indivi<strong>du</strong>elles.<br />

Ces fondements ont été confrontés à <strong>des</strong> acteurs réels pour tenter une généralisation de bonnes pratiques, de<br />

management de projet, de concertation, de gouvernance, de postures personnelles.<br />

Peut-on élaborer une méthode de management à la hauteur <strong>des</strong> enjeux <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable et que<br />

l’on qualifierait de management « bio-systémique » ? Un catalogue de solutions techniques, et une collection<br />

d’indicateurs et <strong>des</strong> normes sont <strong>des</strong> instruments nécessaires, mais non suffisants pour développer et ancrer<br />

dans les organisations, un « réflexe <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable ». On propose ici un apport théorique <strong>des</strong> «lois<br />

fondamentales» de la neuro-psycho-sociologie <strong>des</strong> organisations, qui sous-tendent le modèle de management<br />

biosystémique préconisé pour rendre possible le développement <strong>du</strong>rable. Le lien entre les modèles de<br />

management bio-systémique d’une organisation et le développement <strong>du</strong>rable est complexe.<br />

Comment appliquer ces principes à un cas concret : le GPRU de la Cité Michelet à Paris située à Paris, dans le<br />

19 e arrondissement, à proximité de la Porte de la Chapelle. Le parti a été pris de présenter le résultat de l’analyse<br />

au travers de la grille de 8 fonctions essentielles <strong>du</strong> management, afin de définir ce qu’il faut faire évoluer, à<br />

la lumière <strong>du</strong> modèle bio-systémique : responsabiliser les acteurs ; faire circuler l’information ; coordonner<br />

l’action indivi<strong>du</strong>elle <strong>des</strong> acteurs et les enjeux collectifs ; développer chez tous la conscience <strong>des</strong> enjeux <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable ; montrer l’exemple par ses attitu<strong>des</strong> et comportements ; gérer la communication et la<br />

résistance au changement ; gérer les médias ; prendre position par rapport au risque juridique.<br />

132


Technologies et construction<br />

Systèmes (les) énergétiques <strong>des</strong> bâtiments résidentiels de demain,<br />

LAURENT Marie-Hélène, GRAVET Horacia, CASTET Hervé, MAZOYER Jean-Luc, BARTHEL Laurent,<br />

EDF R&D mand. avec CSTB, LET-LTMU,<br />

septembre <strong>2006</strong>, 114 p., ann., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 788<br />

L’objectif de l’étude était d’explorer les impacts de 2 déterminants particuliers sur l’évolution <strong>des</strong> systèmes<br />

énergétiques <strong>du</strong> secteur résidentiel à 30 ans :<br />

• l’évolution <strong>des</strong> temps sociaux, qui modifie nos horaires d’occupation <strong>des</strong> bâtiments résidentiels et de ceux <strong>du</strong><br />

tertiaire ;<br />

• l’émergence de nouvelles formes d’urbanismes, avec le double mouvement contradictoire de la poursuite de<br />

l’étalement urbain concomitante <strong>des</strong> politiques de densification <strong>des</strong> centres et <strong>des</strong> périphéries urbaines.<br />

Les résultats principaux concernent les formes d’urbanisme. 6 zones urbaines, représentatives <strong>des</strong> formes<br />

d’urbanisme existantes et de leurs évolutions, ont été décrites. Leur évolution à 2030 a été modélisées suivant<br />

3 scénarios :<br />

• rénovation tendancielle : elle se fait au rythme de renouvellement « naturel » <strong>des</strong> équipements (fin de vie,<br />

changement de propriétaires) avec <strong>des</strong> équipements « standards » représentatifs <strong>du</strong> marché à l’instant t ;<br />

• rénovation « MTD », qui signifie « Meilleure Technologie Disponible ». Le scénario de rénovation exploré<br />

respecte le rythme « naturel » de renouvellement <strong>des</strong> équipements (et <strong>des</strong> changements de propriétaires), mais<br />

les actes de rénovation sont exclusivement réalisés avec les équipements les plus performants disponibles sur<br />

le marché à l’instant t (« MTD ») ;<br />

• rénovation « MTD accélérée » : elle se fait à un rythme significativement plus soutenu que le tendanciel et<br />

en utilisant systématiquement <strong>des</strong> MTD. Ce scénario est le plus contraint <strong>des</strong> 3 et représente le scénario<br />

« volontariste ». Dans certains cas, il peut s’apparenter à <strong>des</strong> scénarios de ré<strong>du</strong>ction par 4 d’ici à 2050 <strong>des</strong><br />

émissions de CO2. On testera si ce type de scénario nous met sur ce chemin à l’horizon 2030.<br />

Bien qu’il faille être prudent sur l’interprétation <strong>des</strong> résultats, on peut tirer quelques enseignements <strong>des</strong> résultats<br />

obtenus à 2030.<br />

L’évolution <strong>des</strong> zones urbaines vers une plus grande proximité de bâtiments énergétiquement complémentaires<br />

(résidentiel et tertiaire) s’avère difficile à valoriser en termes de mutualisation énergétique pour une zone préexistante.<br />

Ces zones représentant une part importante <strong>du</strong> stock de bâtiments existants, il faut donc rechercher<br />

d’autres voies d’amélioration de leur performance énergétique (cf. chapitre « perspectives ») ; la complémentarité<br />

et la mutualisation énergétique sont <strong>des</strong> objectifs qui doivent être intégrés dès la conception de la zone. Ils doivent<br />

faire partie intégrante <strong>du</strong> cahier <strong>des</strong> charges initial et ne seront pas atteint par la simple « juxtaposition » de<br />

bâtiments tertiaire et résidentiel. Une sélection <strong>des</strong> bâtiments sur le critère de leur complémentarité énergétique<br />

est nécessaire.<br />

Ces points confirment l’importance de la rénovation dans l’évolution d’une zone urbaine. On constate que les<br />

choix de rénovation <strong>des</strong> bâtiments <strong>des</strong> zones sont le critère le plus important pour l’évolution <strong>des</strong> consommations<br />

et <strong>des</strong> émissions d’une zone :<br />

• quand c’est possible, le bâti doit être rénové en priorité ;<br />

• la rénovation <strong>du</strong> bâti doit être complétée (ou remplacée si impossible) par <strong>des</strong> équipements efficaces ;<br />

• pour les scénarios les plus exigeants en matière d’économies d’énergie et de C02, il est obligatoire d’utiliser <strong>des</strong><br />

équipements de rendements supérieurs à 1, c’est à dire de faire appel à <strong>des</strong> techniques basées sur <strong>des</strong> énergies<br />

renouvelables (principalement: solaire thermique et pompes à chaleur de COP élevés).<br />

Un point est apparu sensible en matière de performance <strong>des</strong> bâtiments : les choix <strong>des</strong> morphologies urbaines<br />

de bâtiments. La densité, mais aussi la continuité urbaine et la morphologie <strong>des</strong> bâtiments associés a un très<br />

fort impact sur la demande en énergie <strong>des</strong> bâtiments. On constate dans les calculs que le passage à <strong>des</strong> maisons<br />

indivi<strong>du</strong>elles « isolées » (sans mur mitoyen) à <strong>des</strong> maisons « en bande » de même génération (même RT) permet<br />

une baisse de demande en chauffage par logement de 30 à 40%.<br />

133


Technologies et construction<br />

URBAT. Approche méthodologique de la construction <strong>du</strong>rable en milieu urbain : le<br />

microclimat urbain et son impact environnemental sur les constructions,<br />

BOZONNET E., ALLARD Francis., MUSY M., CHAZELAS M., GUARRACINO G.,<br />

Université de la Rochelle/LEPTAB/ CERMA/ENTPE,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 96 p., fig., tabl., réf. bibliogr.,<br />

PUCA 783<br />

Le contrôle et l’amélioration de la qualité <strong>des</strong> espaces habités vis-à-vis <strong>du</strong> confort <strong>des</strong> usagers, de la qualité de<br />

l’air, ou de la demande énergétique <strong>des</strong> bâtiments au sein d’une ville supposent une bonne connaissance <strong>du</strong><br />

microclimat urbain et de son impact sur le secteur bâti. Le microclimat résulte d’une interaction complexe<br />

entre les phénomènes physiques (vent, ensoleillement, etc.) et la nature de l’objet « ville » qui comprend le<br />

patrimoine bâti, les éléments naturels (végétation, eau, sol…), les aménagements urbains et l’activité humaine<br />

qui se développe en son sein.<br />

L’objectif général de ce projet a été de réaliser un état de l’art le plus exhaustif possible de façon à évaluer les<br />

travaux con<strong>du</strong>its au niveau international sur ce domaine et de dégager :<br />

• <strong>des</strong> connaissances sur les phénomènes physiques aux différentes échelles ;<br />

• <strong>des</strong> éléments de méthodologie permettant d’analyser et de prédire les interactions entre le microclimat urbain<br />

et le bâtiment ;<br />

• l’identification <strong>des</strong> paramètres influant la relation microclimat urbain/ambiance intérieure <strong>des</strong> bâtiments ;<br />

• <strong>des</strong> outils de conception permettant d’évaluer la pertinence d’actions menées sur l’un ou l’autre de ces deux<br />

milieux, en regard de la demande énergétique globale et de la qualité <strong>des</strong> ambiances habitées.<br />

Pour atteindre cet objectif, on a réalisé une analyse bibliographique sur un large spectre de travaux scientifiques<br />

internationaux liés à l’interaction bâtiment/microclimat.<br />

Cette lecture a été con<strong>du</strong>ite suivant deux approches complémentaires :<br />

• les aspects physiques : par une analyse détaillée <strong>des</strong> phénomènes de transfert entre environnement urbain et<br />

bâtiment afin de dégager l’influence réciproque <strong>des</strong> bâtiments sur leur environnement, mais aussi les potentiels<br />

d’intervention qu’offrent les microclimats urbains pour ré<strong>du</strong>ire l’impact environnemental <strong>des</strong> bâtiments ;<br />

• les aspects urbanistiques ou architecturaux : par une approche typologique <strong>des</strong> milieux urbains et de la relation<br />

entre le bâtiment et son environnement immédiat. En effet dans de nombreuses solutions d’intégration réelle<br />

<strong>des</strong> bâtiments dans leur environnement immédiat, la relation entre le microclimat extérieur et la qualité <strong>des</strong><br />

ambiances intérieures est largement tributaire <strong>des</strong> typologies et de l’intégration architecturale <strong>des</strong> systèmes.<br />

À l’issue de ce travail, ce document synthétise l’analyse bibliographique de 21 ouvrages, 24 thèses, 243 articles<br />

scientifiques et 15 rapports techniques publiés entre 1943 et <strong>2006</strong> par 239 premiers auteurs différents.<br />

Finalement, ce travail a permis d’agréger <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> réalisées dans de nombreux domaines de recherche (bâtiment<br />

et ambiances habitées, polluants atmosphériques, flux solaires, architecture, urbanisme, météorologie, etc.)<br />

pour lesquels <strong>des</strong> outils et modèles ont été développés et qui peuvent permettre une approche globale de<br />

l’interface bâtiment/environnement urbain dans une démarche de développement <strong>du</strong>rable. Ainsi, les objectifs<br />

de ré<strong>du</strong>ction de la demande d’énergie, de l’amélioration <strong>des</strong> ambiances habitées et de la santé <strong>des</strong> occupants<br />

notamment, doivent être étudiés de façon globale en tenant compte de la construction et de son interaction avec<br />

son environnement proche, le milieu urbain. Les nombreuses références et la compréhension <strong>des</strong> phénomènes<br />

et de leur interaction, développée dans ce rapport constituent un outil valorisable pour favoriser une approche<br />

globale.<br />

134


Technologies et construction<br />

Utilisation d’une paroi interne lourde et ventilée pour stocker l’énergie solaire et<br />

améliorer le confort d’été dans les maisons à ossature bois,<br />

FRAISSE G., ACHARD Gilbert, TRILLAT-BERDAL V., JOHANNES K.,<br />

Université de Savoie/LOCIE-AEE/CTBA,<br />

mai <strong>2006</strong>, 68 p., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 784<br />

Depuis quelques années on observe une montée en puissance <strong>des</strong> préoccupations environnementales et<br />

l’émergence <strong>du</strong> concept de développement <strong>du</strong>rable. Pour répondre aux engagements de l’Etat Français dans le<br />

cadre <strong>des</strong> accords de Kyoto, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles celle<br />

de développer l’utilisation <strong>du</strong> bois dans la construction. En France, les maisons à ossature bois représentent<br />

seulement 5 à 10 % <strong>des</strong> maisons indivi<strong>du</strong>elles. Pourtant, la construction bois présente <strong>des</strong> atouts sérieux sur le<br />

plan environnemental : c’est le seul matériau de construction dont le contenu en carbone est négatif (stockage<br />

<strong>du</strong> carbone de l’ordre de 0.5 kg / kg de bois), ré<strong>du</strong>ction de déchets de chantier… Par ailleurs, le bois répond<br />

très bien aux attentes <strong>des</strong> architectes et le mode constructif bois offre une grande diversité esthétique et une<br />

facilité de mise en œuvre.<br />

L’objectif <strong>du</strong> projet « Bâtiments à ossature bois : définition d’une enveloppe pariéto-dynamique » était<br />

initialement de mettre en place une enveloppe pariéto-dynamique dans les bâtiments à ossature bois.<br />

Une première partie de l’étude a mis en évidence l’intérêt de valoriser les apports solaires plutôt que les déperditions<br />

surfaciques (principe de l’isolation pariéto-dynamique). En effet, les contraintes réglementaires font que les<br />

déperditions surfaciques à travers les parois opaques sont de plus en plus faibles. Dans ces conditions, le projet<br />

a été réorienté en proposant de coupler un capteur solaire à air intégré en façade avec un mur interne inerte et<br />

ventilé. Son intérêt est à la fois de ré<strong>du</strong>ire les besoins en chauffage et d’améliorer le confort thermique en été<br />

(inertie thermique augmentée et refroidissement obtenu grâce à une ventilation nocturne <strong>du</strong> mur interne). Le<br />

choix s’est également porté sur une circulation de l’air en boucle fermée. Le choix <strong>du</strong> système, selon <strong>des</strong> critères<br />

énergétiques, thermiques et de faisabilité (simplicité...) a été validé par le CTBA et le constructeur CUILLER.<br />

Une cellule expérimentale a été réalisée au CTBA à Bordeaux afin de tester le concept retenu.<br />

Au cours <strong>du</strong> projet, un changement de cap important a été effectué puisque l’on est passé de l’étude d’un mo<strong>du</strong>le<br />

pariéto-dyamique à celle d’un mo<strong>du</strong>le de capteur à air intégré en façade couplé à un mur interne et ventilé.<br />

Dès lors, l’élaboration de modèles acoustiques et l’étude <strong>des</strong> risques sanitaires liés à la qualité de l’air, qui se<br />

justifiaient surtout dans le projet initial (intro<strong>du</strong>ction de l’air extérieur dans le bâtiment), ont été abandonnées<br />

au profit de l’expérimentation, plus lourde que celle prévue initialement (deux composants au lieu d’un seul).<br />

La problématique initiale d’améliorer le confort thermique et de ré<strong>du</strong>ire les besoins énergétiques a con<strong>du</strong>it à<br />

intégrer <strong>des</strong> capteurs solaires à air en façade et un mur interne inerte et ventilé. L’intérêt est à la fois d’augmenter<br />

l’inertie <strong>du</strong> bâtiment et de stocker l’énergie solaire. Celle-ci peut être captée grâce à l’intégration <strong>des</strong> capteurs<br />

solaires à air en façade. Cette intégration est facilitée grâce à la présence de l’isolant et de lames d’air, ainsi que<br />

par la nature mo<strong>du</strong>laire <strong>des</strong> murs à ossature bois. L’expérimentation réalisée au CTBA a permis de montrer que<br />

l’intégration en façade d’un capteur solaire dans le cas d’un bâtiment à ossature bois est tout à fait adaptée <strong>du</strong><br />

fait de sa structure mo<strong>du</strong>laire. Elle a également montré la faisabilité <strong>du</strong> procédé capteur air / mur ventilé. Elle<br />

a permis de valider <strong>des</strong> modèles développés dans le cadre de ce projet et de caractériser le comportement <strong>du</strong><br />

capteur intégré en façade.<br />

135


Technologies et construction<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable « ESCHER » à Clermont-Ferrand et annexe technique sur le coût<br />

énergétique de quatre filières constructives,<br />

FABRE-SPELLER Architectes/BETREC,<br />

octobre <strong>2006</strong>, 28 p., ann. 40 p., fig., tabl.,<br />

PUCA 820 (1-2)<br />

La Villa « ESCHER » est choisie comme intitulé en référence aux <strong>des</strong>sins <strong>des</strong> transformations spatiales de<br />

ESCHER. Le projet, qui expérimente une mixité croisée de plusieurs types de logements (accession, locatif…),<br />

reprend le nom de ce peintre fasciné par l’architecture. Le bâti alentour est constitué de cités Michelin, mêlées<br />

à un tissu pavillonnaire ancien. Cette opération s’inscrit dans une recherche d’une nouvelle dynamique pour<br />

un quartier jusqu’à présent périphérique. En conséquence, les services actuellement disponibles sont encore<br />

ré<strong>du</strong>its : <strong>des</strong>serte en transports en commun à 150 m, peu de commerces.<br />

L’expérimentation concerne la construction de 69 logements (53 locatifs PLUS, 5 PLS et 11 en accession à la<br />

propriété) groupés selon sept villas urbaines <strong>du</strong>rables faisant l’objet de trois expérimentations conjointes :<br />

• expérimentation de différents mo<strong>des</strong> constructifs : comparaison financière et bilan technique, thermique et<br />

analyse de la <strong>du</strong>rabilité ;<br />

• mixité sociale associant <strong>des</strong> logements PLUS, PLS et accession et évolution <strong>des</strong> cellules (Analyse sociologique<br />

après deux ans d’occupation et de fonctionnement de la copropriété / création de chambres indivi<strong>du</strong>elles au<br />

sein de certains logements pour le maintien à domicile <strong>des</strong> personnes âgées ou <strong>des</strong> jeunes a<strong>du</strong>ltes) ;<br />

• étude scientifique relative au bruit et à la pollution ;<br />

Par ailleurs, une étude a été menée pour établir le coût énergétique de quatre filières constructives (béton,<br />

brique monomur, bois et acier) à partir <strong>des</strong> critères de fabrication, de transport et de mise en œuvre de leurs<br />

matériaux. Les différents composants <strong>des</strong> bâtiments ont été analysés sur une <strong>du</strong>rée de vie de 100 ans (avec<br />

une estimation <strong>des</strong> <strong>du</strong>rées de vie par élément de construction), mais sans y inclure les données relatives à<br />

l’exploitation, ni à la fin de vie <strong>du</strong> bâtiment. Cette étude a permis de conclure que la villa à ossature béton reste<br />

à 4% près autant consommatrice en énergie primaire que la maison à structure acier et remplissage brique. Les<br />

maisons à structure bois et à ossature brique monomur nécessitent, quant à elles, 40% d’énergie primaire en<br />

moins que la maison dite « béton ».<br />

Le choix initial consistait donc à expérimenter ces quatre systèmes constructifs. Le projet initial a été mené<br />

jusqu’en phase DCE. L’appel d’offres en résultant a été largement infructueux (+30%) en raison de la complexité<br />

<strong>du</strong> cahier <strong>des</strong> charges <strong>du</strong> projet, <strong>du</strong> carnet de comman<strong>des</strong> <strong>des</strong> entreprises et de l’absence de réponse sur l’une<br />

<strong>des</strong> filières.<br />

Le maître d’ouvrage a décidé de repenser le projet en travaillant sur une base foncière élargie grâce à l’acquisition<br />

d’une parcelle mitoyenne ; en densifiant le projet de 32 à 69 logements ; en retenant les deux mo<strong>des</strong> constructifs<br />

présentant la meilleure performance économique, à savoir le béton et la brique monomur ; en modifiant certains<br />

aspects de la construction (gaines techniques, garages, …). Trois contraintes <strong>du</strong> site font l’objet d’une attention<br />

particulière :<br />

le bruit : situées à proximité d’une voie rapide, les constructions présentent un recul de 15 mètres par rapport<br />

aux bords de la voie de manière à permettre l’implantation d’un talus, d’une contre-allée, d’une bande de<br />

stationnement plantée et d’un dernier recul de 5 mètres. Ce recul ne suffit pas à atténuer totalement le bruit<br />

généré par la voie rapide. D’où une attention particulière portée à l’implantation <strong>des</strong> bâtiments, à l’organisation<br />

interne <strong>des</strong> logements, à leur type de protection et d’ouverture ainsi qu’à la constitution d’écrans végétaux<br />

complétant les terrasses. Une analyse acoustique préalable et un bilan après construction seront opérés pour<br />

vérifier la pertinence <strong>des</strong> solutions proposées ;<br />

la proximité in<strong>du</strong>strielle : Les usines Michelin, distantes de 400 m, provoquent <strong>des</strong> rejets dans l’atmosphère<br />

influant sur l’air ambiant. Une analyse sera menée pour adapter les logements à une gestion <strong>des</strong> pollutions<br />

atmosphériques éventuelles ;<br />

la pente et l’orientation : le site offre une pente et une orientation au Sud a priori très favorables à la construction<br />

de logements HQE. Pourtant, il se heurte à deux contraintes (<strong>des</strong>serte et de bruit) qui ont pour effet de privilégier<br />

une orientation Est-Ouest <strong>des</strong> bâtiments, avec une protection au Sud <strong>des</strong> pignons ouverts sur le bruit.<br />

Si l’opération a certes per<strong>du</strong> en terme de technique environnementale, reste le travail sur le rapport entre mixité<br />

d’usage et fonctionnement de la cellule. Outre la mixité sociale assurée par les différents statuts <strong>des</strong> logements,<br />

136


Technologies et construction<br />

une mixité d’usage est proposée sur quatre T4 grâce à <strong>des</strong> chambres « indépendantes » donnant directement<br />

sur l’entrée, c’est-à-dire <strong>des</strong> chambres ayant un coin toilette attenant (lavabo + douche), permettant aux jeunes<br />

a<strong>du</strong>ltes ou aux personnes âgées de vivre avec la famille tout en leur garantissant une relative autonomie.<br />

137


Technologies et construction<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable. HOSPITALITE : technique de construction en filière sèche,<br />

BRINDEL Sophie, YOUNES Chris, PAQUET Philippe, LE MAGOROU Laurent, KOUYOUMJI<br />

Jean-Luc,<br />

janvier <strong>2006</strong>, 89 p., fig., tabl., bibliogr.,<br />

PUCA 811<br />

Les préoccupations environnementales ont con<strong>du</strong>it l’ensemble <strong>des</strong> acteurs de la construction à signer en mars<br />

2001 l’accord Cadre Bois Construction Environnement qui a pour objectif d’accroître de 25% la part <strong>du</strong> bois<br />

dans la construction à l’horizon 2010 (passer de 10% à12.5% en part de marché). Dans ce contexte le CTBA est<br />

régulièrement sollicité pour accompagner <strong>des</strong> maîtres d’ouvrages dans leurs réflexions et leurs choix concernant<br />

l’intégration <strong>du</strong> matériau bois dans une démarche de qualité globale et de respect de l’environnement. Le<br />

programme « Hospitalités » (reconversion d’une halle in<strong>du</strong>strielle à Paris en foyer-logements) illustre ces<br />

missions d’appui technique. Ce programme est l’un <strong>des</strong> quatorze projets lauréats de l’appel à propositions «<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable » lancé par le PUCA en 2002.<br />

Quel est l’objet <strong>du</strong> programme ?<br />

C’est une situation typique d’enclavement, où la logique d’une démolition-reconstruction s’avère très<br />

contraignante et d’un piètre intérêt qualitatif et financier, tandis que l’architecture existante (une halle) s’offre<br />

comme un contenant simple et souple pour une occupation résidentielle singulière. Le projet se propose donc<br />

d’installer <strong>des</strong> logements dans la halle voire de réutiliser la charpente existante comme support <strong>des</strong> nouvelles<br />

constructions.<br />

• Quelles seraient les conditions de réemploi et de sollicitation constructive <strong>des</strong> charpentes existantes, <strong>des</strong> sols<br />

in<strong>du</strong>striels et <strong>des</strong> murs mitoyens ?<br />

• Comment organiser, dans une option constructive de filière sèche (construction en bois), la logistique optimale<br />

<strong>du</strong> chantier de reconversion, en mettant à profit le couvrement existant afin de déployer <strong>des</strong> ateliers forains de<br />

pré-assemblages d’éléments mo<strong>du</strong>laires de construction bois ?<br />

Telles sont les questions auxquelles l’ensemble <strong>des</strong> partenaires se propose d’apporter <strong>des</strong> réponses.<br />

Quel est le principe constructif ?<br />

Les logements sont établis en hauteur dans et sous les pièces de charpente existante. Le principe d’une solution<br />

partiellement suspen<strong>du</strong>e, ayant l’avantage de libérer au maximum chaque niveau de l’encombrement <strong>des</strong> éléments<br />

porteurs, con<strong>du</strong>it à privilégier l’emploi de matériaux légers et performants. Le choix constructif retenu est celui de<br />

la mise en oeuvre d’éléments mo<strong>du</strong>laires bois pré-assemblés en atelier forain. Le nouveau projet devant s’inscrire<br />

dans l’épure globale de l’ancienne halle in<strong>du</strong>strielle, la maîtrise d’œuvre est tenue de respecter certaines contraintes<br />

dimensionnelles. La conception générale <strong>des</strong> planchers, structures, revêtements de sol, plafonds suspen<strong>du</strong>s, devra<br />

permettre de respecter les réglementations en vigueur et notamment pour l’acoustique.<br />

Quelles sont les conclusions générales ?<br />

La première phase <strong>du</strong> programme de recherche a permis de confirmer par simulation qu’il est possible d’apporter<br />

une réponse technique qui satisfasse aux exigences fixées par la maîtrise d’œuvre. A savoir :<br />

• d’un point de vue structural, concevoir un plancher bois d’une épaisseur globale de l’ordre de 250 mm pour<br />

une portée de 4,5 à 5 m et une surcharge d’exploitation de 150 daN/mz ;<br />

• d’un point de vue acoustique, répondre aux exigences de la N.R.A. dans le contexte de logements<br />

superposés.<br />

La deuxième phase a permis de mettre en oeuvre les solutions retenues et de les soumettre à une caractérisation<br />

acoustique par essais.<br />

Concernant la dalle en bois massif reconstitué, il a été utilisé un panneau de type KLH®. Il s’agit d’un<br />

panneau de forte épaisseur fabriqué à partir de planches contrecollées en bois massif collées en plis croisés.<br />

L’essence utilisée est <strong>du</strong> bois massif résineux de type sapin <strong>du</strong> nord. Ce pro<strong>du</strong>it est actuellement sous Avis<br />

Technique Français (<strong>du</strong> CSTB) n° 3/02 - 379 et répond aux attentes d’une construction HQE (Haute Qualité<br />

Environnementale).<br />

138


Technologies et construction<br />

• Pour une portée de 5 m (hypothèse <strong>du</strong> projet), l’épaisseur retenue est de 146 mm. Les essais acoustiques ont<br />

été menés au Laboratoire d’Acoustique <strong>du</strong> CTBA ont permis de tester différentes configurations pour traiter<br />

l’acoustique. Il a pu être montré qu’il est possible de répondre aux exigences de la NRA avec une épaisseur<br />

totale inférieure à 260 mm. Ces performances sont obtenues par :<br />

• panneau KLH© de 146 mm ;<br />

• isolant à base de laine minérale ;<br />

• deux plaques de plâtre BA 13 sur suspentes antivibratoires.<br />

A titre de comparaison, une solution bois classique nécessiterait une épaisseur totale de l’ordre de 330 mm<br />

environ. Enfin, l’exploitation <strong>des</strong> essais a permis de développer et de valider le modèle acoustique. Il est donc<br />

maintenant possible de simuler toute autre configuration qui pourrait être envisagée par la maîtrise d’ouvrage.<br />

139


Technologies et construction<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable. L’innovation à l’épreuve <strong>du</strong> montage <strong>des</strong> opérations : synthèse<br />

<strong>des</strong> séminaires de de travail,<br />

BOBROFFJacotte, FAVET Nicolas, MARTIN Patrick, MIALET Frédéric, FAUCHEUX Franck,<br />

PUCA,<br />

juillet <strong>2006</strong>, 58 p., fig.,<br />

PUCA 746<br />

Initié en 2001 par le Plan urbanisme construction architecture (PUCA), le programme Villa Urbaine Durable<br />

(VUD) avait pour ambition de répondre aux enjeux de politique publique pour le logement, inscrits dans la loi<br />

« Solidarité Renouvellement Urbain » :<br />

• la maîtrise de l’étalement urbain ;<br />

• la mixité sociale et urbaine dans l’habitat ;<br />

• la haute qualité environnementale et l’efficacité énergétique <strong>des</strong> constructions.<br />

A cet effet, l’appel à projets lancé auprès <strong>des</strong> maîtres d’ouvrage et <strong>des</strong> concepteurs poursuivait trois grands<br />

objectifs :<br />

• rechercher de nouvelles formes d’habitat intermédiaire alliant les qualités de l’habitat indivi<strong>du</strong>el et les densités<br />

<strong>du</strong> collectif dans une visée d’économie <strong>du</strong> foncier ;<br />

• promouvoir <strong>des</strong> opérations mixtes de logement social et d’accession à la propriété ;<br />

• généraliser <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de projet où conception, réalisation, usages et maintenance s’inscrivent dans les<br />

perspectives <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable.<br />

Aujourd’hui, ce sont neuf opérations expérimentales qui sont en cours de réalisation. Leurs phases de<br />

programmation et de conception sont riches d’enseignements. La motivation et le partenariat au sein <strong>des</strong><br />

équipes-projet ont en effet été mis à l’épreuve, tant le montage <strong>des</strong> opérations a dû surmonter de nombreux<br />

obstacles juridiques, financiers, techniques ou administratifs. Il a fallu trouver <strong>des</strong> solutions, faire évoluer les<br />

projets et les pratiques, impliquer collectivités locales et habitants.<br />

Il est important d’analyser les premiers enseignements de ce programme pour en diffuser les apports et en<br />

faire connaître les difficultés. Tel est l’objet de cet ouvrage dont la première partie présente les objectifs <strong>du</strong><br />

programme VUD première session (VUDI) et la manière dont ils ont été traités dans les projets lauréats. La<br />

seconde partie de l’ouvrage restitue les réflexions <strong>des</strong> ateliers mis en place par le PUCA afin d’apporter un<br />

regard transversal sur quatre thèmes au cœur <strong>du</strong> programme VUD :<br />

• le développement <strong>du</strong>rable à l’échelle urbaine ;<br />

• le développement <strong>du</strong>rable à l’échelle <strong>du</strong> bâtiment ;<br />

• les innovations VUD face à l’économie <strong>du</strong> projet ;<br />

• l’usage comme vecteur de la densité et de l’innovation architecturale.<br />

En conclusion émergent les réflexions suivantes :<br />

• au moment où les projets VUD entrent en phase chantier, dans une palette qui va <strong>du</strong> petit collectif aux maisons<br />

de ville, on remarque comment s’est maintenue au cours <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>, malgré <strong>des</strong> coûts d’objectif souvent revus à<br />

la baisse, la volonté de doter les logements d’un réel espace extérieur (de 15 à 20 m2), voire d’un jardin comme<br />

à Bourges, Chalon-sur-Saône, Digne ou Quimper. C’est offrir un mode d’habiter plus riche et diversifié et un<br />

meilleur rapport à l’environnement que dans le collectif traditionnel. En revanche, dans bien <strong>des</strong> agencements<br />

et <strong>des</strong> compositions <strong>des</strong> espaces extérieurs et intérieurs, les opérations ne rendent guère tangibles les notions<br />

d’appropriation traditionnellement associées au logement indivi<strong>du</strong>el. Le programme VUD est-il davantage à<br />

considérer comme une alternative au collectif que comme un habitat dérivé de la maison indivi<strong>du</strong>elle ?<br />

• si l’enjeu de VUD est bien de constituer <strong>des</strong> références en vue de mieux faire accepter la densité et de faire<br />

émerger <strong>des</strong> démarches plus écologiques, la notion d’usage est un élément important à prendre en compte<br />

dans l’élaboration <strong>des</strong> projets. Dans ce domaine, le fait de réunir plusieurs ménages sous un même toit suppose<br />

d’abord de réussir à leur apporter une certaine autonomie - on le voit dans l’attente de chauffage indivi<strong>du</strong>el,<br />

fût-il plus coûteux - et une accroche identitaire, que ce soit dans l’architecture, dans le traitement de l’accès au<br />

logement, et ce depuis le stationnement, ou dans la qualité <strong>des</strong> ambiances créées ;<br />

• dans une opération expérimentale, la qualité d’usage renvoie, au moins en partie, au renouvellement <strong>des</strong><br />

pratiques ;<br />

140


Technologies et construction<br />

Ainsi, la qualité d’usage est nécessairement liée à certaines innovations sur le plan de l’environnement. Cette<br />

question est délicate pour les bailleurs sociaux dont le montant de loyers est plafonné. Côté promoteurs, le<br />

surcoût d’une démarche qualitative sur le plan environnemental est répercuté sur le prix de vente et reste<br />

difficilement valorisable auprès <strong>des</strong> acquéreurs ; l’économie ultérieure sur les charges et une meilleure qualité<br />

d’usage sont occultées par un temps d’amortissement trop long. D’où la nécessité d’une évaluation très précise en<br />

amont <strong>du</strong> coût de l’innovation environnementale afin d’éviter au projet d’être vidé de son contenu d’origine.<br />

141


Technologies et construction<br />

«Villa urbaine <strong>du</strong>rable» : montage <strong>des</strong> opérations et gestion de chantier par la maîtrise<br />

d’ouvrage dans le cadre <strong>des</strong> opérations,<br />

BOBROFF Jacotte,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 48 p., fig., tabl.,<br />

PUCA 801<br />

Le travail s’attache à analyser les jeux d’acteurs <strong>du</strong>rant la phase de montage <strong>des</strong> opérations et la gestion <strong>des</strong><br />

chantiers pour un échantillonnage représentatif d’opérations « Villa Urbaine Durable »<br />

La méthode s’appuie sur l’établissement de fiches pour quelques opérations sélectionnées (Chalon-sur-Saône,<br />

Rouen, Quimper, Bourges) . Les informations inscrites sont :<br />

• Un rappel <strong>des</strong> acteurs (maître d’ouvrage, maître d’œuvre dont bureau d’étu<strong>des</strong>, collectivités locales et autres<br />

institutions), leurs relations aux diverses phases <strong>du</strong> projet, leurs motivations vis à vis de l’expérimentation ; les<br />

arbitrages (à quelle phase et par qui) ;<br />

• Jeux et enjeux : au niveau <strong>du</strong> montage ; au niveau <strong>du</strong> permis de construire en insistant notamment sur les<br />

évolutions <strong>du</strong> projet au travers <strong>des</strong> différents dépôts de permis de construire ; au niveau de la consultation <strong>des</strong><br />

entreprises : abandons et maintiens dans quelles conditions et avec quels appuis.<br />

• L’expérimentation <strong>du</strong> PUCA en regard <strong>des</strong> éléments suivants : investissement intellectuel et financier en<br />

étu<strong>des</strong> <strong>du</strong> PUCA, quel rôle pour aider au montage et à la sortie <strong>des</strong> opérations ? Quelle valorisation possible ?<br />

Quelles sont les différences entre la réponse à l’appel à proposition et le projet final ?<br />

On aborde ensuite <strong>des</strong> remarques transversales sur <strong>des</strong> points caractéristiques de l’ensemble <strong>du</strong> programme :<br />

une analyse à partir d’opérations abouties et contre point sur <strong>des</strong> opérations présentant <strong>des</strong> difficultés. Un<br />

certain nombre de thèmes ressortent déjà.<br />

• La difficulté <strong>du</strong> montage <strong>des</strong> opérations dans un paysage institutionnel trop fluctuant sur les ai<strong>des</strong><br />

apportées : les disparités <strong>des</strong> Directions Régionales de l’ADEME, la place difficile de l’ANRU, la nouvelle<br />

répartition <strong>des</strong> compétences financements <strong>du</strong> logement, les changements de priorité <strong>des</strong> élus de collectivités<br />

qui ne permettent pas de construire <strong>des</strong> politiques d’aide dans la <strong>du</strong>rée.<br />

• La dichotomie social / accession : <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> insuffisantes et <strong>des</strong> façons de travailler différentes. En<br />

accession, la commercialisation reste le point <strong>du</strong>r. Or, actuellement on ne sait pas vendre <strong>du</strong> <strong>du</strong>rable, ni gérer<br />

la proximité <strong>du</strong> logement social. Le coût <strong>des</strong> logements reste un obstacle.<br />

• Les problèmes de délégation dans les équipes projet. L’équipe de maîtrise d’ouvrage qui monte le projet,<br />

passe souvent le relais à <strong>des</strong> équipes opérationnelles qui ne sont pas forcément sensibilisées à la qualité<br />

environnementale, la qualité urbaine, la mixité. Ce manque de formation, de discussion interne rejaillit sur le<br />

projet, souvent “ déshabillé ” à chaque étape. II manque un chef de projet référant sur toute l’opération. Les<br />

opérations « sortent de terre » quand ce pilote existe, même de façon informelle.<br />

• Le tissu local d’entreprise : le contexte professionnel français est il prêt à passer à l’heure de la construction<br />

écologique, à satisfaire la demande de logements ? La majorité est constituée d’entreprises, petites et artisanales,<br />

qui n’investissent ni dans la formation, ni dans la recherche. Trop petites elles sont vite saturées et les projets<br />

prennent d’autant plus de retard. L’entreprise générale, décriée au niveau <strong>des</strong> consultations car plus chère,<br />

se révèle plus professionnelle, capable de s’adapter à une nouvelle demande (chantier propre... ) et d’être un<br />

véritable lien entre les concepteurs et les fournisseurs de nouveaux matériaux.<br />

• Les réseaux mobilisés par les divers acteurs : ce sont <strong>des</strong> réseaux fragiles et changeants devant les difficultés<br />

financières. L’attitude <strong>des</strong> Collectivités locales est diverse :<br />

• certaines ayant <strong>des</strong> enjeux urbains environnementaux globaux (Agenda 21) ne se sont pas investies sur<br />

VUD ;<br />

• d’autres, au contraire, s’y sont appuyées pour rendre visibles et lisibles leurs enjeux ;<br />

• enfin, certaines, convaincues par VUD, s’y réfèrent pour impulser une politique environnementale ;<br />

• Dérive de l’arbitrage aux diverses phases au sein de la maîtrise d’ouvrage : on peut se poser la question<br />

de qui maîtrise le projet dans <strong>des</strong> structures de maîtrise d’ouvrage complexes ? On navigue d’un niveau de<br />

décision à un autre. Il y a un réel problème de la maîtrise d’ouvrage dans le cas de délégation de la décision et<br />

de l’accompagnement de l’opération trop complexes. On rencontre <strong>des</strong> structures de maîtrise d’ouvrage trop<br />

complexe d’où l’apparition de difficulté de passage <strong>des</strong> objectifs d’une phase à une autre quand les différents<br />

niveaux n’ont pas intégré les analyses en coût global et que les futurs gestionnaires s’opposent au projet ;<br />

• Dérive <strong>du</strong> militantisme architectural et environnemental au sein de la maîtrise d’œuvre : il s’agit de<br />

l’action <strong>des</strong> architectes et de leur défense <strong>des</strong> projets.<br />

142


Technologies et construction<br />

La place <strong>des</strong> bureaux d’étu<strong>des</strong> environnementaux et de leur capacité d’adaptation aux évolutions <strong>du</strong> projet est<br />

aussi en question : on remarque que les bureaux d’étu<strong>des</strong> multiplient les réponses techniques sans rapport aux<br />

investissements nécessaires ou disponibles, créant de l’impatience côté maîtrise d’ouvrage et de la frustration<br />

côté maîtrise d’œuvre. L’ingénierie financière <strong>des</strong> aspects environnementaux est à développer dans la maîtrise<br />

d’ouvrage.<br />

143


Technologies et construction<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable : premiers enseignements et perspectives. Actes <strong>du</strong> colloque <strong>du</strong><br />

13 octobre 2005,<br />

TILMONT Michèle, FAUCHEUX Franck, BOBROFF Jacotte, BARBIER Thierry,<br />

ROLLAND Yves-Marie, MATHON Alain, FAVET Nicolas, SUERE Pascal, DAUBER Marc,<br />

MAUTRET Yvon, BOUSQUET Luc, MARTIN Patrick, GANGNEUX Marie-Christine,<br />

BERTRAND Patrick, FABRE Xavier, COSTES Alain, BRAOUEZEC Patrick, MOLINIER Anne,<br />

Anne, DELARUE François,<br />

PUCA,<br />

juin <strong>2006</strong>, 51 p.,<br />

PUCA 755<br />

Ces Actes d’un colloque interviennent au moment où les premiers chantiers « Villa Urbaine Durable » démarrent<br />

après une longue période de mise en place (2001-2004). Le programme VUD cherche à répondre à deux défis<br />

majeurs de la société française et mondiale :<br />

• l’accroissement démographique très fort à l’horizon 2050. Selon l’hypothèse haute de l’INSEE, à cette<br />

échéance, la population française pourrait être de 75 millions. Cet accroissement démographique va de pair<br />

avec une espérance de vie plus longue, donc un taux plus important de ménages et une forte demande de<br />

logements pour les années à venir ;<br />

• le changement climatique, qui s’accompagne d’objectifs nationaux et internationaux de ré<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> gaz à<br />

effet de serre et d’efficacité énergétique. Il faut faire face à <strong>des</strong> choix de société importants, et le programme<br />

VUD est porteur de progrès en posant les choix clairs : ville dense, compacte, ou une ville diffuse. En<br />

France la maison indivi<strong>du</strong>elle représente les deux tiers de la pro<strong>du</strong>ction de logements neufs ; cet indivi<strong>du</strong>el<br />

diffus con<strong>du</strong>it à un gaspillage foncier et énergétique. Si les collectivités locales n’arrivent pas à procurer <strong>des</strong><br />

<strong>des</strong>sertes en transports publics, <strong>des</strong> équipements publics, <strong>des</strong> services de proximité, il est évident que ce<br />

rêve de la maison indivi<strong>du</strong>elle risque de se transformer en cauchemar. VUD s’inscrit dans ce débat et c’est<br />

pourquoi, au-delà de ces quatorze opérations qui restent un panel assez restreint de typologies de logement<br />

et de développement technique, par exemple en matière de choix <strong>des</strong> matériaux, il est prévu de lancer une<br />

deuxième session pour prolonger et renouveler l’innovation et l’expérimentation.<br />

Ce colloque a été organisé par entrées thématiques qui correspondent aux objectifs <strong>du</strong> programme, auxquels les<br />

quatorze équipes ont su trouver <strong>des</strong> réponses, <strong>des</strong> réponses locales adaptées aux situations :<br />

• les mixités urbaine et sociale ;<br />

• les formes urbaines et architecturales ;<br />

• la qualité environnementale et architecturale, en insistant sur les aspects techniques et économiques.<br />

« Villa Urbaine Durable » exprime de manière simple et directe les objectifs de ce programme : rechercher une<br />

forme d’habitat intermédiaire qui corresponde aux qualités atten<strong>du</strong>es d’une maison indivi<strong>du</strong>elle. Ces villas doivent<br />

présenter <strong>des</strong> formes urbaines permettant, en centre urbain, d’offrir un habitat à la fois dense et de qualité afin de<br />

maintenir ou d’accueillir <strong>des</strong> populations tentées par un logement indivi<strong>du</strong>el en zone péri-urbaine.<br />

L’appel à propositions n’avait pas pour objet de récompenser telle ou telle équipe, mais de promouvoir <strong>des</strong><br />

démarches expérimentales à partir <strong>des</strong>quelles on pourrait tirer <strong>des</strong> enseignements : enseignements pour<br />

l’administration qui pourra adapter le corpus réglementaire et financier qui guide la construction, mais<br />

enseignements aussi pour les acteurs, afin qu’ils diffusent <strong>des</strong> idées nouvelles.<br />

On peut aujourd’hui tirer un bilan d’étape, analyser les difficultés et les échecs, mais aussi les réussites et les<br />

acquis. Il apparaît que l’idée qui avait présidé à Villa Urbaine Durable reste d’actualité. Construire en ville à<br />

<strong>des</strong> densités relativement élevées, acceptées par les habitants et répondant aux besoins démographiques et à la<br />

crise <strong>du</strong> logement que nous connaissons aujourd’hui, reste un objectif. L’objectif de diversification de l’offre et<br />

l’idée de mettre dans le même quartier <strong>des</strong> populations au statut d’habitat et statut social divers, reste également<br />

un objectif largement partagé. Quant aux exigences environnementales, elles sont plus que jamais d’actualité,<br />

avec un accent à mettre probablement sur la qualité thermique <strong>des</strong> bâtiments. Il y a un impératif absolu de<br />

progresser dans cette direction, par <strong>des</strong> techniques classiques, ou par <strong>des</strong> techniques faisant appel à <strong>des</strong> énergies<br />

renouvelables.<br />

Au vu de ces enseignements, de ces objectifs, une seconde session de ce programme « VUD 2 », va être lancée,<br />

avec la perspective de maintenir les trois axes indiqués, et de tirer les enseignements de ce qui a été fait :<br />

144


Technologies et construction<br />

l’implication <strong>des</strong> pouvoirs politiques locaux, <strong>des</strong> communes, est indispensable pour soutenir la motivation <strong>des</strong><br />

maîtres d’ouvrage. Il semble également important que les questions sociales, architecturales et environnementales<br />

soient d’abord posées à l’échelle urbaine avant d’être prises en compte dans les opérations.<br />

145


Technologies et construction<br />

Villa urbaine Durable à Quimper : Haute qualité environnementale de l’opération ;<br />

performances et suivi de mise en œuvre,<br />

ORSET Michel,<br />

Cabinet AUBERT-ORSET,<br />

octobre <strong>2006</strong>, non pag., phot. coul., plans,<br />

PUCA 812<br />

Il s’agit <strong>du</strong> suivi d’une opération « Villa Urbaine Durable ». La ville de Quimper disposait d’une parcelle,<br />

très proche de l’hyper centre, friche in<strong>du</strong>strielle d’une ancienne usine de galvanisation, réservée pour le tracé<br />

d’un boulevard. Ce projet ayant été abandonné, la parcelle a été libérée, et proposée à plusieurs opérateurs <strong>du</strong><br />

logement social, dont “ Le Logis Breton ”. Ce dernier a souhaité présenter son opération au titre <strong>du</strong> concours<br />

organisé en 2001 par le PUCA, sous l’égide : « Opération expérimentale de la Villa Urbaine Durable ».<br />

Le projet présenté par “ Le Logis Breton ” de Quimper, pour 22 Villas Urbaines, a été retenu. Les thèmes <strong>du</strong><br />

projet sont centrés sur <strong>des</strong> maisons de ville, peu consommatrices d’espace urbain, avec les qualités de l’habitat<br />

indivi<strong>du</strong>el :<br />

• potentiel d’espaces intérieurs diversifiés, polyvalents, évolutifs, pouvant accompagner la vie et l’histoire d’une<br />

famille (configurations multiples) ;<br />

• respect de la typologie dominante de l’existant <strong>du</strong> quartier (R +1 sur annexes en rez-de-chaussée +<br />

combles) ;<br />

• concept constructif intégrant les réglementations et s’insérant dans le sens <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable ;<br />

• stratégie de confort et de maîtrise thermique, par la mise en oeuvre d’une conception bioclimatique originale<br />

(murs pignons inertiels, mitoyens sur un seul coté, associés à <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> à structure bois transformables) ;<br />

• mise en oeuvre de matériaux dont le cycle de vie soit favorable, mais « opérationnels et réalistes » car déjà<br />

éprouvés.<br />

Phase « dossier d’exécution et de consultation d’entreprises »<br />

Lors <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d’exécution, et pour préparer le dossier de consultation <strong>des</strong> entreprises, <strong>des</strong> adaptations ont été<br />

apportées au projet de base. Adaptations selon les objectifs suivants :<br />

• modifications stratégiques pour les objectifs initiaux avérés peu significatifs, ou d’une crédibilité/faisabilité<br />

non avérée,<br />

• modifications économiques <strong>des</strong> éléments très défavorables en comparaison aux résultats escomptés (il<br />

faut rappeler que l’opération doit faire face à <strong>des</strong> surcoûts importants pour l’adaptation au terrain, et à <strong>des</strong><br />

fondations spéciales, peu fréquentes en maisons indivi<strong>du</strong>elles ),<br />

• modifications techniques devant les difficultés pour trouver <strong>des</strong> compétences locales de mises en œuvre.<br />

Ces adaptations portent principalement sur les points suivants :<br />

• chauffage géothermique par son<strong>des</strong> profon<strong>des</strong> : ce procédé n’est pas réaliste en indivi<strong>du</strong>el, sur <strong>des</strong> petites<br />

parcelles. La technologie devra encore évoluer pour garantir <strong>des</strong> COP (coefficients de performance) supérieurs<br />

à 3. Le quartier étant <strong>des</strong>servi en gaz naturel, ce sont <strong>des</strong> chaudières gaz, hautes performances, à condensation<br />

et micro-accumulation qui sont retenues ;<br />

• plancher chauffant intégré en chape sèche (objectif prévu pour la déconstruction) : la forte inertie <strong>des</strong> murs<br />

pignons risquait d’être contradictoire avec celle <strong>du</strong> plancher, et facteur de non-confort. Ce sont donc <strong>des</strong><br />

radiateurs à eau chaude qui sont retenus ;<br />

• récupération <strong>des</strong> eaux pluviales : elle ne peut être envisagée qu’à l’échelle d’un collectif en ré-utilisation sur<br />

les chasses d’eau <strong>des</strong> WC. La seule utilisation admise aujourd’hui par la législation française, pour l’arrosage<br />

<strong>du</strong> jardin ou le lavage <strong>des</strong> véhicules justifie difficilement un stockage significatif ;<br />

• menuiseries posées au nu extérieur : elles s’avèrent difficile à mettre en oeuvre avec <strong>des</strong> volets roulants qui<br />

justifient nos coefficients jour/nuit (ces occultations nocturnes sont inexistantes en pays anglo-saxons, et la<br />

technique <strong>du</strong> « cavity-wall » ne les permet d’ailleurs pas) ;<br />

• menuiseries extérieures en bois pré-peintes : la technologie développée par quelques fabricants a été abandonnée,<br />

devant l’impossibilité d’obtenir <strong>des</strong> peintures en phase aqueuse avec une garantie contractuelle dans le temps.<br />

Ces menuiseries ne sont pas disponibles sur le marché à ce jour. La performance <strong>des</strong> menuiseries PVC s’est<br />

par ailleurs nettement améliorée (matériau lui-même, affinage <strong>des</strong> sections, ... ) ;<br />

• escaliers à paillasse béton : l’objectif est celui de paillasses disponibles dès le début <strong>du</strong> chantier, pour les<br />

manutentions, la protection et la sécurité. Compte tenu de la nature <strong>du</strong> terrain qui exigeait <strong>des</strong> fondations<br />

146


Technologies et construction<br />

spéciales pour leur assise, cette évolution n’a pas pu être retenue. Des escaliers bois, posés en fin de chantier<br />

sont retenus. Par mesure compensatoire, il est prévu <strong>des</strong> « escaliers meuniers » provisoires, qui seront en place<br />

<strong>du</strong>rant tout le chantier ;<br />

• escaliers extérieurs et coursives : cet escalier supplémentaire, en doublon avec l’escalier intérieur, et nécessitant<br />

une structure spéciale (pas d’accrochage possible sur les faça<strong>des</strong> bois) a été abandonné pour l’économie <strong>du</strong><br />

projet ;<br />

• isolation <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> bois : l’isolation en chanvre reste d’un coût élevé, et nécessite <strong>des</strong> traitements pour être<br />

non attractive pour les petits rongeurs ;<br />

• in<strong>du</strong>strialisation <strong>des</strong> faça<strong>des</strong> bois : devant les difficultés et risques au transport et au montage, l’in<strong>du</strong>strialisation<br />

en atelier est limitée à l’ossature + bardage. Les baies et l’isolation sont posées in-situ ;<br />

• aménagement extérieur : la ville a changé son système de collecte sélective. Les petits containers ne sont plus<br />

mis à disposition, et les alvéoles dans les murets extérieurs sont donc inutiles. Un élargissement généreux sur<br />

une partie <strong>du</strong> garages permet cependant un stockage sélectif ;<br />

• mixité sociale : les « locatifs » sont regroupés dans le plot C, pour <strong>des</strong> raisons administratives (lancement de<br />

l’opération en deux phases). Les villas restent cependant indifférenciées.<br />

Phase opérationnelle de réalisation - travaux - chantiers<br />

Quelques difficultés ont surgi avec les riverains :<br />

• la voie de chantier ( future voie de bouclage <strong>du</strong> quartier) a été utilisée par les riverains, les badauds, le<br />

facteur...., malgré les clôtures et merlons de terre ;<br />

• les riverains Nord s’étaient habitués à une vue très dégagée vers le coteau Sud, et une petite réaction de rejet<br />

a été notée (réunions etc ... ) ;<br />

• le surfaçage <strong>des</strong> planchers est une opération bruyante, et qui est exécutée souvent en fin de journée, après la<br />

prise <strong>du</strong> béton coulé dans la journée. II a été nécessaire de modifier cette organisation, pour minimiser les<br />

nuisances <strong>du</strong> chantier ( une <strong>des</strong> cibles de la H.Q.E.) ;<br />

• négociations serrées avec la Ville pour l’obtention <strong>du</strong> permis de construire. La Ville a été très prudente après<br />

une année d’ inondation importante dans ce secteur de la ville.<br />

Le chantier a subi plusieurs dégradations et vols, malgré les clôtures, et la position en centre ville ( fils de cuivre<br />

électriques arrachés, attentes de plomberie en dalle sectionnées). Le gardiennage de nuit <strong>des</strong> chantiers doit être<br />

pensé en amont.<br />

Dans les aspects négatifs, il faut noter : la propreté approximative <strong>du</strong> chantier, la motivation <strong>des</strong> entreprises<br />

émoussée avec le temps, le planning dépassé. L’organisation de plusieurs réunions plénières, en phase préparatoire,<br />

et en cours de chantier, n’ont pas été non plus suffisamment efficaces. Des mesures spéciales sont à prendre<br />

pour l’avenir et doivent être envisagées : article spécial <strong>du</strong> CCTP de chaque lot avec chiffrage pour le nettoyage<br />

et enlèvement <strong>des</strong> gravats ; création d’un lot « gestion et propreté de chantier » ; d’un lot « gardiennage et<br />

sécurité » ; d’un lot « manutention / approvisionnements / échafaudages » ; les moyens matériels <strong>des</strong> entreprises<br />

(personnel, encadrement, outillages) doivent être vérifiés et exigés pour l’attribution <strong>des</strong> marchés.<br />

147


Technologies et construction<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable à Rezé : réalisation de 26 logements semi-collectifs dans l’îlot Q<br />

<strong>du</strong> quartier Les jardins de Praud,<br />

SANTELLI Serge,<br />

juin <strong>2006</strong>, 37 p., ann., fig., plans,<br />

PUCA 744<br />

Cette recherche se fonde sur l’analyse <strong>des</strong> jeux d’acteurs <strong>du</strong>rant la phase de conception d’une opération « villa<br />

urbaine <strong>du</strong>rable », sur les principales caractéristiques de l’histoire <strong>du</strong> processus de conception, la <strong>des</strong>cription <strong>du</strong><br />

projet notamment celles qui lui confèrent un caractère de « <strong>du</strong>rable ».<br />

Le rapport comprend trois parties en réponses aux objectifs <strong>du</strong> programme :<br />

La première est une <strong>des</strong>cription de l’architecture <strong>du</strong> projet proposé par l’équipe Groupe GAMBETTA<br />

/ Serge SANTELLI architecte et de son histoire depuis près de 5 années d’étu<strong>des</strong>. Sont ainsi décrites les<br />

caractéristiques de la villa à patio (unité de base <strong>du</strong> projet) comprenant 4 logements, deux au rez-de-chaussée<br />

et deux à l’étage, celles <strong>des</strong> appartements et celles <strong>du</strong> regroupement linéaire le long <strong>du</strong> futur parc <strong>du</strong> quartier.<br />

Sont également analysés en profondeur la problématique urbaine sous-jacente au projet et les principes qui ont<br />

guidé la fabrication de l’ensemble : alignement sur rue, répétition typologique, insertion <strong>des</strong> garages, opacité<br />

<strong>du</strong> bâti, relations public / privé, espaces transitionnels, ... Les modifications et les transformations demandées<br />

par le maître d’ouvrage et le promoteur sont décrites, ce qui montre que les principes architecturaux ont été, en<br />

fait, peu modifiés et que l’essentiel de ceux-ci a été préservé.<br />

La seconde aborde le volet social <strong>du</strong> projet qui prévoyait 10 logements sociaux, aujourd’hui <strong>des</strong>tinés à<br />

l’accession.<br />

Enfin le rapport décrit les caractéristiques de qualité environnementale <strong>du</strong> projet. En fait, un certain nombre<br />

de dispositifs prévus initialement ont été abandonnés <strong>du</strong> fait de leur surcoût : pompes à chaleur, mono briques<br />

(37cm d’épaisseur), construction en bois.<br />

Ce rapport démontre la difficulté de mettre en place un véritable partenariat public-privé et de maintenir <strong>des</strong><br />

objectifs de qualité environnementale sur la <strong>du</strong>rée de génération d’un projet, dont les conditions financières et<br />

de commercialisation évoluent finalement plus vite que le processus de projet.<br />

148


Technologies et construction<br />

Villa Urbaine Durable : suivi <strong>des</strong> opérations expérimentales de Rouen, Caen, Rézé, Ivrysur-Seine<br />

et Plaine Commune,<br />

MARTIN Patrick,<br />

BETREC,<br />

juillet <strong>2006</strong>, pag. mult.,<br />

PUCA 781<br />

Le suivi technique <strong>des</strong> opérations Villa Urbaine Durable <strong>du</strong>rant le délai de 24 mois (de juillet 2004 à juillet<br />

<strong>2006</strong>) a permis de dégager les enseignements utiles sur la con<strong>du</strong>ite de telles opérations expérimentales.<br />

Au delà <strong>des</strong> particularismes propres à chacune d’elles, on peut noter sur la majorité de celles-ci une difficulté de<br />

commercialisation <strong>des</strong> opérations en accession et une relative bonne tenue <strong>des</strong> opérations locatives.<br />

L’analyse tente de dégager 2 facteurs essentiels :<br />

En premier lieu la mixité et l’uniformisation <strong>des</strong> projets locatifs et accession constituent un obstacle à la<br />

commercialisation. En effet, les accédants à la propriété apparaissent très réticents pour investir dans un<br />

programme mixte accession/locatif. Cela s’avère particulièrement visible dans la commercialisation <strong>du</strong><br />

programme de ROUEN. Sur le programme de REZE, la situation est plus complexe ; néanmoins on note<br />

que l’accession à la propriété bénéficie de l’ensemble de la parcelle initialement consacrée à l’opération alors<br />

que l’opération locative a été réalisée sous une forme beaucoup plus classique de logements collectifs sur une<br />

parcelle voisine. Même si ce phénomène résulte d’une augmentation <strong>du</strong> nombre de logements locatifs voulu<br />

par la commune, il n’en demeure pas moins que la situation actuelle résulte également d’une volonté de séparer<br />

les 2 programmes, générée par la crainte d’une médiocre commercialisation de l’accession. Sur le programme<br />

d’IVRY-SUR-SEINE, c’est le maître d’ouvrage qui a refusé la conception <strong>du</strong> programme accession pro<strong>du</strong>ite<br />

par l’architecte initial de l’opération. De ce fait, le projet n’est plus uniforme et s’il demeure une certaine mixité<br />

territoriale, les pro<strong>du</strong>its « locatif et accession » sont maintenant différents.<br />

D’une manière ou d’une autre, que ce soit par une sanction directe lors de la commercialisation (là où elle a<br />

eu lieu), ou par <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> frileuses <strong>des</strong> commerciaux avant la mise en vente, la mixité et l’uniformité <strong>des</strong><br />

pro<strong>du</strong>its ont créé beaucoup de soucis aux équipes en charge <strong>des</strong> dossiers de ROUEN, IVRY-SUR-SEINE et<br />

REZE. Sur le projet de CAEN, les difficultés actuelles sont essentiellement d’ordre économique.<br />

Le surcoût de la qualité environnementale apparaît comme un obstacle jugé insurmontable pour les prix de<br />

vente. La qualité environnementale ne semble pas constituer aujourd’hui un élément valorisant <strong>des</strong> ventes. Le<br />

coût de construction actuellement très élevé (<strong>du</strong> fait de la conjoncture <strong>du</strong> bâtiment) rend rédhibitoire le surcoût<br />

d’investissement lié à la qualité environnementale. La somme <strong>des</strong> deux phénomènes rend la vente <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>its<br />

inaccessible pour la cible de population visée. La solvabilité <strong>des</strong> ménages est déjà très « bousculée » par les prix de<br />

vente <strong>des</strong> opérations ordinaires, ceux <strong>des</strong> opérations <strong>du</strong>rables apparaissent comme non acceptables. Force est de<br />

constater que l’étude de la solvabilité se fait ici sur le seul coût d’investissement sans tenir compte <strong>des</strong> coûts <strong>des</strong><br />

économies de consommations ultérieures <strong>des</strong> usagers. II conviendrait de raisonner globalement sur de nouvelles<br />

structures d’emprunt qui prendraient en compte l’amélioration de la solvabilité <strong>des</strong> usagers par la diminution<br />

<strong>des</strong> charges, ce qui rendrait alors acceptable et finançable le surcoût de la qualité environnementale.<br />

149


Programmes transversaux<br />

Programmes transversaux<br />

Création et évolution <strong>du</strong> Centre de connaissances sur les gran<strong>des</strong> villes aux Pays-<br />

Bas.<br />

GRISEL Martin,<br />

KCGS,<br />

mai <strong>2006</strong>, 36 p., fig.,<br />

PUCA 771<br />

Qu’est ce que le Kenniscentrum Grote Steden (K.C.G.S.) Centre de connaissance néerlandais sur les gran<strong>des</strong><br />

villes aux Pays-Bas ? Quelle est son histoire ? Quels sont les grands traits de son évolution ? Quelles leçons<br />

pourraient en tirer le PUCA quant à son propre positionnement ?<br />

Les premières réglementations nationales sur les zones urbaines vétustes aux Pays-Bas datent <strong>des</strong> années<br />

1970. La politique de rénovation urbaine con<strong>du</strong>ite sous le premier gouvernement Lubbers à l’égard <strong>des</strong> « zones<br />

d’accumulation de problèmes » et la politique de rénovation sociale <strong>du</strong> troisième gouvernement Lubbers ont fait<br />

prendre conscience de la nécessité d’adopter une approche intégrée visant les gran<strong>des</strong> villes. Mais la politique<br />

néerlandaise en matière de gran<strong>des</strong> villes date de 1994, sous l’égide <strong>du</strong> secrétaire d’État Kohnstamm. Elle était<br />

fondée sur une coopération entre l’État représenté par différents Ministères et plusieurs gran<strong>des</strong> villes, et arrêtée<br />

dans divers « engagements d’honneur » sans disposer encore d’un budget propre. Dans un deuxième temps, de<br />

1999 à 2004, la Grotestebendeleid bénéficie alors de davantage d’attention et de moyens financiers. Son importance<br />

croissante dans la politique gouvernementale se tra<strong>du</strong>it par la nomination d’un ministre chargé de la politique<br />

en matière de gran<strong>des</strong> villes, Roger van Boxtel. Une troisième période ( 2005 à 2009) voit une modification <strong>du</strong><br />

financement de la politique : alors que les ministères impliqués contribuaient séparément au financement, les<br />

fonds sont désormais mis à disposition en bloc par l’intermédiaire <strong>du</strong> ministère de l’Intérieur.<br />

Dès 1994, il devient clair que les villes ont besoin de connaissances pratiques et scientifiques contribuant à<br />

résoudre les problèmes existant. Ceci débouche au début <strong>des</strong> années 2000 sur l’instauration d’un centre de<br />

connaissances sur les gran<strong>des</strong> villes, le « Kenniscentrum Grote Steden ».<br />

Durant la phase de création, sont débattues les missions de ce nouveau centre. Selon certains, c’est rendre<br />

disponibles et accessibles les connaissances déjà existantes. D’autres estiment qu’il doit aussi générer de nouvelles<br />

connaissances et que c’est là un rôle majeur. La discussion se solde par un ajournement de la génération de<br />

connaissances : le centre de connaissances ne lancera pas d’étu<strong>des</strong> avant 2003.<br />

Les activités <strong>du</strong> Kenniscentrum démarrent officiellement en 2001. Il a le statut de fondation. Un directeur est<br />

recruté, un bureau est élu et un conseil consultatif a mission d’élaborer le programme. L’organisation s’installe dans<br />

les locaux de la NWO (Nederlandse Organisatie voor Wetenschappelijk Onderzoek - Organisation néerlandaise<br />

pour la recherche scientifique). Le Centre vise les dirigeants, les responsables politiques et les exécutants de la<br />

GSB, tant au niveau national qu’urbain. Les villes participant à la GSB et les ministères impliqués dans cette<br />

politique garantissent une subvention de base permettant la création <strong>du</strong> Centre de connaissances. Il commence<br />

en 2003 avec quatre missions : la constitution d’un réseau, la collecte et la transmission d’informations,<br />

l’intercession en matière de connaissances, le développement <strong>des</strong> connaissances.<br />

Cinq instruments pour les mettre en oeuvre :<br />

• la remise numérique <strong>des</strong> connaissances : accessibles par un site Internet et une base de données contenant <strong>des</strong><br />

<strong>des</strong>criptions brèves <strong>des</strong> résultats d’étu<strong>des</strong> concernant les villes et <strong>des</strong> connaissances pratiques ;<br />

• <strong>des</strong> publications écrites : livrets brefs et concis publiés avec <strong>des</strong> résultats d’étu<strong>des</strong> importants pour les villes<br />

et <strong>des</strong> expériences instructives tirées de la pratique dans les gran<strong>des</strong> villes ;<br />

• <strong>des</strong> réunions : pour son groupe cible, visant la transmission <strong>des</strong> connaissances et la constitution de réseaux ;<br />

• une encyclopédie vivante et <strong>des</strong> services en 48 heures : service sur mesure : le groupe cible obtient en 48<br />

heures les réponses à ses questions spécifiques ;<br />

• un programme de recherche.<br />

151


Programmes transversaux<br />

Le développement de connaissances est progressivement mis en route, avec l’instauration au cours de la deuxième<br />

année d’un agenda et d’un programme de recherche : le STIP (Stedelijk Innovatieprogramma - Programme<br />

d’innovation urbaine). Le Centre de connaissances évolue en permanence, le groupe cible ou « client » n’étant<br />

jamais per<strong>du</strong> de vue. Des enquêtes sont con<strong>du</strong>ites auprès <strong>des</strong> clients à intervalles réguliers pour que le Centre<br />

continue de répondre aux besoins réels. Bien enten<strong>du</strong>, les collaborateurs <strong>du</strong> Centre de connaissances surveillent<br />

de près l’état de la demande en connaissances lors de leurs contacts quotidiens avec les utilisateurs.<br />

Dès la première année, le Centre passe <strong>des</strong> accords avec un donneur d’ordre pour l’exécution de la fonction d’un<br />

programme stratégique spécifique en matière de connaissances<br />

Les programmes exécutés par le Centre sont :<br />

• Onze buurt aan zet « A notre quartier de jouer » (donneur d’ordre : le ministère de l’Intérieur ; achevé fin<br />

2004) ;<br />

• Social Quality Matters ( « Questions de qualité sociale » ( donneur d’ordre : ministères de l’Intérieur et de la<br />

Santé ; achevé en 2004) ;<br />

• Kennisnet Integratiebeleid en Etnische Minderheden « Réseau de connaissances sur la politique d’intégration<br />

et les minorités ethniques » (donneur d’ordre <strong>du</strong> ministère de la Justice) ;<br />

• Accessibilité <strong>des</strong> villes ;<br />

• Économie urbaine (donneur d’ordre : ministère de l’Économie) ;<br />

• Bibliothèques ;<br />

• Emploi <strong>du</strong> temps journalier, espace et temps ;<br />

• Dutch Urban Expert Centre, plus tard KCGS International, en coopération avec le ministère de l’Intérieur.<br />

La multiplication <strong>des</strong> programmes entraîne une augmentation <strong>des</strong> effectifs. Au départ, une équipe mo<strong>des</strong>te<br />

de cinq personnes. Début <strong>2006</strong>, 32 personnes à temps complet. Début 2002, le conseil <strong>des</strong> programmes<br />

<strong>du</strong> Centre de connaissances amorce les premiers pas vers l’élaboration d’un programme de recherche. Le<br />

professeur Tops, de l’université de Tilburg, établit en coopération avec le Centre un agenda de recherche sur<br />

les gran<strong>des</strong> villes de 20 thèmes clés, regroupés en cinq catégories : 1.« L’essence de la ville » ; 2.« Diversité et<br />

cohésion » ; 3.« Dynamique et ancrage » ; 4.« Indivi<strong>du</strong> et communauté » ; 5.« Réseau et institution ».<br />

La NWO, le Centre et les ministères de l’Intérieur, <strong>du</strong> Logement et de la Santé mettent ensemble <strong>des</strong> moyens<br />

à disposition pour l’exécution de l’agenda de <strong>recherches</strong>, dans le cadre <strong>du</strong> programme d’innovation urbaine<br />

STIP lancé en septembre 2003.<br />

En 2005, le programme STIP doit s’élargir pour devenir un MTI (Maatschappelijk Topinstituut - Centre<br />

d’excellence en matière d’étu<strong>des</strong> de la société). II est décidé d’élargir le programme de recherche STIP.<br />

L’ancien ministre chargé de la politique <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> villes, Thom De Graaf, a constitué une coalition de<br />

huit départements, le G4, le G27, la province de la Hollande méridionale et la NWO qui seront à la base <strong>du</strong><br />

MTI. Baptisé NICIS (Netherlands Institute for City Innovation Studies - Institut néerlandais de recherche<br />

sur l’innovation urbaine), il est chargé d’une mission sociale explicite : renforcer les capacités économiques<br />

et sociales <strong>des</strong> villes par le développement et la diffusion <strong>des</strong> connaissances. L’étude en cours <strong>du</strong> programme<br />

STIP a été placée sous la responsabilité <strong>du</strong> NICIS le premier janvier <strong>2006</strong>.<br />

En 2003, dans le cadre <strong>des</strong> préparatifs à la présidence néerlandaise de l’Union européenne au second semestre<br />

2004, le ministère de l’Intérieur et le Centre de connaissances décident de lancer un programme européen<br />

de connaissances sous le nom de Dutch UEC (Dutch Urban Expert Centre). L’UEC doit mettre à jour les<br />

connaissances urbaines disponibles aux Pays-Bas et proposer <strong>des</strong> modalités d’échange de ces connaissances<br />

au niveau européen.<br />

Le programme commence avec un propre site Internet et la constitution d’une base de données assorties de<br />

« meilleures pratiques » et de résultats de <strong>recherches</strong>, provenant aussi bien <strong>des</strong> Pays-Bas que d’autres États<br />

membres. Le programme est rebaptisé European Urban Knowledge Network (EUKN, www.eukn.org).<br />

L’intérêt de l’Europe pour l’approche néerlandaise de la gestion <strong>des</strong> connaissances urbaines décide le<br />

ministère de l’Intérieur à sonder, fin 2003, le besoin de créer un centre européen de connaissances urbaines.<br />

Des entretiens ont lieu avec divers États membres, la Commission européenne et <strong>des</strong> organisations urbaines<br />

152


Programmes transversaux<br />

européennes telles qu’EUROCITES et le Programme URBACT, en vue d’une coopération européenne dans<br />

le domaine de l’échange de connaissances.<br />

Durant la Présidence néerlandaise de l’Union européenne en 2004, il est ainsi décidé de créer l’EUKN. Ce<br />

réseau est lancé en mai 2005 en tant que projet-pilote. Outre quinze États membres de l’Union européenne,<br />

EUROCITES et URBACT participent également à l’EUKN.<br />

Après une période d’essai fructueuse, c’est maintenant la forme à donner à la suite de l’EUKN qui fait l’objet de<br />

discussions. L’objectif est d’instaurer un réseau européen <strong>du</strong>rable de connaissances financé par la Commission<br />

et les États membres.<br />

153


Programmes transversaux<br />

Dispositifs de recherche urbaine en Espagne et en Grande-Bretagne,<br />

DIAZ Isabel, HUE Mylène,<br />

ISTED,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 51 p., cartes, fig.,<br />

PUCA 828<br />

Le Plan Urbanisme Construction Architecture a lancé fin 2005 un programme de recherche visant à établir un<br />

état <strong>des</strong> lieux dynamique <strong>des</strong> institutions et agences d’objectif situées à l’interface <strong>des</strong> milieux <strong>des</strong> praticiens et<br />

de ceux <strong>des</strong> chercheurs dans les champs qui sont les siens.<br />

Il a été demandé aux différentes équipes (Suède, Allemagne, Pays-Bas, Espagne et Grande-Bretagne) de<br />

travailler sur l’articulation entre deman<strong>des</strong> et attentes <strong>des</strong> acteurs de la ville et travaux de recherche. L’accent<br />

devant être mis sur les institutions qui s’inscrivent dans <strong>des</strong> formes de partenariat associant, notamment, Etat<br />

et collectivités territoriales.<br />

Il a également été demandé de prendre en compte les montages de recherche/expérimentation réunissant<br />

collectivités locales et entreprises privées ou Etat, de mettre en évidence les démarches partenariales retenues,<br />

les raisons <strong>des</strong> choix effectués et leurs conséquences en termes de champs de travail, d’organisation et de<br />

financement. L’analyse pouvant porter aussi bien sur les dispositifs d’incitation que de valorisation de la<br />

recherche et les voies d’évolution qui se <strong>des</strong>sinent, notamment en raison de la prise en compte croissante de la<br />

dimension européenne.<br />

Ce travail porte sur deux pays européens : l’Espagne et la Grande-Bretagne aux contextes extrêmement<br />

différents. Les approches choisies pour l’un et pour l’autre ont été également très différentes. Pour l’Espagne,<br />

sont collectées essentiellement <strong>des</strong> informations relatives au dispositif national de financement et d’incitation<br />

à la recherche qui tente de forger une politique globale pour l’ensemble <strong>du</strong> territoire, depuis seulement une<br />

dizaine d’années. Or, les contextes sont très diversifiés d’une région à l’autre, d’une collectivité à une autre de<br />

par leur grande autonomie. De même que les secteurs professionnels et les champs académiques restent très<br />

étanches entre eux. Pour la Grande-Bretagne, l’étude est faite par le biais de la dynamique qui existe entre le<br />

besoin de connaissances sur la ville dans les instances publiques responsables <strong>des</strong> politiques urbaines et la<br />

pro<strong>du</strong>ction de ces connaissances par les chercheurs académiques et leur contribution conjointe à une certaine<br />

idée de la ville.<br />

Il n’existe pas en Espagne l’équivalent d’une agence de moyens et d’objectifs dans le domaine de la recherche<br />

sur les villes tels que le PUCA en France ou le KCGS aux Pays-Bas. Dans ce contexte, ce document présente<br />

un panorama de la politique publique de recherche et développement (R&D) espagnole, son organisation, ses<br />

outils et ses acteurs. Le dispositif de recherche espagnol repose sur une stratégie nationale définie dans le cadre<br />

<strong>du</strong> Plan National de Recherche Scientifique et de Développement Technologique. Les priorités scientifiques<br />

affichées sont sectorielles, parmi ces dernières est identifié le bloc transport et construction, la recherche<br />

urbaine n’est pas identifiée comme telle.<br />

L’étude s’est concentrée sur le dispositif de recherche dans le secteur de la construction pour identifier les<br />

démarches incitatives mises en place par les pouvoirs publics, à travers les ministères de tutelle (Equipement,<br />

Environnement, In<strong>du</strong>strie et Habitat), les organismes de <strong>recherches</strong>, les universités et leurs organismes relais<br />

pour le développement de la recherche notamment privée. La construction est d’une part, un secteur stratégique<br />

pour l’Espagne qui construit actuellement plus de 700 000 logements par an ; mais d’autre part, c’est un<br />

secteur qui occupe le champ urbanistique sans articulation avec les politiques urbaines, et mobilisant un tissu<br />

d’entreprises constitué en majorité de PME. La recherche espagnole dans ce domaine fait un grand effort pour<br />

parvenir à rationaliser le secteur, les centres de <strong>recherches</strong> publics se consacrent essentiellement aux besoins de<br />

recherche pour la construction traditionnelle et répondent à <strong>des</strong> besoins énormes d’assistance technique pour le<br />

compte de leurs ministères de tutelle et les collectivités locales. La dimension expérimentale et innovatrice <strong>des</strong><br />

projets se développe plutôt à échelle municipale avec, notamment, l’apport de co-financements européens. Une<br />

<strong>des</strong> particularités de ce dispositif est liée à l’organisation administrative très décentralisée <strong>du</strong> territoire espagnol<br />

en régions (Communautés Autonomes), provinces et communes. D’une part, la politique de recherche est très<br />

centralisée dans ses lignes stratégiques et d’autre part, la gestion <strong>des</strong> financements publics est assurée à 70% par<br />

les collectivités locales en lien avec les centres de recherche et les universités qui ont toutes un rattachement<br />

154


Programmes transversaux<br />

territorial régional. L’effort de coordination est inscrit dans le Plan national et dans les plans régionaux de<br />

recherche comme l’une <strong>des</strong> priorités de développement.<br />

Pour la Grande-Bretagne, est présentée dans un premier temps, l’évolution <strong>des</strong> objets d’étude relatifs aux<br />

problématiques <strong>des</strong> territoires urbains dans le cadre de la commande publique de recherche accompagnant<br />

l’action publique sur les villes. Schématiquement, les problématiques urbaines depuis 30 ans ont été dominées<br />

par les aspects de déséquilibres socio-économiques et d’exclusion sociale liés notamment à la reconquête <strong>des</strong><br />

friches in<strong>du</strong>strielles et <strong>des</strong> quartiers d’habitat dégradés. Plus récemment dominent les aspects environnementaux<br />

mais également la dynamisation <strong>des</strong> centres moteurs de développement économique. Aujourd’hui une réflexion<br />

est menée par les pouvoirs publics, les professionnels et les chercheurs sur le déséquilibre entre territoires<br />

défavorisés et territoires moteurs de développement et sur les moyens de transformer les villes en “ Sustainable<br />

Communities ”, objectif dont la renaissance urbaine n’est qu’un volet. Ces travaux ont contribué à la création<br />

d’un nouveau ministère, le Department for Communities and Local Government et d’un nouvel organisme<br />

national de formation, l’Academy for Sustainable Communities, <strong>des</strong>tiné à former les professionnels <strong>des</strong> villes<br />

à <strong>des</strong> compétences nouvelles, nécessaires pour construire les sociétés <strong>du</strong>rables. Dans un deuxième temps,<br />

est présenté le dispositif de recherche publique qui finance essentiellement les établissements d’enseignement<br />

supérieur et en particulier le fonctionnement <strong>des</strong> Conseils de recherche (Research Councils), les agences de<br />

moyens nationales qui consacrent <strong>des</strong> financements à la recherche sur l’environnement urbain. Enfin, sont<br />

décrites les activités de Sniffer, un consortium écossais qui se consacre à la recherche environnementale, dont<br />

l’environnement urbain, pour le compte d’acteurs de la sphère publique régionale et nationale. Cet organisme<br />

a un ancrage sur le territoire écossais et irlandais que n’ont pas les Councils. Les thèmes de “ sustainable<br />

communities ” et de “ urban environment ” fédèrent aujourd’hui les politiques publiques urbaines et le cadre<br />

<strong>des</strong> <strong>recherches</strong> sur les villes. Ces dix dernières années ont été marquées par une importante pro<strong>du</strong>ction de<br />

connaissances établies sur les villes, notamment <strong>des</strong> données et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> nouvelles sur les déséquilibres<br />

territoriaux qui alimentent <strong>des</strong> bases de données accessibles par tous sur les sites <strong>des</strong> ministères. Ces étu<strong>des</strong><br />

sont le résultat d’appels à propositions ouverts aux universités par l’intermédiaire <strong>des</strong> Conseils de recherche,<br />

selon une procé<strong>du</strong>re d’évaluation de l’excellence scientifique qui conditionne les financements et la nature <strong>des</strong><br />

<strong>recherches</strong> académiques.<br />

155


Programmes transversaux<br />

Pôles (les) régionaux d’échange sur le développement<br />

et l’aménagement <strong>des</strong> territoires<br />

Les pôles régionaux d’échange sur le développement et l’aménagement <strong>des</strong> territoires (PREDAT) sont <strong>des</strong><br />

espaces territoriaux d’échanges, de débats et d’actions, ouverts au monde de la recherche, <strong>des</strong> praticiens, <strong>des</strong><br />

élus et <strong>des</strong> opérateurs. Leur domaine porte sur les enjeux territoriaux majeurs. Ils apportent une dimension<br />

opérationnelle à la réflexion en construisant une connaissance partagée, approfondie collectivement.<br />

L’expression <strong>des</strong> attentes partenariales permet la construction de thèmes de recherche susceptibles de s’inscrire<br />

dans les priorités nationales retenues par le PUCA. Les ressources ainsi mutualisées sont un outil d’information<br />

scientifique précieux, issu <strong>du</strong> terrain.<br />

Les directions régionales de l’équipement (DRE) et les DDE, avec le soutien <strong>du</strong> PUCA, sont les points d’appui<br />

indispensables pour l’animation <strong>des</strong> débats et la programmation d’actions de recherche à finalité territoriale<br />

qui trouvent leur tra<strong>du</strong>ction dans <strong>des</strong> conventions de partenariat, notamment avec les Maisons <strong>des</strong> Sciences de<br />

l’Homme, les universités et les associations de praticiens.<br />

Les travaux pro<strong>du</strong>its par les PREDAT peuvent être consultés en DRE et sur le site www.predat.net ; <strong>des</strong> liens<br />

vers certains sites universitaires permettent de compléter la consultation.<br />

Alsace<br />

www.apr-strasbourg.org<br />

L’Association de Prospective Rhénane privilégie les approches pluridisciplinaires autour de géographes,<br />

juristes, économistes, architectes, sociologues … Elle organise <strong>des</strong> rencontres mensuelles, <strong>des</strong> séminaires, <strong>des</strong><br />

conférences-débats concernant les territoires alsaciens ou transfrontaliers.<br />

Dans les thèmes abordés en <strong>2006</strong>, l’APR privilégie les domaines <strong>du</strong> foncier, de la démographie dans le cadre<br />

de la métropolisation et de la gouvernance sur l’agglomération de Strasbourg, l’économie <strong>des</strong> territoires, les<br />

transports et la logistique.<br />

Aquitaine<br />

Le bulletin CPAU Aquitaine n°41 porte sur le développement touristique et les finances locales.<br />

La CPAU Aquitaine poursuit le partenariat engagé avec Le Syndicat Mixte <strong>du</strong> Pays <strong>du</strong> Libournais. En <strong>2006</strong>,<br />

trois demi-journées de débats ont porté sur les thèmes suivants :<br />

• Le logement social, le logement <strong>des</strong>tiné aux jeunes, le logement adapté aux personnes âgées,<br />

• Les réseaux de proximité et les nouvelles formes urbaines, la dynamisation et le développement urbain <strong>des</strong><br />

bourgs ruraux autour d’une petite ville ;<br />

• Le développement urbain et gestion <strong>du</strong> patrimoine rural gestion <strong>des</strong> paysages, identité et développement<br />

touristique.<br />

En septembre <strong>2006</strong> a eu lieu une journée d’échanges en partenariat avec la Communauté Urbaine de Bordeaux<br />

et le Département de la Gironde sur le thème <strong>du</strong> logement comme enjeux de la décentralisation et mise en<br />

oeuvre <strong>des</strong> politiques locales.<br />

Bourgogne<br />

Le PREDAT de Bourgogne associe la Maison <strong>des</strong> Sciences de l’Homme (MSH) et la DRE dans une démarche<br />

de recherche qui, en <strong>2006</strong> a traité <strong>des</strong> thèmes <strong>du</strong> vieillissement, <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable et de l’habitat.<br />

Bretagne<br />

Le PREDAT de Bretagne a pris le nom d’“ Espace-Débat ”. La DRE et l’Université de Rennes 2 avec le<br />

réseau <strong>des</strong> étudiants de maîtrise d’ouvrage urbaine (REMOU) ont organisé le 1er juin <strong>2006</strong> un séminaire<br />

transversal, faisant le point sur les gran<strong>des</strong> lois récentes (SRU, ENL, …) dans le domaine de l’aménagement et<br />

de l’urbanisme. L’objectif était d’initier la réflexion depuis la conception <strong>des</strong> projets de territoires à leur mise en<br />

œuvre et de s’interroger sur la place de la planification. Les débats ont porté autour <strong>des</strong> SCOT de Rennes et de<br />

Brest et de la difficile mise en place <strong>des</strong> projets.<br />

Centre<br />

Le PREDAT de la région centre est dans la phase de lancement. Il associe la DRE Centre, le département<br />

156


Programmes transversaux<br />

aménagement de l’université François Rabelais, l’École Polytechnique de Tour, l’association APERAU. Un<br />

premier colloque sur la prospective territoriale a été organisé en février 2007. Les questions portaient sur<br />

la métropolisation comme enjeu de connaissance et de coopération, et sur la réussite de la coopération de<br />

l’ingénierie territoriale. Les partenaires mettent en place un groupe de travail sur le thème de la biomasse et<br />

l’effet de serre.<br />

Île-de-France<br />

http://latts.cnrs.fr/site/p_lattsperso.php?Id=1419&style=&col=<br />

En fin d’année <strong>2006</strong> le Comité Stratégique de préfiguration <strong>du</strong> PREDAT en a <strong>des</strong>siné les contours ; université<br />

populaire ? lieu d’échanges entre élus locaux, experts et société civile autour de questions qui font débat ?<br />

groupe de réflexion décalé, de mise en question <strong>du</strong> savoir ? Il en est ressorti l’idée de tester le PREDAT autour<br />

d’un ou deux thèmes «chauds» de l’Île-de-France pour mieux définir les activités et les missions <strong>du</strong> pôle.<br />

Dans le cadre de cette préfiguration, le LATTS a engagé un cycle de conférences-débats sur le thème générique<br />

de «la métropolisation : regards internationaux croisés avec l’Île-de-France». La première posait la question<br />

de la mondialisation et de son impact sur la reconfiguration <strong>des</strong> espaces métropolitains et de l’émergence de<br />

stratégies nouvelles d’aménagement. La seconde conférence traitait <strong>du</strong> thème <strong>des</strong> métropoles face aux défis<br />

de la démocratie participative et de la diversité culturelle. En mars 2007, la dernière conférence traite de la<br />

“ Globalisation ” et <strong>du</strong> changement d’échelle de l’action urbaine.<br />

Languedoc-Roussillon<br />

Débutée fin 2005, la démarche de prospective territoriale engagée en Languedoc-Roussillon entre la Direction<br />

régionale de l’Équipement, la délégation régionale <strong>du</strong> CNRS et l’Université Paul Valéry (Montpellier) s’inscrit<br />

dans le cadre <strong>du</strong> Projet d’Action Stratégique de l’État en Région (PASER) dont elle constitue le programme n°1.<br />

L’objectif de ce travail est de définir, sous forme d’une recherche-action, les actions de l’État qui peuvent être<br />

mises en œuvre pour conserver aux territoires régionaux leur attractivité (moteur de l’économie régionale).<br />

En <strong>2006</strong>, quatre ateliers de prospective thématique ont traité de l’impact de l’agriculture régionale sur les<br />

territoires urbains, <strong>des</strong> effets sur les territoires d’une énergie plus chère, <strong>des</strong> conséquences sur les territoires de<br />

financements publics plus contraints et de l’impact <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> infrastructures de demain sur les territoires.<br />

La DDE 66, dans le cadre de son PREDAT, a organisé avec l’université de Perpignan deux séminaires ;<br />

l’un sur le développement économique <strong>des</strong> territoires axé sur l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Trois étu<strong>des</strong><br />

et <strong>recherches</strong> sont en cours de parution (le mode de vie <strong>des</strong> étudiants à Perpignan, le vieillissement de la<br />

population et «faire société sans faire souffrir»).<br />

Lorraine<br />

Le pôle de <strong>recherches</strong> et d’étu<strong>des</strong> lorrain sur l’urbain et le développement économique et social (PRELUDES)<br />

a publié en <strong>2006</strong> Le numéro 8 <strong>des</strong> Cahiers de Prélu<strong>des</strong> qui reprend, comme l’année précédente, le thème <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable au travers, cette fois ci, <strong>du</strong> territoire et <strong>du</strong> travail. Il s’agit d’appréhender la forme que<br />

prend l’organisation <strong>du</strong> travail sur <strong>des</strong> territoires où les anciennes frontières ont été effacées. Le phénomène<br />

de mondialisation montre que les organisations syndicales doivent aussi se recomposer pour répondre aux<br />

stratégies <strong>des</strong> multinationales et <strong>des</strong> organisations internationales. à une échelle plus ré<strong>du</strong>ite, comment éviter<br />

au sein d’un même espace l’accroissement <strong>des</strong> disparités et <strong>des</strong> ségrégations ?<br />

Le numéro 9 <strong>des</strong> Cahiers de Prélu<strong>des</strong> publié en début d’année 2007 aborde l’articulation entre é<strong>du</strong>cation,<br />

formation professionnelle et marché <strong>du</strong> travail.<br />

Deuxième volet de l’activité de PRELUDES, l’association tiers-monde à publié le numéro 21 de ses cahiers, sur<br />

le thème «Formation, emploi et développement».<br />

Midi-Pyrénées<br />

http://www.apump.org/<br />

L’association <strong>des</strong> professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées (APUMP) vient de publier les actes <strong>du</strong><br />

séminaire de décembre 2005 sur le thème «autour <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> d’habiter». Elle vient de tenir le 16 mars 2007,<br />

un séminaire intitulé «les territoires au-delà de la ville» et elle a prévu d’organiser un séminaire de restitution<br />

de la Démarche d’observation <strong>du</strong> renouvellement urbain en Midi-Pyrénées le 1er juin 2007 sur la base d’un<br />

partenariat avec l’université de Toulouse, l’école d’architecture.<br />

Pays de la Loire<br />

Dans l’année <strong>2006</strong>, le pôle de recherche urbaine <strong>des</strong> pays de la Loire (PRU-Pdl) a organisé trois journées : une<br />

157


Programmes transversaux<br />

première journée sur les violences urbaines en lien avec l’embrasement <strong>des</strong> quartiers en 2005 (juin <strong>2006</strong>), la<br />

seconde a abordé le thème <strong>du</strong> type d’accueil pour les familles tziganes, la dernière s’intitulait «Structuration <strong>du</strong><br />

périurbain et politique de déplacement».<br />

La DRE <strong>des</strong> Pays de la Loire avec la MSH continue sa démarche d’étude sur les deux thèmes, « formes<br />

périurbaines, gouvernement territorial et logique d’acteurs dans la région nantaise » et « capacité d’accueil<br />

et de développement <strong>des</strong> territoires littoraux» : il s’agit de la réalisation de <strong>recherches</strong> à partir d’approches<br />

pluridisciplinaires (géographes, juristes, économistes, architectes, sociologues, …) con<strong>du</strong>ites par un professeur,<br />

chef de projet.<br />

Provence-Alpes-Côte-d’Azur<br />

http://www.metropolisation-mediterranee.equipement.gouv.fr/<br />

L’observatoire <strong>des</strong> territoires et de la métropolisation dans l’espace méditerranéen (OTM) s’est doté d’une<br />

banque de données partenariale. Les thèmes traités en <strong>2006</strong> portent sur le foncier, la mobilité, l’économie <strong>des</strong><br />

territoires. Dans les actions en cours, le rapport intitulé «<strong>des</strong> aires urbaines aux systèmes métropolitains» avec<br />

la participation de la FNAU dresse une première esquisse <strong>des</strong> recompositions en cours <strong>du</strong> territoire français,<br />

sur la base <strong>des</strong> « systèmes métropolitains ».<br />

158


Programmes Index <strong>des</strong> transversaux organismes<br />

Partenariat dans la recherche urbaine en Europe,<br />

DIAZ Isabel,<br />

ISTED,<br />

novembre <strong>2006</strong>, 13 p.,<br />

PUCA 827<br />

Le PUCA a souhaité mieux connaître le fonctionnement d’organismes dédiés à l’incitation et à la valorisation<br />

de la recherche dans l’urbanisme, la construction, l’habitat et l’architecture. Pour ce faire, il a organisé une<br />

consultation de recherche. Les quatre équipes retenues ont établi un état <strong>des</strong> lieux dynamiques <strong>des</strong> organismes<br />

et <strong>des</strong> agences d’objectifs qui jouent un rôle d’interface entre les milieux <strong>des</strong> praticiens et ceux <strong>des</strong> chercheurs,<br />

à échelle nationale, en Suède, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Espagne et en Grande-Bretagne.<br />

Ce document constitue donc une synthèse <strong>des</strong> quatre <strong>recherches</strong> menées pour le PUCA sur les formes de<br />

partenariat associant Etat et collectivités territoriales dans cinq pays européens : la Suède, les Pays-Bas,<br />

l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Ces travaux ont apporté <strong>des</strong> éléments de réflexion sur quatre<br />

thèmes : la question de la ville comme objet de recherche, les formes de partenariat avec les villes dans les<br />

champs de la recherche et de l’innovation, l’articulation entre pro<strong>du</strong>ction de « recherche » et pro<strong>du</strong>ction de<br />

« connaissances », la question de la valorisation et de la dissémination et diffusion <strong>des</strong> connaissances.<br />

La question de la ville comme objet de recherche montre que l’objet « ville » n’est pas saisi de la même manière<br />

suivant les pays européens. Certains rapprochent sciences humaines et sciences de l’ingénieur alors que d’autres<br />

ne s’intéressent qu’aux dimensions techniques. Par ailleurs, <strong>des</strong> pays privilégient une approche environnementale<br />

au détriment d’une étude de la ville et <strong>des</strong> phénomènes urbains.<br />

L’analyse <strong>des</strong> formes de partenariats mis en place avec les villes dans la dynamique de recherche au plan<br />

national et européen met en évidence <strong>des</strong> différences sensibles entre les pays étudiés. En effet les villes peuvent<br />

être ou non associées directement à l’activité <strong>des</strong> organismes de recherche d’envergure nationale. Elles peuvent<br />

également nouer <strong>des</strong> coopérations directes avec les centres de recherche ou développer leur recherche locale.<br />

En outre, l’articulation entre pro<strong>du</strong>ction de « recherche » et pro<strong>du</strong>ction de « connaissances » a été au cœur <strong>des</strong><br />

questions posées par les travaux engagés lorsqu’ils se sont intéressés aux formes de dialogue mises en place et aux<br />

types de mo<strong>des</strong> de passage établis entre recherche et action. Ces questions sont traitées différemment suivant<br />

les contextes étudiés. Ces mo<strong>des</strong> de traitement différenciés se reflètent dans l’organisation de la recherche au<br />

plan national.<br />

Enfin, valorisation, dissémination <strong>des</strong> connaissances, diffusion, sont <strong>des</strong> termes souvent pris, à tort, les uns<br />

pour les autres. Ils renvoient, de fait, à <strong>des</strong> finalités et à <strong>des</strong> processus de travail différents.<br />

Ce travail ouvre ainsi à <strong>des</strong> questions nouvelles.<br />

159


Programmes transversaux<br />

Index <strong>des</strong> organismes<br />

Partenariat recherche urbaine en Europe : le cas <strong>du</strong> DIFU en Allemagne,<br />

HUNTZINGER Hervé,<br />

VIDDOC Information-Documentation,<br />

juin <strong>2006</strong>, 34 p., ann., schéma, tabl.,<br />

PUCA 752<br />

Qu’est-ce que le Deutsches Institut Für Urbanistik ( D.I.F.U.) ? Quelle est son histoire ? Quels sont les grands<br />

traits de son évolution ? Quelles leçons pourrait en tirer le PUCA quant à son propre positionnement ?<br />

Le Deutsches Institut Für Urbanistik – D.I.F.U. –, créé en 1973 à l’initiative de la Diète <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong><br />

(D.S.T.), a maintenant plus de 30 ans d’existence. Après quelques années initiales pendant lesquelles il fut<br />

consacré principalement à <strong>des</strong> activités de recherche « de base », le D.I.F.U. fut appelé prioritairement à se<br />

consacrer à pro<strong>du</strong>ire, valoriser et diffuser une connaissance utile aux villes alleman<strong>des</strong> dans le champ de la mise<br />

en œuvre <strong>des</strong> tâches et compétences qui sont les leurs.<br />

Dès les premières années, le D.I.F.U. a noué un partenariat de travail avec le niveau fédéral (le Bund) s’agissant<br />

notamment de l’expérimentation de nouvelles dispositions réglementaires ou de nouvelles politiques nationales<br />

que notamment le ministère en charge de l’urbanisme et de la construction voulait mettre en œuvre.<br />

Ce partenariat de travail ne s’est pas accompagné d’un partenariat institutionnel fort. Il y a deux raisons à<br />

cela :<br />

• Le D.I.F.U. n’a pas de personnalité juridique propre : il est alors une « agence de recherche » rattachée aux<br />

institutions <strong>du</strong> D.S.T. De ce fait, le seul organe propre au D.I.F.U. est son comité scientifique dont le rôle de<br />

con<strong>du</strong>ite stratégique est peu développé ;<br />

• Le D.I.F.U. créature et organe <strong>du</strong> monde <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong> ne saurait avoir un lien institutionnel fort<br />

avec le niveau fédéral, en application <strong>du</strong> principe à double fondement constitutionnel et culturel selon lequel<br />

le Bund ne doit pas interférer avec le niveau communal et, ce faisant, court-circuiter les Länder investis <strong>du</strong><br />

pouvoir de tutelle sur les communes.<br />

Depuis plusieurs années, l’environnement de travail <strong>du</strong> D.I.F.U. a considérablement évolué. Les financements<br />

institutionnels sous forme de subventions et de cotisations que lui apportaient ses fondateurs – le D.S.T., le Land<br />

de Berlin, les villes adhérentes et le Bund – n’augmentent plus et les crédits de recherche garantis ont presque<br />

totalement disparu. Le D.I.F.U. doit, de manière croissante, se financer sur <strong>des</strong> contrats de recherche appliquée<br />

vis-à-vis <strong>des</strong>quels il se trouve en concurrence avec d’autres intervenants : les instituts périuniversitaires et les<br />

cabinets de « consulting ».<br />

Aujourd’hui, le D.I.F.U. dépend de plus en plus <strong>des</strong> ressources qu’il se procure auprès notamment <strong>des</strong> ministères<br />

et agences <strong>du</strong> niveau fédéral, de l’Union Européenne et d’autres organismes publics ou privés au niveau<br />

national allemand. Les relations anciennement institutionnelles sont devenues largement concurrentielles et<br />

contractuelles, ce qui change beaucoup son “ Dasein ”, c’est-à-dire ce qu’il est existentiellement et ce qu’il fait<br />

organiquement.<br />

L’écart entre la traditionnelle légitimité politique – celle de la Diète <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong> – et la légitimité<br />

scientifique – le D.I.F.U. tête de réseau pour la connaissance <strong>des</strong> problématiques urbaines alleman<strong>des</strong> –<br />

s’accroît.<br />

À se rapprocher intellectuellement et contractuellement <strong>du</strong> Bund et de l’Union Européenne, le D.I.F.U. accroît<br />

la distance avec la représentation institutionnelle <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong> dont les intérêts et même la philosophie<br />

politique sont souvent en contradiction avec les directives politiques adoptées à Berlin et Bruxelles.<br />

En effet, le modèle séculaire de la ville allemande tout à la fois pro<strong>du</strong>ctrice – monopolistique – <strong>des</strong> services<br />

publics in<strong>du</strong>striels et de la protection sociale - les uns contribuant à financer les autres – est de plus en plus à<br />

l’épreuve <strong>des</strong> directives européennes et <strong>des</strong> politiques fédérales.<br />

Le système <strong>des</strong> partenariats <strong>du</strong> D.I.F.U. est dès lors un système en tension. Demain, il est fort possible que<br />

le D.I.F.U. s’oriente vers une certaine autonomisation vis-à-vis de la Diète <strong>des</strong> villes alleman<strong>des</strong>. Il appelle de<br />

160


Programmes transversaux<br />

ses vœux ce qu’il désigne sous le nom de partenariat généralisé, dans le contexte <strong>du</strong>quel il pourrait ne plus<br />

se contenter d’être un apporteur de connaissances mais une espèce de « think tank » apte scientifiquement<br />

et légitime politiquement à proposer, de manière politique et « normative », les voies <strong>du</strong> futur, les bonnes<br />

stratégies que devront emprunter les villes alleman<strong>des</strong>.<br />

161


Programmes transversaux<br />

Recherche urbaine : coopérations Etat-villes et milieux de recherche dans les pays<br />

nordiques,<br />

BOUCHER-HEDENSTROM Frédérique,<br />

juin <strong>2006</strong>, 42 p.,<br />

PUCA 753<br />

Nombreux sont les points communs entre les pays nordiques (Suède, Danemark, Norvège et Finlande),<br />

notamment dans le domaine urbain. La recherche urbaine (construction, logement, architecture, urbanisme)<br />

a longtemps été appréhendée à partir de différents angles d’approche - reflétant les orientations prioritaires<br />

<strong>des</strong> politiques sociales et urbaines successives. « Welfare » et redistribution, logement, politiques régionales,<br />

intégration et plus récemment environnement et développement <strong>du</strong>rable ont bien évidemment concouru à la<br />

« fabrication » de l’urbain et fait l’objet de <strong>recherches</strong>. Mais la « ville » en soi est loin d’être un thème aussi étudié<br />

que, par exemple, en France. Cependant, depuis quelque temps, <strong>du</strong> fait notamment de l’accroissement <strong>des</strong><br />

échanges européens (et <strong>des</strong> problèmes) une évolution se <strong>des</strong>sine. Face aux amorces de crise et de ségrégation <strong>des</strong><br />

quartiers urbains dans les gran<strong>des</strong> villes et métropoles nordiques, <strong>des</strong> approches plus globales qu’auparavant,<br />

impliquant l’État jusque-là fort discret, se développent. À partir d’un côté, <strong>des</strong> <strong>recherches</strong> sur l’intégration et<br />

l’exclusion - fort poussées – et, de l’autre, de la problématique <strong>du</strong> développement urbain <strong>du</strong>rable, une réflexion<br />

sur la ville dans son ensemble suscite le besoin grandissant de <strong>recherches</strong>. Dans ce contexte, les collaborations<br />

entre collectivités publiques - État et collectivités locales - et milieux de recherche ont tendance à s’accentuer,<br />

plus ou moins timidement suivant les pays, fonction notamment <strong>du</strong> partage <strong>des</strong> rôles entre échelons territoriaux,<br />

<strong>du</strong> rôle de l’État et <strong>du</strong> degré d’autonomie <strong>des</strong> communes. De plus, même si la structure générale de la Recherche<br />

-Développement est à peu près identique, <strong>des</strong> différences n’en existent pas moins sur les canaux de financement<br />

et les mo<strong>des</strong> de pro<strong>du</strong>ction de la recherche (Conseils de recherche, Instituts d’État, Instituts indépendants,<br />

mo<strong>des</strong> d’utilisation <strong>des</strong> milieux de recherche, etc). Sans couvrir tout le champ de la recherche urbaine nordique,<br />

il a été choisi quelques exemples contrastés dans les quatre pays.<br />

162


Programmes transversaux<br />

Index <strong>des</strong> auteurs<br />

Nom Prénom Cote<br />

ABRIAL Stéphanie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

ACHARD Gilbert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

ALLARD Francis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

ALLEN Barbara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

AMET Xavier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

ATTOUR-OUESLATI Amel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 767<br />

AUBERTEL Patrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 757<br />

AUE Christa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 787<br />

AUTHIER Jean-Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 731<br />

BACQUE Marie-Hélène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

BAGGIONI Vincent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

BARBIER Thierry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

BARTHEL Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

BASILE Maria . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

BASSAND Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

BAUMONT Catherine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 791<br />

BELLANGER François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 790<br />

BELZITI Danièla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 802 (1-3)<br />

BERGER Martine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

BERGER Martine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

BERNARD Hélène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 695<br />

BERRA Mustapha . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

BERTRAND Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

BESTARD Joan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

BLANC Nathalie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 761<br />

BOBROFF Jacotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

BOBROFF Jacotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

BOBROFF Jacotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 801<br />

BOINO Paul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 734<br />

BOINO Paul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 832<br />

BONILLO Jean-Lucien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

BONIN Sophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 761<br />

BONNET Estelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 750<br />

BONNET Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 757<br />

BONNIN Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

BONVALET Catherine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

BORDREUIL Jean-Samuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 817<br />

BOUCHE Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

BOUCHER-HEDENSTROM Frédérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 753<br />

BOURDIN Alain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

BOUSQUET Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

BOZONNET E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

BRAOUEZEC Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

BREVIGLIERI Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

BRICOCOLI Massimo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 825<br />

BRINDEL Sophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

BROUANT Jean-Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

CAMPAGNAC Elisabeth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 786<br />

CAMUS Christophe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

163


Index <strong>des</strong> auteurs<br />

CAPRON Guénola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

CARRE Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 725<br />

CARRIE Benoît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

CASTEL Stéphane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

CASTET Hervé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

CELLIER Emmanuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

CEZANNE-BERT Pierrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

CHADOIN Olivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

CHARLOT Sylvie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

CHARMES Eric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 823<br />

CHARMES Eric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

CHARTIER Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 761<br />

CHARVET Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

CHATELET Anne-Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

CHAZELAS M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

CHELKOFF Grégoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

CLEMENT Céline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

CLEMENT Serge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

CLOAREC Gisèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 799<br />

CODET-BOISSET Julie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

COHEN Clément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 826<br />

COLLET Beate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 750<br />

CONTESTI Gaëlle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

CORREC Olivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 770<br />

CORTESSE Sonia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 813 (1-2)<br />

COSTES Alain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

COSTES Laurence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

COURDURIER Elisabeth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 787<br />

COUTARD Olivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

COUTARD Olivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 743<br />

COUTURIER Vincent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

CROZET Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 758<br />

CUNTY Claire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 822<br />

DARD Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 802 (1-3)<br />

DAUBER Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

DAVEZIES Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 742<br />

DEBIZET Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

DEBRE Célia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

DEGUILHEM Yannick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

DELARUE François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

DESBOIS Evelyne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

DESCHAMPS Emmanuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

DESEVEDAVY Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

DESJARDINS Xavier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 832<br />

DEVISME Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

DIAZ Isabel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 827Puca 828<br />

DIZIAIN Renaud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

DRIANT Jean-Claude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

DRISCOLL John . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

DROSSO Férial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

DRULHE Marcel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

DUGOT Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

DUMEZ Hervé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

DUMONT Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

DUPUY Gabriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 743<br />

DUTARTE Paulette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

164


Index <strong>des</strong> auteurs<br />

ENGELS Xavier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

EPEE Ariane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

EPSTEIN Renaud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 833<br />

EVETTE Thérèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 712<br />

EVETTE Thérèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

FABRE Xavier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

FAUCHEUX Franck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

FAUCHEUX Franck . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

FAVET Nicolas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

FAVET Nicolas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

FENKER Michaël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

FERRER Clara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 722<br />

FIERRO François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

FIJALKOW Yankel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

FIORI Sandra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 772<br />

FLAHAUT Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

FOL Sylvie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 743<br />

FOL Sylvie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 725<br />

FONTAINE Astrid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 833<br />

FONTAN Jean-Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

FOUQUET Xavier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca747<br />

FRAISSE G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

FRANCOIS Jean-Christophe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 822<br />

FREBAULT Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 702<br />

GANGNEUX Marie-Christine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

GARCIA PALOMARES Juan Carlos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

GARCIN Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 782<br />

GARRACINO G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

GILI Raymond . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 787<br />

GLUSKI Pauline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 822<br />

GODIER Patrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

GOODCHILD Barry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

GOURNAY Chantal (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 810<br />

GOUVELLO Bernard (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 770<br />

GRAVET Horacia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

GRISEL Martin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 771<br />

GRONDEAU Alexandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 707<br />

GRUIJTER Marjan (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 798<br />

GUENNOC Marie-Laure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

GUEYFFIER Marie-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 826<br />

GUEYFFIER Marie-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 789<br />

GUEYFFIER Marie-France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 723<br />

GUILLOT Xavier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

GULLESTAD Marianne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

GUTH Sabine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

HALBERT Ludovic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

HALL Stephen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

HARDILL Irène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

HARDMANN Emma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

HATZFELD Hélène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

HAUMONT Antoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

HENRY Eric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

HENRY Etienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

HICKMAN Paul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

HILAL Mohamed . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

HODDE Rainier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 830<br />

165


Index <strong>des</strong> auteurs<br />

HOSTE Jessica . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 798<br />

HUDSON Kent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 782<br />

HUE Mylène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 828<br />

HUNTZINGER Hervé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 752<br />

HUYNH Phong-Mai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

JAGLIN Sylvy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

JALABERT Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

JARRY Bruno . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 787<br />

JOHANNES K. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

JOLY Iragaël . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 758<br />

KLEIN Juan-Luis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

KOUYOUMJI Jean-Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

KUBOVA Alena . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

LAMOURDEDIEU Michel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

LANDAUER Paul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 815<br />

LANGLEY Liz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

LAURENT Marie-Hélène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

LAUTIER François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

LAZZERI Yvette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 730<br />

LE GARREC Sylvaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 728<br />

LE GUILLOU Anne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

LE MAGOROU Laurent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

LE RICHE Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

LEFEBVRE Rémi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

LEFEUVRE Marie-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

LEFEUVRE Marie-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

LELEVRIER Christine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

LOINGER Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 707<br />

LONGHI Christian . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 767<br />

LOUSTAU Jean-Pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 722<br />

MACAIRE Elise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

MANTOVANI Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

MANZAGOL Claude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

MARCANT Olivier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 761<br />

MARCHAL Hervé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

MARCILLON David . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

MARCILLON David . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 748 (1-2)<br />

MARIEU Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 731<br />

MARIOLLE Béatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

MARTIN Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

MARTIN Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 781<br />

MARTIN Patrick . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

MASSARDIER Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

MATHIAN Hélène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 822<br />

MATHON Alain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

MAURINES Béatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 750<br />

MAURY Yann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

MAUTRET Yvon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

MAZOYER Jean-Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

MBOUMOUA Irène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

MENDEZ Ricardo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

MIALET Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 732<br />

MIALET Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 773<br />

MIALET Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

MICHEL Bruno . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

MICHELINI Juan José . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

166


Index <strong>des</strong> auteurs<br />

MIGNOT Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 805<br />

MIGNOT Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

MILLION François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

MOLINIER Anne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

MONNET Nadja . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

MOTTE Claude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 762<br />

MUSY M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

NEMOZ Sophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

NEVEU Catherine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

NIBEL Sylviane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 818<br />

NICOLINO Eliane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

NOURY Arnauld. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

OBLET Thierry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

OLIVE Maurice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

OPULA Lambert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

ORSET Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 812<br />

PAQUET Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

PARIS Magali . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

PASQUIER Elisabeth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

PELOT Véronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

PERE Anne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

PETIT Fanny . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

PHILIFERT Pascale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 725<br />

PIGUET Virginie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

PILIPPI Benoît . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

PILLON Thierry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

PINSON Daniel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

PLAIS Denis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

PLANQUE Bernard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 730<br />

PONS Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

POTIE Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

PUY-BARAUD Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

QUILICHINI Paule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

RATHIER Francis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

RATHIER Françoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

RAULIN Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

REBOIS Didier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

REBOIS Didier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 748 (1-2)<br />

REGNAULT Cécile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 772<br />

REID Barbara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

REVAULT Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

ROLLAND Yves-Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

ROSALES-MONTANO Silvia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 805<br />

ROSALES-MONTANO Silvia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

ROUSSEAU Marie-Paule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

ROUSSELOT Loïc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

ROUSSET-DESCHAMPS Marcel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

ROZE Thierry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

RUTHERFORD Jonathan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

SANTANA Lilia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

SANTELLI Serge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 744<br />

SAUVAGE André . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

SAVOLDI Paola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 825<br />

SAWICKI Frédéric . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

SCHMITT Bertrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

SEGALEN Martine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

167


Index <strong>des</strong> auteurs<br />

SELOD Harris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

SEVERO Donato . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

SIMONET Laurence-Eglantine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

SINGLY François (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

SOUAMI Taoufik . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 802 (1-3)<br />

SOULET Ghislaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

STEBE Jean-Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

STEPHANY Antonin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 782<br />

SUERE Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

SUZANNE Gilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 817<br />

SWINNEN Hugo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 798<br />

TABARIES Muriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 707<br />

TABOURET René . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

TALANDIER Magali . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 742<br />

TAPIE Guy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

THEILE Dominique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 722<br />

THIARD Philippe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

THIBAULT Serge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

TILMONT Michèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

TILMONT Michèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

TISSOT Sylvie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

TOILIER Florence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

TOSELLI-DUJARDIN Amalia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 826<br />

TOSELLI-DUJARDIN Amalia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 789<br />

TOUSSAINT Jean-Yves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

TRIBILLON Jean-François . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

TRILLAT-BERDAL V. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

VALIN Sarah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

VAUJANY Fabien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

VILLALBA Bruno . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

VILLANOVA Roselyne (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

VILLANOVA Roselyne (de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

VISALLI Michel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

VORMS Bernard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 821<br />

VOULOIR Marie-Christine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 762<br />

WAELES Latifa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

WERNER Klaus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 782<br />

YOUNES Chris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

YOUNES Chris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 748 (1-2)<br />

YOUNES Chris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

ZIEGLER Volker . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

ZITOUNI Françoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

ZULIANI Jean-Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

168


Index <strong>des</strong> organismes<br />

Index <strong>des</strong> Organismes<br />

Act Consultants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 826<br />

ADES – Aménagement, développement, environnement, santé et sociétés . . . . . . . . . . . . .Puca 731<br />

AEE – Association air, eau, environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

AERA – Actions, étu<strong>des</strong> et <strong>recherches</strong> autour de l’architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 809<br />

Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

Agence Delafontaine Niel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca729<br />

AITEC - Association internationale de techniciens,experts et chercheurs . . . . . . . . . . . . . .Puca 703<br />

ALPHEEIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 724<br />

ALPHEEIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 813 (1-2)<br />

ANIL – Agence nationale pour l’information sur le logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 821<br />

Arc en rêve centre d’architecture Bordeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

Architecture et Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 813 (1-2)<br />

ARMINES – Association pour la recherche et le développement<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et processus in<strong>du</strong>striel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 724<br />

ARMINES – Association pour la recherche et le développement<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et processus in<strong>du</strong>striel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 769<br />

Association ARENES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

AURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 760<br />

BABLED NOUVET REYNAUD Architectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 733<br />

BABLED NOUVET REYNAUD Architecte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

BETREC- Bureau de recherché et de conseil au service<br />

de l’ ingénierie générale <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 781<br />

BETREC- Bureau de recherché et de conseil au service<br />

de l’ ingénierie générale <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 820<br />

Cabinet AUBERT-ORSET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 812<br />

CEREFI – Centre d’économie régionale, de l’emploi et <strong>des</strong> firmes internationales . . . . . . .Puca 730<br />

CERMA – Centre de recherche méthodologique d’architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

CERUR ce sigle ne se développe pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 760<br />

CESAER - Centre d’économie et sociologie appliquées à<br />

l’agriculture et aux espaces ruraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

CIRUS-CIEU – Centre interdisciplinaire de <strong>recherches</strong> urbaines et sociologiques . . . . . . .Puca 766<br />

Club Ville-Aménagement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 702<br />

CNRS Délégation Alpes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 761<br />

CNRS IDF - Centre national de la recherche scientifique Île-de-France . . . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

CRAPS – Centre de <strong>recherches</strong> administratives, politiques et sociales . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 696<br />

CRISTO – Centre de recherche « innovation socio-technique<br />

et organisations in<strong>du</strong>strielles » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

CSTB – Centre scientifique et technique <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

CSTB – Centre scientifique et technique <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 802 (1-3)<br />

CSTB – Centre scientifique et technique <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 770<br />

CSTB – Centre scientifique et technique <strong>du</strong> bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 818<br />

CTBA – Centre technique <strong>du</strong> bois et de l’ameublement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

CTBA – Centre technique <strong>du</strong> bois et de l’ameublement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

DAPA – Direction de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 830<br />

DAPA – Direction de l’architecture et <strong>du</strong> patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 748 (1-2)<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 772<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-la-Villette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 712<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-la-Villette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris-Val-de-Seine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

169


Index <strong>des</strong> organismes<br />

EDF R&D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

Editions Créaphis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

EHESS – Ecole <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> en sciences sociales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 762<br />

ENPC – Ecole nationale <strong>des</strong> Ponts et Chaussées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 824<br />

ENSAL – Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

ENTPE – Ecole nationale <strong>des</strong> travaux publics de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

ENTPE – Ecole nationale <strong>des</strong> travaux publics de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 724<br />

ENTPE – Ecole nationale <strong>des</strong> travaux publics de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

ENTPE – Ecole nationale <strong>des</strong> travaux publics de l’Etat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

FABRE-SPELLER Architectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 820 (1-2)<br />

FORGUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 811<br />

France Télécom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 810<br />

France Télécom R et D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 729<br />

GEISTEL – Groupe d’étude international sur les stratégies<br />

territoriales et l’économie locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 707<br />

GEOGRAPHIE-CITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 822<br />

GRAIN – Groupe de recherche, d’aménagement et d’interventions nouvelles . . . . . . . . . .Puca 787<br />

GREDEG – Groupe de recherche en droit, économie et gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 767<br />

GRIDAUH – Groupement de recherche sur les institutions et le droit de<br />

l’aménagement, de l’urbanisme et de l’habitat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 759 (1-2)<br />

ICADE SURETIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 708<br />

IDEFI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 767<br />

IEP Aix en Provence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 792<br />

IFA – Institut français d’architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

IFU - Institut français d’urbanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 823<br />

INRA - Institut national de la recherche agronomique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 829<br />

INSA Lyon – Institut national <strong>des</strong> sciences appliquées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

Institut d’urbanisme de Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 734<br />

Institut <strong>des</strong> sciences de l’homme Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 750<br />

IPRAUS – Institut parisien de recherche, architecture urbanistique, société . . . . . . . . . . . . .Puca 814<br />

ISIGE – Institut supérieur d’ingénierie et de gestion de l’environnement . . . . . . . . . . . . . . .Puca 769<br />

ISTED – Institut <strong>des</strong> sciences et <strong>des</strong> techniques de l’Equipement et<br />

de l’Environnement pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 827<br />

ISTED – Institut <strong>des</strong> sciences et <strong>des</strong> techniques de l’Equipement et<br />

de l’Environnement pour le développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 828<br />

IUP - Institut d’urbanisme de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

IUP – institut d’urbanisme de Paris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 742<br />

IZUBA Energie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 813 (1-2)<br />

Jean-Michel PLACE (Ed.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 830<br />

KCGS – Centre de connaissances gran<strong>des</strong> villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 771<br />

KHNET ne se développe pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 782<br />

Laboratoire CRESSON – Centre de recherche sur<br />

l’espace sonore et l’environnement urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 772<br />

Laboratoire d’économie et de gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 791<br />

Laboratoire de démographie historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 762<br />

Laboratoire Glysi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 750<br />

LADYSS – Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition <strong>des</strong> espaces . . . . . . . . . . . . .Puca 715<br />

LAPSAC – Laboratoire d’analyse <strong>des</strong> problèmes sociaux et de l’analyse collective . . . . . . . .Puca 800<br />

LATTS – Laboratoire techniques, territoires et sociétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 824<br />

LATTS – Laboratoire techniques, territoires et sociétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 786<br />

LAUA – Laboratoire langages, actions urbaines, altérités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 747<br />

LEPTAB – Laboratoire d’étude <strong>des</strong> phénomènes de transfert appliqués aux bâtiments . . . .Puca 783<br />

Les Eco Maires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 785 (1-4)<br />

LET – Laboratoire d’économie <strong>des</strong> transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

LET – Laboratoire d’économie <strong>des</strong> transports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 843<br />

LET – Laboratoire espaces, travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 712<br />

170


Index <strong>des</strong> organismes<br />

LET – Laboratoire espaces, travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 736<br />

LOCIE – Laboratoire Optimisation de la conception et ingénierie de l’environnement . . .Puca 784<br />

LOUEST – Laboratoire <strong>des</strong> organisations urbaines : espaces, sociétés, temporalités . . . . . .Puca 725<br />

LOUEST – Laboratoire <strong>des</strong> organisations urbaines : espaces, sociétés, temporalités . . . . . .Puca 819<br />

LTMU - Laboratoire Théorie <strong>des</strong> mutations urbaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 823<br />

LTMU - Laboratoire Théorie <strong>des</strong> mutations urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 788<br />

METROPOLIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 743<br />

Moniteur (le) (Ed.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 702<br />

ŒIL – Observatoire de l’économie et <strong>des</strong> institutions locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 728<br />

ŒIL – Observatoire de l’économie et <strong>des</strong> institutions locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 742<br />

PACTE – Politiques publiques, action politique, territoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

POLITECNICO DI MILANO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 825<br />

PREDAT – Pôles régionaux d’échanges sur le développement et<br />

l’aménagement <strong>des</strong> territoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Département 5<br />

PREDIT – Programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres . . . . . . .Puca 805<br />

Presses polytechniques et universitaires roman<strong>des</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 758<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 805<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 833<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 774<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 804<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 803<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 830<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 798<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 746<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 755<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 756<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 831<br />

Puca - Plan Urbanisme Construction Architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 807<br />

PUF – Presses universitaires de France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 757<br />

RAMAU – Réseau activités et métiers de l’architecture et de l’urbanisme . . . . . . . . . . . . . . .Puca 774<br />

TEMPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 731<br />

TRANSIT Consulting. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 790<br />

TRANSVERS CITE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 817<br />

Université d’Aix-Marseille III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 730<br />

Université d’Evry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 800<br />

Université de Bourgogne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 791<br />

Université de Bordeaux III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 731<br />

Université de Bristol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 751 (1-2)<br />

Université de Grenoble I (J. Fourier) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 793<br />

Université de La Rochelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 783<br />

Université de Lyon II. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 734<br />

Université de Marne-la-Vallée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 795<br />

Université de Nice Sophia-Antipolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 767<br />

Université de Paris VIII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 823<br />

Université de Paris VIII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 802 (1-3)<br />

Université de Paris X Nanterre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 725<br />

Université de Paris XII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 797<br />

Université de PARIS XII . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 728<br />

Université de Paris XII-Val de Marne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 742<br />

Université de Savoie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 784<br />

Université de Toulouse-le-Mirail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 766<br />

Université Lumière Lyon II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 832<br />

Université Pierre Mendès France de Grenoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca751 (1-2)<br />

University of Harvard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 819<br />

VIDDOC Information - Documentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Puca 752<br />

171


ministère<br />

de l’Écologie,<br />

<strong>du</strong> Développement<br />

et de l’Aménagement<br />

<strong>du</strong>rables<br />

ministère<br />

<strong>du</strong> Logement<br />

et de laVille<br />

direction générale<br />

de l’Urbanisme<br />

de l’Habitat et<br />

de la Construction<br />

plan urbanisme construction architecture<br />

Le plan | urbanisme | construction | architecture<br />

| puca depuis sa création en 1998, développe à la<br />

fois <strong>des</strong> programmes de recherche incitative, <strong>des</strong><br />

actions d’expérimentation et apporte son soutien<br />

à l’innovation et à la valorisation scientifique et<br />

technique dans les domaines de l’aménagement <strong>des</strong><br />

territoires, de l’habitat, de la construction et de la<br />

conception architecturale et urbaine.<br />

Organisé selon quatre grands départements<br />

de capitalisation <strong>des</strong> connaissances : Sociétés<br />

urbaines et habitat traite <strong>des</strong> politiques urbaines<br />

dans leurs fondements socio-économiques ;<br />

Territoires et aménagement s’intéresse aux<br />

enjeux <strong>du</strong> développement urbain <strong>du</strong>rable et de la<br />

planification ; Villes et architecture répond aux<br />

enjeux de qualité <strong>des</strong> réalisations architecturales et<br />

urbaines ; Technologies et construction<br />

couvre les champs de l’innovation dans le domaine<br />

<strong>du</strong> bâtiment ;<br />

le puca développe une recherche incitative sur le<br />

Futur <strong>des</strong> villes à l’impératif <strong>du</strong> développement<br />

<strong>du</strong>rable.<br />

Ce plan 2007-2012 se décline, selon huit<br />

programmes finalisés dont les objectifs de recherche<br />

répondent aux défis urbains de demain.<br />

Ces programmes sont accompagnés par <strong>des</strong><br />

ateliers thématiques de bilan <strong>des</strong> connaissances<br />

et <strong>des</strong> savoir-faire, ainsi que par <strong>des</strong> programmes<br />

transversaux à l’échelle <strong>des</strong> territoires et <strong>des</strong> villes et<br />

à l’échelle européenne avec la participation <strong>du</strong><br />

PUCA à <strong>des</strong> réseaux européens de recherche.<br />

Le PUCA, par ailleurs, assure le secrétariat<br />

permanent <strong>du</strong> programme de recherche sur l’énergie<br />

dans le bâtiment.<br />

Le gouvernement <strong>des</strong> villes<br />

et la fabrique <strong>du</strong> bien commun<br />

Planification sociale de l’urbain et services publics<br />

Citoyenneté et décision urbaine<br />

Intercommunalité et métropolisation<br />

Le renouveau urbain<br />

Rénovation urbaine et mixité sociale<br />

Renouvellement et recomposition <strong>des</strong> quartiers<br />

Créativité et attractivité <strong>des</strong> villes<br />

L’avenir <strong>des</strong> périphéries urbaines<br />

Territoires urbains et sûreté<br />

Architecture de la grande échelle<br />

Habitat pluriel : densité, urbanité, intimité<br />

Systèmes périurbains et coûts d’urbanisation<br />

Dynamiques et pratiques résidentielles<br />

Comportements résidentiels et<br />

défis démographiques<br />

Vieillissement de la population et choix résidentiels<br />

Habitat et services aux personnes âgées<br />

Evolutions démographiques et inégalités territoriales<br />

Accès au logement<br />

Trajectoires résidentielles<br />

Recompositions institutionnelles de l’offre de logement<br />

Mo<strong>des</strong> et formes de l’hébergement<br />

Economie foncière et immobilière<br />

L’innovation dans l’architecture et la construction<br />

Le futur de l’habitat<br />

Logements optimisés : coûts, qualité, fiabilité, délai<br />

Concept qualité, habitat, énergie<br />

Observatoire <strong>des</strong> bâtiments <strong>du</strong>rables<br />

Palmarès de l’innovation<br />

Evaluation énergétique <strong>du</strong> patrimoine existant (PREBAT)<br />

Bâtiments démonstrateurs (PREBAT)<br />

Territoires et acteurs économiques<br />

Espaces urbain et dynamiques économiques<br />

Lieux, flux, réseaux dans la ville <strong>des</strong> services<br />

Développement économique local et mondialisation<br />

Economie de l’aménagement<br />

Attractivité <strong>des</strong> territoires<br />

Vers <strong>des</strong> villes viables et acceptables<br />

Politiques territoriales et développement <strong>du</strong>rable<br />

Risques technologiques :<br />

enjeux économiques et territoriaux<br />

Villa urbaine <strong>du</strong>rable<br />

Quartiers <strong>du</strong>rables<br />

Aménagement et démarches HQE<br />

Collectivités locales et politiques énergétiques (PREBAT)<br />

Collectivités locales et défi climatique (PREBAT)<br />

PUCA plan urbanisme construction architecture<br />

Grande Arche de la Défense - Paroi Sud<br />

92055 La Défense Cedex<br />

Téléphone : 01 40 81 92 88<br />

Télécopie : 01 40 81 63 78<br />

www.urbanisme.equipement.gouv.fr/puca

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