les hydrangéas et leurs amis - Domaine de Courson
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L’entrée historique <strong>de</strong>s hydrangéas<br />
dans <strong>les</strong> parcs <strong>et</strong> jardins<br />
Claudie A<strong>de</strong>line, Arbor<strong>et</strong>um A<strong>de</strong>line, Centre rappelle « qu’il a été relevé environ 80<br />
espèces d’arbres, d’arbustes <strong>et</strong> plantes grimpantes caducs ou persistants au sein <strong>de</strong> ce<br />
genre très prolifique. Pratiquement tous sont originaires d’Asie, mais <strong>de</strong>ux espèces sont<br />
natives d’Amérique du Nord : Hydrangea arborescens <strong>et</strong> H. quercifolia, une du<br />
Mexique : H. seemanii <strong>et</strong> une du Chili : H. serratifolia. Découverts à la toute fin du XVIII e<br />
<strong>et</strong> durant tout le XIX e siècle, <strong>les</strong> hydrangéas seront très utilisés dans <strong>les</strong> grands parcs<br />
créés à c<strong>et</strong>te époque. Les massifs d’hydrangéas étaient presqu’essentiellement composés<br />
d’H. macrophylla aux f<strong>leurs</strong> globuleuses allant du blanc au rose <strong>et</strong> au rouge. Ce n’est que<br />
plus tard que <strong>les</strong> paysagistes s’intéresseront aux autres variétés, parmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> le<br />
superbe grimpant, H. p<strong>et</strong>iolaris <strong>et</strong> <strong>les</strong> H. serrata aux corymbes aplaties (dites en « bonn<strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ntelle » ou « lacecap » Outre-Manche), composées <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> ferti<strong>les</strong> en leur centre<br />
entourées <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> stéri<strong>les</strong> dotées <strong>de</strong> sépa<strong>les</strong> pétaloï<strong>de</strong>s. Mais <strong>leurs</strong> exigences, quant à<br />
l’exposition ombragée <strong>et</strong> à la nature aci<strong>de</strong> du sol, limitent leur facilité <strong>de</strong> plantation.<br />
Certains hydrangéas, découverts <strong>de</strong>puis le début du XIX e siècle mais n’ayant pas tant<br />
d’exigence n’ont pas tardé à soulever un véritable enthousiasme. D’abord ce fut H.<br />
arborescens dont <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s inflorescences globuleuses <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> stéri<strong>les</strong> blanches<br />
(vertes à l’ombre) forment <strong>de</strong> magnifiques massifs ; H. quercifolia dont la particularité<br />
tient à ses feuil<strong>les</strong> ressemblant à cel<strong>les</strong> d’un chêne (américain) <strong>et</strong> dont nombre <strong>de</strong> cultivars<br />
portent <strong>de</strong> larges panicu<strong>les</strong> blanches r<strong>et</strong>ombantes composées <strong>de</strong> plus ou moins <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong><br />
ferti<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> stéri<strong>les</strong>, simp<strong>les</strong> ou doub<strong>les</strong>.<br />
La palme revient à H. paniculata qui a donné naissance à d’innombrab<strong>les</strong> cultivars dont<br />
beaucoup furent créés par Robert <strong>et</strong> Jelena De Bel<strong>de</strong>r. Les inflorescences <strong>de</strong> ces variétés<br />
peuvent être allongées, sphériques, érigées, en corymbes <strong>et</strong> plus ou moins aplaties. El<strong>les</strong><br />
sont composées <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> complètement stéri<strong>les</strong> ou <strong>de</strong> f<strong>leurs</strong> mi-stéri<strong>les</strong> mi-ferti<strong>les</strong> dont<br />
l’agencement varie à l’infini. »<br />
Thierry <strong>de</strong> Ryckel, Pépinières <strong>de</strong> la Thyle, Belgique précise que « certains d’entre eux<br />
– paniculata, quercifolia, arborescens, h<strong>et</strong>eromalla – s’adaptent aux situations<br />
ensoleillées, même au sud <strong>de</strong> la France, pourvu qu’ils bénéficient d’un arrosage régulier.<br />
Ces mêmes genres acceptent aussi <strong>les</strong> sols calcaires ! Les autres – serrata,<br />
macrophylla, involucrata, anomala, aspera – restent <strong>de</strong>s plantes d'ombre ou miombre,<br />
avec <strong>leurs</strong> exigences spécifiques . »<br />
L’œil aux agu<strong>et</strong>s, la bêche à bout <strong>de</strong> bras !<br />
Question rusticité, peu <strong>de</strong> problèmes à l’horizon <strong>de</strong> l’hiver car <strong>les</strong> hydrangéas supportent<br />
plutôt bien le froid (-15°C) ; attention cependant aux gels tardifs d’avril qui pourraient faire <strong>de</strong>s<br />
dégâts si le soleil <strong>de</strong> février <strong>et</strong> <strong>de</strong> mars a fait démarrer la plante trop tôt, cela vaut surtout pour<br />
<strong>les</strong> espèces asiatiques originaires <strong>de</strong>s bords <strong>de</strong> mer comme H. macrophylla <strong>et</strong> ses hybri<strong>de</strong>s.<br />
La majorité <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelques heures <strong>de</strong> soleil le matin <strong>et</strong> une exposition en mi-ombre ou<br />
ombre légère l’après-midi, même si quelques-uns acceptent le soleil (H. quercifolia, H.<br />
h<strong>et</strong>eromalla). Ils seront toujours installés à l’abri du vent. Quant à la gran<strong>de</strong> question du pH<br />
du sol, une préférence affirmée pour <strong>les</strong> sols neutres à aci<strong>de</strong>s, avec <strong>les</strong> exceptions qui<br />
acceptent parfaitement le calcaire (H. aspera, H. arborescens, H. quercifolia). La présence<br />
<strong>de</strong> sel d’alumine dans la terre fera virer <strong>les</strong> f<strong>leurs</strong> du rose au bleu <strong>et</strong> du rouge au mauve ou<br />
bleu foncé. Le sol doit être riche en humus, frais mais bien drainé. Un paillage perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong><br />
maintenir l’humidité. Planter entre le début <strong>de</strong> l’automne <strong>et</strong> la fin du printemps, hors <strong>les</strong><br />
pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gel. Durant <strong>de</strong>ux années, il faudra arroser régulièrement la plantation, sans eau<br />
calcaire bien sûr pour <strong>les</strong> acidophi<strong>les</strong> ! Arrosages nécessaires aussi en cas <strong>de</strong> sécheresse.<br />
Le sécateur à la main<br />
Pour Stéphane Marie «un peu d’observation est nécessaire car <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figure se<br />
présentent. Certains hydrangéas fleurissent sur le bois <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte, d’autres<br />
sur le bois <strong>de</strong> l’année en cours. Attention <strong>de</strong> bien faire la distinction avant <strong>de</strong> se lancer,<br />
sous peine <strong>de</strong> n’avoir aucune floraison !<br />
2<br />
1 er cas : floraisons sur le bois <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte<br />
Sur H. macrophylla <strong>et</strong> H. serrata, chaque année, supprimer à leur base un tiers <strong>de</strong>s<br />
rameaux <strong>les</strong> plus vieux, ceux dont l’écorce se <strong>de</strong>squame <strong>et</strong> vire au blanchâtre. Ils