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Journal<br />

Le<br />

Fleurdelisé 7<br />

PATRIOTES À LA GRANDEUR DU QUÉBEC<br />

Le Richelieu héroïque<br />

De juin à octobre 1837, Wolfred Nelson, leader<br />

patriote de la région, anime une dizaine de réunions du<br />

Comité du comté. Elles visent à assurer le respect du<br />

boycottage des produits britanniques, à collecter des<br />

fonds, à encourager les démissions des magistrats propatriotes,<br />

à appuyer ceux démis par le gouvernement et<br />

à préparer la grande assemblée prévue à Saint-Charles en<br />

octobre. Parallèlement, les « jeunes gens de Saint-Denis »<br />

se réunissent le 10 septembre pour lancer un appel à<br />

saisir le « vent de liberté qui souffle sur le pays ». Le 23<br />

septembre, c’est au tour des « Dames patriotes de Saint-<br />

Denis » à s’organiser.<br />

L’assemblée qui se déroule à Saint-Charles, les<br />

23 et 24 octobre 1837, est sans conteste la plus célèbre<br />

jamais tenue par les Patriotes. La Confédération des<br />

Six Comtés y réunit des délégués sous la présidence de<br />

Wolfred Nelson et en présence de Papineau. L’assemblée<br />

des Six Comtés servira cependant de prétexte à l’Église<br />

pour publier, dès le lendemain, un mandement mettant en<br />

garde la population et, plus tard au gouvernement, pour<br />

lancer des mandats d’arrestation contre les chefs patriotes.<br />

Apprenant que Papineau a trouvé refuge à Saint-<br />

Denis, 350 soldats du lieutenant-colonel Gore quittent<br />

donc Sorel sous une pluie glaciale puis marchent toute la<br />

nuit du 23 novembre, jusqu’au village où ils entrent au<br />

petit matin. Trempés et épuisés, les soldats font face à 200<br />

résistants mal armés, sous les ordres de Wolfred Nelson.<br />

Durant plusieurs heures, l’armée bombarde sans<br />

succès la distillerie et une solide maison transformées en<br />

forteresses. Vers 14 h, des renforts providentiels arrivent<br />

de Saint-Antoine, Saint-Ours, Saint-Roch et Verchères,<br />

faisant pencher la balance du côté patriote. Après sept<br />

heures de combat, Gore décide de se replier sur Sorel,<br />

laissant les défenseurs maîtres des lieux.<br />

Cette victoire inespérée sera cependant sans<br />

lendemain et sera annulée deux jours plus tard par la<br />

défaite de Saint-Charles. Après avoir appris l’ampleur<br />

de la défaite, plusieurs Patriotes abandonnent la lutte<br />

préférant fuir afin d’organiser la riposte.<br />

Saint-Hyacinthe, refuge des Patriotes<br />

Tandis qu’on s’appuie ailleurs sur un leadership local<br />

fort, à Saint-Hyacinthe le mouvement patriote est plus<br />

intimement lié à l’exécutif montréalais et en particulier<br />

à la famille Papineau. Ces accointances se vérifieront<br />

notamment à la fin de 1837, quand des chefs montréalais<br />

trouveront refuge dans la région maskoutaine.<br />

Ce qui est frappant de Saint-Hyacinthe, c’est le rôle<br />

des grands notables dans l’animation politique. À la suite<br />

du seigneur pro-patriote Jean Dessaulles, de son épouse<br />

Rosalie et de leur fils Louis-Antoine, c’est toute l’élite<br />

maskoutaine qui semble s’être liguée derrière le Parti<br />

patriote.<br />

Entre les assemblées et l’appel aux armes, des<br />

charivaris sont notamment menés contre le juge de paix<br />

Jean-Baptiste Casavant, le lieutenant Benjamin Goulet et<br />

l’officier de milice Emmanuel Couillard-Després.<br />

Le plus célèbre de ces charivaris vise nul autre que le<br />

général John Colborne. Le 13 septembre 1837, le général<br />

en chef des forces britanniques en Amérique fait halte à<br />

Saint-Hyacinthe dans le cadre d’une tournée d’inspection.<br />

Une soixantaine d’hommes armés demandent ensuite<br />

l’absolution au curé Édouard Crevier en vue de se joindre<br />

aux Patriotes du Richelieu.<br />

En novembre 1837, la répression militaire et la fuite<br />

de plusieurs leaders patriotes inaugurent en effet une<br />

nouvelle phase à Saint-Hyacinthe, où bon nombre de<br />

chefs patriotes trouvent refuge sur la route de l’exil vers<br />

les États-Unis.<br />

Les Patriotes de Saint-Hyacinthe participent ensuite<br />

au soulèvement de l’automne 1838. Ainsi, dès sa sortie de<br />

prison, Bousquet dit Raynaud et le jeune Louis Bourdon<br />

recrutent intensivement des « Frères chasseurs » afin de<br />

planifier la prise du fort Chambly dans la nuit du 3 au 4<br />

novembre 1838.<br />

Une centaine d’hommes se donnent ainsi rendezvous<br />

au moulin Meigs de Saint-Athanase (Iberville),<br />

pour y prendre livraison d’armes et attendre un signal<br />

de l’attaque. Le signal ne viendra jamais. Les conjurés<br />

subissent leur procès du 22 au 28 février 1839.<br />

Fondé en 1811 par l’abbé Antoine Girouard, le séminaire de<br />

Saint-Hyacinthe devient vite foyer intellectuel pour les idées<br />

patriotes.

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