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Nacir GUECHI ´Elaboration et caractérisations structurale, électrique ...

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République Algérienne Démocratique <strong>et</strong> Populaire<br />

Ministère de l’Enseignement Supérieur <strong>et</strong> de la Recherche Scientifique<br />

Université Ferhat Abbas de Sétif<br />

MÉMOIRE<br />

présenté à la Faculté des Sciences<br />

Département de physique<br />

pour l’obtention du diplôme de<br />

MAGISTÈRE<br />

Option : Physique du solide<br />

par<br />

<strong>Nacir</strong> <strong>GUECHI</strong><br />

THÈME<br />

Élaboration <strong>et</strong> caractérisations <strong>structurale</strong>,<br />

électrique <strong>et</strong> magnétique des couches minces<br />

de F e x Ni 100−x déposées sur Si(100)<br />

Soutenu publiquement le 21/09/2010<br />

devant la commission d’examen :<br />

Président M. A. Layadi Professeur UFA. Sétif<br />

Rapporteur M. A. Bourzami Maître de conférences A UFA. Sétif<br />

Examinateurs M. A. Roumili Professeur UFA. Sétif<br />

M. M. Guemmaz Professeur UFA. Sétif<br />

Invité M. A. Guittoum Maître de recherche CRN. Alger


Dédicaces<br />

<br />

A mes chers parents,<br />

A toute ma famille,<br />

A tous ceux qui m’ont soutenu.


Remerciements <br />

Nos yeux sont limités à quelques longueurs d’ondes.<br />

Ils ne sont adaptés qu’a des phénomènes visibles, il faut<br />

dépasser c<strong>et</strong>te perception immédiate pour découvrir les lois<br />

de la nature. C’est l’obj<strong>et</strong> de la physique...<br />

Edouard Brézin, Professeur en M.Q.<br />

e travail de mémoire de Magistère a été effectué au département de physique de la faculté des<br />

C sciences de l’université Ferhat Abbas de Sétif, sous la direction du Dr A. Bourzami. Les<br />

caractérisations de nos échantillons par EDX <strong>et</strong> RBS ont été réalisées au CRNA-COMEN-Alger<br />

<strong>et</strong> l’analyse par magnétométrie a été faite à l’IPCM-Strasbourg.<br />

Je tiens à remercier M. A. Layadi, Professeur à l’Université Ferhat Abbas de Sétif, pour<br />

l’honneur qu’il m’a fait en acceptant la présidence du jury.<br />

Mes remerciements s’adressent tout particulièrement à M. A.Bourzami, Maître de conférences<br />

à l’université Ferhat Abbes de Sétif, pour m’avoir encadré, pour ses précieux conseils, pour sa disponibilité.<br />

Il a toujours pris le temps de m’écouter <strong>et</strong> de donner son avis. Ce qui m’a permis de<br />

m’initier aux premiers secr<strong>et</strong>s de la recherche. Vraiment merci, pour tout cela <strong>et</strong> pour le temps<br />

qu’il m’a consacré durant ma formation.<br />

Mes remerciements vont à Messieurs A. Roumili <strong>et</strong> M. Guemmaz, professeurs à l’université<br />

Ferhat Abbas de Sétif, de consacrer une partie de leurs temps <strong>et</strong> d’accepter sans condition,<br />

l’examen de ce travail.<br />

Je remercie vivement M. A. Guittoum, Maître de recherche au CRNA pour sa disponibilité,<br />

sa compétence <strong>et</strong> ses conseils scientifiques efficaces qu’il n’a cessé de me prodiguer lors de<br />

mon séjour au COMENA <strong>et</strong> pour accepter d’être membre de jury. Je remercie les responsables du<br />

CRNA-COMENA pour m’avoir facilité l’acces au CRNA <strong>et</strong> tout particulièrement M. M. Saad<br />

Attaché de Recherche au CRNA <strong>et</strong> M. N.Souami, Ingénieur, avec lesquels j’ai beaucoup appris<br />

sur les manipulations RBS <strong>et</strong> EDX. Je remercie Dr S. Colis, chercheur à l’IPCMS, pour les<br />

cycles AGFM <strong>et</strong> K. Loucif enseignant chercheur à l’UFAS pour l’enregistrement des spectres<br />

DRX.<br />

Mes remerciements vont au chef département de physique, M. L. Krache pour sa disponibilité<br />

<strong>et</strong> à tout le staff administratif qui ont géré convenablement nos dossiers.<br />

J’ai eu l’occasion d’assister avec M. M. Lechhab, M. K. Kessali <strong>et</strong> M. S. Bouras, qui<br />

m’ont appris les rudiments de la pédagogie, <strong>et</strong> notamment avec le professeur A. Bensghir pour<br />

ses précieuses manipulations didactiques.<br />

J’ai eu la chance, moi fils de Magra, de rencontrer un fils d’Akbou à l’université de Sétif, merci<br />

à toi Tinouche.<br />

Mes remerciements vont également à toute personne qui a contribué, de près ou de loin, à la<br />

réalisation de ce travail.


Table des matières<br />

Introduction générale 1<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

I Elaboration des couches minces F e x Ni 100−x /Si(100) 5<br />

I.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

I.2 Méthodes physiques de dépôt des couches minces . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6<br />

I.2.1 L’évaporation sous vide par chauffage résistif direct . . . . . . . . . . . . . 7<br />

I.2.2 L’évaporation par bombardement électronique (BE) . . . . . . . . . . . . . 8<br />

I.2.3 L’épitaxie par j<strong>et</strong> moléculaire (EJM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

I.2.4 La pulvérisation cathodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9<br />

I.2.5 Le dépôt par ablation laser pulsé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

I.3 Les méthodes chimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

I.3.1 Dépôt chimique en phase vapeur (CVD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

I.3.2 L’électrodéposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

I.3.3 Le procédé sol-gel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

I.4 Mécanismes physiques de croissance des films . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13<br />

I.5 Dispositif expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

I.5.1 Description de l’évaporateur MECA2000 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

I.5.2 Conditions d’élaboration des échantillons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

I.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19<br />

II Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x 21<br />

II.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

II.2 Principe de la diffraction des rayons X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

II.3 Quelques techniques de diffraction des rayons X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

II.3.1 Méthode de Laue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25<br />

II.3.2 Méthode du cristal tournant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25


II.3.3 Méthode des poudres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

II.4 Description du diffractomètre utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

II.5 Analyse <strong>structurale</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

II.5.1 Diagramme de phase des alliages F e x Ni 100−x . . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

II.5.2 Evolution du paramètre de maille a en fonction du % x de fer . . . . . . . 30<br />

II.6 Analyse micro<strong>structurale</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31<br />

II.6.1 Origines d’élargissement des pics de diffraction des rayons X . . . . . . . . 31<br />

II.6.2 Caractéristiques d’un pic de diffraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32<br />

II.6.3 Elargissement des pics de diffraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

II.6.3.1 Formule de Scherrer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33<br />

II.6.3.2 Méthode de Williamson-Hall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35<br />

II.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

III Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x 43<br />

III.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

III.2 Interaction électrons-matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44<br />

III.3 Microscope électronique à balayage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

III.4 La microanalyse X . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

III.4.1 Principe de l’EDX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

III.4.2 Quantification des éléments Fe, Ni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46<br />

III.5 La spectrométrie de la rétrodiffusion de Rutherford . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

III.5.1 Principe de la méthode RBS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

III.5.2 Le facteur cinématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48<br />

III.5.3 Résolution en masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

III.5.4 La section efficace de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50<br />

III.5.5 Pouvoir d’arrêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

III.5.6 Mesure de l’épaisseur d’une couche mince . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

III.6 Enregistrement des spectres RBS des films F e x Ni 100−x . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

III.6.1 Dispositif expérimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

III.6.2 Etalonnage de la chaîne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54<br />

III.6.3 Les spectres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55<br />

III.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58<br />

IV Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x 59<br />

IV.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60


IV.2 Magnétisme des solides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

IV.2.1 Magnétisme localisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

IV.2.2 Magnétisme itinérant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60<br />

IV.3 Ferromagnétisme des métaux de transition : F e, Ni . . . . . . . . . . . . . . . . . 61<br />

IV.4 Anisotropie magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

IV.4.1 Anisotropie de forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62<br />

IV.4.2 Anisotropie magnétocristalline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

IV.4.3 Anisotropie magnétoélastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63<br />

IV.4.4 Anisotropie de surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

IV.5 Domaines <strong>et</strong> parois de domaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64<br />

IV.6 Le cycle d’hystérésis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65<br />

IV.7 Enregistrement des cycles d’hystérésis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66<br />

IV.8 Evolution de la coercivité en fonction du pourcentage x de fer . . . . . . . . . . . 68<br />

IV.9 Evolution de l’aimantation à saturation en fonction du pourcentage x de fer . . . . 69<br />

IV.10 Résistivité électrique des alliages F e x Ni 100−x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

IV.10.1 Caractéristiques d’une bande d d’un ferromagnétique . . . . . . . . . . . . 72<br />

IV.10.2 La résistivité d’un matériau ferromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

IV.10.3 Diffusion par les interfaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73<br />

IV.10.4 Eff<strong>et</strong> de la taille des grains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74<br />

IV.11 Les résistivités magnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

IV.12 Dispositif des quatre pointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75<br />

IV.13 Evolution de la résistivité des films F e x Ni 100−x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77<br />

IV.14 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78<br />

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79<br />

Conclusion générale 80


Table des figures<br />

I.1 Schéma illustrant les principales sources résistives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

I.2 Schéma illustrant l’évaporation par bombardement électronique [10]. . . . . . . . . 8<br />

I.3 Principe de la pulvérisation DC. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10<br />

I.4 Schéma d’une installation PLD. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11<br />

I.5 Schéma simplifié de l’évaporateur MECA2000. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16<br />

II.1 Illustration de la loi de Bragg. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

II.2 Définition du montage Bragg-Brintano (θ, θ). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

II.3 Photo du passeur d’échantillons d’un diffractomètre D8. . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

II.4 Diagramme de phase des alliages F e x Ni 100−x [8]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

II.5 Evolution du paramètre de maille a en fonction du pourcentage x de fer. . . . . . 31<br />

II.6 Schéma représentant les différentes contributions à l’élargissement des pics DRX. . 32<br />

II.7 Evolution de la taille D des grains en fonction du pourcentage x de fer. . . . . . . 34<br />

II.8 Illustration de la microdéformation ɛ n = (d − d 0 )/d suivant la direction N, [14]. . . 35<br />

II.9 La microdéformation ɛ(%) en fonction du pourcentage x de fer. . . . . . . . . . . . 38<br />

II.10 Les spectres DRX des films F e x Ni 100−x /Si. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40<br />

III.1 Poire d’interaction électrons-matière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

III.2 Rendement des émissions électroniques en r<strong>et</strong>our en fonction de l’énergie [4]. . . . 46<br />

III.3 Exemple d’un spectre EDX : F e 62 Ni 38 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

III.4 Rétrodiffusion sur la surface d’un échantillon [8]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48<br />

III.5 Variations de K en fonction de r <strong>et</strong> θ. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

III.6 Rétrodiffusion par un ion profond. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52<br />

III.7 Dispositif expérimental de la RBS [15]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53<br />

III.8 Spectres RBS des échantillons F e x Ni 100−x déposés sur Si(100). . . . . . . . . . . . 57<br />

IV.1 Schémas des densités d’états des sous bandes s <strong>et</strong> d pour : F e <strong>et</strong> Ni. . . . . . . . 62<br />

IV.2 Principe d’un magnétomètre à gradient de champ (AGFM). . . . . . . . . . . . . 67<br />

IV.3 Cycles d’hystérésis enregistrés par AGFM. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67<br />

7


IV.4 Variation du champ coercitif H c en fonction du pourcentage x de fer. . . . . . . . 68<br />

IV.5 Courbe de Slater-pauling, représente la variation du moment atomique moyen pour<br />

les alliages binaires de métaux de transition en fonction de leur composition. . . . 70<br />

IV.6 Aimantation à saturation en fonction du pourcentage x de fer. . . . . . . . . . . . 70<br />

IV.7 Schéma équivalent de la résistivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72<br />

IV.8 Dispositif des quatre pointes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76<br />

IV.9 Résistivité en fonction du pourcentage de fer. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78


Liste des tableaux<br />

I.1 Les principales sources résistives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

I.2 Caractéristiques physiques du fer <strong>et</strong> du nickel [1, 17, 18] . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

III.1 Composition des échantillons F e x Ni 100−x /Si . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47<br />

III.2 Les valeurs de : K, E <strong>et</strong> ch des échantillons de référence : Si, F e. . . . . . . . . . 55<br />

III.3 Epaisseurs déterminés par RBS des films F e x Ni 100−x /Si. . . . . . . . . . . . . . . 55


Introduction générale


Introduction générale<br />

L’étude des alliages de fer <strong>et</strong> de nickel déposés sous forme de couches minces ou élaborés sous<br />

forme de nanopoudres ont fait l’obj<strong>et</strong> depuis longtemps d’une recherche intense, en m<strong>et</strong>tant en<br />

œuvre de plus en plus des techniques d’élaboration sophistiquées [1, 2]. Ces alliages ont la particularité<br />

de présenter des propriétés physiques remarquables. Parmi ces alliages, on trouve l’invar,<br />

à 36% de Ni, qui est connu pour son très faible coefficient de dilatation, utilisé dans les montages<br />

mécaniques en métrologie [3, 4]. Ces alliages sont beaucoup plus réputés pour leurs propriétés<br />

magnétiques car ils sont magnétiquement doux. Ils sont appliqués pour la réalisation de capteurs<br />

de champ magnétique [5] car ils peuvent réagir à des champs très faibles comme ils servent<br />

de base pour les transducteurs vanne de spin GMR, avec un temps ultracourt de l’inversion de<br />

l’aimantation[6] . En particulier, ces alliages en couches minces, sont utilisés pour la fabrication des<br />

têtes de lecture des données stockées sur des disques magnétiques. Leur perméabilité magnétique<br />

peut atteindre une grande valeur (µ r > 10 5 ) ce qui les classe comme de bons conducteurs de flux<br />

magnétique en électrotechnique. Une constante d’anisotropie magnétocristalline nulle caractérise<br />

l’alliage F eNi 3 [8], ce qui le privilège dans la fabrication des cadres magnétiques des transformateurs<br />

de signaux faibles des appareillages de communication [7, 9]. Dans la littérature, on s’intéresse<br />

beaucoup aux alliages F exNi riches en nickel (x < 30) pour ces propriétés mécaniques [3]. D’un<br />

autre coté, ces alliages servent comme matériaux de base pour l’élaboration d’alliages ternaires<br />

ou quaternaires en ajoutant des métaux (Mo, Co, Cu, . . .) ou des métalloides (C, S, P. . .) pour<br />

améliorer leurs propriétés mécanique ou magnétique [10, 11].<br />

L’objectif de notre étude est d’élaborer des couches minces d’alliages F e x Ni 100−x par évaporation<br />

sous vide <strong>et</strong> d’étudier l’eff<strong>et</strong> de la composition sur quelques propriétés physiques. Ce manuscrit<br />

est structuré de la manière suivante :<br />

Dans le premier chapitre, nous présentons certaines techniques physiques <strong>et</strong> chimiques de fabrication<br />

des couches minces <strong>et</strong> les mécanismes physiques de leur croissance. On trouve la description<br />

de l’évaporateur MECA2000 du laboratoire que nous avons utilisé en mentionnant les conditions<br />

de travail dans lesquelles ont été élaborés nos échantillons.<br />

Le deuxième chapitre est consacré à l’étude <strong>structurale</strong> des alliages F e x Ni 100−x . On trouve un<br />

rappel théorique sur la diffraction spéculaire des rayons X <strong>et</strong> la description du diffractomètre utilisé.<br />

Une bonne partie de ce chapitre est consacrée à l’étude micro<strong>structurale</strong> des alliages F e x Ni 100−x<br />

en appliquant la méthode de Wilson-Stokes <strong>et</strong> Williamson-Hall afin de déterminer la taille des<br />

grains <strong>et</strong> le taux des microdéformations.<br />

Les analyses par EDX (Energy Dispersive X-ray Analyses) <strong>et</strong> RBS (Rutherford Backscattring<br />

Spectroscopy) des échantillons sont exposées dans le troisième chapitre. Un rappel concernant<br />

le principe de chaque méthode est donné. On trouve également la description du montage RBS-<br />

PIXE du CRNA du COMEN-Alger qui a servi à l’enregistrement des spectres RBS des échantillons<br />

F e x Ni 100−x /Si(100).<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 2/82


Introduction générale<br />

Le dernier chapitre traite les propriétés magnétiques <strong>et</strong> électriques des échantillons en fonction<br />

de la composition des alliages F exNi, en commençant par un bref rappel sur le magnétisme des<br />

solides, le ferromagnétisme dans les métaux de transitions Fe, Ni <strong>et</strong> les différentes formes d’anisotropie<br />

magnétique. Ce rappel est nécessaire pour faciliter l’analyse subséquente des résultats.<br />

Les propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique, concernant l’évolution de l’aimantation, la coercivité <strong>et</strong><br />

la résistivité électrique en fonction de la composition, sont également élucidées.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 3/82


Introduction générale<br />

Bibliographie<br />

[1] K. Hoselitz, Ferromagn<strong>et</strong>ic properties of m<strong>et</strong>als and alloys, Oxford university press, Amen<br />

House, London E.C.4 (1952).<br />

[2] H. J. Mathieu, E. Bergmann, R. Gras, Traité des matériaux : Analyse <strong>et</strong> technologie des<br />

surfaces, Vol.4, Ed. Presses polytechniques <strong>et</strong> universitaires romandes, (2003).<br />

[3] G. Couderchon, Alliages fer–nickel <strong>et</strong> fer-cobalt, Technique de l’ingénieur D2130 .<br />

[4] G. Béranger, J-F. Tiers, F. Duffaut, Invar : Famille d’alliages fonctionnels, Technique de<br />

l’ingénieur N 2 750.<br />

[5] T. Waeckerle, H. Fraisse, Q. Furnemont, J. Mag. Mag. Mat 290-291 (2005)1584.<br />

[6] A. Atkinson, D-A, Allwood, M.D Cooke and R.P Cowburn, J. Phys. D : Appl. Phys. 34<br />

(2001)3019.<br />

[7] B. Gerhmann, J. Mag. Mag. Mat 290-291 (2005)1419.<br />

[8] J-B. Wang, Q-F. Liu, D-S. Xue, Y. Peng, X-Z. Cao, F-S. Li, J. Phys. D : Appl. Phys. 34<br />

(2001) 3442–3446.<br />

[9] A-O. Adeyeye, S. Goolaup, N. Singh, C-C. Wang, X-S. Gao, C-A. Ross, W. Jung, F-J. Castaon,<br />

J. Phys. D : Appl. Phys. 40 (2007) 6479–6483.<br />

[10] G. Gonzalez, D. Ibarra, J. Ochoa, R. Villalba , A. Sagarzazu, Journal of Alloys and Compounds<br />

434–435 (2007) 437–441.<br />

[11] L. Eleno, K. Frisk, A. Schneider, Interm<strong>et</strong>allics 14 (2006) 1276-1290.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration des couches minces<br />

F e x Ni 100−x /Si(100)


Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.1 Introduction<br />

Une couche mince est une fine pellicule de matériau déposée à la surface d’un autre matériau<br />

solide dans le but d’améliorer les propriétés physico-chimiques de ce dernier ou de découvrir de<br />

nouveaux matériaux avec de nouvelles propriétés. La couche mince est classée comme un matériau<br />

à deux dimensions. Son épaisseur peut varier de quelques nanomètres quand elle ne compte que<br />

quelques plans atomiques (couches ultraminces) ou bien, elle pourrait avoisiner les dixièmes de<br />

millimètre (couches très épaisses) quand le dépôt est granulaire [1, 2]. Une couche mince est<br />

donc un matériau artificiel qui pourrait jouir de propriétés jamais observées sur les corps à l’état<br />

massif. Par exemple, [4] : on peut épitaxier quelques plans atomiques de fer dans la structure<br />

γ(cfc) alors que le fer massif présente, à la température ambiante, une structure α(cc) <strong>et</strong> n’exhibe<br />

c<strong>et</strong>te structure qu’à des températures T>910°C .<br />

Les premières réalisations de couches minces ont commencé par des procédés chimiques dont<br />

les applications étaient réduites timidement à l’ornement d’obj<strong>et</strong>s pour les décors des appareils<br />

électroniques ou électroménagers. Aujourd’hui, l’importance des couches minces est justifiée par<br />

le nombre croissant d’applications technologiques dans différents secteurs [3, 6, 7]. On distingue,<br />

en particulier, la fabrication des couches antirefl<strong>et</strong>s ou des miroirs multidiélectriques parfaitement<br />

réfléchissants, dans le domaine de l’optique ; des couches protectrices pour le revêtement contre<br />

la corrosion, dans le domaine de la chimie ou améliorer sa dur<strong>et</strong>é en mécanique ; des couches<br />

semiconductrices ou magnétiques pour la réalisation de composants électroniques ou de capteurs,<br />

<strong>et</strong> notamment pour leurs utilisations dans le domaine de stockage des données. De ce fait, les<br />

techniques de fabrications des couches minces ont acquit un grand progrès <strong>et</strong> sont devenues très<br />

sophistiquées <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent de synthétiser des matériaux avec une grande pur<strong>et</strong>é dont les propriétés<br />

sont presque ajustables à volonté. En pratique, le choix de la technique d’élaboration de<br />

couches minces est dicté par les thèmes d’études.<br />

Dans ce qui suit, nous rappelons quelques techniques de fabrication des couches minces, les<br />

plus fréquentes dans l’industrie <strong>et</strong> dans les laboratoires de recherche. Nous pouvons grouper ces<br />

techniques d’élaboration en deux grandes catégories : les méthodes physiques <strong>et</strong> les méthodes<br />

chimiques.<br />

I.2 Méthodes physiques de dépôt des couches minces<br />

Les méthodes physiques se distinguent par la présence d’un matériau-source qui, sous l’eff<strong>et</strong><br />

d’un agent extérieur, se sublime <strong>et</strong> prend de l’expansion dans une enceinte raréfiée. Les atomes<br />

évaporés se condensent sur un substrat se trouvant à une température plus faible, pour former la<br />

couche mince. Parmi ces méthodes nous citons :<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.2.1<br />

L’évaporation sous vide par chauffage résistif direct<br />

Une p<strong>et</strong>ite quantité du matériau à évaporer est mise dans une nacelle composée d’un matériau<br />

à haut point de fusion (W, Mo, . . .) ou simplement posée sur un fil très résistif, ou bien c<strong>et</strong>te<br />

quantité de matière est mise dans un creus<strong>et</strong> réfractaire sur lequel est enroulé un fil assez résistif.<br />

L’ensemble est placé dans une enceinte où un vide poussé à été réalisé [1, 5, 8]. Quand un courant<br />

très intense traverse la nacelle ou parcourt le fil, il peut porter, par eff<strong>et</strong> Joule direct, le matériau<br />

à sa température de fusion. Le matériau fondu s’évaporera si sa pression de vapeur avoisine la<br />

pression résiduelle dans l’enceinte. Le matériau peut être également porté à fusion par induction<br />

à haute fréquence. Le tableau I.1 rassemble quelques sources résistives ainsi que leurs spécificités.<br />

Sources à résistance Matériau de fabrication spécificité<br />

Le filament tungstène(W, T f = 3380 °C) évaporation dans<br />

toutes les directions<br />

Feuilles métalliques de : évaporation située au<br />

La nacelle W,(Mo, T f = 2610 °C) dessus de la nacelle<br />

Ta, T f = 3000 °C<br />

Al 2 O 3 fritté, MgO fritté évaporation, sublimation ;<br />

Le creus<strong>et</strong> SiO 2 vitreux chauffage par :<br />

BN,BN-TiB 2<br />

-filament<br />

-Rayonnement(les é, H.F)<br />

-l’évaporation est limitée aux matériaux qu’ont une<br />

les inconvénients température inférieure de celle de la source ;<br />

-évaporation préférentielle pour les alliages ;<br />

-décomposition thermique pour les composés chimiques.<br />

Tab. I.1 – Les principales sources résistives.<br />

Fig. I.1 – Schéma illustrant les principales sources résistives.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

Dans le cas où le matériau à évaporer est un alliage, l’évaporation pourrait être préférentielle,<br />

c’est-à-dire, chaque composant s’évapore indépendamment des autres constituants ‘loi de Raoult’,<br />

en raison du fait que les divers constituants de l’alliage ont des pressions de vapeur différentes<br />

<strong>et</strong> donc la vitesse d’évaporation est plus grande pour un constituant dont la pression de vapeur<br />

est plus importante. Par conséquent, une évaporation préférentielle qui entraîne une évolution de<br />

la composition de la source, <strong>et</strong> ainsi la composition du dépôt. Pour réduire ces eff<strong>et</strong>s, on utilise<br />

soit l’évaporation directe si les pressions de vapeurs des constituants sont voisines, soit on utilise<br />

l’évaporation flash, qui consiste à évaporer l’alliage par p<strong>et</strong>ites quantités où on dépose un par un,<br />

des p<strong>et</strong>its grains d’alliage sur un ruban de tantale ou tungstène porté à une température élevé.<br />

Aussi on peut utiliser des évaporations séparées où chaque constituant de l’alliage est émis par<br />

une source isolée.<br />

La majorité des dépôts physiques sont réalisés par évaporation sous vide ou ultra vide. Si la<br />

pression de travail est convenable, les atomes évaporés vont atteindre le substrat quand il est placé<br />

à une distance inférieure à leur libre parcours moyen. L’évaporation par chauffage résistif direct<br />

est simple, mais réduite à des matériaux à bas point de fusion. La faible quantité de matière limite<br />

la durée de dépôt. Un contrôle des températures de chauffage est nécessaire car le matériau à<br />

déposer peut s’allier au matériau de la nacelle quand il est en contact direct avec celui-ci.<br />

I.2.2<br />

L’évaporation par bombardement électronique (BE)<br />

Le matériau peut s’évaporer par bombardement électronique (BE) en focalisant un faisceau<br />

d’électrons énergétiques sur un fragment de matériau (Fig. I.2). Ces procédés (BE) sont devenus<br />

Fig. I.2 – Schéma illustrant l’évaporation par bombardement électronique [10].<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 8/82


Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

très répandus en raison de la grande variété de matériaux assez réfractaires qui peuvent être<br />

évaporés <strong>et</strong> déposés rapidement <strong>et</strong> surtout pour la longue durée de la source <strong>et</strong> la pur<strong>et</strong>é du dépôt.<br />

L’avantage réside dans le fait qu’on évapore juste la matière où impacte le faisceau électronique.<br />

Le complément du matériau est maintenu à une température plus basse en refroidissant le creus<strong>et</strong><br />

par une circulation d’eau. La vitesse de dépôt est généralement contrôlée avec une balance à<br />

quartz <strong>et</strong> asservie avec le fonctionnement du canon à électrons pour réguler le flux atomique<br />

émis [1, 2, 10, 13].<br />

I.2.3<br />

L’épitaxie par j<strong>et</strong> moléculaire (EJM)<br />

L’épitaxie par j<strong>et</strong> moléculaire (EJM) (ou MBE de l’anglais : Molecular Beam Epitaxie) est<br />

une méthode d’évaporation sous ultravide. Etymologiquement : ”epi” signifie ”sur” <strong>et</strong> ”taxis”<br />

”arrangement”. L’EJM perm<strong>et</strong> donc de déposer un cristal sur un autre cristal (substrat). Le<br />

principe consiste à évaporer sur un substrat où la température est contrôlée, un matériau à l’aide<br />

d’une cellule de Knudsen ou par bombardement électronique. L’épitaxie s’effectue à des vitesses<br />

de dépôt très lentes (des Å/mn) pour laisser le temps aux atomes déposés de diffuser vers les<br />

sites cristallographiques [1, 10, 12]. Le dépôt doit s’effectuer donc nécessairement sous ultravide<br />

(UHV), c’est-à-dire, la pression de travail doit être de l’ordre de 10 −10 mbar. A ces pressions de<br />

travail, le libre parcours moyen des atomes dépasse des centaines de km. Les atomes émis avec une<br />

faible énergie, ne subissant aucune collision sur leurs parcours, auront des trajectoires rectilignes ;<br />

ce qui justifie la dénomination de ≪ j<strong>et</strong> moléculaire ≫. L’EJM perm<strong>et</strong> de réaliser l’homoépitaxie<br />

(dépôt de film A sur cristal A) ou l’hétéroépitaxie (dépôt de film A sur cristal B). Du point de<br />

vue technique, les bâtis de l’EPJ sont très onéreux car ils nécessitent toute une installation très<br />

étanche, sans dégazage, bien étuvée <strong>et</strong> raccorder en permanence à un groupe de pompage spécial<br />

pour réaliser <strong>et</strong> contrôler l’ultravide. Ils sont également dotés de dispositifs de caractérisations<br />

in-situ comme le RHEED, spectromètre Auger, montage Kerr. . .<br />

I.2.4<br />

La pulvérisation cathodique<br />

La pulvérisation cathodique a été observée à la fin du 19 eme siècle par Grove (1852) [11],<br />

Plücker <strong>et</strong> Wright (1877), qui ont constaté que lors du fonctionnement de tubes à décharge à des<br />

pressions réduites, le métal constituant la cathode se dépose sous forme de couche mince sur les<br />

parois du tube. Le processus de la pulvérisation cathodique est décrit schématiquement sur la<br />

figure I.3 [5, 9]. Un dispositif de pulvérisation cathodique est un système constitué de la cible<br />

(matériau à évaporer) <strong>et</strong> du substrat (anode) placé en regard de la cathode, dans une chambre<br />

remplie par un gaz pulvérisant (généralement de l’argon) sous basse pression. Dans le cas de la<br />

pulvérisation (diode) DC, on applique à travers une résistance ballast, une tension continue de<br />

quelques kV aux bornes des deux électrodes. C<strong>et</strong>te tension doit être capable d’ioniser l’argon <strong>et</strong><br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

produire des décharges autonomes luminescentes. Le champ électrique entre les électrodes communique<br />

une énergie cinétique suffisante aux ions Ar + qui vont éjecter par choc des atomes ou<br />

des groupes d’atomes de la cathode (sablage atomique). Les atomes éjectés vont se condenser sur<br />

le substrat avec une bonne adhérence car ils y arrivent avec une vitesse très supérieure à la vitesse<br />

thermique. Cependant, le procédé DC ne peut pulvériser les matériaux isolants à cause de leur<br />

grande résistivité qui empêche l’écoulement des charges stagnées sur la surface de la cathode. C<strong>et</strong>te<br />

technique a été remplacée par la pulvérisation RF (diode) en alimentant le dispositif précédent<br />

par une tension alternative RF (13,56MHz). Les électrons oscillent dans le gaz <strong>et</strong> l’ionise, alors<br />

que les ions Ar + créés, restent immobiles dans le plasma à cause de leur inertie. Si la cathode<br />

est couplée à un condensateur externe, elle s’auto-polarise négativement <strong>et</strong> attire les ions qui la<br />

pulvérisent. Afin de stabiliser la décharge, la diode RF doit être raccordée au générateur RF à<br />

travers un adaptateur d’impédance. Sous une puissance de 10W/cm 2 , on peut atteindre des vitesses<br />

de 1µm/h. La pulvérisation diode RF est très répandue car elle perm<strong>et</strong> de pulvériser des<br />

matériaux conducteurs ou non. Dans le cas de la pulvérisation des alliages, la cathode doit être<br />

obligatoirement refroidie pour conserver la stœchiométrie. Les pulvérisateurs RF (ou DC) sont<br />

pourvues, en général, des options magnétrons où un aimant encastré sous la cathode, améliore le<br />

rendement de la pulvérisation <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de travailler à des pressions plus basses, voisines de 1Pa.<br />

On procède des fois sur ces dispositifs à des pulvérisations réactives en ajoutant au flux gazeux<br />

d’argon, un gaz additionnel (N 2 , H 2 , . . .) sous une faible pression partielle, pour synthétiser, par<br />

exemple, des composés comme les nitrures ou hydrures du matériau de la cathode.<br />

Fig. I.3 – Principe de la pulvérisation DC.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.2.5<br />

Le dépôt par ablation laser pulsé<br />

Le dépôt par ablation laser pulsé (ou PLD, de l’anglais : Pulsed Laser Déposition) est une<br />

technique simple d’évaporation sous vide, mise en œuvre en 1965. Elle consiste à irradier sous un<br />

vide poussé, une cible massive rotative par un faisceau laser pulsé (


Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.3 Les méthodes chimiques<br />

Les méthodes chimiques se scindent en deux : les dépôts chimiques en phase vapeur (CVD) <strong>et</strong><br />

les dépôts chimiques en phase liquide tels que l’électrodéposition <strong>et</strong> le sol-gel.<br />

I.3.1<br />

Dépôt chimique en phase vapeur (CVD)<br />

Le procédé de dépôt en phase vapeur (ou CVD de l’anglais : Chemical Vapor Deposition)<br />

consiste à véhiculer des ”atomes” précurseurs à l’aide de gaz inerte ou réactif dans un réacteur<br />

jusqu’au niveau de la surface d’un substrat chauffé [2, 5, 6, 7, 8]. Le chauffage du substrat apporte<br />

l’énergie d’activation nécessaire à une réaction chimique entre le gaz <strong>et</strong> le substrat ou les gaz entre<br />

eux, donnant un produit solide qui se dépose en couche mince sur le substrat. Les gaz effluents sont<br />

évacués grâce à un groupe de pompage vers la sortie du réacteur. A cause de la température élevée<br />

du substrat les atomes déposés diffusent dans le substrat <strong>et</strong> renforcent l’adhérence de la couche.<br />

Le procédé CVD perm<strong>et</strong> la fabrication de couches minces avec une grande pur<strong>et</strong>é soit pour réaliser<br />

les revêtements contre l’oxydation ou l’usure mécanique (nitrures, siliciures, oxydes métalliques)<br />

ou bien élaborer des couches semiconductrices. A ce dispositif de base, on peut annexer des eff<strong>et</strong>s<br />

additionnels qui perm<strong>et</strong>tent de diminuer la haute température de la réaction tels que PECVD<br />

(Plasma Enhanced Chemecal Vapor Deposition), LCVD (CVD assisté par laser) <strong>et</strong> MOCVD<br />

(CVD organométallique). Les réacteurs CVD sont à manipuler avec précaution à cause des gaz<br />

effluents toxiques, ils peuvent attaquer le substrat ou former des dépôts dans les canalisations du<br />

réacteur.<br />

I.3.2<br />

L’électrodéposition<br />

C’est un procédé électrochimique qui, par électrolyse, perm<strong>et</strong> de déposer des couches minces<br />

métalliques à température ambiante <strong>et</strong> à un pH généralement constant (à optimiser selon le dépôt).<br />

Le matériau à déposer se trouve sous forme d’une solution contenant le couple oxydo-réducteur<br />

(M + /M) qui l’on appelle l’électrolyte ou encore le conducteur ionique [6, 7, 14]. L’introduction<br />

d’une électrode solide (conducteur électronique) dans l’électrolyte <strong>et</strong> la polarisation de celle-ci<br />

à l’aide d’une source de tension externe, conduit à la réduction d’ions métalliques (M n+ ) par<br />

transfert d’électrons au niveau de l’interface électrolyte-électrode. Quand c<strong>et</strong>te électrode est ellemême<br />

le substrat s’il est conducteur (ou il est recouvert d’une couche conductrice s’il est isolant),<br />

on arrive avec un choix convenable de l’électrolyte <strong>et</strong> en réglant le potentiel externe, à réaliser des<br />

dépôts d’un seul métal ou à une codéposition.<br />

Aujourd’hui, l’électrodéposition est utilisée dans les domaines à haute technologie telles que<br />

la microélectronique car elle offre un grand potentiel de développement dans la synthèse des<br />

nanomatériaux <strong>et</strong> l’élaboration des multicouches métalliques. L’inconvénient de ce procédé, est<br />

qu’on ne peut pas déposer des matériaux non conducteurs.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.3.3<br />

Le procédé sol-gel<br />

La technique sol-gel est utilisée depuis longtemps dans la fabrication des verres, par une réaction<br />

de polymérisation qui peut être considérée comme le principe de base de c<strong>et</strong>te technique. Aujourd’hui,<br />

elle est utilisée pour le dépôt des couches minces telles que les oxydes <strong>et</strong> les semi conducteurs.<br />

Son principe consiste à transformer la solution (le sol : un liquide contenant des macromolécules <strong>et</strong><br />

des monomères hydrolysés) qui contient les précurseurs chimiques, par exemple, les oxydes organométalliques<br />

qui se décomposent à basse température en un solide. La réaction de polymérisation<br />

sol-gel est généralement hydrolytique, réalisée à partir de précurseurs alcoxydes. La transformation<br />

du sol en gel est basée sur deux réactions [15, 16] : l’hydrolyse de l’alcoxyde suivie de la condensation<br />

en libérant une molécule d’eau. Pour activer la réaction de polymérisation, on ajoute un<br />

catalyseur (ou un inhibiteur) pour que les molécules s’agglomèrent pour former le gel : un réseau<br />

solide renfermant des molécules de solvant. Après séchage <strong>et</strong> densification on obtient le dépôt.<br />

I.4 Mécanismes physiques de croissance des films<br />

Les dépôts physiques sous forme d’une couche mince, obtenus par évaporation sous vide ou<br />

ultravide se font préalablement en trois étapes [1, 2, 5] :<br />

- la production de flux atomiques appropriés à partir d’une source solide ;<br />

- le transport de ces espèces vers le substrat ;<br />

- la condensation sur un substrat soit directement à travers d’un milieu passif, soit par l’intermédiaire<br />

d’une réaction chimique afin de former le dépôt désiré.<br />

Quand un atome arrive sur la surface du substrat, il peut : i) être carrément réfléchi, ii)<br />

provoquer la désorption du substrat, iii) adsorbé en diffusant en surface, iv) se condenser. Les<br />

premiers instants de contact des espèces avec la surface du substrat à recouvrir déterminent<br />

l’adhésion des dépôts au substrat. Dans le cas des dépôts à partir d’un flux atomique, les espèces<br />

énergétiques rebondissent sur la surface avant de trouver un endroit favorable à l’accrochage. C<strong>et</strong><br />

endroit devient un centre de nucléation, <strong>et</strong> par conséquent, des points de transformation à partir<br />

desquels se développe une nouvelle structure physique ou chimique. Les espèces évaporées arrivant<br />

sur le substrat peuvent être adsorbés par voie physique ou chimique.<br />

L’adsorption chimique a lieu surtout lorsque les atomes du dépôt <strong>et</strong> du substrat ont une<br />

grande affinité chimique. Ceci limite la mobilité des espèces déposées sur la surface du substrat <strong>et</strong><br />

le nombre de sites de nucléation est égal au nombre des atomes de surface. Ce type d’adsorption<br />

donne une bonne adhésion du film au substrat.<br />

L’adsorption physique apparaît grâce à la force d’attraction entre les espèces neutres (force de<br />

Van der Waals) éloignées l’une de l’autre <strong>et</strong> le subsrtat. Par suite, l’adsorption physique donne<br />

une faible adhésion du film au substrat. Les espèces atomiques ont un mouvement aléatoire sur<br />

la surface du substrat <strong>et</strong> interagissent entre elles <strong>et</strong> forment des ”clusters”, qui sont instables<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

<strong>et</strong> subissent ensuite un phénomène d’adsorption. Ainsi, ces clusters entrent en interaction avec<br />

d’autres espèces adsorbées <strong>et</strong> commencent à croître afin d’atteindre une taille critique <strong>et</strong> deviennent<br />

par la suite stables. C’est l’étape de nucléation.<br />

Les clusters croissent en taille mais aussi en nombre jusqu’à atteindre une densité maximale de<br />

nucléation. La taille moyenne des clusters, appelés îlots, dépend d’un certain nombre de paramètres<br />

tels que l’énergie des espèces évaporées, le type du matériau à déposer, le taux d’évaporation,<br />

l’énergie d’activation, d’adsorption, de la désorption des espèces contaminants, de la diffusion<br />

thermique <strong>et</strong> des propriétés du subsrtat[2].<br />

La croissance des îlots est réalisée par capture des adatomes, des clusters <strong>et</strong> par coalescence<br />

avec d’autres îlots. C<strong>et</strong>te tendance à former des îlots plus grands est améliorée par la croissance<br />

de la mobilité de surface des espèces adsorbées. C<strong>et</strong>te amélioration est obtenue en augmentant la<br />

température du substrat. La force qui amine la coalescence est la réduction de l’énergie surfacique.<br />

C’est pourquoi, les îlots sont généralement arrondis. Leur coalescence introduit des défauts de<br />

structure (dislocations linéaires <strong>et</strong> volumiques) ou des lacunes qui seront comblées par la suite par<br />

nucléation secondaire.<br />

Finalement, un film atteint son épaisseur finale par croissance des ilots dans la direction perpendiculaire<br />

au substrat. Les îlots deviennent les grains du film. La taille de grains est donc<br />

comparable à la valeur de l’épaisseur finale du film déposé.<br />

I.5 Dispositif expérimental<br />

I.5.1<br />

Description de l’évaporateur MECA2000<br />

L’évaporateur que nous avons utilisé, disponible au niveau du laboratoire de couches minces<br />

du département de physique de l’université Ferhat Abbas de Sétif, est de marque MECA2000. Il<br />

est constitué de :<br />

a/ L’enceinte d’évaporation<br />

Une enceinte en forme de cloche en acier inoxydable ayant un diamètre interne égal à 29 cm,<br />

<strong>et</strong> une hauteur égale à 36 cm. Un hublot latéral perm<strong>et</strong> le contrôle visuel. La cloche adhère sur<br />

une plateforme horizontale à l’aide d’un joint d’étanchéité (Fig.I.5). Au centre de la plateforme,<br />

sont fixées trois électrodes en cuivre qui peuvent être reliées sélectivement à une alimentation en<br />

courant. L’alimentation en courant est capable de délivrer un courant de 200A sous une tension<br />

de 20V. La nacelle contenant le matériau à évaporer est tendue entre une électrode sélectionnée <strong>et</strong><br />

une quatrième électrode reliée à la masse. On ne peut faire passer le courant que dans une seule<br />

nacelle, ce qui rend impossible la coévaporation de matériaux à partir de deux nacelles différentes.<br />

Le porte-substrat est suspendu à une hauteur égale à 17cm au-dessus de la nacelle. La nacelle est<br />

également surmontée, au même niveau du porte-substrat, de la tête d’une microbalance à quartz<br />

pour le contrôle des épaisseurs <strong>et</strong> les vitesses de dépôt. Un cache manipulable de l’extérieur, est<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

intercalé entre la nacelle <strong>et</strong> le porte-substrat, est utilisé pour délimiter la durée du dépôt.<br />

b/ Le groupe de pompage<br />

L’enceinte est raccordée à travers une vanne d’isolation à un groupe de pompage (de marque Alcatel)<br />

composé d’une pompe primaire à pal<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> une pompe turbomoléculaire. Les deux pompes<br />

sont relayées par un coffr<strong>et</strong> de commande sur lequel on lit respectivement les pressions données<br />

par une jauge de Pirani ou bien par une jauge de Pening, raccordées au bas de l’installation. Après<br />

plusieurs heures de pompage, le vide peut atteindre des dixièmes de µTorr. La remise à la pression<br />

atmosphérique s’effectue en ouvrant un orifice avec filtre, pour éviter l’introduction des poussières<br />

nuisibles au fonctionnement de la pompe turbomoléculaire.<br />

c/ Contrôle des épaisseurs<br />

Les épaisseurs sont contrôlées à l’aide d’une balance à quartz dont nous rappelons brièvement le<br />

principe de fonctionnement. Si une lame mince cristalline piézoélectrique de quartz (en forme de<br />

gal<strong>et</strong>) est excitée transversalement par une tension sinusoïdale, elle pourrait être le siège d’ondes<br />

stationnaires acoustiques qui s’entr<strong>et</strong>iennent pour une fréquence de résonance donnée f 0 . On choisit<br />

généralement les modes de cisaillement car ils sont les moins sensibles à la température. Du<br />

point de vue électrique, la lame est équivalente à un circuit résonnant RLC série en parallèle avec<br />

un condensateur de capacité C 0 (caractéristique de la lame, elle-même). Ce circuit est très sélectif<br />

car son coefficient de qualité est assez élevé. Un très faible dépôt de couche mince de masse △m<br />

sur la lame, modifiera f 0 d’une quantité : ∆f = k∆m. L’étalonnage de la balance par une méthode<br />

optique, détermine le coefficient k. En connaissant la surface s du gal<strong>et</strong> <strong>et</strong> sa masse volumique ρ on<br />

déduit l’épaisseur t = ∆m/ρs. Le coefficient k est très sensible à la température, ce qui impose le<br />

contrôle de la stabilité thermique du quartz par une circulation d’eau. Quant au shift en fréquence<br />

∆f, il est déduit par comparaison avec la fréquence d’un oscillateur à quartz identique, stabilisé<br />

en fréquence. L’épaisseur est lue sur le coffr<strong>et</strong> de commande en introduisant à chaque fois la masse<br />

volumique <strong>et</strong> l’impédance acoustique du matériau à évaporer. Un processeur interne au coffr<strong>et</strong>,<br />

couplé à une horloge, affiche la vitesse de dépôt. Ceci nous perm<strong>et</strong> juste de suivre l’évolution des<br />

épaisseurs car elles seront déterminer ex-situ par d’autres méthodes.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

Fig. I.5 – Schéma simplifié de l’évaporateur MECA2000.<br />

- S : substrat – C : cache – Q : quartz – E : électrode – N : nacelle <strong>et</strong> matériau – J : joint<br />

d’étanchéité -F : Fusible - VI : vanne d’isolation – OR : orifice de remise à Patm - PT : pompe<br />

turbomoléculaire - CP : coffr<strong>et</strong> de commande des pompes -PP : pompe primaire.<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.5.2<br />

Conditions d’élaboration des échantillons<br />

Le matériau à évaporer est un mélange à diverses proportions de poudre de fer (99,99%) <strong>et</strong><br />

de poudre de nickel (99,99%). Ce mélange est déposé en p<strong>et</strong>ite quantité dans une nacelle en<br />

forme de calotte sphérique enrobée d’alumine. Les substrats sont des lames de 1cm 2 environ, en<br />

silicium cristallin oxydé Si(100) poli sur une face, utilisées comme elles nous ont été fournies. Après<br />

la ferm<strong>et</strong>ure de l’enceinte <strong>et</strong> la mise en service du groupe de pompage pendant une durée d’une<br />

dizaine d’heures, on arrive à une pression de base voisine de 3.10 −7 mbar. Une fois la pression limite<br />

est atteinte, on envoie un courant de 30A à travers la nacelle pour dégazer la poudre. On répète<br />

c<strong>et</strong>te opération deux où trois fois jusqu’à ce que l’élévation du courant ne fait plus augmenter la<br />

pression résiduelle. On augmente ensuite graduellement le courant pour éviter la sublimation du<br />

matériau, jusqu’à l’affichage d’une vitesse de dépôt donnée. On surveille la stabilité de la vitesse de<br />

dépôt en agissant manuellement sur l’intensité du courant dans la nacelle. L’intensité du courant<br />

qui donne l’évaporation est autour de 130A. Elle fluctue de ±15A d’une évaporation à l’autre car<br />

elle est liée à la composition <strong>et</strong> la quantité de poudre utilisée <strong>et</strong> aussi aux résistances de contact de<br />

la nacelle avec les électrodes. Les pressions de travail sont de l’ordre de P t = 2µTorr <strong>et</strong> les vitesses<br />

de dépôt sont égales à 12Å/mn. On ne peut élaborer des couches avec des vitesses de dépôt assez<br />

faible car à c<strong>et</strong>te pression résiduelle, on laisse le temps aux couches d’impur<strong>et</strong>és de se former. En<br />

gardant les épaisseurs lues des films déposés voisines de 1000Å, nous avons élaboré une série de<br />

16 échantillons en faisant varier les proportions de fer <strong>et</strong> de Nickel.<br />

Dans le tableau suivant (Tab. I.2), nous rappelons les caractéristiques physiques du fer <strong>et</strong> du<br />

nickel, les deux composants des couches minces élaborées.<br />

Propriétés physiques Fer (Fe) Nickel (Ni)<br />

Masse atomique (A) 55.9 58.7<br />

Numéro atomique (Z) 26 28<br />

Structure électronique [Ar] 3d 6 4s 2 [Ar] 3d 8 4s 2<br />

Rayon métallique(Å) 1.27 1.24<br />

Point de fusion (°C) 1535 1455<br />

Température(°C),[vp=10 −4 T orr] 1207 1535<br />

densité à 20°C 7.9 8,9<br />

Résistivité à 20 °C (10 −8 Ωm) 10 7.8<br />

Dilatation thermique à 20°C (10 −6 /°C) 12 13<br />

Etat magnétique ferromagnétique ferromagnétique<br />

Moment magnétique (µ B )/atome 2.2 0.6<br />

Aimantation à saturation (emu.cm −3 ) à 13.26 °C 1717 493<br />

Température de Curie (°C) 770 350<br />

Paramètre de maille du massif (Å) 2.8664 3.5241<br />

Tab. I.2 – Caractéristiques physiques du fer <strong>et</strong> du nickel [1, 17, 18]<br />

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Chapitre I<br />

Elaboration de couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

I.6 Conclusion<br />

Nous avons exposé la technique expérimentale que nous avons utilisée pour l’élaboration de nos<br />

échantillons, ceux-ci sont réalisés par co-évaporation afin d’élaborer une série de couches minces<br />

Fe x Ni 100−x déposées sur des substrats en silicium monocristallin (100) oxydé, en changeant les<br />

proportions de fer <strong>et</strong> nickel. Ces échantillons ont été obtenus à partir d’un mélange de fer <strong>et</strong> nickel<br />

en choisissant à chaque fois les proportions des matériaux. L’évaporation de l’alliage F e x Ni 100−x a<br />

été effectuée par chauffage résistif direct d’une nacelle en tungstène de forme de calotte sphérique<br />

contenant la poudre. La pression de base est égale à 3,5.10 −7 mbar <strong>et</strong> la pression de travail était<br />

fixée à 2.10 −6 mbar.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 18/82


Chapitre I<br />

Elaboration des couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

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2009-2010 F e x Ni 100−x 19/82


Chapitre I<br />

Elaboration des couches minces F e x Ni 100−x /Si(100)<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films<br />

F e x Ni 100−x


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

II.1<br />

Introduction<br />

La découverte des rayons X (ou RX) a été faite par W. C. Röntgen en 1895 en étudiant les<br />

rayons cathodiques ; il observa la fluorescence des plaques de platinocyanure de baryum placées<br />

aux alentours du tube de Crookes qu’il utilisait. Après plusieurs essais expérimentaux illustrant<br />

les propriétés physiques des rayons X, l’interprétation théorique est venue une année plus tard<br />

pour montrer que ce nouveau type de rayonnement n’est autre que des ondes électromagnétiques<br />

qui résultaient de l’irradiation de l’anode du tube avec le faisceau d’électrons (appelé à l’époque<br />

rayons cathodiques) [1]. Le domaine des rayons X s’étale en longueur d’onde de 0,1Å à 100Å<br />

environ du spectre compl<strong>et</strong> des ondes électromagnétiques. Après l’application des rayons X dans<br />

le domaine médical <strong>et</strong> certaines expériences en physique comme la fluorescence, la diffusion <strong>et</strong> la<br />

diffraction optique, ce fut M. Laue <strong>et</strong> ses collaborateurs qui réussissent la première expérience de<br />

diffraction des rayons X par un monocristal. Les rayons X sont devenus ensuite un outil indispensable<br />

pour sonder les propriétés des matériaux. Ils sont produits aux niveaux des laboratoires<br />

par des tubes dont nous rappelons le principe plus bas ou par les synchrotrons pour l’émission de<br />

rayonnement intense <strong>et</strong> polarisé. Aujourd’hui, les techniques d’analyses des matériaux utilisant les<br />

rayons X, sont très variées. Nous citons, par exemple, la DRX (ou XRD) pour la détermination<br />

des phases cristallines, la XRF pour l’analyse chimique des matériaux, l’EDXA pour la quantification<br />

des éléments présents dans un matériau, la PIXE pour le dosage des éléments, l’EXAFS<br />

pour la caractérisation des propriétés <strong>structurale</strong>s à coutre distance, le XMCD pour le sondage<br />

des propriétés magnétiques [2, 3].<br />

Dans ce chapitre, nous rappelons le principe de diffraction des rayons X par les cristaux dans<br />

le cadre de la théorie cinématique <strong>et</strong> la description du diffractomètre utilisé avant de passer au<br />

dépouillement des spectres DRX de nos échantillons.<br />

II.2<br />

Principe de la diffraction des rayons X<br />

Les rayons X utilisés dans la technique de diffraction par les cristaux (DRX) ont une longueur<br />

d’onde comparable aux distances interréticulaires dans les réseaux cristallins. L’intensité de l’onde<br />

diffractée par un cristal est calculée dans le cadre de la théorie cinématique. On considère donc un<br />

cristal parfait irradié par un faisceau de rayons X parallèle <strong>et</strong> monochromatique de vecteur d’onde<br />

k, (k = 2π , λ est la longueur d’onde). L’intensité diffractée par ce cristal est égale au carré du<br />

λ<br />

module de l’amplitude de l’onde diffractée, somme de toutes les ondes diffusées de façon cohérente<br />

par les atomes composant le cristal. L’intensité diffractée par un cristal parfait comportant N i<br />

nœuds dans les directions cristallographiques respectives (x i ) parallèles aux vecteurs (a i ) de la<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

maille élémentaire, s’écrit en fonction de l’intensité I e diffusée par un électron libre, comme suit [4] :<br />

J(∆k) = I e |F (∆k)| 2<br />

3∏<br />

∑N i<br />

sin 2 j( ∆k.a i<br />

)<br />

2 ∣ sin 2 ( ∆k.a i<br />

) ∣<br />

2<br />

i=1<br />

j=1<br />

2<br />

avec : F (∆k) =<br />

s∑<br />

f l e i∆k.r l<br />

l=1<br />

(II.1)<br />

∆k est le vecteur de diffusion. F (∆k) est le facteur de structure où r l est le vecteur position des<br />

s atomes de la maille élémentaire <strong>et</strong> f l est leur facteur de diffusion atomique respectif. Le produit<br />

des trois sommes dépendant de la forme <strong>et</strong> de la taille du cristal, est appelé facteur de forme ou<br />

facteur de Laue. Nous remarquons que pour un facteur de structure différent de zéro, le facteur<br />

de forme (qui est un terme d’interférence) est non nul que pour des directions privilégiées du<br />

vecteur de diffraction k ′ = k + ∆k, puisque le vecteur d’onde incident k est fixe. Ces directions<br />

sont déterminées par les équations de Laue, qui sont les conditions à satisfaire pour obtenir les<br />

maxima principaux du facteur de forme :<br />

∆k.a = q2π ∆k.b = r2π ∆k.c = s2π avec (q, r, s) des entires<br />

Dans le cas d’un cristal parfait illimité où le nombre de mailles diffusantes est très grand (presque<br />

infini), les pics de diffraction sont des pics de Dirac. Par conséquent, ces équations perm<strong>et</strong>tent de<br />

définir un réseau de diffraction (ou réseau réciproque) qui sera associé à chaque type de réseau<br />

direct [5]. L’intensité diffractée sera non nulle si – au moins- ∆k est égale à un vecteur G =<br />

G(h, k, l) du réseau réciproque ; ce qui aboutit à l’interprétation géométrique de la diffraction par<br />

la construction d’Ewald. On obtient alors en désignant par d = d hkl <strong>et</strong> par θ l’angle d’incidence,<br />

la relation de Bragg :<br />

|∆k| = |G| ⇒ 2 2π λ sinθ = G = 2π d<br />

ou 2dsinθ = nλ (n entier) (II.2)<br />

Fig. II.1 – Illustration de la loi de Bragg.<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

La relation de Bragg exige que la condition d’interférence constructive relative au réseau direct,<br />

se réalise quand la différence de marche entre les ondes réfléchies par deux plans cristallographiques<br />

(hkl), séparés par une distance d = d hkl , est un multiple entier de longueur d’onde λ(Fig.II.1).<br />

Les plans qui satisfont c<strong>et</strong>te condition, s’appellent plans de Bragg. Ils se comportent donc comme<br />

des miroirs sélectifs. La relation de Bragg, tout comme les équations de Laue, sont des conditions<br />

nécessaires mais non suffisantes pour observer le phénomène de diffraction.<br />

Dans la pratique, l’échantillon n’est pas parfait <strong>et</strong> il a un volume faible ∆V . Le rayonnement X<br />

incident d’intensité I 0 est non monochromatique, non polarisé <strong>et</strong> un peu divergent au moins à<br />

cause de la diffraction causée par les éléments qui délimitent son ouverture. L’intensité intégrée<br />

par unité d’angle solide I(2θ), est proportionnelle à J(∆k) en la multipliant par des facteurs<br />

correctifs :<br />

I(2θ) = I 0 .r 2 e.A.LP (θ).D(θ).J(∆k).λ 3 . ∆V<br />

V 2 m<br />

(II.3)<br />

r e : rayon classique de l’électron qui résulte de l’expression de I e = I 0 r 2 eP (θ) <strong>et</strong> V m volume de la<br />

maille élémentaire.<br />

A : le facteur d’absorption, car dans les calculs, on a supposé que l’onde incidente arrive avec la<br />

même amplitude sur tous les atomes diffuseurs. Il peut être négligé si la taille de l’échantillon est<br />

très réduite.<br />

LP (θ) : produit du facteur de Lorentz L(θ) <strong>et</strong> du facteur de polarisation P (θ), avec : Le facteur de<br />

Lorentz intervient car le faisceau incident est divergent, non monochromatique <strong>et</strong> le cristal a une<br />

dimension finie. Ces imperfections entraînent un étalement des pics de diffraction ou encore elles<br />

contribuent à des incertitudes sur le vecteur de diffusion ∆k. Dans ce cas, les nœuds du réseau<br />

réciproque deviennent des p<strong>et</strong>ites sphères au lieu de points. Dans l’espace des k, la diffraction<br />

s’interprète comme la rotation du réseau réciproque devant la sphère d’Ewald. Le passage d’un<br />

nœud par la sphère d’Ewald, a une durée non nulle <strong>et</strong> entraîne une erreur sur l’intensité diffractée.<br />

La correction revient à multiplier c<strong>et</strong>te intensité par le facteur de Lorentz L qui dans le cas d’un<br />

cristal diffractant dans un balayage équatorial, vaut [5] :<br />

L = 1<br />

sin 2θ<br />

Le facteur de polarisation tient compte que le rayonnement incident n’est pas polarisé <strong>et</strong> le calcul<br />

de la section efficace de diffusion d’un électron doit se faire en moyennant sur toutes les directions<br />

prises par le vecteur champ électrique de l’onde incidente. On démontre que [6] :<br />

P = 1 + cos2 2θ<br />

2<br />

Le facteur LP devient important pour les incidences rasante <strong>et</strong> presque normale <strong>et</strong> s’affaiblit aux<br />

incidences intermédiaires.<br />

D : facteur de Debye-Waller pour tenir compte de l’eff<strong>et</strong> des vibrations des atomes diffuseurs<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

engendrées par l’agitation thermique, sur l’amplitude de l’onde diffractée. Ce facteur, inférieur à<br />

l’unité, intervient même pour un cristal parfait où il est inclut dans le facteur de structure. Si D<br />

est isotrope, il a pour expression :<br />

D = e −2B sin2 θ<br />

λ 2<br />

où B est une constante proportionnelle au carré de l’amplitude moyenne de vibration des atomes,<br />

supposée la même pour tous les atomes diffuseurs.<br />

Finalement, si le cristal présente une mosaïque, l’intensité totale diffractée est la somme des<br />

intensités diffractées par tous les grains composant le cristal <strong>et</strong> qui sont légèrement désorientés les<br />

uns par rapport aux autres. On obtient une contribution supplémentaire à l’élargissement de la<br />

raie. Dans le cas où l’échantillon est sous forme de poudre homogène pour ne pas présenter une<br />

diffraction préférentielle, l’intensité diffractée doit être multipliée par le facteur de multiplicité de<br />

la raie η hkl <strong>et</strong> par un autre facteur de Lorentz (L = 1/ sin 2 θ cos θ). A cause de la distribution<br />

presque continue de l’orientation des grains, les directions privilégiées de diffraction constituent<br />

les génératrices d’un cône <strong>et</strong> l’intensité doit être multipliée par un facteur géométrique qui tient<br />

compte de la position du détecteur [5].<br />

II.3<br />

II.3.1<br />

Quelques techniques de diffraction des rayons X<br />

Méthode de Laue<br />

L’échantillon est un p<strong>et</strong>it monocristal unique placé sur le traj<strong>et</strong> d’un faisceau lumineux polychromatique<br />

intense, produit en général par un tube à anticathode en tungstène. L’orientation du<br />

cristal est effectuée à l’aide d’une unité goniométrique pour avoir une arête parallèle avec le faisceau<br />

de rayons X. Deux films plans sensibles aux rayons X sont placés symétriquement en avant <strong>et</strong><br />

en arrière de l’échantillon <strong>et</strong> perpendiculairement au faisceau, perm<strong>et</strong>tent l’enregistrement respectif<br />

du faisceau en transmission ou en r<strong>et</strong>our. Le diagramme en transmission (ou le diagramme en<br />

r<strong>et</strong>our) est composé de taches réparties sur des ellipses, intersections des cônes de diffraction dont<br />

les génératrices sont les quelques directions privilégiées de diffraction prédites pas les équations de<br />

Laue. Les axes des cônes sont des rangées atomiques appartenant aux plans de Bragg. La méthode<br />

de Laue ne perm<strong>et</strong> pas la mesure des distances interréticulaires <strong>et</strong> en particulier, deux cristaux de<br />

paramètres de maille multiples donnent le même diagramme. La méthode de Laue sert plutôt à<br />

orienter un cristal ou déterminer ses éléments de symétrie.<br />

II.3.2<br />

Méthode du cristal tournant<br />

Le cristal est fixé au bout d’une tige en verre au centre d’une chambre cylindrique. Le cristal<br />

effectue une rotation lente autour de son axe, confondu avec l’axe de la chambre. Un faisceau<br />

monochromatique de rayons X irradie le cristal perpendiculairement à son axe. On détecte le<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

faisceau diffracté par les plans se trouvant en position de Bragg, sur une pellicule sensible collée à<br />

la surface latérale de la chambre. La position de ces taches détermine l’angle de diffraction <strong>et</strong> la<br />

distance interréticulaire.<br />

II.3.3<br />

Méthode des poudres<br />

L’échantillon à étudier est broyé en poudre micrométrique <strong>et</strong> homogène pour éviter les diffractions<br />

préférentielles. La poudre est mise dans un tube en verre peu diffusant, placé verticalement<br />

au centre d’une chambre cylindrique ayant un diamètre de 10cm environ appelée chambre de<br />

Debye-Scherrer. Un faisceau très fins <strong>et</strong> monochromatique de rayons X irradie l’échantillon. A<br />

cause de l’orientation presque continue des plans réticulaires pour l’ensemble des grains, le faisceau<br />

diffracté par les plans de Bragg respectifs, génère des cônes concentriques d’angles au somm<strong>et</strong><br />

2θ. Après un temps de pose assez long, on détecte sur un film sensible plaqué contre la surface<br />

latérale de la chambre, des traces sous formes d’arc qui perm<strong>et</strong> d’évaluer les angles de diffraction<br />

<strong>et</strong> remonter au calcul des distances interréticulaires. Le cliché Debye-Scherrer peut être dépouillé<br />

directement ou bien exploité les pics de diffraction enregistrés avec un photodensimètre à partir<br />

du cliché négatif.<br />

II.4<br />

Description du diffractomètre utilisé<br />

Nous avons utilisé un diffractomètre de marque Brucker D8 piloté par un ordinateur pour la<br />

commande <strong>et</strong> la saisie des données. Nous rappelons dans ce qui suit, le principe de fonctionnement<br />

d’un diffractomètre d’une façon générale en insistant sur les caractéristiques du diffractomètre<br />

utilisé, situé au bloc des services communs de l’UFAS.<br />

Le diffractomètre est un dispositif conçu pour explorer les directions de l’espace pour mesurer<br />

l’intensité des pics des rayons X diffractés par un p<strong>et</strong>it échantillon [6]. Le schéma de principe d’un<br />

diffractomètre est représenté sur la figure (II.2). Le diffractomètre est composé de :<br />

a/ la source de rayonnement : c’est un tube de Coolidge en céramique scellé sous vide. Les électrons<br />

émis par un filament chaud (anode) <strong>et</strong> accélérés par une tension V, bombardent l’anticathode. Au<br />

point où impacte le faisceau d’électrons, l’anticathode ém<strong>et</strong> un rayonnement X, superposition<br />

d’un rayonnement à spectre continu (Bremstrahlung) <strong>et</strong> d’un rayonnement à spectre discr<strong>et</strong>. Le<br />

premier rayonnement résulte du freinage des électrons dans la matière <strong>et</strong> le deuxième correspond<br />

aux transitions des électrons pour combler les trous laissés par le départ des électrons des couches<br />

internes des atomes cibles, éjectés par les électrons incidents. Le rayonnement X émis par le tube<br />

n’est pas monochromatique <strong>et</strong> les raies émises sont caractéristiques de l’anticathode.<br />

Les raies ont des intensités n<strong>et</strong>tement supérieures à celle du spectre continu, considéré dans la<br />

plupart des cas, comme un bruit de fond. Le rendement des tubes à rayons X est de l’ordre du<br />

pour cent, le reste de l’énergie électrique consommée est converti en chaleur, d’où la nécessité de<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Fig. II.2 – Définition du montage Bragg-Brintano (θ, θ).<br />

refroidir l’anticathode avec une circulation d’eau. Au cours de l’enregistrement d’un spectre le<br />

point source du rayonnement incident <strong>et</strong> le point homologue de focalisation se déplacent sur un<br />

cercle appelé cercle de focalisation. On peut enregistrer des spectres DRX avec une diffraction aux<br />

grands angles, selon la géométrie Bragg-Brentano. On distingue les modes suivants :<br />

- le mode θ/2θ : le tube est fixe, l’échantillon tourne à une vitesse angulaire ω alors que le détecteur<br />

tourne dans le même sens avec une vitesse angulaire 2ω ;<br />

- le mode θ/θ : l’échantillon est fixe. Le tube <strong>et</strong> le détecteur tournent l’un contre l’autre avec la<br />

même vitesse angulaire.<br />

Certains diffractomètres peuvent travailler en incidence rasante, appelé mode Ω/2θ ou GIS (Grazing<br />

Incidence Scattering). L’angle d’incidence Ω (∼ 2° à 3°) est maintenu fixe alors que le détecteur<br />

balaye l’angle 2θ pour enregistrer le spectre. Si l’incidence est juste supérieure à l’angle critique<br />

de réflexion totale, c’est le mode SAXS (Small Angle X-ray Scattering), utile pour déterminer les<br />

épaisseurs des films <strong>et</strong> la rugosité des interfaces, en exploitant les franges de Kissing observées sur<br />

l’intensité du rayonnement diffracté en fonction de l’angle d’incidence.<br />

Le diffractomètre Brucker D8 est doté d’un tube à anticathode en cuivre. Nous avons réglé la<br />

tension accélératrice à V = 40kV <strong>et</strong> le courant électronique à I = 40mA. Les raies émises sont le<br />

doubl<strong>et</strong> de spin K α (K α1 : λ 1 = 1, 540598Å <strong>et</strong> K 2 : λ 2 = 1, 544426Å) <strong>et</strong> la raie K β (λ = 1, 392250Å).<br />

La raie K β est supprimée avec un filtre en nickel. Le rayonnement utilisé comporte donc en plus<br />

du bruit de fond, le doubl<strong>et</strong> K α où la raie K α1 a environ une intensité égale au double de celle<br />

de la raie K α2 . Le faisceau est délimité à l’entrée <strong>et</strong> en sortie par deux fentes de même largeur :<br />

w = 3, 872mm.<br />

b/ Le détecteur : c’est un scintillateur. Ce détecteur est composé à l’entrée par une couche d’un<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 27/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

matériau luminescent qui précède la couche photosensible d’un photomultiplicateur. Le photon<br />

X incident, converti en un photon lumineux après la traversée de la première couche, excite le<br />

photomultiplicateur. Après une amplification par la série des dynodes, on recueille sur la dernière<br />

anode, un pulse électrique. Les scintillateurs sont très sensibles avec un temps de réponse inférieur<br />

à 1µs mais possèdent une faible résolution en énergie.<br />

c/ Le goniomètre : le détecteur <strong>et</strong> le tube à rayons X sont montés en une configuration verticale,<br />

sur des bras solidaires d’un goniomètre géré par un moteur pas-à-pas. Un passeur d’échantillons<br />

coulissant horizontalement au centre du goniomètre, perm<strong>et</strong> d’analyser successivement une série<br />

de neuf échantillons (Fig.II.3). L’échantillon est maintenu horizontal en activant ou non le spinner.<br />

Le diffractomètre est monté selon la géométrie Bragg-Brentano en mode θ/θ. Les spectres DRX<br />

de nos échantillons ont été enregistrés pour un angle de diffusion 2θ variant de 25° à 85° avec un<br />

pas de 0.005°. Le temps de pause a été fixé à 0.1s/pas. Le spectre d’un échantillon est enregistré<br />

en une durée de 20mn environ.<br />

Fig. II.3 – Photo du passeur d’échantillons d’un diffractomètre D8.<br />

II.5<br />

II.5.1<br />

Analyse <strong>structurale</strong><br />

Diagramme de phase des alliages F e x Ni 100−x<br />

Le fer <strong>et</strong> le nickel sont deux éléments proches dans la classification périodique. Leurs atomes<br />

présentent certaines similitudes (rayons atomiques voisins, structures électroniques semblables...).<br />

Par conséquent, ils ont des propriétés physiques similaires [7]. Ainsi, le diagramme de phase<br />

des alliages (F e x Ni 100−x ) montré sur la figure II.4, présente des régions où différents alliages<br />

sont formés. En raison de la diffusion lente en ces alliages, l’équilibre est atteint très lentement<br />

(T


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

- les phases α, δ(structure cc) <strong>et</strong> γ (structure cfc) sont observées pour les alliages F e x Ni 100−x<br />

qu’ont des teneurs en nickel au-dessous de 27 % massique. L’alliage F e x Ni 100−x aura la structure<br />

attribuée à l’élément F e. Leur existence dépend de la température :<br />

- T < 912°C : c’est le cas du (αF e) ;<br />

- 912°C < T < 1394°C : c’est le cas du (γF e) ;<br />

- 1394°C < T < 1538°C : c’est le cas du (δF e).<br />

Pour une teneur en nickel au-dessus de 27 % massique, les alliages F e x Ni 100−x auront les structures<br />

(γNi, Fe).<br />

-Les structures : Ni 3 F e (proche de la composition du permalloy), F eNi <strong>et</strong> F e 3 Ni (proche de la<br />

composition de l’Invar), sont formées à partir des solutions solides désordonnées (γF e, Ni), c’est-àdire,<br />

une transformation <strong>structurale</strong> de type ordre-désordre (γ ⇆ LI 2 , LI 0 ). L’alliage Ni 3 F e (75%<br />

at. Ni) présente une structure ordonnée (stable) à longue porté de type LI 2 (Cu 3 Au, cfc), avec<br />

un paramètre de maille a = 3, 5525Å au-dessous de 516°C. Les alliages riches en fer (météorites)<br />

étudiés par la spectrométrie Mössbauer prennent leur intérêt dans l’étude des alliages Invar. C’est<br />

le cas du F e 3 Ni qui a une structure stable (ou métastable) de type LI 2 semblable à Ni 3 F e. Ainsi,<br />

l’alliage F eNi a une structure de type LI 0 (CuAu, cfc) avec un paramètre de maille a = 3, 582Å.<br />

Fig. II.4 – Diagramme de phase des alliages F e x Ni 100−x [8].<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 29/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Les spectres DRX des couches minces F exNi sont représentés sur la figure (Fig. II.10) pour les<br />

valeurs croissantes du pourcentage x de fer. On distingue sur tous les spectres, la présence du pic<br />

très intense Si(400) situé autour de 2θ = 69 ◦ <strong>et</strong> un pic non identifié, qui existe même sur le spectre<br />

du substrat nu, au voisinage de 62°. Pour les faibles valeurs de x < 34, on constate la présence d’un<br />

pic (2θ = 44, 48 ◦ ) relativement intense identifié comme le pic (111) de la structure fcc imposée<br />

par le nickel. Un deuxième pic situé autour de 2θ = 52 ◦ est identifié comme le pic (200) de la<br />

même structure. En comparant le rapport des intensités de ces deux pics, nous déduisons qu’il<br />

y a une certaine texture fcc(111). L’augmentation de x fait disparaitre les pics pour l’intervalle<br />

34 < x < 84, sauf pour 52 < x < 55 où on distingue la présence de deux pics que nous attribuons<br />

à la formation du composé FeNi (avec une structure de type CuAu). Pour les alliages riches en<br />

fer (x > 84), on constate la disparition du pic (111) <strong>et</strong> l’apparition d’un nouveau pic relativement<br />

intense situé autour de (2θ = 44, 89 ◦ ), attribué au pic (110) de la structure bcc. L’intensité de ce<br />

pic augmente avec x, avec un léger déplacement en positon vers les grands angles. On déduit que<br />

les alliages riches en fer ont une texture bcc(110).<br />

II.5.2<br />

Evolution du paramètre de maille a en fonction du % x de fer<br />

D’après le diagramme de phase, les alliages F e x Ni 100−x cristallisent à la température ambiante<br />

dans la structure cubique (αF e ou γNi). Le paramètre de maille a d’une structure cubique est<br />

relié à la distance interréticullaire d hkl des plans (hkl) par :<br />

a = d hkl<br />

√<br />

h2 + k 2 + l 2<br />

(II.4)<br />

L’erreur relative correspondante au paramètre de maille, est donc :<br />

∆a<br />

a = ∆θ<br />

tan θ<br />

avec ∆θ = 0.005 ◦ (pas) (II.5)<br />

Le paramètre de maille a a été calculé pour les échantillons F e x Ni 100−x en considérant la position<br />

angulaire du pic le plus intense, situé en général autour de 2θ =45° ; les indices de Miller choisis<br />

dépendent du pourcentage x de fer dans le nickel [11]. La figure II.5 donne l’évolution de a<br />

en fonction du pourcentage x de fer. L’erreur relative commise (%) sur l’évaluation de a est de<br />

l’ordre de 2, 25.10 −2 . On distingue deux intervalles de variations de a en fonction de x sur la<br />

figure II.5, correspondants à la phase (cfc : x < 52) riche en nickel <strong>et</strong> la phase (cc : x > 80)<br />

riche en fer. Le paramètre de maille a chute rapidement de a ≈ 3.5742 ± 0, 0008Å vers la valeur<br />

a ≈ 2.8510 ± 0, 0006Å lors de la transition de phase γ −→ α. Dans le premier intervalle, le<br />

paramètre de maille a montre une légère augmentation en fonction de x à cause de la substitution<br />

des atomes Ni par des atomes Fe qui ont un rayon métallique r F e = 1.27Å supérieur à celui du<br />

nickel r Ni = 1.24Å (Chap I. Tab. I.2).<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 30/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Fig. II.5 – Evolution du paramètre de maille a en fonction du pourcentage x de fer.<br />

II.6<br />

II.6.1<br />

Analyse micro<strong>structurale</strong><br />

Origines d’élargissement des pics de diffraction des rayons X<br />

Un cristal réel a toujours une dimension finie qui limite le nombre de plans diffractants <strong>et</strong><br />

le facteur de Laue dans (Eq. II.1) ne donne plus en diffraction des pics de Dirac, mais des pics<br />

avec un certain élargissement angulaire, inversement proportionnel au nombre fini de nœuds dans<br />

chaque direction. Un échantillon polycristallin, constitué de grains ayant une taille moyenne D, typiquement<br />

de l’ordre de 100nm [6], donnera donc par diffraction des pics élargis. Il peut également<br />

présenter des distorsions suite à l’existence de microcontraintes <strong>et</strong> des défauts, qui naissent lors<br />

de l’élaboration de l’échantillon <strong>et</strong>, dans le même cristallite, il peut y avoir en plus des fautes<br />

d’empilement. La figure II.6 schématise les différentes contributions à l’élargissement de la raie<br />

globale de diffraction dans le cas où le rayonnement incident présente un profil de Dirac. Toutes<br />

ces anomalies provoquent un relâchement des conditions de Bragg qui élargit le domaine angulaire<br />

de diffraction [13, 16]. En plus des causes d’élargissement des pics propres à l’échantillon, il faut<br />

prendre en compte l’élargissement instrumental dû au diffractomètre lui-même à cause de la divergence<br />

du faisceau, de la contribution optique ou de la non monochromaticité du faisceau. Selon<br />

le type d’élargissement homogène ou non, le pic de diffraction sera simulé par un profil lorentzien<br />

ou gaussien. La forme de la raie globale h(2θ) est un produit de convolution de tous les profils,<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 31/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Fig. II.6 – Schéma représentant les différentes contributions à l’élargissement des pics DRX.<br />

soit :<br />

h(τ) = [f g (u) ⊗ f c (u) ⊗ f e (u)] ⊗ g(u)<br />

∫<br />

avec f(τ) = f i ⊗ f j = f i (u) ⊗ f j (u − τ)du <strong>et</strong> τ = 2θ<br />

(II.6)<br />

Le produit entre croch<strong>et</strong> représente la contribution de l’échantillon due respectivement à la taille<br />

des grains, aux contraintes <strong>et</strong> aux fautes d’empilement. g(u) est le profil de la contribution instrumentale.<br />

La largeur ∆ I (2θ) du profil g(2θ) de la contribution instrumentale dépend de l’angle<br />

de diffraction. Elle est évaluée à l’aide d’un échantillon exempt de contraintes, composé de gros<br />

cristallites <strong>et</strong> si possible, qui donne plusieurs pics de diffraction. Pour ce faire, on utilise comme<br />

échantillon de référence, par exemple : Si, LaB 6 .<br />

II.6.2<br />

Caractéristiques d’un pic de diffraction<br />

Le spectre DRX d’un échantillon est donc une suite de pics où chaque pic est caractérisé par sa<br />

position angulaire 2θ correspondant à l’intensité maximale, son élargissement angulaire, sa taille<br />

H <strong>et</strong> son aire A par rapport au niveau du bruit de fond. La largeur angulaire peut être définie<br />

comme la largeur à mi-hauteur (F W HM) noté ∆(2θ) ou bien la largeur intégrale définie par :<br />

β = A/H, préférée dans les calculs à la largeur à mi-hauteur à cause du bruit de fond. La relation<br />

entre les deux types de largeurs dépend de la fonction définissant le profil de la raie :<br />

- Si le profil de la raie est lorentzien (appelé aussi profil de Cauchy) L(2θ), la relation entre les<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 32/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

deux types de largeur, est :<br />

β L = π 2 ∆ L(2θ)<br />

(II.7)<br />

- Si le profil est gaussien G(2θ), la relation entre ∆ G (2θ) <strong>et</strong> β G devient :<br />

β G = 1 2<br />

√ π<br />

ln 2 ∆ G(2θ)<br />

(II.8)<br />

Dans le cas général, le profil est un produit de convolution des deux fonctions de Lorentz <strong>et</strong> de<br />

Gauss : L(2θ) ⊗ G(2θ), appelé profil de Voigt. La relation entre les deux types de largueurs est<br />

difficile à établir. On approxime alors le profil de Voigt par une fonction dite Pseudo-Voigt, qui<br />

est une combinaison linéaire des deux fonctions de Lorentz <strong>et</strong> Gauss, soit :<br />

P sV (2θ) = ηL(2θ) + (1 − η)G(2θ) avec 0 < η < 1 (II.9)<br />

η est le facteur de Lorentz, qui indique la contribution de chaque profil individuel à la forme de la<br />

raie globale. La largeur F W HM (ou intégrale) de la P sV (2θ) est dans ce cas, une combinaison<br />

linéaire des largeurs respectives des deux profils [17] :<br />

β = ηβ L + (1 − η)β G = η π 2 ∆ L(2θ) + (1 − η) 1 π<br />

2 ln 2 ∆ G(2θ)<br />

(II.10)<br />

Où :<br />

β L , β G sont respectivement les largeurs intégrales associées aux composantes L(2θ) <strong>et</strong> G(2θ) <strong>et</strong><br />

∆ L (2θ), ∆ G (2θ) sont respectivement leurs largeurs à mi-hauteurs.<br />

II.6.3<br />

Elargissement des pics de diffraction<br />

L’estimation de la taille des grains nécessite la décomposition du profil expérimental h(2θ) du<br />

pic enregistré. Plusieurs méthodes sont utilisées pour la détermination de la taille moyenne des<br />

grains <strong>et</strong> du taux de déformation, selon qu’on tienne compte des deux eff<strong>et</strong>s ensemble ou bien on<br />

restreint la contribution de l’échantillon à l’élargissement du pic à l’un ou l’autre des deux eff<strong>et</strong>s.<br />

Le calcul repose sur la façon dont a été évaluée la largeur du pic. D’abord à l’aide d’un logiciel<br />

High-Score, on supprime la contribution de la raie Kα 2 au spectre DRX.<br />

II.6.3.1<br />

Formule de Scherrer<br />

L’élargissement ∆(2θ) du pic de diffraction résulte d’un eff<strong>et</strong> unique : l’eff<strong>et</strong> de taille. En eff<strong>et</strong>,<br />

l’intensité d’un pic de diffraction correspond à l’interférence de toutes les ondes réfléchies par les<br />

plans de Bragg, modulé par la figure de diffraction qui dépend de la forme du grain. On démontre<br />

que la taille moyenne D des grains dans la direction perpendiculaire aux plans diffractants, est<br />

donnée par la formule de Scherrer [12] :<br />

D =<br />

κλ<br />

∆ g (2θ)(rad).cosθ<br />

(II.11)<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 33/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

κ est une constante proche de l’unité <strong>et</strong> qui dépend la forme des grains (κ = 0, 89 pour les sphères),<br />

λ est la longueur d’onde des rayons X <strong>et</strong> ∆ g (2θ) est la F W HM du pic de diffraction. C<strong>et</strong>te formule<br />

a été modifiée par M. Laue en utilisant plutôt la largeur intégrale [1, 15]. On doit défalquer de la<br />

largeur observée β obs de la raie, la contribution instrumentale β ins . La formule (Eq. II.6) perm<strong>et</strong><br />

d’évaluer analytiquement la largeur d’un pic dans le cas où la contribution instrumentale <strong>et</strong> celle<br />

de l’échantillon ont un même type de profil :<br />

- pour un profil gaussien :<br />

β =<br />

√<br />

β 2 obs − β2 ins<br />

(II.12)<br />

- pour un profil lorentzien :<br />

β = β obs − β ins<br />

(II.13)<br />

En différentiant la formule de Laue (ou Scherrer), on obtient l’erreur relative sur D :<br />

∆D<br />

D<br />

= ∆β<br />

β<br />

+ tan θ.∆θ (II.14)<br />

∆β = ∆β ins = 0, 015 ◦ alors que ∆θ est estimée à l’erreur commise sur la précision de lecture,<br />

c’est-à-dire, égale au pas : 0.005°.<br />

La figure II.7 montre l’évolution de la taille D des grains en fonction du pourcentage x du fer.<br />

La taille D des grains est égale au nombre de plans de Bragg, multipliée par leur distance interréticulaire.<br />

Par conséquent, D est proportionnelle au paramètre de maille a, ce qui explique<br />

l’évolution de D en fonction de x en se rapportant au graphe donné à la figure (Fig. II.5). Les<br />

valeurs déduites pour la taille des grains sont comparables à celles déduites par F. Ebrahimi <strong>et</strong> al.<br />

pour des couches minces d’alliage F exNi préparées par électrodéposition [18].<br />

Fig. II.7 – Evolution de la taille D des grains en fonction du pourcentage x de fer.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 34/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

L’eff<strong>et</strong> d’une contrainte σ appliquée modifie les distances interréticulaire d = d hkl des plans<br />

diffractants, engendrant une microdéformation ɛ = ∆d/d (Fig.II.8). Conjointement à la formule<br />

de Scherrer, si l’élargissement du pic de diffraction est attribué uniquement à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>,<br />

la différentiation de la loi de Bragg sur tout le domaine angulaire correspondant à d ± ∆d, donne<br />

l’expression de la largeur intégrale suivante, appelée formule de Stokes <strong>et</strong> Wilson [13, 14] :<br />

β c = 4ɛ max tan θ ⇒ ɛ max =<br />

β c<br />

4 tan θ<br />

(II.15)<br />

La valeur de ɛ inclut l’eff<strong>et</strong> des contraintes de tension <strong>et</strong> de compression. Elle doit être divisée par<br />

deux pour obtenir, soit l’eff<strong>et</strong> maximum de la contrainte de tension, soit l’eff<strong>et</strong> maximum de la<br />

contrainte de compression. Si ces deux eff<strong>et</strong>s sont supposés égaux, la loi de Hooke donne [15] :<br />

σ = E ɛ 2 = E.ɛ max = E ∆ c(2θ)<br />

4 tan θ<br />

(II.16)<br />

E est le module de Young.<br />

Fig. II.8 – Illustration de la microdéformation ɛ n = (d − d 0 )/d suivant la direction N, [14].<br />

II.6.3.2<br />

Méthode de Williamson-Hall<br />

En plus de la contribution instrumentale g(u), l’élargissement de la raie dans c<strong>et</strong>te méthode<br />

résulte simultanément d’un eff<strong>et</strong> de taille <strong>et</strong> d’un eff<strong>et</strong> de contraintes [19, 20, 21]. La détermination<br />

du taux de contrainte <strong>et</strong> de la taille des grains dépend des fonctions utilisées pour simuler le profil<br />

de la raie en question.<br />

a/ Le profil de raie DRX est simulé par une fonction de Voigt<br />

La contribution de l’échantillon est décrite par la fonction de Voigt : f(τ) = f g (u) ⊗ f c (u)<br />

Plusieurs combinaisons sont possibles selon la définition des fonctions f g (u) <strong>et</strong> f c (u) :<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 35/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

- les fonctions f g (u), f c (u) <strong>et</strong> g(u), sont des fonctions de Lorentz L(u) :<br />

On établit d’après (Eq. II.6) que les largeurs intégrales correspondantes sont linéairement additives<br />

:<br />

β = β g + β c + β ins<br />

(II.17)<br />

Par conséquent, la largeur intégrale β ∗ de l’élargissement global dans l’espace réciproque est :<br />

β ∗ = β cos θ<br />

λ<br />

= D −1 + 2ɛd ∗ (II.18)<br />

où β = β obs −β ins est la largeur intégrale vraie due à la contribution de l’échantillon ; d ∗ = 2 sin θ/λ ;<br />

D est la taille des grains <strong>et</strong> ɛ est le taux de microdistorsions. Le graphe de β ∗ en fonction de d ∗<br />

est une droite dont la pente donne 2ɛ <strong>et</strong> l’ordonnée à l’origine détermine la taille des grains D.<br />

- les fonctions f g (u), f c (u) <strong>et</strong> g(u), sont des fonctions de Gauss G(u) :<br />

On établit d’après (Eq. II.6) que les carrés des largeurs respectives qui sont linéairement additifs :<br />

β = β 2 g + β 2 c + β 2 ins<br />

(II.19)<br />

Dans l’espace réciproque, le carré de la largeur intégrale est [13] :<br />

( ) 2 β cos θ<br />

β ∗2 =<br />

= D −2 + 4ɛ 2 d ∗2 (II.20)<br />

λ<br />

où β = √ βobs 2 − β2 ins est la largeur intégrale vraie due à la contribution de l’échantillon. Le graphe<br />

de β ∗2 en fonction de d ∗2 est une droite qui sera exploitée comme précédemment.<br />

- f g (u) est fonction de Lorentz <strong>et</strong> f c (u) est une fonction de Gauss :<br />

Ce cas se présente quand l’eff<strong>et</strong> de taille se manifeste par un élargissement homogène (profil de<br />

Lorentz L(u)) <strong>et</strong> la distribution des contraintes se manifeste par un élargissement inhomogène<br />

(profil de Gauss G(u)). On obtient dans l’espace réciproque la relation suivante entre la largeur<br />

globale β ∗ <strong>et</strong> les largeurs βL ∗ <strong>et</strong> β∗ G [21] :<br />

f(u) = L(u) ⊗ G(u) ⇒ β ∗2 = D −1 β ∗ + 4ɛ 2 d ∗2<br />

(II.21)<br />

où : β ∗ L = D−1 <strong>et</strong> β ∗ G = (2ɛd∗ ) 2<br />

La droite ( β ∗<br />

d ∗ ) 2<br />

en fonction de<br />

( β ∗<br />

d ∗2 )<br />

perm<strong>et</strong> d’évaluer le taux des microcontraintes (ordonnée à<br />

l’origine) <strong>et</strong> la taille des grains (inverse de la pente).<br />

Les formules dans l’espace réel, s’obtiennent en remplaçant β ∗ <strong>et</strong> d ∗ par leurs expressions :<br />

On trouve :<br />

β ∗ = β cos θ<br />

λ<br />

<strong>et</strong><br />

( ) 2 ( )<br />

β cos θ<br />

β cos θ<br />

= D −1<br />

λ<br />

λ<br />

d ∗ = 2 sin θ<br />

λ<br />

( ) 2 sin θ<br />

+ 4ɛ 2 (II.22)<br />

λ<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 36/82


Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Ou encore :<br />

Avec :<br />

β 2 =<br />

λ<br />

D cos θ β + (4ɛ tan θ)2 ⇔ β 2 = β L β + β 2 G<br />

β L =<br />

λ<br />

D cos θ<br />

<strong>et</strong><br />

β G = 4ɛ tan θ<br />

(II.23)<br />

Dans une première approximation, la largeur vraie de la raie sera égale à la largeur observée en<br />

ôtant la contribution instrumentale selon les formules (Eq. II.12 ou Eq. II.13).<br />

b/ Le profil de la raie est simulé par une fonction pseudo-Voigt : P sV (u)<br />

Dans les cas particuliers η = 1 (respect. 0), la largeur intégrale β sera remplacée par β L (respect.<br />

β G ) pour calculer uniquement la taille des grains (formule de Scherrer) ou respectivement<br />

déterminer le taux des déformations. Mais, si l’on tient compte simultanément des deux eff<strong>et</strong>s<br />

(Eq. II.9), la largeur intégrale totale β associée à la fonction P sV (u) sera celle donnée par<br />

l’équation (Eq. II.10). Lorsque η > 1, h(u) est dite super-Lorentzienne [13].<br />

La méthode Williamson-Hall est surtout utilisée pour déduire la taille D des grains <strong>et</strong> le taux<br />

ɛ des microdéformations dans le cas des échantillons en poudre car le diagramme DRX présente<br />

assez de pics de diffraction [22, 23] ce qui perm<strong>et</strong> une meilleure évaluation de D <strong>et</strong> ɛ par régression<br />

linéaire. Néanmoins, pour l’exploitation d’un seul pic dans le cas d’une couches mince, le taux<br />

des microdéformations dans la direction normale aux plans de Bragg, est évalué en appliquant<br />

les formules ( II.16, II.17, II.19) <strong>et</strong> en approximant la longueur de cohérence à l’épaisseur du<br />

film [24, 25].<br />

La figure (Fig. II.9) présente l’évolution du taux ɛ des microdéformations en fonction du pourcentage<br />

de fer, calculé en appliquant les trois méthodes : Willson-Stokes <strong>et</strong> Williamson-Hall avec<br />

les profils Cauchy ou Gauss. Les trois courbes ont le même comportement avec une légère diminution<br />

pour la méthode Williamson-Hall (profil Cauchy) ; les deux autres courbes sont confondues<br />

car nous avons exploité un seul pic de diffraction, sinon elles seraient différentes. En général, la<br />

comparaison de ces courbes à celle donnant les variations de la taille D des grains (Fig. II.7)<br />

montre que ɛ <strong>et</strong> D varient en sens inverse en fonction du pourcentage de fer. ɛ augmente avec le<br />

pourcentage x de fer dans le nickel (ou avec le pourcentage (100 − x) du nickel dans le fer). ɛ<br />

présente une forte vaiation entre 1.2% <strong>et</strong> 0, 7% autour de la composition du permalloy (x ≈ 20)<br />

<strong>et</strong> un maximum (ɛ ≈ 1%) autour de la composition de l’anyster (x ≈ 50). Nous pensons que<br />

ce comportement de ɛ en fonction de la composition est lié à la texture présente dans la couche<br />

mince.<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Fig. II.9 – La microdéformation ɛ(%) en fonction du pourcentage x de fer.<br />

II.7<br />

Conclusion<br />

Les spectres DRX des films F e x Ni 100−x ont été enregistrés avec un diffractomètre Brucker<br />

D8 utilisant le doubl<strong>et</strong> K α du cuivre. Les spectres ont été dépouillés en utilisant le logiciel High-<br />

Score perm<strong>et</strong>tant l’omission de la contribution de la raie K α2 . L’analyse de ces spectres montre<br />

l’existence du texture fcc (111) pour les alliages riches en nickel <strong>et</strong> la texture bcc (110) pour les<br />

alliages riches en fer. La région intermédiaire ne montre de pic que pour les alliages ayant une<br />

composition presque équiatomique. L’analyse micro<strong>structurale</strong> montre que le taux des contrainte<br />

augmente avec les concentrations du fer dans le nickel <strong>et</strong> réciproquement. La taille des grains a<br />

pratiquement deux valeurs moyennes selon la présence de la phase dominante.<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

Fig. II.10 – Les spectres DRX des films F e x Ni 100−x /Si.<br />

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Chapitre II<br />

Propriétés <strong>structurale</strong>s des films F e x Ni 100−x<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS<br />

des couches minces F e x Ni 100−x


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

III.1<br />

Introduction<br />

Le rayonnement corpusculaire composé de particules chargées est très utilisé pour sonder les<br />

propriétés physico-chimiques des matériaux solides ou simplement pour synthétiser des images de<br />

la surface des échantillons. Dans la plupart des cas, ce sont des méthodes non destructives. Les<br />

mécanismes de l’interaction rayonnement-matière conduit à un ralentissement ou une diffusion<br />

des particules incidentes ou à l’apparition de photons ou de particules secondaires [1]. L’analyse<br />

du spectre en énergie des particules détectées perm<strong>et</strong> de remonter selon la finesse des techniques<br />

expérimentales à la composition ou aux propriétés du solide irradié. Parmi ces techniques, nous<br />

citons :<br />

L’irradiation d’un solide par un faisceau homocinétique d’électrons qui est à la base du fonctionnement<br />

de la microscopie à balayage (MEB) <strong>et</strong> à transmission (TEM). Généralement, au MEB<br />

est toujours couplé un spectromètre à dispersion d’énergie des rayons X induits par bombardement<br />

électronique (EDX) <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong> dans certaines limites d’identifier les éléments présents ou<br />

déduire leurs teneurs.<br />

L’irradiation d’un solide par un faisceau d’ions comme les particules α , induit également un<br />

rayonnement X à la base de la technique PIXE, très recommandée surtout pour le dosage des<br />

éléments lourds. La spectroscopie de rétrodiffusion Rutherford analyse plutôt le spectre des ions<br />

rétrodiffusés pour identifier la composition du matériau.<br />

Ce chapitre concerne donc l’application de l’EDX <strong>et</strong> la RBS pour caractériser nos échantillons.<br />

III.2<br />

Interaction électrons-matière<br />

Quand un faisceau électronique impacte sous un vide poussé la surface d’un matériau, plusieurs<br />

types de radiations sont susceptibles d’être émises suite à certains mécanismes qui vont se produire<br />

dans le volume d’interaction ou poire (Fig. III.1). La taille de la poire dépend de l’énergie des<br />

électrons incidents <strong>et</strong> du numéro atomique moyen des atomes composant le matériau ; elle est<br />

voisine de 1µm 3 pour des électrons d’énergie variant de quelques KeV à 30KeV [2, 3]. Selon<br />

l’énergie des électrons incidents (Fig. III.2), il peut résulter de la poire d’interaction des électrons<br />

ou des photons qui seront exploités dans le domaine de l’imagerie en surface ou de la microanalyse.<br />

On distingue parmi ces particules :<br />

- les électrons rétrodiffusés <strong>et</strong> les électrons secondaires qui sont utilisés dans le principe de la<br />

microscopie à balayage pour synthétiser des images en surface de l’échantillon. Des électrons<br />

Auger peuvent également être collectés sous ultravide pour la détection des impur<strong>et</strong>és en surface,<br />

notamment dans le cas des éléments légers, là où la technique EDX échoue.<br />

- un rayonnement X caractéristique <strong>et</strong> un rayonnement lumineux dans l’UV-Visible résultant de<br />

la cathodoluminescence. Le rayonnement X sert à la quantification des éléments présents dans<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

l’échantillon dont le principe est rappelé plus bas. La cathodoluminescence est beaucoup plus<br />

utilisée pour analyser des échantillons semi-conducteurs où elle donne des informations sur les<br />

sites de recombinaison ou sur les propriétés électroniques.<br />

Fig. III.1 – Poire d’interaction électrons-matière.<br />

III.3<br />

Microscope électronique à balayage<br />

Le microscope électronique à balayage (MEB ou en anglais SEM) est un appareil construit<br />

à l’origine pour obtenir diverses images de surfaces d’échantillons avec une résolution de l’ordre<br />

de quelques nanomètres. Le principe du MEB consiste en un faisceau électronique émis par le<br />

canon à électron en haut d’une colonne sous vide. Il est ensuite focalisé à l’aide de lentilles<br />

électromagnétiques sur un échantillon placé en bas de la colonne. L’une des performances de<br />

l’appareil est liée à la technique d’émission des électrons par eff<strong>et</strong> Edison ou par émission froide<br />

à eff<strong>et</strong> de champ (FEG). Les bobines de balayage du MEB sont alimentées en synchronisation<br />

avec les bobines de déflexion d’un tube cathodique raccordé en annexe à la colonne. L’intensité<br />

du faisceau électronique dans ce tube est pilotée par le signal délivré par un détecteur d’électrons<br />

rétrodiffusés ou secondaires, selon le mode utilisé. On peut alors tramer sur l’écran du moniteur<br />

l’image d’une surface de l’ordre de 100µm 2 de l’échantillon car l’amplitude du signal collecté par<br />

le détecteur est fonction du relief de la surface balayée.<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Fig. III.2 – Rendement des émissions électroniques en r<strong>et</strong>our en fonction de l’énergie [4].<br />

III.4<br />

III.4.1<br />

La microanalyse X<br />

Principe de l’EDX<br />

La Microanalyse X est utilisée pour déterminer la détection <strong>et</strong> la quantification des éléments<br />

présents dans un échantillon à l’échelle du micromètre environ. Le principe de l’EDX, s’appuie sur<br />

l’interaction d’un faisceau électronique avec l’échantillon à étudier. Les électrons incidents pourraient<br />

arracher des électrons des couches profondes des atomes composants le matériau irradié.<br />

On observe des émissions X qui font suite aux transitions électroniques pour combler les lacunes<br />

produites, auxquelles se superpose un spectre continu du rayonnement de freinage, compté comme<br />

un bruit de fond. Les raies X émises sont donc caractéristiques des éléments ém<strong>et</strong>teurs. Le rendement<br />

de l’émission X, produit de la section efficace avec l’énergie de liaison de la couche concernée,<br />

présente un maximum pour les hautes énergies des électrons incidents <strong>et</strong> pour un numéro atomique<br />

croissant de l’élément à détecter [5]. Il faut donc ajuster à chaque fois l’énergie du faisceau sonde<br />

en choisissant une tension accélératrice convenable pour explorer une gamme donnée d’éléments.<br />

Par ailleurs, l’EDX n’est pas sensible aux éléments lourds ou très légers.<br />

III.4.2<br />

Quantification des éléments Fe, Ni<br />

Le microscope électronique à balayage utilisé est de marque P hilipsXL30 se trouvant au<br />

COMEN-Alger. Il est équipé d’un spectromètre à dispersion d’énergie ou EDX (de l’anglais :<br />

Energy Dispersive X-Ray Analysis ou bien (EDS) : Energy Dispersive (X-ray) Spectrom<strong>et</strong>ry). Les<br />

rayons X sont collectés avec un système de détection composé d’une diode Li(Si) suivie d’une chaîne<br />

d’amplification, refroidies à l’azote liquide, <strong>et</strong> d’un analyseur multicanaux. Le spectre enregistré des<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

photons X émanant de la poire d’interaction, correspondant à un histogramme donnant le nombre<br />

de photons X en fonction de leurs énergies. L’identification des pics sert déterminer les éléments<br />

présents. Elle s’effectue avec un logiciel équipé d’une banque de données contenant les spectres<br />

X de tous les éléments. Dans le cas simplifié de la microanalyse X, on adm<strong>et</strong> que la quantité de<br />

matière, source d’une raie X donnée, est proportionnelle à la surface de c<strong>et</strong>te raie. On peut donc<br />

déterminer les pourcentages respectifs des éléments présents dans l’échantillon en tenant compte<br />

des corrections ZAF (numéro atomique Z, Absorption <strong>et</strong> Fluorescence). Un exemple de spectre<br />

EDX est représenté sur la figure III.3. La tension d’accélération est 10kV. Les pourcentages des<br />

éléments Fe <strong>et</strong> Ni ont été évalués en exploitant les raies K.<br />

Fig. III.3 – Exemple d’un spectre EDX : F e 62 Ni 38 .<br />

Le tableau suivant donne les résultats de la quantification de nos échantillons<br />

Echantillon Ech18 Ech10 Ech9 Ech19 Ech3 Ech4 Ech2<br />

% atomique x 3 10 15 16 17 29 34<br />

Echantillon Ech5 Ech17 Ech12 Ech16 Ech14 Ech20 –<br />

% atomique x 52 55 62 72 84 100 –<br />

Tab. III.1 – Composition des échantillons F e x Ni 100−x /Si<br />

III.5<br />

III.5.1<br />

La spectrométrie de la rétrodiffusion de Rutherford<br />

Principe de la méthode RBS<br />

La spectrométrie de rétroddiffusion Rutherford (ou RBS de l’anglais Rutherford Back Scatterring)<br />

est une méthode d’analyse nucléaire non destructive des matériaux. Elle s’est développée<br />

après la fameuse expérience de Rutherford <strong>et</strong> ses disciples en 1911, pour m<strong>et</strong>tre en évidente le<br />

modèle planétaire de l’atome [6, 7]. Dans c<strong>et</strong>te spectrométrie, l’échantillon à analyser est exposé à<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

un faisceau monoénergétique d’ions (H + , 4 He 2+ , Li 3+ ,. . .) d’une énergie de quelques MeV. Lorsqu’un<br />

de ces ions interagit avec c<strong>et</strong> échantillon, deux mécanismes indépendants contribuent à le<br />

ralentir ; l’ion projectile subit des chocs élastiques coulombiens avec les noyaux cibles <strong>et</strong> perd de<br />

son énergie. De plus, au cours de son cheminement dans la cible, l’ion projectile subit en aller <strong>et</strong><br />

en r<strong>et</strong>our des interactions avec les électrons de la cible qui, sans changer la trajectoire de l’ion<br />

analyseur, ralentissent ce dernier par un processus inélastique. Enfin, l’ion revient vers la surface<br />

<strong>et</strong> il pourrait être rétrodiffusé à un angle θ par rapport à la direction du faisceau incident. Ces<br />

deux types de pertes d’énergie de l’ion analyseur sont à la base de la RBS pour identifier les ions<br />

cibles ou apporter une information sur la distribution en masse <strong>et</strong> en profondeur des atomes de<br />

l’échantillon étudié.<br />

III.5.2<br />

Le facteur cinématique<br />

Nous considérons un ion analyseur de masse M 1 qui heurte un atome cible de masse M 2 situé<br />

à la surface de l’échantillon. En supposant que ce choc est élastique, la perte d’énergie de l’ion<br />

analyseur est réduite juste à un transfert d’énergie cinétique entre le projectile <strong>et</strong> l’atome cible.<br />

La mécanique classique est suffisante pour déterminer le rapport de l’énergie cinétique E 1 de l’ion<br />

rétrodiffusé à son énergie cinétique E 0 en incidence, appelé facteur cinématique : K = E 1 /E 0 . En<br />

assimilant l’ion projectile <strong>et</strong> l’atome cible à des points matériels, la conservation de la quantité de<br />

mouvement <strong>et</strong> de l’énergie cinétique conduisent, avec les notations de la figure III.4, à l’expression<br />

suivante du facteur cinématique [7] :<br />

⎛<br />

K = ⎝<br />

√<br />

1 − ( M 1<br />

M 2<br />

sin θ) 2 + M 1<br />

1 + M 1<br />

M 2<br />

⎞<br />

M 2<br />

cos θ<br />

⎠<br />

2<br />

(III.1)<br />

Fig. III.4 – Rétrodiffusion sur la surface d’un échantillon [8].<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

La lecture de c<strong>et</strong>te formule montre que pour une valeur de K évaluée expérimentalement<br />

en mesurant E 0 , E 1 <strong>et</strong> θ on peut déterminer de façon univoque M 2 en fonction de M 1 . Ceci<br />

perm<strong>et</strong> l’identification de l’atome cible. La figure III.5 représente le graphe à trois dimensions<br />

des variations de K en fonction de θ <strong>et</strong> r = M 1 /M 2 . Le facteur cinématique K <strong>et</strong> l’énergie E 1<br />

des ions rétrodiffusés, augmentent pour des ions ayant des masses M1 < M2, rétrodiffusés à des<br />

angles proches de 180°. La plus grande énergie E 1 (K ≈ 1) correspond à un choc frontal pour des<br />

noyaux cibles très lourds par rapport aux noyaux projectiles (M2 ≫ M1). Au contraire, l’énergie<br />

transférée aux noyaux cibles augmente quand leurs masses deviennent comparables ou plus faibles<br />

que celles des ions projectiles.<br />

Fig. III.5 – Variations de K en fonction de r <strong>et</strong> θ.<br />

III.5.3<br />

Résolution en masse<br />

On considère une cible comportant deux types de noyaux de masses M 2 <strong>et</strong> M ′ 2, irradiée par<br />

un faisceau d’ions de masse M 1 <strong>et</strong> d’énergie E 0 . Dans le spectre RBS, les pics correspondants aux<br />

deux noyaux seront séparés par le détecteur si leur écart en énergie ∆E 1 vérifie :<br />

∆E 1 = E 0<br />

∣ ∣∣∣ ∂K<br />

∂M 2<br />

∣ ∣∣∣<br />

∆M 2 > ∆E d<br />

(III.2)<br />

∆E d est la résolution du détecteur. Pour simplifier les calculs, on se restreint à la géométrie utile<br />

de la RBS : α + θ = 180 ◦ , avec α tendant vers 0. On obtient donc en négligeant les termes d’ordre<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

supérieurs ou égaux à 2 en r :<br />

(4 − α 2 ) 2<br />

∆E 1 = E 0 M 1 ∆M 2 > ∆E d<br />

M 2 2<br />

(III.3)<br />

On remarque que la résolution des pics augmente avec la masse <strong>et</strong> l’énergie de l’ion analyseur.<br />

Elle est meilleure pour des angles de diffusion tendant vers 180° (α tend vers 0). Au contraire,<br />

c<strong>et</strong>te résolution diminue quand la masse de l’atome cible augmente. Ceci signifie que la RBS a<br />

une bonne résolution en masse pour les éléments légers, <strong>et</strong> très faible pour les éléments lourds.<br />

Par exemple [8], il est possible de distinguer entre C <strong>et</strong> O ou P <strong>et</strong> Si, mais il n’est pas possible de<br />

distinguer entre W <strong>et</strong> Ta, ou Fe <strong>et</strong> Ni quand ces éléments sont présents aux mêmes profondeurs<br />

dans l’échantillon, car la différence en masse entre les éléments dans chacune de ces paires soit<br />

approximativement 1uma <strong>et</strong> les pics RBS dans ce cas, sont confondus. Par conséquent, la RBS<br />

s’applique beaucoup plus pour détecter des éléments lourds dans une matrice légère.<br />

D’un autre coté, la résolution est limitée par l’eff<strong>et</strong> de straggling qui est un élargissement<br />

supplémentaire ∆E s des pics. C<strong>et</strong> élargissement résulte du fait que le faisceau d’ions incidents n’est<br />

pas parfaitement homocinétique, mais il présente une distribution en énergie cinétique ∆E. En<br />

eff<strong>et</strong>, les ions analyseurs subissent des ralentissements qui dépendent de leurs vitesses, engendrant<br />

un étalement supplémentaire δE en énergie. Le profil en énergie du faisceau d’ions dissymétrique<br />

en surface tend à s’élargir <strong>et</strong> devenir gaussien en profondeur. Finalement, la résolution en masse<br />

est réalisée si :<br />

∆E 1 ><br />

√<br />

∆E 2 d + ∆E2 s<br />

Il en résulte que l’eff<strong>et</strong> de straggling fait diminuer la résolution en profondeur.<br />

(III.4)<br />

III.5.4<br />

La section efficace de diffusion<br />

On appelle section efficace différentielle de diffusion la quantité σ(θ, E 0 ), définie comme étant la<br />

probabilité d’interaction d’un ion projectile avec un atome-diffuseur. Quand une cible d’épaisseur<br />

t contenant N atomes diffuseurs par unité de volume, est irradiée par un flux d’ions Q, le flux<br />

d’ions rétrodiffusés dans un angle solide dΩ est donné en fonction de σ(θ, E 0 ) par :<br />

dQ = σ(θ, E 0 ).Q.Nt.dΩ<br />

(III.5)<br />

La section efface s’exprime en barn/stéradian. L’intégration sur tout l’espace donne la section<br />

efficace totale. Dans un repère lié au centre de masse <strong>et</strong> en supposant que l’interaction entre<br />

un projectile de masse M 1 <strong>et</strong> un atome cible de masse M 2 , est typiquement coulombienne, on<br />

démontre que la section efficace est donnée par la formule de Darwin [9] :<br />

(√<br />

σ(θ, E 0 ) = dσ ( )<br />

dΩ = Z1 Z 2 q 2 2<br />

1 −<br />

4E 0<br />

( ) 2<br />

M 1<br />

M 2<br />

sin θ +<br />

M 1<br />

M 2<br />

cos θ<br />

(sin θ) 4 √1 −<br />

) 2<br />

( ) (III.6)<br />

2<br />

M 1<br />

M 2<br />

sin θ<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Avec :<br />

Z 1 est le numéro atomique de l’ion projectile <strong>et</strong> Z 2 est le numéro atomique de l’atomes-cible.<br />

q = e en CGS <strong>et</strong> q 2 = e 2 /4πɛ 0 en SI ; e est la charge électronique élémentaire.<br />

E 0 est l’énergie de l’ion projectile incident <strong>et</strong> θ est son angle de rétrodiffusion.<br />

En considérant un atome-cible avec une masse infinie, on obtient la section efficace formulée par<br />

Rutherford :<br />

( )<br />

Z1 Z 2 q 2 2<br />

e 1<br />

σ R (θ, E 0 ) =<br />

(III.7)<br />

4E 0 sin 2 θ 2<br />

Ce calcul de section efficace est valable pour une gamme d’énergie E 0 de l’ion analyseur sensiblement<br />

égale à [0,2MeV, 2MeV]. En eff<strong>et</strong>, une faible énergie perm<strong>et</strong> à l’ion analyseur de franchir le<br />

nuage électronique des atomes cibles légers <strong>et</strong> subir les eff<strong>et</strong>s des forces nucléaires. Le même eff<strong>et</strong><br />

peut se produire à haute énergie pour les atomes lourds.<br />

En pratique, la section efficace qualifie la sensibilité de la technique de rétrodiffusion puisque,<br />

d’après la formule III.6, elle caractérise le flux d’ions rétrodiffusés dans le cas où l’angle solide est<br />

tendu par la surface réceptrice du détecteur. A partir de l’expression III.6 de la section efficace<br />

différentielle, on conclut que la sensibilité de la RBS augmente :<br />

- quand l’énergie E 0 de l’ion analyseur incident diminue car σ(θ, E 0 ) est inversement proportionnelle<br />

à E 2 0. Il y a donc croissance du signal détecté provenant des atomes cibles plus profonds dans<br />

l’échantillon. Inversement, les ions incidents rapides sont les moins déviés.<br />

- quand les numéros atomiques de l’ion projectile <strong>et</strong> de l’atome cible augmentent. Il est évident que<br />

la RBS est moins sensible pour les atomes légers, voire inapplicable pour détecter, par exemple,<br />

l’hydrogène ou l’hélium dans l’échantillon. Au contraire, elle est plus sensible aux éléments intermédiaires<br />

<strong>et</strong> lourds.<br />

- quand l’angle de rétrodiffusion diminue. Il faut donc trouver un compromis pour choisir un angle<br />

de diffusion car la résolution en masse augmente quand θ tend vers 180°.<br />

III.5.5<br />

Pouvoir d’arrêt<br />

Lorsque l’atome-cible se trouve en profondeur dans l’échantillon, l’ion analyseur subit en plus<br />

des chocs élastiques avec les noyaux cibles, des pertes d’énergie par rayonnement <strong>et</strong> par collisions<br />

inélastiques avec les électrons, soit en les portant dans des niveaux énergétiques excités, soit en<br />

les éjectant de leurs orbites [11]. Pour tenir compte de la perte d’énergie de l’ion analyseur lors de<br />

son cheminement dans l’échantillon, on défini le pouvoir d’arrêt comme étant la quantité d’énergie<br />

perdue dE par la particule incidente au cours de ses diverses interactions, par unité de longueur<br />

dx de sa trajectoire dans la matière, soit :<br />

S = − dE<br />

dx = S e<br />

(III.8)<br />

où S e est le pouvoir d’arrêt électronique. Le pouvoir d’arrêt caractérise une propriété du matériau<br />

pour un type donné de particule qui le traverse. Dans la gamme d’énergie [0.2MeV, 2MeV], le<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 51/82


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

pouvoir d’arrêt est pratiquement déterminé par la collision inélastique des ions projectiles avec les<br />

ions [10]. Après une distance parcourue l, la particule aura une énergie E égale à [12] :<br />

E(l) = E 0 − E perdue = E 0 −<br />

∫ l=x/ cos θi<br />

0<br />

dE<br />

dl ′ (E(l ′ ), l ′ ) dl ′<br />

(III.9)<br />

Où E 0 est l’énergie de la particule incidente à la surface (x = 0)(voir Fig. III.6). dE<br />

dl ′ (E(l ′ ), l ′ )<br />

est le pouvoir d’arrêt, dépend de l’énergie <strong>et</strong> la distance parcourue. Souvent, le pouvoir d’arrêt<br />

est normalisé à la densité atomique N(atomes/cm 3 ) de la cible, en définissant la section efficace<br />

d’arrêt pour un atome diffuseur d’espèce i par :<br />

ɛ i (E) = − 1 N i<br />

dE<br />

dx<br />

(III.10)<br />

L’approximation la plus simple concernant la section efficace ɛ AnBm<br />

d’arrêt d’un alliage A n B m<br />

est d’écrire selon la règle de Bragg, que c<strong>et</strong>te section efficace d’arrêt globale est la combinaison<br />

linéaire des sections efficaces d’arrêt individuelles ɛ A <strong>et</strong> ɛ B . En désignant par n <strong>et</strong> m les fractions<br />

atomiques des constituants A <strong>et</strong> B dans l’alliage A n B m , on obtient [13] :<br />

ɛ AnB m<br />

= nɛ A + mɛ B<br />

(III.11)<br />

Les valeurs des sections efficaces d’arrêt pour divers éléments <strong>et</strong> composés, <strong>et</strong> pour diverses énergies<br />

sont tabulées pour les hélions [12].<br />

III.5.6<br />

Mesure de l’épaisseur d’une couche mince<br />

Soit un ion analyseur d’énergie E 0 qui tombe sous une incidence θ i sur la surface d’un échantillon<br />

<strong>et</strong> entre en collision avec un atome diffuseur A D , situé à une profondeur x de la surface (Fig. III.6).<br />

En explicitant la formule ( III.9), l’énergie E r de l’ion rétrodiffusé dans une direction qui fait un<br />

angle θ r avec la normale à la surface de l’échantillon, aura une énergie égale à [14, 7] :<br />

( )<br />

( )<br />

∂E x<br />

∂E x<br />

E r = K A E i −<br />

avec : E i = E 0 −<br />

∂x cos θ r ∂x cos θ i<br />

où K A est le facteur cinématique relatif à l’atome diffuseur A D .<br />

r<br />

i<br />

(III.12)<br />

Fig. III.6 – Rétrodiffusion par un ion profond.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 52/82


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Le pouvoir d’arrêt électronique moyen est :<br />

( )<br />

( )<br />

∂E 1 ∂E<br />

¯S =<br />

+ K A<br />

∂x cos θ r ∂x<br />

r<br />

i<br />

1<br />

≈ ∆E<br />

cos θ i x<br />

qui se réduit en incidence normale <strong>et</strong> en fonction de l’angle de rétrodiffusion θ, à :<br />

( )<br />

( )<br />

∂E 1<br />

∂E<br />

¯S =<br />

∂x cos(π − θ) + K A ≈ ∆E<br />

∂x x<br />

r<br />

i<br />

(III.13)<br />

(III.14)<br />

Dans le cas d’une couche mince déposé sur un substrat léger, la largeur du pic RBS relatif aux<br />

atomes diffuseurs A D<br />

est égale à ∆E. En utilisant les tables donnant les pouvoirs d’arrêt, on<br />

détermine l’épaisseur de la couche. Plus généralement, on démontre que l’épaisseur t d’un film<br />

donnant un pic RBS d’aire A est donnée en fonction de la section efficace de diffusion σ(E 0 ), de<br />

l’angle d’incidence θ i <strong>et</strong> de l’angle solide Ω du détecteur, par [14] :<br />

t = A<br />

cos θ i<br />

Q.σ(E 0 ).Ω<br />

(III.15)<br />

Q représente le flux d’ions analyseurs.<br />

III.6<br />

III.6.1<br />

Enregistrement des spectres RBS des films F e x Ni 100−x<br />

Dispositif expérimental<br />

Pour la caractérisation de nos échantillons, nous avons utilisé le spectromètre RBS-PIXE du<br />

CRNA au COMEN-Alger. Le schéma simplifié de ce dispositif expérimental est représenté sur la<br />

figure III.7.<br />

Fig. III.7 – Dispositif expérimental de la RBS [15].<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 53/82


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Avec : S : source de particules, AM : analyseur magnétique, PD : pompes à diffusion, C : collimateur, PE :<br />

porte échantillon, SE : série d’échantillons, D : détecteur, PA : préamplificateur , MCA : analyseur multicanaux,<br />

µA : microampermètre.<br />

Les ions analyseurs sont des hélions (particules α) produits par ionisation de l’hélium gazeux.<br />

Ces particules sont ensuite accélérées par un générateur statique de Van de Graff, <strong>et</strong> canalisées jusqu’à<br />

un collimateur qui fixe une section de 1mm 2 au faisceau d’hélions. Ce faisceau, pratiquement<br />

monoénergétique (E 0 = 2MeV ) est guidé sous incidence normale sur la surface de l’échantillon,<br />

placé au centre de la chambre à réaction. Au cours de la réaction, le courant ionique mesuré est<br />

égal à 40nA. En pratique, on place une série d’échantillons que l’on soum<strong>et</strong> à l’irradiation successivement<br />

l’un après l’autre. Les ions rétrodiffusés sont collectés avec un détecteur placé à 12cm<br />

de l’échantillon suivant la direction de rétrodiffusion θ=160°. La surface sensible du détecteur est<br />

égale à 25mm 2 <strong>et</strong> il est caractérisé par une résolution de l’ordre de 20keV .<br />

III.6.2<br />

Etalonnage de la chaîne<br />

La chaîne de détection comprend un détecteur à barrière de potentiel relié à un amplificateur,<br />

suivi d’un analyseur multicanaux (MCA) qui est raccordé au PC de saisie. Les impulsions<br />

délivrées par l’amplificateur ont des hauteurs proportionnelles aux énergies des ions rétrodiffusés.<br />

L’analyseur MCA perm<strong>et</strong> de classer <strong>et</strong> de comptabiliser ces pulses sur des canaux, selon leurs<br />

hauteurs. Le spectre RBS est donc enregistré en nombres de coups par canal. L’étalonnage de la<br />

chaîne consiste à trouver la formule de conversion des canaux ch en énergie E. Généralement, E<br />

est développée en un polynôme du deuxième degré en ch. Expérimentalement, on trouve que le<br />

terme quadratique est très faible <strong>et</strong> une dépendance linéaire de E en fonction de ch est suffisante.<br />

On écrit alors :<br />

E = b + a.ch<br />

avec E = KE 0 <strong>et</strong> E 0 = 2MeV est l’énergie des ions projectiles incidents.<br />

b ne représente qu’un offs<strong>et</strong> en énergie <strong>et</strong> c’est a qui est le paramètre de conversion. Il suffit d’avoir<br />

un atome en surface, de masse M 2 connue <strong>et</strong> deux valeurs de l’énergie E 0 pour déduire a <strong>et</strong> b<br />

puisque le facteur cinématique K est facile à évaluer pour les hélions. Cependant, on préfère ne<br />

pas toucher à l’énergie du faisceau incident car le réglage est délicat. On place alors en tête de<br />

la série à analyser, un ou deux échantillons qui ont au moins deux types d’atomes de numéros<br />

atomiques assez différents, présents en surface. On calcule les facteurs cinématiques correspondants<br />

pour déduire les énergies <strong>et</strong> la lecture des canaux perm<strong>et</strong> de déduire a <strong>et</strong> b. Nous avons utilisé<br />

comme échantillons de référence : Si, F e. L’angle de diffusion est θ = 160 ◦ . Le tableau suivant<br />

rassemble les valeurs numériques de E, K <strong>et</strong> ch ayant servi à trouver la formule de conversion.<br />

Les paramètres de conversion obtenus sont : a = 2, 53KeV/ch <strong>et</strong> l’offs<strong>et</strong> : b = 2, 56KeV .<br />

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Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Elément en surface Facteur cinématique Energie (KeV) Canal<br />

Si 0,573 1146,12 452<br />

Fe 0,757 1513,79 597<br />

Tab. III.2 – Les valeurs de : K, E <strong>et</strong> ch des échantillons de référence : Si, F e.<br />

III.6.3<br />

Les spectres<br />

Un exemple de spectres RBS enregistrés pour les couches minces F e x Ni 100−x /Si est donné<br />

sur la figure<br />

III.8. Tous les spectres présentent la même forme. On distingue un pic en forme<br />

de créneau relatif à la couche mince vers les hautes énergies séparé de la marche correspondant<br />

au silicium car le substrat est plus épais. La marche du silicium accuse une forte montée quand<br />

l’énergie tend vers zéro car la section efficace est inversement proportionnelle au carré de l’énergie.<br />

Les pics relatifs au fer <strong>et</strong> au nickel ne sont pas résolus(§.III.5.3, p.50). La hauteur du pic est reliée<br />

à l’aire du pic qui est proportionnelle à la concentration de l’élément considéré <strong>et</strong> à sa section<br />

efficace. La forme des pics justifie qu’il n’y a aucune interdiffusion au niveau de l’interface couche<br />

mince/substrat.<br />

Les spectres RBS ont été dépouillés à l’aide du code SIMNRA qui contient la banque de<br />

données des pouvoirs d’arrêt <strong>et</strong> des sections efficaces. La simulation d’un spectre s’effectue selon<br />

les étapes suivantes :<br />

1/ introduction des paramètres expérimentaux : Energie E 0 = 2MeV <strong>et</strong> masse M 1 = 4u.m.a des<br />

ions projectiles incidents, angle d’incidence θ i = 0, angle de diffusion θ = 160 ◦ , droite d’étalonnage<br />

(a = 2, 53KeV/Ch , b = 2, 56KeV ), ∆E d = 25keV .<br />

2/ Saisie des variables caractérisant la cible : nombre de couches, éléments par couche, type de<br />

substrat, . . .<br />

3/ Introduction des compositions : les pourcentages de fer <strong>et</strong> de nickel ont été déterminés au<br />

préalable par EDX pour minimiser les paramètres à ajuster.<br />

On procède ensuite à ajuster le spectre simulé sur le spectre expérimentale (fit) en modifiant<br />

légèrement les paramètres expérimentaux. La résolution du détecteur doit être également ajustée<br />

car son irradiation à longue durée contribue à sa dégradation. Quand on a un bon ajustement<br />

du spectre calculé sur le spectre expérimentale, nous déduisons le nombre d’atomes par unité de<br />

surface. L’épaisseur des couches minces est déduite par un simple calcul qui tient compte des<br />

pourcentages du fer <strong>et</strong> du nickel. Les épaisseurs déduites sont rassemblées dans le tableau III.3<br />

% atomique x 3 10 15 16 17 29<br />

Epaisseur t(Å) 1540 1260 580 1910 1500 1240<br />

% atomique x 34 52 55 62 72 100<br />

Epaisseur t(Å) 1410 1450 520 740 530 2470<br />

Tab. III.3 – Epaisseurs déterminés par RBS des films F e x Ni 100−x /Si.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 55/82


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

III.7<br />

Conclusion<br />

Nous avons rappelé les principes de la technique de la dispersion en énergie des rayons X (EDX)<br />

<strong>et</strong> de la spectrométrie de rétrodiffusion Rutherford (RBS). L’EDX nous a permis de quantifier<br />

les éléments présents dans nos films. Les résultats confirment que nos échantillons sont exempts<br />

d’impur<strong>et</strong>é sauf un très faible pourcentage d’oxygène que nous attribuons surtout à l’oxydation<br />

du substrat. Les spectres RBS ont été enregistrés à l’aide du montage RBS-PIXE du COMEN-<br />

Alger qui utilise comme ion analyseur les particules α avec une énergie incidente de 2MeV . Tous<br />

les spectres sont composés d’un pic très larges relatif à l’alliage F exNi, séparé de la marche du<br />

substrat. La simulation des spectres RBS en utilisant les compositions déduites par EDX, nous<br />

a permis d’évaluer les épaisseurs de nos couches minces qui s’insèrent entre les valeurs : 52nm à<br />

247nm.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 56/82


Chapitre III<br />

Caractérisation par EDX <strong>et</strong> par RBS des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Fig. III.8 – Spectres RBS des échantillons F e x Ni 100−x déposés sur Si(100).<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 57/82


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[15] N. Guebli, Thèse de Magistère, UFAS, 2007.<br />

58


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des<br />

couches minces F e x Ni 100−x


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

IV.1<br />

Introduction<br />

Les alliages binaires de fer <strong>et</strong> de nickel, F e x Ni 100−x , préparés en couches minces ou en nanopoudres,<br />

présentent des propriétés magnétiques remarquables. Parmi ces alliages, on trouve le permalloy<br />

(x ≈ 20) caractérisé par une très faible coercivité <strong>et</strong> une réduction de la magnétostriction.<br />

Il est alors utilisé comme matériau magnétiquement doux dans les composants magnétiques facilement<br />

saturables. Pour x proche de 50 (Anhyster D), l’alliage a une aimantation à saturation<br />

élevée <strong>et</strong> une perméabilité magnétique importante. Pour x = 70%, la température de Curie de<br />

l’alliage tend vers la température ambiante ; la variation de son aimantation à saturation est rapide<br />

<strong>et</strong> réversible. Dans c<strong>et</strong>te famille d’alliages, s’inscrit également l’invar (x = 64) avec l’ajout de très<br />

peu de carbone <strong>et</strong> de chrome, qui est connu pour sa très faible dilatation. Les alliages F e x Ni 100−x<br />

servent aussi de matériaux de base pour élaborer d’autres alliages comme le supermalloy, caractérisé<br />

par une très forte perméabilité magnétique relative (10 6 ) <strong>et</strong> une coercivité presque nulle.<br />

Dans ce chapitre, nous allons étudier l’évolution de la coercivité <strong>et</strong> de l’aimantation à saturation<br />

en fonction de la composition, après avoir cyclé l’aimantation en fonction du champ magnétique.<br />

IV.2<br />

Magnétisme des solides<br />

Le magnétisme des solides est étudié selon deux modèles limites [1] :<br />

IV.2.1<br />

Magnétisme localisé<br />

Le magnétisme localisé considère que le matériau est une collection de moments magnétiques :<br />

les liaisons intra-atomiques sont fortes devant les liaisons inter-atomiques <strong>et</strong> fixent les électrons<br />

aux sites. Dans c<strong>et</strong>te catégorie, s’inscrivent les terres rares <strong>et</strong> les composés de métaux isolants de<br />

transition, qui, à l’état solide, les atomes conservent leurs moments magnétiques de l’état isolé. En<br />

eff<strong>et</strong>, les électrons 4f responsables du magnétisme ont des orbitales très serrées contre le noyau <strong>et</strong><br />

une forte interaction spin orbite, qui les protègent du champ cristallin. L’ordre magnétique résulte<br />

de la compétition entre l’agitation thermique <strong>et</strong> les interactions entre les sites.<br />

IV.2.2<br />

Magnétisme itinérant<br />

Dans ce cas, les électrons responsables du magnétisme sont délocalisés dans le solide : il<br />

s’agit d’un magnétisme itinérant. Les interactions électron-électron conduisent à une instabilité de<br />

bandes qui se divisent en deux sous bandes de spins opposés. La différence entre le remplissage des<br />

deux sous bandes confère au solide un moment magnétique à l’échelle macroscopique. On trouve<br />

dans c<strong>et</strong>te catégorie les métaux de transition dont les propriétés sont liées au remplissage de la<br />

couche d quand le numéro atomique augmente. Pour les cinq éléments de la fin de la première<br />

série, les bandes d sont étroites <strong>et</strong> stables avec une interaction d’échange importante.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 60/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Un matériau solide réel présente une situation intermédiaire. Il présente un magnétisme localisé si<br />

l’énergie coulombienne intra-atomique est très élevée par rapport à la largeur de la bande. Dans<br />

le cas contraire, c’est le caractère itinérant qui donne une description correcte du magnétisme du<br />

solide.<br />

IV.3<br />

Ferromagnétisme des métaux de transition : F e, Ni<br />

Le fer <strong>et</strong> le nickel sont des métaux de transition avec des couches d plus qu’à moitié remplies.<br />

Les structures électroniques du fer <strong>et</strong> du nickel sont les suivantes :<br />

F e : 1s 2 2s 2 2p 6 3s 2 3p 6 3d 6 4s 2<br />

Ni : 1s 2 2s 2 2p 6 3s 2 3p 6 3d 8 4s 2<br />

L’existence de l’aimantation spontanée <strong>et</strong> la température de Curie pour ces matériaux, a été<br />

expliquée par P.Weiss dans le cadre de l’approximation du champ moléculaire (ACM). L’origine de<br />

c<strong>et</strong>te interaction fut interprétée ultérieurement par Heisenberg qui montra que c’est une interaction<br />

quantique entre les spins localisés sur les sites atomiques, multipliée par une intégrale d’échange<br />

qui est une interaction coulombienne beaucoup plus grande que les interactions magnétiques.<br />

Cependant, la susceptibilité à l’état paramagnétique calculée dans le cadre de l’ACM, donne un<br />

moment magnétique élevé par rapport aux résultats expérimentaux. En outre, le nombre n B de<br />

moments magnétiques (par atome) mesuré est fractionnaire (n B (F e) = 2, 2 <strong>et</strong> n B (Ni) = 0, 6) au<br />

lieu d’être proche de l’unité selon les prévisions théoriques en négligeant la contribution orbitale [1].<br />

Ces faits expérimentaux justifient que le modèle de Heisenberg ne s’adapte pas bien aux métaux<br />

de transition dont les électrons 3d porteurs de moments magnétiques ont un caractère itinérant [2].<br />

Le calcul du magnétisme itinérant s’effectue par des approches quantiques complexes. Néanmoins,<br />

Stoner suggéra que l’existence de magnétisme des métaux de transition, résulte d’une instabilité<br />

de bande d lorsque une quantité d’électrons est déplacée de la sous bande d ↓ vers la sous bande<br />

d ↑ au voisinage du niveau de Fermi. C<strong>et</strong>te circonstance se réalise si la somme de l’accroissement<br />

en énergie cinétique <strong>et</strong> la variation de l’énergie d’interaction I e des électrons, est négative pour<br />

le système ; ce qui conduit au critère de Stoner : I e .D(E F ) > 1 [3]. C<strong>et</strong>te condition est vérifiée<br />

en particulier pour le fer <strong>et</strong> le nickel dont les densités d’états d sont élevées avec des maximums<br />

proches du niveau de Fermi. Une explication simple du magnétisme de bandes est donnée par<br />

le modèle de Slatter-Mott où en négligeant l’hybridation sd, la structure de bande du fer (ou<br />

du nickel) présente deux sous-bandes d ↓ <strong>et</strong> d ↑ chacune composée de cinq bandes identiques,<br />

présentant un décalage en énergie ∆E d <strong>et</strong>, de deux bandes s également décalées d’une quantité<br />

∆E s


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

nickel est un ferromagnétique fort car une sous bande d est complètement pleine <strong>et</strong> l’aimantation<br />

résulte d’une seule classe de moments magnétiques(Fig. IV.1).<br />

Fig. IV.1 – Schémas des densités d’états des sous bandes s <strong>et</strong> d pour : F e <strong>et</strong> Ni.<br />

IV.4<br />

Anisotropie magnétique<br />

En dessous de la température de Curie, l’aimantation d’un matériau ferromagnétique préfère<br />

s’orienter spontanément suivant des directions privilégiées, appelées directions de facile aimantation.<br />

Elles correspondent aux orientations qui perm<strong>et</strong>tent de minimiser une certaine énergie<br />

appelée énergie d’anisotropie magnétique ou anisotropie. L’étude de l’anisotropie concerne uniquement<br />

l’orientation du vecteur aimantation M sans affecter sa norme. Elle est étudiée en calculant<br />

l’énergie d’anisotropie E A qui est égale au travail à fournir pour tourner M d’un angle θ par rapport<br />

à la direction facile ou bien définissant un champ d’anisotropie H A comme un champ magnétique<br />

dirigé suivant la direction facile <strong>et</strong> qui œuvre à ramener M dans c<strong>et</strong>te direction. L’anisotropie à<br />

plusieurs origines dont nous rappelons les plus importantes dans notre étude.<br />

IV.4.1<br />

Anisotropie de forme<br />

L’anisotropie de forme E D résulte de l’interaction dipolaire entre les moments magnétiques.<br />

Par analogie avec l’électrostatique, l’aimantation M s crée à l’échelle macroscopique un champ<br />

dipolaire appelé champ démagnétisant H D qui s’oppose à son orientation. Tout se passe comme si,<br />

le système magnétique forme un domaine avec des masses magnétiques superficielles apparaissant<br />

à ses frontières <strong>et</strong> créent un champ ≪ dipolaire ≫ s’opposant à M. Le champ H D est nul dans la<br />

direction de grande dimension <strong>et</strong> devient important dans la direction de faible dimension. En cas<br />

de couches minces, l’aimantation spontanée préfère s’orienter donc parallèlement au plan de la<br />

couche. Analytiquement, on démontre que [2] :<br />

H D = −NM s <strong>et</strong> E D = − 1 2 NM2 s (IV.1)<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 62/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

N est un tenseur d’ordre 2 dont les composantes sont facteurs démagnétisants.<br />

IV.4.2<br />

Anisotropie magnétocristalline<br />

Le cristal adopte des orientations cristallines qui sont imposées par le champ cristallin comme<br />

directions de facile aimantation. L’énergie magnétocristalline E M résulte du fait que le champ<br />

cristallin perturbe les trajectoires des électrons <strong>et</strong> par l’intermédiaire de l’interaction spin-orbite,<br />

il influence les orientations des moments magnétiques <strong>et</strong> donc de l’aimantation. E M ne peut résulter<br />

de l’interaction dipolaire car très faible. On écrit généralement que E M est une série polynomiale<br />

des cosinus directeurs (α 1 , α 2 , α 3 ) de l’aimantation M par rapport aux axes cristallographiques<br />

de facile aimantation. La dite série doit respecter les symétries du cristal. On obtient pour le fer<br />

<strong>et</strong> le nickel qui ont une symétrie cubique [2] :<br />

(<br />

E M = K 1 α<br />

2<br />

1 α2 2 + α2α 2 3 2 + α3α1) 2 2 + K2 α1α 2 2α 2 3 2 (IV.2)<br />

K 1 <strong>et</strong> K 2 sont les constantes d’anisotropie :<br />

- pour le fer de structure bcc K 1 = 4, 2.10 5 erg/cm 3 <strong>et</strong> K 2 = 1, 5.10 5 erg/cm 3 ;<br />

- pour le nickel de structure fcc : K 1 = −3, 4.10 5 erg/cm 3 <strong>et</strong> K 2 = 0, 5.10 4 erg/cm 3 .<br />

Généralement, l’étude de l’anisotropie magnétocristalline se restreint uniquement au premier ordre.<br />

IV.4.3<br />

Anisotropie magnétoélastique<br />

Les matériaux ferromagnétiques comme le fer <strong>et</strong> le nickel ont la propriété de se déformer<br />

quand ils sont placés dans un champ magnétique <strong>et</strong> inversement. Le premier eff<strong>et</strong> s’appelle<br />

magnétostriction <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> inverse est un eff<strong>et</strong> élastomagnétique. Parmi les premiers eff<strong>et</strong>s magnétostrictifs,<br />

figure l’eff<strong>et</strong> Joule longitudinal qui consiste en une déformation longitudinale algébrique<br />

du matériau dans la direction du champ appliqué. L’eff<strong>et</strong> inverse s’appelle eff<strong>et</strong> Villari. Du point de<br />

vue théorique, les eff<strong>et</strong>s magnétoélastiques sont étudiés de façon phénoménologique en développant<br />

l’interaction d’échange de Heisenberg en séries de polynômes de Legendre. On démontre que la<br />

magnétostriction (déformation) à saturation λ a dans une direction u(β 1 , β 2 , β 3 ) pour une aimantation<br />

M = M.n(α 1 , α 2 , α 3 ), est [2] :<br />

λ a = 3 (<br />

2 λ 100 α1β 2 1 2 + α2β 2 2 2 + α3β 2 3 2 − 1 )<br />

+ 3λ 111 (α 1 α 2 β 1 β 2 + α 3 α 2 β 3 β 2 + α 1 α 3 β 1 β 3 ) (IV.3)<br />

3<br />

λ 100 <strong>et</strong> λ 111 sont les magnétostrictions dans les directions [100] <strong>et</strong> [111]. C<strong>et</strong>te expression se réduit<br />

dans le cas d’un matériau isotrope (λ 100 = λ 111 = λ) pour devenir :<br />

λ is = 3 (<br />

2 λ cos 2 θ − 1 )<br />

avec θ = (u, n) (IV.4)<br />

3<br />

Si le matériau est polycristallin, on a :<br />

λ p = 2 5 λ 100 + 3 5 λ 111<br />

(IV.5)<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 63/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Inversement si on applique une contrainte σ à un cristal isotrope dans une direction qui fait un<br />

angle θ avec M, l’énergie élastomécanique s’écrit :<br />

F = −σλ s<br />

( 3 cos 2 θ − 1<br />

2<br />

)<br />

(IV.6)<br />

L’énergie F est capable de rendre compte, par exemple, que les directions des arêtes de la maille<br />

élémentaire du fer ou du nickel, ne sont plus équivalentes pour l’orientation de M.<br />

IV.4.4<br />

Anisotropie de surface<br />

Du point de vue morphologique la couche mince diffère par rapport au matériau massif par son<br />

épaisseur réduite. La brisure de la symétrie pour les atomes de surface engendre une anisotropie<br />

de surface, interprétée pour la première fois par L. Néel. Pour une couche mince d’épaisseur t,<br />

l’énergie de l’anisotropie par unité de volume, s’écrit [4] :<br />

E s = 2K s<br />

t<br />

sin 2 θ<br />

(IV.7)<br />

K s est l’anisotropie de surface. C<strong>et</strong>te forme d’anisotropie est la cause de l’apparition d’axe facile<br />

d’anisotropie perpendiculaire dans le cas des couches ultraminces, ne comptant que quelques plans<br />

atomiques. Autrement dit l’anisotropie de surface est capable de balancer les anisotropies de forme<br />

<strong>et</strong> magnétocristalline. En eff<strong>et</strong>, l’orientation de l’aimantation M suivant une direction faisant un<br />

angle θ avec la normale en présence de toutes ces anisotropies dans une couche ultramince, conduit<br />

à l’énergie d’anisotropie par unité de volume suivante :<br />

(<br />

E = K v − µ 0 Ms 2 + K )<br />

s1 + K s2<br />

sin 2 θ = Kv eff sin 2 θ (IV.8)<br />

t<br />

L’énergie magnétocristalline a été réduite à son premier terme de constante K v . Le deuxième<br />

terme représente l’anisotropie de forme <strong>et</strong> le dernier terme, la somme des énergies de surface pour<br />

les deux interfaces de la couche mince. On voit que si le coefficient d’anisotropie effectif K eff<br />

v<br />

positif, le minimum de E correspond à une aimantation perpendiculaire au plan de la couche.<br />

est<br />

IV.5<br />

Domaines <strong>et</strong> parois de domaine<br />

L’existence des domaines magnétiques est une conséquence naturelle des diverses contributions<br />

à l’énergie (énergie d’échange, d’anisotropie <strong>et</strong> magnétique) d’un corps ferromagnétique même monocristallin<br />

s’il a une dimension suffisante [5]. L’hypothèse de l’existence des domaines magnétiques<br />

a été introduite par P.Wiess en 1907 pour expliquer qu’un échantillon ferromagnétique peut se trouver<br />

dans un état désaimanté en dessous de la température de Curie. Le matériau ferromagnétique<br />

passe d’un état saturé où tous les moments magnétiques sont parallèles, à un état structuré en<br />

domaines ayant des dimensions de l’ordre de 10 à 100µ <strong>et</strong>, dont l’aimantation macroscopique<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 64/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

résultante est nulle. L’existence des domaines a été mise en évidence par Bitter <strong>et</strong> par Barkhausen,<br />

comme ils peuvent être visualisés avec un microscope à eff<strong>et</strong> Kerr [7]. La subdivision d’un<br />

matériau magnétique monodomaine est nécessaire pour réduire au moins l’énergie magnétique<br />

E D (du champ démagnétisant). C<strong>et</strong>te structure en domaines se fait avec la création de parois<br />

qui séparent les domaines contigus. Une paroi est une zone de transition constituée de dizaines de<br />

plans atomiques dans lesquels les moments magnétiques changent graduellement d’une orientation<br />

préférentielle à une autre. Selon l’énergie mise en jeu E W pour la création d’une paroi, les moments<br />

magnétiques concernés peuvent se r<strong>et</strong>ourner en surface (paroi de Néel) ou en volume (paroi de<br />

Bloch). La division en domaines cesse quand l’état d’équilibre énergétique de l’échantillon est atteint<br />

entre la compétition de l’accroissement de E W <strong>et</strong> la diminution de E D . Il est à noter que des<br />

fois, il peut y avoir des domaines de ferm<strong>et</strong>ure qui annulent complètement le champ à l’extérieur.<br />

IV.6<br />

Le cycle d’hystérésis<br />

Considérons une microparticule dépourvue de parois à laquelle, on applique un champ magnétique<br />

H suivant une direction qui fait un angle θ avec une direction facile oz. L’aimantation M (≈ M s )<br />

s’écarte donc de oz d’un angle α pour trouver une direction qui minimise son énergie magnétique<br />

totale E, somme de l’énergie Zeeman −MH <strong>et</strong> des énergies d’anisotropies magnétocristalline E M<br />

<strong>et</strong> de forme E D . En minimisant E par rapport à α, nous déduisons que la composante de J s = µ 0 M s<br />

sur H, décrit un cycle d’hystérésis en fonction de H dont la forme dépend de l’angle θ. Il faut<br />

ajouter que l’existence d’une contrainte modifie la forme du cycle. Ce calcul est faisable si la<br />

structure cristalline <strong>et</strong> la forme de la particule son connues au préalable [7]. Un matériau isotrope<br />

constitué d’un assemblage de microparticules sans interaction aura pour coercivité <strong>et</strong> rémanence,<br />

les moyennes de ces grandeurs individuelles sur toutes les orientations θ.<br />

Dans le cas d’un matériau structuré en domaines, le cycle d’hystérésis est la conséquence de deux<br />

mécanicismes [7, 2] :<br />

- le déplacement des parois ;<br />

- les rotations cohérentes de l’aimantation.<br />

La courbe donnant les variations de l’aimantation M d’un échantillon de l’état désaimanté jusqu’à<br />

sa saturation en fonction du champ appliqué H, s’appelle courbe de première aimantation.<br />

En appliquant un champ H à un matériau désaimanté, les domaines dont des aimantations ont<br />

des orientations proches de celle de H, vont augmenter de taille au détriment des autres domaines.<br />

C<strong>et</strong>te expansion de domaines s’effectue par un déplacement de parois. La paroi a une énergie à<br />

plusieurs points de stabilité d’énergie minimale (ou puit) séparé par des barrières. Pour des faibles<br />

valeurs de H, la paroi s’écarte peu d’une position d’équilibre qu’elle peut r<strong>et</strong>rouver de façon<br />

réversible après la suppression de H. L’augmentation de H, fait déplacer la paroi à une autre position<br />

d’équilibre <strong>et</strong> le processus n’est plus réversible car en supprimant H, la paroi rencontre des<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 65/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

obstacles (défauts ponctuels, impur<strong>et</strong>és,...) où elle reste tendue. Il subsistera donc une aimantation<br />

résiduelle. En augmentant H, le nombre de domaines se réduit <strong>et</strong>, à des champs plus élevés, les<br />

moments magnétiques de directions éloignées de celle de H, se r<strong>et</strong>ournent de façon cohérente. Le<br />

matériau se trouve dans un état de saturation où toutes les parois sont disparues.<br />

En réduisant la valeur de H, la courbe est réversible juste autour de la saturation, ensuite, elle<br />

ne revient pas sur elle-même. En champ nul, l’aimantation conserve une valeur appelée aimantation<br />

rémanente M r qui ne s’annule qu’on appliquant un champ magnétique inverse : −H c , appelé<br />

champ coercitif. En augmentant H par valeurs négatives, le matériau se sature de nouveau avec<br />

M = −M s . La courbe M(H) entre les deux points de saturation représente la première rampe<br />

du cycle d’hystérésis. Les variations opposées de H, conduisent à la deuxième rampe du cycle,<br />

symétrique de la première par rapport à l’origine. Les matériaux dont la coercivité Hc > 50kA/m<br />

sont dit magnétiquement dur <strong>et</strong> ceux de coercivité Hc < 0.1kA/m sont dit magnétiquement<br />

doux [7]. La forme du cycle d’hystérésis peut nous renseigner qualitativement sur l’anisotropie.<br />

En eff<strong>et</strong> l’application de H dans une direction facile donne un cycle carré.<br />

IV.7<br />

Enregistrement des cycles d’hystérésis<br />

Les cycles d’hystérésis ont été enregistrés avec un magnétomètre à gradient de champ alternatif<br />

ou AGFM (Alternating Gradient Force Magn<strong>et</strong>om<strong>et</strong>er) à l’IPCM-Srasbourg. Le principe<br />

consiste en une lame piézoélectrique L travaillant en mode flexion, fixée verticalement par l’une<br />

de ses extrémités. A l’autre extrémité est fixée une tige diamagnétique T en quartz qui supporte<br />

l’échantillon E (Fig. IV.2) [9]. La lame, la tige <strong>et</strong> l’échantillon sont un système mécanique<br />

résonnant avec une bonne sélectivité. L’échantillon d’une dimension de l’ordre de 3 × 3 mm 2 se<br />

trouve suspendu dans un champ magnétique statique H engendré par un électroaimant auquel se<br />

superpose un champ h(t) sinusoïdal faible engendré par une paire de bobine de Helmholtz BH.<br />

L’échantillon aimanté par H, effectue des oscillations d’amplitude proportionnelle à son moment<br />

magnétique m. Une d.d.p. proportionnelle à m apparait sur la face de la lame, qui est enregistrée<br />

par la méthode de la détection synchrone. L’appareil est rendu sensible en l’excitant autour la<br />

résonance. Ce magnétomètre est très sensible (10 −6 emu) <strong>et</strong> rapide <strong>et</strong> le champ statique H peut<br />

aller jusqu’à 1, 3T à la température ambiante. Avant une série de mesure, on procède au calibrage<br />

<strong>et</strong> à l’étalonnage du magnétomètre avec une bille en nickel. L’aimantation est calculée en<br />

défalquant la contribution du substrat relevée au préalable <strong>et</strong> en divisant le moment magnétique<br />

de l’échantillon par son volume magnétique. Un exemple de cycles d’hystérésis de l’aimantation est<br />

donné sur la figure IV.3. Tous les échantillons présentent une anisotropie planaire <strong>et</strong> se saturent<br />

pour un champ magnétique appliqué H=2kOe.<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Fig. IV.2 – Principe d’un magnétomètre à gradient de champ (AGFM).<br />

Fig. IV.3 – Cycles d’hystérésis enregistrés par AGFM.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 67/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

IV.8<br />

Evolution de la coercivité en fonction du pourcentage<br />

x de fer<br />

Le champ coercitif H c est le champ magnétique qui réduit à zéro l’aimantation rémanente.<br />

Une expression analytique de ce champ est complexe en raison de la complexité des eff<strong>et</strong>s qui<br />

gouvernent le phénomène d’hystérésis. En eff<strong>et</strong>, il faut calculer le champ magnétique effectif qui<br />

est la somme des champs appliqué, d’échange, d’anisotropies <strong>et</strong> tenir compte de la contraction <strong>et</strong> du<br />

déplacement des parois de domaines. Ce résultat est donné par les équations de Brown auxquelles<br />

est annexée une condition de stabilité qui exprime l’annulation de tout couple magnétique agissant<br />

sur l’aimantation [7, p.347]. L’annulation de ce champ effectif conduit au champ appliqué qui est<br />

le champ coercitif. Pour l’exploitation expérimentale, le champ coercitif est donné suivant ses deux<br />

composantes parallèle <strong>et</strong> perpendiculaire à l’aimantation.<br />

Les courbes exprimant les variations du champ coercitif H c dans le plan du film, en fonction du<br />

pourcentage x de fer pour les films F e x Ni 100−x /Si(100), sont représentées sur la figure IV.4. Nous<br />

constatons que les alliages F e x Ni 100−x sont magnétiquement doux car les plus grandes valeurs du<br />

champ coercitif sont H c = 60, 71 Oe pour le fer pur <strong>et</strong> H c = 90, 08 Oe correspond à x = 3.<br />

Quand le pourcentage de fer s’accroit, H c décroit pour atteindre une valeur presque nulle au<br />

voisinage de la composition de l’alliage permalloy, connu pour sa faible magnétostriction <strong>et</strong> son<br />

faible coefficient d’anisotropie magnétocristalline qui réduisent sa coercivité [8]. L’augmentation de<br />

H c suit également la variation de la taille des grains D car dans ce domaine (10nm < D < 100nm),<br />

H c varie proportionnelle à D 6 pour les alliages de fer <strong>et</strong> nickel [3, p.147].<br />

Fig. IV.4 – Variation du champ coercitif H c en fonction du pourcentage x de fer.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 68/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

IV.9<br />

Evolution de l’aimantation à saturation en fonction<br />

du pourcentage x de fer<br />

Nous avons vu aux paragraphes §. IV.2.2 <strong>et</strong> §. IV.3 que le magnétisme des métaux de transition<br />

<strong>et</strong> en particulier le fer <strong>et</strong> le nickel s’interprète dans le cadre de la théorie des bandes. L’aimantation<br />

M résulte d’une inégalité des populations par unité de volume n ↑ de la sous-bande d ↑ <strong>et</strong> n ↓ de<br />

sous-bande d ↓, soit :<br />

M = (n ↑ −n ↓)µ B où µ B = 9, 2742.10 −24 A.m 2 est le magnéton de Bohr. Le Nickel est un<br />

ferromagnétique fort avec un nombre moyen de magnétons de Bohr n 1 = 0, 62 par atome. Le fer,<br />

un ferromagnétique faible, a un nombre moyen de magnétons de Bohr n 2 = 2.22 par atome. A la<br />

température ambiante, ces deux éléments ont respectivement à l’état massif des aimantations à<br />

saturation respectives : M s (F e) = 1720KA/m <strong>et</strong> M s (Ni) = 485KA/m [5].<br />

Pour l’alliage F e c Ni 1−c , le moment magnétique moyen m par atome (ou le nombre moyen de<br />

magnétons de Bohr n = m/µ B ) dépend des valences z 1 = 10 du nickel <strong>et</strong> z 2 = 8 du fer <strong>et</strong> leurs<br />

concentrations respectives (c ′ = 1 − c) <strong>et</strong> c [1]. Ce moment moyen correspond au barycentre des<br />

deux moments magnétiques m 1 = n 1 µ B du nickel <strong>et</strong> m 2 = n 2 µ B du fer, affectés des concentrations<br />

respectives, ou encore :<br />

m = (1 − c)n 1 µ B + cn 2 µ B = N ↑ −N ↓ <strong>et</strong> 0 ≤ c ≤ 1 (IV.9)<br />

D’un autre coté, la valence z de l’alliage vérifie :<br />

z = (1 − c)z 1 + cz 2 = N ↑ −N ↓<br />

(IV.10)<br />

N ↑ <strong>et</strong> N ↓ sont les nombres effectifs de spins up <strong>et</strong> down par atome qui renferme les électrons d<br />

<strong>et</strong> sp pour chaque classe de spins. En éliminant N ↓ (ou N ↑) entre ces deux dernières équations,<br />

on aboutit à :<br />

m = (−z + 2N ↑)µ B<br />

(IV.11)<br />

Quand on ajoute du fer à une matrice hôte du nickel, N ↑ est constant car le nickel est un ferromagnétique<br />

fort. Il s’ensuit que le graphe de m en fonction de z est un segment de droite de pente<br />

égale à (-1)(Fig. IV.5).<br />

Le raisonnement analogue concernant l’ajout du nickel au fer justifie l’augmentation du moment<br />

magnétique moyen m ′ de la matrice hôte pour des p<strong>et</strong>ites valeurs de c ′ mais il n’explique pas<br />

l’évolution de m ′ quand c ′ augmente, ce désaccord résulte du fait que la phase cristalline n’est pas<br />

conservée (Chap II §. II.5.1 ) <strong>et</strong> le fer est un ferromagnétique faible.<br />

Plus généralement, les variations du moment magnétique atomique de la matrice hôte, en fonction<br />

de la valence, sont données par la fameuse courbe de Slater-Pauling, pour plusieurs alliages<br />

magnétiques binaires des métaux de transitons (Fig. IV.5) [3]. La courbe relative à l’alliage F e−Ni<br />

présente un comportement similaire à notre figure ( IV.6).<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Fig. IV.5 – Courbe de Slater-pauling, représente la variation du moment atomique moyen pour les<br />

alliages binaires de métaux de transition en fonction de leur composition.<br />

Fig. IV.6 – Aimantation à saturation en fonction du pourcentage x de fer.<br />

2009-2010 F e x Ni 100−x 70/82


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Pour interpréter l’évolution du moment magnétique moyen (ou de l’aimantation) de l’alliage<br />

F e c Ni 1−c en fonction de la concentration c, il faut tenir compte de la présence des phases cristallines.<br />

Dans un modèle simple perm<strong>et</strong>tant le calcul du moment magnétique, Enio Lima Jr <strong>et</strong> al<br />

partent d’une solution solide (F e : Ni) où ils supposent la coexistence des trois phases[6] : une<br />

phase α (bcc) dominante pour c > 0, 8 ; une phase γ (fcc) dominante pour c < 0, 3 <strong>et</strong> une phase<br />

γ ′<br />

(fcc) où les sites Ni sont occupés par les atomes Fe, qui s’édifie pour les valeurs intermédiaires<br />

de c. Pour les trois phases, le moment magnétique de l’atome Ni est égal à 0, 6µ B . Par contre,<br />

pour le moment magnétique du fer, il vaut : 2, 2µ B , 2, 8µ B <strong>et</strong> 0, 2µ B respectivement pour les trois<br />

phases α, γ <strong>et</strong> γ ′ . La dernière phase est normalement paramagnétique pour le fer. Le moment<br />

magnétique moyen est une combinaison linéaire des moments magnétiques (moyens analogues à<br />

celui de l’équation IV.9) exprimés dans les phases respectives. Les coefficients de la combinaison<br />

dépendent des probabilités de trouver n sites Fe entourés d’atomes Fe comme premiers proches voisins<br />

<strong>et</strong> m sites Fe entourés d’atomes Fe comme deuxième proches voisins pour les trois phases. Le<br />

modèle simule convenablement les spectres Mössbauer <strong>et</strong> explique la chute de l’aimantation autour<br />

de x = 65(M s = 8, 2 kG) à cause de l’existence de la phase paramagnétique du fer (Fig. IV.6), où la<br />

composition est proche de celle de l’Invar. L’aimantation à saturation culmine avec M s = 17, 9 kG<br />

autour de la composition de l’Anyster D (x ≈ 55) <strong>et</strong> avec M s = 21, 7 kG autour de (x ≈ 72).<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

IV.10<br />

IV.10.1<br />

Résistivité électrique des alliages F e x Ni 100−x<br />

Caractéristiques d’une bande d d’un ferromagnétique<br />

Le fer <strong>et</strong> le nickel sont des éléments qui se situent avec le cobalt à la fin de la première série<br />

de transition. Les structures électroniques des dernières couches de c<strong>et</strong>te série sont de la forme<br />

3d x 4s 2 . La dernière couche s est complète <strong>et</strong> la couche d se remplit au fur <strong>et</strong> à mesure que le<br />

numéro atomique de l’élément augmente. Les orbitales atomiques d sont peu étendues par rapport<br />

aux orbitales s ou p <strong>et</strong> tendent à se resserrer contre le noyau quand on progresse dans la série.<br />

Les orbitales des éléments de la fin de la série sont donc peu influencées par le champ cristallin.<br />

De ce fait, la structure des bandes d est calculée avec une bonne approximation par la méthode<br />

des liaisons fortes (LCAO). Les calculs montrent que les bandes s ont une largeur de l’ordre de<br />

4eV pour le fer <strong>et</strong> le nickel [2]. pour les structure cubiques (cc pour le fer) <strong>et</strong> (cfc pour le nickel),<br />

le champ cristallin ne peut lever les dégénérescences des bandes d’énergie relatives aux fonctions<br />

d’ondes atomiques s. Le calcul montre des fortes densités d’états au somm<strong>et</strong> des bandes.<br />

IV.10.2<br />

La résistivité d’un matériau ferromagnétique<br />

La résistivité ρ d’un matériau magnétique est l’eff<strong>et</strong> additif de plusieurs contributions, exprimé<br />

par la loi de Mathiessen :<br />

ρ = ρ c + ρ p + ρ mag<br />

(IV.12)<br />

ρ c est la résistivité due aux impur<strong>et</strong>és, proportionnelle à leurs concentrations c, ρ p est la résistivité<br />

due à la diffusion des électrons par les phonons qui s’annule à la température T = 0K <strong>et</strong> de la<br />

résistivité ρ mag due à l’interaction des électrons avec les moments magnétiques atomiques.<br />

Pour le fer <strong>et</strong> le nickel, la conductivité électrique est assurée par les électrons s <strong>et</strong> les électrons d.<br />

La résistivité résulte de la diffusion des électrons s vers les états s <strong>et</strong> la diffusion des électrons s<br />

vers les états d. Si on tient compte que la bande d est scindée en deux sous-bandes de spins opposés<br />

(Fig. IV.1), la conduction du courant électrique s’effectue alors par deux canaux de spin opposés.<br />

Ces deux canaux sont indépendants si on néglige les r<strong>et</strong>ournements de spins. L’approximation reste<br />

valable car l’interaction spin-orbite est faible (le moment orbital est bloqué). Le schéma suivant<br />

(Fig. IV.7) explicite le calcul de la résistivité équivalente du matériau magnétique.<br />

Fig. IV.7 – Schéma équivalent de la résistivité.<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

En eff<strong>et</strong>, la masse effective élevée des électrons d fait diminuer leur mobilité par rapport à celle<br />

des électrons s, qui assurent essentiellement la conductivité électrique. Dans le modèle simplifié<br />

de Mott-Slater (§.IV.3, p.61), la résistivité magnétique est due à la diffusion des électrons s vers<br />

les états vacants d. Le mécanisme de la diffusion est assuré par des impur<strong>et</strong>és, des lacunes ou<br />

autres. C<strong>et</strong>te transition s → d à lieu à cause de la forte densité d’états d’arrivée d alors que<br />

la transition inverse est négligeable car la densité d’état de départ s est beaucoup plus faible.<br />

Expérimentalement, on vérifie effectivement qu’en grande partie, la résistivité est due à c<strong>et</strong>te<br />

transition s → d, car en remplissant les états d vacants dans le cas d’un alliage avec un autre<br />

élément, c<strong>et</strong>te résistivité décroit drastiquement. De plus, elle est due à la diffusion des électrons<br />

de spin minoritaire (spin down), car la sous bande d ↑ n’offre pas d’états vacants au dessus du<br />

niveau de Fermi pour le nickel <strong>et</strong> très peu d’états vacants pour le fer (Fig. IV.1). Une correction<br />

de la résistivité globale des deux canaux de spins a été effectuée par I.A.Campbell <strong>et</strong> al. pour<br />

interpréter l’eff<strong>et</strong> des impur<strong>et</strong>és sur la résistivité d’un cristal hôte de nickel, en ajoutant à la<br />

résistivité de chaque canal, un terme de mixage de résistivité ρ ↑↓ dû aux magnons quand la<br />

température augmente [10]. Ils obtiennent la formule suivante :<br />

ρ(T ) = ρ ↓ρ ↑ + ρ ↓↑ (ρ ↑ + ρ ↓ )<br />

ρ ↑ + ρ ↓ + 4ρ ↑↓<br />

(IV.13)<br />

Les contributions à la résistivité électrique comptabilisées par la loi de Mathiessen concernent les<br />

matériaux massifs homogènes. Quand une dimension du matériau est réduite pour obtenir une<br />

couche mince, il faut tenir compte de la diffusion des électrons par les interfaces. La morphologie<br />

d’une couche inhomogène a également un eff<strong>et</strong> sur la résistivité. Le paragraphe suivant rappelle<br />

l’influence de la taille des grains <strong>et</strong> de l’épaisseur d’une couche mince sur la résistivité électrique.<br />

IV.10.3<br />

Diffusion par les interfaces<br />

La diffusion des électrons par les interfaces est étudiée dans le cadre de l’approche de Fuchs<br />

Sondheimer. C<strong>et</strong>te théorie est basée sur l’équation de transport de Boltzmann qui traduit la<br />

perturbation de la fonction de distribution de Fermi f(v, x, t) des électrons par la présence d’un<br />

champ électrique de dérive externe E. C<strong>et</strong>te distribution s’écarte peu de sa valeur f 0 à l’équilibre <strong>et</strong><br />

on utilise plutôt sa déviation g = f −f 0 en régime stationnaire qui vérifie l’équation de Boltzmann :<br />

v∇ x g(x, v) +<br />

g(x, v)<br />

τ<br />

= − F m ∇ vf(x, v) (IV.14)<br />

x, v <strong>et</strong> m sont le vecteur-position, la vitesse <strong>et</strong> la masse de l’électron. τ est le temps moyen des<br />

collisions qui compensent la force électrique F du champ électrique de dérive à l’état stationnaire.<br />

Dans le cas d’une couche délimitée par les plans (xy) : z = 0 <strong>et</strong> le plan z = t d’un repère<br />

orthonormé (Oxyz), le vecteur densité de courant de dérive J x résultant de l’application d’un<br />

champ E = E x , est homogène dans le plan mais n’a pas la même valeur suivant la direction z.<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

L’équation de Bolzmann se réduit à :<br />

v z<br />

∂g(z, v)<br />

∂z<br />

+<br />

g(x, v)<br />

τ<br />

= eE m<br />

∂f 0<br />

∂v z<br />

(IV.15)<br />

On suppose que l’énergie des électrons est purement cinétique. L’intégration de c<strong>et</strong>te équation<br />

en supposant que la distribution des vitesses des électrons n’est pas modifiée car la diffusion par<br />

les interfaces est complètement diffuse, c’est-à-dire isotrope conduit à deux distributions g + pour<br />

v z > 0 <strong>et</strong> g − pour v z < 0 en imposant les conditions aux limites :<br />

g(v, 0) = 0 si v z > 0 <strong>et</strong> g(v, t) = 0 si v z < 0<br />

La connaissance des deux distributions g perm<strong>et</strong> d’évaluer le vecteur densité de courant J x en<br />

intégrant sur tout l’espace des vitesses <strong>et</strong> sur l’épaisseur de la couche. La comparaison de J x à sa<br />

valeur J x0 dans le cas d’un matériau massif, donne le rapport des résistivités suivant dans le cas<br />

où le libre parcours moyen λ


Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

des colonnes parallélépipédiques, distribués suivant une loi gaussienne autour d’une largeur l, A.F.<br />

Mayadas <strong>et</strong> al. [11] écrivent que le champ électrique qui active les électrons, dérive d’un potentiel<br />

composé de pics très fins identiques <strong>et</strong> centrés sur les joints de grains. La diffusion par les bases<br />

des colonnes a été supposée spéculaire. La résolution de l’équation de Schrödinger écrite avec ce<br />

potentiel donne les états électroniques. Une correction de l’équation de Boltzmann en ajoutant au<br />

second membre de l’équation ( IV.14), un terme qui tient compte des transitions des électrons de<br />

conduction entre les états calculés, aboutit à l’expression suivante de la résistivité :<br />

(<br />

ρ = ρ 0 1 + 3 )<br />

λ R<br />

2 D 1 − R<br />

(IV.18)<br />

R désigne la réflectivité de l’interface du grain pour l’onde associée à l’électron de conduction. R<br />

est déduit de la courbe simulée de la résistivité qui réalise le meilleur ajustement avec la courbe<br />

expérimentale.<br />

IV.11<br />

Les résistivités magnétiques<br />

A l’échelle macroscopique un matériau ferromagnétique présente une anisotropie de résistivité<br />

(ou AMR en anglais) qui se traduit par une différence entre la résistivité ρ ‖ mesurée pour un<br />

courant parallèle à l’aimantation <strong>et</strong> une résistivité ρ ⊥ quand ce courant est perpendiculaire à<br />

l’aimantation. Une relation traduisant c<strong>et</strong>te dépendance de la résistivité ρ en fonction de l’angle<br />

θ est donnée par [12] :<br />

ρ(θ) = ρ ⊥ + ∆ρ cos θ avec ∆ρ = ρ ‖ − ρ ⊥ (IV.19)<br />

A la température ambiante ∆ρ est faible <strong>et</strong> vaut : 0, 02µΩcm <strong>et</strong> 0, 16µΩcm respectivement pour<br />

le fer <strong>et</strong> le nickel.<br />

A l’échelle microscopique, une interprétation simple basée sur le modèle à deux courants a<br />

été donnée par Smit dans le cas du nickel [13]. La résistivité est due à la diffusion des électrons<br />

s considérés comme libres vers les états d. La transition des électrons s’effectuent des états de<br />

départ s caractérisés par un vecteur d’onde k vers des états d d’arrivée modifiés. Les états d’arrivée<br />

correspondent aux cinq orbitales d de l’atome qui se dédouble après une levée de dégénérescence<br />

sous l’eff<strong>et</strong> du champ d’échange H <strong>et</strong> un mixage de spin. Ce calcul donne une résistivité qui dépend<br />

de la direction de k(donc du courant) <strong>et</strong> du champ H (donc de l’aimantation M). Ce calcul a été<br />

repris par Campbell <strong>et</strong> al. [14] en corrigeant les orbitales d’arrivée à cause de l’interaction spinorbite<br />

<strong>et</strong> ensuite par Malozemoff pour tenir compte de l’influence de la symétrie du cristal [15].<br />

IV.12<br />

Dispositif des quatre pointes<br />

La résistivité a été déduite en mesurant la résistance carrée des films par la méthode des<br />

quatre pointes. C<strong>et</strong>te technique consiste à appliquer contre la surface du film, quatre pointes en<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

tungstène, alignées <strong>et</strong> distantes de e = 1mm. Le courant électrique arrive par les pointes externes.<br />

La différence de potentielle∆V est relevée aux bornes des pointes intermédiaires (Fig. IV.8). Les<br />

pointes externes engendrent respectivement des équipotentielles cylindriques car la contribution<br />

du substrat à la conductivité électrique est négligeable à cause de sa haute résistivité (la mesure de<br />

la résistivité du substrat seule est ρ s > 130µΩ.cm). Ces équipotentielles ont pour axes respectifs<br />

les pointes extrêmes d’amenée des courants I + <strong>et</strong> I − . La conduction du courant s’effectue à travers<br />

la surface latérale d’une équipotentielle de rayon r. La densité latérale de courant produite par<br />

I + est donc : J = I/2πrt. En désignat par ρ la résistivité du film, la différence de potentielle<br />

qui apparait sur les surfaces latérales de rayons r <strong>et</strong> r + dr du tube élémentaire est de la forme :<br />

dV = −ρJ.dr. En particulier,la différence de potentielle ∆V + relative à I + , relevée entre deux<br />

points intermédiaires séparés par une distance l , est :<br />

∆V + = ρI +<br />

2πt<br />

∫ 2l<br />

l<br />

dr<br />

r = ρI +<br />

2πt ln 2<br />

Un calcul similaire conduit à la différence de potentielle suivant pour I − :<br />

∆V − = − ρI −<br />

2πt ln 2<br />

(IV.20)<br />

(IV.21)<br />

En tenant compte que le courant est le même dans le circuit, la différence de potentielle totale<br />

est :<br />

∆V = V + − V − = − ln 2 ρ<br />

π t I<br />

(IV.22)<br />

On considère maintenant dans la couche <strong>et</strong> entre les pointes extrêmes, une tranche parallélépipédique<br />

Fig. IV.8 – Dispositif des quatre pointes.<br />

de base carrée a×a <strong>et</strong> d’épaisseur t. C<strong>et</strong>te tranche est donc traversée par le courant I. Sa résistance<br />

vaut :<br />

R c = ρ L tL = ρ π ∆V<br />

ln 2 I<br />

⇐⇒ R c = 4, 53 ∆V<br />

I<br />

<strong>et</strong> ρ = R c t (IV.23)<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

R c s’appelle la résistance carrée. La dernière relation donne la résistivité ρ en fonction de l’épaisseur<br />

t <strong>et</strong> la résistance carrée R c .<br />

Expérimentalement, le relevé de la résistance carrée est effectué à l’aide d’un multimètre de grande<br />

précision, piloté par un PC. Un logiciel perm<strong>et</strong>tant de calibrer les mesures pour éliminer les<br />

résistances de fuite, donne directement la mesure de R c <strong>et</strong> ρ en saisissant l’épaisseur. La valeur<br />

r<strong>et</strong>enue représente la moyenne de plusieurs mesures prises en différents points.<br />

IV.13<br />

Evolution de la résistivité des films F e x Ni 100−x<br />

Le graphe donnant l’évolution de la résistivité des films F e x Ni 100−x évaluée par la méthode<br />

des quatre pointes, en fonction du pourcentage x de fer, est représenté sur la figure IV.9. Nos<br />

échantillons ont des épaisseurs très grandes par rapport au libre parcours moyen. La formule<br />

(Eq. IV.16) justifie que la contribution de la diffusion par les interfaces à la résistivité du film,<br />

est négligeable. Les eff<strong>et</strong>s de résistivité se manifestent sensiblement en volume. C<strong>et</strong>te évolution<br />

de la résistivité en fonction de x est analogue à celles obtenues par d’autres auteurs [Bozorth,<br />

Couderchon, . . .].<br />

- L’ajout de fer au nickel engendre des états liés au-dessus du niveau de Fermi pour les porteurs<br />

majoritaires (↑) qui n’existaient pas dans le nickel pur. La création de ces nouveaux états dans<br />

l’alliage autorise la diffusion des électrons vers ces états. La probabilité de transition des électrons<br />

augmente avec leur densité des états respectifs d’arrivée, c’est-à-dire, en fonction de x. La diffusion<br />

sera présente pour les deux canaux de courants de spins, ce qui explique l’augmentation de la<br />

résistivité globale de l’alliage en fonction du pourcentage x de fer pour 0 < x < 30. C<strong>et</strong>te gamme<br />

de pourcentage correspond à la présence de la phase γ. Le même raisonnement est valable quand on<br />

fait augmenter le pourcentage (100 − x) de nickel dans le fer (55 < x < 100). C<strong>et</strong>te augmentation<br />

de la résistivité en fonction du pourcentage du nickel correspond à la présence de la phase α dans<br />

l’alliage. Entre ces deux domaines caractérisés par la présence des phases α <strong>et</strong> γ, la résistivité<br />

présente un comportement complexe. La résistivité culmine avec une valeur de 45µΩcm autour de<br />

l’alliage Anyster.<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétique <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Fig. IV.9 – Résistivité en fonction du pourcentage de fer.<br />

IV.14<br />

Conclusion<br />

L’aimantation des échantillons F e x Ni 100−x a été cyclée à la température ambiante en fonction<br />

d’un champ magnétique appliqué dans le plan de la couche, à l’aide d’un magnétomètre<br />

à gradient de champ. Tous les échantillons présentent une anisotropie magnétique dans le plan<br />

sans aucune direction préférentielle planaire. L’aimantation à saturation présente deux optima en<br />

conformité avec la courbe de Slater-Pauling pour les phases cristallines α <strong>et</strong> γ. Tous les alliages<br />

sont magnétiquement doux. La plus grande coercivité H c est obtenue pour un pourcentage de fer<br />

x = 2. L’ajout du fer au nickel ou du nickel au fer fait accroitre la résistivité de l’alliage de façon<br />

monotone tant que la phase cristalline respective α ou γ. Les variations de la résistivité autour de<br />

la composition permalloy sont très complexes.<br />

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Chapitre IV<br />

Propriétés magnétiques <strong>et</strong> électrique des couches minces F e x Ni 100−x<br />

Bibliographie<br />

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[12] Mc Cuire T.R. and Potter R.I., IEEE Trans. Magn. 11 (4) (1975) 1018.<br />

[13] J. Smit, Physica (Utrecht) 17 (1951) 612.<br />

[14] I.A. Campbell, A. Fert and O. Jaoul, J. Phys. C3 (1970) S95.<br />

[15] A.P. Malozemoff, Phys. Rev. B34 No3 (1986) 1853.<br />

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Conclusion générale


Conclusion générale<br />

Nous avons abordé dans ce travail de thèse une étude expérimentale de quelques propriétés<br />

physiques des alliages de fer <strong>et</strong> de nickel en couches minces. Les films F e x Ni 100−x ont été déposés<br />

par coévaporation sous vide sur un substrat de silicium monocristallin oxydé Si(100) en faisant<br />

varier le pourcentage x de fer ou (100 − x) de nickel. La quantification des éléments présents dans<br />

ces alliages par EDX (analyse par dispersion en énergie des rayons X) a indiqué inévitablement<br />

la présence d’un faible pourcentage d’oxygène résultant surtout de l’oxydation du substrat, mais<br />

n’a décelé aucune trace de carbone. Les spectres de diffraction classique des rayons X ont été<br />

enregistrés avec un diffractomètre de marque Brucker D8, travaillant avec le doubl<strong>et</strong> de spin K α .<br />

La simulation des spectres par le logiciel High Score a montré après l’omission de la contribution<br />

de la raie K α2 , que les films F e x Ni 100−x sont polycristallins. Ils sont constitués de grains avec des<br />

directions préférentielles fcc (111) pour les alliages riches en nickel (x < 20) <strong>et</strong> bcc (110) pour les<br />

alliages riches en fer (x > 80). L’analyse micro<strong>structurale</strong> a été faite en appliquant les formules de<br />

Stokes-Wilson <strong>et</strong> la méthode de Williamson-Hall dans le cas des deux profils de raies ”Cauchy”<br />

<strong>et</strong> ”Gauss”. Les valeurs obtenues pour la taille des grains varient typiquement autour de deux<br />

moyennes : 12nm pour la phase (cfc) <strong>et</strong> 15nm pour la phase (bcc). La méthode de Williamson-<br />

Hall donne un taux de déformation compris sensiblement entre 0, 3% <strong>et</strong> 0, 95% pour un profil<br />

de Cauchy <strong>et</strong> 0, 55% <strong>et</strong> 1, 13% pour le profil de Gauss. La méthode de Stocks-Wilson donne un<br />

résultat analogue au profil de Gauss.<br />

L’enregistrement des spectres RBS (Rutherford Backscattering) a été réalisé à l’aide du montage<br />

RBS-PIXE du COMEN-Alger fonctionnant avec des ions analyseurs des particules α ayant<br />

une énergie égale à 2MeV . La simulation des spectres à l’aide du logiciel (SIMNRA) en utilisant<br />

les compositions déduites par EDX, a montré que les épaisseurs sont cernées entre 52nm <strong>et</strong> 247nm<br />

<strong>et</strong> n’a décelé aucune interdiffusion au niveau de l’interface film/substrat.<br />

En ce qui concerne les propriétés magnétiques, nous avons cyclé à la température ambiante<br />

à l’aide d’un magnétomètre à gradient de champ (AGFM), l’aimantation des échantillons en<br />

fonction d’un champ magnétique appliqué H dans le plan du film. Tous les cycles ont été saturés<br />

avec un champ H = 2kOe. La forme ”carrée” des cycles justifie que tous les échantillons ont<br />

une anisotropie dans le plan sans aucune direction préférentielle. Les faibles valeurs déduites pour<br />

le champ coercitif (Hc < 90 Oe) prouvent que tous les échantillons sont magnétiquement doux.<br />

En particulier, la coercivité chute presque vers zéro pour la composition du permalloy (x ≈ 20).<br />

La courbe donnant les variations de l’aimantation à saturation M s en fonction du pourcentage<br />

x de fer, est composée de deux arcs correspondant sensiblement aux domaines des deux phases<br />

cristallines γ(x < 20) <strong>et</strong> α(x > 80). La forme de ces deux portions de courbes est analogue à la<br />

fameuse courbe de Slater-Pauling pour l’alliage binaire F exNi. M s présente en fonction de x un<br />

premier maximum (M s = 17, 9 kG pour x = 55), suivi d’une faible valeur (M s = 8, 2 kG pour<br />

x = 62) que nous attribuons à la présence de la phase paramagnétique du fer γ, ensuite elle s’élève<br />

vers un deuxième maximum (M s = 21, 4 kG pour x = 72).<br />

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Conclusion générale<br />

La résistivité des films F e x Ni 100−x déduite de la mesure de la résistance carrée par la méthode<br />

des quatre pointes, montre en fonction de la composition, un accroissement presque linéaire sur<br />

les deux flancs de la courbe, en ajoutant du fer au nickel ou inversement en ajoutant du nickel au<br />

fer. Ces accroissements sont dus en grande partie à la création des états vacants par l’impur<strong>et</strong>é<br />

dans la bande d de la matrice hôte. La contribution de la diffusion des électrons par les interfaces<br />

est négligeable car, d’après la théorie de Fuchs-Sondheimer, toutes les épaisseurs de nos films<br />

sont largement supérieures au libre parcours moyen. Pour des pourcentages intermédiaires, la<br />

résistivité présente un comportement complexe que nous attribuons à la coexistence de diverses<br />

phases cristallines.<br />

En ce qui concerne les perspectives, les propriétés physiques à l’échelle nanométrique dépendent<br />

en principe de la microstructure de l’échantillon. Ce qui exige l’utilisation de techniques de caractérisation<br />

plus adaptées pour explorer l’ordre à courte distance. La diffraction à incidence<br />

rasante (GIS) donnera certainement plus d’informations sur la structure cristalline <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> Mössbauer<br />

fournira le complément sur l’ordre à courte distance.<br />

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