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Le switch angiogénique, cet inconnu

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éditorial<br />

VEGF<br />

La lettre de l’angiogenèse<br />

La carcinogenèse est un processus multiétapes.<br />

Lors de la phase initiale, dite<br />

phase dormante, il existe un équilibre entre<br />

les phénomènes de prolifération et d’apoptose,<br />

la tumeur est avasculaire et sa taille<br />

reste inférieure à 2 mm. <strong>Le</strong> processus tumoral<br />

ne dépassera pas <strong>cet</strong>te phase initiale dans<br />

la plupart des cas et seule une faible proportion<br />

de tumeurs dormantes entrera en<br />

phase de croissance.<br />

Actu<br />

<strong>Le</strong> <strong>switch</strong> angiogénique,<br />

<strong>cet</strong> <strong>inconnu</strong><br />

Emmanuel Mitry<br />

Hôpital Ambroise Paré, service d’hépato-gastroentérologie<br />

et oncologie digestive, Boulogne-Billancourt<br />

Phase dormante<br />

Switch angiogénique<br />

Phase vasculaire<br />

N° 2 • Juin 2006<br />

Des études autopsiques ont ainsi<br />

montré que quasiment tous les<br />

adultes de plus de 50 ans étaient<br />

porteurs de petits carcinomes<br />

de la thyroïde mais que seul 0,1 %<br />

devenait cliniquement apparent.<br />

Pour croître et subvenir à ses besoins nutritifs,<br />

la tumeur a besoin de développer sa<br />

Facteurs<br />

pro-angiogéniques<br />

Facteurs<br />

anti-angiogéniques<br />

Déclenchement de l'angiogenèse<br />

à ne pas manquer<br />

Dossier<br />

News<br />

Interview<br />

Stanislas Ropert<br />

Thérapeutiques<br />

anti-angiogéniques :<br />

de type monocible<br />

ou multicible<br />

David Malka<br />

AACR : une conférence<br />

sur l’angiogenèse<br />

page 2<br />

page 6<br />

Jean-Yves Blay<br />

« <strong>Le</strong>s anti-angiogéniques<br />

sont le fruit d’un transfert<br />

de connaissances de la<br />

biologie fondamentale<br />

à la clinique »<br />

page 7<br />

propre vascularisation. C’est ce mécanisme<br />

de formation et de branchement de nouveaux<br />

vaisseaux à partir de vaisseaux existants par<br />

migration et multiplication des cellules endothéliales<br />

qu’on appelle l’angiogenèse. Il est<br />

initié par la survenue d’une rupture -en<br />

faveur des facteurs pro-angiogéniques- de<br />

l’équilibre entre les facteurs pro-angiogéniques<br />

et anti-angiogéniques dans l’environnement<br />

tumoral. Cet événement clé de<br />

la tumorigenèse est appelé le <strong>switch</strong> angiogénique<br />

[1, 2].<br />

Beaucoup de questions restent sans réponse<br />

concernant le <strong>switch</strong> angiogénique dont le<br />

mécanisme précis est encore largement<br />

méconnu. Quel est l’événement qui va initier<br />

le <strong>switch</strong> ? Pourquoi certaines cellules restent-elles<br />

quiescentes alors que d’autres progressent<br />

? Quelle est l’importance du <strong>switch</strong><br />

angiogénique dans le processus de progression<br />

tumorale ? Ce mécanisme est-il unique<br />

ou l’activation de la néoangiogenèse peutelle<br />

intervenir par l’intermédiaire de différents<br />

processus ? Est-ce un phénomène irréversible<br />

? Comment est-il régulé ?<br />

Compte tenu de son importance dans le processus<br />

de croissance tumorale, le <strong>switch</strong><br />

angiogénique est une cible thérapeutique<br />

potentiellement majeure. Il est donc impératif<br />

de mieux en connaître les rouages et de<br />

nombreux travaux de recherche sont en<br />

cours. Il faut comprendre les mécanismes<br />

initiant la surproduction de facteurs proangiogéniques<br />

à l’origine du <strong>switch</strong>, savoir<br />

suite page 2<br />

Réalisé avec le soutien de Roche<br />

VEGF Actu • N° 2 • juin 2006<br />

1


suite de la page 1<br />

quels sont ces facteurs, les hiérarchiser<br />

et saisir leurs interactions.<br />

Par exemple, le VEGF, le<br />

PIGF et l’angiopoïétine-1 font<br />

l’objet de travaux de recherche<br />

en cours. Différents facteurs favorisant<br />

l’expression des gènes<br />

pro-angiogéniques ont déjà été<br />

identifiés tels que l’hypoxie, l’activation<br />

d’oncogènes [3] ou la<br />

mutation de gènes suppresseurs<br />

de tumeur tels que p53 [4].<br />

Récemment, Naumov et al. ont<br />

développé un modèle destiné à<br />

étudier le <strong>switch</strong> angiogénique in<br />

vivo [5]. La création de différentes<br />

lignées cellulaires tumorales<br />

angiogéniques et non angiogéniques<br />

à partir de diverses cellules<br />

tumorales (adénocarcinome<br />

mammaire, ostéosarcome, glioblastome)<br />

leur a permis de montrer<br />

que la capacité de cellules<br />

tumorales à produire des tumeurs<br />

dormantes ou rapidement progressives<br />

était directement corrélée<br />

au taux de sécrétion de<br />

basic fibroblast growth factor<br />

(bFGF), facteur proangiogénique,<br />

et qu’elle était indirectement corrélée<br />

avec le taux de thrombospondine<br />

1, facteur antiangiogénique.<br />

Alors que le taux de<br />

prolifération tumorale in vitro était<br />

comparable entre les groupes, les<br />

tumeurs angiogéniques produisaient<br />

significativement plus de<br />

bFGF et moins de thrombospondine<br />

1 que les tumeurs non<br />

angiogéniques.<br />

A terme, l’objectif thérapeutique<br />

serait d’empêcher la survenue du<br />

<strong>switch</strong> angiogénique et ainsi de<br />

bloquer le développement tumoral<br />

à sa phase très précoce avant<br />

la survenue d’un risque de dissémination<br />

à distance. Un traitement<br />

anti-<strong>switch</strong> préventif pourrait<br />

ainsi être proposé aux<br />

patients à risques ou en situation<br />

adjuvante en cas de risque de<br />

récidive. Rêve ou réalité ? L’avenir<br />

nous le dira.<br />

▲<br />

1. Hanahan D, et al. Cell 1996 ; 86 : 353-<br />

64.<br />

2. Bergers G, et al. Nat Rev Cancer 2003 ;<br />

3 : 401-10.<br />

3. Rak J, et al. Cancer Metastasis Rev<br />

1995 ; 14 : 263-77.<br />

4. Dameron KM, et al. Science 1994 ;<br />

265 :1582-4.<br />

5. Naumov GN, et al. J Natl Cancer Inst<br />

2006 ; 98 : 316-25.<br />

2 VEGF Actu • N° 2 • juin 2006

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